#je ne pense pas que ce soit fait exprès. mais en même temps je fais confiance à ellen kushner pour que si.
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De tous les parallèles qui sont faits entre le récit et la pièce de théâtre fictive autour de laquelle gravitent les personnages dans le récit, celui que je préfère est entre la manière dont Katherine remarque plusieurs fois, au début, que le bretteur fictif est doué sans jamais avoir l'air de s'entraîner, et à la fin elle gère la maison et les affaires mondaines en ayant passé tout le livre à être activement maintenue à l'écart des affaires mondaines et de la paperasse.
#je ne pense pas que ce soit fait exprès. mais en même temps je fais confiance à ellen kushner pour que si.#le privilège de l'épée
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… Est-ce que j’ai un problème?
Salut les gars,
J’ai l’impression de tomber en dépression. J’ai pas le morale, je suis méga triste et je pense à tout le mal que j’ai pu causer aux gens dans ma vie. Je me sens hyper mal à l'aise avec l'idée d'être encore en vie, j’ai comme un sentiment de culpabilité qui me submerge. Je repense à ces gens qui à un moment donner faisaient partie de ma vie… Je me remémore toutes ces reproches que je me suis pris style « Le problème c’est toi puisque je ne subis pas tout ça avec d’autres»
… Est-ce que j’ai un problème? La psy semble être d’accord la dessus. Je fais beaucoup de mal aux gens sans m’en rendre compte. Mon petit côté fofolle rigolo se transforme en psychopathe qui a aucune idée de ce qu’elle fait. Je fais du mal aux gens avec tellement de facilité, comme si je le faisais exprès, comme si j’en avais rien a foutre. Et ça n'a pas de sens parce que l’angoissée de la vie que je suis ne me mettrais jamais dans ce genre de situations, ne me donnerais pas tout ce tracas à vivre. Pour faire ce que j’ai fait, cela m'a demandé beaucoup de planification afin de tout garder cacher. Mener une double vie mais ça ne me ressemble tellement pas, alors pourquoi me donner autant de mal pour bousiller quelque chose dont je me suis toujours battue contre le monde entier pour ? Pourquoi?
Pourquoi une fois que le cyclone dans lequel je me suis mise est terminé j’ai tout de suite ressenti le besoin de tout laisser tomber, ce double jeu. Je ne fais que les abandonner, ceux que j’utilisais comme maison d’abris le temps de l’orage. ET le pire c’est qu’après l’ouragan je ne garde aucun souvenir de comment tout ça se fini. Je traumatise les gens mais j'oubli tout et pense qu’il suffit d’un simple pardon pour tout recommencer. J’apparais et disparais dans la vie des gens, bousillant leurs propres chemins. Je les fais du mal car je ne leur veux aucun bien. Et comme une logique sans fin, je fini toujours par repartir, laissant un plus gros trou dans leurs existences.
J’abandonne tous les gens que j’aime. Et ils finissent tous par tracer leurs propres chemins qui a l’air plus serein sans moi. Je suis constamment à la recherche de ma bouée de sauvetage pour naviguer cette mer déchainée qu’est ma vie. Je ne comprends pas ce que je fais, pourquoi je le fais, ce que je ressens. J’aimerais tellement que tout soit plus clair, que toutes mes réponses se règlent par un oui ou non tout simplement. Je ne suis là que pour faire tourner mon cerveau en boucle.
Je dois rassurer les gens qui restent alors que je ne suis même pas sûr de savoir ce que je fais, ni pourquoi. Pourtant j’éprouve beaucoup de reconnaissance envers ceux qui sont encore la et qui m’apporte tellement d’amour au quotidien. Mais la tout de suite je suis surtout déboussolé. J’ai du mal à exister. C’est pour ça que je me sens souvent absente de mon propre corps… j’ai peur de parler de toute cette merde qui sature mon cerveau, de tous ces scénarios qui illustrent plusieurs fins alternatives aux récents événements ou finalement je choisi quand même le plus compliquer de tous, celui que je choisi depuis toujours, ma bouée.
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Ça m’a fait quand même fait du bien de parler de tout à mon amour. C’est le plus gros secret de ma vie et tout lui dire c’est tellement. J’ai pas de mot. Elle a accepté. Sans se poser de questions. Elle a accepté et m’a accepté. Qui pourrait faire ça ? Je l’adore du plus profond de moi.
Elle m’a dit je t’accepte et je t’aime comme tu es. Alors que moi j’arrive pas à faire ce qu’elle vient de faire. On m’a demandé hier : pourquoi tu ne t’aimes pas ? J’ai réfléchi et je me suis directement dit que je pouvais pas répondre. Il y a ma mère juste à côté je peux pas tout dire c’est pas possible. C’est un sujet qui me pèse tellement. En parler à cette personne de ma famille je suis pas prêt. Je suis en train de rigoler parce que j’ai failli faire une erreur dans mon écriture qui dévoilait en parti mon secret. J’aime pas les fautes alors si je l’a fait oralement on va rire, sauf que je fais pas exprès, c’est en le disant que je me sens bien. Par rapport à cette personne, c’est pas que je ne lui fait pas confiance, mais elle ne fait pas parti de mon jardin intime/secret. J’y mets tellement de chose, ça doit être pour ça que la porte devant est tellement bien gardé. Cette porte c’est mon caractère qui s’est développé. Il a maintenant une base solide et personne ne pourra me forcer à me dire ce que j’ai de plus secret. C’est à moi de faire le pas. Je dis mon secret, est ce que c’est vraiment un secret ? C’est une question qui remet en cause ce que je voyais de ma vie. Tout ce que je peux dire et que j’assume, c’est que je ne m’aime pas entièrement. Peut-être qu’un jour je ne serai plus comme ça et que je me dirai que j’étais bête. Où peut-être que je vais de plus en plus y penser, me questionner. J’ai plein d’autres secrets et même à ma mère, qui pourtant je le sais m’accepte et acceptera tout ce que je dis, je ne le dis pas. Même à mon amour je ne le dis pas. J’hésite que c’est à moi, même si ca devrait être dit. C’est évident que je ne dirai jamais ca a un psy. Ou à n’importe qui d’autre que ma mère ou mon amour. En tout cas pour l’instant. Je le rajoute au dernier moment : quant on m’a demandé pourquoi je ne m’aimais pas, je ne pouvais pas simplement dire : je ne veux pas en parler. Avec ma mère à côté qui ne savait rien c’était impossible. Si j’ai assez de courage je ferai lire tout ça à ma mère. Bref, je n’ai simplement rien dit. C’est la première fois, dans toute ma vie, que je suis resté muet. Parce que je ne pouvais rien dire, pas comme ça, pas à eux.
Ma maman elle est géniale, j’ai même réussi a parler (presque pas) de ma vie sexuelle !! Je suis content, c’est pas facile pour moi. Plus tard je lui dirai sûrement tout ce que j’ai pensé.
C’est marrant je fais du théâtre. C’est marrant je suis très sensible quand je vois des films ou autre. Je comprends les personnages que je joue. Je pense que j’en joue un. Celui de Mattéo. Je ne me suis jamais libéré parce que je n’ai pas confiance en la société d’aujourd’hui. Je n’ai donc pas confiance en moi, forcément vu les questions que je me pose. C’est une boucle sérieux.
Je ne pourrai jamais changer ce que je veux le plus sur moi. J’aurai voulu découvrir plus tôt ce que je voulais. Je pense que c’est trop tard de changer, je peux juste essayer de m’accepter. Ça prendra du temps.
Je pense que je le suis à moitié, ou du moins pas complètement. Je n’arrive pas à trouver de mot. Toutes les personnes (que j’ai vu sur les réseaux) qui on eu le même problème l’on su dès le jeune âge. Pourquoi pas moi ? Je m’imagine alors une autre vie. En effet je sens un problème. Je pense que je dois garder le Mattéo que j’ai en moi. J’ai vécu avec cet esprit, je ne peux pas le faire disparaître.
J’ai essayé de donner un nom qui définit ce que je suis. J’ai un peu cherché sur internet. J’ai pas trouvé. C’est soit l’un soit l’autre. Je ne peux pas refaire le monde. J’aurai pu être comme je voulais. Tant de limites et de contraintes qui se présentent devant moi. C’est physiquement impossible de les contourner ou de les briser. Je le sais. Pourtant qu’est ce que je me sens mal. C’est simple j’y pense juste en regardant quelqu’un. Sur une photo ou en vrai. Dans la rue. Juste un sourire.
C’est si dur et compliqu�� à la fois. Je me sens incompris. J’aimerai tellement parler à quelqu’un qui me comprenne. J’aimerai qu’il m’aide, qu’il me dise ce que je dois faire pour mieux vivre. Je me rends vraiment compte que la vie c’est super beau et en même temps tellement injuste dès le départ.
J’aurai voulu (je veux toujours mais plus les minutes et les années passe et plus ce rêve ne deviendra qu’un rêve) pouvoir choisir, comme entre espagnol et allemand. Comme ça je peux tester pendant quelques mois et ensuite choisir. Je suis croyant et même si certains diront que ce que je me demande est futile, ça ne l’es pas pour moi. Je dis que je suis croyant parce que je suis sûr que quelqu’un nous regarde. J’aimerai parler à quelqu’un qui sait tout. Qui saura m’expliquer le pourquoi de ma vie.
J’ai jamais écrit comme ça. C’est tellement bien, je peux enfin mettre des mots, même imprécis, sur ce que je ressens. Sur ma vie quoi. On s’en fout si c’est un pavé ou plusieurs, c’est un questionnement sur ma vie et ça ne pourra jamais se résumer à ça. Je ne veux pas qu’on me voit différemment après qu’on a un aperçu de ce qui se passe. J’aimerai simplement faire ce que je veux, même si c’est con. Je me demandais pourquoi je regardais les filles aussi. Maintenant je crois savoir. Ce n’est pas pour leur corps, c’est bien plus profond. C’est spirituel - parce que ça remets en question ma vie -
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(JAY B) INTERVIEW • Novembre 2016 | URBANLIKE
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La forte impression que j’ai eu en voyant que JB était un leader, c’est qu’il avait une responsabilité pesante sur ses épaules. Tu as souvent entendu ça non ?
Je ne pense pas pouvoir dire que je ne ressens aucune responsabilité ou aucun poids en tant que leader. Mais maintenant ça fait 3 ans que nous avons débuté et chacun d’entre nous a gagné de l’expérience alors maintenant je sais qu’ils feront bien par eux-mêmes. Je pense que je suis capable de relâcher un peu plus de pression qu’avant.
Probablement que chaque membre a pris de la maturité dans certaines choses.
Bien sûr. Maintenant, je sens que si je leur dis quelque chose ou que je les stoppe quand ils font quelque chose, ça peut passer pour du harcèlement alors maintenant, sauf si c’est quelque chose qu’on a décidé tous ensemble pendant notre réunion, j’essaie de ne plus rien dire.
C’est heureux d’entendre que c’est devenu plus facile pour toi. J’ai pensé que peut-être pour JB, les livres sont une façon de se décharger de la responsabilité et du poids du leader.
Je suis le genre qui lit beaucoup de livres sur le développement personnel et ça aide clairement en tant que leader. Quand je lis des livres, sur le développement personnel, ça me fait réaliser à nouveau ça “Dans cette situation, j’ai besoin de faire attention comme ça”. Je lis aussi beaucoup d’analectes (NB : Morceaux, fragments choisis d’un ou plusieurs auteurs). Je les aime bien parce que sans le savoir, je trouve beaucoup de réconfort de ces livres.
Est-ce que tu vas chercher des livres sur le développement personnel et tu les lis à cause de ta position dans le groupe ?
Je lis intentionnellement des livres sur le développement personnel en matière de leadership. Parce que j’ai en tête que je dois tout faire pour être un meilleur leader. J’ai aussi eu des pensées comme quoi je voulais vivre en étant une bonne personne. Je ne peux pas vivre à fond chaque moment mais je veux garder les fondamentaux.
La position de leader est une position difficile n’est-ce pas ?
C’était dur au début. Je veux avoir une relation sincère avec les membres, ce que je fais, maintenant mais je pense que je dois avoir une certaine limite à cause de cette position de leader. Par exemple, il y a des fois où je dois dire quelque chose de très strict en tant que leader mais quand ce genre de situation arrive, il y a des moments où les membres cachent leur faiblesse et/ou leurs mauvais points sans le faire exprès. Quand je le découvre plus tard, je me dis “S’ils me l’avaient dit honnêtement, j’aurais pu dire quelque chose. Pourquoi ils l’ont caché ?” et quand je pense au fait que les membres ont essayé de le cacher, ça me rend triste. Je pense que ce genre de situations peut parfois être inévitable mais ça arrive que ce soit dur pour moi. Mais maintenant, je dis aux membres de penser à moi comme un membre et pas comme un leader. Je pense que maintenant nous 7 avons ce sens des responsabilités du leader.
JB, tu aimais lire quand tu étais petit ?
J’étais du genre à m’endormir tout de suite quand je lisais un livre. Comme j’étais comme ça, le premier déclencheur que j’ai rencontré était le roman fantastique. Je ne me souviens pas exactement de quel livre c’était mais je me suis concentré dessus et j’ai pu imaginer toute la situation du livre dans ma tête. Je pense que c’est comme ça que je me suis fasciné pour les livres. Un hyung avec qui j’avais l’habitude de danser appréciait lire des analectes et des livres sur le développement personnel et j’ai lu quelques livres qu’il m’avait recommandé et petit à petit j’ai naturellement commencé à lire.
Tu as été influencé par quelqu’un et tu as commencé à lire mais maintenant tu es devenu quelqu’un qui peut influencer les autres. J’ai entendu dire que toi, JB, tu avais été celui qui avait principalement influencé Jinyoung à l’amour des livres.
Ce n’est pas que je lui ai recommandé des livres mais je me souviens quand Jinyoung ne lisait pas des livres comme maintenant je lui ai demandé ���Pourquoi tu n’essaies pas de lire ?”. La seule chose que j’ai dit était “Lire des livres, c’est vraiment bien. Ça aide beaucoup.” et Jinyoung a commencé à lire 1 ou 2 livres. Je pense que la raison pour laquelle il lit régulièrement jusque là, c’est qu’il aime ça.
Vous discutez souvent de livres ?
On se recommande des livres qu’on a aimé et il y a des fois où je donne à Jinyoung quelques livres ne disant “Ça va être sympa à lire.” Il y a eu une fois où j’ai lu ‘The Big Picture’ par Douglas Kennedy et Jinyoung est en train de le lire en ce moment. Et pendant ce temps je lui demande “T’as lu jusqu’où ? Bientôt quand tu vas lire plus, il va y avoir une partie où tu vas être énervé.” (Rires)
Je pensais à comment pouvait être la loge des GOT7. Tous les membres doivent occuper leur temps libre différemment mais comment vous passez votre temps habituellement ?
Habituellement, on passe la journée entière dans la loge quand on fait des émissions musicales. Si on ne fait rien pendant ce temps, alors le temps passé est inutile. Je pense que c’est vraiment du gâchis alors il y a des fois quand je suis en voiture je m’entraine à chanter ou il y a des fois où je travaille sur de la musique. Mais parmi tout ça, le moyen le plus efficace de passer le temps est de lire des livres. Pendant que je lis, si je croise de bons mots alors je les écris. Je pense que c’est le moyen le plus simple et le plus utile de passer le temps alors la plupart du temps je lis quand je suis en loge.
Je pense que depuis que vous faites des activités ensemble avec Jinyoung, depuis les JJ Project, vous ressentez probablement un sentiment spécial l’un pour l’autre. Et vous vous influencez pour lire les livres de l’autre.
Yep, c’est vrai. On ne va pas jusqu’à une conversation sur les livres mais parfois, on parle de livres qu’on lit en passant comme ça “Je pense comme ça mais Jinyoung, tu penses comme ça.” Quand on parle comme ça, je pense qu’on s’inspire. Au-delà de tout ça, la chose que je peux apprendre de Jinyoung, c’est comment il se gère de façon stricte. Quand je vois qu’il n’est pas négligent avec lui-même, je peux sentir que mon chemin vers mon but est plus certain.
Quel genre de livre tu lis en ce moment ?
Je lis ‘On Love’ de Alain de Botton. C’est toujours le début alors je lis la partie où il y a beaucoup d’amour. Mais la lecture est plutôt difficile. J’ai commencé à lire en pensant que ça serait un roman mais les mots ou les expressions me donnent l’impression d’étudier.
J’ai entendu que tu avais honte quand tu te regardais lire un livre avant. Je suis curieux de savoir ce qui te fait ressentir ça.
Je pense que j’ai ressenti ça au moment où je lisais beaucoup de livres sur le développement personnel. Je ne pense pas qu’une personne puisse être parfaite mais même si c’est un fait que je connais, quand je réalise que je ne suis pas comme ça ou que je ne fais pas comme il faut, j’ai honte de moi. J’ai commencé à lire des livres sur le développement personnel pour que je puisse effacer mes défauts mais quand je me vois ne pas passer à l’action, je suis sceptique quant à la raison pour laquelle je lis ça si c’est pour agir comme ça.
Mais alors quelle est la raison pour laquelle tu continues de lire ?
Je pense que je lis pour soulager le stress. Je veux aussi ressentir l’histoire et les sentiments dans le livre. Surtout pour les romans, il y a beaucoup de genres d’histoires différentes. Quand tu ressens de l’empathie pour un certain personnage, quand tu lis le livre tu peux ressentir tous les sentiments comme si tu étais le personnage. Le livre ‘The Moment’ a fait ça particulièrement. Le cadre de l’histoire se passe avant l’Allemagne réunifiée et raconte l’histoire d’amour tragique d’un homme et d’une femme et vers la fin du livre, sans m’en rendre compte, je lisais en pleurant. (Rires)
Pour quel personnage tu as le plus ressenti d’empathie ?
‘Kafka sur le Rivage’ me vient à l’esprit vu que c’est l’histoire d’un adolescent résistant. Ce n’est pas que je voulais être un résistant comme le personnage principal mais je cherchais à penser à moi plus profondément et j’avais du temps pour une introspection sur moi-même. Je me sentais triste de ne pas avoir essayé de me connaître moi-même pendant cette période alors je pense que c’est pour ça que j’étais capable de m’identifier à lui.
Je parie que tu as lu pas mal de romans dernièrement. Il y a un genre de livre que tu aimes particulièrement ?
Je ne suis pas difficile sur le genre. Mais il y a des livres où je me dis “Ça va être dur pour moi”. Quand je sens que je suis dans une situation où je ne vais pas être capable de me concentrer sur ce genre de livres, alors je les mets de côté et je les lirai quand je serai capable de me concentrer dessus et si je peux le lire maintenant, alors je me concentre et je le lis en entier.
Tu as une certaine manière de lire un livre ? Tu as dit tout à l’heure que tu écrivais les bons mots.
Oui, c’est vrai. Pendant que je lis, quand je lis une phrase et que je sens qu’elle pourra m’inspirer alors je la souligne et la lis. Il y a aussi quelque chose que j’ai lu dans un livre. Ils disent qu’il y a un pays où après avoir lu, si tu sens que c’est un super livre, alors tu laisses à un endroit pour les autres puissent le lire. Quand j’ai vu ça, j’ai pensé que c’était vraiment cool. Si c’était moi, je ne pense pas que je serais capable de faire ça vu que j’aurais l’impression que mes pensées profondes seraient révélées. (Rires) Ah et il y a aussi ça. Au début, quand je finissais un livre, je coupais le bout du signet qui était à l’intérieur du livre et je faisais un noeud. C’était ma façon à moi de montrer que j’ai fini de le lire.
C’est marrant. Alors comment tu les marques maintenant ?
J’écris mon nom sur la couverture du livre. J’utilise un nom différent, ‘DefSoul’, et j’écris ce nom dessus. Et au lieu d’utiliser un marque-page, je plie la page jusqu’à la ligne que j’ai lu. Alors, quand je rouvre le livre, je peux facilement savoir, “Oh, j’ai lu jusque là”.
J’ai entendu dire que tu as fait des études en cinéma. Bien sûr tu écris des paroles mais tu as déjà pensé à écrire des histoires ou des écrits.
Pour un devoir à l’école, j’ai dû écrire un scénario mais c’était vraiment dur. Quand il s’agit de paroles, tu écris dans un contexte particulier, ou sur quelque chose que tu veux montrer à quelqu’un mais quand tu écris des histoires, tu vas avoir une histoire de base et ensuite écrire chaque dialogue et ce n’est pas facile. En ce moment, j’écris les sentiments que je ressens sur l’instant présent. J’écris la date d’aujourd’hui et j’écris dans un journal comment était mon humeur et ce que j’ai ressenti aujourd’hui.
Est-ce qu’il y a un sujet ou une histoire que tu as en tête sur laquelle tu aimerais écrire si tu le pouvais ?
J’ai fait un film à l’école pour un projet, c’était une histoire qui contenait des éléments fictifs. Un jour, le personnage principal s’endort et rencontre la fille idéale dans son rêve. Il ne sait pas qui est exactement cette personne mais il se souvient du sentiment et de la silhouette. Mais au moment où il ouvre les yeux, il a cette intuition que cette personne est quelque part et qu’il doit chercher cette femme. Dans le film que j’ai fait, j’ai fait un retournement de situation. A la fin, la fille était la personne que le personnage principal a tué et il avait perdu la mémoire à cause de la culpabilité. Un jour, il ouvre le placard pour sortir en rendez-vous, le corps de la fille est là. C’est un film de 3 minutes qui se finit vite mais c’est ce genre d’histoire.
Je pense que tu peux en faire un vrai film. (Rires) Qu’est-ce qui envahit le plus les pensées de JB en ce moment ? Est-ce le comeback qui arrive ?
Oui, c’est vrai. Dans cet album, c’est principalement des chansons que les membres ont faites. Sur les 13 chansons, 11 sont des chansons faites par les membres. J’ai aussi participé à 3 chansons. En faisant les chansons, 2 des chansons sont des chansons que j’ai faites en pensant à ce qui irait bien avec les GOT7 et l’autre est une chanson au genre de musique que je voudrais faire au sein du groupe.
Oh, c’est une chanson qui correspond plus à tes goûts personnels ? C’est votre 2nd album complet. Il y a un objectif pour toi et le groupe ?
Ça serait bien si on gagnait à nouveau la 1ère place et si nous avions l’opportunité pour nous de grandir encore plus mais je pense que je n’aurais pas de regret malgré le classement. Parce que pendant qu’on travaillait sur cet album, beaucoup de nos opinions sur comment on voulait le faire ont été appliquées. A chaque fois qu’on sort un album, je pense qu’on veut grandir plus mais je pense que cette croissance n’est pas seulement les résultats qui sont montrés dans les nombres mais d’avoir plus d’aspects en tant qu’artiste. Quand vous travaillez, vous vous concentrez et travaillez alors quand que vous jouez, vous n’avez aucun regret et jouez. Je veux grandir de manière à ce que les gens disent “Les GOT7 sont des artistes incroyables qui travaillent dur”.
Habituellement, quand ce genre de sujet est abordé, est-ce que le leader JB est celui qui parle ?
En fait, je suis celui dans le fond qui écoute simplement. Jackson et Jinyoung parlent et j’écoute juste ce qu’ils disent et plus tard, je rajoute mon opinion en disant “Si vous voulez atteindre l’objectif que vous vous êtes fixé, alors je pense que c’est mieux de faire comme ça”.
Tu es un leader naturel. Je pense que tu es très mature pour ton âge.
JB : Je pense qu’il n’y a pas le choix que d’être comme ça. Mais je pense que je ne fais pas ça comme un leader mais il doit y avoir au moins une personne sur les 7 qui organise les choses et j’ai juste ce rôle là.
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Les Chroniques de Livaï #443 ~ LES COEURS HEUREUX SE RIENT DU FROID (décembre 845) Livaï
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
Il neige depuis deux jours. On est condamnés à regarder les flocons recouvrirent toute la ville, les bras croisés, à siroter des boissons chaudes et à rester au coin du feu pour pas choper froid. Ce bâtiment est tout de même mieux isolé que notre ancienne forteresse. J'aurai voulu aller faire des courses pour nous trois, mais Erwin m'a défendu de mettre le nez dehors. Heureusement que les chevaux ont de quoi croûter...
J'ai passé tellement de temps à lire que j'ai presque fini mon dernier tome du "Royaume". Je devrais peut-être aller emprunter celui de Hadulfo à Erwin, parce que si ça doit continuer comme ça tout l'hiver, je suis pas prêt de retourner m'en acheter un. Mais maintenant, que j'y pense... il y a d'autres livres dans sa chambre - et aussi dans la salle de stratégie -, je pourrais toujours en chiper un.
Lassé de rester à ne rien faire sans bouger, je saute de mon fauteuil, dérouille mes membres ankylosés et sors dans le couloir. La guirlande au-dessus de ma porte s'est détachée à un bout et pend de travers. J'hésite à tirer dessus, la binoclarde serait déçue si je la déchirais. Bah, tant qu'elle me tombe pas sur la tête... Mais je la dégagerais de là avant que les autres reviennent.
J'apprécie davantage le pull en laine qu'Erwin m'a offert avec ce froid. J'ai l'impression d'être enveloppé en permanence dans une couverture chaude et douce. Il a vraiment tapé dans le mille. Quant à la brosse à dents, je m'en suis servie dés le lendemain et elle trône dans ma minuscule salle de bain. Ces deux-là avaient tout prévu depuis la sortie au resto, je me demande comment j'ai pu ne rien voir venir, ils sont flippants...
Je ne peux pas dire que je n'ai pas apprécié la soirée, mais cette idée de fête d'anniversaire a toujours du mal à faire son chemin en moi. J'arrive mieux à en comprendre le sens maintenant ; on célèbre une personne qui nous est chère, le jour où elle est venue au monde comme un moment heureux, car sans cela on ne l'aurait jamais rencontrée. Je vois le concept... mais j'ai du mal à accepter que je puisse avoir tant d'importance pour d'autres personnes. Il faut croire que je compte pour eux deux. C'est... réconfortant... Parfois, ils me rappellent Furlan et Isabel...
Ttcch, on se calme, c'est pas le moment de penser à ça... J'approche de la porte d'Erwin et frappe avant d'entrer, sans attendre. Et bien, j'arrive au milieu de quoi ? Hanji et Erwin sont tous les deux assis dans le canapé, chacun d'un côté de la table, et tiennent en main des cartes à jouer. Vous faites une partie avant d'aller vous pieuter et vous m'avez pas invité ? Vous pensiez que je m'éclatais, dans mon coin ? Et vous vous prétendez des amis ?
Erwin se pousse pour que je m'installe au milieu d'eux mais c'est pas pratique. On pourrait plutôt se mettre à ton bureau, non ? Autrement, je suis sûr que la bigleuse va lorgner mon jeu. Erwin se lève et va chercher une troisième chaise dans la salle de stratégie. En attendant, Hanji se reverse un verre de vin et m'en propose. Non, j'ai même pas envie de thé, je passe mes journées à en boire et je veux pas me retrouver à court tant que je sais pas quand je pourrais retourner en acheter. Elle m'assure qu'il fera beau temps demain, mais que la neige risque de tenir au sol encore un moment. Elle froisse entre ses doigts un pan de ma manche et elle me demande comment je me sens dedans. Va pas m'l'âbimer, cette merveille.
Erwin revient avec une chaise et nous les installons toutes les trois autour de son gros bureau. Avec la chandelle au milieu, qui tient dans l'ombre le reste de la pièce, on se croirait presque dans un tripot. Ca me rappelle des souvenirs... C'est Kenny qui m'a appris à jouer aux cartes, mais j'ai continué à m'entraîner après qu'il se soit barré. Erwin relance une partie et redistribue les cartes. Je fais en sorte de bien cacher mon jeu en m'apercevant que Hanji se penche déjà en arrière pour y jeter un oeil. Pas de ça, ma grande, on joue à la loyale. Et si vous jouez de l'argent, apprêtez-vous à bouffer de la paille jusqu'à votre prochain salaire.
Erwin remporte la première manche mais je m'avoue pas vaincu. Je sors l'artillerie lourde. J'ai un jeu royal, je peux pas perdre avec ça. Je jette mes meilleures cartes sur la table dans l'ordre prévu et ils dévoilent leurs mains scandaleusement mauvaises. Hehe, préparez-vous, c'est que le début. Nous jouons ainsi pendant un bon moment, alternant entre phases de réflexion et réclamations diverses. Hanji a du mal et semble n'avoir que de mauvaises mains. Elle ronchonne que c'est pas juste et qu'Erwin fait exprès de lui donner des cartes nulles. Surveille ton langage, ça ne se fait pas de douter ainsi de l'intégrité de ton supérieur. Erwin approuve et dévoile sa main. Eh attends ! Comment t'as pu avoir ces cartes ?! Y a de la triche, là ! J'devais avoir la meilleure main ! Hanji pouffe de rire dans son coin et je dois ruminer ma vengeance.
Je le bats encore une fois et Hanji commence à se dire qu'elle a la poisse depuis que j'ai rejoint la partie. Te trouve pas d'excuse, t'es juste nulle à ce jeu, c'est tout. Elle annonce qu'elle ne laissera pas tomber tant qu'elle n'aura pas gagné au moins une partie. On en a pour la nuit, quoi... Erwin propose de se retirer du jeu afin de laisser plus de chance à Hanji de gagner. Lâcheur. Dis plutôt que ma supériorité t'écrase. Il se refuse à répondre en levant les mains en signe d'innocence et va s'asseoir dans son canapé. Je le vois attraper un livre qui était caché dessous. Laisse-moi deviner, c'est... Je vois, tu le caches là. Je croyais que tu l'avais fini, je venais te le demander. Il répond qu'il lui reste quelques pages à lire. Ok, je finis de ratatiner Hanji, ça te laisse le temps.
Nous relançons une partie, puis une autre, et Hanji ne parvient toujours pas à me battre. Concentre-toi, quat'z'yeux. T'arrives à imaginer des machines infernales pour capturer des titans, et t'es pas capable d'anticiper le jeu de ton adversaire ? C'est pourtant pas compliqué, on essaie encore ou tu jettes l'éponge ? Elle remet ses lunettes en place et s'écrie qu'elle va me mettre à genoux. C'est ça, n'y compte pas, t'as des années de retard... et peut-être un verre de trop dans le nez. T'as le visage tout rouge...
On continue à jouer mais je vois bien qu'elle dort debout ; elle a la joue collée sur la table, à regarder ses cartes de côté, et un filet de bave a commencé à couler sur le bureau. Ttcch, bon, ça suffit, t'es crevée et tu vas saloper le revêtement ! C'est moi qui brique après ! Tu me battras une autre fois. Elle relève la tête avec lassitude, se remet debout difficilement et se dirige vers la porte du bureau, la bouteille de vin vide à la main. Va te pieuter, t'es plus fraîche du tout. Je nettoie la flaque sur le bureau - beurk - tandis qu'elle disparaît en tournant dans le couloir.
Je m'apprête à en faire autant, quand je me rappelle soudainement la présence d'Erwin. Durant tout ce temps, je l'avais oublié. Je m'approche du canapé pour voir où il en est dans sa lecture mais je constate qu'il lit plus depuis un moment. Allongé dans le divan, un bras sous la tête, il semble s'être endormi à force de nous attendre. Le livre repose à l'envers sur son torse et quand je le prends, je constate qu'il est arrivé à la dernière page. J'embarque ça.
Je reste un moment sur place à le regarder, en me disant que c'est la première fois que je le vois dormir aussi paisiblement. Je me demande si je dois le réveiller pour qu'il aille se mettre au lit, au moins ; mais il dort si bien... J'ai l'impression que je dois faire quelque chose, mais je sais pas quoi... Qu'est-ce qu'on fait dans ce genre de cas ? Je regarde dans la pièce et avise sa couverture. Je lui enlève d'abord ses pantoufles - je l'avais jamais vu en pantoufles avant -, puis vais chercher sa couverture sur son lit. Je l'étale sur lui lentement pour pas le réveiller, mais il se tourne un peu sur le côté comme s'il rêvait... Au moins... il aura pas froid. Je me penche vers lui comme si je voulais lui dire quelque chose, et l'inspiration ne vient pas tout de suite.
J'hésite entre "elle m'a pas battu", "évite les cauchemars" et "merci", mais finalement aucun ne se décide à sortir. Alors c'est moi qui sors, sans avoir rien dit.
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Nuit côté Nathaniel - NSFW (Night FR)
[Nathaniel/Sucrette] Lemon et un tout petit peu de angst, parce que je suis cruelle. L’histoire se déroule après que Nathaniel ait tout raconté à Sucrette dans l’épisode 11, mais cette fois-ci du point de vue de Nath. Nb de mots : 7086 Note 1 : Sucrette n'est toujours pas nommée, vous n’avez aucune à quel point c’est compliqué de ne pas écrire son nom. Note 2 : On ne triche pas ! On va d’abord lire le point de de Su’ avant de voir ce qu’il se passe dans la tête du beau blond : Point de vue Su’
ATTENTION : Très érotique avec plus de angst
Nathaniel P.O.V.
Nous avons passé toute la soirée à parler. Enfin, moi plutôt. Elle a sagement écouté tout ce que j'avais sur le cœur, sincèrement reconnaissante que je me confie. J'ai eu un peu de mal à démarrer mon histoire au début, mais ses mains réconfortantes sur les miennes m'ont donné le courage nécessaire. Du coup, j'ai tout déballé sur le comment du pourquoi j'en étais arrivé où j'en suis après son départ. Émue, elle serre ses doigts sur les miens. Après un bref coup d'œil à sa fenêtre, je remarque qu'il fait déjà noir dehors. L'envie de rester me séduit et je décèle sur son visage le même désir. Je pourrais l'allonger sur son lit et l'embrasser… câliner ses seins qui me font de l'œil depuis le début la soirée avec ce décolleté qui ne laisse pas beaucoup de place à l'imagination. Cette pensée est tellement alléchante. Mauvaise idée. Avec beaucoup de force, j'emprisonne les images érotiques d'elle et moi dans un coin de mon cerveau. Ça peut paraître idiot mais je ne voudrais pas qu'elle s'imagine que j'essaie de profiter de la situation. De plus, la possibilité qu'elle couche avec moi par pitié m'agacerait également. Je lui fais part de mon trouble en insistant bien sur le fait que rester avec elle est dangereux. La tentation est si grande… Or, elle ne répond pas, perdue dans ses pensées. Je devine à son air sombre qu'elle ne pense absolument à la même chose que moi. Elle est si innocente, c'est mignon. "Ne t'inquiète pas. Ils ne s'aventurent pas dans le campus." Je la rassure en me levant du lit. Je ne comprends pas, dans ce cas." me réplique-elle en se redressant à son tour. "Qu'est-ce qu'il y a de si dangereux ?" Je ne peux pas m'empêcher de sourire. J'attrape une de ses mèches entre mes doigts, laissant un moment passé. Elle se fait plus petite en comprenant lentement là où je veux en venir. J'ai bien envie de la taquiner un peu. "Tu ne devines pas ?" "Je…" commence-t-elle. Elle s'interrompt lorsque mes doigts effleurent doucement sa nuque après avoir replacé ses cheveux derrière son oreille. Elle ravale sa salive, peinant à soutenir mon regard. Ça me donne encore plus envie de la titiller. "Tu ?" je m'enquiers à voix basse, faisant un pas en avant. "… ne sais pas." souffle-t-elle, la voix éteinte. Elle est si adorable avec son air de petit chiot. Ses yeux sont éclairés par une étincelle indescriptible. Je réprime mal un petit rire. Jusqu'où fera-t-elle semblant ? "Vraiment ?" Je penche la tête vers son oreille et laisse délibérément mon souffle traîner sur sa peau, lui arrachant un long frisson terriblement sexy. "Tu risques de me mettre de l'embarras si tu fais semblant de ne pas comprendre." Ma voix est rauque malgré moi, mais intentionnellement caressante. Je joue un jeu dangereux mais son manque de résistance attise mon ardeur. J'aimerais vraiment qu'elle réponde à mes avances, et en même temps, j'espère qu'elle me gifle pour me remettre à ma place. Je me découvre des tendances masochistes. Je la sens frémir quand mon doigt écarte doucement la bretelle de son débardeur. Ce fichu vêtement ne fait rien pour cacher son corps, moulant ses courbes comme une seconde peau. Je me suis même demandé si elle n'avait pas enlevé son chemisier rouge exprès pour me séduire. Mais la connaissant, ça ne lui a même pas effleuré l'esprit. C'était sûrement pour se sentir à l'aise dans sa chambre. Avec la même douceur, je pose enfin mes lèvres sur son épaule dénudée alors que mes mains sur sa taille fourmillent d'envie de se glisser sous son haut. Sa peau est d'une onctuosité sucrée qui peu à peu détériore mon self-control. Je me fais violence pour rester sage mais ses réactions n'aident en rien à réprimer mon état brûlant. Ma belle laisse échapper un soupir terriblement érotique qui aguiche à mes sens, la flamme incendiaire en moi commence à s'embraser. Je la serre un peu plus contre moi en réponse. Je veux l'entendre gémir dans mes bras. Je veux l'entendre gémir mon prénom encore et encore. La température dans la pièce est monté d'un cran, ou est-ce moi qui suis fiévreux ? Incapable de m'arrêter, je parsème sa peau de baisers langoureux pour mieux savourer son cou alors qu'elle penche la tête sur le côté. Sa docilité est si provocatrice, son parfum délirant chatouille mes sens. Elle est complètement conquise, se cambrant pour se serrer contre moi de plus belle et ce mouvement sensuel compresse davantage sa poitrine contre la mienne. "Si tu ne dis rien, je ne vais pas m'arrêter." Je m'entends lui dire, essoufflé. Ma respiration s'est accélérée et je me force à prendre de grande inspiration pour garder les idées claires. J'ai poussé le jeu trop loin et maintenant je peine à me contenir. Comme elle ne répond pas, je remonte le long de sa gorge avec langueur tandis que ses doigts se crispent sur mon torse. Elle est dans le même état que moi, complètement fébrile. Et bon sang, si je ne cesse pas maintenant, je vais passer un point de non-retour. J'embrasse ses joues, son nez, chacune de ses paupières puis finit ma course sur son front. Je la vois tendre les lèvres, attendant mon baiser avec impatience. Je trouve néanmoins la force nécessaire de m'arrêter là et effleure à peine le bout de ses lèvres. "Désolée ma belle, mais le jeu est fini. Il faut que je rentre chez moi maintenant." Je lui dis en m'éloignant. Sa seule réaction est de battre des cils, perplexe. Je crois que je l'ai un peu vexé en m'écartant brusquement. Une adorable moue boudeuse se dessine sur son joli minois et j'éclate de rire sans le vouloir. Elle essaie de paraître menaçante mais ses joues gonflées d'agacement lui donnent un parfait petit air de hamster. Elle est beaucoup trop mignonne pour ma santé mentale. "Tu trouves ça drôle ?" Elle fait la tête, les bras croisés sous sa poitrine. Je doute que ce soit volontaire, mais ce geste met indécemment ses seins en valeur. Bordel de merde, elle ne porte rien en-dessous, je peux voir d'ici ses pointes légèrement tendues sous le tissu. Mon sang bout à nouveau d'un coup. J'ai envie de le mettre en bouche, la goûter, la faire crier… Je me fustige mentalement. Arrête de penser à des choses indécentes, Nathaniel. Ma douce tentatrice semble trop agacée pour me surprendre en train de la mater en tout impudicité. Elle ne se rend même pas compte du trouble qu'elle provoque en moi. "Un peu, oui." Je joue à nouveau avec ses cheveux pour occuper mes yeux à autre chose que sa divine poitrine. "Ne te vexe pas, princesse. Tu n'as aucune idée à quel point j'aurais adoré continuer mais pas de réponse, pas de câlin. On se voit demain." Sur ces mots, je dépose un baiser furtif sur son front puis fais demi-tour. Plus je reste et plus le risque de déraper est grand. Elle m'en voudra sûrement, mais elle a l'habitude que je taquine un peu ses nerfs. Alors que je m'apprête à partir, je sens sa petite main attraper le pan de mon veston. Surpris, je tourne la tête vers elle. "Nath, attends ! Je…" "Oui ?" Je demande calmement. Il n'empêche que mon état est loin d'être serein. J'attends, pendu à ses lèvres, une réponse. Qu'elle se jette dans mes bras et me supplie de la prendre ici et maintenant, à même le sol. Ou peut-être qu'elle me donne une baffe pour avoir été trop loin. Des pensées contradictoires s'entrechoquent dans mon esprit. Je la veux et en même temps, je ne veux pas. Elle reste cependant muette, indécise elle aussi. Ses joues s'enflamment et elle baisse les yeux, incapable de soutenir mon regard. La déception m'envahit malgré moi face à son hésitation. Sa réticence devrait être suffisante pour que je m'en aille. Comme un idiot, je reste. Je l'écoute. "Ma coloc' n'est pas là ce soir… " s'obstine-t-elle tout de même à signaler. Sa voix est faible. "Elle est absente pour trois jours et je… Enfin…" Va-t'en. Je dois partir. On ne devrait pas jouer comme ça. On est tous les deux perdus dans ce qu'on veut vraiment. Ni elle, ni moi sommes sûrs et certains de nos désirs. Je sais que j'ai été suffisamment débile pour commencer, mais on ne doit pas. Pas comme ça. Alors, je vais m'excuser, partir et rentrer chez moi tout seul. Or, je me vois refermer la porte en dépit de mes fragiles résolutions. J'inspire un instant puis me tourne vers elle. Je suis tellement faible face à elle, elle pourrait me faire faire n'importe quoi. Si je m'écoutais, je lui ferais l'amour sur son bureau à l'instant. C'est pourquoi que je m'accroche désespérément à un brin de raison pour ne pas fléchir et croise fermement les bras contre mon torse pour éviter toute tentation. J'ai besoin qu'elle soit clair. "Et donc ? Qu'est-ce que tu veux ?" J'essaie de paraître détaché, mais mon esprit est troublé et ma respiration s'accélère à nouveau. Une phrase et je suis tout à elle. Elle ne dit rien. "Je te l'ai déjà dit, mais je ne joue pas avec l'incertitude. Si c'est moi que tu veux, dis-le franchement." Je m'empresse d'ajouter pour l'inciter à me répondre. Mon impatience grandissante me fait machinalement serrer et desserrer les mains sur mes biceps. J'ai les nerfs à vif. Je me sens comme un funambule sur un fil prêt à tomber dans le vide à tout moment. J'attends toujours quelque chose, n'importe quoi. Un consentement, même un rejet, mais qu'elle me parle. Or elle reste enfermée dans son mutisme. C'est à me rendre fou. Elle s'approche sans un mot, un peu tremblante, mais elle s'approche. Elle glisse ensuite une main sur la mienne, me forçant à décroiser les bras, puis dépose un baiser sur mes lèvres pendant que nos doigts s'entremêlent. Je me détends légèrement à ce doux contact. À croire que j'en avais besoin. Il n'y a vraiment qu'elle pour arriver à m'apaiser. Ma décontraction n'est cependant que de courte durée lorsque sa paume remonte le long de mon bras et caresse mon torse. Je me raidis sous son toucher cajoleur. Embêtée par mon manteau, elle n'hésite pas une seconde à me l'ôter, celui-ci tombe bruyamment au sol. "Tu n'as toujours pas répondu." Je murmure, le souffle court. Est-ce vraiment ce qu'elle attend de moi ? Son doigt me fait taire immédiatement. Je tremble lorsqu'elle effleure tendrement le coin abîmé de ma lèvre. Un mauvais souvenir que j'aurais aimé qu'elle puisse effacer. Puis ses lèvres câlinent ma mâchoire et glissent vers ma gorge. Je me tends, cloué sur place. Si je bouge, j'ai peur de craquer. Mais merde, qu'est-ce que c'est bon. Elle s'attarde et elle gémit contre ma peau, marquant mon cou avec un tel enthousiasme. Je retiens mal un grognement et lâche son prénom. Heureusement - ou malheureusement, je ne sais plus - elle se détache avec un sourire malicieux sur ses charmantes lèvres, visiblement fière de son travail. Je n'ai pas le temps de réfléchir davantage qu'elle m'entraîne vers son lit en m'attirant par mon collier et m'allonge sur le matelas sans plus de cérémonie. Je me laisse faire docilement, comme en état de transe, me redressant sur mes coudes alors qu'elle s'assoit à califourchon sur mes cuisses. Cette scène me rappelle bizarrement un moment passé ensemble, quand on était encore en couple. Elle m'avait ramené chez elle alors que ses parents étaient absents. Je me souviens du sentiment électrisant de me retrouver seul avec elle, dans sa chambre d'adolescente, comme un voleur sur le point de ravir une belle princesse. Et comme à ce moment précis, elle avait pris le dessus. Elle avait même eu l'audace de retirer mon haut et de me dire qu'elle avait envie de moi. Je vais vraiment commencer à penser qu'elle aime me chevaucher, surtout avec ce qu'il s'est passé à la gym. Pas que ça me dérange, au contraire. Ce souvenir m'arrache un sourire. "Comme toujours, tu préfères prendre les choses en main. Ça n'a pas changé." Elle doit s'en souvenir aussi puisque ses joues commencent à s'empourprer aussitôt. Comment peut-elle être si audacieuse et si innocente à la fois ? Cette femme est un véritable mystère. Elle fait encore la moue devant mon sourire effronté. Susceptible en plus, j'adore. Ma belle tigresse tire une nouvelle fois sur mon collier de façon à ce que mon visage s'approche du sien. "Tu parles trop." Sans me laisser répondre, elle m'embrasse plus intensément. Nos langues entament une danse lascive et je m'enflamme aussitôt, répondant à son appel avec la même ardeur. "Et toi, pas assez." Je lui soupire quand nos lèvres se séparent un moment, juste le temps de reprendre notre souffle. Puis je m'empare à nouveau de sa bouche et me couche complètement sur le lit en l'emportant avec moi. Elle a pris les devants, donc je peux me laisser aller, n'est-ce pas ? Peu importe, de toute façon je n'aurais pas su la repousser. Plus aventureuse, elle glisse ses mains sous mon t-shirt et tâtent mes abdos qui se contractent sous ses caresses. Ses doigts délicats dessinent chaque contour de mes muscles, foudroyant toutes les fibres de mon corps. Elle retire mon haut, insatiable, et se mord la lèvre, visiblement fascinée par ce qu'elle voit. Et bon sang, le regard rempli d'envie qu'elle me jette. Elle ne s'embête même pas de camoufler sa convoitise, me reluquant sans une once de gêne. Et je me sens fier d'attiser un tel désir dans ses yeux. Et Dieu sait combien d'autres filles il y a eu avec le même regard, la même envie. Mais elle… c'est différent. Elle connait tout de moi, de mon passé. Elle a connu mon corps meurtri de coups et elle l'a quand même aimé alors que j'avais appris à le détester. Elle a aimé chaque partie de moi, même la plus laide, acceptant tout à bras ouverts et ne jugeant jamais. Et encore maintenant, elle le continue. Elle est si chaleureuse, si compatissante que je… Ma beauté me tire soudain de ma torpeur en parsemant plusieurs baisers sur mon torse. C'est vrai, je n'ai pas besoin de réfléchir. Je ferme les yeux pour oublier et me concentrer sur elle. Elle peut faire absolument tout ce qu'elle veut de moi. Et elle s'en donne à cœur joie… Toucher, lécher, mordre, chaque parcelle de ma peau passe au supplice de ses lèvres. Sa bouche est partout à la fois comme une caresse affolante. Je bande comme un fou et ses reins ondulants envoient de puissantes décharges électriques à tout mon système nerveux. J'essaie de l'arrêter pour ne pas sombrer dans cette douce folie mais elle n'a pas l'air ravie de mon initiative. "Laisse-moi te toucher..." Je m'entends la supplier. J'en ai tellement besoin que je vais devenir dingue. Toutefois elle ne cède pas à ma demande et cloue mes mains au lit. "Non." Elle est déterminée à me punir pour tout à l'heure. Étrangement, l'idée de lui être soumis m'excite un peu. Putain oui, elle peut me sauter quand elle veut. Sa langue continue son ascension plus bas, franchit la limite de mon nombril. Je sens le bouton de mon jean sauter. Je ne réfléchis même pas et lève mes hanches pour l'aider à retirer mes vêtements, me dévoilant complètement nu à elle. Je n'ai pas honte de m'exhiber devant elle alors qu'elle me dévore à nouveau des yeux. Mon seul regret est qu'elle soit toujours habillée. Je brûle d'envie de la voir nue, empalée sur mon sexe et bouger dans un rythme passionné. Je frémis d'impatience et d'appréhension sur ce qui va suivre. Elle se mord la lèvre inférieure et ses doigts fins se resserrent enfin sur mon membre dressé. Et putain que c'est bon. Sa main monte, puis descend, répète le mouvement avec lenteur, caresse le bout palpitant avec son pouce. Je remue les hanches, désireux d'obtenir plus de frictions. "Oh putain." Je gémis, incapable de retenir un juron. Elle se lèche la lèvre inférieure et mon corps tremble avec anticipation, les doigts grippés sur les draps. J'imagine déjà sa délicieuse bouche se refermer sur mon sexe. Est-ce qu'elle osera le faire ? Seigneur, je veux tellement qu'elle le fasse. Elle est pleine de surprise, ça ne m'étonnerait pas qu'elle essaie. D'ailleurs, d'où lui vient ce côté dominatrice ? De ce dont je me souviens, elle était juste capable de câliner le haut de mon corps, trop mortifiée pour toucher ce qui se trouve en bas de ma ceinture. On était jeunes et sans expériences, donc ça n'avait rien d'étonnant à l'époque. Mais là, elle me masturbe avec aisance, comme si elle reproduisait un mouvement déjà appris. A-t-elle déjà pratiqué ça avec un autre homme ? Je n'ai aucun doute sur le fait qu'elle ait eu d'autres relations après moi. Elle ne m'a certainement pas attendu sagement dans l'espoir de nos retrouvailles. Et pour être franc, je n'ai pas non plus été un sain de mon côté. Je déteste ça, mais l'imaginer avec un autre étreint mon cœur de jalousie malgré moi. Je sais que je n'ai pas le droit de ressentir ça. Le crétin que je suis peut pas s'en empêcher. J'inverse soudain nos positions en la plaquant contre son lit. J'emprisonne ses mains au-dessus de sa tête et cale sa jambe contre mon flanc. Elle lâche un hoquet de surpris quand je m'empare possessivement de ses lèvres, réclamant une soumission sans équivoque. Je veux qu'elle ne pense qu'à moi, qu'elle ne sente que moi. Dans mon élan de enfiévré, je presse mon membre durci contre elle, désireux de la faire mienne et un cri de plaisir lui échappe. Son bassin réclame plus de frictions, remue contre moi. Avide de caresse, elle tente de dégager ses mains mais j'attrape son haut et noue ses poignets avec pour la dissuader de bouger, dévoilant ainsi sa poitrine nue. Exactement comme je l'avais prédit. Intéressant. "Qu'est-ce que…" "À ton tour de ne plus bouger." Son corps d'une sensualité féline se dévoile sous le mien comme une peinture érotique ; magnifique comme une déesse avec les mains attachées, les seins rebondis et fermes prêts à être cueillis, les joues rougis, la bouche pulpeuse entrouverte. Un vrai délice visuelle juste pour mon propre plaisir. Ses tétons sont tendus dans un appel à être caressés auquel je ne résiste pas, roulant le bout légèrement rosés de mon pouce. Un gémissement exquis passe la barrière de ses lèvres. "Alors comme ça, on ne porte rien sous son haut ?" Je la taquine. Je n'attends pas de réponse et emprisonne son mamelon entre ma lèvre et ma langue. Un autre soupir d'extase me récompense, m'encourage à aller plus loin et j'exécute allègrement sa requête silencieuse. Je suce goulûment la pointe tendue, bercé par la mélodie ensorcelante de sa voix. Elle est si délicieuse, sucrée comme un bonbon. D'habitude, je ne suis pas fan de sucreries, mais pour elle je ferai une exception. Perdant patience, je mordille et elle tremble de plaisirs, et peut-être de douleurs mêlées, alors je lèche en guise de pardon. Ma fougue n'a pas l'air de la déranger. Au contraire, elle se cambre dans un mouvement de total soumission et ce geste donne un coup de fouet à mon sang déjà bien bouillant. Je la veux nue, complètement abandonnée à moi. Je m'empresse de retirer tous ses vêtements encombrants. "Quand on est si belle, c'est un crime de porter des vêtements." Je déclare une fois sa lingerie ôtée, dernier rempart à mon avidité. "Et puis, ce n'est pas juste que je sois le seul à être nu, tu ne crois pas ?" Sans perdre de temps, je glisse mes doigts vers le cœur humide de ma convoitise. Et bon sang, je ne suis pas déçu. Elle est déjà frissonnante de désir pour moi. Belle et passionnée, elle ondule des hanches à ma rencontre. Elle en veut plus, beaucoup plus. Je lui offre ce qu'elle réclame si ardemment et suis gratifié par un cri impudique. J'achève mon travail territorial sur sa poitrine, satisfait de mon chef-d'œuvre, puis relève la tête pour l'observer sans cesser le doigté. Elle est d'une beauté à couper le souffle. "Nath… Oh Nath ! Nath, s'il te plait !" Je n'ai jamais entendu quelque chose d'aussi merveilleux, ma belle me supplier avec une telle indécence. Mon prénom roule sur sa langue comme une incantation. Elle est si offerte que je suis tenté de faire durer le supplice un peu plus longtemps. Une petite vengeance pour tout à l'heure. "Tu es bien bavarde tout à coup. Tu veux quelque chose ?" Ma petite tigresse se réveille soudain et se débat pour libérer ses mains. Pour la taquiner, je change la pression sur son clitoris dès qu'elle ouvre la bouche, lui faisant bredouiller des paroles décousues. "Alors ?" "Je… Ah !" Je viens juste de rouler mon pouce sur son bouton sensible avec un peu plus d'insistance. "Je voudrais… Hmmm !" "Oui ?" Je m'enquiers en marquant sa nuque de suçons possessifs. J'aime la faire parler pendant qu'elle gémit. Il y a quelque chose d'extrêmement excitant dans ses paroles entrecoupées de cris de plaisirs. Une caresse aphrodisiaque pour mes oreilles. "T-toi… Je… Aaaah. B-Besoin. En moi-Ah !" J'arrête de tatouer sa peau et fait mine de réfléchir. "Ce n'est pas ce que je veux entendre." Je sais très bien ce qu'elle veut mais depuis le début, elle s'évertue à ne rien dire. Je vais donc lui donner l'occasion de s'exprimer. Même si en réalité, je m'applique plus à lui faire perdre la tête pour qu'elle n'est plus que moi à l'esprit. Lentement, je masse le contour de son vagin, ignorant volontairement l'entrée. "Je te l'ai dit plus tôt, non ? Pas de réponse, pas de câlin." "Nathaniel, s'il te plait…" Elle pousse un sanglot à mi-chemin du plaisir et du tourment. Les yeux mouillés, elle tremble dans mes bras mais cette fois elle est sur le point de fondre en larmes. Je m'en veux soudain. Mais qu'est-ce que je fous ? Je me comporte comme vrai un connard. La punir par jalousie est d'une stupidité sans nom. Elle n'a pas de compte à me rendre. J'arrête aussitôt le supplice et lui laisse le temps de reprendre son souffle. Avec difficulté, elle se calme lentement et j'attends son accord pour reprendre ou terminer le jeu. "Prends-moi. Maintenant." "À tes ordres, princesse." Elle soupire, presque soulagée de sentir mes doigts s'enfoncer en elle. Elle est chaude et étroite, et tellement mouillée. La sensation est si grisante que j'aimerais plonger mon membre palpitant en elle immédiatement et lui faire connaitre le plaisir sauvage de ma frustration. Je refrène avec force l'appel de mes instincts enflammés. Je ne dois pas brusquer les choses. Il faut que je la prépare correctement à m'accueillir. Ses paupières se ferment sous le lent mouvement de va-et-vient de mes doigts et elle se cambre légèrement pour mieux ressentir, mieux apprécier. "Je suis désolé pour tout à l'heure, j'ai été beaucoup trop loin. J'aimerais sincèrement me faire pardonner." Seuls des râles de plaisirs se manifestent en réponse à ma déclaration. "Nathaniel, pas tes doigts…" Je laisse échapper un petit rire. Elle ne m'a absolument pas écouté. "Comme tu voudras." Si Mademoiselle demande, Mademoiselle aura. Je commence d'abord par embrasser lobe de son oreille puis glisse vers la douceur de sa poitrine. "Tu n'as pas précisé ce que tu préférerais. Que veux-tu ? Ma langue ou autre chose ?" Je murmure en embrassant ses seins, mais toujours aucune réponse. Ma petite tigresse est tellement enivrée par son plaisir qu'elle ne m'entend plus. Un sentiment de triomphe s'empare aussitôt de moi. J'ai vraiment réussi à lui faire perdre la tête. Depuis combien de temps n'a-t-elle plus couché pour être aussi exaltée et réceptive au point de s'enfermer dans sa propre bulle ? Si passionnée pour moi. En l'absence d'objection, je poursuis mon chemin plus bas jusqu'à son nombril et son corps tremble, les nerfs à fleur de peau, quand j'atteins le creux de sa cuisse. "Oui. La langue semble être une bonne idée…" Je raisonne plus pour moi-même en écartant ses cuisses avec aisance. Un violent soubresaut l'envahit à l'échange de mes doigts contre ma bouche. Ses hanches ondulent plus frénétiquement et je dois la maintenir fermement contre le lit pour m'appliquer. Je la sens au bord de l'orgasme. Alors je presse, lape, y amène mes doigts encore, jusqu'à l'explosion des sens. Elle ne se retient pas et tous ses muscles se contractent brusquement. "Nath !!" crie-t-elle plus violemment en atteignant l'extase. Et quel clameur. Ses voisins du dortoir ont dû l'entendre. Mais qu'ils écoutent. Qu'ils sachent qu'elle m'appartient. Elle essaie de reprendre son souffle tandis que mes doigts prolongent un peu plus son plaisir. J'embrasse chacune de ses joues et caresse ses cheveux soyeux le temps qu'elle se calme. Une fois apaisée, je libère de ses menottes en tissu ses mains qu'elle plonge dans mes cheveux pour m'attirer vers elle, quémandant un baiser. Je m'exécute sans rechigner. Notre baiser tendre et sensuel se mue en une caresse plus passionnée lorsque ses doigts effleurent la peau nue de ma nuque. Je bande toujours. Le désir gronde en moi plus férocement et réclame l'union charnelle de nos corps. Je la veux maintenant. Avant de perdre complètement la tête, je me relève. Un préservatif. Il me faut un préservatif. J'en ai toujours un dans la poche arrière de mon pantalon. Je fouille, rien. Putain, j'espère franchement ne pas l'avoir oublié. C'est pas le moment. Elle aussi s'impatiente dans mon dos. "Nathaniel… ?" J'entends les draps se froisser, elle doit s'être redressée. J'hésite à lui demander si elle n'en a pas un dans un de ses tiroirs. Sinon, on devra reporter notre câlin pour une autre fois… Je cherche encore et tombe enfin sur l'objet convoité. Parfait ! Je l'enfile et reviens vers elle, l'allongeant délicatement contre son lit. En dépit de mon état fiévreux, je prends le temps de l'admirer une fois encore. Ses joues sont rouges sous l'effort, ses lèvres sont gonflées et la peau nacrée de ses seins et son cou est décorée de plusieurs suçons. Ses cheveux s'étalent sur son lit comme un halo ombré, avec quelques mèches humides plaquées sur son front. Elle m'offre le plus érotique des spectacles sous mes yeux gourmands, uniquement et rien que pour moi. Elle m'observe aussi, les yeux mi-clos brillant d'une lueur plus sereine. Intense et vulnérable à la fois. Presque… amoureuse. Soudain, mon cœur se gonfle d'une curieuse émotion. Suis-je devenu vaniteux pour penser ainsi ? Ne suis-je pas juste en plein fantasme avec elle comme actrice principale ? J'en ai tellement rêvé de ce moment qu'un songe de plus ne serait pas impossible. Si je me pince, peut-être que je me réveillerais dans mon lit. Seul. Mais tout est réel. Elle est là et me désire, prête à m'accueillir sans réserve. Et avec un tel regard de braise, je peux tout lui céder. Juste une nuit dans mes bras si c'est ce qu'elle veut vraiment. Elle peut m'utiliser et me jeter le lendemain si ça lui chante. Tant qu'elle ne m'abandonne pas. "Tu n'as jamais cessé de l'aimer, pas vrai ?" Les mots d'Ambre choisissent ce moment précis pour me transpercer comme une épée. "Dis-moi que tu veux que je te fasse l'amour." Qui est-ce que je crois berner ? Je me mens à moi-même. Depuis le début, je la veux tout entière. Pas juste son corps. Pas juste une nuit. Je veux son sourire, son cœur, son âme. Avec une tendresse infinie, elle saisit mon visage entre ses mains. Sa chaleur se répandant sur mes joues fait fondre les derniers morceaux qui protégeaient mon cœur. Je suis tellement faible face à elle. Cette femme abat toutes mes défenses d'un geste de la main. "Que se passe-t-il ?" me demande-t-elle, inquiète. Mon hésitation l'a prise un peu au dépourvu. Après tout, il y a de quoi être décontenancé après ce qu'on vient de faire. Être réticent maintenant, alors qu'on est si proche d'assouvir un désir impétueux qu'on convoite tous les deux, est ridicule. Pourtant, je n'arrive pas à bouger, pétrifié par le démon de l'angoisse. Est-ce que tu m'aimes toujours ? J'ai envie de lui demander. Quand elle me regarde ainsi, avec toute l'adoration du monde dans les yeux, je me surprends à espérer avoir toujours une place dans son cœur même si je sais pertinemment que je ne le mérite pas. Je n'ai aucun droit à réclamer son cœur. Bouleversé plus que raison, je soupire et ferme les yeux, me laissant aller contre la douceur de ses mains. Je ne suis plus le même qu'au lycée, celui qu'elle a tant aimé. Le simple fait qu'elle ne m'ait pas tourné le dos comme tous les autres me dépasse complètement. N'est-elle pas dégoûtée par l'homme que je suis devenu ? Après tout ce que je lui ai raconté sur moi et sur mon travail écœurant. "Je ne veux pas que tu regrettes d'être avec moi." Je soupire finalement. On peut encore abandonner. D'un simple mot, elle peut arrêter ce jeu stupide du chat et de la souris. Je suis fatigué de jouer. Je n'en peux plus. Or, elle ne part pas. Elle ne s'enfuit pas. D'une douceur inconditionnée, presque effrayée de me faire mal, elle parsème mon visage de baisers, mettant du baume sur mon cœur abîmé baisers après baisers. "Nathaniel… Bien sûr que je n'ai aucun regret." "Alors s'il te plaît... dis-le. Je… j'ai besoin de l'entendre." Je sais que c'est pitoyable de ma part d'implorer son amour à ce point, mais je ne veux plus faire semblant. Je veux qu'elle soit toujours amoureuse de moi. Ou qu'elle retombe amoureuse si elle a un jour arrêté. Je m'en contre fous si elle me ment. "Je te veux." Je reprends l'inspiration que je n'avais pas remarqué avoir retenue. "Fais-moi l'amour." Un abandon final en un murmure. Sa décision est scellée par un tendre baiser. Contrairement à moi, elle n'a pas hésité une seule seconde. Courageuse et déterminée, la demoiselle n'a peur de rien, même pas de moi. Je ne peux m'empêcher de sourire, mi-amusé, mi-soulagé, mais surtout éternellement reconnaissant. Elle me guide vers elle et je la pénètre d'un mouvement fluide. Et bon sang, elle est en train de me tuer à petit feu. Elle est si chaude, si humide et si étroite que tous mes sens sont en ébullition. Chaque centimètre enflamme et consume mon corps comme si un torrent de lave coulait dans mes veines. Je la possède plus profondément quand ses jambes se nouent autour de moi, jusqu'à ce qu'aucun espace ne nous sépare. Entièrement en elle, je m'arrête pour profiter de la délicieuse sensation. J'enfouis mon visage dans sa nuque, respirant à plein poumon l'effluve de sa peau. On s'emboîte parfaitement comme deux pièces d'un puzzle, comme on était fait pour être ensemble. Jamais je me suis senti aussi vivant que dans ses bras. Cette émotion, je l'ai tellement recherché avec d'autres femmes sans jamais réussir à la retrouver, jusqu'à maintenant avec elle. Je t'aime tellement. "Moi aussi, je t'aime…" Je souris contre sa peau. J'ai parlé à haute voix sans m'en rendre compte et qu'elle me réponde immédiatement m'emplit d'une joie indescriptible. Sur un lent tempo, j'entame une danse sensuelle entre nos deux corps, chaque mouvement frotte sa poitrine délicieusement contre mon torse. On s'embrasse à nouveau, nos langues valsent en harmonie sulfureuse avec nos hanches et j'entrelace nos doigts ensemble. Tandis que je la prends, sa main libre effleure doucement le bas de mes reins, provoquant des frissons voluptueux le long de mon dos. En retour, je presse mes doigts juste au-dessus de ses fesses pour qu'elle puisse se courber un peu et elle gémit sous le nouvel angle. Ses gémissements se font plus discrets que tout à l'heure. Autant il y a peu, je voulais que les gens sachent, autant maintenant, je veux que ce moment nous appartienne. Qu'on reste dans notre bulle rien que tous les deux. Je veux être le seul à écouter ses soupirs. Rapidement, elle devient plus affamée, son corps bouge avec moi pour me presser d'accélérer. Comme je n'en fais rien, elle arrête notre baiser, haletante, et je colle son front au mien. Nos regards se croisent quand je donne un coup de rein plus puissant, lui arrachant un petit cri suave. Je grogne de plaisirs et de douleurs mêlés à ses ongles qui s'enfoncent dans ma chair en réponse. "Nath, plus vite." Non, pas maintenant. Je reste concentré sur mon objectif de la rendre dingue de moi. Je change uniquement la force que je mets dans chaque coup, fort et profond, doux et lascif. "Nathaniel…" miaule-t-elle plaintivement. "Je… J'ai besoin…" "Je sais." C'est égoïste de ma part mais je veux prolonger ce moment le plus longtemps possible. Visiblement pas du même avis, elle tente d'inverser nos positions. Dans n'importe quel autre situation, j'aurais adoré qu'elle me chevauche. Si je n'étais pas à deux doigts de finir, je me serais plié immédiatement à ses exigences. Mais je suis trop proche, et elle, malgré ses protestations, pas assez. Du coup, je la maintiens fermement sous moi. Elle a juste besoin d'un petit coup de pouce pour se laisser aller. Comme si elle lisait dans mes pensées, ses doigts se glissent entre nous deux et elle commence à se caresser. Un geste aussi spontanée qu'impudique. Je me redresse pour lui simplifier la tâche et cale sa jambe sur mon épaule, changeant une nouvelle fois l'angle. Elle semble adoré étant donné la façon dont elle se cambre pour m'accorder une vue affriolante en guise de remerciement. "Tu es tellement belle…" Par contre, son geste provocateur n'aide en rien mon self-contrôle qui commence déjà à m'échapper. Mes mouvements sont moins maîtrisés et plus nerveux. Et elle est encore loin de la délivrance… Impatient, je décide de prendre les choses en main et remplace ses doigts par les miens. Après quelques secondes, ses muscles se contractent délicieusement autour de mon sexe puis finalement elle fond, s'offrant ouvertement à moi. Les paupières closes, elle se perd loin dans un flot voluptueux avec une grâce enchanteresse. Je suis envoûté par tant de beauté. "Oh Nath… oui…" Soulagé par son abandon, je ferme les yeux à mon tour et me concentre enfin sur mon propre plaisir. L'apogée est proche, je m'autorise à accélérer la cadence, une main agrippée à la tête du lit pour garder l'équilibre. Un peu plus vite, un peu plus fort. Et en une fraction de seconde, la jouissance me happe brutalement. Je me fige en jouissant en elle. Je ne m'attendais pas à un orgasme aussi agressif, comme si mon corps avait attendu qu'elle me revienne pour se laisser aller complètement. C'est tellement puissant qu'il me faut du temps pour m'en remettre. J'essaie tant bien que mal de reprendre mon souffle. Quand j'ouvre les yeux, ma belle me regarde tendrement avec un sourire comblée et je ne peux pas empêcher ce sentiment de fierté s'emparer de moi. Je me retire doucement et elle soupire de bien-être. Après avoir jeté le préservatif usé, je m'allonge à ses côtés, elle se blottit immédiatement contre moi sans un mot. Pour la première fois depuis longtemps, je me sens bien, en paix avec moi-même. Tout est parfait, ou plutôt, j'ai l'illusion que c'est le cas pour l'instant. Je viens à prier pour que cette nuit dure éternellement. "Je ne veux pas m'endormir tout de suite…" baille-t-elle en me tirant de ma rêverie. Elle aussi veut que ce moment ne s'arrête jamais. "Pourquoi ? Tu veux recommencer ?" Je plaisante pour la détendre, même si franchement ça ne me dérangerait pas. Donnez-moi juste quelques minutes. "L'idée est séduisante, mais je suis beaucoup trop épuisée." "Petite nature." Comme punition pour mon insolence, elle me tape gentiment le torse. Nous rions doucement, brisant la tranquillité de la nuit. Peu après, un silence apaisant revient nous draper de sa couverture duveteuse. Pourtant, je la sens agitée. Elle se pelotonne plus étroitement contre moi, le visage sombre, et j'ai un pincement au cœur en la voyant si fragile. J'imagine sans peine ce qu'elle doit penser en ce moment. "Je ne vais nulle part, mon cœur." Je la rassure en lui caressant les cheveux et elle me sourit, plus détendue. Je joins ma promesse à un baiser de bonne foi. Comment pourrais-je m'en aller avec elle dans mes bras ? Ses lourdes paupières finissent par se fermer et lentement, sa respiration prend un rythme régulier. Elle s'est endormie. En évitant un maximum de la déranger, je nous couvre avec ses draps et tend le bras pour éteindre la lumière de sa lampe de chevet. Sa chambre se voile dans l'obscurité, seul le pâle reflet de la lune vient caresser nos corps. Malgré la fatigue pesante, le sommeil refuse de m'emporter. Mon regard se pose à nouveau sur elle qui est si paisible dans les bras de Morphée. Elle a l'air si pure et sans défense, comme si elle pouvait se briser ou disparaître à tout moment. Que va-t-il se passer maintenant ? J'ai peur d'avoir fait le mauvais choix en précipitant les choses avec elle. Pas que je regrette ce qu'il vient de se passer, non. A refaire, je le referais une centaine de fois. Ce qui me fait peur, c'est de la mettre en danger inutilement. J'aurai du attendre que cette histoire se calme, que tout ça soit derrière moi. D'abord devenir un meilleur homme pour elle, puis la retrouver. J'ai complètement foiré mon plan. M'aurait-elle attendu seulement ? J'en doute. Belle comme elle est, elle n'aurait eu aucun mal à trouver un autre homme que moi, plus adéquat dans tous les sens du terme. Je ne sais pas si j'aurais pu le supporter, mais pour elle j'aurais fait l'effort. Tant qu'elle est heureuse, même si ce n'est pas moi… En dépit du bon sens, c'est quand même moi qu'elle a choisi. Et maintenant qu'elle est à nouveau mienne, je ne peux pas me résoudre à la laisser partir. "Qu'est-ce que tu aimes tant chez moi ?" Je murmure en effleurant sa joue de mon pouce. "J'aimerais pouvoir lire dans tes pensées." Tendrement, j'embrasse son front. Je promets sur tout ce que j'ai de plus cher au monde de devenir un homme digne d'elle, pour que jamais elle ne regrette de m'avoir choisi. Quoi qu'il adviendra désormais, je ferai tout pour nous protéger. "Fais de beaux rêve, petit ange." -- Elle me manque. On a passé une bonne partie de la matinée ensemble à se câliner – pas de sexe cette fois – juste à profiter de la présence de l'autre. C'était bon de ne pas réfléchir et d'apprécier l'instant présent. Malheureusement les cours ont dû reprendre pour elle et j'ai dû me résoudre à la quitter. Je soupire longuement. Allongé dans mon lit, je caresse distraitement Blanche qui s'est couchée sur mon torse. Je me demande ce qu'elle fait à cette heure-ci. Est-ce qu'elle travaille ? A-t-elle toujours cours ? Je soupire encore en regardant mon portable. Je lui téléphone ? Non, ça peut être risqué si elle est occupée. Alors un message ? Quand elle aura le temps, elle me répondra. Je réécris plusieurs fois le même texto sans savoir comment m'y prendre. « T'es occupée ? On peut se parler ? » J'efface, c'est à chier. « C'était bien ce matin » Encore pire. Oh et puis merde, j'y vais franco. - Tu me manques Envoyé. J'attends comme si des années s'écoulaient, le regard perdu sur l'écran. Même si elle a des choses à faire, elle pourrait quand même donner un signe de vie… non ? Sans recevoir de réponse et jette un œil à Blanche qui se lève pour s'installer au bord du lit, bien loin de moi. Apparemment je la dérange. "Vous êtes pareilles toutes les deux. Vous vous faites désirer et une fois que vous avez ce que vous voulez, je n'existe plus." Blanche a les yeux sur moi le temps que je parle, puis retourne à sa sieste en m'ignorant. Je regarde à nouveau mon portable. Rien. Quel idiot, je fais. Un idiot désespérément amoureux. Je meurs d'envie de la rejoindre. Ou peut-être qu'elle pourrait venir chez moi directement après qu'elle ait fini ses trucs ? J'ai pas changé d'appart', elle connait le chemin. "Ça te plairait de la revoir, Blanche ?" Ses petites oreilles remuent légèrement. J'ai attisé sa curiosité parce que la voilà revenir vers moi après s'être gracieusement étirée. Sérieux, Blanche ? Je me redresse en position assise et caresse le haut de son crâne. "Tu sais que je pourrais presque être jaloux de ton intérêt pour elle ?" Elle se contente juste de se rouler en boule sur mes cuisses et de ronronner pour s'attirer mes bonnes grâces. Évidemment, je suis faible à son petit manège. Comme je le disais, elles sont pareilles. Rapidement, j'écris un nouveau message : « Tu manques aussi à Blanche, tu pourrais passer à la maison pour la voir » Je réfléchis un instant avant d'envoyer. Il manque quelque chose. J'ai envie de la taquiner un peu. J'écris à la place ; - On pourrait aller chez moi ce soir. Tu manques aussi à Blanche, elle adorerait que tu la câlines Je suis sûr qu'elle comprendra mes allusions. Cette fois, sa réponse n'attend pas, je reçois quasi immédiatement un retour. - Ce ne serait pas toi qui aimerait des câlins plutôt ? Bingo. Je ris doucement à sa réponse. Elle n'a aucune idée à quel point. - J'espère bien recevoir autant d'attention qu'elle, voire plus ;) - Déjà en manque alors qu'on vient de se quitter ce matin ? Aie. Elle sait piquer là où ça fait mal. Mais bon, j'étais pas celui le plus en manque hier soir. - Dis la fille qui s'est jetée sur moi Elle prend son temps avant de répondre. Je suis certain qu'elle est rouge comme une tomate. J'aurais adoré voir son visage s'empourprer. Tant pis, j'aurai tout le loisir de la faire rougir ce soir si elle accepte ma proposition… - D'accord je viens, mais uniquement pour Blanche. A ce soir ♥ Bon sang, je souris comme un idiot en voyant son émoticône en forme de cœur. Je me sens à nouveau comme un adolescent. Oh oui, elle sait exactement ce qu'elle me fait. "Tu as vu, Blanche ?" Je lui dis en lui grattant l'oreille. "Ta maman est de retour à la maison." **************************************************************************** Auteur nota bene : Oui, Nathaniel est du type jaloux. Vraiment jaloux. Et en même temps, c'est un petit marshmallow… Ne t'inquiète pas mon chéri, je t'aime quand même.Sur une note plus sérieuse, j'espère avoir bien retranscrit la passion de notre blond préféré. Il est fou amoureux de Su’, n’essayez pas de me convaincre du contraire. J'ai écrit je ne sais pas combien de fois qu'il la trouvait belle lol
#amour sucré#nathaniel amour sucré#fanfiction français#amour sucré campus life#Nathaniel x Su#ASCL Nathaniel#mcl Nathaniel#smut
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3 juin 2019
Rendez-vous avec ma psychologue.
Je suis arrivée en pleurant à moitié. À cause de la vue d'une scène qui m'a choqué : un accident. Du sang, des pompiers, des couvertures de survie. Très peu agréable.
Au début de la séance, j'étais incapable de parler. Je n'arrivais pas à prononcer un seul mot, j'étais bloquée.
J'ai fini par lui expliquer que c'était difficile de parler de moi, de ce qui se passe pour moi indépendamment de la vie des uns et des autres.
Elle m'a regardé, mais n'a rien dit. Elle attendait que je me dévoile.
Alors j'ai fini par lui faire une tirade. Avec de longues pauses, mais elle ne rebondissait sur rien, alors je continuais à parler. Je pense qu'elle l'a fait exprès parce qu'elle le sent, quand j'ai besoin d'évacuer mais que je me "censure".
Je lui ai donc parlé un peu de l'opération, comment ça s'était passé, les quelques complications pendant l'opération mais également les quelques complications post-op.
Je lui ai parlé du retour des idées suicidaires, des crises d'angoisse très importantes la nuit, des problèmes alimentaires qui se sont accentués. Tout ça à cause de l'opération parce que trop de médicaments et d'anesthésie : j'ai l'impression que ce sont eux qui s'endorment et pas que je m'endors de moi-même donc je m'endors tendue et forcément ça entraîne les cauchemars et les crises ; et pour l'alimentation, trop de médicaments et substances sont entrées dans mon corps, j'ai l'impression que ça me rend sale alors je mange très peu pour compenser.
En premier lieu, elle s'est arrêtée sur l'alimentation. On aborde jamais ce sujet en détails, du moins jusqu'à présent. Je ne me sens pas légitime d'en parler. Et parfois j'ai l'impression qu'elle peut le prendre à la légère. Alors que ça m'est vraiment très handicapant au quotidien, autant sur le plan mental que physique.
Elle m'a posé beaucoup de questions. Ce que je mangeais, ou non, si je faisais des crises de boulimie, combien de temps je pouvais être en restriction, si je me faisais vomir, quand est-ce que s'est apparu, comment mes parents ont réagi quand ça a débuté à mes 8/9 ans, comment ils ont réagi par la suite quand ça s'est aggravé, etc etc.
Oui je fais des crises parfois, mais ça fait très longtemps que ça n'est pas arrivé, depuis début 2019 au minimum. Oui ça m'arrive de me faire vomir. Les périodes de restriction peuvent être de quelques jours comme de plusieurs mois. Mes parents, quand j'étais petite, se sont inquiétés car à ma naissance, les jours qui ont suivi j'avais perdu beaucoup de poids, je ne me nourrissais pas à cause de problèmes de santé, et forcément, étant leur premier enfant, ils avaient beaucoup angoissé. Par la suite, ils n'en ont plus rien eu à faire, à partir de mon entrée au collège. Juste des "tu as pris du poids" ou "tu as perdu du poids". Ils pensent que ce n'est qu'un caprice pour ne pas passer mes partiels, mon bac, ne pas aller en cours à l'époque du collège, etc. Ils ne veulent pas comprendre, ni voir l'ampleur du problème, comme pour tout le reste, sauf que pour ce sujet particulièrement leurs remarques sont extrêmement blessantes et s'enfoncent plus qu'autre chose alors je ne leur montre simplement plus rien, ne leur dis plus rien, leur mens, et malgré les transformations physiques ils ne réagissent pas.
"Vous trouverez votre équilibre quand vous aurez votre indépendance".
Je n'en suis pas sûre.
Il paraît que l'anorexie mentale est bien plus importante dans mon fonctionnement et mes comportements que la boulimie. Mais sur mon physique c'est l'inverse qui apparaît : je suis en surpoids. Alors que je fais même du sport et que j'ai beaucoup de comportements d'hyperactivité.
Il paraît que c'est le moyen que mon corps a de me protéger. Car si il avait perdu autant de poids qu'il aurait dû depuis ses 10/11 ans de troubles du comportements alimentaires, je serais déjà morte. Alors il stocke énormément, perds vite mais prends très vite aussi pour me protéger de la mort. Mais également pour me protéger du fait d'être attirante selon les codes de la société. Comme si je pensais qu'en étant grosse aucun homme ne pourrait me violer à nouveau. Or c'est faux, une femme en surpoids peut-être tout aussi attirante qu'une femme avec un imc normal. Mais probablement que j'ai essayé de me convaincre de ça pour trouver un moyen de défense. Et l'anorexie serait une volonté de pureté de mon corps mais également de disparaître, de devenir invisible.
Alors voilà, on a enclenché sur le fait que mon "anorexie" venait surtout du refus de faire entrer quelque chose dans mon corps pour ne pas me sentir à nouveau intrusée, violée. Et on a donc reparlé de l'anesthésie de l'opération, qui avait probablement redéclenché le mal-être et les idées suicidaires par le fait que je n'avais plus de contrôle sur mon corps, que quelque chose d'autre était à l'intérieur et le contrôlait et que ça m'a beaucoup perturbé.
D'ailleurs, peut-être que le fait que l'anesthésie n'ait pas marché au début puis "trop" par la suite était psychologique, comme si j'avais moi-même tout bloqué.
"Est-ce vous vous êtes sentie figée par la peur et toutes ces sensations, comme lors des agressions que vous avez subies ? Est-ce vous avez eu l'impression de revivre la même situation ?"
Oui et non. Oui car l'anesthésie provoque cette sensation que j'ai ressenti lors des agressions "je veux fuir mais je suis tellement paralysée que je ne peux pas bouger". Non parce que l'anesthésie ressentie à l'époque était liée à la peur de l'autre, de la violence ; celle de mon opération était juste due à la peur de perdre le contrôle sur mon corps, de ressentir des choses, je n'ai jamais imaginé à un moment que le chirurgien puisse tenter quoi que ce soit puisque c'était une anesthésie locale.
"Face à un trauma il y a trois réactions possibles : la fuite, l'attaque, ou la déconnexion. Vous ca a été la déconnexion et ça l'est encore à l'heure actuelle."
Avant les traumatismes comme elle dit, je n'avais jamais rien ressenti au niveau du corps. Enfin les blessures quand on tombe, etc, mais c'est très peu, car lorsque l'on est enfant on ne fait pas attention aux signaux que peut nous envoyer notre corps. On s'en fiche. Nous n'avons pas encore pleinement conscience de notre corps. J'étais trop jeune pour avoir ressentie quelque chose de vraiment concret.
Et après, inconsciemment j'ai directement déconnecté et tout bloqué. Alors je n'ai jamais rien ressenti au niveau de mon corps.
Pendant toutes les années où j'ai oublié ce que j'avais vécu, je n'ai rien ressenti dans mon corps.
Et quand c'est revenu, j'ai ressenti les douleurs de l'époque. J'ai été choqué. "Ah bon mon corps est capable de ressentir quelque chose ? Ah bon mon corps peut faire mal ?" Mais ça a été tellement violent et brutal que j'ai immédiatement tout rebloqué (ou le plus possible) car c'était le fonctionnement que je connaissais.
Elle m'a reparlé d'une activité physique pour renouer entre mon corps et mon esprit, quand je serais prête.
Elle a compris que je ne ressentais très peu les sensations de faim, de froid, de chaud, etc etc. Je les ressens, mais différemment. Je suis très souvent en pull même en été.
Ça me fait moins peur de tuer mon corps que d'affronter ce qu'ils peuvent ressentir.
"Mais vous ne pouvez pas être juste un esprit."
Puis, je ne sais plus trop comment on en est venues à cela, mais je lui ai exprimé que je ne me sentais pas moi-même, que j'avais l'impression que plusieurs personnalités se battaient en duel, et que j'étais constamment en train de switcher avec mes personnalités.
"On traverse tous des conflits internes mais chez vous il y a quelque chose de vraiment extrémiste, intense".
Elle me demande comment ça se manifeste. Je lui dis que ce sont pas forcément des personnalités à proprement parler mais que selon les personnes je ne vais pas avoir les mêmes réactions, les mêmes façons de m'exprimer, les mêmes attitudes générales.
On en a conclut que ça avait une fonction adaptative pour moi. Qu'à cause de mes traumas, de mon environnement familial, de mon propre fonctionnement à cause du fait que je sois précoce et donc hypersensible et bien je m'adapte à la personne en face pour me protéger 1) d'un potentiel danger, 2) des émotions de la personne pour ne pas me les prendre en plein face et qu'elles me submergent.
Puis on a parlé du fait que, par contre, quand il y a trop de personnes autour de moi je me coupe et devient totalement inexistante et effacée. Parce que c'est trop d'informations à traiter et parce que je ne me sens pas a l'aise d'exprimer des choses ou ma personnalité, j'ai l'impression d'une "surexposition" et j'ai tellement honte de ce que je suis que le montrer à une personne ça va, mais à plusieurs en même temps ça m'est littéralement impossible.
"Oui c'est typique de la précocité et de l'hypersensibilité. Il va falloir apprendre à vivre avec..."
Puis je lui ai dis que je me sentais vide. Que j'avais beau ressentir beaucoup de choses très intensément il y a toujours une part de moi qui se senti vide.
"Vous êtes tout sauf vide, je vous assure."
Je me sens en mille morceaux.
On a dû arrêter la séance là dessus, car elle m'avait déjà gardé 1h30 au lieu de 45 min, car elle n'avait pas de rendez-vous après moi, donc elle en a profité, mais par contre après elle en avait un.
Mais elle m'a dit qu'elle souhaitait qu'on reparle de ces mille morceaux. Alors probablement que ce sera le thème du prochain rendez-vous...
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« Ironique, n’est-ce pas ?
Te demander, toi, mon Océan Noir, de venir te déverser dans une Mare Nostrum que j’endiguerais dans quelque contrée féerique. À quoi bon ? Tes abîmes si accueillantes m’enveloppent déjà. Il suffit de voir ta marée, qui vient caresser mes plages sans le faire exprès. Cette marée que j’ai dans le cœur, sans pour autant me mourir de ma petite sœur, de l’enfant que je n’ai pas, ou d’un quelconque cygne.
Je te regarde sans trop faire attention aux sables du temps, ton mistral me réveillant de temps à autre. C’est dans le creux de tes vagues que je t’entends respirer, c’est dans ta brise que je t’écoute me parler de toute chose. Moi, je suis là à te contempler sans trop savoir comment, ou pourquoi je le fais. J’aimerais tant explorer tes fonds, faire le tour de ton monde, et être le navire sous tes Astres et le Seigneur.
Le Seigneur a bien fait les choses, il m’a amené à tes rivages – ou est-ce toi qui est venu à moi, je ne sais plus tellement. Ton charme est dans ton écume, tes eaux calmes, et cette légère brume qui t’enveloppe. Tu me livres des choses sans trop en dire, et je les chéris comme l’or des Conquistadors. Me noyer en toi est une petite utopie, car tu laisses peu de choses couler en toi.
Serais-je trop ambitieux de faire de toi mon miroir ? Absolument, tes fonds perlés et ta faune riche me laissent sans voix. Moi, petit marin d’eau douce sur un radeau qui tient à peine en place, tu me laisses voguer prudemment sans trop dévoiler tes mystères. Tu as certes quelques lames qui me blessent malencontreusement, et j’ai un gouffre nauséabond que je déverse dans la clarté de tes jours – non sans le regretter amèrement.
Il m’est difficile de ne pas vouloir me jeter à corps et cœur ouvert, de plonger en toi et de m’y noyer sans trop réfléchir. Il m’est en revanche plus aisé de venir nettoyer tes plages, allumer une radio et t’envoyer quelques galets en guise de jeu innocent. Je ne sais si je pourrais vraiment te quitter un jour, toi, mère de toute la houle qui fait chavirer mes sentiments.
Il y’a évidemment un certain réconfort à te regarder de loin, à te voir dessiner des sourires sur le sable doré, à te voir luire sous la lune. Tu es peut-être celui qui agite toute la profondeur du piètre être que je suis, mais tu es aussi cette manifestation de respect, d’admiration et d’adoration que j’éprouve.
Ironique, n’est-ce pas ?
De parler d’une femme ainsi, et de ne jamais prononcer un traître mot de ce que l’on ressent. Duss��-je en mourir, je n’en dirais jamais rien, pas plus que ces lignes noyées dans un torrent de pensées houleuses et un bonheur bien étrange.»
« Aberrant, n’est-ce pas ?
Que mon Océan Noir ne soit pas mon unique, inaccessible étoile.
Mare Liberum, je vous dirais, moi qui crois à l’aventure par-delà les océans.
Certes, c’est encore une ingénue de plus dans mon gouffre de solitude, mais c’est aussi un petit paradis d’un bleu transparent. L’une est sage comme une image, et l’autre a de petits remous qui n’enlèvent rien de son charme. Tel un cliché de carte postale, elle ondule doucement sa chevelure sur le sable blanc. De petits poissons se font la course, s’amourachent, et se baladent sans souci sous ses eaux.
Cette quiétude passagère a quelque chose de mignon. Je me surprends parfois à la contempler des heures, surtout quand Morphée emporte le soleil. Celui-ci laisse de légers reflets sur le fil de l’eau, car cet océan est timide et innocent. Sur sa plage, de nombreux passants viennent la quérir à toute heure, et elle les accueille à bras ouverts. Ils se baignent les pieds dans sa douceur, rient aux éclats quand elles les éclaboussent, et viennent s’ouvrir à elle la nuit venue.
Je suis l’un de ces marins sans port, qui vient naviguer sur elle quand ciel et terre s’entremêlent. On parle à bâtons rompus, et tant d’encre a coulé depuis. Je m’amuse à t’adopter, petit paradis que tu es, car tu es mienne sans l’être pour un temps. Parfois houleuse quand tu laisses certains souiller tes plages et battre tes eaux, tu es pourtant d’une douceur infinie.
Tu as tellement de choses à déterrer dans tes profondeurs : des frégates de Francs aux richesses insoupçonnées, des journaux d’expédition sur les terres d’Amérique, et un zeste d’Orient sur quelques souvenirs. Je connais ces eaux que tu laisses couler en toi sans pour autant t’y mêler, certains où baignent une faune blanche, d’autres où survit encore une flore rose. Tu voudrais tant lâcher prise et laisser couler, car ces courants ne font que confondre ton azur et le leur.
Pourtant, tu ne peux encore t’en défaire, et tu laisses faire le vent du nord et les sables du temps à mesure que je te découvre à tâtons. Palabrant à longueur de journée, tu m’es étrangement docile pour une mer aussi agitée, serais-tu encline à me laisser me noyer en toi ? Je l’ignore encore, mais je laisser voguer mon petit navire à voiles, au gré de ton humeur. Toi qui te dis être un énième plan d’eau, toi que le reflet de la lune embellit davantage.
Aberrant, n’est-ce pas ?
De parler de femmes comme de mers, car l’on n’ose pas prononcer la formule de Cupidon. À quoi bon continuer ? Je ne sais point, mais je le vis dans mes entrailles, mon cœur se déchire, mon corps en brûle. J’y verse mon attention sans l’intention de me mettre à genoux, et de prêcher l’Amour que je leur porte. »
« Ironie, aberration, mais encore ?
Des on-dit, des non-dits, et des « on en a assez parlé comme ça ».
On dit que vous êtes telle ou telle chose, et vous rappliquez tout de suite avec le peu de confiance en vous. Vous sacralisez l’humilité quitte à vous faire martyr, vous faites aussi votre petit tyran du dimanche quand cela vous chante. On dit que vous n’avez pas fait telle ou telle chose, et vous partez dans une espèce de Spleen malsain. Comme une rupture amoureuse, vous êtes dans le déni, puis dans l’introspection, puis l’acceptation. On dit que vous avez correctement fait telle ou telle chose, et vous y trouverez encore des défauts, comme cet éternel insatisfait qu’est cet Homme que ne vous connaissez pas.
Mais dites-moi, savez-vous ce que vous voulez ? Faites-vous ce qu’il faut pour ? N’en faites-vous pas trop quelquefois ?
Je n’en sais rien, je pense que oui, et il faut parfois en faire à l’excès.
Vous ne dites pas les choses, Monsieur, ou vous en dites trop peu voire trop. Vous n’êtes pas là, vous ne demandez rien, vous faites fi de votre personne. Vous êtes là, vous en demandez trop, vous ne parlez que de votre personne. C’est à force de vous dédoubler que vous ne savez plus sur quel pied danser, ni que l’on sache comment on est sensé vous prendre. Vous ne dites pas les choses, Monsieur, vous faites même des messages en tranches. On ne sait pas si vous vous rattrapez ou si vous êtes aussi paresseux, mais on a souvent du mal à comprendre ce qui sort de votre bouche.
Savez-vous ce que vous dites ? Savez-vous comment vous le dites ? Avez-vous pris le temps de comprendre ce que vous dites ?
Je pense ce que je dis, je ne sais peut-être pas le dire, et je laisse parfois filer quelques phrases incongrues.
« On en a assez parlé, Monsieur »
De votre anxiété chronique, à croire qu’un tel ou une telle vous faussera compagnie à la moindre occasion. C’est à croire qu’il ou elle ne se vexerait que pour votre petite personne. De votre excès de passion, c’est à trop en faire que l’on finira par comprendre ce que vous pensez tout bas. De votre rhétorique du piédestal, vous êtes un ordinaire entouré d’extraordinaire, et tout compliment qui se tienne n’est souvent que balivernes. De toutes ces petites choses qui vous embêtent, et même vous ne savez pas trop ce qui vous embête vraiment.
Voyez donc pourquoi je ne me vois donc pas pourquoi je me jetterais dans les bras de ces demoiselles.
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Sois brêle et tais-toi.
« Moi, tu sais, je pense que les maladies mentales ça n’existe pas, c’est des excuses qu’on se fait ».
« Mais quand j’ai vu le contrôle j’étais en dépression ! Quoi, me regarde pas comme ça, ça va, abus de langage on a compris ! Oh la la c’est bon abus de langage tout de suite les grands mots. ».
« Mais tout le monde fait de l’anxiété, c’est juste du stress, faut savoir passer au dessus à un moment. » « Quoi, tu pleures encore ? Mais t’as de la chance qu’on soit tolérantes hein parce que t’es vraiment chiante » « Mais est-ce que tu manges ? On dirait que t’es anorexique tellement t’es maigre » « Je me suis encore mis une race ce week-end, alcoolique vie ! » « Bin non, elle fait plus rien de sa vie, elle a arrêté la fac. C’est vraiment de la flemme si tu veux mon avis, mais bon. » « Mais arrête de faire des crises d’angoisse ! » « C’est qu’une araignée hein, elle va pas te manger »
Ce que les gens ne voient pas, les gens ne comprennent pas ; ils ignorent parce qu’ils ne ressentent pas. A croire que c’est toujours plus facile de parler quand on ne connaît pas.
Sois brêle et tais-toi.
Ce n’est jamais facile de décrire quelque chose qu’on ne sait pas décrire, et c’est encore plus difficile de comprendre quelque chose décrit approximativement, parce que décrire ce qu’on ressent, c’est comme décrire un goût : il y a des métaphores, des comparaisons, mais pas grand chose qui permettre de ressentir réellement.
Mais on n’a jamais dit à quelqu’un atteint de cancer « ça va, c’est rien » ; on ne dit pas à quelqu’un touché par Alzheimer « mais fais un effort, tu le fais vraiment exprès, hein ». On ne dit pas à un tétraplégique « tout ça c’est vraiment pour attirer l’attention ».
Les gens ne croient qu’au concret, au réel, ce qu’ils peuvent voir. Le reste ne les intéresse pas ; on part du principe que si on va bien, tout le monde va bien. Que des petits coups de mous, ça arrive, c’est normal.
On ne peut pas être malade dans la tête. Ce n’est pas possible. On peut l’être sur la tête, ça se voit, il y’a des aveugles et des croûtes de varicelle.
« Dépression, anorexie, alcoolisme, bipolarité » ça leur sort si facilement de la bouche. Parce que ne pas avoir eu la bonne réponse à un contrôle, c’est ça la dépression. Sauter un repas, c’est ça l’anorexie. Avoir bu une quelques bouteilles avec ses amis avant d’aller en boîte, très entouré, c’est ça l’alcoolisme. Passer de Lana Del Rey à Linkin Park à Lomepal dans sa playlist, c’est ça la bipolarité.
Devoir mettre des lunettes pour lire pour ne pas fatiguer nos yeux, c’est ça la cécité.
Il y a ce que l’on voit et il y a ce que l’on ressent. Mais ce n’est pas parce qu’on ne le voit pas que ce n’est pas là.
Parce que tant que ça ne les concerne pas, les gens s’en foutent. Il y a les appels à l’aide, un peu déguisés parfois, parce que c’est douloureux, d’appeler à l’aide, de s’abaisser, de montrer ses fractures au grand jour et d’enlever leur maquillage. A ces appels à l’aide, on répond « tu minimises » « oh, ça va, t’exagères » « moi aussi, je souffre, tu sais, t’es pas la seule hein. » et on compare une dépression à un état de déprime du à une rupture, dont on s’est remis en quelques jours. C’est comme dire à quelqu’un au doigt coupé « moi aussi je me suis coincé le doigt dans la porte, ça fait super mal, t’es pas le seul à souffrir hein ».
Et puis quand c’est trop tard, ils ne comprennent pas ; ils qualifient d’égoïstes, ils disent que, quand même, ça se voyait pas, qu’il fallait appeler à l’aide.
Et le cycle recommence. Parce que tant qu’on ne vit pas, on ne comprend pas, alors on utilise les mots à tort et à travers. Les mots ont une violence que beaucoup ignorent. On peut balancer des saloperies à tout va, sans réfléchir, pendant que l’autre va s’en rappeler pendant des mois, des années, comme une claque.
On minimise tout, parce qu’on pense que ce que les autres vivent est minime. Tant que cela ne nous concerne pas, ce n’est pas important. Qu’on peut se remettre de tout, avec un peu de temps. Que merde, tu pourrais te la fournir, ta motivation. Prends ta vie en main, sors de ton lit, range ta chambre. C’est pas compliqué.
Lève toi de ton fauteuil roulant et marche. Dans la Bible, ils l’ont bien fait.
On minimise tout, jusqu’à ce que ça nous arrive, à nous. Ce qu’on ne souhaite à personne, d’être malade. Ni dans la tête, ni au corps.
Mais si ça nous arrive, alors là, on comprend ; pour enfin savoir ce qu’une personne traverse, il faut le vivre aussi. Et encore, parce que chaque personne a sa perception, chaque personne traverse une maladie différemment.
Le seule problème, c’est qu’on laisse une personne malade physiquement vivre — et encore, beaucoup se révèlent diététiciens face à l’obésité, ou autre. Alors qu’une maladie mentale sera très souvent dénigrée.
Parfois, au contraire, elle est romantisée, idéalisée ; ce qui entraîne un cercle vicieux. Les maladies ne sont pas prises au sérieux parce que beaucoup s’auto diagnostiquent, se pensent dépressif parce qu’ils ont vu Effy Stonem dans skins, ont vu quelques phrases un peu tristes en noir et blanc sur Tumblr et écoutent Lana Del Rey, sacro-sainte mère de la musique dépressive.
Ca pourrait faire un bon business — ça en fait un, à vrai dire : imprimer la définition de l’anxiété sur des sweats, imprimer la lettre de suicide de Kurt Cobain et la dériver sur des tee-shirts. Faire des comptes Twitter et des « découvre si tu es dépressif : 1- tu as des souvenirs du passé ; 2 - parfois tu manques de confiance en toi. Si tu as un des deux points, tu es dépressif!! ».
L’auto-diagnostic, c’est un peu comme chercher ses symptômes sur Internet. On a le nez qui coule, la gorge irritée, et l’Internet nous apprend qu’on a un cancer métastasé et trois mois restants à vivre.
Parfois, vérifier ses symptômes peut être utile, mais on n’a pas vu beaucoup de gens dire « j’ai découvert que j’avais le cancer grâce à Doctissimo. ». Alors pourquoi y’a-t-il tant de personne qui pensent « je suis en dépression parce que j’ai relate à un thread de DepressivMorty sur Twitter mdrrr » ?
Moi-même, j’écris ça sans être concernée — du moins, pas que je sache. Qu’écrire ça a demandé des relectures par des personnes atteintes qui ont pu me pointer les défauts.
Parce qu’il est impossible de toujours dire les bonnes choses, de ne blesser personne. De toujours pouvoir comprendre.
Ce qui est possible, en revanche, c’est de se remettre en question. D’accepter les critiques, d’accepter la différente sensibilité des gens ; qu’ils soient malades ou non, d’ailleurs.
On peut toujours faire des erreurs, dire des choses maladroites parce qu’on ne les savait pas si maladroites. J’ai sûrement pu blesser, parce qu’écrire ceci ne fait pas de moi une sainte qui n’a jamais eu des propos inadaptés.
On le dit : l’erreur est humaine. Et c’est ça que tout le monde demande : l’humanité. On ne vous demandera pas de vous transformer en robot. Juste d’être humain. Parce que si être humain inclue l’erreur, être humain inclue surtout d’avoir un coeur.
Blesser par inattention, c’est arrivé, ça arrive et ça arrivera. Ce n’est pas le plus grave. Blesser en étant conscient-e de la portée de nos mots, ça, c’est plus grave.
Tout le monde a le droit à l’erreur. Mais tout le monde doit aussi savoir mettre sa fierté de côté et comprendre les maladresses, leurs conséquences.
Ce qui peut nous paraître peu peut sembler beaucoup plus important qu’on ne le pense.
Ce qui est réellement important, c’est d’être à l’écoute. De laisser les gens parler s’ils en ont besoin, de ne pas les forcer s’ils ne le veulent pas. Encore une fois : d’être humain.
C’est pas si compliqué qu’on le pense.
C’est pas parce qu’on ne voit pas quelque chose que ça n’existe pas.
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Tue-le, Claudia - Dragon Prince French fanfiction
Claudia n'ose pas bouger.
Tous les ingrédients du sort sont là. Elle n'a en fait besoin que de la Pierre Primitive, lourde dans sa main. Elle connaît la formule par cœur, et aussi le signe à dessiner. Elle l'a déjà lancé sur des araignées, des cafards, des rats et des souris.
Il suffit qu'elle prononce le mot et qu'elle trace la rune dans le vide pour mettre fin à cet enfer.
Mais le chaton vient se frotter contre elle et la regarde avec ses grands yeux bleu humides, et il y a une boule dans sa gorge.
Vos Majestés, je vous accompagnerai avec plaisir jusqu'au manoir de Banthère, mais Claudia sort à peine d'une forte grippe. Elle risque une rechute si elle est exposée au gel de la montagne si rapidement. Il serait plus raisonnable que je reste avec elle au château pour cette année, au moins le temps qu'elle soit parfaitement rétablie, disons une petite semaine. Soren partira avec vous et nous vous rejoindrons plus tard, juste à temps pour vos anniversaires.
Son père n'a pas menti. Elle a bien été malade pendant deux semaines. Le nez bouché, la double otite, la toux, la migraine, la fièvre, et même du pus qui coulait des oreilles. Et même aujourd'hui, elle n'est pas sûre d'avoir totalement récupéré.
Mais elle sait très bien que ce n'est pas à cause de la maladie ou de la contagion que son père l'empêche de quitter son bureau depuis maintenant six heures.
Et que ce n'est pas la maladie qui lui fait si mal.
Le chaton tourne autour d'elle, se frotte à sa main, va se plaindre et gratter à la porte, revient vers elle pour lui réclamer une caresse. Et puis il geint, agite la patte lorsqu'elle fait rouler la Pierre Primitive d'orage sur le dallage rouge sombre. Il colle ses poils blancs sur sa robe noire brodée, se love et ronronne tout contre elle alors que sa main gratte ses oreilles, sa gorge. C'est un birman. Sa race de chats préférée. Viren l'a choisi exprès, bien sûr -de plus, ce sont des bêtes calmes et affectueuses qui ne risqueraient pas de faire leurs griffes sur le tapis Durennien ou sur la porte en acajou. Et même si elle tente de le cacher, il est évident qu'elle s'est déjà trop attachée à l'animal -peut-être lui a-t-elle même déjà donné un nom...
Pourtant, ce n'est pas la première fois qu'elle doit faire face à une situation de ce genre. En tant qu'apprentie mage noire, elle a déjà sublimé des dizaines de créatures xadiennes pour ses sorts, et aussi des bêtes dénuées de tout Arcanum. Mais avec ce chaton, elle n'y arrive pas.
Elle n'y arrive tout simplement pas.
Au début, Claudia avait comme d'habitude tenté de croire à une blague. Allez, papa, tu me fais marcher. C'est un cadeau, c'est ça ? Mais c'est l'anniversaire de Soren, pas le mien, c'est à lui que tu aurais dû offrir ce bout d'chou, et puis tu sais comme il aime les chats. Bon d'accord, il préfère les chiens. Mais un chat, c'est le cadeau idéal quand on a onze ans. Et puis regarde-moi cette bouillie adorable. Comment est-ce qu’on peut avoir envie de lui tirer la queue ?
- Tu as déjà fait bien pire avec des rats.
Elle hausse les épaules :
- Oui, mais les rats, c'est répugnant. Ca ne compte pas vraiment.
- Alors, un rat a moins le droit de vivre qu'un chaton ?
Père a eu le ton qu’il utilise lorsque la situation est grave. Il lui a aussi posé la main sur l'épaule. Il fait tout le temps ça pour donner des ordres ou des conseils. Même le roi n'y échappe pas. En plus, il lui a posé la main sur l’épaule. Elle pèse, elle serre un peu. Il fait tout le temps ça pour donner des ordres ou des conseils importants, ou quand la situation est grave. Même les habits du roi en portent la trace -le tissu est un peu éclairci à cet endroit. Logique, puisque père est le conseiller attitré du roi.
Claudia a ouvert la bouche, puis l'a refermée en fronçant les sourcils.
- Est-ce que tu penses que ces rats étaient responsables du fait d'être des rats ? Qu'ils ont mérité la mort simplement pour être nés rats ?
- Euh ...
- Tue-le, Claudia.
Elle a eu envie de lever les yeux au ciel. On croirait entendre le roi Harrow parlant des Elfes. Mais elle n'a rien trouvé à répondre, comme prévu.
Ce chat doit mourir. Bien sûr, Viren sait qu’il en résultera une forte culpabilité…
- Mais Claudia doit se rappeler, répète la voix grave d’Harrow quelque part dans les souvenirs de Viren, que les vies qu'elle prendra ne sont jamais dénuées de valeur.
- Enfin, votre majesté ... a répliqué Viren d'un ton un peu las. Vous savez comment ça fonctionne. Grâce à la magie noire, au sacrifice d'un seul être vivant, nous sauvons chaque jour des centaines de personnes.
- La magie noire maintient certes un équilibre, mais c’ est une balance poisseuse de sang, c'est injuste et vous le savez parfaitement !
- À fortiori quand elle pèse dans les hautes sphères du pouvoir, tout comme vous-même, “Votre Majesté” !
Harrow grimace. Ici, l’emploi du titre n’a rien d’honorifique, et c’est sûr de son coup que Viren poursuit sa phrase :
- Celles qui portent des millions de vies humaines sur les épaules, des millions de destins, d'individus, de personnes, de souffles ...
- Ca n'est absolument pas la même ch -
- ...toutes ces vies qui peuvent s'éteindre au moindre faux mouvement.
Dans d'autres circonstances, jamais Viren ne se serait permis de couper la parole de son roi.
Mais là, ils étaient seuls dans les jardins du palais, sans courtisan devant qui respecter un quelconque protocole, hormis les rosiers blancs, le gravier où crissaient leurs bottes de cour, les papillons et le crépuscule crachant son or et son sang sur eux. Harrow était resté silencieux, se contentant d'enfoncer ses pouces dans ses yeux avec un soupir consterné, lassé d'avance. Ils avaient déjà eu cette discussion des dizaines de fois. Viren, lui, poussait son avantage d'une voix calme, posée, compréhensive :
-En tant que roi, vous avez tenté d'éviter autant que possible les effusions de sang lorsqu'elles n'étaient pas nécessaires. Vous avez voulu protéger votre peuple, ainsi que tout roi doit le faire, et je vous ai servi dans cette tâche du mieux que j'ai pu avec mes sortilèges. Mais vous aussi avez mené des hommes et des femmes à la mort.
- J'ai mis fin à cette guerre contre Evenère. Je suis celui qui a terminé ce conflit qui durait depuis six ans !
- Certes, votre Majesté... mais pour le terminer, même avec mes sorts, vous avez dû sacrifier des centaines de soldats. Dites-moi en quoi les charniers des champs de bataille valent mieux que la magie noire. Et je vous en prie, ne me parlez pas de triche, de raccourci ou de victoire facile.
- Et vous, osez me dire que tous ceux que vous avez tué pour vos maléfices ne représentent rien à vos yeux !
Cette répartie a bloqué Viren dans son élan. Le roi avait posé la question sur laquelle il n’avait jamais réussi à poser de mots. Ou, s'il devait être tout à fait honnête, il avait plutôt évité de se la poser...
Lorsqu'on sublime une âme pour un sort permettant d'en sauver dix, même si on se persuade d'avoir opté pour la meilleure solution, d'avoir fait ce qui était juste... Il reste toujours ce poids sur la conscience, cette ombre sur les actes, ce malaise à chaque seconde passée devant un miroir, cette plaie purulente qui suite de culpabilité… Cette haine de soi que portent les mages noirs et qu'ils choisissent de taire et d'étouffer au fond de leur conscience de pragmatiques pour ne pas sombrer dans la folie.
Devant le silence de son conseiller, Harrow reprend, avec ce même air inquiet qu'il affiche lorsqu'il parle de son bâtard princier Callum :
-Viren ... Je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas. L'éducation de vos enfants est votre affaire, plus que jamais maintenant que Cornélia... ne me regardez pas comme ça à chaque fois que je mentionne son nom. Mais vous comprenez que je m'inquiète de voir Claudia perdre tout respect pour la vie humaine.
- Avec tout mon respect, Harrow, j'en doute très fortement. Elle n'utilise que des insectes et des rats pou...
- Oh, ne jouez pas à l'enfant de choeur avec moi, Viren. Vous dormez à la messe dominicale et vous levez les yeux au ciel dès que la Grande Prélate Opélie ouvre la bouche pour parler de charité.. même si j'admets que son formalisme est parfois quelque peu étouffant.
Ils s'échangent un bref sourire complice, mais le roi reprend, attaque, inquiet, impitoyable, et les parades maladroites de Viren ont du mal à tenir la défense alors qu'ils continuent d'arpenter la roseraie.
- Tout le château sait quand votre fille sort d'une dissection de pauvre animal puisqu'elle chante à tue-tête dans tous les couloirs sans même s'être lavé les mains ni avoir changé de vêtements. Admettez qu'une enfant de huit ans qui fredonne dans cet état, les pattes et la robe couvertes de sang, n’augure rien de particulièrement joyeux pour le futur du royaume.
- Neuf ans, votre Majesté. Et ça n'est arrivé que deux fois …
Harrow lui jette un long regard de travers.
- Bon, d'accord, admet Viren avec un rictus. Quatre fois.
Ils reprennent leur marche, et Harrow son discours, et les bottes crissent :
- Et même son frère Soren garde ses distances. Pour effrayer celui qui a sauté du haut des falaises de Castel Néréus à sept ans, croyez-moi, il faut vraiment le vouloir. Mais ce qui est réellement horrifiant, c'est que Claudia ne fait même pas exprès !
Viren retient une envie de lever les yeux au ciel. C'était Claudia qui l'avait mis au courant, à l'époque. Viren avait réprimandé l'imprudent comme il le méritait après une bêtise pareille -Soren s'en souvient probablement encore. Mais là où le bas blessait, c'était que la reine Saraï avait insisté pour que Claudia reçût elle aussi une correction pour avoir dénoncé son frère. "A qui pourra se fier ce pauvre garçon s'il ne peut même pas faire confiance à sa propre soeur ?" avait-elle protesté. "Et félicitations pour les valeurs d'honneur et d'honnêteté que vous inculquez à votre petite chérie ! Elle fera, à n'en pas douter, une Première Ministre des plus fiables, à la droiture proverbiale." Saraï elle-même entretenait des liens très forts avec sa soeur cadette la colonelle Amaya, mais grands dieux, que diable allait-elle se passionner pour le sort du pauvre garçon et de la petite chérie ? Viren, voyant que lui céder ses parts de tartes à la confiture trois semaines durant ne suffirait pas à ébranler les convictions de Saraï, avait mollement acquiescé à l'extravagante demande : Claudia avait ainsi dû recopier un chapitre entier du Traité de vulgarisation sur les fondements de la magie elfique. Son livre préféré du moment, choisi bien entendu en toute connaissance de cause.
- Les falaises mesuraient près de quarante mètres de hauteur, votre Majesté, répond-il, sombre. Soren aurait pu se tuer.
- Oh, ne me dites pas que vous n'avez pas fondu lorsqu'il a dit pour se justifier qu'il voulait être courageux comme vous.
- Ce n'était pas du courage, c'était de la stupidité pure et simple.
La croyance persistante qui consiste à confondre les deux l’a toujours purement exaspéré :
- Soren n’a aucun instinct de préservation. Mettez-le dans une fosse avec un ours affamé et une épée en bois et il se jettera dessus sans l’ombre d’une hésitation.
- Sur l’ép��e, vous voulez dire ? Ne faites pas cette tête, je plaisantais.
- Ahem, reprend Viren. Non seulement cela n'a pas grand-chose de flatteur pour moi...
- Vous savez ce qu'on dit, intervient de nouveau le roi avec un sourire entendu. Celui qui refuse un compliment en recherche en fait deux.
- Pard... ?
Décontenancé, Viren s’interrompt un bref instant :
- Enfin... non seulement ça, finit-il par reprendre d’un ton plus assuré, mais en plus je ne trouve rien qui fasse fondre, comme vous dites, dans cette folie.
- Si vous le dites ...
Leurs pas les avaient mené dans la grande serre, où le roi s'assit sur un des bancs. Viren s'appuyait sur son sceptre, et tentait de profiter du silence... pas pour longtemps :
- Permettez-moi d'insister, Viren, (bien entendu, en tant que roi, il n'attend pas la permission et ignore le soupir agacé de son voisin) mais en parlant de folie, notre chère petite Claudia n'a-t-elle pas essayé en plein repas de faire des nœuds de pendus avec les serviettes de table pour nous expliquer comment la cause exacte du décès différait selon le type de nœud, et ce, avec les yeux remplis d'étoiles et un grand sourire jusqu'aux oreilles ? Callum était sur le point de vomir !
- Sans vouloir vous offenser, le prince Callum n'est âgé que de quatre ans, votre majesté, rétorque Viren, qui a calé son sceptre contre un buste de pierre et placé ses mains dans son dos. Quoi de plus normal à cet âge d'avoir une telle sensi...
- Au contraire, riposte Harrow scandalisé, c'est encore pire ! A cet âge-là, on sait à peine ce qu'est la mort ! Ce n'est alors qu'un concept abstrait et totalement indéfini, si ce n'est qu’il s’agit du châtiment qui attend les méchants elfes à la fin des contes et légendes. Et Claudia n'a-t-elle pas ajouté qu'il serait passionnant d'assister à une véritable pendaison ? Vous entendez, Viren, répète le roi du même ton où chaque syllabe suinte d’horreur, passionnant !
- Elle disait ça pour me faire plaisir… lâche Viren.
Il a pris un air faussement modeste, mais il sait que ça ne prendra pas.
- Mais vous n'étiez même pas dans la pièce ! proteste Harrow. Vous étiez sorti de table pour vous occuper de Soren trop malade pour dormir ! Je vous laisse imaginer la tête de Saraï devant le spectacle qu’offrait votre fille…
Viren ne peut s’empêcher de rire, mais Harrow ne s’arrête pas :
- Et n'a-t-elle pas lourdement insisté pour voir sa première exécution ? Elle avait quoi, sept ans, si je me souviens bien ? Quels étaient les mots qu'elle avait employés, déjà ? Ah oui !
Harrow singe une voix de fausset :
- Dites, papa, est-ce que je pourrai taper son cadavre pour voir si on peut lui faire des bleus ?
- Ce n'était pas un humain ! riposte Viren, sans parvenir à maîtriser un soupçon de colère dans sa voix.
L'argument était d'autant plus blessant qu'à l'époque il avait lui-même été déstabilisé :
- C'était une elfe qui venait d'essayer de vous tuer !
- Ne faites pas semblant, vous comprenez très bien ce que j'essaie de vous dire.
Le mage avait fixé une des fleurs du jardin sans la voir.
Une Campanie Semiplena, ou rosa alba pour les intimes.
Il s'est demandé -assez stupidement, si la lumière du soir pouvait la rougir un peu plus. Si la rose blanche pouvait devenir rouge en restant trop longtemps au crépuscule, là où le jour et la nuit s'affrontent, là où la frontière entre la vie et la mort se change en brume sang...
Ses doigts tapotent sur son sceptre elfique, produisant un son métallique. Un papillon se pose sur son index mais s'envole aussitôt.
Est-il à ce point répugnant ?
Harrow lui a donc asséné le coup de grâce :
- Viren... Vous devez lui faire prendre conscience de ce qu'elle est en train de devenir. Autrement, elle risque de se perdre dans une folie furieuse, une indifférence glaciale, totale, semant la mort comme on cueille des fleurs. Qui se préoccupe des fleurs qu'on arrache à la terre pour en faire un bouquet ?
- Voilà une jolie métaphore, a grincé Viren, qui n'est pourtant pas un cynique. Inspiré par ce sublime décor floral, je suppose ?
- Vous devez réagir. En tant que mage noir, vous avez tendance à penser qu'il n'y a pas d'importance à... hum... à utiliser une âme si elle peut servir pour un sort.
- Le terme exact est “sublimer” , votre Majesté, lâche Viren sans grand espoir d'être entendu parce que le roi Harrow n'entend jamais rien.
- Bien sûr, bien sûr, continue Harrow, bien évidemment sans relever l'interruption parce qu'il n'écoute jamais rien. Claudia est une gentille fille, je le sais. Elle peut même parfois être compatissante -regardez comment elle a réagi quand Callum s'est fait un bleu l'autre jour, une vrai mère poule, haha ! Saraï a fait une de ces têtes...
"Elle peut même, parfois, être compatissante". Est-ce qu'Harrow s'entend parler ?
- Mais, continue le roi redevenu sérieux, si elle continue dans cette voie que vous lui désignez, elle plongera dans un abîme ... hum, un abîme bien plus dévastateur et vorace que la haine de soi.
Harrow, habituellement si sûr de lui, semble manquer de mots, comme si le monstre qui se dessinait en Claudia dépassait en noirceur et en cruauté tout ce que l'esprit humain était capable d'imaginer. Viren ne répond rien et fixe toujours la fleur blanche.
- Et, pour couronner le tout, si elle hérite de votre position au sein du Haut Conseil, si elle se retrouve tout comme vous en charge de millions de personnes, nul besoin de vous faire un dessin quant aux conséquences pour Katolis...
Le roi laisse sa phrase en suspens, considérant sans doute que la menace sous-jacente s'en trouvera renforcée. Il n'est pourtant pas familier des effets de rhétorique. D'ailleurs, il achève sa phrase, comme un coup de hache :
- ... voire pour toute l'humanité.
Viren s'entend à peine répondre “Très bien, votre Majesté”.
Violence, cruauté, sadisme, désinvolture, mépris ostentatoire de la vie humaine...
Dans les yeux verts de cette Claudia tordue et déformée, il y a le reflet de Tonnerre qui gronde.
Viren secoue la tête et lâche un soupir exaspéré pour chasser les propos du roi de son esprit.
La culpabilité s'accompagne certes d'une vague tentation de se jeter dans l'abyme pour ne plus avoir à supporter son propre souffle. Mais pour le moment, plutôt qu'elle-même, c'est davantage lui que Claudia semble détester.
Elle est debout près de lui, de son côté de la table. Le ciel blanc d'hiver entre par la fenêtre et se reflète dans ses cheveux corbeau et sur le dallage rouge sombre. Pour un simple cabinet de travail, la pièce est vaste, spacieuse, et la lumière ne parvient pas à l'éclairer totalement. Il reste toujours des recoins sombres, entre les ouvrages de la bibliothèque, autour du tapis durennien ocre, sous les guéridons, derrière les tentures et le portrait officiel du roi où il pose à ses côtés.
L'ombre est toujours là.
Il est environ quatorze heures. Viren a fait donner des ordres pour qu'on apporte trois repas à heures fixes, des médicaments pour la grippe de Claudia qui n'a pas tout à fait passé, et des restes de poisson pour l'animal. D'après ses prévisions, Claudia devrait mettre quarante-huit heures à se résoudre, et elle est enfermée avec lui dans la pièce depuis huit heures.
"Enfermée." La porte du bureau n’est fermée par aucun verrou, mais si tout se passe comme prévu, des chaînes en acier de Forgesang n'auraient pas retenu Claudia plus efficacement.
Harrow lui a laissé de la paperasse à vérifier -toute celle qui n'a pas besoin de son sceau. Essentiellement des rapports statistiques : taux de criminalité, accès à l'éducation dans les villages reculés, prix du pain, niveau de vie des habitants... Sur son bureau, sur ses étagères, de nombreux ouvrages de magie noire à compulser. Sous ses doigts, il sent le toucher caractéristique du parchemin en peau humaine, et l'odeur de l'encre rougeâtre -du sang coagulé. Du draconique ancien, du valyrien antique, du tarque, du mérovien, tant de dialectes venus du fond des âges à déchiffrer, tant de sorts énonçant comment noyer le Soleil, geler la lune, changer l'océan en lave...
Viren a donc de quoi rentabiliser le temps passé loin de la famille royale. Et de Soren. Il faudra d’ailleurs qu'il pense à lui trouver un cadeau, ou il va encore faire une scène comme l'an dernier. Heureusement qu'il a déjà prévu celui d'Harrow, qui arrive le lendemain.
Claudia lui arrive presque à sa hauteur lorsqu'il est assis à son bureau. Elle tient le chaton blanc dans ses bras, couvre de poils sa robe noire au passage, et elle lui caresse distraitement la tête alors qu'il ronronne, mais suite au trait d'esprit sur les rats que Viren vient de faire, qui lui ressemble si peu, elle semble complètement perdue. Alors elle tape nerveusement des doigts sur la fourrure du chaton, pince les lèvres, elle fixe le tapis durennien de ses yeux verts comme si elle voulait le faire flamber.
- Est-ce que tu comprends à quel point ton raisonnement est insensé ?
- … Et toi, tu me demandes de tuer un chaton pour rien. C'est mieux, peut-être ?
Quand Claudia le regarde avec ces grands yeux verts humides, il a du mal à retenir un sourire.
- Non, je te demande de le tuer pour que tu puisses assister à l'anniversaire de ton frère. Et celui du roi Harrow. Ils sont partis à Banthère avec la reine Saraï et les princes, et nous n'irons pas les rejoindre tant que tu ne l'auras pas tué.
Viren laisse un sourire désolé déformer brièvement ses traits. Il n'a trouvé que cette excuse pour mettre Claudia au pied du mur. Il n'est pas sûr qu'elle comprenne ses intentions -et lui même n'est pas certain que sa double machination sera d'une quelconque efficacité pour lui rappeler à la fois sa morale (ou ce qu'il en reste) et son futur devoir de ministre forcé de prendre des décisions difficiles. Elle n'a après tout que neuf ans. Alors il continue de mentir, il insiste :
- Bien sûr, tu peux aussi attendre et laisser ce chat en vie. La porte est ouverte, tu peux sortir quand tu veux.
Il la désigne d'un geste du menton. Claudia fait la moue en regardant ses pieds. Elle fait tout pour garder la porte hors de son champ de vision.
-Mais tu ne veux pas rater un événement aussi important, achève Viren en reposant sa main sur l'épaule de Claudia. N'est-ce pas ?
- Mais…
- Tue-le, Claudia.
Il lui passe une main dans ses cheveux corbeau, puis trempe à nouveau sa plume dans l'encrier et se remet à sa paperasse. Claudia n'insiste pas, et retourne au milieu de la pièce, sur le tapis, le chaton entre ses bras. Elle le repose à terre pour qu'il puisse se jeter sur les restes de poisson disposés dans une assiette, puis avale ses médicaments pour sa grippe en regardant la porte.
Harrow a visiblement exagéré l'ampleur du désastre.
La culpabilité est présente. Elle est pesante, lourde, électrique. Elle paralyse Claudia, elle l'écartèle. Elle n'est pas morte comme le prétend Harrow. Au contraire, elle n'a jamais été aussi vivante qu'à cette épreuve, qu'à cet instant; c'est une plaie ouverte qui s'infecte, qui saigne, qui purule.
Ou si son sens moral tombe bel et bien en poussière, si le hurlement de honte qui résonne sur les dalles de ce bureau n'est rien qu'un chant du cygne, il reste cependant encore longtemps à Claudia avant de devenir la harpie monstrueuse auréolée du pouvoir de Ministre, qu'entrevoient déjà en elle Harrow et Saraï.
A en juger par ses réactions pour le moins violentes, Claudia en est même encore très loin.
Sur le parchemin, la plume d'oie tremble légèrement -elle évite tout juste de tacher sa prise de notes.
La construction de la phrase a quelque chose de glacial. Elle ressemble à une étude comportementale sur des rats...
La plume d'oie crisse sur le parchemin.
Au déni de Claudia succède la révolte. C'est pas juste, Soren, Callum et Ezran ont eu le droit de partir en vacances et toi tu me forces à tuer un chaton, normalement c'est des araignées, des insectes répugnants, des cornes d'elfe et des restes humains, et puis tu sais quoi, je veux plus tuer des animaux, je veux plus faire de magie noire, c'est pour ça que maman est partie, je veux jamais être comme toi.
Viren ferme les yeux pour encaisser le choc, et il répète :
-Tue-le, Claudia.
Mais elle continue.
Allez papa, regarde-le, il est vraiment trop mignon, allez, s'il-te-plaît, je t'achèterai un nouvel écritoire avec mon argent de poche, avec des plumes de phénix lunaire, excuse-moi pour ce que je t'ai dit, je le ferai plus, ou alors un nouveau costume pour ton anniversaire ? Il a voulu retenir un sourire -sans succès, Claudia l'a vu. Mais tout ce qu'elle a pu faire pour creuser la faille s'est heurtée au grave :
-Tue-le, Claudia.
Viren a attendu le départ de la famille royale pour commencer l'épreuve. Il ne leur en a pas parlé. Il sait qu'ils auraient désapprouvé sa manière- tordue, il faut bien l'admettre, d'appliquer les conseils du roi. Il entend presque d'ici la reine Saraï lui cracher son mépris. C'est comme si elle se tenait, respirait et colérait dans son bureau. Ses pas résonnent sur le dallage. Comment pouvez-vous transformer ainsi votre fille en machine à tuer, meurtrier, père indigne. Vous prétendez que la magie noire tue pour sauver mais la mort de cette pauvre bête ne profitera à personne. Avez-vous seulement compris ce qu'Harrow vous a dit ? Votre méthode semble davantage un moyen de tester sa cruauté que de souligner sa culpabilité ! Enfin, soyez sérieux, tout Katolis sait que votre fille est déjà folle. Quel besoin d’un énième test pour le prouver !
Quelque part, Viren est forcé d’admettre que Saraï n’a pas entièrement tort. Le pragmatisme froid qu’il transmet à ses enfants -et surtout à Claudia, peut sembler implacable voire immoral. Il se souvient notamment de cinq soldats blessés moribonds dont la seule chance de survie reposait sur l'accord d'un seul donneur. Sublimer sa force de vie et la partager entre les cinq patients, juste assez pour les maintenir en vie le temps de les soigner durablement... Viren, qui à l’époque ne cherchait rien d’autre que de rester bien à l’abri à son poste de banneret du feu roi Arryn, s’était brusquement senti une poussée de moralité. Il n'avait pas hésité une seule seconde. Il s'était glissé de nuit dans l'infirmerie -le parquet crissait légèrement sous ses pas et il faisait sombre, et puis il avait tout pris, tout sublimé, sauvé les cinq soldats.
Mais le donneur ne savait rien. Il dormait paisiblement dans le lit voisin et Viren n'avait pas hésité. La sublimation lui avait fait certes cracher un peu de sang au passage, prostré par terre à tousser misérablement, s'essuyer la bouche et la main dans de la charpie, et il avait été pris de vertiges pour deux jours entiers après ça ... mais il avait sauvé cinq vies pour le prix d'une seule.
Sans doute Harrow le haïrait-il ou le condamnerait s'il avait connaissance de cet événement... car Viren s'aperçoit que la vie du donneur lui était parfaitement indifférente. Avait-il des enfants, une famille, un ou une fiancée ? Il ne s'était pas posé la question, et Viren sait pertinemment que même s'il en avait eu connaissance, il n'aurait pas hésité. C'était toujours cinq vies qui étaient en jeu. Et si c'était à refaire, le choix s'imposait de la même façon.
- Papa, tu n'avais pas les propriétés des bêtes des Montagnes de Sable noir à me faire réviser ?
- Voyons ... comment agit le venin des Wyvernes Fer-nées ?
- Euh ... les Wyvernes, Fer-nées ou non, sont souvent confondues à tort avec les dragons avec qui elles partagent de nombreuses caractéristiques morphologiques. Mais leur comportement face à une menace diffère radicalement. Elles cherchent à mordre leur proie, mais c’est en fait une diversion, parce que par derrière, hop ! elles piquent leurs victimes avec leur dard -bzz ! -bzz !
Claudia, trop contente d’avoir une distraction, va jusqu’à lancer ses bras devant elle comme des piques, et tente de donner à son visage une expression faussement cruelle -surpris, le chaton saute de ses genoux. Viren lui renvoie un regard amusé. Elle reprend, encouragée :
- Et les, euh... les enzymes de leur venin magique de Fer-nées, relié à l’Arcanum de la Terre, forcent le sang de la victime à coaguler grâce à la trop forte dose de minerai de fer injecté, et le caillou empêche le sang de circuler correctement, le cerveau n'est plus irrigué -ah non, ça c'est à cause des, euh ... neuro...neurotox...
Elle bute sur le mot, mais elle le retrouve :
-A cause des neurotoxines post-synaptiques qui bloquent la communication entre le cerveau et les muscles. Et la mort survient en quelques minutes.
- C'est les deux à la fois. Bravo.
- Alors je peux aller jouer dehors avec le chat ?
- Non. Le terme est caillot de sang, pas caillou.
- Bon, d'accord. Un caillot de sang. Je peux aller jouer et laisser le chat tranquille, maintenant ?
- Laisse-moi réfléchir ... Non. Bien tenté, mais non.
Le ton sarcastique qu'il a employé n'a laissé aucune chance. Pourtant, Claudia hausse les épaules avec un petit sourire :
La porte est ouverte. Je sors quand je veux.
Viren fait un geste du menton vers la porte. Peut-être sortira-t-elle, après tout :
-Essaie toujours.
Le sourire de Claudia s'efface, et la moue fait son retour. Viren reprend sa paperasse, et Claudia passe la main sur le dos du chat.
Lorsque Viren doit tuer un monstre ou un elfe pour un sort, il ne se pose aucune question. Mais désormais, sans doute par la faute de l'influence si honorable d'Harrow, lorsque c'est un humain qu'il doit sublimer, il s'assure toujours que la victime soit un criminel, un meurtrier, quelqu'un qui mérite la mort pour l'avoir infligée sans raison valable.
“La bonne conscience du bourreau, oui !” grince Saraï -le grattement de la plume sur le parchemin couvre à peine sa voix. Sublimer ? Joli mot pour parler d'un meurtre. Tuer une personne pour résoudre tous nos problèmes d’un coup ? Bien sûr. Et bientôt, vous allez nous dire que vous êtes un nécromancien inversé et que ça n'a rien à voir avec tuer des gens ? Non, c'est trop facile, et ce n'est pas juste. C'est même totalement injuste.
Ainsi clame la guerrière dont l'un des plus haut faits d'armes est d'avoir transpercé cinq soldats évenéryens d'un seul coup lors d'une expédition punitive... Qu'elle descende de ses grands chevaux, par pitié, qu'elle cesse de se laver ses mains rougies dans l'eau pure de ses Principes. La reine Saraï est certes une amie précieuse -il l'apprécie sincèrement depuis les quinze ans qu'ils se connaissent, mais elle peut faire preuve d'une mauvaise foi aberrante qui la rend parfois difficile à supporter...
- Papa ?
- Hm ?
- Pourquoi le petit garçon tombe-t-il de la balançoire ?
Claudia a changé de stratégie : de la bonne élève, elle est passée à la blagueuse, et c'est tout aussi efficace.
- Parce qu'il n'a pas de bras, répond Viren du ton blasé de celui qui a entendu la plaisanterie dix fois.
- Ouais, elle est marrante hein ?
- A mon tour : pourquoi la petite fille ne sortira-t-elle pas du bureau ?
- Parce qu'elle n'a plus de jambes ?
- Presque : parce qu'elle ne veut pas tuer le chat.
- La porte est ouverte, je sors quand je veux.
- Essaie toujours, je ne te retiens pas.
Cela dit, note Viren, peut-être est-ce également une question de méthode.
Lorsqu'on tue avec la magie noire, on ne sent pas la vie s'échapper du corps. On ne sent pas les battements frénétiques du cœur sous la peau chaude et élastique, le hurlement qui jaillit du plus profond de la gorge vibrant sous les doigts, la sombre et gluante mélasse rouge qui poisse les mains et sèche sous les ongles, la terreur palpitant dans les veines, les poumons qui se gonflent à la recherche d'air, le ralenti du soulèvement de la poitrine, le regard qui se fige dans les globes oculaires, le voile opaque qui couvre les yeux, le raidissement des membres... rien.
On sent une formule, une brume violette, un éventuel hoquet de douleur, un corps qui tombe à quelques mètres de là et une âme à sublimer. Une âme à utiliser.
Avec la Magie Noire, la vie est trop loin pour pouvoir atteindre, et la culpabilité s'endort d'un sommeil sans rêve...
Il aurait pu mettre un couteau dans les mains de Claudia au lieu d'une Pierre Primitive d'Orage. Le monstre sadique que la reine se plait à voir chez Claudia aurait tué cet animal sans la moindre hésitation. Un trait de lame au niveau de la gorge, et c'était fini. Ou plutôt non : les vingt-quatre heures auraient plutôt été passées à il-ne-savait-quoi, à arracher les griffes, les globes oculaires, ou à par exemple trancher un par un les coussinets, craquement sinistre de l'os, sombre et gluante mélasse couvrant les mains, miaulements à fendre l'âme; frapper, encore et encore, jusqu'à ce que la chose ramassée au sol n'ait plus la force de geindre et de supplier qu'on l'achève.
Mais Viren n'a tout simplement pas le courage d'infliger ça à sa fille. Déjà à l'époque, sur le champ de bataille, on le traitait de lâche.
- Attends, tu connais celle de l'elfe qui repeint son plafond ?
Le mage n’a même plus envie de jouer le jeu. Il soupire, ses doigts massent ses tempes, et il répète pour sans doute la vingtième ou la trentième fois :
- Tue-le, Claudia.
- Je peux pas, il est invisible, répond-elle comme si elle n’avait pas compris. C'est un elfe de Sombrelune, et il fait nuit dehors.
- Ce n'est pas la pleine lune, et je parlais du chat. Tue-le.
- Non mais regarde, insiste-elle avec peu de conviction, on voit ses yeux méchants et ses cornes qui brillent dans le n...
- Tue-le, Claudia.
Cette fois, elle ne parle même plus de la porte ouverte.
Tout comme lui, Claudia est habituée à la présence de la mort. Les livres de sorts, les tables de dissection et bocaux à organes font partie intégrante de son monde, au même titre que lui-même, que Soren ou que les salles du château de Katolis. La Magie Noire, la sublimation, le ballet des âmes et des corps... ils ont pour elle quelque chose de rassurant, de nécessaire. Ils se sont fondus dans son esprit avec la force implacable de l'habitude et du confort.
Si elle se trouve sans sa bourse à ingrédients, elle est aussitôt mal à l'aise, tape nerveusement des doigts -Viren songe qu'il a le même tic, ou alors elle cherche à se disputer avec Soren pour remplir le vide béant laissé par ses sorts. Au point que son premier réflexe dans une pièce close serait sans doute de chercher un sortilège pour forcer la serrure, et non la clé pour l'ouvrir...
La Magie Noire fait partie d'elle, sans aucun doute.
Mais ce qu'elle a face à elle dans le laboratoire de son père, ce sont des cadavres, ou des rats, des serpents, des insectes, des araignées, des animaux qu'on tue sans y penser, comme on chasse une poussière de la main. Ils sont moches. dit-elle avec cet aplomb propre aux enfants. Ca compte pas. Et en plus, papa dit qu'on peut sauver des milliers de personnes si on sublime correctement.
Claudia joue avec la mort, mais elle ne l'affronte pas.
La faire tuer sans sublimer, c'est la priver de sa danse avec la mort. Tuer pour rien, c'est la mettre face au néant. Dans toute son horreur et son non-sens. C'est ouvrir et presser la culpabilité qui saigne, qui purule et qui fait mal.
Le chaton n'a pas été choisi au hasard. Viren sait que c'est un des animaux qui parasitent le plus l'esprit humain. Une petite taille fragile, une gueule minuscule, de grands yeux ciel disproportionnés par rapport à la tête, une fourrure blanche duveteuse qui appelle la main pour qu'elle y plonge. Un simple regard sur l'un d'eux fait resurgir un instinct primitif, bestial presque, de prendre soin de plus vulnérable que soi, de le chérir jusqu'à ce qu'il explose de joie, écrasé par tant d'affection.
Plonger une lame dans la gorge d'un chaton, Viren sait que Claudia en serait tout simplement incapable. Même si elle a déjà disséqué des rats vivants. Même pour lui faire plaisir, elle en serait tout simplement incapable.
- Et celle du Néolandien qui ne veut pas manger ses brocolis...
- Ecoute, lâche Viren qui a de plus en plus de mal à garder son calme, j'ai passé les onze dernières années de ma vie à vous la répéter, à Soren et à toi, pour que vous mangiez les vôtres.
- Oh.
Elle regarde dans le vide, comme si elle méditait les leçons philosophiques de Keira Metz l’alchimiste. Sous sa main, le chat ronronne. Puis elle reprend :
- Et ça marchait ?
- Oui, la preuve, tu es encore vivante et en bonne santé. C'est une excellente nouvelle puisque tu vas pouvoir en profiter pour ... ?
Viren laisse sa phrase en suspens en espérant que la leçon soit intégrée sous la forme de la réponse laconique “Pour tuer le chat." Mais bien sûr, ce serait mal connaître Claudia :
- Trouver le remède contre la lèpre et vaincre Tonnerre ! annonce-t-elle avec un grand sourire.
- C’est beau d’avoir des rêves, mais si tu es incapable d'achever un chaton, le roi des dragons devrait avoir encore un bon millier d'années devant lui.
- Sauf si tu le tues avant, bien sûr.
- Bien sûr.
- Tu ne veux pas le tuer, toi ?
- J'ai certes horreur des chats, mais j'ai encore plus horreur des filles désobéissantes.
- Ah, mais je parlais de Tonnerre, pas du ch...
- Tue-le, Claudia.
C’est comme si son sens moral et sa compassion s'étaient brusquement réveillées d'un long sommeil sans rêve pendant lequel Claudia sautait de joie à l'idée d'assister à des décapitations ou de disséquer des dizaines de rats...
Et si Viren se fie à ce qu'il a sous les yeux -Claudia ayant posé la Pierre Primitive dans un coin de l'étude pour lancer une boulette de papier à l'animal qui s'amuse à la rouler entre ses pattes... Le pari est bien plus risqué que ne l'avaient soupçonné tant Harrow et Saraï que lui-même.
De là à devenir une Tonnerre-bis...
Or l'objectif de la manipulation est justement de faire resurgir la culpabilité, et on ne s'en veut pas pour une faute que l'on n'a pas commise.
Manipulation . Le mot est immonde, même pour Viren. Il le raye pour manoeuvre.
Certes, elle a insisté, elle l'a même harcelé pour assister à sa première exécution il y a deux ans, lui a sauté dans les bras lorsqu'il a fini par accepter de mauvaise grâce... mais une fois devant l'échafaud, elle s'est forcée à se tenir droite dans sa robe noire, à ne pas trembler, à sourire et à garder les yeux grands ouverts. Viren savait à quel point elle était impressionnée, à quel point elle voulait retrouver les recoins familiers de la bibliothèque, ne pas voir cette hache siffler, ne pas voir le sang gicler, ne pas voir cette tête pâle tomber dans le seau, dans l'abîme...
Mais elle a pris sur elle. Viren a dû détourner son attention quelques minutes pour sublimer l'âme de l'elfe, mais il sait qu'elle regardait. Ses yeux verts brillaient un peu, de larmes contenues, mais ils étaient ouverts et ils voyaient.
Viren s'est réellement senti fier d'elle ce jour-là, mais il savait parfaitement qu'elle n'était pas capable de tenir la hache du bourreau.
Une semaine après sa première exécution, Soren s'était plaint que Claudia l'empêchait de dormir avec ses cauchemars. C'était à ce moment-là qu'ils avaient eu leur chambre individuelle. Depuis, elle a assisté à moult peines capitales -n'en déplaise à la reine Saraï, et a accumulé assez de connaissances en magie noire (et même primitive) pour faire pâlir de jalousie la légendaire Keira Metz...
Alors, pour cette épreuve, Viren a choisi la magie sans trop d'hésitation.
Un sort qu'elle connait, qu'elle maîtrise, qu'elle a exécuté sur des quantités de vilains animaux et dont le contact avec la victime est bien moins direct, moins chaud, moins tangible qu'avec une lame. Et surtout qui n'implique pas de taches rouges sur le tapis. Le sang, c'est un vrai calvaire à nettoyer.
Mais même cette précaution n'a pas suffi. Onze heures plus tard, l'animal est toujours en vie -et il continue de geindre. Heureusement que Viren l’a ensorcelé au préalable pour l’empêcher de faire ses besoins sur le tapis.
Claudia est toujours nouée dans sa culpabilité. Elle la retient, elle l'étouffe, elle la paralyse.
Onze heures que Claudia est enfermée dans son bureau, avec la Pierre Primitive d'orage dans sa main, ce chaton à tuer dans ses bras et la porte derrière elle. Et, pendu au mur en face d'elle, encadré de marqueterie, la fixe le double-portrait en pied du roi et de son père.
Soren a toujours adoré ce tableau, pense-t-elle en passant la main sous le menton du chaton d'un geste machinal. Il trouve que le roi a vachement la classe dans sa grande armure. Et, sur ce portrait, papa sourit.
Il est plus facile à regarder sur ce tableau. En vrai, il a toujours l'air un peu triste. En tout cas, sur le tableau, il est plus facile à regarder qu'à son bureau, à quelques mètres d'elles, noircissant des pages et des pages de paperasse dans le halo des bougies -de temps à autre, on entend le clapotis de la cire et le coup du sceau sur le parchemin ; évitant de la regarder si ce n'est pour répéter Tue-le, Claudia.
Papa lui a dit de tuer le chaton, en lui disant qu'elle n'aurait pas le droit d'assister aux anniversaires si elle n'y arrivait pas, mais elle sait bien que ce n'est pas vrai. Papa assiste toujours à l'anniversaire du roi, quoiqu'il arrive, et il ne la laissera jamais au château toute seule. Qu'est-ce que c'était, déjà, le mot ? Chant, chanson ...
Si c'était ça, c'était une chanson qui chantait faux !
Il reste encore trois jours avant l'anniversaire de Soren, ce qui lui laisse deux jours entiers pour faire ce que père lui demande.
Si ç'avait été un rat comme d'habitude, elle l'aurait fait sans se poser de questions, puisqu'elle sublimerait l'âme du rat pour faire un truc génial. Même sans magie noire, elle n'aurait pas hésité, puisque ce n'est qu'un rat. Sauf que père lui a -tr��s bizarrement, mis une Pierre Primitive dans la main, et lui a donné un chaton blanc. Un animal trop mignon dont la mort ne servirait à rien, puisqu'elle ne l'aurait pas sublimé, elle l'aurait tué sans magie noire.
Claudia, assise par terre, soulève le fragile chaton dans ses bras -il la regarde avec ses grands yeux bleu qui donnent envie de s'y noyer, et pousse un petit miaulement adorable. Il est tellement mignon quand il est en colère. Alors elle le repose, et il en profite pour faire ses griffes sur le tapis -on entend un soupir agacé depuis le bureau.
Son père est toujours présent aux rares exécutions capitales. Bien sûr, ce n'est pas lui qui exécute la sentence. Mais il récupère l'âme et le corps du condamné, et il les conserve pour préparer des sorts incroyables. Et plus le criminel est méchant, plus le sort sera puissant. Alors c'est encore mieux si le condamné est un elfe.
Mais ce chaton n'est pas un criminel, et elle n'a pas le droit d'utiliser de magie noire. Elle sait très bien que ce n'est pas pour son âme que papa veut qu'elle le tue.
Claudia se souvient très bien de sa première exécution capitale. C'était supposé être la dernière que connaîtrait le royaume de Katolis, et c'était une décapitation -le roi avait ordonné que la mort soit rapide et sans douleur. Même si c'était une elfe, Harrow tenait donc à lui conserver une certaine dignité. C'était étrange. Tout le monde sait que les elfes sont des monstres assoiffés de sang.
Elle se souvient avoir beaucoup insisté pour pouvoir voir ça. Papa et le roi n'avaient pas été d'accord, au début. Père disait qu'elle était trop jeune et que Soren serait jaloux, puisque l'exécution se tiendrait pendant ses heures d'entraînement, et le roi disait que personne ne devait y assister, hormis lui-même, Saraï, le seigneur Viren et un chroniqueur chargé de rapporter l'événement. On exécute en secret. On se cache. On a honte. Il faut avoir honte de tuer, car ce n'est pas juste. "C'est une page de la justice qui se tourne aujourd'hui." avait dit la reine. "La Justice de Katolis ne sera plus une justice qui tue. Vous êtes le dernier condamné à mort de l'histoire de ce royaume."
Bien sûr, la reine Saraï s'était trompée, parce qu'elle était "trop idéaliste pour voir la réalité en face" (c'est une expression que son père utilise pour parler de la reine. Claudia ne sait pas trop ce que veut dire "Idéaliste" , mais ça doit être une insulte assez violente) et par la suite, Claudia a vu de nombreux elfes perdre la vie sous la hache du bourreau. Mais pour sa première exécution -elle était petite, sept ans, ni son père ni Harrow n'avaient d'abord accepté qu'elle y assiste.
Mais Claudia, à force d'insister, insister, s'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaît, avait enfin convaincu son père, et elle avait sauté de joie. Bon, peut-être que le coup de battre le cadavre était un peu trop exagéré, mais elle avait tellement envie de voir si le sang des elfes de Sombrelune était légèrement lumineux, si les traces de leur Arcanum étaient visibles à l'œil nu immédiatement après le décès. Toutes les expériences qu'elle pourrait faire avec le corps ! Et son père serait sûrement content si elle montrait sa curiosité pour le fonctionnement du corps des elfes -qui étaient après tout des créatures magiques. Mais il avait presque l'air triste. Tout de suite, c'était moins intéressant d'y aller, mais elle ne pouvait plus reculer.
Alors elle y était allée, avait refusé de tenir la main de qui que ce soit, même celle du roi et de la reine qui lui avaient proposé, et elle avait observé, fascinée, émerveillée, l'elfe Sombrelune monter une à une les marches de l'échafaud. Elle était non seulement une elfe, mais en plus une assassin. Elle n'avait que ce qu'elle méritait pour avoir voulu tuer le roi.
Elle marchait avec l'insolence de celle qui se sent peu concerné. Sa corne gauche était brisée. Dans sa capture, on lui avait déjà tranché un des quatre doigts de la main. Ses cheveux blancs et sales tombaient en mèches emmêlées devant son visage. Ses yeux trop clairs fixaient déjà le vide.
Claudia s'était promis de garder les yeux ouverts quand la hache tomberait, mais elle n'a pas pu. Elle espérait juste que père n'avait pas vu qu'elle s'était dégonflée -sinon il allait être déçu et il allait le raconter à Soren qui allait se moquer d'elle pendant des jours.
Le soir, père est entré dans leur chambre avec un livre, mais elle lui a dit de sortir, qu'elle n'avait plus besoin d'histoire pour dormir, qu'elle était grande maintenant. Père est sorti, il avait l'air un peu triste. Mais elle n'avait pas pu dormir. Ni ouvrir un livre. Elle avait empêché Soren de fermer l'œil, elle répétait en boucle sa formule Ton-thé-t'a-t-il-ôté-ta-toux, Ton-thé-t'a-t-il-ôté-ta-toux, Ton-thé-t'a-t-il-ôté-ta-toux... , comme quand sa mère était encore là pour se disputer avec son père le soir, ignorant consciencieusement Soren qui la suppliait de se taire... jusqu'à ce qu'elle arrive à s'endormir. Elle n'a fait aucun cauchemar les nuits suivantes. Ni les autres. Soren a raconté n'importe quoi à père, juste pour avoir sa propre chambre. Elle ne fait jamais de cauchemars. C'est pour les petits enfants, les cauchemars.
Et puis si elle n'est même pas capable de regarder une hache tomber pour un elfe, quelle genre de Mage Noire et de Première Ministre fera-t-elle ?
Même si depuis, elle a vu des quantités et des quantités d'elfes monter à l'échafaud, a observé l'instant fatidique avec la curiosité et la fascination qui sied à une vraie mage noire, et n'a fait plus aucun cauchemar, quand même : elle n'a pas pu regarder sa première exécution.
Au mur face à elle, le roi et son père, peints côte-à-côte, attendent. Elle a encore deux jours, mais elle doit faire vite.
Après tout, un chaton, c'est comme un rat.
En plus gros. En plus doux. En plus amical. En plus mignon. En plus tout, en fait. Il est blanc, tout léger et tout chaud, dans ses mains. Quand l'animal miaule, elle a juste envie de le serrer fort contre elle, d'oublier la boule de sa gorge, de laisser exploser toute sa tendresse, de l'appeler Caligulon et de le garder près d'elle pour toujours. Après tout, la porte est juste derrière elle, ouverte, elle l’appelle. Elle peut y être en quelques pas. Claudia prend une grande inspiration, elle tourne la tête, la porte est là, massive, et le vertige.
Sortir ? Mais pourquoi faire ? Aller dans sa chambre pour préparer ses affaires de Banthère, bien sûr, ou alors dans la bibliothèque pour lire, mais que va penser papa ?
Dès qu’elle pose les yeux sur la porte, elle a l’impression de se tenir au bord du gouffre.
Mais dans les grands yeux bleus du chat, tellement adorables, Claudia arrive à voir son reflet. Dehors, il fait nuit maintenant. Les bougies qui éclairent le bureau sont rassurantes. Mais malgré elles, ou à cause d'elles dans les yeux du chaton, son reflet est déformé, décoloré, boursouflé, avec une tête énorme. Et c’est encore pire dans la Pierre du Ciel, où l’orage piégé la gonfle, la violace comme si elle était sur une table d’autopsie.
Mais si elle sort, si elle ne lance pas le sort, que va dire papa ?
Claudia se demande lequel des deux abîmes, de la porte ou du chaton, est le plus terrifiant.
Pour ne plus les voir, il n'y a qu'à le tuer.
Faire comme d'habitude. Prendre la Pierre du Ciel dans une main, dessiner la rune draconique dans l'air, et prononcer la formule. Avec les rats, ça se fait tout seul.
Mais comme lui a dit père, les rats eux aussi avaient le droit de vivre.
Elle pose le chaton par terre. Elle ignore combien de temps, mais il s'endort. Ses paupières sont closes. Sa respiration est régulière. Ses poils frémissent à chaque petite goulée d’air que brasse ses petits poumons.
Elle met un genou à terre. Elle s'étouffe. C'est comme un collier de fer qui la serre, qui l'étrangle, qui l'écrase. Elle a du mal à regarder sa main. Le sang qui bat dans ses veines lui fait honte, tellement honte que même la vue de ses pieds lui est insupportable. Alors elle fronce les sourcils et serre les lèvres. C'est ce qu'elle fait quand elle doit se concentrer. Elle sent sa gorge se nouer, mais il est hors de question qu'elle pleure.
Elle n'a pas droit à sa chère magie noire, seulement à la magie céleste. Ce chaton mourra pour rien, -pour rien. Sa sublimation ne sauvera personne. Aucune âme n'attend le sacrifice de celle-ci pour rejaillir dans la lumière. Mais, comme dit le roi, il doit partir avec honneur et dignité .
Même si elle n’arrive pas à définir précisément “honneur” , elle a l’impression que c'est comme avec les elfes, les rats.
Elle lève la tête pour regarder le portrait officiel en face d'elle. Encadrés de bois fin, en couleurs sombres de peinture à l'huile, le roi et son père regardent loin, très loin, et sourient à un avenir qu'elle ne peut pas voir.
Un avenir qu'il lui appartient de construire pour Katolis...
Et pour que son père soit fier d'elle.
La Pierre du ciel, lourde dans sa main, gronde, et la rune draconique grésille lorsqu'elle la trace dans l'air.
Le chaton ne pousse pas un miaulement lorsqu'elle pose sa main sur lui. La lumière du sort bleute légèrement sa fourrure blanche.
Viren vient d'apposer le sceau du premier ministre sur sa septième lettre de la soirée lorsqu'il entend le dallage rouge crisser. Il a à peine le temps de lever la tête. Du fond de la gorge, d'une petite voix cassée, résolue, un Fulminis ! a déjà retenti.
La lumière est tellement forte que Viren doit fermer les yeux.
Un grésillement long, long, une odeur de viande grillée dans les narines. Et un miaulement, un hurlement qui s'éteint.
Lorsqu'il ouvre les yeux, il doit les cligner plusieurs fois. La force du sort a éteint toutes les bougies du bureau. La pièce est plongée dans les ténèbres. Les yeux ne voient rien.
Que du néant.
Viren se lève de sa chaise, claque des doigts, et les bougies brûlent de nouveau, comme s'il ne s'était rien passé. Au milieu du bureau, Claudia se tient debout. Sa robe noire brodée est déchirée par endroits.
La Pierre Primitive du ciel roule sur le dallage. Entre ses bras, il y a un petit cadavre.
Viren n'ose pas bouger. Il n'ose pas émettre le moindre son. Il avait prévu quarante-huit heures. Claudia en a mis douze.
Claudia se tient debout dans la lumière des bougies, mais elle tremble. Ses épaules tressautent. Et malgré tous ses efforts pour rester droite, comme une lame de hache ou d'épée, comme le sens du devoir, comme un bourreau, comme un ministre, afficher un sourire fier comme sur le tableau au mur... malgré tous ses efforts, elle pleure.
Lentement, Viren s'approche d'elle. Ses pas résonnent légèrement sur le dallage. Elle ne fait pas un mouvement pour reculer. Sa main continue d'aller et venir sur la fourrure qui ne se soulève plus. Lorsque Viren soulève doucement le corps de l'animal pour le poser sur son bureau, elle n'oppose aucune résistance. Pas plus lorsqu'il l'entoure de ses bras.
Claudia pleure, il est fier d'elle et il se déteste tellement qu'il voudrait que ce soit sur lui qu'elle ait jeté le Fulminis.
Cette humanité, cette humanité maudite. Nihil humano natus, disent les elfes. Les humains n'ont ni lune, ni soleil, ni océan, ni étoiles, ni terre, ni ciel pour couler dans leurs veines et y graver comment ils naîtront, vivront et mourront. Aucun élément pour déterminer les humains. Il n'y a que la magie noire, la mort à délivrer aux créatures de magie, à ceux qui n'ont pas le vide qui fait leur force. Les humains n'ont rien pour les prédestiner : ils sont libres.
Leur liberté. Une liberté infinie, totale, absolue, infâme, pourrie de l'intérieure, puisqu'elle porte en elle-même les germes de sa propre destruction : la liberté, la faute, la culpabilité, la soif de repentir, et l'enfermement.
Les autres sont des monstres, ou des elfes, et malgré le sourire fier qu'elle tente de maintenir, parce qu'elle l'a fait quatre fois plus tôt qu'escompté, Claudia n'est pas un monstre.
Harrow et Saraï ont cru que cette liberté, pour celui qui choisissait de la saisir, le plongeait dans une brume pourpre où les choix n'étaient plus guidés que par la folie. Où le bien et le mal n'existaient plus en dehors de ses décisions. Où le discernement se perdait dans des ténèbres, emportant avec lui les vies de milliers d'innocents que toute personne de pouvoir garde sous sa responsabilité et sous sa volonté. Le pouvoir, la liberté, l'ivresse, la soif de sang et d'impossible...
Mais au contraire. Saisir la liberté ne signifie pas devenir un monstre si on est capable de conserver assez de discernement. Claudia a hésité douze heures entières avant de se résoudre, et elle pleure. Si science sans conscience n'est que ruine de l'âme, alors l'âme de Claudia est la plus inébranlable de tout Xadia. La culpabilité est gravée dans la chair de Claudia.
Viren en est certain. Claudia est humaine jusqu'au bout de ses ongles. Elle est humaine dans la moindre goutte de son sang, dans le moindre de ses os.
Peu importe les sacrifices à concéder, peu importe les vies qu'elle devra livrer au néant, peu importe les âmes qu'elle devra sublimer pour ses sorts. Si elle sait qu'elle sauvera dix fois plus de destins, si elle sait que son père l'aurait fait sans hésiter, si elle sait qu'elle doit le faire, si elle sait que son devoir outrepasse la liberté, la culpabilité et l'affectivité naturelle des humains, elle le fera.
Mais pour l'instant, elle pleure et il la serre entre ses bras.
Chut...
Chut...
Ça va aller.
#dragon prince#dragon prince fanfic#claudia#viren#dark magic#moral issues#kitten#if someone could translate this in english PLEASE I beg you#from french to english translator
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[ PANDORA, écoutes c'est pas de ma faute si la moitié de ces prompts sont drama mdr ] : “Did I actually mean something to you, ever?” “It was an accident!” “I can do whatever I want, we’re not dating, remember?” (drunk!pandora ?) “Don’t do it, please” “I’m not gonna lie, I’m really turned on by that” “There’s the door. Feel free to get the fuck out” (voilà merci, au revoir, je suis désolée ???)
“Did I actually mean something to you, ever?”
La question de la blonde ne fait qu’augmenter la culpabilité d’Isaak, qui ne peut rien faire d’autre que de baisser les yeux face à l’ampleur de sa connerie. Il entend toute la douleur de Pandora mais surtout sa rage et honnêtement il ne sait pas ce qui le chamboule le plus. Qu’il l’ait blessé à ce point ou qu’elle le déteste avec cette force. “Ça n’a rien à voir avec toi.” Il ne sait pas s’il y a vraiment de bonnes choses à dire dans ce genre de moment mais maintenant qu’il a parlé il a vraiment l’impression que /ça/, ce n’était pas à dire, même si c’est la vérité. Cette fille était venue lui parler, il ne l’avait pas repoussé, quand elle avait proposé de passer chez lui, il n’avait pas dis non, et quand elle s’était mise à l’embrasser, il s’était laissé faire. Il n’avait rien fais pour que ça arrive mais rien pour que ça n’arrive pas non plus. Et le pire, c’est qu’il ne sait même pas pourquoi il a laissé ça arriver, il était bien avec Pandora avant ça, il avait même l’impression de commencer à avancer. Mais il avait toujours cette impression que quelque chose manquait en lui, ça expliquait mais n’excusait en rien ce qu’il avait fait. Alors il murmure des excuses, il a envie de dire à la jeune femme combien il tient à elle mais elle est déjà partie, et il sait qu’il a merdé et que tout est fini. Et il ne peut s’en prendre qu’à lui même.
“It was an accident!”
Le brun relève les yeux vers Pandora qui est penchée vers lui, lui apportant un sac de glace qu’il dépose sur son arcade. Aie. L’équipe féminine de handball avait un match important cet après-midi alors il avait voulu venir voir ça. Il s’était installé sur le bord du terrain, assis sur un banc, et avait vite compris son erreur au moment où un ballon était arrivé beaucoup trop rapidement, s’encastrant dans son visage. “Je commence à avoir des doutes.” Répond malgré tout Isaak avec un sourire en coin, il ne pense pas qu’elle l’ait fait exprès, sa coéquipière étant censée rattraper le ballon avant, mais l’idée qu’elle ait pu le viser l’amuse. Il a mérité au moins ça.
“I can do whatever I want, we’re not dating, remember?” (drunk!pandora)
Cette soirée avait pourtant bien commencé, Isaak était arrivé avec son frère, la musique était bonne, les gens assez sympa, les boissons plutôt bonnes. L’ambiance entre Pandora et lui était même détendue, chose assez rare, même si cela était surement dû à leur taux d’alcool respectif. Mais alors qu’il discutait avec Faith dans un coin de la pièce, il remarqua un gars qui s’approchait /très/ près de la jolie blonde, et sans réfléchir au fait qu’il n’avait peut être rien à dire sur ça, il rejoignit Pandora rapidement, repoussant un peu le garçon en question. Et la réaction de la joueuse ne se fit pas attendre. La vérité qu’elle lui asséna le prit de court et il ne trouva rien à ajouter sur le coup, tandis qu’il la voyait s’éloigner, sans savoir si elle était vraiment intéressée par ce mec ou s’il elle cherchait simplement à se moquer de lui. Mais dans tous les cas, il n’avait plus son mot à dire, alors il récupère juste un verre qui traînait et le descendit d’une traite. En espérant qu’il n’y avait rien de douteux dedans.
“Don’t do it, please”
Le sourire affiché sur les lèvres de la blonde contraste avec la demande qu’elle lui fait, aussi Isaak n’en tient pas compte et se jette sur elle pour la chatouiller. Son propre rire résonne avec celui de la jeune femme tandis qu’elle se débat entre ses bras pour s’échapper, et d’un coup un de ses bras s’échappe et vient lui donner un méchant coup sur le nez. L’effet est immédiat. Le garçon roule sur le côté, lâchant sa petite amie pour venir appuyer ses mains sur son nez. Il risque sa vie à chaque instant avec elle, en fait. Pandora se penche sur lui, les sourcils froncés. “Ça va ?” La moue inquiète de la jeune fille fait rapidement disparaître la grimace qui déformait son visage et il se retourne pour se mettre sur le dos . “Depuis quand tu peux taper aussi fort?” Lâche-t-il finalement, tandis qu’il tâte son visage pour vérifier que son nez ne saigne pas. Comme simple réponse, la jeune femme place simplement ses jambes de part et d’autre de son corps, s’asseyant sur son torse. “Je t’avais dis de ne pas me faire de chatouilles.” La malice qu’il lit dans son sourire lui fait totalement oublier la douleur et il attrape son visage pour l’attirer vers le sien, profitant pleinement de ses lèvres et de chaque centimètres de sa peau aux alentours. La main de la joueuse vient se perdre dans ses cheveux et il doit bien avouer qu’il préfère ça plutôt qu’elle le frappe.
“I’m not gonna lie, I’m really turned on by that”
Isaak ne s’attendait pas à ce que sa petite amie le rejoigne après son match, et encore moins dans les vestiaires des hommes. Heureusement pour eux, les autres étaient partis depuis quelques temps, lui seul restait parce qu’il avait pris du temps pour discuter avec le coach avant d’aller se changer. Il devait sentir la transpiration à trois kilomètres mais visiblement ça ne dérangeait pas Pandora qui s’était assise sur ses jambes. “C’est mon panier final à trois points qui te fait cet effet?” Souffle-t-il avec un sourire, déposant au passage un baiser dans le cou de la blonde. Les mains de cette dernière se baladent dans son dos, rapprochant encore un peu plus leur deux corps. “Te voir victorieux a un certain charme, je suis obligée de le reconnaître.” Elle ne reste pas bien longtemps éloignée de ses lèvres et s’y accroche un peu plus alors qu’il glisse ses mains sur la chute de ses reins, caressant ensuite ses fesses pour coller leur deux bassins ensemble. “On devrait aller prendre une douche, tu crois pas.” Lui souffle la jeune fille dans l’oreille avant de lui mordiller le cou. Et il se contente de répondre en hochant faiblement la tête, se relevant du banc tout en la portant pour la garder contre lui. Comme si ses mains refusaient de s’éloigner de son corps.
“There’s the door. Feel free to get the fuck out”
Le geste de Pandora lui désigne la porte à quelques mètres de lui mais il reste figé devant la froideur de ses mots. Cette fois il n’entend aucun sentiment transparaître dans la voix de la jeune fille et cela brise ce qui restait encore de son cœur. De voir qu’il est redevenu un étranger, ou du moins pas quelqu’un devant qui elle va se montrer, montrer ce qu’elle ressent. Et même si il était venu pour essayer de lui parler, il comprend vite qu’elle n’a ni envie, ni besoin, de quoique ce soit de sa part, et surtout pas d’excuses. Sa mâchoire se contracte à ce constat, celui qu’il n’y a plus rien à faire, et avant de partir il ouvre son sac et en sort le t-shirt que la blonde avait un jour oublié dans sa chambre. “J’ai compris, j’te laisse tranquille.” Il ne la regarde pas au moment où il quitte la pièce, et principalement parce qu’il n’a pas envie de voir combien elle peut être indifférente à son départ.
#prompts#prompts:pandora#ooc: mélanie#j'ai mal quand c'est triste parce que c'est triste#mais j'ai mal quand c'est mignon aussi parce que c'est fini#why
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Micro-dose 4 - Organiser
Ce matin, je m'étais donné comme mandat de réorganiser mon mois de janvier : j'ai finalement dormi jusqu'à midi. Dans le temps des fêtes, je me suis occupée les mains, j'ai fait de la bouffe comme une déchaînée pour les fous et les fins. Mais aujourd'hui 2 janvier, il semble que le réel me retombe dessus un brin. Connaissant ma propension à sombrer dans les abysses de l'overthinking, je me suis dit 'ça y est, on se structure'.
Faque depuis mon réveil, je suis allée lire le journal (ouin bof), je suis allée sur Centris regarder les maisons et rêver d'un ailleurs meilleur (je nous imagine avec un chien et un terrain, ça va régler tous les problèmes je pense), je suis allée fouiner sur les sites web des programmes d'université (j'ai 4 programmes en vue). J'ai pas bougé d'un poil de devant mon ordi (si ce n'est pour flatter ma chatte obèse) et j'ai spinné tous les possibles entre 2 cafés (je mini-jeûne, le 2 janvier, c'est toujours comme ça, après les Fêtes j'attends d'avoir faim) (journée plate).
La prochaine année est un gouffre de questions sans réponse. J'avais des engagements, je vois bien que rien n'est coulé dans le béton. Je ne sais pas du tout comment tout ça va se goupiller. Aussi, mon revenu fixe jusqu'à Noël (à toutes les semaines) était l'enseignement : j'enseignais le jeu à des artistes en situation de handicap. Quand même lucratif, mais ... j'avais l'impression depuis quelques mois que je 'plafonnais'. Il y a un aspect répétitif à ce travail qui ne se passe qu'entre mes deux oreilles : il faut être attentive à l'autre et à son propre instinct, et trouver les bons mots pour activer les bonnes choses chez l'autre. Je ne suis pas mauvaise à ce jeu. Mais ce que j'aime d'être une interprète (et ceci va paraître grossièrement primaire) : je suis debout. Je suis dans l'espace, dans mon corps.
Je me rends compte en vieillissant que mon corps crie de plus en plus fort : bouge, bouffe, marche, sors de ta tête estie !
Quand j'enseigne, tout comme quand j'écris, je suis dans ma tête durant une longue période de temps. Quand tu es devant un ordinateur, tout se passe entre ta tête et tes doigts, le reste de ton corps est absent, comme 'flottant à côté'. C'est pourquoi je ne définis pas plus comme une 'vraie autrice' : j'aime pas ce que me fait l'acte d'écrire. Pour arriver à pondre quelques mots, je dois être extrêmement organisée et disciplinée, me mettre des cadrans et des alarmes, me lever à tous les 30 minutes parce que les jambes me fourmillent ... C'est pas ce que j'appellerais un état optimal d'être, et je refuse que cela constitue le plus clair de mon temps.
Durant la pandémie, j'ai pensé à ce que je pourrais faire d'autre que du théâtre (ou du jeu), dans un désir de me 'réinventer' (bruits de vomi). Mon problème c'est mon impatience, l'impatience de mon corps. Mon corps veut bouger, exploser les bureaux, courir, baiser. Mon corps refuse l'état d'être que nous impose les confinements, c'est-à-dire une patiente stagnation. Mon corps préfère le danger à toute cette douceur de vivre obligée.
Je voudrais faire confiance à l'avenir, mais je fais des plans b. Depuis 2-3 jours, mes meilleurs plans pour janvier sont : faire du bénévolat pour le Santropol, m'enfermer dans un chalet jusqu'au 31, commencer un cours de stand up comic en anglais, suivre une formation sur la méditation, apprendre à coudre. Il se peut que je les fasse tous. Aussi, je souhaite implémenter à notre quotidien de nouvelles habitudes zéro - déchet, blablabla. Tsé. Je fais pas exprès de trouver que 31 jours à lire des livres, aussi bons soit-ils, c'est plate en criss. J'ai aucun plaisir à 'me reposer' trop longtemps : je me flétris de l'intérieur.
Alors voilà. Je m'organise, jusqu'à ce que la vie me désorganise. À quelque part, j'adore ça. Je ne compte plus le nombre de plans que j'ai fait et défait. Ma mère avait pris l'habitude de me laisser exposer mes fameux plans (je déménage ici, je fais cette formation là, etc), et de toujours acquiescer. Oui, oui, bonne idée Véronique. Elle avait compris que ce dont j'avais besoin, c'était juste du plan. Parce que la vie les défait toujours nos plans. Mais s'arrêter d'en faire, c'est de cesser de rêver. Il faut trouver comment créer du mouvement dans un quotidien morne, toujours pareil.
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Il ne faut pas croire que s'éloigner du désir des autres vous en protège. Au contraire tout éloignement attise l'attention.
Ce n'était pas toi que j'embrassais - ne te trompe pas, c'était lui dans mon esprit, tes lèvres étaient juste commodes.
Je ne sais pas ce que c'est que vivre une vie équilibrée quand je suis triste je ne pleure pas je coule à flots quand je suis heureuse je ne souris pas je rayonne quand je suis en colère je ne hurle pas je brûle. L'avantage de ressentir les extrêmes c'est que quand j'aime je leur donne des ailes mais ce n'est peut-être pas une si bonne chose parce que ils ont toujours tendance à partir et vous devriez me voir quand mon coeur est brisé je n'ai pas du chagrin je vole en éclats.
Je sais que je devrais m'effondrer pour de meilleures raisons mais avez-vous vu ce garçon ? Il fait capituler le soleil tous les soirs !
“Le cœur de cette fille était un putain de Rubik’s Cube ! J’avais beau le tourner dans tous les sens, je ne parvenais pas à réunir les pastilles de couleurs identiques sur une même face.”
J’ai voulu croire que tu n’étais qu’un sparadramour mais lorsque tu as commencé à te décoller de moi, j’ai eu plus mal encore que si on m’arrachait la peau avec une fourchette à escargot.
- Alors, pourquoi dois-je écouter mon cœur ?
-Parce que tu n’arriveras jamais à le faire taire. Et même si tu feins de ne pas entendre ce qu’il te dit, il sera là, dans ta poitrine, et ne cessera de répéter ce qu’il pense de la vie et du monde.
Il est facile de comprendre qu’il y a toujours dans le monde une personne qui en attend une autre, que ce soit en plein désert ou au cœur des grandes villes. Et quand ces deux personnes se rencontrent, et que leurs regards se croisent, tout le passé et tout le futur sont désormais sans la moindre importance, seul existe le moment présent.
Comme toujours, quand je m’éloigne de toi, j’emporte dans mes entrailles ton monde et ta vie, et de cela je ne peux me remettre.
Je t’aime de toute ma vie..
La seule bonne nouvelle, c’est que je commence à m’habituer à souffrir..
A quinze ans, j’étais fatigué de vivre. Sans doute faut-il être si jeune pour se sentir si vieux..
Privée de cette main qui m’a retenue, je me serais laissé glisser jusqu’au suicide, cette mort qui me tentait, séduisante, apaisante, trappe dérobée où j’aspirais à m’enfourner avec discrétion afin de mettre un terme à ma douleur.
Et puis je vois tes yeux. Tes yeux qui attrapent tout, ton regard merveilleux. Tu es devant la fenêtre, tu laisses tourner le répondeur en guettant un signal au loin. Je voudrais être ce type à l’horizon qui te fait signe. Quelqu’un que tu aimerais rejoindre. Décris-le-moi, pour que j’essais de lui ressembler. Décroche et décris-le-moi.
Et là, j’ai ri. Et j’ai su que tu étais en train de devenir mon amie. Car sourire, c’était une chose, mais rire. Rire, c’était tellement inespéré, comme verbe à cette époque de ma vie. Tellement inespéré.
Parce que je me connais : j’aime pour la vie, mais je n’aime pas facilement. Et encore moins à cette époque de verrouillage absolu pour raisons de sécurité absolue. Ce n’était pas le moment de laisser quoi que ce soit s’immiscer dans le scaphandrier. Fût-ce de l’amour. Surtout de l’amour. Oh que non. J’étais une éponge absolument étanche.
Il y a une jardinière, mais rien ne pousse vraiment, on triche pour que ce soit à peu près joli. Avec des façons de poser tel bouquet à côté de tel autre, “c’est bien comme ça, non ?”, alors que la seule chose qui nous occupe en vrai c’est te soulever, c’est dire ça y est, la mort, c’est fini ! La guerre est finie, enlevons nos habits en matière de nuit, que les étoiles repoussent !
Les jours passent, la nuit reste. Maintenant, tu me manques. Des fois c’est tes bras, des fois c’est tes pas dont je crois reconnaître le bruit.
Tout va te paraître dérisoire, mais n’abandonne rien. Ne cède rien au désespoir! Utilise tes rêves. Et même s’ils sont cassés, recolle-les ! Un rêve brisé bien recollé peut devenir encore plus beau et solide. Au point de fracasser les limites du réel. Aime les choses ! Tu es vivant ! Et si tu es triste à mourir, c’est normal, assume-le. Mais ne te laisse pas aller, va... Revendique-moi un peu ce cœur-là!
Tu avais pris une décision difficile pour toi aussi, peut-être au-dessus de tes forces, et je savais qu’elle te coûtait, qu’elle était d’une certaine façon absurde, contre nature parce que nous nous aimions encore.
Ce sont les meilleurs qui partent les premiers. Vous n’avez pas honte d’être encore là ?
C’est vrai. Je suis resté. Je pensais pouvoir la guérir. Elle avait eu beaucoup de problèmes dans son enfance, et je lui trouvais sans cesse des excuses. Même quand elle me blessait. Ce n’était pas sa faute à elle, c’était dû à son passé, voilà ce que je me disais. Et puis il y a eu Cliff - le gars pour qui elle m’a quitté. Cliff n’était pas le premier. J’ai découvert plus tard qu’elle avait eu d’autres amants.
J’avais douze ans, peut-être treize, quand j’ai accepté de renoncer à mon rêve d’une vie extraordinaire. C’est probablement l’âge où on commence à grandir et à laisser ses fantasmes derrière soi. On réalise qu’on n’est finalement pas un extraterrestre adopté par des parents humains, avec des superpouvoirs grâce auxquels on sauvera le monde. Je veux dire, on le sait déjà, au fond de soi, mais on refuse d’abandonner ses rêves. Et puis le monde te fiche des coups et l’existence perd de son éclat. On accepte peu à peu la réalité...Je pense m’en être bien sorti. J’ai connu le bonheur durant ma petite existence tranquille. Mais je veux que tu saches que tous ces moments passés avec toi ont été extraordinaires. J’ai eu peur, c’est vrai, mais j’ai aussi été immensément heureux, plus que je ne le pensais possible. Et ça c’est parce que tu es extraordinaire. J’ai tellement de chance que tu m’aies trouvé. Ma vie était destinée à changer drastiquement, semble-t-il. D’une manière ou d’une autre. Je suis tellement reconnaissant que ce soit à tes côtés.
La nuit surgit en plein jour, en pleine gueule, et rien ne sera plus jamais comme avant.
J’ai l’impression d’avoir attendu un siècle. Comme si le temps avait perdu son cours. Chaque seconde avec toi vaut tous les jours de ma vie d’avant.
Comment exprimer quelque chose d’aussi beau avec des mots, c’est comme si, comme si on avait quitté la nuit noire pour entrer dans une lumière éblouissante, comme une montée d’ecstasy qui ne s’arrêterait jamais, comme un mal de ventre qui disparaît, comme la première bouffée d’air que tu inspires après t’être retenu de respirer sous l’eau, comme une réponse unique à toutes les questions, les journées passent comme des minutes, on oublie tout, on naît à chaque seconde, on ne pense à rien de laid, on est dans un présent perpétuel, sensuel, sexuel, adorable, invincible, rien ne peut nous atteindre.
Au début, tout est beau, même vous. Vous n’en revenez pas d’être aussi amoureux. Chaque jour apporte sa légère cargaison de miracles. Personne sur Terre n’a jamais connu autant de plaisir. Le bonheur existe, et il est simple : c’est un visage. L’univers sourit. Pendant un an la vie n’est qu’une succession de matins ensoleillés, même l’après-midi quand il neige. Vous écrivez des livres là-dessus. Vous vous mariez, le plus vite possible - pourquoi réfléchir quand on est heureux ? Penser rend triste ; c’est la vie qui doit l’emporter.
La deuxième année, les choses commencent à changer. Vous êtes devenus tendre. Vous êtes fier de la complicité qui s’est établie dans votre couple. Vous comprenez votre femme “à demi-mot”; quelle joie de ne faire qu’un. Dans la rue, on prend votre épouse pour votre sœur : cela vous flatte mais déteint sur vous. Vous faites l’amour de moins en moins souvent et croyez que ce n’est pas grave. Vous êtes persuadé que chaque jour solidifie votre amour alors que la fin du monde est pour bientôt. Vous défendez le mariage devant vos copains célibataires qui ne vous reconnaissent plus. Vous-même, êtes-vous sûr de bien vous reconnaître, quand vous récitez la leçon apprise par cœur, en vous retenant de regarder les demoiselles fraîches qui éclairent la rue ?
✨ La troisième année, vous ne vous retenez plus de regarder les demoiselles fraîches qui éclairent la rue.
Peut-être était-ce d’ailleurs cela, une rencontre, qu’elle soit amoureuse ou amicale, deux démences qui se reconnaissent et se captivent.
Pourquoi dans les grammaires, pour apprendre la conjugaison des verbes du premier groupe, choisit-on toujours le verbe aimer ? Il existe tellement de verbes ordinaires du premier groupe, pourquoi avoir pris un verbe extraordinaire ?
Si on s’en sert trop, on va l’user.
Aimer n’est pas un verbe pour tous les jours. C’est un verbe fragile, on a très rarement l’occasion de l’utiliser. Comme le service en cristal de bonne-maman. On le garde précieusement dans le buffet de la salle à manger. On ne le sort que pour les fêtes ou les grandes occasions, et on tremble de le casser.
Pourquoi mettre le verbe aimer à tout les temps, à tous les modes, à toutes les sauces ? J’aime Mozart, j’aime ma mère, j’aime les frites...Il ne faut pas s’en servir à tout bout de champ, à l’avoir toujours dans la bouche, il va perdre son goût, comme le chewing-gum.
Je pense à toi tout le temps. Je pense à toi le matin, en marchant dans le froid. Je fais exprès de marcher lentement pour pouvoir penser à toi plus longtemps. Je pense à toi le soir, quand tu me manques au milieu des fêtes, où je me saoule pour penser à autre chose qu’à toi, avec l’effet contraire. Je pense à toi quand je te vois et aussi quand je ne te vois pas. J’aimerais tant faire autre chose que penser à toi mais je n’y arrive pas.
Quand devenons-nous celui que nous devons être ?
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(JJ PROJECT) INTERVIEW • Septembre 2017 | GRAZIA
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Félicitations. ‘Verse 2’ est numéro 1 au classement hebdomadaire Hanteo.
JB : Pour être honnête, on a vraiment fait attention aux plus petits détails parce que c’était notre première activité en tant que sous-unit depuis 5 ans. Plus que le résultat visible, je suis content d’entendre des gens faire des commentaires du genre “Ça a touché mon coeur” ou “Les paroles sont bonnes”.
Vous avez participé à l’écriture des paroles et de la musique pour tous les titres de cet album.
JB : Au début, plutôt que d’être trop gourmands, on voulait juste travailler dur dessus. Mais en fait, quand on a commencé à travailler dessus, on est devenu plus ambitieux dans l’envie de faire un bon album. Alors on a bien pris soin de tout dans la seconde partie du processus.
JINYOUNG : Beaucoup de fans attendent une nouvelle sortie des GOT7, alors si d’un coup on sortait un album d’une sous-unit avec des chansons bizarres en plus, on se sentirait désolé. Vu que nous faisons ça en tant que représentants des GOT7, on a fait de notre mieux pour faire le meilleur des albums dont personne n’aurait honte, comme ça nous ne causions pas de problèmes aux autres. Nous n’avions encore jamais participé à l’écriture d’une chanson titre avant, mais cette fois on voulait montrer qu’on était “les gars qui peuvent parler de leurs propres histoires”, alors on a fini par participer à l’étape de la création.
On a rencontré Mark le mois dernier et il a fortement recommandé les chansons des JJ Project.
JB : Mark est maintenant le roi de la promotion des JJ Project (Rires).
Quand j’ai écouté votre album, j’ai eu le sentiment que vous aviez grandi. Il y a du y avoir beaucoup de changements pendant ces 5 dernières années ?
JB : Je pense que j’ai définitivement appris à accepter positivement la réalité. Si j’avais l’habitude d’être têtu quant à ma propre vérité avant, je pense que l’on peut dire que je suis plus ouvert aux compromis ?
Vous avez grandi.
JB : J’ai réalisé que ce que je pense n’est pas la seule réponse.
JINYOUNG : Comparé à ce que j’étais il y a 5 ans, je suis devenu plus calme. A l’époque, j’avais l’habitude de beaucoup parler mais dernièrement je sens qu’il n’y a pas besoin de parler autant.
Il y a une raison qui te fait penser de cette manière ?
JINYOUNG : J’ai appris que le “silence est d’or” à travers diverses choses qui sont arrivées. Aussi, différemment de JB hyung, j’ai appris à avoir ma propre opinion. Avant, j’avais l’habitude de n’écouter que l’avis des autres en pensant que j’étais un amateur, mais maintenant j’ai appris que c’était nécessaire de révéler mes propres idées. Vu que mes compétences se sont améliorées, petit à petit j’ai eu de plus en plus de pensées propres à moi-même.
Alors, à quel moment vous savez que vous avez vieilli d’une certaine manière ?
JB : Dernièrement, quand on va aux émissions musicales, il y a beaucoup de rookies plus jeunes que nous. Alors c’est quand on regarde leur performance et qu’on ne se dit pas “Wow, c’est cool” mais “C’est vraiment rafraichissant”. C’est là que je trouve qu’on a vieilli.
En général, les rookies débordent de cette passion particulière.
JB : Maintenant je peux le voir. On travaille aussi dur sur scène, mais je pense que le sentiment est un peu différent. Je pense que j’étais plutôt détendu quand j’étais rookie, mais quelqu’un qui me regardait à l’époque aurait certainement pensé “Pourquoi il essaie aussi dur ?” (Rires).
JINYOUNG : C’est pareil pour moi aussi. J’ai aussi eu ce sentiment quand j’ai vu les rookies afficher une image très lumineuse sur scène mais d’un autre côté j’ai pensé “Ah, ces gars-là le regretteront vraiment dans 5 ans”.
Pourquoi ils le regretteront (Rires) ?
JINYOUNG : Après 5 ans à faire ça, ça devient leur passé sombre. Peu importe ce que tu fais, ça semble excessif. Comme ce que nous avons ressenti.
GRAZIA : Quand vous avez sorti l’album, vous avez aussi ouvert une exposition sous le même nom avec des photos et des écrits que vous avez réalisé vous-même.
JB : J’aime vraiment lire et prendre des photos, alors quand ils nous ont offert de faire quelque chose comme ça à la compagnie, j’ai pensé qu’on devait essayer. Cependant, je ressens la pression. Parce que mes compétences ne sont pas assez bonnes pour les montrer lors d’une exposition.
Il y a des parties particulières de votre essai qui était dévoilé à l’exposition ?
JINYOUNG : Il y a une phrase qui donne l’impression que hyung a essayé de commencer une conversation avec moi avec un “Jinyoung-ah, le temps file hein ?”. J’étais vraiment choqué quand j’ai vu ça, j’ai pensé “Hyung utilise de telles expressions ?” Haha.
JB : J’ai été choqué aussi quand j’ai vu cette phrase. Je l’ai écrite mais ça a été légèrement coupé. L’original c’était “5 ans sont passés. Jinyoung-ah, le temps passe.”
L’original est très clair.
JINYOUNG : Oui. Mais ils ont changé ça en quelque chose de très doux.
JB : C’est pourquoi je me suis aussi demandé “Le sens est le même, mais pourquoi c’est si doux ?”. On a décidé d’aller vers un thème serein pour cette exposition.
JINYOUNG : Le concept de l’exposition était la découverte. Alors tout le monde pouvait s’amuser en la découvrant.
JB : Mais d’un coup, je suis devenu un mec doux un matin. Bien sûr, le thème était similaire, mais la nuance est légèrement différente.
Et qu’est-ce qu’il y avait de plus mémorable dans ce qu’a écrit Jinyoung ?
JB : Il y a un moment où je marche en regardant mon téléphone et cette photo a cette phrase “Il y a aussi une raison au fait de regarder le sol” mais je ne regardais pas le sol, je regardais mon téléphone. Je m’en souviens parce que ça ne collait pas avec la photo.
JINYOUNG : J’ai fait exprès de l’écrire comme ça. Les gens marchent la tête baissée quand ils sont concentrés sur leur téléphone. Et ce n’est pas parce qu’ils sont faibles, ils ont tous leurs raisons… c’est ce que je voulais dire.
JB : Il y avait autre chose avec la photo du ciel et d’un champ d’orge. Et comme ça, il a écrit cette phrase “Le ciel et l’orge, ah, j’ai soif”. C’était vraiment marrant, haha.
Alors toutes les phrases ne semblent pas avoir une signification précise.
JINYOUNG : C’est ennuyeux si tout est sérieux.
JB : On a inclu des phrases au hasard ici et là. Parce qu’on voulait partager des choses amusantes avec les fans.
La chanson titre de cet album ‘Tomorrow, Today’ contient les inquiétudes des jeunes gens. Qu’est-ce qui vous inquiète en ce moment ?
JB : Je pense que je suis toujours inquiet pour les mêmes choses. Quelle route je dois prendre ? Comment je dois travailler pour me développer ? Et chaque jour je me demande ce que je dois manger. C’est une inquiétude très légère (Rires).
Mais c’est l’inquiétude la plus importante.
JB : En fait, il y a des choses que vous voulez manger. Mais ça ne s’applique pas à moi. Jamais dans ma vie je n’ai voulu manger quelque chose en particulier.
Tu n’as pas de plat préféré ?
JB : Bien sûr que si. Mais ce n’est pas comme si je voulais absolument en manger, je n’ai pas d’envies.
Très bien, alors confirmons ça en demandant à Jinyoung, qui est juste à côté de toi.
JINYOUNG : C’est vraiment… (Regarde JB). Hyung, je peux le dire ? Je vais être honnête sur ça (Rires). Quand on commande de la nourriture, hyung dit toujours qu’il ne mange pas. Mais si je commande 2 portions juste au cas où, hyung vient et demande “Tu as à manger ?”. Il ne veut rien manger de spécifique, mais si tu commandes quelque chose, il va le manger. Même s’il dit qu’il n’a pas faim.
JB : Même si je veux commander quelque chose, il y en a trop sur le menu. Je ne peux vraiment pas choisir. Parce qu’il n’y a rien que je veuille en particulier.
JINYOUNG : Hyung, je pense que tu es du genre à ne pouvoir choisir que quand tu vois la chose en vrai.
JB : Je dis que je ne mange pas quand je ne me souviens pas du menu, mais quand finalement je sens la nourriture, j’ai faim. Et je viens en furtif.
JINYOUNG : Et je cède naturellement la seconde portion (Rires).
Quand vous passez beaucoup de temps à l’étranger, la nourriture coréenne commence à vous manquer, même si vous n’en mangez pas souvent.
JB : Je ne mange que de la nourriture coréenne quand je suis à l’étranger (Rires). Je suis vraiment un amoureux de la nourriture coréenne alors je dois toujours avoir de la soupe et du ragoût.
Ensuite, qu’est-ce qui inquiète le plus Jinyoung dernièrement ?
JINYOUNG : Ça peut paraître drôle, mais ma plus grande préoccupation est d’éviter autant que possible que ma voix craque et qu’elle soit plate. Assez souvent, nous devons nous exercer le matin quand nos voix ne sont pas encore chauffées. Il y a beaucoup de chanteurs qui regardent alors ma préoccupation principale est de le faire sans être plat.
J’imagine que c’est une préoccupation évidente pour un chanteur.
JINYOUNG : Hyung a une jolie ligne vocale et il est bon en chant, mais mon ton est un peu plus bas et ma gorge a tendance à se serrer quand je chante des notes aiguës, donc chaque matin est difficile. Mais c’est encore plus dur parce que je stresse d’être trop plat devant d’autres personnes.
Tu n’as pas trouvé de solution pour ce problème ?
JINYOUNG : Il y en a une. Quand j’atteins une note haute, je peux mettre mon micro le plus loin possible et juste faire semblant de chanter. Hahaha.
Je peux utiliser ça pour l’interview (Rires) ?
JINYOUNG : C’est quelque chose que je fais seulement pendant les répétitions. Je le fais bien pour l’enregistrement là.
JB : Ma voix a tendance à craquer aussi. En fait, c’est arrivé hier à la répétition… (Rires)
JINYOUNG : Hyung, hier c’était vraiment super.
Qu’est-ce qui est arrivé hier à la répétition pour que tu dises ça ?
JB : Je chantais ma partie et à chaque fois ma voix craquait.
JINYOUNG : Hyung était tellement gêné qu’après la répétition au lieu de dire “Vous avez travaillé dur”, il a dit “Bonjour”.
JB : Honnêtement, la voix est un instrument important pour chaque chanteur, mais la condition est différente à chaque fois même si tu fais la même chose au même moment et si tu dors pareil. Alors ta voix peut craquer ou pas. Au début, ça me stressait beaucoup, mais maintenant, je passe dessus en riant. C’est arrivé, alors il n’y a rien à faire. Je me dis juste que je devrais travailler plus dur la prochaine fois. Par chance, je me suis bien débrouillé à l’émission d’hier.
Est-ce que Jinyoung est de groupe sanguin A par hasard ?
JB : Je suis de groupe A. Jinyoung est O.
C’est inattendu.
JB : Les A ont tendance à être plutôt optimiste quand quelque chose de gros arrive. A l’inverse, la plus petite affaire peut avoir tendance à les inquiéter plus.
JINYOUNG : Ce n’est pas quelque chose d’insignifiant quand ta voix craque en face des autres.
JB : Si je fais une erreur gênante, je continue d’y faire attention, jusqu’à ce que j’y sois habitué. Et si je sens que je dois m’ajuster, je ne rumine plus dessus. J’essaie de ne pas faire deux fois la même erreur.
Et quand vous devez faire un choix ? Vous avez des regrets sur les choix que vous n’avez pas fait ?
JB : Ça dépend de la situation. Et je pense que la valeur du regret dépend de l’importance du choix. Plutôt que de dire que je n’ai pas de regret, si mon choix était une erreur, vous pouvez dire que je l’analyse et je trouve une solution pour ne pas refaire la même erreur.
JINYOUNG : Si j’ai décidé quelque chose, je suis du genre à essayer et à y aller à fond au début et ensuite je regarde en arrière plus tard.
Tu dois être du genre de celui qui se concentre sur les choix actuels.
JINYOUNG : Quand c’est quelque chose sur lequel je me suis engagé, alors je dois le faire bien. Après ça, je me demande pourquoi je l’ai fait d’une telle manière.
Vous vous attachez aux choix que vous n’avez pas fait par le passé ?
JB : Parfois, je pense que j’aurais dû travailler plus dur par le passé et je me dis que j’aurais du penser comme je pense maintenant à l’époque.
JINYOUNG : Je suis le contraire. Je pense que j’ai travaillé trop dur pendant l’époque trainee quand je suis arrivé à Séoul et je n’avais pas beaucoup d’amis. Sans aucun espace pour respirer. J’aurais aimé être plus détendu et me faire plus d’amis à l’époque. A ce moment là, j’avais beaucoup d’inquiétudes et je ressentais la pression du besoin d’y arriver alors je n’étais pas non plus très proche des autres trainees.
Vous deux avez une histoire commune d’avoir été premier à une audition ouverte, sur la même chanson. Depuis, ça fait presque 8 ans que vous êtes ensemble, c’est le destin ?
JB : En plus de ça, nous avons d’autres connexions aussi. Quand on est arrivé à l’audition, on est arrivé séparément, mais avant la performance finale où vous devez faire des groupes, les gens de la compagnie nous ont mis ensemble. Je pense qu’on est ensemble depuis ce moment-là.
JINYOUNG : On a passé nos jours de trainee avec hyung à parler des autres qui avaient mieux fait. Qui avait été mieux. Et ensuite on a tourné un drama ensemble, on a débuté ensemble, puis les GOT7 ensemble. On a passé 7/8 ans de cette manière.
Et donc vous deux êtes spéciaux l’un pour l’autre, je pense.
JINYOUNG : On a confiance en l’autre.
JB : On sait ce qu’on aime et on n’aime pas alors on ne se confronte pas vraiment. On a de la considération pour l’autre.
JINYOUNG : Je pense que quand tu es dans une relation, plutôt que les bonnes choses, le plus important est de ne pas faire les choses que l’autre n’aime pas. Depuis qu’on sait très bien ce que l’autre n’aime pas, on fait attention à ça.
Quelle était votre première impression quand vous vous êtes rencontrés pour la première fois ?
JB : Comment je devrais dire ça ? Jinyoung a cette aura de pureté extrême, comme l’eau pure non contaminée.
Est-ce qu’il a toujours ce genre d’aura (Rires) ?
JINYOUNG : Les gens changent, ça fait 8 ans.
JB : Peu importe à quel point l’eau est pure… (Rires). Plutôt que de dire qu’il a changé négativement, je pense qu’il est plus piquant et en même temps il a toujours cette aura.
Quelle était la première impression sur Jaebeom ?
JINYOUNG : Il était comme un “playboy” mais dans le bon sens du terme. Si on compare son attitude entre le passé et le présent, il a traversé sa vie de manière plus féroce que maintenant, mais au début, il semblait très détendu.
Quand est-ce que vous avez ce sentiment que vous allez très bien ensemble ?
JB : Normalement, nous nous adaptons plutôt bien et ça colle quand on travaille. Lorsque nous sommes ensemble, peu importe ce que nous faisons, tout se passe parfaitement et efficacement.
Il y a quelque chose en vous que vous ne souhaiteriez pas voir changer au fil des années ?
JINYOUNG : L’amour de hyung pour la musique est toujours la même, depuis la toute première fois que je l’ai vu. Il est temps que ça change, pour être honnête (Rires).
JB : Jinyoung a ce ressenti d’être un homme discipliné. Ce n’est pas qu'il essaie de vivre proprement exprès, il est juste né avec ça.
A quand remonte la dernière fois où vous vous êtes vraiment senti heureux ?
JINYOUNG : Quand l’album des JJ Project est sorti. J’ai eu l’album pour le signer et j’ai été heureux de voir qu’il rendait bien.
JB : Hum… Je suis du genre à ne pas ressentir les émotions du genre “heureux”. Bien sûr, je l’ai été quand l’album est sorti.
Alors qu’est-ce qui peut rendre heureux Jaebeom ?
JB : Je ne sais pas. Je pense que je me contente de ma vie. Parce que je n’essaie pas de vivre en essayant de ressentir le bonheur. Je pense que je suis juste le genre à penser “La vie est la vie” et qui n’y donne pas trop de sens.
C’est le moment où nous avons besoin d’informations de Jinyoung. En tant que personne qui l’a observé de près, quand Jaebeom est-il heureux ?
JINYOUNG : Quand il regarde des vidéos marrantes sur Youtube ? Hier, il rigolait tellement tout seul que j’ai été voir pourquoi, et il rigolait tellement fort en regardant les vidéos d’un rappeur qui s’appelle ‘Designer’. Alors là, il avait l’air sincèrement heureux.
Dernièrement, vous avez demandé à votre membre Yugyeom de qualifier ‘Verse 2’ en une phrase. Je vais vous demander la même chose.
JB : Meilleur album ! D’après mes standards, c’est un album bien fait. je mets toujours de l’effort à travailler sur chaque album, mais cet album est un peu plus spécial. J’ai plus participé dans le processus de création que dans les autres albums et autant que j’y ai mis tout mon coeur et toute mon âme, j’aime aussi l’ordre des titres et le design de l’album.
JINYOUNG : Aucun regret. On a l’impression qu’on a tout mis dedans. Nous n’avons pas eu beaucoup de temps libre parce que nous avons travaillé dessus ensemble mais je pense que ce temps s’est très bien passé. Sans aucun regret.
JB : Et vu que cette tâche est accomplie, nous devons travailler dur sur le prochain album des GOT7 aussi.
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Les Chroniques de Livaï #381 ~ LE CAPORAL-CHEF (août 845) Erd Gin
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
Faire partie de l'escouade d'élite a considérablement transformé notre quotidien. C'est le regard des autres qui a changé en premier. Le respect et l'admiration qu'on lit sur leurs visages sont assez intimidants. Effrayants aussi. Après tout, nous formons maintenant la première ligne du bataillon, on va attendre beaucoup de nous.
Ensuite, notre emploi du temps est un peu différent de celui des autres explorateurs. Nous voyons bien plus souvent la major, surtout quand nous accompagnons le caporal-chef en réunion. Notre présence n'est pas toujours nécessaire mais il tient à ce que nous prenions nos ordres directement de Smith. Je le soupçonne de ne pas avoir envie de tout nous expliquer lui-même et donc de gagner du temps. Il se contente la plupart du temps d'un "vous avez compris ?" rapide et il passe à autre chose.
Pour avoir discuté avec Hanji Zoe, le caporal-chef n'aime pas vraiment donner des ordres sur tout, alors nous devons pas mal nous auto-gérer. Ils nous a peut-être choisis pour ça aussi, car Gunther et moi on sait se débrouiller dans toutes les situations. En tout cas, il ne se montre pas si tyrannique qu'on avait pu le craindre, mis à part sur la propreté et l'hygiène, où il ne laisse rien passer. Nous avons de temps en temps quelques missions à remplir en ville, apporter un document à celui-ci, rappeler à l'ordre celui-là ; on a même dû assurer la défense d'un convoi militaire qui livrait d'autres canons à Trost. Le caporal-chef est rarement avec nous pour superviser, ça veut dire qu'il nous fait confiance.
Hormis ça, nous avons commencé notre entraînement de groupe et ça marche plutôt bien ; même si Claus fait exprès de se mettre un peu à l'écart de nous. J'ai l'impression qu'il se hausse un peu trop, il veut toujours en faire des tonnes devant le caporal-chef. L'autre jour, c'est à peine s'il nous a laissé un titan de bois à déglinguer. Il est pas condescendant mais il ne cache pas qu'il se sent meilleur que nous. C'est vrai qu'il est bon et à nos yeux, c'est un vétéran, même s'il a notre âge. Mais faudrait pas qu'il pense qu'on va s'aplatir devant lui.
Aujourd'hui, on est en salle de soins afin de se faire masser un peu, et c'est peut-être le moment de mettre cette ambiance de côté. Le caporal-chef est là aussi pour prendre un peu de bon temps, et c'est très agréable de causer de tout et de rien. Il est pas très loquace en général mais il suffit de le lancer sur un sujet qui l'intéresse - il y en a quelques-uns, les livres, le thé, les différentes manières de soumettre un titan - et il est intarissable. Il a vraiment envie de nous transmettre ce qu'il sait, dans le but évident de nous éviter la mort le plus longtemps possible. Il n'occupe plus le dortoir des vétérans - son nouveau grade lui a offert des quartiers privés dans le QGR -, mais il essaie de prendre ses repas avec nous quand il le peut.
Je ne me lasse pas d'écouter ses récits d'expédition. Il a vu et combattu tellement de choses ! Quand c'est douloureux, il s'interrompt brusquement, reste silencieux, et part sur un autre sujet. C'est dans ces moments qu'on se rend compte que ce n'est vraiment qu'un homme comme les autres. Il a l'air froid, dédaigneux et pas aimable, mais j'ai vite compris qu'il en avait dans le coeur. Pourtant quand on sait d'où il vient, il aurait des raisons de détester l'humanité entière...
Gunther et moi on a entendu les rumeurs qui courent sur son passé. Ajoutons à ça les quelques articles de journaux qui parlent de lui, et c'est pas dur de relier les bouts. Il a morflé dès sa naissance, on lui a jamais rien offert dans la vie. Pas étonnant qu'il préfère arborer cette attitude maussade ; c'est quand on le côtoie tous les jours qu'on apprend à voir au-delà.
Je palpe la plante de mes pieds et Gunther me frictionne les épaules en attendant que le masseur vienne s'occuper de moi. Claus a proposé au caporal-chef de le détendre un peu mais il a refusé sèchement. Il aime pas trop qu'on le touche, je crois. C'est pourtant un rituel très agréable, et ça ressert les liens d'amitié entre nous. Les autres régiments se foutent un peu de nous à cause de ça, mais aucun d'entre eux ne sait à quel point ces douleurs peuvent être atroces, ils volent pas assez pour ça.
Le caporal-chef finit d'assouplir ses orteils et commence à enrouler un linge imbibé de lotion apaisante autour de ses chevilles et de ses pieds. C'est un geste qu'il a dû faire des dizaines de fois. Un parfum anisé envahit la pièce et je me sens mieux rien qu'à le humer. Les doigts de Gunther s'attardent particulièrement sur mon dos, où le frottement du harnais dorsal est particulièrement important. Je sais que j'ai déjà des marques, mais beaucoup moins que Claus et le caporal-chef. Bientôt, Gunther et moi nous serons comme eux. Enfin si nous survivons assez pour être à jamais marqués de la sorte.
Gunther me dit que c'est le moment de briser la glace. Qu'est-ce qu'il y a ? Tu n'aimes pas ces silences virils et gênés ? Je me mets à rire. Personne ne semble avoir de sujet de conversation alors je dois en trouver un. Et ce que je viens de dire me donne une idée. Je me tourne vers le caporal-chef, occupé à passer une pommade sur ses épaules et lui demande si nous allons rester quatre. Il répond que le major a ordonné que les escouades soient toutes composées de cinq membres, car c'est plus optimal et il pense qu'il a raison. Mmh, bien, mais... nous sommes quatre. Vous avez quelqu'un d'autre en vue pour compléter l'effectif ?
Je me rends compte que je n'aurais jamais parlé ainsi à un officier supérieur issu d'un autre corps d'armée. Mon ton n'a rien d'insultant mais un subordonné ne peut interroger ainsi son supérieur en temps normal ; même nos instructeurs nous auraient remis à notre place. Mais dans le bataillon, même si on respecte la hiérarchie, on s'embarrasse pas de chichis inutiles. Il y a des procédures à suivre mais sur le terrain, on doit pouvoir communiquer le plus naturellement possible.
Le caporal-chef me dit qu'il n'a pas encore cherché, mais que si nous avons des candidats, il voudra bien les voir. Sans blague ? Euh... et bien, je pensais, en nous voyant tous rassemblés ici, entre "hommes", que... une présence féminine ne serait pas de trop. Une fille dans une équipe, ça permet d'apporter d'autres compétences que nous n'avons peut-être pas. Claus me charrie en prétendant que je me cherche juste une petite copine pour s'occuper de mon petit linge. Eh ! je suis fiancé, un peu de respect !
Plus sérieusement, c'est un truc que j'ai remarqué à l'entraînement. Les filles ont le don d'apaiser les tensions et fonctionnent un peu différemment sur le terrain. Elles ont de bonnes idées et voient des choses qui nous échappent. Elles sont aussi plus rapides en moyenne. Gunther me chuchote qu'il pense savoir à qui je fais allusion, mais à vrai dire je sais pas si elle acceptera. Elle n'a pas eu de très bonnes notes ces derniers jours... mais je suppose que pour faire partie de l'élite, il faut savoir faire autre chose que tuer des titans à tour de bras. Elle a peut-être juste besoin de motivation...
Bah, laissez tomber, il n'y a pas de raison qu'elle soit plus apte qu'une autre. Il y a sans doute des explorateurs meilleure qu'elle. Le caporal-chef m'ordonne de la lui désigner discrètement la prochaine fois, il vérifiera si elle a le profil. Mais il précise bien qu'il n'a vu personne de remarquable à part nous deux - Claus proteste en se frappant la poitrine d'un air avantageux.
Bon, on dirait que c'est mon tour, je vais me faire dorloter. Pendant que je m'allonge sur la table de massage, je me sens un peu mal de mettre cette pauvre fille dans cette situation. Je voulais pas vraiment attirer l'attention sur elle, et à vrai dire je ne sais pas pourquoi j'ai parlé d'elle. J'aurai même eu tout intérêt à ne pas le faire.
Après tout, c'est la grande soeur de Mariele.
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Ethalia - Chapitre 10
Ethalia - Jongin
Paire : Jongin x OC (Yo Jeong)
Genre : Fantasy AU, Surnaturelle AU, Academy AU
Nombre de mots : 1887 mots.
Chapitre : 1 ; 2 ; 3 ; 4 ; 5 ; 6 ; 7 ; 8 ; 9 ; 10 ; 11 ; 12 ; 13
A/N : Salut ! Ca fait longtemps que je n’ai pas publié... Hehe pardon... Mais pour me pardonner vous allez avoir aujourd’hui trois chapitres ! J’ai beaucoup d’idées pour la suite de cette histoire, ce que je vais pouvoir vous garantir c’est que ça va devenir plus sombre que maintenant, trahison, meurtre, complot seront au menu. Mais cela ne va pas arriver tout de suite ;).
Bref, j’espère que ce chapitre vous plaira !
Restez en bonne santé !
Chapitre 10
Nous étions le lendemain matin, j’étais en train de me préparer pour mon étude facultative de ce matin, tous les mardi et vendredi matin j’y allais, c’était maintenant une routine, je me levai plus tôt que les filles car celles-ci au contraire de moi, elles n’y allaient pas, j’y assistais donc toute seule. Elle se déroulait à la bibliothèque et j’en étais vraiment contente, même si c’était plutôt normal que ce soit là-bas.
Je finis de nouer ma cravate, pris mes livres et cahiers de notes pour ensuite quitter la chambre en silence.
Arrivée la salle principale, à cette Heure-ci il n’y avait toujours pas de monde, sauf une seule fille, c’était la même qui m’avait indiquer où se trouvait la salle de bain, elle faisait la même activité qu’il y a plusieurs jours, c’est-à-dire lire un livre, dos aux énormes fenêtres, en croisant ses longues jambes.
Elle releva la tête quand elle m’entendit arriver et me fixa étrangement, minutieusement, c’était comme si elle scannait chacun de mes mouvements, de mes pas, jusqu’au minuscule balancement de mes cheveux. Je déglutis difficilement ma salive sous son pesant regard, et la saluai poliment, quand elle prit soudain la parole :
‘’ Alors, comme ça, c’est toi qui as eu l’audace d’approcher EXO ? ‘’ demanda -t-elle, en se levant et se dirigeant vers moi. ‘’ Je dois admettre que tu as énormément de courage, je dois bien admettre que tu es la première élève à leur parler, et encore plus tu es sûrement la première nouvelle année qui l’a fait. ‘’ elle s’approchait de plus en plus de moi, pour l’instant, moi, je ne bougeais pas d’un seul poil. Son aura avait complètement changé, elle était devenue plus étrange, plus suspecte, plus… sombre. Arrivée devant moi, elle s’arrêta devant moi, et me tendis sa main en me souriant. ‘’ Je suis Park Jeon Dal*, je suis seconde année à Ethalia. ‘’ elle se présenta toujours le sourire aux lèvres, sa main toujours tendue vers moi, je la regardai attentivement hésitant à la prendre surtout après avoir eu ce sentiment quand je l’ai vue s’approcher de moi, puis la serrer à contre cœur.
‘’ J-je suis Cho Na Mu… une première année. ‘’ elle me sourit puis me lâcha la main en ramenant la sienne vers elle.
‘’ Tu sais tu m’impressionnes énormément, mais je me dis que cette petite heure de gloire ne va pas durer très longtemps. ‘’ elle finit avec ceci, et se dirigea vers les dortoirs de droite, sans rien ajouter, et ne laissant aucun coup d’œil supplémentaire.
Je la regardai s’éloigner de plus en plus dans le long couloir, je fronçai les sourcils en repensant à ce qu’elle a dit, qu’est-ce qu’elle voulait dire par, ça ne va pas durer très longtemps, elle va aussi les approcher et leur parler ? Eh bien, à vrai dire, ça ne me dérangerait pas énormément, au moins si quelqu’un les approchait eux aussi, je serais enfin tranquille, sans que personne ne s’incline devant moi en plein milieu du couloir.
Je la regardai monter un escalier, puis quand elle disparut je repris la route vers la bibliothèque sans trop problème, et que pas trop de monde vienne me voir pour leur montrer leur respect envers moi.
Je posai mes affaires silencieusement sur ma table habituelle, et partis chercher les livres nécessaires pour que je puisse travailler sans me lever à chaque minute pour aller en chercher un. La grosse pile de livre dans mes bras faisant crier mes bras à cause du poids, en me priant de les enlever de mes pauvres petits bras non musclés, preuve en plus pour dire que les activités ‘’trop’’ physiques n’étaient pas mon fort, rien que le poids de quelques livres dans mes bras me faisait croire que je portais plusieurs dizaines d’Amorphophallus titanum*.
Je posai enfin la pile de livre sur ma table, faisant retentir un énorme bruit dans toute la bibliothèque, je levai la tête me préparant à m’excuser aux personnes dans la bibliothèque, mais étrangement personne ne s’était retournée vers moi, tout le monde restait coller à leurs livres et cahiers, l’air étrangement anxieux. Je levai un sourcil, j’étais assez venue ici pour comprendre qu’il ne fallait absolument pas que tu fasses de bruit, sinon il fallait se préparer à des regards noirs et meurtriers vers toi. Je regardai autour de moi, pour chercher peut-être la raison de leur silence, quand tout à coup je rencontrai des yeux vairons et des brins de cheveux verts canard.
J’écarquillai mes yeux, lâchant un cri de surprise, et me jetant en arrière, tombant presque en arrière, ce qui fit un énorme carnage dans l’entièreté dans la pièce après que la pile de livres tomba par terre et que je donnai sans faire exprès un coup de genoux dans le pied de la table, ce qu’il l’avait fait bouger et donc faire tomber les livres par terre. Les personnes dans mon champ de vision n’avaient même pas lever la tête vers moi, cela voudrait alors dire que c’était à cause ou grâce à la présence de Jongin que je ne suis pas morte par des regards aussi noirs que la couleur de mes propres yeux.
Je tournai ma tête vers le deus, il était comme hier, en train de me regarder silencieusement, sa tête contre la paume de sa main, son regard vide d’émotion, non il était presque blasé pourtant j’avais l’impression qu’il montrait autre chose, j’avais tout simplement l’impression qu’il me transperçait de toute part.
Je clignai plusieurs fois mes yeux, ne croyant pas à la personne juste devant moi, je pensais qu’après qu’il soit venu hier, il m’aurait complètement oublié.
Il leva de ses sourcils, me regardant toujours par terre, beaucoup trop surprise pour parler et bouger. Il baissa le regard plus bas vers moi, je fis de même pour voir ma jupe assez baissée pour laisser un apercevoir voir un peu mes sous-vêtements.
Je sentis mon visage chauffer, je paris que tout mon sang s’était dirigé et s’était étalé sur l’entièreté de mon visage. Je me levai tout d’un coup, tenant fermement m’ourlet de ma jupe et regardai toujours dans les yeux vairons de Jongin, lui, son visage n’avait pas du tout changé de couleurs, toujours la même peau bronzée, toujours sur sa main, son regard me regardant toujours.
‘’ Que-qu’est-ce que tu fais ici ? ‘’ le questionnai-je bégayant à cause de la gêne.
‘’ Je suis venu à l’étude. ‘’ il répondit. Cela avait du sens, pourquoi est-ce-que j’aurai pensé qu’il soit venu ici pour me voir ? Après tout il ne connaissait pas mon emploi du temps. Sans continuer la discussion, je ramassai les livres que j’ai fait tomber par terre, et les remis sur la table, cette fois-ci plus éloignés du rebord pour éviter toute autre catastrophe. Je m’assis alors sur ma chaise, en face de lui, sans lui adresser la parole, et sans lui accorder un seul coup d’œil.
Nous étions alors dans un grand silence, qui m’avait à la fois détendu mais aussi m’a rendu mal à l’aise, mais je faisais l’effort de ne pas lui montrer mon malaise que j’ai avec lui, étrangement je ne voulais pas qu’il le sache, je ne voulais pas le blesser en disant qu’il me faisait ressentir un tel sentiment, pourtant j’imagine qu’il était habitué à ceux-ci, à cause de l’aura intimidante qui l’entoure, en fait j’avais le sentiment au plus profond de moi que ce n’était pas elle qui me faisait ressentir cela, non j’avais l’impression que c’était autre chose, mais quoi ? ça je l’ignorais, et ça me dérangeait vraiment, de ne pas savoir, surtout quelque chose directement envers moi.
Je me demandai malgré son habitude à ce genre d’atmosphère, s’il lui aussi ressentait le même sentiment que moi, mais j’en doutais énormément.
Je levai timidement mon regard vers lui, pour voir si son expression avait changé mais rien du tout, rien n’avait changé, son expression, sa position tout était pareil, c’était comme si le temps s’était arrêté depuis tout à l’heure.
Je soupirai en relevant tout mon corps, pour le fixer à mon tour, avec tout mon courage, pour garder mon regard sur lui. Mes bras croisés sur ma poitrine, j’avalai la boule s’étant formée dans ma gorge, et commençai à lui parler :
‘’ Pourquoi es-tu ici ? Si c’est pour me fixer comme ça. ‘’ son expression n’avait pas changé, elle restait la même, il cligna des yeux, puis parla à son tour.
‘’ Parce que j’ai envie de te voir. ‘’ il déclara, ce qui me fit froncer les sourcils un pli se formant entre eux.
‘’ Alors pourquoi tu as envie de me voir ? ‘’
‘’ Tu m’intéresses. ‘’ mes sourcils se froncèrent encore plus, si s’en était même possible.
‘’ Qu’est-ce-qui t’intéresses tant que ça alors ? ‘’
‘’ Tu es différente des autres, ton attitude, et aussi le fait que tu parles avec moi. ‘’ il répondit se redressant un peu sur son siège.
‘’ Je ne suis pas aussi différente que tu ne le penses. ‘’
‘’ Alors comment tu expliques, la première fois que tu nous as parlé ? Tu es sûrement la première à nous avoir parlé comme tu l’as fait. ‘’ il déclara inclinant sa tête sur le côté. Je soupirai une seconde fois, changeant ma position pour mettre mes coudes sur la table.
‘’ C’était sur le coup de la colère. ‘’ j’essayai de lui expliquer.
‘’ Même si c’est sur le coup, je pense qu’énormément de personnes ont été en colère mais ils ne sont pas venus nous parler, même les troisièmes années nous évitent. ‘’ il remarqua, je roulai des yeux, je commençai sincèrement à en avoir marre de cette conversation, je fermai alors mon cahier, pris tous les livres de mes bras et partis les ranger à leur place respective.
Je rangeai le dernier livre, sur les plantes anti inflammatoires, et me redirigeai vers la table, Jongin toujours à la même place, mais il n’avait plus sa tête sur sa main, il lisait quelque chose, un cahier, un petit cahier rouge foncé, à certains endroits de celui-ci la couverture était abimée, des petits de celle-ci n’étant plus là.
Tout à coup, je le reconnus ce n’était pas qu’un simple cahier, c’était le mien, dessus il y avait tout ce que j’avais écrit et sous mon vrai nom, ce nom qui me tenait à la fois tant à cœur et me laissant constamment l’épée de Damoclès au-dessus de ma tête.
Il tourna une page tranquillement, examinant une nouvelle fois tous mes écrits, puis il leva son regard vers moi.
‘’ Qui est Hwal Yo Jeong ? ‘’ je lui arrachai mon cahier de ses mains, l’emprisonnant entre mes mains, avalant nerveusement ma salive.
‘’ Ce ne sont pas tes affaires. ‘’ je lui répondis puis je ramassai tous mes livres et cahiers laissés sur la table, je m’inclinai un peu devant lui par politesse, et sortis de la bibliothèque comme la veille pour me diriger vers mon dortoir, sans que je puisse apercevoir le petit sourire qui s’était formé sur ses lèvres.
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* Jeon Dal : Signifie littéralement livre.
Amorphophallus titanum: est une espèce de plante des Aracées, il fait sûrement parti des plantes qui fait parti de celles avec les plus grosse inflorescence au monde avec plus de trois mètres. Il est aussi appelé Pénis de Titan, oui, littéralement.
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