#j’avais besoin de laisser ça sortir donc si ça n’a pas de sens c’est normal
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Je me sens vide.
C’est bizarre, tu te dis ce n’est que des youtubers, tu ne les as jamais rencontré, et puis ce n’est pas comme si ils arrêtaient tout. Et pourtant, ça me touche beaucoup cette annonce. Voilà Vilebrequin c’est fini!
Peut-être que c’est la soudaineté de l’annonce qui me donne cette impression d’abandon. Une semaine ils prennent un rond point à 130 et celle d’après, ils disent au revoir. Comme ça, sans préavis, sans indication au préalable.
Je ne leur en veux pas, ce n’est pas une critique. En vrai, je comprends leurs décisions. J’ai toujours détesté les séries qui ne savent pas s’arrêter à temps (looking at you spn).
Et honnêtement, après le 1er gp et le mondial de l’auto ça s’est vu que Sylvain était à bout. Surtout dans la vidéo où ils ont fait voler la voiture. J’avoue que je ne sais pas si cette vidéo a été tournée avant ou après le gp, mais ça m’a vraiment marqué de voir Sylvain dans cet état où tu sentais qu’il tirait sur la corde.
Ce qui me manque aussi avec cette annonce, c’est la réaction des gens. Je m’attendais a un peu plus de bruit du côté d’autres youtubeurs mais à part Etienne Moustache, j’ai rien vu passer pour les saluer. Ok ils sont pas mort et ils s’arrêtent pas d’être présent sur les réseaux, mais quand même, ça manque de réaction envers Vilebrequin en tant que soi.
Après comme j’ai toujours beaucoup été dans des fandoms actifs où dès qu’il se passe quelque chose on en entend parler pendant 3 jours, c’est plus dur d’accepter la chose quand je vois pas de réaction d’autres personnes…
Bref tout ça pour dire, qu’ils auront été une hyper fixation pendant presque 2 ans (bien que je les regardais avant mais je suis devenue vraiment fan qu’il y a 2 ans) et que maintenant il n’y aura plus rien. J’ai du mal à m’y faire. Ça m’a bien mis un coup sur la tête. Comme une rupture qu’on voit pas venir ou comme arriver à la fin totalement inattendu d’un bon livre, il y a cette espèce de dépression « post bonne chose », à laquelle il faut un peu de temps avant de pouvoir s’y faire. Là c’est pareil, je vais avoir besoin de temps pour digérer la nouvelle et pouvoir passer à autre chose…
#vilebrequin#sylvain levy#pierre chabrier#père chabrier#sylvain lyve#j’avais besoin de laisser ça sortir donc si ça n’a pas de sens c’est normal#ils vont me manquer ces deux andouilles#merci à eux de nous avoir fait rire et pleurer!#au revoir vilebrequin#french side of tumblr#upthebaguette#french#youtubeur#youtube
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Dimanche 22 mars 2020
Cela fait maintenant une semaine que nous sommes confinés, que nos corps sont contraints à l’enfermement, à la promiscuité, et ce contre tout ce que nous dicte notre instinct.
Je pense que les gens ne se rendent pas compte de ce que c’est que d’être enfermé avec des enfants. Certes, le manoir principal, où nous logeons, est plutôt grand, mais le calme total est un luxe auquel nous avons dû renoncer, et nerveusement, c’est un calvaire. Même lorsque les enfants sont dans les chambres à l’étage, nous entendons la rumeur de leurs jeux. Il faudra que je réfléchisse à déménager leurs chambres au second.
Je commence à me demander si je ne serais pas mieux en prison. Je risquais hier une comparaison entre cet encloisonnement-là et celui que nous vivons actuellement, mais je me rends compte qu’à bien des égards, pour une personne comme moi, ce serait sans doute moins désagréable que ce que je vis actuellement.
La vie d’asc��te, j’en suis certaine, m’aiderait à écrire de façon plus apaisée. Et puis c’est de notoriété publique : les cellules pénitentiaires d’aujourd’hui n’ont rien à voir avec l’idée que l’on s’en fait à cause de la désinformation. Ces gens-là ont tout le confort matériel possible et imaginable. Tout cela grâce à nos généreux impôts, d’ailleurs.
Avec tout ce que Victor et moi donnons à l’État, nous aurions bien le droit d’en profiter un peu. Quoi qu’à choisir, si je devais m’autoriser une retraite artistique, je pense que j’opterais pour un couvent médiéval avec un beau jardin, et des nonnes jardinières qui auraient fait vœu de silence. J’ai l’œil esthète, et j’ai ceci de particulier que lorsque je peux à loisir contempler le beau, ma productivité et mon talent s’en trouvent décuplés.
J’aurais voulu écrire, aujourd’hui, mais c’était sans compter sur mon entourage, qui m’a mis des bâtons dans les roues.
D’abord, sans grande surprise, ma mère. Il faudra, un jour, que je revienne sur l’enfer qu’elle m’a fait vivre depuis toujours. Ce qu’elle a fait aujourd’hui n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan de sa malveillance.
En début d’après-midi, alors que nous avions déjeuné sur la terrasse chauffée et que nous laissions les premiers rayons de soleil de la journée venir apaiser notre angoisse, elle a osé sortir de la dépendance. Et pour quelle obscure raison ? Pour nous signaler que la voisine allait passer lui apporter des masques qu’elle avait confectionnés elle-même.
De quel droit cette voisine vient-elle coloniser notre espace ? J’étais légitimement scandalisée, je l’ai fait savoir à ma mère avec autant de diplomatie que possible, mais elle a insisté, m’apprenant que sa voisine était déjà en chemin.
– Eh bien rappelle-là, lui ai-je lancé de loin. Elle a un portable, non ? Dis-lui de rester chez elle !
– On en a pour cinq minutes, Ludivine, cinq minutes. Et elle ne s’approchera même pas à moins de cinquante mètres du manoir et de la terrasse ! Je disais juste ça pour te prévenir, vous pouvez rester où vous êtes.
Mais cela, il n’en était pas question ! Et puis quoi encore ? Je n’allais pas risquer la contamination par cet électron libre que nous ne connaissons ni d’Ève ni d’Adam. Et puis nous ne sommes pas chez les ploucs, que je sache. Il est hors de question que cette personne que je ne connais pas voie la table avec la vaisselle sale que cette gourde de Dolores n’avait pas encore débarrassée.
Nous sommes donc rentrés tous les quatre dans le manoir, et de mon côté, le stress était à son comble. Et si cette personne venait contaminer mes parents ? Et s’ils nous contaminaient ensuite ?
J’ai regardé la scène par la fenêtre pour surveiller que ma mère ne s’approchait pas trop près d’elle. J’ai ouvert l’oscillo battant pour laisser l’air printanier se frayer un chemin jusqu’à ma chevelure indomptable et, heureux hasard, j’ai pu écouter quelques bribes leur conversation pour voir un peu quelle genre de personne ma mère côtoyait en mon absence.
Ce fut édifiant.
Cette femme, qui devait avoir environ quarante ans mais paraissait plus, tenait des propos très extrémistes politiquement. Selon elle, la pénurie de masques est due à une mauvaise gestion des stocks. Alors que tout le monde sait que c’est à cause des pauvres qui les volent dans les hôpitaux !
Elle a parlé à ma mère d’un article qu’elle aurait lu je-ne-sais où et qui raconte qu’un hôpital de province aurait reçu des masques de la part d’un groupe de Gilets jaunes. C’est bien la preuve que toute la presse est à la solde de l’extrême gauche, d’autant que l’hypothèse la plus probable, c’est qu’ils ont en fait rendu ceux qu’ils avaient volé. Je suis sûre qu’elle en fait partie, d’ailleurs, des Gilets jaunes. Elle en a tout à fait le profil, avec ses mains d’homme et sa sur-chemise épaisse.
Mais en cette période de crise, je trouve un peu mesquin de rentrer comme elle le fait dans de bêtes querelles partisanes. Il me semble que ce dont la France a besoin aujourd’hui, c’est de l’Union sacrée.
Tandis que je réfléchissais à l’avenir de la Nation, je vis cette personne poser au sol un sac en plastique et le vaporiser ad nauseam d’un produit dont j’ignorais la composition.
– C’est un désinfectant utilisé dans l’alimentation, qu’j’avais au restaurant, aboya-t-elle de sa voix épaisse. Il vient à bout d’tous les pires trucs, comme e-coli, etc. Normalement tout est clean, j’me suis désinfecté les mains avant d’toucher tout ça et d’mettre dans le sac, et j’avais lavé les masques à 60 degrés, mais on sait jamais. Il faut l���laisser agir 15 minutes, donc venez récupérer l’sac par terre dans un quart d’heure.
J’ai ri intérieurement. Comme c’est drôle, quand des esprits limités se prennent d’un seul coup pour Louis Pasteur. Je l’ai regardée partir avec soulagement.
Pendant tout le temps de leur conversation (qui a duré non pas cinq minutes mais dix, évidemment), Dolores n’a cessé de s’agiter dans tous les sens. J'ignore quelle mouche l’a piquée, mais elle désinfecte tout en permanence. Poignées de portes, interrupteurs, appareils tactiles... elle passe tout le temps après moi. Elle est peut-être en train de nous développer un TOC. Cette fille est vraiment bizarre.
Quant à moi, je crois que je suis en période de déveine. J’ai éternué je-ne-sais combien de fois depuis ce matin. Si le retour du printemps est une source de joie pour la majeure partie de la population, pour moi, il constitue donc un malheur de plus à ajouter au compteur. Et bien entendu, je n’ai pas d’anti-histaminiques. Je suis épuisée de toutes ces choses auxquelles j’ai à penser.
Dire à Dolores quoi préparer pour le repas, lui rappeler de laver les enfants, de les aider avec leurs activités scolaires, la manager un peu toute la journée, et en plus, ouvrir Skype tous les jours pour les cours de chinois d’Edouard et Henri, qu’en plus ils ne prennent pas à la même heure... ça et tout le reste. Ça, et en plus, cette sortie à la pharmacie qu’il va falloir que je planifie pour aller chercher des anti-histaminiques.
D’ailleurs, je dois également penser à demander à Victor de me faire une ordonnance. Il faut bien qu’il y ait quelques avantages à vivre avec un médecin. C’est un métier très stressant, et vraiment trop peu rémunéré par rapport aux responsabilités qu’ils ont.
Je ne parle pas du petit médecin de campagne qui joue au docteur ou du médecin du public qui pourra toujours se cacher derrière la structure hospitalière qui l’emploie. Victor a sa propre clinique de chirurgie plastique, et le stress auquel il est confronté chaque jour est incommensurable et me contamine, moi aussi. Je suis en première ligne !
Association d’idées. Pensée fulgurante. Il faut aussi que je pense à rappeler mon professeur de yoga pour qu’il me donne des cours à distance.
Penser.
Penser.
Penser.
Je n’en peux plus de consacrer ma pensée à toutes ces choses si basses et si futiles. Ma pensée mérite tellement mieux que cela.
Les enfants sont couchés. Édouard a fait sa demi-heure de lecture obligatoire ce matin, mais cet enfant aime tellement lire qu’il reprend toujours son livre le soir pendant un petit quart d’heure. Je crois que j’ai su lui transmettre un certain nombre de gènes supérieurs.
Petite joie à cette humble pensée.
J’entends Victor, dans le bureau, qui essaye tant bien que mal de discuter par Skype avec l’un de ses associés, mais la communication s’interrompt sans cesse. Ma mère a le chic pour choisir les opérateurs avec la pire des connexions. J’entends à la voix de Victor qu’il s’agace.
Il faut le comprendre : depuis quelques jours, son emploi du temps est alourdi du handicap logistique auquel nous condamne cette maladie. Chaque petite tâche, chaque rendez-vous avec le comptable, chaque call avec son banquier d’investissement, chaque rappel post-op...
Toutes ces petites obligations consignées par avance dans nos agendas Montblanc se sont envolées comme des papillons, nous laissant malgré notre bonne volonté et notre expertise indispensable comme des réformés du service militaire – des réformés qui auraient pourtant tout sacrifié pour combattre en héros.
J’imagine que pour beaucoup, cette désertion est source de joie. Mes enfants sont heureux de faire l’école buissonnière – mais ils ne sont que des enfants. Et par ailleurs, ils font leurs devoirs avec assiduité.
Mais quand je pense à tous les indolents qui aiment se laisser assister !
Leur rêve se réalise enfin, ils peuvent rester chez eux, dans leur mesquinerie confinée, à regarder leurs séries abrutissantes, à jouer à leurs jeux idiots.
Panem et circenses.
Victoire ! Victoire de la paresse ! Victoire de la lâcheté !
Je m’interroge longuement sur les leçons que nous tirerons, à titre individuel et collectif, de cette pandémie.
Inutile de dire que je les appréhende.
—Ludivine de Saint Léger
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Silent players can talk
J’ai commencé Amour Sucré en avril 2011, je n’ai pas participer à ses premiers jours mais je suis là depuis les débuts du jeu. J’ai vu beaucoup de choses se passer, changer, évoluer. J’ai participé à la communauté des jeux d’Amour Sucré et Eldarya, j’y ai fais de belles rencontres, j’ai eu à plusieurs reprises l’occasion de parler avec le staff que ce soit les modos du forum ou les membres de l’équipe qui travaillent sur le jeu (celle-ci s’est beaucoup renouvelée depuis). Je suis au courant de beaucoup de chose, j’ai été témoin de beaucoup de chose, certains évènements ont provoqué mon éloignement du jeu. Au bout d’un moment j’ai repris le jeu parce que je m’étais quand même attaché aux personnages, j’ai même fini par participer à la bêta d’Eldarya ! Mais après tout ce temps je suis restée une joueuse silencieuse, pour des raisons qui me regarde, même si j’avais des choses à dire.
Avec le soulèvement que provoque l’arrivée d’Amour Sucré - Campus Life je me sens obligée de briser ce silence et je ne parlerais pas que de ASCL dans le cas présent.
Je ne suis pas un monstre, même si j’ai toutes les raisons de l’être dans le cas présent, donc je vais m’efforcer d’être le plus « neutre » possible pendant la rédaction de cet avis. Je vais commencer par énumérer les différents points négatifs qui me chagrinent puis je finirais malgré tout sur une note positive.
Négatifs :
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La communication :
Point que beaucoup de personne partage, que ce soit la communication interne à l’entreprise ou celle avec les joueurs. Et c’est, d’après moi, un problème qui traîne en longueur depuis des années et qu’il est urgent de réglé avant que cela ne leur retombe dessus, parce que oui ça arrivera, soyez en certains. (Juste pour clarifier, ce n’est pas une menace, je n’ai aucun pouvoir, ce n’est pas de moi que ça viendra, mais je sais que ça arrivera tôt ou tard si n’est pas déjà arrivé)
Il y a un TRÈS gros problème dans la manière dont la communication est faite chez Beemoov. Il existe des stages/formations pour la communication et le management, ça ne mange pas de pain, certains membres de l’équipe en ont vraiment besoin. La communication ce n’est pas un don ça s’apprend et il y a des façons de dire les choses.
Depuis que ASCL a été annoncé il y a un très très gros problème d’informations mal communiquées, mal dîtes, prêtant à confusion. La sélection pour la bêta a été très floue, j’ai été sélectionnée, malgré le message j’ai eu des doutes et je n’ai pas été la seule à en avoir, on a tous été dans le flou total. J’ai la chance d’avoir toujours des contacts là où il faut donc j’ai pu avoir plus d’informations et savoir que la réception de ce message confirmait bien la participation à la bêta, mais j’étais la seule à le savoir, est-ce normal ? Non. Lors de la sortie de la bêta je n’ai pas fait partie des premiers jours comme beaucoup, ai-je été prévenue du système ? Non. Ai-je songer qu’on s’était moqué de moi ? Oui. Cela m’a-t-il donné une raison de m’énerver contre Beemoov ? Oui. Ai-je été la seule dans ce cas-là ? Non. Je comprends tout à fait le fait que l’arrivée des bêta-testeurs ce soit fait par vague, on évite les surcharges de serveurs, etc. Mais un petit MP te disant « La bêta arrive ! Pour éviter la surcharges des serveurs nous avons décider de mettre en place plusieurs vagues donc ne t’inquiète pas, ce n’est pas parce que tu n’as pas accès à la bêta dès le premier jour que tu n’y auras pas accès du tout, à très vite [blabla] ». Voilà, ça calme le jeu et les gens patientent tranquillement sachant où ils vont. Il en est de même pour la fermeture de la bêta, on reçoit le message 3h après sa fermeture ? Hum… ça aurait dû être l’inverse !
Ce problème de communication est l’un des derniers en date mais il y en a d’autre.
Les annonces rapides sont totalement inutiles, leur visibilité est divisée par 10 voire 100 par rapport à l’actualité, beaucoup de joueur ne vont tout simplement pas sur le forum et ne voient pas ces annonces. Encore une fois, un simple MP général serait bien plus efficace.
Les réseaux sociaux. C’est bien d’être actifs sur les réseaux sociaux mais comme pour le forum tous les joueurs ne sont pas concernés, toutes les annonces vis-à-vis du jeu devrait être sur le jeu lui-même !
Honnêtement c’est pour vous que je dis ça mais agissez, engagez quelqu’un qui ne fera que de la com’ je ne sais pas mais avec l’ampleur que vous avez aujourd’hui une erreur ne passe pas inaperçue. Et des personnes innocentes en pâtisse.
La transition :
Sur ce point là ce qui me chagrine c’est bien la transition entre HSL et CL. Problème aussi lié à la communication. On nous annonce qu’Amour Sucré ce n’est pas terminé qu’on va vivre nos aventures à l’université, on nous tease par-ci par-là, on nous laisse entendre que le jeu continue tout simplement, mais il n’en est rien. En effet, CL n’est plus tout à fait le même Amour Sucré et personne n’a été préparé. La transition entre HSL et CL a été mal faite, non, elle est carrément absente. La rupture (je parle des versions pas des relations) entre HSL et CL est assez conséquente et vous le saviez or vous n’avez rien fait pour l’amortir. Un bout d’épisode supplémentaire aurait été apprécié, avec plus de temps avec notre crush et une petite transition sur le départ de Sucrette. Vous l’avez en parti mentionner dans le début de CL après coup mais une « fin » sur la partie HSL aurait dû être présente puisque que CL prétendant être une autre version. Alors oui on se sent trahie et c’est normal parce que dans un sens c’est le cas. En faisant la première version de l’épisode pendant la bêta, j’ai eu un arrière-goût amer de culpabilité pour une rupture à laquelle je n’ai pas participé. Alors oui avoir modifié/rajouté des paroles c’est très bien mais encore une fois c’est sur HSL que ça aurait dû se produire. Par contre, vous auriez au moins pu donné une Happy End à tous les garçons, je sais que vous avez aussi changé les dialogues pour ça, mais ça reste assez « triste » malgré tout, surtout sachant qu’on ne sera plus amené à les revoir !
La précipitation :
Je sais que vous devez respecter des délais pour vos supérieurs, on le sait tous mais, à un moment donné faut trouver l’équilibre entre travail de qualité et réalisé rapidement. On le voit on le sent vous êtes toujours pris de court quand il y a un problème… Les bêta sont trop courtes, je me rappelle encore du lancement d’Eldarya, le jeu n’était pas prêt et en tant que bêta testeuse je n’avais pas eu le temps de donner mon avis dessus. Pour la bêta d’AS, même pas une semaine ? Etait-ce vraiment nécessaire pour un délai aussi court ? D’ailleurs le fait d’être bloqué à 2 rapports de bugs c’était bien rigolo… Et donc j’en reviens à la rapidité d’exécution, faire les choses vite oui, faire les choses dans la précipitation c’est non, vous faites encore plus d’erreur et on les pointe du doigt. La majorité d’entre nous préférera un travail correct, de qualité en retard qu’un travail dans les temps mais bâclé, parce que oui c’est ce qu’on ressent, beaucoup de chose sont bâclée, la com’ par exemple (oui j’insiste lourdement là dessus parce que c’est clairement votre plus gros défaut).
Et d’ailleurs, vous devriez arrêter de sortir des trucs en fin de semaine/journée, vous savez que les lancements se passent toujours mal donc évitez de faire ça avant de quitter le boulot et laisser les joueurs se plaindre, s’énerver, en faire des caisses, mariner parce que du coup c’est le WE donc vous êtes pas réactifs (et c’est normal).
Des arguments invalides :
Alors je comprends les arguments malheureusement ceux-ci sont caduques.
Castiel est à Amour Sucré ce que Pikachu est à Pokémon. Eh bien non et je vous laisse vous faire une idée avec ces graphiques qui représentent grossièrement les goûts des fans. (Les pourcentages peuvent être plus élevés pour Catsiel et Pikachu mais l’idée resterait la même)
Et en passant la présence de Pikachu n’est pas conséquente dans tous les jeux Pokémon.
Amour Sucré – Campus Life est un peu comme un autre univers, comme les Marvel. Alors cet argument aurait pu fonctionné si CL n’avait pas été vendu en tant que suite. Et je rappelle que les reboot, remake, nouveaux univers de Marvel, DC Comics, Contes, etc. A chaque fois il y a des changements drastiques qui permettent de se détacher de l’histoire d’origine, le dessin n’est plus le même, les scénaristes, les acteurs, les réalisateurs,... ne sont plus les mêmes. Or, ici, ce n’est pas le cas, donc oui on aura du mal à penser que c’est un univers alternatif parce que c’en est pas vraiment un.
Et donc pour en revenir à la disparition des crushs du lycée, personnellement, j’aurais préféré tout le monde ou personne, quitte à ce que soit un renouveau fallait que ça le soit jusqu’au bout… Après mon jugement est peut-être biaisé à ce niveau là, puisque Castiel est celui que j’aime le moins. Mais bon je pense que même si le survivant aurait été Armin j’aurais dit la même chose malgré tout.
Enfin j’espère que le 5e crush n’est pas Nathaniel comme le 1er épisode le fait penser, toujours pour les mêmes raisons.
Mitigés :
Les PAs :
Personnellement, je préfère le nouveau système, je trouve le fait de « payer » les dialogues plus logique que les déplacements, cependant la limite me pose problème. On est limité à 1000 PAs « gratuit » or ayant fait la bêta je sais qu’un épisode vaut plus que 1000 PAs, de plus, si les épisodes suivent le rythme de 2 mois soit 60 jours en se connectant tous les jours on devrait cumuler un total de 1200 PAs mais avec cette limite à 1000, il n’y a plus aucun intérêt à se connecter tous les jours et donc vous perdez la fidélisation de vos « clients », il faudra donc encore une fois revoir ce système, malheureusement, soit augmenter la limite gratuite max soit réduire le coût des PAs. Enfin, on verra bien comment ça se passe en concret...
Le jonglage :
Qu’est-ce que j’entends par jonglage ? Le fait de pouvoir switcher entre HSL et CL semble une bonne idée, mais n’est-ce pas un peu suicidaire ? Beaucoup de joueurs ne feront jamais HSL sachant comment ça « finit ». De plus CL est clairement plus « attrayant » qu’HSL. Encore une fois on verra sur le long terme, j’espère pour vous que je me trompe.
Positifs :
Les nouveaux personnages :
J’AIME LES NOUVEAUX PERSO (Castiel il pue et il a toujours pué lol, je rigole). Même Rayan pour qui j’étais pas emballer lors du trailer mais j’avoue il m’intrigue. Juste une chose, moi personnellement ça ne ma pose pas de problème le fait qu’il soit un prof, je suis très ouverte d’esprit donc son statut ne me dérange pas, même si ce n’est pas lui que je choisirais. Par contre il faut faire gaffe aux problèmes de société et à la polémique que ça peut provoquer, surtout quand vous essayez malgré tout d’inculquer de bonnes pensées comme les avertissements contre la maltraitance infantile, le harcèlement, le cyber-harcèlement, le catfishing, etc.
Priya, je n’ai qu’un mot : PERFECTION. C’est une femme parfaite et puis voilà enfin un jeu où la route « gay » n’est pas une bad end. WOW. (Il existe des jeux yuri, je sais mais c’est différent)
Hyun, oh mon dieu : MAIS STAHP, j’en oublie presque Armin entre lui et Priya :’( par contre j’espère que ce que j’ai vu tourner sur les réseaux : « Ils ont pensé aux fans de Kpop » est complètement erroné. Je n’ai rien contre la Kpop, mais non, je ne veux pas de cette raison pour sa présence.
Chani, elle est juste magique.
Même le responsable administratif je l’aime lol
Les graphismes :
Je ne sais pas si les animations étaient vraiment nécessaire mais les graphismes sont un régale pour les yeux c’est vrai.
Voilà voilà, je ne me relis pas parce qu’il est tard et que ça m’a pris plusieurs jours à rédiger. Je ne souhaite offenser personne, je donne juste mon avis. Je suis quelqu’un de gentil (beaucoup trop en général d’ailleurs) donc désolée si ça ne se ressent pas dans ce message.
Bref, merci de m’avoir lu. En espérant que je n’ai rien oublié.
Sorry for those who can’t understand french but I’m too lazy to translate this.
#beemoov#amour sucre#my candy love#corazon de melon#amor doce#eldarya#i'm a nice person for real#i still play#amour sucré
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L’ACCEPTATION DE LA PRISE DE POIDS
Ne pas accepter sa prise de poids, c’est ralentir le processus de guérison. Mais plus grave encore, c’est une des causes principales de rechutes.
Pendant très longtemps, je voulais guérir mon psychique, pour me sentir bien dans ma tête et enfin avancer dans ma vie. J’ai très vite compris que je ne pourrai pas survivre dans l’état dans lequel j’étais. Mon corps était une prison dorée : c’était un obstacle à mon développement positif mais c’était aussi le fruit de ma discipline. Je voulais aller bien, mais je voulais garder mon corps frêle.
J’ai pu mentir sur mon poids à mes parents et j’ai copié des techniques que j’avais repérées sur internet pour tromper mon médecin (à ne surtout pas faire, ca ne fait qu’attirer des ennuie !!). Car au poids où j’étais, une hospitalisation aurait été nécessaire. Mais je ne faisais que me mentir à moi-même en n’assumant pas ce que j’avais fait. Je voyais bien que ce n’était pas possible de continuer comme ça, je me sentais mourir à petit feu. Les derniers jours avant que mes parents me récupèrent en détresse, je les avais appelés par skype. Je ressemblais à un fantôme, je ne tenais pas plus de cinq minutes debout. J’avais froid. Tout était flou. Je n’avais rien avalé depuis une semaine et pourtant, je n’arrivais pas à me raisonner qu’il fallait que je mange ne serait-ce qu’une pomme ou un yaourt. Je me sentais partir. Je suis restée allongée dans mon lit une semaine de plus, sans notion de temps, juste le vide dans ma tête, jusqu’à ce que mes parents arrivent enfin à ma rescousse.
Même dans cet état dramatique et presque fatal, je ne voulais pas manger. Je préférais mourir plutôt que reprendre du poids. Car pour moi, manger voulait dire reprendre du poids et rien d’autre. J’ai complètement perdu la notion de réalité, j’été tellement profond dans mon petit monde que je ne voyais plus l’essentiel : survivre.
Comme je vous l’ai déjà écrit, je suis rentrée en France et je n’ai pas tenu longtemps avant de tomber progressivement dans la boulimie. J’ai repris du poids, très vite et beaucoup. Malgré les vomissements et le sport, mon corps stockait tout ce que j’avalais. A cause de ma non acceptation de cette phase difficile, je me suis mis les doigts dans la bouche. Et j’ai rechuté.
La prise de poids était, pour moi, la raison de mes rechutes. Et même de certaines de mes tentatives de suicide. Ça peut aller loin. Le seul moyen d’y remédier, c’est prendre conscience que la prise de poids est NORMALE dans la phase de guérison. Même si tu es boulimique avec un poids déjà dans la « normale » voire même dans le « surpoids » (§poids set point). La prise de poids en surplus, si cela arrive, est essentielle pour le moment, mais ce n’est que passager.
La prise de poids est nécessaire pour plusieurs cas : bien sûr si tu es en sous poids, c’est de ta survie qu’il s’agit. Je ne parle pas de sous-poids lié à l’IMC (concept auquel je n’adhère ni ne crois pas), mais de sous-poids lié à ton poids de forme. Car oui, il se peut que ton poids de forme soit à l’IMC 18,5. Il est pourtant plus probable qu’il se situe vers 21-23. Voire même, comme dans mon cas, au-dessus. Ce n’est pas à toi de « décider » à quel moment tu as assez pris de poids, ton corps est assez intelligent pour le savoir lui-même. Mais pour savoir de quel poids il s’agit, il faut laisser venir les choses et ne rien brusquer.
NE TE FAIS JAMAIS VOMIR, même si tu penses que c’est la solution. C’est ce que j’ai fait et ça n’a fait qu’empirer les choses. C’est extrêmement dangereux pour ton corps, c’est une violence extrême que tu lui infliges. Chez moi, la guérison a drastiquement ralentie à cause de ça. Et puis, j’ai quand même pris du poids. Car à partir du moment où tu te fais vomir, les crises deviennent de plus en plus fréquentes et de plus en plus importantes en termes d’intensité et de quantité de nourriture.
Ça peut te prendre du temps d’accepter le changement physique. Je ne dis pas que c’est simple. Ou évident. Ou rassurant. Des fois, je trouvais ça même humiliant. Dans le sens où je ne me reconnaissais plus, car j’ai tout fait trop vite (c’est un peu mon problème général haha). Je ne dis pas que ma guérison est exemplaire. Au contraire, je vois maintenant clairement là où j’ai fauté, c’est pourquoi mes conseils ici sont sincères.
Après des années de bataille, je me suis décidée. Je ne voulais plus passer mon temps à espérer voir mon poids redescendre. J’ai même arrêté mes gestes suicidaires parce que « je ne voulais pas mourir grosse » (ou comment voir le positif dans toute situation.. !). Je n’en reviens pas mais bon j’assume, c’est ce qui m’alimentait tous les jours.
Accepter la prise de poids ne va pas te rendre grosse. Ça ne veut pas dire que tu dois te laisser aller. Ça ne veut pas dire que tes efforts pour maigir ont été vains.
Ça veut dire que tu te respectes enfin.
L’idéal, bien sûr, c’est d’apprendre à s’aimer. Mais c’est très difficile. Personnellement, je me détestais de haut en bas, à l’intérieur comme à l’extérieur. Mais un jour, j’ai compris que je ne pouvais pas continuer dans une direction positive en pensant comme ça. Alors, petit à petit, je me suis lancé un défi : m’accepter.
Qu’est-ce que ça veut dire ?
Ça veut dire que certains jours, je ne m’aime pas. Parce que j’ai blessé quelqu’un (même sans le vouloir), parce que j’ai des paroles trop impulsives que je regrette par la suite. Des fois, parce que je me trouve moche dans le miroir. MAIS, ça veut surtout dire que la majorité du temps, je suis contente d’être devenue celle que je suis, que je connais mes qualités et que je peux les mettre au service des autres. Ça veut dire que je peux penser à autre chose qu’à mon nombril car je suis en paix avec moi-même. Ça veut dire que je peux enfin rendre aux autres ce qui m’a été donné.
Je n’ai pas pris de poids sans fin. Je ne me laisse pas aller.
La vérité, c’est que je pense à la nourriture seulement quand j’ai faim. Que mon appétit s’est régulé. Que je ne suis plus obsédée par la nourriture. Que je peux enfin faire deux heures de vélo sans me pousser à bout et craindre de faire un malaise.
J’ose enfin agir et ne plus seulement rester dans ma chambre à fantasmer sur tout ce que je pourrais réaliser, sans m’avouer que je ne ferai pas le pas.
Accepter la prise de poids, c’est accepter que j’aie une vie à vivre. C’est montrer que je veux vraiment m’en sortir, pour moi. C’est comprendre ENFIN que le poids est un détail de la personne que je suis. Que le poids c’est flexible, que ce n’est pas un indicateur de réussite ou d’échec. C’est juste une unité qui au fond, ne reflète pas la vie que l’on mène.
Je n’ai plus honte de mon poids, comme je n’ai jamais eu honte de ma taille. Ce qui compte pour moi, c’est de me savoir en bonne santé, à ma façon, comme je le conçois.
J’ai dû me peser il y a quelques jours, pour raisons médicales, chose que je n’avais pas faite depuis mon retour de Suède (donc environ deux/trois mois). Le chiffre a changé, le chiffre a bougé. Je ne vais pas vous mentir, j’ai d’abord été étonnée, de manière négative. Là, j’aurais pu rechuter, car les pensées anorexiques ont été très fortes pendant plusieurs heures. Mais j’ai décidé que non. Pourquoi ? Parce que je suis contente de ma vie comme elle est, je fais du sport comme je veux, je mange sainement et je m’autorise des plaisirs, qui sont si importants. Je retrouve une vie sociale, je peux enfin aller à la fac après cinq ans d’errance. Je fais enfin ce que je veux dans ma vie. Abandonner tout ça pour un chiffre ? Absurde ! Non, jamais je ne ferais marche arrière. Je sais que mon corps à besoin encore de temps avant de me faire confiance.
Un an et demie. C’est en moyenne le temps que le corps à besoin avant de se rétablir pour de bon. Un an et demie sans restriction, sans vomissement, sans compensation. Je suis à peine à six mois, et encore. Moi aussi, j’ai encore un long chemin à faire. Mais je suis confiante.
J’ai accepté la prise de poids, maintenant je dois accepter le temps de rétablissement.
-M.
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Semaine 1 - Arrivée en grand
JOUR 1 - arrivée à Paris
3 avril
Mon patron a eu l’amabilité de m’envoyer un taxi à mon arrivée. Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans! Le chauffeur m’attendait à la sortie avec une pancarte portant mon nom. C’est très grand ici, je m’aurais sincèrement perdue avec mes valises et tout, un tracas de moins. En arrivant, on m’avait indiqué le code de la porte. J’avais aussi été avisée qu’on me laisserait la clé sous le tapis si 9am était passé, ce qui était le cas. C’est rapidement devenu une chasse au trésor. J’étais alors prise en bas, entre deux portes, avec mes valises sans accès à mon appartement. J’ai réussi à entrer pour aller porter mes valises devant ma porte puisque quelqu’un est entré pour aller vers son appartement.
Je me suis ensuite rendue pour acheter ma passe de métro puisque j’en avais besoin pour naviguer vers l’Université Paris-Est qui se trouvait à environ 1h de transport en commun. Ça a été complexe, mais je vous épargne les détails, j’ai fini par réussir à trouver où faire ma carte! La rencontre a duré environ 15 minutes: on m’a donné ma carte étudiante et quelques informations de base sans plus.
Je suis retourné vers mon appartement, mais la situation n’était pas réglée...je n’avais pas les clés. J’ai donc écrit à mon patron, mais entre-temps, j’ai croisé la gardienne des clés. Elle m’a donc montré où étaient les clés. Rendu en haut, je me suis rendu compte que le périple n’était pas terminé, les serrures ici sont différentes. J’ai dû prendre environ 1 heure à essayer de débarrer la porte. Grâce à internet, j’ai réussi à trouver une solution.
Un peu exaspérée par la situation, je ne voulais plus trop sortir de l’appartement (par peur de ne jamais réussir à ré-entrer) et je me suis dit, très bien, j’ai de la nourriture dans le frigidaire pour me faire à manger. C’est ainsi qu’avec les ingrédients que j’ai, je décide de me faire une salade au poulet. Oups, la salade est en fait du kale (que je déteste). Trop tard, le poulet est déjà cuit... ou l’est-il vraiment ? Je commence à manger. Ce n’est vraiment pas bon. Rien est bon, le kale (sans surprise), mais le poulet aussi. Je me force parce que je ne veux pas gaspiller de nourriture et il faut que je mange après tout.
Incapable de compléter, je mets le tout au frigidaire et me dit que je le mangerai plus tard. Je vais me coucher.
JOUR 2 - quelle trajeudi...
4 avril
Je me réveille à 4am. Non ce n’est pas normal, ça fait à peine quelques heures que je dors. Je dors bien habituellement, en même temps, c’est ma première nuit ici c’est peut-être pour ça.
OH NON OH NON...
Vite! Vite!... oupsss
Je suis malade. Je pense immédiatement au repas dégoûtant que j’ai mangé. Je réussis à me rendre à la salle de bain pour reprendre mes esprits. Il faut que je nettoie... et je n’ai pas grand chose sauf des essuies-tout. On fait avec ce qu’on a hein!
Bref, je vais résumer, il était rendu 6am et ça n’arrêtait pas. Je m’assois donc dans le salon pour essayer de tout calmer en fermant les yeux, sans succès. Je commence à regarder les hôpitaux près, les urgences. Ce qui est ouvert actuellement. Toutefois, même si je me sens vide, j’attends avant d’y aller. Je bois un peu, mais même l’eau ça passe pas. Je prends un bonbon pour arrêter d’être malade seulement avec du liquide puisque ça commence à faire mal et je commence à voir du sang. Bref, désolé pour les détails, mais à ce moment-là j’attends d’être malade encore 2 fois pour y aller.
Évidemment, c’est arrivé.
Donc je prends le peu d’énergie qu’il me reste pour rassembler tous les documents dont je pourrais avoir de besoin. Je prends le métro qui se rend vers l’hôpital tout près (1 seul arrêt). Toutefois, quelle ne fut pas ma surprise de voir le quai plein de gens et le train également. Je me faufile à la toute fin (plus pratique quand t’es seule). J’avais très peur d’être malade vu la proximité que j’avais avec tout le monde. Même les parisiens trouvaient que c’était plein, c’est peu dire. Bref, complètement déboussolé j’essaie de trouver l’hôpital. Je me perds, j’arrive finalement à l’hôpital, mais non cette porte est barrée, veuillez faire le tour de l’hôpital à l’extérieur s’il vous plaît.
J’entre et mon sac est fouillé. Oui, ils fouillent même à l’hôpital.
J’essaie de trouver les urgences, ce qui n’est pas si compliqué. J’arrive et je dirais que c’est très calme, même mort. J’ai attendu pour rien en fait. Je croyais qu’une dame attendait, mais ce n’était pas le cas. Je prends soin de me positionner à côté de la poubelle. Il y avait des pompiers, je ne sais trop pour quelle raison et à un moment, un homme, appelé tout juste avant moi se lève, les mains dans le dos, menottes aux poignets. Des policiers le suivent. Je suis un peu perturbée.
Ensuite viens mon tour, on prend ma pression, mon taux de sucre dans le sang, vérifie mes oreilles, me pose quelques questions et me renvoie, mais dans une autre salle d’attente. J’attente avec une religieuse dans un très long corridor sans poubelle. 15-20 minutes plus tard… et oui je suis encore malade. La bonne soeur est un peu secouée et me demande si j’aimerais qu’on aille chercher quelqu’un, je lui réponds que oui. Ils m’envoient donc dans ce qu’ils appellent un box pour m’isoler et une pauvre infirmière a dû nettoyer derrière moi. Si seulement j’avais eu une poubelle.
Pour faire court, on me traite : 3 perfusions avec des médicaments qui finissent en –ol. Toutefois, pendant que j’étais en perfusion, j’avais très froid et il n’y avait pas de couverture. J’essaie tant bien que mal de prendre mon manteau comme couverture.
ERREUR! Mon manteau accroche un des fils de la perfusion et se décroche. Le liquide médicamenteux commence à couler sur mon manteau, sur mon lit et sur le plancher. Je cherche le bouton Panique des urgences et il n’y en a pas… QUOI?! Ok… je me mets donc à parler fort sans crier non plus. «Excusez-moi. Est-ce qu’il y a quelqu’un.» Je dirais qu’environ 2 minutes plus tard un infirmier arrive et me demande ce qu’il y a. Selon lui, ce n’était pas très grave que j’ai perdu quelques gouttes. Ouf! La seule bonne nouvelle pour l’instant.
Congé de l’hôpital! Yé avec 3 médicaments. –ol –ol –ol Un régime sans fibres et sans résidus. En résumé, je ne peux rien manger.
Je retourne chez moi me reposer et me réchauffer surtout. Puis le temps passe, et il faut que j’aie chercher mes médicaments et de la nourriture toute simple. Parfait, je vais à la pharmacie en premier, puis par l’épicerie en revenant, c’est tout juste à 5 minutes, c’est parfait.
Ah… ce que j’aimerais vous dire qu’à ce moment c’était terminé. Mais comme dirait les chanteurs de Star Académie : «Ce n’est pas fini, c’est rien qu’un début».
Je fais la file comme une personne civilisée, puis mon tour approche. Je commence à me sentir faible. Une chance que je vais aller me chercher de la nourriture après! Puis, je vois deux choses au bout d’une rangée. Ce qu’elles ont l’air confortableeees. Bev, focus. Il faut que tu prennes tes médicaments pour ensuite aller manger, même si tu n’as pas faim, il le faut. Puis, j’arrive à la caisse, je donne mes papiers et oula… ça tourne. J’ai chaud un peu. J’enlève mon manteau. Je me mets en petit-bonhomme, accroupie pour mieux conserver mon équilibre. J’ai un peu de la difficulté à suivre la pharmacienne. En espérant qu’elle ne me donne pas toutes les directives et les effets secondaires me dis-je. Je me remets accroupie après avoir donné mon argent. Je me relève pour consulter les documents qu’elle me présente puis… wow ce que le plancher a l’air apaisant et règlera tous mes problèmes. Pourquoi ne pas me coucher hein, après tout, c’est une très bonne idée dans une pharmacie de 3 m par 3 m.
Je m’écroule, me cogne le côté de l’oreille sur un présentoir, mais ma tête se pose gentiment. La pharmacienne accourt de mon côté. Elle met mes jambes en l’air sur une des magnifiques chaises de tout à l’heure. Les clients autour sont apeurés et me demandent si ma tête va bien. J’arrive à m’exprimer, ça va, la tête est bien. Youpi! Pas de commotion cérébrale. Bref on m’amène un verre d’eau que j’engloutis, un carré de sucre à croquer, une serviette humide. Je suis traitée aux petits oignons c’est magnifique.
Pendant que j’essaie de reprendre mes esprits, toujours couchée au sol, alors que les clients passent autour de moi, une cliente a commencé à s’occuper de moi. RECONNAISSANCE ÉTERNELLE. Elle me propose d’aller faire mon épicerie (si je lui dis ce dont j’ai besoin) et une des employés me propose de me reconduire chez moi, même si c’est littéralement à deux coins de rue. Elles insistent. Elles me demandent qui est avec moi : Personne! Tu es ici depuis combien de temps… Hier. La dame va faire mon épicerie en me disant qu’elle a une fille du même âge que moi et qu’elle ne pouvait pas me laisser dans cet état.
Morale de l’histoire : tous ceux qui disent que les parisiens sont snobs, hautains, chiants, n’ont pas rencontrés des vrais parisiens.
Donc BILAN de ma première journée officielle complète :
- Visite des urgences
- Visite du plancher de la pharmacie
JOUR 3 - repos
5 avril
Comme je me suis couchée hyper tard (j’avais peur donc j’ai demandé à Antoine de me surveiller à distance), j’ai dormi un bon 12h. Je me réveille à 14h heure de France en voyant 8am sur mon téléphone je ne me questionnais pas trop, je me disais que c’était un peu tôt alors j’essayais de me rendormir, jusqu’à temps que tous mes messages du Québec entrent dans ma boîte de messagerie. Oupsi, il était en fait 8am au Québec, donc à Paris... 14h.
Mon patron est venu me visiter vite vite en soirée et je lui ai tout raconté, il s’est excusé, même si ce n’était pas sa faute. Il devait repartir, mais il m’a dit que s’il y avait quoique ce soit, il était là pour m’aider. Il était inquiet pour moi.
Je suis retournée faire une petite épicerie avec ce que je n’avais pas eu la veille (yogourt, pain).
JOUR 4 - rencontre et Champs-Élysées
6 avril
Comme mon patron était un peu inquiet que je me sente seule et vu ma maladie, il m’a invité à aller manger. Ça a fait du bien, j’ai mangé un vrai repas, enfin, mais en fonction de mon régime : saumon très cuit avec riz. On a parlé un peu pour apprendre à mieux se connaître et à mieux connaître le projet sur lequel on travaillerait.
Ensuite, malgré sa jambe cassée, nous nous sommes baladés dans le 16e. Ensuite, j’ai rencontré son ami artiste, qui, selon ce que j’ai compris est financier de carrière. C’était vraiment très intéressant. C’est un verbomoteur, il a beaucoup de choses à dire, mais c’est intéressant à écouter, mis à part de la cuisine, nous avons parlé de la nourriture, de la bouffe et du vin. Non, mais sans blagues, nous avons quand même un peu varié nos sujets. Je sais maintenant où se situent les services secrets à Paris. Également, nous avons parlé politique. Il a fallu que je les mette à jour sur la situation au Canada (Justin Trudeau). Nous avons bu du vin (Amphibolite) pour célébrer le nouvel appartement et mangé du saucisson.
Par la suite, en soirée, je souhaitais aller visiter les Champs-Élysées durant le jour pour marcher dessus puisque mon patron m’avait indiqué que les gilets jaunes étaient rendus très calmes. J’aurais donc pu aller me balader tranquillement à pied sur la grande avenue. Malheureusement, je suis arrivée trop tard et les voitures étaient de retour. J’ai toutefois pu voir les dommages qu’on fait les gilets jaunes (les semaines avant). Certains commerçants étaient plus touchés que d’autre évidemment. Certains endroits sentaient encore le feu et on voyait encore des traces d’accélérant. J’ai trouvé ça un peu difficile je dois l’admettre de marcher seule sur cette avenue puisque la très très très grande majorité était des couples, des amis, des familles, des collègues… et il y avait moi, toute seule.
Mais bref, je ne veux pas finir cette journée-là sur une mauvaise note, c’est juste qu’à ce moment, je me suis rendue compte que ce ne serait pas comme je l’imaginais. Je croyais être quand même solitaire, mais maintenant je sais que j’aime quand même avoir au moins une personne.
En plus, voyager solo est très différent. Bien sûr, l’avantage est que tu fais ce que tu veux. Le grand désavantage c’est que tu as personne avec qui le partager ou avec qui le vivre.
JOUR 5 - remonte-moral
7 avril
Bon, qui dit dimanche dit messe du dimanche. Je voulais voir un peu à quoi ça ressemblait ici. Si c’était plus ou moins pratiquant qu’ici. Je voulais également voir des gens et sortir de chez moi et c’était une bonne occasion.
Constat #1 : Il y a beaucoup de gens, l’église est pleine. Des gens sont même debouts, sans banc.
Constat #2 : Il y a plusieurs enfants, même des servants de messe et tout. Ils participent.
Bref, même si c’était une messe vraiment très simple, sans artifices, ça m’a étonnamment fait du bien. C’est une église quand même sombre, on dirait qu’elle a déjà brûlée.
Par la suite, je me suis perdue dans le quartier. Ce n’était pas si horrible considérant qu’ici, il y a des pâtisseries et des boulangeries à tous les coins de rue! J’ai vu des choses toutes mignonnes à des prix un peu moins mignons.
Le soir je suis allée me commander de la nourriture comme me l’avait conseillé mon patron, moins compliqué, la cuisine ici est simpliste selon lui.
PIZZA TIME
JOUR 6 - première journée de travail
8 avril
Ma première journée de stage WAHOU!! C’est pour ça que je suis après tout et non pas pour comparer les systèmes de santé. Mon patron et moi avons déjeuné ensemble: un oeuf à la coque avec les moyens du bord (j’aurais dû prendre des photos) et du pain pas toasté. Surprise, les français disent toaster (il m’a demandé comment on appelait un toaster...).
Péripétie de la journée... puisqu’après tout, mon voyage n’est pas assez tranquille. Henri s’est cassé la jambe il y a plusieurs mois. On se baladait tranquillement pour aller dîner et j’entends un gros craquement sur le coup. En espérant que ce ne soit pas le sol ou encore sa jambe, je me retourne... non c’est sa béquille!? Quoi .... Heureusement il y avait deux pharmacies de l’autre côté de la rue.
Le soir, je faisais tranquillement mes trucs en croyant que mon patron ne viendrait pas. Surprise, il arrive, et avec quelqu’un en plus. Il arrive avec son frère venu de la Colombie. Nous avons commandé des burgers vraiment bizarre : Bao Bun. PAS AU POULET. Bref, j’ai appris un peu plus sur leur jeunesse, la France, etc.
JOUR 7 - seconde journée de stage tranquille
9 avril
Ce matin, nous avons été (petit) déjeuner au Mirabeau, un chocolat chaud Aujourd’hui, j’ai réussi à mettre en ligne le site de formations de mon patron! Yé! Il y a eu quelques problèmes, mais somme toute, ça fonctionne! J’ai commencé à apprendre un nouveau framework, cadriciel... vous comprenez rien, dites-vous un langage de programmation (même si ce n’est pas ça).
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PictureS[...] – 9. Photo N°9 – Opération « Amazing Grenadine »
« Bon, entrez, et soyez discrets. Je ne veux pas que les voisins appellent la police parce qu’il y a du mouvement au lycée un dimanche après-midi… »
Musquet ne faisait pas le fier en entrebâillant la lourde porte du bâtiment à la fine équipe. C’était la première fois qu’il outrepassait à ce point le cadre de ses fonctions. Il assumait. Ces derniers jours, une colère froide l’avait gagné. Contre la cruauté de certains élèves, contre l’injustice dont il se sentait le symbole, contre sa hiérarchie, surtout, qui avait refusé de le suivre, malgré le soutien d’un petit groupe de professeurs mené par sa compagne. La scène s’était passée dans le bureau du directeur. Ce dernier, malgré son air sincèrement désolé, n’en était pas resté moins ferme et intransigeant :
« Oui, je comprends qu’un de nos élèves a essayé de se foutre en l’air hier. J’ai compris ! Et oui, je sais que c’est la faute du jeune Alec Texier. Mais que voulez-vous que j’y fasse ? Personne ne peut affirmer qu’il ait touché à cette foutue boite, et jusqu’à preuve du contraire, c’est lui qui s’est fait agresser et taper dans la cour ! Il n’a fait que répondre avec des mots. J’ai eu une crise de ses parents au téléphone ce matin qui menacent de porter plainte, je ne vais pas convoquer un conseil de discipline pour me ridiculiser encore plus ! Oui, c’est grave. Mais il ne reste que quelques semaines de cours avant que ces gamins dégagent, alors foutez-moi la paix ! À moins de me sortir un élément concret contre lui, l’affaire est close ! »
Le CPE avait beau avoir essayé de peser de tout son poids, il n’avait pas été écouté. Même la menace de poser sa démission n’avait pas ému plus que cela son supérieur. Il y avait plus grave dans la vie, comme son budget de plus en plus dur à tenir ou ses relations délétères avec le rectorat. Abattu, Musquet avait passé sa soirée à se morfondre de son impuissance sur l’oreiller, conscient qu’à par gueuler sur les jeunes, il ne servait pas à grand-chose. Ce fut à ce moment-là que sa compagne, professeur de Philo et de Français de son état, lui chuchota une solution. Celle qui marchait toujours quand c’était la merde et que les adultes étaient dépassés : laisser son fils foutre le bordel.
Alors certes, Gabriel n’était plus lycéen depuis la fin de l’année dernière et il n’avait donc aucune raison de se mêler des affaires du l’établissement, mais il était plutôt très bon ami avec l’élève qui avait manqué de se jeter d’un pont. Cela l’avait motivé à passer plusieurs heures sur Skype avec toute sa bande pour échafauder le plan parfait afin de se venger du salopard, et ce sans porter atteinte à son odieux visage ou à son intégrité. Un plan naturellement basé sur l’art – on ne se refaisait pas – mais qui nécessitait, si ce n’était l’intervention, au moins la bienveillance d’un adulte infiltré.
Renée avait naturellement commencé par engueuler son fils, avant de lui laisser une chance de présenter ses idées et de la convaincre. Comparé à d’autres conneries qu’il avait pu faire, celle-ci semblait assez mesurée. Elle voulait bien en parler à son conjoint, mais si son gosse tenait tant à passer le week-end à Lyon pour foutre le boxon, il devrait se démerder pour se payer son billet.
Ce fut donc ainsi que Gabriel pénétra les portes du lycée le dimanche suivant, en compagnie de toute sa bande. Avec lui, il avait ramené Cléa et Cléo, accompagné de ses deux colocataires sommés de suivre le mouvement sans se plaindre. Mikaël s’en était immédiatement plaint. Suivre le mouvement, il voulait bien, mais si on lui interdisait de grommeler, il prévenait, c’était sûr que ça lui donnerait envie de râler.
Malgré les apparences, Gabriel n’était pas l’instigateur du plan « Amazing Grenadine », même s’il en avait dessiné les principaux contours. Cléo était venu le chercher, le soir après l’incident. Une fois Camille confiée à la surveillance de son père, le préparationnaire s’était enfermé dans sa chambre pour réfléchir. Il avait promis une vengeance exceptionnelle. Mais à part balancer le connard d’un pont – ce qui était exclu à cause des conséquences désagréables que cela pouvait entraîner vis-à-vis de la justice –, il ne voyait pas comment faire. Pire encore, il s’était juré de ne pas faire usage de violence, tout du moins physique. Il y avait bien assez goûté comme cela pour avoir envie d’y replonger. Au point mort, il s’était finalement décidé à contacter l’ex de sa sœur pour lui présenter la situation. À l’écoute du résumé de cette impitoyable journée, la gorge de Gabriel s’était serrée et son regard bleu maya s’était assombri. Jamais l’année précédente, avec toute la bande dans les murs, cela n’aurait été possible. Ils n’auraient jamais laissé faire. Sauf que, pour vivre chacun leur vie, c’était comme s’ils avaient abandonné Camille à son sort. Même s’ils n’y étaient pour rien, ils avaient leur petite part de responsabilité. Ce qui justifiait tout à fait l’ouverture d’un groupe Facebook pour discuter avec tous ceux qui se sentaient concernés des suites à donner à l’affaire.
S’asseyant avec toute la troupe devant le mur blanc qui devrait leur servir de toile, Gabriel s’adressa à Cléo et lui demanda s’il était toujours d’accord ? Ce plan nécessitait qu’il donne un peu de sa personne. Le jeune préparationnaire acquiesça. Il avait beau retourner le problème dans tous les sens, il ne voyait pas d’autres solutions. Et puis, c’était normal. C’était à lui de venger Camille, et donc à lui de prendre les risques. Il fallait que tout soit en place pour le retour en cours lundi de la lycéenne, après une semaine au repos forcé. Il était de toute manière trop tard pour reculer. Cléo donna le top départ :
« On y va ! »
À ces mots, Gabriel sourit et revissa sa casquette rouge sur sa tête, puis sortit de son sac de grandes feuilles sur lesquelles il avait dessiné les différentes étapes pour la réalisation de son œuvre. Enfin, il s’adressa à toute l’équipe pour expliquer une dernière fois ce qu’il avait en tête et distribuer les taches :
« L’idée est de profiter de ce magnifique mur blanc sans fenêtre pour faire passer un message. C’est un truc qui marche assez bien, j’avais déjà essayé en quatrième où j’étais à l’époque, il y en a qui s’en souviennent encore. Moi, je m’occupe en priorité des grandes formes du dessin. Cléa, je te laisse le décor et le fond, lâche-toi, je veux que ça pète bien. Cléo, tu t’occupes de remplir les zones que je t’indique, sans dépasser. Fabien, tu nous réapprovisionnes en flotte, en gâteaux, en matos et tu aides Cléo. Mikaël, tu poses ton cul sur les marches, tu révises tes cours et tu ne fais pas chier… »
Chacun leur tour, répondirent « Roger », la main droite contre leur tempe. Sauf Mika, qui hurla à la place un « Hein ? Mais pourquoi m’avoir fait venir, bordel, si je ne sers à rien ! »
« Tu ne sers pas à rien ! », le consola Cléo en le prenant dans ses bras comme une peluche, avant de le tirer du bras vers les marches où il était destiné à passer l’après-midi. « Tu fais le blond. C’est important, un blond. On a toujours besoin d’un blond dans les parages quand on fait ce genre de conneries. Et notre blond d’origine était trop occupé pour descendre, alors tu le remplaces. Oh, Gaby, regarde, il fait la même tête que l’autre quand il boude ! C’est marrant ! »
Furieux d’être pris pour un gosse doublé d’un imbécile, Mikaël finit tout de même pas s’assoir et sortit de son sac ses cahiers ainsi qu’une gourde avec une paille, comprenant un bon litre de jus de pomme maison. Dans un certain sens, cela ne le dérangeait pas vraiment d’avoir un peu de temps libre pour réviser ni de le faire en extérieur, sous un rayon de soleil.
Enfin, la fine équipe put se mettre au travail. L’ambiance oscillait entre tendue et bonne enfant. La faute peut-être à Cléa, qui avait juré de tuer Gabriel s’il refoutait les pieds à Lyon après qu’il ait osé lui fausser compagnie pour une autre lors du vernissage de son exposition, en décembre dernier. La jeune femme avait tout le nécessaire sous la main pour réaliser son plan de vengeance, mais son frère lui avait intimé de n’étranger Gabriel qu’après la fin de l’opération, et pas avant.
L’autre raison de cette tension perceptible était naturellement la présence de Musquet, qui faisait les cent pas entre les artistes en herbe, ce qui avait le don de stresser Gabriel. Et puis, forcément, avoir l’autorisation de faire le con, c’était tout de suite moins drôle que lorsque c’était transgressif. De fait, il était simple de comprendre pourquoi le jeune artiste faisait la moue et ne profitait pas complétement du moment. Les encouragements et exigences du CPE rendaient la chose pire encore :
« Allez, lâche-toi Gabriel. Et sois un peu content, c’est la première et dernière fois que je te dis ��a ! »
« Mouais… », grommela le grand adolescent en essayant de se concentrer sur son tracé.
« Quoi, qu’est-ce qui ne va pas encore ? Allez, accouche. »
« Non, non, rien…. C’est juste que… réaliser une fresque artistique qui claque avec de la PUTAIN DE CRAIE INDUSTRIELLE, c’est lourd. Vraiment. »
Ah ça, Musquet n’y pouvait trop rien. Il ne tenait plus tant que ça à pointer à pôle emploi. Du coup, en acceptant d’ouvrir les portes à Gabriel, il avait imposé une condition sine qua non : tout devait pouvoir s’effacer et ne laisser aucune trace. L’installation était temporaire et avait pour but de faire réagir sur le moment, pas de devenir un lieu de pèlerinage. Tapotant sur l’épaule du fils de sa petite amie, l’adulte lui rappela très fermement le contexte de toute cette opération :
« N’oublie pas que je risque ma place en te laissant faire. Et si je te laisse faire, ce n’est certainement pas parce que je cautionne tes conneries, mais parce que le proviseur manque cruellement de couilles. »
« Ouais, bah n’empêche, ça me saoule quand même ! »
Heureusement, malgré les contraintes techniques, l’œuvre avançait plutôt vite. Admirant le résultat, Cléo se recula à plusieurs reprises pour photographier ses camarades au travail à l’œuvre ainsi que l’évolution du mur. L’Operation Amazing Grenadine commençait à prendre forme sous ses yeux. Encore une fois, Gabriel s’était surpassé. Au centre, au premier plan, il avait reproduit à la craie noire le tatouage qu’il avait créé pour Camille. Ce symbole transgenre destructuré et stylisé qui rendait d’autant mieux qu’il s’affichait à la vue de tous. De part et d’autre, deux Camille nus dans un style particulièrement moderne et angulaire, peu détaillé, se faisaient face, dos à dos, de profil. Les traits étaient droits, directs, secs et tranchaient avec les courbes du logo. Le Camille de droite était masculin. Sa virilité jaillissant de ses cuisses et ses cheveux courts laissaient peu de doute à ce sujet. Celui de gauche, au contraire, affichait sa féminité, à travers des cheveux longs et une poitrine, seule ligne arrondie de l’ensemble. Les deux étaient calmes, paisibles, la tête légèrement penchée vers le bas et les yeux presque clos, comme s’ils étaient assoupis. Les couleurs éclataient. Cléo tapissait le fond de rose, de marron ou de jaune, Gabriel repassait ensuite avec le blanc et le gris pour lisser l’ensemble et appliquer ombrages et effets de lumières. Le rouge fut réservé aux lèvres. Le bleu au fond des yeux et aux larmes. Derrière, Cléa avait imaginé un décor fou et onirique, patchwork de toute ce qu’elle avait en tête. Enfin, la partie la plus importante se trouvait isolée dans un coin à droite, dans des proportions plus mesurées. Il fallait qu’elle soit visible, sans pour autant lui donner trop d’importance. Là était toute la subtilité de cette vengeance.
Gabriel avait adoré représenter la scène. Un jeune homme aux cheveux noirs et à la peau blanche maltraitait à l’aide d’un fouet le fessier endolori d’une garçon attaché nu, représenté avec des seins énormes et gavé d’hormones féminines à l’entonnoir comme une oie de grains. Les mots « œstrogènes », « lâche » et « Alec » offraient toutes les clés de lecture nécessaire. Le plus beau était que tout cela se volatiliserait une fois vue, la pluie prévue pour le lundi après-midi se chargerait naturellement d’effacer les marques de l’injure. Elle restait quand même signée et assumée. Cléo avait tenu que son propre prénom apparaisse au-dessus de sa tête, avec des cœurs censés prouver son amour et attachement pour la créature qu’il vengeait.
Sur les coups de dix-sept heures, Mikaël s’arrêta dans ses révisions pour proposer un verre à tous les travailleurs. Il avait encore deux thermos frais dans le sac et des verres en plastiques et il était sûr que les autres avaient chaud. Et puis, il fallait bien qu’il serve sérieusement à autre chose dans la vie qu’à suivre partout son coloc enjoué en short, qui de son côté s’amusait comme un petit fou. Pour le coup, même s’il avait plus l’impression de gêner qu’autre chose, Fabien était ravi d’être venu et d’assister en direct à une création gabrielesque. Finalement, tous acceptèrent chaleureusement la proposition du jeune préparationnaire. Mais au moment de servir Cléa, Mikaël ne put masquer l’embarra qui le fit rougir jusqu’au bout des oreilles en découvrant, le nez plongé dans son décolleté, que la jeune femme avait eu la flemme de mettre un soutient gorge. Habitués, ni Gabriel ni Cléo n’avait moufté. Les fous ! Elle était carrément belle. Enfin, pour lui qui ne s’était jamais vraiment posé la question, trop occupé à bosser et à nourrir sa passion débordante pour les sciences depuis son plus jeune âge, cette vision féminine l’émoustillait. S’en était presque perceptible à travers ses vêtements. En tous cas, ce le fut par Gabriel qui l’attrapa d’un coup sec par le haut du dos avant de le tirer quelques mètres sur le côté, contre le mur. Là, le fusillant du regard, il lui murmura à l’oreille des menaces qui firent frissonner et glapir le pauvre étudiant.
« Si tu ne veux pas te retrouver peint sur la fresque en train de te faire latter les couilles à coup de raquette de ping-pong par un des fruits que tu adores boire, t’es prié de regarder ailleurs que dans le col de ma copine. Enfin de mon ex. On se comprend. »
Cléo le lui avait longuement expliqué. Quand il était question de dessin, il fallait toujours prendre Gabriel au sérieux. Hochant frénétiquement la tête sans un mot pour signifier qu’il avait tout à fait compris la consigne, Mikaël sautilla jusqu’à ses marches et se replongea le nez dans un bouquin en grommelant que c’était la dernière fois qu’il était sympa et qu’il proposait à boire sur sa réserve personnelle.
Si l’attitude de Gabriel poussa Cléo à lever les yeux au ciel, elle provoqua le sourire de Cléa. Se passant sa langue sur la lèvre, la jeune femme s’approcha de son ancien petit ami. Alors comme ça, il était encore jaloux ? Cela méritait une petite discussion très sérieuse entre quatre yeux. Si possible dans une salle vide, à l’abris des regards indiscrets. Leur absence dura vingt bonnes minutes. Quand enfin Gabriel revint à son poste, il sifflotait joyeusement, ce qui poussa Cléo, au travail juste à côté de lui, de lui demander ce qu’ils avaient bien pu foutre pendant tout ce temps.
« Bah… », hésita le châtain à voix basse, avant de hausser les épaules et de tout révéler. « Elle m’a choppé par le cou et m’a traîné dans une classe pour que je lui bouffe le minou… Sérieusement, t’as déjà essayé de te rebeller contre ta sœur quand elle a son regard de folle, toi ? »
Impassible, Cléo prit plusieurs secondes avant de répondre qu’il ne se sentait pas concerné par cette question :
« Ma sœur ne m’a JAMAIS demandé de lui bouffer le minou ! »
Ce à quoi il rajouta simplement une dernière petite phrase, en chuchotant pour que surtout elle ne l’entende pas.
« Heureusement pour mes genoux, d’ailleurs… »
Du coup, ce rapprochement improbable avait de quoi surprendre. Alors que l’heure avançait et qu’il était presque dix-neuf heures, Cléo s’autorisa une question à son camarade :
« Est-ce que ça veut dire que vous êtes à nouveau ensemble ? »
Haussant les épaules, Gabriel ne se détourna pas de son ouvrage. Simplement, il répondit :
« J’en sais foutre rien ! Peut-être ! Au moins pour la semaine. Après, faut voir le temps que ça dure… »
Enfin, vingt minutes plus tard, la fresque fut terminée. Chacun s’était appliqué avec soin. L’artiste avait même exigé à plusieurs reprises qu’on recommence les parties qui ne le satisfaisaient pas. Le résultat, que Cléo photographia une dernière fois avec son appareil, était à la hauteur de leurs espérances. Une ode à Camille et à sa différence avec un petit quelque chose qui rendrait fou de rage le connard qui avait osé s’en prendre à elle. Gabriel n’était pas du tout mécontent de son boulot. Bien que globalement de l’avis de l’artiste, Cléo ne pouvait s’empêcher de douter, ce qu’il exprima à travers une simple question :
« Tu crois que ça va marcher ? »
Tout sourire, Gabriel répondit par l’affirmative :
« Aucun doute ! C’est fait pour. Enfin, si tu ne te débines pas. Après, c’est ton choix… »
« Je sais… »
Le lendemain matin, la réalisation fit grand bruit dès l’ouverture des portes. Tout le lycée se mut pour l’observer, des élèves aux professeurs en passant par le personnel administratif. Se frayant un chemin à travers ses camarades, Camille resta bouche bée, incapable de savoir si elle devait se montrer admirative et touchée devant cette œuvre à sa gloire que presque tout le monde trouvait magnifique, ou furieuse que ses amis – seuls eux pouvaient être derrière ça – aient eu le culot de faire un truc aussi osé à l’intérieur même du lycée dans son dos – elle était doublement représentée nue – pendant son repos forcé. Retrouver en énorme le tatouage qui s’affichait d’habitude uniquement sur son épaule lui tira tout de même une larme, et la représentation d’Alec en mauvaise posture au moins un sourire. Cléo lui avait promis une vengeance. Elle s’en foutait complétement, à présent. Cette semaine passée enfermée seule dans sa chambre avec pour principale compagnie les allées et venues de son père lui avait permis de se poser et de réfléchir. Après un passage à la pharmacie, elle avait pu reprendre son traitement. Elle avait agi sous un coup de folie injustifié. Le calme revenu dans son esprit s’était accompagné d’une certaine clairvoyance à propos des évènements passés et de sa crise. Elle aimait Cléo, et c’était tout ce qui comptait. Elle était prête à avancer et à se foutre du reste du monde. Son seul objectif à présent était d’au plus vite obtenir son bac pour enfin passer à autre chose et profiter des vacances.
Mais là, se tenant au milieu d’un lycée qui semblait fêter son retour devant une œuvre à la gloire de son combat et de sa personnalité, elle se devait de se l’avouer. Certaines choses la rendaient heureuse et méritaient d’être vécu.
À l’opposé, Alec prit plutôt mal l’affaire. De une, il n’avait rien à voir avec le geste de folie du trans du bahut. Si ce dernier voulait sauter, très bien, il s’en foutait, mais il ne supportait pas qu’on le lui reproche et que les profs et élèves lui fassent la guerre simplement parce qu’il avait été le plus fin et avait gagné la guerre. De deux, cette insulte qui lui était faite sur le mur était doublement insupportable. Déjà parce que l’humiliation était risible, pour ne pas dire ridicule. Ensuite parce qu’il fallait vraiment le prendre pour un demeuré pour penser que cela changerait quoi que ce soit à sa satisfaction personnelle d’avoir confronté et brisé Camille. N’empêche, que même ses potes commencent à eux aussi se foutre de sa gueule, c’était assez désagréable. D’autant plus qu’au milieu d’eux s’était mêlé Kenna, un mec que le lycéen ne supportait pas. Plus populaire avec les filles que lui, plus drôle, adulé par les professeurs et bien plus beau, Kenna était tout ce qu’Alec aurait aimé être, si ses parents ne l’avaient pas fait aussi commun et s’il avait eu un peu plus de personnalité et de courage. Pire, l’adolescent s’était affiché à de nombreuses reprises ces derniers mois avec Camille, faisant profiter de sa popularité au monstre des lieux et rendant son quotidien un peu plus agréable. Alors le voir, là, discuter avec SES potes et leur raconter des détails sur l’œuvre qu’il tenait de source sûre, c’était une provocation des plus inutiles qui se termina par un col attrapé et quelques menaces, du style « dégage pauvre con » et autres « allez, ferme ta gueule, connard. »
Le problème était que Kenna n’était pas seulement plus populaire, plus beau, plus tout. Il était aussi plus fort. Largement, même. En une petite clé de bras, l’affaire fut pliée et Alec se retrouva à fulminer à genoux. Là, le petit ami de Margot s’approcha de son oreille et lui murmura quelques mots. Son rôle à lui, dans toute cette histoire, n’était que de délivrer un message, et il se faisait un plaisir total et incroyable de remplir sa mission.
« Celui qui a fait ça à raison. Tu n’es qu’un lâche, Alec. Pour ta gouverne, sache qu’il t’attendra à dix heures derrière le lycée pour mettre les choses au clair. Il t’en veut pour ce que tu as fait à sa meuf, mais il souhaite aussi te laisser une chance de régler ça dans le calme, entre adultes responsables. »
D’un coup sec, Alec se dégagea. Levant ses deux paumes à côté de sa tête, Kenna se recula d’un pas, comme pour calmer le jeu. Sa tâche était accomplie et il ne tenait pas à se battre. Seul restait son adversaire, poings serrés, à le fixer d’un air particulièrement mauvais.
Lui, lâche ? Alec ne l’acceptait pas. Il était tout sauf lâche. Ses potes le voyaient comme ça ? Ils se trompaient. Le responsable de son humiliation se croyait malin ? Il verrait.
Lorsque la cloche sonna le début de la pause du matin, censée durée quinze minutes, Alec se jeta hors de sa classe et força le passage jusqu’à la porte arrière du lycée, déterminé à mettre les points sur les « i » une bonne fois pour toute. Là, les mains dans les poches de son blouson en cuir marron clair l’attendait un jeune homme aux cheveux noirs et à la peau blanche. Alec reconnut immédiatement son visage. Il avait un an de plus que lui et s’était particulièrement illustré dans le lycée pour avoir foutu un bordel incroyable en première puis pour avoir été nommé couple de l’année à la fête de fin d’année en terminale, succédant ainsi au palmarès à un duo blond et brun. Alec ne se sentait pas particulièrement homophobe, mais il devait l’avouer, il avait presque été soulagé d’apprendre que, cette année, la couronne reviendrait à Margot et Kenna, enfin un couple hétérosexuel « normal ».
Ouvrant la bouche pour confronter le responsable de sa rage matinale, Alec se vit couper la parole. Cléo l’avait devancé et parlait bien plus fort, d’un ton ferme et décidé :
« Avant, c’était mon mec. Maintenant, c’est ma meuf. Ce qui ne changera jamais, c’est que Camille est mon premier grand amour, peut-être même l’amour de ma vie, et que tu lui as fait du mal. Je voulais voir ton visage de mes propres yeux. Et tu sais quoi ? J’suis déçu. T’es encore plus minable que ce à quoi je m’attendais… »
Les poings le long du corps, Alec s’avança en ricanant jusqu’à la hauteur de son interlocuteur, puis le toisa d’un air particulièrement mauvais. Ils faisaient presque la même taille. Cléo était légèrement plus grand, mais il restait frêle, là où lui, de son côté, pratiquait depuis l’enfance des sports de combats et était une boule de nerfs. Jaugeant les forces en présence – Cléo était venu seul et ses mains, qu’il dégagea de ses poches pour le repousser étaient vides –, Alec éclata de rire. Si lui était lâche, alors l’autre était tout simplement stupide. Se ressaisissant, il lui hurla dessus. Il n’était pas venu ici pour se faire gronder ou s’excuser. Le grand gagnant, c’était lui. Définitivement lui.
« Tu crois vraiment que quelques gribouillis de merde vont m’atteindre ? Tu me crois aussi con que ça ? Genre, le pouvoir de l’art et toutes ces conneries ? Mais il n’y a que des gamins de collège pour être choqué par des trucs aussi pourris ! Abruti ! Je ne sais pas ce que tu avais en tête, mais c’est foiré ! Tu veux me faire parler et m’enregistrer avec ton téléphone ? Débile ! J’ai rien à dire ! Si ce n’est que toi et ton monstre de foire, vous pouvez bien allez-vous faire foutre en couple au bordel le plus proche ! J’en ai rien à battre de vos gueules ! »
À la bile d’Alec, Cléo répondit par un flegme total. Pas un geste, pas un froncement de sourcil, pas même un souffle qui aurait pu faire croire qu’il perdait les pédales. Parfaitement maître de lui, il se contenta de sourire. Un sourire provoquant et radieux. Un sourire inacceptable, qui énerva encore plus son adversaire, qui le pointa du bout du doigt.
« J’te préviens connard, arrête tout de suite où j’t’en colle une ! »
« Lâche… », répondit simplement Cléo en tendant la joue. « Camille a plus de couilles que toi ! »
Là, Alec se figea sur place. Seul le bruit des voitures et du vent pouvait se faire entendre. Il n’était pas sûr d’avoir bien entendu. L’œil vif, il dévisagea le taré qui venait de l’insulter.
« Comment ? Répète ce que tu viens de dire ? »
« T’as pas de couilles ! », répéta simplement Cléo, impassible. « Même le jour où elle se les fera enlever, elle continuera à en avoir plus que toi. Parce que tu fais tes coups de pute en douce. T’es même pas foutu de t’expliquer comme un homme. »
La réponse ne se fit pas attendre. Elle ne fut pas verbale. Un simple coup de poing, en plein milieu du bide, auquel le préparationnaire ne réagit pas autrement qu’en se pliant en deux. Mais déjà, Alec lui asséna un autre coup, puis un autre, et encore un autre, jusqu’à ce que son adversaire ne tombe par terre. Là, le lycéen continua sa démonstration avec les pieds, vociférant la mâchoire tendue au passage :
« Pas de couilles ? Et là, tu trouves toujours que je n’ai pas de couilles ? PAUVRE PD DE MERDE ! Même pas foutu de se battre comme un homme et ça vient faire chier les autres ? Je rêve ! Allez, casse-toi maintenant. Tire-toi d’ici. J’ai cours… »
En effet. La cloche sonnant la reprise l’affirmait. Il était l’heure de retourner en classe. À genoux, se tenant le bras et les cheveux complétement décoiffés, Cléo se contenta de sourire, de manière encore plus prononcée. Pire, un rire nerveux avait parcouru son corps, ce qui ne manqua pas de troubler Alec. Déconcerté, le lycéen lâcha même un « quoi ? » incrédule, ce à quoi l’étudiant répondit d’un geste des yeux.
« Lève la tête, Baltringue. Dis coucou à ton CPE, c’est plus poli, surtout quand on est sur le point de se faire virer… Ah putain, tu m’as déchiré les cottes… »
Tremblant, Alec obtempéra et se retourna d’un coup. Deux personnes l’observaient depuis le toit plat du lycée. L’un, plutôt jeune, châtain et débraillé, filmait à l’aide d’une petite caméra. L’autre, plus âgé et bien habillé se contenta de regarder sa montre et de sourire sournoisement, avant de s’adresser à son complice.
« C’est bon Gabriel, tu peux couper, je crois que ça sera parfaitement suffisant. »
« Vraiment ? », demanda sincèrement le jeune artiste tout en refermant le clapet du camescope.
« Pendant les heures de cours, les élèves sont sous notre responsabilité. », répondit l’adulte, avant de poursuivre après un doux soupir. « Les deux cloches espacées de quinze minutes font foi. Sécher pour aller tabasser aux abords du lycée un ancien élève venu rendre visite et présenter sa prépa à ses anciens professeurs, qui ne se défend pas et ne porte pas un seul coup, ça mérite largement une exclusion, au moins temporaire, pour faits de violence. Vu qu’on est à la fin de l’année, je suis sûr d’arriver à convaincre le conseil de discipline de faire un exemple et de charger l’addition pour lui imposer une exclusion définitive. Avec tous ses passages dans mon bureau cette l’année, j’ai de quoi monter un beau dossier, il ne sera pas déçu. Et je suis sûr que ta mère, présente au conseil, saura convaincre les autres membres et le proviseur... Tu connais ta mère. Oh, bien sûr, il pourra contester en prétextant que tout cela n’était pas prévu dans le règlement intérieur et que c’était un coup monté, mais le temps que le rectorat lui réponde, ça sera trop tard pour réintégrer sa classe avant le bac... Il est complétement cuit. »
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Extrait de l’album photo de Cléo
Emplacement n°9
Nom de la photo : « Amazing Grenadine »
Effet : couleur naturelle
Lieu : à l’intérieur de la cour carrée du lycée Voltaire
Date : un dimanche de mai
Composition : la réalisation de Gabriel, épaulé par Cléa, Fabien, Mikaël et moi-même, que j’ai prise en photo, alors que Gabriel était en train de fignoler les derniers détails. Une œuvre temporaire vouée à disparaitre, à l’inverse de cette photo qui en conservera la trace, figée dans le temps. On y voit le tatouage de Camille, lui-même représenté de deux manières, symbole de ses deux facettes, et le message adressé à Alec.
Le nom de la photo, de l’œuvre et de notre plan se nomme « Amazing Grenadine ». Gabriel tenait au mot Amazing. C’est moi qui aie trouvé le grenadine, en lien avec la couleur des lèvres de Camille, dont le rouge-rosé ressort admirablement bien.
Gabriel a eu l’idée de ce plan alors qu’on discutait en groupe et que Margot et son petit ami Kenna venaient de décrire la personnalité de notre cible. J’avais refusé toute violence. Gabriel m’a demandé si cela impliquait que moi aussi, je n’en sois pas victime. Son idée était comme d’habitude folle et tordue. Sur le moment, j’étais sûr que c’était impossible, mais Gabriel a réussi à persuader Musquet de marcher avec nous. Il nous a ouvert les portes afin que nous puissions marquer sur le mur notre attachement à Cam, sans savoir si Alec se laisserait manipuler… C’était un pari, mais somme toute secondaire. Quand je regarde encore cette photo, je me rends compte que c’est bien le sourire de Camille, de loin le plus important dans toute cette affaire…
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