#imaginerrecommencer
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abridurif · 2 days ago
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Buster Keaton, Steamboat Bill Jr (1928) / Steeve McQueen, Deappan (1997)
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abridurif · 2 days ago
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La création littéraire se refuse à moi. D’où mon plan d’enquêtes autobiographiques. Non biographie, mais recherche et découverte d’éléments aussi réduits que possible. C’est là-dessus que je m’édifierai ensuite, tout comme un homme dont la maison est branlante veut en construire une solide à côté, si possible en se servant des matériaux de la première. Ce qui est toutefois fâcheux, c’est que les forces lui manquent au beau milieu de la construction et que, au lieu d’avoir une maison branlante mais entière, il a maintenant une maison à moitié détruite et une autre à moitié achevée, c’est-à-dire rien. Ce qui s’ensuit est pure folie, c’est-à-dire quelque chose comme une danse de cosaque entre les deux maisons, danse dans laquelle le cosaque gratte et déblaye la terre avec les talons de ses bottes aussi longtemps qu’il faut pour que sa tombe se creuse sous lui. Kafka, Journaux, in Œuvres complètes III, Éditions Gallimard, 1984
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abridurif · 3 years ago
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Il faut donc comprendre la production des « images-désirs » comme un excès ou comme un « excédent d’images », ainsi que s’exprimera, jusqu’à la fin de sa vie, Ernst Bloch. (…) Il y a excédance parce que, lorsque la réalité se bloque – ou nous bloque, nous immobilise dans une aporie, dans une aliénation qui empêtre nos mouvements et mutile notre vie –, les rêves éveillés, eux, veulent se poursuivre. (…) L’imagination ne se contente pas, alors, de lancer en l’air ses « images-désirs » : elle les ressaisit et les assume socialement, politiquement. Elle transforme toute possibilité abstraite en cette « possibilité réelle » dont l’art fait sa « fête »… Sans oublier qu’il y a d’autres fêtes possibles que la fête artistique : tant il est vrai qu’il n’y a pas que l’art, dans la vie, pour se tenir à la hauteur de nos désirs les plus fondamentaux.
Georges Didi-Huberman, Imaginer recommencer, Les Éditions de Minuit, 2021
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abridurif · 3 years ago
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Comment recommencer ? Cela dépend de notre façon de nous situer dans le temps : comme propriétaire de l’histoire ou bien comme révolté du temps ? On ne recommence donc par sur place comme on recommence par déplacement. On ne recommence pas en renouant avec sa – supposée – racine comme on recommence en se soulevant, en bondissant dans l’ailleurs d’une généalogie reconfigurée. On ne recommence pas en retournant au Même comme on recommence en se tournant vers l’Autre.
Georges Didi-Uberman, Imaginer recommencer, Les Éditions de Minuit, 2021
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abridurif · 3 years ago
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L’homme est un organisme utile, parce qu’il sert par sa mort héroïque à faire monter les actions du pétrole, par la mort des mineurs à enrichir les propriétaires de mines, ainsi que la culture, l’art et la science. En dehors de l’instinct de reproduction et de celui de boire et de manger, l’homme a deux passions : chercher la bagarre et ne pas écouter. (…) L’homme est une créature politique qui aime bien passer sa vie en petits tas. Chaque petit tas déteste les autres petits tas parce que ce sont les autres et aime ses propres petits tas parce que ce sont les siens. On appelle ce dernier cas le patriotisme. Chaque homme a un foie, une rate, un poumon et un drapeau : ces quatre organes sont tous d’importance vitale. On dit qu’il existe des hommes sans foie, sans rate, et avec seulement la moitié d’un poumon ; mais il n’existe pas d’homme sans drapeau. (…) Pour le reste, l’homme est un organisme vivant qui tape, fait de la mauvaise musique et laisse aboyer son chien. Quelquefois il ne fait pas de bruit, mais c’est parce qu’il est mort
Kurt Tucholsky, « L’Homme » (1931) – cité par Georges Didi-Huberman dans Imaginer recommencer, Les Éditions de Minuit, 2021, p. 207
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abridurif · 3 years ago
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Quand le temps est incompréhensible ou, comme le dit Bloch, « kaléidoscopique », il faut d’urgence – ne serait-ce que pour ne pas perdre la tête – procéder à des remontages de temps pluriels. Une notion fondamentale apparaît dès le début d’Héritage de ce temps : c’est celle de la « non-contemporanéité » que l’histoire produit à même sa texture et sa diversité. « Tous ne sont pas présents dans le même temps présent. Ils n’y sont qu’extérieurement, parce qu’on peut les voir aujourd’hui. Mais ce n’est pas pour cela qu’ils vivent en même temps. » Ainsi, on ne devient pas seulement l’adversaire politique de quelqu’un d’autre : on peut devenir son « non-contemporain ». L’anachronisme, alors, s’invite partout : c’est-à-dire qu’il opère pour le meilleur comme pour le pire. Voilà pourquoi Ernst Bloch se donnera, à haute voix, le « devoir de le rendre dialectique ». (…) Dialectiser l’anachronisme foncier de « notre temps », cela reviendrait alors à en reconnaître la complexité, la valeur de montage de temps hétérogènes, pour en produire le démontage critique et pour repenser tout cela, utopiquement, par un remontage d’éléments « volés pour servir à une autre fin ».
Georges Didi-Huberman, Imaginer recommencer, Les Éditions de Minuit, 2021
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abridurif · 3 years ago
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C’est bizarre : en s’endormant la plupart des gens se retournent contre le mur, ils tournent le dos à la chambre obscure qui devient étrangère. C’est comme si le mur attirait soudain et comme si la chambre paralysait, comme si le sommeil découvrait sur le mur quelque chose qui n’appartient d’habitude qu’à la meilleure mort. (…) Cet intérieur du mur (qui s’ouvrait au dormeur, si ce n’est au mourant) était minuscule à vrai dire, mais les sens inversés y voyaient quelque chose qui leur semblait d’une singulière importance. Exitus, Exodus…
Ernst Bloch, Traces (1930), cité par Georges Didi-Huberman, dans Imaginer recommencer, Les Éditions de Minuit, 2021, p. 287
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abridurif · 3 years ago
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C’est la tâche du philosophe, de l’historien ou de l’anthropologue que de remettre au jour – en la donnant à imaginer – cette façon d’éprouver un passé en sorte qu’il donne au présent, en vue d’un advenir, le désir de faire le pas, de recommencer. Il est donc grand temps de ne plus craindre les portes et de passer malgré tout. Walter Benjamin, qui se suicida en 1940 pour n’avoir pu franchir une porte – un simple poste-frontière –, aura été finalement lui-même comparé à une lumière d’espoir, celle qui passe par l’entrebâillement d’une porte étroite. Or c’est justement ainsi que Theodor Adorno avait voulu conclure son « Introduction » aux Écrits de Benjamin en 1955 : « Auprès de lui, on ressentait ce qu’éprouve l’enfant à l’instant où s’entrebâille la porte de la pièce où tout est préparé pour fêter Noël : un flot éblouissant de lumière lui fait venir les larmes aux yeux, plus bouleversant, plus évident que la splendeur éclatante qui l’accueille quand il est invité à entrer dans la pièce. »
Georges Didi-Huberman, Imaginer recommencer, Les Éditions de Minuit, 2021
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abridurif · 3 years ago
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Il ne suffit pas d’être là, il faut exister. Mais il ne suffit pas, non plus, d’exister : il faut insister. À condition d’entendre, dans ce verbe, aussi bien la persistance temporelle – l’obstination à expérimenter le monde, à produire la « fête des possibilités » – que le mouvement ou l’ensemencement du nouveau, de la sortie hors de soi : « (…) la pulsion de l’être en soi, son insistere, son insistance, a également pour signification de persister à faire quelque chose, de se frayer un chemin vers, de lutter avec acharnement pour quelque chose ; l’insistere rend donc ce qu’il y a de plus pressant, d’insistant, dans l’existere, ce qui jette en avant dans le processus et entretient le mouvement au nom de son enjeu encore inaccompli. Dans cette mesure, le Que-fondement est réellement force efficiente et semence, il est ce qui ne cesse de produire, comme la source de son surgissement, le cours du monde ». Il n’y a donc d’espérance que dans la conjonction, paradoxale au premier regard, d’une persistance (qui suppose qu’on soit guidé, poussé par une mémoire) et d’une excédance toujours nouvelle, expérimentalement productrice du devenir (qui suppose, elle, qu’on soit animé, attiré par un désir).
Georges Didi-Huberman, Imaginer recommencer, Les Éditions de Minuit, 2021
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abridurif · 3 years ago
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François Durif, Plis et confettis, Paris, 19.06.22
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abridurif · 3 years ago
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On ne commence pas de rien, ni même d’une source unique. On recommence. On recommence à partir d’un tourbillon si c’est un fleuve, d’un carrefour si c’est une route. La vraie question serait : comment recommencer ? Et non pas : par quoi commencer ? Pour un penseur comme Martin Heidegger, recommencer est un acte de fondation : c’est retourner à la racine. (…) Pour un penseur comme Walter Benjamin, recommencer consisterait plutôt à retourner les racines ou – si nous pensons à l’image d’un fleuve – à « retourner les sources » plus encore que « retourner à la source » : et cela dans le geste, dans le bond effectué depuis l’espace d’un tourbillon fait lui-même de temps mêlés, de temps en remous.
Georges Didi-Huberman, Imaginer recommencer, Les Éditions de Minuit, 2021
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abridurif · 3 years ago
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Comment soulève-t-on l’histoire ? D’abord en se rendant capable de voir les nœuds et les conflits de temps pluriels qui ne cessent, en elle, de se démonter – comme on parle d’une horloge, mais aussi d’une tempête – et de se remonter différemment. Mais comment voit-on ces nœuds et ces conflits de temps ? En regardant de l’intérieur les formes sensibles qu’ils prennent, qu’ils ne cessent de former et de déformer, de faire et de défaire. Or, pour cela, il faut savoir se déplacer, quitter son « point de vue », sa position « actuelle » : il faut donc se rendre intempestif, anachronique, inactuel. Il faut regarder le passé avec les yeux d’autres temps, regarder le présent avec les yeux de quelqu’un capable – comme l’Angelus Novus de Paul Klee sur lequel fameusement médita Benjamin – d’être emporté par un vent d’avenir au moment même où il se tourne vers l’Autrefois. Il faut regarder en tout cas : regarder sans cesser de déplacer son regard, dans le temps comme dans l’espace.
Georges Didi-Huberman, Imaginer recommencer, Les Éditions de Minuit, 2021
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abridurif · 3 years ago
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Une année sous le signe du confetti, des feux d’artifices, et des amitiés vives!
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abridurif · 3 years ago
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L’origine se tient donc dans la rythmique de ces « relations essentielles » et non dans certaines « choses essentielles » que l’on voudrait isoler de tout le reste : or la racine fait encore partie de ces choses, elle n’a ni la fragilité, ni la puissance d’une relation. C’est dans les remous, dans les échanges perpétuels dont l’histoire est faite – notamment à travers la « détermination réciproque de l’unique et de la répétition » – qu’il faut à présent entreprendre d’observer les « phénomènes originaires ».
Georges Didi-Huberman, Imaginer recommencer, Les Éditions de Minuit, 2021
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abridurif · 3 years ago
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Quand une image en dit tout autant qu’un long message.
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abridurif · 3 years ago
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Les images surgissent comme les interfaces mouvantes, changeantes, actives, de mémoires souvent enfouies depuis longtemps et de désirs souvent encore informulés. Elles agissent comme des opérateurs de conversion, de métamorphose : par exemple là où une expérience présente se transforme en espérance, c’est-à-dire en souhait pour l’avenir, en pensée d’advenir. C’est en cela que les images sont, avant tout, des actes, des processus ou, mieux encore, des gestes de temps.
Georges Didi-Huberman, Imaginer recommencer, Les Éditions de Minuit, 2021
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