#huit crimes parfaits
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aforcedelire · 1 year ago
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Huit crimes parfaits, Peter Swanson
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Malcolm est un libraire spĂ©cialisĂ© en polar, qui, il y a des annĂ©es, a crĂ©Ă© pour son blog une liste des huit meilleurs crimes dans les romans — les plus ingĂ©nieux, les plus fous, bref, les huit crimes parfaits. Et tout se passait bien dans sa vie, jusqu’à ce que le FBI toque Ă  la porte de sa librairie : quelqu’un semble s’inspirer de sa liste et reproduit presque Ă  la lettre chacun des crimes

J’ai accrochĂ© tout de suite ! J’avais lu et adorĂ© Vis-Ă -vis du mĂȘme auteur, et j’avais trĂšs envie de dĂ©couvrir celui-ci. J’ai surtout aimĂ© le fait que c’est un livre sur les livres, j’adore les romans qui parlent de littĂ©rature. Le personnage de Malcolm est trĂšs vite attachant
 et trĂšs vite Ă©trange. Il nous parle du succĂšs des Apparences de Gillian Flynn, qui a crĂ©Ă© l’essor des polars domestiques et des narrateurs peu fiables, et c’est bien ironique, parce qu’on en vient trĂšs rapidement Ă  douter de lui. Il y a autre chose, et j’ai adorĂ© que ce soit dĂ©couvert petit Ă  petit. Seul bĂ©mol Ă  relever, Peter Swanson spoile certains des romans dont nous parle son personnage (bon ok ce sont des classiques, il y a prescription tout ça tout ça, n’empĂȘche que j’étais bien contente d’avoir lu Le meurtre de Roger Ackroyd avant de lire Huit crimes parfaits
 et que si vous ne l’avez pas lu, sautez les quelques lignes oĂč Malcolm en parle). Huit crimes parfaits fait du bon boulot et tient ses promesses : la combinaison roman-sur-des-romans, narrateur peu fiable et aspect psychologique est gĂ©niale, et j’ai adorĂ© me faire malmener jusqu’au dĂ©nouement final. Gros coup de cƓur !
22/01/2024 - 23/01/2024
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streampourvous · 1 year ago
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Master Crimes (2023)
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Regarder Master Crimes 2023 SĂ©rie en Streaming illimitĂ© VOSTFR et VF – Master Crimes (2023) Professeure de psycho-criminologie Ă  l'universitĂ©, Louise Arbus se distingue par son intelligence et son caractĂšre exigeant, une renommĂ©e qui s'Ă©tend bien au-delĂ  des frontiĂšres de la France. Son expertise est sollicitĂ©e par le commissaire Rugasira lorsque tous deux se retrouvent confrontĂ©s Ă  une scĂšne de crime mĂ©ticuleusement orchestrĂ©e, Ă  l'aura spectaculaire. La victime porte sur elle une citation tirĂ©e d'un des livres de Louise : « J'attends le tueur parfait », suggĂ©rant que le meurtrier s'adresse directement Ă  elle. Ainsi, Louise Arbus se voit contrainte de collaborer avec les forces de l'ordre pour rĂ©soudre cette enquĂȘte, une collaboration qu'elle avait jurĂ© d'abandonner huit ans plus tĂŽt, Ă  la suite de la condamnation de Pierre Delaunay. Read the full article
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reseau-actu · 6 years ago
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Dans le dernier numĂ©rio de Causeur («Contre la religion du climat, pour la raison»), Elisabeth LĂ©vy dĂ©nonce les dĂ©rives des Ă©cologistes. Elle pense, comme Alain Finkielkraut, que l'Ă©cologie est une affaire trop importante pour ĂȘtre laissĂ©e aux Ă©cologistes.
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Élisabeth LĂ©vy est journaliste et directrice de la rĂ©daction de Causeur. Le dernier numĂ©ro est intitulĂ© «Contre la religion du climat, pour la raison».
La derniÚre une de Causeur s'intitule: «Contre la religion du climat, pour la raison». Vous voilà donc climatosceptique maintenant?
Certains aimeraient bien ajouter ce chef d'accusation Ă  la liste de nos crimes. Il est curieux que personne n'ait encore proposĂ© une loi pĂ©nalisant toute mise en cause de l'urgence climatique ou rĂ©primant la climatophobie cachĂ©e derriĂšre le climato-scepticisme. Sauf que nous ne parlons pas du climat mais de la religion apocalyptique dont il est l'objet, culte dont les innombrables prĂȘcheurs et, dĂ©sormais, les irritants enfants de chƓur Ă  couettes et grands yeux confiants, psalmodient en permanence le mĂȘme message: «La fin du monde approche et c'est de votre faute. Mais si vous faites suffisamment pĂ©nitence, l'humanitĂ© sera peut-ĂȘtre Ă©pargnĂ©e.» Si la survie de notre espĂšce (et des autres) est en jeu, il n'est pas question d'Ă©tudier les rapports coĂ»ts/bĂ©nĂ©fices des mesures envisagĂ©es. Il n'y a pas de question qui tienne. Cette semaine, le patron de PSA a dĂ©clarĂ© dans vos colonnes que la dĂ©cision du Parlement europĂ©en d'imposer une rĂ©duction de 40 % des Ă©missions de CO2 menaçait la santĂ© d'une industrie qui emploie 13 millions de personnes en Europe. Mais peu importe aux climato-fanatiques. Quel que soit le prix Ă  payer, notamment celui de la catastrophe sociale et Ă©conomique qu'exigerait la rĂ©volution qu'ils rĂ©clament, il est moins Ă©levĂ© que la mort collective.
Mais qui dit cela?
Les innombrables adorateurs de la planĂšte, Ă  commencer par les brochettes de people qui dĂ©filent sur YouTube pour exiger que nos gouvernants entrent en guerre pour le climat, et ceux-ci, qui feignent de s'exĂ©cuter. «ZĂ©ro carbone en 2050», jure le prĂ©sident dans sa lettre aux EuropĂ©ens alors que tous les gouvernements peinent Ă  rĂ©aliser les objectifs de rĂ©duction d'Ă©missions de CO2 prĂ©vus par l'accord de Paris. La belle affaire: qui lui demandera des comptes en 2050 sur cette promesse qu'il sait intenable? La menace climatique existe. Mais si elle Ă©tait aussi mortelle et imminente que ce que l'on nous dit, l'armĂ©e patrouillerait dĂ©jĂ  dans nos rues pour nous imposer une quasi-abstinence Ă©nergĂ©tique. On dirait donc que ceux qui nous parlent de fin du monde n'y croient pas eux-mĂȘmes et que la lutte contre le rĂ©chauffement climatique - qui a l'avantage de transcender tous les autres clivages, idĂ©ologiques, religieux, culturels, nationaux - est devenue la nouvelle cause indiscutable. Et un nouveau critĂšre de distinction entre les ouverts et les fermĂ©s, les gentils et les mĂ©chants. La bonne nouvelle, c'est que Juliette Binoche et les autres en oublient de nous dispenser leurs opinions sur la Palestine. Mais Alain Finkielkraut a raison de dire que l'Ă©cologie est une affaire trop importante pour ĂȘtre laissĂ©e aux Ă©cologistes.
Peut-ĂȘtre, mais derriĂšre ce folklore religieux il y a une science!
Bien sĂ»r qu'il y a de la science, mais il y a aussi de la croyance, comme en tĂ©moignent le flux constant d'incantations et de sermons nous sommant de faire repentance, la virulence des rĂ©actions Ă  toute objection et la radicalitĂ© des exigences. L'avenir de la planĂšte mĂ©rite mieux que ce prĂȘchi-prĂȘcha. La science argumente, elle n'excommunie pas, elle ne fulmine pas contre les hĂ©rĂ©tiques. Voyez par exemple le terme climatosceptique. Pour un chercheur, le scepticisme n'est pas un crime mais une vertu.
Alain Finkielkraut a raison de dire que l'Ă©cologie est une affaire trop importante pour ĂȘtre laissĂ©e aux Ă©cologistes.
À l'inverse, la dĂ©votion congĂ©die la discussion. Or, que voit-on? Des savants et des militants qui, dĂšs qu'une voix s'Ă©lĂšve pour contester tel ou tel point de la doxa catastrophiste, s'adonnent Ă  l'invective et l'anathĂšme. Dans l'arsenal de la bien-pensance, le climatosceptique est en train de rejoindre le fasciste. Et coup de chance, ce sont souvent les mĂȘmes, triomphe Mediapart dans un article d'anthologie consacrĂ© aux «nĂ©gateurs du bouleversement climatique»: «Ils occupent des postes de responsabilitĂ©s dans des groupes de pression Ă  Bruxelles, siĂšgent en tant que dĂ©putĂ©s conservateurs et libĂ©raux au Parlement europĂ©en, dirigent des associations professionnelles nĂ©olibĂ©rales et dĂ©terminent la politique climatique de tous les partis de droite en Europe. Leur point commun: ce sont principalement des hommes de plus de 60 ans.» Sans surprise, revoilĂ  le vieux mĂąle blanc, fauteur de tous les troubles, y compris Ă©cologiques. Bref, le climatosceptique est un salaud du mĂȘme acabit que le nĂ©gationniste d'Auschwitz ou le complotiste du 11-Septembre.
Mais nier l'Ă©vidence, c'est toujours un crime contre la vĂ©rité 
Certes, et il y a, dans le grand sac des climatosceptiques, des gens parfaitement dĂ©lirants. Il y a aussi beaucoup de raisons de penser que, sur la question du climat, on a exagĂ©rĂ©ment Ă©tendu le domaine de l'Ă©vidence, de sorte que certaines hypothĂšses, les plus effrayantes bien sĂ»r, se sont imposĂ©es comme des vĂ©ritĂ©s. Le rĂ©chauffement lui-mĂȘme ne fait aucun doute puisqu'il est mesurable. En revanche, s'agissant non seulement de ses causes, nĂ©cessairement complexes, mais aussi de son Ă©volution future et de ses consĂ©quences, il serait tout de mĂȘme Ă©tonnant qu'une science qui s'est dĂ©veloppĂ©e dans la pĂ©riode rĂ©cente soit dĂ©jĂ  parvenue Ă  un corpus global incontestable. Et on ne voit pas pourquoi le public, qui est priĂ© d'admettre comme vĂ©ritĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e le scĂ©nario catastrophe privilĂ©giĂ© par une grande partie de la communautĂ© scientifique - encore que le GIEC travaille lui-mĂȘme sur diffĂ©rentes hypothĂšses -, ne pourrait aussi entendre les arguments de contradicteurs, quand ceux-ci ont Ă©galement une lĂ©gitimitĂ© scientifique. Peggy Sastre raconte dans notre dossier comment l'arbre est devenu l'un des emblĂšmes de la sainte cause du climat. L'idĂ©e selon laquelle plus d'arbres, c'est moins de rĂ©chauffement s'est, explique-t-elle, imposĂ©e comme une certitude - son corollaire Ă©tant que la dĂ©forestation est l'un des pires pĂ©chĂ©s de la civilisation industrielle. RĂ©sultat, une partie des moyens de la politique du climat a Ă©tĂ© affectĂ©e Ă  la reforestation, de sorte qu'il existe sans doute aujourd'hui un lobby de l'arbre. Mais quand Nadine Unger, professeur de biochimie atmosphĂ©rique britannique met en doute cette causalitĂ© simple en Ă©tudiant le rĂŽle de l'isoprĂšne, un hydrocarbure produit par les arbres, elle est menacĂ©e de mort, ce qui ne suggĂšre pas l'existence d'un dĂ©bat scientifique serein.
Je ne sais pas s'il y a un lobby de l'arbre, mais il y a un lobby automobile et un lobby pétrolier.
Oui, et on les sait capables d'acheter des experts, comme n'importe quel autre lobby. Reste qu'ils ne dĂ©fendent pas seulement les intĂ©rĂȘts de «mĂ©chants actionnaires avides de profit», mais aussi ceux de millions de salariĂ©s. Et leur intĂ©rĂȘt n'est pas que nous pĂ©rissions collectivement par le carbone mais que nous trouvions une trajectoire raisonnable, c'est-Ă -dire socialement supportable, vers une Ă©conomie moins carbonĂ©e. Or, en dĂ©pit de la propagande sur les merveilles du renouvelable, il y a un point sur lequel tous les spĂ©cialistes sont d'accord, c'est qu'en l'Ă©tat des connaissances et des technologies, les Ă©nergies renouvelables peuvent Ă  peine servir d'appoint.
En dépit de la propagande sur les merveilles du renouvelable, il y a un point sur lequel tous les spécialistes sont d'accord, c'est qu'en l'état des connaissances et des technologies, les énergies renouvelables peuvent à peine servir d'appoint.
Le nouvel objectif brandi par les associations, division des Ă©missions de CO2 par huit d'ici 2050, est en passe de devenir aussi totĂ©mique que les 3 % de dĂ©ficit budgĂ©taire de Maastricht. Pour l'atteindre, il faudra que les bons peuples acceptent de renoncer aux merveilles de la fluiditĂ©, de la mobilitĂ© et de la flexibilitĂ© qu'on leur vante avec force depuis des annĂ©es. Retour au local, au circuit court, au voisinage. Bien sĂ»r, les stars qui rĂ©clament cette conversion Ă  la frugalitĂ© devront continuer Ă  voyager, ne serait-ce que pour pouvoir divertir les ploucs sĂ©dentarisĂ©s, condamnĂ©s Ă  manger des topinambours de leur jardin et Ă  pĂ©daler 25 kilomĂštres pour aller au boulot - s'ils ont la chance d'en avoir un. J'ajoute qu'il serait naĂŻf de prĂ©tendre qu'il y a d'un cĂŽtĂ© de vils intĂ©rĂȘts et de l'autre de nobles sentiments. Les fabricants d'Ă©oliennes ont intĂ©rĂȘt Ă  vendre des Ă©oliennes et cela n'a rien de condamnable. Il y a aussi des salariĂ©s, des consultants, des prestataires payĂ©s par les grandes boutiques de dĂ©fense de l'environnement comme le WWF. Il faut croire qu'on peut-ĂȘtre qu'on peut ĂȘtre payĂ© sans ĂȘtre acheté 
À dĂ©faut de partager toutes les prĂ©conisations de certains Ă©cologistes, on pourrait tout de mĂȘme se mettre d'accord sur le constat et la rĂ©alitĂ© de la menace?
On peut s'accorder avec certitude sur le passĂ© et sur le prĂ©sent, dĂšs lors qu'on parle de phĂ©nomĂšnes mesurables et observables. Sur le futur, le bon sens suggĂšre que les savants fournissent des hypothĂšses, mĂȘme si certaines sont plus probables que d'autres. Ils devraient donc accepter d'examiner des contre-hypothĂšses et beaucoup le font d'ailleurs, mĂȘme si la prĂ©tention de certains membres du GIEC donne parfois bĂȘtement envie de croire leurs adversaires. Surtout, le fait que ce dĂ©bat soit prĂ©emptĂ© par des militants (en chambre pour l'essentiel) n'aboutit qu'Ă  folkloriser un enjeu fondamental. Quand Philippe Torreton, et avec lui, le ban et l'arriĂšre-ban du cinĂ©ma français, affirme que «la survie de l'espĂšce humaine est en jeu Ă  une Ă©chelle de temps trĂšs courte: la nĂŽtre», il ne stimule pas la rĂ©flexion, il la stĂ©rilise. Et quand il dĂ©nonce «l'inertie mortifĂšre de nos dirigeants», il se paie de mots et de poses.
Tout de mĂȘme, vous mettez en doute les consĂ©quences que ce rĂ©chauffement implique. N'ĂȘtes-vous pas dans le dĂ©ni au sujet du climat comme d'autres sont dans le dĂ©ni Ă  propos du dĂ©fi que reprĂ©sente l'islamisme ou l'immigration?
Les consĂ©quences de l'immigration massive et de la montĂ©e de l'islamisme n'appartiennent pas au futur, mĂȘme proche, elles sont sous nos yeux. Du reste, on a parfaitement le droit de contester leur existence et beaucoup ne s'en privent pas. Sauf erreur de ma part, l'espĂšce humaine n'est pas en train de disparaĂźtre sous nos yeux. Cela ne signifie pas que nous doutons des consĂ©quences nĂ©fastes du rĂ©chauffement climatique, mais que, sur leur ampleur et sur leur imminence, nous pensons qu'il y a plus de questions que ce que vous pensez. Or, la plupart du temps, les problĂšmes sont prĂ©sentĂ©s dans une seule perspective, avec une seule dimension. On est pour ou contre. Le WWF vient de lancer une mobilisation gĂ©nĂ©rale contre le plastique qui est effectivement un flĂ©au pour la beautĂ© et la biodiversitĂ© du monde et qui, en prime, est responsable d'une partie des Ă©missions de CO2. Mais on ne peut pas traiter ce problĂšme en oubliant les incroyables progrĂšs de la sĂ©curitĂ© alimentaire qu'il a permis, ni en faisant fi de la nĂ©cessitĂ© de mettre en place des alternatives sĂ©rieuses avant de l'abandonner.
D'ailleurs à ce sujet, le meilleur moyen d'éviter des migrations climatiques massives n'est-il pas de mener une politique écologique sachant que les pays d'Afrique seront le plus impactés?
Sauf erreur de ma part, l'espĂšce humaine n'est pas en train de disparaĂźtre sous nos yeux.
Pardonnez mon scepticisme, pour le coup, mais le changement climatique n'est pas la premiĂšre raison de la «ruĂ©e vers l'Europe», mĂȘme s'il contribuera Ă  l'aggraver dans l'avenir. La politique Ă©cologique rĂ©aliste susceptible d'enrayer le phĂ©nomĂšne Ă  court ou moyen terme n'existe pas plus que la merveilleuse croissance verte et les millions d'emplois verts dont on nous rebat les oreilles. Evidemment qu'il faut une politique de l'Ă©cologie arbritre entre les impĂ©ratifs de l'avenir et les contraintes du prĂ©sent. Mais aujourd'hui, on prĂ©tend, en jouant sur nos «grandes peurs», arracher l'Ă©cologie Ă  la politique, c'est-Ă -dire Ă  l'histoire, pour l'arraisonner exclusivement Ă  la mĂ©taphysique et Ă  la morale. Les objectifs hors d'atteinte que brandissent les croisĂ©s du climat aboutissent en rĂ©alitĂ© Ă  dĂ©courager l'action.
N'ont-ils pas en partie raison, cependant, lorsqu'ils dĂ©noncent la folie de notre sociĂ©tĂ© de consommation? L'homme ne manque-t-il pas parfois d'humilitĂ© face Ă  la nature? Ne faut-il pas nous fixer certaines limites? Dire que la terre, dont nous avons hĂ©ritĂ©, doit ĂȘtre prĂ©servĂ©e pour ĂȘtre transmise aux gĂ©nĂ©rations futures, ne me paraĂźt pas absurde. Le conservatisme Ă©cologique rejoint le conservatisme culturel 

Oui, l'homme manque d'humilitĂ© face Ă  la nature, ça lui a permis de rĂ©aliser mal de choses, qui ne sont pas toutes honteuses. Pour autant, vous avez raison, nos sociĂ©tĂ©s sont organisĂ©es par un ubris de production et de consommation qui finira par rendre le monde inhabitable. Ainsi, l'agriculture productiviste dĂ©truit-elle lentement les sols. PrĂ©tendre que le changement de ce modĂšle peut se faire Ă  marche forcĂ©e et Ă  coups de slogans, croire qu'on va remettre la planĂšte dans l'Ă©tait oĂč elle Ă©tait en 1750, c'est se payer notre tĂȘte. Et puis, il est savoureux d'entendre des journalistes communier le matin avec des gilets jaunes bouffeurs de diesel qui refusent d'ĂȘtre les exclus de la consommation et prĂŽner l'aprĂšs-midi le retour au vĂ©ritable sens des choses en lieu et place de la consommation de masse. Un changement considĂ©rable des modes de vie et des reprĂ©sentations est certainement nĂ©cessaire. Mais il prendra des gĂ©nĂ©rations. Enfin, c'est sans doute un tort d'Ă©tablir des hiĂ©rarchies, mais les cultures aussi peuvent disparaĂźtre - et peut-ĂȘtre plus vite que la planĂšte. Et voyez-vous, ça m'inquiĂšte autant, sinon plus, que le rĂ©chauffement climatique. Mais je blasphĂšme.
Nos sociétés sont organisées par un ubris de production et de consommation qui finira par rendre le monde inhabitable.
Tout de mĂȘme, vous ne pouvez pas ĂȘtre indiffĂ©rente au sort des gĂ©nĂ©rations futures.
J'aime tellement les gĂ©nĂ©rations futures que je leur souhaite d'abord d'avoir le privilĂšge d'acquĂ©rir, grĂące Ă  la frĂ©quentation des trĂ©sors de notre culture, la capacitĂ© de penser ce qui nous arrive. Et je crois tellement en elles que je leur fais confiance pour trouver des solutions inĂ©dites aux problĂšmes crĂ©Ă©s par leurs pitoyables ancĂȘtres - comme l'ont toujours fait les gĂ©nĂ©rations futures avant elles. Blague Ă  part, Ă©videmment que nous ne vivons pas seulement pour nous et que le sort de nos descendants nous importe. Pour autant, la vĂ©ritĂ© ne sort pas de la bouche des enfants. Depuis quelques mois, on assiste, dans le monde dĂ©veloppĂ©, Ă  une sorte de croisade des enfants, transformĂ©s par une intense propagande en petits gardes verts priĂ©s de rĂ©Ă©duquer leurs parents. Le spectacle d'adolescents sĂ©chant les cours pour la planĂšte (elle est bonne celle-lĂ ), ou celui de la petite SuĂ©doise Ă  nattes faisant la leçon aux grands de ce monde est peut-ĂȘtre trĂšs sympathique - quoiqu'au vu des chiffres il soit trĂšs exagĂ©rĂ© de parler de mobilisation de la jeunesse. Celui des grands en question Ă©coutant avec dĂ©fĂ©rence une gamine Ă  l'air butĂ© est Ă  la fois hilarant et affligeant. En tout cas, je propose qu'on attende quelques annĂ©es avant de cĂ©der leur cĂ©der les commandes, Ă  ces gĂ©nĂ©rations futures qui pensent si bien.
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leblogdephilippedonnaes · 6 years ago
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Evoluez.
Je m’étais promis de ne plus cliquer sur les liens de vidĂ©os violentes dans lesquelles on voit des forces de l’ordre, piĂ©tiner des jeunes et gazer des seniors. Pas bon. Ca fait monter mon taux de testostĂ©rone. Ahimsa. Tu parles. Non violence. Quand un papi de soixante-dix ans se fait matraquer en direct c’est plutĂŽt l’envie d’écraser la gueule du Robocop servile, bien Ă  l’abri dans sa carapace high tech, qui me dĂ©mange le bout des doigts. Mais quand j’ai aperçu cette image de lycĂ©ens Ă  genoux, je n’ai pas pu m’en empĂȘcher. Clic. A l’heure oĂč le monde entier cĂ©lĂ©brait le 70Ă©meanniversaire de la dĂ©claration universelle des Droits de l’Homme, son altesse Macaron 1er, la France et son premier flic, le bien nommĂ© Castagneur, envoyait un symbole fort au reste de la planĂšte. MĂȘme les grands libĂ©raux Erdogan et Trump se sont fendus de leurs saillies railleuses. Bien entendu ces images nausĂ©abondes renvoient Ă  d’autres puanteurs issues des culs basses fosses de l’histoire, de Santiago du Chili Ă  Alger. Mais c’est surtout l’humiliation, ce dĂ©sir de casser les Ăąmes et briser les volontĂ©s, qui s’en dĂ©gage. Et qui exacerbent la violence. Ma violence. Mais qui cherche la violence ? Comment ne pas succomber Ă  cette violence quand Orange pousse des salariĂ©s au suicide. Quand le site de Ford Ă  Bordeaux s’apprĂȘte Ă  laisser huit cent salariĂ©s sur le caillou. Quand Bernard Arnault, dont le faciĂšs Ă©maciĂ© ressemble de plus en plus Ă  celui d’un vautour, pardon Ă  mes amis les vautours, affiche une fortune record de 72 milliards d’euros. Ca ne vous dit rien ? 2,8 millions d’euros par heure. Ouais, ça cause plus. Quand la dinde de service, pardon Ă  mes amies les dindes, la bien nommĂ©e SĂ©golĂšne Royal, ambassadrice en chef de l’Arctique et de l’Antarctique, se fend de son analyse glaciale : « les policiers ont parfaitement bien rĂ©glĂ©s les choses. Ca ne leur a pas fait de mal de savoir ce que c’est que le maintien de l’ordre, la police, se tenir tranquille. Ca leur fera un souvenir ». Quand un gilet jaune se fait invectiver sur BFM TV par Bruno Jeudy qui reprĂ©sente le degrĂ© zĂ©ro du journalisme. Et tous ces spĂ©cialistes, ces sachants encravatĂ©s, empoulĂ©s et condescendants qui pondent leurs analyses hors sol en vous expliquant que les gilets jaunes sont des casseurs sans aucune conscience politique. HĂ© les blaireaux, pardon Ă  mes amis les blaireaux, mais qui bloquent l’accĂšs des camions Ă  l’usine Monsanto de TrĂšbes et un site d’Amazon prĂšs de Toulouse. Et puis je me suis fait une overdose de vidĂ©os. J’ai appris que des journalistes avaient Ă©tĂ© visĂ©s sciemment et blessĂ©s par la Police. J’ai appris qu’Antoine, un jeune Bayonnais de 26 ans avait Ă©tĂ© amputĂ© de la main aprĂšs avoir reçu une grenade explosive de type GLI-F4. Une arme de guerre que la France est le seul pays europĂ©ens Ă  utiliser. Son crime ? Avoir lancĂ© des Ɠufs. J’ai appris que les blindĂ©s des flics, pardon, je m’énerve, Ă©taient Ă©quipĂ©s d’un liquide incapacitant, un dispositif radical qui ne devait servir qu’en dernier recours. J’ai aussi appris que CRS se conjuguait aujourd’hui au fĂ©minin, comme hooligan et chasseur. Et j’ai Ă©tĂ© envahi par une tristesse indicible en voyant toutes ces belles chevelures Ă©merger de leurs armures modernes. Femmes du monde je vous aime chantait Renaud. Tiens, un dernier clic. Une vidĂ©o dans laquelle on aperçoit un robot dĂ©ambuler dans les rues. Le look et la dĂ©marche de Terminator. Et oui, messieurs des forces de l’ordre, vous serez bientĂŽt obligĂ©s d’enfiler un gilet jaune. Mais il sera sans doute trop tard car vos successeurs n’auront plus une ombre d’humanitĂ©. Alors indignez vous, c’est l’heure. Ou plutĂŽt Ă©voluez, comme nous tous, afin d’éviter les rĂ©volutions qui tournent en rond.
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cuisinedegrandpere · 3 years ago
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«À ce moment la porte s'ouvrit, et sur le seuil, prĂ©cĂ©dĂ©s par le majordome, quatre valets en livrĂ©e apparurent apportant, sur une espĂšce de brancard recouvert d'un magnifique brocart rouge aux armes des ducs de TolĂšde, un Ă©norme poisson couchĂ© au milieu d'un immense plateau d'argent.
Un « oh ! » de joie et d'admiration parcourut la table, et en s'écriant : « voici la SirÚne ! » le général Cork se tourna vers Mrs. Flat, et s'inclina.
Le majordome, aidé des valets, déposa le plateau au milieu de la table, devant Mrs. Flat, et recula de quelques pas.
Tous regardĂšrent le poisson, et pĂąlirent.
Un petit cri d'horreur s'Ă©chappa des lĂšvres de Mrs. Flat, et le gĂ©nĂ©ral Cork blĂȘmit.
Une petite fille, quelque chose qui ressemblait Ă  une petite fille, Ă©tait Ă©tendue sur le dos au milieu du plateau, sur un lit de vertes feuilles de laitue, dans une grande guirlande de branches de corail. Elle avait les yeux ouverts, les lĂšvres demi-closes : et contemplait d'un regard Ă©tonnĂ© le Triomphe de VĂ©nus peint au plafond par Luca Giordano. Elle Ă©tait nue : mais sa peau brune, luisante, du mĂȘme violet que la robe de Mrs. Flat, modelait exactement comme une robe ses formes encore hĂ©sitantes et dĂ©jĂ  harmonieuses, la ligne douce de ses hanches, la lĂ©gĂšre Ă©minence de son ventre, ses petites seins virginaux, ses Ă©paules larges et pleines.
Elle ne devait pas avoir plus de huit ou dix ans, bien qu'Ă  premiĂšre vue, tant elle Ă©tait prĂ©coce et ses formes dĂ©jĂ  fĂ©minines, elle parĂ»t en avoir quinze. DĂ©chirĂ©e çà et lĂ , ou Ă©limĂ©e par la cuisson, surtout sur les Ă©paules et sur les hanches, la peau laissait entrevoir Ă  travers les cassures et les fĂȘlures la chair tendre, tantĂŽt argentĂ©e, tantĂŽt dorĂ©e, si bien qu'elle semblait vĂȘtue de violet et de jaune, tout Ă  fait comme Mrs. Flat.
Et tout comme celui de Mrs. Flat, son visage (qui l'eau bouillante avait fait Ă©clater comme un fruit trop mĂ»r hors de son Ă©corce) Ă©tait semblable Ă  un masque brillant de porcelaine ancienne. Elle avait, comme Mrs. Flat, les lĂšvres saillantes, le front Ă©troit et haut,, les yeux ronds et verts. Ses bras Ă©taient courts, des espĂšces de nageoires se terminant en pointe, en forme de main sans doigts. Une mĂšche de soies, presque des cheveux, ornait le sommet de sa tĂȘte, tombant le long du petit visage, tout ramassĂ© et comme recroquevillĂ©, dans une espĂšce de grimace pareille Ă  un sourire, autour de la bouche. Les hanches, longues et fines, se terminaient, comme dit Ovide, in piscem, en queue de poisson.
La petite fille gisait dans son cercueil d'argent, et semblait dormir. Mais, par suite d'un oubli impardonnable du cuisinier, elle dormait comme dorment les morts auxquels personne n'a eu le soin pieux de fermer les paupiĂšres, elle dormait les yeux ouverts. Elle contemplait les Tritons de Luca Giordano soufflant dans leurs conques marines, les dauphins, attelĂ©s au char de VĂ©nus, galopant sur les ondes, VĂ©nus toute nue assise dans son char d'or, au milieu du cortĂšge blanc et rose de ses Nymphes, et Neptune, debout dans sa coquille, brandissait son trident, emportĂ© par la fougue de ses chevaux blancs, encore altĂ©rĂ©s du sang innocent d'Hippolyte. Elle contemplait le Triomphe de VĂ©nus peint au plafond, cette mer bleue, ces poissons argentĂ©s, ces verts monstres marins, ces blancs nuages errant au fond de l'horizon : cette mer, c'Ă©tait sa patrie perdue, le pays de ses rĂȘves, le royaume heureux des SirĂšnes.
C'était la premiÚre fois que je voyais une petite fille cuite, une petite fille bouilllie : et je me taisais, étreint par une terreur sacrée. Tous les convives étaient pùles d'horreur.
Le général Cork regarda ses hÎtes, et d'une voix tremblante s'écria :
- Mais ce n'est pas un poisson !... C'est une petit fille !
- Non, dis-je, c'est un poisson.
- Êtes-vous sĂ»r que c'est un poisson, un vrai poisson ? Me demanda le gĂ©nĂ©ral Cork en passant sa main sur son front baignĂ© d'une sueur froide.
- C'est un poisson, dis-je, c'est la fameuse SirÚne de l'Aquarium. »
AprĂšs la libĂ©ration de Naples, les AlliĂ©s avaient, pour des raisons militaires, interdit la pĂȘche dans le golfe : entre Sorrente et Capri, entre Capri et Ischia, la mer Ă©tait barrĂ©e de champs de mines et parcourue par des mines Ă  la dĂ©rive, qui rendaient la pĂȘche dangereuse. Et les AlliĂ©s, surtout les Anglais, n'osaient pas laisser les pĂȘcheurs aller au large, de crainte qu'ils n'apportassent des renseignements aux sous-marins allemands, ou ne les ravitaillassent en mazout, ou ne missent en danger, d'une façon quelconque, les centaines et les centaines de navire de guerre, de transports militaires, de Liberty-Ships, ancrĂ©s dans le golfe. Se mĂ©fier des pĂȘcheurs napolitains ! Les croire capables de tels crimes ! Mais ainsi vont les choses du monde : la pĂȘche Ă©tait interdite.
Il Ă©tait impossible de trouver dans Naples, je ne dis pas un poisson, mais une arrĂȘte de poisson : pas une sardine, pas une sole, pas une langouste, pas un rouget, pas une petit poulpe, rien. Si bien que le gĂ©nĂ©ral Cork, quand il offrait Ă  dĂźner Ă  quelque haut officier alliĂ©, Ă  une marĂ©chal Alexander, Ă  un gĂ©nĂ©ral Juin, Ă  un gĂ©nĂ©ral Anders, ou Ă  quelque homme politique important, Ă  un Churchill, Ă  un Vichinsky, Ă  un Bogomolow, ou Ă  quelque commission de sĂ©nateurs amĂ©ricains, venus en avion de Washington pour recueillir les critiques des soldats de la VĂšme ArmĂ©e Ă  leurs gĂ©nĂ©raux, et leurs opinions, leurs conseils, sur les plus graves problĂšmes de la guerre, avait pris l'habitude de faire pĂȘcher le poisson pour sa table dans l'Aquarium de Naples qui, aprĂšs celui de Monaco, est peut-ĂȘtre le plus important d'Europe.
C'est pourquoi aux dĂźners du gĂ©nĂ©ral Cork le poisson Ă©tait trĂšs frais et d'espĂšce rare. Au dĂźner qu'il avait offert en l'honneur du gĂ©nĂ©ral Eisenhower, nous avions mangĂ© le fameux « poulpe gĂ©ant » offert Ă  l'aquarium de Naples par l'empereur d'Allemagne Guillaume II. Les cĂ©lĂšbres poissons japonais appelĂ©s « dragons », don de l'empereur japonais Hiro Hito, avaient Ă©tĂ© sacrifiĂ©s sur la table du gĂ©nĂ©ral Cork en l'honneur d'un groupe de sĂ©nateurs amĂ©ricains. L'Ă©norme bouche de ces monstrueux poissons, les branchies jaunes, les nageoires noires et vermeilles semblables Ă  des ailes de chauve-souri, la queue verte et or, le front hĂ©rissĂ© de pointes, et crĂȘtĂ© comme le casque d'Achille, avaient profondĂ©ment dĂ©primĂ© l'esprit des sĂ©nateurs, dĂ©jĂ  prĂ©occupĂ©s par les difficultĂ©s de la guerre contre le Japon. Mais le gĂ©nĂ©ral Cork, qui Ă  ses vertus militaires joint les qualitĂ©s du parfait diplomate, avait relevĂ© le moral de ses hĂŽtes en attaquant le « Johnny got a zero » la cĂ©lĂšbre chanson des aviateurs amĂ©ricains du Pacifique, que tous avaient chantĂ© en chƓur.
Au dĂ©but, le gĂ©nĂ©ral Cork avait fait pĂȘcher le poisson pour sa table dans les viviers du lac de Lucrino, cĂ©lĂšbre pour ses fĂ©roces et exquises murĂšnes, que Lucullus, qui possĂ©dait une villa aux environs de Lucrino, nourrissait avec la chair de ses esclaves. Mais les journaux amĂ©ricains, qui ne perdaient aucune occasion d'adresser d'Ăąpres critiques au Haut Commandement de l'U.S Army, avaient accusĂ© le gĂ©nĂ©ral Cork de « mental cruelty », pour avoir obligĂ© ses hĂŽtes, « respectables citoyens amĂ©ricains », Ă  manger les murĂšnes de Lucullus. « Le gĂ©nĂ©ral Cork peut-il nous dire, avaient osĂ© imprimer quelques journaux d'AmĂ©rique, avec quelle chair il nourrit ses murĂšnes ? »
Ce fut Ă  la suite de cette accusation que le gĂ©nĂ©ral Cork avait donnĂ© l'ordre de pĂȘcher dorĂ©navant le poisson pour sa table dans l'Aquarium de Naples. Ainsi, un Ă  un, tous les poissons les plus rares et les plus fameux de l'Aquarium avaient Ă©tĂ© sacrifiĂ©s Ă  la « mental cruelty » du gĂ©nĂ©ral Cork : mĂȘme l'hĂ©roĂŻque espadon offert par Mussolini (qui avait Ă©tĂ© servi bouilli et garni de pommes de terre), mĂȘme le magnifique thon, prĂ©sent de Sa MajestĂ© Victor-Emmanuel III, et les langoustes de l'Ăźle de Wight, gracieusement offertes par Sa MajestĂ© Britannique Georges V.
Les prĂ©cieuses huĂźtres perliĂšres que S.A le duc d'Aoste, vice-roi d’Éthiopie, avaient envoyĂ©es en don Ă  l'Aquarium de Naples (c'Ă©taient des huĂźtres perliĂšres des cĂŽtes d'Arabie, en face de Massaouah), avaient relevĂ© le dĂźner que le gĂ©nĂ©ral Cork avait offert Ă  Vichinsky, vice-commissaire soviĂ©tique aux Affaires ïżœïżœtrangĂšres, alors reprĂ©sentant de l'URSS Ă  la commission AlliĂ©e en Italie. Vichinsky avait Ă©tĂ© trĂšs Ă©tonnĂ©e de trouver, dans chacune de ses huĂźtres, une perle rose, couleur de la lune naissante. Et il avait levĂ© les yeux de son assiette, regardant le gĂ©nĂ©ral Cork avec le mĂȘme regard que s'il avait eu en face de lui l'Ă©mir de Bagdad au cours d'un dĂźner des Mille et une Nuits.
- Ne crachez pas le noyau, lui avait dit le général Cork, il est délicieux.
- Mais c'est une perle ! S'était écrié Vichinsky.
- Of course, is a pearl ! Don't you like it ?
Vichinsky avait avalé la perle, en murmurant entre ses dents, en russe : « ces capitalistes pourris ! »
Il ne paraissait pas moins étonné que Winston Churchill, lorsque celui-ci, invité par le général Cork, avait trouvé dans son assiette un poisson rond et mince, de la couleur de l'acier, pareil au disque des anciens discoboles.
- Qu'est-ce que c'est ? Demanda Churchill.
- A fish, un poisson, répondit le général Cork.
- A fish ? Dit Churchill en observant cet étrange poisson.
- Comment s'appelle ce poisson ? Demanda le général Cork au majordome.
- C'est une torpille, répondit le majordome.
- What ? Dit Churchill.
- A torpedo, dit le général Cork.
- A torpedo ? Dit Churchill.
- Yes, of course, a torpedo, dit le général Cork, et se tournant vers le majordome lui demande ce qu'était une torpille.
- Un poisson électrique, répondit le majordome.
- Ah ! Yes, of course, un poisson électrique ! Dit le général Cork tourné vers Churchill.
Et tous deux se regardÚrent, en souriant, les couverts à poisson en l'air, sans oser toucher la « torpille ».
- Vous ĂȘtes sĂ»r que ce n'est pas dangereux ? Dit Churchill aprĂšs quelques instants de silence.
Le général Cork se tourna vers le majordome :
- Croyez-vous qu'il soit dangereux de le toucher ? Est-il chargé d'électricité ?
- L'électricité, répondit le majordome dans son anglais prononcé à la napolitaine, est dangereuse quand elle est crue : cuite, elle ne fait pas mal.
- Ah ! S'écriÚrent Churchill et le général Cork.
Et poussant un soupir de soulagement, ils touchĂšrent le poisson Ă©lectrique avec la pointe de leurs fourchettes.
Mais un beau jour il n'y eut plus de poissons dans l'Aquarium : il ne restait que la fameuse SirÚne (un spécimen trÚs rare de cette espÚce de « sirénoïdes » qui, par leur forme presque humaine, ont été à l'origine de l'antique légende des SirÚnes, et quelques merveilleuses branches de corail.
Le général Cork, qui avait la bonne habitude de s'occuper personnellement des plus petits détails, avait demandé au majordome quelle variété de poisson on pourrait trouver dans l'Aquarium pour le dßner en l'honneur de Mrs. Flat.
- Il reste bien peu de chose, avait répondu le majordome, une SirÚne et quelques branches de corail.
- La SirÚne est-elle un bon poisson ?
- Excellente ! Avait répondu le majordome sans sourciller.
- Et les coraux ? Avait demandé le général Cork, qui était particuliÚrement méticuleux lorsqu'il s'occupait de ses dßners, sont-ils bons à manger ?
- Non, les coraux, non. Ils sont un peu indigestes.
- Alors, pas de coraux.
- Nous pouvons les mettre comme garniture, avait suggéré le majordome, imperturbable.
- That's fine !
Et le majordome avait inscrit au menu du dßner : « SirÚne à la mayonnaise, garnie de coraux. »
Maintenant tous les convives regardaient, muets de surprise et d'horreur, cette pauvre petite fille morte, Ă©tendue, les yeux ouverts, au milieu du plateau d'argent, sur un lit de feuilles de laitue verte, entourĂ©e d'une guirlande de branches roses de corail.”
Curzio Malaparte - La peau, p-319
Recette : tartare de truite aux pistaches
Hacher le filet de truite, les pistaches, une Ă©chalotte et de la ciboulette. MĂ©langer le tout dans les bols, ajouter 1cs d’huile d’olive par bol, ainsi que sel et poivre.
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puchkinalit · 4 years ago
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Huit crimes parfaits
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Malcolm Kershaw, propriĂ©taire de la librairie bostonienne Old Devils spĂ©cialisĂ©e dans les romans policiers, est appelĂ© par une agente du FBI qui lui demande de l’aider sur une affaire de meurtres en sĂ©rie qui pourraient avoir Ă©tĂ© inspirĂ©s par une liste des huit crimes parfaits tirĂ©s de la littĂ©rature policiĂšre qu’avait Ă©tablie le libraire sur son blog plusieurs annĂ©es auparavant. Malcolm, qui est le narrateur, joue avec les nerfs du lecteur et lui dĂ©voile peu les nƓuds de l’intrigue oĂč apparait notamment sa femme adultĂšre dĂ©cĂ©dĂ©e dans un accident de la route et un tueur retors qui se joue du malheureux libraire. A moins que celui-ci ne soit pas tout Ă  fait innocent dans l’histoire... Huit crimes parfaits ou la mise en abyme du roman policier. Clins d’Ɠil et rĂ©fĂ©rences littĂ©raires parsĂšment cette lecture chaude et confortable comme un bon plaid d’hiver mais contrebalancĂ©e par une pointe de perversion qui n’est pas dĂ©sagrĂ©able.
8/10
Huit crimes parfaits / Peter Swanson.- Gallmeister.
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annesophiebooks · 4 years ago
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Ce thriller a Ă©tĂ© un trĂšs bon moment de lecture. Moi qui, adolescente, savourait les romans d’Agatha Christiane, j’ai retrouvĂ©, avec Huit Meurtres Parfaits, ce mĂ©lange de rĂ©flexion est d’ambiance qui me plaisait tant Ă  l’époque. . Malcolm Kershaw qui tient une librairie Ă  Boston, vit simplement et aimĂ© son mĂ©tier par-dessus tout. Son quotidien va pourtant considĂ©rablement se compliquer quand l’agente Gwen Mulvey va le contacter pour lui poser des questions sur un article qu’il avait publiĂ© quelques annĂ©es plus tĂŽt sur le site de sa librairie. En grand fĂ©ru de polars, et en particulier de polars classiques, il avait Ă©tabli une liste de « crimes parfais », tirĂ©e de ses lectures favorites. Mais il semblerait que quelqu’un ait dĂ©cidĂ© de prendre tout cela au sĂ©rieux et de perpĂ©trer les meurtres citĂ©s, exactement dans les mĂȘmes circonstances que dans les romans dont ils sont tirĂ©s. . Qui est l’assassin ? Quel est son mobile ? Comment l’arrĂȘter avant qu’il ne parvienne au bout de la liste ? Malcolm est-il victime... ou coupable ? AprĂšs tout, comme dans ses rites favoris, lui aussi est un personnage plein de secrets... . Un libraire bibliophile cernĂ© par des zones d’ombres, des agents du FBI un peu particuliers, des secrets mis Ă  jour petit Ă  petit, un chat plus que malin... VoilĂ  pour les ingrĂ©dients. . Une ville de Boston Ă©crasĂ©e sous la pluie et la neige, un mystĂ©rieux tueur qui semble toujours avoir une longueur d’avance, des souvenirs troublants qui refont surface et des demi-vĂ©ritĂ©s qui se murmurent. VoilĂ  pour l’ambiance. . Agatha Christie, Berkeley Cox, James Cain, Ira Levin, Donna Tartt, Pat Higtsmith. VoilĂ  pour les influences meurtriĂšres. . Avouez qu’il y a de quoi faire. . Alors si vous aimez les Cluedo modernes et les rĂ©fĂ©rences littĂ©raires vous apprĂ©cierez sĂ»rement le nouveau roman de Peter Swanson. Et je peux vous assurer que vous ne trouverez pas le meurtrier avant la fin... . . . . . . https://www.instagram.com/p/CLUj8ipHYbJ/?igshid=70jk9q457nz0
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traductions · 4 years ago
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Une conversation avec Rudy Giuliani autour de Bloody Marys
Traduction de A Conversation With Rudy Giuliani Over Bloody Marys at the Mark Hotel, de Olivia Nuzzi
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Rudy, pas au Mark Hotel. Photo: Elsa/Getty Images.
Alors que le SUV noir se gare au bord de la 33Ăšme rue de Manhattan, clignotants en marche, une main pĂąle Ă©merge par la fenĂȘtre passager et fait un petit signe. Elle est rattachĂ©e Ă  Rudy Giuliani, qui sourit derriĂšre ses lunettes en Ă©cailles de tortue. Il s’excuse de son retard : “Je peux pas marcher sur les trottoirs comme avant”, une rĂ©fĂ©rence Ă  l’un des avantages de son ancienne vie de maire.
Nous sommes le dimanche 8 dĂ©cembre, tĂŽt dans l’aprĂšs-midi, et Giuliani rentre juste d’Ukraine oĂč, selon ses dires, il est allĂ© chercher des informations qui permettraient de combattre la tentative de destitution de son client, Donald Trump, prĂ©sident des Etats-Unis.
“On s’est faufilĂ©s hors de Kiev pour ne pas avoir Ă  rĂ©pondre Ă  toutes sortes de questions”, dit-il sans prĂ©ciser si ces questions auraient Ă©tĂ© posĂ©es par des journalistes ou par des officiels du gouvernement. “Ils pensaient tous qu’on allait partir vendredi matin et je nous ai fait partir jeudi soir vers Vienne en avion privĂ©â€.
La banquette arriùre est recouverte de bagages. Son garde du corps depuis dix ans est un policier de New York à la retraite qui aime Donald Trump presque autant qu’il aime son patron. Il sort pour mettre les sacs dans le coffre et Giuliani passe à l’arriùre.
Giuliani me dit ĂȘtre arrivĂ© Ă  son hĂŽtel Viennois Ă  2h30 du matin et d'avoir sur-le-champ consultĂ© les billets d’opĂ©ra disponibles. “Et lĂ  surprise, vendredi soir ils jouaient la Tosca dirigĂ©e par Marco Armiliato”. Il me chante une aria de Rigoletto, l’un des premiers opĂ©ras qu’il a aimĂ©s en dĂ©couvrant cet art au lycĂ©e. Il agite les mains d’un air thĂ©Ăątral.
Par-dessus un sweater, il porte un costume bleu sombre. Sa braguette est ouverte. Il a aussi des accessoires : un pins du drapeau amĂ©ricain, un portefeuille tissĂ© aux couleurs du drapeau amĂ©ricain, un diamant serti dans une bague Ă  auriculaire, et un second diamant serti dans un anneau des Yankee World Series (au sujet duquel une question innocente provoque un quart d’heure de diatribes Ă  propos de ce “putain de Wayne Barrett”, un journaliste qui parvient Ă  enrager Giuliani jusque depuis sa tombe).
Giuliani n’est pas seulement l’avocat personnel et gratis de Trump. A 75 ans, il est aussi dans la cybersĂ©curitĂ© : conseiller informel auprĂšs de la Maison-Blanche ainsi que consultant hors de prix. L’une de ses mains serre trois tĂ©lĂ©phones de tailles diverses. Deux des appareils sont dĂ©bloquĂ©s. FrottĂ©s l’un contre l’autre et contre la paume de Giuliani, leurs Ă©crans rĂ©vĂšlent des onglets ouverts et un barrage de notifications. Il active accidentellment Siri, qui dit ne pas comprendre sa commande. “Elle ne me comprend jamais”, dit-il. Il soupire et touche son Ă©cran pour la faire taire.
Giuliani aime dire qu’il connaĂźt “chaque pĂątĂ© de maison de la ville”, mais il vit dans l’Upper East Side et ne s’attarde jamais longtemps ni Ă  l’ouest ni au sud du parc. Quand je lui demande de m’emmener dans un lieu qu’il aime frĂ©quenter, il indique trĂšs vite Ă  son garde du corps le Mark Hotel, un cinq Ă©toiles de la 77Ăšme Est. Un homme d’habitudes, Giuliani a de nos jours une conscience aigue des lieux prĂȘts Ă  l’accueillir. Il dit qu’à cause “de ce qui s’est passĂ©â€ son cercle se restreint et qu’il ne fait plus confiance Ă  personne.
Je lui demande comment il a jamais pu faire confiance Ă  Lev Parnas et Igor Fruman, deux associĂ©s Russes Ă  la tĂȘte d’une entreprise nommĂ©e “Fraude Garantie”, arrĂȘtĂ©s en octobre par le FBI. “Ils ont l’air de types de Miami. Je connais beaucoup de gens de Miami qui ont cet air, qui sont parfaitement rĂ©glos et qui ont le mĂȘme style,” me rĂ©pond Giuliani. “Ni l’un ni l’autre n’a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© condamnĂ©. Aucun des deux. Et c’est ma limite en gĂ©nĂ©ral, parce qui se on se base sur les allĂ©gations et les affirmations et... on ne travaille plus avec personne”, dit-il en riant. “Surtout en affaires.”
Nous remontons vers les quartiers chics pendant qu’il monologue sur le scandale dont il est coauteur, glissant d’un argument prĂ©fabriquĂ© Ă  un autre. Il dit que l’ancienne ambassadrice Marie Yovanovitch (qu’il appelle Santa Maria Yovanivitch) est “contrĂŽlĂ©e” par George Soros. “Il a mis les quatre ambassadeurs lĂ -bas. Et il emploie des agents du FBI”. Je lui dit qu’il a l’air fou, mais il insiste : il ne l’est pas.
“Ne me dites pas que je suis antisĂ©mite parce que je m’oppose Ă  lui”, me dit-il. “Soros est Ă  peine juif. Je suis plus juif que Soros. J’en sais probablement plus sur... il ne va pas Ă  l’église, il ne va pas Ă  la religion... synagogue. Il n’appartient pas Ă  une synagogue, il ne soutient pas Israel, c’est un ennemi d’Israel. Il a Ă©lu huit procureurs anarchistes aux Etats-Unis. C’est une personne horrible.”
Dans la grande tradition des conspirationnistes Sorosiens, Giuliani croit que les mĂ©dias travaillent pour Soros en publiant des mensonges Ă  son sujet ; mais il se prend souvent les pieds dans le tapis alors mĂȘme qu’il essaie de discrĂ©diter les dĂ©clarations des mĂ©dias. Tout en essayant de me convaincre que, contrairement aux affirmations de la presse, il “n’a pas d’intĂ©rĂȘts commerciaux en Ukraine”, il me parle de ses intĂ©rĂȘts commerciaux en Ukraine.
“J’ai fait deux deals en Ukraine. J’ai essayĂ© d’en faire quatre ou cinq autres,”. Il me dit avoir eu deux opportunitĂ©s en Ukraine depuis qu’il reprĂ©sente le prĂ©sident, et avoir rejetĂ© les deux pour Ă©vitĂ© toute accusation d’impropriĂ©tĂ©.
“Ce que je voulais vraiment faire”, dit Giuliani, c’est un procĂšs au nom du gouvernement ukrainien contre une grande institution financiĂšre qui, selon lui, a blanchi sept milliards de dollars pour l’ancien prĂ©sident, Viktor Yanukovych. “Ca n’aurait rien eu Ă  voir avec Trump ou Burisma ou Biden,” me dit-il. Il m’explique ensuite que la raison pour laquelle il “voulait vraiment” se saisir de ce dossier, c’était pour en apprendre plus sur le blanchiment en Ukraine, “ça m’a permis de comprendre qu’ils utilisent le mĂȘme systĂšme de blanchiment pour Hunter Biden.”
“J’y ai rĂ©flĂ©chi pendant un mois, Ă  peser le pour et le contre, puis j’ai transmis le dossier Ă  un autre avocat”. “J’ai quand mĂȘme pu apprendre certaines choses sur le systĂšme de blanchiment.”
Giuliani est convaincu que pour abattre le prĂ©sident, il faut d’abord atteindre ses hommes ; il est donc assiĂ©gĂ©, victime d’une conspiration visant Ă  destituer Trump. Cette conspiration inclut les mĂ©dias, les DĂ©mocrates, le deep state et mĂȘme certaines personnes qu’il croyait rĂ©ellement connaĂźtre.
A ce sujet, Giuliani est Ă©motif. Il lit les articles Ă  son sujet et voit que ses amis, ces “sources proches de l’intĂ©rĂ©ssĂ©â€, sont utilisĂ©s par les conspirateurs comme des armes et contribuent Ă  lui donner cette image publique d’un homme hors de contrĂŽle. Ce sont les mĂȘmes qui, prĂ©occupĂ©s, lui ont dit de prendre soin de l’image qu’il laissera derriĂšre lui. Il me dit : “Et mon attitude Ă  propos de l’image que je vais laisser derriĂšre moi c’est : j’en ai rien Ă  foutre.”
Son ex-femme avait sous-entendu dans une interview avec New York Mag qu’il Ă©tait alcoolique. “Ouais ouais, je prends plein de drogues”, dit-il d’un ton sarcastique. “J’étais accro Ă  une drogue, j’ai oubliĂ© laquelle. Je ne sais pas d’oĂč ça vient, cette histoire de drogue, vraiment pas. L’alcool vient du fait que je bois effectivement, Ă  l’occasion. J’adore le Scotch. J’y peux rien. Tous les malts. Et aussi les cigares. J’adore boire du scotch en fumant un cigare. J’aime faire la fĂȘte.”
Et il y a le District Sud de New York, la plus grande des trahisons. C’était censĂ© ĂȘtre son monde, avec ses hommes Ă  l’intĂ©rieur ; il a dirigĂ© le bureau pendant la majeure partie des annĂ©es 80. Un bureau aujourd’hui mĂ©connaissable. “S’ils enquĂȘtent sur moi, c’est des connards. C’est vraiment des connards s’ils enquĂȘtent sur moi”, me dit-il.
Il parle les yeux braquĂ©s droit devant lui. Il se tourne rarement pour me regarder dans les yeux. Sa bouche se ferme, de la salive coule d’entre ses lĂšvres, puis descend sur son visage, le long d’une ride. Il ne s’en rend pas compte et la salive tombe sur son sweater.
“Si oui, c’est des idiots,” poursuit-il. “Dans ce cas c’est vraiment juste une bande de cinglĂ©s libĂ©raux anti-Trump”. Il ajoute ne pas savoir si une enquĂȘte sur lui est en cours, alors mĂȘme que des assignations Ă  comparaĂźtre transmises Ă  des associĂ©s de Giuliani par le District Sud contiendraient, paraĂźt-il, des demandes de documents et correspondances liĂ©s Ă  Giulani, Ă  son entreprise, et spĂ©cifiquement Ă  “tout paiement avĂ©rĂ© ou potentiel” par ou pour Giuliani.
“S’ils croient que j’ai commis un crime ils ont perdu la boule”, dit-il. “Je fais ça depuis 50 ans. Je sais comment ne pas commettre de crimes. Et s’ils croient que j’ai perdu mon intĂ©gritĂ©, alors ils on peut-ĂȘtre perdu la leur dans leur folie de haine anti-Trump et des choses qu’ils ont faites que j’aurais jamais faite quand j’étais procureur fĂ©dĂ©ral.”
Il dit se demander s’ils ne sont pas jaloux de lui parce que, trente ans aprĂšs sa dĂ©mission, des milliers de condamnations derriĂšre lui, le bureau aurait dĂ©clinĂ©. Les nouveaux, ceux qui sont arrivĂ©s aprĂšs, il dit qu’ils aimeraient poursuivre la mafia comme il le faisait. Qu’ils ne pourraient pas faire ce que lui faisait.
“C’est terrible Ă  dire parce que ça va les bouleverser au District Sud, mais je sais pourquoi ils sont bouleversĂ©s,” dit Giuliani. “C’est parce que depuis moi, ils n’ont jamais rien fait de mon niveau. Ils n’ont pas eu huit ans comme je les ai eus, depuis que j’ai arrĂȘtĂ© d’ĂȘtre procureur. Ils en sont loin.”
“De la jalousie”, il ajoute, “et parce que ma philosophie politique et la leur sont diffĂ©rentes. Ils sont tous... des gens impulsifs, illogiques, anti-Trump, y compris la fille de James Comey, elle travaille lĂ -bas. Vous ne pensez pas qu’elle est amĂšre ? Vous savez par quels noms j’ai appelĂ© son mari ? J’ai embauchĂ© son mari.”
Il veut dire : son pĂšre.
“Son pĂšre,” dit-il. “Je trouve que son pĂšre est une honte. Je suis gĂȘnĂ© de l’avoir embauchĂ©. J’ai jamais vu personne diriger le FBI comme ça.”
La voiture s’arrĂȘte entre la 77Ăšme et Madison. “Votre honneur, est-ce que je vous sĂ©curise une table ?” demande le garde du corps. “Euuh,” dit Giuliani, puis une pause. “Ouais.”
Nous entrons dans le hall de l’hĂŽtel et Giuliani dit que mĂȘme s’il n’a pas encore parlĂ© de la possibilitĂ© d’ĂȘtre l’avocat du prĂ©sident lors du procĂšs au SĂ©nat, son dĂ©sir de revanche serait satisfait s’il pouvait mener un contre-interrogatoire sur des DĂ©mocrates du congrĂšs et des tĂ©moins cĂ©lĂšbres, chose qu’il n’a pas faite depuis les annĂ©es 90.
“Je fais ça trĂšs bien. C’est ma plus grande qualitĂ© d’avocat.”, dit-il. “J’adorerais, je les Ă©claterais... vous savez mĂȘme si ça ne me plaĂźt pas de ressembler Ă  un avocant ridicule et prĂ©tentieux, les contre-interroger ça serait, je ne sais pas, j’aurais pu le faire dans ma deuxiĂšme annĂ©e en tant que procureur assistant. C’est tous des clowns.”
“Je planifie le contre-interrogatoire pendant des jours et des jours,” me dit-il au sujet de sa stratĂ©gie. “Et j’essaie d’apprendre sa personnalitĂ©. D’apprendre quand il va mentir, comment il va mentir. J’essaie d’apprendre comment le dĂ©tendre, comment lui donner confiance. Je travaille en fonction du type de personnalitĂ©. Est-ce qu’il est prĂ©tentieux ? Est-ce qu’il a des points sensibles ? Quelqu’un comme Biden par exemple, il est extraordinairement sensible au sujet de son intelligence.”
Il a quelques idĂ©es pour s’attaquer Ă  la crĂ©dibilitĂ© des tĂ©moins. “Le type qui a entendu l’appel tĂ©lĂ©phonique”, par exemple, “est-ce que quelqu’un a regardĂ© si le type avait des Ă©couteurs ? Peut-ĂȘtre qu’il avait oubliĂ© de les mettre. Il a quel Ăąge ? Il a quel Ăąge, ce type ?” Il dit que l’homme Ă©tait peut-ĂȘtre sourd, qu'il peut avoir mal entendu. “Comment on sait que ce n’est pas un schizophrĂšne paranoĂŻaque ? Comment on sait qu’il n’est pas alcoolique ?”
Mais selon lui, la stratĂ©gie de Lindsey Graham et Mitch McConnell est de rĂ©pondre aux preuves des DĂ©mocrates par un haussement d’épaules : “C’est votre problĂšme, ça n’intĂ©resse personne, on s’en fiche.”
L’hĂŽtesse nous mĂšne jusqu’au restaurant. Alors qu’il descend la rampe recouverte de moquette, Giuliani tombe sur sa droite et heurte le mur. Il continue de marcher comme si de rien n’était. J’entends quelqu’un dire “Mon Dieu, c’est Giuliani”. Il hoche la tĂȘte et fait un signe Ă  des gens qu’ils connait, de l’autre cĂŽtĂ© du restaurant. Il s’arrĂȘte pour serrer la main d’un homme ĂągĂ© et de sa femme.
“Je voudrais de l’eau pĂ©tillante. Et je sais que vous faites un merveilleux Bloody Mary,” dit Giuliani au serveur. “Oui Monsieur,” rĂ©pond le serveur, “et je sais que vous les aimez.” Giuliani s’esclaffe. “Vous ĂȘtes un homme bien !”.
Une fois qu’il a commandĂ© une omelette et du bacon extra croquant, je lui parle du mystĂ©rieux journal d’appels inclut dans le rapport du comitĂ© sur les renseignements de la chambre des reprĂ©sentants ; un journal qui suggĂšre que Giuliani a Ă©changĂ© avec quelqu’un dans la Maison-Blanche lors de moment cruciaux pendant les allers-retours entre Trump et l’Ukraine. Le rapport dit que le numĂ©ro Ă©tait “associĂ©â€ au bureau du management et du budget (BMB).
“Je pense que je n’ai jamais parlĂ© au BMB,” me dit Giuliani. “C’est sĂ»r que ça n’est pas clair. Je ne m’en souviens mĂȘme pas. C’était peut-ĂȘtre mon fils”. Son fils, Andrew Giuliani, est l’assistant aux relations publiques du prĂ©sident. Il suggĂšre avoir peut-ĂȘtre appelĂ© pour parler de l’équipe de baseball de la Maison-Blanche avec Andrew, que ce dernier entraĂźne, et Ă  laquelle Giuliani dit porter un grand intĂ©rĂȘt. “Je ne sais plus qui j’ai appelĂ©. Je parle surtout au prĂ©sident.”
Il dit qu’il appelle parfois la Maison-Blanche pour parler Ă  Jared Kushner et qu’il aime blaguer avec lui : “Je l’ai appelĂ© juste pour me moquer de lui parce que j’avais dit qu’il Ă©tait indispensable ; je pensais le contraire.” Et pour parler Ă  Dan Scavino, le directeur des rĂ©seaux sociaux, en poste depuis longtemps. Mais c’était souvent le prĂ©sident qui appelait Giuliani. “Il m’appelle beaucoup avant et aprĂšs le travail. En gĂ©nĂ©ral je n’aime pas le dĂ©ranger au milieu de la nuit,” dit-il. “J’appelle le standard principal et parfois on me renvoie sur un autre numĂ©ro. Je ne sais pas qui j’ai appelĂ©.”
Il dit que lui et l’autre avocat prĂ©sidentiel, Jay Sekulow, appellent souvent le prĂ©sident ensemble. “On prĂ©fĂšre tous les deux le faire ensemble, pour avoir chacun notre interprĂ©tation de l’appel.”
Il jure que mĂȘme s’il ne sait pas qui il a appelĂ©, il sait qu’il n’a eu aucune discussion inappropriĂ©e avec cette personne, quelle qu’elle soit. “Ces appels... je peux vous dire de quoi on ne parlait pas : on ne parlait pas d’assistance militaire. Je n’ai jamais parlĂ© d’aide militaire avec eux. Jamais parlĂ© d’aide militaire avec qui que ce soit avant que ça apparaisse dans le New York Times fin aoĂ»t 2019. Je ne savais pas du tout qu’on leur refusait une assistance, si on la leur refusait.” Il n’avait pas trouvĂ© ça bien grave aprĂšs avoir lu l’information, parce que c’était “du Trump typique, il refuse son aide jusqu’à la derniĂšre minute puis il demande qu’on le supplie.”
Il lùve la brochette d’olives de son Bloody Mary et en enlùve une avec ses dents. Il continue de parler en mñchant, et commande un second Bloody Mary.
Je lui demande s’il reprĂ©senterait mieux le prĂ©sident dans un procĂšs que ne le ferait Jay Sekulow. Il sourit : “Jay est un autre genre d’avocat. Il est plus acadĂ©mique. J’ai parlĂ© devant la cour suprĂȘme une fois seulement, lui 14 fois. Je ne sais pas combien de fois Jay a fait des contre-interrogatoires. Moi, des milliers.” (Puis il y rĂ©flĂ©chit et dit “une centaine”).
“Non mais il serait mieux que moi au tribunal. Il connaĂźt mieux les juges, il comprend mieux leur tempĂ©rament.”
Si on en arrivait Ă  ça, Trump pourrait quand mĂȘme le choisir. “Si c’est un dossier vraiment agressif, il me prĂ©fĂ©rerait. Il Ă©tait trĂšs agacĂ© parce que ces derniĂšres semaines je rassemblais des infos pour lui, je n’étais pas Ă  la tĂ©lĂ©vision. Les gens qui pensent qu’il n’aime pas comment je suis Ă  la tĂ©lĂ©vision, je ne sais pas d’oĂč ça leur vient. C’est tout le contraire.”
Il tente de dĂ©montrer que le Viktor Shokin, procureur Ukrainien licenciĂ© pour corruption, n’était en fait pas corrompu et s’est fait sortir par l’administration Obama prĂ©cisĂ©ment parce qu’il avait des informations sur les Bidens. Il prĂ©tend aussi connaĂźtre un informant en possession de preuves que Hunter Biden s’est fait payer Ă  travers une banque Chypriote grĂące Ă  une transaction qui aurait transitĂ© par une banque Lithuanienne. “Quand je l’ai eu,” Ă  savoir le document qui prouverait ces faits, “j’avais dĂ©jĂ  perdu Lev, donc je n’avais pas de traducteur. Je l’ai traduit avec mon application,”. Il sort son tĂ©lĂ©phone et m'explique comment Google Traduction fonctionne.
De retour Ă  l’arriĂšre du SUV, Giuliani dit Ă  son garde du corps de le dĂ©poser chez lui puis de me ramener Ă  mon hĂŽtel. “Oh, regardez ces pauvres gens,” me dit-il en regardant vers le parc, en direction d’un homme et d’une femme assis sur un banc. “Quand j’étais maire, en arrivant chez moi, j’aurais appelĂ© le directeur des services aux SDF. J’ai quelqu’un sur la cinquiĂšme entre 70... est-ce que c’est 75 ou 76 ? Un couple, ils ont l’air d’ĂȘtre gelĂ©s, allez voir si vous pouvez leur trouver un abri. J’avais entraĂźnĂ© tous mes fonctionnaires Ă  faire ça. Et on est descendu Ă  presque rien, presque 0.” Le couple sur le banc n’a pas l’air d’ĂȘtre Ă  la rue.
Quand Giuliani descend de la voiture, son garde du corps lui demande : “Vous avez les trois tĂ©lĂ©phones ?” Il lui rĂ©pond “Ouais, j’ai les trois tĂ©lĂ©phones. Faut que je descende Ă  deux tĂ©lĂ©phones. Je vais essayer ça ce soir.”
Quelques minutes plus tard, en chemin vers le centre ville, un Ă©clat de lumiĂšre rĂ©flĂ©chie remonte jusqu'au coin de mon oeil. C’est l’écran d’un des tĂ©lĂ©phones, que Giuliani a laissĂ© sur le siĂšge Ă  cĂŽtĂ© du mien.
Je le tends au garde du corps, qui rit. Il appelle Giuliani pour lui dire. Giuliani rit aussi.
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3cvinci · 5 years ago
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Romans et nouvelles : nos nouveautés de novembre.
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Comme un frĂšre, David Treuer :
Minneapolis, 1981: Simon,  jeune Indien de trente ans, sort de prison oĂč il a purgĂ© dix ans pour le meurtre accidentel de son frĂšre cadet, Lester. La premiĂšre personne qu'il va voir, c'est sa mĂšre, Betty, mĂȘme si elle n'est jamais venue lui rendre visite. C'est lĂ  que Simon dĂ©couvre qu'il a un neveu ĂągĂ© de dix ans et qui ignore tout du drame familial qui s'est jouĂ© avant sa naissance. Pour Betty qui l'a Ă©levĂ©, Lincoln compte plus que tout au monde et pour le protĂ©ger, elle lui a toujours cachĂ© l'existence de son oncle comme l'identitĂ© de sa mĂšre. Plus tard, Simon retrouvera cette derniĂšre, Vera, qui s'est trouvĂ©e au cƓur du drame. Mais celle-ci ne veut plus entendre parler de cette pĂ©riode de sa vie, pas davantage de l'enfant qu'elle a abandonnĂ© dĂšs sa venue au monde. C'est finalement auprĂšs de One-Two, ce vĂ©tĂ©ran indien de la guerre de CorĂ©e qui fut autrefois son mentor, que Simon trouve un peu de chaleur. C'est lui qui l'a initiĂ© des annĂ©es auparavant sur les chantiers de construction de gratte-ciel Ă  Minneapolis. Mais comment retrouver sa place aprĂšs dix annĂ©es d'absence et d'isolement ? Comment vivre avec la mort de son frĂšre sur la conscience ? Simon rĂȘve de rĂ©concilier le passĂ© et le prĂ©sent. Sa quĂȘte d'une rĂ©demption impossible met inexorablement en place les Ă©lĂ©ments d'une nouvelle tragĂ©die

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La Mort de Vishnou, Manil Suri :
Étendu sur le palier qui lui tient lieu de logis, Vishnou l'homme Ă  tout faire agonise. Des vagues de souvenirs lui parviennent, suscitĂ©es par les voix et les odeurs qu'il perçoit. Et si son corps ne lui obĂ©it plus, un pouvoir soudain lui donne la capacitĂ© de se mouvoir et d'observer ce qui l'entoure. Serait-il le dieu dont il porte le nom ? Un Ă  un, il gravit les Ă©tages qui le sĂ©parent du toit, rĂ©ticent Ă  laisser derriĂšre lui ses joies et sa sensualitĂ©. Le palier est un lieu de rencontre, l'escalier une voie de passage, mais dans l'immeuble, microcosme d'un monde instable, minĂ© par les conflits latents et l'intolĂ©rance, des rivalitĂ©s et des affrontements tour Ă  tour loufoques et tragiques opposent quatre familles. La mort de Vishnou exacerbe les hostilitĂ©s, provoquant les vraies fractures fondĂ©es sur la caste et la religion. Et quand la jeune Kavita, qui voit la vie comme un film hindi, s'enfuit avec son amoureux musulman, la violence se dĂ©chaĂźne.
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Le Temps désarticulé, Philip K. Dick :
Dans cette bourgade aux airs de rĂȘve amĂ©ricain, Ragle Gumm est une petite cĂ©lĂ©britĂ© : il cumule plus de victoires que n'importe qui au jeu OĂč Sera Le Petit Homme Vert La Prochaine Fois ?, proposĂ© quotidiennement par le journal local. Une occupation qui lui assure des revenus modestes, mais qui lui laisse aussi beaucoup de temps libre, qu'il meuble en flĂąnant de-ci de-lĂ , toujours Ă  la recherche d'objets insolites. C'est ainsi qu'il tombera un jour sur un annuaire falsifiĂ©, puis plus tard sur une revue populaire Ă  la gloire d'une certaine Marylin Monroe dont personne n'a jamais entendu parler

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Cent portes battant aux quatre vents, Steinunn SigurĂ°ardĂłttir :
Plus de vingt ans se sont dĂ©roulĂ©s depuis que Brynhildur a quittĂ© Paris oĂč elle a Ă©tĂ© Ă©tudiante Ă  la Sorbonne. Mais un court sĂ©jour dans la capitale ainsi qu'une aventure inattendue et sans lendemain la projettent malgrĂ© elle face Ă  ses souvenirs de jeunesse, parmi lesquels, celui du grand amour Ă  cĂŽtĂ© duquel elle est passĂ©e. Pourquoi ne saisit-on pas le bonheur lorsqu'il passe ? Pourquoi tous ces tourments et ces attirances non rĂ©ciproques ?
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Le Chardonneret, Donna Tartt :
C'est un minuscule tableau de maĂźtre. Un oiseau fascinant. Inestimable.  La raison pour laquelle Theo Decker, 13 ans, s'est retrouvĂ© en possession de ce chef-d'Ɠuvre de l'art flamand est une longue histoire... Un hasard qui, huit ans aprĂšs ce jour tragique de pluie et de cendres Ă  New York, l'obsĂšde toujours autant. Des salons huppĂ©s de Manhattan aux bas-fonds mafieux d'Amsterdam ou de Las Vegas, Le Chardonneret surveille l'effroyable descente aux enfers de Theo et prĂ©side Ă  son Ă©trange destin... 
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Le Manuscrit du Docteur Apelle, David Treuer :
A mi-chemin entre la quĂȘte mĂ©taphysique et la lĂ©gende initiatique, ce nouveau roman est une Ɠuvre rare et ambitieuse. Le Docteur Apelle, spĂ©cialiste en langues anciennes, s'est pour ainsi dire retirĂ© du monde et se consacre Ă  l'Ă©tude lorsqu'il dĂ©couvre parmi les rayonnages d'une bibliothĂšque un vieux manuscrit qui bouleverse son existence : ce conte Ă©trange, dont il entreprend la traduction, retrace le destin de deux jeunes Indiens au dĂ©but du XIXe siĂšcle. Et, pour la premiĂšre fois de sa vie, cet homme prend conscience qu'il n'a jamais connu le vĂ©ritable amour... TantĂŽt enchanteur, tantĂŽt mystĂ©rieux, Le manuscrit du Docteur Apelle nous plonge au cƓur de deux histoires : l'une nous entraĂźne dans les profondeurs de la forĂȘt mythologique, l'autre nous invite Ă  parcourir les labyrinthes de la littĂ©rature. Et Ă  nous interroger sur la seule chose qui puisse encore surprendre l'homme : ses sentiments.
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Vengeance du traducteur, Brice Matthieussent :
Traduire, c'est faire se rencontrer deux langues. Dans tous les sens du terme, y compris l'Ă©rotique. Entre Paris et New York, 1937 et 2007, sous cette couverture, les langues s'agitent, se dĂ©lient et dĂ©lirent, s'enroulent, bien pendues. Un traducteur français multiplie les notes en bas de page dans le roman amĂ©ricain qu'il traduit : ces (N. d. T.) excentriques tirent le livre vers le bas, en dĂ©placent le centre de gravitĂ©, soutiennent une statue absente, celle du pĂšre sans doute. Puis un auteur vieillissant tente d'imposer Ă  son traducteur des changements de dĂ©cor inacceptables. Enfin, Dolores Haze - la Lolita de Nabokov - apparaĂźt au seuil d'un passage secret parisien, tandis qu'une autre femme, sans lieu ni vergogne, vagabonde entre les langues. Vols et emprunts se multiplient, ainsi que caviardages et coups fourrĂ©s, jusqu'Ă  l'envol final du traducteur, son apothĂ©ose et sa vengeance. Ceci est un livre d'images. Ceci est un roman

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La Cité et les astres, Arthur C. Clarke :
Selon la lĂ©gende, les hommes auraient jadis conquis les Ă©toiles.Jadis, d'immenses villes auraient fleuri Ă  la surface de la Terre. Puis les Envahisseurs sont venus, laissant l'HumanitĂ© exsangue, confinĂ©e sur sa planĂšte natale. Pendant des millĂ©naires, la citĂ© de Diaspar a servi de refuge aux rares rescapĂ©s. Une prison dorĂ©e, close sur elle-mĂȘme, sagement gĂ©rĂ©e par un ordinateur omnipotent. Dix millions d'habitants y naissent et y renaissent artificiellement, sans jamais vraiment mourir... Jusqu'Ă  l'apparition d'un ĂȘtre unique, Alvin, qui refuse cette existence pĂ©trifiĂ©e et sans but. Bravant les lois de Diaspar, il va entamer un fantastique voyage parmi les mondes morts, qui le mĂšnera aux confins de la galaxie. Un space opera flamboyant, empreint de poĂ©sie et d'aventure. 
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L’Homme brĂ»lant et autres nouvelles, Ray Bradbury :
Par un aprĂšs-midi caniculaire, Neva et Doug font une inquiĂ©tante rencontre; Mich organise pour sa petite fille un goĂ»ter d'enfants un peu particulier; un brave type un peu benĂȘt se rĂ©vĂšle moins bĂȘte et moins gentil qu'on le pensait; quant Ă  William Acton, sans doute rĂ©flĂ©chit-il trop pour commettre le crime parfait
A mi-chemin entre le fantastique et le policier, l'auteur des Chroniques martiennes invente ici quatre façons de jouer avec le crime et l'angoisse, de transformer, non sans une bonne dose d'humour, la rĂ©alitĂ© quotidienne en cauchemar.
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Total Recall, Philip K. Dick :
Douglas Quail rĂȘve depuis toujours d'aller sur Mars, mais la planĂšte rouge est rĂ©servĂ©e aux agents du gouvernement et aux personnalitĂ©s haut placĂ©es. Il lui reste toutefois la possibilitĂ© de s'acheter des souvenirs. Et pourquoi pas celui d'ĂȘtre allĂ© en visite sur Mars ? Ce ne serait pas la rĂ©alitĂ©, certes. mais qui sait ? 
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Le MaĂźtre des illusions, Donna Tartt :
Fuyant sa Californie natale bourse en poche, Richard doit son entrĂ©e Ă  l'universitĂ© de Hampden, dans le Vermont, Ă  son opportunisme bien plus qu'Ă  son talent. PrĂȘt Ă  tout pour arriver haut et vite, le voilĂ  introduit dans la classe du professeur Julian, vouĂ©e Ă  l'Ă©tude des Anciens, grecs et latins. Bastion de savoir et de snobisme, la petite communautĂ© vit en vase clos, avec deux mots d'ordre : discipline et secret. TrĂšs vite, Richard devine sous le vernis des apparences une tache indĂ©lĂ©bile, du rouge le plus sombre. Tout ici n'est que vice, secret, trahison, manipulation...
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Les Gouffres de la lune, Arthur C. Clarke :
Au 21e siÚcle, la Lune a été colonisée et les touristes les plus aisés peuvent se payer le luxe d'une croisiÚre sur la mer de la Soif. Pour cela, ils prennent place à bord du vaisseau Séléné, spécialement conçu pour glisser à la surface de la poussiÚre - aux propriétés étonnantes - qui recouvre cette « mer ». Mais cette fois-ci, un tremblement du sol entraßne l'engloutissement du Séléné, désormais incapable d'émerger à la surface ou de transmettre la moindre information sur sa position. Tandis que les voyageurs se trouvent emprisonnés dans ce qui pourrait bien devenir leur tombeau, à l'extérieur les secours s'organisent...
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L’Appñt, Morgan Sportùs :
Elle s'appelle ValĂ©rie. Elle a dix-huit ans. Elle est brune et belle, peut-ĂȘtre, et rĂȘve d'ĂȘtre mannequin, actrice. VĂȘtue de noir, elle hante les boĂźtes de nuit des Champs-ElysĂ©es. C'est l'hiver 1984... Les messieurs d'un certain Ăąge lui glissent des mots doux et des rendez-vous, sans savoir que ce n'est pas le septiĂšme ciel qui les attend mais l'enfer. La sage, timide jeune fille a deux complices. Ils se chargent d'assassiner de la maniĂšre la plus atroce les conquĂȘtes de leur amie. En dix jours, le "trio infernal" se livre Ă  sept tentatives de meurtres et commet deux assassinats. Morgan SportĂšs s'est lancĂ© pendant plusieurs annĂ©es dans une minutieuse enquĂȘte journalistique et a reconstituĂ© cette histoire vraie, une histoire de meurtres pour rien, de meurtres de notre temps.
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Mother India, Manil Suri :
1955 : la jeune RĂ©publique indienne a tout juste cinq ans. MĂźra, dix-sept ans, se met en tĂȘte de sĂ©duire Dev, afin d’entrer en compĂ©tition avec sa sƓur aĂźnĂ©e, la belle Roopa. Mais, surprise dans une situation compromettante, elle se voit contrainte de l’épouser, bien qu’il soit d'un rang social trĂšs infĂ©rieur Ă  celui de son pĂšre. ÉlevĂ©e dans un milieu oĂč l'on prĂŽne l'athĂ©isme et l'Ă©mancipation des femmes, MĂźra se retrouve plongĂ©e dans une famille hindouiste et conservatrice, oĂč l'intimitĂ© sexuelle n'a pas droit de citĂ©, faute de place. DĂ©chirĂ©e entre un pĂšre tyrannique et un mari qu'elle ne dĂ©sire plus, elle se rĂ©fugie dans l'amour qu'elle porte Ă  son fils. Un amour exclusif, passionnĂ©. L’écriture somptueuse de Manil Suri le place d’emblĂ©e aux cĂŽtĂ©s de Vikram Seth et de Rohinton Mistry.
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La Couleur des sentiments, Kathryn Stockett :
Jackson, Mississippi, 1962. Dans quelques mois, Martin Luther King marchera sur Washington pour dĂ©fendre les droits civiques. Mais dans le Sud, toutes les familles blanches ont encore une bonne noire, qui a le droit de s'occuper des enfants mais pas d'utiliser les toilettes de la maison. Quand deux domestiques, aidĂ©es par une journaliste, dĂ©cident de raconter leur vie au service des Blancs dans un livre, elles ne se doutent pas que la petite histoire s'apprĂȘte Ă  rejoindre la grande, et que leur vie ne sera plus jamais la mĂȘme.
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Le Village de l’Allemand, ou Le Journal des frùres Schiller :
Les narrateurs sont deux frÚres nés de mÚre algérienne et de pÚre allemand. Ils ont été élevés par un vieil oncle immigré dans une cité de la banlieue parisienne, tandis que leurs parents restaient dans leur village d'Aïn Deb, prÚs de Sétif. En 1994, le GIA massacre une partie de la population du bourg. Ce deuil va se doubler d'une douleur bien plus atroce : la révélation de ce que fut leur pÚre, cet Allemand qui jouissait du titre prestigieux de moudjahid... Ce roman propose une réflexion véhémente et profonde, nourrie par la pensée de Primo Levi. Il relie trois épisodes à la fois dissemblables et proches : la Shoah, vue à travers le regard d'un jeune Arabe ; la sale guerre des années 1990 en Algérie ; la situation des banlieues françaises, dans un abandon croissant de la République.
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2001 : L’OdyssĂ©e de l’espace, Arthur C. Clarke :
Le vaisseau Explorateur 1 est en route vers Saturne. A son bord, deux astronautes et le plus puissant ordinateur jamais conçu, CARL 9000. Cinq ans plus tĂŽt, un Ă©trange monolithe noir a Ă©tĂ© dĂ©couvert sur la Lune, la premiĂšre preuve d’une existence extraterrestre. Et bien longtemps avant, Ă  l'aube de l'humanitĂ©, un objet similaire s'Ă©tait posĂ© sur terre et avait parlĂ© aux premiers hommes. Un nouveau signe de cette prĂ©sence a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© aux abords de Saturne. Que sont ces mystĂ©rieuses sentinelles ? Quel message doivent-elles dĂ©livrer ? Nous sommes en 2001. L'humanitĂ© a rendez-vous avec la porte des Ă©toiles, aux confins du cosmos...
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Lune de miel en enfer, Fredric Brown :
En 1962, l'humanité est au bord du gouffre. La guerre froide tend sérieusement vers le chaud, et voilà que ne naissent plus que des filles. Ray Carmody va devoir accepter une mission sur la Lune d'un genre un peu particulier, mais si c'est pour sauver l'espÚce humaine... Al Hanley, alcoolique invétéré, va, lui aussi, mais sans le faire exprÚs, sauver la Terre d'un bien funeste destin
 Les extraterrestres de la planÚte Dar n'en reviennent toujours pas ! Le professeur Braden est enfermé, seul, depuis trente ans, à l'intérieur du dÎme antiatomique qu'il a inventé. Osera-t-il enfin en sortir ? L'humanité aura-t-elle survécu à l'apocalypse ? Il aimerait tant ne pas mourir seul
 En une vingtaine de nouvelles, Fredric Brown parvient à faire rimer science-fiction et humour, prouvant une fois de plus, qu'il est un maßtre de la forme courte.
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Odette Toulemonde et autres histoires, Eric-Emmanuel Schmitt :
La vie a tout offert Ă  l'Ă©crivain Balthazar Balsan et rien Ă  Odette Toulemonde. Pourtant, c'est elle qui est heureuse. Lui pas. Leur rencontre fortuite va bouleverser leur existence. Huit rĂ©cits, huit femmes, huit histoires d'amour. De la petite vendeuse Ă  la milliardaire implacable, de la trentenaire dĂ©sabusĂ©e Ă  une mystĂ©rieuse princesse aux pieds nus en passant par des maris ambigus, des amants lĂąches et des mĂšres en mal de filles, c'est une galerie de personnages inoubliables qu'Eric- Emmanuel Schmitt poursuit avec tendresse dans leur quĂȘte du bonheur.
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La Femme au miroir, Eric-Emmanuel Schmitt :
Anne vit Ă  Bruges au temps de la Renaissance, Hanna dans la Vienne impĂ©riale de Sigmund Freud, Anny Ă  Hollywood de nos jours. Toutes trois se sentent diffĂ©rentes de leurs contemporaines ; refusant le rĂŽle que leur imposent les hommes, elles cherchent Ă  se rendre maĂźtresses de leur destin. Trois Ă©poques. Trois femmes. Et si c'Ă©tait la mĂȘme ?
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Tout, tout de suite, Morgan SportĂšs :
En 2006, dans la banlieue parisienne, un jeune homme est enlevĂ©. Ses agresseurs l’ont choisi parce qu’il est juif et donc, pensent-ils, riche. SĂ©questrĂ© pendant vingt-quatre jours, il est finalement assassinĂ©. Les auteurs de ce crime sont chĂŽmeurs, livreurs de pizzas, lycĂ©ens, dĂ©linquants
 Leur bande est soudĂ©e par une obsession morbide : « Tout, tout de suite ». Morgan SportĂšs a reconstituĂ© piĂšce par piĂšce leur acte de dĂ©mence. Sans s'autoriser le moindre jugement, il s'est attachĂ© Ă  restituer leurs dialogues, Ă  retracer leur parcours. Ce livre est une autopsie, celle de nos sociĂ©tĂ©s saisies par la barbarie.
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Tous Ă  Zanzibar, John Brunner :
Le XXIĂšme siĂšcle comme si vous y Ă©tiez. Ses Villes oĂč les gens dorment lĂ©galement dans les rues, oĂč le terrorisme est un sport et les Ă©meutes urbaines un spectacle. SurpeuplĂ©, dĂ©mentiel, tout proche. Un monde oĂč l'on s'interroge sur la conscience de Shalmeneser, l'oracle Ă©lectronique, et oĂč un sociologue brillant, Chad Mulligan, prĂȘche dans le dĂ©sert. Avec ce livre-univers, John Brunner a battu sur leur propre terrain les meilleurs spĂ©cialistes de la futurologie. 
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Le PoĂšte de Gaza, YishaĂŻ Sarid :
Un agent des services secrets israĂ©liens spĂ©cialisĂ© dans la mise en Ă©chec des attentats suicide se voit confier une mission particuliĂšre. Il doit entrer en contact avec Dafna, une romanciĂšre israĂ©lienne, en se faisant passer pour un jeune auteur en quĂȘte de conseils. Il nouera progressivement des liens d’amitiĂ© avec elle et lui proposera d’exfiltrer de Gaza son ami Hani, un poĂšte palestinien atteint d’un cancer en phase terminale, afin de le faire soigner en IsraĂ«l. Sa cible : le fils de Hani, chef d’un rĂ©seau terroriste. Mais Ă  mesure qu’il pĂ©nĂštre les vies de Dafna et de Hani, ses certitudes s’effritent. Les Ă©crivains rallument en lui des sentiments Ă©touffĂ©s par des annĂ©es d’interrogatoires, de tortures et d’assassinats. Il poursuit nĂ©anmoins sa mission, tenu par un sens du devoir et des rĂ©flexes de soldat profondĂ©ment enracinĂ©s. Pour combien de temps encore ? Thriller captivant, Le PoĂšte de Gaza est une vĂ©ritable opĂ©ration Ă  cƓur ouvert sur la sociĂ©tĂ© israĂ©lienne. Sans anesthĂ©sie et sans concession.
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World War Z, Max Brooks :
La guerre des zombies a eu lieu et elle a failli éradiquer l'ensemble de l'humanité. L'auteur, en mission pour l'ONU - ou ce qu'il en reste - et poussé par l'urgence de préserver les témoignages directs des survivants de ces années apocalyptiques, a voyagé dans le monde entier pour les rencontrer, des cités en ruine qui jadis abritaient des millions d'ùmes jusqu'aux coins les plus inhospitaliers de la planÚte. Jamais auparavant nous n'avions eu accÚs à un document de premiÚre main aussi saisissant sur la réalité de l'existence - de la survivance - humaine au cours de ces années maudites. Prendre connaissance de ces comptes rendus parfois à la limite du supportable demandera un certain courage au lecteur. Mais l'effort en vaut la peine, car rien ne dit que la ZÚ Guerre mondiale sera la derniÚre

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Juste Ă  temps, Philippe Curval :
Parvenu Ă  l'Ăąge des bilans, Simon Cadique, rĂ©alisateur de sĂ©ries tĂ©lĂ©, dĂ©cide de se lancer dans la rĂ©alisation d'un film dont le sujet lui tient Ă  cƓur : rendre hommage Ă  des figures injustement oubliĂ©es par l’histoire. Les frĂšres Caudron, deux fils de la paysannerie picarde, furent Ă  l’aube du XXe siĂšcle des pionniers de l’aviation. Les machines volantes qu’ils fabriquaient prenaient leur envol au-dessus des plages de la baie de Somme. Lorsque Simon retourne dans ces lieux imprĂ©gnĂ©s des souvenirs de sa jeunesse, un phĂ©nomĂšne Ă©trange se produit : de mystĂ©rieuses marĂ©es du temps surgissent, brassant les annĂ©es, contaminant le passĂ©, le prĂ©sent, le futur. AmitiĂ©s, richesses, amours, filiations : toutes les cartes sont en passe d'ĂȘtre rebattues

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Ubik, Philip K. Dick :
Entre la régression du temps et l'instabilité du monde des morts, Ubik est le piÚge final des réalités. Dans ce roman culte qui réunit tous les thÚmes de la S.F., Philip K. Dick peint le portrait d'une humanité à l'agonie, dominée par la technologie. Pour Joe Chip, le héros spécialisé dans la traque des télépathes, la paranoïa et le doute sont les seules certitudes...
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Rue Darwin, Boualem Sansal :
AprĂšs la mort de sa mĂšre, Yazid, le narrateur, dĂ©cide de retourner rue Darwin dans le quartier Belcourt, Ă  Alger. “Le temps de dĂ©terrer les morts et de les regarder en face” est venu. Une figure domine cette histoire : celle de Lalla Sadia, dite DjĂ©da, toute-puissante grand-mĂšre dont la fortune s’est bĂątie Ă  partir du bordel jouxtant la maison familiale. C’est lĂ  que Yazid a Ă©tĂ© Ă©levĂ© avant de partir pour Alger. L’histoire de cette famille hors norme traverse la grande histoire tourmentĂ©e de l’AlgĂ©rie, des annĂ©es cinquante Ă  aujourd’hui. Un rĂ©cit truculent et rageur dont les hĂ©ros sont les AlgĂ©riens, dĂ©chirĂ©s entre leur patrie et une France avec qui les comptes n’ont toujours pas Ă©tĂ© soldĂ©s. Il parvient Ă  introduire tendresse et humour jusque dans la description de la corruption, du grouillement de la misĂšre, de la tristesse qui s’étend

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Paycheck, Philip K. Dick :
IngĂ©nieur de rĂ©putation mondiale, Michael Jennings travaille sur des projets top secrets commanditĂ©s par des sociĂ©tĂ©s de haute technologie. À l'issue de chaque mission, sa mĂ©moire Ă  court terme est effacĂ©e pour l'empĂȘcher de divulguer la moindre information confidentielle. Puis un chĂšque substantiel lui est remis.Mais cette fois, l'enveloppe ne contient pas d'argent, juste quelques objets hĂ©tĂ©roclites et sans valeur ; et Ă  en croire Rethrick, son dernier employeur, Jennings aurait lui-mĂȘme renoncĂ© par avance Ă  ses honoraires habituels. HarcelĂ© par un ennemi sans visage, Jennings n'a que quelques heures pour recomposer le puzzle de sa vie et dĂ©couvrir ce qui se cache derriĂšre les murs de Rethrick Corporation...
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Le Petit copain, Donna Tartt :
Dans une petite ville du sud des États-Unis, Harriet Cleve Dufresnes grandit dans l'ombre d'un frĂšre dĂ©cĂ©dĂ©, retrouvĂ© pendu Ă  un arbre du jardin. Un meurtre non Ă©lucidĂ© qui a anĂ©anti sa famille. ImprĂ©gnĂ©e de la littĂ©rature d'aventures de Stevenson, Kipling et Conan Doyle, Harriet dĂ©cide, l'Ă©tĂ© de ses 12 ans, de trouver l'assassin et d'exercer sa vengeance. Avec, pour unique alliĂ©, son ami Hely. Mais ce que Harriet et Hely vont dĂ©couvrir est bien Ă©loignĂ© de leurs jeux d'enfants : un monde inconnu et menaçant, le monde des adultes...
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Journal de L. (1947-1952), Christophe Tison :
Ce roman est le journal intime d'un personnage de fiction. Plus d'un demi-siĂšcle aprĂšs la publication des carnets de son ravisseur par Vladimir Nabokov, Lolita se livre enfin. L'adolescente la plus cĂ©lĂšbre de la littĂ©rature raconte son road trip dans l'AmĂ©rique des annĂ©es 50, ses ruses pour Ă©chapper Ă  son beau-pĂšre, ses envies de vengeance, ses amours cachĂ©es, ses rĂȘves de jeune fille.
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lafemmeaucouteau · 8 years ago
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Les Hommes DĂ©chargent Leur ColĂšre Sur Les Femmes
Nouvelle traduction ! l’article est intĂ©ressant bien que je trouve qu’il manque parfois de nuance et est trop cis-centrĂ©. Mais il s’inscrit parfaitement dans la lignĂ©e de l’article que j’avais traduit rĂ©cemment sur le travail Ă©motionnel des femmes.
Cet article a Ă©tĂ© Ă©crit par Emma Lindsay et a Ă©tĂ© publiĂ© sur medium le 29/11/16. Les liens dans l’article dirigent vers des sites anglophones.
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Chez un partenaire, j’ai besoin d’une chose que peu d’hommes font : une participation soutenue Ă  une activitĂ© qui aide Ă  l'Ă©quilibre Ă©motionnel. Par exemple la thĂ©rapie, ou la mĂ©ditation. L’Eglise (ça dĂ©pend laquelle), le yoga pourraient aussi marcher s’ils s’y intĂ©ressent vraiment. Mais la plupart de ces activitĂ©s sont dominĂ©es par les femmes.
En revanche, les hommes ont tendance Ă  exprimer leur colĂšre plus ouvertement. Cela semble vaguement Ă©vident, mais allez, ajoutons quelques chiffres : aux Etats-Unis, les hommes composent 73% des personnes arrĂȘtĂ©es et plus de 80% des personnes arrĂȘtĂ©es pour des crimes violents. Plus de 90% des gens condamnĂ©s pour homicide sont des hommes (mais pas toustes - certaines fusillades de masse ont Ă©tĂ© faites par des femmes). À un autre niveau, les hommes sont plus susceptibles d’ĂȘtre impliquĂ©s dans des accidents de voiture (avec 4 accidents fatals sur 5 causĂ©s par des conductEURS).
OHLALA - la testostérone ! Marre de ces couillus - pas vrai ?
Non.
Il y a beaucoup d’autres phĂ©nomĂšnes qui entrent en jeu. Par exemple, tandis que les hommes dans toutes les classes sociales tendent Ă  ĂȘtre plus violents que leurs congĂ©nĂšres fĂ©minines, les femmes de classe socio-Ă©conomique plus basse commettront souvent plus de dĂ©lits que les hommes de classe socio-Ă©conomique supĂ©rieure (lisez ça ici - un super livre, d’ailleurs). De plus, tandis qu’historiquement, les hommes ont Ă©tĂ© la cause de toute la violence, ils ont aussi eu tout le pouvoir. C’est avĂ©rĂ© par des Ă©tudes, avoir plus de pouvoir mĂšne Ă  manquer d’empathie pour les autres. Il est possible que nombre des diffĂ©rences supposĂ©ment innĂ©es entre les sexes aient Ă©mergĂ© d’une diffĂ©rence de pouvoir. Le taux de dĂ©lits commis par des femmes jeunes monte depuis les annĂ©es 80 (alias, aprĂšs la seconde vague fĂ©ministe des annĂ©es 70). De nombreux facteurs pourraient justifier cela, je ne veux pas sous-entendre une relation de cause Ă  effet ici, mais
 c’est une chose Ă  laquelle penser.
Cependant, il est possible que les hommes soient juste branchĂ©s d’une maniĂšre qui les rend plus violents que les femmes. Je veux bien l’envisager.
Mais si c’était vrai, ils devraient ĂȘtre d’autant plus nombreux Ă  frĂ©quenter les cours de yoga. Pourquoi est-ce le genre le moins violent qui apprend l’auto-rĂ©gulation Ă©motionnelle ?
Parce qu’on attend des femmes qu’elles rĂ©gulent les Ă©motions des hommes autant que les leurs. Elles doivent aiguiser leurs capacitĂ© Ă  rĂ©guler leurs Ă©motions parce qu’elles rĂ©guleront pour deux - mĂȘme si elles ne sont pas enceintes. C’est quelque chose qui commence Ă  ĂȘtre remarquĂ© dans les cercles fĂ©ministes ; le concept de travail Ă©motionnel gratuit que les femmes doivent fournir. Cela se manifeste sous diverses formes (et j’ai dĂ©jĂ  Ă©crit dessus) et sa forme la plus bĂ©nigne ressemble Ă  de l’écoute, du support et de l’empathie. Cependant, quand ça devient plus toxique, on attend des femmes qu’elles lisent les Ă©motions des hommes et les protĂšgent, de maniĂšre proactive, de leurs propres Ă©motions nĂ©gatives.
Dans ma vie personnelle, je me souviens d’un homme qui m’a dit que les femmes devraient rejeter les avances sexuelles des hommes d’une maniĂšre qui ne blesserait pas leurs sentiments. Et de prime abord, cela semble raisonnable. Cependant, malheureusement, communiquer honnĂȘtement ses sentiments « Je ne suis pas attirĂ©e sexuellement par toi » est considĂ©rĂ© comme blessant par les hommes. Du coup, les femmes sont forcĂ©es Ă  ne pas communiquer leurs sentiments honnĂȘtes afin de protĂ©ger l’homme de ressentir quelque chose de nĂ©gatif.
Pour moi, ce besoin de protĂ©ger les hommes de la vĂ©ritĂ© de ma rĂ©alitĂ© si cela les blesse s’est si profondĂ©ment Ă©tendu que suite Ă  une agression sexuelle, j’ai ri pour ne pas blesser les sentiments de l’homme qui m’a agressĂ©e. Au prix d’un grand sacrifice personnel, devrais-je ajouter. Quelques annĂ©es plus tard, j’ai proposĂ© Ă  quelqu’un de sortir avec moi, j’ai Ă©tĂ© rejetĂ©e et cette expĂ©rience m’a brisĂ©e en deux. Oui, ĂȘtre rejetĂ©e a Ă©tĂ© douloureux, mais ce n’était rien - rien - comparĂ© Ă  la douleur que j’ai absorbĂ©e en essayant de sauver les hommes de la douleur du rejet. Être rejetĂ©e par quelqu’un pour qui j’avais le bĂ©guin m’a menĂ©e Ă  ĂȘtre triste pendant quelques mois. Absorber le harcĂšlement sexuel des hommes pour qu’ils ne soient pas confrontĂ©s au rejet m’a menĂ©e Ă  des annĂ©es de flashbacks, de dĂ©pression, et une incapacitĂ© Ă  travailler dans ma profession choisie.
Pour gĂ©rer ma douleur, j’ai fait une thĂ©rapie. Et du yoga, et de la mĂ©ditation. J’ai beaucoup travaillĂ© sur moi-mĂȘme, ai consacrĂ© des annĂ©es Ă  ma vie professionnelle, et des milliers de dollars pour - fonctionnellement - protĂ©ger des hommes de cette bouleversante rĂ©alitĂ© : je n’étais pas sexuellement attirĂ©e par eux. Mais c’était la vĂ©ritĂ© ; je ne l’étais pas. Et ces hommes, face Ă  la douleur de mon rejet pourraient aussi apprendre Ă  gĂ©rer comment prendre en main des Ă©motions difficiles mais gĂ©nĂ©ralement, choisissent de ne pas le faire.
Au lieu d’apprendre comment faire gracieusement face au rejet, les hommes clameront que les femmes devraient « refuser gentiment ». Ça rappelle cette citation de Margaret Atwood « Les hommes ont peur que les femmes se moquent d’eux. Les femmes ont peur que les hommes les tuent. » Les hommes sont si terrifiĂ©s d’ĂȘtre moquĂ©s, rejetĂ©s ou d’absorber l’indignitĂ© de quelque maniĂšre que ce soit qu’ils exigent des femmes qu’elles risquent la violence physique pour qu’ils n’aient pas Ă  se confronter Ă  la douleur du rejet.
C’est un deal injuste que les femmes supportent uniquement parce qu’historiquement, les hommes ont eu le pouvoir sur nous. Si vous avez besoin de compter sur les revenus d’un homme pour votre survie, vous devez ĂȘtre sĂ»re que votre prĂ©sence amĂ©liore l’expĂ©rience de vie de votre mari. Sinon, il peut se dĂ©barrasser de vous et vous ĂȘtes foutue. MĂȘme maintenant, avec une disparitĂ© continue dans le potentiel de gains, les femmes s’occuperont souvent des Ă©motions masculines pour qu’une femme soient assurĂ©e d’avoir un support matĂ©riel en fournissant de la valeur Ă©motionnelle Ă  son partenaire. Souvent, cela va au-delĂ  d’une reconnaissance consciente des hommes qui le reçoivent.
Je me souviens d’un de mes amis qui Ă©tait dans un sale Ă©tat durant son divorce. Il dĂ©pendait tellement de moi Ă©motionnellement aprĂšs avoir perdu le soutien de sa femme (voulant parler avec moi, me cĂąliner, etc.) que j’ai commencĂ© Ă  craquer. J’ai du placer des limites trĂšs claires (comme par exemple ne pas le voir pendant une semaine) qui n’ont pas Ă©tĂ© trĂšs bien supportĂ©es. Notre amitiĂ© a Ă©tĂ© mise Ă  rude Ă©preuve jusqu’à ce qu’il commence  à frĂ©quenter une dominatrix dont les exigences incluaient des choses saines telles que le pousser Ă  arrĂȘter de fumer et arrĂȘter de manger du gluten. Ce que je vois maintenant, avec du recul, c’est que cette dominatrix a fourni beaucoup de la gestion Ă©motionnelle qu’il avait reçue de sa femme, et que je ne voulais pas donner. Au final, mon ami a trouvĂ© une nouvelle copine (avec qui il est maintenant mariĂ©) et a cessĂ© de voir sa dom.
Pourtant, aujourd’hui, je ne suis pas sĂ»re qu’il comprenne totalement Ă  quel point il dĂ©pend sur les femmes dans sa vie pour gĂ©rer ses Ă©motions, bien qu’il ait Ă©tĂ© complĂštement Ă  cĂŽtĂ© de la plaque sans cela. Je vois cela surgir encore et encore parmi mes amis masculins ; je vois des hommes qui ne sont capables de quitter leurs problĂšmes d’addiction que s’ils ont une petite amie, ou des hommes qui deviennent workaholic dĂšs qu’ils sont cĂ©libataires. Il y a tellement d’hommes qui sont incapables de vivre une vie heureuse s’ils n’ont pas de femme qui les empĂȘchent de ressentir les Ă©motions nĂ©gatives qui accompagnent leurs mauvaises dĂ©cisions de vie. On notera que souvent, ils ne cessent pas de prendre des mauvaises dĂ©cisions.
Comment les femmes évitent aux hommes de faire face aux répercussions de leurs décisions ?
Cela me rappelle cette lettre d’Amour FĂ©roce, Ă©crite par une femme qui pensait Ă  divorcer (stimulĂ©e par des trucs relatifs aux Ă©lections) :
Moins on couche ensemble, plus il boit, et plus il devient mĂ©chant et essaie littĂ©ralement de me forcer. Je me sens tellement violentĂ©e
 Je le trouve absolument rĂ©pulsif quand il est ivre, on n’est pas du tout connectĂ©s. Oh, et il tient absolument Ă  avoir une immense barbe comme les Duck Dynasty, ce qui est un tue-l’amour pour moi, on ne s’est pas embrassĂ© depuis les huit ans qu’il a ce monstre sur sa figure.
Qu’est-ce que je fais ? Quelqu’un doit baiser avec cet homme pour qu’il soit sympathique Ă  cĂŽtoyer. Avant, je ne reconnaissais pas le problĂšme, et je faisais en sorte de trouver une solution. Mais je dĂ©teste tellement la façon dont les hommes comme Trump m’ont traitĂ©e au cours de ma vie, que j’ai juste envie de leur dire d’aller se faire foutre.
Savage Love Letter of the Day
Je pense que l’extrait « Quelqu’un doit baiser avec cet homme pour qu’il soit sympathique Ă  cĂŽtoyer » rĂ©sume tout. Quelqu’un qui est abusif devrait avoir compris la leçon : personne ne veut te cĂŽtoyer quand tu es comme ça. Mais les hommes n’ont pas besoin d’apprendre cette leçon. Vous savez qui baise avec moi quand je suis une connasse abusive ?
Personne.
Vous savez qui veut baiser avec moi quand je suis une couillonne paresseuse qui ne s’occupe pas de son apparence et qui ressemble à rien ?
Personne.
Vous savez qui pense que j’ai un droit sur leur corps malgrĂ© mon refus de prendre la responsabilitĂ© de mon comportement ?
Personne.
J’ai Ă©tĂ© cĂ©libataire pendant deux pĂ©tard d’annĂ©es pour digĂ©rer Ă©motionnellement toute la merde qu’on m’a forcĂ©e Ă  subir. Personne ne m’a rĂ©confortĂ©e quand j’ai pleurĂ©. Personne n’a dormi avec moi dans mon lit. Personne ne m’a tenue dans ses bras.
Personne n’a baisĂ© avec moi.
Mais clairement, les hommes en colĂšre « devraient » ĂȘtre baisĂ©s pour qu’ils n’imposent pas leur colĂšre sur autrui. Pourquoi est-ce que les hommes en colĂšre mĂ©ritent du sexe et moi non ? Pourquoi est-ce que les hommes en colĂšre obtiennent l’attention Ă©motionnelle des femmes ?
Les femmes capituleront et satisferont les demandes masculines pour ne pas avoir Ă  faire l’expĂ©rience des rĂ©percussions abusives de la colĂšre masculine. Et, oui, ça marche des deux cĂŽtĂ©s et je ne veux pas nier l’existence des hommes qui sont abusĂ©s par les femmes, ou des relations abusives entre personnes de tous genres. Cependant, Ă  un niveau culturel, l’attente qu’on a de l’absorption de la colĂšre par les femmes existe bel et bien.
Les fĂ©ministes posent souvent la question, comme beaucoup de tueries de masse dans l’histoire rĂ©cente ont eu un motif sexuel, « pourquoi est-ce que tant d’hommes considĂšrent qu’ils ont droit Ă  la sexualitĂ© fĂ©minine ? » Pourquoi est-ce qu’ils se sentent en colĂšre, comme si on leur avait refusĂ© quelque chose, quand ils ne couchent pas avec des femmes ?
Cependant, j’aimerais suggĂ©rer un mĂ©canisme alternatif. Je pense qu’on Ă©lĂšve les hommes Ă  ĂȘtre Ă©nervĂ©s par dĂ©faut. On leur refuse la capacitĂ© Ă  ressentir entiĂšrement ou nommer leurs Ă©motions, ce qui les empĂȘche de comprendre complĂštement leurs besoins. Cela mĂšne gĂ©nĂ©ralement Ă  une colĂšre omniprĂ©sente, Ă©tant donnĂ© qu’ils sont incapables de satisfaire leurs propres besoins. Cependant, si vous leur donner un-e partenaire, surtout si vous leur donnez une partenaire fĂ©minine, cette colĂšre sera gĂ©rĂ©e. Leurs besoins seront pris en charge, ils n’ont donc pas besoin de comprendre leurs propres Ă©motions parce que quelqu’un d’autre les comprendra et s’occupera de satisfaire leurs besoins.
C’est un stĂ©rĂ©otype de dire que les hommes ont « du mal Ă  exprimer leurs sentiments » mais il y a de la vĂ©ritĂ© dans ce stĂ©rĂ©otype. Les psychiatres cliniciens ont remarquĂ© que certains de leurs clients masculins avaient du mal Ă  exprimer leur rĂ©alitĂ© Ă©motionnelle, et ont donnĂ© Ă  cela le nom de « alexithymie normative masculine ». Je ne vais pas me plonger dans les causes culturelles de cela, mais personnellement je crois que ça a beaucoup Ă  faire avec la maniĂšre dont on Ă©lĂšve les hommes. J’ai remarquĂ© que lorsque je suis forcĂ©e Ă  endurer la culture masculine trop longtemps (par exemple, en travaillant comme programmeuse) je commence aussi Ă  avoir du mal Ă  identifier mes propres Ă©motions.
Quoiqu’il en soit - les hommes qui ne saisissent pas leur palette d’émotions complĂšte sont enclins Ă  la colĂšre parce qu’ils ne peuvent satisfaire leurs propres besoins. Du coup, leur rĂ©ponse naturelle Ă  un besoin insatisfait est la colĂšre. Tout comme le flash de colĂšre qui vous traverse quand vous vous cognez l’orteil, ou quand vous voulez prĂ©parer le dĂ©jeuner et que votre four ne s’allume pas. Si vous ĂȘtes fatiguĂ©-e, que vous voulez aller au lit, mais que quelque chose vous retient (par exemple, le travail) vous pouvez vous mettre en colĂšre. Cependant, pour beaucoup d’hommes, je pense que cette colĂšre vient de leur propre incapacitĂ© Ă  comprendre ce dont ils ont besoin. Donc ce sera comme si ils Ă©taient fatiguĂ©s mais qu’ils ne comprenaient pas qu’ils Ă©taient fatiguĂ©s, et n’allaient pas se coucher. Dans cet Ă©tat Ă©motionnellement appauvri, ils sont hautement enclins Ă  ĂȘtre touchĂ©s par la moindre chose (comme par exemple, se mettre en colĂšre parce que le tĂ©lĂ©phone sonne).
Et les femmes gÚreront ça. Mais ça craint. Bordel ça crainttttt.
DerniĂšrement, l’idĂ©e de sortir avec des hommes m’angoisse d’une maniĂšre que je ne ressens jamais Ă  l’idĂ©e de sortir avec des femmes. Et j’ai essayĂ© de comprendre cela et
 c’est genre, ce sentiment que ma vie sera une vie de corvĂ©es perpĂ©tuelle ou bien tout le temps grise. J’associe sortir avec les hommes au fait d’ĂȘtre forcĂ©e Ă  faire beaucoup plus de tĂąches subalternes que lorsque je sors avec des femmes. Et j’entrevois des flash de ça quand je vais Ă  des rendez-vous avec des hommes. Ils commenceront par exemple Ă  rĂąler sur leur travail, et attendront de moi que je reflĂšte leur Ă©motions en retour et les traitent avec eux. Les femmes font cela moins frĂ©quemment, et si elles le font, elles tendent Ă  apprĂ©cier davantage l’effort que je fournis pour les Ă©couter. La plupart du temps, les hommes ne reconnaissent mĂȘme pas que j’ai fait quelque chose. Ils ne comprennent probablement pas que j’ai fait quoique ce soit.
Je suis terrifiĂ©e Ă  l’idĂ©e de devenir le dĂ©potoir Ă  colĂšre de quelqu’un. J’ai du tellement travailler pour Ă©liminer toute la merde nĂ©gative qui a Ă©tĂ© lĂąchĂ©e sur moi jusqu’à maintenant, que je ne peux pas laisser quelqu’un m’en remplir Ă  nouveau. Je ne peux pas continuer Ă  aller en thĂ©rapie et au yoga pour donner Ă  la personne avec qui je sors le privilĂšge de se dĂ©charger sur moi.
Je ne le ferai pas.
Donc quand je sors avec des gens, je cherche des signes que la personne fait- ou cherche Ă  faire - le travail de gĂ©rance de ses propres Ă©motions. Mais
 c’est une situation bien sombre quand il s’agit d’hommes hĂ©tĂ©rosexuels. Les seuls hommes que je connais qui vont en thĂ©rapie sont soit gay soit dans un Ă©tat trĂšs critique. Les hommes hĂ©tĂ©rosexuels ne font pas une thĂ©rapie pour faire une mise au point, comme je le fais ou comme mes amiEs le font. Je rencontre certains hommes Ă  mon centre zen mais
 ils sont souvent compliquĂ©s. Toutes les formes de mĂ©ditations ne mĂšnent pas Ă  une conscience Ă©motionnelle, et de toute façon, c’est mal vu de sortir entre membres du centre zen. La plupart des hommes de mon cercle social gĂšrent leurs Ă©motions avec l’alcool, la drogue, le travail, les femmes, ou une combinaison de tout ça. Plusieurs d’entre eux disent « je devrais peut-ĂȘtre faire une thĂ©rapie », mais trĂšs peu d’entre eux le font.
Et ils gagnent tous plus que moi, donc ils pourraient totalement le faire. Ironiquement, nombre de mes ami-e-s moins riches sont celleux qui sont les plus constants en thĂ©rapie. Peut-ĂȘtre parce que comme ils ont moins de pouvoir ils peuvent moins imposer leurs Ă©motions sur les autres gens ?
Heureusement, je n’ai pas besoin de sortir avec des hommes. L’alexie normative masculine pourrait pousser au lesbianisme normatif fĂ©minin.
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vaikarona · 7 years ago
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Contrefaçon est une sĂ©rie d’articles sur le Japon concernant leur adaptation Ă  la sauce nipponne de symboles qui sont traditionnellement rattachĂ©s Ă  d’autres cultures .
Article publié initialement le 31 Mai 2016
Bonjour,
Je tenais Ă  vous remercier pour vos retours sur la prĂ©cĂ©dente chronique, j’ai eu beaucoup de plaisir Ă  lire vos commentaires. Je veux aussi vous demander de m’excuser pour les retards Ă  rĂ©pĂ©tition sur cette chronique. J’ai trĂšs mal gĂ©rĂ© mon temps comme vous avez pu le voir.
Vous le savez dĂ©jĂ  dans les contrefaçons, je m’efforce d’éviter les stĂ©rĂ©otypes mais si je vous dis Japon, vous me rĂ©pondrez en vrac Manga, sushi, uniforme, samurai, bombe ou encore monstres (hentai pour les plus foufous).
Un voyage dans ce pays mettra en lumiĂšre d’autres aspects inconnus pour un/une français/e mais aussi renforcera ou ruinera ses clichĂ©s d’avant voyage. Le problĂšme c’est qu’ici nous faisons l’inverse : on voit comment le Japon adapte les autres cultures donc comment les japonais(e)s retranscriraient un voyage en France. Pour le savoir une sĂ©rie monument du jeux-vidĂ©o peut nous aider, voici PokĂ©mon X et Y.
PokĂ©mon tout le monde connaĂźt et c’est dĂ©jĂ  la 7Ăšme gĂ©nĂ©ration qui pointera le bout de son nez Ă  la fin de cette annĂ©e 2016. Elle s’inspirera d’HawaĂŻ mais saviez-vous que la 6Ăšme gĂ©nĂ©ration (PokĂ©mon X et PokĂ©mon Y) quant Ă  elle se base sur la France ?
La rĂ©gion nommĂ©e Kalos reprend notre beau pays (en tout cas la partie qui correspond Ă  la France occupĂ©e durant la seconde guerre mondiale) pour l’intĂ©grer dans le monde de PokĂ©mon.
Les dĂ©veloppeurs du jeu, Ă  savoir, Game Freak ont fait le dĂ©placement en France pour leur jeux. De leur voyage quels souvenirs les ont marqué ? Il y en a deux types : le patrimoine connu et valorisĂ© Ă  l’étranger et les autres choses parfois beaucoup plus anodines qu’on retrouve dans le jeu.
Pour ceux qui s’intĂ©resse Ă  la premiĂšre catĂ©gorie je recommande de lire cet article qui est un vrai bijou pour ses informations justes et sa rĂ©daction agrĂ©able.
J’ai tendance Ă  voir de telles horreurs quand je me documente pour mes articles, que trouver ce blog m’a fait plaisir et c’est pour ça que dans cet article je parlerai plutĂŽt des choses plus anecdotiques qu’on retrouve dans le jeu. Toutefois pour ceux et celles qui ne souhaitent pas lire l’article je vous ai mis des exemples de rĂ©interprĂ©tations du jeu.
Maintenant passons aux petites choses qui, si vous avez fait les jeux, vous ont peut-ĂȘtre Ă©chappĂ©es ou si vous n’y avez pas touchĂ© vous feront sourire quand vous jouerez Ă  PokĂ©mon.
1 – L’aquarium de la Roche-sur-Gliffe
Un des principaux bĂątiments de la Roche-sur-Gliffe est son Aquarium oĂč trĂŽne un magicarpe doré : celui-ci est une reprĂ©sentation de l’aquarium de la Rochelle.
Cet aquarium est le plus visitĂ© de France avec ses nombreuses zones Ă  thĂšme. Je vous mets l’adresse du site juste ici. Je l’ai visitĂ© quand j’étais trĂšs jeune et je ne me souviens pas bien de l’endroit mais au vu du site web cela semble magnifique. En tout cas assez pour impressionner nos dĂ©veloppeurs qui l’ont intĂ©grĂ© au jeux comme un passage obligĂ© pour se rendre Ă  la ville suivante. C’est Ă©galement un lieu ou diverses astuces sur les pokĂ©mons eau sont donnĂ©es ainsi que la fameuse canne pour pouvoir pĂȘcher.
2 – La Normandie
Il faut savoir que je suis Normand rĂ©cemment exilĂ© en rĂ©gion Parisienne et j’ai trouvĂ© assez rigolo qu’on rencontre des pokĂ©mons qui correspondent aux clichĂ©s de la Basse-Normandie Ă  savoir une mouette et une vache.
La zone est agrĂ©mentĂ©e d’une ferme et de pas mal d’endroits de pĂȘche. Je retrouve donc la campagne du Calvados et ses clichĂ©s du cotĂ© de Paris, quand je joue au jeu.
Pour les amateurs de la Normandie mais celle du haut cette fois-ci, dans la ville du Havre se trouve une curiosité à savoir un funiculaire.
La ficelle comme le surnomme les habitants relie le bas de la ville avec le haut. Il demeure une expĂ©rience singuliĂšre si vous visitez le Havre. C’est sĂ»rement pourquoi on retrouve le funiculaire qui relie cette fois-ci la ville de port tempĂšres.
3 – Le dĂ©sert
J’ai vu beaucoup de thĂ©ories sur le dĂ©sert que l’on trouve Ă  l’ouest d’Illumis (Paris) et je vais vous apporter la mienne.
Cette zone dĂ©sertique est couverte de diverses centrales Ă  Ă©nergies renouvelables (Ă©olienne, gĂ©othermique, hydraulique, photovoltaĂŻque et solaire) selon pokĂ©pedia et je leur fais confiance. On ne sait pas vraiment ce qui Ă  pu inspirer cette zone mais je crois que l’inspiration vient des marĂ©es que l’on retrouve sous le pont de Normandie menant au Havre. Je n’ai pas vraiment trouvĂ© de belles photos mais seulement une vidĂ©o qui montre le paysage de jour.
Pour ĂȘtre passĂ© au dessus de cette zone la nuit je peux vous dire que l’on ressent une Ă©trange impression comme si nous roulions sur le chemin des enfers
4 – Les cafĂ©s
La France c’est aussi une ambiance. Dans les jeux vous trouvez des hĂŽtels dans chacune des villes, des boutiques de vĂȘtements (la France pays de la mode) mais ce qui nous intĂ©resse ici, ce sont les cafĂ©s.
Les cafĂ©s sur Kalos ne servent pas Ă  grand-chose de prime abord ; tout juste Ă  augmenter le bonheur des pokĂ©mons en leur faisant savourer une bonne boisson. Oui mais s’asseoir dans un cafĂ© c’est aussi rencontrer des dresseurs qui vous donne des anecdotes et des informations.
Comme dans un vrai cafĂ© français vous pouvez ainsi faire la connaissance de quiconque, sortant du cadre des personnes que vous frĂ©quentez habituellement et ĂȘtre plus ou moins chanceux concernant celles-ci.
DerriĂšre ces quelques exemples et avec l’excellent (je le rĂ©pĂšte) article que je vous ai conseillĂ©, nous pouvons affirmer que la France a Ă©tĂ© un trĂšs bon souvenir pour les dĂ©veloppeurs japonais.
Ils ont su trouver toute l’inspiration nĂ©cessaire pour leurs jeux et je suis certain que vous avez d’autres exemples que je n’ai pas abordĂ© en tĂȘte. D’ailleurs si vous en avez d’autres, n’hĂ©sitez pas Ă  nous partager.
Cette chronique est sans prĂ©tention, je voulais plus vous livrer quelques points qui peuvent vous aider Ă  savoir comment les dĂ©veloppeurs pensent et vous permettent de rĂȘver aux prochains opus qui arrivent Ă  toute allure.
Comme toujours, merci à vous d’avoir lu cette chronique
Merci à la belette cendrée pour la correction et merci à Poyjo pour me fournir un espace de liberté.
Je vous dis Ă  dans un mois. Des bisous.
Contrefaçon n°5 : Pokémon en France Contrefaçon est une série d'articles sur le Japon concernant leur adaptation à la sauce nipponne de symboles qui sont traditionnellement rattachés à d'autres cultures .
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antipresse · 8 years ago
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Le cƓur du Systùme
«La propagande sert davantage Ă  nous justifier nous-mĂȘmes qu’à convaincre les autres; plus nous avons de raisons de nous sentir coupables, et plus fervente sera notre propagande.» (Eric Hoffer, The True Believer: Thoughts on the Nature of Mass Movements)
Dans Le MaĂźtre et Marguerite, le chef-d’Ɠuvre de MikhaĂŻl Boulgakov, le Diable apparaĂźt en personne sous la cape du magicien Woland. Le Diable est joueur: il s’amuse Ă  tester la vanitĂ© et la crĂ©dulitĂ© des hommes. Et il sait qu’il n’est d’humains plus crĂ©dules que les incrĂ©dules de mĂ©tier. C’est ainsi que son premier interlocuteur, Berlioz, vedette littĂ©raire du Moscou soviĂ©tique et athĂ©e militant, finira dĂ©capitĂ© par un tramway, exactement comme le magicien le lui a prĂ©dit. Ah! S’il avait un seul instant pris au sĂ©rieux l’existence du Tentateur qui venait, justement, de lui offrir une cigarette

Des blagues à ne pas faire en société
«Qu'est-ce que le SystÚme?» me demandent sans cesse les idiots utiles du SystÚme. (Tweet, 5.2.2017)
Nous sommes tĂ©moins d’une plaisanterie semblable lorsque nous parlons du «SystĂšme». Il m’arrive ainsi de lancer des aphorismes Ă  ce sujet dont les Ă©chos sont connus d’avance: «Complotiste!», me rĂ©pliquent aussitĂŽt des sceptiques venus de divers horizons culturels et politiques, mais qui ont gĂ©nĂ©ralement en commun un binĂŽme de caractĂ©ristiques paradoxal: d’un cĂŽtĂ©, la foi dans le rationalisme et le «fact-checking», et de l’autre des convictions morales et politiques d’une naĂŻvetĂ© extrĂȘme. Ils s’attribuent Ă  la fois une haute capacitĂ© de discernement, une mission de «vigilance citoyenne» et une position critique vis-Ă -vis du pouvoir. Dans le langage ras-du-sol des services, ce sont de parfaits idiots utiles.
L’idiot utile est celui qui croit qu’il ne croit pas ce qu’il croit, mais qu’il le sait. Que sa subjectivitĂ© n’y est pour rien. Que sa connaissance ne lui vient pas par un quelconque canal d’influence ou d’endoctrinement, mais de la vĂ©ritĂ© des choses elle-mĂȘme. Sans filtre. Sans intermĂ©diaire. Sans diable ni systĂšme.
Le SystĂšme, selon eux, n’existe pas. Ou, s’il existe, il n’a ni malice ni intention particuliĂšre. Il fait partie du paysage comme le climat ou la course des astres et obĂ©it aux dĂ©crets des institutions comme la charrue au laboureur. Ce qui existe, pour cette catĂ©gorie d’esprits, c’est l’«AntisystĂšme», Ă  savoir tous ces milieux Ă©tranges et «sulfureux» qui, sous couvert de «rĂ©sistance» contre un spectre de leur invention, complotent pour renverser la dĂ©mocratie. Quelquefois, souvent mĂȘme, ces innocents dĂ©crĂštent que le SystĂšme, c’est justement ça: l’AntisystĂšme. Tout comme les Ă©tiquettes, les causes et les effets s’intervertissent facilement. Pour que l’«AntisystĂšme» soit moralement condamnable, pour qu’on puisse le censurer et le liquider sans Ă©tats d’ñme, il est nĂ©cessaire que sa cause soit une illusion. Mais entre ces deux termes, lequel dĂ©coule de l’autre? La nĂ©cessitĂ© de bĂąillonner l’opposition Ă  cause de ses mensonges, ou la nĂ©cessitĂ© de prouver que ses vues sont des mensonges afin de la bĂąillonner?
C’est celui qui dit qui est!
Les comploteurs dénoncent les complotistes. Quoi de plus normal? (Tweet, 31.1.2017)
Et de mĂȘme: oĂč se situe le crime de complot, si complot il y a? La divulgation massive, par WikiLeaks, des e-mails de Mme Clinton et de son entourage montre que la direction du parti DĂ©mocrate avait Ă©tĂ© accaparĂ©e par des gens qui, littĂ©ralement, passaient leur temps Ă  comploter en coulisses: contre la Libye, pour la destruction de l’enseignement et de la conscience civique, pour les intĂ©rĂȘts du complexe militaro-industriel, et j’en passe. Le dĂ©chaĂźnement mĂȘme du milieu mĂ©diatico-politique face Ă  cette divulgation montre que les tractations secrĂštes avec des agents d’influence sans investiture dĂ©mocratique sont un mode de gouvernement admis et protĂ©gĂ©. Ainsi le complot a-t-il Ă©tĂ© attestĂ© comme une rĂ©alitĂ© indiscutable et omniprĂ©sente par ses protagonistes et dĂ©fenseurs mĂȘmes! Mais par un extraordinaire renversement rhĂ©torique, le crime de complot a Ă©tĂ© rejetĂ© sur ceux qui, justement, le dĂ©voilaient au grand jour — ainsi que sur leurs hypothĂ©tiques alliĂ©s russes (car le mot «russe» est un utile dĂ©clencheur rĂ©flexe qui associe immĂ©diatement Ă  l’espionnage, Ă  la propagande et Ă  la dĂ©sinformation). En effet, le seul moyen de berner le public et de dĂ©tourner son attention du complot indiscutable qu’il avait sous les yeux Ă©tait de pointer du doigt un complot bien plus menaçant, d’autant plus menaçant qu’on ne pouvait en montrer qu’une ombre: celui liant Poutine Ă  Trump via Julian Assange!
Et voici donc les comploteurs devenus complotistes à leur tour en dénonçant le complot des complotistes visant à faire éclater leur propre complot!
On pourrait Ă©tendre ce jeu de miroirs Ă  l’infini. Ce qu’il reflĂšte fondamentalement est trĂšs simple et vieux comme le monde: les rapports de force entre l’ordre Ă©tabli et l’opposition, entre le discours du pouvoir et sa contestation. Selon que vous serez puissant ou misĂ©rable,/Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir, rĂ©sumait sobrement La Fontaine dans «Les Animaux malades de la peste». Ou Blaise Pascal, dans ses Provinciales, s’adressant Ă  ses adversaires jĂ©suites d’une mauvaise foi criante: «Vous ĂȘtes quatre-vingt docteurs, mes bons PĂšres, et je suis seul. Vous avez forcĂ©ment raison!» (Je cite de mĂ©moire.)
VoilĂ  donc le billard Ă  mille bandes rĂ©duit Ă  un vulgaire jeu de quilles: celui qui tient en main la grosse boule est en position de faucher les autres, un point c’est tout. Or, quoi qu’il arrive, la main qui tient la boule est celle du SystĂšme. Les quilles peuvent ĂȘtre blanches, jaunes, vertes ou rouges, elles peuvent ĂȘtre «de gauche» ou «de droite», mais le choix Ă  l’échelon des existences se ramĂšne Ă  cela: il y a ceux qui lancent la boule et ceux qui attendent d’ĂȘtre fauchĂ©s ou Ă©pargnĂ©s par le projectile.
Pourquoi tous ces faisceaux?
«Une intelligentsia dominante, que ce soit en Europe, en Asie ou en Afrique, traite les masses comme une matiĂšre premiĂšre qu’on peut soumettre Ă  expĂ©rimentation, manipuler et gaspiller Ă  volontĂ©.» (Eric Hoffer, The Temper of Our Time, 1967)
Le mot systĂšme vient du verbe grec systeĂŽ, qui signifie attacher ensemble, entrelacer. En politique, le systĂšme est souvent reprĂ©sentĂ© par des faisceaux: les convergences d’énergies tenues ensemble par le pouvoir central. On pense machinalement Ă  Rome ou au fascisme italien. On oublie que ces mĂȘmes faisceaux sont aussi sur les armoiries de la prĂ©sidence française. Le SystĂšme, c’est le fascisme absolu, l’ordre en soi, tel qu’il se maintient et se perpĂ©tue, abstraction faite de l’idĂ©ologie et des justifications qu’il se donne. Il prend de plus en plus d’autonomie Ă  mesure que la sociĂ©tĂ© humaine se technicise et se complexifie, en cela mĂȘme qu’il exclut les impondĂ©rables du facteur humain tels que le libre arbitre, le bon vouloir, la vindicte ou la clĂ©mence.
La meilleure dĂ©finition du mot tel qu’il nous intĂ©resse ici a Ă©tĂ© donnĂ©e par Pontus de Thyard au XVIe siĂšcle: «Ensemble dont les parties sont coordonnĂ©es par une loi». La loi est au centre. Le SystĂšme rĂšgne quand aucune volontĂ© humaine, aucune loi morale ne peut se hisser publiquement au-dessus de la loi Ă©crite. Sur le plan officieux, il en va tout autrement: plus la loi publique est rigoureuse, et plus les dĂ©rogations octroyĂ©es aux satrapes sont gĂ©nĂ©reuses. Plus le commun est jugulĂ©, et plus la nomenklatura s’auto-absout. Il suffit d’observer la classe politique pour s’en convaincre.
Encore faut-il que ce que nos yeux voient puisse — ose — remonter jusqu’au cerveau et que celui-ci en tire des conclusions. C’est une Ă©tape que le SystĂšme s’emploie Ă  dĂ©sactiver en criblant de tabous le discours public avec l’aide cruciale du dispositif de l’instruction et des mĂ©dias. Il aura fallu un dressage rigoureux pour enseigner aux consciences contemporaines Ă  craindre l’invocation mĂȘme du «SystĂšme» et Ă  censurer ceux qui en parlent. La crĂ©dulitĂ© est l’un des Ă©lĂ©ments clefs de ce dressage. On apprend Ă  admettre n’importe quelle affirmation, pourvu qu’elle vienne d’une source autorisĂ©e. Par exemple, qu’une simple grippe saisonniĂšre est une menace pour l’humanitĂ© ou qu’un avion de ligne dĂ©tournĂ© par des pilotes amateurs peut faire crouler un gratte-ciel sans mĂȘme le toucher. Cette crĂ©dulitĂ© implique Ă  la fois de l’ignorance (en matiĂšre scientifique et logique) et de l’obĂ©issance. Ce qui, Ă  l’aube de la conscience Ă©clairĂ©e, Ă©tait considĂ©rĂ© comme des tares Ă  dĂ©raciner est devenu aujourd’hui des vertus «dĂ©mocratiques» que les ingĂ©nieurs sociaux entretiennent.
«Nous avons tous Ă©tĂ© assez satisfaits de dĂ©grader le gouvernement, de laisser tomber le civisme et en gĂ©nĂ©ral de conspirer Ă  produire des citoyens ignares et obĂ©issants» Ă©crivait ainsi en mars dernier Bill Ivey, le «monsieur Culture» de Bill Clinton, Ă  John Podesta, le chef de campagne de Mme Clinton. Ces agents d’influence Ă©taient encore, en mars 2016, ceux qui tenaient la boule du jeu de quilles. Ils Ă©taient au cƓur du systĂšme, si certains de leur domination qu’ils se permettaient des aveux Ă©crits qu’une personne avisĂ©e hĂ©siterait Ă  livrer mĂȘme Ă  l’oreille d’un ami. Ils ne pouvaient imaginer que, huit mois plus tard, ils se retrouveraient Ă  la place des quilles.
Ils n’y sont pas du reste, le SystĂšme ayant engagĂ© une guerre totale contre ce prĂ©sident indĂ©sirĂ© que les mĂ©dias ne nomment jamais «l’homme le plus puissant du monde» ainsi qu’ils le faisaient avec tous ses prĂ©dĂ©cesseurs.
Le SystĂšme est impersonnel, mĂȘme s’il a un ample personnel Ă  son service et mĂȘme s’il confĂšre Ă  l’élite de ce personnel des pouvoirs dont les rois et les tyrans de jadis ne disposaient pas. L’erreur de ceux qui le contestent (et la technique de ceux qui veulent en dĂ©tourner l’attention) est de le personnaliser: de rĂ©duire des lois gĂ©nĂ©rales et des mĂ©canismes Ă  des individus et Ă  des traits de personnalitĂ©. Les gouvernements combattus par le SystĂšme sont systĂ©matiquement rĂ©duits Ă  des rĂ©gimes, et les rĂ©gimes eux-mĂȘmes Ă  la seule figure de leur chef (Kadhafi, Saddam, Assad, Poutine
); cependant que les «AntisystĂšme» s’acharnent Ă  identifier derriĂšre le mĂ©canisme des «tireurs de ficelles» dont l’existence ou non n’a aucune importance.
Lorsque l’action personnelle commence Ă  compter rĂ©ellement, c’est qu’on se trouve dans un systĂšme de pouvoir individualisĂ© et donc, dĂ©jĂ , en marge du SystĂšme. La personnalitĂ© de l’ivrogne Juncker n’a pas plus de poids dans l’Union soviĂ©tique europĂ©enne que celle de l’ivrogne Eltsine n’en avait dans l’URSS finissante, deux systĂšmes inhumains en fin de course. L’opposition sourde et poltronne du pauvre Obama aux agissements de son propre appareil n’a en rien freinĂ© l’emballement gĂ©nĂ©ral. Mais le fait mĂȘme que la personnalitĂ© de Vladimir Poutine inflĂ©chisse le cours de son histoire montre que la Russie est sortie, en partie, de l’orbite du SystĂšme.
Une autre erreur courante consiste Ă  prĂȘter au SystĂšme une idĂ©ologie. Le SystĂšme n’a pas d’idĂ©ologie: il se sert en opportuniste de celle qui, Ă  un moment donnĂ©, le plus Ă  mĂȘme de consolider et d’étendre son empire. Il optera naturellement de prĂ©fĂ©rence pour des idĂ©ologies collectivistes, globalistes et lĂ©gifĂ©rantes. Le SystĂšme est en soi un appareil de soumission. Il exige de chaque individu, Ă  tous les Ă©chelons, une soumission plus ou moins Ă©tendue et accorde en Ă©change la protection, la sĂ©curitĂ© et des privilĂšges. D’oĂč son alliance naturelle avec l’Islam, qui est la Soumission, si l’on peut dire, Ă  l’état natif. D’un cĂŽtĂ© comme de l’autre, la Loi balaie les particularitĂ©s humaines, les raisons individuelles et surtout ces «lois non Ă©crites» d’Antigone qui, Ă  travers les siĂšcles, ont toujours dissuadĂ© notre propre civilisation de se transformer en un mĂ©canisme totalitaire.
L’humain contre l’androïde
Ne jamais nommer le SystÚme: c'est le meilleur service à lui rendre. Persée ne pouvait croiser le regard de Méduse. (Tweet, 10.12.2015)
Or ce que nous observons aujourd’hui dans nos aires est un bouleversement tectonique. L’évolution tranquille du SystĂšme vers ce mĂ©canisme parfait via le perfectionnement technique couplĂ© Ă  la rĂ©gression de l’humain a Ă©tĂ© bouleversĂ©e par une sĂ©rie d’évĂ©nements politiques, mais aussi de prises de conscience psychologiques. Aux États-Unis, pour parler schĂ©matiquement, un outsider a rĂ©ussi Ă  prendre Ă  revers le SystĂšme. Certes, M. Trump Ă©tait une «huile» de premier plan de l’oligarchie amĂ©ricaine, mais le SystĂšme n’est pas rĂ©ductible Ă  l’oligarchie. Dans le cadre du SystĂšme, un juge vĂ©nal ou un journaliste illettrĂ© a la facultĂ© de faire trĂ©bucher l’oligarque le plus puissant pour peu que son action serve le SystĂšme. Et non seulement Trump a-t-il rĂ©ussi Ă  enlever la prĂ©sidence des États-Unis, mais encore s’emploie-t-il, depuis le premier jour de son mandat, Ă  faire passer en force toute une sĂ©rie de mesures aussi perpendiculaires Ă  la marche du SystĂšme que les bĂątons qu’on met dans une roue.
Pour le dire encore plus schĂ©matiquement: l’administration Trump, comme l’État de Poutine, comme nombre d’autres insurrections dĂ©criĂ©es comme «populistes», s’emploie Ă  enrayer la stratĂ©gie du SystĂšme dans son cƓur mĂȘme, laquelle consiste Ă  abattre toutes les frontiĂšres Ă©tablies par des communautĂ©s humaines conscientes (et donc des souverainetĂ©s volontaires) pour les remplacer par de nouveaux cloisonnements hermĂ©tiques dont lui seul, le SystĂšme, aurait les clefs: systĂšmes de sĂ©curitĂ© et de contrĂŽle total, omnisurveillance, dĂ©matĂ©rialisation documentaire et monĂ©taire, puçage et traçage. Ce n’est pas un hasard si les milliardaires de la Silicon Valley — qui sont pourtant de sa classe sociale — montent en premiĂšre ligne contre le nouveau prĂ©sident amĂ©ricain, aux cĂŽtĂ©s des patrons des mĂ©dias de masse et des vedettes du show-biz, principaux organisateurs du dĂ©cervelage et de la rĂ©gression de masse.
L’enjeu de la lutte qui se dĂ©veloppe aujourd’hui sous nos yeux dĂ©passe les visions et la mission de tous les gouvernants de ce siĂšcle et du prĂ©cĂ©dent. Cette lutte est l’aboutissement d’une longue Ă©volution de la civilisation europĂ©enne, qui a mis entre les mains de l’humanitĂ© les outils de sa libĂ©ration en mĂȘme temps que ceux de son anĂ©antissement. L’enjeu est le choix entre une sociĂ©tĂ© encore calquĂ©e sur des destinĂ©es humaines ou une «entité» gĂ©rĂ©e par un SystĂšme anonyme Ă©paulĂ© par la mince Ă©lite gĂ©rant l’ensemble des banques et des mĂ©dias et les prĂȘtres informatiques de la post-humanitĂ©.
Coda
En ouverture de son ouvrage posthume (inĂ©dit en français), La fourmiliĂšre globale, Alexandre Zinoviev proposait au tournant du XXIe siĂšcle une «fiction» terrifiante, qui pourtant paraĂźt presque banale aujourd’hui:
«Notre XXe siĂšcle aura peut-ĂȘtre Ă©tĂ© le siĂšcle le plus dramatique de toute l’histoire humaine du point de vue de la destinĂ©e des gens et des nations, des idĂ©es, des systĂšmes sociaux et des civilisations. Mais, toutes ces choses Ă©tant posĂ©es, ce fut aussi un siĂšcle de passion et d’aventure: siĂšcle d’espoirs et de dĂ©sespoirs, d’illusions et de visions, d’avancĂ©es et de dĂ©ceptions, de joies et de malheurs, d’amour et de haine
 Ç’aura Ă©tĂ©, peut-ĂȘtre, le dernier siĂšcle humain. A sa suite se profile une masse de siĂšcles d’histoire suprahumaine ou posthumaine, une histoire sans espoirs ni dĂ©sespoirs, sans illusions ni visions, sans avancĂ©es ni dĂ©ceptions, sans joies ni chagrins, sans amour ni haine »
Bref, nous voici aux portes d’une masse de siĂšcles oĂč le SystĂšme aura Ă©radiquĂ© l’Homme. Ou pas?
Slobodan Despot [TirĂ© Ă  part d’ANTIPRESSE n° 63 | 12.2.2017.]
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annesophiebooks · 4 years ago
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Petit aperçu rapide des lectures de ces dix derniers jours 📚 Pas moins de neuf titres, parmi lesquels un bandĂ©-dessinĂ©e et un poche. Ces deux lectures n’étaient pas prĂ©vues initialement, mais comme des blogueurs en qui j’ai toute confiance les ont recommandĂ©es (et que je suis faible quand il s’agit de livres 😅), je les ai tout de suite commandĂ©es pour les lire aussitĂŽt 😉 Je reviendrai bien entendu sur chaque titre dans des chroniques dĂ©diĂ©es. ‱ Un rythme de lecture soutenu (sachant que je ne lis quasiment pas le week-end, qui lui est rĂ©servĂ© Ă  ma vie de famille), que j’apprĂ©cie particuliĂšrement. ‱ Mais, Ă©videmment, il y a un revers Ă  tout, et quand je suis dans une pĂ©riode de lecture intensive comme en ce moment, ce sont les chroniques qui en pĂątissent. Lorsque j’enchaĂźne, sans difficultĂ© ou presque, les titres et les genres, je souffre d’une flemme aiguĂ« pour ce qui est d’écrire dessus, tout simplement parce que j’ai tellement hĂąte de commencer le suivant que je ne trouve pas la patience de faire une pause d’une heure ou deux pour chroniquer celui que je viens de finir... C’est pareil pour vous ? ‱ Mais, promis, je remĂ©dierai Ă  ce manquement dĂšs la semaine prochaine 😉 Sur cette pile lĂ , je n’ai pour l’instant pris le temps de chroniquer que le dernier Stephen King. Les autres viendront trĂšs vite, mais je peux dĂ©jĂ  vous dire que : - J’ai beaucoup aimĂ© la lecture de Blanc Autour (@madame.tapioca et @au.fil.des.livres , si vous passez par lĂ ... 😘) - Le Danse de la Tarentule a Ă©tĂ© un roman captivant, que je recommande Ă  chacun. - Les Femmes n’ont pas d’Histoire est un magnifique roman noir amĂ©ricain, dans le pur sens du terme. - La RĂ©publique des Faibles dĂ©gage une atmosphĂšre incroyable dont je vous parlerai longuement. - Rien ne T’efface est un thriller psychologique qui plaira Ă  beaucoup, mais qui pĂȘche par certains cĂŽtĂ©s. - Huit Crimes Parfaits m’a rappelĂ© mes excellents moments de lectures de l’époque oĂč je lisais Agatha Christie. - Et Claire Favan, dans La Chair de sa Chair, renoue avec ce qu’elle sait faire de meilleur. Un vrai rĂ©gal ! ‱ Certains vous tentent plus que d’autres ? Bon samedi Ă  tous 😘 . . . . https://www.instagram.com/p/CLPPvgbH1td/?igshid=103ecnixwvxjt
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sangpages · 5 years ago
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Extrait:
“L’annĂ©e passĂ©e, trente mille visiteurs Ă©taient venus dĂ©couvrir la zone irradiĂ©e. Pour y accĂ©der, il suffisait d’avoir plus de dix-huit ans, de ne pas ĂȘtre enceinte et de pousser la porte d’un des innombrables voyagistes spĂ©cialisĂ©s dans les Tchernobyl Tours qui pullulaient Ă  Kiev. LĂ , pour quelques centaines de dollars, on vous obtenait toutes les autorisations nĂ©cessaires tamponnĂ©es par l’administration ukrainienne. La derniĂšre mode, c’était de faire son enterrement de vie de garçon Ă  Tchernobyl. Trop ordinaires, les sauts en parachute et les cuites avec strip-teaseuse: depuis quelques mois on voyait rĂ©guliĂšrement dĂ©barquer des contingents de connards Ă©mĂ©chĂ©s qui beuglaient dans les rues abandonnĂ©es de Pripiat. Melnyk en venait presque Ă  regretter l’époque des touristes russes. Ils Ă©taient de plus en plus rares, depuis l’annexion de la CrimĂ©e par la Russie et le dĂ©clenchement de la guerre civile qui minait la rĂ©gion du Donbass, Ă  l’est de l’Ukraine. -Alors, il est oĂč ce foutu cadavre ? demanda-t-il en s’installant dans sa Lada”
4Ăšme de couverture:
Un cadavre atrocement mutilĂ© suspendu Ă  la façade d’un bĂątiment. Une ancienne ville soviĂ©tique envoĂ»tante et terrifiante. Deux enquĂȘteurs, aux motivations divergentes, face Ă  un tueur fou  qui signe ses crimes d’une hirondelle empaillĂ©e. Et l’ombre d’un double meurtre perpĂ©trĂ© en 1986, la nuit oĂč la centrale de Tchernobyl a explosé Morgan Audic signe un thriller Ă©poustouflant dans une Ukraine disloquĂ©e oĂč se mĂȘlent conflits armĂ©s, effondrement Ă©conomique et revendications Ă©cologiques.
Ce que j’en pense

Je dois avouer que j’étais un peu rĂ©ticente
 Tchernobyl, sujet plus qu’épineux sur lequel j’ai la fĂącheuse tendance Ă  jouer l’autruche. Et aprĂšs lecture de ce rĂ©cit, je vais sans doute jouer Ă  la taupe et ne plus jamais ressortir.  La trame est tellement bien menĂ©e, tellement prenante, qu’elle t’amĂšnera tous ces faits historiques, cette problĂ©matique, cette politique et ce qui en dĂ©coule d’une maniĂšre si humaine que tu les vivras comme jamais tu n’aurai imaginĂ© les vivre. Tu t’immergeras dans l’histoire, vivras cette catastrophe au travers de ces personnages tellement intensĂ©ment qu’au final, tout te semblera bien plus percutant que tout ce que l’on a pu te raconter jusqu’à prĂ©sent.
Munis-toi impĂ©rativement de ton compteur Geiger. Son crĂ©pitement en bruit de fond ne t’empĂȘchera malheureusement pas d’ĂȘtre trĂšs vite irradiĂ© par cette pĂ©pite chargĂ©e Ă  l’uranium.
Deux meurtres, deux Ă©poques. L’avant et l’aprĂšs l’explosion de la centrale de Tchernobyl. Deux meurtres qui pourraient avoir un lien
ou pas ? Alexandre Rybalko de la police de Moscou, originaire de Pripiat, est mandatĂ© par Vektor Sokolov, richissime propriĂ©taire de PetroRus et pĂšre de la derniĂšre victime. La police ukrainienne n’avance pas assez vite pour lui alors que pourtant Melnyk et Novak font de leur mieux pour Ă©lucider cette sombre affaire. Mais dans un pays oĂč rĂšgne la haine et la corruption. Un pays, une rĂ©gion drastiquement atteinte par son passĂ© ou mĂȘme par son prĂ©sent. Quand ton enquĂȘte est sous fond de conflit ukrainien. Quand elle a des relents de guerre en Afghanistan ou en TchĂ©tchĂ©nie. Quand elle exprime toute la douleur d’un peuple, il est bien difficile de s’y retrouver et de dĂ©nouer les liens d’un terrible meurtre.
Au travers des diffĂ©rents personnages, l’auteur a rĂ©ussi Ă  glisser de maniĂšre habile tous les aspects politiques, toute la problĂ©matique de ce pays devenu deux. ExtrĂȘmement bien documentĂ©, ce rĂ©cit t’apprendra bon nombre de choses et ce n’est pas monnaie courante. L’auteur porte un regard pertinent sur la vie d’avant et surtout celle de l’aprĂšs. Sur ce qu’ils endurent encore, sur ce que nous endurons tous, sans doute, et sans le savoir vraiment et ce, sans tomber dans le clichĂ© ou l’excĂšs. Il aborde aussi la bĂȘtise humaine avec ce tourisme en plein essor de cette zone ultra dangereuse.
Un regard juste. Une intrigue de haut vol menĂ©e de main de maĂźtre. Excellente de bout en bout sans avoir peur de malmener ses hĂ©ros (et ça tu le sais, j’adore 😜). Des descriptifs exceptionnels, trĂšs cinĂ©matographiques. Une documentation parfaite. Une rĂ©alitĂ© brillamment utilisĂ©e pour en faire une fiction redoutable ou est-ce l’inverse ? Tu ne le sauras plus trĂšs bien

Il s’agit lĂ  du deuxiĂšme livre de l’auteur et il est difficile de croire que ce soit le cas tant il est abouti et dĂ©veloppé Tellement bluffĂ©e, d’ailleurs, que j’ai attaquĂ© direct son premier roman “Trop de morts au pays des merveilles”. C’est les vacances pour moi, je ne te proposerai malheureusement pas de chronique pour celui-lĂ , mais je ne peux que te recommander cette autre excellente lecture !
Bref t’as captĂ© ? Et surtout n’oublie pas de laisser ton compteur Geiger crĂ©piter, grĂ©siller pour te rappeler tout au long que ce livre brille dans la nuit  !
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De bonnes raisons de mourir – Morgan Audic – Editions Albin Michel – 496 pages – 2019
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Si tu veux en savoir encore plus, je te conseille de lire: “La Supplication” de Svetlana Alexievitch ou encore “Tchernobyl les confessions d’un reporter” de Igor Kostine
De bonnes raisons de mourir – Morgan Audic Extrait: "L'annĂ©e passĂ©e, trente mille visiteurs Ă©taient venus dĂ©couvrir la zone irradiĂ©e. Pour y accĂ©der, il suffisait d'avoir plus de dix-huit ans, de ne pas ĂȘtre enceinte et de pousser la porte d'un des innombrables voyagistes spĂ©cialisĂ©s dans les Tchernobyl Tours qui pullulaient Ă  Kiev.
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olivierdemangeon · 6 years ago
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    Une anciennne membre d’un gang s’est retirĂ© dans la campagne vietnamienne afin d’élever seule sa fille. Lorsque sa fille est kidnappĂ©e, elle retrouve rapidement ses anciennes habitudes afin de tout mettre en Ɠuvre pour retrouver son enfant

    Origine du film : Vietnam RĂ©alisateur : LĂȘ Văn Kiệt ScĂ©nariste : LĂȘ Văn Kiệt Acteurs : Veronica Ngo, CĂĄt Vy, Phan Thanh NhiĂȘn, PháșĄm Anh Khoa, Tráș§n Thanh Hoa Musique : Morgan Schmidt Genre : Action, Crime, Thriller DurĂ©e : 98 minutes Date de sortie : 22 fĂ©vrier 2019 (Vietnam), 22 mai 2019 (Netflix) AnnĂ©e de production : 2019 SociĂ©tĂ©s de production : Studio 68 DistribuĂ© par : Well Go USA Entertainment / Netflix Titre original : Hai PhÆ°á»Łng Notre note : ★★★★☆
    “Hai PhÆ°á»Łng”, ou “Furie” pour la distribution originale, est un thriller d’action vietnamien datant de 2019, Ă©crit et rĂ©alisĂ© par LĂȘ Văn Kiệt, Ă  qui l’on doit Ă©galement “The Rich Woman” (2016). Les acteurs principaux sont Veronica Ngo, qu’on a pu voir dans “Bright” (2017), ainsi que dans “Star Wars: Episode VIII – The Last Jedi” (2017), Pham Anh Khoa, qu’on a pu voir dans “Sieu Nhan X: Super X” (2015), et LĂȘ BĂŹnh, qu’on a pu voir dans “TĂĄo QuĂąy” (2019).
L’histoire proposĂ©e par “Furie” nous invite Ă  suivre Hai Phuong (Veronica Ngo), une ex-gangster vivant dans une campagne reculĂ©e pour Ă©lever seule sa fille Mai (CĂĄt Vy). La vie de Hai est cependant mouvementĂ©e, car elle officie pour des usuriers et autres prĂȘteurs sur gages, chargĂ©e de rĂ©cupĂ©rer les paiements, devant souvent user de la force, voire de la violence. Lorsque Mai se fait enlever, par un gang de trafiquants d’organes, Hai tente de la rĂ©cupĂ©rer par tous les moyens. Elle va se retrouver Ă  SaĂŻgon, oĂč devra s’enfoncer dans le cĂŽtĂ© obscur de cette ville gigantesque afin de remonter la filiĂšre qui lui permettra de retrouver sa fille.
Le scĂ©nario concoctĂ© par LĂȘ Văn Kiệt, qui officie Ă©galement comme rĂ©alisateur sur ce mĂ©trage, est relativement basique et n’offre, il faut le reconnaĂźtre, aucune innovation particuliĂšre. Une mĂšre tente par tous les moyens de rĂ©cupĂ©rer sa fille avant que celle-ci ne soit dĂ©coupĂ©e en morceaux dans le cadre d’un rĂ©seau de trafiquants d’organes. La particularitĂ© de cette mĂšre, c’est qu’elle fut la fille d’un ancien professeur de Vovinam, art martial vietnamien. Cette particularitĂ© permet de positionner le personnage dans l’action et lui offrir une multitude de confrontation.
La construction du thriller se fait par l’intermĂ©diaire de la disparition de la fillette, qui intervient dans les premiĂšres minutes du mĂ©trage. Sa mĂšre, dont la prĂ©sentation rapide nous aura permis de saisir les compĂ©tences en terme de combat, se lance Ă  sa poursuite, ratant de peu l’opportunitĂ© de rĂ©cupĂ©rer sa fille, entravĂ©e Ă  plusieurs reprises par les complices des kidnappeurs. Le personnage central va donc devoir retourner Ă  Ho Chi Minh City, plus couramment appelĂ© SaĂŻgon, ville qu’elle avait fuit jadis afin de pouvoir Ă©lever son enfant. Elle va donc tenter de demander de l’aide Ă  la police, puis prendre contact avec quelques-unes de ses anciennes connaissances afin de localiser le rĂ©seau de trafiquants et ainsi retrouver son enfant. Le chemin est cependant parsemĂ© d’embĂ»ches, offrant au passage Ă  NgĂŽ Thanh VĂąn, plus connu sous le nom de Veronica Ngo, de montrer toute sa dextĂ©ritĂ© pour les arts martiaux.
L’aspect criminel est relevĂ© par l’idĂ©e que les kidnappeurs d’enfants Ɠuvrent pour un gang de trafiquants d’enfants. Ceux-ci sont expĂ©diĂ©s dans les diffĂ©rents pays voisins pour alimenter les rĂ©seaux clandestins de ce type de trafic, et plus prĂ©cisĂ©ment le Laos voisin. À l’instar de certains jeux vidĂ©o de baston, le hĂ©ros rencontre des difficultĂ©s en fin de niveau lorsqu’il doit affronter le “boss”. C’est un petit peu la mĂȘme chose avec “Furie” ou le personnage principal doit affronter le chef de ce rĂ©seau mafieux. Et pour corser la chose, il s’agit d’une femme, Thanh Soi (Tráș§n Thanh Hoa), qui ,bien entendu, se bat comme une tigresse, donnant ainsi du fil Ă  retordre Ă  notre hĂ©roĂŻne.
Les valeurs de production de “Furie” sont relativement bonnes. La mise en scĂšne permet de montrer deux mondes bien distincts. La ruralitĂ© du Vietnam est d’ailleurs prĂ©sentĂ©e de jour, alors que l’enfer de la mĂ©gapole SaĂŻgon, peuplĂ©e de plus de huit millions d’habitant, est prĂ©sentĂ© de nuit, offrant les classiques visions de rues illuminĂ©es par des nĂ©ons de toutes sortes de couleurs. La photographie de Morgan Schmidt trouve donc un bel Ă©quilibre Ă  travers cette dualitĂ© entre clartĂ© et obscuritĂ©. Les scĂšnes de combat sont parfaitement chorĂ©graphiĂ©es donnant beaucoup de rythme au mĂ©trage, ce qui permet d’occulter les quelques incohĂ©rences du scĂ©nario.
Du cĂŽtĂ© de la distribution, c’est essentiellement Veronica Ngo qui retient l’attention. L’actrice offre une superbe prestation. Sa maĂźtrise des arts martiaux permet de donner du rĂ©alisme Ă  son personnage, et en outre, elle est tout Ă  fait crĂ©dible dans les parties dramatiques. La relation mĂšre-fille passe trĂšs bien. La jeune CĂĄt Vy offre une performance agrĂ©able en Ă©vitant l’exagĂ©ration de cris et de pleurs qu’on rencontre parfois dans les scĂšnes avec les jeunes enfants. On signalera Ă©galement la prestation de Phan Thanh NhiĂȘn dans le rĂŽle d’un inspecteur de police, qui vient Ă©galement appuyer le personnage principal dans quelques scĂšnes d’action, notamment dans la derniĂšre partie du mĂ©trage.
En conclusion, “Furie” est un trĂšs bon thriller d’action disposant d’une histoire basique, d’une intrigue classique et d’un dĂ©veloppement dynamique. Il est agrĂ©able de suivre un personnage fĂ©minin dans des scĂšnes d’action parfaitement bien chorĂ©graphiĂ©es. Le rythme est trĂšs soutenu, le rĂ©cit est fluide et la narration est linĂ©aire, l’histoire se dĂ©roulant sur quelques heures. Quelques flashbacks trĂšs courts permettent de positionner le personnage principal. La photographie est plaisante, la bande originale est plutĂŽt discrĂšte et le montage permet d’obtenir un mĂ©trage de 98 minutes dynamiques, permettant de masquer les quelques trous du scĂ©nario. La distribution offre de trĂšs bonnes prestations, mais le focus est principalement orientĂ© sur Veronica Ngo. L’ensemble est captivant et offre un trĂšs bon divertissement Ă  l’intention de fans d’action

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    FURIE (2019) ★★★★☆ Une anciennne membre d'un gang s'est retirĂ© dans la campagne vietnamienne afin d'Ă©lever seule sa fille. Lorsque sa fille est kidnappĂ©e, elle retrouve rapidement ses anciennes habitudes afin de tout mettre en Ɠuvre pour retrouver son enfant...
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laurent-bigot · 5 years ago
Text
Une jeune femme sans fortune rencontre un riche aristocrate anglais, qui l’épouse. L’histoire tiendrait du conte de fĂ©es, si le souvenir de Rebecca, morte noyĂ©e dans des circonstances mystĂ©rieuses, ne planait
 En 1939, sous la houlette du producteur David O. Selznick, Hitchcock dĂ©barqua aux États-Unis. Retrouvant l’atmosphĂšre de la romanciĂšre DaphnĂ© Du Maurier, dont il venait d’adapter Jamaica Inn (L’Auberge de la JamaĂŻque), le rĂ©alisateur montra que les fantastiques moyens dont disposait Hollywood ne lui faisaient pas peur. II signa un nouveau chef-d’Ɠuvre, inaugurant avec brio la grande sĂ©rie des thrillers psychologiques dont il est devenu le maĂźtre.
REBECCA – Alfred Hitchcock (1940) avec Laurence Olivier, Joan Fontaine, George Sanders, Judith Anderson
Mille neuf cent trente-huit. Hitchcock travaille depuis prĂšs de vingt ans dans le cinĂ©ma – les premiers cartons qu’il a dessinĂ©s pour la Famous Player-Lasky datent de 1921
 Or, Ă  l’orĂ©e des annĂ©es 1940, le rĂ©alisateur n’a encore jamais mis les pieds aux Etats-Unis. Comment un cinĂ©aste de son envergure peut-il se satisfaire des studios anglais, professionnellement bien infĂ©rieurs Ă  ceux d’Hollywood ? Hitchcock lui-mĂȘme se posera la question, car ce n’est pas l’envie qui lui en manquait, comme il le confiera : « J’avais des racines profondes dans le cinĂ©ma amĂ©ricain [
]. Ne croyez pas que j’étais un fanatique de tout ce qui Ă©tait amĂ©ricain, mais, pour le cinĂ©ma, je considĂ©rais leur façon de faire les choses comme rĂ©ellement professionnelle, trĂšs en avance sur les autres pays.  [
] Je n’étais pas attirĂ© par Hollywood en tant qu’endroit. Ce que je voulais, c’était entrer dans les studios et y travailler. »
REBECCA – Alfred Hitchcock (1940) avec Laurence Olivier, Joan Fontaine, George Sanders, Judith Anderson
Peut-ĂȘtre Hitchcock voulait-il arriver Ă  Hollywood fort d’une rĂ©elle expĂ©rience ? Quand il se dĂ©cida Ă  traverser l’Atlantique, le rĂ©alisateur avait dĂ©jĂ  dirigĂ© vingt-quatre films et travaillĂ© sur une dizaine d’autres. Ses preuves Ă©taient faites : de The Lodger (Les Cheveux d’or, 1926) Ă  Young and innocent (Jeune et Innocent (1937), Hitchcock avait prouvĂ© qu’il figurait au sommet de la production cinĂ©matographique britannique, mais aussi qu’il Ă©tait capable de rĂ©aliser des chefs-d’Ɠuvre du niveau des plus grands films du monde entier: Avec une telle filmographie, il n’était pas nĂ©cessaire pour Hitchcock d’aller Ă  Hollywood : Hollywood viendrait Ă  lui !
ON SET – REBECCA – Alfred Hitchcock (1940)
Effectivement, c’est bien ce qui arriva : « Pendant que je tournais The Lady Vanishes (Une Femme disparaĂźt), j’ai reçu un tĂ©lĂ©gramme de Selznick me demandant de venir Ă  Hollywood pour tourner un film inspirĂ© par le naufrage du Titanic. Je suis allĂ© en AmĂ©rique pour la premiĂšre fois aprĂšs la fin du tournage de The Lady Vanishes, et je suis restĂ© dix jours. C’était en aoĂ»t 1938. J’ai acceptĂ© cette proposition de film sur le Titanic, mais, mon contrat avec Selznick ne devant commencer qu’en avril 1939, j’avais la possibilitĂ© de faire un dernier film anglais. » Ce fut Jamaica Inn.
REBECCA – Alfred Hitchcock (1940) avec Laurence Olivier, Joan Fontaine, George Sanders, Judith Anderson
Pendant la rĂ©alisation de ce dernier opus britannique, les tractations Ă©taient allĂ©es bon train avec David O. Selznick. Hitchcock devait ĂȘtre fier d’ĂȘtre contactĂ© par un tel producteur – Selznick Ă©tait alors le plus rĂ©putĂ© des producteurs hollywoodiens, et les Ă©normes moyens dont il disposait ne pouvaient que sĂ©duire le Britannique. Preuve de cette incontestable puissance, en 1939, quand Hitchcock dĂ©barqua aux Etats-Unis, Selznick Ă©tait en train de produire l’immense fresque sudiste Gone with the Wind (Autant en emporte le vent, vĂ©ritable symbole de la dĂ©mesure hollywoodienne.
REBECCA – Alfred Hitchcock (1940) avec Laurence Olivier, Joan Fontaine, George Sanders, Judith Anderson
« Moi, je préfÚre le livre. »
Avant de finalement s’arrĂȘter sur l’adaptation du roman de DaphnĂ© Du Maurier, Hitchcock avait donc souhaitĂ© travailler Ă  un film sur le Titanic. Ce projet abandonnĂ©, Selznick pensa un moment confier Ă  son nouveau poulain la rĂ©alisation d‘Intermezzo, le premier film amĂ©ricain dans lequel allait jouer Ingrid Bergman. Finalement, ce fut Ratoff qui se chargea du projet, et Selznick annonça qu’il avait achetĂ© les droits de Rebecca. Hitchcock accepta d’autant plus volontiers l’idĂ©e qu’il avait lui-mĂȘme pensĂ© adapter cette Ɠuvre en Grande-Bretagne, avant de se rĂ©tracter devant le prix exorbitant des droits Ă  payer
 Le premier film amĂ©ricain du rĂ©alisateur dĂ©butait donc sous les meilleurs auspices. Il s’agissait de marquer un grand coup.
Joan Fontaine (nĂ©e en 1917) sortit victorieuse du casting-marathon de Rebecca. De son vrai nom Joan De Havilland (sa sƓur aĂźnĂ©e, autre actrice cĂ©lĂšbre, se prĂ©nomme Olivia !), la jeune femme obtint ici son premier grand rĂŽle, avant de confirmer sa place de star en jouant dans Jane Eyre (R. Stevenson, 1944). Hitchcock lui demandera de donner la rĂ©plique Ă  Cary Grant dans Suspicion (Soupçons, 1941).
Laurence Olivier (1907-1989), lui, n’avait pas attendu Hitchcock. DĂšs l’ñge de 17 ans, il avait quittĂ© Oxford pour Stratford, la ville de Shakespeare, dont il Ă©tait devenu un brillant interprĂšte. En 1939, il venait de triompher dans Wuthering Heights (Les Hauts de Hurlevent, William Wyler). Olivier sera fidĂšle Ă  Shakespeare en passant derriĂšre la camĂ©ra, rĂ©alisant un Hamlet restĂ© fameux en 1948.
L’extraordinaire performance de Judith Anderson (1898-1992) interprĂ©tant Mrs Danvers inaugurait une longue sĂ©rie de femmes tourmentĂ©es Ă©voluant entre le crime et la folie.
Le contrat avec Selznick ne prĂ©cisait aucune date. Hitchcock profita de son arrivĂ©e aux Etats-Unis pour tĂąter l’ambiance de son pays d’accueil. Il visita New York et Miami. En mars 1939, il Ă©tait Ă  Los Angeles. DĂ©but juin, le rĂ©alisateur fit parvenir Ă  Selznick une premiĂšre version (trĂšs dĂ©veloppĂ©e selon son habitude) de Rebecca. Selznick s’était fait discret depuis l’arrivĂ©e d’Hitchcock, aussi ce dernier pensait-il avoir toute latitude pour mener Ă  bien sa rĂ©alisation selon ses propres vues. Quelle ne fut pas sa surprise quand, le 13 juin, il reçut de Selznick un de ses fameux mĂ©mos !
REBECCA – Alfred Hitchcock (1940) avec Laurence Olivier, Joan Fontaine, George Sanders, Judith Anderson
Le courrier Ă©tait si volumineux que, beaucoup plus tard (en 1969 !), Hitchcock ironisera ainsi : « Il Ă©tait si long que je viens seulement d’en terminer la lecture. » Une phrase du mĂ©mo rĂ©sumait toutes les annotations prĂ©cises du producteur : « Nous avons achetĂ© Rebecca et nous avons l’intention de tourner Rebecca. » Au yeux de Selznick, Hitchcock s’était trop Ă©cartĂ© du roman et il fallait recadrer le scĂ©nario sur l’Ɠuvre de DaphnĂ© Du Maurier. Le rĂ©alisateur s’exĂ©cuta, convaincu que “l’histoire des deux chĂšvres” portait sa part de vĂ©ritĂ© : « Deux chĂšvres sont en train de manger les bobines d’un film adaptĂ© d’un best-seller, et une chĂšvre dit Ă  l’autre : “Moi, je prĂ©fĂšre le livre.” ! »
ON SET – REBECCA – Alfred Hitchcock (1940)
Hitchcock et ses scĂ©naristes s’attachĂšrent donc Ă  suivre plus fidĂšlement le roman. Des adaptations furent cependant nĂ©cessaires. Ainsi, la grand-mĂšre de Maxim disparut du scĂ©nario. Quant au code moral hollywoodien, il imposa de trouver une explication Ă  la mort de Rebecca. Le crime de Maxim n’aurait, autrement, pas pu rester impuni. Le scĂ©nario prenait forme, ne manquaient plus que les acteurs .
REBECCA – Alfred Hitchcock (1940) avec Laurence Olivier, Joan Fontaine, George Sanders, Judith Anderson
Trouver la perle
Le casting de Rebecca fut un des plus laborieux qu’ait jamais effectuĂ© Hitchcock Sans atteindre le dĂ©lire que connut Hollywood pour trouver la Scarlett O’Hara de Gone with the Wind, il fallut nĂ©anmoins plus de trois mois, de mai Ă  aoĂ»t, et de multiples auditions, pour dĂ©nicher la bonne Mrs de Winter. Heureusement, Hitchcock avait l’Ɠil sĂ»r, comme en tĂ©moignent ses notes Ă  Selznick sur les candidates au rĂŽle. Ainsi, Miriam Pattv : « Trop porcelaine chinoise. Elle devrait jouer le cupidon cassĂ©. Trop fragile. » Majorie Reynolds ? « Pas du tout le type. Trop fille de gangster. » De mĂȘme, Betty Campbell est « trop boĂźte de chocolats », Sidney Fox « trop effrontĂ©e » et Kathryn Aldrich « trop Russe ». La palme revenait Ă  Audrey Reynolds : « Parfaite pour le rĂŽle de Rebecca qu’on ne voit jamais. »
REBECCA – Alfred Hitchcock (1940) avec Laurence Olivier, Joan Fontaine, George Sanders, Judith Anderson
Finalement, trois jeunes femmes sortirent victorieuses de l’épreuve : Joan Fontaine, Anne Baxter et Margaret Sullavan. De Baxter, qui avait Ă  peine 16 ans, on redoutait qu’elle « ne puisse jouer les scĂšnes d’amour Ă  cause de son Ăąge et de son manque d’expĂ©rience. » Sullavan fut un moment favorite. Finalement, Joan Fontaine se vit attribuer le rĂŽle, bien qu’on jugeĂąt qu’elle « [faisait] trop la sainte nitouche et minaudait d’une façon intolĂ©rable ». La jeune actrice fut mĂȘme priĂ©e d’écourter sa lune de miel (elle venait d’épouser Brian Aherne) et de se tenir prĂȘte dĂšs que le premier tour de manivelle serait lancĂ©.
REBECCA – Alfred Hitchcock (1940) avec Laurence Olivier, Joan Fontaine, George Sanders, Judith Anderson
Le tournage dĂ©buta le 8 septembre 1939. Sept jours avant, le 1 er septembre, les chars allemands avaient franchi la frontiĂšre polonaise ; le 3, la France et la Grande-Bretagne dĂ©claraient la guerre Ă  l’Allemagne. Or, comme le signala Hitchcock bien plus tard : « Rebecca est un film britannique, complĂštement britannique ; l’histoire est anglaise, les acteurs aussi, et le metteur en scĂšne Ă©galement. » La situation internationale affecta le tournage, sur lequel travaillait une majoritĂ© d’Anglais. À tel point que, fin septembre, le rĂ©alisateur avait accumulĂ© un retard alarmant.
Une fois n’est pas coutume, Hitchcock apparaĂźt presque Ă  la fin du film. Il figure un passant ordinaire, traversant derriĂšre Favell. Le rĂ©alisateur s’était d’abord filmĂ© attendant devant la cabine tĂ©lĂ©phonique qu’elle se libĂšre, avant de se rabattre sur une apparition plus discrĂšte. Le moment n’est pourtant pas anodin, puisque l’appel tĂ©lĂ©phonique va provoquer la rĂ©action de Mrs Danvers et la destruction de Manderley.
Hitchcock, pourtant, prit soin de ne filmer chaque plan que sous l’angle qui servirait au montage, voulant Ă©viter les prises alternatives. Le rĂ©alisateur, pour lequel un film Ă©tait terminĂ© quand son scĂ©nario Ă©tait prĂȘt, tant chaque Ă©lĂ©ment du tournage y Ă©tait soigneusement prĂ©parĂ©, pouvait se le permettre. Cette technique prĂ©sentait deux avantages non nĂ©gligeables. Le tournage en Ă©tait Ă©courtĂ© et l’emprise du producteur sur le film au moment du montage s’en trouvait considĂ©rablement amoindrie. Hitchcock souhaitait garder le contrĂŽle de son film et Ă©viter au maximum que Selznick puisse y mettre son grain de sel.
REBECCA – Alfred Hitchcock (1940) avec Laurence Olivier, Joan Fontaine, George Sanders, Judith Anderson
Le tournage prit fin le 20 novembre 1939. Quelques prises supplĂ©mentaires furent rĂ©alisĂ©es en dĂ©cembre. Le 28 mars 1940, Rebecca sortait sur les Ă©crans amĂ©ricains. On savait, aux Etats-Unis, accueillir les nouveaux venus : Rebecca fut nominĂ© pour 13 oscars ! Hitchcock pourtant ne fut pas primĂ© lui-mĂȘme. Deux oscars furent attribuĂ©s Ă  son Ɠuvre : celui du meilleur film et celui de la meilleure photographie en noir et blanc. Comme le rappellera le rĂ©alisateur, cette annĂ©e-lĂ  l’oscar de la meilleure mise en scĂšne revint Ă  John Ford pour The Grapes of Wrath (Les Raisins de la colĂšre). Et Hitchcock de prĂ©ciser : «. L’oscar [du meilleur film] est allĂ© Ă  Selznick. Je n’ai jamais reçu d’oscar. » C’était vrai en 1940, cela le restera jusqu’à la mort du rĂ©alisateur, en 1981.
REBECCA – Alfred Hitchcock (1940) avec Laurence Olivier, Joan Fontaine, George Sanders, Judith Anderson
Un conte de fées
Au rĂ©alisateur qui remarquait que, finalement, Rebecca n’était « pas un Hitchcock », François Truffaut rĂ©pondait trĂšs justement : « Je crois que d’avoir Ă  tourner ce film a Ă©tĂ© bon pour vous, comme l’aurait Ă©tĂ© un stimulant. Au dĂ©part, Rebecca Ă©tait une histoire loin de vous, ce n’était pas un thriller ; il n’y avait pas de suspense, c’était une histoire psychologique. Vous avez Ă©tĂ© contraint d’introduire vous-mĂȘme le suspense dans un pur conflit de personnages, et il me semble que cela vous a permis d’enrichir vos films suivants, et de la nourrir de tout un matĂ©riel psychologique qui, dans Rebecca, vous avait Ă©tĂ© imposĂ© par le roman. » La remarque s’avĂšre pertinente. En effet en s’emparant du roman de DaphnĂ© Du Maurier, Hitchcock s’obligeait Ă  transposer son art du suspense dans un univers qui, Ă  l’époque, ne lui Ă©tait pas familier. Il transforma ainsi un drame psychologique en une Ɠuvre Ă  suspense remarquablement mise en scĂšne. Le roman ne fut pas le seul bĂ©nĂ©ficiaire de ce tour de force. Hitchcock lui-mĂȘme tira profit par la suite de l’expĂ©rience. Sans Rebecca, pas de Shadow of a doubt (L’Ombre d’un doute), pas de Birds (Les Oiseaux) ni de Psycho (Psychose), autant de films oĂč le rĂ©alisateur nous plonge dans un thriller plus psychologique que policier. Avec Rebecca, Hitchcock faisait de l’élĂ©ment psychologique un des moteurs centraux de son procĂ©dĂ© narratif.
REBECCA – Alfred Hitchcock (1940) avec Laurence Olivier, Joan Fontaine, George Sanders, Judith Anderson
Le film est construit comme un conte de fĂ©es. Ou plutĂŽt, comme la suite d’un conte de fĂ©es, puisque l’histoire de Rebecca ne dĂ©marre qu’aprĂšs le mariage du prince et de la bergĂšre, de Maxim et de sa nouvelle femme. « l’hĂ©roĂŻne, c’est Cendrillon », dira Hitchcock. Une jeune fille tellement anonyme qu’elle n’a pas de nom : jamais avant son mariage il ne sera prononcĂ© et une fois mariĂ©e, elle sera toujours dĂ©signĂ©e comme “Mrs de Winter”, sans que son prĂ©nom ne soit dĂ©voilĂ©. Cette absence de patronyme renforçait, par contraste, le rĂŽle de la mauvaise fĂ©e : Rebecca, qui hante la vaste demeure de Manderley. Paradoxalement, la prĂ©sence de Rebecca est d’autant plus forte qu’elle est toujours absente. Pas une seule photo de la dĂ©funte ne vient donner corps Ă  son personnage (et donc l’humaniser, en amoindrissant son aspect fantastique et diabolique).
REBECCA – Alfred Hitchcock (1940) avec Laurence Olivier, Joan Fontaine, George Sanders, Judith Anderson
La mauvaise sƓur de Cendrillon, c’est Mrs Danvers, puissante figure diabolique comme les aime Hitchcock, qui annonce l’oncle Charlie de Shadow of a doubt ou Bruno Anthony de Strangers on a Train (L’Inconnu du Nord-Express). Comme ce dernier, Mrs Danvers a le don d’apparaĂźtre lĂ  oĂč on l’attend le moins. Hitchcock prĂ©cisa : « Mrs Danvers ne marchait presque pas, on ne la voyait jamais se dĂ©placer. Par exemple, si elle entrait dans la chambre oĂč Ă©tait l’hĂ©roĂŻne, la fille entendait un bruit et Mrs Danvers se trouvait lĂ , toujours lĂ , debout, sans bouger. C’était un moyen de montrer cela du point de vue de l’hĂ©roĂŻne : elle ne savait jamais oĂč Ă©tait Mrs Danvers et c’était plus terrifiant ainsi ; voir marcher Mrs Danvers l’aurait humanisĂ©e. »
REBECCA – Alfred Hitchcock (1940) avec Laurence Olivier, Joan Fontaine, George Sanders, Judith Anderson
Si Rebecca est bien un conte de fĂ©es, il est Ă©galement un conte diabolique, thĂšme fortement hitchcockien. C’est pourquoi ce film magistral, qu’Hitchcock signa en arrivant aux Etats-Unis, est un maillon essentiel pour apprĂ©hender l’Ɠuvre amĂ©ricaine du rĂ©alisateur.
ON SET – REBECCA – Alfred Hitchcock (1940)
L’histoire
1 – Un rĂȘve – Une jeune femme, en voix-off, nous promĂšne en rĂȘve dans le domaine de Manderley, une vieille demeure en ruines. Nous sommes ensuite transportĂ©s Ă  Monte-Carlo. Un homme s’apprĂȘte Ă  sauter du haut d’une falaise. Il est interrompu par une jeune femme. À l’hĂŽtel, Mrs Van Hopper, pour qui elle travaille, lui apprend qu’il s’agit de Maxim de Winter, propriĂ©taire de Manderley, veuf inconsolable.
2 – Monte-Carlo – La jeune femme, dont on ignore toujours le nom, rencontre Maxim de Winter au restaurant de l’hĂŽtel oĂč elle dĂ©jeune seule, car Mrs Van Hopper est malade. Il l’invite Ă  sa table et apprend qu’elle s’est mise au service de Mrs Van Hopper, comme dame de compagnie, aprĂšs la mort de son pĂšre. Les rencontres se multiplient. La jeune femme est manifestement amoureuse, lui reste secret et, parfois, irascible.
3 – Demande en mariage – Mrs Van Hopper apprend que sa fille va se marier, et qu’elle doit retourner Ă  New York immĂ©diatement. Les prĂ©paratifs de dĂ©part s’accĂ©lĂšrent, pendant que la jeune femme tente de prĂ©venir Maxim. Le suspense augmente jusqu’au moment oĂč Mrs Van Hopper s’installe dans la voiture qui doit les conduire Ă  la gare. Finalement, la jeune femme parvient Ă  prĂ©venir Maxim de Winter in extremis. Maxim propose alors de l’épouser.
4 – Mariage Ă©clair – Le mariage a lieu rapidement, sur la CĂŽte d’Azur. Maxim et la nouvelle Mrs de Winter rejoignent ensuite Manderley. L’accueil impressionnant rĂ©servĂ© au couple par le personnel nombreux de la maison intimide la jeune mariĂ©e, qui a du mal Ă  s’imposer comme la nouvelle maĂźtresse de maison, notamment face Ă  Mrs Danvers, la gouvernante qui semble rĂ©gner en maĂźtresse sur la demeure.
5 – Visite familiale – La sƓur de Maxim et son mari rendent visite aux de Winter. La mariĂ©e s’aperçoit qu’on la prend pour une arriviste. Elle est surtout troublĂ©e par les allusions Ă  l’ancienne femme de Maxim, Rebecca, qui irritent son mari sans qu’elle en connaisse la vraie raison. Lors d’une promenade aux environs de la riche demeure, elle dĂ©couvre une maisonnette sur la plage. MalgrĂ© sa demande, Maxim refuse de s’y rendre

6 – Mariage heureux
 – Mrs de Winter tente d’en savoir plus sur Rebecca auprĂšs de Frank, le comptable de Maxim, qui se montre gentil Ă  son Ă©gard. Elle compte sur une robe venue de Londres pour tenter de rivaliser avec l’ancienne femme de son mari, lequel s’en Ă©tonne. Chacune des tentatives de Mrs de Winter pour se rapprocher de Maxim s’avĂšre malhabile et provoque l’éloignement de son mari, repoussĂ© vers ses souvenirs et un passĂ© qu’elle ignore.
7 – La chambre hantĂ©e – En l’absence de Maxim, un cousin de Rebecca, Favell, vient discrĂštement Ă  Manderley pour y voir Mrs Danvers. Il rencontre Mrs de Winter, qui se rend ensuite dans la chambre de Rebecca, inhabitĂ©e mais soigneusement entretenue par Mrs Danvers. Les deux femmes s’y retrouvent. Mrs de Winter est effrayĂ©e par le fanatisme de Mrs Danvers pour Rebecca. Elle se reprend et demande Ă  Maxim d’organiser un bal Ă  Manderley.
8 – Le bal costumĂ© – Alors que les premiers invitĂ©s du bal arrivent. Mrs de Winter se prĂ©sente dans une robe inspirĂ©e d’un portrait de famille des de Winter, conseillĂ©e par Mrs Danvers. À sa vue. Maxim Ă©clate. Elle comprend que la gouvernante lui a propose ce costume parce que Rebecca l’avait portĂ© et elle tente de s’expliquer avec elle. Mrs Danvers, jouant avec ses nerfs, l’incite au suicide. Une fusĂ©e de dĂ©tresse jaillissant dans le ciel met fin Ă  la scĂšne.
9 – Naufrage – La fusĂ©e annonçait un naufrage. Tous les invitĂ©s se prĂ©cipitent dehors et se portent au secours des naufragĂ©s. Frank apprend Ă  Mrs de Winter qu’un plongeur visitant l’épave a retrouvĂ© le bateau sur lequel Rebecca s’était noyĂ©e. La jeune femme rejoint son mari. Maxim lui apprend qu’on a Ă©galement retrouvĂ© le corps de Rebecca Ă  l’intĂ©rieur de l’épave. Il l’y avait mis lui-mĂȘme, avant d’identifier sciemment un autre corps comme Ă©tant celui de sa femme dĂ©cĂ©dĂ©e.
10 – Amour ou haine – Maxim raconte sa vie avec Rebecca : elle le trompait, il la dĂ©testait et, lors d’une dispute oĂč elle affirmait ĂȘtre enceinte d’un autre, il l’a tuĂ©e accidentellement avant de la transporter sur un bateau qu’il a ensuite coulĂ©. Mrs de Winter dĂ©couvre que c’est le souvenir de cette mort qui hante son mari.
11 – Nouvelle enquĂȘte – Maxim se rend Ă  la morgue pour identifier le corps trouvĂ© dans l’épave. Il s’agit bien de Rebecca. Une nouvelle enquĂȘte est donc ouverte, menĂ©e par le Colonel Julyan. Le policier affirme Ă  Maxim qu’il a pu se tromper lors de la premiĂšre identification et que l’enquĂȘte est une simple formalitĂ©.
12 – Au tribunal – Les tĂ©moins dĂ©filent devant les juges pour dĂ©terminer la cause de la mort. Le constructeur du bateau affirme que le navire a Ă©tĂ© sabordĂ©. Quand vient son tour, Maxim se montre tendu et rĂ©pond rudement aux questions. La nouvelle Mrs de Winter s’évanouit, ce qui interrompt l’interrogatoire.
13 – Chantage – Favell retrouve Maxim et sa femme dans leur voiture. Il affirme possĂ©der une lettre de Rebecca dont la teneur Ă©carte toute possibilitĂ© qu’elle se soit suicidĂ©e. Il menace Ă  demi-mot Maxim de l’accuser du meurtre de sa femme. Maxim fait appeler le Colonel Julyan.
14 – Le mobile du crime – Devant Julyan et les de Winter. Favll accuse Maxim : Rebecca Ă©tait enceinte de lui. Maxim l’a tuĂ©e. Mrs Danvers est appelĂ©e pour livrer le nom du mĂ©decin londonien de Rebecca qui selon Favell confirmera ses dires. Apprenant que Rebecca a peut-ĂȘtre Ă©tĂ© tuĂ©e. la gouvernante donne le nom.
15 – Erreur de diagnostic – Chez le mĂ©decin, l’équipe dĂ©couvre que Rebecca le consultait sous le nom de
 Danvers ! Retournement de situation : le mĂ©decin rĂ©vĂšle qu’elle Ă©tait atteinte d’un grave cancer. L’hypothĂšse du suicide s’impose. Favell prĂ©vient par tĂ©lĂ©phone Mrs Danvers de la maladie de Rebecca.
16 – La fin de Manderley – Sur la route qui le ramĂšne avec Frank Ă  Manderley. Maxim entrevoit une lueur Ă©trange. Manderley est en flammes. Mrs Danvers a mis le feu Ă  la demeure. Tous ses occupants sont sortis. Elle seule reste Ă  l’intĂ©rieur et pĂ©rit dans les flammes qu’elle a provoquĂ©es.
Fiche technique du film
A lire Ă©galement
ALFRED HITCHCOCK : Un anglais bien tranquille (pĂ©riode 1899-1929) ALFRED HITCHCOCK : Sur la piste du crime (pĂ©riode 1929-1939) ALFRED HITCHCOCK : Hollywood et la guerre (pĂ©riode 1940 – 1944) ALFRED HITCHCOCK : ExpĂ©rimentations (pĂ©riode 1945 – 1954)
Les films d’Hitchcock sur Mon CinĂ©ma Ă  Moi
THE LODGER – Alfred Hitchcock (1927) THE 39 STEPS – Alfred Hitchcock (1935) SABOTAGE – Alfred Hitchcock (1936) THE LADY VANISHES– Alfred Hitchcock (1938) JAMAICA INN – Alfred Hitchcock (1939) SHADOW OF A DOUBT (L’ombre d’un doute) – Alfred Hitchcock (1943) NOTORIOUS – Alfred Hitchcock (1946) THE PARADINE CASE (Le ProcĂšs Paradine) – Alfred Hitchcock (1947) STRANGERS ON A TRAIN– Alfred Hitchcock (1951) DIAL M FOR MURDER (Le crime Ă©tait presque parfait) – Alfred Hitchcock (1954) REAR WINDOW (FenĂȘtre sur cour) – Alfred Hitchcock (1954) TO CATCH A THIEF – Alfred Hitchcock (1955) VERTIGO – Alfred Hitchcock (1958) NORTH BY NORTHWEST (La Mort aux trousses) – Alfred Hitchcock (1959) TORN CURTAIN (Le Rideau dĂ©chirĂ©) – Alfred Hitchcock (1966)
https://vimeo.com/370837911
Une jeune femme sans fortune rencontre un riche aristocrate anglais, qui l'Ă©pouse. L'histoire tiendrait du conte de fĂ©es, si le souvenir de Rebecca, morte noyĂ©e dans des circonstances mystĂ©rieuses, ne planait... En 1939, sous la houlette du producteur David O. Selznick, Hitchcock dĂ©barqua aux États-Unis. Retrouvant l'atmosphĂšre de la romanciĂšre DaphnĂ© Du Maurier, dont il venait d'adapter Jamaica Inn (L'Auberge de la JamaĂŻque), le rĂ©alisateur montra que les fantastiques moyens dont disposait Hollywood ne lui faisaient pas peur. II signa un nouveau chef-d'Ɠuvre, inaugurant avec brio la grande sĂ©rie des thrillers psychologiques dont il est devenu le maĂźtre. Une jeune femme sans fortune rencontre un riche aristocrate anglais, qui l'Ă©pouse. L'histoire tiendrait du conte de fĂ©es, si le souvenir de Rebecca, morte noyĂ©e dans des circonstances mystĂ©rieuses, ne planait...
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