#haut alémanique
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toutmontbeliard-com · 18 days ago
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Classé aux Monuments Historiques, demeure des Wurtemberg pendant des siècles, le Château de Montbéliard a un passé prestigieux, une histoire unique et féconde. Pourtant, il reste méconnu et peu fréquenté en dehors du musée. Consciente que le site représente, néanmoins, un réel atout en termes de développement culturel et touristique, la Ville de Montbéliard souhaite en faire un site remarquable à l'échelon régional voire national, un lieu de rencontre et de partage autour de la culture et du patrimoine, autour des arts et de l'histoire locale. Le château doit devenir le principal attrait, à la fois, pour les Montbéliardais, les habitants du Pays de Montbéliard et les touristes qui, à la faveur de la crise sanitaire, se tournent davantage vers la province. Il s'agit à terme d'inscrire la destination dans les programmes des tours opérateurs. Pour cela, l'ensemble du site et de ses fonctions vont être repensés, réorganisés et réorientés. C'est un projet ambitieux qui demandera 6 à 10 ans et plusieurs millions d'euros. Avec ses deux hectares de surface, ses tours imposantes, le Château Montbéliard Wurtemberg (nouvelle appellation du château, notre info "Château Montbéliard Würtemberg : nouvelle identité du Château de Montbéliard") ne passe pas inaperçu. Difficile en effet de passer à côté pour quiconque se rend à Montbéliard. Trônant à l'entrée du centre-ville, à deux pas de la gare, il attire immanquablement les regards. Son histoire est celle de Montbéliard et du Pays de Montbéliard. Rattaché à la France en 1793, il y a seulement 231 ans, le Pays de Montbéliard fut durant quatre siècles la propriété des Ducs de Wurtemberg. Un passé prestigieux dont la ville garde encore aujourd'hui les traces à travers les nombreux édifices construits sous l'autorité des comtes et ducs wurtembergeois. Vieux d'un peu plus de 1 000 ans, le site du Château de Montbéliard connaît un renouveau complet afin de devenir un haut lieu du tourisme et de la culture. La reconversion du site du château ne peut se réaliser en une seule fois et sans l'aval de la Direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne - Franche-Comté (DRAC), qui est étroitement associée au projet. Les travaux vont être échelonnés dans le temps. Il s'agit en premier lieu de mettre en valeur le site dans son environnement urbain en réaménageant ses abords immédiats. Les travaux au château, proprement dits, ont commencé par le circuit historique du Musée qui est repensé, agrandi et présentera des la fin de l'année une nouvelle muséographie. Enrichi par les nouvelles technologies numériques, il offrira aux différents publics l'opportunité de découvrir, à travers une présentation résolument contemporaine, l'histoire du château et de la famille des Wurtemberg. La Ville souhaite ainsi replacer le site du château dans les habitudes de sorties des Montbéliardais et des habitants du Pays de Montbéliard et en faire un haut lieu touristique et culturel. Dans un second temps, les espaces de sciences naturelles, archéologie et beaux-arts seront, à leur tour, entièrement repensés pour une nouvelle expérience de visite reposant sur un projet scientifique et culturel réécrit. Remontant 300 millions d'années en arrière, ils raconteront l'histoire de ce territoire situé, entre Vosges et Jura, à la frontière avec la Suisse et à proximité de l'Allemagne. En parallèle, une grande partie des bâtiments annexes seront réinvestis. Après travaux, ils abriteront les réserves du musée, de même que des espaces d'expositions temporaires. Une partie sera également attribuée aux Archives municipales qui se trouvent, aujourd'hui, à l'étroit. Enfin, la dernière partie de rénovation de l'espace concernera le Logis des Gentilshommes, un superbe bâtiment style renaissance alémanique occupé par le Conservatoire de musique, de danse et d'art dramatique du Pays de Montbéliard désormais installé dans un équipement tout neuf, en contrebas du site. C'est aussi à ce moment que l'esplanade du château devrait être définitivement réaménagée et pourrait intégrer à demeure un espace restauration. Pour mener à bien ce projet ambitieux, la Ville de Montbéliard s'est entourée de plusieurs professionnels spécialistes du patrimoine historique et travaille en étroite collaboration avec les services de la DRAC. Les grandes dates des travaux Janvier 2024 : Début des travaux esplanade, abords du château. Refonte du circuit historique du Musée. Décembre 2024 : Ouverture d'un nouveau circuit historique (phase 1) (notre info "Visite du Château Montbéliard Wurtemberg après réouverture") Printemps 2026 : Suite de la rénovation du Musée (espaces sciences naturelles, archéologies, beaux-arts). Réaménagement des réserves et du magasin des Archives municipales De 2028 à 2030 : Réouverture du Musée dans sa totalité (espaces sciences naturelles, archéologie, beaux-arts), et des Archives municipales rénovées. Ouverture de la salle d'expositions temporaires à la Chancellerie et aménagement définitif de l'esplanade (dont café et restaurant) (phase 2). A partir de 2030 : Rénovation du Logis des Gentilshommes. Témoignages des acteurs de la réhabilitation Pourquoi avoir décidé de réaliser ce projet ? Marie-Noëlle Biguinet, Maire de Montbéliard : "Classé aux Monuments Historiques, demeure des Wurtemberg pendant des siècles, le Château Montbéliard Wurtemberg a un passé prestigieux, une histoire unique et féconde. Pourtant, il reste méconnu et peu fréquenté en dehors du musée. C'est pourquoi nous souhaitons transformer le site en un haut lieu touristique et culturel à l'échelle régionale, voire nationale. Par le projet que nous portons, nous voulons valoriser la cité haute de la ville pour en faire un levier de développement touristique et économique ainsi qu'un nouveau lieu de vie pour les Montbéliardais et les habitants de l'agglomération. La reconversion complète du site s'opérera sur une période de 6 à 10 ans. Elle s'appuiera sur trois thèmes majeurs : la grande histoire des Wurtemberg, les histoires du territoire et les arts et merveilles de la nature". Quels sont les étapes majeures et les coûts pour la Ville et ses partenaires ? Marie-Noëlle Biguinet, Maire de Montbéliard : "C'est un projet d'une ampleur sans précédent pour la Ville de Montbéliard, tant par son dimensionnement que par son coût. Le montant des travaux et des divers aménagements prévus au château et autour du château, s'élève à 26 millions d'euros pour les deux premières tranches. La première porte sur la refonte totale du circuit historique du Musée dont l'ouverture est programmée pour cette fin d'année. La seconde sur la rénovation et la modernisation des autres espaces du Musée du château, pour lequel il s'agit de reprendre toute la narration et la présentation des œuvres et objets. Cette seconde tranche comprendra également l'aménagement d'espaces pour les expositions temporaires, de réserves pérennes et sûres pour les collections et la transformation définitive de l'esplanade pour en faire un nouveau lieu de vie pour les Montbéliardais, une destination pour les touristes, ouverte sur les arts et la culture. Une troisième tranche concernant la réhabilitation du Logis des Gentilshommes est conditionnée, à la fois, par nos capacités financières et la venue d'un acteur privé porteur d'un projet pour occuper ce magnifique édifice de style renaissance. À ce jour, les différentes subventions octroyées par nos partenaires, État, Région, Département, Agglomération se chiffrent à une quinzaine de millions d'euros". Pouvez-vous nous dire en quoi consiste la rénovation du parcours historique du château ? Cécile Rey-Hugelé, Directrice et Conservatrice des Musées de Montbéliard : "Le circuit historique tel que présenté aux visiteurs jusqu'à l'automne de 2023 datait des années 2000. Sa muséographie vieillissante n'était plus en phase avec les attentes du public et avec la manière dont les musées présentent leurs collections aujourd'hui. La rénovation du circuit historique s'appuie sur de nouvelles recherches historiques menées dans le cadre du projet de reconversion du château. Elle consiste à revoir le discours, les contenus scientifiques et toute la scénographie, en profitant de l'apport qu'offrent les nouvelles technologies numériques. C'est un zoom sur l'histoire du château, les grands personnages qui l'ont occupé et notamment la famille des comtes et ducs de Wurtemberg qui, pendant 400 ans, a régné sur le comté de Montbéliard. Nous profitons aussi de cette refonte pour ouvrir des espaces qui étaient jusque-là inaccessibles au public. L'accueil et la boutique seront également redessinés pour adopter les standards actuels des musées". La suite concernera les autres départements du Musée du château. Pouvez-vous nous présenter en quelques mots les changements à venir ? Cécile Rey-Hugelé, Directrice et Conservatrice des Musées de Montbéliard : "Le Musée, labellisé musée de France, comprend le circuit historique mais aussi bien d autres collections. Il va bénéficier d'une refonte complète basée sur un nouveau Projet scientifique et culturel. L'idée est ici de parler de l'histoire du territoire, en zoomant de la région nord Franche-Comté jusqu'à Montbéliard, et en traversant plus de 300 millions d'années. Pensé de manière chronologique comme une promenade à travers les grands sites du territoire, le lien avec le circuit historique se fera de manière naturelle. La scénographie, là aussi, sera entièrement revue et mettra en avant de manière dynamique, pédagogique et immersive, les plus belles pièces de nos collections. Comprenant des domaines tels la paléontologie, l'archéologie, la zoologie, la botanique, les beaux-arts... nous conservons environ 500 000 objets en réserve! La réouverture est prévue en 2028. D'ici là, les visiteurs pourront profiter du nouveau circuit historique et de l'esplanade, devenue un espace de déambulation désormais réservé aux piétons". André Bouvard, pouvez-vous vous présenter et nous expliquer votre rôle dans la réalisation du projet ? André Bouvard, historien : "Je suis docteur en histoire du Moyen Âge, auteur de nombreux articles et ouvrages relatifs à l'histoire du comté de Montbéliard et à ses relations avec l'Allemagne. j'ai participé à la création de l'itinéraire culturel Heinrich Schickhardt, qui regroupe une trentaine de villes françaises et allemandes. Je suis aussi président de la Société d'émulation de Montbeliard, une des plus importantes sociétés d'histoire de Franche-Comté, créée au milieu du XIXe siècle. Elle est à l'origine des musées de Montbéliard - dont elle contribue encore à l'enrichissement - et de la connaissance de l'histoire très originale de ce Pays qui pendant 4 siècles jusqu'en 1793 fut gouverné par la famille de Wurtemberg. C'est à ce double titre que j'ai été contacté par les Musées. Comme historien, j'ai souligné l'importance des sources d'archives wurtembergeoises pour la connaissance de notre histoire, mis à la disposition des acteurs du projet les sources documentaires de la Société d'émulation et mes propres recherches à Paris, Besan��on, Stuttgart et Bruxelles. La discussion et la confrontation des idées a permis de mieux comprendre certains faits historiques comme l'évolution architecturale du château, la formation de la ville et son développement, enfin le rôle politico-religieux des souverains wurtembergeois qui a façonné en partie le visage actuel du Pays de Montbéliard". Read the full article
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maudbachotet · 2 years ago
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Première neiges
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La jeune femme au sourire candide comme neige qui ajuste ses skis, c’est moi. On m’a dit « Allons skier en Suisse alémanique » et j’ai répondu « D’accord, mais je n’ai jamais fendu la poudreuse parée de piques… », « … des bâtons, Camille, on appelle ça des bâtons. Et puis tu as déjà fait du patin à glace ! », « C’est vrai, oui, une fois en quatrième avec ma classe ! » Sans aucun doute cette expérience seule suffisait à me dispenser de cours. Après tout, j’avais passé toute ma vie au pied de la montagne Sainte-Geneviève. Chaque jour, je la gravissais et la redescendais sans effort, qu’il pleuve ou qu’il gèle. En somme, la neige me coulait dans le sang – c’est sans doute pourquoi d’octobre à mars mes orteils et mes doigts bleuissaient.
La photo-souvenir prise, j’ai toisé froidement le petit groupe d’amateurs agglutiné à l’école de ski. Écartez-vous, flocons, Camille Blanchard s’apprête à s’élancer sur la piste sans étoiles ! Je n’avais en aucun cas besoin d’un moniteur rougi par le soleil et le génépi pour slalomer dans le sillage de Madeleine Berthod. 
Sur le remonte-pente, je me rêvais non plus arrimée à ma perche mais perchée en haut du podium, l’or au cou. Arrivée au sommet bleu, légèrement grisée par le vide qui s’écrasait au bas de la montagne, je me contentai de l’argent. Les genoux fléchis dans mon fuseau flambant neuf remonté bien haut, je me préparais à fuser sur la piste, bien décidée à faire fondre la neige sur mon passage. La réalité fut toute autre. Certes, je fusai. Bien plus rapidement qu’il n’aurait fallu. Les bâtons volèrent et mon corps se déginganda sous l’effet de la vitesse, prenant des formes aussi inédites qu’indomptables. Je dévalais la piste tantôt à pas de géant, tantôt à tire-d’aile. Bientôt, j’effectuai une cafetière arrière en courbe. J’enchaînai avec une pirouette allongée et un double axel, le tout entrecoupé de brackets dehors avant gauche ou droite. Du jamais vu en ski alpin. Je terminai ma course la tête non plus en l’air mais enfouie sous la neige, les skis parfaitement perpendiculaires. Le lendemain, je m’inscrivais aux épreuves de patinage artistique des JO d’hiver 1964.
(Photo trouvée issue de la collection Julien Sanders)
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allemagnesuisse2023 · 1 year ago
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Ensuite, nous sommes allées en Suisse, rejoindre une copine et rendre visite à deux autres copines suisses qu'on a rencontré à Barcelone.
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D'abord au bord du lac Léman, dans l'appartement de la mère d'une amie avec une très belle vue.
Ensuite, nous sommes allées voir l'autre copine à Fribourg, très jolie ville avec une rivière dans laquelle on s'est baignées.
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Nous sommes aussi allées à Gruyère, visiter le village et puis manger une fondue dans une petite auberge typique.
Enfin, nous sommes passées dans la partie alémanique, avec d'abord un lac de montagne, Oeshinensee, puis Lauteebrunnen et ses hautes falaises.
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valloninfo · 2 years ago
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Trouble A - ©Veronica-Silva Les organisateurs de Trouble A Music Festival sont enchantés du succès populaire de leur première édition ! Près de 2500 personnes ont profité de la programmation 100% suisse de l’événement entre jeudi et samedi, à Fleurier. Après un jeudi soir intimiste, la première édition de Trouble A Music Festival a attiré un public nombreux vendredi. Samedi, tant au niveau de la fréquentation que des concerts, la soirée a oscillé entre douceur et énergie enflammée. Les organisateurs sont très touchés des appréciations positives des festivaliers et des artistes accueillis. Ils remercient chaleureusement les bénévoles pour leur précieux engagement. Que d’émotions lors de la première édition de Trouble A Music Festival ! Le stress, d’abord, à quelques minutes de l’ouverture des portes jeudi après-midi. L’excitation, au fil des heures, de voir affluer le public. La gratitude, tout au long de l’événement, de recevoir tant d’échos positifs et encourageants de la part des festivaliers. Enfin, la joie, vendredi, d’accueillir une belle foule dans et hors du chapiteau dressé au pied du Chapeau de Napoléon, à Fleurier. Une foule conquise notamment par le concert de la principale tête d’affiche, Pegasus. Le groupe alémanique a offert une prestation de très haut niveau, distillant au passage un « Happy Birthday to you » à son ancienne professeure de française, présente dans le public. Les organisateurs de l’événement sont très reconnaissants envers les artistes accueillis. De Joya Marleen à Hillbilly Moon Explosion en passant par Pegasus, Carolina Katún, Zian, Junior Tshaka, Phanee de Pool, Carrousel et Aliose, sans oublier évidemment tous les groupes qui se sont produits sur la scène de L’Heure bleue, l’enthousiasme des artistes et de leur entourage est une magnifique récompense pour les efforts fournis afin de s’assurer de les recevoir de la plus belle des manières dans notre belle région. Les organisateurs les remercient humblement de la confiance qu’ils leur ont accordé. Mention spéciale aux reprises des grands standards de rock du groupe Les Waiters et à FlexFab & Ziller Bas qui ont conclu le festival avec un show énergique, entraînant les festivaliers dans des danses endiablées. Venu principalement du Val-de-Travers, mais également des autres régions du canton, le public a offert un beau cadeau aux organisateurs : les remarques positives, les encouragements et les remerciements reçus spontanément de la part de nombreux festivaliers prouvent que le pari fou de mettre sur pied un festival 100% suisse sur sol vallonnier était un défi qui valait la peine d’être relevé. La détermination à toute épreuve du comité est à saluer, de même que l’engagement des plus de 150 bénévoles qui ont œuvré sans compter pour permettre à l’événement de se déroulement fluidement. Avenir à dessiner A l’issue de ces trois jours d’émotions, les infrastructures du festival s’apprêtent, déjà, à se voir démontées – du moins en partie puisque le chapiteau restera en place sur le terrain des Lerreux afin d’accueillir la 30e édition du Comptoir du Val-de-Travers du 1er au 30 septembre. La salle de gymnastique, qui a accueilli les loges des artistes, ainsi que le hall et l’une des classes du collège de Longereuse, qui ont respectivement abrité les samaritains et l’espace médias, seront rendus à leurs utilisateurs habituels. La rue de la Place d’Armes, de l’entrée de la Place Longereuse, au sud, au passage à niveau de la ferme Jacot, au nord, sera à nouveau ouverte à la circulation dès mardi 11 juillet à midi. Quant au comité, il lui reste à savourer ce joli succès populaire, à réitérer ses sincères remerciements à toutes les personnes qui ont œuvré de près ou de loin à l’organisation du festival et à se pencher sur l’avenir de Trouble A Music Festival...
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timriva-blog · 2 years ago
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L'œuvre de l'artiste dadaïste Sophie Taeuber-Arp exposée dans sa maison près de Paris
À l’occasion des 80 ans de la disparition de l’artiste alémanique, la Fondation Arp de Clamart rend hommage à cette pionnière de l’avant-garde. Une exposition réjouissante imprégnée de l’esprit facétieux de Dada Sophie Taeuber dans son atelier-bureau de l’Aubette en 1927. Écrit par Eric Tariant   C’est une maison, haute et étroite, posée à flanc de colline, en lisière du bois de Clamart, dans le…
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la-tour-de-babel · 2 years ago
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Incorrect Quotes #11
Gallois : Que faites vous ? Allemand : Haut-Alémanique est en train de piquer une crise. Il refuse d'ouvrir la porte. Gallois : Laissez moi faire. Alsacien : Pas la peine de perdre ton temps. On est là depuis une heure et ce sale con prend même pas la peine de répondre. Gallois, sans même frapper à la porte : Haut-Alémanique ? Haut-Alémanique, ouvrant la porte : Oui ?
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mimmixe-lo-lecteurix · 2 years ago
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Hochalemannisch en mode emo bc why the hell not (j'avais oublié de le poster, oups)
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>> Oui, oui, je sais, le concept de MOR!Heinrich le met déjà en scène habillé en noir, yada yada- que voulez-vous que je vous dise, j'aime le déguiser en corbeau, est-ce un tort ? Et puis, soyons clairs, ce type est sombre. Ou du moins il fait genre de l'être (ok, dark Sasuke, on a compris). Sans même compter qu'il s'habille déjà partiellement en noir, y'a que sa chemise orange qui pète d'habitude. Donc bon-
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richmond-rex · 4 years ago
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Ok, let me talk about Henry VII’s commission of the printing and translation of Christine de Pizan’s Faits d’armes et de Chevalerie, as it was a decision that went far beyond his respect for the artist’s work or his own ideals of chivalry. Analysing Caxton’s epilogue, we see that King Henry wished Pizan’s book to be easily accessible to his English subjects so that every man involved in a war — captains, soldiers, assistants, etc — would know how to conduct themselves during battles and military operations. Considering the year of his commission (1489), Henry was preparing for a campaign to prevent Brittany’s annexation, and it seems the king was concerned about establishing rules for his army’s just conduct in war: ‘all manner of men’ should know how to behave according to the king’s wishes. Indeed, Henry ordered the printing of his Statutes of War before the English departed for the campaign in France in 1492, a document concerning the rules the royal army should uphold.
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As discussed by Buschinger in her article Le Livre des faits d’armes et de chevalerie de Christine de Pizan et ses adaptations anglaise et haut-alémanique, Caxton’s English translation of Faits d’armes followed the same principle expressed in Henry VII’s decision to have the statutes of his first three parliaments printed in English instead of Law-French in 1490, so that ‘alle Englissmen’ could read them. In those actions, we see “a precursor of the constitutional principle that every citizen is expected to know the law of the land.”
Something equally remarkable about Henry’s commission of the translation of Faits d’armes is that “le roi anglais Henri VII en a commandé une traduction … tout en sachant qu'une femme en était l'auteur”; that is, Henry knew full well that Fait d’arms had been written by a woman and didn’t seem to mind that fact — Caxton dutifully included Pizan’s name in his translation, whereas the French tried to circumvent the author’s identity and gender by omitting it from their own copies. Caxton’s translation of Faits d’armes might have been the first military treatise published in the English language, but the copy Caxton based his translation on was King Henry’s own — contrary to other French copies circulating in England at the time, his copy was rather ‘anti-anglaise’ as it contained Pizan’s retelling of the assassination of the French emissaries (in reality, only imprisoned) by John of Gaunt’s orders in 1367. Apparently, Henry VII was neither afraid to promulgate a feminine critique of men’s behaviour in war nor was he shy about having his country’s past war crimes be known. 
Le Livre des faits d’armes et de chevalerie de Christine de Pizan et ses adaptations anglaise et haut-alémanique. Buschinger, Danielle (2011). In: Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres
William Caxton and early printing in England. Hellinga, Lotte (2010).
Le livre des faits d'armes et de chevalerie: une critique féminine cachée de la chevalerie? Dulac, Liliane • Richards, Earl Jeffrey. (2016) - In: Une femme et la guerre à la fin du Moyen Âge
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portent bien
Histoire d'ici - 1937
Transportés sur le lieu de leur mise en liberté dans des caisses en bois ou des paniers en osier, les bouquetins ont été réintroduits dès 1911 en Suisse vraisemblablement dans le Parc national, aux Grisons, vers 1920.Il y avait au moins un siècle que l’on n’avait plus vu de bouquetin dans nos montagnes. Dans certaines régions de Suisse, le dernier avait été abattu au XVIe siècle déjà! Mais ce jeudi 28 janvier 1937, la Feuille d’Avis de Lausanne apporte des nouvelles qui réjouissent tous les amis des virtuoses du rocher: «Le petit troupeau de bouquetins lâché fin juin dernier dans les Alpes vaudoises, au-dessus de Taveyannaz, continue à se porter à merveille.» Car quelques années plus tôt, suivant l’exemple venant de Suisse alémanique, des Grisons et du Valais, des Vaudois s’étaient à leur tour mis à rêver de pouvoir admirer chez eux ces splendides caprinés aux cornes caractéristiques. L’expérience débute à Saint-Gall, en 1906. Le braconnier valdôtain Joseph Bérard transporte trois bouquetins âgés de quatre semaines, un mâle et deux femelles, prélevés en douce dans une des royales réserves italiennes. Ces animaux causent une joie extraordinaire à la Société du Jardin zoologique Pierre et Paul de la ville ainsi qu’aux membres de l’Alliance helvétique pour la protection de la nature: la réintroduction de l’animal en Suisse devient réalité. «Une mère ne prend pas plus de soin de son nouveau-né que les directeurs du Parc zoologique n’en prirent pour les descendants des fiers animaux sauvages de nos Alpes», écrit le garde-chasse engadinois Andrea Rauch, qui suit avec passion l’expérience – il sera lui-même la cheville ouvrière de la réintroduction de Capra ibex dans le massif de l’Albris, en Haute-Engadine.
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page-a-pages · 3 years ago
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L’Internationale des auteurs-illustrateurs en Romandie et au-delà...
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Dessin sur bâche grand format pour le Palp Festival (Bruson) 2021 ©Adrienne Barman
Au début de l’été, La Revue des livres pour enfants, dans son numéro 319, a consacré son dossier à la Suisse. Appelée à renseigner et guider cette découverte, j’y ai également partagé mon expérience en matière de livres jeunesse, bandes dessinées, illustrés et d’un certain “underground”. Une fresque sur fond d’histoire sociale qui ouvre une porte sur le pays. La rédaction et des intervenants suisses et français ont pris la parole pour aborder d’autres thématiques. Aussi, j’ai présenté des artistes dont le travail n’était pas développé ou mentionné ailleurs dans le dossier. J’ai demandé à ce que le choix des illustrations dans mon article en tienne compte. Dans l’article reproduit ci-dessous, les illustrations ne sont pas forcément les mêmes, ni n’illustrent toujours le passage. J’ai également parfois choisi d’insérer des images qui ne sortent pas de livres. Enfin, pour la clarté de l’article, je n’ai pas utilisé le langage inclusif, même s’il est question majoritairement de femmes. Qu’elles me pardonnent!
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Moi Milton ©Haydé Ardalan et La Joie de lire, 1997
En matière d’édition, la Suisse représente un petit marché et ceci d’autant plus que le pays se divise en quatre parties de tailles inégales. Et ses villes accueillent une proportion importante d’étrangers. L’agglomération lausannoise, par exemple, en compte environ 40%. Nous parvenons à vivre en bonne intelligence, mais n’en sommes pas moins clivés. La rivière la Sarine sépare les régions francophones des régions alémaniques. Dans notre vocabulaire, le mot Röstigraben[1] est souvent utilisé. Il fait référence à la séparation entre la partie romande et la partie alémanique et aux différences de culture. Ce fossé qui s’est encore creusé depuis la votation sur l’Espace économique européen en 1992, symbolise également l’opposition politique entre les deux régions. Récemment, un nouveau terme a fait son apparition, le Coronagraben, symbole de notre division sur la gestion de la pandémie. Autre étonnement : la rivière La Versoix formerait une autre frontière entre les cantons de Vaud, plus agricole, et de Genève, laquelle Genève s’est toujours proclamée « république ». Elle serait un peu le « Paris de la France ». Ce pays n’existant pas ou peu, les initiatives locales sont nombreuses et courantes en matière de culture. Comprendre la Suisse, c’est tenir compte de ce tableau, même s’agissant de littérature jeunesse.
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Les Romands vus par les Alémaniques ©Chapatte Et vice versa... les Alémaniques vus par les Romands ©Philippe Becquelin
Sur la provenance de nos lectures
L’édition romande pour la jeunesse et son illustration ont longtemps brillé par leur absence. Les cantons qui la composent sont restés marqués par l’ombre de Calvin (Genève), la présence bernoise (Vaud), le catholicisme (Fribourg et Valais). Les enfants ont disposé essentiellement d’images vendues par les colporteurs, de lectures à voix haute et d’ouvrages édifiants publiés par des maisons d’édition françaises. Pourtant, au XIXe siècle, il a existé un âge d’or de l’édition romande, mais les livres pour enfants en étaient absents. Au XXe siècle, jusque dans les années 1960, des maisons généralistes en ont publié avant d’y renoncer.
Nos lectures proviennent majoritairement de France. Pour autant, nous avons de bons auteurs publiés par nos quelques maisons d’édition. Il en est de même pour la musique, le cinéma, la télévision et la littérature jeunesse. A cet égard, on citera la Joie de lire et Helvetiq qui publie en français et en allemand.
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©Lisa Voisard. A paraître chez Helvetiq
La Suisse alémanique nous est étrangère car nous n’avons pas la même culture. Quant aux autres régions linguistiques, il faut traverser le pays et ses montagnes pour les rencontrer. Les livres sont peu traduits d’une région à l’autre et notre connaissance de leurs auteurs n’est que très partielle. Bien sûr, il y existe des passerelles et de l’admiration pour certains auteurs d’outre-Sarine. Citons Alois Carigiet, Hans Fischer, Warja Lavater, Franz Hohler, Jürg Schubiger, Jörg Müller, Hannes Binder, Anna Sommer, It’s Raining Elephants. Il reste que, tout naturellement, nous nous tournons vers le pays voisin.
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 ©It’s raining elephants, Covid-19-Newsletter #3, Pro Helvetia, 2020
Dans le vivier de l’illustration
Dans la lignée de Rodolphe Töpffer, considéré comme le premier auteur de bande dessinée occidentale, il y a un côté inventif voire souvent précurseur dans l’illustration romande. En 1951, paraît le premier album de la série des Histoires d’Amadou imaginée par Alexis Peiry et la photographe Suzi Pilet. A une époque où les livres pour enfants sont encore surveillés par les milieux pédagogiques et religieux, le talent de la photographe à expérimenter et créer des mises en scène oniriques offre une ouverture, une bouffée d’oxygène bienvenues. Le couple Peiry-Suzy Pilet a monté sa propre structure, les Editions du Cerf-volant, et assure en partie la diffusion et surtout la promotion. Plus tard, les livres sont publiés en coédition avec Desclée de Brouwer. Aujourd’hui, ils sont réédités par la Joie de lire. Amadou l’audacieux, publié par Infolio en 2013, relate cette aventure.
Etienne Delessert, à la fin des années 1960, se fait connaître aux Etats-Unis, puis en France. Son dessin s’inscrit parfaitement dans cette époque où le livre pour enfants explore de nouveaux territoires. En 1969, les enfants découvrent la bande dessinée Yakari, de Derib, publiée en épisodes dans Le Crapeau à lunettes, magazine créé en 1966 et qui fait suite à L’Ecolier romand. La publication des aventures du petit Indien a son importance puisqu’elle signe l’introduction de la bande dessinée jusqu’alors prohibée par l’école. La voie lui avait été discrètement ouverte par son aîné, le hibou Pythagore, en 1967. Quel saut rien qu’entre les titres des deux magazines ! Cette évolution, on la doit à Derib et surtout au scénariste Job, rédacteur en chef du Crapeau.
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©Etienne Delessert
Les riches heures de l’illustration
Dans les années 1980, Gallimard-Tournesol publie Histoire d’une petite souris qui était enfermée dans un livre, de Monique Felix. Le Yok Yok de Delessert y sera également publié. Jonathan, le nouveau héros de Cosey, fait irruption dans le magazine belge « Tintin ». L’Association romande de littérature pour l’enfance et la jeunesse (Arole), fondée en 1984, défend une littérature de qualité et met en avant d’épatantes illustratrices romandes. Citons Catherine Louis, Béatrice Poncelet – quel choc quand nous découvrîmes Je pars à la guerre, je serai là pour le goûter - et Anne Wilsdorf dont les albums, publiés chez Kaléidoscope, deviennent rapidement des classiques. Ils sont peuplés de gamines espiègles et dotées d’un sacré caractère. Bien qu’universelles, certaines toutefois se prénomment M’Toto ou Jujube, vivent en Afrique et sont noires. Rappelons que dans les années 1990 encore, les livres mettant en scène des personnages noirs et l’Afrique sont rares. Ils offrent un peu de diversité dans un monde essentiellement blanc. Dans ses jeunes années, Anne a vécu en Angola, puis dans d’autres pays du globe. C’est sans doute la raison pour laquelle elle n’oublie jamais d’intégrer des enfants noirs dans ses albums. Elle doit une part de sa fantaisie et de sa liberté à son oncle illustre, Tommy Ungerer. En 1987, Francine Bouchet lance La Joie de lire, maison d’édition dont le catalogue est composé de littérature jeunesse suisse et étrangère de haute tenue. Bref, ça bouge !
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©Béatrice Poncelet
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©Catherine Louis, Le Jardin de Madame Li, Picquier, 2016
Au début des années 1990, un drôle de personnage bouleverse bibliothécaires, libraires et parents. J’ai nommé Titeuf ! Bien qu’il fut au départ destiné aux adolescents, les enfants s’en emparent à grande vitesse pour ne plus le quitter. L’illustration romande s’enrichit de nouveaux noms, de nouveaux genres, de l’album illustré à la bande dessinée, en passant par le dessin de presse. Frédéric Pajak monte successivement plusieurs revues avec sa bande : Anna Sommer, Noyau et Mix & Remix. Pour rappel, le couple Anna Sommer/Noyau est l’auteur du très bel album L’Oeuf, paru en 2014 chez Actes Sud BD. Noyau nous conduit à La Lanterne magique, institution incontournable en Suisse. A sa création en 1992, l’artiste est chargé de réaliser son logo et d’illustrer son journal, tâche qu’il accomplit toujours. La Lanterne magique est un ciné-club pour enfants de 6 à 12 ans, né sous l’égide du Centre culturel neuchâtelois. Frédéric Maire, actuel directeur de la Cinémathèque suisse en est le co-fondateur. Rapidement, il essaime des clubs dans toute la Suisse romande, puis partout en Suisse, occupant 75 salles de cinéma une fois par mois, le mercredi après-midi. A l’étranger, 20 pays, dont le Mexique, l’Argentine, le Sénégal, le Maroc, la France, l’Espagne, la Pologne et la Géorgie, y adhèrent. La Lanterne magique marque des générations d’enfants qui se souviendront d’avoir découvert Metropolis, Crin blanc ou Les Temps modernes. Dans la salle, point de popcorn, ni de parents ; les enfants sont confiés à des jeunes gens qui interviennent en cas de besoin pressant ou d’émotions mal contrôlées. Avant le jour J, les jeunes abonnés reçoivent le magazine du club dans lequel le  film qui va être projeté est présenté. Et ce n’est pas tout... la séance est introduite par un commentateur, un pianiste, un comédien.
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 ©Logo dessiné par Noyau
La bande dessinée
La bande dessinée n’est pas en reste. La ville de Genève est, à cet égard, très active depuis les années 1970. Des artistes comme Aloys, Gérald Poussin et Exem produisent des affiches politiques et des tracts. Léonore Porchet, historienne de l’art, le constate : « La pratique est à tel point récurrente que le neuvième art devient une image de la politique genevoise et le dessin engagé un débouché incontournable pour la plupart des auteurs genevois. [Plus tard] deux auteurs s’illustrent particulièrement dans ce domaine : Zep et Tom Tirabosco »[2] La maison d’édition Atrabile voit le jour en 1997. Actuellement, elle compte une cinquantaine d’auteur.e.s dont beaucoup sont suisses. Citons Mathieu Baillif (alias Ibn Al Rabin), Alex Baladi (auteur d’un épatant Robinson Suisse), Yannis La Macchia, Frederik Peeters, Isabelle Pralong, Helge Reumann, Nicolas Robel, Tom Tirabosco, Pierre Wazem. Ces auteur.e.s représentent la Suisse lors des festivals. Citons les deux plus importants : BDFIL, à Lausanne, et le Fumetto, à Lucerne.
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©Tom Tirabosco
Underground par-delà le Graben
Lucerne, située en Suisse allemande, nous offre l’occasion de faire une incursion de l’autre côté de la Sarine. Tout comme en Allemagne, le public germanophone suisse n’a pas la culture de la bande dessinée. Pourtant, en 1984 à Munich, un groupe, formé d’un Luxembourgeois, de deux Allemands et d’un Suisse, crée Strapazin, un périodique dont le modèle est Raw, le magazine publié par Art Spiegelman et Françoise Mouly. Il migre à Zurich dès le second numéro. Il faut savoir que, dès le début des années 1980, les mouvements contestataires de jeunes se multiplient à Zurich, Berne, Lausanne, et avec le mouvement punk. Les fanzines fleurissent. Plus tard, après la chute du mur, l’Allemagne de l’Est, avec des auteurs comme ATAK, fait irruption dans le paysage. Strapazin ouvre largement ses portes au dessin alternatif, qu’il provienne de l’étranger, de la partie alémanique ou romande. C’est ainsi que Tardi, Munoz et Sampayo, Loustal, et plus proche de chez nous, Mix & Remix, Pajak, Anna Sommer, Noyau, Thomas Ott ont participé à une aventure qui aujourd’hui perdure. Mais n’allez pas croire que les quelques Suisses allemands qui font de la BD en vivent ! Et la bande dessinée n’y est toujours pas populaire. Le Fumetto et le Comics Museum de Bâle font donc figure de paradoxe, même s’ils s’adressent plutôt à un public attiré par la « grande » BD.
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©Thomas Ott, La Forêt, Martin de Halleux, 2020
S’exporter pour survivre
Grâce à ses idées, au talent de ses illustrateurs.trices et à la qualité de ses quelques maisons d’édition, la Romandie joue dans la cour des grands. Sa taille réduite - et donc fragile – et l’obligation de sortir des frontières et d’élargir son marché la poussent à l’excellence. Ses illustrateurs.trices vivent parfois à l’étranger et y publient souvent, notamment en France et en Belgique. Le cas échéant, ils n’ont pu faire d’études d’art que hors les murs car nos écoles ont longtemps ignoré ou, pire, méprisé l’illustration. Leur liste est longue et nous n’en citerons que quelques-uns. Catherine Louis est entrée à l’Ecole des Arts décoratifs de Strasbourg (atelier de Claude Lapointe) ; Irène Schoch a été élève de l’Ensaama à Paris, puis des Arts décoratifs de Strasbourg ; Mirjana Farkas a choisi l’Espagne et l’Escola Massana ; Léonie Bischoff a étudié à l’ESA Saint-Luc de Bruxelles. Léonie, auteure de Anaïs Nin : sur la mer des mensonges, primé au Festival d’Angoulême en 2021, est restée à Bruxelles. Elle fait partie de ceux qui ont choisi de faire leur vie à l’étranger. Ainsi, Ronald Curchod s’est installé à Toulouse. Pour autant, la Suisse n’est pas loin quand, dans Gladys, il se penche sur ses souvenirs familiaux et l’enfance de sa mère dans les montagnes suisses.
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©Ronald Curchod, Gladys, Rouergue, 2020
  Est-ce pour ces raisons qu’on peine à trouver un style romand et encore plus des thèmes régionaux, folkloriques ; sauf quand, dans son atelier bruxellois, Fanny Dreyer dessine une poya (montée à l’alpage) et sort La Colonie de vacances, avec des vacances... ou encore la Française ( !) Jacqueline Delaunay fait un livre sur les vaches du Val d’Hérens à la Joie de lire ? Il sera intéressant d’observer l’évolution des choses puisque, d’une part, des écoles forment désormais à l’illustration et que, d’autre part, elles ont un caractère international. Pour l’instant et depuis toujours, on note un côté singulier, parfois précurseur, chez nos illustrateurs.trices, une absence « d’école » commune qui pousse à l’audace chez l’un, à l’expérimentation chez l’autre. Et si dénominateur commun il y a, c’est bien dans la qualité de leur travail. Il n’existe pas ou peu d’illustration de piètre qualité en Suisse romande.
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©Fanny Dreyer
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©Anne Crausaz, illustration tirée de Rouge-queue, MeMo, 2020
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©Mirjana Farkas
L’écriture
Reste à aborder le roman. Et ce n’est pas la moindre affaire : on a beau tourner la question dans tous les sens, chercher encore et encore, le roman jeunesse est quasiment absent. Pourtant, nous avons, en littérature générale, de bons auteurs romands et alémaniques. Notre littérature est souvent exigeante et nous comptons également un auteur de best-sellers, Joël Dicker, et quelques auteurs de polars reconnus.
En matière de jeunesse, existe-t-il une relève après Corinna Bille et ses contes ? Christophe Gallaz a bien écrit Rose-Blanche et Anne-Lise Grobéty Le Temps des mots à voix basse, mais ces deux et quelques autres n’y ont fait qu’une incursion. A l’heure actuelle, les auteur.e.s jeunesse se comptent sur les doigts de la main. Depuis une dizaine d’années, Sylvie Neeman fait un joli parcours et a été remarquée dès son premier album, Mercredi à la librairie, illustré par Olivier Tallec - d’autres ont suivi avec régularité et toujours appréciés. Car sa langue, délicate et poétique, reste toujours à hauteur d’enfant, c’est à dire très haut. Elle qui aime la mer s’est récemment lancée à l’eau en écrivant un roman pour pré-adolescents paru ce printemps, Les Mystères du temps. Marie-Christophe Ruata-Arn écrit depuis une quinzaine d’années. Elle se plaît à bâtir, souvent pour les 10-13 ans, des romans vivants, dont les héroïnes, pour la plupart, sont ancrées dans la réalité. Quant à Germano Zullo, on ne le présente plus puisqu’il fait la paire avec Albertine et qu’ils ont à eux deux quantité d’albums à leur actif. Germano est également l’auteur de deux romans pour adolescents, de nouvelles érotiques et de recueils de poèmes. Leur éditrice, Francine Bouchet, serait peut-être à même de donner d’autres noms, étant sans doute à la recherche de nouveaux talents.
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 ©Albertine Zullo, couverture du catalogue Illustrators Annual 2021 (Bologna Children’s Book Fair)
Il est difficile de trouver des raisons à cette quasi absence d’écrivain.e.s. Mon hypothèse est que nous maîtrisons moins bien la langue française, la culture des jeux de mots, héritée des salons du XVIIIe siècle que nos voisins français. Notre vocabulaire n’est décidément pas aussi riche que le leur et notre débit parfois plus lent, hésitant. L’éloquence – pour ne pas dire le bagou - nous manque. Pire, nous en faisons un complexe. En revanche, si la France est la société du verbe, la Romandie est celle de l’écoute. Il n’est qu’à entendre les propos élogieux des Français invités à la Radio romande pour des entretiens. En fin d’émission, il est courant qu’ils louent la qualité des questions posées et l’écoute des réponses, sans que la parole soit coupée.
La Suisse, composée de majorités ou minorités qui s’entrecroisent, de religions et de langues, est à l’opposé du jacobinisme français. En Suisse allemande, les gens parlent des dialectes très différents d’un canton à l’autre et pour la plupart d’entre eux, l’allemand est considéré comme une langue étrangère apprise à l’école. Pas plus qu’il n’y a de dénominateur commun, il n’existe de caractéristique suisse. La caractéristique est peut-être bien de ne pas en avoir ! Demandez à un Suisse le nom du président de la Confédération, il restera probablement bouche bée.
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 ©Irène Schoch, Mandrill, gravure, feuille annuelle Officina Helvetica, 2020
Bien sûr, il existe des projets nationaux auxquels nous nous plions, mais pas toujours de bonne grâce. Nous préférons faire les choses en douceur, aller à la découverte de l’autre en toute sympathie et au gré de nos envies. En la matière, l’approche de PictoBello est un exemple d’ouverture. Chaque année, au mois de juin, ce festival d’illustration expose en plein air dans la ville de Vevey des panneaux de format F12 réalisés par des illustrateurs et des illustratrices venant de toute la Suisse et de pays voisins. Durant une journée, les artistes dessinent sous l’œil des passants. Des espaces librairie sont installés où l’on peut se procurer leurs livres et se les faire dédicacer. Les œuvres, éphémères – et c’est la beauté de la chose -, peuvent être vues durant trois semaines. En 2021, Edmond Baudoin, invité d’honneur, est accompagné de vingt autres artistes. Et cela ne s’arrête pas là ; la langue n’étant pas une barrière pour Valentine Paley, sa directrice, ni pour Jana Jakubek, celle du Fumetto, chaque année il piccolo « PictoBello goes to Fumetto[3] » ! Et en retour, il accueille ein Künstler oder eine Künstlerin des Fumetto. Une belle façon de faire lien et de clore l’article.
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©Anna Sommer. Invitée d’honneur de PictoBello en 2019 et marraine de la collection PictoBella (fonds de bd d’auteures de la Bibliothèque municipale de Vevey
[1] La “frontière de rösti” : le rösti est une galette de pommes de terre que l’on mange volontiers en Suisse allemande.
[2] “Genève : de la politique en bulle”. Bédéphile, no 2, 2016
[3] Les germanophones, cela nous amuse, nous Romands, ont tendance a émailler leurs phrases de mots anglais, voire d’expressions. Parfois même, dans certaines réunions de travail et pour éviter que l’une ou l’autre des langues soit favorisée, l’anglais est utilisé. Sinon, on a pour habitude de parler chacun dans la langue.
NB: L’article original et celui de Dominique Dirlewanger, “La Suisse, juste une mise au point” sont disponibles sur demande dans leur version PDF.
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©Anne Wilsdorf, Jujube, Kaléidoscope, 1998
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ebooks-bnr · 6 years ago
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Ramuz Charles Ferdinand - La Séparation des races
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Ramuz Charles Ferdinand - La Séparation des races : C’est la fin de l’été sur un haut alpage valaisan. De part et d’autre de la montagne, qui marque la frontière des langues, des religions et des coutumes, les hommes s’activent avant de faire redescendre le bétail pour l’hiver. Firmin, un berger romand, se souvient qu’il y a longtemps, « ceux de l’autre côté » leur avait pris un morceau de pâturage. L’alcool aidant, il fomente le projet d’enlever Frieda, une jeune fille qui vit sur l’alpage du côté alémanique. Il la ramène au village, à la désapprobation générale. La communauté germanophone va se venger à son tour. Téléchargements : ePUB - PDF - PDF (Petits Écrans) - Kindle-MOBI - HTML - DOC/ODT Read the full article
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reseau-actu · 6 years ago
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Trois ans et demi après la fusion entre Lafarge et Holcim, les Suisses ont pris le contrôle du groupe.
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Presque fermé. Depuis le 18 février, le siège historique de Lafarge dans le XVIe arrondissement de Paris, devenu le deuxième QG de LafargeHolcim après la fusion mi-2015 entre les cimentiers français et suisse, sonne le creux. Les fonctions d'état-major (audit interne, santé-sécurité) qui y étaient hébergées ont migré à Clamart dans les bureaux de la filiale française. Il ne reste qu'une poignée de collaborateurs chargés de faire l'état des lieux avant de rendre les clés.
Désormais, le leader mondial des matériaux de construction n'a plus qu'un seul siège à Zoug, en Suisse alémanique. Il paraît loin le temps où Bruno Lafont, alors PDG de Lafarge, vendait ce rapprochement en ces termes: «Personne ne rachète personne.» D'ailleurs, alors qu'il présente ce jeudi à Zurich ses résultats de l'exercice 2018, le groupe ne parle plus d'une fusion entre égaux. Il ne cherche plus à accréditer l'idée que le pouvoir serait équitablement partagé entre Suisses et Français. «La question ne se pose plus puisque la fusion est finie depuis longtemps, explique-t-on chez LafargeHolcim. C'est un nouveau groupe tout simplement.»
Une nouvelle entreprise où les Français venus de Lafarge ont perdu tout pouvoir, même si le centre de R & D du groupe est toujours localisé à côté de Lyon. Au fil des années, les top managers tricolores qui avaient grandi chez le cimentier bleu-blanc-rouge ont été remerciés ou sont partis d'eux-mêmes. Les deux derniers qui siégeaient au comité exécutif de LafargeHolcim (Pascal Casanova et Gérard Kuperfarb) ont été poussés dehors fin 2017 par Jan Jenisch, directeur général du groupe depuis l'automne 2017.
Les cadres supérieurs basés en France sont également soumis à un régime plus sévère.
À la fin de l'année dernière, Bénédicte de Bonnechose, qui dirigeait la filiale française de LafargeHolcim après un long parcours chez Lafarge, a quitté l'entreprise. Elle a été remplacée par François Petry, un Frenchy issu des rangs de Holcim. «Au comité exécutif, il y a deux Français et un Suisse», proteste-t-on chez LafargeHolcim. Mais Géraldine Picaud est arrivée d'Essilor, recrutée à l'automne 2017 par le patron du groupe. Le seul vrai survivant de Lafarge dans ce comex est Marcel Cobuz, un Roumain qui a aussi la nationalité française.
Les conséquences de cette prise en main des Suisses se sont vite fait sentir. Du temps de Lafarge, les sites industriels hexagonaux étaient considérés comme les fleurons de l'entreprise et bénéficiaient d'une certaine indulgence. «Si une de nos cimenteries n'avait pas la rentabilité escomptée, cela était épongé au niveau du groupe, raconte Philippe Springinsfeld, délégué syndical central CFTC de LafargeHolcim France. Aujourd'hui, une cimenterie qui a un problème est en danger.» La pression sur les sites français de l'ex-Lafarge est d'autant plus forte qu'ils étaient moins performants que les sites de l'ex-Holcim en France.
Durcissement de la situation
Parallèlement, le dialogue social s'est tendu. En cas de grève, plus question de trouver un arrangement pour compenser la perte de salaire comme à l'époque Lafarge. Les cadres supérieurs basés en France sont également soumis à un régime plus sévère. Par exemple, selon nos informations, LafargeHolcim vient de dénoncer le régime de retraite supplémentaire dont bénéficiaient quelque 150 collaborateurs de haut rang. À cause de ce durcissement de la situation, un certain nombre de cols blancs de la filiale française postulent ailleurs. Cet ascendant de Holcim sur Lafarge s'est accéléré depuis que le scandale du financement de Daech par Lafarge en Syrie a éclaté en 2016. Cette affaire, où le cimentier français est accusé d'avoir versé des bakchichs pour continuer à exploiter un site en Syrie, a considérablement affaibli le camp Lafarge. Elle s'est soldée en avril 2017 par la démission forcée d'Eric Olsen, un ancien de Lafarge devenu directeur général de LafargeHolcim. Son successeur aurait dû être issu des rangs de Lafarge comme le prévoyait l'accord de fusion entre les groupes français et suisse.
Le déséquilibre en défaveur de Lafarge est devenu plus marqué quand Holcim a obtenu de revoir les parités en sa faveur en mars 2015
Mais compte tenu du contexte, la règle n'a pas été respectée: le poste a été confié à Jan Jenisch, un Allemand qui dirigeait le groupe suisse, Sika, où il a fait toute sa carrière. «Lui, il ne calcule pas la France et il a fait le ménage dans le camp français», affirme un proche du dossier. Y a-t-il un rapport? Quand il était à la tête de Sika, Jan Jenisch a beaucoup bataillé contre Saint-Gobain pour éviter que le groupe tricolore ne mette la main sur cette pépite suisse.
Pour beaucoup, cette prise de pouvoir était écrite dès l'annonce de la fusion en avril 2014. «Les fusions entre égaux n'existent pas, explique un observateur du dossier. À partir du moment où le siège était en Suisse, la messe était dite: le groupe serait suisse.» Le déséquilibre en défaveur de Lafarge est devenu plus marqué quand Holcim a obtenu de revoir les parités en sa faveur en mars 2015 compte tenu de ses meilleurs résultats récents que le français: les actionnaires de Holcim contrôleraient 53 % du groupe et ceux de Lafarge 47 %, alors qu'initialement cela devait être du 50/50. Aujourd'hui, l'histoire d'absorption de Lafarge par Holcim tire à sa fin: depuis quelques semaines, le groupe ne prend plus la peine de traduire en français ses communiqués de presse, désormais diffusés exclusivement en anglais.
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raahauge75hammond-blog · 7 years ago
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Alliance Compte Coiffeur Sur Le Figaro. fr
Dégotez les nombreux classements de pages sur Suisse au sein de la thématique Universités des pages dans le guide Plus Shopping. Article 69- Cette partie laquelle veut repousser un membre du conseil du travail est tenue de former cette récusation avant tout débat, & d'en exposer les motifs dans la déclaration, revętue de sa signature, qu'elle remet au téléphone secrétariat du tribunal, & dont il lui est délivré récépissé. However, période enthusiastic Howey was not satisfied with just période 8 mile run from New Romney to Hythe, and he purchased another 5½ miles to extend it from New Romney to Dungeness. From your hubs, i know you have the ability to think for yourself. The smartest politician in modern history was most likely Clinton. Ces deux mieux forts actionnaires présents à la réunion sont de royaltie Membres du Bureau. Wow, these are amazing! Domine continuación, después de algún tiempo un estaba diciendo que estoy cansado du esta vida. This, in effect, means going back to basics in ressource. ♥ Your most favorite love song in Russia is Track 1 of the New York Underground Party Espace 3 CD. He was the oldest elected President. Nombre de utilisateurs, ou bien n'ont aucune signification commode spirituelle, ou bien en disposent de qui non sont pas plus longtemps efficaces, se trouvent là pour basées sur des croyances. film streaming hd gratuit jeux gratuit pour pc Thanks for the comme everyone. I'm sorry but that's not enough. Un médiateur marketing, entre autre, nécessite faire tenir compte des une confidentialité totale y compris en ce qui concerne l'existence aussi de la médiation, alors qu'un ombudsman familial n'est pas soumis aux mêmes impératifs du confidentialité. It is also called marais salant infusion sonogram as sterile saline is injected into the uterine cavity making it easier to get the image. Contamine-sur-Arve, Copropriété en 1119, Contamina en 1227, Contamine avant 1749, commune mais aussi village du Faucigny (Canton et arrondissement de Bonneville, Haute-Savoie). Hate-filled Web sites web have also taken up the theme. Le Champre, maisons isolées de la publique de Montsevelier (District du Delémont, Jura), forme francisée d´un substantif alémanique pas précisé Prongué. Imported handbags are full of lead, and moms sometimes carry their baby's bottle, pacifier, toys, bibs and washcloths in them. J'ai fêté l'anniversaire du Mini Loulou là-bas, mais je n'ai pas pris leur solution, j'ai reçu les tickets séparément. audio livres francais Some other points that you must also consider when applying for an entry level opération at any top investment banks are - the salary, the people and the perks. There are many reasons that Cervantes incorporates so much humor into his works. Ce scandale éclairant, (sic) que l' AFSSAPS leur délivre des autorisations de vente (comprendre « de mise au sein de le marché » - AMM) alors qu'il n'apportent nul service médical de plus de un princeps. Quand vous souhaitez voir par quels moyens la doctrine luciférienne se présente officiellement, comment « les loups déguisés en agneaux » s'expriment, managées un beau tour au sein du site relatives au Monique Mathieu Vous y découvrirez comment vos Frères de lumière (littéralement: un ensemble de lucifériens) vous prodiguent un enseignement de sagesse mais aussi d'amour, pour vous assister pour trouver cette pleine for. The religious aspects of the stories told in The Decameron provide appeal to both upper and lower classes because of the common religion, Catholicism, that many of the readers are a repartit of. Another aspect of these stories that has common appeal is the topic of sex and sexuality. MINISTERIO DE ECONOMÍA Y FINANZAS: Dulcidio José de une Guardia (Ministro), Iván Alexei Zarak Apparence (Viceministro , Economía), Eyda Isabel Varela de Chinchilla (Viceministra - Finanzas). My approach to the dernier task was to start the group discussion by suggesting how the group might carry out the practicalities of the task, and making efforts to reach peut consensus on any decisions the team must make.
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blogpresso · 7 years ago
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Nouveau post sur http://www.blogpresso.com/formation-linformatique-simmisce-a-lecole-suisse/
Formation: L'informatique s'immisce à l'école - Suisse
Laisser les enfants se frotter de manière ludique à la programmation et aux algorithmes dès le plus jeune âge: c’est ce que demande le groupement «Informatik macht Schule». Avec l’introduction de la branche «Médias et informatique», le nouveau plan d’études alémanique va dans cette direction. En Suisse romande, la réflexion est en cours.
Au travers de cette nouvelle branche, les élèves de Suisse alémanique doivent non seulement développer des compétences médiatiques et apprendre à utiliser les outils informatiques usuels, mais également acquérir des connaissances de base en informatique. Dans le Plan d’études romand (PER), l’informatique n’est en revanche pas considérée comme une branche.
A la place, «elle s’insère dans l’enseignement des disciplines scolaires selon deux axes d’importance équivalente: l’utilisation efficace des outils bureautiques et usuels et la prévention des risques et des usages malsains, en particulier au travers d’Internet et des réseaux sociaux», explique Olivier Maradan, secrétaire général de la Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP).
Il reconnaît que le PER va moins loin que son pendant alémanique au niveau de l’informatique, mais rappelle qu’il est cinq ans plus ancien: «Le PER a été élaboré entre 2000 et 2009 et adopté en 2010. A l’époque, les smartphones n’en étaient qu’à leur début.»
Afin d’aplanir la différence entre les exigences romandes et alémaniques, une réflexion va être menée durant cette année scolaire. «Il s’agit d’évaluer comment assurer à l’avenir la place concrète de l’informatique dans l’enseignement. Tout est question d’équilibre. Si nous rajoutons quelque chose, il faudra couper ailleurs», précise-t-il.
Labyrinthe, robot et réseau
Comment développer concrètement les capacités informatiques des élèves du primaire? Selon l’informaticien Patrick Burkhalter, membre du groupement «Informatik macht Schule», l’approche ludique est à privilégier. Les enfants peuvent par exemple chercher comment sortir d’un labyrinthe ou se familiariser avec le concept de réseau de tri à l’aide de papiers numérotés et de quelques formes tracées à la craie sur le sol. Plus tard, ils pourraient programmer un robot.
Juraj Hromkovic, professeur de technologies de l’information à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), souhaite que les enfants puissent bricoler et développer quelque chose eux-mêmes lors des cours d’informatique. «Aujourd’hui, l’école est trop passive», estime le chercheur qui s’engage depuis des années pour la transmission de compétences informatiques aux enfants.
Il souligne par ailleurs l’enthousiasme des enfants pour ce genre de cours. Avec ses assistants, il a dispensé des cours blocs dans plus de 100 écoles primaires. «A chaque fois, nous avions de la peine à envoyer les enfants en pause ou chez eux lorsqu’ils n’avaient pas encore terminé leur projet», indique-t-il.
Il est également persuadé que les cours d’informatique offrent une plus-value qui va au-delà des connaissances techniques transmises. Les enfants apprennent à créer quelque chose de A à Z, ce qui leur procure un sentiment de réussite. «C’est un enrichissement pour toutes les branches et pour leur culture générale», résume le chercheur.
Difficultés concrètes
La présence de l’informatique dans les plans d’études est une chose, son enseignement concret une autre. Le canton de Bâle-Ville a adopté le nouveau plan d’étude alémanique en 2015 déjà. Son département de l’éducation a indiqué à l’ats que les écoles du canton introduiront l’enseignement de l’informatique de manière variable durant la phase de transition de six ans.
Il a aussi souligné que l’infrastructure informatique actuelle est un obstacle, ce que confirme Olivier Maradan: «au sein même de chaque canton, il existe de grandes disparités, car l’équipement informatique et wifi est le plus souvent du ressort des communes».
La formation des enseignants constitue un autre défi. La plate-forme «Informatik macht Schule» avertit que cela ne pourra pas se faire au moyen d’un «cours-éclair». Elle appelle les cantons et les hautes écoles pédagogiques (HEP), qui sont responsables de la formation des enseignants, à collaborer pour fournir du matériel didactique de qualité.
La HEP de Zurich proposera dès août un premier cours de formation continue pour les enseignants de l’école secondaire. Selon Rahel Tschopp, responsable de la formation continue, l’intérêt est vif. Les 530 places disponibles ont trouvé preneur en un clin d’oeil. (ats/nxp)
Créé: 20.08.2017, 14h48
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la-tour-de-babel · 3 years ago
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Lieber Hochalemannisch [Fiction - Canon]
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Disclaimer : Il s’agit d’un texte qui, contrairement à la plupart de ce qui est posté par ici, est complètement canon- et ce, sans qu’il ne soit nécessaire d’avoir lu le livre avant. On quitte les personnages principaux du roman, et on s’attache un peu aux personnages principaux de l’univers étendu : nos dialectes révolutionnaires. Et ce cher Haut-Alémanique, qui est  p a r t o u t. Le texte commence à être un peu vieux, puisqu’il a presque deux ans, maintenant, et si mon style d’écriture a probablement évolué depuis, j’espère qu’il vous plaira tout de même. De même, le dessin est fait par @mimmixerenard​ (on ne change pas une équipe qui gagne !) et s’il y a un nombre phénoménal d’incroyables fanarts qu’iel a fait autour de ces deux personnages, j’ai dû me restreindre à un seul- et j’ai choisi l’un de mes favoris. Enjoie !
Pairings : Heinrich Attinger / Haut-Alémanique x Carwyn Gibson / Gallois (Dumbasses Boyfriends)
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C’est un gamin. Il a l’air de l’être. Son visage ne s’est pas encore débarrassé de la rondeur enfantine qu’on voit chez les tout jeunes adultes. Sa peau est lisse, est tout juste rosée. Son sourire est large, est plein de petites dents bien blanches. Il creuse une fossette dans sa joue droite. Son regard est sombre. Il semble être noir. Il est plissé par des petites rides d’amusement, de celle qu’on voit souvent ourler les yeux des gens qui ont coutumes de beaucoup sourire. Il est empli de petites bulles de lumière. Il est noir, mais ce n’est pas un noir qui semble agressif, ni même tranchant. C’est un noir mélancolique et doux, comme une encre qui se déverse sur une feuille blanche. Il a l’air innocent. Son visage d’enfant est couronné de boucles blondes, tout à fait dorées, sous la lumière ocre du repère de Catalan. Il a un air d’innocence frappant. L’un de ces airs qu’on trouve chez ces vieux poètes romantiques allemands. Qui se promènent dans les bois, foulard autour du cou, et qui contemplent les feuilles qui tombent avec la morgue nostalgie mélancolique d’un homme qui pense à la mort. Il n’a pas de foulard autour du cou, lui. Mais son pull est bien trop grand pour lui. Les mailles, mal tricotés, lui avalent les mains, englobent sa silhouette. Il a l’air jeune, il a l’air innocent. Pourtant, Haut-Alémanique sait qu’il est plus âgé que lui. Qu’il est plus important que lui. Mais il l’a, cet air-là. Cet air angélique.
Cet air d’abruti profond.
Et c’est à lui qu’il sourit, l’abruti profond. Il a, autour de lui, pléthore d’autres dialectes qu’il aurait tout aussi bien pu aller déranger. Il aurait pu décocher son sourire d’angelot ignare à Catalan, qui, visiblement, est ravie de voir cette nouvelle recrue parmi eux. Il aurait pu aller tendre sa main toute lisse, toute fragile, toute délicate, à Sicilien, qui se serait fait un plaisir de la broyer sous sa poigne. Il aurait même pu, vraiment, aller se taper la discute avec sa geignarde de sœur, pour ce qui lui en coûtait.
Mais non. C’est lui qu’il est venu voir. Avec son sourire de con et sa main de fillette. C’est lui qu’il était venu déranger, alors qu’il lisait sur sa caisse, dans son coin, sans rien demander à personne. C’est à lui qu’il avait eu la brillante idée de venir baragouiner ses mots dans sa langue, à lui tout seul, gamin à la tronche d’ange qu’il était. Dans sa langue à lui, oui. Parce que lui était une langue. Haut-Alémanique, non.
« Helo, dwi’n Cymraeg ! Braf cwrdd â chi ! »
Un baragouinage, vraiment. Une suite de syllabe qui ne veut strictement rien dire. Haut-Alémanique prend quelques secondes pour le toiser, tout simplement, du regard. Observant, tour à tour, la main tendue, le sourire, le regard doux sous les boucles blondes. Puis, lentement, prenant grand soin de conserver un regard aussi méprisant qu’impassible, il tourne la tête. Comme prévu, Traducteur Automatique s’est matérialisé, à l’instant même où l’autre abruti avait décidé de lui vomir ses consonnes au visage. Et il a l’immense amabilité de lui brandir, juste sous le nez, un panneau comportant la traduction- à savoir : « Bonjour, je suis Gallois ! Ravi de faire ta connaissance ! »
Mais quel con.
Lorsqu’il reporte, de nouveau, son attention sur le dénommé Gallois, il s’est déjà écoulé plusieurs secondes. Plusieurs secondes de silence complet, pendant lesquelles il sent très bien les regards de tout ces pseudo-révolutionnaires qui se pensent tous malheureux et misérables, alors qu’ils ont, à eux seuls, bien plus de reconnaissance qu’Haut-Alémanique n’en aurait jamais.
Il admet qu’il veut bien reconnaître à la langue intrusive une certaine forme d’abnégation. La main tendue ne vacille même pas ; et son sourire reste vaillant, malgré la tornade qui s’annonce chaque seconde plus violente.
Il voit, du coin de l’œil, Catalan qui a l’air de le supplier du regard. Sois gentil, lui hurle-t-elle mentalement. C’est notre nouvelle recrue. C’est un soutien précieux.
Sa mâchoire se crispe. Le regard de Gallois ne le quitte pas une seconde. Il devine qu’il doit commencer à avoir des crampes. Alors, il prend le temps de se relever. De déposer le livre qu’il lisait sur le bois de cette caisse qui lui sert de trône. De le toiser, encore une seconde ou deux. Il est bien plus grand que la langue. Gallois semble minuscule, à flotter dans son grand pull. Un gosse, en tout point.
« Tu n’as rien à faire ici. Dégage. »
Le sourire ne tombe toujours pas. Agaçante constatation. Maigre consolation, la main s’abaisse enfin. Elle se plante sur la hanche de son vis-à-vis, qui dresse, fièrement, le menton. Haut-Alémanique éprouve, juste un instant, le besoin fugace de lui arracher ce fichu sourire, et de le lui faire bouffer. Lui qui est tellement plus que lui. Et qui, pourtant, ne semble rien avoir d’exceptionnel.
La vue de la gueule souriante l’horripile. Il sent qu’il ne peut la supporter une seconde de plus. Alors, il se détourne, et, sans un mot de plus, il sort de la pièce. Il sent le regard déçu de Catalan qui le suit. Celui, hilare, de Sicilien, qui, comme toujours, se paye sa tête. Il brûle de leur hurler dessus. De les attaquer, peut-être. Qu’ils cessent de le contempler comme une bête nuisible.
« Je crois que je l’aime bien, » fait, soudainement, Gallois, juste au moment où il claque la porte derrière lui.
Mais quel abruti… !
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« Mais tu es complètement con, bordel ! Complètement con ! Tu crois quoi ? tu crois que ton fichu statut de langue te donne le droit de faire les pires conneries possibles et de t’en sortir sans la moindre anicroche ? Merde ! Tu aurais pu tout faire foirer ! Certains d’entre nous ne sont pas juste ici pour se divertir, ou pour se donner bonne conscience ! Certains d’entre nous essaye de prouver leur importance ! De prouver qu’ils ont une place au milieu, peut-être même au-dessus, de tous ces abrutis bouffis ! Alors, pour l’amour d’Elle, cesses de te conduire comme le dernier des abrutis, et agis comme la putain de langue centenaire que tu es supposé être ! »
Il se tait. Il est à bout de souffle. Son coup d’éclat lui a fait monter le rouge aux joues ; il se sent qui halète. Il se sent ridicule, également, maintenant que le sac est vidé et que les griefs sont crachés. Il remonte, fébrilement, les manches de sa chemise, comme pour se donner contenance. Il sent l’une de ses mèches de cheveux qui pend, mollement, sur son front, qui s’est couvert de gouttelette de sueur. Il a presque honte, en fait. Il sait que sa voix avait fini dans un aiguë peu glorieux. Qu’il avait été, sans doute, incompréhensible tout du long de sa diatribe, avec son fichu accent dont même Traducteur Automatique semblait incapable de le débarrasser.
Face à lui, Gallois est muet. Ses yeux sont écarquillés. Il ne bouge pas, il est figé. Et, pendant quelques instants, Haut-Alémanique a la certitude qu’il a, enfin, réussi à le blesser, à le toucher, à l’atteindre. Après toutes ces semaines, tout ces mois, passés à lui cracher à la gueule à la moindre occasion. Pourquoi ? Il n’en était même pas sûr. Parce qu’il avait l’air désespérément stupide ? Parce qu’il était ridiculement bienveillant ? Ou, tout simplement, parce qu’il cherchait, maladroitement, à se prouver qu’un dialecte aussi insignifiant que lui pouvait avoir suffisamment d’importance pour avoir un impact, quel qu’il soit, sur une langue. Et que, les jours passant, et le sourire persistant, il avait fini par nourrir l’amère constatation que ce n’était pas le cas. Qu’il avait fini par sentir grandir en lui une véritable rancœur envers Gallois.
Mais non. Une nouvelle fois, c’est un échec. Le sourire est plus doux, plus timide, mais le sourire est toujours là. Il doit le savoir, pourtant. Gallois. Que l’erreur qu’il avait commise n’est pas si grave. En vérité, ce n’est rien du tout. C’est juste l’accumulation de toute la frustration de Haut-Alémanique qui lui a explosé en pleine figure.
Et pourtant, il sourit. Comme s’il était vraiment en faute, et comme si Haut-Alémanique n’avait rien dit d’autre que la plus pure des vérités.
« Tu as raison, » fait-il, le timbre insupportablement doux. « Je suis désolé. »
C’est au tour du dialecte de ne plus trouver les mots. D’en rester coi, encore haletant, mains sur les hanches, et cheveux en pagaille. Personne ne dit rien, de toute façon. Tout les regards sont fixés sur eux, et il se sent comme une bête acculée. Il aurait certainement montré les crocs, tenté de se défendre, s’il ne venait pas, à l’instant, d’éclater.
« Mais, tu sais, » reprend Gallois, si plein de compassion et d’empathie qu’Haut-Alémanique sent qu’il ne va apprécier ce qui va suivre, « Tu ne pourras établir ton importance que si toi, tu y crois. Et j’ai l’impression que ce n’est pas le cas. »
C’est tellement vrai, tellement profondément vrai, que les mots qu’il aurait pu vouloir prononcer se font ravaler tout net. Il les sent qui s’absorbent dans sa propre gorge, qui se coincent, qui s’effritent et se retiennent, comme s’il s’étouffait, au passage, avec. Il s’efforce de rester impassible. C’est difficile. C’est affreusement difficile.
Et puis, Gallois se hausse sur la pointe de ses pieds, et pose sa main droite sur l’épaule d’Haut-Alémanique. Il n’a pas l’air d’avoir conscience qu’il est le premier membre du groupe à le toucher.
Qu’il est le premier membre du groupe à le regarder, comme ça. Avec ses grands yeux noirs dans lesquels il lui semble se noyer. Comme s’il était son égal. Lui, qui est une langue. Et ce, peu importe ce que pouvait lui dire le dialecte.
« Alors, je sais que ce n’est sans doute pas grand-chose, venant de moi, et que tu pourrais même trouver ça ridicule. Ou, je ne sais pas, méprisant, peut-être. Ou condescendant. Mais je pense que tu es important, Haut-Alémanique. Et que, peu importe ce que peuvent en dire tous ces vieux abrutis bouffis, comme tu dis, tu es déjà une langue. »
Haut-Alémanique ne répond toujours rien. De toute façon, il n’en aurait pas eu le temps. Il y a déjà Breton qui interrompe, tout net, la conversation. Il ne sait pas pourquoi. Sûrement qu’elle a quelque chose à dire à son frère. C’est comme s’il était plongé dans un épais brouillard. Les mots tournent en boucle. Il se dit que c’est rare, que les mots ne fassent pas mal. Que c’est rare, que les mots le fassent se sentir… presque plus léger.
Qu’importe. Breton traîne son petit frère derrière elle. Et celui-ci, pour changer, lui décoche son éblouissant sourire de gosse. Le salut joyeusement de la main, comme s’ils étaient les meilleurs amis du monde.
… Quel abruti.
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« Llanfair­pwll­gwyn­gyll­go­gery­chwyrn­drobwll­llan­tysilio­gogo­goch ! »
Haut-Alémanique s’est raidit, dès les premières syllabes de cette étrange imprécation. Il sent, sur ses épaules, les deux mains fines qui viennent de s’y poser, et qui, manifestement, avait eu pour but de le prendre par surprise. Ça avait été réussi. Il avait sursauté. Reste à savoir s’il s’agissait d’un effet de ce contact impromptu, où s’il s’agissait d’une conséquence directe au borborygme que venait de vomir Gallois.
Une fois absolument certain qu’il a finit de lui cracher toutes ses consonnes à la tronche, il tourne la tête. Croise le regard étrangement malicieux de la langue, dont l’inévitable sourire est, très manifestement, tout à fait fier de lui.
Gallois aurait été toute autre personne, qu’Haut-Alémanique aurait certainement réagit avec la sécheresse sévère qui s’imposait. Peut-être même qu’il se serait autorisé de briser un nez, au passage.
Mais il s’agit de Gallois. Et il ne l’apprécie pas, bien sûr. Il reste une langue. Il reste un être insupportable et plein d’un entrain tout à fait désagréable. Cependant, il doit bien admettre que leur relation s’était quelque peu calmée, ces derniers temps. Et, étrangement, il se sent presque prêt à tenter de faire un effort.
« Est-ce que tu viens de me maudire… ? » articule-t-il, d’un ton qu’il prend grand soin de garder calme, impassible.
Il n’aurait pas cru ça possible. Mais le sourire de Gallois s’étire encore, tant et si bien qu’il est tout bonnement certain qu’il allait jaillir hors de son visage pour prendre sa brillante et complète indépendance. Il a l’outrecuidance de lui administrer une tape sur l’épaule gauche.
« Pas du tout ! » s’exclame-t-il, et c’est qu’il a l’air fier de lui, le couillon. « C’est tout simplement le nom d’une des villes du Pays de Galle ! »
Haut-Alémanique plisse les yeux. Il sait qu’il doit avoir l’air vaguement suspicieux. Et il a beau repasser les quelques syllabes qu’il arrive vaguement à reconstruire dans son esprit, il est incapable de voir en quoi cette incantation maléfique peut s’apparenter, de près ou de loin, à un nom de ville.
Et voilà Gallois qui lui passe un bras autour du cou, et qui s’attribue, d’autorité, une place sur sa caisse. C’est ridicule. Haut-Alémanique le fait savoir en poussant le plus long et le plus profond des soupirs possibles.
« En fait, tu vois, c’est absolument brillant, parce que le nom du village, c’est sa situation géographique, » continue Gallois, comme si Haut-Alémanique en avait quelque chose à taper. « Ça veut dire, « l'église de sainte Marie dans le creux du noisetier blanc près du tourbillon rapide et l'église de saint Tysilio près de la grotte rouge, go go go ! » Tu vois ? Même plus besoin de carte pour s’y retrouver. »
Le regard de complet jugement que lui jette Haut-Alémanique, étonnamment, le faire rire. Il prend conscience que c’est la première fois qu’il fait ça. Rire Gallois. Et il rit comme il sourit. Comme un gosse. Comme quelqu’un qui n’a jamais eu mal de sa vie. Il sait pourtant que c’est faux. Il voit la mélancolie et l’émeraude, derrière le soleil.
Mais il rit. Il est fier de son nom de ville à dormir debout. Il est fier de l’avoir hurlé aux oreilles du dialecte. Il est fier d’être là, sur cette caisse, parce que c’est, sans le moindre doute, une place de privilégié.
Quel abruti.
Pourtant, Haut-Alémanique se sent presque sourire.
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« Eh, Haut-Alémanique ! »
« … Oui, Gallois… ? »
« Quel est le sport le plus silencieux ? »
« … Je ne sais pas, Gallois. »
« Le parachuuuuut ! »
« … »
« Eheh ! »
« Par pitié, ferme ta gueule. »
« Attah, attah ! Que crie un donut sur la plage ? »
« Misère. »
« Je vais me beignet !! »
« Abruti. »
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« Hochalemannisch. »
Des nouveaux borborygmes. C’est une chose complètement habituelle à entendre. Lorsque la nuit commence à tomber, que la réunion s’est étirée, et que Gallois a envie de jouer les imbéciles. C’en est un différent, cette fois, pourtant. Ce n’est pas une exclamation. C’est un murmure. Ce n’est pas une tentative de le surprendre en lui bondissant sur le dos. C’est, simplement, Gallois qui s’est assis à côté de lui, et qui a sorti ça, tout bas, comme s’il avait peur qu’on l’entende.
Et, surtout, ce n’est pas… ce n’est pas Gallois. La langue employée. Ce sont des consonnances différentes. Des consonnances mal articulées, un peu mangées, déformées, par une bouche qui n’avait pas l’habitude de les prononcer. Des consonnances qu’Haut-Alémanique reconnait très bien. Elles sont germaniques.
Et elles le prennent tant par surprise qu’il tourne, immédiatement, la tête vers Gallois, sans même prendre la peine de chercher à se donner un air impassible. Leurs regards se croisent, immédiatement. Gallois a sa petite fossette. Son petit sourire. Son doux regard. Ses boucles blondes. Son pull trop grand. Haut-Alémanique prend conscience que ça faisait bien longtemps qu’il ne l’avait plus trouvé agaçant.
« Was… ? »
Gallois lève immédiatement son index vers ses lèvres, vers son sourire mutin. Le message est très clair- il faut se taire. Ou, tout du moins, se montrer plus discret. Un autre petit signe lui permet très vite de comprendre pourquoi ; Gallois pointe, silencieusement, le doigt vers Traducteur Automatique, qui oscille entre Breton, Catalan, et Sicilien.
Et puis, enfin, il reprend, très lentement, tâtonnant, balbutiant presque les mots qu’il s’efforce de prononcer.
« Wir sollten nicht… auffallen. Hochalemannish. »
Et ça le frappe. Enfin. Gallois est, littéralement… en train de le parler. Lui. Un simple dialecte. Il est une langue, une vraie, une véritable langue… et il articule, comme si cela lui apportait tout le putain de bonheur du monde… des mots qui lui appartenaient, à lui. Et il prononçait son nom. Son vrai nom. Celui qui n’était pas déformé par la traduction. Lui que si peu de locuteurs semblaient adopter. Lui qui semblait n’avoir que si peu d’importance.
Et il en est si fier, Gallois. Et ses yeux en sont si lumineux, si scintillants. Et son sourire en est si large.
Un véritable gamin.
Haut-Alémanique cligne des yeux. Il prend conscience qu’à son insu, rebelles elles-aussi, quelques larmes y ont pointé. C’est ridicule, sans doute. Parce que ces larmes sont là, mais il le sent aussi. Ce sourire qui est venu se poser sur ses lèvres, à lui.
Et c’est la première fois que Gallois parvient à lui en soutirer un. De sourire. Il ne sait pas si c’était le but. Il voit, simplement, l’encre du regard de la langue qui fond. Un lac chocolat. Douceur, mélancolie, anciens voiles émeraudes, et joie pure.
Il ne proteste pas quand il se sent, sans préavis, attiré dans une étreinte qu’il n’aurait sans doute, en temps normal, jamais autorisée.
« Hochalemannisch, » répète Gallois, tout bas, comme un mantra, comme une putain de prière, une fichue révélation, un secret qu’il ne devrait pas partager. « Lieber Hochalemannisch. »
Il n’y a pas besoin de traduction. Il n’y a que les syllabes que la langue s’approprie, comme si elles étaient siennes. Des mots, un nom. Le sien.
C’était ridicule.
Et Gallois est un abruti, un abruti profond.
Pour la première fois, Haut-Alémanique se prend à penser que ce n’est sans doute pas si grave.
FIN
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la-tour-de-babel · 3 years ago
Text
Burning Flower [Fiction - Happiest AU Ever]
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Disclaimer : Premier OS en exclusivité sur ce blog Tumblr ! Basiquement, juste un peu de Friendship et Hurt/Comfort. Ca fait toujours plaisir. Suit globalement la chronologie de l’AU, et se situe donc peu de temps après “The house that Heinrich built”. 
TW : Mention de blessures (brûlures).
Pairings : Platonique Stefan Maximilian Saulter / Sa Tyrannie SMS x Heinrich Attinger / Haut-Alémanique. 
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Tumblr media
Il y avait une lueur de mauvais augure, dans le lointain.
 Au début, il n’en pensa rien. Une lueur, d’accord, et certes, dans la direction approximative du camp de SMS ; mais la nuit était tombée, et il pouvait très bien s’agir de quelques lampes allumées. Cela, où l’un des soldats avait mis le feu à une tente. Il semblerait que ce soit une routine- une routine vaguement inquiétante, mais, apparemment, MMS « gérait grave bien la situation », et Haut-Alémanique aimait également prétendre qu’il n’accordait pas grande importance à la sécurité des habitants du camp.
 (Il aimait bien prétendre, mais c’était l’un de ses mensonges les plus éhontés, et il le savait)
 Seulement, voilà. La lueur ne se faisait que plus intense, orange, rouge, dorée, et semblait s’étendre ; juste assez pour qu’il ne se redresse, accoudé à la fenêtre de sa chambre, et darde sur le paysage un regard nettement plus alarmé. Il ne rêvait décidément pas : la lueur, en plus de s’accentuer, prenait de plus en plus d’espace ; et il réalisa, avec un effroi qui ne correspondait pas tellement à sa morgue habituelle, que ce n’était pas juste une tente qui était en feu : c’était, ça semblait être le camp tout entier. Et Haut-Alémanique s’en foutait, des autres. Vraiment, il s’en tapait, il n’en avait rien à foutre. Mais- et bien, depuis quelques temps, il s’était retrouvé bien malgré lui… impliqué. Impliqué, émotionnellement, auprès de gens qui étaient devenus, il ne le savait trop comment, ses amis ; et les habitants de ce camp- au moins deux d’entre eux, trois, s’il comptait Smiley -les jours où il était particulièrement charitable-, étaient tout simplement ses plus proches amis. Et il s’en foutait, évidemment qu’il s’en foutait.
 C’est ce qu’il se répéta en enfilant, en catastrophe, chaussettes et chaussures, pour ouvrir la porte de l’entrée de chez lui tout en grand – cette porte que MMS lui-même avait posé, pas plus tard que le mois dernier- pour détaler à pleine vitesse sur le petit chemin de terre battue qui menait au camp, manteau oublié, chemise pas tout à fait bien boutonnée.
 La vérité, c’était qu’il était difficile de ne pas s’inquiéter. Souvent. Tout le temps, peut-être même. Mais- mais Haut-Alémanique n’avait pas l’habitude, vraiment pas l’habitude, d’avoir dans son esprit un espace dédié aux autres. N’avait pas l’habitude de penser à quelqu’un et de se dire, « j’espère qu’il va bien ». Avec Gallois, oui, peut-être… bien sûr. Mais Gallois avait longtemps été la seule exception.
 (« Je suis toujours… inquiet, » lui avait récemment confié MMS, en lui versant une tasse de thé- - il avait semblé vraiment soucieux, et Haut-Alémanique avait été agacé contre lui-même lorsqu’il s’était rendu compte que, par conséquent, il en était rendu soucieux aussi. « C’est comme si nous étions toujours… entourés d’ennemis. Et que tous, tous… en voulait à Monsieur. A SMS. »)
 Mais il y avait eu MMS ; MMS, qui, sans la moindre raison, lui fabriquait toute sorte de vêtements qu’il n’osait pas même porter tant ils étaient élégants, qui lui parlait comme à un ami de longue date, qui l’invitait régulièrement à boire le thé, qui se pliait en quatre dès l’instant où il soupçonnait seulement qu’Haut-Alémanique puisse avoir besoin de quelque chose. Et puis, il y avait SMS.
 (« Ils l’ont déjà fait brûler », une fois, avait continué MMS, le regard perdu dans le lointain. Haut-Alémanique n’avait pas osé comprendre tout de suite. Il n’avait pas voulu penser que ça puisse être littéral.)
 Il manqua de trébucher sur une branche, le souffle déjà court. En temps normal, il aurait fait bien plus attention à sa respiration ; ce soir, il n’y avait pas vraiment pensé. Le camp était à, quoi- un kilomètre ? Deux kilomètres ? Un peu plus, peut-être ; il pouvait se passer beaucoup de chose, en deux kilomètres et des poussières, dans un camp en feu. Et puis, quand bien même, que pourrait-il y faire ?
 (« Des sujets d’Espagnol ont mis le feu aux tentes… à sa tente », avait murmuré MMS, et sa cuillère avait tinté contre la porcelaine de sa tasse. « Il n’est pas sorti à temps. C’est tout son manteau qui a pris feu. Je n’ai pas eu le temps… »)
 SMS, c’était un gosse. C’était l’être le plus jeune que connaissais Haut-Alémanique. C’était aussi le premier qui l’avait appelé « Bester Freund », comme cela, comme si c’était une chose naturelle qui n’avait aucune raison d’être remise en question. C’était un gamin, pas même un siècle, qui se plaignait beaucoup, qui grondait comme un caniche furieux, un peu pathétique, un peu idiot, sur certaines choses ; c’était quelqu’un de bien, et c’était son ami.
 (« Le temps que nous arrivions au puit, que nous… l’y plongions… il n’était même plus conscient. Brûlé de la tête au pied. J’ai cru… eh bien, il était comme mort, tu vois… ? Parce que je n’ai pas été suffisamment… rapide. » Et Haut-Alémanique avait bu un peu de thé, parce que sa bouche était terriblement sèche, et qu’il n’avait aucune idée de ce qu’il aurait dû répondre. L’une des rares fois où il regrettait d’être resté silencieux.)
 Il était jeune, SMS, et, grâce à tout ces immondes connards avec lesquels ils partageaient ce monde, avait déjà traversé des choses… des choses ! Haut-Alémanique n’était pas un être compatissant, n’était pas vraiment empathique, et il avait lui-même subi sa part de malheur, comme tout le monde- mais il était difficile, inconcevable d’associer l’image d’un être si petit, si frêle, avec certains récits que lui contait MMS d’un ton d’horreur muette, que lui contait SMS lui-même d’un ton de plaisanterie badine.
 (« G mi d moi à guérir, » avait ri SMS, comme si c’était une blague, comme si c’était drôle. « Karbonisé, timagine bi1. Lé grife 2 la nui koi. » Et il avait ri, SMS, la tête basse et l’air honteux. « Je lé zé mèm pa entendu venir. »)
 Il faisait froid, comme en février, bien sûr, comme en février sans manteau. Mais déjà, il sentait venir la chaleur du feu. Il arrivait en vue du camp, maintenant. Une bonne nouvelle, deux, même. Premièrement, il s’avérait que ce n’était pas le camp en lui-même qui était en proie aux flammes ; deuxièmement, ces flammes étaient déjà considérablement réduites- il apercevait la chaine de soldat, contrôlée par la haute silhouette de MMS, qui passait seau d’eau sur seau d’eau, sans relâche et sans répit. La mauvaise nouvelle- la mauvaise nouvelle, c’était que le feu avait pris dans le champ. Dans le champ fleuri de SMS. Là où personne ne serait blessé- mais là où Haut-Alémanique savait, pertinemment, que ça allait le plus heurter le propriétaire des lieux.
 Il tenta d’accélérer le pas. Tout ce qu’il parvint à accomplir, c’est donner apparemment lieu à un certain fracas ; il vit la tête de MMS qui se tournait vers lui. Les yeux bleus du soldat s’écarquillèrent, ses sourcils se haussèrent, visage haut découpé par les flammes et la nuit- comme si son arrivée précipitée et catastrophée était véritablement inattendue.
 (Elle devait l’être, songea amèrement Haut-Alémanique ; après tout, il s’en foutait, n’est-ce pas, de ce qui pouvait arriver aux autres ?)
 « Haut-Alémanique, » salua doucement MMS, baissant vaguement le képi, avant de passer un seau bien trop large au soldat le plus proche. « Tu n’as… pas de manteau ? Tu pourrais… attraper la mort. »
 Le champ était en feu, et bien sûr, évidemment, c’était pour lui que MMS s’inquiétait. MMS qui sentait la fumée et les cendres, en nage, le front perlé de sueur, petits trous percés par les braises le long des manches de son manteau. Haut-Alémanique ne comprenait pas, ne comprenait vraiment pas, c’était au-delà de sa compréhension. Et l’officier pouvait prétendre tant qu’il le voulait qu’il était calme, et paisible ; Haut-Alémanique savait maintenant reconnaître les lignes soucieuses qui ourlaient ses yeux, son front, hantait son regard. Pas une trace de SMS, dans les alentours.
 « Besoin d’aide ? » s’enquit-il, aussi sobrement qu’il était possible de le faire, essoufflé comme il l’était, inquiet comme il se savait être.
 MMS cligna des yeux ; Haut-Alémanique savait que sa tentative de paraître désintéressé, détaché par la situation avait échouée. Il n’en était pas outrement surpris. Et quel contraste étrange, entre le vent glacial du soir et le brasier du champ… ! Aucune fleur n’y aurait survécu, et il le savait- allons bon, voilà que son cœur se serrait pour quelques plantes brûlées.
 « Le feu est… sous contrôle, » articula MMS, après quelques secondes d’hésitation, regard tristement planté dans les flammes. « Mais, Hochalemannisch, si ce n’est pas trop demander… »
 « Tout ce que tu veux, » répliqua-t-il immédiatement, sans se donner le loisir de jouer les impassibles.
 MMS s’humecta les lèvres, avant d’ôter son képi. Le geste était étonnamment défait. Haut-Alémanique serra les poings. Qui ? Qui était responsable de ça ?  
 « Monsieur est… dans sa tente, » lui expliqua l’officier. « Je ne peux le rejoindre, pour l’instant… mais je crois, je suis certain qu’il doit avoir besoin de compagnie. »
 Haut-Alémanique hocha la tête, sans conteste soulagé d’apprendre que SMS, effectivement, allait bien. Physiquement, du moins ; il y avait bel et bien eu une minute, deux, peut-être, où il avait craint qu’il se soit aventuré dans le champ pour sauver quelques pivoines. Déjà, il avait pris le chemin de la tente, sous le regard de MMS, qui ne le quittait pas. Etant au cœur du camp, il savait que la tente serait intacte ; et, effectivement, elle l’était. Une lanterne était allumée à l’intérieur.
 Un instant, il hésita sur son pas. Il supposait qu’il était encore temps de faire demi-tour ; il s’étonna que la pensée ne lui soit pas venue avant, avant qu’il ne soit arrivé là. Il s’étonna plus encore de se voir la balayer avec tant de nonchalance. Déjà, il soulevait légèrement le pan de la tente, et s’y faufila- un toussotement discret pour seul signal de son arrivée. L’intrusion n’était manifestement pas attendue, puisqu’il vit distinctement la silhouette de SMS sursauter, de là où elle était assise au sol.
 Assise ? Plutôt recroquevillée, oui. Dos contre le lit, genoux contre la poitrine, entourés de ses bras, tête basse, épaules voûtées. Il ne portait ni képi, ni manteau- et c’était la première fois qu’Haut-Alémanique le voyait sans, et c’était tout simplement aberrant de constater qu’il semblait plus petit encore, privé de ses sinistres atours noirs.  Cheveux en bataille, lunettes de travers, visage humide, regard rougi, écarquillé, fixé vers lui, stupéfié sur place. Il le vit, d’un geste paniqué, un peu convulsif, passer ses mains sur ses yeux, sur ses joues ; puis, face à l’inefficacité du geste, se frotter un peu furieusement le visage de la manche de sa chemise : renifler, détourner la tête… et non, oh non, il pleurait.
 Haut-Alémanique en resta figé. Il n’avait jamais su quoi faire, dans ces situations, absolument jamais… ! Et SMS ? SMS n’avait jamais pleuré devant lui. Ce n’était pas comme Gallois, qui pleurait quand il faisait un cauchemar, qui pleurait quand il se blessait, qui pleurait parfois simplement parce qu’il était triste. SMS, il ne le connaissait pas depuis si longtemps que ça. Et ça ne voulait pas dire, que, par conséquent, Haut-Alémanique n’en avait rien à faire : ça voulait dire qu’il avait encore moins de foutre d’idée de la marche à suivre.
 « Je vé bi1, » hoqueta SMS, si peu convaincant que c’en était déchirant. « Tkt, Hochalemannisch. Keske tu fé là ? San manto, en + ? »
 Bon sang. Le type était en pleurs, recroquevillé dans sa tente, et il prononçait à la perfection le nom du type qui s’introduit sans autorisation dans sa tente, et il prenait le temps de noter exactement la même chose que MMS. Haut-Alémanique déglutit. SMS avait le regard complètement dérobé à sa vue, maintenant ; résolument fixé de l’autre côté de la tente. Il ne voyait qu’une partie de son visage, de sa nuque. Il l’entendait renifler. Que devait-il dire ? Que devait-il faire ?
 (« Tu as faim ? » N’était-ce pas exactement ce qu’il avait déjà dit à Gallois, dans une situation semblable ? Pathétique.)
 « J’ai vu le feu, de loin », tenta-t-il, prudemment, avant de se décider à faire un pas en avant. « Il semble y avoir beaucoup de… eh bien, dégât. »
 Ce n’était apparemment pas la bonne chose à dire. Bien sûr que non ! Beaucoup de dégât ? Mais enfin ! Bonjour, SMS, est-ce que tu as remarqué que toutes tes fleurs ont cramé ? Oui, probablement, mais tu sais quoi, je vais te le rappeler quand même. Quel connard il faisait. La prise que le plus jeune tenait sur ses propres jambes se resserra plus encore. Il ne répondit pas tout de suite ; alors, Haut-Alémanique prit une courte inspiration, et s’assit à côté de lui.
 « … CT ke d plante, » murmura finalement SMS, tout bas, beaucoup trop bas. « Je men fich. »
 Il dit ça, puis, il renifla encore une fois. Haut-Alémanique ne pouvait toujours pas voir son visage ; il en conclut -enfin !- que cela signifiait simplement que SMS ne voulait pas être vu. Alors, il cessa d’essayer de le voir. Un silence ; on entendait, dans le lointain, les cris des soldats, le crépitement des flammes. Haut-Alémanique se mordilla les lèvres, malaisé, avant de se décider à fixer le sol. Un sol de terre. Tu parles d’un confort. Et SMS pleurait toujours, probablement, juste plus silencieusement, parce qu’Haut-Alémanique était la plus grande merde qui soit lorsqu’il s’agissait de consoler quelqu’un en détresse.
 « C’était tes plantes, » articula-t-il, finalement. « Tu y tenais beaucoup. »
 En voilà encore une chose bien pourrie à dire. Tu sais, SMS, ces plantes qui crament ? Tu les aimais vraiment, vraiment bien, hein ?  Il s’en serait foutu une claque. Mais SMS était bien trop charitable pour la lui foutre lui-même ; il le vit simplement hausser les épaules, en périphérie de sa vue- avant d’entendre, quelques secondes plus tard, un pauvre « oui » bien trop misérable pour être tolérable. Il se mordit un peu sauvagement la lèvre inférieure, le corps tendu. Non, décidément, il ne savait pas consoler les gens ; il aurait même pu croire que SMS serait sans doute bien mieux sans lui, tout compte fait, si celui-ci ne s’était pas légèrement rapproché de lui quand il s’était assis. Il était évident qu’il ne trouverait pas les mots, pas ce soir ; peut-être que c’était MMS qui les trouverait, une fois qu’il en aurait fini avec les flammes. En attendant, il ne pouvait rien faire, si ce n’était… être présent.
 (Ils l’ont fait brûler. Espagnol a essayé de me décapiter. Tout le temps, des insultes… des ennemis partout…)
 Mais la situation… la situation ne pouvait pas être tolérée plus longtemps. Haut-Alémanique serra les poings, considéra un instant la silhouette tremblante de l’un de ses meilleurs amis. Sa mâchoire se crispa.
 « Ils le payeront cher, SMS, » s’entendit-il murmurer, après quelques minutes de silence. « Je t’en fais la promesse. »
 SMS ne répondit rien. Haut-Alémanique eut l’impression douloureuse qu’il ne le croyait tout simplement pas.
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 « Des graines de tournesol. Ça t’intéresse ? »
 Sa Tyrannie SMS leva la tête, pris de court par la voix qui venait de se manifester sans préavis. Son regard se posa immédiatement sur un petit sac de toile, minuscule, qu’une main ferme tenait devant son visage. Il était accroupi par terre, manches retroussées, les bras et les mains maculées d’engrais ; depuis quelques jours, presque deux semaines, il s’acharnait à replanter tout son champ, vindicatif, furieux, dépité et indubitablement bouleversé, malgré le vent qui soufflait sans pitié. MMS et Smiley était venu lui prêter main forte, bientôt suivi par quelques soldats ; il y passait ses journées, une partie de ses nuits, incapable de supporter la vue de la terre brûlée. Il avouait cependant qu’il ne s’était pas attendu à voir Haut-Alémanique les rejoindre, après son absence quelque peu remarquée des derniers jours.
 (SMS avait assumé, résigné, qu’il ne donnait pas signe de vie à cause de la gêne qu’il avait éprouvé, ce soir-là, face à un gamin comme lui qui se comportait de façon si pathétique.)
 (Bien sûr, il ne pouvait pas savoir qu’Haut-Alémanique avait passé ses deux dernières semaines à essayer de trouver un moyen de fabriquer des graines de fleurs, n’importe lesquelles, par magie. Dès l’instant où il avait réussi, il avait pris le chemin du camp.)
 « Oh, » murmura SMS, attrapant sa cigarette du bout de ses doigts boueux avant qu’elle ne tombe au sol. « Uh, oué. Merci bokou. »
 Haut-Alémanique hocha sobrement la tête, le visage figé dans cette espèce d’expression qu’il avait toujours quand il essayait très fort d’avoir l’air neutre et désintéressé. Ça ne fonctionnait pas très bien, à l’humble avis de SMS, mais qui était-il pour juger ?
 « Très bien, » dit la langue germanique, déposant son petit sac à côté des autres- avant de faire quelque chose de très, très surprenant : il retroussa les manches de sa chemise, sauta par-dessus la barrière, et pris place à côté de SMS. « Comment puis-je t’aider ? »
 SMS cligna des yeux, remontant maladroitement ses lunettes sur son nez ; puis, tout à sa confusion, il replaça sa cigarette dans son bec, et en tira une bouffée. Il songea un instant à tenter de dissuader l’autre langue (Haut-Alémanique en avait déjà fait bien assez, et il était hors de question qu’il soit un fardeau pour lui), mais l’autre semblait déjà plus que décidé- et SMS était trop fatigué pour protester.
 « Uh, é bi1, pour linstan, on creuz lé trou pour lé grène. Tu- euh, tu veu 1 truel ? »
 Haut-Alémanique hocha simplement la tête ; et déjà, MMS -occupé jusqu’ici à arroser les quelques graines déjà plantées- lui tendait une truelle orange. Sans rien ajouter, et définitivement sans moufter, Haut-Alémanique s’attela à la tâche, consciencieusement, sans piper mot ; et SMS, après un instant d’hésitation, se remit au travail. Juste le son de la terre qu’on grattait, sèche et aride -il doutait sincèrement pouvoir faire repousser quoique ce soit là-dedans avant quelques années, mais évitait soigneusement d’y penser de peur de fondre une nouvelle fois en larme- ; le son des petits lopins retournés, creusés, des graines que Smiley laissait tomber dans les trous, des gouttelettes que MMS arrosait. Juste assez longtemps pour que l’arrivée d’Haut-Alémanique soit pleinement acceptée, et que SMS en oublie une partie de sa gêne, de ses doutes, et de son embarras. Il ne fallut pas plus d’une demi-heure pour que se lance, d’abord timidement, une conversation- entre MMS et Smiley, qui avait un débat sur la nécessité d’arroser avant ou après avoir remis la terre. Et puis, Haut-Alémanique s’y joint- certainement pas pour être objectif, de l’avis de SMS, mais juste pour le plaisir d’être sarcastique sans rien apporter d’intéressant à la question. Enfin, naturellement, il y eut quelques rires- et si SMS lui-même ne se sentait pas le cœur à joindre la conversation, il devait admettre que ça mettait un peu de baume au cœur. De la camaraderie, tout simplement.
 Et puis, Haut-Alémanique tourna légèrement vers lui, impassible (le visage en ‘-‘, comme aimait bien le dire Smiley, même si, personnellement, SMS lui attribuait plus un è-é), et, le ton suffisamment bas pour ne pas être entendu de Smiley, lui glissa :
 « Des nouvelles des responsables ? »
 SMS se mordilla pensivement l’intérieur de la joue. Souffla sa bouffée de cigarette à l’opposé de son meilleur ami- parce qu’il était hors de question qu’il empuantisse l’atmosphère d’Haut-Alémanique avec sa merde. Puis, prudemment, définitivement maladroitement il tenta d’esquisser un sourire mesquin. Il tremblait, ce sourire, mais il était là : c’était déjà beau.
 « Maran ke tu mensione sa, » répondit-il, imitant le ton bas de l’autre langue. « Parske lé responsabl, com tu di -Alfabeto é Gramàtica-, ba il son venu se DnonC, é sexQsé, tou seul. »
 « Mh ? » fit Haut-Alémanique, mine de rien, en plantant sa truelle dans le sol.
 L’intuition avait été bonne, donc. Haut-Alémanique pouvait dire ce qu’il voulait, mais il n’était pas très doué pour jouer la comédie, et encore moins les innocents ; pas étonnant qu’Allemand ait toujours été convaincu qu’il faisait masse de conneries. Le sourire de SMS s’élargit, se fit nettement plus franc. Petite bulle de gratitude- presque assez pour noyer l’amertume.
 « Tu devinera jamé, » continua-t-il, décidé à jouer le jeu. « Aparemen, qlq’1 leur a fé tré peur. Lé a konv1Q 2 venir. E genr, il zavé D bleu partou. Et c pa lé seul à ètre venu, en +. Pl1 2 gen on DcD 2 venir sexcuzé, genr, duran la semène, just com sa. »
 « C’est très étonnant, » dit Haut-Alémanique, qui n’avait pas du tout l’air étonné.
 « Ahah, ouais, 1 genr 2 fol ko1ssidanse » rit SMS ; puis, après quelques secondes d’un silence définitivement confortable, il ajouta, nettement plus bas « Merci, Hochalemannisch. »
 La langue germanique ne réagit pas, pendant un instant. Puis, Haut-Alémanique tourna la tête vers lui. Impassible, comme toujours, illisible, même ; un regard qui semblait sombre, sérieux, et tranchant. Mais, définitivement -et il ne pensait pas se tromper-, il y avait l’ombre d’un sourire, venue étirer ses lèvres. Un pétillement de satisfaction.
 « De rien, SMS. »
 FIN
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