#gros cailloux
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La Mode nationale, no. 5, 5 février 1898, Paris. No. 9. — Groupe de chapeaux. Bibliothèque nationale de France
(1) Béret en velours rubis, garni de 6 plumes noires formant éventail, retenues au centre par une boucle en strass et tombant devant sur le bord du chapeau.
(1) Ruby velvet beret, garnished with 6 black feathers forming a fan, held in the center by a rhinestone buckle and falling in front on the edge of the hat.
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(2) Chapeau de jeune fille, en drap gris, garni de plumes assorties retenues au pied par un chou de velours de la même teinte.
(2) Young girl's hat, in gray cloth, trimmed with matching feathers held at the foot by a velvet collar of the same shade.
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(3) Petite toque de théâtre en velours bleu turquoise, garnie de touffes de violettes et d'un motif de strass.
(3) Small theater hat in turquoise blue velvet, garnished with tufts of violets and a rhinestone motif.
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(4) Chapeau rond très relevé de côté, en velours vert, tout coulissé, garni de dentelle blanche mélangée à un nœud de satin blanc et de velours vert dans lequel sont placées 2 aigrettes en paradis noir. Nœud de satin posant sur les cheveux.
(4) Round hat very raised on the side, in green velvet, all slid, trimmed with white lace mixed with a bow of white satin and green velvet in which are placed 2 egrets in black paradise. Satin bow posing on the hair.
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(5) Capote pour jeune femme, toute en paillettes d'argent, garnie d'un panache de plumes et d'une aigrette blanches au pied desquelles est posé un gros chou de velours violet.
(5) Hood for a young woman, all in silver sequins, garnished with a plume of feathers and a white egret at the foot of which is placed a large purple velvet cabbage.
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(6) Petit chapeau en velours coulissé bleu de roi, garni de 3 plumes et d'une aigrette blanches posées de côté.
(6) Small hat in royal blue drawstring velvet, garnished with 3 white feathers and an egret placed on the side.
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(7) Béret pour jeune femme, en taffetas rouge entièrement coulissé en forme de choux, dans lesquels on place une fantaisie en strass.
(7) Beret for young women, in red taffeta, entirely slid in the shape of cabbages, in which a rhinestone decoration is placed.
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(8) Chapeau rond en feutre gris. La calotte est en taffetas bouillonné gris, une grande amazone noire est posée de côté, retenue au pied par une grande boucle en cailloux du Rhin.
(8) Round gray felt hat. The cap is made of gray bubbled taffeta, a large black Amazon is placed on the side, held at the foot by a large loop of Rhine pebbles.
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(9) Chapeau rond en feutre blanc, très relevé de côté. Torsade de velours orange entourant la passe et panache de plumes noires garnissant le côté.
(9) Round white felt hat, raised high on the side. Twist of orange velvet surrounding the pass and plume of black feathers garnishing the side.
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(10) Petit tricorne en paillettes d'argent, garni de plumes noires dans lesquelles se pose une agrafe en strass. Torsade de velours rouge sur les cheveux.
(10) Small tricorn in silver sequins, garnished with black feathers in which a rhinestone clasp is placed. Red velvet twist on hair.
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(11) Chapeau forme amazone, relevé des deux côtés, en velours vert d'eau, le bord est coulissé et se termine devant apr un nœud en velours. Nœud de satin vert d'eau sur le côté, dans lequel est posé un oiseau vert à aigrettes noires.
(11) Amazon-shaped hat, raised on both sides, in sea green velvet, the brim is slid and ends in front with a velvet bow. Water green satin bow on the side, in which is placed a green bird with black egrets.
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(12) Béret coulissé en drap gris perle, garni de côté de trois plumes noires en touffe, au pied desquelles sont posés un chou de velours noir avec une boucle de jais et un autre chou en velours orange.
(12) Drawn beret in pearl gray cloth, garnished on the side with three black feathers in a tuft, at the foot of which are placed a black velvet cabbage with a jet curl and another orange velvet cabbage.
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(13) Petit capote en velours rubis, garnie sur le côté d'un gros oiseau noir.
(13) Small ruby velvet hood, garnished on the side with a large black bird.
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(14) Chapeau rond, en feutre gris, garni de deux plumes grises formant couronne, retenues devant par un chou en velours mauve dans lequel on met un motif en cailloux du Rhin.
(14) Round hat, in gray felt, garnished with two gray feathers forming a crown, held in front by a mauve velvet collar in which a pattern of Rhine pebbles is placed.
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(15) Petit chapeau en satin coulissé bleu ciel, fond mou en velours beige, presque blanc, piqeon blanc posé de côté, piquet de roses posant sur les cheveux.
(15) Small sky blue sliding satin hat, soft beige, almost white velvet base, white peg placed on the side, peg of roses resting on the hair.
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(16) Chapeau forme toque en velours noir, relevé des deux côtés. Le bord est en tulle pailleté avec un coulissé de velours noir formant tête. Plumes noires posées de côté retenues par des choux de velours vieux rose.
(16) Toque-shaped hat in black velvet, raised on both sides. The edge is in glittery tulle with a black velvet drawstring forming the head. Black feathers placed aside held by old pink velvet puffs.
#La Mode nationale#19th century#1890s#1898#on this day#February 5#periodical#fashion#fashion plate#color#description#bibliothèque nationale de france#dress#hat#collar#bow
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Tbilissi (ge) -> Sadiqli (az) – 18.11.23
Je sors la tête de ma tente dans l’air gris de l’aube imminente. J’ai passé la nuit dans un no man’s land, au pied d’un pylône électrique. Après avoir empaqueté mes affaires, tandis que je mâche distrai-tement une barre de céréale en attendant que la luminosité soit suffisante pour mon départ, je regarde mon embarcation sur l’herbe mouillée, la boule au ventre. Je l’avais gonflé la veille, en plein cœur de la capitale géorgienne sur un quai du fleuve, me rendant déjà compte de l’absurdité de mon plan. J’avais refusé alors de me résigner à la dure réalité, même après que des hommes soient venus m’empêcher de prendre le large, mi-amusés, mi-consternés par mon aventure. Un barrage hydraulique en amont ? Non, j’ai vu qu’il était en aval. De forts courants ? On dirait pas. La police va m’arrêter ? C’est mon problème… La honte m’avait rendu mauvais et je les avais envoyés se faire voir, marchant comme un forcené sur plusieurs kilomètres avec tout mon barda, quittant la ville jusqu’à atterrir ici pour passer la nuit et retenter ma chance. Maintenant, la vision de mon « bateau » me revient dans les dents : je me suis fait arnaquer. Je l’ai acheté l’avant-veille dans une petite boutique de pêcheur. Un raft comme on en utilisait au centre nautique sur le canal, quand j’étais petit. Il était même en devanture, gonflé, avec les rames et tout… Rien à voir avec le jouet pour piscine qui se dessine de plus en plus nettement devant moi à mesure que le soleil grimpe derrière les collines. Je me fais discret jusqu’au pont dont les rambardes sont déjà occupées par des pêcheurs, leurs lignes tombant verticalement au milieu du cours d’eau. Je ne réfléchis pas, je veux me mettre à l’eau le plus vite possible, surtout ne pas me faire alpaguer une seconde fois. Avec mon gros sac sur les jambes, l’autre derrière mon dos, je peux à peine pagayer. J’oriente l’embarcation pour rejoindre le centre du fleuve, le courant m’entraîne rapidement, en silence. J’ai un regain d’espoir en voyant le paysage périurbain défiler, et même un peu de joie à louvoyer sur la surface lisse de la Koura. Peut-être que ça va marcher au final ! Les premières rapides couleront mes illusions une dizaine de minutes plus loin. Pris de panique en voyant les remugles aspirer mon bateau, je rame frénétiquement pour passer sur les côtés qui ont l’air plus calmes. Impossible. Je m’accroche à mon pauvre jouet qui se fait ballotter dans tous les sens, protégeant comme je peux mes affaires qui menacent de tomber par-dessus bord. J’en ressors trempé et avec la sombre réalisation que si un vrai obstacle se dresse sur mon chemin, je ne serais pas en mesure de l’éviter. J’affronte encore quelques remous qui ponctuent le fleuve. Le débit est bas du fait de la saison et de la largeur du cours d’eau, les rochers du fond affleurent, créant des tourbillons et des courants forts en surface qui me happent malgré mes luttes à la rame. J’aurais parcouru une dizaine de kilomètres tant bien que mal jusqu’à ce que je m’échoue sur des cailloux qui déchirent le fond de mon navire. Les boudins d’air sous mes fesses se vident, abaissant dangereusement ma ligne de flottaison. Je dérive lamentablement sans plus tenter quoi que ce soit. Sur la rive, des pêcheurs me regardent passer, stoïques. Le naufrage est si pitoyable que j’en rigole et leur fait un petit signe de la main ; il restera sans réponse. J’arrive avec peine à rejoindre la berge et m’extirpe de l’épave. Je suis trempé, mes sacs aussi. Me voilà Robinson à défaut de Jack Sparrow.
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Les étés à Curtin
Texte écrit par Jean-Claude Long
Fin des années cinquante. La grande maison est divisée en deux, louée en partie l’été par les sœurs Rochet, Berthe et Denise, mariées plus tard à Robert Magaud et Georges Guichert.
Dans le coin cuisine, un grand évier noir, en pierre, sert aussi à se laver. Le réchaud fonctionne avec une bouteille de butane ; au fond de la maison, une pièce fraîche sert de cellier. Un garde-manger à grille , suspendu, dissuade les mouches et les fourmis .
Dehors, une pompe, qu’il faut « amorcer », c’est un jeu ; un puits, dont on ne se sert pas, des granges, des hangars, des greniers, des machines et des outils mystérieux, des odeurs de paille et de grain, des poules en liberté. La vraie vie est là, pas en ville.
Un chien noir, Jimmy, est attaché à une grande chaîne, en permanence. Il a creusé un chemin sur son passage. Robert le lâche parfois, Jimmy part courir dans la campagne, si vite qu’on dirait un dessin animé : il a douze pattes. Quelques heures après, il revient en lambeaux, boitant, saignant d’une oreille. Cinquante ans après, on aurait dit « il s’est mis minable ».
Lorsque Robert revient sur sa moto, Jimmy s’agite avant que les humains aient entendu le moindre bruit ; Berthe dit alors : « voilà Robert ».
A gauche en sortant de la maison, un pré, dont l’enfant rêve l’hiver, comme une préface à des récits d’explorateur. On le traverse pour aller à la boulangerie à Thuellin.
Souvent vient brouter un troupeau de vaches. L’enfant aime les vaches, à la robe marron et blanche, cette odeur à la fois sauvage et rassurante, leur chaleur épaisse et grasse, maternelle . Elles font un peu peur avec leurs gros yeux, mais sont paisibles, c’est fascinant !Aujourd’hui encore, l’odeur des vaches me met les larmes aux yeux. "Voilà les vaches ! " est un cri de fête, un alléluia païen. Avec les enfants qui mènent le troupeau, je crois qu’il y avait une Mireille, on va jouer à cache- cache , à Colin Maillart, à Mère veux-tu. On mangera la tarte aux pommes de ma mère, on boira du Pschitt, l’après-midi ne sera que féerie. La Dent-du-Chat est une frontière au loin, les dieux juchés nous observent.
Fête aussi les commerçants ambulants, qui arrivent en klaxonnant ; galopade ! Dehors en pyjama ! Ducard, petit monsieur chauve aux yeux vifs, sa camionnette bleue aux odeurs de sucre et de bonbons chimiques. Fontana, fruits et légumes, sa camionnette verte, « l’Increvable », ses grosses lunettes. Le boucher a une fourgonnette deux-chevaux, grise .
L’enfant aime la campagne ; la liberté est totale. Sa mère, si craintive en ville, le laisse pendant deux mois divaguer parmi les faux, les herses, les tracteurs, dont un jour il desserra un frein à main dans une pente, bourde réparée d’urgence. Il aime l’errance, nez dans les nuages, la rêverie dans les odeurs. Il est shooté au foin, au fumier, à la pluie, aux animaux, coqs, renards toujours lointains mais dont le glapissement est proche, témoin d’un monde secret qui nous entoure, le comprendra-t-il plus tard ?
Le soir, les chiens discutent de loin en loin, que se racontent-ils ? Il pose un jour la question, un adulte répond : « ils ne racontent rien, ce sont des bêtes ». L’enfant pense que le grand se trompe, je le crois encore aujourd’hui.
On peut prendre des bâtons tant qu’on en veut, pourfendre les ennemis ; les plantes, les herbes sont des légumes pour jouer à l’épicier ; infinie profusion de cailloux pour lancer et construire. Deux shorts, deux chemises pour tout l’été suffisent pour fouler l’herbe menue par les soirs bleus d’été et sans avoir lu Rimbaud. Ma sœur et moi allons chaque soir acheter le lait à la ferme Teillon, dont les bâtiments existent encore. Quand le soir tombe au retour, et que les hirondelles se rassemblent sur les fils électriques en prévision de la migration, c’est que la rentrée des classes est proche. On transporte le lait dans un bidon en aluminium, qu’on appelle une berthe. Je suis gêné que le bidon porte le même nom que la propriétaire, gentille et aimable. Je n’ose prononcer le mot de peur de la froisser.
Après la pluie, au retour, début septembre, l’ombre monte des fossés dans des odeurs de trèfle et d’orties.
Ma mère achète parfois un lapin vivant chez Mme Guetta (Guettat ?) Mon père pourtant plutôt doux et pacifique, mais initié par ses vacances enfantines ardéchoises, assomme, suspend, saigne, écorche et éviscère l’animal sous le regard de l’enfant.
Nous rendons parfois visite à la Génie, vieille dame moustachue qui habite une sorte de chaumière dans une cour herbue et intarissable pourvoyeuse de potins de village. Tonton Maurice vient aussi parfois, il y a toujours une bouteille de vin dans la pièce fraîche.
L’église et la procession du 15 Août font un peu peur.
Mais le plus étonnant c’est le bruit fracassant des métiers à tisser. Comme c’était étrange, ce bistanclaque pan (on dit tchique tchaque pan) parmi les chevaux de trait, les vaches, et l’odeur des charrettes de foin.
Merveilleuse époque : les locataires lyonnais devinrent amis avec les propriétaires, particulièrement Berthe et Robert, qu’ils fréquentèrent jusqu’ à la mort de ma mère, en 1979 ; celle-ci allait voir aussi Denise Rochet, installée à St Sorlin. Le pluvieux été 1958, la belote, les tartes aux pommes, les gâteaux de riz au caramel favorisèrent sans doute le rapprochement. Mon père et Robert, le citadin et le campagnard, « se chambraient » amicalement, ma mère et Berthe riaient en faisant la lessive, parfois au lavoir. L’on prêtait un vélosolex. Avec Denise les conversations étaient plus sérieuses ; Georges était taciturne.
Aujourd’hui, Curtin sort parfois des brumes et ressuscite l’enfant, dont les sens et la pensée s’ouvraient au monde : quelle place y prendrait-il ?
Je voudrais avoir des nouvelles de Brigitte et Jean-Claude Magaud, les enfants de Berthe et Robert. Michel Guichert, fils de Denise et Georges ; il habite encore la maison, me permettrait-il d’y entrer ? La famille Teillon ; j’ai vu qu’il y a un boulanger, un plaquiste, un décorateur. Tonton Maurice buvait rituellement un canon avec Victor, en embarquant la provision de pommes de terre de ma mère dans la quatre-chevaux. Mireille Rochet (existait-elle, est-elle encore en vie ?) Une jeune fille aujourd’hui vieille dame, Hélène, qui était horrifiée par mes acrobaties en trottinette : « je vais le dire à ta mère ! »

D'autres soirs bleus, par Irène, août 2023.
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IL Y AURA QUOI DANS POINT DE COTE 5 ?
C’est la question à 1 million.
• Une préface signée Anne-Lise Rousset Séguret. Assez logique avec la salade de cailloux en couverture.
• ENVERS ET COINTRE TOUT : un grand papier pour un petit gars avec un cœur gros comme ça. Cyril Cointre a vécu des millions de trucs et nous raconte tout.
• LA LIBERTÉ AU BOUT DES PIEDS : certains détenus ont eu le droit de courir le Grand Raid de La Réunion. Enquête sur un programme qui redonne goût à la vie.
• GESTE TECHNIQUE : les 10 commandements pour réaliser une belle entorse de la cheville.
• METS LA COCO ET ON DÉMARRE : Corinne Favre n’a pas sa langue dans sa poche et tant mieux, c’est terriblement rafraîchissant.
• CLASHER DANS LA SOUPE : l’article coup de poing, celui qui fait bobo à son ego.
• OBSESSIONS : nos 21 obsessions de l’année, nos 21 raisons de vivre.
• DE QUELLE COULEUR EST LA COMPRESSION BLANCHE DE KILIAN ? : plongée terrifiante dans ce qui a certainement été le pire de notre sport : la compression blanche.
• MADAME PROPRE : Odile Baudrier, lanceuse d’alerte au sujet du dopage. Une femme courageuse pour un sujet passionnant.
• PLUS QUE LA DESCENTE ! : les bénévoles, on vous aime énormément. Et parfois un peu moins. Portraits robots de personnes qu’on voit le dimanche matin.
• SANCHEZ, TOUJOURS DEBOUT : on se lève et on applaudit bien fort Aurélien Sanchez, premier Français à terminer la Barkley. Spoiler : il nous a fait rêver.
• ANTON KRUPICKA N’EXISTE PAS : on ne peut pas en dire plus.
• L’OLMO SAPIENS : Marco Olmo existe lui bel et bien. On a enquêté sur ce personnage légendaire.
• JOUER SUR LES DEUX TABLEAUX : des tableaux c��lèbres et nos cerveaux malades. Inutile d’en dire plus.
• Y’A RIEN QUI VA : des coureurs dans la galère = le truc le plus beau du sport le plus stylé de l’univers.
Dispo en pré-commande jusqu’au 15 octobre.
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Ceci est le premier texte d'une série à dérouler : J'ai connu Jed, accessible sous le hashtag #jaiconnujed. Je profiterai du défi @30jourspourecrire pour produire un épisode par jour - sans engagement : je suis pas à l'abri d'un jour sans, d'un jour avec autre chose, ou d'en avoir assez de Jed et de le faire décéder précipitamment.
Ici, toutes les dimensions dépassent celles du corps humain, se dit Jed, et ce sera sa dernière pensée sauvage.
Ce matin, il est sorti sans rien dans le ventre. Sans rien dans les poches. Il se sentirait presque léger. S'il avait fait ça plus tôt dans sa vie, ne serait-ce qu'il y a deux ou trois ans, oui, sans doute qu'il aurait voulu aller plus loin, mais là c'est trop tard. Les services d'urgence sont surchargés dans la soirée, alors autant faire ça en début de journée. Il n'a plus que quelques minutes de marche. Il presse le pas.
Des camions plus volumineux que son appartement, lancés à pleine vitesse. L’air qu’ils déplacent en le doublant, Jed ne le déplacerait jamais en marchant toute la journée. Vues de près, les glissières de sécurité sont plus massives que par exemple les assiettes de Jed, la gourde de Jed, ou même le lavabo de Jed. Deux fois trois voies de bitume : même en largeur, c’est une belle distance, on pourrait y mettre un bistrot sur chacun des sens de circulation.
Jed arrive au pont. En-dessous : la voix ferrée. Il aime cette esthétique. Des couleurs ternes. Deux droites tranquilles, filant vers un point de fuite dans l'espoir vain de se rejoindre. Ici aussi, la hauteur est de belle dimension. Vu de loin, ça ressemble à des graviers qui amortiraient sa chute, mais non, ce sont bien ces cailloux gris clair, suffisamment gros pour lui offrir un accueil contondant. Pas besoin d’attendre le passage d’un train - consulter les horaires et s'en remettre à la rigueur d'un système et des personnes qui le composent ? non - et c’est pour ça que Jed a choisi cet endroit. Cette fois, c’est la bonne. Jed envoie le SMS préparé hier soir. Il enjambe la barrière, se jette dans le vide. Il meurt sur le coup.
Au pied de la glissière, au soleil sur le bitume, le téléphone vibre. Jed est mort et pourtant l'écran n'est pas encore vérrouillé. On peut y lire :
-je me suis suicidé ici, désolé mais je veux bien que vous fassiez évacuer mon corps - jed mimouni
-Le 114 est un service d'urgence réservé aux personnes ne pouvant pas téléphoner. Tous les échanges sont enregistrés. Nous allons traiter votre demande.
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Bientôt, les personnes qui connaissaient Jed seront réunies dans une salle très éclairée. Elles diront quelques banalités. Des banalités qui seront de toute façon belles et feront de toute façon pleurer.
Ces personnes connaissaient Jed, oui. Elles étaient liées à lui. Jed était leur fils, leur cousin, leur oncle, leur frère, leur ex-collègue, leur ex-mari.
Plus tard, au bistro en face du cimetière, on dira autour de Pago Abricot, de grenadines, de panachés, et de blancs sec à onze heures, que Jed continuera à vivre en ces personnes. Oui, on se sentira bien avec cette idée. On fera semblant d'y croire. Mais, c'est tout l'inverse. Jed est mort pour les personnes qui savent qu'il est mort.
Si on ne sait pas que Jed est mort, alors Jed est vivant.
Il continue à vivre chez toutes les personnes avec qui Jed a eu un tout petit contact. Une personne à qui il a failli rentrer dedans en marchant. Une vieille qu'il a laissé passer à la caisse du Auchan. Un enfant à qui il a souri. Ces personnes ne connaissaient peut-être pas Jed, au sens commun du terme, mais elles savaient un peu qui il était.
Je veux les laisser raconter Jed.
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Grains de sable ?
◀ 22 FÉVRIER ▶ La Bonne Semence
L’inquiétude dans le cœur de l’homme l’abat, mais une bonne parole le réjouit. Proverbes 12 : 25
Rejetez sur lui tout votre souci, car il prend soin de vous. 1 Pierre 5 : 7
Cailloux ou grains de sable ?
L’autre jour, je saluais un ami en lui disant : « ça va ? ». Sa réponse m’a intrigué : « Oh, j’irais bien si je n’avais pas ces cailloux dans mes chaussures. – Que veux-tu dire par là ? . – Eh bien, répondit-il avec un soupir, j’ai des soucis qui me paraissent énormes, mais quand j’y réfléchis, je me rends compte qu’ils sont souvent insignifiants. Ils ressemblent à ces grains de sable qui me font l’effet de cailloux jusqu’à ce que je retire mes chaussures, les secoue et que je m’étonne qu’un si petit grain ait pu me sembler si gros ». Avons-nous des grains de sable dans notre vie ? Ils nous donnent l’impression d’être de gros problèmes jusqu’à ce que nous les examinions. Ce sont des fardeaux qui nous chargent et nous freinent. Cela peut être une personne difficile, un travail trop prenant, un choix délicat... Il ne s’agit pas de sous-estimer les difficultés que nous pouvons rencontrer, mais plutôt de nous encourager chacun à ne pas nous y enfermer. Parlons-en à d’autres. Parlons-en aussi à Dieu. Nous ferons l’expérience qu’il répond à la prière. Recherchons aussi dans la Bible comment des hommes et des femmes de foi ont réagi devant des difficultés : Abraham (Genèse 13), Anne (1 Samuel 1), Daniel (Daniel 1)et bien d’autres. Ces exemples nous aideront à trouver des réponses à nos problèmes. Que nous soyons croyants ou encore à la recherche de la vérité, les épreuves peuvent être un chemin vers Dieu. En les traversant avec lui, nous ferons l’expérience de sa sagesse, de son amour et de ses soins. - Lire plus ici :
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« Toutes les formes de vie qu'il peut y avoir dans l'eau, c’est incroyable »
See on Scoop.it - EntomoScience
Pauline est arrivée à la station marine de Concarneau il y a un presque 7 ans, alors que le programme Plages Vivantes et son premier volet ALAMER voyaient le jour : « il y avait déjà eu une première phase de développement et de test, je suis arrivée pour lancer le programme, développer les outils de participation, et voir si le protocole était adapté aux publics que l'on ciblait, d’abord les scolaires et puis tous les publics. On l'a testé presque deux ans à l'échelle de la Bretagne et on l’a déployé à l’échelle nationale au printemps 2019 ».
Vigie-Nature
Avec Pauline Poisson
22 janvier 2025
Peux-tu nous partager quelques rencontres avec des espèces ?
Mon premier poste m’a amené à travailler sur la thématique des champs de blocs. Ces habitats accessibles à marée basse, sont constitués de blocs rocheux, autrement dit de « gros cailloux », qu’il est possible de manipuler et retourner pour accéder notamment à des crustacés (étrilles, tourteaux, crevettes…) ou des mollusques (ormeaux) dont les pêcheurs à pied sont particulièrement friands ! Au-delà des espèces d’intérêt commercial, il y a là-dessous une biodiversité folle, un nombre d'individus au centimètre carré qui est impressionnant, aussi bien des vers, des crustacés ou des gastéropodes que des organismes moins connus, dits "coloniaux" et formant une "croûte" à la surface des roches (des éponges, des ascidies, des bryozoaires…).
Image : Le dessous d'un bloc mobile recouvert de faune coloniale et encroûtante.
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NDÉ
Présentation de l'équipe scientifique du pôle « Écologie et sciences de la conservation » (extrait)
Plages Vivantes https://www.plages-vivantes.fr/alamer/edito/l-equipe-scientifique
Pauline POISSON est chargée de mission au Muséum national d’Histoire naturelle au Centre d’Écologie et des Sciences de la Conservation. Elle coordonne depuis 2018, l’observatoire participatif « Plages Vivantes » en participant au développement et au déploiement de protocoles de suivi de la biodiversité sur l’écosystème des hauts de plages et en les adaptant au public ciblé.
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8 JANVIER 2025
Programme royal.

Échauffement (5 minutes) : Le galet des reines. Écriture rapide et libre.
Au bord de l’étang, la petite Princesse joue avec sa maman la Reine. Elles s’entraînent à faire des ricochets sur l’eau lisse comme un miroir. La petite fille n’y arrive pas et appelle à l’aide son papa le Roi. Celui-ci, galamment, prend des mains de son épouse le galet plat qu’elle s’apprêtait à lancer, puis prend la pose élégante du discobole antique, projette de toutes ses forces la pierre à la surface de l’eau où elle s’enfonce lamentablement avec un « flop » roturier. La Princesse cesse de pleurer, renifle dans ses dentelles puis sourit : « Père, dit-elle, savez-vous qu’avec un tel jet vous risquiez de vous faire un tour de reins ? Soyez prudent ! Demandons plutôt à Tonton Maximilien, qui arrive derrière vous, comment on doit procéder pour assurer son cou… ». L’espiègle, ensuite, balance toute sa provision de cailloux sur ses royaux parents, et part à cloche-pied, en chantant la Carmagnole.
1°) Écriture mi-longue (10-15 minutes) : Lettre de motivation. On écrira la lettre que le Président de la République pourrait envoyer à Michel Barnier pour l’encourager à redevenir Premier Ministre à la place de François Bayrou.
Cher Michel, Sachez tout d’abord que je regrette profondément que vous n’ayez pas pu aller au bout de votre expérimentation. Certes, cela vous a valu de battre un record, celui du PM le plus rapide à quitter ses fonctions. Mais vous le savez, mon ambition est plus grande, et vous êtes l’homme qu’il me faut. Vous avez vu qui j’ai dû choisir pour vous succéder… et dans l’urgence. J’avais pris, l’été dernier, le long temps de la réflexion complexe, presque trois mois, pour bien vous choisir. Vous avez su tenir deux mois, et le gros François, ce mollasson à l’accent improbable, m’a forcé la main pour le poste. Un caprice de littéraire auquel j’ai fait semblant de céder, provisoirement. Vous voyez ce que je veux dire ! Bref, j’ai dû simuler la faiblesse, mais vous êtes mon sauveur. Le Bayrou ne tiendra même pas aussi longtemps que vous. J’ai prévu de le faire exploser en vol avec l’aide de vos prédécesseurs : Attal va le carboniser, Borne va l’écrabouiller. Et vous, Michel, serez le Sauveur majuscule de la République. Promis juré : deux jours après la motion de censure, je vous renomme à Matignon, Ministre d’État Plénipotentiaire, et je vous donne la liste de vos subordonnés, pour que vous ne donniez pas la fâcheuse impression d’hésiter dans vos choix. Ce serait désastreux. Il y aura du renouvellement, je vous le garantis. En voulez-vous un aperçu ? Rien que pour vous convaincre… Je verrais bien Sarkozy à la Justice, il m’aime bien. Marine à l’Intérieur, elle aime les flics et la matraque. Vous mettrez le Jean-Luc à l’Éducation, et quelques communistes par-ci par-là, comme au bon temps du Grand Charles, l’idole de votre jeunesse, que je n’ai pas connu, hélas. Croyez-moi, c’est du tout cuit mon vieux. Ils passeront leur temps à se bouffer le nez derrière votre dos, et nous mènerons ensemble la seule bonne politique, celle des Finances et de la Banque. Mon cher Michel, je vous en prie, acceptez. Sinon… Avec mes vœux de bonne santé pour 2025, je vous propose cet arrangement : vous retrouverez la même voiture et le même chauffeur, c’est une promesse ferme que je tiendrai, celle-là ! Cordialement, Manu Premier
2°) Dissertation (10 minutes) : Écrire, c’est dissimuler. Voici ce que disait Lucien Suel en 1992 à ce sujet : « J’écris parce que je n’ai rien trouvé de mieux que l’écriture pour dissimuler ce que je pense vraiment. Je lis pour essayer de comprendre entre les lignes ce que d’autres comprennent du monde. » On développera librement cette réflexion sur le thème de l’écriture mensongère, du « mentir-vrai » comme disait Aragon.

Écrire, ou ne rien dire ? Parler des autres au lieu de soi, c’est l’idéal. On fait de la description, on change les identités. Dans mon prochain roman, je ferai un héros dissimulé sous le costume d’un pauvre mais gentil garçon de la campagne, et j’en ferai une sorte de Robin des bois qui casse les agences du Crédit Agricole pour donner des sacs de billets aux membres de la Confédération Paysanne. Aucun lecteur n’ira imaginer que c’est le Crédit Lyonnais qui me sponsorise… Le personnage principal, en outre, sera jeune et beau, calme et réfléchi, une sorte d’ange laïc qui vénère sa famille et respecte les traditions locales, et obéit à ses maîtres. À la première personne, ça aura l’air d’une autobiographie déguisée, ou d’un roman à clef, et les journalistes littéraires chercheront à deviner de qui je parle. Pas un d’entre eux, je parie, n’aura compris que je déteste la campagne et les bouseux et les chemins mal goudronnés ; certains y verront même du pittoresque naturaliste, du vécu, qui farfouilleront dans ma généalogie pour y repérer un laboureur ou un berger. Si l’éditeur me demande quelques mots pour la quatrième de couverture, j’inventerai peut-être une confidence d’un lointain cousin (qui ne me démentira pas), ou un cahier trouvé dans une brocante. Et je pourrais même – pour bien me moquer de tous ceux qui prétendent savoir qui écrit – prétexter, comme pour faire une blague, que j’ai soumis quelques lignes à CHAT GPT pour en tirer l’esquisse d’un scénario. Ce serait le chic du chic. Et pas un seul lecteur ne saurait que derrière la blague se cache l’exacte vérité !
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Jour 13
Un jour dédié à l'indolence
L'indolence se caractérise par le pas mou des villageois qui ralentit toutes tentatives de rapidités. L'indolence se sonorisé par le petit bip des voitures qui se croisent entre les maisons bric et broc.
Bip salut toi.
Oh hé bien Bip à toi.
Et tout le village retentit de bip bip qui se bipent sans relâche. Des bip de rencontres quotidiennes. Ceux assis sur les marches lèvent une main dès qu'un bip les salue. Et les assis commentent le passage du bipeur mouvant qui disparaît dans sa conduite cahotique et les assis prononcent quelques mots et ce jusqu'au prochain bip.
L'indolence concerne les fruits ondulés à bout de branches par le vent jusqu'à ce qu'ils soient récoltés puis étalés sur de grands filets. Là ils paressent jusqu'à être sec à point. Figues, pêche, kiwi, raisin. Chacun s'indole.
L'indolence se répand sur les jeunes gens à la sortie de l'école. Ici, on ador les cafés froids ou d'autres mixtures sucrées glacées que l'on sirote à la paille. On tient nonchalamment un gobelet en plastique recouvert d'un dôme transparent.
L'indolence se répand dans le voyageur qui s'arrête souvent pour dessiner une scène ou une bribe de vue dans son carnet. L'air chaud et rafraîchi par la vallée fruitière l'embaume. La fatigue l'accapare car la mama Ouzbek a regardé Instagram toute la nuit puis s'est endormie bercée par le son lancinant d'un muezzin qui tint en éveil ledit Blick jusqu'à ce qu'il osa interférer dans les rêves de la dame hagarde.
L'indolence concerne aussi le balayeur qui sans relâche prélève les opercules jetés nonchalamment par les uns et les autres. Le petit balais en paille racle doucement le sol. Sans cesse mais en douceur.
Même ceux qui coupent du petit bois en vue de l'hiver le pratiquent calmement.
L'indolence se pratique aussi dans les gros marteau piqueur qui brisent au loin les cailloux pour élargir la route.
Tatata ils disent.
Tatata....
Tatata?
Est ce le son du piqueur de rocher?
Tatata? Vraiment?
Attends, pourquoi son écho caresse le flanc abrupt des montagnes?
C'est que ce Tatata là provient d'une autre machine.
Tatata disent les mitrailleurs en entraînement.
Et puis cela s'intensifie.
Ratatatatatatata de partout et intensément.
Le gros joueur, qui lance des dés minuscules, lève la tête un instant.
Des gros boums se cascadent et paraplégient les Tatata en riposte.
Les russes s'entrainent.
La vue aride des montagnes évoquent l'Afghanistan.
L'indolence révèle son autre aspect. Celui de l'efficacité.
Des nations aussi sophistiqués que la France en Algérie, les Soviétiques en Afghanistan, les Américains au Vietnam et récemment en Afghanistan ont bel été bien mis en déroute par des combattants habillés en pyjamas et en robes de chambre.
Ces habits typiques de l'indolence seraient ils en fait les réelles armures des temps modernes?



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Murièle MODÉLY, User le bleu, suivi de Sous la peau - Lithographie de Cendres Lavy, Éditions Aux cailloux des chemins, 100 pages, septembre 2020.
Une chronique de Marc Wetzel Murièle MODÉLY, User le bleu, suivi de Sous la peau – Lithographie de Cendres Lavy, Éditions Aux cailloux des chemins, 100 pages, septembre 2020. “User le bleu” – titre étrange – trouve son sens dans un poème page 25-26. La scène est un métro (chargé) dans lequel une fille pleure à gros sanglots, mais sans gémir ni vouloir déranger. Son désespoir est massif,…

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#100 pages#Éditions Aux cailloux des chemins#Marc Wetzel#Murièle MODÉLY#septembre 2020.#suivi de Sous la peau - Lithographie de Cendres Lavy#User le bleu
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27 mai 2024
Aujourd'hui nous avons repiqué des plants de blettes. Ça nous est passé par la tête il y a deux semaines, et maintenant c'est fait ! J'ai dû bêcher une nouvelle rangée (sur les consignes TRÈS CLAIRES ET PRECISES de Pépé 😂), assez éloignée des tomates car elles ne s'aiment pas, et espacées chacunes de 40cm.
Après avoir failli écrabouiller mille fois (et réussi une fois) mes bébés courges, nous nous sommes dis que nous allions les entourer de cailloux. Ça fait joli et c'est plus voyant pour les mirots en mon genre.
J'ai également remonté les ficelles qui tenaient mes tomates car elles ont bien poussé, il y a même quelques bébés tomates (dont une qui j'ai maladroitement arrachée 👍).
Mémé à mis des bouchons de liège sur les piquets des tomates. Effectivement, vue mon adresse légendaire, j'aurais sans doute fini borgne avant la fin de la saison 😂
Pépé a éclaircit mes radis, ils sont de plus en plus gros ! Nous avons fait une soupe avec les fanes et un bouillon et mangé les radis au beurre et sel, un régal 🌿
Enfin, Pépé et Mémé on rafistolé le tuyau d'arrosage, il est maintenant opérationnel 💦 Plus qu'à réparer le tuyau dans la cave 2 qui fuit maintenant...
Finalement notre petit potager prend de l'ampleur, nous en sommes à 21m2 🍅🥒🥔🥬



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En premier dans votre vie .
Un jour, un vieux professeur de l'École Nationale d'Administration (ENA) fut engagé pour donner une formation sur la planification efficace
de son temps à un groupe d'une quinzaine de dirigeants de grosses compagnies. Ce cours constituait l'un des cinq ateliers de leur journée de formation. Le vieux prof n'avait donc qu'une heure pour "passer sa matière".
Debout, devant ce groupe d'élite (qui était prêt à noter tout ce que l'expert allait enseigner), le vieux prof les regarda un par un, lentement, puis leur dit : "Nous allons réaliser une expérience".
De dessous la table qui le séparait de ses élèves, le vieux prof sortit un immense pot de verre de plus de 4 litres qu'il posa en face de lui. Ensuite, il sortit environ une douzaine de cailloux à peu près gros comme des balles de tennis et les plaça délicatement, un par un, dans le grand pot. Lorsque le pot fut rempli jusqu'au bord et qu'il fut impossible d'y ajouter un caillou de plus, il leva lentement les yeux vers ses élèves et leur demanda :
"Est-ce que ce pot est plein ?".
Tous répondirent : "Oui".
Il attendit quelques secondes et ajouta : "Vraiment ?".
Alors, il se pencha de nouveau et sortit de sous la table un récipient rempli de gravier. Avec minutie, il versa ce gravier sur les gros cailloux puis brassa légèrement le pot. Les morceaux de gravier s'infiltrèrent entre les cailloux... jusqu'au fond du pot.
Le vieux prof leva à nouveau les yeux vers son auditoire et redemanda :
"Est-ce que ce pot est plein ".
Cette fois, ses brillants élèves commençaient à comprendre son manège.
L'un d'eux répondit: "Probablement pas !".
"Bien !" répondit le vieux prof.
Il se pencha de nouveau et cette fois, sortit de sous la table un récipient rempli de sable. Avec attention, il versa le sable dans le pot. Le sable alla remplir les espaces entre les gros cailloux et le gravier.
Encore une fois, il demanda : "Est-ce que ce pot est plein ?".
Cette fois, sans hésiter et en chœur, les brillants élèves répondirent : "Non !".
"Bien !" répondit le vieux prof.
Et comme s'y attendaient ses prestigieux élèves, il prit le pichet d'eau qui était sur la table et remplit le pot jusqu'à ras bord. Le vieux prof leva alors les yeux vers son groupe et demanda :
"Quelle grande vérité nous démontre cette expérience ?"
Pas fou, le plus audacieux des élèves, songeant au sujet de ce cours, répondit :
"Cela démontre que même lorsque l'on croit que notre agenda est complètement rempli, si on le veut vraiment, on peut y ajouter plus de rendez-vous, plus de choses à faire".
"Non" répondit le vieux prof. "Ce n'est pas cela. La grande vérité que nous démontre cette expérience est la suivante : si on ne met pas les gros cailloux en premier dans le pot, on ne pourra jamais les faire entrer tous, ensuite".
Il y eut un profond silence, chacun prenant conscience de l'évidence de ces propos.
Le vieux prof leur dit alors : "Quels sont les gros cailloux dans votre vie ?"
"Dieu ?"
"Vous ?"
"Votre famille ?"
"Votre santé ?"
"Vos ami(e)s ?"
"Votre travail ?"
"Réaliser vos rêves ?"
"Faire ce que vous aimez ?"
"Apprendre ?"
"Défendre une cause ?"
"Vous relaxer ?"
"Travailler à ce qui vous est cher...?"
"Ou... toute autre chose ?"
"Ce qu'il faut retenir, c'est l'importance de mettre ses GROS CAILLOUX en premier dans sa vie, sinon on risque de ne pas réussir... sa vie. Si on donne priorité aux peccadilles (le gravier, le sable), on remplira sa vie de peccadilles et on n'aura plus suffisamment de temps précieux à consacrer aux éléments importants de sa vie.
Alors, n'oubliez pas de vous poser à vous-même la question :
"Quels sont les GROS CAILLOUX dans ma vie ?"
Et placez-les en premier dans votre vie…"
D'un geste amical de la main, le vieux professeur salua son auditoire et lentement quitta la salle.
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IL Y A 1 AN.
Il y a un an, Anne-Lise Rousset engloutissait le GR20 en moins de 36 heures. 10 choses à retenir sur cet exploit XXL : • 1) 35h50’40’’. Un randonneur normal met 15 jours. Et il en chie (Anne-Lise aussi, hein). • 2) 5h51’30’’. C’est l’avance à l’arrivée sur le précédent record déjà stratosphérique d’Émilie Lecomte réalisé il y a tout juste 10 ans. Anne-Lise est quasiment pile poil entre cet ancien chrono et le record « absolu » de Lambert Santelli (30h25, soit 5h25’ plus rapide) • 3) 753829604830274. C’est, en milliards, le nombre de cailloux croisés pendant la traversée. • 4) 753829604830274. C’est, en milliards, le nombre de fois où Anne-Lise Rousset a donc su éviter une entorse. • 5) 170 kilomètres / 12690 mètres de dénivelé positif. Ne montrez pas ce dénivelé à un habitant des Landes, il ferait un malaise et risquerait de se faire un gros bobo à la tête au moment de l’impact avec le sol. • 6) 11’20’’ du kilo. Environ 5,5km/h, c’est la vitesse moyenne (et supersonique) pour plier le GR20 en moins de 36 heures. • 7) 5 minutes, c’est le temps de la sieste en pleine nuit que s’est accordée Anne-Lise. Sieste exécutée sur un lit king size, matelas double épaisseur en cailloux et oreiller en graviers. • 8) 3. Le nombre de fois où Anne-Lise a pu poser le pied à plat sans qu’un caillou vienne lui plier la cheville. Certains observateurs annoncent le chiffre de « 4 », l’étude de l’angle de la cheville est en cours. • 9) 1, c’est le nombre de bol de glaires qu’a dû ingurgiter celui qui a osé balancer « le GR20 Sud est roulant » • 10) 10 sur 10 sur l’échelle de Lalarme, c’est l’estimation de nos experts de l’émotion d’Anne-Lise et de son équipe à l’arrivée de la bambée. On les comprend. GR20 = parcours méga stylé Le trail = sport le plus stylé de tous les temps Les deux en même temps = truc le plus stylé depuis les grottes de Lascaux

Photo Justin Galant
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Et finalement, le Tadjikistan 3/4 - Wakhan partie 1
Quelques nuits dans un lit, des petits déjeuners pantagruéliques et de nouvelles rencontres plus tard (coucou Anne et Ersin !), nous sommes presque prêts à repartir de Khorog pour entamer la deuxième boucle à travers le Pamir. Presque, car on attend la livraison depuis Douchanbé par Moritz, un cycliste allemand rencontré sur la route, de deux nouvelles bouteilles de gaz… Car oui c’est officiel, l’utilisation du réchaud à l’essence n’est vraiment pas un succès pour nous. On n’a toujours pas compris quel était vraiment le problème mais en résumé ça ne marche pas (déjà que l’essence ça pue…) et comme on ne tient pas à manger du pain sec pendant les 20 prochains jours, on décide de jouer la sécurité. Ici le gaz est difficile à trouver, surtout depuis que la frontière entre le Tadjikistan et le Kirghizstan est fermée, on attend donc notre livraison avec impatience.
C’est dans la brume, et en compagnie du jeune Moritz et du pas très jeune Fritz (un autre allemand qu’on rencontre dès les premiers coups de pédale), qu’on s’élance cette fois dans la vallée de Wakhan, qui longe l’Afghanistan le long du corridor du même nom. Cette fine bande de terre sépare le Pamir tadjik de l’Hindu Kush pakistanais et ses très hautes montagnes (ça en jette). On se perd rapidement de vue mais on échange nos deux allemands pour deux français de Lyon, Camille et Romain, qui relient la France au Japon à vélo (rien que ça !). Le lendemain, on fait cette fois la connaissance de Julie et Valère, encore des Rhônealpins (oui c’est moche mais on avait envie, c’est notre blog après tout) qui vont au Japon. Ces quatre-là se connaissent déjà et c’est avec eux qu’on vivra ces quelques jours intenses dans cette belle mais difficile vallée. Enfin on dit difficile mais le début passe franchement bien, on avale près de 100 km le premier jour et le deuxième on passe plein de temps à papoter avec la troupe de cyclistes qu’on rencontre (on pique-nique même avec pas moins de 9 autres cyclistes !). Cette douce illusion prend rapidement fin - le temps de s’enfoncer suffisamment dans la vallée pour renoncer à faire demi-tour : tôle ondulée (ces petites bosses bien dures qui nous secouent de la tête au pied et nous permettent d’annoncer notre arrivée avec fracas, tels des quincailliers ambulants), sable, cailloux trop gros ou trop petits, soleil qui tabasse la journée et froid piquant de la nuit. La Wakhan (c’est comme ça qu’on dit dans le milieu) nous fera puiser dans nos réserves. C’est dans ces conditions d’effort intense qu’on apprend à connaître nos nouveaux ami.e.s, ça joue certainement sur l’étroitesse des liens qu’on tisse avec eux, l’isolement et l’effort semblant prêter aux confidences. En plus du soutien psychologique, on bénéficie pas mal du filtre à eau de très bonne facture de Julie et Valère… Quand nous on galère à purifier un litre par demi-heure (voire plus !), ils possèdent une machine de guerre qui, en trois coups de pompe, peut transformer une rivière boueuse en Cristaline à biberons. C’est bien pratique quand on pédale une centaine de kilomètres sans croiser de villages ! On finit par quitter le liseré de la frontière afghane, ses postes de surveillance sommairement aménagés et ses nonchalantes patrouilles de militaires à peine pubères, pour piquer vers le nord via le col de Kargush (4300 m). On est agréablement surpris par la « facilité » de la montée, heureusement qu’on est cueillis par un plateau sableux de l’autre côté, sinon la journée aurait été trop facile… Les retrouvailles avec l’asphalte quelques kilomètres plus loin nous arrachent quelques larmes, comme quoi on a bien été poussés dans nos retranchements.

Fritz & Moritz à la pause thé abricots chez les bidasses (km 2)

Wakhan la brumeuse.

Échantillon de tôle ondulée.


Méandres afghans.

Pique-nique au sommet.

Une journée classée noire selon bison futé.

"S'aimer c'est regarder ensemble dans la même direction" (feat. Julie & Valère)

De l'autre coté l'Afghanistan.

Campement français.

"Pas de réseau..."

Dyslexie de panneau.

En bas à droite sur la piste, on peut voir les tout petits Julie et Valère.

Copains chinois.

La fatigue.

Menu sarrasin-oignon-poivron.

La vie dans la caillasse.

Des cailloux des cailloux...

Pas un arbre pour se mettre à l'ombre.

"Moins de sable svp"

L'ombre, ce bien précieux.

Caravane afghane.

Presque caravane tadjike.

Dernière nuit avant le col.

C'est finiiiii !

Ah non pas tout à fait.

"Attention zigzag"

Bonjour à toi gentil asphalte.

Comme à la maison.

Lac non-potable.
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◀ 12 JUILLET ▶ La Bonne Semence
Quiconque veut venir après moi, qu’il se renonce lui-même, et qu’il prenne sa croix, et me suive : car quiconque voudra sauver sa vie la perdra et quiconque perdra sa propre vie pour l’amour de moi et de l’évangile la sauvera. Car que profitera-t-il à un homme de gagner le monde entier, et de faire la perte de son âme ? Marc 8 : 34-36
Quels sont nos gros cailloux ?
Un professeur chargé d’un cours sur « la planification efficace de son temps » fit à ses étudiants la démonstration suivante : Prenant un seau vide, il le remplit de gros cailloux tirés d’un sac. Puis il demanda : Le seau est-il plein ? Oui, répondirent en choeur tous les élèves. Voyons cela. Et il versa d’un autre sac plusieurs kilos de gravier jusqu’à ras bord. Est-il rempli cette fois ? Oui, bien sûr ! Vraiment ? dit-il, avant de verser d’un troisième sac une bonne dose de sable fin et sec qui s’infiltra sans problème. Quelle grande vérité nous enseigne cette petite expérience ? demanda alors le professeur aux étudiants. Que notre agenda est plus compressible qu’on ne croit, répondit l’un d’eux. On peut toujours ajouter quelque chose. Ça dépend quoi ! Oui, mes amis, réfléchissez. Si j’avais commencé par le sable et le gravier, plusieurs gros cailloux n’auraient pu entrer dans le seau. Je voulais vous faire prendre conscience que, dans la vie, il faut commencer par placer ce qui est essentiel : relations avec Dieu, avec notre conjoint, avec nos enfants... Privilégier des distractions, des futilités, c’est comme si nous garnissions le fond de ce seau avec le sable et le gravier avant de mettre les gros cailloux. Impossible ensuite d’y faire tenir tous ceux-ci. Or nous ne disposons, vous et moi, que d’une seule vie dont ce seau est l’image. De quoi la remplissons-nous ? - Lire plus ici :
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