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Les 100 meilleurs films spirituels et ésotériques à voir
Bienvenue dans notre exploration du cinéma spirituel et ésotérique à travers une liste exclusive des 100 meilleurs films spirituels et ésotériques à voir. Que vous soyez passionné de cinéma ou en quête d'inspiration et de développement personnel, cette sélection soigneusement élaborée vous offre un voyage cinématographique unique. Des œuvres méditatives aux créations philosophiques, découvrez des films d'inspiration transcendante, des chefs-d'œuvre cultes et des récits oscarisés qui élargiront votre vision du monde. Vous pouvez explorer ces films captivants sur des plateformes populaires telles que Netflix, Amazon Prime Video, Disney+, Youtube, ou encore Apple TV. Une immersion cinématographique inoubliable, à portée de clic.
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Les 30 meilleurs films coréens à regarder en 2023, des films d’horreur populaires aux films d’action
Il est temps de plonger plus profondément dans le monde du cinéma sud-coréen.
Minuit (2021)
Vous avez aimé Squid Game? Ce thriller coréen de 2021 met en vedette Wi Ha-Joon (l’acteur qui a joué Jun-Ho, le policier, dans la série Netflix) et présente une histoire intense, de vie ou de mort, sur un tueur en série impitoyable qui traque une femme sourde dans les rues de Corée du Sud.
Printemps, été, automne, hiver... Et printemps (2003)
Pour ceux qui préfèrent une montre plus sentimentale et émotionnelle, vous ne regretterez pas d’avoir essayé ce film magnifiquement méditatif de 2003. Il suit la vie d’un moine bouddhiste vivant dans un temple flottant isolé, car chaque saison qui passe symbolise une étape de sa vie.
Peppermint Candy (1999)
Réalisé par le célèbre réalisateur coréen Lee Chang-Dong, Peppermint Candy est un drame puissant et émouvant qui explore les thèmes du destin, du temps et de la mémoire à l’aide d’une narration unique et intrigante. L’histoire est racontée à l’envers, ramenant les téléspectateurs en arrière à travers 20 ans de la vie d’un homme condamné.
Little Forest (2018)
Si jamais vous avez besoin de quelque chose d’apaisant et de relaxant, allumez simplement Little Forest. Avec l’histoire réconfortante d’une jeune femme qui s’échappe de la ville pour retourner dans sa ville natale à la campagne, c’est vraiment un film simple et calme avec beaucoup de cœur.
The Villainess (2017)
Envie d’un bon film d’action coréen? Ce thriller de vengeance élégant et exaltant sur une assasine entraînée en train de se déchaîner pour échapper à son passé offre toutes les séquences d’action énergiques que vous pourriez souhaiter. Préparez-vous au gore!
The Good, The Bad, The Weird (2008)
Oui, il y a aussi des films occidentaux coréens ! Préparez-vous à beaucoup de rires - et d’aventure - dans ce western d’action comique hilarant (inspiré du western spaghetti classique de Sergio Leone Le Bon, la Brute et le Truand) sur un chasseur de primes, un gangster et un voleur de train qui se lancent dans une croisade épique pour découvrir un trésor enfoui.
Right Now, Wrong Then (2015)
Right Now, Wrong Then is a great pick if you're in the mood for a more quiet, contemplative drama. This highly acclaimed film from celebrated director Hong Sang-Soo tells the story of a chance encounter between a celebrated art film director and a young painter.
Train to Busan (2016)
Un thriller coréen incontournable, Train to Busan présente une vision fraîche et originale de l’un des genres cinématographiques les plus classiques - le film d’apocalypse zombie - en suivant un homme luttant pour sa survie dans un train à grande vitesse qui est dépassé par une épidémie de zombies. Préparez-vous à être sur le bord de votre siège tout le temps tout en regardant celui-ci!
Peninsula (2020)
Après avoir regardé Train to Busan, vous aurez certainement envie de le suivre avec Peninsula, sa suite très attendue. Se déroulant quatre ans après les événements du premier film, un ancien soldat et son équipe combattent des zombies pour récupérer un camion plein d’argent dans les friches de la péninsule coréenne.
Minari (2020)
Un drame tendre et émouvant sur une famille d’immigrants sud-coréens qui prennent le rêve américain dans l’Arkansas rural des années 1980, ce film très acclamé du réalisateur américano-coréen Lee Isaac Chung a reçu six nominations aux Oscars (y compris pour le meilleur film!). Vous voudrez probablement garder une boîte de mouchoirs à portée de main pour celui-ci.
My Sassy Girl (2001)
My Sassy Girl est peut-être l’un des films de comédie romantique coréens les plus connus de tous les temps - en fait, c’était la comédie la plus rentable en Corée au moment de sa sortie. Avec une histoire d’amour délicieuse sur un étudiant qui rencontre un partenaire de lutte, il est facile de voir pourquoi ce joyau est devenu un tel succès à succès.
Parasite (2019)
Il y a une raison pour laquelle ce thriller comique noir a gagné tant de renommée internationale et a atteint l’histoire oscarisée. Avec une intrigue captivante et captivante, Parasite captive avec une narration à suspense tout au long du film et offre un point de vue vraiment intrigant sur les thèmes de la classe, de la violence et de l’inégalité sociale.
Memories of Murder (2003)
Si vous avez aimé Parasite et que vous voulez explorer davantage les œuvres du réalisateur Bong Joon Ho, Memories of Murder est un excellent point de départ. Combinant le genre du thriller policier avec la satire sociale et la comédie absurde, ce film suit deux détectives enquêtant sur une série de meurtres (vaguement basé sur l’histoire vraie des premiers meurtres en série confirmés de Corée qui ont eu lieu dans les années 1980).
The Beauty Inside (2015)
Si vous êtes à la recherche d’un bon film coréen romantique à regarder, ce 2015 fantaisie rom-com - qui est basé sur le 2012 film social américain du même nom - raconte l’histoire d’un homme qui se réveille dans un corps différent tous les jours. (De plus, il y a aussi une adaptation K-drama du film que vous pouvez regarder par la suite!)
The Wailing (2016)
Le cinéma sud-coréen a longtemps excellé dans le genre de l’horreur - et The Wailing, qui bénéficie d’une note de 99% sur Rotten Tomatoes, en est certainement la preuve. Pas pour les âmes sensibles, ce film d’horreur-thriller largement loué se concentre sur une série de meurtres mystérieux dans un village coréen rural.
Space Sweepers (2021)
Vous aimez les films d’aventure de science-fiction? L’un des films coréens les plus récents de Netflix - et également présenté comme le premier blockbuster spatial coréen - se déroule en 2092 lorsque la Terre est devenue presque habitable. Space Sweepers suit l’équipage d’un vaisseau collecteur de déchets spatiaux appelé The Victory, alors qu’ils découvrent un robot humanoïde enfant et se lancent dans une aventure spatiale épique.
Burning (2018)
Basé sur la nouvelle Barn Burning de l’auteur japonais Haruki Murakami, ce drame de mystère psychologique acclamé par la critique de Lee Chang-Dong raconte l’histoire tranquillement obsédante d’un jeune homme qui fait face à un secret mystérieux après que son ami d’enfance revienne d’un voyage et amène un homme avec un passe-temps étrange.
Pirates: The Last Royal Treasure (2022)
Un autre film coréen récemment sorti est ce film d’aventure d’époque sur une équipe de pirates de la dynastie Joseon qui partent à la recherche d’or royal perdu en mer. Actuellement l’un des meilleurs films coréens sortis en 2022, Pirates: The Last Royal Treasure a une histoire passionnante et trépidant et beaucoup d’aventure.
Oldboy (2003)
Peut-être l’un des films coréens les plus connus de tous les temps, ce film de vengeance sombre et viscéral de Park Chan-Wook - l’un des réalisateurs les plus célèbres de Corée - suit un homme qui part en mission de vengeance après avoir inexplicablement été emprisonné pendant 15 ans. Avertissement: Celui-ci n’est certainement pas pour les faibles de cœur!
The Handmaiden (2016)
Un autre film magistral du réalisateur Park Chan-Wook est ce thriller psychologique érotique et ce film d’amour inspiré par le roman de 2002 Fingersmith de Sarah Waters. Situé dans la Corée coloniale des années 1930 et le Japon, il suit l’histoire fascinante d’une héritière japonaise et de sa servante coréenne qui est impliquée dans un complot élaboré avec un escroc pour séduire la femme riche de son héritage.
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Avant-cuvée 2024 : 7/8
Caxtrinho | Queda livre
🇧🇷 Brésil | QTV Selo | 29 minutes | 10 morceaux
Un tourbillon de samba mutante, de rock psychédélique, de funk carioca et d’expérimentations sonores : voilà ce qui définit à gros traits ce premier album magnifiquement surprenant de Paulo Vitor Castro (alias Caxtrinho). Dépeignant avec poésie et ironie les divisions sociales, raciales et économiques du Brésil contemporain, ce jeune musicien inventif allie à la charge politique engagée une vision musicale intense et percutante. Une virée exaltante dans les périphéries, tant géographiques (l’artiste décrit son quotidien de musicien noir dans la Baixada Fluminense, en marge de Rio de Janeiro) que créatives.
🎧 Queda livre
The Cure | Songs of a Lost World
🏴 Angleterre | Polydor | 49 minutes | 8 morceaux
Songs of a Lost World est un miracle né dans la douleur, un retour en majesté après seize années de silence et une myriade d’épreuves douloureuses. La perte de son grand frère Richard, mentor de jeunesse et pilier affectif, a particulièrement marqué Robert Smith et confère une profondeur saisissante à la mélancolie et à l’introspection irriguant l’album. Réflexion poignante sur la mortalité, l’œuvre est aussi intime qu’universelle, mêlant noirceur et instants de grâce lumineux, sonorités gothiques et épures poétiques. Avec ce nouveau chapitre d’une splendeur inespérée, The Cure ravive brillamment sa légende, celle d’un groupe intemporel qui a connu sa traversée du désert mais qui a su revenir au sommet de son inspiration au moment où le monde semble vaciller. Il s’agit tout simplement de leur meilleur album depuis le monumental chef d’œuvre Disintegration, sorti 35 ans plus tôt.
🎧 Alone
Taylor Deupree | Sti.ll
🇺🇸 Etats-Unis | Nettwerk | 61 minutes | 4 morceaux
Le défi technique était ambitieux, le résultat esthétique et émotionnel est saisissant de beauté. Le compositeur new-yorkais Joseph Branciforte est parvenu, sous l’impulsion du créateur de l’œuvre d’origine, à transformer un album d’ambient-glitch gorgé de boucles numériques complexes et de micro-détails (Stil., de Taylor Deupree, sorti en 2002) en une œuvre purement acoustique jouée par des instruments comme la clarinette, le vibraphone, le violoncelle ou encore la flûte. Loin de se résumer à un exercice de style virtuose, cela donne lieu à un univers méditatif à part entière, somptueusement enveloppant.
🎧 Recur (For Guitar, Cello, Double Bass, Flute, Lap Harp, & Percussion)
Monolake | Studio
🇩🇪 Allemagne | Monolake / Imbalance Computer Music | 62 minutes | 10 morceaux
Près de vingt-cinq ans après ses débuts, le projet Monolake reste l’un des plus captivants de la scène ambient techno. Studio offre à entendre des paysages sonores étonnamment organiques, comme si Robert Henke avait connecté ses machines directement à la nature. Explorant une palette sonore à la fois terreuse et futuriste, il parvient à créer une trame sonore profondément immersive mêlant rythmes industriels complexes, basses bouillonnantes, textures granuleuses, mélodies célestes et voix humaines échantillonnées.
🎧 Global Transport
Oranssi Pazuzu | Muuntautuja
🇫🇮 Finlande | Nuclear Blast | 43 minutes | 8 morceaux
Le sixième album de ce groupe finlandais reste fidèle à la philosophie du projet, à savoir l’exploration tous azimuts des territoires situés aux confins du black metal, du rock psychédélique et des musiques expérimentales. Mais il va également fureter dans des contrées plus industrielles et ajoute parfois à sa mixture ténébreuse les échos lointains d’un grand piano. Le titre finnois du disque signifie d’ailleurs « métamorphe » (être ayant la capacité de modifier son apparence physique, de changer de forme), ce qui caractérise bien l’approche versatile de ce collectif de six musiciens basé à Tampere. Quant au nom du groupe, il fait référence à la couleur orange (symbole du psychédélisme) et au roi des démons du vent de la mythologie assyrienne, Pazuzu, popularisé par le film L’exorciste.
🎧 Muuntautuja
Ekuka Morris Sirikiti | Te-kwaro alango-ekuka
🇺🇬 Ouganda | Nyege Nyege Tapes | 39 minutes | 10 morceaux
C’est le genre de belle histoire que seul le travail acharné de passeurs passionnés rend possible, et c’est en même temps magnifiquement révélateur de la philosophie défricheuse du label ougandais Nyege Nyege Tapes. L’exploration au long cours des archives radiophoniques africaines, notamment par le biais d’enregistrements d’époque fait par des auditeurs, est une composante importante de son activité ; elle porte encore une fois ses fruits en redécouvrant et en ouvrant les portes de ses studios à un artiste griot langi oublié (et vivant modestement dans le nord de l’Ouganda). Les chansons d’Ekuka Morris Sirikiti fascinent par leur simplicité et leur résonnance inexplicable, portées principalement par l’ostinato bourdonnant de son lukeme (piano à pouces) et sa voix agile, parfois agrémentés de percussions corporelles. Nul besoin de comprendre le langi pour être embarqué dans cet univers haut en couleur.
🎧 Kwalo jami amon too
#avant-cuvée 2024#mpb#experimental rock#samba#gothic rock#dream pop#ambient#post minimalism#chamber music#ambient techno#minimal techno#idm#avant garde metal#black metal#industrial metal#griot music#shona mbira music
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I hear the mountains are doing fine
À la faveur d’une reprise par Steve Gunn, j’ai réécouté l’une de mes chansons préférées au monde, Motion Pictures (For Carrie) de Neil Young. C’est dans cette chanson qu’il dit
I’m deep inside myself, but I’ll get out somehow*
Pour plein de raisons, cette chanson me rend encore plus triste que d’habitude. Parce que c’est Neil Young, parce que c’est On the Beach – ce disque que j’ai souvent réservé aux moments assez sombres de mon existence parce qu’il a été écrit au pire moment de l’existence de son auteur. Parce que sur la pochette, Neil Young est sur la plage. Parce que ce disque a quelque chose de la fin d’un monde. Heureusement que dans les pires moments de leurs vies, certains ont réussi à transcender le quotidien pour écrire ça, pour éviter que nos propres moments de confusion se passent dans un silence monacal.
I’d rather start all over again
J’ai recommencé à lire des livres et regarder des films juste pour m’échapper. Comme dans mes rêves je ne voyage pas plus loin que le supermarché pour acheter de la farine, et que je n’ai pas encore trouvé une manière d’étirer les murs de l’appartement, je me plonge dans les histoires des autres. Ça devient presque méditatif, imaginer son corps dans une autre réalité. J’ai découvert que j’avais beaucoup moins de recul que d’habitude sur tout ce qui se passe dans l’écran. Le plongeon est total.
Pendant les vacances je devais fouler le sable de la Bretagne, me rendre sur les traces de mes grands-parents sur les petites plages de Douarnenez. Au lieu de ça j’aurai voyagé dans l’imagination des autres : dans le désert avec David Lean, dans les rues de New York avec Martin Scorsese, à Milan avec Visconti, à Fontainebleau avec Jacqueline Audry, à Saint Petersbourg et Moscou avec Léon Tolstoï. Sur la plage avec Neil Young. Dans les neurones et les émotions de Fiona Apple. C’est mieux que rien.
*voilà bien l’une de mes paroles de chansons préférées avec The only thing she knew how to do was to keep on keeping on like a bird that flew
Fiona Apple, Fetch the Bolt Cutters (2020)
C’est un plaisir particulier de renouer avec les artistes qui ont marqué des périodes de ma vie. J’avais eu ce même sentiment de retrouvailles joyeuses quand j’avais croisé sur la route de briques jaunes David Berman, dont j’avais tant espéré le retour. De la même manière, depuis que ma sœur m’a fait découvrir la musique de Fiona Apple quand nous étions (je pense) au lycée, Apple a toujours fait partie de mon paysage imaginaire. J’avais toujours un petit moment de joie quand elle annonçait un potentiel retour, même si bien souvent le disque fantôme n’arrivait jamais.
Il aura donc fallu attendre huit ans pour qu’elle nous revienne. J’avais un peu peur de ce come back, notamment parce que The Idler Wheel, le précédent, était un disque dont je n’ai jamais vraiment réussi à m’emparer. Il me glissait systématiquement entre les doigts.
À l’inverse, Fetch the Bolt Cutters (dont le titre me fait penser à Twin Peaks et la pelle en or de Jacoby, pour une raison que j’ignore) est un disque dont j’ai l’impression d’avoir réussi à m’emparer immédiatement. De la première à la dernière chanson, il m’a transpercée, même s’il a l’air lui aussi de partir dans tous les sens, d’être complexe et retors. Dans tout son chaos il suit une ligne claire, il semble tellement sincère et introspectif qu’on ne peut que comprendre à un niveau très intime cette lettre que Fiona Apple s’écrit à elle-même.
I grew up in the shoes they taught me I could fill
Fetch the bolt cutters est un disque de rythme. Les mots tapent aussi fort que les percussions. Il retranscrit toutes les rythmiques qui habitent nos vies : le rythme de la colère qui bat contre les tempes, de l’amour qui tambourine dans la poitrine, de la rage quand on tape sur tout ce qui traîne avec le plat de la main (elle tape d’ailleurs elle-même sur son mobilier). Une fois ces couches de rythmes retranscrites, Apple pose ses mots, qui martèlent aussi, avec lesquelles elle raconte une histoire de sa vie. Elle y raconte la manière dont elle n’a pas voulu s’excuser, dont elle a essayé d’être ce qu’elle voulait être et de ce que ça lui a coûté. Les grands ratés, les petites réussites, les courses contre soi-même et la société. Les femmes de sa vie, les hommes, les chiens aussi, chaque habitant de ce grand disque a son rythme.
C’est une chose assez particulière de découvrir avec autant de précision le pouls de quelqu’un d’autre. L’exacte fréquence à laquelle ses pensées tapent. L’intimité et l’intelligence de ce disque sont un peu vertigineuses. Et encore mieux : elle ne s’excuse jamais pour son intensité.
Fetch the bolt cutters est un disque parfait pour cette période d’enfermement parce qu’il raconte précisément ce que ça fait d’être coincé en soi. Sur mon bureau j’ai une carte postale d’une illustration de Robert Crumb sur laquelle un personnage dit « Oh lord, I’m stuck with myself ! » Cette image me parle à un degré vraiment personnel dans cette impression que quoi que l’on fasse, on reste seul. Sauf quand on arrive, comme Fiona Apple, à faire entendre les coups de marteaux que l’on assène sur les parois de notre conscience et de nos maisons.
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Rocco et ses frères (Luchino Visconti, 1961)
Dans l’Italie d’après-guerre, Rocco (Alain Delon à son top), ses frères et sa mère quittent leur région de la Basilicate. Le patriarche est mort et la famille fuit la pauvreté et le manque de travail pour s’installer à Milan où le fils aîné vit avec sa fiancée. Chacun des frères va essayer de trouver sa place dans cette nouvelle vie radicalement différente de tout ce qu’ils ont connu. L’un va devenir boxeur, l’autre va faire des études pour trouver un meilleur travail…
Et puis il y a Rocco, un jeune homme rêveur, perdu dans ses pensées. Dès le début du film il refuse la violence, affiche une loyauté sans pareil envers ses frères et une compréhension particulière envers les plus démunis. Rocco et ses frères est un film magnifique sur la virilité et sur la manière dont les attentes que la société place sur les hommes est destructrice. À chaque fois que Rocco essaye de s’accrocher à ses valeurs, en refusant de devenir un boxeur, en voulant nouer avec une femme une relation sincère et respectueuse, il est forcé par la fratrie et surtout par son frère Simone à rentrer dans le rang. Il faut frapper fort. Il n’y a aucune autre manière d’être un homme et de trouver sa place dans le foyer.
Dans le film de Visconti, la ville est destructrice et fait tourner la tête de ses habitants. Rocco continue à rêver d’une vie lointaine et chimérique où il aurait pu rester dans la région où il a grandi. Là-bas, il n’aurait pas été mis au pas par une société qui ne lui ressemble pas. Comme souvent, les femmes seront les victimes collatérales de ce monde violent et sans pitié que Visconti dépeint. Et qui n’est pas sans tendresse. Je reste hantée par les plans magnifiques sur le visage des protagonistes, qui laissent s’exprimer la complexité de leurs sentiments. Un film qui donne encore plus envie de tout rayer et de réfléchir au monde d’après.
Anna Karénine de Léon Tolstoï (1877)
Traversant quelques moments de découragement peu inhabituels et relatifs à mon travail, j’ai décidé de lâcher tout ce que je lisais professionnellement pour me plonger dans un classique que je n’avais jamais lu. J’ai l’impression d’enfoncer une porte grande ouverte en recommandant ce merveilleux roman qu’est Anna Karénine mais écoutez, pourquoi pas après tout. Alors lisez-le. Pour ses personnages incroyablement subtils et creusés, pour les dynamiques complexes qui se jouent entre eux et elles. Pour les réflexions sublimes et profondes sur ce que c’est d’être en vie. Pour l’amour et la passion, et le coût différent qu’elles ont pour un homme et pour une femme. Pour les réflexions sociales et politiques sur le système de classe et les injustices. Mais surtout pour ce magnifique personnage féminin qui porte ce roman, qui lui donne sa force et sa profondeur. A l’intérieur de l’âme d’Anna Karénine il y a mille choses à voir, que Tolstoï peint très précisément. J’étais avec elle, dans toute sa puissance et son mystère, jusqu’à la dernière page où elle apparaît. Et même un peu après. Je crois que, deux semaines après avoir tourné la dernière page du roman, elle vit encore un peu en moi.
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L’avenir et les craintes existentielles qu’il suscite interrogent notre besoin de sens et nous portent à rechercher des réponses parfois métaphysiques. Certains courants philosophiques proposent cependant une approche dénuée de croyance: en son temps, Voltaire nous invitait à cultiver notre jardin et avant lui Marc-Aurèle affirmait qu’il était inutile d’en vouloir aux évènements. Accueillir au quotidien les choses telles qu'elles sont en voulant faire évoluer ce qui peut être changé tout en acceptant ce qui ne le peut pas semble ainsi constituer l'attitude du sage face aux vicissitudes de la vie. Pour se défaire de toute tentation moraliste et envisager avec confiance les époques futures, la pensée stoïcienne commande ainsi de se garder de tout jugement. "Il faut aimer son destin", nous dit-on. La posture distanciée propre à cette philosophie aide, en cela, à s’affranchir du manichéisme sans renoncer pour autant à l'action. Tout au contraire, elle commande d'être courageux et de savoir faire des choix pour soi-même sans accepter les fatalités dangereuses.
L'œuvre de Miyazaki de 2001: Le Voyage de Chihiro, offre une lecture magistrale de ces préceptes et de leurs bienfaits. Chihiro, dix ans, capricieuse et peureuse, se perd dans un monde étrange et inquiétant où elle doit retrouver son chemin et braver de nombreux dangers. Loin de ses parents, elle traverse les tribulations avec ses yeux d’enfant. Sa vision et ses interactions sont toujours candides et ingénues de sorte qu’elle accepte chaque instant de son épopée sans jugement. Les créatures inconnues et l’environnement singulier ne semblent pas perturber Chihiro, qui se comporte toujours très poliment et qui offre simplement son aide. Alors même qu’un esprit féroce tente de la dévorer, elle lui propose de l’accompagner dans sa route. Cette spontanéité ne lui cause aucune déconvenue, tout au contraire il semble que les événements finissent par se plier à sa volonté non pas de façon miraculeuse mais plutôt par son action bienveillante et courageuse.
Aussi, la nature omniprésente tout au long du film, tout comme dans la culture japonaise, est une ode à la poésie. L’harmonie qui s'en dégage, accentuée par une musique aux tonalités profondes, est propice à la réflexion philosophique. Les mélodies de Joe Hisaishi plongent ainsi le spectateur dans un état méditatif. A l'issue de son errance, un train peuplé de spectres emmène Chihiro à travers la mer dans une longue séquence silencieuse. Le paysage qui défile nous renvoie symboliquement à l’idée de la vie qui passe. Bien que Chihiro soit présentée, dans cette scène, comme spectatrice du défilé de l'existence, elle continue d'observer et semble confiante. N'a-t-elle pas embarqué pour une destination précise? Accompagnée d'une silhouette sans visage qui la suit depuis le début de son périple, Chihiro avance avec assurance.
Bien qu'à première vue, elle soit une fillette ordinaire, elle fait preuve, tout au long du film, d’un courage innocent. En effet, à peine a-t-elle franchi les portes de ce monde fantastique, qu'elle déploie une énergie formidable pour retrouver son chemin et sauver ses parents. Les rôles sont inversés et les responsabilités pèsent sur l’enfant. Chihiro est en réalité une fille très brave et intelligente qui sait faire des choix pour elle-même et qui tient tête aux personnages effrayants qu’elle rencontre. Dans l’établissement des bains où elle va jusqu'à perdre son nom, elle travaille sans relâche et subit son sort sans perdre espoir et sans s’aliéner dans le travail comme les autres personnages du film.
Le voyage de Chihiro, dans une fable spectaculaire, nous invite à philosopher et à accueillir notre destinée. À l’issue de ce voyage initiatique, Chihiro apparaît finalement comme une métaphore de l'existence qui passe. Ce récit original et fantasmagorique revisite de façon singulière et inattendue la pensée stoïcienne. Cette œuvre s’inscrit donc dans la continuité d’une pensée qui envisage l’avenir avec confiance.
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KUESSIPAN - Après la trilogie bien remuante sur trois femmes “à part”, formée de Benedita, Annette, et Titane, je m’en suis retournée en salle pour savourer un autre film sur une femme exceptionnelle, mais par opposition méditatif. Kuessipan joue sur de la vie des Innus de “La Réserve” dans les grands espaces au Canada. Le film montre ces lieux peu connus ou est implantée une population minoritaire originaire de ces terres encore un peu sauvages.
Pour son premier long métrage de fiction, la réalisatrice québécoise Myriam Verreault a donc choisi d’adapter le roman “Kuessipan”, paru en 2011 et écrit par Naomi Fontaine, une jeune romancière de 23 ans, membre de la nation innue d’Uashat. Myriam et Naomi ont associé leurs forces et leurs talents pour l’écriture du scénario, un livre dont elle se sont souvent éloignées, mais sans jamais en trahir l’esprit.
À Sept-Îles, sur les bords du Saint-Laurent, la population innue est donc “parquée” dans des réserves. Deux enfants, Mikuan et Shaniss y ont grandi, la première dans une famille unie, la seconde séparée de ses parents violents et alcooliques, y sont devenues inséparables. Mais au sortir de l'adolescence, leurs chemins semblent emprunter des chemins différents. Mikuan, éprise de littérature, ne rêve que de quitter une communauté qui l'étouffe tandis que Shaniss s'y est retrouvée piégée par un compagnon toxico et l'enfant qu'il lui a fait.
En toile de fond, un très large et émouvant propos sur l’amitié dans sa plasticité à résister au temps, aux changements, et au développement familial des protagonistes en question. Mais ce fil conducteur se fait par moment plus discret au profit d’un propos classique mais toujours extrêmement juste et bien senti sur la différence, l'adolescence, la beauté des langues, les difficultés et la puissance que donne l’appartenance à une communauté autochtone, et le poids des traditions que cela coute aussi…
Kuessipan n’est pas un film «sur» les innus, c’est un film «avec» des innus dans le but parler de toutes ces choses si sensibles à propos desquelles le débat est sans cesse à renouveler, que ce soit à l’échelle du groupe, ou au niveau du combat de chacun. La façon dont chaque individu choisit de prendre sur lui la part de l’héritage collectif, n’est évoquée que lorsqu’il s’agit de s’en émanciper, et nous laisse sur notre faim. On peut aussi regretter que les traditions dont il est question, et la façon dont elles constituent ce ciment indélébile dans la communauté Innue ne soient que survolées.
L’ensemble reste prenant, émouvant, authentique et à tout moment instructif. Avec cet opus, une nouvelle preuve est apportée qu’un film de fiction peut nous apprendre autant de choses sur un sujet, voire davantage, qu’un documentaire pur et dur. En nous intéressant à l’évolution de l’amitié entre deux jeunes filles fort différentes l’une de l’autre et en posant les bonnes questions quant aux limites entre ce qui ressort de la protection de la culture d’un peuple et un repli identitaire, Kuessipan devient un témoignage incontournable.
NOTE 15/20 - Une belle chronique, âpre et sensible, de deux amies amérindiennes : l’une s’accroche aux traditions innues, l’autre veut s’adapter au Québec moderne.
Poésie des images, délicatesse du style : Myriam Verreault, la réalisatrice, a un passé de documentariste et capte avec finesse les flux sous-jacents de sentiments: la mélancolie, la quête d’identité, et quelques bribes sur les rites de passage. Son film est une ode à une culture menacée, mais aussi une belle leçon d’amitié.
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37 sekanzu (2019)
« Well, I’ve just met with a new artist... and her work is really remarkable. »
J’aime beaucoup le personnage principal de 37 sekanzu. Son handicap, la paralysie cérébrale, fait partie de qui elle est, mais elle ne le laisse pas la définir. Durant le film, on montre que tout ce qu’elle obtient, c’est entièrement grâce à ses efforts et à son entêtement. La parole de l’éditrice suit cette attention. Parlant de Yuma, l’éditrice ne mentionne pas la condition de celle-ci, mais elle mentionne son talent. En effet, ce n’est pas qu’elle a pris de pitié Yuma, c’est qu’elle l’a reconnue en tant qu’artiste. Tout cela rend la protagoniste beaucoup plus forte et humaine, au lieu d’être un objet de pitié ou d’apitoiement. Le personnage est plutôt très bien écrit et un être complexe attachant. Si je ne me trompe pas, c’est le premier long-métrage de Hikari, la réalisatrice. Directrice de très grand talent, j’ai bien hâte de voir ses projets futurs dans son style méditatif et magnifique.
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Les 20 meilleurs films des 10 dernières années
Top 20 (2010-2019)
Accoucher d’un palmarès des meilleurs films de la décennie n’est pas une tâche de tout repos. Introspections, discussions, lectures et relectures, cet exercice de condensation peut facilement nous faire perdre les méninges, et ce, même s’il en découle un franc plaisir. On dépoussière nos vieilles listes avec l’appréhension d’avoir fait un choix douteux à l’époque. On s’inspire des choix de nos consœurs et de nos confrères critiques, tout en s’assurant que c’est bien notre voix qui s’élève au-dessus de la mêlée et non celle des autres. Avec un soupçon de ridicule, on oppose dans notre tête des œuvres qu’on adore dans des combats de gladiateurs, dans l’espoir de trouver lesquels méritent une mention. Et surtout, on rejoue les films dans notre tête. Encore et encore.
Ces treize années à construire et modeler ces listes me permettent de constater le caractère évolutif de nos goûts et de nos sensibilités. Les cinq premiers de classe de 2010 à 2019 flottaient dans les hauteurs du classement de leur année respective, mais aucun ne trônait au sommet (2e, 2e, visionné des années plus tard, 2e, 3e). Certaines œuvres exigent qu’on les laisse longuement mijoter et à d’autres occasions, le charme se rompt en cours de route. Parfois, le spectateur peut être dans des dispositions mentales inadéquates ou littéralement mal équipé pour absorber la vision des auteurs.
Les goûts se peaufinent, bien que les films eux ne changent pas. Or, ils sont agents de changement. Ce qu’on a visionné hier nous aide à comprendre le langage de ce qu’on regardera demain.
Le moment est enfin venu de mettre cartes sur table. Voici à rebours les 20 meilleurs films des dix dernières années selon Le Monolithe.
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20. A Separation – Asghar Faradi (2011)
Chaque histoire a son revers de la médaille. Dans A Separation, le réalisateur iranien démontre à quel point il est difficile d’évaluer la moralité et les intentions d’autrui. Son approche nuancée empêche le spectateur de prendre parti et le force plutôt prendre conscience de ses propres mécanismes de défense.
19. Mad Max : Fury Road - George Miller (2015)
Le visionnaire George Miller retourne sur les lieux de son crime. Comme une injection d’adrénaline, Mad Max procure un sentiment d’exaltation absolu, dans un univers post-apocalyptique surstimulant qui se dévoile en fable écologique et féministe.
18. The Grand Budapest Hotel - Wes Anderson (2014)
Appuyé par une distribution toutes étoiles dont un Ralph Fiennes au sommet de son art, The Grand Budapest Hotel pourrait bien être le projet le plus ambitieux de la filmographie du cinéaste. D’un esthétisme irrésistible, la cocasse comédie de Wes Anderson jongle avec plusieurs balles à la fois, sans jamais en échapper une.
17. La Vie d'Adèle/Blue Is The Warmest Colour - Abdellatif Kechiche (2013)
La relation complexe entre Adèle et Emma capture le sentiment amoureux dans la plus pure de ses expressions. Intense, intime et par moment graphique, La Vie d’Adèle est doté d’un esprit provocateur et sans filtre qui écorche et enivre.
16. Interstellar - Christopher Nolan (2014)
La complexité de l'audacieux spectacle de trois heures qu'est Interstellar peut certes nous dépasser. Récit exécuté sans peur, sa grandeur et son lustre suscitent un réel émerveillement. Un film de science-fiction à la hauteur de son budget et de ses ambitions.
15. Frances Ha - Noah Baumbach (2012)
Bohème et sans fioriture, le plus léger des films de Noah Baumbach aspire à beaucoup plus que la comédie indépendante moyenne. Eulogie à la spontanéité, Frances Ha est un adorable portrait d’une jeune adulte dans la vingtaine en quête de sens dans laquelle beaucoup se reconnaîtront.
14. Her - Spike Jonze (2013)
Et si la technologie était à la fois source d’isolation et de réconfort? Her s'interroge sur la solitude cosmique qui habite de plus en plus d'êtres humains en cette ère digitale. Sincère et profond.
13. Call Me By Your Name - Luca Guadagnino (2017)
Lumineuse adaptation du roman de 2007 du même nom, Call Me By Your Name nous transporte vers la plus lascive des idylles. Le désir traverse l'écran dans cette œuvre qui deviendra sans doute emblématique de ce qu'est le premier amour.
12. Get Out - Jordan Peele (2017)
Résolument revendicateur, Get Out utilise les conventions de l'horreur pour s'attaquer à l'hypocrisie de l'Amérique du 21e siècle sur les questions raciales. Un récit incisif tout aussi intelligent que divertissant qui tient en haleine du début à la fin.
11. The Lobster - Yorgos Lanthimos (2015)
Le spectateur qui visionne The Lobster pour une première fois réalise très rapidement qu'il n'a pas seulement affaire à une étrange comédie noire, mais à une satire dystopique. Déjanté, inventif et décalé, le cinquième long métrage de Lanthimos est un amalgame absurde de commentaires sociaux bien déguisés qui ne nous amène jamais dans la direction attendue.
10. Certified Copy - Abbas Kiarostami (2010)
Questionnant la valeur de l'art, Certified Copy prend réellement son envol lorsque les fameuses sensibilités post-modernes de Kiarostami se montrent le bout du nez. Telle une copie qui finit par posséder autant de valeur que l'original, le métatexte du film devient aussi important que le texte lui-même.
9. Drive - Nicolas Winding Refn (2011)
Le plus irrésistible des pastiches, Drive nous plonge dans un univers kaléidoscopique qui ne peut exister qu'au cinéma. À mi-chemin entre le film d'exploitation et le cinéma d'auteur européen, le réalisateur danois assume pleinement son métissage des genres, nous donnant une expérience viscérale dans une atmosphère rétrocool.
8. Moonlight - Barry Jenkins (2016)
Présenté en trois tableaux, ce film de passage à la vie adulte est une expérience cathartique saisissante. Même si la réalité de la majorité des spectateurs risque de s’éloigner de celle des personnages, la sensibilité et le lyrisme de Moonlight le rendent universel, s’élevant dans une sphère hors du temps.
7. Inside Llewyn Davis - Joel et Ethan Coen (2013)
Ce biopic tantôt comique, tantôt mélancolique est beaucoup plus que la déconstruction d’un genre. Inside Llewyn Davis évoque la cruauté des métiers artistiques où les destins se jouent de coups de dés plutôt que d’acharnement.
6. Roma - Alfonso Cuarón (2018)
On peut facilement être obnubilé par la quantité de détails dans la composition des plans de Roma, un régal pour les yeux digne de Fellini et d’Ophuls. Mais derrière la somptueuse cinématographie en noir et blanc, Cuarón raconte sa genèse avec nostalgie dans un Mexique en pleins bouleversements sociaux-politiques.
5. The Master - Paul Thomas Anderson (2012)
P.T. Anderson ne craint pas de mettre au défi son auditoire. Pouvant compter sur deux des meilleurs acteurs de leur génération en Phillip Seymour Hoffman et Joaquin Phoenix, The Master est obsédé par l'opacité de la psyché humaine, et les manières d'en prendre contrôle.
4. The Tree of Life - Terrance Malick (2011)
D'une ambition inégalée dans cette décennie, The Tree of Life est tout en contradiction; petit et grandiose, terre à terre et spirituel, personnel et universel. Un poème méditatif sur l'existence.
3. Uncle Boonmee Who Can Recall His Past Lives - Apichatpong Weerasethakul (2010)
Pénétrer dans l'univers de Weerasethakul, c'est l'autoriser à nous dérouter, à nous ensorceler. Un de ces rares films qui donne l'impression de posséder des propriétés magiques. Insaisissable, mais inoubliable.
2. The Social Network - David Fincher (2010)
Plusieurs cinéphiles ont sourcillé en voyant le nom de David Fincher associé à un film sur... Facebook. Puis, après sa sortie, dans un revirement des plus inattendus, certains critiques le décrivaient comme le Citizen Kane de notre époque. Appuyé par la plume aiguisée d'Aaron Sorkin, The Social Network était la boule de cristal d’une génération en quête de connexions.
1. Burning - Lee Chang-dong (2018)
Méticuleusement assemblé et patient, Burning nourrit le mystère à travers les ambiguïtés du langage et de sa compréhension. Pris au cœur d'une charade, le spectateur est, à l’instar du protagoniste, à la recherche de la vérité, la quête identitaire et le mal-être de l’époque en toile de fond.
Alexandre Rousseau - 23 décembre 2019
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Tristes anthropiques
PRÉSENTATION DE LʼEXPOSITION
Tristes Anthropiques est une exposition avec Nina Wiesnagrotzki et Céline Burnand organisée par le Cabanon, un espace pour lʼart contemporain à lʼUniversité de Lausanne, et commissariée par Myriam Ziehli, et qui débutera le 2 mars 2017 sur le campus de lʼUNIL.
Nina Wiesnagrotzki dans son documentaire Sansui Landscape, construit un cadre conceptuel autour de la montagne. Elle décline les différentes significations que recouvre la montagne pour faire plusieurs analogies. La montagne mythique que lʼon appelle Fuji est ainsi rapprochée des nouvelles montagnes de déchets que sont les monticules formés de restes nucléaires après Fukushima. La montagne au Japon, le pays natal de sa mère, rappelle les Alpes, le cadre visuel du dessin animé Heidi qui est repris sous la forme de Manga au Japon. En rapprochant le Japon et lʼAllemagne, Nina interroge. Elle nous demande comment, nous spectateurs, comprenons le terme de montagne. Comment les différences culturelles sont réappropriées et réintégrées dans les sociétés ? La montagne, les montagnes, les montagnes géologiques, les montagnes symboliques, religieuses, les montagnes de déchets, les montagnes imaginaires, les milles dessins de montagnes de Hokusai, tout se mélange. Les analogies horizontales et thématiques sont riches et permettent dʼenvisager un nouvel angle de réflexion autour de cette figure.
La dimension symbolique est aussi un aspect important du travail de Céline Burnand. Dans le cadre de ses vidéos, lʼartiste travaille notamment autour de la question de la représentation du serpent à travers plusieurs cultures. Pour le premier chapitre de son travail (Apotropos I et II), Céline Burnand est partie dans les Abruzzes en Italie afin de filmer le rituel de la San Domenico, et dʼy suivre les attrapeurs de serpents. Cʼest le deuxième chapitre qui est montré ici au Cabanon. Elle poursuit sa quête des serpents, cette fois-ci en Egypte. Si le serpent comporte toute une symbolique très ancienne en Egypte, il est encore présent, bien que caché, dans la culture contemporaine, notamment dans certains rituels dʼune confrérie soufie que lʼartiste à décidé de suivre. Le rapport quʼelle décrit déconstruit notre vision dichotomique humain/nature. En effet, comme Philippe Descola le décrit dans ses quatre ontologies, notre rapport occidental à la nature sʼest construit sur le naturalisme : une discontinuité entre humain et non-humain. Lorsque lʼon regarde les vidéos de Céline Burnand, cette discontinuité semble atténuée par le pouvoir symbolique donné aux animaux.
Lʼexposition consistera ainsi à créer un dialogue entre les travaux de Céline Burnand et de Nina Wiesnagrotzki qui résidera dans la manière de réinvestir les non-humains de manière symbolique. Est-ce là que réside lʼenjeu écologique ? Dénaturaliser la nature pour lui redonner un statut à part entière ?
Amorce dʼune réflexion partant du travail de Nina Wiesnagrotzki et de Céline Burnand
Il faisait particulièrement chaud en cette journée de début février à Berlin. Le soleil brillait au zénith, Céline et moi nous baladions dans la ville tout en parlant de nos projets respectifs. Après quelques visites de musées de vieilles sculptures, nous retrouvions Nina le soir pour enfin nous rencontrer toutes les trois. Nina avait choisi un restaurant Japonais dans lequel on trouvait les meilleures ramen de la ville. En arrivant au restaurant qui se trouvait au bord de lʼun des confluents de la Spree, il se mit à neiger si fort que lʼon ne pouvait plus voir quʼà quelques mètres devant soi.
La serveuse pressée et sèche nous prend les commandes et notre conversation autour de lʼexposition commence. Cʼest suite à ces discussions et échanges que jʼai entrepris dʼécrire ce texte compilant les différentes idées que nous avons abordées durant la soirée et qui se sont prolongées par des échanges dʼemails et des discussions avec Julie Lang, la présidente du Cabanon.
Dans ces deux films, la question du motif est récurrente et est constituante du travail. En effet, les artistes sont en quête dʼun motif quʼelles vont retracer en fonction des événements qui surviennent. Cette manière organique de procéder donne une richesse et une belle amplitude dans les deux propositions.
Les deux artistes proposent une quête autour dʼune figure spécifique afin de suivre leur motif dans plusieurs déclinaisons et différents lieux. A lʼheure de la globalisation galopante, George Marcus a proposé dans le domaine de lʼanthropologie dʼélargir le champ du fieldwork (terrain) autrefois lié à un lieu circonscrit, en procédant par filature : suivre une métaphore, une chose, une personne, un animal, et de ce fait réfléchir à une vision pluri située, mais aussi repenser les angles de vues, opérant ainsi une double ouverture, horizontale et verticale. Dans ce sens, les artistes proposent un décalage pour leur regard en allant vers lʼailleurs. Nina Wiesnagrotzki en partant au Japon, un pays quʼelle ne connaît presque que par les récits de sa mère, déplace son regard occidental pour aller comprendre les mécanismes internes du rapport japonais à la montagne, pour ensuite tisser des liens avec son pays natal, le sud de lʼAllemagne à la frontière avec les Alpes Suisses. Céline Burnand, quant à elle, visite un pays nouveau, bien quʼévoqué dans les récits familiaux : son arrière grand-père avait construit un hôpital pour les tuberculeux au sud du Caire dans les années 1920. Elle y suit lʼanimal honnis ou sublimé dʼun groupe dʼindividus hétérogènes nommée Rifaʼi. Entre histoires séculaires ou mystiques, elle navigue entre les différentes strates du Caire et de lʼEgypte du Sud.
La collection autour dʼun motif est un processus qui mʼa toujours intéressée. De manière générale, ce procédé permet une écologie de moyens quant à sa mise en place, par le simple fait quʼil implique de récupérer et compiler des éléments/symboles/objets/images préexistants tout en les réactualisant constamment. Si dans un premier temps, il sʼagit dʼune collecte, la deuxième partie du travail se situe dans la découpe et lʼassociation. Si les images sont collectées sans être mises en forme alors tout le processus tombe à lʼeau et celles-ci ne restent quʼun tas dʼimages sans possible appréhension.
La mise en lien entre différentes déclinaisons du même motif permet une forme dʼheureux accident où les images se confrontent organiquement, se répondent, dialoguent et créent du sens. Cʼest lʼassociation intuitive qui permet lʼémergence, le dévoilement dʼun sens. Si Sergueï Eisenstein en a fait son processus de travail au cinéma, lʼon retrouve également cette manière de faire chez lʼhistorien de lʼart Aby Warburg, qui appose côte à côte des images dont les « Pathosformeln » se dégagent. Cette procédure permet des surprises conduisant à de nouveaux résonnements et nouvelles idées.
Cette idée nʼest pas nouvelle, Frances Yates nous raconte lʼart antique de la mémoire. Cet art qui vise à se rappeler de discours à lʼépoque par lʼassociation de figures, allégories et symboles. Lʼidée pour lʼorateur étant de visualiser des sujets en terme de représentations et de placer mentalement ces images dans une architecture précise (un bâtiment par exemple). Ensuite lʼorateur pour dire son discours, reprend ce cheminement interne. On retrouve des traces de cet art dans le langage contemporain par les formules « en premier lieu », « en second lieu », etc.
Cet art redécouvert au 13ème siècle fait directement écho avec un type de fonctionnement de lʼiconographie médiévale. A titre dʼexemple, le cycle Vita Humana a lʼAbazzia des Trois Fontaines (à Rome, du 13ème siècle) prend la forme dʼun « florilège dʼimages » qui permet une lecture non linéaire, cʼest à dire plus organique, de lʼensemble. Cette question du florilège est un aspect déterminant dans la manière dont on appréhende les images, il invite à la contemplation, à la déambulation et à des associations dʼidées et de pensées nouvelles.
Un élément de réponse peut être amené par Donna Haraway concernant le lien entre collection, florilège ou association dʼimages et écologie :
« The unfinished Chthulucene must collect up the trash of the Anthropocene, the exterminism of the Capitalocene, and chipping and shredding and layering like a mad gardener, make a much hotter compost pile for still possible pasts, presents and futures. »
Dans le travail des deux artistes, il y a une vraie économie du symbole, de la manière dont celui-ci se décline et se réinvente au fil des époques. Cette réflexion autour dʼune époque emplie de déchets quʼest lʼauto-proclamée « Anthropocène » semble capitale dans un contexte actuel plutôt pessimiste. Selon lʼauteure, notre monde contemporain manque de nouveaux récits, manque dʼhistoires inventées. Si elle prône la science fiction pour répondre à ce manque, ici il pourrait sʼagir plutôt de lʼassociation intuitive et sensible dʼimages permettant lʼémergence dʼun sens nouveau, encore caché qui se dévoile lors de leur confrontation.
Dans un contexte dʼimages constantes, de communication et de flux incessants dʼinformation, il est capital de constamment remettre en jeu notre rapport aux images. Ici, Nina Wiesnagrotzki et Céline Burnand nous proposent deux manières dʼenvisager ce rapport. Dʼune part les analogies horizontales et thématiques et dʼautre part une déambulation dans et devant les images, deux procédés permettant un aspect méditatif, riche et producteur de nouvelles associations dʼidées.
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Les Aventures de Benjamin Duronflan, chapitre 16 : From Here To Eternity / Street art
Minuit, Manikarnika ghat. Un homme s’affaire contre le mur de la plate-forme des brahmanes. Il peint. La lumière des lampadaires ne le touche pas ; il profite de l’épaisseur de l’obscurité et de la brume. La musique directement dans ses oreilles rythme son bras qui se balance avec des mouvements vifs, parfois il prend du recul et hoche la tête un air satisfait. Autour, il y a les témoins de ce qui est en train de se passer, tous restent silencieux. Ils observent ce grand homme aux yeux bridés, les cheveux longs et noirs ramassés dans un chignon sur le haut de son crâne, un tikka noir sur le front. Le mur quant à lui se recouvre de traits de couleurs vives, une noueuse composition psychédélique s’étale sur le mur tandis que moins d’un mètre au-dessus, le corps d’un membre d’une haute caste brûle lentement.
Benjamin et l’Américaine s’étaient levés de bon matin ce jour-là. Après ce qu’ils avaient pris l’habitude d’appeler sa « crise », Benjamin était resté pendant une semaine dans un état de faiblesse relative. Il s’était réellement épuisé dans sa « crise », mais cette faiblesse semblait aussi une manière pour Benjamin de se protéger, un bon prétexte pour rester enfermé : il avait eu peur et , malgré l’intensité des sentiments qu’il avait pu vivre et le sursaut existentiel que cela lui avait procuré, il voulait mettre à distance le spectre de la folie et de la mort, et la manière qu’il trouva dans un premier temps d’exorciser cela fut de mettre à distance la ville elle-même, bien qu’il y résida. Au bout d’une semaine cependant, il retrouva sa curiosité habituelle, celle pour laquelle nous l’aimons. Il organisa leur déménagement de Bengali Tola (où ils étaient retournés après la « crise ») à Manikarnika ghat pour « prendre un nouveau départ ». Ainsi, ils s’étaient levés tôt ce matin où il et elle avaient découvert avec stupéfaction le graffiti coloré sur le mur de la plate-forme de crémation des brahmanes.
« - Oh, putain nique sa m…, murmura l’Américaine. - Bougre, il y en a un qui s’est fait plaisir, commenta son partenaire. - Mais mec, comment c’est possible ? - C’est quand même marrant… - Inimaginable. - Pardon ? - J’ai dit, inimaginable. Impossible. - Ah. - …. - De quoi parles-tu ? - Regarde ! - Oui, oui, il y a un tag. - Enfin, Ben ! C’est pas n’importe quelle… enfin, je veux dire, on est à Manikarnika ghat, goddam ! - Everything is possible, twenty-four hour, répondit Benjamin en riant. Ce dernier ne semblait pas se rendre compte de la lourdeur de l’acte dont ils étaient en train d’observer le résultat. Il prenait cela avec un air amusé qui scandalisait un peu l’Américaine. - Tu ne trouves pas ça beau ? lui demanda-t-il. - C’est pas la question. Mais… Qui est le fils de pute qui a bien pu faire cela ? - Euh, je pense que tu ne devrais pas parler comme ça, lui fit-il remarquer. Le français vulgaire de l’Américaine le mettait souvent mal à l’aise, il trouvait que cela était comme comme une fiente de pigeon sur une fresque de Raphaël, une faute de goût flagrante dans sa manière d’incarner sa féminité. - Sorry, dude. - C’est quand même oser de poser son graff’ là, sur un des endroits les plus sacrés du monde, déclara Benjamin. On pouvait sentir qu’il avait fait un effort pour éprouver cette réflexion. L’Américaine le regarda encore une fois, un œil tout étonné, l’autre sur le point de sombrer dans le désespoir. - Oui, c’est ce que j’essayais de te dire… - Je me demande ce que les gens peuvent bien penser de tout cela, continua-t-il avec un air méditatif.
La fresque était principalement composée de traits colorés formant un ensemble psychédélique et acidulé. Lorsqu’on l’observait longtemps, on pouvait voir émerger comme un « motif dans le tapis » (Benjamin détestait cette expression mais bon…) l’inscription « From Here To Eternity » (même si on distinguait mal le « y » de « eternity »). Le couple était fier de leur découverte et continuèrent donc à faire parler cet audacieux graffiti. Dans le coin gauche, étaient dessinés plusieurs grosses têtes de mort dans un style un peu enfantin, et aussi un délicat portrait de sadhu avec une technique impressionniste. L’Américaine dit avec un ton docte que c’était une pièce de street art quelconque comme on pouvait en trouver aux quatre coins de la planète. Benjamin défendait l’œuvre avec entrain quand ils découvrirent qu’elle était probablement signé. « Guido Cipolla : Mr Onion »¨était inscrit dans la partie haute. Dans le silence que provoquait la découverte de la probable identité du « vandale » (l’Américaine) ou de l’ « artiste » (Benjamin), un jeune homme comme il en existe beaucoup à Manikarnika vint leur proposer une explication des rîtes funéraires. Benjamin coupa rapidement court à ces explications qu’il connaissait déjà par cœur et posa frontalement la question du graffiti. Ce dernier semblait laisser complètement indifférent leur interlocuteur, contrairement toutefois au peintre qu’il connaissait bien. Selon ses dires, l’artiste était un « gars allemand » qui venait souvent ici et qui maintenant habitait près de Lalit Ghat, oui, il était venu de nombreuses fois ici et surtout, il consommait beaucoup de drogues, il en achetait à un ami à lui. De la marijuana mais aussi… il se boucha une narine et respira de l’autre, le nez collé à sa main droite. Cocaïne.
« - Tu vois, c’est quelqu’un qui connaissait le coin, il est pas arrivé comme ça un matin… dit Benjamin à son amie, satisfait. - A bloody junkie ! s’exclama-t-elle avant de traduire.Un putain de camé. - Je comprends l’anglais tu sais. - Ah oui ? »
Benjamin qui se sentait vexé se décida à mener l’enquête, il entendait bien prouver, pour une fois, sa supériorité en matière de compréhension du pays dans lequel ils voyageaient. On verra bien. Il se lança donc dans un important travail de recherche avec une connexion internet vacillante, mais son ambition d’en savoir plus sur la fresque furent rapidement déçues. Après avoir activé tous les réseaux interdiscursifs de la fresque, le sens de cette dernière lui restait toujours opaque.
« - Au rapport colonel, s’adressa-t-il à l’Américaine. - Oui ? - Alors, j’ai fait mes recherches. D’abord l’auteur : Guido Cipolla. Déjà cipolla, ça veut dire oignon en italien, d’où le Mister Onion… et « Guido », alors soit c’est juste un prénom. Soit c’est un mot d’argot new-yorkais pour désigner les italiens, et notamment la figure de l’italien macho. Ou ça peut aussi être le verbe « conduire » à la première personne du singulier, mais je pense pas que ça soit ça… - Intéressant dis-moi, souffla-t-elle dans un demi-sourire. - Oui, oui ! Et… alors… sur Facebook, j’en ai trouvé vingt-six des « Guido Cipolla » mais aucun qui fait l’affaire. Par contre, et là plus intéressant, j’ai trouvé un Guido Cipolla qui fait de la longboard en Italie, ce qui nous rapproche de l’univers des cultures urbaines. - Mais pas de graffeur. - En effet. J’ai aussi essayé de comprendre à quoi l’œuvre faisait référence… je te préviens, c’est un peu flou. Déjà, « from here to eternity » c’est pas de lui. La première fois que ça intervient, c’est dans un film de Fred Zinnemann, réalisé en 1953, c’est le titre du film. - Et alors, ça voudrait dire quoi ? - Je ne sais pas trop… le film critique, selon ce que j’ai lu, l’institution militaire… Toutefois, l’histoire de l’expression ne s’arrête pas là. Vingt-quatre ans plus tard, c’est le musicien Giorgio Moroder qui sort son tube du même nom. J’ai écouté, c’est de la disco un peu planante qui fait « From here to eternity / That's where she leads me / From here to eternity / with love, with love, with love, with love ». - Une chanson d’amour. - Exact. - Ce qui ne nous aide pas vraiment à comprendre, ajouta l’Américaine dont la curiosité commençait à s’éveiller. - Il y a aussi une chanson d’Iron Maiden sortie dans les années 90, de ce que j’ai compris, elle parle d’une jeune femme se faisant séduire par un bad boy lui proposant d’aller « from here to the eternity », à savoir en enfer… j’ai pas trop aimé la chanson. - Ça m’aurait étonné. Et alors ? - Bah… c’est tout. J’ai rien d’autre. - Et comment tu interprètes ça ? Lui demanda-t-elle toujours ironique. - Hum, peut-être, peut-être, commença Benjamin qui chercher quelque chose à dire, peut-être que Guido Cipolla, alias Mr Onion, a fait ce graffiti pour déclarer son amour à une femme qui allait prendre un bateau le lendemain pour voir Manikarnika ghat depuis le Gange… - Ou peut-être que ce bastard s’est cru profond en écrivant un truc sur l’éternité dans l’endroit où on brûle des morts qui, selon ce qu’on dit, devraient atteindre le moksha et qu’il n’a pas du tout penser au réseau interdiscursif qu’il était en train de produire. - C’est quoi déjà le moksha ?... C’est marrant aussi d’imaginer cet endroit avec un tube de disco, peut-être qu’il écoutait ça pendant qu’il peignait, déclara crânement Benjamin tout en se mettant à chanter « From here to eternity, That's where she takes me, Frome here to eternity »… L’image la fit rire et elle concéda que le gars avait dû « prendre son pied et se taper un bon petit trip ». Le moksha, c’est la libération ultime de l’âme individuelle, sa sortie du cycle des réincarnations… si on est incinéré à Bénarès, normalement, on rejoint le moksha. - Peut-être qu’il voulait dire que le véritable moksha, c’est l’amour. »
Benjamin lui-même se sentit niais, ce qui le fit rougir, ce qui attendrit l’Américaine, et ce qui les détourna de cette épineuse question. Dans leur nouvelle maison, sur ce toit grillagé (contre les singes), il et elle profitaient de la chaleur du mois de février. Quelques cendres venant des ghats de crémation en contrebas flottaient dans le vent. Ils étaient bien, à deux, dans la lumière de la fin d’après-midi. D’ici à l’éternité, c’est là où elle le menait, d’ici à l’éternité, lalala lala la...
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#from here to eternity#benjaminduronflan#fiction#varanasi#manikarnika#Burning Ghat#ghat#bénarès#amour#street art
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Film spirituel à voir
Bienvenue sur “Film spirituel à voir”, votre guide cinématographique dédié aux amateurs de quêtes intérieures et de réflexions profondes. Dans cet article, nous avons rassemblé une sélection variée de films spirituels à voir, d’œuvres inspirantes, philosophiques et méditatives, qui nous plongent dans des thèmes allant du développement personnel à l’éveil spirituel. Que vous préfériez des films français, des récents oscarisés, des classiques cultes, ou des pépites primées, notre liste couvre toutes les nuances du cinéma spirituel.
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Avec Paterson, apprenez à méditer en 7 jours
Paterson, le dernier film de Jim Jarmusch, est en apparence un film sur la poésie. Son héros (Paterson) est chauffeur de bus dans une ville du New Jersey (Paterson aussi), et poète acharné. Il noircit les pages de son carnet de vers inspirés du quotidien, comme son poète fétiche Williams Carlos Williams.
Mais si Paterson était réellement un film sur la méditation ? Pas sur l’exercice formalisé, mais sur le mode de vie méditatif, popularisé outre-atlantique sous le terme de « mindfulness » et en France par les best-sellers de Christophe André.
Observer
Méditer, c’est être présent au monde, et intégrer dans sa conscience toutes ses facettes. Ne pas passer sans cesse d’une tâche à l’autre en restant piégé dans notre univers mental, sourd à ce qui nous entoure.
Paterson, et la caméra qui le suit, est en perpétuelle découverte. Même des choses qu’il a vues mille fois, même de son paquet d’allumettes. Ce n’est pas un émerveillement béat devant le cliché des « petite choses » de la vie, mais bien une présence attentive au réel et ses variations.
En suivant le quotidien de Paterson sur une semaine, avec le retour de plans iconiques (le réveil, l’installation dans le bus…) le film insiste sur l’apparente monotonie de la vie de Paterson. Monotonie qui n’est pas transcendée par l’écriture, mais véritablement par le regard de Paterson. Du bus au bar, il dégage la même concentration calme, magnifiquement interprétée par Adam Driver.
Accepter
De lui, on ne saura rien, sinon qu’il a été soldat. Pas d’évocation du passé ou du futur, Paterson vit dans le temps présent, et il accepte la vie telle qu’elle vient. Signe de faiblesse ou de puissance morale ? Vraie comportement de méditant en tout cas.
Il ne se plaint jamais, et ne prononce jamais le moindre reproche, même lorsque sa compagne repeint son appartement ou achète au delà de leurs moyens. Laura est une énigme, et le reflet en négatif de Paterson. Aussi dispersée qu’il est sérieux, aussi volubile qu’il est taiseux. A nous de la voir comme une embarrassante loseuse ou comme une artistes sans limites. Paterson a choisi, et c’est très beau.
Ecrire
La méditation passe par le corps. Respirer, marcher, se sentir dans l’espace. La démarche anguleuse de Paterson et le physique particulier de Driver l’empêchent d’être un esprit désincarné, poète pur et pauvre.
Car là où Paterson dépasse la méditation, c’est par la création. Une activité qui fait partie du quotidien de tous ses personnages, presque un travail comme un autre. Qu’il s’agisse du poète Paterson, de la peintre/cuisinière/musicienne Laura, du comédien amoureux ou du rappeur de la laverie (la plus belle scène du film).
Avec ce message : créer ce n’est pas être un génie inspiré, mais un humain qui regarde le monde et lui répond.
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Déphasage #167 - 29.03.18
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01/ Dedekind Cut - MMXIX (Tahoe/Kranky/Avril 18) 02/ Dedekind Cut - De-Civilization (Tahoe/Kranky/Avril 18) 03/ :such: - Email Polychrome (Sélection/Self-released/2014-2017) 04/ :such: - Ethereal (Sélection/Self-released/2014-2017) 05/ :such: - Opaque Fragments (Sélection/Self-released/2014-2017) 06/ Anne Guthrie - Bellona (Brass Orchids/Students of Decay/Mars 18) 07/ Anne Guthrie - Red Wolf (Brass Orchids/Students of Decay/Mars 18)
[Thomas]
Principal éditeur des efforts méditatifs d'artistes tels que Stars of the Lids ou Loscil, le label Kranky accueille depuis février le second album de l'américain Dedekind Cut dans son catalogue. « Tahoe », dont les premières minutes nous rappellent les glorieux noms précédemment cités, est majoritairement composé de frémissements horizontaux dont l'indolence ne cadre pourtant pas tout à fait avec le cahier des charges de l'album ambient conventionnel. Un décalage sensible entre ce qu'est la musique de Tahoe et ce à quoi elle ressemble est immanquablement ressenti après la première écoute du projet, laissant à entendre que les pistes les plus nappeuses et attendues cachent en réalité des forces contenues, qui lorsqu'elles sont lâchées partent dans tous les sens. Les oreilles ayant eu connaissance du prédécesseur de ce disque - nommé « Sucessor », paradoxalement - peuvent les premières prévoir cette distorsion, tant la galette princeps étalait ses idées avec bien moins de retenue. Et les indices remontent plus loin encore dans la carrière de Dedekind Cut, dont la richesse de l'imaginaire se dessine dans la diversité des aventures musicales.
Celui qui exerça un temps sous le nom de Lee Bannon était alors un beatmaker talentueux, affilié au collectif Pro Era qu'il accompagna sur scène en tant que DJ, et alimenta en instrumentales qui servirent avant tout au jeune Joey Badass, figure de proue de cette équipe de backpakers remuants. La scène new-yorkaise, dont Badass représenta un renouveau non négligeable, était la plus acheteuse des productions chaudes et étouffées de ce californien, qui avait toutes les cartes en main pour suivre la voie d'un 9th Wonder et arroser de samples de soul savamment pitchés des générations de rappeurs. Mais c'est davantage le modèle d'un Daniel Lopatin que le camarade Bannon finit par suivre, après un court passage par la case drum and bass lui ayant sans doute servi de sas de décompression.
Difficile en effet de ne pas songer aux moments de bravoure de Oneohtrix Point Never face aux synthétiseurs démaquillés et autres voix ouvertement artificielles lancés impulsivement par Dedekind Cut, de même que les chants gutturaux traditionnels de Mongolie qui s’élèvent à deux reprises au cours de l'album rendent inévitable un rapprochement avec le sommeil du lac Jackson, pour qui a écouté – ou vécu – le Chill Out de The KLF. Les références ont donc évoluées, et avec elles les chemins empruntés pour atteindre l'auditeur. Pourtant Dedekind Cut connaît un invariant décelable dans l’âme infusée à sa musique : couverte d'oripeaux plus froids et moins incarnés que par le passé elle n'en est pas moins le support d'émotions brutes évoquées à demi mot. Ainsi The Jacka, dont la voix plaintive épousa il y a dix ans une production de Lee Bannon, ne dépareillerait pas sur Tahoe malgré les matériaux inhabituels pour le spectre de la Bay Area. C'est d'ailleurs en Californie qu'est situé le lac - encore un – près duquel Dedekind Cut semble vivre, et qui donne son nom à l'album. De ce parrainage ressort un alliage de quiétude naturelle et d'histoires vécues servant de matière première à une musique nuageuse et plastique, qui ne nous épargne pas les sonorités new age et les chants d'oiseaux dispensables, mais les met au service d'une esthétique totale finissant par toucher du doigt la noblesse à laquelle elle ne cesse de prétendre.
[Max]
Ce soir voici venu le temps (non pas des rires et des chants) mais d’entrevoir plusieurs compositions de Marc Parazon alias :such: — un itinéraire que je qualifierai d’un enchevêtrement de figures denses et complexes aux impacts distants et fantomatiques.
Basé à Paris c’est depuis 2009 qu’il s’applique à développer une réflexion artistique interdisciplinaire, qui mêle composition avec arts plastiques, et qui de fait repose sur des supports audio en désuétude de la bande magnétique aux microsillons du vinyle. Son approche s’est construite à partir d’une aversion prononcée pour le support informatique, et d’autre part autour d’une volonté d’investir le champ du sonore par une dimension plastique.
Marc Parazon en tant qu’ingénieur du son et écrivain de la musique à quant à lui de par ses installations (notamment A Tape End), ses collaborations avec le cinéma (dernièrement Escamotage ou Dernier Round) ainsi qu’à travers ses performances scéniques opéré une dichotomie entre l’objet caractérisé par son aspect tangible et ce même objet en tant que vue de l’esprit. Cette abstraction puise ses sources dans l’obsolescence même des sons, des bruits, des résidus, provenant par exemple du craquement d’un disque usager ou autres fruits de la détérioration et qui sont analogues à ceux de la dégénérescence de ce qui n’est pas dématérialisé.
Je vous laisse donc avec ces quelques reliquats qui sont la somme du travail de :such: dans lesquel se dégagent un univers atmosphérique, synergies de nappes synthétiques et de réverbérations vocales.
[Antoine]
Une nouvelle désorientation sonore en provenance d’Anne Guthrie, déjà diffusée dans l’émission avec son précédent opus « Codiaeum variegatum ». Nom savant d’une plante appelée Croton de manière courante. Une fois de plus c’est une plante qui nomme sa musique, l’orchidée de cuivre ici avec Brass Orchids sorti sur le label Students of Decay.
Confrontant sans vergogne des sons multiples ne cohabitant pas forcément entre eux, notre oreille est dans une certaine forme de sidération face à ce donner à entendre. Tel un film de science-fiction qui forge un monde qui prend les apparences du nôtre pour mieux nous fausser. Nous sommes à la fois quelque part et nul part, que cela soit dans l’espace et dans le temps, puisque les sons qui se découvrent proviennent d’une ligne temporelle brisée.
Anne Guthrie s’accapare aussi bien l’extérieur que l’intérieur de cet environnement. Notre ouï habituellement là pour nous informer sur ce dernier se trouve bien dépourvue. L’acousticienne qu’elle est a sûrement du jouer un rôle dans la réalisation de ces 5 titres. Le phénomène sonore n’informe plus rien il déforme notre perception ici. Par notre position de simple auditeur nous sommes contraints d’accepter ce qu’elle nous soumet.
L’idée de fiction citée plus haut n’est pas si étrangère car le titre de cette production vient de celui d’un livre présent dans un autre. Cette imbrication d’histoires est bien propre au type de montage sonore que réalise la compositrice américaine. Plusieurs couches de réalité nous font face entre écoute enfouie et frontière du tympan.
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Un nouvel article a été publié sur https://www.rollingstone.fr/blade-runner-2049-bienvenue-dans-lere-de-la-lassitude/
« Blade Runner 2049 » : bienvenue dans l’ère de la lassitude
Blade Runner 2049, le sequel du film de science-fiction révolutionnaire attendu depuis longtemps est loin d’être un succès et nous sommes peut-être arrivés au point de saturation
Nous avons vu des choses que l’on n’aurait jamais pensé être vraies. Un classique culte a vu sa réputation réévaluée et restaurée par une série de projections bien après qu’il a été « retiré » de l’écran. Un film avec pas moins de six versions en circulation. Des critiques considèrent ce sequel comme un chef-d’oeuvre tandis que d’autres déclarent qu’il est « élégant mais creux ».
Après des décennies de rumeurs, d’idées jetées et de trop nombreux rêves maudits, on nous a offert un sequel de Blade Runner, et il est bon. Ridley Scott en est le producteur exécutif. Denis Villeneuve, réalisateur québécois spécialisé dans la confusion morale, prend les rênes du projet. Harrison Ford revient dans le rôle du détective Deckard (aujourd’hui à la retraite, mais pas ce genre de « retraite ») qui, fut un temps, poursuivait les répliquants. Ryan Gosling est le modèle next-génération du chasseur de répliquants : beau, mal rasé et lunatique dans son trench-coat. Roger Deakins, candidat au poste du meilleur directeur de la photographie en activité aujourd’hui, rend chaque image visuellement somptueuse et complètement lugubre, et comme chaque film qui a osé surfer sur la vague des films urbains cauchemardesques de 1982, le nouveau Blade Runner est en compétition avec la vision de la marque originale.
Retrouvez notre chronique du film
L’impression de contre utopie déjà vue plane constamment au-dessus de Blade Runner 2049, même lorsque Villeneuve transporte les spectateurs en-dehors de la ville pour les emmener dans la campagne brûlée. Pour chaque scène dans laquelle l’agent K, interprété par Gosling (son vrai nom est Joe), arpente les rues parsemées de vendeurs de nouilles, de punks et d’hologrammes ou traîne dans son appartement avec sa petite-amie (Ana de Armas), une intelligence artificielle programmée, on aperçoit des fermes recouvertes de poussière, des casses remplies de débris, des terrains vagues balayés par le blizzard, des rivages inondés et un Las Vegas radioactif. La variété est le piment de la vie post-apocalyptique et en suivant la quête de K pour trouver un lien entre les humains et les répliquants, le réalisateur offre aux spectateurs des scénarios apocalyptiques cinématiques.
Presque chacune de ces visions de fracture sociale est immédiatement reconnaissable. Vous pouvez presque imaginer un jeu de boisson durant lequel vous buvez un verre à chaque fois que la technologie ou qu’un junkie maîtrise les éléments naturels. Le choc est aujourd’hui légèrement atténué, même si les éléments clés (une attention toute particulière envers le développement du personnage, les nuances subtiles des performances, les blagues sournoises, les images inoubliables) donnent parfois au sequel l’avantage sur son prédécesseur. On peut toujours peaufiner et revitaliser de vieux films de science-fiction (deux mots : Fury Road), mais après des décennies d’attente pour un nouveau Blade Runner, ce sequel sort enfin sur les écrans au moment où la fiction est devenue quelque chose que tout le monde connaît. Cela faisait un moment que l’on s’approchait de cette ère cinématographique sans grande surprise.
Jusqu’à aujourd’hui, le sequel de Villeneuve est considéré comme un « échec » ne répondant pas du tout aux attentes. Lisez les critiques de ces derniers jours et vous verrez un grand nombre de raisons pour lesquelles ce film extraordinaire à plus d’un titre a tout simplement échoué à plaire au public : Ford n’est plus un choix d’acteur important, Gosling n’est probablement pas encore un acteur à avoir son nom écrit en plus gros que le titre du film et il n’y a pas assez de femmes. De plus, c’est une oeuvre étiquetée comme un film d’action et non comme un film méditatif sur ce qui constitue l’humanité et sur qui mérite d’en faire partie. Il est aussi possible que le public en ait eu assez des films futuristes, même de ceux présentés comme de nouveaux blockbusters.
Depuis que H.G. Wells a commencé à expérimenter les récits d’un futur pessimiste à la fin des années 1800 (et depuis que Metropolis a aidé à codifier leur vocabulaire visuel), ces genres de fictions ont agi comme soupape pour les peurs que nous avons sur les lieux vers lesquels nous, en tant que société et espèces, nous dirigeons. La fiction dystopique a transporté le public à travers des guerres mondiales, le fascisme et des périodes de grande agitation et d’anxiété. Lorsque la littérature pour jeunes adultes a remarqué à quel point cette catégorie d’écriture pouvait être efficace face à l’incertitude et au manque général de contrôle d’un adolescent moderne sur le monde qui l’entoure, une nouvelle vague de jeux de la faim s’est développée et a toujours été adaptable au cauchemar éveillé du jour.
Cependant, nous avons aujourd’hui temporairement épuisé nos options et nous sommes dépassés par la réalité. Le Blade Runner original est sorti à l’époque où pesait la menace d’une guerre nucléaire, où un désastre écologique était à envisager et où le Time avait élu un ordinateur comme « Homme de l’Année ». Blade Runner 2049 sort sur les écrans dans une période où l’éventualité que des maniaques égocentriques anéantissent des dizaines de millions de personnes avec l’aide de missiles est on ne peut plus réelle et où des catastrophes naturelles arrivent de plus en plus souvent. En ce qui concerne le dernier parallèle, vous êtes probablement en train de lire cet article sur votre ordinateur portable ou sur votre smartphone. Avec toute la magie et l’émerveillement que Villeneuve & Co. ont créés, il est possible que la franchise soit à nouveau maudite par un mauvais timing. 2049 est un film à aller voir, encore plus que le film sombre et visionnaire de Scott, et étant donné le rythme accéléré de la pop culture, il est probable que ça ne prenne pas une décennie pour qu’il soit considéré comme un classique. Mais pour le moment, si vous voulez vous prélasser dans un monde apocalyptique, il vous suffit de vous connecter à Twitter ou d’allumer votre télévision.
Par David Fear / Traduit et adapté par Mélanie Geffroy
#Ana de Armas#blade runner#Blade Runner 2049#Denis Villeneuve#Harrison Ford#ridley scott#ryan gosling#science-fiction
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Ton premier amour
Et si je rêvais de toi ? Comme ça, par surprise, sans le vouloir. Et si je me réveillais avec un manque dont je ne tire aucune explication logique ? Et si dans mon ventre je sentais une sensation de vide ?
C'est étrange la notion de premier amour. J'ai l'impression, en écoutant ce que les gens autour de moi disent, qu'on a globalement tous un premier amour qui nous aura marqué plus que les autres, c'est bizarre. C’est bizarre car il s'agit d'un évènement passé, pourtant la personne que je suis n'est absolument pas celle que j'étais. Ce manque, ce vide, reste une part intégrante de la construction que l'on mets en place… C'est cocasse de se construire une partie de sa vie sur un vide.Je me surprends, encore des années après, à me retrouver touché par ces émotions qui déferlent sans prévenir. Que cela soit un rêve ou une rencontre réelle avec la dite personne cette expérience s'apparente à une situation rare où la joie, la tristesse et la nostalgie forment un trio compact qui pourra laisser dans un état méditatif et mélancolique pour une bonne partie de la journée (voir toute la journée). Ce n'est ni désagréable, ni agréable… C'est juste là.Alors, on pourrait rapprocher cette sensation à des regrets, je ne suis pas d'accord avec cette idée.
Un premier amour ne peut rendre nostalgique que s'il a pris fin, et s'il a pris fin alors cette nostalgie n'en sera que plus profonde et palpable. Des regrets ne représentent que du négatif, la mélancolie pourrait être comparée à un film de famille effacé par erreur : on est heureux du souvenir que l'on en a, mais on préférerait en profiter pleinement et réellement. Il ne s'agit là pas que de négatif, mais d'un mélange duquel il faut savoir tirer ce qu'on l'on veut en tirer.La partie la plus délicate dans ces rappels vers le passé mêlant sensations physiques et ressentis émotionnels est, à mon avis, le lâcher prise. Savoir se dire, un jour, « maintenant, c'est fini pour de bon ; tu ne fais plus partie de sa vie, elle ne fait plus partie de la tienne », c'est un vrai travail sur soi qui demande une dose de courage et de remise en cause personnelle certaine.
Et pourtant, malgré tout ce travail sur soi, un rêve peut revenir éventrer toutes ces belles certitudes et vous faire revivre ces moments passés, laissant une sensation âpre de mélancolie.
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Printemps des poulpes, par Panagiotis Grigoriou
Printemps des poulpes
Billet invité. Également sur son propre blog : greekcrisis.fr
Mois d’avril. Printemps ! Les terrasses des tavernes au centre-ville d’Athènes sont remplies. Des musiciens, plutôt tristes, amusent alors nos touristes comme ils le peuvent. Bouzouki indispensable, superbes chansons du rebétiko classique aux paroles poignantes, celles que nos touristes ne saisiront finalement pas. Entre deux bières et trois “brochettes à la grecque”… et à la viande de porc à 95% importée depuis les Pays-Bas, les médias de la colonie s’extasient déjà sur la… “seule grande victoire de l’unique… et grand Macron”. Printemps des poulpes !
Presse grecque. Athènes, le 25 avril 2017
Comme prévu, il y a eu aussitôt la réaction… spontanée des cadres SYRIZA, à l’instar de la porte-parole du parti Tsiprosaure, Rania Svigou, ayant publiquement et si chaleureusement félicité Pierre Laurent et son PC décidément macronymique de leur “attitude responsable car de gauche” (quasi-explicitement se rangeant derrière Macron). Et pour ce qui tient de l’inqualifiable… qualifié d’Alexis Tsipras, celui-ci s’est empressé d’appeler au téléphone Emmanuel Macron pour lui souhaiter, d’après le reportage des médias grecs “le plus grand succès dans la bataille pour le second tour contre l’extrême-droite, et pour lui exprimer toute sa confiance devant son élection. Et alors, pour qu’elles se prolongent enfin, l’amitié et la coopération entre la Grèce et France.”
“Emmanuel Macron lui a répondu qu’il avait soutenu depuis le début, en sa qualité de ministre de François Hollande, tous les efforts du gouvernement grec, et également, cette nécessité impérative de changer d’attitude envers la Grèce : ‘Il est certain que si je suis élu, nous travaillerons ensemble pour que l’Europe puisse répondre aux besoins de notre génération”… les Français, déjà après les Grecs, génération après génération devraient donc… se sentir rassurés.
L’Europe, fille du roi de Tyr, ayant été déjà et depuis bien longtemps enlevée par Zeus, transformé comme on sait en taureau à l’occasion, les Grecs ont l’impression que leur temps tourne plutôt rapidement et ainsi… en rond dans cette “Europe”. Heureusement que le cinéma existe toujours ; pour se changer un peu les idées à Athènes, c’est peut-être le moment d’un “Tour de France” , bien particulier, s’agissant bien entendu du film de Rachid Djaïdani avec Gérard Depardieu et Sadek, projeté en ce moment dans les salles à Athènes, dans le cadre du festival du cinéma francophone. Printemps, car tout n’est pas perdu !
Europe sur le taureau, terre cuite d’Athènes, 5e siècle av. J.-C. Musée Kanellopoúlou, Athènes, avril, 2017
“Le dernier tango à Paris du bipolarisme politique”. Presse grecque, le 25 avril 2017
“Tour de France”, le film de Rachid Djaïdani. Athènes, avril 2017
L’indifférence, du moins son apparence, se généralise, en réalité l’opinion grecque est en ce moment secouée par un bien détonant mélange de dépit et de colère, intériorisés jusqu’au plus profond des retranchements de la psyché. Après tout, le port de Thessalonique vient d’être à son tour vendu pour très exactement 231.926.000 €, à une… coalition entrepreneuriale franco-germano-russe, les… heureux gagnants sont les sociétés, et funds : “Deutsche Invest Equity Partners GmbH”, “CMA-CGM”, “Belterra Investments” et “Terminal Link SAS” (presse grecque du 25 avril 2017).
En cette même semaine… décidément bien macronymique, le “gouvernement” Tsipras de la bonne méthode enfin découverte… pour enfin satisfaire aux exigences de la Troïka élargie, au sujet de l’ouverture des commerces durant tous les dimanches de l’année. Cette décision peut être prise désormais au niveau régional et local (presse grecque du 26 avril). C’est certainement en cela (également), que l’Europe… finira par répondre aux besoins d’une certaine génération, d’après toujours la déclaration téléphonique… et d’amour, entre Emmanuel Macron et Alexis Tsipras.
Ainsi va la vie… et d’ailleurs pour de nombreux Grecs, leur quête de la survie s’approche bien fatalement du cercle implacable des nécessités vitales, d’où également cette mutation quant à leur sens politique restant. Lorsqu’on sait que l’action politique ne débute qu’à partir du moment où les humains transgressent un jour le domaine des nécessités vitales pour s’interroger sur le juste et l’injuste, on prend alors toute la mesure de… l’acosmisme triomphant en Grèce (comme ailleurs) en ce moment.
Sur nos murs, slogans du siècle précédant. Athènes, avril 2017
Concert gratuit sous l’Acropole. Athènes, avril 2017
Antiquité… tardive. Athènes, avril 2017
Sur nos murs, les slogans du siècle précédent en rajoutent à leur manière à cette impression qu’alors laisse derrière elle, l’accélération de l’histoire. Les illusions finissent par s’épuiser, les badauds et les touristes quant à eux, apprécieront surtout les concerts gratuits organisés à présent par la Ville d’Athènes sous l’Acropole, devant son nouveau musée. Pourquoi pas !
Après tout, Athènes ce n’est tout de même pas “Karakas” (au lieu de Caracas), son Agora antique nous paraîtrait même plus belle et davantage “parlante” que jamais. Eh oui ! la vie des peuples… ou des poulpes, c’est selon, erestera toujours quelque part digne d’être vécue, même contre vents et marées.
Comme du temps de la longue (autre) Antiquité Tardive (IIIe-VIIe siècles de notre chronologie), l’ordre de notre monde connaît des changements sensibles. Le rôle et le statut des citoyens semblent s’être dégradés, pour bien le dire alors gentiment. L’effritement des revenus caractérise le sort du plus grand nombre, les cités (nos villes et États actuels) souffrent alors du déclin de leurs ressources propres et leur situation financière, et alors le statut d’emploi forcé rapproche les ouvriers de ces ateliers de la condition d’esclaves alors qu’ils sont en théorie des citoyens… à une différence près et cependant de taille : c’est bien le travail qui disparaît actuellement, tandis que comme au IVe siècle, la petite propriété continue à régresser et les petits propriétaires ont de plus en plus de mal à satisfaire les exigences fiscales de l’Empire.
Il me semble d’ailleurs, que suite à une énième réforme de l’Éducation nationale (en France), modifiant profondément l’enseignement de l’histoire au collège et au lycée, des périodes entières de cette histoire sont éliminées, l’Antiquité Tardive notamment (IIIe-VIIe siècles) et l’histoire byzantine, comme par hasard.
L’Agora ancienne près du cimetière du Céramique. Athènes, avril 2017
Karakas… à Athènes. Avril 2017
Le poisson et son marché. Athènes, avril 2017
Ce serait pourtant Byzance en apparence (et dans un autre sens), les touristes émerveillés se promènent sous l’Acropole, on découvre de nombreux livres en français chez certains bouquinistes de l’Agora d’Athènes (celle de 2017 !), et le poisson reste toujours étalé sur son marché. Nous contemplerions donc ce temps rallongé de la Troïka, à la manière d’un rite de passage, la récente Macronymie comprise.
Comme l’écrit d’ailleurs à son propos et si justement, mon ami Olivier Delorme sur son blog, “En Grèce, ‘En Marche !’ s’appelle Potami (Le Fleuve) et Macron (Stávros) Theodorakis, mais c’était déjà allé trop loin en 2015 pour que les gens s’y laissent prendre. Alors il y a eu Tsipras qui, au final, a joué le même rôle.”
“En Italie, Macron s’appelle Renzi et c’est venu par un coup d’État intérieur au parti dit de gauche PDS ; ça s’est très vite usé. En Espagne, Macron s’appelle Rivera, En Marche ! porte le nom de Ciudadanos (Citoyens), et ça a suffisamment marché pour permettre à la droite de rester au pouvoir grâce au soutien faux-cul des socialistes.”
“Chaque fois, il s’est agi de faire croire qu’on faisait du neuf afin de donner un répit au vieil empire germano-européen en voie d’effondrement sur lui-même mais dont les peuples ne parviennent pas à comprendre qu’il faut se débarrasser pour retrouver des marges de maîtrise de leur propre destin. Chaque fois, il s’est agi de fournir une roue de secours au carrosse du désastre qui nous emporte à toute berzingue vers l’abîme. Partout, ça s’installe grâce au ralliement de la nomenklatura affolée de voir le peuple remettre en question sa position dominante – son dû.”
Touristes sous l’Acropole. Athènes, avril 2017
Livres en français. Athènes, avril 2017
Touristes très matinaux. Place de la Constitution, Athènes, avril 2017
Depuis la Grèce, nous savons déjà qu’il ne s’agit ni d’une “transition” d’un temps court et encore moins d’un moment (seulement ou simplement) électoral. Notre… Antiquité Tardive ainsi revisitée en avant-goût, est un temps relativement (et historiquement) long, et sûrement dangereux. Ce qui ne veut guère dire que ce… même temps ne nous serait-il pas compté dans un sens, bien au contraire, la Macronymie politique incarne déjà ce premier stade de la métapolitique, “l’épopée” d’Elon Musk et la technoscience en plus et en gestation.
Emmanuel Macron appartient ainsi à cette première génération 100% cooptée d’automates de la “politique” robotisée, à une différence près : les électeurs sont encore gentiment “menés” à finaliser le choix de… l’Empire. Seulement, ce processus métanthropique, se terminera tôt ou tard (si rien ne change), et tout simplement le droit de vote sera supprimé (du moins très largement réduit).
Les Grecs “d’en bas”, commentent alors le résultat de ce premier tour de la Présidentielle en France non sans une certaine amertume, pour ne pas dire sympathie hélas impuissante, face aux… perspectives qui semblent ainsi “s’offrir” au peuple français. Ensuite, les Français rencontrés par exemple à Athènes, sont visiblement hésitants et inquiets, indépendamment des choix politiques d’ailleurs. Nous cheminons parfois ensemble rue de la Théorie, et c’est comme pour les besoins d’une cérémonie pratiquante, qu’ensemble toujours, nous restons très méditatifs dans les musées, par exemple devant cet “ostrakon” portant le nom de Thémistocle fils de Néoclès, morceau de poterie sur lequel on inscrivait son vote durant le court épisode de la démocratie athénienne antique.
Le grand homme d’État et stratège athénien fut comme on sait, frappé d’ostracisme en 471 av. J.-C., et s’était réfugié dans un premier temps à Argos, et ensuite auprès du roi de Perse Artaxerxès I, fils de Xerxès, que Thémistocle avait vaincu à Salamine. Le grand roi achéménide lui avait confié le gouvernement de cités grecques d’Asie Mineure, qu’il a administré jusqu’à sa mort en 459 av. J.-C.
L’ostrakon portant le nom de Thémistocle. Athènes, Musée Kanellopoúlou, avril 2017
Animaux adespotes entre les ruines antiques. Athènes, avril 2017
Sous l’Acropole. Athènes, avril 2017
Femme, sans-abri. Athènes, avril 2017
Rappelons que dans la Grèce Antique, l’ostracisme est le bannissement d’une personne de la cité par décision de l’assemblée publique, procédure d’exclusion temporaire, de dix ans, permettant d’écarter un citoyen considéré comme dangereux pour l’État.
Sous l’Acropole justement, sous le soleil des… ostracismes parfois modernes, nos animaux adespotes (sans maître) se cachent parfois à peine entre les vielles pierres, puis, nos sans-abri souffriraient déjà un peu moins grâce à la météo désormais plus clémente. Notre muséographie enfin du théâtre antique, alors exact miroir de la démocratie, comme autant de sa fin en bien d’autres temps, pourrait peut-être nourrir encore notre réflexion.
Le visiteur attentif de la ville d’Athéna, remarquera finalement ce beau texte du cimetière antique de Céramique, reproduit d’ailleurs par un artiste de notre temps sur un mur proche :
“Il est une chose facile : louer un homme bon. Louange alors abondante que l’on peut trouver aisément. Mais maintenant, c’est dans les greniers de Perséphone, et dans une chambre ainsi partagée par tous, que Dionysos, apprécie alors cet éloge.”
Épitaphe de Dionysos, reproduit. Athènes, avril 2017
Exposition sur le théâtre antique revisité. Musée Kanellopoúlou, avril 2017
Aspects revisités du théâtre antique. Musée Kanellopoúlou, Athènes, avril 2017
Mois d’avril finissant. Printemps aux terrasses au centre-ville d’Athènes déjà remplies de notre théâtre bien contemporain.
Les médias s’extasient comme ils le peuvent, nos animaux adespotes nous observent alors sous l’Acropole, ils ont sans doute… l’aura de ceux qui ont vu certainement d’autres horizons… que nos métadémocraties actuelles.
Nous apprécions pourtant notre temps historique, nos échanges, encore réalisés au moyen d’un certain Logos, notre présentéisme, si possible réfléchi. Printemps… des poulpes et pourtant !
Animal adespote sous l’Acropole. Athènes, avril 2017
* Photo de couverture : Des musiciens, plutôt tristes. Athènes, avril 2017
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