#et ensuite parce que j'ai jamais été aussi longue pour en écrire
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aleksiev-lyuben · 2 years ago
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(Graham) “Yes, I mean it. You are the worst mistake I’ve ever made.” “Stop doing that. It’s turning me on.” “Don’t cry, I hate when you cry.” “You’re mine and only mine. I don’t want to share you.” “Everyone wanted to give up on me, except you.” “Did you just kiss me ?” (je les ship pas du tout)
“Yes, I mean it. You are the worst mistake I’ve ever made.”
Lyuben ferme les yeux, comme si il voulait laisser couler les larmes qui n’apparaissaient pas aux coins de ses paupières. Evidemment que c’est une erreur, évidemment qu’il s’est encore emballé trop vite, évidemment qu’il est trop à supporter, évidemment. C’est tout ce à quoi il est bon de toute manière: ne pas être bon. La colère monte d’une traite à l’intérieur de lui. En colère contre lui-même pour n’avoir pas su encore une fois être à la hauteur, et en colère contre Graham pour lui avait fait croire pendant un instant qu’il aurait pu l’être. « Alors dégage de chez moi. Qu’est-ce que tu attends, si c'était une erreur à ce point-là? » La tristesse de Lyuben teinte le fond de sa voix tandis que la colère prend le dessus sur ses propos. Le regard de Graham est indéchiffrable. Il n’acquiesce pas, il ne dit rien. Comme si il était triste lui aussi, mais aussi choqué de voir ce visage chez le vampire, comme si il venait de découvrir quelqu’un qu’il n’a jamais croisé. Pourquoi le loup-garou lui fait ça? Pourquoi faut-il encore une fois qu’on arrache son coeur à Lyuben? Graham ne bouge pas. Pourquoi il ne bouge pas? Pourquoi est-ce qu’il ne fout pas le camp tout de suite? Lyuben fait un tracé de cent pas nerveux entre les quatre murs de la cuisine. Graham ne bouge pas. « DEGAGE! » Cette fois-ci Lyuben hurle sur Graham, d’une voix que celui-ci n’avait jamais entendu non plus. Graham commence finalement à partir. Pourquoi est-ce qu’il s’en va? Pourquoi est-ce qu’il fait ça? Lyuben perd la tête. La colère grimpe au point de non retour. Lyuben envoie valser la table de la cuisine contre le mur et celle-ci s’explose dans un fracas retentissant, laissant des traces sur la peinture blanche. Lyuben entend les battements du coeur de Graham disparaitre au loin, et la colère s’évapore au fur et mesure que le son se fait plus faible. La tristesse prend brutalement sa place. Le vampire se laisse glisser sur le sol. Il laisse tomber son visage recouvert de cheveux blonds entre ses mains, se blâmant une nouvelle fois de tout ressentir aussi intensément.
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“Stop doing that. It’s turning me on.”
Jamais « Le Monde de Dory » n’avait été si sexy. L’un des dessins animés préférés de Lyuben, qu'il avait presque forcé son petit-ami à regarder, et pourtant le vampire n’a jamais été aussi déconcentré. Normal en même temps… Graham est là, avachi dans son canapé, avec son odeur de loup-garou, de weed, et de chocolat, due à la tablette qu’il a partagé avec le vampire tout à l’heure. « Tu viens de rater le moment où Claire Chazal aide Dory à sortir. » Graham riposte, alors que la main de Lyuben s’aventure plus haut sur sa cuisse. Le vampire approche son visage près de l’oreille de Graham qu’il mordille pour l’embêter. « Je savais pas que les poissons te faisaient autant d’effet. » Le loup-garou rajoute, daignant finalement tourner le visage faire son petit-ami en demande d’affection. Il tourne la tête donc, la parfaite occasion pour Lyuben de se jeter sur ses lèvres et de l’embrasser. C’est pas tout, mais ça commençait à devenir long. Une heure de film et zéro baiser. Comment pouvait-il tenir plus longtemps? Le loup-garou lui rend son baiser, et les lèvres de Lyuben continuent de se faire plus insistante tandis que la main qui faisait semblant d’être innocente sur la cuisse de son petit-ami remonte en dessous de sa ceinture. La tension est à son comble. Il sent Graham céder contre lui, et ce dernier joue avec le bord du t-shirt du vampire qu’il fait remonter au dessus de sa tête. Lyuben le coupe soudainement. « Attends! » Graham lève un sourcil, et le blond se penche de l’autre côté du canapé pour trouver la télécommande et éteint finalement la télévision. « Je veux pas traumatiser Dory. » Lyuben ajoute en ricanant, avant de se jeter sur Graham.
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“Don’t cry, I hate when you cry.”
Si Lyuben n’est pas fier de son propre état, il aime encore moins l’air qui se dessine sur le visage de Graham. « Alors arrête de me regarder. » Le bulgare renvoie un peu agressivement, n’arrivant quand même pas à stopper la tristesse qui s’évapore par chaque pore de lui. Ce n’est pas la première fois que Graham assiste à une de ses phases, mais il préfère encore qu'il le voit dans des moments improbables, où il veut partir au Vatican, ou quand il veut vendre sa maison pour acheter un temple. Pas les moments de dysphorie trop intenses où il aimerait juste se terrer dans un coin pour mourir. Comme maintenant, recroquevillé au bord de la route, en pleine nuit, à la sortie de Lima. « Je peux me retourner si tu veux qu’on ait l’air d’idiots, mais je te laisse pas Boucles d’Or. » Et ainsi Graham s’exécute, et rejoint Lyuben au sol, s'asseyant dos à lui. Lyuben lève enfin la tête pour constater l’absence du visage de son copain de brique dans son champ de vison. Avec ça, le brun a réussi à lui arracher un prémisse de sourire. « Merci. » Marmonne discrètement le bulgare, en examinant la position de son petit-ami devant lui « Et on reste comme ça combien de temps ? Parce qu’on va vite être à court d’activité. » Demande le Norvégien l’air de rien. Et c’est une vraie bonne question. Quelle est la suite de cette situation? Lyuben est un peu mitigé, et son esprit part dans une rapide quête de ce dont il aurait besoin maintenant. Et après un léger temps d’hésitation, le grand blond s'avance et installe simplement sa tête dans le creux du cou de Graham en soupirant. « Je veux juste rester comme ça un petit peu, si ça t’embête pas. » Lyuben souffle contre lui. Le contact lui fait du bien, et c’est plus facile, quand il ne voit pas que son état attriste Graham autant que lui. Ce dernier passe sa main au dessus de son épaule pour glisser ses doigts dans les cheveux de Lyuben, lui offrant encore un peu plus de réconfort. « On reste comme ça un petit peu, ça me va. »
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“You’re mine and only mine. I don’t want to share you.”
Lyuben sentirait son coeur se serrer si il avait encore un coeur qui fonctionne. Comment il arriverait à partir après ça et laisser son petit-ami tout seul? Sa petite tête pas contente et ses mots tendres lui donnent plus qu'envie de rester. En même temps, si il n’y va pas… Esma pourrait lui en vouloir. Est-ce que c’est ça dont il s’agit? Est-ce que c’est à propos d’Esmera? « Est-ce que tu serais pas un petit peu jaloux? » Lyuben demande avec prudence, tandis qu’il enfile son sweat pour sortir, affichant sa petite moue taquine en direction de Graham qui semble un peu renfrogné. « J’aime moyennement que tu passes autant de temps avec une fille pour qui t’avais des sentiments y a encore 5 minutes. » Lyuben est surpris. « Déjà, ça fait pas 5 minutes ça fait des mois. Et aujourd’hui je suis complètement à toi comme tu l’as dit. » Le vampire renchérit, alors qu’il s’approche de Graham qui se tient les bras croisés, l’air encore que partiellement convaincu. Le bulgare tire gentiment les bras de son petit-ami mécontent pour les mettre autour de lui. « Promis juré je rentre vite. » Le vampire pose tendrement ses lèvres sur celles de Graham qui semble finalement un peu se relâcher. Lyuben sourit. Le loup-garou est décidément trop mignon quand il a un petit peu de jalousie dans les yeux. Ça met des petits coeurs dans ceux de Lyuben. Si Graham les regardait là tout de suite, il saurait qu’il n’aurait rien à craindre. Boucle d’or est définitivement raide dingue de lui. 
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“Everyone wanted to give up on me, except you.”
Le vampire retient sa respiration. L’aveu de Graham le démonte plus qu’il n’aimerait l’admettre. Il se reconnaît dans ses paroles à cause de tous les abandons qu’il a lui-même déjà encaissé. Il n’a pas envie d’imaginer le loup-garou ressentir ça. Par dessus tout, il n’a pas envie d’être une nouvelle déception parmi les autres, pour Graham. Il ne mérite pas ça. « J’ai pas envie de t’abandonner. » Lyuben murmure, des larmes dans la voix, meurtri d’avance par ce qu’il s’apprête à faire. Tout simplement parce qu’il connaît le “mais”. Le “mais” étant le choix que Nia l’a forcé à faire. C’était Graham ou elle, et c’était devant ce dilemme qu’il s’était retrouvé. Si la demande de Nia sonnait comme une vengeance, Lyuben avait bien trop peur des conséquences si il n’allait pas dans son sens. Comment dire à Graham qu’il ne l’avait pas choisi? Aucune raison ne semblait suffisante pour justifier la peine qu’ils allaient tous les deux ressentir à cause d’elle… Mais quel père n’écouterait pas sa fille? « T’as pas envie mais tu vas quand même le faire. Te fatigues pas, j’ai compris avant que tu le dises. » Renvoie Graham avec un rire cynique. C’était comme si Lyuben pouvait voir les murs autour de son petit-ami se reconstruire d’un coup. Toutes les briques qui se replacent pour former une barrière entre eux. Graham s’est fermé pour de bon et c’est terminé. Lyuben est déjà allé au bout sans le vouloir. « Je suis tellement désolé... mais Nia a besoin de moi. » Le vampire admet finalement en sentant le poids de ses mots peser lourd sur ses épaules. Nia a besoin de lui, c’est ce sur quoi le blondinet doit se concentrer pour bien ancrer en lui qu’il doit agir en père: Laisser ses sentiments de côté pour le bien de son bébé. Même si il a l’impression de s’arracher le coeur. Il ne sait pas qui de Graham ou lui mettrait le plus de temps à s’en remettre.
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“Did you just kiss me ?”
Il s’était passé presqu’une demie-heure depuis que Lyuben et Graham avaient échangé ces messages et s’étaient mutuellement avoués qu’il ne s’agissait pas vraiment d’amitié entre eux. Cela faisait donc un quart d’heure qu’ils s’étaient retrouvés chez le vampire après ces aveux. Un temps qui avait fini par être affreusement long avant que l’un des deux ne fasse le premier pas, et Lyuben avait fini par craquer de manière originale. C’est vrai qu’il aurait pu attendre que Graham avale sa gorgée de bière pour l’embrasser, mais bon il s’était lancé, c’était maintenant ou jamais. Il ne sait pas vraiment si il a bien fait, maintenant que Graham lui pose cette question… « Pardon? J’aurais pas dû? » Le vampire commence à paniquer et le brun n’a même pas eu le temps d’en placer une.  Il pose sa bière et croise les bras, observant le bulgare sur-réagir. « Je suis désolé c’est qu’avec nos messages je m’étais dit qu’il fallait sauter le pas à un moment donné et nous on était là et on buvait notre bière comme si de rien n’était fallait que je le fasse et tu…. » A son tour de se faire couper dans son élan par Graham qui lui rend son baiser. Vachement mieux que le premier d’ailleurs qui avait un goût formel de panique et de surprise. Celui-ci est plein de chaleur, de laisser aller… Lyuben ferme les yeux, et laisse ses lèvres bouger au rythme de celles de Graham, les mains de ce dernier venant se plaquer dans son dos pour le rapprocher de lui. Quand le visage de Graham se décale finalement, Lyuben soupire. « On peut dire que c’était ça notre premier baiser? » Le vampire demande, un peu embêté. Graham sourit. « Non, c’est plus drôle de dire que t’étais tellement pressé de m’embrasser que tu m’as même pas laissé avaler ma bière. » 
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chaglt · 5 years ago
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Ma semaine sans réseau social
Article un peu plus perso, que je ne partagerai pas sur Facebook (hence the title, pas sûre que "hence" soit la préposition adaptée). J'ai effacé Facebook de mes applications ce matin et j'ai l'intention de ne pas y trainer d'ici samedi matin prochain (nous sommes le 15 novembre, dans 5 semaine je suis back en Belgique !! ☺️).
J'ai toujours voulu écrire un article du type "7 jours sans pester", "5 jours de gratitude".. qu'on peut voir dans certains magazines (féminins, I know. #sexism). Comme ce blog est à mwaa et qu'il contient beaucoup de "hihihi", "hahaha" comme dirait ma mummy chérie (maman, pas momie), mais aussi une "critique" littéraire que j'aime particulièrement et un article plus reposant relatant un voyage, pourquoi ne pas y ajouter ce type de contenu. De toute façon, personne ne me lit hahaha (Rire jaune, pas le youtubeur, l'autre).
Bon, l'idée de cette semaine : éviter de trainer sur Facebook (quand je suis fatiguée j'y passe beaucoup trop de temps, à regarder beaucoup de bêtises) et sur insta. Je n'ai pas insta et j'y vais quand même, la puissance ! Inutile de vous préciser que c'est souvent pour y regarder des choses peu intelligentes, même s'il y a parfois du contenu assez sympa (j'adore le compte insta "on s'en bat le clito" par exemple, belle dose de fraîcheur par rapport à la sexualité féminine - "par rapport" est-elle la préposition adaptée ?).
Bref, je pense que ça ne peut me faire que du bien, encore plus si j'y inclus YouTube, sur lequel je peux également passer un nombre d'heures effarant. Bon allez je l'inclus, mais c'est bien parce que c'est vous.
Je viendrai faire quelques petits comptes-rendus par ici de temps en temps :)
* Jour 2 (samedi) : prise de conscience, j'ai vraiment des réflexes à aller cliquer sur des applications (comme Facebook et insta sont virés de mes possibilités, je me retranche sur les E-Mails, WhatsApp et Messenger). Le positif c'est que les applications qui me restent sont beaucoup moins chronophages, du coup je laisse vite tomber une fois que j'ai répondu à mes quelques messages (qui ne sont pas si nombreux étant donné que je ne suis pas très message) et je m'occupe autrement ☺️ Autre point positif, ça ne me manque pas (elle est mignonne elle après 48h). J'ai passé une super soirée avec Javivi hier, mais de toute façon avec lui je n'utilise pas, ou très peu, mon phone-tele (wesh). Siesta time maintenant, sans craindre de passer plus de temps à scroller mon fil dactu Facebook qu'à me reposer per se. La bise ♥️
* Jour 3 (dimanche) : contextualisons d'abord quelque peu. Je suis dans mon lit, une légère barre de fatigue au front. Il est 14h30, la siesta time donc. J'ai eu une chouette matinée à appeler Mum et Arnaud, à écouter des podcasts en allemand sur les relations (j'adore : Paarologie, recommandé par une Allemande rencontrée à Séville, et Beste Freundinnen. La fille de Paarologie s'appelle Charlotte en plus, prononcé à l'allemande (= trop cute). Continuons) et à faire le ménage #proud. J'ai mangé des canellonis pas mauvais du tout, avec un petit dessert des familles en prime. J'ai même bavardé un petit peu avec Elsa qui est revenue d'un week-end dans une ville sympa dont je n'ai pas trop compris le nom. Ce soir j'ai une soirée danse de prévue, et avant je vais peut-être voir Jacob. Après ma sieste j'appelle ma cousine d'amour. Qu'attend-elle donc pour dormir me direz-vous! Et bien je suis gluée à mon téléphone, avec l'envie irrépressible (mais que je represse parce que je suis une WARRIOR - et parce que je me suis engagée ici) d'aller me perdre dans les méandres de Facebook et d'Instagram. Alors que j'ai Simone de Beauvoir qui me fait de l'oeil. Bon j'ai cette chance d'être plutôt venue faire un compte-rendu ici, je vais donc aller me reposer telle le princesse que je suis, pour ensuite passer un reste de journée doux et agréable ♥️ Saloperies de réseaux, mais jolie prise de conscience ☺️ I'm glad I started this. 🧜
* Jour 4 (lundi): contextualisation, dans le salon. Premier "craquage", je suis allée voir les nouvelles Google. Heureusement pour moi, comme c'est de la bonne shit des familles, je n'y suis pas restée longtemps. Je me rends compte que j'ai beaucoup de temps libre, que je vais essayer d'apprendre à mieux gérer. Je suis revenue de l'école (contente de moi en plus car j'ai bien avancé dans mes quelques prépas, et contente tout court parce que j'ai eu un we magique pour la confiance en moi) mais je ne savais que faire, je n'avais pas faim mais j'ai quand même dîné, je suis partie dans mes pensées et finalement je me suis retrouvée devant les nouvelles Google a grignoter des galettes de sésame-chia (y a pire comme grignotage me direz-vous 😂). Une conclusion qui pourrait être tirée ici, c'est que je suis davantage attirée par les bêtises sur mon téléphone quand je suis désoeuvrée. Setting an intention for the day would help me I think :) Mais je suis quand même contente, j'ai réussi à couper le cycle pas trop tard en mettant un podcast et en rangeant la cuisine. Bon autre mini contextualisation, je ne dors pas vraiment bien pour le moment, et j'ai fait une insomnie hier. Ce qui n'excuse rien, mais qui peut expliquer mon petit "dérapage". Programme du reste de la journée : mettre sécher, me reposer et aller chez l'ORL. Avec le bouquin de Deepak Chopra ☺️ La bise! (Bon finalement c'est sympa ce glissement, ça met un peu de piment dans mon article)
* Jour 6 (mercredi): petit point avant d’aller au th��âtre (première fois que je me repose correctement avant d’y aller, sereinement). Au fait, je suis allée 2 minutes sur Youtube mais c’est parce que c’est Pauline qui m’a envoyé un lien donc ça compte pas <3
- Je suis beaucoup plus en contact avec mes proches. Ayant beaucoup plus de temps à disposition (bueno, mieux utilisé serait la palabra mas correcta), j’envoie plus de messages, je prends plus le temps de téléphoner... et ça fait beaucoup de bien <3
- J’ai découvert Spotify, beaucoup moins chronophage que Youtube. Je peux écouter ma musique, mes podcasts magiques.. ENFIN, me diront les plus techologiques d’entre-vous!
- Je suis de meilleure humeur, plus sereine. Même si j’ai des petits soucis de sommeil pour le moment, je prends le temps de me reposer, et je ne passe plus des heures à traîner sur des comptes Instagram / sur mon fil d’actualité Facebook sans beaucoup d’intérêt qui ne me faisaient pas de bien.
- Je médite plus (prononcer “plusse”) :) Est-ce nécessaire de vous dire que ça fait du bien?
- J’écoute les nouvelles (bon ça fait deux jours, mais quand même!). J’ai découvert l’assistant Google à qui je dis “bonjour” le matin et qui me dit les nouvelles du jour, ce qui est assez sympa :) Je vais essayer de le configurer pour avoir les nouvelles dans d’autres langues aussi.
- J’écoute beaucoup plus de podcasts, en allemand et en anglais :)
Et je n’invente rien, je vous jure que tout est vrai. C’est vraiment bizarre mais cool à la fois :) Time to go to the theater! Byyye <3
* Jour 7: Qu’est-ce que je m’ennuie bon sang! C’est le premier jour durant lequel je ne fais rien (je n’ai pas donné cours à Sheila aujourd’hui avec les examens) et je m’ennuie, je suis grave :) Du coup je suis ici. A 21h30 je vais chercher mon tout premier colis “too good too go”, WOUHOUU!
J’aimerais bien traîner un coup sur Youtube mais je ne peux pas. J’avoue j’y suis allée pour terminer la vidéo de 8 minutes envoyée par l’amour de ma vie (ma soeur me manque, oui). Et je suis aussi allée sur Facebook quelques minutes pour vérifier la durée d’un événement. Et j’ai aperçu 24 notifications je pense. Parce que oui, pour les événements Facebook est assez cool :) C’est d’ailleurs grâce à Facebook que je suis allée voir le Joker avec des Américaines bien sympas :)
Bon alors si on reprend mon défi de la semaine, je pense que ça me fait du bien (confer hier), et que je me rends maintenant compte que j’ai beaucoup, beaucoup de temps libre. Heureusement que je donne des cours particuliers et que j’ai théâtre le mercredi! Ce sont les soirées qui sont parfois longues. Ici je suis à l’appart depuis 16h (il est 19:52). J’ai essayé de faire une petite sieste, mais comme j’ai dormi 9h30 la nuit passée ça n’a pas marché. J’ai un peu exploré Spotify (purée j’adore cette application), entamé quelques audiobooks, quelques podcasts... Je pense qu’il y a juste des moments où ça fait du bien de se perdre sur Youtube, de couper son cerveau et de profiter. Je n’avais même pas envie de venir vous raconter ma vie ici, c’est vous dire!
Comment je me sens? Une petite barre au front. Il faut dire que mon sommeil a été pas mal perturbé ces derniers temps. Là j’ai une musique de guitare douce de Spotify en fond, ça fait plaisir :) Mais sinon je suis contente, je prends vraiment conscience de l’effet que les réseaux sociaux peuvent avoir sur moi (et sur d’autres gens je présume). Ce qui est cool, ce que je m’ennuie mais que je n’ai pas envie d’aller sur Facebook ou Insta. Juste de me matter une série ou des vidéos un peu con sur Youtube. 
- Découvertes so far:
* Spotify
* Le plaisir d’écrire (redécouverte dans ce cas-ci)
* L’assistant Google pour avoir un bref aperçu des nouvelles le matin
* La satisfaction (redécouverte dans ce cas-ci), je sens clairement les effets de la non-comparaison (inconsciente, mais d’actualité quand j’utilise les réseaux sociaux, surtout insta de mes deux. Bien contente d’avoir jamais créé de compte d’ailleurs).
* Que j’ai énormément de temps libre, et que je peux en faire ce que je veux :)
* Ce que c’est que de s’ennuyer. Ça faisait longtemps, vraiment longtemps que je n’avais pas reçu l’ennui comme ça. C’est bon pour la santé il paraît :) Allez, je vous mets un article sur “S’ennuyer c’est bon pour la santé” juste ici:
http://www.slate.fr/story/171981/ennuyer-bon-esprit
Oh. Wow. Je viens de tilter sur la citation suivante de l’article:
“Pour que ça marche, il est crucial de se déconnecter. Sandi Mann explique que nos smartphones détruisent notre capacité à nous ennuyer et empêchent un vrai divertissement: «Nous essayons de balayer et de faire défiler l'ennui, mais en faisant cela, nous nous rendons plus enclins à l'ennui, car chaque fois que nous sortons notre téléphone, nous ne laissons pas notre esprit vagabonder et résoudre notre problème». Ne reste peut-être plus qu'à créer une appli pour s'ennuyer...”
Je me reconnais beaucoup là-dedans. Et c’est vrai que ça fait deux nuits que je fais beaucoup de rêves, un peu guérisseurs comme ça. J’ai rêvé de bébé (maman ne lit pas cet article), j’ai rêvé de Javi, de pas mal d’autres choses aussi dont je ne me souviens pas tellement. Mais vous savez, cette sensation au réveil de “résolution” de certaines choses? Ça faisait bien longtemps que ça ne m’était pas arrivé, j’avais au contraire un sommeil assez peu réparateur ces derniers temps. Et quand ils disent “Nous essayons de balayer et de faire défiler l’ennui”, c’est tellement ça. Je me plonge/ plongeais dans ces réseaux en faisant défiler les fils d’actu. Oui, le temps passait. Mais je ne me sens/sentais pas bien après. Du tout.
Bon là je pense que mon corps se remet des émotions que j’ai eue depuis septembre, mais en ce qui concerne ma non-utilisation des réseaux sociaux depuis 7 jours (nous sommes le 21 et j’ai commencé le 15, plutôt 6 jours mais soit), ce n’est que du positif. Et s’ennuyer c’est assez sympa, ça me permet d’écrire, de découvrir des applications (et des artistes!) vraiment chouettes, d’écouter les nouvelles (qui l’eut crû!), de méditer un peu plus... Et puis je me sens reposée. Et ça c’est gai. Même si je ne dors pas bien.
Le jour qui m’a le plus marquée c’est hier. Insomnie la veille, je serais rentrée de ma grande journée à l’école de mauvaise humeur et je me serai plongée dans Facebook, sans vraiment me reposer avant d’aller au théâtre. Ici je suis rentrée, j’ai pris le temps de me poser, j’ai laissé les émotions couler (yes j’ai chialé bouuh), j’étais épuisée. Et j’ai fait une sieste de laquelle je n’ai pas réussi à me réveiller tout de suite. Et je suis allée sereinement au théâtre, car je me suis réveillée 1h30 avant, j’ai pu appeler ma Mutti (seuls les Allemands comprendront), me faire à manger... Un monde de différence. C’est chouette, il y a définitivement un mieux. Un bien mieux même :)
Je m’attendais à ce que l’expérience soit positive, mais à ce point-là! Et faire le point régulièrement me permet de voir tout ça, c’est vraiment gai :) Ça me donne envie de faire d’autres articles du genre, ça me donne une motivation héhé.
La semaine prochaine, je vous écris un article “ma semaine sans respirer”. On verra ce que ça donnera :D J’ai hâte!
Bisouus!
À samedi prochain ! (Oui je me vois déjà dans Flair ou autre 😎)
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vracimages · 3 years ago
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Depuis des jours, j'essaie de t'écrire un texte sans y parvenir. Probablement parce que je voulais écrire un texte trop sentimental et que je sais que tu n'es pas prêt à le lire. Ce texte sera différent.
Je ne suis pas venu te chercher la première fois que tu as commenté ma photo, je n'ai pas cherché à rester en contacte avec toi après tes premiers messages. Je n'ai pas insisté pour te rencontrer rapidement. C'est toi qui a voulu cette histoire, qui a dit les premiers mots doux, fais les premières allusions à un "nous". Moi, j'ai toujours été honnête sur ce que je pensais du côté éphémère des relations, sur le fait que j'étais un véritable loukoum dès que je m'attache à un homme et sur toutes mes angoisses liées à ma peur d'être abandonnée. Je t'en ai parlé avant même qu'on se rencontre. Et avant même qu'on se rencontre, j'avais saisi que notre relation serait toujours conflictuelle tout en ayant conscience d'avoir ma part de responsabilité, parce que je rêvais d'une relation quasi parfaite.
Notre weekend a été une révélation. Tout ce que je t'ai dis sur ce que j'ai ressenti lorsque nous étions ensemble est vrai. Je n'ai jamais vécu quelque chose d'aussi fort, ni d'aussi évident. J'ai senti que tu étais à l'aise, heureux et peut être que tu étais juste toi même, sans chercher à te protéger ou à te cacher derrière des apparences. Et c'est ainsi que je pense à toi, quand tu deviens cet homme tourmenté qui me rejette simplement parce que je suis l'image d'un bonheur qu'il se refuse.
Tout a changé après ce weekend, dès les heures qui ont suivis ton retour pendant lequel tu as du beaucoup réfléchir.
Je sais que tu ne m'aimes pas. J'espérais que tu tiennes à moi. Mais les jours passent et je ne peux que constater ton éloignement et le fait que tu n'as plus besoin de moi. Tes "sarcasmes" frôle la méchanceté gratuite. Tu cherches à me blesser afin que je provoque une dispute qui te permettra de t'échapper de cette relation. Alors que tu es libre de le faire à tout moment ! Mais c'est trop dur de renoncer, de perdre ce que tu sais que je peux t'apporter. La culpabilité qui te tiens depuis que tu m'as laissé dans cette rue de Caen, je la ressens. Elle était inévitable. C'est pour cela que si j'avais su dès le départ que tu allais avoir un bébé, nous ne nous serions pas vu. Mais je l'ai su la veille de notre rencontre et c'était trop dur de te dire stop. Depuis, tu es en lutte perpétuelle entre ton envie d'être avec moi et ta vie. Je crois que tu refuses le bonheur depuis longtemps, tu te le refuses sans que je sache pourquoi mais c'est une évidence. Alors tu détruits toutes tes chances d'être heureux, même un peu. Comme ça, tu n'as plus à culpabilisé, tu n'as plus à craindre de le perdre. Mais aussi parce que tu ne sais pas comment gérer le bonheur alors que le reste, si. Et tu sais à quel point je peux comprendre cela.
J'ai fais de mon mieux pour te comprendre. J'ai accepté l'idée que tu ne reviendrais pas me voir avant des mois en me disant que le plus important c'était NOUS, notre relation qui m'apportait déjà beaucoup. J'ai ensuite essayé de comprendre pourquoi, par moment, tu semblais faire exprès de me faire mal ou de dire des choses que tu savais qui allait me blesser. J'ai fini par accepter que tu es ainsi, colérique, destructeur, malheureux. Tu es l'ombre. Je suis la lumière. Et ne ris pas, parce que tu sais que j'ai raison. Je suis joyeuse, vraie, simple et je donne tout ce que je peux pour rendre l'homme que j'aime heureux. Mais j'ai beau tout donner, je ne peux rien faire contre le fait que tu n'as pas envie de l'être. Et je ne peux même pas t'aider puisque tu ne m'en parle pas. Le bonheur n'existe pas pour toi, tu as décidé de l'ignorer. Alors qu'il est là, sous ton nez !
Depuis dimanche, j'ai décidé de prendre sur moi. Je n'ai pas réagis à tes sarcasmes. Je n'ai fais aucun commentaire sur tes absences de plus en plus longue. J'ai continué à te donner ma tendresse, ma présence sans rien recevoir ou si peu. Je voulais que notre relation soit enfin apaisée, agréable et épanouissante pour nous deux. Mais tu t'éloignes quand même, de plus en plus et cette relation n'est plus épanouissante pour moi. Je n'ai que des miettes. Et je mérite mieux. Pas mieux que toi, mais mieux que ce que tu me donnes. Seulement voilà, je crois que tu ne peux pas me donner plus pour le moment. De toute évidence, tu n'as plus besoin de moi.
Est-ce que je dois rester là, à espérer que la situation s'améliore un jour ? A te regarder détruire notre histoire en laquelle j'ai cru si fort ? Je ne vais pas te dire que je vais t'attendre. Je n'ai plus le temps d'attendre surtout sans être sûre qu'un jour tu reviendras en étant prêt à vivre quelque chose avec moi. Mais si nous devons nous retrouver, alors nous nous retrouverons. Ma porte ne te sera jamais fermé , quelque que soit notre relation future, si elle devait exister. Je veux rester une lumière et vivre le bonheur même le plus petit et le plus simple qui soit. Je voulais que tu sois mon bonheur, que tu le sois comme au début de notre relation. Je ne vais pas te suivre dans l'ombre. Mais j'espère que tu en sortiras. Je t'aime.
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requiempourlaliberte-blog · 7 years ago
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Notre époque Le viol dans les années 80 : retour sur l'extrait du documentaire de Depardon L'extrait de "Faits divers", documentaire de Depardon sorti en 1983, est édifiant. Il illustre parfaitement l'évolution de notre perception du viol. L'Officier de police judiciaire s'adresse à la femme venue déposer plainte pour viol. Le sermon commence par un "il faut que vous compreniez une chose, Mademoiselle...". Et puis : "C'est que le viol en France c’est un crime, que ce garçon il risque de se retrouver pendant cinq ans en taule, minimum, parce qu’il a fait l’amour avec vous alors que vous, vous n’étiez pas d’accord pour faire l’amour avec lui..." (C'est effectivement la définition d'un viol.) L'OPJ a pris son air sérieux. Cinq ans de prison, "ça fait quand même beaucoup, vous ne trouvez pas ?" Alors il suggère qu'elle comme lui se doivent des excuses. "Je ne veux pas le voir", réplique la jeune femme. Il ne s'interrompt pas : "Lui [il va s'excuser] de vous avoir fait ce qu'il vous a fait, qui était peut-être pas très correct. Et vous, vous allez vous excuser auprès de lui, vous lui avez fait passer une sacrée soirée aussi, hein. Aïe aïe aïe aïe aïe." La parole des femmes La séquence, édifiante, tourne depuis quelques jours sur les réseaux sociaux. C’est un extrait du documentaire de Raymond Depardon, "Faits divers", sorti en 1983, pour lequel le photographe et cinéaste a passé trois mois en immersion dans le commissariat du Ve arrondissement de Paris. L'émission "C Politique", qui le recevait dimanche dernier, a ressorti cet extrait parce qu'il fait, 34 ans plus tard, parfaitement écho à l'actualité, après l’affaire Weinstein. Sur le plateau de France 5, Raymond Depardon opine. "Je ne dis pas que c’était presque commun à cette époque-là, mais c'est vrai, c'est le vrai problème de ces femmes qui rentrent dans un commissariat. Qu’est-ce qu’il va leur arriver ? Qu’est-ce qu’on va leur dire ?" "C'est vaseux, hein" L'extrait diffusé sur France 5 est tiré d'une séquence plus longue, de 15 minutes, que nous vous décrivons.   Première scène. Le policier se trouve dans un appartement, en pleine conversation téléphonique. La pièce est baignée d'une lumière rouge. "La fille" est à l'hôpital, comprend-on. Il veut l'entendre, elle comme "le bonhomme". L'OPJ raccroche et s’adresse à Raymond Depardon : "C'est vaseux, hein. C'est vaseux parce que c'est pas... c'est un viol qui n'en est pas pas un, tout en en étant un. On va voir, vous voyez, je vais l'entendre. Et puis c'est une guadeloupéenne donc c'est pas... C'est pas évident." On le retrouve plus tard dans le commissariat. Il monte s'installer à son bureau. Il y a un exemplaire de France soir, un cendrier, la télévision, un téléphone à cadran et une machine à écrire.  L'OPJ auditionne l’homme (son visage est flouté).  "Bon alors qu'est ce qui s'est passé, Monsieur ?" Lui décline sa version : il dit avoir connu cette femme un dimanche, et l’avoir revu plus tôt dans la journée, chez lui. "Elle a pris une douche. Elle avait ses règles, on a fait l'amour quand même", raconte-t-il (il précisera plus tard qu’elle avait "insisté" pour ça). C’est quand il a téléphoné à sa copine, que la femme se serait mis à faire des histoires. "Elle m'a giflé, je l'ai giflée." Il lui aurait demandé de prendre "ses cliques et ses claques" et de quitter son appartement. "Vous l'avez sautée ?" "– C'est vous qui l'avez déshabillée ou c'est elle qui s'est déshabillée toute seule? – Oh non, c'est elle.  – Pour prendre sa douche? Et ensuite une fois qu'elle était à poil, vous l'avez sautée ? – Ben on a fait l'amour, oui...  – D'accord. Bon, eh bien on va attendre de voir ce qu'elle raconte elle, parce que je vous avoue que jusqu'ici, moi j'ai pas grand-chose à vous reprocher." L’homme est convié à s’asseoir dans la pièce à côté. La porte est laissée ouverte. Il n’est pas surveillé par un gardien, "car franchement ça paraît sans intérêt".  S’ensuit un plan serré de l’OPJ au téléphone, en communication avec l’hôpital. Il cherche à obtenir les résultats de la consultation de la jeune femme, mais on le lui refuse, pour cause de confidentialité. Il s’énerve. "Moi je suis obligé d'engager une procédure extrêmement lourde vis-à-vis d'un garçon dont je ne sais absolument pas, au départ, quelles charges je vais avoir contre lui..." "Sûre de votre histoire ?" On le voit ensuite échanger avec celle qui veut porter plainte pour viol, assise en face. Dans le documentaire, la version de la jeune femme, dont on entrevoit le visage non flouté, est coupée au montage. Il manque des éléments pour tout comprendre, mais certains échanges sont de la même teneur que l'extrait qui a tourné sur les réseaux sociaux. L'officier de police judiciaire met en garde la jeune femme sur "son histoire de viol" : "Vous, je vous préviens [...] il faut être sûre de votre coup, parce que si c'est simplement pour embêter ce garçon, ce qui est très vraisemblable... ce qui peut être vraisemblable, je n'en sais rien, méfiez-vous. [...]  Vous êtes sûre de votre histoire ? – Oui." La jeune femme, filmée de profil, semble pleurer.  "Je suis sûre de mon histoire", répète-t-elle. Le policier : "Parce que je n'ai aucun moyen de vérifier, je vous préviens. Alors si jamais lui arrive à me démontrer le contraire, c'est vous qui vous retrouvez en cabale pour une plainte abusive. Alors réfléchissez. Moi je veux bien vous croire, mais je n'ai aucun moyen de savoir si vous me racontez des histoires... C'est très possible que vous ayez raison, mais c'est très  possible aussi, que lui ait raison également parce que lui il ne me raconte pas du tout ça comme ça." Silence dans le bureau. Le policier lui demande ce qu'elle a fait le dimanche précédent (l’homme disait l’avoir connu ce jour-là), elle répond qu'elle était à la Foire de Paris avec son copain et qu'elle est rentrée chez elle le soir. "Je suis sûre." "S'il s'excuse, ça passera" Elle semble pleurer encore et propose : "Il s'excuse pour ce qu'il s'est passé, je ne dépose pas plainte et je m'en vais chez moi." Au collègue qui entre dans le bureau, elle répète : "Il s'excuse, moi je n'ai pas envie d'avoir d'ennuis. S'il s'excuse, ça passera."  C'est là que le policier ôte ses lunettes et entame sa tirade, exhumée 34 ans plus tard par France 5. "Je crois qu'il faudrait qu'on se comprenne bien. Vous voulez qu'il s'excuse pour quoi ? - Pour ce qu'il a fait.  - Il faut que vous compreniez une chose, Mademoiselle..." Le policier tape ensuite sur sa machine à écrire le PV d’audition, qu’elle signe. Il s’adresse à un collègue : "Bon celle-là, vous me la faites partir, que je ne la revois plus." Il se penche vers elle pour se mettre à sa hauteur, comme on le ferait avec un petit enfant. "Bon et puis si vous avez des problèmes, venez m'en parler. C'est pas la peine d'aller faire l'andouille avec les garçons et de faire des bêtises, hein ?" C’est alors qu’il demande à faire venir l’homme dans le bureau pour le moment des excuses. "Je crois que mademoiselle s'excuse des difficultés qu'elle vous a apportées ce soir [...] je ne vous demande pas de vous faire la bise parce que ça c'est un peu être un peu beaucoup..."  Fin de la séquence. "La sortie, c'est par là. Et recommencez pas, hein." Perception du viol Quand le documentaire de Raymond Depardon est sorti, en 1983, la séquence a-t-elle heurtée comme elle nous heurte aujourd'hui ? Certainement pas. "Une jeune femme étrangère a porté plainte contre le jeune homme qu'elle a eu l'imprudence de suivre dans sa chambre. Quelques coups ont été échangés mais le viol n'est pas évident", résumait France soir [PDF] (l'imprudence, notez). Télérama [PDF] portait un tout autre regard. "Efficace et musclé, le commissaire, beau gosse en vareuse, prend parti pour l'homme [...] Il malmène la jeune femme. Ainsi va la police... bourrue et bourrée d'idées toutes faites, expéditive, macho, misogyne à l'occasion, et raciste souvent." Cette séquence, revue aujourd'hui, illustre l'évolution de notre perception du viol, de son traitement judiciaire, ainsi que la prise en compte de la parole des femmes dans les affaires de violences sexuelles. Nous avons montré les images à Véronique Le Goaziou, sociologue, dont les travaux portent sur les violences et la délinquance. Pour elle, l'interaction représente la "queue de comète" d'un lent mouvement. Elle remonte le temps : "Pendant longtemps, les violences sexuelles étaient considérées comme pas graves, presque banales, sauf cas de grandes violences physiques... Il y avait une immense tolérance vis-à-vis des violences sexuelles sur les femmes adultes." Il n'était pas encore question à l'époque du traumatisme que ces violences pouvaient engendrer.  Notre seuil de tolérance à la violence, et précisément aux violences sexuelles, a progressivement diminué.  On retrouve dans l'extrait de "Faits divers" et dans les propos du commissaire cette notion de gravité relative, cette indulgence. "Il y a cette idée qu'on n'envoie pas un mec en taule pour ça", appuie Véronique Le Goaziou. En particulier si la femme n'a pas été victime de violences physiques manifestes, ou si elle a été d'accord une première fois, mais pas la seconde. Impossible non plus de ne pas penser que la couleur de peau de la jeune femme ne joue pas un rôle dans le comportement du policier. "Le procès du viol" En 1978, le procès d'Aix-en-Provence, "le procès du viol", a agi comme un accélérateur : il a amorcé une évolution des mentalités sur la gravité du viol, crime longtemps resté impuni. Les trois procès qui ont changé à jamais la condamnation du viol En août 1974, deux campeuses sont violées sur une plage par trois hommes. Les deux femmes, naturistes, sont rapidement discréditées, soupçonnées de "l'avoir bien cherché". Par leurs tenues ou leurs comportements, elles étaient quelque part considérées comme co-responsables de ce qui leur était arrivé (c'est en partie encore le cas aujourd'hui). Ce sont des "tentatrices", on les pense consentantes. Leur homosexualité et leur vie de femmes libres sont exposés et décrits. Alors qu'il s'agit d'un viol, l'agression des deux campeuses est requalifié en délit de "coups et blessures". Les deux victimes, soutenue par les mouvements féministes, font appel. Pendant le procès qui se tiendra aux assises, Gisèle Halimi, leur avocate, est insultée et menacée de mort : "Si tu les fais condamner, on aura ta peau !" Au terme de la bataille judiciaire, les trois agresseurs ont finalement été condamnés à des peines de quatre à six ans de prison. Le procès d'Aix, qui fera l'objet d'un débat national, va pousser les législateurs à changer le Code pénal. En 1980, une définition plus précise de ce crime est inscrite dans la loi(toujours en vigueur). Le viol conjugal sera condamné pour la première fois comme tel bien plus tard, en 1992. "Là, ça va trop loin, c'est sûr" Une scène comme celle montrée dans l'extrait de "Faits divers" est-il encore concevable aujourd'hui ? Nous avons montré l'extrait à un officier de police judiciaire, qui a débuté sa carrière il y a vingt ans. "C'est violent, car on se met tout de suite à la place de la victime", réagit-il aux images. "Il y a des mots à choisir, d'autres à éviter (on ne parle pas d'un "dossier" pour un viol, par exemple)... Là, ça va trop loin, c'est sûr." L'OPJ explique aussi qu'il est parfois difficile de reconnaitre le faux du vrai. "Au bout de quelques heures, il peut nous arriver de devoir confronter la victime présumée si on a des doutes, et d'avoir à pousser la personne dans ses retranchements. On a parfois affaire à de fausses plaintes, c'est une réalité." Encore aujourd'hui, moins de 20% des victimes de violences sexuelles portent plainte.  La qualité de l'accueil réservé à celles qui franchissent le pas est déterminant. Si depuis plusieurs années, police et gendarmerie ont amélioré la prise en charge des victimes de violences sexuelles, par des formations et une meilleure sensibilisation, des dysfonctionnements subsistent. https://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/notre-epoque/20171123.OBS7757/le-viol-dans-les-annees-80-retour-sur-l-extrait-du-documentaire-de-depardon.html
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fhuhhji · 7 years ago
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Hymne aux amis
Il y a longtemps que je veux écrire un article sur mes amis, sur vous, nos parents. Sur toute notre belle communauté que vous avez créés étant jeune et qui grâce à nous tous reste malgré les longues distances une famille soudée. Tout est parti de notre belle Ornella qui a écrit un article pour son lycée au États-Unis. Et ça m'a fait prendre conscience de notre chance à nous tous : vos enfants.
Votre confiance, votre patience, votre courage de nous laisser vivre nos rêves et nos expériences, qui nous mène sur des chemins loin, très loin de nos maisons. Grâce à ça nous grandissions, pas que d'âge mais surtout de coeur et d'esprit. Seul, loin de nos repères nous devons parfois nous battre contre nous même, nos peurs, nos doutes et ces galères dont on ose pas toujours parler, nous rendent des humains plus forts. Mais c'est aussi et surtout des aventures que jamais nous ne pourrons oublier et pour tout cela, je pense que je peux parler en notre nom à tous, nous vous serons toujours reconnaissant. Mes amis, je ne sais pas si vous lirez mon article mais sachez que de vous avoir dans ma vie est une bénédiction. Je suis fière et si heureuse de nous savoir tous sur nos chemins chaotiques, semés de galères et surtout de moments de pure joie. J'aimerais en écrivant ce message boire une bière avec vous tous. Comme nos chemins ne le permettent pas en ce moment je vous écris mes pensées pour chacun.
Je veux en tout premier parler de toi ma Léa, celle qui m'a "re-boosté" et redonné l'envie de voyage. A ton retour de ta 1ere année NZ, tu m'as plongée dans pleins d'émotions que j'avais vécu au Canada.  Malgré le peu de communication pendant des années toi et moi ça a été des retrouvailles fortes. Comme quoi les vrais amitiés sont indestructibles. Et nous voilà reparties à l'aventure, toi dans ta nouvelle vie en NZ avec ton beau skateur, guitariste, artiste, builder et je ne sais quoi d'autre!? Te voir évoluer dans ton nouveau petit monde m'a rendu si heureuse, car j'ai pendant plusieurs mois constater ta plénitude et je l'ai comprise. Merci de m'avoir donné l'opportunité de partager un bout de ma vie avec toi. J'ai adoré notre colloc de Auckland, nos discussions sur la terrasse, les moments simples comme regarder un film ou cuisiner, les BBQ, les journées shopping et surtout celles où tout à coup, il fallait changer la totalité des meubles de place. Voilà ça c'est toi Léa, une fille aux milles projets, une battante qui va de l'avant, une fille au grand coeur qui parle fort et croque la vie à pleine dents. Même si je connaissais beaucoup de toi avant notre départ, la nz nous a définitivement rapproché alors : merci  pour tout ça. @leainnz-blog
Un autre amour de ma vie, lui il s'est décidé à voyager que l'année dernière et je trouve que la destination qu'il a choisi lui colle à la peau. Mon Max, nous en avons vécu des aventures tout les deux, Carabelle, les réunions de famille, les fêtes, les voyages : que de beaux souvenirs. Quand je pense à notre relation aujourd'hui, je suis dans l'attente. Celle d'une belle et longue conversation, c'est mon seul regret d'Indonésie, ne pas avoir saisi l'opportunité de passer un moment seule avec toi. Je veux te dire que je me souviens parfaitement de la dernière soirée qu'on a passé ensemble dans un bar du cours Ju et où plus tard nous sommes allés manger dans un super resto Italien. Peut être l'as tu oublié mais pour moi ce souvenir reste un moment gravé dans la liste de ceux que nous avons partagés. Il est simple, brut mais il nous ressemble : peu de temps partagé mais une qualité de chaque secondes. Je suis heureuse pour toi que tu partages ton aventure Australienne avec Virginie que j'ai appris à connaître, et qui est une perle. Vivement nos retrouvailles en nz pour un gros câlin et un debriefing.
Viennent ensuite mes américaines en puissance. Deux magnifiques femmes qui bien que complètement différentes partages le même sang. Je dois le reconnaître, je suis admirative de votre choix de partir en tant qu'au pair, me connaissant j'en aurais eu ni le courage et, en fait, surtout pas la patience. Malheureusement avec vous non plus je n'ai jamais était trop communicante, peut être la différence d'âge? Mais je crois que je me donne des excuses, j'ai juste été ailleurs très longtemps. Je veux vous dire que je suis la plus heureuse que nous ayons créé ce groupe sur Whatsap qui nous permets de tous communiquer ensembles. Sachez que je suis admirative de vos forces de caractère et de conviction. Même si vos expériences americaines ne vous amèneront pas à d'autres longs voyages, vous avez vécu la liberté, les rencontres et le partage, qui a mon sens sont les 3 fondamentaux du bonheur personnel. Et juste pour votre courage de quitter la petite La Ciotat pour les grandes Denver & Seattle je vous admire. @thelastdinosaur-posts @my-life-in-laciteemeraude
Ma soeur, je me languis que tu découvres les joies que procure le fait de rester pour longtemps dans un pays où tout les repères connus s'effacent. Les premiers mois sont toujours les plus durs, mais le partage de la vie avec des étrangers ressemble à une colonie de vacances géante sans animateurs. En bref je sais que tu vas adorer. Je suis trop contente que tu ais choisi la nz, vivre une épopée avec toi va être super mega, giga trop bien. En plus on commence fort : en famille. ❤ Tout ce que je ressens pour toi je ne te le dis jamais assez mais je t'aime très fort et tout ce que tu fais, tout ce que tu es me rend super admirative et fière. Vivement que je te fasse plein de bisous.
Notre dernière petite voyageuse en date, la plus jeune de notre crew mais aussi la plus motivée. Ma Ornella, j'adore littéralement suivre tes péripéties États-Unienne. Tu as l'air de vivre une sacrée expérience et je suis trop heureuse pour toi que tu en profites à fond et que tu réalises ton rêve de devenir une vrai américain girl. Parce qu'à ce que je vois tu ne fais pas dans la demi mesure et tu as raison. J'espère que tu ne vas jamais t'arrêter de rêver et de poursuivre tes rêves, c'est souvent difficile mais quel chemin n'a pas de détour, de shortcut et de cailloux? Je serais toujours là pour toi si tu as besoin d'écrire, de parler. @ornelladesenti
Ayant était la pionnière de notre petit groupe d'aventuriers je suis fière que chacun à notre manière nous explorions le monde et grandissions avec toutes les valeurs que vous nous avez transmis. Mon dernier mot est pour vous les adultes : Merci.
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manieresdedire · 7 years ago
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Un homme de qualités
Peu après mon installation dans le Tarn, j'ai rencontré Christophe Ramond et l'ai revu de temps en temps.
Conseiller municipal d'Albi, il briguait, en 2015, un siège au sein du conseil départemental du Tarn et sillonnait sa circonscription électorale, mi-citadine, mi-rurale, avec Fanny sa compagne, Eva, membre du binôme socialiste et quelques conseillers municipaux du village-étape.
Sans se forcer, il parlait aux gens qui venaient à lui en leur manifestant, sobrement, de la curiosité. Avec une sorte de connivence. Loin des astuces démagogiques car il aimait - c'était patent - le contact avec les personnes. D'un fond de verre, il trinquait... Les villageois qui l'ont croisé, disent encore qu'il les écoutait, l'esprit ouvert et critique. Sans dissimuler excessivement ce qu'il pensait. Parfois, il retournait une question, invitant son interlocuteur à la réflexion. Il tutoyait facilement.
1,75 m, 70 kg, belle allure. Impossible de ne pas remarquer le sourire qu'il gardait tout le long de ces rencontres tandis que le mouvement des lèvres s'accordait à une certaine façon de plisser les yeux tournés vers l'interlocuteur qu'il regardait avec ce qui ressemblait à de la bienveillance.
Élégant mais sans tapage, il pouvait porter costume et chemise col ouvert ou jean et polo. Il s'affichait en bleu, en gris aussi. Il participait à des événements sportifs dans des tenues plus voyantes.
Il prononçait ses discours sans note, dans lesquels revenaient souvent les mots, travail, concertation, territoire, solidarité, liberté, égalité, fraternité, laïcité,... En public ou en aparté, l'humour n'était jamais très loin. Il savait faire le lien entre le quartier ou le village, le département et la région, tandis que quelques principes républicains tissaient la trame de fond.
Depuis le 15 septembre, la cravate est plus souvent de mise, c'est ce que montrent de lui les photographies publiques. A cette date, il est devenu président du Conseil Départemental du Tarn.
J'ai eu envie de l'entendre me parler de lui, simplement. Pour ensuite raconter.
Originaire du Tarn et Garonne, fils unique de parents vivant à Montauban, aujourd'hui retraités de la fonction publique territoriale - mère, secrétaire de mairie, père, mécanicien municipal -, il comptait parmi ses grands parents "une institutrice forcément de gauche et un artisan boulanger pas franchement socialiste"... Il a assisté, tout jeune, aux joutes oratoires passionnées entre ces deux-là, préludes à ses premiers débats politiques extra-familiaux.
Il est attaché à ses racines, ne les oublie pas.
Sensibilisé à la "Chose Publique" très tôt, par mimétisme donc, puis étudiant en maîtrise d'Administration Économique et Sociale, il optera pour la gestion des collectivités territoriales et réussira un DEA de politiques publiques délivré par l'IEP de Toulouse. Sujet de mémoire : "la gestion locale des universités". Il n'ira pas au bout de son parcours doctorant mais ne rompra plus avec l'Université. Il  y restera, chargé d'enseignement en finances locales. A Toulouse-I où il devrait bientôt reprendre ses cours. Pour lui, le devoir "d'expliquer, de faire comprendre, d'inviter à réfléchir", s’applique à l'Université, l'hémicycle de l’assemblée départementale ou aux petits groupes de discussion, à la famille aussi, partout. Conseiller municipal, il pouvait être pointu et donc agaçant sur les questions budgétaires, conseiller départemental ; rapporteur général du budget, il était vigilant et exigeant. Aujourd'hui, il ne siège plus au conseil de la ville-préfecture.
Adolescent puis jeune homme, il s'est passionné pour le sport - tennis, football, course à pied,...- et ne détestait ni ne désertait les séances "d'après efforts". Il débattait aussi du "Progrès social", du "bonheur",... avec les copains et les amis - il fait toujours une différence bien marquée entre les uns et les autres, le grand cercle et le noyau dur -. Il a toujours eu la réputation d'être un "bon copain", est fidèle en amitiés, bien loin d'une "méditerranéenne" attitude de complicité a priori, exubérante et tout azimut. Il est modérément réservé.
Venu à la politique presque naturellement, sans déclic fondateur, sans gourou pour l'y amener, sans la prétention de tout changer, il a toujours voulu "faire les choses plutôt que les administrer", "être utile" aux gens, à un territoire et savait qu'à cette fin, il lui fallait des réalisations concrètes et que celles-ci, "pour être légitimes et acceptées, devaient être imaginées en proximité avec tous". L'homme est réaliste, pragmatique, pour lui la "politique" en collectivité territoriale n'est pas une scène aux illusions.
Pour rester proche des Tarnais et en connaître d'autres, depuis le 15 septembre, il a parcouru en moins de trois mois, 12.000 kilomètres. Il dit que les seules bonnes décisions sont celles qui sont prises après que les élus ont écouté le plus grand nombre de personnes et que la démocratie a cela de bien qu'elle "rejette aux élections suivantes ceux qui ont déçu".
Il discourt toujours sans note après avoir travaillé un dossier : il estime qu'ainsi il va droit à l'essentiel et tient mieux compte des attentes de l'assemblée devant laquelle il parle.
Son parcours est cohérent. De l'enfance à l'âge adulte, les collectivités territoriales l'ont accompagné, instruit, et finalement lui ont fait confiance. Un fil rouge. Il n'est pas un idéologue, n'a pas de maître à penser. Il estime qu'il faut "s'arrimer à des valeurs et s'appliquer à les faire prévaloir dans l'action". Il veut bien que Jaurès soit une référence du point de vue de la défense et de l'illustration de principes, que ces derniers "inspirent l'action", mais pour le reste, l'Homme Illustre ne vit pas dans ce siècle et "aucun puissant penseur ne détient les recettes des bonnes politiques locales". Au dogme asséné, il "préfère la recherche patiente de solutions pratiques aux problèmes des gens et des territoires". Dans l'hémicycle départemental, il s'affranchit "de savoir qui est affilié où, et la seule question (qu'il se pose) c'est : où est l'intérêt général ?".
Avec lui, pas de langue de bois, ce jargon qu'il maîtrise mais n'a pas le goût de parler. Il peut écrire, mais avec justesse, qu'il "n'oppose pas le libéral au social", et qu'en revanche, "il fait le pari de l'action contre l’immobilisme".
La défaite de la gauche en 2017 l'a affecté, mais il croit savoir pourquoi elles s'est produite - l'absence de pédagogie d'un président et de ses ministres n'y serait pas étrangère -.
Son élection à la tête du département est une grande satisfaction parce qu'elle s'est progressivement construite, sur des consensus successifs. Elle fut aussi une joie personnelle.
Il n'a pas de Dieu et respecte toutes les croyances. Il adhère très exactement aux principes de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État. Il est républicain. Sans fioriture. Quitter le Parti Socialiste dont il partage toujours les valeurs n'est pas à l'ordre du jour.
Divorcé, un fils, une fille : Matteo, 16 ans et Zélie, 14 ans, le prénom de l'arrière-arrière-grand-mère de Christophe, gravé sur la pierre tombale et redécouvert au moment de la restauration du caveau familial. Son plus grand bonheur, la naissance de ses deux enfants, l'émerveillement permanent a suivi. Pour lui, la tâche de "les aider à affronter le monde" est la plus belle des missions. Il les a couvés en garde alternée et, lors de cette longue période, parent seul à la maison, il s'est perfectionné dans les sciences de l’organisation de la vie de famille : courses, cuisine, ménage, rangement, aide à la scolarité...
Son engagement politique a, en tout temps, fait l'objet d'un accord passé en famille. Il se dit "soutenu".
Sa passion pour les sports est restée : marathons et trails de 80 km en montagne ne lui font pas peur, il les aborde même avec gourmandise. Il est devenu cette année, président du département du Tarn à 43 ans, 31 mois après son élection de conseiller. On a vu des trails plus longs, plus lents, plus semés d'embûches... Sa pratique du sport est "un apprentissage de la gestion de (ses) forces", l'aide à acquérir de "l'endurance pour la réinvestir dans (son) activité d'élu". Elle est aussi une opportunité d'échanges avec les "copains".
"Patron", son style de management est sans surprise. Il confie une tâche, l'expose, fixe un délai, prend connaissance du travail effectué, vérifie et, si la prestation rendue ne répond pas à son attente, engage un nouveau cycle d'explication, ne se fâche jamais mais, saurait faire des "remontrances" si les décisions prises n’étaient pas appliquées. Il sait dire merci et fait preuve de pédagogie : enseignant, il ne démérite sûrement pas.
Il dispose de très peu de temps pour se plonger dans les littératures "blanches et noires" (il apprécie les romans policiers). Parce que ses "journées commencent tôt et finissent tard". Il aime lire pendant les vacances, dehors, au bord de l'eau, à la montagne ou dans les transports, quand il est "tranquille". Hors congés, ses lectures portent sur des notes techniques et politiques rédigées dans le cadre de son mandat. Il préserve son dimanche après midi pour sa famille et en réserve un bout pour la pratique du sport.
Il ne déteste pas manger. Il est embarrassé pour désigner ses plats favoris. Il aime tout : poissons, viandes, abats, légumes, fruits. Alors, il réfléchit, se force un peu et dit aimer le "foie gras", le veau "une viande très fine" (il n'ose pas dire "du Ségala", puis, le dit), l' "omelette à la truffe" servie lors de la grande fête annuelle dudit champignon à Villeneuve-sur-Vère... Là, il faudrait peut-être soumettre l'élu au détecteur d'intentions flatteuses, un brin habiles... mais je ne parierais pas sur son insincérité.
Ses goûts musicaux sont éclectiques il écoute tout et se tient au courant des penchants de ses enfants. Il a apprécié, cet été à "Pause Guitare", les Insus et jadis, il adorait U2.
En vacances au loin ou tout près, l'objectif est : "bouger, voir, découvrir". Il a rencontré au Kenya des gens aux sourires éclatants qui ne reflétaient pas leurs conditions de vies. Il en retire qu'il faut savoir faire preuve de discernement dans nos analyses et nos plaintes. "Le mélange des cultures est une nécessité", une chance. C'est à comprendre cela que les voyages servent.
Écoute, bienveillance, pragmatisme, volonté de faire aboutir des projets (haut débit, autoroute, éducation, économie, tourisme, santé, "faire mieux avec moins de dotations de l’État"..), humour et empathie,... L'homme sait convaincre et même séduire...
Yves Rebouillat
pour le Tarn Libre et la Revue/Blog "Manières de Dire" 
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fabzefab · 6 years ago
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“Je sais maintenant que l'antisémitisme est une donnée fixe, qui vient par vagues avec les tempêtes du monde, les mots, les monstres et les moyens de chaque époque”. Madame-monsieur l'antisémite, Après avoir lu ce bouleversant témoignage de Marceline Loridan-Ivens, j'ai eu envie de m'adresser à toi. Et puis j'ai fini par réaliser que ça ne servait à rien. Que ta haine des juifs était trop ancrée en toi, qu'elle n'avait plus rien de rationnel, et surtout, que tu seras antisémite aussi longtemps qu'il y aura des juifs et que rien ne pourra changer cela parce que c'est ainsi, parce que tu es né en même temps que le judaïsme et que ni moi, ni Marceline, ni la Shoah ne pourront te défaire de ta haine ancestrale dont les racines sont directement inscrites dans ton ADN. En plus, je me suis dit que j'avais pas d'antisémite dans mes amis facebook, ou alors tu es bien caché, et qu'il était donc complètement crétin de m'adresser à toi via un média qui te t'atteindra pas. Alors j'ai décidé de m'exprimer à ton complice. La madame, le monsieur, un peu con-con, qui, chaque fois qu'on lui parle d'antisémitisme, prend un air grave, dit “oui, oui c'est affreux” puis emploie cette terrible conjonction de coordination “MAIS” avant de partir sur ‘il faut pas oublier pour autant les enfants palestiniens et je te rappelle qu'en France, les Noirs et les Arabes ils souffrent de discrimination, alors ça va bien un moment l'antisémitisme mais y'a pas que les juifs, faut pas l'oublier, hein, quand même". Ce madame-monsieur n'est pas vraiment antisémite. Mais il alimente l'antisémitisme en l'opposant à d'autres souffrances, d'autres racismes, en le vidant de sa substance pour le mettre en concurrence comme dans un vulgaire jeu de carte où celui qui a la plus forte remporte la mise. L'antisémitisme, une fois passé par le système de pensée de ce madame-monsieur, devient un gadget un peu misérabiliste dont se servent les juifs pour jouer les pleureuses et les victimes et tenter de monopoliser le charity business. Ce madame-monsieur là, je sais que je peux m'adresser à elle-lui bikoze que sa bêtise n'est pas la haine. Donc peut-être qu'il-elle peut reprendre ses esprits. De plus, ce madame-monsieur, je sais que je l'ai en ami sur facebook. En plein d'exemplaires. Alors c'est à toi madame-monsieur, que j'adresse cette chronique. Je voudrai que tu lises ce petit livre pas bien épais (83 pages à peine), raconté à la première personne et qui est une longue lettre écrite par Marceline Loridan-Ivens, 86 ans, à son père qui n'est jamais revenu des camps. Marceline et son père ont été déportés à Auschwitz et Birkenau. Elle est rentrée, pas lui.Alors je sais que tu te plains (jamais de façon explicite, car tu n'es pas antisémite) qu'on entende trop parler de la Shoah. Tu en as marre de cette satanée Shoah. Tu trouves, à raison ou pas, c'est une autre histoire, qu'on en parle tellement plus que la Nakba ou l'esclavagisme. Ça t'est insupportable. Comme au gluten te voilà devenu allergique à la Shoah. Je te rassure, même si ce que raconte Marceline de l'enfer des camps est insoutenable et témoigne, une nouvelle fois (et ce n'est pas une fois de trop, y'aura jamais de fois de trop) de ce que fut la barbarie nazie, ce trou noir béant qui s'est ouvert dans l'humanité et qui a absorbé toute forme d'espoir, de bonté, d'amour et de lumière, ce à quoi j'aimerais que tu prêtes attention, c'est au récit de l'après. De la vie après les camps. Que tu découvres, à travers les mots de Marceline, qu'il est impossible pour un survivant de parler de ce qu'il a vécu, qu'il est impossible pour un survivant de mener une existence normale, qu'il est impossible pour un survivant d'oublier, ne serait-ce qu'un instant, ce qui a été vu et vécu dans les camps. Quand elle raconte que son amie Simone Veil continuait à “piquer” des petites cuillères sans valeur dans les café pour ne plus jamais avoir à laper son bol de soupe comme à Birkenau, je te garantis que Marceline en dit plus de l’impossibilité du dépasser le traumatisme que n'importe quel psychiatre venu s'imposer expert en ce domaine sur un quelconque plateau télé. Quand elle parle de son petit frère Michel, qui lui en a toujours voulu d'être rentrée des camps alors que son papa, celui que Michel attendait, celui dont Michel avait besoin, n'est jamais revenu, et que Michel s’est mis à détester Marceline et à la harceler au point de se faire tatouer SS sur l'épaule, normalement, tu devrais commencer à comprendre que le crime nazi ne s'est pas arrêté une fois les camps libérés. Va au-delà de la Shoah. D'ailleurs, Marceline, dans un franc parler salvateur, pulvérise le mythe selon lequel l'antisémitisme en France a soudain disparu après la Libération. Il est resté très virulent et sa résurgence aujourd'hui ressemble plus à une continuité teintée de mutation, qu'à un véritable “retour”. Si je te dis tout ça, madame-monsieur, si j'insiste sur le récit de cette dame incroyable dont la vie est une histoire absolument extraordinaire, ce n'est pas pour te dire “tu vois bien que les juifs ont plus souffert que tous les autres”. Non, je ne suis pas comme toi. Je ne mets pas l'horreur en concurrence. C'est juste pour te rappeler que la Shoah, c'est quelque chose qui n'avait jamais existé avant et qui, probablement, n'existera plus jamais ensuite. Je dis pas que les juifs sont à l'abri d'une nouvelle tentative d'extermination, ce serait un peu audacieux de penser cela dans un pays historiquement antisémite où l'on tue des enfants dans une école parce que ce sont des enfants juifs. Mais sous cette forme là, ça n'arrivera plus jamais. La singularité de la Shoah l'empêche d'être comparée au sort des palestinien ou au racisme et à la discrimination dont sont victimes les Noirs et les Arabes en France. Donc s'il te plait, cesse de brandir ton indignation face au sort des uns pour rabaisser la souffrance vécue par les autres. Ne fais pas ça. C'est complètement con. C'est bête. Quand tu dis “ouais, c’est vrai, y'a de l'antisémitisme, mais quand même, qui c'est qui peut pas louer des appartements ou être embauché facilement ?” c'est d'une débilité dont je suis triste que tu ne te rendes pas compte. On ne peut pas partir de l'un pour arriver à l'autre. C'est impossible, ça n'a aucun sens. Que tu sois indigné autant par la Shoah que par le racisme en France ou la politique infâme du gouvernement israélien, je peux l'entendre. Non, mieux que ça : je le comprends. Et je l'encourage ! Il ne doit pas y avoir de distinction dans l'indignation. Tout est grave. Toute forme d'injustice et/ou de crime doit être combattu. Mais sans être comparé. Sans être mis en concurrence. Juste en conservant la singularité de chaque cas. Car ce dont tu ne te rends pas compte, madame-monsieur, dans ta logique souvent née de ta proximité avec des courants d'extrême-gauche, que je côtoie tout autant que toi sans pour autant devenir débile, comme quoi, y'a un moment où y'a des choix intellectuels individuels à faire, c'est qu'en mettant sur un même pied d'égalité des choses qui ne sont pas comparables, tu invalides tout. Tu invalides l'horreur que fut la Shoah. Mais aussi le sort des enfants mexicains séparés de leurs parents quand tu les compares aux exactions nazies. Comme les deux n'ont strictement rien à voir, tu donnes à tes détracteurs de quoi te traiter - à raison - d'ignare inculte et de te faire la leçon au lieu d'écouter ta légitime indignation. En mettant tout au même niveau, plus rien n'a de valeur. Plus rien n'est sacré. Alors qu'en prenant chaque crime raciste à part, en lui offrant son unicité, en l'inscrivant au cœur de sa propre histoire sans greffer pour le décrire d’imbéciles comparaisons, tu permets de prendre pleinement en compte son infamie, son ignominie, et donc de s'en indigner à sa juste valeur. Alors tu vas peut-être me répondre que le sort des palestiniens découle directement de la Shoah et qu'il est donc impossible de parler des uns sans invoquer l'autre. C'est vrai. Mais recontextualiser n'est pas comparer. On ne te demande pas ensuite de dire c'est qui qu'est le plus méchant. C'est qui qui souffre le plus. On ne te demande pas, chaque fois que tu vois le mot “antisémite” de beugler “Palestine, Palestine !”. Tu peux beugler “Palestine!”, personnellement, je n'y cois aucun inconvénient. Mais ne le fais pas pour minimiser l'antisémitisme s'il te plait. C'est vraiment trop con sinon. Je sais pas si je me suis bien fait comprendre de toi. Parfois, je veux écrire des choses qui sont cristaclaires dans le dedans de ma tête, mais les mots ils sortent un peu dans tous les sens et une fois posés sur la page blanche de ton ordinateur, ils sont moins bien rangés que dans ma esprit et disent pas les choses aussi précisément que ce à quoi je m'étais attendu. Alors juste pour être sûr que tu ne rates pas l'essentiel de ce que je voulais absolument te dire, je vais le résumer en une phrase simple et limpide : s'il te plait, lis “Et tu n'es pas revenu” de Marceline Loridan-Ivens. Merci.
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tailspinfr · 8 years ago
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You'll think I'm dead, but I sail away
Est-ce qu'on a fait le tour de toutes les humeurs possibles quand on se retrouve un matin à ne plus pouvoir rien faire d'autre que d'écouter Wave of Mutilation des Pixies en boucle ? Est-ce qu'on est arrivé au bout de la yellow brick road pour se rendre compte, comme Dorothy, que tout n'était qu'une terrible illusion ? Il y a quelque chose de magique dans cette chanson (la version lente, toujours ma préférée), dans la manière dont on visualise la voiture s'abîmant, au ralenti, dans l'océan.
J'ai commencé 2017 dans un monde sans queue ni tête avec l'envie de ne rien comprendre. Ensuite j'ai écouté en boucle Whassup de Yoni et Geti dont je n'identifie pas une seule parole. Il y a eu Southland Tales de Richard Kelly, qui a mis des sensations incompréhensibles sur un monde incompréhensible et qui finalement, dans une scène baroque, m'a ouvert une porte. 2017 : du chaos sur du chaos.
J'ai marché dans des sens opposés. J'ai eu des envies contraires. Le reste du temps j'ai écouté la BO de Jackie en boucle. Je ne comprends pas pourquoi ses sons sinueux, ses violons qui semblent tomber dans un trou infini, ont exercé sur moi cette fascination qui me donne envie d'y revenir sans cesse, souvent à 18h pile. Peut-être que, dans l'idée de ne faire aucun sens, je dirais que la BO de Jackie est en elle-même une wave of mutilation.
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Et c'est comme ça que, sans y voir beaucoup plus de sens, j'ai voulu revenir ici et raconter mes lectures de l'année.
La Montagne Magique de Thomas Mann
Pour mes trente ans on m'a offert La Montagne Magique, qui raconte le long séjour d'un jeune homme dans un sanatorium. Il pense y rester trois semaines, il y passe sept ans. Un peu comme moi avec la lecture de ce roman : je pensais que ça allait me prendre deux semaines, ça m'a pris presque deux mois. Parfois je me sentais presque fiévreuse dans ses pages, comme s'il me donnait des maladies étranges.
Il me reste de La Montagne Magique un chapelet d'impressions, vives et moins vives, parfois presque léthargiques. L'impression d'avoir perdu le goût avec Hans. L'impression d'avoir été perdue dans les méandres de l'esprit de Settembrini et d'avoir dû remonter les pages dans mon lit jusqu'à mon dernier moment de conscience. L'impression d'avoir observé les clavicules de Claudia Chauchat à travers sa robe.
Dans la structure répétitive de la cure, où chaque jour ressemble au précédent, Mann intègre mille subtilités, mille réflexions, comme si on ne pouvait s'injecter le nectar le plus brut de la vie qu'en haut d'une montagne, enroulé sous un plaid, sur le balcon. Et encore, nous montre Mann, même à l'issue de cette longue contre-initiation, nous n'avons toujours rien compris. Quand on descend de la montagne, rien ne nous attend sauf la guerre et les tranchées.
C'est un roman sur le corps, aussi. On tombe amoureux et on observe le corps de l'autre en l'autopsiant, en gardant dans sa poche sa radiographie. On prend sa température chaque jour et on ignore ce qui fait monter et descendre le mercure. Des maladies imaginaires ? On sent le poids de ces cellules qui peuvent partir en vrille à tout moment. On mange beaucoup aussi, on se remplit. Les larmes y contiennent des mucines et des protéines. On croise des fantômes. On écoute du Schubert. On aime une femme parce qu'elle nous rappelle les traits d'un garçon connu très jeune. On pense beaucoup au temps. Thomas Mann lui-même s'arrête parfois pour nous montrer depuis combien de temps on lit son roman. "Peut-on raconter le temps ?" Et bien non, nous dit-il à la page 560.
Je suis restée bloquée des heures sur cette formule géniale. Thomas Mann nous parle de son héros, de son obstination et de ce ""Bah" qu'il avait au fond de l'âme". W.o.w. [Si vous voulez lire quelqu'un de beaucoup plus intelligent que moi à ce sujet, Philippe Lançon a écrit un très beau texte dans les pages de Libération]
The Year Of Magical Thinking de Joan Didion
J'ai menti, je n'ai pas commencé l'année avec Thomas Mann, mais avec Joan Didion. Encore une histoire de magie.
J'avais vu une photo de Joan Didion et de sa silhouette perdue dans les volutes de cigarettes. Je me suis rappelée que je ne l'avais jamais lue et j'ai choisi The Year of Magical Thinking au hasard. Quand je l'ai commencé, ça faisait 15 mois que je m'étais moi-même mariée.
The Year of Magical Thinking s'ouvre sur la crise cardiaque de son mari. Puis s'enchaîne sur la pneumonie de sa fille. Il y a beaucoup de couches à creuser dans ce roman. C'est une autoficiton toute en paradoxes, en contrastes, où l'on sent que l'auteure se ment autant qu'elle se dit la vérité, fait voler ses phrases autant qu'elle les laisse atterrir sur le papier avec un énorme fracas...
C'est avant tout un roman sur le mariage. Pendant près de 40 ans, Didion a été mariée avec John Dunne. Un jour, à la table du salon, il tombe. Il est absent. Comment le supporter ? Didion a justement une approche fascinante d'auteure et de journaliste, de femme qui a vécu dans les livres. D'abord, elle va chercher de l'aide dans des romans, dans des témoignages, dans des livres médicaux et des clés pour comprendre le deuil. Elle comprend douloureusement que le processus va être long. Pendant qu'elle vit tout cela, elle se regarde le vivre et se rend compte des absurdités de son comportement. Pourquoi garde-t-elle les chaussures de John à proximité, comme s'il allait revenir ? Elle voit aussi cela comme une journaliste, interrogeant médecins et spécialistes sans relâche pour essayer d'analyser comment cet instant a pu emporter son mari. Elle le ressasse, sans relâche, dans une chronologie entêtante dont l'étude n'arrive pas à percer le secret de la mort. Impossible pour Didion d'arrêter ce moment où nos vies basculent.
Le roman fonctionne sur une structure répétitive, où chaque chapitre revit les faits et enchaîne avec des souvenirs. Sans cesse happée par les moments heureux qu'elle a vécu avec son mari et sa fille, Didion propose aussi en creux une réflexion vraiment passionnante sur le mariage. J'ai envie de dire, brutally honest. Bien sûr, elle était heureuse avec John. Pendant 40 ans ils ont travaillé ensemble, chacun à son bureau, à écrire articles et romans. Mais plus elle repasse l'histoire, plus elle brosse un portrait complexe de cette union. Elle se souvient de la fois terrible où John lui a expliqué calmement qu'il voudrait vivre une vie plus aventureuse. Elle revoit les couples qu'il enviait parfois. Elle se demande si les regrets l'ont emporté. Elle montre que la vie avec une personne est un immense puzzle.
En définitive, tous ces doutes et ces souffrances sont balayés par un souvenir de Didion qui se déroule quelques semaines avant la mort de son mari. Le soir de l'anniversaire de sa femme, John est assis au coin du feu. Il lui lit tout fort un extrait de l'un des romans qu'elle a écrit. Puis il laisse un silence, et il lui dit "maintenant, je ne te laisserai plus jamais me dire que tu ne sais pas écrire. Voilà mon cadeau". Le mariage, c'est aussi vivre avec la personne qui peut toujours dire ce qu'il fait du bien d'entendre.
Zadie Smith, Swing Time
Après Joan Didion, je suis partie à Londres avec Zadie Smith. Swing Time réunit à peu près tout ce que j'aime. C'est un roman d'initiation sur fond d'amitié féminine avec une réflexion sociale et politique, une écriture fluide et pleine d'âme, de la danse, de la rage et featuring mon héros Fred Astaire.
La narratrice est une fan de claquettes, capable de revoir les classiques de la comédie musicale en boucle. Sur son temps libre, elle reproduit les pas de Ginger et Fred avec son amie Tracey. Le roman la suit sur de longues années, avec des allers retours incessants entre présent et passé. Swing Time décortique sa relation conflictuelle avec sa meilleure amie, la vie dans son quartier pourri de Londres, ce que cela signifie de grandir avec une mère noire et un père blanc, sa relation compliquée avec sa mère, pionnière de l'afroféminisme... Puis le roman raconte son job d'assistante pour Aimee, une pop star privilégiée qui se donne pour mission de sauver l'Afrique. En Gambie, elle rencontre des personnes qui lui font réfléchir à l'appropriation culturelle, au sens de la danse. C'est une narratrice pleine de limites, qui est remise en question à chaque chapitre et Zadie Smith se plaît à éviter tous les écueils du roman d'initiation. Quand on pense que son personnage va évoluer, elle se dérobe. Puis elle a une épiphanie, quand on s'y attend le moins. Un peu comme dans la vie, finalement. Autant dire que l'intelligence de Zadie Smith fait sacrément du bien en ce moment. Vous devriez essayer.
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delphes · 8 years ago
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Eh bien il faudrait maigrir.
Je suis étudiante en histoire de l'art. Une partie de ce que j’apprends peut se faire par le biais d’expositions. Ce soir donc, juste après mes cours et ma longue journée de stage, je fais une jolie expo en nocturne au Louvre, ma maison que je ne quitte plus puisque j'y étudie, j'y travaille, limite j'y vis. C'est pour me mettre plein les yeux de trucs gracieux et chargés, du bon XVIIIe venu tout droit de Salzbourg que tranquillement je me rends rapidement dans cette petite exposition mignonnette de deux salles avant d'aller dîner chez mes parents. Les expositions pour beaucoup c'est du plaisir curieux, du passe-temps esthétique pour certains, intellectuels pour d'autres, les deux parfois. Pour moi aussi, mais avec cette saveur supplémentaire -plus ou moins agréable - de l'étudiant qui doit rassembler des connaissances en vu de prouver à la fin de son année que le corps professoral peut lui allouer son diplôme en toute confiance. Je prends des notes donc puisque les photos sont interdites. C'est plus long, je stagne plus longtemps devant les œuvres, normal, je n'écris pas aussi vite que je lis. Au début de cette expo est proposée une belle vidéo sur un magnifique écran. Des vues de Salzbourg, enfin bon j'ai pas trop regardé c'était moins pertinent pour moi, et le temps m’étais compté -maman n'aime pas que j'arrive en retard. J'ai aperçu du coin de l'oeil le blanc des murs impeccables des églises et les couleurs chatoyantes des fleurs. Une vidéo d'office du tourisme bonne pour donner le ton en somme. Par contre, juste à côté est disposée une vitrine. Un truc bête, des médailles et un tableau minuscule mais incroyable fait uniquement de strates de cire et de verre. Je prends des notes. C'est souvent des noms Allemands que je connais pas, ce qui me rend plus lente encore mais je suis dans un coin, les gens peuvent regarder les œuvres s'ils le veulent. Ou je le croyais. - Excusez-moi vous pouvez vous pousser ? Je tourne le regard à droite, et tombe sur une petite soixantenaire, propre sur elle, un manteau en daim, des lunettes, une queue de cheval impec, le visage sec, le regard froid. Je comprends qu'elle veut voir la vidéo sur l'écran gigantesque à ma gauche que je regarde brièvement pour voir si vraiment j'empiète. Pas trop le choix en fait il fait toute la largeur du mur et si je me colle contre la vitrine je ne vois plus les cartels (les machins que les gens lisent à peine parce que le nom du gars, la date et le titre de l'oeuvre OK, les matériaux bon mais franchement la taille, exacte, le lieu de conservation c'est être pointilleux pour rien, ce rien qui est important dans le cadre de mes études) que je copiais puisqu'ils sont sur le tranchant du présentoir. Je fais quand même un petit petit pas en avant mais de sorte a toujours voir les cartels, donc en restant immanquablement devant cet écran gargantuesque, et je reprends mon travail. -“Excuse-me c…” Quand j’entends l'anglais et que je la sens se rapprocher de moi à limite tendre la main pour attirer mon attention, je comprends immédiatement qu'elle pense que je suis étrangère et que j'ai rien capté. En me tournant vers elle je la coupe en français un peu agacée : -Vous savez, j'ai compris ce que vous m'avez dit. Peut être que j'aurais dû être plus douce mais sérieusement… Elle avait toute la place qu'elle voulait et voyait tout en se déplaçant un peu sur le côté. Mais non. J'avoue ne pas me souvenir exactement du très court échange qu'il y a eu ensuite où je lui explique, peut-être agacée en tout cas poliment, pourquoi je n'avance pas davantage. Cette dame, qui apparemment n'aime les expositions que quand elle y est seule, n'apprécie pas que je ne m'écrase pas devant son autorité sénile et qu'elle n'ait pas la priorité que lui confère ÉVIDEMMENT son âge et sans doute sa position sociale. Elle me regarde comme la nuisance que je suis dans son espace muséale de jouissance oisive. Je termine ma phrase rapide (tout se passe en quelques secondes) en disant qu'il n'y a pas la place et je veux retourner à mon travail évident, mon stylo et mon carnet entre les mains. Ça n'est pas content, ça comprend que je ne bougerai pas avant d'avoir fini. - Eh bien il faudrait maigrir. Oh ça ne l'a pas dit fort, ça l'a soufflé dans un sifflement rageur et dépité, vicieux puisque ça l'a dit suffisamment fort pour que je l'entende, pour que je sache. Ouais je suis pas une mannequin, ouais je suis en surpoids. Je fais 1m76, et je pèse 100 kg. Ouais. Pourtant figurez-vous que je n’y pense pas chaque seconde de ma vie, que je ne me définis pas dans tout ce que je fais comme étant un être de 100kg. Je ne sens ce poids que quand je suis sur la balance. Autrement... J’ai donc eu un quart de seconde où j’ai halluciné puis un coup de sang immédiat. - Je vous emmerde Madame. Je n’ai pas réfléchi c’est ce qui est sorti. Je pense que j’ai grondé en lui faisant face et qu’elle ne s’attendait pas trop à ma réponse. Ma voix porte et a bien résonné dans l’espace d’exposition. Le gardien de salle nous a regardé, un peu inquiet de devoir s’occuper d’autre chose que de rappeler l’interdiction de prendre des photos. Elle a détourné le regard en marmonnant un “oui j’avais remarqué” et a continué à regarder sa pub de vacances. -Je peux toujours me reculer si vous voulez, ça vous arrangerait encore mieux aussi. J’ai tendance à être un peu trop cynique quand je suis attaquée. Elle a fait mine de ne pas m’entendre. J’étais furieuse. J’ai voulu me calmer en retournant à mon écriture... Si vous voyiez les quelques lignes que j’ai réussi à écrire... Illisibles. Je tremblais de rage. J’étais une étudiante en train d’apprendre, un esprit en mouvement. En cinq mots, ni plus ni moins cette femme que je n’avais jamais vue de ma vie m’a rabaissée à mon seul corps, impropre à son petit confort personnel. Je n’arrivais pas à me calmer. Pourtant je crois être un esprit calme voire flegmatique. Je me suis retournée vers elle. -Enfin c’est incroyable. Pour QUI vous vous prenez ? De quel droit ? De quelle autorité ? Elle m’a ignoré de nouveau. Je me suis tue, coupée dans mon élan car j’avais instinctivement (bêtement) attendu une réponse et je suis retournée à mon cartel que j’avais déjà lu quatre fois sans le retenir. Je m’en veux... Je n’ai plus rien dit. J’ai continué de bouillir. Je pense que je n’ai pas retenu ce que j’ai vu par la suite, je ne me souviens pas vraiment même. Je me suis dit que si je la revoyais j’irai la voir, j’irai lui dire ce que je pensais, je lui apprendrais ce que c’est. Qu’elle ne me connaît pas, qu’elle ne sait pas qui je suis, comment je suis, quelle est ma vie. Qu’elle n’était qu’une pauvre idiote qui osait dire des choses qui pouvaient détruire quelqu’un en quelques secondes et tout ça pour quoi ? Parce qu’elle n’a pas pu voir un cinquième de cet écran qui ne présentait rien ? J’espérais la revoir au détour d’un tableau et tout en notant mes noms d’allemands je me voyais lui apprendre la vie à soixante ans passés, la mépriser, lui faire avaler sa queue de cheval. Je l’ai revue. Je ne suis pas allée la voir. Je n’ai pas eu le courage de peut-être soutenir une deuxième attaque. C’était déjà trop. Je m’en veux. Je me sens coupable d’avoir détourné le regard, d’avoir fuit. Je me sens diminuée de ne pas l’avoir confrontée, de ne pas lui avoir souhaité une bonne soirée en la remerciant de m’avoir fait profité de son intelligence. Je me pensais capable. J’ai vu que non. En plus d’être grosse je suis une froussarde. Elle est rentrée tranquillement chez elle après avoir fait le tour de cette chârmante petite exposition, et ira raconter qu’une grosse l’empêchait de voir les supêêêêrbes images de cette ville enchâânteresse qu’est Salzbourg. Ma chère, c’est qu’elles ont totalement démissionné ça, elles ne se tiennent plus, comment pourraient-elles respecter les autres quant elles ne se respectent pas elles-mêmes? Ma bonne amie reprenez donc du thé. Ca ne fait pas grossir ça ahahah. Deux amies à moi étaient là, je leur avait dit que je n’avais pas été touchée par ce que cette vieille grabataire avait dit. Je le pensais vraiment. Je me suis trompée. J’étais furieuse, je n’avais que la colère et l’envie de lui en coller une en tête. Une fois calmée, j’ai repris mes esprits, j’ai voulu aller chez mes parents pour dîner. Sur le trajet j’ai pensé à ce que j’ai dit, ce que je voulais dire, ce que j’aurais dû dire, et j’ai surtout repensé à ces petits mots, ces petits mots soufflés, ces petits mots de rien. Je m’en veux de vouloir pleurer. Je ne l’ai pas encore fait... Je me retiens. Encore maintenant. Les larmes qui me brûle les yeux m’horripilent, et me rappellent mon impuissance, ma faiblesse d’être touchée par ces mots qui ont été lancés dans le seul but de faire mal... et qui semblent réussir. J'ai l'impression que si elles coulent, l'autre aura gagné. Je donne peut-être l’impression d’avoir confiance en moi. De n’en avoir rien à foutre de ce que les autres pensent. Si vous ne l’aviez pas compris c’est une carapace bien stéréotypée du personnage fort en gueule mais qui en fait est tout mou dans le dedans. C’est un entraînement de longue haleine, un long exercice. J’ai ignoré longtemps ce que mon entourage pouvait dire de désagréable à mon propos, je m’y suis habituée. J’ai toujours été grande, j’ai toujours été ronde mais rarement dans ma vie j’ai été emmerdé pour mon poids. C’est arrivé, bien sûr, la dernière fois était au collège. J’ai eu quelques bullies, mais ils se sont tous découragés, jamais ils ne sont restés longtemps, jamais ils ne m’ont touché en profondeur. J’ai eu des blagues innocentes parfois, mais très très rares, de mes amis ou de mes frères. J’ignore ou je réponds du tac-au-tac. Ce sont des gens que je connais qui sont issus d’un environnement qui m’est familier et que je peux ignorer ou que je me sens capable de contrer. Jusqu’à ce soir jamais un.e inconnu.e ne m’avait attaqué gratuitement. Jamais on avait baissé les yeux sur moi et décidé de me reprocher mon physique directement, sans aucune considération pour la personne que je suis. Jamais je n’avais eu à ressentir le poids de ces 100kg par le mépris d’un autre que le mien. Cette performance a été réalisée par cette femme, blanche, d’un âge qu’on qualifie habituellement de sage et qui s’est crue meilleure que moi parce que desséchée et la peau sur les os. Elle s’est arrogée le pouvoir de me retirer le droit d’être là parce que je gênais son espace, parce que je prenais trop de place, parce que je suis grosse. Je devrais me cacher dans ma honte, dans mon gras, dans mon corps si dégueulasse qu’il ne devrait même pas exister dans un espace de beauté, de culture et de savoir. Cette femme doit être malheureuse pour être d’une méchanceté si instinctive parce que même si cela m’a traversé l’esprit à aucun moment je ne lui ai dit qu’étant sur le seuil de la mort elle devrait plutôt laisser la place à ceux qui apprennent leur métier. Ou plus simplement qu’elle n’était qu’une vieille conne.
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inyourflesh · 6 years ago
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Til Death do us apart, le courrier du coeur de l’Apocalypse de Docteur Lo(v)gan, épisode 4
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Bonjour, mes amis !
Encore de longs mois sans nouvelles de ma part, je sais. Mais comme vous le savez sans doute, j’ai une femme et des enfants dont je dois m’occuper. Sans parler de tous les habitants de Fort Hope et un certain Joshua à pourchasser… Bref, la vie d’un Logan n’est pas de tout repos ! Cela dit, lorsque je suis allé à ma boite aux lettres ce matin et que j’ai trouvé une nouvelle centaine de missives, j’ai réalisé combien vous aviez besoin de moi. L’une d’elles, en particulier, a attiré mon attention et au vu de son contenu - un appel à l’aide désespéré - je me devais de reprendre cette chronique au plus vite ! Je suis donc là pour aider l’un d’entre vous. Allons-y !
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Très estimé Docteur Lo(v)gan,
On vous a déjà dit que votre nom faisait penser à Logan ? Comme Logan Carter ? D’ailleurs votre barbe aussi. C‘est assez étonnant cet air de famille. On vous a pas déjà dit que vous ressemblez à Jason Momoa ?
Bref, si je fais prendre à ce jour la plume à Jésus pour écrire cette missive, c’est qu’il serait envisageable que je puisse avoir besoin de vos services. Je sais, vous vous imaginez qu’il est impossible que quelqu’un comme moi, qui peut être vu comme un spécialiste de l’amour au regard du nombre de comédies romantiques, primées ou pas, auxquelles j’ai participées. Pourtant, il se trouve que je suis dans une situation des plus périlleuses qui dépasse ma grande expérience cinématographique.
En effet, depuis peu, il apparaît que j’ai la preuve que l’amour, le vrai, existe. Une longue histoire que j’aimerais vous conter et qui vous intéresser forcément puisque mon nom est cité dedans, malheureusement Jésus est en train de me dire qu’il a laissé la voiture garée en double file et qu’il n’a point le temps d’écrire un roman. C’est un homme simple je n’ose lui dire que la police n’existe plus. C’est dommage vous loupez une bonne histoire. Remarquez ça serait une bonne idée de faire un roman de ma vie. Il faut que je trouve un écrivain. Bref, revenons au sujet sur lequel vous pouvez intervenir, parce que j’imagine que vous ne connaissez pas de romancier ayant survécu.
Donc, comme Jésus vous l’écrivait, j’ai fait une grande découverte sur l’amour et faute d’avoir des trolls d’Arundel sous la main, je me retrouve des plus dépourvu. J’étais, jusqu’à maintenant, persuadé que le romantisme était une fiction pour faire vendre des places de cinéma et des blu-ray à des ménagères en manque de sensation. Je pensais qu’il y avait plus de chance de croiser une vraie licorne ailée que de croiser l’amour, le vrai. Sauf que maintenant que j’ai la preuve que ça existe, je veux le mien aussi (je parle de l’Amour, pas de la licorne ailée mais si elle existe, notez que j’aimerais en avoir une, ça doit être pratique pour se déplacer et tellement classe.)
A cet effet j’ai choisi une jeune fille des plus avenante, Alix Carter, je ne sais pas si vous la connaissez. Mais je me heurte à des problématiques singulières. Ce doit être l’une de mes rares non fans, (aussi incroyable que cela puisse sembler, oui des gens n’ont pas ouvertement apprécié ma carrière, soit des jaloux, soit des personnes sans goûts d’après feue ma mère.) Alix connaît à peine ma filmographie, à croire qu’elle a été élevée dans une grotte, maintenant que j’y pense, c’est vrai que son frère pourrait facilement se faire passer pour un homme des caverne. Remarquez, j’aime les challenges et c’est peut-être la difficulté, autant que son petit minois, qui a fait que je l’ai choisie pour être l’heureuse élue qui doit me faire découvrir l’amour avec un grand A.
Miss Alix a aussi quelques petits défauts qui me compliquent la tâche. Déjà elle confond tout, elle pense que son renard est un chien (je crois qu’elle a besoin de lunettes). Sa maison est un taudis que même un cadre moyen en période de non apocalypse n’aurait pas apprécié d’habiter. Ensuite elle n’accepte aucune initiative de ma part sans l’avoir préalablement  consultée pour obtenir son accord (vous imaginez ? “Chérie, je peux te prendre la main ? Je peux t’embrasser ? Je peux te traîner par les cheveux jusqu’à ta caverne pour faire de toi ma femme ?” Ça casse toute la magie !)
D’où mes modestes questions :
1- Comment faire pour qu’elle s’éprenne de moi ?
2- Où emmener une jeune femme pour la séduire en tant d’apocalypse ?
3- Dois-je lui dire que son chien est un renard ?
4- Comment contourner son histoire de question ?
5- J’allais vous demander des conseils pour obtenir le consentement de son frère, mais comme je viens de me souvenir qu’il m’admire et que je ne vois pas en quoi il ne pourrait pas être fou de joie de me voir entrer dans la famille, je retire ma question.
6- Vous auriez une piste pour une licorne ailée ? Sait-on jamais vu que l’Amour existe.
Je vous serais reconnaissant de votre aide (comme vous devez l’être de l’honneur que je vous fais de vous adresser cette lettre.)
Avec mes salutations distinguées
                                                                                                                                XXX
(C’est la signature de Monsieur Dean)
                                                                       (Jesus)
PS: en plus d’être parfait, magnifique et diaboliquement séduisant, je sais jouer de l’accordéon et j'ai une bonne situation, vous pensez que ca pourrait etre un plus?
Mon très cher Dean, je vais être honnête avec vous, votre situation est effectivement très compliquée. Je vois qu’en plus de mettre votre cœur en jeu, vous mettez votre vie. Mais pas de panique : je suis là pour sauver les deux !
Il semble effectivement que cette charmante jeune femme ait de gros problèmes de goûts, si l’on en croit ses choix en matière d’hommes. Cependant, comment le lui reprocher lorsque l’on sait qu’elle a souffert toute sa vie du manque du seul homme qui soit important : son grand frère adoré. Dans de telles circonstances, cela ne m’étonne guère de constater qu’une fois devenue femme, elle fasse les mauvais choix pour ses relations amoureuses.
Je ne saurais que trop vous conseiller de prendre la fuite le plus rapidement possible. Il est vrai que j’ai eu quelques difficultés pour apprendre à me servir convenablement d’une arme à feu, mais depuis plusieurs mois maintenant, je m’entraîne sous l’égide d’un sniper de l’armée et autant vous dire que je suis désormais très doué. Et si, d’aventure, je loupais mon coup en tentant de vous tirer dessus, je pourrais toujours, au choix, vous envoyer mon éminent professeur ou me servir de mes poings. Ou peut-être de mon khukuri, selon mon humeur. C’est à voir !
Il est évident qu’Alix est une jeune femme charmante et qu’elle mérite de trouver l’amour. Tout comme vous, je n’en doute pas. Malheureusement, tant que je serais en vie, il est hors de question que quelqu’un que je n’aurais pas scrupuleusement approuvé ne pose la main sur elle. Et autant vous le dire, il y a plus de chances que vous trouviez par hasard une licorne ailée que de me voir accepter votre relation. Je vous souhaite cependant bon courage dans votre quête de l’amour.
Je sais cependant que les services de la Poste sont devenus plus excecrables en ces temps troublés qu’ils ne l’étaient déjà quand tout allait bien. Aussi, s’il arrivait que cette lettre s’égare et que vous décidiez de poursuivre sur cette voie fort dangereuse pour votre vie, je ne saurai que trop vous conseiller de suivre les règles suivantes :
1 - Ne vous avisez, sous aucun prétexte, de dire à Alix que son chien est un renard. Ce genre de remarque risque de vous coûter votre paire de valseuses et ce ne serait pas forcément de mon fait, pour le coup.
2 - Assurez-vous que chacun de vos rendez-vous galants aient lieu à Fort Hope, de préférence dans un endroit que je peux surveiller depuis mon bureau ou ma maison. Points bonus accordés s’ils se déroulent directement dans mon salon.
3 - Ne posez jamais la main sur Alix sans qu’elle ne vous ait donné son accord préalable, en des termes clairs impropres à une quelconque liberté d’interprétation et jamais en la présence de son frère, sans quoi vous encourez une lourde peine de mort dans d’atroces souffrances.
4 - Pensez à apporter de la Guinness lorsque vous venez voir Alix : cela jouera éventuellement en votre faveur concernant son frère. Le moindre oubli risque de vous être fatal.
5 - Les rapports sexuels, même consentis, sont prohibés. Sans aucune exception.
Il me semble qu’en respectant cette ligne de conduite, vous augmenterez vos chances de survivre encore quelques mois. J’espère vous avoir été utile et répète une dernière fois le conseil le plus important de tout ce courrier : ne perdez pas votre temps ni votre vie à poursuivre ma soeur où vous le paierez très cher.
Cordialement,
Votre nouvel ennemi.
PS : Les licornes ailées n’existent pas.
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tailspinfr · 7 years ago
Text
On nage, on ne pense à rien (Suite des lectures 2017)
L'autre jour on m'a raconté que, contrairement à ce qu'on pourrait penser, lorsque l'on se noie, on n'agite pas les bras dans tous les sens. On est tétanisé et on coule. On garde le peu d'énergie qu'il nous reste pour la survie. Cette idée m'a glacé le sang. Alors depuis, j'agite les bras, juste pour être sûre que je ne me noie pas.
J'ai nagé dans l'eau glacée de l'Atlantique, en gardant chaque moment pour les jours gris. Le soleil qui sèche le visage. J'ai griffonné des listes et j'ai cherché des sous, j'ai fait et refait et défait. J'ai écrit des histoires de souliers rouges écarlates et brillants. J'ai pensé à la chanson de Bertrand Belin, Peggy. "ça vaut mieux comme ça, on nage on ne pense à rien."
Et j'ai lu.
The Handmaid's Tale de Margaret Atwood
J'ai commencé à lire La servante écarlate pour écrire un article sur la série, et ça m'a glacé le sang. Cela raconte une société "dystopique" où les femmes sont réduites en esclavage. Elles ont toutes un rôle super sympa comme faire le ménage, être mères porteuses ou être des épouses et attendre que le temps passe. Certaines sont carrément déportées parce que trop âgées pour les tâches précédemment citées ou trop rebelles.
Les dynamiques entre les femmes de cette société sont particulièrement intéressantes, on voit celles qui tentent de changer les choses, les autres qui acceptent le système et les troisièmes qui essaient de se dire qu'en fermant les yeux tout finira par s'arranger et qui vivent dans une colère sourde. ("Humanity is so adaptable, my mother would say. Truly amazing, what people can get used to, as long as there are a few compensations."
Au-delà de l'itinéraire personnel du personnage principal, qui espère retrouver un jour son mari et sa fille, ce sont vraiment les rouages de ce système qui sont passionnants dans le roman. On voit comment l'individualisme mène à une acceptation aveugle et franchement flippante de n'importe quel système. Et aussi bien sûr de la manière dont les femmes sont traitées et dont les problématiques liées à leur santé et à leur corps sont sans cesse discutées et disputées.
[Après avoir fini le roman, j'ai lu cet article intéresssant sur Bitch Media qui parle du manque de personnages noirs dans le roman, et de toutes les implications de leur absence. Le voilà.]
Between the World and Me, Ta-Nehisi Coates
Une biographie de Judy Garland plus tard, j'ai commencé à lire Between the World and Me de Ta-Nehisi Coates, qui est une longue lettre d'un auteur à son fils. Ce dernier vient d'apprendre que Darren Wilson, l'assassin de Michael Brown, serait acquitté. Ta-Nehisi Coates raconte sa réaction interdite. Loin de vouloir panser les plaies de son fils, il va se lancer dans une longue réflexion qui mêle histoire et souvenirs personnels dans une démonstration vraiment brillante qui décortique le racisme (j'allais dire "le racisme aux États-Unis", mais cela peut aussi s'adapter à la France). Il théorise les violences faites sur le corps des hommes et des femmes noir·e·s et le contrôle que l'état continue de vouloir exercer sur ces corps. Il parle aussi de la bienveillance de surface des blancs. Le fil rouge de l'essai/lettre c'est l'analyse du "Dream", ce rêve que poursuivent les américains blancs, qui continue de donner une direction à leur vie. "The Dreamers are quoting Martin Luther King and exulting nonviolence for the weak and the biggest guns for the strong." Il appelle son fils à rejeter le rêve, et à ne pas penser que les choses se sont arrangées. Il l'appelle à ouvrir les yeux.
Bien sûr, ça m'a fait penser à James Baldwin (Toni Morrison l'a dit avant moi, donc je n'invente vraiment rien) et à ce qu'il écrivait à son neveu. L'écriture est infusée par la même rage. La même beauté.
À mains nues, Laura Nsafou
J'ai lu le roman de Laura Nsafou pour faire son portrait pour Cheek. Par un manque total d'organisation de ma part, je me suis retrouvée à lire le roman deux jours avant l'interview. Dans tous les cas, je l'aurais lu rapidement, happée dans les rues de Stockholm (depuis je regarde les vols vers la Suède régulièrement), par ce triangle amoureux. *Rien* et je ne dis bien *rien* ne peut me passionner autant qu'une histoire d'amour bien écrite. Quand j'ai rencontré Laura, elle m'a raconté qu'elle voyait ses personnages agir devant elle et qu'elle retranscrivait simplement leurs dialogues, leurs faits et gestes.
À mains nues est une très belle histoire d'amour sur le désir, le toucher, la confiance, la peur de l'autre et la découverte du corps. Je suis bien curieuse de voir ce que fera Laura par la suite. Quand je l'ai rencontrée, j'étais - comme tous les jours depuis janvier - en train de me demander si j'allais continuer ce métier ou tout plaquer pour aller élever des lamas. Et puis Laura était tellement gentille, enthousiaste et intelligente, on a discuté deux heures et elle m'a fait me dire que, pour ce genre de moments, on peut bien s'accrocher encore un peu.
La saison de l'ombre de Léonora Miano
C'est Laura qui a influencé ma lecture suivante. Elle m'a parlé de littérature afropéenne et j'avais un peu honte de mon ignorance à ce sujet. J'ai ensuite réalisé que de tout mon cursus au lycée et ensuite à l'université, je n'ai jamais lu d'auteur·e·s noir·e·s en cours ce qui m'a fait un peu flipper. J'en ai bien sûr lu pour moi, mais mon cursus universitaire sur le féminisme était par exemple composé à 100% d'auteures blanches.
Suite à l'interview où nous avons parlé de Léonora Miano, je me suis lancée dans La Saison de l'ombre, un récit très poétique, très exigeant (ça ça veut dire qu'avant de dormir j'ai parfois dû relire la même page deux fois) sur un clan d'Afrique sub-saharienne à l'aube de la traite transatlantique. Une dizaine de jeunes hommes ont disparu suite à un incendie. Le roman traite avec une force assez rare de la douleur de leurs mères et de la manière dont leur peine et leur incompréhension personnelle va mener à une douleur générale, à un basculement dans leur histoire collective. Leurs fils ne seront pas les seuls. Mais leurs fils seront les premiers. On comprend au fur et à mesure des pages que ces hommes ne sont pas morts, mais qu'ils ont été vendus. Je n'avais jamais lu un récit aussi intérieur de ce moment précis de l'histoire, qui incarne avec autant de force l'instant où les corps sont arrachés à leurs villages. C'est un roman très sec, très violent, très sombre, qui lacère la peau, qui donne vie à des larmes, à un désespoir, à des croyances et à des personnages de femmes assez incroyables.
The Mothers, Brit Bennett
J'ai commencé à lire The Mothers par les hasards de Twitter, et grand bien m'en a pris. J'adore lire des romans sans rien en savoir, parce qu'ils prennent rarement la direction que j'imaginais pour eux. The Mothers s'ouvre sur l'avortement de Nadia, une adolescente qui vit dans une petite ville assez conservatrice de Californie du Sud. Je pensais que ce roman allait parler des conséquences dramatiques qu'allaient avoir cet acte sur la suite de la vie de l'adolescente. Pas du tout. The Mothers est un superbe roman d'initiation sur une amitié fusionelle entre deux filles que tout sépare, sur la foi, sur la vie en communauté, sur le suicide, sur la relation à la mère, sur la trahison, sur les aînés, sur le changement, sur le départ à l'université, sur la difficulté à revenir sur les terres de son adolescence... Et aussi sur l'avortement, sur le racisme, sur le corps des femmes. Il est très politique par la complexité de la caractérisation des personnages, il ne se limite jamais à une analyse sociologique.
Ce que j'ai aimé dans le roman de Brit Bennett, c'est que rien n'est gratuit, rien ne suit un but trop évident. Tout n'est que subtilité. Quand je l'ai rencontrée plus tard pour une interview, je lui ai dit qu'elle était bien la seule personne qui me ferait sentir de l'empathie pour un homme qui vit mal un avortement et fréquente des forums de soutien à tendance masculiniste. Dans ses pages, chaque personnage à une chance d'ouvrir grand son intériorité et de toucher le lecteur. (même quand, le reste du temps, on ne peut pas vraiment le saquer)
Elle a aussi des formules qui personnellement m'ont presque menée aux larmes. "A daughter grows older and draws nearer to her mother, until she gradually overlaps her like a sewing pattern." Et de ces images : "dreamy, like her mind was a balloon on a long string and she forgot to reel it in sometimes." (!) "It was strange, learning the contours of another’s loneliness." Et parfois un sens de la punchline qui tue : "Reckless white boys became politicians and bankers, reckless black boys became dead.".
Je vous conseille aussi la lecture de son essai I don't know what to do with good white people. (sauf si vous êtes du genre à chouiner et à dire "mais qu'est-ce qu'on peut faire alooors")
A Star is Born, Ronald Haver
J'ai fait une pause dans les romans pour lire cet essai sur le film de George Cukor, que j'ai acheté après l'avoir vu et adoré. C'est un film qui m'a marquée très profondément (j'ai d'ailleurs écrit un texte sur un de mes blogs alternatifs sur la comédie musicale). Je n'ai pas (encore) vu tous les films de Judy Garland, mais elle est absolument sublime dans celui-là, et je ne m'avance pas beaucoup en disant que c'est son meilleur rôle.
A Star is Born de Ronald Haver raconte le tournage du film et ses nombreux, très nombreux rebondissements. C'est rempli de détails vraiment passionnants (pour qui aime l'âge d'or d'Hollywood, s'intéresse aux grands studios et à la comédie musicale) sur la manière dont travaillait Cukor, sur la façon dont un studio pouvait tout faire pour obtenir un acteur (Cary Grant, qui sera remplacé par James Mason). Tout le passage sur l'obsession de Warner pour le WarnerScope, qui ne réussira pas à supplanter le CinémaScope, est aussi passionnante.
Haver traite avec beaucoup de délicatesse le "cas Garland", en montrant bien sûr ses difficultés, mais aussi toutes ses idées merveilleuses, son implication dans le tournage et les sacrifices qu'elle a pu faire pour le film, son film. Il y a aussi des explications très précises sur la manière dont ont été tournées certaines scènes, et notamment la plus belle, celle où Judy chante The Man Who Got Away, qui a demandé beaucoup plus de logistiques que ce que l'on pourrait penser.
La deuxième partie du livre est consacrée au sacrifice du film sur l'autel hollywoodien et aux coupes absurdes imposées par le studio (pour des raisons purement économiques), charcutant l'histoire. (Fun fact : le réalisateur lui-même avait tendance à penser que l'être humain n'était pas fait pour s'asseoir pendant 3 heures, il envisageait donc une entracte) George Cukor refusera toute sa vie de voir cette nouvelle version, qui entrave la compréhension de l'intrigue et qui sacrifie de beaux numéros comme Lose That Long Face. Jusqu'au jour où Haver débarque, en 1983, avec son enthousiaste de cinéphile. Il découvre que cette version longue n'existe tout simplement plus, ce qui paraît totalement aberrant, lorsque l'on sait qu'elle est sortie au cinéma avant d'être remontée. Haver va retourner les caves de la Warner et contacter les collectionneurs de l'âge d'or d'Hollywood pour trouver les scènes manquantes. Finalement, il va retrouver la bande son complète ainsi que de nombreuses images du film, qu'il va synchroniser pour un effet un peu spectral. Une vraie enquête cinéphile dont on sort avec un peu de tristesse, de se dire que cette version restaurée et un peu bricolée ne vaudra jamais celle que certains ont eu la chance de découvrir en 1954.
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