#employée aux bibliothèques
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chic-a-gigot · 1 month ago
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L'Art et la mode, no. 22, vol. 54, 20 novembre 1933, Paris. Bibliothèque nationale de France
Un satin ciré rayé mat et brillant — superbe tissu de soie artificielle — a été employé pour faire cette robe et ce boléro destinés aux lumières. Une garniture de plumes de coq borde les effets de paniers.
Gown and boléro of artificial silk satin striped in dull and brilliant, trimmed with rooster feathers.
Marcel Rochas
Photo Georges Saad
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lamangasserie · 1 year ago
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for the times, they are a-changin
Il y a bien longtemps que je n’ai rien publié sur ce blog. Les évènements rythmant ma vie personnelle ont fait que je n’avais plus d’énergie à consacrer à l’écriture. Ça m’a causé de la peine, je dois bien le dire. L’écriture, qu’elle soit uniquement pour moi ou pour vous, est quelque chose qui me permet de me connecter à moi-même, de revenir sur des ressentis et des émotions vécues. Comme pour m’ancrer à moi-même, pour ne pas me perdre. 
Ceci dit, j’ai récemment publié un article autour de JJBA Battle Tendency et le dessin de mode, sur le blog Nostroblog, disponible ici. C’est sous l’impulsion de Yozo que j’ai pu être publié sur ce blog. Il m’a abordé en me demandant s’il pouvait se servir un vieux fil Twitter que j’avais commencé à écrire sur le sujet, puis la demande s’est mutée en quelques lignes de ma part, au sein de son analyse de Battle Tendency. Comme je suis incapable de faire court et d’être concise, les quelques lignes se sont finalement transformées en un long article complet et à part du sien. En plus de remercier Yozo et Joan (le patron boss ceo de Nostroblog) pour la énième fois de m’avoir invité à écrire sur le sujet, j’ai vraiment envie de revenir un peu sur cet article et son écriture. Au-delà d’être sur mon sujet de prédilection (la mode), l’écriture de cet article m’a fait un bien fou. Comme écrit plus haut, mes circonstances personnelles ont changé et je n’avais plus de temps ni d’énergie à consacrer à l’écriture, à regret. Pourtant, malgré le sujet, j’ai eu énormément de mal à m’y mettre. Je ne savais pas par quel bout prendre la chose, ce n’est que plus tard dans ma réflexion que je me suis arrêtée sur le dessin de mode spécifiquement. J’ai eu plusieurs faux départs jusqu’au moment où j’ai retrouvé au fond de mes fichiers un début d’article sur le sujet. C’est avec un peu de honte que j’avoue avoir écrit l’introduction de cet article il y a quasiment 2 ans… Je n’étais jamais allé au bout car c’est un sujet qui revêt de l’importance pour moi. J’avais peur d’en faire n’importe quoi. Comme écrit sur Twitter, « j’ai remis le pied à l’étier de l’écriture », et c’est la confiance que m’a accordée Yozo qui m’y a grandement aidé (ainsi que ce vieux bout d’article). Je n’arrivais plus à me dégager du temps pour écrire, et avec cet article, je me suis vue écrire entre 8h30 et 9h, à réfléchir sur ma pause-déjeuner, dans le métro, etc. Je suis très contente de cet article, d’avoir enfin réussi à l’écrire, d’être aller au bout du sujet. Dire que ça a été cathartique serait exagéré, mais il y a quelque chose de cet ordre-là je crois. Donc un grand merci à Yozo, à Joan et Nostroblog ainsi qu’à la Chiarara d’il y a 2 ans.
Dans les autres titres, j’ai ouvert un autre compte Twitter, cette fois-ci dédié aux travaux de Moyoco Anno, @moyocoanno_art ! Je ne suis pas sûre que ce soit de la véritable news étant donné que ça fait déjà presque 5 mois, mais je tiens à le souligner ici. Je ne rate jamais l’occasion de rappeler que j’adore Moyoco Anno. J’en profite même pour rappeler que j’avais écrit un article sur elle. D’ailleurs, on peut noter dans les Moyoco Anno news qu’elle revient en France très bientôt avec la réédition de Sakuran… :-)
Sans transition, mes lectures de ces derniers temps.
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Il y a quelque temps, j’avais fait un sondage pour que vous m’aiguilliez sur quel manga lire, et vous aviez choisi Miss Ruki de Fumiko Takano. C’est un manga qui a été pré-publié dans les pages du magazine Hanako entre 1988 et 1992. 
Miss Ruki dépeint avec une finesse inégalée le quotidien insouciant d’une jeune célibataire tokyoïte. Peu prise par son travail, Ruki passe la majeure partie de son temps à se rendre à la bibliothèque, à s’adonner à ses hobbies ou à sortir avec sa meilleure amie Ecchan, employée de bureau perpétuellement angoissée.
(résumé de l’éditeur)
Ce qui est très intéressant avec ce manga, c’est que le personnage de Miss Ruki représente très exactement la lectrice Hanako, et, plus largement, la jeune femme tokyoïte de la fin des années 1980. Hanako n’est pas une revue de manga, mais un hebdomadaire féminin. Lancé par Kinameri Yoshihisa (déjà responsable des magazines ultra tendances an an, Popeye et Olive) en 1988, au summum de la bulle économique japonaise, la lectrice Hanako est une jeune femme de 27 ans (l’âge moyen du mariage sur l’aire de Tokyo à l’époque), travaillant, mais préférant s’adonner à ses loisirs. Elle voyage, s’achète de la marque tout en faisant quand même attention à ses économies. Elle ne rêve ni de mariage, ni de grande carrière. En somme, notre Miss Ruki. Trêve d’histoire du magazine Hanako, j’ai aimé lire Miss Ruki. J’ai aimé cette jeune femme insouciante (limite irresponsable), sa copine Ecchan (parfois trop responsable), la finesse du trait de Fumiko Takano, son talent pour dépeindre le moindre changement d’expression, ses compositions de case très variées, et bien évidemment les nombreuses palettes de couleurs qu’elle déploie sur chaque strip et comment elle utilise les couleurs choisies. D’une certaine façon, je me retrouve un peu dans Miss Ruki, et pourtant je n’ai pas eu de coup de cœur ! Il m’a manqué le côté touchant, attendrissant. Je lui préfère ses héritières, comme Michi (Une longue route, Fumiyo Kôno, 2001), Daruchan (Daruchan, Lemon Haruna, 2017), ou même, avec un peu d’imagination, Yumi (Pink, Kyokô Okazaki, 1989). D’ailleurs, cette dernière a vu le manga dans lequelle elle apparaît être pré-publié dans un magazine du même éditeur que Hanako. Miss Ruki restera cependant une bonne copine !
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Bien que Tôru économise afin de pouvoir quitter le cocon familial, le jeune employé s’autorise quelques dépenses pour son loisir: certains dimanches, il prend le train pour se rendre à des hippodromes et prendre les chevaux en photos. Mais un soir où il est de retour du champ de courses, il remarque un homme nettement plus âgé que lui, qui a l’air éreinté. Fasciné par ce col blanc filiforme mais élégant, il l’observe depuis un siège voisin du train, et se retrouve captivé par sa façon de manger et son atmosphère. Alors à chaque nouveau voyage retour dominical, un espoir l’étreint: celui de pouvoir revoir l’homme.
(résumé de l’éditeur)
Il y a déjà plus de trois mois que j’ai lu À vos côtés de basso (aka Natsume Ono), et c’est une lecture qui continue de m’habiter. Elle semble s’être trouvé une place bien au chaud dans mon cœur. Au-delà d’avoir une forte affinité pour sa patte graphique, j’aime aussi chez elle toute la réserve (voire la dignité) qu’elle est capable de mettre dans ses œuvres. Mais surtout, dans À vos côtés, j’ai adoré cette composition de case qu’on retrouve à plusieurs reprises tout au long du manga. Les deux personnages avec entre eux, une bulle de dialogue.
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Ça m’a tout de suite rappelé quelqu’un qui a dit qu’il « se passe toujours quelque chose dans les interstices ». Je n’arrive pas à me souvenir de qui, mais je suis persuadée que c’est Daniel Arasse (allez savoir pourquoi). Puis, quelque temps plus tard, j’ai vu le film Before Sunset (Richard Linklater, 2004), dans lequel Julie Delpy dit:
I believe if there's any kind of God it wouldn't be in any of us, not you or me but just this little space in between. If there's any kind of magic in this world it must be in the attempt of understanding someone sharing something.
Je trouve que cette composition illustre parfaitement ces propos. J’aime comment les deux personnages sont physiquement proches, seulement séparés par une bulle qui illustre cet interstice et ce « petit espace entre [eux] » où toute la magie s’opère. In fine, c’est l’intimité naissante entre Tôru et Kinoshita. C’est dépeint avec une telle simplicité, une telle pudeur, mais avec une intensité à peine perceptible. Quelle justesse, quel équilibre de la part de Natsume Ono. À vos côtés est, à mes yeux, la nouveauté la plus précieuse de ces dernières années.
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Alors là, je crois que je tiens un de mes grands coups de cœur de l’année ! Tant qu’il est encore temps (je t’aimerai) est un manga dessiné et écrit par Keiko Notoyama, et pré-publié dans le magazine Ciao.
Lors du premier jour dans sa nouvelle école, la douce Misaki fait la rencontre du dénommé “roi démon“, Reï, un élève qui règne impunément sur l'ensemble du collège. Si la jeune fille a rejoint cet établissement pour espérer y trouver des réponses liées à la mystérieuse bague de son passé, elle se retrouve malgré elle face à la tyrannie et à l'arrogance du jeune monarque. Mais tandis, qu'en réalité, il tombe petit à petit amoureux d'elle, cette dernière ne semble avoir d'yeux que pour Yôta, un camarade de classe toujours prêt à lui venir en aide.  Pourtant, ce que les deux garçons ne savent pas, c'est que pour Misaki, atteinte d'une maladie rare, le temps est compté... 
(résumé de l’éditeur)
À vrai dire, je ne sais pas vraiment quoi dire. C’est un manga assez simple, les choses s’enchaînent assez vite, et on y trouve énormément de tropes classiques du shôjo, mais quel manga extraordinaire. La première chose qui m’a fait tomber sous le charme a été le personnage principal, « la douce Misaki » comme dirait l’éditeur français. Elle a tout du personnage fragile, mais quel caractère ! Alors qu’elle se fait tourmenter par le roi démon Reï, elle n’hésite pas à répondre par le double. Misaki est malade, elle n’a pas le temps de subir des brimades. Pour autant, elle n’a pas une carapace bien épaisse, car quelques tomes plus loin, elle se montre totalement vulnérable face à ce même roi démon. Je trouve que c’est un bon exemple de personnage bien écrit, elle a de multiples facettes et ne cesse de surprendre la lectrice. Que dire aussi du talent de la mangaka ? Plein de bonnes choses: le dessin est raffiné, et le découpage est spectaculaire. On en prend plein les yeux ! Et bien sûr, par les yeux, je veux dire les yeux typiques de shôjo manga à savoir immenses et scintillants de mille feux ! C’est un manga dont je me retiens de dévorer les tomes tellement je le trouve prenant. C’est dire si je suis accro. Je pense que Tant qu’il est encore temps (je t’aimerai) est carrément en train de redéfinir les attentes que je peux avoir d’un bon shôjo manga pour petite fille !
Puis enfin quelques images de mes lectures… 💭
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Portez-vous bien jusqu’à la prochaine fois. En attendant, on se retrouve sur ce bon vieux Twitter !
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basilepessoart · 1 month ago
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Larfeuille et Collier
L'insignifiant sublimé par l'écriture.
Ce ne sont pas du tout les faits qui sont insignifiants mais l'accumulation de détails au sujet du contenu du larf' (le larfeuille), écueil "gautierisant" (le syndrome Théophile Gauthier ou la description inutile et chiante).
Yann, jeune écrivain traité comme une merde par Le Dilettante (je ne les insulte plus, ils sont intéressés par moi) il y a environ 6 mois, je l'avais défendu, m'étais fait vomir dessus par deux cinglés (dont la fameuse connasse qui m'avait traité de "nain littéraire" sans aucune raison sinon sa maladie mentale doublée de haine créée par les fakes et diffamations délirantes du gang pédo-sat kahaniste du Gorille et du Lion CL ; mais aussi...un membre particulièrement barbare d'un gang pédo-sat, néo-nazi celui-ci), montre ici que cette hallucinante propension qu'il a à raconter par le menu des détails de sa vie sans aucun intérêt ni humour peut être utile à des récits portés par du style et une sorte de mystère à la Eugène Transpire ou Edgar Pot, avec un style bien au-dessus de nombre de figures de proutte de la littérature éditée, dont la "femelle" et la Quechua.
Qu'est-il arrivé au larf' ? Quelles seront les nouvelles aventures du dodog au collier luminescent ?
Basile Pesso, Land of Somewhere, 18 novembre 2 024 (Fb) Revelino, Don't Lead Me Down
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Bref moment de panique, hier soir.
Alors que je venais de sortir d'un bistrot du centre de Versailles qui proposait des cocktails à cinq euros dans le cadre d'un happy hours, je m'aperçois avec stupeur que mon portefeuille a disparu de la poche intérieure de mon manteau. Ce geste s'apparente un peu à un tic : je vérifie régulièrement, en palpant mes poches, que mon téléphone portable ainsi que mon portefeuille sont toujours sur moi. Ce tic peut parfois s'avérer salvateur.
Je retourne précipitamment au bistrot pour leur demander s'ils n'ont pas vu mon portefeuille : "non, on n'a rien vu".
L'angoisse est alors à son comble. Je commence à évaluer les dégâts et à songer à toutes les démarches fastidieuses qu'il va me falloir accomplir : mettre mes trois cartes bancaires en opposition, refaire ma carte vitale, de même que celles de la bibliothèque de Paris et du club de remise en forme, appeler mon administration pour les avertir que j'ai perdu ma carte professionnelle étant donné qu'elle est toujours dans mon portefeuille, faire une déclaration de perte pour ma carte d'identité... Je crois que c'est tout. Mais c'est déjà beaucoup.
En revanche, l'argent liquide, ce n'est pas un problème : j'en ai rarement sur moi. Ce soir là, je n'avais que vingt centimes.
Soudain, un jeune couple s'avance vers moi. Le garçon me tend mon portefeuille. Je leur dis : "Je vous remercie. Merci beaucoup !" Et ils s'éloignent.
Je me demande comment ils ont pu deviner que c'était le mien et je m'interroge encore maintenant. A mon avis, ils ont dû penser, en voyant un type affolé courir dans tous les sens en scrutant le sol et en fouillant dans les bacs à fleurs municipaux : "ça doit être lui".
Parfois, j'en viens à me demander si tout cela n'est pas une question de Karma. Il m'est arrivé, à deux ou trois reprises, de trouver un téléphone portable dans le RER C et je l'ai systématiquement restitué à son propriétaire. Ou aux objets perdus. Il en fut de même pour ce portefeuille posé, l'année dernière, sur un banc des vestiaires du club de remise en forme : j'étais allé le porter immédiatement à l'accueil. A chaque fois, je me dis que si un tel drame me touchait, j'aimerais que l'objet perdu tombe dans les mains d'une personne aussi honnête que moi. D'ailleurs, la fois où j'ai rendu son téléphone portable à un malien, employé au centre commercial Parly 2, il m'a chaleureusement félicité et m'a lancé : "Merci mon bon Monsieur : très peu de gens auraient agi comme vous !". Il avait raison. Les transports en commun franciliens sont une véritable cour des miracles.
Cependant, tout cela n'explique pas comment j'ai fait pour perdre mon portefeuille. A un moment donné, tandis que je me penchais en avant pour remettre le collier lumineux du chien, qui venait de se détacher, l'autre imbécile a brusquement tiré sur sa laisse pour se diriger vers la rue où déboulait un livreur Uber Eats en scooter. Son imprudence m'a obligé à me pencher davantage en avant pour le retenir. Mais c'est juste une hypothèse. C'est pourquoi, faute de preuves, je n'ai pas engueulé le chien...'
(Yann Wannepain)
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backgrounds-for-ads · 3 months ago
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Acheter une image Noël Père Noël Sapin de Noël
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learnthingsfr · 1 year ago
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rausule · 2 years ago
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L'école d'idéalisme démocratique D'A ?
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Thème : L'école d'idéalisme démocratique D'A ? Thomo : l'honnête radical DA vaut mieux que le plus beau discours.; Liberté, Égalité, Fraternité.
En Afrique du Sud augmenter l'offre d'intellectuels, cela représente d'abord une articulation du travail, essentiellement intellectuel mais pas seulement, dans le secteur du savoir, de l'enseignement et de la recherche (on rappelle souvent, mais toujours trop peu, qu'il est en nombre des employés de la première entreprise de la ville de Pretroia et de la région de Gauteng). Ainsi, l'Université est un travail pour des milliers et des milliers de personnes, enseignants, chercheurs, personnels technico-administratifs, enseignants contractuels, chargés de recherche, docteurs, étudiants volontaires ou doctorants ; un nombre très visible et toujours croissant d'entre eux est composé de travailleurs précaires, et la précarité s'étend même aux étudiants impliqués dans des stages de formation ou des travaux semi-libres ou boursiers à l'Université elle-même, ses bureaux et ses bibliothèques , etc. L'extrême sérialisation, la fragmentation catégorielle et corporative et l'isolement mutuel sont la principale caractéristique de cette masse de travailleurs et représentent l'aspect principal de notre problème d'organisation et de généralisation du conflit. Essayons donc de considérer analytiquement les différentes figures universitaires. Est-ce la mentalité d'un fils de paysans sud-africains, Zulu ou Pedi, ou Boer qui au lieu de la voie chinoise prend la voie du néo-capitalisme, mais avec une charge intacte d'idéalisme démocratique d'A à l'intérieur ?
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dangerousdreamerbread · 2 years ago
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Hôtels D'envoûtement En Francehotels En Francerelais & Châteaux : Hôtels De Qualité, Hôtels D'attirance
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Royal Mansour Marrakech a le Grand Prix Villégiature du Meilleur hôtel
Pour visiter cet écrin luxueux, direction le Maroc et plus précisément Marrakech. L’hôtel Mahekal Beach est situé dans un cadre paradisiaque. Imaginez une piscine devant une plage de sable blanc avec palmiers et une mer transparente. Le personnel est aux petits soins pour vous faire passer un séjour magique ! Cet hôtel est idéal pour un séjour romantique en couple à Playa del Carmen.
L’espace spa extérieur, ouvert également en hiver, est l’un des grands atouts de cet hôtel 4 étoiles. En plus de la piscine avec espace de repos, vous trouverez un jacuzzi à eau salée et une terrasse nudiste. Les chambres au style sobre sont modernes tout en étant typiques de la région. L’hôtel propose aussi une bibliothèque, une excellente cave à vin et cinq saunas. Cours de yoga, pilates, qi gong et cinq tibétains complètent l’offre détente avec de l’activité physique.
Le titre du Meilleur Hôtel Resort en France a été décerné au Coquillade Provence Resort lors de la cérémonie des World’s Best Awards de Travel + Leisure. Cette distinction le place à la 24ème place du top 100 des hôtels du monde. Désormais, comme pour de nombreux autres services et produits, on trouve une panoplie de site internet de comparatif d’hôtels.
Toutes les chambres subtilement décorées dans des tons bronze et beige offrent un excellent confort aux clients, avec des lits de taille majestueuse, des douches électriques et des peignoirs mis à disposition. Spa accueillera d’ailleurs, dès 2023, https://www.energic-coop.fr 5 nouvelles suites avec piscine privatisée. Ces nouvelles installations comprendront 340 m² pouvant héberger 10 à 12 personnes. Un spa privé est d’ailleurs disponible pour les habitants de cet espace.
Malgré l’arrivée du Qatar, le Paris Saint-Germain ne peut pas agir en totale liberté sur le mercato afin de respecter le fair-play financier mis en place par l’UEFA. Déjà épinglé par le passé, le club de la capitale, toujours sérieusement déficitaire, peut encore risquer gros si ses comptes ne s’équilibrent pas rapidement. © TripAdvisorProbablement l’hôtel le plus accessible de cette liste mais aussi l’un des plus originaux ! Situé dans la réserve amérindienne de Wendake, sur le territoire des Hurons Wendat, à quelques kilomètres seulement du centre de Québec. Cette chambre plutôt spacieuse peut accueillir jusqu’à deux personnes et comprend un équipement pour les personnes à mobilité réduite.
Enfin, on pense aux nombreuses soirées animées par des Djs ou des musiciens. Nous proposons plusieurs chambres spacieuses et confortables, ainsi qu’une piscine intérieure, une salle de sport et un restaurant & bar de mixologie pour votre détente et votre plaisir. L'Hotel Saratoga, où Jay Z et Beyoncé ont séjourné lors de leur voyage à Cuba en 2013, est situé en face d'El Capitolio, en bordure de la vieille ville de La Havane, un emplacement central à quelques pas de nombreux sites touristiques majeurs.
Une étape dans la plus grande ville de Nevada est une occasion unique de séjourner à des prix abordables dans les les plus grands hôtels et les plus luxueux de la planète. L’offre hôtelière de la ville est la seconde plus importante au monde après Londres, il y a des hôtels à Las Vegas pour tous les goûts, tous les budgets et tous les publics. La plus grande ville du Nevada compte une ribambelle d’hôtels avec pas moins d’une trentaine de resorts de luxe juste sur les 7 km du Strip.
Il y a plus de 7500 employés au Bellagio, et comme dans n’importe quelle entreprise, il peut y avoir des « brebis galeuses » qui n’accomplissent pas correctement leur travail , ce qui entache la réputation de l’établissement. Concernant les piscines , votre remarque est tout à fait juste. Le prochain article va sans doute concerner les plus belles piscines de Las Vegas. Bonjour Dominicbis, effectivement nous hésitions à classer 5ème ex-aequo avec le Cosmo, l’Aria et le Mandalay Bay. Découvrez les meilleures activités de Porto en cliquant ici.
Vieux, vieux québec, plaine d’Abraham, à proximité, chutes Momorency, hotel près de Limoilou, Musée de la Civilisation, Hotel parfait pour vos croisière, aéroport de québec. La terrasse Dufferin est un point d'observation situé dans la haute ville de Québec situé près du Château Frontenac au pied de la Citadelle. Nous avons un piscine intérieure & une salle d’entraînement à la disposition de nos clients.
Mais la qualité de la cuisine était présente dans tous les restos que j’ai cité. J’aime beaucoup le restaurant Julian Serrano à l’aria car c’est un resto qui propose des tapas classiques, mais également des tapas modernisés et revisités et ça c’est vraiment top. J’y ai mangé deux fois lors de ce dernier séjour et je l’avais déjà testé lors d’un précédent et je n’ai jamais été déçue. Je pars avec un ami nous serons dex jeunes de 30 ans avec comme priorité de trouver un hotel très bien situé avec un bon casino et surtout jeune! En effet sur les differents sites et forum qu’on a pu visiter les avis étaient assez partager puisque l’experience de chacun dépendé de leur situation .
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talkandchalkidiomas · 2 years ago
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Cours d'hébreu à Orléans
Cours d'hébreu à Orléans TALK and CHALK propose une gamme de cours adaptée à tous les niveaux et pour tous les objectifs d'apprentissage. Vous aurez le choix de prendre des cours individuels à votre domicile, à votre bureau ou encore en ligne. Les cours sont construits en fonction de vos besoins spécifiques. Cours d'hébreu à Orléans À propos de la langue Cours d'hébreu à Orléans L'intérêt de la langue hébraïque dépasse de loin le cadre purement linguistique. Langue de la Bible, l'hébreu fut longtemps considéré comme " la mère de toutes langues ". Après des siècles de somnolence pendant lesquels l'hébreu ne fut qu'une langue liturgique et une langue écrite, il connaît depuis près de cent ans une véritable résurrection sur la terre qui l'a vu naître. Apprendre l'hébreu permet aux élèves l'accès à un monde nouveau, en ce qui concerne l'aspect linguistique et culturel. On sait que l'hébreu a cessé d'être utilisé comme langue orale vers l'an 200 de notre ère. Tombé en désuétude comme langue parlée, il a néanmoins continué d'être employé comme langue écrite par certains juifs instruits jusqu'au XIIe siècle, époque où il a connu une certaine renaissance littéraire. Mytrip²brazil Professeurs expérimentés TALK and CHALK est l'une des plus grandes organisations de recrutement de professeurs de langues en France, au Brésil et en Angleterre. Nos professeurs sont des locuteurs natifs ou très expérimentés et compétents qui offrent des leçons dynamiques et engageantes. Cours d'hébreu à Orléans Ils ont accès à une vaste bibliothèque de ressources et bénéficient d'un soutien et d'informations continus de la part de toute notre équipe établit en France et à l'étranger. Apprentissage pratique et communicatif Les professeur parlent parfaitement la langue et vous transmettrons leurs savoirs dès le premier cours à partir de jeux de rôles, de mises en scènes et de résolution de problèmes de la vie quotidienne. Vous travaillerez bien sûr la grammaire, le vocabulaire et la prononciation; ce qui vous permettra ainsi d’utiliser la langue indépendamment dans une grande variété de situations. Cours d'hébreu à Orléans Cours de langue personnalisés Les professeurs n'utilisent pas seulement des manuels génériques destinés au grand public; puisque nous utilisons votre expérience et vos connaissances pour créer des cours personnalisés qui répondent aux besoins et au niveau de chacun de vous. Différences entre hébreu biblique et moderne L'hébreu biblique et l'hébreu moderne sont deux formes différentes de la même langue hébraïque, mais elles ont des différences significatives en termes de grammaire, de vocabulaire et de prononciation. La principale différence entre l'hébreu biblique et l'hébreu moderne réside dans l'évolution de la langue au fil du temps. L'hébreu biblique est la forme de l'hébreu utilisée dans les textes bibliques, tandis que l'hébreu moderne est la langue officielle d'Israël et est largement utilisée dans la vie quotidienne et dans les médias. Voici quelques différences clés entre l'hébreu biblique et l'hébreu moderne : - La grammaire : L'hébreu biblique a une grammaire plus complexe que l'hébreu moderne, avec des formes verbales plus nombreuses et des règles de conjugaison plus strictes. L'hébreu moderne a simplifié la grammaire pour faciliter son apprentissage. - Le vocabulaire : L'hébreu biblique a un vocabulaire plus limité que l'hébreu moderne, qui a été enrichi au fil du temps avec des mots empruntés à d'autres langues. - La prononciation : L'hébreu biblique était probablement prononcé différemment de l'hébreu moderne, bien que la prononciation exacte ne soit pas connue avec certitude. L'hébreu moderne est prononcé avec des sons similaires à ceux de l'anglais et d'autres langues européennes, tandis que l'hébreu biblique aurait eu une prononciation plus proche de l'araméen ou d'autres langues sémitiques anciennes. En résumé, l'hébreu biblique et l'hébreu moderne sont deux formes différentes de la même langue hébraïque, avec des différences significatives en termes de grammaire, de vocabulaire et de prononciation en raison de l'évolution de la langue au fil du temps. Read the full article
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idevart-blog · 2 years ago
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Nous l’avons entendu tout le temps. Les sociétés viennent à Idevart, déterminées par le bouche-à-oreille, contraintes par notre bibliothèque d’études de cas. Ils sont là, mais ils sont sceptiques. Nous demandons un engagement total de haut en bas. Nous leur demandons de faire un investissement important dans leur avenir. Et en toute franchise, j’aime leur scepticisme. Ce sont des propriétaires d’sociétés qui sont fiers des sociétés qu’ils ont bâties. Ils ont été prudents et diligents avec leur capital, et ils veulent faire leurs devoirs avant de l’investir. Et je respecte cela. Ils déclarent toujours la même chose : « Zach, nous avons essayé le marketing de contenu, mais cela n’a pas vraiment fonctionné pour nous. » Voici ce que je réponds. Les blogs fonctionnent mieux quand vous écrivez sur des sujets qui intéressent vos acheteurs. Avant toute chose, entrons dans le vif du défi Le marketing de contenu n’est pas nouveau. Les idées existent depuis longtemps. À ce stade, aucun professionnel des affaires n’est étranger à un blog, au trafic des moteurs de recherche ou aux médias sociaux. Le problème, me semble-t-il, est que trop de gens ont mal compris le véritable objectif du marketing de contenu – et ont donc raté la cible de leurs efforts passés. Allez sur les blogs de les nombreux sociétés et vous trouverez du contenu amusant et intéressé : des photos de leur journée de nettoyage au parc local, des articles de type déclaration de presse sur les promotions et les gagnants des employés du mois. Ou bien, il est rempli de contenu qui semble dérivé et identique à un millier d’autres articles sur le web. Je ne suis pas surpris que ce type de contenu n’ait pas réussi à attirer des consommateurs. Effort insignifiant, résultats insignifiants Avec les nombreux choses dans la vie, vos résultats correspondent à vos efforts. Comme le dit le proverbe, « vous en retirez ce que vous y mettez ». Même chose ici. Quand les sociétés me parlent de leurs incursions dans le marketing de contenu dans le passé, je ne suis pas surpris que cela n’ait pas fonctionné pour elles. « Nous avons essayé le marketing de contenu… » Si vous faites partie de ces sociétés qui ont « essayé » le marketing de contenu, pour ne voir que des résultats médiocres, je parie que vous en avez retiré ce que vous y avez mis. Cela se produit pour quelques raisons trop courantes, et j’ai vu des dizaines d’sociétés échouer à cause de ces mêmes quelques erreurs. Il n’y avait pas de propriétaire clair de votre marketing de contenu. Si le marketing de contenu est quelque chose qui est rattaché à d’autres responsabilités, il va tomber à l’eau. Vous ne pouvez pas demander à quelqu’un qui a déjà un emploi à temps plein de produire et de mettre en œuvre une stratégie de marketing de contenu complète. C’est en soi un travail à plein temps. Heck, c’est peut-être plus qu’un travail à temps plein. Vous avez joué la sécurité. Pour moi, le marketing de contenu consiste à éduquer votre client. Il s’agit d’instaurer la confiance et d’être transparent afin que vos acheteurs potentiels puissent accéder aux informations dont ils ont besoin pour devenir des consommateurs. Cela signifie que vous devez aborder des sujets épineux. Cela signifie que vous devez offrir l’honnêteté au lieu d’un argumentaire de vente. Quand nous disons aux sociétés qu’elles doivent informer leurs acheteurs des inconvénients et des défauts spécifiques de leurs produits, certaines clignent des yeux et décident de jouer la sécurité, sapant tout l’effort. Vous n’aviez pas de cadre. Si vous n’avez pas de plan, vous n’irez pas très loin. Un cadre vous donne une structure et des repères. Sans cela, vous avez des conjectures et des incohérences. Vous avez engagé une agence pour produire votre contenu pour vous. La raison pour laquelle j’ai vu les nombreux initiatives de marketing de contenu échouer est que les sociétés engagent des agences pour le faire à leur place. Cela semble être une bonne idée au début, par contre les résultats sont quasiment toujours décevants.
Les agences produisent le même contenu fade et dérivé qui ressemble à tout le monde dans votre secteur, mais cela ne vous ressemble pas. Le contenu produit par l’agence ne résonne tout simplement pas auprès des acheteurs, et les chefs d’entreprise se grattent la tête et se demandent comment ils ont payé autant et obtenu si peu. ‘… mais ça n’a pas marché pour nous.’ Il y a aussi quelque chose à déballer ici. Comment ça ça n’a pas marché pour toi ? Comment avez-vous prévu de mesurer le réussite ? Toute initiative de marketing doit être mesurée pour être évaluée, et ces mesures ont besoin de contexte pour avoir un sens. Chez Idevart, nous aidons nos consommateurs à désapprendre ce qu’ils pensaient savoir sur le marketing de contenu. Erreur n°1 : penser que tout est une question de trafic L’entonnoir entrant est une idée convaincante : si vous obtenez suffisamment de trafic sur votre site, un pourcentage de ce trafic se transformera en prospects, et un pourcentage de ces prospects se transformera en ventes. Ainsi, les gens supposent qu’environ trafic équivaut à plus de ventes. Pas nécessairement. Alors que le trafic organique soit important, il peut aussi s’agir d’une métrique de vanité qui vous distrait des objectifs les plus importants. Imagine ça: L’article A obtient 10 000 vues chaque mois et attire 10 consommateurs. Article B obtient 2 000 vues chaque mois et attire 20 consommateurs. Article C obtient 500 vues par mois et attire 50 consommateurs. Trop souvent, les sociétés poursuivent l’article A, mettant leurs efforts dans un contenu à trafic élevé qui ne finit pas par convertir les visiteurs en consommateurs. Ce qui nous amène à notre deuxième erreur. Erreur n° 2 : ne pas impliquer les ventes Chez Idevart, nous enseignons un cadre appelé They Ask, You Answer. Tandis que les nombreux gens le reconnaissent en tant qu’une approche du marketing de contenu, nous les corrigeons rapidement. Il s’agit en fait plus de ventes. Vous voyez, si vous n’impliquez pas votre équipe de vente dans votre marketing de contenu, vous êtes plus susceptible de produire une bibliothèque de contenu de type Article A. Les spécialistes du marketing adorent se vanter de leur portée, et quoi de plus encourageant que plusieurs centaines de visiteurs du site ? L’équipe commerciale ramènera votre équipe marketing sur terre. Car vos commerciaux entendent parler de consommateurs réels chaque jour, ils connaissent les questions que vos prospects posent réellement. Ils savent pourquoi l’article C est le meilleur investissement du temps de votre équipe. La promesse du marketing de contenu Écoutez, je comprends que les sociétés se lancent dans le marketing de contenu pour diverses raisons. Mais dans les nombreux cas, l’objectif est de générer des revenus. La reconnaissance de la marque est excellente, mais pour les nombreux sociétés avec lesquelles je travaille, cela n’a d’importance que si cela se traduit par des ventes à l’autre bout de l’entonnoir. Quand j’entends des chefs d’entreprise me dire que le marketing de contenu ne fonctionnait pas pour eux, c’est souvent parce qu’ils recherchaient les mesures de reconnaissance de la marque (trafic organique, engagement sur les réseaux sociaux, etc.) – et ils travaillaient certainement avec une agence ou en engendrant eux-mêmes des efforts incohérents. Il n’est pas surprenant que les résultats ne se soient pas concrétisés. Afin de mettre fin à l’épidémie de marketing de contenu tiède, nous devons nous familiariser à nouveau avec les véritables objectifs qui comptent, former nos employés à l’excellence et être prêts pour un engagement sur le long terme. Rien de moins procurera des résultats inférieurs à la normale. Si vous êtes prêt à en savoir plus, rejoignez-nous pour nos sessions de conseil mensuelles gratuites où nous aborderons vos défis de marketing et de vente les plus pressants. Vous cherchez un webmaster pour la réalisation de votre site web ? faites un devis gratuit sans engagement en suivant ce lien
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bibliomancienne · 7 years ago
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L'employée aux bibliothèques 1:1
L’employée aux bibliothèques 1:1
“j’ai soif de nouvelles, qu’elles quelles soient ; même si ce sont de fausses nouvelles, elles doivent bien signifier quelque chose.” – La Servante écarlante, Robert Laffont, p. 29.
Lundi le 17 juillet J’ai parcouru, émue, la thèse de Isabelle Fortier, alias Nelly Arcan, en remerciant plusieurs fois les bibliothèques de l’UQAM nous avoir redonné, comme on donne à boire, encore un peu (disons 122…
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chic-a-gigot · 1 year ago
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La Mode illustrée, no. 29, 21 juillet 1912, Paris. Les nouvelles fleurs en tissu. Louise Villas. No. 1. — Rose en ruban. (Contour de la fleur: 40 centimètres.) No. 2. — Rose en taffetas. (Contour: 13 centimètres.) No. 3. — Rose pompon. (Contour: 6 centimètres.) No. 4. — Pavot. (Contour: 27 centimètres.) Ville de Paris / Bibliothèque Forney
No. 1. — Rose en ruban.
Exécution. — Tailler une rondelle de mousseline à patron de 6 centimètres de diamètre. Se procurer du ruban de faille très souple de deux jolis tons de rose. Le plus foncé réservé pour le cœur de la fleur. Il faut 1 mètre 30 de chaque teinte sur une largeur de 6 centimètres. Froncer ensuite le bas du ruban en réduisant la longueur à 40 centimètres au plus.
Pour simuler les pétaies il suffit de "pincer" le ruban de distance en distance en fixant les plis par un point. Les premiers pétales sont formés à 10 centimètres de distance (prise à la lisière du ruban), puis on augmente progressivement jusqu'à 18 centimètres pour les plus grands pétales.
Ceci fait, on commence par coudre au centre de la rondelle l'extrémité froncée du ruban foncé, puis l'on tourne en colimaçon en cousant le ruban. La jonction des deux teintes est invisible, puisqu'elle s'opère sous un pétale. Une fois la fleur terminée on repousse intérieurement la rondelle de mousseline, afin de produire une cavité qui donne du relief à la fleur. Ajouter une tige avec feuillage artificiel.
Cut a round of patterned muslin 6 centimeters in diameter. Get some very flexible faille ribbon in two pretty shades of pink. The darkest reserved for the heart of the flower. It takes 1.3 meters of each shade over a width of 6 centimeters. Then gather the bottom of the ribbon, reducing the length to 40 centimeters at most.
To simulate the petals it is enough to "pinch" the ribbon from distance to distance by fixing the folds with a point. The first petals are formed 10 centimeters apart (taken from the edge of the ribbon), then gradually increase to 18 centimeters for the largest petals.
This done, we start by sewing the gathered end of the dark ribbon in the center of the washer, then we turn in a spiral by sewing the ribbon. The junction of the two shades is invisible, since it takes place under a petal. Once the flower is finished, the muslin disc is pushed back inside, in order to produce a cavity which gives relief to the flower. Add a stem with artificial foliage.
No. 2. — Rose en taffetas.
Ce genre de fleur est destiné aux garnitures de robes, employées en bouquets pour retenir les plis d'une draperie, ou rangées sur le devant des corsages en guise de boucle de ceinture.
Chaque rose se compose d'un cœur et de cinq pétales. Le cœur se fait avec un biais de tissu replié. Il a une longueur de 12 centimètres sur une largeur de 5, centimètres, ce qui donne 2 centimètres 1/2 une fois replié.
Commencer à fixer le fil à l'extrémité d'un des bords supérieurs mis en double, descendre en biais en comptant les points jusqu'au bord inférieur, remonter en formant le même nombre de points et continuer ces zigzags sur toute la longueur du biais. Tirer fortement le fil. Rouler cette petite ruche qui formera des pointes chiffonnées, la lier par le pied, et couper le surplus du tissu. Ses pétales sont des carrés de toile de soie ayant 10 centimètres de largeur pour les deux premiers, 12 centimètres pour les trois autres, cinq pétales étant nécessaires pour faire ces roses. Après les avoir taillés, on les ploie en "mouchoir" et l'on passe un fil allant d'un angle à un autre, en prononçant plus ou moins la courbe du côté de la pointe du milieu suivant le relief que l'on désire obtenir. La pointe qui reste au milieu doit être ensuite supprimée.
Tirer sur le fil sans trop serrer et arrêter solidement. Procéder de cette façon pour chaque pétale. Les monter ensuite autour du cœur en commençant par les plus petits.
Les feuilles s'obtiennent aussi avec avec un carré de tissu. On les reploie également en mouchoir. Mais ici on coupe l'étoffe de façon à former deux triangles, ce qui fait deux feuilles par carré.
Reployer ensuite le triangle. Faire une couture partant du sommet jusqu'au bas. Retourner ce cornet. Le côté pointu simule le haut de la feuille. Le bas froncé très serré forme des plis imitant les nervures. Chaque feuille se fixe ensuite sous la rose qui doit rester assez plate.
Each rose consists of a heart and five petals. The heart is made with a folded fabric bias. It is 12 centimeters long by 5 centimeters wide, which gives 2.5 centimeters when folded.
Begin to fasten the thread at the end of one of the upper edges doubled, go down on the bias by counting the stitches to the lower edge, go up by forming the same number of stitches and continue these zigzags over the entire length of the bias. Pull the thread strongly. Roll up this little ruffle which will form crumpled points, tie it by the foot, and cut off the excess fabric. Its petals are squares of silk canvas, 10 centimeters wide for the first two, 12 centimeters for the other three, five petals being necessary to make these roses. After having cut them, we fold them in a "handkerchief" and we pass a wire going from one angle to another, by pronouncing more or less the curve on the side of the point of the medium according to the relief which we desire. The tip that remains in the middle must then be removed.
Pull the thread without tightening too much and stop firmly. Proceed in this way for each petal. Then mount them around the heart, starting with the smallest ones.
The leaves are also obtained with a square of fabric. They are also folded into a handkerchief. But here we cut the fabric so as to form two triangles, which makes two sheets per square.
Then fold the triangle back. Sew a seam from top to bottom. Return this cone. The pointed side simulates the top of the leaf. The very tight gathered bottom forms pleats imitating the ribs. Each leaf then attaches under the rose which must remain fairly flat.
No. 3. — Roses pompon.
Destinées soit à un chapeau, soit comme bouquet de corsage.
Ces roses se font en toile de soie de deux tons avec feuillage artificiel. On procède pour les faire comme pour les précédentes, avec cette différence que les dimensions en sont très réduites. Le cœur est taillé sur une longueur de 12 centimètres sur 3 centimètres de largeur. Les zigzags sont beaucoup plus petits et on adapte ce cœur à une tige de laiton qui sert de monture à la fleur. Les pétales, au nombre de six, se cousent un à un. Les premiers carrés ont 4 centimètres 1/2 de largeur, les autres 5 centimètres 1/2. Procéder comme pour le précédent modèle, en enveloppant bien le cœur de façon à ce que la fleur ne soit pas trop épanouie. Enfiler les fils de laiton dans des tubes de caoutchouc et terminer par quelques feuillages.
Intended either for a hat or as a corsage.
These roses are made of two-tone silk canvas with artificial foliage. We proceed to make them as for the previous ones, with this difference that the dimensions are very small. The heart is cut over a length of 12 centimeters by 3 centimeters wide. The zigzags are much smaller and this heart is adapted to a brass rod which serves as a mount for the flower. The petals, six in number, are sewn together one by one. The first squares are 4.5 centimeters wide, the others 5.5 centimeters. Proceed as for the previous model, wrapping the heart well so that the flower does not bloom too much. Thread the brass wires into rubber tubes and finish with some foliage.
No. 4. — Pavot.
Pour faire cette jolie fleur on emploie du ruban à picots qui existe en de charmants coloris souvent ombrés, ce qui permet dans la largeur de trouver deux fleurs d'un ton différent. Il faut environ 75 centimètres de ruban sur une largeur de 12 centimètres pour faire deux fleurs, soit 6 centimètres de largeur pour chaque fleur.
Diviser en cinq parties ces 75 centimètres. Les séparer. Froncer le bas de chaque bande en partant du picot et en décrivant une courbe comme pour les roses. Abattre ensuite les pointes qui restent de chaque côté. Serrer fortement le fil et arrèter.
L'armature du cœur consiste en un bouton quelconque de 1 centimètre de diamètre ou d'une simple rondelle de carton rembourrée d'ouate, que l'on adapte à un fil de laiton. Recouvrir ensuite cette armature avec une sphère de toile de soie vert pâle en la fronçant autour de la tige.
Passer des fils noirs en les entrecroisant sur toute la surface du cœur. Adapter autour une petite ruchette ayant 1/2 centimètre de hauteur et faite comme il à été dit pour les cœurs des roses. Presser fortement les plis afin d'imiter les pistils et coudre autour du cœur. Employer du taffetas ou de la toile de soie noire, gros bleu, violet ou un ton changeant très foncé. Une fois le coin terminé, placer les pétales autour en les chevauchant l'un sur l'autre. Terminer par une branche de feuillage.
On peut tout aussi bien employer du ruban sans picots; et ces fluers, exécutées en rouge, imitent à s'y méprendre les coquelicots des champs.
To make this pretty flower we use spiked ribbon which exists in charming colors often shaded, which allows in the width to find two flowers of a different tone. It takes about 75 centimeters of ribbon over a width of 12 centimeters to make two flowers, or 6 centimeters in width for each flower.
Divide these 75 centimeters into five parts. Separate them. Gather the bottom of each strip starting from the picot and describing a curve as for the roses. Then cut down the remaining tips on each side. Tighten the thread strongly and stop.
The frame of the heart consists of any button 1 centimeter in diameter or a simple round piece of cardboard stuffed with wadding, which is fitted to a brass wire. Then cover this frame with a sphere of pale green silk fabric by gathering it around the stem.
Pass black threads criss-crossing them over the entire surface of the heart. Adapt around a small hive 1/2 centimeter high and made as it was said for the hearts of the roses. Firmly press the folds to imitate the pistils and sew around the heart. Use taffeta or silk black, deep blue, purple or a very dark changing tone. Once the corner is finished, place the petals around it, overlapping them one on top of the other. Finish with a branch of foliage.
You can just as well use ribbon without pins; and these flowers, executed in red, imitate field poppies unmistakably.
Louise Villas
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frenchwitchdiary · 3 years ago
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Talisman de Mars
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Ce Talisman de Mars du Museum of Witchcraft, représente un carré en métal (probablement en bronze, peut-être en argent) finement ciselé, datant du XVIe ou XVIIe siècle. Classé par le Musée dans la catégorie Protection, le talisman mesure 41x41mm, et affiche au recto le Carré numérique de Mars et des noms d'esprits, et au verso le Sceau de Mars, des noms d'esprits et d'autres sigils/symboles.
Fun fact : Ce talisman prêté par Bill Lovett est en fait une trouvaille de détecteur de métaux, découverte à environ 18 pouces de profondeur dans un champ en East Anglia.
Le Carré de Mars consiste en une grille de 5 x 5 carrés, comprenant des nombres de 1 à 25, disposés de manière à ce que chaque ligne (horizontale et verticale) s'additionne et donne le nombre 65.
Les noms d'esprit sur la face inscrite avec le carré de Mars sont Ielahiah, Friagne, Mathon et Lana. Les noms d'esprit sur la face portant le sceau de Mars sont Phaleg, Madimiel, Camael et Dagon. Les symboles également inscrits sur ce côté du talisman comprennent les symboles astrologiques de Mars, du Bélier et du Scorpion, le personnage de l'Esprit de Mars (Phaleg) et le sceau de l'Archange Samael.
Le créateur du talisman semble s'être inspiré des "Trois livres de philosophie occulte" d'Heinrich Cornelius Agrippa, de l'"Heptameron" attribué à Pietro d'Abano et du livre de magie anonyme "Arbatel".
La signification des noms des esprits est la suivante :
Friagne : Ange de Mars régnant à l'Est 
Lana : Ange de Mars régnant à l'ouest
Ielahiah : Ange des Schemhamphoras (le Nom de Dieu caché dans le Livre de l'Exode), associé à la guerre
Mathon : Nom de la 5ème heure de la nuit (probablement une erreur pour Machon, le nom de la Sphère de Mars)
Phaleg : Esprit dirigeant de Mars
Madimiel : Esprit de Mars 
Dagon : Dieu des Philistins (dans la Bible, le roi Saül a été vaincu par les Philistins comme punition de Dieu, et sa tête fut pendue dans le temple de Dagon)
Camael : Ange posé sur Mars.
L'utilisation du nom Dagon peut sembler étrange, mais Bill Lovett a expliqué que Samael et Dagon sont liés dans les croyances gnostiques.
L'image ci-dessous provient de "The Golden Dawn" d'Israel Regardie, Volume 4 (1940), page 82 dans la bibliothèque du Musée :
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La création des premiers objets magiques modernes impliquait généralement de couler les métaux à des moments astrologiques appropriés - vraisemblablement lorsque Mars était en position de force dans les cieux et/ou lorsque le Soleil était en Bélier ou en Scorpion, les deux signes gouvernés par Mars.
Ils étaient ensuite fumigés avec de l'encens (les encens de Mars, mais aussi le poivre et d'autres matériaux aux «saveurs» chaudes, caustiques, brûlantes ou piquantes), puis «vivifiés» par des prières ardentes et des incantations de voces magicae, qui pouvaient inclure les noms des esprits martiaux (tels que ceux écrits sur le talisman) ou des mots de pouvoir dits « barbares ».
Enfin, le talisman pouvait être chargé en le suspendant ou en le laissant s'imprégner des vertus occultes de Mars dans un environnement approprié : les champs de bataille étant l'exemple évident d'un lieu associé à la planète belliqueuse.
Le philosophe occulte Heinrich Cornelius Agrippa a décrit "les tables des planètes, douées de nombreuses et très grandes vertus des cieux, dans la mesure où elles représentent cet ordre divin des nombres célestes, imprimé sur les cieux par les Idées de l'Esprit Divin, par les moyens de l'Âme du Monde, et la douce harmonie de ces rayons célestes ». Ces carrés numériques rassemblaient des forces célestes qui pouvaient être encadrées et employées à des fins opérationnelles concrètes.
Agrippa détaille ailleurs que les fonctions d'un kamea martial pourraient inclure : "gravé sur une plaque de fer ou une épée, rend un homme puissant dans la guerre, les jugements, les pétitions, et terrible pour ses ennemis, et victorieux contre eux...”
“Mais s'il est gravé avec Mars infortuné (comprenez : sous un aspect négatif), sur une plaque d'airain rouge, il entrave les bâtiments, renverse les puissants en les privant des dignités, des honneurs et des richesses, et cause la discorde, les conflits et la haine des hommes et des bêtes, chasse les abeilles, les pigeons et les poissons, et gênent les Mils, et les rendent malchanceux à la chasse ou au combat, et causent la stérilité chez les hommes et les femmes, et d'autres animaux, et frappent de terreur tous les ennemis, et les obligent à se soumettre.” (Rien que ça.)
Ces types de talisman martial étaient également utilisés pour repousser les maladies, notamment celles que l'on croyait gouvernées par Mars, comme : les poux, la perte de cheveux, les boutons, les gonflements, les fièvres intermittentes et les problèmes de vésicule biliaire, de reins, de veines et d'organes reproducteurs.
Un tel objet magique aurait pu être “activé” en étant enterré ou porté sur soi en secret. Cependant, le reste d'un trou percé dans le coin "supérieur" suggère qu'il a été suspendu - soit autour du cou, soit à un clou à un endroit où il faisait rayonner son influence martiale.
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mantou-explorer-rpg · 3 years ago
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RPG POKEMON - MANTOU EXPLORER
. : 。 ✧* ° CONTEXTE ° *✧ 。 : .
Mantou, une grande région fictive entre Sinnoh et Alola, pleine de paysages à découvrir, de routes à explorer, de Pokémons à attraper et de dresseurs à combattre.
Plusieurs raisons peuvent t’avoir poussé à visiter notre région en ce moment.
Peut-être es-tu un simple voyageur en quête de dépaysement, cherchant un endroit plein de paysages différents ; de la baie bleu azur et dégagée de Sinya au désert de la route 12, de l'immense champ de fleurs de Weifei à la très sombre forêt Bailune. Peut-être es-tu là pour profiter des termes de Tainan ou de l’incroyablement grande bibliothèque ancienne de Sunlin. Ici, il y a des choses à découvrir dans chaque lieux et chaque recoin.
Mais il est possible que tu sois là en temps que dresseur ; en effet, cette année le grand championnat de combat Pokémon amateur, le Pokemon World Championship ou PWC se déroule cette année à Mantou. Un honneur de pouvoir tenir le championnat, se déroulant tous les 4 ans dans une région différente. Des quatre coins du monde, les dresseurs se pressent, espérant être le grand gagnant de ce championnat retransmis dans toutes les régions, sur toutes les télés ou motismarts. De nombreux grands noms du monde Pokémon ont participé à ce championnat avant de devenir champion, membre de ligue ou même maître. Le gagnant, en plus de recevoir une gloire non négligeable en entrant au panthéon très fermé des vainqueurs du PWC reçoit un gros chèque en Pokédollar.
Mais il est également possible que tu sois natif de Mantou.
Peut-être es-tu simplement un civil, qui cherche à vivre tranquillement, cherchant à slalomer et à ne pas se perdre entre les beaux décors de la région, la Team Shadow et leurs sit-in répétés devant les arènes, ou bien la Starcorp en quête des étoiles qui semble diriger la région. Peut-être es-tu également un membre de la Ligue de Mantou. Conseil 4 ou champion d’arène, les dresseurs se poussent pour les combattre et arriver un jour à leur niveau, La ligue de Mantou, c’est l’élite de la région.
Il est possible que tu fasses partie de cette grande famille qu’est la Team Shadow, groupe de loubards en provenance de la ville de Shadao.  Ils aiment se battre contre des dresseurs, particulièrement ceux participant au PWC ou à la quête des badges de Mantou ; ils veulent détruire ce système par pure vengeance. En effet, bien que l'Arène de Shadao soit aujourd'hui une arène de type insecte, il y a encore 5 ans elle était encore une arène de type ténèbres et ce depuis des générations. Mais le jour où l'arène fut retirée à leur champion, tous les dresseurs qui le suivaient se sont réunis autour de lui, créant ainsi la Team Shadow. Tous branchés autour des pokémons de types ténèbres, la team cherche à faire tout son possible pour casser les pieds des membres de la ligue et des dresseurs ; sit-in devant des arènes empêchant leurs accès aux dresseurs, menaces pour changer toute les arènes en arène de leur type de prédilection.
Mais peut-être que tu travailles à la Starcorp. Grande entreprise de Mantou, ils possèdent des QG à chaque coin de la région, bien que leur principal se trouve dans la plus grande ville: Soho. En quête d’étoiles et d’espace, leur impérissable budget leur permet de créer des fusées et des navettes, permettant d’envoyer des objets et des Pokémons dans l’espaces, cherchant à voir si la vie existe ailleurs, si des Pokémons existent dans l’espace que nous ne connaîtrions pas. Pour le grand public et une grande partie de ces employés, c’est de ça que se contente la Starcorp.
Mais derrière cette image lisse d’entreprise de conquête spatiale se cache ce qu’il reste aujourd’hui de la Team Galaxie. Après la défaite de leur plan à Sinnoh, la Team s’est reformée dans une autre région qui semble elle aussi avoir un lien particulier avec l’espace. Peut-être qu’ici, ils arriveront à réaliser le rêve de leur ancien chef, altérer les dimensions du temps et de l'espace, dans le but de créer un nouvel univers « purifié ». Cette version de la Starcorp, le directeur de l’entreprise cherche évidemment à la garder secrète, et peut-être réussir à se servir des secrets de Mantou ou des Pokémons légendaires du Temps et de l’Espace pour arriver à ses fins.
 * . : 。 ✧* ° INFOS COMPLÉMENTAIRES ° *✧ 。 : . *
Dans la région de Mantou et sur ce serveur de RPG, plusieurs activités te seront proposée : des combats Pokémon, la gestion de tes créatures grâce au ranch, ou encore la capture des Pokémons disponibles dans la région grace au Motismart, le bot du serveur.
Bon jeu parmi nous et bon voyage à Mantou!
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idonotexplain · 3 years ago
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Cambodge & Chronique : Les divinités ont choisi le prénom du bébé
La famille de Ta Sâr s’est encore agrandie. Trois jours plus tard, le moment était venu de trouver un prénom à l’enfant. C’est « à l’ancienne » que le petit fils de mon ami a été baptisé. Une manière originale et quasiment disparue aujourd’hui de donner un nom à un nouveau né.
La préparation du rituel
Le choix du prénom de l’enfant fait donc l’objet d’une cérémonie pour le moins étonnante. Rituel ancestral et révolu, il ne doit sa survie dans ce village qu’à l’insistance du vieux Ta Sâr, bibliothèque vivante, gardien des coutumes et des légendes du royaume tout entier. Le rituel se déroule à la nuit tombée dans la grande pièce de la maison de bois sur pilotis. Quelques vieilles du village sont là ainsi que l’accoucheuse, revenue pour l’occasion.
Elles préparent les offrandes : une bouteille d’alcool de riz, un panier de riz blanc, une poule cuite, un billet de 5 dollars, cinq bougies de cire rouge et cinq bâtonnet d’encens. Le père du nouveau né allume les bougies qu’il dispose en rond sur un plateau de cuivre. Lentement il fait couler la cire sur un bord du plateau et y incruste les bougies. Les mèches de mauvaise qualité crépitent longuement. Il enflamme ensuite les bâtonnets d’encens et, les tenant dans ses mains jointes, s’incline successivement vers les quatre points cardinaux pour saluer les Tevadas, les esprits divins.
Puis, c’est au tour de Ta Sâr, son père, le grand père du bébé, de l’imiter. Il se recueille un instant puis récite à haute voix le nom de tous ses ancêtres et leur annonce qu’un fils est né dans leur famille. Il implore leur bienveillance, leur protection sur l’enfant.
Le coton contre le mur
C’est un moment étrange, émouvant. Seules les lumières de quelques bougies et d’une lampe à pétrole éclairent la pièce. Les visages sont graves, fermés. Les gazouillis du bébé dans ses langes viennent perturber par moments le silence qui suit l’invocation. Ta Sâr pique dans la cendre d’un antique brûle-parfum les tiges des baguettes jaunes qui se consumeront lentement. Il détache d’un bocal entrouvert une petite houppe de coton et la tend à l’accoucheuse.
Cette dernière fait le serment d’agir en toute sincérité, de ne pas frauder le libre choix par lequel les Tevadas désigneront le nom qu’ils assigneront au petit être qui semble désormais endormi. J’avoue ne pas savoir ce qui va se passer à ce moment précis de la cérémonie. Mon ami ne m’a rien dit. Il m’a juste demandé de m’asseoir dans un coin et de ne pas faire de bruit.
Puis, le père prononce un prénom et, dans la seconde qui suit, l’accoucheuse projette la houppe de coton contre la cloison de bois de la chambre. Elle rebondit et retombe sur le plancher. La vieille femme la reprend alors et se prépare à nouveau. Le père prononce un second prénom. Le morceau de coton est à nouveau jeté contre la cloison. Il retombe encore. Il faudra plusieurs tentatives et donc plusieurs prénoms prononcés avant que, finalement, au nom de Mat, le coton reste accroché par un simple filament à une écharde de bois de la cloison. Les Tevadas ont ainsi choisi le prénom du nouveau né.
La mère s’excuse auprès de l’accoucheuse
La mère s’avance alors vers la vieille accoucheuse, se prosterne par trois fois devant elle. Elle rappelle les noms des divers enfants que cette sage-femme a aidé à mettre au monde. Mat est en réalité le cinquième de la famille. La mère demande alors pardon à la sage-femme pour l’avoir « souillé », c’est le mot employé. Et la vieille accoucheuse de campagne de la rassurer en lui mettant les deux mains sur la tête et en prononçant quelques paroles en langue pali.
La mère s’adresse maintenant aux parentes et aux voisines et leur renouvelle sa demande de pardon. Ces dernières vont à leur tour avoir des paroles gentilles et vont poser leurs mains sur la tête de la maman. Lorsque toutes ont ainsi répondu, une jeune fille verse alors sur les mains de l’accoucheuse et des femmes qui l’ont aidée de l’eau abondamment parfumée, récupérée dans une bassine en laiton. La cérémonie est terminée. La vieille sage-femme enfourche sa moto et disparaît dans la nuit.
Les Tevadas ont de l’humour
 Ce Cambodge des campagnes est fascinant.
« Sais-tu que ce n’est qu’au début du vingtième siècle qu’une ordonnance royale a prescrit que le nom porté par le chef de famille vivant deviendrait le patronyme, précédant ainsi le nom des enfants. Auparavant les gens ne disposaient que du seul prénom », me souffle mon vieil ami, s’assoyant à mes côtés. « Sans doute l’influence des Français ».
Allumant une de ses vieilles cigarettes roulées qu’il met une demi-journée à fumer en entier, il ajoute : « Mat, c’est un beau prénom ».
« C’est la première fois que je l’entend. Mat, ce n’est pas très cambodgien, si.
Ta Sâr part dans un grand éclat de rire.
« Non ce n’est pas très cambodgien. Il le sera encore moins lorsqu’on lui adjoindra, comme c’est la coutume chez les jeunes enfants, la lettre ‘A’ en préfixe »
Devant mon étonnement, mon ami poursuit : « A-Mat, dit il en détachant particulièrement les deux syllabes, ce n’est pas très cambodgien, si ? » Et de partir dans un fou rire sans fin ! Les Tevadas ont décidément eu beaucoup d’humour ce soir-là…
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thebusylilbee · 4 years ago
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“A l’université Harvard où il enseigne depuis 1981, Michael J. Sandel est surnommé «le Philosophe rockstar». Ses cours sur la justice ont fait déborder même les plus grands amphithéâtres du campus bostonien, et leur retransmission a été visionnée plusieurs dizaines de millions de fois sur YouTube. Son dernier ouvrage, la Tyrannie du mérite (Albin Michel, mars 2021), est venu toucher l’audience étudiante en plein cœur : le professeur de philosophie politique y affirme que la méritocratie est un mauvais idéal pour nos démocraties, car elle justifie les inégalités au lieu de les gommer.
Selon Michael J. Sandel, l’aspiration méritocratique génère de la démesure chez les gagnants en même temps qu’elle attise la rancœur des perdants, ne faisant que creuser le sillon qui les sépare. Ce livre, qui se veut une invitation à l’humilité pour les élites des méritocraties du monde entier, est paru aux Etats-Unis moins de deux mois avant l’élection présidentielle américaine. La pensée de Michael J. Sandel a pris un sens tout particulier lorsque les résultats du scrutin ont été contestés par Donald Trump et ses partisans en novembre 2020, puis quand, le 6 janvier 2021, a éclaté l’émeute du Capitole. Depuis sa bibliothèque du Massachusetts, le philosophe américain se réjouit que son texte soit aujourd’hui disponible en France : car le Brexit, le mouvement des gilets jaunes, la montée du populisme en Europe indiquent que le Vieux Continent n’est pas épargné par cette montée du ressentiment chez les perdants de la méritocratie. En révélant la «face cachée» de cette notion tant aimée qu’est le mérite, Michael J. Sandel espère nous guérir de l’obsession de la réussite et donner un nouvel élan dans une quête qu’il juge délaissée : celle du «bien commun».
Votre livre s’inscrit dans la lignée de travaux précédents sur les théories de la justice, mais il semble empreint d’un sentiment d’urgence particulier. Qu’est-ce qui en a motivé l’écriture ?
J’ai voulu essayer de comprendre les événements de 2016 : le vote pour le Brexit au Royaume-Uni, l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis, l’émergence dans plusieurs pays européens d’un contrecoup populiste. Je m’interrogeais sur l’origine de cette colère envers les élites, car c’est un sentiment qui peut être - et a été - exploité par diverses figures populistes de droite. Même si Joe Biden a été élu en 2020, il faut continuer de se demander aujourd’hui pourquoi 74 millions d’Américains ont voté pour Donald Trump, alors qu’il a si mal géré la pandémie, enflammé les tensions raciales, violé les principes de notre Constitution. Je souhaite inviter à l’autocritique, et encourager les partis progressistes et de gauche, aux Etats-Unis comme en Europe, à chercher ce qui, dans le programme qu’ils proposent, a nourri cette rancœur chez tant des travailleurs qu’historiquement, ces formations politiques sont censées défendre.
On reproche souvent aux sociétés méritocratiques d’être inachevées ou inabouties. Mais vous affirmez que même une méritocratie parfaite ne serait pas moralement souhaitable. Pourquoi ?
Il peut sembler contre-intuitif de parler de la méritocratie comme d’une tyrannie, car il est communément accepté que le mérite soit une bonne chose. Pragmatiquement, si j’ai besoin de me faire opérer, je veux que ce soit par un chirurgien qualifié. Et comparée à un système aristocratique ou aux sociétés de classe où on hérite des privilèges, la méritocratie a quelque chose de très libérateur. Elle nous fait la promesse que quelles que soient notre origine ou notre condition sociale, nous devrions être libres d’exercer nos talents et d’entrer en juste concurrence avec les autres. Mais depuis une quarantaine d’années, la division entre gagnants et perdants s’est approfondie, empoisonnant la politique et nous séparant les uns des autres. Ceci est en partie dû aux inégalités grandissantes amenées par l’âge de la mondialisation néolibérale. Mais cela a aussi beaucoup à voir avec notre vision du succès.
L’idéal méritocratique suggère que puisque nous jouons d’égal à égal, nous méritons notre réussite comme notre échec. Ceux qui ont atterri en haut de l’échelle en viennent à croire que leur succès est leur propre accomplissement, la mesure de leur mérite, et que les avantages que le marché déverse sur eux sont leur juste récompense. Ils sont invités à croire que ceux qui sont en difficulté méritent eux aussi leur sort. En réalité, l’idéal méritocratique est défectueux en soi. Car la méritocratie a une face obscure : elle érode le bien commun. Elle génère de l’hubris chez les gagnants en même temps qu’elle démoralise voire humilie les perdants, soulignant la ligne de partage entre les deux. Au lieu de réduire les inégalités, la méritocratie en fournit une justification. Les citoyens non diplômés ont aujourd’hui ce sentiment, qui me semble très compréhensible, que les élites les regardent de haut.
Comment ce dédain est-il véhiculé ?
Je me suis beaucoup intéressé aux traces de cette condescendance dans la parole publique, en analysant des centaines de discours politiques sur la question des inégalités. Depuis environ quarante ans, les partis de gauche et du centre, au lieu de prendre le problème de front en proposant une réforme structurelle de l’économie, offrent la promesse de pouvoir y échapper individuellement en empruntant un ascenseur social qui passe par l’éducation supérieure. Les politiciens répètent que pour réussir dans l’économie mondiale, il faut aller à l’université, que «qui apprend, gagne». Ils font la promesse que chacun ira aussi loin que son talent pourra le porter. «Si vous essayez, vous le pouvez» : Barack Obama a employé cette phrase dans 140 discours différents. Le message est bien intentionné et il y a là quelque chose d’inspirant. Mais c’est une erreur de penser que ce discours peut être une réponse politique fondamentale aux inégalités. Ces phrases sont devenues si familières qu’elles ne sont plus sujettes à controverse. Pourtant, dans cette rhétorique de l’ascension gît, de manière implicite, une insulte. Près des deux tiers des Américains n’ont pas de diplôme universitaire. Les chiffres sont du même ordre dans la plupart des pays européens. C’est une folie de défendre une économie qui pose comme condition d’un travail digne et d’une vie décente, un diplôme universitaire que la majorité ne possède pas. Les citoyens qui se retrouvent en bas de l’échelle, en plus de perdre leur emploi ou de voir leur salaire revu à la baisse dans une économie mondialisée, vivent dans le sentiment que leur travail n’a pas de valeur aux yeux de la société.
La tyrannie du mérite opprime-t-elle aussi les gagnants ?
Les gagnants sortent corrompus de l’aspiration méritocratique. Dans une société aristocratique, on héritait de génération en génération de privilèges (un titre, des terres, de l’argent). Aujourd’hui, ce mécanisme traditionnel de transmission est remplacé par cette préoccupation qu’ont les parents aisés d’équiper au mieux leurs enfants pour gagner la course vers l’éducation supérieure d’élite. Or la méritocratie s’est déjà muée en aristocratie héréditaire : malgré des politiques d’aides financières très généreuses pour les boursiers, plus des deux tiers des étudiants inscrits dans les universités de la Ivy League viennent des familles les plus riches (les 20 % supérieurs sur l’échelle des revenus). Pour les plus aisés, de plus en plus depuis les années 70, l’adolescence et parfois l’enfance sont employées à avancer sur un parcours du combattant (qui passe par l’enseignement privé, le tutorat, une flopée d’activités extrascolaires ou d’expériences à l’étranger) voué à bâtir le profil du candidat parfait. Même les vainqueurs de cette compétition en ressortent blessés. L’épidémie de perfectionnisme dans les universités d’élite américaines est réelle. La jeunesse paie le coût émotionnel de cette obsession de la performance. La société en pâtit aussi, car ce processus fait de l’éducation un simple instrument. Les universités, que l’on imaginait être des arbitres de l’opportunité, sont devenues des machines à trier pour des méritocraties dirigées par le marché. Les jeunes les traversent sans trouver l’espace mental nécessaire pour réfléchir à ce qui les intéresse, ce qui leur importe, ce qui pourra être plus tard leur contribution à la société plutôt que leur valeur sur le marché.
Le contrecoup populiste est-il un rejet de la méritocratie ?
Le clivage entre gagnants et perdants de la méritocratie n’est pas une ligne séparant ceux qui y croient de ceux qui n’y croient pas. Il est intéressant de noter que même si les Etats-Unis se vantent d’être une terre d’opportunités, le taux de mobilité sociale intergénérationnelle est supérieur en Europe et au Canada. Pourtant, 70 % des Américains pensent que les pauvres peuvent, sans aides, sortir de la pauvreté, alors que seuls 35 % des Européens partagent cette croyance. Même si cette pensée consolatrice ne colle plus à la réalité, les Américains continuent de croire à leur rêve. On leur a appris à ne pas se préoccuper des inégalités parce qu’on leur a promis qu’il serait toujours possible de les surmonter. Le sentiment d’être responsables de leurs échecs les démoralise et les frustre. D’où la popularité de Donald Trump auprès des non-diplômés. Leur colère n’est pas dirigée contre les riches, mais contre ceux dont les diplômes servent de certificats de mérite. Donald Trump n’est pas vu comme faisant partie de l’élite intellectuelle ou technocrate, mais comme un homme d’affaires qui a réussi, hors des attributs et du parcours habituels.
Quelle alternative proposez-vous à la tyrannie du mérite ?
L’alternative est un projet politique qui porte moins d’attention au fait d’armer les citoyens pour la compétition méritocratique et se concentre davantage sur la dignité du travail et les moyens de rendre meilleure la vie de ceux qui contribuent de manière importante au bien commun, à travers le travail qu’ils font, les familles qu’ils élèvent, les communautés qu’ils servent. Et ce, qu’ils aient un diplôme ou non, qu’ils soient jugés comme hautement compétents ou non. Cette année de pandémie a mis au jour le fossé qui existe au sein de nos conditions de travail. Ceux qui travaillent de chez eux depuis un an peuvent difficilement ignorer combien ils dépendent de travailleurs qui longtemps ont été invisibilisés ou dédaignés : pas seulement les soignants, mais aussi les livreurs, les transporteurs, les caissiers, les employés des crèches. Ce ne sont ni les mieux payés ni les mieux considérés, et nous les appelons maintenant des «travailleurs essentiels». Cette crise ouvrira peut-être un débat plus large sur la façon de revoir leur salaire et notre reconnaissance pour être à la hauteur de ce qu’ils apportent à la société. Nous devrions aussi investir bien plus dans les autres pans de l’éducation que l’université : les formations techniques et professionnelles sont complètement négligées aux Etats-Unis, autant par nos financements publics que par notre estime sociale. Enfin, la politique fiscale a une dimension expressive (on dit bien que les taxes sur le tabac, l’alcool ou les casinos sont des «impôts du péché», qui expriment la réprobation sociale par l’augmentation du coût). Pourquoi ne pas en faire usage pour montrer que nous apprécions les contributions de ceux qui travaillent pour produire des biens et des services utiles à la société, en déplaçant la charge fiscale qui pèse sur le travail pour l’appliquer davantage à la consommation et la spéculation ?
Comment infléchir la posture de dédain des élites ?
J’espère que mon livre invitera à repenser notre vision du succès, en rappelant combien les gagnants doivent à la chance et à la bonne fortune. Je propose comme alternative au système actuel de sélection universitaire d’établir un «tirage au sort des qualifiés», en fixant un seuil de qualification et en laissant le hasard décider du reste. Cela permettrait d’adoucir l’expérience du lycée et de dégonfler l’orgueil de ceux qui réussissent, tout en les préparant à la réalité du dehors : c’est le hasard qui nous a fourni certains talents, et c’est le hasard qui décidera s’ils seront valorisés et récompensés par la société. LeBron James est un joueur de basket prodigieux, qui s’entraîne très dur. Mais vivre aujourd’hui, à une époque où le jeu dans lequel il excelle est aimé de tous plutôt qu’à Florence pendant la Renaissance, où l’on recherchait les peintres de fresques plutôt que les joueurs de basket, cela ne relève pas de son fait. Le tri méritocratique a érodé notre sens de la dette, et il nous faut aujourd’hui le restaurer. Les gagnants vivent dans le mythe de leur autocréation et de leur autosuffisance, alors qu’ils devraient se sentir redevables - envers leur famille, leur professeur, leur communauté, leur pays. L’humilité est le meilleur antidote de l’hubris méritocratique. Elle peut être ce qui nous ramènera de la dure éthique du succès qui nous a divisés, à une vie publique plus généreuse et bienveillante. Ce sont des vertus civiques dont notre société actuelle manque cruellement et qu’il nous faut cultiver.”
Michael J. Sandel est professeur de philosophie politique à l’université Harvard (Etats-Unis). Il est l’auteur de la Tyrannie du mérite (Albin Michel, 2021), Justice (Albin Michel, 2016), Contre la perfection (Vrin, 2016) et Ce que l’argent ne saurait acheter (Seuil, 2014).
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therosesgarden · 3 years ago
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Noor & Nazir
And isn't it just so pretty to think All along there was some Invisible string Tying you to me ?
En s'installant à sa place habituelle, Noor essaya de se convaincre que, si elle avait prit ses habitudes dans ce café, ce n'était pas pour le beau serveur. Non, si depuis le début du semestre elle avait pris ses habitudes ici, c'était à cause du décor et de la connexion Wi-fi qualitative. Le lieu était simple et épuré, les murs blancs, les étagères en bois surmontées de plantes en pots dont les longues tiges vertes penchaient paresseusement sur le sol. Quand la nuit venait à tomber, des guirlandes venaient éclairer l'intérieur du café, accompagnant la lumière chaleureuse des lustres qui pendaient au-dessus du comptoir.
Noor aimait ce café à cause de l'atmosphère apaisante qui s'en dégageait, en particulier le mardi et le jeudi après-midi, quand elle venait réviser ses cours et faire ses devoirs, délaissant la bibliothèque déjà bondée. Malgré sa proximité avec l'université, le lieu n'était jamais rempli ces deux jours-là et elle avait appris à l'apprécier.
Si tous ces arguments n'étaient pas suffisants, il y avait toujours celui de sa boisson. Il n'y avait qu'ici que son café était délicieux. Les serveurs parvenaient à mélanger la bonne quantité de café et de lait qu'il lui fallait. Et le nuage de cacao en poudre sur la mousse constituait la cerise sur le gâteau. Oui, toutes ces raisons faisaient que Noor continuait de fréquenter ce café. Et c'était amplement suffisant.
- Comme d'habitude ?
Avec un sursaut, la jeune femme leva les yeux vers le comptoir d'où le serveur lui adressa un clin d’œil pour la saluer tout en s'attelant à la préparation de sa boisson. Il n'avait pas besoin de son affirmation, elle commandait toujours la même chose. Mais de savoir qu'il le lui demandait systématiquement, comme pour l'accueillir au café, mettait Noor dans tous ses états.
Il fallait dire que le serveur était beau. Le regard de la jeune femme s'attarda pensivement sur lui, profitant du fait qu'il avait le dos tourné. Il était très grand et la dépassait d'une bonne vingtaine de centimètres. Même quand elle avait ses chaussures à plates-formes, elle se sentait minuscule quand elle se retrouvait devant lui.
Pourtant, il n'était pas menaçant, bien au contraire. Son regard sombre était constamment illuminé d'une lueur espiègle et allait de paire avec le sourire qu'il avait au coin des lèvres et qui s'élargissait quand quelque chose l'amusait, allant jusqu'à éclater franchement de rire. Parfois, il rejetait sa tête en arrière et Noor voyait alors le grain de beauté sur son nez. Dans ces moments là, elle se faisait violence pour ne pas se lever et aller tapoter le bout de son nez comme elle le faisait avec ses neveux et nièces. Cette envie soudaine lui donnait toujours envie de disparaître sous son voile.
- Et voilà pour toi !
D'un mouvement gracieux, le serveur déposa son verre sur sa table puis une petite assiette dans laquelle se trouvait une part de gâteau à la fraise. Noor fronça les sourcils et dévisagea l'assiette, interloquée, avant de lever les yeux vers le jeune homme qui venait de s'installer sur la banquette en face.
- La maison qui offre, lui dit-il avec un nouveau clin d’œil.
- Oh... Merci !
La jeune femme lui sourit et remercia mentalement le Tout-Puissant d'être incapable de rougir quand elle vit que le regard du serveur s'était éclairé. Juste après, elle faillit laisser échapper un juron en remarquant le bandeau qui couvrait son front et dégageait ses boucles brunes sur le côté. Sa main se resserra sur son portable et elle se retint d'envoyer un message désespéré à Amira. Ce n'était pas le moment de craquer, quand bien même l'envie de crier lui saisissait la poitrine.
- Histoire ?
Noor cligna plusieurs fois des yeux en réalisant qu'il s'adressait à elle, le regard rivé sur les deux brochures posées sur la table.
- Nope, c'était en licence, répondit-elle machinalement.
Elle s'en voulut d'avoir été aussi sèche et se reprit aussitôt.
- Là, je suis en relations internationales. En master. C'est un cours de géopolitique mais on fait aussi de l'histoire du coup.
Il saisit la brochure avec un sifflement admiratif. Noor regarda ses grandes mains manipuler délicatement le manuel et elle se demanda ce que ça lui ferait si c'était sa main à la place. Il avait sûrement les mains très douces.
AstaghfirouLlah.
Elle secoua vivement la tête. Ce n'était pas le moment, vraiment pas. Elle imagina le regard désapprobateur de sa mère et cela eut le don de la calmer. Juste à temps pour voir le serveur reposer sa brochure avec un sifflement admiratif.
- Tu es super intelligente, alors.
De nouveau, Noor remercia son Seigneur de ne pas pouvoir rougir.
- C'est rien, répondit-elle timidement.
Le serveur se contenta de sourire avant de se redresser.
- Je te laisse à tes révisions alors. Si tu veux prier, tu connais l'endroit. Et si tu as besoin de refaire tes ablutions, préviens-moi je te donnerais les clés des toilettes réservées au personnel.
- Merci.
En le regardant s'éloigner, Noor ne put empêcher un sourire d'étirer ses lèvres tandis qu'une vague de chaleur naissait dans son cœur et se propageait dans tout le reste de son corps.
Si elle aimait autant ce café, c'était aussi parce qu'elle pouvait y rester aussi longtemps qu'elle le pouvait sans avoir à s'inquiéter de ses prières. Et, mine de rien, ça surpassait tout le reste.
Nazir se souvenait comme si c'était hier de la première fois qu'il l'avait vue. C'était un jeudi après-midi. Ce jour-là, Deen travaillait avec lui et il en avait profité pour s'absenter à l'arrière pour prier. Alors qu'il terminait ses ablutions, il avait entendu une petite voix timide s'adresser à son employé. Il n'y avait pas prêté davantage attention mais au moment où il était sorti des toilettes, les cheveux encore trempés et le pantalon retroussé au-dessus des chevilles, il était tombé sur elle.
Elle avait son voile bleu ciel ce jour-là et c'était aussitôt devenu sa couleur préférée. Elle semblait aussi surprise que lui. Elle l'avait dévisagée avec de grands yeux, la bouche entrouvert et la main à mi-chemin vers celle-ci.
Ils s'étaient regardés sans un mot pendant une seconde qui parut durer une éternité pour Nazir. Puis, dans un même mouvement, ils avaient baissé les yeux en murmurant des excuses.
- Euhm... Le serveur m'a dit que je pouvais venir prier ici, avait-elle dit timidement.
Sa main droite triturait nerveusement la manche gauche de son vêtement et il avait dû réprimer son envie de lui attraper les doigts pour la rassurer. Ce n'était pas le moment. Et, de toute façon, c'était interdit, il le savait bien. De toute manière, le voile bleu ciel lui servait de rappel.
Alors il fixa son regard sur le tissu et remplaça son envie de la toucher par un sourire.
- C'est juste ici, lui avait-il dit en désignant le spacieux placard qui avait été aménagé exprès. Vas-y en premier.
- Ah... Non, allez-y en premier, je ne veux pas déranger.
En réponse, il avait ouvert la porte débarras et l'avait invitée à entrer. Elle s'était confondue en remerciements et en bénédictions, l'air ravi. Et il s'était promis qu'il ferait tout pour qu'elle se sente à l'aise et continue de venir ici.
Et elle était revenue. Au départ, c'était une fois par semaine, tous les jeudis. Elle venait, commandait timidement au comptoir puis se plaçait dans une table avec des banquettes, au fond du café. Elle se plaçait toujours dos à la porte et Nazir n'avait jamais réalisé que c'était un moyen pour elle de garder un œil sur le comptoir jusqu'à ce fameux jour où elle avait passé une après-midi particulièrement difficile. Elle avait laissé échapper un soupir de frustration, avait discrètement rajusté son voile avant de lever les yeux vers le comptoir, la main en l'air. Il avait croisé son regard et elle avait aussitôt baissé les yeux.
- Elle veut un autre café, lui avait dit Deen tout en encaissant deux clients.
Il avait levé le pouce en direction Noor et la jeune femme s'était détendue avec un sourire timide. Nazir avait senti la jalousie lui saisir l'estomac et le tordre. Elle avait l'air tellement à l'aise avec Deen, il ne comprenait pas pourquoi. Certes, son employé était un véritable rayon de soleil mais Nazir n'était pas une porte de prison. Peut-être était-ce à cause de leur rencontre ? Où parce qu'elle voyait Deen plus souvent ? Pourtant, il était plus présent que son employé.
- Qu'est-ce que tu attends ? L'avait soudainement pressé ce dernier.
Son coup de coude l'avait fait trébuché en avant et il s'était rattrapé de justesse au comptoir. Le rire cristallin de la jeune femme lui avait fait monter le rouge aux joues et il avait retenu un juron. Il avait de nouveau levé la tête et croisé son regard. Cette fois-ci, elle avait timidement souri, la bouche cachée derrière sa main fine. Son cœur avait battu plus vite.
- Un café ? Avait-il murmuré. Non, elle mérite mieux.
Il avait ignoré le regard amusé de Deen et s'était aussitôt attelé à la préparation d'un smoothie. En cette saison, les fruits étaient surtout utilisés pour les tartes mais Jalil, le cuisinier, ne lui en voudrait pas. Du moins, il l'espérait.
Le bruit du mixer avait arraché un ricanement à Deen et, de nouveau, Nazir avait senti le rouge lui monter aux joues, maudissant son héritage génétique. Il avait, certes, hérité du teint doré de son père mais également des vaisseaux traîtres de sa mère. Heureusement, Deen n'avait fait aucun commentaire quand il avait quitté le comptoir.
- Tiens.
Il avait posé le verre sur la table et elle avait sursauté, quittant son écran des yeux. Elle avait défroncé ses sourcils en l’apercevant mais ils reprirent leur position initiale quand elle remarqua le verre.
- Je n'ai pas demandé ça...
- Je sais. Mais tu as besoin d'une pause. Et d'énergie.
Son regard perplexe s'était alors éclairé et ses épaules s'étaient détendues. Son sourire, cette fois-ci, n'était pas dissimulé par sa main et Nazir s'était fait la réflexion qu'il aurait pu éteindre toutes les lumières qu'il y verrait encore comme en plein jour d'été. Son cœur s'était agité.
- Merci... euh...
- Nazir.
- Merci, Nazir.
Son prénom avait glissé d'entre ses lèvres pour résonner dans ses oreilles comme une douce musique. Il aurait donné n'importe quoi pour l'entendre à nouveau.
- Moi, c'est Noor.
- Noor, avait-il répété.
Elle avait hoché la tête et timidement baissé les yeux pendant qu'il se faisait la réflexion qu'elle portait bien son nom.
- Je te laisse, avait-il dit en s'éloignant.
Juste avant de passer de l'autre côté du comptoir, il s'était retourné et avait pointé un doigt accusateur dans sa direction, accompagné d'un clin d’œil.
- Tu prends ta pause, hein !
- Promis !
Ce n'était que deux semaines après qu'elle avait commencé à venir les mardis aussi. Et c'était son jour préféré puisque Deen n'était pas là. Il pouvait l'observer du coin de l’œil tout en gérant ses clients.
Il la trouvait adorable quand elle révisait. Elle était belle, très belle, même. Avec un visage lumineux et une grâce dans chaque mouvement, même quand elle se baissait pour ramasser un cahier tombé au sol. Et surtout, il avait compris à quel point elle était intelligente. Il avait aperçu certains de ses devoirs notés mais l'avait déjà compris, à la manière dont elle organisait ses notes et ses cours, alternants cours et révisions numériques avec des fiches cartonnées quand elle avait des examens.
Il trouvait également adorable la manière dont elle fronçait le nez quand elle faisait face à un problème. Généralement, elle finissait par attraper son stylo et tapotait nerveusement le premier support qu'elle avait dans la main, le regard vide, jusqu'à ce qu'elle trouve une solution. La lumière revenait alors dans ses yeux et elle replongeait dans ses cours pour ne plus en sortir.
De temps en temps, il lui arrivait de venir accompagnée d'une amie. Pendant qu'elle poursuivait ses révisions, la nouvelle venue se contentait de dessiner sur son carnet. Elle aussi avait finit par prendre ses habitudes ici. Sauf qu'elle passait tous les matins pour son café et ne venait s'installer qu'en compagnie de Noor. Mais cela n'avait pas d'importance aux yeux de Nazir.
Parce que pour lui, seule Noor aux yeux pétillants, comptait.
Noor laissa échapper une exclamation frustrée. Elle arracha son voile d'un geste rageur et le jeta sur son lit. Aujourd'hui n'était pas son jour. Cela faisait une bonne dizaine de minutes qu'elle essayait de mettre son voile de façon à ce qu'il lui encercle joliment le visage, en vain. Il y avait toujours un pli de travers, un bout de peau qui s'affichait ou encore un mauvais drapé sur son épaule.
Elle se laissa retomber lourdement sur son lit, les bras douloureux. Du coin de l’œil, elle vérifia l'heure et poussa un juron. Elle était en retard. Elle bondit sur ses pieds et récupéra son voile qu'elle enfila à la va-vite. Tant pis, elle le remettrait correctement dans les toilettes de la fac. Ou pas du tout. C'était un peu ridicule de prêter une attention particulière à son apparence les mardis et jeudis.
Cependant, elle ne put s'empêcher d'observer une dernière fois son reflet dans l'ascenseur de son immeuble. Un sourire étira ses lèvres quand elle réalisa que son voile tombait parfaitement sur ses épaules et encadrait joliment son visage.
La lumière avait disparu du visage de Noor. Les mains tremblantes, elle fixait la feuille emprisonnée entre ses doigts crispés. Elle n'avait même pas pris la peine de saluer Nazir en arrivant qu'elle s'était aussitôt réfugiée à sa place habituelle. Elle n'avait pas non plus étalé ses affaires sur la table.
Derrière le comptoir, Nazir lui jetait des coups d’œil inquiets. Elle semblait au bord des larmes, sans nul doute à cause de cette feuille qu'elle fixait d'un regard sombre. Il n'aimait pas la voir ainsi et il aurait voulu se précipiter à ses côtés pour la consoler. Malheureusement, la file qui l'attendait devant le comptoir ne lui permettait pas d'abandonner ses devoirs pour elle. Il n'avait même pas encore eu le temps de préparer sa boisson. Mais il se promit d'aller la voir aussitôt qu'il en aurait fini avec ses clients. Et il ne lui ferait pas payer sa consommation de la journée.
Noor fixait son devoir de chinois comme si le 4 rouge vif qui s'affichait en haut de la feuille pouvait fondre et se transformer en 14. Elle était livide et à deux doigts de pleurer. Elle était convaincue qu'elle avait réussi pourtant. Si son tracé des caractères était encore un peu maladroit, elle pensait avoir réussi à répondre aux questions. Ce n'était pas un cours de calligraphie. Pourtant, son assurance semblait avoir été mal placée puisque la terrible note ne voulait pas changer.
La jeune femme poussa un profond soupir et reposa la feuille sur la table. C'était bien la peine de s'être apprêtée pour se retrouver à pleurer en silence. Elle renifla et essuya discrètement les larmes qui menaçaient de couler.
- Tout va bien ?
Avec sa délicatesse habituelle, Nazir déposa une tasse de thé sur la table. Cette fois-ci, il l'avait accompagne d'une tartelette à la framboise. Plongée dans son désarroi, Noor ne releva même pas qu'il avait remarqué sa préférence pour les fruits rouges. Elle ne lui répondit pas et le laissa s'installer en face d'elle.
- Je peux ? Demanda-t-il en tendant la main vers la feuille.
Avec réticence, Noor laissa le jeune homme retourner son devoir pour le parcourir des yeux. Il fronça les sourcils sous la concentration, scannant chacune des réponses de Noor avec attention. Cette dernière se demanda ce qu'il pouvait bien y comprendre. Elle ne lui avait jamais demandé d'où il venait, elle trouvait ça indécent.
- Le problème est là, indiqua-t-il, interrompant sa rêverie.
- Pardon ?
Elle se pencha en avant tandis qu'il faisait de même, tournant la feuille de façon à ce qu'ils puissent la lire tous les deux. Aucun ne releva leur soudaine proximité même si le rouge monta aux joues de Nazir et que Noor s'agita sur sa banquette.
- Tu vois, là, reprit-il à voix basse, tu as presque le bon mot phonétiquement mais tu n'as pas le bon accent en tête donc ton caractère change et ça modifie complètement le sens de ta phrase. Tu l'as fait plusieurs fois pour ce mot, celui-ci et celui-là aussi.
La jeune femme suivit du regard l'index de Nazir qui lui montrait les mots sur lesquels elle s'était trompée. Elle s'abandonna dans la contemplation de la main du jeune homme et se perdit dans ses pensées. Il avait une très jolie main. En comparaison, la sienne était minuscule. Elle était sûre que si elle entremêlait leurs doigts, les siens disparaîtraient dans sa paume.
- Tu as compris ?
Noor sursauta et leva les yeux vers Nazir qui affichait un sourire narquois. Il avait retourné la feuille vers elle et lui adressa un clin d’œil.
- Dis-moi si tu as besoin que je te réexplique.
Bien qu'elle ne puisse pas rougir, Noor sentit la température de son visage augmenter et, d'une petite voix, lui demanda de bien vouloir lui réexpliquer. Le rire espiègle de Nazir résonna dans ses oreilles. C'était en train de devenir son son préféré et elle aurait tout donné pour l'entendre tous les jours.
- Tu as un stylo ? Ça va être plus simple si je te montre.
Elle se pencha au-dessus de son sac et récupéra un stylo noir, celui qu'elle n'utilisait jamais. Quand il le récupéra, ses doigts effleurèrent brièvement ceux de Noor. Ils sursautèrent et s'excusèrent en même temps mais, dans le fond, aucun n'était vraiment désolé. Noor savoura le souvenir du contact et un petit sourire étira ses lèvres. Oui, ses mains étaient bien douces.
Nazir s'attela à son explication. Il s'avéra que Noor avait une maîtrise instinctive de la langue et une bonne mémoire phonétique. Cependant, sa plus grosse lacune restait la retranscription des caractères. Puisqu'elle se basait entièrement sur sa mémoire auditive, il lui arrivait de faire des fautes qui continuaient sur toute sa copie.
Nazir se révéla être un excellent pédagogue. La jeune femme découvrit que sa maîtrise de la langue n'était pas complète mais suffisante pour l'éclairer. Quand il termina ses explications, il lui donna quelques exercices et s'occupa de ses clients le temps qu'elle les termine. Il ne la quitta pas des yeux, souriant quand il remarqua le froncement de ses sourcils.
Il revint auprès d'elle une vingtaine de minutes plus tard et corrigea ses exercices.
- Tu as tout bon !
- Sérieux ?
Le regard de Noor s'éclaira et elle lui adressa un grand sourire. Nazir sentit son cœur s'agiter. Il se fit la réflexion qu'il aurait aimé être le seul responsable de ce sourire et, surtout, le seul à qui elle l'adresserait. En effet, Noor portait bien son nom. Elle venait d'illuminer sa vie.
- Oui, lui répondit-il avec un hochement de tête.
Il serra son poing sous la table pour réprimer l'envie de la toucher et l'observa relire la feuille avec un sourire.
- Dis-moi, finit-elle par demander, ça te dérangerait de m'aider à réviser ? Juste quelques séances, ça me sauverait vraiment la vie.
- Avec plaisir !
Elle revint jeudi avec ses exercices. Puis le mardi suivant. Les semaines se transformèrent en mois et, avant qu'ils ne le remarquent, une routine s'était installée.
Elle venait, s'installait à sa place habituelle pendant qu'il lui préparait son café. Parfois, il se plaisait à la surprendre et changeait sa boisson. Elle était toujours ravie et son remerciement suffisait pour éclairer la journée du jeune homme. Il la laissait ficher ses cours pendant la première partie de l'après-midi avant de prendre le relais pour l'aider à réviser.
Aucun d'eux ne saurait dire quand ils finirent par abandonner les cours de chinois pour simplement discuter mais ils ne cherchèrent pas à y mettre fin.
Noor adorait le voir s'installer face à elle avec un sourire pétillant. Il avait toujours une anecdote sur un client à  raconter. Au fur et à mesure, elle en avait appris davantage sur lui. Il lui avait raconté qu'après des études d'économie, il avait laissé tomber son premier travail pour ouvrir ce  café. Il lui avait également avoué qu'il écrivait et qu'il avait un contrat. C'était pour cette raison qu'il n'était pas présent tous les jours mais il faisait suffisamment confiance à Deen pour prendre les rênes en son absence. Il lui parla de Jalil et de son air renfrogné qui cachait un cœur en or et des doigts de fée.
Puis, leurs discussions avaient pris un tournant plus personnel. Noor lui avait avoué qu'elle aimait l'orage, qu'elle préférait l'été au printemps et qu'elle avait peur de prendre l'avion alors que lui adorait voyager. Furtivement, il avait laissé sous-entendre que si elle était en sa compagnie, il ferait tout pour la rassurer. C'est à la fin de cette journée qu'il prit finalement son courage à deux mains et lui demanda son numéro. Elle le lui donna sans rechigner ni lui avouer qu'elle attendait qu'il le fasse depuis le début de la semaine.
Dis-moi, Noor.
Oui ?
Pourquoi les relations internationales ?
Parce que je voulais sauver le monde.
Voulais ?
Tu ne veux plus ?
Si.
Mais j'ai réalisé que j'allais avoir du mal à sauver le monde alors que, moi aussi, j'ai besoin d'être sauvée.
Nazir eut à peine le temps de lire la réponse que son écran afficha un appel entrant. Noor. Le jeune homme se redressa aussitôt sur son lit et décrocha.
- Noor ?
- Tu ne dors pas ?
Un sourire étira les lèvres de Nazir. Il la sentait nerveuse.
- Non. Et toi ?
- Non plus.
Il entendit le bruissement des draps de l'autre côté de la ligne. Elle était sûrement en train d'opter pour un position plus confortable elle aussi. Ou alors, elle cherchait comment meubler le silence.
- De quoi as-tu besoin d'être sauvée, Noor ?
La respiration de la jeune femme se coupa. Il sentit qu'elle clignait plusieurs fois des yeux, ouvrait et refermait la bouche puis, au moment où il s'y attendait, un soupir lui échappa.
- De plein de choses. Du monde qui m'en veut alors que je n'ai rien fait, de la peur quand je sors, du regard des autres.
- Pourquoi le regard des autres ?
Il y eut un silence et il sut aussitôt qu'il n'aurait pas dû dire ça. Il planta ses dents dans sa lèvre inférieure. Devait-il s'excuser ? Il n'en avait aucune idée. Cet appel le rendait aussi nerveux que la jeune femme mais probablement pas pour les mêmes raisons.
Bien qu'ils ne soient pas face à face comme au café, cet échange avait quelque chose de bien plus intime. Peut-être parce qu'ils avaient dépassé la simple relation entre un serveur et sa cliente. Elle lui semblait bien plus proche à présent. Et il en avait un peu honte, comme s'il pénétrait dans son jardin secret.
- Le regard des autres est terrifiant, Nazir, finit par murmurer Noor, interrompant ses pensées. Je suis une femme musulmane visible. Et même si je n'étais pas voilée, j'ai le physique qu'on attend d'une musulmane. C'est inscrit sur mon visage et je serais toujours jugée par rapport à ça.
Nazir ouvrit la bouche et la referma aussitôt. Elle avait raison. Lui, il était chanceux. Quand on le voyait dans la rue, on ne s'attendait à rien de sa part. Il récoltait des regards surpris quand il sortait de la mosquée mais le reste du temps, il n'y avait rien. Il ne ressemblait pas à un musulman. Et pourtant, il adorait la communauté que ses parents avaient rejoint bien avant sa naissance.
Il s'allongea sur son matelas puis pivota sur la droite, le téléphone toujours collé à son oreille.
- C'est vrai. Excuse-moi.
- C'est rien, ne t'en fais pas.
Nazir détacha son portable de son visage et activa le haut-parleur. Il fut tenté de lui demander d'activer l'appel vidéo mais il se ravisa. Malgré son envie de voir son visage dans un environnement où elle était à l'aise, elle n'avait sûrement pas envie de se prendre la tête à enfiler un voile. Mais en fin de compte, ce n'était pas nécessaire, parce qu'il sentait qu'il n'avait jamais été aussi proche d'elle. Son cœur était partagée entre la douleur et la joie. Elle lui offrait une partie d'elle et ça, ça n'avait pas de prix.
- Noor ?
- Oui ?
- Si tu le veux... Je pourrais te sauver du regard des autres.
Il entendit une exclamation étouffée à l'autre bout du fil et il sentit le rouge lui monter aux joues. Bien qu'elle ne soit pas là pour le voir, il enfouit son visage dans ses mains et jura. C'était peut-être trop d'un coup. Il ne lui avait jamais avoué qu'il pensait qu'elle était la plus belle femme du monde et que même dans une pièce bondée, il aurait réussi à la retrouver parce que c'était comme s'il était constamment attiré par elle. Il ne lui avait pas non plus avoué que les dernières semaines en sa compagnie avaient été les plus belles de sa vie et que la jeune femme qu'il avait découvert sous cette apparence studieuse lui donnait envie de l'aimer et de la chérir pour le restant de ses jours. Il lui avait encore moins avoué qu'elle était dans chacune de ses prières et qu'il demandait à son Seigneur de la couvrir de tous Ses bienfaits et que, dès qu'elle venait lui raconter une bonne nouvelle, il prenait le temps de s'éclipser pour Le remercier.
Non, il ne lui avait rien dit. C'était beaucoup trop pour l'instant. Et il ne voulait pas l'effrayer.
- Désolé, murmura-t-il... Je ne voulais pas...
- Non, au contraire ! J'apprécie. J'apprécie vraiment beaucoup.
Le rire gêné qu'elle laissa échapper était si beau qu'il aurait voulu l'enregistrer et l'utiliser comme réveil afin d'être sûr que chacune de ses journées commence par un rayon de soleil.
- À vrai dire, poursuivit-elle, j'aimerais bien que tu me sauves du regard des autres.
Le cœur de Nazir faillit exploser. Cet aveu timide était lourd de sens. Il n'avait pas besoin qu'elle explique d'avantage, il avait comprit ce qu'elle voulait lui dire. Il ne voulait pas l'enfermer dans une cage dorée, non. Il voulait juste rester auprès et lui rappeler qu'elle n'avait pas à avoir peur du monde et de ce qu'il pouvait penser d'elle. Et elle venait d'accepter sa présence dans sa vie. C'était comme si elle venait de lui ouvrir une porte et qu'elle lui promettait de lui en donner la clé pour qu'il puisse venir s'installer dans son cœur.
Un grand sourire étira ses lèvres et une envie irrépressible de se lever pour laisser exploser sa joie le saisit.
- Merci de ta confiance, Noor. Je prendrais grand soin de toi.
- Je compte sur toi.
Malgré l'heure tardive, Nazir n'avait jamais été aussi éveillé. Il commençait tôt demain et Jalil allait sûrement lui crier dessus s'il était en retard mais ce n'était pas important. À l'instant, seule Noor comptait. Noor et ce qu'elle avait à offrir.
- Au fait, pourquoi tu m'as appelé ?
- J'avais envie de t'entendre.
- Ah... Tu es plus courageuse au téléphone, dis-moi.
- Nazir !!
Le jeune homme éclata d'un rire franc et fut vite rejoint par la jeune femme. Il augmenta le volume et laissa le rire de Noor envahir la pièce, regrettant qu'elle ne soit pas là auprès de lui. Il aurait tellement voulu la toucher, la serrer dans ses bras. Rien que tenir sa main minuscule dans la sienne lui aurait fait plaisir. Au moins, il serait sûr qu'il n'était pas en train de rêver.
- Je n'arrivais pas à dormir, finit par avouer Noor. Les cours me stressent en ce moment et... Tu es la seule personne qui arrive à me détendre.
- Ah oui ? Lui demanda le jeune homme, taquin.
- Oui.
Le regard de Nazir pétilla dans la pénombre de sa chambre. De nouveau, il réprima son envie de lui demander d'activer l'appel vidéo, quand bien même il mourait d'envie de la voir se tortiller d'embarras. Elle devait sûrement être adorable avec la timidité qui s'affichait sur son visage. Elle l'avait déjà été lors d'une de leurs nombreuses séances, alors qu'il lui avait adressé un clin d’œil de trop et il avait dû se retenir de se pencher pour lui embrasser le bout du nez. Mais un jour, il pourrait le faire.
In shaa Allah. Si Dieu le voulait.
En attendant, il avait bien l'intention de profiter de sa présence au téléphone.
- Tu veux que je reste avec toi jusqu'à ce que tu t'endormes ?
- Oui, s'il te plaît.
- D'accord. Qu'est-ce que tu veux que je te raconte ?
- Parle-moi de ton roman.
Nazir se réinstalla confortablement sur son lit et, sans perdre son sourire, se lança dans une explication de son intrigue. Noor, bon public, l'écouta attentivement, ne l'interrompant que pour manifester sa surprise, sa joie ou sa peine.
Lorsque le jeune homme termina, seule la respiration apaisée de la jeune femme lui répondit. Attendri, il se laissa bercer par son souffle régulier puis lui souhaita la bonne nuit avant de raccrocher.
Noor était fébrile. Elle réajusta son voile bleu sur sa tête et patienta nerveusement dans la file du café. Elle ne passait pas souvent le mercredi mais une soudaine envie de caféine s'était présentée. Elle avait envoyé un message à Amira qu'elle devait retrouver bientôt et cette dernière en avait profité pour passer commande. Elle lui avait dit qu'elle allait réserver leur place habituelle dans la cour de l'université afin qu'elles puissent profiter du soleil qui commençait enfin à pointer le bout de son nez.
Nazir n'était pas là aujourd'hui mais ce n'était pas surprenant. Le mercredi, il était là en matinée puis s'éclipsait aux alentours de onze heures. Malgré tout, Noor avait mis son voile bleu dans l'espoir qu'il débarque sans prévenir. Elle l'avait vu hier mais il lui manquait déjà. Ils ne se voyaient pas suffisamment à son goût mais ils avaient accepté d'un commun accord de ne pas se voir en dehors du café tant que leurs parents ne seraient pas au courant. Malgré tout, l'absence du jeune homme se faisait ressentir.
Derrière le comptoir, Deen enregistrait les commandes, prenant le temps de discuter avec chaque client. Malgré sa nervosité, Noor ne put s'empêcher de relever qu'il flirtait avec chaque femme qui se trouvait devant lui. Cela lui arracha un sourire.
Nazir n'était pas comme ça. Au cours des derniers mois, elle avait remarqué que certains de ses sourires et ses clins d’œil n'étaient réservés qu'à elle. Certes, il restait poli et agréable mais la différence de traitement la faisait se sentir spéciale.
Son sourire s'étira quand elle repensa à leur première conversation téléphonique. Il y en avait eu deux autres depuis, initiées par le jeune homme. Il l'avait appelée le soir et ils étaient restés au téléphone, à parler de tout et de rien, profitant juste de la présence de l'autre.
Noor s'en voulait un peu de ne pas en avoir encore parlé à son père mais celui-ci était parti au pays il y a quelques semaines. Il rentrait bientôt et la jeune femme voulait l'avoir en face pour lui présenter Nazir. Elle avait brièvement évoqué cette idée auprès du jeune homme et son ton ravi lui avait réchauffé le cœur. Si elle n'avait pas déjà retiré son voile et tressé ses cheveux ce soir-là, elle aurait sûrement activé l'appel vidéo. Mais c'était mieux ainsi.
- Suiva... Oh ! Salut, toi !
Deen l'accueillit d'un sourire mutin. Il indiqua à sa collègue, qui remplaçait Nazir quand il n'était pas là, la commande du client précédent puis se pencha par-dessus la machine.
- Qu'est-ce que la cliente préférée du patron veut prendre ? C'est la maison qui offre !
Noor leva les yeux au ciel et passa sa commande, jetant un coup d’œil à son portable pour vérifier celle d'Amira. Elle ignora les protestations de Deen quand il la vit sortir son porte-monnaie de son sac et lui tendit le billet d'une main ferme. Avec un soupir, il accepta l'argent et lui rendit la monnaie.
- Nazir sait ce que tu fais ?
- Il n'a pas besoin d'être au courant. Je compte sur toi pour garder le secret.
- Je vais avoir du mal, marmonna Deen au moment où la porte du café s'ouvrait.
- Deen ! Je crois que j'ai laissé traîner une clé USB hier, tu ne l'aurais pas vue ?
Noor se retourna et écarquilla les yeux en voyant Nazir reprendre son souffle contre une table. C'était la première fois qu'elle le voyait sans son uniforme et c'était assez perturbant comme vision tant il semblait différent. Ses cheveux n'étaient pas soigneusement coiffés mais ébouriffés, sans doute à cause de sa course. À la grande surprise de la jeune femme, des lunettes rondes à montures dorées étaient perchées sur le bout de son nez. Elle ne savait pas qu'il en avait besoin. Mais après tout, il passait énormément de temps derrière un écran.
Son regard scanna rapidement sa tenue et elle sentit la chaleur lui monter aux joues en réalisant qu'ils étaient tous deux habillés en noir et de la même nuance de bleu. Auraient-ils été l'un à côté de l'autre, ils auraient pu passer pour un couple. Cette idée accentua la chaleur au niveau de ses joues et elle décala sur le côté pour éviter que Deen ne remarque son embarras.
Fort heureusement, ce dernier était occupé à fouiller sous le comptoir.
- Tu es sûr que tu l'as oubliée ici ?
- Oui, je l'avais avec m...
Nazir s'interrompit en remarquant la présence de Noor sur le côté. Son regard s'éclaira et il leva la main pour le saluer mais, au même moment, un petit garçon se précipita dans ses jambes en hurlant de joie, suivi par sa sœur, toute aussi petite. Le jeune homme sourit et s'accroupit pour serrer les deux enfants dans ses bras.
L'air amusé de Noor disparut aussitôt qu'une femme se détacha de la file pour se rapprocher de Nazir. Il se releva et son regard s'éclaira de la même manière que lorsqu'il regardait Noor. Et, sous les yeux de la jeune femme, il posa sa main sur l'épaule de l'inconnue et déposa un baiser sur sa joue. La femme ne le repoussa pas, au contraire, elle l'attira contre lui pour le serrer dans ses bras et l'embrassa à son tour sur la joue.
- Noor, ta commande !
La jeune femme sursauta et se détacha de la vision qui lui serrait le cœur à le réduire en miettes. Elle dévisagea Deen pendant des secondes qui lui semblèrent durer une éternité avant de réaliser qu'elle bloquait la queue. Elle saisit les deux gobelet en carton et remercia le serveur avant de quitter précipitamment le café.
- Noor ! Attends !
Elle ignora l'appel de Nazir et profita de l'entrée dans le café d'un groupe de jeunes filles pour se glisser à l'extérieur.
Elle se mordit la lèvre et ravala sa colère et sa tristesse. Il y avait peut-être une explication logique. Peut-être s'agissait-il de sa sœur ? Elle secoua la tête. Non, impossible. Elle ne lui ressemblait pas. Elle était blanche, dotée de grands yeux bleus et d'un sourire aussi éclatant que celui de Nazir. Elle avait l'air jeune, trop jeune pour être la mère des deux enfants. Et Noor n'osait même pas imaginer ce qu'elle pouvait bien partager avec son Nazir. Il n'était même pas sien, visiblement.
Peut-être était-ce ses cheveux ? Elle avait une belle et longue chevelure soyeuse tandis que la sienne était rangée sous son voile, invisible pour un homme qui ne partageait pas de lien de sang avec elle. Peut-être était-ce parce qu'elle ne le laissait pas la toucher comme la femme l'avait laissé la toucher.
Noor n'en avait aucune idée et ne voulait pas y penser. Elle était forte, elle avait la tête dure. Ce n'était pas des mois de conversation avec un beau serveur qu'elle aimait plus que bien qui allaient la faire flancher. Non, elle était la digne fille de son père et elle allait tenir le coup. Quand bien même, c'était douloureux, quand bien même la colère et la tristesse se mêlaient dans son cœur pour former un tsunami d'émotions désagréables.
Oui, elle allait ignorer et passer à autre chose, c'était mieux. Alors elle ne répondit à aucun des messages de Nazir et balaya les inquiétudes d'Amira. Sa mère avait eut raison. Les hommes n'apportaient que des problèmes. Elle finirait bien par passer au-dessus. Il suffisait d'ignorer le tiraillement dans son cœur qui lui disait de se précipiter auprès de lui parce que ce n'était qu'en sa compagnie qu'elle se sentait vraiment complète.
Nazir était perplexe et angoissé. Cela faisait plus de deux semaines que Noor n'était pas revenue au café. Il ne l'avait pas recroisée depuis le jour où il avait dû passer en coup de vent. Sa présence avait eu le don d'égayer ses mardis et jeudis après-midis et il ne savait plus quoi faire à présent.
Mais le pire, c'était sans doute le silence radio de la part de la jeune femme. Elle n'avait répondu à aucun de ses messages ou appels. Il avait même laissé un message sur son répondeur mais celui-ci n'avait pas obtenu de réponse.
Le jeune homme ne comprenait pas ce qui avait pu déclencher un tel revirement de situation. Tout allait bien, pourtant. Ils se parlaient tout le temps et il l'avait appelée à deux reprises, le soir. Les après-midis qu'elle passait dans son café s'étaient transformées en sessions de révision plus tranquilles et il se permettait de s'installer à sa table quand il n'avait pas de clients à prendre en charge. Il avait même songé à augmenter le volume horaire d'Irene pour qu'elle le remplace et qu'il puisse passer son temps avec Noor. Certes, il appréciait son travail mais la jeune femme était plus importante. Bien sûr, il aurait repris son activité une fois qu'ils auraient été mariés puis qu'il n'aurait plus eu à se contenter d'après-midis volées.
La pensée d'une union avec Noor le fit rougir et il laissa son front rebondir à plusieurs reprises contre le mur de la réserve où il s'était réfugié après sa prière. Deen était là aujourd'hui et il ne voulait pas qu'il remarque son état. Ses sourires narquois quand il relevait la tête à chaque fois que la porte du café s'ouvrait étaient amplement suffisants. Il n'avait pas besoin d'une remarque supplémentaire.
- Nazir, t'es là ? J'ai besoin d'aide !
Le jeune homme leva les yeux au ciel, demandant à son Seigneur ce qu'il avait bien pu faire pour ne pas pouvoir s'autoriser un moment de tranquillité. Avec un grognement, il quitta la réserve pour rejoindre l'avant du café.
- Qu'est-ce qu'il y... Oh.
Noor était aussi belle qu'au premier jour. Aujourd'hui, son voile était vert et Nazir ajouta cette nuance de vert à la liste de ses couleurs préférées, derrière le même bleu ciel du voile qu'il avait vu sur sa tête quand il l'avait rencontrée. La lumière ne semblait jamais quitter son visage et aujourd'hui ne faisait pas exception.
Pourtant, le regard de la jeune femme était glacial lorsqu'il glissa sur Nazir comme s'il n'était qu'un inconnu. Elle ne l'observa qu'un bref instant avant de reporter son attention sur Jalil qui lui tendit sa boisson et son ticket de caisse avec un sourire. Nazir fronça les sourcils devant l'échange.
- J'avais dit que...
- Tu avais dit mais sache qu'elle a payé absolument tout ce que tu lui as offert dès que tu avais le dos tourné.
- Pardon ?
Nazir écarquilla les yeux et se tourna vers Noor mais celle-ci avait déjà quitté le café et marchait à toute vitesse dehors.
- Noor !
Sans perdre plus de temps, Nazir sauta par-dessus le comptoir et, ignorant les protestations de Jalil, s'élança à la poursuite de la jeune femme.
- Noor !
La jeune femme se figea sur le bord de la route en reconnaissant sa voix. Elle resserra sa prise sur son gobelet et adressa une prière silencieuse au Tout-Puissant pour que le feu des piétons passe enfin au vert. Un soupir de soulagement lui échappa quand son souhait fut exaucé et elle traversa la route d'un pas rapide, cherchant à mettre le plus de distance possible entre le jeune homme et elle.
- Noor, attends-moi !
Sa voix s'était davantage rapprochée. Noor se figea et accéléra le pas. Mais c'était difficile dans sa robe qui l'empêchait de faire des plus grands pas. Elle regretta sa décision de ne pas avoir opté pour son pantalon ample. Elle n'était vraiment qu'une idiote.
Tandis qu'elle était occupée à se traiter de tous les noms, Nazir franchit les derniers mètres qui les séparaient et attrapa sa manche, veillant à ne pas la toucher. Il ne la relâcha que lorsqu'elle se stoppa brusquement et il en profita pour se planter face à elle, le souffle court.
- Enfin ! Laissa-t-il échapper entre deux inspirations.
Noor resta immobile, incapable de détacher son regard de lui. Elle se rendit alors compte que sa décision de l'ignorer ces derniers jours avait été stupide. Il ne lui avait jamais autant manqué et si elle avait eu ne serait-ce qu'une once de scrupules en moins, elle se serait jetée dans ses bras pour le serrer contre elle. Oui, il lui avait manqué à ce point-là et, malgré les prières et les supplications, le front contre le sol, pour réussir à passer à autre chose, ses grands yeux sombres se frayaient un chemin jusque son cœur sans rencontrer d'obstacle.
- Dis-moi ce qui te tracasse... Noor.
C'était un mouvement imperceptible mais elle l'avait vu. Il avait failli dire « ma » Noor. Il avait failli la marquer comme sienne et, au lieu de s'énerver car, après tout, il se permettait des familiarités avec d'autres femmes, la jeune femme sentit son cœur fondre.
Elle raffermit sa prise sur son gobelet et avala une longue gorgée de son smoothie. Il avait un goût différent de celui qu'il lui avait fait le jour où il était venu la rassurer par rapport à ses révisions. Elle avait eu une excellente note suite à ça mais elle ne le lui avait jamais avoué.
Elle haussa les épaules sans répondre et son regard s'aventura aux alentours. Ils étaient presque à l'entrée de l'université, là où les grands arbres fleuris encadraient l'entrée principale. Elle se fit la réflexion que c'était la première fois qu'ils se voyaient en dehors du café, même si, dans ce cas, c'était surtout parce qu'il lui avait couru après.
L'idée de fréquenter le jeune homme dans un cadre licite, à l'extérieur, augmenta sa température corporelle de quelques degrés. Ce n'était pas comme si elle n'y avait pas songé, bien au contraire. Si on s'aventurait dans les tréfonds de son âme, on aurait pu découvrir leur maison qu'elle avait déjà aménagée. Mais ça, elle ne l'avouerait jamais, quand bien même l'attirance était clairement mutuelle.
- C'est rien, finit-elle par répondre, réticente.
Elle mâchouilla nerveusement le bout de sa paille et frappa à plusieurs reprises la pointe de sa chaussure contre le sol. Elle baissa les yeux et ne vit pas Nazir froncer les sourcils mais l'aperçut croiser ses bras dont la chemise remontée jusqu'aux coudes laissait découvrir la peau dorée. Elle faillit pousser un cri de protestation.
- Il y a sûrement quelque chose puisque tu as décidé de m'ignorer pendant plus de deux semaines sans prévenir. J'ai fait quelque chose ? Dis-le moi. Tu ne veux plus me voir ? Dis-le moi. Tu as trouvé quelqu'un de meilleur ? Dis-le moi. Juste... Ne me laisse pas dans le flou.
- Yapersonnedemieuxquetoi, marmonna Noor, les yeux toujours rivés sur les pavés.
- Pardon ?
- Je ne connais personne de meilleur, répéta-t-elle.
- Regarde-moi.
Elle refusa de lever les yeux.
- Noor, regarde-moi, répéta Nazir.
Son ton, doux mais teinté d'une certaine fermeté, n'admettait aucune réplique alors, lentement, la jeune femme redressa la tête. Le sourire de Nazir fut la première chose qui entra dans son champ de vision. Puis, ce fut son regard pétillant. Enfin, il y eut la main qu'il passa dans ses cheveux et le triangle de peau sur son front qu'il dégagea au passage. À cet instant, elle sut que ses prières pour l'éloigner ne serviraient plus à rien.
- C'est quelque chose que j'ai fait ? Tu ne me parles plus depuis... Ah...
Il sembla réaliser ce qu'il s'était passé. Son regard s'éclaira et, en un éclair, son air perplexe s'effaça pour afficher un amusement grandissant.
- Tu m'as vu parler avec Sarah, c'est ça ? Tu étais jalouse ?
Noor aurait voulu que la terre s'ouvre sous ses pieds et l'engloutisse. Elle songea pendant un bref mais sérieux instant à se jeter sur la route afin que son accident fasse oublier cet épisode à Nazir. Elle baissa de nouveau les yeux et les garda rivés sur un pavé entre eux deux.
Mais Nazir ne l'entendait pas de cette oreille. Sans perdre son sourire, il s'accroupit afin d'entrer dans le champ de vision de la jeune femme. Il pencha la tête sur le côté, attendri, puis lui offrit un sourire rassurant.
- C'est ma belle-sœur. Elle a épousé mon petit frère il y a trois ans et les enfants, c'est leurs jumeaux.
- Impossible, elle est trop jeune !
Nazir arqua un sourcil, amusé.
- C'était donc bien ça !
Il se redressa et fit un pas vers Noor, puis un autre et s'arrêta de manière à garder une distance respectueuse tout en étant suffisant proche pour pouvoir la toucher s'il le voulait. Ce qu'il ne ferait jamais bien entendu.
- Ils se sont mariés à la sortie du lycée. Elle les as eu dans l'année. Mes parents n'étaient pas très partants mais, au final, ils se débrouillent plutôt bien.
Il détourna la tête et se frotta la nuque, cherchant à masquer sa gêne.
- Et, au moins, ils me laissent tranquille maintenant.
Noor scruta attentivement son visage, à la recherche du moindre signe qui indiquerait qu'il mentait bien qu'elle soit déjà convaincue qu'il disait la vérité. Il n'était pas comme ça, son Nazir. Son Nazir. La pensée l'embarrassa et elle se tortilla sur place. Elle avait sûrement tout gâché comme une idiote.
Nazir tendit la main et attrapa sa manche pour attirer son attention. Son sourire n'avait pas quitté ses lèvres et il la dévisageait toujours avec la même tendresse.
- Tu sais, j'aurais été sûrement été jaloux aussi. J'espère que tu ne m'en veux pas.
- Non ! Enfin... Je n'ai aucune raison de t'en vouloir. C'est moi qui devrais te demander pardon.
Le sourire de Nazir s'élargit.
- Pardonner quoi ? Je n'ai aucun souvenir de ce qu'il s'est passé.
L'éclat de rire de Noor illumina son visage et le jeune homme réalisa à quel point elle lui avait manqué. Sa vie n'était plus la même sans Noor, sa Noor. Si certains étaient éclairés par le soleil, Nazir, lui, avait réalisé au cours de ces derniers mois que la lumière de sa vie, c'était la jeune femme. Quand le temps s'était assombri ces deux dernières semaines, se calquant sur son humeur, il avait compris qu'il avait bien eu la réponse à ses prières nocturnes.
Elle se trouvait là, à présent, offrant son visage aux rayons du soleil qui étaient de retour. Et Nazir comprit qu'il n'y avait qu'elle qui pourrait combler son cœur et son âme jusqu'à la fin de ses jours. Et il espérait que le sentiment était réciproque.
- Nazir ?
- Oui ?
La jeune femme lui sourit et tendit la main pour attraper la poche avant de son tablier. Elle aussi brûlait de pouvoir le toucher. Mais si elle patientait encore un peu, elle savait qu'elle serait récompensée. Parce que, d'une certaine manière, ses prières n'étaient pas restées sans réponse.
- Mon père est rentré. J'aimerais beaucoup te le présenter.
Le sourire qu'afficha Nazir fut si éclatant qu'il fit de l'ombre au prénom de la jeune femme.
- Avec plaisir !
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