Tumgik
#carré de dames
sevrage · 17 days
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chic-a-gigot · 2 months
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Le Petit écho de la mode, no. 29, vol. 17, 21 juillet 1895, Paris. 6. Gilet de flanelle pour dame. Tracé du gilet de flanelle. Ville de Paris / Bibliothèque Forney
Gilet de flanelle pour dame. — Il se fait en flanelle blanche et se coupe en travers du tissu, soit la lisière en bas, afin d’eviter le rempli, les devants sont un peu ajustés par des pinces, non coupées, le haut de ce gilet est décolleté en carré et festonné à même, la manche est garnie d’un feston.
Flannel vest for ladies. — It is made of white flannel and is cut across the fabric, i.e. the edge at the bottom, in order to avoid filling, the fronts are slightly adjusted with darts, uncut, the top of this vest has a square neckline and scalloped on the same, the sleeve is trimmed with a festoon.
Matériaux: 2m,50 de flanelle.
Tracé du gilet de flanelle.
Explication du tracé du patron de gilet flanelle pour dame. — Ce patron est coupé pour taille moyenne, tour de poitrine 0m,92 â 0m,95; il se compose de 3 pièces: 1. le dos droit fil au milieu sans couture; 2. le devant ajusté par deux pinces; 3. la manche par moitié doit être coupée double pour n’avoir qu’une seule couture.
Explanation of the layout of the ladies' flannel vest pattern. — This pattern is cut for medium size, chest measurement 0.92 m to 0.95 m.; it consists of 3 pieces: 1. the straight back thread in the middle without seam; 2. the front adjusted by two pliers; 3. The sleeve per half must be cut double to have only one seam.
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valerielemercier · 3 months
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" Il arrive qu'un journal illustré, entrouvert il y a des années, laisse en nous des traces aussi profondes qu'un grand livre ou qu'une rencontre mémorable. À l'époque où Life était l'hebdomadaire américain par excellence, dans un numéro tourné probablement par une main négligente ( toujours ce qu'on s'attendait à voir : la guerre du Vietnam ou celle de Corée, mêlée à des vedettes de cinéma, du sport, ou de la politique du moment ), je tombai sur la dernière page, réservée d'ordinaire à la "photographie de la semaine", sans référence  aux événements d'actualité, élue seulement pour ce que l'image présentait  d'exceptionnel, de beau ou de saisissant. Cette fois, c'était, en pleine page, un instantané de femme vue de dos. Une dame quelconque, un peu épaisse, sans doute située entre la quarantaine et la soixantaine, un manteau de voyage qu'on devinait beige, souliers de ville à talons mi-haut, petit chapeau sûrement acheté dans un grand magasin, sac volumineux, serré sous le bras avec ce geste possessif qu'ont souvent les femmes un peu mûres, et qui contenait à n'en pas douter le porte-monnaie, quelques billets de banque, l'assurance-santé, le portrait des enfants ou des petits-enfants, peut-être un de ces petits carrés de papier de soie imprégnés de produit chimique qui donnent à l'Américain en voyage l'impression de s'être lavé les mains. Une rombière américaine telle qu'on les rencontre, innombrables, dans les magasins de souvenirs et les restaurants convenablement bien côtés. Celle-ci était debout devant une mer calme ; une vaguelette léchait le sable à quelques mètres de ses souliers. Cette photographie prise sans doute au cours d'un petit voyage en Californie, par un mari ou un fils un peu en retrait sur la plage, avait eu les honneurs de la semaine parce que, l'instant qui suivit le déclic, une énorme lame de fond emporta la femme, le chapeau du grand magasin, le manteau, le sac, les papiers d'identité avec les portraits des enfants ou des petits-enfants, en fait, toute une vie. Ce qui avait été une forme, une forme reconnaissable, chérie peut-être, ou détestée, ou l'objet pour les siens d'une tranquille indifférence, tricotant ou jouant ou jouant au bridge, aimant la glace aux framboises, en parfaite santé ou atteinte de varices ou peut-être d'un cancer au sein, et jusqu'aux accessoires et au tout-fait de la société de consommation, s'était d'un seul coup amalgamé à la mer informe. Mrs Smith ( si c'était son nom ), ou Jones, ou Hopkins, avait disparu dans le primordial et l'illimité. J'ai repensé plusieurs fois à elle. J'y pense encore. À l'heure qu'il est, je suis peut-être la seule personne sur la terre à me souvenir qu'elle a été. " M. Yourcenar
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adarkrainbow · 11 months
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An example of the book's fascinating studies: as I said before, the chapter about Sleeping Beauty notices how fin-de-siècle authors, when "perverting" the tale, focused on the fairies around the baby's cradle - and Jean de Palacio notices that the names chosen for these fairies are very revealing of this "perversion".
Indeed, some authors in their twist-take on Sleeping Beauty, decided to name the group of fairies around the cradle. Anatole France, in his take on the Sleeping Beauty story in 1909, listed eight fairies: Titania, Mab, Viviane, Mélusine, Urgèle, Anna de Bretagne, Mourgue. Catulle Mendès, in 1888, had evoked in his work a total of 12 fairies - Oriane, Urgande, Urgèle, Alcine, Viviane, Holda, Mélusine, Mélandre, Arie, Mab, Titania, Habonde. Jean Lorrain did this list twice - once in 1883 including Habonde, Viviane, Tiphaine, Oriane, Mélusine, Urgèle, Morgane ; and another in 1897, simply removing Urgèle. As for Joséphin Péladan, he also did a double list: one in 1893, Mélusine, Morgane, Viviane, Mourgue, Alcine ; and another in 1895 to which he removed Mourgue to add Urgèle, Nicneven and Abonde.
These names can be taken as just random famous fairy names - but Jean de Palacio highlights that... They are not just chosen randomly, and all denote a way to discredit the fairies or to highlight their ambiguous if not negative nature. Of the recurring names four are taken from the matter of Britain, Arthurian and medieval legends: Viviane, Melusine, Anna de Bretagne (a variation of Anne of Britanny, an actual queen of France) and Mourgue/Morgane. Famous characters, right... But who is present here, around this baby's cradle to deliver gifts? Morgan le Fay, half-main villain of the Arthuriana half-healer of Avalon. Viviane, the good lady of the lake, oh yes... but also a shameless seductress who used Merlin's lust and love to steal his secrets and get rid of him. And Melusine - a national treasure, one of France's beloved legends... And a snake-woman with a strong demonic aura and devilish reputation. Viviane, Melusine and Morgan are all manifestations of the "femme fatale", of the deadly though seductive woman.
There is also a British influence at work here, since we have Titania and Mab, the two famous Shakespearian fairy queens. But Titania's reputation had already been soiled in Shakespeare's play by her mad love for a donkey - sorry, an ass ; as for Mab, in the minds of fin-de-siècle century, she is still strongly associated with the "materialistic atheism" of Percy Bysshe Shelley's poem "Queen Mab". Not perfect example of "godmothers"...
But let's return to Mourgue/Morgue briefly. Yes, she is the Franco-British Arthurian character of Morgan le Fay... But she is also part of the Italian literary tradition thanks to the Orlando Furioso, where she is Morgana, the incest-born sister of the enchantress Alcina who... Oh look! She is there too! Alcina in French is "Alcine" and in the lists you find... Alcuine. Once again, a new discredit over the fairies, as you have two wicked enchantresses dedicated to the dark art - including a lustful old hag so vain she hides her true appearance under a glamour of youth and beauty.
Of the various fairies presented in this list, only Urgèle seems to be free of any same, flaw or negative side - but that's because she is the most "recent" of them all, and not an old literary heritage or cultural figure, but rather a fresh creation. Urgèle was created by Voltaire in 1764 for a short tale/fairytale of his, "Ce qui plait aux dames", "What pleases the ladies", and immediately taken back for an "opéra-comique" adaptation by Favart in 1764, "La Fée Urgèle, ou Ce qui plaît aux dames". And while Théodore de Banville made her a good fairy victim of a wicked enchanter in his comedy "Le Baiser", "The Kiss" ; it didn't refrain Michel Carré and Paul Collin to make her the wicked fairy of Sleeping Beauty in their theatrical-opera adaptation of the fairytale in 1904...
[As a personal note, if you are interest in the other fairy names, Habonde is a variation of Abonde - la fée Abonde was a figure of popular folklore and superstitious beliefs in medieval France, an embodiment of abundance and prosperity fought off by the Church and who was tied to the rite of leaving "meals for the fairies" on special nights such as Christmas or the Epiphany. Holda is of course the same as Frau Holda/Frau Holle of Germanic mythology ; Arie is a reference to "Tante Arie", a Christmas gift-giver of eastern France, and Nicneven is a variation of Nicnevin/Nicnevan of Scottish folklore. I have to admit I do not know about the origins of Mélandre or Tiphaine.]
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La dame du soir 📷 @sebastien_blomme 🇫🇷 Comme ça fait plaisir de revoir la grâce des mantes religieuses ! J'en ai repéré une sur une tige, j'ai pris un peu de temps pour l'observer et plus je regardais, plus je trouvais des mantes dans les environs proches. Au final c'est plus d'une dizaine de petites mantes que j'ai trouvé sur toutes les plantes d'un carré d'à peine plus de 1m2. 🇬🇧 I'm so happy to see the grace of praying mantises again! I spotted one on a stem, took some time to observe it and the more I looked, the more mantises I found in the near vicinity. In the end, it's more than ten small mantises that I found on all the plants of a square of just over 1m2. https://ift.tt/QVU7Til
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ernestinee · 1 year
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Ce matin en rentrant d'avoir conduit l'ado à l'école, je suis repassée par une route que je prenais tous les jours quand il était en primaire. Il y a cette maison en petites briques rouge vif, typique des années 60/70. Le jardin est immense et absolument pas protégé de la vue. Parce qu'on veut voir les gens qui passent, on veut les saluer, papoter, en profiter pour faire une pause, retirer les gants de jardinage et "viens m'fei, viens boire un petit truc", et sortir les verres et s'installer sur le banc à l'ombre du saule, et profiter.
Tous les jours, peu importe l'heure je passais là, le vieux monsieur était dans son jardin à cultiver, entretenir, embellir, jeter un œil aux passants et faire un signe amical aux voitures qu'il reconnaissait. La vieille dame participait, puis s'est contentée de rester assise sur le banc.
Aujourd'hui donc je suis passée par là et la maison est à vendre. Les hautes herbes ont pris possession du jardin. Le petit abri a subi la météo, des planches sont détachées, le banc est caché par les branches de saule qui n'ont pas été taillées cette année. Je ne sais pas s'ils sont morts ou en maison de retraite. J'ai eu un petit pincement alors que je ne leur ai jamais parlé, j'ai juste pu les observer, quelques secondes par jour pendant 11 ans. Je me suis promis de continuer d'entretenir le jardin de ma maison d'enfance quand ma mère ne pourra plus. Je me suis demandé ce qu'allait devenir mon jardin quand je n'y serai plus. Est ce que quelqu'un coupera le chêne ?
Et ce soir je suis allée dans mon jardin pour récolter les fruits mûrs, j'ai des fraises, des groseilles rouges, du cassis et des framboises. On a aussi de la salade et de la roquette, on se sert directement au jardin, j'adore ça. Les plants de courgettes sont énormes et le plant de tomates-cerises prépare une dizaine de grosses grappes. On est dans cette période où tout resplendit.
Et puis ce pavot de Californie qui est en train de s'ouvrir.
Et puis surtout ce petit chêne qui a décidé de s'enraciner en plein milieu du carré où j'ai enterré Félix. Une émotion m'a submergée. Je suis encore si sensible quand je pense à lui. Il me manque encore tellement.
La vie, ce qui part, ce qui nait, ce qui renaît.
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cinabre · 1 year
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Carré de Dames avec les personnages de La Tresse. Dame de coeur = Lalita, Dame de carreaux = Giulia, Dame de pique = Sarah, Dame de trèfle = Smita. Illustration publiée dans l'album promotionnel "Les Fil.le.s de Soleil 2023" (Éditions Soleil).
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lounesdarbois · 4 months
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Des amours de qualité, avec des dames de qualité
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"Je ne suis pas certaine de vous laisser rentrer chez vous vu l'état où vous m'avez mis ce soir, voyou! Et J'EXIGE d'être raccompagnée entendez-vous?" (Tout en recoiffant son carré derrière l'oreille avec la main opposée, dans un très joli geste, en affectant un air offusqué).
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empiredesimparte · 2 years
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⚜ State funeral of His Majesty Emperor Napoléon IV of Francesim ⚜
This is the official funeral process of His Majesty, Emperor Napoléon IV of Francesim. It is inspired by the funerals of the kings of France and the emperors of the French in the 19th century, all modernised. It is the first televised imperial and royal funeral of the Francesim.
Invitations to the event and the dress code will be distributed privately shortly. #funeralnapoléoniv
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⚜ General chronology
23 Germinal: Vigil in front of the Tuileries Palace, open coffin, in the square courtyard of the Louvre Palace after the Pont des Arts in an ephemeral chapel. 24 Germinal: Departure of the imperial coffin from the Tuileries Palace. Crossing of Paris and arrival of the imperial coffin at the cathedral of Notre-Dame de Paris. Imperial mass given by the archbishop of Paris then opening of the access to the public. From 24 Germinal to 29 Germinal: Vigil at Notre-Dame de Paris, open coffin. The imperial family collects the tributes paid to the Emperor Napoléon IV on the national territory. 29 Germinal: Arrival of foreign dignitaries in Paris. A minute's silence is observed throughout the country. Military parade given in honour of the Emperor Napoléon IV. 30 Germinal in the morning at 11 am: Crossing of Paris and arrival of the imperial coffin at the hotel of the Invalides under the blows of cannons and the sound of the funeral bells. The military procession is led by the new Emperor, himself preceded by the imperial family (apart from the widow, Madame Mère, Marie-Joséphine) and the princes of the Empire as well as the great French officers. During this time, the foreign dignitaries take their places in the Hôtel des Invalides. 30 Germinal at 12 noon: Official state funeral. At the end of the ceremony at about 3 p.m., the heralds will shout "The Emperor is dead!" and the whole of the Hôtel des Invalides and the whole of Francesim will shout "Long live the Emperor!" when the new Emperor leaves the chapel.
⚜ Official plaque on the coffin of Emperor Napoléon IV
Napoléon IV Emperor of the French Born in Brussels on 23 July 1970 Died in the Tuileries Palace Paris 22 March 2022 R.I.P.
⚜ What next?
31 Germinal: In the evening, His Imperial Majesty will give a televised speech in tribute to His Majesty the late Emperor Napoléon IV and informs the new order of succession. 1 Floréal: The new Emperor of the French officially presents himself before Parliament. The Prime Minister will then give a speech in Parliament in the presence of His Imperial Majesty. The date of the coronation will be announced on this day. 2 Floréal: The heart of Emperor Napoleon IV, previously separated from the body of His Imperial Majesty, becomes a sacred Catholic relic, and is placed in its tomb (cardiotaph) in a chapel in the Hôtel des Invalides.
▬ Version Française ▬
Voici le déroulement officiel des funérailles de Sa Majesté, l'Empereur Napoléon IV de Francesim. Il est inspiré des funérailles des rois de France et des empereurs des Français du XIXe siècle, le tout modernisé. Il s'agit des premières funérailles impériales et royales télévisées de la Francesim.
Les invitations à l'événement et le dress code seront distribuées prochainement en privé.
⚜ Chronologie générale
23 Germinal : Veillée en face du palais des Tuileries, cercueil ouvert, dans la cour carrée du palais du Louvre après le Pont des Arts dans une chapelle éphémère. 24 Germinal : Départ du palais des Tuileries du cercueil impérial. Traversée de Paris et arrivée du cercueil impérial à la cathédrale Notre-Dame de Paris. Messe impériale donnée par l'archevêque de Paris puis ouverture de l'accès au public. Du 24 Germinal au 29 Germinal : Veillée à Notre-Dame de Paris, cercueil ouvert. La famille impériale recueille les hommages rendus à l'Empereur Napoléon IV sur le territoire national. 29 Germinal : Arrivée des dignitaires étrangers à Paris. Une minute de silence sera observée dans tout le pays. Défilé militaire donné en l'honneur de l'Empereur Napoléon IV. 30 Germinal au matin à 11 heures : Traversée de Paris et arrivée du cercueil impérial à l'hôtel des Invalides sous les coups de canons et le son des cloches funèbres. Le cortège militaire est dirigé par le nouvel Empereur, lui-même précédé de la famille impériale (hormis la veuve, Madame Mère, Marie-Joséphine) et des princes de l'Empire ainsi que de grands officiers français. Pendant ce temps, les dignitaires étrangers se placent dans l'hôtel des Invalides. 30 Germinal à 12 heures : Funérailles d'Etat officielles. A la fin de la cérémonie vers 15 heures, les hérauts d'armes crieront "L'Empereur est mort !" et tout l'hôtel des Invalides et toute la Francesim clameront "Vive l'Empereur !" lorsque le nouvel Empereur quittera la chapelle.
⚜ Plaque officielle sur le cercueil de l'Empereur Napoléon IV
Napoléon IV Empereur des Français Né à Bruxelles le 23 juillet 1970 Mort au palais des Tuileries Paris le 22 mars 2022 R.I.P
⚜ Et après ?
31 Germinal : Le soir, Sa Majesté Impériale donnera un discours télévisé en hommage à feu Sa Majesté l'Empereur Napoléon IV et informe le nouvel ordre de succession. 1 Floréal : Le nouvel Empereur des Français se présente officiellement devant le Parlement. Le Premier Ministre donnera ensuite un discours au Parlement en présence de Sa Majesté Impériale. La date du couronnement sera renseignée durant cette journée. 2 Floréal : Le coeur de l'Empereur Napoléon IV, séparé au préalable du corps de feu Sa Majesté Impériale, devient une relique catholique sacrée, et rejoint son tombeau (cardiotaphe) dans une chapelle de l'hôtel des Invalides.
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maaarine · 7 months
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sacrée audace de faire cette une le 7 mars, puis de ne pas mentionner la journée des droits de femme dans la une du 8 mars
notons que la "dame tuée par balle" du carré en-dessous a été tuée par un homme bien sûr
"madame Stromae"
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secicrexe · 1 year
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ARTICULE
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Articule… Je collectionne les griffures. Le mur. Je suis lié à une ficelle, quelques respirations sortent du dos. Le mur. Je suis li-é à un frigo, il y a toujours une fleur dans le frigo, comme par hasard. Le mur
Il est en fin bref. Articule… Le souffle est bref, il disparaît, la ficelle est liée aux poumons. Je collectionne mes morsures, les dents d’un autre, le vocabulaire est en fin bref. Ma température est li-ée à une ficelle, le sifflement de la peau. Les brûlures. Le dos. Le mur
Articule… La peau est liée à des branches, liée à l’espace, des ogres liés à la peau, je collectionne des vêtements liés à ma peau, aux morsures. Le mur
Articule… Je suis li-é aux ongles larges d’une vieille dame blanche, je me ressemble, comme par hasard, et les rivières n’existent pas. Et on frappe à la porte, j’ai bien nagé, j’ai sept ans et puis j’ai marché, la pluie, comme d’habitude. Le mur.
Articule… Je comprends comment ça marche, c'est au ralenti, je comprends que je vomis, que je répète, que je vomis, que j'oublie, que je suis là, que je vomis sur mon visage, sur le mur...
Je comprends que je suis là, que ça m'appelle, que ça se répète, que je vomis, que je réponds. Je comprends que ça se déroule lentement, l'habitude. Le mur
Articule… Mes organes ; je comprends comment ils s'étranglent, comment ils fonctionnent, et les portes et le vent, les souvenirs et les carrés, ils arrivent comme des plantes chargées dans des vaisseaux ronds. J'ai le mur
Et dans tout ce que j'articule. Et à l'intérieur de tout ce que j'articule. Et tout ce dont je me souviens, j'insulte, j'articule. J'attends dans la cuisine, j'articule, je prends un objet dans ma main et j'articule, je suis lié. Comme par hasard je suis lié à une grande personne, comme par hasard je suis lié à une violence, une belle violence, une belle main violente, comme par hasard je suis lié à un rêve. Au mur.
Articule... un beau rêve et une violence. Je trouve l'image d'un grand personnage qui sort de la montagne, je suis fasciné, je suis lié à cette image, je suis lié à cette idée.
La grande violence, je me souviens, j'insulte, il arrive, le grand monsieur, arrive, je vais lui dire salut, j'articule, j'attends, salut, comment ça s'est passé ?
Je ne connais pas ce monsieur ou effectivement oui. La grande fascination, je me souviens, le cœur, l'évolution, comme par hasard, je suis lié à un vrai fantôme, à un vrai souvenir, je me souviens, j'insulte, merde, comme par hasard, il arrive, j'attends, la bouche ouverte, je suis calme, je vais simplement lui dire salut, je vais attendre dans la cuisine et il va ouvrir la porte.
C'est beau, de ne pas mourir avant d'avoir dit Sa-lut. La bouche ouverte, je vais avaler mes doigts et comme par hasard, je vais vomir et comme par hasard, toutes les explications vont sortir… C’est un mur blanc Je suis lié et incapable de penser à autre chose qu'à ça. Le grand courage, la belle corde, je suis incapable de sortir, j'attends. La violence de la mâchoire, les dents d'un autre, je suis lié à un sens et j'ai droit à une seule et grande explication. Venez monsieur, je crois et il se trouve qu'il me croit. La porte, j'attends. Et à l'intérieur de tout ce que j'articule... Il n'y aura jamais de fin, ici, je suis silencieux. sa-lut. Le mur.
Khalid EL Morabethi
W I P
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chic-a-gigot · 7 months
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La Mode nationale, no. 10, 8 mars 1902, Paris. No. 1. — Groupe de toilettes pour dames et jeunes filles. Bibliothèque nationale de France
(1) Toilette de visites pour jeune femme ou jeune fille, en voile paille. La jupe courte et arrondie est plissée tout autour à repincés qui dans le bas restent libres; elle est dentelée et brodée en grosse laine et en soie de même ton. Elle tombe sur un très haut volant plissé et brodé simulant une seconde jupe. Ce volant est plus haut derrière que devant.
Boléro carré plissé et brodé comme la jupe ouvert sur un gilet croisé et drapé en satin liberty capucine rentré dans une ceinture drapée et en pointe. Grand col découpé en forme d'empiècement où se retrouve la même broderie. La manche est plissée jusqu'au coude pour fournir un haut volant également dentelé et brodé.
(1) Visiting ensemble for young women or girls, in straw veil. The short, rounded skirt is pleated all around with darts which remain free at the bottom; it is laced and embroidered in coarse wool and silk of the same tone. It falls on a very high pleated and embroidered ruffle simulating a second skirt. This steering wheel is higher behind than in front.
Square bolero, pleated and embroidered like the skirt, open over a double-breasted and draped cardigan in nasturtium liberty satin tucked into a draped, pointed belt. Large collar cut in the shape of a yoke where the same embroidery is found. The sleeve is pleated to the elbow to provide a ruffled top that is also laced and embroidered.
Matériaux: 8 mètres de voile; 1m,50 de satin liberty.
Chapeau en paille satin nuance blé à calotte haute, entouré de deux amazones blanches.
Wheat-colored satin straw hat with high crown, surrounded by two white Amazons.
(2) Robe de promenade pour jeune femme ou dame d'un certain âge, en drap satin noir. Jupe en forme garnie de straps à dépassants de velours. Veste façon Louis XV tout cerclée de velours noir, avec longue basque rapportée garnie de même. Manche à coude ornée de velours et terminée par un volant plissé en mousseline de soie noire. Col haut orné d'une ruche en mousseline de soie noire chenillée au bord jabotant jusqu'à la taille et finissant par un long pan avec petit volant.
(2) Walking dress for young women or ladies of a certain age, in black satin cloth. Shaped skirt trimmed with straps with velvet overhangs. Louis Elbow sleeve decorated with velvet and finished with a pleated ruffle in black silk chiffon. High collar decorated with a ruffle in black chenille silk chiffon with a ruffled edge reaching to the waist and ending in a long panel with a small ruffle.
Matériaux: 6 mètres de drap; 4 mètres de mousseline de soie.
Toque en dentelle de crin avec piquet de cerises.
Horsehair lace hat with cherry stake.
(3) Toilette de visites pour jeune femme, en étamine cordée rouge étrusque. Jupe en forme bordée d'un entre-deux de Cluny noir sur transparent blanc, tombant sur trois volants froncés en liberty noir. Corsage rentré dans la taille fermé de côté par des boutons noirs. Col montant de Cluny sur transparent blanc et grand col rond composé de trois volants en liberty rappelant ceux de la jupe. La manche est plissée à l'épaule et au bas et terminée par trois petits volants de liberty noir.
(3) Visiting ensemble for young women, in Etruscan red corded stamen. Shaped skirt bordered with a black Cluny in-between on transparent white, falling on three gathered ruffles in black liberty. Bodice tucked into the waist closed on the side with black buttons. Cluny stand-up collar on transparent white and large round collar made up of three liberty ruffles reminiscent of those on the skirt. The sleeve is pleated at the shoulder and at the bottom and finished with three small black liberty frills.
Matériaux: 6 mètres d'étamine; 7 mètres de liberty; 1 mètres de taffetas blanc.
Chapeau marquis en paille satin bordé de dentelle blanche et orné de choux en mousseline de soie ciel.
Marquis hat in satin straw edged with white lace and adorned with sky chiffon puffs.
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iklees · 11 months
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Tartarin de Tarascon / Alphonse Daudet
Seulement, écoutez bien ceci. Il est temps de s’entendre une fois pour toutes sur cette réputation de menteurs que les gens du Nord ont faite aux Méridionaux. Il n’y a pas de menteurs dans le Midi, pas plus à Marseille qu’à Nîmes, qu’à Toulouse, qu’à Tarascon. L’homme du Midi ne ment pas, il se trompe. Il ne dit pas toujours la vérité, mais il croit la dire... Son mensonge à lui, ce n’est pas du mensonge, c’est une espèce de mirage...Oui, du mirage !... Et pour bien me comprendre, allez-vous-en dans le Midi, et vous verrez. Vous verrez ce diable de pays où le soleil transfigure tout, et fait tout plus grand que nature. Vous verrez ces petites collines de Provence pas plus hautes que la butte Montmartre et qui vous paraîtront gigantesques, vous verrez la Maison carrée de Nîmes – un petit bijou d’étagère – qui vous semblera aussi grande que Notre-Dame. Vous verrez... Ah ! le seul menteur du Midi, s’il y en a un, c’est le soleil... Tout ce qu’il touche, il l’exagère !... Qu’est-ce que c’était que Sparte aux temps de sa splendeur ? Une bourgade... Qu’est-ce que c’était qu’Athènes ? Tout au plus une sous-préfecture... et pourtant dans l’Histoire elles nous apparaissent comme des villes énormes. Voilà ce que le soleil en a fait...Vous étonnerez-vous après cela que le même soleil, tombant sur Tarascon, ait pu faire d’un ancien capitaine d’habillement comme Bravida, le brave commandant Bravida, d’un navet un baobab, et d’un homme qui avait failli aller à Shanghaï un homme qui y était allé?
De heer Tartarin, bekende inwoner van Tarason, zit vol grote verhalen over zijn belevenissen, al dan niet echt, waar hij zelf ook van is overtuigd. Als er een reizend circus voorbijkomt waarbij Tartarin onverschrokken voor de kooi van de leeuw blijft staan, wordt hij door zijn eigen grootspraak en zijn stadgenoten gedwongen om af te reizen naar Algerije om in de Atlas op leeuwen te jagen. Die leeuwen laten zich helaas niet zo gemakkelijk vinden.
Officieel 'Les aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon' (1872). De editie die ik las was in 1998 één van de 'Merles Blancs' -- de Franse versie van de Lijsters, bedoeld voor de leeslijst van middelbare scholieren. Daar zou het nu waarschijnlijk niet meer voor worden uitgekozen, want hoewel vooral Tartarin en de inwoners van Tarascon op de hak worden genomen, zijn zij niet de enigen waar grappen over worden gemaakt. Afgezien daarvan, is het meeste wel echt vermakelijk.
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promenadearchi · 2 years
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L A C I T E F I N A N C I E R E
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Il y a maintenant deux ans, lors d’une promenade dans le Plateau (centre des affaires économique d’Abidjan) mes yeux butaient sur un édifice que je n’avais jusque-là jamais remarqué. Il tranchait avec les bâtiments de style international autour de lui. Fait de ciment imitant la pierre, et de petites ouvertures, sa massivité semblait dire beaucoup ; comme son nom : la Cité Financière. Depuis cet Echange visuel, je n’ai cessé d’être intrigué par son histoire.
Dans les années 50, la Côte d’Ivoire alors colonie Française, se prépare à entrer dans l’ère nouvelle des indépendances. A cet effet, la ville choisie comme capitale, Abidjan, se met au goût de la modernité. Commence alors de grands chantiers architecturaux sensés donner un visage moderne à la ville, et accueillir les futures institutions de la nouvelle République. Sorte ainsi de terre: ponts, grattes ciels et grands axes structurant. Pendant près de 30 ans, des années 50 aux années 80, les conjectures économiques semblent être à la faveur de la Côte d’Ivoire. Ce boom économique, le Miracle Ivoirien, permet de soutenir les politiques de développement du pays. On assiste alors à une urbanisation rapide et programmée de la capitale qui donne à la côte d’ivoire son surnom d’African Riviera.
C’est au cours de ce miracle ivoirien, entre 1973 et 1976 que l’architecte Henri Chomette conçoit  la Cité Financière, qui a pour but de réunir dans un même édifice la totalité des services financiers du pays. La Cité est située dans le centre-ville d’Abidjan: le Plateau. Elle regroupe sur une surface de 54 600 mètres carrés, trois volumes, dont une tour de vingt-et-un niveaux reliée par une passerelle à un immeuble de bureaux de douze étages. Au sol, on retrouve un volume hémisphérique chargé de motifs coloré qui sépare l’accueille d’un auditorium.
Une communication avec l’international
A la manière des immeubles modernes, le bâtiment conserve une forme conventionnelle. Il emploie pour cela les formes géométriques simples: rectangle, carré et cercle agencés en plan suivant le nombre d’or. Ces formes s’inscrivent dans une logique de fonctionnalité, maitres mot des aspirations modernes.
Sur l’ensemble de l’édifice, on peut aussi lire 4 des 5 points de l’architecture moderne :
Toit terrasse, les fenêtres en bandeau, la façade libre et les pilotis. L’usage de tel éléments pourrait paraitre trivial, vu qu’on a déjà mentionné la volonté résolument moderne dans laquelle s’inscrit l’édifice. Mais cela serait le cas si on ne mentionnait pas les ouvertures dans une des façades donnant sur le parking. Celles-ci apparaissent comme une communication directe avec la Chapel Notre-Dame-Du-Haut de Ronchamp conçut par Le Corbusier quelques années plus tôt. Tout en confirmant l’essence Corbuséen de cette cité, elle pourrait aussi être une manière de transposer le sens de l’édifice à une dimension supérieure.
Aussi, cette appartenance au mouvement moderne pourrait se faire avec d’autres édifices. Je pense notamment à la Johnson Wax Research Tower de Franck Lloyd Wright ou la New Zealand House à Londres qui jouent aussi sur les lignes horizontales pour faire valoir l’esthétique de leurs formes.
Enfin pour finir sur une note un peu plus poétique, je dirais même que la régularité des trames horizontales sur les façades pourrait servir d’analogie. Elles pourraient induire le dynamisme des fluctuations dans le monde des finances ou alors l’ordre qui ceinture tout ce dynamisme interne.
Une mini-ville
Comme dit plus haut, la forme sert à la fonction. Elle permet de pouvoir réguler, organiser les bureaux et véhicule l’idée d’organisation. Cette organisation, elle est essentielle tant dans le domaine des finances qu’au sein d’une cité qui regroupe des personnes de divers horizons.
Car comme le dit explicitement le nom, l’édifice est une cité. Et ce n’est peut-être pas pour rien qu’elle se pare d’éléments qui tendent à assoir ce statut.
Déjà l’organisation de l’ensemble. Le complexe de bureau lui-même s’organise somme une grande fourmilière. Les bâtiments posés suivant les tracés du nombre d’or tournent autour d’un dôme qui tend à rappeler une sorte de carrefour des axes de circulation du bâtiment. De plus, l’intérieur, aménager comme des galeries, temps à rappeler une idée de galerie interne, ce qui isole encore plus le bâtiment du monde qui l’entoure. Là où les architectes auraient pu jouer sur l’idée d’un atrium ouvert sur la rue, il préfère l’idée de l’intimiste et du privé. A cela viennent s’ajouter les multiples références aux travaux du Corbusier qui pourrait nous rappeler l’expérience de la Cité Radieuse de Marseille avec qui le complexe partage un objectif commun ; celui de faire vivre le plus de personne possible sur un même espace réduit.
En poussant la réflexion et la poésie plus loin, on pourrait voir dans les ouvertures nord (celles rappelant la chapelle Notre-Dame-du-Haut) la scénarisation d’une entrée dans un monastère pour tous les travailleurs qui deviennent alors des hommes d’église. Si on poursuit en ce sens, on constate aussi que cette entrée correspond à l’immeuble le moins haut des trois centraux. On voit alors apparaitre un mouvement giratoire croissant entre les tours de la cité, et ce tout autour de la rotonde au centre. Il apparait alors une idée d’élévation du parking à la grande tour qui en plus de dominer l’ensemble de la cité ferait à présent office de clocher.
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Espaces de circulation de la cité financière à Abidjan (archives des BEHC).
Le Modernisme Africain
Mais l’ensemble des formes et le gigantisme de la cité ne sont pas là que pour mettre en avant la conformité de l’édifice avec les standards internationaux de l’époque.
Quand les Bureaux d’Etude Henry Chomette (BEHC) conçoivent la cité financière, on est à l’époque en plein mouvement moderne. Celui-ci est notamment marqué par l’emploi de formes simples, qui suivent la fonction du bâtiment, et par l’usage de matériaux tel que le verre, le béton et l’acier. Véritable vague internationale, le mouvement moderne connaitra des variations stylistiques selon les différentes régions mondes qui l’emploierons. En Afrique, les architectes des nouvelles républiques s’adonneront à plusieurs expérimentations afin de trouver un langage régional de l’architecture moderne. Sans renoncer aux principes du CIAM, les concepteurs des architectures des indépendances donneront une interprétation des dogmes architecturaux modernes qui se fondent dans une esthétique inspirée des culturelles Africaines.  De cette manière, le continent devient une vitrine de la construction moderne, et lance une nouvelle typologie architecturale pour les pays Africain basée sur une richesse des bâtiments tant dans la forme que dans la symbolique.
C’est surement pour cela que l’édifice garde cet aspect si particulier. Paré de pierres, l’édifice garde un aspect monolithique comme s’il sortait de terre. De même, ses intérieurs gardent cet aspect rustique voir vernacilaure. Dans ses galeris isolées du monde extérieurs, les rectangles arrondis, et le béton donnent l’impression de se retrouver à l’intérieur d’une maison en terre, ce qui pourrait peut être jsutifié cette basse entrée de lumière naturelle.
Enfin, en son sein, au centre de la composition spatiale, l’édifice conserve ce qu’il a de plus précieux, un dôme. Celui-ci est recouvert de pâte de verres coloré présentant des motifs géométriques qui viennent comme pour représenter eux aussi ce que les techniques de construction traditionnelles peuvent apportées dans la modernité de l’architecture. De cette manière, l’élément central n’est plus seulement l’économie ou la finance, mais la culture, la tradition qui se cache au milieu de la cité.
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Dôme interne de la cité financière, 2018.
Ainsi, dans l’ère de son temps, la Cité Financière démontre par sa grandeur la puissance de l’Etat qu’elle représente. Elle apparait comme le dit Henri Chomette, comme « un apport de la Côte d’Ivoire à la recherche internationale ». En mettant en scène les langages moderne et vernaculaire, les BEHC ont réalisé un mariage de style et d’époques. A sa façon, a Cité demeurera une relique d’espoir pour tout un peuple qui crut en son futur en exposant une faim gargantuesque de grandeur et d’émancipation.
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th3lost4uthor · 2 years
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Au Lotus Pourpre - Acte 9
 « Allez, vas-y… » L’aiguille vint se planter sur la toile à broder. « Dis-le. »
             Contre le mur, celles de la pendule continuaient de battre la mesure. Le verre qui les emprisonnait se laissait à peine deviner ; la pièce était sombre, obscure même.
 « Et que souhaiterais-tu que je te dise, hein ? »
           Un juron éclata plus bas, suivit de rires et de pas pressés : sans aucun doute des fleurs blanches ayant décidé de jouer un mauvais tour à l’une de leurs aînées.
 « Tu sais très bien. Que je ne devrais pas le prendre si sérieusement, que c’était prévisible, que c’est lui qui est en tors et pas moi, que j’aurais également pu lui cracher au visage quelques vérités bien placées, qu’il ne me mérite pas… » Soupir. « Que ce n’est qu’un imbécile et que je devrais passer à autre chose.
- C’est vrai, je pourrai dire tout ça et bien plus encore ; tu connais le fond de ma pensée, chérie. » Mia posa son écheveau, celui-ci ne laissant voir qu’une frise de nuages à peine ébauchée. « Mais le problème, c’est que ce n’est pas ce que tu souhaites entendre en ce moment… ni ce dont tu as besoin. »
             Sur la commode, juste à côté d’une bougie à la cire encore tiède, se tenait un carré blanc. Du parchemin. Les contours avaient été écornés, usés.
 « Et puis… je crois que les autres t’en ont déjà dit assez comme ça. ‘Gi… ?
- Hum… ?
- Tu ne m’as toujours pas raconté en détails la nuit où… Enfin, tu sais, cette nuit-là, lorsqu’il… lorsque vous…
 Ses mains étaient prises dans les siennes, sa peau, rugueuse, calleuse même par endroit,
contre la sienne, aussi douce que fragile. Des bleus, des veines apparentes ou
encore des tâches laissées par le soleil : une myriade de constellations sous la membrane
quasi-transparente dont ses doigts traçaient les contours avec autant de tendresse
que ses paroles en inventaient l’histoire.
Ces marques-ci ressemblent étrangement à l’Étoile du Zéphir, ne trouvez-vous pas ?
D’ailleurs, saviez-vous que c’est Vald III, archiduc de Maneriou, qui…
Sa poitrine se soulevait. Inspiration.
Son dos suivait le rythme. Expiration.
Haha, mais où allez-vous donc chercher toutes ces histoires ?
Elle avait fermé les yeux, lui aussi peut-être.
Je n’ai rien besoin d’inventer, il me suffit d’observer,
Ma D-
 « Je préfère ne pas en parler. Pas tout de suite en tous cas. 
- Je… Je comprends. » La dame de compagnie enveloppée dans une tunique de gaze et de tulle bleue pencha la tête vers son amie. « Mais sache que si un jour tu as besoin… »
             Cela allait bientôt faire quatre jours depuis l’incident. Bien entendu, l’entièreté des occupants du Lotus Pourpre avait eu vent de l’affaire en moins de temps qu’il n’en avait fallu au Seigneur Yuei pour regagner sa demeure perchée dans les Cimes. Celui-ci avait traversé le Salon des invités à grands pas lors de sa sortie, sans même jeter un regard à Dame Rey qui l’avait pourtant apostrophé pour s’enquérir de sa visite. La vieille matrone avait beau ne plus fréquenter les hommes comme à l’époque de ses débuts, elle n’en demeurait pas moins une experte en ce domaine. Quelque chose n’allait pas. Comprenant que l’habituel et routinier client était parti bien trop tôt, et ce plus contrit qu’il n’était arrivé, elle s’était alors rendue jusqu’aux appartements de sa protégée. C’est là qu’elle avait compris.
           Ligi avait passé la journée suivante dans le noir le plus complet. Ce n’était pas la première fois après tout. La seule différence résidait dans le fait que, pour une fois, ce n’était pas ses cheveux ou ses yeux qui portaient ces brûlures…
 « Merci, Mia. Je n’hésiterai pas, promis. »
 ______o.).O.(.o______
 « Bonne nuit ! Et surtout… » Glissant une dernière caresse dans le creux de sa main. « … Essaye de te reposer un peu… hum… ?
- Je ne suis plus une enfant. » Elle dévisagea une bande de jeunes jaunes qui passaient dans le couloir. Elles s’éclipsèrent rapidement. « Je ferai de mon mieux, Mia. Bonne nuit à toi aussi. »
             Elle n’aimait pas l’air attristé qu’elle pouvait lire sur son visage pourtant si joyeux d’habitude, et elle haïssait d’autant plus l’idée qu’elle en soit la responsable.
 Ce n’est pas de ta faute !
Après tout, c’est à cause de lui si tu-
Assez !
             Très sincèrement, elle voulait donner raison à cette voix qui la hantait. Elle voulait reprocher au Seigneur Yuei ses mots, ses actes. Elle savait qu’il avait été injuste, voire même cruel, surtout après tout ce qu’ils pouvaient savoir l’un de l’autre. Le problème… est qu’elle sentait que le blâmer entièrement serait tout aussi injuste.
           Après tout… Elle… En cherchant à le faire assumer sa différence, n’avait-elle pas provoqué cette discorde… ? Cette rupture. Au final, elle avait souhaité l’aider à rester fidèle à lui-même… à défaut pour elle, de rester fidèle à la promesse qu’elle lui avait faite. De le faire aimer de cette s… de son épouse.
 N’est-ce pas moi qui l’ai trahi en premier ?
             Et si… si c’était vrai, après tout ? Tous ces livres et ces poèmes qu’elle jugeait amusants bien que risibles, dépeignaient-ils donc une réalité en fin de compte ?
             Elle avait voulu le garder comme elle l’avait connu au premier jour, préserver ce sourire, cette naïveté. N’était-ce pas elle-même qu’elle avait tenté de préserver en faisant cela ? Mais il n’aurait pas été heureux si… ! L’aurait-il été ? Depuis quand une pute, même de luxe, se permettait-elle de juger ce qui était bon ou mal dans la vie des autres ? De quel droit d’abord ?
 Je… Je voulais autre chose.
Et lui… Il était autre chose.
             Toutes ces questions. Aucune réponse.
             Comme depuis maintenant sept nuits, Ligi s’endormirait, la tête enfoncée contre un oreiller aux accents prunes, ses tourments moraux et ses larmes la plongeant dans les affres du sommeil aux première lueurs de l’aube.
 ______o.).O.(.o______
             Combien de temps avait passé ? Douze, non, treize jours ? Moins ? Elle ne savait plus vraiment. Elle n’aspirait qu’à la paix à présent, le silence ; elle voulait récupérer pour aller de l’avant, oublier pour mieux forger de nouveau souvenirs. Mais cela n’était pas chose aisée, particulièrement quand votre chambre vous rappelait tant de nuits passées au clair d’une bougie, agenouillé sur ce même tapis de jonc, assis sur ce coussin, réfléchissant à votre prochain coup sur ce plateau. Elle avait alors demandé à échanger ses appartements avec l’une de ses sœurs pourpre : une affaire qui parue incongrue à certaines, mais que Dame Rey approuva sans plus de discussions.
           C’était la raison pour laquelle, de manière exceptionnelle, Ligi se tenait là, sur la galerie supérieure, protégée par un auvent de bois et un ample châle. Elle attendait que deux novices ne finissent d’emporter les derniers cartons vers l’aile Sud, où elle prendrait ses quartiers à la place de Rut, une femme à l’âge mûr qui avait accepté sa proposition avec enthousiasme : la proximité avec le couloir central et un accès direct à la grande salle avait particulièrement plu à cette-dernière. Et puis, l’autre avantage de ce déménagement était la nouvelle chambre en elle-même. En effet, celle-ci était plus basse de plafond, ne comportait qu’une minuscule alcôve et fenêtre, la rendant encore plus sombre et fraîche que celle où résidait Ligi. Si cela n’avait été pour laisser le temps à Rut de se remettre d’un avortement, Ligi aurait d’ailleurs dû emménager à sa place pour se protéger au maximum de la lumière assassine.
 Finalement,
tout ce qui doit arriver, finit par se réaliser.
 Sur son banc, la dame aux cheveux blancs savourait silencieusement l’air de ce début d’après-midi. Soudain, elle sentie une main secouer la sienne. Se tournant vers la source de cette interruption, elle tomba sur le visage soucieux de Mia. Sa robe était bleue.
 « D-dis, tu es sûre que tu ne veux pas les mettre, hum ? Si tu comptes rester ici, je t’en empêcherai pas, mais… Mais si tu pouvais faire un peu attention à toi, ça m’arrangerait aussi. »
Sur ses genoux, était posée une boite de chêne blanc, frappée de clous cuivrés, et recouverte de soie noire. Elle avait préféré ne pas laisser les précieuses Luminimes entre des mains maladroites, voire intéressées. Cependant, elle ne se sentait pas de pouvoir...
 Je me demande quelle est la couleur du ciel aujourd’hui.
 ______o.).O.(.o______
             Très honnêtement, cette journée avait plutôt bien commencé. Oserait-elle-même dire qu’il s’agissait du premier matin où elle s’était extirpée de ses draps sans ressentir ce poids contre son abdomen ? Elle avait tout prévu : un petit-déjeuner complet en compagnie de Mia, puis un temps dédié à coudre et broder les tenues qui lui manquaient, peut-être un peu de lecture avant de se retrouver autour de la grande table, où elle prendrait grand intérêt à écouter les derniers ragots en ville de la part de ses sœurs et de leurs conquêtes. Jusque-là, le plan s’était déroulé à merveilles. Les baies et les céréales pilées accompagnées d’un verre de jus de fruits fraîchement pressés tout comme les bouchées vapeur au poulet avaient été un réel délice. L’ouverture d’un nouveau canal portuaire, et par extension la perspective d’imports exotiques, avait enflammé les débats à midi. Oui, tout avait été parfait.
 Pitié ! Tout… !
Tout mais pas ça !
             Alors pourquoi avait-il fallu que tout déraille, hum ? Ligi allait rejoindre la cour intérieure par l’un des passages couverts, ayant prévu de s’y détendre quelque peu en attendant la tombée de la nuit. Son carnet de visites pour ce soir affichait complet. Sa meilleure amie l’accompagnait, ses discrètes attentions laissant encore transparaître une légère inquiétude, mais visiblement heureuse de voir l’autre reprendre du poil de la bête.
           Sur leur chemin, les deux dames de compagnie avaient croisé celui de fleurs aux teintes citron, trois ou quatre tout au plus, mais de quoi créer un attroupement dans ces couloirs exigus. Nous étions Yunis, et c’était « le jour des bandeaux », dédié à la distribution de fines bandelettes de soie accompagnées d’une invitation, que les femmes vêtues de jaunes allaient distribuer dans les quartiers supérieurs pour dénicher de nouveaux clients. Des novices les avaient encerclées et piaillaient à l’unisson. Une scène relativement banale pour un bordel. En effet, il n’était pas rare de trouver les plus jeunes agrippées aux jupes de leurs aînées pour s’inspirer de leur expérience, apprendre les dernières modes des Cimes, ou tout simplement se délecter de leurs récits de vadrouille. D’habitude, Ligi s’incrustait elle-même à ce genre d’attroupement, toujours intéressée par les nouvelles du monde autrefois extérieur, mais à présent, elle préférait ne pas s’y attarder. Elle et Mia avait déjà prévu de sortir la semaine suivante pour aller à la rencontre du marché dont elle avait entendu tant de merveilles. Maintenant qu’elle en avait l’opportunité, elle ne voulait plus se priver de partir explorer ces vastes terres de racines et de roche. Si vous lui donniez la journée, elle arpenterait même chaque recoin de l’Arbre-Cité, traçant les moindres contours de la Cour impériale à ceux du plus misérable des taudis des Steppes ! Après tout, qui pourrait l’empêcher de- ?
             Cinq mots. C’est tout ce qu’il fallut.
 Homme…
Cheveux noirs…
Noble…
 « Hey, Douwin ! 
- Q-que ? Ah, c’est toi, Ligi ! Cela faisait longtemps que- !
- Où ?
- P-pardon ?
- Où es-tu partie avec les autres ? »
 Pendu…
             Un regard tourné vers Mia, et elle vit que son amie avait compris.
 « Je vais chercher ta cape. » Avait annoncé la petite dame ronde, emplie d’une détermination inconnue. « Toi, files prendre tes Lumi-machin : on se retrouve sous le grand portail ! »
             Et c’est ainsi que les deux femmes s’étaient retrouvées à cavaler à travers les rues, tantôt de terre battue, tantôt de pierres inégales, s’excusant brièvement à chaque passant qu’elles bousculaient dans leur course effrénée, mais sans jamais s’arrêter.
 Non, il n’aurait jamais… ?!
Il n’a pas intérêt à… ! Pas comme ça !
             Les places et les maisons défilaient. Mia était en tête, guidant Ligi à travers un dédale de couleurs et de formes qu’elle n’avait approché qu’à travers ses livres. Pourtant, ses yeux, obscurcis par les Luminimes, étaient rivés au-devant d’elle. Fermement accrochée au bras de son amie, elle se laissait entraînée toujours plus à l’Est, vers les collines verdoyantes et les cascades sonores qui constituaient le quart des Plateaux encerclant l’Arbre millénaire.
             Après ce qui lui parut une éternité, elles parvinrent enfin aux portes du quartier dans lequel leurs sœurs s’étaient promenées ce matin-même. Les hauts murs blancs, parés de dessins et arabesques flamboyants, les menèrent rapidement à une place centrale, où seules quelques aïeux, entourés d’enfants, étaient réunis autour d’une large fontaine. Ceux-ci cherchaient désespérément à occuper les jeunes âmes, la bouche pleine de questions pour certains… pour d’autres, les yeux emplis de larmes. Leurs regards, fatigués, se tournaient régulièrement vers une ruelle isolée, qui semblait conduire à des champs situés en contre-bas.
             Sans avoir besoin de les interroger davantage, les tuniques mauve et azur s’enfoncèrent plus profondément dans les entrailles de craie et de lianes. Malgré leurs vêtements légers, les deux dames de compagnie étaient essoufflées, en particulier Mia, qui se traînait désormais à l’arrière ; il faut dire que les deux n’étaient pas vraiment taillées pour l’endurance physique, du moins pas de ce type… En arrivant à l’orée d’un pâturage, une foule commença à se former ; les deux amies devant jouer des coudes pour se rapprocher du cœur de l’attention des citoyens, fermiers, pauvres ères et autres badauds. L’air était chargé de murmures, de cris étouffés, et d’une odeur nauséabonde… Cependant, alors qu’elles ne s’étaient pas quittées d’une semelle durant leur périple, les deux femmes se retrouvèrent brutalement séparées à quelques mètres de leur destination, Ligi, dans sa percée désespérée à travers tous ses corps, se voyant projetée sans prévenir au premier rang du macabre spectacle.
           Les brins d’herbe folle s’agitaient sous ses paumes. Le vent était frais et le soleil, à peine voilé par quelques nuages passagers, vous réchauffait. Comme si le choc l’avait ramené à la réalité, Ligi pris conscience de… tout. Les incidents qui l’avaient menée jusqu’ici : leur rencontre, toutes ces nuits passées ensemble, la rupture, l’attente, la douleur, la nouvelle, la course effrénée… Elle pouvait ressentir le monde, comme ralenti, qui l’entourait : les couleurs, les bruits, les odeurs… Mais plus encore, elle éprouvait une peur féroce de ce qui l’attendait. Après tout ça. Quand elle allait devoir relever la tête pour constater… Pour le voir, Lui…
 M-…
             Un cri, perçant, celui d’une femme, déchira le ciel. Elle leva les yeux.
               Fin de l’Acte 9
  ______o.).O.(.o______
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laurent-bigot · 1 month
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HENRI DECOIN : SANG ET OR
Il faut éviter avant tout de se référer à l’histoire de Mathilde Carré, dite la Chatte, agent de l’Abwehr, alias “Micheline”, alias “la dame au chapeau rouge”, alias “Victoire” selon les différents réseaux, condamnée, traînée de prison en prison, graciée finalement. Les deux films de Decoin: La Chatte et La Chatte sort ses griffes prennent toute distance à ce sujet. « Il ne peut être question de…
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