#calmement
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quand tu fais le point (à nouveau)
#oh boy#why are you like this#oupsi doupsi#this is my life#¯\_(ツ)_/¯#me myself & i#on fait le bilan#calmement#Again again again again again again again again#Why don't you do it#why don't you do it again#ou pas#the year is 2024
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Mon mari, en train de regarder son téléphone, debout à côté du réfrigérateur où sont aimantés deux calendriers :
- "On est quelle date aujourd'hui ?"
#Autant vous dire que je lui ai moyennement calmement dit qu'il trouve tout seul#mariage#vie de famille#wtf#foutage de gueule#kamelot#cet humain est incapable de se debrouiller avec un calendrier
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Un très beau jour de pluie. Les meilleurs uwu
Donc, je dessine un peu pour ne pas trop penser à la rentrée…Du coup…quelques dessins de singe pour passer le temps calmement. En plus ça fait un moment que je n’avais pas dessiné Smoke et War.
#digital art#sketch#my draws#just doodlin#justdraw#lmk macaque#lmk shadowpeach#lmk sun wukong#lmk shadowclone#monkey king netflix#just drawing
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Ce petit filet de dentelle
Sur ta peau si douce
Réveille en moi une gestuelle
Qui si calmement me pousse
À détacher cette jolie bretelle
À sentir quelques secousses
Te sentir infiniment belle
Avant que notre plaisir nous éclabousse
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Et quand j’essaie de parler calmement, quand je ne dis pas ce que je pense, pour ménager l’atmosphère, ça ne ménage rien du tout : car les mots tirent des trains de mots, tous ceux que le passé a entendus. Chaque mot est devenu un collier de mots. Quand tu en prononces un, n’importe lequel, un petit anodin de rien du tout, les oreilles de l’autre entendent le collier entier, et il s’énerve pour un seul petit mot qui n’aurait rien fait s’il n’y avait pas le passé, toutes ces traces, des mots qui s’enfilent les uns derrières les autres.
Alice Ferney, La Conversation amoureuse
#Alice Ferney#La Conversation amoureuse#livre#book#citation#citation française#littérature#littérature française
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Frenchvedev!
"moi, chui quelqu'un qui réagit à ce qui se passe, parfois dans le négatif, parfois dans le positif"
"on va voir comment ça se passe cette année... il y des jours ou il y a tout le stade pour moi, il y a des jours ou il y a tout le stade contre - ouais, les français ils sont durs à - comme vous dites - à séduire"
"c'est des émotions, un jour on t'aime un jour on t'aime pas"
"ben on aime bien... next gen, old gen, moi, chui mi-gen"
"j'ai plus le même feu de jeunesse, quand on monte, on vient de rentrer dans les 100, dans les 10, je suis plutôt là à progresser, à garder cet feu"
"le service [de Giovanni Mpetshi Perricard] m'inspire, c'est vrai. C'est marrant parce que déja... on s'entrainait quand il, je ne sais pas quelle place il avait, mais autor de 500-600 et ouais, c'était dûr de le retourner déja!"
et il termine par la petite anecdote en racontant que Karen s'entrainait avec GMP lors des US Open et avait décidé de rentrer dans le terrain un peu plus pour les entraînements à la deuxième balle, puis était assez choqué par les "missiles" qu'il recevait - et GMP qui lui explicait calmement qu'il avait bien réduit la vitesse de service de 10 km/h 😂
#i saw he had done a new interview in french and immediately had to look it up#yeah some small mistakes here and there but how is he soooo french in the way he talks sometimes it's amazing!#daniil medvedev#tennis#paris masters 2024#france.tv interview#danya interview#my screenshots
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Avec Christine, on a fêté nos 40 ans d'amitié en faisant un voyage de 15 jours en Sicile.
Montée vers l'Etna. Altitude 2500m. Le monstre crache calmement ses fumerolles 800 mètres plus haut...
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J'ai échoué.
Une enfance à être sage comme une image, dessiner, lire, étudier, me tenir droite.
Apprendre vite, jamais malade, intéressée, calme au restaurant, me tenir droite, bien droite sur ma chaise, les couverts bien en main, finir mon steak.
Dessiner, colorier, lire, apprendre, bien parler, bien articuler, être polie, soigner mon vocabulaire, être calme, méticuleuse, attentive, arrêter d'être dans la lune. Finir mon assiette même si c'est froid. Me dépêcher.
Arrêter de parler aux animaux, aux fleurs, aux arbres, au ruisseau, arrêter de contempler, arrêter de ramasser des cailloux, des plumes, des coquilles d'escargots, me laver les mains, bien frotter les ongles, me concentrer, me tenir droite, être sage.
Et m'évader parfois, écouter le chuchotement des arbres avec mon grand-père, m'enivrer de l'odeur de ses tomates, mettre une framboise sur chaque doigt, éclater les grosses groseilles blanches entre la langue et le palais, grimper sur le tas de bois avec le coq de la basse-cour et lui raconter ma journée pendant qu'il s'endort sur mes genoux, lire sur une grosse branche, m'endormir dans le poulailler.
Une adolescence à étudier, être bien, savoir bien, expliquer calmement, ne pas crier, pas d'éclat, pas claquer les portes, bien manger, être cartésienne, logique, marcher droit, avancer, me décider, comprendre la politique, connaître l'histoire, m'intéresser à tout pour pouvoir tenir une conversation, étudier beaucoup. Vite et beaucoup.
J'ai passé des années à tenter d'entrer dans le moule prévu pour moi, mais j'ai été régulièrement ramenée à ma propre réalité, comme si un élastique m'empêchait de trop m'éloigner de mon enfant intérieur. Je me suis conformée à ce qu'on attendait de moi, avec parfois quelques éclats plutôt salutaires pour la plupart.
J'ai aiguisé mon libre arbitre sur le tard, une fois lancée dans cette vie que j'ai déjà qualifiée de tunnel, et voilà seulement quelques années que l'enfant intérieur parle plus fort que l'adulte. Il hurle parfois, il me hurle dessus quand je suis trop organisée. Trop rapide, trop concentrée, trop absente de ma vie. J'ai décidé de vivre slow et d'embarquer ma famille là dedans, de réduire presque à néant ma consommation de viande, d'être lente et contemplative sans que ça ne soit péjoratif, d'écouter davantage la nature et ma nature.
Des années à me conformer et avant-hier je parlais à ma mère de l'un de ses voisins, "il est bizarre" me dit-elle "tu t'entendrais bien avec lui". Je questionne d'un regard. "Beh t'es un peu bizarre, comme adulte"
Victoire, j'ai échoué !
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Always And Forever
chapitre 7 -> Une nouvelle air
⚠️Cette histoire est la suite de Always And Forever, il vas y avoir Du Lilia X Reader pour les fan de Lilia X reader vous n’avez pas besoin d’avoir lue les premier chapitre pour comprendre il suffit de savoir que Wanda a jeter un sort bonne lecture ⚠️
♥*♡∞:。.。 。.。:∞♡*♥ ♥*♡∞:。.。 。.。:∞♡*♥
Malia, une jeune ado de 17 ans aux cheveux châtains, marchait vers l'entrée de son lycée. Elle n'avait pas encore mis le pied sur le campus que déjà, un gars s'approcha d'elle. Il se moquait bruyamment, la poussant un peu, cherchant à la déranger. Malia le fixa, prête à répliquer, son regard perçant et sa posture déterminée.
"Alors, tu veux jouer les dures, hein ?" lança le gars avec un sourire moqueur.
Mais avant qu'elle ne puisse répondre ou riposter, une voix familière se fit entendre derrière elle.
"Tu veux peut-être essayer quelqu'un d'autre ?" Billy Maximoff, l'air calme mais résolu, s'interposa entre elle et le gars. Il était bien plus grand que ce dernier, et son attitude dégageait une confiance qui ne laissait aucun doute.
Le gars, visiblement vexé, se tourna vers Billy, prêt à en découdre. En un clin d'œil, les deux garçons échangèrent des coups rapides, leurs corps s'entrechoquant dans une mini-bagarre. Malia, un peu surprise mais admirant la rapidité de Billy, observa le combat. Finalement, le gars, trop épuisé et pris au dépourvu, se releva et se jeta dans la foule, jurant sous son souffle.
Billy se tourna alors vers Malia, qui l'observait toujours, les bras croisés.
"J'aurais pu m'en sortir seule, tu sais," dit-elle, un léger sourire aux lèvres.
Billy haussait les épaules avec une expression impassible, avant de répondre d'une voix calme : "Un simple merci aurait suffi."
Malia et Billy marchaient côte à côte dans le couloir, la bagarre derrière eux maintenant un souvenir lointain. L'atmosphère autour d'eux semblait se détendre après l'incident. Malia jetait de temps à autre un regard à Billy, comme pour essayer de comprendre ce qui venait de se passer.
"Tu sais, je n'avais vraiment pas besoin de ton aide," dit-elle, brisant finalement le silence.
Billy sourit légèrement, ses mains dans les poches de son sweat. "Tu crois ça, mais regarde où ça t'a menée. Ça aurait été une belle scène si tu t'étais mise à lui répondre."
Malia roula des yeux mais ne put s'empêcher de sourire. "Je n'ai pas l'habitude de laisser quelqu'un intervenir pour moi," répondit-elle en haussant les épaules. "Je me défends seule."
"Je comprends," dit Billy, maintenant un ton plus sérieux. "Mais parfois, ça fait du bien de laisser quelqu'un d'autre prendre les devants, tu sais ? Surtout si ça t'évite de te retrouver dans une situation plus compliquée."
Malia réfléchit un instant à ses paroles. Elle savait qu'il avait raison, mais il y avait toujours cette part d'elle qui détestait l'idée de dépendre de quelqu'un d'autre.
" Tu es toujours aussi impulsif comme ça ?" demanda-t-elle en ricanant légèrement.
Billy haussait les épaules. "C'est dans ma nature. J'aime bien m'assurer que les gens autour de moi vont bien, même si ça me coûte quelques coups de poing."
Ils arrivèrent devant la porte de la salle de cours. Billy s'arrêta un instant avant de tourner la poignée. "En tout cas, t'as de la chance que je sois là aujourd'hui," dit-il en la taquinant.
Malia sourit, l'air un peu plus détendu. "Ouais, ouais. C'est noté." Elle s'éloigna un peu, avant de se tourner à nouveau vers lui. "Merci, Billy."
"Pas de quoi," répondit-il, avec un clin d'œil, avant d'entrer dans la salle.
Ils s'assirent à des places séparées, mais Malia sentait qu'elle avait fait un pas de plus pour comprendre Billy. Peut-être qu'accepter un peu d'aide n'était pas aussi mauvais que ce qu'elle pensait.
༺♡༻
Le cours de Rosalia se déroulait calmement, avec les élèves concentrés, quand la porte s'ouvrit brusquement. La directrice Agatha Harkness se tenait sur le seuil, son regard perçant balayant la salle. Un silence immédiat s'installa.
"Rosalia, Billy, Malia, j'ai besoin de vous trois," annonça Agatha d'une voix autoritaire.
Rosalia leva un sourcil, un peu surprise par l'interruption, mais elle garda son calme. "Vraiment ? En plein cours, directrice ? Vous ne pouvez pas attendre ?"
Agatha esquissa un sourire malicieux. "Non, je ne peux pas. Il y a quelques affaires urgentes à régler, et je préfère les traiter tout de suite."
Rosalia la regarda avec un air amusé, croisant les bras. "Vous êtes bien insistante, mais vous savez, je comptais leur faire un examen aujourd'hui. Vous ne voulez quand même pas être celle qui leur fait rater ça, n'est-ce pas ?" Rosalia la taquina, mais ses yeux brillaient d'une lueur de défi.
Agatha, loin de se laisser impressionner, haussait les épaules en souriant. "Oh, vous avez bien du courage, Rosalia. Mais je pense qu'après ce petit entretien, vous pourrez toujours leur faire cet examen, et ce sera à vous de décider s'ils le réussissent ou non."
Rosalia émit un petit rire nerveux, réalisant que la situation allait sûrement être plus compliquée que prévu. Agatha s'approcha alors du bureau, son ton prenant une tournure plus formelle.
"Après les cours, Billy, Malia, dans mon bureau. Et vous aussi, professeur," ajouta-t-elle en se dirigeant vers la porte.
Les élèves échangèrent des regards intrigués et légèrement inquiets. Rosalia se redressa dans son fauteuil, les bras croisés, et attendit qu'Agatha sorte de la salle. Une fois la porte refermée, elle se tourna vers ses élèves.
"Bon, mes chers élèves, vous avez entendu la directrice," dit-elle en feignant un air sérieux. "Rien de grave, je suppose, mais soyez sages pendant les cours. L'entretien après, je ne peux pas vous garantir qu'il soit aussi agréable."
Billy et Malia se lancèrent un regard, se demandant ce qui les attendait dans le bureau de la directrice. Lorsque la cloche annonça la fin des cours, Billy, Malia et Rosalia se rendirent, à contrecœur, au bureau de la directrice. Ils marchaient dans le couloir, chacun avec des pensées diverses, mais aucun d'eux ne pouvait échapper à l'évidence : la confrontation avec Agatha serait probablement sérieuse.
Ils arrivèrent devant la porte du bureau de la directrice. Agatha les attendait déjà, assise derrière son bureau, son regard à la fois autoritaire et perçant. Elle leva les yeux et les invita à entrer d'un geste.
"Bienvenue," dit-elle en fermant la porte derrière eux. "Asseyez-vous."
Rosalia prit place dans un fauteuil près de la fenêtre, tandis que Malia et Billy se firent face à Agatha, un peu mal à l'aise. La directrice les fixa un moment, les yeux plissés.
"Alors," commença Agatha, sa voix calme mais ferme. "Je suppose que vous êtes conscients que ce genre de comportement ne doit pas se reproduire. La bagarre dans le couloir. Vous avez attiré l'attention, et pas de la bonne manière."
Billy croisa les bras, prêt à répondre, mais Agatha l'arrêta d'un geste de la main.
"Je n'ai pas encore fini," dit-elle avant de se tourner vers Malia. "Malia, tu n'as pas l'habitude de te laisser faire, je le sais. Mais est-ce que tu crois que c'était la bonne façon de réagir ?"
Malia, un peu déstabilisée, chercha ses mots. "Je n'avais pas l'intention de me laisser faire, c'était juste qu'il m'énervait vraiment..." Elle s'arrêta, se rendant compte qu'elle avait un peu perdu sa crédibilité.
"Je comprends que ça puisse être frustrant," reprit Agatha d'un ton plus calme, "mais cela ne justifie pas l'usage de la violence. Billy, tu as bien voulu intervenir, mais as-tu réfléchi aux conséquences de ton geste ?"
Billy roula les yeux, agacé. "Il m'a cherché. Je pouvais pas juste le laisser faire." Il se tourna vers Malia, comme pour chercher du soutien.
"Peu importe la situation, Billy," répondit Agatha en le fixant. "Il y a des façons plus intelligentes de résoudre les conflits. Une bagarre dans les couloirs de l'école, ce n'est pas juste un problème de règles, c'est aussi une question de respect. Respect envers vous-mêmes et envers les autres. Vous êtes des jeunes adultes, vous devez apprendre à maîtriser vos impulsions."
Rosalia, qui jusque-là était restée silencieuse, intervint doucement. "Je pense que l'intention de Billy n'était pas mauvaise. Il voulait aider, mais il a agi sans réfléchir."
Agatha hocha la tête, prenant un moment pour digérer la remarque. "Je sais que Billy a agi de manière protectrice, mais il doit comprendre qu'il n'est pas là pour jouer les héros à chaque instant. Les bons gestes ne sont pas toujours ceux qui donnent la meilleure impression. Et Malia, tu dois apprendre à mieux gérer tes émotions, sinon tu risques de te retrouver dans des situations comme celle-ci trop souvent."
Les jeunes écoutaient attentivement, leurs visages sérieux. Agatha les observa un instant avant de conclure.
"Je ne vais pas vous punir pour cet incident, mais je veux que vous compreniez bien la leçon. Vous avez chacun un rôle à jouer dans cette école, et il n'est pas question de régler vos différends par la violence. Je m'attends à ce que cela ne se reproduise pas."
Elle marqua une pause et, avec un sourire presque imperceptible, ajouta : "Maintenant, filez. Et souvenez-vous : ce genre de conversation, on n'a pas à la répéter. Pour votre bien à tous les deux."
Billy et Malia quittèrent le bureau, jetant un dernier regard à Rosalia, qui, bras croisés, semblait peu ravie de la situation. Une fois la porte refermée derrière eux, Agatha prit place derrière son bureau, observant Rosalia avec un sourire en coin.
— Reste ici.
Rosalia arqua un sourcil mais ne bougea pas.
— Depuis quand tu n'obéis pas à mes ordres ? lança Agatha, son ton à la fois ferme et joueur.
— Depuis que ça te déplaît, répondit Rosalia sur un ton taquin, un léger sourire au coin des lèvres.
Agatha se lécha lentement les lèvres, son regard devenant plus intense.
— Hmm, je vois. Tu aimes donc tester mes limites.
Rosalia haussa les épaules, feignant l'innocence.
— Tester ? Non. Mais il n'y avait absolument aucune raison d'interrompre mon cours pour ça.
Agatha se pencha légèrement en avant, ses doigts entrelacés sur son bureau.
— Oh, je ne suis pas d'accord. Je pense que c'était une raison parfaite. Après tout, il fallait bien que je te voie, non ?
Rosalia roula des yeux, mais son sourire restait.
— Tu aurais pu attendre la fin de la journée, comme une directrice raisonnable.
Agatha se redressa, feignant l'offense.
— Raison... quoi ? Ce mot ne fait pas partie de mon vocabulaire. Et franchement, interrompre ton cours était bien plus amusant. Tu avais l'air tellement contrariée.
Rosalia croisa les bras, un sourcil levé.
— Amusant ? Tu trouves ça amusant de perturber mes élèves et de m'agacer ?
Agatha sourit, malicieusement.
— Enormément. Et avoue-le, toi aussi, tu as adoré.
Rosalia détourna le regard, un léger rouge montant à ses joues, mais elle ne répondit pas. Agatha, satisfaite, répondu:
— Très bien, je te laisse retourner à tes précieux élèves... pour l'instant. Mais rappelle-toi, Rosalia, j'aime bien quand tu me donnes un peu de résistance. Ça rend les choses tellement plus intéressantes.
Dans un mouvement fluide, Rosalia s'assit sur le bord du bureau, croisant les jambes avec une élégance délibérée. Agatha la regarda, un sourire en coin étirant doucement ses lèvres.
— De la résistance ? demanda Rosalia avec un sourire taquin. Tu ne saurais pas y faire face.
Agatha inclina légèrement la tête, laissant échapper un léger rire. Son regard glissa brièvement vers les jambes croisées de Rosalia avant de remonter lentement, s'arrêtant sur ses yeux.
— Oh, vraiment ? murmura Agatha, son ton bas et chargé d'une malice douce.
Rosalia soutint son regard, un air de défi dans les yeux, avant de changer brusquement de sujet.
— Trêve de plaisanteries, je voulais te parler du budget pour le voyage scolaire.
Agatha ne répondit pas tout de suite. Son regard s'attardait, presque involontairement, sur la posture décontractée mais assurée de Rosalia. Ses pensées dérivaient, se perdant dans chaque détail — la façon dont la lumière caressait la silhouette de Rosalia, le ton légèrement provocant de sa voix.
— Agatha ? appela Rosalia, en arquant un sourcil, son sourire amusé trahissant qu'elle avait remarqué l'absence de réponse.
Agatha cligna des yeux, comme si elle venait de se réveiller d'un rêve.
— Oui, pardon... le budget, dis-tu ? répondit-elle, un peu trop vite, en se redressant pour reprendre contenance.
Rosalia la fixa, son sourire s'élargissant légèrement.
— Tu es sûre que tu m'écoutes ?
Agatha posa son coude sur le bureau, appuyant son menton sur sa main pour masquer son embarras.
— Continue. Je t'écoute... enfin, maintenant.
— Tu es incorrigible, murmura-t-elle, avant de croiser les bras. Mais je vais être claire : on ne part pas en voyage scolaire si tu ne débloques pas plus de fonds.
Agatha, toujours un peu distraite, esquissa un sourire malicieux.
— Je ne sais pas, peut-être que je préfère te voir négocier encore un peu.
Rosalia haussa un sourcil, feignant l'exaspération.
— Si tu penses que je vais m'éterniser sur ton bureau pour ça, tu te trompes.
Agatha rit doucement, un éclat de malice dans les yeux.
Rosalia lui lança un regard faussement sévère, mais son sourire trahissait son amusement.
— Tu sais, parfois, je me demande si tu prends ton rôle de directrice au sérieux.
Agatha arqua un sourcil, un sourire narquois toujours sur les lèvres.
— Oh, je le prends très au sérieux. Mais ça ne veut pas dire que je ne peux pas... m'accorder quelques distractions, dit-elle, laissant ses mots flotter dans l'air.
Rosalia croisa les jambes dans un mouvement fluide, faisant légèrement craquer le bureau sous son poids, ce qui attira encore une fois le regard d'Agatha.
— Des distractions, hein ? lança Rosalia, son ton mi-figue mi-raisin. Tu devrais peut-être te concentrer sur ce voyage, sauf si tu veux que les parents viennent frapper à ta porte pour te demander des comptes.
Agatha, les yeux toujours fixés sur elle, sembla réfléchir un instant.
— Très bien, soupira-t-elle finalement, feignant la résignation. Je vais voir ce que je peux faire pour ce budget. Mais, ajouta-t-elle en penchant légèrement la tête, si je fais cet effort, qu'est-ce que j'ai en échange ?
Rosalia lui lança un regard incrédule, bien que ses lèvres esquissaient un sourire amusé.
— En échange ? Sérieusement ? C'est pour les élèves, Agatha, pas pour moi.
— Oui, mais tu es la seule qui vient défendre cette cause avec autant de... ferveur, rétorqua Agatha, son regard redevenu joueur.
Rosalia soupira, faussement exaspérée, avant de se pencher légèrement vers Agatha.
— Tu as une idée bien étrange de ce qu'est une négociation, murmura-t-elle, son visage s'approchant suffisamment pour troubler la directrice.
Agatha resta silencieuse, le sourire sur ses lèvres vacillant légèrement. Elle sentait la chaleur de la présence de Rosalia, son parfum subtil, et pendant un instant, elle perdit à nouveau ses mots.
— Alors, on a un accord ou pas ? insista Rosalia, rompant le silence tout en gardant son ton doux mais ferme.
Agatha finit par sourire, levant les mains en signe de reddition.
— Très bien, très bien. Je débloquerai les fonds. Mais seulement parce que je ne veux pas te voir revenir, assise sur ce bureau, pour m'en reparler.
Rosalia rit doucement, se redressant enfin.
— Tu mens mal, Agatha. Je crois que tu as apprécié cette négociation bien plus que tu ne veux l'admettre.
Agatha se contenta de sourire en coin, l'air de quelqu'un qui gardait un secret.
— Tu es libre de penser ce que tu veux, répondit-elle en prenant un ton faussement détaché.
— De toute façon, si tu ne fais rien pour le budget, je parlerai directement au comptable, lança-t-elle, un sourire taquin se dessinant sur ses lèvres.
Agatha inspira profondément, ses yeux glissant une fois de plus sur la silhouette de Rosalia. Elle se mordit discrètement la lèvre, luttant pour garder son calme. Voir Rosalia aussi sûre d'elle, aussi provocante, faisait battre son cœur plus vite, même si elle refusait de le montrer.
— Très bien, dit-elle finalement, sa voix légèrement rauque. Mais, avant que tu partes jouer les héroïnes auprès du comptable...
Rosalia haussa un sourcil, curieuse de la suite.
— Nous avons une réunion ce soir, rappela Agatha en se redressant légèrement dans son fauteuil. Professeur, parents délégués... et moi, bien sûr. N'oublie pas de venir.
Rosalia croisa les bras, son sourire s'élargissant.
— Une réunion, hein ? Tu es sûre que ce n'est pas une excuse pour me faire rester plus tard au lycée ?
Agatha pencha la tête, feignant une expression innocente.
— Moi ? Te retenir ? Pourquoi ferais-je une chose pareille ?
— Parce que tu aimes ça, répondit Rosalia sans hésiter, s'appuyant légèrement sur le bureau, les yeux fixés dans ceux d'Agatha.
Agatha détourna brièvement le regard, tentant de cacher l'effet que cette proximité avait sur elle.
— Eh bien, si tu es aussi observatrice lors de la réunion, les parents délégués risquent de se sentir un peu intimidés, dit-elle, son ton redevenant taquin.
Rosalia rit doucement, appréciant leur échange.
— Ne t'inquiète pas, je serai très sage, répondit-elle en se redressant. Enfin, sauf si on reparle encore du budget. Là, je ne promets rien.
Agatha la fixa un instant, une lueur amusée dans le regard.
— Sage... toi ? Je n'y crois pas une seconde.
Le sourire de Rosalia s'élargit, mais elle ne répondit rien, se contentant de la fixer avec une intensité qui fit frissonner Agatha.
Le regard d'Agatha suivait chaque mouvement de Rosalia avec une intensité qu'elle ne pouvait plus dissimuler. Elle se rapprocha légèrement, comme attirée par une force invisible, ses yeux glissant sans vergogne sur ses jambes croisées, ses hanches, et l'ensemble de sa silhouette. Rosalia, en toute conscience de l'effet qu'elle produisait, savourait la tension qu'elle provoquait, un léger sourire effleurant ses lèvres. Elle savait qu'Agatha était sur le point de craquer.
Le silence entre elles était lourd, chargé d'une énergie palpable. Agatha se mordit la lèvre, se retenant de faire le geste qui lui brûlait les lèvres. Elle ferma les yeux un instant, comme pour se contrôler. C'était une lutte intérieure contre le désir, et pourtant, elle n'arrivait pas à détourner le regard. Cette proximité était insupportable, mais irrésistible.
Rosalia, consciente de ce qui se passait, se pencha légèrement en avant, comme pour défier Agatha encore un peu plus. Elle n'avait jamais vu Agatha aussi déstabilisée, et cela la fascinait.
Finalement, Agatha brisa le silence, sa voix rauque et hésitante, comme si elle revenait de loin.
— Tu devrais y aller, les cours vont reprendre, dit-elle d'une voix qui trahissait à peine son trouble.
Rosalia se redressa, d'abord un peu déçue de voir la tension s'apaiser, mais son sourire ne se dissipa pas. Elle tourna légèrement les talons, mais avant de partir, elle lança un dernier regard à Agatha, un regard chargé de sous-entendus.
— À ce soir, alors, Aniema mea, dit Agatha, son ton adouci par un étrange mélange de tendresse et de désir.
Rosalia se figea un instant à l'entente de ces mots. Elle savait qu'Agatha venait de prononcer quelque chose de plus que l'ordinaire. Ce surnom avait un goût particulier, une douceur qu'elle n'avait pas anticipée.
Elle se tourna lentement, un sourire en coin, avant de répondre, un éclat malicieux dans ses yeux.
— À ce soir, Agatha.
Puis, d'un pas léger, elle sortit de la pièce, laissant Agatha seule, profondément perturbée par la scène qui venait de se dérouler, tout en sachant qu'elle n'était pas prête d'oublier ce moment
༺♡༻
Le cours d'histoire de Lilia Calderu se déroulait tranquillement, les élèves absorbés par les leçons du jour. Cependant, un accident inattendu survint. Un des élèves, distrait, se leva brusquement pour récupérer un livre sur l'étagère derrière lui, mais il perdit l'équilibre et s'écrasa contre le coin de la table en bois. Un cri perça l'air, suivi par un bruit de métal contre la peau, et l'élève se tordit de douleur, le sang commençant à s'écouler de sa tempe.
Instantanément, Lilia se précipita vers lui. "Reste calme, tu vas t'en sortir," dit-elle d'une voix rassurante, tout en cherchant du regard de quoi nettoyer la plaie.
Les autres élèves étaient figés, certains essayant de comprendre la situation, d'autres déjà sortant leurs téléphones pour appeler à l'aide.
Mais à quelques mètres de là, Malia, qui observait la scène depuis son bureau, sentit son estomac se tordre. L'odeur du sang, chaude et métallique, lui parvint instantanément, s'insinuant dans ses narines avec une intensité dévastatrice. Ses yeux se firent plus sombres, une lueur rougeoyant dans ses pupilles. L'odeur du sang la perturbait, réveillant quelque chose en elle, quelque chose de primal et de puissant.
Le cœur de Malia se mit à battre plus vite, ses sens en alerte, et une vague de faim dévorante s'empara d'elle. Elle ferma les yeux un instant, se concentrant sur sa respiration pour essayer de rester calme, mais l'envie de céder à sa nature la rendait presque folle.
Elle sentit ses mains devenir froides, les doigts tremblants légèrement alors qu'elle luttait contre l'appel irrésistible de la tentation. Je ne peux pas, pas ici... Pas devant tout le monde, se répéta-t-elle intérieurement. Elle savait que personne, pas même Lilia, ne savait ce qu'elle était. Son secret devait rester intact.
Malia se leva brusquement de sa chaise, faisant semblant de s'éloigner pour aller chercher de l'aide ou de l'air frais. Elle traversa la salle d'un pas pressé, ses yeux rivés sur la porte, essayant de ne pas attirer l'attention. À l'extérieur de la salle, elle s'appuya contre le mur, les mains serrées sur ses tempes, respirant profondément pour calmer son corps en proie à une soif qu'elle devait absolument contenir.
À l'intérieur de la classe, Lilia s'agenouilla près de l'élève blessé, examinant la plaie. Elle ordonna aux autres de chercher des pansements et du désinfectant. Aucun d'eux ne remarqua la réaction de Malia, trop occupés à gérer la situation.
Lilia murmura à l'élève blessé pour le rassurer. "Ça va aller, on va te soigner." Puis elle leva les yeux et chercha Malia.
Elle se demanda brièvement où elle était partie, mais elle n'eut pas le temps de se poser plus de questions, car elle était concentrée sur l'élève.
De son côté, Malia, hors de la vue de la classe, ferma les yeux un instant, se maudissant d'avoir presque cédé. Billy, inquiet, suivait discrètement Malia alors qu'elle s'éloignait des autres. Il avait remarqué que quelque chose n'allait pas avec elle depuis un moment. Lorsqu'elle se dirigea vers les toilettes, il hésita un instant, mais la curiosité et l'inquiétude l'emportèrent. Il décida de la suivre, se disant qu'il devait être là pour elle.
En arrivant près de la porte des toilettes, il l'entrouvrit doucement, et la scène qui se déroula devant lui le figea. Malia se tenait devant le miroir, les yeux rouges et brillants, presque comme ceux d'un vampire, remplis d'une tristesse et d'une douleur profondes. Elle était en train de se tenir la tête, comme si elle essayait de contenir quelque chose en elle-même.
Malia tourna soudainement son regard vers Billy, un mélange de surprise et de frustration dans ses yeux. Elle leva une main en signe de protestation et dit, d'une voix tremblante, presque brisée :
"Tu n'aurais pas dû me suivre... Il faut que je sois seule."
Billy, cependant, ne recula pas. Il s'avança lentement, ses yeux remplis de compassion.
"Non, Malia, je ne vais pas partir. Je suis là pour toi. Peu importe ce que tu ressens, tu n'as pas à le traverser seule."
Malia baissa la tête, mais ses yeux ne cessaient de briller, remplis de douleur, et ses poings se serrèrent sur ses bras.
"Tu ne comprends pas... C'est difficile de tout contrôler, de ne pas faire de mal aux gens autour de moi..." Elle prit une grande inspiration, mais cela ne sembla pas l'aider à se calmer. "Je suis effrayée, Billy. Je ne sais pas pourquoi mes yeux sont comme ça, et je ne sais pas ce que je ressens..."
Billy, restant à une distance respectueuse mais proche, s'approcha lentement d'elle. "Tu n'as pas à tout comprendre tout de suite. Mais tu n'as pas à affronter ça toute seule. Je suis là. On peut trouver une solution ensemble."
Malia leva les yeux vers lui, la honte et la peur se lisant sur son visage. Mais en voyant la sincérité dans les yeux de Billy, une petite lueur de réconfort sembla passer dans son cœur. Elle se laissa lentement glisser contre le mur, s'asseyant sur le sol, toujours visiblement secouée.
"Je ne veux pas faire de mal à qui que ce soit, mais je... je me sens... différente, Billy."
Billy se baissa à sa hauteur, posant une main sur son épaule avec douceur. "C'est normal d'avoir peur, Malia. Mais tu es forte. Et même si tu te sens différente, ça ne te définit pas. Ce n'est pas ce que tu ressens, c'est ce que tu fais qui compte."
Malia le regarda un instant, ses yeux encore brillants, mais cette fois avec un léger sourire de gratitude. "Tu sais vraiment quoi dire, hein?"
"Je fais de mon mieux", répondit-il avec un sourire timide. "
Malia, respirait profondément, chaque inspiration étant un petit pas vers la sérénité. La chaleur de la main de Billy sur son épaule semblait lui apporter une forme de calme qu'elle n'avait pas ressenti depuis un moment. Elle ferma les yeux un instant, essayant de contrôler la montée de ses instincts.
"Je... je crois que ça va", murmura-t-elle, la voix encore tremblante, mais plus calme. "C'est comme si tout en moi était en feu, Billy, mais quand tu es là, je me sens... plus légère."
Billy lui sourit, un sourire sincère et rassurant. "Tu es plus forte que tu ne le crois, Malia. Ce que tu ressens, ce n'est pas toi, ce sont juste des émotions incontrôlables. On peut y arriver, ensemble."
Elle ouvrit lentement les yeux, se sentant un peu plus elle-même. Ses yeux, qui étaient rouges et brillants il y a quelques minutes, retrouvaient peu à peu leur couleur normale, la lueur vampirique s'estompant. Malia se redressa lentement, son souffle se calmant, et la tension dans son corps commença à se dissiper.
"Merci, Billy", dit-elle d'une voix plus stable. "Je ne savais pas que je pouvais... contrôler ça. J'avais peur de ce que je pourrais devenir."
Billy s'agenouilla à sa hauteur, toujours avec un regard bienveillant. "Tu n'as pas à avoir peur de toi-même. On apprend à gérer ça. Et même quand ça semble difficile, tu peux compter sur moi."
Elle le regarda avec une gratitude profonde. "Je crois qu'il n'y a que toi qui aurait pu m'aider à me calmer... Je... je me sens comme si une partie de moi était... revenue."
Billy la regarda, ses yeux remplis de sincérité. "C'est ce que font les amis, non ? On s'entraide quand ça devient trop lourd."
Malia hocha la tête, un sourire timide s'étirant sur ses lèvres. "Tu es un véritable ami, Billy."
Ils restèrent là un moment, simplement dans une tranquillité apaisante. Malia savait qu'elle n'était pas guérie, mais elle se sentait prête à affronter la suite, plus forte et soutenue par quelqu'un qu'elle savait pouvoir compter sur lui. Grâce à lui, elle avait trouvé une stabilité qu'elle n'aurait jamais cru possible.
༺♡༻
Lors de la réunion du lycée, l'atmosphère était sérieuse et professionnelle, les discussions sur les événements à venir et les objectifs de l'année scolaire prenaient la majeure partie de l'attention. Agatha et Rosalia, bien qu'assises parmi les autres membres du comité, n'arrivaient pas à garder leur concentration. Leurs regards se croisaient parfois, un sourire échangé ici et là, tout en restant totalement discrètes, mais leur jeu sous la table commençait à devenir de plus en plus palpable.
Rosalia, avec un sourire espiègle, fit glisser lentement sa main sous la table, effleurant le doigt d'Agatha, comme une invitation silencieuse à l'intimité. Agatha, d'abord surprise, jeta un regard furtif à Rosalia avant de répondre par un léger frisson et une pression légère de ses doigts contre les siens. Le contact était subtil, mais assez pour qu'elles puissent en ressentir l'intensité.
Les conversations autour d'elles semblaient se perdre dans le bruit de l'atmosphère scolaire, mais Agatha et Rosalia étaient dans leur propre monde à ce moment-là, se cherchant discrètement sous la table. Agatha, un sourire malicieux aux lèvres, glissa sa main vers celle de Rosalia, entrelaçant doucement leurs doigts.
Rosalia, ravie de cette complicité, répondit en serrant légèrement sa main, avant de faire une petite taquinerie en lui pinçant doucement les doigts. Agatha sursauta légèrement mais en gardant une expression calme, comme si rien ne se passait. Elle se pencha alors vers Rosalia, à peine audible pour les autres, murmurant :
"Tu ne peux pas résister, hein ?" avec une pointe de malice dans la voix.
Rosalia sourit, ses yeux pétillant de malice. "Je crois que tu n'es pas prête à me suivre dans ce jeu," répondit-elle, sa voix basse, comme un défi.
Leurs mains se touchaient à chaque occasion discrète, effleurant le poignet, se frôlant entre les doigts, et la tension s'intensifiait à chaque mouvement furtif, alors que la réunion se poursuivait sans qu'aucune personne autour d'elles ne se doute de ce qui se passait sous la surface. Agatha et Rosalia étaient complètement absorbées par leur petit jeu, se cherchant, se taquinant, mais toujours dans les limites de l'implicite, gardant leurs gestes dans l'ombre de la réunion.
Malgré la sérieuse discussion sur l'organisation de l'événement à venir, Agatha et Rosalia étaient perdues dans l'instant, savourant cette complicité silencieuse.
Rosalia, après avoir partagé ce moment taquin avec Agatha, se sentit revenir à la réalité en entendant le sujet de la réunion tourner autour du voyage scolaire en Italie . Elle se redressa légèrement sur sa chaise, essayant de se concentrer sur les discussions financières, mais une partie de son esprit restait légèrement perturbée par la proximité d'Agatha.
La comptable, une femme d'une trentaine d'années, avait un sourire charmeur qu'elle offrait à Rosalia chaque fois qu'elle prenait la parole. Ses yeux brillaient d'une lueur intéressée alors qu'elle lui posait des questions sur les budgets, une manière indirecte de montrer qu'elle s'intéressait aussi à elle. Rosalia, malgré sa discrétion et son professionnalisme, sentit une légère gêne monter en elle face à ces gestes insistants.
Alors qu'elle répondait calmement à la comptable, elle sentit soudainement une pression douce sur sa cuisse. C'était Agatha. Discrète, Agatha avait posé sa main sur la cuisse de Rosalia sous la table, la serrant doucement, comme pour marquer son territoire, ou peut-être simplement pour attirer l'attention de Rosalia. Le geste était subtil, mais il ne manquait pas de la faire frissonner.
Rosalia, tout en écoutant la comptable, sentit l'effet de la main d'Agatha, qui montait en chaleur et en intensité. Elle baissa légèrement la tête pour ne pas trahir l'émotion qui montait en elle. Agatha, elle, semblait sereine, bien qu'un léger sourire amusé flottait sur ses lèvres. Elle laissait sa main là, doucement appuyée, jouant avec l'instant et le pouvoir que cela lui donnait.
Rosalia jeta un coup d'œil furtif à Agatha, se surprenant à apprécier ce geste protecteur. Elle prit une grande inspiration, tentant de rester concentrée sur la réunion, mais chaque fois que la comptable lançait un sourire un peu trop prononcé dans sa direction, elle sentait la pression de la main d'Agatha augmenter. Cela la calmait, mais la troublait tout de même.
"Est-ce que ça va ?" murmura Agatha, à peine audible, ses doigts se resserrant un peu plus autour de sa cuisse, comme pour renforcer ce lien secret entre elles.
Rosalia hocha la tête, cachant une légère rougeur sur ses joues. "Oui, tout va bien", répondit-elle d'un ton neutre, mais son esprit était bien loin de la réunion
. La main d'Agatha était devenue un rappel constant de la proximité entre elles, et chaque geste de la comptable semblait rendre l'atmosphère un peu plus tendue.
La réunion continua, mais Rosalia sentait que l'équilibre entre rester professionnelle et gérer l'attention d'Agatha devenait de plus en plus délicat.
༺♡༻
La réunion était enfin terminée, et l'atmosphère s'était détendue avec l'arrivée de l'apéritif. Les gens discutaient tranquillement, sirotant leurs verres de vin, tandis que Rosalia et Lilia se retrouvaient ensemble près du buffet. Lilia tenait son verre de vin, l'air détendu, et discutait de la réunion qui venait de se terminer. Rosalia, toujours un peu plongée dans ses pensées, regardait autour d'elle avant de se tourner vers Lilia.
"Alors, ce voyage scolaire en Italie... Tu crois que ça pourrait t'intéresser ?" demanda Rosalia, en souriant légèrement. Elle était curieuse de savoir si Lilia serait partante pour cette aventure à l'étranger, même si elle savait que Lilia avait un emploi du temps chargé.
Lilia haussait les épaules en feignant l'indécision, un sourire espiègle aux lèvres. "L'Italie, hein ? Ce n'est pas ce à quoi je pensais, mais pourquoi pas ? Les paysages, la cuisine, la culture... Ça peut être intéressant. Tu veux vraiment que je vienne avec vous ?"
Rosalia rit légèrement, amusée par la réponse de Lilia. "Oui, je pense que ça serait sympa d'avoir une amie avec nous pour le voyage. Et tu sais, je me dis qu'on pourrait en profiter pour explorer un peu. Il y a tout un tas de choses à découvrir, et l'Italie, c'est toujours une bonne idée, non ?"
Lilia leva son verre en un toast léger, son regard espiègle posé sur Rosalia. "Ouais, je suppose que ça pourrait être sympa de découvrir un peu plus la dolce vita. Et, qui sait, on pourrait aussi se perdre dans les ruelles de Rome, découvrir des endroits secrets." Elle lui lança un clin d'œil. "Mais tu sais, tu comptes sur moi pour pimenter un peu l'aventure."
Rosalia sourit en retour, appréciant l'enthousiasme de Lilia. "Je me doute bien, c'est exactement ce qu'on a besoin pour ce genre de voyage." Elle ajouta, plus sérieusement cette fois : "Et puis, on pourra en profiter pour se détendre et prendre le temps de savourer l'instant, loin de tout ce stress quotidien."
Lilia prit une gorgée de vin, son regard se perdant dans la contemplation des autres invités, avant de revenir sur Rosalia. "Ouais, tu as raison. Ça pourrait vraiment être l'occasion de nous amuser. Bon, je vais réfléchir à tout ça, mais il est fort probable que je me laisse tenter. L'Italie, c'est difficile à refuser."
Rosalia lui sourit en retour, ravie de la réponse. "Alors c'est décidé, tu viens avec nous. Ça va être un super voyage."
Les deux femmes continuèrent à discuter de l'Italie, des lieux qu'elles aimeraient visiter, des moments qu'elles pourraient partager, tout en dégustant les petits amuse-bouches et en profitant de l'apéritif. L'enthousiasme de Lilia était communicatif, et Rosalia se réjouissait de l'idée de vivre cette aventure à ses côtés.
Alors que Rosalia et Lilia discutaient, Agatha s'approcha, un sourire malicieux aux lèvres. Elle s'arrêta à leur niveau, jetant un coup d'œil à Rosalia, puis à Lilia, avant de porter son verre à ses lèvres, un geste qui, même innocent à première vue, semblait chargé de sous-entendus. Elle lécha doucement ses lèvres, un regard espiègle posé sur Rosalia.
Lilia, qui était en train de regarder sa montre, leva finalement les yeux et remarqua Agatha. Elle leur adressa un sourire, comme si elle se doutait de l'intention d'Agatha, puis se leva en disant : "Bon, je pense que c'est le moment pour moi de rentrer. Je vais réfléchir à ton offre, Rosalia. On se parle bientôt, d'accord ?"
Rosalia lui sourit en retour, lui offrant un dernier petit toast. "À très bientôt, Lilia. Prends soin de toi."
Une fois que Lilia s'éloigna, Agatha ne perdit pas de temps pour se pencher légèrement vers Rosalia, son regard toujours aussi suggestif. Elle murmura d'une voix basse et teintée de taquinerie : "Alors, c'était quoi ce petit jeu avec la comptable, Rosalia ? Tu m'expliques ?"
Rosalia, sentant la tension dans l'air, tourna les yeux vers Agatha avec un petit sourire en coin. "Il n'y avait pas de jeu, Agatha," répondit-elle calmement, mais la lueur dans ses yeux trahissait sa volonté de ne pas se laisser intimider. "Juste des conversations professionnelles, tu sais bien... Si tu veux savoir ce qui se passe, tu n'as qu'à y participer."
Agatha haussait les sourcils, amusée. Elle se rapprocha un peu plus, son corps légèrement incliné vers Rosalia. "Vraiment ? Parce que j'ai l'impression que tu t'es bien amusée. Et cette comptable semble un peu trop... enthousiaste, non ?" Elle laissa un léger rire s'échapper, se délectant de la gêne palpable qui s'était installée entre elles.
Rosalia roula des yeux, se moquant gentiment. "Tu es incroyable. C'est un jeu de regard, Agatha, rien de plus. Tu sais très bien que ce n'est pas mon genre de flirter avec tout le monde."
Agatha sourit plus largement, sans se laisser démonter. Elle prit une nouvelle gorgée de son vin, fixant Rosalia de ses yeux brillants. "Peut-être que tu sous-estimes l'effet que tu as sur les gens, Rosalia,"
Les deux femmes continuèrent à discuter avec d'autres invités, mais l'atmosphère autour d'elles semblait différente. Chaque conversation semblait un prétexte pour se rapprocher un peu plus, pour échanger des regards furtifs, des sourires discrets. Agatha et Rosalia jouaient à un jeu silencieux, un jeu qui ne disait pas son nom mais qui était palpable dans l'air.
Agatha se dirigea vers un groupe, en parlant de façon animée avec un collègue, mais ses yeux revenaient toujours vers Rosalia, observant ses gestes, son sourire, chaque mouvement. Chaque fois que leurs regards se croisaient, un frisson parcourait leur peau, comme une décharge silencieuse.
Rosalia, tout en discutant avec quelqu'un d'autre, sentit la présence d'Agatha derrière elle. Subitement, une main légère effleura son bras, un contact à peine perceptible mais néanmoins intime. Elle tourna la tête et aperçut Agatha, qui lui souriait discrètement, comme si de rien n'était. Rosalia soutint son regard pendant une fraction de seconde avant de détourner les yeux, son cœur battant un peu plus fort.
Agatha se rapprocha davantage, un léger mouvement de sa main effleurant le dos de Rosalia, juste assez pour que personne ne le remarque. La chaleur de son contact la fit frissonner, mais Rosalia garda son calme, feignant de ne rien ressentir. Cependant, un léger sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle tourna les yeux pour croiser le regard espiègle d'Agatha.
"Tu sais que tu me rends folle, n'est-ce pas ?" dit Agatha à voix basse, son souffle effleurant l'oreille de Rosalia.
Rosalia répondit en murmurant, tout en continuant sa conversation avec un autre invité : "Tu as l'air de bien aimer jouer à ce jeu, Agatha."
Elle ne laissait pas Agatha prendre le dessus, mais la tension entre elles était plus palpable que jamais. Chaque moment passé ensemble semblait charger l'air d'une énergie intime, comme si elles étaient toujours sur le point de céder à l'attraction magnétique qui les unissait.
À un moment, Agatha se pencha légèrement en avant, effleurant le bras de Rosalia en l'attrapant brièvement, un geste qui était à la fois discret et significatif. Rosalia, surprenant Agatha, tourna lentement la tête pour lui sourire, un sourire qui disait tout sans avoir besoin de mots.
"Tu sais, tu n'arriveras pas à me garder sous contrôle éternellement," dit Agatha avec un air à la fois provocateur et taquin, tout en jouant avec la coupe de vin dans sa main.
Rosalia haussait un sourcil, comme si elle cherchait une réponse tout en continuant à discuter avec d'autres, mais un brin de malice dans son regard trahissait ses pensées. "On verra bien, Agatha. On verra bien."
༺♡༻
La nuit était tombée sur Westview, enveloppant la ville d'une douceur calme. Malia, assise sur un banc, regardait les lumières de la ville clignoter au loin. Le vent frais caressait ses cheveux, mais elle ne semblait pas y prêter attention. Son esprit était ailleurs, perdu dans ses pensées. Elle n'avait pas envie de rentrer chez elle, pas avec ses parents qui étaient encore en pleine dispute. Cela devenait trop pesant, trop épuisant à supporter.
C'est alors que Lilia passa par là, remarqua Malia seule et silencieuse sur le banc. Elle hésita un instant, mais quelque chose dans l'attitude de Malia la poussa à s'approcher.
"Hey," dit Lilia doucement, en s'asseyant à côté de Malia. "Tu veux parler de ce qui ne va pas ?"
Malia tourna la tête et la regarda brièvement, une expression fatiguée sur le visage. Elle n'était pas surprise de la voir. Lilia avait toujours été celle qui savait comment apporter un peu de réconfort, même sans dire grand-chose.
"Je ne veux pas rentrer chez moi," répondit Malia d'une voix basse. "C'est compliqué, et je n'arrive plus à supporter tout ça... Les disputes, les cris... Je veux juste un peu de calme."
Lilia la regarda, son regard adoucissant en entendant la détresse dans sa voix. Elle comprenait mieux que quiconque cette sensation d'être coincée dans un tourbillon de chaos familial.
"Je comprends... C'est jamais facile," répondit Lilia en posant une main réconfortante sur l'épaule de Malia. "Mais tu sais, tu n'es pas seule. Tu as des amis, des gens qui tiennent à toi, même quand tout semble aller dans tous les sens."
Malia resta silencieuse un moment, avant de soupirer doucement. "Je sais... Mais parfois, c'est comme si tout était trop lourd. Je veux juste m'échapper un peu."
"Tu as le droit," répondit Lilia, son ton rassurant. "Et tu sais, tu n'as pas à tout porter seule. On est là pour toi."
Les deux restèrent là, côte à côte, en silence, le temps s'étirant autour d'elles. Les bruits de la ville semblaient lointains, comme étouffés par la tranquillité de la nuit. Malia se sentait un peu plus légère, juste par la simple présence de Lilia à ses côtés. Il n'y avait pas besoin de grandes paroles, juste d'être là, ensemble, en silence.
Lilia sentit la tension se relâcher un peu, et elle esquissa un sourire en regardant Malia, qui semblait s'apaiser grâce à sa présence. Elle posa une main réconfortante sur son bras et lui dit, d'un ton plus léger, presque taquin :
"Tu sais, Bambina, tu ne dois pas porter tout ça toute seule. On va trouver une solution, t'inquiète."
Malia, qui n'avait pas l'habitude d'entendre ce surnom, se tourna vers elle, un petit sourire se formant malgré elle. "Bambina," répéta-t-elle doucement, se surprenant à aimer ce surnom affectueux. "J'aime bien, ça fait un peu... chaleureux."
Lilia haussait les épaules, son sourire toujours en place. "Tout ira bien, même si ça ne semble pas facile en ce moment."
Malia sentit son cœur se réchauffer un peu, la tendresse dans la voix de Lilia apaisant ses pensées troublées. "Je suppose que vous avez raison," répondit-elle, le sourire devenant plus large. "Je me sens déjà un peu mieux, juste de t'avoir ici."
"Je serai toujours là, Bambina," dit Lilia avec une certaine douceur. "Tant que tu en as besoin. d'accord ?"
Malia hocha la tête, le regard adouci par la promesse de soutien silencieux. "D'accord," murmura-t-elle.
Les deux restèrent là un moment, profitant de la tranquillité de la nuit, chacune trouvant un peu de réconfort dans la présence de l'autre. Malia ne savait pas ce que l'avenir réservait, mais pour l'instant, elle se sentait moins seule, portée par la bienveillance de Lilia et ce surnom inattendu, "Bambina", qui résonnait dans son esprit comme une douce promesse.
༺♡༻
Billy, assis sur son lit, feuilletait des vieux grimoires poussiéreux, un regard concentré sur les pages jaunies. Il avait déjà exploré plusieurs livres sur la magie, mais aucun ne mentionnait une solution pour rompre le sort qui pesait sur sa famille. Frustré, il tourna une nouvelle page d'un livre ancien qu'il avait trouvé dans un coin, espérant que quelque chose de nouveau apparaisse.
"Rien... toujours rien..." murmura-t-il pour lui-même, une pointe de désespoir dans la voix.
Il savait que le sort lancé par Wanda avait des conséquences profondes et que la seule personne capable de l'enlever serait probablement celle qui l'avait créé. Mais Wanda semblait avoir ses propres raisons de garder ce sort intact.
Ses yeux se posèrent sur un autre grimoire plus fin qu'il n'avait pas encore ouvert. Il hésita un instant, puis l'ouvrit, espérant que ce livre plus ancien contiendrait des informations qu'il n'avait pas encore découvertes.
Alors qu'il parcourait les pages, il tomba sur un passage qui fit battre son cœur un peu plus fort. Il parlait d'un rituel pour briser un sortilège, mais les conditions étaient floues. Il devait trouver une personne en particulier, et cela dépendait des intentions du sort, des personnes concernées, et de leur lien.
"Mais comment je vais savoir si c'est vraiment ça ?" se demanda-t-il, se pinçant les lèvres.
Il prit une grande inspiration et regarda autour de lui. Si Wanda, même inconsciemment, avait lancé ce sort, alors peut-être que la solution résidait en lui-même, ou dans ses propres liens avec sa famille. Billy savait que briser ce sort ne serait pas simple, mais il était déterminé à essayer, pour sa famille et pour la vérité. Il décida qu'il devait trouver plus d'indices, même si cela signifiait demander de l'aide à quelqu'un qui en savait plus que lui.
Alors qu'il fermait le livre et se préparait à se lever, il sentait que sa quête n'était que sur le point de commencer, et qu'il n'était peut-être pas aussi seul dans cette recherche qu'il le pensait.
~~<><><><>~~ FIN~~<><><><>~~
@sayresse17
@theonefairygodmother
#agatha all along#agatha harkness x reader#lilia calderu x reader#agatha x reader#lilia calderu#agatha harkness
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Repartir à zéro
Jeanne regardait la jambe artificielle posée sur la table. Assise dans un fauteuil roulant, elle attendait que l’infirmière explique comment la porter. Pendant ce temps, Antony préparait les barres parall��les.
Cela t’aidera à avancer, dit-il tout en serrant une vis.
Le bord de la prothèse recouvrit le moignon. Aussitôt, l’infirmière se redressa avant de pousser le fauteuil. Et, une fois devant les barres, elle aida Jeanne à se relever. La jeune amputée avait une appréhension de sentir cette chose cogner contre sa cicatrice. Elle n’osait jamais toucher le bout de ce qui lui restait. La peur de réaliser qu’elle ne pourra plus jamais marcher ni courir comme avant. Toutefois, cette crispation ne dura pas longtemps.
Elle attrapa une des barres et s’installa au milieu du chemin préparé. Puis, encouragée par Antony et l’infirmière, elle s’élança. L’effort parut surhumain. Elle trainait cette jambe en carbone. Elle n’arrivait pas à la lever. Son visage devint rouge de colère mais aussi de honte.
Ne t’énerve pas. Prends ton temps et ça viendra par la suite, réagit calmement Antony.
Jeanne regarda cet homme qu’elle côtoyait depuis presqu’un an. Il était présent pour la rééducation de ses bras et son autre jambe. Il était aussi présent, même si ce n’était pas son rôle, quand elle réapprenait à parler convenablement. C’était devenu un peu son mentor, le seul homme qui montrait ouvertement de la confiance pour elle.
Dès lors, elle inspira un grand coup pour calmer son empressement. L’infirmière était partie s’occuper d’un autre patient. Plus loin, un second kiné aidait un amputé à s’assoir dans son fauteuil. Jeanne s’agrippa fortement aux barres. Puis, elle réussit à faire un pas. Toutefois, la prothèse rappa le tapis. Antony sourit et approuva cet effort d’un signe de tête.
Je sais que tu dois tout reprendre depuis le début, mais dis-toi que Rome ne s’est pas construite en un jour. Dit-il.
La séance dura une heure avant que Jeanne ne retourne dans sa chambre. Elle se sentait exténuée et resta dans le fauteuil plutôt que de retourner sur son lit. La fatigue commençait à envahir son esprit. Seulement, elle avait peur de dormir. Elle avait peur des cauchemars qui lui faisaient revivre son accident.
Elle lui avait dit de ralentir, mais il n’entendait rien. Son compagnon avait trop bu et voulait rentrer vite. L’Opel fracassa un muret de sécurité avant de s’écraser dans un fossé. Il est mort de ses blessures. Quant à Jeanne, la tôle écrasa sa jambe. Sa tête entra dans le parebrise obligeant une chirurgie reconstructive d’urgence. Elle ne voulait pas dormir. Elle ne voulait pas revivre ça.
Durant toutes les semaines suivantes, Jeanne fit des progrès et put enfin marcher en utilisant la jambe artificielle. Antony était fier d’elle. Jamais, il n’avait rencontré quelqu’un avec autant de volonté. Dès qu’elle levait cette jambe, elle riait comme un enfant qui réussissait un test. Néanmoins, cette volonté nécessitait d’énormes efforts. Aussi, elle ne marchait correctement que pendant quelques minutes. Ensuite, elle s’asseyait ou tenait fermement une des barres parallèles afin de reposer sa vraie jambe.
Je trouve aussi que tu t’exprimes bien mieux. Tu parles toujours lentement mais ta voix, les mots que tu prononces sont nettement plus clairs.
Ça va m’aider pour trouver du travail, dit-elle.
Elle était professeure de sport. Dans son état, il était compliqué de continuer. Elle envisageait de reprendre des études. Une assistante sociale l’avait orientée sur un centre pour réadaptation professionnelle. Par contre, elle n’avait pas encore trouvé son prochain métier ou sa future spécialité. Antony encouragea sa patiente à refaire au moins un aller-retour entre les barres, puis d’essayer de traverser la salle. Elle mit une vingtaine de minutes pour faire les exercices demandés. Vingt minutes pénibles mais encourageantes.
Le lendemain, Jeanne ne se présenta pas à sa rééducation. Dès lors, Antony monta dans sa chambre pour la gronder. Il détestait qu’on ne respecte pas le programme. Il frappa à la porte. Personne ne répondit. En reconnaissant le kiné, une infirmière intervint immédiatement pour ouvrir. Jeanne ne s’intéressa pas à eux. Elle était dans la salle de bain. Le jeune homme fut gêné de la découvrir entièrement nue. Elle était debout, à côté de son fauteuil. Elle se regardait à travers une glace. Elle était horrifiée par cette jambe de bois. Elle regarda Antony et l’infirmière. Ses yeux étaient rouges et humides.
Même pour ça, je dois m’habituer, affirma-t-elle.
Les deux agents hospitaliers demeurèrent silencieux. Jeanne s’appuya contre la barre de la douche et se retourna sans quitter des yeux le grand miroir. Elle caressa les cicatrices de sa mâchoire. Bien qu’ils ne fussent pratiquement pas visibles, elle les voyait toujours en premier. Ensuite, ses doigts frôlèrent le carbone froid de la prothèse.
Je ne sais pas si je me sentirais capable d’être aimée, ajouta-t-elle. Je suis devenue…
Une belle femme !
Elle dévisagea Antony pendant que l’infirmière posait un peignoir sur ses épaules. Elle proposa à Jeanne de s’assoir sur son fauteuil. Cette dernière refusa préférant le faire seule.
Tu es toujours une belle femme, confirma Antony. Seulement, tu dois apprendre à l’accepter. Tu dois tout reprendre depuis le début. Il existe de nombreuses personnes qui vivent avec des bras ou des jambes en moins, et qui sont mariés. Tu as besoin d’aide pour tout réapprendre, on est là pour ça.
Jeanne l’écoutait. En même temps, elle regardait par la fenêtre les gens se promener dans le parc de l’hôpital. Il lui était difficile d’accepter que sa vie ne sera plus jamais comme avant. Et qu’elle devait repartir à zéro. Mais ce jour-là, elle comprit aussi qu’Antoine fera tout pour qu’elle y arrive.
Alex@r60 –août 2023
Photo de Riana Lisbeth
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"Tirade"
James McAvoy x M/FTMreader
résumé : Fraîchement inscrit à des cours de théâtre, Uriel ne crois pas spécialement à ses capacités mais un souvenir de son adolescence reste gravé dans sa mémoire et l'aide à avancer dans ces cours. Un jour, un certain acteur vient rendre visite à une vieille amie, et il s'arrêtera sûrement devant une jolie représentation donnée par Uriel.
notes : je sais que ça ne peut pas vraiment être compté comme "x reader" car le personnage principal porte un nom mais je n'aime vraiment pas écrire avec le "Y/N" alors j'ai décidé de mettre un prénom sans réelle importance afin de faciliter l'écriture. Les dialogues et textes sont créés par mes soins, contrairement à la tirade finale qui reçoit ses crédits dans l'histoire ;)
⚠︎ warnings : mention de propos se rapprochant de la sexualité, insécurités
3 800 mots
- Description à la troisième personne
Le théâtre n'était pas l’option qu’il avait envisagée dès le début. Il avait plutôt pensé à l'écriture, la peinture peut-être, mais pas le théâtre. Il voulait rester derrière les rideaux, pas avoir à se mettre en scène devant des paires d’yeux curieux. Vendre des livres et des tableaux lui semblait plus accessible, du moins pour lui c'était plus accessible, il travaillerait dur pour ça. Devenir écrivain ou peintre était plus courant qu’acteur, non ? Pour devenir acteur il fallait être reconnu par énormément de monde, il fallait être constamment jugé et épié. Il fallait un pur talent et beaucoup de chance pour devenir acteur. Ce qu’Uriel ne pensait pas du tout avoir. L’écriture pouvait s'apprendre plus facilement, il n'avait pas besoin de se montrer aux yeux du monde entier pour gagner un peu d’argent. La peinture pouvait être abstraite et anonyme, pas besoin d’avoir son visage sur la toile.
Pourtant il se retrouvait inscrit à des cours de théâtre depuis maintenant deux semaines. Son père lui avait forcé la main, il avait insisté en disant que pour lui cet art avait aidé à gérer sa timidité et que peut-être ça serait aussi le cas pour lui. Alors Uriel avait accepté, parce qu’au fond il avait toujours quelque chose dans sa poitrine qui demandait à sortir et à s’exprimer, et le théâtre pouvait peut-être l’aider à le faire. Du moins, il privilégiait cette excuse à une autre, totalement absurde.
« On reprend tout le monde ! »
La voix criarde de Mary fit sursauter la dizaine d’élèves. Tous rangèrent leurs portables ou casques afin de retourner sur scène et de reprendre les répétitions.
Uriel suivit le groupe, admirant la diversité présente. En s’inscrivant il avait vu qu’à partir de seize ans les personnes devaient s'inscrire dans le groupe adulte, et bien entendu du haut de ses vingt-et-un ans il l’avait fait. Mais dans le groupe il avait une jeune fille, de seize ans justement, Uriel l’admirait profondément, elle était vraiment douée et tout le monde le lui disait. Les rôles principaux étaient souvent pour elle d'ailleurs, mais elle ne devenait pas hautaine pour autant, au contraire elle était toujours surprise de les recevoir et c'était touchant à voir.
« Bien, commença plus calmement Mary, avant que l’on continue je voulais vous dire qu’un ami risque de venir vous voir d’ici quelques jours. Aussitôt les élèves devinrent curieux, il passe par ici et en parlant avec, il a proposé de venir vous regarder répéter »
« C’est qui ? Demanda Cloé, un acteur ? »
Uriel s’installa en tailleur par terre à côté de Matthias, un homme dans la cinquantaine avec qui il s’entendait bien. Ce dernier lui lança un regard et se reprocha de lui pour murmurer à son oreille.
« J’en ai vu des soi-disant acteurs passer par ici et crois-moi ils ne nous jettent même pas un regard, sourit-il, ils viennent pour se faire de la pub, dirent qu'ils sont gentils et tout ces trucs mais au fond ils s’en foutent de nous mon pauvre garçon »
Matthias n'était pas très apprécié dans le groupe à cause de sa manie à toujours voir le négatif dans une situation, comme à présent, mais Uriel appréciait ça. Pour lui c'était une qualité de voir les options que d’autres préféraient ignorer, et puis ça le faisait toujours rire.
« Peut-être qu'il est différent ? Répondit à son tour Uriel dans un murmure »
En guise de réponse, l’homme haussa les épaules, l’air peu certain.
« Oui c’est un acteur, mais je ne préfère pas vous dire tout de suite de qui il s'agit, continua Mary, vous verrez bien ! »
« Mais pourquoi il vient nous voir nous ? On est pas connus, on est même pas des professionnels »
Presque l’entièreté du groupe fut d’accord avec Joël, et Mary comprit leurs réactions.
« On se connait depuis le lycée lui et moi. Il sait que j’organise des cours au théâtre, il m'a simplement demandé si ça me dérangeait qu'il assiste à une session et j’ai répondu que non. Les élèves ne semblaient toujours pas convaincus, écoutez vous verrez de vous même alors arrêtez de me regarder avec des yeux de merlan fris. Je suis sûre qu’il pourra même vous donner des conseils »
Chacun eut un petit commentaire à faire, Mary les laissa discuter pendant plusieurs minutes avant de clapper des mains pour attirer leurs attentions et reprendre les vraies répétitions.
Depuis maintenant un peu moins d’un mois, le groupe travaillait sur une pièce en partie créée par Mary elle-même. “L’Ange et l’Oiseau”, un drame aux apparences mythologiques racontant l’histoire de deux personnages : un ange nommé Yaël qui cherchait désespérément à fuir les cieux, et une corneille nommée Danielle qui elle espérait avoir une place au Paradis malgré les croyances reliées à son apparence. Cloé avait le rôle de l’ange, Uriel celui de la corneille. C’était son premier rôle principal depuis son arrivée dans le groupe et il était assez anxieux à ce sujet. Il avait bien pensé à céder sa place à quelqu’un d’autre mais Matthias l’en avait dissuadé, il disait que ce rôle était parfait pour lui et qui fallait juste un peu de temps pour apprendre toutes les répliques. “Toi qui a le prénom d’un ange te retrouve à jouer l’oiseau, c’est pas un comble ça ?” lui répétait-il souvent. Et même s’il ne voulait pas l’avouer, entendre les compliments de Matthias lui faisait vraiment du bien. Le cinquantenaire lui avait d’ailleurs proposé de l’aider pour réciter son texte, mais Uriel avait gentiment refusé. L’idée d’être au premier plan le faisait déjà bien assez paniquer, il préférait réviser seul afin de faire les fautes seul et ne pas avoir les yeux de quelqu’un sur lui. Pour cette même raison, il restait une heure de plus à la fin de chaque cours pour être au calme et surtout avoir la possibilité de répéter dans le lieu final. Mary avait assez confiance en lui pour le laisser seul ici et revenir une heure plus tard afin de refermer les portes de la salle de spectacle.
Ne manquant pas son rendez-vous solitaire, Uriel observa les autres élèves quitter la scène et sortir petit à petit de la grande salle. Matthias lui souhaita bonne chance et fut le dernier à partir. Le jeune homme souffla doucement en entendant ce silence. Il appréciait les autres membres du groupe mais sa tranquillité était d’autant plus appréciée. Uriel repris son texte, ces nombreuses pages qu’il devait apprendre par cœur, et il se mit au travail.
L’heure passa plus vite qu’il l’aurait pensé, il s’en rendit compte lorsqu’il reprit son portable pour vérifier la date du prochain cours. Avec surprise il vit affiché dix-huit heures trente, ce qui voulait dire que Mary avait trente minutes de retard. Uriel ne s'inquiéta pas plus que ça, un retard pouvait très bien arriver à n’importe qui. Il rangea tranquillement ses affaires, murmurant son texte en même temps, puis il alla vers la sortie. L’idée de partir lui traversa bien l’esprit mais ça voulait dire laisser la salle ouverte et sans surveillance, ce qui n’était vraiment pas recommandé ici. Uriel vivait seul, personne n’allait s’inquiéter s’il rentrait encore un peu plus tard, il décida donc d’attendre le retour de Mary pour qu’elle puisse fermer à clé en toute sécurité. Le jeune homme s’installa assis contre une des portes et reprit son sac à dos. Avec le temps, il avait pris l’habitude de toujours emporter un livre avec lui, et aujourd’hui cette technique allait payer. Il entama donc sa lecture, un recueil de poèmes qu’on lui avait offert il y a deux ans mais qu’il n’avait jamais pris le temps de lire.
Il fallut quelques pages pour qu’Uriel rentre pleinement dans le livre mais assez vite il oublia son environnement et enchaîna paisiblement les poèmes. Il fut tellement absorbé qu'il ne remarqua pas Mary accompagnée d’un homme se diriger vers lui. La trentenaire salua son ami qui s’excusa de l'avoir autant retenu, puis elle se dirigea vers Uriel. Ce dernier sursauta en voyant des jambes arriver dans son champ de vision, mais il fut soulagé en voyant le visage familier de Mary.
« Excuse moi pour le retard, l’ami dont je vous ai parlé tout à l’heure est arrivé plus tôt que prévu et il est passé au théâtre, expliqua-t-elle en observant le garçon ranger son livre, merci d'avoir attendu »
« C’est normal, sourit Uriel, on se voit demain de toute façon ? Mary hocha la tête tout en fermant à clé les deux imposantes portes, alors à demain et passe une bonne soirée »
La femme observa son élève quitter tranquillement le bâtiment, un sourire aux lèvres.
Le lendemain, la journée passa plus vite qu’il ne l’aurait espéré. Les clients au supermarché n’avaient pour une fois pas été insupportables, ou du moins la majorité s’était bien tenue. Malgré ça, Uriel était plus que pressé de rentrer chez lui et de prendre sa douche. Les apparences pouvaient être trompeuses mais rester toute la journée enfermé dans un magasin donnait assez vite chaud, d’autant plus lorsque des clients demandaient une certaine maîtrise de soi.
Fermant la porte fermée à clé derrière lui, Uriel se dépêcha de retirer tous ses vêtements sales. Il vida vaguement son sac, retirant simplement la vaisselle utilisée lors de son repas de midi puisque le reste restait constamment dedans. Il ne voyait pas l’utilité de retirer ses affaires de travail si c’était pour les remettre le lendemain, autant les laisser à leurs places.
Une fois tout son rituel habituel effectué, le jeune homme vérifia l’heure. Il lui restait moins d’une demie-heure s’il voulait éviter d’être en retard. Sur ce constat, il fila sous la douche, ne prenant pas le temps de mettre de la musique ou même de vérifier ses messages. Heureusement il ne finissait pas tous les jours aussi tard, mais lorsque ça arrivait il devait courir pour être à l’heure. Le seul point positif, qui l’avait d’ailleurs persuadé de garder ces cours, était que le théâtre se situait à moins de cinq minutes à pied de chez lui. Petit, Uriel avait l’habitude de s’y rendre avec son père pour voir quelques représentations et pièces, malheureusement avec le temps cette coutume s’était perdue. Mais grâce à ça, il connaissait les lieux, bien sûr avant de s’être inscrit à ces cours il ne pouvait pas savoir à quoi ressemblait le derrière de la scène, mais ces années de fidélité au programme lui avaient permis de connaître les salles et artistes sur le bout des doigts. Évidemment, “connaître” était un bien grand mot pour ces acteurs, mais Uriel avait appris les noms des comédiens réguliers ainsi que leurs pièces répétitives. Ce détail n’en était pas un durant les cours car grâce à cela il pouvait citer les précédentes pièces jouées ainsi que certaines parties. Par exemple, son père aimait beaucoup les représentations de Cyrano de Bergerac, par conséquent il entraînait toujours son fils avec lui pour les voir, et résultats Uriel connaissait par cœur les différentes versions de la tirade pour Roxane du personnage principal. Sa préféré restait de loin celle moderne interprétée par James McAvoy, même s’il l’avait vu il y a plusieurs années de ça, elle restait gravée dans sa mémoire. L’émotion qu’avait réussi à transmettre le comédien était époustouflante. Uriel se souvenait encore du silence ambiant dans la salle, des larmes sur ses joues, et des applaudissements finaux. Il avait dix-sept à l’époque, et quatre ans après il était encore capable de réciter ce texte sans une faute.
Une serviette posée maladroitement sur ses cheveux, Uriel éteignit la salle de bain pour aller dans la chambre et y prendre des vêtements propres. Il ne se prit pas la tête et attrapa simplement un t-shirt abordant un logo Marvel qui traînait dans son armoire ainsi qu’un jogging assez large pour faire des mouvements fluides. Il enfila rapidement des chaussettes ainsi qu’un sous-vêtement avant de retourner chercher son sac à dos. Comme à chaque fois, le jeune homme vérifia d’un coup de regard qu’il n’oubliait pas un robinet ouvert ou ce genre de choses, puis il ramassa son large gilet et le ferma avant de quitter son appartement.
À moins dix, Uriel fut enfin dehors, le pas rapide malgré sa légère avance. Il n’aimait pas être en retard mais il arrivait pourtant souvent à l’être, et les autres membres du groupe le savaient très bien.
Mais heureusement pour lui, il arriva même avec trois minutes d’avance. Comme toujours Matthias était déjà présent, et il devait l’être depuis plus d’un quart d’heure. À peu près tout le monde était là, sauf Joël qui avait prévenu de son absence et Arthur qui avait manqué son bus.
« Bonsoir à vous tous ! Salua gaiement Mary en rentrant dans la salle, j’espère que votre journée n’a pas été trop éprouvante parce que ce soir on reprend tout le troisième acte »
Plusieurs élèves soupirant en cœur, la femme descendit avec une joie de vivre peu habituelle les marches jusqu’à arriver au devant de la scène. Uriel échangea un regard interrogatif avec Matthias, ce à quoi l’homme haussa les épaules. Mary n’était pas d’un tempérament très gai, elle n’était pas tout le temps déprimée mais disons que la voir dans cet état était nouveau, et ça attisait la curiosité d’Uriel.
« On ne va pas attendre Arthur il prendra en cours de route, expliqua-t-elle en retirant son manteau ainsi que ses chaussures »
Afin d’avoir une meilleure adhésion sur le sol en bois ciré de la scène, tout le monde devait retirer ses chaussures et rester en chaussettes. Puis, ça apportait une ambiance plus légère.
« Donc ! Cloé positionne-toi pendant que Khais est sensé finir sa réplique, les deux obéirent sans problème tandis que Mary ajustait l’emplacement de Cloé »
Les autres restèrent assis contre le mur de droite, observant la scène en attendant patiemment leur tour.
« Très bien, Mary claqua des mains et le silence tomba comme d’habitude, le rideau s'ouvre sur Yaël à genoux près d’une rivière, on devine qu’il boit pendant qu’une musique est censée installer un sentiment de paix. Cloé c’est quand tu veux »
Le jeune femme avait mis ses longs cheveux blonds dans un chignon imparfait qui lors de la vraie répresentation sera camouflé avec des plumes blanches et fleurs. Le choix de faire jouer un femme pour un ange et un homme pour une corneille était volontaire de la part de Mary, elle disait toujours qu’un comédien devait être capable d’incarner le genre opposé. Matthias n’avait pas été de cet avis au début, mais grâce à quelques explications venant d’Uriel, il avait fini par tomber d’accord sur le sujet.
« Oh père, que dois-je faire pour cesser ce châtiment que tu m’infliges, commença à voix basse Cloé, dois-je faire le mal ? Dois-je désobéir à mes convictions intimes pour m’épargner ce dur supplice ? »
Cette scène avait été compliquée pour Cloé à apprendre et surtout à interpréter, elle ne parvenait pas à garder ce mi-ton assez doux pour être celui attendu et assez puissant pour résonner à travers toute la salle. Mary l’avait beaucoup aidé là-dessus, lui donnant des exercices de respirations pour canaliser sa voix et ses intentions, mais aussi des vidéos à regarder pour que son oreille s’habitue à ce ton particulier. Au bout du compte, elle parvenait à réciter son texte comme demandé, et comme toujours avec elle, la scène était émouvante. Uriel admirait sincèrement Cloé car malgré son jeune âge, elle réussissait à comprendre la demande qui lui était faite. Puis, elle était douée, tout le monde le voyait ici. Matthias avait même dit que si un jour quelqu’un venait chercher de futur comédiens, il hésiterait très certainement entre elle et Uriel, mais bien sûr le jeune homme en question avait gentiment rit, disant qu’il n’y avait aucune compétition possible entre lui et l’adolescente.
« Que fais-tu de ce pauvre oiseau ? Ce pauvre maudit, maudit par sa couleur et la signification que l’on lui attribue. N’es-tu pas touché par son histoire ? Ne souhaites-tu pas faire taire ses souffrances et lui accorder la libération qu’elle demande ? Je connais ta bonté mon père, accordes-moi ce souhait je t’en prie »
Uriel se releva sans un bruit, préparant son entrée tout en récitant dans son esprit ses mots. Son gilet à présent ouvert, il le laissa glisser le long de ses bras avant de le poser en boule dans un coin. Pour lui le plus compliqué était toujours les premières phrases, il avait constamment peur de les rater ou de les oublier. S’il se trompait au milieu ce n’était pas grave, son erreur pouvait passer inaperçue, alors que pour le premier mot c’était totalement différent.
Mon ami, je te cherche depuis que le soleil a pointé ses premières lumières, se répèta en boucle le jeune homme, mon ami, je te cherche depuis que le soleil a pointé ses premières lumières.
Cloé laissa tomber une plume de ses cheveux, c’était son signe.
« Mon ami, je te cherche depuis que le soleil a pointé ses premières lumières ! Déclara mélancoliquement Uriel en arrivant sur le milieu de la scène »
« Oh Danielle ! Oh mon pauvre oiseau ! S'exclama Cloé, comme tes plumes sont ravissantes ! »
La tête du jeune homme tournant d’un côté pour exprimer sa gêne, il joua un sursaut lorsque Cloé attrapa entre ses mains son bras. Pour ce rôle, Uriel allait devoir porter une tenue entièrement noire sur laquelle serait collée plusieurs plumes de la même couleur, et comme Cloé, des plumes dans les cheveux. Il avait proposé de disposer ces dernières de manière à ce qu’elles descendent dans sa nuque, afin de faire une illusion de cheveux plus longs et une apparence plus féminine.
« Je t’en prie ne compare pas ces atrocités avec la beauté qui rayonne de ta robe, commença Uriel, se retournant pour marcher dos à l’ange, tes plumes illuminent les cieux et renvoient la lumière divine sur les oiseaux comme moi. Elles sont créées pour faire bouillir de jalousie les plus gracieux paons, elles représentent la Paradis et ses disciples, récita tristement la corneille en pointant le ciel. Ne compare pas ma malédiction avec ta bénédiction, tu risquerais d’irriter les cieux. Ma place est déjà permise sur une terre aussi belle que la nôtre, ne compare pas mes monstruosités avec une chose qui ne doit être attribuée qu’à la lumière. Il émit une courte pause. Oh mon ami, ne compare pas le crépuscule avec l’aube ! »
Un silence tomba dans la salle alors qu’une larme coula le long de la joue d’Uriel. Sa partenaire de scène, les lèvres entrouvertes, joignit ses mains dans un applaudissement, et bien vite les autres la suivirent. Sortant peu à peu de son monde dramatique, le jeune homme regarda ses camarades avec incompréhension. Il passa sa main contre sa joue pour y essuyer l’humidité, et se mit à sourire malgré lui en comprenant petit à petit la raison de ces applaudissements. Matthias se leva en premier et effectua un signe de révérence qui fit doucement rire Uriel.
« Est-ce que tu veux bien comprendre tous mes compliments maintenant ? Tu es talentueux jeune homme, que tu le veuilles ou non, commença Matthias, accompagné par plusieurs hochements de têtes derrière lui »
Mary se retourna vers le fond de la salle, semblant sourire à quelque chose dans la pénombre, avant de s’avancer.
« Matthias a raison, c’est clairement la meilleure version que tu as fais jusqu’à présent, elle lui sourit »
Le jeune homme voulut bégayer des remerciements, sentant une véritable gratitude au fond de lui, mais un applaudissement le stoppa net. Il n’eut pas besoin de regarder les élèves pour comprendre que cela ne venait pas d’eux, ça venait de droit devant, haut sur les marches. Uriel s’avança timidement sur la scène pour tenter d’y voir plus clair, mais bien vite l’inconnu se mit de lui-même dans la lumière.
Un poids tomba dans l’estomac du jeune interprète, et il ne fut pas le seul surpris. Toujours contre leur mur, les apprentis comédiens se mirent chacun leur tour à écarquiller les yeux dans des grimaces de plus en plus ridicules.
« Je vous ai parlé de mon ami hier, expliqua gaiement Mary, il se trouve qu’il est arrivé plus tôt que prévu, alors je vous présente James »
Comme s’il s’agissait d’un simple homme, il sourit aux élèves qui étaient toujours sous le choc, et plus particulièrement à une jeune corneille. Avec agilité, il monta sur la scène, se stoppant devant ce joli oiseau.
« Enchanté, James, se présenta poliment l’acteur, Mary m’avait parlé d’un potentiel talent et je suis ravi de te voir en personne Uriel »
Peut-être qu’il murmura un “bonsoir”, mais lui-même n’était sûr de rien à cet instant.
Tout ce qui tournait dans son esprit bouleversé était cette tirade, cette tirade que ce matin encore il récitait innocemment dans la rue.
Je t’aime, j’ai besoin de toi, je te veux. Et je me réveille avec ta voix résonnant dans ma tête. Je te regarde et je ne peux pas me concentrer.
Je suis honteux, je suis en colère, je suis amoureux, je suis fou, je suis heureux, je suis mort, je suis vivant, je suis stupide, je suis sans mot.
Je t’écris des lettres, et je les détruis, puis je t’en écris de nouvelles. Je t’idéalise, je t'humilie, je te déshabille. Je regarde à travers tes yeux, j’embrasse tes yeux. Je te pousse contre le mur, mais tu repousses, tu repousses. Ton corps veut le mien, tu embrasses ma bouche, tu mords ma lèvre. Tu fais couler le sang. Tu es en feu, tu es en feu.
Le monde entier s’illumine, et je brûle, et je brûle d’amour.
Le monde entier s’illumine, et ce soir, et cet homme. Et ta voix s’illumine.
Je n’ai pas de patience, je n’ai pas d’esprit, je n’ai pas de repos, je n’ai pas de maîtrise, je n’ai pas de honte. Je n’ai aucune autorité sur moi, je pourrais attendre des heures pour un regard avec toi, et finalement ne pas t’adresser la parole du tout. Je ne peux pas parler, je ne peux pas arrêter de parler, je ne peux pas arrêter de regarder.
Je fais de toi un objet, je te désire. Je t’écris, j’écris pour toi. Je déchire tout ce que j’ai déjà écrit pour toi ou sur toi, je brûle mon corps vif pour toi. Je t’idolâtre, je te dévêts, je te déshabille. Je retire le plus petit bouton de ta manche.
J’embrasse ta taille, j’embrasse ton cou, j’embrasse ta nuque. J’embrasse ton poignet, et je suis muet.
Je suis muet.
Tout ce que je peux dire est que je veux, je veux, je veux. Il n’y pas de poésie, il n’existe aucune structure permettant de donner un sens à tout cela. À part je veux, je veux, je veux.
James masterlist
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Pour la première fois, je l'ai vu jouer de la guitare. Et en plus il a chanté en même temps... 😍😍😍 Je l'aime encore plus. J'avais un sourire béat incontrôlable.
Il me fait tellement de bien. Il est gentil, doux, attentionné... A l'écoute, il PARLE de ce qui le dérange, on peut en discuter calmement et chercher des solutions ensemble.
Il est mon évidence. Et je tombe chaque jour un peu plus amoureuse de lui.
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┃ Retour dans le temps
「 𝙲𝙷𝙰𝚁𝙰𝙲𝚃𝙴𝚁𝚂 」 ▹ Xiao
─ 𝚃𝚈𝙿𝙴 ▹ One-Shot
─ 𝚁𝙴𝙰𝙳𝙴𝚁 ▹ ♀ Féminin
─ 𝙶𝙴𝙽𝚁𝙴 ▹ Little Xiao | ♥ Romance | ♥ Rougeur en excès | ♥ Tendresse | ☆ Happy Ending
─ 𝚃𝚁𝙸𝙶𝙶𝙴𝚁 & 𝚆𝙰𝚁𝙽𝙸𝙽𝙶 ▹ R.A.S
Note ▹ Ce One-shot est la seconde version du One-Shot : ❝ Retour dans le passé ❞, je me suis décidée à modifier ce One-shot, j'avais quelques petits problèmes avec le déroulement et la fin. Résultat, c'est un grow up de 1,6k de mots à 3.8k, j'espère que ce rework vous plaira. L'ancien one-shot sera toujours disponible. Je vous souhaite une : ❝ Bonne Lecture ! ❞
─ « Je ne suis pas réellement sûre de comprendre Verr Goldet... »
Un sourire crispé s'était installé sur tes lèvres, alors que ton regard ne pouvait s'empêcher de disparaître sur la petite forme s'accrochant désespérément à sa jambe. Si la journée t'avait semblée classique, elle avait vite changée alors même que ses yeux lapis te regardaient avec tant de curiosité. Un sourire bienveillant naquit inconsciemment sur tes lèvres, visiblement attendrit par ce regard purement innocent. La jeune aubergiste prit son temps pour tout te répéter, essayant visiblement de comprendre, elle-même, ces mots rapportés par Souffle-Nuage.
─ « Il semblerait qu'avec de certaines circonstances, un adepte puisse reprendre l'apparence d'un enfant à cause de certains esprits, d'après Souffle-Nuage... » Verr Goldet ne pouvait pas l'expliquer autrement, Souffle-Nuage ne s'étant pas épanché sur le sujet. « Elle est restée assez évasive à ce sujet. (T/P), il y a bien trop de passage dans l'auberge et vous connaissez aussi bien que moi son caractère, je ne suis pas sûre qu'il soit sage de le laisser rester ici... »
─ « Mais... »
Ton regard glissa sur un Xiao aux joues légèrement plus rebondit, une bouille enfantine, dont de magnifiques grands yeux d'or liquide te regardait sans détour. C'était peu dire si ton cœur fondait devant cette vision plus qu'adorable du vigilant Yaksha, tu devenais complément prisonnière de ce petit être adorable. Une main passa dans tes (L/C) cheveux (C/C), remontant tes yeux vers la jeune femme qui attendait avec impatience la suite de tes mots.
─ « Je ferais de mon mieux... ? »
Ce furent les seuls mots qui sortirent d'entre tes lèvres abdiquant devant les regard insistant du petit garçonnet froissant la robe de l'aubergiste. Allais-tu vraiment être à la hauteur ? Xiao t'avait de nombreuses fois répété que : " Tu étais trop maladroite pour te protéger ". Suite à sa déclaration, il s'était fait un point d'honneur à te protéger, comme si tu étais aussi fragile que du sucre. Celle-ci te remercia d'un sourire soulagé, passant une main douce dans les cheveux en bataille du petit Yaksha. Il la gratifia d'un coup sur la main, posant ses mains sur le haut de ses cheveux, alors qu'un air mécontent transformait ces traits enfantins, le rendant encore plus adorable. Tu ne pus retenir un doux gloussement attendri, une main couvrant rapidement ton rictus, peur de recevoir un regard noir du plus petit. Contre toute attente, celui-ci ne fit que te regarder, ses mains toujours placées sur le haut de sa tête, te dévisageant comme si tu étais devenue une créature étrange. Il te fixait de ses grands yeux, tu crus même y voir naître une certaine affection.
─ « Je vous le confis, (T/P). Faîtes attention, comme vous avez pu le voir, il a un certain caractère. »
─ « Effectivement. » Un gloussement accompagna tes mots, alors que rapidement, tu te mettais à la hauteur du garçonnet tendant tes bras vers lui. « Et si nous allons manger du tofu aux amandes ensemble, Xiao ? »
─ « Je ne suis pas sûre qu'il vo-... »
Verr Goldet n'eut le temps de terminer sa phrase que timidement et calmement le petit garçon se décrocha de sa robe pour s'avancer vers tes bras tendus. Son regard ne quittait jamais tes yeux (C/Y), avant que ses petits doigts ne s'enroulent qu'autour de ta main. Une douce chaleur monta jusqu'aux joues rondelettes du garçonnet, les teintant doucement d'un petit rouge timide, tandis qu'il regardait le sol. Qui aurait pu penser que Xiao, le vigilant Yaksha, était en réalité un adorable petit garçon timide dans sa jeunesse. L'information montant au cerveau, tu posas délicatement tes lèvres sur sa joue, enroulant tes bras autour de lui. Léger comme une plume, pas plus haut que trois pommes, le petit Xiao se retrouva confortablement prit dans ton étreinte. Ses bras s'enroulèrent autour de ton cou, ses cheveux te chatouillant la joue, tandis qu'il se cachait contre toi, visiblement mort de gêne. Il te semblait si fragile et si mignon en cet instant, alors que quelques minutes plutôt il aurait pu mordre la main de Verr Goldet.
─ « Nous serons à l'étage, est-ce que Yanxiao pourra nous apporter des tofus ? »
─ « Sans problème. » Hocha Verr Goldet, visiblement rassurée d'avoir trouvé une personne de confiance pour s'occuper de Mini-Xiao. « A tout à l'heure (T/P). »
D'un signe de tête pour la jeune femme en guise de remerciement, tu quittas sans plus tarder le hall d'entée de l'auberge. Mal à l'aise à cause de cette foule de voyageurs aux yeux curieux, tu avais hâte de t'extirper de tout ça. Montant les escaliers avec hâte, le petit garçonnet dans les bras, tu sentais son regard d'or sur ton visage, étrangement curieux. Pourquoi mini-Xiao t'observait avec tant d'insistance ? C'était à peine si d'ordinaire, il t'épargnait ne serait qu'un coup d'œil. Même si son aura n'était pas aussi imposante que d'ordinaire, mini-Xiao te stressait légèrement à te détailler sans rien dire.
─ « (T/P). »
Il avait marmonné ton prénom sans même s'en apercevoir, comme s'il cherchait à comprendre quelque chose. T'observer ne faisait que le rempli de plus en plus de questions sur ces sensations inconnues qui lui traversaient le corps. En entendant sa petite voix t'appeler, bien que très faiblement, un petit sursaut te traversa l'échine. Interrogative, la prunelle (C/Y) de tes yeux se posèrent sur l'enfant qui se gela sur place en les rencontrant. Sa petite tête semblait réfléchir à toute allure, ne s'attendant clairement pas à recevoir ton attention avec le tout petit murmure de rien du tout de ton prénom. N'ayant pas le courage, ou sans doute pas réponse à te donner, il se cacha timidement dans le creux de ton cou, fuyant l'interrogative de ton regard.
─ « Xiao, tout va bien ? Tu te sens mal quelque part ? »
Même si sa timidité te paressait très claire, tu ne pouvais t'empêcher de t'inquiéter au vu de sa petite main fermement accrochée au-dessus de son cœur. Est-ce qu'il y avait un effet secondaire à sa situation ? Et si Souffle-nuage n'était pas au courant ? Légèrement stressée, tu terminas rapidement de monter les escaliers de la tour pour rejoindre la terrasse du bâtiment. À peine arrivée, tu posas doucement l'enfant sur une vieille table en bois, avant de t'accroupir l'instant d'après devant Xiao. Celui-ci semblait fuir ton regard, n'osant pas ouvrir la bouche. Il te semblait à la fois mal à l'aise et étrangement perdu, ce qui était plutôt normal si l'on prenait en compte ses tout juste quatre ans.
─ « Xiao ? »
Muré dans son mutisme, le jeune garçonnet ne t'épargna pas ne serait-ce qu'un regard. Tu avais cette douloureuse impression de revenir à votre première rencontre, mais cela n'allait pas te décourager pour autant. Tu l'avais fait une fois, tu l'avais déjà fait parler ou apparaître devant toi juste pour passer le temps ou juste pour discuter avec lui, enfin tu faisais plus un monologue et lui te prêtait une oreille attentive. Malgré toi, un sourire nostalgique se plaça inconsciemment sur tes lèvres tandis que tes doigts passèrent avec tendresse dans les cheveux du jeune garçon. Détournant rapidement le regard, pour le pas rencontrer le regard noir de Xiao, tu te contentas de calmement observer le magnifique paysage des plaines de Liyue que vous offrait la tour.
─ « C'est ici que nous nous sommes rencontrés pour la première fois. » Commenças-tu d'une voix tendre, te remémorant sans peine cette première rencontre, elle était gravée dans tes souvenirs. « Tu étais aussi froid que la glace et bien trop méfiant envers une simple vagabonde perdue dans cette immense auberge. Pourtant, à ce moment-là, même si j'avais l'impression que tu me jetterais par-dessus la rambarde si je n'avais pas une bonne excuse pour t'avoir dérangé, je t'ai trouvé magnifique. » Te remémoras-tu avec un petit rire, ayant facilement capté l'attention du petit garçon. « Je n'ai aucun instinct de survie, tu avais raison. Je t'ai trouvé vraiment mignon alors que tu aurais pu me tuer... »
Ton regard était si doux, si amoureux que Beidou en aurait probablement vomi rien qu'en l'apercevant, avant de te taquiner pour quelques dizaines d'années. Perdue dans ton propre monologue, pendant que ton regard survolait le paysage roux en face de toi, tu ne remarquas pas les adorables petits joues rebondies du garçonnet se colorer tout doucement d'un petit rouge. Il ne comprenait pas pourquoi, mais tout son corps brûlait et lui criait de s'enfuir, de s'enterrer sous vingt kilomètres de terres avant d'exploser littéralement de gênes. Pourtant, le mini-Xiao ne bougea pas, comme pendu à tes lèvres écoutant sagement tes divagations.
─ « Ce jour-là, je ne regrette pas de t'avoir rencontré. » Racontas-tu avec une tendresse infinie, ton cœur battait rapidement, alors que tes joues se colorèrent très légèrement de rosé. « Mon sens sixième sens devait le savoir que je te rencontrerais et ne te lâcherais plus jamais. » Rien que de parler de tes sentiments, te rendait incroyablement timide, mais pourtant, tu n'arrivais pas à t'arrêter. « J'aime que tu fasses partie de ma vie. »
À la fin de ta confession, bien que ce soit à mini-Xiao et non à l'adulte, le (C/Y) de ton regard se tourna de nouveau vers le petit garçon dont les joues brûlait de rouge. Il ne comprenait pas, à son âge, il ne comprenait pas tout, bien qu'il soit plutôt intelligent, il ne comprenait pas pourquoi son corps réagissait comme ça. Il sentait son visage brûler, son cœur battre dans ses tempes alors qu'il semblait à deux doigts de sortir de sa poitrine. Et pourtant, même si ça lui faisait mal, il se sentait bien et étrangement heureux qu'il aurait pu... Qu'est-ce qu'il pourrait faire ? Il n'en savait rien, il ignorait ce qu'étaient ces sentiments, il ne savait pas ce qui lui arrivait, une nouvelle fois, sa main s'accrocha une nouvelle fois à son haut. Son regard perdu sur le parquet en chêne de l'auberge, il ne remarqua pas l'état de panique dans lequel il t'avait plongé, trop assourdit par ses propres battements de cœur erratique, pas encore habituer à son ouïe de Yaksha.
─ « Xiao ! Qu'est-ce qu'il t'arrive ? » L'appelas-tu en vain, le garçonnet ne semblait pas te donner la moindre attention. Tu n'eus pas le choix, tu attrapas ses deux joues entre tes mains, avant de redresser délicatement son visage dans ta direction. « Xiao, qu'est-ce qu'il t'arrive ? »
─ « J'ai chaud, (T/P). » Prononça-t-il alors qu'il semblait se calmer légèrement en rencontrant l'inquiétude présente dans tes billes (C/Y). « Il tape vite. Je veux partir. Mais, je me sens bien. Je suis content. Je suis trop content. Mais je comprends pas. »
Tout aussi perdue que lui, tu semblas te calmer légèrement quand il exprima son bonheur. Tes mains glissèrent de ses joues, légèrement rassurée, pour atterrir sur ses cuisses observant plus attentivement son visage, cherchant le moindre signe de mal-être. Cependant, tout ce que tu rencontras : fut un réel bonheur. Son visage rayonnait, il était bien différent de son lui habituel composé voir indifférent, il était rayonnant de bonheur. Ses prunelles d'or liquide brillaient de joie et ses fines lèvres se courbaient très légèrement d'un sourire heureux. Comment Xiao pouvait-il être aussi adorable ? Est-ce que ton Xiao adulte pouvait, lui aussi, rayonner pareillement ? Rien qu'à l'imaginer, tu sentais ton cœur fondre devant ce petit être adorable. Rassurer, tu poussas un soupir de soulagement, t'effondrant la tête la première sur les genoux du mini-Xiao.
─ « Je suis soulagée. Ne me refais plus peur comme ça. » Bougonnas-tu faussement au petit Yaksha alors que ton visage ne put s'empêcher d'afficher un beau sourire. « Tu es si mignon. »
─ « Désolée (T/P). » S'excusa-t-il d'un air sincère en détournant le regard de ton visage souriant. « Le sourire de (T/P) me donne chaud ici. »
Même s'il était bien différent de son lui adulte, il avait quelques mimiques ou réflexes similaires au Xiao adulte. Logique sachant qu'il est lui. C'était rafraîchissant d'avoir un Xiao un peu plus ouvert sur ses sentiments, ou tout du moins, un peu plus bavard. Quand celui-ci te montra son cœur tout en parlant, ton esprit ne put s'empêcher de s'emballer pour faire écho aux propres battements de ton palpitant. T'aimerait-il aussi ? Ou serait-ce juste toi et tes propres divagations amoureuses précédentes qui te répondaient à ton souhait. Même si tu essayais d'oublier l'idée, ça faisait sens avec tout ce que mini-Xiao avait dit. Tu avais besoin de te calmer et de t'étirer les jambes, qui devenaient douloureuses en restant trop longtemps accroupies, tu te redressas.
─ « Il te met mal à l'aise ? »
─ « Non. J'aime que (T/P) me sourit. » Te corrigea-t-il avec une expression étrangement satisfaite de ses explications. « J'aime aussi que (T/P) me fasse des câlins ou me porte. J'aime aussi écouté (T/P) parler. »
Ne devras-tu pas l'arrêter ? Ta conscience te criait qu'il le fallait, au cas où Xiao se souviendrait de ce moment et pour préserver ses pensées. Mais ton cœur lui te criait, t'implorait presque de le laisser continuer, bien trop contente d'enfin entendre les sentiments bien enfouis de l'homme que tu aimais. Même s'il était un enfant, ce qu'il ressentait en cet instant appartenait au Xiao plus âgé, il était impossible qu'un bambin puisse développer une confiance ou de l'affection en te rencontrant il y a à peine dix minutes. Le choix était compliqué, mais tu n'eus pas le temps de pousser plus loin que Yanxiao apportait une assiette bien garnie de tofus aux amandes.
D'un sourire chaleureux pour le cuisinier, tu ramassas l'assiette de ses mains avant de t'asseoir à ton tour sur la vieille table. Celle-ci grinça, alors que tu mettais la porcelaine entre les mains du plus jeune qui prit rapidement place sur tes cuisses. Adossée contre le mur extérieur de l'auberge, tu regardas d'un œil tendre le petit garçon manger, enfin dévorer, les sucreries moelleuses. Avait-il peur qu'on lui vole ? Ses joues gonflèrent comme celles des hamsters. Il était bien trop craquant pour ton pauvre petit cœur.
─ « Tu peux prendre ton temps, tu vas t'étouffer. Ne t'inquiète pas, je ne t'en volerais pas, personne ne t'en volera. »
─ « Ce n'est pas grave si c'est (T/P) qui m'en prend. »
À quel point pouvait-il être adorable ? N'y tenant plus, tes lèvres se posèrent sur sa joue, absolument conquise par le petit être innocent sur tes cuisses. Ses joues rougirent d'un seul coup, mais il ne fit aucun geste pour se défaire de ton emprise, appréciant, d'un plaisir coupable, sentir tes lèvres sur ses joues. Comment était-il arrivé à s'asseoir sur tes cuisses ? Pourquoi ses mains étaient-elles si petite ? Xiao s'adaptait tout doucement à sa situation, ses souvenirs remontant petit à petit à la surface. Pas encore noyé dans la gêne, pas réellement conscient de la quantité de baisers déposés sur ses petites joues, il se laissait faire.
─ « Si mignon. Ce n'est pas ton tofu que je vais dévorer, mais toi, mon adorable Xiao. »
Tes bras l'entouraient, il sentait ta chaleur bercer son corps enfantin alors que ton rire résonnait au creux de son oreille. Tes paroles avaient du mal à s'imprimer, mais dès qu'elles le furent, tout son corps brûla de gêne, il s'était complètement raidi dans ton étreinte. Cet homme voulait disparaître. Il ne savait plus quoi faire. Il ne savait plus comment réagir. Il était mortifié. Il voulait partir et en même temps, il pouvait profiter encore plus longtemps de cette douce chaleur qui le câlinait. Pourrait-il en profiter une nouvelle fois quand il serait à nouveau dans son corps d'adulte ? Non. Il le savait déjà. Alors pour une fois, pouvait-il céder à son désir égoïste ? Avec son corps dans cet état, il ne pourrait pas remplir ces devoirs de Yaksha. Même si sa rigidité et sa loyauté au souverain de la roche l'appelaient à faire son devoir, son souhait, son désir, mortel d'être tenue entre tes bras prenaient le pas.
─ « Je t'aime tellement Xiao. »
C'était une confession naïve et imprudente à faire à un Yaksha, c'était ce que pensait Xiao alors qu'il avait l'impression de sentir son cœur raisonné dans tout son corps. Même s'il se sentait légèrement coupable d'avoir entendu ta confession tandis que tu pensais sans doute qu'il ne s'en souviendrait pas, il se sentait rempli de bonheur. Tu t'adressais sûrement ces sentiments à son lui enfant, mais il en était quand même heureux. Il se sentait heureux, mais son esprit s'embuait petit à petit. Il se sentait étrangement lourd. Est-ce à cause de son physique d'enfant ? Il ne pouvait que s'en douter. Apaisé, par le sommeil et ton cœur battant contre son sommeil, il se laissa bâiller à s'en décrocher la mâchoire, ses yeux luttant contre le sommeil.
─ « Il faut croire, que tu sois en modèle réduit me fait parler plus facilement. » Te lamentas-tu ensuite d'un coup d'œil vers l'enfant qui sombrait tout doucement. « Je suppose que ce petit corps a besoin d'un peu de repos. Tu peux dormir, Xiao, je veille sur ton sommeil. »
─ « Merci. Je t'aime. »
C'était un murmure. Un murmure qui aurait dû être inaudible. Un murmure que tu avais entendu. Un murmure qui fit battre ton cœur comme un fou. Avais-tu rêvé ? Est-ce encore ton esprit qui s'emballait ? Mais tu ne pouvais pas lui demander. Il dormait si paisiblement. Déposant l'assiette de côté, tu t'étais résignée, déplaçant ton regard sur le côté pour s'égarer sur le paysage. Un brin d'air soufflait, caressant avec chaleur vos peaux, ondulant les cheveux désordonnés de l'enfant. Petit à petit Morphée t'entraîna avec elle au son doux des marchand et du brouhaha lointain des voyageurs de l'auberge.
Ta respiration était lente, toujours profondément dans les bras de Morphée, quand Xiao se réveilla. La lune était haute dans le ciel ancre de Liyue, et la température bien plus fraîche que des heures plutôt. Les souvenirs bien en mémoire, le Yaksha te couvrait d'un regard empli d'affection, d'une adoration nouvelle. Est-ce qu'un jour, il avait pu se sentir aussi débordant d'amour et de bonheur ? Sûrement pas. C'était nouveau, il lui faudrait du temps pour s'y habituer, mais ce n'était clairement pas désagréable. Il avait peur de te réveiller, mais il ne pouvait pas te laisser à l'extérieur. Aussi précautionneux qu'avec le plus précieux des trésors, Xiao te ramassa comme une mariée, avant de t'emmener dans une des chambres de l'auberge, la sienne, enfin du moins celle que Verr Goldet lui avait attribué dans l'espoir qu'il s'en serve.
Il t'allongea précautionneusement sur les draps, te recouvrant par la suite d'une couverture. Xiao prit un instant, un instant pour t'observer dormir. Il hésitait à caresser tendrement à ta joue. Il avait peur de te réveiller. Est-ce une erreur de t'avoir répondu ? Était-ce son erreur de t'aimer ? Les humains étaient éphémères... Alors qu'il y pensait, Xiao pouvait entendre sa voix, celle de Bonanus. Elle avait toujours été idéaliste, mais elle lui avait dit tant de fois de ne pas rejeter l'amour qu'il ressentait. Si pour lui, c'était une faiblesse, pour elle, il pouvait être la signification d'une force qui pouvait soulever des montagnes. Maintenant, qu'il commençait à en faire l'expérience, qu'on lui offrait cet amour, il ne pourrait plus la revoir et lui dire le contraire.
─ « Je t'aime, (T/P). »
Ce besoin, il ressentait ce besoin de redire ces mots, même si dormait. Sa main gantée glissa tendrement sur ta joue, elle était hésitante, de peur de te réveiller. Pourtant, ça fait déjà quelques bonnes minutes que tu étais réveillée. Aussi délicat qu'il le voulait, il était impossible que tu ne te réveilles pas. Tes yeux (C/Y) s'ouvrirent accompagnés d'un délicat sourire. Ta main se posa sur la sienne, l'emprisonnant avec tendresse contre ta joue.
─ « Moi aussi, Xiao. » Lui répondis-tu, laissant son visage une nouvelle fois se colorer timidement par des teintes de rosées. « Tu repars ? »
─ « Je... Oui. »
─ « D'accord... J'attendrai. »
Bonanus avait raison, et il avait bien fait d'y céder. Tu étais (T/P), son humaine, celle qui l'attendrait jusqu'à ce qu'il revienne. Celle qu'il aimerait. Celle qui chérirait à travers les âges. Celle qu'il attendrait à son tour. Celle qu'il voulait rendre heureuse. Celle qui lui offrait désormais un endroit où rentrer. Celle qu'il protégerait avec son foyer. Pris d'un courage nouveau, bien que timide, il posa avec tendresse ses lèvres sur les tiennes. Ce baiser fut simple, innocent et court, mais il était rempli de promesses. Il ne lui en fallut pas plus avant de disparaître dans la nuit profonde de Liyue, l'esprit léger, avec qu'un désir : rentrer.
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𝐗-𝐌𝐞𝐧 | kurt wagner
Kurt Wagner x Reader
Warnings : aucun
Mots : 75
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Tu avais rendez-vous avec Kurt cependant, il n'est jamais venu. Tu le cherchas dans tout le manoir lorsque tu le vis assis sur un sofa en train de lire en livre et de boire une tasse de thé.
❝━ Kurt !❞
Il se tourna vers toi.
❝━ Qu'est ce qui se passe ? Demanda-t-il calmement.
━ Ça fait plus d'une heure que je t'attends !❞
Ces yeux s'écarquillèrent et il réalisa son erreur.
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Le plus beau de mes rêves
Pour le moment, je sais, je ne me sens pas bien,
J'ai un affreux Chagrin, qui va et qui vient,
C'est pour ça que je veux trouver un Bonheur, un vrai, qui sera le mien.
Et ce Bonheur j'en rêve jour et nuit,
Je ne pense qu'à la journée que je passerai avec lui,
Ou notre rire sera le seul des bruits
Qu'on entend. Quel beau rêve, oui !
C'est sûre que ce rêve, pour l'instant, n'est que ça,
Un futur idéal, bien loin de moi,
Mais le plus je rêve qu'avec moi il soit là,
Le plus je vois qu'en fait, j'en suis proche, de cette fameuse joie.
La seule chose qui me sépare de ce rêve, c'est le temps
Pour me soulager, me reposer calmement,
Et de me rendre compte que tous mes soucis ont disparu dans le vent.
J. I. S.
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