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Aromantic (love) story
Tome 2
Auteurice : Haruka Ono
Maison d’édition : Akata
Date de publication : 2018
Nombre de pages : 199
Genre : Manga - Seinen
Ce qu’en pense Seli :
En général, les limites de caractères de Livraddict me suffisent quand j’ai quelque chose à dire sur un manga. En ce qui concerne ce manga là, ce n’est pas le cas. Je pensais avoir enfin trouvé une œuvre fraîche et amusante traitant d’aromantisme correctement, mais j’ai vraiment peur que le tome suivant fasse de cette saga une de mes plus grandes déceptions.
En résumé, nous suivons Kiryu, une mangaka spécialiste de harem manga (bien que ce ne soit pas du tout le genre qu’elle souhaite créer), âgée d’une trentaine d’années, qui se définit elle-même comme aromantique : elle n’éprouve pas de sentiments amoureux pour qui que ce soit et cela lui convient très bien. Seulement, deux hommes commencent peu à peu à lui tourner autour : un de ses jeunes assistants et le scénariste de l’anime adaptant son manga.
Le pitch m’a vraiment emballée : un triangle amoureux voué à l’échec, car la jeune femme n’éprouve pas d’amour. Le tome 1, à cet égard, est une réussite. Il assoit très clairement les positions de Futaba et ce qu’elle ressent : elle EST aromantique, c’est une certitude. Il est clairement évoqué que l’injonction à se marier est une pression sociale qui contraint majoritairement les femmes (surtout au Japon !) et que Futaba a une vie pleine et épanouie et qu’elle n’a pas besoin d’une caution phallique pour pallier un quelconque vide. De ce fait l’apparition des deux prétendants, dont l’un extrêmement sûr de lui et de son charme, me faisait doucement rire. Quelle ne serait-pas leur déception de voir que la femme qu’ils désiraient n’en choisirait jamais aucun !
De même, Kiryu étant autrice de harem manga sans rien connaître aux sentiments amoureux, elle fait montre d’une naïveté qu’on lui pardonne, mais permet aussi de déconstruire les topos de la romance en les analysant. En général, ces petits événements émaillent les récits de romance (l’homme sauve la femme d’un v��hicule/vélo dans la rue, ou bien tombe malade et se fait chouchouter par sa belle, etc...), et servent de prétexte à Monsieur pour se confier ou démontrer son attachement, ce qui développe la relation amoureuse. Dans le premier tome, les résultats sont très mitigés puisque Kiryu réalise, même a posteriori, ce qui se passe. Et le tout avec beaucoup d’humour.
Jusque là, tout va bien. Puis je me suis lancée dans la lecture du tome 2. ATTENTION, ZONE SPOILERS.
Tout part plutôt bien, même si quelques signes avant-coureurs apparaissent. Le séducteur que Kiryu surnomme “stratège” parvient à la piéger et arrive avec son ton d’homme viril et moralisateur pour expliquer à la jeune femme que ben oui, elle a jamais été amoureuse, du coup elle sait pas ce que c’est, donc si ça se trouve elle a pas encore trouvé le bon. Ce discours est assez récurrent quand des gens nient l’existence de l’aromantisme, donc déjà ça m’a fait grincer des dents. Mais c’est dans la logique du personnage, un séducteur tel que lui niera forcément que des femmes puissent ne pas finir par lui tomber dans les bras. Donc j’ai continué.
Du coup Kiryu propose au stratège une relation amicale, ce qu’il accepte, même si j’avais déjà clairement de gros doutes qu’il en reste là. Dans le même temps, elle tente de bâtir une relation avec son assistant pour le détourner de ses sentiments amoureux envers elle et lui faire comprendre en douceur que ce n’est pas envisageable. Puis elle se mets à douter en repensant aux paroles du stratège... Moui... Cependant, je n’ai pas tant tiqué. Par expérience, je peux dire que même une fois son opinion faite et qu’on pense être sûr de soi, les doutes reviennent de temps en temps. En même temps, vivre dans une société qui mitraille aux femmes qu’elles ont besoin d’un pénis pour se sentir épanouies et où on essaie de caser les célibataires avec tous les mecs qu’elles croisent car une “vieille fille” devient acariâtre et aigrie (et adopte une ribambelle de chats pour tenter de combler le manque de pénis), ce n’est pas évident. Je dirai même que parfois, c’est si fatiguant que rentrer dans le moule peut devenir une vraie tentation. Donc Kiryu doute, pourquoi pas ? Ce n’est que passager après tout.
Il y a même un passage intéressant parlant d’agressions sexuelles et de leurs définitions. Lors d’une soirée professionnelle, Kiryu prend impulsivement la liberté de resserrer la cravate défaite de son assistant... puis se rend compte qu’un geste d’une telle familiarité entre supérieur et employé, surtout si ledit employé est réservé et timide, est un comportement abusif qui a envahit l’espace vital du jeune homme. Elle n’a alors de cesse de s’excuser. C’est un message positif, car Kiryu se rend compte que si personne ne s’est formalisé de son geste, si les genres avaient été inversés, elle aurait elle-même pris cela comme une agression.
Le début de la parade masculine face à un rival m’a fait rire. C’est si excessif et caricatural que ça en devient presque hilarant ! On nous montre bien que l’héroïne est complètement dépassée et ne sait pas comment gérer deux prétendants qui se pavanent pour lui plaire. Elle ne sait pas quoi faire et en même temps voir deux mecs rivaliser pour ... rien, c’est assez ironique et dans la lignée du premier tome.
Là ça va, il n’y a encore rien de bien grave, c’est même plutôt positif. Puis arrive la révélation.
Un peu avant la fin, Kiryu accompagne le stratège voir sa famille en se faisant passer pour sa petite amie. Ce dernier insiste, lui disant que ça serait intéressant pour expérimenter le statut de petite amie. Moui. Arrivés à l’hôpital, ils découvrent le papa du stratège mourant, et Kiryu découvre alors toute la souffrance d’un fils que son père trop exigeant et élitiste a rejeté, ce qui l’a rendu si solitaire, manipulateur et versatile. La jeune femme se demande alors ce qu’elle pourrait faire pour calmer sa peine et l’aider à aller mieux.
Non ! Non ! Et non !
Ce topos est nommé syndrome de l’infirmière. Oui, il a même un nom à lui, vous avez vu ? Ce syndrome consiste en une femme qui s’attache à un homme (et jamais l’inverse) qui a des problèmes (santé, psychologiques ou autres) et s’occupe de lui car elle se persuade qu’elle peut le faire aller mieux. Et dans la fiction, ça marche, parce que ce syndrome est aussi une réalité pour de nombreux couples qui ne s’en sortent pas si bien. Ce cliché de romance pourrie puise dans la fosse septique du sexisme avec l’idée que la femme a un rôle apaisant, qu’elle prend par nature soin des autres. Et ce cliché, on le retrouve par cohortes de mille dans les romances jeunes adultes ou jeunesse : 50 shades, After, etc... même Fruits Basket ! Madame en prend plein la poire mais pardonne parce qu’après tout, son promis a des problèmes, le pauvre, c’est pas vraiment sa faute. Lle temps de remplir plusieurs tomes avant le happy end : ça y est ça va mieux, je peux vivre une histoire saine maintenant... Voir Kiryu tomber là-dedans me fait extrêmement peur pour la suite.
Je me suis alors rendue compte qu’en tentant de déconstruire un autre topos, celui de soigner son prétendant malade, Kiryu sautait également à pieds joints dans le syndrome de l’infirmière, sauf que là c’est peut-être pire. Je me suis rendue compte que tout ce qu’elle entreprends pour son assistant (le soigner, remettre son nœud de cravate, devenir un modèle digne de son admiration), se rapproche dangereusement d’une attitude maternelle. Ouille... J’espère très sincèrement que je me trompe, car c’est un autre topos de la romance : l’amoureuse qui sert de “petite maman” à son chéri...
Et le meilleur pour la fin... Plus on avance, plus on a l’impression que Kiryu se range du côté du stratège : elle ignore tout de l’amour, donc si ça se trouve... Et en super bonus, quand elle compatit à son malheur, il l’embrasse de force. Et ça se finit là-dessus... Ce mec est insupportable et dans toute histoire réaliste et logique, elle l’aurait envoyé balader depuis belle lurette. Depuis le début, le stratège n’a de cesse d’envahir son espace vital, et elle ne réagit que trop mollement et avec pitié... alors même qu’on la prévient qu’elle a affaire à un séducteur hors-pair qui n’hésite pas à mentir ou à jouer avec la réalité pour parvenir à ses fins...
Voilà le problème, Kiryu apparaît bien trop faible dans ce tome ! Alors qu’au début, ses convictions sont fortes, elle est juste déstabilisée par les comportement de des deux hommes à son égard...
J’ai vraiment très peur que ce manga empreinte une pente glissante l’amenant à cracher sur la communauté aro en présentant une héroïne qui se pensait aro mais qui en fait une fois un peu chahutée se rend compte qu’elle ne l’est pas. C’est une communauté qui a besoin de visibilité dans la fiction, c’est d’ailleurs la première œuvre que je connais qui en traite ! Dans toutes les autres, les personnages seuls sont soient des hommes de type Dom Juan ou des asociaux pervers fantasmant sur des waifus, soient des femmes célibataires en manque d’hommes dont le but est de mettre le grappin sur la dose minimale acceptable de phallus. Donc je serre les fesses en attendant le tome 3... En espérant que la mangaka sait ce qu’elle fait, nous démontre que tous ces clichés pourris n’étaient qu’une épreuve, et que Kiryu se rendra compte qu’il ne s’agit que de fumisteries de la part du stratège destinés à la piéger... Dans le doute, je ne préfère pas enfoncer ce manga, mais si il s’avère que mes craintes se réalisent, je serai sans pitié.
J’ai vraiment, vraiment peur...
Ma note : 12/20
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Aromantic (love) Story aux Editions Akata #aromanticlovestory #harukaono #manga #Akata http://bit.ly/2qGyUSO
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Good sweet morning people #bonenzo #bonniebennett #enzo #michaelmalarkey #thevampirediaries #tvd #aromanticlovestory
60 notes
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Quand on s'amuse à déplacer des manga pour faire de la place aux livres. #fruitsbasket #lovelydevil #nana #aromanticlovestory #manga #switchgirl #tohru #yuki #kyo #momiji #tsubakilove
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