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L’hofstède l’hiver
L’hofstède de torchis, sous les chênes chenus
Voit de ses fenêtres, yeux vitreux, presque éteints
Tomber très lentement, lorsque l’ennui l’étreint
Les frênes dénudés, feuilles tombées des nues
Morose, elle se remémore les gens d’hier
Les pères et les fils qui longuement s’éreintèrent
Du pied ouvrirent le sol, les doigts pleins de terre
Ni heureux ni tristes, vécurent durs et fiers
Puis elle songe encor qu’elle est finie et seule,
Que ses murs solides, osseux, plein de remords
Modèrent légèrement le froid du dehors
Qu’ils protègeront tôt des senteurs du linceul
Elle devine de loin le réveil des bourgs
Des lignes droites cinglent un ciel bleu superbe
Lorsque sur son mulet un pèlerin débourre
Il se fige, l’observe, c'est un bel éphèbe
Voit-il seulement tes pignons usés, flétris ?
Tes briques qui se défont, ton lustre s’évente
Pleure ! Cense de Steenbecque, bientôt en vente
Le visiteur tourne son dos, prend un selfie, Souris !
D’après “Vieille ferme à la Toussaint” d’Emile Verhaeren
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Les ministres puisent
Les réserves s’épuisent
Erreur systémique
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Ils veulent remplir un vide existentiel
Epuiser les dernières gouttes de pétrole
Que l’élixir de vie coule comme du miel
Sur leurs gorges grippées, les drôles de bonhommes
Il leur reste bien quelques brevets de bêtises
Et pour sûr en réserve des fioles de fiel
De mon côté je dispose encor d’hydromel
En guise de morphine, l’exquise overdose
Morphée reçois-moi sur ton lit douillet
Remémore-toi mes plus doux billets
Ton guêpier me tente plus que de reste
L’heure sonne : je déleste ce monde
Euphoniques, eux, bissent les toubibs
Derrière leurs croisées, se désinhibent
Je monte, je monte, délice !
Vue superbe, odeur de mélisse
Comme vous êtes stupides
Lutter contre le vide !
Merci Seigneur
Le bonheur
Ci-gît
Suis
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Réécriture du poème 53 des Regrets
Vivons (Gordes), vivons, vivons, et pour le bruit
Des voisins ne nous en préoccupons plus, frère :
Vivons, puisque l’existence est si courte et chère,
Et que mêmes les Rois n’en ont que l’usufruit.
Le jour s’éteint le soir et revient de si tôt,
Les trimestres se suivent et se ressemblent, blêmes :
Or si l’homme perd toute notion de lui-même
L’extinction des feux lui tire un ultime rot
Donc imiterons-nous le vivre d’une bête ?
Non, vers le ciel nous lèverons toujours le nez,
Goûterons quelquefois les douceurs étoilées
Celui-ci est un fou, s’il déchire ses dettes
Icelui un bon mec qui te donne un job,
Où l’on doit succinctement lui sucer le zob
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Il se penche sous le siège...
Réécriture d’un sonnet bien connu
Il se penche sous le siège pour pincer le colis
que zyeutent insidieux un groupe de nervis
il se penche toujours plus, en pure perte
il ne trouve qu’un pochon de pers mogettes
On vous mute vous devenez un truc piteux
qui répète les roueries envers les bouseux
de cujus on vous greffe une orde génuine
l’insecte grignote tissus os et courtine
Sur les sentiers boueux on retrousse son froc
le bourge peut exhiber une moue boudeuse
lorsqu’il voit le crottin interdit demeurer
On regrette in fine les bicoques terreuses
où l’on met indolent ses plus infectes loques
Fred Perry ou Bexley ne durent qu’une journée
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Sois soumis...
Réécriture du poème de Perec
Sois soumis, mon spleen, et même puni reste sourd
Tu voulus l’ennui, il est fin prêt, le voici :
Une rumeur obscure s’étend sur le bourg,
Qui impose Silence, et suscite Souci.
Lorsqu’une vile troupe de gus quelconques,
Sous le bref stimuli, d’un fouet non désiré,
Court humer le poison d’un souffleur de conques,
Spleen chéri, emmène-moi pour l’éternité
Loin d’ici. Que s’ouvre une fenêtre de tir
Tout ce temps qui nous reste, ces mois de loisir
Surgir d’un horizon qui semble confiné
Fils de Jupiter sors de ton lit moderne
Et comme un jeune serf relève le bout du nez
Ouïs, Espoir, vois le Feu des lectisternes
16 mars 2020
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Brusquement surgi de derrière les collines
Nulle chirurgie, ce me semble, ne te défigures.
Je tombe des nues immobile
C’est bien toi, plus ! c’est tout toi
Tout entière, menteuse désinhibée
Cumulonimbus qui m’observe
Si proche de celle que je connus
Presque identique
Nimbée d’un mystère
Qui m’inonde d’une joie
Que plus rien n’obères
Lorsque tu pleus sur moi
Dieu !
Mère de Dieu !
Quel subterfuge
Pour moi, fils de chien
Inventes-tu ?
Pourquoi venir ce soir ?
Lorsque les couleurs s’éteignent
Incendier un cœur
Qui s’est longtemps cru guéri du bonheur
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Dédoublement
Respecte une trêve !
Qu'est-ce que tu expectores ?
Le futur, en rêve
Morcelées d'ex
Moitié figue
Moitié foie de morue.
J'essuie des tuiles
Huileuses
J'me prends des revers
Des coups du sort
De culs, de bites
J'investis des écus
Ecrus. Je m'investis.
J'expérimente
M'enrégimente
Et je m'inverse
M'invertis
Me dédouble
Deux invertis
Comme on dit
Plutôt qu'un.
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L’insurrection
Ouf de soulèvement
Quel événement !
Et quelle décence !
Un seul point d'orgue
Berbères, bretons, indiens, pygmées
Une foule dense
Indigènes et touristes
Pigmentés ou non
Pour se délier du serpent
Je veux dire du serment !
D'être con...Semble t-il ?
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En grève
Toujours niqué
Tous les jours moqué
Il se lève pour bloquer
En perte d'idées
Le revenu étriqué
Il se dépense tout entier
Le gréviste
Peut crever
L'individuelliste poursuit
Son bonhomme de chemin
N'ose lever le poing
Même lorsque son front il essuie
Il se démène comme il peut
Pour son prêt ruineux
L'esprit difforme, l'espoir en berne
Il se peut qu'il espère, le soir
Prononcer un NON ferme
Et rejoindre les preux
Modernes lépreux
Conspués sur les ondes
Des hommes vertueux
Dont les lumières splendides
Ruissellent...
Sur un monde sordide
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photo : https://www.flickr.com/photos/misterfred/2905538538/in/photolist-5qKDo3-7r9uaT-84DX1U-9PLczq-rJSjen-PLe3RW-U5UfjE-f7MaHR-fcFpsp-rnrBz2-rYygBs-9PHiSz-56ntAS-siJWXg-6tBcPT-s1RkhX-q5soCC-8j6PAH-24wH88Y-qmWLvf-9PHn1P-95pxY5-ugs2J-9FVKvL-egvKFW-6oFDXQ-wAdht1-7rdqF9-ULAwLr-f2mi6Y-7QtH24-GhGdus-9XM4Tb-J3Jiuc-aBYduM-7QT6cb-7QPPrK-c5kzrd-7QT5mG-nJDrgY-ehE5dD-uKd2aY-HrJnBM-8h3nM8-6BV4gY-7U5mXR-umD6M3-bEg4Eo-GrENXX-PuvC93
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Meilleurs vœux !
Meilleurs vœux ! Que vous écriviez librement ou selon un protocole rigoureux... On vous veut plein de belles lettres, de jeux de mots, d'histoires loufoques... des synecdoques, des hémistiches bien sûr. Et surtout, surtout... des proctologues bien sentis ! Je veux dire des prologues, bien entendu !
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