#Société du Salon d’Automne
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見た目に涼しげな青を塗る🟦が、涼しくなるわけではない🥵💦
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#Art#artist#こじぞう’#こじぞう’の世界展#アーティスト#クリアブルー#iPhoneケース#iPhoneケース展#Kojizou#Kojizou’s factory#Société du Salon d’Automne#個展#和信ペイント#工芸うるし
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0️⃣ La lettre d’infO (la quotidienne annécienne) 🤍
Sélection journalière à destination de 12 réseaux sociaux et de 3 messageries instantanées en provenance directe de la version 3 de mon infolettre 📧
1️⃣ Les Journées (j’adOre) 💛
Aujourd’hui, vendredi 01/11/24, jour férié de la Toussaint (depuis le VIIIe siècle) et Journée mondiale végane 🥗
2️⃣ L’actu (point trop n’en faut) 🧡
Annecy : une sacoche appartenant à l'octogénaire disparu début octobre à Cran-Gevrier a été retrouvée il y a quatre jours accrochée à la barrière d'une entreprise d'Annecy-le-Vieux. La police d'Annecy lance un appel à témoins 📣
En novembre, le Mois de l’Économie Sociale et Solidaire (17e édition) permet de découvrir des acteurs et actrices qui font l’économie sociale et solidaire pour témoigner de ce qu’elle peut apporter à notre société en pleine transition 👌
3️⃣ L’agenda (l’agendalp pour les ancien·nes) 🩷
🧺 Un marché le ven. matin à Annecy ➡️ Marché de la vieille ville 📍 Rue Sainte Claire ⌚️ 7h-13h ℹ️ Au cœur des vieux quartiers, flânez entre les étales du marché le plus typique : les produits du terroir sur le marché alimentaire mais également les produits textiles et manufacturés 🍴
☕ Coup de cœur annécien : un lieu d’accueil et d’échange ouvert quatre fois par semaine et géré par des bénévoles ℹ️ Boissons sans alcool, livres, jeux (après-midi jeux de société) 📆 Ven. 01/11/24 ⌚️ 10h-12h & 14h30-16h30 📍 Café du curé (6 quai de l’Évêché, vieille ville) 😍
🖼️ ExpO : Rouge ➡️ Le travail de Marcel Savy oscille entre le figuratif et une abstraction guidée, lui permettant d’aller à l’essentiel tout en laissant place au rêve dans ses toiles ℹ️ Jusqu’au sam. 16/11/24 🎫 Accès libre 📆 Ven. 01/11/24 ⌚️ 10h-18h45 📍 Artekné (Centre Bonlieu) 👨🎨
🧒 Vacances d’automne ou de la Toussaint ➡️ Fabrique ta lanterne d’Halloween ℹ️ À partir de 5 ans 🎫 Anim. et visite : 10€, 8€, 6€ (6-15 ans) & 0€ (-6 ans) 🎟️ Sans réservation 📆 Ven. 01/11/24 ⌚️ 10h30-12h & 14h-17h 📍 Château de Montrottier (Lovagny) 🏰
🖼️ ExpO : Salon des artistes peintres d'Annecy ➡️ Évènement qui célèbre la créativité et le talent des artistes de notre territoire ℹ️ Jusqu’au ven. 22/11/24 🎫 Entrée libre 📆 Ven. 01/11/24 ⌚️ 13h-18h 📍 Forum Exposition Bonlieu (1 rue Jean Jaurès) 🎨
🖼️ ExpO : Imagined Landscapes de Yang Yongliang ➡️ Artiste shanghaïen inspiré par la peinture traditionnelle chinoise le Shanshui ℹ️ Jusqu’au dim. 15/12/24 🎫 Accès libre 📆 Ven. 01/11/24 ⌚️ 14h-19h 📍 L’Abbaye (15 bis chemin de l'Abbaye) 👨🎨
🎶 Concert ➡️ Une soirée dédiée aux rythmes reggae et dub avec Omani Sound et le Local International : plongez dans une ambiance festive et chaleureuse, la musique vibrante et les sonorités envoûtantes vous transporteront 🎫 Participation libre 📆 Ven 01/11/24 ⌚️ 18h-22h 📍 Les Steppes (3 place des Rhododendrons) 🎸
👟 Ligue 2 : le FC Annecy (3e avec 19 pts) reçoit Pau FC (10e avec 15 pts) ➡️ Allez les Rouges et Blancs ℹ️ Douzième journée (sur 34) 🎫 À partir de 7, 9, 10 et 11€ (en fonction des catégories) 📆 Ven. 01/11/24 ⌚️ 20h 📍 Parc des sports (1 rue Baron Pierre de Coubertin) ⚽️
🎶 Concert Chico and The Gypsies : des plus grands succès aux chants sacrés ➡️ Avec leur répertoire varié, alliant grands classiques de leur carrière aux chants sacrés les plus émouvants, Chico et Les Gypsies ont su créer une atmosphère magique au sein des églises offrant au public une expérience inédite 🎫 49€ & 46€ 📆 Ven 01/11/24 ⌚️ 20h 📍 Église Sainte-Bernadette (39 avenue d'Albigny) ⛪
🎭 Théâtre : La grande messe de Merri ➡️ Sacré Merri ! Il redonne peut être l'envie de retourner à la messe ? Avec un punch d'enfer et un sens de l'improvisation hors norme, Merri incarne un prêtre méphistophélique avec la folie des Monthy Python, et déroule une messe comme jamais vue : en osant l'impensable, une messe pas catholique, une célébration iconoclaste et divertissante qui déchaîne les fous rires et les passions ℹ️ Avec plus d'un million de fidèles à travers le monde, voici le spectacle culte et hilarant qui a fait un triomphe au Québec, au festival Juste Pour Rire et dernièrement au Zénith de Toulouse 🎫 18€, 16€ & 12€ (-12 ans) 📆 Ven. 01/11/24 ⌚️ 20h30 📍 Théâtre Les Têtes de l'Art (36 avenue de Chambéry) 🙏
4️⃣ La météO (pour celles et ceux qui veulent vivre) ❤️
Qualité de l’air à Annecy (indices ATMO) : la qualité de l'air devrait être moyenne sur la quasi totalité de la région sauf dans la vallée du Rhône où elle pourrait être dégradée par la présence de particules 💨
Dans la cité lacustre et ailleurs, au niveau de vos déplacements, privilégiez vélo, trottinette, marche à pied, etc. et au niveau de vos activités physiques, privilégiez les parcs, les zones piétonnes et les rues peu circulantes pour vos activités de plein air 🌬️
L’indice de risque pollinique à Annecy est nul (niveau 0) ➡️ Ambroisies, armoise, cupressacées, graminées, saule, autre : niveaux 0 ➡️ Indice communal valable du 26/10/24 au vendredi 01/11/2024 inclus 🤧
5️⃣ Les dictons (maximes et autres proverbes) 💚
Trois dictons du jour pour le prix de deux : « À la Toussaint, l’âtre est plein. », « À la Toussaint, cueille l'olive à la main. » et « Le mois de novembre est malsain, il fait tousser dès la Toussaint. » 👌
Et trois autres dictons du jour pour la route : « À la Toussaint, tout le vin est sain. », « La Toussaint venue, rentre ta charrue. » et « Pour faire rire le paysan, il faut qu’il gèle après la Toussaint. » 👍
De la Toussaint à la saint André (30/11) : « À la Toussaint la neige est dans les champs, à la saint André (30/11), les ruisseaux sont gelés. », « Novembre, la Toussaint le commande, saint André le voit descendre. » et « Novembre, la Toussaint le commence et saint André l'achève. » 👀
De la Toussaint à l’Avent (01/12) : « De la Toussaint à l'Avent, jamais trop d'eau ni de vent. » 💧
De la Toussaint à Noël (25/12) : « Entre la Toussaint et la Noël ne peut ni trop pleuvoir, ni venter. », « Givre à la Toussaint, Noël malsain. » et « Quand il tonne entre la Toussaint et Noël, l’hiver est en retard et les mauvais jours nous interpellent. » 🎄
De la Toussaint à Pâques (l’année prochaine) : « De la verdure encore à la Toussaint, c'est de la neige à Pâques. » et « Telle la Toussaint tel Noël, et Pâques pareil. » 🧐
Pour celles et ceux qui aiment l’été de la saint Martin : « À la Toussaint, commence l'été de la saint Martin. », « Été de la saint Martin, dure trois jours et un brin. » et « Novembre, mois des brumes, par devant réchauffe et par derrière refroidit. » ☀
Pour celles et ceux qui aiment le beau temps et la chaleur : « S'il fait beau à la Toussaint, on n'a plus que trois jours pour rentrer les biens. » et « S'il fait chaud le jour de la Toussaint, il tombe presque toujours de la neige la nuit suivante ou le lendemain. » 🌞
Pour celles et ceux qui aiment l’hiver : « Quand la belle Toussaint vient, c'est un hiver que l'on peut craindre. », « S'il fait soleil à la Toussaint, l'hiver sera précoce. » et « Suivant le temps de la Toussaint, l'hiver sera ou non malsain. » ❄️
Pour celles et ceux qui aiment le froid : « À la Toussaint, le froid revient et met l'hiver en train. », « Autant d'heures de soleil le jour de la Toussaint, autant de semaines à souffler dans ses mains. » et « S'il neige à la Toussaint, l'hiver sera froid. » 🥶
Pour celles et ceux qui n’aiment pas le froid : « À la Toussaint, manchons au bras, gants aux mains. », « Pour la Toussaint, cape et grand foulard. » et « Pour la Toussaint, laisse l'éventail et prends les gants. » 🧤
Pour celles et ceux qui sèment : « À la Toussaint, sème ton grain. », « Le bon semer est quinze jours avant Toussaint, et quinze jours après. » et « Les semailles de la Toussaint sont les plus pauvres de l'année. » 🌱
Bien évidemment : « À la Toussaint, les blés semés et les fruits serrés. » et « La Toussaint arrivée, le blé doit être semé, fruits, pommes de terre et vins rentrés. » 💪
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué : « Celui qui a trois fois sept ans, ne laisse pas pour la Toussaint ses pommes de terre dans les champs. » et « Quand la Toussaint aura fleurs nouvelles, morte saison sera cruelle. » 🤔
6️⃣ Les fêtes (rigolO est le calendrier) 🩵
Je vous souhaite une très bonne journée annécienne et un excellent automne à Annecy, dans les 33 autres communes du Grand Annecy, en Savoie ou ailleurs 🍂
Bon jour férié et cinquième jour de la semaine à tous et à toutes 🌳
Bonne fête à tout le monde et demain aux Victorin·es 😘
Demain, c’est également le jour des Défunt·es 🪦
7️⃣ Cohérence (histoire de simplifier) 💜
J’utilise les chiffres 0, 7, 8, 9 et 10 pour rendre plus lisibles les différentes parties de cette sélection (simple utilisation n’ayant absolument aucun rapport avec les parties “officielles”).
JamesO InfO V1 : jusqu’en 2012 🅰️
8️⃣ Migrations en cours (à marche forcée) 🤎
Les parties 7, 8 et 9 ne peuvent pas encore être diffusées totalement pour des raisons techniques. J’y travaille actuellement de manière régulière.
JamesO InfO V2 : de 2013 à 2022 🅱️
9️⃣ Abonnez-vous (nouveaux tarifs en 2025) 🩶
Les parties 10, 11 et 12 sont exclusivement réservées à mes abonné·es et ne sont plus diffusées sur les réseaux sociaux et autres messageries instantanées.
JamesO InfO V3 : depuis 2023 🆎
🔟 L’ours (nette préférence pour le dahu) 🖤
JamesO InfO
N° 1.175 du vendredi 01/11/24
Actualité - Informations - Nouvelles
Par JamesO Média (Presse & Édition)
Responsable éditorial et légal : J.-O. Gallice
📷 JamesO PhotO à Annecy le 29/10/24 📸
JamesO © AlPy News ® StudiO 147 ℗ 2SC ™
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René Prou
entre Art Déco et Modernisme Between Art Deco and Modernism
Anne Bony , Gavriella Abekassis
Préfaces de Patrick Frey et Lorraine Frey
Norma Editions, Paris 2018, 255 pages, Text in English and French. ISBN 978-2376660033
euro 84,00
email if you want to buy [email protected]
René Prou (1887-1947), ensemblier et décorateur, est, aux côtés de Ruhlmann, Leleu, Dunand, Subes ou Brandt, une figure centrale du mouvement Art déco. Dès 1919, il participe à la plupart des Salons d’automne et des Salons des artistes décorateurs avant de s’imposer à l’Exposition internationale des arts décoratifs de 1925. Nommé à la tête Pomone, l’atelier d’art du Bon Marché, il donne une direction plus moderne aux réalisations.Consacré par de grandes commandes publiques ou privées, son talent d’ensemblier s’exprime notamment dans la décoration de paquebots, l’aménagement de trains de luxe tels que l’Orient-Express ou des magasins Mitsukoshi à Tokyo. Au palais de la Société des Nations, à Genève, il intervient aux côtés de José Maria Sert avec lequel il collabore également au Waldorf-Astoria, à New York. Son style, défini par le galbe et la courbe des piètements en métal, mêlé à une ornementation joyeuse rajeunit et allège les formes pleines et massives de l’Art déco tout en préservant l’harmonie, le confort et une certaine idée d’un luxe simple.Il réunit dans son atelier de jeunes décorateurs et artistes comme Ivan Da Silva Bruhns, sa fille Geneviève Prou, Étienne-Henri Martin, Adrien Ekman, qui participent aux divers aménagements .Cette première monographie est le fruit d’un important travail de recherche entrepris dans les fonds documentaires et les archives familiales restées inédites.
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#René Prou#Art Deco#Modernisme#paquebots#trains de luxe#Waldorf Astoria New York#décorateur#Mitsukoshi Tokyo#designbooksmilano
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VIII
05:57
Le soleil s’est pas encore levé. Mais le ciel au-dessus de nos têtes a pris des teintes plus claires. Je sens dans l’air comme une aura de prophétie. Une atmosphère bondée d’énergie, comme avant un orage. Quelque chose va se passer. De bien, de mal. Je l’ignore. Mais la chaine de dominos est en place. Et le premier n’attend que le fatal signal pour tomber. Pourtant je me sens calme. Comme si j’avais accepté l’inévitable arrivée de la catastrophe. Je crois que d’une certaine façon, j’ai envie de la voir arriver. De lui faire face. J’accueillerai le changement, n’importe quel changement, à bras ouverts. Mieux vaut ça que la sinistre stagnation dans laquelle j’ai l’impression de me débattre.
Mélodie et moi, on avance tranquillement le long d’une voie sans issue qui mène à un lotissement. Tout est calme autour de nous. Les gens dorment encore, à l’intérieur de leurs foyers, bien protégés derrière leurs volets clos. Ils sont pas prêts à affronter les ténèbres. Nous, c’est justement vers là qu’on se dirige. Je le sais. Elle le sait. On a beau errer, tourner en rond, on pourra pas l’éviter. Quoi qu’il arrive, d’une manière ou d’une autre, la Mort va s’incruster dans notre nuit.
Elle épie les maisons autour de nous avec une intense attention. Son visage semble pale dans la faible clarté qui pointe à notre nez. Elle me parait encore plus belle qu’auparavant. Y a quelque chose d’apaisé dans son expression. Dans la mienne aussi, je suppose. Quoi qu’il arrive maintenant, on a déjà traversé pire.
Elle se tourne vers moi, et me pose une question. Je l’entends pas, bien trop concentré sur ses traits, et sur le funèbre sentiment qui semble s’emparer de moi. Mélodie. Où on va, toi et moi ? Qu’est-ce qu’on fait ? Comment ça va se terminer ? Y a eu un moment où j’ai cru que tu savais. Que t’avais les réponses. Maintenant, je pense que t’es aussi perdue que moi. Y a pas de mal à se l’avouer, tu sais ? Ca éviterait sûrement bien des problèmes.
Elle me dévisage, haussant un sourcil en l’air, légèrement impatiente. J’aime bien quand elle est comme ça. J’ai toujours trouvé qu’y avait quelque chose d’attirant chez une fille en col��re.
J’ai rien écouté de ce qu’elle a dit, par contre...
- Hein ?
- Je te disais, tu veux choisir quelle maison ?
Je regarde autour de moi, sans comprendre. On est entourés d’habitations spacieuses, toutes avec un jardin dissimulé derrière un mur ou une haie. C’est le genre de quartier où on aime pas trop que les gens voient ce qu’on fait chez soi. Vous avez des trucs à cacher, les gars ?
- Comment ça ?
- Si tu devais choisir une maison, pour y vivre. Tu choisirais laquelle ?
- C’est que des maisons de bourges, ici. Je sais pas si j’ai les moyens de me payer un loyer.
- Charlie, on est dans le fantasme, là. Tu peux choisir ce que tu veux. Utilise un peu ton imagination.
Je réfléchis, hésitant. Puis je désigne la plus proche, à notre gauche. Y a un arbre qui dépasse. Il me plait bien.
- J’en sais rien, celle-là.
Elle suit mon doigt, et sourit, satisfaite.
- Bon choix.
Elle s’avance en direction du portail. Je la suis, sans grande motivation.
- On fait quoi, ici, au juste ? C’est quoi ta surprise ? Tu veux m’offrir une maison ?
- Exactement.
Elle a son fameux sourire malicieux qui me dit rien qui vaille. J’ai un court moment d’hésitation.
- Hein ?
Elle regarde vite fait par les entrebâillements du petit portail noir. Puis elle pose son sac à terre, et se met à retirer ses talons.
- Tu peux me faire la courte-échelle ?
- Attends. Tu vas pas rentrer chez ces gens, comme ça ?
- Ils sont pas là.
- Comment tu le sais ?
- Fais-moi confiance. Ces bourges-là, ils sont en vacances dans leur maison secondaire, à manger des huitres, et regarder une émission télé à la con. Ils remarqueront même pas notre passage.
- Comment tu peux en être aussi sûre ?
- Ils ont leur boite-aux-lettres pleine. Ca fait des semaines qu’ils ont pas ramassé leur courrier. Ecoute l’experte, Charlie. Je sais ce que je fais. Fais-moi la courte échelle, s’te plait. Au cas où tu l’aurais pas remarqué, je suis trop petite pour escalader.
Je regarde autour de nous. Y a personne. Toutes les autres maisons sont fermées. Aucun témoin. Mais je suis quand même inquiet. Une connerie, c’est vite arrivé. On devrait peut-être pas tenter le diable. Pas à cette heure de la soirée. On l’a déjà bien assez titillé.
- Charlie, grouille-toi ! Ou on va se faire repérer ! T’inquiètes pas, c’est pas la première maison dans laquelle j’entre par effraction !
- C’est censé me rassurer ?
- Je veux te faire une surprise, je t’ai dit. Je te promets que ça va te plaire. Si tu flippes, tu peux toujours rentrer chez toi.
Rentrer chez moi ? Maintenant ? Elle est marrante. Elle sait très bien que je peux pas faire ça. C’est trop tard. On a déjà fait une bonne partie du chemin. Et elle a bien trop aiguisé ma curiosité. Je soupire.
- OK, mais dépêche-toi.
Elle parait réjouie. Je me penche, et joins les mains. Elle pose son pied dessus, appuyant sur mes paumes pour jauger ma force.
- Evite de regarder sous ma robe.
- Tu crois que c’est le moment ?
- On peut jamais plaisanter avec toi.
Je la soulève du mieux que je peux. Elle pèse pas très lourd, mais je suis pas forcément au meilleur de ma forme. Heureusement, elle a vraiment l’air de savoir ce qu’elle fait. Elle s’agrippe avec facilité au portail, et l’enjambe rapidement avec une incroyable agilité. C’est pas la première fois qu’elle fait ça, je veux bien la croire. Elle arrive de l’autre côté, saute, et atterrit sur ses jambes avec une grâce féline. Puis elle se penche pour ramasser ses talons et son sac à travers les barreaux. Elle me parle à voix basse.
- Maintenant, à ton tour.
Je contemple le portail dans toute sa hauteur. Je me suis jamais lancé dans une initiative pareille.
- Y a personne pour me faire la courte-échelle, moi.
- Oh, pauvre Charlie. Aller, grouille-toi. Ou les voisins vont remarquer quelque chose.
Je la sens pas très bien, cette histoire. J’ai jamais trop été du genre gymnaste. La souplesse et moi, ça fait deux. Je vais me briser le cou, c’est sûr. Et même pas dans une chute spectaculaire digne d’une cascade hollywoodienne. Non, je vais m’entraver dans un lacet, et mourir de manière ridicule. C’est tout à fait mon style.
Elle attend pas de voir la catastrophe. Elle s’éloigne en courant à pas feutrés, remontant la petite allée en dalles de pierre qui traverse le jardin.
- Hé ! Où tu vas ?!
- Je t’attends à l’intérieur. Fais vite.
- Quoi ?! Non ! Attends ! Mélodie !
Elle en a rien à faire. Elle tourne à l’angle du mur, et disparait dans l’ombre de la nuit. J’entends des chiens aboyer au loin. Ca me fait sursauter. Je me retourne, scannant de manière paniquée le lotissement désert. J’ai l’horrible impression d’être observé. Faut pas que je reste ici. Je vais virer dans la parano, ou me faire choper. C’est soit l’un, soit l’autre. Je crois pas qu’il me reste beaucoup d’options.
- Putain...
Elle m’aura vraiment tout fait faire, cette fille. La panique me donne des ailes. Je m’agrippe aux barreaux du portail, et me retrouve à l’escalader avant même de m'en rendre compte.
***
Je fais rapidement le tour de la maison, tentant de rester aussi discret qu’une ombre. Des petits lampadaires plantés dans le sol s’activent à la simple détection de mes mouvements, formant une haie d’honneur pour m’accueillir. C’est bien ma chance. Heureusement pour moi, tout le tour de la résidence est caché à la vue des voisins.
J’arrive devant la porte d’entrée. Y a des petits éclats de verre qui se reflètent dans l’herbe. Je ralentis le pas. Une lumière s’allume à l’intérieur de la maison. Je tourne la tête. Une fenêtre a été brisée. Mélodie. Elle a vraiment aucune retenue. Des fois, j’ai l’impression qu’elle vit comme si elle était la seule personne qu’existe vraiment. Je m’approche timidement de l’ouverture qu’elle a forcée. J’entends du bruit, provenant des méandres de l’habitation. Elle est en train de fouiller.
L’idée de m’enfuir maintenant me parait un peu trop absurde. C’est trop tard. Autant aller jusqu’au bout. J’enjambe la fenêtre, faisant de mon mieux pour ne pas me couper sur les débris de la vitre brisée. Les membres contorsionnés, je pénètre avec prudence à l’intérieur.
La première salle qui m’accueille est un salon bien décoré. Tout ici respire l’aisance et les souvenirs de famille. Des photos sont encadrées sur les murs. Des gens heureux qui sourient. Y a une grande table. Une grande télé. Une grande cheminée. C’est le genre de décor dans lequel on joue à un jeu de société avec ses grands-parents, par un après-midi pluvieux. Le genre de décor dans lequel votre mère vous lit une histoire, bien blottis dans un fauteuil au coin du feu, par un soir d’automne. Le genre de décor dans lequel résonne pendant des années les rires de toute la famille après les habituelles blagues du tonton toujours trop pompette. Le genre de décor qui sert d’arrière-plan à tous vos meilleurs souvenirs d’enfance. Le décor de la nostalgie. J’observe rapidement les lieux avec une légère mélancholie. Ce doit pas être si mal de vivre ici. Mais cet espace me parait aussi lointain et irréel qu’un monde féérique de romans pour enfants. C’est beau, mais y a un moment, faut accepter que c’est pas vrai.
J’entends un nouveau bruit qui me sort de mes songes. Sur ma droite, y a une porte entrouverte. Une vive lumière transparait au travers des entrebâillements, éclairant une partie du salon par la même occasion. Mélodie fouille de l’autre côté. Au boucan qu’elle fait, elle a l’air de retourner toute la pièce.
Je pousse lentement le battant. Je me retrouve face une cuisine high tech. Du genre qui vaut plus que toutes les pièces de mon appart’ réunies. La jeune femme est à l’autre bout, derrière un îlot central. Elle me tourne le dos, remuant l’intérieur d’un tiroir avec autant de délicatesse qu’un éléphant qui aurait trouvé un paquet de cacahuètes.
- Qu’est-ce que tu fais ? Tu veux avertir tout le voisinage ?
Elle se retourne au son de ma voix. Dans un geste théâtrale, elle s’appuie rapidement sur le plan de travail, et me sourit d’un air espiègle. Elle se cambre, prenant une pose délibérément sexy.
- C’est à cette heure-ci que tu rentres, chéri ?
Je l’ignore.
- T’as pété la vitre pour rentrer.
- J’avais pas le temps de chercher les clés.
Elle se tourne à nouveau, reprenant son inspection du tiroir.
- Tu veux pas m’aider à chercher un tire-bouchon ?
- Pour quoi faire ?
- Pour tirer un bouchon, tiens.
Je regarde autour de moi dans une incompréhension totale. J'arrive pas à trouver dans cette situation le même degré d’amusement qu’elle. Je suis inquiet, c’est vrai. J’ai pas l’habitude de forcer les maisons des inconnus. Mais y a pas que ça. Les scènes de jeu qui se succèdent en compagnie de Mélodie, c’est bien beau. Ca m’a plu, pendant un moment. Mais j’aimerais bien une finalité, maintenant.
- Ah, ah ! T’as cru que tu pouvais m’échapper, toi, hein ?!
Je sursaute à nouveau. Elle s’adresse directement à... un tire-bouchon, qu’elle vient justement d’ôter d’un des nombreux tiroirs qu’elle a ouvert. Elle attrape une bouteille de vin posée dans un coin, et s’attelle alors à la déboucher. Je suis loin de partager toute son enthousiasme.
- Mélodie, à quoi on joue ? Pourquoi tu m’as amené ici ?
Elle lève les yeux vers moi. Elle a l’air toute excitée.
- Y a plus de Mélodie. Pour les prochaines heures, toi et moi, on est un jeune couple de bourgeois complétement irresponsables, qui s’est marié bien trop vite, et qui vit dans l’opulence la plus totale, sans se soucier des inégalités qui existent dans le reste du monde. C’est ça la surprise que je voulais te faire. Charlie et Mélodie, c’est fini pour la soirée. A partir de maintenant, toi et moi, on est...
Elle attrape une enveloppe qui traine sur l'îlot central, et lit les noms inscrits dessus.
- Monsieur et Madame... Dumoulin ? Ah ouais ? Désolée de te sortir ça maintenant, chéri, mais je regrette un peu de t’avoir épousé. C’est nul comme nom.
Je sais qu’elle fait de son mieux pour détendre l’atmosphère, mais j’ai du mal à trouver matière à rire au milieu de tout ça.
- On devrait pas rester ici.
Elle repose l’enveloppe, et me fixe avec conviction.
- Si. Tu vas voir. Ca va être marrant. Mais d’abord faut qu'on arrive à ouvrir cette merde.
Elle reprend la bouteille. Elle tente à nouveau de tirer le bouchon, sans succès. Puis elle a une hésitation. Elle me regarde de son air espiègle, et sourit. Elle a à nouveau une de ses idées de génie dont elle seule a le secret. Elle s’approche de moi dans un mouvement sensuel, et me tend le pinard.
- Peut-être que mon beau mari veut me prouver toute l’étendue de sa musculature virile en ouvrant cette bouteille pour moi.
Elle fait une moue exagérément implorante. Je lui rend son regard d’un air neutre. Je sais très bien à quoi elle joue. Ca me fait pas marrer. Elle capte le message, et reprend une allure normale.
- OK. Féminisme en force. J’ai compris.
Elle tire à nouveau de toutes ses forces sur le tire-bouchon, et dans un pop, finit par ouvrir la bouteille. Elle se retourne, et commence à verser le liquide bordeaux dans deux verres aux motifs sculptés.
- Je te l’annonce tout de suite, mon amour, je vais pas pouvoir vivre dans un quartier aussi chiant en restant sobre toute l’année.
Elle me donne le gobelet qu’elle a choisi pour moi, puis attrape le sien. Elle les fait trinquer, et me fixe dans les yeux en souriant.
- A notre mariage.
Elle vide sa boisson d’un seul coup en une longue gorgée. Puis elle se resserre. J’ai pas bougé d’un cil. Elle a pas l’air d’en avoir grand chose à faire. Elle enchaine une nouvelle goulée, puis regarde autour d’elle dans un mouvement animé.
- Tu sais ce qui manque ici ? Un peu de musique.
Elle me passe devant, et quitte rapidement la pièce avant que je puisse réagir. Elle tient absolument pas en place. Je lui emboite le pas, la suivant dans le salon obscur.
- De la musique ? Tu veux attirer encore plus l’attention sur nous ?
Elle ignore totalement ma question. Elle a remarqué quelque chose qui a accaparé toute son attention.
- Wow ! Téma la collec’ !
Elle bondit devant un meuble dans lequel est entassée une pile de vinyles. Elle se penche dessus, et les passe sommairement en revue, à la recherche de son Graal.
- Au moins, on peut dire qu’on est des riches qui ont du goût ! Ca, on peut pas nous l’enlever !
Je reste immobile, mal-à-l’aise. Je sais pas trop comment me comporter. Je vois pas comment Mélodie arrive à être aussi détendue dans une situation pareille. Elle semble trouver son bonheur. Elle sort un album en particulier, et le contemple avec attention. Puis elle se tourne pour me le montrer.
- Qu’est-ce que tu penses de ça ?
Sur la pochette, y a la photo d’une femme noire en tenue d’Eve, dans une ambiance clair-obscur. Ca fait très artistique. J’ai jamais entendu parler du nom du groupe. Je hausse les épaules. J’en sais rien de ce que j’en pense. Qu’est-ce qu’elle veut que je lui dise ?
Ca a pas l’air de la déstabiliser. Elle sourit.
- Ca fera l’affaire.
Elle sort le 33 tours de son étui, et l’installe sur un tourne-disque qui est posé juste au-dessus des autres albums. Elle l’enclenche. Une petite musique crachotante commence à doucement envahir la pièce. Y a d’abord la voix chaude d’une chanteuse d’une autre époque. Elle est rapidement suivie par des cuivres, et une mélodie entrainante finit par nous plonger dans une toute nouvelle atmosphère. Un truc soul des années 70.
Mélodie me regarde dans les yeux en souriant. Elle se met à lentement bouger son corps au son des instruments. Un son qui sent l'amour, le sexe, et tous les excès d’un temps plus insouciant. C’est plutôt épique. Et un peu entrainant aussi, je dois l’avouer. Pendant un instant, ça me donne envie d’oublier l’inquiétude que je ressens. La femme chante en anglais toute l’attirance qu’elle ressent pour son homme. Une célébration de ses sentiments, qu’elle décrit avec une gravité telle qu’on dirait qu’y a jamais rien eu de plus important dans toute l’histoire de l’Univers. Je crois que je la comprends.
Mélodie s’approche de moi en dansant. Elle me prend la main, et me balance légèrement au rythme de ses pas. Je suis ses mouvements sans grande conviction.
- Détendez-vous un peu, monsieur Dumoulin. On a la belle vie, non ?
- Mélodie, je suis fatigué. On pourrait pas se poser un peu ?
- C’est qui cette Mélodie dont tu fais que me parler ? C’est ta maitresse, c’est ça ?
Elle fait semblant d’être vexée, et s’écarte de moi. Elle tourne sur elle-même, faisant danser son corps avec la grâce et la désinvolture qui la caractérise. Je suis incapable d’éloigner mon regard d’elle. Ses formes ondulent en mouvements hypnotiques. Elle sourit. Elle sait qu’elle a toute mon attention. Je crois que ça lui plait.
Elle recule davantage, et se positionne entre la porte de la cuisine et moi. Elle danse à contrejour de la lumière vive qui provient de la pièce d’à côté. J’aperçois plus que les contours de sa silhouette sombre qui se trémousse dans une lente transe qui envoute tous mes sens. Elle ferme les yeux, et se passe les mains à travers les cheveux dans une mimique digne d’une pub de shampooing. Je sens mon cœur s’accélérer, animé par le désir brûlant qui gagne ma poitrine. Mélodie, j’ai envie de toi. De la vraie toi. Pas de madame Dumoulin. Pas de celle que tu prétends être dans tes jeux par peur d’être trop vulnérable. La vraie Mélodie. Celle dont j’ai aperçu que des brides tout du long de la soirée. Elle est là, quelque part, je le sais. Et y a personne qui m’a jamais autant attiré. Je sais pas si tu t’en rends compte.
Elle rouvre les yeux, et croise mon regard. Elle semble y voir quelque chose qui la fait rire. Elle me prend par la main.
- Viens.
Elle me tire avec elle à travers la maison. Je me laisse faire.
***
On arrive dans une véranda. Y a une porte coulissante à double vitrage qui mène vers l’extérieur. Pas besoin de clé pour la déverrouiller, celle-là. Mélodie regarde rapidement autour d’elle. Elle trouve un interrupteur, et l’actionne. Une lumière bleutée s’enclenche soudainement dehors. Elle pousse le loquet de la porte, et sort sur la terrasse. Je la suis lentement. A l’intérieur, la musique s’est arrêtée d’elle même.
Face à nous, y a une grande piscine creusée. Des ampoules immergées transforment l’eau en une surface bleu claire, au fond de laquelle les ombres dansantes des vagues se reflètent sur le liner. La jeune femme parait toute excitée. Elle se tourne vers moi.
- C’est l’heure d’un petit bain de minuit.
- Ca fait longtemps qu’il est plus minuit.
- C’est une expression, béta.
Elle commence à retirer sa robe. Je suis un peu gêné. Elle la jette malhabilement sur un transat, puis enlève ses collants. Je reste immobile, la regardant faire. Je sais pas trop comment réagir. Elle les froisse, avant de les rejeter à leur tour, puis s’active ensuite à dégrafer son soutien-gorge.
- Qu’est-ce que tu fais ?
Elle me sourit avec malice.
- Le bain de minuit, c’est à poil, mon amour. On peut pas y échapper.
- Tu peux arrêter de m’appeler comme ça ?
A nouveau, ça la fait rire. Elle retire son sous-vêtement, et le jette dans ma direction d’un air joueur. Puis elle enlève sa petite culotte. Je détourne timidement le regard. Après quelques secondes, j’entends un gros plouf. Quelqu’un qui nage. Et au bout d’un petit moment, une voix amusée qui me taquine.
- Tu vas rester comme ça, à rien faire ?
J’ose pas regarder dans sa direction.
- Je suis sûr qu’elle est super froide...
Splash ! Je reçois une grosse vague glacée dans la nuque. Des gouttes d’eau coulent le long de ma colonne vertébrale, me rappelant à la réalité avec autant de fiabilité qu’un choc électrique. Je pousse un cri, et bondit sur place. Mélodie rit de plus belle.
- Alors ? Verdict ? Elle est froide ?
Je me tourne vers elle. Y a que sa tête qui dépasse de l’eau. Elle a l’air contente de son geste. Je sais plus très bien si je dois être en colère ou amusé.
- T’as décidé de m’emmerder jusqu’au bout, toi, hein ?
- Si tu veux te venger, tu vas être obligé de plonger.
Elle fait une mine faussement innocente, comme si c’était pas son plan depuis le début. Ca me fait rire. J’oublie tout le reste sur l’instant. Je retire mes vêtements avec rapidité, et plonge à côté d’elle en faisant la boule, bien décidé par mon acte à l’asperger au maximum. Bam ! J’atterris au fond de la piscine. L’eau est glaciale. Je tourne sur moi-même, en apnée, les yeux fermés, perdant toute notion de haut et de bas. Je me laisse transporter par les remous, flottant dans le vide aqueux. J’ai toujours adoré l’eau. Y a rien qui se rapproche autant de la sensation de voler. Je me sens libre. Une éternité s’écoule en dehors de l’espace et du temps. Mon corps finit par s’habituer à la température.
Je me propulse hors des flots, inspirant un grand bol d’air. J’ouvre les yeux. Mélodie est face à moi, trempée. J’hésite pas une seule seconde. Je me jette dans sa direction, et l’attrape par les épaules pour tenter de la couler. Elle se débat, en même temps d’être prise d’un fou rire.
- Non, Charlie ! Arrête ! Je te demande pardon ! Arrête, s’te plait ! Je te demande pardon !
Trop tard. Fallait y penser avant, ma petite. J’arrive à lui mettre la tête sous l’eau. Elle en sort aussitôt, toussant et crachant. Elle a un peu bu la tasse. Je m’écarte d’elle par peur de représailles.
- On est quittes, maintenant.
Elle arrive à se calmer. Elle reste immobile. Je crains sa réponse. Elle se penche, et aspire un peu d’eau dans sa bouche, les joues gonflées. Puis elle se tourne vers moi, et recrache un long jet dans ma direction. Je recule.
- Ah ! Arrête ! T’es dégueulasse !
Ca la fait rire. Elle continue, levant la tête pour que le jet suive mes mouvements.
- Arrête !
Je me jette vers elle, l’attrapant par les poignets. Elle éclate de rire, recrachant l’eau par la même occasion. On est quasiment collés l’un à l’autre. Et d’un coup, la réalité de notre situation me revient à l’esprit. On est à poils, dans une piscine qui nous appartient pas, chez des gens à qui on a cassé la vitre. Je vois pas pourquoi on est en train de s’amuser. J’en perds le peu d’enthousiasme que j’avais pu trouver.
Je la lâche, et m’écarte, allant m’adosser au bord. Elle a l’air un peu surprise, mais elle dit rien. On se parle pas pendant plusieurs secondes. Elle nage tranquillement la brasse avec nonchalance. Moi, je reste dans mes pensées. La surface de l’eau autour de nous finit par reprendre sa tranquillité. Le silence regagne le voisinage. Je me rappelle soudainement que j’ai très froid. Mélodie m’étudie avec patience. Elle s’approche lentement de moi, et me parle avec douceur.
- Qu’est-ce que tu veux, Charlie ?
Je suis surpris par sa question.
- Comment ça ?
- Au début de la soirée, on s’était dit qu’on allait réaliser nos plus grands vœux avant de mourir. Tu m’as jamais dit le tien.
- Je crois pas que tu m’aies dit le tien, non plus...
- Moi, je me suis jamais autant amusée. Fais-moi confiance. Tu m’as suivie toute la nuit. On a fait tout ce que je voulais. Mais toi, qu’est-ce que tu veux ?
Elle continue avec lenteur d’avancer dans ma direction. Je soupire.
- Si je savais exactement ce que je voulais, Mélodie, ma vie serait beaucoup plus simple.
Elle arrive face à moi. Elle pose délicatement une main sur mon torse. Elle me répond dans un murmure.
- Moi, je sais ce que tu veux.
Son visage se rapproche, ses lèvres à quelques centimètres des miennes. Si proche que je vois rien d’autre que son regard plongé dans le mien. Je sens la chaleur de sa peau qui réchauffe mon corps dans la froideur de l’eau. Mon cœur et mon souffle s’accélèrent. J’arrive plus à penser.
- Ah... Ah oui ?
Elle continue en murmurant, complétement collée à moi.
- C’est moi que tu veux.
J’arrive plus à distinguer rien d’autre dans l’Univers que ses lèvres qui se rapprochent des miennes. Tout le reste disparait. Tu m’as envouté, Mélodie. Bien sûr que c’est toi que je veux. Y a plus rien d’autre qui existe pour moi. Je baisse la tête pour aller à la rencontre de son baiser. Mais elle a un mouvement de recul.
- Mais tu peux pas m’avoir.
Elle se détache complétement de mon corps. Je me sens frustré. Je tente de me reprendre. Elle se remet à nager.
- Parce que personne peut avoir personne. C’est pas comme ça que ça marche. Faut que tu le comprennes. C’est pour ton bien.
Je lâche un grognement agacé. J’en ai un peu marre des gens qui me donnent des leçons. Si vous savez tous si bien comment vivre, comment ça se fait que vous ayez tous l’air aussi perdus que moi ? Elle se redresse. Elle a l’air d’hésiter à dire la suite de ce qu’elle pense. Mais elle se lance.
- On peut toujours coucher ensemble, si tu veux.
Elle se rapproche à nouveau de moi, en nageant. Elle sourit d’une joie enfantine.
- Tous les deux, dans le lit nuptial. On peut baiser comme deux amoureux. Comme si c’était notre lune de miel. Le genre d’expérience que t’oublieras jamais. Le genre d’expérience dont tu rêves. C’est ça que tu veux, hein ? La vie de jeunes mariés. Eh ben, je peux m’habiller en parfaite petite ménagère pour toi, si c’est ça qui te fait kiffer. Je suis sûre qu’y a toute la panoplie, quelque part là-dedans. A mon avis, c’est une vraie petite coquine, la Dumoulin.
Elle s’arrête juste devant moi, me fixant avec ses deux grands yeux clairs.
- On baise comme deux fous. Pour marquer le coup. Et après ça : The End, Charlie. Qu’on finisse notre vie en beauté.
C’est tentant. Elle est tentante. Mais je suis fatigué. Ses charmes ont perdu de leur effet. Je sais pas qui t’es, Mélodie. J’arrive pas à te comprendre. A chaque fois que j’ai l’impression d’avancer en direction de la révélation de ton identité, c’est toujours le moment que tu choisis pour m’échapper. J’arrive pas à te saisir. T’es comme une créature de mythe, une muse qui aurait guidé mes pas pour s’évaporer avant que je puisse la remercier. J’arrive pas à t’avoir. Je crois que sur ce point, t’as parfaitement raison. T’as tout compris avant moi. Pour ça, je te l’accorde. Je pourrai jamais t’avoir. Jamais. Je mourrai avant d’y arriver. Et je commence à croire que c’est ce que t’attends, au fond. Depuis le début. Maintenant, ça me parait clair. On a beau avoir passé la soirée ensemble, on n’a jamais vraiment été ensemble.
- J’ai pas envie de coucher avec toi.
Elle continue de me fixer, ne trahissant aucun changement dans son humeur. Elle répond avec douceur.
- Alors aucun de nous peut offrir à l’autre ce qu’il désire, on dirait bien.
Je soutiens son regard, impassible.
- On dirait bien.
Elle reste immobile quelques secondes, à me dévisager, comme si elle s’attendait à ce que je revienne sur ma parole. Mais je dis rien. Elle s’écarte alors, et sort rapidement de l’eau, nue. Elle s’avance sur la terrasse, me tournant le dos. Y a comme un froid qu’est soudainement tombé. Et pas seulement à cause du vent.
Elle attrape sa robe, et tourne la tête vers moi. Elle a repris un ton dur.
- Je crois qu’il est temps de mettre fin à cette soirée, tu penses pas ?
Je la regarde tristement.
- Si.
Elle a l’air déçue. Mais elle prend le reste de ses affaires, et rentre à l’intérieur. Je la regarde partir. Je sais pas vraiment ce qui s’est passé. Je sais pas si j’ai bien répondu. Je comprends même pas ce qui lui prend. Je me sens impuissant. Mais ce qui est fait, est fait.
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Institut de beauté lausanne
TICA-INSTITUT
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INSTITUT DE BEAUTE À LAUSANNE
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Histoire Institut de beauté
tout d'abord, dans l'égypte ancienne, l'apparence physique était très soignée mais il n'y avait pas de lieu spécifique pour pratiquer ses activités telles que: bains de lait, exfoliations de la peau, maquillage du visage, manucures, coupes de cheveux, entre autres. Le plus symbolique de l'époque.
Ce n'est qu'à partir de la grèce antique que les salons de beauté ont commencé à avoir leur place dans la société, où seules les têtes les plus sélectes étaient peignées. Cela a commencé dès la naissance des expressions artistiques et de la vanité acquise grâce à laquelle ils ont commencé à utiliser de la graisse animale et des mélanges d'herbes qu'ils collectaient pour créer des crèmes et du maquillage exclusifs à la classe supérieure pour s'embellir un peu plus, en donnant une ligne directrice. À toutes sortes de solutions, coiffures, bijoux, vêtements, etc. Le concept moderne du salon de beauté féminin a été développé par une canadienne, martha matilde harper (1857-1950), qui a aussi inventé le concept actuel de franchise en entreprise.
Renaissance Institut de beauté
les soins personnels étaient quelque chose de très symbolique qui a été repris à la renaissance, où les coiffures des grecs, par exemple, étaient à nouveau imitées en utilisant des tresses et des nœuds parfaits ainsi que des couronnes et des bijoux; la différence était que ces éléments pouvaient être utilisés par toute la société et pas seulement par ceux qui avaient un rang élevé, comme l'utilisation de lotions et de parfums qui, en raison du mauvais nettoyage effectué à cette époque, servaient à masquer le manque d'hygiène. Personnel et mauvaises odeurs.
Baroque Institut de beauté
a ce stade, la cour accorde une grande importance aux fêtes et à la beauté, mais en même temps elle a beaucoup négligé l'etat pour s'autoriser ces luxes, de nombreux bijoux et accessoires ont été utilisés qui ont atteint l'extravagant. Les femmes et les hommes ont pris grand soin de leurs cheveux et de leurs vêtements, au point de devoir supporter des tissus rigides ou des coiffures et des chaussures qui blessent et pourraient nuire à la santé des gens simplement en suivant la mode.
Xixème siècle Institut de beauté
avec la révolution française et la révolution industrielle, la simplicité s'est imposée comme une ligne à suivre dans tous les sens, cessant d'utiliser des perruques et des perles fantaisie. Les mesures d'hygiène se multiplient et de nouveaux métiers font leur apparition, dont la coiffure. Les coiffeurs travaillaient principalement à domicile dans le cas des femmes de la bourgeoisie; les hommes par contre ont continué à aller chez le coiffeur pour se couper les cheveux.
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Suzanne Valadon
1865-1938 Peintresse France
Rare peintresse à vivre de son œuvre au tournant du XXe siècle, Suzanne Valadon, post-impressionniste flamboyante, se distingue par une vie libre au caractère hors normes.
Marie-Clémentine naît de père inconnu. Sa mère, lingère auvergnate, l’emmène à Paris alors qu’elle n’est qu’un nourrisson, fuyant la vie de mère célibataire à la campagne. À seulement cinq ans, elle est témoin des horreurs de la Commune.
Enfant, elle utilise du charbon pour dessiner sur les murs. Elle aide sa mère et apporte du linge à des clients. Elle fait ainsi la connaissance du peintre Puvis de Chavannes puis d’Auguste Renoir, lesquels, touchés par sa beauté singulière, lui demandent d’être modèle.
Elle vit librement dans le village de Montmartre et sa communauté d’artistes. Toulouse Lautrec, qui la surnomme Suzanne, est un des nombreux peintres pour qui elle pose. Il remarque son talent pour le dessin et l’oriente vers Degas, qui devient son professeur. Elle expose grâce à ce dernier et au sculpteur Paul-Albert Bartholomé au Salon de la société nationale des Beaux-Arts en 1882, sans arrêter de poser : le nu rapporte davantage.
Âgée de 18 ans, elle donne naissance à Maurice. Reconnu par un ami de Suzanne Valadon, Miguel Utrillo, une dizaine d’années plus tard, il grandit sous son fusain. Elevé chez sa grand-mère, il vit cependant mal l'éloignement de sa mère. Développant un alcoolisme qui le poursuit toute sa vie, il multiplie les séjours à Saint-Anne. Pour tenter de calmer son mal-être, Suzanne Valadon l’initie à la peinture. Il devient peintre comme elle.
Le nu n'est pas un sujet pour une femme peintre, mais Valadon les dessine dans leurs actes de la vie quotidienne, se recoiffant, entrant dans leur bain... Elle peint des fleurs prêtes à s’animer, appuie les traits des portraits des personnes qui l’entourent, use de tons vifs. La qualité de son travail lui permet d’être la première femme admise en 1894 à la Société des Beaux-Arts.
En 1896, elle épousant un mandataire des Halles, Paul Moussis. À l’abri financièrement, elle se consacre entièrement à la peinture. Son travail a du succès, est exposé, mais peu acheté. Valadon, quarante-quatre ans, quitte en 1909 Moussis pour un de ses modèles, peintre lui aussi et meilleur ami de son fils : André Utter, vingt-trois ans. Le couple se marie en 1914 lorsque André est appelé sous les drapeaux, ce que Maurice vit mal.
C’est également à partir de 1909 que Suzanne Valadon expose au Salon d’Automne à Paris. Elle est aussi exposée dans la galerie de Berthe Weill des années durant. Elle met le nu masculin en scène dans Le lancement du filet, ainsi que son couple, dans Adam et Eve.
Si elle vend quelques œuvres, celles de son fils, à qui elle a tout appris, partent mieux. La vie du couple est difficile, rythmée par les crises de Maurice qui échange ses toiles contre de l’alcool, aggravant les difficultés économiques du trio. André Utter joue les agents artistiques de la mère et du fils, ce qui leur permet de rester en fonds pendant les années 1920. Valadon est faite sociétaire du Salon d’Automne.
Dans les années 1930, Suzanne peint moins mais fait l’objet d’une rétrospective de son vivant, un exploit. L’État achète certaines de ses toiles. Utter la quitte en 1934. Sujette à des crises, elle meurt en 1938 d’une attaque cérébrale.
Photo : Peinture Autoportrait - de Suzanne Valadon
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To Do! Expo : "Le monde nouveau de Charlotte Perriand"
Chez Appartonaute, quand nous trouvons l’appartement qui vous correspond, vous avez souvent le souhait qu’il soit à votre image. C’est à ce moment-là que notre société-soeur, Travaux by A. et ses architectes prennent le relais. L’architecture est une discipline qui emprunte à l’art et au design et parmis ses grandes figures, nous aimons le travail de Charlotte Perriand, femme architecte libre et engagée. Tandis que la Fondation Louis Vuitton ouvre une exposition à son sujet, nous voulions vous faire découvrir son parcours et ses valeurs.
Charlotte Perriand fait ses études dans les arts décoratifs – à l’époque, l’un des rares lieux où les jeunes femmes pouvaient exprimer leurs capacités artistiques et les accroître. Elle se démarque très tôt dans son travail grâce à des compositions de salons épurés aux matériaux solides. Avec une vision résolument moderne et forte, elle prend son indépendance à 18 ans et fait sensation dès ses 24 ans avec le Bar sous le toit. Il est alors présenté au Salon d’automne et offre à la jeune femme une crédibilité dans le domaine du design mobilier.
Grâce à cela, Charlotte Perriand débute une collaboration qui durera une dizaine d’années avec les architectes Pierre Jeanneret et Le Corbusier. Elle intègre leur agence et est assignée à l’équipement intérieur des habitations. Cette partie est alors indissociable d’un travail d’architecture complet : à cette époque, les habitations étaient conçues dans leur ensemble, intérieur et extérieur pour la livraison d’un espace de vie fini. L’intérieur est considéré comme mineur pour Le Corbusier qui n’y excelle pas et cela n’empêche pas Perriand d’y créé des pièces iconiques comme par exemple la Chaise Longue LC 4 et la Table LC 10-P pour la Villa Roche. Durant cette période, elle travaille également sur la Cité-refuge de l’Armée du salut, car l’accueil des personnes en difficulté la touche, et le Pavillon suisse de la Cité universitaire (Paris) avec l’agence du Corbusier.
Inventive et débordant d’idée, la créatrice mélange les domaines et les influences, utilisant des matériaux aéronautiques pour ses oeuvres et leur donnant ainsi une identité toute particulière. À mesure que les projets se concrétisent, elle aiguise son oeil et ses convictions. Versée sur l’aspect sociétal du design, elle développe peu à peu une sensibilité aux enjeux sociaux. Entre cette vision d’artiste-designer engagée et des réalisations qui ont traversé les âges sans prendre une ride, son parcours a fait d’elle l’une des rares femmes architectes connues mondialement.
En 1940, après son départ de l’agence du Corbusier, son talent lui ouvre une place de conseillère en art et design au Ministère du Commerce et de l’Industrie. Le gouvernement japonais lui demande de cataloguer les différents types d’artisanats japonais. Pour se faire, elle va sélectionner avec soin les objets qui reflètent le mieux ces pratiques anciennes et traditionnelles. Le travail de Charlotte Perriand sera renforcé par ce voyage devenant d’autant plus épuré et efficace, tourné vers la fonction.
En tant qu’architecte et femme, Perriand a toujours fait face à une présence masculine forte dans son domaine. Du Corbusier qui a régulièrement écarté son nom de ses créations aux différents corps de métiers qui “ne voulaient pas prendre d’ordre d’une bonne femme”, elle a néanmoins fait entendre ses valeurs et est restée fidèle à sa vision de la vie. Volontairement éloignée des affaires politiques, elle reste néanmoins une femme engagée pour la cause sociétale et environnementale bien avant l’heure : par exemple, la station des Arcs 1600, où elle a participé à la conception de plusieurs résidences, prouve sa volonté de garder la beauté du lieu la plus pure possible tout en permettant aux habitations d’être optimisées et contemplatives.
Sensibles à l’ampleur de son oeuvre et à son parcours, nous vous recommandons vivement cette exposition « Le Monde Nouveau de Charlotte Perriand » à la Fondation Louis Vuitton et espérons que vous l’aurez appréciée autant que nous. Si vous avez besoin d’un accompagnement pour l’acquisition de votre prochain bien immobilier ou de conseils pour la mise en espace de votre appartement avant d’emménager, contactez-nous. Nous serons heureux de pouvoir vous apporter expertise et gain de temps dans votre recherche.
Informations pratiques :
Exposition « Le monde nouveau de Charlotte Perriand »
02 octobre 2019 – 24 février 2020
Fondation Louis Vuitton
Consulter leur site et la page de l’exposition en cliquant ici
https://www.appartonaute.com/paris-sortie-idee-weekend-to-do-expo-monde-nouveau-de-charlotte-perriand/
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#artabstrait #artcontemporain #abstractpainting #abstraction #artwork #artwork #artgallery #artcollector #salondesbeauxartsdelorraine #christophejacquemot #salondautomnedeparis Prochaines expositions où je présenterai de nouvelles œuvres sculptées à base de mortier biologique sur toiles noires. - Biennale de Rambouillet « Arts et partage » du 5 au 20 octobre 2019 - Salon D’Automne de Paris sur les Champs Elysées du 9 au 13 octobre 2019 - Salon international de Thionville – Société des Beaux Arts de Lorraine du 9 au 17 novembre 2019 - Salon de Ballancourt sur Essonne du 15 au 24 novembre 2019 LIEN DE PRESENTATION : (Dernière exposition en galerie) https://www.youtube.com/watch?v=BCs7d4zU75I Aussi, je vous invite à découvrir mon travail : https://www.christophejacquemot.com/ https://www.instagram.com/p/B3O6RgNow9g/?igshid=gs07i9o11h62
#artabstrait#artcontemporain#abstractpainting#abstraction#artwork#artgallery#artcollector#salondesbeauxartsdelorraine#christophejacquemot#salondautomnedeparis
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珍しく早寝早起きだったので、エキサイティングに朝から一発‼️ という事で今は #賢者タイム😑
www.instagram.com/reel/Cu7-NbItVZp/
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Francfort sur le Main
Avec près de 800 000 habitants , Francfort est la 5 eme ville d’Allemagne mais en comptant sa métropole la population monte à plus de 5 millions dont un tiers ne possède pas la nationalité allemande . ... comme nous ! ( mais nous ne sommes que des oiseaux migrateurs on reviendra vite au nid )
Francfort est la 4 eme place financière d’Europe ainsi que la la ville la plus riche d’Allemagne . Elle est aussi le siège de la banque centrale européenne ( je n’ai pas encore rencontré Christine ) , de la banque fédérale allemande ( Deutsche Bundesbank ) et de la bourse .
Sa gare centrale est la plus fréquentée d’Europe et son aéroport Rhin-Main est le noeud de communication aérien le plus important du continent . Située au carrefour des plus grandes routes européennes, elle est le lieu idéal pour de nombreuses sociétés, banques et entreprises de pointe .
C’est d’ailleurs grâce à cette situation géographique au cœur de l’Europe que dès le XI eme siècle des foires se tiennent sur la place principale devant l’hôtel de ville et font gagner rapidement de l’importance à Francfort .
En 1240 l’empereur Frédéric II octroie à la ville un privilège officiel de foire et garantit la protection des marchands pendant leurs voyages allers et retours .
En 1330 outre la foire annuelle d’automne , la foire de printemps voit le jour .
En 1585 un bureau de change est mis en place pour les visiteurs se rendant aux foires. Il se développera et deviendra l’importante bourse de Francfort. De nos jours la ville continue à accueillir de nombreuses foires dont parmi les plus réputées , celle du livre en langue allemande et le salon de l’automobile.
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0️⃣ La lettre d’infO (la quotidienne annécienne) 🤍
Sélection journalière à destination de 12 réseaux sociaux et de 3 messageries instantanées en provenance directe de la version 3 de mon infolettre 📧
1️⃣ Les Journées (j’adOre) 💛
Aujourd’hui, dimanche 27/10/24, Journée européenne de la dépression (depuis 2003) 😞 Journée mondiale de l'ergothérapie 👌 et Journée mondiale du patrimoine audiovisuel 📺
2️⃣ L’actu (point trop n’en faut) 🧡
Passage à l'heure d'hiver : dans la nuit de samedi à dimanche, à 3 heures du matin, il sera 2 heures. Les technocrates de l’Union européenne seraient bien inspirés de simplifier ce qui est compliqué et surtout de se hâter car là, ça commence à devenir long, très long, trop long ⌚
Haute-Savoie : plus de 5.000 personnes ont déjà téléchargé la version numérique de la carte Vitale. La deux départements savoyards font partie des 23 départements où il est désormais possible d’utiliser une carte Vitale dématérialisée via une application à télécharger sur son téléphone portable 📱
Annemasse : un jeune automobiliste de 19 ans en garde à vue hier. Il lui est reproché d'avoir percuté mortellement un cycliste de 23 ans vendredi soir peu avant 23 heures 😢
3️⃣ L’agenda (l’agendalp pour les ancien·nes) 🩷
🧺 Trois marchés le dimanche matin à Annecy ➡️ Marché de la vieille ville 📍 Rue Sainte Claire ➡️ Marché des Teppes 📍 Place des Rhododendrons ⌚️ 7h-13h tous les deux ➡️ Marché du quartier du Vallon 📍 Place Jean Moulin ⌚️ 8h-12h 🍴
🥳 Foire de La Bathie ➡️ Animations paysannes, fête foraine, vide-grenier, vente de boudins, stands d’associations et de producteurs locaux ainsi que les produits des artisans et commerçants 🎫 Accès libre 📆 Dim. 27/10/24 ⌚️ 8h-18h 📍 Grand Annecy (La Balme-de-Sillingy) 🎠
☕ Coup de cœur annécien : un lieu d’accueil et d’échange ouvert quatre fois par semaine et géré par des bénévoles ℹ️ Boissons sans alcool, livres, jeux 📆 Dim. 27/10/24 ⌚️ 10h-12h30 📍 Café du curé (6 quai de l’Évêché, vieille ville) 😍
🧒Les secrets du Palais de l'Île ➡️ Visite pour enfant à partir de 8 ans, accompagné d’au moins un adulte (activité en autonomie) ℹ️ Carnet illustré à demander à l’accueil 🎫 4€, 2€ & 0€ (-12 ans) 📆 Dim. 27/10/24 ⌚️ 10h-12h & 14h-17h 📍 Palais de l’Île (3 passage de l'Île) 🏛️
⛵ Régate Spi d'or ➡️ Croiseurs - Quillards (grade 5B) sur le lac d'Annecy : compétition sportive organisée par le club de voile d’Annecy ℹ️ La SRVA, est le repaire des manifestations de voile dans la cité lacustre 🎫 0€ 📆 Dim. 27/10/24 ⌚️ 10h-19h 📍 Société des Régates à Voile d’Annecy (31 rue des Marquisats) 🌅
🧒 Vacances d’automne ou de la Toussaint ➡️ Fabrique ta lanterne d’Halloween ℹ️ À partir de 5 ans 🎫 Anim. et visite : 10€, 8€, 6€ (6-15 ans) & 0€ (-6 ans) 🎟️ Sans réservation 📆 Dim. 27/10/24 ⌚️ 10h30-12h & 14h-17h 📍 Château de Montrottier (Lovagny) 🏰
🛒 Bourse aux skis ➡️ Organisation : Aso NTN et SCA Ski Compétition Annecy ℹ️ Jusqu’au dim. 27/10/24 🎫 Entrée libre 📆 Dim. 27/10/24 ⌚️ 10h-18h 📍 Cap Périaz (100 avenue de Périaz) 🎿
🖼️ Troisième jour❗️ExpO : Salon des artistes peintres d'Annecy ➡️ Évènement qui célèbre la créativité et le talent des artistes de notre territoire ℹ️ Jusqu’au ven. 22/11/24 🎫 Entrée libre 📆 Dim. 27/10/24 ⌚️ 13h-18h 📍 Forum Exposition Bonlieu (1 rue Jean Jaurès) 🎨
🧒 ExpO : Illusions, quand notre cerveau nous joue des tours ➡️ Plus d’une trentaine de dispositifs interactifs ℹ️ L’enfant doit être accompagné d'un adulte (inscrit lui aussi) ⏱️ 2h 🎫 5€, 3€ & 0€ (- de 12 ans) 🎟️ Réservation en ligne 📆 Dim. 27/10/24 ⌚️ 14h-16h & 16h-18h 📍 La Turbine sciences (place Chorus) 🧠
🖼️ ExpO : Imagined Landscapes de Yang Yongliang ➡️ Artiste shanghaïen inspiré par la peinture traditionnelle chinoise le Shanshui ℹ️ Jusqu’au dim. 15/12/24 🎫 Accès libre 📆 Dim. 27/10/24 ⌚️ 14h-19h 📍 L’Abbaye (15 bis chemin de l'Abbaye) 👨🎨
🗣 Visite commentée❗️ExpO : Imagined Landscapes de Yang Yongliang ➡️ Visite commentée, gratuite et sans réservation, de l'exposition par une médiatrice d'Imagespassages ℹ️ Jusqu’au dim. 15/12/24 🎫 0€ 📆 Dim. 27/10/24 ⌚️ 15h 📍 L’Abbaye (15 bis chemin de l'Abbaye) 😍
👨👩👧👦 Rendez-vous des familles : un monument à portée de mains ⏱️ 1h 🎫 3€, 2€ & 0€ (-8 ans) 📆 Dim. 27/10/24 ⌚️ 16h 📍 Plateau des Glières (Accueil Mémoire du maquis, Thorens-Glières, Fillière, Grand Annecy) ⛰️
👨👩👧👦 Rendez-vous des familles : La vie quotidienne des Français·es dans les années 40 (jeu de plateau) ℹ️ En cas de vigilance météorologique orange (pluie, orage, vent), la visite est annulée 🎫 3€, 2€ & 0€ (-8 ans) 📆 Dim. 27/10/24 ⌚️ 16h 📍 Site de Morette, Route de Thônes, La Balme-de-Thuy 🎲
🎭 Théâtre : Réveil de dingue ➡️ Suite à l'accouchement de sa femme, Véro, Jean-Phi s'est évanoui. Enfin, c'est ce qu'il croyait ℹ️ Les réparties claquent et les rires fusent, une comédie hyper dynamique pour le duo de Couple en délire 🎫 18€, 16€ & 12€ (-12 ans) 📆 Dim. 27/10/24 ⌚️ 17h 📍 Théâtre Les Têtes de l'Art (36 avenue de Chambéry) 👶
📚 Croisière littéraire ➡️ Embarquez à bord du Libellule avec Abel Quentin, romancier et avocat, qui vous présentera son troisième roman : Cabane ℹ️ Organisé par Histoire d'en parler 🎫 25€ & 0€ (-12 ans) 🎟️ Réservation en ligne 📆 Dim. 27/10/24 ⌚️ 17h 📍 Quai de la Tournette 🚢
🎭 Le syndrome de l'apéro (Théâtre du coq) ➡️ Vous avez déjà essayé de vous sortir d’un mensonge ? Non, d’un Très gros mensonge ? Pas facile, surtout lorsque votre meilleur ami est impliqué et que votre carrière est en jeu ? ℹ️ Dès 9 ans ⏱️ 1h25 🎫 19€ & 10€ (-18 ans et étudiant·es) 📆 Dim. 27/10/24 ⌚️ 18h📍 Salle Pierre Lamy (12 rue de la République) 🫒
4️⃣ La météO (pour celles et ceux qui veulent vivre) ❤️
Qualité de l’air à Annecy (indices ATMO) : la formation d’ozone restera limitée. La baisse du vent sera un peu plus favorable à l’accumulation des autres polluants atmosphériques dans la vallée du Rhône. La qualité de l’air sera bonne à moyenne 💨
Dans la cité lacustre et ailleurs, au niveau de vos déplacements, privilégiez vélo, trottinette, marche à pied, etc. et au niveau de vos activités physiques, privilégiez les parcs, les zones piétonnes et les rues peu circulantes pour vos activités de plein air 🌬️
L’indice de risque pollinique à Annecy est nul (niveau 0) ➡️ Ambroisies, armoise, cupressacées, graminées, saule, autre : niveaux 0 ➡️ Indice communal valable du 26/10/24 au vendredi 01/11/2024 inclus 🤧
5️⃣ Les dictons (maximes et autres proverbes) 💚
Deux dictons du jour, un acheté, un offert (pour la petite histoire, cette pratique est désormais illégale) : « À la sainte Émeline, journée de bruine. » et « Gelée de sainte Émeline tue la vermine. » 👌
Pour celles et ceux qui s’intéressent au vin : « De beaux raisins, parfois pauvre vin. » et « Octobre de froid pas chiche ne fait pas le vigneron riche. » 🍇
Pour celles et ceux qui aiment la sobriété : « En octobre, le gel rend le viticulteur sobre. » et « Gelée d’octobre, rend le vigneron sobre, mais le vendangeur soucieux met de côté son vin vieux. » 🍷
Pour celles et ceux qui aiment le tonnerre : « En octobre tonnerre du vigneron emplit le verre. », « En octobre, tonnerre, fait vendanges prospères. » et « Tonnerre d’octobre, bonne vendange. » 🌩️
6️⃣ Les fêtes (rigolO est le calendrier) 🩵
Je vous souhaite une très bonne journée annécienne et un excellent automne à Annecy, dans les 33 autres communes du Grand Annecy, en Savoie ou ailleurs 🍂
Bonne fête aux Émeline et demain aux Jude et aux Simon (je ne sais pas pourquoi mais parfois il y a deux prénoms le même jour dans le calendrier) 😘
Bon septième et dernier jour de la semaine à tous et à toutes 🎻
7️⃣ Cohérence (histoire de simplifier) 💜
J’utilise les chiffres 0, 7, 8, 9 et 10 pour rendre plus lisibles les différentes parties de cette sélection (simple utilisation n’ayant absolument aucun rapport avec les parties “officielles”).
JamesO InfO V1 : jusqu’en 2012 🅰️
8️⃣ Migrations en cours (à marche forcée) 🤎
Les parties 7, 8 et 9 ne peuvent pas encore être diffusées totalement pour des raisons techniques. J’y travaille actuellement de manière régulière.
JamesO InfO V2 : de 2013 à 2022 🅱️
9️⃣ Abonnez-vous (nouveaux tarifs en 2025) 🩶
Les parties 10, 11 et 12 sont exclusivement réservées à mes abonné·es et ne sont plus diffusées sur les réseaux sociaux et autres messageries instantanées.
JamesO InfO V3 : depuis 2023 🆎
🔟 L’ours (nette préférence pour le dahu) 🖤
Par JamesO (Presse & Édition)
Éditos - Chroniques - Rubriques
JamesO InfO n° 1.170 du dimanche 27/10/24
📷 JamesO PhotO à Annecy le 24/10/24 📸
JamesO © AlPy News ® StudiO 147 ℗ 2SC ™
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Le salon d’automne 2018
Cette année, le salon d’automne s’est déroulé du 25 au 28 octobre, pendant les vacances de la toussaint. Sur les Champs Elysées à Paris, nous retrouvions plus de 860 artistes de différentes nationalités, spécialisés dans la peinture, le dessin, la gravure, la sculpture, la photographie… et j’en passe ! On y trouvait presque tous les domaines d’art.
L’entrée était gratuite et le salon était divisé en 2 parties. La première partie m’a paru très intéressante au début, on y trouvait beaucoup de BD, de peintures et de dessins. Je m’arrêtais pour voir toutes les créations de tous les artistes, je prenais le temps de regarder les détails de chacune d’entre elles. Mais plus j’avançais et plus je me lassais de voir toujours la même technique. A moins que vous soyez un grand passionné de la peinture, (ce qui n’est pas vraiment mon cas), vous allez avoir envie de voir de nouvelles choses au bout d’un moment, et le reste va devenir presque inintéressant ou ennuyant. Mais je pense que la disposition du salon a beaucoup contribué à cet effet, car les espaces respectifs de chaque artiste étaient assez proches les uns des autres. Mais on ne peut pas leur reprocher cela, je vous rappelle qu’il y avait plus de 860 artistes qui nous présentaient leur travail !
Je me suis donc concentrée sur la deuxième partie de ce salon, qui, je trouve, était bien plus intéressante puisqu’on trouvait de la sculpture, de la photographie, de la vidéo, de l’art environnemental, et même des peintures, mais à différence de celles que l’on trouvait sur la première partie, celles-ci avaient une empreinte, une signature particulière et bien propre à l’artiste, comme « 10h16 » de Julien Peschard.
Il nous offre dans cette peinture, une vue panoramique d’une ville, qui ne peut être lisible que si on s’éloigne un peu du tableau. Il travaille au couteau, avec l’acrylique et la peinture à l’huile. Le titre qui ne donne aucune information sur le paysage, à part l’heure assez précise à laquelle il doit correspondre, lui donne un côté mystérieux. Etait-ce à Paris ? dans un autre pays ? On ne peut pas vraiment savoir. Et c’est bien ça qui a réveillé ma curiosité et m’a donné envie de continuer à regarder et à faire des suppositions. La limite entre chaque bâtiment se fait par le relief de la peinture, presque comme des touches de lumière ou des ombres. Les « tâches » qui sont assez voyantes, deviennent minuscules, les reliefs de plus en plus horizontaux, pour ajouter de la profondeur. On distingue en haut à gauche la Tour Eiffel. Il s’agit bien de Paris ! Il a fallu un temps d’observation et d’analyse. C’est ce que l’artiste voulait, et c’est réussi. Une perspective abstraite, avec un climat nuageux, froid, dégagé par ce ciel un peu gris qui contraste avec la couleur des bâtiments, et ce symbole de Paris, présent mais discret, une ambiance qui se dégage dès qu’on s’arrête devant. Il s’est évidemment inspiré du travail des impressionnistes.
Du côté de l’art numérique, nous avons cet artiste qui s’appelle Alahey, qui travaille avec l’intelligence artificielle. Cette image de cette dame est composée avec des milliers de visages uniques qui n’ont jamais existé, générés uniquement par les algorithmes de l’intelligence artificielle. La composition est donc comme celle d’une mosaïque. C’est une démarche que je ne connaissais pas, et si on analyse, c’est comme un principe traditionnel adapté au monde numérique, à une société qui se modernise, la machine qui s’adapte à l’homme, et l’homme à la machine.
Je me suis ensuite arrêtée devant ces sculptures. Je ne vais pas vous mentir, au début, c’était juste parce que je trouvais ça mignon, ces silhouettes humaines avec des têtes cerfs, ça me paraissait curieux. “Avec ou sans toi?”, c’était le titre. On pense directement à une histoire d’amour, un attachement, la passion qui existe entre deux êtres. Puis l’artiste est venue me voir (j’étais assez gênée), et m’a expliqué un peu sa démarche. En fait il y a un sens derrière toutes ces figures. “L’homme n’est qu’un animal qui raisonne mieux que les autres”. Elle a fusionné l’homme et la bête, nous rappelle que finalement l’humain possède un côté animal malgré tout, elle extériorise le ça.
Son travail m’a beaucoup plu, il y a une dimension assez.. délicate, subtile. Au début, je pensais qu’une partie était faite à l’imprimante 3D, avec cet effet de couches superposées, mais en réalité, elle fait tout à la main. Elle travaille en façonnant le métal, ici c’est du bronze.
Finalement, j’ai été très contente d’être allée dans ce salon malgré le monde qu’il y avait. J’ai pu découvrir et parler avec des artistes qui développent des démarches intéressantes.
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Une aventure moderne à Pompidou c’est logique !
Quel plus bel écrin que l’architecture de Renzo Piano pour accueillir cette histoire du XXème siècle . Des lignes des formes nouvelles qui s’associent merveilleusement à la vue du 6e étage sur tout Paris
UAM Centre Pompidou A droite chaise Sandows de René Herbst (1891-1982) et table avec dalle en verre de Saint Gobain, 1929 par Le Corbusier 1887-1965) , Pierre Jeanneret (1896-1967) et Charlotte Perriand (1903-1999)
Une effervescence de nouveauté menée par Francis Jourdain qui est à l’origine de ce groupe d’aventuriers de la modernité UAM.
De nouveaux terrains de jeux, des rencontres, matériaux, lignes, formes qui cassent les codes habituels de la décoration.
Auguste Perret (1874-1954) et Gustave Perret (1874-1952) Immeuble d’habitation 25 rue Franklin Paris 16.
Du béton pour la première fois en France, rue Franklin, les frères Perret utilisent ce matériau dans une construction moderne « poteaux poutres ». A l’intérieur de cette architecture d’un genre nouveau, on peut y voir de la couleur les papiers peints de l’atelier de Martine. Toute une émulation se construit autour de cette architecte, Tous les quinze jours, Auguste Perret invite chez lui les coloristes, Follot Sue Mare pour de grandes discussions.
C’est au tour de Le Corbusier, qui, à son retour d’Allemagne, connaissant bien le Werkbund , va être influencé par Francis Jourdain et acheter pour ses parents un meuble du coloriste André Groult. Une nouvelle piste d’inspiration s’improvise aussi, avec le cinéma. Les époux Delaunay interviennent pour le décor d’un film “Le petit Parigot” et introduisent dans une vision noir et blanc un univers complètement coloré. (cf article The Gaze Sonia Delaunay)
Francis Jourdain (1876-1958) Mobilier pour Georges Besson 1911.
En 1923 pour le film, l’inhumaine de Marcel L’Herbier, tous les protagonistes de l’UAM se retrouvent pour la production du décor. Une belle auto, un décor cubiste et une maison lumineuse donnent le ton.
Cette même année , un nouveau projet de Mallet Stevens qui reçoit sa première commande architecturale de la villa Noailles réunit à nouveau Charreau, Lurçat, Ellen Grey. Et avec ce projet une équipe très soudée va se constituer avec Prouvé, Charreau, Djo Bourgeois, Jourdain... la plupart remarqués au Salon des Artistes Décorateurs.
Mais tout d’abord un peu d’histoire : plusieurs mouvements modernes européens.
1922 sera l’année d’une autre idée de modernité avec le Bauhaus.
En Allemagne, Herman Muthesius s’inspire de l’Arts and Crafts anglais et crée un mouvement sous l’autorité de l’Etat allemand : le “Werkbund” alliant industriels et créateurs. En France, il n’existe qu’un seul support qui représente les créateurs : les Salons, de décoration très soutenus par les politiques qui ont leur propre idée de création . Pour exister de façon indépendante, les modernes vont devoir se regrouper et former l’UAM, Union des Artistes Modernes
Louis Barillet (1880-1948) Vitraux.
En 1929, lorsque l’UAM organisera sa première manifestation, le Salon des Artistes Décorateurs organisera, lui, une exposition du Werkbund allemand. Deux exemples de modernité face à face.
Pas si simple pour l’UAM qui débute. En France, cependant, la modernité s’impose. Dans un premier temps est rédigé Le manifeste de la couleur sous l’égide de Djo Bourgeois où sont présents les membres de l’UAM.
Puis, un autre manifeste très important se distingue en 20 volumes : l’Art international d’Aujourd’hui où se retrouvent tous les membres du groupe. Delaunay, Charreau, Mallet Stevens, Eileen Gray, Francis Jourdain.les frères jumeaux Martel (arbres cubistes de Boulogne), Pierre Legrain qui crée leur logo.. chacun réalisant un album sur le modernisme français mais aussi sur sa vision internationale. Une affirmation de la modernité française, le seul non publié sera celui de Le Corbusier. Ce groupe est très ouvert et accueille volontiers d’autres membres, L’UAM n’est pas une école comme le Bauhaus mais plutôt un réseau qui va s’étendre à l’international, ils iront jusqu’à être 350 sur certains salons.
UAM. Premier Bulletin de l_Union des Artistes Modernes, paris, charles moreau, 1929 couverture avec le sigle de pierre legrain Bibliothèque des arts décoratifs, fonds rené herbst, paris – mad, paris / suzanne nagy
Une ambition : s’adapter à une demande plus fonctionnelle.
Des pièces iconiques sont réalisées la chaise longue de Le Corbusier Perriand Jeanneret, Herbst la chaise sandows, le fauteuil de Prouvé, la table avec dalle en verre de Saint Gobain de Le Corbusier , la chaise pliante de Charreau, un bureau de Francis Jourdain …
Chaise longue, 1930 par Jean Burkhalter (1895-1982) – provenance Maison de Verre. Tabouret, 1935 par Louis Sognot (1892-1970) et Charlotte Alix (1897-1987)
1925 les nouveaux modernes ont un rêve et le réalisent lors de l’exposition internationale des arts décoratifs, en contraste avec le luxe de l’Art Déco. Leur vision est beaucoup plus fonctionnelle et leurs réalisations sont présentées dans le cadre du pavillon de la société des artistes décorateurs : Une Ambassade Française.
Le public découvre alors, un nouveau style épuré, d’une grande simplicité comme ce grand hall décoré par Mallet Stevens presque vide, orné de luminaires suspendus et décoré d’une grande Tour Eiffel de Robert Delaunay et d’une autre oeuvre de Fernand Léger.
Les organisateurs qualifient ce style de nudisme et déclarent que ce n’est pas possible, cela ne peut pas être ce qui représente la France. Polémique, dans un premier temps, les toiles sont décrochées puis finalement raccrochées, ouf !
Console vers 1925 de Francis Jourdain (1876-1958)
Pierre Charreau qui aura une carrière trop courte, y présente son meuble dit “d’architecte”, un bureau bibliothèque, un architecte de l’ordre, sur ce bureau, il est impossible de laisser traîner des papiers car chaque côté est en pente. 1925 année de sa consécration
Pierre Charreau est très connu pour sa Maison de verre, rue Saint Guillaume à Paris, construite entre 1928 et 1931 à la demande du docteur Dalsace (celui qui a conçu l’accouchement sans douleur) . Les enchères de son lampadaire dit “la religieuse” s’envolent jusqu’à des prix record de 853000€ (Sotheby’s 2016)
Pierre Chareau (1883-1950) Bureau du jeune docteur Dalsace présenté au Salon d’Automne de 1919.
Des années insouciantes, des années Folles, d’après guerre, où tout est possible, des intérieurs nouveaux épurés, des formes simples, des bois précieux, une autre vision, plus fonctionnelle prend place.
Crise de 1929, la guerre, les grandes fortunes se défont, plus d’argent, il faut s’adapter, une nouvelle idée : les collectivités, le mobilier industriel. Le Corbusier construit alors la Cité Radieuse à Marseille, un nouveau concept d’habitation. Herbst très impliqué dans la reconstruction, Jean Prouvé construit du mobilier pour les cités universitaires.. Le lien est fait entre Art et Industrie !
1937 année de l’Exposition Universelle, il faut compter avec l’UAM !
Il faut aussi meubler tous ces paquebots incroyables, une époque de croisières, c’est l’histoire Art Déco du Normandie décoré par les plus grands de l’Art Déco Dunand, Lalique… qui terminera tristement aux Etats -Unis transformé en bateau militaire.
Le Salon des Arts Ménagers est la référence en matière de nouveauté, une section “Le foyer d’aujourd’hui” présente les nouveautés, du neuf face au style style Henri II. On y retrouve Jean Prouvé, mais aussi Gustave Gautier qui a meublé la Villa de la Californie de Picasso.
Gustave Gautier – Foyer d’Aujourd’hui 1957. Grand Palais.
Gustave Gautier – Bureau de la Villa de la Californie. n°650 vte 24:10:2015 Cannes
L’UAM s’arrêtera à la fin des années 50. Une exposition, pour vivre cette aventure du XXe siècle à voir avant de partir en vacances. Des idées, de l’inventivité, du graphisme dans une atmosphère très énergisante à ne pas manquer que je vous conseille.
Florence Briat Soulié
30 mai 27 aoüt 2018
Centre Pompidou
Commissariat :
Frédéric Migayrou, Olivier Cinquabre et Anne-Marie Charron Zucchelli.
UAM CENTRE POMPIDOU
Une aventure moderne à Beaubourg Une aventure moderne à Pompidou c’est logique ! Quel plus bel écrin que l’architecture de Renzo Piano pour accueillir cette histoire du XXème siècle .
#Centre Pompidou#Design#foyer d&039;aujourd&039;hui#francis jourdain#gustave gautier#pierre chareau#salon des arts ménagers#UAM
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From Dada to Bauhaus, How 14 Art Movements Got their Names
As anyone who’s read an Art History syllabus or walked through the Museum of Modern Art’s fifth floor knows, the history of modern art has been dominated by groups of like-minded artists with specific aims or approaches, otherwise known as art movements. Since the late 19th century, a quick succession of radically experimental groups has responded to rapidly changing social, political, and cultural climates—leading to the formation of countless movements, and with them, dozens of -isms, acronyms, portmanteaus, manifestos, and peculiar words like “Dada.”
And the stories behind movements’ names, while sometimes quite arbitrary, are often surprisingly revealing about their members, as well as a group’s historical context and mission. Here, we dig into the names of 14 unique and influential movements in recent art history, listed in chronological order.
Pre-Raphaelites
Coined in 1848
Ophelia, 1851-1852. Sir John Everett Millais Tate Gallery, London
Despite name-dropping the Renaissance master Raphael, the British artists who formed the Pre-Raphaelite Brotherhood in 1848 wanted nothing to do with him. Rather, founders Dante Gabriel Rossetti, John Everett Millais, and William Holman Hunt sought to emulate the aesthetics that were popular before Raphael rose to fame in 15th- and 16th-century Italy.
Raphael continued to be a major influence long after his death in 1520, particularly on the Pre-Raphaelites’ fellow British painters, who practiced what the Brotherhood viewed as a clichéd, academic style. Indeed, the conservative Royal Academy of Arts and its late 18th-century leader, Joshua Reynolds, consistently promoted Raphael as the preeminent master of painting, along with the traditional Victorian style that emphasized Raphaelesque idealism. Rossetti, Millais, and Hunt rejected all of these conventions, instead finding inspiration in the Medieval period and the Early Renaissance (eras the Academy had deemed “primitive”), as well as in literary themes.
The group grew to seven members, painting whimsical works filled with naturalism, symbolism, and light, and often signing them “PRB,” short for Pre-Raphaelite Brotherhood. After a few strong years, however, the Brotherhood split in 1853 once Millais joined the Royal Academy as an associate, effectively turning his back on everything the movement stood for. (Even more, he became president of the Academy shortly before his death in 1896.)
Though the Brotherhood was no more, the term “Pre-Raphaelites” remained in use around Britain for the following two decades, in reference to a larger group of artists, such as Edward Burne-Jones and William Morris, who were in turn inspired by the original trio’s ideas.
Impressionism
Coined in 1874
Claude Monet, Impression, Sunrise, 1872. Photo via Wikimedia Commons.
On April 15, 1874, a group of French artists who called themselves the Société Anonyme des Artistes, Peintres, Sculpteurs, Graveurs, etc. did what none of their peers in the Parisian art world had done before: They organized their own exhibition. Held in a vacant studio on the Boulevard des Capucines for four weeks with an admission fee of one franc, the show featured 165 works by 30 artists, including Claude Monet’s 1872 Impression, Sunrise, a pulsating, highly saturated picture rendered in quick, visible brushstrokes.
Louis Leroy, an art critic for the magazine Le Charivari, was not a fan of this painting, nor of any others in the show. He made fun of Monet’s title, writing sarcastically in his review: “I was just saying to myself that, since I was impressed, there had to be some impression in the picture…and what freedom! What ease of workmanship! Wallpaper in its formative state is more finished than this seascape!” He then headlined his scathing critique “Exhibition of the Impressionists,” implying that all artists in the show—which also included works by Edgar Degas, Camille Pissarro, and Pierre-Auguste Renoir—were only capable of painting simplistic “impressions” of the world.
Harsh? Yes—but Leroy wasn’t exactly wrong. Though these artists had differing styles and subject matter—Monet’s rapid, plein air renderings of landscape scenes; Degas’s dynamically composed paintings of dancers in motion—they shared a common desire to represent fleeting moments of modern life, moments that could otherwise be called “impressions.”
And despite the term’s negative connotations, many of the artists evidently liked it. After moving through other confident names such as the “Independents” and the “Intransigents,” the group formally adopted the label of “Impressionists” by its third exhibition in 1877—a term now associated with the world’s first true modern art movement.
Der Blaue Reiter (The Blue Rider)
Coined in 1903
The Large Blue Horses, 1911. Franz Marc Walker Art Center, Minneapolis
The artist group known as Der Blaue Reiter—meaning “the Blue Rider” in English—was named after a painting by one of its co-founders, the Russian émigré Wassily Kandinsky. The artist’s 1903 painting Der Blaue Reiter is a blue-tinged composition showing a figure on horseback. But the group would not emerge until the following decade, by which time Kandinsky had evolved his style, developing his synesthetic technique of rendering musical sounds visually, resulting in colorful swirling abstractions like 1911’s Komposition 4.
That same year, Der Blaue Reiter formed in Munich, with the German-born Franz Marc joining Kandinsky. By this point, the title of Kandinsky’s painting carried new meaning for him and Marc. Both artists now viewed blue as the most spiritual color, and “the rider” came to symbolize their journey from terrestrial figuration towards pure, divine abstraction. Furthermore, Marc frequently painted horses, among other animals, to represent the concept of rebirth.
Der Blaue Reiter would soon grow into a loose association of artists, including Paul Klee and August Macke. They emphasized a kind of spiritual abstraction based on the belief that colors carry metaphysical meaning. Der Blaue Reiter Almanach, published in 1912 and edited by Kandinsky and Marc, defined the significance of each hue and remains an influential writing on color theory.
The group disbanded at the outset of World War I. Years later, in 1930, Kandinsky, reminiscing about his late friend—Marc was killed on the battlefield in 1916—revealed that the two conceptualized the name almost by divine coincidence. “We both loved blue: Marc, horses; I, riders,” he said. “So the name invented itself.”
Fauvism
Coined in 1905
L'Estaque, 1905. André Derain The Museum of Modern Art, New York
Before Cubism emerged as one of the most influential modern art movements of the 20th century, Fauvism made waves. And as with the later movement, the masses did not immediately take to Henri Matisse and André Derain’s unnatural approach to painting, nor did critics who were accustomed to artistic realism—particularly the critic Louis Vauxcelles. Fauvist paintings, with their shockingly unorthodox usage of vivid colors and rough brushstrokes, went on view for the first time at the 1905 Salon d’Automne in Paris.
In room seven of the Salon’s exhibition space at the Grand Palais, highly saturated works by Matisse, Derain, and fellow colorists Maurice de Vlaminck and Albert Marquet were displayed alongside a relatively tame, Renaissance-like bust that was placed in the center of the room. The resulting juxtaposition caused Vauxcelles to call the sculpture a “Donatello parmi les fauves”—an Old Master, like Donatello, amidst wild beasts. (The room was then unofficially re-named “la cage aux fauves.”)
Rather than take offense, Matisse, Derain, and their peers welcomed the comment—practicing the principle that all press is good press—and started calling themselves Fauvists. Soon afterwards, Fauvism became all the rage in avant-garde Paris, only to be overshadowed by Cubism a few years later.
Cubism
Coined in 1909
The Portuguese, 1911. Georges Braque Kunstmuseum Basel, Basel
Man with a Violin, 1911-1912. Pablo Picasso Philadelphia Museum of Art
As so often is the case with groundbreaking cultural innovations—like rock and roll—this revolutionary art movement, pioneered by Pablo Picasso and Georges Braque in the early 20th century, was initially challenged by contemporary critics. The artists threw perspective out the window, dissolving spatial borders, abandoning any vestige of naturalistic representation, and flattening the picture plane. Cubists were interested in depicting everyday scenes from multiple sharp angles, resulting in jumbled, geometric compositions—and it was this angular style that earned the movement its name.
Braque, influenced by Picasso’s distorted Les Demoiselles d’Avignon (1907), incorporated similarly jagged, cubic and cylindrical shapes in his 1908 landscape Trees at L’Estaque. The painting was included in an exhibition of the artist’s recent work, held at the Daniel-Henry Kahnweiler Gallery in Paris that November, in what is now considered the first-ever display of Cubist art. One visitor happened to be the same critic that gave Fauvism its name, Louis Vauxcelles, who, unimpressed with Braque’s reduction of a lovely French landscape to simple shapes, wrote the following year of the artist’s “bizarreries cubiques,” or “cubic weirdness.” (According to some sources, Vauxcelles may have taken the word from another artist he once insulted, Matisse, who allegedly used it early on to criticize Picasso.)
Though intended as a jab—and Picasso or Braque were reportedly not thrilled with it—“Cubism” eventually stuck, and was cemented as the movement’s official moniker in Jean Metzinger and Albert Gleizes’s 1912 essay Du Cubisme. And just as he did with Fauvism, Vauxcelles had unintentionally coined the name for a strange new artistic development that he didn’t even like.
Orphism
Coined in 1912
Sonia Delaunay and two friends in Robert Delaunay's studio, rue des Grands-Augustins, Paris 1924. Bibliothèque nationale de France, Paris. Courtesy of Tate Modern.
The term “Orphism” was coined by French poet Guillaume Apollinaire in 1912, when he described Robert Delaunay’s “Windows” series at Paris’s Salon de la Section d’Or as “orphique.” Apollinaire was referencing the ancient myth of Orpheus, the Greek prophet known for his divine musical talents, and who had served as inspiration for many artists who were interested in the musical qualities of painting. In doing so, Apollinaire had connected the works of Delaunay and his wife, Sonia Delaunay, with those of painters like František Kupka, Jean Metzinger, Fernand Léger, Francis Picabia, and Marcel Duchamp. These artists’ paintings all possessed a rhythmic cadence and featured lush color palettes, at least in the pre-Dada days—Picabia stopped working in the Orphist mode by 1915, and Duchamp abandoned canvases entirely after 1918.
Orphism had a lot in common with Der Blaue Reiter, which in some ways can be considered its German counterpart: Both promoted abstraction, emphasized a rich use of color, and were inspired by music, and each began around 1912, eventually getting cut short in 1914 by World War I. However, Orphism was more of an ad hoc movement—it probably wouldn’t have existed, nor been included here, if not for the connections made by Apollinaire; it’s better understood as a loosely connected group of artists who shared similar ideas at the same time and who represented a key point on the road to wholly abstract art.
Today, the term is primarily associated with Kupka and the Delaunays, each of whom continued working in the Orphist style long after its heyday, for the remainder of their respective careers.
Dada
Coined in 1916
Dada Group, . Man Ray Bruce Silverstein Gallery
Unlike most other movements discussed here, whose names tend to have clear origins, the story behind the term “Dada” is rather ambiguous—though perhaps that’s the point. Dada embraced nonsense, irreverence, and the absurd; its members engaged in making “anti-art” as a reaction to World War I, and against the bourgeois society that caused it. The movement emerged in two locations almost simultaneously during the war: New York, where Marcel Duchamp and Francis Picabia were showing in proto-Dada exhibitions beginning in 1915; and in the neutral city of Zürich, where foreign poets and artists like Tristan Tzara and Hans Arp escaped from their war-ravaged nations and pursued this avant-garde rebellion.
In February, 1916, the group held its first meetings as the “Cabaret Voltaire,” formed by writer Hugo Ball and singer Emmy Hennings in the back room of a divey tavern. According to the Tate, Ball wrote in a magazine later that year that the group would now “bear the name ‘Dada.’ Dada, Dada, Dada, Dada, Dada.”
Still, it’s uncertain exactly who came up with the name: Another common tale is that German poet and psychoanalyst Richard Huelsenbeck threw a knife into a dictionary, which must have punctured the entry for dada, a colloquial French word for a hobby-horse. “Dada” may also have been strategically chosen for its simultaneous meaning in some languages—MoMA notes that it translates to “yes, yes” in Russian—and complete nonsense in others. For English speakers, it sounds like little more than a baby’s first words.
Regardless of who came up with it, Dada made the perfect name for the movement, what with its childish associations, international reach, and utter absurdity. It became official in 1918 with Tzara’s Dada Manifesto.
De Stijl
Coined in 1917
Theo and Nelly van Doesburg in the studio on Rue du Moulin Vert, Paris, 1923. Photo via Wikimedia Commons.
This Amsterdam-based movement, known for its use of primary color palettes and straight-lined shapes, has an equally straightforward origin for its name. De Stijl adapted its moniker from a journal launched in 1917 by one of the movement’s leaders, painter and theoretician Theo van Doesburg. He and another founder, geometric abstraction icon Piet Mondrian, spread their ideas on harmony and clarity in art throughout interwar Holland via De Stijl magazine, which van Doesburg also edited.
De Stijl artists sought an ideal of balance—in art as in life—after the tragedies of World War I, and ultimately hoped their hyper-rational style would lead to a harmonious, functional, aesthetically pleasing world, and one characterized by greater moral clarity. As Mondrian wrote in an issue of De Stijl, such a “pure plastic vision should build a new society.” He initially dubbed these concepts “Neo-Plasticism,” a term still often used to refer to his own work. But De Stijl’s simple meaning—it’s Dutch for “the style”—made it even more apropos for the movement.
Bauhaus
Coined in 1919
Bauhaus, 1925-1926. Walter Gropius The Bauhaus Dessau Foundation, Dessau
Like many others in the aftermath of World War I, German architect Walter Gropius sought to reform his country’s defeated, anxiety-ridden society. In his case, this took the form of a school that he founded and named the Bauhaus (from the German words “bauen” and “haus,” roughly translating to “house of building”)—what he described, in his 1919 manifesto, as “a new guild of craftsmen without the class distinctions that raise an arrogant barrier between craftsman and artist.” The word Bauhaus has roots in “Bauhütten,” which were medieval lodges used as shelters for stonemasons in Gothic Germany.
The Bauhaus School indeed eradicated the boundaries between structural and decorative arts during the late 19th century, and became a massively influential center for art, architecture, and design. Though the school’s location changed multiple times during its existence—from Weimar to Dessau and finally Berlin, where it was shuttered by the Nazis in 1933—its curriculum remained consistently strong and innovative. (It would later morph into the “New Bauhaus” school, directed by Bauhaus alumnus László Moholy-Nagy, in Chicago.)
With faculty members like Wassily Kandinsky and Paul Klee, Bauhaus’s focus on industrial design, hands-on workshop training, and emphasis on functionality produced not only a slew of iconic alumni—including Marcel Breuer, Anni and Josef Albers, and Herbert Bayer—but also an iconic movement in its own right.
Abstract Expressionism
Coined in 1919
Selected Images of Jackson Pollock painting, 1950. Hans Namuth Phillips
When art historians talk about Abstract Expressionism, they’re almost always referring to the famed post-war movement based in New York—but the term had actually existed decades before Jackson Pollock started dripping paint all over his canvases. It first appeared in an article on German Expressionism from 1919; 10 years later, inaugural MoMA director Alfred H. Barr Jr. used it to describe works by Wassily Kandinsky.
But it was American critic Robert M. Coates that introduced the phrase as we know it today; in 1946, he described Hans Hofmann’s messy, colorful paintings as Abstract Expressionist; he subsequently applied the term to the chaotic canvases of fellow New York dwellers Pollock and Willem de Kooning.
More a loosely-affiliated circle of artists than a movement, the Abstract Expressionists developed the distinct (yet parallel) modes of action painting and color field painting. It wasn’t until the early ’50s that any of these artists formally came together—to boycott a Metropolitan Museum of Art exhibition titled “American Painting Today—1950.” Pollock, de Kooning, Mark Rothko, Barnett Newman, and 14 other artists wrote a protest letter to the museum, attacking it for alleged bias against “modern painting.” The letter soon landed on the front page of the New York Times.
American media quickly grew fascinated with these bold painters, an interest that apexed with a 1951 profile in LIFE magazine that (literally) brought “Abstract Expressionism” to the nation’s doorsteps. It included a now-legendary ensemble photo of 15 artists who practiced the style.
CoBrA
Coined in 1948
The blue bird, 1966. Asger Jorn HUNDERTMARKartFAIR
Composition with mask, 1952. Egill Jacobsen HUNDERTMARKartFAIR
On November 8, 1948, the 25-year-old painter-slash-poet Christian Dotremont invited a group of artists from Denmark, Holland, and his native Belgium to meet him at a café in Paris. This wasn’t their first encounter, however. Dotrement, Asger Jorn, Karel Appel, Carl-Henning Pedersen, and the other attendees all knew one another, but from an earlier world—one before the devastations of World War II. This informal circle of artists had been temporarily broken during several years of Nazi rule, and by the time the war ended, “we wanted to start again, like a child,” as Appel once said.
That November evening saw the official formation of this continent-spanning group that came to be known as CoBrA: a portmanteau of its members’ home bases of Copenhagen, Brussels, and Amsterdam. According to its manifesto, written by Dotremont shortly thereafter, the group chose to call itself “CoBrA” as “a tribute to the geographic passion which filled us in our refound freedom, giving birth to the animal myth.” (And they probably thought it sounded a lot cooler than “DeBeHo.”)
The CoBrA group spoke out against pre-war art movements such as Surrealism, and also rejected the geometric abstraction pioneered by De Stijl. In fact, the troubles of the war caused them to resent Western culture entirely and to turn to “primitive” cultures and children’s scribbles for inspiration. (“Primitive art” is a highly problematic term used in the late 19th and 20th centuries to mean, essentially, “non-Western art.”)
Though short-lived, CoBrA had a massive influence on a later generation of artists, and contributed to the development of the contemporary auction category called “Outsider art”—which itself was not coined as a term until 1972, and remains popular (yet understandably controversial) to this day.
Gutai
Coined in 1954
Work, . Kazuo Shiraga Whitestone Gallery
Circle, 1971. Jiro Yoshihara Whitestone Gallery
Gutai, another post-war movement, was formed near Osaka, Japan, in 1954. Its name is usually translated into English as “concrete,” which reflects its followers’ aims of creating works of art with more than just a tube of paint—incorporating materials such as mud, chemicals, plastic, and Elmer’s glue. According to its entry in the Tate’s dictionary of art terms, Gutai has also been translated into English as “embodiment,” perhaps pointing to its ties with performance art, and also functioning as a double-entendre: For instance, Kazuo Shiraga’s “performance paintings,” which saw him dipping his feet in paint buckets or writhing, half-nude, in a pile of mud, can be understood as literal embodiments of putting brush to canvas.
Indeed, as Jiro Yoshihara, the movement’s co-founder and primary leader, wrote in its 1956 manifesto: “Gutai Art does not alter matter. Gutai Art imparts life to matter.” Gutai artists, including Shiraga, Atsuko Tanaka, and Saburo Murakami, experimented with new forms and media while also remaining inherently tied to painting; this set it apart from other performance-based, post-war movements, like Happenings, which totally abandoned any trace of the traditional art form. Further, Yoshihara himself was a self-taught painter, which likely explains Gutai’s continued connection to the medium even while artists pushed its limits.
The Stars Art Group (Xing Xing)
Coined in 1979
Femme Allongée AP WK16, 2010. Wang Keping 王克平 10 Chancery Lane Gallery
Beijinger, 1988. Huang Rui 10 Chancery Lane Gallery
Considered the first avant-garde Chinese art movement, the Stars Art Group (a.k.a. Xing Xing) emerged in Beijing during the late 1970s. Founded by Huang Rui and Ma Desheng in opposition to the state-promoted Socialist Realist art, the group grew to include like-minded artists such as Ai Weiwei, Li Shuang, and Wang Keping. These artists were mostly untrained and didn’t work in a particular style; rather, they created expressive works that commented on censorship and isolation in China. Primary examples include Wang’s bronze sculptures that satirized Mao Zedong, or Ai’s early Suzhou River in Shanghai (1979), in which the 22-year-old prodigy brought Pop art aesthetics to a traditional Chinese landscape.
As for its colorful name, Ma once explained that they called themselves the Stars “to emphasize our individuality. This was directed at the drab uniformity of the Cultural Revolution.” Indeed, the group’s first exhibition in September 1979—in which they hung their own artworks on railings outside of the state-controlled China Art Gallery (known today as the National Art Museum) in Beijing—was a protest against the Mao-instated rule mandating that public displays of art be approved by the government.
Authorities were quick to react, shutting the exhibition down after two days; in response, the Stars organized a march calling for democracy and artistic freedom. Their efforts proved successful: The group was allowed to re-stage the show in a different location, and it was said to have attracted over 80,000 viewers over 18 days. Despite this initial win, the government’s criticism and censorship of the Stars continued, and the group decided to split under political pressure in the early 1980s.
Afterwards, many of its members emigrated from China in search for greater freedoms, most notably Ai, who lived in the U.S. from 1981 to 1993 and is now based in Berlin, where he continues to use art as something of a political weapon—much in the spirit of the Stars.
Afrofuturism
Coined in 1993
Inertia, 2015. Jacolby Satterwhite LUNDGREN GALLERY
In Killing Fields Sweet Butterfly Ascend, 2003. Wangechi Mutu rosenfeld porcini
Spanning the fields of music, film, literature, and beyond, Afrofuturism is best defined as an Africanist movement to hypothesize, visualize, and understand black existence in a postmodern world. Early Afrofuturist works of the 1960s and ’70s, from Octavia E. Butler’s science fiction novels to Sun Ra’s cosmic jazz compositions, were informed as much by futuristic thinking and the aesthetics of the mid-century space age as by traditional arts of the African Diaspora.
Though its roots were planted in the mid-20th century, the movement’s name, “Afrofuturism,” wouldn’t emerge for a few decades. The term comes from the influential essay “Black to the Future,” first written by cultural critic Mark Dery in 1993 and published in the 1994 book Flame Wars: The Discourse of Cyberculture. “Speculative fiction that treats African-American themes and addresses African-American concerns in the context of 20th-century technoculture…might, for want of a better term, be called ‘Afrofuturism,’” wrote Dery. “Can a community whose past has been deliberately rubbed out, and whose energies have subsequently been consumed by the search for legible traces of its history, imagine possible futures?”
The term Afrofuturism has since been applied to numerous visual artists of later generations—like Renee Cox and Wangechi Mutu—whose works draw upon Butler’s utopian writings and Sun Ra’s mystical persona, and engage with Dery’s existential questions about race, identity, and community. And a younger generation of artists including Juliana Huxtable, Jacolby Satterwhite, and Elia Alba continues to employ Afrofuturist aesthetics.
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Entretien
UNIVERS DES ARTS N°179
PROPOS RECUEILLIS PAR THIBAUD JOSSET, LE 24-03-2015
Jean-François Larrieu est représenté depuis 19 ans par Opera Gallery à Paris, Singapour, New York, Hong Kong, Dubai, Seoul, Londres, Monaco. Artiste engagé, il a présidé le salon d’Automne de 1995 à 2004. Il est président de la Fondation Taylor depuis 2010.
Ses nombreuses activités sociales font de lui une figure régalienne et fédératrice, faisant montre d’une volonté rare de bâtir, avec et pour les autres, le monde des arts au quotidien. Mais générer et animer des réseaux sociaux est une tâche chronophage, particulièrement redoutée des artistes soucieux de sauvegarder leur énergie pour le travail en atelier. Son exemple permet de porter un éclairage nouveau sur le rôle que peut tenir l’artiste dans la société. Thibaud Josset : Commençons par l’origine de votre vocation. Pourquoi devenir peintre ? Jean-François Larrieu : Je peins depuis l’âge de sept ou huit ans. Manier la couleur a toujours été un besoin, presque de naissance. J’en ignore la raison, j’ai le sentiment d’être né avec cette quête du beau – ou du moins beau d’ailleurs – et de l’insolite, dans la nature et sous la main humaine. La peinture est une drogue. Si je ne peins pas pendant trois jours, je me sens mal. T.J. : Vous possédez l’un des univers visuels les plus reconnaissables du paysage pictural actuel. Comment s’est-il constitué ? J.-F. L. : J’étais extrêmement figuratif étant jeune. Avec le temps, j’ai simplifié le trait jusqu’à trouver mon style. Plus encore que dans les qualités techniques issues des formations académiques, je crois dans l’importance de trouver sa propre façon de peindre pour créer une oeuvre originale. Aujourd’hui, la difficulté en tant que passionné de peinture est de trouver des artistes qui ne soient pas que des épigones et des produits de la mode, mais de vrais artistes reconnaissables pour leur individualité. Par ailleurs, je me méfie beaucoup des écoles. Le fait de n’être qu’une émanation de son ou ses maîtres est à mon avis un danger. Certes, le prix de l’originalité est la solitude ; y faire face demande beaucoup de courage. Il s’agit pourtant de la voie royale. Quand je vois à quel point Vierra da Silva ou Bonnard affirment leur individualité à chaque trait, chaque touche, je songe que c’est cela un véritable artiste : être libre et ne pas succomber à la mode et aux écoles, ne pas se laisser écraser et sans cesse affirmer sa personnalité. Le plaisir lorsqu’on y parvient est magique. La pulsion de créer y est intimement liée. T.J. : Dans cette quête, quelles ont été les étapes les plus importantes de votre formation ? J.-F. L. : A l’âge de onze ans, j’ai rencontré un artiste qui a eu une grande influence sur moi. Son nom était Jean Laforgue. C’est lui qui le premier m’emmena peindre d’après nature, en 1971, sur un mode quelque peu impressionniste. Il est décédé en 1976. La suite est un parcours de vie, qui est la meilleure école qui soit. Je ne crois pas que les écoles d’art puissent former de véritables artistes. Elles peuvent donner des bases mais ce ne sera jamais suffisant. Je crois en revanche beaucoup dans l’importance des passeurs capables de vous révéler au monde comme à vous-même. Au cours de mes années de formation, j’ai rencontré plusieurs artistes, méconnus du grand public, mais qui ont tous été importants à leur manière. L’entraide entre artistes est ainsi quelque chose de fondamental à mes yeux, bien que l’on soit dans un métier profondément individualiste.
T.J. : La constitution d’une individualité créatrice semble être votre première préoccupation. Combien de temps cela vous a-t-il pris pour y parvenir ou tout du moins vous en approcher, et cela a-t-il été difficile ? J.-F. L. : Je crois dans les parcours progressifs, qui font évoluer les oeuvres par un combat sur la durée, plus que dans les fulgurances ponctuelles. On rencontre parfois des moments difficiles, matériellement et psychologiquement, qu’il faut surmonter jour après jour. Dans ce processus, le fait d’amener ma peinture à maturité lorsque j’avais environ trente-cinq ans et que je commençais à trouver mon écriture, a été le fruit d’une longue pratique. Peindre devint de plus en plus « naturel » et les moments de souffrance de plus en plus rares. C’est à ce moment que l’intérêt des galeries s’est manifesté. J’ai alors eu la grande chance de rencontrer le fondateur de l’Opera Gallery, Gilles Dyan, qui a cru en moi. Les expositions internationales ont suivies, me faisant entrer dans un processus de succession régulière des expositions, qui est très stimulant et qui dure depuis vingt ans. Je crois que plus on nous en demande plus on peut se révéler. Il faut aussi savoir faire confiance aux outils de diffusion mis à notre disposition pour se confronter à la concurrence. Il faut accepter de voir plus fort que soi, ou en tout cas différent de soi. C’est comme cela qu’on progresse. T.J. : Quels sont aujourd’hui vos procédés de création ? J.-F. L. : Il y a deux phases dans ma peinture. D’abord, je travaille au couteau pour nourrir la toile dans une abstraction lyrique. Ce fond me sert de support pour dessiner de façon aléatoire, en allant chercher les éléments du hasard que j’intègre au fur et à mesure du dessin. Picasso disait : « j’invente au fur et à mesure… » Je n’ai ainsi pas de sujet prédéfini. Ma peinture s’auto-construit en temps réel. Les formes viennent s’imbriquer les unes aux autres dans le contraste pour produire un univers qui n’est pas le réel en soi mais une retranscription de celui-ci, une vision peinte qui n’est pas hyperréaliste mais poétique et musicale. A partir de cette toile abstraite, je dessine à l’aide de pinceaux très fins pour produire des formes géométriques qui forment mon alphabet : une foule d’éléments allant du microscopique au gigantesque. Le sens global apparaît par accumulation de ces éléments. J’apprécie beaucoup ce côté aléatoire, presque de l’ordre de l’écriture automatique. T.J. : Quelle est votre principale source d’inspiration ? J.-F. L. : J’aime rapprocher mon mode de création de la façon dont se développe la nature. Ma démarche en est assez proche et répond à un désir de symbiose avec celle-ci : la nature est composée d’une multitude d’éléments et d’énergies que l’on retrouve dans chacune de nos cellules, dans la totalité du monde. Quand on y songe, il y a une cohérence absolue entre deux êtres aussi dissemblables qu’un humain et une fleur. Ces derniers obéissent à des lois d’assemblage communes qui produisent néanmoins de la diversité et de l’originalité à tous les niveaux d’existence. T.J. : Vos toiles sont connues entre autre pour leurs jeux de couleurs. A quel point ce « colorisme » est-il important dans votre travail ? J.-F. L. : Tout d’abord, il faut dire que les mouvements de mode se succèdent décennies après décennies en redéfinissant le vocabulaire de l’art. On crée alors des concepts destinés à définir et juger l’art à l’aune du contemporain. Mais cela n’a de valeur que dans l’instant. Les étiquettes sont vouées à l’obsolescence avec le passage du temps. Car la peinture n’est pas pur vocabulaire : il faut l’appréhender pour elle-même, découvrir sa force indépendamment des concepts. Sinon, on finit fatalement par en arriver à l’art conceptuel, qui n’est que vocabulaire. Ensuite, je dirais qu’à mon sens, la couleur est par essence décorative. Elle n’est d’ailleurs même pas obligatoire. J’aime parfois peindre des toiles monochromes avec des nuances de tonalités, de rouge et blanc par exemple. L’essence de mon travail réside dans l’accumulation. Cependant, c’est la couleur qui apporte le côté solaire, vivant, à un monde rêvé et totalement positif qui est celui de ma peinture. Je ne pourrais pas vivre dans un monde gris. C’est pourquoi je déteste l’hiver. La vie, c’est le soleil et la couleur ! Celle-ci peut apporter du contraste. Elle peut aussi heurter et attirer l’oeil pour produire du mouvement. Là se cache le suc de la vie. Enfin, il faut avouer que c’est un plaisir incommensurable de manier les couleurs. Mes toiles monochromes sont davantage de l’ordre de l’expérimentation me permettant de m’évader et d’inventer du nouveau. Jouer avec la couleur me paraît beaucoup plus jouissive que jouer avec le dessin, bien que mes oeuvres doivent leur organisation complexe au dessin. T.J. : Vous êtes un homme de responsabilité et d’engagement. Votre figure fait autorité auprès de nombreux artistes. Comment concilier les responsabilités sociales et civiles avec sa probité de créateur ? J.-F. L. : Je suppose que l’on naît avec cette capacité, cette envie. Je pense qu’un artiste se définit autant par son oeuvre politique que par son oeuvre artistique. L’engagement de Picasso avec Guernica a été politique. Je crois qu’un artiste a besoin de ces deux aspects pour s’accomplir. Dans ma construction personnelle, l’engagement social est une évidence, une nécessité intellectuelle. Familialement, je viens d’un milieu engagé : d’un côté le républicanisme espagnol, de l’autre la Résistance française. J’ai été élevé avec l’idée qu’il ne faut jamais hésiter à s’investir pour la liberté et la défense des autres. J’ai par ailleurs un besoin viscéral de mener les choses à leur terme, de produire des résultats tangibles et appréciables par d’autres. Une fois que ces choses ont abouties, je passe à autre chose. Il s’agit du plaisir de construire, que j’ai besoin de renouveler régulièrement. A la Fondation Taylor, mon but est de produire un contre pouvoir capable de modifier l’équilibre en place, de faire évoluer les choses. De même que lorsque j’étais président du Salon d’automne, je recherchais la mise en commun des richesses, leur accumulation et leur organisation dans un agencement nouveau et efficient. T.J. : Vous ne croyez donc pas dans le retranchement de l’artiste dans son atelier ? J.-F. L. : Si, il est fondamental. Mais l’engagement social est pour moi un temps de respiration nécessaire à ma création. Grâce à Opera Gallery, je suis autonome. Et comme je l’ai dit, je me sens extrêmement reconnaissant envers les artistes qui m’ont aidé à mes débuts. C’est un devoir pour moi que de rendre la pareille à mes contemporains. Le partage et la convivialité sont essentiels à la bonne santé de l’art. A l’échelle de l’artiste, cela peut passer par le fait de s’intéresser à d’autres procédés de création que les siens, à d’autres techniques, comme les nouvelles technologies. Par exemple, je m’intéresse beaucoup à la vidéo depuis quelques temps, ce qui est très stimulant, tant sur le plan humain qu’artistique. T.J. : Un questionnaire pour finir : Votre couleur ou texture préférée ? Le bleu, parce que c’est l’océan. Pour la texture, les pétales de rose. Votre activité préférée du quotidien ? Forcément la peinture. Mais la lecture m’occupe aussi beaucoup. Votre oeuvre picturale préférée ? Lors d’une exposition personnelle à New York, j’ai vu au MoMa un tableau de l’artiste Chilien Roberto Matta (1911-2002). Un grand format de cinq mètres de long. Ce fut un coup de foudre. Cet artiste est pour moi l’un des plus grands du XXe siècle. Totalement inclassable. Votre oeuvre musicale ou cinématographique préférée ? J’ai dernièrement beaucoup aimé l’esthétique visuelle d’Avatar de James Cameron. Pour la musique, ça va de Chopin à David Bowie. Votre livre préféré ? L’OEuvre de Zola est une pièce littéraire maîtresse. La période ou le courant artistique qui vous fascine le plus ? Le début du XXe siècle. Toute la création des Modernes. L’artiste historique que vous auriez aimé rencontrer ? Picasso. Le Douanier-Rousseau. Kandinsky … L’autre voie que vous auriez aimée suivre si vous n’aviez pas été peintre ? La médecine. C’est un rapport direct au vivant. L’art et la médecine sont très semblables en ce sens. On s’approche de l’origine des choses. Une devise à transmettre ? Curiosité et générosité. Enfin, si vous aviez un conseil à donner à un jeune peintre, quel serait-il ? La réussite passe par le travail et l’ouverture d’esprit, la capacité de se remettre en question et de s’ouvrir au monde sans s’y perdre. Écoutez les conseils de vos pairs, tout en conservant votre esprit critique. Ayez, toujours, la volonté de rester libre et d’imposer votre travail.
Paysage du sud, 160 x 132 cm
Paris
L’envol, 162 x 114 cm
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箔がぐちゃぐちゃに…
www.instagram.com/reel/CuzX9RFpZfX/
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