Tumgik
#Société du Salon d’Automne
kojizou · 1 year
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見た目に涼しげな青を塗る🟦が、涼しくなるわけではない🥵💦
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designbooksmilano · 5 years
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René Prou
entre Art Déco et Modernisme   Between Art Deco and Modernism
Anne Bony , Gavriella Abekassis
Préfaces de Patrick Frey et Lorraine Frey
Norma Editions, Paris 2018, 255 pages, Text in English and French.            ISBN  978-2376660033
euro 84,00
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René Prou (1887-1947), ensemblier et décorateur, est, aux côtés de Ruhlmann, Leleu, Dunand, Subes ou Brandt, une figure centrale du mouvement Art déco. Dès 1919, il participe à la plupart des Salons d’automne et des Salons des artistes décorateurs avant de s’imposer à l’Exposition internationale des arts décoratifs de 1925. Nommé à la tête Pomone, l’atelier d’art du Bon Marché, il donne une direction plus moderne aux réalisations.Consacré par de grandes commandes publiques ou privées, son talent d’ensemblier s’exprime notamment dans la décoration de paquebots, l’aménagement de trains de luxe tels que l’Orient-Express ou des magasins Mitsukoshi à Tokyo. Au palais de la Société des Nations, à Genève, il intervient aux côtés de José Maria Sert avec lequel il collabore également au Waldorf-Astoria, à New York. Son style, défini par le galbe et la courbe des piètements en métal, mêlé à une ornementation joyeuse rajeunit et allège les formes pleines et massives de l’Art déco tout en préservant l’harmonie, le confort et une certaine idée d’un luxe simple.Il réunit dans son atelier de jeunes décorateurs et artistes comme Ivan Da Silva Bruhns, sa fille Geneviève Prou, Étienne-Henri Martin, Adrien Ekman, qui participent aux divers aménagements .Cette première monographie est le fruit d’un important travail de recherche entrepris dans les fonds documentaires et les archives familiales restées inédites.
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egoroman · 3 years
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VIII
05:57
Le soleil s’est pas encore levé. Mais le ciel au-dessus de nos têtes a pris des teintes plus claires. Je sens dans l’air comme une aura de prophétie. Une atmosphère bondée d’énergie, comme avant un orage. Quelque chose va se passer. De bien, de mal. Je l’ignore. Mais la chaine de dominos est en place. Et le premier n’attend que le fatal signal pour tomber. Pourtant je me sens calme. Comme si j’avais accepté l’inévitable arrivée de la catastrophe. Je crois que d’une certaine façon, j’ai envie de la voir arriver. De lui faire face. J’accueillerai le changement, n’importe quel changement, à bras ouverts. Mieux vaut ça que la sinistre stagnation dans laquelle j’ai l’impression de me débattre.
Mélodie et moi, on avance tranquillement le long d’une voie sans issue qui mène à un lotissement. Tout est calme autour de nous. Les gens dorment encore, à l’intérieur de leurs foyers, bien protégés derrière leurs volets clos. Ils sont pas prêts à affronter les ténèbres. Nous, c’est justement vers là qu’on se dirige. Je le sais. Elle le sait. On a beau errer, tourner en rond, on pourra pas l’éviter. Quoi qu’il arrive, d’une manière ou d’une autre, la Mort va s’incruster dans notre nuit.
Elle épie les maisons autour de nous avec une intense attention. Son visage semble pale dans la faible clarté qui pointe à notre nez. Elle me parait encore plus belle qu’auparavant. Y a quelque chose d’apaisé dans son expression. Dans la mienne aussi, je suppose. Quoi qu’il arrive maintenant, on a déjà traversé pire.
Elle se tourne vers moi, et me pose une question. Je l’entends pas, bien trop concentré sur ses traits, et sur le funèbre sentiment qui semble s’emparer de moi. Mélodie. Où on va, toi et moi ? Qu’est-ce qu’on fait ? Comment ça va se terminer ? Y a eu un moment où j’ai cru que tu savais. Que t’avais les réponses. Maintenant, je pense que t’es aussi perdue que moi. Y a pas de mal à se l’avouer, tu sais ? Ca éviterait sûrement bien des problèmes.
Elle me dévisage, haussant un sourcil en l’air, légèrement impatiente. J’aime bien quand elle est comme ça. J’ai toujours trouvé qu’y avait quelque chose d’attirant chez une fille en colère.
J’ai rien écouté de ce qu’elle a dit, par contre...
- Hein ?
- Je te disais, tu veux choisir quelle maison ?
Je regarde autour de moi, sans comprendre. On est entourés d’habitations spacieuses, toutes avec un jardin dissimulé derrière un mur ou une haie. C’est le genre de quartier où on aime pas trop que les gens voient ce qu’on fait chez soi. Vous avez des trucs à cacher, les gars ?
- Comment ça ?
- Si tu devais choisir une maison, pour y vivre. Tu choisirais laquelle ?
- C’est que des maisons de bourges, ici. Je sais pas si j’ai les moyens de me payer un loyer.
- Charlie, on est dans le fantasme, là. Tu peux choisir ce que tu veux. Utilise un peu ton imagination.
Je réfléchis, hésitant. Puis je désigne la plus proche, à notre gauche. Y a un arbre qui dépasse. Il me plait bien.
- J’en sais rien, celle-là.
Elle suit mon doigt, et sourit, satisfaite.
- Bon choix.
Elle s’avance en direction du portail. Je la suis, sans grande motivation.
- On fait quoi, ici, au juste ? C’est quoi ta surprise ? Tu veux m’offrir une maison ?
- Exactement.
Elle a son fameux sourire malicieux qui me dit rien qui vaille. J’ai un court moment d’hésitation.
- Hein ?
Elle regarde vite fait par les entrebâillements du petit portail noir. Puis elle pose son sac à terre, et se met à retirer ses talons.
- Tu peux me faire la courte-échelle ?
- Attends. Tu vas pas rentrer chez ces gens, comme ça ?
- Ils sont pas là.
- Comment tu le sais ?
- Fais-moi confiance. Ces bourges-là, ils sont en vacances dans leur maison secondaire, à manger des huitres, et regarder une émission télé à la con. Ils remarqueront même pas notre passage.
- Comment tu peux en être aussi sûre ?
- Ils ont leur boite-aux-lettres pleine. Ca fait des semaines qu’ils ont pas ramassé leur courrier. Ecoute l’experte, Charlie. Je sais ce que je fais. Fais-moi la courte échelle, s’te plait. Au cas où tu l’aurais pas remarqué, je suis trop petite pour escalader.
Je regarde autour de nous. Y a personne. Toutes les autres maisons sont fermées. Aucun témoin. Mais je suis quand même inquiet. Une connerie, c’est vite arrivé. On devrait peut-être pas tenter le diable. Pas à cette heure de la soirée. On l’a déjà bien assez titillé.
- Charlie, grouille-toi ! Ou on va se faire repérer ! T’inquiètes pas, c’est pas la première maison dans laquelle j’entre par effraction !
- C’est censé me rassurer ?
- Je veux te faire une surprise, je t’ai dit. Je te promets que ça va te plaire. Si tu flippes, tu peux toujours rentrer chez toi.
Rentrer chez moi ? Maintenant ? Elle est marrante. Elle sait très bien que je peux pas faire ça. C’est trop tard. On a déjà fait une bonne partie du chemin. Et elle a bien trop aiguisé ma curiosité. Je soupire.
- OK, mais dépêche-toi.
Elle parait réjouie. Je me penche, et joins les mains. Elle pose son pied dessus, appuyant sur mes paumes pour jauger ma force.
- Evite de regarder sous ma robe.
- Tu crois que c’est le moment ?
- On peut jamais plaisanter avec toi.
Je la soulève du mieux que je peux. Elle pèse pas très lourd, mais je suis pas forcément au meilleur de ma forme. Heureusement, elle a vraiment l’air de savoir ce qu’elle fait. Elle s’agrippe avec facilité au portail, et l’enjambe rapidement avec une incroyable agilité. C’est pas la première fois qu’elle fait ça, je veux bien la croire. Elle arrive de l’autre côté, saute, et atterrit sur ses jambes avec une grâce féline. Puis elle se penche pour ramasser ses talons et son sac à travers les barreaux. Elle me parle à voix basse.
- Maintenant, à ton tour.
Je contemple le portail dans toute sa hauteur. Je me suis jamais lancé dans une initiative pareille.
- Y a personne pour me faire la courte-échelle, moi.
- Oh, pauvre Charlie. Aller, grouille-toi. Ou les voisins vont remarquer quelque chose.
Je la sens pas très bien, cette histoire. J’ai jamais trop été du genre gymnaste. La souplesse et moi, ça fait deux. Je vais me briser le cou, c’est sûr. Et même pas dans une chute spectaculaire digne d’une cascade hollywoodienne. Non, je vais m’entraver dans un lacet, et mourir de manière ridicule. C’est tout à fait mon style.
Elle attend pas de voir la catastrophe. Elle s’éloigne en courant à pas feutrés, remontant la petite allée en dalles de pierre qui traverse le jardin.
- Hé ! Où tu vas ?!
- Je t’attends à l’intérieur. Fais vite.
- Quoi ?! Non ! Attends ! Mélodie !
Elle en a rien à faire. Elle tourne à l’angle du mur, et disparait dans l’ombre de la nuit. J’entends des chiens aboyer au loin. Ca me fait sursauter. Je me retourne, scannant de manière paniquée le lotissement désert. J’ai l’horrible impression d’être observé. Faut pas que je reste ici. Je vais virer dans la parano, ou me faire choper. C’est soit l’un, soit l’autre. Je crois pas qu’il me reste beaucoup d’options.
- Putain...
Elle m’aura vraiment tout fait faire, cette fille. La panique me donne des ailes. Je m’agrippe aux barreaux du portail, et me retrouve à l’escalader avant même de m'en rendre compte.
***
Je fais rapidement le tour de la maison, tentant de rester aussi discret qu’une ombre. Des petits lampadaires plantés dans le sol s’activent à la simple détection de mes mouvements, formant une haie d’honneur pour m’accueillir. C’est bien ma chance. Heureusement pour moi, tout le tour de la résidence est caché à la vue des voisins.
J’arrive devant la porte d’entrée. Y a des petits éclats de verre qui se reflètent dans l’herbe. Je ralentis le pas. Une lumière s’allume à l’intérieur de la maison. Je tourne la tête. Une fenêtre a été brisée. Mélodie. Elle a vraiment aucune retenue. Des fois, j’ai l’impression qu’elle vit comme si elle était la seule personne qu’existe vraiment. Je m’approche timidement de l’ouverture qu’elle a forcée. J’entends du bruit, provenant des méandres de l’habitation. Elle est en train de fouiller.
L’idée de m’enfuir maintenant me parait un peu trop absurde. C’est trop tard. Autant aller jusqu’au bout. J’enjambe la fenêtre, faisant de mon mieux pour ne pas me couper sur les débris de la vitre brisée. Les membres contorsionnés, je pénètre avec prudence à l’intérieur.
La première salle qui m’accueille est un salon bien décoré. Tout ici respire l’aisance et les souvenirs de famille. Des photos sont encadrées sur les murs. Des gens heureux qui sourient. Y a une grande table. Une grande télé. Une grande cheminée. C’est le genre de décor dans lequel on joue à un jeu de société avec ses grands-parents, par un après-midi pluvieux. Le genre de décor dans lequel votre mère vous lit une histoire, bien blottis dans un fauteuil au coin du feu, par un soir d’automne. Le genre de décor dans lequel résonne pendant des années les rires de toute la famille après les habituelles blagues du tonton toujours trop pompette. Le genre de décor qui sert d’arrière-plan à tous vos meilleurs souvenirs d’enfance. Le décor de la nostalgie. J’observe rapidement les lieux avec une légère mélancholie. Ce doit pas être si mal de vivre ici. Mais cet espace me parait aussi lointain et irréel qu’un monde féérique de romans pour enfants. C’est beau, mais y a un moment, faut accepter que c’est pas vrai.
J’entends un nouveau bruit qui me sort de mes songes. Sur ma droite, y a une porte entrouverte. Une vive lumière transparait au travers des entrebâillements, éclairant une partie du salon par la même occasion. Mélodie fouille de l’autre côté. Au boucan qu’elle fait, elle a l’air de retourner toute la pièce.
Je pousse lentement le battant. Je me retrouve face une cuisine high tech. Du genre qui vaut plus que toutes les pièces de mon appart’ réunies. La jeune femme est à l’autre bout, derrière un îlot central. Elle me tourne le dos, remuant l’intérieur d’un tiroir avec autant de délicatesse qu’un éléphant qui aurait trouvé un paquet de cacahuètes.
- Qu’est-ce que tu fais ? Tu veux avertir tout le voisinage ?
Elle se retourne au son de ma voix. Dans un geste théâtrale, elle s’appuie rapidement sur le plan de travail, et me sourit d’un air espiègle. Elle se cambre, prenant une pose délibérément sexy.
- C’est à cette heure-ci que tu rentres, chéri ?
Je l’ignore.
- T’as pété la vitre pour rentrer.
- J’avais pas le temps de chercher les clés.
Elle se tourne à nouveau, reprenant son inspection du tiroir.
- Tu veux pas m’aider à chercher un tire-bouchon ?
- Pour quoi faire ?
- Pour tirer un bouchon, tiens.
Je regarde autour de moi dans une incompréhension totale. J'arrive pas à trouver dans cette situation le même degré d’amusement qu’elle. Je suis inquiet, c’est vrai. J’ai pas l’habitude de forcer les maisons des inconnus. Mais y a pas que ça. Les scènes de jeu qui se succèdent en compagnie de Mélodie, c’est bien beau. Ca m’a plu, pendant un moment. Mais j’aimerais bien une finalité, maintenant.
- Ah, ah ! T’as cru que tu pouvais m’échapper, toi, hein ?!
Je sursaute à nouveau. Elle s’adresse directement à... un tire-bouchon, qu’elle vient justement d’ôter d’un des nombreux tiroirs qu’elle a ouvert. Elle attrape une bouteille de vin posée dans un coin, et s’attelle alors à la déboucher. Je suis loin de partager toute son enthousiasme.
- Mélodie, à quoi on joue ? Pourquoi tu m’as amené ici ?
Elle lève les yeux vers moi. Elle a l’air toute excitée.
- Y a plus de Mélodie. Pour les prochaines heures, toi et moi, on est un jeune couple de bourgeois complétement irresponsables, qui s’est marié bien trop vite, et qui vit dans l’opulence la plus totale, sans se soucier des inégalités qui existent dans le reste du monde. C’est ça la surprise que je voulais te faire. Charlie et Mélodie, c’est fini pour la soirée. A partir de maintenant, toi et moi, on est...
Elle attrape une enveloppe qui traine sur l'îlot central, et lit les noms inscrits dessus.
- Monsieur et Madame... Dumoulin ? Ah ouais ? Désolée de te sortir ça maintenant, chéri, mais je regrette un peu de t’avoir épousé. C’est nul comme nom.
Je sais qu’elle fait de son mieux pour détendre l’atmosphère, mais j’ai du mal à trouver matière à rire au milieu de tout ça.
- On devrait pas rester ici.
Elle repose l’enveloppe, et me fixe avec conviction.
- Si. Tu vas voir. Ca va être marrant. Mais d’abord faut qu'on arrive à ouvrir cette merde.
Elle reprend la bouteille. Elle tente à nouveau de tirer le bouchon, sans succès. Puis elle a une hésitation. Elle me regarde de son air espiègle, et sourit. Elle a à nouveau une de ses idées de génie dont elle seule a le secret. Elle s’approche de moi dans un mouvement sensuel, et me tend le pinard.
- Peut-être que mon beau mari veut me prouver toute l’étendue de sa musculature virile en ouvrant cette bouteille pour moi.
Elle fait une moue exagérément implorante. Je lui rend son regard d’un air neutre. Je sais très bien à quoi elle joue. Ca me fait pas marrer. Elle capte le message, et reprend une allure normale.
- OK. Féminisme en force. J’ai compris.
Elle tire à nouveau de toutes ses forces sur le tire-bouchon, et dans un pop, finit par ouvrir la bouteille. Elle se retourne, et commence à verser le liquide bordeaux dans deux verres aux motifs sculptés.
- Je te l’annonce tout de suite, mon amour, je vais pas pouvoir vivre dans un quartier aussi chiant en restant sobre toute l’année.
Elle me donne le gobelet qu’elle a choisi pour moi, puis attrape le sien. Elle les fait trinquer, et me fixe dans les yeux en souriant.
- A notre mariage.
Elle vide sa boisson d’un seul coup en une longue gorgée. Puis elle se resserre. J’ai pas bougé d’un cil. Elle a pas l’air d’en avoir grand chose à faire. Elle enchaine une nouvelle goulée, puis regarde autour d’elle dans un mouvement animé.
- Tu sais ce qui manque ici ? Un peu de musique.
Elle me passe devant, et quitte rapidement la pièce avant que je puisse réagir. Elle tient absolument pas en place. Je lui emboite le pas, la suivant dans le salon obscur.
- De la musique ? Tu veux attirer encore plus l’attention sur nous ?
Elle ignore totalement ma question. Elle a remarqué quelque chose qui a accaparé toute son attention.
- Wow ! Téma la collec’ !
Elle bondit devant un meuble dans lequel est entassée une pile de vinyles. Elle se penche dessus, et les passe sommairement en revue, à la recherche de son Graal.
- Au moins, on peut dire qu’on est des riches qui ont du goût ! Ca, on peut pas nous l’enlever !
Je reste immobile, mal-à-l’aise. Je sais pas trop comment me comporter. Je vois pas comment Mélodie arrive à être aussi détendue dans une situation pareille. Elle semble trouver son bonheur. Elle sort un album en particulier, et le contemple avec attention. Puis elle se tourne pour me le montrer.
- Qu’est-ce que tu penses de ça ?
Sur la pochette, y a la photo d’une femme noire en tenue d’Eve, dans une ambiance clair-obscur. Ca fait très artistique. J’ai jamais entendu parler du nom du groupe. Je hausse les épaules. J’en sais rien de ce que j’en pense. Qu’est-ce qu’elle veut que je lui dise ?
Ca a pas l’air de la déstabiliser. Elle sourit.
- Ca fera l’affaire.
Elle sort le 33 tours de son étui, et l’installe sur un tourne-disque qui est posé juste au-dessus des autres albums. Elle l’enclenche. Une petite musique crachotante commence à doucement envahir la pièce. Y a d’abord la voix chaude d’une chanteuse d’une autre époque. Elle est rapidement suivie par des cuivres, et une mélodie entrainante finit par nous plonger dans une toute nouvelle atmosphère. Un truc soul des années 70.
Mélodie me regarde dans les yeux en souriant. Elle se met à lentement bouger son corps au son des instruments. Un son qui sent l'amour, le sexe, et tous les excès d’un temps plus insouciant. C’est plutôt épique. Et un peu entrainant aussi, je dois l’avouer. Pendant un instant, ça me donne envie d’oublier l’inquiétude que je ressens. La femme chante en anglais toute l’attirance qu’elle ressent pour son homme. Une célébration de ses sentiments, qu’elle décrit avec une gravité telle qu’on dirait qu’y a jamais rien eu de plus important dans toute l’histoire de l’Univers. Je crois que je la comprends.
Mélodie s’approche de moi en dansant. Elle me prend la main, et me balance légèrement au rythme de ses pas. Je suis ses mouvements sans grande conviction.
- Détendez-vous un peu, monsieur Dumoulin. On a la belle vie, non ?
- Mélodie, je suis fatigué. On pourrait pas se poser un peu ?
- C’est qui cette Mélodie dont tu fais que me parler ? C’est ta maitresse, c’est ça ?
Elle fait semblant d’être vexée, et s’écarte de moi. Elle tourne sur elle-même, faisant danser son corps avec la grâce et la désinvolture qui la caractérise. Je suis incapable d’éloigner mon regard d’elle. Ses formes ondulent en mouvements hypnotiques. Elle sourit. Elle sait qu’elle a toute mon attention. Je crois que ça lui plait.
Elle recule davantage, et se positionne entre la porte de la cuisine et moi. Elle danse à contrejour de la lumière vive qui provient de la pièce d’à côté. J’aperçois plus que les contours de sa silhouette sombre qui se trémousse dans une lente transe qui envoute tous mes sens. Elle ferme les yeux, et se passe les mains à travers les cheveux dans une mimique digne d’une pub de shampooing. Je sens mon cœur s’accélérer, animé par le désir brûlant qui gagne ma poitrine. Mélodie, j’ai envie de toi. De la vraie toi. Pas de madame Dumoulin. Pas de celle que tu prétends être dans tes jeux par peur d’être trop vulnérable. La vraie Mélodie. Celle dont j’ai aperçu que des brides tout du long de la soirée. Elle est là, quelque part, je le sais. Et y a personne qui m’a jamais autant attiré. Je sais pas si tu t’en rends compte.
Elle rouvre les yeux, et croise mon regard. Elle semble y voir quelque chose qui la fait rire. Elle me prend par la main.
- Viens.
Elle me tire avec elle à travers la maison. Je me laisse faire.
***
On arrive dans une véranda. Y a une porte coulissante à double vitrage qui mène vers l’extérieur. Pas besoin de clé pour la déverrouiller, celle-là. Mélodie regarde rapidement autour d’elle. Elle trouve un interrupteur, et l’actionne. Une lumière bleutée s’enclenche soudainement dehors. Elle pousse le loquet de la porte, et sort sur la terrasse. Je la suis lentement. A l’intérieur, la musique s’est arrêtée d’elle même.
Face à nous, y a une grande piscine creusée. Des ampoules immergées transforment l’eau en une surface bleu claire, au fond de laquelle les ombres dansantes des vagues se reflètent sur le liner. La jeune femme parait toute excitée. Elle se tourne vers moi.
- C’est l’heure d’un petit bain de minuit.
- Ca fait longtemps qu’il est plus minuit.
- C’est une expression, béta.
Elle commence à retirer sa robe. Je suis un peu gêné. Elle la jette malhabilement sur un transat, puis enlève ses collants. Je reste immobile, la regardant faire. Je sais pas trop comment réagir. Elle les froisse, avant de les rejeter à leur tour, puis s’active ensuite à dégrafer son soutien-gorge.
- Qu’est-ce que tu fais ?
Elle me sourit avec malice.
- Le bain de minuit, c’est à poil, mon amour. On peut pas y échapper.
- Tu peux arrêter de m’appeler comme ça ?
A nouveau, ça la fait rire. Elle retire son sous-vêtement, et le jette dans ma direction d’un air joueur. Puis elle enlève sa petite culotte. Je détourne timidement le regard. Après quelques secondes, j’entends un gros plouf. Quelqu’un qui nage. Et au bout d’un petit moment, une voix amusée qui me taquine.
- Tu vas rester comme ça, à rien faire ?
J’ose pas regarder dans sa direction.
- Je suis sûr qu’elle est super froide...
Splash ! Je reçois une grosse vague glacée dans la nuque. Des gouttes d’eau coulent le long de ma colonne vertébrale, me rappelant à la réalité avec autant de fiabilité qu’un choc électrique. Je pousse un cri, et bondit sur place. Mélodie rit de plus belle.
- Alors ? Verdict ? Elle est froide ?
Je me tourne vers elle. Y a que sa tête qui dépasse de l’eau. Elle a l’air contente de son geste. Je sais plus très bien si je dois être en colère ou amusé.
- T’as décidé de m’emmerder jusqu’au bout, toi, hein ?
- Si tu veux te venger, tu vas être obligé de plonger.
Elle fait une mine faussement innocente, comme si c’était pas son plan depuis le début. Ca me fait rire. J’oublie tout le reste sur l’instant. Je retire mes vêtements avec rapidité, et plonge à côté d’elle en faisant la boule, bien décidé par mon acte à l’asperger au maximum. Bam ! J’atterris au fond de la piscine. L’eau est glaciale. Je tourne sur moi-même, en apnée, les yeux fermés, perdant toute notion de haut et de bas. Je me laisse transporter par les remous, flottant dans le vide aqueux. J’ai toujours adoré l’eau. Y a rien qui se rapproche autant de la sensation de voler. Je me sens libre. Une éternité s’écoule en dehors de l’espace et du temps. Mon corps finit par s’habituer à la température.
Je me propulse hors des flots, inspirant un grand bol d’air. J’ouvre les yeux. Mélodie est face à moi, trempée. J’hésite pas une seule seconde. Je me jette dans sa direction, et l’attrape par les épaules pour tenter de la couler. Elle se débat, en même temps d’être prise d’un fou rire.
- Non, Charlie ! Arrête ! Je te demande pardon ! Arrête, s’te plait ! Je te demande pardon !
Trop tard. Fallait y penser avant, ma petite. J’arrive à lui mettre la tête sous l’eau. Elle en sort aussitôt, toussant et crachant. Elle a un peu bu la tasse. Je m’écarte d’elle par peur de représailles.
- On est quittes, maintenant.
Elle arrive à se calmer. Elle reste immobile. Je crains sa réponse. Elle se penche, et aspire un peu d’eau dans sa bouche, les joues gonflées. Puis elle se tourne vers moi, et recrache un long jet dans ma direction. Je recule.
- Ah ! Arrête ! T’es dégueulasse !
Ca la fait rire. Elle continue, levant la tête pour que le jet suive mes mouvements.
- Arrête !
Je me jette vers elle, l’attrapant par les poignets. Elle éclate de rire, recrachant l’eau par la même occasion. On est quasiment collés l’un à l’autre. Et d’un coup, la réalité de notre situation me revient à l’esprit. On est à poils, dans une piscine qui nous appartient pas, chez des gens à qui on a cassé la vitre. Je vois pas pourquoi on est en train de s’amuser. J’en perds le peu d’enthousiasme que j’avais pu trouver.
Je la lâche, et m’écarte, allant m’adosser au bord. Elle a l’air un peu surprise, mais elle dit rien. On se parle pas pendant plusieurs secondes. Elle nage tranquillement la brasse avec nonchalance. Moi, je reste dans mes pensées. La surface de l’eau autour de nous finit par reprendre sa tranquillité. Le silence regagne le voisinage. Je me rappelle soudainement que j’ai très froid. Mélodie m’étudie avec patience. Elle s’approche lentement de moi, et me parle avec douceur.
- Qu’est-ce que tu veux, Charlie ?
Je suis surpris par sa question.
- Comment ça ?
- Au début de la soirée, on s’était dit qu’on allait réaliser nos plus grands vœux avant de mourir. Tu m’as jamais dit le tien.
- Je crois pas que tu m’aies dit le tien, non plus...
- Moi, je me suis jamais autant amusée. Fais-moi confiance. Tu m’as suivie toute la nuit. On a fait tout ce que je voulais. Mais toi, qu’est-ce que tu veux ?
Elle continue avec lenteur d’avancer dans ma direction. Je soupire.
- Si je savais exactement ce que je voulais, Mélodie, ma vie serait beaucoup plus simple.
Elle arrive face à moi. Elle pose délicatement une main sur mon torse. Elle me répond dans un murmure.
- Moi, je sais ce que tu veux.
Son visage se rapproche, ses lèvres à quelques centimètres des miennes. Si proche que je vois rien d’autre que son regard plongé dans le mien. Je sens la chaleur de sa peau qui réchauffe mon corps dans la froideur de l’eau. Mon cœur et mon souffle s’accélèrent. J’arrive plus à penser.
- Ah... Ah oui ?
Elle continue en murmurant, complétement collée à moi.
- C’est moi que tu veux.
J’arrive plus à distinguer rien d’autre dans l’Univers que ses lèvres qui se rapprochent des miennes. Tout le reste disparait. Tu m’as envouté, Mélodie. Bien sûr que c’est toi que je veux. Y a plus rien d’autre qui existe pour moi. Je baisse la tête pour aller à la rencontre de son baiser. Mais elle a un mouvement de recul.
- Mais tu peux pas m’avoir.
Elle se détache complétement de mon corps. Je me sens frustré. Je tente de me reprendre. Elle se remet à nager.
- Parce que personne peut avoir personne. C’est pas comme ça que ça marche. Faut que tu le comprennes. C’est pour ton bien.
Je lâche un grognement agacé. J’en ai un peu marre des gens qui me donnent des leçons. Si vous savez tous si bien comment vivre, comment ça se fait que vous ayez tous l’air aussi perdus que moi ? Elle se redresse. Elle a l’air d’hésiter à dire la suite de ce qu’elle pense. Mais elle se lance.
- On peut toujours coucher ensemble, si tu veux.
Elle se rapproche à nouveau de moi, en nageant. Elle sourit d’une joie enfantine.
- Tous les deux, dans le lit nuptial. On peut baiser comme deux amoureux. Comme si c’était notre lune de miel. Le genre d’expérience que t’oublieras jamais. Le genre d’expérience dont tu rêves. C’est ça que tu veux, hein ? La vie de jeunes mariés. Eh ben, je peux m’habiller en parfaite petite ménagère pour toi, si c’est ça qui te fait kiffer. Je suis sûre qu’y a toute la panoplie, quelque part là-dedans. A mon avis, c’est une vraie petite coquine, la Dumoulin.
Elle s’arrête juste devant moi, me fixant avec ses deux grands yeux clairs.
- On baise comme deux fous. Pour marquer le coup. Et après ça : The End, Charlie. Qu’on finisse notre vie en beauté.
C’est tentant. Elle est tentante. Mais je suis fatigué. Ses charmes ont perdu de leur effet. Je sais pas qui t’es, Mélodie. J’arrive pas à te comprendre. A chaque fois que j’ai l’impression d’avancer en direction de la révélation de ton identité, c’est toujours le moment que tu choisis pour m’échapper. J’arrive pas à te saisir. T’es comme une créature de mythe, une muse qui aurait guidé mes pas pour s’évaporer avant que je puisse la remercier. J’arrive pas à t’avoir. Je crois que sur ce point, t’as parfaitement raison. T’as tout compris avant moi. Pour ça, je te l’accorde. Je pourrai jamais t’avoir. Jamais. Je mourrai avant d’y arriver. Et je commence à croire que c’est ce que t’attends, au fond. Depuis le début. Maintenant, ça me parait clair. On a beau avoir passé la soirée ensemble, on n’a jamais vraiment été ensemble.
- J’ai pas envie de coucher avec toi.
Elle continue de me fixer, ne trahissant aucun changement dans son humeur. Elle répond avec douceur.
- Alors aucun de nous peut offrir à l’autre ce qu’il désire, on dirait bien.
Je soutiens son regard, impassible.
- On dirait bien.
Elle reste immobile quelques secondes, à me dévisager, comme si elle s’attendait à ce que je revienne sur ma parole. Mais je dis rien. Elle s’écarte alors, et sort rapidement de l’eau, nue. Elle s’avance sur la terrasse, me tournant le dos. Y a comme un froid qu’est soudainement tombé. Et pas seulement à cause du vent.
Elle attrape sa robe, et tourne la tête vers moi. Elle a repris un ton dur.
- Je crois qu’il est temps de mettre fin à cette soirée, tu penses pas ?
Je la regarde tristement.
- Si.
Elle a l’air déçue. Mais elle prend le reste de ses affaires, et rentre à l’intérieur. Je la regarde partir. Je sais pas vraiment ce qui s’est passé. Je sais pas si j’ai bien répondu. Je comprends même pas ce qui lui prend. Je me sens impuissant. Mais ce qui est fait, est fait.
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Institut de beauté lausanne
TICA-INSTITUT
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  Institut de beauté lausanne  des soins de beauté professionnels, un savoir-faire reconnu et une gamme de produits payot d’exception alliant sensorialité et performance. Lieu de beauté et de bien être, institut de beauté à lausanne vous fera voyager dans l’univers payot à travers des soins et des gestuelles signatures payot. N’hésitez pas à consulter les horaires d’ouverture, et pour de plus amples informations, à prendre contact avec votre institut. Votre esthéticienne saura vous conseiller afin de trouver le meilleur soin pour vous et votre peau. tica-lausanne L’Institut d’esthétique Tica à Lausanne: des soins de beauté professionnels, un savoir-faire reconnu et en toute sécurité! Nous offrons les masques à nos clients. 
INSTITUT DE BEAUTE À LAUSANNE
Contactez-nous pour un rendez-vous 🍁Offre d’automne 🍁🍂 Pressothérapie 1h00 à CHF 130.- ( Cure 3 séances CHF 300.- au lieu de CHF 390 .- ) Valable du 15 septembre au 30 nov 2020. Besoin de booster votre système immunitaire? C’est le moment idéal pour détoxifier le corps, tout en douceur avec notre combinaison des soins pressothérapie + traitement infrarouge, grâce à la fusion de ces deux soins vous allez ressentir une profonde détente tout en agissant sur le système lymphatique visant à éliminer les toxines et stimuler le système immunitaire.
Histoire Institut de beauté 
tout d'abord, dans l'égypte ancienne, l'apparence physique était très soignée mais il n'y avait pas de lieu spécifique pour pratiquer ses activités telles que: bains de lait, exfoliations de la peau, maquillage du visage, manucures, coupes de cheveux, entre autres. Le plus symbolique de l'époque.
Ce n'est qu'à partir de la grèce antique que les salons de beauté ont commencé à avoir leur place dans la société, où seules les têtes les plus sélectes étaient peignées. Cela a commencé dès la naissance des expressions artistiques et de la vanité acquise grâce à laquelle ils ont commencé à utiliser de la graisse animale et des mélanges d'herbes qu'ils collectaient pour créer des crèmes et du maquillage exclusifs à la classe supérieure pour s'embellir un peu plus, en donnant une ligne directrice. À toutes sortes de solutions, coiffures, bijoux, vêtements, etc. Le concept moderne du salon de beauté féminin a été développé par une canadienne, martha matilde harper (1857-1950), qui a aussi inventé le concept actuel de franchise en entreprise.
Renaissance Institut de beauté
les soins personnels étaient quelque chose de très symbolique qui a été repris à la renaissance, où les coiffures des grecs, par exemple, étaient à nouveau imitées en utilisant des tresses et des nœuds parfaits ainsi que des couronnes et des bijoux; la différence était que ces éléments pouvaient être utilisés par toute la société et pas seulement par ceux qui avaient un rang élevé, comme l'utilisation de lotions et de parfums qui, en raison du mauvais nettoyage effectué à cette époque, servaient à masquer le manque d'hygiène. Personnel et mauvaises odeurs.
Baroque Institut de beauté
a ce stade, la cour accorde une grande importance aux fêtes et à la beauté, mais en même temps elle a beaucoup négligé l'etat pour s'autoriser ces luxes, de nombreux bijoux et accessoires ont été utilisés qui ont atteint l'extravagant. Les femmes et les hommes ont pris grand soin de leurs cheveux et de leurs vêtements, au point de devoir supporter des tissus rigides ou des coiffures et des chaussures qui blessent et pourraient nuire à la santé des gens simplement en suivant la mode.
Xixème siècle Institut de beauté
avec la révolution française et la révolution industrielle, la simplicité s'est imposée comme une ligne à suivre dans tous les sens, cessant d'utiliser des perruques et des perles fantaisie. Les mesures d'hygiène se multiplient et de nouveaux métiers font leur apparition, dont la coiffure. Les coiffeurs travaillaient principalement à domicile dans le cas des femmes de la bourgeoisie; les hommes par contre ont continué à aller chez le coiffeur pour se couper les cheveux.
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les-monumentales · 4 years
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Suzanne Valadon
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1865-1938 Peintresse France 
Rare peintresse à vivre de son œuvre au tournant du XXe siècle, Suzanne Valadon, post-impressionniste flamboyante, se distingue par une vie libre au caractère hors normes. 
Marie-Clémentine naît de père inconnu. Sa mère, lingère auvergnate, l’emmène à Paris alors qu’elle n’est qu’un nourrisson, fuyant la vie de mère célibataire à la campagne. À seulement cinq ans, elle est témoin des horreurs de la Commune.
Enfant, elle utilise du charbon pour dessiner sur les murs. Elle aide sa mère et apporte du linge à des clients. Elle fait ainsi la connaissance du peintre Puvis de Chavannes puis d’Auguste Renoir, lesquels, touchés par sa beauté singulière, lui demandent d’être modèle. 
Elle vit librement dans le village de Montmartre et sa communauté d’artistes. Toulouse Lautrec, qui la surnomme Suzanne, est un des nombreux peintres pour qui elle pose. Il remarque son talent pour le dessin et l’oriente vers Degas, qui devient son professeur. Elle expose grâce à ce dernier et au sculpteur Paul-Albert Bartholomé au Salon de la société nationale des Beaux-Arts en 1882, sans arrêter de poser : le nu rapporte davantage. 
Âgée de 18 ans, elle donne naissance à Maurice. Reconnu par un ami de Suzanne Valadon, Miguel Utrillo, une dizaine d’années plus tard, il grandit sous son fusain. Elevé chez sa grand-mère, il vit cependant mal l'éloignement de sa mère. Développant un alcoolisme qui le poursuit toute sa vie, il multiplie les séjours à Saint-Anne. Pour tenter de calmer son mal-être, Suzanne Valadon l’initie à la peinture. Il devient peintre comme elle. 
Le nu n'est pas un sujet pour une femme peintre, mais Valadon les dessine dans leurs actes de la vie quotidienne, se recoiffant, entrant dans leur bain... Elle peint des fleurs prêtes à s’animer, appuie les traits des portraits des personnes qui l’entourent, use de tons vifs. La qualité de son travail lui permet d’être la première femme admise en 1894 à la Société des Beaux-Arts. 
En 1896, elle épousant un mandataire des Halles, Paul Moussis. À l’abri financièrement, elle se consacre entièrement à la peinture. Son travail a du succès, est exposé, mais peu acheté. Valadon, quarante-quatre ans, quitte en 1909 Moussis pour un de ses modèles, peintre lui aussi et meilleur ami de son fils : André Utter, vingt-trois ans. Le couple se marie en 1914 lorsque André est appelé sous les drapeaux, ce que Maurice vit mal. 
C’est également à partir de 1909 que Suzanne Valadon expose au Salon d’Automne à Paris. Elle est aussi exposée dans la galerie de Berthe Weill des années durant. Elle met le nu masculin en scène dans Le lancement du filet, ainsi que son couple, dans Adam et Eve. 
Si elle vend quelques œuvres, celles de son fils, à qui elle a tout appris, partent mieux. La vie du couple est difficile, rythmée par les crises de Maurice qui échange ses toiles contre de l’alcool, aggravant les difficultés économiques du trio. André Utter joue les agents artistiques de la mère et du fils, ce qui leur permet de rester en fonds pendant les années 1920. Valadon est faite sociétaire du Salon d’Automne. 
Dans les années 1930, Suzanne peint moins mais fait l’objet d’une rétrospective de son vivant, un exploit. L’État achète certaines de ses toiles. Utter la quitte en 1934. Sujette à des crises, elle meurt en 1938 d’une attaque cérébrale.
Photo : Peinture Autoportrait - de Suzanne Valadon
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appartonaute · 5 years
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To Do! Expo : "Le monde nouveau de Charlotte Perriand"
Chez Appartonaute, quand nous trouvons l’appartement qui vous correspond, vous avez souvent le souhait qu’il soit à votre image. C’est à ce moment-là que notre société-soeur, Travaux by A. et ses architectes prennent le relais. L’architecture est une discipline qui emprunte à l’art et au design et parmis ses grandes figures, nous aimons le travail de Charlotte Perriand, femme architecte libre et engagée. Tandis que la Fondation Louis Vuitton ouvre une exposition à son sujet, nous voulions vous faire découvrir son parcours et ses valeurs.
  Charlotte Perriand fait ses études dans les arts décoratifs – à l’époque, l’un des rares lieux où les jeunes femmes pouvaient exprimer leurs capacités artistiques et les accroître. Elle se démarque très tôt dans son travail grâce à des compositions de salons épurés aux matériaux solides. Avec une vision résolument moderne et forte, elle prend son indépendance à 18 ans et fait sensation dès ses 24 ans avec le Bar sous le toit. Il est alors présenté au Salon d’automne et offre à la jeune femme une crédibilité dans le domaine du design mobilier. 
Grâce à cela, Charlotte Perriand débute une collaboration qui durera une dizaine d’années avec les architectes Pierre Jeanneret et Le Corbusier. Elle intègre leur agence et est assignée à l’équipement intérieur des habitations. Cette partie est alors indissociable d’un travail d’architecture complet : à cette époque, les habitations étaient conçues dans leur ensemble, intérieur et extérieur pour la livraison d’un espace de vie fini. L’intérieur est considéré comme mineur pour Le Corbusier qui n’y excelle pas et cela n’empêche pas Perriand d’y créé des pièces iconiques comme par exemple la Chaise Longue LC 4 et la Table LC 10-P pour la Villa Roche. Durant cette période, elle travaille également sur la Cité-refuge de l’Armée du salut, car l’accueil des personnes en difficulté la touche, et le Pavillon suisse de la Cité universitaire (Paris) avec l’agence du Corbusier.
    Inventive et débordant d’idée, la créatrice mélange les domaines et les influences, utilisant des matériaux aéronautiques pour ses oeuvres et leur donnant ainsi une identité toute particulière. À mesure que les projets se concrétisent, elle aiguise son oeil et ses convictions. Versée sur l’aspect sociétal du design, elle développe peu à peu une sensibilité aux enjeux sociaux. Entre cette vision d’artiste-designer engagée et des réalisations qui ont traversé les âges sans prendre une ride, son parcours a fait d’elle l’une des rares femmes architectes connues mondialement. 
  En 1940, après son départ de l’agence du Corbusier, son talent lui ouvre une place de conseillère en art et design au Ministère du Commerce et de l’Industrie. Le gouvernement japonais lui demande de cataloguer les différents types d’artisanats japonais. Pour se faire, elle va sélectionner avec soin les objets qui reflètent le mieux ces pratiques anciennes et traditionnelles. Le travail de Charlotte Perriand sera renforcé par ce voyage devenant d’autant plus épuré et efficace, tourné vers la fonction. 
    En tant qu’architecte et femme, Perriand a toujours fait face à une présence masculine forte dans son domaine. Du Corbusier qui a régulièrement écarté son nom de ses créations aux différents corps de métiers qui “ne voulaient pas prendre d’ordre d’une bonne femme”, elle a néanmoins fait entendre ses valeurs et est restée fidèle à sa vision de la vie. Volontairement éloignée des affaires politiques, elle reste néanmoins une femme engagée pour la cause sociétale et environnementale bien avant l’heure : par exemple, la station des Arcs 1600, où elle a participé à la conception de plusieurs résidences, prouve sa volonté de garder la beauté du lieu la plus pure possible tout en permettant aux habitations d’être optimisées et contemplatives.
Sensibles à l’ampleur de son oeuvre et à son parcours, nous vous recommandons vivement cette exposition « Le Monde Nouveau de Charlotte Perriand » à la Fondation Louis Vuitton et espérons que vous l’aurez appréciée autant que nous. Si vous avez besoin d’un accompagnement pour l’acquisition de votre prochain bien immobilier ou de conseils pour la mise en espace de votre appartement avant d’emménager, contactez-nous. Nous serons heureux de pouvoir vous apporter expertise et gain de temps dans votre recherche.
Informations pratiques :
Exposition « Le monde nouveau de Charlotte Perriand »
02 octobre 2019 – 24 février 2020
Fondation Louis Vuitton
Consulter leur site et la page de l’exposition en cliquant ici
https://www.appartonaute.com/paris-sortie-idee-weekend-to-do-expo-monde-nouveau-de-charlotte-perriand/
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chrisjacquemot · 5 years
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#artabstrait #artcontemporain #abstractpainting #abstraction #artwork #artwork #artgallery #artcollector #salondesbeauxartsdelorraine #christophejacquemot #salondautomnedeparis Prochaines expositions où je présenterai de nouvelles œuvres sculptées à base de mortier biologique sur toiles noires. - Biennale de Rambouillet « Arts et partage » du 5 au 20 octobre 2019 - Salon D’Automne de Paris sur les Champs Elysées du 9 au 13 octobre 2019 - Salon international de Thionville – Société des Beaux Arts de Lorraine du 9 au 17 novembre 2019 - Salon de Ballancourt sur Essonne du 15 au 24 novembre 2019 LIEN DE PRESENTATION : (Dernière exposition en galerie) https://www.youtube.com/watch?v=BCs7d4zU75I Aussi, je vous invite à découvrir mon travail : https://www.christophejacquemot.com/ https://www.instagram.com/p/B3O6RgNow9g/?igshid=gs07i9o11h62
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annickbadhomburg · 5 years
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Francfort sur le Main
Avec près de 800 000 habitants , Francfort est la 5 eme ville d’Allemagne mais en comptant sa métropole la population monte à plus de 5 millions dont un tiers ne possède pas la nationalité allemande . ... comme nous ! ( mais nous ne sommes que des oiseaux migrateurs on reviendra vite au nid )
Francfort est la 4 eme place financière d’Europe ainsi que la la ville la plus riche d’Allemagne . Elle est aussi le siège de la banque centrale européenne ( je n’ai pas encore rencontré Christine ) , de la banque fédérale allemande ( Deutsche Bundesbank ) et de la bourse .
Sa gare centrale est la plus fréquentée d’Europe et son aéroport Rhin-Main est le noeud de communication aérien le plus important du continent . Située au carrefour des plus grandes routes européennes, elle est le lieu idéal pour de nombreuses sociétés, banques et entreprises de pointe .
C’est d’ailleurs grâce à cette situation géographique au cœur de l’Europe que dès le XI eme siècle des foires se tiennent sur la place principale devant l’hôtel de ville et font gagner rapidement de l’importance à Francfort .
En 1240 l’empereur Frédéric II octroie à la ville un privilège officiel de foire et garantit la protection des marchands pendant leurs voyages allers et retours .
En 1330 outre la foire annuelle d’automne , la foire de printemps voit le jour .
En 1585 un bureau de change est mis en place pour les visiteurs se rendant aux foires. Il se développera et deviendra l’importante bourse de Francfort. De nos jours la ville continue à accueillir de nombreuses foires dont parmi les plus réputées , celle du livre en langue allemande et le salon de l’automobile.
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kojizou · 1 year
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珍しく早寝早起きだったので、エキサイティングに朝から一発‼️ という事で今は #賢者タイム😑
www.instagram.com/reel/Cu7-NbItVZp/
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onsecultive · 6 years
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Le salon d’automne 2018
 Cette année, le salon d’automne s’est déroulé du 25 au 28 octobre, pendant les vacances de la toussaint. Sur les Champs Elysées à Paris, nous retrouvions plus de 860 artistes de différentes nationalités, spécialisés dans la peinture, le dessin, la gravure, la sculpture, la photographie… et j’en passe ! On y trouvait presque tous les domaines d’art.
L’entrée était gratuite et le salon était divisé en 2 parties. La première partie m’a paru très intéressante au début, on y trouvait beaucoup de BD, de peintures et de dessins. Je m’arrêtais pour voir toutes les créations de tous les artistes, je prenais le temps de regarder les détails de chacune d’entre elles. Mais plus j’avançais et plus je me lassais de voir toujours la même technique. A moins que vous soyez un grand passionné de la peinture, (ce qui n’est pas vraiment mon cas), vous allez avoir envie de voir de nouvelles choses au bout d’un moment, et le reste va devenir presque inintéressant ou ennuyant. Mais je pense que la disposition du salon a beaucoup contribué à cet effet, car les espaces respectifs de chaque artiste étaient assez proches les uns des autres. Mais on ne peut pas leur reprocher cela, je vous rappelle qu’il y avait plus de 860 artistes qui nous présentaient leur travail !
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    Je me suis donc concentrée sur la deuxième partie de ce salon, qui, je trouve, était bien plus intéressante puisqu’on trouvait de la sculpture, de la photographie, de la vidéo, de l’art environnemental, et même des peintures, mais à différence de celles que l’on trouvait sur la première partie, celles-ci avaient une empreinte, une signature particulière et bien propre à l’artiste, comme « 10h16 » de Julien Peschard.
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Il nous offre dans cette peinture, une vue panoramique d’une ville, qui ne peut être lisible que si on s’éloigne un peu du tableau. Il travaille au couteau, avec l’acrylique et la peinture à l’huile. Le titre qui ne donne aucune information sur le paysage, à part l’heure assez précise à laquelle il doit correspondre, lui donne un côté mystérieux. Etait-ce à Paris ? dans un autre pays ? On ne peut pas vraiment savoir. Et c’est bien ça qui a réveillé ma curiosité et m’a donné envie de continuer à regarder et à faire des suppositions. La limite entre chaque bâtiment se fait par le relief de la peinture, presque comme des touches de lumière ou des ombres. Les « tâches » qui sont assez voyantes, deviennent minuscules, les reliefs de plus en plus horizontaux, pour ajouter de la profondeur. On distingue en haut à gauche la Tour Eiffel. Il s’agit bien de Paris ! Il a fallu un temps d’observation et d’analyse. C’est ce que l’artiste voulait, et c’est réussi. Une perspective abstraite, avec un climat nuageux, froid, dégagé par ce ciel un peu gris qui contraste avec la couleur des bâtiments, et ce symbole de Paris, présent mais discret, une ambiance qui se dégage dès qu’on s’arrête devant. Il s’est évidemment inspiré du travail des impressionnistes.
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Du côté de l’art numérique, nous avons cet artiste qui s’appelle Alahey, qui travaille avec l’intelligence artificielle. Cette image de cette dame est composée avec des milliers de visages uniques qui n’ont jamais existé, générés uniquement par les algorithmes de l’intelligence artificielle. La composition est donc comme celle d’une mosaïque. C’est une démarche que je ne connaissais pas, et si on analyse, c’est comme un principe traditionnel adapté au monde numérique, à une société qui se modernise, la machine qui s’adapte à l’homme, et l’homme à la machine. 
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Je me suis ensuite arrêtée devant ces sculptures. Je ne vais pas vous mentir, au début, c’était juste parce que je trouvais ça mignon, ces silhouettes humaines avec des têtes cerfs, ça me paraissait curieux. “Avec ou sans toi?”, c’était le titre. On pense directement à une histoire d’amour, un attachement, la passion qui existe entre deux êtres. Puis l’artiste est venue me voir (j’étais assez gênée), et m’a expliqué un peu sa démarche. En fait il y a un sens derrière toutes ces figures. “L’homme n’est qu’un animal qui raisonne mieux que les autres”. Elle a fusionné l’homme et la bête, nous rappelle que finalement l’humain possède un côté animal malgré tout, elle extériorise le ça.
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Son travail m’a beaucoup plu, il y a une dimension assez.. délicate, subtile. Au début, je pensais qu’une partie était faite à l’imprimante 3D, avec cet effet de couches superposées, mais en réalité, elle fait tout à la main. Elle travaille en façonnant le métal, ici c’est du bronze. 
Finalement, j’ai été très contente d’être allée dans ce salon malgré le monde qu’il y avait. J’ai pu découvrir et parler avec des artistes qui développent des démarches intéressantes. 
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Une aventure moderne à Pompidou c’est logique !
Quel plus bel écrin que l’architecture de Renzo Piano pour accueillir cette histoire du XXème siècle . Des lignes des formes nouvelles qui s’associent merveilleusement à la vue du 6e étage  sur tout Paris 
UAM Centre Pompidou A droite chaise Sandows de René Herbst (1891-1982) et table avec dalle en verre de Saint Gobain, 1929 par Le Corbusier 1887-1965) , Pierre Jeanneret (1896-1967) et Charlotte Perriand (1903-1999)
Une effervescence de nouveauté  menée  par Francis Jourdain qui est à l’origine de ce groupe d’aventuriers de la modernité UAM.
De nouveaux terrains de jeux,  des rencontres, matériaux, lignes, formes qui cassent les codes habituels de la décoration.
Auguste Perret (1874-1954) et Gustave Perret (1874-1952) Immeuble d’habitation 25 rue Franklin Paris 16.
Du béton pour la première fois en France,  rue Franklin,  les frères Perret utilisent ce matériau dans  une construction moderne « poteaux poutres ». A l’intérieur de cette architecture d’un genre nouveau,   on peut y voir de la couleur les papiers peints de l’atelier de Martine. Toute une émulation se construit autour de cette architecte, Tous les quinze jours, Auguste Perret invite chez lui les coloristes, Follot Sue Mare pour de grandes  discussions.
C’est au tour de Le Corbusier, qui, à son retour d’Allemagne, connaissant  bien le Werkbund , va être influencé par Francis Jourdain et acheter pour ses parents un meuble du coloriste André Groult.  Une nouvelle piste d’inspiration s’improvise aussi, avec le cinéma. Les époux Delaunay interviennent pour le décor d’un film “Le petit Parigot”  et introduisent dans une vision noir et blanc un univers complètement coloré. (cf article The Gaze Sonia Delaunay)
Francis Jourdain (1876-1958) Mobilier pour Georges Besson 1911.
En 1923 pour le film, l’inhumaine de Marcel L’Herbier, tous les protagonistes de l’UAM se retrouvent pour la production du décor.  Une belle auto, un décor cubiste et une maison lumineuse donnent le ton.
Cette même année , un nouveau projet de Mallet Stevens qui reçoit sa première commande architecturale de la villa Noailles  réunit  à nouveau Charreau, Lurçat, Ellen Grey.  Et avec ce projet une équipe très soudée  va se constituer avec Prouvé, Charreau, Djo Bourgeois, Jourdain...  la plupart remarqués au Salon des Artistes Décorateurs.
Mais tout d’abord  un peu d’histoire : plusieurs mouvements modernes européens.
1922 sera l’année d’une autre idée de modernité avec le Bauhaus.
En Allemagne, Herman Muthesius  s’inspire de  l’Arts and Crafts anglais et crée un mouvement sous l’autorité de l’Etat allemand  :   le “Werkbund”  alliant  industriels et créateurs. En France, il n’existe qu’un seul support  qui représente les créateurs :  les Salons, de décoration très soutenus par les politiques qui ont leur propre idée de création . Pour exister de façon indépendante, les modernes vont devoir  se regrouper et former l’UAM, Union des Artistes Modernes
Louis Barillet (1880-1948) Vitraux. 
En 1929, lorsque l’UAM organisera sa première manifestation, le Salon des Artistes Décorateurs organisera, lui,  une exposition du Werkbund allemand. Deux exemples de modernité face à face.
Pas si simple pour l’UAM qui débute.  En France, cependant,  la modernité s’impose. Dans un premier temps est rédigé  Le manifeste de la couleur sous l’égide de Djo Bourgeois où sont présents les membres de l’UAM.
Puis,  un  autre manifeste très important se distingue en 20 volumes :  l’Art international d’Aujourd’hui où se retrouvent tous les membres du groupe. Delaunay, Charreau, Mallet Stevens, Eileen Gray, Francis Jourdain.les frères jumeaux Martel (arbres cubistes de Boulogne),  Pierre Legrain qui crée leur logo.. chacun réalisant un album sur le modernisme français mais aussi sur sa vision internationale.  Une affirmation de la modernité française, le seul non publié sera celui de Le Corbusier. Ce groupe est très ouvert et accueille volontiers d’autres membres, L’UAM n’est pas une école comme le Bauhaus mais plutôt un réseau qui va s’étendre à l’international, ils iront jusqu’à être 350 sur certains salons.
UAM. Premier Bulletin de l_Union des Artistes Modernes, paris, charles moreau, 1929 couverture avec le sigle de pierre legrain Bibliothèque des arts décoratifs, fonds rené herbst, paris – mad, paris / suzanne nagy
Une ambition :  s’adapter à une demande plus fonctionnelle.
Des pièces iconiques sont réalisées la chaise longue de Le Corbusier Perriand Jeanneret, Herbst la chaise sandows, le fauteuil de Prouvé, la table avec dalle en verre de Saint Gobain de Le Corbusier , la chaise pliante de Charreau, un bureau de Francis Jourdain …
Chaise longue, 1930 par Jean Burkhalter (1895-1982) – provenance Maison de Verre. Tabouret, 1935 par Louis Sognot (1892-1970) et Charlotte Alix (1897-1987)
1925 les nouveaux modernes ont un rêve  et le réalisent lors de l’exposition  internationale des arts décoratifs, en contraste avec le luxe de l��Art Déco. Leur vision est beaucoup plus fonctionnelle et leurs réalisations sont présentées dans le cadre du pavillon de la société des artistes décorateurs  : Une Ambassade Française.
Le public découvre alors, un nouveau style épuré, d’une grande simplicité  comme ce grand hall décoré par Mallet Stevens presque vide, orné de luminaires suspendus et décoré d’une grande Tour Eiffel de Robert Delaunay et d’une autre oeuvre de Fernand Léger.
Les organisateurs qualifient ce style de nudisme  et déclarent que ce n’est pas possible,  cela ne peut pas être ce qui représente la France. Polémique, dans un premier temps,  les toiles sont décrochées puis finalement raccrochées, ouf !
Console vers 1925 de Francis Jourdain (1876-1958)
Pierre Charreau qui aura une carrière trop courte, y présente son meuble dit “d’architecte”, un  bureau bibliothèque, un architecte de l’ordre, sur ce  bureau, il est impossible de laisser traîner des papiers car chaque côté est en pente. 1925 année de sa consécration
Pierre Charreau est très connu pour sa Maison de verre, rue Saint Guillaume à Paris, construite entre 1928 et 1931 à la demande du docteur Dalsace (celui  qui a conçu l’accouchement sans douleur) . Les enchères de son lampadaire dit “la religieuse” s’envolent jusqu’à des prix record de 853000€ (Sotheby’s 2016)
Pierre Chareau (1883-1950) Bureau du jeune docteur Dalsace présenté au Salon d’Automne de 1919.
Des années insouciantes, des années Folles, d’après guerre, où tout est possible, des intérieurs nouveaux épurés, des formes simples, des bois précieux, une autre vision, plus fonctionnelle prend place.
Crise de 1929, la guerre, les grandes fortunes se défont, plus d’argent, il faut s’adapter, une nouvelle idée : les collectivités, le mobilier industriel.  Le Corbusier construit alors la Cité Radieuse à Marseille, un nouveau concept d’habitation. Herbst très impliqué dans la reconstruction, Jean Prouvé construit du mobilier pour les cités universitaires.. Le lien est fait entre Art et Industrie !
1937 année de l’Exposition Universelle, il faut compter avec l’UAM !
Il faut aussi meubler tous ces paquebots incroyables, une époque de croisières, c’est l’histoire Art Déco du Normandie décoré par les plus grands de l’Art Déco Dunand, Lalique… qui terminera tristement aux Etats -Unis transformé en bateau militaire.
Le Salon des Arts Ménagers est la référence en matière de nouveauté, une section “Le foyer d’aujourd’hui” présente les nouveautés, du neuf face au style style Henri II.  On y retrouve Jean Prouvé, mais aussi Gustave Gautier qui a meublé la Villa de la Californie de Picasso.
Gustave Gautier – Foyer d’Aujourd’hui 1957. Grand Palais.
Gustave Gautier – Bureau de la Villa de la Californie. n°650 vte 24:10:2015 Cannes
L’UAM s’arrêtera à la fin des années 50. Une exposition, pour vivre cette aventure du XXe siècle à voir avant de partir en vacances. Des idées, de l’inventivité, du graphisme dans une atmosphère très énergisante à ne pas manquer que je vous conseille.
Florence Briat Soulié
30 mai 27 aoüt 2018
Centre Pompidou
Commissariat :
Frédéric Migayrou, Olivier Cinquabre et Anne-Marie Charron Zucchelli.
UAM CENTRE POMPIDOU
Une aventure moderne à Beaubourg Une aventure moderne à Pompidou c’est logique ! Quel plus bel écrin que l’architecture de Renzo Piano pour accueillir cette histoire du XXème siècle .
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blog-larrieu · 10 years
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Entretien
UNIVERS DES ARTS N°179
PROPOS RECUEILLIS PAR THIBAUD JOSSET, LE 24-03-2015
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Jean-François Larrieu est représenté depuis 19 ans par Opera Gallery à Paris, Singapour, New York, Hong Kong, Dubai, Seoul, Londres, Monaco. Artiste engagé, il a présidé le salon d’Automne de 1995 à 2004. Il est président de la Fondation Taylor depuis 2010.
Ses nombreuses activités sociales font de lui une figure régalienne et fédératrice, faisant montre d’une volonté rare de bâtir, avec et pour les autres, le monde des arts au quotidien. Mais générer et animer des réseaux sociaux est une tâche chronophage, particulièrement redoutée des artistes soucieux de sauvegarder leur énergie pour le travail en atelier. Son exemple permet de porter un éclairage nouveau sur le rôle que peut tenir l’artiste dans la société. Thibaud Josset : Commençons par l’origine de votre vocation. Pourquoi devenir peintre ? Jean-François Larrieu : Je peins depuis l’âge de sept ou huit ans. Manier la couleur a toujours été un besoin, presque de naissance. J’en ignore la raison, j’ai le sentiment d’être né avec cette quête du beau – ou du moins beau d’ailleurs – et de l’insolite, dans la nature et sous la main humaine. La peinture est une drogue. Si je ne peins pas pendant trois jours, je me sens mal. T.J. : Vous possédez l’un des univers visuels les plus reconnaissables du paysage pictural actuel. Comment s’est-il constitué ? J.-F. L. : J’étais extrêmement figuratif étant jeune. Avec le temps, j’ai simplifié le trait jusqu’à trouver mon style. Plus encore que dans les qualités techniques issues des formations académiques, je crois dans l’importance de trouver sa propre façon de peindre pour créer une oeuvre originale. Aujourd’hui, la difficulté en tant que passionné de peinture est de trouver des artistes qui ne soient pas que des épigones et des produits de la mode, mais de vrais artistes reconnaissables pour leur individualité. Par ailleurs, je me méfie beaucoup des écoles. Le fait de n’être qu’une émanation de son ou ses maîtres est à mon avis un danger. Certes, le prix de l’originalité est la solitude ; y faire face demande beaucoup de courage. Il s’agit pourtant de la voie royale. Quand je vois à quel point Vierra da Silva ou Bonnard affirment leur individualité à chaque trait, chaque touche, je songe que c’est cela un véritable artiste : être libre et ne pas succomber à la mode et aux écoles, ne pas se laisser écraser et sans cesse affirmer sa personnalité. Le plaisir lorsqu’on y parvient est magique. La pulsion de créer y est intimement liée. T.J. : Dans cette quête, quelles ont été les étapes les plus importantes de votre formation ? J.-F. L. : A l’âge de onze ans, j’ai rencontré un artiste qui a eu une grande influence sur moi. Son nom était Jean Laforgue. C’est lui qui le premier m’emmena peindre d’après nature, en 1971, sur un mode quelque peu impressionniste. Il est décédé en 1976. La suite est un parcours de vie, qui est la meilleure école qui soit. Je ne crois pas que les écoles d’art puissent former de véritables artistes. Elles peuvent donner des bases mais ce ne sera jamais suffisant. Je crois en revanche beaucoup dans l’importance des passeurs capables de vous révéler au monde comme à vous-même. Au cours de mes années de formation, j’ai rencontré plusieurs artistes, méconnus du grand public, mais qui ont tous été importants à leur manière. L’entraide entre artistes est ainsi quelque chose de fondamental à mes yeux, bien que l’on soit dans un métier profondément individualiste.
T.J. : La constitution d’une individualité créatrice semble être votre première préoccupation. Combien de temps cela vous a-t-il pris pour y parvenir ou tout du moins vous en approcher, et cela a-t-il été difficile ? J.-F. L. : Je crois dans les parcours progressifs, qui font évoluer les oeuvres par un combat sur la durée, plus que dans les fulgurances ponctuelles. On rencontre parfois des moments difficiles, matériellement et psychologiquement, qu’il faut surmonter jour après jour. Dans ce processus, le fait d’amener ma peinture à maturité lorsque j’avais environ trente-cinq ans et que je commençais à trouver mon écriture, a été le fruit d’une longue pratique. Peindre devint de plus en plus « naturel » et les moments de souffrance de plus en plus rares. C’est à ce moment que l’intérêt des galeries s’est manifesté. J’ai alors eu la grande chance de rencontrer le fondateur de l’Opera Gallery, Gilles Dyan, qui a cru en moi. Les expositions internationales ont suivies, me faisant entrer dans un processus de succession régulière des expositions, qui est très stimulant et qui dure depuis vingt ans. Je crois que plus on nous en demande plus on peut se révéler. Il faut aussi savoir faire confiance aux outils de diffusion mis à notre disposition pour se confronter à la concurrence. Il faut accepter de voir plus fort que soi, ou en tout cas différent de soi. C’est comme cela qu’on progresse. T.J. : Quels sont aujourd’hui vos procédés de création ? J.-F. L. : Il y a deux phases dans ma peinture. D’abord, je travaille au couteau pour nourrir la toile dans une abstraction lyrique. Ce fond me sert de support pour dessiner de façon aléatoire, en allant chercher les éléments du hasard que j’intègre au fur et à mesure du dessin. Picasso disait : « j’invente au fur et à mesure… » Je n’ai ainsi pas de sujet prédéfini. Ma peinture s’auto-construit en temps réel. Les formes viennent s’imbriquer les unes aux autres dans le contraste pour produire un univers qui n’est pas le réel en soi mais une retranscription de celui-ci, une vision peinte qui n’est pas hyperréaliste mais poétique et musicale. A partir de cette toile abstraite, je dessine à l’aide de pinceaux très fins pour produire des formes géométriques qui forment mon alphabet : une foule d’éléments allant du microscopique au gigantesque. Le sens global apparaît par accumulation de ces éléments. J’apprécie beaucoup ce côté aléatoire, presque de l’ordre de l’écriture automatique. T.J. : Quelle est votre principale source d’inspiration ? J.-F. L. : J’aime rapprocher mon mode de création de la façon dont se développe la nature. Ma démarche en est assez proche et répond à un désir de symbiose avec celle-ci : la nature est composée d’une multitude d’éléments et d’énergies que l’on retrouve dans chacune de nos cellules, dans la totalité du monde. Quand on y songe, il y a une cohérence absolue entre deux êtres aussi dissemblables qu’un humain et une fleur. Ces derniers obéissent à des lois d’assemblage communes qui produisent néanmoins de la diversité et de l’originalité à tous les niveaux d’existence. T.J. : Vos toiles sont connues entre autre pour leurs jeux de couleurs. A quel point ce « colorisme » est-il important dans votre travail ? J.-F. L. : Tout d’abord, il faut dire que les mouvements de mode se succèdent décennies après décennies en redéfinissant le vocabulaire de l’art. On crée alors des concepts destinés à définir et juger l’art à l’aune du contemporain. Mais cela n’a de valeur que dans l’instant. Les étiquettes sont vouées à l’obsolescence avec le passage du temps. Car la peinture n’est pas pur vocabulaire : il faut l’appréhender pour elle-même, découvrir sa force indépendamment des concepts. Sinon, on finit fatalement par en arriver à l’art conceptuel, qui n’est que vocabulaire. Ensuite, je dirais qu’à mon sens, la couleur est par essence décorative. Elle n’est d’ailleurs même pas obligatoire. J’aime parfois peindre des toiles monochromes avec des nuances de tonalités, de rouge et blanc par exemple. L’essence de mon travail réside dans l’accumulation. Cependant, c’est la couleur qui apporte le côté solaire, vivant, à un monde rêvé et totalement positif qui est celui de ma peinture. Je ne pourrais pas vivre dans un monde gris. C’est pourquoi je déteste l’hiver. La vie, c’est le soleil et la couleur ! Celle-ci peut apporter du contraste. Elle peut aussi heurter et attirer l’oeil pour produire du mouvement. Là se cache le suc de la vie. Enfin, il faut avouer que c’est un plaisir incommensurable de manier les couleurs. Mes toiles monochromes sont davantage de l’ordre de l’expérimentation me permettant de m’évader et d’inventer du nouveau. Jouer avec la couleur me paraît beaucoup plus jouissive que jouer avec le dessin, bien que mes oeuvres doivent leur organisation complexe au dessin. T.J. : Vous êtes un homme de responsabilité et d’engagement. Votre figure fait autorité auprès de nombreux artistes. Comment concilier les responsabilités sociales et civiles avec sa probité de créateur ? J.-F. L. : Je suppose que l’on naît avec cette capacité, cette envie. Je pense qu’un artiste se définit autant par son oeuvre politique que par son oeuvre artistique. L’engagement de Picasso avec Guernica a été politique. Je crois qu’un artiste a besoin de ces deux aspects pour s’accomplir. Dans ma construction personnelle, l’engagement social est une évidence, une nécessité intellectuelle. Familialement, je viens d’un milieu engagé : d’un côté le républicanisme espagnol, de l’autre la Résistance française. J’ai été élevé avec l’idée qu’il ne faut jamais hésiter à s’investir pour la liberté et la défense des autres. J’ai par ailleurs un besoin viscéral de mener les choses à leur terme, de produire des résultats tangibles et appréciables par d’autres. Une fois que ces choses ont abouties, je passe à autre chose. Il s’agit du plaisir de construire, que j’ai besoin de renouveler régulièrement. A la Fondation Taylor, mon but est de produire un contre pouvoir capable de modifier l’équilibre en place, de faire évoluer les choses. De même que lorsque j’étais président du Salon d’automne, je recherchais la mise en commun des richesses, leur accumulation et leur organisation dans un agencement nouveau et efficient. T.J. : Vous ne croyez donc pas dans le retranchement de l’artiste dans son atelier ? J.-F. L. : Si, il est fondamental. Mais l’engagement social est pour moi un temps de respiration nécessaire à ma création. Grâce à Opera Gallery, je suis autonome. Et comme je l’ai dit, je me sens extrêmement reconnaissant envers les artistes qui m’ont aidé à mes débuts. C’est un devoir pour moi que de rendre la pareille à mes contemporains. Le partage et la convivialité sont essentiels à la bonne santé de l’art. A l’échelle de l’artiste, cela peut passer par le fait de s’intéresser à d’autres procédés de création que les siens, à d’autres techniques, comme les nouvelles technologies. Par exemple, je m’intéresse beaucoup à la vidéo depuis quelques temps, ce qui est très stimulant, tant sur le plan humain qu’artistique. T.J. : Un questionnaire pour finir : Votre couleur ou texture préférée ? Le bleu, parce que c’est l’océan. Pour la texture, les pétales de rose. Votre activité préférée du quotidien ? Forcément la peinture. Mais la lecture m’occupe aussi beaucoup. Votre oeuvre picturale préférée ? Lors d’une exposition personnelle à New York, j’ai vu au MoMa un tableau de l’artiste Chilien Roberto Matta (1911-2002). Un grand format de cinq mètres de long. Ce fut un coup de foudre. Cet artiste est pour moi l’un des plus grands du XXe siècle. Totalement inclassable. Votre oeuvre musicale ou cinématographique préférée ? J’ai dernièrement beaucoup aimé l’esthétique visuelle d’Avatar de James Cameron. Pour la musique, ça va de Chopin à David Bowie. Votre livre préféré ? L’OEuvre de Zola est une pièce littéraire maîtresse. La période ou le courant artistique qui vous fascine le plus ? Le début du XXe siècle. Toute la création des Modernes. L’artiste historique que vous auriez aimé rencontrer ? Picasso. Le Douanier-Rousseau. Kandinsky … L’autre voie que vous auriez aimée suivre si vous n’aviez pas été peintre ? La médecine. C’est un rapport direct au vivant. L’art et la médecine sont très semblables en ce sens. On s’approche de l’origine des choses. Une devise à transmettre ? Curiosité et générosité. Enfin, si vous aviez un conseil à donner à un jeune peintre, quel serait-il ? La réussite passe par le travail et l’ouverture d’esprit, la capacité de se remettre en question et de s’ouvrir au monde sans s’y perdre. Écoutez les conseils de vos pairs, tout en conservant votre esprit critique. Ayez, toujours, la volonté de rester libre et d’imposer votre travail.
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Paysage du sud, 160 x 132 cm
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Paris
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L’envol, 162 x 114 cm
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kojizou · 1 year
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箔がぐちゃぐちゃに…
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kojizou · 1 year
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沢山のご来場、本当にありがとうございましたm(_ _)m
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kojizou · 1 year
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毎日、通ってくれる小さなファン🥹
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kojizou · 1 year
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今日中に仕上げねば😅💦
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