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#Salle des Sociétés Savantes
marcogiovenale · 2 years
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première manifestation lettriste
Sandro Ricaldone PREMIÈRE MANIFESTATION LETTRISTESalle des Sociétés SavantesParis, 8 janvier 1946
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alexar60 · 2 years
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L’enfant des fées (2)
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Le premier épisode est disponible à ce lien
Sa moustache se dessinait parfaitement sur son visage. Louis venait de tailler les bords, cependant, ses pensées s’orientaient encore sur la petite Jeanne. Il revoyait sa visite médicale auprès d’un médecin appelé d’urgence. Le savant, un vieil homme d’une cinquantaine d’années, à la barbe blanche, restait sceptique face aux ecchymoses ainsi qu’aux brulures sur la peau de la fillette. Il avait beau poser des questions, il n’obtenait que des mots mal articulés dans des phrases incomplètes. Louis fut pris de colère en regardant le corps squelettique de Jeanne. Elle ne mangeait pas à sa faim, c’était évident.
Le docteur s’éloigna dans un coin du cabinet, emmenant le commissaire avant de murmurer à son oreille :
-          Vous me dites qu’elle vient d’un milieu aisé ? En êtes-vous certain ?
Les deux hommes observèrent silencieusement Jeanne. Ses cheveux décoiffés couleur paille, le visage bruni par la saleté, des traces noires et bleues visibles à l’œil nu sur les bras, elle ressemblait plus à un fragile épouvantail qu’à une petite fille modèle.
-          J’ai déjà vu des cas similaires dans les bas-fonds de Glasgow et de Londres, pendant mes études, de l’autre côté de la Manche. Mais ces enfants vivaient dans des taudis…pas dans un château, ajouta-t-il.
En fixant plus attentivement, Louis constata de nouveau la maigreur de la gamine. Ses côtes se dessinaient à travers la peau. Il soupira lorsqu’un cri le ramena à la réalité. Une femme intervint en haussant la voix. Une petite voix répondit en promettant de ne plus recommencer. Le commissaire passa ses bras dans un gilet avant de descendre et rejoindre sa famille.
Dans la cuisine, son ainée, Henriette ramassait les restes d’une assiette tombée sur le sol, pendant que son épouse nourrissait un bambin assis sur une chaise longue. L’enfant sourit en voyant Louis.
-          Papa !
Il ria de toutes ses dents. Peu après, il sortit sans avoir oublié d’embrasser tout le monde, sa femme et ses trois enfants. Il aimait énormément ses petits, même s’il ne les voyait pas souvent.
Ce matin-là, il ne faisait pas beau et il oublia son parapluie. Malgré le crachin, il faillit flâner dans le jardin des plantes. Cependant, il remonta l’Erdre à pieds, jusqu’au commissariat, son lieu de travail. Un agent affublé d’une cape et d’un képi, en garde devant l’ancienne caserne, salua Louis qui l’ignora totalement. Il remarqua la limousine de Dion dans laquelle il était monté trois mois plus tôt. Il reconnut son chauffeur qui attendait sagement, le moteur en marche. Soudain Léon, son second l’interpela :
-          On t’attendait ! affirma-t-il.
Et sans obtenir de réponse, il se retrouva dans la voiture qui démarra à toute trombe, faillant renverser un cycliste en sortant de la cours. Durant le trajet, Louis se remémora sa discussion avec le médecin. Il se souvint comment une nonne, travaillant comme infirmière, aida Jeanne à se rhabiller, lui donnant au passage quelques leçons de dictions. Son regard croisa celui de la fillette. Elle semblait triste et perdue, ne comprenant pas pourquoi on était gentil ; pourquoi elle était si seule. Puis elle sortit entrainée par l’infirmière vers une salle d’eau, avant de rejoindre un orphelinat.
-          Je crains qu’elle n’ait des séquelles, annonça-le médecin. Et pour la procédure ?
Le crachin laissa place à un rayon de soleil. Toutefois la route demeurait mouillée voire boueuse en certains endroits. Léon frotta sa casquette. Assis à côté du chauffeur, il se retourna pour distraire son chef de ses pensées. Il annonça une nouvelle pourtant énervante.
-          Joubert est déjà parti. Il devrait nous attendre !
Louis détestait ce magistrat de pacotille. Leur dernière discussion avait fini par l’humiliation du commissaire. Il se revoyait dans le bureau du juge qui, ne s’était pas retenu pour faire la morale. En fait, c’était un lèche-cul de première auprès des personnes de bonne société.
-          Enlever un enfant de sa famille est une honte ! avait-il hurlé. Ce n’était pas votre rôle de vous déplacer pour une histoire pareille ! Vous êtes au service de l’Etat pour nous débarrasser de la racaille, certainement pas pour discréditer des familles honorables et  exemplaires!
A la demande du père qui était revenu de voyage, Jeanne fut restituée à ses parents. Pour Louis, il était évident que ce fut une terrible erreur, mais son opinion ainsi que celle du médecin ne changèrent rien à la décision du juge Joubert ; Il voulut se faire mousser auprès d’une des plus grosses fortunes de Bretagne.
Le portail était grand ouvert, la voiture entra sans ralentir. Devant, plusieurs gendarmes saluèrent les passagers du véhicule. L’allée sembla plus longue qu’à sa première visite. Louis observa le château grandir, s’approcher. Enfin, le véhicule s’arrêta, il descendit sans attendre l’arrêt du moteur. Puis, il prit la direction du parc, vers les policiers visibles à l’orée d’un bois.
Il connaissait l’horreur de la nuit. Il savait ce qu’il s’était passé. Pourtant, il ne pouvait y croire. Il marcha cherchant des têtes connus. Il comprit en voyant la mine déconfite d’un homme qu’il s’agissait du père. Il était encore en robe de chambre. Le commissaire marcha plus vite. Il approcha du lieu du crime. Son regard s’agrandit. Il porta la main sur sa bouche ouverte. Il était devant l’horreur. Ce qu’il ne voulait pas croire. Joubert s’approcha, il gardait la tête basse sous un chapeau de feutre noir.
-          Je suis désolé, murmura-t-il. Si j’avais su…
Louis dévisagea le juge. La colère l’envahit, toutefois, il rangea le poing sans sa poche. Mais, il souhaitait avoir un moment de discrétion pour le cogner. Le bruit d’un appareil photographique ramena son attention sur le crime. Il avait envie de pleurer.
Les policiers regardèrent le tas de cendre sans savoir quoi faire. Ils demeurèrent impuissants, à la fois pris de dégout et de tristesse, devant le petit corps carbonisé de Jeanne au milieu du bucher improvisé. Ses doigts comprimés laissèrent à penser qu’elle était encore vivante quand elle prit feu. Un officier de gendarmerie, képi sous le bras se présenta. Il claqua les talons.
-          Apparemment, elle a été sortie en pleine nuit par sa mère. Cette dernière l’aurait aspergée de pétrole et l’aurait enflammée. La petite n’a pas pu se défendre.
Un sanglot envahit sa voix à chacun de ses mots. Il déglutit puis regarda au loin. Ecœuré, il cracha au sol pour maudire la femme qui sortait du manoir, encadrée par deux de ses hommes. Ses cheveux longs et bruns pendant le long de son corps et de sa figure, amplifièrent sa folie. A la demande de son mari, elle ne portait pas de menottes. Elle marchait lentement, recouverte d’une robe de nuit et d’un châle sur les épaules. Elle tenait dans ses bras une bûche. Quelques protubérances offraient au morceau de bois une forme de visage.
Louis courut vers elle. Il avait besoin de comprendre comment une mère pouvait tuer aussi sauvagement son enfant. Elle s’arrêta lorsqu’elle le vit. Son visage irradiait, ses yeux brillèrent, illuminés par le bonheur. Elle serra le rondin contre sa poitrine et soupira.
-          Elle est revenue ! Vous voyez, j’ai bien fait de m’être débarrassée du monstre. Ils me l’ont rendue, ma petite Jeanne.
Elle se mit à chanter une comptine, tout en berçant la buche. Les policiers demeurèrent effarés devant ses baisers sur le bois.
-          Je ne t’abandonnerai plus jamais, susurra-t-elle au morceau de bois.
Puis, elle partit emmenée par les gendarmes. Un corbeau vola au-dessus des cimes des arbres. Son croassement effraya les autres oiseaux qui s’envolèrent subitement. Au loin, on entendait une cloche ; le tocsin annonçait la guerre.
En ce trois août 1914, Louis Macé comprit qu’à l’image de Béatrice Grayo de Kersilly,  le monde devenait fou.
Alex@r60 – février 2023
Dessin de Rim Baudey
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thewul · 4 months
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Qui d'autre est dans la salle de réunion? Le Professeur Bergamotte fait partie également de cette société, il ne prend pas part a l'expédition mais on le voit dans la salle, Ah! Vous le réhabilitez? Pourtant il apparaît sur la planche des savants fous a la fin des 7 Boules de Cristal? C'est toujours utile Professeur, qui sait quand on aura besoin de lui... Vous avez une idée en tête? Oui dans l'Affaire du Régent, Bergamotte est l'expert en tout ce qui concerne Rascar Capac, quand un objet en particulier est subtilisé du Louvres on fait appel a lui
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uncountry · 6 months
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En cette période de carême, temps où l'exigence du jeûne et de l'aumône le dispute à la fougue sacrée des conférenciers enseignant depuis l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, le prochain, Emmanuel Godo, montera en chair d'ailleurs dimanche 18 mars pour évoquer Léon Bloy.
Alors que s'ouvre aux Archives nationales une exposition sur le sacrilège, sans doute n'est-il pas inutile de se souvenir de l'instructive et fracassante figure de Serge Berna, à qui les éditions du Sandre viennent de consacrer un remarquable album illustré.
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Poète et voyou, il est condamné à six mois de prison en 1949 pour vol de livre, peine qu'il n'effectuera qu'en 1952.
Né à Venise en 1924 et disparu corps et bien à sa sortie de la prison des Baumettes à Marseille en novembre 1960, Berna est resté célèbre pour un certain nombre de hauts faits d'armes qu'il nous faut rappeler.
Fondateur du Club des ratés en 1950, club dont le grand meeting rassembla à la salle des sociétés savantes la fine fleur des incapables et des oisifs. Ami de Guy Debord avec qui il fonde l'Internationale lettriste, crée la revue Ion, un seul numéro, et travaille à son film Hurlements en faveur de Sade. Celui qui se définissait comme un travailleur de force dans le néant, ou encore tel un soldat de fortune du scandale, est resté surtout fameux pour ce que l'on a appelé, et appelle toujours, le "Scandale de Notre-Dame".
À l'origine du "Scandale de Notre-Dame"
Le dimanche 9 avril 1950, alors que la grand-messe de Pâques était en train d'être dite à Notre-Dame de Paris, Serge Berna, flanqué de quelques camarades de lutte, fait monter en chaire l'un d'entre eux, Michel Mourre qui, revêtu de l'habit dominicain, se livre alors à la profération publique d'un discours inouï où le nietzschéisme le plus radical le dispute à l'athéisme le plus intempérant.
Extrait : "Aujourd'hui, jour de Pâques de l'année sainte, ici, dans l'insigne basilique Notre-Dame de Paris, j'accuse l'Église catholique universelle du détournement de nos forces vives en faveur d'un ciel vide. J'accuse l'Église catholique d'infecter le monde de sa morale mortuaire d'être le chancre de l'Occident décomposé. En vérité, je vous le dis, Dieu est mort."
Écrit sur une table de bistrot de Saint-Germain-des-Prés, ce discours déclenche la panique que l'on imagine. Mourre manque d'être lynché par les paroissiens avant d'être exfiltré par la police. Il sera condamné à six jours de prison et 2000 francs d'amende. Le scandale fut de portée internationale.
Serge Berna, sauveur d'un manuscrit d'Artaud
Autre événement important dans la vie et l'œuvre de Serge Berna, le sauvetage — hors la poubelle où il avait été jeté — et l'édition, en 1953, d'un manuscrit important d'Antonin Arthaud : Vie et mort de Satan le feu. Texte important dont la préface de Berna éclaire sans doute au mieux le scandale de Notre-Dame.
Je cite : "Quant à Dieu, nom donné un système de vie et de connaissance de la vie, il s'est éboulé en un simulacre incapable de remplir la fonction à lui dévolue : faire circuler dans les organismes et non seulement dans le concept cet ébranlement à partir d'un centre qui pénètrerait aussi bien la pensée que l'action."
Mort de Dieu ou invention d'une nouvelle forme de sacré au travers du corps et du langage, telle fut sans doute la mission que s'était donnée Serge Berna.
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jlmeb · 10 months
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21 novembre 2023 Florian Laguens 1919 Einstein Superstar from Jlmeb on Vimeo.
1919 Einstein Superstar
Florian Laguens
maître de conférences en histoire et philosophie des sciences à l’IPC-Facultés Libres (Paris) chargé d’enseignement à l’Université Paris Cité (M2 Histoire et Philosophie des sciences)
Conférence AssoSciences 21 novembre 2023 19h00 Salle du Sénéchal 17 rue de Rémusat 31000 Toulouse
6 novembre 1919. Londres, Royal Society.
Joseph Thomson, prix Nobel de physique, a une annonce à faire : le portrait de Newton qui trône au-dessus de son siège de président va être décroché. C’est une métaphore, bien sûr. Le portrait restera là où il est, au-dessus du siège du président de la Royal Society, l’une des plus prestigieuses sociétés savantes du monde. Newton en fut lui-même le président, d’ailleurs.
Mais Newton est détrôné. Par Einstein. Deux équipes d’astronomes anglais ont confirmé par leurs mesures les prédictions établies par un savant allemand. Nous sommes en 1919 et le premier anniversaire de l’armistice sera célébré la semaine prochaine. Ce jeudi 6 novembre est historique. La théorie de Newton, la théorie que l’on considérait comme la plus fermement établie de l’histoire de l’humanité, vient d’être disqualifiée.
Au cœur de cet épisode historique : le directeur de l’observatoire de Cambridge, Arthur S. Eddington. Il a presque trente-sept ans. Il est déjà l’un des plus célèbres astronomes de son temps, il sera le plus influent de l’entre-deux-guerres. Voici son histoire, ou plutôt l’histoire d’une éclipse. Celle du 29 mai 1919, au cours de laquelle il a effectué les mesures qui justifieront, quelques mois plus tard, l’annonce tonitruante du 6 novembre. On expliquera qu’il n’a encore jamais rencontré Einstein, même s’il est son représentant le plus éminent dans le monde anglophone. On montrera comment il a œuvré par ses livres, ses cours et ses conférences en faveur de la relativité générale. On découvrira comment il faillit ne jamais observer l’éclipse. On verra comment a été orchestrée la médiatisation de cet événement rare, pour finalement faire d’Einstein une « superstar ».
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ilya100ans · 2 years
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Il y 100 ans
Mars-Avril 1923
Mars-Avril  1923 - des Annales de Lyre No. 193.
1.
REVUE DE MOIS
Du 12 février au 15 avril 1923
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FRANCE
A LA CHAMBRE. – 29 Mars. Vote définitif de la nouvelle loi militaire : Service de 18 mois…
AUTRES PAYS
ALLEMAGNE. -  Dans la Ruhr, les Allemands nous créent le plus d’embarras qu’ils peuvent. Notre politique en devient de plus en plus énergique. Le 31 mars, dans une usine Krupp d’automobiles, nos soldats obligés de se défendre, 12 allemands tués, 30 blessés.
« La France n’abandonnera pas ses gages contre de simples promesses. Elle a le droit d’être payée : Elle veut l’être, elle tiendra jusqu’à ce qu’elle le soit. » (Discours Poincaré, au monument de Dunkerques, le 15 avril).
FAITS DIVERS
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 CHRONIQUE OUVRIÈRE
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 La T. S. F. à Chagny
   La Télégraphie sans fil existait avant la guerre, grâce aux découvertes du savant Branly, de l’Institut Catholique de Paris, perfectionnée par l’italien Marconi. Mais, il fallait pour en bénéficier, suivre au son l’alphabet Morse. Avec la T. S. F., - la Téléphonie où le fil est remplacé par des ondes électriques d’un kilomètre et davantage, - c’est la parole elle-même qu’on entend comme au téléphone.
 Pour la première fois, à Lyre, nous avons joui de cette merveille le dimanche 7 janvier. Sur la demande du Directeur de l’usine, M. M., et au profit de l’Association ouvrière de Secours Mutuels, la Société de Laminoirs Baraguey-Fouquet avait donné toutes les autorisations nécessaires. Aussitôt, M. A., électricien à la Neuve-Lyre, s’était mis à l’œuvre. Aidé d’une équipe d’ouvriers, aussi habiles que vigoureux, il avait élevé à l’aile gauche de la cantine et à l’extrémité sud de la grande cité ouvrière, deux tiges métalliques, entre lesquelles il tendit horizontalement quatre fils…
 On dirait une lyre dans le ciel : c’est l’antenne. La distance entre les deux supports est de 60 mètres ; la longueur totale des fils de 240 mètres.
 Mais, entrons dans le réfectoire de la cantine, que M. R. a transformé en salle d’audition.
 L’appareil récepteur, posé sur une table, et soigneusement isolé, se compose principalement d’un amplificateur, de quatre lampes électriques assez compliquées et d’une caisse de résonance. Il appartient à M. A., électricien à Verneuil, qui a tenu à l’installer et à le mettre au point. C’est en passant par cet appareil, après s’être canalisées dans un seul fil, que les vibrations de l’antenne sont redevenues pour nous les paroles et la musique, qu’elles étaient à leur départ de Paris, à 38 lieues d’ici.
 Nous avons été en communication à 18 h. 20, avec le poste de la Tour Eiffel ; à 14 heures et à 20 h. 45 avec celui de la Société Française Radio-Electrique. Longueur d’ondes du poste de la Tour Eiffel, 2.600 mètres ; de la Société Radio, 1.565 mètres.
 La communication avec la Tour Eiffel a été trouvée par plusieurs la mieux réussie.
 D’une voix grave, comme il convenait, la Science, qui commençait la séance, nous prédit le temps qu’il ferait le lendemain : temps frais. On aurait pu s’en douter. Mais, que de choses on n’aurait pas devinées, par exemple que le vent soufflerait du nord sur l’Adriatique, le tout agrémenté d’une multitude de chiffres plus suggestifs les uns que les autres.
 Le concert eut lieu ensuite.
 Il fut bien piqueté de tictic, tictic, tic, tic, tic, quand des télégrammes Morse arrivaient de Rome, de Londres, de Lausanne ( ?) – et mêlé de quelque friture, quand venaient s’y greffer un instant des concerts de même longueur d’onde ; il n’en fut pas moins excellent dans sa partie instrumentale.
 Qui n’eût admiré le Chant élégiaque de P. Fiévet, exécuté au violoncelle par Cl. Fiévet de l’Opéra ? Et les solos de cor : Nocturne, de Cl. Fiévet et Les Adieux, de P. Fiévet, sonnés par Jean Devemy, 1er cor solo de la Garde Républicaine ? – Quant aux chants de Mme Touret, Rives chéries, de Glück et Haï Lulli, de A. Cognard, ils nous permirent d’apprécier l’étendue, la sonorité, l’expression et le nuance de voix de la cantatrice ; mais, il nous fut impossible de distinguer ses paroles. La faute n’en fut certainement pas au récepteur, mais à l’état brumeux de l’atmosphère.
 Séance en tout cas merveilleuse de nouveauté, radieuse d’espérance. Rien que la pensée que, par ce mode nouveau,  le même orateur, le même artiste pourront se faire entendre, au même moment, par tous les Français, - et que par suite tous les Français pourront sentir battre leur cœur, au même moment, pour les mêmes grandes causes, - quel symbole, quel moyen d’union, quelle vision d’avenir !
 Nos meilleurs mercis et félicitations à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à nous donner ce pressentiment dans la séance du 7 janvier.
Mars-Avril  1923 - des Annales de Lyre No. 193.
2.
MARCHÉS
 Lyre. – Le 23 avril. Beurre, 6 francs la livre. Œufs, 2 fr. 50 la douzaine.
La vie toujours extrêmement chère : le veau, le porc inabordables. Divers légumes aussi. On nous cite un artichaut vendu 2 francs : ce sera bientôt un sou la feuille ; le foin par-dessus le marché.
Etat de la plaine et des jardins. – Dans les jardins, la végétation est ardente. Pruniers, cerisiers, pommiers. Belles apparences. Pas ou peu de poires. – Les Blés continuent à souffrir des pluies : les autres récoltes et surtout les herbes, - à s’en bien porter.
Vieille-Lyre. – La Messe de Gounod (Messe à deux voix), avait été longuement préparée. Elle a fait honneur, le jour de Pâques, à la nouvelle Chorale qui l’a exécutée et à ses excellents Directeur et Directrice. On se serait cru revenu aux fêtes musicales de l’abbé Pique, l’ancien curé de la Vieille-Lyre, le compositeur renommé. Le lutrin s’était transporté à la tribune de l’orgue, récemment restauré…
Bois-Normand. – Cinéma. Le dimanche 4 mars, à 8 heures du soir, dans le garage du château, M. le curé des Bottereaux a donné une séance de projections et de cinéma sur « les cités et monuments de l’Egypte, de la Palestine, de la Syrie etc. » qu’il a visités et photographiés au nom de la mission Gouraud. Malgré sa partie récréative, la séance était plutôt sérieuse. Elle a obtenu un plein succès.
Bois-Normand. – Au Tribunal. M. L. .. deux jours de prison et trois amendes de  2 francs pour abattage d’arbres appartenant à M. L.
Bois-Anzeray. – Vol de lapins. Deux mois de prison à la demoiselle D…, qui a volé successivement 4 lapins à Mme A. et 4 à Mme L. et les a mis dans le clapier de son maître M. R.
Neuve-Lyre. – Au Tribunal. Mme O., tenancière de l’Hôtel du Cygne, n’avait le droit de vendre des boissons titrant plus de 23° qu’à ses hôtes et aux heures des repas. – Les employés des contributions indirectes, ayant constaté qu’elle en vendait à 60°, en dehors des repas, l’ont fait condamner à 100 francs d’amende plus à divers frais et confiscations, qui représentent une somme totale de 4.000 francs. C’est cher le petit verre.
Baux-de-Breteuil. – Ecrasé. Le 7 avril, vers 9 heures du soir, arrivait à vive allure chez M. V., au Hamelet, son cheval attelé au tombereau. Qu’était devenu le charretier l’italien Carabelli,  que M. V. avait chez lui depuis juillet et dont il avait toute satisfaction ? – On ne tarda pas à le trouver mourant, la face contre terre, sur la route des Baux à Ambenay. Un phare d’automobile avait effrayé le cheval : celui-ci s’était emballé renversant son conducteur et lui faisant passer l’une des roues du tombereau sur le corps. Malgré les soins du Dr M. G., suppléant de M. Morand, le pauvre Carabelli rendait l’âme vers 1 heure du matin.
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cortot66 · 5 years
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Jean-Luc Godard : Comme je suis assez pessimiste, je vois la fin des choses plutôt que leur début. Pour moi, le cinéma est la dernière manifestation de l’art, qui est une idée occidentale. La grande peinture a disparu, le grand roman a disparu. Le cinéma était, oui, un langage d’avant Babel, que tout le monde comprenait sans avoir besoin de l’apprendre. Mozart plaisait aux princes, les paysans ne l’entendaient pas. Alors qu’un équivalent cinématographique de Mozart, Chaplin, a plu à tous le monde. Les cinéastes ont cherché quel était le fondement de l’unicité du cinéma, une recherche qui est, elle aussi, une attitude très occidentale. Et c’est le montage. Ils en ont parlé beaucoup, surtout dans les époques de changement. Au vingtième siècle, le plus grand changement a été le passage de l’empire russe à l’URSS; logiquement ce sont les Russes qui ont le plus progressé dans cette recherche, simplement parce que, avec la Révolution, la société était en train de faire du montage entre avant et après.
Artavazd Pelechian : Le cinéma s’appuie sur trois facteurs : l’espace, le temps, le mouvement réel. Ces trois éléments existent dans la nature, mais, parmi les arts, seul le cinéma les retrouve. Grâce à eux, il peut trouver le mouvement secret de la matière. Je suis convaincu que le cinéma est capable de parler à la fois les langues de la philosophie, de la science et de l’art. Peut-être est-ce cette unité que cherchaient les anciens.
Jean-Luc Godard : On retrouve la même chose en réfléchissant à l’histoire de l’idée de projection, comment elle est née et a évolué jusqu’à s’appliquer techniquement, dans les appareils de projection. Les Grecs en avaient imaginé le principe, la fameuse caverne de Platon. Cette idée occidentale, que ni les bouddhistes ni les Aztèques n’ont envisagée, a pris forme avec le christianisme, qui repose sur l’espoir de quelque chose de plus grand. Ensuite vient la forme pratique, les mathématiciens qui, toujours en Occident, ont inventé la géométrie descriptive. Pascal y a beaucoup travaillé, avec encore une arrièrepensée religieuse, mystique, en élaborant ses calculs sur les côniques. Le cône, c’est l’idée de projection. Après, on trouve Jean Victor Poncelet, savant et officier de Napoléon. Il a été en prison en Russie, et c’est là qu’il a conçu son Traité des propriétés projectives des figures, qui est la base de la théorie moderne sur la question. Ce n’est pas par hasard s’il a fait cette découverte en prison. Il avait un mur en face de lui, et il faisait ce que font tous les prisonniers, il projetait. Un désir d’évasion. Comme il était mathématicien, il en a écrit la traduction en équations. A la fin du dix-neuvième siècle est venue la réalisation technique. Un aspect des plus intéressants est qu’à ce moment le cinéma sonore était prêt. Edison est venu à Paris présenter un procédé qui utilisait un disque synchrone de la bande image, c’était déjà le principe de ce qu’on fait aujourd’hui dans certaines salles en couplant un disque compact avec le film pour avoir un son numérique. Et ça marchait ! Avec des imperfections, comme les images d’ailleurs, mais ça marchait et on aurait pu améliorer la technique. Mais les gens n’en ont pas voulu. Le public a voulu le cinéma muet, il a voulu voir.
Artavazd Pelechian : Lorsque le son est finalement arrivé, à la fin des années 20, les grands cinéastes comme Griffith, Chaplin ou Eisenstein en ont eu peur. Ils ont estimé que le son était un pas en arrière. Ils n’avaient pas tort, mais pour d’autres raisons que ce qu’ils ont cru : le son n’est pas venu gêner le montage, il est venu pour remplacer l’image.
Jean-Luc Godard : La technique du parlant est venue au moment de la montée du fascisme en Europe, qui est aussi l’époque de l’avènement du speaker. Hitler était un magnifique speaker, et aussi Mussolini, Churchill, de Gaulle, Staline. Le parlant a été le triomphe du scénario théâtral contre le langage tel que vous en avez parlé, celui d’avant la malédiction de Babel.
Artavazd Pelechian : Pour retrouver ce langage, j’utilise ce que j’appelle les images absentes. Je pense qu’on peut entendre les images et voir le son. Dans mes films, l’image se trouve du côté du son et le son du côté de l’image. Ces échanges donnent un autre résultat que le montage du temps du muet, ou plutôt du « non-parlant ».
Jean-Luc Godard : Aujourd’hui, l’image et le son sont de plus en plus séparés, on s’en rend encore mieux compte à la télévision. L’image d’un côté, le son de l’autre, et ils n’ont pas de rapport entre eux, pas de rapports sains et réels. Ils n’ont que les rapports de la politique. C’est pour ça que dans tous les pays du monde la télévision est entre les mains des politiques. Et maintenant, les politiques s’occupent de fabriquer un nouveau format d’image (la soi-disant haute définition), un format dont, pour l’instant, personne n’a besoin. C’est la première fois que des instances politiques s’occupent de dire : vous verrez les images dans ce format-là, à travers cette fenêtre-là. Une image qui aura d’ailleurs la forme d’un soupirail, cette petite chose au ras des trottoirs . C’est aussi la forme d’un carnet de chèques.
Artavazd Pelechian : Je me demande ce que la télévision a apporté. Elle peut liquider la distance, mais seul le cinéma a la possibilité de se battre véritablement contre le temps, grâce au montage. Ce microbe qu’est le temps, le cinéma peut en venir à bout. Mais il était plus avancé sur cette voie avant le parlant. Sans doute parce que l’homme est plus grand que la langue, plus grand que ses mots. Je crois plus l’homme que son langage.
Entretien mis en forme par Jean-Michel Frodon pour le journal « Le Monde »
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Frise chronologique :
1917 Guillaume Apollinaire utilise pour la première fois le mot surréaliste. Les artistes André Breton et Louis Aragon se rencontrent
1919 Mars : La revue Littérature qui est dirigée par André Breton, Philippe Soupault et Louis Aragon publie sont premier numéro Mai : L'écriture automatique est née des mains d'André Breton et Philippe Soupault lorsqu'ils rédigent Les Champs magnétiques.
1920 17 janvier : L'artiste Tristan Tzara débarque à Paris. 23 janvier : Le Palais des fêtes à Paris fait son premier Vendredi de Littérature 30 mai : Publication des Champs magnétiques au Sans Pareil.
1921 14 avril : Rupture entre André Breton et Tristan Tzara lors d'une dernière manifestation du Dadaïsme. 13 mai : Scandale au procès Barrès salle des Sociétés savantes. Décembre : À Paris se tient une exposition collective des oeuvres de Joan Miro et Man Ray à Paris
1922 Formation du « mouvement flou », qui deviendra le surréalisme au cours de l'année 1924 Mars : nouvelle parution de Littérature avril : André Breton quite finalement le mouvement Dada
1923 Juillet : Tristan Tzara organise une soirée au théâtre Michel avec le poète russe Iliazd. Septembre : l'artiste André Breton fait la rencontre du poète Saint-Pol-Roux.
1924 15 octobre : L'écrivain André Breton publie le Manifeste du surréalisme 1er décembre: Le premier exemplaire de La Révolution surréaliste est publié
1925 juin : La Galerie Pierre tient une exposition de l'artiste Joan Miro à Paris août : À l'occasion de la guerre du Maroc, le mouvement surréalisme se tourne vers le communisme
1926 Mars : Man Ray fait scandale avec ses statues océanienne, dite indécentes, exposée à Paris
1927 Janvier : Le fondateur du surréalisme, André Breton se joint au parti communiste. Juin : la Galerie Surréaliste tient une exposition de peintures réalisée par Yves Tanguy.
1928 Un chien andalou, célèbre film surréaliste, de Salvador Dali et Luis Buñuel est présenté devant public pour la première fois.
1929 Juin : La revue Variétés publie un numéro spécial : « Le surréalisme en 1929 ». octobre : Un Chien andalou film par Salvador Dali et Luis Buñuel est projeté au studio 28 de Paris
1930 Mars : Le troisième manifeste, du surréalisme par Robert Desnos est publié, juin : Le Second manifeste du surréalisme est publié aux Éditions Kra. juillet: Le premier numéro du Surréalisme au service de la révolution, dirigé par André Breton est publié
1931 Première exposition des artistes surréaliste (Dali, De Chirico, Ernst, Miró) à Hartford aux États-Unis Salvador Dali et Luis Buñuel récidivent avec le film L'Âge d'Or
1932 l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires est créée À New York se tient une exposition surréaliste
1933 Mai : Le groupe pragois Devestil se joint au mouvement surréaliste. Juin: La revue surréaliste Minotaure publie un premier numéro
1934 Salvador Dali visite la ville de New York Le Musée Royal tient une exposition d'œuvres surréalistes à Bruxelles
1935 Février : L'artiste Alberto Giacometti est évincé du groupe. 9 avril : Premier numéro du Bulletin international du surréalisme . 18 juin : Décès tragique de l'écrivain René Crevel à Paris Octobre: Fondation du groupe surréaliste Contre Attaque. Novembre : La galerie Pierre tient une exposition des oeuvres de Victor Brauner
1936 Mars : Le groupe surréaliste Contre Attaque décide de se séparer Mai : La galerie Charles Ratton tient une exposition surréaliste à Paris Juillet : À Londres se tient une deuxième exposition internationale du surréalisme, y présentent des artistes tels : Duchamp, Giacometti, Picasso... Décembre : Le musée MoMa tient une exposition sur l'art surréaliste et Dada à New York
1937 André Breton publie le livre De l'humour noir.
1938 La Galerie des Beaux-Arts présente une exposition internationale du surréalisme à Paris. André Breton rencontre Léon Trotski au Mexique pour écrire le Manifeste pour un art révolutionnaire indépendant.
1939 Exile des surréalistes vers les États-Unis Coup de tonnerre, l'artiste Salvador Dali se fait rejeter du surréalisme
1940 À Mexico se tient l'exposition internationale du surréalisme Dans le Midi de la France, les artistes surréalistes se regroupent.
1941 Juillet : À cause de la guerre, André Breton s'exila à New York
1942 La galerie Art of this Century de Peggy Guggenheim célèbre sont inauguration à New York.
1945 À Paris se tient une rétrospective des oeuvres de Max Ernst
1946 André Breton est de retour en France
1947 Expositions internationales du surréalisme
1949 La galerie Drouin tient une rétrospective des tableaux de Francis Picabia à Paris
1950 La galerie Drouin tient une exposition des oeuvres de Max Ernst à Paris
1952 18 novembre : Décès de Paul Éluard à Charenton-le-Pont en France
1953 30 novembre : Décès du peintre Francis Picabia à Paris
1954 Les lauréats de la Biennale de Venise sont Max Ernst, Jean Arp et Joan Miró
1955 15 janvier : Décès de l'artiste français Yves Tanguy à Paris
1956 À Berlin se tient une rétrospective des oeuvres de Max Ernst
1957 1 janvier : Décès tragique de l'artiste Óscar Domínguez à Paris
1959 Le Musée d'Art Moderne tient une rétrospective des oeuvres de Max Ernst à Paris
1960 Une grande Exposition internationale sur le Surréalisme se tient à Paris
1963 25 décembre : Décès du célèbre Tristan Tzara à Paris en France
1964 La galerie Charpentier tient une rétrospective sur le surréalisme à Paris
1965 Le Musée d'Art Moderne tient une rétrospective du travail d'André Masson à Paris
1966 Fin historique du surréalisme. 7 juin : Décès de Jean Arp à Basel en Suisse 28 septembre : Décès du poète André Breton à Paris
1967 15 août : Décès de l'artiste René Magritte à Lessines en Belgique.
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journaljunkpage · 6 years
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MÉMOIRES VIVES
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Marc A. Bertin / D.R
Plus de 48 millions de pages consultées, plus de 10 millions de pages numérisées, plus de 300 000 visites sur le site internet, 72 kilomètres de fonds linéaire… Les Archives départementales de la Gironde donnent le tournis. Lieu de savoir et de culture, le site rassemble toute la documentation accessible au public produite par les administrations et les services à caractère public du département, des archives privées ou encore des documents émanant d’entreprises et d’associations. Un fantastique outil au service du citoyen, qui propose également un programme d’expositions. À l’occasion de la très attendue « Mai 68 en Gironde », rencontre avec Agnès Vatican, directrice, et Cyril Olivier, coordinateur du bureau des recherches et de la valorisation.
MÉMOIRES VIVES
Quelle est l’origine des Archives départementales ?
Agnès Vatican : En 1792, les Archives nationales voient le jour avec pour objectif la collecte des données issues des administrations publiques et des ministères de l’Ancien Régime. Quatre ans plus tard, ce sont les Archives départementales qui apparaissent, chargées de rassembler dans le chef-lieu du département – créé en 1794 – aussi bien les registres paroissiaux que le archives des parlements ainsi que les fonds des administrations de l’Ancien Régime.
Quelle est l’idée à la base de cette décision ?
Cyril Olivier : Celle d’une centralisation et d’une publicité des archives, par la loi du 7 messidor, an II, consacrant le « libre accès des Archives nationales aux citoyens ». On reconnaît leur caractère public et la possibilité de consultation pour chaque citoyen ; un principe d’égalité.
La fin des privilèges, en somme…
C.O. : Exactement, car jadis, l’accès obéissait à un régime dérogatoire. Le caractère public des archives est contemporain de la Révolution française.
Qu’en est-il en Gironde ?
A.V. : En 1796, c’est la création dans les locaux du Directoire départemental, puis de la Préfecture à Bordeaux (l’actuel palais Rohan, hôtel de ville de Bordeaux). En 1810, elles sont déplacées dans la nouvelle préfecture, l’hôtel de Saige. En 1818, elles sont affectées dans un bâtiment propre, dans le quartier des Chartrons – un ancien couvent des Carmes, à proximité de l’église Saint-Louis ; un lieu particulièrement humide. Enfin, on décide de la construction d’un nouveau bâtiment, rue d’Aviau, comportant 5 kilomètres linéaires de rayonnages en bois. Les travaux durent de 1862 à 1866 et c’est le véritable point de départ : conservation, collecte, classification et une salle de lecture, installée en 1880. Deux ans plus tard, le bâtiment ouvre officiellement au public girondin.
Comment s’organise-t-on ?
A.V. : Il faut réellement attendre le xixe siècle, 1840 en fait, pour le respect des fonds, dans leur contexte, celui de la production par une administration. On met enfin en place un cadre de classement, dit identification. On parle déjà de kilomètres d’archives. Puis, c’est l’arrivée des archives de la juridiction consulaire, une masse considérable. À la fin du xixe siècle, c’est également la publication de l’inventaire.
Si l’enjeu du xixe siècle fut la collecte des grands fonds de l’Ancien Régime, qu’en est-il au xxe siècle ?
A.V. : Clairement formaliser la collecte, établir une distinction entre archives communales et départementales, ces dernières étant la somme des archives des administrations de l’État, des notaires, des archives historiques des plus petites communes ne pouvant constituer leurs propres fonds par manque de moyens et, enfin, les fonds privées comme les entreprises.
Jadis, comment se constituaient ces archives ?
C.O. : Nous avons en France une grande tradition chez les moines bénédictins qui constituaient des manuels, mais avant la Révolution française, tout ceci n’est pas très sécurisé. Il faut patienter jusqu’au Second Empire. Par ailleurs, certaines professions ont toujours été très performantes en la
matière comme les notaires bordelais. Autre exemple, les archives de l’hôpital de Libourne remontent au xive siècle ! Après la Seconde Guerre mondiale, on assiste à une explosion documentaire en volume en raison des méthodes de reproduction mécanique des documents au sein des administrations. Enfin, dans les années 1970, on arrête le principe d’un tri destiné à ne conserver que les archives définitives pour leur valeur de preuve permanente et leur intérêt historique. En moyenne, par an, 1,5 km de linéaire de documents sont collectés en Gironde.
Qui y trouve-t-on désormais ?
A.V. : Tous les services de l’État ayant siégé à Bordeaux, les organismes publics (université de Bordeaux, tribunaux, établissements scolaires, hôpitaux – les archives de l’hôpital psychiatrique de Cadillac ont ainsi été récemment collectées –, le port autonome de Bordeaux, la protection judiciaire de la jeunesse) et les fonds des organismes du Conseil départemental.
Quelle est la compétence de ce service ?
A.V. : Une compétence sur l’ensemble des archives publiques du département de la Gironde. Ainsi, les communes peuvent faire le choix de déposer leurs fonds – tant les ressources complètes sur une commune que l’histoire de la présence publique sur un territoire – ici.
On vous devine à la tête d’un trésor propre à rendre jaloux les Mormons.
A.V. : Avec 72 km de fonds linéaire [la distance entre Bordeaux et Arcachon, NDLR], les Archives départementales de la Gironde sont les plus importantes de France, en raison de la taille géographique du département mais aussi par tous les rôles jouées par la ville de Bordeaux, capitale ecclésiastique, universitaire, judiciaire, politique ; une capitale à l’échelle de son territoire.
Chacun joue-t-il dans son coin ?
A.V. : Nullement, sous la houlette du ministère de la Culture et de la Communication, nous avons une mission de mise en réseau et d’animation des 12 services d’archives départementaux de la Nouvelle-Aquitaine. Notre objectif : constituer des sources pour demain et mettre en valeur la complémentarité des fonds.
La collecte des données, soumises aux vicissitudes de l’Histoire (beaucoup de registres disparus pendant la Révolution française), s’est aussi faite par la contribution des particuliers, non ?
C.O. : Au xixe siècle, il est évident que la proximité des archivistes et des érudits, celle des sociétés savantes, des collections, ont alimenté les Archives départementales. Nous avons aussi procédé à des collectes d’archives privées grâce à des recommandations d’usagers ou de lecteurs, des collectes plus ciblées, plus thématiques comme celles concernant l’histoire de la Résistance. Aujourd’hui, la forme participative est devenue une sorte de règle comme autour de la mémoire de la Grande Guerre.
Qu’est-ce qui motive un donateur ?
A.V. : La possibilité du don ou du dépôt (pour les personnes physiques ou morales). Il y a des cas de figures relevant d’une démarche purement généreuse, civique, au service de la communauté. Toutefois, il faut faire une collecte la plus pertinente possible, comblant parfois la collecte publique, mais nous continuons, dans la mesure de nos moyens, de faire des acquisitions comme dernièrement le fonds de Cursol, consacré à l’Entre-deux-Mers.
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Défiléde la CGT, cours Pasteur, le 29 mai 1968 © Photo Archives Sud-Ouest (Bordeaux)
On suppose que la nature même des documents a connu bien des changements depuis 1796.
C.O. : Effectivement, le fonds photographique a pris une importance considérable, y compris le fonds privé. Nous possédons aussi bien des gravures que des cartes (des cours d’eau aux lignes ferroviaires), que des plans, dont ceux des Ponts et Chaussées et des Monuments historiques.
Quel est l’objet le plus rare sinon le plus insolite en votre possession ?
C.O. : Sans hésitation, le portulan de Pedro Reinel, la première carte nautique représentant l’Afrique au sud du Congo. Il a été découvert par hasard, en 1960, dans des minutes notariales ! Il représente, avec une grande précision, les côtes atlantiques de l’Europe et de l’Afrique. Il est dessiné en couleurs sur parchemin par le célèbre cartographe portugais Pedro Reinel. Les noms des ports et des cours d’eau principaux sont inscrits en rouge. Les drapeaux indiquent à quel souverain ou nation appartiennent les territoires représentés. Le parchemin n’étant pas assez long, Reinel a reporté en son milieu la côte sud-ouest de l’Afrique. Bien que nullement daté, on peut toutefois établir qu’il a été réalisé entre 1484 et 1487. D’une part, c’est, en effet, en avril 1484 que parvint à Lisbonne la nouvelle de la découverte du fleuve Congo qui figure sur la carte sous le nom de Rio Padrom. D’autre part, alors que la ville de Malaga a été reprise aux Musulmans en 1487, elle arbore toujours sur le portulan le drapeau musulman. C’est le premier portulan, et peut-être la première carte connue, qui mentionne la découverte de l’Afrique au-delà de l’équateur par l’explorateur portugais Diego Cão.
Quel est le public fréquentant les Archives départementales ?
A.V. : Un panel sociologiquement très large. On ne trouve pas que des férus d’histoire locale, des généalogistes, des membres de sociétés savantes ou des universitaires. L’une de nos missions est de répondre aux besoins administratifs. Il y a un droit du citoyen, celui de l’accès à l’acte unique ; les copies n’étant par définition que des reproductions. Chaque année, nous enregistrons plus de 4 000 demandes par courrier, du conflit de voisinage au premier contrat de travail pour faire valoir ses droits à la retraite en passant par un parent interné ou une recherche auprès de l’Assistance publique.
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Rue Paul-Bert à Bordeaux - D.R
Vous détenez les registres de l’Assistance publique ?
A.V. : Entre 1720 et 1869, l’Assistance publique a tenu des registres, provenant des hôpitaux, comportant des marques de reconnaissance (bouts de layette, billets manuscrits), la date, l’heure, l’état de l’enfant et des éléments de reconnaissance dans la perspective souvent sans lendemain de récupérer l’enfant. Ces documents dégagent une charge émotionnelle incomparable.
Que peut-on venir faire aux Archives départementales ?
A.V. : Fréquenter sa salle de lecture, gratuite et ouverte à tous, avec un accueil quotidien ; assister à des conférences à l’auditorium ; venir voir une exposition soit temporaire dans notre hall, soit dans la salle des voûtes Poyenne – une exposition annuelle, entre novembre et avril, ouverte y compris le week-end ! Les plus jeunes – primaires, collégiens, lycéens – peuvent via le service éducatif participer à des ateliers en lien avec les programmes d’histoire ou d’instruction civique. On peut également s’inscrire à des ateliers de paléographie. Quant aux plus timides, ils peuvent toujours venir à l’occasion des journées européennes du patrimoine.
Pour aborder enfin ce qui a provoqué cette rencontre, vous organisez, non sans malice au regard du calendrier, une exposition consacrée à Mai 68 en Gironde, qui constitue le temps fort du programme culturel 2018-2019. Pourquoi ?
C.O. : Premièrement, mai ce n’est pas notre saison et s’inscrire ou non dans le flot des commémorations n’est pas très grave. Deuxièmement, nous avons pu bénéficier de l’ouverture inestimable de certains fonds dont celui des Renseignements Généraux ; des éléments enfin déclassés donc disponibles. Troisièmement, l’ambition était celle d’un travail le plus exhaustif possible. Nous ne souhaitions pas une exposition de la redite en collant trop à l’esthétique de l’époque. Or, quel regard porter après 50 ans sur ce mouvement multiple et complexe ? Nous essayons généralement d’alterner les sujets de nos expositions, du local aux sujets d’intérêt national. Avec « Mai 68 en Gironde », nous proposons en outre l’exposition la plus contemporaine de toute l’histoire des Archives départementales.
Alors, 68 en Gironde, c’est quoi ?
C.O. : Déjà, Mai 68, ce n’est pas que Paris et encore moins que Bordeaux. Ce n’est pas qu’un mouvement étudiant, il se passe mille choses hors des murs de l’université. Nous avons souhaité un déroulé chronologique de mai à juin 1968, divisé en quatre parties. Premier temps, celui des grandes manifestations (7, 13 et 15 mai 1968) avec leurs spécificités locales. On pénètre un forêt de slogans car la liberté de parole – politique, sociale, situ – triomphe. On découvre les forces en présence, les groupuscules, l’occupation de la rue mais aussi l’influence exercée par la guerre au Vietnam. Deuxième temps, celui des occupations, tant des usines que des facultés, et des premières grèves. On a retrouvé des documents rares sur l’occupation du lycée Grand Air à Arcachon par exemple et nous projetons des films d’époque, tournés lors de ces occupations. Troisième temps, du 22 au 25 mai 1968, la montée de la violence à Bordeaux et dans le territoire avec la nuit des barricades, le 25 mai 1968, ayant entraîné l’intervention des CRS cours Pasteur, place de la Victoire et place Pey-Berland ainsi que l’occupation du Grand-Théâtre. Chacun lutte dans son coin, les syndicats agricoles, notamment, qui, à Blaye, mettent à sac l’hôtel des impôts, ou organisent des blocages de ponts. Quatrième temps, le pouvoir est de nouveau dans la rue et reprend le cours des choses après le discours du général de Gaulle le 31 mai 1968. Le mouvement est désormais affaibli, il faut dire que le 27 mai 1968, le gouvernement vient de signer les accords de Grenelle… À Bordeaux, à la faculté de Droit, on vote contre l’occupation et le blocage pour pouvoir passer les examens. Le 12 juin 1968, les groupuscules sont officiellement interdits à Paris. Enfin, à l’issue des élections législatives des 23 et 30 juin 1968, on assiste à un raz-de-marée gaulliste à Bordeaux. 
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© akg-images
Que présentez-vous concrètement ? 
C.O. : Des tracts, des affiches, des photographies et pas uniquement tirées des archives du grand quotidien régional. Le spectre est immense : le doyen de l’université, les RG, les syndicalistes, la Ligue Communiste Révolutionnaire… Chaque archive, chaque note, même les slogans ! Notre exposition, c’est l’assemblage de toute cette matière exceptionnelle, collectée par les acteurs comme par les témoins. On y retrouve aussi des reportages de l’ORTF, un enregistrement inédit d’un reporter d’Europe 1, des vidéos privées. 
Qu’en avez-vous retenu ou appris que vous ne sachiez ? 
C.O. : La « gestion » de l’événement tant par le préfet de l’époque – Gabriel Delaunay – que par le maire de Bordeaux, Jacques Chaban-Delmas, allait dans le sens d’un relativisme assez surprenant par rapport à la nature et à la teneur du mouvement. 
« Mai 68 en Gironde », du samedi 1er décembre au 12 avril 2019, Archives départementales de la Gironde. archives.gironde.fr 
Isabelle Dexpert, vice-présidente du Conseil départemental, en charge de la Culture, des Sports et de la Vie associative, conseillère départementale du canton Sud-Gironde, maire de Pompéjac.
PAS DE POUSSIÈRE !
« Au-delà de l’Histoire, il nous semblait fondamental de savoir comment la Gironde l’avait vécu ? Tant les lycéens que les ouvriers. Il n’y a pas eu que Bordeaux, loin de là ! La mobilisation fut très importante, par exemple à Libourne.
Ce qui est passionnant dans cette matière, ce sont les quelques jours de « l’insurrection » où l’on (re)découvre documents photographiques et sonores. Toutefois, il n’y a pas de place pour la nostalgie, c’est une partie de l’Histoire de France comme d’autres événements plus anciens ; d’ailleurs, avec la collaboration de Zébra3, nous avons désiré une scénographie vivante.
Les Archives départementales, c’est plus que des livres, des affiches, des registres, des objets. L’ensemble des documents est prétexte à la découverte. C’était le souhait du président Madrelle – les travaux du site des voûtes Poyenne se sont achevés sous son dernier mandat. Cette ouverture au plus grand public dépasse le cadre des initiés.
Nous avons la volonté à coeur de proposer autre chose que ce que l’on y trouve, d’où le volet des expositions. Les Archives départementales sont un lieu vivant et ouvert. »
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alexar60 · 3 years
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L’hôtel particulier (40)
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Chapitre précédents
Chapitre 40 : La balançoire
On oublie toujours mais septembre est un mois d’été. J’avais invité mes amis à un déjeuner. Léopold Marc et Sarah répondirent présent avec enthousiasme, surtout qu’ils n’avaient plus revu Tatiana depuis son retour. Tout ce que je raconterai sur le repas est qu’il fut des plus classiques. Nous étions sur la terrasse à boire un café, la journée passa très vite lorsque Marco fit remarquer l’heure : Seize heures. Toutefois, n’ayant rien à faire, je proposai de continuer à profiter du soleil et de ce petit vent chaud qui rappelait que nous étions encore en été.
Nous jouâmes à un jeu de société dans lequel nous devions deviner les cartes des autres et imaginer leur représentation. C’est assez amusant ! Peu importe qui posa la carte, le dessin représentait une femme aux cheveux longs en train de faire de la balançoire entre des arbres morts. L’image provoqua un étourdissement, une sensation de déjà-vu. Je ne dis rien, préférant ne pas inquiéter mes amis. Tout-à-coup, en cherchant à deviner le poseur de la carte, Marco murmura une phrase le regard vers le parc :
-          Ce qui manque dans votre jardin, c’est un portique ou une balançoire.
-          Avant, il y en avait une, réagit Tatiana.
Elle garda les yeux rivés sur la table, attendant son tour. J’observai ma compagne en me questionnant sur sa réponse. Comment pouvait-elle savoir qu’il existait une balançoire alors que je l’ai su uniquement après avoir lu le journal appartenant à Diane ? Léopold et Sarah s’amusèrent à trouver l’emplacement de la balançoire. Encore une fois, Tatiana surprit toute logique.
-          Elle était à cet endroit, affirma-t-elle en montrant du doigt une zone d’arbres fruitiers.
Dès lors, la sensation de déjà-vu prit le dessus. En effet, j’avais en vision cette balançoire accrochée à un portique en bois. Il pourrissait pratiquement en raison d’un manque d’entretien. Enfin, c’était ce qui me venait à l’esprit ! Tatiana joua à son tour. Je n’entendis rien de sa voix, je me sentais me dédoubler. Dès lors, je bus mon café encore tiède et soufflai tout en fermant les yeux. Au moment d’ouvrir les paupières, la vision était totalement différente.
Tout le monde avait disparu laissant place à de nouvelles têtes. Je ne les connaissais pas pourtant, ces gens m’étaient familiers. Il y avait deux hommes aux coupes de cheveux rasées, l’un portait un marcel blanc, l’autre avait sur les épaules une veste vert-de-gris. Il fumait une cigarette tout en riant. A côté de lui, une femme en tenue de bonne sœur. Je compris vite qu’elle était infirmière et son voile cachait mal ses cheveux châtains. Quant à la dernière du groupe, habillée d’une jupe et d’une veste de la même couleur, elle affichait un sourire éclatant. Sa chevelure permanentée retombait sur les épaules. Elle parlait avec un accent français.
Ils discutaient et profitaient d’une bière en bouteille. J’écoutai sans porter attention lorsqu’une voix retentit venant de la maison. « Joseph ? Joseph ? »
-          Encore cette pute de belge ! dit l’homme en marcel. Mais qu’est-ce qu’il s’est emmerdé à l’avoir amenée !
La voix devint plus proche et plus forte. Je tournai la tête en apercevant sa silhouette. La jeune femme sortit de la grande salle. Sa tenue dépareillait totalement avec les nôtres. Avec ses bouclettes artificielles au-dessus du crâne, elle faisait poule de luxe version film de guerre. Elle dévisagea le groupe avant de dire :
-          Anja, savez-vous où se trouve Joseph ? Vous êtes bien son assistante, non ?
Je croisai le regard de l’infirmière qui montra à mon égard un petit sourire en coin. Elle lança : « C’est pour toi ! ». Aussitôt, je réalisai que le groupe attendait mon intervention. Je découvris avec stupeur que je portais une tenue d’infirmière.
-          Anja ! Etes-vous sourde ? Où est Joseph ? aboya-t-elle.
-          Herr Docteur est dans son laboratoire. Il ne veut pas être dérangé, répondis-je le plus simplement possible.
-          Eh bien, dites-lui que c’est important et que j’ai besoin de lui.
Malgré les sourires compatissants, le petit groupe garda le calme. Ils me regardèrent me lever et partir à l’étage où se trouvait le bureau du docteur Von Meiderich. C’était un homme assez froid, il avait une grande réputation de scientifique spécialisé dans la recherche génétique. D’ailleurs, il fut un peu forcé à entrer dans la SS afin de continuer ses recherches. Himmler n’a pas eu beaucoup de mal à le persuader : Une place honorable dans le monde universitaire, des crédits à volonté, tout ça pour mettre en avant l’Eugénisme aryen.
Les bas sous ma robe uniforme me gênaient. Je sentis qu’ils baissaient bien qu’ils fussent retenus. En grimpant, j’entendis à l’étage les quelques enfants présents. Tous fils de bonne familles ou de héros nazis. Ils étaient là pour aider aux travaux du docteur. Je découvris vite que ce dernier n’était pas dans le bureau mais dans la salle voisine, sa salle d’étude comme il l’appelait.
-          J’avais dit qu’on ne me dérange pas ! affirma-t-il en me voyant entrer.
Une odeur de détergeant imprégnait la chambre transformée en salle d’opération. Quelques meubles contenant des instruments de chirurgie décoraient le lieu. Et au milieu, une table carrelée servant de bloc.  C’était à cet endroit que certaines femmes venaient accoucher. La plupart venant des territoires conquis par la Wehrmacht. Elles restaient ici pour un séjour discret et après quelques tests pour s’assurer que l’enfant sera un bon aryen, elle repartait très souvent seule parce que seules les blondes aux yeux bleus pouvaient prétendre à garder leur progéniture.
Agnès était une de ces blondes rencontrée à Liège. Le beau médecin officier s’était entiché d’elle allant jusqu’à lui promettre le mariage après la guerre. Elle vit à cet instant comme une possibilité de quitter sa vie de misère. Nous étions nombreux à se demander si elle l’aimait réellement.
Joseph nettoya ses mains au robinet, le sang dégoulina pour finir dans le siphon du lavabo. C’est curieux, je suis de nature sensible mais à ce moment, je ne ressentis rien face au corps sur la table. Il était entièrement nu, le ventre ouvert de la gorge au pubis. J’approchai pour l’identifier, c’était le petit Heinrich, il avait dix ans. Mon regard chercha quelques explications. Le savant essuya d’abord ses mains sur une serviette ; du sang tachait sa blouse blanche. Il pointa l’index vers une petite table à côté du lavabo. La lettre posée dessus expliquait que l’enfant avait du sang juif par une arrière-grand-mère et par conséquent, il devait quitter la nurserie.
-          Il était bon pour un camp, alors j’ai préféré qu’il serve au progrès de la science, dit le docteur.
Depuis la création du lebensborn, il y avait une cruauté irréelle en cet homme qui était autrefois sympathique. Il était comme pris de frénésie et semblait avoir plaisir à disséquer ou tuer au nom de la recherche. Je ne répondis pas. J’approchai et susurrai doucement « Auf wiedersehen, Junge. Le visage du gamin était paisible, il n’a rien senti, il était parti après une injection. Des organes reposaient sur une table roulante, je n’y portai pas attention. Et après avoir expliqué ma présence, Joseph bailla avant de dire qu’il finit et irait voir sa compagne plus tard.
En descendant, j’entendis une voix féminine hurler contre les enfants. L’infirmière en chef les rappela à l’ordre pour les envoyer au lit. Le dortoir occupait tout le second étage, le rez-de-chaussée était réservé aux femmes enceintes et au personnel. Quant au premier étage, c’était uniquement pour les expériences tout comme la grange.
Mon retour dans le groupe fut le prétexte pour arrêter la pause. Je signalai qu’il y avait du nettoyage. Alors, les deux hommes soufflèrent avant de se diriger en direction du laboratoire. L’infirmière retourna travailler pendant que la secrétaire ramassait les bouteilles afin de les jeter. Je pris une cigarette roulée et tirai dessus. En même temps, je regardai le  parc devant moi. Il y avait ce portique abandonné. La barre transversale était fêlée et il risquait de s’effondrer d’un moment à l’autre. Cependant, j’eus une étrange vision, celle d’un enfant en train de se balancer. Il n’était pas normal, il paraissait flou. Je remarquai ses cheveux longs ainsi que sa robe noire. La gamine semblait être en deuil. Soudain, un petit garçon que je reconnus approcha de la fille. Cette dernière quitta la balançoire pour laisser la place au garçon. Elle le poussa doucement.
-          Arthur ? Tu es avec nous ?
Je tournai la tête. Mes amis m’observaient avec de grands yeux inquiets. Sans m’en rendre compte, je m’étais dirigé jusqu’au bord de la terrasse.
-          Oui, ça va… Je réfléchissais sur cette idée de portique.
Je me rassis, expirai légèrement l’air de mes poumons. La partie n’était pas encore finie. Je pris mon temps pour jouer puis j’ai oublié que j’ai déjà vécu dans cette maison…dans une vie antérieure.
Alex@r60 – mars 2021
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jadenfanm · 4 years
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Le Jean
Dans la douche, une pensée m’obsède. 
                                                        Depuis mon réveil, je réfléchis à la tenue que je vais porter. Aujourd’hui le rendez-vous est donné à la cantine scolaire d’une école élémentaire du bourg d’Anse-Bertrand. La veille, il devait sûrement y avoir une tombola. Je vais assister au séminaire d’un parti politique avec quelques politiciens dont la compétence première est le retournement de veste mais avec surtout une ambition forte : celle de substituer l’île périphérie, cocotiers et sable chaud au territoire attractif et dynamique. Une île incarnant le changement de société dont on rêve depuis des générations. 
Je suis enthousiaste mais je ne suis pas sotte. On connaît déjà le principe. Un groupe d’hommes d’âge mûr fera la loi. Je sais déjà qu’il n’y aura pas beaucoup de femmes et encore moins de jeunes femmes. Il ne faut pas que je fasse trop jeune femme. Je ne sais même pas exactement ce que ça signifie. Mais ça s’impose à moi. Après une demi-heure de recherche, la tenue me semble satisfaisante. Un jean affuté mais qui ne relève pas trop les fessiers. Un haut drapé fleuri qui convoque une certaine élégance féminine. Et puis, surtout pas trop de peau et en même temps juste assez. Mon allure est douce et classique. Je ne ressemble pas à une adolescente mais je ne suis pas une femme perturbante. 
En rentrant dans la voiture d’un sympathisant qui a l’amabilité de m’accompagner, je croise mes jambes sur le siège et son regard se pose sur celles-ci. La cinquantaine, une BMW, une soi-disant  Rolex, et une conduite pleine d’assurance. Il est très fier de me faire écouter du Bouyon.  « La jeunesse c’est dans la tête » dit-il en se pâmant. La conversation se teinte de piques pleines de reproches adressées aux conducteurs : « Encore une femme qui conduit ! » Je souris jaune.
Un Flamboyant s’étend sur la cour de l’école municipale. Dans la salle principale, des ventilateurs grincent et une tache verdâtre sur le mur décrépi bleu ciel fait office d’œuvre d’art du jour. Je fais partie des premiers et je les vois en train de s’affairer à la préparation. Les hommes discutent avec bonhomie des grands sujets de la vie. Elles préparent les nappes. Ils rigolent autour d’un café. Elles servent les cafés. L’effervescence doit sûrement être la raison pour laquelle les hommes peinent à se lever de leur siège. Aucun moyen de contrer cet argument. Je me dirige donc tout naturellement vers le groupe de femmes. Une assistante, silhouette discrète et lunettes loufoques, me sourit sobrement et d’une voix empressée me demande : «Est-ce que tu saurais t’occuper de la table du petit déjeuner ? ». Me voici revenue à mon rôle de femme. Oh que oui ne vous inquiétez pas, je saurais m’en occuper. C’est inscrit dans mes gènes. 
Le président, patriarche pondéré, s’installe sur son siège. La séance va débuter. 1h de retard ce n'est pas trop long pour les évènements de ce calibre. L’assemblée est bruyante. Grâce à l’intervention  de l’animatrice, la salle se calme. Maniéré, il commence alors son discours avec une certaine placidité. Il prend son temps et dentelle avec précision chaque mot tel un métronome. Un ventilateur s’est arrêté et un homme savant tente désespérément de le faire redémarrer. Il affirme, en chuchotant aussi fort qu’il le peut à ma voisine de chaise, qu’il est un grand connaisseur puisque ça arrive souvent dans son bureau. Des personnes regardent discrètement leur téléphone portable. L’orchestre des mastications des sandwichs jambon fromage offert gracieusement au petit déjeuner résonne dans la salle. Le ventilateur est officiellement une cause perdue. Enfin, le président présente les invités spéciaux du jour.   
Nous sommes solennellement exhortés à écouter quatre hommes discourir. Les grands hommes parlent alors comme des grands hommes.  La salle s’anime et d’autres hommes enchérissent avec ardeur. Ils cherchent à concurrencer les invités. Il y a celui qui parle le plus fort. Il y a l’autre qui est dans la politique depuis le berceau. Un autre à la voix tremblante lorsqu’il parle de ce qu’il a réussi à accomplir pour les Guadeloupéens. Sans oublier celui qui a vécu mille trahisons et maîtrisé des politicards sans vergogne. Dans ce tohu-bohu à la senteur boisée, la voix d’une femme émerge. Raide comme un pain, elle clame avec véhémence son point de vue. Elle aussi c’est un grand homme.
L’heure du déjeuner arrive. Des femmes prennent l’initiative de faciliter la distribution des boissons. Des femmes placent les tables par elles-mêmes afin qu’on puisse déjeuner. Des femmes sans qu’on leur demande quoique ce soit s’occupent d’aider à la mise en place. Tandis que les hommes eux ne se prennent pas la tête et rigolent tranquillement. On ne leur demande rien. Ils ne font rien de mal.
J’écoute avec passion le discours plein d’entrain d’un ex-syndicaliste repenti. Il a le pouvoir de comprendre la société guadeloupéenne et de sonder le cœur des femmes et leurs besoins. A la fin du déjeuner, repu, il s’enfonce dans son siège attendant patiemment qu’une femme tout sourire le débarrasse. Il est dans le contentement de son discours. L’étalage de savoir superflu a ébloui la jeunette.
L’après-midi est censée être plus technique. L’assemblée s’est divisée de moitié. Une partie des femmes sont parties. On est dimanche, elles sont sûrement avec les enfants. Le Bureau présente les sections et les membres et adhérent.e.s sont invités à intégrer celles qu’ils ou elles veulent. Les sections finances, stratégies et politiques sont remplies d’hommes. La non-mixité ne semble déranger personne. C’est participatif alors le souci est juste démocratique. Concernant la section sociale, uniquement des femmes se proposent. Tout de suite des voix se soulèvent : « Il faudrait quelques hommes tout de même ! », « La mixité est importante, s’il vous plaît un homme souhaiterait-il intégrer le groupe ?», « Ce n’est pas très grave si il n’y a que des femmes, elles sont plus douées que les hommes dans le social. » L’assemblée s’esclaffe. L’assemblée est vraiment très drôle.
C’est la fin ! Le président vient me voir afin de m’inviter à adhérer. Je comprends, je représente le jackpot pour un politicien puisqu’une jeune femme, c’est parfait sur la photo de campagne. Cela dit, il semble vraiment à l’écoute. Je n’ose pas tout dire. Je reste vague. Je m’efface.
Tout le monde se dit au revoir. Embrassades appuyées. Mains qui se perdent sur mes hanches. Espoir de me revoir susurré à l’oreille. Invitation à boire un verre en tout bien tout honneur.
Je monte dans la voiture de mon cher pilote. On discute. Je m’étends sur les limites ressenties. Et là, monsieur sourit et déclare qu’il a noté que les femmes parlaient moins et qu’il a une théorie à ce sujet : « Si les femmes ne parlent pas, c’est parce que ce sont des sujets trop pointus et c’est moins leurs domaines de compétences. ». D’une voix étranglée, j’essaye d’argumenter. Je tente de me justifier. Mon discours est hasardeux. Je m’emmêle les pinceaux et il ne me laisse pas finir. Il rigole et me dit que j’ai raison. Il ne réalise pas à vrai dire où est le problème.
Arrivée à la maison, son regard s’attarde de nouveau sur mes jambes. Il me jette un clin d’œil appuyé.  Je descends le morne. Il fait chaud. Quelle idée de mettre un jean par un temps pareil !
Aloha SELLIN
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abridurif · 7 years
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HYGIÈNE. – L’homme qui se frotte la peau jusqu’au rouge vif au moyen d’un gant de crin, se lave les dents avec un produit américain, ou bien prend une douche froide après quelque exercice corporel, s’imagine qu’il agit ainsi dans le seul but de se maintenir en bonne santé, grâce à une hygiène bien comprise, bénéfice admirable de ce siècle de raison. « Mens sana in corpore sano « , se dit-il s’il aime les citations latines ; « Qui souvent se pèse bien se connaît. Qui bien se connaît bien se porte », s’il préfère la sagesse plus simple des gares de chemin de fer. Il ne se doute guère, cet homme au visage glabre, aux cheveux bien peignés, qu’il ne fait qu’accomplir un rite magique, digne de le faire figurer, massue ou lance en main, auprès des hommes primitifs. On a cru pendant longtemps que beaucoup des prescriptions concernant les tabous n’étaient que des règles d’hygiène déguisées. «Circoncis-toi», «Abstiens-toi de manger des fèves», «Nettoie tes mains avec du sable», autant de commandements qui passaient pour avoir été inventés par des savants législateurs, soucieux de maintenir leur peuple en bonne santé. Or, il semble aujourd’hui qu’il s’agisse juste du contraire et que notre hygiène moderne soit une sorte de tabou plus ou moins rationalisé. L’homme primitif, qui ne se lavait pas toujours, ne s’en portait pas plus mal. La propreté n’avait de raison d’être que dans des cas très limités, avant d’accomplir certains rites, n’étant elle-même qu’un rite de purification, purification toute morale, s’adressant à des forces exclusivement mystiques. Ce qui montre bien le caractère rituel, par conséquent moral, de nos pratiques de propreté, c’est le mépris qu’ont les gens propres pour les gens sales. Un homme qui ne se lave pas passe aux yeux des premiers pour un être réellement inférieur, si ce n’est immoral. Il y a quelque chose d’essentiellement religieux dans la propreté et, en dernière analyse, le dédain qu’a le bourgeois pour l’ouvrier, plus encore que sur la différence de culture, repose sur la différence de propreté. Un esprit grossier, un langage grossier, cela veut dire un esprit sale, un langage sale. Dans l’échelle des valeurs métaphysiques, la matière est située au-dessous de l’esprit, uniquement parce qu’elle est sale. Et ce dégoût de la malpropreté ne s’explique pas autrement que par l’antique notion magique de l’impureté. Les mauvaises odeurs attirent les mauvais esprits. On s’en préserve en respirant l’encens des temples et des églises ; en évitant tout contact, d’autre part, avec ceux qui mangent du saucisson à l’ail ou sentent mauvais des pieds… De nos jours, alors que les valeurs religieuses se trouvent en régression, les religions, pour se sauver, tendent à se confondre de plus en plus avec l’hygiène. L’Armée du salut, les sociétés de tempérance, les ligues contre la licence des rues, les patronages, autant d’organisations d’origine religieuse dont le but réel n’est que de créer une mystique de l’hygiène. Ainsi le tour de passe-passe est joué : les ouvriers n’ambitionnent plus qu’une salle de bains, ceux qui sont propres peuvent continuer à croire qu’ils sont de purs esprits, et le monde continue de tourner. Et comme il n’est de crimes, d’erreurs ou de faiblesses que contre le sacro-saint hygiène (tuer un homme, n’est-ce pas attenter de la manière la plus grave à son «hygiène» ?), tous seront bientôt moraux grâce au savon Cadum, conscients grâce aux pilules Pink ennemies des pâleurs, puissants et forts puisque des ancêtres géniaux ont inventé l’antisepsie, l’alcool de menthe et le tout-à-l’égout…
Michel Leiris, Documents 1930, Éditions Jean-Michel Place, 1991
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idealconservateur · 5 years
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DADA & [Maurice BARRES]
Affiche originale : "Mise en accusation et jugement de M. Maurice Barrès par Dada"
s.n. 13 mai 1921, Affiche : 32x24cm / Cadre : 45;5x37,5cm, une affiche encadrée sous verre.
Affiche originale dadaïste intitulée "Mise en accusation et jugement de M. Maurice Barrès par Dada", encadrée sous un verre permettant d'en voir les deux faces. Au verso "Extrait de l'acte d'accusation" rédigé par André Breton, suivi de la liste des contributeurs. Une annotation manuscrite "VI n°47" à l'angle gauche du verso. Une petite restauration, à l'aide d'une bande de papier et sans atteinte au texte, au verso. Pliures, sinon affiche bien conservée au jaune éclatant.
Affiche annonçant le procès pénal fictif de Maurice Barrès par les dadaïstes qui se déroula le vendredi 13 mai 1921 à la Salle des sociétés savantes, 8 rue Danton à Paris. Cette manifestation marque une divergence importante entre, d'une part, les animateurs de la revue Littérature et, d'autre part, Tristan Tzara et ses amis.
Poursuivi pour "crime contre la sûreté de l'esprit", Barrès fut condamné à la peine afflictive et infamante de vingt ans de travaux forcés par un jury composé de douze spectateurs.
Ce procès a été retranscrit dans le numéro 20 de la revue Littérature.
https://www.edition-originale.com/fr/revues-litteraires-et-artistiques/dadaisme-surrealisme/dada-affiche-originale-mise-en-accusation-1921-68991?
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lemaupertus · 5 years
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https://e3o.org/e3o/livres-les-energies-et-les-corps-subtils-2/
Livres : Les énergies et les corps subtils
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Les énergies et les corps subtils Le Courrier du Livre. 2016 Pouvons-nous imaginer un champ de connaissances nouvelles où l’invisible dépasse de loin la vision physique de l’homme dans la matière ? Les recherches menées par Monique Schloupt lui ont permis de retrouver le sens de la vraie structure énergétique de l’être, d’en comprendre le … Lire plus… Les énergies et les corps subtils Le Courrier du Livre. 2016 Pouvons-nous imaginer un champ de connaissances nouvelles où l'invisible dépasse de loin la vision physique de l'homme dans la matière ? Les recherches menées par Monique Schloupt lui ont permis de retrouver le sens de la vraie structure énergétique de l'être, d'en comprendre le mouvement, l'harmonie, l'équilibre, y compris au sein de la cellule et de l'ADN qui n'a pas encore livré tous ses secrets. Ce livre s'adresse autant aux personnes cherchant des remèdes à leurs maladies physiques ou psychiques qu'à celles dont le désir est de s'engager plus en profondeur sur leur chemin spirituel vers des plans de conscience supérieurs. Les Corps subtils Le Seuil. 2015 "On était au mois de juin et, avec les premières chaleurs, les femmes lisant dans la salle de lecture, dont j'aimais les minces colonnes de fonte et la lumière fine tombant des coupoles, habitaient des corps neufs. Spécialement une rousse au regard perdu et à la peau laiteuse, placée juste en face de moi, qui, chaque fois que je levais les yeux, avait les siens levés eux aussi, et dont je sentais avec une violence délicieuse, cachées sous la table nous séparant, les hanches et les cuisses se mouvoir, tièdes, sous l'étoffe mince d'une robe d'été." Presque au même instant, dans cette même salle de l'ancienne Bibliothèque nationale, Guillaume, nègre dans l'édition, fait en ouvrant une plaquette éditée par un certain L., membre d'une société savante liée au Muséum, une seconde rencontre, tout aussi imprévue : celle de A. Dès lors, sa vie et le livre qu'il prépare se mettent à balancer entre Paris et l'Afrique, notre époque et le XVIIIe siècle, la traite des nègres et les sans-papiers, l'esprit encyclopédique des Lumières et la gueule de bois post-révolutionnaire, l'embrasement de l'amour et sa crémation. Tout roman n'est-il pas, depuis Don Quichotte, une auberge espagnole aussi confuse que nos vies, un enchevêtrement de noeuds, de plis, d'entrelacs et de coïncidences, une "toile" enfin, où se trament présent et passé, réel et virtuel ? J.-P. L.D. Centres et corps subtils : aura, plexus solaire, centre hara, chakras... Editions Prosveta. 2012 « Depuis des millénaires les hommes s’exercent à multiplier et amplifier leurs sensations et perceptions par l’usage de leurs cinq sens, et c’est ce jeu sur le clavier des cinq sens qu’ils appellent culture et civilisation. Eh bien c’est un peu pauvre. Quel que soit le degré d’affinement qu’ils puissent atteindre, les cinq sens resteront toujours limités, parce qu’ils n’appartiennent qu’au plan physique et n’exploreront jamais que le plan physique. Tant que les humains n’auront pas compris qu’il existe d’autres domaines à explorer, à voir, à toucher, à respirer, ils ne pourront pas éprouver des sensations nouvelles, plus étendues, plus riches, plus subtiles. Chaque organe est spécialisé : il remplit une fonction déterminée et ne procure que des sensations qui correspondent à sa nature. Pour éprouver des sensations nouvelles et plus riches, il faut s’adresser à d’autres organes, d’autres centres subtils que nous possédons aussi. » Omraam Mikhaël Aïvanhov Corps subtils, science et médecine Malgré la différence radicale des approches, connaissances ésotériques et connaissances scientifiques convergent pour reconnaître que le monde de la matière n’est que le reflet d’une ultime Réalité invisible qui est pure conscience. Un rapprochement des différents modes d’accès à la Connaissance est immanquablement en marche. Mais, des cloisonnements liés aux cultures, religions, modes d’appréhension, habitudes socioculturelles en limitent encore l’accès. Cet ouvrage a pour but de participer, de manière didactique, rigoureuse et synthétique, à ce décloisonnement. Un fil conducteur transversal relie les fondements des connaissances ésotériques sur les corps subtils et l’Univers avec certains fondements de la physique et de la biologie. Cette démarche est en mesure d’apporter des éclairages totalement originaux à celui qui chemine vers la compréhension de Soi, s’interroge sur sa relation à l’Univers ou cherche, plus simplement, à se maintenir en bonne Santé. Le Paranormal Et Les Corps Subtils Lulu.com. INCANDESCENCE Osmora Incorporated. 2016 C’est à travers les rencontres avec La Vibration de Marie-Madeleine qu’Emma Grillet accompagne les êtres à s’éveiller dans la dimension du Cœur, des Corps et de la Conscience. Les enseignements sur les chakras et les corps subtils que délivre ce livre sont la retranscription des temps de méditation-canal reçus par Emma. Selon les enseignements de la Vibration, les êtres humains possèdent des corps de lumière plus subtils, moins denses que le corps physique. Tous ces corps sont reliés. Ils doivent être en harmonie et en alignement pour supporter le développement de l’âme et de la personnalité. Les messages de ce livre ne sont que des extraits et des parties bien infimes de la complétude de l’univers des corps subtils et des vortex de lumière (chakras). Le lecteur est donc invité à lire ces enseignements comme de jolies histoires, où il n’y a pas la Vérité, mais une vision possible de la Vie. Ils sont des temps de ressourcement, de retrouvailles intérieures et d’unification, pour ressentir le Vivant en soi et autour de soi. Ils vous laissent le libre arbitre d’œuvrer sur le chemin de votre vie. Les Organes Sensoriels et Les Corps Subtils : Principes Relationnels Lulu.com. 3 conférences de Marco Bruna LITHOTHERAPIE CORPS SUBTILS ECRITURE et 1 interview de Robert Meysson "si l'Empéri m'était conté..." Lulu.com.
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justforbooks · 8 years
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La Société de Lecture.
La fondation de la Société de Lecture, c’était Genève s’affirmant et se reconstituant au sortir du pesant silence de l’Empire, comme une cité intelligente et lettrée (Louis-Félix Bungener, Président en 1862).
Dans la pure tradition des cercles littéraires du Siècle des Lumières, la Société de Lecture voit le jour en 1818, sous l’impulsion d’un groupe de savants – professeurs de l’Académie, scientifiques, théologiens ou hommes de lettres. Son but initial étant de pallier les carences de la bibliothèque publique, cette initiative est rapidement soutenue par l’élite patricienne genevoise, soucieuse d’offrir à ses ouailles un lieu d’instruction, de connaissance, d’échanges.
« Il y a cinq parties du monde, disait Talleyrand au Congrès de Vienne: l’Europe, l’Asie, l’Amérique, l’Afrique et Genève ». Nous aimons à penser qu’il faisait allusion à l’« Esprit de Genève », cette formidable vocation d’ouverture sur le monde des idées ainsi que sur les espoirs et désespoirs de ses voisins. C’est dans cet esprit que, rapidement, d’un « club » restreint, la Société de Lecture s’ouvre sur la Cité et accueille avec hospitalité et libéralité des hôtes de passage tels que James Fazy, Camillo Benso, le Comte de Cavour ou encore Lénine pour n’en citer que quelques uns. Dans le même esprit, cette bibliothèque exclusivement scientifique à l’origine, s’éveille progressivement aux domaines de l’histoire, de la politique, de la littérature ainsi que des beaux-arts, pour devenir l’une des plus grandes de la Ville de Genève.
Si les siècles précédents ont apporté à la Société de Lecture un remarquable fonds d’ouvrages anciens, incluant une impressionnante collection de périodiques européens publiés entre 1700 et 1900, de très belles éditions anciennes (notamment de bibles, de classiques latins ou d’œuvres du XVIIIe siècle, telles L’Histoire naturelle de Buffon ou L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert), et des éditions d’art de la fin du XIXe et du début du XXe siècle qui font la joie des bibliophiles, ces dernières années auront été témoin d’un gigantesque effort de modernisation et d’ouverture sur la plateforme culturelle genevoise. Acquisition systématique des dernières nouveautés de la scène littéraire, réhabilitation des espaces de lecture et de travail transformés en salles à la fois intimes et pratiques, réaménagement des salons en lieux de rencontres et d’échanges. L’ensemble doté d’un système informatique performant et doté de plusieurs accès Internet !
C’est dans son passé que la Société de Lecture puise aujourd’hui un impressionnant patrimoine livresque. Ce même passé encourage aujourd’hui l’institution à renouer avec l’une de ces anciennes traditions, celle du « salon », où l’on discute littérature, histoire ou thèmes actuels sous forme de déjeuners-débats, ateliers ou cycles de conférences.
La Société de Lecture puise dans ses racines bicentenaires son ambition de devenir un centre culturel et littéraire de référence dans la Genève d’aujourd’hui. (Guillaume Fatio, Président en 2006).
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