#SA VOIX SÉRIEUSEMENT ????
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mnetn · 1 year ago
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maurice ♠️
comme d'hab il sait se démarquer
bon dieu ce que le noir et blanc est clair (rip mes yeux et merci l'étalonnage)
c'est trop girly avec vendredi sur mer, j'aime trop sa période milieu 50's / début 60's
il me faut du simenon en intraveineuse sérieusement...
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theungracefulpasterie · 5 months ago
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Hey! How are you?
I saw that you were open for requests on BSD. Could you write something with Verlaine, or with Dazai? I was thinking of something like, the reader wants to throw a surprise party so they are keeping it a secret from Verlaine/Dazai. How would they react? Would they find out about the surprise, and if yes, would they pretend they didn't know, to let the reader happy? I don't know if it makes that much sense...
Also, another thing, I saw that you speak french so could I ask you to write it in french? It's just cuz I'll have to do a french exam, but sometimes I distract myself from the studies and read fanfics 😅. This way, if you can write it in french I can both read about BSD and train my french.
I'm sorry if it's stupid or doesn't make sense, you're free to ignore this if you'd like, but I would appreciate it if you wouldn't.
Have a nice day 🥰
A/N : Hi, thanks for the request ! Of course I can do it in French, it'll be helpful for both you and I tbh 😅 ! Sorry if I took time to publish as well, I am also held at gunpoint by the exams 😭. I'll write for Verlaine first if it doesn't bother you, then for Dazai in another post if you don't mind ! Anyways, hope you'll like it !
P.O.V : You throw a surprise party for him (Verlaine's part)(in French)
~Verlaine~
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Remettons les choses dans leur contexte : Tu n'étais pas un haut gradé dans la Mafia Portuaire, mais tu en es quand même un membre puissant et précieux. C'est pourquoi tu as été affecté par Mori lui-même à superviser la surveillance de ceux que la Mafia gardait captifs, emprisonnés. Et c'est là que tu le rencontres : Paul Verlaine, emprisonné aux tréfonds de la Mafia après un gros incident avec Chuuya que tu n'arrivais toujours pas à comprendre malgré le nombre de fois que ce dernier t'a raconté.
Mais étrangement, quelque chose t'attirait sans cesse vers lui. Plus tu l'observais, plus tu te rendais compte qu'il était vraiment déprimé, comme si tout cet incident l'avait privé de toute joie de vivre. Il te faisait de la peine. À force de l'observer, il finit par te remarquer et parla.
"C'est mal élevé de fixer les gens comme ça", dit-il d'un air sec mais quelque peu humoristique. Son commentaire te surprena et tu te mis à rougir de honte.
"Désolé !! C'est pas ça mais... vous sembliez triste c'est tout...", tu répondis en essayant de fuir son regard. Il te regarda, confus.
"Je vous imaginais beaucoup moins sensible que ça pour quelqu'un qui a l'air si haut placé..."
"Je suis peut-être privilégié ici mais ça ne veut pas dire que je suis un monstre non plus.", tu lui répondis sérieusement. Tu ne sais pas pourquoi, mais t'avais l'impression que ta sincérité l'avait touché. Bon, c'est sûrement une fausse impression...
Après quelques minutes de silence il disa d'une voix douce.
"Ma tristesse se voyait tant que ça ?", tu hochas la tête et t'approchas de sa cellule pour lui faire face.
"Je... je ne peux pas faire partir la tristesse. Mais si ça vous soulage, même si c'est un peu bizarre que ce soit à moi que vous vous confiez, faites-le.", dis-tu comme si vous étiez de vieux amis. À cause de ça, Paul ne pouvait s'empêcher de penser que tu lui rappelais Rimbaud. C'est peut-être pour ça que, étonnement, il se confie à toi.
Et plus les jours, les semaines et les lois passèrent, il te parlait de ce qui l'accablait et le rendait triste. Et ces petites séances de psy se transformaient peu à peu en des discussions normales où vous parliez de tout et de rien, comme des amis. Ça vous rapprochait grandement. Vous aviez commencé à vous tutoyer. Mais vous sentiez tout les deux qu'il y avait une tension en plus. Étonnement, c'est Paul qui a fait le premier pas. Et c'est comme ça que, malgré les barreaux, vous aviez commencé à vous donner des surnoms affectifs et à vous tenir la main et carresser le visage. Vous rêviez que ces barreaux n'existent plus et d'enfin pouvoir vous sentir, l'un contre l'autre complètement.
Pour être honnête, votre rapprochement n'était pas très discret et Chuuya et Mori ont finit par être au courant. Tu avais clairement peur pour ta vie, mais à ta grande surprise, Chuuya te disa rien et Mori accepta même votre relation, à condition que tes sentiments ne contrôlent pas la qualité de ton travail. Et c'est là que tu proposas l'idée d'une fête surprise pour Paul, tellement tu étais content. Tu te rendas tout de suite compte que tu étais peut-être aller trop loin avec cette demande mais encore une fois, Mori accepta de libérer Paul de sa cellule !
Tu ne tenais plus en place ! Tu te mis directement à faire les préparatifs pour que la fête soit la meilleure qui soit, c'est que mérite ton bien-aimé après tout. Malheureusement, le temps que tu prenais pour préparer la fête empiétait sur le rendez-vous quotidien que tu avais avec Paul et il se sentait malheureux.
Tu avais enfin fini. Tu te rendas vite à sa cellule et voyait qu'il était pas aussi heureux de te voir et tu savais pourquoi.
"Chéri, je suis désolé vraiment...", il te faisait la sourde oreille.
"Mais je te jure que ça valait le coup !", tu pris tes clés et ouvrit sa cellule. Le retentissement des clés le fit rapidement relever sa tête, tout confus. Tu lui tendis la main.
"Viens, j'ai quelque chose pour toi !", dis-tu avec un énorme sourire et un peu de rougeur sur tes joues.
Avec des yeux écarquillés de confusion, il hésita quelques secondes avant de prendre ta main. Ça faisait bizarre de vous voir enfin sans quelque chose entre vous, vous aviez envie de vous enlacer pendant des heures, mais tu étais trop pressé de lui montrer sa surprise que tu te mis à courir toujours avec ta main serrée contre la sienne, ce qui lui prit de court car il allait t'entourer de ses bras.
"Est-ce que... est-ce qu'on a le droit de filer en douce comme ça ??", dit-il un peu inquiet de se faire prendre en flagrant délit.
"Oh chut ! Tais-toi et suis-moi ! Tu sais que je le ferais pas si je n'en avais pas le droit !", il réfléchit et hocha la tête en accord avec ce que tu dis. Après ce qui semblaient être des minutes interminables, vous arriviez enfin à une porte.
"Prêt ?!", tu lui demandas avec empressement.
"Je ne sais pas... je pense que oui, peu importe ce que c'est..", dit-il en retour. Tu ouvris donc la porte et tout le monde cria "Surprise !!". Il a eu peur au début et allait utiliser son pouvoir quand il vit une banderole où il était écrit "En l'honneur de Paul" avec un cœur un peu mal fait, malgré tout tes efforts. Il arrivait pas à en croire ses yeux, il avait du mal à former ses mots et te regarda et se perdit dans tes yeux.
"Alors ?", tu demandas, un peu effrayé de sa réponse.
"C'est... c'est vraiment pour moi ?", dit-il la voix tremblante, sentant des larmes se former dans ses yeux contre son gré.
Tu pris son visage entre tes mains et l'embrassa tendrement, pour la première fois, sur ses lèvres. Elles étaient si douces. Ce qui se passait en ce moment semblait irréel pour le manipulateur de gravité. Tu séparas tes lèvres des siennes et le regarda droit dans les yeux.
"Eh ouais... ce n'est pas un rêve mon amour."
Il t'enlaça très fort et te disa :
"Je t'aime.."
"Moi aussi, Paul. Je t'aime.."
Et c'est à ce moment que cette fête surprise symbolisa le départ d'une nouvelle vie pour Verlaine.
A/N : Finallyyy the end 😭. For a first fic, I am pretty happy with how it turned out even though I felt like I quite rushed things towards the end. Hope it is not too long and the buildup until the party isn't too slow for you too. And if I also hope this story will make you understand how French works a little bit more ! And for the others reading this, don't hesitate to translate it :). Next will be the same prompt but with Dazai !
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zialinart · 11 months ago
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Mon cadeau secret santa pour @saemi-the-dreamer ptit dessin et ptite fic même si bon, j'écris pas beaucoup donc c'est sûrement un peu bancal
Il était déjà la fin de l'après midi quand Arthur commença sérieusement à s'impatienter. Ca faisait au moins 3 bonnes heures que lui, une bonne partie des représentants les plus importants du monde breton et des délégations venues d'autres pays pour l'occasion attendaient. Et encore eux ils avaient la chance d'être assis, lui commençait à avoir sérieusement mal aux pieds. Et bon sang la couronne de fleur que Guenièvre avait insisté à lui faire porter lui grattait sérieusement le crâne. Il se tourna une fois de plus vers Perceval qui, tenant son rôle de témoin très sérieusement se tenait totalement immobile, les mains croisées :
Non mais bordel qu'est-ce qu'ils foutent ?
Vous voulez que j'aille me renseigner sire ?
Vous voulez dire comme les trois autres fois où vous êtes allés vous renseigner et vous êtes revenus bredouille ? Je sais pas vous vous sentez capables de trouver le chemin des vestiaires cette fois ou je vous colle un intendant pour vous accompagner ?
Non mais les autres fois je suis tombé sur Karadoc ça m'a perturbé, là c'est bon il est assis y'a pas de mouron à se faire sire.
Ok mais dépêchez vous, et dites leur de se bouger aussi ou je sens que l'église va se transformer en un champ de bataille romain-visigoth
De son point de vue il pouvait observer toute la salle et voyait clairement que des alliances commençaient à se défaire au fur et à mesure que les gens s'impatientaient. Les représentants des pays qui parlaient la même langue étaient très agités et parlaient de plus en plus fort, semblant ne pas s'entendre sur le goût du vin, dont ils avaient probablement déjà un peu abusé. D'un côté c'était la seule chose à faire en attendant. Perceval partit se renseigner et Arthur alla se chercher une coupe lui-même, histoire d'actionner un peu ses jambes. Il avait été plutôt fier de son idée de renouveller son mariage avec Guenièvre à la mode catholique, en invitant les plus grands noms du coin afin de montrer qu'il était revenu en tant que roi et que le royaume se portait bien désormais. Mais maintenant qu'il était là, face à tout ce monde qui s'impatientait, il se sentait plutôt nerveux. Bon sang qu'est-ce qu'elle foutait ? C'était pas si foutu compliqué d'enfiler une robe potable pour l'occasion, de se faire un peu tresser les cheveux et boum, mariage et on n'en parle plus.
Qu'est-ce que vous foutez retournez à votre place espèce de trou du fion !
La voix de sa belle mère resonna derrière lui tandis qu'il se servait un verre. Ah, au moins si elle était sortie du vestiaire c'est que c'était bientôt fini
En attendant que votre fille daigne se montrer faut bien que je m'occupe
Oui, bah c'est bon vous vous êtes occupés retournez à l'autel, là Elle le poussa vers le fond de l'église tandis qu'il protestait
Faites gaffe bordel c'est un costume spécial pour l'occasion j'ai pas envie de le tâcher en renversant du vin
Vous avez qu'à pas faire votre poivrot au moins pour une soirée. Pis toute façon croyez moi vous aurez pas besoin d'alcool quand vous la verrez.
Elle le laisse planté là, retourna s'asseoir auprès de Léodagan et secoua celui-ci qui s'était endormi sur son banc. Arthur prit une gorgée de vin en réfléchissant à ces dernières paroles étranges. Oui ok, il avait été assez peu discret ces derniers temps sur les regards qu'il lançait à Guenièvre mais enfin de là à ce que sa belle mère le remarque. Le goût acre du vin le fit hoqueter et il s'énerva mentalement sur les paysans qui n'étaient même pas capables de fournir un vin correct pour le mariage de leur roi. A ce moment là Perceval revint, accompagné de Bohort, l'un en bleu, l'autre en vert pour représenter les deux parties du mariage. Pourquoi Guenièvre avait choisi Bohort comme témoin ça le dépassait, après tout il ne les pensait pas si proches. Mais d'un autre côté il n'avait pas été tellement attentif aux passes temps et aux amis de sa femme durant le temps qu'il avaient passé ensemble. Il se promit mentalement de changer ça.
Ah bah c'est pas trop tôt c'est bon elle va venir ou il faut que je reporte à après-demain ?
C'est bon, c'est bon sire, dit Bohort avec un sourire jusqu'aux oreilles. Sauf votre respect vous allez être plutôt impressionné de ce qu'on a fait avec du simple tissu
Je m'en fous un peu de votre tissu Bohort j'aimerais bien commencer le processus pour que les gens finissent pas par s'étriper dans une église.
Bohort se rangea du côté de la mariée, toujours souriant, et Arthur remarqua que Léodagan s'était eclipsé, sans doute pour pouvoir accompagner la mariée jusqu'à l'autel, c'était bon signe. Même si bon, ils étaient déjà mariés depuis 30 piges techniquement il n'avait pas vraiment sa main à lui donner. Il sursauta alors qu'un orgue commença à résonner dans la salle. Ils avaient un orgue dans le coin ? Encore un détail qui luil avait échappé. Il déposa son verre de vin sur le côté tandis que les invités se levaient, certains de façon un peu vacillante. Deux petites filles apparurent du fond de la salle et dispersèrent des pétales de rose tout le long de l'allée. Et puis elle apparut au bras de son père. Sa machoire tomba et il oublia tout. Les trois heures d'attente, les invités qui s'engueulaient, le vin dégueu, même ses pieds. Elle était vêtue d'une robe en tulle blanche recouverte de fleurs bleues jusqu'à la taille. Ses cheveux lui tombaient sur les épaules en cascade, avec seulement une couronne de fleurs similaire à la sienne sur la tête. Elle était magnifique. Elle arriva à sa hauteur et Léodagan lui donna sa main et retourna s'asseoir. Elle lui sourit timidement tandis que le prêtre se mettait en position.
Vous dites rien ?
Je euh Pour une fois il était sans voix, tout juste capable de la parcourir du regard bouche bée.
C'est les fleurs c'est ça ? J'ai dit à Bohort que ça faisait trop mais il était sûr que c'était la mode et puis Merlin les a fait pousser exprès et du coup…
Il lui posa un doigt sur la bouche avant qu'elle ne s'emballe trop.
Vous êtes parfaite, réussit-il seulement à murmurer
Son visage s'illumina et elle rougit un peu.
Il sourit à son tour réalisant que la cérémonie lui tenait finalement plus à coeur qu'il ne le pensait. Leur premier mariage avait été un simulacre politique. Celui-ci était un mariage d'amour.
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mrsines · 5 days ago
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Destinée Ensorcelée
Chapitre 7 : La vision de Lilia
⚝──⭒─⭑─⭒──⚝
Le matin était arrivé, et une douce lumière filtrait à travers les branches des arbres, projetant des ombres délicates sur le sol. Les sorcières dormaient profondément, enveloppées dans leurs veste, leurs visages sereins et paisibles. 
Agatha, la tête légèrement tournée, avait toujours son nez enfoui dans le cou d'Ivana. Elle respirait lentement, savourant l'odeur apaisante de la peau d'Ivana, un mélange subtil de fleurs sauvages et de l'odeur terreuse de la forêt. Les cheveux d'Ivana, légèrement ébouriffés, dégageaient une fragrance douce, presque sucrée, qui se mêlait à l'air frais du matin.
Agatha, perdue dans ses pensées, se laissait aller à la chaleur du corps d'Ivana contre elle. Elle ressentait une profonde connexion, un sentiment de sécurité  qui réchauffait son cœur. Les rayons du soleil commençaient à caresser leur peau, annonçant un nouveau jour rempli de promesses et d'aventures à venir.
Lucillia avait toujours la tête posée sur la poitrine de Lilia, cherchant réconfort et chaleur dans ce geste intime. La douce mélodie du battement de cœur de Lilia résonnait dans ses oreilles, un rythme apaisant qui l'aidait à se détendre et à se laisser aller. Chaque pulsation était comme une promesse de sécurité, un ancrage dans le moment présent.
Les cheveux de Lucillia, légèrement ébouriffés, flottaient autour de son visage, capturant les rayons du soleil et ajoutant une touche de magie à la scène. Lilia, avec tendresse, passait sa main dans les cheveux de Lucillia, ses doigts glissant doucement sur les mèches soyeuses. C'était un geste plein de douceur, une caresse qui parlait d'affection et de compréhension.
Leurs respirations étaient synchronisées, un ballet délicat qui témoignait de leur lien profond. Lucillia se sentait enveloppée par la chaleur du corps de Lilia, chaque battement de cœur résonnant comme un écho de leur amitié. L'odeur familière de Lilia, un mélange de lavande et de quelque chose de sucré, enveloppait Lucillia, l'apaisant encore davantage.
Dans ce moment suspendu, le monde extérieur semblait s'effacer. Les bruits de la forêt, le chant des oiseaux et le doux murmure du vent se mêlaient à la tranquillité de leur connexion. Lucillia savait qu'elle pouvait se laisser aller, que dans les bras de Lilia, elle était chez elle, protégée et aimée.
Alice et Jen s'étaient réveillées, elles observaient les deux duos,
Jen, d'un coup d'œil malicieux vers Alice, décida de briser le silence. Elle se redressa légèrement, un sourire espiègle sur les lèvres.
 "Eh bien, regardez-les, on dirait deux petites souris enroulées dans une couverture!" s'exclama-t-elle, sa voix résonnant un peu trop fort dans l'air tranquille.
Lilia, surprise par le ton de Jen, ouvrit lentement les yeux, ses cils s'ouvrant comme des volets sur un nouveau jour. Elle cligna des yeux plusieurs fois, essayant de se réadapter à la lumière.
 "Tu pourrais essayer de ne pas réveiller tout le camp, Jen," murmura-t-elle, un sourire amusé se dessinant sur son visage. "On n'est pas encore prêtes pour le concert de l'aube."
Lucillia, toujours blottie contre Lilia, se mit à rire doucement, sa voix encore ensommeillée. 
"C'est vrai, Jen, tu as un talent pour le réveil brutal," ajouta-t-elle en se redressant légèrement, ses cheveux en désordre tombant sur son visage.
Jen, feignant l'indignation, leva les mains en l'air. "Je ne fais que vous aider à sortir de votre torpeur! Le monde extérieur vous attend!" dit-elle avec un clin d'œil.
Agatha serra Ivana un peu plus contre elle, ses bras enveloppant la silhouette de  la jeune femme comme une couverture chaude. Elle ferma les yeux un instant, profitant de la douce odeur de shampooing floral qui émanait des cheveux d'Ivana.
Agatha ouvrit les yeux, un froncement de sourcils sur le visage. "Jen, sérieusement ? Tu pourrais être un peu plus douce, tu sais !" dit-elle en feignant une indignation exagérée. "Je suis en train de profiter d'un moment de tranquillité ici !"
Jen, amusée par la réaction d'Agatha, ne se laissa pas démonter. "Mais je ne peux pas laisser ces deux-là dormir toute la journée ! Allez, réveillez-vous, il y a des aventures qui vous attendent !" répondit-elle, tout en gesticulant comme si elle annonçait un grand événement.
Agatha se pencha doucement vers Ivana, sa voix à peine un murmure, mais chargée d'un mélange d'amusement et de malice. Elle approcha ses lèvres de l'oreille d'Ivana, un sourire espiègle sur le visage. 
"Si je ne l'a tue pas aujourd'hui, c'est un miracle," chuchota-t-elle, l'intonation pleine de complicité.
☆○o。  。o○☆
Jen, Alice, Agatha, Ivana, Lilia et Lucillia se tenaient devant l'immense tour, leurs yeux écarquillés d'émerveillement. La structure majestueuse s'élevait vers le ciel, ses murs de pierre ornés de motifs délicats qui brillaient sous les rayons du soleil. L'atmosphère était chargée d'une magie palpable, comme si chaque pierre avait une histoire à raconter.
En poussant la grande porte en bois, qui s'ouvrit avec un grincement mystérieux, le groupe découvrit un hall spacieux inondé de lumière. Les murs étaient couverts de fresques colorées, représentant des scènes de batailles héroïques et de festins royaux, tandis que de grandes fenêtres laissaient entrer des rayons de lumière qui dansaient sur le sol en marbre.
Les filles s'avancèrent avec précaution, leurs pas résonnant dans le silence. L'excitation et l'anticipation se mêlaient dans l'air, chaque coin de la tour promettant une nouvelle découverte. Les détails sculptés sur les murs et le plafond semblaient les inviter à explorer plus en profondeur, à percer les mystères de cet endroit enchanteur.
Au milieu de la pièce, un pentacle dessiné avec soin s'étendait sur le sol, ses lignes précises et ses symboles mystérieux attirant l'attention de tous. Les membres du groupe se tenaient en cercle, leurs visages marqués par la confusion et l'inquiétude. Les murmures de leurs pensées résonnaient dans l'air lourd de tension.
Alice, les sourcils froncés, brisa le silence.
"Je pense que ça doit être l'épreuve d'Agatha ou de Lilia, puisque toutes les autres ont déjà eu la leur." Sa voix était ferme, mais une lueur d'incertitude brillait dans ses yeux.
Agatha, les bras croisés et le regard déterminé, secoua la tête avec véhémence. "Hors de question que je mette un pied dans ce pentacle ! Je ne suis pas prête pour ça." Son ton était catégorique, et une légère tremblement dans sa voix trahissait son anxiété.
Ivana, d'un air résolu, ajouta : "Je vais y aller alors."
Elle s'avança, prête à franchir le seuil du pentacle. Mais au moment où elle s'apprêtait à poser un pied sur le symbole, Agatha, dans un élan de panique, la poussa violemment.
"Non, attends !" s'exclama Ivana, surprise.
Mais il était trop tard. Agatha avait déjà fait un pas en avant, se retrouvant au centre du pentacle.
Ivana, le cœur battant, observait Agatha au centre du pentacle, une peur sourde l'envahissant. Elle s'approcha, ses yeux fixés sur son amie, prête à intervenir si quelque chose tournait mal. Cependant, au fil des secondes, elle commença à se détendre.
"Rien ne se passe... Agatha, ça va ?" murmura-t-elle, la voix tremblante mais pleine d'espoir.
Agatha, fronçant les sourcils, semblait perplexe. "Qu'est-ce qui se passe ?"
Elle scrutait le pentacle, cherchant des signes, des réponses. La tension dans l'air était palpable, mais rien ne se produisait.
Lilia, d'un ton encourageant, s'approcha d'Agatha. "Sors de là ! Si rien ne se passe, ça doit être mon  épreuve ," dit-elle, ses mots pleins de conviction.
Elle avait toujours eu un sens aigu des choses, et sa voix était un mélange de détermination et d'inquiétude.Agatha, hésitante, acquiesça finalement et fit un pas en arrière, sortant du pentacle laissant sa place à Lilia. À l' instant où Lilia rentre , la lumière jaune du pentacle s'intensifia, inondant la pièce d'un éclat chaleureux et mystérieux. Les murs semblaient vibrer sous cette illumination, et une ambiance presque magique enveloppa le groupe.
Lilia était assise au milieu du pentacle, une position à la fois vulnérable et puissante. Les lignes tracées au sol brillaient d'une lumière dorée, créant un contraste saisissant avec l'obscurité ambiante de la pièce. Elle ferma les yeux, son cœur battant la chamade, le souffle court. Une vague d'angoisse l'envahit, mais elle savait qu'elle devait faire face à cette épreuve qui l'attendait.
Les pensées tourbillonnaient dans son esprit, mêlant doutes et espoirs. Elle ressentait la chaleur du pentacle qui l'entourait, une chaleur qui, paradoxalement, était réconfortante et intimidante. L'air autour d'elle semblait vibrer d'une énergie palpable, comme si le temps lui-même se figeait, attendant avec impatience le moment où quelque chose se déclencherait.
Lilia inspira profondément, essayant de calmer les battements frénétiques de son cœur. Elle se concentrait sur sa respiration, cherchant à puiser dans sa force intérieure. La lumière dorée du pentacle pulsait doucement, comme un cœur battant, et elle se laissa envelopper par cette aura lumineuse, déterminée à surmonter ses peurs et à embrasser l'inconnu qui l'attendait.
Lilia était assise  sur le sol, son corps immobile tandis que son esprit s'évadait dans une vision sombre et troublante. Les murs de la pièce semblaient se resserrer autour d'elle, et les visages familiers d'Alice, Jen, Ivana, Agatha et Lucillia apparaissaient dans son esprit, figés dans une expression de terreur.
La scène était terrifiante et chargée de tension. Alice, Jen, Agatha, Ivana et Lucillia se tenaient toutes attachées à des poteaux en bois brut, leurs corps immobiles, mais leurs visages trahissaient une peur palpable. Les cordes qui les maintenaient étaient serrées, creusant dans leur chair et laissant des marques rouges sur leur peau.
Leurs vêtements étaient déchirés, égratignés par des branches ou des griffes invisibles, et des gouttes de sang perlaient ici et là, formant de petites flaques qui se mêlaient à la terre humide sous leurs pieds. L'atmosphère était sombre, presque suffocante, et une brume légère flottait autour d'elles, ajoutant une aura de mystère et de danger.
Les cinq amies échangeaient des regards désespérés, cherchant du soutien dans cette épreuve. Les larmes coulaient sur les joues d'Agatha, tandis qu'Ivana, d'un regard déterminé, tentait de calmer ses camarades. Lucillia, malgré la douleur, essayait de réfléchir à une solution, tandis qu'Alice et Jen, serrant les dents, exprimaient leur volonté de ne pas se laisser abattre.
Leurs cœurs battaient à tout rompre, et l'angoisse montait alors qu'elles réalisaient que le temps était compté. Dans cette obscurité oppressante, l'espoir semblait s'amenuiser, mais une lueur de détermination brillait encore dans leurs yeux.
Les créatures des ténèbres avançaient lentement, leurs silhouettes sinistres se dessinant dans l'ombre, comme des fantômes sortis des pires cauchemars. Leurs corps étaient difformes, couverts d'une peau sombre et luisante, et leurs yeux brillaient d'un éclat malveillant, reflétant une soif de souffrance. Chaque pas qu'elles faisaient semblait faire trembler le sol, une vibration sourde qui résonnait dans l'air lourd de peur.
Lilia, dans un état de désespoir, criait pour qu'elles s'arrêtent, sa voix résonnant comme un écho désespéré dans le vide. Pourtant, personne ne l'entendait, car elle n'était pas vraiment présente, comme une ombre perdue dans un monde parallèle. Son cri, bien que plein d'émotion, se perdait dans le néant, laissant les autres sorcières seules face à leur destin.
Les cris de douleur des sorcières fusaient dans l'air, créant une symphonie de souffrance. Chaque cri était une note aiguë, un témoignage de la torture infligée par ces créatures impitoyables. Les sorcières, déjà affaiblies par leurs blessures, se débattaient contre leurs liens, mais chaque mouvement ne faisait qu'aggraver leur douleur.
Les créatures s'approchaient, leurs griffes acérées prêtes à infliger des blessures encore plus profondes. Les sorcières, les yeux écarquillés par la terreur, se regardaient, cherchant du réconfort dans cette épreuve. Les larmes coulaient sur leurs visages marqués par la peur et la détresse, tandis qu'elles sentaient la chaleur de leur propre sang sur leur peau. L'atmosphère était chargée d'une tension insupportable, chaque seconde semblant une éternité, alors que le mal s'apprêtait à frapper.
Subitement, une femme à la longue chevelure noire surgit de l'ombre, sa présence imposante et majestueuse captivant instantanément l'attention. Hela, déesse de la mort, avançait avec une grâce sombre, ses yeux perçants brillant d'une intensité glaciale. Son manteau flottait derrière elle, comme une ombre vivante, enveloppant la scène d'une aura mystique et menaçante.
Dès son arrivée, les créatures des ténèbres, qui semblaient si puissantes auparavant, disparurent dans un souffle de désespoir, comme si leur essence même était aspirée par la force de Hela. Les sorcières, encore tremblantes de peur, observaient cette apparition avec une mélange d'émerveillement et de terreur.
Hela, sans un mot, se mit à avancer vers les sorcières, et, d'un geste de sa main, elle commença à les faucher une par une. Chaque mouvement était précis, presque élégant, alors que les cris de douleur s'élevaient à nouveau, mais cette fois-ci, ils étaient mêlés à une résignation. Les sorcières tombaient, emportées par la faucheuse, leurs vies s'éteignant dans un dernier souffle.
Lucillia, cependant, restait debout, son regard défiant celui de la déesse. Hela, en arrivant face à elle, leva sa main, prête à porter le coup fatal. Mais au moment où elle s'apprêtait à frapper, tout se figea comme par magie. Le temps lui-même semblait suspendu, créant une bulle de silence autour de Lucillia, comme si l'univers entier retenait son souffle.
Lilia était plongée dans un état de semi-conscience, flottant entre les rêves et la réalité. Elle entendait la voix douce et familière de Lucillia, qui résonnait comme un écho lointain, l'appelant à revenir à elle. "Réveille-toi, Lilia," disait Lucillia, sa voix empreinte d'une urgence subtile, mais aussi d'une tendresse réconfortante.
Dans cet entre-deux mondes, Lilia ressentait une chaleur enveloppante, comme si elle était bercée par des vagues de lumière douce. Les contours de son environnement étaient flous, se mêlant à des souvenirs et des visions oniriques. Elle voyait des images colorées danser devant ses yeux, des souvenirs de rires, de joie et de camaraderie, mais tout cela semblait si lointain.
La voix de Lucillia continuait de l'appeler, chaque mot vibrant avec une intensité qui perçait le brouillard qui l'entourait. "Lilia, reviens… nous avons besoin de toi." Cette déclaration résonnait en elle, éveillant une force intérieure qu'elle ne savait pas qu'elle possédait. Elle se débattait contre l'attraction des rêves, cherchant à se libérer de cette torpeur qui la retenait.
Les yeux de Lilia devinrent alors d'un jaune brillant, illuminant son visage d'une lueur mystique. Elle était en train d'utiliser sa magie, une énergie vibrante qui pulsait autour d'elle, pour changer le futur. L'air était chargé d'une tension palpable, alors qu'elle se concentrait intensément sur la vision de ses amis en danger. Chaque incantation qu'elle murmurait semblait résonner dans l'espace, tissant un nouveau destin pour ceux qu'elle chérissait.
Dans un tourbillon d'énergie, des images de ses amis en détresse se mêlaient à des visions de leur sauvetage imminent. Lilia se voyait les protéger, les rassembler, les sortir des griffes du danger. Sa magie, alimentée par l'amour et l'amitié, créait une onde de choc qui modifiait la trame même de leur réalité.
Puis, dans un éclat de lumière, le futur se transforma. Les dangers disparurent, et la paix s'installa autour d'eux. Une fois le futur changé, Lilia sentit une douce fatigue l'envahir. Ses yeux redevinrent leur couleur habituelle, et elle retrouva son état normal. Son esprit, qui avait navigué entre les dimensions, revenait doucement dans son corps, lui laissant une sensation d'accomplissement et de sérénité. Elle avait réussi à sauver ses amis, et cette victoire résonnait dans son cœur.
Les lumières qui sortaient du pentacle s'évanouirent lentement, laissant derrière elles une douce lueur résiduelle. Lilia, encore un peu étourdie, se releva avec précaution, ses pensées tourbillonnant autour de tout ce qui venait de se passer. En regardant son groupe d’amies, elle comprit que tout ce qu'elle avait vécu n'était qu'une vision, une projection de son esprit, et non pas un événement survenu dans le monde réel.
Lucillia, qui avait observé la scène avec une inquiétude grandissante, ne put contenir son soulagement. Elle courut vers Lilia, ses bras grands ouverts, et l'enveloppa dans une étreinte chaleureuse. La pression de l'angoisse se relâcha alors que Lucillia la serrait contre elle, murmurant des mots apaisants. Lilia pouvait sentir la chaleur de l'amitié qui les liait, et cela lui apporta un réconfort immense.
Dans ce moment précieux, Lilia réalisa à quel point elle était chanceuse d'avoir Lucillia. Les échos de son expérience magique s'estompaient lentement, mais la connexion qu'elle partageait avec Lucillia  brillait plus que jamais, illuminant leur monde de joie et d'amour.
☆○o。  。o○☆
Le groupe d’amies émergea de la tour, l’esprit encore tourbillonnant des révélations que Lilia avait partagées. Les visages étaient marqués par l'inquiétude et l'incompréhension, chacun essayant de digérer l'ampleur des informations. Agatha, d'un pas décidé, se tenait près d'Ivana, sa détermination palpable.
Elle ne comptait pas la lâcher, c'était hors de question. C'était sa Ivana. Agatha jeta un regard furtif autour d'elles, s'assurant que leur groupe restait soudé, comme un rempart face aux incertitudes du monde extérieur.
Ivana avançait, les bras croisés, son regard perdu dans les pensées sombres qui l'habitaient. Le vent frais soufflait autour d'elles, mais elle semblait imperméable �� la température. Agatha, toujours attentive à son amie, ne put s'empêcher de s'approcher. Elle passa son bras autour des épaules d'Ivana, lui frottant doucement les bras.
« Tu as froid ? » demanda Agatha, sa voix pleine de douceur.
Ivana secoua la tête, un léger sourire apparaissant sur ses lèvres. « Non, ça va. Je ne suis pas si frileuse, tu sais. »
Agatha, toutefois, ne voulait pas relâcher son étreinte. Elle glissa sa main sur le dos d'Ivana, maintenant un contact chaleureux entre elles.
 « Peut-être pas, mais je préfère te garder au chaud. On ne sait jamais avec ce temps. »
Ivana tourna la tête vers Agatha, ses yeux brillants de gratitude. « Merci, Agatha. »
Agatha sourit en entendant les mots d'Ivana. Pour elle, un simple « merci » représentait un très grand pas. Un silence apaisant s'installa entre elles, comme si le monde extérieur avait disparu, laissant place à leur connexion.
Ivana, après un moment de réflexion, tourna son regard vers Agatha. Ses yeux, souvent si pleins de vie, étaient maintenant chargés d'une intensité particulière. 
« N'essaye pas de me préparer, je ne suis pas brisée, » dit-elle, sa voix ferme mais douce.
Agatha, surprise par la force de ces mots, écarquilla les yeux. « De quoi tu parles ? » demanda-t-elle, l'inquiétude se lisant sur son visage.
Ivana prit une profonde inspiration, consciente de l'importance de clarifier ses pensées. « Je vois bien tous les efforts que tu fais, Agatha. C'est très mignon de ta part, mais je veux que tu saches que tout va bien vraiment..  »
Agatha se sentit soulagée par les paroles d'Ivana, comme si un poids immense venait de se lever de ses épaules. Dans un élan de tendresse, elle l'attira contre elle, lui offrant un réconfort sincère. Ivana, touchée par ce geste, posa sa tête sur l'épaule d'Agatha, leurs corps se synchronisant naturellement alors qu'elles avançaient ensemble.
Agatha ne pouvait s'empêcher de sourire discrètement. Ce moment de proximité la remplissait d'une douce chaleur, une sensation qu'elle n'avait pas connue depuis longtemps. Elle était heureuse de ce rapprochement, de cette connexion qui semblait transcender les tensions passées.
Cependant, un nuage d'inquiétude assombrissait son bonheur. Elle réalisait, avec une clarté douloureuse, qu'elle était tombée amoureuse de la fille de son ennemie. Ce sentiment, à la fois magnifique et compliqué, pesait sur son cœur. Les implications de cette affection la tourmentaient, mais dans ce moment précieux partagé avec Ivana, elle choisit de savourer l'instant, laissant de côté ses préoccupations pour profiter de la chaleur de leur amitié en pleine évolution.
☆○o。  。o○☆
Lucillia se tenait là, son regard fuyant, trahissant son agitation intérieure. Ses mains, habituellement si sereines, étaient maintenant crispées, et elle jouait nerveusement avec les bords de sa chemise.
Elle pouvait sentir son cœur battre plus vite à chaque fois qu'elle posait les yeux sur Lilia, qui était marcher tranquillement, plongée dans ses pensées. Lilia, avec son air détaché et son sourire apaisant, contrastait tellement avec l'état de Lucillia. Les pensées tourbillonnaient dans l'esprit de Lucillia, des scénarios catastrophiques se dessinant à chaque instant.
Lilia, avec son regard attentif et perceptif, avait remarqué le changement chez Lucillia. Elle pouvait sentir l'atmosphère lourde et tendue qui entourait son amie. Sans hésiter, elle décida de s'approcher, ses pas légers résonnant doucement sur le sol.
À mesure qu'elle s'avançait, Lilia observait chaque détail de l'expression de Lucillia : ses sourcils froncés, sa posture rigide, et cette lueur d'inquiétude dans ses yeux. Elle savait que quelque chose n'allait pas, et cette intuition la poussait à agir. Lilia marcha à côté de Lucillia, assez proche pour lui montrer qu'elle était là, prête à l'écouter.
Leurs ombres se mêlaient sur le sol, créant une connexion silencieuse entre elles. Lilia, avec sa voix douce et réconfortante, brisa le silence :
« Tu sais que tu peux me parler, n'est-ce pas ? »
Elle la regarda avec une expression pleine de compréhension, espérant que cela aiderait Lucillia à se sentir plus à l'aise. Les bruits ambiants semblaient s'estomper autour d'elles, laissant place à une bulle de tranquillité. Lilia se tenait là, patiente, attendant que Lucillia trouve le courage d'exprimer ce qui la tourmentait. Elle savait que parfois, il suffisait simplement d'être présent pour apaiser les craintes de l'autre.
Lucillia, les yeux brillants d'une inquiétude palpable, tourna lentement la tête vers Lilia. Elle plongea son regard dans celui de son amie, cherchant une lueur d'espoir dans ce moment de vulnérabilité. La tension dans l'air était presque tangible, et Lilia pouvait sentir le cœur de Lucillia battre rapidement, comme si chaque battement résonnait avec ses propres craintes.
« J'ai peur que ta vision se réalise, » murmura Lucillia, sa voix tremblante trahissant la profondeur de son angoisse.
Ses mots flottaient dans l'air, lourds de sens. Elle baissa les yeux, incapable de soutenir le regard de Lilia plus longtemps, comme si elle craignait que sa peur ne devienne réalité si elle l'énonçait à voix haute.Lilia, voyant la détresse de son amie, s'approcha un peu plus, sa présence réconfortante enveloppant Lucillia comme une couverture chaude.
« Écoute, » dit-elle d'une voix douce, « les visions peuvent être troublantes, mais elles ne définissent pas notre avenir »
Elle prit la main de Lucillia dans la sienne, serrant doucement, comme pour lui transmettre sa force. « Parfois, ce que nous craignons le plus n'est qu'une ombre de notre imagination. Regarde autour de nous, tout ce que nous avons construit ensemble. Nous avons surmonté tant d'épreuves. »
« Lilia, » commença Lucillia, sa voix douce comme une brise légère, « s'il te plaît, dis-moi que tout ira bien. » Ses yeux brillaient d'un mélange d'espoir et de besoin, cherchant dans le regard de son amie une promesse de sécurité.
Lilia, toujours attentive, s'approcha un peu plus, ses traits empreints de compassion. « Je te le promets, » répondit-elle avec assurance, sa voix ferme mais douce. « Quel que soit le chemin que nous devons emprunter, nous le ferons ensemble. »
Lucillia, se sentant enveloppée par les mots de Lilia, sentit une vague de chaleur l'envahir. « Merci, Lilia, » murmura-t-elle, un léger tremblement d'émotion dans la voix.
Lilia, avec une tendresse infinie, enveloppa Lucillia dans ses bras, ses gestes délicats et protecteurs. Leurs corps se rapprochèrent, créant un cocon de chaleur et de réconfort. Lilia pouvait sentir le doux parfum de Lucillia, un mélange floral qui évoquait les jardins en fleurs, et cela lui apportait une sensation de paix inégalée.
Lucillia, blottie contre elle, ressentait une vague de sécurité qui l'envahissait. Elle ferma les yeux un instant, savourant la douceur de ce moment. Elle se laissa aller dans l'étreinte, comme si elle pouvait oublier toutes ses inquiétudes, juste pour un instant.
Le coven avançait sur la route, les feuilles craquant sous leurs pieds. Soudain, un portail bleu magique apparut, illuminant le paysage d'une lueur éclatante. La lumière scintillante se reflétait sur les visages des sorcières, révélant la surprise et la curiosité dans leurs yeux écarquillés.
Alors qu'elles prenaient conscience de ce phénomène inexplicable, une atmosphère de mystère s'installait. Les sorcières, d'abord fascinées, commencèrent à faire demi-tour, cependant, une force irrésistible émanait du portail, les attirant inexorablement vers lui.
Un souffle puissant les enveloppa, et elles se sentirent comme soulevées du sol. Le portail les aspirait, les emportant dans un tourbillon de lumière et de magie. Leurs corps flottaient, entraînés vers l'inconnu, tandis que le portail se refermait lentement, laissant la route vide et silencieuse derrière elles.
‿︵‿︵ʚɞ『FIN』ʚɞ‿︵‿︵
Merci à tous d'avoir pris le temps de lire ce chapitre.J'espère qu'il vous à plut 
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Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - Chapitre 22
Ceci est un Hateread du tome 10 de la saga Tara Duncan, inspiré par le long travail de Patricklemorse. Pour plus d’explications ou d’introduction, référez vous au post « Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - 0 : Dans les épisodes précédents » !
L’ensemble des extraits cités entre guillemets et en italiques appartiennent à madame Sophie Audoin-Mamikonian, que j’appellerai Madame S.A.M par facilité.
Bonjour à tous !
Comme je le disais dans l’article précédent, pour m’excuser de ma lenteur caractéristique, je livre trois reviews de chapitre plutôt qu’une seule cette fois-ci (les reviews des chapitres 21, 22 et 23).
La dernière fois, nous rencontrions enfin un changelin, Monsieur X, qui avait l’horrible idée d’embrasser une mineure sous l’apparence de son ex-petit ami. Nous apprenions aussi la machination ayant donné lieu aux missions d’assassinat.
Mais bon, nous allons laisser ça de côté pour retrouver Mara dans un chapitre que j’espère être moins pénible que le dix-neuvième, intitulé « Mara, ou comment faire du vaisseau spatial-stop. »
Let’s go
« Mara essuya son poignard. Devant elle, le cadavre de Selenba gisait, dans une mare de sang.
Elle releva la tête vers la silhouette holographique ténébreuse de Magister qui la regardait en silence.
La jeune fille était détendue. Elle avait fait exactement ce que voulait Magister. Elle désigna le corps de son couteau et demanda dédaigneusement :
— Voulez-vous que je lui tranche la tête et que je vous la rapporte ? Ce sera salissant, mais ça ne me gêne pas.
Magister semblait surpris.
— Comment as-tu fait ? fit-il de sa voix de velours liquide. »
Même s’il est évident que tout ça est mis en scène et que Selenba n’est pas réellement morte, j’apprécie TRÈS FORTEMENT ce début sans préambule. Surtout après toute l’exposition qu’on s’est chopé au dix-neuvième chapitre. Bon Dieu que ce dix-neuvième chapitre était long.
Ah oui, et sidenote : je ne sais pas si j’ai déjà lu la remarque quelque part, mais « la voix de velours liquide » de Magister est une paraphrase qui me fait beaucoup rire. Je suppose que le velours liquide est un type de tissu (je ne m’y connais pas assez en textile pour le dire), mais pour une non initiée comme moi, on dirait que deux consistances différentes sont associées à un truc qui n’est pas censé avoir de consistance, la voix. Et puis là où je peux me figurer des « pattes de velours », les deux se rapprochant plutôt bien, la voix de velours me rend plus perplexe. Je pense que c’est une façon d’exprimer les intonations plutôt que le ton de voix, mais ça veut dire que Magister a constamment une voix caressante, même quand il se transforme en loup et se vautre sur sa propre queue. Perplexe.
C’est comme si je disais de quelqu’un « je n’ai jamais supporté ses grands airs conditionnés ». Genre ça se voit comme le nez au milieu de la figure qu’il s’agit d’une image, mais alors va te conceptualiser l’image mon gars.
« — Selenba a été transformée en vampyr normale, elle n’était plus le Chasseur, répondit Mara en dévoilant son bras cassé qui pendait et l’énorme entaille souillée de sang sur son ventre. Elle a commencé à m’expliquer qu’elle voulait avoir une vie « normale » et blablabla, elle n’a pas vu en moi l’assassin, elle n’a vu que l’Héritière, même si elle s’attendait à ce que je l’attaque après lui avoir dit que j’avais volé quelque chose pour vous et que vous m’aviez demandé de la tuer en échange. Pour sauver Cal. »
Yay yay yay c’est de nouveau le moment pour moi de parler de découpage de répliques !!
C’est mal foutu !
Voilà !
Plus sérieusement, la première phrase, pas de souci, ça marche. Je dirais même que ça donne à Mara une façon de parler intéressante.
Souvent, quand on écrit, on a la tentation de donner aux personnages des phrases bien pensées et découpées, exprimant un raisonnement digne d’une thèse ; ce qui en soi fonctionne dans certains types de bouquins, pas de problème. Mais personnellement, je suis très fan des histoires où les répliques des personnages reflètent leur psychologie, dans la façon dont elles sont articulées, la taille des phrases, la façon dont les informations sont mises ─ phrases brèves avec toutes les informations nécessaires synthétisées, ou points de suspension et explications hachées.
Tenez, par exemple, en réécrivant ce passage :
« - S… Selenba a été transformée en vampyr. En vampyr normale, je veux dire, par… par ma sœur, je veux dire Tara, je crois. Donc elle n’était plus le Chasseur. Elle… 
Après une hésitation, Mara se tourna pour présenter son bras cassé à Magister, avant de lui désigner l’entaille souillée de sang sur son ventre. »
→ ici, Mara est stressée, elle se corrige, se répète, a du mal à finir ses phrases. Ses phrases sont courtes ; les phrases brèves peuvent parfois être symptomatiques d’une personne qui ne veut pas parler en public et lâche l’information qu’elle a sous sa forme la plus simple pour parler le moins longtemps possible.
Par opposition :
« — Selenba a été transformée en vampyr normale, elle n’était plus le Chasseur, répondit Mara en dévoilant son bras cassé qui pendait et l’énorme entaille souillée de sang sur son ventre. »
→ Ici, Mara est froide, elle exprime un fait. C’est une didascalie et non une narration qui précise qu’elle dévoile ses plaies ; or, placer des actions en didascalie en retire généralement le « poids », leur donnant une allure de geste machinal. En effet, une action qui intervient entre deux bouts de phrases d’un personnage suggère que le personnage peut tranquillement parler tout en accomplissant l’action. (Je précise que c’est mon interprétation d’une action placée en didascalie, vous avez le droit de ne pas être d’accord, ça relève pour beaucoup de comment je lis les histoires personnellement).
Bref, la première phrase marche bien. Ce sont celles qui suivent qui m’embêtent.
« Elle a commencé à m’expliquer qu’elle voulait avoir une vie « normale » et blablabla, elle n’a pas vu en moi l’assassin, elle n’a vu que l’Héritière, même si elle s’attendait à ce que je l’attaque après lui avoir dit que j’avais volé quelque chose pour vous et que vous m’aviez demandé de la tuer en échange. Pour sauver Cal. »
Une réplique de quatre lignes, c’est non. Déjà, une réplique sous-entend que quelqu’un la prononce, or je ne vois pas quelqu’un prononcer cette phrase sans devoir s’interrompre au mauvais endroit pour souffler. Vous me direz qu’il y a les virgules pour prendre le temps, mais ces virgules-là ne sont pas là pour prendre des pauses, puisque « elle n’a pas vu en moi l’assassin, elle n’a vu que l’Héritière, même si... » sont des bouts de phrases tous connectés logiquement qui perdraient de leur sens avec des pauses trop marquées.
En plus, en coupant l’aspect machinal d’une phrase courte, on dirait qu’elle cale le plus d’infos possibles en une seule phrase, ce qui change un peu l’état d’esprit qu’on lui imagine. Enfin, la dernière phrase est très drôle : pourquoi tu mets un point entre « vous m’aviez demandé de la tuer en échange » et « pour sauver Cal ? » La pause fait un effet plus bizarre qu’autre chose.
Bref, réplique mochouille, continuons.
Satisfait qu’elle ait rempli sa mission, Magister transmet les coordonnées à Mara, qui se barre sur un vaisseau, laissant Selenba sur place. Mara ouvre ensuite une vidéocristal pour regarder Tara se rendre au concert.
Et c’est tout ! Le chapitre était très court, restez tuned pour le suivant.
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levagabondecarlate · 6 months ago
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CHAPITRE 1 : Alistair
La nuit s’annonçait chaude, l’atmosphère était lourde. Il y avait de l’orage dans l’air. Tant mieux, se dit Alistair, pour qui les affaires n’avaient pas été au beau fixe ces derniers jours. Les navires allaient chercher refuge avant d’être pris dans la tempête, le port allait se remplir. Bientôt, la petite ville côtière serait noire de monde, et Alistair n’aurait plus qu’à se baisser pour se remplir les poches.
Pour lui qui n’était pas très costaud, pas très sociable et pas très serviable, il y avait peu de voies professionnelles qui s’ouvraient dans les eaux des Caraïbes. Ses anciens talents de chasse à l’arc ne rivalisaient pas avec ceux des boucaniers et leurs fusils, et lorsqu’il ressortait son violon ou sa flûte pour amuser la galerie, il gagnait souvent à peine de quoi payer son repas du soir. Pour ne pas finir sous les ponts, il avait dû considérer sérieusement ses options la première fois qu’il était arrivé dans cette région. Une épiphanie lui était alors venue, au terme d’une réflexion courte mais intense : il se trouvait dans l’une des zones de non-droit les plus fameuses des sept mers. Et puisqu’ici n’y avait pas d’or propre, pourquoi aurait-il fallu que le sien soit bien acquis ?
Alistair était gâté par la nature, il le savait : il avait un joli visage, une voix envoûtante et des gestes élégants. Il plaisait aux femmes autant qu’aux hommes, et tant mieux, car les femmes lui plaisaient autant que les hommes. Il avait toujours eu l’intelligence de se servir de ce cadeau de la nature pour se sortir de mauvaises situations ou encourager les gens à faire ce qu’il voulait, mais maintenant, il pouvait s’en servir pour leur vider les poches.
Sa petite arnaque était bien rodée : il fallait d’abord attendre qu’un nouveau navire arrive au port, de préférence un navire pirate. En effet, les pirates s’étaient engagés dans une sorte de pacte étrange avec la vie : ils acceptaient qu’elle leur soit courte, à condition qu’elle soit bien remplie. A ce titre, rares étaient les pirates qui soient très séduits par le concept d’économie : dès qu’ils mettaient pied à terre, la paie qu’on venait de leur donner disparaissait ; souvent dans la boisson et les corps, parfois dans les possessions. Il s’agissait donc de les attraper dès la sortie du navire, quand leurs poches étaient pleines et qu’il leur pressait de les vider.
Pour son arnaque, Alistair avait besoin d’une victime assez intelligente pour comprendre les règles d’un jeu très simple, mais assez bête pour en sortir toujours perdante. Pour ça, il aimait choisir des hommes, souvent plus bas du front que les femmes : il suffisait souvent aux hommes d’exister pour être embauchés sur un navire, alors que les femmes devaient prouver qu’elles valaient cinq hommes pour qu’on les laisse monter. Par un processus de sélection naturelle, les femmes marins étaient donc souvent bien plus intelligentes que leurs collègues masculins. En tous cas, c’était ce que l’expérience lui avait montré.
Une fois qu’il avait repéré sa victime, il lui suffisait alors de lui attraper le bras, et son sort était scellé ; armé de son sourire le plus mielleux, il l’orientait l’air de rien vers son bar préféré, en lui faisant croire que c’était lui qui choisissait son chemin. Arrivés là, il lui offrait toujours sa première pinte ; celle-ci se finissait toujours vite, car c’était la première, et qu’après des mois à boire de l’eau croupie assaisonnée au vin, il faisait soif. Dès que le verre était vide, Alistair faisait signe qu’on le remplisse. Il réglait celui-là aussi, puis autant qu’il en fallait jusqu’à ce que son nouvel ami imite son geste machinalement sans même plus se rendre compte qu’Alistair ne payait plus (et avait discrètement glissé au tavernier de mettre la suite sur une note). C’était un investissement, certes, mais vite rentabilisé. Quand le visage du marin était devenu bien rouge, c’était le signe pour Alistair qu’il n’avait plus qu’à faucher les blés : il sortait son matériel du moment (ce mois-ci, un verre truqué et une simple pièce d’or), et il proposait un petit jeu innocent à sa pauvre victime imbibée d’alcool.
- Tu veux voir quelque chose de dingue ? Retourne ton verre et essaye de faire comme moi.
Alistair retournait son verre et, sous les yeux d’un marin qui maintenant voyait triple, y faisait tenir debout une pièce d’or. C’était souvent le moment où le spectateur ricanait : et alors, qu’est-ce que ça avait d’incroyable ? Même avec sept pintes dans le nez, n’importe qui pourrait faire tenir une pièce debout au derrière d’un verre.
Alors il vidait son fond de bière, retournait son gobelet et posait sa pièce... qui tombait aussitôt sur la table, son grand sourire hagard avec. Il réessayait immédiatement, mais cette fois en fronçant les sourcils, tout bouffi de concentration, et encore une fois, la pièce roulait, finissant souvent sa course entre les doigts fins d’Alistair. C’était à ce moment-là que la soirée prenait un tournant lucratif, quand, les lèvres retroussées sur ses canines dans un sourire malicieux, le filou proposait alors :
- Et si on pariait ?
“Je peux faire tenir la pièce debout cinq fois d’affilée”, “Je te laisse dix coups pour y arriver”, “Celui dont la pièce tient le plus longtemps”... Quand venait l’heure d’ouvrir les paris, Alistair avait eu tout le temps de trouver la provocation qui convenait à sa victime. Elle tombait dans le panneau, voulait récupérer la première pièce qu’elle avait déjà perdue, et les dizaines d’autres qui suivraient bientôt.
Bien sûr, elle ne savait pas qu’elle n’avait aucune chance ; elle ne savait pas qu’Alistair avait creusé une légère, très discrète encoche au derrière de son verre, dans laquelle il s’assurait toujours de placer sa pièce. Ainsi maintenue, elle ne tombait jamais. Si la plupart de ses victimes étaient souvent trop soûls pour se rendre compte qu’elles se faisaient plumer, il arrivait qu’on l’accuse de tricherie (à juste titre).
- Donne voir ton verre ! - Mais bien sûr, échangeons donc.
Le compagnon de jeu lui arrachait le verre des mains et l’examinait sous tous les angles, sans rien trouver (l’alcool n’aidant pas ses sens d’enquêteur). Il essayait de poser la pièce, mais ne connaissant pas l’existence de l’encoche, elle roulait quand même par terre... L’air ahuri, il laissait Alistair récupérer son verre sans broncher.
- Tu vois, c’est qu’une histoire de talent.
La petite tacle à l’égo était tout ce qu’il fallait pour le convaincre de rester dans le jeu. S’il abandonnait trop vite, Alistair aurait à peine gagné de quoi rembourser les verres qu’il lui avait offerts. Pour beaucoup de ces grands gaillards costauds et bourrus, l’idée qu’un rachitique petit bonhomme imberbe puisse les surpasser dans quoique ce soit était inconcevable. Ils devaient alors se prouver ; à eux-mêmes, mais aussi au monde entier. Très vite, le jeu devenait un spectacle, et il devenait difficile de respirer tant la foule qui se formait devenait compacte. Tout le monde voulait essayer, trouver le truc, devenir le héros de la soirée qui allait rabattre le clapet d’Alistair. Mais l’artiste maîtrisait parfaitement son script, il était maître de chacun de ses gestes. Il savait quand il devait faire semblant de perdre, quand il devait faire croire à sa victime qu’elle avait une chance, et bien sûr, il savait quand il fallait prendre la poudre d’escampette. Il arrivait toujours un moment dans la soirée où l’une de ses victimes se rendait compte qu’elle n’avait plus un sou en poche, et il n’était alors plus question de la raisonner sur la supposée non existence de la tricherie. Il ne restait plus qu’à filer par la sortie de secours qu’Alistair avait déjà repérée une demie-heure avant. Il se jetait dans le public, disparaissait dans la masse, provoquait une bonne vieille bagarre de taverne si besoin ; et si tout se passait bien, il ne revoyait plus jamais aucune des personnes qu’il avait rencontrées ce soir-là.
Bien sûr, cette petite affaire si bien ficelée ne fonctionnait pas toujours. Il lui arrivait de tomber sur quelqu’un qui connaissait le truc (souvent quelqu’un qui s’était déjà fait avoir), ou de tomber sur quelqu’un de pas très joueur, et il lui était déjà arrivé de ne pas réussir à s’enfuir sans y laisser son butin. Sans compter les nombreuses fois, au tout début, où il ne connaissait pas encore assez bien les équipages et leurs réputations pour savoir qui allait le rendre riche et qui allait lui faire perdre son temps. C’était du travail spéculatif, et il lui arrivait encore assez souvent de rentrer bredouille.
Mais le jeu en valait la chandelle. Parce que c’était drôle, parce qu’il savait le faire, et parce qu’il aimait le faire. En plus, ça n’avait aucune conséquence sur le long terme pour lui : il ne restait jamais assez longtemps au même endroit pour se faire une réputation. Si on commençait à retenir son visage, c’était qu’il était temps de partir. Les vrais bons arnaqueurs savaient rester anonymes pour toujours. Avant de partir, et surtout si ses petites affaires n’avaient pas été assez rentables, il lui restait un dernier art subtil à partager avec les locaux : celui de faire les poches, à l’ancienne, du genre attraper avec ses petites mains des choses qui ne lui appartenaient pas et qu’il n’avait pas l’intention de rendre. Il faisait ça sur le chemin du port, juste avant de monter dans le bateau qu’il avait choisi pour l’emmener à sa prochaine destination. Avant même que ses victimes ne se rendent compte que leurs poches s’étaient allégées, il se trouvait déjà en des eaux d’une autre couleur.
Mais revenons à notre soirée chaude, et son air lourd. La nuit était déjà bien tombée et voilait le paysage tropical d’une teinte bleutée, toutes les chandelles des commerces encore ouverts étaient allumées et réchauffaient la ville côtière de leur lumière rougeâtre. Comme il le pensait, la promesse d’un orage avait forcé une bonne dizaine de navires à s’arrêter contre leur gré au premier port qu’ils pouvaient trouver, et toutes les tavernes se gavaient le gosier de marins plus ou moins honnêtes bien décidés à profiter de cette soirée imprévue mais bienvenue. Bien sûr, Alistair n’était pas en reste et s’était dépêché d’harponner sa nouvelle victime.
Un petit public s’était déjà amassé autour de la table où il s’était installé avec son gagne pain. A peine une dizaine de curieux, qui lançaient des théories et proposaient des stratégies chancelantes au compétiteur, dont la bourse avait déjà bien fondu. Alistair s’était déjà fait insulter de tricheur, il avait déjà prêté son verre : tout se passait bien.
Mais l’escroc voyait poindre l’ombre d’un perturbateur à l’horizon. Ça faisait bien une dizaine de minutes qu’il l’avait remarqué. Un homme resté au comptoir, qui fixait leur petit jeu depuis un bon moment. Alistair ne se rappelait pas l’avoir vu quand il était entré dans cette taverne, et il ne se rappelait pas non plus l’avoir vu entrer et s’asseoir. Ce soir, il y avait trop de paquets de marins qui entraient, sortaient et s’agglutinaient pour qu’il note attentivement les va et viens de chacun. Ainsi, il ne savait pas depuis combien de temps il se tenait témoin silencieux de l’entourloupe, mais Alistair ne s’y trompait pas : il avait appris à repérer cette expression qu’ils avaient, ce sourire en coin, ces yeux légèrement plissés sous leurs sourcils froncés. Soit il savait, soit il croyait savoir.
D’habitude, Alistair ne s’en inquiétait pas. Le plus souvent, ces fanfarons arrivaient tout bouffis d’ego, donnaient un essai à leur théorie, et tous les orifices de leur visage s’arrondissaient en regardant tomber la pièce. Bien sûr, il arrivait que quelqu’un comprenne vraiment, et c’était le signe pour Alistair qu’il était temps de décamper (et de sauter dans le premier bateau). Mais ces idiots géniaux, souvent appâtés par la promesse d’un instant de gloire, ne tardaient pas d’ordinaire à venir se faire remarquer. Celui qu’Alistair avait dans le collimateur restait obstinément le derrière vissé à son tabouret, à jeter des coups d’œil provocateurs à Alistair chaque fois qu’il empochait ses gains. Peut-être avait-il une idée en tête. Peut-être avait-il un collègue parmi les pauvres ères en train de se faire plumer, et qu’il comptait tendre un piège à l’escroc.
Que ce fût-ce le cas ou non, Alistair sentait qu’il était temps de prendre la situation en main. Au mieux, il lui damerait le pion, au pire, il se serait enfin débarrassé de cet insupportable sourire qui le narguait dans le coin de son œil. Il se tourna vers le spectateur indésirable, son sourire le plus large au visage, et désigna sa table de jeu d’un geste ample de la main.
- Monsieur nous observe depuis un moment, est-ce qu’il voudrait tenter sa chance ?
Le rictus de l’homme disparu quand toutes les têtes se tournèrent vers lui, et qu’on le regardait tantôt les yeux ronds, tantôt les sourcils froncés. Il avait l’air d’un enfant surpris à jeter des boulettes en papier depuis le fond de la classe, et à qui on demandait de réciter la dernière phrase de la leçon. Malgré tout, sa joue se décolla de sa main, son coude se décolla du comptoir, et il se décolla du tabouret pour s’approcher de la table. Il se pencha au-dessus du jeu, grattant sa lèvre supérieure du bout de l’index pour feindre qu’il réfléchissait (Alistair savait très bien qu’il avait déjà eu tout le temps de réfléchir). Après quelques courtes secondes de cette comédie, il prit la parole, s’adressant à la victime du filou :
- ‘Permettez ?
Sourcils froncés, l’intéressé secoua lentement la tête en soupirant et en écarquillant les yeux. Il avait visiblement déjà arbitré que ce jeu était un casse-tête sans résolution, et que s’il n’y arrivait pas, il n’y avait aucune raison que quelqu’un d’autre y arrive. Malgré tout, il se leva pour céder sa place au nouveau venu, et il s’attendait sûrement à la récupérer rapidement.
- Si tu t’crois plus malin que moi... grogna-t-il en s’installant derrière la chaise qu’il venait de quitter.
L’autre homme lui tapota le bras avec camaraderie alors qu’il s’installait, approchant sa chaise avec le sérieux et la minutie d’un étudiant en train de se préparer pour un examen important. Une fois qu’il fut bien installé devant lui, Alistair eu tout à loisir de mieux étudier ses traits.
D’abord, il fallait remarquer de formidables oreilles. D’aussi grosses, rondes et décollées, Alistair en avait rarement vu ailleurs que sur des caricatures. Elles tranchaient comiquement avec la silhouette parfaitement carrée de sa mâchoire, dont la forme tenait presque de la brique. Ses yeux étaient profondément enfoncés dans son crâne, cachés sous l’ombre de ses sourcils bas et de son front proéminent, si bien qu’il ne put même pas en deviner la couleur. Lorsqu’il ouvrait la bouche, Alistair pouvait voir qu’il lui manquait une dent, une canine ou une incisive sur la droite. Il avait de longs cheveux noirs à peu près aussi ordonnés qu’une litière de foin, abîmés par le soleil et l’eau, et il essayait tant bien que mal de les tenir au respect à l’aide d’un ruban attaché en haut de sa nuque (le résultat ressemblait à une queue de raton laveur effrayé). Une courte barbe mal entretenue, deux boucles noires sur ses oreilles disproportionnées, et des dizaines de bijoux faits en cordages, en bois et en coquillages autour des poignets et du cou terminaient la décoration de son visage. Il avait la carrure de ceux qui travaillaient sur un navire, et l’odeur aussi, mais Alistair dû reconnaître que s’il sentait bien le sel et le soleil, lui au moins s’était débrouillé pour se débarrasser de l’odeur de basse marée. Ses ongles étaient noircis par les blessures et les hématomes, qu’il devait probablement aux échardes, aux cordages et aux doigts écrasés entre les tonneaux. Parmi les nombreuses cicatrices qui taillaient dans sa peau, il en notait une presque parfaitement droite, à l’horizontale, qui courait en travers de la trompette retroussée qui lui servait de nez. Alistair ne put s’empêcher de se demander quelle mésaventure avait put lui valoir celle-ci.
S’il aurait voulu s’attarder plus longtemps à étudier le torse velu et rebondi de l’homme, que son surprenant décolleté plongeant offrait aux yeux de tous, il ne put pas, car quelque chose dans l’attitude de ce pirate le dérangeait et le déconcentrait. Une sorte de script, de calcul constant de sa posture et de ses gestes, comme si rien ne lui venait naturellement et que chaque mouvement devait découler d’un choix hyper conscient. Alistair avait déjà vu ça, à l’époque où il côtoyait les planches de théâtre : chez les débutants qui récitaient leur premier texte. Le filou lutta pour réprimer un début de sourire, se trouvant soudain bête d’avoir presque eu peur d’un homme qui croyait si peu en lui-même qu’il devait conscientiser chaque mouvement de doigt.
Alors qu’Alistair le décortiquait des yeux, l’autre homme avait finit de s’installer et d’inspecter le matériel. Il leva les yeux vers Alistair (il vit alors qu’il les avait noirs) et demanda, semblant presque innocent :
- Les règles ?
- Faire tenir la pièce debout sur un verre retourné.
Alistair avait presque chantonné tant son cœur s’était allégé, maintenant rassuré sur le potentiel danger que représentait son adversaire. Il mettait trop d’efforts à prétendre qu’il était à l’aise dans ses bottes pour l’être vraiment, et ce qu’Alistair avait pris pour des rictus moqueurs n’étaient probablement que les expressions faciales non maîtrisées d’un pauvre bougre asocial vivant 250 jours de l’année dans la cale d’un bateau.
- Et on peut s’y prendre comme on veut ? continua l’autre homme.
- Tant que tu touches pas la pièce avec tes doigts, oui, ricana Alistair, et sa réflexion entraîna les rires d’autres spectateurs avec lui.
- La mise ? persista-t-il sans se laisser démonter par les moqueries.
- A toi de voir. Je devrais pouvoir te suivre.
Il avait répondu ça en faisant sauter dans sa main la bourse qu’il avait gavée de l’or mal acquis de ce soir, et que l’ancien propriétaire fusillait du regard avec rancœur et envie. La nouvelle victime porta la main à sa ceinture, et jeta alors sur la table sa propre bourse encore pleine et fermement scellée par sa cordelette. Une boule d’avidité se forma dans la gorge d’Alistair, qu’il eut du mal à avaler.
- Si ça te va, bien sûr... s’enquit faussement le challengeur.
- Ça me va, répondit Alistair, les yeux rivés sur la mise, alors qu’il sollicitait toutes les fibres de son corps pour ne pas sauter dessus et s’enfuir avec.
- Je parie que je peux la faire tenir debout quinze secondes.
Alistair se mordit les joues de toutes ses forces pour ne pas rire. Autour d’eux, il se murmurait entre les badauds que cet homme était totalement inconscient et qu’il pouvait dire adieu à son or.
- Admettons. Je suis.
Et il lança sa propre bourse sur celle déjà présente, dans un cliquettement mélodieux et sonnant bon l’opulence. Finalement excédé, l’ancien propriétaire de cet or sortit de la foule pour taper violemment du poing sur la table, le visage rougit et gonflé par la colère, ses petits yeux ronds injectés de sang braqués sur un Alistair qui était prêt à bondir pour sa vie.
- Putain, c’est MON or ! rugit-il, la multitude de postillons qu’il venait de cracher s’écrasant sur la table (et un peu sur Alistair, aussi).
- Si je le gagne, je te le rends, intervint l’autre homme avant qu’Alistair n’ait pu se justifier de quoique ce soit.
Tous furent surpris, à commencer par Alistair, qui pendant un très court instant ne put s’empêcher de ressentir sympathie et reconnaissance pour cet homme qui venait de prendre une dynamite à mains nues pour la jeter à l’eau. La dynamite en question perdit totalement Alistair des yeux pour s’intéresser à cet espèce de sauveur prophétique qui, s’il réussissait le miracle de faire tenir une pièce debout sur un verre, promettait de lui rendre sa paie durement acquise. Il fronça d’abord les sourcils, car pour lui comme pour beaucoup d’autres, le concept de générosité héroïque et désintéressée était une légende pas plus concrète que l’existence des fées. Finalement, au bout de quelques secondes à fixer son collègue, il dû le croire assez honnête pour tenir parole ; ses yeux rentrèrent dans leurs orbites et son visage retrouva une couleur normale, puis il sembla à Alistair qu’il essaya de marmonner une sorte de remerciement alors qu’il retournait s’assombrir au milieu de la foule en regardant ses pieds.
La catastrophe évitée, le jeu pouvait maintenant commencer. Le cœur d’Alistair retrouva un rythme normal, et après un court raclement de gorge (et un discret hochement de tête reconnaissant à l’encontre de son adversaire), il fit signe à l’autre homme d’engager les hostilités. Il avait hâte de voir quelle idée géniale il croyait avoir trouvée, et quelle excuse bidon il bredouillerait pour demander une seconde chance de récupérer sa mise. Avec les sourcils froncés d’un homme en train d’étudier une idée, le marin se mit à fouiller dans les gigantesques poches de ce qui lui servait de pantalon... pour en sortir un petit couteau, qu’il déplia du bout du pouce avec tout le naturel du monde, comme si sa peau était à l’épreuve de l’acier. Le sourire d’Alistair disparu et il se redressa sur sa chaise.
- Tu peux pas non plus tenir la pièce en équilibre en te servant de quelque chose, crut-il alors bon de préciser.
- J’y comptais pas, répondit l’homme avec désinvolture. Est-ce qu’il faut que je sache autre chose ?
Leurs regards se croisèrent à nouveau, et Alistair comprit qu’il avait rendu son jugement trop vite. Il était piégé, parce qu’il savait parfaitement ce que cet imbécile allait faire avec ce couteau, mais s’il le mentionnait, il risquait de devenir suspect. Le temps s’écoula silencieusement, une pincée de secondes qui passèrent comme des heures, jusqu’à ce qu’Alistair retourna s’adosser au fond de sa chaise en croisant les bras. Derrière une a priori nonchalance, quelque chose crevait les yeux : il l’avait mauvaise.
- Non, vas-y. Joue.
Et le marin put enfin sourire, d’une oreille à l’autre, en se saisissant de son verre dans lequel il se mit à tailler une petite encoche. Les soupirs de surprise et d’admiration explosèrent autour de lui, alors que les protestations indignées se mêlaient à des rires gras et sonores. Quand il reposa son verre maintenant trafiqué sur la table, il haussa les épaules en s’adressant à Alistair d’un air faussement ingénu :
- Ça m’est venu comme ça. Ça te va ?
Il ne fallait absolument pas qu’Alistair ait l’air de connaître la combine. Il devait rentrer dans son jeu, feindre la surprise et l’admiration devant tant de créativité. Il se força à sourire comme rarement il l’avait fait.
- C’est pas interdit par les règles.
L’autre homme retrouva son sourire, fait de satisfaction et de fierté, puis posa délicatement la tranche de sa pièce dans l’encoche fraîchement taillée. Tout le petit public, que l’agitation récente avait d’ailleurs fait grossir, retenait sa respiration, immobile comme un troupeau d’épouvantails. Une seconde passa, puis deux, puis trois. Alistair regardait la pièce tenir et le temps passer sans le moindre espoir que l’une tombe et que l’autre s’écoule plus vite. Il savait qu’au bout de quinze secondes, la pièce serait toujours debout et que son pécule allait s’envoler. Si au moins le destin pouvait l’accabler plus vite.
La foule éclata en célébrations quand, effectivement, les quinze secondes finirent de s’écouler sans que la pièce ne chute. Le grand gaillard qui avait failli exploser de colère attrapa le vainqueur par les épaules pour le secouer sur sa chaise, avant de se s’emparer de l’or qui lui appartenait à nouveau et de repartir avec sans perdre son temps (craignant sûrement que son collègue ne change d’avis). Ce dernier, redressant difficilement l’axe de ses yeux après s’être ainsi fait agiter sans cérémonie, récupéra sa propre bourse et la remit à sa ceinture.
Pour Alistair, cet or était anecdotique maintenant. Qu’à cela ne tienne, ce soir il rentrerait bredouille ; il lui restait encore assez d’or pour se payer une place sur un navire et s’en aller quelque part où on ne les connaissait pas, lui et ses combines douteuses. Mais déjà fallait-il l’atteindre, ce navire. Pour l’instant, les badauds étaient trop occupés à féliciter le vainqueur et à tester son verre magique pour se préoccuper de lui, mais ça n’allait pas durer, et il fallait qu’il trouve à s’éclipser discrètement avant que...
- Eh, attends voir, comment tu faisais toi ? clama la voix d’une femme dans le public.
Alistair ferma les yeux, pinça les lèvres et dû se rasseoir sur la chaise qu’il avait mine de rien commencé à quitter. La question de cette spectatrice était tout à fait pertinente, comme en prit conscience le reste de l’audience, dont l’attention bifurqua d’un bout de la table jusqu’à l’autre. Alors qu’il entendait la question se répéter comme un écho à travers les différents membres du public, il sentait également que la foule redevenait soudain compacte, derrière lui comme autour, se resserrant sur lui comme un piège humain. Il s’arma de son sourire le plus convainquant (parce qu’il lui fallait aussi se convaincre lui-même), sachant qu’aucun mensonge ne le sortirait de là et qu’il devait juste gagner du temps jusqu’à ce qu’une ouverture s’offre à lui. Il n’avait besoin que de quelques centimètres de couloir dans lesquels s’engouffrer, d’une opportunité de provoquer le chaos, n’importe quelle excuse pour disparaître avant qu’on l’attrape par les épaules et qu’on lui fasse, et bien, ce qu’on pourrait imaginer qu’on fasse à un escroc.
- Beaucoup de chance, j’imagine, s’entendit-il répondre la gorge nouée.
Évidemment, la réponse ne convainc pas. Les grognements et les protestations s’élevèrent dans la foule, l’un jeta l’idée qu’on prenne son verre pour l’examiner, et la suggestion prit comme un feu de forêt. C’était la fin, ils allaient inspecter son verre à la lumière des bougies, trouver l’encoche et le passer à tabac. S’il avait de la chance, on retrouverait son corps sur une plage de l’île voisine quelques jours plus tard, craché par les vagues après que les crabes aient coupé les cordes qui reliaient ses chevilles à un gros rocher. S’il n’en avait pas, il serait tellement défiguré qu’il ne pourrait plus jamais compter sur son joli minois pour gagner sa vie, et il en serait réduit à faire la manche à l’entrée des quais jusqu’à la fin de ses jours.
Une main jaillit de la foule pour s’emparer de son verre. Ses mâchoires se crispèrent, sa gorge était si sèche qu’il se la froissa en essayant de déglutir en vain. Mais l’homme en face de lui, qui était resté assis à sa place, tendit alors le bras si vite qu’Alistair eut peine à remarquer qu’il l’avait même bougé. Il avait attrapé le verre avant l’homme du public, feignant de ne même pas avoir remarqué l’autre main dont il venait de frôler la peau. Il porta l’objet de la triche devant ses yeux, le retournant dans tous les sens avec un air très sérieux au visage, se frottant la moustache comme il l’avait fait en rejoignant la table un peu plus tôt.
- Hmm... soupira-t-il comme en profonde réflexion.
Puis, au terme d’une courte mais très sérieuse inspection, il reposa le verre à l’envers sur la table, devant lui. Il se pencha à gauche, son oreille presque collée contre le bois de la table, fermant un œil pour s’aider à viser et sortant un bout de langue pour... Dieu sait quelle raison. Il prit sa pièce, la tenant rigoureusement au-dessus du verre, puis abaissa lentement sa main jusqu’à ce que l’or touche le gobelet. Arrivé là, il fit encore de grandes manières pendant de longues secondes pour s’assurer que sa pièce resterait bien debout en équilibre, puis la lâcha... et sous les exclamations d’indignation et de surprise de la foule, elle tomba du verre et roula sur la table.
L’homme se redressa en haussant les épaules, l’air désolé de sa performance. Il récupéra sa pièce et retenta l’expérience deux ou trois fois, sous l’œil stupéfait et déconcerté d’Alistair qui ne comprenait rien à son petit manège. Une fois mis dans la confidence, l’encoche était évidente à repérer même au milieu des traces d’usure légitimes, et Alistair était convaincu que l’autre homme l’avait vue. Il était clair qu’il feignait le contraire, mais dans quel but, il n’en avait aucune idée.
Au bout de la troisième tentative infructueuse, alors que la surprise agitait encore le public, le marin finit par hausser les épaules une dernière fois en signe d’abandon.
- Nan, je vois pas, j’y arrive pas. Je crois que le verre est réglo, hein. Alors comment tu fais, montre-moi !
Il avait posé la question en reposant le verre au centre de la table, et en tendant sa pièce à Alistair. Celui-ci laissa passer une seconde en suspens, ses yeux rivés dans ceux de l’autre homme, essayant de flairer le piège s’il y en avait un. Mais s’il y avait quelque chose dont il devait se méfier, il ne le vit pas, et de toute façon ça lui semblait trop tard : il était déjà dedans jusqu’au cou.
Il tendit la main pour attraper la pièce, et sans singer les cérémonies exagérées dont son partenaire de jeu s’était fait l’acteur, il la posa simplement sur le verre, la lâcha, et la laissa tomber par terre. Des gloussements d’indignation et de surprise s’élevèrent à nouveau du public, mais Alistair ne s’en alarma pas, ne lâchant toujours pas des yeux le marin qui l’avait mis dans ce pétrin.
- Oups, finit-il par dire. Je crois que j’ai perdu ma concentration.
Le visage de l’autre homme se fendit d’un sourire, narquois et complice, et avant que qui que ce soit ne puisse dire ou faire autre chose, il attrapa les deux verres, attendit que passe à côté de lui une serveuse munie d’un plateau débordant déjà de vaisselle sale, et il y jeta les maudites preuves de leurs tricheries respectives.
- Oh, et on s’en fout, s’exclama-t-il. A boire, nom de Dieu ! Je paye ma tournée !
Alors la foule rugit de joie d’une seule voix, et enfin, au plus grand soulagement d’Alistair, elle oublia sa présence et éclata à travers toute la taverne (convergeant surtout vers le comptoir pour profiter de la générosité de ce bien aimable collègue). Un semblant de normalité retomba dans l’établissement, le temps reprit son cours, et aussi vrai qu’à l’instant leur petit jeu avait été au centre de toute l’attention, on semblait déjà les avoir oubliés tous les deux. Mais eux n’avaient pas bougé, se fixant toujours l’un l’autre et chacun depuis son extrémité de table ; le marin les bras croisés contre son torse, Alistair le menton posé sur ses mains jointes, coudes sur la table. L’ombre d’un sourire, amusé et curieux, transparaissait sur leurs deux visages. Ce fut Alistair qui brisa leur silence :
- Tu viens de me donner une super bonne idée.
- Ah oui ? répondit l’autre homme, souriant toujours.
- Une super combine d’arnaques en duo. On pourrait arriver dans un nouveau bar tous les soirs, toi et moi, prétendre qu’on se connaît pas...
Les mains d’Alistair bougeaient dans tous les sens, comme pour illustrer ses explications. Il y avait quelque chose d’hypnotique dans la fluidité de ses mouvements, il semblait jeter des sortilèges dans tous les coins du bout de ses doigts.
- Moi, je suis celui qui est évidemment en train d’arnaquer, et toi tu arrives, tu fais celui qui a compris ma triche, tu pourrais refaire ta petite comédie là, c’était très convaincant...
- Hmm hmm... interjecta simplement son interlocuteur en se grattant la joue.
Lui, en contraste, se tenait parfaitement immobile, comme s’il était fait d’un seul bloc rigide de pierre. Manifestement, il avait fini de prétendre qu’il savait bouger son corps.
- T’es le héros qui me fait miser tout ce que je viens de voler, tu gagnes, les gens sont trop heureux de t’avoir vu me remettre à ma place pour penser à m’étriper, je m’enfuis sans risque, et on se retrouve dehors pour partager le butin.
- Pas mal, pas mal.
- Qu’est-ce que t’en dis, tu marches ?
- Merci pour l’opportunité, mais je vais devoir passer. J’ai un vrai travail.
Le rictus d’Alistair s’élargit comme si sa bouche allait lui couper le visage en deux.
- J’en doute pas. A dépouiller les navires marchands j’imagine ?
- Seulement les anglais. Ils l’ont bien cherché.
- A chaque voleur son sens de l’honneur. D’ailleurs, pourquoi tu m’as sauvé les fesses ? Après t’être donné tout ce mal pour m’humilier.
- C’est toi qui m’as provoqué, j’avais pas l’intention d’intervenir à la base. Les gens comme toi me dégoûtent, mais il y en a dans tous les bars, et si on est assez bête pour se faire avoir par des tours de passe passe d’enfant de cinq ans, on mérite de se faire dépouiller. Mais j’étais pas d’humeur à avoir du sang sur les mains ce soir.
Il avait dit ça en dépliant ses bras et en croisant les poings sur la table. Il y avait une honnêteté candide dans son regard, comme s’il avait vidé toutes ses forces de menteur pour flouer leur public et qu’il n’était plus capable maintenant que de dire la vérité. Amusé, Alistair souffla du nez, se rendant compte que leur duo d’arnaqueurs atteindrait bien vite ses limites.
- Tu veux qu’on s’en aille avant qu’ils te demandent d’honorer ta tournée ?
- Volontiers. Où ça ?
- Je connais un coin, mais faut se dépêcher avant que l’orage tombe.
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Alistair les avait entraînés loin des quais. Après être sortis de la taverne, ils avaient remonté la rue à contresens comme pour retourner au port, mais arrivés là ils avaient disparu dans une ruelle un peu dérobée sur la gauche, dans laquelle plus ils avançaient, plus ils laissaient derrière eux les bruits du bourg. A un moment, ils n’entendaient plus rien, toutes les lumières étaient éteintes, et ils ne croisèrent plus gère que quelques formes sombres dont les yeux, qui brillaient dans le noir, étaient tout ce qui trahissaient leur nature humaine. Ils se rapprochaient de plus en plus de la forêt tropicale environnante, et des sentiers qui menaient aux gigantesques montagnes dans le creux desquelles la ville était blottie. Mais Alistair n’alla pas jusque là. Un peu avant que la ville s’arrête pour de bon, il se remit à descendre vers la mer. Là, plus de port, mais il restait encore un quai en pierre pour délimiter un semblant de rivage civilisé.
Le voleur était surpris de constater que son nouvel “ami” l’avait suivi jusqu’ici sans rien dire, sans objecter et sans poser de question. Pas la moindre suspicion de piège ou de guet-apens ; soit il était très naïf, soit il avait parfaitement confiance en lui pour se sortir d’un mauvais pas. Il s’avérait de toute façon, qu’Alistair n’avait pas prévu de lui trancher la gorge ou de le pousser dans l’eau. Il allait lui montrer un petit endroit qu’il avait trouvé lors d’un de ses nombreux séjours sur cette île, et dans lequel il aimait disparaître lors des rares moments où il aspirait au silence.
Il ne restait plus que quelques pas qui les séparaient de deux escaliers descendants dans le sol, convergeant vers la même destination. Autour d’eux, il n’y avait plus guère que quelques bicoques délabrées, dont la plupart était probablement à l’abandon et squattées, et il aurait suffit de continuer sur la gauche pour pénétrer dans la forêt. Alistair se tourna vers l’animal étrangement docile qui le suivait depuis vingt minutes.
- C’est là.
L’homme leva la tête en écoutant le grondement du tonnerre au-dessus d’eux. L’orage menaçait maintenant d’exploser à tout instant.
- A la bonne heure, grommela-t-il. On a intérêt à être au sec.
- A peu près, oui.
Alistair lui fit signe de suivre alors qu’il s’engouffrait dans l’un des escaliers. A l’instant où son invité posa le pied sur la première marche, la pierre commença à se noircir de gouttes de pluie, mais dès qu’ils eurent fini de descendre et qu’ils furent bien abrités sous l’alcôve souterraine, c’est un véritable déluge qui se déchaîna. Malgré lui, Alistair ne put s’empêcher de penser que le ciel s’était abstenu avec courtoisie, attendant qu’ils soient au sec pour déverser sa rage sur Terre. Il lui en fut reconnaissant.
C’était un petit étage posé presque à même l’eau, au point que quand l’orage se mit à remuer la mer, l’écume menaçait d’inonder ce qu’il leur restait de sol sec. En restant assez loin du bord, cependant, on s’épargnait les éclaboussures. Deux bittes d’amarrages trahissaient que cet endroit devait autrefois servir à arrimer de petites barques, et il sembla à Alistair que l’autre homme avait remarqué la sorte de porte condamnée derrière eux, sans daigner s’y intéresser davantage. C’était froid, humide et étroit ; mais à perte de vue, on ne voyait que des trombes d’eau se jeter dans la mer déchaînée. C’était un peu irréel de se trouver à la fois si près et si loin du chaos. Sans un mot, les deux hommes s’assirent à même le sol et profitèrent du spectacle, à une distance respectable l’un de l’autre.
- Je m’attendais pas à ça, finit par dire l’autre homme à mi-voix, coupant un silence long de plusieurs minutes.
- C’est quoi, “ça” ?
Le pirate jeta un regard autour de lui, comme s’il n’était pas sûr lui-même de ce qu’il était en train de regarder, et de ce qu’il en tirait.
- C’est plutôt joli, “ça”.
Alistair éclata d’un court rire mélodieux.
- Content que ça te plaise.
A nouveau, ils ne se dirent plus rien, et continuèrent d’apprécier en silence le spectacle chaotique de l’orage déchaînant la mer. Parfois, un éclair fendait le tableau, le temps de les éblouir comme en plein jour en faisant rugir le ciel. A part ça, tout n’était que nuances de gris, divergeant si subtilement l’une de l’autre qu’il fallait se fier à leur place sur le tableau et le caractère de leurs mouvements pour savoir si c’était le gris du ciel, de la mer ou de la pluie. C’était pourtant magnifique, pensait Alistair, et il savait que son compagnon pensait pareil. Il était peu d’endroits d’où l’on pouvait observer dans une relative sécurité un phénomène de la nature si destructeur. C’était comme avoir une petite victoire sur quelque chose qui ne perdait jamais.
Le temps s’écoula. Quand le froid commença à raidir les doigts d’Alistair et à lui mouiller le bout du nez, il se dit qu’il était temps de passer à la deuxième moitié de soirée.
- Bon, allez, lança-t-il en se levant, époussetant le derrière sali de son pantalon. J’ai besoin de toi pour un truc.
- Hein ? hoqueta l’autre homme en sortant de sa torpeur.
Il lança des yeux ronds à Alistair, se demandant sûrement s’il avait malgré lui accepté un insidieux marché. Le filou secoua la tête en souriant avant de désigner la porte derrière eux, que son acolyte avait probablement eu le temps d’oublier.
- Y’a un réseau de tunnels qui court sous toute la ville, de l’autre côté. Je pense qu’on devait s’en servir comme passages secrets à une époque, une fois j’ai fait le tour et je suis tombé sur d’autres points d’amarrages un peu planqués comme celui-là.
- Et alors ? grommela le pirate en se relevant à son tour, sourcils froncés. Si t’as un plan foireux en tête, ça m’intéresse pas.
- Et rester au sec, ça t’intéresse ? On peut passer par là pour regagner une auberge, je me rappelle encore des chemins. Par contre, la dernière fois que je suis venu ici, j’ai pas pu ouvrir la porte, elle avait trop rouillé dans ses gonds. Mais je me suis dit que pour un grand gaillard comme toi, une p’tite porte en métal comme ça...
Le grand gaillard en question secoua la tête d’un air désapprobateur, un coin de la bouche tiré vers le haut de manière comique comme s’il s’apprêtait à sermonner un enfant. Il s’approcha toutefois de la porte en invitant Alistair à lui faire place.
- Pousse-toi, je vais voir ce que je peux faire.
Le filou obtempéra sans rechigner et alla s’asseoir sur la dernière marche de l’un des escaliers pour profiter du spectacle. Le pirate commença, bien sûr, par essayer d’utiliser la poignée, qui lui resta dans les mains comme si elle avait attendu depuis des années qu’on l’achève. Alistair éclata de rire en le regardant secouer la tête avec dépit, grommelant dans sa barbe alors qu’il jetait derrière son épaule la poignée devenue inutile. Il entreprit alors de pousser la porte avec ses mains, là encore sans grand succès.
- Merde, elle est vraiment bien coincée... ! souffla-t-il entre deux efforts.
- Vas-y avec l’épaule, ça sert à rien ce que tu fais ! s’exclama Alistair.
- Laisse-moi faire, ok ?!
Malgré ça, et sûrement parce que c’était sa prochaine idée et pas parce qu’on lui avait ordonné, il se mit de côté et commença à donner de bons coups d’épaules dans la porte, y allant avec une force un peu plus croissante à chaque fois que le métal refusait de se plier à sa volonté.
- Putain, tu vas t’ouvrir espèce de... !
Il ne finit pas sa phrase, recula d’aussi loin que le sol le lui permettait, et Alistair ne put que soupirer de surprise en le regardant se jeter sur la porte avec la force et la hardiesse d’un buffle. Dans un “BONK !” retentissant, il vit l’homme et la porte s’écraser ensemble tels une seule entité contre le sol du tunnel. Il sauta sur ses pieds puis jusqu’à l’ouverture presque d’un seul geste, et s’écria malgré lui :
- Ça va ?!
Il n’eut d’abord pour seule réponse que son propre écho, avant qu’un râle ne s’élève du silence.
- Aaaïe, putain...
Malgré la pénombre qui étouffait les tunnels dès l’entrée, il réussit à discerner la masse sombre qu’il devinait être son acolyte se redresser difficilement, une vertèbre après l’autre, accoudée au mur. Le regardant faire, un rire commença à s’échapper d’Alistair, d’abord nerveux, puis presque hystérique.
- Mais qu’est-ce qui t’a pris de faire ça ? réussit-il à articuler entre deux gloussements.
- J’en sais rien... répondit le pirate en massant ses membres endoloris par l’impact, presque penaud. Elle était en train de gagner. J’étais vexé.
- T’aurais pu essayer plus longtemps avec l’épaule avant de faire ça, soupira Alistair alors qu’il retrouvait son calme. Enfin, c’est le résultat qui compte, merci d’avoir ouvert la porte.
Il passa devant l’homme en contournant comme il put la porte restée au sol, puis il fouilla l’intérieur de sa veste pour en sortir un petit briquet en argent, richement ouvragé. Il l’ouvrit, et la lumière, si pâle et faible fut-elle, fut.
---
Les couloirs étaient étroits et la lueur du briquet ne portait pas bien loin, elle n’illuminait même qu’à peine assez de distance pour qu’Alistair puisse voir où il mettait les pieds. Derrière eux, les bruits des vagues et de la pluie s’étaient faits distants, mais au-dessus de leur tête, ils entendaient encore gronder le tonnerre. Parfois, l’impact de la foudre était si près qu’ils sentaient trembler le sol et les murs autour d’eux.
- J’espère ne plus être là quand tout va s’effondrer, grommela le pirate dans le dos d’Alistair.
- T’en fais pas, on sera au chaud et au sec avant que ça n’arrive, le rassura le voleur avec un sourire en coin.
La taille des couloirs et la timide flamme du briquet forçaient les deux compagnons à marcher presque l’un sur des pieds de l’autre, le pirate étant resté derrière pour que son acolyte puisse tant bien que mal guider leurs pas. Alistair aurait menti s’il avait dit que cette proximité lui déplaisait. Le temps passant, la compagnie de son nouvel ami lui plaisait de plus en plus, et il le trouvait non dénué d’un certain charme “au naturel”. Alors qu’il fouillait sa mémoire musculaire pour retrouver son chemin dans la pénombre, il sentait parfois son cou amorcer un geste vers l’arrière quand il sentait le souffle de l’autre homme caresser sa nuque de trop près. Il devait alors serrer les mâchoires et interrompre le mouvement de sa tête dans un effort conscient, et faire de son mieux pour rester concentré.
- C’est encore loin ? demanda son compagnon, chez qui il sentait poindre un début d’impatience.
- Pas du tout. Si je me rappelle bien, c’est... juste là !
Sa main était restée collée contre le mur depuis le début de leur expédition, et il se repérait grâce à des signes et des symboles qu’il avait gravés dans la pierre lors de ses précédents passages. Sous ses doigts, il venait de sentir la marque qui lui indiquait la présence toute proche de sa petite chambre privée. Il ne restait plus qu’à tourner à gauche au prochain croisement, et oubliant soudain que sa lumière était pour eux deux, il se précipita en avant pour traverser les quelques pas qui les séparaient d’un lit chaud.
- Eh ! s’exclama l’autre homme, abandonné dans le noir.
- Oups, pardon ! ricana Alistair. C’est par là, suis ma voix.
Il tourna son briquet vers l’arrière pour guider son ami, et il dû se mordre les joues pour ne pas rire en le voyant entrer dans la lumière, un air désapprobateur au visage. Une fois rassuré qu’il l’avait bien rejoint, il illumina à nouveau le chemin devant eux, dévoilant les marches d’un escalier.
- Par là, on remonte et il y a une porte en haut. Tiens, écoute.
Alistair fit silence et tendit l’oreille pour encourager le pirate à l’imiter. Entre le distant son de la pluie et parfois les grondements du tonnerre, on pouvait entendre des voix et des bruits de pas, la rumeur d’une auberge.
- Et elle mène où la porte ? demanda le pirate sans perdre le nord. Personne va s’étonner de voir deux goules sortir d’un tunnel souterrain ?
- On arrive dans une sorte de débarras inutilisé, répondit calmement Alistair. Je suis presque sûr qu’ils ont perdu la clé et qu’ils ont oublié qu’ils avaient cette pièce. Je m’en sers comme créchoir pour dormir au sec gratuitement.
Il avait expliqué ça en gravissant les quelques marches qui les séparaient du rez-de-chaussée et en fouillant sa sacoche à la recherche de son kit de crochetage. Arrivés en haut des escaliers, il tendit son briquet à son acolyte :
- Tiens, éclaire-moi.
Une fois les mains libres, il déroula son étui au sol, choisit les outils appropriés, puis se pencha sur la serrure.
- Plus près, j’y vois rien là...
- Je vais te cramer les cheveux si je m’approche plus. Comment tu fais quand t’es seul d’habitude ?
Il sourit sans répondre. Il n’avait pas besoin qu’il approche le briquet, il voulait juste le sentir collé dans son dos.
Clic !, fit la serrure en cédant, et la porte s’ouvrit devant eux, dans un grincement caractéristique des portes qui ne sont jamais ouvertes. Après avoir rangé ses outils, Alistair entra le premier, et chercha sa torche murale à tâtons.
- Te voilà, murmura-t-il lorsqu’il mit enfin la main dessus.
Il fouilla encore ses poches, cette fois à la recherche d’un morceau d’amadou et de sa petite fiole d’huile. Il enduit l’un de l’autre, blottit le résultat dans le nid de la torche, puis, enfin, dans un geste vif, il y transféra la flamme de son briquet et inonda la pièce de lumière.
Ce n’était pas très grand, à peine plus spacieux qu’un gros placard. Lorsqu’il avait trouvé l’endroit pour la première fois, il n’avait même pas pu y mettre un pied : on y avait entassé des caisses vides, des vieux tonneaux remplis de restes pourris, des planches en bois déchiquetés et des draps jaunis et troués. Ça lui avait pris une journée pour tout sortir discrètement et entasser ça plus loin dans le tunnel, et il avait cramé une dizaine de bâtons d’encens pour se débarrasser de l’odeur de moisi, mais ça en avait valu la peine.
Au milieu de la pièce trônait un lit de fortune : un simple drap cousu rembourré de plumes d’oies pour matelas, recouvert d’une épaisse couverture et quelques oreillers, le tout posé sur une large planche en bois. Le plafond en bois laissait passer la chaleur des chambres de l’étage, chaleur que les murs en pierre retenaient bien. A chaque fois qu’il revenait, bien sûr, il devait chasser l’odeur de renfermé et voler des draps propres à l’aubergiste, mais il pouvait alors dormir confortablement sans dépenser une seule pièce de son argent mal acquis. Un luxe pas négligeable, quand les taverniers doublaient les prix de leurs chambres chaque fois que le nombre de navires amarrés au port dépassait trois.
Il jeta un coup d’œil vers son invité, pas peu fier de lui montrer sa débrouillardise, et fut déçu de voir qu’il n’avait même pas l’air surpris. Peut-être s’attendait-il à une cheminée et des tapis de fourrure. Avant qu’il puisse commenter son manque de réaction et faire montre de sa vexation, le pirate remarqua à mi-voix :
- Je vois qu’il n’y a qu’un lit dans cette chambre.
Alistair détourna alors rapidement le regard pour cacher son sourire.
- Mais il y a assez de place pour tenir à deux, répondit-il à voix tout aussi basse.
Il retira ses bottines et, presque dans le même geste, se laissa tomber dans le matelas avec la fluidité d’une vague léchant la rive. Alors qu’il venait de dire qu’ils tiendraient à deux, il s’était étalé en diagonal de tout son long pour occuper presque tout le lit. D’un sourire provocateur, il invitait son ami à venir partager avec lui l’espace qu’il restait.
A première vue, le pirate ne réagissait pas. Rien ne transparaissait sur son visage ; quoiqu’il pensait, Alistair ne pouvait pas le deviner. Puis, au bout de quelques secondes, il retira également ses bottes de marin, s’agenouilla dans le matelas et rejoint la hauteur d’Alistair à quatre pattes. Là, leurs lèvres se rencontrèrent pour la première fois, avec l’assurance de celles d’amants qui se seraient déjà embrassés des dizaines de fois.
---
- Tu veux manger quelque chose ?
Sa question avait réveillé l’autre homme, ou l’avait empêché de s’endormir tout du moins. Malgré tout, d’une voix déjà enraillée par le sommeil, il répondit :
- Ouais.
- J’arrive.
Il lui tapota le torse avant de s’en décoller, puis fouilla le sol à la recherche de quelque chose pour cacher son corps. Pas assez motivé pour se rhabiller entièrement, il opta pour la chemise de son amant, assez large et longue pour lui tomber jusque sous les fesses. Il attrapa à nouveau ses outils de crochetage, et se dirigea cette fois vers la porte qui menait au reste de l’auberge. Après avoir gardé son oreille contre la porte assez longtemps pour s’assurer que le reste du bâtiment dormait, il força la serrure et s’introduit dans la réserve. S’éclairant à la lumière de son briquet, il arpentait à tâtons, pieds nus, les différents étalages de nourriture autour de lui. Il avait l’embarras du choix, et d’ordinaire il aurait évité les produits de luxe, dont la disparition ne serait pas passé inaperçue, mais ce soir il se sentait l’âme généreuse : il avait un invité à régaler. Il se chargea donc les bras de pains, fromages et viandes séchées, puis fit quelques allers retours pour ramener également quelques pichets de lait et des bouteilles de vin, s’assurant de refermer la porte derrière lui une fois son larcin accompli.
La table enfin dressée à même le matelas, son ami se redressa à peine, juste assez pour ne pas manger allongé, et ils s’empiffrèrent alors en silence, se rendant compte tous les deux qu’ils étaient en fait affamés.
- Je me sens mal pour l’aubergiste, articula le pirate la bouche pleine. Ça va lui coûter cher tout ça.
- T’en fais pas, au prix qu’il vend sa soupe, il rentabilise vite, le rassura Alistair en ouvrant une bouteille de vin qu’il tendit à l’autre homme. Tiens, ça c’est la tienne.
Il accepta la bouteille sans pouvoir retenir un rire nasal, apparemment amusé que chacun ait sa propre bouteille à descendre.
- Comment tu t’appelles ? demanda-t-il finalement après s’être nettoyé le gosier d’une bonne gorgée de vin.
La mâchoire d’Alistair s’interrompit dans sa mastication machinale. Il se rendit compte qu’on ne lui avait plus posé cette question depuis longtemps. Il essaya de dissimuler l’effet que la question avait eu sur lui avec un sourire.
- Pourquoi, tu veux me dénoncer à quelqu’un ? répondit-il sur un faux ton de plaisanterie, sans cacher son intention d’ignorer la question.
- J’ai compris. Pas mes oignons.
S’il avait eut la délicatesse de saisir le message et de ne pas insister, Alistair dû bien se rendre compte que sa réponse avait quelque peu refroidit l’attitude de son invité à son égard. Sans trop comprendre pourquoi cela le touchait, il se sentit malgré tout obligé de ralléger l’ambiance, de la seule manière qu’il connaissait.
- Tu peux m’appeler comme tu veux si tu me refais ce truc avec ta langue.
Avec des plaisanteries de mauvais goût. Leur nature, si clivante soit-elle, promettait toujours un effet, et il n’aurait qu’à continuer de rebondir dessus jusqu’à ce qu’on oublie qu’il refusait de donner son nom.
- Je vais avoir du mal à t’appeler, tout court, si j’ai la bouche pleine.
Alistair éclata d’un rire court qu’il dû contenir de son mieux (ils étaient toujours en effraction chez quelqu’un d’autre). Il avait bien senti que sa remarque n’avait pas particulièrement amusé son invité, et que sa réponse relevait plus du sarcasme que d’une vraie complicité, mais ça lui suffisait. Le sujet avait été dévié, et il avait plus de souplesse pour réchauffer l’ambiance. Il décida néanmoins de clore la conversation une bonne fois pour toutes, pour s’assurer que la question ne revienne pas :
- J’évite de donner mon nom aux gens que je ne suis pas censé revoir. C’est pas contre toi.
- Ça va, j’ai compris. T’as tes raisons, ça se tient.
Leur banquet achevé, il poussa les restes hors du lit pour ne garder que le vin, épousseta les miettes des draps et ouvrit les bras en s’allongeant, invitant Alistair à le rejoindre comme pour prouver que l’incident était clôt et qu’il n’en prenait pas ombrage. Le voleur sourit doucement avant de revenir se blottir contre lui, rassuré que cette soirée puisse finir aussi agréable qu’elle avait commencé. Ils ne dirent plus rien et, sirotant toujours leurs vins, attendirent patiemment que le sommeil les emporte.
---
Alistair n’avait bu que quelques gorgées, et s’était débrouillé pour que son convive finisse sa bouteille à sa place. L’oreille collée à son torse, il avait feint de s’endormir en même temps que lui, surveillant de près le rythme de sa respiration. Le pirate avait sombré, profondément accablé par l’alcool, le poids de leur repas et la nature de leurs activités. Alistair, lui, était resté parfaitement éveillé.
Il se redressa lentement, se libérant de l’emprise des bras du marin, et sortit du lit sans un bruit. Toujours sans un bruit, il ramassa ses vêtements et se glissa dedans ; bandages, chemise, corset, collants, pantalon, puis une bottine après l’autre. Une fois rhabillé, enfin, il se tourna vers le tas de linge qui appartenait à son amant. Il n’eut pas à fouiller longtemps dedans pour trouver ce qu’il cherchait, et un large sourire se dessina sur ses lèvres alors qu’il sentait ses doigts se refermer sur la bourse d’or du pirate.
- Merci bien, murmura-t-il en la déliant du pantalon pour l’attacher à sa ceinture.
Enfin, il ramassa sa sacoche et se dirigea à pas feutrés vers la porte qui menait aux tunnels. Juste alors qu’il s’apprêtait à l’ouvrir, quelque chose lui traversa l’esprit. S’il avait une dernière chose à faire avant de partir, il fallait le faire maintenant, car il risquait de réveiller l’autre homme à chaque grincement de porte. Il se tourna vers le pauvre ère, toujours accablé du sommeil des justes, s’enfonçant dans le matelas comme une pierre dans l’eau. Il souffla du nez, amusé par le tableau, et revint sur ses pas. De sa sacoche, il sortit un bout de charbon et déchira un coin de parchemin dans lequel il écrit un mot ; puis, son regard s’arrêtant à nouveau sur le spectacle du corps nu paisiblement endormi dans les draps, il se pencha lentement au-dessus de lui. Il sentait le sel, le soleil et le vin. Il laissa un ultime baiser sur ses lèvres.
- Sans rancune, beau brun.
Il se leva, flotta de nouveau vers la porte, se glissa dans l’ouverture la plus petite qu’il puisse faire, et rabattit fermement la porte derrière lui. Était-ce cruel de l’enfermer ici, à lui laisser le choix entre défoncer la porte pour se perdre dans les tunnels, ou affronter la colère de l’aubergiste dont ils venaient de vider la cuisine ? Peut-être. Mais, pensa-t-il avec un sourire en coin, c’était de bonne guerre, après le petit tour qu’il lui avait joué dans la taverne. Il n’y aurait pas mort d’homme, s’il était assez intelligent pour choisir l’aubergiste plutôt que les tunnels.
Il lui fallu quelques minutes pour faire à l’inverse le chemin qu’ils avaient fait ensemble quelques heures plus tôt. Dans le silence et l’obscurité, il laissa son esprit vagabonder, réfléchir à son futur proche. Maintenant que sa petite arnaque était tombée à l’eau chez les locaux, il allait devoir déménager. C’était normal, il avait l’habitude, il se déracinait toute l’année et parfois même plusieurs fois par mois. Mais il repensait à la frayeur qu’il avait eue en début de soirée, convaincu qu’il vivait ses derniers instants sur Terre et qu’il allait mourir. Il se rendait compte qu’au fil des dernières années, il s’était mis à croire qu’il était invincible, et qu’il arriverait à mourir de vieillesse après avoir passé sa vie à voler celle des autres. Ce petit retour à la réalité lui avait fait prendre conscience qu’il s’était bien amusé, mais qu’il était peut-être temps de changer de stratégie. Peut-être qu’il avait besoin d’une retraite anticipée, mais pour ça, il lui fallait mettre un patrimoine de côté. Peut-être qu’il avait besoin d’un “vrai travail”.
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verver · 1 month ago
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Épisode 3
Quelques jours plus tard, allongé sur le canapé, Ray s'était endormi, ses paupières s'étaient alourdies soudainement.
Quand il se réveilla il faisait déjà nuit.
Dans la salle de bain il s'aspergea le visage d'eau froide, il se lava les dents et se brossa les cheveux.
Ray prit la décision de s'occuper de son repas. Son estomac gargouillait sérieusement.
Il savait qu'il y avait des ailes de poulet dans le frigo, des oignons et un reste de légumes un peu ramollis.
Ray penché sur l'évier éminçait un oignon, des larmes coulaient de ses yeux.
Pendant que le poulet grésillait dans la poêle il y balança les oignons et les légumes. Il se servit un verre de vin qu'il but en surveillant la cuisson.
Son téléphone portable se mit à vibrer dans sa poche, il regarda l'écran c'était son supérieur qui l'appelait, Ray fut surpris c'est la première fois que Santenax téléphonait sur son portable.
Celui-ci lui dit qu'il voulait le voir demain à la première heure dans son bureau puis il raccrocha.
Ray dévorant ses ailes de poulet se posait tout un tas de questions sur cette convocation...
Une compilation de jazz tournait sur la platine , Miles Davis inondait l'appartement de ses sons graves et rythmés, Ray finissait son repas en silence.
Plus tard dans la soirée Ray le visage détendu en apparence dénué de tout soucis , un léger ronflement l'accompagnant, il bavait sur l'oreiller.
Au petit matin dans la cuisine, il se prépara un café bien serré pour être en forme afin d'affronter son supérieur.
Il prêta l'oreille, la radio retransmettait une conférence de presse qui retint toute l'attention de Ray, il s'agissait de la disparition inquiétante d'une jeune femme.
Ray reconnu la voix de son boss , l'assistance face à lui avait l'air plus nombreuse que d'habitude. Santenax commençait très tôt sa conférence de presse , ce n'était pas dans ses habitudes.
Ray alluma sa télé pour voir , la presse locale et nationale était présente, derrière la table autour de Santenax étaient assis le préfet et d'autres fonctionnaires.
Ray comprenait mieux son appel d'hier , il s'agissait d'une disparition qui datait déjà de plusieurs jours. Ce que Ray ne comprenait pas c'est pourquoi Santenax voulait le voir dans son bureau.
Ray arrêta de se prendre la tête en se posant des questions , il verrait bien en arrivant.
Arrive au commissariat Ray se dirigea directement vers le bureau de son supérieur, ilnlui dit bonjour en fermant la porte.
Santenax se lança dans une explication, il lui expliqua que les parents d'Amelie étaient des amis de longue date, qu'ils étaient très inquiet, la jeune femme était majeure mais tout l'entourage unanime disait qu'elle n'avait pas pour habitude de disparaître sans donner de nouvelles.
Santenax avait promis de s'en occuper personnellement, c'est pour cela qu'il lui confiait le soin d'enquêter sur cette disparition. Ray parcourut le bureau du boss d'un regard étonné il dit :
- d'accord chef !
Ray pensa qu'il se foutait dans la merde avec cette enquête, encore une fille de bonne famille qui a fabriqué je ne sais quoi et à qui il est arrivé quelque chose ou pas pour l'instant il allait voir ses collègues Blotin et Ginette pour les mettre au courant.
Santenax lui avait dit que tout les trois suffirait, que si besoin était il viendrait en renfort.
Pour l'instant la procédure consistait à visiter l'appartement d'Amelie et de relever tous les indices qui seraient utiles pour l'enquête. Les mains encombrées de cafés, Blotin entra dans le bureau et fit la distribution, Ginette dit :
- pour aujourd'hui je reste là , je prépare les dossiers et je ferais le lien.
- d'accord répondit Ray
- c'est parti ! gueula Blotin
Amelie habitait une petite résidence cossue, les gens qui habitaient là avaient oublié de fermer les portes à clé, à côté de l'appartement d'Amelie, quelqu'un faisait brailler la télé.
Le grand salon était impeccablement rangé et propre, ça se voyait que rien n'avait été touché depuis un bon moment.
Chaque objet était apparemment à sa place , Ray et Blotin éprouvaient une certaine gêne à fouiller cet appartement. Ce n'était pas comme un appart où avait eu lieu un crime et des bagarres.
Ray se dirigea en silence vers les fenêtres, il y passa un doigt sur le cadre , très peu de poussières.
Les détails se mettaient en place d'eux même, les photos de famille, les plantes vertes, les petits bibelots et un vieux bouquet de fleurs fanées.
Cela confortait Ray qu'elle était absente depuis un bon moment. Ils allaient fouiller les autres pièces dans l'espoir de trouver quelques indices.
Ray et Blotin retournèrent tout les tiroirs, ils fouillèrent tous les recoins toutes les boîtes, ils avaient trouvé un peu d'argent et surtout un carnet d'adresse, quelques bouteilles d'alcool étaient rangées soigneusement dans un placard au dessus de la chaîne hi-fi, table qui comportait un poste de télévision et un lecteur de dvd.
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actualiteandco · 1 month ago
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Les présidentielles 2024 aux États-Unis
Les soixantièmes élections présidentielles aux États-Unis approchent à grands pas et entre l’ancien président Donald Trump pour les Républicains et l’ancienne vice-présidente, Kamala Harris pour les Démocrates, le choix semble pour certains difficile.
Pour rappel les élections présidentielles américaines se déroulent par scrutins indirects, les électeurs élisent 583 membres du collège électoral des États Unis appelés « grands électeurs », qui élisent ensuite à leur tour le président et le vice-président des États Unis. Pour remporter les élections un candidat doit obtenir la majorité des votes c’est-à-dire au moins 270 voix, il lui faut la majorité des voix d’un état pour obtenir toutes les voix de celui-ci.
Tous les quatre ans les élections se disputent entre deux partis dominants : les Démocrates et les Républicains. Le président des États Unis, Joe Biden, étant éligible pour un second mandat, fut élu une nouvelle fois à la tête du parti démocrate tandis que son prédécesseur, l’ancien président des États Unis ,Donald Trump, lui aussi éligible pour un second mandat, fut choisi à la tête du parti Républicain. Cependant alors que le Président Joe Biden est ensevelit sous les critiques à cause de son âge (81 ans), qui l’empêcherait selon les médias d’exercer pleinement ses fonctions de président des États-Unis, c’est d’un commun accord avec son parti qu’il décide de se désister de façon inédite pour laisser sa place à sa vice-présidente Kamala Harris, le 21 juillet 2024 (elle sera officiellement choisie en août). Donald Trump et Kamala Harris désignent respectivement J.D. Vance et Tim Walz en tant que vice président.
C’est lors du débat présidentiel, le 10 septembre 2024, que les deux candidats s’affrontent pour la première fois. Tandis que l’ancienne vice-présidente met Donald Trump au pied du mur quand à son implication dans l’interdiction du droit à l’avortement dans plus de 20 États, même en cas de viol ou d’inceste, ils s’affrontent aussi sur la question de l’inflation. Donald Trump qualifie cette crise comme « probablement la pire de l’histoire du pays », tandis que Kamala Harris explique qu’après son mandat, l’ancien président des États Unis a laissé le plus haut taux de chômage depuis la Grande Dépression, et évoque avoir « nettoyé le bazar de Donald Trump ». Pour finir, les deux candidats s’affrontent sur la question de l’émigration. Donald Trump, que sa réputation de lanceur de fake News précède, frappe à nouveau en expliquant très sérieusement que les migrants mangeraient les chiens, les chats et leurs animaux de compagnie ! Suite à cela Kamala Harris ne peut répondre qu’en riant, qu’après ce genre de propos, elle pense que le choix à faire dans cette élection est clair.
Après ce débat l’ancienne vice-présidente reçoit un immense soutien, notamment de stars à grandes notoriétés telle que la chanteuse Taylor Swift.
Ainsi, les deux candidats aux présidentielles américaines proposent des programmes politiques aux antipodes.
En effet, Donald Trump propose un programme conservateur et autoritaire, basé sur la xénophobie, le protectionnisme, le déni de la situation climatique et le nationalisme chrétien. Il souhaite avant tout obtenir, en tant que président, le pouvoir absolu sur le pouvoir exécutif. Son programme est lourdement critiqué.
Pour finir, Kamala Harris propose un programme plus modéré et socialiste, qui repose sur la baisse de l’inflation, le droit à l’avortement, l’aide au pays en guerre tels que l’Ukraine ou la situation à Gaza et l’investissement dans les énergies renouvelables.
Entre ces deux candidats aux programmes opposés les sondages semblent très serrés. En effet, chacun gagne de plus en plus de popularité, pour Donald Trump, depuis la tentative d’assassinat dont il a été victime le 13 juillet, et pour les démocrates, depuis le désistement de Joe Biden. D’après Le Parisien, fin août, la vice présidente atteignait 47,25 % des attentions de votes pour 43,56% pour Donald Trump.
Qui sera le nouveau président ou la nouvelle présidente des États Unis ? Pour le savoir rendez-vous le mardi 5 novembre 2024 !
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ruuu-by · 3 months ago
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EXTRAIT - Chapitre IV
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« C’est pour quoi faire ?
_ Pour déterminer quelle garde tu vas intégrer. Ton sang va réagir avec le feu, enfin c'est ce qui se passe normalement. J'avoue que je n'ai jamais fait ça avec un inferni avant aujourd'hui. Il se pourrait que ça ne se passe pas ... Peu importe. Il faut juste quelques gouttes de sang. »
Il fit un geste en direction de la lame qu'elle tenait dans ses mains. Feyra jeta un regard vers l'estrade, cherchant les prunelles chaleureuses et amicales de Nevra. Elle le vit hocher la tête, l'invitant à poursuivre. Elle prit alors une profonde inspiration et entailla superficiellement sa paume. Elle plaça ensuite son poing serré juste au-dessus du foyer et des flammes apparurent à la seconde où son sang entra en contact avec les braises. Mais elles n'avaient rien de normal, elles étaient aussi noires et sombres que la nuit. Feyra lança un regard alarmé à l'homme à ses côtés. Elle n'avait rien fait, elle n'y était pour rien.
« Je n'ai rien fait, ce n'est pas moi.
_ Je sais, c'est normal, la rassura-t-il avant de se tourner vers les autres. Garde obsidienne.
_ Quoi ? C'est une blague ? » vociféra une voix grave et rauque.
L'homme aux cheveux blancs posa un regard froid et hostile sur elle. Elle le dévisagea. Il était grand, plus que tout les autres faeries regroupés sur l'estrade qu'il dépassait d'au moins une tête. Il portait une armure grise aux reflets argentés qui lui seyait atrocement bien, faisant ressortir les muscles de son torse et de ses bras. Des mèches de cheveux retombaient sur son front, mais pas assez pour dissimuler les deux cicatrices qui barraient son nez et le haut de sa joue droite. Mais ce qui retint le plus son attention, ce furent ses yeux, d'un bleu glacial, presque mordant, qui la transperçait de part en part. Feyra déglutit, et se rendit compte seulement maintenant qu'elle avait arrêté de respirer.
« C'est toi qui la ramènes ici, mais c'est moi qui vais devoir me la coltiner ? »
Il s'était tourné vers le vampire, rompant tout contact visuel avec elle.
« De quoi tu te plains Lance ? Elle n'est pas désagréable à regarder. » répondit celui-ci.
La jeune femme fronça les sourcils. Il parlait d'elle là ? Sérieusement ?
« Ce n'est pas une condition pour faire partie de l'obsidienne Nevra. »
AO3 | fanfiction.net | Wattpad
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t-marveland · 6 months ago
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𝐃𝐂 | harley quinn
Harley Quinn x Reader
Warnings : aucun
Mots : 52
Masterlist
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❝━ Et toi, (T/P), tu feras équipe avec Harley.❞
Tu tournas la tête vers elle et elle te lança un regard amusé, accompagné d'un hochement de sourcils.
❝━ Sérieusement ? Dis-tu.
━ On va bien s'amuser ! Dit-elle avec sa voix habituelle que tu trouvais très agaçante.❞
La mission allait être longue.
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bourbon-ontherocks · 2 years ago
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(Previously, dans le rewatch HPI...)
Yo ! Je vous ai manqué ? J’espère que oui, parce que sinon vous allez devoir endurer dans la souffrance tout mon rewatch de la saison 2, je dis ça je dis rien...
Morgane "J’ai passé la moitié de ma vie à faire des sitting anticapitalistes" Alvaro qui part en shopping spree consumériste dès qu’elle a trois thunes sur son compte courant... I've said it before and I'll say it again: I find the Pretty Woman montage extremely cringe.
(à part pour l’origin story de la doudoune rouge et des croco ankle boots 🥰)
Funfact: Napalm Decapitation est un groupe qui n’existe pas.
Askskjfkskfjksjk, la tête de Karadec pendant TOUTE la scène de crime, this is a testament to Mehdi's acting
THE! ACCIDENTAL! HAND! HOLDING! 🥵
"Daphné!" -> Morgane qui lance son manteau au hasard dans sa direction me fait toujours autant rire
"Commandant, je peux vous parler une minute ?" / "J'ai eu des nouvelles concernant les coups de feu que tu as tiré à Malo-les-bains" -> le tutoiement/vouvoiement dans toute sa splendeur, je note, je note...
Adam est painfully terrible au demi-tour en douze trois temps, ça me rappelle mes séances d'auto-école, lol. Et pourquoi y'a personne sur cette nationale ? I have so many questions...
"Vous voulez connaître les neuf autres ?" 😂😂
La ! Soirée ! Koh Lanta ! Pizza !! Comment j’avais oublié cette ref au moment de l’écrire !!!
Morgane x le gyrophare, littéralement dans mon top 5 des moments connerie de Morgane...
"Ah bah ça tombe bien parce qu'elle est morte" -> le TACT de Morgane, bordel 😱
Karadec x l'anecdote random sur Miterrand et l'andouillette -> top 5 des moments les plus absurdes de ce show
Morgane calling Adam a Drama Queen, aksksjkjskj, something something pots, kettle, toussa toussa...
Un yacht et un chat sans poil ? Sérieusement Daphné ? C'est ça que tu t'achèterais en premier si t'étais riche ?
Morgane qui plaque Gilles contre le mur !!!! Et ensuite il se redresse et on voit qu'ils font la. même. taille. 😆
"Bah merde..." awww she cares so much about him 😍
Un lassi mangue... Le retour du jus de pomme eau gazeuse... This is too much to handle 😱
Mais bordel Adam, pourquoi tu lui fais la gueule comme ça ? 😭
Morgane est tellement obsédée par Karadec, be still my heart 🙊
KaradecLookingRespectfully.gif
"Vous lui avez pas demandé ?" 😅
Morgane qui devient sérieuse avec la voix qui tremble quand Céline mentionne que Adam risque son poste <=> Adam qui perd pied quand Morgane risque son poste dans le 2.02, my heart!
Les "Et ?" parfaitement synchronisés de Céline et Morgane, asjksjks
Remember that time when Roxane was an antagonist? "Roxane Ascher, sympa ?" Because I don't.
"Tu te sens comment ?" "Comme un type qui va se faire opérer à coeur ouvert par un marteau-piqueur" 🤣🤣🤣
Franchement, c'est quand-même hyper injuste de la part d'Adam d'en vouloir à Morgane pour avoir foiré l'entretien avec Roxane 😰
NIGHT TIME IS THEIR TIME! Pardon, mais leurs petits rendez-vous nocturnes, là, ça me rend dingue...
"Pardon..." 😱😱
"Vous vAlEz bIEn qUelQuES déSagRéMEnTs" (on rappelle que dans le contexte, "quelques désagrément" = perdre son poste, il est quand-même vachement détendu du slip, le Karadec, là), et qu'il lui fait des blagues sur le vol de sa voiture, ET QU'IL RESSORT LE TOP TEN DE SES MOMENTS PRÉFÉRÉS DE LA LIFE 🪥🪥🪥
Leurs sourires... THEM... Ils se kiffent tellement c’est pas possible!!!! 😭
"Oui bah moi je sais qui c'est" 😂
Je sais pas vous mais moi j'adore voir Karadec interroger des gens, my man takes no bullshit and I love that about him
Le lassi mangue !! La vanne du label rouge !! Le visage de Morgane qui se décompose !!! My babies are desynchronized SO BAD 💔
Adam, un flic border ? (Et Laure Berthaud du coup c’est quoi selon Roxane Ascher ?) Laissez-moi rire, lol !
Adam qui protège Morgane devant Roxane OMG, comment il la kiiiiiffe 😱
Le petit clin d'oeil de Gilles en mode "ça va bien se passer" pour rassurer Adam, il est trop chou 🥲
Morgane qui est toujours aussi obsédée par Adam, comment elle le kiiiiiffe 😱
Conclusion, je me tape la tête contre les murs, merci bonsoir
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gerceval · 2 years ago
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Le Choix - chapitre 3
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- Oui bon bah c'est pas non plus la peine de faire la gueule.
- Mais je ne fais pas du tout la gueule, sire.
- C'était la solution la plus logique, c'est tout, et pis c'est pas comme si on s'était jamais retrouvés à partager un lit non plus Lancelot, faites pas votre mijaurée.
Arthur n'aimait pas beaucoup les manières de Lancelot. Avec le sortilège merdique qui venait de leur tomber sur le coin du pif, ils avaient quand même d'autres chats à fouetter que de s'inquiéter de savoir si leurs doigts de pieds risquaient de s'effleurer pendant la nuit. À bien y réfléchir, c'était même limite vexant.
- Je n'ai aucun problème avec ça sire.
- Eh ben alors ?
- Eh ben alors je m'inquiète simplement des conséquences de cette situation, et si dormir ensemble ce soir ne risque pas d'ajouter des noises à notre moulin ?
Il n'avait pas tort, et le problème avait bien sûr traversé l'esprit d'Arthur, mais quelle autre possibilité s'offrait à eux ?
- Nan mais ça va, il suffit d'essayer de se réveiller tôt et de s'arranger pour croiser personne demain matin, vous en faites pas pour ça. Et pis de toute façon on a du pain sur la planche, il faut qu'on élabore une stratégie pour remédier à la situation, ça va peut-être nous prendre jusqu'au lever du soleil.
Surtout si vous continuez à faire la gueule, se retint-il d'ajouter.
- Et votre femme ?
- Quoi, ma femme ?
- Ne va-t-elle pas s'inquiéter de votre absence ?
- Oh vous savez, vu comme elle pionçait quand je suis parti, y a de grandes chances qu'elle se soit même pas rendue compte de mon départ, et puis bon, il a pu arriver deux ou trois fois que je me barre au milieu de la nuit pis que je revienne pas, ya pas de raison qu'elle en fasse un cake.
Il regretta d'avoir trop parlé. C'était encore l'effet irrésistible du fait d'être affalé dans un lit qui le poussait systématiquement à bavasser sans réfléchir ; avec la fréquence à laquelle il se retrouvait au plumard avec un de ses chevaliers, il fallait qu'il commence sérieusement à tenir sa langue. Mais Lancelot ne répondit rien. En voyant son propre visage reflété devant lui, Arthur s'interrogea. Était-ce vraiment à ça qu'il ressemblait quand il se retenait très fort de faire un commentaire ?
- Bon, alors. Qu'est-ce qu'on fait ? Vous pensez qu'on en parle à Merlin en priant pour qu'il arrive à régler le problème avant que ça en devienne un vrai ?
Mais Lancelot n'avait pas l'air d'avoir la tête à l'action. Il avait toujours les bras croisés, et semblait pensif. Il finit par répondre, les yeux légèrement plissés.
- Vous pensez que le sort nous a vraiment transformés en répliques exactes l'un de l'autre ? Je veux dire exactes exactes ?
- Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise moi, j'en sais pas plus que vous.
- Mais vous êtes pas curieux ?
Arthur était pris de court par la question.
- Ben... Je vois pas pourquoi ce serait pas exact, je veux dire... vous m'avez l'air plutôt... plutôt moi quoi, mais c'est difficile à dire.
Lancelot garda à nouveau le silence pendant quelques instants.
- Je sais pas, peut-être que si on se rendait compte que c'est pas exact-exact ça pourrait nous donner un indice. Par exemple, est-ce que vous avez des signes distinctifs un peu subtils, comme un grain de beauté ou une tache de naissance, je sais pas...
- Un indice de quoi ?
C'était au tour d'Arthur de plisser les yeux. Lancelot sembla rougir dans l'obscurité.
- Ouais nan mais vous avez raison, ça n'a pas de sens. Je sais pas pourquoi je... Du coup, Merlin.
- Ouais, je me disais que si on se lève un peu tôt et qu'on se dépêche d'aller le tirer du lit, on peut s'arranger pour qu-
Soudain, des pas retentirent dans le couloir. Il ne pouvait pas être plus que trois heures du matin, qui pouvait bien se balader dans cette partie du château à cette heure-là ? La réponse ne tarda pas à venir : c’est la voix de Guenièvre qui se fit entendre, en un chuchotement forcé et enfantin, en même temps que deux petits coups rapides contre le bois.
- Y a quelqu’un ?
Et sans attendre plus d’une seconde, Guenièvre ouvrit la porte.
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solhrafn · 1 year ago
Note
Tu penses qu’Israël a pour objectif final d’envahir totalement Gaza et d’en chasser toute la population actuelle ?
Non. J'en doute fortement.
Israël a quitté la bande de Gaza en 2005 et a laissé les résidents maîtres à bord. A l'époque le gvt d'Israël était de centre-gauche. Si cela se passait bien, il y aurait eu plus de concessions territoriales envisagées. Gaza a tenu des éléctions, a soutenu le Hamas et le Hamas a fini par prendre le contrôle de Gaza par la force, éliminé opposants politiques, musulmans modérés (et tout autre indésirable genre les gazaoui lgbt). Depuis, la population de Gaza est sous le joug d'un groupe religio-fasciste qui a le brainwashing fondamentaliste comme fond de commerce et comme d'autres régimes fascistes avant eux, commencent l'endoctrinement au berceau.
Il y a bien sûr plein d'éléments à charge d'Israël. Le gvt de droite, Bibi qui a monumentalement foiré (et soit dit en passant à laissé Rabin se faire assassiner parce que cela servirait son camp politique et sa carrière) plus le traitement désatreux des palestiniens dans le West Bank (quand on parle d'Apartheid en Israël c'est là qu'il faut regarder, différences de traitement au niveau légal entre colons et Palestiniens de cisjordanie, Gaza n'est pas concerné par le truc: depuis le retrait, il y a 0 Israélien là bas). On peut parler de ces choses mais c'est limite un autre sujet vu la gravité de la situation à Gaza.
J'ai pas envie de m'étendre mais ma conviction est qu'on se fait rouler dans la farine par l'Iran et la Russie et leurs alliés. Gaza pour l'Iran c'est un outil de déstabilisation global utilisé afin d'empêcher la normalisation des relations d'Israël avec les pays musulmans qui dans les trente dernières années ont décidé de passer "à autre chose" si l'on peut dire.
Via le Hamas l'Iran sacrifie la population de Gaza pour éliminer des juifs d'une part et ensuite foutre le bordel dans les opinions en Europe (remontée de l'antisémitisme) et créer des martyrs en quantité. Quoi qu'il se passe, ces crevures y gagnent quelque chose. Israël ne réagit pas : parfait, on se glorifie et on plannifie le coup prochain. Israël réagit : les voix internationales se lèvent contre eux car depuis trente ans Israël est dépeint comme seul responsable de cette situation (quiconque lit un peu l'histoire de la région depuis le début du 20e se rendra vite compte que rien n'est si simple).
Mais avec ce qu'il s'est passé le 7/10 il était impensable qu'Israël ne nous fasse pas une réaction à la USA après le 11/9. C'est le même genre de délire et c'est ce qui était recherché (d'où mon impression qu'on est entrain de se faire rouler dans la farine).
Je suis entrain de regarder ce qu'il se passe au Dagestan. Une émeute qui force des portes d'un aéroport à la recherche de passagers d'un vol en provenance d'Israël. Pogrom en cours donc.
On peut condamner ce que fait Israël et je suis d'accord, tactiquement c'est vraiment pas le bon plan, mais gvt d'ultra-droite à la GW Bush, il n'y avait pas grand chose d'autre à attendre.
Mais le Hamas c'est un cancer à exciser, c'est un culte de mort et son but c'est le génocide du peuple juif, purement et simplement (alors que ce n'est pas du tout le cas avec Israël qui est une société diverse).
Le Hamas, et autres comme eux d'avant et de maintenant, ce ne sont pas des groupes qui cherchent à s'asseoir à une table de négociations. Si cela avait été le cas, l'état Palestinien existerait depuis bien longtemps. Nier les envies génocidaires de l'islam radical c'est se voiler la face.
Sérieusement si vous êtes des gentils pigeons pro-hamas sans regarder les choses d'un oeil plus aiguisé unfollowez moi, please. J'en mange en quantité suffisante sur twitter.
Des tas de gens qui utilisent tout un tas de buzzwords pour donner voix à leur antisémitisme latent (conscient ou non) qui racontent des choses sans fondement aucun et qui ne se rendent pas compte qu'ils sont les idiots utiles, les dindons de la farce d'un merdier qui ne se trouve encore qu'à l'horizon mais dont on va tous devoir se taper une bouchée.
Ce qui est à venir me fait sérieusement flipper.
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flowery-letters · 2 years ago
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Flowery secret | [Chapitre 1]
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Neteyam x Lecteur!Féminin!Na'vI
Notes : Il s'agit de mon premier écrit Avatar, je compte utiliser à certains moments du vocabulaire Na'vi, celui-ci sera en italique et vous trouverez la traduction à côté pour fluidifier votre lecture !
Nombre de mots : 3 785.
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Aussi loin que tu t'en souviennes ça a toujours été lui et seulement lui.
Que ce soit à la dérobée d'un regard lorsqu'il passe devant toi, d'une écoute attentive de sa voix pour appeler ses sœurs ou son frère, tu ne peux te retenir de le chercher du regard et même de prendre des notes mentales sur lui. Comme retenir une pensée frivole sur la manière dont sa respiration se coupe lorsque le na'vi tend son arc, la façon dont sa mâchoire se resserre durant sa concentration et le sourire qui pend à ses lèvres quand il touche sa cible.. Il t'est juste impossible de te détourner de lui, ta vie au clan fait que tu ne pouvais que te retrouver le plus souvent avec lui, surtout depuis que tu t'entraîne pour devenir une aussi grande guerrière que Neytiri. Dès qu'il fait son entrée dans une zone proche de la tienne, tu ne peux pas lui tourner le dos sans l'observer de profil, fixant en particulier son visage et ses traits. En ce moment même, son expression rayonne. Comme d'habitude, son jeune frère et lui se taquine à coup d'épaule en attendant leur père pour commencer la patrouille du matin et l'aîné, fidèle à lui-même, répond avec un rire moqueur en le traitant de skxawng (idiot), sa main déposant une tape affectueuse sur la tête de son frère.
Ma Eywa. Tu ne pouvais pas te lasser d'entendre son rire à chaque fois que tu en avais l'occasion. Tes oreilles s'agitent au son et ta queue fouette l'air. Ton cœur bat furieusement contre ta poitrine et tu ne peux rien faire d'autre que continuer d'écouter en le fixant du coin de l'œil, comme si tu n'existais que pour être témoin de ce moment. Tu pourrais réellement passer toute ta vie à l'observer sans jamais te lasser une seule seconde de la lumière qui se dégage de son merveilleux sourire. Sincèrement, tu ne peux pas te retenir de passer tes yeux sur la silhouette du jeune homme à tes côtés ni même t'en lasser. Observer la façon dont ses cheveux se balancent vigoureusement d'une épaule à une autre lorsqu'il secoue la tête est charmante. Tu imagines leur touché au contact de tes joues. La vue de ses épaules être secouée par un nouveau rire te donne envie de passer tes doigts sur leur forme arrondie. Est-ce que le touché serait plutôt lisse ou rêche en effleurant ses cicatrices dues à ses escapades en forêt... Tu ne te donnes pas le temps d'approfondir cette image, car tu finis par baisser tes yeux en direction du sol, reprenant ton souffle qui s'était tout simplement coupé. Il n'existait vraiment rien chez lui que tu ne pouvais pas apprécier, tu l'adorais beaucoup trop pour que cela n'arrive.
Tu aimais profondément Neteyam Sully et plus le temps passait, plus il t'était sérieusement difficile de te dire que tu dois à tout prix contenir tes sentiments pour lui. Tu ne te donnais pas le choix de cacher ton attirance pour lui. Tu ne te l'ai jamais donné d'ailleurs, tout ça à cause des petites différences faisant l’existence de chacun. Tu as toujours été très consciencieuse vis-à-vis de ta situation et ce besoin de n'être que ce les autres attendent de toi s'est renforcé en grandissant dans l'ombre de ce garçon. ‘Il est beaucoup trop bien pour toi.' C'est ce que tu te dis. Et il est le premier fils de Toruk Makto. Toi, tu n'es qu'une jeune guerrière destinée à être au service du clan. Tu n'as rien de spécial, tu n'es personne. 
Un soupir monte dans ta gorge mais tu le retiens pour ne pas te faire remarquer. Toutefois, tes pensées finiront coupées par ce même garçon puisqu’il venait de t’appeler par ton nom. Tu pourrais reconnaître cette voix masculine entre mille, sous le choc ta respiration se coupe. Il te faut plusieurs secondes pour reprendre contenance. Neteyam t’appelle de nouveau, peu sûr que tu l’ai entendue la toute première fois. Tu tournes doucement ta tête vers la source de tous tes tourments. Tu n'ose pas le regarder directement donc tu fixes en premier Lo'ak qui attire ton attention en se penchant dans le dos de son frère aîné pour te saluer de vive voix, un sourire figé sur ses lèvres charnues. Son salut se voulait des plus courtois mais hélas, tu ne savais pas comment lui répondre, tu n'as jamais su le faire avec quiconque en tout temps. Ce n'était pas de la timidité, mais de la retenue. Une réserve n'ayant pour but que d'exprimer ce qui était nécessaire d'ajouter au moment opportun sans jamais te montrer outre-mesure car tu déteste attirer l'attention sur toi. Tu ne supportes pas que l'on te regarde trop longtemps, tu crains en silence de ne pas plaire assez, de ne pas être à la hauteur.  Alors, comme à chaque fois, tu rends la politesse du fils sully par un signe de la main. Mais ce n'est pas tout ce que tu fais, car ton béguin est là aussi. Tu dépose lentement ton regard dans sa direction et c’est là que vos regards se croisent.  Neteyam était déjà en train de t'observer, attendant un retour de ta part. Il t'avait nommé en espérant que tu le regarderais en premier.
Enfin, il s'était attendu à ce que tu le vois, mais comme toujours tu le laisses passer en dernier dans ton regard. Tu ne le regardes jamais assez longtemps pour lui permettre de t'offrir un sourire chaleureux et une courte conversation. Jamais, car tu te détourne aussitôt de lui, il perçoit tes lèvres légèrement entrouvertes se pincer dans l'action, tu semble ennuyé. Est-ce que tu le trouves ennuyeux ? Tes oreilles se plient en arrière alors que ta queue s'agite avec empressement pendant que tu fuis. Le fuis-tu, délibérément ? Ne pas savoir le rendait sceptique. Avait-il fait quelque chose de mal ?
Au début il pensait simplement que tu étais timide mais il semble que ce n'ait été qu'une théorie pour se rassurer par le passé. Car tu as toujours été comme ça avec lui, son frère et ses sœurs. Mais jamais avec les autres na'vit. Lo'ak a eu l'habitude de dire que c'était peut-être à cause lui, car il passe son temps avec Spider puisque c'est un humain ou bien parce qu'il possède cinq doigts, ce que les membres du clan lui ont souvent reproché en silence malgré leur respect pour Jake Sully. Cependant, Neteyam a fini par  repousser cette idée au fil du temps. Tu ne passes pas de temps avec eux, c'est un fait mais tu ne les regarde pas comme les autres na'vi le font. Il y a aucun mépris dans tes yeux, pas une seule once de dégoût ni de crainte.
Quand tu regardes son frère à chaque fois que ce dernier prend le temps de te saluer à l'aube d'une patrouille, tu le vois réellement comme il est. Un na'vi. Tes yeux brillent dans les siens, tu es calme, il pourrait même y lire une sorte de... tendresse à son égard mais il balaye souvent cette pensée qui le dérange plus qu'autre chose. Sauf que tu peux aussi agir comme ça avec ses sœurs, il sait qu'il y a eu une fois où tu as aidé Kiri à porter des tapis jusqu'à l'entrée de leur hutte. Il se doutait de ta douceur et était certain de ta gentillesse depuis que c'était arrivé. Il n'en avait pas été témoin mais Tuktirey avait fait mention de ta personne. Tu l'avais aussi aidé pour récupérer ses perles tombées dans l'eau en y allant à sa place parce que ce n'est pas une bonne nageuse, ça ne semble pas être grand chose dit ainsi mais pour Neteyam, ça te rend spéciale à ses yeux. Il en a retenue ton nom pour pouvoir le prononcer et faire rouler chaque lettre sur sa langue  afin de s’en imprégner..  Il était heureux de découvrir ton existence. Il avait essayé d’en apprendre un peu plus sur toi au détour d’une conversation banale entre d’autres chasseurs, le fait que tu veuilles protéger le village coûte que coûte l’avait fait sourire car tu voulais devenir un guerrier comme ton père.
Bien que tu n'avais pas eu la chance d’être élevé par lui, tu avais appris très tôt à te débrouiller par toi-même en prenant soin de ta mère ayant perdu son compagnon lors d’un raid. Tu es une bonne personne, il aimerait pouvoir compter sur quelqu'un comme toi dans ces relations. En dehors de sa famille, il ne possède pas de vrais liens avec d’autres na’vi. Il est le fils aîné, l’héritier Olo'eyktan. Avec un tel titre et des responsabilités comme les siennes., Neteyam avait fini par comprendre qu’il n'attirait que des loyaux sujets et non pas des amis. Toi, tu ne cherchais pas à lui plaire. Tu es et tu reste dans ta propre bulle, ne lui donne l’occasion de te voir que lorsque tu le désires. Tu creuse sa curiosité, tu es un petit mystère qu’il aimerait élucider. Un bourgeon qu’il aimerait voir éclore. Il pense souvent qu’il aimerait créer un lien avec toi. Mais lorsqu’il y pense, il doute et l’idée que tu ne veuilles pas de lui le ronge. Tu aurais le droit bien sûr, mais il préférerait que tu l’accepte dans ta vie, que tu le vois comme un allié, quelqu’un de confiance… Un ami.
Lorsqu'il te regarde t'éloigner pour saluer les deux autres guerriers plus adultes, il comprend qu’un fossé vous sépare. Tu es capable de parler, ta voix est douce comme la caresse d’une plume mais le timbre reste clair comme de l’eau de roche. Il se rend compte en t’écoutant que tu aimes faire du sarcasme et des blagues. Il n'aurait jamais soupçonné ce côté de toi qui te donne un point commun avec lui. Lui aussi aime plaisanter, il ressent un sentiment d'injustice. Il voudrait bien comprendre ce qui t'empêche de les approcher, il est certain que tu t'entendrais avec ses sœurs et avec lui aussi. Il est tellement loin de se douter que son désir est aussi le tient. Tu ne pouvais pas lui résister, quand vos regards se sont croisés tu t'es senti fondre. Si vous aviez été seuls, tu te serais peut-être jeté à l'eau ou mis en évidence ton intérêt pour lui. Tu ne sais pas mentir sur tes sentiments.
A défaut de les exprimer de vive voix, c'est ton corps qui parle. Oh ouais, ça, ton corps savait le faire. C'était automatique chez toi, par un simple regard, tu pouvais dire plus que ce que mille mots pourraient prononcer. Salon ta mère, c'est ce qui fait ton charme car ton père aussi avait cette faculté, c'est d'ailleurs ce qui a conquis ta mère, en plus du fait qu'il était un puissant guerrier. Mais tu ne peux pas y croire, tu n'es pas aussi bien que ton père l'était. Si tu l'étais, tu ne serais pas obligé de contrôler ton envie de te retourner tout en parlant avec les deux adultes qui supervisent la patrouille du jour ainsi que la prochaine chasse. Tu te concentrais si fort sur ton envie d'y participer que l'excitation te brûlait les doigts. L'un d'eux paru remarquer ta concentration cuisante, la prenait pour de la nervosité, il te donna un puissant coup de main dans l'épaule. La force mit dans ce geste anodin aurait pu plier tes genoux si tes pieds n'étaient déjà pas bien ancrés au sol. Tu avais les compétences adéquates, tout ce que tu avais à faire c'était de t'imposer plus souvent, ta présence serait alors retenue et tes efforts appréciés.
Les différents échanges se sont terminés à l'arrivée du Toruk Makto, Jake Sully. Si la présence de son fils te faisait bouillir intérieurement, celle du chef de guerre te glaçait sur place. Avec lui, il n'y avait pas de "peut-être" qui tenait. Il fallait être sûr de soi et de ses actions. Tout le monde au sein du clan connaît son histoire, toi y compris. Tu sais que ton père a combattu à ses côtés et est mort par loyauté. Tu lui en a voulu quand tu étais une petite na'vi, il avait survécu mais pas ton père. Il avait une famille heureuse et entière alors que la tienne se déchirait à cause de cette perte. Ta mère en souffrait toujours malgré ses sourires, elle avait besoin d'être tenue loin des ténèbres dans lesquelles ton père avait sombré. Tu avais donc pris très vite la décision de devenir comme lui par amour pour ta mère, par peur de la perdre elle aussi. A cette époque, malgré toute ta bonne volonté, tu ne pouvais pas t'occuper d'elle seule, alors les femmes du village s'étaient montrées présentes. Mo'at te prenais dans sa hutte pour t'enseigner l'art de la guérison afin d'aider ta mère quand elle se négligeait. Neytiri était très occupé par ses enfants mais sa porte t'a toujours été ouverte par amitié pour ta mère. Tu n'as jamais cédé à son offre, tu as favoriser ton autonomie pour prouver que vous pouviez vous en sortir. Et un jour, tu lui céda ta parole.
Le clan fêtait la première chasse de Neteyam, tu regardais ta mère danser de nouveau et s'amuser pour la première fois depuis longtemps. Neytiri se trouvait près de son compagnon quand tu es venu leur présenter tes respects et tu lui as dit que tu voulais être une grande guerrière comme ton père. Les époux Sully ne s'étaient pas attendu à ce que tu le leur déclares mais il avaient suspectés que tu pourrais suivre les traces de ton père, car c'était inscrit dans leur sang. Il était naturel qu'il soit dans le tiens aussi. Mais il ne t'ont rien dit que tu ne savais déjà. Jake a agi de manière détaché en te disant que tu devrais travailler très dur et que tu n'obtiendrais aucune forme de ménagement en possédant des lacunes. Ce soir-là, tu avais pris une deuxième grande décision : tu deviendrais une grande guerrière et tu effacerais ce regard de pitié que les compagnons Sully avaient lancé. Tu n'avais pas besoin de leur compassion, mais tu les respectait tout de même parce qu'ils t'avaient poussé à te dépasser. Et ils avaient fait Neteyam. Tu ne pouvais que les aimer un peu plus pour cette seule raison.
En bordure de la montagne, vous rejoignez chacun votre banshee. Ton Ikran avait atterri férocement dans ton dos. Sa robe possédait des nuances du jour tandis que son col recevait les reflets de la nuit, laissant les couleurs se mélanger pour former une teinte unique. Une fois le lien effectué, tu chevauches la créature sans tarder et tout de suite, tu concentre ta respiration sur la sienne. En déposant tes mains autour de sa tête, penchant ton corps pour que ton buste épouse son encolure, tu peux sentir sa respiration convenir à la tienne. Chaque fois que tu soupires, elle en fait de même. Quand tu relâches ton souffle, tu la sens se détendre. Tu fermes alors les yeux pour lier ta vision à la sienne. Tu vois au travers de ses yeux le paysage, la nature et Neteyam en train de monter sur son Ikran, ce qui te fait ouvrir les yeux. Tu restes penché, ton menton appuyé sur le cou de ta banshee pour le regarder.
L'Olo'eyktan prévient qu’il faut décoller, tu décide donc de couper court à toutes tes pensées folles en t'envolant dans le ciel. La voûte céleste possède une merveilleuse couleur anthracite, déchirée par des nuages. Tu glisse dans les airs avec souplesse, rejoignant Jake en restant dans son ombre, suivant la formation de votre groupe. En tête, Jake sully et ses fils. Lo’ak sur sa gauche, Neteyam sur la droite. En deuxième ligne, les deux autres adultes. A la queue pour refermer les rangs, toi. Le tour de garde fut assez court, c'est au retour que la formation changea pour toi. Les fils Sully avaient échangé leur place avec ceux de la deuxième ligne, les garçons avaient convaincu leur père de  les laisser se poser dans la forêt alors votre tour se terminait. Vous étiez censé rentrer, alors vous avez suivi les adultes et tu a été appelé à te glisser sur leur ligne, rejoignant leur rang pour écouter Mr. Sully te congédie. C'était la chance que tu attendais ! Sans hésitation, après l'avoir salué, tu as commandé ton Ikran pour rejoindre les garçons vers la montagne qu’ils avaient rejoint. D’un regard tu parcoures la nature pour t’y poser quand tu aperçois leur banshee en contrebas alors qu'ils n'étaient nulle part aux alentours. Tu rejoins la terre ferme en te posant un peu plus loin sur un tronc afin de ne pas attirer l'attention.
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En marchant entre les fougères, tous les sons et toutes les odeurs de la nature te parviennent en une seule vague. Tu peux sentir l'herbe chaude sous tes pieds, le parfum enivrant des fleurs venir te piquer l'odorat et loin devant toi, tu entends des voix.
" Lo'ak ! " criait Neteyam.
Tu n'étais pas sûr d'avoir entendu la réponse du second frère mais tu pouvais être certain qu'il s'agissait bien des fils Sully. Tu n'as pas attendu très longtemps pour suivre la direction de sa voix. Elle était ton guide dans le chemin forestier, tu grimpa par-dessus un tronc, dirigeant ton regard vers les traces qu'ils avaient laissés dans la terre. Tu traques les deux na'vi avec beaucoup d'amusement même si le faire à leur insu n'était pas quelque chose dont tu pouvais t'estimer fière. Ce n'était pas ta première fois dans ces bois. Tout comme ce n'était pas non plus nouveau pour toi de les suivre comme s'ils étaient tous les deux tes proies. Ce n'est pas comme ça que tu les vois, tu es juste curieuse de savoir où ils vont et en même temps, tu as envie de voir Neteyam. Le seul souci c'est qu'il ne sait pas que tu viens le voir à chaque fois que tu en a l'occasion. Quand il doit chaperonner ses sœurs, son frère ou qu'il chasse. Tu restes à une longue distance et tu te contente de rester cachés dans les arbres.
Aujourd'hui, tu décide de rester près du sol à cause des hautes températures qui sont nettement moins forte à terre. Au bout de quelques minutes de marche tu parviens à reconnaître le chemin qu'ils empruntent car tu tends l'oreille. Tu reconnais immédiatement le son d'une chute d'eau. Tu t'approche doucement, le dos courbé en rejoignant le derrière d'un buisson fleuri. Tu le renifles pour sentir des notes pimpées par un cœur fruité de fleurs de Yovo gorgé de fraîcheur et un fond chaleureux de musc sensuel. Cette odeur irrésistible pourrait facilement te faire oublier ce que tu es venu faire ici mais les rires que tu entends te sortent de ta transe. Tes yeux survolent ta cachette pour se poser sur les deux na'vi qui sont dos à toi.
Lo'ak venait de plonger dans l'eau, intimant son frère à le suivre alors que ce dernier préférait s'asseoir au bord pour l'observer. Il ne reste pas assez longtemps sur ses positions, la chaleur de l'après-midi se faisait plus étouffante et Neteyam avait beau ne rien laisser paraître, il transpirait. Une gouttelette venait de couler sur sa joue, alors qu'il l'essuyait ses oreilles se redressèrent à cause d'un bruissement  dans son dos. Méfiant de nature, il se redresse, jetant un regard à son frère qui nageait vers la cascade et recula l'air de rien pour enquêter sur le bruit. Par précaution, il porta une main sur le manche de son poignard et approcha du buisson ayant attiré son attention. Une fois proche, son autre main écarte les feuilles et il brandit son arme pour se retrouver seulement face à l'envolée de plusieurs lézards-éventail.
Toi, tu l'avais échappé belle en reculant dans ta position accroupie, tu avais rampé dans la terre pour te glisser sous les racines d'un arbre et observé son approche. Tu ne manque pas de le trouver séduisant avec son air renfrogné et sa position de guerrier prêt à l'attaque. Mais tu te rappelles bien vite que ce ne serait pas arrivé si tu n'avais pas eu la bêtise de te pencher pour fixer ses muscles dorsaux. Enfin, tu étais sorti d'affaires pour l'instant. Tu pouvais donc relâcher la pression sur tes épaules et regarder Neteyam marcher vers son frère pour plonger à son tour dans l'eau. Les voir s’amuser de la sorte te donnait envie de le rejoindre, tu avais soif à cause de cette chaleur et du stress que tu venais de subir.
Néanmoins, tu n'étais pas assez déshydratée pour te risquer à les rejoindre. Tu ne saurais pas trouver d'excuse à ta présence ici et leur dire la vérité était très loin d'être une option envisageable. Alors, tu te décides à patienter en arpentant du regard les deux Sully faire une bataille d'eau jusqu'à ce que le temps passe et qu'ils se décident à sortir pour sécher au soleil. Quand tu te rends compte qu'ils se sont dirigés vers ton arbre pour grimper aux branches et y accrocher leur équipement et garder uniquement leur pagne. Lo'ak est le seul à ne pas redescendre, tu notes. Tes yeux suivent la silhouette de Neteyam s'éloignant dans les bois et même si ton envie de le suivre est forte, tu penses d'abord à ta propre santé en te glissant hors de ta cachette pour faire le tour du point d'eau. Un regard par-dessus ton épaule t'indique que le second fils de Toruk Makto est resté perché en haut de l'arbre, car tu aperçois son corps reposé sur une branche. Tu décides de rejoindre le pied des chutes en dévalant petit à petit le rebord pour t'y plonger. Comme la discrétion sur ta présence devait absolument t'être garantie, tu n'as pas retiré ton équipement de vol en plongeant sous la cascade.
Lorsque ton corps rencontre cette fraîcheur liquide, tu te sens revivre, adressant une pensée à Eywa pour cette bénédiction. Tu nage vers le fond, guidé entre les rochers par la présence de cristaux et remonte à la surface pour recevoir une douche d'eau sur le dessus de ta tête. Par réflexe, tu passes une main dans tes long cheveux décorés par des perles et quelques plumes. Ta coiffure tenait parfaitement et heureusement, tu ne voudrais pas avoir l'air négligé en rentrant chez toi ce soir ou croiser une certaine personne dans cette apparence. Tu avance un peu plus pour rejoindre le pied de la montagne derrière les chutes pour sentir un banc dans la roche sur laquelle tu t'installe dans un soupir avant de te figer. Face à toi, à travers le rideau de la cascade, tu te rends compte que tu n'es finalement plus seule. Quelqu'un avait décidé de revenir faire trempette.
Et ce quelqu'un, c'était Neteyam.
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marie-swriting · 1 year ago
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L'embrasser - Robin Buckley
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Stranger Things Masterlist
Résumé : Trois fois où tu as eu envie d'embrasser Robin mais tu ne l'as pas fait et une fois où tu l'as fait.
Warnings : fluff, fin heureuse, rapide sous-entendu de l'homophobie de l'époque, dites-moi si j'en ai loupés d'autres.
A/N : L'astérisque (*) à côté de la phrase en italique est en italien et elle veut dire "si je pouvais, je t'embrasserais."
Nombre de mots : 2.6k
Version anglaise
Chanson qui m'a inspiré : Why Didn't I Kiss Her (The Useless Lesbian Song) par Ratwyfe
Dans la chambre de Robin, vous êtes allongées sur son tapis, à côté de son lit. La voix de Madonna résonne dans la pièce, la musique n’est pas trop forte pour ne pas vous déranger dans votre activité. Lecture pour toi, devoirs pour Robin. Tu es plongée dans ta fiction jusqu’à ce que tu entendes ta meilleure amie soupirer. Tu relèves la tête et la vois effacer quelque chose sur son cahier. Tes yeux passent de ses mains tenant son crayon jusqu’à son visage concentré sur l’exercice. Tu regardes ses sourcils froncés, ses yeux voyageant d’une ligne à une autre et enfin, tu admires ses lèvres. Tu les examines alors qu’elle les pince avant de mordre légèrement sa lèvres du bas. À ce moment-là, tu ne veux qu’une chose : l’embrasser. 
Tu ne sais pas vraiment à quel moment tu as développé des sentiments pour Robin, ça c’est juste fait. Robin est ta meilleure amie depuis que tu es bébé. Tu lui fais confiance et tu ne te vois pas vivre sans elle. Pour toi, c’est juste naturel de la vouloir pour toujours à tes côtés. 
Robin lève rapidement les yeux au ciel, t’obligeant à poser les tiens sur ton livre oublié depuis un moment. Elle pousse un grognement et tu fais comme si tu abandonnais à l’instant ta lecture pour la regarder pour la première fois depuis une heure. 
-Qu’est-ce qui t’arrive ? rigoles-tu.
-J’arrive pas à faire mon devoir d’italien et ça commence à me soûler sérieusement. 
-Je suis sûre que tu vas y arriver. Tu es forte en langue.
-Pas quand ça concerne le conguintivo, se lamente Robin et tu fronces les sourcils.
-Le congiu-quoi ? 
-C’est un mode verbal. 
-Et ça sert à… ? 
-Dans mon exercice, il sert à faire les hypothèses. Par exemple : si j’étais riche, je m’achèterais une Ferrari, t’explique-t-elle.
-Oh, donc c’est pas si compliqué.
-Tu ne connais pas la conjugaison italienne !
-C’est vrai. Peut-être que si tu me faisais un exemple, je comprendrais mieux, proposes-tu et Robin te lance un regard appuyé. Quoi ? Je t’ai presque jamais entendu parler en italien ! Je suis curieuse. Allez, fais moi une hypothèse avec ton congiu-truc, demandes-tu en t’asseyant en tailleur. 
-Ok, euh…, commence Robin en réfléchissant. Se potessi, ti bacierei*, dit-elle en rougissant légèrement. 
En entendant Robin parler en italien, tu fais tout pour ne pas montrer de réaction. Robin connait pas mal de langues et tu mentirais si tu disais que ça ne te fait pas d’effet quand elle parle une langue étrangère. Pendant une seconde, tu la fixes, ignorant comment rester calme.
-C’était…, bégayes-tu, ça me semblait juste. Je connais rien à l’italien, mais ça semblait bien. 
-Ouais, enfin, c’était une phrase simple. Rien de spécial, précise Robin en regardant ailleurs.
-Elle veut dire quoi ? questionnes-tu et elle te regarde sans comprendre. La phrase, ajoutes-tu.
-Oh, euh, quelque chose d’inutile.
-C’est-à-dire ? 
-Je… J’ai dit que si je pouvais, je partirais d’ici, informe-t-elle, mais tu sais qu’elle ne dit pas la vérité.
-Tu mens. 
-Pas du tout ! se défend Robin en évitant un peu plus ton regard.
-Robin, je te connais depuis l’enfance, je sais reconnaître quand tu mens. T’as dit quoi ? 
-Ce que je viens de te dire.
Toujours pas convaincue par sa réponse, tu te jettes sur elle et la chatouilles. Robin tombe à la renverse en rigolant. Tu continues ton attaque tout en ordonnant de te dire la vraie traduction. Elle insiste qu’elle t’a dit la vérité et tu redoubles d’effort. Robin essaye de se protéger en tentant de saisir tes mains. Après une minute, Robin pouffe de rire tellement fort qu’elle a du mal à respirer. Tu arrêtes de la chatouiller et tu te rends compte de votre proximité. Tu es à moitié sur elle, ses mains tiennent tes poignets et seuls quelques centimètres vous séparent. Tu plonges ton regard dans le tien et automatiquement, tu rapproches ta tête de la sienne. Pendant une seconde, tu regardes à nouveau ses lèvres. Tu rêves d’enfin les goûter. Plus la tension monte et plus tu te dis que tu vas l’embrasser. Quand tu es sur le point de poser tes lèvres, tu paniques et te relèves, faisant froncer les sourcils de Robin.
-Je dois y aller, dis-tu en commençant à ranger tes affaires, je viens de me rappeler que je dois faire un truc pour ma mère.
-Tu peux pas faire ce truc plus tard ? 
-Non. J’aurai pas le temps sinon. On se voit en cours. 
Sans un regard à Robin, tu cours vers la sortie de sa chambre. Quand tu arrives enfin dans la rue, tu pousses un grand soupir et marches rapidement jusqu’à chez toi. Tout le chemin, tu te maudis. Tu avais l’occasion parfaite pour embrasser Robin. Elle n’avait pas l’air d’être contre votre proximité et tu as littéralement pris la fuite. Tu n’arrêtes pas de te répéter “pourquoi est-ce que je ne l’ai pas embrassée ?”. Tu essayes d’arrêter tes lamentations en pensant que tu as peut-être bien fait de ne pas l’embrasser. C’est ta meilleure amie. Tu aurais pu ruiner ton amitié. De plus, Robin a le béguin pour Vickie. Elle n’est pas attirée par toi. Tu te serais brisée le cœur toute seule. Finalement, tu as bien de ne pas écouter tes sentiments.
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Un mois s’est écoulé depuis ta presque tentative de baiser. Tu ne t’es pas retrouvée dans cette situation à nouveau donc tu as pu contrôler tes émotions. Enfin, entre-temps, Robin t’a annoncé qu’elle a réussi à avoir un rendez-vous avec Vickie. Tu as montré ta joie quand elle t’a informé de la nouvelle, mais au fond de toi, tu étais blessée. Certes, tu n’auras jamais ta chance avec Robin, tu le sais, mais ça ne veut pas dire que tu ne peux pas avoir mal quand tu sais qu’elle pense à une autre fille. 
Après son rendez-vous avec Vickie dans l’après-midi, Robin est venue chez toi pour faire une soirée entre meilleures amies. Vous êtes actuellement dans ta cuisine à préparer les pop corns. Robin te raconte les intrigues des différents films qu’elle a loués. Tu lui dis de choisir celui qu’elle veut et elle va le mettre dans le lecteur cassette. Quand elle revient vers toi, tu es en train de verser le pop corn dans le bol. Tu lui donnes vos deux verres et Robin t’informe qu’elle a lancé un film d’amour. Tu utilises ce sujet pour poser la question qui te brûle les lèvres depuis qu’elle est arrivée.
-Au fait, tu ne m’as pas parlé de ton rendez-vous avec Vickie. Comment ça s’est passé ? demandes-tu, nonchalamment.
-C’était bien, mais on a préféré en rester là.
-Quoi ? Mais je croyais que tu l’aimais bien. 
-Je le pensais aussi. C’est juste qu’on a senti que rien ne se passerait. C’est mieux comme ça, avoue-t-elle et elle ne semble pas plus triste.
-C’est dommage. Je suis sûre que tu trouveras la fille parfaite pour toi, Robin.
-Toi aussi, tu trouveras la personne parfaite pour toi. 
Tu passes ton bras autour des épaules de Robin pour lui faire un câlin sur le côté avant de vous rendre dans ton salon avec vos sucreries et de lancer le film.
Au milieu de l’histoire, Robin finit par poser sa tête sur ton épaule et tu ne peux t’empêcher de poser la tienne sur la sienne, un sourire aux lèvres. Quelques minutes plus tard, tu entends ses respirations régulières et une fois de temps en temps, des petits ronflements légers. Tu te retiens de rire pour ne pas la réveiller. Bien évidemment, elle s’est endormie, même si elle t’a assuré que ça ne serait pas le cas. Malgré toi, tes yeux passent de la télé à la main de Robin qui est maintenant sur ta jambe. En la regardant, tu as envie d’enlacer tes doigts aux siens. Doucement, tu rapproches ta main de la sienne, mais tu n’oses pas la toucher. Après plusieurs longues secondes, tu finis par abandonner et ta main trouve sa place juste à côté de la sienne. Tu te concentres à nouveau sur le film, tentant d’oublier la main de Robin. Quelques minutes plus tard, Robin se repositionne légèrement, enfonçant un peu plus sa tête dans le creux de ton cou. Dans son mouvement, sa main frôle la tienne et inconsciemment, elle lie ses doigts aux tiens. En sentant son touché, tu prends une profonde inspiration, appréciant sa présence si proche de toi. Tu serres un peu plus sa main en regardant le film avec un grand sourire. 
Quand le générique défile enfin, tu éteins ta télé. Même si ça te fait mal au cœur, tu secoues légèrement Robin. Elle papillonne des yeux avant de les ouvrir et d’enlever sa tête de ton épaule. Quand elle réalise qu’elle s’est assoupie, une expression coupable prend place sur son visage.
-Je suis désolée, je t’avais promis que je tiendrais, s’excuse-t-elle en posant les yeux sur toi.
-Pas de problème.
Vous n’ajoutez plus rien et continuez à vous regarder. Robin avec les yeux encore endormis alors que les tiens sont bien ouverts. Vos mains sont toujours liées et comme la dernière fois, vos visages sont seulement séparés par quelques malheureux centimètres. Robin est celle qui plonge ses yeux dans les tiens. Tu retiens ta respiration, te disant que peut-être cette fois, c’est la bonne. Robin se rapproche légèrement de toi et quand tu sens son souffle contre tes lèvres, tu te lèves du canapé. Robin reste perplexe alors que tu commences à ranger rapidement les affaires sur la petite table du salon.
-On devrait aller se coucher. Tu es fatiguée, annonces-tu, prenant Robin de court.
-Ouais, c’est vrai. 
Robin prend le bol de pop corn vide ainsi que vos deux verres et se rend dans la cuisine. Quand elle est hors de ta vue, tu regardes en l’air, désespérée par ta propre réaction. Cette fois, tu ne peux même pas dire que ses sentiments pour Vickie t’ont retenu, elle t’a avoué qu’elle ne l’aimait pas de cette façon alors pourquoi ne l’as-tu pas embrassée ? Parfois, tu ne te comprends pas toi-même. 
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La fin de l’année scolaire arrive à grands pas et tu n’as toujours pas réussi à sauter le pas et à embrasser Robin ou au moins à lui proposer un rendez-vous. Tu ne sais pas quoi faire et ce n’est pas comme si tu pouvais en parler à ta meilleure amie pour des conseils ; Robin est ta meilleure amie. Alors, tu continues à souffrir en silence.  
Une jour avec Robin, vous avez décidé d’aller au cinéma du centre commercial. Après votre film, vous ne quittez pas les lieux et faites quelques boutiques. Vous n’achetez pas forcément des affaires, mais tant que vous êtes ensemble, c’est le plus important. Vous marchez en direction de la librairie du centre commercial quand les yeux de Robin s’ouvrent en grands.
-Qu’est-ce qu’il y a ? questionnes-tu.
-Il y a mon patron.
-Et ? T’as demandé un jour de repos aujourd’hui, non ?
-Techniquement, non, confesse-t-elle, paniquée.
-Qu’est-ce que tu veux dire ?
-Je savais qu’il refuserait alors je l’ai appelé ce matin en lui faisant croire que j’étais malade. J’ai sorti la carte du “je peux pas quitter les toilettes tellement mon ventre me fait souffrir”. Faut pas qu’il me voie sinon je suis foutue. Viens !
Sans te prévenir, Robin prend ta main et court dans la direction opposée. Tu la suis avec difficulté. Parfois, elle lance des regards derrière elle. Après avoir couru pendant une minute, elle te pousse dans un coin caché du centre commercial. Vous récupérez votre souffle puis, vous finissez par rigoler. Quand vos rires se calment enfin, tu réalises dans quelle position vous vous trouvez. Ton dos collé au mur, Robin est face à toi, sa main toujours dans la tienne. Tes yeux passent de ses yeux à ses lèvres et tu vois une petite mèche de cheveux prise dans son gloss. Tu lèves ta main et retires la mèche en la plaçant derrière son oreille. Ta main ne quitte pas sa joue. Un petit effort et vos lèvres pourront enfin se toucher. Cependant, tu ne bouges pas, trop effrayée. Tes mains deviennent de plus en plus moites et ne voulant pas qu’elle le sente, tu enlèves ta main et te râcles la gorge.
-On devrait aller ailleurs, chuchotes-tu. On doit être sûres qu’il ne te voit pas. 
-On devrait, ouais, murmure Robin avec un ton légèrement déçu.
Robin se sépare de toi, abandonnant ta main. Elle regarde les alentours, vérifiant que la voie est libre, pendant que tu reprends tes esprits. Tu fais tout ton possible pour ne pas extérioriser ta frustration. “Pourquoi est-ce que je ne l’ai pas embrassée ?”, tu te répètes. Encore. Il n’y avait qu’un mouvement à faire et c’était fait. Ton manque de courage t’agace au plus haut point.
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Le mois de juin est enfin arrivé et avec Robin, vous l’attendiez avec impatience. Maintenant que tu as une voiture, vous avez décidé de vous rendre à Indianapolis et de participer à une Pride pour la première fois. Vous avez passé la journée à marcher dans la rue en tenant des pancartes revendiquant vos droits faites la veille. Pendant toute la marche, vous vous êtes tenues la main, appréciant la présence de l’autre pendant ce moment si spécial. Quand l’après-midi a touché à sa fin, vous avez repris la route à contrecœur. Vous auriez aimé rester dans cette bulle où vous vous sentiez totalement libre, malgré la réalité. Sur le chemin du retour, vous avez acheté à manger dans un fast-food et vous vous êtes garées dans un coin tranquille pour manger à l’arrière de ton pick-up, après avoir installé plusieurs couvertures. 
Quand vous avez fini de manger, vous ne repartez pas tout de suite. Vous avez moins d’une heure de route donc vous voulez encore rester dans votre monde un peu plus. Allongées à l’arrière de ton pick-up, vous regardez le ciel qui est dans les tons roses/orangés. Vous êtes si proches que ton bras touche le sien. Vous reparlez de votre journée et la joie s’entend dans votre voix.
-On a tellement bien fait d’y aller, déclares-tu en la regardant. Je me suis sentie plus courageuse que d’habitude à crier que j’étais fière avec d’autres personnes.
-C’est vrai que ça fait du bien de pouvoir dire haut et fort qui on est, confirme Robin en tournant la tête vers toi.
-Et puis, tu as vu tous ces couples ? Ils étaient mignons et semblaient n’avoir aucune peur. J’aimerais être comme eux, avoues-tu d’une plus petite voix.
-Un jour, ça sera plus simple.
Robin garde ses yeux fixés sur toi et l’envie de l’embrasser revient aussitôt. Cette fois, tu veux être courageuse. La peur te tord le ventre, mais tu te rappelles de ces différents couples que tu as vus, surtout d’une jeune femme d’environ ton âge embrassant sa petite amie et tu te dis que tu veux faire pareil. Discrètement, tu te rapproches de Robin. Elle le sent et te prend ta main dans la sienne, te donnant ce coup de pouce dont tu as besoin. Ton visage est si proche du sien que tu peux sentir son parfum. 
-Robs, est-ce que ça te va si je le fais ? 
Tu n’as pas besoin de préciser ce que tu veux faire. Votre proximité et la tension palpable font comprendre ce que tu souhaites. Robin hoche la tête avant de murmurer :             
-Je n’attends que ça.
Tu prends une dernière inspiration et pose enfin tes lèvres sur les siennes délicatement. Tu serres un peu plus la main de Robin dans la tienne pendant que Robin place sa deuxième main sur ta joue. Vous vous embrassez quelques secondes avant de vous séparer. Un immense sourire se retrouve sur vos visages, réalisant que tu l’as enfin embrassée.
Stranger Things Masterlist
{Ceci est mon blog secondaire donc je répondrai aux commentaires sous le pseudo @marie-sworld}
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Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - Chapitre 23
Ceci est un Hateread du tome 10 de la saga Tara Duncan, inspiré par le long travail de Patricklemorse. Pour plus d’explications ou d’introduction, référez vous au post « Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - 0 : Dans les épisodes précédents » !
L’ensemble des extraits cités entre guillemets et en italiques appartiennent à madame Sophie Audoin-Mamikonian, que j’appellerai Madame S.A.M par facilité.
Hello hello,
Nous revoilà partis pour le Hateread du tome 10 de Tara Duncan. C'est aussi la troisième partie de mon exceptionnel tryptique de posts d'articles. Vous allez voir que ce chapitre aussi est extrêmement court.
Dans le chapitre précédent, Mara butait Selenba et Magister lui donnait ce qu’il lui avait promis. Et c’est tout. À se demander pourquoi madame S.A.M. n’a pas cherché à mieux équilibrer la longueur entre ce chapitre et le dix-neuvième… mais bref, je m’égare.
Cette fois-ci, nous revoyons Tara dans le chapitre « Le concert, ou comment réaliser qu’en art musical tout est une question d’interprétation… dans tous les sens du terme. »
« Traqués par les scoops, en chemin, Tara et ses gardes récupérèrent les autres membres du magicgang. Tout le monde était en grande tenue de soirée, ils étaient très élégants, y compris Fafnir qui avait étrenné une époustouflante robe de cuir blanc qui faisait ressortir ses tresses rouges et son teint perpétuellement bronzé maintenant qu’elle passait bien plus de temps dehors que sous terre. (Pourquoi décrire en particulier la tenue de Fafnir ? D’ailleurs, d’où Fafnir a une tenue de soirée ? Je ne crois pas me rappeler que le magicgang a pris des affaires quand ils ont embarqué pour Tadix, et puisque Fafnir déteste faire usage de la magie et est très pragmatique, je ne vois pas à quel moment elle se servirait de ses pouvoirs pour ça... Mystère. Je laisse la question là)
Mais Cal perdit son sourire étincelant et admiratif lorsque Tara lui glissa à l’oreille qu’elle avait eu des nouvelles de Robin et qu’il était prisonnier. Elle ne pouvait pas lui en dire beaucoup plus, mais l’inquiétude brilla dans les grands yeux gris du Voleur. »
J’espère qu’il s’inquiète pour Robin et pas pour sa relation avec Tara, sinon je vais lui botter le cul.
Séparée du magicgang, Tara observe la pièce et ceux qui s’y trouvent. Elle note la présence de Jordan et Jeremy, de Glubl et de la plante du chapitre 4, mais aussi d’Angelica, qui est curieusement en train de parler avec Archange. En interrogeant ce dernier à ce sujet, Tara apprend qu’il ne sait pas ce que lui veut la peste. Suite à cela, Chem (connard) vient s’installer aux côtés de Tara, et lui fait la conversation tout tranquillement monsieur le gIGA GROOMER DE CES MORTS LÀ. Also, la narration précise qu’il a amélioré son apparence physique, ce qui veut dire qu’il est toujours dans l’optique de se fiancer à Tara. Il devrait mourir.
« Tous les sièges se tournèrent vers l’Impératrice qui se trouvait un peu plus haut, dominant la salle.
— Je lève mon verre, fit la jeune femme, elle aussi moulée dans une superbe robe de satin de soie noire rebrodée d’or, ses longs cheveux blonds, bouclés pour l’occasion, et retenus par une tiare dorée aux diamants noirs, à nos invités, en espérant que ce toast soit porté pour une éternité de paix et de commerce. Bienvenue aux Boulimi-Lema !
Tout le monde, y compris Tara, mais pas Maître Chem qui serrait les lèvres avec émotion, reprit le toast. (« Tout le monde y compris Jean-Michel mais à l’exception de Thibaut et sans compter Pierrot qui serrait les lèvres avec émotion reprit le toast ». Plus sérieusement, « tout le monde sauf Maître Chem », y a pas besoin de mettre Tara dans la phrase.)
Archange inclina la tête, but une gorgée délicate, qu’il salua d’un petit son approbateur, puis, le sort d’Amplificatus portant sa voix partout, il répondit :
— Merci aux AutreMondiens et aux peuples de cet Univers. Nous nous efforcerons de ne pas vous décevoir. À vous ! »
Y avait pas un peu plus engageant comme promesse que « on va essayer de pas trop vous décevoir aha uwu » ?
Bref, le concert commence. Une aragne (aka un crossover entre une araignée format Australie, pour le physique, et le Sphinx, pour l’attitude générale) monte sur scène pour chanter. Elle fait un duo de chant à haute note avec une démone, et je trouve le concept assez stylé je dois avouer.
Face à cette performance, les divas d’Autremonde ont quelque peu la pression. Leur orchestre décide de lancer un opéra bien spectaculaire, mais…
« Tout le monde connaissait cet opéra.
Sauf les démons, apparemment.
Probablement plus à cause des jets de lumière qui imitaient les sorts destructeurs des sortceliers qu’à cause de la musique, les démons crurent qu’on les attaquait.
Comme un seul homme ils se dressèrent comme des ressorts, sortirent des armes d’un geste fluide et se mirent à tirer sur la scène.
Ce fut une hécatombe. »
Aha oupsie…
Et c’est déjà la fin de ce chapitre aussi, décidément madame S.A.M. a un petit souci de tempo, ironique quand un chapitre traite d'un concert. Mais ce sera tout pour cette fois, j’espère que ce trio de reviews de chapitres vous aura tout de même plu !
La prochaine fois, nous continuerons cette scène. D’ici là, prenez soin de vous et passez de bonnes vacances !
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