#Qu'on met aussi à plat sur un table pour voir ce qu'on pourrait en faire
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#My art#Collage#gay artist#Gay art#Les brouillons qui sont déjà des portes d'entrées pour tous les univers tous les imaginaires mais qu'on déchire et froisse quand même qu'on#Regarde avec doute et crainte et dégoût et peur#Qu'on met aussi à plat sur un table pour voir ce qu'on pourrait en faire#Comment ne pas gaspiller l'énergie qu'ils nous ont pompé#Ces imaginaires#Déroulons les#Des brouillons qui sont des films qui sont des doutes#Journal#Et le corps ma première matière première#Brouillons qui sont des films dans nos têtes * qui sont des doutes
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OC n°4.
Nom : aucune idée, voir la liste de noms, mais peut-être un truc en rapport avec le rouge. Ashvini, sajala, sanvari, sarayu, satya, Shirina... Je cherchais des noms indiens, mais j'aime bien Cinabre aussi.
(Homestuck aspect : space. Rust blood. Argo.)
Genre : féminin. Il m'en fallait bien une...
Couleur de peau : originaire d'inde.
Couleur des yeux : un noir et un rouge. Le rouge (gauche) est une lentille de contact, elle est borgne de l'œil gauche, à cause d'une infection qui a mal tourné. Extérieurement ça ne fait pas grand chose à part un léger voile gris, donc elle a mis une lentille rouge pour le cacher (et aussi parce qu'elle trouve les yeux rouges super cool).
Cicatrices ou tatouages : à part son œil borgne... Une petite cicatrice sur l'index venant d'une coupe de cuisine. Pour les tatouages, un œillet rouge juste en dessous du creux de la clavicule.
Cheveux : noirs avec des mèches rouges, raides, aux épaules mais généralement portés en chignon lâche... Attachés avec un ruban rouge bien sûr.
Autres : pas de boucles d'oreille ou autres, n'aime pas ça. Ni vraiment de bijoux, à cause de son métier (à part un bracelet en cuir rouge). Vernis rouge sang (quand elle ne travaille pas) et rouge à lèvres écarlate. Eye-liner rouge très foncé presque noir.
Vêtements : là est la base du personnage : j'ai juste pensé "je veux faire un personnage obsédé par la couleur rouge". Donc, Beaucoup trop de rouge. Débardeur col V rouge sang, jean rouge tomate, longue veste (à manches longues) rouge foncé avec quatre grandes poches où elle met un peu n'importe quoi, chaussettes pourpres, baskets entièrement rouges vif (même les semelles et les lacets). Lunettes rouges- l'œil épargné par l'infection est légèrement myope.
Âge général : 25-30 ans.
Histoire : possède un restaurant nommé Carmin, qui est, sans surprise... Très rouge. Les volets, les murs, la porte... Tous en différentes nuances de rouge, les mettre tous dans la même nuance serait trop agressif. Par contre, le sol est blanc (marbre) et le mobilier est marron clair (tables, chaises...) et tout est en bois (sauf les verres, couverts, assiettes, etc...). Elle met du colorant alimentaire rouge (bio) dans tous ses plats, du coup ils sont tous rouges, c'est un peu la moitié de l'attrait du restaurant. Elle se spécialise en cuisine indienne (surtout les épices) mais s'y connaît aussi en cuisine italienne, francaise, japonaise et russe.
Autres : elle a un diplôme de chimiste (puisque de toute façon ces temps-ci la gastronomie est assez chimique). Elle n'a pas une relation très étroite avec sa famille. Elle est ce qu'on pourrait appeler un « disaster gay™», elle devient très maladroite en présence d'une jolie fille. Elle est aussi très asexuelle. Elle est plutôt forte aux basket et joue avec une équipe de rue pendant les week-ends. Elle a un niveau correct de taekwondo. C'est pas une pro, mais elle se débrouille. Elle aime bien les fleurs, tant qu'elles sont rouges. Son obsession pour le rouge n'a pas de base particulière : elle trouve ça extraordinairement joli, c'est tout. Elle aime les agrumes, les fruits en général, mais surtout les agrumes. Elle sait faire des pâtisseries, même si elle est plus cuisine. Elle est calme et affectueuse mais pas super bavarde. Elle a une très faible tolérance aux idiots. Elle n'a pas son permis de conduire, parce qu'elle n'en voit pas l'utilité, elle a son vélo et ça lui suffit. Elle aime lire des bandes dessinées. Son passe-temps pendant son temps libre est de créer de nouvelles recettes de cuisine avec des aliments exclusivement rouge (elle essaie de faire des plats naturellement rouges pour éviter d'avoir à racheter une tonne de colorant alimentaire rouge bio toutes les semaines). Elle a un tablier rouge vif pour cuisiner (avec des motifs de couteaux). Elle va tous les ans à toutes les Prides à proximité de chez elle (où se situe ce chez elle, ça reste à voir... Mais ce sera en Amérique) et a un t-shirt aux couleurs du drapeau (rouge orange blanc rose pourpre), il est juste assez rouge pour rentrer dans sa collection de t-shirt rouges unis. Parle anglais, français, italien (l'hindi est sa langue maternelle donc...) et le code morse. Elle aime insulter les gens qu'elle n'aime pas en code morse (généralement ils ne se rendent pas compte que les claquements de doigts répétitifs sont plus qu'un tic). Elle adore faire un nid de couverture et d'oreillers pour dormir. Elle est plutôt douée avec les couteaux (faut bien, elle est cuisinière). Elle a un sens de l'orientation particulier : quand l'endroit est nouveau pour elle, elle pourrait se perdre dans un couloir/une rue en ligne droite. Mais des qu'elle s'est perdue précisément 14 fois dans un endroit, elle peut s'y repérer parfaitement pour le restant de ses jours. Quand elle arrive dans un nouvel endroit, elle fait un sorte de se perdre très rapidement, qu'on en finisse. Elle adore les grenades... À cause de la couleur, bien sûr... Mais elle aime aussi le goût, et la légende associé (elle a toujours eu un petit crush sur Perséphone). Elle aime la mythologie grecque (surtout Perséphone et Hadès). Son odorat et son goût sont très développés mais son ouïe et sa vue ne sont pas super, sa vue parce que hum, elle est borgne et légèrement myope, et son ouïe, et bien elle n'entend pas particulièrement bien, mais elle n'est pas malentendante non plus.
#My ocs#Oc#Ocs#OC stuff#She's this calm and cool person and then she sees a cute girl#And instantly becomes an awkward disaster#Dripping stardust#Polaris à l'appareil
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Les Chroniques de Livaï #404 ~ ÊTRE POLI COÛTE PEU ET ACHETE TOUT (octobre 845) Livaï
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
On est tous rassemblés dans une immense salle encombrée d'une table interminable dressée pour le repas. Je remarque déjà que des groupes se forment. Même si j'ai donné l'impression de me foutre royalement de tout ce qui se passait, j'ai vite compris que des factions se bouffaient le nez à cette réception. Des domestiques nous mènent aux chaises qui nous sont réservées et je constate avec soulagement que je suis à côté d'Erwin ; j'avais pas du tout envie de me retrouver isolé. Cette femme que j'aime pas trop se retrouve à ma droite, et, comme Erwin me jette un regard insistant, je me résous à déplacer sa chaise pour qu'elle puisse s'assoir, comme il me l'a appris, avant de me poser à mon tour.
En face de nous s'étale une belle brochette de richards qui nous regardent avec méchanceté. S'ils veulent jouer à ce jeu, je peux participer. Tirer la tronche toute la soirée, c'est dans mes cordes. Il y'en a surtout un, juste à ma hauteur, qui a un air tout à fait détestable. Je sais pas vraiment ce que c'est, mais toute sa personne me donne envie de rester très loin... Ses yeux bleus froids, sa coupe de fils à papa, et cette cicatrice en forme de croix qui lui barre le front, tout est déplaisant. Quand il me regarde, j'ai l'impression d'être un animal amusant dont on attend qu'il fasse des galipettes...
Erwin m'a soufflé quelques noms dont il se souvenait pour que je sois pas paumé. Et celui-ci fait partie des gens dont il m'a dit de me méfier. Gisbert Fritz, un neveu du roi, un prince comme on dit, très opposé au bataillon et aux explorations. A éviter au maximum, même si dans cette situation, il faut savoir rester poli et répondre aux questions sans s'énerver. Il a pas intérêt à me parler, sinon je risque de déraper. J'aperçois Monsieur Moustache, qu'on a vu tout à l'heure, qui s'installe au bout de la rangée.
Tabea, qui est juste à côté de moi, essaie d'être aimable en me montrant comment déplier ma serviette. Je sais faire, merci. Elle imagine réellement que j'ai aucune manière ; j'en ai pas beaucoup, c'est vrai, mais Erwin m'a montré les bases. Le carré de tissu blanc se trouve bientôt déployé sur mes genoux et j'attends la suite des évènements. J'ai bien compris qu'on allait manger. J'ai fait en sorte d'avoir faim pour aujourd'hui, mais mon estomac est un peu noué, j'espère que ce sera pas trop long...
Zackley prend place à son tour en bout de table, ainsi tout le monde peut le voir. On dirait qu'il s'apprête à juger chacun d'entre nous... Il paraît que c'est un peu son boulot, si j'en crois Erwin ; il s'occupe des cas de délits, manquements, fautes ou crimes liés de près ou de loin à l'armée. L'ambiance n'est pas si éloignée de celle d'un tribunal, en tout cas de mon point de vue... Je baisse les yeux et remarque une profusion de couverts dont je ne connais pas l'utilité. Je reconnais la fourchette, le couteau et la cuillère, mais je me demande à quoi servent les autres. Faudra que je demande discrètement à Erwin si je veux pas avoir l'air con. Je me rends compte que le moindre faux pas n'échappera pas à nos voisins d'en face.
Zackley se lève avec son verre et je vois que tout le monde fait pareil. Erwin aussi, et je comprends que c'est ce qu'on appelle un "toast". Une tradition bizarre. Je le fais à mon tour et Zackley nous sert un petit discours sur la nécessité d'unir toutes nos forces contre la menace des titans, tout en oubliant pas de prendre du bon temps quand c'est possible. Ouais, un discours adapté à toutes les susceptibilités ; plutôt futé. Tout le monde se rassoit après avoir avalé quelques gorgées de vin.
En me rasseyant sur ma chaise, je sens mon genou buter sur quelque chose sous la table. Ca y était pas avant, qu'est-ce que... ? Désolé, Erwin, mais je dois aller voir. Je soulève la nappe et aperçois deux yeux noirs dans une face écrasée garnie de plis. La bête halète et des filets de bave coulent de ses babines. Y a un chien sous cette table... A tous les coups c'est celui du proprio... Ok... euh... va-t-en de là, sale bête ! Et me met pas de la bave partout, c'est dégueulasse ! Le chien s'éloigne sous la table et je remarque en me penchant un peu qu'il a toute la place pour déambuler à son aise. Qu'il vienne pas sur mes genoux, c'est tout ce que je demande.
Un serveur avec un torchon sur le bras se présente à l'entrée et annonce ce qu'on va manger : saumon en mousseline. J'ai aucune idée de ce dont il s'agit. Je questionne Erwin du regard et il m'indique le couteau rond avec le bout pointu. On doit le manger avec ça ? On le tient comment ? Il me montre en essayant de faire en sorte que personne le voit. Heureusement que les commère d'en face sont occupées.
Une file de domestiques chargés d'assiettes - un pour chacun d'entre nous - se met alors à arpenter la pièce en rasant les murs et pose devant nous un plat couvert d'une cloche en métal. Puis, tous ensemble, ils découvrent la nourriture et une odeur de poisson assaillit mes narines. Merde, j'aime pas trop ça... Mais je suppose que je vais devoir me forcer un peu. Erwin m'a dit qu'on devait pas vider son assiette, ça m'arrange.
Je coule vers lui un regard inquiet et note comment il utilise ses couverts. Je vais y arriver. Je suis face à un espèce de pavé rose dans lequel est inséré une crème bizarre, le tout baignant dans une mare de sauce blanche. Une ridicule feuille de menthe trône au-dessus. Et bien, allons-y.
Les premières bouchées sont difficiles, mais à la longue, je finis par m'y habituer. C'est plutôt facile à manger et pas trop consistant, ce qui me va bien. On entend que le bruit des couverts pendant un moment puis certains invités commencent à discuter avec leurs voisins à voix basse. Un léger bruit de fond s'installe. Je préfère ça, manger dans le silence quand y a du monde, c'est très gênant.
Je remarque qu'Erwin parle avec son voisin de gauche, un membre du Parlement qui a de la sympathie pour le bataillon, il me semble. Erwin lui sert son meilleur sourire, il espère sans doute une généreuse donation plus tard. On est là pour ça après tout. J'espère quand même que personne ne viendra m'adresser la parole, je crains de dire des conneries... C'est vraiment chiant de me sentir inférieur à tous ces bourges... Erwin est vraiment plus à l'aise que moi ici...
Il reste quelques bouts de poissons dans mon assiette, je décide d'arrêter là. Je constate que tout le monde fait pareil, Erwin avait raison. Je me demande combien de miséreux on pourrait nourrir avec ce qui traîne dans les plats... Un bon paquet sans doute. Ca me file un peu la nausée, j'ai horreur de gâcher. Mais je dois prendre sur moi alors je fais pas de commentaire. Mais ma voisine s'en prive pas. Elle me glisse à l'oreille que c'est une honte de jeter ça ou de le donner aux chiens, et à partir de ce moment, j'ai l'impression qu'elle remonte dans mon estime. Je lui réponds que je suis bien d'accord et elle me décoche un sourire que je juge peu naturel - mais qu'est-ce qui est naturel ici, après tout ?
Je suis déjà presque plein. J'ai l'impression que mon pantalon me serre un peu... Les domestiques viennent débarrasser et j'espère en avoir fini. Mais le maître de salle nous annonce le second plat. Hein ? Le second quoi ? Tabea remarque ma surprise et m'informe que c'était seulement l'entrée. Eh ! une minute, combien il y'en a ? Elle me répond qu'il y en a trois, en plus des fromages. C'est une blague ?! Je me tourne vers Erwin et lui dis en serrant les dents que je vais jamais pouvoir manger ne serait-ce que la moitié de qui va venir après ! Il ne peut pas faire grand chose mais me demande de faire de mon mieux. Tu parles ! J'aurais dû arrêter de manger pendant une semaine, oui !
Je contiens un léger tremblement et tente de me raisonner. J'en laisserai la moitié et voilà tout. Les explorateurs doivent maintenir leur ligne, oui, c'est ce que je dirais si on me demande. Mais j'appréhende vachement. J'ai l'impression qu'ils se marrent en face en me voyant dans cet état. Je vais pas fuir devant de la bouffe ! Sûrement pas, vous pouvez aller vous faire foutre !
De nouveau, le défilé des serveurs, puis les cloches qui se soulèvent. On annonce "pigeon rôti sur son lit de cresson et ses petits légumes". Je soupire presque de soulagement, un pigeon, c'est pas énorme. Mais je redescends vite quand je vois la taille de celui qu'on me présente ! Ils leur donnent quoi à bouffer, à leurs piafs ?! On dirait un poulet fermier, du genre de ceux que Mike s'enfile une fois par semaine ! Erwin, pitié, aide-moi...
Il m'indique seulement le couteau à petite lame et pendant un instant, j'ai envie de le planter dans la gorge de quelqu'un... Je vais pas y arriver, je te jure... Erwin, comment tu fais pour avaler tout ça, t'as un truc ? Il exprime son impuissance à m'aider et se retourne de nouveau pour discuter avec son voisin. Bon, Livaï, il faut faire face. Tu vas pas te laisser emmerder par un pigeon. Dis-toi qu'il doit pas y avoir grand chose à becqueter là-dessus et ça ira.
Je bataille un peu avec la carcasse - en envoyant voler quelques petits pois sur la table, bordel ! - et ma voisine vient à mon secours. Elle me montre où couper afin de détacher les ailes, et je peux pas m'empêcher de la remercier de son soutien. Je veux pas dire, chef, mais elle m'aide plus que toi, sur ce coup ! Une fois mon piaf dépecé, je me dis que je vais devoir commencer à manger, et je le sens pas. Y'en a pour un régiment, et mon assiette me paraît immense...
Je lève les yeux et constate que la bande de nobliaux d'en face me mate. Apparemment, cette profusion leur pose pas de problème, et ils avalent la viande avec gourmandise tout en murmurant tout bas des saletés, sur mon compte sûrement. Pendant un moment, Fritz me fixe, comme fasciné, et je comprends alors très exactement ce qui me plaît pas chez lui. Il ressemble un peu à Erwin... juste assez pour que je le remarque. Mais il y a d'autres choses chez lui qui sont tout à fait opposées à Erwin et c'est ça qui me gêne le plus. Son nez toujours plissé comme s'il sentait de la merde... c'est moi, la merde ? Tu t'es regardé, trouduc ?!
Je me mets à manger en faisant croire que j'ai de l'appétit et les commères finissent par s'occuper d'autre chose. Je constate qu'Erwin a presque vidé son assiette - il a plus de place que moi pour mettre tout ça - et que Tabea est en train de rogner les os en essayant de rester distinguée. Les lumières des lustres me tournent la tête un moment, et j'avale un verre de vin entier en espérant que ça fera de la place là-dedans. Mais je peux plus, réellement. Il me reste plus de la moitié du plat, et je peux pas finir. Je me demande comment ce sera pris si je renvoie ça comme ça... Zackley va-t-il mal le prendre ? Va-t-on me dire que je suis qu'un rustre sans éducation incapable d'apprécier la nourriture qu'on lui donne ?
Je m'en ficherai si j'étais le seul concerné. Mais y a tout le bataillon derrière. Alors je cherche une solution, quand un nouveau choc contre mon genou me rappelle la présence du gros chien sous la table. Je soulève encore la nappe et la bête bavante est de nouveau là, comme si elle avait entendu ma détresse. Tu me sauves la vie, toi ! Attends, bouge pas...
Je m'assure que personne ne me regarde, et en un geste rapide, je passe mon assiette sous la nappe et la tend à l'animal affamé. Je sens ses grandes mâchoires entrer en action et cogner contre mon assiette pendant qu'il se régale. Il va rien laisser ! Il faut que je la récupère avant qu'il bouffe tout ! Je ramène l'assiette et sens un filet de bave sur ma main. Beurk... bon, c'est pour la bonne cause.
Je crois que personne a rien vu. Il a laissé la carcasse mais presque tous les bouts de viande ont disparu. Ca fera l'affaire, au moins je sauverai la face. Erwin se penche vers moi et s'étonne de voir mon assiette presque vide. Ouais, j'avais une grosse faim ! J'essuie ma main sur ma serviette l'air de rien, puis je tapote ma bouche en faisant semblant d'avoir copieusement mangé. Tabea se signale à mon attention et me révèle qu'elle a aperçu mon stratagème et que c'était plutôt bien joué. Je peux pas lui sourire mais je la supplie des yeux de ne rien dire.
Le parlementaire m'adresse alors la parole et me demande si j'ai apprécié le dîner. Oh, oui, délicieux, vraiment, on ne mange pas ce genre de chose dans l'armée, vous imaginez bien que je me suis régalé ! Erwin masque un rire silencieux en m'entendant répondre comme ça et j'ai envie de lui flanquer un coup dans le tibia juste pour passer mes nerfs.
C'est alors qu'on annonce "la farandole des fromages". Je les avais oubliés ceux-là... En plus, j'aime pas ça, le fromage, ça schlingue !
J'espère que le toutou aime ça, lui...
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L' HOMME GRIBOUILLÉ
Des pluies diluviennes s'abattent sur Paris. Une mère et une fille partent à la recherche d'un extraordinaire secret de famille. Lehman et Peeters s'unissent pour le meilleur, avec en toile de fond la ville-Lumière. Sublime de bout en bout !
L'histoire :
Paris, 2015. Accoudée au bar, Betty Couvreur sirote tranquillement un whisky. Un mec un peu lourd la drague ouvertement, dissertant sur la pluie battante qui nettoie Paris. Il lui sort le grand jeu : si c'était la fin du monde dans 24 heures, il baiserait avec la première venue. Saoulée, elle prend ses cliques et ses claques, sans oublier de renvoyer dans ses gonds ce lourdaud. Maud ne lui parle pas et pour cause, elle est sujette à des crises d'aphasie qui la privent littéralement de parole. Dans la rue, elle croise un crapaud et le regarde avec admiration. Elle rentre chez elle, tombe sur sa fille Clara, qui l'embrasse avec affection. Sa mère, Maud, 75 ans, auteure de roman pour enfants, l'accueille à bras ouverts : elle l'attendait pour le dîner. Jasmine a préparé de fabuleuses tagliatelles menthe-artichauts. A table, Clara met les pieds dans le plat. Son père a appelé la veille et souhaite qu'il la rejoigne à Londres. Les lycées sont très bons, là-bas, elle pourrait y faire sa première. Clara suffoque et fait une crise. Jasmine prend sa voiture et l'emmène voir son hypno-thérapeute...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la famille Couvreur, il y a Maud, 75 ans, fidèle au poste de doyenne, fantasque jusqu'au bout des ongles et écrivaine à succès de livres pour enfants de son état. Il y aussi Betty, sa fille ténébreuse à souhait et au caractère bien trempé (normal l'action se situe à Paris, sous des trombes d'eau). Et puis, il y a Clara, la petite fille, jeune lycéenne qui rêve de partir de Paris pour aller à Londres. Au milieu de ce gynécée, un évènement va changer la donne : l'apparition de Max le Corbeau. Serge Lehman livre un récit puissamment torturé aux confins de l'étrange et aux personnages dotés de multiples aspérités. Tant et si bien que l'on s'engouffre allègrement dans cet univers fantasmagorique où le réel et l'irréel ne font qu'un. Les éléments se déchaînent à travers une pluie battante sur Paris et un glissement de terrain dans le Doubs, annonciateurs d'un chaos et exhumant un secret venu des fin fond des âges. Les mythes sont réinterprétés avec un soupçon de religion grâce à la plume vive et habile de Lehman. Il réinvente les mythes avec une maestria qui force le respect. Au dessin, c'est le fantastique Frederik Peeters qui montre une nouvelle fois toute l'étendue de son talent. Après le magnifique L'odeur des garçons affamés, sa maestria graphique trouve un terrain de jeux idoine. Il s'accapare Paris en réinterprétant ses immeubles et monuments dans un noir et blanc intense et pénétrant.
PAR NICOLAS DOMENECH
#L' HOMME GRIBOUILLÉ#serge lehman#FRÉDÉRIK PEETERS#bd#delcourt#2018#affaires a suivre#affairesasuivre#planete bd
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"Comment on fait pour être maigre comme toi?"
Ah ça c'est facile, t'arrêtes de manger. Pas complètement bien sûr, tu continues à manger des fruits, des trucs pas caloriques, uniquement les aliments qu'on trouve sur les listes du genre "Que faut-il manger pour perdre du poids?". Tu comptes les calories, tu veilles à ne pas dépasser un certain nombre, qui étrangement diminue avec le temps. Tu bois beaucoup pour combler la faim, de l'eau évidemment, tout le reste est trop calorique, tu dors tes 8h par nuit et tu fais du sport, parce que c'est ce qu'on te dit sur tous les sites de régime. Tu fais ça, et tu continues même si t'as mal partout, même si tu trembles tout le temps, que tu pleures tout le temps, que tu es d'humeur exécrable et que tu t'énerves pour un rien. T'as froid, tes doigts deviennent bleus, tu perds tes cheveux et tes os tentent de transpercer ta peau, mais tu continues, parce que le seul truc qui te met de bonne humeur c'est de constater en te pesant le matin que le chiffre affiché par la balance a encore diminué. Tu planifies tes repas, et peu à peu la nourriture est la seule chose qui occupe tes pensées. Tu mens aux gens pour ne pas qu'ils s'inquiètent, "j'ai pas faim", "j'ai déjà mangé", "j'aime pas ça", alors qu'en vrai c'est ton plat préféré et que tu meurs de faim. Mais les gens n'y croient plus et on t'emmène voir plein de médecins, faire plein d'examens. On te dit qu'il faut que tu prennes du poids, on t'oblige à manger, à boire des compléments alimentaires dégueulasses, on t'interdit de faire du sport. Mais tu ne comprends pas, tu te trouves bien comme tu es, t'as enfin réussi à perdre du poids, c’est ce qu’ils voulaient, non? Tu ne veux pas manger, mais t'as plus le choix maintenant, et ton ventre est gonflé après chaque repas, tu te caches pour boire tes compléments au goût de fraises artificielles, tu ne veux pas que les gens sachent - anorexique, la honte. Tu veux mourir, tu ne supportes pas d'avaler tout ce gras, ce sucre. Parce que c'est comme ça que tu vois la nourriture maintenant. Glucides, lipides, protéines, calories. Tu as beau avoir supprimé les applications pour compter, tu connais les chiffres et tu ne peux pas t'en empêcher. Et tu sais que ça ne te quittera jamais, que tu ne seras jamais satisfait.e de ton corps, qu'il y a certains aliments que tu ne pourras jamais remanger, du moins pas sans t'en vouloir et avoir envie de mourir.
Tu veux vraiment être maigre comme moi?
(spoiler alert : un jour, tu remangeras une glace sans la moindre arrière pensée, tu mangeras des cookies et de la tarte aux pommes sans culpabiliser, parce que tu en as envie, et tu seras heureux.se)
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Alors voilà, parlons anorexie.
Parlons de cette incitation permanente à perdre du poids, comme si il y avait quelque chose de profondément révoltant à peser plus que la moyenne. Cette grossophobie ancrée, partout, dans les pubs, dans les films, dans les séries, dans les paroles des gens, même la famille, même des gens trop jeunes pour penser à perdre du poids. Ça commence comme un régime, mais ça devient vite une obsession, compter les calories, faire du sport, chercher des astuces pour perdre du poids sur internet, se peser tous les jours....
A 15 ans, j’écrivais sur ma liste annuelle de trucs à faire pendant les vacances scolaires "maigrir" et "devenir belle". J’ai fait une liste des "astuces pour perdre du poids" que je pouvais trouver sur internet (oui j’aime bien faire des listes). Cette liste incluait des trucs assez logiques concernant le sport et l’alimentation, mais aussi des astuces beaucoup plus étranges, voire franchement repoussantes. On pourrait se demander pourquoi de telles astuces existent, pourquoi elles sont trouvables si facilement par n’importe qui, même des enfants, mais on connaît tous déjà la réponse.
J’ai commencé à compter mes calories, manger de moins en moins, faire de plus en plus de sport. Incroyable de repenser à cette période, et de réaliser à quel point les conseils donné par des pseudos comptes de “fitness motivation” étaient malsains. Sans donner de détails, parce que ces “conseils” sont déjà bien trop présents ailleurs : des règles strictes que je respectais à la lettre, des images de "motivation" qui t’incitent à faire du sport, hyper culpabilisantes quand c’est LE jour où t’avais réussi à te dire que tu te reposais. Beaucoup d’images du “corps parfait”, des corps minces auxquels je voulais ressembler, auxquels je pensais que je devais ressembler.
On peut parler d'addiction, pour moi c'en était une, dans le sens où j'aimais avoir faim, me coucher le ventre vide, j'aimais me sentir faible comme si j'allais m'évanouir – comme être pompette mais sans avoir bu, et sans les rires – et surtout j'aimais constater tous les matins que le chiffre sur la balance avait diminué. Plus qu’une non envie de manger, c’était une envie de ne pas manger, pour continuer à ressentir tout ça. Je me souviens avoir pensé, quand j’ai commencé à me peser, qu'il fallait que je fasse gaffe parce que je savais que je n’allais jamais pouvoir m'arrêter après avoir atteint le poids que je m’étais fixé, et c'est effectivement ce qui s'est passé.
J’avais bien conscience que j’étais en train de faire une connerie, je sentais que j’allais de plus en plus mal, j’avais mal partout, je me sentais faible, je faisais des crises de colère pour vraiment rien, j’étais deux fois plus émotive, j’avais plus mes règles, la nuit j’étais réveillée par la douleur des os de ma hanche qui essayaient de transpercer ma peau ; mais je le cachais bien : je faisais mon sport en cachette, comme si au fond je savais que c’était pas normal, le soir je mangeais avant que mes parents rentrent, et je sortais toujours plein de trucs sur la table pour donner l’illusion que j’avais mangé normalement, alors que tout ce que j’avais avalé c’était un demi pamplemousse. Le pire c’est que ma perception de quantités "normales" a changé aussi, même ce que je prétendais avoir mangé, c’était beaucoup trop peu.
Mon corps ne suivait plus, j’avais mal partout, alors j’ai enchaîné les rdv chez différents médecins spécialisés dans tout plein de trucs différents, jusqu'à ce qu'on me dise que tout était lié à ma perte de poids et que j'étais anorexique mentale.
Après ça j'ai dû avaler des compléments alimentaires absolument dégueulasses (confession : je trouvais ça presque bon à force, j’avais vraiment faim je crois), et me forcer à manger les trucs bien gras et caloriques qu'on mettait dans mon assiette, et c'était assez horrible de ne plus avoir aucun contrôle, et en même temps quand j’arrivais à lâcher prise c’était vraiment agréable de manger enfin, et de pas avoir à se soucier de ce que je mangeais, comme si je pouvais me reposer un moment des calculs que je faisais constamment autour de la nourriture. Et c’est dans ces moments là que tu te rends compte à quel point la maladie est épuisante, c’est épuisant de penser à la bouffe tout le temps, de tout planifier, repas, sport, épuisant de se comparer sans cesse aux autres.
En plus de la perte de poids, la maladie isole. Parce que t’es de mauvaise humeur tout le temps, parce que les situations sociales impliquent presque systématiquement nourriture et boissons sucrées et alcoolisées.
Plus qu'une obsession sur le poids, l’anorexie est pour moi une obsession sur le contrôle: contrôler mon image, contrôler ce que je mange, à quelle heure etc. Et c’est un peu paradoxal parce que finalement à force de te fixer de plus en plus de règles et de les suivre à la lettre tu perds un peu le contrôle sur ta vie.
Aussi, paradoxalement le fait de pas manger ça me donnait l'impression d'être forte, parce que je résistais à la tentation, parce que je tenais et faisais du sport en mangeant à peine alors que le commun des mortels avait besoin de manger, je me sentais supérieure. Comme un sentiment de satisfaction apporté par le fait de ne pas manger, de pas céder. Je me voyais vraiment forte, et je supportais pas qu’on me traite comme une petite chose fragile qui risquait de s’énerver/fondre en larme à tout moment, même si c’est exactement ce que j’étais (et suis toujours).
Inconsciemment je m'en servais aussi d'excuse pour tout ce que j'arrivais pas à faire, par exemple, j'ai raté tel examen : "j'avais pas assez mangé", j'ai eu une sale note à l’oral : "j'avais rien mangé à midi", etc. L’anorexie était mon moyen de justifier mes échecs. On lit souvent que l’anorexie c’est une compétition, une quête de la perfection, et même si c’est différent pour tout le monde et que je pense pas que ce critère s’applique à tou.te.s les anorexiques, c’est le cas pour moi, je voulais être unique, être la plus maigre, celle qui mange le moins, celle qui fait le plus de sport, la plus maigre, la meilleure.
J’ai conscience que j’ai eu assez de chance, dans la mesure où j’ai repris mes kilo perdus (et même plus), je me suis jamais fait vomir, j’ai jamais pris de laxatifs, j’ai jamais eu besoin d’être internée, j’ai jamais été à un poids qui me mette en danger de mort (du moins je crois ?), je pense pas avoir gardé de séquelles physiques graves, et ça ne m’a jamais posé de problème au niveau de mes études ou loisirs, ça aurait pu être bien pire, comme ça l’est pour beaucoup d’autres, et je m’en suis "sortie", sans aide.
La perte de cheveux, le froid constant, les sautes d’humeur pas possibles, la perte de mémoire, la douleur, les larmes, tout ça pour quelques kilos qu’on a même pas besoin de perdre, qu’est-ce que la société a fait de nous ? Ça me fait mal d’entendre les gens parler de perte de poids et de régime comme d’un truc nécessaire, j’voudrais que personne ressente jamais ça, que personne ne se sente obligé de se priver pour perdre du poids ou par peur de grossir, que personne se sente obligé de faire du sport pour compenser un repas. C’est horrible d’être dans une société tellement grossophobe que la majorité des pubs et produits, que ça soit dans l’alimentation ou les vêtements, confirment le sentiment que si t’es pas mince tu mérites pas ta place dans la société, que tu mérites même peut-être pas d’exister. On a pas idée de ce qu’un.e ado influençable peut faire pour plaire aux gens quand iel se sent mal dans sa peau.
J’ai envie de partager ce témoignage (et c’est bien tout ce que c’est, un témoignage de MON expérience, je prétends pas avoir la science infuse ni parler pour tou.te.s les autres malades évidemment) pour lutter contre cette culture du régime qui m’horripile. Laissez donc vos gosses manger en paix, laissez donc les gros.ses vivre en paix. Et encore, je sais très bien que je connais presque rien des discriminations/violences que peuvent subir certaines personnes, donc surtout : écoutez les concerné.e.s.
J’ai conscience que mon expérience n’a rien d’exceptionnel, je ne suis qu’une meuf blanche et mince de plus à être tombée là dedans, mais l’anorexie peut toucher tout le monde, gros.se ou pas, blanc.he ou pas, pas que les meufs, et pas que pour des histoires de poids.
(mais beaucoup de meufs surtout pour des histoires de poids parce que la société est sexiste et grossophobe, what’s new 🙄)
“Stop taking pride in your ability to destroy yourself.”
(ptite citation sympatoche pour la fin, bisous. ✌🏻)
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La fille du Bar
Je ne sais plus très bien ce que je fais là… le nez dans mon demi je me laisse envahir par le brouhaha. Toutes ces présences anonymes ça me réchauffe. Je crois que c'est ça que je viens chercher ici. Le bruit, l'impression d'être avec du monde, sans avoir à me coltiner les interactions sociales indispensables avec les amis. Pouvoir être seule sans être isolée. Oui voilà. Et peut-être aussi qu'il me reste un zeste de curiosité. Un brin d'imprévu que mon cynisme n'a pas éteint, une infime parcelle de moi qui se dit « on ne sait jamais... » D'ailleurs y a ce type là-bas. Je sais, je sens qu'il me regarde. Pourquoi ? Je serais bien en peine de le dire, mais je suis sûre qu'il me mate, même si pas une fois encore je n'ai pu saisir son regard. Je ne sais pas si ça m'énerve ou si ça me flatte. Ça m'occupe en tous cas, et sûrement s'il arrêtait, ça me chiffonnerait quelques minutes. C'est pas qu'il soit séduisant, je ne sais pas… mais il a un truc, c'est sûr. Je me laisse bercer. J'adore ces phrases qu'on attrape à la volée, éparses, décontextualisées, qui tissent le patchwork d'une conversation loufoque. Ça me fait sourire malgré moi. Et ça me repose. Je pense moins. Enfin… C'est incroyable ce que cette fille est belle ! Et elle a l'air de ne pas le savoir en plus. Elle chaloupe comme ça entre les tables et les gars debouts, sans paraître se rendre compte qu'elle a aimanté tous les regards. Enfin presque, y a que lui qui semble blasé, il ne la regarde plus. Tous les autres la déshabillent mentalement, pendant qu'elle flotte comme en dehors des contingences. Et moi, comme eux, je m'accroche à ses hanches, au galbe de ses jambes, au mouvement de sa croupe qui slalome impeccablement. Un peu avant de passer devant moi elle me lance une oeillade pétillante qui me fige, et continue de glisser inexorablement vers les toilettes qui l'engloutissent. Le bruit de fond semble reprendre après cette apnée irréelle. Je reste si stupidement hébétée fixant la porte close, que je me retrouve noyée dans son intense regard quand elle réapparait et me ravage d'un sourire éclatant. J'en ai des papillons dans le ventre et des picotements entre les cuisses. Ça me surprend. Et je reste suspendue à ses gestes gracieux alors qu'elle s'approche de sa table. Il l'a sentie et a levé la tête, enfin, pour l'envelopper d'un regard qui me bouleverse. C'est comme s'il était le seul à la voir vraiment. De sculpturale qu'elle était, elle est devenue humaine, plus érotique encore si c'est possible, par la grâce de l'électricité qui circule entre eux. Et tandis qu'elle caresse ses fesses pour rabattre sa jupe je vois ses lèvres remuer doucement. Son corps à lui frissonne de plaisir. Elle est assise de trois quart, les jambes croisées, et nous pouvons tous entrevoir le triangle de peau là où les bas et la jupe ne sont plus raccords. La peau brille. Je mate. Et d'un coup je suis transpercée par son regard. Je savais bien qu'il me regardait ! Je ne souris pas, lui non plus. Juste accrochés. Je craque la première. Et me retourne vers le bar. Je suis en train de me concentrer sur ma bière quand je sens un avant bras très doux effleurer mes coudes. J'en ai la chair de poule. Je lève la tête et m'abîme dans les traits de son visage élégant. Elle est tout sourire et je n'ai pas le temps de me remettre de ma surprise qu'elle m'enveloppe d'un parfum suave quand elle se penche pour murmurer à mon oreille : « j'ai envie d'un rhum, et je serais enchantée de t'en offrir un. On dirait qu'elle parle d'autre chose tellement sa voix me semble indécente, excitante. Je n'ai pas le temps de répondre que le barman a déjà fondu sur nous. Tu m'étonnes ! Même si la drague de base fait partie de son job, cette femme-là mérite des égards. D'ailleurs moi, il ne me drague jamais. Bon en même temps je fais tout pour que ce soit clair qu'on me fasse pas chier. Elle me fait un clin d'oeil. - Qu'est-ce qui pourrait combler cette ravissante créature ?, demande-t-il. Elle plisse les lèvres dégoûtée, mais ses yeux rient. - J'aimerais un ti'punch, mais sans sucre, et toi ? Tu me suis ? Je hausse les épaules. - Deux alors !, décide-t-elle, enjouée. Elle se retourne pour contempler la salle, et moi je contemple son décolleté. Rien de vulgaire. Juste la peau parfaite, caramel, la naissance des seins qu'on a envie de croquer ...surtout à cet instant où elle glisse sa main sous ses cheveux pour en remonter la lourde masse en un chignon précaire qui laisse deux trois mèches sur une nuque langoureuse. Je dévorerais bien ce cou. Mais qu'est-ce qui m'arrive ? Je n'ai jamais regardé une meuf de cette façon ! Les verres arrivent. Elle lève le sien en direction du fond de la salle. Je suis son regard et suis de nouveau happée par l'intensité de ce gars qui n'a toujours pas souri. Depuis sa chaise, il semble occuper tout l'espace. Son silence est d'une intensité torride. Il me scrute. Je me sens minuscule et nue. Mouillée aussi. Ces deux là sont vraiment hors norme. - On trinque ! La voix chaude me ramène à la sorcière. - Et après tu tape ton verre sur le bar. Je m'exécute. - C'est présage de bonne baise, susurre-t-elle à mon oreille. J'ai décidé que tu n'oublierais pas cette soirée. Elle se recule pour m'observer la tête penchée, se mordant la lèvre inférieure. Je dois reconnaître qu'elle est très excitante comme ça. - Surtout n'aies pas peur, ajoute-t-elle dans un sourire carnassier.
Interloquée et je dois bien me l'avouer très tentée par ce gouffre enivrant, je sirote mon rhum pour me donner une contenance. Sans sucre c'est un peu fort. Je me sens rougir, et quelques larmes me montent aux yeux. - Tu es à croquer !, fait-elle malicieusement. Trois coupes de champagne tintent devant nous et je perçois alors, sur mon autre flanc, sa présence à lui. Ils trinquent. Je les imite. Elle lui fait glisser d'une main effilée les clés d'une voiture et agite un billet en direction du serveur qui ne sait plus quoi faire pour retenir son attention. - Vous partez déjà ?, tente-t-il piteusement. - On a une merveilleuse soirée en perspective, répond-elle. Et ses yeux pétillent d'une flamme si sensuelle que je me dis qu'il doit bander autant que je mouille. Ou peut-être que je cherche à me rassurer. Parce qu'elle le sait, et moi aussi, je vais les suivre, c'est sûr. Délirant mais inévitable. D'ailleurs lui, il est déjà sorti, certain que je vais pas tarder. Et ça m'enrage qu'il ait raison. Elle récupère la monnaie, trie le pourboire qu'elle pose discrètement et emprisonne mon coude dans une paume tiède et douce. Contact. Surprise...déliquescence de mon corps. Ce qui me restait de raison a disparu.
Debout à coté de la voiture il tient une portière ouverte. Les commissures de ses lèvres semblent esquisser enfin un début de sourire. Quand il me regarde j'ai envie qu'il me prenne, là tout de suite, et en même temps de disparaître dans le néant. Il m'impressionne. Tout à coup elle se plaque contre mon dos. Son pubis chaud carré contre mes femmes. Elle tient fermement mes hanches, ses seins qui s'aplatissent sur mon dos. Lui me plaque une main puissante sur la nuque et je crois fondre tandis qu'ils s'embrassent fougueusement. Leur passion me transperce. Une seconde après nous sommes elle et moi sur le siège arrière et lui au volant.
Son souffle à elle dans mon cou, son regard à lui dans le rétro Sa main à elle sous mon tee-shirt, ses yeux à lui sur nos ébats Ses dents à elle sur mes lobes d'oreille, et sa main à lui sur ma cheville Sa langue à elle sur mes joues, sous mon nez, mes lèvres, dans ma bouche, sur mes seins, Ses mains à lui sur mes pieds, derrière mes genoux, ses yeux encore, profonds, magnifiques, Mon envie de sexe Ma ceinture se déboucle, la voiture bifurque Arrêt total. Un parking, sombre, tranquille.
Elle descend comme une flèche, et se précipite. Lui enchaîne une succession preste de mouvements efficaces. Il est debout devant la voiture dès qu'elle arrive à sa hauteur. Ils s'enlacent, se palpent, se serrent, se dévorent. Je les observe ébahie. D'un coup il la saisit par les cheveux la retourne et la plaque contre la voiture, il soulève cette jupe qui a affolé tout le bar et s'aplatit contre ses fesses pendant que je me découvre voyeuse. Hypnotisée, contemplant la toison ténébreuse étalée sur la vitre à hauteur de mes yeux. Elle gémit, se cambre et soudain, avec l'agilité d'un chat se retrouve sur le toit. Cette fois c'est un franc sourire qui s'étale sur son visage amoureux tandis qu'il l'observe faire ses acrobaties. Puis une main plonge vers la poignée et ma portière s'ouvre. Mon coeur bat la chamade. Je transpire, halète… il me tend une main et très doucement me ramène vers lui. Avec une tendresse qui me surprend il me serre contre lui en caressant ma nuque. Ile me murmure tendrement que je suis belle, que je suis une bonne petite chienne, qu'on va me baiser comme je le mérite. Elle penchée depuis le toit m'embrasse les cheveux. Puis le cou... Alors, un doigt sous mon menton lève lentement mon visage jusqu'à sa bouche. Le temps se fige, clouée une fois encore par son regard intense. Il écoute ma respiration excitée et désemparée puis goulument il m'avale. Ou c'est ce qu'il semble. Ses lèvres sont chaudes, sa langue délicieuse, ses mains fermes. A la fin du baiser il s'écarte et elle m'enserre de ses jambes. Je me retourne. J'ai de nouveau une vue imprenable sur sa chatte offerte mais son rire me ramène à ses yeux. Sa peau est douce, je caresse l'intérieur de ses cuisses, ses mollets, le creux du genou, je remonte, mes doigts la frôlent et je frotte ma joue entre ses jambes bouche à demi ouverte, je pourrais mordre cette peau dorée... Je suis timide alors je ne fais qu'effleurer son sexe de mon souffle. Elle geint. Je voudrais goûter sa chatte, l'ouvrir... Mais souplement elle se met à plat ventre. Son décolleté est panoramique mais son sexe me manque. Je me suis figée, elle me fait signe d'approcher. Elle m'embrasse alors violemment, mordillant mes lèvres, aspirant ma langue et m'arrachant des cris de petit animal effarouché. Je tremble d'excitation. Elle libère ma bouche et glisse son buste en avant. D'un geste impérieux elle indique quelque chose que je ne comprends pas mais dans l'instant je sens une poigne décidée faire glisser mon jean sur mes chevilles. Elle lèche langoureusement ses doigts, ma bouche maintenue à quelques millimètres de sa langue par sa main décidée sur ma nuque. Puis tranquillement, une main descend sur mes fesses, écarte, cherche, tandis que l'autre s'introduit à l'avant de ma culotte. Lui me masse les épaules, dévore ma nuque, palpe mes seins, mord mes oreilles. Elle est entre mes fesses, sur ma vulve, entre mes cuisses. Et lui avec sa langue dans mon oreille, le long de mon dos, ses mains sur mes cuisses, son genou qui veut m'offrir. Elle m'affole à contourner sans cesse mon clitoris et l'entrée de mon vagin, je n'en peux plus de vouloir sentir ses doigts, sa langue ce qu'elle voudra sur mon sexe gonflé. Qu'elle pétrit enfin à pleine main introduisant savamment un doigt dans ma fente. Puis deux. Puis son pouce s'approprie mon gland. Je respire fort, je gémis et lui, qui embrasse toujours mon dos, mon cou, mes hanches, me lèche les aisselles avant de me suggérer : - Laisse-toi aller complètement. Elle se redresse soudain. Je gemis. Elle ne peut pas m'abandonner comme ça. Mais elle s'est reculée. Et a ramené son charmant visage à ma hauteur. Je me noie dans la contemplation de son sourire. Elle m'embrasse délicatement. Re-dessinne mes lèvres avec le bout de sa langue, enveloppe mon visage de baisers tendres... Je fonds et à la fois je m'électrise du contact inattendu d'une langue sur mon clitoris en ébullition. Il s'est agenouillé et avec expertise m'embarque dans de puissantes de vagues de plaisir. Je perds pied. Il titille, lentement puis plus fort, mâche, aspire, lèche... Dans l'action un de ses seins s'est libéré du t-shirt trop lâche. Elle est maintenant assise tout au bord du toit. Le cul à même la tôle, sa caverne offerte à hauteur de mon nez, une épaule dénudée, la tête en arrière. Sous cette langue qui me frôle et me tète je sais que l'orgasme est proche et ces mains qui me tiennent ne me laisseront pas choir, alors je plonge dans son sexe à elle et fouille les plis de chair pour l'entendre frémir. Son odeur est bouleversante. Je sens son vagin qui se serre, ses jambes qui tressautent. Je veux faire grossir son clitoris, titiller son gland jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus. Je dégouline dans la bouche de ce mec dont la langue et les lèvres ouvre mon sexe à des sensations fabuleuses. Mon excitation est décuplée de sentir se coordonner nos excitations. Je plonge dans mon plaisir et reproduit sur le sexe de cette féline les délices que je sens sur le mien. Et soudain la situation m'échappe, des doigts en plus de sa langue m'écartent et me soulèvent, et je jouis la bouche encore pleine de son suc à elle mais incapable de m'occuper d'autre chose que de l'extase qui me bouleverse. Je crie faiblement et tombe mais il me tient tendrement et fermement. Son torse est rassurant, ses bras très enveloppants. Elle me caresse les cheveux. Ils sont tous les deux très doux, m'embrassent légèrement. Je me calme. La réalité sordide du parking éclate incongrue à mes yeux nouvellement ouverts. Je me dégage de leur étreinte. Et pendant que je cherche mon souffle et remonte mon jean il l'a tirée par les chevilles. Elle s'est laissée glissée jusqu'à terre, puis insolemment retournée. Elle lui présente son cul qu'il prend joyeusement. C'est alors qu'elle se met à crier et je découvre sidérée, l'expression sonore de son plaisir. Il la prend comme ça un temps indéfinissable. Elle s'arc-boute et se cambre, parfois lui pince les hanches pour le maintenir dans un mouvement. Il lui tire les cheveux et la traite de petite chienne, règle l'écartement de ses jambes à coups de pieds autoritaires, il lui baisse la tête, et l'enserre dans ses bras, comme s'il allait mourir d'émotion et elle rit en se mordant les lèvres. Ils sont magnifiques. Puis, dans une respiration commune ils tombent dans les bras l'un de l'autre et il la pénètre de nouveau, très tendrement. Ses jambes autour de sa taille elle se perd dans son regard et lui dans le sien. Douceur et violence semble être les deux faces d'une même pièce. Ses reins la pousse contre la voiture elle se hisse toujours plus sur lui, s'enfonce, s'accroche, mord son cou, il l'étrangle d'une main, ils se respirent et se décrivent, et sa jouissance à elle réveille tout le quartier. Ou c'est ce que je pense en me recroquevillant vers le capot de la voiture. Ils rient aux éclats… Puis s'embrassent. Dans la lumière grise et dégueulasse de cette nuit urbaine ils ont des étoiles pleins les yeux. Doucement ils viennent vers moi : - Ça va ?, demande-t-elle J'acquiesce. - Sûr ?, insiste-t-il. - Oui oui… merci ! Il sourit. Elle presse ma main. - On va te ramener. Il lui tend les clés. - Je te pose où ? Je lui explique.
Le trajet est silencieux. La ville a l'air différente. Ils ont presque oublié que j'étais là. La salsa qui jaillit de la radio me semble aberrante. Et en même temps tout à fait en phase avec le tumulte qui m'agite. Elle pilote comme elle slalomait dans le bar, impeccablement. Quand je descends, ils sourient, n'ajoutent rien. Elle m'envoie un baiser de la main et démarre. Moins de 5 secondes après la voiture a disparu et je me demanderai longtemps si cette soirée a réellement eu lieu.
Boris & Léa
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Les aventures de Benjamin Duronflan, chapitre 7 - Benjamin et les bactéries
Après ses aventures dans le fort d'Amber à Jaipur, Benfjamin avait fui la ville en prenant un bus de nuit. Il appréciait ces voyages de nuit, les arrêts nocturnes pour boire un chaï, la complicité silencieuse qu'il partageait alors avec les autres voyageurs. C'était finalement une des rares expérience qu'il partageait d'égal à égal avec les Indiens.
Bref, il arriva à Udaipur au petit matin. Il prit un rickshaw qui le mena près du lac, à travers les petites rues blanches et sinueuse qu'il voyait bleuté dans la lumière du matin. Le lac Pichola léchant le pied des palais qui s'étendent le long de l'eau l'émerveillait de calme et de beauté. Benjamin se rappelait ainsi doucement qu'on disait Udaipur la ville la plus romantique du sous-continent, tout en se dirigeant vers la seule échoppe ouverte à cette heure-ci pour aller déguster un thé près du lac. « Ce soir, c'est la nouvelle année » se disait-il, ravi d'être dans un endroit à la beauté si touchante pour le réveillon. Il trouva une guest house agréable avec vue sur le lac, il profita du lever du soleil allongé sur de moelleux coussins. « Tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté » se murmurait-il, observant des singes sauter sur le toit d'un vieux temple qui ressemblait à une meringue sculptée, dressée vers le ciel, le lac brillant de soleil en fond. Les mêmes singes à têtes noires qui l'avaient détroussé deux jours avant ; Benjamin eut un petit rictus avant de replonger dans sa rêverie poétique. Au milieu du lac, se tenait un palais au ras des flots. Il n'était pas très haut mais était comme délicatement allongé sur la surface du lac, un corps blanc ciselé d'arches et de fenêtre, inaccessible. Face à lui, sur la rive, un autre palais, le city palace s'appuyait contre la colline, les pieds dans l'eau. De loin, on aurait dit un grand immeuble de couleur ocre, mais en se rapprochant, on pouvait percevoir ces enchevêtrements de dentelles de pierre, d'arabesques, de fenêtres, balcons et colonnades. La demeure des rois mewars avait-il appris. Il se promenait ainsi le long de petits ghats ombragés par de grands arbres, où des hommes faisaient une toilette matinale. Il se sentait heureux et détendu et malgré quelques crampes d'estomacs, il se mit en quête d'un « bon resto » où « manger un bout » comme il disait. Il voulait trouver un endroit avec vue et s'installa à la table d'un petit restaurant à la déco branché, de la pop hindi passait en fond sonore. Le tout était assez « lounge » et il aimait cette impression. Il attendit plus d'une demi heure avant de voir quelqu'un arriver. Ce fut un groupe de touristes indiens qui lui firent comprendre qu'il ne pourrait avoir à manger ici, puisqu'il était dans un bar n'ouvrant qu'à partir de la fin d'après-midi. A la vision du regard déçu de Benjamin, le groupe qui venait en réalité de se rencontrer dans leur auberge de jeunesse quelques minutes avant, proposa à Benjamin de se joindre à eux. Ils avaient la vingtaine, comme lui, et appartenaient aux classes supérieures de Pune et Mumbai et surtout, affichaient un air heureux qui plut tout de suite à Benjamin. Et c'est ainsi qu'il trouva une « soirée » pour le nouvel an, après avoir passé une grande partie de l'après-midi à déguster des mets indiens ponctués de franches rigolades. Le soir, ils avaient décidé de se rendre dans une soirée très privée, videurs à l'entrée et invitation nécessaire. Comme il était en short, il avait peur de se faire « refouler » mais décochant son plus beau sourire, et grâce à sa nouvelle petite moustache qu'il s'était taillé quelques heures avant, il accéda sans trop de difficulté au dance floor. Benjamin qui s'attendait à entrer dans un club très select se retrouva finalement dans une fête qui lui faisait plutôt penser aux booms de ses années de collégien. Il n'était cependant pas dans un garage, mais bien sur le toit d'un hôtel avec vue sur le lac, les palais et les lanternes qui s'envolaient dans la nuit. Il dansa beaucoup et fit un nombre assez démesuré de selfies avec des gens qu'il ne connaissait pas. Il apprit les danses du Punjab et de l'Uttar Pradesh, puis insista pour que le DJ mette sa chanson préférée. Lorsque « Femme Like U » passa, il annonça fièrement à ses nouveaux amis « it's a French song ! ». Il dansait ivre de la joie du nouvel an, chantant à tue-tête « donne moi ton Corps babé ton Coeur babé, donne moi ton bon vieux Rock ta Soul babé, ta Funk babé, chante avec moi je veux une Femme, like U pour m'enmener au bout du monde ».
Après un petit feu d'artifices, quelques embrassades, tout le monde descendit au rez-de-chaussée pour un buffet. Il bouscula tout le monde pour accéder aux différents currys et remplir son assiette. Une fois terminée, ses crampes d'estomac reprirent avec une intensité qui ne lui permettait plus ni de danser ni de sourire sur les selfies, et puis de toute manière, la fête était terminée. Il s'éclipsa dans sa chambre pour profiter pleinement de la douleur qui lui transperçait le bas-ventre. Il se massa dans le sens inverse des aiguilles d'une montre tout en chantonnant « Je vais prendre ta douleur… ti ta ta ta ta ta, tou tou ta ti ta ta ta je vais prendre ta douleur... ». Il sentait les bulles de gaz dans ses intestins, il s'amusait à distinguer les zones plus liquides et les autres. Ses abdominaux dorsaux étaient aussi étrangement endoloris, et il commençait à regretter les plats délicieux mais gras qu'il avait goulûment engloutis au buffet. « Bonne année » siffla-t-il entre ses dents, amère, tandis qu'il se tordait sur son matelas. Pendant la nuit, il ne dormit pas beaucoup et se leva souvent.
Le lendemain, le corps de Benjamin n'était qu'un grand champ de bataille dont l'épicentre se situait dans son bas-ventre. Les dieux s'affrontaient en lieu et place de son intestin : Benjamin implorait Shiva de vaincre les démons qui l'envahissaient jusque dans les hauteurs de son œsophage. « Vade retro » cria Benjamin alors qu'il entrait pour une énième fois dans les lieux d'aisance. Il resta toute la journée dans ce demi-délire stomacal, avalant à intervalles plus ou moins réguliers des médicaments aux noms latins, se palpant le corps de ses doigts fins pour tenter, par hasard, de toucher un point énergétique que la médecine ayurvédique connaît si bien. Pour repas, il se contraignait à une ascèse sévère, tout en étant attentif à ne pas se déshydrater. Il vidait ainsi des bouteilles de Coca-Cola les unes après les autres, profitant à chaque gorgé du liquide poisseux et brun, de son sucre et de son gaz. Régulièrement, il engloutissait à petites bouchées des bols de riz que lui amenait sa logeuse. Malgré ce régime, ses tripes ne lui laissaient pas une minute de répit : quand son ventre n'était pas mou comme du beurre au soleil, il devenait dure, buste contracté comme une statue de bronze. Son angoisse quant à sa maladie ne faisait en outre que ne rendre plus compliqué son transit. Le matin suivant, il s'était décidé à se rendre à l'hôpital, il était en effet inquiet de la « cochonnerie » qu'il avait pu « chopper ».
Sa logeuse le cala dans un rickshaw et l'envoya à l’hôpital privé le plus proche. Il la remercia beaucoup pour tous les soins et la gentillesse dont elle avait fait preuve ; il enlaça cette femme, son sari, son embonpoint, son sourire, ses boucles d'oreilles, son accent tranquille quand elle parlait anglais, sa manière simple et raffinée de cuire le riz blanc… la douleur lui faisait apparaître cette femme comme comme un ange venu du ciel, son sari lui rappelait le voile bleue de la vierge Marie… La route cahoteuse lui fit revenir à la réalité, la rédemption n'était pas pour maintenant, et chaque nid de poule était une étape d'un long calvaire. « Comme la croix du Christ sur Simon de Cirène, par le cheval tombé sous le chariot qu'il traîne, Je vous salue Marie... ». Il entra dans une petite clinique proprette, paya cinq cent roupies au comptoir et attendit sa consultation. Le cadre le rassura tout de suite, lui qui avait imaginé des horreurs quant aux hôpitaux indiens. Il ne se doutait pas qu'il ne ressortirait pas de cette sombre clinique avant une semaine.
En effet, après un rapide entretien, le médecin expliqua à Benjamin qu'il nécessitait des analyses de sang, et qu'il fallait qu'il soit interné pour la nuit. Le jeune français protesta, réexpliqua qu'il n'avait qu'une simple tourista. Le médecin prit un regard grave et lui dit : « Ici, vous pourrez recevoir vos médicaments par perfusion, si vous ne le faites pas vous n'aurez pas le temps de les assimiler… Vous savez, nous ne pouvons pas deviner la bactérie que vous avez contractée et il peut y avoir des complications, vous me dîtes que cela fait maintenant une semaine que vous souffrez… Par ailleurs, vous serez confortablement installé pour faire vos analyses. Passez d'abord une nuit, puis nous verrons. Si vous voulez bien me suivre ». Quand Benjamin entendit le mot « bactérie », il obtempéra rapidement. Il voyait ces petites bêtes roder dans le fond de son intestin, il les sentait presque. Oui, tout s'expliquait, il avait des « bactéries », il avait attrapé une « maladie bactérienne ». Les bactéries lui faisaient soudainement se sentir très mal, une forte nausée lui faisait perdre l'équilibre. Il passa d'abord par la caisse pour payer les deux premières nuits et les analyses, puis fut amené dans une chambre individuelle aux murs blancs et propres (il avait préféré avoir une chambre individuelle et y avait mis le prix). Il ne comprit pas grand-chose aux analyses qu'on lui montra, mais le médecin au regard grave lui expliqua qu'il valait mieux qu'il reste encore quelques jours supplémentaires. Il se serait ennuyé ferme s'il n'avait pas trouvé un vieil exemplaire en français de Werther, de Goethe sur une étagère de la salle d'attente de l'hôpital. Il lisait sur son lit, puis se répétait les lignes à haute voix tout en méditant sur son propre sort.
« Gouverneurs, pédagogues, instituteurs, tous sont d'accord que les enfants ne savent ce qu'ils veulent. Mais que nous autres, grands enfants, parcourons ce globe en chancelant, sans savoir d'où nous venons, où nous allons ; que comme les petits nous agissons sans but ; que, comme eux, nous nous laissons mener par des gâteaux, des bonbons et de la verge » « Héhé, on dirait qu'il parle de tous ces backpackers dont je fais partie… nous les pommés de la vie, les vagabonds... » « Oh ! Que je puis-je voler à ton cou, que ne puis-je t'exprimer par mes larmes, par mes transports, les sentiments confus qui bouleversent mon cœur ! Me voici seul, pouvant à peine respirer ; je cherche à me tranquilliser, j'attends le matin » « J'ai vraiment l'impression que ces médicaments ne fonctionnent pas ». « Le levain, qui mettait ma vie en mouvement, est sans force ; il est évanoui, ce charme qui m'animait au sein des profondes nuits, qui, le matin, m'arrachait au sommeil. » « Mon corps est si faible, et ce médecin qui me retient ici... ». « Comme mon esprit aventureux me présentait sous des couleurs romanesques les contrées qu'il allait arroser ; mais bientôt mon imagination rencontrait des bornes, et je la forçais cependant à s'égarer, de toujours s'égarer, jusqu'à ce que je me perdisse tout à fait dans la perspective d'un lointain imperceptible. » « Mouais… ça me rappelle la peste de Bénarès, qui s'égare de trop devient vite le plus grand pigeon que la terre est connue. » Malgré ce petit retour critique sur ses aventures et son esprit trop crédule par trop romanesque, Benjamin ne réussit pas à porter sa réflexivité sur sa situation présente, et se replongea dans sa lecture. « Je suis tel que l'ombre d'un puissant prince, qui s'échappant du tombeau pour aller revoir le palais somptueux qu'il bâtit pour un fils chéri, qu'il orna de toute la splendeur, de toute la magnificence des rois, ne trouve plus que d'affreux débris, que de tristes ruines ensevelies sous la cendre. » « Mon tombeau, mon lit d'hôpital, tandis que dehors s'élèvent les palais bâtis par des princes pour leurs épouses et leurs enfants. Et moi, je passe mes journées entre ces quatre mûrs à écouter les bip bip bip des machines médicales. » « Je divague, je badine avec mes douleurs ; j'aurais bientôt, si je m'y livrais, une litanie entière d'antithèses. » « Fichus médocs ! » « Non, jamais, jamais, je ne reviendrai à moi-même ! Partout où je porte mes pas m'apparaît un fantôme qui me jette hors de ma sphère ! » « Ça va faire deux semaines que je suis malade, j'ai l'impression que l'Inde m'a offert une de ces bactéries féroces qui ne me lâchera pas de sitôt. » « Ce n'est pas l'angoisse, ce n'est pas du désir. - C'est une fermentation interne, un transport inconnu qui menacent de déchirer ma poitrine, qui me serrent la gorge, qui me suffoquent ! Ah ! Douleur ! Ah ! Tourments ! Et dans ces moments affreux, je fuis, je vais m'égarer au milieu des scènes nocturnes et terribles qu'offre cette saison ennemie de l'homme. » Lire les souffrances d'un autre jeune homme semblait apaiser les siennes, il dévora Werther. « Mon heure n'a pas encore sonné : je le sens ! Oh ! […] ! Avec quel transport j'aurais abandonné mon existence d'homme pour déchirer les nues avec l'ouragan, pour soulever les flots ! Ah ! Ces délices ne seront-elles pas un jour peut-être, le partage de celui qui languit dans ce cachot ? »
Après une semaine, Benjamin qui se sentait largement mieux depuis plusieurs jours, annonça au médecin au regard grave qu'il voulait partir. Le médecin lui expliqua que les bactéries indiennes nécessitaient des soins très sérieux, qu'il ne pouvait pas partir en cours de traitement, et mit rapidement fin à la discussion. Toutefois, le petit Français ne se découragea pas, il rassembla ses affaires, arracha le cathéter qui lui perçait le bras depuis une semaine et fit mine de quitter sa chambre. Deux infirmiers tentèrent de le retenir, le menaçant de souffrance terrible s'il retournait à « son vagabondage dans les rues d'Udaipur ». Il poussa les deux hommes et se dirigea vers la sortie d'un pas assuré. Face à lui, une armada de médecins et d'infirmiers lui barrèrent l'accès à la porte, et s'attachèrent à lui faire une haie d'honneur jusqu'au comptoir d'accueil. Là, l'attendait sa facture. Benjamin n'avait pas le moindre instant imaginé l'ampleur des frais médicaux, il se mit à paniquer. Il avait passé une semaine dans une chambre Deluxe en pension complète… la note était salée, il paya. Désormais, Benjamin était fauché.
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