#Politique régionale
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ruemorinpointcom · 5 months ago
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RÉCIF 02
Invitation aux femmes du Saguenay pour susciter leur intérêt à la sphère politique le 18 octobre prochain Continue reading RÉCIF 02
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sosehpad · 1 year ago
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Handicap et Vieillissement en France : Le Cri d'Alarme de la Cour des Comptes
🚨 La Cour des comptes tire la sonnette d'alarme sur la politique du handicap en France 🇫🇷. Découvrez pourquoi il est urgent d'agir ! 👇 #Handicap #Vieillissement #CourDesComptes 🚨
La Cour des comptes a récemment tiré la sonnette d’alarme sur l’absence de stratégie nationale en matière de politique du handicap. Ce constat alarmant soulève des questions cruciales sur la capacité de la France à anticiper et à répondre aux besoins croissants des personnes en situation de handicap, notamment celles âgées de plus de 50 ans. L’augmentation du nombre de personnes en situation de…
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suburbangothic-rp · 7 months ago
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suburban gothic;
inspiré par twin peaks, desperate housewives, six feet under, hereditary, welcome to nightvale, euphoria, totally fucked up, american beauty, pretty little liars, murder she wrote, east of eden.
Par où commencer pour présenter ce monde? Pas de contexte déjà rédigé pour le moment, l’idée n’est que latente; si les rues ne se remplissent pas, à quoi bon y bâtir des maisons? Mais l’idée se fait pesante, lourde de ses possibilités.
Pennsylvanie, au pied des Appalaches, la rouille industrielle qui se bat contre la nature sauvage, elle-même lacérée par le tracé méticuleux de l’asphalte. Le long de l’une des ces longues routes, une ville. Une parmi tant d’autres, des milliers comme elle. Plantée sur une grille qui structure l’espace; au centre-ville et à ses bâtiments denses succède l’harmonie de la banlieue résidentielle. L’ordre s’y confond avec la monotonie, le charme se dilue dans l’ennui. L’architecture humaine se révèle creuse, les fissures laissent s’en échapper les échos de complaintes qu’on aurait voulu recouvrir de béton, de gazon ou de peinture fraîche. L’horreur s’excite avec chaque désillusion, secret, péché, danger, crime, frustrations. Le futur est riche en promesses mais demain n’est jamais un autre jour, inéluctable répétition d’hier. On enterre ses rêves sous un lit de bégonias dont on prend soin avec fureur et hystérie, dans l’énergie du désespoir, jusqu’au jour où une bande d’adolescents les piétine pour s'amuser.
La ville est séparée en quartiers; #1 est un petit centre-ville, le lieu des rencontres fortuites, main street, le cœur administratif et commercial du lieu. #2 est un ancien village rattaché à la ville, avec ses rues pittoresques, ses habitants qui n’aiment pas les visiteurs, le calme acheté à prix fort, les fermes reconverties. #3 est l’ancien bassin minier, abandonné, peuplé de mythes et de terreurs, peu à peu remplacé par l’industrie forestière. #4 est la banlieue résidentielle, le théâtre principal de notre jeu de dupes.
L’horreur vient de l’intérieur; du plus vaste, l’intérieur des frontières nationales, au plus intime: le foyer et l’individu. L’extérieur projette: un pays puissant et prospère, des rues propres, un voisinage aimable, des bonnes manières et de jolies choses. Le tout tient du mirage. À l’intérieur, rien ne va, on est à deux doigts de tomber dans le ravin. Les valeurs fières et heureuses sont corrompues; la communauté devient une prison, la religion devient une manipulation, le politique s’achète, la propriété creuse les dettes, le couple se brise.
Tout ne va pas mal; même si le gothique est souvent très sombre, il y existe aussi une place pour d’autres histoires. Edward Scissorhands est LE film du suburban gothic et c’est loin d’être un film d’horreur. Twin Peaks et True Blood mélangent un ton mystérieux avec des moments plus légers. L’excentricité ou la bizarrerie des personnages est d’ailleurs souvent un symptôme des rouages sombres qui font tourner l’histoire. Les tags associés au gothique sur Tumblr mènent à des contenus sinistres, mais chacun.e est libre d’aller un peu plus loin. À titre personnel par exemple, je pense que les Sims 2 est un jeu à l’ambiance gothique (: On fait ce qu’on veut avec le concept de gothique, et ce sera pareil sur le forum si le projet séduit et intéresse. (si besoin, je peux rédiger un texte un peu plus élaboré sur l'american gothic et ses déclinaisons régionales/thématiques)
Les années 2010; LA décennie des différentes gothic aesthetics. L’une des pires crises financières de l’histoire est passée par là et a fait beaucoup de mal au rêve américain. Le traumatisme est bien là, encore aujourd’hui, chez les individus comme dans les sociétés dans lesquelles ils évoluent. Le paysage de certaines régions change durablement; dans le Midwest, dans le sud, dans la Rust Belt. Une nouvelle tâche sur la mystique de l’Amérique. The American Nightmare.
J’ai beaucoup écrit et si vous avez lu jusque là – merci vraiment, et euh, pardon. C’est avant tout une bouteille à la mer, ce post. S’il trouve sa destination, alors on en fera germer les prémices. Il y a de quoi faire je pense. Les remarques, questions, suggestions, toutes bienvenues, j'ai envie de lire un peu après avoir autant écrit.
Contenu additionel; sera posté s'il y a de l'intérêt – le contexte, évidemment – mécanismes de jeu, animations – les postes vacants, leurs dynamiques – la ville, son monde, son histoire – les racines, l'inspiration – aes
un dernier mot: le tumblr n'est pas encore complètement fonctionnel, la plupart des liens est sous construction.
photo: edgar martins, éditée pour suburban gothic.
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ethereal-skies-forum · 26 days ago
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ROYAUME DU NORTHUNYRE 🌬️
DEVISE : Entraide, justice et liberté seules survivent l’hiver.
INSPIRATION(S) PRINCIPALE(S)* : Europe du Nord-Ouest (Irlande, Écosse du Moyen Âge).
FORME DE L’ÉTAT, RÉGIME : État régional, monarchie élective à mandat impératif.
DÉCOUPAGE ADMINISTRATIF : 4 comtés (Sithenland, Lonnrach, Clywdheam, Coilbreithe)
PLUS GRANDES VILLES : Beinncuith (capitale), Hranridburh, Mwirtun, Witeforda.
ALLIANCE(S) : /
CLIMAT : Océanique, montagnard, semi-polaire.
GENTILÉ : Northunienne, Northunien.
*Ces zones géographiques ont servi d’inspiration à certaines étapes du processus de création mais l’État n’en est pas une copie exacte.
———
〖 DESCRIPTION GÉNÉRALE 〗Là où les vents nordiques battent sans cesse la lande, là où chaque pierre renferme le secret d'une légende et où chaque forêt et chaque montagne porte le souvenir d'entités sauvages et archaïques, s'étend le royaume du Northunyre. C'est aujourd'hui une nation dirigée par et pour le peuple, ayant aux bases de ses lois et de ses politiques la solidarité, la justice et la dignité, et qui se reconstruit sur les ruines de ses oppresseurs. Issu de quatre tribus originelles, le peuple northunien a d'abord souffert de la colonisation sanglante des Hranrides puis a été occupé par Hevenbyre pendant 170 ans, période durant laquelle le Northunyre avait été fait quatrième scire hevenien. Au prix d'une lourde guerre, ce peuple guidé par la résilience et l'espoir s'est défait de l'emprise de Hevenbyre, et doit désormais faire face à des États puissants et des trêves fragiles.
『 NOTE ↝ D’autres précisions sur le lore de chaque État suivront bientôt mais on reste disponible pour répondre à toutes vos questions en attendant ! Dans le prochain post : présentation générale de l’empire Garyanith. 』
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thebusylilbee · 8 months ago
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"C’est une procédure inhabituelle. Vendredi 19 juillet, le collectif No JO 2030 dépose une demande en caducité auprès du Comité international olympique (CIO). Dans ce courrier, que Mediapart a pu consulter, les opposant·es à la tenue des Jeux olympiques (JO) d’hiver dans les Alpes demandent au CIO de considérer la candidature française comme caduque, c’est-à-dire périmée. [...]
Ils dénoncent l’illégalité de la candidature française, qui aurait dû, selon eux, faire l’objet d’un débat public, compte tenu des impacts des aménagements sur les écosystèmes. Et alertent sur les destructions environnementales et les dégâts climatiques que causeraient ces Jeux dans le milieu désormais très vulnérable de la montagne française.
« Cette candidature est dans une impasse. Il faut en sortir par le haut : on efface tout et on recommence », dit Pierre Janot, membre du collectif, élu au conseil régional et avocat de métier. [...]
C’est au nom du climat et de l’impératif écologique que le skieur de fond Stéphane Passeron s’oppose aux JO de 2030 dans les Alpes. Athlète de haut niveau, membre de l’équipe de France pendant vingt ans, puis entraîneur de l’équipe de France de ski nordique handisport aux JO de Vancouver en 2010, il est aujourd’hui moniteur dans la vallée du Champsaur. Il fait partie de la délégation qui demande à être entendue par le CIO et explique à Mediapart pourquoi il appelle à en finir avec les grands événements sportifs et culturels.
Mediapart : Que demandez-vous au Comité international olympique ?
Stéphane Passeron : On demande le retrait de la candidature de la France. Elle n’est simplement pas soutenable au vu des finances, au vu du climat, au vu de la situation politique, et au vu du déni démocratique. On n’a jamais demandé l’avis de personne. Renaud Muselier a été élu à la région Paca pour faire barrage au Rassemblement national. On a tous voté pour lui, y compris à gauche et chez les écolos. Et il lance une candidature aux Jeux olympiques sans demander l’avis d’aucun parti de gauche. Alors que sans nous, il ne serait pas président de la région, ce serait le RN.
On s’adresse au CIO pour que le comité se rende compte qu’il y a un problème en France. Parce qu’ils n’arrêtent pas de dire au CIO que tout va bien, que tous les Français veulent ces Jeux olympiques. Alors que de nombreux sondages indiquent que ce n’est pas vrai. Et on veut expliquer aux Français que les montagnes s’effondrent et que donc, on n’en est plus à faire ce genre d’événement.
Pourquoi les JO d’hiver sont-ils incompatibles avec la situation climatique selon vous ?
En juin, en Isère, juste à côté de la barre des Écrins, un vieux village, La Bérarde, a disparu sous les cailloux. La pluie, ajoutée à la fonte des neiges, a formé un lac sous un glacier qui a craqué et est venu raser le village. Ce hameau était très connu parce que c’est un lieu de départ d’escalade. C’est l’un de ces moments où, quand on nous demande pourquoi on ne veut plus de JO, on répond : regardez autour de vous, tout s’effondre.
On ne peut plus faire de grands événements comme ça, au vu de la situation climatique mondiale, que ce soit la Coupe du monde de foot ou même le Tour de France, avec ses 2 500 voitures, ses dix hélicoptères et ses trois avions. Il y a une problématique entre nos constats environnementaux et nos choix de société. Le sport est hyper impactant au niveau environnemental. [...]
Le Vercors n’avait pas eu de neige de l’hiver. La Transjurassienne, qui est une épreuve de ski de fond très connue, a été annulée. Il n’y a plus de neige. Et on ne peut pas dire que c’est une surprise puisque le Giec [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat – ndlr] nous l’annonce depuis longtemps. J’habite une toute petite vallée. Tous nos sentiers de randonnée ont été abîmés et il y en a même qui ont disparu. Il y a un refuge au fond de la vallée : la piste pour y accéder a sauté. En bas de la vallée, ça fait deux ou trois fois cette année qu’il y a eu un énorme éboulement qui nous a coupés de l’extérieur, parce que ça dégèle au mois de janvier maintenant.
Il n’y a plus que les grosses stations qui arrivent à s’en sortir, celles qui sont très hautes. En bas, les stations sont toutes à la neige artificielle. Cela a un coût énergétique et financier monstrueux. Pour les dernières épreuves de la Coupe du monde au Grand-Bornand, en Haute-Savoie, il a fallu transporter la neige avec des camions. Parce qu’il n’y avait pas un gramme de neige. Et c’est là qu’ils veulent faire les Jeux olympiques ?
Ne suffirait-il pas que les JO de 2030 s’adaptent et s’organisent dans ces stations de haute montagne, là où il y a encore de la neige ?
C’est ce qu’ils feront pour les sports alpins, qui n’utiliseront peut-être pas de la neige artificielle. Mais il y a tous les autres sujets : le CO2, les infrastructures à construire. Ils imaginent faire une 2x2 voies dans la vallée de la Durance pour monter sur Briançon, vu qu’ils y prévoient un pôle freeride et snowboard. Il y aura aussi des canons à neige, des parkings, des hélicoptères.
Ils disent qu’ils utilisent 95 % des infrastructures existantes, mais le tremplin de saut de Courchevel n’a plus la bonne longueur, il faut tout refaire. À Nice, ils ont prévu de faire une patinoire de 13 000 spectateurs sur un terrain où il était prévu de construire des logements sociaux. [...]
Et en plus, ils vont être hyper pressés, parce qu’on est déjà en 2024, et que les JO d’hiver, c’est en 2030. Ils ont cinq ans pour tout construire. Ça va être un délire. Mais le plus grave, c’est que ça nous empêche de faire de la résilience.
Pourquoi ?
Parce qu’ils font croire à la population qu’on peut continuer comme avant. Alors que non, on ne peut plus. C’est juste ça. Et c’est là où ça dépasse le cadre de ces Jeux olympiques. [...]
Pensez-vous qu’il faut abandonner l’idée des JO d’hiver?
Pas que les JO d’hiver : il faut abandonner les grands événements. Je vous raconte une anecdote. En 2010, je suis dans l’avion qui m’emmène à Vancouver, aux Jeux olympiques.
J’avais fait ma carrière de skieur et j’étais devenu entraîneur de l’équipe de France en handisport. Dans ma tête, ça travaillait déjà. Je commençais à n’être pas bien. J’avançais dans une autre direction. Je retapais une maison dans le Champsaur en me disant que j’allais venir me mettre au vert parce que le monde va mal. Mais, en même temps, je ne lâchais pas le morceau. Et dans l’avion qui m’emmène, ils mettent sur le petit écran le film d’Al Gore [ancien vice-président des États-Unis – ndlr], Une vérité qui dérange. Et là, le clash. Je me suis dit que j’emmènerai l’équipe aux JO, car je suis quelqu’un qui tient sa parole, mais que le lendemain j’arrêterai et je ne prendrai plus l’avion.
Je pense que tout grand événement, même les grands concerts de rock et les grands festivals, il faut le questionner. Ce sont des tonnes de watts dépensées à chaque fois. Si on ne fait pas entrer dans les têtes des gens qu’on ne peut pas continuer comme ça, on n’y arrivera pas. Le groupe Shaka Ponk a décidé d’arrêter ces tournées. Ça commence à bouger un peu chez les sportifs aussi. [...]
J’ai passé des super moments à faire des événements comme la Coupe du monde. Je ne dis pas que ce n’était pas bien. Je ne vais jamais dire que ce n’est pas génial, les JO. J’y étais, je vois l’ambiance, l’adrénaline que j’ai eue au départ d’une Coupe du monde. C’était des moments extraordinaires. Mais juste, on ne peut plus continuer et je le dis de manière très triste.
Le déni, il est partout. C’est très dur. Aujourd’hui [jour de l’interview, mercredi 17 juillet – ndlr], il y avait le Tour de France qui passait à Gap. Les gens y vont car ils peuvent toucher du bout des doigts un truc exceptionnel. J’entends, je le comprends, je l’ai ressenti, je l’ai vécu. Mais juste, on ne peut plus. Si vous aimez vos enfants, si vous aimez la vie, il va falloir arrêter ça, c’est tout.
Jade Lindgaard
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mali-umkin · 9 months ago
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helloo, tu peux expliquer mieux pourquoi tu votes pour les verts ? :)
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Du coup, disclaimer : j'ai lu les 9 chapitres du programme de LFI et il est, globalement, excellent. Il couvre aussi en peu plus de sujets que le programme de Marie Toussaint et des Ecologistes (EELV), pour lequel je voterai dimanche. J'ai voté LFI avant, et je suis absolument pour le vote LFI aux européennes, mais j'encourage à se pencher sur le programme d'EELV aussi. Mes raisons principales sont :
- L'historique eurosceptique chez LFI, très adouci depuis 2022, mais toujours bien présent. Les deux causes politiques qui me tiennent le plus à cœur, la défense des animaux et des langues minoritaires et minorisées, souffrent énormément du refus d'appliquer les directives européennes à l'échelle nationale en France, et de l'absence de pression que peut exercer l'UE sur la France, voire de sanctions. Ainsi malgré les rappels à l'ordre, la France peut décider d'ignorer les traités européens interdisant certaines pratiques de chasse (il faut que le Conseil Constitutionnel soit saisi par des associations, il y a blocages, ça dure et dure, le Préfet ratifie exception sur exception...).​ La France a aussi décidé de ne pas signer La Charte européenne des langues régionales et minoritaires. Je suis pour une Europe plus fédéraliste, dans laquelle on puisse imposer certaines choses à l'issu d'un processus démocratique au sein de l'instance européenne. Je suis bien consciente que cette vision comporte des risques, mais je crois en un cadre législatif et global qui puisse tendre vers ce modèle sans dérives grâce à un organisme indépendant qui puisse faire autorité (comme le conseil constitutionnel en France. La création d'un tel organe est d'ailleurs défendu par LFI, pour des raisons toutes autres et parfaitement louables, celle d'éviter le lobbying, et je soutiens également). En bref, LFI s'oppose et vise même à limiter le pouvoir européen, quand je crois qu'il faut l'accroitre (évidemment selon un processus démocratique bien précis). Écrire qu'on veut faire "ratifier de nouveaux traités « respectueux de la souveraineté des peuples » par référendum", c'est très beau sur le papier, mais qu'est-ce que ça veut dire ? Faire partie de l'UE c'est respecter certaines règles, et une certaine vision. La souveraineté d'un peuple comme moteur du processus décisionnel, ça peut être pour le meilleur et pour le pire. Ça peut vouloir dire la fin des droits LGBT sur le territoire national, parce qu'on respecte la voix majoritaire du peuple souverain (comme c'est actuellement le cas dans plusieurs pays de l'UE ! On l'aura compris, je suis pour un peu moins de souveraineté...) Bref, c'est flou, et si je suis pour une plus grande représentativité des peuples (voir par exemple l'excellente idée du "droit de veto social" chez EELV), cette défense de la souveraineté à tout pris me laisse, au mieux, perplexe.
- Je suis donc pour la création d'un Constitution européenne, défendue par EELV. Je voudrais voir inscrit, dans cette constitution (comme un jour, on l'espère, dans la constitution française), l'obligation de protéger les langues minoritaires comme le veut la Charte de 1992. (On rappelle par exemple qu'LFI, contrairement même aux partis de droite, a voté contre la loi Molac ! Ils se sont aussi prononcés contre le changement de l'article II de notre Constitution, qui fait tant de mal à nos langues régionales). Évidemment les problématiques animale et des langues ne sont que deux sujets parmi beaucoup d'autres - à vous de juger si vous êtes plutôt pour une Europe à tendance fédérale, ou pour le souverainisme que défend LFI.
- LFI s'oppose à l'entrée de l'Ukraine dans l'UE (et de tout autre pays !) : "refuser tout nouvel élargissement de l’Union européenne, notamment à l’Ukraine, tant qu’une harmonisation écologique, sociale, fiscale et des droits humains n’a pas été menée". C'est, pour moi, très flou, et contraire au pragmatisme que nécessite la situation actuelle.
Concernant le programme d'EELV : "D’inspiration très fédéraliste, le programme des Ecologistes propose de mettre en place une assemblée constituante à l’issue des élections de juin “pour réviser les traités et aboutir à une proposition de Constitution européenne”. On y trouverait par exemple des listes transnationales pour les élections européennes, ou encore un droit d’initiative législative pour les eurodéputés (pour l’instant entre les mains de la Commission européenne). [Les deux derniers points font aussi parti du programme de​ ​LFI. Mais sans Constitution, c'est donner plus de pouvoir aux députés (oui !) et pas à l'UE. Ce n'est pas ma vision.]
L’unanimité des Etats est pointée du doigt par les écologistes : actuellement requise pour certaines politiques (fiscalité, politique étrangère…), elle est ainsi accusée de ralentir le processus de décision européen. Différentes mesures de transparence des institutions européennes et de lutte contre les lobbies figurent également dans ce programme."
- Pour ce point-ci, nouveau disclaimer : ça me coûte. Moi aussi j'ai la guerre en horreur. Moi aussi je crois en une démilitarisation globale et idéologique. Moi aussi, je sais de quoi est coupable l'OTAN. Moi aussi je voudrais pouvoir dire que je refuse d'envoyer des armes et que j'attends la paix. Mais ce n'est pas le monde dans lequel on vit. Rester flou sur l'aide militaire apportée à l'Ukraine, ce n'est pas non plus œuvrer pour la paix (ni rester flou quand on envoie des armes, pour quoi, et à qui... ce qui se fait actuellement). Je n'ai pas de solution. Mais je ne peux plus défendre cette forme de passivité que prône LFI, et leur idéalisme malheureusement tellement irréaliste qu'il en devient permissif.
Du côté des Ecologistes : "Notre ligne est claire: pour le soutien à l'Ukraine, pour la livraison d'armes, pour l'adhésion de l'Ukraine à l'Union Européenne, contre tout envoi de troupes au sol".
Et le reste ? C'est tout bête, je suis pragmatique et je me fie aux datas disponibles :
- EELV et LFI ont 80% de vote en commun au Parlement Européen. Je sais donc que même si telle ou telle mesure n'est pas explicite dans le programme des Verts, si elle ne concerne pas le fonctionnement de l'instance européenne, elle sera aussi votée par eux. Par exemple, concernant la Palestine, EELV "se dit favorable à la reconnaissance de l’État de Palestine et à une série de sanctions contre Israël au nom du non-respect du droit international. Elle salue le soulèvement de la jeunesse en faveur de la Palestine, et veut engager une lutte globale dans « une Europe en train de dérailler » contre l’extrême droite, l’islamophobie et l’antisémitisme."
- Attention, EELV est loin d'aduler l'UE : comme je l'ai mentionné, le parti vise à réformer son fonctionnement et à créer des instances neutres auxquelles elle doit répondre. La critique chez les Verts est constructive, mais très présente. Je ne veux absolument pas d'un parti qui défende le statu quo (comme un certain parti présidentiel...)
- Il ne faut pas oublier que c'est une élection proportionnelle ! Au-delà de 5%, des députés du parti vont au Parlement. On ne vote donc pas (que) "contre". On vote aussi avec. Et vu les 6-7% prévus par les sondages pour EELV, j'encourage à les soutenir.
Et concernant quel parti écologiste je défends : certainement pas le parti Écologie au centre. Tout est dans leur nom, d'abord ; l'écologie ce n'est pas au centre, c'est de gauche. Et puis divorce de l'écologie et du social, chasse au "wokisme" qui serait "l'ennemi du bien commun"... Gros soupir.
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lepartidelamort · 10 months ago
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Allemagne : un leader patriote condamné pour « nazisme » après avoir dit vouloir le meilleur pour son pays
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Björn Höcke
Björn Höcke n’avait qu’à dire « Tout pour la Turquie ! », comme tout le monde.
DW :
Un tribunal régional de la ville de Halle, dans l’est de l’Allemagne, a ordonné mardi à l’homme politique d’extrême droite Björn Höcke de payer 100 jours-amende d’un montant journalier de 130 euros chacune pour avoir utilisé un slogan nazi interdit. M. Höcke, chef du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) dans l’État de Thuringe, dans l’est du pays, a été accusé d’avoir sciemment utilisé le slogan de la Sturmabteilung (SA), ou troupes d’assaut. La SA était un groupe paramilitaire nazi communément appelé « Chemises brunes ». M. Höcke, âgé de 52 ans, est le principal candidat de l’AfD de Thuringe pour les élections régionales de début septembre. Les agences de protection constitutionnelle l’ont décrit comme un extrémiste de droite. Le ministère public avait accusé Björn Höcke d’utiliser des symboles d’organisations anticonstitutionnelles et terroristes.
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En 2021, M. Höcke aurait déclaré lors d’un rassemblement de l’AfD dans l’État de Saxe-Anhalt, dans l’est de l’Allemagne : « Tout pour notre patrie, tout pour la Saxe-Anhalt, tout pour l’Allemagne ». Les procureurs affirment que M. Höcke, ancien professeur d’histoire, savait que « Tout pour l’Allemagne » était un slogan interdit des SA. Il l’a nié au cours du procès, décrivant la phrase comme un « dicton de tous les jours ». Le procureur Benedikt Bernzen a fait valoir dans son réquisitoire que Höcke avait utilisé le vocabulaire nazi « de manière stratégique et systématique » dans le passé. Lundi, un tribunal régional a confirmé, dans une affaire distincte, la désignation de l’AfD comme organisation extrémiste « présumée ».
C’est rassurant de voir les autorités réagir fermement contre les Allemands.
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À ce stade, la « justice » dans les états occidentaux n’est plus qu’une machine destinée à terroriser les Blancs, rien de plus.
Qui peut croire que la justice d’états réputés « tyranniques » comme la Russie ou la Chine persécuterait ses propres habitants pour avoir dit « Tout pour la Russie ! » ou « Tout pour la Chine ! ».
Les démocraties reposent exclusivement sur la haine de l’homme blanc et seulement ça.
Pourquoi tolérer un système qui veut nous détruire ?
Démocratie Participative
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stephaneparede · 2 months ago
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Abbas Laghrour, le Lion des Aurès
Celui que les Khenchelis avaient surnommé « Le lion des Aurès » était connu pour son grand patriotisme et son engagement sans faille dans le combat pour une Algérie libre et indépendante.
Né le 23 juin 1926, au Douar N’Sigha, dans la wilaya de Khenchela, au sein d’une famille pauvre, Abbes Laghrour est inscrit à l’école française où il suit son cursus scolaire, jusqu’à l’obtention de son certificat d’études primaires. Alors qu’il est un élève assidu, il est, en dehors des heures de cours, employé comme cuisinier par le gouverneur de la ville.
A cette époque, l’Algérie traversait une période d’effervescence politique qui allait amener un grand nombre d’Algériens à militer au sein de partis ou d’associations afin de tracer les premières voies devant mener à la lutte armée pour l’indépendance du pays. Abbès Laghrour qui est animé d’un grand esprit nationaliste, adhère, lui aussi, à partir de 1950, au Parti du peuple algérien (PPA), activant aux côtés du militant Brahim Hannachi, responsable régional pour les Aurès.
Suspecté d’activisme par son patron, il est renvoyé de son poste de travail. Mais cela est loin de le décourager. Au contraire, Abbès ne tarde pas à ouvrir une boutique de légumes au marché de la ville. Boutique qui servira à nourrir la famille mais aussi à abriter les réunions clandestines des militants du parti.
Militant actif, mû par de grandes valeurs et un engagement inconditionnel pour la cause nationale, Abbès Laghrour est désigné par ses responsables hiérarchiques au poste de responsable de la kasma du parti à Khenchela. Conscient de la tâche délicate qui lui est assignée, il s’investit totalement, n’hésitant pas à initier des actions courageuses au nom de l’Algérie libre et indépendante. Ainsi, il participe aux manifestations qui se déroulent entre le 1er et le 8 mai 1945 dans sa ville et où le drapeau algérien est hissé pour la première fois par un certain Athmani Tjani qui devient, par la suite, un de ses principaux adjoints.
En 1951, Abbès Laghrour organise une marche imposante pour laquelle il mobilise tous les jeunes de sa localité. Cette marche pour la dignité sera l’occasion pour les manifestants, à leur tête Abbès Laghrour, de dénoncer le chômage et la misère qui rongent la population. Les autorités coloniales ne tardent pas à l’arrêter. Voulant le faire parler, ils lui font subir les pires tortures. Il en ressortira avec une grave maladie pulmonaire qui le contraindra aux soins pendant de longs mois. Ses onéreux frais médicaux sont alors pris en charge par le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). Après une période de convalescence passée à Batna, il retourne à Khenchela une fois remis sur pieds pour reprendre ses activités militantes au sein du parti.
Abbès Laghrour prend part, en compagnie de Mustapha Benboulaïd, Adjel Adjoul et Belkacem Grine aux préparatifs pour la Révolution dans la région des Aurès. Il est même en charge des groupes installés pour le lancement des attaques au cours de la nuit du 1er novembre 1954. Après le déclenchement de la guerre de libération, Abbès Laghrour est engagé dans différentes batailles. « Le lion des Aurès » n’était pas seulement un décideur, c’était aussi un combattant qui n’a pas hésité à prendre les armes pour se retrouver au front aux côtés des autres moudjahiddine. Il sera notamment engagé dans les batailles d’El Djorf, le 22 septembre 1955, qui durera trois jours, de la zaouïa et Tefsour à Cherchar, d’El Bayadha qui a duré vingt-quatre heures, de Kentis Mrah El Baroud, en octobre 1956 et dans l’embuscade de Kentis Mrah El Baroud (octobre 1956).
Il meurt assassiné en Tunisie par les futurs pourfendeurs de la pensée des premiers chefs historiques, le 25 juillet 1957. Il repose au Carré des Martyrs du cimetière d’El Alia, à Alger.
Sans Larbi Ben M’hidi, Ramdane, Laghrour, la pensée révolutionnaire n'inspira plus ceux qui prirent le pouvoir...
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didierleclair · 5 months ago
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La LITTÉRATURE FRANCO-ONTARIENNE EST UNE LITTÉRATURE D'ACCUEIL (Conférence donnée à l'Université de Windsor, octobre 2023)
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Je suis honoré de pouvoir dire quelques mots sur ce que je considère comme une littérature d’accueil. J’aime bien le concept de « littérature du vaccum » qui veut dire une littérature existant dans un contexte social et politique vide ou incomplet. C’est un concept conçu et défini par le poète et essayiste franco-ontarien Gaston Tremblay.
Je cite ici son propos écrit sur la page de l’Institut canadien sur les minorités linguistiques :
« L’implosion des institutions sociales canadiennes-françaises, lors de la Révolution tranquille, crée un tel vide dans les régions limitrophes du Québec que la nouvelle garde franco-ontarienne s’inscrit dans le courant contre-culturel nord-américain. Certes, ce premier mouvement d’identification à la contre-culture sera suivi d’un retour aux sources, mais il se fait alors par le biais du patrimoine régional, plutôt que par l’exploitation du corpus littéraire canadien-français traditionnel. C’est donc après une double rupture, dans un vacuum institutionnel et idéologique, que la littérature franco-ontarienne se développe. »
Je souscris à ce concept car c’est la réalité quotidienne de tout Franco-ontarien qui écrit. Il y a en effet peu d’institutions qui permettent aux gens de lettres de l’Ontario français d’être considérés comme des écrivains du centre. Nous sommes des écrivains et des écrivaines de la marge. Les institutions qui existent politiques et sociales sont fébriles et se battent elles-mêmes pour leur survie. Ce constat fait de la littérature franco-ontarienne, une littérature des espaces clos et ponctuelle. Ponctuelle dans le sens qu'elle existe à des endroits précis. Pour constater qu’elle est en vie, il faut aller là où elle a pris la parole, au Théâtre du Nouvel-Ontario par exemple ou là où on lui accorde la parole, par exemple à la bibliothèque métropolitaine de Toronto. Ensuite, la littérature franco-ontarienne semble disparaître, elle est là mais peu visible et donc certains pourraient penser qu’elle est inexistante ou morte. Pour s’assurer de sa survie, il y a ces moments ponctuels qui sont vitaux, surtout pour les spécialistes et les universitaires afin de constater que  rien de mal n’est arrivé à la littérature du vaccum. Elle est toujours vivante. Ces moments ponctuels sont les salons du livre et les conférences universitaires en Ontario.
C’est en jetant les bases de la littérature franco-ontarienne dans les années soixante-dix que les Franco-Ontariens définissent le cadre de ce qui sera leur littérature. Ils sont inspirés par la contre-culture, mouvement qui déboulonne les institutions culturelles formelles et ouvre les portes aux expériences artistiques en tout genre. Les différentes vagues qui suivent la contre-culture, notamment l’influence du folklore franco-ontarien, a permis à la littérature franco-ontarienne d’imposer son existence dans une société anglophone dense et compacte.
Les arts franco-ontariens actuels tels qu’on les connait permettent d’affirmer une chose. La lutte pour son existence est faite. Comparé au siècle dernier et celui d’avant, il est possible d’affirmer que la littérature franco-ontarienne a une voix unique et singulière. Il suffit de consulter le site Web du Conseil des Arts de l’Ontario pour trouver des services offerts aux artistes franco-ontariens, services qui n’existaient pas dans les années mille-neuf-cent soixante-dix. Mais exister est une chose, vivre en est une autre. C’est ce combat permanent pour sa vie et sa survie qui fait de la littérature franco-ontarienne, un art face à son péril de façon constante.
Le poète et essayiste Gaston Tremblay aime citer Roger Bernard qui a dit « On ne naît pas Franco-Ontarien, on le devient ». Je suis d’avis que même si le droit héréditaire existe, il n’exclut en rien le droit littéraire d’être franco-ontarien. J’insiste sur le terme « droit littéraire » car ce droit peut apparaître et disparaître dans le sens où l’écrivain francophone de l’Ontario qui a déménagé en Colombie britannique et y vit depuis dix ans peut ne plus se définir comme Franco-Ontarien. Si en plus, son œuvre se poursuit ailleurs, il obtient le droit littéraire de se définir autrement.
J’en veux pour preuve un article du Journal Le Devoir daté du 17 octobre 2015. On y interviewait Patrices Desbiens, un des piliers de la littérature franco-ontarienne. Il dit en répondant à un journaliste québécois, je cite :
« Il y a du monde qui pense encore que je vis ce qui est dans Sudbury. Ce n’est plus mon monde, ça », raconte au bout du fil le Franco-Ontarien né à Timmins, qui habite Montréal depuis 1993. « J’étais là dans le temps, faque j’écrivais ce que je voyais. Maintenant, je suis ici, faque j’écris ce que je vois ici. »
Ce commentaire ne peut être celui d’un écrivain français, irlandais, ou japonais. Ce phénomène n’est possible que dans la « littérature du vacuum », celle où l’identité est en permanence menacée par le vide. L’identité littéraire de Patrice Desbiens, même si elle est ancrée en Ontario, reste volatile. Il exerce ainsi son droit de définition de lui-même sans que cela ne soit invraisemblable. C’est ce qui différencie les écrivains franco-ontariens, des écrivains français ou allemand. Eux restent éternellement des écrivains français ou allemands, même s’ils émigrent.
Cette fragilité indéniable de l’identité littéraire franco-ontarienne est également sa force. Elle empêche les dérives sectaires. Nous ne sommes pas sur un territoire où la majorité est opprimée comme au Québec durant les années de la grande noirceur. Nous sommes sur un territoire de minoritaires. L’existence prend donc une autre connotation, le mot pays possède un autre sens. Jean-Marc Dalpé dans « Les murs de nos villages » dit ceci :
« Les murs de nos villages nous hurlent comme les chiens enragés : Prenez-le, Prenez-le, Prenez-le, Prenez-le le pays Prenez-le dans vos mains Prenez-le dans vos bras dans vos ventres dans vos cœurs Dansez avec le pays »
Le pays a ici une autre signification. Il s’agit aussi bien du mien que de celui qui est natif de Timmins et qui parle français. Dans ce contexte, l’identité ne se fait pas par rapport à l’hérédité mais à la langue et la culture. Autrement dit aucun passeport, aucun discours national ne peut prétendre résoudre la question identitaire du Franco-Ontarien.
C’est une force, cette précarité littéraire, ce microcosme, car il s’ouvre presque naturellement à ceux et celles comme moi qui apportent leur sensibilité de minorité francophone aux origines africaines ou autres. La porosité de l’édifice crée un système de vase communicant et l’écrivain franco-ontarien issu d’une minorité s’identifie facilement à la littérature du vaccum.
Je donnerai un exemple dans la définition des organismes. Si vous prenez L’UNEQ, l’Union des Écrivaines et des Écrivains Québécois. Elle a pour mandat la défense des droits socio-économiques des auteurs et auteures du Québec et la valorisation de la littérature québécoise. Nous pouvons pointer du doigt sur une carte où se situe le Québec. Mais quand on parle de l’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français, on ne peut encercler l’endroit précis de l’Ontario français. Cette flexibilité, qui peut être perçue comme une nébulosité pour certains, est une occasion pour toute minorité d’utiliser cet état de fait pour exister.
Depuis 2017, il existe un organisme appelé Mosaïque culturelle à Ottawa. Son mandat est « d’assurer le rayonnement de la culture des communautés afro-descendantes francophones au sein de l’Ontario et créer une plateforme d’échange à travers le Canada francophone et la francophonie internationale. » Cet organisme utilise cette flexibilité pour s’émanciper et voler de ses propres ailes. Par exemple, Mosaïque culturelle est présente au Salon du livre africain de Paris chaque année. Il ne s’agit de s’affranchir d’une tutelle. Il s’agit de se faire porteur d’un message comme un pigeon-voyageur et d’en rapporter un à cette communauté éparpillée qu’est l’Ontario français.
En tant qu’écrivain de l’Ontario français, nous sommes ce que nous voulons être. Aucun politicien ne peut encadrer nos propos, y mettre une teinte idéologique puisque l’Ontario français n’a ni gouvernement, ni ministre de la Culture. Souvent, le ministre de la culture de l’Ontario ne parle pas français.
Maintenant, je donnerai un aperçu de mon expérience pour illustrer la relation toute particulière que j’estime avoir avec la littérature de l’Ontario français. Vers la fin des années 80, j’ai rencontré à la bibliothèque métropolitaine de Toronto, un écrivain en résidence du nom de Paul Savoie à qui j’ai montré mes textes poétiques. Il a été d’une grande gentillesse et d’une grande aide pour le jeune écrivain que j’étais. Il m’a prodigué des conseils. Ce fut l’accueil premier d’un minoritaire par un autre minoritaire. Paul Savoie est au départ un Franco-Manitobain. Ici, il y a déjà une introduction à la générosité de la littérature franco-ontarienne. Quelqu’un qui a bénéficié de cette générosité m’a accueilli au sein de sa famille d’adoption.
Paul Savoie organisa une soirée de poésie et m’invita. Je lus des textes en compagnie de qui ? Jean-Marc Dalpé. C’était en 1987 et il venait de publier sa fameuse pièce de théâtre « Le Chien » qui allait lui valoir le Prix du Gouverneur général. Ensuite, je décide par un concours de circonstance de m’inscrire à l’Université Laurentienne en littérature française. Je tombe dans le cours d’introduction à la littérature d’un certain Fernand Doré, une personnalité phare dans l’émergence de la littérature franco-ontarienne.
Je dirais quelques mots sur lui, juste pour que les lecteurs qui ne savent pas de qui je parle aient une idée du personnage. C’était un professeur de Lettres à l’Université Laurentienne et un auteur également d’essais fort captivants sur la littérature franco-ontarienne. Mais surtout il fut une inspiration pour le mouvement d’émancipation de la littérature en Ontario français. Il est à l’origine de plusieurs mouvements artistiques comme CANO (Coopérative des Artistes du Nouvel-Ontario), de Prise de Parole, maison d’édition née pour exprimer la parole des francophones d’ici. Il participe aussi à la création du TNO, Théâtre du Nouvel-Ontario. Provocateur dans son style d’enseignement, il titillait les étudiants, leur lançait des défis à demi-mots pour voir si nous comprenions la matière et pour communiquer sa passion. Il m’a eu comme étudiant dans plusieurs cours et j’ai pu bénéficier de son savoir et de ses encouragements surtout dans mes articles dans le journal étudiant. Fernand Dorais était jésuite et il venait du Québec.
J’ai également connu Robert Dixon, autre personnalité importante, ce fut aussi mon professeur. Précis, éloquent même, il avait une patience infinie pour expliquer la poésie, surtout la poésie d’ici. Il est l’auteur d’un texte-phare « Au Nord de notre vie ». Ce texte a été repris par le groupe de musique franco-ontarien CANO. Robert Dixon a reçu le prix du Gouverneur général pour « Grand Ciel Bleu Par Ici » en 1997. Robert Dixon était au départ un anglophone. Il avait des parents d’origine hollandaise. Mais il joua un rôle déterminant dans la construction de ce qui est la littérature franco-ontarienne d’aujourd’hui.
Il y en a eu d’autres. Toutes ces personnes m’ont accueilli les bras ouverts car pour eux, la littérature franco-ontarienne est une littérature d’accueil. C’est une des composantes de ce qui fait sa structure. Elle ouvre ses bras et tend l’oreille. C’est une littérature inclusive.
Un individu comme moi a toujours été minoritaire. Je suis né à Montréal mais je suis originaire du Rwanda. Mes parents avaient fui ce pays en 1959 car minoritaires, ils subissaient des vexations qui se transformèrent en tueries jusqu’au génocide de 1994. Dans les pays africains où j’ai grandi, j’étais différent, toujours minoritaire. En revenant au Canada, ça n’a rien changé. Je le suis encore. Donc, j’estime que personnellement, il m’a été facile de comprendre et d’adhérer à la démarche littéraire franco-ontarienne.
Il faut que je souligne que la littérature de la majorité a tendance depuis longtemps à s’accaparer des écrivains de la minorité pour en faire les leurs. Le cas le plus emblématique est Gabrielle Roy. Certes, elle a écrit au Québec mais certains de ses livres parlent du Manitoba, son lieu de naissance et où elle avait grandi. De nos jours, il y a de plus en plus de résistance. Des écrivains comme Jean-Marc Dalpé ou Daniel Poliquin s’affirment davantage comme écrivains franco-ontariens même quand il y a une tentative de récupération de la part de la littérature majoritaire, québécoise dans ce cas. Ceci est un bon signe et je souhaite que cela perdure.
Je vous ai parlé de l’organisme Mosaïque culturelle, je dois aussi dire quelques mots sur une maison d'édition dans la banlieue de Toronto qui vient de fêter ses 5 années d’existence. Elle s’appelle Les éditions Terre d’accueil. Sur sa page de son site Internet, on peut lire ceci comme définition : « Éditeur d’auteurs immigrants au Canada, les Éditions Terre d’Accueil publient, pour tous les groupes d’âges, des œuvres littéraires en accompagnant au mieux ses auteurs dans le processus de publication et de promotion. Elles donnent ainsi une voix aux immigrants canadiens, une voix qui fait résonner leurs réalités auprès des lecteurs francophones. »
D’ailleurs, mon roman « Toronto, je t’aime » est réédité par cette maison d’édition. Je trouve que le nom de cet éditeur « Terre d’accueil » illustre parfaitement mon propos. Il y a de la place pour tous et il ne s'agit pas de remplacer mais de contribuer du mieux qu’on peut à cette littérature du vaccum. Ce qui est remarquable est que parmi le catalogue de cette maison d’édition, il y a un livre sur les aînés de la région du Durham qui s’intitulent « Les visages de la Francophonie » de Durham. Il y a donc un besoin de créer des ponts entre ceux qui nous ont précédés et ceux qui sont en train de poursuivre le développement de cette littérature.
Avant de terminer cette conférence, je vais aborder la contribution de l’écrivain et de l’écrivaine de race noire à la littérature franco-ontarienne.
Depuis qu’Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor et Léon Gontran Damas décidèrent d’utiliser la langue française comme une arme contre l’oppression grâce au mouvement de la négritude, le francophone de race noire a indéniablement plongé sa plume dans une encre quelquefois fielleuse mais surtout sans complexe.
Nous, francophones de race noire, nous nous approprions la langue dans un combat qui reste titanesque car l’ancien colon refuse de reconnaître que nous avons modernisé la parole française, nous l’avons engrossée, inoculée du venin de la vérité sur ce que nous sommes, c’est-à-dire des êtres humains à part entière. Nous sommes aussi très inventifs dans nos textes car nous n’avons de compte à rendre à personne, Aucune chapelle, aucun conclave ne dicte nos mots. Quand on lit Alain Mabanckou ou Fatou Diome, on peut constater qu’ils se permettent d’innover ou d’africaniser cette langue avec beaucoup de goût.
Ramenons le débat dans un contexte francophone de l’Ontario. Les francophones de race noire ou issus de la colonisation sont également dans une contribution innovante. Dans la musique, on peut citer Yao, spécialiste du slam ; il y en a d’autres dans la poésie, Gabriel Osson ou dans la fiction Melchior Mbonimpa. Cela n’enlève rien aux auteurs franco-ontariens qui ont commencé dans la contre-culture et avec la musique du groupe CANO. Ce sont des précurseurs, les Robert Dickson et Jean-Marc Dalpé. Les francophones originaires d’ailleurs, notamment de l’Afrique, se sont joints à leur voix. Ils ont peut-être un autre accent et des préoccupations pas toujours identiques, cependant ils ont indéniablement un point commun : le besoin de dire en français leur vérité, leur hantise et leur rêve.
En ce qui concerne la hantise, le besoin de survivre en français, j’estime que le poète Patrice Desbiens a écrit de beaux textes pour décrire l’oppression anglophone ou encore le malaise de sa propre identité (L’homme invisible/The invisible man, 1981). Si vous prenez la pièce de théâtre « French Town » de Michel Ouellette, il est également question de l’identité difficile à porter d’une famille franco-ontarienne dans le nord. Ou relisez « L’Obomsawin » de Daniel Poliquin et vous constaterez que l’auteur montre le mal-être d’une communauté francophone qui cherche à justifier ses difficultés identitaires en pointant du doigt un bouc-émissaire.
Les écrivains franco-ontariens de race noire ont aussi des plaies non cicatrisées qui façonnent la plume des auteurs noirs. Il y a des plaies urbaines comme la violence policière et la discrimination à l’emploi. L’auteur francophone de race noire ressemble à cet homme noir secouant un chiffon rouge dans le tableau de Théodore Géricault, Le radeau de la Méduse (1818-1819). Il est le plus haut perché, aidé par d’autres naufragés et tente d’attirer l’attention d’un bateau salvateur à l’horizon.
La littérature franco-ontarienne est donc la rencontre des écrivains et écrivaines venus d’univers différents mais qui ont la liberté d’exprimer leurs préoccupations et leurs hantises dans un même vecteur, un creuset ouvert à autrui, un territoire sans véritable frontière infranchissable, plutôt un pays sans passeport. Une littérature porteuse de fraternité universelle. Merci.
Didier Leclair, écrivain
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whencyclopedfr · 9 months ago
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Dynastie Maukhari
Les Maukharis (554 - 606) devinrent une puissance après la chute de l'empire Gupta (du IIIe au VIe siècle) au VIe siècle de notre ère dans le nord de l'Inde. Le cœur de leur royaume était situé dans ce qui est aujourd'hui l'État de l'Uttar Pradesh en Inde, avec pour capitale Kanyakubja (l'actuelle ville de Kannauj). Bien que les Maukharis aient longtemps existé en tant que dynastie féodale, pendant près d'un demi-siècle à partir de 554, ils établirent un puissant royaume rivalisant avec d'autres puissances régionales pour la suprématie politique en Inde. L'essor du royaume de Kanyakubja fut de courte durée et il finit par être connu comme le royaume pour lequel les futurs empires se disputèrent avec acharnement.
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aurevoirmonty · 10 months ago
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«Les Russes et les Chinois sont frères pour toujours»: Vladimir Poutine et Xi Jinping signent l'arrêt de mort de l'hégémon américain
Conçue pour cimenter leur partenariat «sans limite» établi en février 2022, la visite du président russe - à voir les marques d'affection mutuelles comme à lire le communiqué commun - fait encore bien davantage.
Il n'y a plus de non-dits: Pékin et Moscou veulent «exploiter pleinement le potentiel des relations bilatérales» afin de «construire un monde multipolaire juste et raisonnable».
Qui s'oppose désormais ouvertement au «néocolonialisme et à l'hégémonisme» des Etats-Unis, accusés de déstabiliser le monde avec «leur mentalité de guerre froide»…
…en Europe comme en Asie du Nord-Est où l'Empire avec son projet d'OTAN mondiale cherche à «modifier l'équilibre des pouvoirs dans la région».
Les deux parties appellent les pays et organisations concernés à cesser d'adopter des politiques de confrontation et de s'ingérer dans les affaires intérieures d'autres pays, de saper l'architecture de sécurité existante, de créer des “petites cours avec de hautes clôtures” entre les pays, de provoquer des tensions régionales
Le nouvel ordre mondial est là. Ce n'est simplement pas (du tout) celui rêvé par George Bush Senior.
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the-ninth-moon · 1 year ago
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Mode de vie Atalanien (en bref)
Atalan est un univers médiéval-fantasy qui, de ce fait, impose un certain nombre de règles particulières propres au genre.
(tw : génocide, discriminations raciales et magiques, peine de mort...).
Univers magique.  Tout d'abord, Atalan se situe aux confins entre l'imaginaire et le monde réel. Univers fantasy, le forum repose sur un système de magies diverses, qui ne sont pas toutes acceptées dans l'empire.
Le Vif est la magie majoritaire dans l'empire, du fait de la présence importante des Laëris. Si elle est parfaitement acceptée et même encouragée, le lien avec un animal ligné est puni de peine de mort.
La magie du Dessin (autrement appelée l'Imagination) est bien perçue partout dans l'empire. Elle est de plus extrêmement réglementée par les Sentinelles, et les utilisations néfastes et mortifères de ce pouvoir sont punies par la loi du Conseil.
Seule la sorcellerie occulte des Fiel est mal perçue partout dans l'empire, à l'exception des terres orageuses de Junfark. Elle entraîne crainte et rejet, et nombreux.ses sont les Fiel à avoir dû cacher leurs talents par crainte d'être banni.es d'autres terres.
Enfin, la magie elfique est reçue comme une bénédiction divine par l'ensemble de l'empire ; elle est celle des guérisseur.es et, de ce fait, elle entraîne dans son sillage gratitude et reconnaissance.
Enjeux politiques.  La domination de l'empire a longtemps été sujet de tensions entre les différentes peuplades d'Atalan. Ce sont les Laëris qui prirent la main sur l'ensemble du continent, d'abord dans la douleur et le sang, avant que ne fut actée cette forme de régence par un traité signé des représentant.es de chaque race. Si l'empereur est issu des Laëris, celui-ci s'est engagé depuis des siècles à respecter la culture de chaque contrée, et la division de l'empire se fit sur ces conditions. Chaque race s'est vue dotée d'une terre, dans une répartition équitable. L'empire d'Atalan est semblable à un monde féodal. Les instances politiques ressemblent à des étoiles aux multiples ramifications. Les Laëris (l'autorité centrale) n'interviennent dans les régences internes qu'en cas d'extrême nécessité, et s'appuient davantage sur des hiérarchies locales. C'est ainsi que les Syràn, notamment, purent conserver leur autorité régionale avec leur propre Conseil.
Modes de vie
( ATMOSPHERE GENERALE ) La vie à Atalan était douce et apaisée, avant que ne ressurgissent les tensions || interraciales ||. Depuis lors, les expéditions punitives pullulent dans l'empire, les Fiel sont particulièrement mal vu.es ; et les elfes tendent à ne plus se mêler aux autres races, par crainte d'un nouveau || génocide ||. Les Laëris tendent à ramener le calme dans l'empire, mais jusqu'alors, leurs efforts demeurent vains.
( LANGUE ET DIALECTES ) La langue officielle commune à tout l'empire est l'Aqili. C'est une langue gutturale, officielle, proche des langues celtiques (assez similaire aux anciennes langues gaëliques dans notre monde). Toustes le parlent, bien que des accents selon les duchés ou les contrées puissent trahir une certaine appartenance raciale. Nombre sont les Atalanien.nes à ne pas savoir le lire, ni l'écrire, faute d'études. Quelques dialectes persistent, enfin, comme celui des elfes (langue reprise du dieu linguiste Tolkien), ou encore des sorcier.es de Junfark (langue similaire à celle des valyrien dans Game of thrones).
( CLASSES SOCIALES ) La société d'Atalan est organisée de la même manière quelques soient les races, et ressemble à s'y méprendre à l'organisation de la société telle que nous la connaissions au Moyen-Âge. On retrouve donc trois grands ordres, parmi lesquels : - le peuple, celleux qui travaillent. - les orateur.rices, celleux qui prient ou qui " politisent " - les nobles, celleux qui combattent. Orcylin est composée selon un système de duchés, Bélès selon un principe de seigneur.esses suzerain.es. Junfark place au sommet de sa pyramide sociale les prêtres occultes, quand les Îles Lozia mettent en valeur un système assez proche de celui des Romains, avec des nobles tiré.es au sort pour une durée temporaire.
( MONNAIES ) L'économie et les échanges se font par le biais de pièces frappées dans souvent dans l'acier, percées en leur centre d'une étoile noire. On appelle cette monnaie commune les cristals d'étain. Leur valeur dépend de leur coloration.
( TRANSPORTS ) Les Atalanien.nes ne se déplacent évidemment pas en Jeep Renegade. Les moyens de transport sont tout à fait similaires à ceux connus dans notre monde, au Moyen-Âge : mieux vaut ne pas craindre de monter à cheval, sous peine de parcourir le monde à pieds.
(aes skate vibe)
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lephenixkurde · 1 year ago
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"Le gouvernement des Kurdes, le gouvernement partisan et ordres sociaux alternatifs", un livre recommandé par l'Institut kurde de Paris
Joyce Blau - cofondatrice de l'Institut kurde de Paris - ne tarit pas d'éloge sur l'ouvrage collectif "Le gouvernement des Kurdes, gouvernement partisan et ordres sociaux alternatifs" qui vient de paraître aux éditions Karthala, sous la direction de Gilles Dorronsoro. Un gage de sérieux pour un livre qui n'a pas d'équivalent jusqu'ici.
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Joyce Blau a introduit la conférence de Gilles Dorronsoro, Olivier Grosjean, Hardy Mède et Nicolas Ressler-Fessy. / Photo B. D.
Les nombreux auditeurs de la conférence donnée le 16 décembre à l'IKP ont été particulièrement attentifs aux propos de Gilles Dorronsoro, professeur de science politique enseignant à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et de trois des co-auteurs (1) venus présenter le livre avec lui, samedi : Olivier Grojean, maître de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne; Hardy Mède, associé à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne mais aussi enseignant à l’Institut catholique de Paris; et enfin Nicolas Ressler-Fessy, chargé de cours à l'Institut national des langues et civilisations orientales, par ailleurs membre du programme Turquie de Noria-Research.
Tous se sont penchés sur une période exceptionnelle depuis la fin de l'Empire Ottoman, les trois décennies qui ont vu "la pointe de fer des Etats régionaux" desserrer leur étreinte autour des Kurdes qui sont des dizaines de millions répartis sur l'Iran, la Turquie, l'Irak et la Syrie depuis le Traité de Lausanne signé en 1923. Comme le rappellent les auteurs dans leur quatrième de couverture, cela fait donc un siècle que les Kurdes "se mobilisent régulièrement pour obtenir des droits culturels, une autonomie régionale, voire l'indépendance".
Lire mon article : "Un génocide oublié, 100 ans de solitude pour les Kurdes"
Si la perspective d'un Etat kurde n'a jamais été aussi lointaine pour des Kurdes en partie lâchés par leurs alliés occidentaux après la victoire contre Daesh, toutes les années de lutte n'ont pas été vaines, que ce soit celles du PDK et de l'UPK à Bashur (Kurdistan Sud, au nord de l'Irak), celles du YPG/PYD au Rojava (Kurdistan Ouest, au nord de la Syrie), ou encore celles du PKK à Baqur (Kurdistan Nord, est/sud-est de la Turquie) et chez ses voisins.
Une date constitue à cet égard un moment de bascule, la résolution 688 du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée le 5 avril 1991, qui crée une "no-fly zone" au-dessus du Kurdistan irakien victime d'un terrible génocide pendant les années Saddam, l'opération Anfal.
Commander mon livre "Un génocide oublié, la voix brisée du peuple kurde"
Protégés des bombardements chimiques et des crimes de masse, les peshmergas des deux principaux partis se livrent bientôt une guerre fratricide, jusqu'à ce que la guerre civile entre PDK et UPK débouche finalement sur un accord signé en septembre 1998 sous l'égide des États-Unis, prélude à la création de la Région autonome du Kurdistan irakien.
La guérilla du PKK qui s'étend de son côté au Rojava ainsi que les interventions américaines en Irak et en Syrie vont par ailleurs favoriser le PYD, fondé en 2003 par des membres syriens du PKK à Qandîl, dans les montagnes du Kurdistan irakien.
Résultat, pour la première fois, des populations kurdes sont gouvernées par des mouvements kurdes. Et c'est bien là l'objet du livre dont il est question ici.
A rebours d’une conception romantique et loin des clichés sur les tribus kurdes, les auteurs montrent la centralité des partis politiques dans l’organisation des ordres sociaux alternatifs en vigueur au nord de l'Irak et de la Syrie mais aussi en Turquie, notamment à Baqur qui va bénéficier entre 2013 et 2015 des bienfaits d'un cessez-le-feu entre le PKK et le pouvoir, au bénéfice du HDP pro-Kurde créé en 2012.
A partir de données originales tirées de temps longs passés sur le terrain en Turquie, en Irak et en Syrie, les auteurs analysent ces «gouvernements partisans» dans toute leur complexité. Un travail d'autant plus intéressant que les mouvements kurdes se trouvent confrontés à la gestion de minorités non kurdes, notamment en Irak et en Syrie, provoquant une adaptation du programme politique ou la mise en place de régimes discriminatoires, selon les cas.
Pour en savoir plus, il faut lire "Le gouvernement des Kurdes, le gouvernement partisan et ordres sociaux alternatifs", sous la direction de Gilles Dorronsoro, Paris, Karthala, 2023, 368p. Vendu au prix de 30€. Gilles Dorronsoro qui a annoncé que l'ouvrage allait être traduit en anglais très bientôt.
(1) Ont aussi contribué à cet ouvrage : Yohanan Benhaïm, Boris James, Sarah Guillemet, Patrick Haenni, Felix Legrand, Jean-François Pérouse, Cléa Pineau, Arthur Quesnay, Clémence Scalbert Yücel.
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terrecorse · 1 day ago
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Faire grandir la dynamique de vie portée par un contre-pouvoir citoyen et démocratique
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Déclaration régionale du PCF 02 03 2025
Après la session de l’Assemblée de Corse consacrée à l’emprise mafieuse sur la société insulaire les interrogations nombreuses demeurent. En effet, contre toute attente les élus de l’Assemblée de Corse ont rejeté unanimement plusieurs dispositions destinées à renforcer les capacités de l’Etat à combattre le crime organisé. Pourtant quelques heures auparavant Leoluca Orlando, l’ancien maire de Palerme, avait été ovationné. Ses propos étaient on ne peut plus clairs. La mafia fait évoluer ses règles et l’Etat doit lui aussi faire évoluer les siennes pour la combattre.
La mafia a besoin de silence et d’opacité. Il faut lui imposer l’inverse : "la transparence et la fermeté". Car il ne peut y avoir de démocratie dans une société soumise à l'intimidation contraire à l'expression démocratique d’un contre-pouvoir citoyen mettant les mafieux au ban de la société. L’emballement systémique, démontré par la densité des homicides et de tentatives d’homicides, par les destructions de biens aux moyens criminels, par les pressions avec en toile de fond, le racket, la spéculation foncière et la convoitise de marchés publics, implique une réaction politique à la hauteur du défi posé pour garantir l’Etat de droit républicain.
Défendre l’État de droit contre la mafia, c’est défendre la possibilité pour chaque citoyen de vivre librement, sans craindre de représailles ou de pressions.
Le discours nationaliste consistant à faire valoir les défaillances de l’Etat face à l’emprise criminelle a été, quelque peu, battu en brèche tant la violence indépendantiste a elle-même nourri des dérives, crapuleuses et criminelles, mortifères et le ministre de la justice a eu beau jeu de rappeler que "Ce n'est pas l'Etat qui tue de sang-froid, qui trafique de la drogue, qui blanchit de l'argent". Le garde des Sceaux a annoncé la création d’un parquet anticriminalité (PENACO) et d’un régime de repenti.A cela s’ajoute le régime de détention spécifique, l’installation d’un pôle spécialisé anticriminalité à Bastia avec un renfort de 50 fonctionnaires de justice : magistrats instructeurs et greffiers. C’est une bonne chose.
Les agents de l’Etat, "dont on parle peu méritent d’être salués", douanes, services fiscaux, police et gendarmerie obtiennent ici des résultats. Le contrôle de légalité qui doit rester compétence régalienne sera exercé avec vigilance. La séparation des pouvoirs et l’indépendance des fonctionnaires sont les piliers d’une lutte efficace contre la corruption et la pénétration affairiste et mafieuse. On mesure l’importance de disposer d’effectifs suffisants et l’intérêt de recevoir les renforts annoncés, de même que la création d’un statut d’habilitation pour ceux intervenant dans ces services spécialisés.
En même temps, la justice sociale et fiscale ne peut être évacuée de la réflexion et de l’action.
On pense en particulier aux inégalités qui résultent de choix politiques qui les entretiennent et les aggravent. Ce terreau est aussi celui sur lequel peut prospérer l’affairisme et la criminalité. Les bas salaires, la cherté de la vie, la pénurie de logements sociaux, la captation de la solidarité nationale au détriment de l’intérêt général, en bref l’urgence sociale, dont les effets sont constatés mais les causes ignorées, ne peut perdurer. Les rapports de l’Inspection générale des finances et de l’Autorité de la concurrence font état d’une "captation" de la solidarité nationale qui mériterait toute l’attention du gouvernement comme la nécessité de reconstruire du lien social par une présence accrue des services publics pour répondre aux besoins des populations.
La Corse est ainsi une micro-société de grande proximité où les pouvoirs sont concentrés entre peu de mains. Dans son livre "Une ile sous influence", Jacques Follorou met l’accent sur le fait que l’emprise mafieuse s’est développée depuis les années 80 sur fond de décentralisation et de désengagement politique de l’Etat. Pour ces raisons, il n'y a rien de saugrenu à avoir des doutes sur ce qu’il peut advenir avec l’autonomie dont le contenu de surcroit ne sera défini que par la loi organique, après l’inscription de la Corse dans la Constitution et sans consultation des Corses.
Le PCF appelle, dans cet esprit, à manifester le samedi 8 mars pour faire grandir la dynamique de vie, portée par un contre-pouvoir citoyen et démocratique, avec l’objectif d’éradiquer l’emprise affairiste et mafieuse dont la Corse n’a que trop souffert.
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news-paw-haiti-509 · 7 days ago
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La Caricom envisage d’inviter Donald Trump pour discuter des relations avec les Caraïbes
Bridgetown, 23 février 2025 – Les dirigeants de la Communauté des Caraïbes (Caricom) projettent d’inviter l’ancien président américain Donald Trump à une rencontre régionale afin d’aborder les impacts de sa politique sur les nations caribéennes. Parmi les sujets clés figurent l’immigration, le commerce et le développement économique, des enjeux cruciaux pour la région. Lors de la clôture de la…
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jasonwagner150593 · 7 years ago
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Si vous n'avez rien suivi à l'affaire du milliardaire russe Kerimov, on vous l'explique en 11 dates
Le richissime sénateur Kerimov, a été interpellé à l'aéroport de Nice en novembre 2017. Mis en examen, il est suspecté d’avoir minimisé la valeur d’achat de la villa Hier au Cap d’Antibes. Une affaire tentaculaire et un manque à gagner énorme pour l'administration fiscale... et donc pour le contribuable.
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Souleyman Kerimov, milliardaire russe, est suspecté d’avoir minimisé la valeur d’achat de la villa Hier au Cap d’Antibes. La justice niçoise le suspecte d'être en fait le propriétaire occulte d'au moins quatre villas et d'un terrain au Cap d'Antibes, pour un montant estimé à près de 750 millions d'euros. Même si les prix de ces acquisitions ont largement été sous-estimés lors de leur déclaration à l'administration fiscale.
L’instruction ouverte depuis 2015 par la justice niçoise a mise en lumière des circuits complexes. C'est en réalité une véritable entreprise industrielle de dissimulation fiscale et de blanchiment que les enquêteurs de la division économique et financière de la police judiciaire et du groupe d’intervention régional auraient mis au jour sur la Côte d’Azur. Avec son lot de valises remplies de billets, de dessous de table, de comptes non déclarés, de sociétés offshore… Et de complicités dans les milieux d’affaires!
Ce dossier tentaculaire s'intéresse notamment aux conditions dans lesquelles ont été acquises plusieurs propriétés du Cap d'Antibes. Le sénateur Kerimov est suspecté d'être le propriétaire occulte de ces villas estimées à près de 750 millions d'euros. Les prix de vente déclarés au fisc français auraient toutefois été largement minimisés au travers de montages offshore.
2008: 15 millions inconnus du fisc
Jusqu’en 2008, la Villa Hier, cette propriété de 12.000 m2 en front de mer, était occupée par le patriarche d’une famille corse, Jacques Borghetti, même si officiellement ce sont ses enfants qui en étaient propriétaires. Une fois la villa Hier vendue, Jacques Borghetti, aurait ainsi touché une sorte "d’indemnité d’éviction" de 15 millions d’euros. 
Le problème? Cette coquette somme n’a pas été portée à la connaissance du fisc. L’argent aurait atterri sur un compte en Suisse avant de revenir sur la Côte au travers de deux sociétés, l’une anglaise et l’autre luxembourgeoise, pour financer l’acquisition de deux autres villas, plus modestes certes, la Gholidière et la Strelitzia, à Mougins et Roquefort-les-Pins.
2015: l'information judiciaire
Montant officiel de la vente, du moins pour le fisc français: 35 millions d'euros. Si ce n'est que certains éléments du dossier tendraient à démontrer que 61 millions de plus auraient été directement versés sur le compte en Suisse du vendeur.
Un tentaculaire dossier judiciaire s'ouvre en novembre 2014 et confié à la police judiciaire de Nice. C'est ce dossier qui provoque l'ouverture d'une information judiciaire.
20 novembre 2017: la Mise en examen du milliardaire
Souleyman Kerimov, 21e fortune de Russie, à la tête d'un patrimoine évalué à six milliards d'euros par le magazine Forbes, a été arrêté le 20 novembre 2017 à sa descente d'avion à l'aéroport de Nice. Il a depuis été mis en examen pour "blanchiment aggravé de fraude fiscale".
Malgré les réquisitions du parquet demandant le placement en détention provisoire de l'homme politique, le sénateur est resté sous contrôle judiciaire après avoir versé une caution de 40 millions d'euros.
Une partie des montants aurait été directement versée en Suisse au travers de sociétés offshore. D'où la mise en examen, le 23 novembre dernier de Souleyman Kerimov pour "blanchiment aggravé de fraude fiscale". En dépit de ses dénégations : lors de ses auditions le sénateur russe a maintenu qu'il n'était pas le propriétaire de ces villas au Cap d'Antibes.
23 novembre 2017: La villa saisie
La villa azuréenne serait en quelque sorte "l’objet du délit". Construite dans les années 1950 au Cap d’Antibes par l’architecte Barry Dierks, elle avait servi de décors au film du réalisateur Franck Oz lors du tournage du film Le Plus Escroc des deux.
Après l'interpellation de Souleyman Kerimov, la cour d'appel d'Aix avait confirmé la saisie de la villa.
6 juillet 2017: le notaire mis en examen
Michaël Reza Pacha, notaire jusqu'en 2009, a été mise en examen dans cette affaire, le 6 juillet dernier, pour fraude fiscale.
Avant de changer radicalement de profession, l’ancien notaire de Beaulieu-sur-Mer avait passé deux actes qui lui valent, neuf ans plus tard, d’être rattrapé par la justice niçoise. La justice reproche donc à l’ancien notaire d’avoir fermé les yeux sur ces circuits "exotiques".
5 décembre 2017: la caution de 40 millions
Le sénateur russe mis en examen pour "blanchiment de fraude fiscale" n'est pas en prison. Ainsi en a décidé la cour d'appel d'Aix qui a néanmoins renforcé les conditions de son contrôle judiciaire. La caution dont a du s'acquitter Souleyman Kerimov a notamment été multipliée par huit. Initialement fixée à 5 millions d'euros elle est passé à 40 millions! Ce qui pourrait bien constituer un record en la matière.
12 janvier 2018: Le présumé "homme de paille" suisse incarcéré
Alexander Studhalter, homme d'affaire suisse, aurait également servi de prête-nom à l’oligarque russe pour l’acquisition de plusieurs biens immobiliers au Cap d’Antibes. 
Le Suisse, déjà mis en examen dans le cadre de ce vaste dossier financier qui empoisonne les relations diplomatiques entre la France et la Russie, a été appelé à s’expliquer sur ses relations d’affaires avec le richissime sénateur du Daghestan, Souleyman Kerimov. 
Après ce rendez-vous Alexander Studhalter a été placé en détention provisoire.
2 mars 2018: le présumé "homme de paille" suisse remis en liberté
Après cinquante jours passés en détention, Alexandre Studhalter a donc recouvré la liberté. Son entourage l'annonce par le biais d'un communiqué adressé à Nice-Matin: "Le juge d'instruction du tribunal de grande instance de Nice, en charge du dossier des villas du Cap d'Antibes, a décidé de lui-même de remettre Alexander Studhalter en liberté le 28 février dernier. Cette décision a été suivie d'effet le 2 mars 2018."
20 avril 2018: Arcadi  Gaydamak réclame en justice une des villas
Arcadi Gaydamak, connu en France pour sa condamnation dans une affaire de ventes d'armes à l'Angola, avait acquis au Cap d'Antibes la pharaonique villa du promoteur Christian Pellerin démolie en 2002 pour des infractions à l'urbanisme, à l'issue d'un jugement retentissant, rappelle Me Patrick Klugman. Il affirme en avoir été spolié: l'une des propriétés au cœur des soupçons de blanchiment visant le milliardaire russe Souleïman Kerimov est réclamée par cet autre oligarque, l'homme d'affaire franco-israélien d'origine russe Arcadi Gaydamak. 
Lire aussi
Une villa à Antibes au cœur d'un litige... Un autre oligarque, Arcadi Gaydamak, se mêle à l'affaire du milliardaire russe Souleïman Kerimov
juin 2018: la mise en examen du sénateur kérimov annulée
La cour d'appel d'Aix-en-Provence, saisie par les avocats de Souleïman Kerimov et Alexandre Studhalter, a décidé d'annuler leur mise en examen pour "blanchiment de fraude fiscale en bande organisée" jugée non conforme au droit. Dans un communiqué Alexander Studhalter dénonce les accusations publiques dont il a fait l'objet "injustement" et se réjouit de voir son "honneur rétabli".
mars 2019: le sénateur de nouveau mis en examen
La cour d’appel avait pourtant annulé, au printemps dernier, les poursuites initiées à l’encontre de cet oligarque russe. On croyait, dès lors, l’affaire “Kerimov” définitivement classée.
C’était sans compter sur la ténacité de la justice niçoise qui suspecte ce richissime sénateur d’avoir acheté plusieurs propriétés au Cap d’Antibes pour des montants qui auraient été largement sous-estimés auprès de l’administration fiscale française.
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