#Musée Vasa Stockholm
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48H à Stockholm, Suède
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Le navire de guerre suédois Vasa. Il a coulé en 1628 à moins d'un mille de son voyage inaugural et a été récupéré du fond marin après 333 ans presque complètement intact. Aujourd'hui hébergé au musée Vasa de Stockholm, c'est le navire du XVIIe siècle le mieux conservé au monde
The Swedish warship Vasa. It sank in 1628 less than a mile into its maiden voyage and was recovered from the sea floor after 333 years almost completely intact. Now housed at the Vasa Museum in Stockholm, is the world's best preserved 17th century ship
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Vasa : 1000 milliards de 1000 sabords
1ère journée à Stockholm promenade sans pluie, dans le froid, en direction de l’île de Djurgården, avec mes amis. Tout a commencé par quelques pas dans Gamla Stan, la vieille ville, le port, et la recherche d’un parapluie… Puis, nous avons visité le musée mythique de VASA. Il s’agit du nom du vaisseau de guerre, fierté de la couronne suédoise, dont le lancement inaugural eut lieu le 10 août…
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Stockholm
Stockholm, la capitale de la Suède, est située sur un vaste archipel de la mer Baltique, comprenant 14 îles et plus de 50 ponts. Les rues pavées et les bâtiments de couleur ocre de Gamla stan (la vieille ville) abritent la cathédrale de Storkyrkan du XIIIe siècle, le palais royal de Stockholm et le musée Nobel, consacré au prix Nobel. Des ferries et des bateaux de tourisme transportent les passagers entre les îles.
Comment venir ?
Stockholm se situe
en avion : 2h15 de Bruxelles, 2h35 de Paris
en train : 1h d'Uppsala, 1h de Vasteras, 1h40 de Norrkoping, 1h40 de Linkoping, 1h50 d'Orebro, 3h de Goteborg
en voiture : 1h d'Uppsala, 1h20 de Vasteras, 2h de Norrkoping, 2h15 d'Orebro, 2h20 de Linkoping
Quand et combien de temps ?
Stockholm étant la plus grande ville du pays mieux vaut compter au moins quatre jours pour profiter pleinement de ce que la cité colorée a à offrir. Vous pouvez même pousser jusqu'à une semaine complète afin de prévoir des excursions sur les îles des alentours.
Vous pouvez vous y rendre en été comme en hiver, au printemps comme en automne, les couleurs et les ambiances ne seront jamais les mêmes. Les activités et visites seront également à adapter mais vous trouverez toujours de quoi vous occuper. Gardez en tête que pendant les saisons froides le temps d'ensoleillement est moins important.
Que voir à Stockholm ?
Des endroits historiques : Gamla stan ( la vieille ville), Palais Royal, Tour de la Stadshuset, Östermalm, Vasastan, Kungsholmen, SoFo, Djurgården, Södermalm, Marché vintage de Hornstull, , parlement, Kaknästornet, Riddarholmen, Strandvägen, Gröna Lund,
Du patrimoine religieux : Chapelle royale, Storkyrkan (cathédrale), Église de Riddarholmen
Des musées : musée des arts d'extrême-orient, musée Vasa, Musée Nobel, Skansen (musée en pleine air), ABBA Museum, métro, musée national, musée nordique, musée viking, moderna museet, musée fotografiska, musée paradox
Des parcs et jardins : île Skeppsholmen, zoo, Kungstradgarden
Que voir dans les environs ?
Des îles : Grinda, Fjäderholmarna, Sandön, Vaxholm, Landsort
Des villes et villages : Upplands Vasby, Uppsala, Norrkoping, Linkoping, Vasteras, Kapellskar, Orebro, Göteborg
Des lieux uniques : Château de Drottingholm
crédits photos @lilstjarna
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Vasa sauvé des eaux
Le Vasa est un navire de guerre suédois exposé au musée qui porte son nom, le Vasamuseet, situé sur l’île de Djurgården, à Stockholm.
Photos Bertrand Donadille, 6 mars 2018
Commandé par le roi Gustav II Adolf et construit à partir de 1626, ce trois-mât a chaviré et coulé dans le port de la capitale suédoise, le 10 août 1628, lors de son voyage inaugural, à peine quelques minutes après avoir largué les amarres devant le palais royal.
Sur les 150 personnes à bord, 30 environ sont décédées.
La cause du naufrage est certainement due à un défaut de conception. La partie supérieure de la coque était trop haute par rapport à celle située sous la ligne de flottaison entraînant un manque de stabilité sous l’effet du vent.
Mâture
Flanc bâbord : mât de misaine, grand-mât, mât d’artimon et poupe
Flanc tribord : grand mât, haubans et vigie (ou nid-de-pie)
Mât de misaine (tribord)
Le navire a été retrouvé à 32 mètres de profondeur, le 25 août 1956, par l’ingénieur, et archéologue amateur, Anders Franzén, après deux étés de recherche.
Les opérations de renflouage ont débuté à l’automne 1957 et le Vasa est ressorti de l’eau le 24 avril 1961.
Après un long travail de préservation, de 1962 à 1979, des 14 000 pièces de bois remontées de la vase, puis de séchage, le navire a été transféré en 1988 dans le bâtiment actuel, construit spécialement pour lui, où on peut l’admirer à loisir.
Proue
Guibre : fixée à la partie extérieure de l’étrave, elle sert à consolider le mât de beaupré situé au-dessus.
Figure de proue : un lion de plus de 3 m de long, symbole de bravoure et de force pour les marins aux XVIIe et XVIIIe siècles, mais aussi, un des symboles du Royaume de Suède (lion de la dynastie de Folkung).
Enfin, Gustav II Adolf est également surnommé le “Lion du Nord”.
Mât de beaupré (ou beaupré) : mât qui assure le maintien des autres mâts dans leurs mouvements. Il a donc une importance capitale. Il possède une hune à son extrémité comme il était d’usage au XVIIe siècle.
Gaillard d’avant (flanc tribord)
Le Vasa est le seul vaisseau de guerre original du XVII° siècle qui existe encore aujourd’hui. A l’époque, c’était le plus puissant de la Baltique. Il disposait de 64 canons sur deux niveaux.
Combinaison entre un galion et une caraque, il mesure 69 mètres, de la proue à la poupe (62 m sans le beaupré), a une largeur maximale de 11,70 mètres, une hauteur de 52 mètres, de la quille à la tête de mât, et une masse de 1200 tonnes (dont 120 tonnes de ballast).
Ponts
Gaillard d’avant et pont supérieur vus depuis la proue
Au centre du pont supérieur se trouvent le cabestan qui servait à remonter l’ancre avec son cordage et les écoutilles pour accéder aux ponts inférieurs.
Flanc bâbord : sous le mât de misaine, on peut voir les batteries (ponts où étaient disposés les canons) percées par les sabords (embrasures dans la muraille du bateau permettant de faire sortir les bouches à feu).
Lors du naufrage, c’est par ces ouvertures que l’eau a pénétré dans le navire lorsqu’il a gîté trop fortement sous une rafale de vent, ce qui a entraîné son chavirage.
Dunette et gaillard d’arrière
Poupe
Elle est richement décorée par de magnifiques sculptures qui étaient peintes à l’époque.
Avec ces décorations, à la proue comme à la poupe du navire qu’il a commandé, le roi Gustav II Adolf voulait affirmer la puissance de la Suède face à ses voisins, ce qui n’était pas encore tout à fait le cas en 1626.
Après son décès en 1632 sur le champ de bataille, le pays connaîtra son apogée territoriale, sous le règne de son unique fille, la reine Kristina, à la fin de la Guerre de Trente ans en 1648.
Flanc bâbord
Ornement de poupe
Au centre, on peut voir deux lions entourant les armoiries de Suède. Celles-ci sont constituées du lion des Folkung* et des trois couronnes (on ne connait pas exactement l’origine de ces dernières).
Sur la frise au-dessus, on distingue les initiales du roi, G A R S (en latin, Gustavus Adolphus Rex Sveciae : Gustav Adolf Roi de Suède).
* La Maison de Folkung (ou Folkungar), appelée également, Maison de Bjälbo, qui a accédé au pouvoir en 1250, a fait de Stockholm la capitale du royaume.
La Famille Vasa avait comme symbole héraldique un fagot (vase, en suédois ancien), qui figure au centre du blason de la dynastie éponyme à laquelle appartient le roi Gustav II Adolf, d’où le nom du navire.
Celui-ci est représenté ici sous la forme d’une gerbe dorée, surmontée d’une couronne et entourée de deux chérubins (symboles de la sagesse et de l’intelligence), car au XVIIe siècle, le vase s’apparente plus à une gerbe de blé.
Outre les galeries sur plusieurs niveaux qui permettent d’observer le Vasa sous tous les angles, le Vasamuseet présente les divers aspects de l’histoire du vaisseau royal, des chantiers navals, de la vie à bord, des différentes étapes de sa conservation, ainsi que des maquettes, plans et vidéos, et de nombreux objets de l’époque, mais aussi une intéressante exposition sur les conditions de vie des femmes au début du XVIIe siècle et leur rôle dans la société.
Bienvenue dans l’un des musées les plus visités de Suède et certainement l’un des plus intéressants !
Précédemment : Au sommet du Ericsson Globe avec SkyView
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The Vasa ship capsized and sank in Stockholm in 1628. After over 330 years on the sea bed, the warship was salvaged and the Vasa Museum built around the only completely intact and best-preserved 17th-century ships in existence. Le navire Vasa a chaviré et a coulé à Stockholm en 1628. Après plus de 330 ans passés au fond de la mer, ce navire de guerre a été récupéré et le musée Vasa a été construit autour. De tout les navires du XVIIe siècle il est le seul complètement intact et le mieux conservé.
September 22 2021
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8 juillet, nous disons au revoir à Stockholm, en faisant un détour par le musée Vasa
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Knut – 5. Jeudi – Les chatons buissonniers – 5.2 Musées, café et confessions (2/2)
En Suède, manquer les cours n’était pas dramatique. Les professeurs et les parents le vivaient plutôt bien tant que les jeunes travaillaient de leur côté. Mais de là à faire l’école buissonnière, comme ça, sans prévenir, entrainant avec soi un étranger en voyage scolaire, il y avait de quoi causer quelques frayeurs. Surtout quand on avait des amis soucieux, une sœur surprotectrice et une maman enseignant dans l’établissement. Peut-être d’ailleurs était-ce là ce qui amusait et excitait le plus Knut. D’habitude tellement studieux, c’était la première fois qu’il avait cette idée folle de faire le mur, sans prévenir personne. Le jeune Français qui squattait sa chambre n’avait pas simplement ramené sa tronche mignonne et son sourire. Il portait aussi en lui une forme d’insouciance, comme si rien ni personne ne pouvait l’atteindre ni même contrôler sa vie. Tout ce qui manquait au jeune Suédois, habitué à obéir sans jamais rien contester. Celui qui affichait le plus de liberté dans son look n’était pas celui qui en jouissait le plus au quotidien. Non pas parce qu’on voulait le garder en cage. Mais tout simplement parce qu’habitué à sa propre prison, il n’avait encore jamais eu l’idée d’en pousser la porte, et de constater que ses proches, depuis bien longtemps, l’avaient laissée ouverte.
« Tu vas voir ! On va passer l’aprem rien que toi et moi, sans les autres pour nous faire chier ! On va voir des trucs trop cools, et toi, tu m’écriras un poème ! »
Particulièrement hésitant en pensant aux conséquences de leurs disparitions, Justin finit par se laisser convaincre et emboita le pas de son camarade, non sans tout de même envoyer discrètement un petit SMS à Claude Duvanel, lui demandant de ne surtout pas s’inquiéter de leur absence et de lui faire confiance. Ce à quoi la professeure répondit en le sermonnant, en le mettant en garde et en lui demandant que, quelle que fût son idée, il l’abandonne aussitôt et revienne immédiatement se soumettre à la suite du programme de la journée, à savoir tendre gentiment la patte à de nouveaux professeurs ! Une demande condamnée à rester lettre morte, vu à quel point Justin se dépêcha de ranger son téléphone dans sa poche sans même lire le message. Il faisait déjà ce qu’il voulait chez lui en Suisse sans que personne dans son lycée guindé n’ait la moindre prise sur son comportement, ce n’était certainement pas pour se soumettre aux règles dans un pays censé être plus cool avec sa jeunesse. Il préférait de loin suivre Knut, si besoin jusqu’au bout du monde.
Enfin, là, il eut juste à l’accompagner en bus jusqu’à Djurgården. La fameuse île où ils avaient passé la journée de la veille. Le Musée Nordique était visible de loin. La bâtisse qui l’abritait était un imposant monument du début du vingtième siècle s’inspirant de la renaissance danoise. Fait de multitudes de briques allant du clair au sombre, de grandes vitres pour laisser entrer la lumière et de nombreuses décorations, il ressemblait à un véritable palais. À l’origine, il faisait partie avec le Skansen du même ensemble, et portait le même projet, à savoir sauvegarder et faire découvrir la culture et l’histoire du peuple suédois. Mais alors qu’il était la destination des deux adolescents, Knut refusa de descendre du bus. Il préférait marcher un petit peu et s’arrêter plus loin, à deux pas du Musée ABBA, aux pieds d’un autre endroit qu’il adorait, mais qui malheureusement était fermé pour l’hiver :
« Je te présente Gröna Lund ! C’est le plus vieux parc d’attraction du pays ! Parce que oui, nous, on n’a peut-être pas Disney, mais on peut aller s’amuser et écouter des concerts en plein air en quelques minutes à peine du centre-ville, quand on veut ! Enfin, quand il est ouvert, donc au printemps et en été. Moi, j’y allais tout le temps avec mamie, quand j’étais petit ! C’est mon endroit préféré de toute la ville ! Non… De toute la Suède ! Non… Du monde entier ! »
Knut rayonnait ! De tête, alors même que les portes étaient fermées, il nomma toutes les attractions. Le Bla Taget, la récente House of Nightmares, le Lustiga Huset ! On y trouvait de tout, et pour tous les âges. Maison hantée, tunnel de l’amour, chutes libres, montagnes Russes, une grande roue… Ce n’était plus un adolescent bien fringué, féru de mode et amoureux des lettres qui se dressait devant Justin, mais un gosse, un gamin heureux et souriant, et surtout, insouciant
« Dis, tu ne veux pas me promettre que tu reviendras en été et qu’on y passera une journée entière, toi, moi, Lilly et les autres ? Tous ensemble ? Dis, tu promets ? »
Justin rigola, puis acquiesça, à condition de ne s’engager sur aucune date, et que Knut le lâche, qu’il puisse prendre quelques photos.
Surpris, le jeune Suédois regarda sa paume, constata la prise et desserra ses doigts, en s’amusant. Il était tellement dans son monde qu’il ne s’était même pas rendu compte que, depuis le départ du lycée, il était toujours agrippé à la main de son compagnon. Comme s’il avait peur qu’il s’envole d’un seul coup et disparaisse à jamais. Puis, laissant Justin admirer les lieux, il alla s’assoir sur le banc de l’arrêt de bus le plus proche. Son banc. Enfin, comme il le percevait.
« Si jamais je me perdais quelque part sur cette île et même à Stockholm, Mamie m’avait donné comme consigne qu’on se retrouverait toujours sur ce banc. Que je n’avais qu’à monter dans n’importe quel bus et me laisser porter ici. Ce qui était stupide, en fait. Ça aurait été plus malin de m’apprendre à rentrer directement à la maison… Mais elle devait penser que j’arriverais mieux à me retrouver si je disais aux gens que je voulais aller ici. Petit, j’avais un sens de l’orientation aussi détestable que mon sens esthétique pour les fringues. Y a de ces photos dossiers à la maison… Grosse doudoune et bonnet moche, j’ai tellement honte ! Heureusement qu’avec Lilly, on a corrigé tout ça avec le temps ! Maintenant, j’ai juste un mauvais sens de l’orientation ! »
Attendri, Justin s’empara à son tour de la main de son camarade. C’était bien, tout ça, mais lui, il commençait à avoir un peu froid. Il était urgent qu’ils se réchauffent à l’intérieur d’un bon gros musée !
Le Nordique était conçu simplement : du vide directement sous le plafond, comme une cathédrale, et des contours intérieurs sur trois étages, où étaient disposés les diverses expositions, temporaires ou permanentes. Dans l’entrée trônait une impressionnante statut en bois de chêne, censée représenter le roi Gustave Vasa. Cet impressionnant barbu à la chevelure rousse avait régné au seizième siècle, à l’époque des François 1er et autres Charles Quint. Entre autres fait d’armes, il avait installé sa dynastie, converti tout le pays au protestantisme – les catholiques avaient eu le mauvais goût de soutenir son rival – et avait complètement modernisé l’administration du pays. Le fameux navire exposé juste en face avait été l’œuvre de son petit-fils. Cette famille illustre avait marqué le pays. Aujourd’hui, elle ne régnait plus depuis bien longtemps. La couronne était actuellement entre les mains des Bernadotte. Un nom de famille qui ne faisait pas très Suédois, comme le souligna Justin devant l’exposé de son camarade.
« Bah oui, niquedouille ! », répondit Knut en pouffant. « C’est français ! Le roi Charles XIV Jean était Maréchal d’empire, sous Napoléon 1er. Il a commencé sa carrière comme simple soldat en France, il a fini adopté par le roi de Suède de l’époque et a récupéré sa couronne ! J’adore nos rois ! Tu savais qu’il avait retourné sa veste contre Napoléon pour les intérêts de la Suède ? C’est pas trop classe, ça ? »
Knut n’avait jamais caché qu’il était profondément royaliste, tout comme il était croyant et patriote. Mais parfois, il fallait quand même admettre qu’il en mettait un peu partout quand ses yeux pétillaient.
Heureusement, le musée en lui-même n’était pas à la gloire des têtes couronnées, mais bien du peuple. Une fois l’audioguide chargé sur leurs téléphones, les deux adolescents montèrent aux étages pour commencer leur visite au milieu des nombreuses expositions permanentes. Les arts populaires suédois, l’intérieur des maisons à travers le temps, les bijoux, l’écrivain Strindberg, les arts de la table… La partie que Knut préféra fut assez naturellement celle consacrée à la mode et à son évolution dans le pays, des années 1780 à 1960. Avec comme seul petit regret que les tenues modernes qu’il affectionnait tant n’aient pas encore trouvé leur place en cet endroit. Justin, lui, retint plutôt la longue zone consacrée aux Samis, un peuple autochtone du nord de la Suède, de la Norvège et de la Finlande. Leur territoire se nommait le Sapmi, qui avait aussi donné son nom à l’exposition. Justin entendait pour la première fois parler d’eux, de leur culture et des nombreuses ségrégations dont ils avaient été les victimes malheureuses. Avant d’être évangélisés, ils vouaient un culte aux ours et élevaient des rennes. Preuve d’une certaine forme d’intelligence qui avait manqué à bien des familles princières d’Europe, ils ne se mariaient qu’après avoir eu des enfants, preuve de fertilité de la femme. C’était malin. Ils étaient fascinants.
Accoudé à une balustrade, les deux garçons laissèrent filer un petit moment à observer l’immense voute devant eux. Leurs téléphones n’arrêtaient pas de vibrer, ce qui ne les empêchait fort heureusement pas de discuter. Si les premières minutes d’échanges furent intellectuelles et consacrées au Musée, les propos glissèrent rapidement vers des considérations plus amicales, voire intime. Knut voulait absolument savoir ce que Justin pensait des autres, Lillemor, Viktor, Sabina, Hakon… Le chaton des Alpes répondit à son homologue qu’il adorait sa sœur, qu’il appréciait les jumeaux et qu’il avait eu envie de baffer le grand dadais, mais qu’il s’était retenu. L’autre faisait quand même une tête de plus que lui. Il était peut-être naturellement inconscient, mais pas stupide. En retour, Justin posa les mêmes questions à Knut, qui avoua qu’il les aimait tous très fort, même si des fois, il avait l’impression de ne pas être à sa place, du fait de son jeune âge et de sa prétendue « innocence ». Justin en rigola. Entre félins, il avait bien le droit de savoir.
« À moi, tu peux le dire… Tu ne t’es vraiment jamais branlé ? »
Rouge comme une pivoine – les fleurs écarlates allaient si bien avec son teint – Knut grinça des dents, baissa le front et serra les poings. Entre chatons, une bonne fois pour toute, et c’était la vérité, NON il ne s’était jamais branlé, non il ne le voulait pas et non il ne le ferait jamais. Quoique, puisqu’il ne fallait jamais dire jamais, il concéda que si un beau jour, il le faisait, cela serait totalement à contre cœur, car son corps l’aurait forcé alors que son âme le refuse. D’ailleurs, il n’arrivait pas à comprendre comment son camarade pouvait être aussi mignon, comme lui, mais en même temps à ce point dévergondé, étant allé même jusqu’à goûter l’innommable. La confession, doublée de l’incapacité de Knut à appeler un chat un chat, déclencha un fou rire chez Justin, qui lui envoya du bon gros sel au visage :
« Donc en fait, si jamais tu finis par le faire, tu seras le premier garçon à t’être violé toi-même ! J’adore le concept ! Nan mais rassure-moi, tu bandes, au moins ? T’es bien fait comme tout le monde à ce niveau-là ? »
Si la vie était une console de jeu vidéo, Knut aurait, à cet instant précis, été le premier au monde à débloquer le trophée « gêne ultime ». Pas à cause de la vanne – bien qu’embarrassante, elle était drôle, il avait rigolé – ni même à cause de la question – un peu déplacée et légèrement offensante –, mais bien à cause de l’idée saugrenue que Justin avait eu de vérifier par lui-même, en se jetant dans son dos en ronronnant de plaisir, tous coussinets dehors. Ou plutôt, sur le torse, sur les côtes, sur le haut des fesses, sur les cuisses, sur le nombril et sous le t-shirt. Surtout sous le t-shirt. Tout sous le t-shirt. Une main sur le visage et l’autre essayant tant bien que mal de se défaire, Knut fit fuser sa réponse tremblotante… Mais au moins, elle était sincère…
« Oui… Là… En… Enlève tes maiiiiiiiiiins… Ah, mon Dieu… DIN JÄVLA FÖRBANNADE UNGJÄVEL !��SNUSKBUBBE [1] ! »
La voix aiguë de Knut fit exploser de rire Justin, au moins autant que la réaction étonnée des passants qui, eux, avaient eu la chance de comprendre les insultes du jeune Suédois. Au moins, là, il avait une réponse claire et rassurante. Le chaton nordique était bien fait comme tous les adolescents. Obéissant pour permettre à son camarade de maîtriser ce début d’incendie qui lui brulait les joues et humidifiait les yeux, l’adolescent aux cheveux roses dégagea ses mimines de sur la peau de sa victime, et continua ses attouchements de manière plus innocente, toujours serré à lui, mais l’enlaçant simplement par-dessus les épaules.
« Pourtant, t’aimes bien les câlins d’habitude ! T’en fais tout le temps à ta sœur, à Viktor, à Hakon, à Sabina… »
Justin détachait toutes les syllabes des prénoms, pour bien insister sur l’énumération. Toujours prisonnière, la pauvre créature ne cherchait même plus à se défendre. Elle répondit simplement, morte de honte, mais offrant tout de même son cou à son prédateur, comme un signe d’abandon, au cas où ce dernier aurait voulu y glisser ses crocs, ou mieux, ses lèvres.
« Bah oui, mais ça fait pas du tout pareil quand c’est moi qui câline quelqu’un que quand c’est les autres qui me câlinent, en plus en touchant ma peau ! Je comprends pas pourquoi ça fait ça et ça m’énerve !!!! J’aime paaaaaas ! »
Quelle idée stupide Knut avait eu de s’habiller chaudement. Là, il en était sûr, sa température corporelle devait bien frôler les quarante degrés. Alors quand en plus, Justin lui picora la nuque, son sang ne fit qu’un tour. Et resta bloqué là où il ne le supportait pas. Ce qui, avec son pantalon serré, commençait à devenir visible. Il détestait ça à un point inimaginable. Ou plutôt, il se détestait, lui, de ne pas totalement le détester. Ce qui revenait au même.
Fier de son coup, Justin lâcha enfin prise. Libéré, Knut tomba directement à genoux, paumes contre le sol. Il transpirait et haletait. Ses jambes ne le portaient plus. Ce qui, pour les visiteurs n’avaient ressemblé qu’à une chamaillerie amicale entre ados l’avait en réalité mis complètement K.O. Tout juste se permit-il de rappeler en bougonnant que Dieu l’avait fait garçon, et donc hétéro, et que seule sa future femme avait le droit de lui faire ce genre de choses, et qu’il n’était en rien responsable des réactions physionomiques de son corps. Ce n’était qu’une des nombreuses épreuves répétitives que le seigneur aimait bien placer sur sa route pour tester sa volonté et sa dévotion. Le problème, c’est qu’à côté, Justin n’avait pas le triomphe modeste et s’en foutait totalement. C’était tellement plus drôle de l’achever, plutôt que de le réconforter.
« Tu sais que d’après Aaron, le sexe, c’est comme le Nutella ? C’est plein de saloperies, mais qu’est-ce que c’est bon… »
Là, Knut ne voulait pas en savoir plus. Heureusement que Justin avait eu la politesse de garder ses distances avec sa zone la plus intime. Son innocence était restée parfaitement intacte. Il n’en garantissait pas autant pour l’intégrité physique de son agresseur. S’approchant de lui jusqu’à se retrouver front contre front, il grogna, puis lâcha un de ses petits sourires mesquins dont il avait le secret. La vengeance est un plat qui se mange chaud. Dès la sortie du four.
« Aaaaaaaaaaaaaaah ! Oh le con ! Oh il m’a foutu un coup de genoux dans les couilles ! À l’enfoiré ! Ah je douilleuh… »
Fièrement, les bras croisés, Knut admira ce magnifique retournement de situation avec lui debout et Justin en larmes, se roulant par terre, les deux mains entre les cuisses.
« Ça va ! J’ai pas tapé trop fort ? J’te jure, j’voulais pas t’abimer ! Enfin, tu savais que d’après ma sœur, le sexe, c’est comme une omelette ? On en fait pas sans casser des œufs ! »
« C’que tu racontes n’a strictement aucun sens… Ah putain, j’ai mal ! », grinça le Français, toujours en PLS. Au plus grand amusement de Knut, le nez toujours fièrement levé.
« Je sais ! Mais ça me fait plaisir ! »
Pour le bonheur de tous et pour que la journée se termine sans mort, une trêve fut signée entre les belligérant. Les frontières des slips seraient maintenues, reconnues et protégées jusqu’à nouvel ordre. L’heure avançant, et la nuit étant à présent là depuis un petit moment, Justin proposa de rentrer, ce à quoi Knut répondit par la négative en l’attrapant à nouveau par le poignet : ils avaient encore des choses à faire.
À savoir : les magasins. Justin ne pouvait pas rentrer en Suisse sans avoir visité les boutiques de fringues préférées de son comparse, ni même sans s’être acheté un petit haut qui lui irait à la perfection ! C’était un passage obligé. Après une légère hésitation, le jeune Français accepta. Là, il marchait encore trop comme un canard pour se présenter devant les adultes. Il devait laisser passer un peu de temps, et il avait encore quelques couronnes dans son sac à dos à dépenser.
Après une heure de lèche-vitrine et un tout petit achat, à savoir un débardeur bleu ouvert dans le dos choisit par le Suédois, Knut traîna Justin à la dernière étape de leur escapade : son café préféré, situé à trois cents mètres à peine du lycée. C’était l’endroit où sa sœur avait réservé une table pour son anniversaire, le lendemain. Ce qu’il ne manqua pas de rappeler à la patronne, derrière son comptoir, qui lui fit un large sourire en secouant légèrement la tête. Par ailleurs, c’était aussi et surtout le Q.G du club après les cours, l’endroit où toute la bande pouvait se réunir pour discuter entre eux – en français ou en suédois, selon l’humeur – et s’adonner à une des traditions les plus encrées dans les mentalités locales : le fika.
« Le quoi ? »
« Le fika ! », insista Knut en ronchonnant, tout en tirant son camarade par la manche. « Tu viens en Suède et tu ne sais même pas ce qu’est le fika ? Mais sérieux Justin ! Heureusement que je suis là ! Le fika, c’est la pause-café ! Chez nous, on la fait au moins deux fois par jour ! Avec ou sans café, d’ailleurs ! Ce qui compte, c’est surtout la pause, et les gâteaux. Le moment de détente par excellence dans la journée ! »
Intrigué, Justin acquiesça, puis commanda un thé. Knut, lui, choisit un expresso. Il n’en buvait pas beaucoup d’habitude, préférant le chocolat chaud et le jus d’orange, mais pour les grandes occasions, ou quand il se sentait vraiment bien, il tenait à faire comme tout le monde pour marquer le coup. Très vite, la serveuse revint avec les deux boissons et une brioche à la cannelle. Le jeune français en arracha un morceau et mordit dedans à pleines dents. En effet, cette tradition avait du bon. À ses yeux, le monde se porterait mieux si elle s’imposait à la place des cours de maths.
Goûtant doucement son thé, il en profita pour admirer Knut. Avec ses cheveux blonds, ses iris bleus et son petit grain de beauté sous la paupière, il était beau. Mais quand il portait une tasse à ses lèvres en soufflant légèrement dessus pour ne pas se bruler, il était attendrissant. Rien n’était plus chou que l’enfant jouant à l’adulte, si ce n’était la matérialisation soudaine et imprévue d’une émotion sincère.
« Knut, tu pleures ? Ça va ? Tu t’es brulé ? »
Se passant l’index gauche sur les yeux, le chaton nordique secoua la tête, et renifla, avant d’exploser en larmes et de recouvrir ses joues et le dos à l’aide ses deux mains. Même son café récolta un peu de cette rosée, qui s’échappait de partout en de fines goulettes. Il venait de craquer. Il souriait, pourtant.
« Nan, nan, ça va… C’est juste que… Ça fait au moins un an et demi que j’ai pas passé une aussi bonne journée ! La dernière fois que je m’étais promené comme ça avec quelqu’un, c’était avec Mamie… »
Un peu sous le choc de cet aveux aussi adorable qu’imprévu, Justin attrapa un mouchoir, et tamponna lui-même le visage humide de son camarade. Il devait le réconforter, mais se trouvait un peu dépourvu. Voilà donc que transparaissait d’un seul coup en une sublime fontaine la fragilité du jeune garçon, évoqué par Hakon le matin même. Une fragilité d’ordinaire masquée sous des fringues un peu folles, une classe incroyable et une putain d’insouciance. N’arrivant pas à complètement l’éponger, Justin le serra contre lui, jusqu’à ce qu’il se calme. Et cette fois-ci, le câlin ne provoqua rien d’autre que de légers tremblements, quelques « snifs » et l’abandon d’une tête blonde dans un cou qui semblait être née pour la recevoir. Les doigts accrochés au t-shirt de Justin, Knut n’accepta de le lâcher qu’à condition qu’ils recommandent un deuxième café, ce que son camarade accepta en souriant. Maintenant que la carapace s’était brisée, les deux chatons pouvaient plus librement parler.
« Dis-moi, Knut… En début de semaine, ta sœur m’a légèrement évoqué que lors de ta dernière année de collège, tu étais assez asocial… »
Calmé, mais les yeux brillants, l’adolescent contracta les lèvres, puis répondit, d’un ton triste :
« Non, pas asocial. Juste…Seul. Je n’avais que Lilly, un pote et parfois Viktor le week-end pour s’occuper de moi. Je n’arrivais pas à aller vers les autres. Je n’y arrive toujours pas, d’ailleurs. T’as pu le voir avec toi, comment je t’ai traité au début. Faire le mignon pour attirer le regard, je sais faire. Mais c’est quelque chose de faux. C’est presqu’un personnage que je joue en public. Les gens veulent que je sois « Kisse » ? Je leur donne du Kisse. Mais être moi-même, être sincère… J’y arrive pas… Même là. J’arrive pas à l’être complètement. Même si je te fais confiance, y a des choses, j’peux pas te les dire. J’voudrais mais j’peux pas… J’ai pas la force… »
Le plus étrange dans cet aveu, c’était la totale discordance entre le propos, et ce qu’il représentait. Jamais Knut n’avait été plus sincère qu’en disant qu’il ne l’était pas. Se passant la main dans les cheveux, jusqu’à dévoiler son front, les yeux attirés par la lumière du plafond, Justin soupira paisiblement. Lui aussi avait besoin de l’être.
« T’en fais pas. Je comprends. On n’est pas deux chatons pour rien. C’est exactement pareil pour moi. Je fais le pitre, j’amuse la galerie, je joue les petits enfants tendre… Mais y a p’têt deux personnes, Aaron et une autre, qui me connaissent vraiment. Des gens qui savent que derrière mes sourires, je suis triste, il y en a beaucoup. Ils savent même pourquoi, ce qui est chiant, car c’est jamais agréable quand ton histoire circule de bouche à oreille sans que tu ne la maitrises. Mais des gens qui la comprennent, à qui j’en ai parlé, qui l’ont entendue de mes lèvres, ça, par contre… »
Étonné, Knut ouvrit grand les yeux. Un peu égoïstement, il n’avait pas du tout pensé au fait que son camarade puisse partager ce type de peine, ni cacher de lourds secrets. Mais malgré la question qui lui brulait la gorge, il n’eut pas le temps de la poser. Deux jeunes hommes venaient de rentrer avec fracas dans le café, et s’arrêtèrent pile devant leur table. Ils étaient assez furieux. Hakon attrapa Justin par le col. Viktor lui intima de se calmer, se jeta sur Knut pour le serrer contre lui et, rassuré de voir qu’il allait parfaitement bien, se recula d’un coup, aussi vite qu’il s’était approché. Enfin, ses esprits repris, il éleva la voix envers les deux fuyards du jour :
« Putain, mais vous avez foutu quoi ? Disparaitre comme ça, sans prévenir, sans répondre au téléphone ? Mais vous êtes deux p’tits cons ou quoi ? Heureusement que Lilly a deviné que vous finiriez ici et a demandé à la patronne de la contacter si elle vous voyait, sinon, on vous chercherait encore ! Knut, désolé mais t’es mort. Justin, Madame Duvanel est furieuse et extrêmement déçue de ton comportement ! Elle a passé l’après-midi à s’excuser à cause de ton absence ! Ça la fout super mal, un plan pareil ! Mais vous avez pensé à quoi, bordel ? »
Oh, pas à grand-chose, si ce n’était que la vie avait mieux à offrir que de s’enfermer en cours peu avant Noël. Mais ça, Justin ne pouvait pas le dire comme ça. Les garçons étaient bien trop stressés pour l’entendre. Mieux valait tenter de dédramatiser le tout, avec un peu d’esprit.
« Knut trouvait que j’étais un mauvais garçon, il voulait m’emmener à l’église. Mais ça a foiré, y a pas de Dieu pour s’occuper de nous. Du coup, je l’ai perverti pour en fait un adepte du chatonisme ! La seule vraie religion ! Miaou ! »
La blague n’était pas bien méchante. Juste un peu taquine, histoire de gêner un peu Knut. Mieux valait sortir une connerie sans fondement que de parler de leur réel échange d’amabilité au musée Nordique. Certains n’auraient pas compris. Comme prévu, et comme à chaque fois qu’on se moquait de la religion devant lui, Knut attrapa sa croix et regarda ses pieds. La différence, cette fois-ci, c’est que malgré l’attaque au sacré qui l’énervait, il étouffa un léger rire. Ce que Justin n’avait cependant pas anticipé, ce fut la réaction d’Hakon, violente et disproportionnée. La faute à la tête de son chaton, encore marquée par les larmes qu’il venait de verser, ce que le grand blond ne pouvait supporter. Attrapant à nouveau Justin par le col, il le regarda avec la plus grande des colères. Il ne pleurait pas, mais sa rage faisait briller ses yeux de la même manière.
« Toi, arrête de faire ton malin ! Arrête d’influencer notre Kisse ! Tu n’es rien dans notre groupe. Tu ne connais rien, tu ne comprends rien. J’te jure. »
Il semblait sur le point de frapper. Il allait le faire. Se jetant sur son bras, Knut l’arrêta.
« ARRÊTE ! Il n’y est pour rien ! C’est moi qui voulait fuguer ! J’voulais me promener avec lui… Comme avec Mamie… J’voulais juste profiter de la vie… un peu… »
« ELLE EST MORTE TA MAMIE ! », Hurla Hakon, de plus en plus furieux « Morte ! Et ce n’est pas ce Français de merde qui la fera revenir ! C’est pas lui qui était-là pour toi quand tu te sentais seul, l’année dernière, au collège, après sa mort. C’était Lilly et Viktor. Et c’est pas lui qui a pleuré sur ton lit d’hôpital un putain de 30 octobre. C’était moi. Et c’est pas lui qui va se ronger les sangs pour toi après son départ en ayant peur que ça recommence ! C’est nous tous ! Lui, c’est qu’un guignol qui fait le malin avec ses cheveux et ses miaulements, qui fait copain copain avec toi pour passer le temps, mais qui n’en a rien à foutre... »
« Calme-toi ! », supplia Viktor, en se jetant lui aussi dans la mêlée, pour essayer de tous les séparer. « On avait dit qu’on ne devait pas parler de ça… »
« En effet, tu n’aurais pas dû… », grinça Justin, tremblotant, en fixant son interlocuteur. Ou en tout cas, pas comme ça, pas sans plan, pas sans solution derrière. « Imbécile… Comment on peut être aussi bien intentionné et aussi con ? Regarde sa tête… Tu crois que tu as arrangé quelque chose, là ? »
Vide. Ce mot était celui qui définissait le mieux le regard de Knut. Les fesses vissées à sa chaise, il ne faisait qu’ouvrir la bouche pour respirer, le regard vide. Un mélange de « poker face » blême et de fureur. Ses poings étaient serrés comme ses dents. Il se leva d’un coup. Ne cria pas. Secoua simplement la tête en laissant s’échapper des petites goutes de ses yeux. Il était juste dépité. Les véritables raisons de son état, il les chuchota, avant de partir en courant, suivi uniquement par Viktor, déterminé à le ramener à la maison, comme il l’avait promis à Lillemor.
« Tu…tu n’avais pas le droit de dire ça à Justin… T’avais pas le droit de le dire à ma place… C’était à moi de lui dire… »
Abattu, le Français se rassit sur sa chaise, les mains jointes sur le front. Les choses s’étaient éclaircies d’un seul coup, même s’il subsistait encore quelques zones d’ombre. L’animal en cage avait bien, une fois, voulu pousser la porte ouverte qui le retenait. Une mauvaise chute l’avait fait tomber dans le plus profond des précipices. Une seule personne semblait encore plus dévastée. Le pauvre Hakon qui n’arrivait qu’à crier « merde » dans toutes les langues qu’il connaissait, en donnant des coups de pieds à la table, comme pour se faire mal avant tout à lui-même.
Puis Justin rentra. Il arriva peu après son camarade, enfermé dans sa chambre à pleurer, d’après Lillemor qui, en le voyant revenir avec Viktor, n’avait pas eu la force de le réprimander. Franciska, elle, semblait atteinte. Comme toute mère malheureuse devant son impuissance face aux tourments de l’adolescence. Claude, enfin, attendait Justin dans un fauteuil, devant un autre vide. Sans sourire ni afficher la moindre émotion, son élève y prit place et lui fit face. Signe d’un stress évident, elle fumait une cigarette, chose qu’elle ne s’autorisait normalement jamais devant un jeune. Sa prestance et son visage sévère auraient fait peur à n’importe quel gamin qui y était confrontés. Pas à Justin. Après de longues secondes de silence, elle prit enfin la parole.
« Par rapport à ta fugue aujourd’hui… Officiellement, on dira que je t’ai sermonné et que tu es désolé, mais que tu t’es senti très mal, à cause de ta santé fragile, et que tu as dû rentrer. C’est déjà ce que j’ai commencé à raconter à tout le monde. C’est préférable pour nous deux. »
Un nouveau silence s’installa. Il dura près d’une minute, avant qu’enfin, l’adolescent ne décide de se lever et ne passe à côté de l’adulte. S’arrêtant à son niveau, les yeux fixés vers le mur, il posa une simple question :
« Et officieusement ? »
La réponse tint en un seul mot, qui s’accompagna d’un sourire que le jeune garçon ne vit pas, mais perçut entièrement.
« Continue. »
Knut ne dina pas avec les autres ce soir-là. Il préféra déguster au calme dans sa chambre le plateau repas que lui avait déposé sa sœur. Puis lorsque vint l’heure de se coucher, alors même qu’il ne dormait pas encore, il préféra se rouler en boule sous sa couette, protégé par un caleçon et un t-shirt, tout en tournant le dos à son colocataire. Il ne voulait pas lui parler. Sa colère était aussi froide que son cœur. Il pleurait, mais à cet instant précis, rien ni personne n’aurait pu le consoler.
En en ayant parfaitement conscience, Justin ne chercha pas à rétablir le dialogue. Il était étrangement calme. Assis sur son matelas, il s’empara de son carnet, et fignola quelques vers en souriant tristement. Puis il attrapa son téléphone et envoya un SMS à Aaron, avant d’éteindre la lumière, et de paisiblement s’endormir.
Il n’y avait rien d’autre à faire.
[1] Espèce de Sale môle / Jeune diable ! Vieux pervers !
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Events 8.10
654 – Pope Eugene I elected to succeed Martinus I. 955 – Battle of Lechfeld: Otto I, Holy Roman Emperor defeats the Magyars, ending 50 years of Magyar invasion of the West. 991 – Battle of Maldon: The English, led by Byrhtnoth, Ealdorman of Essex, are defeated by a band of inland-raiding Vikings near Maldon, Essex. 1030 – The Battle of Azaz ends with a humiliating retreat of the Byzantine emperor, Romanos III Argyros, against the Mirdasid rulers of Aleppo. The retreat degenerates into a rout, in which Romanos himself barely escapes capture. 1270 – Yekuno Amlak takes the imperial throne of Ethiopia, restoring the Solomonic dynasty to power after a 100-year Zagwe interregnum. 1316 – The Second Battle of Athenry takes place near Athenry during the Bruce campaign in Ireland. 1346 – Jaume Ferrer sets out from Majorca for the "River of Gold", the Senegal River. 1512 – The naval Battle of Saint-Mathieu, during the War of the League of Cambrai, sees the simultaneous destruction of the Breton ship La Cordelière and the English ship The Regent. 1519 – Ferdinand Magellan's five ships set sail from Seville to circumnavigate the globe. The Basque second-in-command Juan Sebastián Elcano will complete the expedition after Magellan's death in the Philippines. 1557 – Battle of St. Quentin: Spanish victory over the French in the Italian War of 1551–59. 1585 – The Treaty of Nonsuch signed by Elizabeth I of England and the Dutch Rebels. 1628 – The Swedish warship Vasa sinks in the Stockholm harbour after only about 20 minutes of her maiden voyage. 1641 – The Treaty of London between England and Scotland, ending the Bishops' Wars, is signed. 1675 – The foundation stone of the Royal Greenwich Observatory in London, England is laid. 1680 – The Pueblo Revolt begins in New Mexico. 1741 – King Marthanda Varma of Travancore defeats the Dutch East India Company at the Battle of Colachel, effectively bringing about the end of the Dutch colonial rule in India. 1755 – Under the direction of Charles Lawrence, the British begin to forcibly deport the Acadians from Nova Scotia to the Thirteen Colonies and France. 1776 – American Revolutionary War: Word of the United States Declaration of Independence reaches London. 1792 – French Revolution: Storming of the Tuileries Palace: Louis XVI of France is arrested and taken into custody as his Swiss Guards are massacred by the Parisian mob. 1793 – The Musée du Louvre is officially opened in Paris, France. 1809 – Quito, now the capital of Ecuador, declares independence from Spain. This rebellion will be crushed on August 2, 1810. 1813 – Instituto Nacional, is founded by the Chilean patriot José Miguel Carrera. It is Chile's oldest and most prestigious school. Its motto is Labor Omnia Vincit, which means "Work conquers all things". 1821 – Missouri is admitted as the 24th U.S. state. 1844 – German astronomer Friedrich Wilhelm Bessel deduced from the motion of the brightest star Sirius that it had an unseen companion. 1846 – The Smithsonian Institution is chartered by the United States Congress after James Smithson donates $500,000. 1856 – The Last Island hurricane strikes Louisiana, resulting in over 200 deaths. 1861 – American Civil War: Battle of Wilson's Creek: A mixed force of Confederate, Missouri State Guard, and Arkansas State troops defeat outnumbered attacking Union forces in the southwestern part of the state. 1864 – After Uruguay's governing Blanco Party refuses Brazil's demands, José Antônio Saraiva announces that the Brazilian military will begin reprisals, beginning the Uruguayan War. 1897 – German chemist Felix Hoffmann discovers an improved way of synthesizing acetylsalicylic acid (aspirin). 1901 – The U.S. Steel recognition strike by the Amalgamated Association of Iron and Steel Workers begins. 1904 – Russo-Japanese War: The Battle of the Yellow Sea between the Russian and Japanese battleship fleets takes place. 1905 – Russo-Japanese War: Peace negotiations begin in Portsmouth, New Hampshire. 1913 – Second Balkan War: Delegates from Bulgaria, Romania, Serbia, Montenegro, and Greece sign the Treaty of Bucharest, ending the war. 1920 – World War I: Ottoman sultan Mehmed VI's representatives sign the Treaty of Sèvres that divides up the Ottoman Empire between the Allies. 1932 – A 5.1 kilograms (11 lb) chondrite-type meteorite breaks into at least seven pieces and lands near the town of Archie in Cass County, Missouri. 1937 – Spanish Civil War: The Regional Defence Council of Aragon is dissolved by the Spanish Republic. 1944 – World War II: The Battle of Guam comes to an effective end. 1944 – World War II: The Battle of Narva ends with a defensive German victory. 1948 – Candid Camera makes its television debut after being on radio for a year as Candid Microphone. 1949 – An amendment to the National Security Act of 1947 enhances the authority of the United States Secretary of Defense over the Army, Navy and Air Force, and replaces the National Military Establishment with the Department of Defense. 1953 – First Indochina War: The French Union withdraws its forces from Operation Camargue against the Viet Minh in central Vietnam. 1954 – At Massena, New York, the groundbreaking ceremony for the Saint Lawrence Seaway is held. 1961 – Vietnam War: The U.S. Army begins Operation Ranch Hand, spraying an estimated 20 million US gallons (76,000 m3) of defoliants and herbicides over rural areas of South Vietnam in an attempt to deprive the Viet Cong of food and vegetation cover. 1966 – The Heron Road Bridge collapses while being built, killing nine workers in the deadliest construction accident in both Ottawa and Ontario. 1969 – A day after murdering Sharon Tate and four others, members of Charles Manson's cult kill Leno and Rosemary LaBianca. 1971 – The Society for American Baseball Research is founded in Cooperstown, New York. 1977 – In Yonkers, New York, 24-year-old postal employee David Berkowitz ("Son of Sam") is arrested for a series of killings in the New York City area over the period of one year. 1978 – Three members of the Ulrich family are killed in an accident. This leads to the Ford Pinto litigation. 1981 – Murder of Adam Walsh: The head of John Walsh's son is found. This inspires the creation of the television series America's Most Wanted and the National Center for Missing & Exploited Children. 1988 – Japanese American internment: U.S. President Ronald Reagan signs the Civil Liberties Act of 1988, providing $20,000 payments to Japanese Americans who were either interned in or relocated by the United States during World War II. 1990 – The Magellan space probe reaches Venus. 1993 – Two earthquakes affect New Zealand. A 7.0 Mw shock (intensity VI (Strong)) in the South Island was followed nine hours later by a 6.4 Mw event (intensity VII (Very strong)) in the North Island. 1995 – Oklahoma City bombing: Timothy McVeigh and Terry Nichols are indicted for the bombing. Michael Fortier pleads guilty in a plea-bargain for his testimony. 1997 – Sixteen people are killed when Formosa Airlines Flight 7601 crashes near Beigan Airport in the Matsu Islands of Taiwan. 1998 – HRH Prince Al-Muhtadee Billah is proclaimed the crown prince of Brunei with a Royal Proclamation. 1999 – Los Angeles Jewish Community Center shooting. 2001 – The 2001 Angola train attack occurred, causing 252 deaths. 2001 – Space Shuttle program: The Space Shuttle Discovery is launched on STS-105 to the International Space Station, carrying the astronauts of Expedition 3 to replace the crew of Expedition 2. 2003 – The Okinawa Urban Monorail is opened in Naha, Okinawa. 2009 – Twenty people are killed in Handlová, Trenčín Region, in the deadliest mining disaster in Slovakia's history. 2012 – The Marikana massacre begins near Rustenburg, South Africa, resulting in the deaths of 47 people. 2014 – Forty people are killed when Sepahan Airlines Flight 5915 crashes at Tehran's Mehrabad International Airport. 2018 – Horizon Air employee Richard Russell hijacks and performs an unauthorized takeoff on a Horizon Air Bombardier Dash 8 Q400 plane at Seattle–Tacoma International Airport in Washington, flying it for more than an hour before crashing the plane and killing himself on Ketron Island in Puget Sound. 2018 – An anti-government rally turns into a riot when members of the Romanian Gendarmerie attack the 100,000 people protesting in front of the Victoria Palace, leading to 452 recorded injuries. The autorithies alleged that the crowd was infiltrated by hooligans who began attacking law enforcement agents. 2019 – Thirty-two are killed and one million are evacuated as Typhoon Lekima makes landfall in Zhejiang, China. Earlier it had caused flooding in the Philippines. 2020 – Derecho in Iowa becomes the most costly thunderstorm disaster in U.S. history.
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Nous voici au musée Vasa, c’est le nom du bateau et lorsque rentre à l’intérieur et que l’on voit cet immense bateau … wouahhhh ! C’est lors de son voyage inaugural, le 10 août 1628 que le navire Vasa chavire, puis coule. Après 333 ans passés au fond de la mer, dans le port de Stockholm, l’imposant vaisseau, maintenant renfloué, poursuit son voyage. Aujourd’hui, le Vasa est le navire du 17ème siècle le mieux conservé au monde, magnifiquement orné de centaines de sculptures ciselées et constitué à 98 % de ses pièces d’origine. Incroyable !
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Lundi 25 juillet
Départ pour 2 musées à Stockholm.
Le musée Vasa qui relate l'histoire d'un bateau mal conçu qui a parcouru 500m avant de couler il y a 400 ans et qui a été renfloué et conservé il y a peu.
Puis, un écomusée qui fait aussi zoo
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🇫🇷 Si vous monter à bord d'un bateau pour faire le tour de l'archipel de Stockholm, vous allez sûrement entendre parler du Vasamuseet en quittant le port. Situé à Djurgården, ce musée abrite comme son nom l'indique, le Vasa. C'est en 1628 que ce navire de guerre a pris la mer et a malheureusement sombré dans le port de Stockholm. Après plus de 330 ans dans l'eau, vous pouvez désormais le voir dans un musée et constater son incroyable conservation (il est constitué à 98% de pièces d'origine) grâce aux 7 niveaux que propose le musée. L'entrée est de SEK170 (de septembre à mai), de SEK190 (de juin à août) et gratuit pour les moins de 18 ans. Le musée propose un dépliant traduit en de nombreuses langues. Il est accessible aux personnes à mobilité réduite. Une boutique et un espace de restauration sont également présent dans le musée. 🇬🇧 If you board a boat to tour the Stockholm archipelago, you will surely hear about the Vasamuseet as you leave the port. Located in Djurgården, this museum houses as its name suggests, the Vasa. It was in 1628 that this warship set sail and unfortunately sank in the port of Stockholm. After more than 330 years in the water, you can now take a look at it in a museum and see its incredible conservation (it is made up of 98% original pieces) thanks to the 7 levels that the museum offers. Admission fee is SEK170 (September to May), SEK190 (June to August) and free for children under 18. The museum offers a leaflet translated into many languages. It is accessible to people with reduced mobility. A shop and a dining area are also present in the museum. 🇰🇷 만약 스톡홀름 군도를 여행하기 위해 배에 탑승한다면, 항구를 떠날 때 바사무셋에 대해 확실히 듣게 될 것입니다. 유르고르덴에 위치한 이 박물관은 바사를 소장하고 있습니다. 이 군함은 출항했고 불행히도 1628년 스톡홀름 항구에서 침몰했습니다. 배는 330년 이상 동안 물 속에 있었습니다. 박물관이 제공하는 7층 덕분에 놀라운 보존(배의 98%가 원본)을 볼 수 있습니다. 입장료는 SEK170(9월-5월)과 SEK190(6월-8월)입니다. 박물관은 18세 미만의 사람들에게 무료입니다. 많은 언어로 번역된 전단지를 제공합니다. 이동성이 떨어지는 사람들에게 안전합니다. 박물관에는 가게와 식당도 있습니다. #stockholm #스톡홀름 #travel #voyage #여행 #resa #solotravel #solotraveler #sweden #travel #photography #vasamuseet #l4l #museevasa #vasamuseum #ship #warship #바사무셋 #유르고르덴 (at Vasamuseet / The Vasa Museum) https://www.instagram.com/p/CUU9xxlIIlj/?utm_medium=tumblr
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Direction Arlanda, un des aéroports de Stockholm, pour échanger Sébastien contre Lucie, la soeur d’Elodie, qui passera les 4 prochains jours avec nous dans la capitale suédoise.
On arrive juste avant le weekend du Midsommar : la fête du solstice d’été, au moins aussi importante que le nouvel an. Les suédois ont pour l’occasion l’habitude de tous migrer vers les îles pour fêter l’arrivée de l’été. Tous le flux de voitures est donc dans le sens inverse du notre, ce qui fait que l’on se retrouve dans une capitale quasi-morte. On a l’impression que c’est tous les jours dimanche.
Au programme : visite du musée Vasa, des quartiers Gamla Stan, Södermalm et Norrmalm. Soit une moyenne de 15 km à pied par jour !
En somme : Stockholm est une capitale agréable avec de multiples quartiers aux ambiances différentes ! Notre préféré restera tout de même Gamla Stan, auquel on consacrera notre prochain billet.
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Le Vasa est le musée à voir à Stockholm. Centré autour du Vasa, ce bateau mythique qui a sombré à la sortie du port de Stockholm en 1628, 200m après sa mise à l’eau, et qui a été repêché et nettoyé, c’est l’attraction phare de la Ville. Exposé dans l’état, il est original à 98%. À l’entrée du musée, sa taille impressionne, et le parcours jusqu’au troisième étage du musée permet de comprendre son histoire et de mieux voir le bateau le mieux conservé du XVII ème siècle.
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Nous partons d’une marina en plein Stockholm, et dans la verdure, à quelques minutes du musée Vasa, et du musée Abba (et oui, nous sommes en Suède). Nos voisins sont souvent des bateaux à moteur, suédois mais aussi finlandais.
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Knut – 4. Mercredi – Visites et miaulements – 4.2 Entre histoire et modernité (2/3)
Une fois la jeunesse sustentée, le groupe se remit en route et marcha à peine quelques minutes avant d’arriver à sa destination suivante, une des plus célèbres de Stockholm, située sur la même île : le musée Vasa, du nom du joyaux qu’il renfermait.
Le Vasa était un navire de guerre construit au nom du roi Gustave II, au début du dix-septième siècle. Il était grand. Majestueux. Immense. Richement décoré. Pourvu de puissants canons. Super mal foutu.
À peine vingt minutes après le début de son premier voyage, ce triste bateau chavira et coula, emportant avec lui plusieurs dizaines de marins, ainsi que la fierté et une partie de la bourse du roi. La catastrophe était totale. Mais à quelque chose malheur étant bon, les eaux gelées de la baltique conservèrent pendant des siècles avec soin ce monstre de plus de soixante mètres de long. Si bien que dans les années 1960, une opération de renflouage réussit à l’extraire de son sommeil pour qu’à nouveau, des yeux émerveillés puissent se poser dessus. Le musée avait été créé uniquement pour l’exposer, et il était depuis lors l’attraction principale de la ville, ce qui était parfaitement justifié. Le Vasa était somptueux et en meilleur état que n’importe quel autre navire de l’époque. Un pur joyeux historique et archéologique, que les visiteurs pouvaient observer sous toutes les coutures sur plusieurs niveaux en écoutant sur leur téléphone, en n’importe quelle langue, les explications de l’audio-guide.
Pour éviter l’effet de masse et protéger l’ambiance obscure et calme de cet énorme bâtiment sombre à la lumière tamisée, où reposait d’ailleurs au sous-sol quelques restes humains issus de l’épave, les adultes demandèrent aux jeunes de passer au vestiaire et ensuite de se promener librement autour du navire et des multiples installations complémentaires ici et là qui permettaient de se renseigner sur son naufrage, son renflouage, son apparence, ses couleurs d’origine, sa construction ou encore la richesse de ses décorations.
Ce fut d’ailleurs le moment que choisit Knut pour dévoiler sa main dans cette partie de poker menteur qu’il jouait avec Justin depuis l’aube. Alors que les murmures étaient de raison, il était enfin temps de montrer à tous ce qu’il cachait sous sa veste et sa chapka. Si certains n’avaient pas encore eu leur dose de mignonitude pour la journée, ils allaient être servis. Tous craqueraient.
« Oh le p’tit con, il a aussi mis des oreilles de chat ! »
Heureusement que Justin et Knut ne jouaient pas aux échecs, sinon, le petit Français se serait retrouvé à deux coups du mat. Dès le matin, son adversaire avait tout prévu pour le contrer. Avec, pour magnifier son visage, un collier chocker fin en cuir noir, un simple fard à paupière ocre rehaussé de mascara sur les yeux, et des barrettes dans les cheveux.
Une petite noire, simple et triangulaire au-dessus de l’oreille gauche. Une encore plus fine, juste au-dessus, mais qui servait de support à une courte cordelette à laquelle était attachée par un petit anneau une croix qui se déposait sur sa tempe. Deux pinces à cheveux, enfin, des deux côtés de son crâne, sur lesquelles étaient fixées deux oreilles de chat noires à l’intérieur fourrure tirant vers le gris et le blanc. C’était à miauler, et cela s’assortissait à merveille avec les languettes des bottes et ce logo noir en tissu qui possédait la même forme de chat et qui était simplement cousu au niveau du cœur, sur le pull du jeune homme.
Et quel pull !
C’était la première fois que Justin voyait un vêtement pareil, ouvertement oversize, en laine. Le haut du torse et les épaules se teintaient d’un rouge légèrement bordeaux, tout comme la partie inférieure des manches. Les autres zones – haut des bras et bas du ventre – étaient noires. Et au milieu, à partir de la base des pectoraux jusqu’au nombril, apparaissait un simple filet aux mailles en losange. La même structure se retrouvait par ailleurs sur chaque bras. C’était comme si quelqu’un avait découpé au ciseau dans un pull bicolore pour le rallonger de résille tout autour de la taille, du dos et des bras, et ce avec trois effets à tomber à la renverse : le vêtement s’en retrouvait allongé d’autant et recouvrait entièrement les mains, ce qui rappelait à quel point les enfants se protégeant les doigts dans les manches pouvaient être adorables ; il permettait à son propriétaire de laisser respirer sa peau et donc de réguler sa température, à défaut de celle des pauvres observateurs forcément en nage ; enfin, il jouait de la plus parfaite ambiguïté, celle de la liberté, en enfermant derrière une prison de mailles un ventre blanc, droit, fier et lisse, tout en l’offrant à tous les regards qui pouvaient ainsi en imaginer les moindres délices, sans avoir pour autant le droit d’y goûter. Du Knut cent pourcent pur jus, donc, capable de cramer des neurones sans ressentir la moindre palpitation dans son propre corps. Comme s’il était tout à fait normal et naturel de se promener les abdos et le nombril à l’air dans un des plus grands musées du pays, le tout dans un pull aux manches trop longues, qui semblait pile-poil né de la rencontre entre la fougue des filles du moulin rouge et l’innocence un peu gauche du gamin débraillé fan de chat, et par bien des aspects chaton lui-même.
Ne manquait plus qu’une seule chose pour enfoncer le clou : qu’il miaule. Et forcément, cela ne manqua pas. Droit dans ses bottes, un énorme sourire narquois aux lèvres, Knut se plaça à cinquante centimètres de son rival, main gauche contre le flanc, et lui lâcha en plein visage le plus mémorable « Mjauuuuuuuuuuuuuuu » qu’il avait au fond de ses tripes. Un cri du cœur qui lui valut immédiatement une petite demi-douzaine de câlins en plus dans son décompte. Et ce, sans compter Hakon qui délaissa une fois de plus Sabina pour s’occuper de son petit prince aux cheveux d’or, aux yeux d’azur, à la morale d’un ange et au sex-appeal du plus perfide des démons.
Afin de pouvoir compter les points, Justin et Knut décidèrent de faire la visite ensemble, accompagnés des membres du club et de quelques autres groupies attachées à l’un ou l’autre des chatons et bien plus intéressées par leurs mignonnes minauderies qu’à l’illustre navire exposé. Qu’importe cette présence dans son dos, pour le petit résident Suisse aux cheveux roses, cette visite était, à date, le point culminant de son voyage en Suède. L’ambiance, la grandeur du bateau, l’histoire tragique qui y était attachée, la finesse des décorations qui devaient le rendre si impérial… Le Vasa était un morceau d’Histoire, majestueux, sorti des enfers glacés de l’océan par la curiosité des hommes et leur amour pour le savoir. Son carnet entre les mains, il commença à gribouiller quelques mots. Des indications ici, des petites descriptions là, et entre, des vers, forcément, qui lui vinrent assez naturellement, malgré les habituelles ratures qui émaillaient les pages. En admirant le pont supérieur, il soupira. Ses coudes sur la barrière, il posa son visage sur ses paumes. Son air attendri montrait qu’il pensait à autre chose. Ou plutôt, à quelqu’un. Alors que Knut s’était innocemment collé par derrière à son cou pour respirer son parfum, somnolant les mains posées sur ses épaules, l’adolescent profita de ce petit moment de répit pour discuter avec Lillemor de ce garçon brun qui occupait si souvent son esprit.
« J’me disais qu’Aaron aurait adoré être là. Il est fana d’Histoire. Un truc pareil, ça l’aurait fait triper… Pas comme ton frère qui est en train de s’endormir sur mon dos… »
À la décharge du petit Suédois, lui connaissait ce bateau par cœur. Sa grand-mère, ses parents, l’école… Tout le monde avait passé sa jeunesse à vouloir le lui montrer. Alors que la peau douce et reposante de son camarade, qui faisait un très bon coussin quand les paupières se faisaient lourdes, il la découvrait à peine. Mais malgré son attitude paresseuse qui faisait craquer les demoiselles – elles adoraient le voir se montrer câlin, surtout avec un autre membre de son espèce –, il écoutait, et il percevait pleinement cette affection sans borne que Justin pouvait avoir pour son camarade et que lui ne comprenait pas bien. De l’admiration et de l’amitié ? De l’amour ? Autre chose. C’était compliqué… De toute manière, plus Justin en disait, plus cette relation lui semblait obscure, et moins il voulait en entendre parler. Là, la seule chose qui l’intéressait, c’était ce carnet et ses dernières pages recouvertes d’encre fraiche.
« Bon, t’as fini ton poème ? Tu nous le lis ? Allez ! S’il te plait ! »
Le chaton aux cheveux roses rigola, puis accepta de dévoiler ses quelques alexandrins rangés en sonnet en l’honneur du Vasa, même si le résultat était assez yeux trop spontané et pas assez travaillé. Avec sa plus belle voix, il déclama ses vers, dont Viktor ne traduisit que le sens sans chercher à s’attaquer aux rimes, exercice beaucoup trop compliqué pour lui.
« Somptueux navire guerrier, de bois décoré Joyaux de Suède, roi de la mer baltique Armé de cinquante canons, tous fantastiques Gustave Adolphe, ton roi, t’avait tant rêvé
Tant de visiteurs se pressent à ton chevet Admire ton épave d’un souffle empathique Sur les dépouilles, se recueillent, traumatique Écoutent ton histoire, peuplent ton musée
Grandiose, les mots me manquent et mon cœur fond Trois cents ans, tu m’as attendu dans les profonds Tu portes le nom dynastique de Vasa
Trois mats et dix voiles attendaient l’océan Sûr de toi, tu affrontas la houle, céans Et en à peine vingt minutes, tu coulas »
Les réactions furent disparates. Sabina aima beaucoup et le gratifia d’un câlin. Hakon trouva cela sans grand intérêt et leva les yeux au ciel. La majorité des autres élèves présents n’y comprirent rien, ni du verbe de Justin, ni même de la traduction – à son corps défendant, Viktor avait beau être parfaitement bilingues, des mots comme empathique et céans, il était loin de les utiliser tous les jours. De son côté, Knut s’émerveilla, les doigts remuant d’excitation dans tous les sens, et expliqua strophe par strophe pourquoi ce poème était bien, pourquoi la poésie en général, c’était super, et pourquoi même le français, c’était génial. Lillemor, enfin, ne jugea pas le poème, mais se moqua de son petit frère en lui demandant d’arrêter de jouir devant tout le monde. Ce n’était pas parce qu’il préférait se masturber l’esprit plutôt que la nouille qu’il pouvait en foutre partout comme ça.
Honteux et vexé, Knut grogna et tira la langue à Justin, désigné bien malgré lui comme le principal responsable de la situation, puis il réclama un câlin – accordé par Hakon, bien heureux de cajoler son petit prince – pour le réconforter d’avoir été ridiculisé par sa sœur, cette ignare qui l’adorait et qui racontait n’importe quoi. Il n’avait jamais joui de sa vie. Et ce n’était pas un poème qui allait le mener sur cette triste voie dans laquelle se perdait la jeunesse, faute de morale et de goût pour les plaisirs de l’esprits, bien plus enrichissants et nobles que ceux du corps. C’était ce qu’il pensait et il en était fier, même si Justin ne put s’empêcher de lui balancer une petite vanne pour l’énerver encore plus !
« Moi, au moins, j’ai goûté aux deux ! »
Cet « aveux », forcément, le rendit encore plus « cool » aux yeux des autres et lui valut de reprendre un très court avantage dans son combat de jour. Mais les scores entre les deux compétiteurs étaient tellement serrés qu’il n’y avait plus qu’une seule chose à faire pour les départager : aller de ce pas visiter le troisième et dernier musée au programme.
Moderne, riche et particulièrement réputé, il était situé sur la même île, à quelques centaines de mètres à peine. Et s’il traitait lui aussi d’histoire, c’était de celle de la musique moderne dont il était question, et plus précisément du plus grand groupe que le pays n’ait jamais connu : ABBA. Un groupe dont Knut était naturellement fan – patriotisme aveugle oblige – et que l’ensemble des autres élèves et adultes appréciaient. Ce musée était le point d’orgue de la journée.
La propriétaire, une proche du quatuor, les avait suivis dans leur succès et avait récupéré de très nombreuses pièces d’époques : des tenues, des instruments – dont la fameuse guitare utilisée sur scène à l’eurovision pour chanter Waterloo –, du matériel, les disques d’or et un grand nombre d’archives. Tout avait été exposé, au milieu d’une rétrospective et de reconstitutions des lieux centraux de cette épopée, comme le studio d’enregistrement ou la cabane – installée sur une île de la mer baltique – où les deux couples avaient écrit leurs plus grandes chansons, qui passaient d’ailleurs en boucle dans les différentes salles du musée.
Les adolescents adorèrent cette plongée en plein milieu des années soixante-dix, tout comme ils apprécièrent fortement la qualité des audioguides qui se déclenchaient à chaque passage devant une borne. De l’introduction sur l’eurovision à la salle des trophées, il n’y avait pas une minute pour s’ennuyer. Sans doute parce que le musée avait fait l’effort assez notable d’être le plus interactif possible, avec des activités disséminées tout le long du parcours, comme ces bornes d’enregistrement où cette pièce qui permettait d’afficher sa propre image par-dessus un des clips du groupe. Mais le point culminant et l’attraction principale, c’était sans aucun doute la grande scène « karaoké », où n’importe quel visiteur pouvait s’avancer, se mêler à des hologrammes et devenir, le temps d’une chanson, le cinquième membre du groupe ABBA. Et si beaucoup hésitèrent, par peur de chanter faux et de se taper l’affiche, Viktor puis Hakon relevèrent le défi, pour plaire à leurs copines respectives. Le premier avec un certain talent, via une interprétation relativement glam-rock. Le second avec moins de succès, pour cause de voix mal placée et, d’après lui, de quelques regards « félins » qui l’avaient perturbé. Knut, lui, passa son tour. Il n’aimait pas sa voix et ne connaissait pas les paroles. Lui qui d’habitude ne craignait aucun regard, il se montrait d’un seul coup intimidé. Sans doute parce qu’il avait été à deux doigts de demander à Viktor de chanter avec lui, mais que le regard détaché que le garçon aux bagues lui avait lancé avant de s’avancer seul avait calmé ses ardeurs.
Puis vint enfin le tour de Justin. Ayant adoré la visite de ce musée, il tenait absolument à avoir un petit souvenir et demanda à ce qu’on le filme, pour montrer à Aaron. Fièrement, il s’avança sur la scène. Le public se tut. Sa capuche à oreilles de chat sur la tête, il se racla la gorge, pour faire genre, puis fit signe à l’hôtesse de lancer la musique. Mamma mia.
« ♪ Mamma mia, here I go again
My my, how can I resist you?
Mamma mia, does it show again
My my, just how much I've missed you? ♪ »
« Mais… Il chante bien ce con ! »
En effet. Viktor avait dit tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. Personne ne pouvait résister à ça. Les projecteurs dans les yeux, Justin était simplement égal à lui-même, ce qui voulait dire énormément de choses. Sa voix de tête était claire et parfaitement maitrisée, avec une teinte adolescente presque féminine, et quelque note féline, comme s’il miaulait tout autant qu’il chantait. Son « Mama mia » montait dans les octaves sans jamais être criard. La manière dont il se dandinait sur la musique en tenant le micro du bout de ses petits doigts était adorable. Son énergie était communicative comme jamais, et poussait le public à le suivre. Son sourire, enfin, emportait la foule. Justin ne s’était jamais vraiment considéré comme musicos. Il jouait de la guitare pour se détendre, parce que certains sons l’apaisaient et l’aidaient à purger ses émotions. Sa voix, ce n’était que celle d’un petit minet qui s’assumait. Le reste, c’était son assurance, sa manière de briller, son plaisir éternel à se montrer sous son jour le plus mignon, et la douceur incroyablement profonde de ses yeux bleu-vert. Quand un tel animal vous fixait en bouffant le micro sans la moindre fausse note, sa capuche de chat sur la tête, il n’y avait que trois façons de réagir : ou assumer une folle envie de le câliner au plus vite, ou refouler ce sentiment naturel en levant les yeux au ciel pour ne pas succomber, ou tout simplement miauler d’envie, de plaisir et d’admiration…
« Mjau… »
À peine eut-il prononcé son cri fétiche que Knut se couvrit le visage de ses longues manches aux bouts rouges. Envouté par la chanson, cela lui avait complètement échappé. Il venait de se trahir ! Et forcément, celle qui le connaissait le mieux ne put s’empêcher d’en profiter pour exploser de rire et pour l’afficher un bon coup devant le garçon qui venait à peine de finir son spectacle :
« Juju, n’écoute surtout pas mon p’tit frère s’il te critique : il a adoré ! Quand il miaule comme ça sans réfléchir, c’est toujours parce qu’il est content et détendu ! D’habitude, faut soit lui acheter des fringues, soit lui faire un massage, soit lui faire couler un bon bain chaud ! »
Rouge comme une pivoine, l’adolescent planqua sa tête dans le col de son pull. Tout le monde savait qu’il miaulait spontanément quand il était content. Par exemple quand on lui servait de la confiture de fraise, quand il lisait de la poésie, quand il prenait soin de son corps, ou quand une fille le câlinait se collant toute poitrine dehors à son torse. C’était même de là que venait son surnom, « Kisse », à la base. Mais qu’il se trahisse ainsi à propos de Justin devant la moitié du lycée… Un fier chat n’avait pas le droit de craquer devant son adversaire. C’eut-été, ente autre, admettre et accepter une défaite qu’il refusait de reconnaitre. Entre autre. Parce que pour le reste, il n’avait strictement aucune envie de finir par cramer en enfer. Il ne pouvait pas, d’ailleurs. Il était attendu au paradis.
Mais alors qu’il cherchait toujours à se cacher, une main tendue l’attrapa par la manche. Son propriétaire rigola et le tira vers lui, vers la scène.
« Allez, viens chanter avec moi ! Duo de minous ! »
Entraîné sans avoir le temps de réfléchir, Knut finit par accepter le défi. Vu à quel point les autres l’encourageaient, il n’avait pas trop le choix. L’ambiance chassa d’elle-même ses craintes. Être à côté de son rival et non plus en face lui avait donné l’envie d’en profiter et de s’amuser. Lui aussi était un chat. Il ne pouvait pas échouer là où un autre de son genre avait réussi, et encore moins s’ils se soutenaient mutuellement sur scène. Ses pinces-oreilles bien fixé sur la tête, il chuchota à l’oreille de Justin, pour qu’ils s’accordent sur leur numéro. Il n’y avait qu’une chanson qu’il connaissait à la perfection. Il avait même une petite idée derrière la tête. Un signe, et l’hôtesse envoya la bande.
« ♪ You can dance, you can jive, having the time of your life
See that cats, watch that scene, digging the Dancing Kids ♪ »
Rarement le musée ABBA avait connu pareil duo. Non seulement les voix de ces deux-là s’accordaient à la perfection, tout comme leurs regards, mais en plus, ils avaient eu la malice de modifier les paroles pour se les approprier, et donc chanter avec encore plus de fougue, d’envie et de plaisir que n’importe qui, tout en se partageant le micro de tellement près que leurs lèvres manquèrent à plusieurs reprises de se toucher, surtout lorsqu’ils partaient dans les graves.
Essoufflés, les deux chatons reçurent une ovation. Sabina annonça officiellement le résultat du match du jour : égalité parfaite ! Presque tout le monde acquiesça par acclamation, même si certains qui avaient leur chouchou grimacèrent. Il fallait s’y faire : l’un et l’autre étaient beaucoup trop mignons pour qu’on puisse les départager. Acceptant volontiers ce verdict qui avait l’avantage de ne vexer personne, Justin et Knut se congratulèrent sur scène, et offrirent même à leur public ce qu’il attendait le plus : un frottage amusé de museaux à la mode esquimaux et une accolade au bon goût de câlin, parfumé aux sourires et à la joie d’avoir passé une bonne journée.
La visite du musée se termina naturellement à la boutique. Hakon passa à la caisse en premier et demanda un paquet cadeau. Viktor demanda à Lillemor si elle voulait quelque chose. Le manque d’intérêt de l’adolescente pour cette question lui servit de réponse. Elle préférait revoir sur son téléphone la vidéo qu’elle venait de faire de son frère. Plus loin, tombant sur une petite boite à musique qui jouait la chanson qu’ils venaient de partager, Justin l’acheta immédiatement, avant de l’offrir à Knut, dont le visage reprit immédiatement des couleurs ocres devant ce présent inattendu.
« C’est pour que tu te souviennes longtemps de cette journée ! », se justifia le jeune Français de son petit rire caractériel.
Trop gêné pour répondre, le Suédois accepta simplement le présent… non sans rappeler que son anniversaire, c’était normalement le surlendemain, mais qu’il comprenait et acceptait avec plaisir. Ce à quoi Justin réagit par un haussement d’épaule. Pour l’anniversaire, il n’avait pas besoin d’acheter quelque chose. Il savait déjà ce qu’il voulait lui offrir. Un truc de chaton.
Assistant à cette discussion et à la réaction sincèrement touchée de son petit prince, Hakon blêmit. Puis, l’air de rien, il se tourna vers sa copine, et expliqua bien haut en suédois que les petites intentions, c’était avant tout une histoire de couple, avant de tendre son paquet à Sabina.
Surprise – elle avait plus l’habitude de recevoir des cadeaux de son frère que de son mec –, la jeune femme l’ouvrit et découvrit avec étonnement un porte clé en forme du célèbre Yellow cat qui avait fait les beaux jours des tenues d’ABBA. Ne comprenant pas le rapport, elle afficha une légère grimace :
« C’est gentil, mais pourquoi tu m’offres un chat ? Je ne suis pas Knut et… Oh… »
Sabina ne termina pas sa phrase, prononcée machinalement en français. En parlant, elle avait elle-même compris. Le mécontentement d’Hakon, visible à son regard électrique, avait aidé.
Ainsi se termina cette journée. Une fois dehors, tous les élèves furent autorisés à rentrer directement chez eux, sauf pour ceux qui voulaient repasser au lycée. Les esprits étaient joyeux. Justin demanda à tout le monde de poser avec lui ! Il voulait absolument une photo, pour l’envoyer à Aaron. Si presque tout le monde approuva l’idée, un grand blond très légèrement barbu s’énerva. Lui n’avait pas passé un si bon moment que ça. Tout ce cirque l’avait énervé. Ces chichis, ce concours stupide, la façon qu’avait Justin à « jouer » les mignons pour s’attirer des faveurs alors qu’en réalité, il semblait être bien plus perfide et hypocrite qu’adorable. Hakon n’était pas comme les autres. Lui, il ne marchait pas. Rien que cette obsession avec cet « Aaron », qui avait été la cause de toutes les rumeurs les plus stupides cette journée… Ça, si Justin avait voulu faire parler les filles, il n’aurait pas pu mieux s’y prendre. C’était ridicule. Assez, en tout cas, pour que le jeune homme lui balance une question moqueuse au visage.
« Mais t’as couché avec, ou quoi ? »
Les adolescents arrêtèrent de rire. Viktor traduisit à contrecœur. Le silence se fit. Seul quelques oiseaux chantèrent encore, perturbant le bruit des rares voitures et le faible son qui s’échappait du musée, un peu plus loin. Le regard vide fixé sur son portable, un air profondément triste au visage, Justin sourit, puis se tourna en penchant la tête vers celui qui l’avait interrogé, et répondit.
« Oui… »
Simplement. Sincère. Ce oui voulait tout dire, et rien en même temps. Personne ne le comprit vraiment. Hakon avait voulu faire son malin et se moquer. Aux yeux de tous, il s’était simplement comporté comme un gros con. Personne ne réagit. Personne ne dit rien.... Si seulement Justin avait été joyeux, comme à peine une minute plus tôt, alors tout le monde aurait rigolé. Les filles lui auraient demandé des détails. Il aurait eu le droit à des câlins et à des félicitations. Knut se serait énervé en prenant la couleur d’une tulipe. Mais là, rien.
Ce « oui » ne provoqua que d’intenses silences.
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