#Le ciel étoilé au-dessus de ma tête
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Hawaï, île de rêve, ou prise de guerre ?
Je n'ai jamais oublié ma première visite à Hawaï. Entre les films-au-sirop des années '50, ''starring'' Elvis Presley (comme par hasard dans le rôle d'un chanteur-séducteur), les souvenirs des ''Yukulele'' des disques 78 tours de mes grandes sœurs, la réputation des couchers de soleil sur la plage de Waikiki (''Red sails in the sunset...''), le nom-même de ''Honolulu'' et les volcans ''en exercice''... le prestige du lieu et la magie du nom jouaient un rôle dans l'émotion ressentie : pas question que je résiste ! Bingo ! Mais retrouver tout cela devant soi est un vrai traumatisme.
C'est avec ces souvenirs en tête que j'ai découvert récemment, en ''surfant'' sur mon écran, que la Subaru-Asahi Star Camera, qui diffuse en direct les images prises par le télescope Subaru à Hawaï, avait filmé des rayons-laser verts tombant en pluie sur le volcan Mauna Kea (que je connais bien, pour y avoir beaucoup chauffé mes semelles, à les faire fondre !). La question suivante a été, bien sûr : ''Pourquoi attaquer, et au laser s'il vous plaît, un volcan endormi sur la grande île d'Hawaï, ce joyau étoilée de l'Oncle Sam et du drapeau US, Stars and Stripes ?
Car ces lasers ne provenaient pas d'un satellite de la NASA : compte tenu de l'alignement des planètes... et du ciel, ce jour-là, ils ne pouvaient provenir que du satellite chinois Daqi-1/AEMS... ''qui mesure les polluants, entre autres choses'', a déclaré sans rire Roy Gal de l'Institut d'astronomie de l'Université d'Hawaï au quotidien ''The Hill'', source ensoleillée de mes informations... affirmation complétée par Ray L'Heureux (sic !), ancien chef d'état-major des Pacific Marine Forces : ''A mon humble avis, il serait bizarre que les Chinois -qui sont parmi les plus gros pollueurs de la planète– se mettent brutalement à s'intéresser aux polluants au point de collecter des données de ce côté-ci du Pacifique''. (NB : ''Qu'en termes galants...''. Il doit y avoir d'autres raisons à l'intérêt des chinois pour Hawaï...).
Ce même jour --coïncidence ?-- un désormais célèbre ballon espion chinois est entré dans l'espace aérien de l'Alaska, dans un grand bruit totalement silencieux, très loin au dessus des Aléoutiennes que j'ai tant aimé survoler, pour un petit ''trek'' touristique de huit jours qui l'a conduit à travers tous les États-Unis et le Canada, s'offrant un magnifique aperçu de au moins deux membres de la "triade nucléaire" américaine : sa force de dissuasion nucléaire et les bases qui abritent les missiles balistiques intercontinentaux Minuteman III (le troisième, les sous-marins, étant plutôt du côté de Norfolk, sur la côte Est). Ce gros ballon balourd, officiellement plein de matériel de surveillance –mais pas que !-- s'est baladé, tranquillo, jusqu'au 4 février, avant qu'un F-22 de l'US Air Force ne l'abatte. Ce non-dirigeable dirigé est également passé loin au dessus de la base de Whiteman, qui abrite la flotte de bombardiers nucléaires B-2 Et il a même survolé, sans être embêté, la base Offutt, siège du Strategic Command du nucléaire américain ! Quel beau voyage il a fait !
La Chine a ainsi fait le plein d'informations utiles, en vue (?) d'une première frappe éventuelle (puis d'une deuxième, et d'une troisième, tant qu'ils y sont : quand on ''nem'', on ne compte pas !) sur les sites nucléaires américains. Si on ajoute que les ''lasers verts'' ont collecté des données atmosphériques utiles à une frappe par un engin volant hypersonique sur Hawaï (''Remember Pearl Harbor''!)... les grosses têtes ont en main (si j'ose ce raccourci !) tous les éléments pour être alarmés. Car après le ballon espion, trois autres "machins-trucs" ont traversé l'espace aérien nord-américain. Ces intrus, ont également été abattus, mais leur origine demeure, officiellement –tu parles !-- un mystère. (NB : Qui sait ? Des martiens, peut-être ?)
Pourquoi la Chine a-t-elle ''attaqué'' au laser un volcan endormi sur la grande île d'Hawaï ? Le Parti communiste chinois, dans son honnêteté intellectuelle reconnue, s'est immédiatement mobilisé en criant à la provocation, au mensonge, et à une agression du grand Satan... Personne, bien sûr, n'a pu penser que la pluie de lasers du 28 janvier était à des fins civiles ou climatiques, mais personne ne doute, non plus, que de telles incursions arrivent souvent, beaucoup, partout... Mais ce qui est le plus grave, c'est que le Pentagone a été pris au dépourvu : ce n'est qu'après que le ballon espion chinois ait pénétré, profond, l'espace aérien américain qu'a été fait le lien avec plein d'autres intrusions, souvent, depuis longtemps. Ce manque de vigilance et d'intelligence stratégique ne sont pas un bon signal, mais la preuve d'une impréparation grave, en temps de crise : on comprendrait que la Chine ait envie de tester cette inertie : ce serait une faute, mais que ça doit être tentant !
Conclusion : on est soudain projetés dans un film de science-fiction où quelque docteur Folamour peut ''péter un cable'' à chaque seconde... déclenchant ainsi un enchaînement qui serait sans doute ''le der des ders''... Et pourtant... toutes les informations disponibles –sauf celles citées plus haut-- des ''Nostradam-US'' galonnés et couverts de décorations à en avoir du mal à marcher-- tendraient à démontrer que ''c'est pas demain la veille'' que les armées du ''Trente-et-unième'' Empereur chinois'' (Xi JinPing, d'après mon ami Bernard Brizay) vont être fin prêtes pour un ''remake'' de la formidable Opération Overlord d'Eisenhower, en juin 1944...
Si on accepte les chiffres qui sont admis dans et par tous les Etats-majors, le ratio incontournable pour réussir un débarquement sur une côte bien défendue serait de 9 ou 10 (à Taïwan, cela signifie 10 soldats ''populaires'' pour un ''nationaliste'' –et il y a 2 millions de réservistes entraînés !), et les capacités de transports en mer de la marine chinoise sont très loin de ce genre d’hyper-performances, ce qui rend un débarquement improbable. Reste, bien sûr, le blocus maritime et aérien (NB : des grandes manœuvres ont testé, la semaine dernière, les uns et les autres). Mais là, la supériorité des américains est irrattrapable pour le moment. Et, n'en déplaise à M Macron, ils n'auraient besoin de la France que pour un habillage diplomatique !
En toute logique, il semblerait donc que si de nombreuses menaces, jeux de rôle, bruits de bottes moulinets, rodomontades et discours enflammés soient au menu dans la Mer de Chine, le déclenchement d'un conflit ouvert ne soit pas pour demain. Seulement voilà... les hommes proposent... mais les dieux disposent : personne ne peut assurer qu'un enchaînement imprévu, un coup de ''pas de bol'', une succession de hasards ''que personne n'a voulus mais...'' ne vont pas perturber ce beau calme statistique : le destin se moque pas mal de la logique, et la pluie de lasers verts sur Hawaï pourrait être un avertissement de plus que, quelque part dans notre futur, il y a une guerre entre ces deux géants à la puissance jamais imaginée dans l'Histoire de l'humanité. Et le fait qu'elle ne soit, sauf accident, pas pour demain, n'est pas une raison pour ne pas se préparer très sérieusement à une telle éventualité qui, dans l'échelle des probables, est tout en haut du podium.
''Si vis pacem, para bellum'', recommandait Publius Fabius Végèce (c'est un autre Fabius : le nôtre serait bien incapable de tant d'intelligence !) dans son Epitoma Rei Militaris : si tu veux la paix, prépare-toi à la guerre. Mais une fois encore, l'Occident post-moderne brille par son in-intelligence stratégique, et la France progressiste par son incapacité à prévoir, le manque absolu de ''vista'' de ses chefs et leur court-termisme mortifère. En cas de coup dur, tous ces responsables irresponsables (s'il reste des habitants sur la Terre !) répéteront ''Nous ne savions pas'', comme ils l'ont fait pour le covid, pour l'actuelle ''bronca'' sociale généralisée, pour la guerre en Ukraine, pour leur refus de voir l'immigration pour ce qu'elle est... et comme ils s'apprêtent à le refaire pour les drames qui vont surgir, les fausses pandémies qu'ils vont fabriquer pour nous terroriser à nouveau, et les ''viols'' qu'ils vont nous faire subir pour nous imposer toutes les mauvaises idées qu'ils n'ont pas encore eu le temps de nous imposer... ''Ne rien savoir'' est leur deuxième nature !
Mais comme à chaque fois, ils savaient : tout était prévisible et annoncé... à la seule condition de vouloir voir ce qui est visible. Il est vraiment urgent d'envisager un autre mode de sélection de nos ''élites'' (?), que l'ENA (même rebaptisée) ou l'adhésion à un système de pensées mortifères et vieux de 3 siècles, qui a fait cent fois la preuve de son inadaptation totale aux problèmes du monde. Mais ceci est un autre sujet. ''Aloh'a'', comme on dit à Hawaï...
H-Cl.
PS : Nous allons nous quitter, vacances de Pâques–Zone ''C'' obligent. Nous nous retrouverons, si Dieu le veut et avec joie en ce qui me concerne, le Jeudi 4 Mai, ''date à reporter sur vos agendas'', selon la formule consacrée. D'ici là, profitez de chaque minute... et de la vie. Je vous souhaite de vraiment bonnes vacances !
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Les morts nous parlent avant l'aube, Journal, Juillet 2024
Un sergent m'a attrapé en train de lire une anthologie de la poésie Russe et pour me punir m'a demandé d'écrire un poème qu'il me fallait lire devant toute la section le soir même. Le cadre était assez bucolique, nous étions une cinquantaine assis en cercle autour d'un feu de joie énorme au fond des bois. Moi, j'étais perché sur un muret de pierres et je leur ai lu un texte griffonné entre deux ateliers de combat et qui les a beaucoup surpris. Voilà le poème -en prose- et que j'ai remanié et recopié au propre pour mon adjudant qui voulait le garder.
"Je suis réveillé par l'explosion d'une grenade, des rafales tirées dans la nuit. Au dessus de moi se déploie un ciel étoilé magnifique dans l'ombre des arbres. Au loin, les cris distants des sentinelles.
C'est à mon tour de prendre la garde. Je monte à mon trou de combat. Mes camarades sont déjà là, postés. Je les relève. En me tournant pour leur jeter un dernier regard, je vois leurs silhouettes disparaitre dans la nuit. Un sentiment de plénitude bien fragile ampli alors mon cœur. La douceur d'une solitude calme et belle.
Eux, je les aime comme des frères.
"Frères.
Frères."
Ce mot résonne dans ma tête. Il écorche ma raison. J'ai tout abandonné pour ces étrangers qui n'en sont pourtant pas. Ils donneraient leur vie pour moi.
Malgré les paroles acerbes, le doute ou le ressentiment, je me dis que c’est justement dans l'épreuve, dans le sacrifice que nait l'amour.
Le Christ a dit avant de mourir: "Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis." Dans cette nuit de Chambaran, je goute pour la première fois à cette parole. Je veille sur eux, prêt à mourir.
Je me dis; les blessures que l'on s'inflige nous rapprochent. Mais nous ne comprenons rien. Nous ne sommes que des enfants devant un destin qui s'annonce grandiose.
Et soudain vient à moi une parole de l'autre coté du voile. Elle me révèle dans un murmure le sens de tous ces noms gravés sur les monuments ou les stèles. Les noms de tous ces gisants qui sont mes pères.
"Pères.
Frères."
Elle me dit que tout ce peuple est mon sang. Et ce sang nourrit mon âme éternelle. Petit soldat français contemplant l'abîme en espérant le vaincre. Au moment ou des peuples, des civilisations s'anéantissent dans un fracas qui résonne dans le néant.
Seul, je ne suis rien. Un grain de sable, une poussière dans ce ciel étoilé. Mais nous, nous qui nous aimons dans le malheur salvateur du combat, nous sommes tout.
Avec mes frères, nous conquerrons même la mort."
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Le standard mutant
Rose sur son radeau, les lèvres bleues de froid, annone un tube de l'époque en contemplant les constellations au dessus de sa tête. Chuck Noland inconsolable dévisage l’œil de la baleine, qui surgit juste au dessus de la ligne de flottaison. Pi se penche par dessus son rafiot pour admirer le ballet de la bioluminescence.
Kundera disait que l’indifférence absolue de la nature a quelque chose de réconfortant et j’imagine que, dans leur délire et leur détresse de naufragés, cette merveilleuse beauté a saisi les personnages comme un phénomène inexplicable, magique ; une rencontre sans passé et sans avenir ; un spectacle qui arrache quelques instants à l’âpreté de la lutte pour survivre ; un accident.
Dans tous ces films, les rencontres avec l'autre ont lieu de nuit et je suis convaincue que ce choix ne procède pas seulement d’une volonté de faire joli : chaque fois, la mise en scène insiste sur l’effet de brouillage nocturne qui se produit à l’horizon, sur la disparition de la frontière entre le ciel et la terre. Il me semble même que dans "L'odyssée de Pi", le temps d’un plan saisissant, le monde bascule par-dessus bord - comme le Black Pearl dans "Pirates des Caraïbes", lorsqu'il faut aller chercher Jack Sparrow au royaume des morts - et la barque où le héros et son tigre moisissent, soudain, traverse lentement l’écran en flottant sur le ciel étoilé. Je ne vois pas de projection plus exacte de ce que m’inspire ma vie désormais : l’impression de dériver au milieu d’une immensité nocturne où il n’y a plus, ni haut, ni bas, ni sol, ni ciel.
J’imagine qu’on doit éprouver la même chose quand on est dans l’espace : sous nos pieds le vide, au dessus de notre tête les abysses, à l'intérieur la panique. Nous n'avons pas d'autre choix que de devenir notre propre point de repère, au final.
Dans cette nuit sans fond qui s’annonce, mes sentiments pour Sexy n’ont pas disparu, ils ont muté ; c’est devenu quelque chose de merveilleusement beau, absolument inaccessible, littéralement désincarné. Tout l’aspect charnel du sentiment, contre lequel j’ai lutté pendant des semaines avec l’impression de devoir m’arracher quelque chose – et dont la séquence de jalousie intense, en mars, représente sans doute le dernier sursaut, car la jalousie amoureuse a toujours partie liée au désir sexuel – tout cet aspect viscéral que contenait mon attachement s’est retrouvé pris dans la glace ; je me suis tellement interdit de le désirer, j’ai tellement fait barrage, de toutes mes forces, et ç'a été une telle discipline de chaque minute au quotidien, que j’ai littéralement étouffé cet élan dans l’œuf. C'est une victoire dont je peux être fière et qui me vaudrait sans doute les vivats de la tribune stoïcienne ; c'est un chagrin qui n'est pas balayé par le décès de mon père, il le rend juste encore plus lourd, encore plus atroce, encore plus abyssal.
Mon désir pour lui : un accident, là encore, et un bel accident, avec des épaules émouvantes et une fossette pourtant dessinée spécialement pour mes baisers. Ce qu'il reste de ce désir - le sentiment amoureux, qui n'est peut-être rien d'autre, dans ma grammaire affective, qu'une curiosité éperdue, le ravissement originel de l'enfance, l'attrait gémellaire de la nuit pour le jour - tout le prisme du givre et l'inassouvi inconsolable pétrifient un phénomène désormais extérieur à moi, que j’aime comme on aime ce qui rappelle les moments de bonheur quand on touche le fond. C’est l’œil de la baleine, une buée d’étoiles, un sillage de méduses qui agite les électrons. Une douleur que je cherche sans cesse à dépasser, et la gratitude de pouvoir retrouver cela, par trêves : contempler un visage et être submergée par l'émotion.
Un souvenir du pays perdu.
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Films in 2017 #108 Le ciel étoilé au-dessus de ma tête, 2017. Directed by Ilan Klipper
★★★★★★★ - - -
Other recommendable movies about quirky introverts: Amelie, Castaway on the Moon, The Wolfpack
#Le ciel étoilé au-dessus de ma tête#Films in 2017#french#Ilan Klipper#Laurent Poitrenaux#cinemaphile#movie#back#parrot
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Le Ciel Étoilé Au-dessus de Ma Tête
F, 2017
Ilan Klipper
3,5
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Ode aux bouteilles qui me font écrire ces lignes.
Le soleil s'en est allé depuis au moins un concert, parti se reposer là-bas derrière la structure de métal entrelacée de la petite scène "découvertes" du festival.
La lune, elle, je la guettais à son spot d'apparition, là entre les deux grands arbres noirs et la tour d'éclairages, si puissants parfois, qu'il nous faisait jour dessus. On était tous réunis ici pour refuser le jour, alors ensemble on portait presque tous des lunettes noires.
Soûl, je me dandinais sur le rythme de la ligne de basse.
High, très high, je penchais ma tête en arrière, je soufflais des larges colonnes de fumée blanche dans le ciel noir, je perdais souvent mon équilibre, et en me stabilisant sur mes deux pieds, je souriais sous mon bob.
"Défoncé, mais en sécurité. Vulnérable, et si fort. Libre de flotter."
Protégé par mon paréo, plié en triangle comme une mignonne serviette de table, enfilé autour de mes épaules comme une cape d'invincibilité, avec mon large chapeau militaire enfoncé sur ma tête jusqu'au front, je ressemblais aux héros des westerns de papy.
"Je suis un gringo venu tout péter ici, venu pour briller. "
Je sautillais, crocs gauche, crocs droite, coups d'éventail calés sur les coups de bâton du batteur, sa caisse claire résonnait dans tout mon torse. J'ai fermé les yeux pour profiter d'un frisson.
On m'a sorti de ma torpeur vaporeuse d'une caresse. Ma meilleure amie m'a tendrement touché le bras, elle m'a souri et m'a tendu la petite bouteille brune ouverte, son doigt posé sur le goulot pour ne laisser s'échapper aucune goutte, aucun gramme, aucun souffle de paradis chimique.
"Ce soir on veut tout pour nous, on laisse rien pour les dieux."
J'ai inspiré fortement que de la narine droite, changé mon index de place, inspiré fortement de la gauche, levé la tête et souri à Clémence.
"Ses yeux rigolent avec les miens."
Je me suis retourné vers la scène, l'intensité du bridge qu'ils grattaient sur les électriques montaient crescendo comme les battements de mon cœur sous ma chemise à moitié déboutonnée.
Des doigts chauds invisibles appuyaient sur mes tempes, j'ai fermé mes yeux sur une olà douce comme une couette qui traversait mon corps, je me suis passé la main sur mon torse, le bout des phalanges caressant mes poils de poitrine, j'avais envie de baiser, les amplis saturaient,
"Je suis bien, très bien."
J'ai souri et inspiré fortement. Je me shootais à l'oxygène.
Puis le goût amer et âcre du poppers au fond de ma gorge m'a rappelé que non, c'était bien lui qui me défonçait. C'était reparti pour une autre montée, sur scène tous les musiciens se déchainaient, le batteur mettait toutes ses forces sur ses cymbales, mais le son s'étouffait de plus en plus dans mes tympans, comme si les chaudes mains invisibles avaient changé de place. Je sentais les basses comme des vibrations sur ma peau, j'ai fermé les yeux, levé la tête et écarté mes bras au ciel, prêt à recevoir cette vague de milles flèches musicales sur moi. Les immenses colonnes de baffles qui se perdaient dans le ciel étoilé étaient comme des canons à son qui déversaient un magma chaud de notes sur moi, sur nous, c'était le grand riff final.
"Les lumières de la scène traversent mon âme"
J'ai ouvert les yeux, et j'ai souri à la lune.
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La Fac#2
30 jours pour écrire/Jour28/28.08.2021
Thème : Chanson/Retourner à la maison
Eugénie sortie de son examen de droit, les doigts encore tachés d’encre. Elle remercia son Dieu pour le sujet sur lequel elle était tombés. De l’analyse de texte de loi et un argumentaire à préparer quatre heures minus 2. Bien qu’elle ait eu terminé son sujet en avance, le Chronotemporalisateur à l’entrée de la salle d’examen l’amena très peu en avance de la sortie des autres élèves. Certains avaient l’air dépités. Elle n’avait pas le temps de s’apitoyer sur eux. Elle sortit sa baguette de sa robe et la leva vers le ciel. En un craquement, elle se téléporta devant le bâtiment de Dragonisterie. Elle vérifia sa tenue dans un petit miroir de poche sortie de sa robe ; tout allait bien. Elle sentait son cœur battre la chamade. Elle sortit un long kimono de son sac et l’enfila ; deux dragons volaient dessus dans un ciel étoilé. Elle l’enfila et fourra dans les poches sa baguette, son grimoire, un extincteur, une énorme boite de gâteaux à la viande, un crapaud. Et réfléchi quelques secondes et décida de glisser sa salamandre dans son chapeau. Elle avait créé un micro-univers à l’intérieur de ce dernier afin de lui apporter du confort.
Elle regarda sa montre ; il était l’heure. Bien que le bâtiment de Dragonisterie fut un fait une petite bicoque tordus et pleines de portes, elle était très intimidée par le lieu. Elle poussa une porte ancienne et lourde et entra dans la prairie.
Elle soupira : au moins, elle n’aurait pas affaire à un Dragon d’eau ou un Géant des pierres cracheur de feu. Elle regarda autour d’elle ; derrière la porte se referma, ne laissa qu’un montant et la porte au milieu de la plaine. L’herbe était légèrement bleutée, de petites fleurs de différentes nuances de bleues poussaient de-ci delà. Un peu plus loin, il y avait un rocher. Elle décida de s’en approcher. Elle n’avait reçu aucune instruction pour son examen, contrairement à certains de ces camarades. Sur le rocher, il y avait un Instrutout. C’était un objet rigolo, un instrument capable de se transformer en n’importe quel instrument, parfaitement calibré. Elle le prit en mains et fut heureuse de voir que sa première forme était un Oud. Elle profita du calme pour en jouer quelques notes. Si le Dragon qu’elle devait rencontrer était trop loin, il ne l’avait probablement pas senti arrivé. Mais de la musique, ça l’attirerait. Rien ne produisait de la musique dans ce monde-là.
Son Oud produisait les harmoniques qu’elle ne maitrisait pas. Elle sentait une vague de nostalgie l’envahir. Elle commença à fredonner une chanson de son enfance. Un puissant courant d’air la fit s’arrêtait. Le Dragon venait d’arrivée. Elle s’agrippa fermement à son chapeau, l’Oud posait sur les genoux.
Balahuur. Je vous prie d’excuser mon retard, Mademoiselle, j’étais partie mangé.
-”Non non, il n’y à pas de mal, j’espère que je ne vous ai pas dérangé en jouant de la musique”
Non, je garde un Instrutout pour que les gens puissent me prévenir. Mais il y avait bien longtemps que je n’avais pas entendu d’Oud. Sur ma planète d’origine, c’était un instrument traditionnel. Vous jouiez un air Ihmil si je ne me trompe ?
-”Oui, ma famille est de cette tribu. Nous avons fui la planète il y à plusieurs générations, pendant la Grande Pandémie, mais un peu avant les Invasions Andromédienne.
J’ai vécu cette guerre malheureusement. C’était terrible, beaucoup de Dragons sont morts, certains on réussit à s’échapper grâce au renfort démoniaque. Nous devons beaucoup aux Sorcières. Nous sommes d’ailleurs quelques-uns à avoir émigré sur cette planète. J’estime qu’enseigner est un bien mince remerciement envers votre espèce pour ce qu’elle à fait pour nous. Si ça ne vous dérange pas, avant votre examen, j’aimerais que vous terminiez cette chanson. Chantez là avec votre cœur, je vous prie.
Eugénie déglutie. Son arrière-grand-père lui avait enseigné l’histoire de sa famille, comment eux et les dragons avaient partagé les montagnes, ce battant contre les Carétiens pendant des siècles. Elle lui devait de lui rendre hommage. Elle s’éclaircit la voix, et la laissa s’envoler en volutes mélodieuses, l’Oud lui répondant sa mélodie. Le temps autour d’eux changea ; un vent violent agitait la plaine, mais Balahuur les en protégea avec ses grandes ailes. Il grondait avec le rythme de la chanson, les yeux clos. La dernière note de la chanson resta dans l’air, en suspend pendant que le vent se calmait.
Merci.
Eugénie porta sa main droite à son cœur et s’inclina respectueusement.
Passons à votre examen ; il se déroulera en deux parties ; une analyse physiologique et un examen préliminaire pour vous orienter l’année prochaine vers un cursus d’études de la Dragonisterie.
Pendant de longues minutes, Eugénie répondit aux questions pointues du Dragon sur les caractéristiques physique de ce dernier. Elle avait l’impression de faire un sans faute.
Pourquoi les Carétiens nous chasser t-il ?
Cette question-là n’était pas au programme. Les dragons ailés des plaines était une espèce très répandue dans diverses galaxies, et Balahuur cherchaient ainsi à tester ses connaissances personnelles et son héritage culturels.
-”Les Carétiens pensaient que les Dragons étaient l’incarnation de leurs enfers, et que les exterminés irait dans le sens des commandements de leurs religions. On trouve des traces de cela dans leurs Évangiles. Ils ont mené des séries d’alliances économiques avec d’autres peuples athées afin d’atteindre les dragons d’autres régions du monde. Certains peuples pensaient que les cornes de dragons, les dents, les ailes, recelaient des propriétés thérapeutiques. Certains cultes de sorciers pensaient que les os de Dragons leur confèreraient suffisamment de pouvoir pour contrôler un démon. Tout ceci est faux, comme les Ihmils ont tentés de le prouver avant d’être à leur tour massacrer. Notre religion nous enseignes que tous êtres vivants, visibles ou non, est la création de Dieu, et que nous devons chercher à vivre en harmonie, et respecter chacune de ces créations.
Est-ce pour cela que vous avez choisi de faire un double cursus en droit et créatures magiques ?
-”Oui. Sur cette planète, notre peuple a enfin pu construire une maison où personne ne viendrait la persécuter, et même si la société de cette planète a beaucoup évolué, il y à encore du travail à faire dans l’égalité entre les espèces. Mes pouvoirs magiques me permettent de communiquer avec beaucoup d’espèces, et je compte leur offrir une voix pour les défendre. “
C’est très noble à vous. Mais pourquoi la Dragonisterie ? Vous auriez pu prendre Philosophie Centauresque en spécialité ?
-”Outre l’histoire personnelle de ma famille avec les Dragons, je pense que j’ai beaucoup à apprendre auprès de vous sur la manière de voir les lois. Vous êtes parmi les créatures avec la plus longue espérance de vie de ces mondes. Votre sagesse est un atout.
Intéressant. Je discutais avec les autres Dragons des différents élèves de ce cursus, mais vous êtes bien la seule à avoir un dessein qui pourraient réellement améliorer les mondes. J’apprécie grandement cela chez vous. Je pense que vous avez le potentiel pour cela. Vos résultats d’examens sont excellent pour le moment, je vais voir à basé un cursus d’apprentissage avec d’autres Dragons basés sur un système de dissertations. Je serai honoré d’être votre mentor.
-”Mais, ce genre de système n’est mis en place qu’à partir du master habituellement ? “
Oui. Mais il y à bien longtemps que nous attendions le retour de quelqu’un qui se ferait la voix de tous. Afin que votre esprit ne soit pas submergé par le temps que nous vous demanderons de consacré à notre discipline, nous utiliserons la “Salle-en-dehors-du-temps”.
-”C’est un honneur.”
C’est une grande responsabilité que nous vous confions. Mais nous savons aussi que vous êtes entourés des bonnes personnes. Vous pourrez compter sur cette étrange démoniste aux cheveux sauvages. Vos vies sont liées, tout comme l’est la mienne avec son démon.
-”Merci Balahuur”.
Je vais repartir en chasse. Mon monde vous ai ouvert à tout moment, venez donc jouer de l’Oud si vous avez envie de me parler. Et rendez hommage à votre Arrière Grand-Père. Adheraman. S’il est encore de ce monde, je serai ravie de le revoir.
Eugénie resta coite pendant que le Dragon prenait son envol. Elle se dirigea les jambes tremblantes vers la porte. À peine franchit, le chat Calico de Ptolem l’attendait devant.
-”Attend, je te prie de m’excuser une minute, il faut que je fasse quelque chose.”
Elle toqua trois fois sur son chapeau et la salamandre sortit.
-”J’ai besoin que tu rentres à la maison. Ne râle pas, c’est important. Va voir mon le grand Arrière et dit lui que Balahuur veut le revoir. Et ajoute que tout va bien.”
La Salamandre hocha vigoureusement la tête et déploya des petites ailes cachaient par le camouflage de sa peau tachetée. En un instant, elle avait disparu.
Le chat de Ptolem poussa un petit ronronnement.
-”Tu n’as pas de message ?”
Le chat commença à avancer en oscillant de la queue.
-”Attend, c’est Ptolem qui t’a envoyé pour me chercher ?”
Le chat se retourna avec un air outré, souffla du museau, haussa la queue, ferma ses grands yeux deux fois et continua sa marche.
-”Excuse-moi, je ne suis pas habitué aux familiers Asgyres. Je ne comprends pas encore très bien votre langage. Tu as décidé de m’accompagner ?”
Le chat répondit avec un roucoulement mélodieux. Eugénie le suivit en souriant. C’était amusant, Ptolem et elle venait de deux peuples très différents, que seul la religion rapprochaient. Pourtant, elle se sentait si proche de lui. Elle avait hâte de le retrouver pour manger.
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Le galion
« Cela faisait trois jours que je naviguais sur l’océan Atlantique ; trois jours tranquilles jusqu’à l’apparition soudaine d’une tempête. L’orage grondait, le vent était si puissant qu’il poussait les vagues par-dessus mon voilier. Je n’avais jamais connu une pareille tempête pire que les quarantièmes rugissants, je m’attendais à chavirer tellement mon bateau tanguait.
Tout-à-coup, plus rien ! Le calme régna sur la mer devenue brutalement blanche. D’ailleurs, un épais brouillard apparut. Je pensai me trouver dans l’œil d’un cyclone, là où il ne se passe rien. Sorti de la cabine, j’observai avec étonnement ce silence inquiétant. De plus, je ne voyais même pas à plus d’un mètre devant le bateau. Par contre, j’entendis un bruit étrange provenir de loin. En tendant l’oreille, je compris qu’un objet approchait à grande vitesse, le fracas sur l’eau se faisait de plus en plus pressant. Puis, il apparut comme en plein jour ! Il était là, à quelques mètres de mon voilier ! C’était un galion espagnol du temps de la grande armada. Il paraissait vieux, abimé en quelques endroits comme si il venait de subir quelques impacts de boulets après une bataille navale.
Je regardai le navire qui ne s’arrêta pas. Il voguait, ses voiles déchirées gonflaient alors qu’il n’y avait aucune brise. J’entendis quelques cris provenir du pont sans remarquer de marins. Il continua sa route et dès qu’il disparut dans la brume, celle-ci disparut aussi. Il n’y avait plus de tempête, il n’y avait plus de brouillard, il restait juste mon bateau, le bruit de la houle contre la coque et la lune radieuse dans un ciel étoilé et magnifique. Fatigué, je m’endormis laissant le pilote automatique garder le cap. Je voulais atteindre le Brésil avant de tenter la traversée du Cap-Horn.
Le lendemain, après avoir vérifié que rien ne fut cassé durant l’orage, j’appelai mes proches. Malgré quelques grésillements, je pus discuter avec la famille et des amis qui suivaient mon périple. Ils racontaient mon voyage via internet et quand je pouvais j’ajoutais sur le blog crée à cet effet, des messages ou des petites vidéos présentant la nature, l’océan et mes rencontres. Il fut difficile de parler de ce galion. Toutefois, j’expliquai avoir croisé le chemin d’un navire ancien, certainement une expérience scientifique comme une reconstitution. Mais, je n’ajoutai rien de plus.
Au cinquième jour, je réalisai que je dérivais car mes outils de navigation étaient détraqués. Alors, reprenant la vieille méthode, je tentai tant bien que mal de retrouver mon cap. Et pour compléter mon malheur, la radio ne fonctionnait plus. Je n’avais plus aucun contact avec le monde extérieur. Je n’avais plus qu’à espérer rencontrer un cargo ou un bateau de croisière pour m’aider à rejoindre le littoral. Cependant, mon voilier avançait toujours au gré du vent.
Cette nuit fut marquée par une nouvelle tempête. Elle fut tout aussi atroce que la précédente avec des vagues de trente mètres de haut. Mon bateau tanguait de plus en plus, je crus même qu’il allait se couper et comme pour la précédente tempête, elle s’arrêta subitement.
Encore une fois, je découvris me retrouver au milieu d’une purée de pois. Le brouillard occupait toute la surface de la mer. Il se déposait presque sur l’eau tel un morceau de coton trop léger pour couler. Je cherchai à savoir par où aller puisqu’on ne voyait plus le ciel. J’espérai qu’il ne resterait pas trop longtemps. Soudain, un vacarme résonna au loin. Son écho approchait lentement au son des mouvements de la mer. Et puis, il est revenu.
Le galion est sorti de la brume à un rythme saccadé. Il n’y avait toujours pas de vent mais sa triste voilure gonflait le faisant avancer vers ce qui me semblait être le nord. Je ne comprenais pas comment il avait fait pour me dépasser à moins que ce soit un autre bateau. Je pris mon téléphone portable et filmait ce majestueux bateau fantôme. Il était toujours dans un piteux état, troué en plusieurs endroits. Une des voiles était si déchirée qu’elle pendait tel un pavillon de corsaire. Je filmais sans réaliser que mon portable ne marchait plus. Le bruit, les cris des marins me firent froid dans le dos. Ils parlaient un langage étranger mélange d’espagnol d’anglais et de français. Soudain, il s’arrêta à quelques mètres de mon voilier.
Je pouvais compter le nombre de canons sur les deux rangées qui se présentèrent à ma vue. Le bois semblait pourri, son aspect morbide reflétait dans l’eau qui vacillait ; la mer tremblait comme si elle avait peur du galion. Lentement, son apparence glaçait mon sang comme elle gelait l’océan qui devenait de plus en plus blanc se confondant avec l’épaisse brume. Le bateau prenait une forme de squelette et je commençais à avoir peur de ce qui pouvait arriver.
Une échelle de corde tomba brusquement le long du navire. Je ne remarquai pas que mon bateau avançait dans sa direction. Une fois au pied du galion, une tête apparut brusquement. L’homme m’invita à monter. Je refusai mais il insista signalant que je coulais. Effectivement, j’avais les pieds dans l’eau et déjà mon bateau s’enfonçait lentement laissant échapper quelques bulles. Dès lors, je me résignai et acceptai de grimper sur ce monstre de la mer qui pourtant, ne m’inspirait pas confiance.
Ils étaient nombreux à me regarder. Marins sans âge en tenue délabrée, certains ne portaient que des haillons, d’autres gardaient un aspect plus noble et plus récent bien que leur teint restait blafard d’un blanc vert qu’on trouve sur la peau des cadavres. Aucun ne me salua ni ne me souhaita la bienvenue. Je tournai la tête et remarquai au large le mat de mon voilier qui s’enfonçait dans la mer. Puis, plus rien… que du blanc autour du galion.
Depuis ce jour, je travaille sur ce navire à nettoyer constamment le pont ou à déployer la grande voile qui, malgré son aspect de lambeau, ne s’effondre jamais. Je travaille sans discontinuer. Je n’ai jamais sommeil, je ne suis jamais fatigué. Parfois, on s’arrête pour récupérer un naufragé ou un type tombé d’on ne sait où. Tout le monde fait la même chose que moi sauf le capitaine qui reste à conduire le gouvernail. Il ne bronche jamais, il ne parle pas non plus. Il se contente de conduire fixant la route vers l’horizon. L’eau, le gel glisse sur son habit toujours couvert de poussière. Son chapeau rappelant les pêcheurs de Bretagne ne décolle jamais au vent. Il regarde devant lui alors qu’il n’a plus d’yeux mais deux trous à la place. Pourtant, il sait où on va et pourquoi nous y allons. »
Quand Yann découvrit la bouteille sur la plage, il pensa à une chasse au trésor. Se souvenant des livres de sa jeunesse sur les pirates, il se voyait déjà partir en expédition avec quelques amis à l’instar de Tintin et du capitaine Haddock en quête du trésor de Rackham le rouge. Aussi, fut-il surpris de lire ce récit qui le laissa perplexe. Pendant ce temps, son chien restait assis dans le sable la langue pendante. Il attendait que son maitre reprenne son petit footing matinal.
De son côté, le sportif s’assit à son tour pour relire ce qu’il venait de trouver. Le papier était jauni sans datation précise. Il relit surtout la fin en repensant à une vieille légende qui court dans la région depuis que l’homme utilise un bateau, celle d’un vaisseau fantôme qui emporte les âmes des naufragés. Il se souvint qu’il y a cinq ans, un marin célèbre a disparu en tentant de battre un record en solitaire. Il se rappela qu’il avait parlé d’avoir croisé un étrange bateau lors de sa dernière conversation avant de disparaitre.
« Je prends le temps d’écrire ces mots et de les jeter dans une bouteille à la mer. Je ne sais s’ils seront trouvés. Mais dans ce cas, vous qui me lisez, sachez que la mort existe et que le chemin est très long avant d’atteindre l’autre rive. »
Alex@r60 – janvier 2021
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Les Chroniques de Livaï #442 ~ LES COEURS HEUREUX SE RIENT DU FROID (décembre 845) Erwin Smith
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
La neige s'est remise à tomber. Je remonte le col de mon manteau tout en souhaitant une bonne fin de soirée à Nile, Mary et leurs enfants. Je me retrouve de nouveau seul avec mes subordonnés mais je sais que tout est loin d'être fini pour nous. Hanji et moi avons prévu d'autres surprises...
Livaï n'a pas eu l'air très content que nos invités se joignent à nous sur le moment, mais je l'ai vu sourire plus d'une fois à table et je sais qu'il s'est amusé malgré tout. Quand les filles de Nile sont restées plantées devant lui, avec les yeux ronds, n'arrivant pas à croire qu'il était le fameux caporal Livaï, le soldat le plus fort de l'humanité, j'avoue avoir eu envie de rire. Il ne savait pas quoi faire devant cette démonstration d'admiration innocente ! Il est toujours si désarmé face aux enfants... Le reste du temps, c'est Hanji qui leur a fait la conversation ; tant qu'elle peut partager sa passion avec des oreilles attentives, elle est chez elle partout.
Je ne sens pas le froid soudain, une étrange chaleur me fait somnoler, et je me demande s'il s'agit du repas que nous avons savouré ou bien d'autre chose. Me retrouver dans une taverne populaire avec mes deux vieux amis m'a ramené en tête des souvenirs heureux, des réminiscences de ma jeunesse, de nos discussions d'autrefois... Je me suis montré un peu égoïste en imposant leur présence ; je crois l'avoir fait plus pour moi que pour quiconque.
Les filles de Nile sont très jolies, il a bien fait son travail... Elles seront courtisées par tout le beau monde quand elles seront grandes. Pendant que nous marchons pour retourner au QGR, je retourne dans ma tête ma décision de ne pas fonder de famille, pour pouvoir me consacrer entièrement à mon objectif. Il m'arrive parfois d'envier les hommes qui connaissent cette joie d'être père, mais cette envie passe vite. Il y a un bonheur pour chacun... même si je ne peux pas être sûr d'avoir jamais connu le bonheur réel... Peut-être il y a très longtemps, quand mon père était encore là... Ces dernières années, j'ai appris à faire la différence entre la joie et le bonheur. En ce moment-même, c'est de la joie que je ressens, mais le bonheur n'est pas très loin.
J'ai une famille moi aussi. Nous ne sommes pas liés par le sang, c'est vrai, et nous ne sommes peut-être pas aussi proches que des parents... Vraiment ? Le sommes-nous davantage ? Ou ce qui nous rapproche est-il quelque chose de complètement différent ? Je regarde Hanji et Livaï qui marchent un peu devant moi ; Livaï a les mains dans les poches - il a omis de remettre ses gants, il aurait dû - et Hanji lui montre le ciel étoilé avec de grands gestes, le bras passé autour de ses épaules. Livaï est légèrement penché de côté, comme s'il voulait s'éloigner de sa collègue sans réellement se décider à le faire. Ils sont tellement amusants, si dissemblables ! Quand je pense que j'arrive à faire travailler ensemble de tels tempéraments...
Nous arrivons à destination et pénétrons dans le bâtiment par la porte réservée au bataillon. Hanji s'étire en disant qu'elle a hâte de retirer ses "fringues qui la serrent de partout". Une minute, tu n'as pas oublié ?... Elle me fait un clin d'oeil et reprend son attitude désinvolte. Livaï annonce qu'il a passé une bonne soirée, que c'était agréable, même s'il aurait préféré que Nile ne soit pas là. Allons, je sais que tu ne l'apprécies pas mais c'est mon ami. Il n'est pas toujours très avenant et manque de tact mais je voulais penser aussi un peu à moi ce soir. Il ronchonne pour la forme comme à son habitude, puis va s'affaler dans un des canapés du rez-de-chaussée. Il semble détendu mais pas trop fatigué. Je suppose que le programme peut continuer. Je viens m'assoir à côté de lui.
Est-ce que cela te tente de venir boire un dernier verre dans mon bureau ? Il répond qu'il a assez bu mais qu'il ne serait pas contre une tasse de thé. Va pour le thé. Je vais m'en occuper. Monte donc là-haut, prends ma clef. Hanji, tu nous rejoins ? J'ouvre une bouteille gracieusement offerte par Pixis. Je crois qu'il a aimé ma prestation de l'autre jour. Elle hoche la tête avec entrain et je la presse de faire vite si elle veut se changer. Elle sait ce qu'elle a à faire...
Je vais dans la cambuse en passant par l'arrière des cuisines et fais chauffer l'eau. Puis je laisse infuser les feuilles de thé noir quelques minutes avant de saisir l'anse et une tasse. Je monte le tout jusqu'à mon bureau et souris en remarquant que la porte est entrebâillée. Livaï s'est mis à l'aise sur mon sofa et attend la suite des évènements. Il a pris le temps de raviver les braises de l'âtre et d'allumer un candélabre qui l'auréole d'une lumière douce... Il a l'air très tranquille et presque vulnérable, dans l'attente de quelque chose... Il ne se doute de rien. Je pose la théière et la tasse devant lui et verse le liquide. Comme à son habitude, il attend un peu avant de boire, laissant ses mains se réchauffer au contact de la porcelaine. Il semble pensif et j'essaie de ne pas le troubler. Il faut qu'il garde sa bonne humeur pendant encore un petit moment...
Je le laisse à ses songes, pends mon manteau près de l'entrée et vais chercher la bouteille de Pixis. De la qualité, sortie tout droit de sa collection. Il est venu me l'apporter l'autre jour ; il l'avait bien cachée sous son manteau pour que personne ne puisse remarquer que le commandant de la garnison apportait de l'alcool au major du bataillon d'exploration. C'est un homme qui peut se montrer désinvolte en privé, voire amusant, et il possède un humour acéré et un sens de l'observation hors pair. Cette bouteille est une récompense à sa mesure. Je fais sauter le bouchon et amène deux verres à vin, que je garde en général pour les invités de marque. Je porte le goulot à mon nez et juge que le parfum promet du plaisir. Je ne suis pas un grand connaisseur mais celui qui me l'a offert l'est, lui. Je lui fais confiance là-dessus.
Je reviens à peine vers Livaï qui a commencé à siroter son thé quand le vacarme d'une course résonne dans le couloir. Hanji déboule dans la pièce, échevelée, en pyjama avec une veste légère sur le dos, deux paquets sous les bras. Doucement, ma grande, ne va pas te casser quelque chose, nous serions dans de beaux draps ! Je ne pensais pas que tu reviendrais dans cet accoutrement, mais... qu'importe !
Je note tout de suite que les yeux de Livaï sont fixés sur les paquets enrubannés. Il commence à comprendre... Autant y aller carrément. Je me lève et porte un toast à la santé de Livaï - Hanji attrape l'autre verre et fait de même - et lui souhaite un joyeux anniversaire. L'intéressé lève les yeux au ciel en nous demandant ce que nous avons encore manigancé. Et bien, tu vois, nous avons manigancé ton anniversaire. Yule, c'est très bien, mais ce n'est pas le plus important. Le plus dur a été de donner le change ; pendant un moment, j'ai cru que nous avais percés à jour, haha ! J'ai demandé à Hanji de cacher les cadeaux chez elle, car ici, tu risquais de les découvrir. Livaï soupire, murmure qu'il comprend enfin pourquoi nous étions si bizarres, et annonce que ce n'était vraiment pas la peine de faire tout ça. Cependant, comme je commence à le connaître, je devine qu'il ne le pense qu'à moitié.
Je suis ton supérieur, Livaï, si j'estime que c'est nécessaire, tu ne peux rien y redire. Il rend vite les armes et s'assoit bien droit sur le sofa. Maintenant, soldat, j'ordonne que tu ouvres ces cadeaux emballés avec amour par Hanji Zoe ici présente. Elle lui tend le premier, avec un noeud vert - le vert des explorateurs - et je sais tout de suite que c'est le mien.
Livaï prend son temps en défaisant l'emballage, buvant une gorgée de thé en même temps, sans se départir de sa morgue habituelle. Mais ses yeux brillent et pendant un moment, je l'imagine trépigner d'impatience comme moi quand, enfant, je déballais avec fébrilité les cadeaux que mon père me faisait pour mon anniversaire. Ah, oui, c'était bien du bonheur, ça... C'est une sensation si agréable, si douce, qu'il n'est que justice que Livaï la connaisse aussi. Bien sûr, il n'est pas du genre à s'écrier ou à sauter de joie dans cette situation, mais chez lui, tout est très subtil. Je guette avec attention tous les petits changements sur son visage afin de déterminer quelle sera sa réaction... Je me sens un peu angoissé... Ai-je fais le bon choix ?
Enfin, mon présent se dévoile et Livaï reste muet. Je le laisse déplier la laine souple et douce, la faire glisser entre ses doigts, attendant son verdict. Il se tourne vers moi instinctivement, comme s'il devinait que c'était mon idée. Il me connait bien aussi... Il murmure, un sourire au coin des lèvres, que j'ai encore fait en sorte de veiller sur sa santé... Oui, tu as raison ! J'ai remarqué que tu n'avais pas racheté de vêtements de saison cette année et j'avais peur que tu prennes froid ! Ce pull est en laine véritable de Shiganshina. Tu sens comme c'est doux ?
Il touche de nouveau le vêtement, lissant le col roulé de ses doigts fins, et me demande pourquoi j'ai choisi cette laine en particulier. Elle est non teintée ; c'est sa couleur naturelle. C'est plus facile à entretenir et tu ne risques pas de faire d'allergie à cause de la teinture. Comme elle vient de Shiganshina, j'ai pensé... que cela nous porterait chance... Et c'est la meilleure qualité du Royaume ! C'est ce qu'il faut pour mon meilleur soldat ! Ai-je bien fait ?...
Il me répond que oui, que la couleur est agréable à regarder et que l'étoffe est la plus douce qu'il ait jamais touchée ; il a presque envie de plonger dedans, dit-il. Je me détends enfin ; avec Livaï, on ne peut être sûr de rien tant qu'il ne s'est pas exprimé. Je suis presque étonné d'avoir eu le trac... Cela comptait beaucoup pour moi qu'il lui plaise. Je porte de nouveau un toast, imité par Hanji, tandis que Livaï garde les yeux baissés sur le pull en laine, sa tasse au bout des doigts. Il semble content et cela me touche.
Vient le tour d'Hanji. Elle tend son cadeau - moins volumineux - et je remarque que Livaï s'en saisit du bout des doigts avec appréhension... Elle n'a pas voulu me dire ce que c'était mais je me doute de quoi il s'agit. Livaï enlève le ruban orange, défait le papier et exhibe à la lumière un très bel objet brillant. Il ne semble pas savoir ce que c'est dans un premier temps puis la mémoire lui revient. Je vois que tu as suivi mes conseils, Hanji !
Les rouages de l'appareil rutilent de mille feux et Livaï ne tarde pas à faire jouer ses doigts sur le dispositif de remontage afin de l'animer. Hanji se lance alors dans les explications de son propre périple. Comme elle ne savait pas quoi lui offrir à part des choses qui n'auraient pas plu à Livaï, elle m'a demandé ce qui lui serait utile. Je me suis alors souvenu que Livaï s'était plaint récemment de ne plus avoir sa fameuse brosse à dents mécanique, achetée il y a longtemps à la cité industrielle. J'ai donc suggéré à Hanji de lui en offrir une autre. Je ne pensais pas qu'elle le ferait ! C'est un très bel objet. Elle affirme même l'avoir trouvé si beau qu'elle a beaucoup hésité à s'en acheter un pour elle ! Incroyable ! Mais, vu le prix de celle-ci - Hanji, on ne dit pas ces choses-là, voyons -, elle a préféré s'en passer. Elle a dû faire l'aller-retour plusieurs fois à la cité industrielle car elle voulait quelque chose de personnalisé. Effectivement, sur le côté, on peut constater que le nom de Livaï figure en lettres gravées. Charmante attention ! En plus, on dirait que c'est le dernier cri, elle me paraît plus perfectionnée que la précédente.
Livaï semble fasciné par l'appareil mais finit par le poser sur la table, comme un objet d'art garni de rouages et de métaux précieux. Il se laisse aller dans le canapé et nous regarde tour à tour, comme s'il prenait de l'élan pour conclure la soirée. Il se dit impressionné par notre détermination et notre volonté d'organiser son anniversaire en faisant en sorte qu'il n'en sache rien, et que, dorénavant, il ne prendra plus à la légère notre travail d'équipe, à Hanji et moi. Tu as juste des camarades qui pensent à toi. Tu le mérites.
Il avale une gorgée de thé froid, puis pose sa tasse sur la table et rétorque que c'est très gentil de notre part mais que vraiment, ce n'était pas la peine. Tu ne vas pas recommencer ? Tu vas finir par nous vexer ! Il passe ses bras sur nos épaules en nous attirant tout près de lui et je manque renverser mon verre. Il se met à rire doucement en fermant les yeux et affirme qu'il se souviendra de cet anniversaire comme de son second. Je me souviens encore très bien du premier...
Pour pouvoir te voir heureux comme aujourd'hui, je promets de fêter ton anniversaire tous les ans ; l'année prochaine, l'année d'après, et toutes les autres qui suivront. Le monde pourra bien s'écrouler, ton anniversaire restera une date que je ne manquerai jamais.
C'est le moins que je puisse faire pour t'avoir entraîné avec moi dans ce combat désespéré contre les titans...
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La grande ville ne connaît pas de véritable crépuscule. En tout cas, l’éclairage artificiel la prive de la transition vers la nuit. C’est aussi la raison pour laquelle, dans le ciel de la grande ville, les étoiles s’effacent ; ce que l’on remarque le moins, c’est le moment où elles apparaissent. La métaphore du sublime chez Kant : "la loi morale en moi et le ciel étoilé au-dessus de ma tête" ne pourrait pas avoir été conçu par un habitant des grandes villes
W. Benjamin, Paris, capitale du XIX e siècle. Le livre des passages, trad. J. Lacoste, Cerf, 1989, pp. 357-358. Cité par Stéphane MOSES, L’ange de l’histoire, Rosenzweig, Benjamin, Scholem, Seuil, 1992, pp. 116-117.
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La nuit avant Noël
C'était la nuit de Noël, un peu avant minuit, A l'heure où tout est calme, même les souris.
On avait pendu nos bas devant la cheminée, Pour que le Père Noël les trouve dès son arrivée.
Blottis bien au chaud dans leurs petits lits, Les enfants sages s'étaient déjà endormis.
Maman et moi, dans nos chemises de nuit, Venions à peine de souffler la bougie,
Quand au dehors, un bruit de clochettes, Me fit sortir d'un coup de sous ma couette.
Filant comme une flèche vers la fenêtre, Je scrutais tout là haut le ciel étoilé.
Au dessus de la neige, la lune étincelante, Illuminait la nuit comme si c'était le jour.
Je n'en crus pas mes yeux quand apparut au loin, Un traîneau et huit rennes pas plus gros que le poing,
Dirigés par un petit personnage enjoué : C'était le Père Noël je le savais.
Ses coursiers volaient comme s'ils avaient des ailes. Et lui chantait, afin de les encourager : « Allez Tornade ! Allez Danseur ! Allez, Furie et Fringuant ! En avant Comète et Cupidon ! Allez Éclair et Tonnerre ! Tout droit vers ce porche, tout droit vers ce mur ! Au galop au galop mes amis ! au triple galop ! »
Pareils aux feuilles mortes, emportées par le vent, Qui montent vers le ciel pour franchir les obstacles, Les coursiers s'envolèrent, jusqu'au dessus de ma tête, Avec le traîneau, les jouets et même le Père Noël.
Peu après j'entendis résonner sur le toit Le piétinement fougueux de leurs petits sabots.
Une fois la fenêtre refermée, je me retournais, Juste quand le Père Noël sortait de la cheminée.
Son habit de fourrure, ses bottes et son bonnet, Étaient un peu salis par la cendre et la suie.
Jeté sur son épaule, un sac plein de jouets, Lui donnait l'air d'un bien curieux marchand.
Il avait des joues roses, des fossettes charmantes, Un nez comme une cerise et des yeux pétillants, Une petite bouche qui souriait tout le temps, Et une très grande barbe d'un blanc vraiment immaculé.
De sa pipe allumée coincée entre ses dents, Montaient en tourbillons des volutes de fumée. Il avait le visage épanoui, et son ventre tout rond Sautait quand il riait, comme un petit ballon.
Il était si dodu, si joufflu, cet espiègle lutin, Que je me mis malgré moi à rire derrière ma main.
Mais d'un clin d’œil et d'un signe de la tête, Il me fit comprendre que je ne risquais rien.
Puis sans dire un mot, car il était pressé, Se hâta de remplir les bas, jusqu'au dernier, Et me salua d'un doigt posé sur l'aile du nez, Avant de disparaître dans la cheminée.
Je l'entendis ensuite siffler son bel équipage.
Ensemble ils s'envolèrent comme une plume au vent.
Avant de disparaître le Père Noël cria : « Joyeux Noël à tous et à tous une bonne nuit »
- Clement Clarke Moore (1779-1863)
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Ciment noir
Ciment noir sur les champs de tournesols étoilés La bête est féroce et avide Dans les églises le sang des indigents noie les chapelles crasseuses Quelle tristesse que tout ce noir Ciment noir sur les rivières sauvages embrumées La bête héroïque et païenne hurlante jusqu’à la folie Et Dieu hypnotique te serre dans ses bras miséricordieux Ciment noir sur ta peau de pêche Abandonne-toi à l’amour suprême Déshabille ton âme et ton corps Offre ton cœur chaud aux douces errantes Avec tes mains tremblantes Ton cœur en sang Et à l’amour donne-toi tout entière Je n’ai rien à t’offrir qu’une douce incertitude Suave et douce avancée à l’aveugle dans mes bras tendres et tendus pour toi La bête est puissante il faut prier pour son salut Tragique regard de félin Offrandes aux pyramides de la certitude ébahie Grandes comme mille soleils couchant Et au-delà il n’y a rien Rien que la glace perçante et pesante comme un arc bandé entre mes yeux innocents Viens dans les coursives chaudes au milieu des bains vaporeux Sous les arcades sculptées dans le marbre rose de Byzance Entre les arganiers et les oliviers les lys et les pivoines Viens te baigner telle une déesse en son royaume viens avec moi Et oublie… Le sang La peur L’indécision Prends… Dieu Mes bras Tout reconstruire Dans un voile éthéré du mal disque noir suspendu au ciel Disque de velours maléfique qui aimante les âmes esseulées Abandonne-toi à cette incertitude salvatrice peu importe la défaite bleue Jouer est tout ce qui compte Miser et regarder la bille arrêter sa course frénétique n’importe où Hurle par delà tes vices réclame ton du Réclame aux montagnes qu’elles se drapent de brume et viennent hanter tes nuits Hanter tes nuits de souvenirs impurs Du sang L’amour fou Sans tête Avec son œil de glace Fulgurance noire Tragique d’absolution Impénétrable Inégalable d’asservissement Pyramidal et monolithique Ne jamais dire merci Fuis fuis aussi loin que tu pourras Là où le souffle te manquera Et ne te retourne pas Il n’y a rien à voir que le noir du sang séché Tes souvenirs sont avec toi on ne se fuit jamais soi-même Ciment noir sur les champs de tournesols étoilés La bête est féroce et avide Laisse l’amour t’envahir Laisse toi rouler dessus Piétiner Laisse l’amour t’envahir T’ensevelir T’ébahir Te dire le rire Pour le meilleur et le pire Laisse le te saccager Violer ton cœur Battre la mesure mesurée Ciment noir dans les plaines Sur les forêts azur du ciel Dans les étoiles exposées au serpent Aux vices séculaires des hommes Au sexe et à l’absence Ciment noir sur ta peau Défais toi de la mort et de ses bras duveteux N’écoute pas sa chanson douce C’est un leurre un abîme Un gouffre fou où tout disparaît L’amour aussi dévore tout mais il donne en échange Parfois… À des gens comme toi peut-être Il faut essayer pour voir Peu importe la douleur de la morsure Alors prends ma main et abandonne-toi Oublie tout et abandonne-toi
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(22.9) Poésie indécise
Il y a parfois dans mes mots
quelque chose de triste, de beau.
Un coup folie,
comme un je t’aime piégé, névrosé,
une idée, des pensées.
Quand je veux je t’oublie.
Abimé, je chasse les envies
de mon esprit,
quelques mots bloqués dans le gosier,
goulot qui garrotte, pas assez pour abrégé
l’affligeant.
Des miettes de je t’aime
par ci, par-là,
comme un espoir, distillés par des mots choisis avec soin,
des rêves éveillés,
qui flottent au-dessus de ma tête la nuit,
que je suis le seul à voir, qui dessinent un ciel étoilé,
où la vie, indécise,
n’a pas d’emprise.
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Ma thérapie
Chaque matin, quand mon réveil sonne et me tire des bras de mon amant Morphée comme Cupidon fut retiré à Psyché, je le maudis et m'enroule un peu plus dans ma couette en baillant.
Objectif: ressentir un peu plus longtemps la chaleur de son étreinte.
"Nooooooon, encore un peu" je me dis à moi-même, en repoussant le réveil de dix minutes pour la troisième fois consécutive.
Un oeil à l'heure a généralement vite raison de la quatrième tentative:
"Flûte, là va falloir se bouger sévère"
Je me tire donc des draps en m'étirant, les bras au-dessus de la tête, un énième et dernier bâillement entrouvrant ma bouche avec beaucoup d'élégance, ou pas.
"Café. Oh oui Café."
Ces quelques secondes de semi-sommeil au réveil, quand j'enclenche le bouton de ma machine Nespresso, sont pour moi l'occasion d'essayer de me souvenir de mes rêves.
Ils n'ont souvent ni queue ni tête, mais cachent toujours un sens révélateur à ce qui peut me préoccuper en ce moment.
Bon sauf avant-hier, où je rêvais que je rencontrais Johnny Depp et qu'un jeu de piste s'en suivait entre nous, tout en finesse et avec beaucoup de noblesse de sa part.
Là ok, forcément, le seul rapport entre lui et mon quotidien (hélas) se résume à suivre d'un oeil distrait son procès avec Amber Heard.
Enfin passons...
Mon deuxième rituel du matin consiste à prendre soin de ma peau.
Cinq petites minutes matin et soir en suivant un protocole précis qui me procurent un profond sentiment de bien-être.
Ainsi que le fameux "Glow" qui nous séduit tous.
Ma peau est nette, débarrassée de ses impuretés, soignée, hydratée, resplendissante, et ça me donne confiance en moi.
De me sentir belle au naturel, sans maquillage, c'est une véritable thérapie au quotidien.
Alors biensûr, étant d'un naturel plutôt coquet et sophistiqué, j'adore prendre soin de moi plus avant, passer une heure à me maquiller/me coiffer avant de partir en soirée ou pour un date.
Ce n'est pas pour les autres que je le fais, même si j'apprécie toujours un compliment sur ma beauté, ou mon style (qui n'aime pas qu'on lui dise qu'il/elle est beau/belle?).
Mais là encore, ce moment que je prends pour me détendre en prenant soin de mon apparence, me rend plus forte.
Parce que je sais que je pourrais m'en passer, et toujours plaire, d'ailleurs les deux premiers rendez-vous passés avec ma dernière histoire se sont faits chez moi en jogging/pyjama, sans aucun artifice, au naturel le plus complet.
Et il a eu l'air d'apprécier.
Non, ce n'est pas pour séduire. Enfin pas tout à fait.
La personne que je cherche tout d'abord à séduire c'est celle que je regarde dans le miroir en appliquant un fard sur mes yeux, en traçant un trait d'eye-liner, ou encore en utilisant une technique de contouring pour accentuer les traits de mon visage.
Quand je me mets en beauté, chaque seconde passée à me consacrer à ce moment de bien-être égoïste, et pour certains superficiel, me recentre sur moi-même.
Et si comme moi vous êtes de nature à être tourné/e vers les autres, à leur donner le meilleur de vous sans compter, vous comprenez l'importance de se redonner un peu de cette énergie positive.
Chacun à sa manière.
La mienne en prenant vraiment le temps de me préparer, avec attention.
A chaque coup de pinceau parcourant mon visage je canalise mes pensées, mes émotions.
Je prends le temps de repenser au weekend surprise que j'avais organisé pour mon ex, suite au rappel amical de Facebook que c'était il y'a un an.
A la minutie avec laquelle j'avais tenté de penser à tout, la baignoire, le lait d'ânesse, le globe qui reproduisit un ciel étoilé dans notre chambre, les pétales de rose qui le dirigeraient jusqu'à moi et au bain, avec un champagne glacé.
Je n'avais jamais fait ça pour personne, et je n'oublierai jamais la tête qu'il avait fait en voyant tout ça. Ni les éclats de rire qui avaient suivi quand je m'étais cassée la figure de mes talons YSL de 14cm dans le couloir de l'hôtel.
Avec le recul je sais qu'il m'avait désirée pour la check-list de critères que je représentais, mais que ses sentiments il les avait développés pour ma maladresse, ma tendresse, et tout ce que ne je pouvais pas contrôler et qui avaient le don de me rendre dingue.
Toujours appliquée à exécuter une technique de smokey eye que j'ai vu en vidéo, je prends le temps d'apprécier cette qualité de toujours vouloir prendre soin de mon partenaire, le surprendre, le soutenir.
Je suis quelqu'un d'extrêmement attentionnée, je ne cherche aucun retour si ce n'est le bien-être de la personne que j'ai choisi, et je préfère être comme je suis que froide et calculatrice.
Je repense à Kevin, à notre dernière soirée.
En m'emmenant dîner, il voulait me montrer qu'il pouvait aussi prendre le temps pour moi malgré ses entrainements d'une violence extrême en préparation de son prochain combat pour l'UFC.
Tout le long du repas il ne s'est préoccupé que de moi, alors qu'il venait d'apprendre une triste nouvelle, et il s'en voulait de me "gâcher la soirée".
Ce genre d'attitude, aussi noble, il n'y a rien que je trouve plus attirant chez un mec.
Je pouvais ressentir sa peine, et sa gêne de se montrer vulnérable face à moi, aussi tôt dans notre relation.
Ca ne m'a donné que plus envie de le prendre dans mes bras, de lui tendre la main à table pour qu'il puise dans ma force, et de tout faire pour le soutenir dans les moments à venir.
Que ce soit en soignant ses mains blessées, dont la peau tombait en lambeaux à force de cogner, ou en me relevant du lit avec lui au milieu de la nuit, parce qu'il ne trouvait pas le sommeil, pour l'écouter me parler de sa peine.
En dessinant mes lèvres au crayon attentivement, mon coeur passe le replay de ce que j'ai ressenti en cet instant.
Puis à ce que j'ai ressenti plus tard, quand la fatigue, les hormones et mes doutes m'ont envahie.
Cette peur fulgurante d'être négligée, oubliée, prise pour un accessoire.
Il m'a montré ses efforts, son engagement, sa bienveillance à mon égard, mais je n'ai pas su m'en contenter.
Trop peu de communications et une soirée à fleur de peau ont eu raison de nous embraser.
En appliquant mon rouge à lèvres, je me rappelle que tout arrive pour une raison, et que si lui a son combat à gagner sous peu, moi j'ai mon propre projet.
Ce fameux projet dont je parle à mes amis depuis des mois.
Mon site de retail skincare. Je sens que c'est enfin le moment de me mettre à bosser dessus, et j'ai besoin de soutien parce qu'il est tout ce que je représente, parce que je l'ai mûri dans ma tête, et que je ne veux pas faire d'erreurs.
Je veux enfin permettre aux Européens de comprendre comment fonctionne le skincare et leur donner toutes les clefs pour le réussir facilement sans avoir à se triturer le cerveau.
Un site ludique, qui réunisse les bons produits, au bon prix, et les conseils/explications de fonctionnement des protocoles.
Oui, c'est enfin le moment. Et je vais avoir besoin de toute mon énergie pour réussir.
Un peu de poudre matifiante sur mon nez et mes pommettes et je me rappelle que si lui n'a pas voulu de mon attention, mon projet lui en a besoin plus que jamais pour prendre vie.
Alors je choisis une jolie robe, je coiffe mes cheveux élégamment, puis pare ma tête d'un chapeau qui me donne une allure de Calamity Jane, un gros collier pour casser la simplicité de ma robe, des boucles d'oreilles fines pour finir d'agrémenter le tout, et je suis fin prête à sortir prendre ce train qui me conduira vers mon lieu de repos et de concentration.
Je me sens belle, à l'intérieur comme à l'extérieur, forte, sûre de moi, et j'aimerais pouvoir partager ce pouvoir avec tous ceux qui souhaitent prendre le chemin de cette thérapie du "self-care" mais qui se sentent perdus comme je l'étais.
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Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête en Streaming Complet HD VF Gratuit
Bruno a publié un fougueux premier roman en 1996. La presse titrait: «Il y a un avant et un aprèsLe ciel étoilé au-dessus de ma tête.Vingt ans plus tard, Bruno a 50 ans. Il est célibataire, il na pas denfants, et vit en colocation avec une jeune Femen. Il se lève à 14h et passe la plupart de ses journées en caleçon à la recherche de linspiration. Pour lui tout va bien, mais ses proches sinquiètent…
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Amazone et Amapa, entre eau et boue
Avant de partir de Belem, un petit tour du marché s’impose. On y vend tous les produits locaux: noix du Brésil, farine de manioc, poissons, fruits équatoriaux (abricots pays, chadek, ananas, avocats, fruit de la passion, mangues…) et quelques vêtements. J’en profite pour changer mes tongs qui ont rendu l'âme après plus d’un mois de pédalage intensif.
L’heure du départ approche: au programme 26h de bateau pour relier Belem à Macapa, de l’autre côté de l’amazone. L’embouchure de ce fleuve gigantesque est de 300km! On monte à bord, on charge les vélos entre les bananes et les voitures puis on va installer nos hamacs à l'étage climatisé.
La traversée commence et on serpente entre les îles qui parsèment l’amazone. De temps en temps une pirogue accoste et son propriétaire profite de notre passage pour se ravitailler. On aperçoit quelques maisons le long du fleuve… les habitants sont bien isolés et la tradition veut que les passagers du bateau emballent quelques affaires ou aliments dans des sacs plastiques puis les jettent par dessus bord en cadeau. Le soir arrive et le soleil se couche derrière la forêt vierge. Puis c’est la lune, énorme et orange, qui se lève. Magnifique. On passe la soirée sur le pont du bateau à discuter puis les gens vont se coucher petit à petit. Plutôt que d’aller dans la salle bondée, je prends mon matelas et mon sac de couchage, je monte sur le pont et me cache derrière les canots de sauvetage (l'accès est censé être interdit…). Je m’endors là, entre l’amazone et le ciel étoilé.
On arrive le lendemain après midi à Macapa. C’est ici que ma route se sépare de celle de Maxime. Je veux essayer d’aller en vélo jusqu'à Manaus, ville brésilienne au cœur de la forêt amazonienne, lui préfère y aller en bateau. On se retrouvera peut-être en Colombie.
Je passe la nuit dans une station service et je repars de bon matin. Je pédale jusqu'à Porto Grande, 100km, une matinée. Je mange, il reste pas mal de temps avant que la nuit n’arrive. Je me décide à faire du stop pour deux raisons: la saison dite sèche dure de juillet à août en Amazonie, et ma petite sœur est en Colombie jusqu’au 24 août. Je ne dois donc pas traîner en chemin! Et puis troisième raison je l’avoue: faire du stop au Brésil avec un vélo est un petit challenge que ça m’amuse beaucoup de relever. Je me pose devant le restaurant et j’attends… L’ivrogne du coin vient discuter avec moi. Ca m’arrive souvent en voyage, mais je ne m’en plains pas, on peut leur faire confiance pour trouver des bons plans (auberges, bars pas chers...). Celui ci me dit que des gens attablés au restaurant et qui viennent de lui payer à manger vont dans la bonne direction, en pick up. Je vais leur parler. Après un petit moment de surprise et de méfiance, il acceptent de me prendre en stop. Bingo! Je passe un agréable trajet jusque Amapa, 200km plus loin. Ils me déposent à la station service, et à peine descendu les trois pompistes m’accueillent en m’offrant à boire et à manger. Le propriétaire est un cycliste de 70 ans, il pédale encore. Chapeau! Dans la discussion, j’apprends que la route se transforme en piste difficile avant Oiapoque et que la seule présence humaine est un ensemble de petits villages indigènes. Je demande s’il est possible de voir ces villages: “il faut demander la permission car ils peuvent être agressif”. Bigre! Ca se complique. Je vais me coucher dans ma tente en laissant mes affaires sous leur surveillance.
Je suis réveillé le lendemain matin par les cris des perroquets survolant la ville. Je reprends la route qui traverse un marais et c’est superbe: il est peuplé de tout un tas d’oiseaux que je suis incapable de nommer, à part les Urubus et les Ibis rouges. En voilà une vingtaine qui s’envolent devant moi. Qu’il est facile de pédaler dans ce cadre! Je roule jusqu'à Calçoene. Et je retente le stop. Mais je comprends vite que c’est sans espoir: la circulation s’est réduite aux seuls 4x4 qui emmènent des voyageurs jusqu'à Oiapoque. J’en arrête un, il me demande 100 rials (30 euros). Trop cher pour les 200 km restants. Je reprends donc la route jusqu'à la tombée de la nuit. Pas une maison aux alentours. Je m'arrête, enfile mon pantalon de pluie, ma gore-tex et mes baskets pour me protéger de tous les animaux pouvant grouiller dans ce coin du monde et je fais quelques pas dans la forêt. Je trouve un coin de sol couvert par une roche volcanique, c’est parfait! La roche permet un bon écoulement des eaux en cas de forte pluie, et donc de m'éviter l’inondation, et me protège de toutes les bestioles pouvant se cacher dans les herbes hautes. En plus, il n’y a pas d’arbre juste au dessus de moi, pas de risque de prendre une branche sur la tête pendant la nuit!
La nuit est calme une fois occultés tous les bruits de la forêt équatoriale… bon en fait pas si calme que ça mais ça ne m'empêche pas de dormir comme un loir.
Le lendemain les premiers km sont plus difficiles: la route est devenue très vallonnée. Il faut faire avec et je prends le rythme: montée à 5 km/h, descente à 50. Parfois je suis obligé de zigzaguer pour diminuer la pente, je n’ai plus de braquet à descendre! Et d’un coup ça se complique encore, la route laisse la place à une piste à mi chemin entre la territe et le gruyère. Je comprends vite que prendre de la vitesse dans les descentes en prévision de la prochaine côte est impossible et qu’il est nécessaire de jouer du frein. Après quelques dizaines de km, la terre laisse place à la boue et avec elle à l’enfer. J'ôte mes tongs et je marche dans la boue pied nu, j’en ai parfois jusqu’aux genoux. Rapidement les roues du vélo ne tournent plus et je dois pousser/tirer/porter mon vélo soudain transformé en boulet. Combien pèse-t-il? 40kg? 45? Je ne sais pas exactement, mais franchir les ornières profondes laissées par les engins chargés d'entretenir la route régulièrement emportée par la pluie est une gageure. Petit à petit j’avance. Parfois je peux même remonter sur mon vélo pour une centaine de mètre. Je vois bien que pédaler le met au supplice: la boue colle partout, s'accroche à la chaîne, rentre dans le dérailleur. Mais je n’ai pas le choix, je dois avancer. Je finis par arriver à un endroit où plusieurs camions sont embourbés. J’en profite pour demander des informations: il y a un village à 700m, de l’autre côté de la colline. Il sert de camp de base pour les ouvriers qui travaillent sur la route. Ouf! Je pousse mon vélo pour monter la colline. Le sol est glissant, je n’ai aucune prise et j’avance cm par cm. Après 10mn d’efforts, je suis toujours en vue des routiers. L’un d’eux me propose de transporter mon vélo jusqu’au village. J’accepte. On accroche le vélo et je vais au village à pied. Trop sale pour monter dans le camion. Normal, je suis couvert de boue. Me voilà arrivé (pour aujourd’hui), mais quelle débauche d'énergie! Je me jette dans la rivière, le vélo m’accompagne. Ensuite je vais manger avec les ouvriers dans le petit restaurant. Comme souvent, le plat est payé à la pesée. Comme toujours, j’ai plus de 800g de nourriture dans mon assiette. Je vais rapidement me coucher, c’est les vacances scolaires, je pose la tente dans l'école.
Je passe la matinée suivante à nettoyer mon vélo et mes sacoches, changer un rayon cassé et dévoiler ma roue arrière. L'après-midi se passe comme la veille: j’alterne entre boue et terre. Non loin de la route je vois quelques villages indigènes. Vers 16h je me pose un peu, non loin d’un de ces villages. Je nettoie mon vélo dans la rivière puis je demande de l’eau à trois personnes qui ramènent leur récolte d’acai. Je finis de manger mais j’ai encore faim. Il ne me reste plus que de quoi faire un petit repas, je vais devoir me rationner! Je me prépare à reprendre la route quand un homme m’interpelle et me propose de venir manger chez lui. Me voilà donc attablé à manger mon deuxième repas de suite. Pas si agressif que ça les indigènes! J'hésite à leur demander l’autorisation de passer la nuit dans leur village, mais je préfère reprendre la route pour finir les derniers km de piste et laver mon vélo de cette tenace boue rouge une bonne fois pour toute. Je finis les derniers km et je passe la nuit dans une sorte de maison/carbet abandonné.
Le petit déjeuner suivant est fait de pâtes instantanées et de sardines, c’est tout ce qu’il me reste. Quand j’arrive enfin à Oiapoque je n’ai plus d’eau, plus de nourriture, plus d’argent et plus d'énergie. Il était temps! J’apprends qu’on est dimanche, je décide de passer la nuit à Oiapoque pour pouvoir me ravitailler et réparer mon vélo quand les boutiques seront ouvertes. En attendant je passe la nuit dans une auberge, je suis épuisé et j’ai passé les trois jours précédents à me laver dans des rivières plus ou moins propres, une bonne douche ne sera pas du luxe.
Au dessus du fleuve Oyapock j'aperçois un pont: de l’autre côté, c’est la France!
PS: J'étais trop sale pour prendre des photos de la piste boueuse, mais si vous tapez “Estrada Macapa Oiapoque” dans google image ça vous donnera un bon aperçu de ce que j’ai dû traverser.
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