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#Le Bruit des Moteurs
alexar60 · 1 year
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Sieste
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Bien qu’il fasse chaud, la fenêtre restait fermée. Elle entra sans faire de bruit. Elle me regarda allongé sur le lit. Elle préféra m’admirer plutôt que de parler. Pourtant, elle avait tellement de choses à dire.
Sentant sa présence, je levais soudainement la tête. Elle me souriait. Elle retira son jean déchiré et s’étendit à sa place dans le lit. Comme elle me tournait le dos, je me lovais à elle comme elle adorait qu’on fasse. Mes doigts caressèrent lentement son avant-bras afin de l’endormir. Et une fois qu’elle trouvait le sommeil, je posais ma main sur la sienne.
Nous dormîmes pendant quelques minutes. C’était une sieste que je ne peux oublier. Elle sentait bon. J’aimais dormir en humant le parfum de ses cheveux et de son cou.  J’adorais sentir son cœur battre. J’aimais entendre ses soupirs lorsqu’elle étirait son corps. J’aurais aimé entrer dans ses rêves et faire voyager nos âmes dans les plus beaux endroits de l’univers. 
Petit-à-petit sa respiration devint sifflante, on entendait qu’elle avait du mal à inspirer. Son corps bouillait. Elle avait chaud, elle suait terriblement. Je me levai délicatement. Je ne voulais pas la réveiller. J’aurais voulu lui dire un dernier au-revoir, mais ce n’était pas possible. Alors, je quittais le lit pour m’assoir près d’elle. Elle remuait la bouche. Ses lèvres devinrent brusquement blanches. Avec la sueur, sa peau blanchissait terriblement. Elle semblait marmonner. Je crus entendre mon prénom. Puis elle ferma la bouche et resta endormie. Une larme perla du coin des sons œil et tomba sur le drap. Elle se recroquevilla, elle avait froid.
Dehors, le soleil brillait énormément. Il faisait chaud mais je n’ouvrais toujours par la fenêtre. Quelques oiseaux piaillaient dans les arbres. Une voiture traversa la rue à toute vitesse. Elle freina soudainement. J’entendis quelques cris, puis le moteur de la voiture retentit et s’éloigna.
Je l’observais avec le regard d’un ami, d’un père et d’un amant à la fois. J’avais essayé de trouver une solution. J’avais essayé tous les remèdes, mais rien n’y fait. Je devais la laisser. Partir et ne plus revenir ! Cette sieste était l’occasion de le faire. J’approchai lentement avec attention. Je murmurais juste que je l’aime et que je l’aimerai toujours. Elle n’ouvrit pas les yeux. Sa respiration devint plus sifflante telle une malade à l’agonie. Elle ouvrit ses lèvres blanches, prononça encore mon prénom mais resta endormie.
Elle portait son haut rose  à bretelles. Je l’aimais bien, j’aimais la voir dedans. Mais à ce moment, mon regard focalisait surtout le pansement sur son épaule. Il était rouge, il suintait et avait besoin d’être changé. Cependant, je n’y touchais pas, par peur de la réveiller. Un autre pansement dépassait de son maillot. Cependant, il restait discret.
Je restais encore cinq minutes à admirer mon amie. Et tout-à-coup, elle expira un souffle long. Son corps ne semblait plus bouger. La sueur ne coulait plus sur son visage blanc. La peau de ses mains et de ses bras séchèrent à  vue d’œil. Il était temps que je parte. Dès lors, je sortis sans faire de bruit. Je descendis et quittai la maison en abandonnant ma belle-au-bois-dormant.
Dehors, la chaleur du soleil frappait le bitume et les maisons. C’était presque la canicule. Toutefois, je remarquai quelques personnes dans la rue. Un homme demeurait debout immobile devant la clôture d’un jardin. Il me tournait le dos et ne remarqua pas ma présence. Plus loin, Trois personnages, accroupis encerclaient un corps. Ils mangeaient à même les dents, la chair crue du cadavre putréfié.
J’avais tué cet homme. Il y a trois jours, il avait attaqué ma compagne. Elle était sortie en oubliant la première des consignes en regardant un chat grimper dans un arbre: « Ne jamais se faire distraire ». Elle n’a pas entendu le zombi approcher. Toutefois, elle réussit à se dégager et pendant qu’elle s’échappait, j’ai buté le mort-vivant à coup de fusil. Il avait réussi à la mordre à l’épaule et la hanche. Des blessures suffisantes pour la transformer.
Nous avons tout tenté, nous savions que ce jour arriverait. Elle a pris une dose incroyable de médicaments, elle a aussi avalé des mixtures dont les recettes sont disponibles sur internet. Mais rien n’y fait ! Il est écrit quelque-part, qu’elle deviendra l’un des leurs.
J’ai jeté un dernier coup d’œil à la fenêtre de notre chambre. Elle ne dormait plus. Elle était debout derrière le carreau. Son visage était méconnaissable, blanc presque vert. Ses yeux livides et sa bouche entre-ouverte desséché, confirmaient qu’il n’y avait plus rien à faire. Malgré ses yeux ouverts, elle ne regardait rien. Je suis monté dans ma voiture sans claquer la portière et j’ai démarré rapidement. Les zombis se sont mis à courir après moi, en vain.
Je suis parti rejoindre les enfants chez mon frère. Sa région n’est pas encore touchée par la contamination. Durant le trajet, j’ai pleuré. Je n’ai pas eu le courage de la tuer, j’ai préféré lui laisser une dernière sieste. Un autre s’en chargera.
Alex@r60 – août 2023
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alioversus · 6 months
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CollAGE D(ouble)
CollAGE D | Lotophagus Records | 2024
1. Le moteur tourne encore, mais le véhicule est à l’arrêt. À l’extérieur, des promesses bucoliques, de la nature radieuse : entourées de béton. Petits oiseaux qui chantent dans le parc… Ils ne se doutent pas. Et pourtant… Même une journée aussi ensoleillée, aussi tranquillement nonchalante, peut être le cadre rêvé d’un drame. Ça arrive tout le temps. Untel apprend la mort d’un ami proche, tel autre qu’il est atteint du cancer, telle autre que son mari la trompe, tel autre qu’il va nécessairement lui arriver quelque chose de pas très sympathique, puisque des gros bras l’ont kidnappé. Ce con essaie de taper dans la porte du coffre, ou de soulever la plage arrière. Je serre le volant, machinalement. De toute façon, il y a trop de bruit dehors pour qu’on puisse l’entendre. J’ai tout de même envie d’engueuler Maurice, de lui dire : putain, tu l’as mal ligoté ou quoi ? J’ai envie de l’appeler Momo. Je sais qu’il déteste ça. Il est sur les nerfs, lui aussi. Il me devance. Pourquoi t’es passé par là ? me dit-il. Tu savais pas que c’était jour de marché ? Le feu passe au vert, j’embraye. On sort de la ville. Un peu plus loin, on est encore arrêtés par un passage à niveau. Long train de marchandise, puis la campagne. 
2. On est arrivés à l’entrepôt. Gégé remplit les bassines pendant que le con attend encore dans la bagnole, encagoulé. La Perceuse étale ses outils de travail. Il en a bien cinquante, parfaitement alignés sur la table dépliante. Il est parfois difficile de deviner l’usage de certains, qu’est-ce que c’est censé pincer, qu’est-ce que c’est censé couper, où est-ce que c’est censé s’introduire… Maurice attend que les instructions arrivent sur le téléphone jetable. Parfois j’ai l’impression qu’il joue à un jeu vidéo ; ce genre de modèle tout en plastique bipe pour un rien. Gégé et La Perceuse comparent leurs attirails. Ils se charrient entre potes, comme deux catcheurs avant un combat, à qui prétend mieux faire, entre la méthode dite technologique et la méthode dite artisanale. Gégé dit qu’avec lui, c’est du propre. La Perceuse lui rétorque qu’il a encore ramené une vieille batterie qui suinte, qu'il ferait mieux de la fermer, alors qu’avec lui, au moins, tout est sous contrôle, qu’il sait doser…  L’ambiance est plutôt bon enfant. Sur la banquette arrière, je crois que l’otage récite des psaumes ou je ne sais quoi. Va ! Si ça peut l’aider à garder son calme…  Ça sera toujours supplications et pleurniche, quand on le lui fera couler, son sang-froid. Alors, Maurice, ça vient ? Je me garde bien de dire que je ne serais pas contre un contrordre. Ça y est, ça sonne. Oui, dit Maurice. Oui. Non. D’accord. Je regarde comment réagit l’otage. Il se tait, il écoute… Maurice raccroche. Alors, Maurice, on fait quoi ? 
3. Ça allait commencer quand ils m’ont envoyé chercher le toubib à cause de Big R. Je ne l’aime pas, Big R. Il est aussi con que son pseudo. Et il se fout toujours dans la merde. Apparemment, cette fois-ci, il se serait pris une balle… Mais pas mécontent de ne pas pouvoir assister au travail à cause de ça. Je ne suis que le chauffeur, moi, dans cette histoire… Je suis la route champêtre avec la fenêtre ouverte, en écoutant un CD pour me détendre : du jazz un peu trop free pour quand il y a Maurice à côté de moi. Putain, mais il ne font plus pousser que du maïs par ici ? Et du colza. Je débouche sur une parcelle de forêt. Je longe la rivière. Des nuées de moineaux à la sortie. J’arrive enfin dans le hameau. Le vieux m’attend déjà avec sa mallette, derrière le portail. C’est un médecin à la retraite. Cela se voit. Ça démarche est tout aussi disloquée que les couacs de saxo. Il dit qu’il a encore la main. Il n’y a pas non plus avalanche de concurrents… Il dit que c’est les pieds et les genoux qui ont trinqué, que c’est pour ça qu’il ne conduit pas. À peine monté, il me demande de couper le disque, parce que ça l'agace. Le toubib, lui non plus, je ne l’aime pas. 
4. Big R était planqué chez Annette. Elle aurait bien pu aller chercher le toubib elle-même. Ça aurait dû me mettre la puce à l’oreille… Maintenant, la nuit est en train de tomber. Je dois être mort depuis deux heures ou trois. Je ne sais même pas vraiment pourquoi. Je sens que je fais corps avec la terre, avec l’humus, avec les racines, avec les insectes… Je sens que je suis en train de nourrir la forêt. Moi, le chauffeur, me voilà complètement étranger au son des rares voitures qui passent. C’était malin de la part de Big R, tout de même, d’utiliser un fusil de chasse. C'est vrai qu'il y a plein de battues dans le secteur, en ce moment…
5. Thierry, tout tremblant, explique encore une fois aux gendarmes. Tout s’embrouille dans sa tête, et il s’inquiète pour ses deux fils, forcément eux aussi traumatisés par leur découverte dominicale… Thierry répète : ils étaient là, en ballade, pour essayer leurs nouveaux VTT. Et paf, c’est le plus petit qui tombe sur le cadavre, au milieu des gazouillis. Le gendarme tape uniquement des index, mais il tape fort et vite, comme une mitraillette. Thierry se demande si Inès va chercher à lui sucrer la garde du week-end. Parfois Thierry a l’impression que le sergent le suspecte… On lui fait signer sa déposition, on lui dit de ne pas partir en vacances. Il sort du bureau. Les enfants l’attendent en compagnie de la seule femme de la brigade. Ils ont l’air déphasé, mais calme. Thierry a la gorge serrée. Il leur avait promis d’aller au restau, ce midi. Puis il réalise qu’ils vont vouloir rentrer chez Maman, de toute façon.
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luma-az · 1 year
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Le silence
Défi d’écriture 30 jours pour écrire, 4 août 
Thème : Puzzle/sous la canopée
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Une nouvelle pièce est tirée de la boîte du puzzle. Louis l’examine soigneusement avant de la rapprocher de l’image. Ce puzzle est difficile. Rien ne ressemble plus à une feuille d’arbre qu’une autre feuille d’arbre, et là, sous la canopée, ce ne sont pas les feuilles qui manquent.
Les animaux sont déjà faits. Singe, jaguar, anaconda, tout ça c’est assez facile à repérer et à assembler. Les fleurs, aussi, sont presque toutes déjà placées, ou au moins installée environ à la bonne distance des bords. Les bords sont bien sûr déjà finis, c’est la première chose à faire et Louis s’y applique consciencieusement, à chaque fois qu’il ouvre une nouvelle boite.
Il aime les puzzles. Il a toujours aimé ça. Ça empêche de penser.
Louis est installé sous la table – privilège des enfants, en tout cas ceux qui sont encore dans le groupe des petits. Il aimerait bien que la nappe des jours de fête soit installée. Ça ferait comme une cabane de tissu. Il aime bien les cabanes. Il se sent protégé dedans. A l’abri.
Au-dehors, la pluie tambourine contre la vitre, furieuse.
Au-dedans, les éclats de voix toutes aussi furieuses, mais différentes. Feutrées. Les voix de parents qui ne veulent pas que les enfants entendent les disputes.
Là-haut, Lisa est dans sa chambre, écouteurs sur les oreilles, la musique à fond. Elle a passé l’âge de jouer sous la table. De toute façon, Louis ne comptait pas vraiment sur elle. Quand les cris démarrent, c’est chacun pour soi. Chacun sa cachette. Son évasion. Sa technique pour ramener le silence.
Louis se concentre sur ses feuilles. Son puzzle est bien plus dur que ceux recommandés à son âge, mais il s’applique. Et Papa et Maman sont si fiers de lui, après. Ils s’en vantent auprès des autres adultes, la félicitation suprême. Louis qui est si intelligent. Louis qui est si sage. Ah, on a bien du souci avec Lisa, c’est l’âge, c’est la crise d’adolescence, mais Louis est un enfant modèle. Un amour. Un ange.
Louis s’applique. Plus c’est dur, mieux c’est. Il y est presque, dans la jungle. La canopée s’épaissit, feuille après feuille, liane après liane. Les fleurs qui voguaient encore sans amarres trouvent leur place peu à peu dans cette luxuriance verte. C’est plutôt joli.
Un claquement sec dans la cuisine. Le bruit d’une gifle. Louis sursaute comme si c’était un coup de tonnerre. Il regarde un peu, sans les voir, les pièces qui restent devant lui. Elles deviennent floues. Les larmes qui montent. Une porte qui claque. Le moteur de la voiture qui s’éloigne. Des sanglots dans la cuisine.
Il se concentre.
On ne montre pas aux adultes qu’on sait. Ça leur fait de la peine. Il n’y a rien dans la cuisine. Il ne s’est rien passé. Louis essuie ses yeux. Il finit son puzzle. Les feuilles. Les arbres. La canopée. En la regardant assez fort, elle pourrait l’engloutir – offrir un abri plus puissant encore que la table avec sa nappe des jours de fête, un refuge où personne ne pourrait venir le chercher. Il vivrait au milieu des fleurs, des singes et des jaguars.
La pluie tambourine à la fenêtre, de moins en moins fort. Le silence retombe sur la maison.
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peutetreplusblog · 5 months
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Il s’assit au bord du lit, dans sa chambre d’hôtel de seconde zone. Comme si le vacarme du périphérique tout proche ne suffisait pas, un couple avait fait l’amour sans discontinuer dans la chambre voisine. Puis, dès 4 heures du matin, ça avait été les bruits des douches de tous côtés, les claquements de portes et les pétarades de moteurs sur le parking.
Cédric Sire-la saignée
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nouveau-blog · 6 months
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Une bonne alchimie entre la science et l'art !!
« L'art et la science ont en commun de questionner le monde en rendant visible l'invisible » 
Durant les semaines précédentes, j’ai pu aller visiter deux expositions marquantes mettant en lien l’art et la science. En effet le 15/02, je suis allé visiter l’exposition « bestiole électronique » de Marylou où l’on pouvait y retrouver plusieurs types d’ampoules s’allumant quand les capteurs s’activaient, plusieurs types de capteurs (ex : capteur de présence, capteur sonore, etc…) permettant de collecter des données et vis-à-vis de ses données, retransmettre des sonorités de bestioles et d’oiseau. Puis le 07/02, je me suis rendu à Chamarande , j’ai pu assister à l’exposition de Karine Bonneval qui se prénomme «  se planter ! ». Cette exposition vise à associer la technologie et la nature comme Marylou mais d’une manière différente. En effet, dans cette exposition, nous devions dans un premier temps effectuer un parcours à l’aveugle permettant de de dissocier la vision du ressenti. L’artiste avait décidé d’y faire dans l’orangerie du domaine de Chamarande des formes reconnaissance avec le touché et des bruits sonores. Nous devions décrire à notre binôme qui était masqué ce que l’on pouvait y apercevoir. Puis dans le reste de la visite nous avions pu observer plusieurs types d’œuvres liant des thèmes impactant la nature.
 Par exemple nous avions une œuvre où l’on pouvait y voir un moteur de voiture, celui d’une mustang et au-dessus des graines de colza, démontrant alors l’absurdité de la transformation d’une matière première en un objet polluant qui impacte donc la nature.
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 Ou bien comme autre exemple nous avions une œuvre où nous devions être pieds nu et entrer dans un trou, puis se connecter à la plante par le billet d’une feuille en cuivre. Cela me permettait donc de ressentir les vibrations entre la plante et moi, qui me permettait donc d’avoir un certain point de communication avec la plante.
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Après avoir effectué ces deux sorties, j’en ai donc conclu un lien entre les deux artistes. Tout d’abord, les deux artistes basent leurs œuvres en mettant en lien l’art et la nature. Chacune d’elles retranscrit de manière artistique les « ressentis de la nature » dut à l’impact de la présence de l’Homme dans la nature. L’une sensibilise par des capteurs et des lumières, l’autre utilise de même ces technologies mais en ajoutant ce côté humain, ce qui rends plus réaliste et plus vivant son exposition.
En sommes, les deux artistes ont su retransmettre grâce à leur art, l’impact de l’homme sur la nature, plus précisément l’impact de la technologie sur la nature.
A.N
Bibliographie : consultés le 14/03/2024
informations :
centretignousdartcontemporain.fr/marylou-bestioles-electroniques/
photos :
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A la prochaine pour un nouveau blog !!!
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alexisgeorge24 · 9 months
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9 décembre :
Je récupère ma voiture comme convenu à 09h00. La VW est dans un état pitoyable. La carrosserie a plusieurs chocs, la garde à l'avant tient avec des câbles, 145k km au compteur, sièges déchirés, et pleins d'autres signes de vieillesse. L'avantage c'est qu'ils ne seront pas regardant si jamais j'en rajoute. Je fais le plein et je prends la route direction Cafayate mais via la Ruta 40 qui passe par Cachi et les chemins dans la montagne. Je reviendrai par la route direct afin d'y faire la boucle. Je passe donc par la Quebrada De Escoipe, la cuesta del Obispo et la Valle Encantado. C'est encore différent de ce que j'ai pu voir. Aux paysages arides d'avant, s'ajoute un peu de végétation, juste assez pour rajouter des légers traits de vert. C'est pas bête. Passé le col de la Piedra del Molino, je traverse une pampa d'altitude avant de bifurquer sur une route en terre comme recommandé par le routard, le camino de los Colorados. Je roule à 20km/h car ça secoue pas mal dans l'habitacle, et au bout de 15min j'ai le voyant orange "moteur" qui s'allume. Aucune voiture ne passe par la où je suis et je ne capte pas... Super. J'imagine que orange signifie "vérifie si tu peux mais t'inquiète roule au pire". J'avoue ne pas être serein et je mets de la musique fort pour ne pas y penser. En tout cas les paysages sont magnifiques. J'arrive à Cachi et le voyant s'éteint. Ouf. Plus de peur que de mal. Je pose ma tente au camping et je vais prendre l'apéro dans une brasserie locale qui brasse sa propre bière. Elles sont très bonnes. Je dîne, encore, végétarien afin de créer du manque à mon appétit carnivore et savourer davantage la viande la prochaine fois. Le village est assez animé pour sa taille et je m'y plaît bien.
10 décembre :
Au réveil j'explore en voiture et à pied les environs du village dans des vallées s'enfonçant vers la haute chaîne de montagne. Avec le lever du soleil et les nuages on aurait dit des tableaux naturalistes. Après avoir fait un musée au village qui ne restera pas dans les annales, je poursuis vers la Laguna de Brealito. La route à travers cols et vallées sous des nuages à densité hétérogène est sublime. Le lac est gris à l'ombre, vers au soleil. Je ne m'y attarde pas car j'ai de la route jusqu'à Cafayate. En chemin d'un coup je commence à entendre un bruit de cliquetis de la roue avant, surtout aux virages. Je m'arrête inspecter 2-3 fois et je ne vois rien. Je me dis que c'est probablement un bout d'habillage qui frotte contre la roue et je continu. 30km plus loin, j'entends un bruit sec de rupture et la voiture pile. Super... évidement toujours pas de signal. J'arrête la 1ere voiture pour qu'elle m'emmène à Cafayate mais pendant que je prépare mon sac, le chauffeur constate que ma route s'est désolidarisée du moyeu et qu'il manque les 4 boulons (sur 4!). Il me propose d'en retirer un de chacune des 3 roues restantes et de la refixer. Mais comme il est pressé il part. 1min plus tard alors que je galère, une autre voiture s'arrête et m'aide ("fait" plutôt, pendant que je regarde) à remonter la roue. Il me demande comment est ce possible que mes 4 boulons manquent et j'ai l'air bien con. Je n'ai pas du tout vu qu'il manquait des boulons lors de mes "inspections"... je pense avoir certaines qualités, la mécanique n'en n'est pas une... 100% des voitures qui passent s'arrêtent et me demande si j'ai besoin d'aide. Je retire ce que j'ai pensé sur les argentins pendant que je faisais du stop. bref, je repars mais escale de nuit au village de Molinos; plus le temps pour Cafayate. Je pose la tente et direction le restaurant. Sur le chemin je constate que j'ai le pneu crevé... il a du prendre un coup au moment de la rupture du boulon. Changer de pneu, ça au moins je sais faire... Mais il me restera 80km à faire sur piste, avec 3 boulons sur chaque roue, et sans roue de secours.
11 décembre : Route vers Cafayate avec comme première halte la Finca El Carmen. Une sorte de ferme / vignoble / villa datant de Lucky Luck, qui a su conserver et exposer son héritage technologique (moulins et autres procédés de moulage du XIX aux années 90') et son église du XVII. Le tout devant une vallée verdoyante précédant une chaîne de montagne de gré rouge. Tout se visite et j'y suis à l'ouverture, tout seul. Je crois être au paradis. En plus, des sortes de perroquets sauvages ont investi les lieux et volent partout. Je continue ma route et pénètre dans la valle de las flechas, un enchaînement de canyons et points de vue sur ces formations de roches un peu chaotique mais à la fois harmonieuse, comme une danse contemporaine (je me comprends). Un peu avant Cafayate la route redevient bituminée et je déstresse un peu concernant la voiture. Arrivé au (gros) village de Cafayate, je me trouve un logement puis je cherche un garagiste pour qu'il me mette de nouveaux boulons, change mon pneu crevé et retire le boulon cassé. J'en ai pour 4 heures mais le garagiste est super sympas avec moi, il ne me facture absolument RIEN, ni son temps de travail ni les nouvelles pièces (sauf le retrait du boulon qu'il a sous traité, 8eur). Il pense pouvoir m'impressionner en me citant des pilotes automobiles français, mais je ne connais rien en ce domaine. Mon imposture de mec intéressé doit se poursuivre puisqu'il m'invite chez un pote à lui qui est amateur de veilles caisses et qui en possède une belle collection. En effet son garage est bien fournit et je reconnais un véhicule qui se distingue des autres puisqu'il n'a que 2 roues, il s'agit d'une "moto" (voici l'étendu de mon expertise en la matière). J'arrive à entretenir une conversion de méchano grace à mon travail au BE de Safran. Ils sont impressionnés malgré mes limitations flagrantes en espagnol sur le sujet. Le soir c'est apero et dîner dans ce très charmant village entouré de vignes qui mériterait que je m'y arrête une semaine.
12 décembre :
Je dois rendre la voiture à 9h à Salta, je suis à 3h de route sans compter les haltes (qui seront très nombreuses, les paysages sur le chemin sont annoncés splendides) et je prends le volant à 6h30, après avoir re-changer le pneu qui est dégonflé... Le garagiste a du faire un travail à la hauteur de sa tarification. Sur la route je traverse la Quebrada de las Conchas et je réveil le soleil qui veut bien m'éclairer la vallée qui forme un large tapis vert bordé par des sommets ocres. Je fais une 10aine d'arrês et j'utilise 2 batteries de drone en 2h, un record. Faut dire que j'ai devant moi une des (la ?) plus belle vallée de mes voyages. Toujours sur le chemin je prends 3 stoppeurs, un père avec ses 2 garçons. C'est un "hippye / paysans / artisan" qui vit dans la vallée un peu à l'écart de la société et qui va à Salta ("Babylone Babylone", à scander comme Bob) se ravitailler. Il est très sympas, il sent le chorizo oublié dans un placard, mais avec les fenêtres grandes ouvertes ça va. Je rends la voiture à 12h00, soit avec 3 heures de retard, et j'ai un peu envie qu'on me reprimende afin qui je puisse commencer à donner des coups de boule. Pour résumer l'état de la voiture: clim défectueuse, joints des portes arrachés (ce qui fait qu'avec les chemins en terre, l'habitacle était rempli de poussière), voyant moteur allumé, liquide essuie glace manquant, alarme anti-vol qui s'est activé 7-8 fois sans raison, 145 000 km au compteur, et jattribue à l'état de la voiture que les boulons se soient barrés. En bonus, payer par CB c'est facturé 10%, donc j'ai payé en liquide. Plus tard je me rends compte que j'ai été con, ma CB m'assurant la location de voiture... Et il y a un supplément si la voiture n'est pas rendue propre. Malheureusement il n'y a personne au bureau pour que j'exprime mon mécontentement et je suis redirigé vers un Car Wash pour que je rende la voiture à un intermédiaire. Je passe le reste de la journée à Salta; toutes les attractions qui me manquaient sont fermées et à la place je fais une grosse siestes avant le resto.
13 décembre :
Je redescends à Cafayate en bus, puis j'en prends un autre qui continue dans la même direction jusqu'au site archéologique de Quilmes. Le musée est très intéressant mais je suis un peu déçus des paysages et des ruines; je suis habitué à bien plus beau... Un peu plus loin, en stop, je visite le musée "Pachamama", un très joli bâtiment avec des espaces extérieures décorés avec des petites pierres formant des statues, murs et sols en mosaïques. De plus je suis tout seul. Puis bus jusqu'à Tucumàn où j'enchaîne avec un bus de nuit pour La Rioja.
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borisdunand · 9 months
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Une écoute possible
Le corps. Les images. Les promenades. Le sommeil. Les films. Une respiration entre farniente et mouvements, créativité et respirations.
Par-dessous, la fièvre toujours, à peine perceptible, mais pas moins agissante. Un rongement de freins, un bruit dans le moteur, une résistance. Toujours là. En bougeant le moins possible, je peux en discerner la présence, avec beaucoup de présence et de lenteur. Même moi j'oublie combien ça me demande de silence pour entendre, alors que je m'occupe essentiellement de ça depuis des années. Ce minuscule lieu immense où une écoute devient possible.
Un équilibre précaire, laissez-moi seul sur la balance. Sentir le moindre basculement demande presque toute mon attention.
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mesouvenirdetoi · 11 months
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Au bord du lac…🍁🍂🍁
Vous avez quitté le lac en septembre, c’était bien trop tôt, il fait encore beau.
Ce fameux été des indiens semble vouloir s’installer pour un bout.
La lumière illumine la forêt et parsème le lac de diamants.
Les huards ne semblent pas pressés de partir trompés par la chaleur.
Bien calée dans mon fauteuil sur la véranda,
mon café à la main, j’admire ce paysage extraordinaire baigné d’or et de rouge.
Le bruit des bateaux à moteur s’est tu ne laissant que le clapotis apaisant du lac.
Le silence n’est troublé que par le son des feuilles qui craquent sous nos pas.
Il fait si bon encore, l’air embaume de l’odeur de la terre humide.
Les arbres se déshabillent lentement comme une effeuilleuse qui fait durer le plaisir.
Chaque jour je remplis mes yeux de la beauté
que cet automne déploie avant que ne vienne
la grande dame blanche au souffle glacial
qui endormira cette nature la couvrant
d’un épais manteau blanc jusqu’au prochain printemps.
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photos-car · 1 year
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Mercedes Maybach Classe S 2021 - Le summum absolu du luxe Mercedes
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Mercedes Maybach Classe S 2021 : la nouvelle référence en matière de luxe
La Mercedes-Maybach Classe S 2021 a été révélée un peu plus de deux mois après les débuts de la Classe S de nouvelle génération . Suivant les dessins de la bande de roulement de la classe S sortante Maybach - dont Mercedes-Benz a vendu plus de 60000 unités dans le monde depuis 2015 - la nouvelle classe S Maybach promet de déplacer les objectifs des limousines de luxe en offrant un plus grand espace intérieur et une surabondance de nouvelles fonctionnalités axées sur le confort. - La Mercedes-Maybach classeS 2021 a un empattement de 3396 mm de long - Comprend des sièges Executive inclinables, une compensation active du bruit de la route - Vraisemblablement rejoindre la gamme de classe S en Inde d'ici 2022 Galerie Photos / Maybach Classe S
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Dimensions et design Comme il sied à une limousine, la nouvelle Mercedes-Maybach Classe S est une voiture longue . À 5469 mm, il est sensiblement plus long de 180 mm que la version à empattement long de la nouvelle classe S, et tous ces 180 mm sont entrés dans le nouvel empattement du Maybach, qui mesure 3396 mm de long - 31 mm de plus que même le Maybach S- sortant. Pour mettre les choses en perspective, une Maruti Suzuki Alto ne mesure que 49 mm de plus. Intérieur et caractéristiques Bien sûr, l'action avec la nouvelle Mercedes Maybach Classe S est à l'intérieur. Il conserve le design intérieur minimaliste de la nouvelle classe S! ainsi que son système d'infodivertissement MBUX de deuxième génération; son écran d'infodivertissement OLED de style tablette de 12,8 pouces; un écran d'instruments numériques 3D de 12,3 pouces et jusqu'à trois écrans pour le siège arrière. passagers. :arrow: Découvrez aussi : Mercedes Maybach GLS 600 2021 Les finitions en bois pour les dossiers des sièges avant sont spécifiques à la version Maybach! avec une finition assortie également appliquée à la console arrière centrale. De série, la nouvelle Classe S Maybach est dotée de sièges arrière individuels «Executive» et d'un pack Chauffeur de série. Le dossier des sièges Executive peut_être incliné jusqu'à 43,5 degrés! et le dossier du siège passager avant peut être incliné vers l'avant jusqu'à 23 degrés pour libérer encore plus d'espace à l'arrière! permettant au passager arrière pour vraiment s'étirer. Une fonction de massage intégrée Le pack comprend également une fonction de massage intégrée aux repose-mollets des sièges arrière; une fonction de chauffage de la nuque et des épaules pour les passagers arrière; un éclairage arrière adaptatif; une ouverture et une fermeture électriques des portes arrière; un compartiment de réfrigération arrière en option entre les sièges Executive et actif. La compensation du bruit routier, qui utilise le système audio Burmester 4D pour produire des ondes sonores en contre-phase.
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Un représentant Mercedes nous a informés que la Mercedes G650 Maybach Landaulet ne sera pas disponible aux États-Unis. Le nouveau Mercedes-Maybach G 650 Landaulet, le cabriolet le plus exclusif, le plus dispendieux et le plus original au monde, fera ses débuts mondiaux officiels au Salon de l’auto de Genève 2017 en mars. Il existe également un système d'éclairage ambiant actif, qui utilise 253 LED; un affichage tête haute avec réalité augmentée; ainsi qu'une fonction d'assistance intérieure en option! qui utilise des caméras pour suivre les mouvements des occupants de la voiture et déclencher de manière proactive certaines fonctions. Par exemple, le système activera la rallonge automatique de ceinture de sécurité du siège arrière! une première pour une berline Mercedes-Benz - s'il détecte que le passager atteint la ceinture. Moteurs et technologie La nouvelle Maybach dispose d'une poignée d'options de moteur! toutes assistées par un système hybride doux 48 V 'EQ Boost' qui peut fournir jusqu'à 20 ch en courtes rafales. Une boîte automatique à 9 rapports est de série, tout comme la transmission intégrale. Comme sur la nouvelle classe S, la Maybach 2021 dispose également d'un système de direction sur l'essieu arrière. Les roues arrière tournent dans le sens opposé de l'essieu avant lors du stationnement, et dans le même sens à grande vitesse. Cela contribue également à donner à la nouvelle Maybach un rayon de braquage plus serré (11,2 m). La nouvelle classe S Maybach est équipée de 18 airbags, dont des coussins gonflables frontaux pour les passagers arrière. Read the full article
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abdou-lorenzo · 2 years
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Étaient-ils un peu vrais ou les ai-je rêvés,
Ces amants qui erraient sur le bord du canal ?
Les portes du matin qui s’ouvraient à l’été,
Offraient à ces deux-là l’aurore boréale.
Étaient-ils un peu vrais, ces enfants qui s’aimaient,
Qui se donnaient la main, en se tenant des yeux ?
Un manège tournait dans leurs cœurs qui riaient.
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Ils n’avaient pas quinze ans, ils étaient merveilleux!
Mais ils étaient si grands que leurs rêves frôlaient
Les nuages poudrés dans le fond de l’azur.
Mais ils étaient si forts que leurs vies s’envolaient.
Elle paraissait frêle et lui semblait si sûr.
Ils semaient leurs projets sur le bord du chemin :
Des rideaux accrochés à des fenêtres bleues,
L’odeur du chocolat, les croissants du matin
Et les fleurs achetées au marché du Bon Dieu.
Ils dessinaient déjà de leurs doigts enlacés
Le prénom d’un enfant, des boucles de candeur
Blondes comme des blés mûrissant à l’été
Et choisissaient aussi, de ses draps, la couleur.
Était-il un peu vrai, ce bateau qui passait,
Étouffant leurs aveux dans un bruit de moteur.
Je savais que jamais je ne les reverrai.
Le hasard, entre nous, n’a jamais eu de cœur......💞✨🍀
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swedesinstockholm · 10 months
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5 novembre
depuis quelques années le mois de novembre est devenu le pire mois de l'année, alors qu'historiquement c’est censé être mon mois, avec le scorpion et mon anniversaire et noël au bout du couloir. mais là j'ai envie de le faire disparaitre mon anniversaire qui marque le temps qui passe et de crier whitehead you were WRONG je suis le grain de sable dans la théorie de la process philo parce que je bouge pas moi, jamais. je suis, dans l’ordre chronologique de mes divers diagnostics: endormie, gelée, à moitié morte, anesthésiée. sans oublier le moteur de ferrari coincé dans une deux chevaux. gracious.
ça va faire 48h que je suis enfermée dans ma chambre parce que maman est malade et que j’ai pas envie de tomber malade alors que ça changerait pas grand chose à mon quotidien pour être honête. dehors il pleut et c’est la tempête et hier soir j’ai regardé real housewives of new york jusqu’à deux heures du matin pour couvrir le bruit des voisins qui rigolaient à gorge déployée avec leurs invités en bas. j'avais l'impression de m'être cramé le cerveau mais dans un des épisodes jenna lyons va dans un bar lesbien de manhattan et monte sur scène pour danser avec une drag queen strip teaseuse donc ça en valait la peine. je veux aller dans un bar lesbien avec jenna lyons et qu’elle flirte avec moi ostensiblement pour me ramener dans son appart de soho archi luxe que je connais déjà par coeur.  
j’ai vu sur ig que bettina heldenstein était allée voir les mêmes expos que moi à paris + celles que je voulais aller voir mais que je suis pas allée voir parce que trop cher. j’ai fini par aller voir l’expo sophie calle mercredi matin, y avait beaucoup de monde et les deux femmes devant moi ont rien payé parce qu’elles travaillaient dans la culture. j’ai bien aimé voir toutes ses idées de projets non réalisés ou abandonnés. j'étais un peu agacée par son privilège d'avoir grandi dans une famille de riches bourgeois cultivés aussi. elle dit qu’elle est devenue artiste pour plaire à son père qui était collectionneur d'art. parce qu’elle savait pas quoi faire d’autre. parfois j’aimerais savoir comment j’aurais fini si j’avais grandi avec mon père. mon père médecin qui criait beaucoup et qui tenait à ce qu’on fasse notre scolarité ici plutôt qu’en france. est-ce que j’aurais fini par péter un câble? est-ce que je me serais rebellée comme une ado normale? j’étais pas une ado rebelle du tout et je m’identifiais à 100% à la réplique de jason schwartzman dans bored to death quand il dit i’m not good with anger i go straight to depression. ma désobéissance se cantonnait à sécher compulsivement les cours à gros coups de mensonges éhontés pour rentrer à la maison et regarder desperate housewives en paix. jamais d’alcool ni de cigarettes ni de drogue, j’avais les films et les séries.
à paris dans le metro j’écoutais une fille d’une vingtaine d’années qui racontait à son amie la première fois qu’elle avait eu un crush sur une fille qui était hétéro et son amie lui demandait si elle le lui avait dit mais j’ai pas entendu la suite. ça m’a renvoyée à moi à paris y a douze ans avec ma profonde solitude face à mes tout nouveaux et terrassants sentiments pour j. et puis le soir chez chartier on était assises à côté d’un jeune étudiant en première année de licence de lettres modernes qui parlait de ses cours chiants et de ses devoirs à rendre avec sa mère en visite à paris et ça m’a rendue un peu mélancolique, pas dans le sens nostalgique mais dans le sens si je m’étais penchée vers leur table pour lui dire que moi aussi j’avais fait des études de lettres modernes à la sorbonne et qu’il m’avait demandé ce que j'en avais fait j’aurais eu que des regrets à lui rapporter. regrets de pas avoir continué dans la linguistique l’édition ou le cinéma pour avoir au moins un master, regrets de pas avoir bifurqué vers des études d’art, regrets de m’être laissée glisser dans le vide avant même d'avoir terminé mon année de m1.
à part ça lundi matin en sortant de la gare de l’est j’ai vu céline sallette au coin du boulevard magenta, elle m’a brièvement regardée, sans doute attirée mon oeil gauche comme tous les autres gens. elle portait une doudoune noire et elle tenait un enfant par la main. elle avait l’air soucieuse mais elle était magnifique.
7 novembre
quatrième, cinquième, sixième, 180e jour d'exil dans ma chambre? je me suis quand même aventurée dans le salon pour regarder harry potter 3 ce soir mais j'ai loupé la moitié du film parce que je discutais de trucs cons avec r., on discutait déjà de trucs cons ce matin, puis je suis partie à la pharmacie et à la boulangerie chercher des trucs pour maman et on a continué à discuter quand je suis rentrée, il me racontait qu'il avait réussi sa formation et obtenu un contrat d'un an qui lui permet d'être payé pour développer ses propres projets et après ça normalement il aura droit au statut d'artiste et à la fin du message il crie et j'aurai plus besoin de job alimentaiiiire!!!!! comme dans ma chanson de saturne. j'ai du me forcer à me réjouir pour lui, heureusement par écrit c'est facile de faire semblant, mais si je l'avais eu en face de moi il aurait vu mon âme morte derrière mes yeux, et ma saleté de jalousie aussi. il part en tournée en france bientôt et je sais pas pourquoi ça me met dans cet état, je suis jalouse à en avoir mal au ventre, alors qu'y a un an je le connaissais pas et il vivait sa vie de musicien et moi je vivais ma vie de merde, blissfully unaware.
une fille qui a vu mon film au festival en islande hier soir m'a dit qu'elle l'avait trouvé très beau et plein de joie et que c'était le plus cool qu'elle ait vu jusqu'à maintenant et ça me tue d'être enfermée dans ma chambre à regarder rhony et à pleurer sur r. et sa jolie tête dans des vidéos de huit minutes où il joue des trucs discordants sur ses multiples synthés à me dire non mais il pourrait pas au moins avoir la décence de se couper la tête pour la remplacer par une plus moche c'est quoi cet affront là, au lieu d'être en islande en train de discuter de mon film avec des gens et agrandir mon réseau. le nouveau directeur de la lunga school semble l'avoir bien aimé lui aussi donc je me dis qu'il est peut être pas si nul que ça? mon film pas le directeur.
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lalignedujour · 11 months
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J'ai bien joué ce soir. Je me couche plus tard que d'habitude. C'est un peu exagéré, même. A un moment, il m'appelle, on doit partir, alors je quitte mes ami.es et on prend la voiture jusqu'à la maison. Je m'endors presque, mais pas tout à fait. Je reconnais le bruit du moteur qui rétrograde pour entrer dans l'impasse, les gravillons dans le dernier virage, la bosse en passant le portail.
Les phares s'éteignent. Il y a cet instant de flottement. J'ai ce confort du foyer. Je sens une chaleur de sommeil au fond du ventre. Je suis soudain las.
J'aimerais qu'il me porte, me brosse les dents, me déshabille et me couche. Mais c'est moi le père, et c'est moi qui vais devoir le faire pour lui.
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jrgysusobjetos · 1 year
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FIAT V8.
Acuarela sobre papel 300gr.A3. jrG Art
B-1115
2023
Disponible htpps:// jrg-art.com
En el paseo hacia las 7.00 a.m. que hacía por el paddock de Le Mans Classics, para poder ver los coches quietos, reposando, sin mecánicos ni gente de paseo, cuando suena un lejano motor al pasar por la recta de tribunas, de algún piloto que estaba probando el último ajuste, ví el morro de este Fiat V8, la sencillez de su frente con esa poderosa insignia V8 llamándome la atención de lo que tenía escondido bajo el capot. Volví más tarde dejando el stand, para ver cómo lo calentaban antes de su tanda. ¡No decepcionaba!.
En me baladant vers 7:00 dans le paddock de Le Mans Classics pour voir les voitures à l'arrêt, au repos, sans mécanicien ni promeneur, au loin un bruit de moteur passant la ligne droite des tribunes, ultime test d'un dernier réglage, j'ai vu le nez de cette Fiat V8, la simplicité de l'avant avec ce puissant insigne V8 attirant mon attention sur ce qui pouvait être caché sous le capot. Je suis revenu plus tard, laissant le stand, pour voir comment les mécaniciens chauffaient ce V8 avant la séance. A la hauteur des espérances!
#jrg art#jrg motor#aquarelle#watercolour#jrg-art.com#classic racing cars
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guerrerense · 1 year
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Dakota, Doryphore, Babazou - un dinosaure diesel français por Jean-Marc Frybourg Por Flickr: L'association APPMF basée à Gièvres vient de terminer la restauration de la CC-65512. C'est une locomotive diesel-électrique mise en service en mai 1956 et construite par CAFL (Compagnie des Ateliers et Forges de la Loire, à Saint-Chamond), CEM (Compagnie Electro-Mécanique) et Sulzer pour le moteur diesel. Les cheminots ont donné divers surnoms à cette série d'engins: Dakota (le plus fréquemment utilisé), Doryphore, et Babazou. Ce dernier surnom fait sans doute référence au bruit caractéristique du moteur diesel, lent et particulièrement bruyant (puissance 1600 ch., maxi 710 tr/min). Après sa radiation de la SNCF en février 1983, elle a été rachetée par la compagnie de travaux ferroviaires TSO (Travaux du Sud-Ouest). En fin de vie, TSO l'a donnée à l'APPMF pour préservation à titre historique. Le 13 août 2023, elle effectuait sa première sortie, pour faire un train d'essais de Vierzon à Tours et retour à Gièvres. Sur la photo, la machine se rend haut-le-pied de Gièvres à Vierzon où elle va rejoindre la rame d'essais. - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - The APPMF association based in Gièvres has just finished restoring the CC-65512. This diesel-electric locomotive was entered service in May 1956. It was built by CAFL (Compagnie des Ateliers et Forges de la Loire, in Saint-Chamond), CEM (Compagnie Electro-Mécanique) and Sulzer for the prime mover. Railroaders gave this series of locomotives various nicknames: Dakota (the most frequently used), Babazou, and Doryphore (potato beetle, aka Leptinotarsa decemlineata). This Babazou and Dakota nicknames probably refer to the characteristic noise of the slow (710 rpm max) and particularly noisy diesel engine (power 1600 hp). After being withdrawn from the SNCF service in February 1983, it was bought by the rail works company TSO (Travaux du Sud-Ouest). At the end of her life, TSO gave her to the APPMF for historical preservation. On 13 August 2023, it made its first trip on a test train from Vierzon to Tours and back to Gièvres. On the picture, the engine is moving light from Gièvres to Vierzon, where it will join the test train. Photo JM Frybourg 230813-8007
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2223architecture · 1 year
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Peuchère la France!
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On va devenir quoi ?
Cette question, me la suis-je posée ?
Toujours.
Obsessionnelle.
Nous finirons comme des faunes. Ce sera beau. Mais cela sera la fin de la civilisation. De la notre, ce n'est pas plus mal. De toutes, c'est différent.
Il faut raconter de histoires. Je suis trop intelligent pour raconter mot par mot. De dire voici voila Premier, second troisième acte... Ainsi font font les petites marionnettes.
J'écris en écoutant... comme certains se droguent pour créer... Écouter 3 radios en même temps, comme un jouer d'échec... coup du fou du cavalier.... coup fou, de la reine , de la dame qui traverse toute la diagonale. Le fou n'est pas le cavalier... La tour est pesante. La chose ici permise est la seule autorisée. La seule possible soit.
Tout est fermé dans ce pays. Tout est loin dans ce monde atome. Je ne suis pas enfermé dans une tour d'ivoire. Je suis la tour...ou l'ivoire de la tour ? Qui sait répondre sait la question, le fond de la question. Je suis perdu dans un autre moi même. Je suis a la recherche d'un talent fou. D'un truchement, d'un truc , un tour de passe passe. Comment vivre de mon génie ? En travaillant voilà tout.... en éditant une somme de questions réponses … En écrivant … à la fin tout sera comme suspendu.... Il n'y aura pas de fin à la fin... Pas de point final, du suspendu, de l'attente... Je ne suis pas un problème pour la société, elle sait comment m'englober ; elle fait collection, je ne suis qu'une sensibilité parmi d'autres croit elle. Je suis l'antidote à son poison. Je suis tout à la fois. Parmi bien des formes et bien des sons. Je suis la langue même. La langue mère.
Et puis là. J'arrête. Je ne parle plus automatiquement . Je fais des sauts. Je parle enfin synthétiquement . Machiavéliquement. Je suis tombé des nues. J’arrête de non planifier.
Alors, que dire. Dans un premier temps, il faut voir comment cela se tient. Je suis un poète. Un romancier peut être aussi. Parlons de ma future vengeance. Je suis l'engrenage et le verrou. Le moteur et la clé. Tout n'est pas opposition. Tout n'est pas en distorsion. Tout n'est pas dupe.
C'est beau. Romanesque. Abstrait et sonnant. Trébuchant. Prose normative. Prose de petit bar. Prose à n'en plus finir. Je ris . Mais silencieusement . Pour ne pas déranger.
Je me rappelle sa voix. Stridente. Suraiguë. Comme violentée. Comme perdue.
Et pourtant elle était joyeuse, mesquine non.
Et pourtant sa voix trahissait un passage dans le temps. Sa voix était le symptôme d'une blessure non cicatrisée. Un oubli.
Je ne sais pas qui a bien put prendre la place du chef dans ce monde décapité. Sa voix est anarchisante... sans tonalité dominante. Mal tenue. Sa voix est ma voix. Moi seul l'entend. Je suis toujours étonne de l'écart type.
Arrêtons de s'entendre . Arrêtons de s'écouter... finissons en le texte. Les lumières vacillent. Les lumières sont entonnement permise. Qui allument ce feu , ces petits lampions. Les lumières travaillent dans le noir obscurs, défonce le bas des portes... transforment tout sur leur passage. Le feu est brulant. En voilà une évidence. Le feu vacille. Le feu est tenu en laisse, mais il brule collier et laisse. Le feu est un peu plus que tout. Le feu est presque sur le point de s’étreindre. Il a tout consumé.Je suis bien seul maintenant . Mon petit monde a brule, cramé, est parti en poussière. La fin du feu est la fin du bruit. Plus rien n'étonne plus personne. Plus question de tomber sur le nuage , la fumée encore là avant de éparpiller... La fumée étouffante. La fumée et les lambeaux. Le bois calciné. La nuit douce d de l'après. Mais rien ni fait. Je ne peux pas en dire plus. Rien ne peut estomper la ligne droite inflexible . Le feu est sans gêne. Il est mathématique. Il reste peu de chose d'aussi non aléatoire. C'est prévisible. C'est tout au moins étonnant. C'est la fin du feu qui commence. Qui recommence. La fin qui débute par un autre tour . Un tout autre manège. Une délimitation des genres. On n'a pas le choix. Il faut choisir alors on choisit 9 mois avant la naissance avant toujours avant car après c'est trop dur. Après c'est autre chose. Après c'est une toute autre histoire.
Ne dis rien a ce point. Ne dis rein contre toi même.
Ne dénonce pas l'innocent qui sommeille en toi.
Je suis une personne artificiellement gauche. Ça se tient . Cette histoire est prenante. Je suis une vision diagonale l'esprit. J'ai encore cet atout maitre dans ma manche. Je joue directement. Je joue et rejoue sur mon pied d’égalité. Mon pied fort ... mon point d'appui est toujours le même . Je tire aux buts de tout les cotes à la fois. Je donne un effet au ballon. Je suis imprévisible. Je suis sur le chemin . Tu m'attends.
Tu es loin. Tu me mate de loin.tu observe . Tu trouve une solution . Tu es la solution.
Ils sont conformes aux prévisions, ils font tout pour nous atteindre. Écrit ses mots là sur le tableau de doléance. Écrit ce texte , ces lignes,ces paragraphes, mots après mots. Lignes sur lignes. Sur une autre boite. Sur les étiquettes des produits avariés.L'avarie, l'avarice.... la nuit se mêle au jour. Nom de planètes inconnues. Nom de repères anciens. Nom de foutoirs prohibés. Nom de pansements... nom d'outils pour soigner . Mots de transfuges. Mots de travers.
Passes les siècles. Passé dune nuit à l'autre. Comme si de rien n'était. On n'est rien. Et pourtant.
Se taire . Maintenant.
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mausitravel · 1 year
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Jour 34 // 2 mai - 31km
Finalement on a remis à plus tard la mission voiture, on s'est dit que prendre le train un 1er mai et surtout en ce moment, c'était peut être pas l'idée du siècle..
Départ à 11h. On arrive à midi devant l'entrée du Tunnel de Mont de Billy (2300 m de long quand même). On s'arrête une petite demi heure juste devant.
30 minutes pour le passer. On frotte un peu le bajoyer.. ça fait du bruit mais rien grave. 🙈
On enchaine avec une petite échelle d'écluses pour arriver jusqu'à Condé-sur-marne. On y est à 16h. On voulait avancer le plus possible mais malgré que ce soit un toute petit bled, il avait l'air hyper bien aménagé pour la plaisance.
On se retrouve donc sur le Canal latéral à la Marne.
Trois écluses à passer avant d'arriver à Châlons en Champagne. On passe la dernière à 18h55 😅
Amarage un peu folklo' juste après cette dernière écluse à la halte nautique. On est tout les deux bien fatigués.
L'emplacement est vraiment trop chouette, mi soleil mi ombre, et centre ville à 2 minutes.
19h35, arrêt moteur.
On restera là jusqu'à lundi.
Peace 🌈
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