#L’Adieu à la nuit
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La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres. Fuir ! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres D’être parmi l’écume inconnue et les cieux ! Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe Sur le vide papier que la blancheur défend Et ni la jeune femme allaitant son enfant. Je partirai ! Steamer balançant ta mâture, Lève l’ancre pour une exotique nature ! Un Ennui, désolé par les cruels espoirs, Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs ! Et, peut-être, les mâts, invitant les orages, Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufrages Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots … Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots ! -Poésie: "Brise marine", Stéphane Mallarmé -Image: "Coast of Northumberland with a Steam Boat Assisting a Ship off Shore", Joseph Mallord William Turner
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Lettre perdue
Chère Madame, cher Monsieur, si chère inconnue, si cher inconnu,
Assassin, innocente, coquette, ingénu,
Jardinier, conseillère, professeure, ignorant
Chère mère, sœur, fils, fille,
Cher père, frère, étranger, amie
À vous passante ou passant,
Voisine, voisin, ou égaré sans patrie,
À vous ennemie, à vous chéri, à vous qui avez à perdre un moment.
Que vous importe qui je fus. Que vous importe qui je suis.
Que vous importe mon nom. Que vous importe qui vous écrit.
Je ne suis que quelques mots sur quelque papier.
Je ne puis être pour vous que quelques mots sur un papier.
Je veux emprunter votre voix, vous la voler, parler un court moment dans vos pensées.
Je veux vous prendre au piège, vous arrêter, vous capturer,
Avec de l’encre tendre et des entrelacs sages.
Je veux éblouir vos yeux du blanc de ma page.
Je veux vous imposer cette fragile présence. Je veux soutenir ce siège. Je veux être cet ange.
Pardonnez l’égoïsme qui me fait disparaître.
Pardonnez que je ne puisse n’être.
Pardonnez le renoncement. Pardonnez l’adieu.
Pardonnez ce geste silencieux.
Pardonnez que je vous laisse seul dans ce matin étrange.
Pardonnez que je vous condamne à être le dernier blessé de ma vendange.
Il fallait au moins cette forme très décriée de courage,
Ce si vilain défaut qui manque aux fabuleux imbéciles,
Pour ouvrir cette lettre écrite par la faiblesse sans âge et facile.
Je vous félicite, le pire est fait.
Quand j'étais enfant, il m'arrivait de me brûler les yeux.
Je regardais le soleil jusqu'à ce qu'il devienne bleu.
Aujourd'hui, mes yeux sont verts, ils ont pourri.
L’ennui m’a vidé le cœur et rien ne me venge.
Nos savoirs se sont perdus dans les mauvaises louanges.
Nos corps sont vendus à des affections imaginaires, livrés à de fausses lumières,
Mangés sans faim par les causes de l’ère.
Nos yeux ne sont que bile de verre. Nos visages sont laids.
Nos mains ne peuvent plus apprendre à caresser.
Nos voix servent de vidange.
L’insomnie goudronne nos rêves, le sommeil est notre dernière grâce.
Nos peaux dégouttent, sont fatiguées par trop d’atours.
Nous ne dansons plus, nos jambes sont impotentes et grasses.
La maladie nous frappe par détours.
De la nuit sont sorties, vivantes, fascinantes, les montres de la guerre.
L’air d’aujourd’hui est de la poussière mordue où a séché le sang.
Les bombes ont détruit les remparts romantiques du printemps.
Et les morts rampent – on les entend – depuis le fond de la mer et des plaines d’hiver.
Notre monde est un mythe rongé par l’ignorance saine,
Il agonisait hier dans une brume sereine.
Tous ses matins n’auront pas suffi.
Vous lisez ces mots. Vous savez les maux.
Vous savez la mollesse, l’abattement, la paresse.
Vous savez ce qui les fait vivre. Vous savez l’impossible jeunesse.
Vous savez pourquoi elle est toujours ivre.
Vous savez au fond pourquoi j’ai écrit, vous savez pourquoi à vous.
Vous savez, vous savez, vous savez tout,
Vous aussi.
Je vous félicite, le pire est fait.
Dans ces immenses villes vidées que secoue ce matin la lumière
Les derniers morceaux de ces étés sont venus se briser et disparaître.
Je n’avais qu’à vivre pour vivre,
Avant.
Je vous félicite, le pire est passé.
Ainsi je m’évade, ainsi je m’évapore.
Ainsi je me délie de notre sort.
Ainsi je vous abandonne, ainsi je vous délaisse.
Ainsi je renonce sans retard à ma vieillesse.
Ainsi je m’envole, feuille de papier furieuse, souriante et folle.
Gardez cette lettre pressée en votre cœur.
Gardez le souvenir de ce petit morceau d’heure.
Gardez la chaleur du feu où vous l’aurez jeté,
Gardez la fraîcheur de l’eau où vous l’aurez noyée.
Gardez toute la tendresse que je vous laisse.
Gardez la vapeur de mes songes, mon insolence, mon indélicatesse.
Gardez-vous des empires, des rois, de l’avenir.
Gardez-vous des promesses, des espoirs, des messes.
Gardez-vous des amours, des prières, des toujours.
Gardez-vous de me croire, surtout.
Recevez, Madame, Monsieur, mon salut distingué :
Ce poème dissolu, ces vers avariés.
Recevez toute ma chance, toute ma reconnaissance.
Recevez mon débattement désabusé, mon dernier souffle d’écœurée.
Recevez tous mes lendemains, mes années jetées.
Recevez ma fin.
Je vous félicite, le pire est sans effet.
??/??/????
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Audio
« … Parce que de Siegfried à M le maudit, du Dictateur à Lubitsch, les films avaient été faits, n’est-ce pas ? … 40, 41... Même rayé à mort, un simple rectangle de 35 mm sauve l’honneur de tout le réel... 41, 42… Et si les pauvres images frappent encore sans colère et sans haine comme le boucher… C’est que le cinéma est là, le muet avec son humble et formidable puissance de transfiguration… 42, 43, 44… Ce qui plonge dans la nuit est le retentissement de ce que submerge le silence. Ce que submerge le silence prolonge dans la lumière ce qui plonge dans la nuit… » L’Adieu à Godard | CNC
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A poem by Stéphane Mallarmé translated by Richard Wilbur
Brise marine
La chair est triste, hélas! et j’ai lu tous les livres. Fuir! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres D’être parmi l’écume inconnue et les cieux! Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux Ne retiendra ce œ qui dans la mer se trempe O nuits! ni la clarté déserte de ma lampe Sur le vide papier que la blancheur défend Et ni la jeune femme allaitant son enfant. Je partirai! Steamer balançant ta mâture, Lève l’ancre pour une exotique nature!
Un Ennui, désolé par les cruels espoirs, Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs! Et, peut-être, les mâts, invitant les orages Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufrages Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots… Mais, ô mon cœur, entends le chant des matelots!

Stéphane Mallarmé (1842-1898)
Sea Breeze
The flesh grows weary. And books, I’ve read them all. Off, then, to where I glimpse through spray and squall Strange birds delighting in their unknown skies! No antique gardens mirrored in my eyes Can stay my sea-changed spirit, nor the light Of my abstracted lamp which shines (O Night!) On the guardian whiteness of the empty sheet, Nor the young wife who gives the babe her teat. Come, ship whose masts now gently rock and sway, Raise anchor for a stranger world! Away!
How strange that Boredom, all its hopes run dry, Still dreams of handkerchiefs that wave goodbye! Those gale-inviting masts might creak and bend In seas where many a craft has met its end, Dismasted, lost, with no green island near it… But hear the sailors singing, O my spirit!

Richard Wilbur (1921-2017)
Image: Cliff Walk at Pourville by Claude Monet (1840-1926)
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Brise marine La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres. Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres D’être parmi l’écume inconnue et les cieux! Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux Ne retiendra ce cœur qui dans la mer se trempe Ô nuits! ni la clarté déserte de ma lampe Sur le vide papier que la blancheur défend Et ni la jeune femme allaitant son enfant. Je partirai! Steamer balançant ta mâture, Lève l’ancre pour une exotique nature! Un Ennui, désolé par les cruels espoirs, Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs! Et, peut-être, les mâts, invitant les orages Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufrages Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots… Mais, ô mon cœur, entends le chant des matelots!
Mallarmé
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Analyse du discours idéologique de « L’Adieu à la nuit » d’André Téchiné, qui met en valeur les sermons et la morale des anciens tout autant que la question générale de l'aveuglement.
#L’Adieu à la nuit#andré téchiné#film#movie#director#cinephile#author#catherine deneuve#kacey mottet klein#oulaya amamra#jacques nolot
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Pose le crayon, n’ajoute plus rien à l’épure: l’adieu seul soit ici tracé, le signe de la perte. Rejette ce fusain: rien d’autre qu’un appel d’espace où taire une fois encore le nom le plus cher. N’est-il mieux qu’en ce temps de novembre quelqu’un s’efface? mieux, la parole essartée, les fanes sèches, ce jardin d’une vie évacuée dont tu longes le barbelé? N’est-il mieux, lointain maintenant, qu’à la fin s’absente ce discret ravage, ce chant qui ourlait le silence? C’est la rive qui s’absente: la rive te délivre et tu vas, tu entends raison du large, une ignorance neuve, ce bonheur enfin que ton ombre partage et tu pars d’entre la nuit, à perte de souffle et si loin des yeux que tu ailles, c’est plus près du regard que tu viens. Paul Farellier
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Film n°30 :
L’adieu à la nuit
Sorti en 2019
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L’ADIEU A LA NUIT - Téchiné retrouve Deneuve et Mottet Klein autour d’une histoire mêlant fracture générationnelle et radicalisation religieuse. De ce pari risqué résulte un film, certes appliqué, mais dont l’ampleur et l’émotion sont contrariées par un manque de souffle.
Techiné déçoit, il reste parfaitement convenu, rien de ce film ne perce ou ne dépasse de ce qui a déjà été dit et fait sur la question de la perte de sens chez le jeunes, et la réponse qu’apporte le Djihad en ces périodes de désarroi. Il a le regard de la grand-mère qui prétend à la position de surplomb, mais cela reste largement insuffisant, sauf à nous faire profiter du visage complètement figé, botoxé et désormais 100% grimaçant de la belle Catherine d’antan.
NOTE 9/10 - Correctement filmé et mis en scène, rien de nouveau sous les répliques très convenues de Téchiné. Ni réflexif (ou presque pas), ni spéculatif, ni programmatique, le propos n’a aucun intérêt.
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Mercredi 4 janvier 2023 à 19H, nouvelle émission de la Petite Boutique Fantasque. Elle permettra de continuer l’exploration des richesses accumulées lors du séjour parisien, cette fois-ci le versant cinématographique. La proximité de la Cinémathèque, et la myriade de petits cinémas art et essais a permis de très beaux visionnages. Cette émission est entièrement composées de bandes annonces enchaînée. Cela lui donne une étrangeté déroutante.
Cette émission a été enregistrée et montée au studio de RadioRadioToulouse et diffusée en hertzien, Toulouse : 106.8 Mhz ou en streaming https://www.radioradiotoulouse.net/ et pour tout le reste du temps sur les podcasts de mixcloud.
Programmation musicale : 1) Space oddity (Grazzia Gia) 2) Loops II (Philippe Hurel) Adelaïde Ferrière + bandes annonces : Roubaix ville lumière (Arnaud Despleschin) / Convoi exceptionnel (Bertrand Blier) / Trains de vie (Paul Vecchialli) / Un soupçon d’amour (Paul Vecchialli) / Conte de juillet (Guillaume Brac) / L’île au trésor (Guillaume Brac) / A l’abordage (Guillaume Brac) / Grandeur et décadence d’un petit commerce de cinéma (Jean-Luc Godard) / Jeanne (Bruno Dumont) / Jeannette (Bruno Dumont) / La belle (Arunas Zebriunas) / La jeune fille à l’écho (Arunas Zebriunas) / A swedish love story (Roy Andersson) / Kid swensk (Nanna Huolman) / Bleu Pâlebourg (Jean-Denis Bonan) / Chien (Samuel Benchetrit) / Les grands squelettes (Philippe Ramos) / Ne croyez pas que je hurle (Franck Beauvais) / Liberté (Albert Serra) / Dernier amour (Benoit Jacquot) / L’adieu à la nuit (André Téchiné)
Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/la-fille-véhémente-demandait-au-bibliothécaire-la-petite-boutique-fantasque/
Sus aux Béotiens !
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EN LA ALMONEDA
Entre tantos desechos que juntó el azar, un Cristo de marfil, exhibido en la calle, lanza un supremo adiós a su ya extinta fe: las rodillas le aploma un inmenso quebranto.
Una Venus enfrente, prez del arte antiguo, emerge de la veste que apresan las ancas, natural y divina, y se brinda desnuda, sin brazos, como tronco ceñido de yedra.
Sensualidad serena y dulzura sin término no ofrecen ya caricias a los transeúntes: la una tienen clavos, la otra está sin brazos.
Sin caridad el hombre vende cuanto compra; la mujer le escatima noches sin sosiego, pues ya no se prodigan los nobles abrazos.
*
CHEZ L’ANTIQUAIRE
Entre mille débris au hasard amassés, Un Christ en vieil ivoire, exposé dans la rue, Jette l’adieu suprême à sa foi disparue Et sent fuir ses genoux infiniment lassés.
En face, une Vénus, gloire des arts passés, Sort de la draperie à ses flancs retenue, Naturelle et divine, offrant sa beauté nue, Sans bras, pareille aux troncs de lierres enlacés.
La Volupté sereine et l’immense Tendresse Aux passants affairés n’offrent plus de caresse : L’une a les bras cloués, l’autre a les bras rompus.
L’homme, sans charité, revend ce qu’il achète ; La femme lui marchande une nuit inquiète : Les beaux embrassements ne se prodiguent plus.
Sully Prudhomme
di-versión©ochoislas
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Marcher sur les feuilles mortes
Novembre était le mois préféré de Monsieur Bogue. Il n'y voyait pas la morosité qu'on lui associe souvent… Il y voyait la beauté colorée de l'automne. Ce qu'il aimait faire par dessus tout, c'était se rendre en forêt pour marcher sur les feuilles mortes. Ressentir leur craquement chantant sous ses pas. Il enregistrait souvent ses promenades pour écouter le bruit des feuilles juste avant de s'endormir. Son dernier enregistrement durait plus de 30 minutes. Il se faufila au creux de son lit pour l'écouter. Ses paupières commencèrent à se fermer lorsqu'il entendit quelque chose d'étrange. Au-delà du bruissement des feuilles, il y avait des murmures. L'homme était pourtant seul lors de sa marche. Il augmenta le volume au maximum pour décrypter ces paroles mystérieuses. Il finit par comprendre quelques morceaux de phrases, mais la plupart des mots prononcés était brouillé.
Nous irons, si tu veux, jusqu’au soir, à pas lents, … Que verse en nous l’automne exquis et douloureux
Il écouta la bande en boucle toute la nuit, sans parvenir à la comprendre. Dès le lever du jour, il retourna dans la forêt. Il marchait avec hâte pour retrouver le bout du chemin prit la veille. Il arriva vite à l'endroit qu'il avait enregistré. L'homme s'y arrêta et tendit une oreille attentive. Il ne tarda pas à entendre de nouveau les murmures. Soudain, l'épais tapis de feuilles mortes qui couvrait le sol décolla en formant un tourbillon. Sa forme était particulière. Il avait la silhouette d'un homme. Tout en tourbillonnant autour de monsieur Bogue, la figure de feuilles mortes continuait de souffler ses murmures. Peu à peu, la voix s'intensifia et s'éleva dans les airs. Monsieur Bogue écouta avec émerveillement cette silhouette qui, aussi inquiétante soit-elle, lui déclamait un poème. Dans le parc aux lointains voilés de brume, sous Les grands arbres d’où tombe avec un bruit très doux L’adieu des feuilles d’or parmi la solitude, Sous le ciel pâlissant comme de lassitude, Nous irons, si tu veux, jusqu’au soir, à pas lents, Bercer l’été qui meurt dans nos coeurs indolents. Nous marcherons parmi les muettes allées ; Et cet amer parfum qu’ont les herbes foulées, Et ce silence, et ce grand charme langoureux Que verse en nous l’automne exquis et douloureux Et qui sort des jardins, des bois, des eaux, des arbres Et des parterres nus où grelottent les marbres, Baignera doucement notre âme tout un jour, Comme un mouchoir ancien qui sent encor l’amour.
Albert Samain, Le parc dans Le chariot d'or, 1907.
Fin.
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Le petit espace de temps où tu traverses les fleurs du cerisier, éclatantes au soleil, déjà s’effaçant comme neige, c’est toute ta vie que tu traverses ainsi d’un regard. Elle est ce pur espace comme il va s’effondrer d’un nuage, d’une brume, d’une nuit ; ce pur espace qui tremble dans l’espace et qui ne se déploie que par blessures, jamais glissade heureuse, sinon de ce regard accroché un instant à un blason de vert tendre et de blanc. Ceci n’est pas compté, jamais, cette somme de ta vie ! La blessure est ancrée dans le corps mais lui n’a pas de racines, pas encore, il porte ces fleurs comme un aveugle. En une nuit parfois il ne reste que cette promesse du fruit, trop rouge le fruit. Il porte ces fleurs, il les broie avec ses pilons d’os. Ô poudre commune, comme nos chemins sont légers ! Pierre -Albert Jourdan Le bonjour et l’adieu Editions du Mercure de France, 1991
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Catherine Boissaye - L’adieu
Catherine Boissaye – L’adieu
Assis, devant la baie vitrée,Dans son espace solitaire,Les doigts enchevêtrés,Il contemple l’éphémère. Le soleil a rougi là-bas,La nuit va bientôt venir.Il pose son regard lasSur son triste devenir. On ne lui laissé nul espoirSes jours sont comptés.C’est la fin de son histoireIl doit donc s’y préparer. Puis secouant la têteIl reprend sa plume dorée.Sur la lettre à en-têteLes vers viennent se…
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Rappelle-toi
Rappelle-toi, quand l’Aurore craintive Ouvre au Soleil son palais enchanté ; Rappelle-toi, lorsque la nuit pensive Passe en rêvant sous son voile argenté ; A l’appel du plaisir lorsque ton sein palpite, Aux doux songes du soir lorsque l’ombre t’invite, Ecoute au fond des bois Murmurer une voix : Rappelle-toi.
Rappelle-toi, lorsque les destinées M’auront de toi pour jamais séparé, Quand le chagrin, l’exil et les années Auront flétri ce coeur désespéré ; Songe à mon triste amour, songe à l’adieu suprême ! L’absence ni le temps ne sont rien quand on aime. Tant que mon coeur battra, Toujours il te dira Rappelle-toi.
Rappelle-toi, quand sous la froide terre Mon coeur brisé pour toujours dormira ; Rappelle-toi, quand la fleur solitaire Sur mon tombeau doucement s’ouvrira. Je ne te verrai plus ; mais mon âme immortelle Reviendra près de toi comme une soeur fidèle. Ecoute, dans la nuit, Une voix qui gémit : Rappelle-toi.
Alfred de Musset
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Toujours j’ai ressenti une perte - Du plus loins qu’il me souvienne J’étais veuve - de quoi je ne savais Trop jeune pour qu’on se doute
Qu’une endeuillée rôdait parmi les enfants J’allais cependant pareille À qui sur un Empire se lamente Étant le seul Prince en exil -
Plus vieille, Aujourd’hui, D’un cycle assagie Et plus effacée, comme est la Sagesse Doucement Je poursuis encor la quête De mes Insolvables Palais -
En un Soupçon, comme un Doigt De temps en temps touche mon Front Je crois que je cherche aux antipodes Le Lieu du Céleste Royaume -
Emily Dickinson, Car l’adieu, c’est la nuit (2007)
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