#Lèvres Dodues
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Pensées pour les pauvres garçons dans la chasteté -
Je vous écris pour exprimer mes sentiments pour vous, pauvres, pauvres garçons dont les épouses, les copines ou les maîtresses vous font porter ces méchants dispositifs de chasteté pour vous empêcher d'obtenir une érection ou tout soulagement sexuel. Comme cela doit être terriblement frustrant pour vous, avec votre pénis excité qui palpite et se fatigue, c'est serré, petite cage qui aspire à être sucé et caressé jusqu'à ce qu'une belle grosse charge chaude de sperme crémeux explose. Mais tout ce que vous pouvez faire est de battre et de battre et de tendre sans soulagement en vue alors que la pression s'accumule dans vos couilles. Vos pauvres petites noix doivent avoir mal de tenir tout ce sperme refoulé, j'aimerais pouvoir leur donner à tous les deux un beau baiser humide en ce moment.
Je parie que votre bite bien taquiné coule des flux constants de pré-sperme. Mon cœur va vraiment à toi. C'est si cruel que votre maîtresse vous fait souffrir comme ça. Ce n'est pas juste qu'elle puisse jouir quand elle le veut alors que vous n'avez jamais envie de jouir du tout, d'autant plus que c'est vous qui la faites jouir avec impatience avec votre langue bien entraînée. Je sais que vous devez très bien manger la chatte, en léchant passionnément cette douce petite chatte humide dans laquelle vous aspirez à glisser votre bite gonflée. C'est tellement méchant de sa part de rire de vos gémissements, de vos mendicités et de vos tortries alors qu'elle se délecte de votre frustration
Si seulement je pouvais faire quelque chose pour soulager votre souffrance. Je te ferais jouir tellement bien si seulement je pouvais déverrouiller ton pauvre pénis piégé. Je peux imaginer le dérimager et le regarder rapidement atteindre une érection complète et lancinante. Ce serait si bon, n'est-ce pas, de libérer votre bite longtemps dunei de sa petite prison et de la laisser s'étirer sur toute sa longueur. Je peux imaginer tout rouge et raide alors qu'il palpite avec un besoin urgent, vos boules chargées de sperme pendent lourdement. J'aimerais sentir leur poids dans la paume de ma main et les serrer pendant que ma langue s'étend pour lécher la petite perle de pré-cum suintant du bout de votre bite qui se contracte.
Je suis tellement mouillé juste en pensant à quel point ce serait bien de sentir ta bite raide qui palpite entre mes seins ronds et douces et qui frotte sa tête violette glissante en petits cercles autour de mes mamelons rigides jusqu'à ce que des jets chauds de sperme les éclaboussent, d'épaiss coulées de sperme qui coulent sur mon corps et qui coulent sur mon petit clitoris chaud, avec lequel je joue en ce moment. Mes doigts sont si lisses avec du jus de chatte que je peux à peine taper ! Je suce le jus de mes doigts, en faisant semblant que c'est ton sperme. Pouvez-vous imaginer sentir mon haleine chaude et humide sur votre chair de bite sensible ?
Mmmmm, je me lèche les lèvres en prévision de les enrouler lentement autour de votre tube-steak juteux et de le sucer jusqu'à ce que les épais jets de sperme explosent dans ma bouche. J'adore me mettre à genoux, sucer ta tige dure dans ma bouche chaude et juteuse et être récompensé par une grosse charge de crème sucrée comme je sais que tu l'as stockée dans tes boules dodues en ce moment. Imaginez à quel point mes lèvres affamées se sentiraient bien d'engloutir votre bite intacte et de la traire bien et lentement pour prolonger votre plaisir longtemps nié. C'est dommage que nous puissions seulement imaginer, n'est-ce pas ?
J'aimerais vraiment pouvoir te sucer, mais je ne peux pas, parce que ta cruelle maîtresse te fait porter cette méchante vieille ceinture de chasteté. Ce n'est tout simplement pas juste ! Vous ne pouvez même pas vous masturber, comme je sais que beaucoup de garçons coquins qui lisent ceci le font probablement en ce moment. Imaginez cela, ils deviennent tellement excités à fantasmer d'être torturés comme vous qu'ils ne peuvent s'empêcher de se branler quand le fantasme devient trop intense. Ils ne comprennent tout simplement pas à quel point il est terrible d'avoir vraiment à endurer la frustration et l'humiliation que vous devez endurer pour le plaisir de votre maîtresse.
Eh bien, j'espère que ma sympathie vous a fait vous sentir mieux. Je voulais juste que vous sachiez que je me soucie vraiment de vous. Peut-être que cela vous consolera de savoir que je suis venu quatre fois juste en pensant à vous alors que j'écrivais cette petite note. Je prévois de jouir quatre fois de plus tard ce soir avec un vibromasseur qui glisse dans et hors de mes petits pusss-puss serrés, chauds et humides, en imaginant à quel point je t'ai rendu insupportablement excité, comment tu vas te tortiller et gémir dans ton sommeil ce soir, rêvant de moi de te faire jouir. Si vous avez de la chance, vous aurez peut-être un rêve humide ! Je l'espère vraiment !
Avec des lèches et des baisers chauds et humides,
Mlle Lilly xoxo....!!!
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Pendant ce temps-là, Marcel Proust :
« Il y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n'était pas le théâtre et le drame de mon coucher, n'existait plus pour moi, quand un jour d'hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j'avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d'abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d'une coquille de Saint- Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d'un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Il m'avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu'opère l'amour, en me remplissant d'une essence précieuse: ou plutôt cette essence n'était pas en moi, elle était moi. J'avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D'où avait pu me venir cette puissante joie? Je sentais qu'elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu'elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D'où venait-elle? Que signifiait-elle? Où l'appréhender? (…) Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d'autres plus récents; peut-être parce que de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s'était désagrégé; les formes - et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel, sous son plissage sévère et dévot - s'étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d'expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir. Et dès que j'eus reconnu le goût du morceau de madeleine trempé dans le tilleul que me donnait ma tante (quoique je ne susse pas encore et dusse remettre à bien plus tard de découvrir pourquoi ce souvenir me rendait si heureux), aussitôt la vieille maison grise sur la rue, où était sa chambre, vint comme un décor de théâtre s'appliquer au petit pavillon, donnant sur le jardin, qu'on avait construit pour mes parents sur ses derrières (ce pan tronqué que seul j'avais revu jusque là) ; et avec la maison, la ville, depuis le matin jusqu'au soir et par tous les temps, la Place où on m'envoyait avant déjeuner, les rues où j'allais faire des courses, les chemins qu'on prenait si le temps était beau. Et comme dans ce jeu où les Japonais s'amusent à tremper dans un bol de porcelaine rempli d'eau, de petits morceaux de papier jusque-là indistincts qui, à peine y sont-ils plongés s'étirent, se contournent, se colorent, se différencient, deviennent des fleurs, des maisons, des personnages consistants et reconnaissables, de même maintenant toutes les fleurs de notre jardin et celles du parc de M. Swann, et les nymphéas de la Vivonne, et les bonnes gens du village et leurs petits logis et l'église et tout Combray et ses environs, tout cela qui prend forme et solidité, est sorti, ville et jardins, de ma tasse de thé. »
PROUST Marcel, Du côté de chez Swann, GF Flammarion, Paris, 1987, p. 140-145
#j'ai dicté les premières phrases à mes élèves avant-hier#je me suis sentie tellement validée quand j'ai vu toutes ces virgules#marcel proust#la madeleine
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A quoi ressemble le Père Noël dans le monde ?
Personne ne l’a jamais rencontré ni n’a la preuve de son existence à part un verre de lait à moitié bu au pied des sapins du monde entier… Mais à quoi peut bien ressembler le Père Noël ?
Est-ce ce vieux monsieur bienveillant habillé de rouge avec sa longue barbe blanche ?
Depuis des décennies, les plus grands experts se sont penchés sur la question du Père Noël. S’il l’on sait qu’il distribue environ 800 millions de cadeaux chaque année pendant la période de Noël, fin décembre, à une vitesse moyenne de 8 millions de kilomètres par heure, nous ne savons toujours pas, avec précision, à quoi il ressemble vraiment. Les pays du monde se lancent alors chacun dans leur interprétation, en fonction de leur histoire et leur croyance.
En 1821, il est représenté par un lutin sympathique, dodu et souriant sur un traîneau
Saint-Nicolas et Santa Claus ne feraient qu’un
Nicolas de Myre est un moine du IIIe siècle connu pour sa générosité et son affection envers les enfants. Plutôt calme et discret, plusieurs légendes circulent à son sujet et ont fait sa réputation au fil des siècles : il aurait sauvé des petites filles de la prostitution, sorti des soldats de prison, porté secours à des marins en danger et même réssucité des enfants tués et découpés par un boucher. Quoiqu’il en soit, l’homme saint est très généreux et vient en aide aux plus pauvres. Célébré le 6 décembre dans de nombreux pays chrétiens, Saint-Nicolas devient petit à petit le Père Noël, un personnage transporté dans le monde entier par les vagues d’immigrations, notamment aux Etats-Unis. C’est ainsi que Saint Nicolas devint SinterKlaas, puis Santa Claus.. En 1821, il est représenté par un lutin sympathique, dodu et souriant sur un traîneau par Clement Clarke Moore, un pasteur américain. En 1863, le dessinateur Thomas Nast prend le relais en lui ajoutant un costume bordé de fourrure et un ceinturon large. En 1931, l’illustrateur Haddon Sundblom se prend à rêver d’un Père Noël rouge et blanc pour les publicités de Coca-Cola. La représentation occidentale de Santa Claus est définitivement adoptée.
Sinterklaas, le Père Noël des Pays-Bas
Une réforme protestante du XVIe siècle mit néanmoins à mal la fête de Saint-Nicolas dans les pays d’Europe. Sauf pour les Pays-Bas qui gardèrent leur “SinterKlaas” (Saint-Nicolas en néérlandais). Aujourd’hui encore, ce personnage n’utilise pas de rennes ni de traîneau mais arrive à cheval blanc, avec son assistant - très controversé - nommé Zwarte Piet. Ce dernier a tendance à punir les enfants méchants, et a souvent une figure toute noire, une perruque bouclée, de grandes boucles d’oreilles et des lèvres très rouges. Vous avez dit effrayant ?
Le nain scandinave Nisse en Europe du Nord
Nisse est un charmant et minuscule nain (on parle de 50cm maximum) issu du folklore scandinave qui débarque à chaque période de Noël. Si, sa longue barbe blanche, sa calotte conique et sa distribution de cadeaux aux portes (et non par la cheminée) le caractérisent aujourd’hui, il n’a pas toujours été représenté ainsi. Petit à petit, la représentation du lutin s’est mélangée aux traditions voisines du Père Noël.
Des pères noël des temps modernes en Islande qui ne se privent pas de déposer une pomme de terre dans les souliers des enfants
Les Yule Lads sillonnent l’Islande à Noël
La Russie célèbre Noël avec Ded Moroz et Snegurochka
Ded Moroz (Grand-Père Gel) et sa fille Snegurochka (la fille de neige) sont chargés de représenter Noël en Russie. Le monsieur est vêtu de bleu et se déplace en traîneau tiré par trois chevaux. La légende, issue de la culture orthodoxe, raconte qu’il est en bleu grâce à son pouvoir de congeler les enfants pour les emmener avec lui (charmant…). Il les rend aux parents contre une rançon en cadeaux (malin en plus…). De nos jours, il se met à ressembler de plus en plus au Père Noël et distribue des cadeaux plutôt lors du réveillon du nouvel an.
Au Japon, place au Dieu Hotei à Noël
Au Japon, le Père Noël est souvent comparé à Hotei (布袋), le dieu de la fortune et protecteur des enfants. Avec son gros ventre, des grands lobes d’oreilles et surtout son large sourire plein de bonté, au bord du fou rire, on raconte qu’il se promène avec un grand sac de trésors composés de jouets qu’il a réparé. Une particularité de Hotei, racontée par les bouddhistes japonais : son gros ventre ne serait pas dû à l’alimentation généreuse mais rempli de l’amour qu’il a pour l’humanité et surtout les enfants. Autre détail important, le dieu Hotei n’exauce les vœux que si plusieurs personnes le demandent, un souhait collectif en somme.
En Iran, il faut attendre Amu Norouz au printemps
Amu Norouz - aussi connu sous le nom d’Amu Nowruz - est le jumeau du Père Noël en Iran, du moins physiquement : il est représenté comme un vieil homme aux cheveux argentés, un bâton de marche à la main, avec une longue barbe blanche. Mais, contrairement à son jumeau, il distribue des cadeaux aux enfants la veille de l’équinoxe de printemps, fin mars; sa venue symbolise l’ouverture du Nouvel an iranien.
Qu’il soit grand, petit, jeune, vieux, qu’il se déplace à pied, à cheval ou en traîneau, qu’il soit vert, bleu ou rouge…partout le Père Noël est la représentation d’une fête populaire universelle. Ses cadeaux préférés ? La magie dans les foyers et l’amour de l’autre.
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Inktober 2023 - Dodu 19/31
Zelda était une jeune fille enjouée, toujours le sourire aux lèvres, toujours serviable, la première à se proposer dès qu’il y avait quelque chose à faire. Réveiller Link était dans sa ligne de conduite et elle s’y soumettait avec plaisir, se faufilant dans sa chambre ou envoyant son Célestrier selon ses envies. Au fil des années, elle avait développé de nombreuses techniques qu’elle avait pu…
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I wish you would write a fic where Izuku is a changeling.
As usual, first the English version, then the French one. Enjoy :D
°°°°°°°°°°
Yes, the child in front of her had the same dark curls with green glints, the same face shape, the same moles lining his chubby four-year-old cheeks. The boy was the same size as her baby, wore the same clothes and had the same adorable smile as her son.
But this was not her Izuku.
Inko was not crazy, nor was she tired or in a state of shock, despite Hisashi's claims. The child in front of her was not her little boy.
Something was wrong with his gaze, how he would stare at anything so intensely, with eyes that were too bright and changing green. How he could stand so still when no one was looking, like a little doll that had been put there, waiting for someone to come and animate it so it could live again. There was something wrong with how he would silently slip into the hallways, laughing like Izuku when he surprised Inko behind her back.
But the worst was when the child started to cry. When he would first hold back a hiccup, lowering his head and biting his lip, then bring up his still plump little hands to wipe his wet eyes. He bowed like Izuku, curls hiding his wrinkled forehead as the first sobs broke out, both so quiet and deafening that seeing them broke her heart.
Oh my god, he looked so much like him.
.
Oui, l’enfant devant elle avait les mêmes boucles sombres aux reflets verts, la même forme du visage, les mêmes grains de beauté qui ornaient ses joues joufflues d’enfant de quatre ans. Le petit faisait la même taille que son bébé, portait les mêmes vêtements et avait le même sourire adorable que son fils.
Mais ce n’était pas son Izuku.
Inko n’était pas folle, elle n’était pas non plus fatiguée ou en état de choc, contrairement à ce que prétendait Hisashi. L’enfant devant elle n’était pas son petit garçon.
Quelque chose n’allait pas dans son regard, dans la façon dont il fixait n’importe quoi si intensément, avec des yeux d’un vert trop vif et changeant. Dans la façon dont il pouvait rester si immobile quand personne ne regardait, comme une petite poupée qu’on aurait posé là, attendant que quelqu’un vienne l’animer pour pouvoir vivre à nouveau. Quelque chose n’allait pas dans la façon dont il se glissait en silence dans les couloirs, riant comme Izuku quand il surprenait Inko dans son dos.
Mais le pire, c’était quand l’enfant se mettait à pleurer. Quand il retenait d’abord un hoquet, baissant la tête et se mordant la lèvre, puis remontait ses petites mains encore dodues pour essuyer ses yeux humides. Il se courbait comme Izuku, les boucles cachant le front plissé alors que les premiers sanglots éclataient, à la fois si calme et assourdissant que les voir lui brisait le cœur.
Ho mon dieu, il lui ressemblait tellement.
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Charo le possesseur
« Tous ces petits culs ! » pensa-t-il en bavant. Il regardait les communiantes avec un sourire narquois imaginant qu’il puisse palper abondamment leurs fesses ; qu’elles soient roses, blanches, dodues, fermes ou grasses, il aimait posséder les culs. Charo voltigea dans l’église comme un souffle de poussière. Il inspectait chacune, sentant leur parfum pour détecter une pincée de perversion. Il s’arrêta de temps en temps, regrettant de ne pouvoir se présenter physiquement, il restait un esprit et savait frapper quand il le fallait. En prenant de la hauteur, il chercha sa future cible, elle était là, il le sentait !
Les jeunes filles encore adolescentes n’avaient rien d’attirant dans leur tenue de communiantes. Elles priaient en écoutant le prêtre donner l’eucharistie en même temps, Charo avait autre chose en tête à mettre dans leur bouche plutôt qu’un morceau d’hostie. Il épia chaque fait et geste lorsqu’il remarqua l’aura de l’une d’elle. Elle ne brillait pas. Elle ressemblait à une ampoule en fin de vie. Ravi, il l’avait trouvée ! La gamine récitait une parodie de prière. La paillarde murmurait les mots qu’il aimait entendre. Il huma son odeur, il sentit le plaisir monter en réalisant qu’elle sera une sacrée coquine, une future chaudasse. D’ailleurs, il remarqua sa beauté qui fera certainement du dégât parmi les hommes. Le démon s’approcha de nouveau, chercha en volant s’il n’y avait pas d’autres gamines ayant les bonnes dispositions lorsqu’il ressentit un étrange désir. Mais celui-ci était un appel, il y avait une mauvaise âme dans l’église.
L’attirance augmenta sa respiration. Elle s’amplifiait au point de presqu’être entendu par les paroissiens. Il monta jusqu’au plafond pour trouver la proie qui l’appelait. Elle avait forcément quelque-chose de différent. Durant son rapide retour entre les fidèles, il tomba nez-à-nez avec une ombre noire et suintante. Elle était devant cette forme noire. Il avança au point de la coller, la sentir. Elle puait la luxure, la baise. Dans ses yeux, il remarqua des souvenirs de stupres et d’orgie. La mère d’une des gamines trompait régulièrement son mari et il avait envie d’y goûter.
Entre le cocu et un homme complètement inconnu, il choisit le second assis à la gauche de la garce. Il avait envie de jouer. D’ailleurs, il remarqua de suite par son aura grise et hésitante sa timidité naturelle. Il était effacé auprès de sa femme, un soumis digne des plus grand paillassons. Dès lors, il entra très facilement dans son esprit faible. Il aimait entrer dans le corps des hommes même s’il préférait certains animaux tels que le cerf ou l’étalon. A la différence, les hommes imprégnaient son désir de leur envie, leur force, leur qualité ou leur défaut. Il tourna lentement la tête pour observer cette femme qui l’enivrait. Il sourit simplement avant d’effleurer son bras du bout des doigts. L’effet électrisant suffit pour qu’elle réagisse. Elle le connaissait uniquement comme étant le père d’une copine de sa fille. Avant, elle ne l’avait jamais considéré être un potentiel amant mais à ce moment, elle réalisa qu’il pouvait être séduisant. Il avait la beauté du diable en lui. Sa main toucha une seconde fois le bras, descendant long de son tailleur. Elle sentit qu’il insistait. Elle frémit, espérant que personne ne s’en rende compte. Elle sentit quelle-chose remuer en elle, la chaleur commençait à consumer son bas-ventre. Soudain, il pencha la tête pour murmurer qu’il l’attendrait dehors. Dès lors, elle regarda cet homme s’excuser auprès de sa femme prétextant une envie de prendre l’air parce qu’il se sentait mal. Elle le regarda partir, matant son cul serré dans un pantalon démodé et trop court. Il était ridicule mais si attirant !
Au moment de chanter l’Ave Maria, elle profita que l’assemblée soit debout pour se soustraire sans être remarquée. A peine franchit-elle la grande porte qu’elle chercha sa présence, tournant la tête comme une chouette en quête de nourriture. Il était au coin d’une ruelle, il attendait en fumant une cigarette. Elle approcha, un sourire retenu, le regard de braise, elle devinait qu’il pouvait être un bon coup. La ruelle ressemblait plus à une impasse qu’une vraie rue. Ici, ils étaient certains de ne pas être dérangés. Il recula pour se cacher derrière des bennes, elle accompagnait ses pas avant d’être prise par la taille, obligée de coller son dos contre lui. Lentement, il caressa ses cuisses et son sexe qui mouillait sa culotte. Elle frissonna de désir, la chaleur devint intense. La bourgeoise remonta son tailleur bleu marine dévoilant son porte-jarretelle et d’un geste brutal, il pencha son corps obligeant sa compagne du moment à s’agenouiller. Ses mains touchèrent le sol encore détrempé par l’urine d’un clochard qui avait ses habitudes dans le coin. Il remonta sa jupe, pétrit ses fesses, enleva le slip de l’amante avant de caresser ses orifices offerts à l’aide de ses doigts. Elle suintait la baise au point de luire entre les jambes. Elle leva la tête, ravie, honteuse, heureuse, méprisable, elle sentit l’extase l’envahir. Puis, sans tarder, il dégaina son sexe raide qu’il enfonça dans l’anus de la pauvre femme, la faisant crier de douleur. Il lima à un rythme progressif, soutenu. Son sphincter brulait, le mal entrait en elle jusqu’aux entrailles. Pourtant, elle gémit, ressentant dans cette souffrance un plaisir certain. Elle chercha à se frotter le clitoris mais il l’attrapa par les cheveux et s’enfonça jusqu’à la garde. Il souriait, dévoré par des pensées lubriques, il profitait de la frustration de son hôte pour renforcer sa jouissance. Il savait tout le mal qu’il pensait de son épouse, il s’imaginait en train de l’enculer dans l’église. Dans son délire, Charo laissa filer un trait de bave le long du menton. Soudain il enleva son sexe, offrant un peu de répit à l’œillet élargi. La mère souffla mais ne se sentait pas comblée. Elle attendit à quatre pattes, l’odeur de la pisse montait à ses narines ; une odeur insoutenable d’ammoniaque et de mauvais vin lui vint à l’esprit.
Charo se fixa devant elle. Il balança son sexe toujours dur et tapa avec sur le visage de la dame infidèle. D’abord sur le front, la joue gauche ensuite la droite en disant : « Au nom du père, du fils et du saint esprit ». Ensuite, il enfonça sa bite dans la bouche ouverte de sa maitresse en disant : « Amen ! ». Il baisa entre ces lèvres sensuelles, s’enfonçant en remuant les hanches. Il tenait la tête dans les mains afin qu’elle ne puisse bouger. Le gland cognait la luette, la mâchoire de sa conquête acceptait de rester grande ouverte malgré l’envie de se refermer par instinct pour se défendre contre ses coups de butoir. Soudain, il arrêta gardant sa verge dans la bouche. Elle essaya d’enrouler la langue autours lorsqu’une puissante giclée chaude et amère remplit sa gorge. Elle essaya de se sortir de cette inondation d’urine. Son menton dégoulinait de pisse, elle faillit s’étouffer, recrachant une partie par les narines, il était ravi de sa surprise. Une fois terminé, il retira son pénis devenu gluant de bave, de mouille et d’urine. Elle se pencha pour vomir à cause du goût qui retournait son estomac. Tout le petit-déjeuner y passa, projeté en un jet rapide sur le goudron. Cependant, elle n’eut pas le temps de se remettre qu’il la chevaucha de nouveau, écartant sèchement son orifice anal moins résistant. Il reprit sa cadence infernale, l’obligeant à se courber en agrippant ses cheveux.
La joue collait à la flaque de bouilli. Elle ne pouvait plus bouger, recevant les attaques répétées de Charo. Il claquait ses fesses à les faire rougir. Il aimait humilier les femmes adultères. Alors, il continua de limer en ne prononçant qu’un seul mot : « Lèche ! ». Sans contester, la femme frotta la langue sur le bitume couvert d’une légère couche marron à l’odeur de bile et de pisse. Il pensa à ces culs qui récitaient des psaumes dans l’église, il accéléra le rythme malgré les soudaines implorations de sa soumise. Tout-à-coup, elle sentit le sperme se projeter dans son ventre. Il resta en elle, râlant le temps d’être certain que toute la semence était partie. Puis, il changea d’orifice pour faire seulement trois allers-retours, juste pour enflammer son clitoris, et il se retira. Il était certain de la revoir, elle le réclamera !
Elle ne se releva pas immédiatement. Elle essuya d’abord son visage luisant et barbouillé et se recoiffa ensuite. Elle regretta son bas troué à hauteur du genou, victime de ce moment brutal avant de rejoindre sa famille en titubant légèrement à cause de ses talons hauts. En marchant, elle sentait le sperme couler de son fondement. Charo eut le temps de partir vers la voiture du possédé et une fois dedans, il quitta ce corps devenu inutile, laissant l’homme se reposer persuadé avoir rêvé. Après, le démon vola tel un nuage de fumée vers les paroissiens qui sortaient sur le parvis de l’église. Il s’approcha, encercla sa proie encore jeune. Il sentait en cette Lolita, les capacités nécessaires. D’ailleurs, il remarqua la petite œillade au grand frère d’une copine. En l’espace d’un instant, il perçut la sensation de pouvoir dont elle était consciente. C’était pour bientôt ! Encore un an, peut-être deux ! Il ne restait plus qu’à trouver le bon corps. Celui du garçon était entouré d’une aura trop brillante, trop propre ; il fallait quelqu’un d’autre : un cousin, un oncle peut-être, un ami du père. Il trouva peu après le repas de communion en voyant le comportement de la jeune fille pendant une discussion avec un voisin qui la félicitait. Ce sera lui, un père de famille ! Charo aimait afficher en public la dépravation de monsieur tout le monde. C’était son rôle de démon lubrique.
Alex@r60 – février 2020
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Gros-beau
Croiser ce gros-beau garçon dans les couloirs du métro relève d'un charmant hasard, toujours inspirant.
Forme masculine arrière dodelinante et généreuse. Dodu, il remue les fesses.
Tout est rond : des pieds, doigts de pieds, mollets, passion mollets, cuisses - passion cuisses, fesses massives, enclume, ventre, plis panses, seins, pecs sous gras, ronds biceps, joues charmantes, bas-joue. Doigts potelés, lèvres rondes, salive baisers.
Cohérence jaune-pisse : du gros, du gras, du lourd, du désir vert des garçons qui me percent le coeur...
Le baiser c’était comme monter un gros calibre, enfourcher une grosse cylindrée.
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Slow Burn, BatB fic, StanFou, chap 8 (NSFW)
Gaston se réveilla avec une gueule de bois épouvantable. Les rayons de soleil filtrant au travers des volets semblèrent lui brûler les yeux. Il puait la sueur, et avoir dormi tout habillé ne fit rien pour arranger son humeur. Son premier soin avant toute chose, en sortant de sa chambre, fut de faire appeler LeFou. Puis il ordonna à la femme du patron de lui faire couler un bain, ce à quoi elle obéit en maugréant : il était pas loin de midi, elle avait autre chose à faire.
Gaston s’enferma dans la petite pièce, se dévêtit et se lava soigneusement, chassant cette odeur de vinasse qui semblait lui sourdre du corps.
LeFou arriva, une tenue de rechange sous le bras.
- Bonjour Gaston.
- LeFou, viens me laver les cheveux.
Il s’assit sur un tabouret près du bord de la baignoire et encadrant doucement la tête de Gaston dans ses mains, lui trempa la tête en entier, avant de s’enduire les mains de savon et de lui laver les cheveux avec soin, prenant garde à bien masser les tempes et l’occiput pour que Gaston se détende.
L’effet ne se fit pas attendre. Le chasseur sentit la tension s’évacuer de ses membres et sous les doigts magiques de son lieutenant, il avait l’impression que ses misères s’effaçaient comme la crasse et la sueur de sa peau.
Les yeux fermés, Gaston aurait roucoulé de bonheur. LeFou lui rinça la tête, puis recommença. Le chasseur réfléchit.
Cela faisait plusieurs fois que LeFou ne marchait plus dans les machinations habituelles pour conserver sa dévotion à son égard. Que bomber ses muscles ne lui rendait plus les yeux brillants. Que se dénouer les cheveux à la fin d’une longue course, secouant sa crinière l’air de rien, ne lui faisait plus détourner le regard en se mordant l’ongle d’un pouce. Que s’étaler dans son fauteuil dans une attitude à la fois décadente et très étudiée ne provoquait plus ce renflement léger dans ses pantalons, qu’il dissimulait aussitôt en allant prendre l’air.
Au début, quand Gaston, à la guerre, s’était rendu compte non seulement des inclinations de LeFou, mais en plus qu’elles lui étaient destinées, il avait été horrifié. LeFou homosexuel ! Cela sonnait comme une trahison personnelle.
Puis cette dévotion à son égard, la proximité de la camaraderie soudée par les batailles, lui avait fait réviser son jugement. C’était à cette époque que LeFou avait gagné son surnom en commençant à chanter sa gloire pour distraire leurs camarades de régiment. C’était agréable, au départ. Puis petit à petit, ces louanges étaient devenues aussi vitales pour Gaston que l’eau ou le pain.
Il avait besoin d’être célébré, qu’on lui dise que ce qu’il faisait était juste et bien. Il avait besoin d’être glorifié pour avoir tué, détruit, massacré, sinon il repenserait aux hommes qui avaient péri sous ses balles et les cauchemars reviendraient. Il avait besoin qu’on chante ses qualités, parce que certaines nuits, il ne pouvait se sortir de la tête qu’il avait ôté la vie à des gens comme lui, dont l’unique tort était de ne pas porter le même uniforme que lui.
Que les horreurs qu’il savait avoir commises étaient transfigurées par la belle voix douce et les danses joyeuses du petit homme souriant qui le suivait comme une ombre, semblant changer par magie le sang, la mort et la violence en légende dorée.
Sa légende.
LeFou lui était indispensable, et durant la guerre, les regards fugaces, les réactions involontaires, les touchers à la dérobée en refaisant ses bandages lui laissaient l’assurance que la réciproque était vraie. Il se savait beau, et il voyait bien que LeFou partageait son avis. Parfois, quand les veuves se faisaient rares, ou plus rarement quand quitter leur lit ne le laissait pas totalement assouvi, il se demandait ce que LeFou dirait s’il le voyait arriver dans sa tente, puis se glisser dans son lit, pour voir ce qu’il en était des caresses entre hommes.
Comment serait le corps de LeFou contre le sien ? Il l’avait déjà vu nu -à l’armée, la pudeur est une denrée vite dépensée-, et s’était demandé, parfois, de façon détachée, ce que ce serait de toucher cette peau, ces poignées d’amour, ces rondeurs presque féminines. LeFou avait de très beaux cheveux, un joli visage. Est-ce qu’il chanterait, à ces moments-là, ces chants sans paroles mais connus depuis le fond des âges ? Est-ce que son corps s’enroulerait autour du sien, comme pour un pas de danse ?...
Puis il se réprimandait, en se disant qu’il n’allait pas ruiner sa réputation pour une nuit auprès de son lieutenant, et… Gaston avait confusément l’impression que s’il se passait quoi que ce fût entre eux, cela casserait leur dynamique. Elle était en grande partie basée sur la frustration. Le désir dans les yeux de son second se devait de rester inassouvi. Car Gaston ne se rendait que trop compte qu’il n’y avait guère que cela qui lui servait à retenir LeFou près de lui.
C’était pourquoi Stanley était devenu si gênant. Stanley offrait à LeFou quelque chose que Gaston ne pouvait, ou ne voulait pas lui donner. Il ignorait où en étaient leurs relations. Quand, l’autre jour, LeFou lui avait assuré qu’ils ne s’étaient jamais touchés, Gaston avait eu l’impression qu’il mentait.
Stanley était en train de délivrer LeFou des entraves indispensables pour l’équilibre de Gaston. LeFou n’avait plus besoin de lui pour lire ses lettres, des poteaux indicateurs ou des enseignes. Ou pour faire la correspondance indispensable de la maison. LeFou n’était plus réceptif à son apparence…
Stanley l’avait-il déjà touché ? Serré dans ses bras ? Embrassé ? Il imagina son lieutenant et le jeune tailleur enlacés. Il savait que Stanley, sous ses vêtements amples, était remarquablement bien bâti, la faute aux leçons d’escrime avec Tom et l’exercice qu’il ne manquait pas de prendre en soulevant régulièrement des objets lourds. Lors de leur dispute pendant la traque du cerf, il avait délibérément menti à LeFou, par jalousie. Il les imaginait donc, ce jeune corps mince et athlétique contre l’autre, rond et doux. Les cuisses dodues encadrant l’étroit bassin. Les deux visages pressés l’un contre l’autre dans un baiser profond…
LeFou toussota et se leva.
- Tes cheveux sont propres, je vais, heu… Te… Te laisser finir. À tout à l’heure !
Gaston, accoudé à la baignoire, n’eut que le temps d’ouvrir les yeux pour voir LeFou sortir de la pièce. Gaston ne comprit pas tout d’abord, puis se rendit compte de l’érection impressionnante qui s’étalait sur son ventre, sous l’eau du bain. Comment elle était arrivée, celle-là ?
Gaston n’avait pas bougé les bras des bords de la baignoire, il ne s’était même pas touché. C’était le résultat de ses réflexions qui… ?
Gaston haussa les épaules, et décida de façon très pragmatique de prendre le problème en main. Le plus simple était de continuer ce qu’il imaginait, ce qu’il fit.
Un poing soigneusement arrimé autour de son sexe, il reprit sa fantaisie là où il l’avait laissée.
Il vit en pensée LeFou, étendu sur un lit, les yeux clos, Stanley allongé sur lui, pressant ses lèvres contre les siennes. Il imagina les lents mouvements du bassin, les caresses de Stanley sur les cuisses le pressant contre son amant. Il imagina les mains grassouillettes de LeFou lui caressant les cheveux. Il imagina le sexe de Stanley, qu’il avait arbitrairement décidé de voir long et mince, comme lui, entrer et sortir du corps de LeFou, les abdominaux carrés caresser le sexe de LeFou, plus court mais beaucoup plus épais. Il vit les lèvres se séparer pour murmurer des mots que lui-même n’entendit pas, mais il n’eut pas le temps de pousser plus loin la réflexion. L’orgasme le prit quasiment par surprise et en quelques mouvements du poignet, il se répandait dans l’eau tiédie du bain.
Gaston sortit de l’eau, se sécha et s’habilla avec la tenue que LeFou avait apportée, puis sortit de la pièce sans façons rejoindre son lieutenant.
LeFou était en train de lire, et n’avait pas plus l’air embarrassé que ça. Il arrivait parfois que ses traitements finissent de cette manière. Il leva les yeux de son ouvrage et lui sourit.
- Tu te sens mieux ?
- Oui, grâce à toi.
LeFou hocha la tête.
- Oh, et, heu… Désolé pour tout à l’heure. J’ai laissé mon imagination battre un peu la campagne !
- Tu es tout excusé ! Répondit LeFou, gaiement. C’est la veuve Grandier qui t’a mis en telle joie ?
C’était une jeune veuve qui avait vaguement capté l’attention du chasseur voici quelques semaines. Gaston approuva de la tête. Un mensonge pour un autre.
- Bien que je doute qu’elle sache masser la tête aussi bien que toi !
- À l’impossible, nul n’est tenu. Veux-tu que nous allions visiter cet armurier qui a ouvert dans le village voisin ? Ton couteau de chasse n’est plus de la première jeunesse, je m’en suis aperçu l’autre jour.
- Allons-y ! Lança Gaston, content de passer du temps avec son lieutenant.
OoO
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Dans leurs bras
Cinquième et dernière lettre de Violette à Louise
La Chapelle-près-Sées, le 20 juillet 1927
Louise, ma toute tendre,
Je n'ai plus de nouvelles de toi. J'espère que rien ne t'es arrivé de fâcheux, et que tes lettres se sont simplement égarées ou qu'elles m'arriveront bientôt. Nous partons dans quelques heures pour la maison de Mère. Je prends la plume pour te partager ma merveilleuse aventure de la nuit dernière.
Vois-tu, les parents ont organisé hier soir un repas et une belle petite fête comme ils savent le faire, où chacun chante, dit un conte, joue un air, où les plaisanteries fusent et où le cadre familial et les rôles n'ont plus guère cours. Les jeunes qui nous accompagnent en Normandie sont venus dormir ici, aussi, l'assistance était nombreuse. Antoine — le petit fermier qui me plait mais je te l'ai déjà écrit — ne cessait de me poursuivre du regard. Mais mon esprit était ailleurs. Depuis la partie de campagne où j'ai branlé ma petite Agathe, mes sœurs ont en permanence envers moi tant de regards entendus que j'en suis toute troublée. Et hier soir, au milieu des rires, des éclats de voix, et malgré le regard brûlant d'Antoine, je ne voyais que leurs yeux brillants fixés sur moi. Et quand elles ont salué la compagnie pour monter dans leur chambre, Agnès en passant près de moi à murmuré : « Viendras-tu ? ». Je restai quelques minutes encore parmi les fêtards, puis passée ma stupeur, toute bouleversée par cette invite, je décidai de monter les retrouver.
Je grattai à leur porte. La réponse ne m'arriva qu'après un temps, petit « oui » à peine audible. J'entrai et les vis, debout dans la faible lueur de la seule lampe allumée. Nues. L'une d'elle, cheveux déjà nattés, terminait de coiffer l'autre de la même façon. La première me dit « Entre donc, nous avons fini. » de l'air le plus impassible du monde, mais alors qu'elle reportait son attention sur la natte de sa sœur, je vis un large sourire étirer ses lèvres. La seconde, sans chercher à dissimuler son excitation, braquait déjà sur moi un regard d'envie. En avançant dans la pièce, je vis que leurs tresses étaient liées de rubans blancs. Les liserés colorés, qu'elles portaient le jour pour se différencier, gisaient sur la tablette de la coiffeuse. Bien sûr, ici ils étaient inutiles. Je ne pus m'empêcher de penser à la signification de ce rituel. De me dire que le soir effaçait toute distinction entre les jumelles. Agathe et Agnès existaient-elles comme deux individus distincts, en dehors du regard que leur portait leur entourage ?
Le temps de me faire cette réflexion, l'ouvrage de coiffure était terminé. La plus exaltée des deux avança et me tendit la main. Je posai mes doigts sur les siens, et d'une prise plus légère qu'un oiseau posé sur une branche, elle m'attira vers elles. Du bout des doigts encore, elle me fit lever les bras. L'autre, toujours derrière moi, fit glisser ma courte chemise d'été par dessus ma tête. Je me trouvai nue entre elles. Il y eut le doux contact d'une main dans mes cheveux, tandis que « l'oiseau » me détaillait sans pudeur de la tête au pied. Je fis de même. J'avais eu, je te l'ai écrit, un bel aperçu de l'entrecuisse d'Agathe quelques temps plus tôt, ainsi que de son joli connin où mes doigts firent un si doux voyage. Pourtant je découvrais seulement maintenant toute l'étendue de la beauté nue de mes sœurs. Les courbes, lourdes et fermes, de leurs seins libérés de la contrainte du corset ; l'arrogance des tétons ronds, hauts et carmin régnant sur leurs claires aréoles en ellipses ; le mignon renflement de leur bedon qui leur faisait comme un coussin douillet ; les hanches étroites dont la ligne fuyait soudain, s'évasant pour devenir cet opulent bassin et ces fesses, si généreuses que même de face elles arrondissaient leurs silhouettes ; la générosité des cuisses et la façon dont leurs jambes s'affinaient vers un mollet encore dodu mais gracieux, puis filait vers de délicates chevilles, et enfin les plus mignons des pieds, aux petits orteils ronds. Tout ceci enrobé du satin d'une peau sans excès ni manque, qu'on aurait dit comme un nappage de sucre glacé, dont la teinte leur donnait des airs de pâtisseries à la rose.
~
C'est de celle qui se tenait derrière moi que vint le premier geste, la première caresse sur ma hanche, et le premier baiser. Je crois que nous étions toutes trois partagées entre une grande timidité, et une excitation si forte que les gestes se faisaient d'eux-mêmes, le désir se jouant de notre retenue. Cheveux, épaules, cou, seins, hanches… mains et bouches commencèrent lentement à apprivoiser les peaux, sans précipitation, avec entre les caresses de petits sourires tendres, entre les gestes voraces des baisers plus chastes, comme pour nous rassurer, confirmer que tout ceci était juste un jeu comme les autres.
Nous avions investi le lit. J'étais dans leurs bras, affamée de leurs petits corps. J'allais, d'une caresse du doigt qui faisait s'ouvrir doucement le bijou de l'une, à un suçon appuyé sur le sein de l'autre, puis revenais à la première pour quelques coups de langue avides qui fendaient de bas en haut le rideau de ses nymphes, et retournais à la seconde pour lui faire goûter les eaux de sa sœur sur mes lèvres. Elles étaient tout aussi caressantes, mais dès qu'il s'agissait de ma petite trique — qui, toute tendue et dure comme du bois, les effleurait puis leur échappait quand je glissais entre elles — je les sentais hésitantes. Elles tentaient un geste curieux, fasciné, puis retiraient aussitôt leur main. Craignaient-elles de me blesser ? Aussi je m'arrêtai un instant, me dégageant de leurs bras, m'adossai aux oreillers, et leur dis : « Venez ».
Elles approchent et se mettent à genoux à mes côtés. Leur regard a du mal à quitter mon petit arc tout bandé. Je caresse la cuisse de l'une d'elles : « Viens, sois légère. Tout ira bien. ». Sa main descend, puis deux doigts remontent le long de ma tige, et, délicats sur ma soie douce, en épousent la largeur, puis montent encore et atteignent ma couronne. Son regard va de mes yeux à ma petite queue, comme si elle cherchait mon approbation. Cette façon toute candide qu'elle a de découvrir ce que je sais être son premier vit — ses jus, sa raideur mais aussi sa douceur — me touche et me fait de petits coups au cœur, si bien que je pourrais venir juste en me laissant saisir par la beauté du moment.
L'autre assiste en silence, se touche lentement, deux doigts ouvrant son huître rose, un troisième en effleurant la perle. Quand les doigts de ma branleuse veulent remonter sur la tête ronde et rouge de mon panais que ses caresses ont bien décalottée, je l'incite plutôt à continuer d'aller et venir sur la peau de ma gaine. Prenant la main libre de l'autre, je saisis doucement son index que je porte à la fente de mon mât, d'où suinte déjà un miel abondant. je lui en fais tâter la texture, la douceur, en lui faisant exécuter de petits cercles, juste de la pulpe du doigt. Puis je la laisse faire d'elle-même et peu à peu, tout mon faine est enduit du nectar doré. C'est alors que ma caressante approche sa bouche. Tandis que ses lèvres épousent mon gland et entament un suçon lent et délicat, sa sœur goûte mon « petit foutre » au bout de son index. Je caresse leurs dos, leurs cheveux. Tout en portant une main entre ses cuisses, la goûteuse se fait branleuse, m'agite, lentement, tandis que l'autre peu à peu prend de l'assurance et me gobe. Je devine qu'elle est en train d'atteindre son plaisir, à la façon dont elle s'agite, à l'allure de la branle sur son bouton, et au regard fiévreux qu'elle pose sur sa sœur en train de m'emboucher le dressoir. Je lui tends mes lèvres. Elle les prend, et la fièvre me monte aux reins, aux seins et au cœur, en même temps que le jus me monte au manche. La gourmande y fait, de sa bouche et avec bel entrain, des voyages toujours plus longs. Quand ma propre complainte se fait plus forte, elle retire ses lèvres de mon bout et, comme le fait sa sœur qui est en train de s'envoyer au ciel en poussant de petites plaintes d'animal apeuré, fourre sa bouche dans mon cou. La branle est maintenant rapide et vigoureuse, me faisant comme une traite de la pine, presque blessante, mais d'autant plus excitante, et si rapide, que j'accompagne la montée de ma sève de grands cris, entrecoupés de « N'arrête pas. Oh ! branle moi toujours ! ». Les douceurs et les câlins de mes petites maîtresses, doublées de petits mots les uns doux — ma petite sœur, ma Violette d'amour, les autres plus corsés comme jolie gousse, petite ribaude, petit vit ou simplement fouteuse — me font des frissons qui décuplent l'intensité de la décharge quand je me libère enfin, dans un long brame continu.
Tu les connais bien, ma Louison, les petits feux d'artifice que nous offrait parfois ma flûte. Comment, quand tu la rendais heureuse, elle te montrait qu'elle t'aimait et te remerciait par de beaux jets de fleurs blanches qui, à leur tour, te faisaient toute ravie et gourmande ! Eh bien celui-ci fut parmi les plus réussis. Je me fis des pétales jusque sur le visage, quelques perles sur les seins et le ventre, et encore un bel étang de lait des seins au nombril. Si tu avais vu ces yeux pétillants, ces sourires enchantés ! Elles hésitèrent un peu, et ce fut finalement celle là même qui en avait causé l'éruption qui, la première, approcha sa bouche et goûta le fruit de ses efforts. Après une petite grimace, elle se décida à continuer. L'autre fut comme piquée par cet outrage, et une petite course se lança entre elles. Je les calmai en leur donnant du « Doucement mes butineuses ! Et rapportez-moi tout ce nectar, que je vous fasse encore du bon miel avec ». Cela les amusa beaucoup et, comme de bonnes petites abeilles, elles firent plusieurs voyages de mon corps à ma bouche, qui accueillait le doux mélange de ma crème mêlée à leur salive.
Ma secoueuse s'était mise à se toucher pendant que nous échangions encore nos baisers salés, et je m'avisai alors qu'elle n'avait pas eu son compte de transports. Je lançai un clin d'œil à l'autre et d'un même élan, nous nous jetâmes sur elle et la tinrent allongée. Les rires fusaient. Nous écartâmes grand ses cuisses, posèrent une joue sur chacune, et à tour de rôle, nous mîmes à bichonner son petit con, brassant à petits coups de langues le mélange que nous avions encore en bouche, avec sa douce mouille. Bientôt les lèvres de son abricot fendu étaient toutes barbouillées de ce nouveau nectar fait avec tous nos jus, et nous les lapions comme deux petites caniches affolées, un coup chacune, tout en joignant nos doigts pour prodiguer des gentillesses à son bourgeon et fouiller un peu le col de sa craquette. De tous les cris qui s'élevèrent ce soir là, ce fut sans doute le plus beau, le plus long, et il fut suivi d'un de ces petits jets comme Agathe m'en avait fait dans les herbes folles, par un bel après-midi, et quoique plus modeste, celui-ci fut suffisant pour nous éclabousser le visage, et mettre encore des rires dans cette nuit de bonheur. Les câlins qui s'ensuivirent, plein du parfum encore frais de nos humeurs, nous accompagnèrent rapidement vers le sommeil, emmêlées, nouées, blotties, et ravies. Avant de m'endormir, je vis la fenêtre ouverte. Provenant de la terrasse en contrebas, on pouvait entendre distinctement les discussions, la musique et les rires de la fête qui, doucement, allait vers sa fin. Je réalisai alors, sans en être affectée, que tout le raffut de nos petites cabrioles avait dû faire naître de jolis sourires parmi les convives.
~
Mais me croiras-tu, ma Louisette, si je te dis que de cette nuit là, ce ne sont pas tant ces caresses et ces extases qui me feront le plus beau souvenir. Vois-tu, je m'éveillai dans la nuit, parcourue d'un frisson, et j'allai dans un demi-sommeil fermer la fenêtre. Je ne perçus pas tout de suite les jumelles, qui s'étaient réfugiées d'un côté du lit et, allongées sur le flanc, tête bêche, se faisaient à nouveau des mamours, lèvres aux cons. Je revins sur les draps en prenant grand soin de ne pas les déranger. Leurs élans étaient paisibles, doux, empreints même d'une certaine lenteur. Des suçotements tendres. Elles ne semblaient pas m'avoir remarquée. C'était comme si elles dormaient encore. Je restai là, bien longtemps, à les observer et à les entendre. Parfois, la cadence s'accélérait à peine, bien progressivement, et leurs respirations prenaient l'ampleur et le souffle de soupirs de plaisir. Elles geignaient alors, comme on geint dans un sommeil agité de rêves, dans une harmonie de notes et une synchronicité parfaite. Il me semblait que je pouvais voir le plaisir circuler de l'une à l'autre, passer d'une bouche au con de l'autre, du con au ventre, puis du ventre à la bouche et ainsi de suite, prisonnier de ce cycle de vie, ce tourbillon de tendresse. Puis, leur respiration reprenait un rythme plus lent, et leurs câlins retrouvaient un tour moins érotique.
Je n'étais point excitée. Ou plutôt si, j'étais toute tendue pour elles, mais par ma peau, par mon ouïe, par mon cœur… Et je compris, ma Louise. Je compris et je pleurai. Je sus qu'il n'y avait pas, qu'il n'y avait jamais eu d'Agathe ni d'Agnès, mais un seul être dont ni ni l'une ni l'autre n'était une moitié séparable. C'eût été aussi absurde de vouloir les distinguer que de couper en deux un homme par le milieu ! Elles étaient une seule, et en même temps plus encore. Et la pensée se formula en moi que tout ce qui prétendrait les séparer était criminel. Je réalisai alors que l'avenir, avec les rôles d'adultes que le monde extérieur leur demanderait d'y jouer, serait pour elles une épreuve terrible. Aussi je décidai ce soir là, de m'opposer au projet de Père de les amener à se séparer pour les préparer à affronter la vie. Ne peuvent-elles échapper aux tourments de ce monde qui nous veut conforme aux places qu'ils nous a lui-même assignées ? Ne peut-on rien faire pour des êtres qui, comme elles, ont besoin plus que d'autres d'être un peu à l'abri des tempêtes ?
Je te baise le front, le ventre et la moniche, ma douceur. Écris-moi vite de tes nouvelles pour mettre fin à mon inquiétude.
Ta baiseuse, ta lécheuse, et si tu en doutes, ton éternelle amoureuse,
Violette
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Vous ne croirez pas à ce traitement qui rend vos lèvres pulpeuses
Dans la recherche de lèvres volumineuses, vous avez probablement examiné tout cela: injections pour les lèvres, implants, cosmétiques ou tout ce qui est étiqueté “repulpant”. Mais que se passe-t-il s’il y avait un moyen d’obtenir des lèvres plus épaisses sans traiter vos lèvres du tout? La vérité est qu’une cure de jouvence peut faire une différence spectaculaire … Tags : lèvres, Lèvres Dodues, Relooking du sourire, Sourire Cliquez ici pour lire l'article complet : https://www.ebeautyplanet.fr/vous-ne-croirez-pas-a-ce-traitement-qui-rend-vos-levres-pulpeuses/
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Jardin de la citadelle
Les ombres changeantes du jardin de la citadelle
C’était l’heure où les ombres jouent leur va-tout, en écorchant les murs du haut donjon de leurs reflets anthracite. Elles s’éteindraient bientôt, ou s’étendraient jusqu’à plus soif, tout dépendait du point de vue... De quelle matière étaient-elles donc issues ? Seul le Maâg Arképantos aurait pu répondre à mes interrogations, encore que ce n’était pas son domaine d’expertise de prédilection… Mais il n’avait pas dédie Oruzal de ses révélations passées… De fait, tous pensaient qu’il n’y avait là, aucune raison de préciser : Oruzal était fou, l’affaire était entendue. Recuit par ses trop nombreux combats et son penchant pour le Rhymir, sa raison vacillait dure, et ses dernières incursions en territoire Zaal n’avait rien arranger… Pourtant, ce n’était ni dédain ni compassion que j’avais lu sur la face du Mâag quand mon vieil éclaireur s’était épanché la nuit dernière, mais bien du trouble. Un masque que je ne lui avais vu que rarement arboré. Voire jamais.
Je n’avais pas eu pour l’instant l’occasion d’en discuter avec lui, et sans doute toute cette histoire avait dû me sortir de la tête, jusqu’à cet instant précis où j’observais leur manège habituel pour la première fois avec attention. N’ayant pas un naturel contemplatif, je n’avais jamais perdu mon temps à étudier les réfractions de la lumière, et n’avais finalement aucune expérience en la matière, les seules ombres sur lesquelles parfois mon regard s’était fixé, étaient celles que déclinaient les cadrans solaires. Celles qui se déployaient sur les murs, les vitraux et les hommes en cette fin de soirée ne m’inspiraient ni peur ni aucun sentiment d’aucune sorte… Peut-être si j’avais eu quelque habilité à me souvenir de ma prime jeunesse, aurais-je pu découvrir quelque terreur enfouie ? Mais il aurait fallu pour cela que je remonte à l’âge où je marchais à quatre pattes, et peut-être comme certaines rosses mal débourrées aurais-je eu souvenance d’un moment où les ombres m’effrayaient...
Je n’aimais guère ces pensées, j’avais bien d’autres choses en tête, beaucoup plus simple à régler. Préparer la poix, veiller au rendement des ferronniers, à la discipline de la troupe… Il me fallait que je m’en débarrasse. Aussi me rendis-je dans les travées des jardins, en espérant mettre la main sur Arképantos, que je n’avais pas encore vu ce jour.
Les allées débordaient de fruits, elmon roses, kérohis soyeux, seyblas dodus… et partout les fleurs, un vertige coloré, qui, s’il écoeurait mes yeux, ravissait mes concubines… mais ce n’était pas là leur but premier, elles étaient réparties selon les espèces pour permettre aux plantes de s’épanouir entre elles. Processus symbiotique, m’en avait un jour instruit Arképantos. J’avais connu les jardins de la citadelle avant l’arrivée du Maâg, et si de prime abord, j’avais pris pour des fadaises ses méthodes horticoles interlopes, force était de reconnaître qu’il était un maître en la matière.
Je le trouvais finalement à méditer près d’un verger, sans doute perdu dans quelque échange avec son dieu de référence, Horistocle l’Architecte… Peu partageaient son culte en nos contrées, le Mâag n’était de toute façon ni zélote, ni prosélyte et cette divinité s’apparentait à certaines figures de nos mythes antiques. Je n’avais de toute manière que peu d’intérêt pour ces choses, ayant toujours préféré le grain des choses à la paille des mots. Je n’attendais pas bien longtemps avant qu’il ne sente ma présence et m’accueille accortement à le rejoindre sous les branches tombantes gorgées d’orayas du paîboya où il s’était installé.
__ Eh bien mon Prince, que me vaut le plaisir de votre visite ?
__ Des pensées… Que je ne m’explique pas, et que je vous serais gré, d’éclairer.
__ Je ferais de mon mieux, en ce cas.
__ Les ombres changeantes, qu’évoquait hier au soir, Oruzal… Que vous inspirent-elles?
__ Comme l’ont moins plaisamment présenté vos officiers, je pense que votre maître éclaireur souffre de la fatigue et de son goût immodéré pour les liqueurs Styrienne, répondit-il en esquissant un sourire hésitant.
__ Je connais bien Oruzal et il n’a jamais été homme à se faire remarquer… Et s’il a toujours su parfaitement relater de ce dont ses yeux avaient été témoins, il n’a pas les mêmes talents pour l’élucubration, son esprit est bien trop terre-à-terre.
__ Et c’est bien pour ça qu’il a pris ses hallucinations pour une expression du réel… expliqua le Maâg posément, gardant aux lèvres toujours ce même sourire, auquel il ne m’avait pas habitu��.
__ Pourtant, hier soir, son discours vous a paru autrement plus convaincant… Vous n’êtes pas homme à cacher vos émotions et malheureusement pour vous, ce n’est pas un masque que l’on revêt avec aisance, du moins sans s’y être exercé. Vous autres Khalistins, avez d’innombrables qualités, la fausseté n’en fait pas partie… Répondez à mes interrogations, ou je serais bien forcé de croire que vous me cachez quelque chose… Avec les Zaals à nos portes, je ne risquerais pas la présence d’un traître en ma citadelle… Parlez !
__ Eh bien je… je ne pense pas qu’il s’agisse d’ombres à proprement parler. Admit-il au bout d’un soupir.
__ Expliquez-vous.
__ Depuis peu coure la rumeur que certains d’entre les Sylvidiers ne sont pas ce qu’ils paraissent être…
__ Et que sont-ils donc ?
__ Vous savez qui sont les Sylvidiers n’est-ce pas ?
__ Des métis… à la fois humains et khalistins, non ?
__ Pas exactement… Jusqu’il y a peu les Sylvidiers ne pouvaient être engendrés que par l’union d’une humaine avec un Khalistin. S’il est parfois arrivé que des Khalistines… s’accouplent avec des hommes, jamais elles ne procéèrent de la sorte, jusqu’à ce que…
__ Eh bien, poursuivez…
Il me raconta alors la voix tremblante, le supplice que certaines de ses congénères avaient subis des années auparavant. Sous la contraintes de menaces plus cruelles les unes que les autres, ces Khalistines subirent de leurs bourreaux, maints violements et atrocités jusqu’à en perdre la raison dans le but d’engendrer des créatures hybrides à la fois humaines et khalistines, qui selon le Mâag jouissaient toutes d’une qualité unique.
Elles étaient métamorphes.
Capables de changer de forme par la seule force de leur volonté, pour peu qu’elle soit rentrées en contact avec l’objet de leur métamorphose.
Nous n’eûmes malheureusement pas le déplaisir de continuer cet échange cauchemardesque, car le tocsin m’avertit que les contingents ennemis que je croyais pourtant encore à des lieux de notre forteresse venaient d’investir les hameaux du fond de la vallée que la citadelle surplombait. J’abandonnais donc le Mâag à ses atroces révélations et recouvrais finalement mes esprits dans le tumulte de la soldatesque en branle.
J’ordonnais d’une main, commandais de l’autre, tachant de m’occuper l’esprit de toutes les manières possible. le fatras métallique des armes cliquetantes, les harangues des officiers, les cloches, les hénnissements des chevaux, les aboiements des molosses, les portes qui claquent, les prières ahannées, tout ce chaos participa de me faire oublier des sinistres révélations d’Arképanos.
Momentanément.
Car quand le soleil finit sa course éternelle derrière les coteaux à l’ouest de la citadelle, mon oeil s’égara aux pieds des murailles de ma forteresse et je vis les ombres de mes soldats danser au gré des fluctuations des torches d’ébéral qui trônaient sur les créneaux.
Je vis danser les ombres changeantes…
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Parfait pour le petit déjeuner, le pain au chocolat de @sylvaindepuichaffray 😀. . . Dodu, généreux, moelleux, il est parfait pour démarrer la journée le sourire aux lèvres 😀. . . #painauchocolat #pain #chocolatine #breakfast #viennoiserie #boulangerie #morning #goodmorning #boulanger #patissier #sylvaindepuichaffray #marseille #bakery (à Patisserie Sylvain Depuichaffray) https://www.instagram.com/micheltanguy/p/BwGr7IYntur/?utm_source=ig_tumblr_share&igshid=ifj3uwliqqi3
#painauchocolat#pain#chocolatine#breakfast#viennoiserie#boulangerie#morning#goodmorning#boulanger#patissier#sylvaindepuichaffray#marseille#bakery
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Ma goutte.
Un jour peut-être vous passerez à coté d’elle, humectant son cœur, tordant ses sphères.
Aujourd’hui elle est partie, elle n’est plus qu’en moi comme desséchée, lyophilisée – suis-je donc condamné à n’épouser que tes formes – ô ma goutte chérie, mes yeux larment !
Normalement, je vis avec une goutte. C’est une goutte de toutes les couleurs, je lui prête un petit nom selon l’humeur. Parce que son vrai nom, entendu qu’elle est très timide, vraiment humide, le moindre rouge lui donne des couleurs, elle ne veut pas trop qu’on le crie sous les toits (question de gouttière me répondrez-vous, mon chat). Elle préfère mouiller les toits, ma goutte à moi. Dieu m’arrose si je mens, je vous le donne quand même ce nom. Puck. C’est Puck la goutte qui vous éclabousse à peine son nom postillonné. Plick, ploc, plouf. Touché, coulé.
Elle a la forme d’une goutte. Furtive comme une goutte – elle s’agite, puis se disperse, parfois tendrement, toujours voluptueusement. Pourtant, elle est bien dodue ! Vous savez, quand une goutte tombe ? Bah Plouf en plein dans le mille. D’un coup, c’est tout son gras qui vous gicle à la gueule. Pour moi, il en va tout autrement de la courtoisie, de l’accueil. D’ailleurs quand je ne la cueille pas dans le creux des mains, elle me lèche le visage, perle à mes lèvres et me dérobe un bon mot. Ma langue s’ébroue, toute émoustillée, traversée d’un frisson. Hop, je l’avale – la goutte, pas la langue. Dites donc : déglutinez mieux !
Quand elle dégouline en moi, le long de mon corps, féline et potelée, replète et câline, je ronronne qu’il est l’heure du chausson aux pommes butiné maison. Dieu me tripote, si vous ne comprenez pas, fermez les yeux et avalez votre salive – toujours est-il que ce n’est pas votre jour ! Point de vulgarité, s’il vous plait : Secouez-vous ! Secouez-vous mieux ! Puis maintenant, dernière goutte. Merci. Reprenons.
Je vais me replier sous un empilement de draps jusqu’à y étouffer pour de bon. J’ai envie de mourir sous quelque chose de grand, d’immense. Je veux mourir écrasé par l’univers ! Avec un grand U, s'il vous plait - sans sucre. Bon, il y a du mieux, mais c’est pas encore ça.
Elle distribue des mots plein la langue ma goutte. Ça serpente dans mes doigts plus vite que ça ne fourmille dans ma tête. Chacun sa tétine.
Ma goutte je l’aime. Un point c’est tout.
Reprenons.
Féline et créative, elle fait de moi sa goutte.
Pour conclure, nous sommes deux grosses gouttes assises sur un banc à discutailler de la pluie et du beau temps. Parfois, goutte de rhum.
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Je veux m'abstraire vers vos cuisses et vos fesses, Putains, du seul vrai Dieu seules prêtresses vraies, Beautés mûres ou non, novices et professes, Ô ne vivre plus qu'en vos fentes et vos raies ! Vos pieds sont merveilleux, qui ne sont qu'à l'amant, Ne reviennent qu'avec l'amant, n'ont de répit Qu'au lit pendant l'amour, puis flattent gentiment Ceux de l'amant qui las et soufflant se tapit. Pressés, fleurés, baisés, léchés depuis les plantes Jusqu'aux orteils sucés les uns après les autres, Jusqu'aux chevilles, jusqu'aux lacs des veines lentes, Pieds plus beaux que des pieds de héros et d'apôtres ! J'aime fort votre bouche et ses jeux gracieux, Ceux de la langue et des lèvres et ceux des dents Mordillant notre langue et parfois même mieux, Truc presque aussi gentil que de mettre dedans ; Et vos seins, double mont d'orgueil et de luxure Entre quels mon orgueil viril parfois se guinde Pour s'y gonfler à l'aise et s'y frotter la hure : Tel un sanglier ès vaux du Parnasse et du Pinde. Vos bras, j'adore aussi vos bras si beaux, si blancs, Tendres et durs, dodus, nerveux quand faut et beaux Et blancs comme vos culs et presque aussi troublants, Chauds dans l'amour, après frais comme des tombeaux. Et les mains au bout de ces bras, que je les gobe ! La caresse et la paresse les ont bénies, Rameneuses du gland transi qui se dérobe, Branleuses aux sollicitudes infinies ! Mais quoi ? Tout ce n'est rien, Putains, aux pris de vos Culs et cons dont la vue et le goût et l'odeur Et le toucher font des élus de vos dévots, Tabernacles et Saints des Saints de l'impudeur. C'est pourquoi, mes sœurs, vers vos cuisses et vos fesses Je veux m'abstraire tout, seules compagnes vraies, Beautés mûres ou non, novices ou professes, Et ne vivre plus qu'en vos fentes et vos raies.
Paul Verlaine
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Déjà nous étions sur le bateau, déjà je partais, j'étais au large, quand, m'arrivant tout d'un coup, comme l'échéance d'une dette, le malheur à la mémoire fidèle se présenta et dit : « C'est moi, tu m'entends, allons, rentre! » et il m'enleva, ce ne fut pas long, et me ramena comme on rentre sa langue. Déjà sur le bateau, déjà l'océan aux voix confuses s'écarte avec souplesse, déjà l'océan dans sa grande modestie s'écarte avec bonté, refoulant sur lui-même ses longues lèvres bleues, déjà le mirage des terres lointaines, déjà... mais tout à coup... Quand le malheur, prenant son panier et sa boîte à pinces, se rend dans les quartiers nouvellement éclairés, va voir s'il n'y a pas là un des siens qui aurait essayé d'égarer sa destinée ... Quand le malheur avec ses doigts habiles de coiffeur empoigne ses ciseaux, d'une main, de l'autre le système nerveux d'un homme, frêle échelle hésitante dans des chairs dodues, tirant des éclairs et des spasmes et le désespoir de cet animal de lin, épouvanté ... Oh, monde exécrable, ce n'est pas facilement qu'on tire du bien de toi. Celui qui a une épingle dans l'œil, l'avenir de la marine à vapeur anglaise ne l'intéresse plus. Dormir, s'il pouvait seulement dormir. Mais la paupière recouvrant son mal comme une brosse ... Sur un œil, pour peu qu'on le sorte convenablement, on peut aussi faire tourner magnifiquement des assiettes. C'est merveille de voir ça, on ne se lasserait pas de regarder. Mais celui qui en souffre, de cet œil, prend à ce jeu une part qu'il revendrait volontiers, oh! il ne se ferait pas prier ... Oh non, ou du moins pas longtemps.
Henri Michaux, Destinée (Lointain intérieur, 1938)
dit par Juliette Gréco
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Au green
Au détour d'une rue pavée, un panneau de bois vertical indique modestement "Hostel" comme il aurait pu être écrit "Saloon" en d'autres temps ou d'autre lieux. C'est l'entrée du Green, que scelle une porte étroite ouverte la journée, qui aurait tout aussi bien pu être fermée. Vous pourriez la dépasser des dizaines de fois sans jamais ne vous apercevoir de rien si comme ça m'est arrivé un jour chaud de Novembre vous n'y étiez pas attendus. Depuis la rue on aperçoit au loin, passé le corridor puis la grande pièce de vie, les palmiers du jardin et les montagnes andines.
Mais pourquoi le Green me direz-vous? Parce que c'est un hôtel écologique, pour les amoureux de la nature, c'est dit.
Et pourquoi je vous parle de cet endroit? Sans doute parce que j'y ai rencontré Ruth et Alberto.
Ruth
Si un jour vous pénétrez ici en matinée, vous la rencontrerez sûrement, derrière son comptoir. Nul doute qu'elle vous accueillera sans plus de cérémonies, il ne faudra pas nécessairement s'en offusquer.
Ruth. Elle est la doyenne du lieu, le roc.
Une femme au teint basané, trapue, dodue, que ses poumons malades ne laissent respirer qu'avec difficulté. Si d'ailleurs vous la cherchez en après-midi, c'est une voix lointaine et étouffée qui vous répondra, celle d'un être empêché par les fils de sa machine à oxygène qui refuse de sortir de sa chambre et de se montrer ainsi. Car Ruth est orgueilleuse. Quand il y a 12 ans on lui annonce une maladie incurable, elle s'insurge contre l'absurdité de la médecine et ses accusations vaines. Elle malade, à d'autres. Les traitements jamais. A quelques potions chamaniques seulement elle daignera donner son assentiment. Car elle vient de là, la Guarija, le désert du nord de la colombie occupé par les Wahus, communauté indigène. La pauvreté immense, l'extrême chaleur, l'isolement en font une terre de survivants. Quand elle retourne à l'hôpital plusieurs années plus tard, on constate au passage que la maladie s'est désistée, les médecins sont médusés. Elle leur répond sans un mot d'un regard désenchanté qui laisse entrevoir cette lueur de défi que les années ne parviennent à éroder, joue de ses faux-ongles roses brillants pour brosser en arrière ses cheveux courts et plus si nombreux. Elle est satisfaite.
Je suis arrivée comme volontaire au Green, je dois tenir la réception. Comme l'hôtel est en faillite et le plus souvent désert, le luxe m’est offert de m’adonner en supplément à quelques tâches annexes comme vider les petites fausses poubelles de tri (Green!) dans la grande vrai poubelle ou traîner dehors le chien de la maison qui tout en attendant ce moment avec autant d'enthousiasme que sa prochaine visite chez le véto n'en perd pas moins une occasion d'enfanter de véritables monstres entre les pavés.
Ca n'arrange pas beaucoup Ruth que je ne parle pas bien espagnol, la dimension d'échange culturel promise par l'annonce, une initative de sa fille, n'est pas celle qui semble l'accrocher le plus dans l'histoire. Elle me parle dans un espagnol de la côte où les mots sont avalés, dépecés puis recrachés amputés de la moitié de leurs lettres. Très vite je ne cherche plus à la comprendre ce qui ne l'émeut pas le moins du monde. L'essentiel est qu'elle ait dit ce qu'elle avait à dire, le reste ne lui appartient pas. Les quiproquos sont rois.
Elle se nourrit de gras et de rituels. Les lumières de l'hôtel doivent être allumées à heure fixe, chacune à sa minute dédiée. L'inventaire des frigos doit être fait chaque semaine selon une procédure sisyphéenne, sans discussion possible. Elle me le répètera du même ton monotone, sans agacement ni pédagogie, jusqu'à ce que je sois correctement formatée. Quand en vulgaire adepte de conservation de la matière je me prends à questionner la nécessité de recenser une nouvelle fois les bières puisqu'aucun mouvement n'a eu lieu dans la journée, Ruth m’explique calmement, sans quitter des yeux l'écran de son téléphone sur lequel un chiot sauve la vie d'un bébé, que l'opération vise juste à s'assurer que les volontaires ne se servent pas de bière illégalement.
L'essentiel est bien sûr de faire entrer l'argent, le moindre centime compte. La vérification du contenu de la caisse lors de la relève est un passage délicat pour tout nouveau volontaire tant l'opération est là encore minée de codes absolument arbitraires, mais le seul qui permettra quand il sera maîtrisé d'obtenir un sourire de la patronne (les plus fous y distingueront même une once de gratitude).
La consigne est claire : Au comptoir, augmenter les prix tant qu'on le peut, tant pis si l'infortuné se rend compte sur sa chaise longue devant la piscine verdâtre que son voisin a payé trois fois moins cher que lui sur internet, la sncf n'a qu'à bien se tenir. On ne pourra toutefois s'empêcher de noter quelques légères sorties de route officielles dans la relation client comme lorsqu'un jeune couple fraîchement débarqué au comptoir fort de sa réservation booking est prié de bien vouloir compléter le versement initial d'un second montant égal au premier car il y a eu une erreur de prix sur internet.
Ne surtout pas oublier non plus d'annoncer dès l'arrivée du client la taxe appliquée à quiconque fera entrer de l'alcool sur le site. 5000 pesos pour une bouteille de wisky, c'est toujours ça de pris. Tant pis si l'annonce peut faire fuir le seul client de la journée, encore une fois il y a des choses qui méritent d'être dites.
A 16h30 précise, autrement connue comme la mi-temps de ma traversée du désert quotidienne, Ruth va chercher le jeu de petits chevaux posé sur la télé, s'installe à sa place sur la table en palette (Green!) de la pièce principale et débute la partie qu'elle dispute quotidiennement avec Alberto, son frère, qui vit ici avec elle.
Alberto :
Alberto est assis là depuis deux heures sur le bord du canapé, le dos raide et voûté soutenu par de maigres bras appuyés sur ses genoux. Ses yeux sont rivés au sol. Il fait face au dessin animé pour enfants qui le pousse parfois à esquisser un timide sourire en levant les yeux. Je l'épie du coin de l'oeil depuis le comptoir de la cuisine, veille à ce qu'il écoute bien la télévision. Il serait juste un homme d'une cinquantaine d'année, qui ferait un peu plus vieux que son âge certes, et qui fatigué ce jour-là écouterait la télévision sans la regarder, pour se reposer, juste le temps qu'il faudrait pour se détendre la nuque et les yeux. Mais soudain, comme un escargot sous la pluie, il anéantit mes espoirs et semble être définitivement aspiré en lui-même. Il recommence. Soudain, l'insoutenable difficulté à habiter le monde qu'il portait un instant plus tôt en auréole vient désormais peser de tout son poids sur ses épaules qui se recroquevillent, impuissantes. Sa détresse ne fait plus de doute, son regard se fige définitivement sur la télécommande. Son corps de vieux veut le suivre, disparaître lui aussi, ses yeux implore pour le corps entier qu'on le laisse s'évaporer, mais non il reste coincé là, sur ce canapé, à la vue du monde. Et puis à un moment, parce qu'un client s'est invité sur le canapé (pas de chance, les statistiques pour que la situation advienne jouaient pourtant en sa faveur) Alberto revient à la surface et se dirige quelques mètres plus loin, vient s'appuyer sur le rebord de la fontaine du corridor où son échappée intérieure recommencera bientôt. Sans doute aimerait-il retrouver sa chambre mais elle est fermée, Ruth pense qu'il est important qu'il ne s'isole pas trop. Alors il reste là, docile et résigné.
Chaque après midi , vers 16h30, il se livre à la partie de petits chevaux muette que Ruth lui propose ou lui impose. Quand parfois elle s'absente quelques minutes durant la partie, Alberto jette les dés à l'infini et me tétanise.
Il est la présence muette et criante de l'invivabilité du monde. Alors je trouve n'importe quelle excuse bateau pour m'adresser à lui, déjà coupable de le déranger, de vouloir satisfaire mon propre désir de le voir entrer en relation et cesser ce terrifiant lancé de dé. Aimerait-il qu'on joue au monopoly un jour tous les deux? Il me répond de quelques mots mal articulés que je ne comprends pas. Ses yeux noirs sont enfoncés dans son visage pour voir du plus loin possible, son regard est doux mais fuyant. Il m'éconduit gentiment, d'un sourire en coin gêné. Sa bouche est celle des vieillards, sans lèvres, difficile à distinguer, ultime tentative physique pour se voir rayer de la liste des communiquants. Alors je lui en veux presque. Parce que son projet de ne pas parler a échoué, bien au contraire il communique puissamment, violemment. Il ne peux pas nous dire ça, nous faire ressentir ça sans fard, avec cette honnêteté des fous, brute, rare, déconcertante et ne répondre de rien.
Je m'échappe avec le chien. Ruth me crie que j'ai oublié le petit sachet plastique noir qui doit m'accompagner fidèlement pendant le cérémonial. Ou plutôt c'est ce qui me vient quand j'entends qu'elle s'adresse à moi et que je me souviens l'avoir oublié.
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