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#Jonathan Personne Disparitions
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New Video: Jonathan Robert Shares Jangling Rocker "Deux yeux au found d'une pièce noire"
New Video: Jonathan Robert Shares Jangling Rocker "Deux yeux au found d'une pièce noire" @bonsound @bonsoundpromo @corridormtl
Montréal-based singer/songwriter, multi-instrumentalist, animator and visual artist Jonathan Robert may be best known for being a co-founder and co-lead vocalist of internationally acclaimed JOVM mainstay act Corridor. But over the past years, Robert has also become an acclaimed solo artist, writing and performing with the moniker Jonathan Personne. Robert’s Jonathan Personne debut, 2019’s…
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bandcampsnoop · 2 years
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12/29/22.
This self-titled release is Jonathan Personne's 3rd release since 2019. "Histoire Naturelle" was released in 2019 on French label Requiem Por Un Twister. "Disparitions" was released in 2020 on Michel Records. And now in 2022 comes this self-titled beauty on Bonsound.
Jonathan Personne is really Jonathan Robert (Montreal, Quebec). He's probably more well known for his work with Corridor (they released an album on Sub Pop!). But where Corridor focuses more on post-punk, Robert's solo work is lush, and meticulously arranged (although this has been more noticeable with each new release).
This LP sounds like something the could have fit in on Trouble In Mind era Jacco Gardner, or Maston. It really sounds like it belongs on French label Born Bad Records.
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radiovoyager · 4 years
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lesarchivesmagnus · 4 years
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Les Archives Magnus - Episode 9 : L’amour d’un père
                                                ARCHIVISTE
Déposition de Julia Montauk, concernant les actions et les motivations de son père, le tueur en série Robert Montauk. Déposition originale faite le 3 décembre 2002. Enregistrement audio par Jonathan Sims, archiviste en chef de l'Institut Magnus, Londres.
Début de la déposition.
                              ARCHIVISTE (DEPOSITION)
Mon père était un meurtrier. Je ne peux pas raisonnablement le nier à ce stade ; les preuves fournies par la police étaient accablantes, et j'ai vu sa remise moi-même. Je ne suis pas ici pour essayer de laver son nom. Il n'y aurait pas beaucoup d'intérêt, de toute façon, car je suis sûre que vous savez qu'il est mort en prison l'année dernière. Sept ans, ce n'est pas beaucoup pour une peine d'emprisonnement à vie, mais je doute que ce soit la libération conditionnelle anticipée qu'il espérait.
Désolé, ce n'était peut-être pas de bon goût. Pourtant, sa mort me donne l'impression de pouvoir raconter cette histoire, ce que je m'étais jamais vraiment sentie comme libre de faire avant. Je m'attendais toujours à ce qu'il en parle pendant la frénésie médiatique qui a entouré son procès, mais pour une raison quelconque, il s'est tu. Je pense que je comprends un peu mieux maintenant pourquoi il n'en a jamais parlé, préférant que les gens tirent leurs propres conclusions, mais à l'époque, je ne pouvais pas comprendre pourquoi il restait assis là en silence, laissant les autres parler à sa place.
Mais j'aimerais le raconter à quelqu'un maintenant, et je n'ai que récemment terminé mes séances de thérapie prescrites par le tribunal. Je préfère donc ne pas le dire aux tabloïds et voir "MON PÈRE TUAIT POUR ALIMENTER UN POUVOIR SECTAIRE, DÉCLARE LA FILLE DU MONSTRE" apparaître en page 7 de l'édition du week-end. Il ne reste donc plus que vous. Respectable n'est pas le mot que j'emploierais, mais c'est mieux que rien.
Alors oui, mon père a tué au moins 40 personnes au cours des cinq années qui ont précédé son arrestation en 1995. Je ne vous raconterai pas les détails les plus horribles - si cela vous intéresse, vous pouvez chercher Robert Montauk dans les archives des journaux de n'importe quelle bibliothèque. Il y en aura beaucoup : les journaux ne se sont manifestement pas beaucoup souciés de l'attentat américain, car en avril de cette année-là, ils semblaient ne parler que de mon père. Il y a également quelques livres sur lui, dont aucun ne peut être vraiment recommandé, mais je suppose que "Aucun Corps dans la Remise" de Ray Cowan est le livre le plus proche de ce que je considère comme exact, même s'il implique que j'étais complice, malgré le fait que j'avais douze ans à l'époque.
Honnêtement, j'ai découvert la plupart des détails dans les journaux et au tribunal, comme tout le monde. Mon père a passé les années où j'étais à l'école à tuer des dizaines de personnes et je n'en avais aucune idée. Mais plus je repense à mon enfance, plus je suis sûre que quelque chose clochait. Je n'ai pas de théorie sur ce que cela signifie, mais je dois juste écrire cela quelque part. Et ici me semble être un endroit tout à fait approprié.
J'ai toujours vécu dans la même maison sur York Road à Dartford. Même maintenant, après tout ce qui est arrivé, et tout ce que je sais de ce qui s'est passé là-bas, je ne peux pas me résoudre à partir. Autant que je sache, la remise venait avec la maison ; elle a toujours été dans le jardin. Faite en bois, vieille et silencieuse. Je ne me souviens pas qu'elle ait été utilisée avant la nuit où ma mère a disparu. C'est là que tout a commencé à devenir étrange.
Mes souvenirs des premières années de mon enfance sont vagues - des images et des impressions isolées pour la plupart - mais je me souviens de la nuit où elle a disparu comme si c'était hier. J'avais sept ans et j'étais allée au cinéma ce soir-là pour la toute première fois de ma vie. Nous étions allés voir Les Sorcières à ce qui était alors l'ABC, sur Shaftesbury Avenue. J'avais déjà vu des films auparavant, bien sûr, sur la télévision de notre petit salon, mais voir un film sur grand écran était impressionnant. Mais le film lui-même était terrifiant, et même maintenant, je dirais qu'il est bien plus effrayant que n'importe quel "film pour enfants" a le droit de l'être. Je me souviens que j'ai passé quasi la totalité le film au bord des larmes, mais j'étais fière de ne pas avoir craqué et pleuré. Quand nous sommes rentrés à la maison, je suis resté longtemps éveillée. Cette scène où Luke est transformé en souris n'arrêtait pas de me trotter dans la tête, et pour une raison quelconque, elle me faisait trop peur pour que je m'endorme.
C'est alors que j'ai entendu un bruit sourd venant d'en bas, comme si quelque chose de lourd était tombé. Je n'avais pas d'horloge dans ma chambre, donc je n'avais aucune idée de l'heure, mais je me souviens avoir regardé par la fenêtre et le paysage était sombre et totalement silencieux. Le bruit sourd s'est à nouveau fait entendre, et j'ai décidé de descendre pour voir ce que c'était.
Le palier était presque complètement plongé dans le noir, et j'ai essayé d'être aussi silencieuse que possible pour que personne ne sache que j'étais là. La quatrième marche en partant du haut grinçait toujours, et c'est toujours le cas, mais je ne pense pas l'avoir un jour entendu grincer aussi fort que cette nuit-là, alors que je descendais terriblement lentement. Les lumières en bas étaient toutes éteintes, sauf celle de la cuisine, que je pouvais voir du bas de l'escalier.
Je suis entrée dans la cuisine et l'ai trouvé vide. La porte arrière était ouverte, et une brise fraîche en provenait et me faisait frissonner malgré mon pyjama. J'ai vu quelque chose de brillant posé sur la table. En m'approchant, j'ai vu que c'était le pendentif de ma mère. Le motif m'avait toujours paru beau : il était en argent, une forme abstraite de main avec un symbole dessus qui, je crois, était censé représenter un œil fermé. Je ne l'avais jamais vue l'enlever. Avec mon cerveau d'enfant, je supposais qu'elle l'avait juste oublié sur la table, par accident, et que la porte ouverte ne signifiait rien. Je suis retournée à l'étage, le collier serré fermement dans ma main, pour le lui rendre. Elle n'était pas au lit, bien sûr. La place à côté de l'endroit où mon père était couché, endormi, était vide.
J'ai doucement touché l'épaule de mon père endormi, et il s'est réveillé lentement. Je lui ai demandé où était maman, et il commençait à répondre quand il a vu la chaîne en argent que je tenais. Il est vite sorti du lit et a commencé à s'habiller. En enfilant une chemise, il m'a demandé où je l'avais trouvée, et je lui ai dit, sur la table de la cuisine. En me suivant en bas, son regard s'est immédiatement arrêté sur la porte ouverte, et il a marqué une pause. Au lieu de sortir, il s'est dirigé vers l'évier de la cuisine et a ouvert un des robinets. Aussitôt, un liquide sombre et sale s'est mis à couler et l'odeur salée et fétide de l'eau boueuse m'a frappé le nez, bien qu'à ce moment-là je n'aie pas compris ce que c'était.
La lumière de la cuisine s'est éteinte à ce moment-là et la pièce est devenue entièrement sombre. Mon père m'a dit que tout allait bien, que je devais retourner me coucher. Ses mains tremblaient légèrement lorsqu'il m'a pris le pendentif des mains, et je ne l'ai pas cru, mais j'ai quand même fait ce qu'il m'a dit. Je ne sais pas combien de temps je suis restée allongée, à attendre le retour de mon père cette nuit-là, mais je sais qu'il faisait jour quand je me suis finalement endormie.
J'ai fini par me réveiller. La maison était calme et vide. J'avais manqué le début de l'école de plusieurs heures, mais ce n'était pas grave, parce que je ne voulais pas quitter la maison. Je suis juste restée assise dans le salon, silencieuse et immobile.
C'était presque le soir quand mon père est revenu. Son visage était pâle et il me regardait à peine, il s'est dirigé tout droit vers le placard et s'est versé un verre de scotch. Il s'est assis à côté de moi, a vidé le verre et m'a dit que ma mère était partie. Je n'ai pas compris. Je ne comprends toujours pas, en réalité. Mais il l'a dit avec une telle finalité que je me suis mise à pleurer, et je n'ai pas arrêté pendant un long moment.
Mon père était policier, comme je suis sûr que vous l'avez lu, alors enfant, j'ai supposé que la police avait cherché ma mère et ne l'avait pas trouvée. Ce n'est que beaucoup plus tard que j'ai découvert qu'ils n'avaient jamais fait de signalement de disparition à son sujet. Pour autant que je sache, je n'ai jamais eu de grands-parents vivants, et apparemment personne n'a remarqué qu'elle était partie - ce qui est étrange, car j'ai de vagues souvenirs de ses nombreux amis avant qu'elle ne disparaisse. Tout le monde suppose qu'elle a été l'une des premières victimes de mon père, mais il n'y a jamais eu assez de preuves pour l'ajouter au compte officiel. Cela n'a pas vraiment d'importance.
En tout cas, je ne pense pas qu'il l'ait tuée. Je ne nie pas que cela fasse sens, mais je me souviens à quel point il était dévasté lorsqu'elle a disparu. Il s'est mis à boire beaucoup. Je pense qu'il a essayé de s'occuper de moi du mieux qu'il pouvait, mais la plupart des nuits, il finissait par s'endormir sur sa chaise.
C'est aussi à cette époque qu'il a commencé à passer beaucoup de temps dans la remise. Je n'y avais jamais vraiment prêté attention auparavant. En ce qui me concerne, la solide structure en bois n'était pour moi que la demeure d'araignées et d'outils de jardin rouillés que mes parents utilisaient une fois par an pour combattre la végétation sauvage qui constituait notre arrière-jardin. Mais peu après la disparition de ma mère, un nouveau cadenas solide a été placé sur la porte, et mon père passait beaucoup de temps à l'intérieur.
Il me disait qu'il travaillait le bois, et parfois j'entendais le bruit d'outils électriques de l'intérieur, et il me présentait un petit jeton en bois qu'il avait fabriqué, mais la plupart du temps c'était silencieux. Cela aurait probablement dû me déranger plus que cela, les heures qu'il passait là-dedans, et cette odeur étrange que je remarquais parfois, comme celle de la viande en boîte. Mais je n'y ai jamais vraiment prêté attention, et je devais faire face à mon propre chagrin.
Il était également absent la plupart des nuits. Souvent, je me réveillais d'un de mes cauchemars pour constater que la maison était silencieuse et vide. Je le cherchais mais il était parti. Je n'ai jamais désespéré, pour une raison ou une autre, pas comme je l'avais fait lorsque ma mère a disparu. Je savais qu'il finirait par revenir, lorsqu'il en aurait fini avec ce que j'avais décidé être du "travail de police". Parfois, je restais éveillée jusqu'à ce qu'il revienne.
Une fois, alors que je restais éveillée, je l'ai entendu entrer dans ma chambre. J'ai fait semblant de dormir. Je ne sais pas pourquoi, mais je pensais que j'aurais des ennuis s'il découvrait que j'étais réveillée. Il s'est approché de moi et m'a caressé le visage avec douceur. Ses mains sentaient bizarre. À l'époque, je ne connaissais pas l'odeur du sang, en plus mélangée à cette faible odeur saline d'eau souillée. Il m'a alors murmuré, alors qu'il me croyait endormie, qu'il promettait de me protéger, de s'assurer que "ça ne me prendrait pas aussi".
Il semblait que ses paroles étaient étranglées ; je crois qu'il pleurait. Quand il est parti, j'ai ouvert les yeux juste assez pour le voir. Il se tenait près de la porte, le visage dans les mains, portant une salopette gris clair tachée d'une substance noire et épaisse. J'aurais souvent souhaité lui poser des questions sur cette nuit-là. Je me demande, s'il avait su que j'étais réveillé, si je lui avais demandé dans ce moment de faiblesse... Bon, c'est bien trop tard pour ça maintenant.
Au cours des deux années qui ont suivi, j'ai remarqué que mon père semblait être souvent blessé, et il était rare qu'il n'ait pas de plâtre, de pansement ou d'ecchymose visible. Il m'arrivait aussi de trouver de petites taches de sang sur le sol ou les tables, surtout dans le hall. Je suis devenu très douée pour les nettoyer, et il ne m'est jamais venu à l'esprit de réfléchir à leur origine - j'ai juste supposé que le sang était celui de mon père.
Il a commencé à rester à la maison pendant la journée et m'a dit qu'il avait été affecté définitivement à l'équipe de nuit. Je l'ai cru, bien sûr, et ce n'est qu'après son arrestation que j'ai découvert qu'il avait démissionné de son poste dans la police. Je ne sais pas d'où venait l'argent après cela, mais il semblait que nous en avions toujours assez.
Sachant ce que je sais maintenant, cela semble horrible à dire, mais ce furent quelques-unes des années les plus heureuses de mon enfance. J'avais perdu ma mère, mais mon père s'occupait de moi, et ensemble, nous semblions pouvoir surmonter notre douleur. Je sais que je l'ai fait passer pour un reclus alcoolique qui vivait dans la remise, mais c'était généralement des activités nocturnes pour lui. Pendant la journée, il passait son temps avec moi.
Je ne me souviens que d'une seule fois où il est entré dans la remise pendant la journée. C'était quelques années après la disparition de ma mère, et je devais avoir une dizaine d'années. Le téléphone de la cuisine s'est mis à sonner, et mon père était à l'étage. J'avais récemment eu son l'autorisation pour répondre au téléphone, j'étais donc excitée à l'idée de prendre mes nouvelles responsabilités. J'ai saisi le combiné et j'ai prononcé mon texte mémorisé dans le récepteur : "Bonjour, résidence Montauk !"
Une voix d'homme a demandé à parler à mon père. C'était une voix haletante, comme celle d'un vieil homme, et à l'époque, j'ai décidé qu'il avait un accent allemand, bien que, lorsque j'étais jeune, beaucoup de nationalités et d'accents différents étaient regroupés dans mon esprit sous l'étiquette "allemand". "C'est à quel sujet ?" lui ai-je demandé, car j'avais mémorisé toute une conversation téléphonique et je voulais l'utiliser le plus possible. L'homme a eu l'air surpris et m'a dit avec hésitation qu'il était du travail de mon père. Je lui ai demandé s'il était de la police et après une pause, il a dit "Oui". Il m'a demandé de dire à mon père que c'était l'inspecteur Rayner qui était en ligne, avec une nouvelle affaire pour lui.
A ce moment-là, mon père était descendu à la cuisine pour voir qui appelait. Je lui ai dit, et il a visiblement pâli. Il m'a pris le combiné et l'a placé à son oreille, sans parler mais en écoutant très attentivement. Au bout d'un moment, il m'a dit de monter dans ma chambre, car c'était une conversation "d'adulte". Je me suis tournée pour partir, mais alors que je montais les escaliers, l'ampoule du palier a explosé.
Les ampoules dans notre maison se cassaient souvent - mon père disait que nous avions un câblage défectueux - donc même à cet âge, j'étais assez habile pour les changer. Je donc fait demi-tout et je suis retournée en bas pour aller chercher une nouvelle ampoule. En m'approchant de l'armoire où nous les gardions, j'ai entendu la voix de mon père depuis la cuisine. Il était toujours au téléphone et il avait l'air en colère. Je l'ai entendu dire : "Non, pas encore. Faites-le vous-même." Puis il est resté très silencieux et a écouté, avant de finalement dire d'accord, qu'il le ferait dès que possible. Il a posé le téléphone, puis il a ouvert le placard et s'est servi un verre. Il a passé le reste de la journée dans la remise.
La seule question qu'ils n'ont cessé de me poser pendant l'enquête sur mon père était si je savais où se trouvaient les autres corps. Je leur ai dit la vérité, que je n'en avais aucune idée. Ils ont affirmé qu'ils voulaient confirmer l'identité des victimes, ce qu'ils ne pouvaient pas faire facilement avec ce qui en restait.
Je ne savais pas où se trouvaient les corps, mais je ne leur ai pas non plus parlé de l'autre façon dont ils auraient pu identifier les victimes : les photos de mon père. Je n'ai rien dit, parce que je ne savais pas où il les gardait, et je pensais que ça ne ferait qu'empirer les choses s'ils ne les trouvaient pas, mais, oui, mon père prenait des photos.
Pendant ces cinq années, j'avais progressivement commencé à remarquer qu'il y avait de plus en plus de boîtes de pellicule photographique dans la maison. Cela me rendait perplexe car, bien que mon père et moi allions parfois en vacances, nous ne prenions jamais beaucoup de photos. En lui posant la question, mon père m'a dit qu'il avait essayé d'apprendre la photographie, mais qu'il ne faisait pas confiance aux développeurs pour ne pas abîmer ses films, car il avait apparemment déjà eu des problèmes auparavant.
Je lui ai suggéré de se créer une chambre noire pour les développer lui-même. J'en avais vu une dans Ghostbusters 2 à la télévision le Noël précédent, et j'avais adoré l'idée d'avoir une pièce comme ça. Son visage s'est illuminé, et il a dit qu'il allait transformer la chambre d'amis. Il m'a ensuite averti qu'une fois que ce serait fait, je ne pourrais jamais y entrer sans sa supervision - il y aurait beaucoup de produits chimiques dangereux. Je m'en fichais ; j'étais juste ravie qu'une de mes idées ait rendu mon père si heureux.
Cet été-là, mon père a transformé la chambre d'amis en chambre noire pour le développement de photos. Comme la remise, elle était presque toujours fermée à clé, mais il arrivait que mon père m'emmène à l'intérieur et que nous développions des photos de voitures ou d'arbres, ou de tout ce qu'un enfant de dix ou onze ans avec un appareil photo prend en photo. Mais la plupart du temps, mon père travaillait seul à l'intérieur et gardait la porte fermée à clé quand il y était. Il semblait presque heureux ces deux dernières années.
Ce n'est que quelques semaines avant que mon père ne soit arrêté que j'ai pu jeter un coup d'œil à l'intérieur sans surveillance. C'était un samedi soir à la fin de l'automne et mon père était absent. J'ai passé la journée à regarder la télévision et à lire, mais quand la nuit a commencé à tomber, je me sentais seule et m'ennuyais. En passant devant la porte de ce qui était maintenant la chambre noire, j'ai remarqué que la clé était restée dans la serrure.
Je repense parfois à ce jour et je me demande si mon père l'a laissée délibérément. Il avait été si prudent pendant tant d'années, et puis il avait soudainement oublié ? J'étais consciente du danger, mais quelque chose en moi ne pouvait pas résister à l'envie d'y entrer.
Il n'y avait pas de photos rangées à l'intérieur. Jusqu'à ce jour, je ne sais pas où mon père gardait ses photos développées. Mais il y avait une douzaine d'images suspendues en train de sécher. Elles sont toujours vives dans mon esprit - en noir et blanc et baignées dans le rouge profond de la chambre noire. Chaque photo représentait le visage d'une personne, en gros plan et sans expression, les yeux étaient ternes et vitreux.
Je n'avais jamais vu de cadavres avant, donc je ne comprenais pas vraiment ce que je regardais. Sur chaque visage, il y avait d'épaisses lignes noires qui formaient ces symboles que je ne reconnaissais pas, mais ils étaient clairement dessinés sur les visages eux-mêmes, et pas seulement sur les photographies. Je ne me souviens pas des symboles dans leurs moindres détails, j'en ai peur, mais seulement des visages sur lesquels ils étaient dessinés, même si ce n'étaient pas des personnes que je reconnaissais. Ils ne correspondaient pas non plus aux photos que la police m'a montrées plus tard.
Je ne suis jamais retourné dans la chambre noire après avoir fermé et verrouillé la porte derrière moi ce jour-là. J'ai passé les semaines suivantes à me demander si je devais dire à mon père ce que j'avais vu. Je ne savais pas ce que j'avais vu - pas vraiment - mais cela me semblait être un terrible secret, et je ne savais pas quoi faire.
Finalement, j'ai décidé de le lui dire. Il buvait assis sur le canapé à ce moment-là, et il a éteint la télévision dès que j'ai dit être entrée dans la chambre noire. Il n'a pas dit un mot quand je lui ai dit ce que j'avais vu, il m'a juste regardée avec une expression que je n'avais jamais vue auparavant. Quand j'ai eu fini de parler, il s'est levé et a marché vers moi, avant de me prendre dans ses bras et de me donner la dernière et la plus longue étreinte que je n'ai jamais reçue de lui. Il m'a demandé de ne pas le détester, et m'a dit que ce serait bientôt fini, puis il s'est détourné pour partir. Je n'avais aucune idée de ce dont il parlait, mais quand je lui ai demandé, il m'a simplement dit que je devais rester dans ma chambre jusqu'à son retour. Puis il est parti.
J'ai fait ce qu'il m'a dit. Je suis monté dans ma chambre et je me suis allongée dans mon lit, et ai essayé de dormir. L'air était pesant et j'ai fini par passer la nuit à regarder la rue par la fenêtre. J'attendais quelque chose, mais je ne savais pas quoi.
Je me souviens qu'il était 2h47 du matin quand ça a commencé. J'avais enfin un réveil, et l'image est encore nette dans ma mémoire. J'avais soif et je suis descendue chercher un verre d'eau. J'ai ouvert le robinet, mais il s'est écoulé un épais torrent d'eau boueuse, brune et salée. Cela sentait très mauvais et je me suis figé en me souvenant de la dernière fois que cela s'était produit. Mon père n'était toujours pas rentré, et je suis allé dans le salon pour regarder désespérément par la fenêtre, cherchant dans la rue pour voir s'il rentrait. J'étais terrifiée.
En regardant la rue, j'ai été frappé par la taille des petites flaques de lumière des lampadaires, qui s'étendaient au loin. Mais pas aussi loin qu'elles auraient dû aller. Il y avait moins de lumière qu'il ne devait y en avoir, j'en étais sûre. Puis j'ai vu la lumière au bout de la route s'éteindre. Il n'y avait pas de lune cette nuit-là, et toutes les maisons étaient silencieuses ; quand les lampadaires se sont coupés, il n'y avait plus que l'obscurité. Le réverbère le plus proche s'est éteint. Puis le suivant. Et le suivant. Une lente vague d'obscurité mouvante se dirigeait vers moi en toute tranquillité. Les quelques lumières encore allumées dans les maisons le long de la route ont également disparu à l'approche de la marée. Je suis resté assise là, incapable de regarder autre chose. Finalement, elle a atteint notre maison, et tout à coup, les lumières ont disparu et l'obscurité était à l'intérieur.
J'ai entendu un coup à la porte d'entrée. Ferme, lent et insistant. Silence. Je n'ai pas bougé. Les coups sont revenus, plus forts cette fois, et j'ai entendu la porte cogner sur ses gonds. Plus le bruit augmentait, moins il ressemblait à celui d'une personne qui frappe et plus il ressemblait à... de la viande mouillée que l'on claquait sur le bois de la porte d'entrée.
Je me suis tournée et j'ai couru vers le téléphone. En le décrochant, j'ai entendu une tonalité, et j'aurais pleuré de soulagement si je n'étais pas déjà en train de pleurer de peur. J'ai appelé la police, et dès qu'ils ont décroché, j'ai commencé à bafouiller à propos de ce qui se passait. La dame à l'autre bout a été patiente avec moi, et a continué à insister gentiment pour que je lui donne l'adresse jusqu'à ce que je sois enfin assez calme pour le faire. Presque aussitôt que je lui ai dit où j'étais, j'ai entendu la porte commencer à se fendre. J'ai laissé tomber le téléphone et j'ai couru vers l'arrière de la maison. Au même moment, j'ai entendu la porte d'entrée se briser derrière moi et j'ai entendu un... grognement - ça grondait profondément et respirait comme un animal sauvage, mais avait un timbre étrange que je n'ai jamais été capable d'identifier. Peu importe la direction vers laquelle je me tournais, on aurait dit qu'il venait de l'obscurité, juste derrière moi. Je n'ai pas eu le temps d'y penser lorsque j'ai couru vers le jardin de derrière, et vers une lumière à laquelle je ne m'attendais pas. Devant moi, il y avait la remise. Elle brillait, d'un bleu terne et vibrant à travers chaque fissure. Mais je ne me suis pas arrêté, car j'ai entendu à nouveau ce grognement derrière moi. J'ai couru vers la remise et j'ai tiré la porte.
La remise n'était pas fermée à clé cette nuit-là, et encore aujourd'hui, je ne sais pas si je le regrette. La première chose que j'ai vue en ouvrant cette porte, c'est mon père, baigné dans la lumière bleu pâle. Je ne voyais aucune source de lumière, mais elle était tellement brillante. Il était agenouillé au centre d'un motif de craie orné, griffonné sur le bois brut du sol. Devant lui gisait un homme que je ne connaissais pas, mais il était manifestement mort - sa poitrine avait été ouverte, et il était encore en train de saigner faiblement. D'une main, mon père tenait un effroyable couteau, et de l'autre, il tenait le cœur de l'homme.
Mon père chantait, et alors que le chant résonnait, le cœur dans sa main battait au rythme du chant, et la lumière bleue s'est mise à briller intensément puis a diminué progressivement. J'ai regardé les murs et j'ai remarqué qu'ils étaient couverts d'étagères, chacune contenant des bocaux en verre, remplis de ce que j'apprendrai plus tard comme étant du formol contenant un unique cœur - qui battait au même rythme que celui qui dégoulinait de la main de mon père. C'était une chose bizarre à remarquer à ce moment, mais je me souviens que le mort portait le même pendentif que ma mère - une main en argent avec un dessin d'œil fermé.
Je ne sais pas combien de temps je suis restée là à regarder. Cela a pu durer des heures ou seulement une minute ou deux. Mais soudain, j'ai entendu ce grognement derrière moi et j'ai senti une présence si proche que je pouvais sentir l'obscurité dans mon dos. Avant que je ne puisse réagir, bouger ou crier, le chant de mon père est monté en puissance et il a plongé le poignard dans le cœur battant. D'un seul coup, la présence a disparu et la lueur bleue s'est éteinte. Je ne pouvais plus entendre les battements des cœurs. Dans le silence, j'ai réalisé que je pouvais entendre les sirènes de police au loin. J'ai entendu mon père me dire qu'il était désolé, et puis il s'est mis à courir.
Vous connaissez la suite. Chasse à l'homme, procès, prison, mort. On dit qu'il y avait 40 cœurs dans cette remise, sans compter sa dernière victime, mais bien sûr, la police n'est arrivée que lorsqu'il ne restait plus qu'une horrible armoire à trophées. Quoi que j'aie vu mon père y faire, ses effets avaient disparu depuis longtemps. Je ne sais pas pourquoi mon père a fait ce qu'il a fait, et je doute que je le sache un jour, mais plus je repense à ces événements, plus je suis sûre qu'il avait ses raisons.
                                                 ARCHIVISTE
Fin de la déposition.
Il n'y a pas grand-chose à ajouter. Les rapports de police sur Robert Montauk sont, comme on peut s'y attendre, complets, et il y a peu de détails à ajouter. La grande majorité des recherches sur cette affaire a déjà été effectuée par la communauté des passionnés de tueurs en série qui, bien que bizarre et profondément inquiétante, s'avère souvent étonnamment utile dans des affaires très médiatisées comme celle-ci.
Outre le corps d'un certain Christopher Lorne, 40 coeurs préservés ont été récupérés dans la remise de Robert Montauk. Ils étaient disposés sur les murs, sur des étagères individuelles, formant des motifs de onze cœurs sur chaque mur intérieur et de sept sur le mur avec la porte. Les photos des motifs correspondent aux différentes formules de la géométrie sacrée mais ne semblent pas correspondre exactement à une école spécifique. Le fait que les autres corps n'aient jamais été retrouvés est également significatif.
Le symbole sur les deux pendentifs est celui de l'Eglise Populaire de l’Hôte Divin, un petite secte qui s'est développé autour du pasteur pentecôtiste Maxwell Rayner à Londres à la fin des années 80 et début des années 90. Je savais que j'avais reconnu le nom dans la déclaration 1106922, mais actuellement, cela ressemble à une coïncidence.
Christopher Lorne était membre de l'église et sa famille n'avait pas eu de nouvelles de lui pendant les six années qui ont précédé son meurtre. M. Rayner lui-même a disparu de la scène publique en 1994, et le groupe s'est fragmenté peu après. La police a tenté à de nombreuses reprises de suivre cette piste dans l'affaire Montauk, mais n'a jamais réussi à retrouver des membres disposés à faire des dépositions.
La maison de York Road est toujours habitée, bien que les propriétaires actuels aient démoli la remise il y a plus de dix ans et l'aient remplacée par un jardin.
Robert Montauk est mort dans la prison de Wakefield le 1er novembre 2002. Il a été poignardé à quarante-sept reprises et s'est vidé de son sang avant qu'on ne le retrouve. Après avoir lu cette déposition, trois points intéressants se présentent : aucun coupable ou arme n'a jamais été trouvé en lien avec le meurtre ; il était apparemment seul dans sa cellule à ce moment-là, qui était censée être fermée à clé ; et au moment de sa mort, on a découvert que l'ampoule de sa cellule avait explosé, le laissant dans l'obscurité.
Fin de l'enregistrement.
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reseau-actu · 5 years
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Dérèglement climatique, réchauffement climatique, surpopulation, guerres nucléaires… les menaces sont nombreuses pour l’humanité, et selon un nouveau rapport il y aurait bien un risque sérieux pour notre survie, lié à la crise climatique que nous traversons. Au cours des trois prochaines décennies, un nouveau rapport averti qu’il est “fort probable que la civilisation humaine prenne fin”, si aucune mesure urgente n’est prise.
À l’origine du rapport alarmant, il y a le groupe de réflexion australien “Breakthrough National Centre for Climate Restoration”, qui décrit un scénario dans lequel les conditions atteignent un seuil de non retour, à partir duquel l’humanité entière serait menacée d’extinction. Selon leur analyse et leurs calculs quant à la sécurité existentielle globale de l’humanité, d’ici 2050, c’est ce qui pourrait nous attendre.
Titré “Existential climate-related security risk: A scenario approach” (en français “Risque existentiel pour la sécurité lié au climat : Une approche par scénario”), le rapport insiste et averti d’un « risque existentiel pour la civilisation (…) entraînant des conséquences négatives permanentes importantes pour l’humanité, qui pourraient ne jamais être annulées, en annihilant la vie intelligente ou en réduisant de manière permanente et radicale son potentiel ».
Une population de près de 8 milliards de personnes, des températures jamais atteintes et qui ne cessent d’augmenter, voici quelques éléments clés visés par les auteurs de l’étude, qui insistent sur le fait que nous nous trouvons aujourd’hui dans une situation unique, sans équivalent historique précis. Cela implique que nous travaillions et collaborions comme jamais auparavant pour éviter que les catastrophes ne se produisent, plutôt que de simplement tenter de réduire les probabilités, comme nous avons l’habitude de le faire. Selon eux, apprendre de nos erreurs pour rectifier le tir n’est plus une possibilité, ce n’est plus viable.
En conclusion de leur analyse, les auteurs proposent un “scénario 2050” plausible et pour le moins angoissant, selon lequel l’humanité pourrait faire face à un effondrement irréversible en seulement trois décennies.
De 2020 à 2030
Malgré les avertissements et les différents acteurs ayant prouvé que même si l’Accord de Paris sur le climat était un bon début, il ne serait pas suffisant, les gouvernements n’agissent pas en conséquence pour empêcher l’augmentation accélérée des températures terrestres. En continuant de la sorte, nous dépasserons les 2 °C de réchauffement pour atteindre les 2.5-3 °C (nous sommes déjà à plus de 1.5 °C de réchauffement), et redescendre sera pratiquement impossible.
Comme déjà démontré par des études antérieures, les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ont atteint des seuils sans précédent, en dépassant les 415 parties par million (ppm), ce qui n’a pas été enregistré depuis des millions d’années.
De 2030 à 2050
Les émissions culminent en 2030, bien qu’elles soient réduites. Cependant, les réactions au cycle du carbone et l’utilisation continue des combustibles fossiles entraîneront une augmentation de la température de 3 °C d’ici 2050.
2050
D’ici 2050, les scientifiques s’accordent à penser que nous aurons atteint le point de basculement concernant les glaciers du Groenland et de l’Antarctique occidental, bien avant que les seuils de réchauffement global de 2 °C et du pergélisol de 2.5 °C ne soient atteints.
Peu de temps après, 55% de la population mondiale est soumise à plus de 20 jours de chaleur létale par an. L’Amérique du Nord et l’Europe souffrent de phénomènes météorologiques extrêmes, notamment d’incendies de forêt fréquentes, d’une sécheresse intense et de vagues de chaleur. Les moussons en Chine ne se déroulent pas comme prévu, les grands fleuves d’Asie s’assèchent et les précipitations en Amérique centrale sont réduites de moitié. L’humanité a atteint le stade de catastrophe planétaire.
Les conditions de chaleur mortelles en Afrique de l’Ouest persistent plus de 100 jours par an et les pays les plus pauvres sont incapables de fournir suffisamment d’environnements artificiellement refroidis pour que leurs populations persistent. La production alimentaire est gravement affectée et insuffisante pour nourrir la population mondiale. Plus d’un milliard de personnes sont transférées.
Sur le même sujet : Des chercheurs prévoient que la Terre pourrait devenir une véritable serre plus tôt que prévu
Les conséquences en termes de répercussions atteignent la sécurité nationale, étant donné l’ampleur des défis à relever, tels que les épidémies et pandémies. Les conflits armés dus à la dispute des ressources peuvent également devenir une réalité et pourraient dégénérer en guerre nucléaire.
Les auteurs du rapport sont assez clairs : “il y a une forte probabilité que la civilisation humaine prenne fin”. C’est aussi une façon de dire que l’ampleur du scénario probable dépasse leur capacité de modélisation. En effet, bien que le modèle peut probablement omettre des effets positifs sur le climat, qui se dérouleront entre temps, les facteurs influençant négativement ce dernier sont certainement plus nombreux.
Les auteurs recommandent aux pays « d’examiner de manière urgente le rôle que le secteur de la sécurité nationale peut jouer pour assurer le leadership et la capacité nécessaires à une mobilisation à court terme et à l’échelle de la société, de la main-d’œuvre et des ressources. Il faut construire un système industriel à zéro émission de carbone, ou les réduire drastiquement, pour protéger la civilisation humaine ».
Étant donné que le dernier rapport du GIEC établit un avenir viable si nous limitons le réchauffement global à 1.5 °C au lieu des 2 °C établis dans le cadre de l’Accord de Paris, il n’est théoriquement pas encore trop tard pour éviter qu’un tel scénario catastrophe ne se produise. Mais pour y arriver, il faudrait agir maintenant : et cela est valable pour chaque individu, entreprise et gouvernement.
Jonathan Paiano 5 juin 2019 Planète & Environnement Source: Trust My Science
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karrdr · 7 years
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La Chapelle Eightine
Il est des face-à-face à la symbolique écrasante. Celui-là a lieu le 21 mai 2017, à la sortie du métro La Chapelle, Paris 18.  Une jeune femme brandée Femen (cheveu sauvage et lettres capitales) transmet un message aux badauds, le corps annoté d’un « JE NE DISPARAITRAI PAS ». Tradition oblige, elle se campe là torse nu, regard perdu dans le lointain, comme absorbée par sa destinée céleste. Elle a fait le déplacement aujourd’hui depuis son 17e ever-chic arrondissement pour tomber le pull en soutien à une pétition adressée à Emmanuel Macron : « La Chapelle & Pajol : Les femmes, espèce en voie de disparition au cœur de Paris ».
Empathie VS tétons-vitre teintée
Juste en face d’elle, sur le trottoir, un jeune migrant Érythréen la regarde. Il la regarde, ELLE. Il ne comprend rien de ce qu’est venue dire cette dame, ni pourquoi il lui manque la moitié des habits. Il la regarde, ELLE. Il a juste compris qu’elle a un problème, une source de mécontentement. Les sourcils froncés, l’œil inquiet, il sonde la situation. Planté là depuis plusieurs minutes, il cherche le regard de l'âme en détresse. Des regards masculins qui sentent le cul, j'en ai vus. Mais le sien n'est pas de ceux-là. Sa posture à lui indique une empathie absolue, il la soutient du regard, mais il attendra en vain l’occasion de lui signifier ce soutien (oui, au bout de deux fois ça devient bien un mauvais jeu de mots) : elle n’orientera vers lui que des tétons rigides et réifiés.
Ce face-à-face stérile, encart publicitaire vs miroir de l’âme, m’a heurtée en pleine face, moi qui observais la scène dans le fourmillement de la Chapelle, côté journalistes-à-happening. Car de mon point de vue, les actions des Femen sont bien des happenings pour journalistes, sortes de performances artistiques à la scénographie pauvrissime, redondantes et stériles. Non, je ne les aime guère, ces jeunes femmes au féminisme réac et opportuniste. Mais en l’occurrence, toute considération personnelle mise à part, il faut dire que c’était une performance foutrement réussie. Transformer son torse nu en un regard aussi froid et indifférent qu’un mur de Berlin en 1965, belle perf’. Les tétons-vitre teintée, vraiment, chapeau.
C’est là que j’ai été assaillie par une flopée de « et si ». Et si elle avait baissé les yeux vers ce mortel qu’elle mettait collatéralement en cause ? Aurait-elle vu l’humanité du jeune homme dans son regard avant ou après avoir considéré son sexe ? Et si l’Erythréen s’était mis torse-nu, « JE NE DISPARAITRAI PAS » affiché sur le corps, l’ironie du sort serait-elle venue en personne lui serrer la main sous les flashs des photo-reporters ?  Et si je n’étais qu’une « fasciste de gauche » attirée par une lueur d’humanité imaginaire ? Pour survivre à mes questionnements, je pris une décision radicale : je passerais les heures suivantes à arpenter le quartier de La Chapelle – Pajol pour affronter ma condition d’espèce en voie de disparition. Peut-être ainsi découvrirais-je les véritables urgences de l’accomplissement de ma vie de femme. Tout bénef, alors en route pour l’aventure.
"Bravo le fascisme de gauche !" Des riverains de la #Chapelle agacés d'être traités de racistes pour avoir dénoncé le #harcelementderue pic.twitter.com/AgPNMkNwRm
— Jonathan Moadab (@Jonathan_RTfr) 19 mai 2017
En immersion dans "la meute"
Il fait beau, la température est montée d'un cran. C'est donc relativement peu couvert que mon corps résolument féminin m'accompagnera dans ce quartier aux femmes interdites. Autant y aller carrément, me dis-je.  Cheveu au vent et œil de biche, je m'élance. Au bout de 10 mètres, 1er constat : c'est quand même bien sale. Ben oui, c'est sale. C'est crade, ça pue. Déchets, crachats, déjections et compagnie. Ça me rappelle quelque chose, tiens... Ah, oui ! La misère. La misère, ça sent pas bon. Quand t'as pas de gogues à disposition, tu fais dans la rue.
[caption id="attachment_6606" align="aligncenter" width="550"] Il ne fait pas bon être migrant dans la capitale.[/caption]
Ah bah oui ma bonne dame, les déjections humaines c'est un peu plus odorant que celles de ton chien. De chiens, justement, je crois qu'il en est question. Assemblés en meutes, ils aboient en multilingue. Pas des aboiements tellement enjaillés, non. Népalais, Éthiopiens, Syriens... Ces belles bêtes de concours aboient ma foi une certaine détresse.  Ils écoutent leurs plaintes respectives et s'entrelêchent les plaies. La meute est probablement la raison principale de leur survie. Alors oui, j'ai droit à un coup d’œil discret qui s'égare, mais tous ceux-là ont clairement mieux à foutre que de me chasser du quartier ou me dévorer. Leur condition animale avait été clairement établie lors des rafles de juin 2015, quand Paris avait décidé de les priver de leur emplacement de choix "tente Quechua sous métro aérien au cœur du quartier la Chapelle" et de les bouter hors de ses murs. Du coup, moi qui adore mater Discovery Channel, je me poste en observation d'un groupe d'une dizaine d'individus au profil ouest-africain. Au bout de 10 minutes d'échange animé, le mâle alpha tape dans ses mains. Visiblement, c'est l'heure. Mais de quoi ?
Le groupe se met en route, je décide de les suivre. Les 20 000 signataires de la pétition les ayant signalés comme des prédateurs, j'effectue 100 mètres de filature en tenant compte du sens du vent pour ne pas être repérée. Je risque gros. À l'angle de Marx Dormoy, tous s'engouffrent dans un fast-food à la devanture rouge. Une tanière. Je réunis ma bravoure de femme et pénètre dans l'établissement, prête à affronter une centaine de paire d'yeux rivés sur moi, l'intruse ultime, la proie suicidaire. Et là, ô stupéfaction, mon entrée passe absolument inaperçue. Moi, en revanche, je reste figée, comme frappée par la foudre. Là, devant moi, en photo au-dessus du  comptoir, se dresse l'icône ultime : un cheese naan-kebab géant. La beauté stupéfiante de cette apparition me subjugue, et je comprends que les pas de ces bergers m'ont menée dans le saint des saints. Ce kebab emmailloté entre le bœuf et le naan... c'est bien elle, c'est la fameuse Chapelle Eightine.
La Chapelle Eightine, naan-kebab et leçon d'humanité
Partout autour de moi, des hommes sont regroupés autour des grandes tablées du fast-food. Ils ont laissé au vestiaire leur costume de chiens. Graves, studieux, stylo à la main, ils remplissent des formulaires, rédigent des missives. Par-ci, par-là, une femme préside une tablée. Elle se penche sur une feuille, et telle une bonne fée, apporte des corrections. Nous sommes 4 femmes en ce lieu. Toutes les 4 en train de chill dans cette Chapelle. Je m'approche d'une tablée et je salue. La femme et les 3 hommes Afghans assis là me répondent, un sourire radieux dans le fond des yeux. Anticipant ma question, un jeune, très jeune homme afghan m'explique que c'est la madame des papiers. Son français étant encore frêle, la madame des papiers poursuit. Elle fait partie d'une association d'aide aux réfugiés. 5 fois par semaine, elle vient en ce lieu aider des groupes d'Afghans à remplir de la paperasse et les introduit aux rudiments de la culture locale. Ils la regardent comme une lumière dans la nuit. Une petite chose m'intrigue cependant. Le fast-food est bondé. Sur les tables, nulle barquette, nulle canette, mais une multitude de gobelets fumants. Je jette un œil vers le comptoir. Un immense thermos y est posé, comme le corps fumant du Christ. Les fidèles se succèdent pour se servir des tasses de thé. Chaud. Gratuit. À la disposition de ces Népalais, Sri-lankais, Syriens, Afghans, Irakiens, Soudanais, Ethiopiens, Kurdes, tous unis par le thé à La Chapelle, 18e.
Pour rappel, Paris est cet endroit où il faut payer pour avoir le droit de pisser dans un bistro immonde. Paris est cette ville où, même si tu viens de te faire arracher la jambe par une voiture, tu dois consommer pour t'asseoir en terrasse. Paris est cette ville où, quand une vieille peau blanche rongée par la peur de l'autre déverse son fiel sur une caissière noire, tout le monde attend gentiment dans la file qu'elle termine son vomi gratuit et haineux. Paris est cette ville où le quota des frotteurs dans les transports publics voit sa balance pencher sérieusement dans le caucasien demeuré à sandales et cheveux gras. Paris est cette ville où une majorité gentrifiée veut s'accrocher à ses privilèges et rebouter les crasseux. Mais Paris, je l'aime. Alors j'ai payé mon naan-kebab au comptoir, souri de toute ma gratitude au monsieur, et je suis sortie manger mon petit jésus en culotte de velours sur le pavé de La Chapelle, où les seringues mortes se ramassaient jadis à la pelle, et où ma face d'espèce en danger venait de prendre une leçon d'humanité.
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New Video: Jonathan Personne Shares Gorgeous "À présent"
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Montreal-based singer/songwriter, multi-instrumentalist, animator and visual artist Jonathan Robert may be best known for being a co-founder and co-lead vocalist of internationally acclaimed JOVM mainstay act Corridor. But Robert is also an acclaimed solo artist, writing and performing as Jonathan Personne. Robert’s solo debut as Jonathan Personne, Histoire Naturelle, sonically drew from desert…
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New Audio: Jonathan Personne Shares Groovy New Single
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Jonathan Robert is a Montreal-based singer/songwriter, multi-instrumentalist, animator and visual artist, who is best known for being a co-founder and co-lead vocalist of the internationally acclaimed JOVM mainstay act Corridor. Now, if you’ve been frequenting this site over the past couple of years, you may recall that Robert released his solo debut as Jonathan Personne, Histoire Naturelle, an…
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New Video: Jonathan Personne Shares Deceptively Breezy "Un homme sans visage"
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Jonathan Robert is a Montreal-based singer/songwriter and multi-instrumentalist, who is best known for being a co-founder and co-lead vocalist of the internationally acclaimed JOVM mainstay act Corridor. Robert is also known for his work as an animator and visual artist. Back in 2019 Robert released his solo-debut as Jonathan Personne, Histoire Naturelle, an album that sonically drew from desert…
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lesarchivesmagnus · 4 years
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Les Archives Magnus – Episode 3 : De l'autre côté de la rue
ARCHIVISTE
Déposition d'Amy Patel, concernant la disparition présumée de sa connaissance Graham Folger. Déclaration originale faite le 1er juillet 2007. Enregistrement audio par Jonathan Sims, archiviste en chef de l'Institut Magnus, Londres.
Début de la déposition.
ARCHIVISTE (DÉPOSITION)
J'ai rencontré Graham pour la première fois il y a deux ans environ. Il est difficile de dire exactement quand nous nous sommes rencontrés pour la première fois ou même quand nous avons commencé à parler, puisque nous suivions un cours ensemble à l'époque. Je suis sûre qu'il y a eu beaucoup de discussions ou d'interactions avant que nous n'apprenions le nom de l'autre, mais j'ai commencé mon cours en septembre 2005, donc oui, il y a environ deux ans. J'avais décidé de suivre un cours de criminologie à l'université de Birkbeck pour me sortir de la routine de mon travail de bureau - je suis Analyste Conformité Associé chez Deloitte, et si vous pensez que cela vous semble ennuyeux, eh bien... oui. Ça l'est. Je savais qu'un cours du soir en Criminologie ne servirait à rien, bien sûr, même si je l'avais suivi jusqu'au bout. Je voulais juste faire quelque chose pour trouver un peu d'intérêt dans ma vie, et c'était soit ça, soit devenir alcoolique, alors...
Désolée, je m'écarte du sujet. J'ai d'abord trouvé Graham un peu rebutant, pour être franche. C'était un fumeur invétéré et il portait beaucoup trop de déodorant pour essayer de couvrir l'odeur. Il était un peu plus âgé que moi, peut-être dix ans environ. Je n'ai jamais demandé son âge, à vrai dire, nous n'étions pas si proches, mais il commençait à grisonner sur le bord de ses cheveux, et vous pouviez voir que la fatigue sur son visage n'était pas due au fait qu'il aurait manqué une nuit de sommeil. Ce n'est pas pour autant qu'il était moche : il avait un visage rond et dégagé et des yeux bleus assez profonds, mais ce n'était pas du tout mon type. Il s'exprimait bien dans les travaux de groupe, du moins lorsqu'il parlait, et je crois qu'il a mentionné une fois être allé à Oxford, bien que je ne sache pas dans quelle université.
J'avais remarqué plus tôt que pendant les cours, il semblait toujours griffonner furieusement dans un cahier, même lorsque le prof ne parlait pas. Au début, je pensais qu'il était minutieux, mais je vous jure que je l'ai regardé remplir un cahier A5 entier en un seul cours. Je me souviens que c'était une présentation sur les jeunes et le système judiciaire où l’intervenant était si lent qu'il n'aurait pas rempli ce cahier même si Graham avait écrit littéralement chaque mot. Sans compter que j'ai demandé à emprunter ses notes une fois pour une dissertation, et il m'a lancé ce regard bizarre et m'a dit qu'il ne prenait pas de notes.
Donc oui, le fait est que je ne l'aurais pas appelé un ami, mais nous nous entendions bien. C'est environ quatre mois après le début de mon cours que j'ai croisé Graham pour la première fois en dehors de l'université. Je prenais le bus de nuit pour rentrer chez moi, après être allé boire quelques verres et avoir manqué le bus habituel. J'habite à Clapham, donc il y a un service de bus de nuit assez régulier qui s'y rend. Bien sûr, "régulier" signifie aussi "vomisseurs en colère et ivres", alors oui, j'essaie généralement d'être le plus discrète possible, en m'asseyant sur un siège à l'étage.
C'est là que j'ai vu Graham. Il était assis tout devant, regardant par la vitre. Observer les gens est un de mes plaisirs coupables, alors j'ai décidé de ne pas dire bonsoir, du moins pas tout de suite. Je n'ai pas été déçue non plus - il était plus seul qu'il ne l'avait jamais été pendant les cours.
C'était le milieu de l'hiver à ce moment-là, donc les vitres étaient pleines de condensation, mais il essuyait la vitre presque obsessionnellement  quand elle commençait à obscurcir sa vue. Il semblait scruter attentivement la rue à la recherche de quelque chose, sauf que parfois il tordait le cou pour fixer les toits des bâtiments qui passaient. Il semblait également nerveux, et respirait bien plus vite que la normale, ce qui embuait encore plus sa fenêtre. C'était un peu inquiétant à regarder, pour être sincère, et je me suis finalement décidé à lui dire que j'étais là.
Il a sursauté un peu quand je l'ai salué, et je lui ai demandé s'il allait bien.Il m'a dit qu'il n'avait pas l'habitude de rester dehors si tard et qu'il trouvait les transports publics nocturnes gênants. Je me suis assise à côté de lui, et il semblait beaucoup plus détendu, alors je n'ai pas insisté sur la question.
Nous avons parlé pendant un moment de rien en particulier, jusqu'à ce que le bus commence à s'approcher de mon arrêt. En me levant, j'ai remarqué que Graham s'était levé exactement au même moment que moi, et j'ai réalisé avec un certain malaise que nous devions vivre au même arrêt. J'aimais bien ce type, ne vous méprenez pas, mais je ne me sentais pas encore à l'aise avec le fait qu'il sache où j'habite. Mais ouai, il était évident que je m'étais levée pour descendre du bus, donc je ne pouvais pas vraiment rester jusqu'au prochain arrêt, et ce n'est même pas que je me sentais en danger avec Graham, je suis juste une personne discrète.
J'ai décidé de marcher avec lui aussi loin que cela était nécessaire et de m'assurer qu'il ne voit pas dans quel bâtiment je suis entré. Peut-être que nous ne marchions même pas dans la même direction. Ouais, on marchait exactement dans la même direction. On avait même l'impression de se diriger vers la même rue.
C'est à ce moment-là que j'ai senti une main me saisir l'épaule et me jeter sur la route. Je ne sais pas comment le décrire autrement, j'étais en train de marcher, et l'instant d'après je fonçais vers le sol. Ça ne pouvait pas être Graham - il était devant moi à ce moment-là, et j'aurais juré qu'il n'y avait personne d'autre dans la rue. Il n'y avait pas de voitures qui arrivaient, mais je me suis cogné la tête. Je pense que j'ai dû être inconsciente pendant quelques secondes, parce que la prochaine chose dont je me souviens c'est un Graham paniqué au téléphone avec une ambulance. J'ai essayé de lui dire que j'allais bien, mais je n'ai pas vraiment réussi à faire sortir les mots de ma bouche, ce qui, en effet, signifiait probablement que je n'allais pas bien.
L'ambulance est arrivée assez vite, vu qu'on était à Londres un vendredi soir, et les ambulanciers m'ont examiné rapidement. On m'a dit que la blessure en elle-même n'était pas grave - apparemment, les blessures à la tête saignent toujours autant et il n'y a pas lieu de paniquer - mais que j'avais une méchante contusion et que je ne devrais pas rester seule pendant les prochaines heures.
Même si nous étions à deux pas de ma porte, j'avais, pour une raison ou une autre, décidé que Graham ne devait jamais savoir où j'habitais. Avec le recul, c'est probablement la contusion qui a parlé, mais le résultat est que j'ai accepté de retourner à l'appartement de Graham pour me rétablir. Il était assez gêné par toute cette histoire et s'est donné beaucoup de mal pour m'assurer qu'il n'y avait rien de gênant dans cette situation ; apparemment, il était gay, ce qui, je l'admets, m'a en fait un peu rassuré. Mais il était clair que ce n'était pas de cette façon que l'un de nous deux avait espéré mettre fin à cette nuit.
En fait, l'appartement de Graham se trouvait juste en face du mien, quelques étages plus bas. Je me demandais si je pouvais voir ma fenêtre depuis la sienne, et je me souviens que j'ai eu la curieuse idée que, si je devais regarder dehors, je devrais faire attention à sa jardinière, car je pouvais voir les crochets qui la fixaient au cadre de la fenêtre. Je lui ai demandé ce qu'il avait planté, et il m'a jeté un coup d'œil, comme si ma contusion m'avait rendu folle. Peut-être que c'était le cas, car lorsque j'ai à nouveau regardé la fenêtre, les crochets avaient disparu et il n'y avait aucun signe de jardinière. À ce moment-là, je l'ai mis sur le compte de ma blessure à la tête, et même maintenant je ne suis pas sûre.
L'appartement lui-même était une assez simple, assez grand selon les normes londoniennes. Il n'avait que quelques meubles et beaucoup d'étagères, chacune couverte de rangées et de rangées de cahiers identiques, sans système de marquage apparent ni indication du contenu. J'ai commencé à poser des questions à leur sujet, mais j'avais la tête qui tournait et je ne me sentais pas en état de réfléchir suite à la réponse qu'il aurait donné.
Graham m'a conduite au canapé et a disparu pour aller me chercher un pack de glace et une tasse de thé sucré. J'ai gracieusement accepté les deux, même si je n'étais pas d'humeur à parler. Graham se sentait manifestement assez gêné par le silence pour parler à notre place à tous les deux, et j'en ai appris plus sur lui au cours de l'heure qui a suivi que je n'avais jamais eu envie de savoir. Apparemment, ses parents étaient morts dans un accident de voiture quelques années auparavant et avaient laissé beaucoup d'argent et le droit de propriété de cet appartement. Il n'avait plus besoin de travailler et s'était donc retrouvé un peu à la dérive, prenant des cours du soir à l'université pour passer le temps et s'ouvrir l'esprit - ses mots, pas les miens. Il a dit qu'il essayait de trouver quoi faire de sa vie.
Il a continué à parler pendant un moment, mais j'ai fini par arrêter d'écouter, car j'étais fasciné par la table sur laquelle il avait posé mon thé. C'était un objet en bois orné, avec un motif de lignes serpentines qui se dirigeaient vers le centre. Le motif était hypnotique et se déplaçait sous mes yeux, comme une illusion d'optique. Mes yeux suivaient les lignes vers le milieu de la table, où il n'y avait rien d'autre qu'un petit trou carré. Graham a remarqué que je la regardais et m'a dit que les meubles anciens intéressants étaient l'une de ses rares véritables passions. Apparemment, il avait trouvé la table dans un magasin d'occasion pendant ses études et en était tombé amoureux. Elle était en assez mauvais état, mais il avait passé beaucoup de temps et dépensé beaucoup d'argent pour la restaurer, sans jamais pouvoir trouver ce qui devait aller au centre. Il a supposé que c'était une pièce séparée et n'a pas pu la retrouver.
Et ouai, comme la plupart de ses conversations, j'aurais trouvé ça ennuyeux même si je n'étais pas commotionné. Mais à ce moment-là, je commençais à me sentir assez bien pour partir, et je me suis mis à présenter mes excuses à Graham. Il a exprimé son inquiétude, a dit que cela n'avait pas été assez long, comme l'avaient suggéré les médecins, mais que si je devais rentrer... Eh bien, vous voyez le tableau. Enfin, je suis parti, car je me perdais dans les lignes de la table, et les tuyaux à l'extérieur de la fenêtre faisaient un bruit si étrange que je ne pensais pas que rester allait m'aider à récupérer.
Je suis rentrée directement chez moi, en m'assurant que Graham ne me voyait pas de sa fenêtre, et j'ai passé quelques heures à regarder la télévision jusqu'à ce que je sois suffisamment rétablie pour aller dormir. En me réveillant le lendemain matin, je me sentais plus ou moins bien, bien que j'aie gardé un pansement sur la coupure de mon front, et j'ai essayé de ne pas trop penser à la nuit précédente.
Mais un soir, quelques jours plus tard, je me suis retrouvée à regarder par la fenêtre, celle qui donne sur la rue, et je me suis souvenue d'à quel point Graham vivait près de moi. J'ai regardé pour savoir si je pouvais voir quelle fenêtre était la sienne et, oui, bien sûr, elle était là. C'était en fait une vue extrêmement claire de son appartement, et je pouvais le voir assis sur le canapé, lisant un des carnets de son étagère. Je me suis rendue compte que si je le voyais si bien, il pourrait probablement me voir tout aussi bien s'il choisissait de lever les yeux, et, avec un peu de mon appréhension de ce vendredi-là, j'ai décidé d'éteindre la lumière dans mon appartement, pour qu'il ne me voie pas s'il levait les yeux. Et puis, je suis retournée le regarder.
Ouai, je sais que c'est plutôt glauque. Ce n'était vraiment pas censé l'être. J'ai dit tout à l'heure que j'aimais beaucoup observer les gens et, même s'il était très barbant de parler avec lui, Graham était étrangement fascinant à regarder. C'est donc exactement ce que j'ai fait. Et pas seulement cette nuit-là, d'ailleurs. Oui, il n'y a pas de façon non glauque de dire que regarder Graham est devenu mon passe-temps. C'était bizarre, je le reconnais. Mais je n'ai pas pu m'en empêcher. Je me suis dit que je ne le regardais pas dans un but précis ou dans un but malveillant. C'était simplement un intérêt détaché pour sa vie. Et pour ma défense, j'aurais arrêté beaucoup plus tôt s'il n'avait pas commencé à faire des trucs bizarres. Il réorganisait constamment ses carnets, sans aucun système apparent d'organisation, la plupart du temps sans même les ouvrir. Parfois, il prenait un carnet apparemment au hasard sur les étagères et commençait à y griffonner, même si je pouvais voir que la page était déjà couverte d'écritures.
Une fois, et je jure que c'est vrai, je l'ai vu prendre un de ses carnets et commencer à déchirer les pages une à une. Et puis, lentement et délibérément, il les a mangées. Cela a dû lui prendre trois heures pour finir tout le livre, mais il ne s'est pas arrêté, il n'a pas fait de pause, il a juste continué à les avaler.
Même quand il ne faisait rien avec les carnets, il y avait une étrange énergie qui émanait de lui. D'après ce que je voyais, il était constamment sur les nerfs et sursautait à chaque fois qu'un bruit fort se faisait entendre dans la rue en bas. Une sirène de police, une bouteille qui se brise, et je l'ai même vu une fois paniquer au passage d'un camion de glaces. À chaque fois, il sautait sur ses pieds, courait à la fenêtre et commençait à regarder dehors, en tordant le cou d'un côté à l'autre. Parfois, levait les yeux, mais j'avais appris ses habitudes suffisamment bien pour ne pas être repérée. Puis, d'un seul coup, il décidait qu'il n'y avait pas de problème et revenait à ce qu'il faisait avant.
Et par "ce qu'il faisait avant", voyez, je veux dire rien. Il n'avait apparemment ni télévision ni ordinateur - les seuls livres qu'il semblait posséder étaient ses propres cahiers, et je ne l'ai jamais vu manger autre chose des plats à emporter. Je ne sais pas combien de fois je l'ai vu manger la même pizza - pepperoni aux piments jalapeños et anchois. Ouai, je sais. Mais le reste du temps, il restait assis là, à fumer ; parfois à regarder dans le vide, parfois à fixer sa table en bois. Et oui, je me suis souvenu que le motif était en quelques sortes hypnotique et j'ai passé plus de deux minutes à le fixer moi-même quand j'étais là, mais il ne faisait presque rien d'autre.
Qui sait, peut-être qu'il avait une vie riche et épanouie en dehors de l'appartement. Il le quittit assez régulièrement, et non, je n'étais pas allé jusqu'à le suivre. En fait, je faisais toujours en sorte d'attendre un bon moment avant de quitter mon propre immeuble pour m'assurer de ne pas le croiser. Je ne voulais toujours pas qu'il sache où j'habitais, bien qu'à ce moment-là, c'était pour des raisons très différentes. Mais en fin de compte, c'était un passe-temps, pas une obsession, et souvent les jours passaient où je ne voyais pas du tout Graham. Il y avait peut-être des choses qui m'échappaient et qui auraient pu expliquer son comportement. J'aurais juste aimé ne pas voir ce qui s'est passé le 7 avril. J'aurais peut-être alors pensé qu'il était passé à autre chose ou... je ne sais pas. J'aurais juste souhaité ne pas l'avoir vu.
Le travail était intense depuis quelques mois, avec tant de nuits tardives que j'avais dû abandonner mes études. Je n'avais pas parlé à Graham depuis la nuit où j'ai subi ma blessure à la tête. Je pense qu'il se sentait encore mal à l'aise, et je l'avais vu faire tellement de choses bizarres seul dans son appartement que je pense que j'aurais eu du mal à avoir une conversation normale avec lui. De toute façon, cette semaine-là, j'avais à peine eu le temps de manger, et encore moins d'observer Graham, alors quand je suis rentré à la maison vers dix heures et demie du soir, ma première pensée a été de tomber dans le lit. Mais c'était un vendredi et j'avais bu une énorme quantité de café pour continuer à travailler, alors oui, j'étais sur les nerfs et j'avais hâte de faire une longue grasse matinée le lendemain. Alors, quand j'ai vu que la lumière de Graham était encore allumée, j'ai décidé de passer quelques minutes de détente à le surveiller.
Sa lumière était peut-être allumée, mais je ne le voyais pas, et je me demandais s'il n'était pas allé se coucher et avait simplement oublié de l'éteindre. Il était probablement dans la salle de bain, j'ai donc décidé d'attendre un peu plus longtemps. En regardant cette fenêtre, j'ai réalisé qu'il y avait quelque chose... je ne sais pas, de bizarre. Quelque chose avait l'air différent, mais je n'arrivais pas à savoir ce que c'était.
Puis je l'ai remarqué. Au début, je l'avais juste pris pour une conduite d'eau qui coulait sur le côté du bâtiment, attachée juste en dessous de la fenêtre ouverte de Graham. La lumière des lampadaires ne parvenait pas jusqu'à son appartement du quatrième étage, et le rebord de la fenêtre projetait une ombre qui empêchait la lumière de la pièce de l'éclairer, mais elle était longue, droite, sombre, et de ce que je pouvais voir, elle ressemblait à un tuyau, sauf que je regardais cette fenêtre depuis des mois maintenant, et j'aurais juré qu'il n'y avait jamais eu de tuyau à cet endroit auparavant.
Et pendant que je regardais la chose, ça a bougé. Ça a commencé à se plier, lentement, et j'ai réalisé que je regardais un bras, un bras long et mince. Alors que l'articulation au bout du bras se pliait, je pense que j'ai vu une autre articulation plus bas, qui bougeait aussi, et qui pliait ce que je ne peux que supposer être des coudes ; elle faisait s'accrochait l'extrémité du membre à travers la fenêtre. Quand je dis "bougé", ce n'est pas tout à fait exact. Elle s'est décalé. Comme quand vous regardez une de ces dessins magiques d’yeux et l'image change d'une à l'autre.
Je n'ai jamais rien vu que je puisse vraiment appeler une main, mais ça s'est quand même hissé par la fenêtre. Cela a pris moins d'une seconde, et je n'ai pas bien vu ce que c'était, j'ai juste vu ces... bras, jambes ? Au moins quatre, mais il y en avait peut-être plus, et ils se sont en quelque sorte repliés à travers la fenêtre dans un éclair de gris tacheté. Je pense que c'était la couleur - c'était surtout une silhouette, et s'il y avait un corps ou une tête, ils se déplaçaient à l'intérieur plus vite que je ne pouvais le voir. Dès que ça fut à l'intérieur, la lumière dans l'appartement de Graham s'est éteinte et la fenêtre s'est refermée derrière lui.
Alors ouai, je suis resté là pendant un bon moment, à essayer de digérer ce que je venais de voir. Je pouvais distinguer quelques vagues mouvements de l'intérieur de l'appartement de Graham, mais je ne voyais rien clairement. J'ai finalement décidé que je devais appeler la police, bien que je n'aie aucune idée de ce qu'il fallait leur dire. Finalement, j'ai simplement dit que j'avais vu quelqu'un de suspect entrer par la fenêtre du quatrième étage à son adresse et j'ai raccroché avant qu'ils puissent me demander qui appelait. Puis j'ai attendu et j'ai regardé l'appartement sombre d'en face. Je ne pouvais pas détourner le regard - j'étais convaincu que si j'arrêtais de regarder ça... quoi que ce soit, ça se replierait, se hisserait et entrerait dans chez moi. Rien n'en sortit.
Environ dix minutes plus tard, j'ai vu une voiture de police qui roulait dans la rue. Pas de sirènes, pas de gyrophare, mais ils étaient là, et tout de suite j'ai commencé à me sentir mieux. Mais en levant les yeux, j'ai vu que la lumière s'était allumée dans l'appartement de Graham. Il n'y avait aucun signe de la chose que j'avais vue entrer, mais alors que la police pressait la sonnette à l'entrée de l'immeuble, j'ai vu quelqu'un se diriger vers la porte pour les laisser entrer. Ce n'était pas Graham.
Je ne saurais trop insister sur le fait que ce n'était pas Graham. Il avait l'air complètement différent. Il était peut-être plus petit de quelques centimètres et avait un visage long et carré surmonté de cheveux blonds bouclés, là où Graham les avait foncés et coupé courts. Il était habillé avec les vêtements de Graham, par contre ; j'ai reconnu la chemise grâce à mes mois d'observation, mais ce n'était pas Graham. J'ai regardé le Non-Graham se diriger vers la porte et laisser les deux policiers entrer. Ils ont parlé un moment, et le Non-Graham a eu l'air inquiet et ensemble, ils ont commencé à fouiller l'appartement. J'ai regardé, en attendant que la chose émerge, ou qu'ils trouvent le vrai Graham, mais ils ne l'ont pas fait.
À un moment donné, j'ai vu une policière ramasser une forme rouge foncé que j'ai reconnue comme étant un passeport. Mon cœur a battu plus vite quand je l'ai vue l'ouvrir et regarder le Non-Graham, en comparant clairement, attendant le moment où elle détecterait l'imposteur. Mais au lieu de cela, elle a simplement ri, a serré la main du Non-Graham, et ils sont partis.
J'ai regardé la voiture de police s'éloigner, ressentant un sentiment d'impuissance, et quand j'ai levé les yeux, il se tenait à la fenêtre de Graham, me regardant en retour. Je suis restée figée alors que ses grands yeux fixes rencontraient les miens et qu'un sourire froid et denté se dessinait sur son visage. Puis, d'un geste rapide, il a tiré les rideaux et a disparu.
Je n'ai pas dormi cette nuit-là, et je n'ai jamais revu Graham. Mais j'ai vu cette nouvelle personne, tout le temps. Pendant la semaine suivante, je l'ai vu sortir plusieurs fois par jour de gros sacs poubelles qui avaient l'air lourds. Il m'a fallu un certain temps pour réaliser qu'il se débarrassait des vieux carnets de Graham, mais l'appartement s'en est vite trouvé vidé. Je pense qu'il a fait d'autres changements de décor, mais je n'ai jamais pu le voir, car la seule fois où il a ouvert ses rideaux, c'était quand il regardait attentivement mon appartement, ce qu'il faisait maintenant tous les soirs. J'ai essayé de trouver des preuves de l'existence de l'ancien Graham, mais tout ce que je pouvais trouver en ligne avec une photo - c'était toujours des photos de cette nouvelle personne. J'ai même demandé à certains de mes anciens camarades de classe, mais aucun d'entre eux ne semblait se souvenir de lui.
J'ai fini par déménager. J'aimais beaucoup mon ancien appartement à Clapham, mais ouai, c'était devenu trop pour moi. La dernière goutte d'eau, c'est quand je suis parti au travail un matin, et que je n'ai réalisé que trop tard que le Non-Graham avait quitté son immeuble au même moment. Il m'a salué par mon nom, et sa voix n'était pas du tout comme elle aurait dû l'être. J'ai commencé à m'excuser et à me dépêcher de partir, mais il m'a juste regardé et a souri.
"N'est-ce pas curieux, Amy, de ne jamais rien remarquer tout en habitant si près. Je devrai rendre visite en retour un jour"
J'ai déménagé une semaine plus tard, et je ne l'ai plus jamais revu.
ARCHIVISTE
Fin de la déposition.
Je serais tenté de considérer cela comme une hallucination résultant de complications liées à un traumatisme crânien à long terme, mais Tim est parvenu à mettre la main sur le dossier médical de Mme Patel. Dieu sait comment il les a obtenus, mais il ferait mieux de ne pas utiliser les fonds de l'Institut pour séduire à nouveau les secrétaires au classement. Les dossiers ne confirment pas l'idée qu'elle souffrait de ce genre de problèmes. Sans compter que je me fie généralement aux témoignages de mes collègues pour autant que je puisse, mais son travail ne semble vraiment pas être le genre de chose que l'on peut faire avec un sens de la réalité compromis. Mme Patel a refusé notre demande d'entretien supplémentaire et semble essayer de prendre ses distances par rapport à ces événements.
Graham Folger a bel et bien existé, et semble correspondre à son histoire. Selon les dossiers du coroner, Desmond et Samantha Folger, ses parents, sont morts sur la M1 près de Sheffield le 4 août 2001, et le nom de Graham Folger figure sur le registre de plusieurs collèges et universités de Londres et des environs au cours des années suivantes. L'appartement qu'elle a mentionné appartenait bien à M. Folger, mais il a été vendu par l'intermédiaire d'une agence au début de l'année 2007. Toutes les photographies que nous avons pu obtenir semblent correspondre à la description de ce "Non-Graham" que Mme Patel a décrit, à l'exception de quelques Polaroids, ci-joints, qui semblent dater de la fin des années 80 et montrent les deux parents aux côtés d'un adolescent aux cheveux foncés qui ne correspond pas du tout aux photos ultérieures.
Il ne semble pas qu'il y ait beaucoup plus à faire ici. Mme Patel, comme nombre de nos sujets, semble avoir été plus intéressée à faire sa déposition comme une forme de clôture personnelle, plutôt que comme le début d'une enquête sérieuse. Elle n'était même pas intéressée lorsque Sasha lui a dit que nous avions réussi à retrouver ce que nous pensions être un des carnets de Graham Folger. Je doute que cela aurait été très utile. Il dit simplement la même chose sur chaque page : les mots "Continues de regarder" encore et encore.
Fin de l'enregistrement.
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New Audio: Corridor's Jonathan Robert Returns with a Jangling and Wiry New Single
New Audio: Corridor's Jonathan Robert Returns with a Jangling and Wiry New Single @corridormtl @michel_rec @hivemindpr @showyourbonespr
Jonathan Robert is a Montreal-based singer/songwriter and guitarist, best known for being the co-founder of the internationally acclaimed JOVM mainstay act Corridor — and for his work as an animator and visual artist. Last year, Robert released his full-length debut Histoire Naturelle, an album that drew rom desert dream pop,…
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New Audio: Corridor's Jonathan Robert Releases a Shimmering New Single with Solo Project Jonathan Personne
New Audio: Corridor's Jonathan Robert Releases a Shimmering New Single with Solo Project Jonathan Personne @corridormtl @michel_rec
  Jonathan Robert is a Montreal-based singer/songwriter and guitarist, best known for being the co-founder of the internationally acclaimed JOVM mainstay act Corridor — and for his work as an animator and visual artist. With his solo recording project Jonathan Personne, Robert released his full-length debut, last year’s Histoire…
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reseau-actu · 6 years
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Affaire Jonathan: les gendarmes recherchent un sac à dos potentiellement décisif pour l'enquête
Un appel à témoins a été lancé vendredi, alors que les enquêteurs privilégient désormais la piste de l'enlèvement et du meurtre du jeune garçon, disparu dans la nuit du 6 au 7 avril 2004 dans un centre de vacances de Loire-Atlantique.
Il y a quatorze ans, dans la nuit du 6 au 7 avril 2004, le jeune Jonathan Coulom, 11 ans, disparaissait d'un centre de vacances de Saint-Brévin-les-Pins, près de Saint-Nazaire, en pleine classe de mer. Un mois et demi plus tard, le 19 mai, sa dépouille était retrouvée vingt-cinq kilomètres plus loin dans la pièce d'eau d'un vieux manoir de Guérande. Très vite, les pistes de l'assassinat et du meurtre sont évoquées. Les autopsies sont claires: le garçon aurait été séquestré un mois avant d'être tué par suffocation aux alentours du 6 ou 7 mai. Son corps ne présentait ni de trace de coups, ni de violence sexuelle, mais avait été retrouvé ligoté et lesté d'un parpaing, immergé dans un étang.
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L'affaire, confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Rennes, a mobilisé pendant des années et à temps plein une cellule d'une dizaine d'enquêteurs. Au total, plus de 7000 pièces de procédure et 1500 prélèvements ADN ont été relevés. Un site internet avait même été lancé en 2008 pour tenter de trouver de nouveaux indices. Une première en France. La justice et la gendarmerie y avaient diffusé des images des lieux où Jonathan avait disparu, des endroits qu'il avait visités une semaine avant sa disparition et du lieu où son corps avait été retrouvé. Tous ces efforts ont été vains puisque jamais aucune avancée décisive n'a pu être effectuée dans ce mystérieux dossier.
L'enquête relancée?
Mais cette enquête pourrait bien être relancée. Selon les informations de Ouest-France , un «élément nouveau» a été trouvé par les enquêteurs, qui évoquent une «piste sérieuse». Ce vendredi, un appel à témoins* a été lancé pour retrouver «un sac à dos en cuir marron de type besace possédant des poches ainsi qu'un lacet sur le dessus pour le fermer». Il s'adresse «aux personnes susceptibles d'avoir reçu et hébergé des touristes ou encore aux mairies qui auraient pu récupérer ce sac (...) aux objets trouvés. Les enquêteurs s'intéressent à tout témoignage évoquant la présence d'un sac de ce type et qui aurait pu être découvert en avril ou mai 2004 dans les environs de Saint Brévin les Pins ou de Guérande. «Retrouver une trace de ce sac pourrait s'avérer déterminant pour l'enquête», commente une source proche du dossier dans Presse Océan .
» LIRE AUSSI - Ces crimes qui demeurent des mystères
Ce n'est pas la première fois que l'enquête sur «l'affaire Jonathan» refait surface. Pendant de nombreuses années, un appel à témoins était lancé à chaque anniversaire de la disparition du jeune garçon. En 2011, la gendarmerie et le parquet de Saint-Nazaire avaient voulu «réveiller les mémoires et obtenir de nouveaux témoignages», après la découverte d'une série d'agressions sexuelles dans des centres de vacances de la façade Atlantique, entre 1982 et 1998. Outre cette piste locale, plusieurs hypothèses, notamment celle d'un tueur en série allemand, ont été étudiées. Pour autant, c'est la première fois depuis plusieurs années que la présence «d'éléments nouveaux» est évoquée.
* Toute personne susceptible de faire progresser l'enquête est invitée à appeler le numéro vert 0800.007.822 ou peut écrire à l'adresse suivante: [email protected]
Article complet: FIGARO — http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/04/05/01016-20180405ARTFIG00313-quatorze-ans-apres-la-disparition-de-jonathan-coulom-un-element-nouveau-pourrait-relancer-l-enquete.php
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reseau-actu · 7 years
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Meurtre d'Alexia Daval: les coulisses de l'enquête qui a fait craquer le mari
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[INFO L'EXPRESS] Incohérences dans son emploi du temps, tenue d'Alexia, SMS... Pendant trois mois, les gendarmes ont accumulé des éléments, qu'ils n'ont volontairement pas versé au dossier, pour obtenir les aveux de Jonathann Daval.
C'est un travail effectué dans l'ombre, long et minutieux. Alors que Jonathann Daval apparaît en veuf éploré devant les caméras de télévision, les enquêteurs ont développé très vite une hypothèse devenue conviction: en dépit des apparences, l'époux est en fait le meurtrier. C'est lui qui aurait tué sa femme, Alexia Daval, dont le corps sans vie a été retrouvé grossièrement dissimulé sous des branchages dans le bois d'Esmoulins (Haute-Saône) lundi 30 octobre. 
LIRE AUSSI >> Alexia Daval: les zones d'ombre de l'enquête malgré les aveux de l'époux 
Deux jours plus tôt, Jonathann Daval pousse la porte du commissariat de Gray vers 12h30. Son épouse, jolie employée de banque de 29 ans, est partie faire son jogging trois heures plus tôt sans son téléphone. Depuis, il n'a plus de nouvelles, raconte-t-il.  
Ces éléments qui intriguent les gendarmes
Ce samedi matin de la disparition, l'informaticien a été vu à de nombreux endroits différents de cette petite ville de 5000 habitants. Les gendarmes ont cette désagréable impression qu'il est en train de se "forger un alibi", révèle à L'Express une source proche de l'enquête. Ce sont ces "incohérences dans son emploi du temps" qui commencent d'abord à leur mettre la puce à l'oreille.  
La tenue dans laquelle Alexia est retrouvée éveille aussi leurs soupçons. En ce petit matin d'automne où cette sportive est censée être allée courir, il fait froid. Très froid même. Les voitures sont gelées et les températures avoisinent difficilement les trois degrés. Or, la jeune femme est peu couverte, en short.  
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Jonathan Daval, le mari d'Alexia Daval lors d'une marche silencieuse à la mémoire de son épouse le 5 novembre 2017 à Gray.
afp.com/SEBASTIEN BOZON
Et il y a enfin cette absence de témoins. Une seule personne l'a aperçue faire son jogging. Mais très vite, cet unique témoin se rétracte, plus vraiment sûr qu'il s'agissait bien d'Alexia.  
"Violence verbale" par SMS
Les enquêteurs de la section de recherches de Besançon, épaulés par les groupements de gendarmerie de la Haute-Saône et du Doubs et les experts de l'IRCGN, s'intéressent désormais avec attention au mari. Les nombreux éléments à charge qu'ils accumulent ne sont volontairement pas versé au dossier pour éviter toute fuite dans les médias et préserver l'effet de surprise en garde à vue. L'analyse du téléphone de Jonathann Daval, et notamment de ses SMS, leur permet de découvrir une situation "tendue" entre les deux membres du couple, mariés depuis deux ans. Dans des messages écrits, Alexia est très dure avec son mari, exprimant une véritable "violence verbale". 
Une relation "dominant/dominé", telle que la décrit l'avocat de Jonathann, Randall Schwerdorffer. "Dans des crises d'hystérie, il devait user de la force pour maîtriser son épouse", confie notre source proche de l'enquête. Ces amis d'enfance, ensemble depuis dix ans, éprouvaient des difficultés à concevoir un enfant.  
Le meurtre a "vraisemblablement" eu lieu lors "d'une dispute conjugale", a confirmé mardi soir la procureure de la République de Besançon Edwige Roux-Morizot. Dès ces premières déclarations, alors en qualité de témoin, le jeune homme de 34 ans a d'ailleurs d'emblée évoqué une dispute le vendredi soir. Une manière de justifier ces éraflures qu'il présente notamment sur les bras.  
Des baskets enfilées sur le cadavre
Le drame se serait noué le vendredi soir, peu de temps après la soirée raclette qui avait lieu au domicile des parents d'Alexia, selon nos informations. Une énième dispute dégénère. L'autopsie a révélé que la jeune femme a reçu plusieurs coups avant d'être asphyxiée par étranglement.  
Des conclusions qui mettent à mal la défense du suspect qui évoque depuis mardi soir un "accident" et ces "3-4 secondes" qui vont l'amener un jour devant une cour d'assises. Or, les experts sont formels, la mort en étranglement ne s'est pas produite en quelques secondes, mais plutôt en minute. Jonathann Daval a d'ailleurs été mis en examen mardi soir pour "meurtre sur conjoint", ce qui, d'après la qualification pénale retenue, accrédite la thèse d'un homicide intentionnel.  
Au moment du meurtre, Alexia porte alors la tenue de running dans laquelle elle sera retrouvée morte. Les enquêteurs pensent que cette sportive aguerrie l'avait enfilée en rentrant chez elle, pour se mettre à l'aise. Après les faits, l'époux aurait enfilé des baskets à la dépouille avant de transporter le corps.  
Qui a tenté de brûler le corps?
Sur ce point, l'heure précise n'est pas encore "complètement verrouillée". Jonathann Daval aurait déplacé le cadavre tôt dans la matinée samedi matin. Alors comment expliquer ce tracker (balise GPS) qui se déclenche dans le véhicule professionnel du jeune homme aux alentours d'1h30 du matin? Où s'est-il rendu à cette heure précise? "En réalité ce dispositif peut se déclencher sans que la voiture ne démarre, juste en ouvrant les portes par exemple", explique notre source, accréditant l'hypothèse qu'à ce moment-là, l'époux a pu cacher le corps dans le véhicule avant de le transporter au petit matin.  
Restent quelques mystères. Comment expliquer que le cadavre d'Alexia ait été retrouvé en partie calciné alors que le meurtrier présumé nie avoir tenté de brûler son corps? "Il avait du mal à produire des aveux, enfermé dans sa posture. Il a fini par avouer le meurtre, mais reconnaître l'avoir brûlé, c'est une atteinte au corps encore plus compliquée pour lui à expliquer, il n'en était pas capable", estime notre source proche de l'enquête.  
A ce stade, l'hypothèse d'une complicité est écartée, aucun élément n'allant dans ce sens. Les gendarmes penchent plutôt pour l'idée d'une tentative d'incendie avortée, due au type et à la quantité de produits combustibles utilisés. Jonathann Daval sera entendu à nouveau, notamment sur cette déclaration en contradiction avec les éléments matériels. L'enquête "exemplaire" saluée par la procureure va se poursuivre. A nouveau en coulisses. 
Article complet: https://www.lexpress.fr/actualite/societe/fait-divers/meurtre-d-alexia-daval-les-coulisses-de-l-enquete-pour-faire-avouer-le-mari_1980982.html
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reseau-actu · 7 years
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Meurtre Alexia Daval: la garde à vue de son mari se poursuit
Le mari d'Alexia Daval, joggeuse de 29 ans retrouvée morte en octobre dans un bois en Haute-Saône, est toujours mardi matin en garde à vue. Il est soupçonné d'avoir tué son épouse au cours d'une dispute conjugale, ce qu'il nie.
Lundi, les gendarmes ont interpellé Jonathann Daval, 34 ans, à son domicile de Gray-la-ville.
Le corps brûlé de la jeune femme avait été retrouvé le 30 octobre dissimulé sous des branchages dans le bois d'Esmoulins, près de Gray. L'avant-veille, Alexia, selon son mari, était partie courir. Inquiet de ne pas la voir revenir vers midi, il avait alerté les gendarmes.
Mais aucun témoin ne l'a vue courir ce jour-là, même si le couple pratiquait régulièrement ce sport.
SEBASTIEN BOZON, AFP - Des gendarmes surveillent la maison de Jonathann Daval le 29 janvier 2018 à Gray-la-Ville
"Il m'a confirmé qu'en aucun cas il n'était lié d'une façon ou d'une autre au décès de son épouse", a déclaré Me Randall Schwerdorffer, l'avocat de Jonathann Daval, avant de pouvoir s'entretenir une demi-heure avec son client, qui reste "très serein".
"Il nie totalement les faits. (...) Nous pensons que l'absence d'autre suspect implique cette garde à vue", a ensuite affirmé l'avocat devant plusieurs journalistes.
Griffures et morsures
Les enquêteurs explorent l'hypothèse d'une "dispute conjugale qui aurait mal tourné". "Le couple, qui avait des difficultés à avoir un enfant, connaissait en effet de vives tensions", selon plusieurs sources.
SEBASTIEN BOZON, AFP/Archives - Jonathan Daval, le mari d'Alexia Daval lors d'une marche silencieuse à la mémoire de son épouse le 5 novembre 2017 à Gray
Lors de sa première audition, en tant que simple témoin, Jonathann Daval avait d'ailleurs évoqué une dispute avec sa compagne la veille de sa disparition. L'altercation expliquait, selon lui, les marques de griffures, voire de morsures visibles au niveau des bras.
Informaticien à Gray, Jonathann Daval est décrit comme "extrêmement gentil" et apprécié dans son travail. Sportif, cet homme aux yeux clairs et aux cheveux noirs soigneusement coiffés en brosse, partageait sa passion pour la course à pied avec Alexia. Décrit comme effacé dans le couple, il était apparu fragile et porté à bout de bras par les parents d'Alexia les jours suivant sa mort.
L'avocat des parents et de la soeur d'Alexia Daval, Me Jean-Marc Florand, a insisté sur le fait qu'il fallait "être très prudent dans ce dossier et attendre l'issue de la garde à vue".
"Il ne faut pas oublier que Jonathann Daval, jusqu'à aujourd'hui, est victime, partie civile et bénéficie pour le moment de la présomption d'innocence", a déclaré Me Florand. Selon lui, les parents d'Alexia Daval sont "confiants" dans la non-implication de leur gendre dans l'assassinat de leur fille.
SEBASTIEN BOZON, AFP/Archives - Jonathann Daval (2e d) lors d'une marche silencieuse à Gray, le 5 novembre 2017
La procureure de Besançon a seulement confirmé l'interpellation du mari et n'a pas voulu donner d'autres informations. Elle a prévu de tenir une conférence de presse à l'issue de la garde à vue de Jonathann Daval.
Les enquêteurs ont entendu plus de 200 personnes depuis la découverte du corps d'Alexia Daval et ont écarté de nombreuses pistes. Minutieusement explorées, les hypothèses d'un délinquant sexuel dans les environs et d'un éventuel amant de la victime ont été exclues.
Asphyxiée et battue
La jeune femme a été victime de violences, de coups et elle a été asphyxiée, avait indiqué la procureure de Besançon début novembre.
D'après les résultats de l'autopsie, elle a été étranglée et, à ce stade de l'enquête, aucun élément ne permet de penser qu'elle a été agressée sexuellement, avait précisé une source proche de l'enquête.
Des footings en l'honneur d'Alexia et de toutes les femmes victimes d'agression ont été organisées dans les jours suivant le crime. Jonathann Daval avait pris part à une course de ce type organisée à Gray.
Une marche blanche en sa mémoire avait réuni entre 8.000 et 10.000 personnes à Gray. Porté à bout de bras par les parents d'Alexia, Jonathann Daval avait déclaré à cette occasion: "Elle était ma première supportrice, mon oxygène, la force qui me poussait à me surpasser lors de mes challenges physiques."
Article complet: http://www.bfmtv.com/breves-et-depeches/meurtre-alexia-daval-la-garde-a-vue-de-son-mari-se-poursuit-1360943.html
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reseau-actu · 7 years
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Pourquoi les enquêteurs suspectent Jonathan Daval, le mari de la joggeuse assassinée
Selon la procureur de Besançon, le mari d'Alexia Daval a été interpellé ce lundi matin et une perquisition est en cours à son domicile. Jonathan Daval est un technicien en informatique de 33 ans. Après dix ans en couple, Alexia et Jonathan s'étaient mariés en 2015 à Gray, en Haute-Saône. Ils vivaient toujours à Gray, dans le pavillon qui avait appartenu aux grands-parents d'Alexia. Ils y avaient fait de grands travaux, et notamment construire une piscine dans le jardin.
Le matin de sa disparition, le 28 octobre 2017, elle aurait annoncé à son conjoint, qui a donné l'alerte, qu'elle profiterait de sa sortie matinale pour faire un crochet dans la famille et embrasser sa sœur et son petit-neveu. Le même message est parvenu à sa sœur Stéphanie.
Le juge d'instruction, en charge de ce dossier, a décidé du placement en garde à vue du conjoint de la victime après avoir recueilli un certain nombre d'éléments venant contredire la version livrée jusqu'alors par Jonathan Daval. Celui-ci avait assuré être rentré avec son épouse d'un repas chez ses beaux-parents, le 27 octobre au soir, puis n'avoir plus quitté son domicile.
Qu'a fait Jonathan Daval le soir du 27 octobre ?
Mais un témoignage, considéré comme déterminant par les enquêteurs de la section de recherches (SR) de Besançon en charge des investigations, aurait permis d'apprendre qu'une voiture, mise à disposition de Jonathan Daval par son employeur, a été utilisée dans la nuit du 27 au 28 octobre dernier. Selon nos informations, ce véhicule aurait quitté le domicile familial vers 1 h 30 du matin. C'est un voisin du couple, interrogé par les militaires, qui a confié avoir entendu « une voiture rouler sur une plaque métallique » en quittant le domicile des époux Daval. L'homme est assez précis sur l'horaire, car il aurait regardé son réveil au même moment. Les constatations des gendarmes auraient permis d'établir la présence d'une plaque métallique devant l'entrée du domicile du couple.
Ce véhicule, propriété de l'employeur du mari aujourd'hui suspecté, a été saisi par les spécialistes de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), basé à Pontoise dans le Val-d'Oise, avant d'y être décortiqué. Or, toujours selon nos informations, l'exploitation d'« éléments électroniques » contenus dans cette voiture aurait confirmé qu'elle aurait bien été utilisée dans la nuit du 27 au 28 octobre, vers 1 h 30 du matin.
Par ailleurs, des empreintes de pneus auraient également été découvertes à proximité du lieu où le corps de la joggeuse, en partie dénudé et calciné, avait été découvert, le 30 octobre. Des moulages de ces traces ont été réalisés puis comparés avec les pneus du véhicule professionnel de Jonathan Daval. Des similitudes auraient été relevées.
Altercation
L'une des hypothèses avancées comme mobile au meurtre de Alexia Daval, qui a succombé après avoir été étranglée, est celle d'une « dispute conjugale » qui aurait dégénéré. « Le couple, qui avait des difficultés à avoir un enfant, connaissait en effet de vives tensions », ont indiqué plusieurs sources concordantes. D'autres sources ont également évoqué une « relation dominant-dominé » entre la victime et son conjoint. Lors de sa première audition, en tant que simple témoin, Jonathan Daval avait d'ailleurs évoqué une dispute avec sa compagne la veille de sa disparition. Cette altercation expliquait, selon lui, les marques de griffures, voire de morsures, visibles sur ses mains.
Les enquêteurs cherchent donc à savoir si le couple ne battait pas sérieusement de l'aile. En cas de séparation, Jonathan Daval aurait tout perdu.
Les parents d'Alexia « confiants »
Après la découverte du corps en partie calciné de sa femme le 30 octobre, Jonathan Daval avait semblé très affecté. Le 4 novembre, il avait participé à une course de 10 kilomètres à Gray (Haute-Saône) en hommage à Alexia. Dimanche 5 novembre, il était en larmes auprès des parents de la jeune femme lors de la marche blanche en son hommage, qui avait réuni entre 8 000 et 10 000 personnes. « Elle était ma première supportrice, mon oxygène. La force de notre couple nous faisait nous dépasser, dans nos sorties et dans notre vie commune. Cette plénitude me manquera terriblement », avait-il confié après la marche.
L'avocat de Jonathan Daval, qui n'a pas encore rencontré son client depuis son interpellation lundi matin, a déclaré n'être « pas du tout surpris du placement en garde à vue » de son client. « Il s'attendait à cette épreuve et il était toujours très serein », a-t-il confié à l'AFP. « La dernière fois que je l'ai vu, il m'a confirmé qu'en aucun cas il n'était lié d'une façon ou d'une autre au décès de son épouse. »
De son côté, l'avocat des parents et de la sœur d'Alexia Daval, Me Jean-Marc Florand, a insisté sur le fait qu'il fallait « être très prudent dans ce dossier et attendre l'issue de la garde à vue ». « Il ne faut pas oublier que M. Daval, jusqu'à aujourd'hui, est victime, partie civile, et bénéficie pour le moment de la présomption d'innocence », a déclaré Me Florand à l'AFP. Selon lui, les parents d'Alexia Daval sont « confiants » dans la non-implication de leur gendre dans l'assassinat de leur fille.
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