#Fusil de sport
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Fusil de sport, Prévisions de la Taille du Marché Mondial, Classement et Part de Marché des 13 Premières Entreprises
Selon le nouveau rapport d'étude de marché “Rapport sur le marché mondial de Fusil de sport 2024-2030”, publié par QYResearch, la taille du marché mondial de Fusil de sport devrait atteindre 2740 millions de dollars d'ici 2030, à un TCAC de 6,5% au cours de la période de prévision.
Figure 1. Taille du marché mondial de Fusil de sport (en millions de dollars américains), 2019-2030
Figure 2. Classement et part de marché des 13 premiers acteurs mondiaux de Fusil de sport (Le classement est basé sur le chiffre d'affaires de 2023, continuellement mis à jour)
Selon QYResearch, les principaux fabricants mondiaux de Fusil de sport comprennent Sturm, Ruger & Co., Smith & Wesson, Henry Repeating Arms, Diamondback Firearms, J G. Anschutz, Colt CZ Group, Daniel Defense, Howa Machinery, Sig Sauer, Browning Arms, etc. En 2023, les cinq premiers acteurs mondiaux détenaient une part d'environ 36,0% en termes de chiffre d'affaires.
À propos de QYResearch
QYResearch a été fondée en 2007 en Californie aux États-Unis. C'est une société de conseil et d'étude de marché de premier plan à l'échelle mondiale. Avec plus de 17 ans d'expérience et une équipe de recherche professionnelle dans différentes villes du monde, QYResearch se concentre sur le conseil en gestion, les services de base de données et de séminaires, le conseil en IPO, la recherche de la chaîne industrielle et la recherche personnalisée. Nous société a pour objectif d’aider nos clients à réussir en leur fournissant un modèle de revenus non linéaire. Nous sommes mondialement reconnus pour notre vaste portefeuille de services, notre bonne citoyenneté d'entreprise et notre fort engagement envers la durabilité. Jusqu'à présent, nous avons coopér�� avec plus de 60 000 clients sur les cinq continents. Coopérons et bâtissons ensemble un avenir prometteur et meilleur.
QYResearch est une société de conseil de grande envergure de renommée mondiale. Elle couvre divers segments de marché de la chaîne industrielle de haute technologie, notamment la chaîne industrielle des semi-conducteurs (équipements et pièces de semi-conducteurs, matériaux semi-conducteurs, circuits intégrés, fonderie, emballage et test, dispositifs discrets, capteurs, dispositifs optoélectroniques), la chaîne industrielle photovoltaïque (équipements, cellules, modules, supports de matériaux auxiliaires, onduleurs, terminaux de centrales électriques), la chaîne industrielle des véhicules électriques à énergie nouvelle (batteries et matériaux, pièces automobiles, batteries, moteurs, commande électronique, semi-conducteurs automobiles, etc.), la chaîne industrielle des communications (équipements de système de communication, équipements terminaux, composants électroniques, frontaux RF, modules optiques, 4G/5G/6G, large bande, IoT, économie numérique, IA), la chaîne industrielle des matériaux avancés (matériaux métalliques, polymères, céramiques, nano matériaux, etc.), la chaîne industrielle de fabrication de machines (machines-outils CNC, machines de construction, machines électriques, automatisation 3C, robots industriels, lasers, contrôle industriel, drones), l'alimentation, les boissons et les produits pharmaceutiques, l'équipement médical, l'agriculture, etc.
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Nouvel attentat les autorités pensent que les coups de feu tirés au Trump International Golf Club étaient destinés à l'ancien président Donald Trump, selon des sources sûres 15 septembre 2024
La vigilance d’un agent du Secret Service a probablement sauvé la vie de Donald Trump, dimanche, à West Palm Beach, où l’ancien président pratiquait son sport préféré sur un terrain de golf portant son nom. Vers 13 h 30, l’agent, qui le précédait d’un trou et ses compagnons, a aperçu le canon d’un fusil à travers le grillage d’une clôture longeant le terrain. Il a aussitôt ouvert le feu en direction de la personne qui tenait l’arme, la forçant à prendre la fuite.
Le shérif Ric Bradshaw, du comté de Palm Beach, montre une photo des objets appartenant au suspect. La police a retrouvé dans des buissons un AK-47 avec une lunette de visée, deux sacs à dos et une caméra GoPro avec laquelle le suspect, identifié comme étant Ryan Wesley Routh, 58 ans, voulait vraisemblablement filmer l’assassinat de Donald Trump.
Des agents du FBI devant le Trump International Golf Club à West Palm Beach, en Floride
Des élus républicains et démocrates ont de nouveau exprimé leurs inquiétudes à propos de la protection offerte par le Secret Service.
Trump a regagné Mar-a-Lago, sa résidence en Floride, en fin d’après-midi. Un peu plus tôt, il s’était voulu à la fois rassurant et inébranlable dans un courriel adressé aux membres de sa liste de donateurs potentiels. « Des coups de feu ont été tirés dans mon entourage, mais avant que la rumeur ne devienne incontrôlable, je tiens à vous dire ceci : JE SUIS EN SÉCURITÉ ET EN BONNE SANTÉ ! », a-t-il fait savoir. « Rien ne me ralentira. Je ne me rendrai jamais ! »
Ryan Wesley Routh the killer was a Democrat who apparently moved to Hawaii. He hated Donald Trump. He was working to raise funds and support for Ukraine.
#attentat donald trump#donald trump#attentat#tentative de meurtre sur donald trump#ryan wesley routh
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Ils sont épuisants ceux qui, pour justifier ou encourager l'envoi de troupes françaises, européennes ou occidentales sur le front ukrainien pour s'y battre contre l'armée russe, traitent de lâches ceux qui s'en inquiètent en leur répondant : «Heureusement que les Américains n'ont pas été lâches comme vous pendant la Seconde guerre mondiale et qu'ils sont venus nous aider», comme si cette comparaison avait la moindre valeur.
Quand les Américains entrent en guerre contre l'Allemagne, l'Allemagne n'a pas 6 000 ogives nucléaires dans son arsenal. Point, fin de la démonstration.
L'introduction de l'arme nucléaire dans l'équation change la donne par définition et c'est même principalement à cela qu'elle sert : elle change la donne, elle modifie la façon de faire de la guerre, elle modifie notre approche de la guerre, en somme elle change tout.
Il est ridicule d'essayer de calquer des modèles qui avaient leur validité avant l'introduction de l'arme nucléaire sur des situations où les deux puissances qui se regardent en chien de faïence disposent chacune d'un armement capable de pulvériser la planète et la rendre inhabitable pendant 1 million d'années.
Personnellement, je ne suis pas d'accord pour miser aussi gros seulement pour donner satisfaction à quelques tocards macronistes, journalistes et influenceurs qui se prennent pour de grands historiens alors qu'ils ont passé plus de temps à jouer à Call of Duty sur console qu'à faire du sport ou apprendre à tenir un fusil à plomb.
En réalité, ceux qui veulent cette guerre suicidaire ou qui acceptent de prendre des risques déments susceptibles de nous y pousser doivent représenter objectivement 0.001% de la population. Les autres, ceux qui n'osent pas trop sortir la tête du trou, sont surtout paralysés par la peur sociale de passer pour des «pro-Poutine» à cause de l'exceptionnelle et délirante campagne médiatique d'intimidation menée par les 0.001% en question.
Ce qui vient d'être dit ne retire rien au courage et à la bravoure des soldats américains tombés sur le front européen pendant la Seconde guerre mondiale, et ne prétend pas que le peuple ukrainien mérite ce qui lui arrive ni que Poutine a raison.
Nous autres, Français, avons désormais le président le plus cinglé de la coalition occidentale, celui qui manifeste les pulsions guerrières les plus violentes et les plus agressives, celui qui, par ses excès, permet le plus efficacement d'entrevoir de dangereuses perspectives d'escalade. Et nous savons qu'il ne le fait pas dans l'intérêt de la France mais pour satisfaire son besoin pathologique d'être au centre des attentions.
Chose étonnante : au début de la guerre russo-ukrainienne il était le moins cinglé de la bande, celui qui voulait continuer à parler avec Poutine et qui multipliait les initiatives diplomatiques. Que s'est-il passé dans la coulisse pour que l'agneau se transforme en ogre ?
Jonathan Sturel
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Mix Fela par DJ Calzone
Cela peut être affirmé sans risquer de lever le début de la moindre vague d‘indignation : Olufela Olusegun Oludotun Ransome-Kuti alias Fela Kuti est une légende absolue. Si cela paraît évident aujourd’hui, ça ne l’a pas toujours été de son vivant. Il a fallu du temps pour le voir se faire accepter hors des frontières de son pays natal, le Nigéria, où son empreinte indélébile est toujours prégnante en 2023. Il faudrait plusieurs tomes pour expliquer toute son importance, raconter son œuvre et ses collaborations avec de véritables extraterrestres comme l’exceptionnel Tony Allen, qu’il surnommait “l’homme qui joue comme cinq batteurs”. Derrière l’expression « d’artiste engagé » souvent utilisée pour décrire le saxophoniste, on découvre un autre héritage du natif de Lagos. Il a été un opposant farouche à l’ordre établi, et tout au long de sa carrière, une véritable épine dans le pied du régime nigérian, au point de finir en prison au milieu des années 1980 ou d’être victime de nombreux tabassages en règle de la police. Ce combat de plusieurs décennies coûtera la vie à sa mère, Funmilayo Ransome-Kuti, militante féministe et anticoloniale féroce, blessée par un millier de soldats lors d’un assaut d’une violence inouïe de son bastion surnommé « la République de Kalakuta ». Il développera alors une aversion sans limite contre cet état policier. Pour célébrer sa mémoire, Fusils A Pompe s’associe à DJ Calzone pour proposer un mix d’une heure, traversant en accéléré cette carrière aussi dense qu'insaisissable.
A écouter ici ->
Tracklist :
Fela Ransome-Kuti And The Africa 70 - Confusion
Sandra Sings With Fela & Africa 70 - Up Side Down
Fẹla Aníkúlápó Kuti & Africa 70 - V.I.P. (Vagabonds In Power)
Fela Ransome-Kuti And The Africa 70 - I No Get Eye For Back
Fela Ransome-Kuti And The Africa 70 With Ginger Baker - Let's Start
Fela Ransome-Kuti And The Africa 70 - Lady
Mos Def - Fear Not of Man instrumental
Fela Anikulapo Kuti And Roy Ayers - 2,000 Blacks Got To Be Free
Fela Anikulapo Kuti & Afrika 70 - Ikoyi Blindness
Fela Ransome-Kuti And The Africa 70 - Shakara
Fela Ransome-Kuti And The Africa 70 - Igbe (Na Shit)
Fela Anikulapo Kuti & Egypt 80 - Beasts Of No Nation
Fela And Africa 70 - Mr Follow Follow
Sandra Sings With Fela & Africa 70 - Go Slow
Fẹla And Afrika 70 – Sorrow Tears And Blood
Fela Anikulapo Kuti & Afrika 70 - Gba Mi Leti Ki N'Dolowo (Slap Me, Make I Get Money)
Fẹla And Afrika 70 – Colonial Mentality
Fela Ransome-Kuti And The Africa 70 With Ginger Baker - Black Man's Cr
Fela Ransome Kuti & The Africa 70 - Gentleman
INI - Grown Man Sport
Fela Anikulapo Kuti And Roy Ayers - Africa- Centre Of The World
Fela Ransome-Kuti And The Africa 70 With Ginger Baker - (Egbe Mi O) Carry Me I Want To Die
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Mal de dos et sexualité : un duo qui ne fait pas bon ménage
Vous souffrez de mal de dos chronique ? Sachez que vous n'êtes pas seul.e à voir votre vie sexuelle impactée.
Pourquoi le mal de dos perturbe-t-il notre vie intime ?
La douleur chronique au dos peut entraîner :
Une baisse de la libido: Le mal étant le maître mot, l'envie n'est plus vraiment là.
Des difficultés à trouver une position confortable: La peur d'aggraver les douleurs freine l'exploration.
Des douleurs pendant ou après les rapports: Un véritable cercle vicieux qui peut être décourageant.
Quelles solutions pour retrouver du plaisir ?
Consultez un professionnel de santé: Votre médecin ou un kinésithérapeute pourra vous aider à trouver des solutions adaptées à votre situation.
Adoptez de bonnes positions: Certaines positions sont moins douloureuses que d'autres. N'hésitez pas à expérimenter avec votre partenaire.
Parlez-en à votre partenaire: La communication est essentielle pour surmonter ensemble cette difficulté.
Quelques conseils pour les femmes:
Évitez les positions qui creusent le bas du dos.
Privilégiez les positions sur le côté ou en chien de fusil.
Utilisez des coussins pour soutenir votre dos.
Et pour les hommes ?
Bougez le moins possible pendant les rapports.
Trouvez une position confortable qui ne sollicite pas trop le dos.
Pourquoi c'est important d'en parler ?
Votre vie sexuelle est une partie importante de votre bien-être. N'hésitez pas à en parler à votre médecin pour trouver des solutions et retrouver du plaisir.
Pour aller plus loin
#maldedos#sexualité#santé#bienetre#douleurschroniques#couple#médecin#kiné#douleurs#santésexuelle#qualitédevie
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MARDI 30 MAI 2023 (Billet 2 / 3)
« LA CONFERENCE » (1h 48min)
Un film de Matti Geschonneck, avec Philipp Hochmair, Johannes Allmayer, Maximilian Brückner…
Ce film ne se joue que dans quelques salles à Paris et avec un unique horaire dans la journée. JM y est allé seul hier en milieu d’après-midi et à sa grande surprise, il y avait pas mal de monde. Le sujet étant très dur, Marina a préféré regarder Roland Garros, le tennis étant à la télé son sport préféré.
Ce film est très austère. Tout se passe dans une pièce. Pas une seule note de musique. Le propos fait plus que froid dans le dos. Et encore plus grave, pas un seul mot n’est inventé, le scénario s’appuyant sur un procès-verbal d’une conférence qui a vraiment eu lieu en Allemagne en 1942.
Peut-on noter un film pareil ? JM a préféré répondre par la négative. Il est ressorti du cinéma très remué, légèrement nauséeux. Comment des êtres humains ont-ils pu envisager de telles horreurs ? Et le plus terrible, toutes ces décisions ont été mises en application. Comment expliquer, comment pardonner, comment oublier ?
S’il vous plaît, lisez la critique ci-dessous même si vous n’avez pas l’intention de voir ce film.
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En réalisant cette fiction sur la conférence de Wannsee, où fut avalisée la solution finale, le réalisateur Matti Geschonneck souhaitait de rendre tangible la banalité du mal en action. Il y réussit grâce à une mise en scène sobre et des comédiens talentueux. Il signe un film indispensable au travail de mémoire, qui fait également réfléchir aux mécanismes de déshumanisation en œuvre dans les conflits actuels.
Janvier 1942, le conflit est devenu mondial, avec l'entrée en guerre des Soviétiques et des Américains. Le projet de déportation des juifs hors d'Europe évolue en planification d'une « solution totale de la question juive en Europe ». Dans les territoires conquis à l'Est, des unités allemandes fusillent en masse les populations juives, hommes, femmes et enfants. Une nouvelle génération de camions à gaz est utilisée. En décembre 1941, Hitler donne l'ordre d'exterminer les onze millions de juifs présents sur les territoires contrôlés par le IIIème Reich. La conférence de Wannsee entérine la mise en œuvre de la solution finale.
Le 20 janvier 1942, le Général SS Reinhard Heydrich convoque des représentants des SS, des ministères (Intérieur, Affaires étrangères...), des autorités des territoires occupés (Pologne et URSS), soit quinze personnes, dans une villa berlinoise au bord du lac de Wannsee. Une secrétaire est en charge de la transcription de la conférence, sous la supervision d'Adolf Eichmann. Cette réunion de deux heures, entrecoupée d'intermèdes et de collations, a pour objectif de valider le plan d'extermination des juifs d'Europe.
Le film se concentre sur la conférence, de l'arrivée des quinze participants à leur départ. Comme l'explique le réalisateur Matti Geschonneck, le personnage principal est la conférence. Le film est basé sur l'unique exemplaire du procès-verbal établi par Eichmann et retrouv�� après la fin de la guerre. Dès le départ, le réalisateur pose ses conditions : respect de l'unité de temps et de lieu, pas de musique pour ne pas influencer le spectateur. Les mots prennent alors toute leur puissance. Les extérieurs sont filmés à la villa berlinoise de Wannsee. Les intérieurs sont reconstitués en studio.
Pour rendre tangible cette déshumanisation, le réalisateur demande à ses comédiens de considérer cette conférence comme une simple réunion d'affaires. Ils sont tous parfaitement crédibles dans leurs rôles d'officiers ou de représentants des ministères. Ils échangent des horreurs sur un ton courtois. Ils sont jeunes. Eichmann a 35 ans. Heydrich, le général SS, a 37 ans. « La Conférence » est aussi un film sur le langage. Les discours technocratiques rendent le meurtre banal. Les humains deviennent un « problème d'hygiène raciale ». Ils sont « évacués ». Le réalisateur installe par sa mise en scène un contraste saisissant entre cette atmosphère calme et la réalité terrifiante derrière ces mots.
Dans le noir de la salle de cinéma, le spectateur est ainsi immergé au sein de cette conférence, qui se déroule quasiment en temps réel. Il devient le témoin de ces discussions sordides. Que faire des métis, ces demi-juifs ? Il assiste à des négociations abjectes. Le gouverneur nazi en charge de la Pologne accepte la solution finale à condition que l'on s'occupe d'abord des juifs de son territoire. Au fur et à mesure de l'avancée de la conférence, l'horreur de ce plan d'extermination s'accroît. La solution de la chambre à gaz est validée pour préserver les soldats allemands. La conférence se termine par la question du compte-rendu. Il doit être suffisamment explicite car « ces messieurs doivent savoir à quoi ils ont participé : on ne dira pas qu'ils ne savaient pas ». Six millions de juifs furent assassinés par le régime nazi en Europe.
(Source : « mulderville.net »)
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🎉 Belle, heureuse et lumineuse année 2023 🌠
BILLET D’ordinaire, les rétrospectives de fin d’année, je les abhorre car je les trouve autocentrées, voire même un brin narcissiques. Elles me renvoient sûrement à mes défauts et à mes insuffisances.
Pourtant à quelques heures de minuit le 31 décembre dernier, je me suis décidé de sélectionner 10 clichés de l’année écoulée, et de les diffuser sur mon compte Instagram.
Rapidement et naturellement, j’ai eu envie de mettre des mots sur ces images 😑 Ce n’est finalement pas si idiot de dresser un bilan de l’année écoulée afin de mieux se projeter.
Dès lors, je vous propose MA rétrospective 2022, histoire de vous raconter une année singulière entre pépins de santé et aventures intempestives. La vie, quoi !
> En janvier, je me suis, en effet, remis doucement d’une intervention chirurgicale avec anesthésie générale et 5 jours d’hospitalisation. Artiste-auteur régime Urssaf du Limousin (ça ne s’invente pas !), je ne bénéficiais d’aucun congé maladie. J’avais donc accepté sans rechigner 2 contrats d’édition offerts sur un plateau alors que je m’étais promis de ne plus réalisé de livres illustrés. Vous savez, ceux avec des images et des récits que personne ne lit… en entier !
> En mars, à peine remis, je me suis rendu dans le Jura à Lons-le-Saunier au festival « Les Rendez-Vous de l’Aventure » avec l’équipe du journal Embarquements. J’ai enchainé avec le festival « Curieux Voyageur » à Saint Étienne où était projeté mon dernier documentaire « Odyssées Blanches ». La forme était de retour. > Rebelote en mars ! Je veux dire nouvelle opération, nouvelle intervention chirurgicale, nouvelle anesthésie générale. Cette fois, il s’agissait de me redresser les cloisons nasales. Une opération bénigne mais douloureuse. 3 jours plus tard, bien déglingué (et avec des mèches dans le nez ), je partais néanmoins pour Thénac en Charentes.
Ce festival littéraire à peine achevé, je fonçais depuis Saintes jusqu’à Souillac dans le Lot pour réaliser avec les amis Bruno et Julien de l’agence Zeppelin un reportage sur le vélo vintage. À La Bicicleta Ravito chez Cécé, Romu (des partenaires techniques de mon aventure La France Réenchantée), j’étais sûr de réaliser un beau sujet pour le magazine GEO.
> Parce que j’aime à raconter les explorations du passé, à les relier à celles du présent et du futur, j’ai enchainé en mai les conférences. Plus précisément durant 2 jours d’affilée et 8 conférences par jour au lycée Léon Blum du Creusot, et dans un collège de cette même ville.
J’ai dans la foulée ou presque donné l’une de mes plus belles conférences à la maison de Solenn à Paris auprès d’adolescentes en difficulté. Mon intervention devait durer 1 heure, elle en a duré au moins le double. Les émotions ont été décuplées.
> Côté « exploit » sportif, j’ai décidé cet été de boucler à vélo Paris > Le Mont-Saint-Michel. Cette fois, j’ai appuyé fort sur les pédales, 100 kilomètres par jour afin de me prouver que la santé était bonne.
En route, j’ai rechargé les batteries (pas solaires car je n’en ai pas sur ma bicyclette). Il faut dire que je venais de boucler les récits de mes livres « Navigatrices : portraits d’aventurières de la mer » (Vagnon éditions) et « Une histoire de l’exploration : des neiges et des glaces » (Glénat éditions).
Promis, les titres de mes prochains livres seront plus courts.
> Je me suis aussi mis cet été à la plongée sous-marine. Jamais aussi heureux qu’à fleur d’eau, et parce que j’étais interdit de pratiques sportives les 3 premiers mois de l’année (un crève-cœur), j’ai décidé de réaliser ce « vieux » rêve (un autre !), celui de pratiquer un sport en communion avec les éléments et l’océan.
Avouons-le, je ressemble à un Bibendum en néoprène !
De surcroît, je ne suis pas un bon chasseur sous-marine. Je suis un sentimental, et j’ai du mal à tirer au fusil à harpon sur un poisson. En revanche, j’adore barboter dans une eau fraîche de préférence. Avec l’ami Tristan, j’y ai vécu des moments iodés et même un instant de panique avec une bascule de marée mal gérée un après-midi où le vent s’est levé. Le tout au pied d’un sémaphore où les marins de quart devaient s’amuser de ces « pieds-nickelés-en-néoprène » se débattant dans les vagues et le courant.
> La mer, je ne l’ai pas délaissé à l’automne.
En effet, j’ai embarqué durant quasiment 1 mois et demi entre les Seychelles et l’île Maurice afin d’enquêter sur un herbier sous-marin aussi vaste que la Suisse, pour le compte de Monaco Explorations et de la grande presse. Ce grand reportage a aussi été l’occasion de découvrir un lieu naturel unique : l’atoll d’Aldabra.
Concarneau, Toulouse, Nantes, Clermont-Ferrand… J’ai raté de nombreux festivals d’aventures dans lesquels j’étais programmé. J’ai néanmoins de nouveau goûté au large et à la vie embarquée à l’occasion de cette mission océanographique dans l’océan Indien.
> Quant à l’aventure du journal Embarquements, elle a continué avec la parution de 4 numéros dans lesquels je me suis escrimé, avec les amis Bruno, Julien et la team Zeppelin, de raconter le monde tous azimuts via le spectre du photojournalisme et de l’aventure. L’une de mes manières de témoigner de notre monde en surchauffe...
> Quant à la suite ?
À l’heure des bonnes résolutions, je me suis promis en vrac cette année : de courir de nouveau en compétition, de lire un roman par mois, de faire un voyage à vélo insolite, de m’attaquer à un projet littéraire plus ambitieux, de continuer à nager, d’écrire un scenario pour la BD (voire plus), de maigrir, de réaliser un film documentaire (voire une série) d’envergure, de développer l’excellent journal Embarquements que je co-pilote avec de beaux sujets et des hors-séries à la pelle...
Bref, j’en ai pour 500 ans de projets, comme disait un dénommé... Paul-Émile Victor !
Voilà donc en bref les « dessous » de mon année écoulée. Puisse la suite être toujours autant fructueuse, le corps et l’esprit à l’unisson 😉
🎉 Quant à cette nouvelle année 2023 , je vous la souhaite belle, heureuse et lumineuse année 🌠 Une nouvelle année avec toujours plus d'aventures ! 💚
Pour conclure, comme j’aime à le dire : restons forts et inspirés,
Stéphane Dugast
Paris, le 5 janvier 2023
Post-scriptum : Et sachez qu'il est toujours temps de s'abonner ou d'abonner des amis 🎁 au journal Embarquements que je copilote 👉 www.embarquements.com/
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La France a grandi à l'ombre d'un nuage massé au-dessus de la Normandie : la terrible Angleterre, l'embryon du plus puissant empire mondial, qui règne par les armes et l'argent, mais aussi par les arts, le sport, la langue, le vêtement... Une émission de garde, cadeau de Noël 2021!
Le fusil & le chéquier.
Franco-Normands contre Anglo-Saxons.
Esprit participatif pour financer et relayer.
Génie messianique des pionniers anglo-saxons.
L'Angleterre, un prédateur de la France.
Contre-culture devient culture : technique de la captation.
Langue, peinture, vêtement, musique, repas et sport.
Londres: les docks, la banque, la rue.
Primauté de l'influence française.
Fabriqué en France! Idées de cadeaux.
Entretien avec un gauchiste : Pierrick, antifa breton.
#erfm#Éloquence du Vulgaire#Lounès Darbois#Charmes et pièges de l'Angleterre#Louis-Ferdinand Céline#Everton#London#Chelsea#Hastings#Jean Rouzaud#Richard Hoggart#Gien#Paul Morand#Huysmans#Come on Eileen
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Cher journal,
Je t'écris d'Oreye (bon pied bon oeil) où nous avons pris nos douches dans l'obscurité totale, le courant ayant été coupé dans tous le village sans que nous puissions savoir quand il serait rétabli. Sans doute encore un coup d'éclat d'une de ces fameuses milices flamandes qui sabotent les transfo dans les village wallons en représailles pour des actions similaires adverses. Mais n'allons pas trop vite et reprenons depuis le début.
Reprenons depuis avant le début d.ailleurs puisque nous souhaitons évoquer quelques sujets qui ont été passés sous silence hier. Il faut dire, il se passe tellement de choses ici que remettre le tiercé dans l'ordre est toujours une gageure. Mais notre démarche de transparence nous impose une exigence de rigueur.
Déjà, le débat des "8 jours". C'est au restaurant qu'il a éclaté : Julien assure que "8 jours" en français signifie "une semaine", soit donc 7 jours, au même titre que "quinze jours" signifie "deux semaines" et donc en réalité 14 jours. Donc si on se donne rendez-vous dans 8 jours, c'est donc bien dans 7 jours qu'il convient de se présenter au rendez-vous. Thomas quant à lui est convaincu que si cette logique s'applique à l'expression "15 jours", il est incorrect de l'appliquer à l'expression "8 jours". Donc si on a rendez-vous dans 8 jours on se présente au rendez-vous dans 8 jours. Cher journal, le débat est ouvert.
Ensuite, un autre événement d'une importance capitale : la rencontre sur une station service près des chemins de contrebandiers, ces caractéristiques petites routes qui traversent la frontière hollando-belge, d'un jeune homme qui nous demande dans un anglais approximatif mais avec un accent français parfait où est "le festival". On lui répond en français qu'on a aucune idée de ce dont il parle, pour découvrir qu'il ne parle pas un mot de français. On le félicite pour son excellent accent français en anglais, en on poursuit notre route.
C'est l'occasion pour nous de s'émerveiller, alors que nous nous enfonçons en territoire belge, du nombre de gens qui parlent un français presque limpide dans un pays étranger. La francophonie a donc de beaux jours devant elle !
Un saut en avant dans le temps nous ramène là où nous t'avions laissé hier, a notre arrivée à l'hôtel à Visé.
La dame qui nous accueille commence par s'étonner que nous n'ayons réservé qu'une chambre, mais bon, c'est une chambre double, pas d'inquiétude. Ensuite, elle nous informe que notre colis de ravitaillement (2 t-shirts secs et des boissons de récup) n'est pas arrivé, et que la poste ne livrant pas le samedi, on peut s'assoir dessus. Zut !
Bon, peu importe, le plus urgent c'est la douche. On file prendre possession de la chambre et on passe chacun son tour à la douche. Julien en profite pour s'exercer a son excellente imitation du cor de chasse, et s'étonne de l'excellente acoustique de la salle de bains, bien meilleure que celle de la chambre !
Une fois tout ça réglé, on se trouve un resto pour le soir, qu'on réserve, et on se met en route pour une promenade. Marcher un peu nous fera le plus grand bien.
On traverse la Meuse (toujours aussi imposante et majestueuse), et on erre de rue en rue. C'est une bonne façon de découvrir une ville. Sauf si par hasard on tombe sur des quartiers moches. Mais là ça va. On s'amuse de retrouver sur de nombreuses maisons des représentations de gallinacés divers. On en trouvera pas mal le long de la Meuse aussi (les gallinacés eux-mêmes, pas leurs représentations). Des oies plus exactement. On passe devant une enseigne "Cercle Paroissial", flanqué de deux gros logos "Jupiler". Comme quoi, quoi qu'on en dise, la spiritualité n'est pas forcément exclusive du goût pour la gastronomie. Au bout d'un quai on atterrit à la Capitainerie, un petit bistro très sympa où paraît-il les cyclistes sont très mal reçus. On constate avec plaisir que si les règles en termes de monétique sont très strictes (pas de paiement par carte en dessous de 15€), elles ne résistent pas plus de quelques secondes au sens du compromis de la jeune serveuse.
Il commence à se faire tard dans l'après-midi, et nous nous dirigeons vers l'hôtel. Le restaurant du soir étant sur le chemin, nous essayons de le trouver. Ce n'est qu'après plusieurs passages devant un bar à l'adresse indiquée que nous comprenons que le restaurant est temporairement installé sous un barnum dans l'arrière-cour d'un bistro. Voilà qui pique notre curiosité, et notre appétit. Un saut à l'hôtel pour se poser quelques minutes, et nous voilà repartis pour le resto.
Un type très sympa nous fait rentrer, et une dame (qu'un commentaire dithyrambique qualifiait de "crémeuse", on ne sait pas si c'est considéré comme un compliment anodin ici) nous installe.
On prend notre commande de boissons. Évidemment on commande sans alcool. Julien commande une eau pétillante, et Thomas, après avoir fait répéter trois fois le serveur, incrédule mais curieux, commande un gin-tonic sans alcool (vous pouvez essayer mais ne vous étonnez pas de payer 10€ un verre de Schweppes).
On passe la commande et on se dit que c'est un bon endroit pour goûter la gastronomie locale. On commande des croquettes de fromage de Chimay en entrée, et un waterzooi en plat (Julien n'admettra qu'en sortant du restaurant que le waterzooi, ok, n'est pas vraiment une soupe à proprement parler). Ben c'était très bon. On ne prend pas de dessert parce qu'on a déjà bien mangé, et on sort. Le patron en sortant nous propose des digestifs offerts par la maison. La douleur d'avoir à refuser un cadeau de cette nature n'est atténuée que par le plaisir de raconter notre projet en long en large et en travers, et si possible en en rajoutant un peu ici ou là. Chic ! On se disait justement qu'on manquait d'occasions de parler de notre aventure avec nos hôtes !
On sort donc du resto frustrés mais heureux, et on va se mettre au lit pour une bonne nuit de sommeil réparateur.
Réveil à 7h, pleins d'enthousiasme. Nous allons découvrir le petit déjeuner. Plus frugal que celui de la veille, mais tant mieux, on a de la route encore et courir le ventre plein c'est toujours un peu délicat.
Le temps de se préparer et de boucler nos sacs, et nous sommes prêts à partir. Un coup d'oeil à la météo par la fenêtre nous indique que la sortie sera moins confort que celle de la veille. On descend et effectivement, c'est pas un temps radieux. Il fait assez bon finalement, et la pluie n'est pas trop dense, mais c'est surtout le vent qui fouette le visage et le pique de gouttes de pluie donnant ainsi une petite impression de grêle. Bref, il fait un temps pourri. D'ailleurs ce vent battant est un vent de sud-ouest, aussi appelé "saloperie de vent de face". Et les 7 premiers kilomètres sont en côte. On se dit qu'une fois en haut on aura plus qu'à descendre, et on attaque.
Sportivement ça se passe bien, les sensations sont bonnes malgré le vent et la côte et la pluie. Bon, on est pas bavards mais on trouve quand même que c'est très drôle de traverser le village de Fexhe-Slins, que faute d'une bonne connaissance du patois local on prononce "fesses et seins" (qui a dit que le sport de fond avait un effet régressif ?) ; on se réjouit aussi de traverser le village nommé Odeur, et on ne manque pas de faire une photo hilarante.
On cherche a faire un petit poème reliant les noms de villages rigolos qu'on a traversés (Visé, comme visé juste ; Odeur, comme l'argent n'a pas d'odeur ; ...) et on a pas le temps d'aboutir que déjà nous arrivons à Oreye. Dans d'excellentes dispositions, vous l'aurez deviné.
On avait une réservation dans un restaurant appelé Plum, que Julien persiste à prononcer Ploum, parce que c'est sans doute une référence à la traduction anglaise du mot prune. Il se trouve qu'apparemment non, mais ça reste quand même a éclaircir. La qualité de l'accueil qu'on nous réserve dans cet excellent petit restaurant familial (on aura été servis par la grand-mère, la mère et la fille !) n'a d'égal que le plaisir qu'on a a déguster ces plats traditionnels belges (les boulets liégeois sont délicieux bien qu'etouffe chrétien, il faudra bien qu'on pense à ne pas en manger au petit déjeuner demain matin avant de partir pour la troisième étape).
En parlant de petit déjeuner d'ailleurs, on constate qu'il n'y a rien d'ouvert ni ce soir ni demain matin pour manger à Oreye. Enfin, pas tout à fait rien : un minuscule établissement qui bricole des pizzas (à emporter uniquement). Voilà qui fera parfaitement office de dîner et de petit déjeuner !
On sort du restaurant et on marche une grosse demi-heure (toujours sous la pluie), en découvrant la grosse raffinerie de betterave à sucre qui s'impose au milieu du village comme l'église au milieu de la figure. La raffinerie de sucre produit une odeur acre et capiteuse qu'on qualifierait mal de raffinée, mais c'est encore un sujet à creuser.
On arrive au gîte, très sympa. Apparemment il y a dans le corps de ferme ou a côté des studios d'enregistrement et toute la maison est décorée de petits accessoires de musique. Après tout, pourquoi pas. Y'en a bien qui exposent des têtes de cerfs et des fusils de chasse.
Thomas se jette dans la salle de bains pour prendre sa douche le premier et profiter d'un moment de détente au chaud et au propre dans des conditions idéales. La suite, vous la connaissez déjà : le sabotage du transfo du village par la résistance flamande.
On termine de prendre les douches et on avisera. Bref, encore une journée bien chargée.
On se retrouve demain, cher journal, pour de nouvelles aventures !
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Violet Evergarden Volume I - Chapitre 3
Depuis l'enfance, Aiden Field avait déclaré à ses parents qu'il deviendrait un joueur de baseball. Il était mince, les membres souples et musclés. Bien qu'il ne soit pas séduisant, le visage du garçon blond cendré pouvait être considéré comme convenable en le regardant de plus près. Il était ce genre de personne.
Il était assez talentueux dans ce sport pour en nourrir des ambitions, et, après avoir obtenu son diplôme, il avait déjà décidé de rejoindre une prestigieuse équipe de baseball. Ses parents étaient fiers de leur fils. Même s'il était issu d'une petite ville, peut-être pourrait-il en effet devenir un joueur professionnel. Pour lui, un tel avenir était déjà certain.
Cependant, ce chemin n’était désormais plus accessible.
Quand Aiden grandit, au lieu de devenir une star du baseball, il se retrouva sur un champ de bataille, dans une épaisse forêt d’un continent loin de sa terre natale bien aimée. La nation ennemie contre laquelle se battait son pays gardait une installation de forage pétrolier secrète. La mission du 34ème bataillon national, auquel Aiden appartenait, était d’attaquer cette dite installation et d’en prendre le contrôle complet.
L’escouade était constituée d’une centaine d’hommes au total. Leur stratégie était de se séparer en quatre groupes et de frapper de tous les côtés. Ce n’était pas censé être une tâche difficile, pourtant les hommes de ces groupes étaient actuellement dispersés et fuyaient.
"Courez ! Courez ! Courez !"cria quelqu'un de l’un des corps survivants.
Quelqu'un de leur camp avait-il révélé leur plan à l'ennemi, ou l’autre nation avait-elle simplement une longueur d'avance ? C’était censé être une attaque surprise, mais, à la place, ils avaient été attaqués en premier. Le raid simultané des quatre côtés fut facilement détruit, ainsi que la formation des groupes, par une pluie soudaine de balles dans l'obscurité.
Leur escouade était à la base un regroupement de dernière chance. Ils étaient différents des mercenaires instruits. Un jeune qui ne savait que faire fonctionner correctement des équipements agricoles, un garçon qui voulait devenir romancier, un homme qui avait parlé de sa femme qui en était à sa deuxième grossesse - la vérité était qu'aucun d'entre eux ne souhaitait combattre à cet endroit. Il n'y avait aucune chance qu'ils veuillent une telle chose. Néanmoins, ils étaient là.
Après avoir confirmé du coin de ses yeux que les gens des corps dispersés s'étaient échappés vers la direction opposée, Aiden se précipita lui-même dans la forêt, à bout de souffle. La terreur d'être fini, où qu'il aille, envahit son corps. Il avait entendu des cris d'agonie au moment où ses pieds avaient touché le sol. Effaçant les bruits des oiseaux et des insectes, seuls des cris et des coups de feu résonnaient. A partir de là, Aiden put accepter que tous ses camarades étaient en train d'être anéantis.
Le sentiment d'être le chasseur s'inversa en celui d'être une proie qui pouvait être tuée en quelques secondes. C'était une énorme différence - cette ancienne peur était culpabilisante, celle-ci était celle de perdre sa vie. Aucune des deux n'était bonne, mais en tant qu'êtres humains, personne ne souhaitait mourir. Ils préféraient exterminer les autres plutôt que d'être exterminés. Cependant, à ce moment, Aiden était parmi ceux qui étaient sur le point de se faire tuer.
"Attends !"appela une voix de derrière, son propriétaire trottant vers lui avec un pistolet dans les mains. Une petite silhouette pouvait être aperçue dans l'obscurité. C'était le plus jeune membre de l'escouade, un enfant encore dans ses tendres années.
"Ale...!"Aiden attrapa la main du garçon dont les jambes avaient cessé de bouger, et recommença à courir.
"Je suis tellement content ! S'il te plaît, ne m'abandonne pas ! Ne m'abandonne pas ! Ne me laisse pas tout seul !" implora Ale en pleurant.
Il avait dix ans et était né dans la même province qu'Aiden, dont celui-ci était familier. Comme il était le plus faible de l'unité, il n'était pas compté comme combattant et travaillait au réapprovisionnement. Par un décret national, tous les hommes âgés de plus de 16 ans étaient sans condition enregistrés dans l'armée, et ceux qui n'avaient pas l'âge approprié devaient être récompensés s'ils se portaient volontaires. Le garçon avait déjà parlé avec un ton légèrement virulent de comment il s'était enregistré pour payer les dépenses médicales de sa mère, dont la santé était trop fragile.
Aiden préférait voir l'enfant survivre plutôt que lui-même. Même s'il était censé s'inquiéter tout d'abord du garçon , ses pieds avaient bougé d'eux-mêmes.
— Ah, et dire que j'oubliais ce petit enfant et que je m'enfuyais seul...
Ses yeux pouvaient se voir au-delà de la noirceur.
"Comme si j'allais t'abandonner ! Je suis content que tu sois en vie ! Allons nous cacher quelque part !"
Les deux accélérèrent vers l'intérieur de la forêt. Pendant qu'ils couraient, ils pouvaient entendre de nombreux cris de différentes directions. S'ils couraient vers le mauvais endroit, la mort les attendrait avec sa faux bien apprêtée.
— Je ... ne veux pas mourir non plus. Il y a beaucoup de gens que je veux voir à nouveau, et beaucoup de choses que je veux faire.
"Tout va bien, Ale. Tout va bien, donc juste cours, cours." Il voulait calmer le garçon, mais ne put rien dire de plus.
S'il était un de ses officiers supérieurs, serait-il capable de garder son sang-froid dans une telle situation ? La réalité, cependant, était qu'il n'était qu'un jeune homme. Comme il était vers la fin de l'adolescence, il n'était pas considéré comme assez adulte.
— Ah, que quelqu'un nous sauve. Je ne veux pas mourir dans un endroit comme celui-ci. Je ne veux pas mourir. Quoiqu'il arrive, je ne veux pas mourir.
Des coups de feu retentirent à nouveau, plus près qu'avant. Il distinguait des feuilles qui tombaient des arbres dans une certaine direction et pouvait dire que l'ennemi approchait de derrière. Il voulait arrêter sa propre respiration pour équilibrer les battements de son cœur.
"Cours ! Cours ! Cours !"
Tout en reprochant mentalement à Ale de ne pas être capable d'aller à la même allure que lui, il se réprimandait lui-même.
— Je vais finir par mourir aussi. Je vais finir par mourir aussi.
Pourtant, il ne pensait pas lâcher cette petite main. Il ne pourrait jamais le faire. Aiden la serra encore plus fort.
"Ale, plus vite !"
Alors qu'ils continuaient d’avancer, une explosion se produisit. Sa vision devint complètement blanche pour une seconde. Son corps vola, puis frappa immédiatement le sol. Il roula sur environ trois mètres et s'arrêta après avoir heurté un arbre effondré. Le goût du sang se répandit dans sa bouche.
"Ta..."
En quelques secondes, sa conscience devint floue. Pourtant, ses yeux étaient ouverts, et ses membres pouvaient encore bouger. C'était un tour de force incroyable qu'il soit encore en vie.
Ce n'était probablement pas une balle d'artillerie. Il fouetta son corps, couvert de terre par l'impact, et confirma sa situation. Le chemin sur lequel ils couraient quelques instants auparavant était devenu un trou gigantesque. La végétation avait été brûlée et tout était noirci. Aiden n'avait aucune idée de ce avec quoi les ennemis les avaient abattus, mais il savait que leur position avait été découverte et que les ennemis n'auraient aucune pitié pour les éliminer.
"A... Ale..."Malgré cela, Aiden jeta un coup d'œil à son côté en remarquant la main qu'il n'avait pas lâchée. Il se raidit en réalisant que le garçon qui était censé être là n'était pas en vue.
— Il n'est nulle part... Ale... n'est nulle part...
La main, encore chaude, demeurait dans sa paume. Mais le reste avait disparu. Pas de tête, pas de jambes. Il ne pouvait voir d’autre que la moitié d’un bras, dont les os ressortaient de la chair déchirée.
— Impossible.
Son cœur était si bruyant qu'il avait l'impression que ses tympans pourraient éclater. Il se retourna. Dans un endroit isolé, il aperçut une petite tête entre les troncs tombés. Elle ne bougeait pas.
"Ale !" cria-t-il, pris de spasmes, au bord des larmes, avant de voir la tête tressaillir légèrement, sa bouche dessinant un sourire.
— Dieu merci, il est vivant .
"Attends-moi..."
En entendant la voix du garçon, il se sentit encore plus soulagé.
— Il est vivant. Il est vivant.
La petite tête bougea davantage, se tournant pour le regarder. Il était couvert de sang, mais encore en vie. Son bras avait été arraché, mais il était toujours en vie. Aiden était sur le point d'aller vers lui et de s'échapper avec lui, même s'il devait le porter dans ses bras, mais au moment où il fit un geste, d'autres coups de feu s'ensuivirent. Ce n'étaient pas des bruits sourds de snipers comme les fois précédentes, et cela ressemblait au son de fusils. Aiden se baissa désespérément pour éviter les tirs tandis qu'un glapissement sec pouvait être entendu dans l'obscurité.
— "Quelqu'un est"... oui, c’est ça.
Les seules personnes présentes dans les environs étaient Ale et lui-même.
Il ne se leva pas avant que les bruits de coups de feu aient disparu. Son cœur battait à un rythme désagréable.
— Mes battements de cœur... sont trop forts. Aah, sois calme, sois calme...
"Pourquoi tirez-vous autant ? Vous y prenez du plaisir ?", voilà ce que la pluie dense de balles lui donnait envie de demander.
Lorsque les balles cessèrent de pleuvoir, il releva sa tête et réalisa que la petite tête avait cessé de bouger.
"Ale...?"
Les yeux qui l’avaient regardé comme s’il était le seul sur lequel ils pouvaient compter le lorgnaient maintenant comme s'ils étaient sur le point de sortir. La bouche était restée ouverte quand il avait prononcé ses derniers mots. Ale avait péri en regardant Aiden avec des yeux grands ouverts.
"Ah... ah... aah...! Aah !"
D’étranges cris s’échappèrent de la gorge d’Aiden. Il s’enfuit de l’endroit aussi vite qu'il put. Sentant toujours le regard de ces pupilles dans son dos, il courait comme un fou.
Son cœur martelait dans sa poitrine. Son esprit était en ébullition, comme s'il criait avec l'intensité d'une centaine de gens. Peut-être était-ce dû aux coups de feu. Ou était-ce dû au "Attends-moi"de Ale ?
Chaque parcelle de son corps était trop chaude. Il avait l'impression d'être cuit dans sa propre température corporelle.
— Ale est mort. Ale est mort.
Il savait qu'il y avait plusieurs personnes sur le champ de bataille qui avaient fini de la même manière. Beaucoup pouvaient déjà être mort d'avoir marché sur une mine ou avoir été abattus.
— Ale est mort. Ale est mort. Le petit Ale est mort.
"Ah... aah... aah... ah... ah..."
Des cris continuaient à sortir de sa gorge, reflétant ses sentiments, qu'il ne comprenait même pas si bien que ça. Même s'il voulait crier de toutes ses forces, sa voix était trop faible, insignifiante dans la mer des innombrables autres.
"Ah... Aah... Ah... Ah... Ah... AAAAAAAAAAAH !"
Les larmes jaillissaient de ses yeux. Il semblait que sa respiration pouvait s'arrêter à cause de toutes les catarrhes dans son nez. Malgré cela, seules ses jambes bougeaient, et il ne s'arrêta pas de courir.
— Non, je ne veux pas mourir...
Tels étaient les sentiments les plus évidents -l'instinct de survie, et la peur de la mort.
— Je ne veux pas ça, je ne veux pas ça, je ne veux pas ça... ça me va même si je ne peux plus jamais jouer au baseball à nouveau. Ça me va, alors... Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir, je ne veux pas mourir. Je ne suis pas venu dans cet endroit... de mon plein gré.
"Maman... Papa !"
— Encore une fois... Je veux voir Maman et Papa encore une fois. Je ne veux pas mourir. Il y a tant de personnes que je veux revoir.
Les visages des gens de sa ville natale apparaissaient continuellement dans son esprit, les uns après les autres. Finalement, ce dont il se souvint fut le sourire d'une certaine fille. C'était le visage de sa bien-aimée, qu'il avait laissée sans pouvoir lui dire au revoir ou même connaître le goût de ses lèvres.
"Maria..."
— Si j'avais su que les choses se passeraient comme ça, je l'aurais embrassée et enlacée, même de force.
"Ah, Maria..."
Même dans un tel moment, il pensait à elle avec tant d'affection.
"Maria !"
S'il continuait à cette allure, il sentait qu'il pouvait mourir à tout moment, même sans recevoir de dommages corporels.
"Maria ! Maria ! Maria !"
Et si cela devait arriver, il serait déplorable qu'elle continue à penser à lui même après sa mort.
— Non, je ne veux pas mourir ! Je ne veux pas mourir !
Cela serait trop pitoyable, pensait-il.
— Non, je ne veux pas mourir ! Non, je ne veux pas mourir ! Non, je ne veux pas mourir ! Non, je ne veux pas mourir ! Non, je ne veux pas mourir ! Non, je ne veux pas mourir ! Non, je ne veux pas mourir ! Non, je ne veux pas mourir ! Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir sur la terre froide d'un pays dont je ne sais même pas prononcer correctement le nom. Je ne connais encore rien des vraies joies et bonheurs de la vie. Seulement dix-huit ans. J'ai vécu seulement dix-huit ans. J'ai le droit de vivre plus. Suis-je né pour mourir comme un chien dans un endroit comme celui-là ? Ce n'est pas ça. Je suis né pour être heureux. N'est-ce pas vrai ? Suis-je né pour souffrir ? Ne suis-je pas né de l'amour de mes parents ? Oui, j'ai le droit d'être heureux. C'est comme ça que c'est censé être. En plus, ce n'est pas comme si je voulais tuer qui que ce soit de ce pays. Le gouvernement a décidé tout seul que nous étions obligés de venir ici. Je ne veux blesser personne. Je ne veux blesser personne. Je ne veux être tué par personne. Je ne veux tuer personne. Qui, dans ce monde, est déjà né pour tuer les autres ? N'est-ce pas un non-sens ? Pourquoi devons-nous nous battre les uns contre les autres juste parce que nous vivons un peu loin les uns des autres ? Que restera-t-il après ce combat et après que nous serons morts ? Qui a décidé que les choses devaient se terminer de cette façon ? Je suis humain. Je suis un être humain. Je suis un humain avec des parents qui m'aiment. J'ai une maison où retourner. Il y a des gens qui m'attendent. Même, pourquoi un plus jeune que moi doit prendre part à la guerre ? Qui a commencé une chose pareille ? En tous cas, ce n'est pas moi. Je n'ai jamais souhaité que quelque chose comme cela arrive. Je ne veux pas cela. Je veux rentrer à la
maison. Je veux retourner dans ma ville natale. Je veux retourner dans ma ville natale. Aah, je veux rentrer. Maintenant, je veux quitter cet endroit et retourner dans cette belle ville de campagne. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. Maintenant. MAINTENANT.
"Ah..."
Une voix différente et abasourdie s'échappa de ses lèvres. Son dos était insupportablement chaud et il dut s'accroupir après avoir reçu un impact. Comme ses genoux ne pouvaient pas supporter immédiatement son propre poids, il tomba face contre terre sur le sol.
— Qu'est-ce... que c'est ? On dirait que de la lave coule de ma colonne vertébrale... C'est... trop chaud.
Incapable de se retenir, Aiden s'effondra, vidant tout ce qui se trouvait dans son estomac. Dire qu'il vomissait alors qu'il n'avait rien mangé. Cependant, c'était en réalité du sang.
— Eh, impossible... J'ai vomi... du sang... Je... pourquoi...?
Aiden tourna la tête pour regarder son dos pour la première fois. Il pouvait voir une tache noire s'étaler même dans l'obscurité. Il n'y avait aucune chance que ce soit de la sueur. Il put alors confirmer qu'on lui avait tiré dessus en entendant le son de bottes s'approchant lentement de lui, et aperçut plusieurs soldats armés venant de derrière.
En voyant qu'il pouvait encore bouger, les hommes rirent. S'ils jouaient, c'était probablement un pari sur qui pourrait le tuer d'un seul coup. Très probablement, Ale et les autres avaient été traités de la même manière.
"C'est le cinquième."
Ils avaient l'air d'avoir le même âge que lui. Ils exultaient du simple fait d'acculer quelqu'un, ivres de l'atmosphère de la guerre. S'ils étaient nés ailleurs et avaient rencontré d'autres personnes, ils n'auraient peut-être pas tourné de cette manière.
Aiden avait tué beaucoup de gens au hasard sur les lignes de front, pourtant il venait juste de comprendre ce qu'était réellement la guerre. Il s'agissait de tuer des gens, purement et simplement. Et ces hommes s'amusaient avec ça. Même en utilisant de plus grandes causes pour se justifier, l'essence de la guerre ne changeait pas. Réaliser une telle chose seulement lorsqu'il était sur le point d'être tué était ridicule.
Les raisons pour lesquelles les nations se battaient n'avaient aucune valeur dans les zones de combat. Telle était la simple et cruelle vérité. Aiden était un meurtrier, les ennemis étaient des meurtriers, et l'un d'entre eux n'aurait pas d'autres choix que de mourir. Il s'avérait que celui qui allait être éliminé était lui-même.
— Pourquoi les choses en sont arrivées là ?
Les hommes discutaient alors qu'Aiden était encore couché sur le sol.
"C'est trente points si tu touches le dos.
— Je t'avais dit de viser la tête ! Imbécile. On va perdre le pari.
— C'est déjà assez. Cherchons une autre cible. Celui-là ne peut plus bouger de toute façon.
— Vise mieux la prochaine fois."
Une fois la discussion terminée, il serait sûrement exécuté. Cela pourrait se faire de la manière la plus atroce, avec ses vêtements arrachés et son corps traîné sur le sol.
— Non....
Des larmes coulèrent de ses yeux à nouveau.
— Non, non, non.
Une fois que les hommes qui riaient ne le regardèrent plus, il rampa sur le sol, tentant en quelque sorte de fuir.
— Je ne veux pas mourir comme Ale. Non, non, non, non, non. Tout mais pas ce genre de mort. Quelqu'un... à l'aide. Aidez-moi. Quelqu'un... aidez-moi. Quelqu'un... Mon Dieu... Mon Dieu... Mon Dieu... Mon Dieu...!
"Hé, ne t'enfuis pas comme ça." En même temps qu'une voix froide, un coup de feu résonna de nouveau.
Sa jambe était touchée. Probablement à cause du tir dans sa colonne vertébrale plus tôt, il ne sentit aucune douleur, juste de la chaleur. Paniqué par le fait que son sens de la douleur était engourdi et que son pied ne bougeait plus, Aiden hurla.
Les tirs continuèrent répétitivement. C'était comme un jeu. Ses membres restants furent touchés un à un, comme pour les égaliser. Son corps se crispait à chaque tir et les hommes qui le regardaient ricanaient. La honte, l'humiliation, le désespoir et le chagrin assaillirent son corps.
"On dirait une grenouille.
— C'est dégueulasse. Dépêche-toi et tue-le.
— Ouais. Tue-le, tue-le.
— Le prochain, c'est la tête."
Le grincement d’un chargeur de balles en train d'être rempli s'ensuivit. Aiden avait trop peur de tout à ce moment-là ; il ferma les yeux et se prépara à mourir.
C'est à ce moment-là que quelque chose d’énorme tomba du ciel comme un coup de tonnerre. Tourbillonnant de façon répétitive, il transperça la terre. Était-ce le signe qu'une grande existence venait mettre un terme à ces conflits insensés ? Pendant une seconde, à cause du choc, c'est ce que tous pensèrent. Cependant, ce qui était descendu n'était pas une divinité mythique mais une hache géante. Sa lame argentée était trempée dans une pluie rouge de sang. Son manche avait un bout pointu dont la forme ressemblait à un bouton de fleur.
Les haches étaient les représentants symboliques des armes - plus brutales que les fusils, plus efficaces que les épées. Même s'il s'agissait du milieu d'un champ de bataille, le fait que quelque chose de ce genre tombe de là-haut était mystérieux. Et les anomalies ne s'arrêtaient pas là. Un objet volant se dirigea bruyamment vers eux.
"C'est un Engoulevent !"
Il s'agissait d'un monoplan qui avait été popularisé dans l'industrie de l'armement et distribué de la partie du Nord prospère au reste du continent. Il s'agissait d'un avion de chasse à deux places, légèrement plus grand que les bateaux compacts à une place. Sa principale caractéristique était sa forme, qui ressemblait à celle de l'oiseau dont il portait le nom, avec de grandes ailes et une pointe de fuselage acérée. Sa coque était mince, mais l'avion était largement utilisé pour la surveillance en raison de sa vitesse exceptionnelle.
— De quel côté ? De quel côté est-il ?
Ni Aiden ni les soldats qui allaient lui tirer dessus ne pouvaient bouger. Duquel d’entre eux l’Engoulevent était l’allié ?
Quelqu'un s'accrocha à un long câble en fer qui pendait de l'avion à basse altitude. La personne tendit le bras pour attraper la hache de guerre lancée vers le bas pour tout détruire à cet endroit, tournant autour du support plusieurs fois avant d'atterrir sur le sol. Aiden inspira profondément en regardant de tels mouvements acrobatiques, mais sa respiration ne fit que se troubler.
L'être mystérieux releva lentement la tête. Seul son visage blanc était réellement visible au milieu de l'obscurité. Elle était comme une rose blanche fleurissant dans la nuit. Même avec sa vision légèrement déformée par les larmes, Aiden pouvait voir à quel point elle était magnifique. Ses iris bleus lui rappelaient les lointaines mers du Sud, ses lèvres étaient rouges comme un lever de lune dans un désert. Les traits de son visage auraient fait battre son cœur en temps normal, mais dans de telles circonstances, il ne ressentit rien d'autre que de l'effroi. Ses cheveux dorés brillaient même dans le noir, faisant ressortir les rubans bordeaux qui les décoraient.
Peu importe comment on la regardait, c'était une femme aussi belle qu'une poupée.
"Pardonnez-moi d'interrompre votre conversation. J'ai pris la liberté de m'imposer de là-haut." Sa voix résonna fortement . "Monsieur Aiden Field est-il ici ?"
Avec son expression élégante et son apparence digne, elle pouvait être soit un ange, soit une faucheuse, ce qui laissait les hommes déboussolés. C’était légitime - avec une femme de ce calibre apparaissant sur le champ de bataille, on ne pouvait s'empêcher de se demander s'il ne s'agissait pas d'une hallucination.
Aiden, qui était un peu soulagé que les autres hommes se concentrent sur elle, fut bientôt frappé par la peur à nouveau.
— Qu’est-ce... que c'est ?
Pourquoi cette femme le cherchait-elle ? Tout en s’interrogeant, Aiden était en proie à un dilemme, et ne trouva rien d'autre à faire que répondre à l' insondable entité : "C-c'est moi... Je suis Aiden."
Peut-être que révéler son nom était une erreur. Cela pouvait le mettre dans une situation encore pire. Malgré cela, les visages des gens de sa ville natale refirent surface dans son esprit.
"Aidez... moi..." implora-t-il d'une voix éraillée.
Lorsque les yeux inexpressifs de la femme s'arrêtèrent sur lui, qui gisait toujours sur le sol, elle inclina gracieusement sa tête. "Enchantée de faire votre connaissance. Je me presse partout où mes clients pourraient le désirer. Je suis du service des Poupées de Souvenirs Automatiques, Violet Evergarden."
Le temps que les soldats reprennent leurs esprits et pointent leurs pistolets sur elle, elle s’était déjà accroché à sa propre arme. La hache était plus grande qu’un humain de taille moyenne, mais elle la souleva comme si elle ne pesait rien, comme une sorte de bête. Les hommes frissonnèrent de détresse.
"Mais qui est cette femme ?! Ok, tuez-la ! Tuez-la !
— Crè... Crève, crève, crève, crèèève !"
Des coups de feu retentirent en même temps que les cris, mais la femme demeura indemne, sans aucune égratignure, préparant sa hache.
"J'y vais... Major."
Après avoir chuchoté cela faiblement, elle sauta par-dessus Aiden, visant à mettre les hommes hors d'état de nuire. Bien qu'elle ait l'air petite et fragile, chacun de ses pas se répercutait avec force.
À cause de son état précaire, il était difficile pour Aiden de tordre le cou et de regarder en arrière, mais il désirait tellement voir le combat qu'il réussit à l'observer du coin de l'œil.
On aurait dit qu'elle dansait le rondo, mais en réalité, elle balançait simplement la hache vers ses adversaires en tourbillonnant largement. C'était une technique excessivement bizarre. Elle se protégeait des attaques en utilisant la lame presque comme un bouclier, puis s'accrochait au manche ancré dans le sol et le levait vers le haut en tournant sur ses talons.
Les hommes, qui ne pouvaient bientôt plus se défendre des offenses délivrées par un corps aussi délicat, se rendirent et se mirent à crier. Même si ses mouvements semblaient légers, le résultat auquel ils avaient abouti était tout le contraire. Elle maîtrisait une variation des arts martiaux classiques de précision dont Aiden n'avait jamais été témoin auparavant. Les armes étaient brisées par la pointe du manche de la hache comme si elles étaient aussi fragiles que des jouets d'enfants. Juste en étant également frappés par le manche sur leurs épaules, les hommes furent mis à genoux.
"C'est... un monstre !" cria l'un d'eux, s'enfuyant sans être poursuivi.
La femme se concentrait uniquement sur l'attaque de ceux qui lui faisaient face, à la manière d'une machine. Il était évident qu'elle était habituée aux combats extrêmes ; à tel point que le mot "habituée" lui-même était un euphémisme.
"Cette... maudite femme ! Crève ! Crève !"
Elle continua rapidement à échanger des coups avec les hommes qui tiraient aveuglément dans l'obscurité, balançant la hache sans hésitation et se rapprochant progressivement d'eux tout en évitant les balles. À l'instant où l'un d'entre eux sortit une arme de sa poche et s'attaqua à son ventre, elle fit tournoyer ses jambes fines et lui donna un coup de pied au visage. Aucun de ses mouvements fluides ne fut gaspillé, elle continua à donner des coups consécutifs.
La différence de pouvoir était écrasante. En définitive, même s'il y avait eu plus de soldats contre elle, la situation n'aurait pas changé. C'était comme si la force de la femme résidait de manière inébranlable dans la hache qu'elle tenait.
— Pourquoi... n'utilise-t-elle pas la lame ? pensa Aiden, intrigué.
Avec une hache si vicieuse, elle pouvait facilement tout détruire si elle utilisait toute sa force, mais elle ne le faisait pas. Se contentant de s'en servir comme arme contondante, elle n'avait pas donné de coups mortels.
Le combat fut de courte durée. Après avoir frappé tout le monde sauf Aiden, la femme retourna à ses côtés. Elle s'accroupit, et jeta un coup d'œil à son visage. "Excusez-moi pour l'attente."
Ce fut alors qu'Aiden remarqua que celle qui s'appelait Violet Evergarden avait un visage aux traits enfantins. Sa beauté bien développée donnait l'impression d'une femme mûre, mais sa silhouette était également proche de celle d'une jeune fille..
— N’est-elle pas... aussi âgée que moi ?
"Maître..." Violet souffla profondément en regardant mieux le corps d'Aiden.
"M... Merci... de m'avoir sauvé. Hum... comment... me connaissez-vous ?"
Alors qu'Aiden parlait, une traînée de sang sortant de sa bouche, Violet prit un ensemble de bandages dans son sac et commença à les enrouler autour de ses blessures. "Maître, vous m'avez appelé. Vous avez contacté le service des poupées de souvenirs automatiques après avoir vu notre publicité, n'est-ce pas ? Les frais ont très certainement été payés."
En entendant cela, Aiden chercha dans sa mémoire malgré le fait que ses pensées devenaient floues à cause de la perte de sang. En y repensant, un membre de son corps d’armée lui avait montré une vieille brochure alors qu’ils buvaient au bar d’une ville voisine de son ancien champ de bataille. Le tableau d'affichage du bar était rempli de services d'information variés, de prospectus et de mémos, et l'homme avait trouvé ce tract parmi eux.
"Alors c’était vrai... que 'la Poupée de Souvenirs Automatiques viendrait n’importe où, n’importe quand’ ?" Il sourit en se remémorant la phrase d’accroche publicitaire. Ce fut à cet instant qu’Aiden se souvint qu’il avait en effet contacté le service comme gage pour avoir perdu à un jeu de cartes, et que cela lui avait coûté une somme d’argent absurde.
"Quel type de poupée souhaitez-vous ? Nous acceptons toutes les demandes."
Après qu’un jeune homme au téléphone lui eut demandé cela, Aiden répondit sans trop réfléchir : "Je voudrais une beauté exquise qui pourrait venir sur le front. Ah, une femme, s'il-vous-plaît.
—Les poupées requises pour voyager dans des zones dangereuses sont particulièrement chères.
—N'y a-t-il pas moyen d’avoir un prix ?
—Une offre relativement bon marché consiste à en louer une pour la durée minimale d'une journée.
—Alors je vais faire ça. Hum, mon compte est..."
Il avait oublié d'annuler la commande par la suite, et n'avait probablement pas parlé de manière aussi articulée au téléphone puisqu'il était ivre à ce moment-là. Parmi les gens qui avaient fait la fête comme des idiots avec lui, personne ne s'était souvenu de ce qu'il avait fait le lendemain, à cause de la gueule de bois.
— Et dire qu’elle... viendrait vraiment... En plus, une femme comme elle seule au milieu d’une zone de combat... une exactement comme j’ai demandé, pas moins.
Le visage de Violet se reflétait dans les yeux d’Aiden ; elle était tout simplement angélique.
"C-Comment avez-vous su où j'étais ?
— Secret professionnel. Je ne peux pas répondre à cela." répondit-elle si sèchement qu'il ne put que se taire.
Si une simple entreprise de secrétariat avait réussi un tel exploit, comment diable cela pouvait-il être un "secret professionnel"?
"Pour l'instant, Maître, échappons-nous simplement d'ici. Votre corps vous fait-il mal ? S'il-vous-plaît, supportez-le...
— Non, je n'ai pas mal... c'est juste très chaud. C'est... sûrement... assez grave, non ?"
À la question pleine de larmes d'Aiden, Violet ravala tout ce qu'elle semblait être sur le point de dire. Après un court silence, elle plaça la hache dans un étui fixé autour d'elle et entoura Aiden de ses bras. "Je vais devoir vous traiter comme un bagage pour un moment. Supportez-le, s'il-vous-plaît." Son corps enveloppé de force, elle le souleva. Plutôt qu'un bagage, elle le portait comme une princesse.
La gêne semblait possible même à un tel moment, et Aiden voulut rire à travers ses larmes.
À partir de là, les actions de Violet furent rapides. Comme elle courait à travers la forêt en portant un homme adulte, il s’inquiétait de ce qu’elle ferait s’ils rencontraient d’autres ennemis, mais il semblait que ce ne serait pas le cas. Apparemment, Violet recevait des instructions de quelqu'un. Une voix s’échappait occasionnellement des grandes boucles d’oreilles en perle qu’elle portait, et elle se déplaçait après y avoir répondu à voix basse.
Peu de temps après, ils arrivèrent à un chalet abandonné avec l'intention de l'utiliser comme cachette temporaire.
— Est-ce que cet endroit est vraiment sûr ? Ce n'est pas comme si nous pouvions nous cacher éternellement, cependant, pensa Aiden.
Il comprenait en quelque sorte que, vu l'état de son corps, il ne tiendrait pas longtemps. Violet lui avait donné les premiers soins, mais son hémorragie n'avait pas cessé. Si c'était possible, elle se serait déjà arrêtée.
"S'il vous plaît, restez caché ici pendant un moment."
L'intérieur du chalet était couvert de toiles d'araignées et de poussière. Laissant Aiden sur le sol, Violet fouilla dans son sac et en sortit une couverture.
"Il y a... beaucoup de choses... là-dedans, hein ?"
Les coins des lèvres de Violet se soulevèrent légèrement à la question d'Aiden. Redressant la couverture, elle le plaça en son centre et la referma sur lui.
"J'... j'étouffe...
— Il fera froid plus tard.
— Vraiment ?
— Probablement. C'est ce qu'on m'a dit." C'était les mots de quelqu'un qui avait vu d'innombrables personnes mourir.
Aiden se sentit encore plus intrigué par Violet. Quel genre de vie avait-elle eu ? Comment était-elle si forte ? Beaucoup de questions flottaient dans son esprit, mais ce qui sortit de sa bouche fut quelque chose de complètement différent : "Pourriez-vous... écrire des lettres à ma place ?"
L'expression de Violet se raidit à ses mots.
"Ou peut-être... votre appareil de communication pourrait atteindre mon pays ?
— Non, malheureusement.
— Alors, s'il vous plaît... écrivez des lettres pour moi. Vous êtes venus ici... parce que je vous ai engagés, n'est-ce pas ? Ecrivez-les s'il-vous-plaît. Après tout, on dirait que... je vais mourir bientôt... alors je veux... écrire des lettres." Sa gorge commença à devenir sèche et il toussa après avoir parlé.
Tout en le regardant cracher du sang, Violet lui frotta les épaules et hocha la tête. "Compris, Maître."Son visage n'exprimait plus de doute. Elle sortit du sac ce qui semblait être du papier de bonne qualité et un stylo, le plaça sur ses genoux et demanda à Aiden de lui dicter les lettres.
"La première est.. pour Maman et Papa, je suppose..."
Il raconta comment ils l'avaient élevé avec tant d'amour, comment ils lui avaient appris le baseball, à quel point ils devaient être très inquiets, car peu de lettres pouvaient être remises depuis le champ de bataille, et comment cette dernière lettre était devenue son testament. Il transmit ensuite sa gratitude et ses excuses.
En écrivant rapidement, Violet capturait ses sentiments avec précision. Chaque fois que les mots s’amassaient, elle demandait si les termes utilisés étaient assez bons, améliorant le contenu de la lettre. Aiden n’avait pas pu écrire fréquemment à ses parents, en partie parce qu’il avait du mal à organiser ses pensées, mais c'était différent avec elle à ses côtés. Les mots venaient les uns après les autres - tout ce qu'il voulait dire débordait.
"Maman... même si je t'avais dit... que j'allais devenir un joueur de baseball... pour avoir de l'argent pour rénover notre maison... je suis désolé. Papa... Papa, j'aurais voulu que tu voies plus de mes matchs. J'étais vraiment heureux... quand tu m'as dit que tu aimais me voir frapper la balle. Je... J'ai commencé le baseball parce que je voulais que tu me félicites. Je pense que s’il y avait eu... autre chose pour lequel tu m’aurais félicité... ça aurait aussi été une option. Il n’y a rien de plus heureux... que d’être né votre fils. Je me demande pourquoi. J’ai... toujours... été si heureux... et... j’ai traversé pas mal d’épreuves... mais... je n’aurais jamais pensé que je mourrais comme ça."
Même si ses parents ne lui avaient pas appris à tuer...
"Je ne pensais pas que ça arriverait. Normalement... normalement... les gens s'imaginent devenir adultes, trouver un partenaire, se marier, avoir des enfants... J-Je... Je...Je pensais que je pourrai prendre soin de vous. Je ne pensais pas... que je me ferais tirer dessus sans vraiment savoir pourquoi... et que je mourrais dans un pays si loin de vous. Je suis désolé. Je suis aussi triste... mais vous deux... vous le serez... clairement plus. J'étais censé... vous revenir sain et sauf... puisque je suis votre seul fils. J'étais... censé revenir. Mais... je ne pourrai pas. Je suis désolé. Désolé." Il s'en voulait tellement de ne pas pouvoir revoir ses parents et se sentait tellement coupable que les larmes interrompaient régulièrement ses paroles. "Si... vous deux venez à renaître... et à vous marier... J'irai là où vous êtes. Et alors... je veux que vous me donniez naissance à nouveau. S'il-vous-plaît. Je ne voulais pas que les choses se terminent comme ça. Je voulais... devenir plus heureux... J'étais censé... vous... montrer mon bonheur. C'est la vérité. Alors... s'il-vous-plaît. Papa et Maman, priez aussi. Refaites de moi votre fils... s'il-vous-plaît."
Violet notait chaque mot qu'il bafouillait. "Je pourrais la rendre plus correcte, mais je pense qu'à ce rythme, ce sera meilleur si la lettre conserve votre manière de parler.
— Sérieu... sement ? Est-ce que ça ira... même s'il n'y a pas de mots plus jolis ?
— Oui... Je crois que cette façon... est meilleure.
— Quand vous le dites comme ça, je le sens un peu... mieux..." dit-il en riant compulsivement, crachant plus de sang.
Violet essuya ses lèvres avec un mouchoir déjà imbibé de sang. "Y a-t-il quelqu'un d'autre à qui vous souhaitez écrire ?"
Alors qu'elle le lui demandait avec un soupçon d'urgence, Aiden resta silencieux un moment. Sa vue était floue, même si les larmes ne coulaient plus. La voix de Violet était également un peu distante. Si elle était pressée, il devait avoir une mine terrible. Il était sur le point de mourir.
Le sourire d'une fille aux cheveux tressés lui vint à l'esprit.
"Pour... Maria."Lorsqu'il murmura son nom, son amour le submergea au point de lui donner envie de mordre quelque chose.
"Mademoiselle Maria... c'est cela ? Est-elle de votre ville ?
—Oui. Si vous livrez ça avec la lettre de mes parents, vous devriez pouvoir trouver qui elle est. C'est une amie d'enfance de mon voisinage. Nous avons été ensemble depuis que nous sommes petits... et elle était comme une petite sœur... mais après qu'elle m'a avoué ses sentiments, j'ai réalisé que probablement... je l'aimais aussi. Mais... Je suis venu ici... sans avoir rien fait avec elle de ce que les couples font habituellement. C'est un peu gênant de sortir avec une amie d'enfance... Ha ha, nous aurions dû... au moins nous embrasser... J'en aurais été heureux, honnêtement. Je ne l'ai... jamais fait avant.
—Je vais transmettre vos sentiments dans la lettre. Maître, juste un peu plus... S'il-vous-plaît, faites de votre mieux." Comme si elle faisait un vœu, Violet serra sa main.
Incapable de sentir sa chaleur ou même son toucher, Aiden se remit à pleurer. "Oui." Après avoir organisé ses pensées brumeuses, il commença à parler : "Maria, est-ce que... tu vas bien ?"
— La raison pour laquelle je commence cette lettre avec une formule aussi désinvolte... c'est parce que je ne veux pas que tu me sentes mourir.
"Je me demande... si tu... te sens seule... depuis que je ne suis plus là. Ce serait un problème... si tu venais à pleurer tous les jours... mais je vois... ton visage qui pleure... depuis que nous sommes enfants... et c'est mignon, alors tu ne devrais pas... pleurer devant les hommes."
Les souvenirs du temps qu'il avait passé avec elle repassaient les uns après les autres.
"Je me demande si tu te souviens... de quand tu... m'as avoué tes sentiments. Tu... m'avais dit... de ne pas m'en rappeler, mais... tu sais, je... j'étais vraiment... vraiment... vraiment... heureux à ce moment-là. "
— La façon dont tu souriais dans mes bras avec tes joues teintées de rose.
"J'étais vraiment... tellement heureux..."
Son visage quand elle était encore enfant. Le moment où elle avait laissé pousser ses cheveux. Cette femme qu’il aimait de manière inconcevable, rien qu’avec les moments qu’ils avaient passés ensemble, était gravée au plus profond de lui.
"C'était probablement... le sommet... de ma vie... pour de vrai. Je veux dire, je ne me souviens de rien d'autre. Bien plus... que lorsque j'ai... gagné un tournoi de baseball... ou que j'ai été... félicité par papa... la chose qui m'a rendu... le plus heureux..."
— Ma Maria. Ma Maria. Ma Maria.
"...a été d'entendre dire... que tu... étais amoureuse de moi."
Entendre dire pour la première fois de quelqu'un autre que ses parents qu'il était aimé, sans aucune hésitation.
"À vrai dire... je ne te voyais... que comme une petite sœur... mais tu es... trop adorable, alors... j'ai vite... craqué pour toi... Tu vas... devenir encore plus belle à partir de maintenant, non ? Aah, je suis jaloux... des gars qui pourront le voir. Si je pouvais... j'aurais... voulu... faire de toi... ma femme... construire une petite maison... et vivre... dans cette campagne, avec toi. Je... t'aimais. Je t'aime... Maria. Maria... Maria..."
— Aah, ma bien-aimée. Si seulement tu étais ici en ce moment.
"Maria, je ne veux pas mourir..."
La respiration de Violet résonnait fortement dans ses oreilles.
"Maria, je veux... retourner auprès de toi..."
— Aah... ma tête... est en train de fondre... petit à petit.
"Je veux... revenir... auprès... de toi..."
Il ne pouvait pas garder ses yeux ouverts. Mais s'ils se fermaient, il sentait que les mots s'arrêteraient aussi.
"Maria... attends... moi... Même si... c'est juste... mon âme... Je reviendrai... mais... ça ira si... je ne suis pas... ton 'seul'. Attends-moi juste. Juste... n'oublie pas. N'oublie... pas... le premier homme...à qui... tu as avoué tes sentiments. Moi aussi... je... n'oublierai pas. Même... dans les... portes du ciel... je... n'oublierai pas. Maria... ne... m'oublie pas."
— Violet, est-ce que... tout est écrit ?
"Ah... ce n'est pas bon... mes... yeux ne... s'ouvrent pas. Violet... je...vous... confie... mes... lettres. Merci... de m'avoir sauvé... et d'être... venue. Je ne suis pas... seul. Je ne suis... pas... seul...
— Je suis ici. Je suis... juste là. Je suis à vos côtés.
— S'il vous plaît... s'il vous plaît... touchez-moi...
— Je vous tiens la main maintenant.
— Ah... en quelque... sorte... c'est... vrai. C'est... devenu... froid. C'est... vrai. J'ai... froid. J'ai... fr... oid...
— Je vais tapoter un peu votre main. Ça ira. Vous n'aurez froid que pour un moment. Bientôt, vous vous retrouverez dans un endroit chaud.
— Je me sens... seul...
— Tout va bien. Maître, tout va bien." La voix de Violet semblait un peu peinée.
Aiden perdit progressivement la conscience d'où il était. Quel était cet endroit ? Pourquoi son esprit était-il si peu clair en ce moment ?
"Pa... pa..."
— Hé... J'ai peur... Maman, je ne sais pas pourquoi... Je ne peux rien voir... C'est effrayant...
"Ma... man..."
— J'ai peur. C'est effrayant. Effrayant. Effrayant.
"Tout va bien."Comme quelqu'un le rassura gentiment, il se calma et sourit légèrement.
Finalement, les mots qu'il avait voulu dire à tout prix s'échappèrent de sa bouche. "Mari... a... embrasse... moi..."
— J'ai... toujours voulu t'embrasser. Mais... j'étais toujours trop embarrassé... alors je me demandais si tu pouvais être celle qui le ferait.
Peu de temps après, il entendit le son de lèvres qui se touchent.
— Aah, à la fin, j'ai eu mon premier baiser avec la fille que j'aime... Maria, merci. Merci. Rencontrons-nous... à nouveau.
"Bonne nuit, Maître." La voix de quelqu'un résonna au loin.
Il n'était pas sûr de qui était ce 'quelqu'un', mais une dernière fois, Aiden murmura aussi légèrement qu'un souffle : "M... er... ci..."
Violet serra dans ses bras les lettres du jeune homme mort devant elle en pleurant, avant de les ranger soigneusement dans son sac. Se levant fermement, elle s'adressa à l'appareil de communication : "À partir de maintenant, je vais rentrer. Veuillez indiquer où se trouve le lieu d'hébergement de l'unité de transport. Aussi, c'est ma propre volonté, mais... je paierai les frais de transport, alors s'il vous plaît... permettez-moi de prendre... un corps avec moi."
Il n'y avait pas une seule larme sur son visage.
"Eh bien, même si vous dites que c'est un inconvénient, on ne peut rien y faire. Je comprends. Je ne fais pas... toujours ce genre de choses, alors... Oui, s'il-vous-plaît. Merci infiniment." Elle parlait sans passion, comme si elle était dans un bureau. Cependant, alors qu'elle portait une nouvelle fois le corps d'Aiden Field, elle le tenait bien plus légèrement que la première fois, sans être gênée par les taches de sang qu'il laissait sur sa robe blanche. "Maître, je vais vous ramener chez vous." Elle dit au garçon qui souriait un peu avec ses yeux fermés : "Je vais vraiment... vous ramener chez vous." Sur ses traits inexpressifs, seules ses lèvres rouges tremblaient légèrement. "Ainsi... vous ne serez plus seul."
Le jeune homme dans ses bras, elle quitta le chalet en silence. De l'autre côté de la forêt, on pouvait encore entendre des coups de feu et des cris, mais Violet ne se retourna pas.
Le domaine du secrétariat et les sociétés postales avaient une relation étroite. Les lettres des copistes étaient normalement livrées par des facteurs, mais comme cette lettre particulière provenait d'un pays lointain en guerre, la Poupée de Souvenirs Automatiques la livra personnellement.
Une belle région agricole entourée de rizières dorées. Elle pouvait convenir qu'il s'agissait d'une ville bucolique aussi splendide qu'elle le semblait lorsque le jeune homme avait clamé qu'il voulait y retourner. Même lorsque Violet, une étrangère, jeta un coup d'œil par la fenêtre de la calèche dans laquelle elle se trouvait, tous les passants la saluèrent.
Elle apportait un douloureux message à cette terre chaleureuse.
Sa destination était le lieu de naissance d'Aiden Field. Violet rapporta tout au couple de personnes âgées qui avait ouvert la porte, leur remettant la lettre - leur remettant 'Aiden'. Elle les informa ensuite de ses derniers instants, sans oublier aucun détail. Maria, la fille dont "il" avait vu l'illusion juste avant de mourir, était également présente. Ils l’écoutèrent parler en versant des larmes, sans prononcer un mot. Il semblait que l'image du garçon était gravée dans leur cœur pour n'être jamais oubliée.
La jeune fille, le visage rouge, s'effondra en acceptant la lettre d'Aiden. "Pourquoi ? Pourquoi devait-il mourir ?"demanda-t-elle à Violet.
Cette dernière demeura silencieuse, ne répondant à aucune question. Bien qu'elle soit normalement sans expression et se contente de dire franchement ce qu'elle était censée dire, elle ne sut plus quoi dire lorsqu'une femme en pleurs la serra dans ses bras au moment de son départ.
"Merci."
C'était une chose inattendue à entendre.
"Nous n'oublierons jamais... votre gentillesse."
Comme si elle n'était pas habituée aux étreintes, son corps se tendit et se contracta maladroitement.
"Merci... d'avoir ramené notre fils."
Devant tant de chaleur, ses yeux exprimaient la confusion.
"Merci."
Elle fixa la femme qui lui transmettait sa gratitude tout en pleurant - la mère d'Aiden. Pour Violet, c'était insupportable, et elle répondit avec un faible : "Non... Non..."
Un océan de larmes se répandit doucement dans les yeux bleus qui 'l'' avaient regardé.
"Non…"
La mer se transforma en une seule, petite goutte qui descendit le long de sa joue blanche.
"Je suis désolée... de ne pas avoir pu le protéger." Ces mots n'étaient pas ceux de la Poupée de Souvenirs Automatiques, mais ceux d'une jeune fille. "Je suis désolée... de l'avoir laissé mourir."
Personne ne la blâmait. Même Maria, qui se lamentait avec des "Pourquoi ?!", ne la tenait pas pour coupable. Toutes les personnes présentes s'étreignirent simplement et partagèrent leur chagrin.
"Je suis désolée..."Violet continua de s'excuser encore et encore à voix basse. "Je suis désolée de l'avoir laissé mourir."
"M... er... ci..."
Personne ne t'as blâmée pour quoi que ce soit, Violet Evergarden.
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“Ils rêvent d’un Grand Soir de couleur brune. Ou d’une «Nouvelle Aurore», d’après le nom d’un groupuscule néonazi repéré dans les environs de Marseille. Surtout, ils fourbissent leurs armes pour déclencher une guerre civile raciale, et détruire un modèle républicain jugé incapable de défendre ses citoyens - comprendre les «Français blancs». Fabien Badaroux, l’homme de 33 ans qui a été abattu par la police le 29 octobre à Avignon, après avoir menacé un automobiliste maghrébin avec un pistolet (non chargé), s’était revendiqué de la mouvance identitaire. Il faisait l’objet d’un suivi psychiatrique. Alors qu’il avait longtemps adhéré au Parti communiste, il portait ce jour-là un anorak bleu arborant le logo «Defend Europe», un slogan de Génération identitaire (GI), le courant d’extrême droite radicale le plus visible en France. De plus, de la documentation néonazie et célébrant l’idéologie des identitaires a été retrouvée à son domicile. Une porte-parole de GI avait aussitôt déclaré : «Cet homme n’a jamais milité chez nous, personne le connaît.» Pour autant, l’attaque d’Avignon semblait être une réplique à l’attentat islamiste perpétré deux heures plus tôt par un Tunisien de 21 ans, qui avait assassiné trois fidèles catholiques de la basilique Notre-Dame, à Nice.
Dans une société traumatisée par les tueries commises depuis 2015 par des jihadistes aguerris ou des individus radicalisés, une autre menace, en miroir, inquiète les services de sécurité : des actions terroristes contre une mosquée, des musulmans, ou leurs prétendus «complices», fomentées par des partisans de l’ultradroite. «En dehors du terrorisme islamiste, qui reste la menace principale, les services de police et de gendarmerie craignent de voir se constituer des groupes prônant le suprémacisme blanc, ou le survivalisme, dans leur composante violente, explique à Libé Laurent Nuñez, le coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme. Ces groupes cherchent à s’organiser, à s’armer, pour être capables de combattre une prétendue domination de l’islam sur le pays. Depuis 2017, cinq projets d’attaques émanant de cette mouvance ont été déjoués.»
Retraités, ex-policiers et militaires, chasseurs et adeptes du tir sportif
Parmi ces cinq complots, deux étaient en phase avancée. Le 3 novembre, à l’aube, les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont interpellé chez elle Delphine T., aide-soignante à la retraite, ainsi que l’a révélé le Point. Cette sexagénaire, domiciliée à Périgueux (Dordogne), pourrait être l’instigatrice d’un plan d’attaque contre Emmanuel Macron, contrecarré en novembre 2018 et échafaudé par les «Barjols», un groupe d’adeptes du survivalisme. Six hommes, qui évoquaient la possibilité d’assassiner le Président lors des commémorations du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, ont déjà été arrêtés. L’un d’eux, Jean-Pierre B., retraité isérois de 63 ans, cherchait à se procurer un couteau en céramique, indétectable par les portiques de sécurité. Il avait été intercepté alors qu’il avait rallié la Moselle en voiture, en compagnie d’un complice.
Quelques mois auparavant, en juin 2018, un autre groupe d’ultradroite, l’Action des forces opérationnelles (AFO), était démantelé. Comme les Barjols, les membres d’AFO ne font aucune référence au nazisme ou au fascisme. Pour ces adeptes du «grand remplacement» - cette théorie complotiste selon laquelle les élites au pouvoir veulent substituer des populations venues d’Afrique et de l’Orient aux peuples européens -, l’ennemi est tout désigné : le «péril islamique». En réalité, ils visent tous les musulmans, envisageant des attaques contre des imams «radicaux», mais aussi des tirs et jets d’explosifs sur une mosquée, des agressions de femmes voilées… Jusqu’à l’empoisonnement des rayons d’alimentation halal dans les supermarchés de région parisienne… Pour cela, les membres de ce groupe paramilitaire clandestin s’entraînent dans une propriété dans l’Yonne. Ils cherchent à fabriquer du TATP, un explosif puissant, et veulent se procurer des fusils d’assaut. Le profil des recrues de l’AFO surprend les enquêteurs : beaucoup sont des quinquagénaires ou des retraités, des anciens policiers et ex-militaires, des chasseurs et des adeptes du tir sportif. Ces derniers tentent de faire des émules au sein de deux régiments parachutistes stationnés dans le Sud-Ouest. «Ces individus se considèrent comme la dernière partie saine de la société française. Psychologiquement, ils fonctionnent selon le schéma "militaire un jour, militaire toujours" ou "flic un jour, flic toujours", analyse le politologue Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite. Pour pallier l’insuffisance, la compromission et la lâcheté supposée des autorités face à la menace, ils sont prêts à reprendre les armes…»
A ce jour, 15 membres de l’AFO sont mis en examen pour «association de malfaiteurs terroristes» et sont en attente d’un jugement. Mais, selon nos informations, l’organigramme de l’organisation, récupéré par les enquêteurs de la DGSI, recensait quelque 110 membres, répartis en 10 réseaux régionaux et couvrant une soixantaine de départements. Certains d’entre eux avaient quitté le groupe avant les interpellations. Par prudence ? Par impatience de passer à l’action ? Parmi eux, un sous-officier de gendarmerie, organisateur, à ses heures perdues, de stages de survivalisme et de self-défense…
Mais alors, l’ultradroite violente, combien de divisions ? Entre 1 000 et 1 500 individus, susceptibles de se mobiliser et de mener une action violente, sont identifiés par les services spécialisés - DGSI et renseignement territorial, essentiellement. Parmi eux, «quelques centaines», détenant légalement une ou plusieurs armes à feu, sont fichés S (pour «Sécurité de l’Etat») et font l’objet d’un suivi renforcé. A ce noyau dur, il faut ajouter un millier de «sympathisants», repérés dans des manifestations ou sur les réseaux sociaux.
Surtout, la menace augmente et se renouvelle. Trois mouvements dissous en Conseil des ministres en avril 2019 (Bastion social, ainsi que Blood and Honor et Charlemagne Hammerskins, deux groupuscules skinheads néonazis) se sont reformés à l’échelon local, sous d’autres appellations, ou poursuivent plus sporadiquement leurs activités. Selon Mediapart, une procédure pour «reconstitution de groupe dissous» vise le Bastion social, ouvrant la voie à de possibles sanctions pénales. D’autres groupes émergent. Ainsi, «les Braves - Vivre européen», drainant plusieurs centaines d’adeptes, prônent le suprémacisme blanc. Son leader, Daniel Conversano, a édité l’an dernier une œuvre posthume de Guillaume Faye, théoricien de l’extrême droite radicale. Son titre : Guerre civile raciale. En attendant, comme d’autres groupuscules, «les Braves» s’entraînent collectivement aux sports de combat, organisent des stages d’été «enracinés»… Au cours d’émissions diffusées sur Internet, certains membres recommandent de s’armer, officiellement pour défendre leur domicile. «J’ai profité du permis de chasse gratuit [pour avoir le droit d’avoir une arme, ndlr]», dit l’un d’eux, goguenard. «Tu peux fabriquer tes cartouches toi-même», glisse un autre.
Lieux collectifs ou communautés conçus comme des «paradis blancs»
Les services de renseignement relèvent également une tendance à vouloir créer des lieux collectifs, ou des communautés familiales ou d’amis, conçus comme des «paradis blancs» avec une volonté d’autodéfense. «On note l’éclosion de petits groupes plus secrets, évoluant dans le suprémacisme, le survivalisme, avec des individus baignés dans la théorie du complot, le grand remplacement» , relève un haut responsable du renseignement. «Dans ces groupes, les appels à la haine et à la violence sont permanents et totalement décomplexés. Toute la difficulté est de déceler parmi eux celui qui est susceptible de franchir la limite.» «De plus en plus, le passage à l’acte violent sera le fait d’individus en rupture avec un groupe, souligne de son côté Jean-Yves Camus. Des gens qui trouvent que cela ne va pas assez vite, pas assez loin, et qui décident d’agir seuls. Un individu peut devenir plus dangereux que le groupe.»
La hantise des services de sécurité reste le cas d’Anders Breivik, terroriste norvégien d’extrême droite auteur d’une tuerie de masse (77 morts, 151 blessés) en 2011. Ou celui de Brenton Tarrant, responsable de 51 morts dans l’attaque de deux mosquées à Christchurch (Nouvelle-Zélande), le 15 mars 2019, aujourd’hui idolâtré sur les forums et réseaux de la mouvance. «A l’image de ce qui s’est passé avec les derniers attentats islamistes, on peut envisager, côté ultradroite, le scénario d’un homme seul, fragile psychologiquement, inconnu des services, qui, après s’être procuré une arme, décide de frapper, sans en avoir parlé à personne», relève Nuñez. Une menace quasi impalpable, nourrie de propagande haineuse, de fake news, et de failles identitaires.”
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Jiddu Krishnamurti
(1895 - 1986)
Maître spirituel
La paix ne dépend ni de l'homme politique ni de l'homme d'Eglise non plus que de l'avocat ou du policier. La paix est un état d'esprit indissolublement lié à l'amour.
Coupé de tout rapport avec la nature, on devient un tueur.
Si l'on perd le contact avec la nature, on perd le contact avec l'humanité. Coupé de tout rapport avec la nature, on devient un tueur. On peut alors massacrer des bébés phoques, des baleines, des dauphins et des hommes, pour le profit, le "sport", pour sa nourriture ou au nom de la science. La nature se sent alors menacée par vous et vous prive de sa beautée. Vous pourrez effectuer de longues promenades dans les bois ou camper dans des endroits merveilleux, vous resterez un tueur et tout rapport d'amitié avec ces lieux vous sera refusé. Vous n'êtes probablement proche de rien ni de quiconque, qu'il s'agisse de votre femme ou de votre mari. Vous êtes bien trop occupé, pris dans la course des profits et des pertes et dans le cycle de votre propre pensée, de vos plaisirs et de vos douleurs. Vous vivez dans les trénèbres de votre propre isolement et vouloir le fuir vous plonge dans des ténèbres encore plus profondes. Vous ne vous préoccupez que d'une survie à court terme, irréfléchie, que vous soyez accomodant ou violent. Et des milliers d'êtres meurent de faim ou sont massacrés à cause de votre irresponsabilité. Vous abandonnez la marche de ce monde aux politiciens corrompus et menteurs, aux intellectuels, aux spécialistes. Etant vous -mêmes dépourvu d'intégrité, vous édifiez une société immorale, malhonnête, qui repose sur l'égoïsme absolu. Et quand vous tentez de fuir cet univers dont vous êtes seul responsable, c'est pour aller sur les plages, dans les bois ou faire du "sport" avec un fusil.
Il est possible que vous sachiez tout cela, mais cette connaissance ne peut nullement vous transformer. Ce n'est qu'en éprouvant le sentiment de faire partie intégrante du tout que vous serez relié à l'univers. (Le journal de Krishnamurti, le 4 avril 1975)
Comment vivre sur cette terre sans tuer ou faire souffrir un autre ?
Un auditeur : Comment peut-on vivre sur cette terre sans lui porter atteinte ou détruire sa beauté , sans apporter la souffrance et la mort aux autres ?
Krishnamurti : Vous êtes-vous jamais posé cette question ? Véritablement ? Pas en théorie, mais véritablement, vous êtes-vous posé cette question, lui avez-vous fait face ? Ne la fuyez pas, n'expliquez pas que la souffrance est nécessaire, et tout le reste, mais regardez-la, affrontez-la. Vous êtes-vous jamais posé une telle question ? Pas en masse, pas pour faire une manifestation contre un politicien qui veut détruire un parc national, ou pour telle ou telle cause. Pour se poser une telle question, il faut qu'elle vous consume, que ce soit quelquechose de considérablement important, pas une question fantaisiste pour passer le temps. Vivre sur cette terre avec son extraordinaire beautée sans la détruire; pour mettre fin à la souffrance, pour ne pas tuer un autre être humain, pour ne pas tuer une chose vivante. Il existe une secte en Inde dont le seul moyen de déplacement est la marche. Ils ne prennent ni le train, ni l'avion ni aucun véhicule et ils portent un masque pour ne pas tuer in insecte en respirant. Quelques membres de ce groupe sont venus voir l'orateur, ils ont marché pendant treize cents kilomètres. Et ils ne veulent pas tuer.
Il y a aussi ceux qui veulent tuer : tuer pour le sport, tuer pour s'amuser, tuer pour le profit - toute l'industrie de la viande, ceux qui détruisent la terre, rejettent des gaz empoisonnés, polluent l'air, l'eau et polluent les autres. C'est bien ce que nous faisons à la terre et aux autres.
Peut-on vivre sur cette terre avec cette grande beautée et ne pas apporter la souffrance et la mort aux autres ? C'est une question très, très sérieuse. Vivre une vie qui ne provoque pas la souffrance ou la mort des autres. Cela signifie ne pas tuer un être humain et ausssi ne pas tuer les animaux pour se divertir ou pour manger. Comprenez-vous tout cela ? Telle est la question.
Il y avait en Inde, une catégorie de gens qui ne mangeaient jamais de viande. Ils pensaient qu'il était mauvais de tuer. On les appelait alors les brahmanes. La civilisation occidentale ne s'est jamais posé la question de savoir s'il est juste de tuer, s'il est justifié de tuer une chose vivante. Le monde occidental a détruit des races entières. D'accord ? L'Amérique a détruit les Indiens, elle les a anéantis car elle voulait leur terre et tout le reste. Pouvons-nous vivre sur cette terre sans tuer, sans guerre ? Je peux vous répondre mais, à quoi cela vous servira-t-il si vous tuez ? Je ne préconise pas le végétarisme (Il y a quelque temps quelqu'un écrivait : "Le végétarisme se répand sur ce pays comme une maladie dégoûtante !") Mais vous tuez un chou, où placez-vous la limite ? En faites-vous un problème ? Comprenez-vous ma question ?
Si vous êtes contre la guerre, comme certains êtres humains, moi y compris, le sont et contre le fait de tuer d'autres hommes, quelle qu'en soit la raison, alors vous ne pouvez même plus poster une lettre ! Le timbre, la nourriture que vous achetez, une partie de ce que vous payez va à la défense, à l'armement. Si vous achetez de l'essence, une parti du prix y va aussi etc., etc. Alors que faire ? Si vous ne payez pas les taxes vous aurez des amendes ou vous irez en prison. Si vous n'achetez pas de timbres ou d'essence, vous ne pourrez pas écrire ou voyager. Alors vous vous isolerez et vivre de cette façon semble plutôt futile. Alors que faire ? Allez-vous dire : "Je ne voyagerai pas, je n'écrirai pas ? " Puisque tout cela contribue à soutenir l'armée, la marine et les armements - vous suivez ? -, tout ce racket. Ou bien voulez-vous approcher ce problème de façon différente ? Pourquoi tuons-nous ? Les religions, surtout le christianisme, ont tué énormément de gens. Elles ont torturé des gens, les ont traités d'hérétiques et les ont brûlés. Vous connaissez toute cette histoire. Les musulmans ont fait la même chose. Les hindous et les bouddhistes sont probablement les seuls qui n'ont pas tué - leur religion l'interdit.
Comment vivre sur cette terre sans tuer ou faire souffrir un autre ? Approfondir réellement cette question est un processus très, très sérieux. Est-ce que c'est cette qualité d'amour qui répond à cette question ? Si vous aimez un autre être, êtes-vous prêt à le tuer ? Allez-vous tuer, à part ce dont vous avez besoin pour vous nourrir, des légumes, des noix, etc., à part cela, allez-vous tuer ? Approfondissez toutes ces questions et vivez avec, pour l'amour du ciel, ne vous contentez pas d'en parler.
Ce qui divise le monde, ce sont les idéaux, l'idéologie d'un groupe contre celle d'un autre, cette division apparemment éternelle entre l'homme et la femme, etc. On a essayé de jeter un pont avec la logique, la pensée, la raison, à l'aide de différentes institutions, fondations et organisations, et on n'a absolument pas réussi. C'est un fait. Le savoir n'a pas non plus résolu ce problème - le savoir dans le sens d'une expérience accumulée, etc. Et la pensée n'a certainement pas résolu ce problème.
Il n' y a donc qu'une possibilité pour sortir de là : découvrir ce qu'est l'amour. L'amour n'est pas le désir, l'amour n'est pas la possession, l'amour n'est pas une activité égoïste, égocentrique - moi d'abord et toi après. Mais apparemment, cet amour n'a pas de signification pour la plupart des gens. Ils peuvent écrire des livres sur ce sujet, mais cela n'a pas de sens, alors ils essayent d'inventer cette qualité, ce parfum, ce feu, cette compassion. Et la compassion a sa propre intelligence, qui est l'intelligence suprême. Quand il y a cette intelligence née de la compassion, de l'amour, alors tous ces problèmes sont résolus simplement, tranquillement mais nous ne poursuivons jamais jusqu'à son terme. Nous pouvons la poursuivre intellectuellement, verbalement, mais si vous le faites avec votre coeur, avec votre esprit, avec votre passion, alors la terre restera belle. Et il y a alors un grand sentiment de beauté en soi. (Ojai, le 24 mai 1984, de la nature et de l'environnement, J.Krishnamurti)
La paix est un état d'esprit indissolublement lié à l'amour.
Les êtres humains aiment tuer, soit les autres humains, soit les animaux qu'il s'agisse d'un daim des forêts aux grands yeux inoffensifs, ou d'un tigre venant d'attaquer le bétail. On écrase délibérément un serpent sur la route, on prend au piège les loups ou les coyottes. Des gens très bien vêtus et très gais s'en vont avec leurs précieux fusils tuer des oiseaux qui, l'instant d'avant, chantaient encore. Un jeune garçon tue un geai bleu caquetant avec un revolver à plomb et parmi ses aînés, nul n'a le moindre mot de pitié, et personne ne le gronde; tous, au contraire, le félicitent d'être si fin tireur. Tuer au nom du soi-disant sport, au nom de son pays ou de la paix, ou pour la nourriture - il n'y a pas de grande différence entre tout cela. Toute justification est vaine. Il n'est qu'une règle absolue : ne jamais tuer. Pour l'Occidental, les animaux n'existent qu'en fonction de son estomac, ou en vue du plaisir de tuer, ou simplement pour la fourrure qu'ils procurent. Et à l'Oriental, on enseigne depuis des siècles, à travers des générations, de ne pas tuer, d'avoir pitié et compassion envers les animaux. Ici les animaux n'ont pas d'âme, on peut les tuer impunément tandis que là-bas, ils en ont une, alors réfléchissez et laissez votre coeur connaître l'amour. Manger la chair des animaux est considéré dans toute une partie du monde comme normal et naturel, l'Eglise et la publicité nous y encouragent. Ailleurs il n'en est pas de même; les gens réfléchis et religieux n'en mangent jamais, la tradition et la culture s'y opposent. Mais cela aussi est en train de s'effondrer. En Occident, on a toujours tué au nom de Dieu et de la Patrie et il en est partout ainsi. La tuerie s'étend partout. Presque du jour au lendemain, les anciennes cultures sont balayées et l'efficience, la cruauté et tous les moyens de destruction sont soigneusement alimentés et renforcés.
La paix ne dépend ni de l'homme politique ni de l'homme d'Eglise non plus que de l'avocat ou du policier. La paix est un état d'esprit indissolublement lié à l'amour.
— Jiddu Krishnamurti - Commentaires sur la vie, volume 2.
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Après la chasse
Sacré Léon ! A chaque partie de chasse, il vient toujours avec quelques bouteilles dans sa musette, et pas de la piquette. Le souci, il le boit sans le savourer comme de la villageoise. Alors, il commence tôt, très tôt ! Puis il s’endort sur la tourelle, une espèce de petit mirador qui lui sert pour viser les animaux de la forêt et quelques cyclistes qui ont l’insulte facile.
A sa dernière chasse, il dormit si longtemps que ses amis n’ont pu le réveiller et l’ont laissé cuver. Il était 22h passé quand il ouvrit les yeux. Il descendit de son stand de tir et retourna tranquillement à sa voiture. A peine une dizaine de mètre de fait qu’il entendit un grognement étrange. Cela ressemblait à un raclement vif et long à la fois comme si un cerf imitait un sanglier. Il vérifia ses cartouches, seulement il n’en avait plus ; Il avait l’habitude de les oublier. Néanmoins, il porta son fusil de façon à l’utiliser en cas d’attaque tout en avançant vers son quatre-quatre. En pleine nuit, le chemin était différent. Il avança péniblement, gêné par les branchages devenues étonnamment rapprochées les unes aux autres. Le beuglement retentit de nouveau faisant sursauter le pauvre vieux. En faisant demi- tour, il eut l’impression d’entendre ce cri juste derrière lui, l’incitant à continuer en tournant le dos au chemin. Il tressaillit encore à un nouvel hurlement plus long et plus fort. Il crispa ses mains si fortement qu’il aurait pu casser son fusil en deux. Il avança en reculant, malheureusement empêché, agrippé par les branchages. Des ronces venaient de conforter ce mur devenant impossible à franchir. Il décida alors de tenter le plus risqué : quitter le sentier en traversant entre les arbres.
Il progressa de quelques pas quand le mugissement effrayant surgit plus fortement. L’animal semblait le traquer, Léon en était persuadé. Son cœur battit plus intensément, plus rapidement, il crut qu’il exploserait. Il augmenta la cadence de sa marche. Il ne voyait rien, sa lampe fonctionnait, toutefois, il préféra l’éteindre pour ne pas attirer la chose vers lui. Soudain, il entendit un glissement. Quelque chose raclait les feuilles mortes tombées, accompagné par une forte respiration troublante car le son provenait surement de la bête à l’inquiétant rugissement. Léon s’arrêta, tenant son arme, prêt à s’en servir comme bâton ou au moins pour dissuader. Parfois ça marche mais avec un humain. Il resta immobile, attendant que la chose passe sans le voir, s’éloigne afin de reprendre sa route. Bien qu’il ne vît rien, il put entendre l’animal continuer. Il partit, s’arrêta, meugla et fit demi-tour en direction de Léon. Cette fois, il n’y avait aucun doute, il préféra courir malgré ses jambes trop vieilles et tremblantes. Il n’avait pas fait de sport depuis si longtemps, il avait une bedaine pleine de bières et d’alcool à transporter. Il fit cinq mètres qu’il commença à suer à grosses gouttes. Derrière lui, la chose avança lentement, avec calme, méticuleusement. Il hurla plusieurs fois et chaque fois, la nature répondait. Des lianes apparaissaient, des branches bougeaient gênant sa proie dans la fuite. Léon, concentré sur le monstre, n’entendit pas l’animal venir de sa gauche. Le sanglier le chargea si bien que le vieil homme bondit en l’air tel un pantin désarticulé. Il ne se releva pas. La jambe cassée, le fémur brisé, il devina un morceau de son os sorti, transperçant le muscle. Son épaule droite était aussi déboitée ainsi que la hanche. Il agonisait. Tout à coup un hurlement juste derrière lui. La bête n’était qu’à quelques mètres, peut-être trois, quatre maximum. Léon ne pouvait plus bouger, la peur endormit la douleur. Il était pétrifié, n’osant pas regarder ni imaginer quel fauve pouvait le pourchasser. Il pensa à sa famille, à sa vie. C’est dingue comment les gens peuvent regretter tant de choses à ce moment. Léon attendit, écoutant la respiration de la chose qui ne bougeait plus. Il savait que le monstre le fixait. Il voulait, ne serait-ce par curiosité connaitre l’animal qui le tuera mais il n’eut pas le courage.
Il trembla, laissant jaillir quelques larmes quand les feuilles rousses sur le sol recouvrirent son corps soudainement. Il fut enfoui sous une tonne de feuilles mortes, mélangée d’un coup avec une épaisse couche de mousse verte puis, la terre se retourna. Léon se sentit emporté, enfoncé comme dans un puits sans fond qui s’arrêta d’un coup, laissant le pauvre chasseur agonir enterré jusqu’à ce qu’il ne puisse plus respirer. Il entendit une dernière fois, le hurlement qui lui glaça le sang à jamais.
Son cadavre fut retrouvé deux jours plus tard. L’autopsie confirma une blessure faite par un sanglier. On conclue vite à l’accident. Mais personne ne porta attention à cet arbre bizarre qui avait une apparence diabolique à côté de son cadavre. Encore moins sur la disparition de cet arbre à l’apparence mi humaine le lendemain comme s’il n’avait jamais existé. Léon ne croyait pas à ces légendes comme quoi il ne fallait pas s’attarder la nuit en forêt. Maintenant, il sait. Sacré Léon !
Alex@r60 – juillet 2019
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La lettre arrive sur le bois dur de la table. Il hésite à l’ouvrir. Richard sait qu’ensuite il devra ouvrir une bière, puis une autre, puis une autre, puis ouvrir le placard avec la bouteille de Whisky - il en a justement acheté deux nouvelles hier. Bref, sa journée risque d’être foutue.
Il décide plutôt de faire un feu. Grace aime ça les feux. Elle est si amoureuse lorsqu’elle le voit fourrer les bûches bien sèches, coupées de la veille, échardes encore apparentes, écorce craquelante, dans le feu naissant aux brindilles à peine chaudes. Elle est habituellement si câline lorsque le feu jaillit enfin et brûle toute la pièce d’une lumière rouge. Mais Grace passe devant lui sans le regarder, en soupirant. Exactement comme s’il avait déjà laissé tomber sa tête sur le bois dur de la table. Alors autant y aller maintenant. Richard ouvre une bière, l’engloutit immédiatement sous le regard indifférent de Grace, en ouvre une deuxième et s’installe à son bureau.
Toujours dans un parfait Anglais Britannique, le corbeau invoque la loi. L’Irlande ne prévoit pas de délai de prescription concernant les crimes sexuels. Ça, il le savait. Mais c’était la loi de Dieu qu’il craignait davantage. Plus encore : il obéissait à la loi du village, cette main invisible qui fait et défait les réputations, on ne sait comment. Pour Dieu et pour le village, c’était déjà foutu. Il allait falloir fuir, c’était sûr. Mais où ? En prison jusqu’à la mort, ou juste un peu plus loin ? En Écosse ? En Islande ? Non. Pas chez ces putains de protestants. Richard regarde sa deuxième bière et se félicite. Il n’y a pas touché. Elle est encore pleine, une goutte de condensation atteint l’étiquette, s’arrête une seconde sur le bord supérieur pour grossir, puis se laisse glisser le long du papier. La loupe de la goutte passe sur les lettres “Hol” de “Royal Grolsch Holland”. Aux Pays-Bas, ils sont catholiques. Il y a des souvenirs d’étudiant à la Technische Universiteit Eindhoven. Il pourra y faire sa nouvelle vie.
Il retourne la lettre, écrit “Meet you in Eindhoven, pub at the Central station, Thursday 12pm. Wear a red hat.”, plie grossièrement la feuille et l’enfourne dans une enveloppe, sur laquelle il inscrit à la hâte l’adresse de la boîte postale indiquée. Il met le tout dans la poche extérieur d’un sac de sport qui n’est pas sorti du placard depuis un moment. Richard ajoute quelques affaires essentielles : vêtements, chaussures, brosse à dents, papiers, crucifix, bières, fusil. Grace passe à nouveau dans la pièce, indifférente. Richard file à la Poste.
*
Antoine, Léa et Laora sont inséparables. Les trois amis ont rassemblé ensemble les papiers à envoyer au CNAOP, le Conseil national pour l’accès aux origines personnelles. Après avoir expédié toutes les pièces, ils sortent tous les trois du petit bureau de Poste de l’avenue Daumesnil dans une espèce de joie administrative.
Ils traversent la place Félix Éboué et s’installent comme ils en ont l’habitude au comptoir du bar-tabac le plus banal. Peut-être s’appelait-il le Café de la Place, le Va-et-Vient, le Balto ou le Narval. Peu importe. Ils se perchent sur les tabourets en bois, s’accoudent sur le comptoir en zinc, Antoine au centre, commandent trois cafés, puis trois demis avec des cacahuètes. C’est devenu leur rituel.
Seul le patron remarque qu’Antoine regarde un peu plus Léa que Laora. Mais il ne le signale pas, ce n’est pas son affaire, et puis d’ailleurs, il a un allongé à servir, et puis il y a du monde qui veut valider sa grille de PMU.
Les trois jeunes dessinent mille famille à Antoine, des fratries de dix à travers le Monde, une mère peintre exilée en Bolivie. Les filles lui cherchent des traits communs avec des femmes connues. Ils rient, rient encore jusqu’au quai du métro. Léa et Laora partent dans un sens. Antoine dans l’autre. Il va rejoindre sa vraie famille. Ce soir, c’est l’anniversaire de Thomas à la maison Delestrange.
*
Mohammed Benali est un homme d’affaires froid, droit, et honnête. Son arcade sourcilière est si prononcée qu’elle laisse à peine voir ses yeux. Il a le regard dur par défaut, depuis tout petit. Il était gentil au fond. Mais à être vu comme un dur, il a dû coller à sa réputation.
Il a toujours fait un peu d’extorsion de fonds à côté de sa carrière d’ostéopathe. Mais il y a six ans, il a dû s’y mettre à temps plein. Les applications de mise en relation entre patients et praticiens se sont généralisées. Son visage dur sur la photo de profil a attiré une clientèle en quête de craquages de dos violents. Mais son approche sur les flux et les énergies n’est pas parvenue à les fidéliser. Son cabinet se vidait et le grand banditisme lui tendait les bras.
Au départ, Mohammed ne voulait tuer personne. Juste faire peur. C’est son métier. Mais aujourd’hui, qui sait, s’il devait tuer, il serait peut-être prêt à le faire.
*
Richard poste la lettre et se prépare à récupérer son argent dans tous les bars du coin. L’alcool a ruiné sa vie et celle de ses proches. Et en plus de ça, il a l’a laissé sans économies. Sans rien de substantiel à léguer à son fils Antoine. Même en ne comptant que la Guinness, à 3,20€ la pinte, ça faisait 16€ par soir, 6 soirs par semaine, depuis 26 ans, l’âge de sa fille. Richard fait le calcul au volant de sa voiture, conduite nerveuse, sang chaud. Il arrive à 130.000 euros. Divisé par les quatre pubs habituels, ça faisait 26.000 à récupérer par établissement. En pénétrant dans le Muddy Farmer, Richard renonce à calculer les intérêts. Avant de le saluer, le patron saisit un verre de Guinness et se dirige vers la tireuse. Mais Richard ouvre le feu et réclame 26.000 euros en liquide. Il n’en obtient que 3.200 plus quelques montres.
Au Tigh Neachtain's, Richard récolte un peu moins de 3.000. Mais le O’Connors est plus gros, il en sort avec 6.800 euros supplémentaires. Les habitants sont alertés, on le regarde bizarrement. Mais pas de police en vue. Il remet des cartouches. Il a juste le temps d’aller au Brennan's Criterion et de filer. Richard ne s’est jamais senti aussi vivant.
Il récupère un peu plus de 4.000 à la caisse, et pense à l’arrière-salle ou des joueurs de poker jouent très gros. Il a déjà perdu et gagné ici dans sa jeunesse, jusqu’à ce que Grace lui interdise de jouer. Aujourd’hui, il a de la chance, c’est jour de tournoi. Ils sont au moins 50. Et ils ont l’air sérieux. Ils sont là pour gagner gros. Il descend les trois marches qui mènent à l’arrière-salle, saisit un jeune homme par le col et demande à tous les participants de vider leurs poches. Ceux-ci ne bougent que lorsque Richard donne le premier coup de fusil.
-Le prochain, il est pour lui !
Certains joueurs commencent à rassembler leurs jetons. Son ancien collègue Martin dit timidement à Richard qu’il est le seul à garder l’ensemble des droits d’entrée. Le reste, c’est des jetons.
-Bon. Alors, donne-moi tout.
Personne ne bouge.
-Vite ! Donne-moi tout ou je saigne le môme !
Le coup est parti tout seul dans le pied du jeune homme. C’est là que Richard a reconnu le fils de Martin. Tout le monde s’exécute.
Richard court vers sa voiture avec son t-shirt replié vers lui pour porter davantage d’argent. Une cinquantaine d’enveloppes. Ce n’est qu’une fois arrivé au port de Liverpool qu’il compte l’argent des enveloppes. 850 euros par enveloppe. Très exactement. Martin a toujours été rigoureux quand il organisait quelque chose. Richard pioche un billet de 50 pour payer sa nuit d’hôtel. Il monte, compte et range consciencieusement cet argent durement gagné, auquel il ne doit pas s’attacher. Demain, il fera du stop pour ne laisser aucune trace. 59.500 euros. Le corbeau n’en réclamait que 55.000. Le reste, ce sera pour lui. Pour se reconstruire un honneur.
Richard ouvre la fenêtre qui donne sur un parking avec poubelles, mais il inspire à pleins poumons l’air du large. Grace, Tina, Laura, la voiture, le fusil, les souvenirs de toute sa vie, et sa réputation resteront pour toujours de l’autre côté de la mer Irlande.
La réputation a ça de pratique : elle ne sait pas nager. Quant à la police, on poursuit les violeurs par-delà les mers. Pas les voleurs.
*
Caché entre les touillettes en bois et les sucres roux, Richard a tout de suite reconnu le corbeau, assis à la terrasse du pub - c’est une de ces terrasses qui ne sont ouvertes que sur le hall de la gare. Grande veste noire, chemise noire, regard noir, chapeau de cow-boy rouge à facettes qui a probablement servi avant cela à une jeune femme dans une fête costumée. C’est sûr, c’est lui.
Mohammed est là, il regarde autour, imagine lequel de ces hommes de 50 à 65 ans pourrait être le violeur. Il regarde son téléphone. Déjà 11h15, et toujours aucun signe. Est-ce qu’il aurait fait le voyage pour rien ? Ce porc lui aurait aussi volé une journée, une grasse matinée et 208€ de train. Et s’il y avait plusieurs pubs, ici ? Celui-ci est sombre, plein de cuir, de cuivre, et de vert foncé. La typographie gaélique est dorée, sur la carte un elfe court une bière à la main et un trèfle à quatre feuilles sur le chapeau. Non, vraiment, c’est forcément là.
11h20, Mohammed enfile sa veste. Il en a assez d’imaginer lequel de ces vieux a pu violer l’amie de sa cliente. Il se lève et hurle comme un Irlandais en fin de soirée “Fermanagh! Where are you?”. Alors qu’il tourne sur lui-même au milieu du hall, n’attirant aucun regard, il sent un poids dans sa poche droite. C’est une grande enveloppe kraft roulée en boudin avec du chatterton. Derrière l’adhésif, il aperçoit une lettre dont il reconnaît l’écriture hâtive. Mohammed est incrédule. Fermanagh a forcé l’accès à la poche de son manteau alors qu’il ne se méfiait pas. Il a le même sentiment que la fois où il a été victime d’un pick-pocket, dans le métro. Il est pourtant riche à présent. Il tient dans sa seule main droite 55.000 Euros en liquide. Mohammed remet l’enveloppe dans sa poche, va prendre un train un peu plus tôt et ne comptera tout ça qu’une fois à Paris : exactement les 50.000 euros demandés + sa commission.
Dans le brouhaha de la gare, puis du train, puis de la gare, puis du métro, Mohammed ne l’a pas remarqué. Mais dans le fond de sa poche, dans une ultime tentative de repentance, Richard a également déposé un hochet pour son fils. Il finira dans la poubelle de la Gare du Nord.
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RAMBO: LAST BLOOD d’Adrian Grunberg : Maman, j’ai massacré les méchants
First Blood demeurera toujours le chef-d’œuvre de la série, on s’entend. Mais il y avait beaucoup de plaisir à avoir avec les trois premières suites si l’on était fan de cinéma d’action des années 80, même si la formule (Rambo qui s’infiltre en terrain ennemi pour sauver des prisonniers) s’épuisait de film en film. Bonne nouvelle : le nouveau (et dernier?) épisode se renouvelle en empruntant cette fois la formule des films de la série Home Alone, soit en faisant bricoler une foule de pièges autour d’un ranch et à travers des tunnels au vétéran (un peu comme il le faisait dans la forêt dans le premier film). La phrase qui précède devrait suffire pour que vous sachiez si c’est votre style de film ou pas…
… tout comme l’avertissement qui suit : même selon les standards de cette franchise, Rambo: Last Blood est vraiment, mais alors vraiment pour un public averti. Le meilleur gag de l’année? C’est classé 13 ans et + au Québec! Malgré le fait que que c’est extrêmement violent, sanglant, GORE. Comme un film d’exploitation des années 70, une histoire de vengeance sombre et scabreuse... Et si t’es fan du genre comme moi, c’est absolument jouissif. Car voilà, autant je suis pacifique dans la vie, autant je considère que le film d’action est un des genres les plus cinématographiques. Tout comme un sport comme la boxe éveille des pulsions primales chez l’homme (voir aussi : la série Rocky), il y a quelque chose de purement cathartique, dans le contexte d’un film de fiction, à voir un personnage manier un fusil, un couteau ou un arc pour massacrer des méchants qui le méritent pleinement. C’est primitif, c’est manichéen, mais il est impossible de nier que ça peut être satisfaisant à regarder.
Respectivement en mission au Viêt Nam, en Afghanistan et en Birmanie dans les trois chapitres précédents, John Rambo (Sylvester Stallone) est finalement de retour aux États-Unis, comme l’annonçait la conclusion de Rambo (2008). Établi sur son ranch familial en Arizona depuis dix ans, l’ancien soldat a retrouvé un semblant d’humanité auprès de sa nièce Gabrielle (Yvette Monreal) et de la grand-mère de cette dernière, Maria (Adriana Barraza). Mais quand la jeune femme est enlevée par des trafiquants sexuels lors d’un séjour au Mexique pour retrouver son père, Rambo redevient rapidement la machine à tuer d’autrefois.
Réalisé par Adrian Grunberg d’après un scénario coécrit par Stallone (comme tous les films de la série), Rambo: Last Blood est un film de série B, ni plus ni moins; sans grande profondeur, nuance ou subtilité, outre la performance de l’acteur de 73 ans, qui parvient tout de même à nous faire ressentir les émotions de son emblématique personnage, qui approche du bout de sa route semée d’embûches et de traumatismes. Mais dans ce registre, on peut faire pire que ce récit simpliste, mais captivant, habité par un réel sens du danger et de l’horreur.
Et à partir du montage où Rambo installe ses pièges, prépare ses armes et s’entraîne, c’est parti pour un troisième acte d’une intensité délirante et d’une violence démesurée. Non, ce n’est pas First Blood, et ce n’est pas non plus Rambo: First Blood Part II avec son irrésistible esthétique 80s. Mais après un premier visionnement, Rambo: Last Blood m’apparaît comme le troisième meilleur épisode, ce qui n’est pas négligeable.
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