#Cinéma Pur
Explore tagged Tumblr posts
Text
Nina Drobyshova, 1965
Nina Drobyshova, née le 21 juillet 1939 à Leningrad (aujourd'hui Saint-Pétersbourg), est une actrice russe, surtout connue pour son rôle dans le film « Chistoe Nebo » (Ciel Pur) de 1961. Elle a commencé sa carrière au théâtre et au cinéma très jeune et a étudié au Leningrad Youth Theater. Elle a remporté une reconnaissance internationale pour son rôle dans « Chistoe Nebo » qui lui a valu plusieurs prix dans des festivals de cinéma à l'étranger. Elle a également eu une carrière théâtrale prolifique, rejoignant le Mossovet Theatre à Moscou en 1962, où elle a joué de nombreux rôles importants, notamment celui d'Édith Piaf dans une production théâtrale sur la célèbre chanteuse française. Elle a été nommée Artiste du Peuple de la RSFSR en reconnaissance de ses contributions au théâtre et au cinéma.
35 notes
·
View notes
Text
Due film fluviali
Quasi per espridelescalié rimando i necess. saluti e giocomi il bonus titolo per due film, lasciando ai Cahiers du cinéma / Castori auf Tumblr, ossia @jacobyouarelost , palabras mas precise e serie. Sono due film speciali su adolescenti famiglie e questo mondaccio pazzo.
Il primo è 怪物 Mostro / L'innocenza di Kore'eda Hirokazu (cognome + nome). Uno dei più bei firm sui ragazzini e i maestri e i genitori e la scuola, LA SCUOLA, e l'amore «da li tempi de Truffaut» (la cit. ci tiene a essere non zerocalcarea - pur con tutto ir rispetto - bensì holliwoodpartiana). Costruito come il bellissimo Nel bosco di Akutagawa Ryūnosuke, che fu poi Rashomon, e (meglio di) Anatomia di una caduta, fatta la tara a Sandra Hüller, che Gott (sempre gelobt sei) la preservi sempre e per sempre. Kore'eda ci insegna il disastro di tutti e i loro effetti sui picc. Le chiuse tracimano, i fiumi scorrono e poi esondano. È anche film di rinascita e resurrezione: e su questo, per favore, si suggerisca ad Alice Rohrwacher di tornare indré nel tempo, und rifare il catechistico La chimera dopo essere andata a guardarlo. Musica, ultime musiche di Sakamoto Ryuichi. Al tuo arrivo ti accolgano i martiri, e ti conducano etc.
Il secondo è La vita accanto, MTGiordana incontra l'alter-ego più anziano MBellocchio. Circolano frasette sceme su questo film; mi sento un po' autorizzato a blaterarci anche me, perché ebbi conosciuto: anni molti li conservatori; le aule delle elementari con Tania, che anche lei come etc.; troppi giorni, prima der Pisano, tri(-meno1)veneti (lascerò alle etnografie di @trilo-bite disamine più fini, e all'Istituto Nazionale di G e V); alcune signore iscambianti l'esistenza per gl'ingranaggi; molti occhiali con la montatura nera squadrata und spessa. Chi dice che MTGiordana non fa film così squadrati non ricorda Quando sei nato non puoi più nasconderti.
Fantasmi, cadute, i disegni I DISEGNI della gente bimba, anche quando bimba non è più, e i libri, TUTTI QUEI LIBRI, come diceva Adriana Asti da qualche parte, che Dio preservi sempre. Gli sguardi di quella particolare società dell'aidòs che è il Veneto e plebeo e borghese, e di nuovo i nefasti quod Deus avortat effetti sui piccoli, soprattutto le piccole più o meno piccole, e l'acqua che Vincenza bagna, sempre lì disponibile per la soluzione. Che belli i volti (le riprese dei volti), e la musica, e la Bergamasco che torna a suonare. Film-Méliès, con inquadrature e dialoghi di grande tenerezza e altre specchio della grande inquietudine. Una tragedia greca nella città del teatro olimpico e dei militari americani. Terra terra e insieme alta come quelle greche, davvero.
Francesca Bellè: voleva fare la rockstar, è sempre più brava. Michela Cescon, che era in Quando sei nato, non la accarezza nessun tempo che scorre, recita come davanti al Grande Manito.
11 notes
·
View notes
Text
Quand je repense à nous, à notre parcours, je ne pense qu'à l'amour.
Parce qu'après 1 an de relation, nous nous chérissons malgré les tempêtes et les disputes, la peur et les doutes.
Au cours de cette année, j'ai appris chaque jour à découvrir peu à peu l'homme que j'aime.
Bien sur, je suis passionnée, autant et toujours par tout ce que tu accomplis. Ta discipline est exemplaire, ta foi, tes valeurs et ta conviction aussi. Même avec de la fatigue, tu veux apprendre, comprendre et réaliser tes rêves les plus fous. Tu es non seulement impressionnant, mais aussi un exemple.
Tu es un personnage haut en couleur, riche en sensibilité qui se cache derrière l'humour.
Quoi de mieux que de rire de cette vie qui peut être belle et cruelle ?
Nous avons grandi ensemble, nous avons réalisé des dates les moins communs, et qu'est ce que j'aime ça !
De la folie, de la passion, de l'amitié..
On trébuche, on se plante parfois, mais surtout on se soutient et on se fait confiance. En tous cas, moi je te fais confiance. (T'en fais pas j'essaie désespérément d'appliquer ta formule 80/20. Mais bon, c'est pas trop ça).
Dans nos folies :
- nous avons regardé notre premier film ensemble au bout de 9 mois,
- nous n'avons toujours pas été au cinéma,
- nous avons mangé notre première glace alors qu'il faisait 10 degrés,
- nous aimons nous creuser la tête sur des énigmes,
- nous aimons parler des heures de tout, et à la fois de la complexité de ce monde,
- nous nous sommes mutuellement présentés à nos familles.
Bref, on a notre relation.
Ce que j'apprécie aussi, c'est toutes les petites attentions quotidiennes comme la fois où j'étais épuisée et tu m'as ramené des macarons. Des petits gestes qui veulent dire tellement.
Tellement comme notre premier "je t'aime" au bout de 9 mois. Ces mots veulent dire bien plus, parce qu ils sont choisis avec minuties à chaque fois qu'ils sont prononces. Alors, je sais que quand tu le dis, c'est pour exprimer un amour profond et pur.
Tu l'auras compris, je pourrais parler des heures de notre relation et de mon ressenti.
Attends, ce n'est fini, je n'ai pas tout dit ;
Aussi, par cette lettre, je tiens aussi à te remercier pour tes encouragements, tes gestes les plus tendres et ton soutien inestimable.
Tu sais, au contact de ton corps, je me sens femme, je me sens moi et je me sens respectée. Et pour tout ce que tu m'apportes merci.
Quand tu liras, tu me diras peut être que j'en fais trop, pourtant c'est ce que j'eprouve.
Bien que tu es aussi ton caractère et tes secrets, je sais que je veux rester à tes côtés. Quoi qu'il advienne.
Et surtout, si un jour, je devais avoir des enfants, j'aimerais qu'ils aient un père comme toi.
Je finis juste par ceci : je t'aime et joyeux anniversaire à nous.
6 notes
·
View notes
Text
Aujourd’hui, dimanche 30/06/24, Journée mondiale des astéroïdes ☄️ Au niveau de vos déplacements, privilégiez vélo, trottinette, marche à pied, etc. 🌬️ Évitez absolument votre fusée personnelle 🚀
Cinq € la séance : démarrage ce dimanche de la Fête du cinéma, opération promotionnelle de la Fédération Nationale des Cinémas Français (FNCF), l'occasion d'aller voir en salles à moindre coût les derniers films dont on parle… Jusqu'au mercredi 03/07/24 dans toute la France 📽
Dernier jour du Triathlon international du lac d’Annecy. L'un des triathlons les plus spectaculaires d’Europe, attirant des athlètes du monde entier. Nager dans l’un des lacs les plus purs d’Europe, rouler au au sein du Parc Naturel Régional des Bauges, courir en plein cœur d’Annecy 😍
Qualité de l’air (indices ATMO) : les concentrations devraient diminuer grâce au passage de précipitations dans la nuit. L’ozone, polluant majoritaire en cette saison, pourrait persister dans le quart sud-est et donner un indice dégradé. Ailleurs, l’indice devrait être moyen 💨
L’indice de risque pollinique à Annecy reste élevé, au niveau 3 en ce qui concerne les graminées (indice communal valable du 22 juin au vendredi 05/07/2024 inclus) 🤧 Personnes allergiques : lavez-vous régulièrement le nez avec du sérum physiologique pour éliminer les pollens 😷
Quatre dictons du jour pour le prix de trois : « En fin juin vent du soir, pour le blé bon espoir. » 🍃 « À la saint Martial, point de charcuterie à l’ail. » 🧄 « À saint Martial, pour le blé, bon espoir. » 🌾 « Pour la saint Martial, la faux est au travail. » 👨🌾
Pour celles et ceux qui aiment la pluie : « Lorsqu'en juin on voit sa fin, saint Martial souvent lave le chemin. », « Quand saint Pierre laisse de la pluie à saint Martial. » et « Quand saint Pierre ne lave pas le chemin, saint Martial le fait comme il faut. » 🌧
Pour celles et ceux qui aiment les abeilles (comment ne pas les aimer❓) : « La nuit de la saint Martial, l’abeille prend son bien ou son mal. » 🍯 « Quand saint Pierre laisse de la pluie à saint Martial, ce dernier donne des essaims autant qu'il en faut. » 🐝
Pour celles et ceux qui croient en Dieu : « Saint Martial, priez Dieu qu'il garde nos raves, nos châtaignes et nos femmes. » 🌰
Bon septième et dernier jour de la semaine, mais également du mois, à tous et à toutes 🌴
Bonne fête aux aux Martial et demain aux Thierry 😘
📷 JamesO PhotO à Annecy le samedi 29/06/24 📸
5 notes
·
View notes
Text
alex 🔍
bon alors...jsuis aller voir second tour au cinéma et j'suis littéralement retombée dans ma période dupontel qui date à peu près d'il y a 2 ans (avec grand plaisir et oui ok il ne l'a pas réalisé mais quelle masterclass)
j'vais très sûrement faire des edits sur ses films 🙌
et plus sérieusement la première fois que jlai vu bah je m'attendais absolument pas à ça mais genre v r a i m e n t p a s (un pur produit de son époque bien sous-côté)
pardon j'ai pu faire qu'en 16:9 pour le format
#le convoyeur#nicolas boukhrief#2004#alberr dupontel#cinéma français#un bon gros edit remplie de testo avec de la grossr phonk en fond (les prochains ça va pas être la même ambiance mdr)#dupontel was like : 💪😐
5 notes
·
View notes
Text
new-to-me #44 - Cinq minutes de cinéma pur (Five Minutes of Pure Cinema)
2 notes
·
View notes
Text
Cinema of Trangression. p2
Mommy, Mommy, Where’s my Brain
Jon Moritsugu U.S / 1986 / 10 min
Entre un riff rageur de AC/DC et une pénible critique de la folie par Jacques Derrida. Voici un film expérimental en 16mm, réalisé en réponse aux aspects théoriques et critiques dans l'institution du Cinéma et de la critique cinématographique non-académique.
«Le progrès est vandaliste et barbare. C'est une vérité tellement banale que j'ai honte de l'affirmer. »- Asger Jorn
Est-il surprenant que la transgression se développe furieusement aujourd'hui, vous ne pouvez même pas dire s'il s'agit de mouvement ou simplement de folie quoique vous en pensiez, sous la crasse ce film est pur.
************************************************************************
Part AC/DC, part Jacques Derrida. An experimental film made as a response to the critical theory aspects of the filmmakers degree and academic film criticism.
«Progress is vandalistic and barbaric. This is such a banal truth that I'm ashamed to assert it.» – Asger Jorn
Is it surprising that transgression today is expanded furiously you can't even tell if it is movement or just mere madness. Whatever you think about it, under the filth this film is pure.
2 notes
·
View notes
Text
Interview DVDvision 2012
En janvier 2012, j’ai accordé une interview au site Revues-de-cinema.net à propos de DVDvision et mon parcours. Le site ayant disparu, je reproduis ici pour archives l’entretien dans son intégralité.
Quelles études avez-vous suivies. Pendant votre scolarité, avez-vous eu des activités dans le cinéma ?
D.F. : J'ai suivi des études de cancre - au fond de la salle près du radiateur, plus intéressé par ce qui se passait à l'extérieur (nous étions dans les années 70 et 80, en plein boom à la fois cinématographique, graphique et musical), qu'aux cours ! Mes activités étaient alors musicales et fanzinesques - mon premier article fut publié dans un fanzine rock du début des années 80 intitulé Les Incorruptibles (prédatant de cinq ans les Inrockuptibles) - créé par un ami nommé Cyrille Monnet qui est aujourd'hui chef cuisinier, et propriétaire du restaurant Riso Amaro à Lyon.
Mon premier article cinéma a été une preview de Terminator fin 1984, dans un fanzine nommé Athanor, qui était édité par la salle de cinéma Lyonnaise du même nom. A partir de 1984, la scène musicale s'est progressivement tarie, j'ai donc commencé à diversifier mes centres d'intérêts, et le cinéma a pris une place de plus en plus grande dans ma vie. L'Athanor était un cinéma de quartier que je fréquentais, avec une programmation de reprises en trois temps : à midi, les films étaient familiaux, ils passaient par exemple Blanche neige et les 7 nains, et les mamans venaient avec leurs enfants. Vers 17H, ils passaient aux choses plus sérieuses comme les Dirty Harry. A 22H, c'était l'heure d'Evil Dead !
Pour promotionner la salle, ils ont décidé de financer un fanzine. Ils ont réuni une équipe, dirigée par un cinéphile très sympa nommé Christophe Darnaud, mais dès le deuxième ou troisième numéro, une espèce d'arriviste borné a fait virer le rédacteur en chef et pris le contrôle, décidant d'imiter Première. J'ai suivi Christophe et une partie de la rédaction qui a quitté le Fanzine. Je ne vous surprendrais pas en vous apprenant que le zine a rapidement sombré (et la salle aussi). Pour une première expérience dans le fanzinat ciné, ça a été très éducatif.
Le recueil du Fanzine Looker 1985-1990
Parlez nous du fanzine Looker. Quand est il paru, combien de numéros, avec quels collaborateurs. Quelles étaient alors vos motivations ?
D.F. : Il y a eu 3 numéros de Looker, et un quatrième non terminé, mais dont il me reste des pages maquettées, parus entre 1985 et 1988. Mes collaborateurs, étaient Xavier Fournier (actuellement rédacteur en chef de Comic Box), Corinne Bertrand, qui est devenue ensuite éditrice de BD franco-belge comme L'Epervier, et Daniel Rous. L'idée avec ce fanzine était de rendre compte de la plurarité de la scène des années 80, où l'explosion créative était sur tous les fronts, à la fois ciné, TV, BD, rock etc. Le concept était vraiment transgressif à l'époque. En dehors de Rolling Stone aux USA, il n'existait aucun magazine en France qui traitait de manière équilibrée le rock, le cinéma, la TV et la bande-dessinée, plus particulièrement les comics anglais et américains, alors en pleine explosion artistique avec Watchmen, The Dark Knight etc. Ce zine était fait de collages et de bric et de broc, mais j'ai une certaine tendresse pour lui. C'était un fanzine vraiment différent des autres, qui étaient plus "monomaniaques". L'interview des Berurier Noir parue dans le second numéro, reste de l'avis du manager Marsu et du chanteur François, la meilleure jamais donnée par le groupe - (ils parlent de Aliens , Le Prisonnier et Commando dedans !)- et celle de Jean-Pierre Putters, éditeur alors de Mad Movies, est la plus représentative pour moi de son état d'esprit, pur indépendant et anar !
Couverture remixée de DVDvision n° 1 pour un projet de remasterisation.
En octobre 99 vous créez DVDVision.
D.F. : Conceptualiser le magazine a été facile. J'y pensais depuis trois ans. Le matérialiser a été très dur, il m'a fallu une année complète et six numéros, au cours des quels j'ai épuisé huit directeurs artistiques différents, dont certains amis comme Fabrice Sapolsky, fondateur de Comic Box, qui heureusement ne m'en a pas tenu rigueur ! Les éditeurs Seven Sept, Mireille et Michel Poirier, heureusement m'aimaient bien et étaient à mon écoute. J'ai été sauvé, littéralement, par leur confiance, et le talent de tous ceux qui m'ont rejoint et ont été séduits par mon concept, mon enthousiasme et ma détermination pour y arriver. La liste est trop longue pour tous les mentionner ici, mais sans David Martinez, Leonard Haddad, Benjamin Rozovas, Fathi Beddiar, Yannick Dahan, Nicolas Rioult, Gael Golhen, Stéphane Lacombe, Laurent Perriot etc. ; l'équipe de Seven Sept, Véronique Poirier, Karine Poirier, Christelle Gibout ; et la directrice artistique de HK magazine Paola Boileau, le magazine n'aurait pas eu le même impact... Ils m'ont aidé sur cette première année, à le construire pièces par pièces, chacun dans sa compétence.
Rare couverture alternative du n°13 avec essai de logo alternatif par Sandra Abreu.
Et puis un ange est apparu à partir du numéro 7 : la directrice artistique définitive du magazine, Sandra Abreu, qui m'a été présentée par Karine Poirier. Sandra a su instinctivement mettre en forme la maquette que j'avais en tête. Malgré les six numéros sortis, je savais que je n'avais pas encore trouvé mon "directeur de photographie", si tu veux, et sans un bon D.P., un réalisateur va galérer, quelles que soient ses ambitions. Le magazine marchait très fort, particulièrement grâce au DVD gratuit inclus en bonus, que nous étions les premiers au monde à proposer, la qualité papier, le dos carré et les intentions rédactionnelles, même si l'éditorial et la forme étaient encore imparfaits. Je veux dire, faire un dossier de 8 pages pour chroniquer un film en DVD comme Blade Runner par exemple, c'était littéralement du jamais vu dans la presse vidéo, et les gens réagissaient positivement à ça. Le mois après la sortie du n°1, on a enchainé direct avec notre premier hors-série, qui était l'unique magazine officiel au monde du film James Bond 007 Le Monde ne suffit pas. Vendu pour 7 € avec un DVD collector de bonus James Bond, le tout sous licence et autorisé par Barbara Broccoli et Michael G. Wilson, les producteurs des Bond. Suite à ce coup double, le mag a eu du succès tellement vite, que les directeurs artistiques se battaient pour avoir le contrat. Par exemple une société a réalisé le n°6 en un temps record, en 3 jours, suite à la défection du D.A. précédent, qui a fait un burn-out, et ils visaient le mag sur la durée. Par malheur, ou par chance, Leonard Haddad, pendant la phase des corrections, était sous pression, et il est passé à travers une lucarne dans la cour de leurs locaux, qui était un toit sur un RDC, et s'est fait très mal, après avoir fracassé du matériel informatique très couteux en tombant dessus. Après cela, ils n'ont plus voulu entendre parler de nous !
Sandra venait d'arriver dans la rédaction pour travailler sur les menus du DVD, et leur habillage graphique, et s'est proposée de prendre en charge la direction artistique du magazine. Elle était très jeune, et quand elle s'est portée candidate, je dois l'avouer, je n'y croyais plus. J'étais fatigué, et prêt à jeter l'éponge. Après un an sans trouver le bon D.A., c'était un peu si tu veux comme les batteurs dans Spinal Tap. Et puis cette fille avec les cheveux bleus, rouges et verts, qui n'a pas vingt ans, nous propose de faire la D.A. du mag. Puisque les précédents qui sont tous des vétérans s'y sont cassés les dents, tu imagines ma tête ?! David Martinez et Léonard Haddad m'ont suggéré de lui faire passer un essai. Je lui ai demandé de reprendre la page Chapitres (sommaire) et je suis parti déjeuner avec eux. Elle a bossé deux heures dessus, et à notre retour, quand elle nous a montré son essai, c'était comme si une bombe avait explosé dans mon cerveau. C'était clair que c'était elle.
La directrice artistique Sandra Abreu et la responsable éditoriale du DVD Lydie Bimont.
Après son arrivée, tout s'est passé comme dans un rêve. Elle a amené progressivement dans le mag ses collaboratrices et collaborateurs artistiques, et la fusion a fonctionné. Nous avons hérité d'immenses locaux, alors qu'auparavant la rédaction, c'était trois bureaux, placés dans un couloir à l'entrée des toilettes de la société. Les nouveaux locaux étaient situés sur le passage de Alain Delon dans Le Samouraï de Melville, quand il tente d'échapper aux flics en prenant l'immeuble à double entrée du 1 rue Lord Byron au 116 bis Champs Elysées. On les aperçoit brièvement dans le film. On arpentait tous les jours le même couloir que Alain Delon et on empruntait le même ascenseur ! Ce lieu était en quelque sorte béni par les dieux du Cinéma.
Alain Delon devant les futurs locaux de DVDvision.
On avait un home-cinéma 5.1 fourni par Waterfall, des enceintes en verre, avec plusieurs lecteurs DVD et un énorme écran 16/9, des caméras DV, une station de dérushage et une station de montage AVID. Il y avait des iMac partout, et des Mac Pro pour le graphisme et la conception du DVD, des imprimantes laser et des scanners haute définition. C'était du délire. Le premier soir, je me souviens, les éditeurs, Mireille et Michel, m'ont fait découvrir les locaux, qu'ils avaient préparés et aménagés, en remerciement du travail de la première année. Ils m'ont donné les clés, et sont partis. Je suis resté une heure tout seul, assis, les clés dans les mains, dans le local vide. Il y avait des affiches géantes sous verre des couvertures des 6 premiers numéros sur les murs, 7 avec le hors-série, exposées comme des disques d'or, comme pour dire "bien joué mon gars !". Je n'arrivais pas à y croire. Mais je savais que j'avais entre les mains les clés d'un royaume. Nous n'avions aucun horaire, on arrivait tous vers 9h30 ou 10h du matin pour repartir parfois à minuit ou 2h le lendemain. Ca nous a valu des remontrances de la direction, qui nous demandait de respecter les horaires de l'entreprise. Mais on s'en foutait. Il nous arrivait de passer la nuit à travailler sur le magazine au moment des bouclages. On commandait des pizzas et mangeaient tous ensembles, en buvant du café et du coca-cola. C'était une véritable ruche créative, on y travaillait 7 jours sur 7. On passait au bureau pour écrire, maquetter, ou faire du montage le week-end ! Il m'est arrivé de dormir sur le canapé du Home-Cinéma, et de me laver les cheveux le lendemain dans le lavabo des toilettes pour me rafraichir. On avait pour la plupart une brosse à dents dans le tiroir du bureau. Une fois, Sandra est repartie à 7H du matin après un bouclage. Elle était de retour le même jour à 14H !
La directrice artistique Sandra Abreu au travail, de nuit comme il se doit.
C'était un lieu magique, et on avait envie d'y être tout le temps pour travailler. Il y avait évidemment parfois des tensions, puisqu'on passait plus de temps ensemble qu'avec nos petites amies ou petits amis respectifs, et qu'on étaient les uns sur les autres toute l'année. Je me rappelle d'une engueulade avec Sandra, qui voulait des textes à maquetter qui n'arrivaient pas, quand Mark Dacascos s'est pointé pour prendre les derniers numéros. Il était tellement zen que ça nous a calmé direct. Il a pacifié la pièce, juste par sa présence. Je lui ai filé les numéros, et quand il est reparti, on a tous éclaté de rires. Si tu interroges les salariés du mag, ils te diront tous que ça a été leur meilleure expérience professionnelle. Au début, on allait déjeuner au restaurant, et puis ensuite, on sortait juste acheter à manger, et on revenait bouffer sur place, pour être plus longtemps au travail. C'était complètement dingue.
Gael Golhen et Antoine De Caunes, surpris par la pluie dans la cour des locaux de DVDvision en 2001.
Il y avait la production du Pacte des loups juste au dessus, où je montais voir régulièrement David Wu faire le montage. Le mec qui a monté The Killer, m'a appris comment monter des films, c'est invraisemblable. Je pouvais m'assoir, et le regarder bosser. De temps à autre, il sortait le nez de l'Avid, et m'expliquait sa méthode pour assembler les plans. Par exemple, personne ne le sait, mais une séquence du film est entièrement montée sur Hard Day's Night des Beatles (rires). En échange, il me demandait juste de lui amener une bouteille de jus d'orange Tropicana à chaque fois. C'est le meilleur rapport qualité-prix de masterclass d'école de Cinéma, par un dieu du montage, que tu ne trouveras jamais (rires).
Le Polo Room, juste en dessous des locaux de DVDvision.
Les bureaux de Metropolitan Films était juste au dessus, en dessous il y avait Seven Sept l'éditeur, et juste en dessous, au premier étage, un superbe Martini-bar / restaurant à l'anglaise très Bondien, chic et feutré nommé le Polo Room, dans lequel on filmait nos interviews, où on faisait les repas d'affaires, et qui était ouvert la nuit jusqu'à 2h, où on faisait des fêtes gigantesques en dansant sur le comptoir.
Avec les réalisateurs Pascal Laugier et Christophe Gans, au Polo Room, le soir de la sortie du Pacte des Loups le 31 janvier 2001.
Je ne suis pas sûr que l'ambiance était pareille dans les autres magazines, à part peut être Starfix. C'est ce contexte, et cette passion partagée par tous, qui je pense a fait la réussite du journal. On a eu comme ça 3 années très intenses surtout qu'on est passé mensuel, et puis Sandra a pris un congé maternité. Nous étions à ce moment-là avec une équipe de quinze/vingt personnes, sans compter les pigistes écriture, monteurs et cadreurs qui souvent squattaient sur place, pour arriver à produire un DVD avec du contenu exclusif et un magazine chaque mois. Pour faire des économies, des décisions ont été prise par l'éditeur progressivement, de changer le dos carré en dos piqué, puis de réduire le format du magazine de 23x30 à 22x28,5, et aussi d'appliquer des changements de maquettes en l'absence de Sandra. Les ventes ont commencé à baisser. Mais quand elle est revenue, elle a repris la charte graphique et l’a faite évoluer, et là c’est remonté ! On aurait pu continuer plus longtemps, mais le but d'un magazine est de faire du profit. Vu le nombre d'employés, les charges étaient trop élevées. A la fin on était une vingtaine, avec une équipe constituée majoritairement de femmes, ce que d'ailleurs nous reprochaient parfois des lecteurs dans les courriers. Plus exactement 12 femmes et 7 hommes. C'était une énorme masse salariale.
Le magazine s'arrête en 2003. Comment la fin est arrivée ? Des regrets ?
Quand tu as réussi à construire quelque chose d'unique, le revers de la médaille est que c'est fragile, et que l'équilibre est difficile a préserver. L'éditeur a décidé de vendre le magazine à un groupe de presse, parce-qu'il devenait compliqué à gérer, en raison de l'énorme masse de travail et de tous les défis qu'il représentait, comme celui de produire des contenus DVD en même temps que l'écrit, et aussi parce-qu'il fallait passer à l'étape suivante, c'est à dire augmenter le tirage, et faire de la publicité. Après plusieurs offres, DVDvision a été repris par Larivière. Une fois qu'on avait signé avec eux, nous étions foutus. Ils avaient en tête de transformer la revue en une sorte de Ciné Live, à coups d'études de marché et de remplacements aux postes clés. Je n'y croyais pas du tout, je ne crois d'ailleurs absolument pas aux études de marché. Je ne fais confiance qu'à mon instinct. Mais je me suis retrouvé face à un éditeur qui avait son propre agenda, et ne voulait pas en dévier. J'ai tout fait pour éviter le naufrage, j'ai parlementé avec la direction pendant des heures, mais ils ne voulaient rien entendre, et forcément, préféraient écouter leurs vieux conseillers plutôt que moi qui était un nouvel arrivé. Quand ils ont licencié Sandra, ça m'a brisé le coeur. Après avoir licencié une partie de l'équipe, après le n°34, qui est le dernier, ils ont décidé de virer le DVD, changer le titre en CinéDVDvision, relancer la numérotation, et ils ont placé un ex de Studio au poste de directeur de la rédaction. C'était une énorme erreur de management. Ils savaient que j'étais l'âme du magazine, et après avoir perdu un moteur, Sandra, et d'autres membres vitaux de l'équipe comme la secrétaire de rédaction Estelle Ruet, je ne pouvais pas accepter d'avoir un tocard au dessus de moi qui décide à ma place du futur d'un magazine que j'ai créé et porté pendant 5 ans. J'ai donc démissionné de mon poste une fois le dernier DVDvision bouclé, et une fois que je m'étais assuré que tous les ex du mag avaient bien négocié leur départ, ou choisi de rester.
L'édito du dernier numéro, l'enterrement du magazine.
Si tu relis les éditos des 3 derniers n°, tu vois bien que je montre mon désaccord sur la direction qu'ils commençaient à imposer, en les signant "la rédaction", et dans le dernier, la photo de l'édito est le Terminator portant un cercueil. C'était une forme de finir une ère. Toutes les bonnes choses, malheureusement, ont une fin. Je n'ai même pas fait de préavis, ni eu le temps d'avertir par mail qui que ce soit, dès qu'ils ont reçu la lettre de démission, ils ont bloqué mon email pro, m'ont demandé de faire mes cartons, d'abandonner mon poste, et de partir le jour même. Ils étaient furieux, mais je ne pouvais pas rester à bord d'un accident industriel annoncé, surtout que le vrai DVDvision était terminé, sans jeux de mots. J'ai mis toutes mes affaires dans un carton, puis appelé un taxi, et me suis barré.
Après mon départ, cet ersatz de mon mag, CinéDVDvision est sorti en septembre 2003. Le tirage est monté à 120 000 ex, et le plan média, avec des immenses affiches recouvrant tous les kiosques de France, et dans les rues, même dans le métro, a été gigantesque. Ils ont choisi un papier de mauvaise qualité pas cher, et divisé le prix en deux, qui est passé de 5,95€ à 3€. Ils paradaient à la sortie, comme me l'ont rapporté les rédacteurs, mais les ventes sont tombées à 3 000 ! Là où DVDvision se vendait à 32 000 sur un tirage de 50 000 ! Le n°1 de DVDvision, je m'en souviens, avait vendu 57% de son tirage de 48 000 ex, du délire, puisque à 30%, tu es déjà un bon succès pour le distributeur, et que les très gros cartons, c'est 60% max. CinéDVDvision est l'illustration parfaite de l'inanité des études de marché. S'ils avaient engagé tous ces moyens, en me laissant faire le magazine que je voulais, il serait encore là. Leur reboot a changé son titre en Cinévision au troisième numéro. J'ai découvert par la suite que c'était prévu depuis le début, parce-qu'ils avaient déposé les deux titres à l'INPI le même jour juste avant le rachat. C'est des mois après, que j'ai compris qu'on s'était faits piégés. Leur plan était d'acheter l'audience d'un magazine qui marche, pour s'en servir de base pour en lancer un autre, concurrent de Ciné Live. CinéDVDvision ne devait servir qu'à faire la transition. C'est pour ça qu'ils avaient insisté au moment du rachat pour que je reste. Quand je suis parti, tout leur a pété à la gueule. Ils ont arrêté l'année suivante, au bout de 7 ou 8 numéros, et ils ont licencié ceux de l'équipe qui étaient restés.
L'ersatz complètement raté de DVDvision, CinéDVDvision.
Quelle a été la réaction des lecteurs ?
Une véritable levée de boucliers, ça a été terrible. J'ai encore de nombreux courriers outragés reçus à cette époque à l'ancienne adresse du mag, des mails vraiment violents. Les gens annulaient leur abonnement à tour de bras. Ils ont perdu tous les abonnés ou presque, dès la parution du n°1 avec la couverture Ludivine Sagnier. Je me souviens du directeur de la rédac, avant que je parte, qui me dit "ce mag qu'on prépare ne te fais pas bander". Ben non, et il n'a fait bander personne du tout ! Il ne préparait pas un mag, mais un rag (torchon). Quand ils m'ont montré leur logo pourri, j'ai cru à une blague. Le plus démentiel, c'est tout de même qu'ils étaient persuadés d'en savoir plus que moi. Ils m'ont dit texto "il vaut mieux être petit dans la cour des grands, que grand dans ta propre cour". C'était vraiment n'importe quoi. Ça a été dur pour moi, que cela se termine comme ça, et en même temps, au bout de 5 ans, j'avais besoin de vent frais, je suis donc passé à autre chose. Bien évidemment, j'ai eu quelques regrets. On formait une famille, et on a laissé détruire ce truc que j'avais créé qui nous liait tous. J'en suis le premier responsable. Je ne voulais pas qu'on soit vendu à cet éditeur, mais toute l'équipe n'a pas entièrement fait bloc derrière moi, de peur de se retrouver au chômage, et j'ai cédé, ce qui nous a coûté cher. Tu sais, c'est très dur de gérer à la fois une direction, une équipe, un concept, d'en faire quelque chose d'unique et personnel et de qualité, et de le maintenir. On est constamment sous pression. C'est comme si tu es sur un tournage, mais qui ne s'arrête jamais, avec des difficultés et des problèmes à surmonter jour après jour. Quand tout va bien, tu t'inquiètes et te demande où ça va péter. On était plébiscités par les éditeurs, parce-qu'on faisait des dossiers entiers sur leurs DVD. Mais on avait pas la langue dans notre poche, et ça pouvait tourner vinaigre si on descendait un DVD en flèche parce qu'on le trouvait raté. C'est pourquoi la presse est lisse et interchangeable en ce moment. Je comprend que les rédacteurs en chef en général ferment leur gueule et encaissent le chèque en fin de mois. Mais c'est pas mon truc. Le seul moyen d'y arriver est d'être son propre éditeur.
Vous avez enchainé avec HDvision, sur le même concept ? Avec la même équipe ?
D.F. : En fait, j'ai commencé à travailler sur d'autres idées de magazines dès 2004. J'ai revu Estelle Ruet, la rédactrice en chef adjointe et secrétaire de rédaction de DVDvision, et nous avons formulé un concept nommé HEROES, que je trouvais très excitant, une sorte de continuité de Looker, avec un mélange des genres, ciné, DVD, rock, BD et comics... et des interviews fleuve à contre-courant. Vogue ou Vanity Fair, si tu veux, mais en version geek, avec par exemple aussi bien Brandon Lee dans The Crow en couverture, que Billy Idol ou Trent Reznor ou Henry Rollins le numéro suivant. Vraiment refléter la culture populaire, toutes nos passions, mais de manière transgressive. Par exemple, quand je téléphone à John Lydon (Johnny Rotten), on ne parle jamais de musique, ou presque pas. On parle séries TV anglaise comme Chapeau Melon et Bottes de Cuir ou de cinéma ! Billy Idol, idem, le mec est un cinéphile fou. Mais personne ne l'a jamais interviewé là dessus ! Mon rêve est d'interviewer Martin Scorsese, mais de ne pas aborder le cinéma avec lui : juste parler de sa passion pour le punk et le hardcore américain des années 70 et 80, de groupes comme les Misfits ou les Bad Brains. Il parait que Scorsese a 78 bootlegs des Bad Brains en vinyl dans sa collection ! Tu imagines, une interview qui le révèle sous un jour jamais vu ? Ça ferait l'effet d'un séisme dans le monde du journalisme. Mais ce concept n'a pas trouvé preneur.
L'année suivante en 2005, je dépose l'url de DVDvision, et décide de perpétuer sur le Web l'état d'esprit du magazine, qui je pense, deux ans après sa disparition, manque déjà, avec un forum, des news et quelques critiques DVD et Cinéma de temps à autre. On se voit ponctuellement avec l'équipe, pour faire des fêtes chez Sandra, donc le noyau reste connecté. A ce moment-là, la HD se profile, mais il est encore trop tôt. Puis la guerre des formats, HD-DVD vs Blu-ray a lieu, et fin 2007 j'adopte le titre HDvision, plus générique. Un éditeur s'y intéresse, et on annonce le titre début 2008, pour une sortie en juin 2008, et puis en voyant les devis et le coût d'inclure un Blu-ray dans chaque numéro, cet éditeur se désiste pour faire un magazine sur la téléphonie mobile à la place. Il y a la crise économique et la récession qui nous tombent dessus, et on se retrouve donc dans les choux. Tout à coup, personne ne veut plus financer de nouveau magazine, surtout qu'entre-temps, Toshiba a annoncé l'abandon du HD-DVD, ce qui nous oblige à jeter à la poubelle notre rubriquage pensé à double vitesse, et la charte graphique avec des pages rouge et des pages bleues ! (A noter que cet éditeur a récemment mis clé sous la porte).
On refait donc une tournée des éditeurs, et certains sont intéressés, mais effrayés par les coûts. Finalement, deux ans passent, et on décide de sortir le magazine nous-même, via ma société Seventeen, et de se caler sur la sortie d'Avatar en Blu-Ray. Toute la rédaction revient pour y participer. Le magazine est maquetté, et quasi prêt, quand l'iPad est lancé par Apple. Je me dis alors qu'il y a une carte à jouer sur ce support, et qu'il faudrait réaliser une version iPad, qui va contenir des bandes-annonces et démos, et donc se substituer au DVD. Finalement, nous concluons un accord avec une société alors respectée, qui fait depuis des années l'authoring des DVD et Blu-ray des blockbusters, et qui offre de rémunérer sa prestation sur les bénéfices de la version iPad. Le magazine sort son numéro zéro le 4 janvier 2011, en même temps qu'une version papier collector limitée à 3 000 ex. Quand nous lançons ce numéro zéro test, nous n'avons aucun plan média, nous comptons uniquement sur le bouche à oreille. Le magazine se hisse dès les premières heures n°3, puis n°1 des téléchargements dans le App Store ! Bien évidemment, chez Apple, ça crée tout de suite un énorme buzz.
Après 3 semaines sans quitter le top 10, le magazine devient "App de la semaine" ! HDvision est ensuite sélectionné avec Allociné et IMDB dans un bandeau de mise en avant "Apps pour Cinéphiles" sur le App Store. C'est à dire qu'on se trouve direct placés au même niveau que ces sites qui sont des institutions. Le succès est tel que fin janvier 2011, l’information est reprise dans le quotidien 20 Minutes, qui lui consacre une demi-page, et la colonne de couverture, sur tout le territoire national ! Il a été téléchargé 83 000 fois le premier mois, et ça a fini a 132 000 téléchargements. En gros, tous les premiers adeptes qui avaient acheté un iPad 1 l'ont téléchargé. Nous sommes alors sur un nuage. C'est un carton absolu, et on prépare le n°1, mais notre partenariat avec la société prend une tournure inattendue : nous nous sommes rendus compte qu'ils ont collé leur copyright partout sur l'application de manière arbitraire, en prétextant des obligations légales, et ont déposé à notre insu un site internet au nom de apphdvision, (alors que la marque, tout comme celle de DVDvision, est déposée et est ma propriété), vers lequel redirigeait l'application, au lieu de renvoyer sur notre site. Du coup, impossible de profiter du succès iPad, et de booster les ventes de la version papier, puisqu'il n'y a aucun lien.
Nous attendions depuis des mois un contrat en bonne et due forme, qu'ils se sont proposés de faire, et quand il arrive, nous tombons des nues : le contrat en gros prétend qu'ils ont créé HDvision et sont libres de nous virer si nous rendons les textes en retard. C'est le monde à l'envers alors que c'est eux le prestataire ! Des avocats entrent dans la danse, et la collaboration s'arrête.
Mais ils n'en sont pas restés là : quelques semaines plus tard, alors qu'ils nous doivent toujours l'argent encaissé avec les pubs, il se barrent avec la caisse. Leur société est mise en liquidation judiciaire, et ils créent dans la foulée, via l'un de leurs employés, une nouvelle société avec quasiment le même nom, qui lance dans le App Store un magazine intitulé "The Vision Magazine", qui utilise notre maquette et charte graphique, et a juste remplacé les textes et photos...
L'autre plagiat raté de DVDvision/HDvision, le lamentable "The Vision Magazine".
Il y a même un ex pigiste de DVDvision dedans, qui quand je l'appelle très remonté, me jure ses grands dieux qu'il n'avait pas compris que c'était une copie de mon magazine (rires). L'imitation est la forme la plus sincère de flatterie, mais là, c'est carrément du piratage industriel. Il a fallu encore se battre à coups d'avocats pour faire cesser cette copie, et surtout conserver le titre, puisqu'ils en revendiquaient la paternité, dans une inversion accusatoire. Ça explique pourquoi nous n'avons pas pu enchaîner avec le n°1. Ils ont saboté le lancement, pour s'approprier le succès. Nous avons dû tout reprendre, et démarcher d’autres éditeurs pour financer la suite. Mais rien n’a abouti, alors qu’on avait démontré qu’on était à la pointe de la technologie et du numérique. A un moment, France Télévisions voulait le mag, et puis ils ont changé d’avis. De guerre lasse, j’ai préféré laissé tomber.
La fusion de Ciné Live et de Studio et le rachat des Cahiers du Cinéma montrent la fragilité de la presse ciné Française. N'est-il pas risqué de sortir un magazine, même si il n'est pas diffusé en kiosque, de nos jours ?
D.F. : La crise de la presse est pour moi représentative de ses problèmes éditoriaux. Je pense que ces gens sont totalement déconnectés du lectorat. Tout est pensé à l'envers, le montage financier dicte le contenu, alors que ça devrait être le contraire. J'ai été surpris quand j'ai ouvert le site DVDvision, de rencontrer des fans du magazine qui nous voient comme les héritiers de Starfix, Le Cinéphage, et HK Magazine. Pour ce dernier, je comprends, puisque après la disparition de HK, Christophe Gans m’a proposé de l’intégrer au magazine sous le titre HKvision, et que j'avais récupéré les rédacteurs de HK. Mais c'est un peu impressionant dans une certaine mesure, parce-que ces magazines ont mis la barre très haut, et changé, dans un sens, à jamais le style de traitement du cinéma par la presse française. DVDvision était, effectivement fantasmé sur le modèle de ma perception de ce qu'était Starfix, un lieu où une équipe de potes concevait et écrivait un magazine qui les excitait, avec carrément des bagarres entre les rédacteurs quand on était pas d'accord sur un film ! Leonard Haddad et Benjamin Rozovas, par exemple, ont dû faire les frais d'une porte cassée (ils sont passés à travers en s'empoignant). Je ne me souviens plus du sujet de leur engueulade amicale, mais en gros, Léo n'était pas d'accord sur l'avis de Benjamin sur un film dans une critique, et à deux, ils ont perdu l'équilibre et défoncé la porte du fond de la salle des maquettistes. Je te laisse imaginer la tête de Sandra (rires). Forcément, le public avait envie de nous lire, parce-que cette énergie se ressentait à travers tout le magazine, de l'édito à la dernière page avec la rubrique Décompression (la page courrier). De plus, nous nous remettions perpétuellement en question et refusions de nous asseoir dans un train-train une fois la machine bien huilée. Chaque sortie du mag était l'occasion de véritables débats sur ce que nous estimions avoir réussi ou raté dedans. Ce n'est pas le cas de la majorité de la presse, où les changements sont très rigides et encadrés.
Le premier coffret DVD de série TV au monde, The Avengers par David Fakrikian, en 1999.
Vous concevez et supervisez le montage de CD et DVD (The Avengers) ? Vous êtes donc toujours un fan de ce support.
D.F. : Les DVD The Avengers ont été conçus et sont sortis il y a plus d'une douzaine d'années, avant le lancement de DVDvision. J'ai en quelque sorte lancé le concept des coffrets de séries sur le marché du DVD, qui m'a été inspiré par les coffrets Laserdiscs japonais, puisqu'avant, ils ne sortait aux USA que des DVD simples avec deux épisodes, pour des séries comme Star Trek par exemple, et pareil en France, avec Les Mystères de L'Ouest. Je leur ai proposé d'éditer des saisons complètes en un minimum de coffrets, ce que personne n'avait pensé à faire avant par peur de méventes en raison du prix. Mon concept de produit a tellement bien marché que l'éditeur, A&E l'a ensuite décliné pour toutes ses séries, Le Prisonnier, Destination Danger, Le Saint, Monty Python etc. Les anglais de Kult TV ont repris les Avengers dans ce format, et Studio Canal en France aussi. Et on a abouti ensuite aux coffrets complets, qui sont devenus standarts sur le marché. Aujourd'hui, ca fait partie du paysage, mais les DVD A&E des Avengers ont été les premiers. J'ai eu le contrat en répondant à un appel d'offre, ce qui a fait des jaloux, mais j'étais le mieux placé pour ce projet, puisque je connaissais à la fois les Avengers par coeur, et le format DVD. J'étais la caution, auprès du fandom, que le travail allait être bien fait. C'est très dommage que l'éditeur Optimum / Studio Canal, qui a récemment réédité en Angleterre l'intégrale à partir de nouveaux masters HD, ne m'ait pas appelé. Ils ont eu des problèmes et un programme d'échange à chaque coffret qu'ils ont sortis, alors que les remasters sont superbes. Je leur aurai vérifié leurs disques pour rien, s'ils me l'avaient demandé ! Le DVD est devenu aujourd'hui la nouvelle VHS, c'est le format de sauvegarde vidéo le plus répandu, pratique pour préserver quantités de films qui ne verront jamais, dans l'immédiat, d'édition en Blu-Ray pour raison de coûts. D'ailleurs, nous caressons l'idée de continuer la série DVDvision, et sortir des mini numéros, qui ne chroniqueront que des films qui existent exclusivement en DVD. Une continuation de DVDvision, si tu veux, exclusive à l'iPad.
Vous avez collaboré à d'autres revues, ou fanzines de cinéma ?.
D.F. : Plein ! Le fanzine de comics Scarce, dans lesquel j'ai fait mes armes aux côtés du regretté Nikola Acin, Comics USA bien entendu, où j'ai créé avec Bruno Terrier la première rubrique régulière sur les comics américains en France. Il y a eu S.F.X., dans lequel j'ai chroniqué l'ère laserdisc, et créé la première rubrique sur les scènes coupées des films, vraiment les germes de ce qu'est devenu DVDvision.
L'ours du fanzine Arkensword/Ark.
J'ai aussi participé à un Fanzine anglais nommé Arkensword puis Ark, à la fin des années 80, dans lequel collaboraient toutes les pointures des dessinateurs de Comics anglais et américains. Mon nom était carrément dans l’ours à côté de Brian Bolland, John Bolton, Dave McKean, Dave Gibbons ou Brendan McCarthy, c’était surréaliste. Avant ça, au milieu des années 80, j’avais aussi collaboré à un fanzine cinéma lyonnais nommé Phantasm dont j'ai fait la maquette du n°1, (fait par l'ancien rédacteur en chef d'Athanor). J’ai écrit aussi de nombreux articles dans les années 90 dans Générations Series, Comic Box, et aussi Les Adorateurs de Seth, un fanzine ciné / comics parisien épais comme un bottin qui eut beaucoup de numéros, fait par un groupe de geeks dingues dont j'ai malheureusement perdu le contact. Plus récemment, il m'arrive de faire des papiers pour IMPACT ou Mad Movies, particulièrement le Hors-Série James Cameron.
Quels sont les actions, fonctions ou articles (pour le cinéma) dont vous êtes le plus fier…
D.F. : Je ne suis fier de rien, en fait, le propre du journaliste ou écrivain c'est d'être perpétuellement insatisfait. J'estime n'en être qu'au commencement.
Propos recueillis par JLuc G, en janvier 2012
copyright ©2006-2012 / Revues-de-cinema.net
2 notes
·
View notes
Text
Avant le chariot du supermarché, le qu'est-ce qu'on va manger ce soir, les économies pour s'acheter un canapé, une chaîne hi-fi, un appart. [...] Une période où l'on peut dîner d'un yaourt, faire sa valise en une demi-heure pour une week-end impromptu, parler toute une nuit. Lire un dimanche entier sous les couvertures. S'amolir dans une café, regarder les gens entrer et sortir, se sentir flotter entre ces existences anonymes. Faire la fête sans scrupule quand on a le cafard. Une période où les conversations des adultes installés paraissent venir d'un univers futile, presque ridicule, on se fiche des embouteillages, des morts de la Pentecôte. du prix du bifteck et de la météo. [...] Toutes les filles l'ont connue, cette période, plus ou moins longue, plus ou moins intense, mais défendu de s'en souvenir avec nostalgie. Quelle honte! Oser regretter ce temps égoïste, où l'on n'était responsable que de soi, douteux, infantiles. [...]
Pour moi, quatre années où j'ai eu faim de tout, de rencontres, de paroles, de livres et de connaissances. Étudiante, même boursière, pour la liberté et l'égoïsme, c'était rêvé. Une chambre loin de la famille, des horaires de cours lâches, manger ou ne pas manger régulièrement, se mettre les pieds sous la table au restau universitaire ou préférer un thé sur son lit en lisant Kafka. [...]
des livres, boire des cafés... Pas d'autres besoins assurément. Acheter, posséder, pas mes mors d'alors. [...]
L'ordre et l'immobilité, mais c'est un pur décor, ne me concerne pas et ne me concernera jamais. Moi je descends vers les lieux mouvants, vivants, les lieux à rencontres, salles de cours, cafés de la gare, bibliothèques, cinémas et je retourne au silence absolu de ma chambre. Alternance merveilleuse.
Annie Ernaux, La femme gelée
0 notes
Text
Le retour de Beetlejuice - Un voyage plein de nostalgie
Le cinéma aime ses retours en grande pompe, et Beetlejuice 2 ne fait pas exception à cette règle. Trente-six ans après le premier film, Tim Burton, Michael Keaton et Winona Ryder reprennent les rôles qui ont marqué toute une génération. Avec un mélange d’anciennes vedettes et de nouveaux visages, cette suite se veut être celle tant attendue que les fans espéraient, tout en ouvrant la voie à une nouvelle génération. Mais à l’ère des legacy sequels (suites qui misent sur la nostalgie), Beetlejuice 2 parvient-il à éviter le piège du recyclage pur et simple ?
Une nostalgie retrouvée
Le retour de Michael Keaton dans le rôle du fantasque et décadent Beetlejuice est sans conteste l’un des attraits principaux de ce nouveau film. Depuis sa première apparition en 1988, le personnage est devenu une icône du cinéma fantastique, avec son humour noir et ses costumes déjantés. Mais alors que beaucoup pourraient craindre une simple répétition des mêmes blagues, Beetlejuice 2 fait quelque chose d’intéressant. Au lieu de se contenter de reprendre les mêmes recettes, le film essaie d’élargir son univers. Plutôt que recycler l'original, Tim Burton et son équipe choisissent de prendre de grands risques. Certes, Beetlejuice 2 ne surpasse pas son aïeul de 1988 (c’est une tâche difficile à accomplir tant ce dernier est ancré dans la culture populaire), mais il parvient à transformer ce qui était autrefois une comédie domestique en un véritable carnaval visuel. Les décors vibrants, m��lant vert macabre, bleu sombre et les emblématiques rayures noires et blanches, nous plongent dans une atmosphère grotesque où l’au-delà n’a jamais été aussi coloré et déjanté.
Un univers élargi
Le premier Beetlejuice était centré sur une grande famille (les Maitland et les Deetz) et leur étrange relation avec le monde des morts. Cette fois-ci, Beetlejuice 2 s’intéresse à une génération plus jeune, la fille de Lydia, Astrid (interprétée par Jenna Ortega). Le film introduit une nouvelle dynamique familiale, où Lydia, autrefois une adolescente gothique rebelle, se retrouve aujourd’hui mère de famille et star d’une émission de chasse aux fantômes. Le thème principal tourne autour des relations entre générations et de la manière dont elles gèrent le deuil. Lydia, qui autrefois rejetait le monde des adultes, s’y trouve désormais plongée jusqu’au cou. Mais malgré ses tentatives de se réinventer en figure plus adulte, Beetlejuice la pousse inexorablement vers ses anciennes excentricités. C’est là que le film brille, dans les scènes où elle se libère de ses contraintes et laisse son côté excentrique refaire surface, rappelant pourquoi elle était la star des adolescents des années 90.
Un retour aux racines visuelles de Tim Burton
Le réalisateur est connu pour son style visuel distinctif, et dans Beetlejuice 2, il retourne aux sources de ce qui a fait son succès. Le film regorge d’effets spéciaux en stop-motion et d’astuces de caméra, rappelant ses premières œuvres. L’une des scènes les plus mémorables est une séquence en hommage aux films d’horreur italiens en noir et blanc, une touche inattendue mais savoureuse qui témoigne du plaisir que Burton a pris à concevoir ce nouveau long-métrage. Cette énergie créative est palpable dans presque chaque instant, même si elle ne parvient pas toujours à sauver le scénario parfois brouillon. Le film tente d’introduire de nombreuses histoires parallèles, certaines plus abouties que d’autres. L’introduction d’un détective de l’au-delà, par exemple, joué par Willem Dafoe pourrait facilement être coupée sans que l’intrigue principale n’en souffre. De même, la relation entre Lydia et sa fille aurait mérité d’être davantage explorée pour donner plus de profondeur émotionnelle au récit.
Les forces et les faiblesses
Le principal problème du film réside dans son scénario, qui, bien que riche en idées, peine à les intégrer de manière cohérente. Les scénaristes Alfred Gough et Miles Millar semblent vouloir aborder trop de sujets à la fois, ce qui alourdit le récit. Ainsi, même si le film ne dépasse pas les deux heures, il donne parfois l’impression d’être surchargé. Cette abondance de contenu ne nuit pourtant pas complètement à l’expérience globale. Beetlejuice 2 cherche à divertir avant tout, et pour ceux qui cherchent une escapade légère pendant la période d’Halloween, il fait parfaitement le taf. Chaque scène regorge de gags visuels et de moments absurdes qui captivent l’attention, à commencer par les apparitions de Keaton. Même après toutes ces années, l’acteur conserve l’énergie frénétique et l’humour corrosif qui ont fait de ce personnage un favori du public.
Une ode à la fantaisie
La véritable force de Beetlejuice 2 réside dans sa capacité à divertir sans prétention. Ce n’est peut-être pas un chef-d’œuvre, mais c’est une célébration de la fantaisie, du burlesque et de la nostalgie. Catherine O'Hara, dans son rôle de Delia Deetz, vole presque la vedette à Michael Keaton avec sa caricature exubérante de l’égocentrisme, apportant une légèreté supplémentaire à l’ensemble. Le film culmine dans une scène finale qui, bien que pleine de rappels au premier opus, parvient à ne pas paraître trop opportuniste. Les fans de l’original y trouveront une conclusion satisfaisante, et même si certaines des nouvelles idées ne fonctionnent pas toujours, l’ensemble reste un moment de cinéma joyeux et décomplexé. En fin de compte, Beetlejuice 2 ne réinvente pas la roue, mais il propose une bonne dose de plaisir et d’humour macabre, à la fois pour les fans de longue date et pour une nouvelle génération prête à découvrir les joies du monde des morts selon Tim Burton.
0 notes
Text
MARDI 1er OCTOBRE 2024 (Billet 1 / 2)
Brigitte Bardot fêtait samedi dernier ses 90 ans. L’actualité de notre Blog, les « 400 ans de Fromental » (entre parenthèses, merci beaucoup pour les très nombreux commentaires que nous avons reçus à son sujet…), a fait que nous ne vous en avions pas parlé. Remarquez, il n’y a pas eu beaucoup d’échos de cet anniversaire, ni à la télé, ni dans les journaux. Service minimum. Il faudra attendre sûrement, comme pour Alain Delon, que BB décède pour qu’enfin elle fasse la Une des médias… et sûrement celles du monde entier !
Eric Neuhoff, notre journaliste/critique cinéma préféré (et de très loin), lui, ne pouvait pas passer à côté. Nous l’apprécions parce que nous partageons souvent les mêmes coups de cœur mais aussi, et surtout (même quand nous ne sommes pas d’accord avec lui), parce qu’il écrit très bien. Il est « à l’écrit » ce que François Chalais était « à l’oral ». On adore !
Nous n’éditons aujourd’hui que 2 Billets parce que nous voudrions que vous lisiez son (long) article paru dans Le Figaro, de la première à la dernière ligne. Mr Neuhoff a du style et c’est un talent que tout le monde n’a pas (Cf certains articles lourdauds et scrogneugneux de Libé, des Cahiers du Cinéma, etc.).
_____________________________
PORTRAIT- L’actrice, devenue célèbre avec « Et Dieu… créa la femme », fête son anniversaire ce 28 septembre. Retranchée dans sa maison de Saint-Tropez, cette femme fougueuse et indépendante continue de fasciner, cinquante ans après avoir quitté le monde du cinéma.
Il était une fois, à Paris, une jeune fille française. Elle avait grandi dans le 16e arrondissement et se destinait à la danse classique. Bizarrement, ce fut un mambo qui changea son destin. On ne remerciera jamais assez la chorégraphie cubaine. Dans « Et Dieu… créa la femme », Brigitte Bardot se lance dans un ballet endiablé. Adieu les exercices à la barre, les entrechats, les pointes, les jetés-battus.
Dans une boîte de Saint-Tropez, sous les yeux d’un Jean-Louis Trintignant au bord des larmes et en veste pied-de-poule, elle se déchaîne en jupe verte et haut noir au rythme des bongos, secoue sa crinière en folie, saute sur une table, saisie d’une transe infiniment photogénique. Trintignant lui crie : « Arrête ! » Elle n’écoute pas, évidemment. Elle n’écoute jamais rien. C’est sa marque de fabrique. Telle est sa chance. Voilà comment une demoiselle bien élevée se transforme en icône. Une légende est née. Elle ne pâlira plus. Le responsable s’appelle Roger Vadim.
Début timide
Il fallait voir ce que c’était. Le pays ronronnait. Elle surgit dans une France un peu grise, comme les monuments couverts de suie dans la capitale. Il s’agit d’un pur produit de l’enseignement catholique. Le père est industriel. La mère rêvait d’être actrice. Rue de la Pompe règne un curieux mélange de tradition et d’extravagance. Cela façonne une personnalité. L’école ne la passionne pas. Ça tombe bien, le réalisateur Marc Allégret l’a repérée sur une couverture de Elle et pense à la jeune femme pour un rôle. La rencontre a lieu en présence de son assistant, Vadim, dont le sourire ferait fondre la calotte glaciaire. Le film ne se montera pas, mais Vadim et Bardot se marieront.
Elle entre en cinéma comme on trempe un orteil dans une eau froide. Elle débuta en donnant la réplique à Bourvil dans « Le Trou normand ». Après ça, tout est possible. Tout est permis. Bardot ne se privera de rien. Figurer au générique de « Manina, la fille sans voile » ou des Week-ends de Néron » ne la dérange pas. Quelque part, elle devine qu’une surprise l’attend. « Et Dieu… créa la femme » la propulse au firmament et transforme un petit port varois en rendez-vous de la jet-set. Sans le savoir, Vadim annonce la Nouvelle Vague.
Son audace et sa liberté bousculent les habitudes. Son interprète est une trouvaille, une pépite. Pourtant, le film ne connaît pas un succès immédiat. C’est quand il sort aux États-Unis l’année suivante que le phénomène explose. Le public assiste à ce spectacle inédit, sidérant. La planète entière se saoule de Bardot, cet alcool blond qui se consomme désormais sans modération. Le film ressort en France et c’est un triomphe. Cela ne va pas sans pétarades. Les ligues de vertu ont leurs vapeurs. Le Vatican s’en mêle.
Notoriété invivable
Avec son 1,66 mètre, ses mensurations parfaites et sa démarche de déesse grecque, l’actrice semble remonter à la plus haute Antiquité. Elle couche avec ses partenaires, les quitte comme on oublie un pull dans une chambre d’hôtel. Elle se marie comme on fait des bêtises, divorce comme on règle un PV. Cette demoiselle de La Muette n’a pas sa langue dans sa poche. Son naturel a quelque chose d’unique, de miraculeux. Elle incarne le pendant de Françoise Sagan sur celluloïd. Même parfum de scandale, même souffle d’insouciance. La fête, le jeu, les amis, ce programme leur convient à toutes deux. Ce sont de charmants petits monstres en pantalon corsaire ou en robe Vichy.
Dario Moreno entonne un refrain qu’on écoute dans toutes les langues, « Brigitte Bardot, Bardot ». Elle est obligée d’accoucher à son domicile de l’avenue Paul-Doumer, aucune clinique n’étant capable de lui assurer la discrétion nécessaire. Les paparazzi se bousculent sur son palier, grimpent sur les toits d’en face. Un journaliste de Paris-Match est dépêché pour raconter l’événement en direct. On ne la désigne plus que par ses initiales. Gainsbourg en fait une chanson. Pour lui, elle pose avec le béret de Bonnie Parker ou chevauchant une Harley-Davidson. La minijupe a visiblement été inventée pour elle.
Sa vie devient impossible. Elle n’a plus une minute à elle. Des inconnues l’injurient dans la rue. Chez elle, les volets sont fermés en permanence. Cela lui vaudra des dépressions, des tentatives de suicide, cet arsenal de la célébrité. La gloire a sa rançon. Elle est le sujet d’une des « Mythologies » de Roland Barthes. Simone de Beauvoir brosse son portrait dans un magazine américain. L’OAS la menace. Elle ne se démonte pas et leur répond en faisant publier une lettre ouverte dans L’Express. De Gaulle assure qu’elle rapporte davantage de devises que la régie Renault. Elle admire le Général et se rend à l’Élysée en veste de hussard à brandebourgs. Les hommes rêvent tous d’elle en même temps. Cela fait du monde et c’est assez encombrant. À 9 ans, elle a appris que le Père Noël n’existait pas. Des déceptions, il y en aurait d’autres.
Éternel féminin
Il n’y en a pas deux comme elle. Elle s’offre La Madrague, une maison nichée au creux de la baie des Canoubiers. Le jardin n’abrite pas de piscine. Il y a la mer. Au large, les bateaux de touristes effectuent une halte, tempêtant contre la végétation qui empêche d’observer la propriétaire. À son propos, il serait inexact de parler de charme. Elle défie les clichés, décourage les superlatifs. Elle se pose un peu là. Ses rivales ne lui arrivent pas à la cheville, qu’elle a fine. Il y en a eu plein, des nouvelles BB. Elles ne faisaient pas le poids. Elle épouse le milliardaire Gunter Sachs à Las Vegas, enregistre « Je t’aime, moi non plus » pour le rendre jaloux. Dans sa bouche, se récapitulent souvent les adjectifs « mignon », « rigolo ». En 45-tours, les rengaines marquent les esprits. Vivacité et drôlerie les caractérisent : « Sidonie (qui a plus d’un amant) », « Tu veux ou tu veux pas ? »…
Sur le plateau de « La Vérité », elle gifle Clouzot qui croit utile de la martyriser. Certaines de ses répliques sont culte. Qui, à part elle, réussirait à prononcer avec une telle innocence « Quel cornichon, ce lapin ! » dans Et Dieu… créa la femme ? Dans « La Vérité », seul film qu’elle sauve de sa carrière, sa plaidoirie reste gravée sur la pellicule. Entre deux sanglots de colère, elle crie : « J’ai été bête, méchante, pleine de défauts » ou « Vous êtes tous morts ! ». Son avocat Charles Vanel ne peut que constater : « Est-ce de sa faute si elle est belle ? »
Le fait est que sa beauté est chimiquement pure. Avec elle, l’éternel féminin prend du rose aux joues. Il suffit de contempler le regard de Jean Gabin dans « En cas de malheur » pour s’en convaincre. Devant ce ténor du barreau, Bardot relève, appuyée contre le rebord du bureau, relève lascivement sa jupe pour émoustiller le quinquagénaire en costume sombre. Il fallait bien ça pour que le prude Gabin accepte d’embrasser une de ses partenaires à l’écran. Elle ne joue pas. Elle se brûle. Les propositions pleuvent. C’est trop. Elle refuse « L’Affaire Thomas Crown », « Au service secret de Sa Majesté » (mais elle aurait accepté d’être James Bond), « Les Demoiselles de Rochefort », dit non à « Histoire d’O ». Le sens de la formule lui sert de manteau, de bouclier.
De nombreux rôles
« Je suis l’homme de ma vie » résume son esprit d’indépendance. « Le plus beau jour de sa vie a été une nuit » - le trait révèle un goût certain pour la répartie. À New York, durant une conférence de presse, un reporter lui demande : « Êtes-vous un sexe-symbole ? ». La réponse fuse : « Voyez vous-même ! »
Les esthètes se tordent le nez. Sa filmographie est loin d’être indigne. Dans « Le Mépris », elle bronze, allongée nue sur la terrasse de la villa Malaparte à Capri, une « Série noire » cachant son postérieur (les aficionados ont chaussé leurs lunettes pour décrypter le titre du polar en question). Pour la convaincre de changer de coiffure, Jean-Luc Godard a marché sur les mains. Cela n’a pas empêché la comédienne de le traiter ensuite d’« intello cradingue ». Sans lui, pourtant, elle n’aurait pas posé à Piccoli la fameuse question : « Tu les aimes, mes fesses ? ». Dans « L’Ours et la Poupée », épatante comédie de Michel Deville, sa Rolls emboutit sous la pluie la deux-chevaux de Jean-Pierre Cassel, qui est violoncelliste dans l’orchestre de l’ORTF. Dans « Vie privée », elle descend la Via Veneto en robe à rayures et les cous masculins se dévissent sur son passage, on n’est pas sûr qu’il s’agisse uniquement de figurants. Entre les prises, elle n’adresse pas la parole à Marcello Mastroianni. Jeanne Moreau, qui l’accompagne dans « Viva Maria ! », avoue : « La regarder marcher, c’est comme écouter de la grande musique. »
Brigitte Bardot est une héroïne. Elle a participé à un western aux côtés de Sean Connery (« Shalako »), flirté avec Jane Birkin dans « Don Juan 73 ». Cette année-là, elle abandonne définitivement le cinéma. Elle a 39 ans. Sa dernière prestation dans « L’Histoire très bonne et très joyeuse de Colinot trousse-chemise », inénarrable nanar médiéval, a dû la convaincre de s’en tenir à cette décision. On arrête les frais. Désormais, elle se consacre aux animaux. Elle a vendu la plupart de ses biens pour financer sa fondation.
Propos qui dérangent
Serrer un bébé phoque dans ses bras lui a sûrement procuré plus de plaisir que de brandir un César. On l’ignore trop souvent, mais Marguerite Yourcenar lui a rendu visite à La Madrague, même si BB estime que ses livres sont « barbants ». En 1996 ont été édités ses « Mémoires » qu’elle a écrits elle-même. Ses positions politiques défrisent les âmes sensibles. Bardot proteste contre l’Aïd et la vivisection, déplore l’abaissement des mœurs. Elle va aussi parfois trop loin. En 2021, elle est condamnée à 20.000 euros d’amende pour injures raciales. Elle avait comparé La Réunion à « l’île du diable » avec « une population dégénérée encore imprégnée (…) des traditions barbares qui sont leurs souches ».
Elle est brute, comme on le dit d’un diamant. Van Dongen et Warhol l’ont peinte. Marianne lui avait emprunté son visage. Elle ne s’y reconnaît plus. S’identifier à saint François d’Assise est un rôle dont elle n’a pas honte. Elle admire Greta Thunberg. Un navire de Greenpeace porte son nom. Elle dérange. Sa franchise, qui lui fournissait de l’attrait, est devenue un handicap. En 2017, une sculpture à son effigie a été inaugurée à Saint-Tropez. Elle ne s’est pas déplacée. En 2020, une bande dessinée a retracé son parcours. Et en 2025, un film documentaire fera de même. Pour elle, le cinéma contemporain se résume à « une merde molle ». Son souhait serait de mourir « gentiment ». Le plus tard sera le mieux. Elle est la dernière.
Bardot représente un art qui la dépasse, une France qui est plus grande qu’elle. Elle n’est plus faite pour son époque. Tout le monde essayait de lui ressembler. Elle voulait être elle-même. Mission accomplie. Il faut maintenant l’imaginer un peu seule, assez sereine dans son refuge tropézien aux volets bleus, un verre de champagne à la main (est-ce du Drappier, celui que préférait de Gaulle ?), en train de lire un roman de Christian Signol. Au loin, le phare du cap Camarat se découpe sur l’horizon. BB sous le soleil exactement… et pour l’éternité !
(Source : Eric Neuhoff - Le Figaro du samedi 28/09/2024)
1 note
·
View note
Text
'C'est la nuit. Dans la vieille ville, des adolescents avancent et frappent de leurs tennis les portes de fer fermées. Ils marchent vite, blousons de skaï, blue-jeans, les yeux qui ne voient rien. Leurs coups de pied résonnent dans les dédales. Ils croisent trois soldats israéliens, ils ralentissent, fusils nonchalants, on dirait deux mondes qui glissent l’un sur l’autre. Ils frappent contre les rues qui se vident à 7 heures du soir, pas un seul cinéma, pas un dancing, pas un café, rien, on a éteint la lumière sur eux. Ils frappent contre les boutiques cadenassées des commerçants, leurs parents.
Ils avaient dix ans et l’Intifada a commencé, seize à présent. Ils se sont beaucoup amusés, surtout la première année. C’était un jeu avec de vrais morts et de vrais blessés. Ils ont défié l’autorité suprême, celle de l’occupant, qui faisait baisser la tête au père, au professeur, au notable. Ils ont perdu le respect, triché ouvertement aux examens, bousculé leur mère, quitté la maison. Ils ne se sentaient bien qu’au milieu de leur bande, face aux soldats. Maintenant ils sont analphabètes, ou presque. A cause des grèves à l’école, du manque d’envie, de leur puissance sans limite. Combien sont passés par les prisons, combien ont versé dans la drogue et la délinquance, combien n’ont plus aucun repère dans la tête ?
Mais ils ont gagné, c’est la seule chose sûre. La poignée de main n’aurait jamais eu lieu sans les pierres q u’ils ont jetées. Ils avaient donc raison. Ils sont les héros de l’histoire, n’est-ce pas qu’ils le sont ? D’où vient alors que cette violence en eux ne s’apaise pas ? Et pourquoi frappent-ils contre les portes fermées comme s’ils frappaient contre leur victoire même ?
La boutique est noircie par la fumée, trois marches descendent vers le petit four où, depuis 1928, le vieil homme cuisine. Il porte la calotte des musulmans pieux et sa tunique bleue est serrée par une ceinture de cuir noir. Le même feu le regarde tous les matins depuis soixante-cinq ans. Son grand corps desséché se déploie au rythme de l’imprécation, il incarne le sentiment dans le mouvement de ses bras, le jeu de ses longs doigts.
Ce n’est pas une paix, où voyez-vous la paix ? Arafat a tout vendu pour une bouchée, pour une tasse de café. Où voyez-vous la paix ? Et où la justice ? Il n’y a pas d’autre Dieu que Dieu. Celui qui a perdu sa maison sur la côte ne peut toujours pas y revenir mais un Russe arrivé hier a le droit de s’y sentir chez lui. Le vieil homme pleure. Il n’y a pas d’autre Dieu que Dieu. Moi, j’essaye seulement que mon cœur soit plus blanc que la chemise que je porte, je gagne mon pain à la sueur de mon front, je ne peux pas dormir rassasié si mon voisin a faim. Je vis comme ça, pas autrement, la tête droite, pour qu’au jour de ma mort on puisse dire : Que Dieu ait pitié de lui.
Oui, il mourra comme ça, debout, avec sa croyance intacte. Les temps qui viennent ne sont pas pour lui. Son petit-fils est rentré de l’école, tennis blanches, sac à dos phosphorescent. Il n’a pas salué, pas dit un seul mot. Il s’est simplement assis pour écouter son grand-père, les yeux ouverts.
Comme si, au moment de toucher au but, « le peuple » volait en éclats
Ce sentiment, tous les Palestiniens l’ont. Pas aussi pur, pas aussi net, mais ils l’ont. Tous sans exception, ceux des villes et ceux des camps, les réfugiés de 1948 et ceux de 1967, les « modérés » et les « extrémistes ». Il es t la Palestine même, la blessure d’origine, le sacré, le fonds commun plus ou moins trahi. C’est par ce sentiment qu’ils se sont dit un peuple. Et ils l’ont finalement sacrifié pour que la poignée de main soit possible.
C’était dur mais ils l’ont fait. Et la fête a duré une journée. Mais dès le lendemain, dans le secret des maisons, chacun a mesuré précisément les conséquences de l’accord pour lui-même et les siens. Comme si, au moment de toucher au but, « le peuple » volait en éclats, se scindait en groupes alignés dans une interminable file d’attente. Moi, je suis de Gaza, ou de Jéricho, on sera les premiers servis. Moi, de Cisjordanie, ce sera pour un peu plus tard. Tu verras, les soldats disparaîtront du paysage, nous serons librement chez nous, l’air sentira différemment. Mais il faut parler bas. A côté, il y a ceux de Jérusalem, ceux qui vivent dans des camps depuis 1967. Plus loin, ceux de 1948, réfugiés à Gaza, au Liban, en Syrie, en Jordanie, les vrais dépositaires du sentiment. On préférerait pour l’instant ne pas croiser leur regard.
Voilà pourquoi les gorges sont nouées. Parce qu’on a gagné, parce qu’on a perdu. Parce qu’on a acquis quelque chose, mais pas pour tous. Tant qu’il n’y avait pas d’accord, on pouvait puiser au même imaginaire, ça ne coûtait rien. Chacun avait perdu quelque chose qui le rattachait à la « grande perte ». Maintenant, les cartes sont abattues et il s’agit d’aller changer ses jetons à la caisse. Et il en est qui ont les mains vides, ou presque. Aujourd’hui, un commando-suicide a jeté sa voiture contre un autobus chargé de soldats, sur la route de Ramallah. Pas de mort, une vingtaine de blessés. Aujourd’hui, un militant du Front populaire pour la libération de la Palestine venant du sud du Liban à bord d’un scooter des mers s’est fait abattre avant de toucher la côte. Aujourd’hui, deux auto-stoppeurs israéliens ont été assassinés à Wadi-el-Kilt, dans le désert de Judée. Aujourd’hui, les islamistes de Hamas ont tué deux soldats et promis de répéter cela. C’est tous les jours comme ça.
A Gaza, les gens ont recommencé à se marier au grand jour. Dans la petite maison du camp de réfugiés, la promise est en robe blanche, cheveux découverts, brune, pas très jolie, mais visage intense, nerveux, avec de grands yeux noirs et un long sourire. L’époux est un moustachu un peu replet. Tous deux sont assis à la place d’honneur, dans la pièce réservée aux femmes. L’une d’elles joue du tambourin, d’autres dansent en frappant dans leurs mains. Les vieilles retiennent leur voile blanc du bout des dents, les jeunes rient nerveusement, le foulard glisse de leur tête, leur sensualité déborde comme un fluide qu’elles ne retiennent plus. Ce sont les mêmes que l’on croisait hier dans les rues de Gaza, les cheveux strictement cachés, le regard fixé au sol. Mais aujourd’hui est un jour spécial. La mariée voile l’éclat de ses yeux, son compagnon semble effrayé comme s’il brisait un tabou. Qu’est-ce qu’on y peut ? La joie et le deuil vont ici main dans la main.
Seuls les commerçants ne perdent pas le nord, la Cisjordanie est un pays de commerçants. L’argent qui circule aveuglément entre leurs doigts parle un langage différent. Moi, on m’avait proposé de louer des entrepôts à Amman en vue d’écouler des produits agricoles. J’ai refusé. La Palestine ne sera pas l’entremetteur d’Israël dans le monde arabe, je ne mangerai pas de ce pain-là. En revanche, je connais quelqu’un, un cousin éloigné, qui n’a pas hésité, lui. Il a acquis plusieurs milliers de mètres carrés. Il est prêt. Des gens achètent, des gens vendent, des gens profitent de l’occasion pour marquer des points, des territoires. Deux groupes d’hommes armés de barres de fer se dirigent vers un terrain pour lequel leurs familles respectives s’affrontent depuis plus de cent ans. Ils croient que celui qui l’occupera le jour de l’indépendance aura gagné. Un loueur de voitures envoie ses hommes casser à coups de gourdin celles de son vieil ennemi et concurrent. Il avait prêté quelques véhicules aux dirigeants locaux de l’OLP, il se croyait couvert.
Tous ces conflits finissent chez M. Fayçal Husseini, à la Maison d’Orient, siège symbolique de la future autorité nationale. Si vous vous entre-tuez pour un terrain, les Israéliens vous mettront d’accord en le confisquant. Si vous pensez démolir impunément les biens d’autrui en vous réclamant de nous, détrompez-vous, vous payerez jusqu’au dernier sou.
Des cris montent de la cour. Les femmes et les mères de prisonniers y sont rassemblées, serrant contre leur cœur des portraits encadrés. Elles chantent des mélopées terribles. Mon fils dans le cachot enfermé, j’ai entendu ta voix m’appeler. Il faut descendre leur parler. Et celui qui est condamné à perpétuité, celui qui a du sang sur les mains, que va-t-il devenir ? Nous sommes responsables de chacun, c’était l’occupation et l’occupation va finir. Mais moi, je suis une mère de martyr, il avait vingt-quatre ans, qu’est-ce qu’on me donnera en échange du sang de mon fils ? M. Husseini la regarde. Si vous voyez une différence entre une mère palestinienne qui a perdu son fils et une mère israélienne qui a perdu le sien, expliquez-la-moi. Parce que moi, je n’en vois pas.
Les yeux se détournent. Lentement, la foule s’effiloche. L’autorité, on ne lui connaît pas d’autre visage, un chef de village recevant les doléances sous son arbre. Mais le vrai pouvoir n’est pas encore là, chacun le sait. On dirait qu’il doit être livré de l’extérieur, clés en main. Il franchira le pont avec M. Arafat, installera ses bureaux, ses fonctionnaires, son administration. Le futur chef de la Palestine est un réfugié de 1948, lui seul pouvait imposer le compromis au peuple tout entier, même les Israéliens ont fini par le comprendre. Il viendra avec ses soldats, les durs à cuire de son armée, rescapés d’Amman, rescapés de Beyrouth, qui deviendront policiers. Ce sera un régime arabe comme les autres, un père fondateur tenant tous les fils, les cordons de la bourse aussi. Mais avec assemblée élue, opposition, façade électorale.
Il faudra de la démocratie, on ne pourra pas vivre sans. Il faudra de l’autorité, sinon on finira par s’entre-tuer comme au Liban. Attendons, il n’y a rien d’autre à faire pour l’instant. Mais si l’on devait dire le rêve, si l’on osait, il n’aurait rien à voir avec tout ça. Le rêve, c’est que l’étudiant puis se redevenir étudiant et le boutiquier boutiquier. Trouver du travail, se marier, avoir le droit de construire, prendre de la place, se sentir chez soi. Vivre et c’est tout. Marcher dans les rues, ne plus être bousculé, fouillé, arrêté, offensé à chaque passage du pont, ne plus avoir peur. Les enfants, on a mis ses yeux en eux, c’est pour eux qu’on veut la paix.
Dans la foule, il y a pourtant des gens qui ne ressemblent pas aux autres. Cet accord, nous l’avons obtenu in extremis, c’était le meilleur possible, arrêtons de rêver. A celui qui prétend qu’on laisse tomber les réfugiés de 1948, je réponds qu’on ne les aidera pas plus en s’enfonçant avec eux. A celui qui croit que la Palestine sera l’entremetteur d’Israël, je dis que si le monde arabe est une putain, il n’a pas besoin de maquereau. Voilà, c’est tout. Et maintenant. il faut s’occuper des problèmes qui viennent ; empêcher que le clientélisme et la corruption ne s’installent en maîtres. Moi, par exemple, je m’intéresse à la télévision. Je crois que ce peuple est affamé d’images de lui-même produites par lui-même, un miroir où il puisse se reconnaître. Moi, je suis architecte, j’appartiens à la commission désignée par l’OLP. Je sais qu’il faudra construire vite et beaucoup, c’est évident. Mais pourquoi ne pas faire participer les habitants à la finition de leur propre maison ? Ils y mettraient leur goût, leur sueur, ils se sentiraient chez eux…
Mais qui prendra ces décisions, qui dirigera ? Comment obtenir que le vieux militant qui se bat depuis trente ans soit écarté au profit d’un jeune homme sans passé glorieux, mais compétent ? Tant pis, parons au plus pressé, adressons-nous directement aux bailleurs de fonds, Banque mondiale, Union européenne, UNESCO, soufflons-leur des idées. Peut-être retrouverons-nous celles-ci dans les programmes d’aide, les plans de financement. On aura fait ce qu’on a pu.
Moi, j’enseigne l’histoire à l’université de Bir-Zeit. J’ai demandé à mes étudiants d’aller dans leurs familles, les bibliothèques, les municipalités afin de répondre à une question simple : que s’est-il passé ici en 1948 ? Ils sont revenus gênés. Les documents et les témoignages qu’ils avaient recueillis tendaient à prouver que la majorité de la population n’a pas quitté la Palestine sous la pression directe de l’armée juive, c’est la vérité. Mes étudiants étaient révoltés. Avec vos finasseries, vous donnez raison aux Israéliens. Mais pas du tout, au contraire. Quelle que soit la façon dont l’occupé sort de son pays, il a le droit d’y revenir. Il est important de faire la différence entre fait historique et droit. Revenir dans la réalité, c’est aussi cela. Selon moi, c’est dans cet esprit qu’il faudrait rédiger les livres d’histoire destinés à nos futures écoles. Mais est-ce qu’on le fera ?
Le psychiatre et l’indépendance : une lutte, une chose très violente
Une jeune femme expose le cas dont elle s’occupe. C’est un gamin de quatorze ans. Depuis plusieurs mois, il devient obèse. Son père l’a traîné de médecin en médecin, ils n’ont rien trouvé. Finalement, au dispensaire, on leur a montré ma porte. Le père conduisait le fils, il est pourtant aveugle et manchot, une histoire ancienne de grenade lacrymogène explosée dans sa main. Je les ai fait parler. J’ai cru comprendre que le fils se sentait responsable de ce qui était arrivé au père. Je les ai revus plusieurs fois. A la maison, quand le vieux s’énerve et veut corriger le petit, il ne peut pas l’attraper parce qu’il n’y voit pas. Alors, il se frappe lui-même, il se donne des gifles jusqu’à ce que le fils vienne se mettre à portée de main. C’est comme s’ils avaient le même corps. Mais ils n’ont pas le même corps. L’enfant a atteint l’âge de la puberté, il aurait dû prendre son indépendance, mais ça lui est impossible. Alors il gonfle, voilà.
La discussion dure deux heures. A un moment, le psychiatre, un Arabe israélien diplômé de Berkeley, dit ceci : N’oublions pas qu’à l’origine nous sommes nés dépendants, beaucoup plus dépendants que les autres animaux. Le petit du cheval se tient sur ses pattes au bout de quelques heures, le petit de l’homme a besoin de plus d’un an. Devenir indépendant est une lutte terrible, une chose très violente.
Une chose si violente que certains reculent devant elle. Pendant des siècles, nous avons été successivement gouvernés par les Mamelouks, les Ottomans, les Anglais, les Jordaniens, les Israéliens. Jamais nous n’avons été nos propres maîtres, jamais. Peut-être que nous ne savons pas. Il aurait été plus prudent de prévoir une forme de tutelle, au moins pendant un temps. Nous avons un problème avec le pouvoir. Peut-être que nous ne sommes pas faits pour ça.
Ce point de vue se murmure parfois, minoritaire, honteux, « politiquement incorrect ». Mais la question qu’il pose n’est pas résolue pour autant. Comment construire un Etat ? Comment faire pour que la société civile s’irrigue d’elle-même, se plie à une discipline, donne son avis, accepte la sanction de la loi ? Par quel chemin arrive-t-on à cette alchimie d’identité, de liberté et d’autorité qui fait un pays ? En fait, personne ne sait… sauf peut-être les Israéliens, qui ont fondé leur Etat en 1948. Mais on crèverait plutôt que de leur demander.
En revanche, le monde extérieur est accueilli à bras ouverts, l’Europe tout spécialement. A Jéricho, des milliers de jeunes ont envahi le terrain de foot rocailleux, ils sont entrés vivants dans le nuage de poussière soulevé par leurs pieds. Les corps se sont entrechoqués dans le brouillard d’où n’émergeaient que les couleurs rouge-noir-vert des drapeaux, et les cris. Le maigre service d’ordre a gardé ses matraques à la ceinture. Saoulée de clameurs, la masse a fini par refluer d’elle-même, dégageant un espace suffisant pour que les joueurs puissent s’aligner au garde-à-vous. A gauche, l’équipe de France des vétérans, dirigée par Michel Platini. A droite, l’équipe de Palestine. Silence soudain. Les deux drapeaux sont montés lentement le long des mâts pendant qu’un micro serré convulsivement contre une radiocassette a transmis depuis la tribune un enregistrement crachotant de la Marseillaise suivi de Biladi, l’hymne national palestinien. La foule a tangué, avalé la poussière, bombé le torse. C’était la première fois.
Le déracinement, les guerres, la Jordanie, le Liban, le siège de Beyrouth, les balles tirées vers le ciel, les bêtises commises, les occasions ratées, la longue, l’interminable marche finit ici, dans cette purée informe et généreuse. Et demain quelque chose d’autre commence, dont on ne sait rien, ou si peu. Pour l’instant, on reste dans l’entre-deux, épuisés, incrédules, contents, dans la seconde interminable où il est donné aux Palestiniens ce sentiment simple, désespérément attendu, d’être enfin admis au monde. Il était grand temps.
Sélim Nassib
Auteur, notamment, du Fou de Beyrouth, Balland, Paris, 1992.'
1 note
·
View note
Text
POURQUOI 30 ANS APRÈS « HOOP DREAMS » RESTE LE MEILLEUR DOCUMENTAIRE SUR LE BASKET ?
Voire le meilleur documentaire sur le sport tout court...
Aussi surprenant cela puisse paraître, Hoop Dreams ne devait au départ durer que 30 minutes.
Quand, en 1987, le réalisateur Steve James et du producteur Frederick Marx se mettent en tête d’aller filmer les playgrounds de Chicago, ils ne souhaitent alors consacrer que trois petites semaines à leur sujet.
Sur place, ils tombent cependant très vite sur un « recruteur local », un certain Earl Smith, qui leur présente deux adolescents de 14 ans bourrés de talent, Arthur Agee et William Gates. Le courant passe, et, une chose amenant une autre, James et Marx commencent à fréquenter leurs familles en dehors des courts.
De là, le projet prend une toute autre envergure. Persuadés d’avoir déniché tous les ingrédients un storytelling d’exception, James et Marx s’adjoignent les services du producteur Peter Gilbert afin d’augmenter sensiblement leur budget et le temps de leur séjour.
Et c’est ainsi que le 14 octobre 1994, cinq ans de tournage et 250 heures de rush plus tard (!), Hoop Dreams sort dans les salles de cinéma, changeant à jamais la vie des intéressés, la place accordée aux documentaires sportifs, mais, aussi et surtout, bouleversant de fond en comble la perception que se fait le grand public du processus de recrutement des athlètes professionnels.
De la sueur et des larmes
Long de presque 3 heures, Hoop Dreams suit les parcours croisés d’Arthur et William, deux surdoués de la balle orange qui rêvent les yeux grands ouverts de NBA. Sauf que bon, entre enquiller les paniers après l’école et décrocher un contrat pro, il y a un fossé – fossé dont chacun va prendre conscience à ses dépens de leur première saison au lycée à leur début à l’université.
[Sur 10 000 lycéens, seuls 3 seront un jour drafté par une franchise...]
Recrutés par le prestigieux Saint Joseph’s High School (célèbre pour avoir été l’alma mater du Bad Boy Isiah Thomas), Arthur et William tombent sur sous la coupe du coach Gene Pingatore. Dès lors, le basketball cesse d’être un jeu.
Vieux briscard, mi-père de substitution mi-chef de plantation, pour lui seule la victoire compte. Du genre « possédé » pour reprendre les mots de William, il s’emploie du mieux qu’il peut à tirer parti de ses jeunes recrues, qu’importe s’il lui faut les humilier ou les faire chanter.
Lorsqu’en junior William se blesse salement au genou, avant même qu’il ne soit rétabli à 100%, Pingatore le pousse à revenir au plus vite, contre l’avis des médecins. Plus craintif balle en main, William se blesse 48 heures plus tard et retourne derechef au bloc opératoire, la confiance dans les chaussettes.
Plus cruel encore, Arthur, qui chaque jour se lève à 5h30 du matin pour aller en cours, est tout bonnement exclu de Saint Joseph sitôt sa famille dans l'incapacité de payer ses frais de scolarité.
Intraitable, Pingatore, qui déjà ne croit plus en lui autant qu’avant (la faute à une croissance qui se fait attendre), laisse faire. Direction le lycée public, et déjà ses rêves « d’acheter une maison pour sa mère, une Cadillac pour son père et de mettre ses frères et ses sœurs bien » s’éloignent.
S’il est un peu facile de faire de Pingatore le grand méchant du film (amoureux sincère du basketball, il ne fait que se jouer d’un système autant que ce système se joue de lui), il est de ceux qui participent à traiter la jeunesse des ghettos comme de la chair à canon.
Ou comme il le résume à la toute fin, après que William et lui se soient faits des adieux aussi ternes que convenus : « Quand un joueur passe la porte dans un sens, un autre joueur passe la porte dans l’autre sens. Ce n’est pas plus compliqué que ça. »
Quelque chose de pourri au pays de l’Oncle Sam
La dure réalité des parquets n’est toutefois pas la seule à laquelle Arthur et William sont confrontés. Loin de là.
Purs produits de leur environnement, ils font face à tout ce qui ne va pas dans un ghetto noir américain moyen, à commencer par une précarité qui ne leur laisse aucun répit.
Drogues, criminalité, chômage, infrastructures délabrées, coupures d’électricité... l’un des passages les plus crève-cœur de Hoop Dreams est certainement celui où Sheila, la mère d’Arthur, lance désespérée : « Vous demandez-vous parfois comment je fais pour vivre ? ».
Sans emploi, séparée d’un mari qui à trop fumer la pipe à crack la battait, elle ne dispose à cet instant T que de 268 dollars par mois pour nourrir ses enfants...
Guère mieux loti, William sent la pression se faire de moins en moins saine, entre un grand frère Curtis, ancien espoir déchu qui ne vit plus qu’à travers lui, et une paternité qui arrive sans prévenir.
Sorte de film dans le film, cette plongée dans le quotidien des deux ados est d’autant plus pénible à regarder qu’Arthur et William voient leurs illusions s’envoler les unes après les autres.
À la merci de cadres blancs replets qui les traitent tels des numéros de série (voir cette scène lunaire où, sur un plateau télé, des reporters qui ont quatre fois leur âge discutent cigares à la main de leur avenir), ils sabordent leur seule autre porte de sortie, l’école. Menacés à tout instant de suspension pour cause de résultats scolaires à la ramasse, incapables de comprendre les enjeux, à chaque fois que le sujet est abordé, ils se murent dans le silence.
Fort heureusement, Hoop Dreams est entrecoupé çà et là de lueurs d’espoir, comme lorsque Sheila, la mère courage d’Arthur, qui, sans rien dire à personne, prend des cours du soir et décroche à la surprise générale un diplôme d’infirmière.
Petit bémol : là où la foule se presse chaque semaine pour applaudir son fils sur un terrain, lorsqu’elle reçoit son diplôme, la salle de réception est quasiment déserte, quand bien même c’est elle qui mérite le plus une standing ovation.
Hoop Dreams, plus que du basket
Filmé avec brio, les scènes de basketball illustrent à merveille cette ambivalence, avec d’une part, une caméra qui capture au plus près l’action sur le terrain, et de l’autre, une caméra qui se concentre sur les réactions des proches en tribune.
Aller-retour permanent entre le spectaculaire et l’intime, Hoop Dreams se sert du sport comme d’un cadre pour raconter une histoire beaucoup plus universelle : celle de deux adolescents au seuil de leur vie, qui, à la manière du jeune berger Santiago dans L’alchimiste de Paulo Coello, vont accomplir leur légende personnelle, réalisant chemin faisant que « c'qui compte c'est pas l'arrivée, c'est la quête ».
Plusieurs années après sa sortie, William déclarera d’ailleurs que « si Hoop Dream émeut tant, c’est que le script tient la route avec ou sans le basket. Se battre pour ses rêves, cela parle à tout le monde. ».
Et tant pis, si ni lui, ni Arthur n’ont un jour porté un uniforme NBA...
William et Arthur en 2014
30 ans après, que sont-ils devenus ?
Pourtant construit selon la très hollywoodienne trame « de zéro-à-héros », Hoop Dreams ne se termine en effet absolument pas sur une note triomphante.
Un simple texte blanc sur fond noir renseigne le spectateur qu’une blessure au pied a lourdement handicapé la carrière universitaire de William tandis qu’Arthur y croit encore.
La saison 1994/1995 marquera le chant du cygne pour nos deux aspirants pro, chacun affichant des stats largement insuffisantes pour un futur drafté (8,3 points de moyenne à 37,8% de réussite pour Arthur, 2,6 points de moyenne pour William).
Bonnes nouvelles toutefois, ils quitteront ensuite l’université diplôme en poche, puis, grâce au chèque de 200 000$ reçu pour leur participation à Hoop Dreams, quitteront le ghetto – sorti en salle, le documentaire a rencontré un vrai succès public, chose inédite pour ce format à l’époque.
Aujourd’hui respectivement pasteur et conférencier, tous deux grands-pères, William et Arthur se retrouvent régulièrement devant les caméras pour évoquer tout sourire leur passé commun, eux qui ne craignaient rien tant de sombrer dans l’oubli trente ans auparavant.
[« Quand les gens me disent ‘Ne m’oublie pas quand tu joueras en NBA’, j’ai envie de leur répondre ‘Ne m’oubliez pas non plus si je ne joue pas en NBA’ » aimait à répéter William.]
Le destin n’a cependant pas été aussi clément pour leurs entourages. Curtis, le frère de William, est mort par balles en 2001 pour une histoire de triangle amoureux. Bo, le père d’Arthur, a été tué en 2004 lors d’une rixe.
Hoop Dreams, ou le rêve américain sans filtre.
youtube
Publié initialement sur Basket Reverse le 10 octobre 2024.
0 notes
Text
Quand nous lisions l’histoire ancienne, l’histoire du Bas-Empire ou l’histoire du Moyen-Age, il nous semblait y trouver, presque uniquement, un amas formidable de tueries et d’attentats criminels ; la souffrance et le risque mortel, les tortures morales et physiques nous paraissaient devoir rendre « géhennique » la vie en ces atroces périodes et, si peu portés que nous puissions être d’admirer notre époque à nous, un lâche sentiment murmurait au fond de nous-mêmes :
- Tout de même l’existence est aujourd’hui plus calme et l’on ne risque pas, en tournant la page, de se barbouiller les doigts de sang chaud ! En vain le bon sens élevait-il la voix pour dire : - Pur effet de recul ! Rien de nouveau sous le soleil !…
…Et nous vivons, sans joie, car nous ne sommes pas assez assurés du salut d’une France où de grotesques parlementaires accumulent ignominies sur pantalonnades, et déshonoreraient Byzance. Mais nous vivons normalement et même, jamais on n’a tant mangé de gâteaux, les pâtissiers n’y suffisent pas, jamais on n’a tant envahi les cinémas, la vie coule.
Cependant, des millions d’hommes enterrés dans des tranchées humides passent leur temps, au milieu d’un fracas digne du Tartare, à s’envoyer la mort sous les formes les plus effroyables, chaque jour des centaines de membres sont déchiquetés, des malheureux sont enterrés vivants par des mines, des Zeppelins et des Taubes font pleuvoir la mort sur des villes endormies, les sous-marins et les mines flottantes envoient au fond des mers, les navires de commerce et leurs passagers.
Et comme si ce n’était pas assez, les pires attentats ajoutent le crime fourbe et sournois aux horreurs de la guerre mondiale. Les deux derniers valent la peine d’être notés : Yousouf Ezzedine, l’héritier du trône de Turquie, semblait peu partisan de l’alliance allemande, on le disait désireux d’une paix séparée, et voici qu’on l’a trouvé « suicidé », l’artère du bras tranchée, sur un parquet de son harem. Et puis à Ottawa, là-bas, c’est le très vaste et très beau palais du Parlement canadien qui prend soudain feu pendant une séance, cinq ou six horribles explosions retentissent, le sinistre prend instantanément un développement monstrueux. En Suisse, les usines qui s’obstinent à travailler pour les alliés, sont menacées de subir le même sort. A Bordeaux, dans la cale d’un navire chargé de blé, on a découvert une petite bombe qui, par bonheur, n’avait pas explosé en mer…
Tout cela, c’est la toute dernière petite récolte, et encore, combien qu’on ne nous dit pas. Roi Salomon, rien de nouveau sous le soleil
0 notes
Text
Justine Triet
Justine Triet, regista e sceneggiatrice, è tra le figure più interessanti e premiate del nuovo cinema francese.
Col suo film Anatomia di una caduta, ha vinto l’Oscar alla miglior sceneggiatura originale, la Palma d’oro al Festival di Cannes, due Golden Globe, un Critics Choice Award e un Premio BAFTA.
Le sue sono piccole storie che si agitano dentro la Storia. Nei suoi film cortocircuitano finzione e realtà, pubblico e privato, video arte e performance.
Nata a Fécamp, in Normansia, il 17 luglio 1978, si è laureata all’École nationale supérieure des beaux-arts di Parigi, nel 2003.
Dopo la laurea, si è fatta presto notare con le sue prime opere che hanno partecipato a diversi concorsi cinematografici. Il cortometraggio Trasverse (2004) è stato selezionato ai Rencontres Internationales Paris/Berlin e L’amour est un chien de l’enfer (2006) è stato proiettato alla Biennale d’arte contemporanea di Lione. Entrambi i film affrontano aspetti legati all’attualità sociale e politica, concentrandosi sulla “coreografia” delle manifestazioni politiche e degli assembramenti pubblici.
Sur Place, del 2007, che ha ricevuto la menzione speciale al Festival di Brive è stato inserito nelle collezioni del Centre Pompidou e del Museu Berardo di Lisbona. Girato da una finestra durante le proteste studentesche anti CPE a Parigi nel 2006, il suo sguardo è sul conflitto e sul ruolo dell’individuo all’interno di un gruppo, l’ambiguità e la visione stereotipata che i media rilanciano di questi eventi. La cittadinanza diventa protagonista pur restando una massa compatta e uniforme.
Nel 2009 ha diretto il cortometraggio-documentario Des ombres dans la maison, ambientato nella periferia di San Paolo, in Brasile, che racconta la storia del quindicenne Gustavo, della madre alcolista e dell’assistente sociale, pastore della chiesa evangelica, che deve deciderne o meno l’affidamento. Questo film rappresenta una svolta nel suo lavoro, perché pur confermando il suo interesse per i fenomeni di massa, come quelli che hanno al centro i predicatori, introduce una più marcata attenzione e un’intimità con i personaggi di cui narra la storia.
Vilaine fille, mauvais garçon, il suo primo cortometraggio di finzione ispirato nel titolo a una canzone di Serge Gainsbourg, è la storia di due trentenni che la solitudine fa incontrare per caso a una festa, Thomas e Laetitia. Tra dramma e leggerezza, per loro è l’inizio di una notte “fuori orario” sulla strada della felicità. Il corto, nominato ai César nel 2012 ha vinto numerosi premi in vari festival francesi e internazionali, candidato all’Orso d’oro per il miglior cortometraggio, ha vinto il Prix UIP Berlin.
Il suo primo lungometraggio è stato La Bataille de Solférino del 2013, candidato ai César per la migliore opera prima, selezionato all’ACID di Cannes, Premio del Pubblico al Festival Paris Cinéma, considerato dai Cahiers du cinéma uno dei dieci film più belli dell’anno, è la storia di una giornalista che affronta la giornata delle elezioni vinte da François Hollande in Rue de Solferino, storica sede del Partito socialista francese. Girato in presa diretta tra i sostenitori che aspettano il risultato delle urne, il film si immerge nella realtà di un grande evento nazionale facendo rimbalzare la “guerra” politica con quella famigliare della protagonista che, per assicurare i servizi alla rete ha lasciato a casa le sue bambine, proprio il giorno in cui il padre separato vuole vederle. Un pezzo di metatelevisione e metacinema che fotografa angosce private e pubblici conflitti.
Anche Victoria, commedia sofisticata presentata in anteprima mondiale alla Settimana della Critica del Festival di Cannes 2016 è il ritratto di una donna complessa, contesa tra vita professionale e personale. Un film cinico e romantico sulla spirale emotiva di una donna che cade, sbaglia e si rialza, e sulle ossessioni della regista: le difficili relazioni tra i sessi, la solitudine, i figli, la giustizia, i soldi, il sesso.
Sempre a Cannes, in concorso, ha presentato Sibyl – Labirinti di donna nel 2019 a cui è seguito il pluripremiato Anatomia di una caduta del 2023, un legal drama che ha come protagonista una scrittrice sospettata della morte del marito in una remota località di montagna.
Un film appassionante, femminista, sfaccettato, intimista e pieno di colpi di scena. Un’opera di alto livello sull’ambiguità del reale. Un grande lavoro sull’infanzia rubata, violentata, sulla lotta estrema di un adolescente per riappropriarsi il più possibile di quanto stanno cercando di sottrargli. L’opera era stata anche candidata agli Oscar per la miglior regia.
Justine Triet non smette di sorprendere e di collezionare critiche positive per il suo sguardo che penetra nel profondo delle cose e delle persone, per la grandezza nel mostrare i diversi punti di vista. Un’artista che si dà tanto e che in ogni sua fatica riesce a sorprendere e incantare il pubblico.
0 notes
Text
Blottissez-vous avec Taylor Swift : des pyjamas de Noël assortis pour toute la famille !
Appel à tous les Swifties ! Vous cherchez un moyen de répandre la joie des fêtes et de célébrer votre amour pour Taylor Swift avec toute la famille ? Ne cherchez pas plus loin que les pyjamas de Noël inspirés de Taylor Swift ! Ces ensembles douillets, dotés de motifs festifs et de tissus confortables, sont le moyen idéal pour ajouter une touche de magie Swiftie à votre période des fêtes.
Pyjama identique de Taylor Swift, fête d'écureuil sur le thème de noël en coton brossé en bambou, vêtements de maison Parent-enfant Taylor Swift
Style de vêtements de détente : dessin animé
Nombre de pièces : 2 pièces
Détails du style vestimentaire : Impression
Longueur : pantalon
Tissu communément appelé : pur coton
Objets applicables: pantalons pour jeunes
Patte : élastique
Scène Applicable: pyjama
Saison Applicable: automne et hiver
Épaisseur : régulier
Longueur des manches: manche longue
Type de col : Col en V
Modèle: animation de dessin animé
Patte de vêtement : bouton sur le devant
Sexe applicable : parent-enfant
Taille : S, M, L, enfants 120-130 cm, enfants 140-150 cm.
Classification des couleurs : modèle adulte écureuil, modèle enfant écureuil.
Pyjama identique de Taylor Swift, fête d'écureuil sur le thème de noël en coton brossé en bambou, vêtements de maison Parent-enfant Taylor Swift
Pyjama identique de Taylor Swift, fête d'écureuil sur le thème de noël en coton brossé en bambou, vêtements de maison Parent-enfant Taylor Swift
Style de vêtements de détente : dessin animé
Nombre de pièces : 2 pièces
Détails du style vestimentaire : Impression
Longueur : pantalon
Tissu communément appelé : pur coton
Objets applicables: pantalons pour jeunes
Patte : élastique
Scène Applicable: pyjama
Saison Applicable: automne et hiver
Épaisseur : régulière
Longueur des manches : manches longues
Type de col : Col en V
Modèle: animation de dessin animé
Patte de vêtement : bouton sur le devant
Sexe Applicable: parent-enfant
Taille : S, M, L, enfants 120-130 cm, enfants 140-150 cm.
Classification des couleurs : modèle adulte écureuil, modèle enfant écureuil.
Portez les mêmes pyjamas que Taylor ? Oui s'il vous plait!
Imaginez-vous vous blottir près de la cheminée le matin de Noël, tous vêtus d'un pyjama Taylor Swift assorti ! Voici pourquoi ces pyjamas sont un choix parfait pour vous et votre famille :
Un Noël « Squad » : canalisez l'unité de l'équipe de filles de Taylor avec des pyjamas assortis pour les parents et les enfants. Ces ensembles festifs sont disponibles dans une variété de tailles, afin que tout le monde puisse s'amuser.
Un bon moment « rouge » : trouvez des pyjamas présentant des motifs inspirés de l'album de Noël de Taylor « Evermore » ou des motifs de vacances classiques avec une touche de Taylor Swift. Pensez aux flocons de neige, aux rennes ou même à un clin d'œil subtil à sa chanson "Christmas Tree Farm".
Confortable et confortable : fabriqué à partir de tissus doux et respirants comme le coton brossé en bambou, ce pyjama offre un confort ultime pour les marathons de cinéma, les matinées paresseuses ou les nuits douillettes au coin du feu.
Le cadeau de vacances parfait : Vous cherchez un cadeau unique et festif pour un autre Swiftie ? Les pyjamas de Noël assortis Taylor Swift sont un succès garanti, offrant à la fois confort et un amour partagé pour la musique de Taylor.
Trouver le pyjama de Noël Swiftie parfait :
Prêt à créer un Noël Swiftie parfait avec un pyjama assorti ? Voici quelques conseils pour trouver l’ensemble parfait :
Boutique officielle : La boutique officielle de Taylor Swift pourrait proposer une collection en édition limitée de pyjamas de Noël présentant des motifs festifs.
Détaillants : les grands détaillants de vêtements peuvent proposer des collections de vacances avec des pyjamas inspirés de Taylor Swift pendant la période des fêtes. Gardez un œil sur ces ensembles en édition limitée.
Marchés en ligne : des sites Web comme Etsy offrent un trésor de pyjamas de Noël Taylor Swift fabriqués par des fans avec des designs et des personnalisations uniques. Vous pouvez trouver des pyjamas reprenant des personnages de ses clips ou encore des paroles avec une touche festive.
Plus que des pyjamas, c'est une tradition familiale
Les pyjamas de Noël assortis Taylor Swift sont bien plus que de simples vêtements de nuit confortables. C'est un moyen de créer des souvenirs de vacances durables avec votre famille. Imaginez chanter des chants de Noël, décorer le sapin ou ouvrir des cadeaux, tout en arborant votre style Swiftie festif !
Alors, répandez la joie des fêtes et célébrez votre amour pour Taylor Swift avec ces adorables pyjamas de Noël assortis ! Préparez-vous pour un « éternel » rempli de divertissements festifs et de nuits douillettes passées en famille.
Remarque importante : bien qu'il n'y ait aucune confirmation officielle selon laquelle Taylor Swift aurait sa propre ligne de pyjamas de Noël, les fans ont pris sur eux de créer et de vendre des modèles créés par leurs fans. Gardez cela à l’esprit lorsque vous recherchez ces pyjamas festifs.
Taylor Swift, l'auteure-compositrice-interprète emblématique, a non seulement captivé le public avec sa musique, mais a également inspiré les tendances de la mode avec son style caractéristique. Désormais, les fans peuvent imiter son élégance sans effort même pendant leur sommeil avec l'ensemble de pyjama Taylor Swift. Alliant confort et design chic, cet ensemble de pyjama permet aux fans de canaliser leur Swiftie intérieure tout en se prélassant à la maison ou en s'endormant. Voyons pourquoi l'ensemble de pyjama Taylor Swift est un ajout incontournable à la garde-robe de tout fan.a
Copy from:https://pyjamapascherfr.blogspot.com/2024/07/blottissez-vous-avec-taylor-swift-des.html
0 notes