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DVDvision - La Collection Épisode 8
L'histoire de DVDvision vol.1 continue ! Et voici l'épisode 8 de la série, quand le rédac-chef se retrouve à travailler 24h/24 pour sauver le DVD de Crying Freeman, et est trop épuisé pour signer l'édito !
Numéro 8 - Janvier 2001 -
116 pages
Editeur : Seven Sept
Directrice de publication : Véronique Poirier
Rédacteur en chef : David Fakrikian
Rédacteurs principaux : Yannick Dahan, Christophe Lemaire, Stéphane Lacombe, Benjamin Rozovas, Rafik Djoumi, David Martinez, Sandy Gillet, Nicolas Saada, Nicolas Rioult, Guillaume Delbos, Gael Golhen.
Sommaire : Gladiator making of DVD, Films ados, DVD en séries.
DVD : Le Pacte des Loups, Les Rivières Pourpres.
Notes : Ce numéro fut le plus vendu de DVDvision, montant à 34 000 exemplaires. Nous venons alors d'embaucher à temps plein Benjamin Rozovas, qui prend en charge le cahier multimédia, et grâce à ma rencontre avec Nicolas de La Mothe, qui dirige alors les projets à Gaumont Columbia Tri-Star, je signe le dossier de couverture sur Gladiator, qui est une véritable plongée dans les coulisses de l'adaptation d'un blockbuster américain en DVD Zone 2. C'est donc la deuxième fois en 8 numéros qu'un film de Ridley Scott fait notre couverture. Lié au DVD, Le Pacte des Loups, forcément très racoleur, et à la superbe couverture retravaillée par Joel Casano, ce numéro tombe à point.
Il correspond aussi à une énorme période d'effervescence pendant laquelle je me retrouve à travailler littéralement jour et nuit, ce qui explique que Leonard Haddad signe le très drôle éditorial de ce numéro. Bien que présent quand il l'a rédigé, je n'avais ce soir là plus la force d'écrire, donc je l'ai laissé à mon ordinateur le faire à ma place.
La raison ? Alors que la date de sortie du Pacte des Loups de Christophe Gans approche, l'odyssée du DVD Crying Freeman, commencée en 1999, sur lequel je donne un coup de main au concepteur Sébastien Prangère (également le monteur du Pacte des Loups) prend une tournure surréaliste.
Au cours de la conception, j'ai décidé de mon propre chef, au vu de l'abondance de matériel, que le collector serait un double DVD-9, alors qu'à l'origine, le produit était budgétisé pour un DVD-10 (double face). Ce qui, en plein milieu du bouclage du magazine, me vaut d'être convoqué en compagnie de Sébastien Prangère dans le bureau de Victor Hadida, qui m'incendie à juste titre, (après tout, c'est son argent que je suis en train de dépenser). Les ventes sont alors estimées à 5000 ex., et faire deux DVD-9 risque de réduire fortement les bénéfices possibles du projet. Je défend mon choix avec une énorme mauvaise foi, argumentant des raisons techniques, et Victor fini par valider à contre-coeur.
Après avoir reporté la sortie une première fois pour refaire le master en HD, (sur lequel j'ai supervisé l'étalonnage qui ensuite a été approuvé par Christophe), nous ratons la nouvelle date de sortie, quand la compagnie chargée du transfert HD nous livre un DVD master dans lequel il manque environ 40 secondes de film ! Elles étaient pourtant présentes sur la copie interpositive que nous avons remasterisée. Il faut donc tout refaire ! Et pour couronner le tout, malgré nos efforts et nos nuit blanches passées à les aider, la compagnie chargée des menus est incapable de nous livrer un produit fini qui correspond à nos attentes sur le deuxième disque des suppléments.
Le coffret Crying Freeman de 2001, originellement estimé à 5000 ventes, est monté à 100 000 exemplaires à sa sortie.
Pendant ce temps, une fois les bons de précommande envoyés aux magasins, et après que j'ai organisé une démo de présentation pour la presse avec un avant/après, pendant laquelle tous les journalistes sont devenus fous en voyant la qualité du transfert HD du film, la hype monte. Très, très haut. L'éditeur a commencé à faire imprimer le coffret emballage. Qui passe d'un pressage de 6000 ex, initialement prévu, à 12000. Puis, deux jours après, nous apprenons qu'il y a 18000 précommandes. Nous renvoyons donc au calage le coffret, pour 24000 exemplaires. Mais la semaine suivante, on nous informe qu'il y a 32000 précommandes ! Le coffret va être remis au calage au moins quatre fois, pour un total de 80000 exemplaires, du délire total. Seul problème, si l'emballage est prêt, le DVD ne l'est pas !
Alors qu'il a vent des chiffres de précommandes, je devient le meilleur ami de Victor Hadida, qui convoque un meeting au sommet avec son frère Samuel, Christophe Gans et Sébastien Prangère, où nous décidons tous que vu l'attente, il est hors de question de sortir le disque tel qu'il est finalisé par la compagnie d'authoring. Victor va alors empoigner son téléphone, et sauver le projet, en embauchant TOUT le staff d'une autre compagnie d'authoring pour refaire le disque... en une semaine, sous la supervision de Sébastien et moi. Il paie donc littéralement cette société, pour que tous leur travaux en cours s'arretent, et que 100% de leur équipe travaille sur le DVD Crying Freeman 24h/24 !
Je me retrouve donc à travailler la journée au journal, et la nuit chez la nouvelle compagnie d'authoring, dormant dans la chambre d'amis de Sébastien Prangère entre 4 heures et 8 heures du matin, avant de reprendre le chemin du journal. En 5 jours, nous reprenons tout à zéro, reconcevant le menu, le disque de suppléments, refaisant tous les graphismes, ajoutant des bonus de dernière minute, et refaisant même deux fois la compression du film, après que Christophe réalise sur son téléviseur qu'une étrange teinte verte a fait virer inexplicablement les couleurs du master. (En vérité, on le découvrira des années plus tard, les tubes cathodiques de cette époque, différents du moniteur HD sur lequel nous avions validé le film, viraient au vert. Ils nécessitaient donc une teinte rouge dominante afin de rééquilibrer l'image, ce qui explique que tous les masters des années 90 à 2005 ont un "red push" donnant sur les écrans d'aujourd'hui une apparence rosée).
Pour passer le temps en attendant que les graphistes nous envoient les nouveaux menus sur internet la nuit, nous jouons à la Dreamcast à SoulCalibur avec Sebastien (et oui, nous sommes encore en 1801) !
Une fois le travail terminé, Sébastien a dormi pendant 4 jours, sans qu'il ait été possible de le joindre au téléphone... Une fois le DVD sorti, il sera regardé comme l'un des meilleurs jamais édité sur le marché, un exemple à suivre, qui atteindra les 100 000 exemplaires de vente au total, en pleine post-effervescence Pacte des Loups, un happy-end inespéré.
Qui a dit que la vie d'un rédac-chef était de tout repos ? Il s'est assurément trompé.
La citation de ce numéro : "David, mon ami !" (Victor Hadida - janvier 2001)
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DVDvision - La Collection Épisode 9
L'histoire de DVDvision vol.1 continue ! Et voici l'épisode 9 de la série, quand HK intègre DVDvision, et le magazine devient mensuel !
Numéro 9 - Mars 2001 -
132 pages
Editeur : Seven Sept
Directrice de publication : Véronique Poirier
Rédacteur en chef : David Fakrikian
Rédacteurs principaux : Yannick Dahan, Christophe Lemaire, Stéphane Lacombe, Benjamin Rozovas, Rafik Djoumi, David Martinez, Sandy Gillet, Nicolas Saada, Nicolas Rioult, Gael Golhen.
Sommaire : Kubrick, X-Men, Les Rivières Pourpres, Versions Longues.
DVD : Kubrick, Les Rivières Pourpres, Bandes-Annonces.
Notes : Un numéro très solide, le dernier bimestriel, et réalisé dans une ambiance cool à mon retour du Japon, où j'ai pu voir au cinéma "Bruce Lee in G.O.D." après un périple épique dans les rues de Shibuya raconté dans les pages du supplément HK.
Cette arrivée du cahier HK, dirigé par David Martinez (déjà rédacteur en chef du magazine culte de Christophe Gans), est la grande nouveauté de ce numéro. Il est vrai que la disparition de HK, juste au moment ou le cinéma asiatique explosait dans le "mainstream", avait laissé un grand vide, vide que Gans a proposé à l'éditeur de combler, en lui suggérant son intégration dans DVDvision, au cours d'une réunion concernant le lancement des premiers DVD HK.
Gans déboule quelque temps plus tard dans mon bureau les mains dans les poches, très embêté d'avoir proposé quand même un gros changement pour le magazine à notre éditeur en mon absence. J'accueille bien entendu sa proposition à bras ouverts. Ce fut même un honneur de continuer HK dans DVDvision.
On nous a parfois accusé de copinage avec Christophe, mais si il fut la personne qui a permis à ce magazine d'exister, en me faisant rencontrer l'éditeur, il nous a ensuite laissé dans l'arène, sans jamais intervenir, et cette instance fut la seule où il influa sur un élément important du mag. Le reste du temps, ses interventions se résumaient à des discussions de geeks, autour de la machine à café. Son regard sur le magazine, dans lequel il ne pouvait forcément pas intervenir en profondeur au vu de ses occupations de cinéaste, était très acéré, souvent je pense affuté par le fait qu'il n'était que le spectateur de sa fabrication, et surtout qu'il était un fan absolu du format DVD. Malgré son passage "de l'autre côté", il est clair que le journalisme continuait toujours à le fasciner.
Avec HK intégrant DVDvision donc, nous solidifions la structure de la rédaction. David Martinez est seul responsable du cahier HK, tandis que Leonard Haddad devient provisoirement rédacteur en chef adjoint, le temps de faire la transition, puisque nous passons mensuel à partir de ce numéro.
Couverture alternative par Joel Casano.
Je pensais à l'époque, et encore aujourd'hui, que le passage au mensuel était une erreur. En l'espace de 3 numéros, nous sommes passés de 100 à 116 pages, puis ici, 132 pages. Nous nous sommes retrouvés à la merci de l'actualité du mois en cours, alors que le rythme bimestriel nous permettait de choisir les sujets à traiter, en faisant l'impasse sur les DVD ratés, et de maintenir un très haut niveau de qualité éditoriale. A partir de ce numéro, pour maintenir le niveau, il a fallu travailler double. C'était d'autant plus compliqué qu'il fallait en plus produire un DVD et ses bonus dans chaque numéro, chaque mois. On s'est retrouvé à être obligé de traiter les DVD ratés, ce qui a déclenché de nombreuses frictions avec les éditeurs puisque nous étions très critiques. En même temps, le DVD prenait son envol, et nous sommes devenus avec Les Années Laser les magazines de référence, les deux étant complémentaires.
La bonne relation que j'entretiens alors avec Gaumont nous permet de scooper Les Rivières Pourpres, premier DVD agréé THX en France, et j'interviewe Richard Dean, contrôleur en chef. Je vais cependant créer la sensation dans les locaux d'authoring, en découvrant 2 images pixelisées sur le master définitif du film, pourtant validé par THX, lors d'une projection test du produit final, après leur départ ! Un incident que je vais passer sous silence sur demande du dirigeant de la société (mais aujourd'hui, il y a prescription), qui montre que le sceau qualité du label commençait déjà à craqueler. Je me souviendrais toujours du silence de mort, quand j'ai demandé à faire repasser la scène de l'avalanche, devant l'équipe entière du studio, puis ralentir le master jusque au moment où mon œil avait décelé quelque chose de furtif, mais anormal. Et de l'étonnement dans la salle, quand le technicien en charge de la compression s'est aperçu que la pixelisation n'était que sur deux images ("comment tu as fais pour voir ça ?!"). Il est reparti tout penaud, pour refaire la compression du bloc en entier. Il faut dire que travailler sur le DVD de Crying Freeman m'avais mis dans une forme olympique sur le sujet.
Avec son point signé David Martinez sur les DVD Kubrick (nous sommes en 2001), le superbe article de Leonard Haddad sur les versions longues de films, le dossier sur le DVD de Terminator par Sandy Gillet, le DVD X-Men chroniqué par Yannick Dahan, la section HK et les news de Williams Fiovarenti, je pense que le mag prend vraiment à ce moment là sa vitesse de croisière.
La couverture en haut de ce billet est tirée de l'image originale signée Joel Casano, celle en dessous est une version que nous avons mise de côté, parce-que les tons ressemblaient trop à la couverture Gladiator, et que nous ne voulions pas que les acheteurs croient qu'il s'agit du même numéro, perdu au milieu des autres magazines dans les kiosques. C'est dommage, elle était très réussie.
La citation de ce numéro : "Tu me colles une sale réputation, en disant dans ton édito que tous les DVD X disparaissent dans mon sac !" (Benjamin Rozovas - mars 2001)
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DVDvision - La Collection Épisode 3
L'histoire de DVDvision vol.1 continue ! Et voici l'épisode 3 de la série, quand le magazine commence enfin à prendre forme !
La couverture A de DVDvision 3 initialement prévue.
Numéro 3 - Février 2000 -
100 pages
Editeur : Seven Sept
Directrice de publication : Véronique Poirier
Rédacteur en chef : David Fakrikian
Rédacteurs principaux : Yannick Dahan, Christophe Lemaire, Stéphane Lacombe, Jean Sébastien Decamp, Fathi Beddiar, Benjamin Rozovas, Rafik Djoumi, Patrick Nadjar, Nicolas Rioult, François Jamin.
Sommaire : La trilogie Die Hard, le premier Matrix sous influences, Charlie Chaplin, Fantomas, Clair de Lune.
DVD : Collector Matrix / Die Hard, conception par Christelle Gibout.
Notes : Le numéro qui nous a fait faire un grand pas vers la formule idéale du magazine. On y retrouve, sous une forme ou une autre, les bases et graphismes de toutes les rubriques qui feront l'identité de DVDvision tout au long de son existence, même si rédactionellement, le contenu est loin d'être abouti.
Fort du succès des ventes, l'éditeur Seven Sept décide de poursuivre l'aventure. Eh oui, DVDvision se serait arrêté au n°2 (le 3ème en comptant le hors-série James Bond 007), si les ventes n'avaient pas été au rendez-vous ! Suite au non renouvellement de contrat "terminated" de l'équipe graphiste précédente, nous avons droit à un véritable défilé de candidats à la direction artistique au cours du mois de janvier 2000, mais sans parvenir à trouver la personne adéquate.
Seven Sept m'allège d'une grande partie du travail, en embauchant Christelle Gibout pour s'occuper du DVD offert dans chaque numéro. Christelle est historiquement après moi la deuxième salariée du magazine. Tout à coup, il n'y a plus un seul bureau dans le couloir devant les toilettes de Seven Sept, mais deux. Et je dois dire que ça fait du bien. Tout d'abord parce-que c'est plus agréable d'avoir une belle blonde en face de soi plutôt qu'un mur toute la journée, mais aussi, parce-que c'est la première d'une longue série de collaboratrices intelligentes, efficaces et compétentes dans l'histoire de DVDvision, qui va rapidement devenir un magazine avec un fort pourcentage de femmes à des postes-clefs, chose que certains lecteurs me reprocheront souvent par courrier interposé.
La valse des candidats continue, sans qu'on trouve chaussure à notre pied, et nous finissons par dire oui à un directeur artistique par défaut, alors que le temps pour maquetter le magazine arrive a terme (il reste à peine 10 jours avant de boucler), et qu'il n'y a plus le choix.
Suite à l'entretien final avec ce D.A., un dernier candidat se présente dans nos bureaux sans prévenir, à 17h30. Il a entendu dire qu'on cherchait un D.A., mais là, c'est trop tard. On lui dit, mais il insiste. Tout d'abord, avec Véronique, on a envie de le reconduire, mais je me dis que peut-être... qui sait ? Au pire, on perd 20 minutes. On accepte donc de le recevoir. Son nom est Philippe Lambert, et son pitch nous séduit tellement, que nous déchirons sur le champ le contrat du directeur artistique précédent (qui n'aura donc jamais travaillé sur le magazine !), et commençons de suite le lendemain avec Philippe Lambert la course contre la montre, à peine une semaine avant la date limite !
Bien que son passage ait été court sur DVDvision, le rôle qu'a joué Philippe Lambert dans le lancement du magazine a été déterminant : c'est le premier graphiste qui comprend où je veux en venir, et matérialise ce que j'ai en tête, professionnellement et sans fioritures. Tout en faisant d'excellentes suggestions, fort de son expérience... De plus, il amène une autre collaboratrice, Paola Boileau (fidèle de Christophe Gans depuis l'époque Starfix, et directrice artistique du magazine HK), pour l'assister dans son travail. L'ADN de Starfix et HK, par ricochet, s'injecte dans le magazine, qui prend aussitôt une tout autre tenue, plus proche de ce que j'avais en tête au départ.
Cette combinaison de talents va payer, même si nous allons être pris par le temps. Ce numéro est en effet conçu et maquetté du lundi, au mardi de la semaine suivante, week-end inclus ! Et puisque je suis atteint de James Cameronite aiguë, j'ai en plus décidé d'augmenter la pagination à 100 pages, et de passer au dos carré, pour simplifier les choses ! On décide aussi avec l'éditeur d'insérer le DVD à l'intérieur du magazine, et de ne pas le cellophaner, ce qui permet de le feuilleter avant de l'acheter, une décision qui va faire monter encore plus les ventes (et éviter les problèmes comme avec le numéro précédent, où des gens ont cru acheter le film La fin des temps pour 5,95 €).
La couverture B finale, intervertie avec la A en dernière minute.
In extremis, Véronique suggère de changer la couverture, peinte par Joel Casano (HK), et de remplacer Carrie-Anne Moss, initialement prévue, par une photo de Keanu Reeves qui était à l'origine située en page 73, pour le sommaire du cahier multi-media. On a un gros débat sur le sujet, puisque clairement, Carrie-Anne Moss est le mec dans le film, et Véronique tout comme moi, aurait préféré la garder elle en couverture. Mais Véronique a le feeling que le public va plus répondre présent si Keanu est en couve, (c'est après tout, le héros principal du film). La couverture originale se trouve du coup déplacée page 73, où était la couve finale avant !
La suite va lui donner raison. A sa sortie, ce numéro, (qui comprend dans son DVD un making-of de Die Hard 3 truffé de scènes coupées, et toujours inédit à ce jour, mais dont vous pouvez revoir un condensé sur notre chaîne YouTube), explose tous les records de vente précédents, montant à 32 000 exemplaires vendus sur les 50 000 du tirage ! C'est 64% de ventes, là ou les journaux se vendent au mieux à 35%, et montent au maximum à 60%, uniquement quand par exemple Grace Kelly meurt et fait la couverture de Paris Match. Je ne sais pas si vous imaginez, mais c'est le genre de truc qui est absolument impossible sur un nouveau magazine. Et toute la profession, qui nous prenait jusque là pour des fous, (parce-que à ce moment-là, le DVD est encore regardé par tout le monde comme un marché de niche pour les geeks comme le Laserdisc, et qu'ils pensent tous que "jamais ça ne remplacera la VHS parce-que ça n'enregistre pas"), commence tout à coup à nous prendre TRÈS au sérieux...
La citation de ce numéro : "Ça commence a ressembler à un magazine !" (David Martinez - Février 2000)
copyright © David Fakrikian 2006-2008 / DVDvision.fr
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DVDvision - La Collection Épisode 7
L'histoire de DVDvision vol.1 continue ! Et voici l'épisode 7 de la série, quand le magazine a enfin hérité de ses propres locaux et Johnny Rotten l'a baptisé !
Numéro 7 - Novembre 2000 -
100 pages
Editeur : Seven Sept
Directrice de publication : Véronique Poirier
Rédacteur en chef : David Fakrikian
Rédacteurs principaux : Yannick Dahan, Christophe Lemaire, Stéphane Lacombe, Gael Golhen, Benjamin Rozovas, Rafik Djoumi, David Martinez, Sandy Gillet, Leonard Haddad, Nicolas Rioult, Luc Vigoureux.
Sommaire : Fight Club, Stallone vs Schwarzenegger, James Cameron & Van Ling, L'Obscénité et la Fureur, Le Prisonnier.
DVD : Shaft, Festival de Deauville.
Notes : Voici enfin le 7 (porte bonheur ?), celui que je considère être le vrai numéro un du magazine. Tous les astres se sont alignés sur ce numéro-là. Après un an de hauts et bas et rebondissements incessants, nous emménageons dans NOS locaux, un étage en dessus du couloir précédent. Et intégrons une équipe maquette sur place, dirigée par Sandra Abreu. La direction a même fait reproduire les couvertures des numéros précédents en grand, mises sous verre comme galerie pour la décoration. Tout me semble si soudain et surréaliste, après les galères passées, que le premier soir, je reste tout seul dans les locaux vides, ayant du mal à y croire.
Et il faut dire que cela change tout. A partir de ce moment là, DVDvision devient un vrai magazine, au grand désespoir parfois de certains des collaborateurs occasionnels, qui nous reprocherons de moins leur faire appel, ce qui est logique, pour raisons purement créatives et économiques.
"Tu es passé à travers la moulinette, maintenant, il va falloir gérer ton truc jusqu'au bout, et crois moi, cela ne vas pas être si facile", me dit Johnny Rotten-Lydon, en tournée promo sur le nouveau film des Sex Pistols "L'Obscénité et la Fureur". Passionné de DVD, il suit régulièrement le magazine, que je lui envoie depuis le début.
Ayant réalisé le press-book de "L'Obscénité et la Fureur", j'ai le loisir de quitter la rédaction pour partir en tournée des TV avec Johnny Rotten et Julien Temple. Rotten feuillette le nouveau numéro, et apprécie particulièrement le titre de mon papier sur le film, "Le groupe le plus dangereux du monde". "Il n'y a pas eu besoin de lui traduire", me dit Julien Temple en rigolant.
Pour une raison un peu débile, on décide avec Temple qu'on va boire autant de bières que Johnny, en essayant de rester à son niveau. Notre consommation est tellement effrénée, qu'on se retrouve tous les trois à un moment coincés dans un embouteillage, en route pour Canal+, avec besoin d'un urgent arrêt-vessie. Le chauffeur accompli des miracles, et nous déboulons dans le hall d'accueil de Canal+ devant les réceptionnistes héberluées, à qui je demande à tue-tête "Où se trouvent les toilettes ?!"... dans lesquelles nous nous précipitons, les uns derrières les autres en nous bousculant, en oubliant de leur dire bonjour. On se croirait dans un film Carry On ou les 3 Stooges. (Je vous rassure, on s'est soulagés dans des cabines séparées, et on leur a dit bonjour après).
C'est assez impressionant de se promener avec un héros de jeunesse dans Paris. Non pas le fait d'être avec lui en personne (on se parle régulièrement au téléphone depuis quelques années déjà), mais celui de voir les réactions des français, qui sont très nombreux a venir le féliciter pour son travail musical passé, quelque chose qui semble le toucher. Il faut dire que 25 ans auparavant, ces compatriotes cherchaient plutôt à lui casser la gueule pour oser sortir des disques pareils. Les temps changent... Pour la petite histoire, la formule de l'éditorial "Enjoy... or die!" qui est apparue depuis le numéro 5, est une formule trouvée par John Lydon .
Entre autres anecdotes, à un moment, en voiture, Rotten descend la vitre pour cracher dehors à un feu rouge (il a un problème de sinus, qui le force à s'éclaircir la gorge régulièrement), mais au moment ou il crache, une voiture avec une famille entière pile juste devant lui, et se ramasse le glaviot sur la porte !
Rotten se confond en excuses (en anglais), puisque l'intention n'était pas de cracher sur la voiture. Le conducteur descend la fenêtre, et là, se rend compte que c'est Johnny Rotten qui viens de cracher sur sa bagnole. Complètement ébahi, il proteste et dit que c'est OK. La tête de sa famille autour est à mourir de rire. Le feu passe au vert, et le mec repart, galvanisé et fier que Johnny Rotten ait craché sur sa bagnole !
Je suis absolument certain qu'il a dû raconter ça à tous ses potes, et que absolument personne ne l'a cru.
Le plus amusant est que pendant les interviews, je m'occupe de Nora, la femme de Johnny, et qu'on sympathise. Après une heure en loges pendant son interview pour Thierry Ardisson, ou je devine ses réponses à l'avance, ce qui fait rire Nora, Rotten nous retrouve en train de ricaner tous les deux quand il revient, et j'ai droit à l'humour anglais un sourcil levé "Il se passe quoi là ? T'es en train d'essayer de piquer ma femme ?" ;) J'ai ma caméra DV avec moi, et j'ai du accumuler au moins 3h de métrage, dont une partie filmée par Temple lui-même.
L'ouverture alternative du dossier Stallone/Arnold, remplacée en dernière minute par les visages des stars. Finalement, elle était pas mal !
En relisant le numéro aujourd'hui, je m'aperçois qu'il est en quelque sorte un condensé des 6 précédents, reprenant de nombreux sujets déjà abordés (Van Ling, Stallone / Schwarzie), mais avec une approche rédactionnelle enfin aboutie, venant des longues heures passées à discuter angles d'articles, et état du marché DVD. David Martinez nous surprend en étant le premier à écrire et affirmer que Rambo III est meilleur que le surestimé Rambo II (et pourtant, il a raison !). Leonard Haddad commence enfin a écrire des chroniques lui-même, au lieu de passer du temps à réécrire celles des autres. Je dois avouer qu'un sommaire pareil (Fight Club ? Le Prisonnier ? James Cameron ? Sex Pistols ?), reflète plus mes goûts personnels que ceux de la rédaction, mais c'est le principe d'un vrai numéro un. L'équipe va ensuite plus intervenir dans le choix des dossiers, pour un résultat plus homogène et varié, que mes obsessions punk-sixties-destroy-anarchistes. Au moins, ce sommaire est cohérent !
Il y a dans le courrier des lecteurs un mail de Jean-François Halin, concernant le Saturday Night Live. C'est bien l'auteur des Guignols et de OSS 117. Il apparait que les six premiers numéros du magazine ont fait sa réputation, malgré notre insatisfaction, particulièrement dans les milieux urbains, et chez la plupart des artisans de l'audiovisuel.
La citation de ce numéro : "JL - David, j'ai demandé un whisky, il est où ?" "DF - Johnny, il est devant toi depuis 10mn" "JL - Putain, je sucre les fraises !". (Johnny Rotten Lydon et David Fakrikian - octobre 2000)
copyright © David Fakrikian 2006-2008 / DVDvision.fr
#DVDvision#story#DVD#Blu-ray#Sex Pistols#John Lydon#Stallone#Schwarzenegger#Presse#Fight Club#Punk#David Fincher#Le Prisonnier
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DVDvision - La Collection Épisode 6
L'histoire de DVDvision vol.1 continue ! Et voici l'épisode 6 de la série, quand un journaliste a chuté à travers une lucarne, et le magazine a failli complètement s'arrêter !
Numéro 6 - Septembre 2000 -
100 pages
Editeur : Seven Sept
Directrice de publication : Véronique Poirier
Rédacteur en chef : David Fakrikian
Rédacteurs principaux : Yannick Dahan, Christophe Lemaire, Stéphane Lacombe, François Jamin, Benjamin Rozovas, Rafik Djoumi, David Martinez, Sandy Gillet, Nicolas Saada, Nicolas Rioult, Luc Vigoureux.
Sommaire : Spielberg en DVD, Le 13e guerrier version intégrale ?, Dario Argento, Laurent Bouzereau, Chapeau Melon et Bottes de Cuir.
DVD : Le court métrage Daena.
Notes : Droit dans le mur ! Ce numéro a bien failli être le dernier. Pendant sa conception nous perdons le maquettiste Philippe Lambert, qui craque et décide de partir faire de la presse ailleurs, mais au dernier moment, quand il n'est quasiment plus possible de le remplacer ! Alors que reprend le cercle infernal des candidats à la direction artistique, le temps passe, et passe, et passe encore... jusqu'à ce qu'il ne reste plus que 4 jours avant de rendre le produit fini, sous peine de rater la date de parution. Ce qui n'est pas envisageable, puisque le DVD, qui est un spécial Clint Eastwood, et qui comprend un court-métrage en 5.1, Daena, est déjà pressé !
La jaquette du DVD spécial Clint !
En l'absence de tout candidat sérieux à la maquette, nous décidons donc de nous adresser à une agence intérimaire, qui relève le défi de réaliser l'intégralité de la maquette en 3 jours, secrétariat de rédaction compris. Je vous laisse imaginer l'enfer et la pression...
Tout ça en est trop pour le pauvre Leonard Haddad, qui au cours d'une pause-cigarette, tombe par inadvertance à travers une lucarne en verre, et va s'écraser trois mètres plus bas, détruisant une partie du matériel informatique et mobilier de la société qui a accepté de nous aider ! Un accident qui déclenche la fureur du dirigeant, qui entretenait un espoir de travailler régulièrement sur le magazine, espoir qu'il voit réduit en autant de miettes que les débris de la vitre à travers Leonard est passé. Heureusement, l'aventureux et indestructible journaliste n'en tirera que quelques contusions et égratignures...
Cette série d'événements, et le stress qu'ils entrainent, (même si en y repensant des années après, c'est très drôle !), m'emmènent au bord du découragement. Il faut dire que l'année a été (trop) riche en rebondissements côté coulisses. L'éditorial parait arrogant, mais ce n'est que du flan. En dehors des ventes, plutôt bonnes, le manque de structure du magazine en fait une revue en perpétuel sursis, surtout sans personne de stable à la maquette, et ceci au bout d'un an d'existence !
Pourtant, à y regarder de près, le numéro n'a pas a rougir des précédents, bien au contraire : il marque le premier gros papier de Benjamin Rozovas qui, même s'il collaborait au magazine depuis le début, n'avait pas eu l'occasion de se faire la plume sur un dossier aussi intéressant que celui qu'il livre sur la version initiale du 13e Guerrier de John Mc Tiernan. Un dossier qui remportera l'adhésion des lecteurs, et justifiera son embauche à temps plein dans le journal plus tard. Rafik Djoumi s'éclate dans un dossier Spielberg en béton (Le Seigneur des anneaux n'était pas encore sorti). Stéphane Lacombe commence de son côté à vraiment poser les bases de la rubrique Zone Interdite, qui deviendra rapidement l'une des meilleures du magazine, avec un parti pris des cinématographies bis et cultes poussé à l'extrême.
News du site DVDfurax sur notre stand au Mondial 2000. On peut voir sur la photo derrière le stand à gauche Catherine Lucet, la monteuse du mag, et à droite, Christelle Gibout, la responsable éditoriale du DVD.
Suite au bouclage, vu les difficultés, je songe à tout arrêter, mais plusieurs événements vont me faire changer d'avis. Tout d'abord lors de notre séjour au Salon du Son et de l'Image 2000, en septembre, notre stand est littéralement assailli par une horde de fans déchainés, qui nous arrachent des rayons tous les anciens numéros, et nous demandent de continuer sans rien changer. Ensuite, une grande partie des rédacteurs des autres journaux ayant un stand au Salon, qui passent à un moment ou à un autre, (discrètement) nous demander si on embauche ! Et puis finalement la direction de Seven Sept, qui à l'heure du bilan, me convoque. Vu tout ce qui s'est passé, je m'attend à ce qu'ils m'annoncent qu'ils arrêtent tout. Mais ils vont me dire... non pas qu'ils ont décidé d'arrêter, mais au contraire, que nous allons quitter notre couloir avec trois bureaux, déménager d'un étage, pour des locaux à nous tous seuls, et embaucher de nouveaux collaborateurs !
Et enfin je ne le sait pas encore, mais j'ai déjà rencontré LA future directrice artistique du magazine, Sandra Abreu, qui m'a été présentée par Karine Poirier. Embauchée au départ pour travailler sur l'habillage graphique et les menus du DVD, elle va très rapidement se retrouver aux commandes de la section maquette du magazine, et jusqu'au bout de l'aventure. Mais ceci est une autre histoire, celle du prochain numéro...
La citation de ce numéro : "Je sais pas ce qui m'a pris, j'ai mis le pied sur la vitre, et je suis passé à travers" (Leonard Haddad - aout 2000)
copyright © David Fakrikian 2006-2008 / DVDvision.fr
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DVDvision - La Collection Épisode 5
L'histoire de DVDvision vol.1 continue ! Et voici l'épisode 5 de la série, quand DVDvision a mis Tom Cruise en couverture pour la première fois !
Numéro 5 - Juillet 2000 -
96 pages
Editeur : Seven Sept
Directrice de publication : Véronique Poirier
Rédacteur en chef : David Fakrikian
Rédacteurs principaux : Yannick Dahan, Christophe Lemaire, Stéphane Lacombe, Fathi Beddiar, Benjamin Rozovas, Rafik Djoumi, David Martinez, Sandy Gillet, Nicolas Saada, Nicolas Rioult.
Sommaire : Mission Impossible, Crying Freeman DVD, Hong-Kong à Hollywood, Abel Ferrara.
DVD : Tom Cruise, John Woo, Crying Freeman, conception par Christelle Gibout.
Notes : Le premier numéro réalisé à tête reposée, sans avoir à gérer les multiples problèmes de personnel qui nous ralentissaient depuis le début.
Pour la première fois, un semblant d'équipe et de rédaction se forme. L'éditorial est une fantaisie totale, (mais qui deviendra réalité quelque mois plus tard). En fait les bureaux sont toujours placés dans un couloir, et nous ne sommes que quatre (Christelle Gibout au DVD, Léonard Haddad, David Martinez, et moi), à travailler à plein temps sur le magazine. Ce qui est mieux que un.
L'actualité du mois, avec la sortie de Mission Impossible II de John Woo et celle du I en DVD, dans une copie enfin visionnable, nous offre l'occasion de concevoir un sommaire plus ambitieux que d'habitude, mélangeant star-attraction (Tom Cruise), culte (les réalisateur de Hong-Kong à Hollywood) et encore plus culte (Abel Ferrara). Le principe d'être à trois pour constituer l'axe rédactionnel va beaucoup apporter au magazine. Une fois nos décisions prises, nous pouvons pratiquer séparément un suivi des pigistes, chose qu'il m'était difficile de faire seul, en jonglant avec toute l'administration et le relationnel partenaires que nécessite le mag. On voit dans ce numéro notre obsession est alors de comprendre en quoi le DVD va bouleverser notre regard sur le cinéma. Les articles de Nicolas Rioult et Benjamin Rozovas, qui commençent à prendre pied dans le magazine, sont donc cohérents entre eux, même s'ils ont été écrits séparément.
Vu que HK magazine s'est arrêté, on contemple, avec Véronique Poirier la directrice de publication, de reprendre leur charte couverture, avec aucune accroche sur la face, et le sommaire au dos, et puis Playstation décide de nous acheter la 4ème de couverture, donc on abandonne l'idée. C'est donc la seule couverture de Joel Casano pour DVDvision, a avoir été réalisée en format large, reproduit ci-dessus.
A ce moment là, la production du Pacte des Loups vient d'emménager quelques étages au dessus de nous, ce qui nous fournit une occasion parfaite pour compléter le numéro avec une interview du monteur David Wu (les John Woo, Freeman etc...). Et j'y passe plus de temps que dans notre couloir (forcément)...
J'ai même l'occasion de me rendre sur le tournage du film, où je réalise que malgré son optimisme légendaire, Gans doit faire face à de nombreux problèmes de logistiques, au point qu'il passe 95% de son temps à gérer les imprévus, et seulement 5% à tourner.
En rentrant du tournage avec son assistante et lui en voiture, à 5 heures un samedi matin, je réalise a quel point il est sur les genoux, chose que l'on ne devinerait jamais en public. Le fantasme du réalisateur qui passe ses journées à concevoir ses plans en prend un coup... Les longues heures d'attente sur le plateau me donnent l'occasion de me lier d'amitié avec Mark Dacascos, qui se révèle un mec génial, toujours attentif aux nombreux fans de "The Crow" qui squattent le tournage, et plus rock'n'roll qu'il le parait.
Je me rend à Cannes pour la première fois en tant que journaliste pendant la conception de ce numéro, mais affublé d'un badge jaune. Je ne peux pas du coup accéder à de nombreuses projections. J'en tire un article incendiaire et humoristique, qui me vaudra de me mettre en froid avec les grandes instances du festival, qui vont rire... jaune à sa lecture. Je ne regrette pas l'avoir écrit, il fallait bien que quelqu'un expose les travers de ce système un jour ! Ensuite, après avoir parlementé, les rapports vont se détendre, et je vais passer de jaune à bleu, et je serais même sélectionné comme membre du jury DVD lors de l'inauguration de ce prix quatre ans plus tard...
Sur ce numéro, Philippe Lambert commence à arriver a bout d'inspiration pour la maquette, il n'est pas habitué, dans mon souvenir, à travailler à l'arrachée comme nous le faisons, préférant oeuvrer dans des structures plus établies. Paola Boileau, qui réalise la maquette du dossier Crying Freeman en sous-main, s'en sort par contre très bien. Je commence à en avoir marre, à ce stade, de faire des allez-retours chez le maquettiste, et rêve de pouvoir intégrer, comme toute rédaction qui se respecte, cet élément sur place, enfin, dans notre couloir.
Le DVD quand à lui est très cohérent par rapport au contenu du magazine (ca ne sera pas toujours facile d'arriver à ce résultat).
La citation de ce numéro : "J'espère que Gans ne va pas remettre 5 ans pour faire un autre film" (David Wu sur le montage du Pacte des Loups - juin 2000. Le film suivant de Gans est sorti en 2006)
copyright © David Fakrikian 2006-2008 / DVDvision.fr
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DVDvision - La Collection Épisode 4
On continue l'histoire de DVDvision vol.1 avec l'épisode 4, le premier numéro réalisé dans des conditions (presque) stables !
Numéro 4 - Mai 2000 -
108 pages
Editeur : Seven Sept
Directrice de publication : Véronique Poirier
Rédacteur en chef : David Fakrikian
Rédacteurs principaux : Yannick Dahan, Tim Lucas, William Kalay, Christophe Lemaire, Stéphane Lacombe, Fathi Beddiar, Benjamin Rozovas, Rafik Djoumi, David Martinez.
Sommaire : La tétralogie Alien, Le Projet Blair Witch, Easy Rider remaster.
DVD : Spécial bandes annonces, conception par Christelle Gibout.
Notes : Enfin un numéro réalisé dans des bonnes conditions. Le fait que nous commencions à nous relaxer est évident dans l'éditorial, que je trouve très arrogant (vu notre apparition récente sur le marché), mais visionnaire, et justifié. Aujourd'hui, évidemment, tous les éditeurs ou presque ont fait les erreurs sur lesquelles nous les mettions en garde, et le marché du DVD/Blu-ray/UHD en souffre.
Pour bien marquer le coup sur ce numéro, j'approche Tim Lucas, créateur du magazine Video Watchdog (qui reste à ce jour le meilleur magazine DVD du monde), pour apporter une petite contribution avec la traduction d'un de ses articles clés récent, sur Le Projet Blair Witch. Un autre article est acheté à Widescreen magazine, contant l'histoire de la restauration du film culte Easy Rider. Couplé à Alien, ces trois dossiers marquent enfin, de manière très affirmée, les différents axes rédactionnels du magazine.
Le week-end du bouclage, le budget pigiste étant pulvérisé par les achats et les traductions des articles anglais, je suis resté au bureau du vendredi matin au dimanche-après midi, dormant sur le canapé dans le bureau de Véronique, et mangeant du fast food sur place. J'avais emporté ma brosse à dents, et je me suis lavé les cheveux dans le lavabo des toilettes. Pendant que je finissait les chroniques, rédigées la nuit, sous divers pseudonymes, (nous utilisions des pseudonymes lorsque nous n'étions par satisfait de l'un de nos textes), un mail de Tim Lucas est arrivé dans ma boite : "Toujours au bureau à cette heure ? Bienvenue dans le monde de l'édition !". Même aujourd'hui, ce ne me fait toujours pas rire.
C'est pendant la conception de ce numéro que nous avons appris que HK magazine s'arretait. Les rédacteurs de HK étant employés par la même compagnie que DVDvision, nous nous sommes aussitôt mis d'accord pour qu'ils nous rejoignent à temps plein. Bien que non indiqué dans l'ours, c'est donc dès ce numéro que Leonard Haddad commence à mettre en forme les articles (un art dans lequel il excelle, pouvant transformer en quelques minutes un papier incohérent et illisible en un article de premier choix), tandis que David Martinez, qui depuis la création du magazine faisait office de conseiller non-officiel de la rédaction, commence à y écrire.
Avec ces deux lascars, le magazine va enfin trouver un noyau rédactionnel stable. L'art d'un rédacteur en chef est de bien savoir s'entourer, et un mag de cinéma (ou de DVD) doit toujours commencer par plusieurs passionés discutant entre eux des journées entières, chose impossible bien entendu a réaliser avec des collaborateurs externes. Le rôle que vont jouer Leonard Haddad et David Martinez dans l'existence du magazine est très important. Si DVDvision n'aurait jamais existé sans l'impulsion première que je lui ait donnée, la revue n'aurait pas eu le même impact, sans l'apport de ces deux excellents journalistes.
Cependant, nous sommes encore loin, à ce moment là, de constituer une vraie rédaction : nous n'avons pour matériel que trois bureaux et trois ordinateurs placés dans un couloir. Il faudra encore attendre un peu avant que tout cela devienne plus professionel...
Un grande partie des dossiers de ce numéro est maquettée officieusement, par Paola Boileau (HK), Philippe Lambert ayant été lessivé par le bouclage précédent. Il peaufine cependant tout le rubriquage et le dossier principal sur Alien.
On voit tout de suite la différence de style, et je m'aperçois avec le recul, que la direction artistique de Paola Boileau pour les dossiers Easy Rider et Blair Witch, que nous concevons ensembles dans une atmosphère très créative, va devenir la base des maquettes de tous nos dossiers futurs.
Joel Casano, qui concevait jusque-là les couvertures de HK magazine, et avait commencé à travailler avec nous sur le précédent numéro, nous rejoint cette fois régulièrement, et il n'y a pour la première fois pas eu de problème sur la couverture.
Mon seul regret dans ce numéro est le DVD, qui ne présente que des bandes-annonces diverses. Mais ce sont les aléas des droits d'édition de matériel promotionnel.
La citation de ce numéro : "Putain, c'est pas mon jour !" (Leonard Haddad, après qu'on lui ait appris que le magazine HK s'arrete, et que le café qu'il se préparait lui ait explosé à la figure - avril 2000)
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DVDvision - La Collection Épisode 2
Entre 2006 et 2008, j'ai posté sur DVDvision.fr une série d'articles retraçant l'histoire des 12 premiers numéros. Voici l'épisode 2, les coulisses mouvementées du deuxième numéro du magazine !
La couverture alternative de DVDvision n°2 version A.
Numéro 2 - Décembre 1999 -
64 pages
Editeur : Seven Sept
Directrice de publication : Véronique Poirier
Rédacteur en chef : David Fakrikian
Rédacteurs principaux : Stéphane Lacombe, Jean Sébastien Decamp, Fathi Beddiar, Benjamin Rozovas, Rafik Djoumi, Patrick Nadjar, Nicolas Rioult, Johhan Lapeyre.
Sommaire : Interview Van Ling part I, Schwarzenegger DVDgraphie, Dumb & Dumber, Mary à tout prix, Taxi Driver.
DVD : Collector A. Schwarzenegger / La fin des temps, comprend une interview d'Arnold en multi-angles, et en autres bonus les bandes-annonces VF de Terminator et Terminator 2, conception par David Fakrikian. Lien vers les menus.
Notes : En mineure amélioration par rapport au précédent, globalement, la maquette fait penser à un fanzine de luxe fait par des geeks (ce qui est en partie vrai !). Je suis encore à ce stade toujours tout seul avec mon téléphone, mon ordi et mon bureau, pour tout gérer.
Le problème de ne pas avoir une équipe rédactionnelle sur place continue à peser gravement. Aujourd'hui, les éditeurs préfèrent évidemment n'avoir qu'un seul salarié par magazine, mais c'est pour faire des mags de fiches, où la maquette n'évolue pas, et où il suffit d'effacer les images et textes, et de re-remplir les cases d'un numéro à l'autre. Je continue à croire que l'on ne peut produire une presse de qualité, qu'en étant obligatoirement entouré d'une solide équipe rédactionnelle (ce qui viendra, mais plus tard...). Pour moi, les pigistes ne doivent intervenir qu'en complément, la cerise sur le gateau en quelque sorte.
En regardant ce numéro aujourd'hui, je le trouve, comme à l'époque, indigeste : aucune accroche dans les articles, aucune gestion de l'espace blanc, tout est maquetté au chausse pied, limite lisible. A ce stade, je commençais à vraiment être mécontent du travail de l'équipe maquette. L'énergie que je devais déployer, pour arriver à un résultat convenable, était autant de temps perdu à ne pas travailler le rédactionnel. Il y avait aussi encore plus de pression pour que le numéro suivant soit réussi, puisque entre le numéro 1 et celui-ci, on avait sorti notre premier hors-série, le magazine officiel du film James Bond 007 Le monde ne suffit pas, en collaboration avec James Bond Magazine, avec un DVD collector inclus, qui avait fait un très gros carton, au point d'être épuisé en kiosques au bout de 15 jours.
Ce qui sauve ce numéro, c'est l'incroyable interview de Van Ling par Jim Millick, qui retrace l'aventure des premiers coffrets collectors de James Cameron. Je la mettrai volontier en ligne, mais la sauvegarde CDR de ce numéro a disparu des archives.
Essai de couverture alternative de DVDvision n°2 version B.
Un accident majeur s'est produit pendant la conception de ce second opus, l'équipe maquette (qui travaillait indépendamment), a accepté en mon absence (pendant que j'étais occupé à faire l'authoring du DVD une fois le mag bouclé), de modifier la couverture sur suggestion de la directrice de publication Véronique. Ce qui s'est passé, c'est qu'on voulait Arnold Schwarzenegger en couve depuis le début, puisqu'un dossier lui est consacré à l'intérieur. On a fait plusieurs essais, avec des images tirées de Terminator 2. Je préférais celle tout en haut de ce billet, la version A, qui pour moi était la couverture parfaite, mais on a pas pu trouver l'image en bonne qualité, un vrai problème récurrent pour les vieux films qu'on a eu tout au long de l'existence du magazine. De plus, le visage d'Arnold n'était pas reconnaissable dessus, ce qui était déjà le cas pour Harrison Ford sur la couve du premier numéro. On s'était donc arrêté sur la couverture juste là au-dessus, la version B, tirée d'un poster dépliant inclus dans un Laserdisc japonais. Et puis quand on a reçu les CDR de la campagne promo pour La fin des temps, Véronique s'est dit que la qualité des images du poster était bien meilleure. On a donc fait une version C, avec juste le profil de Arnold, pour voir. Mais sans être convaincus puisque si placé à gauche, son visage était recouvert par le DVD. Finalement, en dernière minute, elle a demandé à la maquette une autre version D (la finale), qui était le poster, complet avec le logo du film, juste posé comme ça, qu'elle a envoyé à l'imprimerie, mais sans me consulter, puisqu'il n'y avait plus le temps. (C'est la raison pour laquelle la couverture finale n'a aucune accroche titres).
La version finale de la couverture version D, et le visuel du DVD.
Le magazine est donc sorti des presses avec l'apparence d'un DVD kiosque contenant le film, puisque le DVD avait en visuel La fin des des temps, et la couverture, qui était le poster du film, aussi ! Ce que nous firent remarquer de nombreux lecteurs. Véronique s'est immédiatement rendue compte de son erreur, mais c'était trop tard, la couve était déjà imprimée, et la réimprimer aurait coûté trop cher, sans parler du décalage de date de sortie, qui nous aurait fait rater les fêtes de fin d'année. Ça n'a heureusement pas eu d'effet négatif sur les ventes, au contraire, puisque des gens ont vraiment cru que le film était disponible en kiosques en même temps qu'en salles pour le prix d'une place de cinéma ! On a eu ensuite une discussion sérieuse où l'on a déterminé que rien à l'avenir ne partirait à l'imprimerie sans notre double validation, même en dernière minute, ce qui a été le cas sur tout le reste de l'existence du magazine.
L'équipe maquette avait par contre du coup perdu ma confiance, puisqu'ils ont modifié la couverture sans m'en faire part, alors que c'était moi qui leur avait refilé le job. Ce sont des amis, et je ne leur en ai jamais voulu personnellement, (il faut séparer le travail de l'amitié), mais cumulé au résultat laborieux de la charte graphique, (les plus alertes noteront qu'on a dû réimprimer la jaquette du DVD du n°1 dans le n°2, parce-que le maquettiste ne l'avait pas mise en page au bon format dans le premier numéro !), on a décidé avec Véronique de ne pas reconduire le contrat.
Plusieurs candidats étaient sur les rangs pour la succession, mais ceci est une autre histoire : celle du numéro 3 !
La citation de ce numéro : "Courage, tu vas y arriver" (David Martinez - Décembre 1999)
copyright © David Fakrikian 2006-2008 / DVDvision.fr
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DVDvision - La Collection Épisode 1
Entre 2006 et 2008, j'ai posté sur DVDvision.fr une série d'articles retraçant l'histoire des 12 premiers numéros. Au cours des prochaines semaines, je vais tous les reposter ici. Voici pour commencer l'épisode 1, les coulisses de la naissance du magazine.
Numéro 1 - Octobre 1999 -
64 pages
Editeur : Seven Sept
Directrice de publication : Véronique Poirier
Rédacteur en chef : David Fakrikian
Rédacteurs principaux : Stéphane Lacombe, Marc Toullec, Fathi Beddiar, Benjamin Rozovas, Rafik Djoumi, Patrick Nadjar.
Sommaire : Blade Runner (les différentes versions), Titanic toutes les scènes coupées, Crying Freeman (preview DVD). Un dossier Clint Eastwood par Marc Toullec a été écrit et maquetté, mais supprimé faute de place.
DVD : Collector Austin Powers avec tous Spots TV en VOST jouables en random non stop, conception par David Fakrikian. Lien vers les menus.
Notes : Dans la plus pure tradition française, le projet DVDvision fut présenté pendant près de deux années (dès l'apparition des premiers DVD en 1997), auprès de la plupart des éditeurs, qui l'ont tous rejeté. Jusqu'a ce que, sur les conseils de Christophe Gans, je rencontre Michel et Mireille Poirier, directeurs de Seven Sept, qui décident de tenter le coup, mais avec des moyens réduits. Tout était investi dans le produit, donc, mais il n'y avait rien pour la structure qui se réduisait à un bureau, un téléphone, un ordinateur et le rédac-chef, c'est à dire moi.
Bien que le risque était grand, j'ai quand même plongé parce-que j'avais cette idée de magazine à coeur. Il m'a fallu en moins de trois mois réunir une équipe rédactionnelle (d'où le côté très best of des participants de ce numéro), trouver un Directeur Artistique (nous en avons usé trois, sans arriver à trouver le bon, le début d'une longue série), concevoir le DVD, le sommaire, la charte graphique etc... le tout, tout seul ou presque, puisque Véronique Poirier, la directrice de publication était en congés maternité pendant cette période. Nous avons préparé le mag et le DVD ensemble à distance, pendant trois mois au téléphone, discutant pendant des heures, avant de nous rencontrer en vrai pour la première fois juste avant la sortie.
Recto et verso de la plaquette promo de l'été 1999, imprimée à 500 ex. pour annoncer l'arrivée du magazine, distribuée par courrier à toute l'industrie de l'édition vidéo.
Ce fut bien entendu suicidaire (on prend habituellement, au minimum, 6 à 12 mois à concevoir plusieurs numéros zéros avant de sortir un magazine, et un rédac chef ne devrait pas avoir la distraction de s'occuper aussi de fabriquer les menus et le contenu d'un DVD, en plus d'un mag). C'est littéralement le travail d'une quinzaine de personnes ramené à une seule. Le résultat est bien en deça de ce que j'imaginais, au niveau graphique, comme au niveau rédactionnel, malgré les talents impliqués.
Cependant, le public a réservé un accueil dithyrambique à ce premier numéro, sorti le 19 octobre 1999, qui a vendu 58% de son tirage (pour info, un tirage vendu a 60% est considéré comme le maximum possible par les distributeurs de presse, et ça n'arrive que quand un énorme événement fait la une des journaux). En fait, comme le dit depuis des décennies James Cameron, "quand tu as des ambitions très élevées, et que tu te plantes, tu te plantes au dessus de la réussite de tous les autres".
Projet d'affiche jamais publiée, quand la sortie était programmée pour le 5 octobre 1999, lorsque le dossier Clint Eastwood était encore prévu dans le numéro.
Le concept (c'était la première fois dans la presse que l'on consacrait des dizaines de pages à une sortie DVD, plutôt qu'un quart de colonne, et qu'un magazine offrait un DVD dans chaque numéro), et les intentions, ont séduit complètement les lecteurs, même si l'exécution laissait à désirer.
Je me souviens que deux magazines concurrents sont sortis en même temps, et le rédac-chef de l'un des deux m'a confié quelques mois après qu'à leur réunion suivante, leur éditeur a jeté le n°1 de DVDvision sur la table en leur disant "Putain les gars, vous allez avoir du boulot pour vous aligner ! C'est ça qu'on aurait dû faire !". Le plus drôle, c'est que je trouvais leur n°1 plus abouti que le mien !
Pour teaser le magazine, une plaquette promotionnelle recto/verso a été imprimée en été 1999, avec une couverture alternative, tirée à 500 ex. J'aime beaucoup l'image choisie au final (tout en haut de cette page), parce-qu'elle englobe vraiment tout DVDvision : c'est une scène coupée de Blade Runner que personne alors n'avait jamais vue, il y a les quatre moniteurs TV derrière Deckard, qui semble fasciné par l'éblouissement mystérieux de ce qui ressemble à un tube (écran). Cela donne un sentiment très monolithe façon 2001 L'Odyssée de l'espace qui pose la première pierre, le numéro 1, l'acte de création. En vérité, le bébé était plutôt prématuré et en couveuse, mais vous voyez où je veux en venir. Le défaut de cette couverture, qu'on ne reconnaisse pas Harrison Ford, fait en même temps sa force.
La citation de ce numéro : "James Cameron a dû, lui aussi, faire Piranha 2, avant de réussir Terminator" (David Martinez - Octobre 1999)
copyright © David Fakrikian 2006-2008 / DVDvision.fr
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Interview DVDvision 2012
En janvier 2012, j’ai accordé une interview au site Revues-de-cinema.net à propos de DVDvision et mon parcours. Le site ayant disparu, je reproduis ici pour archives l’entretien dans son intégralité.
Quelles études avez-vous suivies. Pendant votre scolarité, avez-vous eu des activités dans le cinéma ?
D.F. : J'ai suivi des études de cancre - au fond de la salle près du radiateur, plus intéressé par ce qui se passait à l'extérieur (nous étions dans les années 70 et 80, en plein boom à la fois cinématographique, graphique et musical), qu'aux cours ! Mes activités étaient alors musicales et fanzinesques - mon premier article fut publié dans un fanzine rock du début des années 80 intitulé Les Incorruptibles (prédatant de cinq ans les Inrockuptibles) - créé par un ami nommé Cyrille Monnet qui est aujourd'hui chef cuisinier, et propriétaire du restaurant Riso Amaro à Lyon.
Mon premier article cinéma a été une preview de Terminator fin 1984, dans un fanzine nommé Athanor, qui était édité par la salle de cinéma Lyonnaise du même nom. A partir de 1984, la scène musicale s'est progressivement tarie, j'ai donc commencé à diversifier mes centres d'intérêts, et le cinéma a pris une place de plus en plus grande dans ma vie. L'Athanor était un cinéma de quartier que je fréquentais, avec une programmation de reprises en trois temps : à midi, les films étaient familiaux, ils passaient par exemple Blanche neige et les 7 nains, et les mamans venaient avec leurs enfants. Vers 17H, ils passaient aux choses plus sérieuses comme les Dirty Harry. A 22H, c'était l'heure d'Evil Dead !
Pour promotionner la salle, ils ont décidé de financer un fanzine. Ils ont réuni une équipe, dirigée par un cinéphile très sympa nommé Christophe Darnaud, mais dès le deuxième ou troisième numéro, une espèce d'arriviste borné a fait virer le rédacteur en chef et pris le contrôle, décidant d'imiter Première. J'ai suivi Christophe et une partie de la rédaction qui a quitté le Fanzine. Je ne vous surprendrais pas en vous apprenant que le zine a rapidement sombré (et la salle aussi). Pour une première expérience dans le fanzinat ciné, ça a été très éducatif.
Le recueil du Fanzine Looker 1985-1990
Parlez nous du fanzine Looker. Quand est il paru, combien de numéros, avec quels collaborateurs. Quelles étaient alors vos motivations ?
D.F. : Il y a eu 3 numéros de Looker, et un quatrième non terminé, mais dont il me reste des pages maquettées, parus entre 1985 et 1988. Mes collaborateurs, étaient Xavier Fournier (actuellement rédacteur en chef de Comic Box), Corinne Bertrand, qui est devenue ensuite éditrice de BD franco-belge comme L'Epervier, et Daniel Rous. L'idée avec ce fanzine était de rendre compte de la plurarité de la scène des années 80, où l'explosion créative était sur tous les fronts, à la fois ciné, TV, BD, rock etc. Le concept était vraiment transgressif à l'époque. En dehors de Rolling Stone aux USA, il n'existait aucun magazine en France qui traitait de manière équilibrée le rock, le cinéma, la TV et la bande-dessinée, plus particulièrement les comics anglais et américains, alors en pleine explosion artistique avec Watchmen, The Dark Knight etc. Ce zine était fait de collages et de bric et de broc, mais j'ai une certaine tendresse pour lui. C'était un fanzine vraiment différent des autres, qui étaient plus "monomaniaques". L'interview des Berurier Noir parue dans le second numéro, reste de l'avis du manager Marsu et du chanteur François, la meilleure jamais donnée par le groupe - (ils parlent de Aliens , Le Prisonnier et Commando dedans !)- et celle de Jean-Pierre Putters, éditeur alors de Mad Movies, est la plus représentative pour moi de son état d'esprit, pur indépendant et anar !
Couverture remixée de DVDvision n° 1 pour un projet de remasterisation.
En octobre 99 vous créez DVDVision.
D.F. : Conceptualiser le magazine a été facile. J'y pensais depuis trois ans. Le matérialiser a été très dur, il m'a fallu une année complète et six numéros, au cours des quels j'ai épuisé huit directeurs artistiques différents, dont certains amis comme Fabrice Sapolsky, fondateur de Comic Box, qui heureusement ne m'en a pas tenu rigueur ! Les éditeurs Seven Sept, Mireille et Michel Poirier, heureusement m'aimaient bien et étaient à mon écoute. J'ai été sauvé, littéralement, par leur confiance, et le talent de tous ceux qui m'ont rejoint et ont été séduits par mon concept, mon enthousiasme et ma détermination pour y arriver. La liste est trop longue pour tous les mentionner ici, mais sans David Martinez, Leonard Haddad, Benjamin Rozovas, Fathi Beddiar, Yannick Dahan, Nicolas Rioult, Gael Golhen, Stéphane Lacombe, Laurent Perriot etc. ; l'équipe de Seven Sept, Véronique Poirier, Karine Poirier, Christelle Gibout ; et la directrice artistique de HK magazine Paola Boileau, le magazine n'aurait pas eu le même impact... Ils m'ont aidé sur cette première année, à le construire pièces par pièces, chacun dans sa compétence.
Rare couverture alternative du n°13 avec essai de logo alternatif par Sandra Abreu.
Et puis un ange est apparu à partir du numéro 7 : la directrice artistique définitive du magazine, Sandra Abreu, qui m'a été présentée par Karine Poirier. Sandra a su instinctivement mettre en forme la maquette que j'avais en tête. Malgré les six numéros sortis, je savais que je n'avais pas encore trouvé mon "directeur de photographie", si tu veux, et sans un bon D.P., un réalisateur va galérer, quelles que soient ses ambitions. Le magazine marchait très fort, particulièrement grâce au DVD gratuit inclus en bonus, que nous étions les premiers au monde à proposer, la qualité papier, le dos carré et les intentions rédactionnelles, même si l'éditorial et la forme étaient encore imparfaits. Je veux dire, faire un dossier de 8 pages pour chroniquer un film en DVD comme Blade Runner par exemple, c'était littéralement du jamais vu dans la presse vidéo, et les gens réagissaient positivement à ça. Le mois après la sortie du n°1, on a enchainé direct avec notre premier hors-série, qui était l'unique magazine officiel au monde du film James Bond 007 Le Monde ne suffit pas. Vendu pour 7 € avec un DVD collector de bonus James Bond, le tout sous licence et autorisé par Barbara Broccoli et Michael G. Wilson, les producteurs des Bond. Suite à ce coup double, le mag a eu du succès tellement vite, que les directeurs artistiques se battaient pour avoir le contrat. Par exemple une société a réalisé le n°6 en un temps record, en 3 jours, suite à la défection du D.A. précédent, qui a fait un burn-out, et ils visaient le mag sur la durée. Par malheur, ou par chance, Leonard Haddad, pendant la phase des corrections, était sous pression, et il est passé à travers une lucarne dans la cour de leurs locaux, qui était un toit sur un RDC, et s'est fait très mal, après avoir fracassé du matériel informatique très couteux en tombant dessus. Après cela, ils n'ont plus voulu entendre parler de nous !
Sandra venait d'arriver dans la rédaction pour travailler sur les menus du DVD, et leur habillage graphique, et s'est proposée de prendre en charge la direction artistique du magazine. Elle était très jeune, et quand elle s'est portée candidate, je dois l'avouer, je n'y croyais plus. J'étais fatigué, et prêt à jeter l'éponge. Après un an sans trouver le bon D.A., c'était un peu si tu veux comme les batteurs dans Spinal Tap. Et puis cette fille avec les cheveux bleus, rouges et verts, qui n'a pas vingt ans, nous propose de faire la D.A. du mag. Puisque les précédents qui sont tous des vétérans s'y sont cassés les dents, tu imagines ma tête ?! David Martinez et Léonard Haddad m'ont suggéré de lui faire passer un essai. Je lui ai demandé de reprendre la page Chapitres (sommaire) et je suis parti déjeuner avec eux. Elle a bossé deux heures dessus, et à notre retour, quand elle nous a montré son essai, c'était comme si une bombe avait explosé dans mon cerveau. C'était clair que c'était elle.
La directrice artistique Sandra Abreu et la responsable éditoriale du DVD Lydie Bimont.
Après son arrivée, tout s'est passé comme dans un rêve. Elle a amené progressivement dans le mag ses collaboratrices et collaborateurs artistiques, et la fusion a fonctionné. Nous avons hérité d'immenses locaux, alors qu'auparavant la rédaction, c'était trois bureaux, placés dans un couloir à l'entrée des toilettes de la société. Les nouveaux locaux étaient situés sur le passage de Alain Delon dans Le Samouraï de Melville, quand il tente d'échapper aux flics en prenant l'immeuble à double entrée du 1 rue Lord Byron au 116 bis Champs Elysées. On les aperçoit brièvement dans le film. On arpentait tous les jours le même couloir que Alain Delon et on empruntait le même ascenseur ! Ce lieu était en quelque sorte béni par les dieux du Cinéma.
Alain Delon devant les futurs locaux de DVDvision.
On avait un home-cinéma 5.1 fourni par Waterfall, des enceintes en verre, avec plusieurs lecteurs DVD et un énorme écran 16/9, des caméras DV, une station de dérushage et une station de montage AVID. Il y avait des iMac partout, et des Mac Pro pour le graphisme et la conception du DVD, des imprimantes laser et des scanners haute définition. C'était du délire. Le premier soir, je me souviens, les éditeurs, Mireille et Michel, m'ont fait découvrir les locaux, qu'ils avaient préparés et aménagés, en remerciement du travail de la première année. Ils m'ont donné les clés, et sont partis. Je suis resté une heure tout seul, assis, les clés dans les mains, dans le local vide. Il y avait des affiches géantes sous verre des couvertures des 6 premiers numéros sur les murs, 7 avec le hors-série, exposées comme des disques d'or, comme pour dire "bien joué mon gars !". Je n'arrivais pas à y croire. Mais je savais que j'avais entre les mains les clés d'un royaume. Nous n'avions aucun horaire, on arrivait tous vers 9h30 ou 10h du matin pour repartir parfois à minuit ou 2h le lendemain. Ca nous a valu des remontrances de la direction, qui nous demandait de respecter les horaires de l'entreprise. Mais on s'en foutait. Il nous arrivait de passer la nuit à travailler sur le magazine au moment des bouclages. On commandait des pizzas et mangeaient tous ensembles, en buvant du café et du coca-cola. C'était une véritable ruche créative, on y travaillait 7 jours sur 7. On passait au bureau pour écrire, maquetter, ou faire du montage le week-end ! Il m'est arrivé de dormir sur le canapé du Home-Cinéma, et de me laver les cheveux le lendemain dans le lavabo des toilettes pour me rafraichir. On avait pour la plupart une brosse à dents dans le tiroir du bureau. Une fois, Sandra est repartie à 7H du matin après un bouclage. Elle était de retour le même jour à 14H !
La directrice artistique Sandra Abreu au travail, de nuit comme il se doit.
C'était un lieu magique, et on avait envie d'y être tout le temps pour travailler. Il y avait évidemment parfois des tensions, puisqu'on passait plus de temps ensemble qu'avec nos petites amies ou petits amis respectifs, et qu'on étaient les uns sur les autres toute l'année. Je me rappelle d'une engueulade avec Sandra, qui voulait des textes à maquetter qui n'arrivaient pas, quand Mark Dacascos s'est pointé pour prendre les derniers numéros. Il était tellement zen que ça nous a calmé direct. Il a pacifié la pièce, juste par sa présence. Je lui ai filé les numéros, et quand il est reparti, on a tous éclaté de rires. Si tu interroges les salariés du mag, ils te diront tous que ça a été leur meilleure expérience professionnelle. Au début, on allait déjeuner au restaurant, et puis ensuite, on sortait juste acheter à manger, et on revenait bouffer sur place, pour être plus longtemps au travail. C'était complètement dingue.
Gael Golhen et Antoine De Caunes, surpris par la pluie dans la cour des locaux de DVDvision en 2001.
Il y avait la production du Pacte des loups juste au dessus, où je montais voir régulièrement David Wu faire le montage. Le mec qui a monté The Killer, m'a appris comment monter des films, c'est invraisemblable. Je pouvais m'assoir, et le regarder bosser. De temps à autre, il sortait le nez de l'Avid, et m'expliquait sa méthode pour assembler les plans. Par exemple, personne ne le sait, mais une séquence du film est entièrement montée sur Hard Day's Night des Beatles (rires). En échange, il me demandait juste de lui amener une bouteille de jus d'orange Tropicana à chaque fois. C'est le meilleur rapport qualité-prix de masterclass d'école de Cinéma, par un dieu du montage, que tu ne trouveras jamais (rires).
Le Polo Room, juste en dessous des locaux de DVDvision.
Les bureaux de Metropolitan Films était juste au dessus, en dessous il y avait Seven Sept l'éditeur, et juste en dessous, au premier étage, un superbe Martini-bar / restaurant à l'anglaise très Bondien, chic et feutré nommé le Polo Room, dans lequel on filmait nos interviews, où on faisait les repas d'affaires, et qui était ouvert la nuit jusqu'à 2h, où on faisait des fêtes gigantesques en dansant sur le comptoir.
Avec les réalisateurs Pascal Laugier et Christophe Gans, au Polo Room, le soir de la sortie du Pacte des Loups le 31 janvier 2001.
Je ne suis pas sûr que l'ambiance était pareille dans les autres magazines, à part peut être Starfix. C'est ce contexte, et cette passion partagée par tous, qui je pense a fait la réussite du journal. On a eu comme ça 3 années très intenses surtout qu'on est passé mensuel, et puis Sandra a pris un congé maternité. Nous étions à ce moment-là avec une équipe de quinze/vingt personnes, sans compter les pigistes écriture, monteurs et cadreurs qui souvent squattaient sur place, pour arriver à produire un DVD avec du contenu exclusif et un magazine chaque mois. Pour faire des économies, des décisions ont été prise par l'éditeur progressivement, de changer le dos carré en dos piqué, puis de réduire le format du magazine de 23x30 à 22x28,5, et aussi d'appliquer des changements de maquettes en l'absence de Sandra. Les ventes ont commencé à baisser. Mais quand elle est revenue, elle a repris la charte graphique et l’a faite évoluer, et là c’est remonté ! On aurait pu continuer plus longtemps, mais le but d'un magazine est de faire du profit. Vu le nombre d'employés, les charges étaient trop élevées. A la fin on était une vingtaine, avec une équipe constituée majoritairement de femmes, ce que d'ailleurs nous reprochaient parfois des lecteurs dans les courriers. Plus exactement 12 femmes et 7 hommes. C'était une énorme masse salariale.
Le magazine s'arrête en 2003. Comment la fin est arrivée ? Des regrets ?
Quand tu as réussi à construire quelque chose d'unique, le revers de la médaille est que c'est fragile, et que l'équilibre est difficile a préserver. L'éditeur a décidé de vendre le magazine à un groupe de presse, parce-qu'il devenait compliqué à gérer, en raison de l'énorme masse de travail et de tous les défis qu'il représentait, comme celui de produire des contenus DVD en même temps que l'écrit, et aussi parce-qu'il fallait passer à l'étape suivante, c'est à dire augmenter le tirage, et faire de la publicité. Après plusieurs offres, DVDvision a été repris par Larivière. Une fois qu'on avait signé avec eux, nous étions foutus. Ils avaient en tête de transformer la revue en une sorte de Ciné Live, à coups d'études de marché et de remplacements aux postes clés. Je n'y croyais pas du tout, je ne crois d'ailleurs absolument pas aux études de marché. Je ne fais confiance qu'à mon instinct. Mais je me suis retrouvé face à un éditeur qui avait son propre agenda, et ne voulait pas en dévier. J'ai tout fait pour éviter le naufrage, j'ai parlementé avec la direction pendant des heures, mais ils ne voulaient rien entendre, et forcément, préféraient écouter leurs vieux conseillers plutôt que moi qui était un nouvel arrivé. Quand ils ont licencié Sandra, ça m'a brisé le coeur. Après avoir licencié une partie de l'équipe, après le n°34, qui est le dernier, ils ont décidé de virer le DVD, changer le titre en CinéDVDvision, relancer la numérotation, et ils ont placé un ex de Studio au poste de directeur de la rédaction. C'était une énorme erreur de management. Ils savaient que j'étais l'âme du magazine, et après avoir perdu un moteur, Sandra, et d'autres membres vitaux de l'équipe comme la secrétaire de rédaction Estelle Ruet, je ne pouvais pas accepter d'avoir un tocard au dessus de moi qui décide à ma place du futur d'un magazine que j'ai créé et porté pendant 5 ans. J'ai donc démissionné de mon poste une fois le dernier DVDvision bouclé, et une fois que je m'étais assuré que tous les ex du mag avaient bien négocié leur départ, ou choisi de rester.
L'édito du dernier numéro, l'enterrement du magazine.
Si tu relis les éditos des 3 derniers n°, tu vois bien que je montre mon désaccord sur la direction qu'ils commençaient à imposer, en les signant "la rédaction", et dans le dernier, la photo de l'édito est le Terminator portant un cercueil. C'était une forme de finir une ère. Toutes les bonnes choses, malheureusement, ont une fin. Je n'ai même pas fait de préavis, ni eu le temps d'avertir par mail qui que ce soit, dès qu'ils ont reçu la lettre de démission, ils ont bloqué mon email pro, m'ont demandé de faire mes cartons, d'abandonner mon poste, et de partir le jour même. Ils étaient furieux, mais je ne pouvais pas rester à bord d'un accident industriel annoncé, surtout que le vrai DVDvision était terminé, sans jeux de mots. J'ai mis toutes mes affaires dans un carton, puis appelé un taxi, et me suis barré.
Après mon départ, cet ersatz de mon mag, CinéDVDvision est sorti en septembre 2003. Le tirage est monté à 120 000 ex, et le plan média, avec des immenses affiches recouvrant tous les kiosques de France, et dans les rues, même dans le métro, a été gigantesque. Ils ont choisi un papier de mauvaise qualité pas cher, et divisé le prix en deux, qui est passé de 5,95€ à 3€. Ils paradaient à la sortie, comme me l'ont rapporté les rédacteurs, mais les ventes sont tombées à 3 000 ! Là où DVDvision se vendait à 32 000 sur un tirage de 50 000 ! Le n°1 de DVDvision, je m'en souviens, avait vendu 57% de son tirage de 48 000 ex, du délire, puisque à 30%, tu es déjà un bon succès pour le distributeur, et que les très gros cartons, c'est 60% max. CinéDVDvision est l'illustration parfaite de l'inanité des études de marché. S'ils avaient engagé tous ces moyens, en me laissant faire le magazine que je voulais, il serait encore là. Leur reboot a changé son titre en Cinévision au troisième numéro. J'ai découvert par la suite que c'était prévu depuis le début, parce-qu'ils avaient déposé les deux titres à l'INPI le même jour juste avant le rachat. C'est des mois après, que j'ai compris qu'on s'était faits piégés. Leur plan était d'acheter l'audience d'un magazine qui marche, pour s'en servir de base pour en lancer un autre, concurrent de Ciné Live. CinéDVDvision ne devait servir qu'à faire la transition. C'est pour ça qu'ils avaient insisté au moment du rachat pour que je reste. Quand je suis parti, tout leur a pété à la gueule. Ils ont arrêté l'année suivante, au bout de 7 ou 8 numéros, et ils ont licencié ceux de l'équipe qui étaient restés.
L'ersatz complètement raté de DVDvision, CinéDVDvision.
Quelle a été la réaction des lecteurs ?
Une véritable levée de boucliers, ça a été terrible. J'ai encore de nombreux courriers outragés reçus à cette époque à l'ancienne adresse du mag, des mails vraiment violents. Les gens annulaient leur abonnement à tour de bras. Ils ont perdu tous les abonnés ou presque, dès la parution du n°1 avec la couverture Ludivine Sagnier. Je me souviens du directeur de la rédac, avant que je parte, qui me dit "ce mag qu'on prépare ne te fais pas bander". Ben non, et il n'a fait bander personne du tout ! Il ne préparait pas un mag, mais un rag (torchon). Quand ils m'ont montré leur logo pourri, j'ai cru à une blague. Le plus démentiel, c'est tout de même qu'ils étaient persuadés d'en savoir plus que moi. Ils m'ont dit texto "il vaut mieux être petit dans la cour des grands, que grand dans ta propre cour". C'était vraiment n'importe quoi. Ça a été dur pour moi, que cela se termine comme ça, et en même temps, au bout de 5 ans, j'avais besoin de vent frais, je suis donc passé à autre chose. Bien évidemment, j'ai eu quelques regrets. On formait une famille, et on a laissé détruire ce truc que j'avais créé qui nous liait tous. J'en suis le premier responsable. Je ne voulais pas qu'on soit vendu à cet éditeur, mais toute l'équipe n'a pas entièrement fait bloc derrière moi, de peur de se retrouver au chômage, et j'ai cédé, ce qui nous a coûté cher. Tu sais, c'est très dur de gérer à la fois une direction, une équipe, un concept, d'en faire quelque chose d'unique et personnel et de qualité, et de le maintenir. On est constamment sous pression. C'est comme si tu es sur un tournage, mais qui ne s'arrête jamais, avec des difficultés et des problèmes à surmonter jour après jour. Quand tout va bien, tu t'inquiètes et te demande où ça va péter. On était plébiscités par les éditeurs, parce-qu'on faisait des dossiers entiers sur leurs DVD. Mais on avait pas la langue dans notre poche, et ça pouvait tourner vinaigre si on descendait un DVD en flèche parce qu'on le trouvait raté. C'est pourquoi la presse est lisse et interchangeable en ce moment. Je comprend que les rédacteurs en chef en général ferment leur gueule et encaissent le chèque en fin de mois. Mais c'est pas mon truc. Le seul moyen d'y arriver est d'être son propre éditeur.
Vous avez enchainé avec HDvision, sur le même concept ? Avec la même équipe ?
D.F. : En fait, j'ai commencé à travailler sur d'autres idées de magazines dès 2004. J'ai revu Estelle Ruet, la rédactrice en chef adjointe et secrétaire de rédaction de DVDvision, et nous avons formulé un concept nommé HEROES, que je trouvais très excitant, une sorte de continuité de Looker, avec un mélange des genres, ciné, DVD, rock, BD et comics... et des interviews fleuve à contre-courant. Vogue ou Vanity Fair, si tu veux, mais en version geek, avec par exemple aussi bien Brandon Lee dans The Crow en couverture, que Billy Idol ou Trent Reznor ou Henry Rollins le numéro suivant. Vraiment refléter la culture populaire, toutes nos passions, mais de manière transgressive. Par exemple, quand je téléphone à John Lydon (Johnny Rotten), on ne parle jamais de musique, ou presque pas. On parle séries TV anglaise comme Chapeau Melon et Bottes de Cuir ou de cinéma ! Billy Idol, idem, le mec est un cinéphile fou. Mais personne ne l'a jamais interviewé là dessus ! Mon rêve est d'interviewer Martin Scorsese, mais de ne pas aborder le cinéma avec lui : juste parler de sa passion pour le punk et le hardcore américain des années 70 et 80, de groupes comme les Misfits ou les Bad Brains. Il parait que Scorsese a 78 bootlegs des Bad Brains en vinyl dans sa collection ! Tu imagines, une interview qui le révèle sous un jour jamais vu ? Ça ferait l'effet d'un séisme dans le monde du journalisme. Mais ce concept n'a pas trouvé preneur.
L'année suivante en 2005, je dépose l'url de DVDvision, et décide de perpétuer sur le Web l'état d'esprit du magazine, qui je pense, deux ans après sa disparition, manque déjà, avec un forum, des news et quelques critiques DVD et Cinéma de temps à autre. On se voit ponctuellement avec l'équipe, pour faire des fêtes chez Sandra, donc le noyau reste connecté. A ce moment-là, la HD se profile, mais il est encore trop tôt. Puis la guerre des formats, HD-DVD vs Blu-ray a lieu, et fin 2007 j'adopte le titre HDvision, plus générique. Un éditeur s'y intéresse, et on annonce le titre début 2008, pour une sortie en juin 2008, et puis en voyant les devis et le coût d'inclure un Blu-ray dans chaque numéro, cet éditeur se désiste pour faire un magazine sur la téléphonie mobile à la place. Il y a la crise économique et la récession qui nous tombent dessus, et on se retrouve donc dans les choux. Tout à coup, personne ne veut plus financer de nouveau magazine, surtout qu'entre-temps, Toshiba a annoncé l'abandon du HD-DVD, ce qui nous oblige à jeter à la poubelle notre rubriquage pensé à double vitesse, et la charte graphique avec des pages rouge et des pages bleues ! (A noter que cet éditeur a récemment mis clé sous la porte).
On refait donc une tournée des éditeurs, et certains sont intéressés, mais effrayés par les coûts. Finalement, deux ans passent, et on décide de sortir le magazine nous-même, via ma société Seventeen, et de se caler sur la sortie d'Avatar en Blu-Ray. Toute la rédaction revient pour y participer. Le magazine est maquetté, et quasi prêt, quand l'iPad est lancé par Apple. Je me dis alors qu'il y a une carte à jouer sur ce support, et qu'il faudrait réaliser une version iPad, qui va contenir des bandes-annonces et démos, et donc se substituer au DVD. Finalement, nous concluons un accord avec une société alors respectée, qui fait depuis des années l'authoring des DVD et Blu-ray des blockbusters, et qui offre de rémunérer sa prestation sur les bénéfices de la version iPad. Le magazine sort son numéro zéro le 4 janvier 2011, en même temps qu'une version papier collector limitée à 3 000 ex. Quand nous lançons ce numéro zéro test, nous n'avons aucun plan média, nous comptons uniquement sur le bouche à oreille. Le magazine se hisse dès les premières heures n°3, puis n°1 des téléchargements dans le App Store ! Bien évidemment, chez Apple, ça crée tout de suite un énorme buzz.
Après 3 semaines sans quitter le top 10, le magazine devient "App de la semaine" ! HDvision est ensuite sélectionné avec Allociné et IMDB dans un bandeau de mise en avant "Apps pour Cinéphiles" sur le App Store. C'est à dire qu'on se trouve direct placés au même niveau que ces sites qui sont des institutions. Le succès est tel que fin janvier 2011, l’information est reprise dans le quotidien 20 Minutes, qui lui consacre une demi-page, et la colonne de couverture, sur tout le territoire national ! Il a été téléchargé 83 000 fois le premier mois, et ça a fini a 132 000 téléchargements. En gros, tous les premiers adeptes qui avaient acheté un iPad 1 l'ont téléchargé. Nous sommes alors sur un nuage. C'est un carton absolu, et on prépare le n°1, mais notre partenariat avec la société prend une tournure inattendue : nous nous sommes rendus compte qu'ils ont collé leur copyright partout sur l'application de manière arbitraire, en prétextant des obligations légales, et ont déposé à notre insu un site internet au nom de apphdvision, (alors que la marque, tout comme celle de DVDvision, est déposée et est ma propriété), vers lequel redirigeait l'application, au lieu de renvoyer sur notre site. Du coup, impossible de profiter du succès iPad, et de booster les ventes de la version papier, puisqu'il n'y a aucun lien.
Nous attendions depuis des mois un contrat en bonne et due forme, qu'ils se sont proposés de faire, et quand il arrive, nous tombons des nues : le contrat en gros prétend qu'ils ont créé HDvision et sont libres de nous virer si nous rendons les textes en retard. C'est le monde à l'envers alors que c'est eux le prestataire ! Des avocats entrent dans la danse, et la collaboration s'arrête.
Mais ils n'en sont pas restés là : quelques semaines plus tard, alors qu'ils nous doivent toujours l'argent encaissé avec les pubs, il se barrent avec la caisse. Leur société est mise en liquidation judiciaire, et ils créent dans la foulée, via l'un de leurs employés, une nouvelle société avec quasiment le même nom, qui lance dans le App Store un magazine intitulé "The Vision Magazine", qui utilise notre maquette et charte graphique, et a juste remplacé les textes et photos...
L'autre plagiat raté de DVDvision/HDvision, le lamentable "The Vision Magazine".
Il y a même un ex pigiste de DVDvision dedans, qui quand je l'appelle très remonté, me jure ses grands dieux qu'il n'avait pas compris que c'était une copie de mon magazine (rires). L'imitation est la forme la plus sincère de flatterie, mais là, c'est carrément du piratage industriel. Il a fallu encore se battre à coups d'avocats pour faire cesser cette copie, et surtout conserver le titre, puisqu'ils en revendiquaient la paternité, dans une inversion accusatoire. Ça explique pourquoi nous n'avons pas pu enchaîner avec le n°1. Ils ont saboté le lancement, pour s'approprier le succès. Nous avons dû tout reprendre, et démarcher d’autres éditeurs pour financer la suite. Mais rien n’a abouti, alors qu’on avait démontré qu’on était à la pointe de la technologie et du numérique. A un moment, France Télévisions voulait le mag, et puis ils ont changé d’avis. De guerre lasse, j’ai préféré laissé tomber.
La fusion de Ciné Live et de Studio et le rachat des Cahiers du Cinéma montrent la fragilité de la presse ciné Française. N'est-il pas risqué de sortir un magazine, même si il n'est pas diffusé en kiosque, de nos jours ?
D.F. : La crise de la presse est pour moi représentative de ses problèmes éditoriaux. Je pense que ces gens sont totalement déconnectés du lectorat. Tout est pensé à l'envers, le montage financier dicte le contenu, alors que ça devrait être le contraire. J'ai été surpris quand j'ai ouvert le site DVDvision, de rencontrer des fans du magazine qui nous voient comme les héritiers de Starfix, Le Cinéphage, et HK Magazine. Pour ce dernier, je comprends, puisque après la disparition de HK, Christophe Gans m’a proposé de l’intégrer au magazine sous le titre HKvision, et que j'avais récupéré les rédacteurs de HK. Mais c'est un peu impressionant dans une certaine mesure, parce-que ces magazines ont mis la barre très haut, et changé, dans un sens, à jamais le style de traitement du cinéma par la presse française. DVDvision était, effectivement fantasmé sur le modèle de ma perception de ce qu'était Starfix, un lieu où une équipe de potes concevait et écrivait un magazine qui les excitait, avec carrément des bagarres entre les rédacteurs quand on était pas d'accord sur un film ! Leonard Haddad et Benjamin Rozovas, par exemple, ont dû faire les frais d'une porte cassée (ils sont passés à travers en s'empoignant). Je ne me souviens plus du sujet de leur engueulade amicale, mais en gros, Léo n'était pas d'accord sur l'avis de Benjamin sur un film dans une critique, et à deux, ils ont perdu l'équilibre et défoncé la porte du fond de la salle des maquettistes. Je te laisse imaginer la tête de Sandra (rires). Forcément, le public avait envie de nous lire, parce-que cette énergie se ressentait à travers tout le magazine, de l'édito à la dernière page avec la rubrique Décompression (la page courrier). De plus, nous nous remettions perpétuellement en question et refusions de nous asseoir dans un train-train une fois la machine bien huilée. Chaque sortie du mag était l'occasion de véritables débats sur ce que nous estimions avoir réussi ou raté dedans. Ce n'est pas le cas de la majorité de la presse, où les changements sont très rigides et encadrés.
Le premier coffret DVD de série TV au monde, The Avengers par David Fakrikian, en 1999.
Vous concevez et supervisez le montage de CD et DVD (The Avengers) ? Vous êtes donc toujours un fan de ce support.
D.F. : Les DVD The Avengers ont été conçus et sont sortis il y a plus d'une douzaine d'années, avant le lancement de DVDvision. J'ai en quelque sorte lancé le concept des coffrets de séries sur le marché du DVD, qui m'a été inspiré par les coffrets Laserdiscs japonais, puisqu'avant, ils ne sortait aux USA que des DVD simples avec deux épisodes, pour des séries comme Star Trek par exemple, et pareil en France, avec Les Mystères de L'Ouest. Je leur ai proposé d'éditer des saisons complètes en un minimum de coffrets, ce que personne n'avait pensé à faire avant par peur de méventes en raison du prix. Mon concept de produit a tellement bien marché que l'éditeur, A&E l'a ensuite décliné pour toutes ses séries, Le Prisonnier, Destination Danger, Le Saint, Monty Python etc. Les anglais de Kult TV ont repris les Avengers dans ce format, et Studio Canal en France aussi. Et on a abouti ensuite aux coffrets complets, qui sont devenus standarts sur le marché. Aujourd'hui, ca fait partie du paysage, mais les DVD A&E des Avengers ont été les premiers. J'ai eu le contrat en répondant à un appel d'offre, ce qui a fait des jaloux, mais j'étais le mieux placé pour ce projet, puisque je connaissais à la fois les Avengers par coeur, et le format DVD. J'étais la caution, auprès du fandom, que le travail allait être bien fait. C'est très dommage que l'éditeur Optimum / Studio Canal, qui a récemment réédité en Angleterre l'intégrale à partir de nouveaux masters HD, ne m'ait pas appelé. Ils ont eu des problèmes et un programme d'échange à chaque coffret qu'ils ont sortis, alors que les remasters sont superbes. Je leur aurai vérifié leurs disques pour rien, s'ils me l'avaient demandé ! Le DVD est devenu aujourd'hui la nouvelle VHS, c'est le format de sauvegarde vidéo le plus répandu, pratique pour préserver quantités de films qui ne verront jamais, dans l'immédiat, d'édition en Blu-Ray pour raison de coûts. D'ailleurs, nous caressons l'idée de continuer la série DVDvision, et sortir des mini numéros, qui ne chroniqueront que des films qui existent exclusivement en DVD. Une continuation de DVDvision, si tu veux, exclusive à l'iPad.
Vous avez collaboré à d'autres revues, ou fanzines de cinéma ?.
D.F. : Plein ! Le fanzine de comics Scarce, dans lesquel j'ai fait mes armes aux côtés du regretté Nikola Acin, Comics USA bien entendu, où j'ai créé avec Bruno Terrier la première rubrique régulière sur les comics américains en France. Il y a eu S.F.X., dans lequel j'ai chroniqué l'ère laserdisc, et créé la première rubrique sur les scènes coupées des films, vraiment les germes de ce qu'est devenu DVDvision.
L'ours du fanzine Arkensword/Ark.
J'ai aussi participé à un Fanzine anglais nommé Arkensword puis Ark, à la fin des années 80, dans lequel collaboraient toutes les pointures des dessinateurs de Comics anglais et américains. Mon nom était carrément dans l’ours à côté de Brian Bolland, John Bolton, Dave McKean, Dave Gibbons ou Brendan McCarthy, c’était surréaliste. Avant ça, au milieu des années 80, j’avais aussi collaboré à un fanzine cinéma lyonnais nommé Phantasm dont j'ai fait la maquette du n°1, (fait par l'ancien rédacteur en chef d'Athanor). J’ai écrit aussi de nombreux articles dans les années 90 dans Générations Series, Comic Box, et aussi Les Adorateurs de Seth, un fanzine ciné / comics parisien épais comme un bottin qui eut beaucoup de numéros, fait par un groupe de geeks dingues dont j'ai malheureusement perdu le contact. Plus récemment, il m'arrive de faire des papiers pour IMPACT ou Mad Movies, particulièrement le Hors-Série James Cameron.
Quels sont les actions, fonctions ou articles (pour le cinéma) dont vous êtes le plus fier…
D.F. : Je ne suis fier de rien, en fait, le propre du journaliste ou écrivain c'est d'être perpétuellement insatisfait. J'estime n'en être qu'au commencement.
Propos recueillis par JLuc G, en janvier 2012
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