#ATTENTAT SONORE
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J’ai divorcé d’avec les Français au moment du confinement. Quand je les ai vus accepter sans broncher d’être parqués comme du bétail. C’est donc qu’ils sont, factuellement, du bétail. En plus, ils sont aussi leurs propres matons, s’accordant scrupuleusement des dérogations de sortie motivées et conformes. Fascinant. À cette époque, je m’amusais à leur faire part de mes nombreuses et longues escapades, moments magnifiques dans un quartier offert au silence, sur les sentiers d’une forêt désertée où toute la faune, usuellement contenue par le passage des ploucs péri-urbains et autres retraités queshuaïsés, sortait de son contenant convenu et débordait sur les chemins, les parkings, les bords d’autoroute. Il fallait voir leurs gueules interdites. Comme si j’avais avoué la préparation d’un attentat ou l’élaboration d’un assassinat. Et pourtant... Il suffisait d’ouvrir sa porte, de marcher, de gagner les bois puis de s’arrêter et d’attendre quelques minutes à écouter tous les oiseaux – c’est à dire ceux que la rumeur humaine laisse habituellement inaudibles – pour apecevoir, loin des ombres forestières, renards et biches, et noter le comportement étonnamment entreprenant des corvidés, bien moins craintifs que d’habitude, employés à réinvestir les lieux à grands renforts de cris perçants et de disputes renouvelées. Pendant ce temps-là, claquemurés chez eux, les Français regardaient les chaînes infos avec leur compteur rouge sang indiquant le nombre de morts en cours. Extraordinaire ! Une mise en scène totalitaire, une pression visuelle constante, un univers sonore saturé de mises en garde, de menaces et d’invectives. Et le masque. Le masque ! Muselière de tissu bleu destinée à faire taire tous et chacun. Distanciation sociale aussi : pas de contact, pas même de frôlement ! Un mètre réglementaire, avec les marques au sol comme dans les dépôts ou les usines ! Et dans la queue aux caisses des magasins, les regards suspicieux à la première toux, au premier reniflement... Je pensais que les gens étaient devenus fous ; ils étaient juste livrés à leurs névroses. On voyait le conditionnement à l’œuvre. On mesurait le champ infini de leurs renoncements. Et je me suis mis à les détester, accrochés à leur bulle existentielle, tétanisés par l’idée de mourir, prêts à tout trahir, tout balancer, dans l’espoir de s’entendre dire “allez, c’est bon, vous allez vivre à nouveau, et tout sera comme avant”. Voix de l’État qui sait tout mieux que vous, qui a barre sur votre volonté, vos divergences, vos doutes raisonnables. La France, et son assourdissant récit révolutionnaire, les combattants de la Liberté, la patrie des Droits de l’Homme, tout ce folklore clinquant montrait avec éclat sa vacuité, son inutilité, son imposture pour tout dire. Les Français se tenaient depuis longtemps éloignés du sacré, à l’abri - pensaient-ils – de toute tentation de transcendance, sans aucune morale autre que républicaine, sans éthique mais avec l’état de droit. Ils voulaient, pour toujours, jouir sans entraves. Ils découvrent maintenant ce que signifie souffrir sans répit. J.-M. M.
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« MAUVAIS ŒIL » DE LUNATIC : LES HAUTS-DE-SEINE, KEN LE SURVIVANT ET LES RASTAS BLANCS
Si pour vous Mauvais Œil est le meilleur album de tous les temps du rap français, difficile de vous donner tort.
Parmi des traditionnels arguments qui vont dans ce sens (son intemporalité, son intransigeance, sa cohésion sonore…), il en est un qui dans ce cas précis nous intéresse particulièrement : la complémentarité dont font preuve Ali et Booba.
Pour quelque temps encore deux faces d’une même pièce, le premier fait tremper ses textes dans un bain de sacré, tandis que le second embrasse le profane de l’existence.
De cet équilibre précaire résulte une pluie de références qui font la jonction entre la terre et les cieux.
Les voici décryptées.
Les Hauts-de-Seine
La Ref’ ? : « On est venu cracher notre haine/Mon frère, ça vient des Hauts-de-Seine » sur l’intro
Là où tout a commencé pour « Ahéli-bédeuzobéha ». Le premier est originaire d’Issy-les-Moulineaux, le second de Boulogne-Billancourt.
Bien que le département était déjà dignement représenté par les thugs locaux Charles Pasqua et Patrick Balkany, niveau rap c’était le calme plat : à l’exception du Beat 2 Boul, c’était le Auteuil, Neuilly, Passy des Inconnus qui était dans toutes les têtes.
La donne a cependant radicalement changé quand les deux Lunatic se sont mis à parler « le langage international des armes » et à scander leurs codes postaux.
Le Wu-Tang Clan
La Ref’ ? : « J’avale une bouteille, et j’m’endors avec du Wu-Tang » sur Pas l’temps pour les regrets
Dans le rap français des années des 90, deux écoles se regardaient en chien de faïence : les partisans du rap sombre et grinçant de la côte est (le Wu-Tang, Mobb Deep, Tragedy Khadafi…), et ceux du rap festif et décomplexé de la côte ouest (Death Row, la Bay Area…).
Tandis que le style newyorkais a largement été adopté par les emcees hexagonaux (parce que plus facile à reproduire ?), la vibe californienne était regardée de haut, et ce d’autant plus que la crédibilité de rue de ses copistes était particulièrement sujette à caution (Alliance Etnik, Reciprok…).
La vague d’attentats de 1995
La Ref’ ? : « Après ces fils de putes s’étonnent quand y a des clous dans les bouteilles d’gaz » sur Groupe sanguin
25 juillet 1995, 17h30. Une bonbonne remplie de ferraille explose dans le RER B de la station Saint-Michel. Huit personnes sont tuées, 117 sont blessées.
L’attentat est commandité par le GIA (le Groupe Islamique armé, une organisation terroriste islamiste) pour punir la France de son soutien à Alger dans la guerre civile en cours opposant le gouvernement à divers groupes religieux.
[Quatre ans plus tôt, le gouvernement algérien avait annulé le second tour des élections législatives afin d’empêcher le Front islamique du salut (FIS) de prendre le pouvoir et d’instaurer une théocratie. La France n’avait alors condamné cette décision que du bout des lèvres.]
Il s’agit là du premier attentat d’une série perpétrée sur le sol français aux cours des trois prochains mois (plus de 70 blessés au total), tous suivant plus ou moins le même mode opératoire.
Le 17 août, une bombe cachée dans une poubelle fait 16 blessés à Paris, près de la place Charles de Gaulle. Le 26 août, une bombe est découverte dans un TGV près de Lyon. Le 3 septembre, une cocotte-minute bourrée d’écrous explose sur le marché du boulevard Richard-Lenoir, près de la Bastille à Paris. Le lendemain 4 septembre, une bouteille de gaz réglée pour sauter la veille est désamorcée dans des toilettes publiques près d’une école à Paris. Le 7 septembre, une voiture piégée explose à quinze mètres d’une école juive de Villeurbanne, dix minutes avant la sortie des 700 enfants présents.
Notez que Booba qualifie ici de « fils de p*tes », non pas les auteurs de ces attentats meurtriers, mais celles et ceux « qui veulent qu’il dégage »…
Les rastas blancs
La Ref’ ? : « On vend du shit aux blancs imitant les noirs en jouant du djembé dans les squares » dans L’effort de paix
Décidément, pour nos amis caucasiens apôtres de Jah et Haïlé Sélassié, la vie n’est pas facile.
Vus au mieux comme d’inoffensifs militants des drogues douces à l’hygiène douteuse, ils se coltinent depuis toujours le mépris des Noirs (qui les carottent sans vergogne sur leurs consos donc), les moqueries des Blancs (des plus perplexes devant tant d’engouement à dénoncer Babylone avec un accent franco-jamaïcain), et plus globalement, l’incompréhension de tout ce que la société compte d’adultes responsables (leurs parents, leurs profs, les recruteurs, les meufs qui prennent des douches…).
Las, comme si ce n’était pas assez, quand ils ne sont pas confondus avec de vulgaire zadistes ou des fans de Keen’V, ils sont désormais accusés d’appropriation culturelle pour peu qu’ils aient l’outrecuidance d’exhiber leurs dreadlocks.
Courage les gars.
Fabe
La Ref’ ? : « Je suis tombé si bas, que pour en parler faudrait que je me fasse mal au dos/Putain quelle rime de bâtard ! » dans La Lettre
Bien avant les J’temmerde et autre Wesh Zoulette, il y a eu en 1997 le brulot Des durs, des boss… des dombis ! du chef de file de la Skred Connexion.
Tout en sub’, il invectivait les Nick Ta Mère pour jouer aux mondains (« Des mythomanes, qui jouent les pyromanes aux Bains-Douches »), Stomy Bugsy pour la pochette de son album Le Calibre qu’il te faut (« Lève la tête : t’es beau en stard-co, dommage que tu t’la pètes ») et Booba pour se donner des airs de grand voyou alors qu’il n’avait pas un sou en poche (« Devant moi c’est l’effusion de rimes bidons/ Concours des plus cons des MCs/qui s’font la guerre sur des maxis/Parlent d’avoir du cash, n’ont pas assez pour prendre un taxi »).
Histoire néanmoins que tout le monde comprenne bien qu’il n’avait rien à voir avec ces derniers, il balançait cette punchline de légende : « C’est tellement bas qu’pour en parler, faudrait qu’j’me fasse mal au dos ».
Piqué au vif, Booba la reprend mot pour mot trois ans plus tard, non sans la compléter après un temps d’arrêt d’un « Putain quelle rime de bâtard ! »
Si pendant quinze ans le doute a subsisté sur le sens réel à donner à cet addenda (louait-il la fulgurance de Befa ? Ou au contraire, l’insultait-il ouvertement ?), le débat coupe court en 2015 quand le Duc aborde le sujet en interview.
« C’était une attaque, car il disait qu’avec Lunatic on parlait de flingues pour se la raconter et qu’on se prenait pour des mecs de New York. Il faisait le relou, genre rap conscient. Mais viens, on va te n*quer ta mère, tu vas voir si on rigole ! »
Et de nuancer ensuite en rajoutant : « Évidemment, il y avait du fantasme dans nos textes et on extrapolait beaucoup de choses. C’est un truc que je faisais dès mes premiers textes d’ailleurs. Tout le monde extrapole dans le rap. »
Clint Eastwood
La Ref’ ? : Le dialogue de fin de La Lettre
Extrait du film de 1979 L’Évadé d’Alcatraz, l’histoire vraie de trois prisonniers ayant réussi à s’échapper de la prison la plus célèbre des États-Unis, il fait écho non sans humour à cette « extrapolation » mentionnée en amont par Booba en référençant l’un des titres les plus cultes du duo.
« Y’a pas à dire, le crime ça paie… Oui, et ça occupe ! »
Le Lumpinee Stadium
La Ref’ ? : « Négro, c’est l’drame comme Ibrahim au Lumpinee » sur 92i
L’antre historique du Muay Thai.
Ouvert en 1956 à Bangkok, il tire son nom de la ville natale du premier Bouddha, Lumbini. Dirigé par l’armée royale thaïlandaise qui gère la sécurité et la billetterie (les places sont plus chères pour les étrangers), il peut accueillir jusqu’à 5 000 spectateurs.
Des combats sont proposés trois soirs par semaines. Les boxeurs n’ont pas de vestiaire, ils se changent, se font masser et bander les mains juste à côté des toilettes.
Dans les années 80, le lieu était intimement lié aux mafias : la corruption était monnaie courante et les règlements de compte n’étaient pas rares.
Le stade doit une grande partie de son prestige à la ceinture décernée aux boxeurs les plus valeureux. Extrêmement disputée (les combats sont beaucoup plus violents qu’en Europe), la ceinture du Lumpinee a longtemps été l’apanage des thaïlandais.
Business oblige, depuis le milieu des années 90, elle est toutefois devenue plus accessible aux « farangs » (les étrangers), quand bien même ses détenteurs se comptent sur les doigts de la main. Il arrive également que compétitions soient organisées hors de la Thaïlande.
En 2014, le Lumpinee Stadium a été délocalisé dans un autre quartier de Bangkok.
Les Stan Smith
La Ref’ ? : « Avance de façon obscène du matin jusqu’au soir, 9 zedou Hauts d’Seine/Traîne dans mes Stan Smith blanches » dans HLM 3
Drôle de trajectoire que celle des Stan Smith depuis 1964.
Premières chaussures de tennis en cuir à une époque tous les autres modèles étaient en toile, elles ne s’appelaient au départ pas les Stan Smith, mais les Roger Haillet, du nom de leur designer français.
Il faut ensuite attendre 1973 pour qu’elles soient rebaptisées lorsqu’Adidas devient le sponsor officiel de Stan Smith, le joueur numéro un mondial du moment.
Vingt ans plus tard, elles sont adoptées par les banlieues françaises qui en font l’un de leur moyen de locomotion de prédilection au même titre que les Classic Reebok et les Air Max (elles sont name droppées dans Je danse le MIA, elles sont vues aux pieds de Vinz’ dans La Haine…).
Rééditées en 2011, elles accomplissent dans la foulée un virage un 180 degrés en se faisant la paire prèf’ de tout ce que Paris compte de caricatures branchées, des blogueuses mode aux rouleurs en trottinette.
Anakin Skywalker
La Ref’ ? : « J’ai envie d’ken, j’ai la force comme Anakin, j’opère au laser » dans HLM 3
La toute première La seconde référence d’une longue série de Booba à La Guerre des étoiles.
Confondu à ses débuts avec le Dark Vador du rap français, quand bien même B2O s’intronisera « descendent de la famille de Luke » sur Izi Life, son personnage favori de la saga demeure Maître Yoda.
Le fait qu’en 2000 seul La menace fantôme était sorti au cinéma explique peut-être ce revirement. Encore auréolé de son statut d’Élu et de sa réputation à venir de génie du mal, Anakin n’était pas vu comme cet ado immature et pleurnichard dépeint dans les deux épisodes suivants de la prélogie.
Ken le Survivant
La Ref’ ? : L’instrumentale d’Avertisseurs qui échantillonne un passage du film de 1985 dérivé de l’animé
Sur une Terre ravagée par un holocauste nucléaire, seuls les plus forts sont appelés à survivre. Engagées dans une lutte à mort, deux écoles d’arts martiaux se disputent le pouvoir : l’école du Nanto et l’école du Hokuto.
À la croisée des chemins entre Mad Max et les films de samouraïs, Ken le Survivant s’était dans les années 80 attiré les foudres des ligues de vertu pour sa violence on ne peut plus explicite (gerbes de sang, implosions d’organes vitaux, membres découpés…).
Très probable enfant du Club Dorothée, l’architecte sonore et ponte de 45 Scientific Geraldo peut ici se vanter d’avoir dégotté le sample le plus insolite de Mauvais Œil, alors même que ses comparses Animalsons, Cris Prolific et Fred le Magicien ont sur ce point rivalisé d’inventivité (le flûtiste de jazz Hubert Laws, la chanteuse libanaise Fairuz, Serge Reggiani…).
Galvanisés par ce coup de génie, Ali et Booba se sont en revanche, Dieu merci, abstenus de reproduire dans leurs couplets les tristement célèbres jeux de mots de la version française.
La tour de Babel
La Ref’ ? : « À chacun son langage propre, rares se comprennent/Preuve de la malédiction descendue sur Babel » dans Avertisseurs
À en croire la Bible, peu après le Déluge, les descendants de Noé s’installèrent dans une plaine du pays de Shinar (dans le sud de l’actuelle Irak).
C’est alors que leur vint l’idée de bâtir une tour qui atteindrait les cieux.
Choqué par tant de démesure (et craignant accessoirement que, s’ils arrivaient à leurs fins, plus rien ne leur serait inaccessible), Dieu punit les hommes en leur faisant parler des langues différentes.
Faute de pouvoir se comprendre, ces derniers abandonnèrent le chantier, puis se dispersèrent sur la Terre, formant là des peuples étrangers les uns des autres.
La ville est ensuite renommée Babel, de l’hébreu « rempli de confusion ».
Réflexion sur la diversité, le collectif, la vanité et la fonction civilisatrice de la ville, le mythe de la tour de Babel s’inspire d’un monument bien réel : un édifice religieux mésopotamien (un « ziggourat ») haut de plusieurs dizaines de mètres construit en plein centre de Babylone du début du 6e siècle au 5e siècle avant J.C.
La preuve de l’existence de Dieu
La Ref’ ? : « Ne voient-ils pas le nom de leur Seigneur calligraphié près de leurs lobes, juste de quoi méditer » dans Avertisseurs
L’oreille gauche de n’importe quel être humain suivrait le tracé du mot Allah en arabe.
On y croit, on n’y croit pas. On y médite, on n’y médite pas. Mais si débat sur l’œuf et la poule il doit y avoir, les plus sceptiques relèverons que la forme des oreilles précédait l’écriture arabe…
La Nation des 5%
La Ref’ ? : « Bras, jambe, jambe, bras, tête » dans Avertisseurs
Mi-secte mi-gang, cette organisation est née dans les années 60 d’une scission avec la Nation of Islam d’Elijah Muhammad et Malcom X.
D’inspiration coranique, les 5% n’assimilent pas Allah à une entité abstraite d’origine céleste, mais à une force présente dans chaque être humain.
Ainsi, en accord avec leur Supreme Alphabet qui fait correspondre à chaque lettre de chaque mot un sens bien précis, Allah est l’acronyme de « Arm-Leg-Leg-Arm-Head » – « Bras-Jambe-Jambe-Bras-Tête » en français.
Saddam Hussein
La Ref’ ? : « C’est comme la guerre, nos raps de Saddam Hussein » dans Mauvais Œil
Dépeint comme le mal absolu par la propagande américaine lors de la première guerre du Golfe, le dictateur irakien bénéficiait d’un certain prestige pour avoir réussi à se maintenir en place malgré la défaite.
Tout le mérité ne lui revenait cependant pas. La volonté du président Bush père de ne pas froisser son opinion publique avec un confit qui s’éternise, couplée à la crainte de voir l’Iran prendre la mainmise sur le pays, explique qu’il ait pu (pour cette fois) sauver sa tête.
La Coupe du monde 98
La Ref’ ? : « Et je me demande si c’est truqué comme la Coupe du Monde » dans Civilisé
L’équipe de France de football qui remporte la Coupe du monde, c’était mieux avant.
Entendons-nous bien, la Russie en 2018 c’était cool (le second poteau de Pavard, Djadja, le seum des belges…), mais ce n’est pas être un boomer que de dire que 1998 c’était quand même une autre limonade.
Déjà, c’était à la maison. Personne ne voyait les Bleus passer les quarts. Il y avait Zidane et Thierry Henry pas encore sayans. Robert Pirès qui musclait son jeu. Laurent Blanc et Fabien Barthez qui vivaient leur bromance à ciel ouvert. Ça écoutait à fond I Will Survive de Gloria Gaynor. Adriana Karembeu était dans les tribunes.
Et quand on a gagné cette finale de rêve contre le Brésil de Ronaldo le 12 juillet, c’est comme si tout le reste de l’été avait été férié.
Le scénario était d’ailleurs tellement parfait, qu’en rois de l’autodépréciation que nous sommes, très vite a émergé l’idée que tout ceci avait été manigancé.
Étonnamment, la thèse a été reprise en 2016 par Emmanuel Petit.
« Est-ce que ce n’était pas un petit arrangement ? » s’interrogeait l’auteur du troisième but contre le Brésil dans le web documentaire Hors jeu.
« Est-ce qu’en 1998, on a vraiment gagné la Coupe du monde ? Je n’en sais rien, moi… Des fois, ça me fait flipper… Est-ce que je ne suis pas en train de devenir paranoïaque et en train de me dire: ‘Est-ce qu’on n’a pas été des marionnettes ?’ Faites marcher l’économie, le reste ne vous en souciez pas. »
Et l’ancien Gunner d’Arsenal de poursuivre : « Le premier match Brésil-Croatie, excusez-moi mais… hum… C’est un peu chelou quand même. »
Petit a toutefois conclu en assurant que les joueurs eux « se défonçaient vraiment » et que, selon lui, ils ont bien remporté à la régulière le trophée suprême.
Cutty Ranks
La Ref’ ? : « J’ai 6 millions de raisons de perdre la mienne » dans Civilisé
Une punchline directement « empruntée » au morceau A Who Seh Me Dun du toaster jamaïcain (« Six million ways to die, choose one »).
Lâchée en 1992, elle a été popularisée par Snoop qui l’a samplée l’année suivante à l’entame de Serial Killa sur son premier solo Doggystyle.
Mos Def, Method Man, Papoose et Ice Cube l’ont également reprise ou détournée.
Le kémitisme
La Ref’ ? : « Homme Kemite, original donc normal que nombreux imitent » dans Civilisé
Le kémitisme c’est cette mouvance inspirée de l’Égypte des pharaons (« kemet » signifierait « terre noire » en égyptien ancien) qui prône une unicité des peuples d’Afrique subsahariennes au nom d’un socle historique et culturel commun.
De là, deux courants principaux se chevauchent : le panafricanisme de Cheikh Anta Diop pour qui l’Égypte ancienne serait, à la manière de la Grèce antique pour l’Europe, le berceau de toute civilisation africaine, et l’afrocentrisme de Marcus Garvey pour qui il existerait « une civilisation noire » antérieure et supérieure à toutes les autres qui aurait été dépouillée de son savoir par les Européens – une thèse abondamment recyclée par les groupuscules suprématistes/conspirationnistes et à laquelle Booba fait allusion en intro avec son « Y a bien longtemps, on était rois ».
Le kémitsime peut également présenter une dimension religieuse, certains de ses tenants encourageant une rupture franche avec les grands monothéismes et croyances traditionnelles africaines au profit d’un retour à une spiritualité centrée sur les divinités égyptiennes.
Publié initialement sur Booska-P.com le 28 septembre 2022.
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Attentat Sonore - Operation : Infiltration (Full Album)
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La guerre des trois roses... plus ou moins fanées...
Il y a trois mois, déjà, j'avais écrit, ici-même, qu'aller voter était, pour un Parisien, un devoir moral non-négociable : compte tenu des circonstances gravissimes, s'abstenir, c'est plus ou moins se rendre coupable d'un crime de ''non-assistance à merveille en danger... C'est encore plus vrai au moment où, l'appétit venant en mangeant, Madame le Maire de la Gauche parisienne a été chercher les pires compromissions, pour garder un pouvoir... dont elle se sert pour défigurer l'ex- ''ville lumière'' … et pour rendre la vie impossible aux parisiens, avant de faire fuir les touristes et la manne financière qui les accompagne : qui, au monde, voudrait passer ses vacances dans une ville où la vie, l'approche, l'accès, le déplacement, le stationnement, et tout mouvement autre que pédestre est rendu compliqué ?
Les ratés d'Anne Hidalgo, dite “Notre Drame de Paris”, ont défiguré la Capitale beaucoup plus que tous les attentats, bombes, incendies d'églises soi-disant dûs au hasard, et pollutions diverses… Cette ville, naguère élégante, belle, admirée du monde entier et plaisante à vivre pour ses habitants, est devenue un enfer sale, malodorant, bruyant, dés-harmonieux pour ne pas dire laid et infréquentable… Travaux inutiles mais permanents, insécurité galopante, record incontesté des cambriolages et de la violence gratuite, mendicité agressive de kosovars et de “yougo-slovaques” en hordes surveillées par des “tontons mafieux”, squares abandonnés aux trafiquants de drogue, rats qui défilent dans nos rues en bataillons serrés, la nuit tombée… En septembre 2019, le grand quotidien britannique “the Guardian” a utilisé, à propos de Paris, un qualificatif infamant : “l'homme sale de l'Europe”, copié du méprisant “l'homme malade de l'Europe” de Nicolas Ier pour parler de l'Empire Ottoman alors en pleine déconfiture… De tous côtés, j'entends dire : ''Paris est devenu une ville du tiers monde” . Comment le nier ?
Retour sur images : lorsque, en octobre 1955, je suis arrivé à Paris, encore ébloui par la lumière de mon cher Maroc natal, j'ai découvert une autre forme de beauté, d'harmonie, de charme, de joie de vivre. Et malgré les rigueurs de l'hiver 1955-56, le plus froid de tous, j'ai adoré m’adonner à la “flânerie” dans les vieux quartiers, de monument en monument et d'église en église (et -déjà- d'orgue en orgue !), le long des échoppes des bouquinistes, passant de la plate-forme accueillante d'un vieux bus qui préférait la joie de vivre de ses passagers aux normes abusives d'une pollution invérifiable… à la neige tombant sur la Place de Furstenberg déserte, aux Halles, alors une ruche bruissante… ou à une traversée à pied sec de la Seine, gelée sur plus de 15 cm d'épaisseur, de l'Assemblée nationale à la Concorde (10 ou 20 fois de suite !), le long des “Bains Deligny”… Aucun de mes petits enfants n'aurait l'idée de se livrer à de telles expériences : une trottinette les aurait vite renversés, une manif, détournés ou un CRS-Robocop, renvoyés se confiner : Delanoë et Hidalgo ont rendu la ville hostile à ses habitants. Paris ne peut vivre que dans le temps long de l'histoire, alors que nos politicards ne peuvent se projeter que dans le temps court d'une élection et l'imbécile principe de précaution
Paris, en 2020, est une ville martyrisée par le fanatisme malfaisant d'une femme grisée par son pouvoir, comme “possédée” par quelques idées à peine primaires, se croyant habitée par une mission qu'elle imagine sacrée alors qu’elle n'est que mortifère… Un livre vient d'ailleurs de paraître, qui remet les choses en place : “Les dents de la maire, ou les Souffrances d'un piéton à Paris” (par Benoît Duteurtre –Ed. Fayard), où l'auteur nous conduit des horreurs d'une pollution pire que jamais à la laideur du nouveau mobilier urbain, du bruit qui est devenu oppressant au massacre de notre patrimoine, des embouteillages scientifiquement fabriqués par système au sacrifice de la vie des parisiens au profit d'une vision perverse de la fausse écologie qui a pris le pas sur la vraie, aujourd'hui disparue... Mais c’est aussi l'horrible prise en main des pensées des parisiens, à travers des propagandes honteuses qui ont pour mission de leur dire ce à quoi ils doivent (l'écologie) ou peuvent (la PMA) penser, au nom de la plus insupportable des fausses vertus, celle de la pseudo-bien-pensance progresso-écolo-socialo-bobo-a démocratico-liberticide typique du patrimoine de nos ‘’élites-sic’‘ de Gauche.
Où qu'on aille... du Boulevard St Germain aux quais rive gauche, au Châtelet, de la place St Michel à.... n'importe où ailleurs, les voitures peinent à avancer d'un mètre dans les rues et avenues congestionnées. Dans un brouillard de fumées puantes, des piétons se risquent à éviter les scooters qui se faufilent comme ils peuvent. L'air empeste, car la réduction du nombre de véhicules, objectif claironné du maire pour diminuer les émanations, est largement annulée pas la lenteur de la circulation, propice aux gaz nocifs. La fermeture de la voie Georges Pompidou a augmenté les émissions d'azote, de carbone et de particules fines de 50 % entre le pont de la Concorde et le Pont Sully (“Facts, not words”!). Ce ne serait rien (enfin… presque rien !) s'il n'y avait pas, comme en soutien permanent, le bruit insoutenable des centaines de chantiers inutiles ou qui ne correspondent à rien, leur seule raison d'être étant de rendre la circulation impossible. (on fait un trou pour rien, on le laisse à ciel ouvert un certain temps, puis on le referme avant de refaire la même chose 20, 50 ou 100 m plus loin, toujours sans la moindre raison vraie). Paris sous Hidalgo est un remake de ’‘1984′’ en l’an 2020, plus le règne du ‘’à qui perd, perd’’ !
Et il y a le programme d'une autre mandature qu'elle ose briguer : rendre cyclables 100 % des rues parisiennes, supprimer 60 000 nouvelles places de stationnement (après les 90 000 déjà disparues. Et nous, les parisiens,... on tourne pour se garer !)… bouleverser de fond en comble ce qui reste de la voirie pour augmenter encore le nombre de chantiers et la pollution sonore… et faire du Périphérique une ‘’suite’’ de scènes bucoliques dignes de Watteau Revoilà la vieille folie, reprise en boucle par les anarcho soixante-huitards, de ’'mettre la ville à la campagne” –parce que l'air y est plus sain… expliquait Alphonse Allais vers 1860 : le progressisme à la mode n’a que dans les 160 ans de retard ! En fait, plus !
Le besoin pathologique de pistes cyclables de notre pétroleuse ‘’dés-écologique’’ voudrait faire de Paris une ville cycliste, comme Copenhague et ses 500 000 habitants. (NDLR : même en admettant, ce qui est impossible, que 1 parisien sur 20 soit prêt à se mettre au “vélo obligatoire”, on est loin de pouvoir envisager une interdiction de facto de l'automobile !). Mais notre pasionaria de la pédale rêve d'un Paris qui aurait sa place dans les “villes-monde”... qui signera la fin de tout ce que Paris avait d'unique. Dans le scrutin tel qu'il se présente, avec tout candidat autre que Rachida Dati, la seule ‘’normale’’ de nos trois roses (dont deux rouges !) en course, Paris ne sera plus Paris. Jamais. C’est une tragédie !
Les ''actifs'' ne pouvant plus y travailler, Paris se videra de ses habitants (sauf les passionnés de la pédale), le prix des logements s'effondrera... et ils pourront être achetés par des Américains, des arabes à pétrole, des chinois... ou des dealers de paradis interdits, relâchés par Belloubet...(On peut remarquer que, aux dates et au rythme près, la menace est d'ailleurs la même dans toutes les grandes villes contaminées par le virus de l'écologie perverse). Il s'agit donc de sauver l'essentiel… S'abstenir ou voter écolo ou LREM, c'est accélérer le mouvement de destruction de tout ce que nous aimons tant et que nous voudrions conserver, pour notre bonheur et celui des générations à venir : le progressisme n'est-il pas, par définition, l'ennemi de tout ce qui ‘’existe’’, le ''neuf'' devant impérativement remplacer ''le vieux'', fut-ce en pire ?
Mais attention ! Les prophètes de malheur sont en train de gagner leur pari : selon un sondage Ifop, un Français sur 4 hésiterait à aller voter le 28, encore à cause du coronavirus (même s’'il n'y a pas le moindre lien entre ces deux événements !). A cause de la panique exagérée (et injustifiée) qui règne en maîtresse, “le seul vrai risque est, en ce moment, une immense anesthésie politique et ses conséquences les plus dramatiques !”. Dont une nouvelle défaite de la Droite à Paris. Toute personne qui s’abstient ou qui met un bulletin ''Hidalgo'' ou, pire, ''Buzyn'' (mais comment est-ce possible ?) vote en r��alité contre le futur de notre ville qui fut si belle, et en faveur du malheur quotidien de nos petits-enfants...
H-Cl.
PS Il existe, à Droite (pauvre Droite, si douée pour perdre, et qui a tant de mal à s'unir) une sorte de snobisme suicidaire qui consiste à dire ''je n'aime pas Rachida Dati''. Outre que c'est idiot (lisez son programme : il est excellent !), ce n'est plus le sujet, car cela assure la victoire de la pétroleuse qui nous fait tant de mal depuis 6 ans, collectivement et individuellement. Son entente avec les plus intégristes des faux-écolos (ceux pour qui la sauvegarde de la Planète passe par la destruction de tout ce qui fonctionne...) va entraîner une accélération foudroyante de tout ce qui est mauvais pour l'Homme, pour la Vie, pour la Ville... Ne laissons pas faire ça !
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Comment protéger notre vie privée à l'ère du renseignement?
À l'ère du renseignement, il est normal pour nous d'avoir un ou deux téléphones portables, mais à mesure que nous devenons de plus en plus dépendants des téléphones portables, la fuite de nos informations privées via les téléphones mobiles se produit également de temps en temps, alors comment devrions-nous protéger notre propre vie privée?
Vous pouvez voir les nouvelles et les informations relatives aux brouilleurs de téléphones portables sur Internet, ou l'utilisation de cet équipement que vous utilisez. Alors, que savez-vous de ce type de brouilleur de signal téléphonique? Quels sont leurs principes de fonctionnement et leurs utilisations? Je pense que ce qui vous importe le plus, c'est son utilisation des questions juridiques.
Si vous avez souffert d'une forte sonnerie de téléphone portable, ils peuvent être dus à des appels téléphoniques harcelants, peuvent également provenir des personnes autour de vous, ils sont au téléphone, la voix est très grande, a de graves interférences sonores sur l'environnement environnant. Nous ne pouvons pas tous supporter ce comportement non civilisé, ce comportement de triche, nous n'avons donc besoin que d'un brouilleur de téléphone portable, c'est l'équipement de protection contre les interférences du signal du spectre du signal du téléphone portable, produit principalement des ondes radio similaires à celles du bloc, le téléphone portable ne peut pas recevoir les informations correctes du spectre du signal, l'activation ne fonctionnera pas correctement.
Nous avons entendu dire qu'un homme a utilisé un brouilleur dans la station de métro pour avoir la paix. Eh bien, la question était sur presque toutes les lèvres: qu'est-ce qu'un brouilleur portable?
Les troubles de fréquence peuvent être bénins ou malins. La police et l'armée utilisent souvent la congestion pour limiter ou interférer avec la communication pendant les prises d'otages, les attentats à la bombe ou lorsqu'une action militaire est en cours. Les tricheurs ont été utilisés moins gaiement pour perturber le premier changement dans les manifestations pacifiques.
Tout d'abord, si vous voulez en savoir plus sur le brouilleur de téléphone, vous pouvez cliquer sur le lien. En ce qui concerne l'utilisation de la zone de brouilleurs de téléphone portable en raison de sa fonction, où il est nécessaire d'interdire l'utilisation du téléphone portable, où vous devrez peut-être utiliser, et nous sommes l'endroit le plus familier est l'école, la prison, l'église, les salles de réunion, etc. Cependant, avec l'augmentation de la vulgarisation et de l'abus des téléphones mobiles intelligents, l'utilisation de cet équipement est également de plus en plus de brouilleurs de signaux, y compris les cas de brouillage à usage privé en forte croissance, les gens ont souffert de sonneries graves pour causer des problèmes. Je crois qu'avec l'augmentation du nombre de téléphones mobiles non civilisés, il y aura plus de demande de brouilleurs mobiles à l'avenir, et ce type de brouilleur sera plus évident dans sa fonction et son type de bouclier de signal. À propos, le brouilleur GSM peut également bloquer le signal du téléphone portable。
Mais comment fonctionne un brouilleur de téléphone portable? Eh bien, ils utilisent des antennes pour envoyer des ondes radio dans les mêmes fréquences que celles des téléphones portables. Cela conduit à une dégradation suffisante des téléphones portables à proximité immédiate d'un brouilleur de téléphone mobile (qui peut être inutile de 12 pieds à cinq miles selon le type). Les nouveaux appareils sont minuscules et souvent déguisés en paquets de cigarettes.
Mais parfois, c'est mauvais lorsque vous utilisez les bloqueurs. Parce qu'ils peuvent bloquer les signaux d'urgence. L'homme dans le bus à Philly n'a probablement pas pensé à ce qui se passerait si le ciel interdisait à son bus de s'écraser et que quelqu'un avait besoin d'appeler à l'aide. Si votre patron a utilisé un WiFi ou un Brouilleur GPS dans votre lieu de travail et votre entreprise était privée, ce ne serait pas une bonne situation!
D'une part, les perturbations du téléphone portable dans la vie quotidienne peuvent ressembler à une très bonne idée: qui veut s'asseoir à côté de quelqu'un dans le train qui va voir son médecin pour les détails grossiers de son dernier tabouret? Ne travailleriez-vous pas à la bibliothèque ou à votre travail si vous n'aviez jamais eu votre meilleur ami toutes les deux minutes? De plus, si vous souhaitez limiter l'utilisation du temps WiFi à la maison, vous pouvez également utiliser des brouilleur WiFi. Il peut être utilisé pour empêcher les enfants de dépasser l'utilisation des téléphones mobiles et des réseaux WiFi. Donc, le brouilleur doit être utilisé correctement et seulement que nous pouvons bénéficier de ce gadget.
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BANKSY - The Immersive Experience à l’espace Lafayette Drouot
Après avoir ouvert ses portes à l’expo dédiée à l'univers Star Wars, l’espace Drouot nous offre un très beau voyage artistique et une experience immersive sans précédent. Nous sommes invités à plonger underground, au sein de l'univers unique, engagé et subversif du maître des rues.
Humour noir, grincement de dents, dénonciations sociales et politiques, le monde de Banksy est décapant, et cette exposition complètement vivifiante.
Plus de 100 œuvres sur 1200 m², l’espace se déploie par petits bouts faits de dégagements et de recoins sur 3 niveaux. L'expérience débute au niveau le plus bas avec quelques-unes des œuvres de Banksy issues de collections privées. On y retrouve notamment le "Gangsta Rat" mais aussi le "Consumer Jesus" ou encore le "Toxic Mary" détournant intelligemment la religion.
Plus haut, on retrouve l'incontournable "Kissing Coppers" illustrant le fameux baiser entre deux policiers britanniques mais aussi l'oeuvre "Turf War" où Winston Churchill est transformé en icône punk à crête verte.
Place ensuite à d'impressionnantes reproductions de peintures murales de Banksy, réalisées ici par une dizaine de street-artistes graffeurs venus du monde entier. Ces derniers ont travaillé pendant un mois, de jour comme de nuit, pour recréer ces incroyables fresques (à taille réelle) au sein des différents recoins de l'Espace Lafayette-Drouot !
Le spectateur peut se fondre dans l’oeuvre comme la fresque s’intègre au paysage urbain. C’est une oeuvre éminemment habitable et en un certain sens participative. Il y a comme une invitation faite aux passants de cette rue (en intérieur) à s’approcher des œuvres afin de choisir le lieu qui leur permet de s’y intégrer.
On voyage à New York avec "Waiting in Vain" et "The street is in play" puis à Londres avec "No Ball Game" et "Slave Labour" sans oublier à Paris avec la fillette recouvrant une croix gammée mais aussi l'œuvre réalisée sur la porte du Bataclan suite aux tragiques attentats de 2015.
Coup de cœur particulier pour les reproductions de plusieurs œuvres de Banksy à Bethléem et le fameux Walled Off Hotel ouvert en 2017 à quelques pas à peine du mur. Même si un brin d’opportunisme pointe face à chaque événement qui se vit en exploitant presque systématiquement sur le même mode, l’ensemble reste magnifique, et la scénographie mise en oeuvre pour valoriser ces fresques juste époustouflantes..
Pour une immersion parfaite, l'installation diffuse également en fond sonore quelques sirènes de police (espace New-York) ou bourdonnements d'hélicoptères (à Bethléem). L’odeur de la cave, de la chaux, du crépi du neuf; cet espace clos sans vue sur l’extérieur rajoute encore de l’intensité à ces murs sur lesquels graphs et tags explosent de partout.
Original, instructif, surprenant, ludique, tonique, et surtout monumental dans l’ampleur de la monstration, L’Immersion Banksy ne doit absolument pas vous échapper...
#EXPO#BANKSY#Immersion#peinture#fresques#pochoirs#tags#graph#politique#Guerre#attentats#Denonciation
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Attentat Sonore - "Back to BCN" Official Music Video
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Quand Arnaud Beltrame sauvait une otage en Irak "au péril de sa vie"
Ce fait d'armes-là n'avait pas vocation à être raconté publiquement. Arnaud Beltrame, à l'époque, n'était pas le héros national que la France s'apprête à célébrer mais un anonyme gendarme d'élite, tout juste admis à l'Escadron parachutiste d'intervention de la Gendarmerie nationale (EPIGN), groupe d'appui du GIGN. Ses ordres de mission étaient confidentiels. Ses opérations, secrètes comme le sont toujours celles des forces françaises à l'étranger, surtout en temps de guerre. Les seuls indices de ses exploits passés figuraient sur le tableau des médailles qu'il avait reçues et dans les paroles de ses proches.
Sa mère, tout en pudeur, expliquait ainsi ce lundi matin sur RTL qu'elle n'avait pas été surprise que son fils vienne se substituer à l'otage retenue dans le Super U de Trèbes par le djihadiste Radouane Lakdim.
"Il a déjà eu des situations analogues. Il était évident qu'il ne resterait pas passif et qu'il irait assister son prochain", glissait-elle, allusive.
En réalité, seuls les initiés pouvaient comprendre que le geste héroïque d'Arnaud Beltrame à Trèbes n'était pas le seul. Une action d'éclat assez similaire avait déjà eu lieu, non dans un supermarché tranquille de l'Aude mais dans une zone de guerre.
Un fait d'armes resté discret
C'était le 7 septembre 2005 à Bagdad. Arnaud Beltrame est alors affecté pour une mission de trois mois dans une équipe dédiée de l'EPIGN. Il est le "chef du détachement gendarmerie" en Irak. Missions : protéger l'ambassade située dans la zone rouge de Bagdad, participer à la protection rapprochée des diplomates et sécuriser les convois entre la ville et l'aéroport. La guerre fait rage. Et le climat pour les Français est tendu : la journaliste Florence Aubenas et son guide Hussein Hanoun, pris en otages durant cinq mois, ont été libérés juste avant l'été. Tous les ressortissants occidentaux sont susceptibles d'être enlevés. L'ambassadeur de France lui-même a été exfiltré durant quelques semaines à Paris en raison d'informations précises évoquant une action imminente.
Chuteur opérationnel, c'est-à-dire apte au saut en parachute à haute altitude comme le pratiquent les commandos, familier du maniement des armes, Arnaud Beltrame est aussi à Bagdad en lien avec les services de renseignement français et américains présents sur place. Les informations s'échangent sur les attentats en ville – une soixantaine par jour et surtout les menaces de rapts.
Arnaud Beltrame, héros national et symbole de toutes les peurs
Ce jour-là, l'alerte est donnée au sujet d'une Française installée en Irak depuis plusieurs mois. Venue deux ans auparavant avec d'autres militants pacifistes, elle voulait, avant la chute de Saddam Hussein, jouer le rôle de bouclier humain sur des sites stratégiques bagdadi pour tenter de dissuader les Américains de viser la ville avec leurs missiles Tomahawk. Las, la guerre a éclaté entre-temps, la laissant esseulée à l'hôtel Palestine, en plein centre, menacée par les bombardements. Et visée par les groupes terroristes pour qui cette humanitaire française serait une otage idéale.
Cette fois, d'après les informations reçues par les Français, son enlèvement est imminent. Arnaud Beltrame et ses hommes sont donc chargés de la localiser, de la protéger et de l'exfiltrer en lieu sûr. Il faut traverser la ville, convaincre la Française et la ramener vers l'aéroport. Le temps presse. Aucun détail connu sur les moyens utilisés. Aucune trace d'engagement face aux terroristes sur le point d'agir. Aucun commentaire public sur l'opération. Mais pour le gendarme français, une décoration militaire exceptionnelle décernée uniquement aux soldats qui se sont illustrés pour une "action d'éclat".
"Arnaud ne parlait jamais en public de ses missions opérationnelles", confie à "l'Obs" l'un de ses amis d'Avranches où Arnaud Beltrame était à la tête de la Compagnie Sud-Manche. "Il n'était pas du genre à dévoiler ce genre de choses…"
De fait, le secret sur cette mission n'a été partiellement levé que le week-end dernier à l'occasion des hommages à Arnaud Beltrame, la Direction générale de la Gendarmerie nationale faisant savoir sur cet épisode que "dans des conditions particulièrement dégradées en termes de sécurité, il avait conduit, au péril de sa vie, une mission complexe de récupération d'un ressortissant français menacé par un groupe terroriste, qui lui vaut d’être décoré de la croix de la valeur militaire avec citation à l’ordre de la brigade"…
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"Sens du sacrifice"
Les semaines irakiennes d'Arnaud Beltrame ne s'arrêtent pas à cette seule mission. Joint par "l'Obs", l'ambassadeur de France en Irak à cette période, Bernard Bajolet, qui deviendra par la suite directeur de la DGSE, les services extérieurs français, se souvient bien du gendarme, rencontré durant les premiers mois de sa mission. "C'était un homme agréable, professionnel et bien dans sa peau. Je l'appréciais beaucoup", nous confie-t-il. Et entre la grande et la petite histoire, le diplomate a consigné dans ses carnets une anecdote et des phrases prémonitoires autour du futur héros national.
C'était le 28 juillet 2005, Arnaud Beltrame, dans son uniforme de l'Escadron parachutiste d'intervention de la Gendarmerie nationale, est déjà en poste à l'ambassade de France de Bagdad pour la mission de sécurisation. Il est aussi en attente de la liste des officiers choisis pour être promus capitaines. Il espère en être. Le télégramme porteur de la bonne nouvelle est bien arrivé de Paris mais personne ne lui en a dit mot et, facétieux, les hommes décident de monter un canular. Le chef de la mission diplomatique est dans le coup. Quand Arnaud Beltrame se présente, ils affichent des mines graves et lui font savoir que son nom a été rayé de la liste d'aptitude de la promotion des capitaines. Sans doute de mystérieuses et injustes intrigues parisiennes.
Beltrame encaisse le coup. Il rit jaune quand l'ambassadeur, solennel, lui fait savoir qu'en compensation, lui a été trouvée une place dans les troupes locales. On remet même au gendarme les 3 étoiles de l'armée irakienne. Surprise de l'impétrant. Sourire crispé. Moment de flottement. C'est évidemment le clou du spectacle. Les hommes éclatent d'un rire sonore et gaillard. On fait savoir à Arnaud Beltrame qu'on l'a bien eu : il l'obtient bien, sa promotion ! Champagne et chansons suivent. Un moment de légèreté accompagne le nouveau capitaine dans le huis-clos de l'ambassade sécurisée au milieu de la nuit de Bagdad.
Surveillance de Lakdim, mort de Beltrame... 3 zones d'ombre de l'attentat de Trèbes
Dans le journal de bord que l'ambassadeur Bajolet tenait alors quotidiennement et qui est aujourd'hui versé aux archives, le diplomate a noté le souvenir de cette parenthèse au milieu de la guerre. "Un peu de gaieté ne fait pas de mal dans les conditions que nous vivons ici. On ne sait pas si on s'en tirera vivant, alors il faut profiter de chaque instant", écrit-il. Et à propos d'Arnaud Beltrame, le haut diplomate consignera précieusement une fine observation qui aujourd'hui résonne lourdement :
"Le nouveau capitaine me dit son enthousiasme et son sens du sacrifice."
Mathieu Delahousse
Article complet: L'Obs — https://www.nouvelobs.com/societe/terrorisme/20180326.OBS4184/quand-arnaud-beltrame-sauvait-une-otage-en-irak-au-peril-de-sa-vie.html
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Nicola Sirkis : "Ma Vie en Indochine"
Alors que vient de sortir « 13 », le nouvel album de son groupe, le leader se confie longuement sur une histoire qui dure depuis plus de trente-cinq ans. Avec ses hauts, ses bas et ses défis pour demain
Paris Match. Pourquoi as-tu voulu devenir chanteur ? Nicola Sirkis. Parce que je ne savais rien faire d’autre. J’écrivais depuis l’âge de 15 ans, mais je ne savais ni chanter ni jouer de la guitare ou de la basse. Je fréquentais des groupes de rock, j’apportais des micros et c’est comme ça que j’ai intégré les Espions. Ma référence à l’époque, c’était Joe Strummer qui hurlait dans “Rude Boy”. Depuis, j’ai appris à chanter. Et Indochine m’a fait connaître beaucoup de choses sur les rapports humains…
Lire aussi : Nicola Sirkis & Xavier Dolan - Ils mettent les poings sur les "i"
Mais avais-tu compris dès la première répétition avec les Espions que ça serait ta vie ? Ah non. Le déclic s’est vraiment produit lors de notre premier concert au Stade de France, en 2010. Jouer là-bas n’avait jamais été un but dans ma carrière, j’ai juste eu l’opportunité de le faire. Jusqu’à ce moment-là, je vivais quasiment au jour le jour. Me dire que je fais la promotion d’un treizième album, c’est irréel. Aujourd’hui encore, chaque fin de tournée est un miracle et je pense que tout peut s’écrouler du jour au lendemain. Bon, on a vendu 200 000 billets pour nos prochains concerts, donc je suis tranquille. Mais uniquement jusqu’en 2018 ! [Il rit.] “13” devait être un disque court et dansant. A l’arrivée, il fait près de quatre-vingts minutes et se languit dans des ambiances souvent sombres.
Que s’est-il passé ? Le cheminement du disque a été compliqué. Nous avons la chance d’être toujours attendus. Donc, un treizième disque, ce n’était pas rien. Indochine est tellement à part dans le paysage musical français qu’il fallait absolument que “13” soit meilleur que les douze précédents. Ce cap avait beaucoup de sens pour moi. Très vite, j’ai eu envie d’explorer de nouvelles sources sonores, d’essayer de nouvelles machines. Et j’ai retrouvé les premières essences d’Indochine, comme lorsque nous commencions à travailler sur les premiers synthés.
Comment travailles-tu avec les membres du groupe, tu les décourages ou tu les encourages ? Je m’en fous, je suis dans le rôle de l’avocat. Si nous échouons, c’est ma faute. L’importance que j’accorde à Indochine est bien plus viscérale et importante que pour eux. Chez moi, c’est presque physique. Quand nous tournons en rond, cela m’énerve et me plonge dans une détresse profonde. Parce que je suis toujours prêt à renoncer si je ne suis pas content du résultat final.
En 2016, pourquoi as-tu décidé de partir en tournée à la suite des attentats du Bataclan ? On ne pouvait pas se voiler la face. Depuis 2015, le monde a vraiment changé, il est devenu plus violent, plus triste, plus angoissant. On s’est pris une guerre violente dans la figure. Mais je ne voulais pas, comme Maurice Chevalier en 1939, aller divertir les soldats mobilisés. Les festivals passaient pour des cibles potentielles, il fallait montrer qu’on était là, on ne pouvait pas rester planqués, car il n’y a pas beaucoup de Jean Moulin dans la musique. Et ces concerts m’ont sorti de la sclérose dans laquelle j’étais. Je suis parti pour l’Aubrac dans la foulée, sans Internet, sans téléphone, et j’ai pu commencer à écrire.
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COMME A LA GUERRE
Déjà disponible
De Julien Blanc-Gras
Aux éditions Stock
“Le jour de la naissance de mon fils, j'ai décidé d'aller bien, pour lui, pour nous, pour ne pas encombrer le monde avec un pessimisme de plus. Quelques mois plus tard, des attentats ont endeuillé notre pays. J'en étais à la moitié de ma vie, je venais d'en créer une et la mort rôdait. L'Enfant articulait ses premières syllabes avec le mot guerre en fond sonore. Je n'allais pas laisser l'air du temps polluer mon bonheur. »
Roman d'une vie qui commence, manuel pour parents dépassés, réflexion sur la transmission, cette chronique de la paternité dans le Paris inquiet et résilient des années 2015-2018 réussit le tour de force de nous faire rire sur fond de tragédie.
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#AGENDA#LE GANG#SEPTEMBRE 2019#OCTOBRE 2019#DECEMBRE 2019#LA JUNGLE#LE PRINCE HARRY#ATTENTAT SONORE#RIPE LA LUNE#DIRTY RODEO#ASILE#COLD COLD BLOOD#PUPPETMASTAZ#EQUIPE DE FOOT#BRAZILIERS#JARS
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Voter à Paris, en 2020 : ''assistance à merveille en danger...''
En avoir dit deux mots, hier, m'a fait prendre conscience de mon degré de ''retenue'' sur des sujets graves mais pas ''à la mode''. Que je me laisse dicter le choix de mes ''billets'' par leur atroce ''politiquement correct''... c est un comble ! Pendant que je crois m'efforcer de poser de vraies questions sur de vrais sujets (mais sans trouver toujours de vraies réponses !), des tas de choses tout aussi fondamentales s'effritent sous nos yeux... quand elles ne s'effondrent pas, comme c'est le cas de mon cher Paris. Mais d'autres villes, d'autres régions, sont aussi à sauver de l'emprise de la Gauche ou des appétits infondés des nuls de LREM...
Les deux mandatures ratées d'Anne Hidalgo, justement surnommée ''Notre Drame de Paris'', ont sans aucun doute défiguré la Capitale beaucoup plus que tous les attentats, bombes, incendies d'églises soi-disant dus au hasard (?), et pollutions diverses... Cette ville naguère élégante, belle, admirée du monde entier, enviée par tous et plaisante à vivre pour ses habitants est devenue un enfer sale, malodorant, bruyant, dés-harmonieux pour ne pas dire laid et infréquentable... Travaux inutiles mais permanents, insécurité galopante, record incontesté des cambriolages et de la violence gratuite, mendicité agressive de kosovars et de ''yougo-slovaques'' en hordes surveillées par des ''tontons mafieux'', squares abandonnés aux trafiquants de drogue (et pas que les squares !), rats qui défilent dans nos rues en bataillons serrés, la nuit tombée... En septembre 2019, le grand quotidien britannique ''the Guardian'' a ressorti, à propos de Paris, un qualificatif infamant : ''l'homme sale de l'Europe'', copié de ''l'homme malade de l'Europe'' de Nicolas Ier pour parler de l'Empire Ottoman alors en pleine déconfiture... Je parlais hier de ''ville du tiers monde'' ? Après 2 minutes de recherche... je vois que ne suis pas seul à le penser.
Retour sur images : lorsque, en octobre 1955, je suis arrivé à Paris, encore ébloui par la lumière de mon cher Maroc natal, j'ai découvert une autre forme de beauté, d'harmonie, de charme, de joie de vivre. Et malgré les rigueurs de l'hiver 1956, le plus froid de tous, j'ai adoré m’adonner à la ''flânerie'' dans les vieux quartiers, de monument en monument et d'église en église (et -déjà- d'orgue en orgue !), le long des échoppes des bouquinistes, passant de la plate-forme accueillante d'un vieux bus qui préférait la joie de vivre de ses passagers aux normes abusives d'une pollution invérifiable... à la neige tombant sur la Place de Furstenberg déserte, aux Halles, alors une ruche bruissante... ou à une traversée à pied sec de la Seine, gelée sur plus de 15 cm d'épaisseur, de l'Assemblée nationale à la Concorde (10 ou 20 fois de suite !), le long des ''Bains Deligny''... Aucun de mes petits enfants n'aurait envie de se livrer à de telles expériences : une trottinette les aurait vite renversés, une manif, détournés ou un CRS-Robocop, renvoyés d'où ils venaient : Delanoë et Hidalgo ont rendu la ville hostile à ses habitants. Paris ne peut vivre que dans le temps long de l'histoire, alors que nos politicards ne peuvent se projeter que dans le temps court d'une élection... et l'imbécile ''principe de précaution''...
Paris, en 2020, est une ville martyrisée par le fanatisme malfaisant d'une femme grisée par son pouvoir, comme ''possédée'' par quelques idées primaires, se sentant habitée par une mission qu'elle croit sacrée alors qu’elle n'est que mortifère... Un livre vient d'ailleurs de paraître, qui remet les choses en place : ''Les dents de la maire, ou les Souffrances d'un piéton à Paris'' (Benoît Duteurtre --Ed. Fayard), où l'auteur nous conduit des horreurs d'une pollution pire que jamais à la laideur du nouveau mobilier urbain, du bruit qui est devenu oppressant à notre patrimoine massacré, des embouteillages scientifiquement fabriqués par système au sacrifice de la vie des parisiens au profit du tourisme... Mais c’est aussi l'horrible prise en main des pensées des parisiens, à travers des propagandes impudiques qui ont pour mission de leur dire ce à quoi ils doivent (l'écologie) ou peuvent (la PMA) penser, le tout, bien entendu, au nom de la plus insupportable des fausses vertus, celle de la bien-pensance progressouillo-écolo-socialo-bobo-adémocratico-liberticide si fréquement pratiquée par nos ��’élites-sic’‘.
Boulevard St Germain, sur les quais rive gauche, au Châtelet, place St Michel, un peu partout, les voitures peinent à avancer d'un mètre dans les rues et avenues congestionnées. Dans un brouillard de fumées puantes, des piétons se risquent à éviter les scooters qui se faufilent comme ils peuvent. L'air empeste, car la réduction du nombre de véhicules, objectif claironné du maire pour diminuer les émanations, est largement annulée pas la lenteur de la circulation, propice aux gaz nocifs. La fermeture de la voie Georges Pompidou a augmenté les émissions d'azote, de carbone et de particules fines de 50 % entre le pont de la Concorde et le Pont Sully (''Facts, not words''!). Ce ne serait rien (enfin... presque rien !) s'il n'y avait pas, comme en soutien permanent, le bruit insoutenable des centaines de chantiers inutiles ou qui ne correspondent à rien, leur seule raison d'être étant de rendre la circulation impossible. (NDLR : on fait un trou pour rien, on le laisse à ciel ouvert un certain temps, puis on le referme avant de refaire la même opération 20, 50 ou 100 m plus loin, toujours sans la moindre raison vraie). Paris sous Hidalgo, c'est un remake de ’‘1984′’ en l’an 2020, ou c’est le règne du ''à qui perd, perd'' !
Et il y a le programme d'une autre mandature à venir, qu'elle ose briguer : rendre cyclables 100 % des rues parisiennes, supprimer 60 000 nouvelles places de stationnement (après les 90 000 déjà disparues, au grand dam de la circulation)... bouleverser de fond en comble ce qui reste de la voirie pour augmenter encore le nombre de chantiers et la pollution sonore… et faire du Périphérique une ‘’suite’’ de scènes bucoliques dignes de Watteau (cf. la vieille folie anarcho soixante-huitarde de ''mettre la ville à la campagne'' –parce que l'air y est plus sain... expliquait Alphonse Allais vers 1860 : leur progressisme n’a que dans les 160 ans de retard !)
Le but de notre pétroleuse de choc de la dés-écologie’’ est simple, dans son besoin pathologique de pistes cyclables : faire de Paris une ville cycliste, comme Copenhague et ses 500 000 habitants. (NDLR : même en admettant, ce qui est impossible, que 1 parisien sur 20 soit prêt à se mettre au “vélo obligatoire”, on est loin de chiffres favorables à une interdiction de facto de l'automobile !). Mais notre pasionaria de la pédale ne rêve que d'un Paris qui aurait sa place dans une compétition absurde entre les “villes-monde”...dont on sait maintenant qu'elles sont une erreur de conception… dans une “course à la mort” qui signera la fin de tout ce que Paris avait d'unique. Dans le scrutin tel qu'il se présente, avec tout candidat autre que Rachida Dati, Paris ne sera plus Paris. Jamais. Et c’est une tragédie !
On peut ajouter ici que, à quelques détails près (dates, rythmes, pourcentage, nom des acteurs de cette “farce” sinistre…), la menace et le danger couru sont les mêmes dans toute la France. Il n'est donc plus temps de finasser sur des jeux de rôle ou des préférences partisanes : il s'agit de sauver l'essentiel… Voter écolo ou LREM, c'est encourager le “progressisme”, c'est-à-dire accélérer le mouvement de néantisation de tout ce à quoi nous sommes tellement attachés et que nous voudrions tant protéger et conserver, pour notre bonheur et celui des générations à venir : le progressisme n'est-il pas le pire ennemi de tout ce qui ‘’existe’’ ?
Mais attention ! Les prophètes de malheur sont en train de gagner leur pari : selon un sondage Ifop “sorti” hier, plus d'1 Français sur 4 hésiterait à aller voter dimanche (1er tour des “municipales”) à cause du coronavirus (…puisqu'il n'y a pas le moindre lien entre ces deux événements !)… J'écrivais hier, en parlant de la panique mondiale en cours, largement injustifiée : “le seul vrai risque est, en ce moment, la menace d'une immense anesthésie politique”. Bingo ! On y est ! Et toute personne qui ne va pas voter fait comme si deux voix étaient contre elle ! H-Cl.
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Cuba : le combat entre David et Goliath (Dans « La Marseillaise » du week end)
En ce mois de janvier 2019, Cuba célèbre l’anniversaire de la révolution, la fin de la domination impérialiste nord-américaine et de son fantoche local. Il y a soixante ans, la Grande Ile s’engageait dans la voie de la souveraineté, du développement et du mieux vivre.
Après des années d’agressions, des années de dénigrement, après des années de résistance de ce pays d’un peu plus de onze millions d’habitants face à la première puissance économique et militaire mondiale, à Cuba on dispose de peu de richesses irriguant la société de consommation mais on mange à sa faim, on étudie et on se soigne gratuitement, on vit dans une société joyeuse, en sécurité et solidaire.
Au fil des années, des Cubains ont préféré quitter leur terre natale croyant trouver ailleurs leurs rêves de toutes les illusions. Qu’il est dur de vivre le rationnement et les nécessaires mesures de défense et de sécurité imposées dans un pays soumis à des agressions allant de la tentative d’assassinats à l’explosion dans un hôtel de la capitale, de l’introduction de la peste porcine a un attentat contre un avion de la Cubana de Aviacion avec à son bord l’équipe nationale d’escrime.
Voici un pays du Tiers monde où l’espérance de vie s’élève à 78 ans, où tous les enfants vont gratuitement à l’école, les étudiants à l’université. Un petit pays par la taille capable de produire des universitaires de talent, des médecins et des chercheurs parmi les meilleurs au monde, des sportifs raflant les médailles d’or, des artistes, des créateurs.
Un pays qui a dû affronter le terrorisme, un blocus toujours en vigueur et même renforcé depuis l’arrivée du sinistre Trump visant à étrangler son économie. Un pays qui chaque jour depuis soixante ans a dû subir des calomnies à la pelle. Exemple récent : la prétendue «attaque sonore » contre l’ambassade des Etats-Unis à La Havane.
« Des diplomates nord-américains en poste dans la capitale cubaine sont victimes d’une nouvelle attaque des perfides services cubains », s’égosillait-on à Washington et dans des rédactions parisiennes. Une agression «high-tech » provoquant des douleurs d’ouie, des pertes d’audition, des insomnies, des pertes de connaissances. L’administration US a sauté (monté?) l’affaire. Il fallait condamner une nouvelle fois le gouvernement cubain.
Un enregistrement a permis de repérer le son maléfique de l’agresseur. Puis, la bande audio a été confiée à des chercheurs américains et britanniques. Résultat ? L’analyse présentée par la Society for Integrative and Comparative Biology révèle qu’il s’agit du chant du grillon à la queue courte vivant dans les environs de La Havane. Sacré anurogryllus muticus, il n’a même pas eu les honneurs des médias pourtant si prolixes sur « l’affaire » à ses débuts mais a donné l’occasion à Trump de réduire le nombre des diplomates nord-américains, d’annuler des accords passés avec Obama et de renforcer le blocus en pénalisant à coup de gros paquets de dollars les banques, notamment françaises, pour délit de commerce avec Cuba.
Pour salir la révolution cubaine, la propagande yankee servilement relayée en Europe évoque les libertés et les droits de l’homme.
A Cuba, la torture n’a jamais été utilisée. On tranchait les mains des poètes à Santiago du Chili, pas à la Havane. Ce n’est pas à Cuba qu’on réprime actuellement les minorités mais au Chili et en Argentine. Les prisonniers étaient largués en mer depuis des hélicoptères en Argentine, pas à Cuba. Les opposants au gouvernement ne sont pas assassinés dans les rues de La Havane mais au Honduras sous la protection des Etats-Unis et de l’Union européenne. Ce n’est pas à Cuba mais au Brésil que le nouveau président fasciste organise la chasse aux démocrates dans les universités, annonce la déforestation d’une partie de l’Amazonie, menace les populations indiennes et qualifie de « terroristes » les paysans sans terre en lutte contre les grands propriétaires. Quant aux prisonniers soit disant « politiques », liés et subventionnés par la CIA et ses satellites, ils se comptent en quelques dizaines à Cuba alors que les victimes de la justice raciste yankee croupissent souvent depuis des dizaines d’années dans les prisons nord-américaines.
Cuba, malgré les énormes difficultés économiques, a toujours été solidaire avec les victimes des dictatures, avec les démocrates du continent. Il faut remercier Fidel Castro et ses camarades d’avoir accueilli les réfugiés fuyant les dictatures du Chili et d’Argentine, de Haïti et de Bolivie, d’avoir ouvert les écoles, les centres de santé aux enfants des parias de toute l’Amérique latine et, plus tard, aux enfants contaminés de Tchernobyl. Il faut leur savoir gré d’avoir envoyé dans toute l’Amérique latine les chirurgiens de l’Opération Milagro rendant la vue à des populations entières. Il faut les féliciter d’avoir formé gratuitement des milliers de médecins.
Dans la mémoire de millions d’hommes et de femmes d’Amérique latine et du Tiers monde, Cuba restera un exemple des temps modernes. Quant à Fidel Castro, il figure au panthéon des héros du XX eme siècle comme son ami et camarade Nelson Mandela qui vouait au leader cubain une amitié « indéfectible ».
A Cuba, les changements intervenus ces dix dernières années dans les domaines économique et politique, avec la transmission progressive des pouvoirs aux jeunes générations, se prolongent sereinement.
La révolution cubaine évolue à son rythme, prenant en compte les mutations dans la société, les impératifs économiques et le contexte international, le panorama régional ne lui étant pas particulièrement favorable en ce moment.
A cours des dernières semaines, l’élaboration de la nouvelle Constitution a été discutée, amendée, réécrite par plusieurs millions de Cubains lors de dizaines de milliers de réunions publiques.
« Chaque Cubain pourra librement exprimer des opinions et contribuer à la réalisation de la nouvelle Constitution qui reflètera le présent et l’avenir de la Patrie avec l’oreille collée à la terre », déclarait Miguel Diaz Canel Bermudez, le nouveau président à l’ouverture de la consultation nationale. C’est fait.
Fidel Castro avait pour habitude de rappeler qu’une révolution doit être continuellement en mouvement au risque sinon de disparaître. Le débat sur la nouvelle Constitution est pleinement entré dans ce cadre. Qui dit mieux dans la région et… ailleurs ?
Nixon à CIA : «Stoppez-le»
Les services secrets US ont monté 638 tentatives d’assassinats contre Fidel Castro.
Bureau ovale de la Maison Blanche, 2 janvier 1959.
« Dites-moi Dick, ce Castro c’est quoi ? » Le président Dwight D. Eisenhower en fin de mandat s’adresse à son vice-président et futur candidat à l’élection présidentielle Richard Nixon, chargé de suivre personnellement les événements à Cuba. «Ce type est un idéaliste, pas un communiste. Nous allons le mettre dans notre poche », répond Nixon.
Avril 1959. Fidel Castro effectue un séjour aux Etats-Unis. Richard Nixon le reçoit à la Maison Blanche. Fidel Castro raconte :
« Il me jetait un regard suspicieux et malin. J’hésitais à parler. Je répugnais à exposer clairement ma pensée. Mais je lui exposais avec précaution la situation cubaine telle que je la percevais. Il se montrait aimable. C’est après cet épisode que les plans d’invasion ont commencé à se tramer ainsi que les tentatives d’assassinats me concernant directement».
Conclusion de Nixon figurant dans les documents officiels déclassés : «Il a ces dons indéfinissables qui font de lui un leader. Indépendamment de ce que nous pensons de lui, il va jouer un grand rôle dans l’évolution de Cuba et, probablement, de l’Amérique latine en général. »
Mai 1959. Maison Blanche, bureau de Richard Nixon. Le gouvernement cubain vient de promulguer la première loi de réforme agraire et des informations fuitent sur un projet de nationalisations des entreprises nord-américaines installées dans l’île. Richard Nixon téléphone à Allen Dulles, le chef de la CIA. « Vous avez l’autorisation Allen. Stoppez-le et préparez le débarquement. » Bilan : 638 tentatives d’assassinats contre Fidel Castro, un débarquement avorté à la Baie des cochons, le blocus économique, des sabotages et des actes terroristes à la pelle.
Jusqu’à la mort du leader de la révolution cubaine, la cellule Castro à Langlay a cherché le meilleur moyen d’éliminer le leader cubain : du cigare piégé à la combinaison de plongée trafiquée, de la charge explosive placée sous une estrade au cadeau mortel. Tous les présidents nord-américains – à l’exception de Jimmy Carter - auront leurs plans d’assassinats.
Rien n’y fera. Fidel Castro est mort dans son lit après une longue maladie entouré de sa famille, de ses amis et en replongeant dans ce qu’il aimait passionnément : la lecture et l’écriture.
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Le jour (en 2009) où j’ai gagné un concours de nouvelles (incipit by Susie Morgenstern)
Fatale coïncidence
Le sac à dos de Marine n’est pas comme celui de tout le monde ! Elle s’assure tous les soirs qu’elle y a mis des pansements, de l’aspirine, du désinfectant, du fil et une aiguille, des crayons et des stylos en plus des cahiers blancs, des trombones, un stick de colle, des ciseaux, des mouchoirs en papier, des tampons, du sel, du poivre, de l’huile d’olive, une culotte de rechange, des enveloppes, son couteau suisse, un compas, une bouteille d’eau, des barres énergétiques, des allumettes, une pince à épiler, une lime à ongles, du savon, du shampoing, des cubes de bouillon, des sachets de thé, du sucre, des épingles à nourrice, du chocolat, une lampe de poche, son téléphone portable, un dictionnaire, son doudou. On ne sait jamais quand il va falloir sauver une vie. Peut-être même… la sienne. Aujourd’hui, elle est allée jusqu’à y enfoncer sa brosse à dents et un tube de dentifrice neuf, son oreiller et tous les sous de sa tirelire. Parce que cette fois-ci ça y est, elle a décidé de quitter la maison. Il est temps que sa vie commence.
-À ce soir chérie ! crie sa mère en entendant la porte claquer. Marine ne répond pas. Elle part comme si elle, la bonne élève, la fille modèle, allait sagement au collège, comme tous les jours. Aujourd’hui elle ne court pas, elle suit doucement ses jambes vers la gare. Aujourd’hui est le premier jour du reste de sa vie.
De sa vie d’avant, elle ne veut plus entendre parler. Finie la bulle rose bonbon dans laquelle ses parents l’avaient enfermée. Exit les repas ennuyeux chez papi-mamie tous les dimanches. Plus de promenade avec le ridicule petit caniche de maman chaque soir. Enfin débarrassée des goûters insipides du mercredi chez cette prétentieuse Amanda. Terminées les sempiternelles vacances à Saint-Giron-Les-Oies dans la caravane défraîchie de tonton-tata.
La voilà à présent plantée devant le tableau des départs de la gare de Sainte Cécile d’Andorge, hésitant sur la destination à choisir. Marre de ce trou perdu et ses quinze vaches au kilomètre carré, des vieux voisins gâteux dont la seule occupation est d’attendre le feuilleton de 16h50, ses chemins de terre où aucune voiture n’a jamais roulé et cet air, cet air si pur qu’il est irrespirable! Quelle est la destination qui pourrait offrir l’exact opposé de cette campagne ? Marine se souvient de l’admiration de son professeur d’anglais pour l’Amérique et tout particulièrement New York, autrement appelée la grosse pomme. Voilà c’est décidé… Elle prendra le train jusqu’à Paris et là-bas elle enchaînera avec un vol pour New York.
Son billet en poche, elle s’apprête à grimper dans le wagon. Devant elle une grand-mère peine à hisser son énorme valise dans la voiture. N’écoutant que son cœur, Marine se déleste de son sac à dos encombrant pour venir au secours de l’octogénaire en difficulté. Exténuée par cette séance d’haltérophilie, elle s’effondre sur le premier siège venu, laissant libre cours à ses rêveries. New York, ça va vraiment bouger! Toutes ces luxueuses limousines, ces grandes artères, ces files de voitures patientant devant les feux tricolores, le parfum enivrant du dioxyde de carbone, ce concert de klaxons. Ça, c’est la vraie vie ! Elle est tirée de ses pensées par la voix du contrôleur qui annonce le départ imminent du train. Elle suit doucement du regard le quai qui défile et aperçoit son sac à dos posé sur un banc qui semble rétrécir au fur et à mesure que le train prend de la vitesse. Marine est très embêtée, son sac était essentiel à sa nouvelle vie. Sans ses sachets de thé comment réconfortera-t-elle un groupe d’Anglais perdu dans le dédale des rues New Yorkaises? Sans sa bouteille d’huile d’olive impossible de faire découvrir à l’Amérique toute entière une des spécialités de sa région ! Sans son cahier et ses stylos comment écrira-t-elle le livre narrant ses aventures ? Il aurait pourtant sûrement été un best-seller. Marine se renfrogne un peu, mais il en faut plus pour l’arrêter. Heureusement qu’elle a gardé dans sa poche suffisamment d’argent pour payer l’avion. Elle s’imagine déjà poser aux côtés de la statue de la liberté, se promener dans Central Park, monter au sommet de l’Empire State Building ou parcourir de long en large le pont de Brooklyn. Quel contraste entre ces hommes affairés du quartier d’affaire de Wall Street, ces populations pleines de vie des quartiers noirs et ces habitants de China Town avec leur dialecte incompréhensible! Quand une main tapote son épaule, elle se retourne, quelque peu énervée.
« Excusez-moi mademoiselle, pourriez-vous tenir mon bébé et surveiller mes deux filles pendant que je vais ranger nos bagages ?
-Euh… Oui, oui, bien sûr. »
Marine s’exécute avec le sourire. La voilà transformée en baby-sitter. Elle qui pensait passer son voyage à rêvasser elle va devoir donner un coup de main à cette maman débordée. Rapidement le nourrisson se met à pleurer, les deux petites se disputent une poupée. Les pleurs du bébé se transforment en hurlements et la dispute en bagarre. Marine tente de rétablir l’ordre entre les deux pestes qui en sont venues aux mains avec dans les bras l’enfant dont le volume sonore augmente encore de quelques décibels. Décidément ce voyage n’est pas de tout repos : la fillette en viendrait presque à regretter le calme de sa campagne !
Après avoir remis les monstres à leur mère, Marine s’enfonce à nouveau dans son fauteuil en se bouchant les oreilles pour ne plus entendre les voix stridentes des fillettes. Rien à voir avec celle de Mick Ragger, le célèbre chanteur des Stolling Rones, son groupe de rock favori. Elle connaît par cœur tous leurs albums et a lu de nombreux articles les concernant dans des revues musicales. Ah ! Si seulement elle pouvait les croiser dans un quelconque magasin et obtenir un autographe! Car c’est bien connu, toutes les stars font leurs emplettes à New York. C’est en partie dans l’espoir de les rencontrer qu’elle a choisi cette destination…
« Pour des raisons techniques notre train va être immobilisé pour une durée indéterminée. Veuillez nous excuser de ce désagrément. »
Marine ouvre des yeux grands comme des soucoupes. Elle ne croit pas à sa malchance. Mais lorsque le conducteur réitère son message cinq minutes plus tard elle est bien obligée d’accepter son triste sort. Elle pousse un long soupir et décide de prendre son mal en patience. Ce voyage s’avère pire qu’un parcours du combattant ! Les minutes se transforment en heures et l’attente lui paraît interminable. Le chocolat oublié dans son sac lui fait cruellement défaut ! Lorsque le train s’ébranle à nouveau, deux longues heures se sont écoulées mettant à rude épreuve les nerfs de Marine. La douce quiétude de la campagne a parfois du bon et elle se surprend à rêver à son petit village si tranquille.
Enfin la Gare de Lyon est en vue et la jeune fille peut goûter aux joies du métro qui doit lui permettre de filer à l’aéroport de Roissy. Une fois là-bas, elle s’insère dans la file devant les guichets et s’imagine dans le plus grand fast-food de New York en train de croquer dans un hamburger géant et de se noyer dans une piscine de Coca Cola. En dessert, elle prendra bien un Sunday tout dégoulinant de caramel chaud. Une voix interrompt sa dégustation : « Mesdames et Messieurs tous les vols à destination du continent américain sont annulés en raison d’un attentat survenu à New York ce matin à onze heures. » Les passagers sont sous le choc.
Sur les panneaux de l’aéroport on peut lire partout : onze Septembre 2001, 13h21.
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Après la crise, la désintégration du football?
Le football survivra-t-il au Covid-19? Sous sa forme actuelle – jusqu’à mars dernier – sûrement pas. Mais alors laquelle? Avec la pandémie, ce qui semblait relever de la pure science-fiction est tombé sur le plus grand sport du monde comme un aigle sur sa proie.
Les scénarios de ce type ne sont pas nouveaux, au moins dans l’imaginaire de certains auteurs. Quatre génies avaient, entre les années 60 et 90, prévu la fin du football avec spectateurs.
Hors jeu, de Enki Bilal et Patrick Cauvin.
Sport de studio
En 1967, ce sont Jorge Luis Borges et Adolfo Bioy Casares qui émettent l’hypothèse d’un football entièrement mis en scène par les médias: "Aujourd’hui tout se passe dans les studios de radio et de télévision (…) Le football est devenu un genre dramatique, sous la responsabilité d’un homme, seul dans un studio, ou d’acteurs en maillots devant un cameraman" [1].
Pourquoi en effet se fatiguer à organiser des événements énormes si la seule chose qui compte est que le public y croie et vibre?
En 1987, Patrick Cauvin et Enki Bilal publient la bande dessinée Hors jeu, une fresque somptueuse et sinistre sur la mort du football, écrasé par la violence, les manipulations, les expériences médicales pour un rendement sportif optimum au mépris de la santé des joueurs.
Là encore, les tribunes des stades de béton – colossaux – sont vides, car la folie destructrice y a fait des milliers de morts. Toutefois, même alors, les fans du foot ont continué à le suivre. D’abord parce qu’on ne se défait pas aussi vite d’une passion dévorante, ensuite en raison du lien établi entre la possession d’un téléviseur et l’obligation de parier en direct (système PCP, "Pari en cours de partie").
En 2015, un attentat manqué, au Stade de France, aurait pu faire des dizaines de morts dans les travées. Aujourd’hui les paris sportifs imprègnent le football, et voilà qu’un virus suffit à cloîtrer chez elle la quasi-totalité de l’humanité… Les prévisions de Bilal et Cauvin étaient donc loin d’être absurdes.
Public de synthèse
En juin 2020, dans les championnats qui ont "rouvert" ou vont le faire, l’heure est aux matches à huis clos. Le silence qui s’est installé dans les immenses enceintes et la vue de gradins déserts placent les télévisions face à un rude défi.
Dans ce vide vient alors s’engouffrer le "faux" façon Umberto Eco [3]. La télé tente de (faire) bricoler des ersatz de public-foules et de chants. En Allemagne, des effigies de supporters en carton sont placées dans les gradins et des simulations d'ambiance "meublent" tant bien que mal l’espace sonore. En Espagne, la Liga a recours à des images de synthèse pour peupler les tribunes.
La télévision du sport aspire à montrer les stades non pas tels qu'ils sont, mais tels qu'ils devraient être : toujours pleins! Mais ces matchs sans public sont-ils encore des matches?
Il est à craindre que nous entrions dans une période de pandémies à répétition. Faudra-t-il à l’avenir ouvrir les championnats, les fermer, les rouvrir, confiner-déconfiner sans cesse, alterner les huis clos et les "vrais" matches au gré des virus? Injouable.
Le Covid-19 vient juste – mais avec une si terrible efficacité – consacrer un constat: avant lui, le football professionnel était déjà en voie de désintégration.
Rôle exorbitant de l’argent et des agents de joueurs, corruption à la FIFA, pouvoir écrasant de la télévision et écrans géants dans les stades, individualisation croissante des réalisations télévisuelles, gouffre entre le football professionnel et le si important foot amateur, nocivité de l’arbitrage vidéo…
Éloignement du réel
À ce football à cinq, six, dix vitesses, le virus impose, lui, de façon dramatique, son universalité! Restent alors "seulement" les disparités existant d’un pays à l’autre en fonction de la circulation du virus sur leurs territoires.
L’avenir appartient-il donc à ces chocs à huis clos, à la télévision comme seule voie d’accès aux exploits des actuels et futurs Rapinoe, Neymar et Mbappé?
Et si non, quelle alternative? Des fanzones et des pubs conviviaux mais suragencés et aseptisés, des réunions entre supporters à domicile, autour des ordinateurs et réseaux sociaux, les jeux vidéo de foot successeurs de l’événement brut? Tout cela est possible.
La "post-vérité" triomphant un peu partout, ce ne serait là au fond qu’une expression de plus de notre éloignement du réel et de la dissolution du sport dans le télévisuel et le virtuel. La pratique du football amateur et du football féminin, moins soumis aux foules géantes – sauf lors de très grandes compétitions – pourrait, elle, bénéficier de cet éclatement. Ils le mériteraient.
Le foot pro va rester un produit télévisuel, et sans doute pour longtemps. Mais alors, financièrement, à combien l’évaluer dorénavant? Le poste "billetterie" ne représentant qu’une part minoritaire de ses recettes, le public des stades est devenu davantage une gêne qu’un atout. Les dirigeants du foot n’hésiteront pas à le sacrifier sur l’autel du profit. À moins que…
Combien vaudra en effet ce spectacle sans public en chair et en os? Quelle valeur ajoutée ce dernier représente-t-il par rapport aux seules images et aux spectateurs en carton-pâte? L’avenir le dira.
Dans Hors jeu, Cauvin et Bilal font dire au narrateur : "Je crois encore que l’absence de public est l’une des raisons qui a fait disparaître ce sport (…) Rien n’a remplacé pour moi la voix vibrante de la foule, sa chaleur et sa folie".
Les prochaines négociations des droits télévisés s’annoncent en tout cas aussi étranges que passionnantes.
Jacques Blociszewski est l'auteur de : Le match de football télévisé (éd. Apogée, 2007, épuisé) et Arbitrage vidéo: Comment la FIFA tue le foot (éd. de L’ARA, 2019).
[1] "Esse est percipi" (exister c’est être perçu), court texte des Chroniques de Bustos Domecq, éd. Denoël, 1970. [2] Hors jeu, de Patrick Cauvin et Enki Bilal, éd. Autrement, 1987. [3] La Guerre du faux, d'Umberto Eco, éd. Grasset, 1985.
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