#14 septembre 1792
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sieclesetcieux · 1 year ago
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This site compiled their addresses here though Barère's page is missing (here are some of his addresses), Lindet's address is different than the one give here, and though some mail was sent to Couthon where Robespierre lived, I think he had another address too? (Hérault is also just not listed but the site is centered around Thermidor.)
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Copy-pasted below for convenience. I added their birthdates and astrological signs (for those who care about that):
Jean-Baptiste Robert Lindet
Age : Né à Bernay (Eure), 48 ans en thermidor. [2 mai 1746 ♉]
Adresse : 68, rue de la Sourdière.
Métier : Avocat
Fonctions : Député de l’Eure, membre du Comité de salut public du 6 avril 1793 au 7 octobre 1794
Antoine Louis Léon de Saint-Just
Age: Né à Décize, 26 ans en Thermidor an II [25 août 1767 ♍]
Adresse: 3, rue Caumartin, 2ème étage (depuis mars 1794), à la même adresse que Thuillier. Il demeurait auparavant à l’hôtel des États-Unis, rue Gaillon.
Fonction(s): Député de l’Aisne à la Convention depuis le 5 septembre 1792, membre du Comité de Salut Public depuis le 10 juin 1793.
Georges-Auguste Couthon
Age : Né à Orcet, 38 ans en thermidor [22 décembre 1755 ♑]
Adresse : 366, rue Saint Honoré
Profession : Avocat
Fonction(s) : Elu député du Puy-de-Dôme à la Convention le 6 septembre 1792. Membre du Comité de salut public du 10 juin 1793 au 9 Thermidor an II.
André Jeanbon, dit JEAN BON SAINT-ANDRÉ
Age : Né à Montauban, 45 ans en thermidor [25 février 1749 ♓]
Adresse :  7 rue Gaillon
Profession : Marin, puis pasteur
Fonction(s) : Elu député du Lot à la Convention le 5 septembre 1792, membre du Comité de salut public depuis le 10 juin 1793. Fréquemment en mission pour superviser les opérations maritimes, il est absent de Paris le 9-Thermidor.
Pierre-Louis Prieur, dit PRIEUR de la MARNE
Age : Né à Sommesous (Marne), 37 ans en thermidor [1er août 1756 ♌]
Surnom : Appelé Prieur de la Marne (pour le différencier de Prieur de la Côte-d’Or)
Adresse : 11, rue Helvetius
Métier : Avocat
Fonction(s) : Député de la Marne à la Convention depuis le 3 septembre 1792, membre du Comité de salut public du 10 juillet 1793 au 13 thermidor an II (31 juillet 1794), puis à nouveau du 15 vendémiaire au 15 pluviôse an III (6 octobre 1794-3 février 1795).
Absent de Paris au moment du 9-Thermidor.
Maximilien Marie Isidore de Robespierre
Age : Né à Arras, 36 ans en thermidor. [6 mai 1758 ♉]
Adresse : 366 rue Saint-Honoré (numérotation actuelle : 398)
Métier : Avocat
Fonction(s) : Député de Paris à la Convention nationale depuis le 5 septembre 1792 ; membre du Comité de salut public depuis le 27 juillet 1793
Claude-Antoine Prieur-Duvernois, dit PRIEUR de la CÔTE-d'OR
Age : Né à Auxonne, 30 ans en thermidor [22 décembre 1763 ♑]
Surnom : Appelé Prieur de la Côte-d’Or (pour le différencier de Prieur de la Marne)
Adresse :  5, rue Caumartin
Profession : Ingénieur militaire
Fonction(s) : Elu député de la Côte-d’Or à la Convention le 5 septembre 1792. Membre du Comité de salut public du 14 août 1793 au 16 vendémiaire an III (7 octobre 1794).
Lazare Nicolas Marguerite Carnot
Age : Né à Nolay, 41 ans en thermidor. [13 mai 1753 ♉]
Adresse : 2 rue Florentin
Métier : Mathématicien, physicien, militaire
Fonction(s) : Elu député du Pas-de-Calais à la Convention nationale le 5 septembre 1792 ; membre du Comité de salut public depuis le 14 août 1793, il le quitte le 7 octobre 1794 mais y siège à nouveau un mois plus tard, jusqu’au 6 mars 1795.
Jacques-Nicolas Billaud, dit BILLAUD-VARENNE
Age : Né à La Rochelle, 38 ans en Thermidor an II [23 avril 1756 ♉]
Adresse : 40 rue Saint-André-des-Arts
Métier : Avocat
Fonction(s) : Député de Paris à la Convention depuis le 7 septembre 1792, membre du Comité de Salut Public depuis le 5 septembre 1793
Jean-Marie Collot, dit COLLOT d'HERBOIS
Age : Né à Paris, 45 ans en Thermidor an II [19 juin 1749 ♊]
Adresse : 4 rue Favart (3ème étage)
Métier : Acteur, directeur de théâtre
Fonction(s) : Elu député de Paris à la Convention le 6 septembre 1792, membre du Comité de Salut Public depuis le 5 septembre 1793.
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vidoggytv-blog · 2 years ago
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Comment la monarchie a été abolie en France ?
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En 1789, la Révolution française a commencé. Le peuple français en avait assez de la monarchie absolue et voulait du changement. Ils voulaient un gouvernement plus juste et plus représentatif de la population. La monarchie a été abolie en 1792, après l'exécution du roi Louis XVI. La nouvelle République française a été fondée sur les principes de liberté, d'égalité et de fraternité. Dans la France révolutionnaire La France révolutionnaire Une insurrection populaire a culminé le 14 juillet lorsque des émeutiers ont pris d'assaut la forteresse de la Bastille pour tenter de se procurer de la poudre à canon et des armes ; beaucoup considèrent cet événement, aujourd'hui commémoré en France comme une fête nationale, comme le début de la Révolution française. Révolution française : Chronologie, causes & Résumé - HISTOIRE , l'Assemblée législative vote l'abolition de la monarchie et l'instauration de la Première République. Le roi Louis et sa reine, Marie-Antoinette, sont emprisonnés en août 1792, et en septembre la monarchie est abolie. Quand la France a-t-elle aboli la monarchie et est devenue république ? En septembre 1792, la nouvelle Convention nationale abolit la monarchie et déclare la France république. Comment et pourquoi les radicaux ont-ils aboli la monarchie en France ? Comment les radicaux ont-ils aboli la monarchie française ? Les radicaux ont lentement pris le contrôle de l'Assemblée nationale/législative. Puis les chiffres de l'Assemblée ont commencé à augmenter. Puis ils ont dépouillé le pouvoir du roi et ont fini par l'exécuter. Qu'est-il arrivé au dernier roi de France ? Louis XVI était le dernier roi de France (1774-92) dans la lignée des monarques Bourbon précédant la Révolution française de 1789. Il était marié à Marie-Antoinette et a été exécuté pour trahison par la guillotine en 1793. Qui a renversé la monarchie française ? Elle a commencé le 14 juillet 1789 lorsque les révolutionnaires ont pris d'assaut une prison appelée la Bastille. La révolution a pris fin 1799 quand un général nommé Napoléon a renversé le gouvernement révolutionnaire et a établi le Consulat français (avec Napoléon comme chef). La France a-t-elle une famille royale 2020 ? La France est une République, et il n'y a pas de famille royale actuelle reconnue par l'État français. Pourtant, il y a des milliers de citoyens français qui ont des titres et peuvent retracer leur lignée jusqu'à la famille royale française et la noblesse. Certains membres de la famille royale française ont-ils survécu ? Napoléon III est donc le dernier monarque français de l'histoire. En effet, il existe plusieurs prétendants au trône de France, mais les deux principaux sont les Bourbons et les Orléans. L'actuel prétendant Bourbon est Louis de Bourbon en tant que chef de la maison de Bourbon depuis 1989. Quelle est la devise de la France ? Héritage du siècle des Lumières, la devise "Liberté, Égalité, Fraternité" est apparue pour la première fois pendant la Révolution française. Bien que souvent remise en cause, elle s'est finalement imposée sous la Troisième République. Pourquoi les monarchies échouent-elles ? Les monarchies ont pris fin pour diverses raisons - coups d'État militaires, élections démocratiques ou meurtres. Certains membres de la famille royale restent en vue après l'abolition de leur monarchie, tandis que d'autres sont contraints à l'exil. Pourquoi la Bastille était-elle détestée par tous en France ? La Bastille était détestée par tous, car elle représentait le pouvoir despotique du roi. La forteresse fut démolie et ses fragments de pierre furent vendus sur les marchés à tous ceux qui souhaitaient garder un souvenir de sa destruction. Comment l'esclavage a-t-il été définitivement aboli en France ? En France, le 4 février 1794 (16 pluviôse an II du calendrier révolutionnaire français), la Convention nationale a promulgué une loi abolissant l'esclavage dans les colonies françaises. Pourtant, cette loi n'a pas été suivie d'effets réels et Napoléon Bonaparte l'a abrogée en tant que Premier Consul en 1802. Pourquoi la première république française a-t-elle échoué ? En raison de l'instabilité interne, causée par l'hyperinflation des monnaies de papier appelées Assignats, et des désastres militaires français en 1798 et 1799, le Directoire n'a duré que quatre ans, jusqu'à son renversement en 1799. Pourquoi n'y a-t-il pas de roi en France ? En 1789, des pénuries alimentaires et des crises économiques ont conduit au déclenchement de la Révolution française. Le roi Louis et sa reine, Marie-Antoinette, sont emprisonnés en août 1792, et en septembre la monarchie est abolie. Marie-Antoinette le suivit à la guillotine neuf mois plus tard. Qui est le prince de France âgé de 18 ans ? Le 22 juillet 2020, le prince Félix a célébré son 18e anniversaire en France avec sa famille ! Lisez la suite ci-dessous. Y a-t-il encore des royalistes en France ? Groupes monarchistes Le monarchisme continue d'exister en France. L'historien Julian T. Qui était le roi de France le plus aimé ? Louis XV, alias Louis le Bien-Aimé, français Louis le Bien-Aimé, (né le 15 février 1710, Versailles, France- mort le 10 mai 1774, Versailles), roi de France de 1715 à 1774, dont le règne inefficace a contribué au déclin de l'autorité royale qui a conduit au déclenchement de la Révolution française en 1789. Qui est le plus grand roi français ? Louis XIV, roi de France (1643-1715), a régné sur son pays, principalement depuis son grand palais de Versailles, pendant l'une des périodes les plus brillantes du pays. Il reste aujourd'hui le symbole de la monarchie absolue de l'âge classique. Qui était le roi le plus méchant ? 9 des pires monarques de l'histoire - Gaius Caligula (AD 12-41) - Pape Jean XII (954-964) - Le roi Jean (1199-1216) - Roi Richard II (1377-99) - Ivan IV "le Terrible" (1547-84) - Marie, reine d'Ecosse (1542-67) - Empereur Rodolphe II (1576-1612) - Reine Ranavalona I de Madagascar (1828-61) Quelle est la plus ancienne monarchie du monde ? Selon la légende, la Maison impériale du Japon a été fondée en 660 avant notre ère par le premier empereur du Japon, Jimmu, ce qui en fait la plus ancienne monarchie héréditaire continue au monde. Bien que la monarchie japonaise ait des origines mythologiques, le pays reconnaît le 11 février 660 avant notre ère comme la date officielle de sa fondation. Qui est le monarque le plus célèbre du monde ? Il y en a pas mal, mais voici quelques-uns des plus célèbres. - Guillaume le Conquérant (1066-1087) . - Henri V (1413-1422) . - Henri VIII (1509-1547) . - Jacques VI (1567-1626) . - Victoria (1837-1901) . - Elizabeth II (1952-) Qui a été le monarque le plus puissant de l'histoire ? Guillaume Ier a conquis l'Angleterre. Ce chef de guerre normand, courageux, brutal, illettré mais intelligent, a obtenu à la bataille d'Hastings (14 octobre 1066) la victoire la plus durable de tous les monarques de l'histoire anglaise. À la tête de 5 000 chevaliers, il s'est rendu maître d'un royaume comptant peut-être 1,5 million d'habitants. Read the full article
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montagnarde1793 · 7 years ago
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Mais est-ce le même Lacroix ?
Séance de l’Assemblée législative du 14 sept. 1792 (AP, t. XLIX, p. 645) :
M. Louvet, secrétaire, donne lecture des lettres suivantes :
« […]
           2° Lettre de M. Lacroix, commissaire du conseil exécutif provisoire, qui s’élève contre l’imputation faite au peuple de Châlons, de n’avoir de patriote dans ses murs que le citoyen Prieur : il rend compte des efforts continuels de cette ville contre les ennemis de la nation et de son amour pour la liberté.
           (L’Assemblée entend cette lettre avec satisfaction et la renvoie à la commission extraordinaire.)
AD Marne 1 L 139* :
Du 14 Septembre 1792 L’an 4e de la libé
             Au Directoire assemblé et présidé par M Moignon.
           M Prieur Suppléant du Procureur général Syndic a dit qu’en vertu des pouvoirs à lui déferés par la Proclamation du Conseil éxécutif provisoire du 7. 7.bre dernier cy dessus transcrite, il a nommait [sic] M Sebastien deLacroix commissaire civil du pouvoir éxécutif pour remplir les fonctions du Procureur général Syndic du département, L’assemblée a vivement applaudi au choix fait par M Prieur et M deLacroix a accepté Sa nomination avec reconnaissance./.
                       Prieur            tavernier          Laverne
           malo
                                               Lacroix          Choiset
           Delacroix                                          Se Gal
                                   deville
                                                           Moignon
                                                                       Prest
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desviesennoiretblanc · 5 years ago
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Peu s'en souviennent, certains l'ignorent (36)
Peu se souviennent d'Isabel, prête à tout pour rejoindre l'homme de sa vie.
Isabel Gramesón voit le jour en 1728 dans la Vice-Royauté du Pérou (l'actuel Équateur) alors sous domination espagnole. Elle y reçoit une bonne éducation, apprend l'espagnol, le quechua, le français et développe une passion pour la France. Passion qui s'incarne en Jean Godin des Odonais, un cartographe naturaliste français, qu'elle rencontre lorsqu'elle est encore très jeune. Celui-ci participe alors à la première exposition géodésique de l'histoire à destination de L'Équateur qui débute en 1735. Le 27 décembre 1741, ils se marient, Isabel a 14 ans, Jean en a 28.
Tout va pour le mieux jusqu'en 1749, année où Jean, à la mort de son père, se voit contraint de regagner la France. Voulant épargner à sa femme et à ses enfants les dangers d'un long voyage, il prend la décision de partir seul jusqu'en Guyane française afin d'en évaluer les difficultés. Arrivé à bon port, les colons espagnols et portugais lui refusent le droit de retraverser l'Amazone pour récupérer femme et enfants et lui conseillent de rentrer seul en France. C'est le début d'une longue séparation pour Isabel et Jean. Ce dernier reste en Guyane où il n'est même pas autorisé à écrire à Isabel. Il lui faudra attendre 1765 pour qu'après de multiples demandes, le roi du Portugal, Joseph 1er, accepte d'affréter un navire permettant à Jean de rejoindre sa femme. Mais Jean se méfie des Portugais et quitte le navire à la première escale. Isabel a été prévenue qu'un navire était en route pour la rejoindre, elle charge un domestique de s'informer de sa position. Le domestique part, en compagnie de quelques Amérindiens, et ne revient que deux ans plus tard. Depuis 1749, Isabel attend son homme, elle a dû faire face seule à la mort de deux de ses enfants emportés par la variole. À bout de patience, elle décide de prendre la route pour retrouver Jean.
Elle débute son expédition le 1er octobre 1769. Quarante-et-une personnes, plus ou moins prêtes à en découdre dans cette zone hostile de la Cordillère des Andes et du bassin amazonien, l'accompagnent : son fils Joachim, ses deux frères, son neveu, trois domestiques, trente-et-un Amérindiens et trois Français. Peu résistent à ce long et épuisant voyage qui dure six mois, l'équipage se réduit peu à peu. Certains désertent, d'autres se perdent, beaucoup trouvent la mort, victimes d'une épidémie de petite vérole, de piqûres d'insectes, d'infections ou de mauvaise alimentation. Isabel finit par se retrouver seule à errer dans la jungle, affamée et au bord de la folie, anéantie par la mort de ses proches (on dit que face à ces épreuves, ses cheveux ont soudainement blanchi). Seul son fils, parti en éclaireur avec un médecin, a été épargné. À leur retour, ils trouveront les corps des voyageurs, Joachim n'ayant pu identifier sa mère en conclut qu'elle est morte. Il en avise Don Pedro, le père d'Isabel, qui prévient Jean.
Isabel erre pendant neuf jours avant de rencontrer un groupe d'Amérindiens qui l'aideront à atteindre Cayenne. En juillet 1770, Jean et Isabelle se retrouvent enfin en Guyane, à Saint-Georges-de-l’Oyapock, après vingt années de séparation. Ils rentrent en France en 1773, en compagnie de Don Pedro. Ils s’installent à Saint-Amand-Montrond, dans le Cher, pour une vie beaucoup plus paisible jusqu'à leur mort, en 1792 (Jean meurt le 1er mars, Isabelle le 27 septembre).
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mhazgain · 4 years ago
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Berger des Pyrénnées
Le berger d’Aydius
Pierre Loustaunau est né  et baptisé le 16 août 1754. Ses parents, âgés d’environ 35 ans, modestes paysans,  s’appelaient lors de leurs noces, neuf  ans plus tôt, Martin Latourette et Marie Bergès. S’ils sont  nommés  ensuite Loustaunau,  c’est sans doute  en raison  la maison qu’ils habitaient.  Pierre est le cinquième enfant, mais les trois aînés meurent jeunes, et sa sœur Madeleine, d’un an plus âgée, s’éteint elle-même alors qu’il  a 17 ans,  ce qui le laisse seul héritier. Ce n’est donc plus une condition de cadet qui peut le  pousser à l’émigration ;  mais sans doute y avait-t-il songé auparavant.
 Participa-t-il, entre ses quinze et ses vingt ans,   comme nous l’avons supposé à la suite de Yan Priat auteur “La main d’argent”, aux grands travaux de la mâture, qui dureront jusqu’en 1780 ? C’est possible, mais rien ne le prouve. Son départ pour Bordeaux puis  vers les Indes parait en revanche certain. L’historien Roger  Dupierris a montré  que  la communauté  d‘Aydius élisait alors chaque année des jurats et des employés communaux dont un “gardien des chèvres”  Mais  ce n’est pas à ce titre,  que  Loutaunau, sur ses vingt ans, pourra partir. En  1776, le gardien des chèvres est François Casnoube, dit Pacq. De plus, la transhumance n’est pas dans ses attributions.  Elle devait être l’affaire de chaque famille. Pour les riches maisons possédant vaches et brebis, c’était  un fils ou un oncle cadet  qui les conduisait vers  le piémont. Mais les familles n’ayant qu’une ou quelques chèvres (la vache du pauvre) devaient bien  être forcées de s’entendre et de trouver,   un gardien commun. Pierre Loustaunau fut certainement celui-là. Sinon, l’on ne voit pas  l’intérêt qu’il aurait pù avoir, par la suite à s’accuser d’un abus de confiance,.
     L’embarquement à Bordeaux
 Le voici donc à Bordeaux, deux années de suite, en 1775 et 1776.  faisant  brouter  ses chèvres dans les campagnes proches , puis les menant dans les rue de la  ville en criant comme tant d’autres : “Leyt de crabe, qui en booù ?” .. Un marin rencontré sur les quais de la Gironde le tente de partir avec lui pour les Indes. Il vend   les chèvres dont il avait la garde pour  constituer son pécule  et s’embarque  le  17 novembre 1776 à bord du vaisseau “Le Sartines”, armé par Lafond de Labedat,  commandé par le capitaine le Coronat, en partance pour les Indes. Embarqué comme mousse, Loustaunau ne tarde pas à être embauché comme valet et secrétaire par un passager , le  Chevalier de Saint Lubin.. Qu’il sache écrire va de soi.  On connait  le fort taux  d’alphabétisation des garçons en Aspe. Son père avait  lui-même signé de sa main “Martin” sur le registre de baptême, et son parrain Gradiou était le  “régent” du village,.
   Après  de cinq mois de navigation autour de l’Afrique, le  Sartines  accoste le  11 avril 1777 au port  de Chaoul  près de Bombay  en territoire Mahratte. Les Mahrattes sont une confédération de tribus brahmaniques  peu favorables aux Anglais,  plutôt alliés    du Grand Mogol, empereur musulman  du Bassin du Gange, d’où le souci  du royaume de France de leur apporter des aides et des armes.   
 Depuis le  Traité de Paris en 1763, la France ne conserve plus aux Indes que les cinq comptoirs naguère récités par le écoliers  : Pondichéry, Chandernagor, Yanaon,  Mahé et  Karikal.  Mais elle  continue à mener contre les Anglais qui dominent le pays, une lutte d’influences. Et une nouvelle guerre franco-anglaise va éclater en 1778. 
 Le vaisseau Le Sartines,   arrive   aux Indes avec un chargement d’armes  et  le sieur  Pallebot de Saint-Lubin est  agent double (et trouble) mentionné parmi les “Aventuriers aux Indes “ de Maurice Besson .Ayant déjà séjourné aux Indes et a eu,  avant le départ, un entretien avec le ministre de Sartines. Sitôt débarqué; il    prend l’initiative d’une ambassade auprès des Mahrattes et  pour les impressionner, constitue une escorte d’apparat avec l’équipage du bateau, “turquerie” qui  amuse beaucoup  son secrétaire Loustaunau. Mais Saint-Lubin va  trop loin : il s’approprie aussi pour faire des présents à ses hôtes des biens que  l’armateur comptait revendre. Son délégué à bord, le subrécargue,  veut  intervenir. Les Mahrattes l’emprisonnent  comme un trublion.   Saint-Lubin, voyant les choses mal tourner, s’est enfui sans demander son reste ;  il connait bien le pays.    Voilà donc notre Loustaunau sans navire et sans emploi. 
    Heureusement pour lui,  un diplomate   français,   M de Montigny,  présents aux Indes, ayant eu vent de l’affaire,  le 30 juillet 1778 dans les parages.  Loustaunau se présente à lui, et lui fait un récit si plaisant de “la turquerie”  que Montigny, à son tour,   le prend à son service.  C’est donc à ses côtés que le berger d’Aydius fait une deuxième entrée à la cour de Poona, Son patron le présente au prince  Scindiah qui,  bientôt, prend lui-même le Béarnais à son service.
     Les souverains indiens sont souvent en guerre les uns contre les autres, Tous  ont  des armées, constituées de “partis”   souvent dirigés par  des aventuriers européens, exercés dans l’art de la guerre, Ainsi dans le camp de Scindiah, le  Portugais de Norogne, neveu d’un évêque, commande  800 hommes. Assistant à un défilé de ces troupes, avec leurs uniformes et leurs éléphants, Pierre Loustaunau sent naître en lui une vocation de guerrier. Montigny consent à lui donner une lettre de recommandation auprès de Norogne.
  Cela tombe bien. Les hostilités s’ouvrent entre Scindiah et  son rival, un  autre  Mahratte  le prince Ragoba, armé par les Anglais   Les soldats de Scindiah ont encerclé l’adversaire, mais ceux -cid  fortifiés sur une hauteur, résistent bien  avec leur artillerie.  Loustaunau remarque  une autre éminence voisine et  propose à Norogne d’y percher  ses  propres canons. Le Portugais prend mal cette remarque d’un  jeune civil ; mais elle est rapportée par un officier  mahratte,   au Prince..-”En somme,  dit  Scindiah, ce Français ne veut pas d’argent, mais seulement des canons? - Donnez-les lui, avec mes meilleurs canonniers.” - Loustaunau met en place les canons.  La bataille est gagnée et c’est pour lui le début d’une fulgurante carrière.
 Le général à la main d’argent
  Le Prince Scindia, qui,  lui offre une bourse d’or, un cheval, un sabre symbolique, et lui propose de commander une de ses armées. Loustaunau  hésite d’abord, mais Montigny,  à court d’argent,  quittant l’Inde. il finit par accepter;  il lève   un “parti ” de 2000 hommes, faisant  de la tribu des Rouillas, dont il a vu la bravoure,  sa garde d’honneur. Les  Anglais envoient contre les Mahrattes de Poona un corps de 5000 Cipayes.  Scindia, furieux,  veut faire attacher  à la bouche de canons, deux officiers   britanniques  prisonniers. mais Loustaunau le faire renoncer à cette mesure inhumaine. et  plus tard, ce geste, et quelques autres,  lui vaudront une certaine tolérance de la part des Anglais.
  À la bataille  de Chassipachner, le 16 janvier 1780  une charge  de Loustaunau à la tête de ses Rouillas permet une nouvelle victoire Mahratte.  Le chef  aspois y a perdu  une partie de la main gauche  emportée par la mitraille.  Mais un orfèvre hindou réussit à ciseler pour lui  une prothèse et il sera désormais connu comme “le chef invincible à la main d’argent”. En outre Scindia lui offre,   à Agra ,  à   cent  kilomètres  de Dehli,  un véritable palais où il peut  loger ses troupes, cent cinquante chevaux et trente éléphants de combat.
    L’année 1782 est celle de  la dernière tentative française de conquête des Indes. avec  le Bailly de Suffren et   le marquis de Bussy,  tous deux âgés. Elle échoue. Le 14 novembre 1783,  le Traité de Versailles laisse définitivement l’Inde à l’Angleterre, la France ne conservant que ses  fameux cinq comptoirs . Cette période guerrière aura  attiré de nouveaux mercenaires français, dont  le fameux Le Borgne, qui se fera bientôt appeler de Boigne, plus tard rival de Loustaunau,  pour l’heure, son allié.
 En 1784, aidé des Anglaises le rajah de God à s’empare de la forteresse de  Gwalior; Loustaunau, avec ses Rouillas et   trois mille Mogols, la reprend  le 30 juillet. Blessé u à l’épaule, il est cette fois proclamé “Lion de l’État et tigre de la guerre”
 Marié et père de famille
Profitant de la paix revenue, il épouse une  jolie “créole” de 17 ans, fille d’un officier  et d’une  française  établie aux Indes, Marie -Suzanne Poulet,  e 16 mai 1785, elle lui donne, à Delhi, son premier enfant, une fille, prénommée Madeleine, La même année,  Gulam Kadir, sultan musulman de   Lahore,  (aujourd’hui au Pakistan) déclare la guerre aux Mahrattes.  Elle sera longue et parfois indécise. Loustaunau qui  est encore intervenu pour sauver des prisonniers menacés est maintenant  passé au service d’un autre chef  mahratte, Ranjit Singh, rajah des Jath. Dans un ultime épisode, Guam Kadir, dont les cruautés ont fit l’unanimité contre lui est vaincu et décapité le 18 juin 1788  à la bataille de Chapsana.  Loustaunau a pu mettre la main sur le trésor du sultan  et va le conserver.
 Fortune faite
  “Il a mangé la grenouille” écrit un mémorialiste.  . En fait, son comportement s’explique .Il y a  douze ans qu’il guerroie et il a le droit d’être fatigué, d’autant que ses rivaux, comme de Boigne, montent en gloire. Et    le 16 septembre, en son palais d’Accra, Marie Loustaunau  donne le jour à un deuxième bébé, un garçon, cette  fois,  prénommé Jean-Baptiste.  L’humanité dont il a plusieurs fois fait preuve vis à vis de ses adversaires lui assure un accueil courtois en zone anglaise. Il y restera six ans.  Des pièces d’un “procès  Loustaunau contre Fortier”, indiquent qu’il a vendu  son palais et s’adonne au commerce. Il aurait retrouvé à Chandernagor son protecteur de Montigny, mais celui-ci est destitué en 1790 par le Comité  révolutionnaire de la colonie. Notre Aspois se replie  à Calcutta, et prépare son voyage retour  vers la France, cependant que naît en 1792 son troisième enfant, une fille, Marie-Zoé. Il peut bientôt s’embarquer   avec sa femme, leurs trois  enfants, une servante nommée “jolie-fille”, et sa belle-mère, Élisabeth de Bellefleur, veuve Omar-Poulet.
 Châtelain en Bigorre
   La famille débarque à Marseille  début  1793, alors que Louis XVI est  décapité  Et Loustaunau  voit  ses roupies converties en 200.000 francs d’assignats en papier. Il lui reste heureusement  diamants et  pierres précieuses. Prudemment, il met pied à terre, à Tarbes,   rue de la Cité, (aujourd’hui  rue de la Victoire) et c’est là que la petite Marie-Françoise-Zoé est déclarée à  l’état-civil.  Loustaunau s’empresse de transformer ses assignats en bien  foncier, en achetant le ler février 1793 le château de Lacassagne  et ses 200 ha  au nord de la ville  au ci-devant  de Castelbajac,  qui, veut  payer ses dettes et  se faire oublier.
     C’est là , selon l’état-civil, que le 4 floréal an  IV (13 avril 1794)   “la citoyenne Jolie-Fille, noire indienne restante chez le citoyen Pierre Loustaunau est accouchée d’un enfant mâle auquel on a donné le prénom de Guillaume”. Peut-être ne faut-il pas chercher loin le “père inconnu” ?  Mais en l’absence de tout autre document, restons prudents.
  D’autres enfants, légitimes ceux-ci, vont bientôt grandir au château : Marianne, ou Marie-Anne, née le 4 floréal an IV (7 avril 1795), Jean Pierre né le 3 pluviôse an X (25 janvier 1802).
  En 1801, Loustaunau se rend à Paris pour inscrire son  aîné, Jean-Baptiste,  qui a  14 ans, au Lycée impérial. En1799 puis en 1801 il écrit à Bonaparte  pour lui proposer un plan détaillé de reconquête des Indes,  mais sans réponse.   Il ne reste   à Loustaunau que les affaires.
   Le 18 février 1801 il revend le domaine de Lacassagne, cette  fois en bonne monnaie, au préfet Bertrand Lannes, frère du maréchal.    Puis le 26 février 1802)  , dans l’étude de Me Desberts, notaire tarbais,  il achète, au nom de son épouse, à Daniel Guichard une part de “Ferreries d’Urdos”.  Il s’agit des Forges, dénommées par la suite Forges d’Abel,
 Le maître de forges
  L’ancien chevrier ne peut pas remettre les pieds  en Aspe  sans quelques précautions.  C’est à Pau qu’il  achète pour pied à terre  la maison voisine de l’actuel Hôtel de Ville. Puis il va indemniser les petits propriétaires d’Aydius qu’il avait  jadis dépouillés de leurs chèvres. Il se serait présenté à l’entrée du village  en homme de loi chargé d’une mission par un ancien berger  pour remettre aux victimes un sac d’or et c’est alors seulement que  dévoilant son  identité,  il  aurait lancé  “Adiù Aydius, nou-m bédéras plus jamey” (Adieu Aydius, tu ne me reverras plus). Aucun document n’atteste cet épisode.  M. Dupierris l’estimait pure légende.  Au contraire,  Lucien Labarrère pensait avoir recueilli un témoignage crédible de la part d’un habitant, M Loustau, descendant d’un Manauthon, adjoint au maire de l’époque,.   
    Voici donc Loustaunau Maître de Forges. À la place des traditionnelles forges catalanes,  il édifie le premier haut-fourneau des Pyrénées et embauche une cinquantaine d’ouvriers dont  des Basques et des Espagnols, et bâtit des logements pour eux. Utilisant comme combustible le bois des forêts d’Etsaut,   et comme minerai les “pierres noires” ferrugineuses de Peyranère, il va pendant trois ans produire  fonte et acier. 
        Cependant une série de malheurs vont s’abattre sur lui.  Le  1er juillet  1805 meurt à Tarbes sa  fille Marie-Françoise-Zoé. La maman, son épouse, la rejoint dans la tombe   le  21 septembre . 
 Dans le même temps, Loustaunau semble avoir perdu sa fortune, car les filles  de l’ancien châtelain seront plus tard déclarées “indigentes”. La rentabilité des Forges était doute décevante et un long  procès l’a opposé à l’Oloronais  Jacques Fourcade, son commis,   qu’il a  licencié pour  absence.    Le  1er novembre  1806 devant Me Pourilhon, notaire impérial à Sarrance,  il signe un  contrat  avec un associé, M.  Feytout qui, en fait,  percevra les deux-tiers des bénéfices.
   Seule bonne nouvelle  en début d’été 1808 : son fils aîné est nommé sous-lieutenant  et sera même  bientôt promu lieutenant,  au combat,  en Espagne. Mais cela, son père ne le saura pas,  car, ultime malheur, le  27 octobre 1808 un raid des guérilleros  espagnols  incendie et détruit les Forges.  On ne retrouve de lui que son cheval, et on le  croit mort. Il a seulement  disparu.
 Le prisonnier des Barbaresques
  La période qui suit, de 1808 à 1812, est   la plus obscure de toutes. Selon son récit,  Loustaunau,  errant à demi fou , est fait prisonnier par les Espagnols et conduit à Mahon, aux Baléares. Là,  la ci-devant Duchesse d’Orléans, qui voyage à bord d’un brick anglais, lui  donne quelque secours  qui   lui permettent de s’embarquer vers l’Égypte   Mais  son navire est capturé par des pirates, et le voilà  en Algérie; esclave des Barbaresques. Au bout de trois ans,  il s’évade vers Alexandrie puis gagne en Syrie Saint-Jean d’Acre   pensant  se joindre à une caravane vers l’Asie. Mais sa raison a vacillé, il  ne trouve point de caravane, il a dû  pour survivre  vendre sa  main d’argent ; il  erre, son moignon enveloppé d’un chiffon rouge,  prophétisant,  bible en main, et recueillant des aumônes.  Un résident européen le prend en pitié. et obtient pour lui un poste de surveillant des  jardins de Haiffa.
 L’ami de la Châtelaine du Liban
  Dernière chance de sa vie : l’aventurière anglaise  Lady  Hester Stanhope, prototype de  “la Châtelaine du Liban” est séduite par  ses  récits merveilleux. Elle envoie un jour, par l’intermédiaire d’un commerçant de  Marseille, 1.000 frs à  la famille Loustaunau restée à Tarbes. Bientôt Jean Baptiste Loustaunau, brillant capitaine sous l’Empire mais demi-solde sous la Restauration le rejoint. Il  débarque  le 3 janvier 1820 à Saïda où  arrivée est notée par le consul.    L’Anglaise aux 44 printemps s’éprend de ce beau soldat de 32 ans.  Mais, hélas,  le 18 août 1820, Jean-Baptiste Loutaunau meurt chez lady Stanhope. On ne saura jamais si c’est de maladie ou de poison.
 La fin  du héros et de sa lignée
  Désormais, les  traces de Pierre Loustaunau se font rares. En 1838, une correspondance de Lady Stanhope et du Dr Meryon indique que “le prophète vit confortablement dans sa nouvelle maison”. Mais elle-même expire de tuberculose l’année suivante   le 11 mars 1839.
En 1840, Ferdinand Perrier,  aide de camp de Soliman Pacha en Égypte, regagnant la France et passant par Saïda, décrit ce “vieillard extrêmement remarquable qui se tient à la porte de l’hospice français, à la physionomie toujours noble ,à la main gauche  mutilée  (…)” dont il recueille le récit;
C’est la dernière vision que l’on ait de Pierre Loustaunau.  Il avait 86 ans  On suppose qu’il est mort peu après.
      Quant à ses autres  enfants, Anne et Marianne Loustaunau, toutes deux institutrices  sont mortes célibataires. Jean-Pierre Loustaunau, né  le 25 janvier 1802, officier d’administration, est mort en Algérie à 55 ans. Il était marié, mais sans enfants Aucun des quatre enfants survivants n’aura  donc eu de descendance connue et légitime. Une incertitude demeure  sur  une concertiste de la deuxième moitié du XIXe  qui se  selon un journal   présentait comme “la petite fille du général des Indes”. On ignore tout d’elle.’ 
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universallyladybear · 6 years ago
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reseau-actu · 6 years ago
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RÉCIT - Notre-Dame de Paris n’est pas qu’une cathédrale, vestige d’une époque où les hommes regardaient vers le ciel: c’est la maison commune, l’arche de notre histoire. C’est un pan inestimable de la France qui a été dévasté par les flammes.
Échouée au fil de l’eau, vers le milieu de la Seine, elle est «le vaisseau où nous pouvons embarquer et voguer hors du temps», disait François Mauriac. Elle étend sa majesté le long des voies sur berges et lance avec grâce les arcs sur son chevet. Vu du parvis, le bloc de calcaire blanc allie puissance et raffinement, force et légèreté. Les tours, bien qu’inégales (la droite est plus robuste que sa jumelle), croisent dans un parfait équilibre la grande galerie. Elles s’élèvent massivement dans le gris perlé du ciel de Paris.
Notre-Dame de Paris (*) n’est pas qu’une cathédrale, vestige d’une époque où les hommes regardaient vers le ciel: c’est la maison commune, l’arche de notre histoire. «Si tous les chemins mènent à Rome, tous partent de Notre-Dame de Paris», assure Mgr Patrick Jacquin, son énergique recteur. Et y reviennent. Vingt millions de badauds chaque année arpentent le parvis. Les promeneurs peuvent monter les marches de bois qui mènent sur un promontoire. Sur toute la largeur de la façade occidentale, les rois de l’Ancien Testament leur font face. Ils ont, dit-on, les traits des rois de France. Les Parisiens tentaient de reconnaître ici Charlemagne, là Pépin le Bref. Les historiens depuis des décennies s’interrogent sur le bien-fondé de cette croyance populaire. Les révolutionnaires, eux, ont tranché, au propre comme au figuré.
Un temple dédié au culte de la Raison
En 1793, il n’y a plus de cathédrale sur l’île de la Cité, mais un temple dédié au culte de la Raison. On peut y lire sur la façade: «Le peuple français reconnaît l’Être suprême et l’immortalité de l’âme.» On a supprimé les couronnes de la galerie des Rois. Ce n’est pas assez pour la Commune de Paris: elle exige que, sous «huit jours, les gothiques simulacres des rois de France» disparaissent. Ils sont méthodiquement détruits, décapités. Du 7 novembre 1792 au 15 août 1795, Notre-Dame est fermée. En 1796, sur le parvis, les pierres obstruent la voie publique, les immondices s’accumulent, l’endroit se transforme en latrines sauvages.
Le roi de France Louis IX (Saint Louis) apporte en procession a Notre Dame de Paris la relique de couronne d’epines de la Passion du Christ 19 aout 1239. - Crédits photo : Rue des Archives/Mary Evans/Rue des Archives
Dépouillée de ses statues, la nef est plus froide que le Panthéon, on stocke le vin dans les chapelles, les cloches se taisent. Madame se meurt. Elle qui, pendant plus de six siècles, a célébré les noces du trône et de l’autel, n’a plus ni trône ni autel.
Comme un bourdonnement entêtant après la fin de la volée, la plus belle des processions hante le vaisseau fantôme. Voici Louis IX, qui vénère, pieds nus et tunique blanche, les reliques de la Passion du Christ. Philippe le Bel a fière allure après sa victoire de Mons-en-Pévèle sur les Flamands, en 1304. Henri VI de Lancastre, l’enfant de 9 ans sacré roi de France, tremble d’être si frêle dans cette nef immense.
On songe en 1800 à y installer le Musée des monuments français
Voici la mère et le frère de Jeanne d’Arc qui assistent au procès en réhabilitation de l’héroïne. Henri IV, sa grande carcasse courbée, lave les pieds de douze pauvres le jeudi saint. Bossuet monte en chaire pour l’oraison funèbre du Grand Condé. Louis XIV s’agenouille devant les bras ouverts de la Piéta de Coustou. Louis XV rend grâce d’avoir échappé à l’attentat de Damiens ; le chœur chante, en 1785, la naissance du duc de Normandie (le futur Louis XVII). La procession s’achève. Le 14 février 1790, on donne un Te Deum en l’honneur du serment constitutionnel. L’Église de France a juré: Madame est morte.
Dio vi salvi Regina… un général corse va lui rendre la vie. Nous sommes en 1802, le jour de la messe de Pâques. Bonaparte a signé le concordat avec le pape Pie VII. Voilà des jours que l’on s’affaire pour rendre à la cathédrale un peu de sa splendeur. Pendant le Directoire, catholiques constitutionnels et théophilanthropes se sont partagé les lieux. On a songé en 1800 à y installer le Musée des monuments français. Désormais, elle a un archevêque. Un vrai. Mgr de Belloy attend le premier consul. Le vieil homme en a vu d’autres. Il est né en 1709, sous Louis XIV! Et le 2 décembre 1804, deux ans plus tard, bon pied, bon œil, il accueille le futur empereur des Français. Cartons, tapisseries, tribunes superposées sur les nefs latérales, «N» impérial cerclé de lauriers: la cathédrale est rutilante… «Dieu ne s’y reconnaîtra plus», dira Julie Talma. Tout ce que la Révolution a compté d’athées, de régicides, d’enragés s’est empanaché pour l’occasion. Fouché est déguisé en duc (il le sera bientôt) et les frères Bonaparte entrent en propriétaires. «On avait ainsi obtenu une sorte de temple néogrec, avec quelque chose de romain, çà et là, qui parut splendide», écrit José Cabanis, dans son admirable Sacre de Napoléon. Il n’y a qu’un absent, note encore l’écrivain: «Ce Nazaréen crotté qui n’avait que faire dans les triomphes qui se préparaient.» Son vicaire, le pape Pie VII, tentera de faire bonne figure.
L’arrivée de Napoléon et de l’impératrice Joséphine à Notre-Dame-de-Paris pour leur cérémonie de couronnement, le 2 décembre 1904. - Crédits photo : Bridgeman Images/RDA/Bridgeman Images
Paul Claudel est touché par la grâce
Lors, selon les mots du cardinal Feltin, à Notre-Dame, «la France récite le rosaire perpétuel de ses joies, de ses deuils et de ses gloires». Le 17 juin 1816, le mariage du duc de Berry et de Caroline des Deux-Siciles donne lieu à une cérémonie éblouissante. Des pilastres en trompe-l’œil, que surplombent des angelots porteurs de bougies, couvrent les piliers. Des tribunes accrochées de tapis et d’étoffes scandent la nef tandis qu’un dais rouge et or est suspendu entre le pavement et la voûte. Quinze ans plus tard, en 1831, après une émeute, des pillards se rendent à Notre-Dame et dévalisent la sacristie et le trésor.
Frollo tombant de la cathedrale de Notre dame de Paris sous les yeux de Quasimodo, illustration pour le roman Notre Dame de Paris de Victor Hugo (1831), gravure. - Crédits photo : Rue des Archives/©Rue des Archives/Collection Gre
Avec la parution cette même année de Notre-Dame de Paris, la République des lettres s’empare du lieu. Victor Hugo marche en tête avec, derrière lui, Nerval, Flaubert, Verlaine, Huysmans (qui n’aime pas ces tours «accablées par le poids des péchés, retenues par le vice de la ville au sol»), plus tard Péguy. Près du second pilier, à l’entrée du chœur à côté de la sacristie, en ce jour de Noël 1886, Paul Claudel est touché par la grâce: il croit!
De Second empire en IIIe République, du Te Deum pour la victoire de Sébastopol aux funérailles nationales du président Sadi Carnot, «la vieille reine de nos cathédrales» (Hugo) apprend à vivre avec l’État moderne. Les secousses de l’histoire, cependant, n’épargnent pas ses archevêques. Le 25 juin 1848, Mgr Denys Affre grimpe sur la barricade du faubourg Saint-Antoine pour tenter d’apaiser les combattants. Le calme ne dure qu’un instant. Une balle siffle et le prélat s’effondre. Il meurt dans la nuit à l’hôpital. En 1871, son successeur, Mgr Darboy, emprisonné par des communards, est fusillé le 25 mai à la prison de la Roquette.
Viollet-le-Duc lui rend sa fierté
À la fin du XIXe siècle, Notre-Dame s’est retrouvée. Viollet-le-Duc lui a rendu sa fierté, dressant statues, chimères, gargouilles. Les façades dénudées par le temps et les hommes sont peuplées de figures de pierre. Dans la galerie des Rois, une statue a les traits du génial architecte. On le retrouve aussi sur le toit, qu’il a couvert d’une nappe de plomb. Au pied de la flèche qu’il a lancée, comme un jet, vers le ciel.
Le 17 novembre 1918, on célèbre dans la cathédrale le Te Deum de la victoire. Le 19 mai 1940, le gouvernement issu du Front populaire vient en délégation implorer Notre-Dame pour qu’elle soutienne nos armées dans la bataille: laïcité oblige! Le 26 août 1944, Leclerc, la 2e DB et le général de Gaulle y entendent le Magnificat royal: Paris est libéré!
Le trésor de la cathédrale conserve un fragment de la couronne d’épines du Christ. - Crédits photo : Philippe Wojazer/Reuters
Les églises se vident, mais Notre-Dame continue d’être le point vers lequel tous convergent. On y célèbre des messes de funérailles pour de Gaulle, Pompidou, Mitterrand. Au son du glas, les Parisiens viennent y prier pour les victimes du 11 septembre 2001, celles du tsunami de l’hiver 2004, celles encore des crimes de Mohamed Merah.
Aujourd’hui encore, sous la voûte, la petite histoire rejoint la grande. Barack Obama, lors d’une visite à Paris, en juin 2009, est venu, en famille, s’incliner devant le fragment de la couronne d’épines que conserve le trésor de la cathédrale. Le 2 mars 2010, jour de la visite du président russe Dmitri Medvedev, l’orgue a joué le même morceau que celui qui avait accueilli Nicolas II et le tsarévitch. À l’Élysée, Nicolas Sarkozy a dû patienter. Son homologue avait près d’une heure de retard. Il était en prière, agenouillé devant la pauvre couronne du Roi des rois.
» Découvrez notre numéro spécial dédié à Notre-Dame de Paris
Notre-Dame : quel symbole pour vous ? - Regarder sur Figaro Live
* «Notre-Dame de Paris, la grâce d’une cathédrale», Éditions Place des victoires, 512 pages, 85 €.
Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 16/04/2019. Accédez à sa version PDF en cliquant ici
Vincent Tremolet de Villers Source: premium.lefigaro.fr
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marseillaise-zagdanski · 6 years ago
Photo
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La Marseillaise n°14
21 septembre 2018
Encres et huile sur papier entoilé
42 x 56 cm
Texte intégral en 15 couplet et un refrain (1792)
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tisax-blog · 6 years ago
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Belsunce
« …Tout part et vient d’ici. Tu contestes ? Prépare ton testament gars. Belsunce, fleuron des quartiers phocéens. Coincé entre la gare et le vieux port, on n’est pas les plus à plaindre. À domicile comme à l’extérieur, on sévit sur les cafards comme le Baygon »
Bouga, Belsunce break-down, B.O.
Belsunce est un quartier du 1er arrondissement de Marseille. C’est l’un des plus vieux quartiers de Marseille.
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Il doit son nom à Monseigneur Henri François-Xavier de Belsunce-Castelmoron, évêque de Marseille resté célèbre pour son dévouement lors de la Peste de Marseille.
Belsunce est un quartier populaire, il abrite entre autres le Centre Bourse, grand centre commercial du centre ville de Marseille, et l’Alcazar, ancienne salle de spectacle reconvertie en bibliothèque. On y trouve de nombreux commerces de vêtements à bas prix.
Les axes historiques de Belsunce
Belsunce est délimité par des axes célèbres à Marseille.
La Canebière
L’avenue la plus emblématique et la plus connue de Marseille a conservé des traces de son passé de spectacles, cafés et hôtels luxueux. Elle marque la limite entre les quartiers de Belsunce et ceux de Noailles et de l’Opéra.
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Côté Belsunce, on peut noter la présence de l’Hôtel du Louvre et de la Paix, aujourd’hui un magasin C&A. Cet ancien palace abritait 179 chambres et des salons privés. Il accueillit, entre autres, Mark Twain en 1867, Camille Flammarion ou l’empereur du Brésil Pedro II. Cet immeuble est occupé, de 1941 à 1977, par la Marine Nationale. La façade est ornée de quatre cariatides qui tiennent chacune dans la main le symbole d’un des quatre continents. Les étages portent les blasons des nations européennes, celui de l’Autriche-Hongrie est détruit pendant la guerre de 1914-1918. La façade, la toiture, l’escalier et au rez-de-chaussée, deux salons : le mess des officiers et la salle de conférence sont classées monuments historiques depuis le 8 juin 1982.
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Autre bâtiment remarquable côté Belsunce, Le Building. Construit en 1952 sur les ruines des Nouvelles Galeries qui brûlèrent en 1938, cet immeuble de 10 étages est l’œuvre conjointe des architectes René Egger, Fernand Pouillon, et Jean-Louis Sourdeau. Il aura fallu 5 ans entre sa livraison et les premières études de faisabilité en 1947. L’immeuble est désormais labellisé Patrimoine du XXe siècle.
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Tout près se trouve un des seuls cinémas Arts et Essais de la ville, le Cinéma des Variétés.
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Rue de la République
Elle fut inaugurée en 1864 et relie l’ancien port (Vieux-Port) et le nouveau (La Joliette).
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Elle est aménagée avec des habitations de style haussmannien afin de faire revenir la bourgeoisie marseillaise près du centre ville. Cependant, peut-être celle-ci n’appréciait-elle pas la proximité du port et les activités portuaires incessantes de cette époque qui vont avec, toujours est-il qu’elle ne s’y installa pas.
Cours Belsunce
Baptisé « Le Cours » lors de sa création, il prend le nom de Mgr de Belsunce, évêque de Marseille qui pendant l’épisode de la peste se donna à corps perdu. Il donnera ensuite son nom au quartier. On y trouve de nombreux commerces de vêtements à bas prix.
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On peut noter la présence de la plus grande bibliothèque de la ville, L’Alcazar, une ancienne salle de spectacle qui aura écouté les débuts d’Yves Montand ou Tino Rossi, et où s’y révèleront Dalida, Maurice Chevalier, Félix Mayol ou encore Fernandel.
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Un autre ensemble de bâtiments s’impose sur le cours, il s’agit du centre Bourse, un centre commercial et les tours Labourdette dont on parlera un peu plus loin dans l’article.
Boulevard d’Athènes et Dugommier
Ces grands boulevards relient l’escalier monumental de la gare Saint-Charles à la Canebière. Ils se rejoignent au niveau de la place des Capucines où se dresse la fontaine Fossati. Elle est édifiée par Dominique Fossati en 1778 en l’honneur de Necker sur l’actuelle place du Général-de-Gaulle. Elle est déplacée en 1863, à la place des Fainéants (aujourd’hui la place des Capucines). La fontaine est classée monument historique en 1941.
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Sur le boulevard d’Athènes, aujourd’hui occupé par le CDRP (centre régional de documentation pédagogique) de l’Académie d’Aix-Marseille, se trouvait l’Hôtel Splendide, hôtel de luxe qui avait remplacé le grand Hôtel de Russie et d’Angleterre. En août 1943, à son arrivée à Marseille, Varian Fry y installa les premiers locaux du Centre américain de secours. Après l’occupation de Marseille en novembre 1943, l’hôtel est utilisé par les autorités allemandes comme lieu de réunion et de séjour.
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Le sud du quartier historique
Mémorial de la Marseillaise
Inauguré en mars 2011, ce mémorial situé dans un immeuble qui fut le siège du Club des Jacobins retrace l’histoire d’un des symboles les plus forts de la République française. C’est là où pour la première fois cet hymne devenu « La Marseillaise » fut entonné en 1792.
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Hôtel Hubaud
Cet hôtel particulier construit entre 1660 et 1668 fut acquis en 1739 par Jean-Joseph Michel, doyen du collège des médecins, qui le transforma en y édifiant une façade Louis XV. Le bâtiment qui accueillit notamment l’agence du célèbre architecte de la reconstruction de Marseille après guerre, Fernand Pouillon, est inscrit au titre des monuments historiques en 1943.
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Théâtre de l’Œuvre
Créé en 1937 par L’ association La Paix, le théâtre de l’Œuvre à vocation sociale et caritative se situera d’abord au 3 rue de Turenne. Détruit par la création de l’A50 il reprendra vie en 1965 au 1, rue Mission de France, dans une vieille remise des Nouvelles Galeries, endommagée par l’incendie de 1938 ! Aujourd’hui l’un des derniers théâtres à l’italienne de Marseille et ses 200 fauteuils, a rouvert ses portes le 7 avril 2016 après une phase de travaux et un nouveau projet, le « Toit-Théâtre de l’Œuvre », regrouper en un même lieu, l’actuelle salle de spectacles, une résidence d’artistes, des activités associatives et de l’hébergement social.
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Église de la Mission de France
Cette église construite à la fin du XVIIe siècle et rénovée au XIXe siècle fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 8 décembre 1965.
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L’église est fermée au culte en 1901. Devenue salle de concert, puis école de maçonnerie et entrepôt de matériel scolaire jusqu’en 1979, elle est rendue au culte par la ville de Marseille à la fraternité sacerdotale Saint-Pie-X.
Le nord du quartier historique
Sur la rue Bernard du Bois et le long de la rue d’Aix, plusieurs bâtiments majeurs sont à remarquer dans cette partie du quartier.
La Halle Velten
La Halle Velten accueillait autrefois les anciennes brasseries installées en 1826 par Jacques Velten, ouvrier brasseur alsacien…atelier dans lequel travaillera son célèbre neveu Geoffroy qui créera en 1861 sa propre brasserie avant de devenir…créateur de journaux, héros de guerre et sénateur ! Le lieu un temps abandonné se trouve aujourd’hui sur un îlot, abritant la Cité de la Musique de Marseille, choisi pour accueillir un nouveau pôle sportif et social débuté en octobre 2015 avec le City Stade de Belsunce. La Halle accueillera un gymnase et le nouveau centre social.
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Le Rocher de marbre blanc
Cette oeuvre pèse 40 tonnes et pourtant elle n’a pas de nom !  Aux abords de la gare Saint-Charles, l’Atelier Fernandez & Serres, lauréat du concours de réaménagement de la place Longue des Capucins, a terminé en 2013 sa transformation par l’installation d’une imposante sculpture de marbre blanc, réalisée avec le concours du plasticien Daniel Pontoreau.
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Église Saint-Théodore
L’église Saint-Théodore est une église paroissiale du XVIIe siècle. Elle est le dernier élément subsistant de l’ancien couvent des Récollets.
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Hôtel Pesciolini
Cet hôtel construit en 1672-1673 est célèbre par le balcon en ferronnerie du premier étage supporté par deux atlantes monumentaux encadrant un œil-de-bœuf de l’entresol sous lequel sont sculptés deux sphinx adossés.
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Le quartier Bourse et Colbert
Le Palais de la Bourse
Le Palais de la Bourse est le premier édifice élevé sous le Second Empire. Il a été conçu par l’architecte Pascal Coste. C’est le point de départ de la grande vague de construction des édifices publics, à Marseille, au milieu du XIXe. Le bâtiment abrite le siège de la Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille-Provence.
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Il abrite également le musée de la Marine et de l’économie Marseille Provence qui réunit toiles de maîtres et modèles réduits, instruments de navigation et affiches publicitaires. A l’entrée, on peut y découvrir une capsule sous-marine de la COMEX.
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L’Église Saint-Ferréol les Augustins
L’Église des Augustins ou de Saint-Ferréol les Augustins se situe à proximité du quai des Belges sur le Vieux-Port. Elle fut construite entre 1447 et 1588 par une communauté religieuse : les Augustins.
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Le Centre Bourse
Créé en 1977, ce centre commercial connait plusieurs réhabilitations et restructurations qui portent en 2016 sa surface à 39 300 m² sur quatre niveaux et 73 enseignes commerciales. La façade, d’une longueur de 285 m, est signée par le cabinet d’architectes Moatti-Rivière. Ce centre a la particularité de contenir le Musée d’Histoire de Marseille et le jardin des Vestiges.
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Le Musée d’Histoire de Marseille et le jardin des Vestiges
Le musée d’histoire de Marseille est un musée consacré à l’histoire de la ville de Marseille. Fondé en 1983, il a été entièrement rénové et a rouvert le 14 septembre 2013 à l’occasion de Marseille-Provence 2013.
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Installé dans le Centre Bourse, à proximité du Vieux-Port, le musée d’histoire de Marseille abrite le site du Port antique, une exposition permanente de 3 500 m², un espace d’exposition temporaire, un centre de documentation et un auditorium, ce qui en fait le plus important musée d’histoire urbaine en France.
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Le jardin des Vestiges attenant abrite les vestiges archéologiques du port antique de Marseille.
Les Tours Labourdette
Suite à l’expropriation des habitants et à la démolition des logements insalubres du quartier de la Bourse en 1911, différents architectes sont consultés afin d’y réaliser 500 logements. Il faudra cependant attendre les années 1950 pour que le projet soit repris et remanié par l’agence Boileau et Labourdette, à la demande de Gaston Defferre, alors maire de Marseille. Les modifications consistaient à intégrer au projet initial un parking souterrain couvert d’une place, ainsi qu’une galerie commerciale.
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Occupé à partir de 1962, le groupe d’immeubles de la Bourse propose 500 logements ou bureaux répartis en quatre bâtiments : trois tours et une barre. D’autres barres, de plus faible élévation, ainsi qu’une galerie commerciale étaient prévues mais n’ont pas été réalisées en raison de la découverte du site archéologique de l’ancien port de Marseille, actuel « Jardin des Vestiges ».
Le MuSaMa
C’est sur 413 m² au sein des anciens locaux de « L’Espace Vieux-Port » qu’ouvrira le MuSaMa, un musée à vocation scientifique et culturelle. Un projet privé signé entre le propriétaire des lieux ANF Immobilier et Jean-Baptiste Jaussaud, entrepreneur et savonnier marseillais, président de la Compagnie générale des savonneries et des huileries et du Conservatoire national du savon de Marseille.
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L’Église Saint-Cannat
A proximité du bas de la rue de la République se situe l’église Saint-Cannat. Elle a été fondée par les frères prêcheurs de l’ordre de Saint-Dominique. Elle est dédiée à saint Cannat évêque de Marseille, après 485-487, dont une localité du département porte le nom. Elle a été inscrite Monument historique par arrêté du 2 novembre 1926.
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La Poste Colbert
Cette oeuvre monumentale de l’architecte aixois Joseph Huot fut construite entre 1889 à 1891. Elle se cherche un avenir depuis sa fermeture en 2009 sous les yeux des quatre portraits de physiciens, Ampère, Coulomb, Volta et Faraday qui trônent sur la façade protégée. Fin 2015 un nouvel avenir semble se dessiner pour le bâtiment qui devrait accueillir le siège régional de La Poste.
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La Halle Puget et le parapluie
La Halle Puget est due au maître maçon Pierre Puget (homonyme du sculpteur) en 1672. Elle est construite pour remplacer l’ancienne halle aux poissons de la place Vivaux devenue trop petite après l’extension de la ville. Elle abritait le marché aux poissons et aux viandes au XVIIe siècle.
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Tour à tour, transformée en chapelle (en 1887) puis en commissariat (de 1925 à 1980), la halle avait été alors murée et les colonnes encastrées, sa restauration, en 1987, lui rend son apparence initiale. Construite à l’image d’un temple antique, son toit de tuile repose sur des colonnes ioniques.
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Où manger ?
Twist Avenue
En salé ou en sucré, on peut déguster ces spécialités, Trdelníks ou Twists (plus facile à prononcer) venues d’Europe centrale. C’est fait maison, c’est bon, le personnel est accueillant. Courez-y !
9h30 – 21h du lundi au jeudi 9h30 – 22h vendredi et samedi 14 Bis rue Henri Fiocca, 13001 Marseille 09 82 50 71 91 https://www.facebook.com/TwistAvenue/
Restaurant Saf-Saf
Idéal pour manger un bon couscous ou un tajine pour pas cher. La cuisine est bonne, et quel bonheur de finir le repas avec un thé à la menthe accompagné de douceurs orientales !
9h – 23h tous les jours 29 Rue Vincent Scotto, 13001 Marseille 04 91 91 58 79 https://www.facebook.com/Saf-saf-1417943095114744/
Accès en transports en commun
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php-57-blog · 6 years ago
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Haute-Marne : Langres à l'heure de la Renaissance III
jhm.fr
https://augustinmassin.blogspot.com/2018/06/haute-marne-langres-lheure-de-la_10.html
Et pendant ce temps là dans la future Haute-Marne, quel était la situation politique et sur le terrain? (...) C'est en qualité de Lieutenant Général du Royaume que François de Guise parvient aux plus hautes fonctions en 1560. L’accession de la famille au gouvernement attise les rivalités des clans, dont le premier épisode aboutit à la répression sanglante d'un complot de mécontents calvinistes, à Amboise, en mars 1560. La mort précoce du roi met les Guise à l'écart mais n'abat pas leur puissance. Pendant la minorité de Charles IX, la régente Catherine de Médicis tente d'ouvrir le dialogue entre les deux parties. Mais l'échec des entretiens entre catholiques et protestants ne fait qu'augmenter les tensions. Même l'édit de janvier 1562, autorisant avec des clauses restrictives l'application du culte réformé hors des villes, ne satisfait personne. C'est dans ce contexte d'excitation extrême que se produit l'irréparable. Le massacre de Wassy, détonateur des guerres de religion Dimanche 1er mars 1562, 1200 protestants assistent au prêche dans la grange qui sert de temple à l' Eglise Réformée de Wassy, installée depuis quelques mois par celle de Troyes. À son retour de Saverne, le duc de Guise et son frère Charles cardinal de Lorraine, accompagnés d'une escorte de gentilshommes armés, pénètrent dans la ville. Surprenant les protestants sur leur lieu de culte, ils perturbent de coups de feu la cérémonie. Y a t-il eu préméditation à la provocation? Toujours est-il qu'ils investissent la grange, tirent sur l'assistance et tous ceux qui tentent de s'échapper, laissant 74 victimes et une centaine de blessés. Le pasteur de Wassy, Léonard Morel, est enfermé dans un cachot de Saint-Dizier. Il y demeurera 14 mois. Les Réformés de la ville se réfugient à Trémilly que détient un seigneur huguenot. Après l'affreux carnage, le duc gagne Eclaron et se dirige lentement vers Paris où la nouvelle du massacre l'a précédé. Il y reçoit un accueil chaleureux qui inquiète les protestants conduits par le prince de Condé. Ceux-ci prennent les armes. La reine mère, Catherine de Médicis devient la proie des factions, la guerre civile a commencé. Première guerre : les réactions protestantes Le cycle des représailles plonge le pays dans l'anarchie. De part et d'autre, les excès font rage dans les campagnes et dans les bourgs. Ils sont orchestrés par les principaux chefs en présence : le duc de Guise, Montmorency... pour les catholiques, le prince de Condé, Coligny...pour les protestants. [...] Le duc de Guise lui-même est assassiné par un huguenot, Poltrot de Méré, à Orléans en février 1563. [...] Condé, chef des protestants, est abattu à son tour en 1569. Coligny, apparaît alors comme son successeur à la tête des huguenots. Introduit à la cour à des fins politiques (règlement du mariage entre Henri de Navarre et Marguerite de Valois), ce dernier prend un tel ascendant sur le roi qu'il devient la cible des Guise et de Catherine de Médicis. ... D'un commun accord, ils décident d'agir pour se débarrasser de Coligny et de ses partisans. Persuadé par sa mère qu'un complot protestant se trame contre sa personne, le roi consent à faire massacrer les huguenots à Paris. Le jour de la Saint-Barthélemy (24 août 1572), les principaux chefs calvinistes sont éliminés. Mais on assouvit aussi des vengeances personnelles : le protestant Antoine de Clermont d'Amboise, héritier du marquisat de Reynel y est assassiné par son cousin et rival de Bussy.   Notre région réagit à ces évènements. À Joinville, quatre mois après, Henri de Guise invite la noblesse locale à se rassembler autour du roi. Dans le Bassigny, les protestants répondent violemment aux atrocités parisiennes.  Ils incendient Andelot et prennent par surprise le château de Choiseul en avril 1573. À l'initiative du cardinal de Lorraine, ils en sont délogés par les armes : on dénombre 80 exécutions sommaires. Les moines de Morimond on dû se réfugier à Langres pour éviter des représailles, le pays est ruiné. Charles IX meurt en 1574. Son frère, qui lui succède sous le nom de Henri III, est reçu triomphalement à Chaumont en janvier 1575; mais les guerres civiles n'ont pas cessé. L'année suivante, à la demande de Henri de Condé, les 16 000 reîtres du prince palatin, alliés des calvinistes français, reviennent à la charge. Ils franchissent la Meuse, envahissent la France, mettent le Montsaugeonnais à feu et à sang, incendient à nouveau Marcilly, dévastent Le Pailly et le château de style renaissance du maréchal de Tavannes impliqué dans les massacres de la Saint-Barthélemy. C'est en arrêtant les reîtres à Dormans en Champagne que le duc de Guise reçoit sa fameuse balafre.  Les villes demeurent en éveil permanent derrière leurs remparts. Langres, Chaumont, Saint-Dizier consacrent des sommes énormes à leur sécurité. Grenant Ce village est bâti sur le Salon (ou Saulon), affluent de la Saône. Plusieurs étymologies sont possibles : selon Dauzat et Rostaing, ce nom exprime probablement un "lieu ou les céréales grènent bien". Selon E. Leclerc et J. Abraham, l'origine de ce nom vient de la langue gauloise (Gravonantos) et signifie "vallée sablonneuse". c'était à Grenant que la voie romaine Langres-Besancon franchissait le Salon. Le pont de pierre actuel, composé de dix arches, construit en 1741 a été restauré en 1820. -L'église reconstruite en 1786 et en partie au 19ème siècle, est dédié à Saint-Martin, évêque de Tours, qui serait passé à Grenant. Il est à noter que, la veille de la fête de ce saint patron, les jeunes conscrits, paraît-il, vont accrocher des images de l'évêque de Tours aux portes des maisons. De 1790 à 1802, Grenant est choisi pour devenir chef-lieu de canton. -Natif du village, Nicolas Colin (Grenant, 12 décembre 1730- Paris, 1er ou 3 septembre 1792) refusa de prêter serment à la constitution civile du clergé. Il fut incarcéré à la prison parisienne de Saint-Firmin avec ces 1 600 prêtres et royalistes massacrés par des sections révolutionnaires, sous l’impulsion de Marat, durant les premiers jours de septembre 1792. -Le village de Grenant est dominé, au Sud, par un relief de 318 mètres d'altitude, le Mont-Rochotte sur lequel a été bâtie la chapelle Saint-Germain. Le saint serait passé par là, lui aussi, et aurait laissé l'empreinte de son pas dans le rocher. Derrière cet édifice, on avait coutume d'enterrer, jusqu'en 1840, les enfants morts sans avoir reçu le sacrement du baptême. Saulles -Ce petit village tire probablement son nom du cours d'eau (le Saulon) en bordure duquel il est situé. -Eglise Saint-Symphorien : 18° (1780) et 19° siècles. (Vierge de la Miséricorde, 18° siècle). -Vieille bâtisse avec échauguette d'angle en bordure de la route. -Château construit en 1761 par Henri Plubel, chanoine de Langres, et restauré en 1842. -En septembre 1944, la vallée du Saulon est empruntée par les colonnes allemandes qui remontent vers le Nord-Est. Le général Brodowski, responsable du massacre d' Oradour le 10 juin, commande l'une de ces divisions en fuite. Le 11 au soir, trois jeunes infirmières et deux FFI sont surpris. Ces deux derniers sont abattus et les jeunes filles atrocement torturées et assassinées (Plaque commémorative). Extraits tirés de "Harmonies haut-marnaises", p.181, p.183 et p.217. Roger Petitpierre, Claude Petitpierre, Guy Salassa, l'Escarboucle Chaumont, 1987, Lire 
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unarbreenflandres · 7 years ago
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Mes liens avec la famille GANTOIS
Durant ma jeunesse, je n’ai jamais entendu parler de l’abbé Jean-Marie GANTOIS, ce n’est qu’en m’intéressant à l’histoire de la Flandre que j’ai découvert son action.
Dans la famille de mon père, il n’en a jamais été fait mention alors qu’il avait une parenté, certes un peu lointaine, avec ma grand-mère Irma DENAES. Son arrière-grand-père Louis Joseph VERMELLE (1803-1881) était un cousin germain de Marie Jeanne CHRISTELEIN (1792- 1827), l’arrière-grand-mère de ma grand-mère.
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D’autres liens existent encore entre la famille GANTOIS et ma branche paternelle car Marie DEQUIDT, une cousine germaine de mon grand-père Cyr DEQUIDT a épousé en secondes noces Paul GANTOIS, un cousin germain de Félix GANTOIS, le père de Jean-Marie GANTOIS.
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Paul GANTOIS avait un frère aîné, Léon qui avait choisi de devenir jésuite. Il était né le 18 décembre 1862 à Borre et a choisi d’entrer dans la Compagnie de Jésus en 1885, après avoir été ordonné prêtre l’année précédente. En 1901, à la suite des décrets de Jules Ferry interdisant aux congrégations religieuses d’enseigner, les jésuites quittent massivement la France pour être envoyés aux missions étrangères. Le Père Léon GANTOIS avait trente-neuf ans lorsqu’il s’est embarqué à Marseille à destination du Tché-Li sud-est en Chine.
En 1920, un de ses compagnons de ce voyage sans retour, Henri Lécroart qui deviendra évêque, décrit très bien leur engagement dans la préface du livre « La légende dorée en Chine, scènes de la vie de Mission au Tché-Li sud-est » :
« La vocation aux Missions étrangères, c’est la vocation à un sacrifice total, à une donation totale de soi-même à Dieu, dans le détail de la vie quotidienne, jusqu’à la mort.
Voyez plutôt.
Sa famille, le missionnaire la quitte et ne la reverra plus. Quand il part en Mission, il ne prend pas un billet « d’aller et retour ». C’est pour toute la vie.
Ses amis, il recevra d’eux, dans les premiers temps, des lettres qui diront leurs regrets. Puis, peu à peu, le contact se perdra, la correspondance cessera, et ce sera
« L’oubli, second linceul des morts. »
Sa patrie, il lui a dit adieu en un moment de brisante émotion, le jour où le paquebot larguait ses amarres ; mais quand entre le bleu du ciel et celui de la mer, il a vu la côte française s’amincir et se fondre dans la brume, c’est bien la France de son enfance, la France longtemps aimée, qui sombre sous l’horizon pour jamais.
Sa civilisation, il s’en défait tous les jours, ne fût-ce qu’en essayant de se plier à une langue comme la langue chinoise, si éloignée du clair génie latin, une langue qu’il ne fera que bégayer toute sa vie, sans jamais pouvoir égaler ses mots à ses pensées. »
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Léon GANTOIS n’a pas hésité une seconde à offrir sa vie pour remplacer ses frères en religion tombés sous les coups des Boxeurs. Ce nom a été donné par les Européens aux membres de la société secrète nommée les Poings de la justice et de la concorde et ayant pour symbole un poing fermé qui se révoltèrent entre 1899 et 1901, en Chine. Ils étaient opposés tout à la fois aux réformes, aux colons étrangers et au pouvoir féodal de la dynastie mandchoue des Qing. L’impératrice douairière Cixi réussit à orienter ce mouvement exclusivement contre les colons mais cela n’empêcha pas la chute de la dynastie Qing en 1912 et la création de la République de Chine.
Léon GANTOIS est décédé le 27 mars 1944 à Sien-Hsien, en Chine.
Jean-Marie GANTOIS, le fils de son cousin germain Félix GANTOIS, est né à Watten le 21 juillet 1904. Bien que vivant dans une famille francophone, il s’est très vite passionné pour la cause flamande. A l’âge de vingt ans, avec des camarades du Grand Séminaire d’Annappes, il crée le Vlaamsch Verbond van Frankrijk (l’Union des Cercles Flamands de France), marqué à droite, dont il sera le secrétaire général. Son programme porte sur la défense, l’enseignement et la vulgarisation de la langue et de la littérature flamandes.
Il faut savoir que l’enseignement en flamand avait été supprimé par la loi Falloux du 15 mars 1850. Aussitôt, le clergé des arrondissements de Dunkerque et d’Hazebrouck sollicita le rétablissement de l’enseignement du catéchisme en flamand. Le 27 janvier 1853, l’Académie de Lille autorisa l’enseignement de la lecture en flamand, en vue de la préparation à la première communion mais restreignait l’emploi du flamand dans les classes. A cette limitation du flamand, la France invoquait les dangers du pangermanisme, mouvement politique visant l’unité de tous les germanophones d’Europe. C’est à cette époque qu’Henri de COUSSEMACKER fonda le « Comité Flamand de France », société savante qui est toujours active de nos jours et qui se propose d’étudier le passé de la Flandre.
L’abbé GANTOIS publia de nombreux articles dans les revues « Le lion de Flandre » et « De Torrewachter » (Le veilleur du beffroi). Mais très vite, ses propos prirent une inflexion raciste et il laissa entendre que la frontière du Nord était artificielle. Ces revues furent interdites en 1939 tout comme son mouvement. En 1940, après l’armistice, il fut sommé de choisir entre le sacerdoce et la politique par l’évêque de Lille, le cardinal LI֤ÉNART. Naturellement, il opta pour la politique et fut relevé de ses fonctions sacramentelles, ne pouvant célébrer la messe que pour lui seul, sans assistance.
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photo extraite du livre  Partis et mouvements de la collaboration de Pierre Philippe Lambert et Gérard Le Marec
Durant cette même année 1940, en décembre, il remit à l’occupant allemand, à Lille, copie d’une lettre envoyée par lui à HITLER dans laquelle il faisait acte d’allégeance au Führer et réclamait le retour du Nord au Reich. Peu de temps après, les Allemands autorisaient le Vlaamsch Verbond à reprendre ses activités et, en janvier 1941, il faisait reparaître sa revue mensuelle Le Lion des Flandres- de Torrewachter.  
L’abbé GANTOIS a été arrêté en septembre 1944 pour intelligence avec l’ennemi et pour séparatisme. Son procès a lieu du 9 au 28 décembre 1946. La peine de mort a été réclamée contre lui mais il sera finalement condamné à cinq ans de travaux forcés, à l’indignité nationale à vie et interdiction de séjour en Flandre, Alsace-Moselle, Savoie et Alpes-Maritimes, Pays Basque et Bretagne, toutes régions où un mouvement autonomiste pouvait renaître. De plus, le Vlaamsch Verbond van Frankrijk a été dissous. Toutefois, Jean-Marie GANTOIS sera libéré dès 1948. Il résida en Bourgogne jusqu’à ce qu’une amnistie lui permit de regagner le Nord. Il était devenu quasiment aveugle. On le retrouva noyé dans le canal de l’Aa, à Watten, le 28 mai 1968. Il avait soixante-trois ans. Il venait de perdre sa mère quelques jours auparavant. Certains veulent croire qu’il ne s’agirait pas d’un accident. Mais son père et son frère, tous deux médecins à Watten sont décédés à l’âge de cinquante-quatre ans.
L’abbé GANTOIS était un brillant orateur qui savait faire vibrer les foules dans sa défense de la Flandre. Il était promis à un brillant avenir à l’évêché de Saint-Omer ou à celui d’Ypres mais à cause de ses activités politiques il est resté cantonné à des postes de vicaire dans la région de Lille.
  Sources :
La Croix des 13 et 14 octobre 1901: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k219535k/f1.item.r=%22l%C3%A9on%20gantois%22.zoom
 La légende dorée en Chine- Scènes de la vie de Mission au Tche-Li sud-est par le père Mertens et plusieurs autres missionnaires jésuites français : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5609213j.r=%22la%20l%C3%A9gende%20dor%C3%A9e%20en%20chine%22?rk=21459;2
 Partis et mouvements de la collaboration : Pierre Philippe Lambert- Gérard Le Marec
 Le Beffroi de Flandre de mai 1928 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k12605713/f18.image.r=%22abb%C3%A9%20gantois%22
 Revue d’Histoire moderne et contemporaine de janvier 1970 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5768461w/f52.image.r=%22abb%C3%A9%20gantois%22
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iscsfrenchis · 7 years ago
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Research paper 2nd, Esther Bitoun
Seconde, per 7 Research paper
La révolution française, le calendrier Républicain
Dans le but de résoudre la crise financière qui touche la France en 1789, Louis XVI rassemble les Etats Généraux à Versailles, en mai de la même année. Devant l’incapacité du roi, l’assemblée des représentants des trois ordres se proclame Assemblée Nationale et Louis XVI cède devant les révoltes populaires, dont notamment celle de la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789. À la mort du roi, l’Assemblée laisse place à la Convention. Est alors au pouvoir, un régime démocratique, qui tente de faire disparaitre tout principe absolutiste restant. De nombreuses réformes seront alors établies, dont le remplacement du calendrier Grégorien part un nouveau calendrier.
On vient alors à se questionner sur les raisons de ce changement et les réactions suscitées par cette réforme.
Dans un premier temps, nous détaillerons la mise en place de la réforme, puis nous comparerons l’ancien calendrier avec le nouveau. Enfin, nous terminerons par une description des multiples réactions par les différentes classes du peuple Français.
C’est lors de la seconde phase de la Révolution, que la réforme, visant à établir la démocratie républicaine comme seule institution qui importe en France, est mise en place. En effet, en 1792, la Convention instaure le calendrier Révolutionnaire, encore appelé Républicain, comme calendrier officiel de la France. La Convention Nationale, qui succède à l’Assemblée Nationale en 1792 est basée sur des valeurs qui se veulent démocratiques. Tout d’abord, ce
groupe au pouvoir est élu au suffrage universel masculin, une première avancée dans l’histoire de la démocratie en France. La Convention fonde la Première République et entreprends alors une série d’actions dans le but d’éliminer toute trace de royauté et de religion de la vie des Français. Robespierre, qui s’impose dans le gouvernement à travers la Convention, s’en prend à l’Eglise Catholique et remplace le Christianisme par le déisme, une croyance en Dieu sans religion. De plus, tout signe de monarchie est complètement banni par un commun accord de tous les membres de la Convention.
Cependant, ces changements ne sont pas suffisants pour la Convention qui cherche à débarrasser entièrement la France de ces institutions de manière à ce que le nationalisme prenne le dessus chez le peuple français. Lors de leur deuxième réunion, il est décidé que « Tous les actes publics sont désormais datés à partir de l'an I de la République ». C’est le commencement de l’élimination du calendrier Grégorien. À travers ce décret, la Convention a pour but de supprimer l’histoire religieuse, dont la naissance du Christ qui servait de date de départ au calcul du temps. En effet, la convention croit que le retrait du Christ dans le calendrier permettra le retrait du Christ dans la vie des Français et sur le long terme, du Christianisme et de la religion. Presque un an après cette réforme, Charles-Gilbert Romme, président du Comité d’instruction publique présente à la Convention leur projet de calendrier. Le comité, aussi appelée « Commission Romme » est composé de son président, Charles-Gilbert Romme, mais aussi de Claude Joseph Ferry et Charles-François Dupuis. Avec d’autres fervents républicains, ils travaillent à la création du parfais calendrier, loin d’idées religieuses et royalistes. Le nouveau calendrier sera officiellement instauré le 5 octobre 1793 qui devient alors le 14 vendémiaire an II. Toutefois, le calendrier continuera son évolution en termes de changements jusqu’au 4 frimaire an II, ou 24 novembre 1793, où le calendrier prend sa forme définitive.
Le calendrier Révolutionnaire est tout à l’opposé du calendrier Grégorien qui était celui utilisé jusqu’à présent. Le seul trait qui demeure inchangé est la présence de douze mois dans le calendrier. Cependant, ce sont maintenant des mois de trente jours chacun formant une année de 360 jours au lieu de 365 ou 366. Les 5 jours restant sont ajoutés en fin d’année. Ils sont appelés les sans-culottides, respectivement : Vertu, Génie, Travail, Opinion et Récompenses. Le jour supplémentaire des années bissextiles était une fête nationale, le jour de la révolution. Le régime au pouvoir espère faire naitre un esprit de nationalisme dans l’esprit de son peuple. Aussi, les semaines qui composent les mois sont remplacées par trois décades, de 10 jours qui portent chronologiquement les noms suivants : Primidi, Duodi, Tridi, Quartidi, Quintidi, Sextidi, Septidi, Octidi, Nonidi et Décadi. La journée devait être découpée suivant le système décimal, comme le nouveau système de poids et mesures. Elle inclut dix heures, découpées en dix parties elles-mêmes redécoupées en dix parties, ainsi de suite « jusqu’à la plus petite portion commensurable de la durée », explique le Comité en charge de l’organisation du calendrier. Des noms d’outils, d’animaux ou même de plante comme tomate, faucille ou chien remplacent les noms des Saints.
En addition des changements dans la structure du calendrier, les transformations les plus choquantes reposent dans la nomenclature des mois. En effet, les mois sont classés par trois selon les saisons. On trouve au début de l’année le printemps composé de : Germinal, le mois de la germination ; Floréal, le mois des fleurs et Prairial, le mois des prairies, qui prennent la place de Janvier, Février et Mars. Quand vient l’été, on trouve à la place d’Avril, Mai et Juin, Messidor, le mois des moissons, Thermidor, le mois de la chaleur et Fructidor, le mois des fruits. On trouve après, qui composent l’automne : Vendémiaire, le mois des vendanges ; Brumaire, le mois des brouillards et Frimaire, le mois des frimas, qui remplacent Juillet, Août et Septembre. Enfin, l’année se termine avec l’hiver qui comporte les mois suivants qui remplacent à leur tour
Octobre, Novembre et Décembre : Nivôse, le mois de la neige, Pluviôse, le mois de la pluie et Ventôse le mois du vent. Puisque le premier de l’an est un 22, chaque mois commence vers le 20 ou 22. Ces noms de mois et jours ont été conçues par le poète Fabre D’Eglantine, qui sert aussi d’homme de plume à Danton, du club des Jacobins de la Convention. C’est doté de l’aide du botaniste André Thouin, qu’il crée ces noms qui rappellent tous le climat français ou des moments dans l’agriculture et la vie paysanne, comme par exemple la pluie avec Pluviôse ou encore les moissons avec Messidor. Le comité essaye de mettre en valeur la nation et plus particulièrement le travail, qui est une des valeurs prônées par le gouvernement. De plus, des illustrations pour chaque mois sont dessinées par le peintre Louis Lafitte. Celles-ci sont destinées à glorifier le calendrier révolutionnaire et à attirer les populations de manière à faire accepter cette réforme chez le peuple français.
Malgré de grands efforts visant à faire accepter et appliquer le calendrier Républicain, les réactions du peuple demeurent négatives. En effet, les premiers à critiquer ce nouveau calendrier sont les membres du Clergé. Ils insistent qu’un tel changement ne ferait que perturber l’histoire connue par tous mais aussi les alliances avec les pays voisins, qui gardent leur foi, comme l’affirme l’abbé Sieyès devant le Comité d’Instruction publique. Aussi, il ajoute que sa foi amplifie son culte de la liberté, de l’égalité et de la patrie et que sa religion de dérange pas ses valeurs nationalistes comme l’affirme le régime Républicain. Les officiels du gouvernement considèrent monarchie et religion comme liés et comme un affront à la démocratie. Ils affirment qu’on trouve dans aucun aspect du christianisme des symboles de liberté, d’égalité ou de république que ce soit dans leurs églises, dans leurs textes ou dans leurs cérémonies. C’est la justification que donne le gouvernement républicain a la population pour cette réforme.
Néanmoins, la plupart du peuple français est contre ce majeur changement qui complique leurs vies dans tous les aspects. En effet, le rallongement de la semaine qui passe alors de 7 à 10 jours rajoute deux jours de travail de plus. Nombreux sont les paysans qui se plaignent de ces neuf jours de travail consécutifs. On retrouve dans une lettre, un paysan de Etampes en colère qui se plaint à la Convention et affirme que même les paysans les plus travailleurs et les plus ambitieux ne tiennent pas le coup, que la dose de travail est bien trop importante pour n’importe quel être humain. De plus, nombreux sont les paysans en désaccord avec la déchristianisation forcée de la France. De génération en génération, la religion catholique était transmise et la majorité des Français vivaient en harmonie avec le christianisme. La plupart refuse alors l’abandon des cultes et traditions Catholiques et continuent à les pratiquer en secret.
On peut donc affirmer que l’instauration du calendrier Révolutionnaire par la Convention a été dans différents buts et a suscitée différentes réactions. La principale raison pour cette réforme était la volonté de la Convention d’éliminer la monarchie de leur régime mais aussi celle de faire reculer le Christianisme jusqu’à sa disparition. Les Républicains au pouvoir croyaient que leurs valeurs de liberté, fraternité et travail ne pouvaient avoir lieu sous l’ombre de la religion. Ils avaient pour but de rendre chaque individu français un amant de la nation, dévoué à la France et à rien d’autre. Cependant, seuls les plus républicains et les membres du gouvernement supporte cette réforme puisque la majorité de la population est contre et souhaite sa révocation. Leur quantité de travail est trop importante et la religion manque dans leur vie de tous les jours. C’est pour ses raisons, que lorsque Napoléon arrive au pouvoir, il l’abolit par décret impérial le 9 septembre 1805. C’est une des nombreuses réformes que le génie militaire prendra et le début d’un règne impérial pour Napoléon.
Sources https://books.google.com/books?id=hNxLAAAAMAAJ&pg=PA503&lpg=PA503&dq=abbe+sieyes+calendrier+1793&source=bl&ots=_rz6yV8sX5&sig=Jv_DZHNeFPHCNpfUtx3AaGm9KAk&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiYzLr0v8fYAhVOvFMKHWM0CTkQ6AEIVDAL#v=onepage&q=abbe%20sieyes%20calendrier%201793&f=false
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k48805n/f8.image.langFR
https://www.youtube.com/watch?v=4dU1TOpFeFs
http://www.guide-genealogie.com/guide/calendrier-republicain.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Calendrier_républicain
https://www.universalis.fr/encyclopedie/fabre-d-eglantine/
http://cartes-mireilled.eklablog.com/le-calendrier-republicain-illustre-gallery11394
https://secure-media.collegeboard.org/apc/ap08_euro_hist_form_b_frq.pdf
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reseau-actu · 6 years ago
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RÉCIT - Notre-Dame de Paris n’est pas qu’une cathédrale, vestige d’une époque où les hommes regardaient vers le ciel: c’est la maison commune, l’arche de notre histoire. C’est un pan inestimable de la France qui a été dévasté par les flammes.
Échouée au fil de l’eau, vers le milieu de la Seine, elle est «le vaisseau où nous pouvons embarquer et voguer hors du temps», disait François Mauriac. Elle étend sa majesté le long des voies sur berges et lance avec grâce les arcs sur son chevet. Vu du parvis, le bloc de calcaire blanc allie puissance et raffinement, force et légèreté. Les tours, bien qu’inégales (la droite est plus robuste que sa jumelle), croisent dans un parfait équilibre la grande galerie. Elles s’élèvent massivement dans le gris perlé du ciel de Paris.
Notre-Dame de Paris (*) n’est pas qu’une cathédrale, vestige d’une époque où les hommes regardaient vers le ciel: c’est la maison commune, l’arche de notre histoire. «Si tous les chemins mènent à Rome, tous partent de Notre-Dame de Paris», assure Mgr Patrick Jacquin, son énergique recteur. Et y reviennent. Vingt millions de badauds chaque année arpentent le parvis. Les promeneurs peuvent monter les marches de bois qui mènent sur un promontoire. Sur toute la largeur de la façade occidentale, les rois de l’Ancien Testament leur font face. Ils ont, dit-on, les traits des rois de France. Les Parisiens tentaient de reconnaître ici Charlemagne, là Pépin le Bref. Les historiens depuis des décennies s’interrogent sur le bien-fondé de cette croyance populaire. Les révolutionnaires, eux, ont tranché, au propre comme au figuré.
Un temple dédié au culte de la Raison
En 1793, il n’y a plus de cathédrale sur l’île de la Cité, mais un temple dédié au culte de la Raison. On peut y lire sur la façade: «Le peuple français reconnaît l’Être suprême et l’immortalité de l’âme.» On a supprimé les couronnes de la galerie des Rois. Ce n’est pas assez pour la Commune de Paris: elle exige que, sous «huit jours, les gothiques simulacres des rois de France» disparaissent. Ils sont méthodiquement détruits, décapités. Du 7 novembre 1792 au 15 août 1795, Notre-Dame est fermée. En 1796, sur le parvis, les pierres obstruent la voie publique, les immondices s’accumulent, l’endroit se transforme en latrines sauvages.
Le roi de France Louis IX (Saint Louis) apporte en procession a Notre Dame de Paris la relique de couronne d’epines de la Passion du Christ 19 aout 1239. - Crédits photo : Rue des Archives/Mary Evans/Rue des Archives
Dépouillée de ses statues, la nef est plus froide que le Panthéon, on stocke le vin dans les chapelles, les cloches se taisent. Madame se meurt. Elle qui, pendant plus de six siècles, a célébré les noces du trône et de l’autel, n’a plus ni trône ni autel.
Comme un bourdonnement entêtant après la fin de la volée, la plus belle des processions hante le vaisseau fantôme. Voici Louis IX, qui vénère, pieds nus et tunique blanche, les reliques de la Passion du Christ. Philippe le Bel a fière allure après sa victoire de Mons-en-Pévèle sur les Flamands, en 1304. Henri VI de Lancastre, l’enfant de 9 ans sacré roi de France, tremble d’être si frêle dans cette nef immense.
On songe en 1800 à y installer le Musée des monuments français
Voici la mère et le frère de Jeanne d’Arc qui assistent au procès en réhabilitation de l’héroïne. Henri IV, sa grande carcasse courbée, lave les pieds de douze pauvres le jeudi saint. Bossuet monte en chaire pour l’oraison funèbre du Grand Condé. Louis XIV s’agenouille devant les bras ouverts de la Piéta de Coustou. Louis XV rend grâce d’avoir échappé à l’attentat de Damiens ; le chœur chante, en 1785, la naissance du duc de Normandie (le futur Louis XVII). La procession s’achève. Le 14 février 1790, on donne un Te Deum en l’honneur du serment constitutionnel. L’Église de France a juré: Madame est morte.
Dio vi salvi Regina… un général corse va lui rendre la vie. Nous sommes en 1802, le jour de la messe de Pâques. Bonaparte a signé le concordat avec le pape Pie VII. Voilà des jours que l’on s’affaire pour rendre à la cathédrale un peu de sa splendeur. Pendant le Directoire, catholiques constitutionnels et théophilanthropes se sont partagé les lieux. On a songé en 1800 à y installer le Musée des monuments français. Désormais, elle a un archevêque. Un vrai. Mgr de Belloy attend le premier consul. Le vieil homme en a vu d’autres. Il est né en 1709, sous Louis XIV! Et le 2 décembre 1804, deux ans plus tard, bon pied, bon œil, il accueille le futur empereur des Français. Cartons, tapisseries, tribunes superposées sur les nefs latérales, «N» impérial cerclé de lauriers: la cathédrale est rutilante… «Dieu ne s’y reconnaîtra plus», dira Julie Talma. Tout ce que la Révolution a compté d’athées, de régicides, d’enragés s’est empanaché pour l’occasion. Fouché est déguisé en duc (il le sera bientôt) et les frères Bonaparte entrent en propriétaires. «On avait ainsi obtenu une sorte de temple néogrec, avec quelque chose de romain, çà et là, qui parut splendide», écrit José Cabanis, dans son admirable Sacre de Napoléon. Il n’y a qu’un absent, note encore l’écrivain: «Ce Nazaréen crotté qui n’avait que faire dans les triomphes qui se préparaient.» Son vicaire, le pape Pie VII, tentera de faire bonne figure.
L’arrivée de Napoléon et de l’impératrice Joséphine à Notre-Dame-de-Paris pour leur cérémonie de couronnement, le 2 décembre 1904. - Crédits photo : Bridgeman Images/RDA/Bridgeman Images
Paul Claudel est touché par la grâce
Lors, selon les mots du cardinal Feltin, à Notre-Dame, «la France récite le rosaire perpétuel de ses joies, de ses deuils et de ses gloires». Le 17 juin 1816, le mariage du duc de Berry et de Caroline des Deux-Siciles donne lieu à une cérémonie éblouissante. Des pilastres en trompe-l’œil, que surplombent des angelots porteurs de bougies, couvrent les piliers. Des tribunes accrochées de tapis et d’étoffes scandent la nef tandis qu’un dais rouge et or est suspendu entre le pavement et la voûte. Quinze ans plus tard, en 1831, après une émeute, des pillards se rendent à Notre-Dame et dévalisent la sacristie et le trésor.
Frollo tombant de la cathedrale de Notre dame de Paris sous les yeux de Quasimodo, illustration pour le roman Notre Dame de Paris de Victor Hugo (1831), gravure. - Crédits photo : Rue des Archives/©Rue des Archives/Collection Gre
Avec la parution cette même année de Notre-Dame de Paris, la République des lettres s’empare du lieu. Victor Hugo marche en tête avec, derrière lui, Nerval, Flaubert, Verlaine, Huysmans (qui n’aime pas ces tours «accablées par le poids des péchés, retenues par le vice de la ville au sol»), plus tard Péguy. Près du second pilier, à l’entrée du chœur à côté de la sacristie, en ce jour de Noël 1886, Paul Claudel est touché par la grâce: il croit!
De Second empire en IIIe République, du Te Deumpour la victoire de Sébastopol aux funérailles nationales du président Sadi Carnot, «la vieille reine de nos cathédrales» (Hugo) apprend à vivre avec l’État moderne. Les secousses de l’histoire, cependant, n’épargnent pas ses archevêques. Le 25 juin 1848, Mgr Denys Affre grimpe sur la barricade du faubourg Saint-Antoine pour tenter d’apaiser les combattants. Le calme ne dure qu’un instant. Une balle siffle et le prélat s’effondre. Il meurt dans la nuit à l’hôpital. En 1871, son successeur, Mgr Darboy, emprisonné par des communards, est fusillé le 25 mai à la prison de la Roquette.
Viollet-le-Duc lui rend sa fierté
À la fin du XIXe siècle, Notre-Dame s’est retrouvée. Viollet-le-Duc lui a rendu sa fierté, dressant statues, chimères, gargouilles. Les façades dénudées par le temps et les hommes sont peuplées de figures de pierre. Dans la galerie des Rois, une statue a les traits du génial architecte. On le retrouve aussi sur le toit, qu’il a couvert d’une nappe de plomb. Au pied de la flèche qu’il a lancée, comme un jet, vers le ciel.
Le 17 novembre 1918, on célèbre dans la cathédrale le Te Deumde la victoire. Le 19 mai 1940, le gouvernement issu du Front populaire vient en délégation implorer Notre-Dame pour qu’elle soutienne nos armées dans la bataille: laïcité oblige! Le 26 août 1944, Leclerc, la 2e DB et le général de Gaulle y entendent le Magnificat royal: Paris est libéré!
Le trésor de la cathédrale conserve un fragment de la couronne d’épines du Christ. - Crédits photo : Philippe Wojazer/Reuters
Les églises se vident, mais Notre-Dame continue d’être le point vers lequel tous convergent. On y célèbre des messes de funérailles pour de Gaulle, Pompidou, Mitterrand. Au son du glas, les Parisiens viennent y prier pour les victimes du 11 septembre 2001, celles du tsunami de l’hiver 2004, celles encore des crimes de Mohamed Merah.
Aujourd’hui encore, sous la voûte, la petite histoire rejoint la grande. Barack Obama, lors d’une visite à Paris, en juin 2009, est venu, en famille, s’incliner devant le fragment de la couronne d’épines que conserve le trésor de la cathédrale. Le 2 mars 2010, jour de la visite du président russe Dmitri Medvedev, l’orgue a joué le même morceau que celui qui avait accueilli Nicolas II et le tsarévitch. À l’Élysée, Nicolas Sarkozy a dû patienter. Son homologue avait près d’une heure de retard. Il était en prière, agenouillé devant la pauvre couronne du Roi des rois.
* «Notre-Dame de Paris, la grâce d’une cathédrale», Éditions Place des victoires, 512 pages, 85 €.
Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 16/04/2019. Accédez à sa version PDF en cliquant ici
Vincent Tremolet de Villers Source: premium.lefigaro.fr
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ebooks-bnr · 6 years ago
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Hamilton Alexander Madison James Jay John - Le Fédéraliste (1792) (tome premier)
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Hamilton Alexander Madison James Jay John - Le Fédéraliste (1792) (tome premier) : Le Fédéraliste, ou Collection de quelques Écrits en faveur de la Constitution proposée aux États-Unis de l’Amérique, par la Convention convoquée en 1787, publiés par MM. Hamilton, Madisson et Gay , Paris, Buisson, 1792, tome 1. Le Fédéraliste réunit les 85 essais publiés dans la presse new-yorkaise par Hamilton, Madison et Jay entre octobre 1787 et juillet 1788. Les auteurs, écrivant sous le pseudonyme de Publius, s’étaient donné pour mission de convaincre les citoyens de l’État de New York de ratifier la constitution adoptée à la Convention de Philadelphie le 17 septembre 1787. L’enjeu était de taille. Il s’agissait de doter l’Amérique d’un véritable gouvernement fédéral, composé de trois branches distinctes modérées par un système de checks and balances, et surtout capable « avoir une action directe sur la personne des citoyens» (chapitre 16). Le combat fut âpre et l’opposition virulente. Dans leur propre campagne de presse, les ‘anti-fédéralistes’ défendaient avec véhémence la souveraineté des treize anciennes colonies et voyaient d’un mauvais œil un système fédéral qui, sous couvert d’une union plus forte, menaçait de porter atteinte aux libertés acquises sous la Révolution. «Le Fédéraliste, constate Magali Bessone, est ainsi tout à la fois une œuvre de propagande et une très rigoureuse explication du texte de la Constitution des États-Unis, un texte de circonstance et une synthèse remarquable de la pensée constitutionnaliste et républicaine qui animait les Founding Fathers lors de la période de création des États-Unis d’Amérique.» Les auteurs des Federalist Papers, qui divergeaient sur bien des points, étaient fermement opposés à dévoiler le secret de leur collaboration. Plus tard, à la suite d’une rupture idéologique, Hamilton et Madison laissèrent des listes dans lesquelles ils s’attribuaient certains mêmes articles. Comme l’indique David Mongoin, la question au centre de cette controverse est donc celle de savoir qui, en définitive, a écrit le Fédéraliste. Est-ce Publius, le masque sous lequel se dissimulent les auteurs, ou est-ce les auteurs eux-mêmes qui, tout en respectant le pacte de l’anonymat, expriment leurs propres convictions? Il est difficile de trancher. Ce que l’on peut dire, c’est que si les auteurs ont trempé leurs plumes dans la même encre, ils se sont rarement exprimés d’une seule et même voix. Ainsi Hamilton serait responsable de 50 articles, Jay de 5 et Madison de 14 ; 3 autres articles (18-20) ont très probablement été écrits en collaboration par Hamilton et Madison. Restent 12 articles discutables (49-58 et 62 & 63), attribués tantôt à Madison, tantôt à Hamilton, tantôt… aux deux. Ces 85 essais eurent un immense retentissement et parurent bientôt en volumes, d’abord aux États-Unis, puis en France, où la Révolution américaine suscitait depuis 1776 un très vif intérêt. Curieusement, c’est la traduction française de 1792 qui, la première, révéla au grand public les noms des trois auteurs. De l’avis de plusieurs historiens, cette traduction, longtemps attribuée à Charles-Michel Trudaine de la Sablière, serait en réalité l’œuvre non pas d’un seul, mais de deux, voire de plusieurs traducteurs. Or, selon A. de Francesco, ceux-ci divergeaient sur la meilleure façon d’aborder les défis posés par une pensée politique aussi novatrice que celle qui sous-tend le projet constitutionnel américain. Ceci explique certaines libertés par rapport à l’original et un certain flottement sémantique entourant la transmission de concepts politiques clés qui n’avaient point cours en France. Ces approximations, fruits de différences aussi bien idéologiques que stylistiques, font toutefois intrinsèquement partie de la valeur historique du document. C’est pourquoi, à l’exception de coquilles sans conséquence que nous avons pris la liberté de rectifier, nous livrons cette première version française du Fédéraliste telle quelle, tant ce vibrant plaidoyer pour la démocratie américaine, paru en France sous la Révolution, revêt aujourd’hui une brûlante actualité. Pour le lecteur ou la lectrice helvétique, cette première traduction des Federalist Papers présente un intérêt particulier car «La Constitution fédérale actuelle repose sur la constitution du 12 septembre 1848, qui a fondé l’État fédéral suisse. Inspirée par la constitution des Etats-Unis d’Amérique et par les idées de la Révolution française, la constitution de 1848 a notamment établi le principe de subsidiarité, en vertu duquel les cantons sont souverains aussi longtemps que leur souveraineté n’est pas limitée expressément par la Constitution fédérale.» (Le Parlement suisse) {Sources: Magali Bessone, «L’institution républicaine du politique», La Vie des idées, 6 sept. 2013. ; David Mongoin. Le Pari de la liberté. (Garnier 2012); Antonio de Francesco, «Traduire pour stabiliser. L’exemple des ouvrages américains parus en français à la veille de la République, printemps-été 1792», La Révolution française , 12 | 2017, mis en ligne le 15 septembre 2017, consulté le 16 juin 2018. ; Le Parlement suisse. .} Téléchargements : ePUB - PDF - Kindle-MOBI - HTML - DOC/ODT (Une version non corrigée à des buts de recherche, est disponible sur demande.) Read the full article
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unarbreenflandres · 7 years ago
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Pierre Absolon VERHILLE n’a pas émigré durant la Révolution Française
J’avais lu dans les Annales du Comité Flamand de France (tome XXXII de 1921) que mon ancêtre Pierre Absolon VERHILLE était inscrit sur une liste d’émigrés ayant quitté le territoire français durant la Révolution Française. J’ai voulu savoir ce qui l’avait motivé à partir, dans quelles conditions, avec qui et où ?
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dossier de Pierre Absolon VERHILLE ( ref F/7/5440/9-Archives Nationales- France)
J’ai pu consulter son dossier d’émigré aux Archives Nationales à Pierrefitte et, en fait, il n’en est rien. Mon ancêtre à la septième génération ou l’arrière-arrière-grand-père de mon arrière-grand-père Camille DEHAENE n’a jamais quitté la France. Il a seulement changé de département pour passer du Nord au Pas-de-Calais. Il est allé se réfugier à Saint-Omer, situé à une quinzaine de kilomètres d’Ochtezeele, dans le quartier du Haut Pont qui borde les rives de l’Aa.
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En réalité, dans le dossier de Pierre Absolon VERHILLE on trouve également le dossier de Pierre VERHILLE, son fils. Faisons un petit rappel de la composition de la famille. Pierre Absolon VERHILLE avait perdu son épouse cinq ans et demi après leur mariage soit en 1757. Le couple avait eu quatre enfants dont les deux derniers morts quelques jours après leur naissance. Seuls ont vécu Pierre, né en 1752 et Dominique, mon ancêtre, née en 1753, qui avait épousé en 1778, Joseph SMAGGHE et qui est partie vivre à Borre. Pierre, ne s’étant pas marié, vivait avec son père.
Le père et le fils font valoir qu’ils ont quitté Ochtezeele, en 1793, par crainte de l’invasion de l’ennemi. En effet, la France était en guerre, seule, contre une coalition formée de nombreux pays d’Europe dont la Grande Bretagne, l’Empire d’Autriche et l’Electorat de Hanovre. Les troupes ennemies du Maréchal Heinrich Wilhem Von Freytag avaient leur quartier général à Wylder et des détachements étaient disposés à Crochte, Esquelbecq, Wormhout, Herzeele, Houtkerque, soit à quelques kilomètres seulement d’Ochtezeele.
La consultation du dossier m’a permis d’avoir une description physique des deux Pierre VERHILLE. Le fils avait une taille de cinq pieds trois pouces soit un mètre soixante, des cheveux et des sourcils châtains, des yeux bleus, un nez commun, une bouche moyenne, un menton allongé, un front plat, un visage rond et rempli. Son père, Pierre Absolon VERHILLE avait une taille de cinq pieds quatre pouces soit un mètre soixante-trois, des cheveux et des sourcils grisâtres, des yeux gris, une bouche moyenne, un grand nez, un menton ordinaire, un visage ovale et rempli.  
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lettre de Joseph SMAGGHE 1/4   ( ref F/7/5440/9-Archives Nationales- France)
Je ne vais pas trop parler du fils car père et fils n’ont pas quitté Ochtezeele en même temps et ont pris des directions divergentes, si ce n’est que mon ancêtre Joseph SMAGGHE a produit un courrier à destination du Préfet du Nord pour défendre la cause de son beau-frère. 
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lettre de Joseph SMAGGHE 2 et 3/4   ( ref F/7/5440/9-Archives Nationales- France)
Dans ce courrier, on apprend que Pierre VERHILLE est actuellement en déportation en vertu de la loi du 19 fructidor an V (5 septembre 1797) parce qu’il a quitté le territoire français par terreur le 17 mai 1793. Il y est revenu le 30 thermidor an III (17 août 1795) afin de bénéficier des dispositions législatives qui autorisaient les laboureurs et ouvriers à demander leur radiation de la liste des émigrés. Bien qu’ayant été percepteur à Ochtezeele, Pierre VERHILLE a surtout fait valoir qu’il aidait son père dans la culture de la terre afin d’être considéré comme ouvrier. La lettre de Joseph SMAGGHE n’est pas datée mais elle est postérieure à 1797 et elle indique, vers la fin, que Pierre VERHILLE attend sa radiation des listes d’émigrés afin de pouvoir rentrer en France.  
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lettre de Joseph SMAGGHE 4/4 ( ref F/7/5440/9-Archives Nationales- France)
Pierre Absolon VERHILLE a quitté Ochtezeele le 18 août 1793. Il dit qu’à son arrivée à Saint-Omer, il est tombé malade. Il aurait souffert d’un « cours de ventre » pendant un temps assez long, c’est-à-dire que d’après le Recueil alphabétique des pronostics dangereux et mortels sur les différentes maladies de l’Homme qui date de 1760, il aurait eu des écoulements fréquents d’humeurs ou de matières liquides par les selles. Et ce n’est que lorsqu’il a été convalescent qu’il est retourné à Ochtezeele avec un certificat du médecin. Il est rentré chez lui le 27 brumaire de l’an II soit le 17 novembre 1793, après la retraite de l’ennemi. Il n’a donc quitté Ochtezeele que durant trois mois. Selon lui, cette retraite momentanée donna lieu à ses ennemis de le faire regarder comme émigré et ils se sont empressés de le dénoncer comme tel. Il a eu la surprise de découvrir que son nom était inscrit sur une liste d’émigrés établie par le district d’Hazebrouck le 21 pluviôse de l’an II, soit le 9 février 1794, presque trois mois après son retour.
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D’après le commissaire du Directoire exécutif du canton de Cassel, il y avait, à Ochtezeele, en l’an VI, deux vieillards nommés VERHILLE et ROUSSEAU, portés sur la liste des émigrés pour avoir quitté momentanément leur commune pour se rendre à Saint-Omer à cause qu’ils craignaient les approches de l’ennemi qui était alors à une demi-lieue de leur village. Pierre Absolon VERHILLE n’était donc pas tout seul dans sa fuite. Ce ROUSSEAU se prénomme Philippe, il a été témoin au mariage de Dominique VERHILLE et Joseph SMAGGHE, en 1778. Il avait été instituteur dans le village, il était veuf et avait trois ans de moins que Pierre Absolon VERHILLE.
Le fait d’être considéré comme émigré avait des conséquences très fâcheuses car la personne était non seulement dépossédée de ses biens mais elle était aussi interdite de séjour en France et passible de la peine de mort ou de la déportation.
Il fallait donc que Pierre Absolon VERHILLE organise au plus vite sa défense afin de faire rétablir ses droits. La loi du 22 nivôse an III (11 janvier 1795) autorisait les prévenus d’immigration qui étaient laboureurs ou ouvriers à déposer, dans les vingt jours, un dossier comprenant les pièces justificatives de leur résidence.
Il a expliqué dans un courrier, les causes de son absence momentanée d’Ochtezeele et les événements qui ont empêché un retour plus rapide.
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lettre de Pierre Absolon VERHILLE 1/2 ( ref F/7/5440/9-Archives Nationales- France)
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lettre de Pierre Absolon VERHILLE 2/2 ( ref F/7/5440/9-Archives Nationales- France)
Il a fourni une attestation du percepteur d’Arnèke précisant qu’il a payé une contribution pour des terres d’une superficie de « quatre mesures, un quartier et trois verges » située à Arnèke, soit un impôt total de quatorze livres dix-huit sols et cinq deniers pour les années 1788, 1789 et 1790.
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attestation du percepteur d’Arnèke ( ref F/7/5440/9-Archives Nationales- France)
Il a également fait établir une attestation du percepteur de Noordpeene certifiant qu’il a payé quatre-vingts dix-neuf livres deux sols six deniers parisis pour deux années d’imposition de « sept mesures trois quartiers » .de terres sur la commune de Noordpeene.
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attestation du percepteur de Noordpeene ( ref F/7/5440/9-Archives Nationales- France)
Il a fait ce qui s’appelle une pétition c’est-à-dire un courrier de réclamation rédigé par son gendre Joseph SMAGGHE dès le 14 messidor an II (2 juillet 1794).
Il a donné procuration à Jacques BOGAERT, le 4 prairial an VI (23 mai 1798),  pour le représenter devant les différentes autorités constituées afin d’obtenir la radiation de son nom de la liste des émigrés, en raison de son grand âge et des différentes infirmités dont il est attaqué. Jacques BOGAERT, fondé de procuration de Pierre Absolon VERHILLE était citoyen à Saint-Omer mais il était originaire d’Arnèke et il était aussi laboureur.
Les officiers de santé, MONET et Louis DANES, nommés par le commissaire du Directoire exécutif près l’administration municipale du canton de Cassel, ont visité et constaté les infirmités du citoyen Pierre Absolon VERHILLE, le 7 pluviôse an VI (26 janvier 1798). En effet, mon ancêtre, alors âgé de soixante-quatorze ans, était dans un bien triste état. Il était « attaqué de la goutte sciatique invétérée du côté droit accompagnée de rétraction de l’extrémité inférieure qui empêche tout mouvement de cette partie et l’oblige de marcher à béquilles. » Il a également « les jambes oedémateuses d’où découle une matière sanieuse et ichoreuse qui lui cause une douleur continuelle, rend sa situation très pénible et l’empêche d’entreprendre le moindre voyage sans s’exposer à une mort certaine. »
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attestation des officiers de santé concernant Pierre Absolon VERHILLE ( ref F/7/5440/9-Archives Nationales- France)
Il a fourni une attestation de résidence à Saint-Omer, au faubourg du Haut Pont, dans la section D, établie par des voisins, à savoir, Jacques François JACQUART, facteur de bateaux, Guillaume DEWERDT, faiseur de bateaux, Jacques JACQUART, rentier, Louis VAN ELSTLAND, boulanger, Charles DEWERDT, faiseur de bateaux, Gille ELOI, faiseur de bateaux, Michel DEPLETS, rentier, François DEPLETS, rentier, Pierre François MARGEZ, chapelier et Jacques CLAY, faiseur de bateaux.
Il a également fait établir un certificat de résidence non interrompue sur le territoire français depuis le 9 mai 1792 par le Conseil Général de la commune de Cassel qui a été certifié sur l’attestation, rédigée le 28 thermidor an II (15 août 1794)  des citoyens :
Henri BISLANGHE, charron, quarante-sept ans,
François VERBEKE, tisserand, cinquante-six ans,
Pierre DEMOL, maréchal-ferrant, trente-sept ans,
Martin WALSPECK, cultivateur, dix-huit ans,
Jacques ROSSEL, journalier, cinquante ans,
Pierre DEVINCK, tisserand, trente-trois ans,
Pierre JOURDIN, charpentier, trente-deux ans,
Joseph DEBOOM, épicier, trente-huit ans,
Georges PEENAERT, cultivateur, soixante-deux ans,
tous voisins et domiciliés à Ochtezeele.
Ces témoins ne devaient avoir aucun lien avec Pierre Absolon VERHILLE ni agir sous la force ou par intérêt, ils ne devaient être « ni parents, ni alliés, ni domestiques, ni fermiers, ni créanciers, ni débiteurs. » On apprend, dans ce document, que mon ancêtre était propriétaire de la maison qu’il occupait à Ochtezeele.
Conformément à la loi, le certificat de résidence a été publié et affiché pendant huit jours consécutifs à Ochtezeele.
 Au vu de toutes ces pièces auxquelles s’ajoute un certificat de bon témoignage à propos de Pierre Absolon VERHILLE, rendu par le commissaire du Directoire exécutif près l’administration municipale du canton de Cassel, le commissaire du Directoire exécutif près l’administration centrale du département du Nord sise à Douai a conclu à la radiation provisoire du nom de mon ancêtre de la liste des émigrés.
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arrêté de l’Administration centrale du Nord à propos de la radiation provisoire de Pierre Absolon VERHILLE de la liste des émigrés   ( ref F/7/5440/9-Archives Nationales- France)
Pierre Absolon VERHILLE aura dû attendre un peu plus de quatre ans avant que son nom ne soit rayé de la liste des émigrés. Cela a très certainement contribué à l’aggravation de son état de santé mais il a tout de même vécu jusqu’ à l’âge de quatre-vingt-un ans. Il est décédé, à Ochtezeele, le 12 novembre 1805. Quant à son fils Pierre, il est mort douze ans plus tard, également à Ochtezeele, le 15 septembre 1817. Il avait seulement soixante-cinq ans. L’instituteur Philippe ROUSSEAU est parti encore plus tôt, il est décédé le 9 floreal an X (29 avril 1802) à l’âge de soixante-quinze ans, de même que le fondé de procuration Jacques BOGAERT qui s’est éteint à Saint-Omer le 27 brumaire an IX (18 novembre 1802) alors qu’il n’avait que cinquante-sept ans. Joseph SMAGGHE, le gendre de Pierre Absolon VERHILLE est également mort avant lui, il a été inhumé le 23 nivôse an XI (13 janvier 1803) à Borre.
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arrêté de l’Administration centrale du Nord à propos de la radiation provisoire de Pierre Absolon VERHILLE de la liste des émigrés ( ref F/7/5440/9-Archives Nationales- France)
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arrêté de l’Administration centrale du Nord à propos de la radiation provisoire de Pierre Absolon VERHILLE de la liste des émigrés ( ref F/7/5440/9-Archives Nationales- France)
Cette inscription mensongère sur la liste des émigrés a aussi dû sérieusement entamer sa fortune car il a fallu payer le fondé de procuration, Jacques BOGAERT, les nombreuses copies d’actes, en plusieurs exemplaires, certifiées conformes par le notaire DESCHODT de Cassel et sans doute encore bien d’autres choses.
 Glossaire :
 Mesure : unité de surface agraire valant 35,30 ares à Cassel
Quartier : unité de surface agraire
Verge carrée : unité de surface agraire valant 1/100° de mesure
Livre : unité de monnaie
Sol : unité de monnaie valant 1/20° de livre
Denier : unité de monnaie valant 1/240° de livre
Goutte : douleur très vive qui attaque les jointures du corps. Elle est causée par l’épaississement de la synovie et elle est souvent héréditaire. Elle survient souvent par accès et dure de huit à quinze jours, selon le Recueil alphabétique des pronostics dangereux et mortels sur les différentes maladies de l’Homme.
Goutte sciatique invétérée : la douleur se situe au niveau de la hanche ou de la jointure de la cuisse. Quand elle est invétérée, elle produit souvent des nœuds aux articulations. La goutte sciatique invétérée rend souvent boiteux, selon le Recueil alphabétique des pronostics dangereux et mortels sur les différentes maladies de l’Homme.
Sanieuse : qui sécrète de la sanie, une matière purulente d'odeur fétide, plus ou moins mêlée de sang, produite par des ulcères non soignés et des plaies infectées.
Ichoreuse : adjectif dérivé de l’ichor qui est du sang aqueux mêlé de pus produit par une inflammation.
  Sources :
 Dossier F/7/5440/9 aux Archives Nationales
 Annales du Comité Flamand de France tome XXXII :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97537808/f259.image.r=pierre%20absalon%20verhille?rk=21459;2
 Recueil alphabétique des pronostics dangereux et mortels sur les différentes maladies de l’Homme :
https://books.google.fr/books?id=ircXPTV6ctEC&pg=PA36&lpg=PA36&dq=goutte+sciatique+inv%C3%A9t%C3%A9r%C3%A9e&source=bl&ots=16Jn5RyogW&sig=V9QJkNcmyo4R6j7Pg_gueGrLDqY&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj5spX6jt3XAhUrJcAKHYReBgQQ6AEIJzAA#v=onepage&q=goutte%20sciatique%20inv%C3%A9t%C3%A9r%C3%A9e&f=false
 Table des rapports des anciennes mesures avec les nouvelles :
https://books.google.fr/books?id=ep5EAyCe3P8C&pg=PA218&dq=mesure,+quartier+et+verge+%C3%A0+cassel&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwikg-Dgyd7XAhVaOMAKHcmRCr0Q6AEIJzAA#v=onepage&q=mesure%2C%20quartier%20et%20verge%20%C3%A0%20cassel&f=false
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