#(par erreur bien sur)
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gnomeantics · 2 years ago
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JE DEVIENS FOU UGH
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zuzcreation · 7 months ago
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En 15 ans de RP, je n'ai jamais vu ça
J'exprime rarement mes états d'ùme sur tumblr mais là...je dois dire que je suis sur le cul et je suis profondément blessée...
Cela fait presque 2 ans et demi que je joue un "scénario" sur un forum. Mon activité n'est pas fifolle mais le staff répétant à longueur de temps IRL avant tout, je me suis jamais inquiété. J'ai été raisonnable et je n'ai jamais demandé de DC.
J'ai traversé une petite période à vide en mars et puis je me suis pris par la main et j'ai discuté par MP avec les principaux liens du personnage des évolutions du personnage. Tout allait bien.
Il y a un mois, je reçois un MP pour discuter de l'avenir de mon personnage et l'Ă©volution du lien entre nos 2 persos. Adorant notre lien, je suis hype. Mon erreur a peut ĂȘtre de ne pas avoir rĂ©pondu dans la semaine, mais avoir attendu 10 jours car mon IRL Ă©tant un peu prenant en juin. Et depuis, silence radio. Je me dis naĂŻvement qu'elle a pas le temps de me rĂ©pondre et pour moi c'est OK.
Aujourd'hui, je reçois un message du compte staff avec en titre "activité". Je comprend pas, on est pas en fin de mois et j'ai posté 2 rp le 3/07. Et là...je découvre qu'on me demande de changer de personnage car la joueuse ne trouve plus son compte vis à vis de mon activité et aimerait faire évoluer le personnage (probablement plus vite). Je n'ai jamais vu ça. Oui je suis pas une lumiÚre, je veux bien le reconnaßtre. Mais était-ce si terrible de venir me voir et me le dire en face ? Alors que ça fait 2 ans qu'on échange et RP ensemble... et que tout c'est toujours bien passé.
En 15 ans de rp, jamais j'ai reçu ce genre de MP, de message. Pourtant j'en ai foulé des forums, j'en ai joué des personnages, pris des scénarios/PV. Jamais on m'a dit que l'IRL avant tout et de me dire que mon activité va pas... Si j'avais eu plusieurs compte ok... mais c'est mon seul et unique compte sur ce forum.
Je suis dégoutée...
Conclusion : si vous avez un soucis avec votre partenaire, allez le voir et PARLEZ LUI ! Soyez honnĂȘte et sincĂšre. A chaque problĂšme sa solution et souvent en parlant entre adulte tout se rĂšgle tranquillement.
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creatreasurebox · 2 months ago
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Petit message parce que j'ai vu parfois lorsque mes avatars sont utilisĂ©s sur les forums, (merci de les apprĂ©cier assez pour reprĂ©senter vos personnages đŸ„°) il y a des crĂ©dits qui correspondent pas vraiment aux miens. Ça ne me dĂ©range pas qu'on utilise le nom du tumblr ou mon pseudo, donc Treasure Box, treasurebox, creatreasurebox ou bien Chaussette (ça me va aussi si vous oubliĂ© un s Ă  chaussette, j'ai moi mĂȘme fais l'erreur dans le passĂ© haha 😅). Mais je voudrais juste s'il vous plait qu'on Ă©vite d'utiliser les initiales (tb ou ctb par exemple), c'est simplement pour que celleux qui le souhaite puissent plus facilement retrouver mes crĂ©ations et Ă©galement pour Ă©viter que mes avatars soient attribuĂ©s Ă  une autre personne par erreur. Vu que mon pseudo est diffĂ©rent du nom de mon tumblr et que j'ai jamais fais de messages Ă  ce sujet, je me suis dis que je pouvais au moins le dire dans ce post comme ça, si certains se posent la question de quoi utiliser, vous avez la rĂ©ponse ici. đŸ€“ Sur ces mots, je vous souhaites un bon mois de DĂ©cembre ! ❄❄ Chaussette
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alien-superst4r · 3 months ago
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"On ne peut pas forcer les membres Ă  jouer des fc racisĂ©s" C'est trĂšs vrai. Mais on peut les encourager. Comment ? Avec un staff qui joue des personnages diverses, aux familles et aux amitiĂ©s diverses, comme ça l'est PL ne ressemblent pas trop Ă  la section "baguettes pas trop cuites" de la pire boulangerie du monde. Mais comme elles ne jouent que des personnages blancs, dont les mifs le sont aussi donc le ton est donnĂ© et c'est pas la gamme de fond de teint la plus inclusive que j'ai pu voir quoi (sauf quand c'est une histoire d'adoption merdique avec un enfant de chaque continent, jpp, arrĂȘtez s'il vous plait, les adoptions internationales sont du trafic d'ĂȘtres humains qui laissent les gens avec de profonds traumatismes, c'est pas "fun et lĂ©ger" une famille qui fait une collection d'ethnicitĂ© via l'adoption, c'est fucked up et devrait ĂȘtre traitĂ© avec le gravitas nĂ©cessaire, bref, renseignez vous, trouvez des tĂ©moignages sur le revers de la mĂ©daille des adoptions, rĂ©flĂ©chissez avant de glamoriser un truc, mais c'Ă©tait pas la question, je reviens Ă  mes moutons)
Donc non, on ne peut pas forcer. Mais un effort conscient peut ĂȘtre fait pour donner l'exemple. Non seulement ça encourage les autres Ă  "oser" (pas que ça soit un dĂ©fi, on s'entend, mais y'a quand mĂȘme beaucoup de gens qui sont informĂ©s et Ă©duquĂ©s qui voudraient jouer des personnages non-blancs mais n'osent pas parce qu'ils ont peur de dire de la merde et d'en rajouter une couche dans les clichĂ©s et les stĂ©rĂ©otypes, par inadvertance) mais en plus, mathĂ©matiquement, ça augmente les chances de diversitĂ© puisque les PL ne seront pas en shade 101 Porcelain Fair.
Mais ça, ça implique de vouloir y mettre du sien et de ne pas feindre l'ignorance du problÚme, qu'on s'entende.
EntiÚrement d'accord sur tout tout tout. Bien sûr que comme beaucoup de changements, il y a des efforts conscients et collectifs à faire. Tout comme la commu a avancé un peu sur les questions de whitwashing et racebending.
Pour ça faudrait déjà passer la barriÚre de reconnaßtre que c'est un problÚme sans le prendre personnellement.
Je rajouterai par ailleurs pour celles et ceux qui veulent jouer des personnages non blancs, si vous le faites en toute bonne foi, il faut aussi le faire en toute humilité. Personne ne s'attend à une exemplarité dans votre représentation ; les erreurs peuvent et vont arriver. Et celles et ceux qui vont le pointer du doigt, n'ont aucune obligation de le faire tendrement, en délivrant l'information dans une boßte en velours, parce que dans ces situations, votre confort n'est pas la priorité. Parfois ces personnes lisent leur expérience de vie dans ce que vous écrivez, et ça frappe quelque chose de complexe, profond et ancré. La bonne démarche c'est de mettre son égo de cÎté, accepter la critique et se corriger.
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corinneecrivaine · 2 months ago
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Vi, une Guerriùre des Temps Modernes à l'Âme de Xena
Comme j’ai comparĂ© Jinx Ă  Harley, je me suis amusĂ©e Ă  faire une comparaison Vi/Xena.
Vi, c’est Xena version guerriĂšre des temps modernes. Une vĂ©ritable force brute. Son allure dĂ©gage ce mĂ©lange irrĂ©sistible de puissance et de vulnĂ©rabilitĂ©. Mais elle incarne aussi l’hĂ©roĂŻne d’une tragĂ©die grecque.
J’ai choisi une image sombre de Vi pour une raison simple : elle est mon personnage prĂ©fĂ©rĂ©, et tout en elle est splendide. Ses tenues, son physique sculptural, ce regard qui mĂ©lange dĂ©fi et malice, sans oublier son humour bien Ă  elle. Mais ce qui la rend encore plus fascinante, c’est son aura en mode sombre. C’est dans ces moments-lĂ  qu’elle est impressionnante, lorsque ses blessures refont surface. Sa jacket, avec son design d’une Vi sombre. J’adore.
ParallĂšle entre Vi et Xena
Toutes deux sont hantĂ©es par leur passĂ© et leur quĂȘte de rĂ©demption.
Xena, la Princesse GuerriĂšre, porte le poids d’un passĂ© sanglant. Ancienne conquĂ©rante et destructrice, elle cherche Ă  se racheter en protĂ©geant les innocents et en redressant les torts qu’elle a causĂ©s. Cette lutte intĂ©rieure est au cƓur de son personnage : elle est une femme puissante mais brisĂ©e, en quĂȘte de sens et de pardon.
Vi est rongĂ©e par la culpabilitĂ© d’avoir Ă©chouĂ© Ă  protĂ©ger sa sƓur Powder/Jinx. Comme Xena, elle utilise la violence comme moyen de survie et d’expression, et doit trouver son chemin de rĂ©demption.
Xena est redoutable sur le champ de bataille, mais elle a Ă©galement un cĂŽtĂ© profondĂ©ment protecteur et maternel, notamment envers Gabrielle, sa compagne/amie. Leur relation, teintĂ©e d’amour et de complicitĂ©, rĂ©vĂšle une Xena plus vulnĂ©rable, prĂȘte Ă  tout pour protĂ©ger celle qu’elle aime.
Vi incarne cette mĂȘme dualitĂ©. Elle est fĂ©roce au combat, mais montre une douceur dĂ©sarmante envers Jinx (malgrĂ© leur conflit) et Caitlyn. Elle est Ă  la fois une sƓur protectrice, une amante vulnĂ©rable et une guerriĂšre brutale.
Vi, une Xena des bas-fonds
Vi Ă©volue dans un univers oĂč la justice est corrompue, et oĂč l'espoir est un luxe rare. Son combat n’est pas celui d’une hĂ©roĂŻne mythologique contre des monstres fantastiques, mais d’une femme moderne contre des forces bien rĂ©elles : l’injustice sociale, les conflits familiaux, et ses propres Ă©checs.
LĂ  oĂč Xena manie l’épĂ©e et le chakram face Ă  des dieux, des mythes et des lĂ©gendes, Vi brandit ses poings mĂ©caniques dans un univers technologique marquĂ© par l’oppression sociale et les inĂ©galitĂ©s. Elle lutte contre le systĂšme oppressif de Piltover et les dĂ©mons de Zaun, tout en essayant de sauver sa sƓur d’une folie qui semble inĂ©luctable.
Contrairement Ă  Xena, qui s’appuie sur des armes iconiques et des techniques de combat antiques, Vi est un produit de son Ă©poque. Ses gantelets mĂ©caniques symbolisent la fusion entre l’humain et la technologie. Ils sont l’extension de sa rage et de sa force brute. Vi n’a pas seulement des muscles, elle a un sens aigu de la justice et une humanitĂ© profonde. Cela fait d’elle une guerriĂšre moderne dans tous les sens du terme : une femme qui utilise Ă  la fois la force physique, la technologie, et son intelligence Ă©motionnelle pour naviguer dans un monde complexe et inhospitalier, mĂȘme lorsqu’elle ne sait pas toujours gĂ©rer ses propres Ă©motions.
Vi, une héroïne queer et actuelle
LĂ  oĂč Xena Ă©tait une figure fĂ©ministe des annĂ©es 90, Vi incarne un fĂ©minisme contemporain, en Ă©tant Ă  la fois queer et indĂ©pendante. Sa relation avec Caitlyn est un Ă©lĂ©ment clĂ© de son identitĂ©. Elle offre une reprĂ©sentation positive dans un univers sombre.
Des antagonistes façonnées par la tragédie
Dans les deux cas, Jinx et Callisto reprĂ©sentent ce qu’il y a de plus sombre dans le passĂ© de leurs "crĂ©atrices". Elles incarnent la consĂ©quence des erreurs commises et leurs Ă©checs.
Jinx, malgrĂ© sa folie et sa violence, reste une figure tragique. Elle reflĂšte Ă  la fois l’échec de Vi en tant que sƓur, mais aussi la douleur des traumas d’enfance dans un monde brutal comme Zaun. Callisto, quant Ă  elle, est l’image du cycle de la haine. Pour Callisto, Xena est le monstre responsable de ses souffrances, et elle dĂ©cide de devenir ce mĂȘme monstre pour se venger.
Pour Vi comme pour Xena, Jinx et Callisto sont plus que des adversaires : elles sont des Ă©chos de leur propre Ă©chec. Elles forcent les deux hĂ©roĂŻnes Ă  affronter leur passĂ©, Ă  regarder leurs erreurs en face, et Ă  tenter de s’en racheter.
Conclusion : Vi, une guerriùre moderne avec l’ñme d’une Xena
Vi et Xena partagent cette lourde responsabilité : avoir donné naissance, indirectement, à des figures de chaos. Cela les rend profondément humaines, car leurs combats ne sont pas seulement extérieurs, mais aussi intérieurs, contre leur propre culpabilité et leurs erreurs passées.
Vi peut ĂȘtre vue comme une hĂ©ritiĂšre spirituelle de Xena, adaptĂ©e aux sensibilitĂ©s et aux dĂ©fis du XXIe siĂšcle. LĂ  oĂč Xena s’est battue pour racheter un passĂ© sanglant dans un monde de lĂ©gendes, Vi se bat pour protĂ©ger son prĂ©sent et sauver son futur dans un univers technologique et brutal.
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iam-yomi · 5 months ago
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coup de gueule de rpgiste
je vous avoue que j'ai de plus en plus de mal avec ces forums qui soit-disant prĂŽnent la bienveillance et se permettent de dire avec une phrase d'accroche en page d'accueil que leur forum est une safe place sans prise de tĂȘte, et que finalement quand on se retrouve sur le dit forum, soit on est mal accueilli, soit on est complĂštement ignorĂ©, soit on se fait pourrir par le staff pour des erreurs (alors que le rĂšglement prĂ©cise pas que l'erreur en question est interdite) juste pour dire, si vous comptez vraiment faire une forum safe et bienveillant pour toustes, le mieux ce serait d'apprendre l'accessibilitĂ©, le respect et surtout mettre un point d'honneur Ă  l'intĂ©gration. bien sĂ»r que rien ne sera parfait, mais c'est super hypocrite pour celleux qui galĂšrent Ă  trouver de bon forum en fait, de plus en plus je vois ça et ça me fout en colĂšre. voilĂ , c'est tout pour moi, mon message se fera ignorer certainement mais je m'en fiche, fallait que j'extĂ©riorise.
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kings-comic-fr · 14 days ago
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Bienvenue!
Lire ici
Rejoigns le serveur discord!
Feuilles références
blog principal (anglais) : @kings-comic
đŸ”„100+ pages!đŸ”„
Salut! Je suis Dearchose, je fais du dessin pour le fun. Je travaille sur deux BDs. Celle-ci et une autre. Kings/Sob est une adaptation d'une fan fiction que j'ai Ă©crite sur wattpad en 2023 et ce blog est un essai Ă  traduire ma BD. Tu peux trouver le lien vers les originaux sur le masterpost du blog principal (ici)
Si tu veux me commissioner, le liens pour mon artistree est sur mon compte pricipale
⚠Mise en Garde: Il ny a pas et n'aura pas de nsfw, mais les sujets peuvent ĂȘtre sensibles dans Imposter. Il y a des mentions de SA (adreviation anglaise) lisez Ă  vos risques ou sautez aux autres parties telles Kings , Sob et le mink histoires Ă  l'aide du bouton mis Ă  cet effet! Priorisez votre bien-ĂȘtre s'il vous plaĂźt
note: malgré que ma langue maternelle soit le frsnçais, je suis dyslexique et trop paresseuse pour vérifier mon orthographe donc il risque d'y avoir quelques erreures de grammaire! Merci pour votre pasience :)
Je suis québecoise si vous vous demandez avec mes chois de mots et expressions XD
Je réponds aux question, n'ayez pas peur ^^
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Trouvez mon autre BD ici >> @gems-project <<
Et mon compte principal >> @dearchose <<
✹Ouverte aux collaborations✹
Si quiconque a de la motivation, vous pouvez traduire Kings. Je peux lui créer un masterpost ou mettre un liens vers le votre ici! Vous devez me créditer comme artiste et éceivaine par example!
N'hĂ©sitez pas Ă  me tag si vous faites du fanart! Je vais rebloger avec plaisir! (mĂȘme si le post n'est pas en français)
Bonne Lecture!
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thebusylilbee · 3 months ago
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Comment a-t-on pu en arriver là ? À mesure que l’on feuillette la bande dessinĂ©e, la question se rĂ©pĂšte, s’amplifie, jusqu’à former une tornade d’incomprĂ©hension. Dans Spirou et la Gorgone bleue, paru en septembre 2023 aux Ă©ditions Dupuis, certains personnages noirs ressemblent Ă  des singes. D’autres cochent toutes les cases des caricatures racistes : une peau noir foncĂ©, des lĂšvres surdimensionnĂ©es d’une couleur rosĂ©e et, parfois, des grandes mains et une mĂąchoire prognathe. 
Les reprĂ©sentations s’étalent sur des dizaines de pages et pourtant, l’Ɠuvre a Ă©tĂ© relue, Ă©ditĂ©e et diffusĂ©e massivement en France et en Belgique depuis un an. Le synopsis de l’album tient en quelques mots : Spirou et Fantasio traquent une bande d’écoterroristes en lutte contre la malbouffe. Leur enquĂȘte les mĂšne sur un porte-avions de l’armĂ©e amĂ©ricaine, subtilement baptisĂ© USS Obama, dont les militaires poursuivent aussi les militantes Ă©colos. À bord de l’USS Obama, tout le personnel est noir. Ou plutĂŽt, « furtif », comme l’affirme en riant l’amirale Denzelle Jackson Ă  bord, une grosse femme noire aux immenses lĂšvres roses et au cou poilu. 
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Au tĂ©lĂ©phone, le dessinateur de l’album, Dany, tente de nous expliquer la « blague » : « On a repeint le porte-avions avec une couleur noire, qui lui permet de ne pas ĂȘtre dĂ©celĂ© par les radars. C’est un navire “furtif”. La dimension furtive est amusante. D’ailleurs, la pacha [commandante du navire – ndlr] dit en rigolant que tout le personnel est furtif. Ils sont tous blacks ! [sic] C’est ça qui amusait beaucoup le scĂ©nariste et qui m’a fait rire aussi. C’était une bonne trouvaille, un Ă©quipage complĂštement noir... » 
Mais depuis quelques jours, une foule de nouveaux lecteurs et lectrices est loin de partager ce point de vue. « Quand j’ai dĂ©couvert les dessins, j’ai eu l’impression que c’étaient des animaux qui Ă©taient dessinĂ©s, et non des humains », s’étonne le blogueur Seumboy. 
« Retrait de l’ouvrage »
Le militant antiraciste a, comme beaucoup d’internautes, dĂ©couvert l’existence de Spirou et la Gorgone bleue aprĂšs qu’une Française a diffusĂ© une courte vidĂ©o sur TikTok, le 29 octobre. « Je tiens entre mes mains une des BD les plus racistes de 2024 », prĂ©sente-t-elle en feuilletant les pages de l’album, paru en rĂ©alitĂ© un an plus tĂŽt. Sa vidĂ©o est reprise sur d’autres rĂ©seaux sociaux, cumule rapidement des centaines de milliers de vues et gĂ©nĂšre des trombes de commentaires indignĂ©s.
ContactĂ©es par Mediapart, les Ă©ditions Dupuis ont rĂ©pondu ce jeudi par voie de communiquĂ©, actant que « les prises de parole se multiplient pour exprimer la colĂšre ressentie devant la reprĂ©sentation des personnes noires et des femmes » dans l’Ɠuvre mise en cause.
« Nous sommes profondĂ©ment dĂ©solĂ©s si cet album a pu choquer et blesser. Cet album s’inscrit dans un style de reprĂ©sentation caricatural hĂ©ritĂ© d’une autre Ă©poque. Plus que jamais conscients de notre devoir moral et de l’importance que reprĂ©sente la bande dessinĂ©e en tant qu’éditeur et plus largement le livre dans l’évolution des sociĂ©tĂ©s, nous prenons en ce jour la pleine responsabilitĂ© de cette erreur d’apprĂ©ciation. C’est pourquoi nous tenons Ă  prĂ©senter nos plus sincĂšres excuses. »
La maison explique avoir « mis en Ɠuvre le retrait de l’ouvrage de l’ensemble des points de vente ». L’album se serait toutefois trĂšs bien vendu ces 13 derniers mois, selon le dessinateur Dany, qui nous informe qu’elle aurait mĂȘme Ă©tĂ© rĂ©imprimĂ©e. Elle avait Ă©tĂ© tirĂ©e en septembre 2023 Ă  22 000 exemplaires, apprend-on sur le site BDZoom. 
L’univers de Spirou, popularisĂ© par Franquin, est dense. D’un cĂŽtĂ© s’égraine, depuis les annĂ©es 1950, la saga officielle des Aventures de Spirou et Fantasio,dont le 57e numĂ©ro est paru cet automne. De l’autre, une sĂ©rie dĂ©rivĂ©e« Le Spirou de... »permet Ă  la maison d’édition de dĂ©cliner la franchise en demandant Ă  des dessinateurs de rĂ©interprĂ©ter le cĂ©lĂšbre hĂ©ros Ă  leur sauce.
C’est lĂ  que Yann et Dany entrent en scĂšne. Le premier est scĂ©nariste de BD, l’autre auteur et dessinateur. À 81 ans, Dany est un incontournable du neuviĂšme art belge, qui fait vivre depuis cinquante ans les aventuresd’Olivier Rameau, un hĂ©ros rĂȘveur et son acolyte fĂ©minine hypersexualisĂ©e en robe courte, Colombe Tiredaile. Il y a huit ans, les Ă©ditions Dupuis sont venues le chercher pour dĂ©velopper ce nouveau Spirou, raconte-t-il dans une interview accordĂ©e aux Amis de la BD en 2023. 
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Le processus de crĂ©ation a visiblement pris du temps. L’éditeur qui avait dĂ©marchĂ© Dany est remplacĂ© en 2020 par un autre, plus jeune, qui se serait alarmĂ© en voyant la tĂȘte de certains personnages. « Le nouvel Ă©diteur m’a dit : “Tu sais, on ne peut plus dessiner les Noirs comme ça.” Alors j’ai changĂ©, on a refait pas mal de visages
 Mais apparemment pas suffisamment », explique Dany Ă  Mediapart. 
La bande dessinĂ©e que l’on connaĂźt aujourd’hui aurait donc dĂ©jĂ  fait l’objet de modifications. C’est ce qu’a confirmĂ© Julie Durot, la directrice gĂ©nĂ©rale de Dupuis depuis 2021, au Parisien ce jeudi : « Le contrat a Ă©tĂ© signĂ© il y a plus de dix ans, par des gens qui ne sont plus aux commandes. Depuis mon arrivĂ©e, nous avons Ă  plusieurs reprises demandĂ© des modifications Ă  son dessinateur, Dany. C’est un homme de plus de 80 ans : il ne voyait pas en quoi ces dessins, qui sont des caricatures, Ă©taient choquants. Nous avons sans doute commis une erreur en acceptant de la publier. »
« On peut se demander pourquoi l’éditeur a quand mĂȘme publiĂ© l’album alors qu’il ne semblait pas satisfait. Refuser d’éditer ce Spirou aurait Ă©tĂ© Ă  perte, mais cela aurait Ă©vitĂ© une grosse polĂ©mique »,souligne Lloyd ChĂ©ry, rĂ©dacteur en chef adjoint de MĂ©tal hurlant, un magazine de rĂ©fĂ©rence sur l’univers de la BD.
Peu de remise en question
AuprĂšs de Mediapart, le dessinateur alterne aujourd’hui entre excuses et justifications. « S’il faut retenir quelque chose, c’est que je suis dĂ©solĂ© si j’ai pu blesser certaines personnes, africaines ou pas [sic]», insiste celui qui se dit « interloqué » par les rĂ©actions. « J’ai peut-ĂȘtre un peu forcĂ© la main, peut-ĂȘtre que j’ai fait une erreur
 Cela dit, l’album est sorti en septembre 2023, jusqu’ici, je n’ai eu aucune critique. » 
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Dany dĂ©fend la « caricature » qui, « par dĂ©finition, consiste Ă  forcer le trait ». Et d’expliquer un raisonnement Ă  faire s’évanouir des militants antiracistes : « Il est Ă©vident que la plupart des Africains, enfin presque tous d’ailleurs, ont des lĂšvres plus Ă©paisses, plus grosses que les Blancs, c’est un fait. Ça fait partie de la caricature. »
Il mentionne ensuite les protagonistes blancs, qu’il considĂšre Ă©galement avoir « caricaturé » : « Il y en a un qui ressemble Ă  Trump, ce n’est pas particuliĂšrement gentil non plus
 Et puis Ă  ce moment-lĂ , j’aurais aussi dĂ» refaire le nez de Fantasio aussi ? », ajoute-t-il Ă  propos de l’acolyte de Spirou.
Il admet toutefois : « J’aurais dĂ» faire gaffe Ă  ne pas dessiner les Noirs comme dans les annĂ©es 1960 ou 1980, c’est sans doute vrai [...], mais je voulais me rapprocher de l’univers de Spirou. Mon modĂšle absolu, c’est Franquin, c’est le genre de dessins qu’il faisait. J’en suis vraiment dĂ©solĂ© et je voudrais prĂ©senter toutes mes excuses Ă  ceux que j’aurais pu blesser, car c’est totalement involontaire. J’ai peut-ĂȘtre beaucoup de dĂ©fauts, mais je ne suis pas raciste, ça, c’est certain. »
Un blog qui en dit long
Sur le blog professionnel de Dany, on retrouve pourtant une autre publication, preuve d’une inclination Ă  dĂ©shumaniser les personnes noires, qui n’est pas propre Ă  la BD de Spirou. Le dessin montre, d’un cĂŽtĂ©, les deux personnages blancs crĂ©Ă©s par Dany, le fameux Olivier Rameau et son amie, s’opposer Ă  un groupe de cinq personnes racisĂ©es. « Ça ne va pas ĂȘtre facile de les intĂ©grer, ces deux-là », soupire un protagoniste noir aux airs de singe, avec de grandes oreilles, une grande bouche, un « museau » brun, entourĂ© d’autres personnages racisĂ©s. Comme si les personnes blanches, devenues minoritaires, Ă©taient victimes de discriminations, dans une sorte de mise en abyme de la thĂ©orie raciste du « grand remplacement ».
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Le blog regorge Ă©galement de dessins de femmes nues ou hypersexualisĂ©es, comme c’est le cas dans Spirou et la Gorgone bleue. Une autre planche, signĂ©e Dany et Tibet, montre un homme qui tabasse une travailleuse du sexe. 
« Quand on fait un tour sur le blog de Dany, on se rend bien compte qu’il ne s’agit pas d’une erreur de jeunesse, mais d’une prise de position politique dont il est coutumier, remarque Seumboy, crĂ©ateur et animateur du site de vulgarisation de l’histoire coloniale Histoires CrĂ©pues. Le message qu’il essaye de dĂ©livrer, c’est que les personnes noires prennent trop de pouvoir aux États-Unis et que si l’on n’y prend pas garde, la sociĂ©tĂ© multiculturaliste amĂ©ricaine va arriver chez nous en Europe. »
Aux origines de l’esthĂ©tique coloniale de la BD franco-belge
Celui que Dany prĂ©sente comme son modĂšle, l’iconique dessinateur franco-belge AndrĂ© Franquin, crĂ©ateur du Marsupilami et illustrateur rĂ©gulier des aventures de Spirou et Fantasio, avait lui-mĂȘme une façon bien particuliĂšre de crayonner les personnages noirs.
Dans Spirou chez les PygmĂ©es, paru pour la premiĂšre fois en 1949, l’auteur de BD met en scĂšne des personnages noirs
 dont on dĂ©couvre qu’ils sont en rĂ©alitĂ© « des bruns qui ne se sont jamais lavĂ©s », dixit Spirou, en nettoyant au savon un enfant noir. Une illustration qui prĂ©figurait les spots tĂ©lĂ©s pour dĂ©tergents qui « lavaient plus blanc que blanc » et qu’on illustrait d’un Africain dont les membres ressortaient du bain dĂ©pigmentĂ©s. Dans un livre d’entretien, exhumĂ© par le journaliste spĂ©cialiste JĂ©rĂŽme Lachasse, Franquin se dĂ©fendait de tout racisme et expliquait caricaturer les Blancs comme les Noirs. 
Pourtant, dans les dessins de Dany, comme dans ceux de son illustre inspirateur Franquin, les personnages blancs ne sont pas ou peu caricaturĂ©s, et souvent dĂ©peints sous les traits d’aventuriers en quĂȘte de frissons et d’exotisme, ont des physiques avantageux et diversifiĂ©s, quand les personnages noirs sont souvent primitifs et prĂ©sentent des physiques trĂšs homogĂšnes.
« Convoquer cet imaginaire colonial, c’est aussi faire preuve de paresse artistique, dĂ©plore Laura Nsafou, Ă©crivaine et bĂ©dĂ©iste afrofĂ©ministe. LĂ  oĂč on va se poser la question de varier les physiques pour les personnages blancs, on va uniformiser le corps noir, sans jamais essayer de rendre compte des diffĂ©rentes carnations ou textures de cheveux. PlutĂŽt que de faire ça, on va reprendre des attributs racistes, rappelant les singes. »
L’histoire de la bande dessinĂ©e franco-belge recĂšle en rĂ©alitĂ© beaucoup de ces reprĂ©sentations stĂ©rĂ©otypĂ©es, reprenant l’esthĂ©tique coloniale des pubs Banania, donnant aux personnages noirs des traits indiscernables de ceux des primates et les campant dans des rĂŽles secondaires de faire-valoir humoristiques, imbĂ©ciles et dociles. Les protagonistes noirs Ă©voluent frĂ©quemment dans des contextes de guerre, d’esclavage ou de sĂ©grĂ©gation raciale, et n’occupent que trĂšs rarement les rĂŽles principaux. 
L’exemple le plus mĂ©morable reste le numĂ©ro de Tintin au Congo, oĂč l’on suit le reporter Ă  houppette dĂ©jouant les piĂšges d’une bande de gangsters qui cherchent Ă  mettre la main sur la production de diamants au Congo. Cette bande dessinĂ©e Ă©tait le reflet de l’esprit paternaliste de la Belgique colonialiste du dĂ©but des annĂ©es 1930. Et presque cent ans plus tard, les planches de HergĂ© continuent de nourrir l’inspiration et les prĂ©jugĂ©s racistes de bĂ©dĂ©istes contemporains. 
Plusieurs spĂ©cialistes et acteurs de la bande dessinĂ©e relĂšvent la responsabilitĂ© de l’éditeur d’avoir validĂ©, aprĂšs rĂ©union du comitĂ© Ă©ditorial, une telle publication. Mais ils saluent la dĂ©cision rare de retirer des ventes le numĂ©ro et invitent Ă  saisir cette occasion pour amorcer une rĂ©flexion plus large. « Il est nĂ©cessaire que les maisons d’édition de bande dessinĂ©e soutiennent d’autres narrations et proposent des rĂ©cits actuels et respectueux des personnes noires, avec des protagonistes de diffĂ©rentes carnations, qui vivent Ă  Paris, et qui ressemblent aux gens qu’on voit dans la rue et dans le mĂ©tro », milite Laura Nsafou, elle-mĂȘme autrice de plusieurs BD qui mettent en scĂšne des personnages racisĂ©s. 
Marie Turcan et Yunnes Abzouz
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kilfeur · 1 year ago
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Charlie emmÚne Vaggie au paradis. Elle est tellement dans son truc qu'elle voit pas le malaise de Vaggie ce qui est un joli parallÚle avec Angel au studio. Elle voit que quelque chose ne va pas et se doute de quelque chose en revanche, elle peut aussi trÚs directe dans son approche ne se rendant pas compte par la suite de la suite des évÚnements mais peut se rendre compte de ses erreurs et essaie de les réparer.
Malheureusement Charlie apprend que Vaggie était une exorciste, le plan de l'ombre de Vaggie en ange est beau montrant que la personne qu'elle a prise sur son aile avait caché une telle chose. Bien qu'on comprend pourquoi Vaggie ne voulait rien dire vu comment Charlie est dévouée à son peuple. Curieuse de voir comment la relation va évoluer.
Charlie takes Vaggie to heaven. She's so into her thing that she doesn't see Vaggie's discomfort, which is a nice parallel with Angel at the studio. On the other hand, she can also be very direct in her approach, not realizing what's coming next, but she can realize her mistakes and try to fix them.
Unfortunately Charlie learns that Vaggie was an exorcist, the shot of Vaggie's shadow as an angel is beautiful showing that the person she took under her wing had hidden such a thing. Though we understand why Vaggie didn't want to say anything given how devoted Charlie is to her people. Curious to see how the relationship will evolve.
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asofterepilogue · 8 months ago
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Et le député lfi qui fait compagne sur tinder

Maudet ? Franchement c'est con mais c'est tellement loin d'ĂȘtre le pire. C'est sĂ»r que ça dit quelque chose de l'Ă©tat de la France, mais perso ce qui m'inquiĂšte le plus c'est plutĂŽt la vĂ©hĂ©mence de la haine des idĂ©es de gauche dans leur ensemble. On en est quand mĂȘme Ă  entendre tous les abrutis du monde dire que LFI c'est l'extrĂȘme-gauche (donc le diable), critiquer IsraĂ«l c'est antisĂ©mite, faudrait dissoudre le NPA et mĂȘme LFI !
Je rappelle que le programme actuel du NFP fait d'Ă©normes concessions Ă  l'aile droite du PS (dĂ©jĂ  pas super super Ă  gauche), et est mĂȘme pas aussi "radical" que ce que le PS lui-mĂȘme a pu dĂ©fendre au siĂšcle dernier. Mais toute la fenĂȘtre d'acceptabilitĂ© a tellement glissĂ© Ă  droite qu'on peut entendre sans sourciller qu'il n'y a pas de honte Ă  avoir Ă©tĂ© dans la Waffen-SS, l'homophobie c'est surtout Ă  gauche, faudrait faire barrage aux "extrĂȘmes", si t'es juif tu seras plus en sĂ©curitĂ© avec le parti des nazis qu'avec la gauche, etc. Par contre dire que tu veux taxer les plus riches c'est limite staliniste.
La campagne sur Tinder, pour moi c'est juste un autre symptĂŽme de l'anti-intellectualisme gĂ©nĂ©ral, mais ça a rien de nouveau, et c'est malheureusement pas un problĂšme spĂ©cifique Ă  LFI. Évidemment que je prĂ©fĂ©rerais qu'ils s'y adonnent moins, mais je comprends que quand tes concitoyens sont cons au point de gober tout ce que BFM raconte et de voter Bardella parce qu'il est sexy (đŸ€ź) sur Tiktok (comme certains ont votĂ© Macron pour les mĂȘmes raisons en 2017 hein), Ă  un moment tu te dis "si ça marche, pourquoi pas moi". Je pense que c'est une erreur Ă  long-terme et qu'elle risque de leur coĂ»ter cher comme leurs compromis pour l'alliance leur ont coĂ»tĂ© et vont continuer de leur coĂ»ter cher, mais en vrai peu importe comment ils font campagne, Ă  moins d'arriver Ă  racheter 15 chaĂźnes avec des frĂ©quences publiques, ils vont toujours se faire cracher dessus au nom du maintien du statu quo. Quand t'es le seul parti (hors extrĂȘme-gauche) Ă  proposer quelque chose qui s'apparente Ă  un changement, et que ta feuille de route est sourcĂ©e et crĂ©dible en plus, Ă©videmment que tous les petits bourgeois et autres delulu en attente d'un hĂ©ritage imaginaire d'un oncle en AmĂ©rique vont te tomber dessus, quitte Ă  se vautrer dans le bon vieux "plutĂŽt Hitler que le Front Populaire", quitte Ă  renier tous les idĂ©aux de gauche, quitte Ă  inventer les pires idioties sans aucune preuve. Et comme en plus beaucoup de Français sont rĂ©acs de base, et qu'il est toujours plus facile de se recroqueviller sur son petit moi en trouvant des boucs-Ă©missaires que d'imaginer un autre monde, c'est avec dĂ©lectation qu'ils lĂšchent les bottes de l'extrĂȘme-droite et de ses alliĂ©s (Macron compris).
Je préfÚre pas relever les petites idioties de LFI actuellement parce que 1) les autres partis font pareil quand ils ne font pas pire, 2) y a bien plus grave, et 3) dans le climat actuel, je pense pas particuliÚrement utile d'en rajouter sur le dernier parti de gauche qu'il reste.
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coolvieilledentelle · 1 year ago
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Avec le temps, vous comprendrez que les plus belles vacances peuvent se trouver sur une paire de lĂšvres ; qu'il y a de l'hiver en Ă©tĂ©, de la poĂ©sie en automne et que toutes les fleurs ne naissent pas au printemps. Vous apprendrez aussi que rien n'est Ă©ternel, mais que certains moments sont proches de l'ĂȘtre ; que les cicatrices sur l'Ăąme ne guĂ©rissent pas, que les promesses expirent, que les rĂȘves changent, que les plans changent et que les gens déçoivent ; qu'il y a de la douleur derriĂšre les sourires, de l'amour derriĂšre un "prenez soin", des raisons et des regrets derriĂšre les silences. Que les meilleurs baisers que vous ayez jamais reçus sont cachĂ©s dans les regards et que les bras sont sans aucun doute le meilleur abri, celui qui vous dĂ©barrasse vraiment du froid. Avec le temps, vous comprendrez la valeur d'un je t'aime, d'un comment vas-tu, d'un merci, d'un pardon et d'un je t'ai manquĂ©, et que, bien que ce soient des mots, certains sont si lourds qu'ils ne sont pas emportĂ©s par le vent ; vous comprendrez l'importance d'un sourire, d'une accolade, d'un bonjour, d'un baiser sur le front, d'un repas Ă  l'ancienne, d'un cafĂ© avec des amis et d'une lettre inattendue dans la boĂźte aux lettres. Avec le temps, vous changerez vos prioritĂ©s, votre façon de penser, de rire, de vous habiller, de rĂȘver, vous changerez votre numĂ©ro prĂ©fĂ©rĂ© pour celui d'un rendez-vous, votre chanson pour une bande originale dans le silence d'une paire de bras, votre couleur prĂ©fĂ©rĂ©e pour celle de ces yeux ? Vous changerez tant de choses
 Le temps vous fera aussi pleurer, crier de rage, vous mettre en colĂšre, tomber amoureux, dĂ©sirer quelque chose
 Mais il t'apprendra qu'il n'y a pas de regrets, qu'il faut prendre des risques, qu'il y a des erreurs, des regards, des baisers et des moments qui sont les seuls Ă  donner un sens Ă  tout cela.
Et avec le temps, vous comprendrez qu'il n'y a plus de temps. Que c'est aujourd'hui et maintenant qu'il faut agir.
Mais seulement
 Vous ne réaliserez qu'avec le temps

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christian-dubuis-santini · 22 days ago
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VoilĂ  la grande erreur de toujours : s'imaginer que les ĂȘtres pensent ce qu'ils disent. (Jacques Lacan)
Pour saisir le sens de la proposition lacanienne, il convient de la questionner: pourquoi les ĂȘtres ne pensent-ils pas ce qu'ils disent ?
Cela veut-il dire qu'ils ne disent pas ce qu'ils pensent?
Non, cela ferait trop signe vers la dissimulation, intentionnelle ou pas, et Lacan aurait alors tourné son assertion autrement.
L'inversion logique qui en permet la saisie, comme souvent chez Lacan, est Ă  faire porter ailleurs.
Si les ĂȘtres ne pensent pas ce qu'ils disent, c'est tout simplement qu'ils sont toujours eux-mĂȘmes dĂ©jĂ  pensĂ©s par ce qu'ils disent, c'est "ce qu'ils disent" qui les pense (panse) et pas l'inverse, ainsi retrouve-t-on le primat, la prĂ©cession du dire sur le penser qui caractĂ©rise la prise en compte de l'inconscient, valable pour tout un chacun (et retombe-t-on ainsi sur les pieds de cette autre formule lacanienne: "le langage avant de signifier quelque chose signifie pour quelqu'un").
Lorsque tu dis quelque chose, tu en dis plus sur toi (c'est Ă  dire dans quel discours se prend ton sujet) que sur ce dont tu crois que tu parles.
Les mots que tu dis, le lexique d'oĂč ils viennent, la syntaxe qui les organise dĂ©crivent le monde dans lequel tu es, lĂ  oĂč ton sujet est pris.
La psychanalyse est Ă  la fois une clinique du discours et un discours, ce "discours" - dans son acception prĂ©cise lacanienne est celui oĂč l'homme dit de "raison" peut renouer conversation avec la folie - redĂ©couvrant ainsi la dimension de vĂ©ritĂ© qui lui est inhĂ©rente.
Voilà pourquoi le Discours de l'Analyste n'est pas le discours des psychanalystes (pas plus que le Discours Capitaliste n'est le discours des capitalistes), ces Discours (4+1) sont des effets de structure et de logique ; pour la psychanalyse, ce n'est pas le sujet qui tient un discours, mais bien un Discours qui tient le sujet (le sujet au sens lacanien, qui se note $, "sujet barré", ne parle pas, ça parle de lui, et c'est par là qu'il s'appréhende...)
Voilà ce qui devrait permettre d'entendre pourquoi le sujet du signifiant, le sujet de la psychanalyse N'EST PAS à confondre avec le sujet de la philosophie (cf. Herméneutique du sujet de Michel Foucault), comme cela est parfaitement exprimé dans l'assertion de Lacan pour qui "le sujet est toujours représenté par un signifiant pour un autre signifiant qui ne le représente pas"...
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e642 · 1 month ago
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Ça n'a jamais Ă©tĂ© trĂšs significatif les nouvel an pour moi. La vie est juste linĂ©aire et les fins d'annĂ©es nous donnent les repĂšres dont on croit avoir besoin pour faire le point. Cela dit, je ne pense pas devoir attendre pour faire des constats. C'est juste plus dĂ©sagrĂ©able de le faire tout au long de l'annĂ©e plutĂŽt qu'une fois le 31. Mais j'obĂ©is quand mĂȘme Ă  la rĂšgle du rĂ©capitulatif. Je me demande bien ce qu'a pu m'apporter 2024. Ça a peut-ĂȘtre Ă©tĂ© l'annĂ©e oĂč j'ai pu me rebĂątir une fiertĂ© acadĂ©mique et routiĂšre. C'Ă©tait la premiĂšre fois oĂč j'ai eu d'aussi bonnes notes, rien d'exceptionnel, mais comparativement Ă  la biologie, ça a Ă©tĂ© diffĂ©rent. Puis j'ai obtenu le permis aussi, j'ai toujours pensĂ© que je n'y arriverai jamais. J'ai certaines convictions comme ça qui sont dures Ă  dĂ©faire. J'ai aimĂ© dĂ©mentir mes certitudes. Pas toutes certes. Mais ça m'a fait du bien de me sentir capable. Plus je vis et plus toute ma vie paraĂźt s'effacer et devenir floue. J'oublie peu Ă  peu toute l'intensitĂ© des chagrins que j'ai pu avoir. Je laisse la place aux nouveaux. Je suis toujours trĂšs Ă©tonnĂ©e de rĂ©aliser que je ne pense plus Ă  la seule personne Ă  qui j'ai vouĂ© le plus de mes pensĂ©es. Je sais, dans les grandes lignes, que j'ai vĂ©cu un amour effractant, pour autant, les dĂ©tails ne m'imprĂšgnent plus autant. Peut-ĂȘtre que je me concentre sur la prochaine personne Ă  rayer de mes pupilles et de mes hĂ©misphĂšres. Je lisais que lorsqu'on est coincĂ©e dans des angoisses importantes de maniĂšre rĂ©currente, le cerveau Ă  tendance Ă  oublier beaucoup de choses car toutes les ressources sont allouĂ©es Ă  la gestion de la crise. Il me semble que c'est ce qu'il se passe, ma mĂ©moire n'a jamais Ă©tĂ© aussi faillible et fragile. Une passoire oĂč tous les souvenirs, peu importe la valence, finissent par s'Ă©chapper. Je passe beaucoup de temps dans un endroit que je ne connais pas, ce n'est pas exactement dans le prĂ©sent mais pas non plus exactement dans le passĂ©. Impression frustrante. Sorte de comas oĂč j'entends tout, vois tout mais je ne peux pas agir. J'ai pas appris grand chose, j'ai seulement renforcĂ© mes croyances. Ah si, peut-ĂȘtre que j'ai appris qu'ĂȘtre informĂ©e et lucide sur certaines choses ne les empĂȘche pas de se produire et ne m'empĂȘche pas de les affronter puis m'y conforter. Peut-ĂȘtre qu'aucun homme que j'ai aimĂ©, ou tout du moins, fortement estimĂ© et apprĂ©ciĂ©, n'avait osĂ© aussi peu me considĂ©rer sans se cacher. Aussi, la difficultĂ© d'ĂȘtre une femme, n'aura jamais Ă©tĂ© aussi frappante, pour moi, comme pour Elles. Le dĂ©sespoir que je ressens et qui s'immisce douloureusement sous ma peau vient du fait que plus rien ne changera. Nous avons dĂ©montrĂ© une dextĂ©ritĂ© indubitable Ă  recommencer et creuser dans nos pires souffrances. Tout est une boucle, lĂ  oĂč je pensais avant qu'on pourrait la casser, je pense maintenant que nous ne pourrons que la subir. Chaque annĂ©e, les personnes concernĂ©es peuvent se rĂ©jouir non pas de progrĂšs mais uniquement de droits qui furent acquis, puis enlever, puis redonner. On recycle les Ă©volutions, on n'en crĂ©e plus. Nous sommes de l'eau croupit. J'ai peur parce que je pensais que c'Ă©tait rare de ne pas apprendre de ses erreurs, qu'un jour on avait le dĂ©clic et on faisait en sorte, finalement, on se complait dans l'erreur car c'est devenu la nouvelle rĂ©ussite.
Au-delĂ  de la culture du vide, on a inventĂ© l'individu du vide, la sociĂ©tĂ© du rien, les avancements du nĂ©ant. Ça paraĂźt un peu abscons ce que j'insinue, pourtant, je fais preuve d'adaptabilitĂ© quant Ă  tout ça. Je ne me serai jamais autant conformĂ©e Ă  tout ce que je hais. Je n'aurais jamais Ă©tĂ© aussi déçue de prendre part Ă  cette grande part de rien. Le fameux effet meilleur que la moyenne dont on parle souvent dans mes cours et dont on est tous victime. Encore une fois, j'avais beau le connaĂźtre, je rĂ©ussissais toujours Ă  penser que j'Ă©tais diffĂ©rente, pas nĂ©cessairement mieux, seulement pas pareil. Un pas pareil qui m'aurait convenu. Force est de constater qu'en plus de ne pas ĂȘtre meilleure, je suis sĂ»rement mĂȘme pire. J'ai pas d'attente particuliĂšre pour 2025 car ce sera la continuitĂ© directe de ça. Je n'aurai sĂ»rement jamais les clefs d'un changement profond et identitaire satisfaisant et utile Ă  cette sociĂ©tĂ©. C'est absurde tout ça.
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th3lost4uthor · 9 months ago
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Les nouvelles expĂ©riences d’une vie sans fin (9.2/15)
La grande salle Ă©tait baignĂ©e par le soleil de midi, l’aura dorĂ©e contrastant Ă  merveille avec le vert des plantes alentours, les spores de coton voletant dans l’air ne faisant qu’ajouter Ă  la fĂ©Ă©rie de la scĂšne... Un dĂ©cor aux antipodes de l’humeur de ses occupants.
          MaĂźtre Joris avait fait convoquer une assemblĂ©e extraordinaire dĂšs que le Tofu messager s’était posĂ© Ă  la voliĂšre. La missive Ă©tait relativement longue, fourmillant de dĂ©tails que seuls des administratifs pouvaient trouver attrayants, mais l’on pouvait aisĂ©ment la rĂ©sumer en quelques mots. Des mots terribles

« Bien, je vous remercie d’ĂȘtre venu aussi vite. Comme vous le savez trĂšs certainement, des nouvelles de Bonta nous sont parvenues il y a moins d’une heure  » Commença l’émissaire, l’air indĂ©chiffrable tant sa capuche voilait son regard. « Et
 Je suis au regret de vous... de vous annoncer que-
- Non ! »
          AdamaĂŻ s’était relevĂ© de sa chaise pour frapper la table. Au coin des Ă©cailles bleutĂ©es, des larmes avaient commencĂ© Ă  se former.
« Ce n’est pas possible ! I-il doit y avoir une erreur, jamais il- !
- Ad’  » Son frĂšre avait posĂ© sa main sur la sienne. « S’il te plait  »
          Les yeux encore emplis d’une rage aveugle, le dragonnet se laissa choir Ă  nouveau, laissant Yugo masser ses phalanges dans l’espoir d’en desserrer la terrible Ă©treinte. Les autres membres de la ConfrĂ©rie et de la famille Royale compatirent, chacun Ă  leur maniĂšre, Ă  la souffrance des deux plus jeunes qui venaient Ă  nouveau de perdre quelqu’un de cher. De l’autre cĂŽtĂ© de la salle, lĂ  oĂč Ruel l’avait fait s’asseoir aprĂšs une marche Ă©prouvante depuis le laboratoire, Qilby observait les jumeaux. D’aprĂšs leur rĂ©action, leur Wakfu ne semblait pas les avoir alertĂ© de « la rupture »  Ou du moins, pas de maniĂšre aussi brutale qu’il avait pu en faire l’expĂ©rience. Tant mieux. Non pas qu’apprendre le dĂ©cĂšs d’un proche par la bouche d’un autre ne soit plus aisĂ©, bien sĂ»r que non, mais si cela avait au moins pu leur Ă©viter la
 la douleur
 alors ce n’était pas plus mal. Soudain, son cadet croisa son regard, le forçant Ă  se recentrer sur MaĂźtre Joris. Celui-ci reprit :
« Je
 Je suis dĂ©solĂ© pour votre perte. Je sais bien que cela ne reprĂ©sente que peu de chose en une pĂ©riode si
 difficile, mais sachez que Bonta vous sera toujours reconnaissante. » Relevant la tĂȘte. « Et que je vous le serai Ă©galement.
- Humpf ! A-au moins
 ! » Tenta le dragonnet, dĂ©sormais seul reprĂ©sentant de son espĂšce sur ce plan d’existence. « A-au moins d-dites nous qu’il est parvenu à
 ! 
- O-oui ! » RenchĂ©rit Tristepin, qui s’était rapprochĂ© de son camarade d’entraĂźnement, tout aussi Ă©mu. « Il l’a e-eu, ce NĂ©pharien, pas vrai ? Il a dĂ» livrer la plus b-belle des batailles ! 
- Pinpin  » Murmura ÉvangĂ©line. « Je ne sais pas si c’est le bon moment pour

- Maßtre Joris ? »
          Tous se retournĂšrent Ă  la question de la Princesse Amalia. L’intĂ©ressĂ© ne rĂ©pondit pas. Le scientifique commençait Ă  goĂ»ter le fer : ses dents avaient entamĂ© la chair tendre de ses lĂšvres.
L’antidote que vous Ă©tiez en train de concevoir

Je suis un scientifique !
MĂȘme pas certain qu’il soit efficace

Il y a toujours des chances que- !
« J-je ne peux rien affirmer avec certitude. Aucun
 Aucun cadavre n’a Ă©tĂ© retrouvĂ© aux cĂŽtĂ©s de  » Soupir. «   de Sir PhaĂ©ris. »
          Devant le silence, l’émissaire dĂ©plia le parchemin qu’il tenait, serti d’un sceau de cire frappĂ© de l’emblĂšme du chĂȘne.
« À l’aube, la patrouille Bronze, en charge d’inspecter les prairies de Montay, a dĂ©couvert le
 Sir PhaĂ©ris, sĂ©vĂšrement blessĂ© et
 inconscient. Une fiole ouverte mais Ă©galement brisĂ©e se trouvait Ă  ses cĂŽtĂ©s. Des traces d’une lutte bestiale ont pu ĂȘtre relevĂ©e. De son acheminement par les Ă©quipes de secours Ă  sa prise en charge par les Éniripsas disponibles, Sir PhaĂ©ris n’a pas regagnĂ© conscience. Les blessures physiques Ă©taient larges, multiples et profondes, notamment une au niveau du torse et deux sur le flanc gauche
 Des signes et symptĂŽmes d’une forte fiĂšvre ont commencĂ© Ă  faire leur apparition une heure aprĂšs son arrivĂ©e au poste frontiĂšre. MalgrĂ© toutes les tentatives du personnel prĂ©sent ce jour, la
 la « disparition » du sujet en un flux de Wakfu a Ă©tĂ© constatĂ© peu de temps aprĂšs  »
          Le vieil Éliatrope ferma les yeux, la simple luminositĂ© ambiante, pourtant filtrĂ©e par les lianes tombantes servant de rideaux, lui donnait la nausĂ©e. Toutefois, quelque chose en son for intĂ©rieur le dĂ©rangeait : un dĂ©tail du discours qui
 ne collait pas. Un sentiment horrible qui lui irritait la peau. Un souvenir. Il lui fallait juste un peu de temps pour

« Tout ça c’est de ta faute !! »
          AdamaĂŻ en avait dĂ©cidĂ© autrement. Sans avoir la chance de voir l’attaque arriver, le scientifique se retrouva projetĂ© au sol. Il parvint Ă  rĂ©primer de justesse le juron provoquĂ© par son propre cĂŽtĂ© endommagĂ©, qui n’avait que peu apprĂ©ciĂ© le contact brutal avec le plancher, mais Ă©tait dĂ©sormais bien en peine de retenir la furie du dragonnet dans son Ă©tat. Son unique bras valide tentait en vain de protĂ©ger son visage des assauts rĂ©pĂ©tĂ©s de griffes.
« C’est toi qui a planifiĂ© tout ça, hein ?! L’antidote n’a pas fonctionné : tu l’as fait exprĂšs !!
- A-Adamaï ! J-je te jure que- !
- Tais-toi ! Tu mens !! Tu n’as jamais cessĂ© de mentir !
- Ad’ ! » Essaya Ă  nouveau son frĂšre qui le maintenait Ă  prĂ©sent. « ArrĂȘte ! Ç-ça n’arrangera rien !
- Il a raison, bonhomme. » C’était le mineur, qui aidait le savant Ă  se redresser. « O-on va en discuter, d’accord ?
- Tout le monde ici sait que tu dĂ©testais PhaĂ©ris ! » Continuait-il d’assĂ©ner. « Ça serait vraiment si Ă©tonnant que tu aies voulu en profiter pour
 ! Pour l’éliminer ?! »
          Ce furent les mots de trop.
« Suffit ! » Hurla soudain le scientifique, provoquant la stupeur gĂ©nĂ©rale. « Tu ne sais absolument rien de ce dont tu parles ! Comment oses-tu m’accuser de
 ?! AprĂšs tout ce que j’ai fait pour vous !?
- Ce n’est pas comme si cela serait la premiĂšre rĂ©cidive. » Contra le Prince Armand.
« Et qu’est-ce que j’aurai Ă  y gagner, hein ?! PhaĂ©ris et moi portons pas mal de diffĂ©rents, mais ce n’est pas comme si cela ne faisait pas dĂ©jĂ  des millĂ©naires que je les supportais ! Tout ça pour quoi, je vous prie
 ? Risquer de retourner dans cet
 cet enfer ?! »
PlutÎt crever !
« Ouais, enfin
 ça n’explique pas pourquoi la potion n’a pas fait effet. Ni pourquoi vous avez envoĂ»tĂ© ÉvangĂ©line en la forçant Ă  venir vous voir tous les soirs  »
          L’attention se reporta sur le guerrier roux, alors restĂ© en retrait du tumulte.
- Pa
 Pardon ? » Interrogea le Prince, une once de violence dans la voix.
« Pinpin ! Je t’ai dĂ©jĂ  dit que- !
- Oui, oui, je sais. » Balaya l’autre. « Mais rien ne prouve que tu n’es pas sous l’emprise d’un malĂ©fice ou je ne sais quoi, et que tout ça ne sont que des excuses. Tu ne peux pas dire que tout ça n’est pas louche ! Pourquoi tu voudrais parler Ă  ce
 Ă  ce
 !
- Ce traßtre ! » Conclut Adamaï.
          La douce chaleur de la matinĂ©e avait Ă©tĂ© remplacĂ©e par un froid glacial. Dans son dos, Qilby sentait l’Énutrof osciller d’une jambe sur l’autre, visiblement indĂ©cis de ses prochaines actions. Un regard jetĂ© vers l’archĂšre lui confirma qu’il ne pourrait pas non plus compter sur le soutien de sa confidente : celle-ci Ă©tait trop occupĂ©e Ă  vouloir rassurer son futur Ă©poux de sa bonne foi
 Chose qui semblait peine perdue d’aprĂšs sa moue dĂ©terminĂ©e. Ne restait plus alors que

« Yugo
 ? »
          L’intĂ©ressĂ© leva la tĂȘte. Qilby n’était pas, ou plus assez optimiste pour croire que son frĂšre lui avait dĂ©jĂ  pardonnĂ© tous ses mĂ©faits : il avait beau ĂȘtre jeune, il n’en demeurait pas moins dotĂ© d’une certaine intelligence
 ainsi que d’une rancune tenace.
          Cependant
 Le script avait changĂ©, non ? Combien de fois n’avaient-ils pas jouĂ© une scĂšne diffĂ©rente de celles que sa mĂ©moire lui avait fournies ? Combien de fois avait-il devinĂ© le remord, la gĂȘne, la compassion mĂȘme, derriĂšre ces grands iris noisette ? VoilĂ  bien longtemps qu’ils n’avaient pas Ă©tĂ© aussi proches ; cela devait bien remonter Ă  l’OdyssĂ©e ! SĂ»rement il-
« Eh bien
 Je ne suis pas sĂ»r  »
          Il fallait s’y attendre. Mais tout de mĂȘme

          Le Roi Sadida s’avança, Ă©cartant les querelleurs sur son passage, le regard soucieux. La « Grand Salade » n’était pas d’humeur Ă  plaisanter dans les situations oĂč son peuple Ă©tait Ă  risque.
« N’y aurait-il pas moyen de dĂ©mĂȘler cette histoire alors ? Bien que cette solution ne me plaise guĂšre nous pouvons, si besoin est, perquisitionner la chambre de notre invité  »
          De la sueur froide commença Ă  se former le long de l’échine du scientifique.
Tesla !
          Finalement, mĂȘme s’il ne s’agissait pas de l’objet de leurs accusations, les autres n’avaient pas totalement tors non plus : il avait bien des choses Ă  se reprocher ! Pourquoi avait-il fallu qu’il cherche à
 ? Voulait-il toujours
 ? Quoiqu’il en soit, si l’on dĂ©couvrait quoique ce soit de compromettant, ne serait-ce qu’un misĂ©rable boulon au fond d’un placard, le moindre papier calcinĂ© au fond de sa corbeille, alors
 !
« Si Sa MajestĂ© me le permet  » Intervint subitement MaĂźtre Joris. « Il se peut que j’aie une meilleure solution Ă  vous proposer. »
          D’une sacoche relativement imposante, l’émissaire sortit alors un bien curieux objet, comme nul autre en ce monde
 Un prototype.
« Il se trouve que
 Sir PhaĂ©ris et moi-mĂȘme avons fait la connaissance d’un certain marchand lors de notre derniĂšre expĂ©dition Ă  la Foire de la Science. Ce-dernier nous a assurĂ© que sa crĂ©ation permettait de « lire les souvenirs », d’oĂč le nom de « Lectanima » qui lui a Ă©tĂ© donnĂ©. Nous n’avons jamais eu l’opportunitĂ© de le tester, et je pensais d’ailleurs l’envoyer bientĂŽt chez un antiquaire de ma connaissance, mais
 Le Seigneur PhaĂ©ris semblait persuadĂ© que nous en aurons l’utilitĂ© un jour. » Le regard qu’il lança au scientifique Ă©tait dĂ©nuĂ© de toute Ă©motion. « Peut-ĂȘtre ce jour est-il arrivé 
- Et comment fonctionne-t-il ? » S’enquit le Roi, perplexe devant l’engin qui, Ă  son goĂ»t, ressemblait un peu trop Ă  un outil de torture.
« De ce que j’en ai compris
 Comme un projecteur de souvenirs. Les lunettes Ă  l’avant sont empreintes de magie XĂ©lor :  elles permettraient de rĂ©cupĂ©rer les images enfouies dans la mĂ©moire des sujets.
- M-mais c’est sans danger ? » S’enquit la Princesse, Ă©galement perturbĂ©e par l’appareil de cuir et de mĂ©tal.
« Ça ne devrait pas l’ĂȘtre  » RĂ©pondit l’émissaire. « Pas d’aprĂšs ce que nous en a dit son concepteur en tous cas  »
          La coiffe crĂšme se retrouva centre de tous les regards. On attendait visiblement son aval, ou, a minima, sa pensĂ©e sur la chose. À partir du moment oĂč le sujet acceptait de se soumettre Ă  l’expĂ©rience, alors la responsabilitĂ© de cette derniĂšre n’était plus du ressort du scientifique, n’est-ce pas ? Ou de celle du tortionnaire dans ce cas
 Mais avait-il encore le choix ? Refuser serait perçu comme un signe de faiblesse
 Une preuve supplĂ©mentaire. Un aveu. Et qui sait, peut-ĂȘtre pourrait-il garder un minimum de contrĂŽle sur ce qui serait diffusé : l’objet pouvait peut-ĂȘtre lire dans les souvenirs, mais il en demeurait l’écrivain et donc le maĂźtre. C’était tricher, oui, mais toujours mieux que de laisser le doute planer.
Tout ça doit avoir un sens.
Je...
Je ne repartirai pas lĂ -bas.
« Soit
 Finissons-en. »
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               Les Lectanima Ă©taient bien plus impressionnantes Ă  observer qu’horribles Ă  porter. Certes, le cerclage mĂ©tallique aurait mĂ©ritĂ© quelques ajustements pour ne pas vous Ă©craser les tempes et la sangle de cuir ne conviendrait pas aux plus larges tĂȘtes, mais la morphologie du scientifique lui permettait de s’y accommoder sans trop de mal. On aurait presque pu dire qu’elles avaient Ă©tĂ© conçues sur mesure
 La pensĂ©e lui provoqua un soubresaut involontaire, arrachant par mĂ©garde une mĂšche de cheveux prise entre deux boucles d’acier.
« Ne bougez pas autant je vous prie : le manuel stipule clairement que l’appareil doit ĂȘtre correctement fixer pour Ă©viter toute-
- Comme si cela Ă©tait de ma faute si son inventeur n’a pas Ă©tĂ© capable de prĂ©voir que la plupart de sa clientĂšle n’était pas chauve ! » PrĂ©fĂ©ra rĂ©torquer l’Éliatrope.
          Cette remarque fit nĂ©anmoins s’arrĂȘter MaĂźtre Joris un instant, celui-ci contemplant un peu trop longuement la tignasse brune qui venait une fois de plus de s’emmĂȘler. À ses cĂŽtĂ©s, se trouvait toujours une paire de ciseaux Ă  peine dĂ©grossie ayant servi Ă  dĂ©barrasser les diffĂ©rentes piĂšces de leur emballage. Qilby dĂ©glutit.
« V-vous n’oseriez pas... »
          Heureusement pour lui, l’archĂšre CrĂą, restĂ©e jusqu’alors en retrait avec le reste de la troupe pour installer la petite salle dans laquelle ils avaient dĂ©cidĂ© de s’installer, prit les devant. D’une de ses nombreuses poches, elle sortit un fin bandeau noir, un de ceux qu’elle utilisait elle-mĂȘme pour attacher ses propres mĂšches blondes par le passĂ©. L’émissaire la remercia sobrement avant d’aller superviser le reste des opĂ©rations.
          DĂšs son dĂ©part, ÉvangĂ©line s’affaira Ă  cette nouvelle tĂąche, prenant, pour les plus attentifs, grand soin de ne pas arracher davantage le scalp du scientifique. Profitant de l’agitation ambiante comme de leur mise Ă  l’écart temporaire, elle se pencha Ă  son oreille pour lui murmurer quelques mots. Sa voix trahissait une certaine inquiĂ©tude :
« Comment
 Comment vous sentez-vous
 ?
- À votre avis ? » Soupira-t-il.
« Écoutez, je ne sais pas ce que cette
 machine du diable peut rĂ©ellement faire, mais j’ai appris Ă  me mĂ©fier des inventions XĂ©lor comme de la peste. »
          Qilby Ă©mit un discret grognement affirmatif Ă  cela. Il savait ce que son frĂšre, AdamaĂŻ et leurs amis avaient dĂ» affronter lors de leur rencontre avec Nox, le « XĂ©lor Fou ». Plus qu’une bande de joyeux lurons, cette quĂȘte et ces batailles avaient demandĂ© de vĂ©ritables aventuriers

« Pensez-vous qu’il
 que Yugo pourra voir
 ?
- Je ne l’espĂšre pas. » RĂ©pondit-il, sombre. « Mais vous comprendrez que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’il-
- Hey ! Éva ! » Interpella soudain son petit-ami Iop. « T’as bientĂŽt fini ?
- Je comprends. » Chuchota l’archĂšre en finissant d’attacher les cheveux du savant en une queue de cheval lĂąche. « SincĂšrement. Je
 Bon courage
 Major. »
          Elle se leva, visiblement en manque de temps
 ou de paroles rassurantes. Lui dut se retenir de pouffer de rire Ă  l’usage de ce titre ridicule : dĂ©cidĂ©ment, relater leurs campagnes d’extension sur leur planĂšte d’origine avait eu des retombĂ©es dĂ©plorables. Enfin, au moins Ă©tait-elle parvenue Ă  le faire sourire avant le dĂ©but de cette
 « expĂ©rience » en somme. Toutefois, avant qu’il ne balaye Ă  nouveau la piĂšce du regard, il eut le temps d’apercevoir celui du Roi Sadida, lui aussi observateur de la scĂšne.
Merde

          Les avait-il vu Ă©changer ? Lui qui voulait Ă©viter d’attirer les soupçons
 Qilby n’eut nĂ©anmoins pas le loisir de rĂ©flĂ©chir davantage que MaĂźtre Joris appelait au rassemblement de ceux encore libres de leur mouvement. La chambre privĂ©e Ă©tait enfin prĂȘte, avec ses grands rideaux de lianes tirĂ©s, ses couvertures de soie blanche suspendues en lieu et place d’une tapisserie, ainsi que de plusieurs coussins et tapis Ă©talĂ©s Ă  mĂȘme le sol pour ceux et celles qui seraient pris de fatigue durant « l’interrogatoire ». Étrangement, l’accusĂ© serait tournĂ© dans le mĂȘme sens que les prĂ©supposĂ©es victimes
 La seule diffĂ©rence rĂ©sidant dans la rude chaise en bois, les lianes maintenant son poignet droit immobile contre son dossier, ce pour empĂȘcher toute tentative de retirer les imposantes lunettes de mĂ©tal durant la « projection ». Elles ressemblaient presque Ă  celles qu’employaient les forgerons pour se protĂ©ger des Ă©tincelles et autres Ă©clats aveuglants, mais possĂ©daient cette aura malsaine que seuls les bourreaux et tortionnaires savaient vous instiller.
« Bien ! Nous allons commencer l’interrogatoire. » Enonça MaĂźtre Joris, protocolaire Ă  son habitude. « Messire Qilby, avez-vous- ?
- Oui, j’ai bien compris mes droits et obligations, petit gardien de l’ordre. »
          Le dĂ©nommĂ© leva un sourcil interrogateur sous sa capuche : il n’était pas dans les habitudes du scientifique d’en venir aux sobriquets et autres formules dĂ©gradantes, ce autant pour leur cible que pour leur crĂ©ateur. L’Éliatrope Ă©tait acculé ; le voilĂ  Ă  s’en remettre Ă  de maigres attaques verbales. Intriguant. Dangereux

« Et acceptez-vous toujours de vous soumettre aux questions que nous vous poserons ? » S’enquit le Prince Armand. « Jurez-vous de nous montrer la vĂ©ritĂ©, et seulement la vĂ©rité ?
- La vérité est un concept bien trop complexe pour des ùmes aussi juvéniles que- !
- Doc’  » Grommela Ruel, une plainte silencieuse dans le regard.
          Tous s’étaient rĂ©unis au centre de la piĂšce. MaugrĂ©ant, il finit par concĂ©der :
« Disons que je ferai de mon mieux. Les souvenirs ne sont pas forcĂ©ment quelque chose
 d’aisĂ© Ă  plier Ă  notre volontĂ©. » Soupir. « Et les miens, aussi prĂ©cis et justes soient-ils
 n’y font pas exception.
- Ne vous inquiĂ©tez pas, mon cher. » Le Roi Sadida avait posĂ© une main sur son Ă©paule, prenant soin qu’il s’agisse de la bonne. « Je veillerai personnellement Ă  ce que leurs limites soient respectĂ©es. »
          Cette derniĂšre phrase, si elle fut appuyĂ©e d’une moue sĂ©vĂšre Ă  l’encontre du Prince, ne sembla pas apaiser le scientifique pour autant. AprĂšs tout, La Source ne connaissait pas de limites. Un puit d’encre infini dont les murs laissaient chaque jour s’envoler davantage de notes, parchemins et gravures vers Les Cimes, qui trieraient, numĂ©roteraient
 archiveraient. Ce pour les siĂšcles et millĂ©naires Ă  venir.
« Qilby
 ? »
          C’était Yugo, qui s’était enfin approchĂ© de lui depuis le dĂ©but de ce procĂšs infernal. Cela lui rappelait d’ailleurs
 Non ! Il ne fallait pas y penser. Enfouir. Enfouir loin ! Il ne pouvait pas prendre le risque que celui-lĂ  resurgisse.
« Je
 J’aurai prĂ©fĂ©rĂ© que l’on fasse autrement, mais
 Mais j’ai peur que les autres ne parviennent pas Ă  croire  » Ses yeux cherchaient ses mots. «   juste des paroles. Tu comprends, n’est-ce pas ? »
          Yugo, petit Yugo, naĂŻf Yugo
 Comme s’il n’y avait pas eu d’alternatives Ă  cette farce. Aussi jeune soit-il, son frĂšre n’en demeurait pas moins un membre estimĂ© de la ConfrĂ©rie du Tofu, un dĂ©fenseur Ă©mĂ©rite du Monde des Douze. Eut-il ordonnĂ© que l’on offre le bĂ©nĂ©fice du doute Ă  son fou de frĂšre, ne serait-ce qu’une enquĂȘte soit menĂ©e en premier lieu, les autres auraient bien Ă©tĂ© en mal de lui rĂ©sister. Mais c’était lĂ  la diffĂ©rence majeure qui se tenait entre les deux Éliatropes :
Tu te croies toujours au service des autres,
lĂ  oĂč, moi, fatiguĂ© de donner

« Parce que toi, tu y croirais  » Demanda-t-il, un lĂ©ger rire dans la voix. «   Mon Roi ? »
J’ai fini par exiger que l’on me rende la pareille.
« Bien sûr. »
          Son visage enfantin Ă©tait ouvert. DĂ©terminĂ©. Ce n’était pas la promesse d’une foi aveugle, comme il avait pu l’avoir lors de leur premiĂšre rencontre dans cette vie, c’était
 Du temps laissĂ© pour s’expliquer. Écouter puis juger. S’excuser, pardonner ou demander rĂ©paration si nĂ©cessaire. C’était
 de la conf- ?
« Prenez place je vous prie ! Nous allons revenir sur les Ă©vĂšnements des deux derniĂšres semaines. Pour rappel, une fois la machine lancĂ©e, il n’existe pas de moyens de revenir ou d’arrĂȘter le processus de lecture : soyez donc attentifs Ă  chaque dĂ©tail. Messire Qilby ? » L’intĂ©ressĂ© releva la tĂȘte, dĂ©sormais enserrĂ©e par le cuir, le mĂ©tal et le verre. « Je vous sais assez intelligent, mais aussi animĂ© par la curiositĂ©, pour tenter de tester les limites de cette
 crĂ©ation. Mais je dois vous informer que le XĂ©lor nous a mis en garde : tenter d’aller Ă  l’encontre du « flot mĂ©moriel », comme dĂ©crit par son inventeur, pourrait mener à
 disons, des souffrances inutiles.
-  Pardon ? » Les regards inquiets de plusieurs membres de la ConfrĂ©rie vinrent seconder l’exclamation du Roi Sheran Sharm. « Il me semblait que vous aviez dit que la procĂ©dure ne comportait aucun ri- ?
- Elle n’en prĂ©sentera aucun, Votre Majesté  Si la personne concernĂ©e se plie Ă  son mode d’emploi. »
          « Si vous ne faĂźtes pas de vagues » fut l’implicite. La tentative de rĂ©assurance ne sembla pas convaincre le pĂšre des Sadidas, qui, s’il s’écarta raisonnablement pour laisser place Ă  la « projection », demeura nĂ©anmoins Ă  une liane de distance de leur hĂŽte. Aucune torture inutile n’aurait lieu sous son toit
 Du moins espĂ©rait-il qu’elle ne le deviendrait pas.
« Tout le monde est-il prĂȘt ? » Demanda une derniĂšre fois l’émissaire pour bonne mesure. « Bien, dans ce cas  »
          Dans sa nuque, Qilby put sentir un loquet se fermer, tandis que l’on tirait le cadre d’une chenille un peu plus haut. Contre le verre noir qui lui bloquait alors la vue, une lumiĂšre se mit Ă  danser, crĂ©ant un tunnel qui ne cessait de croĂźtre Ă  mesure que le chaĂźne contre sa tempe dĂ©roulait ses maillons. Une vingtaine : un pour chaque jour que ses utilisateurs souhaitaient visionner. L’effet avait de quoi vous rendre nausĂ©eux. Le cliquetis s’interrompit
 Avant de reprendre de plus belle, mais cette fois-ci, dans le sens inverse. La lumiĂšre se rapprocha. Le tunnel rĂ©trĂ©cissait. Encore. Encore
 Encore.
Oh DĂ©esse,
Faites donc au moins que cela soit cou- !
          Soudain
 La lumiùre le frappa en plein cƓur. En plein dans ses souvenirs

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Hey ! Le Traßtre !
« Ah ! Ça commence !
- Apparemment, il s’agit d’une altercation entre les deux intĂ©ressĂ©s peu aprĂšs notre retour de la Foire  »
Tss
 Bonjour à toi aussi, Pha-

Silence ! Phaeris n’a pas de temps à perdre avec tes paroles mielleuses, Qilby !
« Mais
 ! Pourquoi
 ?
- Chut ! On n’entend rien avec vos commentaires ! »
Le poison contre la crĂ©ature : quand l’auras-tu terminé ?
Écoute, je ne sais vraiment pas ce qu’il te prend, mais saches que je ne pourrai pas t’en dire plus qu’à l’autre encapuchonné : le mĂ©lange n’est pas encore prĂȘt, point final.
« Hum, outre la dĂ©nomination, voilĂ  qui est intĂ©ressant. Alors il semblerait que Sir PhaĂ©ris ait reçu les mĂȘmes informations que nous. »
Et pourquoi donc ?! Toi qui te vantes sans cesse de ton gĂ©ni, comment se peut-il que cela ne soit pas dĂ©jĂ  prĂȘt ? Et ce pour une recette que tu connais dĂ©jà ?!
Ce n’est pas la formule qui fait dĂ©faut, imbĂ©cile, mais les ingrĂ©dients ! ! C’est comme si tout reprenait de zĂ©ro !
Essayerais-tu maintenant de rejeter tes fautes en plus de ton incompétence sur Phaeris, Traßtre ?
Ce n’est pas la peine de vouloir rĂ©endosser ton ancien rĂŽle, Phaeris « le &X$*/+ », tu sais tout comme moi que je ne fais que dire la vĂ©ri-Aaaartch ! »
« Que
 ? Non

- Hey, qu’est-ce qu’il a dit ? PhaĂ©ris le 
 ?
- Messire Qilby : n’essayez pas de rĂ©sister au Lectanima.
- Cette
 c-conversation est

- Tout aussi importante que les autres. Merci de ne pas chercher à en supprimer des éléments qui pourraient se révéler clefs dans leur compréhension. »
Dans une d-dizaine de jours. Je devrai avoir fini dans une dizaine de jours

Tu en es certain ? Tu n’as pas intĂ©rĂȘt Ă  vouloir nous berner !
Tu as intĂ©rĂȘt Ă  tenir ce dĂ©lai. Nous ne pourrons probablement pas nous permettre d’attendre plus longtemps.
Que
 ? Quelque chose est-il
 ?
Contente-toi de remplir la tĂąche que l’on t’a confiĂ©e.
« Sire PhaĂ©ris savait. La rencontre avec le faux Ă©missaire avait donc dĂ©jĂ  eu lieu : les Ă©lĂ©ments concordent pour l’instant, n’ĂȘtes-vous pas d’accord MaĂźtre Joris ? »
Et pour le poison ? Pardonnez-moi de revenir toujours à notre problùme initial, mais

Je vous promets qu’il sera mis au point à temps.
« Ha ! Quand on parle du Mulou

- Ruel ! »
J-j’y arrive pas !
Encore un effort : ouvre tes Ă©paules davantage, ralentis ton souffle et-

Ça marche pas ! Je vais jamais- !
Yugo, calme-toi, ce n’est qu’une question de temps avant que toi aussi tu ne-

Non ! Tais-toi !!
« C-c’est
 moi ?
- Messire Q- !
- Non, attendez. C’était
 le jour de l’entraĂźnement. Ceci est donc un
 souvenir ? Peut-ĂȘtre que cette perspective, disons, « rĂ©cente », a provoquĂ© une vision plus ancienne ? »
Comme tu le sais trĂšs certainement, le Wakfu se nourrit des flux d’énergies traversant tous les ĂȘtres vivants, tels le sang, la lymphe, ou tout simplement l’eau

Hey, Tristepin ! Intéressé par un petit match amical ?!
« Nous avons visiblement avancĂ© jusqu’à l’aprĂšs-midi. »
[ Quelque chose ne va pas.
Je pourrais jurer que
 Mais non, ce n’est pos-
C’est comme lorsque

Elle a su se rattraper : la chute n’a pas Ă©tĂ© violente. ]
Pourquoi donc t’es-tu interposĂ© de la sorte ? Te rends-tu compte du danger que tu as provoquĂ© pour Dame ÉvangĂ©line ?!
J’ai dit. Regarde-la.
Il semblerait que Dame ÉvangĂ©line ne soit pas en posture de continuer le combat. Nous ferions mieux de la laisser se reposer pour aujourd’hui et reprendre notre entraĂźnement plus tard.
« Cet Ă©pisode Ă©tait
 particuliĂšrement Ă©trange.
- Il a Ă©tĂ© capable de voir que quelque chose n’allait pas donc.
- C’est pas un Doc’ pour rien : lui sait faire des observations utiles.
- Comment os- ?!
- Armand, assis-toi. »
Hey ! Je sais que vous ĂȘtes là !
Ah, vous m’en voyez vraiment dĂ©solĂ©, ma chĂšre

« Voilà ! Le moment de vérité !
- Pinpin  »
Vous ĂȘtes un scientifique, non ? J’ai pensĂ© que cela pourrait vous faire plaisir.
«  
- Maütre Joris
 ?
-Hum ? Non, rien  »
Le collier fonctionne. Je ne peux pas utiliser mes pouvoirs. Je suis simplement plus adepte Ă  sentir les flux de Wakfu.
« Comme Ă  la sĂ©ance d’entraĂźnement  »
Yugo est mon ami, j’irai mĂȘme Ă  dire que
 je le considĂšre comme un frĂšre. Vous comprendrez donc que je ne peux pas vous laisser agir Ă  votre guise.
Vous
 Vous ne partirez pas
 hum ?
« Je
 Merci, Éva. 
- De rien, Yugo. »
Je suis contente d’avoir eu cette discussion : je vous remercie pour votre honnĂȘtetĂ©.  J’aurai encore plusieurs questions Ă  vous poser.
MalgrĂ© le plaisir de votre prĂ©sence
 je ne peux pas me permettre de dĂ©layer davantage mes travaux sur l’antidote. Mais peut-ĂȘtre seriez-vous intĂ©ressĂ©e pour partager une autre tasse de thĂ©, disons
 AprĂšs-demain, vers 15 heures ?
« Donc
 Tu voulais juste le surveiller de plus prĂšs Éva ? Tu aurais pu me le dire quand mĂȘme : tu sais quel mal j’ai eu Ă  distraire les gardes durant tout ce temps !
- Pardon ?! Distraire les g- ?!
- Plus tard, Armand. Plus tard. »
Ad’ s’interroge beaucoup ces derniers temps
 Il s’est rendu compte que
 il, enfin nous – les Éliatropes et les dragons – avons des pouvoirs incroyables. Mais que cela signifie Ă©galement que nous devons apprendre Ă  les contrĂŽler pour Ă©viter des accidents
 de blesser les autres.
« Hey !
- Je devais en parler, Ad’. Il fallait bien commencer quelque part  »
Eh bien, je vous remercie pour cet aprùs-midi. J’espùre, cette fois-ci, vous voir manger davantage qu’au diner d’hier soir. Vous ferez plaisir à Yugo en avalant plus que trois feuilles de salade

Oserai-je voir du souci pour ma santĂ© dans cette requĂȘte ?
Pensez donc à faire corriger vos lunettes

J’y veillerai

« Et toi qui doutais  »
Qilby ?!
Hum
 ?  Oh, Yugo : c’est toi ! DĂ©jĂ  debout ? Je me suis simplement retrouvĂ© Ă  cours de thĂ© et cette charmante personne s’est proposĂ©e pour m’accompagner jusqu’à la rĂ©serve !
Tu es disponible cet aprÚs-midi ?
Disponible est un bien grand mot. Je serai prĂ©sent dans ma cellule jusqu’au souper si c’est que tu souhaites savoir.
Ah, Yugo ! Comment ça va aujourd’hui, gamin ? Et vous, Doc’ ? C’est rare de vous voir ici-bas dĂšs le rĂ©veil ! Vous ne vous ĂȘtes pas trop fait mal en tombant d’vot’ lit j’espĂšre ?
« C’était il y a une semaine. Le jour oĂč  »
Sir Phaéris ne nous a pas encore rejoint ?
[ Hey ! Le Traßtre !
Le poison contre la crĂ©ature : quand l’auras-tu terminé ?
Un Nephylis

Dans une d-dizaine de jours. Je devrai avoir fini dans une dizaine de jours

J’imagine certainement, Ă  l’image de certains ici prĂ©sents, que ceux-ci se sont lancĂ©s tĂȘte baissĂ©e dans la bataille, hum ?
La bĂȘte les as r-ravagĂ©es.
Or, il s’agit lĂ  exactement de ce que la crĂ©ature dĂ©sire

.
Nous ne pourrons probablement pas nous permettre d’attendre plus longtemps.
.
.
Déjà debout ?
C’est plutît moi qui devrais te faire la remarque ! ]
L’a-antidote. PhaĂ©ris est parti avec l’antidote.
« Il avait dĂ©jĂ  compris avant nous ce qu’il se tramait. Mais cela demeure logique compte-tenu de leurs interactions passĂ©es. »
Combien de temps avant qu’il n’atteigne votre Cité ?
Un jour
 Peut-ĂȘtre deux-
C’est beaucoup trop long. Et les Zaaps ? Vous n’en avez pas à disposition ?
Messire Qilby
 ? L’antidote que vous Ă©tiez en train de concevoir, n’avez-vous pas dit que sa confection en Ă©tait presque achevĂ©e ?
« Il

- Oui, on dirait bien, Ad’. »
En thĂ©orie, oui. Mais il restait encore Ă  rĂ©aliser les tests de contrĂŽle : cette formule n’est pas la mĂȘme que celle que j’avais pu dĂ©velopper Ă  l’époque ! Tout Ă©tait Ă  refaire. Il pourrait y avoir un dĂ©lai d’action Ă  prendre en compte, voire mĂȘme des effets secondaires ! Je ne suis mĂȘme pas certain que
 !
[ MĂȘme pas certain qu’il soit efficace
 ]
Messire Qilby. Vous n’ĂȘtes pas responsable pour ce qui est arrivĂ© aujourd’hui.
[ C’est moi qui Ă©tais responsable de
 ]
« Ne serait-ce pas
 Sir PhaĂ©ris ?
- Ooooh ! Il est vraiment adorable comme ça !
- Oui, mais
 C’est une vision du passĂ©, n’est-ce pas ? »
Et je suis certain que Sire Phaéris nous reviendra
 Sain et sauf.
Je vais vous laisser
 Messieurs.
Vous souhaitiez me voir
 les garçons ?
Si les Éliatropes sont faits d’énergie, et que le collier la bloque, mĂȘme de maniĂšre incomplĂšte
 N’y-a-t-il pas un risque que
 ?
Ouais, et donc
  avec Yugo, Ă©tant donnĂ© que l’on n’a pas grand-chose de prĂ©vu pour aujourd’hui, on voulait te poser quelques questions concernant la langue draconique.
« Ah oui, c’est vrai que plus tard, on Ă©tait allĂ© lui rendre visite. Pour
 tuer le temps. »
Tss
 Bon tous les deux, on peut reprendre
 ?
Les désirs de Sa Majesté sont des ordres.
Pah ! Touché !
« En tous cas, vous aviez l’air de bien vous amuser. Faudra qu’vous m’invitiez la prochaine fois ! »
Tu
 Tu leur en veux ?
Le prix Ă  payer aurait Ă©tĂ© trop Ă©levĂ©. Vous
 Vous devez comprendre de quoi je veux parler, non ?
« Hum, MaĂźtre Joris, cette conversation me semble plutĂŽt
 privĂ©e.
- Nous arrivons bientÎt à la fin, VÎtre Majesté. »
Dites doc’, vous allez finir par la poser cette fiole ?
Hum ? Pas tant que la dĂ©coction n’aura pas pris des tons orangĂ©s, non

-oc’ ? Vous ĂȘ- là ? Doc’ ! Par les Douze, mais qu’est-ce qui vous a- ?
Pha-é-ris - il - Pha-éris est
 Phaéris est mort

« Alors c’était ça, ce qui vous arrivait ce matin, Doc’.
- L-les Éliatropes peuvent
 vivre la mort des autres ?
- Comment ça se fait que nous on n’a rien ressenti ?!
- Effrayant  »
Bien, je vous remercie d’ĂȘtre venu aussi vite. Comme vous le savez trĂšs certainement, des nouvelles de Bonta nous s-
« Et voilà qui conclue notre histoire. »
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               Il pouvait Ă  nouveau respirer. Il avait rĂ©ussi. Ses premiĂšres tentatives pour modifier l’incessant flot de souvenirs avaient Ă©tĂ© grossiĂšres, perçues directement par leurs spectateurs. Toutefois, dĂšs qu’il eut compris qu’il valait mieux les rĂ©arranger, quitte Ă  dĂ©former l’histoire originale, ce plutĂŽt que les censurer, alors la projection avait pu se dĂ©rouler sans accrocs
 Pour lui comme pour les intĂ©rĂȘts qu’il se devait de protĂ©ger. Finalement, cela ne changeait pas de ce qu’il avait dĂ©jĂ  eu Ă  faire par le passé : ne pas dire la vĂ©ritĂ©, mais ne pas mentir non plus. Il avait masquĂ© les entrevues avec l’archĂšre par des sessions d’étude, celles avec Ayssla par des heures passĂ©es dans son laboratoire. Le scientifique espĂ©rait seulement que ses efforts seraient rĂ©compensĂ©s. Étrangement, il avait du mal Ă  s’en convaincre.
« Bon, aprĂšs ce visionnage
 instructif, je pense que nous pouvons, sans trop nous tromper, rejeter les accusations initialement prononcĂ©es Ă  l’encontre de notre hĂŽte. » Le ton du Roi se voulait aussi diplomatique que ferme. « N’est-ce pas ?
- En effet. » Appuya l’émissaire de Bonta. « Je n’y vois pas d’inconvĂ©nients. Il paraĂźt dĂ©sormais trĂšs peu probable que Messire Qilby ait volontairement cherchĂ© Ă  nous nuire. »
          Il aurait aimĂ© leur rĂ©torquer que le soupçonner en premier lieu avait Ă©tĂ© une aberration, qu’il aurait eu trop Ă  perdre dans ce pari, que si la fin pouvait parfois justifier les moyens, il n’en Ă©tait pas Ă  sacrifier ses cartes par pur plaisir sadique
 Mais aprĂšs les Ă©vĂšnements qui avaient suivi son premier retour, il se voyait bien en peine de jeter la pierre aux Douziens. DĂ©esse, les rĂŽles auraient-il Ă©tĂ© inversĂ©s, nul doute aurait-il rĂ©agi de la mĂȘme maniĂšre.
Peut-ĂȘtre mĂȘme aurai-je Ă©tĂ© pire qu’eux

TrĂšs certainement.
« On
 peut peut-ĂȘtre lui retirer l’appareil, non ? Maintenant que c’est fini. »
          La voix de son cadet lui fit presque chaud au cƓur. Elle semblait si Ă©nergique en comparaison aux Ă©chos qu’il avait Ă©tĂ© forcĂ© d’écouter ces trente derniĂšres minutes ! La source conservait les faits, mais n’avait que faire des sens : rares Ă©taient les souvenirs qu’il Ă©tait encore capable de ranimer Ă  leur plein potentiel. Il manquait toujours cette odeur de printemps, cette voix aux notes cristallines, cette caresse d’un vĂȘtement fraichement repassé  Une piĂšce de thĂ©Ăątre oĂč les acteurs se voyaient progressivement changĂ©s en mannequins dĂ©nuĂ©s de toute expression. De toute vie.
« C’est vrai qu’on doit pas y voir grand-chose avec ce machin sur le nez ! » DĂ©clara une autre, Ă  n’en point douter son ami mineur Ă  son accent tranchĂ©. « Bougez pas, Doc’, j’me charge de- ! »
          TrĂšs honnĂȘtement, cette histoire aurait dĂ» s’arrĂȘter ici. On le libĂ©rait de cette machine du diable, le disculpait de cette affaire, voire, avec un peu de chance, lui prĂ©sentait des excuses
 Repas, tasse de thĂ©, nuit blanche.
« Eh bien moi, je ne suis pas d’accord !
- Pinpin ? Qu’est-ce que- ?
- Éva n’est pas allĂ©e qu’une fois le voir et pourtant, on n’a vu qu’une seule visite ! Et on ne sait toujours pas ce que PhaĂ©ris et lui ont vu chez elle : il y a quelque chose qui cloche lĂ -dedans et je vais faire la lumiĂšre sur toute cette affaire ! 
- Non, Messire Tristepin ! Il ne faut pas- ! »
          Tout ce qu’il sentit, ce fut la chaine partir, accompagnĂ©e de quelques mĂšches de cheveux sauvagement empoignĂ©es dans le mouvement
 Ă  la diffĂ©rence que les maillons ne furent pas soigneusement comptĂ©s. Le dĂ©filement mĂ©tallique rĂ©sonna comme une avalanche Ă  ses oreilles, ne s’arrĂȘtant qu’avec les cris d’alarme et les grognements des personnes Ă  ses cĂŽtĂ©s, visiblement aux prises avec le guerrier Iop qui continuait de rĂ©clamer de savoir « pourquoi ».
          Et ĂŽ comme il allait ĂȘtre servi

          Car lĂ -bas, dans les entrailles de ces mĂ©ninges retorses, il allait trouver toutes les rĂ©ponses qu’il n’aurait jamais imaginĂ© rĂ©vĂ©ler
 Et plus encore celles qu’il n’aurait jamais dĂ©sirĂ© voir.
.
.
.
Celles que tu aurais prĂ©fĂ©rĂ© garder pour toi seul, pas vrai
 ?
~ Fin du chapitre 9
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fieriframes · 2 years ago
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[The sea shall be like magic between us.]
IX - Nuit sans fin
La derniĂšre conversation avec Christina, oĂč je lui avais dit que j'avais utilisĂ© les toilettes du CafĂ© d'Auteur, un cafĂ© fermĂ© depuis cinq ans, avait Ă©tĂ© un avertissement. Sans parler des huit heures que j'avais complĂštement bloquĂ©es, pendant lesquelles je lui avais apparemment demandĂ© de rechercher d'Ă©ventuels liens entre Leonora Carrington et Italo Calvino. Des cartes de tarot, des chansons codĂ©es, des cartes du monde Ă©tranges trouvĂ©es sur des sites web encore plus Ă©tranges ? EuphĂ©mie ? Je perdais la tĂȘte.
Les mois passÚrent et la vie reprit son cours normal. Trop de travail, trop de télévision, trop de consommation de nouvelles (qui devenaient de plus en plus déprimantes chaque jour). Le monde fascinant de Leonora et ce jeu (ou quoi que ce soit) était une tentation constante. Une évasion de la monotonie. Mais ça avait aussi un air de danger et j'ai donc réussi à résister à l'envie.
En fĂ©vrier, j'ai pris l'Eurostar pour voir un ami Ă  Londres. Et chaque fois que je suis Ă  Londres, on va Ă  Tate Modern, cet incroyable musĂ©e de la couverture de l'album Pink Floyd. L'expo cette fois ? "Le surrĂ©alisme au-delĂ  des frontiĂšres", mettant en Ă©vidence l’ Ɠuvre de Carrington. Bien sĂ»r. Mon ami avait dĂ©jĂ  achetĂ© des billets et j'Ă©tais sĂ»r que le jeu ne me suivrait pas Ă  Londres. Donc, hop, on est parti.
L'expo Ă©tait incroyable et consistait en des peintures d'artistes avant-garde un peu moins connus, comme Erna Rosenstein, DĂ©dĂ© Sunbeam, Ikeda Tatsuo, Hector Hyppolite, Eugenio Granell, Giorgio de Chirico et Remedios Varo. C'Ă©tait comme passer d'un rĂȘve Ă©trange Ă  un autre.
En particulier, les peintures de Leonora étaient fascinantes. L'expo présentait plusieurs de ses tableaux, dont sa toute premiÚre, intitulée Autoportrait (L'auberge du cheval de l'aube).
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Cette peinture est normalement dans le Metropolitan Museum of Art de New York et c'Ă©tait cool de pouvoir la voir. C'est une scĂšne (en fait, deux scĂšnes si tu comptes ce qui se passe dehors) Ă  la fois trĂšs simple et vachement dramatique, Ă  la fois stĂ©rĂ©otypĂ© fĂ©minin et masculin. Leonora et la HyĂšne regardent directement le spectateur, reflĂ©tant le comportement de l'autre. En fait, Leonora Ă©tait souvent liĂ©e aux HyĂšnes, disant "je suis comme une hyĂšne, je rentre dans les poubelles, j'ai une curiositĂ© insatiable". La HyĂšne rĂ©unit ici le mĂąle et la femelle en un tout, mĂ©taphorique du monde de la nuit et du rĂȘve. Pour moi, ce tableau est une exploration de soi, le cĂŽtĂ© sauvage, le cĂŽtĂ© curieux, le cĂŽtĂ© qui cherche la libertĂ©.
J'Ă©tais lĂ  depuis longtemps Ă  regarder le tableau quand une jeune femme est apparue Ă  cĂŽtĂ© de moi. Au dĂ©but, on a regardĂ© le tableau en silence, mais aprĂšs un certain temps, elle m'a posĂ© une question. "Qu'est-ce que vous pensez que c'est, cette tache Ă  cĂŽtĂ© de la HyĂšne ?" Franchement, je l'avais Ă  peine remarquĂ©, mais j'ai rĂ©pondu, "C'est une bonne question, j'ai supposĂ© que c'Ă©tait juste une erreur qu'elle essayait de cacher ?" "Une hypothĂšse sĂ»re", a-t- elle rĂ©pondu. "Bien que
 Carrington Ă©tait apparemment depuis sa plus tendre enfance trĂšs fascinĂ© par les aes sĂ­dhe, un peuple fĂ©erique surnaturel liĂ© Ă  la mythologie celtique des GaĂ«ls Ă  partir des histoires que sa mĂšre, sa grand-mĂšre et sa nounou lui avaient racontĂ©es. Peut-ĂȘtre que ce sont eux qui font une apparition."
C'Ă©tait la premiĂšre fois que j'entendais ça et j'Ă©tais vraiment intĂ©ressĂ© Ă  en savoir plus. Elle s'est prĂ©sentĂ©e comme Ester et on a longuement parlĂ© de Carrington, les Tuatha DĂ© Danann (la mythologie celtique irlandaise) et du surrĂ©alisme. Elle possĂ©dait une librairie pas trop loin de chez moi et avait clairement plongĂ© dans sa propre marchandise. Quand mon ami rĂ©apparu (il avait disparu dans les Ɠuvres d'AndrĂ© Breton), elle m'a donnĂ© la carte de visite de sa librairie et m'a dit qu'elle avait un livre qui pourrait m'intĂ©resser. Si je voulais, je pouvais venir Ă  tout moment pendant ma visite Ă  Londres. Je l'ai remerciĂ© pour la conversation et lui ai dit au revoir.
J'ai passé un bon moment à Londres, avec beaucoup de cocktails, pùtisseries scandinaves et cuisine indienne. Le dernier jour, j'ai retrouvé la carte de visite pour The Library of Babel que Ester m'a donnée. C'était à proximité. La commodité et ma curiosité m'ont rendu impossible de résister.
AprÚs avoir parcouru les petites rues pendant trente minutes, j'ai finalement trouvé la librairie. Avec un nom si spectaculaire, je ne m'attendais pas à un endroit aussi discret; un petit panneau étant la seule indication de ce qui nous attendait à l'intérieur. Je suis entré et j'ai vu immédiatement livre aprÚs livre. Le magasin se composait d'un bureau en bois et d'un nombre apparemment infini de livres empilés au hasard derriÚre. Je ne pouvais pas comprendre comment quelqu'un pouvait trouver quelque chose là.
Je n'avais mĂȘme pas remarquĂ© la personne qui Ă©tait assise au bureau avant qu’il me demande si j'avais besoin d'aide. Je lui ai dit que j'avais reçu une invitation de Ester. Sans mĂȘme demander mon nom, il dit "Ah oui, Ester a dit qu'elle est dĂ©solĂ©e de ne pas pouvoir ĂȘtre ici aujourd'hui, mais elle vous a laissĂ© ce livre." Je l'ai remerciĂ© et j'ai attrapĂ© mon portefeuille, mais il a immĂ©diatement dit "non, non, pas de soucis".
Une fois à l'extérieur de la librairie, j'ai vu la note attachée au livre, "J'espÚre que ce livre vous trouvera bien et éclairera le chemin. Que les aes sídhe soient à vos cÎtés, toujours."
Le livre Ă©tait intitulĂ© Nuit sans fin et Ă©tait une sorte de recueil de poĂ©sie. Je l'ai feuilletĂ© lentement jusqu'Ă  ce que j'arrive aux deux pages du milieu. Un frisson parcourut ma colonne vertĂ©brale. LĂ , au milieu du livre, il y avait la mĂȘme carte que j'ai trouvĂ©e sur le site web cryptĂ©.
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girafeduvexin · 6 months ago
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@keylawd J'allais répondre sous mon post mais en fait c'est relou à écrire ahah.
Pour Houria Bouteldja qui dit que l'antisĂ©mitisme d'État n'existe plus et que c'est du philosĂ©mitisme d'État : pour moi, c'est une erreur. Quand Macron diminue le rĂŽle de PĂ©tain (symptĂŽme du rapport plus que problĂ©matique de la France par rapport Ă  Vichy et son passĂ©), quand des h/f politiques se revendiquent ouvertement catholiques alors qu'un h/f juif.ve politique ne pourrait revendiquer sa religion sans ĂȘtre taxĂ©.e de communautarisme, quand on sait que la discrimination Ă  l'embauche touche aussi les Juif.ve.s... non, je ne peux pas dire que l'antisĂ©mitisme d'État ait disparu. Il est peut-ĂȘtre plus subtile, il prend d'autres formes que l'islamophobie, oui, mais il est bien prĂ©sent.
Pour ĂȘtre plus prĂ©cise, la droite catholique, cĂ d, la droite qui s'appuie sur un Ă©lectorat catho, sur une famille française depuis des gĂ©nĂ©rations, la droite qui se dit attachĂ©e au "terroir", elle est autant antisĂ©mite qu'islamophobe dans ses codes. Quand ValĂ©rie Boyer porte ostensiblement une grosse croix Ă  la tĂ©lĂ©, quand Fillon, Wauquiez, Bellamy, revendiquent d'ĂȘtre chrĂ©tiens, il y a ce sous-texte, cette idĂ©e que le prĂ©sident ne peut ĂȘtre que catholique, que la France est avant tout un pays chrĂ©tien, avec des crĂšches dans les mairies (cf les propos de Wauquiez et Fillon dans ma compilation de propos antisĂ©mites). On tolĂšre les Juifs s'ils pratiquent en privĂ©, s'ils taisent leur religion et on ne les veut surtout pas Ă  la tĂȘte de l'État. Et avec Wauquiez prĂ©sident du groupe LR Ă  l'AN, Bellamy qui prend de plus en plus de place dans la sphĂšre mĂ©diatique, cette droite a encore de beaux jours devant elle.
(PS : je ne dis pas qu'ĂȘtre catholique fait forcĂ©ment de vous un antisĂ©mite. Je parle de la droite qui s'appuie sur le catholicisme pour dĂ©fendre des idĂ©es rĂ©actionnaires. Ce sont les mĂȘmes qui disent que les Juifs ont tuĂ© JĂ©sus...)
Aussi en dĂ©saccord quand HB semble sous-entendre que l'antisĂ©mitisme n'est plus qu'Ă  l'extrĂȘme-droite et dans les quartiers populaires : de mon expĂ©rience personnelle, les bobos de gauche parisiens sont capables comme les autres d'ĂȘtre antisĂ©mites.
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