meserrancespoetiques-blog
Mes Errances Poétiques
309 posts
On pourrait, il est vrai, se demander s'il y a vraiment des gens qui méritent l'estime et l'amitié sincères. Quoi qu'il en soit, j'ai plus de confiance dans un brave chien, quand il remue la queue, que dans toutes ces démonstrations et ces façons. 
Don't wanna be here? Send us removal request.
meserrancespoetiques-blog · 7 years ago
Video
youtube
Qui sait qu'Adam Smith prônait une éthique de la sobriété et fustigeait le luxe ? Qui sait qu'Adam Smith, fils d'un contrôleur des douanes, condamnait très durement « cet esprit de monopole, cette rapacité basse et envieuse des marchands et des manufacturiers » ?
https://lacademie.tv/conferences/l-heritage-meconnu-d-adam-smith
L'héritage méconnu d'Adam Smith https://lacademie.tv/cycles/l-heritage-meconnu-d-adam-smith
47 notes · View notes
meserrancespoetiques-blog · 7 years ago
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Sense & Sensibility: Elinor and Edward 
104 notes · View notes
meserrancespoetiques-blog · 7 years ago
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Mark Twain Riverboat | 1.10.16
2K notes · View notes
meserrancespoetiques-blog · 7 years ago
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Alexis Kraland, le casse-cou qui filme la violence policière de l'intérieur http://m.nouvelobs.com/societe/20160427.OBS9323/videos-alexis-kraland-reporter-casse-cou-filme-la-violence-policiere-de-l-interieur.html?xtref=http%3A%2F%2Fm.facebook.com%2F#http://m.facebook.com/ Caméra au poing, ce journaliste indépendant filme les débordements des manifestations comme nul autre, au point d'être devenu une référence. Portrait.
Allongé par terre, casque vissé sur la tête, Alexis Kraland continue de filmer les mouvements de foule de la manifestation alors qu'un policier le tire par le bras. La photo de profil Twitter du jeune homme reflète le genre de reportages qu'il réalise : en immersion, “un journalisme engagé où l'on se créé forcément des adversaires”, reconnaît-il. 
Le reporter indépendant de 24 ans s'est fait une spécialité de la couverture des mouvements sociaux, des violences policières et des dégradations des casseurs. Caméra au poing, il a pris part à de nombreuses veillées place de la République pour suivre les évolutions du mouvement Nuit debout.
Il est également de toutes les manifestations anti-loi Travail à Paris et de toutes les AG étudiantes.
A travers ses images, Alexis Kraland estime couvrir une information sous-traitée par les médias traditionnels. Selon lui, les journalistes “mainstream” citent abondamment les sources policières, qui recensent le nombre de blessés parmi les forces de l'ordre, mais font peu de cas des manifestants violentés. Il fustige également le manque de courage de ses confrères : 
“La plupart des journalistes vont s'abriter derrière les CRS, parce qu'ils ont peur des manifestants. Moi, j'ai choisi de montrer le contre-champ en défilant du côté des manifestants”, explique-t-il.
Sur sa chaîne YouTube “Street Politics”, le jeune Parisien de nationalité franco-hollandaise publie des vidéos de 5 à 15 minutes prises sur le vif, “des résumés de la chronologie des manifs”. A l'instar de Gaspard Glanz, fondateur du site d'informations Taranis News, auquel Street Press consacrait un portrait le 19 avril dernier.
La caméra d'Alexis Kraland immortalise les affrontements entre CRS et manifestants, les dégradations des casseurs, les coups de matraques et les fumigènes. Mais aussi les bruits ambiants : cris, insultes, sirènes de police, bruits de vitrines cassées, sifflets, chants, sifflements de grenade, coups de klaxon. Et les slogans :  “Police partout, justice nulle part !”, “Tout le monde déteste la police”, “Libérez nos camarades”. 
Une brève carrière politique au Parti pirate C'est en tant que membre du Parti pirate que Kraland commence à s'intéresser aux violences policières en 2012 : “J'avais une vision classique des ‘méchants casseurs contre les gentils policiers’. Et je me suis vite rendu compte du décalage de cette représentation avec la réalité. On parle de ‘bavures policière’ mais ces dérapages sont beaucoup plus nombreux qu'on le croit.”
Le jeune militant choisit d'adhérer au Parti pirate d'Ile-de-France en 2012 car il est favorable à davantage de transparence dans la vie politique. Il est même candidat sous l'étiquette du mouvement à deux reprises : pour les élections législatives de 2012 et les européennes de 2014. Et mène ses campagnes avec “les moyens du bord” : une centaine d'euros d'argent de poche pour imprimer les affiches, une bande de copains de fac pour les coller.
Mais en 2014, il quitte l'organisation qu'il juge “trop hiérarchisée, refermée sur elle-même et pas assez démocratique”. C'est là qu'il décide de couvrir les mouvements sociaux en tant que journaliste, avec une formation à l'ISCPA de Paris. Même s'il n'en vit pas encore  - ses photos et vidéos lui rapportent environ 200 euros par mois, selon lui - et n'est pas encore détenteur de la carte de presse.
En tête des manifestations, auprès des militants les plus radicaux, cette tête brûlée arbore la panoplie complète de celui qui s'apprête à recevoir des coups : casque de skate, lunettes de bricolage ou masque de ski, masque à gaz et vêtements épais. Dorénavant, les policiers l'identifient et n'hésitent pas à le violenter car ses images “ne leur plaisent pas”.
“La police m'a passé à tabac” Alexis Kraland a eu plusieurs fois maille à partir avec ces mêmes forces de l'ordre. Comme en 2015, alors qu'il passe la frontière entre Vintimille et Menton à bord d'un train transportant une centaine de migrants. “La police française m'a passé à tabac et a tenté d'effacer les images de ma caméra avant de me placer en garde à vue pour avoir entravé la circulation. J'ai ensuite été relâché sans suites”, témoigne-t-il. Les sujets liés aux migrants le passionnent. Après des études à Sciences Po Grenoble et une licence en sciences politiques à la Sorbonne, il entreprend, en juillet 2015, de partir en reportage dans un camp de migrants à Vintimille, en Italie. La situation qu'il trouve sur place le désole à tel point qu'il décide de s'engager dans une mission humanitaire de quatre mois durant lesquels il délivre des conseils aux migrants en matière de droit d'asile européen. Là, il se heurte une nouvelle fois à la répression policière. Le destin des migrants continue d'occuper le jeune homme qui, une fois revenu à Paris, compile dans une vidéo les affrontements entre les migrants de la place de la République et les policiers qui ont eu lieu de novembre 2015 à janvier 2016. S'il rejette le terme de “journaliste militant”, le jeune freelance reconnaît un certain point de vue : “Je ne crois pas au journalisme totalement neutre. Mais j'essaie de rester le plus objectif possible”, soutient-il.
Dans ses articles publiés sur le site du Huffington Post, Alexis Kraland n'hésite pourtant pas à adopter des positions tranchées. Comme en 2013 lorsqu'il fustige la vidéosurveillance qualifiée de “dangereuse, coûteuse et inefficace”. Plus récemment, le reporter a pris la défense des “No Borders”, ces militants qui soutiennent les migrants de Calais, et a dénoncé le harcèlement des forces de l'ordre à l'encontre de migrants réfugiés sous le métro de Stalingrad.
L'oeil braqué sur les violences policières Sur Twitter, le jeune activiste se positionne clairement contre une possible dérive vers un Etat policier. 
Tirs tendus de grenades, mise en joue des noctambules au flasbhall à moins de 10 mètres, arrestations sans brassards#Police à #NuitDebout
— Alexis Kraland (@akraland) 23 avril 2016
Et publie régulièrement des photos des projectiles retrouvés après les manifestations.
A force de multiplier les prises de risque, le jeune homme confie avoir déjà eu peur lors d'une manifestation à Nantes :
“Dans l'objectif de ma caméra, j'ai vu les forces de l'ordre me viser directement avec leur LBD 40 [lanceur de balles de défenses, une arme proche du flashball, NDLR]. J'ai paniqué. Si le tireur ne respecte pas la distance, l'arme est potentiellement létale.”
Mais cette peur n'est rien face à l'adrénaline ressentie par Alexis Kraland à chaque manifestation et à sa satisfaction d'accomplir “un geste citoyen”: “Lors de procès, mes vidéos ont même servi à disculper certains manifestants accusés d'avoir lancé des projectiles sur les forces de l'ordre”, se félicite-t-il. De petites victoires qui l'encouragent à poursuivre son combat, toujours armé de sa caméra.
Maintien de l'ordre : la grosse commande de grenades du gouvernement
http://www.lepoint.fr/politique/maintien-de-l-ordre-la-grosse-commande-de-grenades-du-gouvernement-30-08-2017-2153183_20.php
64 notes · View notes
meserrancespoetiques-blog · 7 years ago
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Trilogie marseillaise
La Trilogie marseillaise est l'appellation générique donnée aux trois pièces de théâtre de Marcel Pagnol, Marius, Fanny et César, ainsi qu'aux adaptations cinématographiques qu'il a supervisées (et dont il est également le réalisateur, pour le troisième volet).
Alors que Marius (1929) et Fanny(1931) sont conçus pour le théâtre, César (1936), le dernier volet de la trilogie, est directement écrit pour le cinéma, avant d'être adapté dix ans plus tard pour le théâtre.
Les trois pièces, condensées en une seule, sont montées à plusieurs reprises, notamment par Jean-Pierre Darras au début des années 1980 et plus récemment par Francis Huster au théâtre Antoine.
Genèse Dans un message dédié en 1960 au public bruxellois pour le cinquantenaire de la pièce Le Mariage de mademoiselle Beulemans, Marcel Pagnol raconte lui-même la genèse de cette œuvre : « Vers 1925, parce que je me sentais exilé à Paris, je m’aperçus que j’aimais Marseille et je voulus exprimer cette amitié en écrivant une pièce marseillaise. Des amis et des aînés m’en dissuadèrent : ils me dirent qu’un ouvrage aussi local, qui mettait en scène des personnages affublés d’un accent aussi particulier, ne serait certainement pas compris hors des Bouches-du-Rhône, et qu’à Marseille même, il serait considéré comme un travail d’amateur. Ces raisons me parurent fortes et je renonçai à mon projet : mais, en 1926, je vis jouer Le Mariage de MlleBeulemans ; ce chef-d’œuvre avait déjà 16 ans et son succès avait fait le tour du monde. Ce soir-là, j’ai compris qu’une œuvre locale, mais profondément sincère et authentique, pouvait parfois prendre place dans le patrimoine littéraire d’un pays et plaire dans le monde entier. J’ai donc essayé de faire pour Marseille ce que Fonson et Wicheler avaient fait pour Bruxelles, et c’est ainsi qu’un brasseur belge est devenu le père de César et que la charmante Mademoiselle Beulemans, à l’âge de 17 ans, mit au monde Marius. Il y a aussi un autre personnage qui doit la vie à la comédie bruxelloise : c’est monsieur Brun qui est assez paradoxalement le fils naturel du parisien Albert Delpierre. J’avais en effet remarqué que son accent faisait un plaisant contraste avec celui de la famille Beulemans et qu’il mettait en valeur la couleur bruxelloise de la pièce. C’est pourquoi, dans le bar marseillais de César, j’ai mis en scène un Lyonnais. »
61 notes · View notes
meserrancespoetiques-blog · 7 years ago
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Mythes et Légendes Entre religion et superstition
Le Phœnix 
Le phœnix ou phénix (en grec  φοῖνιξ ou phoînix qui veut dire « pourpre » ou « oiseau fabuleux ») est une créature imaginaire que l’on retrouve dans nombre de mythes et d’œuvres littéraires. En effet, on peut retrouver cet oiseau incandescent dans les mythologies grecques, perses, chinoises, indiennes ou encore amérindiennes. Il change alors de nom, comme le Fenghuang en Chine. Le phœnix représente le cycle de la vie et de la mort car sa particularité est que, non content d’avoir une durée de vie exceptionnelle (plusieurs siècles), il ressuscite après chacune de ses morts. Pour cela, il se sert de son corps comme d’un combustible à sa propre chaleur et renaît de ses cendres. Bien sûr, les particularités de cette créature peuvent différer selon l’oeuvre dans laquelle il existe. Le phœnix peut également représenter un oiseau majestueux ou une personne exceptionnelle par le jeu de la métaphore, comme dans Le Corbeau et le Renard de Jean de la Fontaine : « Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois ». Il est possible de rapprocher le phœnix de l’Oiseau de feu russe, un être à la fois synonyme de bénédiction et de malédiction pour celui qui le capture.
Œuvres littéraires dans lequel le phœnix apparaît :
Le Polyhistor de Solin (Caius Julius Solinus) : également appelé Collectanea Rerum Memorabilium, c’est une synthèse des données de la science antique et donc par conséquent un inventaire des animaux existant. Il n’est pas étonnant de retrouver le phoenix dans cette « encyclopédie », du fait que la religion est très présente dans les pratiques et savoirs de l’époque romaine.Le bestiaire d’Aberdeen : bestiaire anglais du XIIème siècle dans lequel sont décrits tous les animaux connus à cette époque. Il est donc étrange d’y trouver une créature imaginaire mais cela prouve que la croyance en cet animal était avérée ou supposée au Moyen-Age.
La Sepmaine : ou La Semaine de Création du Monde est un poème du XVIème siècle de Du Bartas. Comme son nom l’indique, il y fait une rétrospective sur la création du monde d’après la religion chrétienne. Aussi, dans le « Cinquième jour : les poissons et les oiseaux » il évoque l’oiseau de feu :
Le celeste Phœnix commença son ouvrage
Par le Phœnix terrestre, ornant d’un tel plumage Ses membres revivans que l’annuel flambeau De Cairan jusqu’en Fez ne void rien de plus beau.
Plusieurs oeuvres du XVIIIème siècle comme La Princesse de Babylone de Voltaire, dans lequel un char est porté par des licornes et escorté d’un phœnix.La saga fantastique Harry Potter de J.K. Rowling (que je vous conseille évidemment de lire si ce n’est pas encore fait), dans laquelle apparaît l’oiseau magique Fumseck, compagnon d’Albus Dumbledore, directeur de l’école Poudlard. Son importance est telle que les baguettes magiques du héros et de son Némésis sont faites à partir de plumes du phœnix en question. De plus, le cinquième tome de la saga porte le titre de L’Ordre du Phœnix. Dans l’univers d’Harry Potter, le phœnix est capable de soigner n’importe quelle blessure à l’aide de ses larmes et son chant peut redonner courage.
- Le grand livre des créatures fantastiques de Ivan Bagy ou Le mythe du phénix dans les littératures grecque et latine de Jean Hubaux et Maxime Leroy ou encore Les Animaux fantastiques: Vie et habitat des Animaux fantastiques de J. K. Rowling pour l’univers de Harry Potter.
« (…) Il sut alors, bien qu’il eût été incapable de dire comment il le savait, que le phénix était parti, qu’il avait à jamais quitté Poudlard, tout comme Dumbledore avait quitté son école, avait quitté le monde… avait quitté Harry. » – Réflexions de Harry dans son lit, le soir de la mort de Dumbledore 
184 notes · View notes
meserrancespoetiques-blog · 7 years ago
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Photographies cruciales fascinantes qui captent les enfants qui s'amusent sur les rues dans les cailloux de Londres après-guerre
Au cours de l'été 1954, les rues de Londres étaient envahies par des enfants rampants qui profitaient de leurs congés de l'école. 
Le photographe Thurston Hopkins a pris note du chaos et a suivi plusieurs gangs de stupéfiants hyperactifs, des coups de fouet alors qu'ils ont transformé des rues et des allées grippées en aires de jeux. 
Ses photos ont été publiées dans Picture Post comme un essai photographique intitulé «Children of the Streets».
461 notes · View notes
meserrancespoetiques-blog · 7 years ago
Text
Non, je n'ai pas de théories. Je passe ma vie à poser des questions et à les entendre résoudre dans un sens ou dans l'autre, sans qu'une conclusion victorieuse et sans réplique m'ait jamais été donnée. J'attends la lumière d'un nouvel état de mon intellect et de mes organes dans une autre vie; car, dans celle-ci, quiconque réfléchit embrasse jusqu'à leurs dernières conséquences les limites du pour et du contre. C'est M. Platon, je crois, qui demandait et croyait tenir le lien. Il ne l'avait pas plus que nous. Pourtant ce lien existe, puisque l'univers subsiste sans que le pour et le contre qui le constituent se détruisent réciproquement. Comment s'appellera-t-il pour la nature matérielle? équilibre, il n'y a pas à dire; et pour la nature spirituelle? modération, chasteté relative, abstinence des abus, tout ce que vous voudrez, mais ça se traduira toujours par équilibre. 
Lettre de George Sand à Gustave Flaubert
10 notes · View notes
meserrancespoetiques-blog · 7 years ago
Photo
Tumblr media
VERS SUR UN ALBUM
Le livre de la vie est le livre suprême Qu’on ne peut ni fermer, ni rouvrir à son choix ; Le passage attachant ne s’y lit pas deux fois, Mais le feuillet fatal se tourne de lui-même ; On voudrait revenir à la page où l’on aime Et la page où l’on meurt est déjà sous vos doigts.
(Alphonse de Lamartine)
Illustration: Carrie Vielle
28 notes · View notes
meserrancespoetiques-blog · 7 years ago
Photo
Tumblr media Tumblr media
白神山地十二湖 by Yasushi MIURA
2K notes · View notes
meserrancespoetiques-blog · 7 years ago
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
2K notes · View notes
meserrancespoetiques-blog · 7 years ago
Photo
Tumblr media
Dans le Londres d'aujourd'hui, Jacob Portman et Emma Bloom se lancent à la recherche de leurs amis enlevés par les Estres. Ils retrouvent leur trace grâce au flair aiguisé d'Addison, l'illustre chien particulier doué de parole. Bientôt, au bord de la Tamise, ils font la connaissance de Sharon, un géant bourru qui, moyennant une pièce d'or, propose de leur faire traverser le fleuve. Ils rejoignent ainsi l'Arpent du Diable, une boucle temporelle à la réputation effroyable où séjournent les particuliers les moins recommandables, où pirates et malfaiteurs commettent leurs forfaits en toute impunité. Jacob et Emma ne se sont pas trompés : l'ennemi a bien établi son QG dans l'Arpent, derrière les murs d'une forteresse imprenable…
37 notes · View notes
meserrancespoetiques-blog · 7 years ago
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Soudain l'été dernier - Tennessee Williams
Le docteur Madame Venable, est-ce que vous avez la permission de votre docteur ?
Madame Venable, à bout de souffle. La permission ? De quoi faire ?
Le docteur La permission d'avoir une entrevue avec cette jeune fille que vous tenez pour responsable de la mort de votre fils ?
Madame Venable Voilà des mois que j'attends de me trouver face à face avec elle. Je ne pouvais pas aller la voir à Sainte-Marie, il a fallu que je la fasse venir chez moi. Je ne m'effondrerai pas ! C'est elle qui s'effondrera ! Je veux dire que ce sont ses mensonges qui s'effondreront, pas ma vérité, pas la vérité… En avant, marche ! docteur Sucre ! (Il la conduit lentement jusqu'à la terrasse.) Ah ! nous y sommes arrivés, ha, ha ! Je ne me savais pas si faible sur mes guibolles ! Asseyez-vous, docteur. Il ne me reste que peu de force, mais je n'ai pas peur, j'irai jusqu'au bout de mes dernières ressources pour faire ce que précisément je suis en train de faire. Je consacre tout ce qui me reste de vie, docteur, à défendre la réputation d'un poète mort. Sébastien, comme poète, était inconnu du public. Il ne voulait pas de cette notoriété, il la refusait. Il n'avait que de l'effroi, que de l'horreur, pour les fausses valeurs qu'on retire de la publicité, de la renommée, de… de l'exploitation de soi !… Oh, il me disait: “Violette, ma mère, vous allez vivre plus longtemps que moi !”
Le docteur Comment le savait-il ?
Madame Venable Les poètes sont toujours des devins !… D'ailleurs, à quinze ans, il avait souffert de rhumatisme articulaire, son cœur s'en était ressenti, mais il refusait de ne plus faire de cheval, de ne plus nager, de ne plus… “Violette, ma mère, vous allez vivre plus longtemps que moi, et quand j'aurai disparu, tout sera entre vos mains, vous pourrez en faire ce que vous voudrez !” Il voulait parler, bien entendu, de sa gloire posthume. Voilà ce qu'il voulait: qu'après sa mort, quand il serait hors d'atteinte, son œuvre soit offerte au monde. Bon. Me suis-je bien fait comprendre, docteur ? Tenez, voici l'œuvre de mon fils, docteur, voici sa vie qui continue !
(Elle prend sur la table de la terrasse un mince volume à tranche dorée, et l'élève, comme on élève l'hostie devant l'autel. L'or des pages et du titre accroche le soleil. On lit : “Poème d'été” Le visage de Mme Venable a soudain pris une expression différente, l'expression d'une visionnaire, d'une religieuse illuminée. Au même instant, on entend le chant clair et pur d'un oiseau dans le jardin, et, pendant quelque temps, la vieille dame paraît presque jeune.)
112 notes · View notes
meserrancespoetiques-blog · 7 years ago
Photo
Tumblr media
Les chosettes dos contre dos à l'abri de la marge page après page joue contre mot
Catégorie : illustration  Tags : aquarelle, doodles, poupées, poésie, projets de ci de là
38 notes · View notes
meserrancespoetiques-blog · 7 years ago
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Paris : les archives du féminisme doivent débarrasser le plancher
 CGT Culture DAC Ville de Paris  bibliothèques
La bibliothèque Marguerite Durand, logée dans le XIIIème arrondissement depuis trente ans, doit être expulsée selon les plans de la mairie de Paris. Les professionnels dénoncent un transfert dans un lieu « totalement inadéquat à la conservation et la communication de ce fonds qui archive l'histoire du féminisme »
Décidément la Mairie de Paris veut vraiment faire la peau à la bibliothèque Marguerite Durand, cet établissement culturel qui conserve et archive l’histoire du féminisme depuis 1932. En effet, après une première tentative il y a quelques mois déjà, vite dénoncée par de nombreux intellectuels, voici que l’administration dirigée par Anne Hidalgo revient, avec le même manque de finesse, à la charge contre cette bibliothèque qui depuis 1989 partage le même bâtiment que celle de Jean-Pierre Melville, au croisement des rues Nationale et Tolbiac dans le XIIIe arrondissement de Paris.
Une présence semble-t-il toujours très gênante car la municipalité parisienne veut ouvrir la médiathèque Melville le dimanche et compte, après travaux, y installer un « espace détente ». Certains parlent même d’une cafétéria ! Un vrai projet de société. D’où l’urgence de dégager les espaces occupés par l’équipe de Marguerite Durand. Et l’administration de prévenir les personnels de Marguerite Durand : « Vous n’avez pas le choix ». Allez ouste les féministes, dehors !
Mais peut-être est-ce l’occasion de valoriser cette bibliothèque spécialisée dans l'histoire des femmes et du féminisme en lui proposant un nouvel écrin digne de ce nom ? Et bien pas vraiment, selon les perspectives, pour le moins sombres, dessinées par la Ville de Paris. Pourtant cette dernière tente de se montrer d’abord convaincante : « On va vous envoyer dans le centre ». Et de proposer aux agents d’intégrer la Bibliothèque Historique (BHVP), laquelle il est vrai est on ne peut plus centrale puisque située dans le quartier du Marais dans le IVe arrondissement. C’est alors que la Direction des Affaires Culturelles (DAC) de la Ville de Paris décide de faire éclater son génie créatif pour tenter de mener à bien son projet…
Tout d’abord, les bibliothécaires de Marguerite Durand auront de beaux bureaux : les anciens appartements de l’ancien conservateur,l’historique Jean Derens ! Enfin ce qu’il en reste ! Ceux-ci étant inoccupés depuis de nombreuses années, ils sont maintenant un peu décatis et désormais réduits à un deux-pièces-cuisine. Bah, pour sept personnes faudra se serrer, mais vu la crise du logement dans la Capitale, c’est cadeau non ? Même sans les APL. Et puis en cas de souci, la DAC pourra toujours faire appel à Stéphane Plaza.
Et les collections que deviennent-elles ? Là, l’administration est bien moins créative… En effet, la Bibliothèque Historique n’a pas de place dans ses réserves  : elle a même de ce fait mis pas mal de documents à la benne ces dernières années.Les archives du féminisme iraient donc dans un entrepôt. A condition d’en trouver un. Et pour les chercheurs et universitaires obstinés qui voudraient quand même les consulter, il faudrait en faire la demande au moins deux jours à l’avance… C’est ce que l’on appelle sûrement un progrès puisque, dans le quartier de Tolbiac, elles étaient à la disposition permanente des usagers. Ceci dit, si les archives de Marguerite Durand ne sont plus disponibles, ce ne serait pas un souci puisque de toute façon la bibliothèque n’aurait plus qu’une salle de lecture réduite à la portion congrue. Et encore, seulement en comptant sur la charité des propriétaires des lieux.
« Ce projet est une manière détournée de faire disparaître l’actuelle bibliothèque, connue, fréquentée et appréciée par les professionnels comme par les amatrices et amateurs de l’histoire des femmes, sans que les personnels n’aient été consultés et sans que les conditions de cette mutation ne soient définies. D’autant que le seul lieu d’implantation de cette nouvelle bibliothèque apparaît totalement inadéquat : Trop petit et inapproprié à la conservation et à la communication des fonds d’archives », cinglaient les auteurs de la tribune publiée dans Libération à ce sujet (lire ici).
Pour ces spécialistes du féminisme, si un déménagement doit avoir lieu, cela ne peut se justifier « que par une amélioration des conditions de travail des personnels et d’accès du public aux fonds. Ainsi, pour que vive la structure léguée par Marguerite Durand à la Ville de Paris, cette nouvelle bibliothèque doit d’abord conserver en un lieu unique, à Paris, les personnels, la salle de consultation et les fonds d’archives. Elle doit être hébergée dans des locaux plus grands que l’actuelle bibliothèque pour permettre l’enrichissement des fonds et leur assurer de bonnes conditions de conservation ». Pas vraiment le projet imaginé par la Direction des Affaires Culturelles.
D’autant plus surprenant que cette décision va à l’encontre d’une décision du Conseil de Paris ! En effet, il y a huit mois à peine, les élus parisiens unanimes avaient voté, avec l���assentiment du premier adjoint en charge de la Culture, « qu’une concertation, associant notamment le personnel, soit menée sur l’avenir de la bibliothèque Marguerite Durand » et «  que le déménagement ne soit envisagé que dans un lieu plus grand et fonctionnel ». Bruno Julliard aurait-il alors été trahi par sa propre administration ?
En attendant, les personnels de la bibliothèque Marguerite Durand peuvent compter sur le soutien de la majorité des syndicats représentés à la Direction des Affaires Culturelles. D’ailleurs, une assemblée générale va être organisée très vite pour mettre en place les outils qui permettent d’assurer la préservation des collections et des conditions de travail pour y parvenir.
https://paris-luttes.info/paris-les-archives-du-feminisme-8514
47 notes · View notes
meserrancespoetiques-blog · 7 years ago
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
https://www.google.be/amp/s/tempspresents.com/2009/11/24/nicolas-lebourg-quest-ce-que-le-fascisme/amp/
Fragments sur les Temps Présents Qu’est ce que le fascisme ?
Comment comprendre le fascisme ? C’est un objet souple, fluide. Sans texte fondateur ni dogme, il a pu, selon les nécessités de l’instant, prôner en matière économique et sociale aussi le bien la non-intervention de l’Etat que le dirigisme. Le définir a donc toujours été un défi. Le fascisme se veut hors de définition, il refuse d’être un « isme » comme les autres : Mussolini invente le terme mais quand on lui demande ce qu’il recouvre il répond que la doctrine du fascisme c’est le fait, son programme de gouverner l’Italie. Or, définir un sujet, c’est poser une problématique, décider de limites, affirmer un point de vue. Selon la définition que l’on choisit se transforment l’objet historique, son analyse, la réalité même qu’on lui prête. Ainsi, le terme « fascisme » ne se limite pas à l’Italie du Duce. Pour les historiens, il est souvent question des  fascismes : le cas transalpin, le nazisme, des mouvements et partis français, roumain, croate, etc., certes constitués par imitation globalement, mais en intégrant des traditions propres. Un florilège d’interprétations et de représentations a donc existé quant à ce phénomène, plus ou moins scientifiques et rationnelles. Les suivre et les décortiquer est à la fois une manière de comprendre le fascisme et d’interroger ces représentations pour comprendre ce qu’elles signifient par-delà leur objet.
Le fascisme sur l’échiquier politique
Le positionnement du fascisme sur l’axe droite-gauche sert à un nombre conséquent de polémiques. L’ambiguïté a à voir avec la naissance du phénomène. Le mot fascisme est dérivé de la fondation du premier faisceau par Mussolini à Milan le 21 mars 1919. S’y trouvent des nationalistes d’extrême droite, des syndicalistes révolutionnaires, des rescapés de l’interventionnisme de gauche qui voyaient dans l’entrée en guerre de l’Italie la première phase nécessaire de la révolution, des futuristes (artistes avant-gardistes ne jurant que par le culte de la modernité technique, de l’élan vital, de l’activisme irrationnel et du nationalisme agressif, et de la guerre comme mode indispensable d’expression de tout cela).
Dès le départ il s’agit d’un mouvement d’extrême droite certes mais d’une extrême droite atypique. Son nom correspond à cette ambiguïté. Le faisceau était chez les étrusques un symbole punitif, il devient un symbole d’autorité à Rome, puis d’unité. Il est repris par la Révolution Française pour laquelle il symbolise ce rapport de l’autorité et de l’unité des masses. C’est donc à gauche que cette image revient en Italie durant le XIXè siècle, les syndicalistes-révolutionnaires y créant des fasci entre les années 1829 et 1895 essentiellement. Mais ils ne sont pas les seuls. Les industriels du nord de l’Italie poussent à une guerre douanière avec la France qui lamine les paysans du Sud italien. Sous l’effet de l’exaspération les ouvriers agricoles de la région de Palerme s’organisent en 1893 en « faisceaux » qui provoquent des manifestations violentes, incendient des bâtiments publics. Ces faisceaux viennent ainsi compléter le phénomène violent qui frappe la Sicile depuis le début du XIXè : les squadre, des bandes armées, composées de paysans et artisans, qui, sous l’égide d’un chef, se louent à des notables siciliens (et sont, pour partie, à l’origine de la Mafia). A partir de 1915, dans la perspective de l’union du pays en guerre, le mot commence à être utilisé par des nationalistes italiens d’extrême gauche (Mussolini). Mais en France dès la fin du XIXè,le mot avait été récupéré par l’extrême droite, et dans l’Italie du début du siècle il commence aussi à être utilisé par la droite nationaliste.
En somme, en partant ici de l’histoire du mot, on arrive très naturellement à cette alchimie politique très particulière qui veut dépasser le nationalisme et le socialisme classiques en usant pour premier moyen de la violence et de la glorification de l’italianité, d’un sentiment ethnique. Sa première expression violente essentielle dans la marche vers le pouvoir, c’est le squadrisme, terme qui renvoie à la pratique des équipes fascistes (squadre, le terme est repris) qui font régner la violence. Le squadrisme est une action-directe antisocialiste. Il s’agit donc d’allier une revendication populaire et révolutionnaire à une action contre-révolutionnaire et une pensée d’extrême droite. C’est un contre-coup direct de la Révolution d’octobre et un effet de miroir. C’est en conséquence de 1917 que l’extrême droite européenne passe d’un discours prônant le rétablissement d’un ordre conservateur ancien à un discours qui se dit « révolutionnaire » et prône la création d’un « homme nouveau ».
Le fascisme comme césarisme ultra Au départ Mussolini n’est qu’un membre du Comité Central des faisceaux de combat, ce n’est en rien l’homme du slogan « le Duce a toujours raison ». De même, l’obéissance n’est pas au départ  entendu comme un aveuglement. Le programme de 1919 réclame le droit de vote et l’éligibilité des femmes. Cela reste une revendication des femmes fascistes jusqu’à ce que Mussolini supprime le parlementarisme en 1926 (le droit ne sera reconnu en Italie qu’en 1946). C’est justement ce point du culte du chef qui a le plus souvent permis d’user du mot « fascisme » de manière passe-partout et péjorative. Ainsi, en France, les affiches gaullistes et communistes se renvoyaient l’épithète de fasciste (en particulier en l’attaquant sur la thématique du culte du chef militaire ; L’Encyclopédie soviétique définissait ainsi de Gaulle comme « général fasciste »).
Cette vision des masses et de leur rapport au Chef a pu même produire des problèmes historiographiques. Ainsi l’historien italien Renzo de Felice a-t-il fait scandale en Italie en publiant une biographie de Mussolini en deux tomes en 1974 et 1975. Jusque là le consensus historique italien affirmait que le fascisme avait été une dictature imposée par un groupe d’aventuriers : les Italiens étaient censés n’avoir aucunement adhérés au régime et à son idéologie. Le poids des idées marxistes faisaient qu’il était inacceptable de considérer que les prolétaires aient pu adhérer au fascisme : seul était en cause le Grand capital. Or Renzo de Felice a montré l’adhésion des masses au fascisme, le fait qu’elles crurent très longtemps en son idéologie et la portèrent. Il a été accusé d’être lui même un fasciste, de chercher à le réhabiliter. Si les réactions furent si violentes c’est aussi qu’il soulevait, sans l’avoir voulu, un problème : si les masses avaient adhéré au fascisme elles pouvaient adhérer au néo-fascisme, or l’extrême droite néo-fasciste avait alors connue une montée électorale. On considéra donc que les ouvrages de De Felice signifiait aussi la possibilité d’un retour du fascisme et « malheur au porteur de la mauvaise nouvelle » accusé de chercher à la provoquer en légitimant la propagande néo-fasciste. En France, au début des années 1970, les étudiants maoïstes, perturbaient les cours du « fasciste » Marc Ferro : parler du fascisme autrement qu’en jugement moral était se disqualifier. Aujourd’hui encore il est possible d’être soupçonné quand on s’intéresse aux fascismes, quant on travaille sur l’adhésion à ceux-ci. Ne pas travailler sur telle ou telle victime en lieu et place serait le signe d’une fascination.
Par-delà les polémiques, De Felice a imposé une grille analytique aux historiens : la distinction entre fascisme-mouvement, au discours révolutionnaire et recrutant dans les classes moyennes, et fascisme-régimes, jouant le jeu des forces conservatrices et des élites traditionnelles. Ce distinguo est fondamental pour comprendre le fascisme et ses contradictions externes. Il amène aussi à comprendre un autre point que soulève De Felice : le fascisme n’est en rien, même dans son fonctionnement d’Etat, monolithique. Il y a de nombreux fascismes, de nombreux fascistes, et bien moins que d’être un César-Dieu le Duce est celui qui ordonne et équilibre la dialectique entre ces forces en étant leur élément commun et leur arbitre reconnu.
Le fascisme comme idéal-type La méthode de l’idéal-type fut mise au point par Max Weber. Il s’agit d’une construction intellectuelle obtenue en accentuant des éléments de la réalité historique de façon à obtenir un tableau idéal qui ne correspond à aucune réalité empirique. Sont ensuite comparés l’objet produit et le sujet historique étudié, ce qui permet de saisir les spécificités de ce dernier. Pour le cas du fascisme, l’historien suisse Philippe Burrin a ainsi dressé un idéal-type basé sur son expérience historique en Italie. Il définit donc comme suit l’idéal-type fasciste : irrationalisme ; nationalisme ethnique ; impérialisme ; rassemblement national ; unification et mobilisation de la population sur des valeurs de foi, de force et de combat ; communauté inégalitaire ; militarisation de la société afin d’assurer le projet impérialiste. Cette vision provient de la société de la Grande Guerre, et il s’agit bien de parvenir, avec le fascisme, à ce que la communauté nationale soit soudée en temps de paix comme elle l’est en temps de guerre. La seule allégeance socialement admise est celle au Chef qui personnifie et le Peuple et la Nation. La ferveur et l’enthousiasme dans la soumission à ce Chef sont obligatoires. L’enthousiasme est préservé et amplifié par une théâtralisation de la politique. Celle-ci exalte les valeurs irrationalistes : héroïsme de la jeunesse, instinct guerrier, etc. Ces valeurs dotent le fascisme d’une impulsion anti-bourgeoise mais le bourgeois n’est pas, comme chez les marxistes, le propriétaire des moyens de production, mais l’incarnation d’un mode vie sédentaire, hédoniste, égoïste.
L’usage de cet idéal-type permet de discriminer les idées, régimes et mouvements, et d’ainsi mettre au clair ce qui est souvent flou pour nombre de citoyens : les limites du fascisme. On voit de la sorte immédiatement que Vichy n’est pas fasciste puisque le régime est dénué de tout impérialisme, alors qu’Hitler correspond à une vision extrême de ce schéma, ne fixant aucune limite à son impérialisme  en déclarant « tout être tend vers l’expansion et tout peuple vers la domination mondiale ». Par ailleurs, ce choix de méthode permet de récuser l’analyse du politologue israélien Zeev Sternhell qui considère que le fascisme naît au XIXè dans la société française contestant le système républicain, mais elle permet en revanche d’user du terme de fascisme pour des phénomènes politiques postérieurs à 1945 (ce que récusent vertement nombre d’historiens allemands, par exemple Ernst Nolte). Sont ainsi brisées les illusions chronologiques.
Le fascisme éternel
Umberto Eco, entre autres, a poussé le raisonnement jusqu’à son maximum : il existerait un fascisme dans l’Eternité, l’Ur-fascisme, une puissance de combat contre la liberté et le progrès, qui traversait toute l’histoire sous différents noms mais qui serait toujours le fascisme. Le philosophe Karl Popper a lui ramené l’histoire de l’humanité au combat entre deux modèles sociaux qui seraient toujours présents et dont le combat serait le moteur de l’histoire. Ici l’histoire commence au Vèsiècle avant notre ère en Grèce. Jusque là les hommes s’organisent en société tribales, unifiées en leur sein jusqu’à l’uniformité de ses membres soumis à leur chef. Mais à cette date provint le siècle de Périclés, Athènes et toute la révolution qu’elle représente. L’histoire se déroule alors : contre Athènes, Sparte, contre la République, le fascisme. A chaque fois, aurait lieu le combat entre la « société ouverte », prête aux libertés, aux débats contradictoires, au cosmopolitisme sous toutes ses formes (intellectuelles, culturelles, relationnelles), et la « société fermée » d’autre part. Le danger de l’usage social de cette modélisation peut alors être celui d’un usage politique manichéen ; ainsi dans notre temps on aurait la « société ouverte », la démocratie de marché mondialisé, et la « société fermée », l’islamisme – que l’on pourrait donc assimiler sans ambages au nazisme, autre « société fermée », et on revient à la fermeture de toute perspective analytique.
Si on sort de cette perspective de philosophie appliquée au passé pour en faire le moule du présent, cette modélisation peut devenir un formidable instrument de manipulation de la complexité des phénomènes sur le thème de l’affrontement de l’axe du Bien et de l’axe du Mal. Ainsi en France la reconversion de l’étudiant en géographie Alexandre del Valle de la mouvance völkisch au néo-conservatisme s’est-elle basée sur une assimilation grossière du stalinisme, du nazisme et de l’islamisme. L’indigence intellectuelle et l’inculture historique de ces conceptions sont accablantes, mais le créneau lui a ouvert nombre de colonnes (LeFigaro, Outre-terre, Israël Magazine, etc.). Dans un discours faussement universitaire, toutes les fautes méthodologiques sont permises. L’assimilation (alors qu’en histoire il est question de comparaison) permet d’ergoter sur un fumeux « troisième totalitarisme » (l’auteur omettant le fascisme italien dans son aventure éristique). Puisque les éléments n’ont aucun point commun entre eux, les adeptes de cette théorie en sont réduits à réviser le nazisme en le ramenant à l’antisémitisme, l’islamisme à l’antijudaïsme, et à tracer un signe d’égalité entre ces deux vides. Cela arme idéologiquement de très nombreux sites internet, mais dans une faculté d’histoire ne mérite pas mieux qu’un zéro pointé.
Le fascisme et les racismes Le fascisme est il un antisémitisme traduit en doctrine politique comme on le laisse parfois entendre aujourd’hui ? Non. Si l’antisémitisme est au cœur même du projet et de la doctrine nazis, Mussolini n’est au départ pas plus antisémite que philosémite, il n’a tout simplement que peu à faire d’une telle question. Par rapport à la question du sionisme, son attitude n’a rien d’idéologique mais est purement pragmatique : entre 1926 et 1932 il ne cesse de soutenir vigoureusement la cause sioniste (pour déstabiliser la Grande Bretagne) mais en 1937 il se découvre proche de l’Islam et antisioniste, voulant se rapprocher du monde arabe dans sa perspective de voir l’Italie redevenir la grande puissance méditerranéenne. Au début des années 1930, la proportion d’Italiens juifs membres du Parti National Fasciste est supérieur à cette même proportion dans la totalité de la population italienne. On peut alors être juif et fasciste, fasciste et philosémite, etc. La situation change ensuite totalement. L’évolution est due aux élites du fascisme qui admirent le nazisme et tendent à récupérer son antisémitisme fanatique.
L’antisémitisme s’intègre à partir de là dans le cadre raciste du fascisme qui a toujours considéré que l’homme blanc jouit d’une suprématie naturelle sur les autres races. La législation antisémite en Italie (1938) est d’ailleurs consécutive de l’adoption de mesures racistes à l’encontre des Noirs (1936) dans l’Ethiopie conquise : c’est dans ce contexte général de ce qu��on nomme « l’hygiène de la race » qu’elle s’inscrit, elle n’est pas l’axe idéologique comme dans le nazisme. Malgré l’adoption d’une législation antisémite, malgré une propagande antisémite qui va devenir de plus en plus féroce avec la guerre, malgré la participation de l’Etat italien à l’organisation de l’extermination de masse, le mouvement fasciste peine à se convertir à l’antisémitisme et à sa mue exterminatrice. Bon nombre de dirigeants fascistes sont outrés des mesures antisémites et estiment qu’elles les déshonorent.
Pourtant tous les mouvements fascistes européens ont été antisémites (dont l’italien donc). Cela s’intègre à une hyper-valorisation de la communauté basée sur des critères juridiques et/ou ethniques qui réclame de définir qui en est exclu. Maurice Bardèche, l’inventeur du négationnisme, se définissait comme fasciste mais quand il écrivait des livres doctrinaires il ne reprenait pas ses fadaises négationnistes. A propos du judéocide, il écrivait ainsi qu’il fallait en tirer la leçon historique : « il peut exister des fascismes modérés », antisémites, avec une politique antisémite, mais non exterminatrice. La focalisation sur la question de l’antisémitisme est due à notre représentation d’aujourd’hui, découlant de l’effroi face à Auschwitz. Elle introduit une confusion entre le nazisme comme « fascisme radical », pour reprendre une formule de Philippe Burrin, et le fascisme lui-même. La politique antisémite devient le seul critère historique retenu, ce qui rend incompréhensibles fascisme et nazisme, ne devenant qu’une explosion de haine homicide barbare.
Le fascisme comme culture Pourtant, cette pensée d’un « fascisme éternel » s’est nourrie des (excellentes) analyses historiques sur le fascisme comme culture et non comme simple lieu politique. L’Américain George Mosse a ainsi travaillé à la question du fascisme comme religion civile, l’Anglais Roger Griffin a un fascisme comme mobilisation palingénésique, le Français Pascal Ory a un fascisme comme naturisme radical. La perspective d’un « fascisme générique », identifié en tant que vision du monde a permis d’affiner considérablement notre compréhension du phénomène.
Cependant, il est certain que le tout culturel peut nous amener à surestimer des éléments. Qu’est ce qui fait le nazisme, ce qu’il emprunte au romantisme allemand du XIXè ou sa capacité à assassiner des millions d’individus ? Ce qui fait la particularité historique des fascismes-régimes c’est d’avoir donner à une idéologie sectaire destinée initialement à une marge fanatique les moyens de l’Etat, telle qu’a su le montrer le Français Louis Dupeux. Ce qui fait le fascisme c’est cette concordance entre l’idéologie irrationnelle de la force et les moyens de l’Etat de la déployer. La spécificité historique réelle des fascismes amène en ce cadre à les considérer comme on ne considère nul autre événement historique. Comme le fait remarquer l’Italien Gentile, personne n’a jamais cherché un « bolchevisme générique » ou un « jacobinisme générique ». C’est ce qui a poussé l’historien américain Robert Paxton a privilégier « le fascisme en actions », une analyse empirique.
Le fascisme et le capital Cette quête de permanence  culturelle historique d’un phénomène pourtant si aisément daté, surgit surtout dans les années 1970, quand le logiciel marxiste s’effondre. Le « tout culturel » vient ainsi prendre la place du « tout est politique » tout en conservant le schéma d’un grand dessein historique à l’œuvre. Il était devenu patent que l’analyse marxiste du fascisme avait échoué. Marx et Engels écrivent comme première phrase du Manifeste du parti communiste (1847) que « L’Histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire des luttes de classes ». Les marxistes ont donc tenté d’interpréter le fascisme selon ce dogme premier. Le fascisme ne serait qu’une réaction du Capital, une dictature ouverte et non « douce » comme celle des démocraties bourgeoises. Le Grand capital utiliserait le fascisme afin de pouvoir écraser le mouvement révolutionnaire prolétarien. La naissance de la conscience révolutionnaire du prolétariat ne rendrait plus possible la dictature douce, celle des démocraties reconnaissant des libertés formelles pour asservir la classe ouvrière. Avec le fascisme, le Grand capital s’appuierait sur les classes moyennes, la petite bourgeoisie, paniquées par la crise du capitalisme. Abattre le fascisme ce serait donc abattre le Capital, et, durant un temps, s’allier à des socialistes ce serait donc s’allier aux fascistes. La montée apparente des forces contre-révolutionnaires ne serait que l’ultime soubresaut du capitalisme et donc le signe de l’avènement très proche du communisme.
C’est cette définition du phénomène historique qui explique pourquoi les communistes ont refusé la jonction anti-fasciste avec les socialistes. C’est-à-dire que la réflexion sur la définition historique a abouti à un événement historique majeur : l’absence d’une opposition unifiée aux forces fascistes. Certains communistes ont même considéré que le fascisme était positif en tant qu’il représentait le stade final de la dictature capitaliste, et qu’il accélérait, de par sa répression anti-communiste, la prise de conscience du prolétariat. De manière dialectique le fascisme ouvrirait donc la voie à la dictature du prolétariat (telle est la position de la Pravda en 1933). Ceci va de pair avec l’affirmation de la fonction messianique anti-fasciste du prolétariat qui amène à un véritable aveuglement face au phénomène. En particulier, les marxistes se refusent à comprendre comment le discours socialisant des fascismes et la rhétorique antisémite peuvent séduire dans les masses ouvrières.
Le point de vue des marxistes c’est ne considérer que les fascismes-régimes, refuser de voir les fascismes-mouvements et ne pas voir le fascisme comme la dialectique qu’il est mais tel un bloc monolithique. Rappelons qu’au congrès de Vérone, qui se tient à la mi-novembre 1943 et où se décide l’orientation du régime, Mussolini note que « Les tendances les plus étranges s’y sont manifestées, dont certaines à la limite du communisme. Quelqu’un a demandé l’abolition, pure et simple, du droit de propriété ! Nous pourrions nous demander, en voyant cela, pourquoi nous avons lutté pendant vingt-cinq ans contre les communistes ! ».Le fait de refuser de voir la différence entre fascismes-régimes et fascismes-mouvements sert à éviter de mettre en cause la théorie au détriment de la compréhension du phénomène.
Le fascisme comme totalitarisme Le terme « totalitaire » fut d’abord utilisé par les ennemis de Mussolini entre 1923 et 1925, avant que ce dernier n’instaura sa dictature, puis revendiqué par lui quand il déclare que « pour le fascisme, l’Etat est l’absolu devant lequel les individus et les groupes ne sont que le relatif. Individus et groupes ne sont concevables que dans l’Etat ». L’Etat fasciste italien est ainsi le seul à avoir revendiquer cette appellation de « totalitaire ».
Etat omniprésent, parti unique, culte du chef, massacres de masse : ce sont là des points communs entre fascisme italien, national-socialisme et stalinisme. Aussi un débat est-il né très tôt quant à leur éventuelle même nature, débat relancé il y a dix ans par Le Livre noir du communisme.  L’un des premiers a avoir fait ce parallèle est un philosophe allemand d’extrême droite Moeller van Den Bruck. Il écrivit dans les années 1920 que chaque nation aurait son « socialisme national », pour les Russes le bolchevisme, pour les Italiens le fascisme. C’était là un jugement laudatif. Dans les années 1930, ce sont partout en Europe les membres de la droite modérée qui estiment que URSS et TroisièmeReich ne sont que les deux faces d’une même pièce. La signature du pacte germano-soviétique leur paraît confirmer cette hypothèse. Ce sera aussi un des grands thèmes de propagande anti-communiste de la guerre froide, tandis que la théorisation du phénomène totalitaire, englobant nazisme et stalinisme, est le fait d’Hannah Arendt, dans Les Origines du totalitarisme (1951). Pour elle le totalitarisme correspond au IIIeReich et à l’URSS à la fin des années trente – elle exclue donc le fascisme italien, elle le considère comme une dictature ordinaire simplement car elle ne le connaît guère. A côté d’éléments historiquement très critiquables, Arendt procède à une déconstruction de quelques représentations, soulignant comment l’Etat totalitaire n’est pas une pyramide avec son chef à son sommet, n’est pas le monolithisme, mais la profusion de structures rivales (Etat / Parti ; milice / police ; etc.) qui empêchent l’existence d’un véritable Etat stable, et permet au totalitarisme d’entamer une course de transformations, une dynamique, afin de faire toujours plus correspondre le réel à ses intentions, à son idéologie.
Ces dernières années, l’attention des observateurs paraît s’être déplacée de l’observation du Chef à celle des victimes. Or, il s’avère justement que ces dernières soulignent les grandes différences entre les régimes. Le nazisme élimine les êtres qu’il trouve indésirables dans son ordre nouveau (juifs, tziganes, homosexuels, slaves, etc.) mais il ne traque pas ceux qu’il estime aptes par nature à appartenir à ce nouveau monde. Le stalinisme consiste essentiellement à éliminer tout ceux qui, certes de manière infinitésimale, contestent ou pourraient très éventuellement gêner l’ordre établi. Par exemple, avant le début de la guerre 435 000 civils d’origine polonaise sont déportés ou internés ainsi que 1 200 000 soviétiques d’origine allemande, 200 000 de ses derniers meurent durant le trajet vers la Sibérie, etc. Il n’y a là aucun projet idéologique raciste : c’est l’élimination de citoyens qui pourraient gêner l’Etat en ayant des sympathies pro-allemandes. L’Etat se simplifie la tâche en éliminant et déportant en masse de manière utilitariste. En ce qui concerne les camps de travail le taux de mortalité moyen durant cette période y est de 10% pour l’URSS contre entre 60 et 100% pour les nazis. La brutalité stalinienne se fait d’abord à l’encontre de la société soviétique : il s’agit d’éliminer tout ce qui pourrait très éventuellement nuire à la stabilité du pouvoir étatique.  La violence nazie, elle, n’est que peu une violence terroriste contre la société allemande : elle n’est pas une répression préventive de sa population mais une volonté d’extermination des groupes humains jugés indignes de vivre dans l’ordre nouveau planétaire.
Le concept flou de totalitarisme tend ainsi à transformer la complexité des faits historiques en supercherie de l’arithmétique. S’il existe bien des parentés entre les régimes soviétiques et nazis (monopole d’une idéologie d’Etat, embrigadement de la population, violence de masse, mythe du chef, etc.) leur assimilation au nom de la mathématique homicide, comme cela est souvent fait depuis quelques années, est un non-sens historique. Cette assimilation peut se faire dans un cadre moral, philosophique, mais non historique Ou du moins : le concept de totalitarisme doit, comme tout concept en histoire, s’utiliser en tant que moyen parmi d’autres. Les rapprochements entre le fascisme italien, le nazisme, le stalinisme, nous parlent d’un moment de l’Europe et d’un moment de l’Etat et de son usage de la technologie. Leurs concordances nous parlent d’un moment de l’histoire de la modernité. Qu’est ce que le totalitarisme sinon la volonté que l’Etat représente le peuple tout entier, radicalisant ainsi les principes de représentativité de la société par l’Etat ? C’est l’histoire contemporaine elle-même qui est ici mise en question. C’est aussi notre histoire à venir qui peut se dessiner quant à ces principes : savoir représenter une société sans s’adonner aux crimes contre l’humanité. Là où l’usage vulgaire du mot « totalitarisme » est fait pour nous rassurer sur la mort de la bête immonde, l’idée qu’il s’agisse d’un « système » montre la complexité du fonctionnement et son potentiel devenir.
En ce qui concerne le fascisme on peut certes s’approcher d’une définition, mais le mieux peut aussi être de suivre Emilio Gentile quand il déclare s’en tenir à cette formule d’un intellectuel italien écrivant en 1938 « définir le fascisme c’est avant tout en écrire l’histoire. »
Catégories : Bilan et perspectives, Camps, Europe, Extrême droite, Extrême droite radicale, Histoire
Étiquettes : Antisémitisme, Guerre,  Mémoire, Vichy, Violence Fragments sur les Temps Présents
31 notes · View notes
meserrancespoetiques-blog · 7 years ago
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Septembre 2017
“J’AI PÉTÉ UNE CASE ET C’EST PAS PRÈS DE S’ARRANGER”
Pourtant je me souviens quand j’étais minot on s’allongeait dans la pente et on roulait jusqu’en bas en hurlant de rire. On man­geait les feuilles acides et violettes des haies et les fleurs des trèfles dans les prés. Une fois j’ai vu un rongeur crevé et j’ai passé l’après-midi à le regarder gonfler et les fourmis tout au­tour qui s’agitaient. On s’mettait une lampe sous le menton et on se racon­tait des trucs qui font flipper. Je jouais avec mon frère au mono­poly et quand un des deux perdait on trouvait des nouvelles règles pour continuer à jouer. On inventait des his­toires et on ou­bliait d’aller manger.
Pis j’ai grandi et les moments comme ça se sont raréfiés. J’ai peur d’aller à l’école parce que j’ai pas révisé. On entend tous les bides se serrer quand le prof sadique choisit cellui qui va ramasser. Et le soulagement quand c’est pas bibi. De courte du­rée parce que cette ordure frustrée peut continuer l’interroga­toire si tu le ras­sures pas sur ses capacités. Je les déteste. Mais j’apprends à faire avec. Et les grands me mettent la misère parce qu’on peut pas avoir du style en s’habillant à la halle aux vêtements. Parce que je peux pas raconter à mes potes que le soir dans la baignoire je me masturbe en m’imaginant les sucer. Et je continue à faire avec. À faire des paris avec le monde ex­térieur pour savoir si je vais réus­sir à me faire des potes, avoir une copine, avoir le droit d’aller à la fête de Justine. Si aucune voiture ne passe avant que je tourne au coin, mes parents m’en­gueuleront pas en lisant le mot du prof. Le ventre noué, tout le temps, et c’était pas le gluten.
On me dit que j’ai le choix, alors je choisis, foot ou judo, tu parles d’un choix. Mais quoi le monde il tourne et puis il m’ar­rive quand même des trucs sympas. Alors je joue le jeu. Je fais les études qu’il faut. Je dis les trucs qu’il faut. Le temps passe vite et c’est toujours le même ennui. Trop inadapté, et pourtant rien n’y paraît. Parce que j’enferme tout dans ma tête. Je bosse, j’essaie de bien faire. Et puis il faut bien bosser, si on veut vivre, non ? On dit manger pour vivre et on vit pour vomir tout ce qu’on englou­tit.
40 piges avant la retraite ? Et quoi, y a rien qui change c’est comme ça ? Ça ressemble pas aux histoires qu’on me racontait pour m’endormir. Y avait pas de flics et de prisons, de types des assedics et de contrôleurs trop cons. La nuit je rêvais de voler comme un oiseau et pas de lézards avec la tête de mon patron.
Parfois j’arrive à voler du temps en traînant sur l’ordi, mais y a mon cul qui suinte sur le fauteuil. Je sors du bureau pendant l’averse alors qu’il faisait beau toute la journée. Tout le monde tire la gueule, je me dis que c’est ça la vie, j’attends la quille. Et le week-end je m’embrouille aviné avec des gens que je crois être mes potes mais avec qui je traîne juste parce que j’étais dans la même école, la même fac, le même club de sport, la même merde. On me dit que j’ai de la chance de vivre dans ce pays. Je regarde les infos d’un œil distrait, les corps noirs que le ressac ra­mène sur les rives de mon beau pays. On m’a parlé des droits de l’homme, de la culture. J’ai feint de réagir devant les massacres et le néolibéralisme en votant pour un connard plus rouge que les autres. Le soir je suis trop crevé pour m’amuser, j’ai mal au dos et aux pieds. J’suis autonome, j’ai un patron et un loyer. Je bouffe des produits bio pour pas trop vite crever sans capter que j’suis déjà mort.
La vie, une grosse tartine de merde. Le triste quotidien d’un type qui voulait juste être normal. Une dégringolade de dé­ceptions en résignations. Est-ce que je vais prendre des antidé­presseurs à 25 berges ? La thérapie pour tous, prozac et mcdo. Un horizon de béton et du sang dans la télé. Rien d’autre à faire qu’enchaîner les joints pour anesthésier.
Matrix c’est de la science-fiction ou une allégorie du monde d’au­jourd’hui ? Tous dans des cercueils, à se faire sucer le ci­boulot. Mais c’est déjà le règne des machines, gros.
Qu’est-ce que j’me souviens de l’école à part les brimades et les tarpés fumés en cachette ? Qu’est-ce que j’me souviens du taf à part les collègues qui poukavent quand j’arrive 10 minutes en re­tard ? Qu’est-ce que j’me souviens du boulot à part la sueur de­vant le chef et les astuces pour truander les notes de frais ? La pointeuse, et le vol de ramettes de papier. Voler des miettes, ça m’a pas suffi. Tant mieux.
Alors maintenant j’attaque. Anarchiste ou nihiliste, je m’en tape tant qu’il y a des flammes et des caillasses. Et que j’aime trop le goût de tes lèvres quand on sent encore l’essence.
Ouais j’risque d’aller en taule. Et quoi ? Ça fait plus de vingt piges que j’y suis, en taule, alors autant défoncer les matons tant que j’ai les mains libres. Et bien sûr que je flippe. J’ai toujours flippé. Sauf que j’ai envie de danser, de virevolter, avec ma peur, pas de la regarder creuser ma tombe.
J’attaque parce que ce monde est pas sérieux, rempli de zom­bies et de banquiers. J’attaque parce que je veux sortir de ce cercueil douillet. J’attaque pour tuer l’ennui et ma lâcheté, pour ne plus regretter. J’attaque parce qu’y aura pas de révolution. Et que j’ai pas envie d’attendre pour m’amuser.
Parce que je veux plus que la fuite ça veuille dire beuverie, mauvaise foi et jeux vidéos. J’ai envie que ça veuille dire on court dans la nuit en se tenant la main.
J’attaque parce qu’ils croient que je suis mort, mais ils voient pas que j’bouge encore. 
J’ai pété une case et c’est pas près de s’arranger.
Anonyme - France - Juin 2017
990 notes · View notes