encemomentamontreal
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rester anonyme dans un monde de voyeurs
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encemomentamontreal · 2 months ago
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Shit, hey guys, j'avais monté vite-vite la dernière prestation live connue de Jean Leloup, mais comme j'avais délaissé Tumblr, j'avais pas pensé la partager ici. Y'a aussi la version alternative de "Voyager" qui vient du single, j'pourrais la publier ici aussi.
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encemomentamontreal · 4 years ago
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Localisation: Montréal, entre Ville-Émard et Côte Saint-Paul
Dates: du 23 décembre 2020 au 6 janvier 2021
Chanson: Jean Leloup - "Hiver" (version démo, disponible brièvement sur MySpace à l'époque de la sortie de l'album Mille Excuses Milady, en 2009)
Appareil: Google Pixel 5 Logiciel: DaVinci Resolve 16
Capture d'images et montage vidéo: Jean Derome
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encemomentamontreal · 6 years ago
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encemomentamontreal · 6 years ago
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Ne pas oublier ce texte de Jean à l'époque de Mexico.
La Mygale Jaune
Je me nomme Pablo Ruiz. Je fus longtemps un chanteur. Un jour, dans un éclair de joie, je laissai tomber ma gloire et partis trouver la chose qui n'existe pas. Au cours de mes nombreux voyages, je rencontrai enfin la mygale jaune, aussi rare que le temps. Je restai près d'elle deux jours, qui me parurent une seconde. Elle m'expliqua les lois du R&R. J'expliquerais la mygale ainsi: Aussi rare que la nuit et voilà le cyclone la mygale jaune quand la nuit un éclair sans un bruit vient surprendre un rêveur solitaire qui rêvait de se pendre quand tout le monde à la fois pense et voit la même chose un ange rose une idée préconçue quand une vieille rancune sans raison se dénoue c'est la mygale jaune
La mygale dit: … Loin de nous les gros solos de guitare diarrhéiques. … Assumer avec efficacité la force électrique et le wattage sans se déverser stupidement… … le riff bien exécuté amène la poésie. Je posai des questions: - Pourquoi suis-je si nul? Je pleurai. … Le groupe de musique doit sauver l'âme du public par des riffs irrésistibles et bien tapés… La vraie musique se doit d'être dansante et non écrasante. À bas les percussionnistes qui sans cesse roulent le même beat mou, implorons pour que la mygale jaune se manifeste et remplace ces interminables péroraisons séductrices de police. Batteur, démarre un bon rythme sec et personnel qui sort du ventre. Bassiste, n'es-tu pas sensible au bruit des pas des hippopotames qui rêvent à des libellules en pleurant? Pianiste, parlerais-tu d'un vieil âne qui meurt sous les coups des villageois triomphaux, au lieu de faire ton cute? Guitariste, oublie les gammes et donne d'habiles coups de fouet dans la mauvaise foi des juges! Voilà: les sons s'emboîtent. Le moteur de la Mygale jaune. Peut-être la guérison arrivera un jour. Restons quelque temps. Ajustons, enlevons des notes pour faciliter le mouvement, les engrenages. C'est un moteur qui ronronne. Ça, ça tourne comme un huit cylindres de course! Dessins de riffs. La musique peut se voir de côté comme une vague. Mais aussi de face comme une flèche. Les sons arrivent par paquets. Trois-quarts? … L'impermanence du riff n'est-elle pas la question ultime? Le riff non manifesté est preuve de la parfaite mais si fugitive compréhension de la mygale. … L'artiste connu se gardera de se prendre pour un Sauveur. Une trahison de la mygale étant beaucoup plus funeste qu'une absence dans un gala de charité. Le rocker, sans exagération, se doit d'avoir des succès commerciaux par intermittence, quand le besoin d'argent se fait sentir. Sans se compromettre il saura accepter de laisser sortir LA chanson que le Canon lui conseille de sortir. Le Chanteur, une fois par année, consultera ledit Canon sur les chansons à retenir pour un single. Il présentera les choix du Canon aux compagnies de disques, qui assurément émettront des doutes sur le choix, mais il se fiera exclusivement aux choix du Canon. Le Canon ne se trompe jamais sur le choix du single. Le Canon est la fille qui aime aller à la plage, à la disco et faire de la route dans le désert. … la faveur populaire et accueillera parfois l'Artiste s'il a bien commis le riff en cherchant l'esprit de la mygale jaune, et bien suivi les conseils du Canon. En ces circonstances, le hit est dévastateur. Aimé de tous il est repéré rapidement par l'industrie. On lui donne des prix, on l'accueille et le félicite. Que de palmes dans la glu, que de trompettes dans la cabane à sucre. On le gave d'honneurs, de présents, de distinctions. Douteuse situation. Sensation peu agréable que celle de cette nouvelle amitié. L'adepte se doit à présent de tout abandonner. Avant de se suicider. Là est le vrai disciple de la mygale jaune, qui ignorera (douloureusement, il est vrai) la célébration d'arrivisme qu'on lui offre comme pension de vieillesse. Il préfèrera se consacrer à la poésie et au dessin, en exil. Une foule de nouveaux amis se pressent à sa porte. Les gros bonnets lui parlent soudain, après l'avoir ignoré pendant les années du grand Froid… Le rocker, riche rapidement, subira la Première Épreuve, l'Ivresse de la Réussite et la Certitude d'une Particularité le rendant Supérieur à autrui. C'est sur ce point que les flatteurs joueront pour se l'allier. Il sombrera rapidement: après les vaches maigres, il est tentant de croire à cet eldorado de bienveillance: comment, sinon, s'amuser à cette fête d'où l'on a été si longtemps reflué! Disparaissent ses vrais amis, ne restent que les Vampires. Heureusement veille toujours le Canon… La folie guette le Rocker s'il croit à la fabulation de sa célébrité. Le Rocker doit prendre du poids après quelques années de réussite. Son ultime combat: perdre ce poids. Si ton amour de la musique est suffisant? Pour le savoir, tu iras à la recherche du local. Poème sur ma guitare: Ma guitare a des incrustations de nacre elle est lustrée comme un noir tabernacle ma guitare est du printemps le sacre ma guitare prodigieux cénacle et quand je m'ennuie je déprime ou dérape ma guitare attend que je l'attrape ma guitare est une petite frappe… … L'intransigeance de l'artiste est visible dans sa vêture splendide, usée noblement, d'une beauté romantique où se mélangent dandysme et désespoir. … La pure désinvolture, voilà l'attitude. … Confronté au stupide ou au rival, le guitariste est prêt à sortir sa guitare du fourreau, tel un sabre, à la moindre provocation. Le juge est la Fille. Par des riffs judicieux, l'Adepte met en place l'Insolent. … La question se pose un jour: Aimerais-je mieux ma guitare que ma concubine. Que ma mère? Cas difficile. … L'impermanence du riff n'est-elle pas la question ultime? Le riff non manifesté est preuve de la parfaite mais si fugitive compréhension de la mygale. La trompette, bien mélangée au son de la harpe, permet de recréer l'image d'ancêtres disparus. Un mauvais joueur, cependant, aura un visage avec des nez en forme de pastèques. Un guitariste belge qui joue de la salsa devrait rencontrer un tuba qui fera du disco, soutenus par un orchestre de cent et un percussionnistes congolais: le mélange fera apparaître des services à café. Dans le même ordre d'idées, deux guitares douze cordes faisant du western très très rapidement, pour accompagner une harpe et une motoneige immobile, feront apparaître un indien du Far West, plus ou moins flamboyant selon le thème joué. Un thème trop ennuyeux fera apparaître une moule de l'époque de Buffalo Bill, en tous points semblable à la moule contemporaine, si ce n'est du chapeau, et parfois de la carabine sur le côté. Trois joueurs de cornet peuvent, s'ils sont attentifs, se mettre en état d'apesanteur. Un cornettiste, un joueur de piccolo, accompagnés d'un youkoulélé découvriront sans aucun doute le Monde Rose. Un guitariste qui se prend au sérieux peut avoir une occlusion des sourcils. S'il est accompagné de deux musiciens aussi concentrés sur eux-mêmes et s'ils ont l'impression d'être géniaux, alors la Terre cesse de tourner, pour un quart de millième de seconde, car rien ne lui déplaît tant que la triple occlusion de sourcils de trois ennuyeux, parfaitement synchronisée. Mais parfois il est trop tard. En effet, par malheur, au centre du triangle des sourcils peut apparaître le Nez Violet, immonde créature aux reflets roses, presque impossible à faire disparaître. Le but du Nez Immonde est de devenir le Maître du monde et de régner sur les êtres et les choses en longs ronflements. Pour faire disparaître le Nez Violet géant créé par la triple occlusion des sourcils de la section chiante de cuivre de jazz fusion ou progressif, aucun autre moyen que la fumigation de betteraves. L'exécution légère d'une pièce, avec concentration sur le triangle circulaire, attire les communications avec les êtres d'autres planètes, ou d'autres plans. On aura aussi la compréhension parfaite d'autrui pour le moment de la pièce, état fulgurant des présents. Jouer du triangle pour accompagner une sauterelle dans sa course éperdue vers le champ est bien la meilleure façon de se retrouver dans le champ de la Vision folle.
Impôts: Le syndic est comparable à l'archange Gabriel. Il est l'envoyé de Dieu. Le bras empêchant le créancier de harceler et détruire l'Artiste devenu pauvre et couvert de dettes. Le syndic est le maître de la faillite, celui qui, beau comme un astre, dégage des reflets irisés de la sagesse pure et de la droiture détachée. Le pardon se lit dans ses yeux comme dans ceux de la Madone. Un ancien riche devenu pauvre, poursuivi par les créanciers, et dont les comptes en banque sont bloqués par l'impôt, ne pouvant se résoudre à quitter le pays dans un bateau de marchandises, et tenter sa chance aux belles et solitaires îles du Gwam, regardera dans les pages jaunes à syndic. Enfin, il téléphonera plein d'espoir. Là, il rencontrera le syndic qui lui dira quoi faire, noble et pieux moine qui recueillera ses confidences et rira bonhomme de ses crimes financiers les plus vils. Vous ne pouvez rembourser mais personne ne vous croit: le syndic, lui, sait que vous êtes franc, que vous avez tout dépensé avec largesse à payer la traite à tout le monde et vous prend en son sein tel un pélican sa progéniture. J'ai, moi, connu le chef des anges syndics et puis affirmer que j'ai vu autour de son visage le halo pur des saints. La faillite, inévitable au mygaliste, doit être envisagée après le premier oubli de payer les impôts. Il faut cependant ne pas exécuter le rythme pour le rythme mais bien le concevoir dans les états multicolores et phosphorescents, là où tout est octogonal mais rond. Musicien, abstiens-toi du rythme mathématique chiant et de vouloir impressionner par ton adresse comme l'affreux groupe (…) dont je raconte ici le malheur, et laisse-toi guider par les mondes octogonaux où vit la splendide ballerine wamla, fille de la géante aux seins de fer et du redresseur de torts, mariés en l'an 4 de l'ère de l'empire Yul dans les cavernes de la résistance avant leur dernière et historique révolution contre l'envahisseur Yul. J'arrivai dans le sud du Maroc où vivait, au milieu d'un sous-bois d'oliviers, une peuplade de sauteurs secs. Très grands, ils enseignent les mille et un sauts. Saut dans les airs, saut en tournant, saut vers le ciel, saut de joie, sauts enchaînés et liés, sauts libres, esthétique du saut, histoire du saut. Saut de la banane bien mûre, saut des bananes qui arrivent, sauts de la pénurie de bananes, les sauts et leurs sauteurs, sauts de l'oie, sauts du singe, saut du cheval, saut blanc, sauts kaléidoscopiques avec entraînement de l'espace, saut de la clôture, saut aux conclusions, saut au feu, vrille, saut devant ennemi, saut qui tue, saut en trille, ou du toucan, qui s'effectue avec de grands cris apeurés et demande une maîtrise parfaite de la tension dans l'espace et de la flottaison à la cime de l'arc. Le saut le plus étrange et le plus mythique, le saut quête qui motive des guerres est le saut framboise, inexplicable et étudié depuis des lustres sans qu'on en trouve le secret. Le saut framboise, qui s'appelle ainsi à cause de son inventeur Muhammad Chtelif, qui veut dire framboise, on ne sait comment il s'effectue, car le document laissé par le grand framboisier possède sinon des lacunes, des mouvements qui semblent contradictoires: Essayer de décrire l'étonnement de la tribu quand je demandai pourquoi? Le grand chef d'atelier devant ma non compréhension du saut décida de m'emmener voir les grands sauteurs des montagnes. Dans des immenses falaises, je vis les mouflons noirs, les plus grands acrobates. d'ambition plus noble que de savoir bien sauter. Après la gloire, l'artiste devenu célèbre, bien utilisé par les organismes, devient vite une sorte de revendicateur-gourou populaire établi pouvant par sa présence garantir des cotes d'écoute. Brûler sa guitare préférée, partir en exil, abandonner tout pour le jardinage, sera le geste de suprême renoncement. Qu'est-ce que le riff? Ni le solo, ni le hook sans signification. Il est la séquence qui allume la joie. Il s'emboîte aux autres séquences en une mathématique impossible. Celui qui refuse de s'adapter à l'intéressant riff du débutant sensible est une crotte de nez. Sauf si le débutant fait des solos interminables: alors, c'est lui la crotte de nez. Le Producteur se consacrera à l'écriture de contrats d'exclusivité le liant à l'ARTISTE. Il aura soin d'inscrire dans tous ses contrats que le territoire où l'artiste lui doit ladite exclusivité est le Monde Entier. L'Artiste aura soin d'exclure du contrat les îles du Gwam, où il pourra se réfugier en cas de conflit, ce qui lui donnera une terre d'asile, un dernier endroit où aller.
Parole de la mygale: L'on sait fort bien que c'est toujours l'incompréhension fondamentale de l'artiste quant aux domaines des affaires et de la comptabilité qui est à la base de son impression chronique d'être contrôlé par l'exclusivité. L'exclusivité protège le producteur de ces inévitables malentendus, lui permettant de poursuivre ses activités tout en empêchant le rebelle de s'enfoncer dans l'erreur. Le spectacle du producteur blessé par les attaques de l'artiste est extrêmement touchant. Sa noblesse stupéfie. Il sait que l'artiste est un pauvre petit, et qu'il doit pardonner. Dans ce pardon inconditionnel réside la Gloire du Producteur. Immense tristesse, à part les délais occasionnés par ces errances, est le moment où l'artiste appauvri, traqué par le contrat, famélique, blessé et vaincu, offrira un spectacle des plus navrants au public, avec ses airs de chien enragé faisant contraste avec le superbe équilibre du producteur bouddha et son contrat d'or. C'est à ce moment qu'on comprend que l'artiste n'est chroniquement qu'un chialeux, et qu'enfin est dévoilée sa probable toxicomanie. C'est ce dont voudrait le protéger le producteur. Tragique est l'artiste qui tente de remettre en question l'Exclusivité, sans comprendre que celle-ci est le Devoir Sacré du producteur. Loin d'être une prison comme le croit le Romantique, elle est en fait la Protection de l'Artiste contre la Nocive Liberté. Car le producteur, bien qu'il soit toujours richement vêtu, malgré ses belles voitures, et ses abonnements dans les restaurants chers et les destinations soleil, ne fait pas d'argent, cela va de soi. C'est là qu'on voit la stupeur de l'artiste dans le domaine des affaires: par sa méconnaissance de la différence entre compte de dépense, salaire et profit. Confondu régulièrement, l'Artiste versera les larmes de la Honte: On a Cru en lui, et voilà comme il remercie, l'Ingrat. … si le Producteur est celui qui s'occupe de l'Artiste et l'empêche de se tromper, l'Éditeur, lui, s'occupe de l'Auteur. L'éditeur, comme son nom l'indique, édite les compositions du compositeur et n'a rien à voir avec l'interprète, qui est la propriété du Producteur. Le métier d'Éditeur de Chanson naquit à l'époque de la musique en feuilles et de la chanson en famille, bien avant le gramophone, le cd et la radio, au temps où le prix exorbitant de l'impression, faite à partir de lettres de métal disposées une à une, demandait un investissement financier considérable. Les temps ont changé, la musique en feuille est aujourd'hui dépassée, et la collecte est assurée par des organismes d'État tenus par d'efficaces fonctionnaires. Il ne fait nul doute que c'est une grande joie que l'éditeur débarrassé de ces manipulations vulgaires ait enfin pu retrouver la Grandeur du Titre et se consacrer à la Noble Tâche qui consiste en: la Déclaration d'Œuvre et de ses Exécutions, et sa Parfaite Clarté du contrat lui donnant droit aux droits d'auteur. De toutes les responsabilités de l'éditeur, la Parfaite Clarté est sans doute la plus importante: La Parfaite Clarté est Garante de la Solidité du contrat liant l'œuvre et l'éditeur. Responsabilité exclusive inaliénable de l'éditeur, la Parfaite Clarté lui assure le droit de percevoir 50% des revenus générés par les œuvres de l'auteur dont il est le Bienfaiteur, et ce, dans le monde entier (sauf le Gwam, bien sûr), et ce, jusqu'à 50 ans après la mort de l'auteur. Une minute en faveur de l'éditeur: pensons à l'immortalité des œuvres du Christ, et à la douleur des héritiers actuels de son Éditeur de l'époque, qui aujourd'hui n'ont plus droit à rien !!!
-Le DeadWolf, RoiPonpon.com, 2006
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encemomentamontreal · 7 years ago
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Jean, c'est aussi une jeune femme. Merci pour ce doux cover.
I decided to cover one of my fave songs ever. It’s Sang d’ecnre by Jean Leloup!
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encemomentamontreal · 8 years ago
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Mise à jour de la discographie personnelle: Ajouts depuis 2016: -Menteur (CD) (2017-04-28) -L’Amour est sans pitié (LP) (2016-03-16, RSD) -Le monde est à pleurer (single) (2016-06-02) -Le Dôme (LP) (2016-11-03) -Porn Flakes (2017-04-28) -Mexico (LP) (2016-03-16, RSD) -Mille excuses Milady (LP) (2016-04-22) -À paradis city (CD Noël) (2015-12-18) -À paradis city (LP) (2016-04-29) I Les débuts (1989-1991): -Menteur (1989) -Mr. Jean Leloup et la sale affaire (1990) -L’amour est sans pitié (1991) II Le monstre de la chanson québécoise (1996-1998): -Le dôme (1996) -I lost my baby (1996) -Le monde est à pleurer (1996) -Drinking in L.A. remixes (1996) (Bran Van 3000) -Glee (CAN, 1997; USA, 1998) (Bran Van 3000) -Les fourmis (1998) III Mort annoncée (2001-2005): -Discosis (2001) (Bran Van 3000) -Astounded (2001) (Bran Van 3000) -La vallée des réputations, version 1 (2002) -La vallée des réputations, version 2 (2002) -Café Méliès (2003) (Collectif) -Exit (2004) -Porn Flakes (2005) (Collectif) -Le trashy saloon (2005) (Anik Jean) -Je joue de la guitare, 1985-2003 (2005) IV Retour du Roi Ponpon? (2006-2007): -Mexico (2006) -Rosé (2006) (Bran Van 3000) -Le Zoo, hommage à Jean-Claude Lauzon (2007) V The Dare To Care Years (2009-2015): -Mille excuses Milady (2009) -The last assassins EP (2011) -The last assassins LP (2001) -À paradis city (2015)
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© En Ce Moment à Montréal, 2017-05-03 ... Qu’est-ce qu’il manquerait? Les cassettes audio pour Menteur et pour l’Amour est sans pitié. Et les disques vinyle de Les Fourmis et La Vallée des Réputations, si c’est pour être fait. Le saint Graal, maintenant, c’est Johnny Go (vinyl). Get me that and I’d be happy.
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encemomentamontreal · 8 years ago
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Texte pour Christiane
2006, © Jean Leclerc   --- Je trouve que Marc Cassivi a eu des couilles. Mais qu'il aurait dû en dire plus long, tant qu’à rincer on aurait dû rincer tout le monde. Mais non, il ne m'a si pas mal cité. Reprenons: Ce que je disais de la musique d'ici, l'âge de la ouate. Je ne le pensais pas seulement des jeunes, mais des artistes d'avant aussi. Surtout les vieux. Je ne savais pas qu’il y avait une polémique depuis une histoire de Robert Charlebois. Comme quoi les jeunes bands sont brouillons, etc. Moi je trouve qu'ils ne sont pas assez brouillons, au contraire. Pas assez pétés, grinçants, pas assez en tabarnac, J'ai pas compris qu'il vende ses tounes à la pub, ni qu'il fasse des microbrasseries. Mais il n’y a pas que lui. Alors, puisqu'on se demande trop depuis longtemps qui je suis, ce que je pense et comment et pourquoi, je vais vous le dire. Je crois que j'aurais dû bien avant. Moi, mon enfance ça été l'Afrique noire et l'Afrique blanche, de trois à 15 ans. Vous savez l'Afrique, où il y a eu les colonies, les guerres, ou encore la pauvreté, la torture... Je n'ai jamais voulu en parler comme ça pour ne pas être lourd, mais bon là! Dans la rue, en 1970 à Alger, il y avait des mendiants avec des jambes coupées et pas de chaise roulante. Il y avait des gens qui chassaient des mouches autour de leur tête, constamment, même quand il n’y en avait pas, C'étaient ceux qui avaient été torturés, à l'électricité... Il y avait aussi au lycée des ex-militaires français qui tapaient leurs enfants pour en faire des hommes, leur donnaient des claques à journée longue. Surtout devant tout le monde. Un ami à moi restait enfermé par son père professeur ex-colonel, ou je ne sais pas, pendant toutes les récréations parce qu'il était puni, et il se faisait raser la tête quand il avait des mauvaises notes. C'était l'âge militaire. À l’école, un surveillant français me frappait, souvent. J?avais 11 ans, lui en avait à peu près 22, toutes les fois où il me voyait. Un jour un type l’a défiguré à coups de botte. Il y avait des enfants algériens traumatisés par la guerre, qui détestaient les blancs, qui nous pensaient tous riches. Avant ça, à huit ans, un gars costaud de 18 ans m’a pris dans ses bras et emmené dans le bois. Il m’a plaqué au sol pour me violer, Mais heureusement, il a changé d'idée, soudain. Il est parti. L'année d'après, il a été mis en prison pour le viol d'une fille. La prison en Algérie, on disait que c'était le cauchemar. C’était sûrement un gars qui s'était fait violer, enfant, Dans les bombardements. Pendant ce temps le Viet Nam. On parlait de ça et on écoutait les bands de rock, et on trouvait que les musiciens étaient des héros. Les chanteurs contestaient, envoyaient chier la bonne conscience, la bourgeoisie, le mensonge, l'hypocrisie. C'étaient des purs et durs! Pas des guimauves bio. On les admirait. Celle que j?ai aimée la première, Patricia, était angolaise. Chez eux, ça parlait de la guerre et de la torture dans leur pays. Un jour ils sont repartis, en Angola. Ils ont écrit quelques temps, la guerre faisait rage. Ils envoyaient des lettres tristes qui parlaient des bombes. Et un jour, On n’a plus eu de nouvelles. On lisait Christiane F., et ça voulait dire quelque chose. Et Rimbaud et Camus. On a vu le film « Z » qui parlait de la torture. On avait peur. Les jeunes gars algériens qui trippaient sur les hippies et contestaient étaient dans la merde, se faisaient raser la tête par les flics. Un jour, ils en ont pris avec du hash à la frontière et les ont fusillés. Des fois, on voyait passer un hippie Qu��bécois et on ne comprenait pas qu?ils ne comprennent pas, en cherchant du hash à haute voix et en parlant de courage et d'indépendance? La ouate, en effet. Ici-même, la révolution est subventionnée par l'État, alors vous comprenez Il y avait des Soviétiques qui habitaient dans notre cité, parce que c?était l’Algérie communiste. Il y avait un chef de comité russe qui était le pire téteux de parti que les Russes de notre cité n?avaient jamais vus. Ils le détestaient. Il passait son temps à faire du zèle, à les stooler au comité. Un jour, après des années de bons services, il a demandé une permission pour visiter le Maroc avec sa famille. Il en a profité pour s'enfuir. Il les avait tous bien eus. Les gens se faisaient fusiller pour des opinions, là-bas. Un mois, il y a eu une grève à mon lycée, contre les politiciens, la torture; j'avais 14 ans. On a tout cassé, et j’ai joué de la guitare et c'était cool. On en avait marre des vieux militaires qui dirigeaient le lycée. On a rigolé. Le dirai-je? J'ai eu de la peine pour le gars en prison Qui avait essayé de me violer. Il a du se faire violer, massacrer, en tôle. Je lui voulais vengeance mais pas ça. Les enfants de la guerre étaient traumatisés, je vous le promets. J'avais peur, j'ai été tabassé à coups de pied. J’ai commencé à jouer de la guitare parce que j'avais moins peur. Je comprenais l'idée de faire comme les bluesman qui jouaient. J'ai compris ce que veut dire avoir le blues. Et quand on me lançait des pierres de la cité d’à-coté, je me mettais devant ma guitare, pas le contraire. J'avais toujours envie de pleurer, Mais je ne le savais pas, je ne parlais plus. On prenait des barbituriques, on essayait de fumer n'importe quoi Dans les familles intégristes, il y avait les filles qui se faisaient battre par leurs frères quand elles ne mettaient pas leurs voiles. À 13 ans, je suis tombé amoureux d’une bergère kabyle de 12 ans, après qu'on se soit regardés longtemps dans la montagne. Et je rêvais de l'enlever avant qu’elle se fasse vendre à un vieux. Il y avait au Togo un garçon qui se faisait punir en se faisant mettre du piment dans les yeux. Pour moi la musique, ce n'est pas un exercice de style, ni un exercice de culture. Il y avait un chien que des gamins avaient pendu par la taille avec un fil de fer, pour le faire crever. Pas de chance, il avait survécu et on le voyait des fois passer avec son fil entré autour de la taille, enfoncé d’un centimètre, on voulait lui ôter, mais il se sauvait. Pour moi, vendre mes chansons à la pub c'est comme vendre mon cœur. Il n’y a pas de fric qui pourra me faire accepter que la boisson gazeuse ou que la bière me la « rock légère ». Alors on me dit au fric, Que j'aime le money? Vraiment... Ah bon! En revenant ici, en entendant la musique, ça me faisait chier que j?aie pas dit ce que je ressentais, Et je trouvais ça tellement mièvre et plein de bonne conscience, tellement propret. Non vraiment, de la musique populaire pour faire plaisir à papa. Non, je trouvais que ça souffrait à mort ici aussi. Pas seulement du réchauffement de la planète, ni de l’absence d’un pays, voyez-vous, mais aussi de la torture mentale, la bonne conscience, le mensonge chronique. Enfin... Je comprenais pas pourquoi ça ne sortait pas dans les chansons J’ai eu envie que ça groove. Pas me retrouver dans une réunion de cancans. J'ai eu envie de chanter « C’est le printemps et c'est l’été et les filles sont déshabillées »... Pas de chanter les graines de tournesol yéyé, ni d'un pays. Moi les drapeaux, j’en avais soupé. Au Togo, un jour, on nous a fait mettre en rang sous le drapeau, et les militaires ont fouetté des gars au sang. Des opposants au régime? alors moi les drapeaux! J?ai composé mes chansons en espérant que je vivrais de ça, pas de dire ce qu?il fallait, mais de dire ce qu?il ne faut pas, On m'accusait de prétention quand je ne remerciais pas. Vraiment, j'étais si malpoli? Désolé. Quand il y a eu la Guerre du golfe, j’ai eu peur vraiment que ça se propage. J’aime le Québec, les rivières et les lacs et le fleuve. Je ne veux pas que le Québec devienne comme ces pays qui ont eu l'horreur, remplis de jambes coupées et de gars et de filles traumatisés, où j’ai grandi. Alors j’ai fait cette chanson, « 1990 », où j'essayais de combattre par le ridicule. Ça a tourné partout, je ne faisais pas ça pour le fric. Dès que j'ai eu de quoi vivre, je me suis sauvé, je suis parti en voyage avec une copine. Sur la plage, me foutre des bourges et fêter, et vive Bob Dylan, et Hendrix et Lou Reed, et bonjour à Dutronc et fuck les cons! J'avais des tournées partout en Europe, mais fuck off, vive ma liberté! Ma musique n’est pas à vendre, ni à diriger. C’est un contrat entre moi et moi. Je me fous de l’ADISQ, des prix, des félicitations de ministres. Vous savez ce que vous êtes, et ce que vous dites, chacun est juge de son cœur. Si vous voulez défendre vos forêts et rivières, mais allez-y vraiment! Moi les rivières, je me baigne dedans et ça purifie tout, et tout le monde devrait avoir droit aux rivières. Mais ceux qui ne se baignent pas dedans veulent les faire étouffer. Moi, je n’ai pas encore pris ce dossier-là parce que je crois que c?est peine perdue. Veulent pas avoir d'imagination les Canayens, veulent que ça soit faciiiile. Trouver des solutions qui respectent la terre? Trop difficiiiiile. Au Quebecanada, on ne va pas chier loin: ça veut dire qu'on chie proche, dans notre maison. Si on chie pas chez les pauvres autour. Cassivi, il a eu au moins les couilles d'essayer de dire quelque chose, au lieu de faire son paternaliste comme les autres qui nous bassinent avec l’émergence des talents depuis 100 ans? gnagnan! Comme si on chantait pour s'émerger et se riche-diversifier! On dit que je suis dans ma tour d'ivoire, qu'après moi le déluge, Que je juge de haut? Ce ne sera qu'une phrase niaise de plus ou de moins, parmi les sentences insignifiantes préfabes (pas de faute) qu’on m'assène depuis que je chante, comme quoi les générations et ceci et cela... J'ai brûlé ma guitare, et mon Jean Leloup. On fait de moi un dignitaire: non merci. Je ne suis pas un cœur de rocker, ni un microbrasseur. Je ne carbure pas au gaz de fleur de lys ni aux rimes ciselées de l'artisan chanteur. Je ne suis pas coulé dans le rock, j’ai un faible pour les guitaristes qui tranchent et les poètes qui cinglent, et peu me chaut qu'on me dépasse, ça me fait plaisir. C'est la ouate ici, en effet, mais pas depuis hier, depuis belle lurette. Je ne veux faire de peine à personne Allez, forçons-nous, au boulot, bonne conscience et insignifiance, Pire que l'effet de serre: plus vicieux Jeune ou vieux. Il y a encore des femmes lapidées, il y a encore des politiciens qui essaient de leur plaire tout en plaisant à l'électorat qui lapide. Que de sourires mielleux. Je voudrais Qu'on fasse attention Qu’on sache qu'on a de la chance et qu'on ne se vautre pas dedans. Au Canada Porter la croix Protègera Nos foyers et nos droits. Et Quéébecois Nous sommes Quéééébecois. Mais ensuite, quoi? Au Canada J'attends encore Le fleuron glorieux Le lys victorieux. L'épopéchétéra L’épopéchétéra... -- Droits réservés. Jean Leclerc
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encemomentamontreal · 8 years ago
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Le soleil brille à Barcelone
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encemomentamontreal · 8 years ago
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La part du diable
I - Ce que j’ai connu, ce dont j’ai peur Tu me fais mal. Avec tes hanches qui *cloc* contre les miennes. Avec tes seins qui me rappellent tous ceux que j'ai vus au bar, dans mes cours, ou à la taverne. God, esti, tu me fais mal avec tes yeux qui ne voient pas quand j'ai peur. Avec ton corps que j’enlace trois fois plutôt qu'une, j'ai le temps de me lasser. Et pourtant, depuis que je regarde les femmes, c'est ta peau qui me calme.
Tu me fais mal. Avec tes soupirs, tes yeux qui regardent par la fenêtre, et qui se demandent si à soir je saute. Tu me fais mal quand je veux t'aimer. Parce que tu dis que je ne te vois pas. J'aimerais ça être belle comme elle, que tu me regardes comme tu la regarde, que tu m'embrasses comme je sais que tu rêves de l'embrasser, que tu me fasses l'amour comme tu lui ferais l'amour, comme tu le fais dans tes rêves, le soir, quand j'suis pas là pour être en toi et elle.
Tu me fais mal quand je sais que tu penses à elle. Je voudrais tout te donner, que tu saches t'aimer comme moi je t'aime. -- II - Ce que je vis, ce que tu pleures
T'étais où, crisse? Ça fait trois heures que j'essayais de t'appeler? T'as pas ton cell? Regarde-moi... Parle-moi, ok? Quessé qui va pas? ...Avais-tu pris tes pillules? Bon, ok, non, s'cuse, j'voulais pas... Pleure pas. Ar... Arrête, on va régler ça, ok? Veux-tu que j'te fasse un thé? T'aimerais-tu ça, un thé? Ou un café? ...Ya tu queq chose que j'peux faire pour toi?... Oussé qu't'étais, calvaire? J'tais inquiet, moi, crisse. Là, j'ai appelé ta soeur, j'ai appelé ton père, j'ai appelé Annie, j'me suis dit Est ptêtre chez une amie. Je savais pu où donner d'la tête. J'me suis dit J'attends-tu, ou j'la suis? J'tais sur le point d'appeler la police, je sais pas, je sais pu... C'est tu à cause de c'que j'ai dit? Ya tu queq chose que j'ai fait d'pas correct?? C'pas normal de partir de même, sans raison! La prochaine fois, pense aux autres, un peu, laisse une note, queq chose! Pourquoi tu m'regardes de même? Veux-tu ben m'dire c'qui s'passe dans ta tête, crisse... Veux-tu une couverture? Préfères-tu qu'on écoute la télé? ...Veux-tu que j'arrête de parler?...
Laisse don' faire, crisse. Madame veut son espace, a va l'avoir. -- III - Ce que j’ai fait, et certains regrets
Allô? Allô? Oui oui, c'est moi. Ça fait longtemps, hein? Dix ans au moins. J'étais dans le quartier, ben celui où t'habitais à l'époque, avec tes parents. Es-tu encore là? ...Ah ouin? Ah ok ok, ben oui j'comprends... Es-tu encore avec Julien? Ah ok, s'cuse, non.... ouais c'est ça, avec l'internet, ça va vite! Haha... Oh shit, t'as un gars?? Wow! ...Y'est rendu à quel âge? Ayoye. ...Ouais ouais, ça grandit vite, j'suppose! Oui, une coupe de voyages, par ci par là, j'ai changé de job aussi. ...Ouin téléphoniste pour une compagnie privée. Ben, c'est une job, là. ...Ouais c'est ça, en attendant d'retourner aux études. Ben, écoute, oui j'pensais prendre un p'tit café. J'aimerais ça jaser avec toi. Veux veux pas, le gars s'ennuie d'la fille, hein. J'ai envie de savoir comment tu vas, de quoi a l'air, ta nouvelle couleur! ...Ben voyons donc, pourquoi j'dirais ça? C'est ben pas fin! ...Ben non! J't'ai toujours trouvée cute, arrête, tu l'sais. ...Haha oui. ...Oué, avec les ch'veux rasés sur le côté. ...Comment ça? ...J't'ai déjà dit ça? Ben voyons... Heu, r'garde chu désolé, je... Nenon, je savais p... Eille wô. J'ai jamais pensé ça! Pis si je l'ai dit, j'le pensais pas. Pis j'tais pas tuseul dans ce p'tit jeu-là, hein! Toi aussi tu m'en as dites des affaires! On était TOUÉ DEUX...
On oublie tu ça?... Aweille. Juste le temps d'un café. On est rendus ben trop vieux pour se bitcher d'même, viens donc prendre une tasse, for old time sake. Tu te rappelles tu le chalet à St-Gabriel? ...Oui oui, ben c'est ça, j'ai retrouvé la cassette. ...Ben là, oui j'ai filmé Juju, mais je filmais tout l'monde, toi incluse.  ...Non ben non, raconte moi ça! ...Haha, sérieux? J'm'ennuie de toi, j'm'ennuie de ta voix, de comment tu prononces tes mots. ...Non! J'te juuure. Penses-tu que ça aurait duré ben plus longtemps si on était restés ensemble? ...J'ai pas dit ça, j'voulais juste... Ben j'sais pas, mettons un an au moins? ...Je sais pas, j'te dis, j'dis ça d'même. ...Non je sais. ...Je sais. ...Ouin. ...Ouin sûrement. Ben écoute, même là, c'est pas grave tsé. J'suis content de t'avoir dans ma vie pareil. ...Ben là, LÀ, non, mais tu comprends. ...
Aweille là, chu tanné d'être su'l'téléphone. ...Haha c'pas les meilleurs souvenirs, ça, non! ...Attends, rejoins-moi au Voltigeur. Le temps qu't'arrive, j'vais l'avoir ma liste, okay? ...Okay à tantôt. Bye ma belle.
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encemomentamontreal · 9 years ago
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Les bands qui sonnent comme d’autres
Ça me rappelle la fois que j’ai entendu la toune “Your Everlasting Light” pendant que je me faisais faire un lap dance par une Espagnole. J’avais pas vu le cul d’une fille briller autant dans la noirceur du fond d’un bar depuis la dernière cuite, un printemps que j’étais encore dans un BAC qui rimait à rien. Dans le bar, j’avais une esti d’gueule qui montrait mon désintérêt pour la place, que j’étais juste là pour redonner un peu de sourire à un chum qui avait pas touché la peau d’une fille depuis sa séparation douloureuse avec une fille de Châteauguay. J’avais dit oui à la première danseuse qui s’est approchée de nous, question d’avoir la crisse de paix, bouclé derrière un beat de rap merdique sur le lifestyle des clients réguliers aux bars topless. Pis là, les premières riffs se sont rendues à mes oreilles, comme une balle entre les deux biscuits... Cet album que j’avais joyeusement emprunté à une brunette niaiseuse, datée entre deux relations sérieuses. Tsé quand tu veux te mettre à écouter un band, pis que tu te dis: C’est par ça que j’vais commencer. Et puis les choses tournent mal avec la fille. Les engueulades, la salade, essayer de réparer des pots pas encore cassés mais que tu vois, là, là, sur le bord du meuble, tu te dis que ça va tomber, quelqu’un de pas prudent, c’est peut-être moi, qui va s’accrocher dedans, pis ça va gueuler, les dimanches à souper avec beau-pôpa pis belle-môman, à faire semblant d’aimer le vin à 60 piasses, de l’apprécier à sa “vraie” valeur, discuter du couuuple sous les draps, entre deux tasses de braillage parce que j’ai laissé entendre que “C’est pas tromper, d’aller aux totons”, en voulant expliquer que y’en a qui fourrent comme des bons et qui se reviennent perpétuellement ensemble, sans jamais en vouloir à l’autre. L’un comme l’autre, je comprends jamais fuck all anyway. C’est comme essayer de faire comprendre que j’aime les champignons mais pas le parmesan à quelqu’un qui hait les champignons mais adore le parmesan. Fuck. Je sais qu’on est pas pareil, mais je t’aime pas moins pour autant. Fais ton boutte de ch’min. Pelte de ton bord itoo, la p’tite. Tout ça pour dire, j’avais ses fesses (grosses comme le pomelo dans la gorge d’un grand-pôpa pas mal malade), ses fesses qui me dévisageaient ben gros, sur le beat des Black Keys, pis je pensais juste à celle qui m’avait fait ma première pipe, avec qui j’ai jamais réussi à v’nir. Crisse d’époque dole. Tant qu’à ça, je préférais me rappeler ma période Manson, à me crosser comme le kid que j’étais à 12 ans, pensant que j’étais don’ spécial. J’ai gagné du poids depuis, ça pis de la confiance, assez pour m’être dit, ce soir-là, ma fille, tes fesses, j’les ai assez vues pour à soir. Moi j’décrisse. J’ai laissé mon chum de gars se débrouiller avec les bagages de hockey. Je took the money, et I went, Johnny went. Merci bonsoir. -- 30 déc. 2015
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encemomentamontreal · 9 years ago
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On oublie tout, et on recommence.
D’abord, on commence par une belle intention. On réunit quatre cinq pogos de la même branche familiale. Après on rajoute trois ou quatre légumes sur les côtés pour créer de la diversité, pour faire semblant que ça a quand même un lien avec les pogos du début, ou au moins avec l’un d’eux.
À Noël, ton cœur peux se mettre à skip-a-beat si tu passe un super beau moment, pendant cinq heures d’affilées, et le jour d’après, si t’es encore dans la belle famille, tu peux avoir l’envie de sortir la vaisselle de chine et la briser sur chaque vertèbres de chaque personne qui gueule, pète, pue, respire, existe.
La magie de Noël c’est une estie de ride techniquement courte, mais relativement longue sur une échelle infinie du temps.
Le fait que ma bientôt défunte mère ne puisse plus se retenir avant de se rendre aux toilettes, ça ne me pétait pas tant à la figure avant que ma blonde entre dans le décor. Mais avec le temps, ça devient de pire en pire. Tout dans la maison de mon enfance s’accumule. Les boîtes, les q-tips inutilisés, les bouteilles de shampoing qui sont out-of-stock depuis 2003, les papiers d’abonnement au Reader’s Digest de 1995… Le ménage n’y fera rien, on ne fait que cleaner la maison d’un vieux couple qui ne fourre plus depuis bien avant que l’enfant aie quitté le nid familial. Et ce couple, il se fait de plus en plus vieux, et continuera d’accumuler la merde par dessus les mobiliers propres. Et on se sent malgré tout obligé d’y passer plus d’une nuit pour god knows why, ce qui produit un besoin indécent d’endorphine, ou de dopamine, whatever. Ça et l’envie de casser le mobilier. Vider les armoires. Sortir les vieux. Refaire sa vie, sachant qu’il n’y a et qu’il n’y aura plus jamais rien derrière soit.
Soit, je serai orphelin. J’ai sincèrement fait mon deuil, qu’on me traite de sans cœur. Je m’en fous. Est-ce ma fréquentation qui me pousse à ces élans de folie, ou simplement la lucidité d’un passage à faire, et qui refuse d’arriver à toute allure, obligeant une souffrance lente pour tous?
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encemomentamontreal · 9 years ago
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Jeudi 19 novembre 2015 – 008 - Noir Destin Que Le Mien, Jean Leclerc (Jean Leloup), Leméac, 14,95$ Acheté le 5 juillet 2008, Archambault Laval – J’ai dû côtoyer la musique de Jean Leloup depuis mes huit ans, mais je ne l’ai écouté réellement qu’à partir de 2006, avec Exit, Les Fourmis, Mexico et La Vallée des Réputations, et depuis, mon intérêt pour l’artiste n’a jamais faibli (sauf peut-être pour son dernier album). L’artiste anticonformiste, son humour décapant et souvent loufoque me fascinent, et le roman fantastique qu’il a publié en 2004 ne fait pas exception. D’abord intitulé “Le tour du monde en complet”, Noir Destin utilise un univers déjà élaboré dans le téléfilm radio-canadien “Herbert au pays des Kunderwald”, avec ses citoyens mortellement ennuyant au travers d’une langue riche et des rebondissements plus ridicules les uns que les autres. Le narrateur, Massoud Al-Rachid, revêt un complet qui lui donne la vie éternelle, et part à la découverte du monde, ou du sens de la vie. Que choisir, entre la vie superficielle et la voie du Seigneur? Que faut-il valoriser: l’alcool, la luxure, le succès, les filles au cul de granit, ou l’art, la sensibilité, et le bonheur austère? Massoud trouve toujours un maître à penser plus prompt à la lucidi-di-dité que le précédent, et ne se fie qu’à eux pour se faire une idée du bonheur. Critique de société, morale douteuse, quête de soi, indépendance provinciale, moines saouls, baises équilibrées en faisant du yoga cinq fois par jour, et tribus primitives, tout y passe! Lelo… Oups! Leclerc les écorches tous! On ne se sent jamais aussi proche de sa vision de la réalité que dans ce guide de survie de l’humanité. Le récit est court, mais nous fait visiter les beaux paysages que le voyage littéraire nous permet, du sud de l’Afrique au Vietnam, aux champs de cannes de sucre puis sur les terres de la Nouvelle-Zélande, avec une langue et une adresse au lecteur propre à l’auteur compositeur, même si la référence à Voltaire est évident et assumée. Son choix de mots, ses envolées lyriques, ses excuses minables, son caractère foncièrement bon et qui nous amuse tant à détester, tout cela fait de Noir Destin un conte psychédélique à découvrir et redécouvrir à chaque moment de notre vie où le doute sur nos désirs pourrait intervenir. La temporalité ambigüe de l’histoire lui permet d’ailleurs de rester indémodable, et s’accorde à toutes les sauces, des clubs de lectures à l’analyse littéraire dans le cadre de la référence interculturelle, ou juste offrir un cadeau à son jeune neveu qui sent un peu la mari dans toutes les retrouvailles de famille! Je le recommande: surtout aux jeunes, 14 à 30-35 ans, fans de Leloup, tripeux de fantastique, de poésie, de voyage, à ceux qui ont déjà lu Candide et qui voudraient un remix assez peté. Lecture rapide, efficace, chapitres courts et punchés, bon tampon pour décompresser entre deux briques ambitieuses! Perso: Le style de Noir Destin m’a directement aidé à former mon premier vrai manuscrit. Loin d’être une “grande œuvre”, je ne peux renier son influence quant à l’humour et l’appropriation de thèmes personnels qui peuvent s’accorder dans la forme. Noir Destin a aussi été adapté en court métrage par Jean et son équipe de production. Ça coupe avant d’arriver à la fin du roman, mais le montage, le procédé filmique permet des dérapages que la littérature n’aurait pas pu permettre! Autre chose: j’aurais tellement aimé assister au pitch de vente de Leméac, back in the days! Le monde devait ne rien comprendre, haha.
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encemomentamontreal · 9 years ago
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encemomentamontreal · 10 years ago
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J’ai besoin de bicycler a Montreal.
Veux-tu me vendre ton velo?
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encemomentamontreal · 10 years ago
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encemomentamontreal · 10 years ago
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encemomentamontreal · 10 years ago
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Ça c’est une toune que j’avais -complètement- oubliée. Btw, belle photo, audlar ;)
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Ils ont commencé le ravage Ils ont bavé sur les murs Ils ont bavé sur les tentures Ils ont englué la peinture Ils ont endommagé les pentures (J. Leloup)
Au moins, c'est signe que l'été s'en vient. :)
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