#voyage autour de ma chambre
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Anne Estelle Rice - Voyage Autour de ma Chambre
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Les israéliens évacuent les colonies de Gush Katif, au sud de la bande de Gaza. Je reprends un extrait de mon journal.
Jeudi 18 août 2005.
Les opérations reprennent. Toujours suivant le même principe de quadrillage quartier par quartier. Il reste un gros morceau, c’est la synagogue, point focalisateur car hautement symbolique. Beaucoup de monde s’y est réfugié. Les soldats s’installent autour de ce bâtiment imposant. Ils s’allongent sur l’herbe où ils passeront la majeure partie de la journée. Un soldat faisant partie de l’opération retrouve sa sœur qui fait partie des jeunes restés à l’intérieur de la synagogue. Ils s’étreignent longuement en pleurant. Personne ne tente de les séparer.
Il y a maintenant des quartiers entiers vidés de leurs habitants. Sur les terrasses, des tables sur lesquelles on a laissé des objets, des bouteilles entourées de verres, des assiettes à moitié remplies, des affaires restées pèle mêle. Des vêtements accrochés à des porte linge attendent leurs propriétaires, des jouets par terre attendent les enfants qui hier encore s’amusaient là.
C’est comme si une catastrophe était arrivée et les habitants avaient été happés par quelque chose de mystérieux, d’incontrôlable.
Les protagonistes ont été happés par l’histoire, et contre cela on ne peut rien. Je photographie cet événement 23 ans après Yamit, la dernière colonie évacuée avant le retrait israélien du Sinaï. L’histoire se répète, l’histoire se répètera.
À Yamit, j’étais 23 ans plus jeune, plus insouciant. J’aimais voyager, courir le monde et les évènements importants, mais rien n’était inscrit dans mon travail d’une manière réfléchie et conséquente. Je venais, je restais, je partais. En Israël, je venais plus souvent. Il y avait Jennifer. De temps en temps, elle m’accompagnait à Yamit. Je crois que l’on s’aimait et l’on ne se posait pas beaucoup de questions. Je les ai gardé pour plus tard, de manière à m’occuper pendant mes vieux jours.
Attente pour l’évacuation de la synagogue. Je me balade dans le quartier. L’armée entoure une belle maison, comme beaucoup de maisons de Newe Dequalim. Une femme hurle en s’accrochant à ses haies. Derrière, son mari est assis, comme groggy, entouré de quelques proches. Derrière eux, un jeune couple se serre très fort, comme dépassés par la scène se déroulant devant eux.
Incident grave au premier étage avec une photographe. On nous a demandé de monter avec les propriétaires, par respect pour eux.
Il y a eu beaucoup de cris et de pleurs aujourd’hui, certaines personnes ayant vécu ici près de 30 ans. Ce sont les pieds-noirs d’Israël. Ils se croyaient protégés par des gouvernements qui avaient initié cette colonisation. Mais au delà de la politique, il y a aussi un drame humain, qu’on le veuille ou non.
Il y a aussi ceux qui mettent des étoiles jaunes sur leurs poitrines. C’est choquant. Ceux dans ma famille qui les ont portées pendant la guerre ne sont jamais revenus de leur voyage au bout de la nuit. Eux ne périront pas dans les chambres à gaz.
L’évacuation de la synagogue commence vers 15.00 heures. L’armée et la police réussiront un quasi sans faute. Mais au fond de moi-même, je suis gêné. Il y a parmi ceux qui occupent la synagogue beaucoup de fanatiques qui envoient au monde une image d’Israël catastrophique. C’est ce message qui est transmit. Le danger pour Israël vient de là.
Ces gens-là sont minoritaires mais donnent d’Israël le visage d’un pays réactionnaire et raciste.
Il n’y a pas beaucoup de différence entre ces fanatiques barbus et ceux de l’autre côté. A Gaza, le Hamas possède beaucoup d’armes et les utilise contre les civils israéliens. En Cisjordanie, de nombreux colons sont aussi armés (officiellement pour se défendre), et certains d’entre eux n’hésitent pas utiliser leurs armes contre les palestiniens. Il suffit de lire dans la presse israélienne les comptes-rendus de ces exactions pour se faire une idée.
Depuis la guerre de 1967 et l’occupation des territoires palestiniens, un travail de sape interne a été effectué dans la société israélienne. L’armée, dont la raison d’être est de défendre légitimement le pays est devenue une force d’occupation agressive et brutale. Ce n’est pas son rôle.
Je suis aussi juif qu’eux, mais j’essaie de transmettre un autre message, celui qui m’a été transmis par ma mère, celui de la tolérance. C’est pour les mêmes raisons que je n’admets pas que l’on dise et que l’on ne voit que le côté négatif de ce pays. Et c’est souvent le cas dans les soirées françaises.
À côté, une maison brûle. Un homme s’écrie en français qu’il y a tout juste 1960 ans que le deuxième temple a été incendié,et que cela marqua la fin du royaume juif et le début de l’exode et de l’errance. Des hommes en costumes rayés de déportés prient en direction de la scène de l’incendie. Piètre et machiavélique mise en scène de l’histoire juive, de mon histoire.
L’évacuation de la synagogue ne me touche pas. Trop d’égards ont été mis envers ces gens-là. Par contre, certaines scènes de familles quittant leurs maisons étaient très touchantes, comme ce grand père vêtu de son châle de prière et entouré de ses enfants et petits enfants pleurant. J’écarte le côté théâtral au profit d’une perte sincère de quelque chose qui pour eux était importante, et que je peux essayer de comprendre.
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Stephen Heller (1813-1888) - (1813-1888) Voyage autour de ma chambre, Op. 140
Andreas Meyer-Hermann, piano
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Dernière journée magnifique à Chania
Il nous restait trois heures ce matin avant de rendre l’auto de location. On ne pouvait donc aller très loin. On a décidé d’aller se baigner à une des plages recommandées dans les guides touristiques. On prévoyait de changer dans les cabines de la plage, mais pas de chance, il n’y en avait pas…
On a simplement marché sur le sable et pris quelques photos. Puis, il fallait faire le plein avant de retourner en ville remettre l’auto. Tout de suite après, nous sommes allés marcher dans le vieux Chania juste à l’heure du dîner. Nous sommes revenus à la chambre pour recharger les cellulaires et procéder à notre enregistrement pour le vol de demain. On a aussi trouvé une excursion de deux heures en bateau et avons réservé nos places.
Après un lunch à la gare centrale (c’est le seul endroit où nous avons pu trouver un simple sandwich et le manger à l’air climatisé), nous sommes de nouveau revenus à la chambre pour enfiler nos maillots de bain.
Le bateau est parti à 16 h et nous avons nagé dans la mer Egée pendant plus de 40 minutes. On avait des masques de plongée et on a admiré des bancs de poisson qui nageaient autour de nous. On a nagé jusqu’à l’île où les pêcheurs étaient mis en quarantaine avant d’arriver au port. Le capitaine a plongé dans la mer et en est ressorti avec un poisson étoile dans les mains. Comme j’étais à côté de lui, il m’a demandé si je voulais le tenir et j’ai dit oui. Curieuse sensation… je sentais les pattes en forme d’étoile qui bougeaient dans ma main. Robert l’a aussi tenu.
Revenus au port à 18 h, il a fallu se dépêcher pour revenir nous laver et nous changer, car on avait une réservation à 19 h dans une taverne où nous avions voulu aller, mais qui était fermée hier. Robert a pris un jarret d’agneau avec pâtes crétoises traditionnelles et moi un mets grec de poivron et tomate farcis de riz et servis avec yogourt. Ça a été un de nos meilleurs repas en Crète.
Notre séjour ici s’est terminé de très belle façon et c’est ici l’endroit que nous avons le plus aimé de notre voyage.
Demain, la mini van nous ramasse à 7 h. Il faudra se lever tôt et prendre notre déjeuner pour apporter.
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J'ai rencontré @BeuretteCagoule sur MYM. A la recherche de nouveaux fantasmes pour sublimer mes masturbations. Cette femme dévoilant ses charmes, m'a immédiatement attiré. Car son corps est incroyable. Ses formes voluptueuses m'ont fait craquer. J'avais au départ cru reconnaître mon ex derrière ce masque. D'autant plus qu'elles habitent la même région. Cela nous a fait rire, nous avons alors immédiatement sympathisé. Et immédiatement fantasmé. Malgré le fait qu'elle ne m'ait jamais montré son visage, la rencontre était inévitable. Notre attirance était brûlante. Nos perversions étaient trop similaires. Les limites étaient fixées: Elle s'autorisait des escapades extra-conjugales, je la ravissais à son mari l'espace de deux heures. Juste pour du sexe. Que du sexe. Intense.
Arrivé sur le quai de la gare, je regarde machinalement mon smartphone. Un nouveau message de ma mystérieuse inconnue.
"Je te vois. Tu me plais. Je vais te dévorer".
Elle m'espionnait. Elle connaissait désormais tout de mon physique alors que moi j'étais incapable de la reconnaître. Elle jouait avec moi. J'ai adoré. Je n'ai pu m'empêcher de regarder autour de moi. Second message:
"Tu peux me chercher ! Mais tu ne pourras pas me voir 😉. Je vais te demander de patienter encore un peu. On se voit dans une heure à notre lieu de rendez-vous prévu ?"
Elle se faisait désirer. Elle allait me rendre fou mais j'aimais ça. J'ai eu une gaule immense pendant ce voyage en train. Il faudra attendre encore un peu avant de libérer mon chibre excité. L'heure qui suivit fut interminable. Chaque minute qui s'écoulait me rapprochait davantage de la découverte de ce corps tant désiré. L'excitation montait toujours davantage. Elle m'avait cerné. Elle avait gagné.
J'arrivais à l'heure prévue devant la chambre d'hôtel. La porte était entre-ouverte. Je la poussais. Et une apparition se devoilais devant moi. Elle était assise en tailleur sur le lit. Cagoulée. Ses seins splendides et ses fesses opulentes étaient mis en valeur par une lingerie noire provoquante.
Accordant énormément d'importance au visage et à ses expressions, je n'avais pas su au départ comment appréhender cette femme cagoulée, qui n'existait que par son corps. Puis je me suis mis à l'apprécier et à la désirer follement. Elle est devenue progressivement un fantasme. Je me suis aperçu qu'au delà de la protection de l'identité, cette cagoule était un formidable outil d'émancipation. Cet artifice lui permettait de devenir ce qu'elle voulait être. "BeuretteCagoule" a décidé d'être une salope. Une salope assumée. Débordante de féminité et de force. Jamais sur Internet un homme ne la critiquait. Car elle avait l'image d'une femme forte, sûre d'elle-même. Son corps et ses atours provoquants était une arme offensive contre les haters. Elle n'avait pas de failles. Aguicheuse et décomplexée, elle me plaisait...
Ce fantasme se trouvait désormais devant moi. Féline, elle me regardait fixement. Intensément. Comme si elle allait me dévorer. J'ai cru qu'elle allait se jeter sur moi. Mais cette déesse orientale m'a encore surpris. Elle s'est avancé lentement vers moi, sensuellement, son regard intense me déshabillait l'âme. Nous nous sommes embrassé langoureusement. Sa main glissa alors rapidement vers ma queue. Elle me souriait:
-Tu l'as longtemps attendu n'est ce pas cette pipe de reine que je t'avais promis ? La voici. Tu ne vas pas en revenir....
En effet, elle prit mon sexe en bouche, et a entamé une fellation extrême. J'avais l'impression qu'elle voulait me prouver à quel point elle était douée. Elle s'appliquait gouluement. A l'écoute de mes moindres mouvements et gémissements. Mon côté dominateur a alors rapidement pris le dessus. Je ne puis résister à l'envie de saisir sa tête pour enfoncer ma queue dans le fond de sa gorge. Prévoyant mes désirs, elle accéléra alors les va-et-viens. Sa bave se mélangeait à mon liquide et coulait sur sa cagoule et sur ses gros seins, sortis pour moi. Ses yeux continuaient de me transpercer l'âme. J'étais au paradis.
Je sentais que j'allais jouir et me retirais à temps. Je devais faire une pause, reprendre le contrôle de ma queue pour donner à mon mystérieux fantasme la baise torride qu'elle méritait. Il fallait profiter au maximum de ces deux heures à disposition. Nous nous sommes alors vautré sans aucun complexes dans le sexe dépravé. J'avais l'impression que cette figure impersonnelle qu'elle s'était fabriquée était entièrement dédiée au sexe torride. Cette cagoule lui avait permis de dévoiler son identité intimement cachée. Elle était un corps. Entièrement dédié au plaisir. Et quel corps !
Nous avons joui. Plusieurs fois. Et nous sommes restés ensemble un peu plus longtemps que prévu.
Je m'excusais pour cela. Elle n'eu que pour seule réponse:
-Tu restes jusqu'à demain ? J'aimerais te présenter une amie...
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La chambre d'hôpital. Avec Jean Kirschtein x Reader (SNK; UA Moderne). Troisième Partie.
Il y a un an et demi, le personnage principal a failli perdre son frère dans un grave accident de voiture. Aujourd'hui, il repose dans un coma profond au Mémorial Magnolia Crescent. Au cours de ses visites quotidiennes à l'hôpital, le personnage principal se lie d'amitié avec le docteur Kirschtein, résident et médecin de son frère.
Le cerveau. Je m'étais toujours demandée comment il fonctionnait. Pourquoi décidait-il, tout d'un coup de nous montrer des choses qu'on aurait parfois voulu oublier ? Comme en cet instant, alors que j'étais coincée dans le brouillard et qu'il choisit de me rappeler ma première rencontre avec Jean.
C'était quelques jours après l'admission de Cam à l'hôpital. C'était la première fois que je lui rendais visite. Sa chambre était alors remplie de fleurs offertes par des amis de longue date. La moitié de son visage était couvert par des bandages si bien qu'on ne voyait plus que son nez et sa bouche. J'avais retenu un sanglot en le voyant, convaincue qu'il était conscient de tout ce qu'il se passait autour de lui.
Je m'étais installée auprès de lui. Je lui avais raconté mon voyage en Italie, commentant les photos que je faisais défiler sur mon portable. J'avais plaisanté en lui disant qu'il avait le chic pour gâcher ma vie. Je lui avais fait la lecture des premiers chapitres de Harry Potter. Je lui avais fait sa toilette, procédant au rasage de sa nouvelle barbe et décrétant qu'il était bien plus beau sans. Je n'étais pas douée pour manier le rasoir et Cam fut débarrassé de ses poils au prix de maintes coupures. Sa peau était constellée de petits bouts de papiers posés pour aspirer le sang qui suintait de ses blessures.
Je rangeais le matériel quand Jean était entré. Il chantait à tue tête, le nez dans un dossier. Je reconnus les paroles massacrées de Jolene, le célèbre tube de Dolly Parton. Il s'arrêta net en m'apercevant au chevet de Cam. Ses joues prirent une légère teinte vermillon.
- Bonjour, fit-il en tendant la main vers moi. Je suis le docteur Jean Kirschtein, je suis l'interne qui s'occupera de votre frère pendant toute la durée de son séjour. Vous êtesPrénom/Nomde famille c'est ça ? On s'est vu il y a quelques jours quand vous êtes revenue d'Italie.
- Vous avez une très bonne mémoire, constatai-je en répondant à son étreinte.
- Il le faut quand on a un métier comme le mien.
Il me sourit. Dans d'autres circonstance, je me serais pâmée devant la définition parfaite de chaque détail de son visage mais j'étais encore bien trop secouée.
- Je viens juste prendre les constantes de Cameron.
Sur ce, le docteur Kirschtein s'approcha du lit de Cam. C'est ainsi qu'il remarqua son visage tailladé. Je le vis froncer légèrement les sourcils.
- J'ai voulu le débarrasser de sa barbe, répondis-je à sa question muette. Je n'ai pas encore le coup de main apparemment.
- Je vois ça, c'est un vrai carnage !
Il rit et s'attela à sa tâche. Je le regardai faire en silence, admirative devant les gestes qu'il exécutait. C'est alors que je remarquai l'élégance de ses doigts, sa façon de tapoter le bout de son nez avant de noter quelque chose sur son dossier, la douceur avec laquelle il entreprenait les différentes parties du corps de Cam.
- Tout me semble en ordre pour le moment, commenta-t-il en rangeant son stylo dans la poche de sa blouse. Je ne vois pas de changement au niveau des activités cérébrales mais ce n'est pas forcément mauvais signe. Je pense que le docteur Sinclair ne tardera pas à venir vous voir pour discuter plus amplement de l'état de votre frère.
J'acquiesçai d'un signe de tête. Il s'apprêtait à sortir mais se ravisa pour se tourner vers moi.
- Je pourrais m'occuper de son rasage la prochaine fois.
Je me redressai dans mon fauteuil, surprise. J'aperçus l'éclat dans les yeux du docteur Kirschtein.
- Je voudrais éviter à mon patient de ressembler à Edward aux mains d'argent, continua-t-il. La prochaine fois que vous estimerez qu'il en a besoin, demandez moi à l'accueil, je viendrais m'en charger.
Je souris, amusée par son côté taquin.
- Je ne voudrais pas vous déranger.
- Je vous en prie, je ne suis pas là que pour le côté médical. Cameron est mon patient et je l'aide comme je peux.
Sa sincérité me toucha. Je le remerciai du fond du cœur, heureuse de pouvoir compter un nouvel allié.
Dès lors, je fis appel à lui pour les soins de Cam. Je me rendais tous les jours à l'hôpital et il m'était difficile de ne pas tomber sous le charme du docteur Kirschtein. Il était présent pour mon frère, bien plus que le docteur Sinclair. Même débordé, il trouvait toujours du temps pour me demander comment j'allais. Il n'était pas rare qu'on discute dans le hall, à la fin des heures de visite. Parfois, je lui ramenais du café et pour me remercier, il ramenait des muffins chipés dans la salle des résidents. Quand j'étais en retard, il se chargeait de faire la lecture à Cam, me briefant à mon arrivée.
- Aujourd'hui , on a commencé le quatrième volet de la saga d'Harry Potter. J'aurais voulu en lire davantage, c'est mon préféré.
Pour Noël, je lui avais ramené une boîte de chocolats au whisky, que nous avions tous les deux engloutis sur le sol glacé de la chambre de Cam. Cette nuit-là, je m'étais confiée sur la mort de mes parents et le docteur Kirschtein avait écouté avec patience. Ce soir là, je remarquai la touche de doré dans le velours brun de ses iris. Je pensai pour la première fois au goût de ses lèvres et à la façon dont sa voix suave faisait frémir ma peau. Mon cœur palpitait pour la première fois, mais pas de peur. C'était une autre sensation, une sensation qui ne me quittait jamais quand j'étais à ses côtés et qui semblait toujours plus violente quand je n'étais pas avec lui.
Le lendemain, il m'avait suppliée de l'appeler Jean et depuis, tous les matins, je me réveillais avec ce nom sur ma bouche.
- Ceux qui dévorent une boîtes entière de chocolats au whisky avec moi, le soir de noël m'appellent Jean.
En quelques temps, Jean était devenu la récompense que j'attendais avec impatience le soir, au bout d'une nouvelle journée passée sans Cam. Ce n'était pas juste pour lui mais c'était ce qui me faisait tenir quand je perdais pieds. Mes petits moments de bonheur, je les lui devais tous. Mes fous rires et mes pensées joyeuses lui appartenaient, comme s'il était le seul à pouvoir les faire émerger.
Pourquoi mon cerveau faisait-il remonter ces souvenirs à la surface ? Pourquoi maintenant ?
La voix de Jean me ramena à la réalité. J'étais allongée dans un fauteuil. Au-dessus de ma tête, une ampoule à nue se balançait au bout d'une chaîne rouillée. Chaque fois qu'elle se déhanchait, la chaînette crissait, comme le dos de ma grand-mère quand elle restait debout trop longtemps. Je clignai des yeux pour empêcher la lumière de les agresser et roulai sur le côté, le cœur dans l'estomac. La douleur dans mon crâne était si atroce que j'eus l'impression qu'il se fendait en deux.
Je constatai qu'on m'avait débarrassée de mon manteau qui gisait dans un coin de la pièce à côté d'une machine à café. Je tentai de me redresser mais mes muscles refusèrent d'obtempérer. Je restai allongée là, le regard perdu dans le lointain, les membres inertes.
-Prénom, murmura Jean. Que s'est-il passé ?
J'évitai son regard. J'avais honte. Honte du spectacle que je venais d'offrir à ces inconnus. Je sentis la main de Jean se poser sur mon dos. Il me rejoignit bientôt sur le canapé.
- Vous pouvez tout me dire, on est amis non ?
Sa main caressait mon dos avec une douceur infinie. Je me laissai aller contre lui et sentis son torse se tendre. Il inspira profondément et enroula ses bras autour de moi. Son parfum m'enveloppa aussitôt.
-Prénom, je me sentirais mieux si vous restiez ici pour la nuit. Vous n'avez pas l'air d'être en état de rentrer seule chez vous. De plus, je pourrai veiller sur vous de cette façon.
- C'est gentil de vous inquiéter pour moi Jean mais j'ai juste besoin de quelques minutes pour me ressaisir.
- C'est vous qui voyez, me répondit-il sans conviction.
Il resserra son étreinte.
- Vous voulez en parler ?
Je me contentai de secouer la tête. Ses mains continuaient leur périple sur mon dos. Le simple fait de l'entendre respirer faisait déferler des vagues de chaleur en moi. Je me sentis glisser dans la torpeur.
- Où sommes-nous ?
Jean rit doucement, provoquant des vibrations dans mon oreille posée contre sa poitrine.
- La salle de repos des internes. Elle est temporaire, ajouta-t-il. Notre salle habituelle est en rénovation...
- Jean ?
- Oui ?
- Est-ce que ma présence ici ne risque pas de vous causer des problèmes ?
- Honnêtement, c'est le cadet de mes soucis.
La question me brûlait les lèvres mais je connaissais déjà sa réponse.
- Est-ce que je peux aller le voir ?
- Pensez-vous que ça vous aidera à vous sentir mieux ?
Je fis non de la tête.
- Est-ce que ça vous aidera à prendre une décision ?
Là, encore je secouai la tête. Jean laissa le silence s'installer. Je me concentrai donc sur sa respiration, sur les mouvements de ses doigts sur ma nuque et dans mes cheveux. Je me fondis un peu plus dans son étreinte, me réfugiant dans les effluves de son parfum. Avait-il conscience de l'effet qu'il avait sur moi ? Je levais les yeux vers lui et surpris son regard plein de douceur. Il sourit, le bout de ses oreilles rougissant. Mon cœur manqua un battement.
Jean mordilla sa lèvre, comme en proie à un débat intérieur.
- Je comprends que vous soyez dans tout vos états après la mauvaise nouvelle que vous avez eue ce matin. Ce n'est jamais facile de dire adieu à un être cher.
Je me redressai. Un air de tristesse ombrageait son beau visage. Le ton de sa voix...il avait vécu ce que j'étais sur le point de vivre. Jean poussa un soupir.
- Je n'avais que sept ans lorsque ma mère a été emportée par la maladie. Elle s'est battue vaillamment, ajouta-t-il avec rancœur. Malheureusement, ça n'a pas été suffisant.
Mon instinct m'intima de lui prendre la main. Il eut un pâle sourire avant de se détourner. J'eus à peine le temps de voir son regard se mouiller.
- C'était une bonne journée, elle en avait eu quelques unes auparavant avant de rechuter gravement. C'était le jour de son anniversaire. Elle s'était levée tôt. Elle avait fait le petit déjeuner pour tout le monde. Ca faisait des semaines que je ne l'avais pas vue debout alors bien sûr, j'étais plus que ravie. Pour le déjeuner, elle avait cuisiné mon plat préféré. J'étais un peu triste pour elle. Après tout, c'était son anniversaire, c'était moi qui aurais dû lui faire plaisir. Elle m'a dit que son plus beau cadeau c'était de pouvoir être sur pieds et passer la journée avec mon père et moi.
Il marqua une pause avant de reprendre.
- Ensuite, on a passé l'après-midi à jouer au ballon dans le jardin. Elle était complètement nulle mais la voir heureuse me rendait heureux.
Jean parut s'illuminer à ce souvenir, m'arrachant un sourire. Il sortit son smartphone de sa poche et me montra l'écran sur lequel une femme riait en tapant dans un ballon. Ses cheveux couleur fauve me rappelèrent ceux de Jean. Elle était belle, le genre de femme que l'on voit dans les magasines. Ma gorge se resserra.
- Elle avait terminé la soirée avec mon père, tous deux virevoltant dans le salon, chantant et dansant. Cette nuit-là, je lui ai souhaité une bonne nuit et je suis monté me coucher. J'avais beau essayé, je n'arrivais pas à arrêter de sourire. Je venais de passer la plus belle journée de ma vie.
Son sourire s'effaça et ses épaules s'affaissèrent.
- Le lendemain, mon père est venu me réveiller pour m'annoncer que ma mère était morte. Après ça, aucune de mes journées ne fut aussi belle.
Je restai interdire, incapable de formuler un quelconque mot de réconfort. Jean serra ma main dans la sienne.
- Quand votre frère a été admis dans cet hôpital, j'avais très peu d'espoir quant à son rétablissement. Il était déjà condamné à la minute où on l'a sorti de cette voiture.
Je fronçai les sourcils. Ses aveux me firent l'effet d'une gifle. Depuis quand le savait-il ? Pourquoi ne m'en avait-il jamais parlé ? Pourquoi m'avoir donnée tant d'espoir ?
Le souvenir des blessures de Cam ricochait dans les coins de ma tête. Pendant plusieurs mois, il avait gardé un bandage autour de la tête pour cacher le fait qu'une partie de son crâne avait été complètement défoncé dans l'accident. Les cicatrices qui barraient ses joues avaient mis du temps à se résorber. J'aurais dû le comprendre moi-même en le voyant : ses chances de survie étaient minces. Je croyais pourtant au miracle. Je m'étais dit qu'en priant tous les jours avec force, quelqu'un là-haut finirait par m'entendre. On me prendrait en pitié et on me rendrait mon grand frère. J'avais eu beau marchander, mon souhait ne serait finalement jamais exaucé.
- Je ne suis pas un homme pieu, pourtant en vous voyant vous accrocher à lui, j'ai prié pour qu'il ouvre enfin les yeux. Je n'avais pas envie que vous le perdiez, vous aviez déjà perdu vos parents. Et plus je vous parlais, plus je m'accrochais à Cam moi aussi. Il n'est pas juste que vous ayez à souffrir autant, vous qui donnez tant aux autres.
Ses mots me parvenaient en rafales, me blessant comme des lames. Je lui en voulais de m'avoir cachée l'état de mon frère mais je trouvais également du réconfort dans ses paroles. J'eus la sensation que lui et le docteur Sinclair avaient fait tout ce qu'ils pouvaient pour ramener mon frère auprès de moi. Le délai était peut-être passé depuis longtemps mais ils avaient persévéré.
- Jour après jour, je vous ai vue vous couper du monde et je ne vous juge pas, je ne peux que comprendre. Je suis passé par là, moi aussi.
Ma vision se brouilla. Les sanglots prirent d'assaut ma gorge. Le trou dans ma poitrine s'ouvrait et se fermait au fur et à mesure que Jean parlait, ne me laissant aucun répit, alimentant ma douleur.
- Cam est la seule famille qui vous reste, murmura Jean, mais vous n'êtes pas seule pour autant. Pour le moment, vous êtes persuadée que vous ne pourrez pas vivre sans lui mais vous vous relèverez. Cela vous prendra du temps mais vous réussirez. Et si jamais c'était trop dur, si jamais la tristesse vous accablait trop au point de vous empêcher de bouger, je serai là pour vous porter. Littéralement, reprit-il en riant.
Jean essuya les larmes qui roulaient encore sur mes joues. Ses yeux ne quittaient pas les miens. Il souriait. Je reniflai bruyamment et je fus soudain consciente du visage que je devais afficher en cet instant : yeux rougis et joues gonflées par mes pintes de bière.
Son téléphone sonna et je poussai un soupir de soulagement quand il détacha son regard de l'affreux spectacle de ma figure. Il le consulta rapidement.
- On a besoin de moi au bloc, déclara-t-il en se levant précipitamment. Je demanderai à un collègue de vous ramener une boisson chaude. Reposez vous, vous n'êtes pas en état de reprendre la route.
Il déposa un baiser sur mon front. Je n'eus pas le temps de réagir qu'il quittait déjà la pièce. Quelque chose au tréfonds de mes entrailles s'agita. Je souris, caressant l'endroit où ses lèvres avaient touché ma peau.
Je m'enfonçais dans le fauteuil, laissant ma conscience dériver vers le sommeil. Pour la première fois depuis l'accident, je m'endormis sans penser aux bips des machines. J'avais mal certes, mais mes pensées n'étaient pas sombres. Cam était parti depuis longtemps, c'était à moi de lui donner le repos qu'il méritait. J'avais été trop égoïste en retardant l'inévitable. S'il était encore entravé dans ses tubes, c'était pour mon bien, celui que j'avais fait passer avant le sien. Ce jour-là, je pris sur moi le rôle de gardien que Cam avait tenu pour moi tout au long de sa vie. Je ferais ce qui était juste.
#jean kirschtein x reader#snk#attack on titan#mikasa ackerman x reader#modern au#manga#armin arlet#eren jeager x reader#levi x y/n#headcanon#fanfic#fluff
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La prière
La prière du contrebandier1 05/11/2024
Les Syriens descendirent vers Élisée. Il adressa alors cette prière à l’Éternel : « Veuille frapper cette nation d’aveuglement ! » Et l’Éternel les frappa d’aveuglement, conformément à la parole d’Élisée. 2 Rois 6.18
Frère André est décédé le 22 septembre 2022. Originaire des Pays-Bas, il s’est mis au service des chrétiens persécutés dans le monde. Notamment dans les pays où la Parole de Dieu n’était pas disponible, voire interdite à la lecture sous peine de sanction. Il leur fournissait des Bibles en les camouflant dans sa voiture. Lors de son premier voyage de ce genre en 1958, il avait demandé à Dieu : « Seigneur Jésus, lorsque tu étais sur la terre, tu rendais la vue à tant d’yeux aveugles. Maintenant je te prie de rendre aveugles les yeux de ceux qui voient, mais fais-le tout de suite. Et si tu ne le fais pas, c’est la fin pour moi. » Et le miracle s’est produit, au point qu’il n’a pas perdu une seule Bible durant les 20 ans de voyages qu’il a faits !
Découvrir le prix payé par des croyants pour obtenir une Bible, et la confiance en Dieu de ce serviteur de Dieu, ont marqué mon cheminement de découverte de la foi en Jésus-Christ d’une manière stimulante. Aiguisant ma curiosité pour en savoir davantage sur ce Dieu révélé dans les Saintes Écritures. Puisse-t-il en être de même de la part des lecteurs de ce feuillet !
Guy Gentizon
1 Le contrebandier, Frère André, Éditions L’Eau Vive Genève, 1971
__________________ Lecture proposée : 2ème livre des Rois, chapitre 6, versets 8 à 23.
8 Le roi de Syrie était en guerre avec Israël, et, dans un conseil qu'il tint avec ses serviteurs, il dit: Mon camp sera dans un tel lieu.
9 Mais l'homme de Dieu fit dire au roi d'Israël: Garde-toi de passer dans ce lieu, car les Syriens y descendent.
10 Et le roi d'Israël envoya des gens, pour s'y tenir en observation, vers le lieu que lui avait mentionné et signalé l'homme de Dieu. Cela arriva non pas une fois ni deux fois.
11 Le roi de Syrie en eut le coeur agité; il appela ses serviteurs, et leur dit: Ne voulez-vous pas me déclarer lequel de nous est pour le roi d'Israël?
12 L'un de ses serviteurs répondit: Personne! ô roi mon seigneur; mais Élisée, le prophète, qui est en Israël, rapporte au roi d'Israël les paroles que tu prononces dans ta chambre à coucher.
13 Et le roi dit: Allez et voyez où il est, et je le ferai prendre. On vint lui dire: Voici, il est à Dothan.
14 Il y envoya des chevaux, des chars et une forte troupe, qui arrivèrent de nuit et qui enveloppèrent la ville.
15 Le serviteur de l'homme de Dieu se leva de bon matin et sortit; et voici, une troupe entourait la ville, avec des chevaux et des chars. Et le serviteur dit à l'homme de Dieu: Ah! mon seigneur, comment ferons-nous?
16 Il répondit: Ne crains point, car ceux qui sont avec nous sont en plus grand nombre que ceux qui sont avec eux.
17 Élisée pria, et dit: Éternel, ouvre ses yeux, pour qu'il voie. Et l'Éternel ouvrit les yeux du serviteur, qui vit la montagne pleine de chevaux et de chars de feu autour d'Élisée.
18 Les Syriens descendirent vers Élisée. Il adressa alors cette prière à l'Éternel: Daigne frapper d'aveuglement cette nation! Et l'Éternel les frappa d'aveuglement, selon la parole d'Élisée.
19 Élisée leur dit: Ce n'est pas ici le chemin, et ce n'est pas ici la ville; suivez-moi, et je vous conduirai vers l'homme que vous cherchez. Et il les conduisit à Samarie.
20 Lorsqu'ils furent entrés dans Samarie, Élisée dit: Éternel, ouvre les yeux de ces gens, pour qu'ils voient! Et l'Éternel ouvrit leurs yeux, et ils virent qu'ils étaient au milieu de Samarie.
21 Le roi d'Israël, en les voyant, dit à Élisée: Frapperai-je, frapperai-je, mon père?
22 Tu ne frapperas point, répondit Élisée; est-ce que tu frappes ceux que tu fais prisonniers avec ton épée et avec ton arc? Donne-leur du pain et de l'eau, afin qu'ils mangent et boivent; et qu'ils s'en aillent ensuite vers leur maître.
23 Le roi d'Israël leur fit servir un grand repas, et ils mangèrent et burent; puis il les renvoya, et ils s'en allèrent vers leur maître. Et les troupes des Syriens ne revinrent plus sur le territoire d'Israël.
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Avrilly (Eure)/soir d'hiver/2014
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La clinique du sommeil
37 % des français souffrent régulièrement de troubles du sommeil.
Dans ce billet donc je parlerai de moi, mais probablement aussi d’un tiers d’entre vous. Les troubles du sommeil ont fait leur entrée dans ma vie il y plus de dix ans, devenant au fil des années de véritables compagnons, une seconde peau, un attribut qui me définit parmi d’autres, âge, métier, hobbies.
On aime à dire de certaines personnes qu’elles sont « destinées » à une carrière brillante ou à un avenir plus ou moins radieux ; à regarder mon patrimoine génétique on aurait facilement pu me prédire un destin d’insomniaque. Tous les membres de ma famille dorment avec encombre : mes deux parents sont adeptes de nuits courtes et de phases d’éveil prolongées, une de mes sœurs les imite fidèlement et l’autre dort en apparence comme une marmotte, parfois jusqu’à neuf ou dix heures quand elle n’avait pas encore d’enfants, mais il arrive que ses nuits soient perturbées par des terreurs nocturnes. Tout à coup elle crie, panique, s’éveille en sursaut. La crise cardiaque est garantie si vous partagez sa chambre.
Jusqu’à un certain âge, ces problèmes m’étaient étrangers. Je dormais en moyenne huit heures par nuit, voire plus l’hiver quand je n’arrivais pas à sortir de mon lit, finissant par sécher la première heure de cours au collège ou au lycée, avec la complicité de ma mère qui écrivait « règles douloureuses » ou « fièvre » sur la page des justificatifs d’absence de mon carnet de correspondance. Eventuellement si une échéance importante, surtout des examens écrits ou oraux, m’attendait le matin, je m’éveillais quelques fois dans la nuit et en rêvais à plusieurs reprises, mais jamais rien de méchant.
Et puis un jour, elles ont frappé à ma porte. Je dis « elles » pour « insomnies » comme je pourrais dire « ils » pour « éveils nocturnes ». Chaque être est unique dans le rapport complexe qu’il entretient avec ses nuits. Pour moi ça s’est immédiatement caractérisé ainsi : après 4h de sommeil environ, je me réveille, en pleine forme et pleine conscience et je ne parviens à me rendormir que deux heures plus tard, presque à la minute près. Il peut se passer toutes sortes de choses pendant ces deux heures, j’y reviendrai.
Ces insomnies ont-elles débarqué de nulle part ? Bien sûr que non. Je sais dater leur arrivée avec exactitude et les relier à un événement précis dans ma vie. J’avais 25 ans. Je menais en apparence une vie douce et rangée, dans le cocon sécurisé que j’avais créé avec mon amoureux de l’époque. J’étais au rendez-vous des attentes que je m’étais fixée toute seule et grâce auxquelles j’avais l’impression d’avoir trouvé ma place, au travail, dans ma vie affective, dans ma famille. Je ne me posais pas trop de questions, ou peut-être n’y prêtais-je pas attention, préférant écouter ce que les autres avaient à me dire au lieu de ce qui se passait dans ma tête.
Jusqu'au jour où tout a basculé. Sans prévenir personne, même pas moi, je me suis mise à porter un regard différent sur ce qui m’entourait et j’ai eu envie de tout quitter, à commencer par mon compagnon, de tout remettre à plat et de recommencer différemment. Ce qui était constitutif de ma vie est devenu soudainement l’incarnation du passé, d’un passé à laisser derrière soi, et vite.
Une nouvelle Anouk que je ne connaissais pas a pris place et beaucoup de choses ont changé à ce moment-là : je l’ai dit, je ne me posais pas trop de questions, mais j’ai commencé m’en poser des milliers, en permanence, sur tout, mes choix, mon passé, le sens de la vie ; d’une personne réservée et pas toujours facile d’accès je suis devenue beaucoup plus sociable, à aller vers les gens, à chercher du lien ; aimant auparavant rayonner avec parcimonie autour du 4ème arrondissement de Paris, jamais plus de 20 minutes en Velib’, je suis devenue ultra mobile, avec un désir fort de voyages et d’aventures.
Mon sommeil en a été immédiatement affecté. Au début, ces deux heures d’éveil nocturne me permettaient de rêvasser, d’écouter discrètement de la musique, d’imaginer les contours de cette nouvelle vie qui m’attendait, pendant que mon passé dormait paisiblement à côté de moi. Mais bien vite elles sont devenues le cadre idéal pour que mon anxiété nouvellement révélée puisse s’exprimer pleinement.
Alessandro et Gino m’ont offert récemment un ouvrage un peu mystique mais passionnant sur le sujet, Insomnia, qui résume très bien la chose : « A l’heure où il n’y a plus grand-chose à faire, à l’heure où le monde est inquiétant dans son silence, l’amas d’angoisses nous frappe avec une nouvelle intensité. »
Durant les 6 premiers mois, je me réveillais toutes les nuits. Réglée comme une horloge. Après 4 heures de sommeil un œil s’ouvre, dans la minute qui suit l’usine à questionnements et panique s’enclenche, on se tourne, on se retourne, on regarde son portable et après une heure trente environ le rythme cardiaque ralentit, on se rassure, on trouve des solutions à des problèmes qui n’en étaient pas, puis on se rendort. Quand on se réveille le lendemain matin, tout va mieux, on est une nouvelle personne et la vie est belle. J’ai ainsi appris à vivre avec deux heures de sommeil en moins toutes les nuits. J’en tirais presque une fierté malsaine lorsque je débarquais dans les bureaux grisâtres des grandes tours de la Défense. « Je suis capable de dérouler mon power point pendant deux heures en rdv client sans fatiguer une seule seconde, puis d’enchaîner une journée de boulot avec une soirée à picoler dans Paris ». Quel accomplissement !
Ma mère, qui ne sait pas faire de compliments, le formulait ainsi « Tu as l’air toute fraîche. On ne voit pas du tout que tu manques de sommeil. Tu n’as pas de chance, les gens ne doivent pas être indulgents avec toi du coup. »
On s’habitue à tout, même et surtout à l’inconfort, et peu à peu les nuits de huit heures et l’entrain du matin sont devenus un lointain souvenir, un attribut de l’ancienne Anouk. J’ai toutefois cherché des solutions : l’acupuncture, parce que l’effet avait été immédiat chez une de mes amies, qui s’est soldée de mon côté par un échec ; la mélatonine, ça marche un temps, mais le cerveau, plus fort, la rend petit à petit inefficace ; développer une routine du soir – recommandation d’un petit bouquin sur le sommeil offert par une autre amie -, peu concluant ; le yoga du soir, intenable. J’ai aussi essayé d’occuper ces deux heures de temps : faire le ménage, lire, évidemment passer des heures sur mon smartphone, travailler (je l’ai peu fait et j’en garde un souvenir atroce).
Au début de ma trentaine je me suis mise à mon compte et, le télé travail aidant aussi beaucoup, j’ai trouvé le moyen de rattraper au petit matin les heures perdues en pleine nuit, en me levant plus tard.
Cette ruse a permis de limiter le problème mais je continuais de rêver à un temps où le sommeil était synonyme de réconfort et pas un sujet problématique, sans pour autant faire grand-chose pour le résoudre.
Quand ma relation avec l’insomnie a fêté ses dix ans, j’ai décidé d’agir. J’ai décidé d’aller faire un séjour à la Clinique du sommeil.
Comme son nom l’indique, la Clinique du sommeil est un lieu médicalisé où l’on peut rester une ou deux nuits pendant lesquelles notre sommeil est observé et analysé. Le tout pris en charge par la sécurité sociale, pour peu que l’on s’arme de patience, car l’attente se compte en mois entre la première consultation chez son médecin traitant et le jour où l’on débarque avec son baluchon pour passer son séjour. Une modeste recherche Google m’a conduite à choisir le service sommeil de l’hôpital Jean Jaurès, dans le 19ème arrondissement, sobrement appelé « BioSerenity ».
Rendez-vous a été pris pour deux nuits en avril, un jeudi et un vendredi soir, le service n’étant pas accessible le week-end, ce qui m’a rendue indisponible pour le travail, m’obligeant à annoncer aux gens que je me faisais hospitaliser puis, face à leurs mines inquiètes, à leur révéler que j’allais faire analyser mon sommeil.
Avant cela, j’ai dû tenir un carnet de bord de mes nuits, soit noter mes heures de couchers et d’éveils nocturnes et matinaux pendant deux semaines, dans un tableau prévu à cet effet. Se sentant déjà observé, mon sommeil a réalisé ses plus belles performances, pour bien justifier ce passage à la clinique : une insomnie de deux heures par nuit, toutes les nuits pendant quinze jours. Quand j’ai fait mon entrée dans ce service quasi désert de l’hôpital, je n’en menais pas large, valises à la main et sous les yeux.
Mais tout de suite je suis très bien accueillie par les infirmières et les aides-soignants. On m’explique ce qui va se passer, on me demande d’enfiler mon pyjama, que je ne quitterai pas pendant deux jours, on installe tout un tas d’appareils sur mon corps et ma tête, maintenus par un filet blanc qui me donne une tête de télétubbies, ou de gland, au choix. On m’explique aussi les règles : le dîner est servi à 18h15, le petit déjeuner à 8h, le déjeuner à midi, réveil obligatoire à 7h30, interdit de quitter la chambre entre 19h et 7h le lendemain parce que je suis filmée. Je me sens un peu comme dans un EHPAD, ce qui n’est pas si désagréable en fin de compte.
Ma chambre est d’ailleurs très confortable, avec trois grandes fenêtres sans vis-à-vis qui me laissent entrevoir le ciel étonnamment bleu pour un début de printemps parisien.
En principe le séjour à la clinique se termine par une entrevue avec un médecin mais l’infirmière m’apprend qu’il n’y en a pas le samedi, donc dans mon cas, un médecin passera le vendredi en fin de matinée, soit le lendemain et je pourrai prendre un autre rendez-vous quelques semaines après pour un bilan global.
Ma première soirée se déroule dans la douceur, je fais une petite balade en pyjama et chaussons dans la courette de l’hôpital, je déguste un repas délicieux à 18h15 précises et je me prends des bouffées nostalgiques et des envies d’antan, en regardant Conte d’été d’Eric Rohmer, un film dans lequel Melvil Poupaud, à une époque sans smartphones, sans internet et sans contraintes, erre dans les dunes de Bretagne Nord avec tout un tas de filles.
La nuit qui suit est correcte, n’ayant pas grand-chose à faire je me couche tôt, je me réveille au bout de 6h, traîne sur mon téléphone, lit un peu et me rendors, jusqu’à ce que l’aide-soignante du matin vienne me tapoter le bras à 7h30, précises. Ces attentions permanentes et cette sensation d’être totalement prise en charge sont extrêmement agréables et me donnent le sentiment d’être en vacances.
« Tu es parti à Deauville ce week-end ? Moi j’étais à la Clinique du sommeil. »
Je suis tout de même pressée d’avoir la visite du médecin et je trépigne toute la matinée. Malheureusement il faudra attendre un peu après 14h pour que Gisèle, dont j’ai oublié le nom de famille, entre dans ma chambre. Elle me salue et reste debout, on sent qu’elle n’est pas là pour longtemps.
« - Alors alors, nous avons vos résultats ! Mais avant racontez-moi un peu, qu’est-ce qui vous amène ? me demande-t-elle.
Eh bien voilà, je fais des insomnies depuis dix ans, je me réveille la nuit plusieurs heures, j’ai essayé quelques trucs mais rien n’a marché.
D’accord, je vois sur vos tests que vous ne faites pas d’apnée du sommeil, vous n’avez pas non plus de syndrome des jambes sans repos. Vous ronflez un peu mais bon … sur le plan physiologique rien d’anormal. Vous savez pourquoi vous vous réveillez la nuit ? »
Merde, est-ce que je lui explique la rupture il y a dix ans, tout ça tout ça ? Ça sonne ridicule et ça sort ridicule quand j’essaie de l’expliquer.
« - Bah euh, j’étais avec quelqu’un et je me suis séparée et donc euh …
Ça vous stresse ça ? Elle a un air moqueur, super.
Bah ça a été un petit choc et puis euh… mais je fais une thérapie aussi.
D’accord. Mais en ce moment vous êtes avec quelqu’un ?
Je me suis séparée de Vincent trois mois avant.
J’étais avec quelqu’un mais on n’est plus ensemble parce que c’était, parce qu’il était …
Compliqué ? Elle trouve le mot juste mais le prononce en frisant du nez, comme si elle disait « Ça sent le fromage ici. ». Le travaille aussi vous stresse ?
Euh … oui … aussi. »
Je la vois qui sourit, tourne la tête et presque se désespère.
« Mais vraiment je ne comprends pas pourquoi vous stressez comme ça ! »
Merci Gisèle, merci pour ce regard sans nuance et bien rationnel sur dix ans de ma vie que ni vous ni moi n’arrivons à résumer. Elle aimerait que je réponde là comme ça à une question qui a fait l’objet d’années de réflexions et d’analyse, qui a alimenté mille conversations, qui sera bientôt le sujet central d’une page Insta !
Eh beh … »
Voilà ma réponse.
Elle me demande ensuite quelles sont mes habitudes de sommeil, ce que je fais quand je me réveille la nuit. Très fièrement je réponds « Je lis ! », parce qu’il est hors de question que j’admette que je scroll sur les réseaux pour la voir m’engueuler.
« Ah mais ça ne va pas du tout ça ». Aïe.
Elle m’apprend alors que lorsque je suis dans mon lit je ne dois rien faire d’autre que « dormir et faire l’amour » sinon j’envoie un message à mon cerveau comme quoi le lit est un lieu d’éveil. Elle me conseille de patienter dans le noir et de faire des exercices de respiration quand je fais une insomnie, là aussi pour ne pas faire croire à mon cerveau qu’il est l’heure de se lever. Enfin, elle me suggère des thérapies comportementales de groupe organisées par un certain Réseau Morphée, avant de me tendre les résultats d’analyse de ma première nuit.
Bon bah voilà, encore 24h à passer à la clinique, à digérer cet échange qui a duré en tout et pour tout 15 minutes et à continuer de me faire assister comme une petite vieille par le personnel soignant, bien plus attentionné que les médecins, mais fallait-il le préciser ?
J’en profite pour consulter mes résultats, je ne comprends pas tout, mais je note que mon taux de sommeil profond s’est élevé à 50%, ce qui est deux fois plus que la normale. Peut-être ai-je besoin de moins d’heures de sommeil car celui-ci est très efficace ? Je note aussi que mon rythme cardiaque est très bas. Quand je suis éveillée et au repos, il atteint péniblement 57 battements par minute, soit d’après Internet le taux d’une personne âgée OU d’une sportive de haut niveau. Stylé.
Je dors très bien la deuxième nuit et me réveille avec un niveau de détente maximal. Je suis presque triste de quitter la clinique et de reprendre mes responsabilités. J’ai l’impression d’être une nouvelle personne et cette bonne humeur me suit pendant plusieurs jours.
Pour ce qui est du sommeil, je n’ai pas contacté le réseau Morphée et il est loin d’être parfait, mais j’ai quand même noté une nette diminution et même un raccourcissement de mes éveils nocturnes. Surtout, quand je me réveille la nuit, je ne panique plus, je me prélasse dans le noir et j’attends patiemment. Les insomnies en deviennent presque des moments agréables comme elles l’étaient au tout début.
Quant à savoir pourquoi une rupture a provoqué une telle tornade et pourquoi l’anxiété s’est installée ainsi dans ma vie, bref comme dirait Gisèle, pourquoi je « stresse comme ça » ? Ma foi, pour comprendre il va falloir continuer de lire La perditude des choses.
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Le paradis c'est ici.
Je n'avais jamais encore commencé d'article avec autre chose qu'une phrase d'accroche, un click-bait sensationnel, mais là, j'ai même pas besoin d'essayer de vous vendre l'article d'avance : j'ai trouvé le vrai paradis.
Un peu comme le paradis de mon grand-père était son chalet au Lac Long, le paradis d'Afrique, c'est à Kibuye.
Pour goûter au paradis à petit budget, y'a notre option: le Rebero Kivu Resort. À 100$CAD pour 3 nuits, vous briserez pas votre tirelire. Et puis la vue sur la baie est à couper le souffle. De jour tout comme à l'arrivée de la nuit!
Bon, le déjeuner inclus est assez ordinaire, voire décevant, mais considérant le prix de la chambre, surtout quand les autres hôtels autour sont 2-3 fois le prix, disons qu'il faut bien qu'ils coupent à quelque part. Et puis les portions sont suffisantes pour démarrer la journée et se rendre jusqu'au dîner.
L'Agatogo pour souper, plat traditionnel rwandais, est excellent par contre! Je ne m'en lasserai jamais. Bon, jen ai déjà parlé, c'est pas mal le ragoût de ma grand-mère, mais avec des bananes vertes en plus. Ça pourrait pas être plus réconfortant.
Le lac Kivu, un joyau d'Afrique
J'aurais jamais cru tomber en amour avec un lac, surtout considérant à quel point j'aime l'océan. Mais j'connaissais pas ce merveilleux endroit, quand j'pensais ça.
Le lac est pas juste beau, y'est grand et parsemé d'îles (environ 250). Un de ses deux seuls défauts, c'est qu'il est pas vraiment plongeable, avec ses 240m de profondeur moyenne et ses 300 Km cubes (oui oui, kilomètres cubes, j'me suis pas trompé) de méthane et de dioxide de carbone qui "chillent" au fond, disons que je m'aventurerais pas trop dans ses profondeurs.
Cette même particularité a amené sur le lac deux stations d'extraction du méthane, pour s'en servir comme source d'énergie. Avec un peu de chance, l'activité bactérienne qui transforme le CO2 en méthane suffira pour alimenter les besoins énergétiques du coin pour un ptit bout.
Son autre défaut, ben c'est qu'une grande majorité du lac (dont sa gigantesque île au milieu) est en République "Démocratique" du Congo, à ne pas mélanger avec son voisin, la République du Congo, qui elle est plus sécuritaire même si elle n'a pas "Démocratique" dans son nom. Mais bon, je suis pas ici pour vous donner un cours de géopolitique, je vais m'arrêter ici.
Un 40$ bien investi
Passer un avant-midi à voyager d'île en île, en débutant par l'ascension de l'île Napoléon (elle ressemble vraiment à son chapeau) est un investissement que je ne regrette pas, pour ne pas dire un incontournable.
En montant, c'est pas juste une petite randonnée de santé, on croise des oiseaux, des mille-pattes et des vaches (ça l'air qu'elles nagent d'île en île et qu'on peut même nager avec elles). Sans compter les figuiers, les goyaviers, les citronniers et plein d'autres végétaux qui m'échappent.
C'est subtil, mais je suis sur la photo suivante. Pour ceux qui me connaissent bien, si y'a deux sommets, vous pouvez compter sur moi pour faire les deux... même s'il faut courir!
On est tu pas beaux!?
Les plus attentifs remarqueront peut-être, sur la ligne horizon de la plupart des photos, des îles, au loin. La toute petite est au Rwanda, alors que l'autre gigantesque île, est en RDC. J'en parlais y'a quelques instants. Attendez, je zoom:
Autre détail intéressant, ladite petite île rwandaise est aussi un centre de désintox pour tous types de dépendance.
Mais bon, revenons sur l'île.
À la descente, notre guide nous amène sur un sentier différent pour essayer de voir des chauve-souris.
Et on va finalement réussir à en croiser. Et pas juste quelques unes. Assez pour que je ne sache plus où regarder et que j'aie presque envie de me boucher les oreilles tellement leur cri cacophonique me broie les oreilles.
Écoutez (et regardez) ça :
C'est tout une expérience. Pour les plus anxieux, sachez que c'est une espèce frugivore et insectivore. Pas de danger de se faire mordre et s'transformer en Batman.
J'ai le droit de mélanger les histoires de Spiderman et de Batman si je veux! Merci de ne pas me reprendre.
Et là on en est juste à la première île. Et je vous ai épargné les oiseaux vus en chemin.
Les cinq autres auront tous leur attrait particulier sans être aussi grandioses que la première :
L'île de la paix était jadis un hôtel, maintenant disparu, car les îles sont des espaces naturels protégés depuis je-sais-plus-quand. On y entendra plein d'oiseaux, mais rien de bien spécial.
L'île des plantations... est pleine de plants normalement cultivés dans la région, tels que les bananes de cuisson, les noix de macadame, le maïs et le café... qui poussent un peu en friche maintenant car comme je disais, les îles sont maintenant protégées, et donc sans (trop) d'intervention humaine.
Je sais pas si c'est potentiellement toxique, mais saviez-vous que des grains de café frais, ni séchés, ni torréfiés, ça goûte les haricots verts!? Moi non plus, jusqu'à ce que j'y goûte.
L'île volcanique, qui sort à peine de l'eau, tient son nom du fait que dans les temps anciens (je n'ai pas fact-check, y'a déjà trop de choses a valider et à dire ici) il y avait encore de l'activité volcanique qui a mené à l'apparition de ladite île. Pas difficile à croire quand on sait que sous le lac, y'a encore de l'activité volcanique occasionnelle.
Et une petite île où les femmes qui tombaient enceintes hors-mariage étaient abandonnées, en guise de châtiment. Mais qui étaient parfois secourues par des pêcheurs congolais, de nuit. Comme quoi c'était pas toujours la mort qui les attendait, même si c'était pas trop joyeux comme coutume.
Et il reste encore une île dont je n'ai pas parlé...
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« Voyage autour de ma chambre / 在自己的房間旅行 » 2007
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Mon histoire avec la musique commence réellement en 2000, lorsque que ma maman m'offre mon premier album de Bon Jovi à l'époque MTV, Viva Polska, Onyx TV et toutes ces chaines du câble, passer en boucle le titre "It's My Life".
Cet album à fait de mon adolscence, une vie incroyable, j'adorais ce groupe, j'avais des poster des cartes postales. Puis la même année, je suis alors en 6ème et ma vision de la musique change avec 1 album Hybrid Theory de Linkin Park.
C'est eux qui m'ont amené à la scène métal que je connais aujourd'hui, cette album à tournée plus de 1millions fois dans mon poste, je connais les chansons par coeur, je chante beaucoup dans ma chambre les morceaux surtout le passage de Mike Shinoda qui est mon chouchou à l'époque.
Puis 2004 une rencontre va faire que ma vie à changé, il me fait découvrir cet album qui me grave et me parle d'un certain Jonathan Davis.
2004 KoЯn arrive dans ma vie et cette même personne ne me parle que de cet album Take A Look In The Mirror. Il adorait surtout ce titre "Break Some Off" pour la batterie incroyable, mais moi je l'aimais pour le cingle "Right Now" dont le clip était Gore à Souhait ! Et j'adorais ça !
Je naviguais, écouter ces groupes de cette fameuse personne ça passer entre du Slipknot, Fear Factory, Chevelle, Pleymo, Staind, Sum41, Rammstein ou encore Limp Bizkit.
Moi je faisais mon chemin, j'ai aimé ce groupe pendant des années au point même de m'appeler KoЯnette. À l'époque on pouvait trouver des livres très cours "Linkin Park de À à Z". Je l'avais trouvé aussi pour KoЯn et je découvre mon nouveau groupe qui va devenir celui que je vais suivre longtemps Adema. Le demi-frère de Jonathan Davis n'est qu'autre que le chanteur leader du groupe Adema. Et comme pour Linkin Park j'adorais chanter leurs morceaux et je m'imaginais dans leurs groupe (oui j'étais une ado fanatique).
Ce groupe était un culte, tous mon entourage le connaissent alors que clairement ils n'ont jamais réellement tournée en France.
2006 Je sors avec ce fameux garçon même si j'étais en mode "nan mais c'est trop un connard". Ce moment ça sera accompagné par du Pleymo. Putain de souvenir surtout avec le DVD, ces morceaux ou clairement la Batterie (son instrument fétiche, car il en jouait depuis ses 9ans) me souffle à chaque foi (Kubrick, Muck).
Mais 2006 sera aussi un drame, la vie est mal faite, et ce drame sera aussi accompagné de Pleymo "Qu'est-ce qui nous restera" "Un Parfum Nommé 16ans" tous ces chansons qui sont passées en boucle lorsque je n'allais pas bien. J'étais dans le dénis, j'ai oublié même ce qui se passer autour de moi, un vide qui ne laisser entrer aucune lumière, mais qui retsé à vivre avec lui pour toujours.
C'est alors qu'un jour en 2008 un ami nous parle d'un groupe de Toulouse du nom de Sidilarsen. Ce groupe à partagé 10 ans de notre vie avec une amie à moi, on les as suivis, bousillé nos Doc' Marteen sous le feux de leurs scènes.
Pendant cette periode des rencontres qui m'ont fait découvrir la musique electronique notament Noisia qui est pour moi l'un des meilleurs, créateur de musique electonique de leurs génération. (Ils ont même un duo avec KoЯn).
Ensuite je pars de ma ville natal, toujours les oreilles dans le dubstep. Et puis grace à des replays de concert des vieilles charues je me suis mise à écouté un groupe qui va être le tremplin de ma vie aujourd'hui... Of Monster And Men. Je fais écouter ça un covoitureur qui me dit, "leurs accent et surement Irlandais ou nordique". Je regarde leurs page Wikipédia et je vois islande. Mon copain lui avait voyager là bas une 15aine de jours et là je suis tombé amoureuse du pays, j'en parlais souvent diffusais des photos, parler du groupe etc et là !!! Vous le voyez venir !!
On m'envois ce moreau
Je suis d'abbord intriguée mais surtout très emballée par ces basses incroyable et ce grognement sans cesse. Mais qu'elle langue incroyable parle t'il anglais et là je vais voir les paroles "Við skerum á Augnaráð Nú stingur í Ofbirta"
Je tombe littéralement amoureuse du morceau, de la langue j'achète l'album.
Je vais ensuite à leurs concert ma vision de la musique à changé, ma consommation aussi, j'écoute différement et ce groupe à fait quelques choses d'uncroyable entre cet album et les précédents, des choses artistiques
Prochain article mon premier live de Sigur Rós <3
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SALE WEEK-END - première partie
Il y avait longtemps que nous avions prévu cette virée, avec mes deux amis, Harry et Neil, pour nous détendre un peu. Au moins le temps d’un week-end. Et Dieu sait que j'en avait besoin. Harry avait invité son voisin à nous rejoindre. Tyler McKenzie, un homme réservé, je dirais même sombre. Grand, plutôt beau mec, un peu mal foutu tout de même avec sa dégaine de privé mal peigné. En somme, je ne savais pas trop quoi en penser...
Notre plan pour le séjour était simple : louer un petit chalet près d’un lac, loin de la civilisation, et liquider notre stock d'alcool. Bien entendu, j'avais pris quelques bonnes bouteilles de rouge. Merlot et autre tralala du genre. Je buvais une fois l'an et n'aimais donc pas me soûler à la piquette...
Ça fait alcoolique.
Nous étions tous sortis assez tôt du travail. Harry nous avait réservé notre datcha. Il devait être seize heures quand nous avons pris la route. Une bonne musique pour détendre l'atmosphère, deux mecs assez cintrés pour mettre l'ambiance, l'alchimie parfaite pour passer un bon moment, le temps du trajet. Les deux heures de route avaient filé très vite. Arrivés sur place, mon premier geste fut de me jeter sur le coffre de la voiture afin de prendre la bouteille de champagne et mon sac de voyage. En courant vers notre cabanon je criai :
— Harry, clés !
Il me les jeta directement dans la main.
— Bien visé !
— Bons réflexes !
J'ouvris la porte.
Bon sang quelle bonne odeur de bois ! On va passer un bon week-end j'espère…
Les gars me suivirent de peu, je mis la bouteille au frais. Neil apporta les caisses de rouge, les posa sur la table de la véranda, puis saisit une des bouteilles :
— Allez, en attendant le Champouss… Il est où le tire-bouchon ?
— Tiens. Attends, les verres... Restons un minimum civilisé ! lui lançai-je.
Alors bien sûr, je fais ma belle, je sors un carton. Dans ce carton : des verres œnologiques ! J'aime le bon vin ! Là, bien sûr tout le monde pouffe de rire, Neil et Harry me traitent de bourgeoise. Tyler, lui, ne dit rien, il se contente juste de faire un mouvement de la tête, l'air de dire : « bon goût ». J'apprécie... réservé, mais sympa, à voir...
Après avoir vidé la bouteille de Médoc nous sortîmes nous promener le long du loch. Un paysage fabuleux se dessinait sous nos yeux, les collines verdoyantes tout autour de nous, une eau pure comme le diamant, pas âme qui vive, juste quelques piafs se battant en duel pour le prix Nobel de la chanson sauvage. J'avais quand même embarqué la bouteille de champagne.
Une petite coupe dans la nature, simplement parfait !
Les hommes étaient absolument ravis de boire ce pétillant savoureux, assis dans l’herbe, sous les rayons d’un soleil couchant.
Je reconnais que la fraîcheur du printemps accompagne parfaitement une telle boisson. Ça titille les papilles !
Harry et Neil entonnèrent leur chansons préférées.
Je crois que quasiment tout le répertoire de Woodstock y est passé !
Tyler riait de bon cœur, grisé par l'alcool. Il s’était détendu, devenant moins sinistre. Je me demandai ce qui l'avais rendu ainsi ? Il ne devait tout de même pas être aussi taciturne étant enfant ? Nous rentrâmes à la tombée de la nuit, je proposai une partie de poker, mes trois hommes étaient enchantés. Tyler me fit un clin d’œil. Le pauvre commençais à être bien imbibé ! La partie se prolongea jusqu’à deux heures du matin. Nous étions complètement défaits. McKenzie alla se coucher, en premier. Il se sentait un peu mal. Nous avions bu au moins deux bouteilles chacun. Je m’inquiétais pour lui. Au moment de plumer Harry et Neil jusqu'au croupion, je lâchai mes cartes.
Un carré d'as !
— Continuez sans moi les gars, je reviens...
— Houhou ! fit Harry me montrant du doigt.
— Idiot !
Notre petit chalet en bois, était composé d’une véranda avec cuisine (là où nous jouions au Pocker) et de deux chambres. Neil et moi avions prévu de dormir dans la pièce principale, sur le canapé en L, tandis que Tyler et Harry avaient investi celle du fond. Ce n'était pas encore le moment de dormir. Mes deux idiots d'amis se chamaillaient pour ouvrir une autre bouteille, je leur criai de ne pas y toucher avant mon retour. En entrant je vit le pauvre animal roulé en boule, serrant son oreiller contre lui.
La bonne gueule de bois au réveil !
Je m'approchai de lui, il comatait, ne dormant pas vraiment. Je retournai a la véranda, coupai un citron, remplis une bouteille d'eau, pressai le fruit dans un verre et versai le contenu. Retournant dans la chambre, je constatai que Tyler n'avait pas bougé. Le relevant tant bien que mal, je lui fis boire le breuvage. Il grommela quelques mots.
— Force-toi, ça t'évitera d'être trop malade, demain.
— Arrête, grogna-t-il en repoussant la bouteille.
J’insistai. Il me regarda d'un air mauvais. J'espérai que le lendemain il changerait d'avis. Les gars se ruèrent dans la chambre, curieux. Ils se mirent a chahuter. Je les calmai et tout le monde finit par se coucher. La nuit, vers cinq heures, j'entendis du bruit dans une des pièces. Je me levai. Voyant de la lumière dans la salle de bain, je poussai la porte. Tyler, se lavai les mains, je pris la bouteille d'eau citronnée, que j'avais laissée sur le lavabo et la lui tendis :
— Non ne dis rien, finis la…
Il me jeta un regard agacé. J'abandonnai ma tentative, reposai la bouteille et retournai me coucher.
Au bout d’un moment, il a bien fallu que je me mette dans le crâne que je ne suis pas sa mère. Mais j’ai toujours une cette tendance à m’inquiéter pour les gens. Un traumatisme d’enfance...
Il était neuf quand je me levai. J’étais la première. J'avais besoin de prendre un bain.
Bon sang, ce que j'ai soif ! C'est vrai qu'une fois propre, on se sent revivre ! Tiens, la bouteille d'eau au citron... vide...
Je sortit sur la véranda pour préparer un brunch aux petits gars, qui dormaient comme des morts. Encore. Le premier à émerger fut Harry. Puis Neil, suivi de Tyler. J'entendis un vacarme monstrueux dans les chambres, c'était la file d'attente à la salle de bain.
Pire que des gosses !
Ils déboulèrent tous dans la véranda, mais elle est vide. J'avais mis la table dehors. Le soleil illuminait cette matinée enchanteresse. Nous avions tous besoin de vitamine D après une telle soirée. J'en profitai pour grimper à un arbre afin d’apprécier la fraîcheur printanière, en paix. Je vis les gars s'installer tranquillement et commencer à boulotter le British Breakfast.
Quelle bande de gloutons !
— Où est Law ? demanda Harry.
— Elle dort, répondit Neil.
— Non, mec. Pas son genre.
— C'est elle qui a préparé tout ça ?
— Hm, ouais. Pour sûr ! C'est une lève tôt. Même bourrée, elle est au garde à vous.
Je les observais du haut de mon point de mire. Tyler ne disait rien. Il était redevenu taciturne. Il avait l'air d'être plus frais que la veille. Ma formule avait fonctionner.
— L'armée ça vous change un homme ! déclara Neil, sur un ton jovial.
— Tu l'as dit, excellents états de service, mine de rien, regarde moi ce bacon ! répondit Harry.
Tyler les regardait fixement.
— C'est pas tout, mais elle est passée où celle-la ?
— Elle fait son jogging, je présume...
Sérieusement, moi faire un jogging ?? L’armée c’est fini, je cours pour réfléchir, point. Là, c’est week-end !
Je sautai de mon perchoir :
— Plutôt mourir !
— Law, salle garce t'étais là-haut tout ce temps ?! S’exclamèrent ces deux imbéciles, qui me servaient d’amis.
— Vous êtes aveugles les dégénérés ?... J'ai faim.
Je m'installai à coté de Tyler. Il était, pour le moment, celui qui me semblait le plus civilisé de la fine équipe. Je replis mon assiette de bonne choses et mon mug de café bien noir. Les gars commencèrent à raconter des anecdotes avec leurs conquêtes féminines. Comme toujours, Harry vantait ses exploits. Quels gamins, dire qu'ils avaient trente-six et trente-huit ans.
— Face de lard, tu soignes ta névrose en te payant des filles de joie. Ta femme, elle en pense quoi ? lançai-je en riant.
Miracle ! J'ai réussi à dérober un sourire à Tyler. Mais ça n'a pas découragé Harry. Ce qu’il peut me gonfler, des fois…
J'arrêtai de manger, il m'avait coupé l'appétit. Me levant, j’allai me promener. Je pensai même piquer une tête dans le lac. Le climat était absolument parfait. Les doux rayons du soleil, la petite brise matinale me donnaient l’impression de renaître. Cette eau cristalline m’appelait à plonger.
J’aime nager. Ça me soulage du poids de la vie. J’oublie.
En sortant, je tombai sur Tyler. Et merde, j’étais en culotte et soutien-gorge ! En ramassant mes vêtements, j’aboyais :
— Tyler, tu peux te retourner ? Goujat !
Le pauvre s’exécuta sans rechigner. Je me rhabillai rapidement, puis le rejoignais en lui donnant un coup d’épaule pour lui indiquer qu’il pouvait se détendre. Il posa un regard désolé sur moi. Je vis un sourire s’esquisser au coin de ses lèvres. Soudain, je sentis mon mobile vibrer dans ma poche. J'avais reçu un texto :
« Glasgow, Hagard 503 sur Edinburgh Road, colis en attente... »
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