#tout le contour des yeux
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Après avoir pris manuellement les échantillons d’orges au cul des bennes.
#tout le contour des yeux#surtout la base des cils#et genre au niveau des cernes#help me#ça me pique encore la nuque et les avants bras#agriculture#moisson2023#j’peux pas j’ai moisson
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– “Prends-moi la main, Martial. Je sens qu’elle arrive... Elle est déjà là.” Émile était devenu pâle comme un enfant fiévreux, le teint cireux et le regard de moins en moins mobile. Martial l’avait soulagé de son bardas, puis défait les boutons de sa gabardine. Derrière le tissu percé, son gilet et sa chemise étaient rendus poisseux d’un sang épais. Il respirait très mal, mais ça ne s’épanchait plus.
– “Ça va aller mon Émile, n’aies pas peur.” À genoux dans ce trou de mortier, hors de vue des tireurs allemands, Martial était perdu. Une minute plus tôt, Émile, qui cheminait devant lui, s’était effondré comme un sac de linge, pile quand la détonation d’un Mauser avait claqué sèchement au loin, là-bas vers l’Est, du côté des barbelés fridolins. Plaqué au sol, il avait tout juste eu le temps de le prendre par les brêlages pour le tirer dans un trou d’obus. Que faire si loin des lignes ? Pas la peine de gueuler au secours. À un mètre de profondeur, derrière la terre retournée, personne n’entendrait. Et pas de fusée dans la musette. “Pas la peine, y se passe plus rien ici”, lui avait asséné l’adjudant Bollard avant le départ vers l’avant-poste du Lieutenant Dutray, avec des instructions écrites et un sac de ravitaillement. Mais pourquoi un de ces crétins de Boche avait fait feu ? Des jours que la pétarade avait cessé ! Merde, pourquoi ?! Merde, merde et re-merde !
– “Martial, t’es toujours là hein ?” Martial savait que sa voix allait flancher. Sa vue était entrain de se troubler. C’est que dans sa grosse pogne si froide de boue et de pluie, il sentait la fine main d’Émile plus froide encore. Il se racla la gorge. “T’inquiète, j’ai envoyé une fusée, les secours vont arriver. Ça va aller vite, ils ne tirent plus en face.” La tête d’Émile glissait doucement sur le côté. Martial la redressa et se pencha sur son jeune copain de tranchée. “Merde, Émile, tu vas pas lâcher maintenant. Six mois qu’on traine ensemble ici à déjouer tous les mauvais sorts. Partout on raconte que ça va se terminer, tout ce tintouin, ce merdier. Si c’est pas aujourd’hui, ce sera demain, ou la semaine prochaine, mais guère plus je te dis...” Émile esquissa un sourire. “C’est bête ça, alors. On devait rentrer ensemble pour que je te présente ma sœur.” Il y eut un temps. “Elle est jolie, tu sais, la petite Charlotte.” Martial sentait les larmes creuser leur chemin le long de ses joues, inondant chaque contour de sa barbe sale. ”Oui, elle est gironde ta frangine, mon Émile.” Sa respiration s’arrêta d’un coup. Martial eut le réflexe de secouer le tirailleur de seconde classe Émile Gandin, mortellement blessé d’une balle au poumon.
– “Tu dois pas partir, Émile ! J’entends les gars de la Santé qui arrivent, dis donc ! Respire, bon sang !” Émile eut une inspiration brève et un peu de lumière revint dans son regard. “... et mes parents, Martial. Je suis sûr que tu plairas à mon père,. C’est un dur à cuire, comme toi…”
– “Arrête de causer. Repose-toi, là. Fais pas d’effort, respire bien.” Martial plongea son regard dans celui d’Émile, 22 ans. Il s’imprégna de l’image de son jeune visage, si affreusement pâle.
Il vit assez nettement l’instant où le dernier souffle de vie passa entre les lèvres du mourant, faisant gonfler quelques petites bulles de salive rosâtres. Un très léger voile apparut à la surface des yeux d’Émile, quelque chose de ténu mais de définitif pourtant. Le signe qu’il venait de partir, de quitter ce trou de terre molle qui mêlait la chair des soldats, l’acier des obus et toutes les larmes de toutes les douleurs. C’était le 10 novembre 1918, quelque part dans le Nord de la France.
J.-M. M.
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la mécanicienne et le glaçon ll ft. sunghoon
Quand on me demande ce que je fais dans la vie, j'aime me décrire comme une mécanicienne de l'être humain. Dit comme ça, ça pouvait paraître bizarre mais je n'étais pas très loin de la vérité. Après tout, mon travail consistait techniquement bien à réparer les gens.
Là où ils avaient des clés à molette pour démonter des carrosseries, je n'avais que mes deux mains pour retaper des squelettes endoloris. Mais pas besoin de clé de douze quand on avait de l'huile de coude et qu'on connaissait les deux-cents six os qui composaient notre corps sur le bout des doigts. Néanmoins, j'aimais définir mon métier comme celui d'une garagiste pour humains. Faire rouler les mécaniques internes d'un seul geste, dénouer les tensions avec quelques mouvements précis. Dans un sens, c'était presque un art. Savoir où se trouvaient exactement les organes qui nous remplissaient et pouvoir les manipuler sans même les voir n'était pas donné à tout le monde. Et plus que ça, j'aimais pouvoir me dire que j'étais capable d'apaiser la souffrance des autres, que je pouvais les accompagner sur le chemin de la guérison.
Les véhicules dont je m'occupais étaient divers et variés, chacun avec leurs propres soucis. Parfois, ce n'était qu'une simple pièce à remonter ou à bouger pour la remettre à son emplacement d'origine. Un moteur à faire ronronner plusieurs fois et à différentes vitesses pour le décrasser et lui permettre de rouler à nouveau, en toute sérénité. D'autres fois, c'était plus compliqué et il fallait soulever le capot pour vérifier s'il n'y avait pas d'autres problèmes en profondeur. Réitérer les séances de mécanique pour trouver où se trouvait la faille et la réparer en douceur, un outil après l'autre. Et ce n'était pas toujours facile. Au contraire. Néanmoins, s'il y avait bien un mot pour me décrire c'était la persévérance.
Même si parfois, il y avait des engins plus complexes à diagnostiquer.
Comme le jeune homme qui me faisait face et m'observait intensément depuis bien cinq minutes. Le tout, sans avoir ouvert la bouche une seule fois depuis qu'il avait mis un pied dans le cabinet.
« Il ne parle pas ? » je m'enquiers auprès de l'homme qui l'accompagne, les lèvres étirées par une grimace. Celui-ci laisse échapper un rire avant de donner un léger coup d'épaule au plus jeune. « Sunghoon ? » Oh. La statue de glace qui se trouvait dans la chaise à ses côtés s'appelait donc Sunghoon. « Il n'est pas muet. A vrai dire, il est même plutôt bruyant quand il s'y met. » C'est à mon tour de pouffer, une main couvrant ma bouche. L'objet de notre discussion fronce les sourcils avant de croiser les bras sur son torse. « Je vous entends, vous savez. » bougonne-t-il à voix basse et mes lèvres frémissent à nouveau. Je pose mon menton sur le dos de ma main, mes yeux parcourant les contours de son visage. Il semblait comme taillé à la serpe, avec des traits délicats mais indubitablement masculins. « Enchantée, Sunghoon. » je souffle, avec un sourire avenant. Il me jette un coup d'oeil furtif avant de porter son attention sur l'aquarium installé dans un coin de la pièce. « Dr Eu-nil n'est pas là ? C'est lui s'occupe de moi, d'habitude. » m'interroge-t-il du bout des lèvres, observant le mouvement des poissons dans leur cage de verre.
Je vois. Il avait décidé de jouer les récalcitrants. Très bien. S'il pensait que ça allait m'atteindre, il pouvait se fourrer un doigt dans l'oeil. Même si je pratiquais pas depuis longtemps, j'en avais connu des plus coriaces. « Il est en arrêt maladie pour une durée indéterminée. C'est moi qui reprends ses rendez-vous pendant son absence. Pourquoi ? Ça pose un problème ? » je demande avec un rictus amusé. Tout en le fixant sans ciller. Il doit sentir le poids de mes iris dardés sur lui parce qu'il se risque à une nouvelle œillade dans ma direction avant de plisser les lèvres. « Aucun. » Je souris plus franchement, me redressant sur ma chaise avant de taper mes mains l'une contre l'autre. « Alors c'est parfait ! D'ailleurs, je ne me suis pas présentée. Je suis Y/n. » Il ne bronche pas et ça ne fait qu'approfondir mon amusement. « Tu permets que je te tutoies ? Il paraît qu'on va passer un bon moment ensemble, toi et moi. » Ses yeux sombre croisent à nouveau les miens, insondables. « Si vous...Si tu veux. » Mes paupières se plissent et je me demande un instant s'il y a quelque chose chez moi qui le gêne. Il ne semblait pas mal à l'aise à proprement parler, mais j'avais l'impression qu'il restait sur la défensive sans savoir quelle en était l'origine. J'allais avoir largement le temps de creuser, de toute façon.
Je baisse enfin les yeux sur le dossier ouvert sur mon bureau. Park Sunghoon. Né le 8 décembre 2002. Activité : patinage artistique de compétition. Un frisson remonte le long de ma colonne vertébrale et je ferme les yeux une seconde avant de reprendre ma lecture. Syndrome fémoro-patellaire et élongation de la cuisse gauche après une chute. Antécédents d'abutement à la hanche. Des termes qui m'étaient familiers et qui me tirent une nouvelle grimace. « Ça ne doit pas faire du bien. Tu peux encore marcher ? » je lance à son intention, penchant la tête sur le côté. À priori, je n'avais pas remarqué de béquilles quand ils étaient entrés dans la pièce mais ça ne voulait pas dire qu'il ne peinait pas à mettre un pied devant l'autre. Il était très facile de faire comme si tout allait bien. J'en étais le premier exemple. Sunghoon hausse les épaules, le dos bien droit. Il se trouvait de profil et je note la présence d'un grain de beaut�� sur le côté de son nez pointu. Il hoche la tête pour acquiescer et je note quelques informations sur mon calepin.
Charmant mais pas très bavard. Doit souffrir le martyr mais ne laisse rien paraître.
Je continue de l'interroger sur ses antécédents pour obtenir le plus de données possibles, cochant des cases ou non sur mon dossier en fonction de ses réponses. J'aimais avoir une estimation générale du patient qui se trouvait en face de moi avant toute autre chose et ça me permettait de le cerner avant d'en arriver à la partie pratique. De pouvoir agir en prenant tout en considération, pour que la séance se passe le plus mieux possible pour tout le monde. De toute façon, peu importe que les mots puissent être manipulés, le corps finissait toujours par dire la vérité. Alors autant que l'on parte sur une base de confiance, vu que nous allions nous revoir à de nombreuses reprises.
« Très bien, je crois que j'ai tout ce qu'il me faut. » je reprends, en tapotant mon calepin sur le bord de la table avant de le repousser en son centre. Puis je lève les yeux vers son entraîneur. « À priori, je pense qu'on en aura pour moins d'une heure. Je vais faire un examen global pour voir s'il n'y a pas autre chose qui se cache là-dedans et je vous le rends. » j'explique, en désignant Sunghoon d'un geste de la main, le tout additionné d'un clin œil malicieux. « Après ça, on pourra établir un diagnostic et voir ensemble pour programmer les prochaine séances. » Il hoche la tête avant de me confier le jeune homme et de prendre la sortie pour effectuer des achats pendant que je m'occupe de son poulain.
Nous nous retrouvons tous les deux seuls et je recule dans ma chaise, la faisant rouler sur le sol pour contourner mon bureau. Enfin, le bureau d'Eu-nil. Qui était devenu le mien, pour le moment. Lui n'avait pas bougé d'un pouce. Ses mains étaient nonchalamment posées à plat sur ses cuisses mais son regard n'était pas aussi détendu que le reste de son corps. Je sentais ses yeux me suivre au moindre mouvement et je m'arrête en plein milieu de la pièce. « Je vais me laver les mains et on pourra commencer. Tu peux aller t'installer tranquillement sur la table, en attendant. » Je me lève de mon siège, grimaçant à la sensation lancinante qui tiraille ma hanche gauche. Elle était devenue familière, avec le temps mais ça ne voulait pas dire qu'elle n'en était pas moins douloureuse. L'instant d'après, mon visage a retrouvé son expression habituelle et je disparais dans la pièce de l'autre côté pour me désinfecter.
Je reviens une poignée de minutes plus tard, les manches de ma blouse désormais relevées au niveau des coudes et je constate qu'il en a profité pour suivre ma directive. Il se tenait toujours aussi droit et je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'il y a quelque chose de profondément princier chez lui.
Ce n'était pourtant pas quelque chose d'inhabituel quand on pratiquait le patinage artistique. Les entraînements portaient autant sur la pratique des figures et la maîtrise de la glace que sur la prestation scénique. Savoir effectuer un triple axel était, certes, impressionnant mais ça n'avait jamais autant d'effet que lorsqu'il était réalisé avec grâce. Ceux qui réussissaient n'étaient pas les plus doués au niveau technique, mais ceux qui avaient compris qu'il fallait allier celle-ci avec une élégance certaine pour éblouir tant le public que les juges.
Et Sunghoon semblait l'avoir intégré. Ou peut-être que ça faisait simplement partie de sa personnalité. Je n'en savais pas suffisamment à son propos pour pouvoir affirmer quoi que ce soit.
J'approche, attrapant mon tabouret à roulettes pour me rasseoir dessus et je me poste à côté de la table. « Je vais commencer par la partie inférieure, vu que c'est la raison pour laquelle tu es là. Si tu ressens une gêne, une douleur ou quoi que ce soit d'inconfortable, fais moi signe, d'accord ? » je déclare à son intention, la tête penchée sur le côté. Il hoche la sienne, acquiesçant à mes paroles. « Pardonne-moi mais ça risque d'être un peu frais. En tout cas au début. » je rajoute, avec une grimace. Ses yeux se dirigent vers mes mains, les miens suivant sa trajectoire et je ne peux pas m'empêcher de serrer les poings par réflexe. Mais je secoue la tête, me redressant sur ma chaise. « Est-ce que tu peux te remettre debout un instant ? » Il s'exécute, toujours sans un mot.
Je débute mon inspection, mon cerveau repoussant aussitôt toutes les questions que je me posais à son sujet pour se concentrer sur l'essentiel. Aussi intrigant soit-il, mon objectif principal était de déterminer s'il n'y avait pas autre chose à traiter, en plus du reste. J'accompagne mes gestes de commentaires pour le prévenir de mes intentions ou pour le faire se mouvoir d'une manière précise, afin d'observer ses mouvements. Je gardais néanmoins un œil sur son visage, à l'affût de la moindre crispation.
Une fois allongé sur la table, je survole ses jambes et je prends le temps de tester toutes ses limites. Flexion, extension, torsion. Quand je me penche pour vérifier qu'il n'y a pas de fissure quelconque au niveau du bassin, plusieurs choses se produisent simultanément.
Mes doigts se posent sur sa taille, effectuant volontairement une pression plus forte sur le côté droit et mon souffle se coupe aussitôt lorsque quelque chose rentre en collision avec mon sternum. Je recule de quelques pas à cause de la puissance de l'impact, les yeux écarquillés et j'ai l'impression de manquer d'air. Mes mains se posent sur ma poitrine et j'essaye d'inspirer tant bien que mal. Mais tout ce que j'arrive à faire, c'est imiter le poisson hors de l'eau, des larmes de douleur perlant au coin de mes yeux. « Doc ? Doc ? » La voix de Sunghoon me paraît lointaine, comme étouffée. Il s'était redressé sur la table de massage, les yeux écarquillés et une profonde inquiétude s'affichait sur son visage. « Je suis désolé, je ne voulais- » Je secoue la main devant lui, ma tête suivant le même mouvement. J'aimerais lui dire que ce n'est pas grave, que ce n'était qu'une réaction de son corps face à la douleur mais je suis incapable de lui répondre par des mots en cet instant. Calme toi, y/n.
Je ferme les yeux, pinçant les lèvres et je pose une main sur mon ventre. « Qu'est-ce que- » Sans le regarder, je lui fais signe de ne pas bouger de l'autre main. Puis j'essaye de faire redescendre le peu d'air contenu dans mes poumons vers mon diaphragme avant d'inspirer un court instant et de répéter le processus jusqu'à ce que mon souffle revienne à la normale. Ce qui se produit après de longues secondes, mes paupières se rouvrant d'elles-mêmes lorsque je retrouve enfin la paix. « Est-ce que...ça va ? » m'interroge Sunghoon, le visage plissé par la culpabilité. Je déglutis, avançant pour m'appuyer contre le bord de la table. « Je... » je débute, la voix enrouée après avoir manqué si subitement d'air. « Ça va. Enfin...Je crois. » Puis je ris, sans pouvoir m'en empêcher. Le jeune homme qui me fait face m'observe comme si une corne s'était mise à pousser sur mon front et ça fait redoubler mon hilarité, mes gloussements pareils à des bris de verre. J'essuie les larmes qui étaient venues naître au coin de mes yeux avant de reprendre mon souffle une seconde fois. « Désolée. Je me disais simplement que notre rencontre aura été percutante. » je plaisante, levant le nez dans sa direction. Il rougit aussitôt, déviant les yeux avant de plisser les lèvres. « Je... Je suis désolé. Pardon. » Je souris devant son air profondément gêné, tapotant gentiment son tibia. « Ce n'est pas grave, Sunghoon. C'est même un très bon indicateur de ta condition, dans un sens. » Si il avait réagi comme ça, c'est que la blessure était importante. « Mais je crois que je vais quand même éviter de réitérer l'expérience. Question de survie. » Une fois suffisait. Si ça avait été plus brutal, je n'étais pas sûre d'avoir tenu sur mes deux jambes. « On va y aller plus doucement, d'accord ? N'hésite pas à me dire si j'appuie trop fort. » Il hoche la tête et je lui fais signe de se rallonger. Puis nous reprenons la séance en douceur, mes doigts se faisant plus légers contre sa peau.
Néanmoins, je sens ses muscles se tendre ici et là sur mon passage. « Est-ce que tu peux enlever ton haut ? » je demande, en le faisant se rasseoir sur la table après un certain temps. Il se raidit et je vois ses pommettes rosir. « Mon quoi ? » demande-t-il, les yeux légèrement écarquillés et je retiens de justesse le petit rire qui menaçait de passer la barrière de mes lèvres. « Ton haut. Est-ce que tu peux l'enlever ? Ça sera plus facile pour moi, pour travailler. » Il mâchonne sa lèvre intérieure pendant un instant et j'en profite pour étudier son profil de plus près. Puis il marmonne de manière indistincte avant de relever les bords de son pull fin pour le passer au-dessus de sa tête. Je ne peux pas m'empêcher d'admirer les muscles sec qui roulent sous sa peau pâle à mesure de ses mouvements. Comme la plupart des patineurs, il était tout en longueur et il avait été affûté pour le mouvement et la vitesse. Préparé à subir des sauts et diverses pirouettes, à retomber sur ses pattes avec élégance et à ne faire qu'un avec le mouvement de balancier qu'imposait ce sport.
Sunghoon avait posé ses mains sur ses cuisses, ses yeux regardant absolument partout sauf dans ma direction. Et je n'arrivais à le décrire autrement que comme adorable. « Respire, Sunghoon. » je souffle, non sans dissimuler mon amusement. « Je vais juste vérifier l'équilibre de ta colonne. Histoire de voir s'il n'y a pas quelques vertébrales ou des dorsales qui se sont déplacées. C'est assez fréquent à cause des réceptions à répétition. » je lui explique, avant de contourner la table pour me placer dans son dos. « Je vais partir des épaules et descendre petit à petit. » Mes gestes suivent aussitôt mes paroles et je suis le chemin indiqué, débutant par la haut de son torse avant de presser mes doigts le long de sa colonne, disque après disque.
Il devient raide quand je m'attaque aux lombaires et je me stoppe aussitôt, avançant ma tête au-dessus de son épaule pour apercevoir son visage. « Tu as ressenti quelque chose ? » je demande, les sourcils froncés. Mais il secoue imperceptiblement la tête et je fais la moue, dubitative. « Alors qu'est-ce qu'il y a ? » Il gigote et j'aperçois ses poings désormais serrés. « Tes mains. » murmure-t-il et je hausse un sourcil. « Mes mains ? Qu'est-ce qu'elles ont ? » je l'interroge, en baissant les yeux sur mes dix doigts. Il semble vouloir dire quelque chose avant de se raviser, d'essayer encore et de ravaler ses paroles à nouveau. « Elles sont...froides. » finit-il par lâcher après un certain temps et je pouffe, frottant mes paumes l'une contre l'autre. « Désolée. » Il secoue les épaules sans un mot et j'attends d'avoir les mains plus chaudes pour reprendre mon inspection. « C'est mieux comme ça ? » Il marmonne une réponse dans sa barbe et j'en conclus que ça devait faire l'affaire parce qu'il ne bronche pas davantage.
Je termine l'auscultation de son dos avant de le faire se rallonger pour m'occuper de la partie cervicale. Assise sur mon tabouret, je glisse sur le parquet pour me retrouver au niveau de sa tête et je glisse mes deux mains sous celle-ci pour la prendre en coupe. Ses cheveux soyeux chatouillent ma peau et je pose mes pouces à la naissance de sa mâchoire. « Tout va bien ? » je murmure, en baissant la tête vers lui. Ses yeux croisent les miens une seconde et il hoche la tête sans un mot. « J'imagine que oui. » je réponds, avec un léger sourire. Je poursuis alors mon travail en commençant par sa nuque, ses paupières se fermant très vite sous la sensation.
Un frisson le traverse lorsque j'entame le haut des cervicales, disque après disque et mes lèvres frémissent à cette vue. Puis sa voix brise le silence qui s'était instauré jusqu'à présent, mes mouvements s'arrêtant presque aussitôt.
Tu as pratiqué le patinage artistique ?
Le temps semble se figer. Ou s'allonger. Je n'arrivais pas vraiment à le savoir. Sa question semble résonner encore et encore dans la pièce, rebondissant entre les quatre murs. Et je prends une profonde inspiration, mes doigts immobiles entre les mèches épaisses à la base de son cou. « Qu'est-ce qui te fait dire ça ? » je demande, en passant ma langue sur mes lèvres. « Tu as l'air d'en connaître beaucoup sur cette discipline. Plus qu'une simple kinésithérapeute, en tout cas. »
Son ton était égal mais sans le moindre jugement. Et je sentais une pointe de curiosité dans sa voix, des questionnements simples et désintéressés. À mon plus grand étonnement, ça suffit à apaiser la morosité qui pointait le bout de son nez à chaque fois que j'évoquais cette partie de ma vie. Il ne me connaissait pas. Encore moins celle que j'avais été avant et ça avait quelque chose de rassurant, dans un sens. « J'en ai fait pendant quasiment onze ans. » je finis par confier, mes dents triturant ma lèvre inférieure. « Pourquoi est-ce que tu as arrêté ? » m'interroge-t-il, après une poignée de secondes. Un triste sourire étire le coin de ma bouche et je regarde fixement le mur devant moi. « Si ça ne tenait qu'à moi, je serais encore sur des patins. » je débute, avant de laisser échapper un rire que j'aurais aimé moins cynique. « Mais la vie a décidé que ce n'était pas fait pour moi. Alors je fais du mieux que je peux pour aider ceux qui en ont encore la possibilité. »
Je me rends compte à cet instant des cheveux sombres entortillés autour de mes doigts et je déglutis avant de leur rendre leur liberté. L'instant d'après, mes yeux croisent ceux de Sunghoon.
Débordants de nouvelles questions, de réflexions et de tant d'autres choses encore. Il n'était pas bavard mais son regard exprimait tant d'émotions à la seconde qu'il était facile de s'y perdre.
« Est-ce que ça te manque ? » Son interrogation apporte avec elle son lot de souvenirs et je soupire. « Parfois, pas du tout. Mais il y a des jours où c'est douloureux de ne plus pouvoir faire ce que j'aimais le plus au monde. » J'avais rarement remis les pieds dans une patinoire, depuis mon accident. Parce que ça aurait été comme se trouver devant la vitrine d'une pâtisserie sans pouvoir goûter le moindre gâteau. Et que je n'avais pas la moindre envie de m'infliger ce supplice. « Comme si j'avais perdu l'un de mes membres, tu vois ? Une sorte d'extension de moi-même. » je poursuis, avec un air très certainement nostalgique. « Après, il y a des choses plus graves au monde. J'ai fini par l'accepter, avec le temps. Et mon métier actuel me convient très bien. » je termine, en haussant les épaules. « Je fais des rencontres étonnantes et je me prends des coups de genou dans le sternum ? Que demander de plus ? »
L'humour, ma marque de fabrique pour changer subtilement de sujet. Enfin, je n'étais pas certaine que ce soit si subtil que ça mais il a la délicatesse de ne pas rebondir dessus, se contentant de plisser les lèvres à la suite de ma remarque.
Son entraîneur réapparaît à la porte un peu avant la fin de mon examen et nous le rejoignons une fois que celui-ci est terminé, Sunghoon rhabillé et toujours assis aussi droit sur sa chaise. Je fais un résumé de mes observations suite à la séance et elles ne sont pas bien longues. Outre les problèmes indiqués au préalable sur son dossier, il n'y avait pas grand chose à remettre en place. Mais le plus important allait mettre un certain temps à être traité correctement, s'il voulait pouvoir gambader à nouveau sur la glace. « Tout s'est bien passé ? » me demande le plus âgé et je pouffe, une main devant la bouche. Nous échangeons un regard avec Sunghoon, qui ne passe pas inaperçu de son accompagnateur et celui-ci fronce les sourcils. « Comme sur des roulettes. » je réponds, en retenant une furieuse envie d'exploser de rire. À la place, je m'accoude au bureau et je pose mon menton sur mes mains entrelacées. « Je dirais même que c'était à couper le souffle. » je rajoute, avec un large sourire. Sunghoon, lui, m'envoie des éclairs avec les yeux avant de reprendre une expression tout ce qu'il y a de plus composée en apercevant le regard suspicieux de son entraîneur. « Je ne sais pas si j'ai envie de savoir ce qui s'est passé, en fin de compte. » Je presse mes lèvres l'une contre l'autre, amusée. « Rien dont vous n'avez à vous inquiéter, promis. » Petit clin d'oeil en direction de mon patient, qui fronce les sourcils et croise les bras sur son torse. « On a terminé ? » lâche-t-il avec une moue contrite. Je pousse le planning que j'ai griffonné à la main dans leur direction, élaboré en fonction du nombre de séances que j'estime nécessaires pour le soigner correctement. « Je vous laisse coordonner ça avec son emploi du temps et me contacter pour poser les prochains rendez-vous. »
Je me lève de mon siège avec une grimace, m'appuyant imperceptiblement au bord du meuble pour soutenir mon poids. Puis je désigne Sunghoon d'un geste du menton. « Si vous constatez la moindre aggravation dans sa démarche, ligotez-le et amenez-le moi, d'accord ? » Nouveau regard meurtrier de la part du concerné et je glousse devant son air contrarié. « Ou passez-moi un coup de fil et je me débrouillerai pour faire le déplacement. » Son entraîneur hoche la tête, complice et ils se redressent à leur tour, rejoignant la porte de mon cabinet. Je contourne le bureau pour aller à leur rencontre.
Et mon cœur tressaille involontairement en sentant une nuance dans la poignée de main de Sunghoon. Celle que j'avais reçu à son arrivée avait été froide et vite expédiée. Là, ses doigts étaient tièdes contre les miens et ils restent plus longtemps que la première fois, insufflant une douce chaleur sur ma peau. Nos regards se croisent à nouveau et je vois des choses que je n'arrive toujours pas à interpréter dans ses sombres iris. Sa main effleure la mienne en se retirant, faisant naître un frisson à la base de mon dos. Sa haute stature se d��tournant pour quitter la pièce à la suite de son entraîneur, s'éloignant petit à petit le long du couloir.
Mais la sensation de ses doigts pressés contre les miens persiste bien après son départ. Et je me dis qu'en fin de compte, « percutante » était peut-être bien la définition adéquate pour définir ma rencontre avec Park Sunghoon.
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Voilà
BARBARA PRAVI
youtube
Écoutez-moi
Moi, la chanteuse à demi
Parlez de moi
À vos amours, à vos amis
Parlez-leur de cette fille aux yeux noirs
Et de son rêve fou
Moi, c'que j'veux, c'est écrire des histoires
Qui arrivent jusqu'à vous
C'est tout
Voilà, voilà, voilà
Voilà qui je suis
Me voilà, même si
Mise à nue, j'ai peur, oui
Me voilà dans le bruit
Et dans le silence
Regardez-moi
Ou du moins ce qu'il en reste
Regardez-moi
Avant que je me déteste
Quoi vous dire, que les lèvres d'une autre
Ne vous diront pas
C'est peu de choses, mais moi,
tout ce que j'ai. Je le dépose là
Voilà
Voilà, voilà, voilà
Voilà qui je suis
Me voilà, même si
Mise à nue, c'est fini
C'est ma gueule, c'est mon cri
Me voilà, tant pis
Voilà, voilà, voilà
Voilà juste ici
Moi, mon rêve, mon envie
Comme j'en crève, comme j'en ris
Me voilà dans le bruit
Et dans le silence
Ne partez pas
Je vous supplie, restez longtemps
Ça m'sauvera p't'être pas, non
Mais faire sans vous, j'sais pas comment
Aimez-moi comme on aime un ami
Qui s'en va pour toujours
Je veux qu'on m'aime
Parce que moi, je sais pas bien
aimer mes contours
Voilà, voilà, voilà
Voilà qui je suis
Me voilà, même si
Mise à nue, j'ai compris
Me voilà dans le bruit
Et dans la fureur aussi
Regardez-moi enfin
Et mes yeux et mes mains
Tout c'que j'ai est ici
C'est ma gueule, c'est mon cri
Me voilà, me voilà, me voilà
Voilà
Voilà
Voilà, voilà
Voilà, voilà, voilà
Voilà qui je suis
Me voilà, même si
Mise à nue, c'est fini
C'est ma gueule, c'est mon cri
Me voilà, tant pis
Voilà
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OMG je viens de me maquiller pour la 2e choré l'eyeliner noir sur tout le contour des yeux + la virgule super longue ça me va trop bien ptn
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Très vite dans ma vie il a été trop tard. À dix-huit ans il était déjà trop tard. Entre dix-huit et vingt-cinq ans mon visage est parti dans une direction imprévue. À dix-huit ans j’ai vieilli. Je ne sais pas si c’est tout le monde, je n’ai jamais demandé. Il me semble qu’on m’a parlé de cette poussée du temps qui vous frappe quelquefois alors qu’on traverse les âges les plus jeunes, les plus célébrés de la vie. Ce vieillissement a été brutal. Je l’ai vu gagner un à un mes traits, changer le rapport qu’il y avait entre eux, faire les yeux plus grands, le regard plus triste, la bouche plus définitive, marquer le front de cassures profondes. Au contraire d’en être effrayée j’ai vu s’opérer ce vieillissement de mon visage avec l’intérêt que j’aurais pris par exemple au déroulement d’une lecture. Je savais aussi que je ne me trompais pas, qu’un jour il se ralentirait et qu’il prendrait son cours normal. Les gens qui m’avaient connue à dix-sept ans lors de mon voyage en France ont été impressionnés quand ils m’ont revue, deux ans après, à dix-neuf ans. Ce visage-là, nouveau, je l’ai gardé. Il a été mon visage. Il a vieilli encore bien sûr, mais relativement moins qu’il n’aurait dû. J’ai un visage lacéré de rides sèches et profondes, à la peau cassée. Il ne s’est pas affaissé comme certains visages à traits fins, il a gardé les mêmes contours mais sa matière est détruite. J’ai un visage détruit.
L’Amant de Marguerite Duras
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Tu m'illumines de ta présence
Je brille quand je sens ta flamme
Sorcier tu luis dans mes veines
Aux contours magiques de tes lèvres je cède
Cette ride qui te fait sourire
Même dans l'horreur
Tu m'éteins tout autant
Tes yeux serpent
M'enrobent du maléfice malheureux
Qui nous lie dans la désolation
J'avale sans fin tes mots
Miel et poison
À genoux, sortillèges vides
Je te voue un culte siamois ;
J'accepte l'amour viscéral
J'accepte la rage indigeste.
Tu vis sous ma peau
Je te sens en moi palpiter de haine
Je te sens quand tu penses à moi
Je te sens quand tu hurles en priant
Je te sens quand tu pleures à l'aurore
Je te sens quand tu me parles à l'intérieur
Je te sens quand tu t'éloignes de nous
C'est parce que je t'aime que je suis partie
C'est parce que je te déteste que je suis partie
Rongée rongée rongée par l'absence
Rongée rongée rongée par la présence
Je quitte notre sanctuaire
Je quitte les draps amers
Les baisers les bougies la cire sous nos lèvres
De la flamme ne demeurent que sang et suie
J'éteins
Et je jette l'allumette dans la pénombre
Même si je ne veux pas faire l'amour
Avec un autre diable
Adieu
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English "Voilà"
I heard "Voilà" by Emma Kok recently, and fell in love with it. Here is the original:
youtube
The singing is beautiful and the lyrics are incredible! They could be the cry of any artist (or person, in a way), whether singer, writer, or artist. Of course, I wanted to be able to sing this myself, but unfortunately, I don't speak French, so I have created an English singable version of the lyrics. This is below the cut, along with the original French lyrics for anyone interested.
Voilà
Listen to me The singer, not yet full-realized. Speak about me To your loved ones, and to your friends. Speak to them of the girl with dark eyes And her crazy dreams. All I desire is to pen stirring* tales That deeply touch your soul That's all.
That's it, that's it, that's it, that's all that I am Here I am, even though I'm afraid when laid bare Here I am in the midst of noise and the silence.
See who I am Or at least what's left of me. See who I am Before I loathe all of me** What can I say that another's lips Haven't already said? It's not much, but everything I am I lay it out here, here it is***
That's it, that's it, that's it, that's all that I am Here I am, even when exposed I persist It's my voice, my cry, here I am, regardless That's all, that's all, that's all This is it, right here Me, my dreams, my desires How I die, how I laugh Here I am in the noise And in the silence
Please don't leave me I implore you to stay a while It may not save me, no But without you, I don't know how.* Please love me as you'd love a dear friend Departing forever I yearn for your love, because I don't know how To love my own contours** well
That's it, that's it, that's it, that's all that I am Here I am, even if I'm stripped bare, it's done Here I am in the midst of the noise and the furious tempest Look at me, truly, see my eyes and my hands All that I have is here, it's my mouth, it's my cry Here I am, here I am, Here I am Voilà, voilà That's all, that's all Ti-di-di-di di-di di-di-di di-di di-di di-di-di-di-di Ti-di di-di di-di di-di-di-di
That's it, that's it, that's it, that's all that I am Here I am, even if I'm stripped bare, it's done It's my voice, my cry, here I am, regardless Ti-di di-di di-di di-di-di di-di di-di di-di-di-di-di Ti-di di-di di-di di-di-di-di Ti-di di-di di-di di-di-di di-di di-di di-di-di-di-di Ti-di di-di di-di di-di-di-di
Voilà!***
* Alternatively, one could replace "stirring" with "moving" ** Alternative line: "Before I loathe what I see". *** This has one too many syllables for the line, but I like "Here it is" as a translation for "Voila" here better than "That's all" or "That's it." * The entire idea of this line is "But I don't know how to do it without you". ** Alternatively, one could replace "contours" with "edges" *** This line could be sung as "That's all!" instead, if one prefers.
Voilà - Original French Lyrics
Écoutez moi Moi la chanteuse à demi Parlez de moi À vos amours, à vos amis Parlez-leur de cette fille aux yeux noirs Et de son rêve fou Moi c'que j'veux c'est écrire des histoires Qui arrivent jusqu'à vous C'est tout
Voilà, voilà, voilà, voilà qui je suis Me voilà même si mise à nue j'ai peur, oui Me voilà dans le bruit et dans le silence
Regardez moi Ou du moins ce qu'il en reste Regardez moi Avant que je me déteste Quoi vous dire, que les lèvres d'une autre Ne vous diront pas C'est peu de chose mais moi tout ce que j'ai Je le dépose là, voilà
Voilà, voilà, voilà, voilà qui je suis Me voilà même si mise à nue c'est fini C'est ma gueule c'est mon cri, me voilà tant pis Voilà, voilà, voilà Voilà juste ici Moi mon rêve, mon envie Comme j'en crève comme j'en ris Me voilà dans le bruit Et dans le silence
Ne partez pas J'vous en supplie, restez longtemps Ça m'sauvera p't'être pas, non Mais faire sans vous j'sais pas comment Aimez-moi comme on aime un ami Qui s'en va pour toujours J'veux qu'on m'aime parce que moi je sais pas Bien aimer mes contours
Voilà, voilà, voilà, voilà qui je suis Me voilà même si mise à nue c'est fini Me voilà dans le bruit et dans la fureur aussi Regardez moi enfin et mes yeux et mes mains Tout c'que j'ai est ici, c'est ma gueule c'est mon cri Me voilà, me voilà, me voilà Voilà, voilà Voilà, voilà Ti-di-di-di di-di di-di-di di-di di-di di-di-di-di-di Ti-di di-di di-di di-di-di-di
Voilà, voilà, voilà, voilà qui je suis Me voilà même si mise à nue c'est fini C'est ma gueule c'est mon cri, me voilà tant pis Ti-di di-di di-di di-di-di di-di di-di di-di-di-di-di Ti-di di-di di-di di-di-di-di Ti-di di-di di-di di-di-di di-di di-di di-di-di-di-di Ti-di di-di di-di di-di-di-di
Voilà!
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Je ne m'étais encore jamais marié, j'ignore donc si l'on ressent toujours la même chose. Mais tandis que le prêtre se mettait à discourir sur les devoirs de l'époux, mon esprit se ferma à tout ce qui n'était pas elle. Les plus petits détails de son costume, les contours de sa silhouette, la lumière qui brillait dans ses yeux, la petitesse de ses pieds. Je savais que notre amour trouverait sa récompense.
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Au premier passage, mon œil avait été dévié par un modèle ancien, une Berlinette rouge dont le moteur chantait une note de musique particulièrement agréable à mon oreille.
C’est au retour que je l’ai aperçue, seule, assise à la terrasse de ce café, entre ombre et soleil. Un café devant elle sur la petite table ronde, l’œil rivé sur son téléphone, les doigts tapotant sur les touches. Consultait-elle des informations? Regardait-elle les dernières créations de mode? Ou tout simplement écrivait-elle un message à un ami, un mari, un amant...?
Sa robe blanche offrait ses frêles épaules aux regards des passants, juste barrées par deux fines bretelles laissant apparaître un joli dessous blanc. Un peu de vent voletait sous les volants de sa robe laissant parfois apparaître un peu plus que le genou. De belles sandales à lanière autour de sa cheville complétaient ce joli tableau. Parfois, elle retirait ses lunettes de soleil pour porter la branche à sa bouche, laissant apparaître des yeux d’une beauté extrême. Ses lêvres d’un rouge éclatant dessinaient parfaitement les contours de sa bouche.
Je suis resté un instant à la contempler lorsqu’elle m’a jeté un regard, accompagné d’un sourire absolument renversant. Je suis resté comme tétanisé, une suée m’envahissant à m’en faire rougir les joues.
Plutôt que de lui rendre son sourire, paniqué, je me suis retourné et reparti vers la Berlinette qui, cette fois-ci, n’avait plus le moteur en marche.
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Aucune idée de pourquoi, mais j'ai de nouveau besoin d'écrire ici.
Peut être parce que après la rupture avec l'amoureux je suis de nouveau plongée en arrière, à cette période durant laquelle tout me paraissait incertain, intangible, informe. La vie a perdu ses contours et je dois tout dessiner. Pendant six ans le temps er l'espace étaient une évidence, et à présent mes jours sont des nuits et les nuits sont brillantes à m'en faire mal. Il y a le creux du matelas qui ne disparaît pas, les musiques qui me rappellent son corps, les repas que sans lui je ne fais pas.
Il s'est mis en couple et je respire à peine. Je les vois en octobre à l'occasion d'une fête et je l'imagine déjà danser avec elle, rire avec elle, se serrer contre son corps comme il a dansé amoureusement avec moi, comme il a serré ses lèvres contre les miennes. Même les yeux fermés ces images sont vivante parce que je les imagine.
Je suis fatiguée et je voulais le dire dans le vide.
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brouillard brouillé de gouttes
notre histoire demeure brûlante
barrons les ratures et les doutes
cet amour rude riche d’épouvantes
m’enivre à la lisière d’une étrange route
mes pauvres rêveries fallacieuses
intransigeantes bien que délicates
dans la ville fantôme pas un cat
fumée toxique dépouille l’innocence
ô feu sacré de confiance consumée
t’aimer c’était apprendre à voler
souvenirs brouillons noirs et flous
les rues des villes vidées de saveurs
vais je prendre le TER par le dessous
la brume œil humide mon héroïne
trônent toujours les mégots fumant
le train déraille et file à l’envers
bras ballants sous une triste averse
l’anesthésie de ce vide éternelle
les yeux fermés quand je traverse
j’y ai cru j’y ai cru qu’importe l’enfer
tire moi en hauteur c’est le décollage
nous voilà frôler la terre de l’éther
je rêve du contour de tes lèvres
je crois encore à nos élévations
les hivers les printemps les siècles d’or
allongés sur le sol les hommes en peine
opération miraculeuse du cœur et du corps
qu’importe les crépuscules les aurores
je tiens ta main et tout survient si vite
qu’importe l’heure tu ornes mon décor
autour de mon être chaque nuit tu gravites
l’air s’avère soudainement tranquille et doux
les oiseaux s’aiment et les biches sont sauvées
quand traîne ton visage au milieu de mon cou
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A la nuit
Nuits où meurent l'azur, les bruits et les contours, Où les vives clartés s'éteignent une à une, Ô nuit, urne profonde où les cendres du jour Descendent mollement et dansent à la lune,
Jardin d'épais ombrage, abri des corps déments, Grand coeur en qui tout rêve et tout désir pénètre Pour le repos charnel ou l'assouvissement, Nuit pleine des sommeils et des fautes de l'être,
Nuit propice aux plaisirs, à l'oubli, tour à tour, Où dans le calme obscur l'âme s'ouvre et tressaille Comme une fleur à qui le vent porte l'amour, Ou bien s'abat ainsi qu'un chevreau dans la paille,
Nuit penchée au-dessus des villes et des eaux, Toi qui regardes l'homme avec tes yeux d'étoiles, Vois mon coeur bondissant, ivre comme un bateau, Dont le vent rompt le mât et fait claquer la toile !
Regarde, nuit dont l'oeil argente les cailloux, Ce coeur phosphorescent dont la vive brûlure Éclairerait, ainsi que les yeux des hiboux, L'heure sans clair de lune où l'ombre n'est pas sûre.
Vois mon coeur plus rompu, plus lourd et plus amer Que le rude filet que les pêcheurs nocturnes Lèvent, plein de poissons, d'algues et d'eau de mer Dans la brume mouillée, agile et taciturne.
A ce coeur si rompu, si amer et si lourd, Accorde le dormir sans songes et sans peines, Sauve-le du regret, de l'orgueil, de l'amour, Ô pitoyable nuit, mort brève, nuit humaine !...
Anna de Noailles
[Delphin Enjolras - Le murmure de la mer]
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Anamorphose
Lorsque je te regarde avec les yeux d’amour, L’imposture est totale et la déformation Qui s’empare de moi en fait une question De perspective en soi et du monde alentour.
Mais tu es mon miroir et cet aller-retour Du réel eu sublime, expérience illusion Que nous faisons tous deux dans une partition Des dedans et dehors, du vide et du contour.
Où est le point de fuite ? Est-ce une vanité Que de voir et de croire en sa réalité Quand on est aveuglé par tous ces trompe-l’œil ?
Si nous sommes humains à tous les points de vue : Tout est poudre et fiction, au mieux une entrevue Jusqu’à donner du sens pour accepter le deuil.
-Fabienne PASSAMENT. 2023
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Mon amour
Mes rêves s’effacent, deviennent volatiles
Quand le jour refait surface, que la nuit abdique.
Dans le mélange de mes nuits, dans le chaos de mes songes,
Un seul persiste et me reste encré en moip
Comme un tatouage légèrement voilé, aux contours effacés.
J’en retiens l’essentiel, je me rappelle du tracé.
Laisser moi, je vous en prie, vous en imprégner.
Dans les contrées de mes aspirations
Les méandres de mon imagination
J’arrivais au paradis non comme une âme errante mais
Comme un mortel qui aurait cette chance exceptionnelle
De traverser cet endroit convoité, incroyable et unique.
Une sensation extraordinaire de sérénité s’en dégageait
Un lieu où l’on se sent apaisé, vivant.
Un ange vint à moi, le visage fermé mais une douceur se dégageait de ses traits
L’air grave, déterminé comme investi d’une sainte mission.
Il tenait dans ses main une Fleur qu’il me tendit afin que je la prenne
Tout d’abord surpris, je compris qu’Elle m’étais destinée, qu’il me la confiait.
Son vert émeraude brulait de mille feux, brillait de mille soleils,
captait la lumière pour en redonner un éclair plus éclatant encore
réhaussé par quelques pointes d’un noir de jais, elle était hypnotique.
Quelques fines barbilles blanches entouraient ces précieuses pétales
Et créaient une corole encadrant avec malice ses précieux pétales.
Je pris avec douceur ce présent inattendu et le posait contre mon cœur.
Celui-ci s’accéléra quelques peu puis plus fortement à ce contact floral.
Je compris en un instant quel bien précieux on venait de me remettre
A quel point le reste de ma vie changerait si je prenais soin de cette merveille.
Je détachais mes yeux de ma Fleur et cherchais du regard mon bienfaiteur.
Celui-ci avait disparu, ne laissant pour unique trace un halo, une brume qui flottait dans l’air.
Seule cette phénix dans ma main me laissait comme une preuve concrète
De ce qu’il venait de se passer en ces instants magiques.
Il me fallut beaucoup de temps avant de rouvrir les yeux et de revenir de ce Carcosa.
La plénitude extrême dans laquelle je me maintenais, cette agréable violence,
M’entrainais et m’enclumais si profondément ; qu’en sortir me maintenait dans de délicates affres.
Je ne pus en sortir que grâce au doux parfum de cette fleur qui reposait sur mon cœur
Que dire, je n’y croyait pas, elle était là sur moi, bien présente et éclatante.
C’était pourtant moi qui était là, j’étais cet homme.
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Ce matin au réveil, je l'ai vue s'arranger pour aller travailler, j'ai pensé lui dire quelque chose, mais quand j'ai réalisé qu'elle ne m'a pas vue éveillé, j'ai décidé de rester silencieux en la regardant.
Concentrée elle se regardait dans le miroir et prenait conscience de chaque détail ; les cheveux, les yeux, le ton de la peau et les contours.
Parfois, il s'éloignait de son reflet et comme celui qui a tant fait ça comprenait des détails que seule une femme peut comprendre.
Elle était belle comme d'habitude, mais pas aussi incroyable que quand on s'est rencontrés ou même quand elle s'habillait pour sortir.
Je suis resté là à penser à tout le temps qu'elle prend pour devenir belle et irrésistible, et combien de temps ça lui a pris à chaque fois qu'elle allait me trouver.
J ' ai aussi réfléchi au nombre de fois que j'ai oublié de lui dire à quel point elle était belle, qu'elle était merveilleuse.
Quand elle est venue me faire un bisou d'adieu, je l'ai jetée surprise à côté du lit,
J ' ai regardé dans ses yeux qui semblaient ne rien comprendre et je lui ai dit :
′′ Désolé mon amour quand j'oublie de te dire que tu es la plus belle femme du monde. J ' ai de la chance que tu m'aies choisi."
Elle a souri, avec le même sourire incroyable que toujours et que moi il y a si longtemps je n'appréciais pas la maudite habitude.
Ce matin où elle est sortie pour aller travailler j'ai senti une grande nostalgie d'elle, une nostalgie que je n'avais pas ressenti depuis longtemps. J ' ai vraiment réalisé combien j'avais de chance de l'avoir à mes côtés,
et la chance que j'ai eu de comprendre ça...
sans avoir besoin de la perdre.
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