#stopaudeni

[safimartinye]

Hier, après avoir reçu un appel téléphonique d’un journaliste voulant soi-disant « discuter de la question raciale »… j’étais en colère. JE SUIS EN COLÈRE. Je me suis retrouvée prise au piège d’une discussion lamentable où l’on me faisait le procès de dénoncer sans douceur ni velours, le racisme structurel suisse. Je dis « sans les jolis gants de velours », parce qu’ici, lorsque l’on dénonce quelque chose, on sait bien qu’il faut l’enrober de sucre, crème fouettée, Ricola et grand sourire… Ça passe encore mieux si l’on chuchote sous la table et qu’on s’excuse directement ensuite d’ailleurs !

Sous prétexte que l’on n’est pas aux États-Unis d’Amérique et que l’on n’a pas la même histoire coloniale que de l’autre côté de l’Atlantique, on ne pourrait se permettre de parler de racisme violent, institutionnel, policier ou structurel… Mais sachez que ce n’est pas parce que l’histoire atroce des US se perpétue, que l’on devrait invisibiliser celle qui se déroule ici, sous nos yeux.

Alors oui, ça dérange d’entendre parler depuis quelques jours de ce qui dysfonctionne dans nos verts pâturages. C’était pourtant si joli cette carte postale figée avec le lac, les montagnes, nos fameux chalets et ce mythique Lavaux si prisé... Oui, ça picote de voir plus de 10’000 manifestants (dont beaaaauuuucoup de noirs et habillés en noir de surcroît t’imagines.. et si jeeeeuuuunes pour la plupart), brandir le bras mardi 9 juin à Genève.. Oui, c’est plutôt désagréable de devoir s’asseoir, se taire, les écouter et ne pas être au centre de l’attention.. Oui, c’est agaçant de se faire entendre dire que l’on a certainement emmagasiné des pensées racistes, peut-être même tenu des propos absurdes à ce sujet, encore pire balancé quelques atrocités un soir après 4 verres de fendant.. Mais un peu d’humilité en ce moment serait sacrément bienvenue pour l’amour du ciel ! Prendre un temps pour réaliser que sur le sujet, peut-être que cette fois-ci « on ne sait pas », car on ne vit pas toutes ces inégalités au quotidien. Se questionner sur sa façon de fonctionner, réagir, penser vis-à-vis des personnes non-blanches autour de soi et dans le monde. Respirer un bon coup, regarder un peu plus loin que ses orteils, écouter un podcast, lire un article, visionner un documentaire, écouter les principaux concernés et puis, laisser infuser.. Hé ben tout ça tiens, ça nous ferait du bien ! Parce que le chemin est long, qu’on va devoir battre du pavé et éduquer nos enfants à continuer ce combat. Mais que si de l’autre côté, il y avait ce petit bonhomme de chemin qui pouvait être entamé, ça ne serait pas de trop moi j’dis….  

Safi Martin Yé

                                                  - photo Lauren Pasche -

[stopaudeni]

Selon l’enquête “Les Français-e-s et les représentations sur le viol” réalisée par l’institut IPSOS pour l'association Mémoire Traumatique et Victimologie, 4 Français-e-s sur 10 estiment que la responsabilité du violeur est atténuée si la victime s'est montrée provocante. Et pour deux personnes interrogées sur 10, une femme qui dit non à une proposition de rapport sexuel veut souvent dire oui !

Les stéréotypes ont la vie dure aussi chez les femmes et leurs réponses sont tout aussi déconcertantes que celles des hommes : pour 65% des femmes (et 61% des hommes), les hommes auraient plus de mal que les femmes à maitriser leur désir sexuel.

Pour Laure Salmona, coordinatrice de l’enquête et chargée de mission de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie interviewée sur France Inter : “c'est le reflet d'une société patriarcale et sexiste. Les femmes elles-mêmes sont totalement colonisées par cette représentation catastrophique des femmes”

[memoiretraumatique]

Colloque “Enquête de Reconnaissance” - Partie 14 : Table ronde : “Quelle politique publique pour protéger les droits et la santé des victimes en France ?” avec Madame Pascale Vion, Délégation aux droit des femmes et à l’égalité du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE).

Le colloque “Enquête de Reconnaissance” de l'Association Mémoire Traumatique et Victimologie s’est tenu le 2 mars 2015 au Palais du Luxembourg, à Paris.

Pour télécharger le rapport d'enquête : http://stopaudeni.com/rapport

[sanscompromis]

#stopaudeni - Enquête (+vidéo) : "Impact des violences sexuelles de l'enfance à l'âge adulte"

#stopaudeni – Enquête (+vidéo) : “Impact des violences sexuelles de l’enfance à l’âge adulte”

“Qui sont les victimes de violences sexuelles ? Quel est l’impact de ces violences ? Quelles prises en charge, quelle protection et quelle reconnaissance pour les victimes ? Quelles actions mettre en place pour que leurs droits soient respectés ?

C’est l’objet de l’enquête Impact des violences sexuelles de l’enfance à l’âge adulte, menée de mars à septembre 2014 par l’association Mémoire…

[toskian]

My video for this antirape campaign: https://www.youtube.com/watch?v=1UVVgHbiOYw

[laviecestpasfacile]

Et pourtant, c'était un viol.

De la prime importance de l'accueil de la parole de la victime par les professionnels. Ici c'est la police, mais les professionnels de santé, travailleurs sociaux, ont aussi leur rôle à jouer.

Pour en finir avec la peur de ne pas être cru(e), pour en finir avec la responsabilisation de la victime, pour en finir avec la double peine.

STOP AU DÉNI

Victimes de violences, appelez le 0 800 05 95 95 « VIOLS–FEMMES–INFORMATIONS » 

Numéro gratuit en France, DOM compris, depuis un poste fixe, du lundi au vendredi, de 10 h à 19 h (heures Paris) Faites vous accompagner pour porter plainte. 

[stopaudeni]

Dans sa tribune pour le Plus de l’OBS, Laure Salmona met en perspective les résultats de l’enquête “Les Français-e-s et les représentations sur le viol”, qu’elle a coordonnée, et la culture du viol.

“Derrière le silence des victimes, ce qui se dissimule, c’est cette grande manufacture du déni qu’est la culture du viol. Nous vivons dans une société où la victime devient trop souvent la coupable aux yeux de l’opinion publique.”

[stopaudeni]

À lire, le témoignage de Chantal, battue par son compagnon alors qu’elle était enceinte. Merci à elle d’avoir eu le courage de témoigner.

Je m’appelle Chantal, j’ai dans la trentaine. En 2003, je suis licenciée sans explication du Cabinet d'avocat Messin dans lequel j'ai rencontré mon ancien compagnon, avocat à Lyon proche du milieu du football, particulièrement proche de Karim Benzema. 

Cet homme utilise les femmes et forme des conflits pour générer des jalousies féminines, comme ça sa vengeance passe pour des conflits entre femmes jalouses. Or, je ne voulais pas de cet homme (Maître X) comme mari : j'ai refusé le mariage, je me sentais manipulée et presque obligée d'accepter. 

Cet ex m'a fait avorter de force. Suite à cet événement traumatisant, j'ai perdu huit kilos. Méconnaissable pour mes proches. J'ai quitté le domicile fin 2003. 

Mais lorsqu'il a su que j'étais enceinte, mon ex compagnon m'a mis un coup de poing dans le ventre en me disant que l'enfant allait être placé...

[stopaudeni]

À lire, le récit de Camille, victime d’un viol à l’âge de 14 ans, qui ose, avec courage, briser le silence en témoignant de ce qu’elle a subi.

Je me prénomme Camille, j’ai 21 ans et je suis étudiante. Lorsque j'avais 14 ans, un garçon à peu près du même âge que moi m’a violée. J'ai honte de le dire, mais en réalité, il a un an de moins que moi. Le 2 mai 2009. Cela fait 7 ans que je me bats. J'avais une vie paisible avant cet événement. Les belles vies existent et c'était le cas pour moi, je ne manquais de rien : ma famille est formidable et j'étais heureuse. Le 2 mai 2009 a tout bouleversé et a brisé quelque chose en moi à jamais. Je ne parviens même pas à dire ce que je peux ressentir tellement tout est bousculé dans ma vie, dans mon corps et dans ma tête. J'ai mis 6 mois avant de le dire à mes parents, mais pendant ces six mois, je suis tombée dans une dépression folle, je suis tombée dans ce que Muriel Salmona appelle “l'hypersexualité”...

Témoignage recueilli et édité par Aurore Van Opstal.

[stopaudeni]

Un article très complet et très documenté de la Dre Muriel Salmona pour en finir une fois pour toutes avec le déni et la culture du viol.

Pour bien trop de personnes encore, qu’elles soient ou non des professionnelles susceptibles de prendre en charge des victimes, il y a un véritable refus à penser les violences sexuelles, à en reconnaître la réalité et les conséquences, mais également à les entendre lorsqu'elles sont révélées. Imposer le silence aux victimes, les culpabiliser leur permet de se débarrasser très facilement du problème : plus besoin de remettre en cause l’opinion favorable qu’elles peuvent avoir des personnes désignées comme agresseurs, et du monde dans lequel elles pensent vivre en sécurité. Le refus d’intégrer que de telles violences aient lieu dans des espaces que ces personnes veulent continuer à penser comme protecteurs et fiables, le sentiment d’horreur face à des crimes et des délits qui les rendent impensables et inconcevables, la peur des conséquences d'une dénonciation des violences, font que par angoisse, lâcheté ou complicité, tout sera mis en place pour dénier les violences. Et c’est comme cela que la grande majorité des victimes se retrouvent abandonnées à leur sort et à leurs souffrances, sans protection ni réconfort, et souvent maltraitées. De fait, nous sommes dans une société où le déni du viol - « et si ce n’était pas un viol ? » - et la mise en cause de la victime - « et si la victime n’en était pas une ? » - sont encore très répandus, trop de personnes y adhèrent et diffusent des idées fausses qui nuisent gravement aux victimes et garantissent l’impunité aux agresseurs. Ce système organisant le déni et la mise en cause des victimes, on le nomme « culture du viol » [...]

[stopaudeni]

Quand je lis les conseils de la maire de Cologne pour éviter les viols...

Source ici 

[stopaudeni]

À lire, un article de la Dre Muriel Salmona à propos de l’émission de la BBC “Est-ce un viol ?” dont la diffusion a débuté lundi dernier et lors de laquelle 24 adolescents, ainsi que les téléspectateurs, devaient donner leur verdict après un faux procès pour viol diffusé en direct.  

[stopaudeni]

[CULTURE DU VIOL] L'affiche de l'exposition "Fragonard amoureux" amalgame amour et violences sexuelles en choisissant de mettre en avant un détail du tableau "Le Verrou" qui dépeint une scène dite "galante" mais tellement ambiguë qu'on le retrouve parfois sous le titre "Le Viol".  

À lire à ce sujet, un article de Laure Salmona qui dénonce un tel choix iconographique qui contribue à entretenir la culture du viol. 

[stopaudeni]

Les violences sexuelles faites aux enfants entraînent de lourdes conséquences sur la santé mentale et physique des victimes. 1 victime agressée dans l’enfance sur 2 a tenté de se suicider, 96% rapportent un impact sur leur santé mentale, 69% sur leur santé physique, et 1 grossesse consécutive à un viol sur 5 affecte une mineure.

[stopaudeni]

À lire en avant-première, un article inédit de la Dre Muriel Salmona :

Les récentes études internationales de l'OMS ainsi que l’enquête Impact des violences sexuelles de l’enfance à l’âge adulte, conduite en France auprès de plus de 1200 victimes par notre association Mémoire Traumatique et Victimologie, et présentée le 2 mars 2015 avec le soutien de l’UNICEF France (dans le cadre de son action internationale #ENDViolence) convergent dans le terrible constat d'une absence de protection et de reconnaissance de la très grande majorité des enfants victimes de violences sexuelles, et d’une prise en charge non seulement très insuffisante, mais fréquemment maltraitante...

[stopaudeni]

Colloque “Enquête de Reconnaissance” - Partie 14 : Table ronde : “Quelle politique publique pour protéger les droits et la santé des victimes en France ?” avec Madame Pascale Vion, Délégation aux droit des femmes et à l’égalité du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE).

Le colloque “Enquête de Reconnaissance” de l'Association Mémoire Traumatique et Victimologie s’est tenu le 2 mars 2015 au Palais du Luxembourg, à Paris.

Pour télécharger le rapport d'enquête : http://stopaudeni.com/rapport