#mémoire traumatique
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Tout évènement est amoureux. En cela, dangereux, imprévisible, incontrôlable, asocial. L’avant/après créé par cette rupture est traumatique, plus qu’une expérience, sujet dissous, comme brûlé, pas de grande dramaturgie, juste une dissidence. Quelque chose qui ne se referme pas. Il y a de la ferveur. De l’inquiétude. L’évènement est repris par la mémoire, il se se fait lisse, retourne dans le flot de l’histoire. Mais le point d’impact en nous demeure, irrésolution originaire. Seuils non refermés. Naissance et mort. Ce nom-là de l’amour.
Anne Dufourmantelle. En cas d’amour. Psychopathologie de la vie amoureuse. 2009
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La Vie m’amène tous les éléments pour que je puisse recontacter ce qui me fait peur, me bloque ou m’amène à tourner en rond.
Dans ce sens, j’ai dû développer une écoute fine de moi-même, pour reconnaitre les déclencheurs et ne pas fuir ce qui a besoin d’être accueilli et transformé. Plus j’accueille et transmute mon vécu, plus je me rapproche de l’Énergie divine, plus je m’apaise intérieurement et plus je passe à l’action de façon juste dans ma vie.
Certaines expériences de vie viennent à vous pour réactiver vos mémoires traumatiques des anciennes vies..
Ces mémoires n’ont pas besoin d’être recherchées..
Elles se présenteront à vous au bon moment, au moment où vous serez prêts. Ainsi, votre mémoire s’éveillera sur ce que vous devez faire pour la suite. Chaque chose en son temps.
Faites confiance à votre cheminement.
Josee Brissette
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Ce matin, les infirmières étaient tellement sympa. Prise de sang avec cathéter. Elles me parlaient avec leur voix la plus douce. Petite musique. Petit fauteuil tout moelleux. Puis, quelques heures plus tard, IRM. La boucherie! Wesh?! Tellement de froideur. Ça m'a rappelé l'univ. J étais le numéro I6064720. Pas de bonjour, pas de regard. Allé, hop, que je te mette dans le cercueil blanc (raf). On va vous placer un autre cathéter madame. Produit de contraste. Euh, en fait, non, j'en suis allergique. Ah bon, comment ça, allergique comment ? Ben, en mode choc anaphylactique, madame. Quelle année madame ? [Moi en mode mémoire traumatique] 2020. Non madame, nous venons de vérifier votre dossier. C'était en 2016! OK. Cela n'empêche pas le fait que vous n'allez certainement pas m'injecter votre produit à la 642. Bref. Ça s'est passé. Je pouvais pas m'empêcher de penser aux enfants malades qui font aussi des irm. C'était horrible. Je m'en souviens.
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Fils du Feu 04 ~ Flamme persévérante
Elle referma le livre qu'elle avait ouvert à peine deux minutes auparavant. Elle ne trouverait pas ce qu'elle cherchait à l'intérieur... Ses yeux commençaient à fatiguer douloureusement et elle se massa les paupières quelques secondes. La faible luminosité ne l'aidait en rien ; les Immortels plus âgés étaient peut-être habitués aux pièces obscures mais quant à elle, elle préférait l'ambiance bien éclairée du Nid. Les cristaux encastrés dans les murs sombres permettaient de varier les niveaux de lumière à volonté et Joshua s'était beaucoup amusé avec pendant les premiers jours. Jote avait du lui expliquer comment les utiliser. Mais cette dépense de précieux cristaux n'était autorisée que pour le Nid, partout ailleurs dans le refuge, on se contentait de torches rudimentaires.
Jote se leva de sa chaise et alla remettre l'opuscule où elle l'avait trouvé, ce qui ne fut pas une mince affaire car la bibliothèque du refuge était assez considérable. Cela faisait cinq ans maintenant que cet endroit était devenu leur quartier général - car le Maître et l'Emissaire de Phénix s'y trouvaient - et les adeptes du monde entier s'y rendaient pour archiver tout un tas de trouvailles diverses. Les étagères croulaient sous les grimoires, bibelots et rapports en tous genres, rangés avec plus ou moins de logique.
La petite fille soupira de découragement. Elle compulsait depuis plusieurs jours les ouvrages qui lui paraissaient les plus prometteurs à la demande de sa supérieure. Sa mission ? Trouver une thérapie efficace pour rendre l'usage de la parole à quelqu'un l'ayant perdue suite à un choc traumatique. Elle n'avait qu'une vague idée du type de livre dans lequel elle pourrait trouver cette information. Il ne manquait pas d'ouvrages de médecine pour le corps ou l'esprit, mais aucun ne semblait s'intéresser à un tel cas. Pourtant, cela avait bien du se poser à un moment. Peut-être n'avait-on trouvé aucun remède...
Elle monta sur l'escabeau et examina la rangée supérieure. Les tranches ne comportaient pas toujours de titre, ce qui rendait sa recherche fastidieuse. Elle devait s'en remettre à son seul jugement pour choisir ceux qui pouvaient l'intéresser. Elle fit tomber par inadvertance des feuilles volantes qui s'étaient glissées entre deux volumes et l'archiviste se précipita en maugréant :
- "Jote ! Fais un peu attention ! Ce sont peut-être des informations importantes !"
- "Elles seraient mieux rangées alors !" ne put-elle s'empêcher de répondre.
Elle faisait partie du cercle intime du Phénix, aussi ses acolytes se montraient plus réticents à la gronder qu'auparavant.
- "Si tu me disais que ce que tu cherches, je pourrais t'aider."
- "Je doute que vous puissiez ; moi-même je ne sais pas trop..."
- "Tu devrais t'occuper de l'Emissaire plutôt que de traîner ici..."
- "C'est lui qui m'envoie."
L'archiviste ferma la bouche précipitamment et ne dit plus rien.
Jote écarta des livres qui la gênaient et en attrapa un qui se situait au fond de l'étagère, presque à plat. Il n'était pas très épais. Avant de descendre, elle le feuilleta et tomba sur le titre : "De la mémoire et de ses trahisons". Elle haussa les sourcils en descendant de l'escabeau pour retourner à la table de travail. Elle rapprocha la chandelle de son visage et commença à lire avec intérêt. A chaque page tournée, son visage s'illuminait de plus en plus. Elle pensait tenir quelque chose ; pas exactement ce qu'elle cherchait mais cela s'en approchait...
Persuadée d'avoir fait une trouvaille intéressante, elle souffla la bougie et quitta la bibliothèque. L'archiviste lui lança alors :
- "N'oublie pas de le ramener ! Sauf si c'est pour l'Emissaire... il pourra le garder tout le temps qu'il voudra..."
Jote courut en direction du Nid et retrouva la soigneuse et Joshua comme elle les avait laissés. Chacun assis de part et d'autre d'une table contre le mur, une chandelle posée entre eux, elle l'incitait à utiliser sa magie pour l'allumer.
- "Votre Grâce, réessayez. Vous le faisiez très facilement dans votre jeunesse, c'était un jeu pour vous ! Voilà, approchez votre doigt... et ensuite, et bien... je ne sais pas vraiment comment vous faisiez, je n'ai pas vos pouvoirs... Essayez de vous rappeler ! Quelle sensation aviez-vous ? Que vous évoque cette mèche éteinte ?"
Jote les regarda un moment en silence. Joshua restait comme désemparé, devant ce que la soigneuse lui demandait de faire. Il remua les doigts et réussit à produire de minuscules étincelles inutiles, ce qui le fit sauter en arrière sur sa chaise de stupeur. Il se renfrogna en baissant la tête, déçu de lui-même. Jote se sentit mal pour lui... Il ne devait même pas comprendre ce qu'on lui demandait au fond.
Elle attendit que sa supérieure se tourne vers elle pour brandir le petit fascicule.
- "Je crois... que j'ai quelque chose d'intéressant, ma dame."
Elle remit le livre à la soigneuse qui se mit à le parcourir. Joshua releva le menton en se penchant en avant avec curiosité pour tenter de voir ce qu'il contenait. La femme fronça les sourcils avec intérêt, concentrée sur ce qu'elle lisait.
- "Ce n'est pas vraiment ce que je t'ai demandé, mais... je comprends pourquoi tu as voulu m'en parler...", murmura-t-elle.
- "C'est une méthode qui semble avoir marché si j'en crois les conclusions du praticien..."
- "Je connais les encens et les huiles essentielles pour le corps mais je ne pensais pas qu'on pouvait les utiliser pour le psychisme... Anis, camomille, romarin... Un mélange intéressant... Peut-être pouvons-nous essayer..."
- "S'il retrouve la mémoire, ça débloquera peut-être son pouvoir... il reparlera aussi sans doute..."
Les deux Immortelles fixèrent intensément Joshua Rosfield, qui ouvrait de grands yeux bleus en comprenant de quoi il s'agissait. La soigneuse attrapa les deux mains du jeune homme dans les siennes.
- "Votre Grâce, nous avons peut-être trouvé une thérapie qui vous rendra vos souvenirs..."
Il s'agita un peu sur sa chaise, de nervosité ou d'excitation.
- "Il faut bien sûr que vous soyez tout à fait volontaire pour la suivre... Les souvenirs que vous récupérerez seront peut-être... douloureux...", souffla-t-elle. "J'ai déjà utilisé les produits concernés par cette thérapie, bien que dans des buts différents. Je pense pouvoir la mener à bien. Qu'en pensez-vous ?"
Joshua se leva lentement, en se libérant des mains de sa soigneuse. Son regard était pénétrant et déterminé. Il fit une série de signes rapides.
- "Vous voulez comprendre le sens de vos cauchemars... Vous pensez que la réponse se trouve dans votre passé... Je ne peux pas vous contredire. Vous seul savez ce qui s'est exactement déroulé à Fort Phénix il y a cinq ans. Si vous voulez guérir définitivement, vous devez affronter cette vérité. Je vous aiderai à la surmonter..."
- "Moi aussi !" s'exclama Jote en se plaçant au côté de l'Emissaire et en lui saisissant le bras avec émotion. Elle se rendit compte de la familiarité de son geste et se recula presque aussitôt en rougissant.
- " Dans un premier temps, je veux que tu te rendes au marché le plus proche afin d'acheter les ingrédients", ordonna la soigneuse à sa jeune assistante. "Demande l'argent au trésorier et dis-lui que c'est pour l'Emissaire, il ne discutera pas."
- "Bien, ma dame."
Jote avait l'habitude d'exécuter les ordres sans trop poser de question. Elle avait confiance en sa supérieure.
- "Je serais de retour dans l'après-midi, je suppose, j'espère ne pas faire de mauvaises rencontres", dit-elle. L'Emissaire la scruta avec inquiétude.
- "Fais attention à toi. Use de ta magie s'il le faut, mais seulement en cas d'urgence. Tu sais ce qui peut arriver aux voyageurs non marqués qui usent de magie devant des témoins peu scrupuleux..."
- "Oui, je le sais..."
On les capturait, on leur apposait la marque des Pourvoyeurs sur le visage et on les vendait au plus offrant. Les Pourvoyeurs étaient mieux traités à Rosalia que partout ailleurs dans Valisthéa mais elle ne se faisait guère d'illusion. Et depuis la mort de l'archiduc, les moeurs s'étaient relâchées...
Ressortant du Nid en vitesse, elle eut la malchance de croiser Maître Cyril dans un couloir proche de la trésorerie. Celui-ci discutait des comptes de l'ordre avec la trésorière, qui paraissait avoir des difficultés à répondre à ses questions insistantes. Posant les yeux sur la petite fille qui avait ralenti son allure, il se força à se radoucir.
- "Jote. Quelle bonne surprise." Il ne feignait même pas la joie. "Que pouvons-nous faire pour toi ? Ou plutôt pour Sa Grâce..."
Elle échafauda une excuse qui lui ouvrirait toutes les portes.
- "Sa Grâce veut... de nouveaux vêtements, oui ! Il trouve ceux qu'on lui a fournis trop... impersonnels, il veut quelque chose de plus... original."
- "Je vois. Je peux envoyer un acolyte faire cette course pour lui," répondit Cyril, soupçonneux.
- "Il veut que ce soit moi ! Il m'a décrit exactement ce qu'il voulait et il veut que j'y aille !"
- "Cela veut dire qu'il parle. C'est merveilleux."
- "Non, il me les a décrits par signes. Ce serait trop compliqué à expliquer à quelqu'un. Il compte sur moi pour choisir le meilleur..." Jote craignit que cela ne suffise pas.
Mais Maître Cyril hocha la tête et regarda la trésorière.
- "Donnez à cette adepte l'argent nécessaire pour une parure de prince."
- "Mais Maître, nous venons juste de discuter de notre déficit, ce ne serait pas très..."
- "Pas de discussion, il n'y a pas d'économie pour Sa Grâce. Nous vendrons quelques artefacts magiques s'il le faut. Nous avons toujours cette réserve de cristaux qui fera l'affaire."
La trésorière revint bientôt avec plusieurs centaines de gils, sous forme de coupures de papier.
- "Je n'ai pas d'escorte à t'offrir, Jote", conclut Cyril. "Tous nos agents sont sortis et les autres acolytes occupés à des taches diverses. Tu te souviens du chemin dissimulé que nous avons pris pour venir jusqu'ici, la première fois ?" Elle hocha la tête. "Je compte sur toi pour mener à bien cette mission importante. Si tu perds cet argent, tu subiras une juste punition..."
Jote comprit qu'il se doutait de quelque chose mais ne souhaitait pas interférer. Peut-être la testait-il... Elle n'avait pas été une si bonne menteuse après tout...
En attendant, la perspective de revoir la lumière du soleil, après être restée cloîtrée pendant cinq ans dans ces ruines célestes, lui parut à la fois excitante et terrifiante.
Elle s'inclina, et se dirigea vers la sortie du refuge, les poches pleines d'argent. Il y'en avait bien plus que nécessaire pour se procurer les ingrédients de la thérapie. Elle pourrait peut-être bien acheter des vêtements neufs pour l'Emissaire ; cela lui ferait sans doute plaisir, et si l'expérience fonctionnait, il en aurait bien besoin...
En admettant qu'il ne retombe pas dans le coma ou ne perde pas l'esprit... Si cela devait arriver, elle ne donnait pas cher de leur peau, à sa supérieure et à elle...
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"Ce que je crois devoir à la mémoire de M. de Clèves serait faible s'il n"était soutenu par l'intérêt de mon repos; et les raisons de mon repos ont besoin d'être soutenues par celles de mon devoir."
(Madame de Lafayette - La Princesse de Clèves)
Si j'avais encore des étudiants en art graphique qui sachent lire, je leur donnerais ce texte à étudier pour qu'ils en élaborent une transposition visuelle.
C'est un livre clé qui présente de façon simple (et donc belle!) des notions complexes:
1/les arcanes du désir, et particulièrement du désir féminin
2/ les idées fausses sur le "sacrifice" qui lui sont souvent corrélées
3/ la manière dont la Loi soutient le désir
4/ le plaisir comme structure de bord d'une jouissance impossible (et dont on ne puisse pas se dépêtrer...
Lumineuse Madame de Lafayette!
(Je me souviens de certaines discussions entre devoir, désir et Loi... Le paradoxe final c'est que la Loi EST désir. Encore faut-il faire le chemin soi-même jusque là, et pas qu'une fois...)
La cure telle que l'envisage Lacan ne conduit nullement à "sacrifier" quoi que ce soit, la castration symbolique étant à l'opposé de toute notion de sacrifice, le sacrifice étant toujours une attraction mortifère, parfois irrésistible, commandée par le surmoi et destiné aux "dieux obscurs"...ce qu'avait parfaitement bien compris Madame de Lafayette qui en savait un bout sur le côté passager de l'amour mâle, et la subtilité du désir féminin dans l'antagonisme qui relie jouissance et plaisir..
On pourrait presque dire qu'une psychanalyse correctement menée est le patient apprentissage de pouvoir résister, au moment crucial, à la quasi-irrésistible tentation de "se" sacrifier, autrement dit de sacrifier son sujet. (La maladie d'Alzheimer par exemple n'est-elle pas exemplaire de ce sacrifice, en pure perte, du sujet? Une chose est sûre, c'est que Madame de Lafayette, elle, ne risquait pas Alzheimer. Même si cela avait été déclaré contagieux par les "zautorités" de l'époque...)
La "renonciation" de la Princesse de Clèves n'a rien à voir avec ce geste fou au moyen duquel le sujet tente de compenser la culpabilité imposée par l'impossible injonction surmoïque, il ne répond PAS de la logique du "sacrifice" destiné à (se) prouver l'existence de l'Autre...
Elle est prête á payer le prix de sa "paix" intérieure non pas en sacrifiant son désir, mais en posant une borne à sa jouissance, la Loi symbolique étant du côté du principe du plaisir et fonctionnant comme un rempart à la fatale attraction du Réel traumatique.
Disons que Madame de Lafayette campe la position éthique de la première héroïne moderne de la littérature, d'autres lui emboîteront le pas…
Alors comment interpréter cette assertion incroyable que "le désir et la Loi c'est la même chose" ? Est-ce que cela veut dire que la loi est là pour contenir les manifestations destructrices du désir individuel, aux dépens du désir des autres ?
Pas exactement, non. La Loi est inhérente au désir, pas seulement dans l'acception la plus courante où suscitant sa transgression elle contribue à l'émergence dudit désir (version Bataillenne pourrait-on dire…) mais encore dans la mesure précise où le désir lui-même constitue in fine une défense, un bord contre l'attirance d'une jouissance traumatique marquée du sceau du Réel traumatique... ("Le désir est une défense d'outrepasser une limite dans la jouissance" Lacan - Subversion du sujet et dialectique du désir dans l'inconscient freudien)
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Le territoire de la mémoire déviée (M. Stepanova)
Le monde contemporain, avec ses projets conservateurs et ses reconstructions — tentatives de devenir great again, de réinstaurer un ordre ancien chimérique —, respire le postmémoriel. L’écran se révèle à double face. Peuvent y projeter leurs peurs, leurs espoirs et leurs histoires, non seulement ceux qui se trouvent au bord du cratère, mais aussi les petits-enfants et arrière-petits-enfants de la majorité silencieuse, qui a su attendre son heure et la possibilité d’exhumer à la lumière sa propre version des événements anciens. La Russie, où le tourbillon de violence s’est prolongé inlassablement, formant une sorte d’enfilade traumatique que la société traverse de malheur en malheur, de guerres en révolutions, famines, assassinats de masse, nouvelles guerres et nouvelles répressions, est devenue, avant d’autres, le territoire de la mémoire déviée. Les versions dédoublées, détriplées, voilées des rides de non-coïncidences et divergences, de ce qui s’est passé au cours des cent dernières années, masquent la lumière sur le présent, comme une couche de papier opaque.
En mémoire de la mémoire, p.110-111.
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Absolution en streaming Ancien boxeur, Thug travaille depuis plus de trente ans comme homme de main pour un bandit de Boston et s'occupe notamment de la perception de dettes auprès de ses clients. Une consultation chez un médecin spécialiste lui révèle qu'il souffre d'encéphalopathie traumatique chronique. Se sentant impuissant devant sa mémoire qui décline, il cherche à reprendre contact avec ses enfants, dont sa fille Daisy, jeune mère de famille monoparentale, qui se montre réticente à renouer avec ce père absent.
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« ça y est. je vais abolir ma tristesse. »
Le 15 octobre 2024, Héloïse Brézillon était l'invitée du service culturel de l'Université Sorbonne Paris Nord dans le cadre du cycle de rencontres TexTo. Bien qu'alternant entre plusieurs casquettes (chercheuse, podcasteuse et artiste) c'est en tant que poétesse qu'Héloïse Brézillon est venue se présenter devant le public de la Chaufferie. Quelques jours plus tôt, le premier recueil de poésie de l'artiste paraissait en librairies. Publié aux éditions du Commun, T3M mêle récits de science-fiction et passages poétiques. À travers les pages de ce recueil, l'autrice nous accompagne sur les chemins de sa mémoire guidée par T3M, une IA conçue pour guérir la tristesse.
Puisque pour Héloïse Brézillon la poésie est un art oral, cette rencontre TexTo s'est tout d'abord ouverte sur une performance. L'artiste se tient seule devant un micro, accompagnée de part et d'autre par les deux membres du collectif "Broohaha", Alex.ia Charoud et Franck Weber, en charge de l'ambiance sonore.
Une voix-off passe. Héloïse Brézillon tient T3M en main. Les lumières tamisées et bruits de fonds électroniques construisent une atmosphère à la fois intimiste et angoissante. Héloïse Brézillon débute sa lecture. Sa voix est monotone, sa prononciation parfois hachurée. La cadence semble aléatoire et les changements de rythmes contribuent au paysage sonore inquiétant.
Nous sommes en 2039, le personnage de l'autrice se rend dans une clinique avec un seul but : "abolir (sa) tristesse." Les médecins, nommés les "blouses", lui présentent T3M, une IA permettant de spatialiser la mémoire et, ainsi, d'identifier des événements-lieux à l'origine de la tristesse. Il nous faut pour cela traverser plusieurs maisons-métropoles à la recherche de la capitale, le lieu autour duquel toute la carte s'est construite. "les maisons sont des métropoles, souvenez-vous vos maisons."
Nous quittons la science-fiction afin de pénétrer dans le premier espace poétique, celui des maisons-métropoles. Au début de chaque portrait de maison/souvenir, Héloïse Brézillon répète "la maison". Le rythme devient tout de suite plus saccadé, la voix alterne entre accélérations et ralentissements.
"au moins il se coupe les ongles c'est supportable"
Le tempo est irrégulier, presque chaotique. L'ambiance sonore ajoute elle-aussi à cette sensation de chaos : nous pouvons entendre des bruits de fonds aléatoires, des bruits de pas et battements, "tic tac". La voix se double d'un effet robotique et d'un écho, le rythme gagne en intensité.
"j'ai collectionné les peaux des autres comme / des couvertures / pour cacher ma guenille"
Chaque maison possède des coordonnés GPS propres et contient un ensemble de descriptions et de souvenirs. La narration abrite des yeux d'enfants qui retracent un chemin de mémoire violent, désordonné et caché sous les métaphores.
"le haut des spaghettis flamme je savais pas moi qu'il fallait les aider à fondre pour pas qu'ils brûlent / comme ma maman"
Cet espace composé de portraits est nommé "la maison trou".
Héloïse Brézillon nous ramène à la clinique T3M, son personnage a un nouveau rendez-vous. La cartographie de sa mémoire avance bien, lui disent les cortégraphes (cortex + cartographe). Le retour des bruits électroniques nous replacent immédiatement dans une ambiance sonore de laboratoire futuriste. Les "blouses" entament une explication poétique des procédés de fonctionnement de la mémoire traumatique. L'IA T3M permet de cartographier la mémoire à la recherche d'un fossile, un événement traumatique. Le but de cette séance est de briser la pierre du fossile afin de collecter les informations sensorielles du souvenir traumatique. Les "blouses" la préviennent : cette fin forcée de l'amnésie provoque une saturation des sens.
Le deuxième espace poétique correspond à une approche sensorielle du fossile. Il est nommé avec une rigueur presque scientifique : "la BMW E12 520 modèle 1980 carrosserie vert olive". Dans cette partie, Héloïse Brézillon procède à la description d'un événement sous plusieurs angles et par le biais de plusieurs sens. Nous débutons avec la mémoire tactile et une description de la banquette en cuir de la voiture. La voix accélère, et chancelle. Viennent ensuite la mémoire olfactive, thermo-réceptive et auditive. Le rythme est marqué par les "bzzz" répétitifs d'un frelon et Héloïse Brézillon décrit des bruits avec une prononciation saccadée. En cinquième et sixième parties, la mémoire gustative et la mémoire équilibroceptive. La voix gagne encore en intensité et un effet d'écho lui est ajouté. Enfin, la mémoire proprioseptive constitue une description d'un état dissociatif.
La performance d'Héloïse Brézillon se termine ainsi :
"la petite fille sait son corps / mais ne sent rien".
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Après une salve d'applaudissement pour l'autrice et ses deux collègues du collectif "Broohaha", un temps de pause s'installe afin de préparer la section "questions-réponses". Christèle Couleau, maîtresse de conférences en littérature française à l'Université Sorbonne Paris Nord, rejoint les artistes sur scène afin d'animer la rencontre.
La première question porte sur le processus d'écriture d'Héloïse Brézillon. Étant donnée que cette dernière évolue dans le milieu de la poésie orale, Christèle Couleau lui demande si elle écrit également "à voix haute". Pour Héloïse Brézillon, l'écrit et l'oral fonctionnent ensemble dans le processus créatif. Les parties poétiques étaient avant tout des performances et il a donc fallu les poser à l'écrit. Cependant, il y a eu une réécriture des parties science-fiction pour passer de l'écrit à l'oral.
La discussion évolue ensuite sur l'organisation de la performance et c'est cette fois-ci les membres du collectif "Broohaha" qui répondent. Avec l'autrice, ils ont dû notamment travailler le silence, créer une communication entre les mondes de l'écrit et du son. Cette création a, selon eux, nécessité "beaucoup d'écoute". Ce travail réalisé à trois est celui d'une recréation abstraite de l'espace du récit par le son.
Lorsque Christèle Couleau s'interroge sur les raisons qui ont poussées Héloïse Brézillon à aborder le traumatisme par la science-fiction et l'utopie, celle-ci nous apprend qu'elle était intéressée par une étude des composantes de la violence systémique et de l'impact de cette violence sur le cerveau. Même si exprimer ses souvenirs douloureux à travers la poésie a pu être source de soulagement, Héloïse Brézillon souhaite maintenant dépasser la parole individuelle pour repenser le système global, dans un but de prévention. Les coordonnés GPS de la partie que j'ai nommée "maisons-métropoles" sont évoqués. Héloïse Brézillon avoue ne pas s'être trop questionnée sur leur présence, mais exprime un besoin de retracer les lieux liés aux souvenirs. Quitter l'espace de la mémoire permet de replacer ces lieux et souvenirs dans le réel.
Lorsque l'on navigue sur les sites internet des librairies, T3M est présenté comme un ouvrage abordant les violences domestiques "à hauteur d'enfant". Héloïse Brézillon souligne que c'est elle qui a insisté auprès de son éditeur pour que cette précision soit ajoutée. L'autrice affirme qu'il y a un réel besoin de libération de la parole des enfants. Écrire "à hauteur d'enfant" lui a permis de mettre en lumière l'adultisme qui agit souvent dans ces situations. L'adultisme, selon la définition qu'en donne le professeur Barry Checkoway de l’université d'Ann Arbor (Michigan), correspond à "tous les comportements et les attitudes qui partent du postulat que les adultes sont meilleurs que les jeunes, et qu'ils sont autorisés à se comporter avec eux de n’importe quelle manière, sans leur demander leur avis." En résumé, il s'agit d'un procédé de discrimination plaçant l'adulte comme modèle à suivre et au centre des préoccupations, au détriment des enfants. Le choix d'Héloïse Brézillon de partir de souvenirs personnel faisait aussi partie de sa démarche artistique et politique. Elle répète alors qu'elle souhaite passer d'un chemin de guérison d'une tristesse personnelle à une véritable évolution et prise de conscience collective. Avec T3M, elle veut expliquer et rendre compte du fonctionnement de l'écriture de la mémoire traumatique, par le biais d'une mémoire personnelle.
Enfin, sur la question du positionnement politique de la poésie, Héloïse Brézillon est claire : chaque personne est située. Il est impossible de faire de la poésie sans faire de politique, car se revendiquer "apolitique" est en fait déjà un positionnement très politique. Dans son podcast Mange tes mots, créé en 2018 avec Margot Ferrera, elle aborde notamment des sujets intimes et politiques, toujours dans une atmosphère poétique.
Cette rencontre se termine sur le constat d'un renouveau actuel de la scène poétique française, dont Héloïse Brézillon est l'une des grandes actrices. Certaines pistes sont évoquées par l'artiste afin d'essayer d'expliquer ce phénomène, notamment la facilité d'appréhension de la poésie (par rapport au roman, par exemple) et la variété de scènes ouvertes qui permettent de partager ses créations. Christèle Couleau termine cette conclusion en mentionnant les "Stand-up poétique", des scènes d'arts oratoires organisées par le service culturel de l'Université Sorbonne Paris Nord sur le campus de Bobigny, et en invitant les étudiant.e.s présent.e.s à y assister.
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Je me sens sales, j'ai était une poupée désarticulée pendant une durée indéterminée, mon cerveau sombrant pendant que tes sales mots atteignent mes oreilles, mais ce n'est pas arrivée, je suis la salope, la folle, la fille en manque d'attention.
Et pourtant je suis sales, j'aimerai gratter cette peau violée a nouveau sous une eau aussi brûlante que possible, du silence entre les secrétaires quand je leur explique que je ne me souviens pas de ce qu'on a fait avec ma chair pour les test.
Mon corps abîmée, marqué, les bleues bien trop grand entre mes cuisses, le flou qui entoure ces jours, le regard à mon ventre, la mémoire traumatique, le vomis qui me vient.
L'abandon de tout ceux qui ont un jour compté, mais je ne suis qu'une autre parmis tant d'autre.
Je suis une erreur, une honte, une chose fragile prête à exploser, j'ai envie de me rendre invisible au yeux du monde entier.
Comme si la dernière barrière d'empathie s'était brisé comme mon corps tombant contre le matelas, comme les hurlements que je pousse au urgences, comme le sprint, comme la haine, comme le valium que je vomis.
Ce corps auraient dû mourir, je suis morte ce jour-là, je suis morte au cinéma, je suis morte encore une fois mais cette fois je me suis laissée mourir.
Quelque chose à changer, un brin de colère et de désespoir, plus de retenu dans mes coups, plus de retenu dans mes mots, la dernière gentille est morte dans les bras d'un traître indigne de confiance.
Je suis la honte societale dans les yeux de ces psychiatre me voyant faire des aller-retour mais jamais d'internements, la compassion dans les yeux de ma psychologues, l'envie de fuir ou de m'effondrer. La réalité m'a heurté de plein fouet, ce texte n'est pas beau, c'est une lettre a ma propre personne.
Le regard empathique de la sage femme, la honte que je ressens quand je met ce coton tige la ou il faut, je me fait dessus comme une enfant traumatisée, je pleure, je veux me rendre invisible au yeux sale de l'extérieur, je ne veux plus sortir, je veux ne plus exister, je veux détruire ce visage, ce corps, me gratter jusqu'au sang.
Jusqu'à ce que la crasse de tout leur péché quitte ma chair qui ne fut jamais innocente, tous, je les veux morts, je veux qu'ils se sentent aussi petite que je l'ai était, aussi terrifiée, aussi étrangère, aussi sales, aussi rempli de crasse.
Je vous hais, pire que ça, je vous ne considère plus, plus assez pour vous haïr, plus assez pour vous considérez comme des êtres dignes d'un regard.
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Tumblr #4 - L'événement
Le collage ci-dessus The Long and Winding Road (2020) de Joseph Webb met en scène une image surréaliste: celle d'une femme des années 60 qui raccommode une autoroute grâce à une machine à coudre. À mon avis, cette image reflète certains thèmes qui sont également présents dans L'événement (2000) d'Annie Ernaux.
Tout d'abord, l'autoroute présentée dans cette oeuvre reflète pour moi la mémoire d'Annie Ernaux, comme elle recoud ses souvenirs en un morceau en retraçant ses pas. Dans L'événement (2000), Ernaux tente de rapécier tous les éléments du déroulement de son avortement, de sa grossesse à l'intervention médicale à l'introspection qui suit. Par une méthode semblable au foot-stepping, Ernaux dessine un portrait hyper-spécifique de son expérience vis-à-vis l'avortement. Elle prend en fait le contrôle et, par le biais de l'écriture, réussit à concrétiser cet événement qui lui a été traumatique. Parallèlement, l'oeuvre de Webb met en valeur une femme qui reprend les rênes de son trajet en ourlant sa perspective face au passé, au présent et à l'avenir. Annie Duschene et la femme de Webb jouent ainsi un rôle actif dans la reconstitution de leur vécu, que ce soit par l'entremise de l'écriture ou de la couture.
Bien que ce ne soit pas le point focal de l'image, la tenue de la dame dans le collage de Webb est pertinente, comme elle évoque une époque autre que la nôtre. Autrement dit, l'image de la femme des années 60 qui prend en main la construction de son vécu est parallèle à l'image d'Annie Duschene, mettant en valeur le fait que l'avortement clandestin transcende les classes sociales, les contextes socio-politiques et les époques.
La reconstitution du passé et l'introspection face au vécu qu'a fait Annie Ernaux portent une valeur importante dans la société. Sur le plan individuel, l'écriture d'Ernaux lui a permis de concrétiser son avortement et de réconcilier l'écart entre son esprit et son corps. Sur le plan collectif, l'écriture d'Ernaux permet de briser le silence collectif qui censure l'avortement. En somme, en vocalisant son expérience, elle met au jour la réalité de l'impact psychologique de l'avortement clandestin sur les femmes, sans nécessairement aborder les débats polémiques.
De même, ce style d'écriture et ce style d'art préconisent les nuances des contextes socio-politiques, comme l'avortement. En outre, l'acte de reconstituer les détails d'un événement ou de coudre son chemin permet de valoriser la perspective individuelle et non la perspective judiciaire ou gouvernementale.
En guise de conclusion, L'événement (2000) d'Annie Ernaux et The Long and Winding Road (2020) de Joseph Webb illustrent l'importance de la reconstitution de son vécu pour soi et de la vocalisation d'événements significatifs, polémiques ou non, pour la société collective.
Webb, J. (2020) The Long and Winding Road. [Collage]. Pinterest.
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Libération des mémoires émotionnelles
La libération des mémoires émotionnelles a pour objectif de vous libérer des schémas négatifs qui se répètent et qui vous bloquent dans votre vie. Vous êtes accompagné(e) avec bienveillance au cours de ce voyage au cœur de vous-même.
La libération des mémoires émotionnelles a pour objectif de vous libérer des schémas négatifs qui se répètent et qui vous bloquent dans votre vie. Ensemble, nous mettons à jour les blessures émotionnelles à l’origine des perturbations que vous vivez. Vous serez ensuite accompagné(e) à la libération de ces blessures grâce la Régulation Émotionnelle TIPI et l’EMDR. Quand un choc traumatique n’est…
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Mysterius Skin : un film à voir
Mercredi 18 septembre, le cinéma Studio Galande repasse des vieux films parmi lesquels : Mysterious Skin. Lou l’a déjà vu, elle veut vraiment me le montrer et insiste en disant : Ce film est à voir.
Mysterious Skin est un film de Gregg Araki, inspiré du livre homonyme de Scott Heim. Cette histoire montre le parcours parallèle de deux jeunes adolescents qui ont grandi dans la même ville. Brian ne se rappelle pas d’une poignée d’heures de sa vie, il est convaincu avoir été enlevé par des extraterrestres. Quant à Neil, c’est un adolescent désinvolte qui se prostitue.
On découvre par la suite qu’ils ont été tous deux victimes de pédophilie par leur entraîneur de base-ball. Ce qui m’a plu c’est de suivre deux réponses traumatiques différentes, permettant de mettre en lumière l'impact psychologique que créent les abus sexuels sur enfant. Brian a perdu la mémoire, s’est inventé toute une histoire et il est pris de vertiges, cauchemars et saignements de nez sous de trop fortes émotions. Neil quant à lui est complètement en décalage par rapport à ses traumatismes, aborde le discours d’un enfant se sentant privilégié et cherche à retrouver et perpétuer ce qu’il a subi à travers la prostitution. Il ne se représente pas son agresseur comme un monstre.
La monstruosité est pourtant très présente, le film a une approche très crue des violences et de leurs conséquences. On est dérangés, troublés, choqués et même dégoûtés. Les images comme les dialogues bouleversent, nous mettent face à une réalité brute sans faire de détour. Cette manière de montrer le réel fait penser au livre Betty de Tiphanie McDaniel (livre qui traite des violences sexuelles intra-familiales et du racisme).
Pourtant, dans ces deux œuvres plane quelque chose de poétique et de très touchant. La poésie se retrouve dans de fins dialogues, toujours à double sens, souvent ambigus, entre les personnages principaux et leurs proches. Cela se ressent aussi à travers la contemplation et la candeur des images, comme si les personnages principaux étaient restés bloqués dans leur enfance (par exemple avec le symbole de la balançoire, lieu emblématique du film). Quand la poésie rencontre l’horreur, où s’arrête le beau et commence la violence ? Ainsi, le film montre des personnages attachants et très nuancés auxquels le jeu d’acteur rend hommage. Neil et Brian se complètent par leurs personnalités et leurs réactions. C’est cette émotion du personnage que l’on retrouve avec le personnage de Betty Carpenter dans le livre Betty.
Ces deux œuvres donnent à voir un mélange de noir et de blanc qui permet de saisir toute la cruauté des violences tout en s’accrochant aux personnage et à l’univers, créant des histoires difficiles à refermer. Mysterious Skin montre le danger sans être moralisateur et surtout amène de la lumière aux victimes qui vivent maladroitement, comme ils peuvent avec leurs blessures. Le film montre sans nous dire quoi ressentir, il montre une image vraie et brute.
Lou avait raison, c’est un film à voir.
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# 166 / Edito - K. Les Juifs, l’Europe, le XXIe siècle
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Le psychotrauma après l'accouchement : interview avec une psychologue en maternité
Les hashtags #payetongyneco et #balancetonutérus diffusés récemment sur les réseaux sociaux ont levé le voile sur la réalité des violences obstétricales en donnant la paroles aux victimes d'expériences traumatiques. Aujourd'hui, il devient urgent de nous interroger sur les effets de ces violences sur la santé psychique des victimes. Ô Magazine a rencontré Diane Garnault, psychologue dans une maternité parisienne, pour discuter de la question très complexe du psychotrauma après l'accouchement. Les vécus traumatiques de l'accouchement et leurs effets sur la santé Ô Magazine : Pourquoi avez-vous commencé à vous intéresser à la question des violences obstétricales ? Diane Garnault : Mon point de départ, ça a été l'année 2010, durant mon parcours doctoral. En écrivant ma thèse, consacrée au rapport de la médecine au corps créateur féminin, je me suis rendue compte que certaines de mes patientes utilisaient les même mots pour décrire leur accouchement que ceux utilisés pour raconter un viol. Pour certaines, les soins en maternité pouvaient donc être vécus de manière très violente, et laissaient des séquelles graves. J'ai écrit ma thèse sans me référer au concept sociologique de "violences obstétricales". Je parlais plutôt de la question du vécu traumatique de l'accouchement. Et donc, la question du psychotrauma. Le terme de "violences obstétricales", je le trouve indispensable. Mais, quand je reçois une femme, ou quand je travaille avec les médecins, ce n'est pas avec une position militantiste ou de sociologue. En réalité, c'est depuis mon domaine de compétence, le psychisme. ÔM : Quels sont les effets physiques de l'accouchement ? Comment se relient-ils au psychotrauma ? D.G : Ce qu'on peut voir, ça va être des dyspareunies (les douleurs aux rapports sexuels). Le retard du redémarrage de la vie sexuelle, parce qu'il y a des évitements, et des peurs de douleurs, du vaginisme. J'ai des patientes ici, qui ont toujours des douleurs aux dates anniversaires. J'ai une patiente qui, pendant un mois après son accouchement, avait mal tous les mardis à 16 heures. C'est le moment où elle avait été césarisée en urgence. Quand on a retracé l'horaire, ça a cédé : le corps n'avait plus besoin de lui rappeler cela. Certains ostéopathes vous parleraient de la mémoire du corps. ÔM : Pourquoi certains actes médicaux seront-ils vécus comme violents pour certaines, et non-violents pour d'autres ? D.G : Parce que nous sommes des êtres de langage, essentiellement. L’accompagnement des actes médicaux par la parole et la qualité de la relation de soins est déterminante. Certaines paroles peuvent être affolantes, par exemple : "votre bébé est en souffrance fœtale, il faut que j'intervienne." Là, tous ses warnings s'allument. Elle, je la rencontrerait sûrement en secteur Mère-enfant. Parce qu'il y aura eu une parole malheureuse dans un moment où elle est complètement vulnérable. "Votre bébé est en souffrance fœtale, il faut que j'intervienne." Là, tous ses warnings s'allument. ÔM : Lorsqu'il y a des problèmes durant la grossesse ou l'accouchement, peut-il y avoir une culpabilisation de la parturiente ? D.G : Est-ce qu'il y a une culpabilisation des femmes, oui, bien sûr. L'esprit humain est fait de telle sorte que lorsque vous vivez quelque chose de choquant, vous essayez de mettre du sens dessus. Si l'autre vous dit qu'il n'y est pour rien, qui reste-il ? Vous-même. Ou alors, certaines vont même chercher plus loin : si, par exemple, elles ont souhaité avorter en début de grossesse, elles peuvent avoir le sentiment de payer pour ça. ÔM : Pourquoi ce sentiment de culpabilité est-il si fréquent ? D.G : Parce qu'il y aussi dans notre société une sorte d'idéalisation... L'idéalisation de la maternité, de la "bonne mère", celle qui est censée tout sacrifier par exemple. Cela s'ancre aussi dans l'accouchement. D'où les femmes qui vont dire qu'elles n'ont pas accouché, parce qu'elles ont accouché par césarienne. Parce qu'en fait, il faudrait souffrir pour être mère. Il y a de nouvelles normes sur l'accouchement. L'accouchement physiologique, aussi, peut en devenir une. Il ne suffit pas d'avoir mal, en plus il faudrait avoir "bien accouché". Tous ces aspects font le lit de la dépression post-natale, caractérisée par le sentiment de culpabilité. Ainsi, le premier levier pour sortir du psychotrauma, ça va être que soit reconnu ce qui a été vécu. Reconnaître ce qu'il s'est passé, ça permet de soulager. Les femmes arrêtent de se dire que c'est leur faute. Elles arrêtent de se dire qu'elles sont folles. ÔM : Vous avez introduit la notion de psychotrauma. Quels sont les signes qu'une personne en souffre ? D.G : Le mauvais vécu d'accouchement peut entraîner ce que le DSM-5 décrit comme les troubles liés au traumatisme : détresse psychique immédiate, et état de stress aigu à partir de trois jours Et à partir d'un mois si cet état de stress aigu persiste, on va parler d'état de stress post-traumatique. Le psychotrauma repose sur cinq éléments. D'abord, avoir été exposé à une expérience traumatique, et on sait qu'un accouchement peut l'être. Après, il va y avoir de l’hyper-vigilance, de l'hyper-réactivité : les femmes qui vont se plaindre d'insomnie, d'incapacité à dormir. L'autre effet, ça va être les phénomènes d'intrusion. Les flash-back, les cauchemars... Puis, il y a les conduites d'évitement. Elles ne veulent plus parler de leur accouchement, qui fait appel à trop d'émotions. Enfin, il y a aussi toutes les altérations cognitives, et de l'humeur, avec une altération possible de l'estime de soi. Les violences obstétricales : le symptôme d'un dysfonctionnement institutionnel ? ÔM : Il y aurait donc aussi la question de la rentabilité des hôpitaux qui influerait sur l'accompagnement des parturientes ? D.G : La crise du COVID a pu montrer les failles, non pas de l'hôpital, mais de la manière dont l'hôpital est traité au niveau étatique, notamment avec la tarification à l'acte, qui fait qu'aujourd'hui les maternités doivent réduire le temps de présence humaine auprès des parturientes. Elles sont obligées de rationaliser les coûts, pour rester rentables, ce qui est discutable. L'hôpital a-t-il à être rentable ? Il assure une mission de santé publique, et de prévention, notamment en maternité. Et à long terme, plus une femme accouche dans de bonnes conditions, moins elle risque d'être sujette à une dépression post-natale, moins elle sera susceptible de recourir à un prolongement de son congé maternité. Pourtant, les services médicaux n'ont d'autres choix que d'essayer de limiter les moyens humains proposés aux femmes. L'hôpital a-t-il à être rentable ? Il assure une mission de santé publique, et de prévention, notamment en maternité. Ce dont une femme, ou un couple, a le plus besoin, par-delà la sécurité bien sûr, c'est d'accompagnement, et d'un personnel attentif à son vécu singulier. Si les équipes prennent en compte l'histoire de la parturiente, elles vont être en mesure de désamorcer de possibles réactivations traumatiques, en redoublant de précautions à certains moments clés de l'accouchement. ÔM : En France, quelles sont les différentes possibilités offertes aux femmes pour accoucher ? D.G : En ce qui concerne la question de la liberté du choix des femmes de leur lieux d'accouchement en France : il n'est pas garanti. Il y a l'accouchement à domicile, très décrié en France, mais dont les études menés dans les pays où il est courant montrent qu'en réalité, il n'y a pas plus de risque. Il y a aussi les maisons de naissance, recommandées pour les femmes qui souhaitent un accouchement physiologique. Néanmoins, vous ne pouvez pas accoucher en maison de naissance si vous avez déjà accouché par césarienne, ou si vous avez 40 ans et plus. Ce qui exclut donc certaines candidates. Et en plus, il n'y a pas assez de places pour la demande. Mais il y a aussi celles qui ne veulent pas aller en maison de naissances, parce qu'elles ont besoin - et ça les rassure - d'aller en maternité. ÔM : D'après vous, pourquoi y a-t-il autant de silence autour de la question des violences obstétricales ? D.G : Je pense, d'abord, que c'était tabou pendant très longtemps. Les femmes n'étaient pas supposées parler de ça. Les femmes ne sont pas supposées dire que la maternité, c'est pas que du bonheur. Parce qu'elles se culpabilisent en se disant que si elles remettent en question l'idée que l'accouchement est le plus beau jour de leur vie, ça veut dire qu'elles n'aiment pas leur bébé, qu'elles n'aiment pas être devenues mères. ÔM : Et pourquoi cette normalisation au sein du monde médical ? D.G : Parce que, aussi, balayer devant sa porte, c'est compliqué pour les équipes médicales, comme pour tout un chacun. Et c'est également douloureux parce qu'ils sont aussi dans des injonctions contradictoires, c'est-à-dire qu'on leur demande de s'occuper des femmes, sans leur en donner réellement les moyens. Je me réjouis, par exemple, que dans le service dans lequel je travaille, un groupe d'analyse des pratiques existe, pour que les équipes puissent faire part auprès d'un psychanalyste, ou d'un intervenant extérieur, de ce qui rend compliqué le sentiment de bien faire son travail. Instruments obstétricaux, Angleterre, 1851-1900 Surmonter le psychotrauma ÔM : Avec quel outil, ou quelle thérapie, aidez-vous une patiente atteinte de psychotrauma ? D.G : Dans ma pratique j'associe écoute, psychanalytique et traitement EMDR. L'EMDR (Eye Movement Desensitisation Reprocessing), une technique anglo-saxonne mise au point dans les années 80 par Francine Shapiro, est destinée principalement à traiter le psychotrauma, avec des mouvements oculaires qui viennent retraiter l'information. En fait, le psychotrauma fait que l'événement choquant n'a pas pu être correctement mémorisé, et provoque de la sorte des rappels douloureux et divers symptômes. ÔM : Que conseilleriez-vous pour aider à surmonter le psychotrauma ? D.G : Une femme qui a mal vécu son accouchement et/ou a le sentiment d’avoir vécu des violences peut notamment s’adresser à la psychologue de la maternité. Elle peut aussi demander audience à l’équipe médicale, dès la sortie de la salle de naissance, pour une reprise de son accouchement. Et surtout, je dirais à une femme qui a un mauvais vécu d'accouchement, qu'elle a le droit de ressentir ce qu'elle éprouve, et de demander écoute et donc réparation. Le trauma se soigne, et ce n'est pas simplement survivre à un bombardement. Depuis 1994, il y a une reconnaissance internationale de l'accouchement comme un événement pouvant engendrer un vécu traumatique.Diane Garnault. Le psychotrauma après l'accouchement a des répercussions sur la plupart des aspects de la vie d'une femme. Il peut fortement altérer son estime d'elle-même, le lien avec son bébé, sa relation conjugale, sa reprise de l'activité professionnelle... Mais, grâce à la psychanalyse, et à certaines techniques comme l'EMDR, il est possible de réintégrer ce vécu traumatique dans son histoire comme un événement qui a du sens, et pas simplement celui d'une défaite, d'une dépossession. Ô Magazine remercie Diane Garnault pour cet entretien très révélateur. Ce dialogue nous a permis de mettre en lumière les contresens de l'institution médicale française, notamment le besoin de l'instauration d'un dialogue et d'un accompagnement, imposé sur des services devenant de plus en plus rentabilisés. Read the full article
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에밀 기메아시아문학상 : Impossibles adieux (작별하지 않는다) de Han Kang (한강)
한강 ‘작별하지 않는다’ 에밀 기메아시아문학상 수상. Le Prix Émile Guimet de littérature asiatique 2024 a récompensé Han Kang pour son roman Impossibles adieux (Grasset, Corée du Sud, traduit du coréen par Kyungran Choi et Pierre Bisiou).
한강 작가가 소설 ‘작별하지 않는다’로 프랑스의 에밀 기메 아시아문학상을 수상했다. 한강 작가는 지난해 이 작품으로 프랑스 4대 문학상 중 하나인 메디치 외국문학상을 받은 바 있다.
L'auteur Han Kang a remporté le Prix français de littérature asiatique Émile Guimet pour son roman « Impossibles adieux ». L'année dernière, l'auteur Han Kang avait déjà reçu pour la même œuvre le Prix Médicis de littérature étrangère, l'un des quatre grands prix littéraires français.
Comme un long songe d’hiver, ce nouveau roman de Han Kang nous fait voyager entre la Corée du Sud contemporaine et sa douloureuse histoire. Un matin de décembre, Gyeongha reçoit un message de son amie Inseon. Celle-ci lui annonce qu’elle est hospitalisée à Séoul et lui demande de la rejoindre sans attendre. Les deux femmes ne se sont pas vues depuis plus d’un an, lorsqu’elles avaient passé quelques jours ensemble sur l’île de Jeju. C’est là que réside Inseon et que, l’avant-veille de ces retrouvailles, elle s’est sectionné deux doigts en coupant du bois. Une voisine et son fils l’ont trouvée évanouie chez elle, ils ont organisé son rapatriement sur le continent pour qu’elle puisse être opérée de toute urgence. L’intervention s’est bien passée, son index et son majeur ont pu être recousus, mais le perroquet blanc d’Inseon n’a pas fait le voyage avec elle et risque de mourir si personne ne le nourrit d’ici la fin de journée. Alitée, elle demande donc à Gyeongha de lui rendre un immense service en prenant le premier avion à destination de Jeju afin de sauver l’animal.
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Malheureusement, une tempête de neige s’abat sur l’île à l’arrivée de Gyeongha. Elle doit à tout prix rejoindre la maison de son amie mais le vent glacé et les bourrasques de neige la ralentissent au moment où la nuit se met à tomber. Elle se demande si elle arrivera à temps pour sauver l’oiseau d’Inseon, si elle parviendra même à survivre au froid terrible qui l’enveloppe un peu plus à chacun de ses pas. Elle ne se doute pas encore qu’un cauchemar bien pire l’attend chez son amie. Compilée de manière minutieuse, l’histoire de la famille d’Inseon a envahi la bâtisse qu’elle tente de rejoindre, des archives réunies par centaines pour documenter l’un des pires massacres que la Corée ait connu – 30 000 civils assassinés entre novembre 1948 et début 1949, parce que communistes. Impossibles adieux est un hymne à l’amitié, un éloge à l’imaginaire, et surtout un puissant réquisitoire contre l’oubli. Ces pages de toute beauté forment bien plus qu’un roman, elles font éclater au grand jour une mémoire traumatique enfouie depuis des décennies.
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Impossibles adieux - Han Kang https://www.grasset.fr/livre/impossibles-adieux-9782246831242/
작별하지 않는다 https://www.munhak.com/book/view.php?dtype=brand&id=13301
#Prix Émile Guimet#Han Kang#impossibles adieux#작별하지 않는다#한강#에밀 기메아시아문학상#littérature#evenement#Youtube
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COMMENT GÉRER UN TROUBLE DE STRESS POSTTRAUMATIQUE
Comment gérer un trouble de stress posttraumatique ? Gérer un trouble de stress posttraumatique : après un évènement traumatique, la mémoire nous fait sans cesse nous sentir en danger ou revivre l’évènement. Comment s’en détacher ? Les personnes atteintes du trouble de stress posttraumatique ou TSPT pourraient avoir l’impression qu’il est impossible de continuer une vie normale. Ce trouble peut…
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