#royaume des wisigoths
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Alaric I, King of the Visigoths, accepts the surrender of Rome, 410.
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L'histoire de la France commence avec les premières occupations humaines du territoire correspondant au pays actuel. Aux groupes présents depuis le Paléolithique et le Néolithique, sont venues s'ajouter, à l'Âge du bronze et à l'Âge du fer, des vagues successives de Celtes, puis au iiie siècle de peuples germains (Francs, Wisigoths, Alamans, Burgondes) et au ixe siècle de scandinaves appelés Normands.
Le nom de la France est issu d'un peuple germanique, les Francs. Clovis (466-511), roi des Francs saliens, scelle par son baptême à Reims l'alliance de la royauté franque avec l'Église catholique. Il unit les tribus franques salienne et ripuaire et conquiert un ensemble de territoires en Gaule et en Germanie qui sont agrandis par ses descendants mérovingiens, puis par la deuxième dynastie franque des Carolingiens fondée en 751. Charlemagne en particulier conquiert la Basse-Saxe dans le Nord de l'Allemagne, le royaume lombard en Italie et constitue une marche à l'est qui deviendra l'Autriche.
L'Empire carolingien est finalement partagé en 843 entre ses petits-fils par le traité de Verdun qui sépare la Francie occidentale de la Francie orientale, qui deviendra le royaume de Germanie. La troisième dynastie franque, celle des Capétiens, s'impose définitivement en Francie occidentale à partir de 987. Philippe Auguste et ses successeurs donnent une nouvelle impulsion à l'unification territoriale du royaume de France et repoussent les frontières orientales du Rhône sur les Alpes et de la Saône sur le Rhin, à partir de l'achat du Dauphiné (1349) jusqu'à l'annexion de l'Alsace (1648-1697).
Le nom de France n'est employé de façon officielle qu'à partir de 1190 environ,
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The history of France begins with the first human occupations of the territory corresponding to the current country. To the groups present since the Paleolithic and the Neolithic, were added, in the Bronze Age and the Iron Age, successive waves of Celts, then in the 3rd century of Germanic peoples (Franks, Visigoths, Alemanni, Burgundians) and in the ninth century Scandinavians called Normans.
France's name comes from a Germanic people, the Franks. Clovis (466-511), king of the Salian Franks, seals by his baptism in Reims the alliance of Frankish royalty with the Catholic Church. He united the Salian and Ripuarian Frankish tribes and conquered a set of territories in Gaul and Germania which were enlarged by his Merovingian descendants, then by the second Frankish dynasty of the Carolingians founded in 751. Charlemagne in particular conquered Lower Saxony in the North of Germany, the Lombard kingdom in Italy and constitutes a step to the east which will become Austria.
The Carolingian Empire was finally divided in 843 between his grandsons by the Treaty of Verdun which separated West Francia from East Francia, which would become the Kingdom of Germania. The third Frankish dynasty, that of the Capetians, definitively imposed itself in West Francia from 987. Philippe Auguste and his successors gave new impetus to the territorial unification of the kingdom of France and pushed back the eastern borders of the Rhône on the Alps and of the Saône on the Rhine, from the purchase of Dauphiné (1349) until the annexation of Alsace (1648-1697).
The name of France is not used officially until about 1190,
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Bonjour Bernard,
Avec plus de quarante-sept-millions d’habitants l’Espagne est le quatrième pays le plus peuplé de l’Union Européenne, sans compter le Royaume-Uni (Brexit oblige).
Territoire inclus dans le vaste empire Romain, dès les premiers siècles de notre ère, l’Espagne fut christianisée. Terre de rencontres entre le Nord et le Sud, ce territoire a connu, au cours de son histoire, de fortes vagues migratoires. Il y eut la période des invasions Wisigothes, venant du Nord, suivie de l’invasion Arabe, venant d’Afrique.
Si les premiers se sont installés définitivement en adhérant au christianisme, les Arabes, quant à eux, furent repoussés par les rois catholiques, après sept siècles de présence dans la péninsule.
De nos jours, l’Espagne est l’un des pays d’entrée de la forte vague migratoire des pays d’Afrique subsaharienne, créant des tensions dans les enclaves de Ceuta et Melilla, et sur les îles Canaries.
Pendant le XXème siècle, le pays a connu des pages tragiques de son histoire, dont la guerre civile de 1936 à 1939, suivie d’une dictature militaire, instituée par le Général Franco, qui dura presque quarante ans, jusqu’en 1977.
En 1977, à la mort du général, une monarchie constitutionnelle est mise en place.
Depuis, une puissante vague de liberté a transformé le pays, notamment dans le domaine religieux. Tous les cultes sont autorisés et libres, au même titre que le culte catholique. Cette liberté est favorable au développement du courant Protestant Évangélique.
La lutte contre la violence faite aux femmes est portée par les femmes évangéliques comme le rapporte cet article.
« Seigneur, nous te rendons grâces pour la liberté de culte que ce beau pays a retrouvée. Nous prions pour l’ensemble des communautés évangéliques, qui se sont développées ces trente dernières années, pour qu’elles travaillent à l’unité et à l’accueil des plus défavorisés.
Nous te prions pour la paix et pour toutes les autorités du pays.
Nous te prions pour les œuvres chrétiennes impliquées dans l’accueil des marginaux, des immigrés, des pauvres… afin qu’elles soient comme le bon Samaritain des Évangiles qui s’est chargé du blessé sur le bord du chemin. Nous te prions pour les diverses œuvres missionnaires soutenues par les Églises d’Espagne, soit en Afrique ou en Amérique du Sud, au nom de Jésus, amen ! »
Avec amour,
Paul Calzada
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La Bataille de Poitiers de 732 ne clôt pas l’époque où des musulmans étaient installés dans le sud de la France. Il faudra attendre 759 pour qu’ils quittent l’actuel Languedoc-Roussillon et 990 pour qu’ils soient chassés du Massif des Maures et des Alpes provençales. La France n’en aura pas fini avec la Guerre sainte que nous faisaient les musulmans : La chasse aux esclaves commise au large des côtes continua de plus belle et fit des millions d’esclaves en France et en Italie. La conquête de l’Algérie de 1830 aura pour seul objectif de détruire les derniers royaumes barbaresques d’Alger et de Tunis et ainsi mettre fin à la traite des esclaves européens par le Monde arabo-musulman. Quant à la traite des africains, elle ne se fera plus par le Maghreb… mais continuera jusqu’en 1973 avec le sultanat de Zanzibar dans l’Océan indien !
Après la conquête du Royaume Wisigothique d’Espagne en 712, le gouverneur de cette nouvelle province musulmane s’attela à la conquête du dernier morceau de l’ancien royaume wisigothique, la Septimanie (L’ancienne Narbonnaise romaine donnée aux goths et qui forme l’actuel Languedoc-Roussillon).
Après plusieurs tentatives, les armées musulmanes finirent par s’emparer d’un point stratégique, à la fois place forte et port maritime, Narbonne qui va être occupée jusqu’en 792. De là, les musulmans vont partir à la conquête de la Septimanie qu’ils finiront par totalement occuper en 725. Ils en profiteront pour lancer des razzias meurtrières le long de la vallée du Rhône et de la Saône en 725.
En 729, ils saccagent les terres du duc d’Aquitaine ce qui conduira à un traité de paix entre les parties qui sera vite dénoncé en 732 : les musulmans voulaient étendre les terres d’Islam à toute la Gaule. En pourchassant le duc d’Aquitaine en déroute au nord de la Dordogne, les armées musulmanes finiront par être face aux armées franques : Ce sera la Bataille de Poitiers en 732.
La bataille de Poitiers ne met pas fin aux exactions des musulmans en France pour autant. En 734, ils opèrent une nouvelle tentative pour s’emparer de l’Aquitaine. En 736, après avoir conclu une alliance avec certains seigneurs locaux hostiles aux Francs, ils pénètrent en Provence et s’emparent d’Arles, d’Avignon et d’Uzès.
En 737, Charles Martel reprend provisoirement Avignon et la Septimanie. Il faudra attendre 739 pour voir les musulmans chassés de Provence et 759 de Septimanie jusqu’aux Pyrénées, permettant ainsi l’annexion du Roussillon au Royaume Franc. En 792, le sultan de Cordoue fera une dernière tentative pour s’emparer de Narbonne.
Alors que la Provence avait vu de nombreux raids musulmans sur son territoire au cours du IXe siècle, une bande de sarrasins va s’installer durablement vers 889 dans une partie du massif des Maures, le Fraxinet. Profitant d’un port (Peut-être Port-Grimaud) et d’une place forte, elle va recevoir de nombreux renfort de Cordoue qui vont essaimer en de nombreuses bandes autonomes. Ce sera pour la Provence et les Alpes provençales une centaines d’années de désolation et de misère dans les campagnes et les villes.
Après l’enlèvement de l’abbé Mayeul, personnalité politique majeure de son temps, une première tentative de réduire cette colonie musulmane eut lieu en 942. Il faudra attendre la bataille de Tourtour (à l’ouest de Draguignan) en 973, puis 983 qui libère le massif des Maures. L’ensemble des bandes sarrasines présentes en Provence et dans les Alpes ne seront éliminées qu’en 990 grâce à Guillaume « Le libérateur ».
719 – 792 : La Septimanie sous le joug des musulmans
Conquête de l’Espagne par les musulmans en 712
Le 11 juillet 711, les disciples de Mahomet (Mort le 8 juin 632), au nombre de 6 000, défont les troupes de Rodrigue, le roi wisigothique qui règne sur l’Espagne. Cette modeste bataille de Guadalete va permettre aux musulmans de s’emparer de la plus grande partie de la péninsule ibérique pour près de sept siècles.
En quinze mois s’en fut fini en Espagne du royaume des wisigoths qui fut presque entièrement soumis en 712. De ce défunt royaume ne restait plus que la province de Septimanie (Ou Gaule narbonnaise, notre actuel Languedoc-Roussillon sans la Lozère) que les musulmans ne tardèrent pas à convoiter à la demande du Calife de Damas.
Ce sera le début de 270 ans de présence des musulmans dans le sud de la France qui sera suivie par 840 ans d’attaques venant de la mer de la part des barbaresques jusqu’à l’intervention de la France et de l’Espagne en Algérie.
L’Islam ne renonce jamais à étendre la « Terre des fidèles » comme le demande Mahomet !
Première irruption des musulmans dans les Gaules en 719
Dans ce dessin, le général Zama se mit en campagne vers la fin de 719 (Soit la neuvième année depuis l’entrée des musulmans en Espagne), s’avança vers les Pyrénées et tenta le passage du côté du Roussillon et du diocèse d’Elne.
Il soumit les territoires conquis de l’actuelle région de Perpignan ce qui eut pour conséquence la disparition de l’institution ecclésiastique du diocèse d’Elne qui ne sera rétablie que par Charlemagne.
L’armée musulmane vint ensuite camper sous les murs de Narbonne. La prise de cette importante place située sur l’embouchure de l’Aude devait lui faciliter la conquête de la Septimanie, dernière province du Royaume wisigothique d’Espagne.
Prise de Narbonne par les musulmans en 720
Nous ignorons les détails de ce qui se passa durant le siège de Narbonne. Nous savons seulement que le général Zama se rendit maître de Narbonne vers la fin de 719 ou le début de 720, qu’il fit passer au fil de l’épée tous les habitants qui l’avaient défendu et qu’il emmena captifs en Espagne les femmes et les enfants. Dans le lot des victimes, il faut compter les nombreux réfugiés goths qui avaient fui l’Espagne à cause de la dureté des traitements infligés par les gouverneurs musulmans.
Afin de s’assurer de la possession de Narbonne, le général Zama mis en place une garnison d’élite sous le commandement d’un de ses officiers appelé Ibin-Aumar pendant qu’il partait à la conquête du reste du Languedoc actuel.
Narbonne sera abandonné à la suite de la défaite de Toulouse de 721, puis à nouveau conquise en 725. Elle deviendra pour les quarante années suivantes la base logistique des musulmans et le port vers l’Espagne pour leurs futures razzias et conquêtes de la Gaule.
Tentative de conquête de la Septimanie (720 – début 721)
Le général Zama put partir à la conquête du reste de la Septimanie qu’il ravagea et pilla entre 720 et 721.
Selon un auteur contemporain, Isidore de Beja, les musulmans soumirent presque toute la Gaule gothique : Outre l’ancien diocèse de Narbonne, ceux d’Alet et de Saint-Pons, celui de Saint-Elne, de Carcassonne, de Béziers, d’Agde, de Maguelonne (Montpellier), de Lodève, de Nîmes et d’Alès.
A l’extrême est de l’ancienne province wisigothique de Septimanie, Nîmes fut détruite en 725.
Siège & Bataille de Toulouse en 721
Pendant ce temps, le duc Eudes d’Aquitaine apporta un soutien aux populations de Septimanie sous domination musulmane. Cela lui valut des représailles de la part du général Zama qui fit le siège de Toulouse avec une importante armée et de nombreuses machines de sièges.
La résistance héroïque des habitants dura six mois jusqu’à l’arrivée d’une armée chrétienne composée des troupes du duc Eudes et de renfort envoyé par Charles Martel. Le 9 juin 721, cette coalition mis en déroute l’armée musulmane qui se replia en désordre vers l’Espagne.
Après la Bataille de Toulouse, l’armée musulmane fut incapable d’occasionner de nouveaux méfaits en Gaule. Le général Zama fut remplacé. Dès juillet 721 et jusqu’en 725, son remplaçant ne cessa de tenter de s’emparer sans aucun succès de villes en Septimanie et dans le duché de Toulouse.
Conquête de la Septimanie en 725
Les musulmans doublèrent les impôts payés par les chrétiens d’Espagne afin de constituer une nouvelle armée chargée de reconquérir les places perdues par le général Zama (Notamment Narbonne) et de pousser plus loin les conquêtes.
« Carcassonne fut la première ville que ce général (Ambiza) assiégea ; il l’emporta de force malgré l’avantage de sa situation et la vigoureuse défense des assiégés. Ce général étendit ensuite ses conquêtes jusqu’à Nîmes, moins par force, que par adresse et par la ruse dont il se servit dans cette occasion. Il n’omit rien pour persuader les habitants du pays de se soumettre volontairement, à l’exemple des villes d’Espagne qui s’étaient rendues de même aux Sarrasins à leur entrée dans ce royaume. Il ajouta sans doute que la Gaule Gothique étant une ancienne dépendance de l’Espagne qui appartenait aux Sarrasins par droit de conquête, ils ne pouvaient s’empêcher de reconnaitre leur domination ; qu’il était de leur intérêt d’accepter les offres avantageuses qu’on leur faisait, et qu’il valait mieux se rendre de gré que de force. Les peuples de Septimanie, plus frappés de la crainte d’éprouver la fureur dont ces infidèles usaient à l’égard des villes qu’ils prenaient d’assaut, que de leurs remontrances, se voyaient d’ailleurs hors état de se défendre, prirent le parti de se soumettre à l’obéissance des califes et de remettre leurs places à ce général, qui voulant s’assurer de leur fidélité, se fit donner des otages qu’il envoya à Barcelone. Ambiza soumit ainsi tout le pays jusqu’à Nîmes » (Source : Histoire générale du Languedoc par Dom Claude Devic & Dom Joseph Vaissete – 1730-1745)
Au moyen-âge, on désignait sous le nom de sarrasin les peuples musulmans composés essentiellement d’Arabes et de Berbères habitant les bords de la Méditerranée.
C’est à cette occasion, ou lors de la première prise de la ville de Nîmes que les religieux de l’abbaye de Saint-Bauzille durent fuir en Bourgogne et y fonder une nouvelle abbaye dans le diocèse d’Auxerre. Toutes les églises de Nîmes furent transformées en mosquée et la religion chrétienne interdite. Nîmes resta sous domination musulmane une douzaine d’années (Jusqu’en 737).
Dans les mêmes circonstances, l’important monastère de Psalmodie (Entre Nîmes et Aigues-mortes) fut partiellement détruit par les musulmans… le reste le sera au XVIe siècle par la fureur des calvinistes.
La Septimanie fut rattachée au gouvernement d’Espagne qui reconstitua ainsi dans sa presque totalité le Royaume wisigothique d’Espagne.
Razzias le long de la vallée du Rhône et de la Saône de 725
Les musulmans ne se bornèrent pas à la conquête de la Septimanie. Un détachement de l’armée du général Ambiza remonta la rive droite du Rhône puis la Saône en semant la désolation sur son passage. Elle entra en Bourgogne, pénétra jusqu’à Autun, fit le siège de cette ville et la prit le mercredi 22 août 725. Elle l’abandonna ensuite après l’avoir saccagée et ruinée, et en avoir emporté les richesses.
C’est à cette occasion que toutes les rives droites du Rhône et de la Saône furent ravagées ; l’abbaye de Beze fut attaquée pour la troisième fois dans l’année ; la ville d’Autun fut totalement détruite.
L’expédition de ce détachement musulman conduisit ce dernier vers la ville de Sens qu’il assiégea. Une sortie des assiégés l’obligea à fuir.
Saccage des terres du Duc d’Aquitaine en 729
La succession des généraux musulmans ne permirent pas à ses derniers de continuer la conquête de la Gaule, se contentant d’administrer la province de Septimanie.
Selon un auteur contemporain (Le vénérable Bede), les attaques reprirent en 729 sans toutefois en préciser les détails. Les attaques eurent lieu dans l’Aquitaine ou dans les états du duc Eudes, commettant partout des ravages affreux. Sans doute les pays les plus voisins de la Septimanie furent concernés : Toulousain, Albigois, Gévaudan et Velai. Toulouse ne fut pas touché.
Le duc Eudes finit par les défaire au cours d’une bataille sur ses terres sans doute avant 731. Toujours exposé aux attaques, le duc d’Aquitaine Eudes finit par conclure avec les musulmans un traité de paix et d’alliance, au prix de sa propre fille, Lampagie, qu’il donna en mariage.
Rupture du traité de paix entre Eudes et les musulmans en 732
Soupçonné de vouloir se convertir au Christianisme et de conspiration, le gouverneur Munuza qui avait signé le traité d’alliance avec Eudes fut déposé. Ce fut l’occasion pour les musulmans de reprendre l’offensive en rompant le traité d’alliance.
De son côté, Charles Martel dénonça le traité d’alliance entre Francs et duc d’Aquitaine aux motifs que Eudes était responsable des attaques des musulmans sur les terres des Francs et de ses alliés.
Défaite d’Eudes face aux musulmans
Les musulmans pénétrèrent sur les terres du duc d’Aquitaine par les cols séparant la Navarre à la Gascogne. A leur arrivée, ils portèrent la terreur et la désolation dans tous les pays traversés sans rencontrer de résistance. Oloron, Aire, Bazas furent pillées. En s’approchant de la Garonne, ils mirent le siège devant Bordeaux et l’emportèrent de force. La ville fut ravagée et de nombreux survivants emmenés en captivité.
Ils passèrent ensuite la Dordogne afin d’aller à la rencontre d’Eudes qui l’attendait avec une armée trop rapidement constituée. Le duc d’Aquitaine fut battu et perdit une part importante de ses troupes qui fut massacrée.
En poursuivant leur adversaire dans sa fuite vers le nord, les musulmans ravagèrent les pays traversés, sauf les places fortes.
Eudes demanda alors secours à Charles Martel.
« En effet ces infidèles après avoir ravagé le Périgord, la Saintonge, l’Angoumois et le Poitou, massacré un grand nombre de chrétiens, pillé et brûlé l’église de Saint-Hilaire dans les faubourgs de Poitiers, étaient sur le point de pousser leurs ravages jusqu’à Tours, ville du domaine de Charles Martel, dans l’espérance de s’enrichir du pillage de la célèbre église Saint-Martin, lorsque ce prince oubliant les sujets de querelle qu’il avait contre Eudes, résolut de le secourir et de faire tous ces efforts pour traverser les desseins des infidèles. Il forma une puissante armée des troupes qu’il leva à la hâte dans les trois royaumes de Neustrie, d’Austrasie et de Bourgogne; et après avoir passé la Loire, il marche contre Abdemare [Général musulmans connu sous le nom de Abd-er-Rahman], le rencontra aux environs de Poitiers, et l’empêcha de passer outre.
Les deux armées demeurèrent en présence durant sept jours sans faire aucun mouvement, et se préparèrent pendant ce temps au combat qui devait décider de la destinée de toute la France. L’action s’engagea un samedi du mois d’octobre de l’an 732. Le choc fut d’abord très violent des deux côtés ; mais enfin la victoire, après avoir balancé quelque temps, commença à se déclarer en faveur de Charles.
Les soldats du Nord suivant l’expression d’un auteur contemporain, plus forts, plus robustes et mieux disciplinés que ceux du Midi l’emportèrent aisément sur ces derniers ; en sorte qu’on vit les français semblables à ces murs épais dont les pierres sont extrêmement bien liés (C’est la comparaison du même historien) combattre toujours sans pouvoir être jamais ni ébranlés ni séparés et se faire jour à travers les bataillons Arabes dont ils firent un carnage affreux. Abderame général de ces infidèles a été tué sur la place, la victoire acheva de se déclarer entièrement en faveur de Charles. Les Sarrasins continuèrent cependant de se défendre avec beaucoup d’acharnement et disputèrent le terrain pied à pied ; et il n’y eut que la nuit qui put séparer les combattants.
Chacun se retira alors dans son camp, mais avec une contenance bien différente ; les français l’épée à la main, encore fumante du sang de leurs ennemis ; et ceux-ci honteux de leur défaite, et consternés de la perte de leur général.
Les sarrasins se voyant extrêmement affaiblis par le nombre prodigieux de leurs morts qui étaient demeurés étendus sur le champ de bataille, prirent le parti de décamper à la faveur de la nuit. Ils laissèrent en partant leurs tentes toutes dressées pour dérober leur fuite aux français. Charles ne s’aperçut pas en effet de leur retraite, et il se disposait le jour suivant à livrer de grand matin un nouveau combat à ces infidèles, quand il apprit par des espions qu’ils s’étaient retirés. Ce prince parut d’autant plus mortifié de leur retraite, qu’il se flattait de remporter sur eux une nouvelle victoire. Il balança d’abord s’il devait les poursuivre ; mais dans la crainte qu’il eut de quelque feinte ou de quelque embuscade de leur part, il se contenta de piller leur camp, et après en avoir partagé les dépouilles à ses soldats, il décampa et repassa la Loire » (Histoire générale du Languedoc par Dom Claude Devic & Dom Joseph Vaissete – 1730-1745)
Ravages du Limousin, du Quercy et de l’Albigeois en 733 par les musulmans
Après la Bataille de Poitiers, le reste de l’armée des musulmans reprit la route des Pyrénées par le Limousin, le Quercy, l’Albigeois et le Toulousain. Elle laissa dans tous ces provinces de « tristes marques de leur barbarie et portèrent partout la désolation ». Le monastère de Guéret en Limousin fut épargné.
Le reste de cette armée défaite lors de la Bataille de Poitiers se retira dans la Septimanie, province soumise à la domination des musulmans et de là en Espagne au cours de l’année 733.
Nouvelle tentative de conquête de l’Aquitaine en 734
Dès 734, une armée constituée à Cordoue, tenta de passer les cols pyrénéens qui séparent la Navarre de la Gascogne. Elle « fut arrêtée au passage par une petite troupe de chrétiens qui la harcelèrent vivement du haut des montagnes et des rochers où ils s’étaient rassemblés, et lui tuèrent beaucoup de monde en différentes escarmouches, ce qui l’obligea d’abandonner son entreprise et de retourner honteusement sur ses pas » (Histoire générale du Languedoc par Dom Claude Devic & Dom Joseph Vaissete – 1730-1745)
Traité d’alliance entre la Provence et les musulmans
Un nouveau gouverneur pour les musulmans de la Gaule gothique (La Septimanie) fut désigné vers l’an 735 : Jusif-Ibin-Abderame. A peine eut-il pris possession de son gouvernement, ce seigneur arabe chercha à rétablir les affaires de sa nation dans les Gaules après la Bataille de Poitiers et son désastre militaire. La situation où se trouvait la Provence allait lui ouvrir les portes de la rive gauche du Rhône.
Mauronte, duc d’une partie de cette province de Provence, cherchant à secouer le joug de l��autorité de Charles Martel, avait fait alliance avec les autres gouverneurs de cette partie de la Bourgogne située entre les Alpes, le Rhône et la Méditerranée, allant de Lyon à Marseille.
Mis au courant de ce complot, Charles Martel entra en Bourgogne en 733 à la tête d’une armée et tâcha de rétablir la paix et la tranquillité dans ces pays. Après avoir mis en place des fidèles aux endroits clés, Charles Martel s’en retourna pensant avoir pacifié cette province. Ce n’était qu’une apparence.
Mauronte et ses confédérés, résolu de se soustraire à quelque prix que ce fut à l’obéissance de Charles, formèrent une ligue secrète avec le gouverneur de la Septimanie pour les musulmans. Ce général leur promit du secours et en retour ils lui promirent de lui livrer certaines places fortes de la rive gauche du Rhône.
Les musulmans acceptèrent d’autant plus volontiers cet offre qu’ils cherchaient depuis longtemps à s’établir depuis la Septimanie au-delà du Rhône, d’en avoir le passage libre pour étendre ensuite leurs courses à leur gré dans tout le royaume.
Charles Martel intervint à nouveau et pacifia l’ensemble de la région de Lyon à Marseille avant de courir lutter contre les saxons
Prise d’Arles, Avignon, Uzès et Viviers par les musulmans en 736
Dès que l’information du passage de Charles Martel du Rhin, Mauronte et les autres rebelles reprirent les hostilités avec le concours des musulmans de Septimanie. En exécution du traité secret, ils leur livrèrent la ville d’Avignon et celle d’Arles, qui malgré la soumission volontaire de cette ville qui se rendit par composition, fut livrée aux pillages.
A peine passé le Rhône, les musulmans portèrent la désolation dans tous les pays situés des deux côtés du Rhône. Les villes d’Uzès, de Viviers, de Valence, de Vienne, de Lyon et bien d’autres subiront les pillages et meurtres. La ville de Rochemaure dans le Vivarais sera occupée jusqu’en 739.
Durant quatre ans que dura leur séjour, les musulmans renouvelèrent tous les ans leurs courses dans la province d’Arles et portèrent partout le fer et le feu sous la conduite du gouverneur de la Septimanie, Jusif-Ibin-Abderame. Selon le récit d’un ancien auteur, ce ne fut que « Eglises détruites, monastères ruinés, villes pillées, maisons saccagées, châteaux démolis, et un nombre infini de personnes massacrées sans que personne osât s’opposer au cours de tant de maux, ni arrêter la fureur des barbares ».
C’est sans doute durant ces quatre années que le monastère de Lérins, au large de la ville actuelle de Cannes, fut ruiné et où environ cinq cents religieux furent martyrisés. Ce fut l’oeuvre des pirates venus des côtes du Maghreb qui infestaient depuis plusieurs décennies la Méditerranée et qui s’attaquaient pour la première fois aux terres de Charles Martel.
On peut aussi rapporter à cette époque les ravages que les musulmans commirent dans une partie de la Bourgogne à la gauche du Rhône et de la Saône.
Charles Martel repousse les musulmans et reprend Avignon en 737
« Charles Martel informé des désordres que les Sarazins commettaient au-delà du Rhône à la faveur de son éloignement, et de la guerre qu’il faisait alors aux Saxons, résolut d’en arrêter le cours. Il assembla avec toute la diligence possible une armée composée de français, de bourguignons et d’autres peuples de sa domination, et l’année suivante dès que la saison le permit, il se mit en marche pour aller chasser ces infidèles des villes dont ils s’étaient emparés en Provence.
Il détacha d’abord le duc Childebrand son frère avec quelques autres généraux pour investir Avignon dont ces peuples avaient fait leur principale place d’armes. Il suivit de près de détachement avec le reste de ses troupes, et à son arrivée il assiégea cette ville dans toutes les formes, et l’emporta enfin d’assaut. Tous les sarrasins furent passés au fil de l’épée, et la ville livrée au pillage et ensuite réduite en cendres pour la plus grande partie. » (Histoire générale du Languedoc par Dom Claude Devic & Dom Joseph Vaissete – 1730-1745)
Charles Martel entre en Septimanie et assiège Narbonne en 737
Après la prise d’Avignon, Charles Martel passa le Rhône avec toute son armée et entra dans la Gothie ou Septimanie dont les musulmans étaient les maitres. Il traversa toute cette province sans aucune résistance en passant par les diocèses d’Uzès, de Maguelonne, d’Agde et de Béziers avant d’arriver devant Narbonne dont il forma le siège.
Narbonne était la plus forte et la plus importante des places fortes des musulmans au nord des Pyrénées. La prendre était stratégiquement fondamental d’autant plus que le gouverneur musulman Athima s’y était retranché de peur d’affronter les troupes adverses sur un champ de bataille.
Charles Martel pour empêcher les musulmans d’obtenir de l’aide par la mer et le cours de l’Aude fit édifier des fortifications en forme de tête de bélier sur les deux rives de l’Aude.
Bataille de la Berre en 737
Considérant l’importance de Narbonne dans leur dispositif de conquête de la Gaule, le gouverneur d’Espagne Ocba (ou Aucupa) envoya un corps expéditionnaire par la mer sous la conduite du général Amoroz afin d’éviter les passages longs et difficiles des Pyrénées. Il arriva au « port de la Nouvelle » en espérant remonter la rivière Aude.
Empêché par les défenses construites par Charles Martel, il fut contraint de débarquer sur la côte et de conduire ses troupes vers Narbonne par les terres. Charles Martel ne lui donna pas le temps, laissant une partie de son armée assurer le siège de Narbonne et l’autre partie partant à la rencontre du corps expéditionnaire musulmans. Il les trouva campant dans une vallée des Corbières, près d’un ancien palais construit par les rois wisigoths. C’était un dimanche.
Amoroz s’était posté avantageusement auprès de la petite rivière de Berre entre Ville-Salse et Sigean à une demie lieue de la mer et à sept milles au sud de Narbonne. Sitôt en vue, Charles Martel les attaqua et tua de sa main le général Amoroz. Ce fut la débandade dans les rangs musulmans qui cherchèrent à regagner leurs vaisseaux. Poursuivis dans un étang au moyen de barques, bon nombre seront tués, noyés ou faits prisonniers.
Après cette victoire de Berre, Charles Martel revint vers Narbonne pour y exposer les dépouilles des vaincus à la vue des assiégés.
Charles Martel lève le siège de Narbonne
Charles Martel ne profita pas d’une victoire totale sur les musulmans qui aurait pu les rejeter définitivement de l’autre côté des Pyrénées. Trouvant que le siège de Narbonne trainait en longueur et que la saison fût déjà avancée (On était au mois d’octobre), trouvant la résistance des assiégés opiniâtre, il désespéra de pouvoir réduire le siège rapidement. Il prit le parti de décamper et de retourner en France où ses affaires l’appelaient.
La mort du roi Thierry IV qui arriva au mois de septembre 737 fut sans doute un des principaux motifs qui engagèrent Charles Martel à abandonner le siège de Narbonne dont la conquête lui aurait assuré celle de toute la Septimanie.
Il se contenta de laisser en partant quelques troupes et de convertir le siège en blocus afin de réduire Narbonne par la famine.
Charles Martel repris la route du Rhône en s’emparant au passage de la ville de Béziers dont il fit raser les murs et brûler les faubourgs. Il fit de même à Agde et fit détruire Maguelonne de fond en comble. Cette dernière ville était située dans une petite île qui servait de place d’arme aux musulmans pour son port où il était facile d’aborder en provenance d’Espagne. « Ils exerçaient de là impunément la piraterie et infestaient toute la côte, ce qui engagea Charles, pour leur ôter cet asile, à faire raser entièrement cette place. L’évêque et le chapitre se retirèrent alors à Substantion, lieu du diocèse ou ils firent leur résidence jusqu’au rétablissement de la ville de Maguelonne qui se fit trois cents ans après. » En 1730, l’ancienne cathédrale existait encore.
Charles Martel traita la ville de Nîmes avec moins de rigueur. Il se contenta d’en faire brûler les portes et de mettre le feu aux arènes qui servaient de forteresse.
Après avoir détruit toutes les places fortes, Charles Martel obligea les habitants de lui donner des otages afin de s’assurer de leur fidélité.
Nouvelles attaques des musulmans en 739
Charles Martel étant occupé dans une nouvelle révolte des saxons qui l’obligea à passer le Rhin en 738, les musulmans profitèrent de son absence pour faire de nouvelles tentatives. Le gouverneur d’Espagne mis en marche une armée importante à partir de Cordoue en direction de la Septimanie. Mais avisé de la révolte des Maures dans toute l’Afrique et que ceux-ci avaient remporté diverses batailles, il rebroussa chemin afin de soumettre les rebelles d’Afrique.
Cela n’empêcha pas diverses action des musulmans en Gaule. Les musulmans qui s’étaient cantonnés dans Arles et dans plusieurs villes situées dans les montagnes de la Provence sous la protection du duc Mauronte, firent de nouvelles courses le long du Rhône et dans toute la province d’Arles. Ils renouvelleront ces courses l’année suivante (739).
Ces exactions décidèrent Charles Martel d’intervenir afin de chasser définitivement les musulmans de Provence. Il concentra ses armées à Avignon en 739.
Charles Martel chasse les musulmans de Provence en 739
Charles Martel « après avoir rassemblé ses troupes aux environ de cette ville [Avignon], marcha contre Mauronte et les sarrasins. Pour réduire plus aisément les rebelles qui occupaient toutes les montagnes jusqu’aux frontières d’Italie où régnait alors Luitprand roi des Lombards, il engagea ce prince à venir lui-même en personne à son secours. En effet tandis que Charles Martel agissait du côté du Rhône et le long de la côte avec l’armée française, Luitprand attaqua le duc Mauronte dans les défilés des montagnes avec toutes ses forces, le mit en fuite et le poursuivit jusque dans les cavernes des rochers voisins où il fut obligé de se cacher. Enfin les sarrasins n’osant se mesurer avec les français et les lombards, prirent le parti de repasser le Rhône. L’heureux succès de cette expédition acquit à Charles toute la Provence jusqu’à Marseille et au pays situé le long de la mer qu’il soumit à son obéissance ; il mit fin par-là aux ravages que les infidèles avaient faits pendant quatre années de suite dans les provinces de delà le Rhône. Il parie qu’ils n’osèrent plus rien entreprendre dans la suite au-delà de ce fleuve, et qu’ils ne passèrent plus les bornes des pays qu’ils conservèrent encore en Septimanie, et d’où Charles ne se mit pas en peine de les chasser. Leur puissance diminua d’ailleurs de jour en jour par les divisions et les guerres intestines qui s’élevèrent parmi eux en Espagne, et qui les mirent hors d’état de tenter de nouvelles entreprises dans les autres provinces de France »
Pépin le bref entreprend de chasser les musulmans de Septimanie en 752
En mars 752, Pépin le bref fut élu puis couronné roi par Saint Boniface au préjudice du dernier roi mérovingien Childéric. Une de ses premières actions en tant que roi fut de chasser tous les musulmans de Septimanie. L’occasion d’exécuter ce dessein lui parut d’autant plus favorable, que les états des califes et surtout l’Espagne étaient alors extrêmement affaiblis par les guerres civiles et les différents troubles depuis quelques années parmi les arabes.
Profitant des troubles du monde musulman, Alphonse le catholique, roi des Espagnols réfugié dans les montagnes des Asturies, avait déclaré la guerre aux infidèles et les avait chassés depuis peu de toute la Galice.
« Nous avons lieu de croire que les goths ou Chrétiens de Septimanie, à l’exemple de ceux des Asturies, firent tous leurs efforts pour s’affranchir de la tyrannie des sarrasins ».
Les annales de Moissac et d’Aniane font mention d’un seigneur goth nommé Ansemond était maître des villes de Nîmes, de Maguelonne, d’Agde et de Béziers dont il avait formé un petit état. Ansemond avait pu s’emparer très-aisément de ces places que Charles Martel avait fait démanteler ; mais il y avait à craindre que les musulmans qui étaient toujours maître de Narbonne ville forte et bien armée, ne les reprissent avec la même facilité.
Ansemond traita avec Pépin le bref et lui livra la plupart des villes de Septimanie qui étaient convoitée par le duc d’Aquitaine.
Siège de Narbonne par Pépin le bref en 753
Les musulmans savaient combien il était important pour eux de conserver cette place de Narbonne dont la possession leur assurait l’entrée libre de la Gaule. Pour ce faire, ils n’avaient rien omis afin de pouvoir soutenir un siège long et de faire une vigoureuse défense.
Ainsi rendirent-ils inutiles tous les efforts de Pépin le bref qui était demeuré longtemps et avait utilisé toutes sortes de moyens afin de s’en rendre maître. Pépin prit le parti de décamper en laissant un corps de troupe dans les environs afin de pouvoir harceler la garnison et d’empêcher les musulmans d’entreprendre des actions belliqueuses contre la Septimanie libérée… en espérant par finir par les affamer.
Libération de Narbonne en 759
Pendant que la guerre civile entre musulmans continuait de plus belle en Espagne, les très nombreux goths qui étaient de confession chrétienne continuaient à souffrir à l’intérieur des murs du joug des musulmans. Les goths ayant pris les armes, se rendirent maîtres de Narbonne, après avoir égorgé la garnison et fait main basse sur tous les musulmans qui se trouvaient dedans. Ensuite conformément au traité passé avec Pépin le Bref de pouvoir garder leurs coutumes et leurs lois, ils livrèrent la ville aux troupes françaises en 759.
C’est ainsi que cette ville de Narbonne fut libérée du joug musulman qui avait duré pendant quarante années de suite.
Cette ancienne province romaine de la Narbonnaise dont avait hérité officiellement les goths (Traité passé en 475 entre l’empereur Nepos et le roi des wisigoths Euric) fut transmise solennellement au royaume des Francs.
La France était provisoirement libérée des exactions des sarrasins pour quelques temps… cela ne dura pas !
Dernière tentative de conquête de la Septimanie en 792
Ce ne fut qu’en 792 que le calife de Cordoue se résolu à reprendre la Septimanie et leva une armée qui se mit en route en 793. Elle passa les Pyrénées et, profitant que Charlemagne était occupé à faire la guerre aux Avars, tenta de reprendre Narbonne en vain tout en brulant les faubourgs et en emportant un important butin.
Guillaume, comte de Toulouse, alla à leur rencontre et fut vaincu à la bataille de Villedaigne (Entre Narbonne et Carcassonne) en 793. Selon la chronique de Moissac, les sarrasins victorieux ne continuèrent pas leur route. Ayant recueilli tout le butin qu’ils purent, ils retournèrent en Espagne.
Face à cette nouvelle menace des musulmans sur le sud de la France, Charlemagne se décida à engager son armée. Les armées musulmanes furent refoulées au sud des Pyrénées, permettant à Charlemagne de libérer le Roussillon et de s’en emparer. Le diocèse d’Elne fut enfin restauré après plus de 70 ans d’interdiction de la foi chrétienne. Ce sera la dernière tentative de conquête de la Septimanie par les musulmans.
En 756, L’omeyyade Abd al-Rahman se proclame émir de Cordoue et rompt ainsi avec le califat de Damas. Ses successeurs seront occupés à unifier les territoires musulmans jusqu’en 929 lorsqu’Abd-el-Rahman III fait de l’émirat de Cordoue un califat. Le nouvel émir renoncera à asservir la Septimanie. C’est d’autant plus vrai que la Reconquête de la péninsule ibérique a commencé : Une grande partie de la Galice et du Léon sont déjà reconquise à cette époque….
… l’insécurité se déplacera en Provence et prendra deux nouvelles formes : Les attaques venant de la mer (Attaques barbaresques) et implantation durable d’une colonie dans le Massif des Maures.
… l’insécurité se déplacera en Provence et prendra deux nouvelles formes : Les attaques venant de la mer (Attaques barbaresques) et implantation durable d’une colonie dans le Massif des Maures.
889 à 972 : Colonisation du massif des Maures par les musulmans
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Avant l’installation de bandes de sarrasins dans le massif des Maures puis dans les Alpes provençales, des attaques avaient ravagé les côtes de Provence alors dans le domaine carolingien.
Selon l’historien du début du XVIIe siècle, Vincent Barralis, l’abbaye de Lérins, au large de Cannes aurait été mises à sac par une horde armée en 732 provoquant la dispersion d’une grande partie de la communauté monastique. L’historiographie traditionnelle associe cet évènement au martyre de l’abbé Porcaire et des cinq cents moines de l’abbaye. L’abbaye se remettra lentement de ce premier sac avant de disparaitre complètement au cours du IXe siècle face à l’insécurité causée par les sarrasins, comme toutes les communautés monastiques de Provence. En 963, une bulle du pape Léon VIII rattachera l’abbaye de Lérins désormais déserte au nouveau monastère de Montmajour (Près d’Arles). La plus ancienne et plus importante abbaye de Gaule disparaitra temporairement sous les coups meurtriers des musulmans.
Face aux attaques des sarrasins, Charlemagne fit construire des forts aux lieux de débarquement et une flotte pour repousser l’ennemi. Tant qu’il vécut, ces moyens et sa réputation suffirent à préserver les côtes de ses états alors que la Corse, la Sardaigne et les Baléares furent à nouveau dévastées en 806, 808, 809 et 813. Après la mort de Charlemagne le 28 janvier 814, l’Empire carolingien fut divisé en trois et l’instabilité politique qui suivit permis aux musulmans de reprendre la « Guerre sainte » contre l’Europe.
Marseille subit sa première attaque de la part de sarrasins venus de Tarragone en 838 : Une partie de la population est massacrée et le reste conduit en esclavage. La ville est livrée au pillage. L’importance de son port déclinera rapidement au bénéfice de celui d’Arles. L’abbaye de Saint-Victor est détruite et ses clercs et moniales sont emmenés en captivité. L’évêque de Marseille quitte la ville pour se réfugier à Arles.
La ville d’Arles subit les assauts des Musulmans en 734 ou 735. En 842 ou 843, la ville est pillée par une armée venue d’Espagne. Elle ne se retira qu’après versement d’une rançon conséquente par Charles le Chauve. En 850, elle se défend et massacre les barbaresques venus par la mer dans leur fuite. Durant cette période d’insécurité, la ville se contracte : Certains quartiers à l’intérieur des remparts sont abandonnés ; l’Amphithéâtre est aménagé en forteresse. Peu avant 883, profitant de l’instabilité politique en Provence, les musulmans reviendront piller du moins les faubourgs. En 883, avec le retour au calme, les fidèles restaurent la tombe de Saint-Césaire située hors les murs. En cette fin de IXe siècle, Arles est une citadelle dominant un territoire totalement dépeuplé par l’assaut des barbaresques selon plusieurs textes des années 874, 890 et 897. L’installation des sarrasins au Fraxinet va déplacer l’insécurité vers l’est préservant désormais le pays d’Arles.
En 869, lors d’une razzia, les sarrasins capturent l’Archevêque d’Arles Roland (Ou Rotland) en Camargue alors qu’il est en train de superviser la défense de cette région contre les attaques sarrasines commencée vers 812 par l’Archevêque Jean II (On lui doit la construction de l’église-forteresse des Saintes-Maries de la mer). Au cours de l’affrontement, 300 provençaux sont tués et l’archevêque fait prisonnier. Il sera échangé contre des armes, des esclaves au nombre de 150 et autres richesses. Au moment de la remise de rançon, les chrétiens ne récupèreront que le cadavre du prélat habillé et assis sur un siège, probablement sur la plage de Sainte-Marie de la mer à l’embouchure du Rhône de Saint-Ferréol (Bras actif et encore navigable à cette époque). Il périt ainsi le 18 septembre 869 et fut mis en terre le 22 septembre au milieu de la crypte de Notre-Dame des Grâces à Arles selon les Annales de Saint-Bertin qui fournissent des précisions sur cet évènement qui eut un certain retentissement dans l’Empire franc pour y être consigné dans leurs annales.
Installation des musulmans dans le massif des Maures vers 889
De 889 à 972, le massif des Maures abrita, autour du Golfe de Saint-Tropez, une colonie de musulmans venus d’Alicante. Cet établissement est connu dans les textes arabes sous le nom de Dlabal al-Qilâl (La montagne des sommets) ou Farakhsinît, transcription arabe du latin Fraxinetum.
Dans son oeuvre principale l’Antapodosis, l’évêque de Crémone Liutprand, mort en 972 et qui vécut à la cour d’Hugues d’Arles, fait le récit de l’installation des bandes musulmanes dans le Fraxinetum, région qui désignait probablement au Xe siècle l’ensemble de la région des Maures allant de Sainte-Maxime à l’Est à l’Ouest du Lavandou, et du rivage au nord de La Garde-Freinet.
La majorité des historiens fixent le centre principal fortifié des sarrasins au fond du Golfe de Saint-Tropez (Sans doute à Grimaud) sans qu’aucunes traces archéologiques n’aient pu être retrouvées à ce jour. D’autres pensent qu’ils ont pu établir plusieurs points fortifiés le long de la côte afin de protéger leurs liaisons vers les terres musulmanes d’outre-mer. D’autres encore pensent d’après certaines descriptions forts imprécises qu’ils auraient implanté leur forteresse dans la presqu’île de Giens, et à l’Almanarre près d’Hyères.
De cette présence musulmane en Provence, il reste très peu de choses : quelques épaves et quelques toponymes. Ainsi, la ville de la Garde-Freinet conserve dans son nom le souvenir du pays de Fraxinetum qui se transformera en Fraxinet puis Freinet. Le nom de la ville de Ramatuelle viendrait de Rahmatu Allâh, le bienfait de Dieu et la plage d’Almanarre (où est localisé le port antique de la vile grecque l’Olbia) rappellerait la présence d’un phare, en arabe al-manara. Quant au massif des Maures, les provençaux l’ont ainsi définitivement baptisé en raison de la présence durant 83 ans de moresques.
Les razzias en Provence à partir du massif des Maures
Le concile de Valence de 890 chargé de couronner Louis roi de Provence se préoccupe déjà des ravages commis par les sarrasins, responsable de l’abandon des terres et de la fuite des populations.
Avec leur installation durable au Fraxinet, les raids fréquents lancés sur la basse Provence vont finir par ruiner tout le tissu économique et administratif. Les meurtres et la captivité, la fuite des rescapés vers des cieux plus cléments vont finir par transformer cette région si prospère d’un point de vue agricole en un véritable désert humain. Seuls ne subsistent que quelques villages fortifiés qui tentent de se protéger par leurs propres moyens et qui vivent sur un terroir réduit. L’insécurité anéantit l’ensemble du commerce ; les abbayes sont systématiquement pillées et détruites. C’est durant cette période que se termine la succession des évêques et celle des seigneurs… faute d’ouailles et de revenus des terres !
C’est au début du Xe siècle qu’on les signale sur la Riviera Ligure : Albenga et San Remo sont saccagées.
Après avoir ravagé la basse Provence et à la recherche de nouveaux butins, les multiples bandes sarrasines autonomes vont rapidement étendre leurs zones de pillage à la Haute-Provence et enfin aux cols alpins où ils rançonneront les voyageurs et les pèlerins se rendant à Rome. Certaines bandes se fixeront au niveau de ces passages ; le commerce entre la Provence et l’Italie en sera fortement affecté par cette insécurité constante. Elles iront même piller et occuper le Valais à plusieurs reprises.
Vers 895, la ville d’Apt qui s’était munie de fortification fut pillée par les sarrasins.
En 906, venant du Dauphiné par le col du Montgenèvre après avoir pillé le Dauphiné, les bandes de sarrasins pillent et détruisent l’abbaye bénédictine de Borgo san Dalmazzo (Située actuellement dans la région italienne du Piémont près de Cunéo). L’abbaye entamera un siècle de déclin.
C’est au cours des mêmes raides que, d’après la Chronicon Novalicense, que fut abandonnée l’abbaye bénédictine de la Novalaise par son abbé Donnivertus et ses 500 moines devant la menace sarrasines dans les vallées alpines du Piémont. La bibliothèque composée de plus de 6 000 manuscrits de ce centre culturel carolingiens qui compte parmi les tout premiers d’Europe pourra être emporté dans la fuite. L’abbé et ses moines trouveront refuge à Turin auprès du marquis Adalbert Ier d’Ivrée et finiront par s’installer dans un premier temps dans le monastère de Saint-André-hors-les-murs à Turin. Quant à l’abbaye de la Novalaise, elle sera entièrement détruite par les bandes de sarrasins. Les moines finiront par créer une nouvelle abbaye dans la vallée du Pô à une centaine de kilomètre à l’est de Turin, à Breme. Autour de l’An mille, ils seront de retour sur le site de la Novalaise avec la création d’un simple prieuré.
En 908, s’est au tour des environs d’Aigues-Mortes d’être pillés. En 791, Charlemagne avait fait édifier la tour Matafère au milieu des marécages afin de protéger les pêcheurs et les ouvriers des salins. Elle servait également de vigile de la ville de Nîmes en vis à vis de la Tour Magne en cas d’attaque de sarrasins. L’importante abbaye bénédictine de Psalmodie (attestée en 812 par un acte de donation) était implantée au milieu des marais. En 908, les moines durent fuir les lieux à cause des attaques des sarrasins sur leurs possessions ; ils ne pouvaient plus assurer le débouché par voie fluviale de leur production de poisson et de sel. En 1004, une assemblée de clercs, de moines et des chevaliers décide de la reconstruction de l’abbaye… après 100 ans d’abandon. Saint-Louis construira le port, puis la ville d’Aigues-Mortes en 1240.
Le chroniqueur né à Epernay Flodoard (894 – 966) mentionne consciencieusement dans sa Chronique quelques-unes des agressions commises par les bandes installées vers les cols alpins contre les voyageurs. En 921, de nombreux anglo-saxons se rendant à Rome sont lapidés par des sarrasins dans des défilés alpestres. D’autres massacres ont lieu en 936 et 939. Les sarrasins recommencent l’année suivante : Un convoi de pèlerins anglo-saxons et français ne peut traverser les Alpes à son retour à cause des sarrasins qui occupent le village Saint-Maurice en Valais. Il est probable que ces sarrasins surveillaient le col du Grand-Saint-Bernard qui était avec le col du Mont-Cenis le principal passage des pèlerins. Leurs méfaits sont encore signalés en 951 : Pour passer, il faut payer un tribut.
Dans les années 920, tout le pays du Fraxinet fut méthodiquement pillés à tel point qu’il ne restait plus aucuns chrétiens. Marseille, Aix-en-Provence, Gap et Embrun subirent les assauts des bandes musulmanes.
En 923, ils ne peuvent pas s’emparer de Marseille mais pillent à nouveau l’abbaye de Saint-Victor. L’évêque de Marseille est obligé de quitter la ville de Marseille pour aller se réfugier à Arles.
En 940, Toulon et Fréjus furent prises ; tous les habitants des campagnes environnantes subirent l’esclavage dans les bagnes d’Espagne ou d’Afrique du nord. Le siège de l’évêché de Fréjus devient vacant durant tout le Xe siècle. Le pays de Fréjus ne sera repeuplé qu’à partir des années 970 avec l’arrivée d’un comte italien, Ugo Blavia.
En 939 ou 940, les bandes venues du Fraxinet s’emparent du Grand Saint-Bernard et pénètrent en Suisse par le Valais qu’ils pillent jusqu’à Avenches où ils finiront par s’installer. Ils iront même jusqu’à Neufchâtel ! Toujours en 940, ils ravagent et brûlent le monastère hospice de Bourg-saint-Pierre et occupent le bourg de l’abbaye de Saint-Maurice d’Agaune. Ils profiteront de leur présence pour piller les pèlerins.
Présence des musulmans dans le diocèse d’Embrun
La présence pendant plus d’une cinquantaine d’années des musulmans dans le diocèse d’Embrun ne fut pas une exception. Ceux de Gap et de Maurienne furent aussi touchés. L’histoire de cette ville pendant les jours sombres de la présence des sarrasins fut relatée dans un essai de l’abbé A. Sauret fait à partir des actes conciliaires du concile de Valence (Essai historique sur la ville d’Embrun – 1860).
» L’heure des grandes douleurs était arrivée pour nos malheureuses contrées. Les arabes, autrefois écrasés dans les plaines de Tours par la bravoure de Charles Martel, reparaissaient encore plus terribles que jamais dans le midi de la Gaule… Le flot montait de la Provence jusqu’aux Alpes. »
Plusieurs localités du diocèse actuel de Gap portent des noms qui montrent que cette colonisation fut durable : Montmaur ; Puy-Maure ; Malmor ; Montmaurin.
« L’Italie, envahie à son tour par les hordes sarrasines, était dans la terreur. Neuf cents moines avaient eu la tête tranchée dans le monastère de Fontaine de Vulturne [Saint-Vincent de Volturne vers Naples] ; en une seule nuit. Toutes sortes d’excès avaient été commises dans Turin. Partout les couvents et les villages étaient dévastés et les églises livrées aux flammes. »
Suite à l’insécurité dans les vallées des Alpes provençales, Embrun qui était fortifiée voyait arriver tous les jours de l’année 916 des réfugiés venant du Midi et de l’Est. » L’archevêque Saint-Benoit avait accueilli comme un frère, dans son palais, l’évêque fugitif de Maurienne, Saint-Odilard, et une partie de son peuple ».
Les sarrasins venus du massif des Maures ne tarderont pas à mettre à sac la ville d’Embrun en 926 (Saint Odilard ou Edolard était présent au concile de Charlieu en 926).
» Bientôt les barbares arrivent devant la place [d’Embrun]. Elle leur oppose une vigoureuse résistance et ils désespèrent de s’en rendre maître. Mais des hommes sans honneur et sans foi trahissent leur pays et y introduisent, à la faveur des ténèbres, l’ennemi. Les deux prélats sont massacrés ; le palais, les maisons, les églises sont livrées au pillage ; les titres et les archives deviennent la proie des flammes ; le sang coule à grands flots car les barbares égorgent sans pitié tout ce qui se rencontre sous leurs coups sans distinction de sexe ou d’âge. »
Un nombre considérable de victimes roulent du haut du roc dans la plaine. Les vaincus sont précipités du haut des tours et des rochers comme le fera, six siècles plus tard, le terrible baron Des Adrets durant les Guerres de religion. « La vieille capitale des Alpes-Maritimes déshonorée, ce jour-là, par la trahisons de quelques-uns de ses enfants conquiert le nom de cité des martyrs »
Maître du pays et retranchés dans des repaires de montagne, les sarrasins descendaient périodiquement dans les vallées pour y enlever les troupeaux, couper les récoltes, enlever les jeunes filles et les enfants pour en faire des esclaves. C’est la triste époque durant laquelle ils rançonnaient les voyageurs franchissant les cols entre la France et l’Italie.
A partir de 924, les sarrasins firent peser un joug moins rigoureux sur la population ayant survécu, occupés à défendre leurs positions dans les Alpes face aux incursions hongroises.
Le diocèse d’Embrun commença à se reconstruire en nommant en 927 un nouvel évêque : Saint-Libéral. Arrivé de Brive comme simple clerc, il apporta secours et réconfort à la population après le sac des sarrasins. Il fut élu au siège d’archevêque en 927. En 930, il dut fuir Embrun à l’occasion d’un nouveau pillage de la cité et finit sa vie comme mendiant dans sa ville natale.
Ses deux successeurs, Boson et Pontius subirent le même sort de l’exil, abandonnant leur ministère.
L’occupation des évêchés d’Embrun et de Gap par les musulmans continua encore une cinquantaine d’années. C’est l’enlèvement en 972 d’une des principales personnalités de cette époque qui va sonner la libération de la Provence.
Tentative de prise du Fraxinet par Hugues d’Arles en 942
En 942, Hugues d’Arles, marquis de Provence et roi d’Italie, après avoir imposé son autorité et restauré l’ordre en Italie, décida de s’attaquer aux méfaits des sarrasins qui à partir de leur réduit du Fraxinet pillent les côtes et l’intérieur de la Provence, allant jusque dans les Alpes. En 934, ils lui avaient fait subir une humiliation en prenant la ville de Gênes qui fut totalement détruite et qui sera abandonnée durant quelques années.
Après des tentatives diplomatiques auprès du califat de Cordoue attestées par des annales musulmanes, Hugues d’Arles mis en place une opération combinée terre-mer. Pour cela, il s’assure du concours de l’empereur de Byzance car les francs n’ont pas de flotte et en Méditerranée occidentale, seuls les navires grecs basés en Sardaigne sont capables d’affronter les escadres musulmanes.
En 942, les Byzantins bloquent par la mer le Fraxinet tandis qu’Hugues d’Arles à la tête d’une armée composée de provençaux et de piémontais pousse les sarrasins dans leurs retranchements.
Malheureusement, cette campagne est interrompue par Hugues lui-même. Apprenant que son rival pour le trône d’Italie, Bérenger d’Ivrée, tente de lui ravir son trône, Hugues d’Arles traite avec les sarrasins et les autorise à occuper certains cols des Alpes en vue de l’aider à lutter contre son rival.
A partir de cette date, les bandes de sarrasins semblent avoir commis moins de ravages en Provence rhodanienne… mais ont reporté leurs méfaits plus au nord, en Dauphiné et en Savoie. Retranchés dans leurs repaires alpins, ils rançonnent les voyageurs et lèvent de lourds tributs sur les autochtones.
Hugues d’Arles finira par perdre son autorité face à Bérenger d’Ivrée tout en conservant le titre de roi d’Italie qu’il cède à son fils en 945.
Tentative diplomatique infructueuse en 953
L’Empereur Otton 1er envoya en 953 un ambassadeur à Cordoue auprès du calife Abd al-Rahman III afin d’obtenir le rappel des bandes musulmanes opérant dans les Alpes sans succès. L’ambassadeur revint avec le secrétaire particulier du calife et savant, Recemund (Connu dans le monde arabe sous le nom de Rabi Ibn Zyad al-Usquf), qui fit office d’ambassadeur entre l’Empire d’Occident et le califat de Cordoue. Sept à huit ambassade se succédèrent jusqu’en 976.
En 976, Otton 1er se préoccupa à nouveau de la situation et des actions à entreprendre contre les sarrasins.
« L’abbé Mayeul de Cluny, après un long séjour à Rome et en Italie, tout entier consacré à la réforme des monastères, revenait en Bourgogne ; pressé de revoir ses moines qui l’attendaient avec impatience, il n’avait pas hésité à suivre la voie la plus courte, malgré le danger qu’elle pouvait présenter, et, suivit d’une foule de voyageurs venus se mettre sous sa protection, il s’était engagé sur la route du Grand Saint-Bernard. Le voyage avait bien commencé et la caravane descendait sur le versant vaudois des Alpes quand, un peu après Orsières, dans un étroit défilé creusé par la Dranse, elle fut assaillie par une bande de sarrasins qui emmenèrent en captivité Mayeul et ses compagnons. Un des moines qui accompagnaient Mayeul fut envoyé à Cluny porteur d’une lettre dans laquelle l’abbé demandait à ses frères de réunir une somme suffisante pour racheter sa liberté et celles de tous les prisonniers. (Tiré des Voyages de Saint-Mayeul en Italie – Itinéraires et chronologie de Léon Bourdon – 1926)
La rançon parvint aux sarrasins le jour de l’Assomption et l’abbé Mayeul put célébrer dignement cette grande fête. Selon Raoul Glaber, moine et historien du XIe siècle, les sarrasins « lui fixèrent un certain poids d’argent comme le montant de la somme. Il s’agissait de mille livres d’argent qu’ils se partagèrent à raison d’une livre chacun ». De nombreux objets de culte et d’orfèvrerie du trésor de l’abbaye de Cluny furent fondus à cette occasion.
On s’accorde à dater du 22 juillet la captivité de Saint Mayeul et le 15 août sa libération. L’année fut longtemps controversée mais l’an 972 fait consensus.
Les bandes de musulmans qui rançonnaient les pèlerins se rendant à Rome au niveau des différents cols des Alpes du sud ne venaient pas de capturer l’abbé d’un simple monastère de Gaule. Outre le fait d’être le chef de l’ordre monastique le plus important d’Occident, L’Ordre de Cluny, l’abbé Mayeul était un personnage de premier rang en Europe.
Il fut très semblablement un des conseillers du roi de France Hugues Capet sans que cela soit formellement attesté. Mayeul eut un rôle diplomatique auprès d’Otton Ier le grand (Qui reconstitua l’Empire romain), puis de son fils Otton II, puis Otton III qui deviendra roi de Germanie en 983. Otton III fut très lié à l’archevêque de Reims Gerbert d’Aurillac, à Mayeul abbé de Cluny et à Hugues Capet.
L’influence de l’abbé Mayeul à la cour ottonienne fut tellement importante que, par deux fois, après la mort du pape Benoît VI en 974 (Décédé de mort violente) et du pape Benoît VII en 981 la cour impériale lui proposa de devenir pape, ce qu’il refusa. Chose exceptionnelle, l’abbé Mayeul fut reconnu saint immédiatement après sa mort le 11 mai 994.
L’annonce de son rapt par les musulmans fit scandale à la cour de France, à la cour impériale et à Rome. Une forte mobilisation des chrétiens vit le jour.
Bataille de Tourtour en 973 & libération de la Provence en 990
La réaction, suite à l’enlèvement de l’abbé Mayeul, ne se fera pas attendre. Le comte de Provence Guillaume 1er lance une guerre de libération contre les sarrasins « Au nom de Mayeul ». Il réunit l’Ost provençal avec l’aide de son frère Roubaud auquel vient se joindre des soldats du Bas-Dauphiné et de Nice. Le marquis de Turin apporte son aide.
Les sarrasins sont traqués et sont défaits à la bataille de Tourtour dans le moyen Var actuel (à l’ouest de Draguignan) en 973. Les survivants se retranchent alors dans leur fief du Fraxinet.
Guillaume 1er mettra neuf ans à mobiliser les seigneurs provençaux afin de constituer une armée et chasser méthodiquement les nombreuses bandes autonomes qui continuaient leurs méfaits en Provence et dans les Alpes provençales.
En 983, Guillaume 1er se rend maître du Fraxinet mettant ainsi fin à presque cent ans de colonisation musulmane. Vers 990, les dernières bandes sarrasines autonomes seront enfin décimées sur l’ensemble de la Provence et des cols alpins.
Reconstruction de la Provence
Avec le départ des sarrasins s’achève une page particulièrement troublée de l’histoire de la Provence. Ils ont saccagé un immense territoire qui est resté presque dépeuplé durant presque un siècle. Les villes de Fréjus et de Toulon sont détruites à tel point qu’il n’y a plus d’évêque durant tout le Xe siècle.
Désormais la sécurité est rendue aux campagnes provençales grâce à Guillaume 1er surnommé « Le libérateur » qui s’affirme comme le chef incontesté de la partie méridionale du royaume de Bourgogne. Guillaume prendra le titre de prince de toute la Provence qui devient une principauté indépendante. Il distribuera à ses fidèles les terres en déshérences, celles de ceux qui avaient fait alliance avec les sarrasins et celles conquises sur les sarrasins comme l’atteste de nombreux actes de donation dans la région de Fréjus, de Sisteron ou de Marseille.
La lutte continue… jusqu’en 1830
La Provence n’en aura pas fini avec les sarrasins. Ils vont continuer leurs incursions depuis la mer sur la bande littorale durant encore 250 ans. Toulon sera atteinte à quatre reprises : En 1119, 1146, 1178 et 1197. Durant ces deux dernières attaques Toulon a été totalement détruite, les populations massacrées ou déportées dans les bagnes du « Dar al islam » (Terre d’Islam », la ville laissée déserte. Les musulmans reviendront occuper la ville de Toulon durant l’hiver 1543-1544 à l’invitation de François 1er !
Finalement, les musulmans ayant été expulsés de Corse, Sicile, Sardaigne, du sud de l’Italie et de la partie nord de l’Espagne, les attaques sur les terres françaises cessèrent mais elles continuèrent sur mer par des actions de pirateries qui seront l’occasion de capturer les équipages et les passagers et ainsi alimenter la traite des européens à Alger ou Tunis.
Deux ordres religieux seront créés afin de secourir et racheter les captifs : L’ordre des Trinitaires (ou Mathurins) et l’Ordre de Notre-Dame de la merci (ou Mercédaires). De 1212 à 1785, l’Ordre des Trinitaires rachètera 40 000 captifs.
L’insécurité en Méditerranée sera telle que ce sera une des principales causes à la recherche de nouvelles routes commerciales entre l’Europe et la Chine. Elle conduira à la redécouverte des côtes africaines et d’un nouveau continent !
Ce n’est qu’en 1830 que la France, exaspérée par ces exactions, se décida à frapper le serpent à la tête, et à aller en Algérie détruire définitivement les dernières bases des pirates musulmans d’Alger et de Tunis.
En Europe orientale, l’Empire ottoman encore tout puissant commettra une suite de génocide au cours des différentes guerres de libération des pays colonisés, comme se fut le cas avec la Bulgarie et le massacre de la ville de Stara Zagora en 1877 qui fit 15 000 victimes.
Présence des sarrasins en France avant et après la Bataille de Poitiers
Massacre des populations par les sarrasins Résumé La Bataille de Poitiers de 732 ne clôt pas l’époque où des musulmans étaient installés dans le sud de la France. Il faudra attendre 759 pour qu’ils quittent l’actuel Languedoc-Roussillon et 990 pour qu’ils soient chassés du Massif des Maures et des Alpes provençales. La France n’en aura pas fini avec la Guerre sainte que nous faisaient les…
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Brunehaut
Brunehaut d'Austrasie (alias Brunhilde c. 543-613) était une princesse wisigothe qui entra dans la dynastie mérovingienne des Francs par mariage, devenant ainsi la reine consort du royaume d'Austrasie. À la suite de la mort brutale de sa sœur due à un complot de la reine Frédégonde de Neustrie, Brunehaut utilisa sa position pour comploter et accumuler du pouvoir afin d'écarter sa rivale. Cette querelle mènerait à des guerres par procuration à travers tout le royaume franc.
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OR DONC. *claps hands* La BO de Kaamelott Premier Volet. Petit regard post-film.
Lire la liste de morceaux avant et après avoir vu le film, ça me rappelle quand un livre Harry Potter sortait et que je commençais par aller voir la table des matières : les titres de chapitres sans contexte, les mots et les noms inconnus, c’était pas vraiment du spoiler étant donné que je ne comprenais pas grand-chose. Une fois le livre fini, forcément, c’était “Aaaah, bon sang mais c’est bien sûr” et on voyait ces mots d’un autre œil :D C’est ce que je fais ici.
Comme non seulement je n’ai pas la science infuse mais qu’en plus j’ai une fâcheuse tendance à louper des trucs, je risque de beaucoup demander “et vous, vous avez compris quoi?”
Déjà, la musique est superbe. Ça brille, c’est profond, c’est narquois, c’est épique, et il y a des côtés Star Wars ou Le Seigneur des anneaux sans copie ni clin d’œil appuyé. J’ai adoré et il me tarde de pouvoir décortiquer les thèmes avec le contexte avec des petites impressions de temps en temps (histoire de me les rappeler plus tard).
A propos de contexte, voyons la liste morceau par morceau:
1. Abordage en Mer Rouge
La musique du teaser, super build-up, et mine de rien ça rappelle où l’action se passe. Et quand !! On a une date :D C’est en 434, donc.
LES CORS AU TOUT DÉBUT. Je les attendais si fort au cinéma et ça a fait TELLEMENT de bien 😭
2. Le Péché de Lancelot
Quel est le péché de Lancelot, d’abord? D’avoir abusé du pouvoir qu’Arthur lui a confié? De ne pas avoir “péché”, justement, avec Mevanwi? (je suis d’avis qu’il ne l’a jamais touchée - parallèle avec Arthur et Guenièvre, peut-être pour presque les mêmes raisons! - et que c’est pour ça qu’elle n’a pas de descendant.) D’avoir livré le Royaume de Logres aux mercenaires saxons?
Quoi qu’il en soit, on sent bien la mélancolie de Lancelot, la dépression qui le guette. Ce n’est pas un tyran qui profite, c’est un tyran triste qui gueule sur ses sous-fifres qu’il traite avec bien moins de patience qu’Arthur.
3. Sept Jours de Marche
Quarto et ses deux Wisigoths dans le désert à la recherche du gars à qui il avait vendu Arthur. Au passage, la discussion sur les godasses entre les deux rigolos c’est vraiment du pur Kaamelott et c’est parfait.
4. Le Wadi
Un wadi c’est un oued, un cours d’eau d’Afrique du Nord, et l’image qu’on a dans le film (le moment où Algazar va chercher Arthur chez Damian le Sassanide) c’était pas forcément celle que j’en avais, mais bon - Arthuuuuur ;___; Les quelques notes du thème du Livre V pour suggérer son personnage m’ont descendue.
5. L’Augure de Fraganan
Franagan, c’est la sœur de Leodagan ! Le nombre de personnages dont on découvre une sœur, un frère, et qui disent “ben ouais, je l’avais juste pas dit” - mdr monsieur Astier, ce serait pas un petit message aux fans? :P Super personnage, cela dit, j’ai bien aimé. Et sa dynamique avec son frère et sa belle-sœur était chouette.
6. Hydromancie
Continuation de la scène avec Franagan où Elias la backup sur l’hydromancie. Et elle a raison - le roi Arthur (enfin, “le fils Pendragon”) va bien revenir au Royaume de Logres.
7. Sous la Bretagne
Mes émotions ;___; Le tavernier qui revient sur les ruines de sa taverne, où on a passé tant d’heures avec Perceval et Karadoc, qui était le nœud de tout ce qui concernait le petit peuple, la vie quotidienne, les paris à la con, tout ça. Mais la mélodie et le rythme changent quand on se rend compte qu’il y a une trappe qui permet d’accéder aux souterrains que Karadoc et Perceval font creuser depuis 10 ans ! Et mine de rien, ce morceau (si je ne me goure pas trop c’est un de ceux qu’on entend dans la bande-annonce), il claque. Même si les deux couillons restent nos deux couillons, ils ont quand même droit à de la dignité à travers la musique (donc la narration) et ça c’est super.
En plus le morceau en lui-même a un petit côté Lac des cygnes dans les premières secondes (les cinq notes vers 0:12) et j’aime beaucoup ce genre de musique qui commence tout doux et prend de l’envergure. En plus avec les cordes qui arrivent au changement de rythme, accompagnées ensuite par les cuivres et les percussions pour montrer que ces gars, THEY MEAN BUSINESS, c’est génial 💜💜💜
8. Les Héros de la Résistance
On continue avec le thème des souterrains et de la Résistance (dirigée par Perceval et Karadoc.
9. Merlin le Cartographe
OK, là la musique s’ouvre et prend de l’ampleur. Vous devriez écouter Merlin quand il vous dit qu’il faut cartographier les souterrains, les gars ! En même temps, les cartes ça n’a jamais été le fort de Perceval (ou Karadoc)...
10. Marche Aquitaine
Sans doute mon morceau préféré. Je l’ai eu dans la tête on et off depuis le film mardi soir ^^ Il va tellement bien au Duc! Pour celleux qui connaissent Carmen, je lui trouve un petit côté “La garde montante”, militaire mais avec de la fantaisie, des jolis violons, des clarinettes et des clochettes. Et ce qui me tue, c’est que c’est une marche (“Musique au rythme régulièrement cadencé, permettant de régler ou d'accompagner le déplacement d'un cortège lors d'une procession, d'un défilé ou d'une parade”, dixit le Wiktionnaire), mais mine de rien si je me plante pas ça illustre aussi une marche - celle du Duc et d’Arthur à travers l’Aquitaine, vers Gaunes :D GIMME ALL THE PUNS PLEASE
11. Furadja !
Alors. Personnellement, les flashbacks je les ai trouvés esthétiquement très plaisants, les couleurs chaudes sont magnifiques et les costumes superbes, mais ils m’ont bien, bien perdue. On manque cruellement de contexte. Qui est Furadja? Une cheffe locale? (politique, religieuse, les deux?) Visiblement elle a du pouvoir, puisque les deux officiers romains qui supervisent Arthur et ses jeunes collègues obéissent (en râlant, mais tout de même) à ses ordres. Et qui est-elle envers Shedda? Est-ce que Shedda est son esclave, sa fille, sa pupille, sa future successeuse?
En tout cas, le dépaysement sonore est complet. On sait qu’on est dans un univers différent aux premières secondes rien qu’aux instruments. BTW, la Maurétanie césarienne correspond à une zone géographique à cheval entre le Maroc de l’est et l’ouest de l’Algérie.
12. Une Clairière près de Gaunes
...où la nouvelle garde des Chevaliers a installé une nouvelle Table Ronde 💜 La musique les traite avec tendresse, même si on peut sourire, parce que dans leur genre ils font autant bras cassés que la Résistance en souterrain (mais ils essayent, aussi !!). Et on en parle, des nouveaux chevaliers? Bédivère! Lucan (le Bouteiller dans la légende arthurienne, Chevalier Seiche ici), qui est effectivement un frère de Bédivère! Gareth, frère de Gauvain et fils de Loth et d’Anna d’Orcanie! A un moment Astier va nous dropper Galahad (et Mordred) sur le coin du museau et ça va faire bizarre XD
13. Une Attaque Burgonde
Vous les aviez vus venir (à Kaamelott), les Burgondes? Ben pas moi! Je pensais qu’on allait chez eux, pas l’inverse - mais j’avais oublié que le Roi Burgonde essayait régulièrement d’envahir le Royaume de Logres. “Artooouur! La guerre est une illusion! ...Artooouuur! La guerre est un salsifis!” ...never change, dude.
14. L’Intrigante à Bouclettes
Mevanwi, of course. Avec des coups de cloches qui font penser au glas. Au passage, je note que “intrigante à bouclettes” c’est le MEILLEUR terme pour décrire Mevanwi et que le Jurisconsulte traite Lancelot de “gros (/vieux?) lézard tout moisi” et c’est tellement parfait :P Les méchants ont de chouettes répliques, hein ?
15. La Nouvelle Table Ronde
Comme la clairière, c’est doux, timide, hésitant, comme les premiers pas d’Arthur vers son rôle de roi. Parce que oui, elle ne paye pas de mine, cette table ronde, mais qu’elle est touchante. Pour moi on peut placer les personnages de Kaamelott sur une échelle de “is trying” à “gives no fuck/a arrêté de give des fucks” et Arthur est toujours touché par la première catégorie même quand il tombe dans la deuxième.
Et le scare chord quand les Saxons débarquent, ça fait très très penser à un mélange de cartoon Tex Avery et le sketch “The Spanish Inquisition” des Monty Python :D
16. Les Jeunes Aventuriers
Okay, j’avoue, le jeune moustachu qui se la joue résistant en braillant qu’il veut résister je lui trouve un peu une tête à claques. ‘Tit peu. Mais c’est logique, c’est son défaut personnel :P
17. Léodagan et l’Arsenal
Stop the presses, c’est la scène romantique ultime. (ok, je déconne, mais pas tant que ça, en fait.) Leodagan qui retrouve des armes de jet en mode 🥺 c’est émouvant et tellement parfait ^^
18. Les Ravins de la Mort
Les retrouvailles Arthur & Perceval ;____; La musique est toute douce, on sent vraiment l’émotion de Perceval et des autres qui se rendent compte que c’est Arthur, là, devant eux, dans la cage. Le thème de la résistance revient faire un clin d’œil, mais dans l’ensemble ça reste solennel et plein d’émotion.
19. Mevanwi aux Geôles
Who comes to gloat? Mevanwi! Et récupérer ses filles dans le plus grand des calmes (filles qui refusent tout net, bravo les petites). Je peux pas m’empêcher de penser que la cloche qu’on entend ici et dans “L’intrigante à bouclettes” est du foreshadowing.
20. Le Talent de Iagu
...est visiblement d’être un pickpocket tout à fait efficace! Man after my own heart :D Iagu chope les clés de la cage à un sbire de Mevanwi et permet de libérer le roi. Good for you, dude 👍
21. Kolaig l’Étrangleur
Kolaig (et sans déconner, j’ai compris “collègue” la première fois) s’est donné comme noble tâche de courtiser Guenièvre et de la libérer de la tour où l’a enfermée Lancelot. Et comme on est dans Kaamelott, l’amour courtois c’est une jolie idée en théorie mais un peu merdique en pratique, et le Kolaig en fait les frais. Manque de motivation pour grimper à la tour, même si ça ferait plaisir à Guenièvre (qui à force n’y croit plus vraiment, mais ça fait passer le temps).
22. L’Épaule de Shedda
Ça commence par un flashback d’une douceur 💜💜💜 Un peu amère, parce que l’épaule de Shedda est abîmée et qu’on se rend compte qu’elle est battue. On revient au “présent” avec la cloche et le thème de la résistance, et si je me souviens bien c’est le moment où Arthur monte les escaliers pour demander à Guenièvre si elle veut être libérée (et tant pis pour le boulet qui essaye de grimper aux racines et qui n’y arrive pas, y a plus le temps!).
23. Robobrole !
“Robobrole” c’est un de ces jeux du Pays de Galles dont Perceval (et son frère Lamorak!) ont le secret, et j’avoue que je suis un peu déçue qu’Arthur ne sache pas y jouer, étant donné qu’on sait qu’il connaît des jeux gallois! C’est très court, juste l’ouverture façon cuivres qui claquent, l’entrée des gladiateurs/le début du match de Quidditch, juste avant le gros bordel.
24. Excalibur Morte
Arthur retirant Excalibur du rocher - une nouvelle fois. On retient toustes son souffle ^^ Mais cette fois, elle s’enflamme, puis elle s’éteint. Ma théorie? Arthur ne croit plus suffisamment à sa tâche, à son rôle et en lui-même. Il faudra qu’il fasse un travail sur lui-même, qu’il se remette psychiquement de sa dépression et de sa tentative de suicide, pour qu’Excalibur retrouve sa couleur d’origine.
25. Arthur et les Musiciens
Là c’est marrant, parce que dans cette scène/ce morceau (Arthur qui a un moment “Eurêka” en regardant jouer les musiciens burgondes - en fait ils sont bons en musique, donc ils sont capables d’opérer en rythme!), on a un mélange de musique diégétique (à l’intérieur de la narration, donc ce que jouent les musiciens à l’écran) mélangée à de la musique extradiégétique (à l’extérieur de la narration, les cordes qui soulignent ce qu’Arthur pense à ce moment). Et puis il est sympa, ce morceau. Petit côté hippie des années 1970.
26. La Martyre
La martyre, c’est Shedda, qu’Arthur découvre blessée et battue dans les flashbacks. Je ne sais pas quel instrument est utilisé ici, mais c’est le même que dans “Furadja !” et c’est cool, parce que ça te place immédiatement dans un autre temps et un autre lieu. Et on sent, à la fin du morceau, que ça ne va pas bien finir, cette histoire...
27. Arthur à la Tour
Look, I’m basic. Donnez-moi un morceau au piano solo et je suis aux anges. Et “Arthur à la Tour”... C’est délicat, c’est doux, c’est grave, on sent le poids des années de complicité et d’intimité émotionnelle avec Guenièvre, pour qui il a fini par ressentir de la tendresse, et pourquoi pas plus? Cette scène, mes aïeux. J’avais les mains sur le cœur bien après le fondu au noir 🥰
28. Une autre Attaque Burgonde
Qui commence comme la première, sauf que là il y a du changement - c’est moins bordélique ! Et on passe direct à -
29. Désenchevêtrement
Now we’re cooking with gas, comme disaient les Angliches il y a cent ans. Le rythme est pareil que la précédente (et il me semble qu’on l’entend dans le trailer), mais là on va quelque part et ça s’entend :D
30. Excalibur Noire
Arthur vs. Lancelot. Et Excalibur qui flamboie froid. Pourquoi, ma foi, ça j’en sais rien...
31. Juste Judex
Mélange du flashback où Arthur découvre Shedda morte sous les coups de Furadja et tue Furadja pour la venger, et du présent où il se bat contre Lancelot en duel et décide de l’épargner. Autant je ne suis pas fan du flashback et en particulier de sa résolution, autant cette musique claque méchamment. @nael-opale m’a très justement (hah) fait remarquer que le texte vient du Dies Irae, un texte liturgique longtemps chanté dans la messe de Requiem. Les paroles en latin ça donne :
Juste Judex ultiónis, donum fac remissiónis ante diem ratiónis
Ce qui donne traduit littéralement,
Juste Juge de votre vengeance, faites-moi don de la rémission avant le jour du jugement
et si on préfère une traduction plus littéraire :
Tu serais juste en me condamnant, mais accorde-moi ton pardon lorsque j'aurai à rendre compte.
Arthur n’a pas pu/voulu pardonner Furadja pour le meurtre et le martyre de Shedda, et il ne l’a pas épargnée ; pas sûre qu’il veuille/puisse pardonner Lancelot, mais - comme Lancelot qui vient pour le tuer à la fin du Livre V et qui finit par le sauver - il refuse finalement de le tuer/juger.
Pour moi cette musique à ce moment c’est l’équivalent du “Duel of the Fates” de l’épisode I de Star Wars. En plus, juste avant on a les quatre notes qui font penser au générique de début du Livre V, histoire de bien enfoncer le clou dans nos cœurs 😭
32. La Mor le Roy Artu
Le moment qui fait mal ;___; D’abord parce que ce n’est pas la première fois qu’Astier utilise ce titre qui vient du Lancelot-Graal. Le Lancelot-Graal, ce sont des textes du 13ème siècle, d’auteur inconnu, racontant le roman de Lancelot, Arthur et Guenièvre, et l’effondrement final du royaume de Logres. D’après la version anglaise de la page Wikipédia, “The ruin of Arthur's kingdom is here presented as the disastrous direct consequence of the sin of Lancelot's and Guinevere's adulterous affair. Lancelot dies too, as do the other protagonists who did not die in the Queste, leaving only Bors as a survivor.” Whohoo! 🙃 Donc AA avait utilisé ce titre dans le Livre I, quand pour renflouer les caisses du royaume le Père Blaise faisait visiter “le tombeau” d’Arthur Pendragon, qui avait moyennement apprécié la blague. Là, le morceau est sombre, doux, et on voit qu’Arthur n’en a pas fini avec sa dépression, il ne s’est pas débarrassé de ses démons personnels pendant ses années d’exil, et la mort le taraude et le tente toujours. Il est sauvé in extremis par une des filles de Karadoc (Mehgan ou Mehben?) et son prétendant à moustaches et barbichette. La petite se doute visiblement qu’il y a quelque chose qui ne va pas (”Vous foutiez quoi, couché sur la table [avec la forteresse qui s’écroule sur vous]?”) mais pas le temps de tergiverser, il faut se casser, là, tout de suite.
La mort le Roy Artu raconte, ben, la mort d’Arthur, tué par Mordred. J’ose espérer qu’AA n’utilisera pas ce titre une troisième fois... 😬
33. Horsa !
Sting était super dans ce film 🥰 Même si des fois fallait un peu s’accrocher pour comprendre les dialogues. Si je me souviens bien, ce morceau correspond au moment où Horsa (et Wulfstan) négocient pour récupérer/garder l’Île de Thanet qui leur a été promise par Lancelot. Fun fact : d’après la page Wikipédia, “L’île fut cédée en 449 par le Britto-romain Vortigern aux chefs Jutes Hengist et Horsa, qu'il appela à l'aide contre les incursions destructrices des Pictes et des Scots. Ayant voulu les en chasser, Vortigern fut battu à Aylesford en 455.” On ne sait pas si Horsa (et Hengist) ont vraiment existé ou pas. Mais bon, ça fait des belles histoires !
34. Prêts pour l’Aventure
La fin du film, où on fait le point sur les personnages. On a de nouveaux Chevaliers de la Table Ronde, on a Arthur et Guenièvre unis, Lancelot qui se réfugie dans la tour en ruines où il avait enfermé Guenièvre et tombe sur... le fantôme de son père ? Et PAF, c’est là-dessus que le film se clôt. Mi-inquiétant, mi-triomphant, et la musique s’arrête net. J’aurais préféré un petit truc qui enchaîne avec le générique :-/ Mais ça donne sacrément envie de voir (d’avoir) KV2 😁
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[LÉGENDE] Reine Pédauque dite « Reine aux pieds d’oison » de Toulouse, capitale du royaume wisigoth ► http://j.mp/35PfY7h Les récits populaires ne manquent pas à Toulouse. La poésie y coule à pleins bords ; on y reconnaît la patrie bien-aimée des troubadours et des jongleurs. Parmi ces récits, il en est un qui a été brodé de cent façons : c’est la légende de la reine Pédauque, la reine aux pieds d’oison, fille d’un prince païen, que saint Saturnin convertit à la foi, et qui mourut victime de la colère de son père
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Toulouse est une commune du Sud-Ouest de la France. Capitale au ve siècle du royaume wisigoth, une des capitales (du VIIe au ixe siècle) du royaume d'Aquitaine, capitale du comté de Toulouse fondé en 852 par Raimond Ier et capitale historique du Languedoc, elle est aujourd'hui le chef-lieu de la région Occitanie, du département de la Haute-Garonne, et le siège de Toulouse Métropole. Elle était également le chef-lieu de l'ancienne région Midi-Pyrénées jusqu'à sa disparition au 1er janvier 2016.
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Les Royaumes barbares dans l'Empire d'Occident
Les Royaumes barbares dans l’Empire d’Occident
Les Royaumes barbares dans l’Empire d’Occident sont le fruit des mélanges entre les différents peuples venus envahirent l’Empire d’Occident et les romains. Sommaire Le Royaume barbare des FrancsLa domination des vandalesLe Royaume barbare des WisigothsLes Hérules et les Ostrogoths LEX romana Visigothorum » (loi romaine des Wisigoths), « Lex romana Burgundionorum » (loi romaine des Burgondes) :…
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PETITE HISTOIRE DU FRANÇAIS JUSQU’A NOS JOURS
Vous souvenez-vous de cette vague d’indignation et de mécontentement qui a soulevé la France en 2016 lorsqu’est ressortie une polémique sur la réforme de l’orthographe ? Beaucoup de gens se sont plaints de tout et de n’importe quoi, mais il s’est notamment dit que l’orthographe dite « révisée » ou « de 1990 » (car, rappelons-le, cette réforme a été publiée et approuvée depuis le 6 décembre 1990) est horrible, dénaturée, et que les gens ne savent plus écrire aujourd’hui. Pourtant, ils seraient moins nombreux à protester contre les réformes de l’orthographe de 1835 et 1878, la première étant souvent considérée comme la transition du français moderne naissant au français standard actuel.
Et ils semblent également oublier que la langue française a derrière elle plus de 1200 ans d’existence… alors justement, faisons un petit tour d’horizon du français, de ses origines à nos jours et voyons son évolution sur ses siècles d’existence.
Les racines du français se situent à de la chute de l’Empire Romain d’Occident, sur la fin du Ve siècle de notre ère. Le latin vulgaire, implanté sur les territoires des Gaules par les conquêtes romaines, avait déjà supplanté les langues vernaculaires des peuples gaulois vivant sur place auparavant. Le latin étant la langue véhiculaire de l’Empire et ayant l’avantage d’être écrit contrairement aux langues gauloises, qui étaient uniquement orales, il domina le territoire de la future France pendant des siècles, se différenciant légèrement de celui parlé à Rome par les empereurs (laissant un total de 100 à 150 mots d’origine gauloise survivre dans la langue française actuelle).
Cependant, ces dialectes du latin vulgaire allaient faire face à l’invasion des peuples et langues germaniques venus de l’autre côté du Rhin et du Danube. Ces langues finiront par s’assimiler petit à petit, donnant un ensemble de dialectes appelé historiquement gallo-roman (soit « langue romane de Gaule »). Aujourd’hui, on distingue un peu plus l’influence des langues germaniques sur l’ensemble de ces dialectes, et on les sépare en deux familles de dialectes : le gallo-roman au nord de la Loire, et l’occitano-roman au sud. Ces deux groupes vont lentement diverger et évoluer entre le Ve et le IXe siècle, période parfois appelée « proto-français ».
À noter que chaque groupe de dialectes du latin vulgaire a eu ses différentes influences, et on peut ainsi distinguer les familles suivantes : en plus des deux groupes cités précédemment, la sous-famille des langues romanes occidentales compte l’ibéro-roman dans la péninsule ibérique, influencé par les wisigoths puis les arabes, ainsi que les dialectes d’Italie du Nord ; l’italo-roman (ou dialectes d’Italie du Sud) constitue le seul représentant des langues romanes méridionales ; tout à l’est du continent, on peut trouver le roumain et les langues romanes orientales, plus influencées par les slaves ; en marge de tous ces groupes de langues romanes continentales, on trouve les langues romanes insulaires (comme le vieux corse et le sarde), sûrement influencées par le peuple vandale.
Revenons dans les dialectes gallo-romans, pour nous arrêter un instant aux Serments de Strasbourg. Prononcés le 14 février 842 par Charles le Chauve (Charles II de France dans la généalogie traditionnelle des rois de France) et Louis le Germanique (Louis II de Germanie), ils signent leur alliance militaire contre leur frère Lothaire (un an avant le traité de Verdun qui donnera notamment naissance au royaume de Francie Occidentale, successeur de la Gaule et ancêtre direct de la France)). Ces traités sont d’une importance capitale car souvent considérés comme l’acte de naissance de la langue française : le texte est celui d’une alliance politique, et est écrit et prononcé par Charles en langue tudesque (ou germanique) pour l’armée de Louis, ainsi qu’écrit et prononcé par Louis en langue romane pour l’armée de Charles. En voici un extrait en langue romane :
Si Lodhuvigs sagrament, que son fradre Karlo iurat, conservat, et Karlus meos sendra de suo part non lostanit, si io returnar non l’int pois: ne io ne neuls, cui eo returnar int pois, in nulla aiudha contra Lodhuvig nun li iv er. « Si Louis observe le serment qu’il jure à son frère Charles et que Charles, mon seigneur, de son côté, ne le maintient pas, si je ne puis l’en détourner, ni moi ni aucun de ceux que j’en pourrai détourner, nous ne lui serons d’aucune aide contre Louis. »
Entre le IXe et le XIIIe siècle émerge autour de la capitale de la Francie, Paris, la langue royale, dialecte qui donnera par la suite le français. Il faut toutefois noter qu’à cette époque chaque seigneur, chaque région parle un dialecte différent, et que si les nuances peuvent être légère entre les dialectes gallo-romans (ou langues d’oïl), elles sont bien plus importante entre un dialecte gallo-roman et un dialecte occitano-roman (ou langue d’oc). Cependant nous reviendrons aux dialectes du français dans le prochain article, et nous concentrerons donc ici sur le dialecte de la capitale. Il fut d’abord appelé roman ou romanz (prononcé /rɔ.mɑ̃ns/) jusqu’au XIIe siècle, avant que le terme franceis (prononcé /frɑ̃n.ʦɛɪs/ puis /frɑ̃n.sɛɪs/ à partir du XIIIe siècle) n’apparaisse.
C’est pendant cette période, appelée « ancien français » que l’une des variétés de la langue d’oïl, le franco-normand, arrive en Grande-Bretagne lors de la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant en 1066. Nous aurons également l’occasion de revenir dans un prochain article sur l’influence du français sur la langue anglaise.
À partir du XIVe siècle, on entre dans la période du moyen-français, et le terme franceis mute et disparaît peu à peu au profit de françoys (prononcé /frɑ̃.swɛ/), mais la langue en elle-même reste limitée comme étant celle de la région du roi. Ceci change en août 1539 lorsque François Ier signe l’Ordonnance de Villers-Cotterêts, et le françoys devient la langue officielle du royaume de France, à la place du latin et des autres langues parlées sur le territoire.
De prononcer et expedier tous actes en langaige françoys Et […] Nous voulons q~ doreſenauãt tous arreſtz […] ſoient prononcez, enregistrez & deliurez aux parties en langage maternel francoys, et non autrement. « De prononcer et rédiger tous les actes en langue française Et […] nous voulons que dorénavant tous les arrêts […] soient prononcés, publiés et notifiés aux parties en langue maternelle française, et pas autrement. »
Cela ne rend pas la France monolingue, loin de là, les langues régionales vont subsister encore avec force jusqu’à la Révolution. Mais cela renforce la puissance de la langue française sur le territoire du royaume notamment au détriment du latin. À noter que le texte commence enfin à être compréhensible pour un locuteur moderne, bien que de grandes différences soient notables.
La transition vers le français classique se fait au début du XVIIe siècle, et alors que c’est à cette époque que le français commence à standardiser son écriture (notamment avec l’invention de l’Académie Française en 1635), on y insère paradoxalement des lettres vestigiales issues du latin, alors qu’elles avaient complètement été éliminées par l’évolution : pie devient « pied » par rapprochement avec le latin pedis, ou doit et vint deviennent « doigt » et « vingt » par étymologie avec digitus et viginti respectivement. Cette nouvelle orthographe étymologique est même parfois erronée : pois devient « poids » par rapprochement avec pondus, alors qu’il est issu de ponsus, et savoir devient sçavoir par rapprochement avec sciere, alors qu’il est issu de sapere (il faudra attendre 1740 pour que sçavoir redevienne « savoir », même si l’orthographe sçavoir perdurera encore un peu).
Le françois (toujours prononcé /frɑ̃.swɛ/ au début du XVIIe siècle, puis évoluant vers /fʀɑ̃.sɛ/) s’exporte alors dans l’Empire Colonial français naissant, notamment en Nouvelle-France (où il a donné l’actuel dialecte québécois entre autres), mais devient également la langue de prestige des cours d’Europe, à un point tel que le français remplace le latin pour les traités et la diplomatie, et que la cour russe parle plus français que russe, résultant encore aujourd’hui en un grand nombre de mots russes empruntés directement au français.
Cependant, à partir de la Révolution Française, ce prestige diminue, tandis que l’anglais monte en puissance et commence à rivaliser avec le français moderne, qui quant à lui est occupé à faire disparaître toutes les langues régionales qui sont jugées « contre-révolutionnaires ». Au début du XIXe siècle, seulement 25% des français parlent couramment le français, et jusqu’au milieu du XXe siècle, des méthodes coercitives et humiliantes seront employées notamment dans les écoles pour éradiquer les langues comme le breton, le basque, l’occitan ou le corse : dans le courant du XIXe siècle, elles commencent à être vues comme populaires et à être méprisées ; avant 1900, l’État interdit l’enseignement en langue régionale, et ne promeut que le français (à partir de 1842, « il est défendu aux élèves de parler breton, même pendant la récréation et de proférer aucune parole grossière, aucun livre breton ne devra être admis ni toléré »). Aujourd’hui, ces langues ont perdu un nombre considérable de locuteurs et malgré les efforts de certains pour leur donner un nouveau souffle, il est probable qu’elles s’éteignent dans le prochain siècle…
À partir de 1835 le français entre dans sa période contemporaine, et est à peu de choses près la langue que l’on connaît aujourd’hui (entre autres, deux réformes orthographiques seront passées par là (notamment celle de 1835 corrigeant les orthographes en « oi » par des orthographes en « ai »), et le phonème /ʀ/ se sera vu quasi-totalement remplacé par /ʁ/). Aujourd’hui seule langue officielle de France, et de loin la plus parlée sur le territoire français, elle est également la langue maternelle d’un peu plus de 1% de la population mondiale, et une langue parlée par 290 millions de personnes couramment, en faisant la sixième langue la plus parlée au monde. Elle a perdu son statut de langue mondiale face à l’anglais mais reste une langue de travail très importante, et malgré son passé chargé, elle n’est en aucun cas à discréditer de par les actions de ceux qui la parlaient auparavant. Le français est également et avant tout une langue vivante, qui continue d’évoluer et dont les règles fixées par l’Académie Française peinent à égaler la vitesse des changements que propose l’oral. Qui sait de quoi elle sera faite dans le futur ?
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Bonjour Avec plus de quarante-sept-millions d’habitants l’Espagne est le quatrième pays le plus peuplé de l’Union Européenne, sans compter le Royaume-Uni (Brexit oblige). Territoire inclus dans le vaste empire Romain, dès les premiers siècles de notre ère, l’Espagne fut christianisée. Terre de rencontres entre le Nord et le Sud, ce territoire a connu, au cours de son histoire, de fortes vagues migratoires. Il y eut la période des invasions Wisigothes, venant du Nord, suivie de l’invasion Arabe, venant d’Afrique. Si les premiers se sont installés définitivement en adhérant au christianisme, les Arabes, quant à eux, furent repoussés par les rois catholiques, après sept siècles de présence dans la péninsule. De nos jours, l’Espagne est l’un des pays d’entrée de la forte vague migratoire des pays d’Afrique subsaharienne, et des pays Sud-Américains. Pendant le XXème siècle, le pays a connu des pages tragiques de son histoire, dont la guerre civile de 1936 à 1939, suivie d’une dictature militaire, instituée par le Général Franco, qui dura presque quarante ans, jusqu’en 1977, et qui s’appuyait sur un parti unique, l’armée et le national-catholicisme. De nombreux attentats ont émaillé les velléités indépendantistes de l’ETA, (Organisation para militaire du pays Basque) de 1959 jusqu’à sa dissolution officielle en 2018. En 1977, à la mort du général, une monarchie constitutionnelle est mise en place avec le retour de la famille régnante des Bourbons. Le gouvernement est assuré par un premier ministre élu démocratiquement. Depuis, une puissante vague de liberté a transformé le pays, notamment dans le domaine religieux. Tous les cultes sont autorisés et libres, au même titre que le culte catholique. Cette liberté est favorable au développement du courant Protestant Évangélique. L’État espagnol est constitué de dix-sept communautés autonomes. Depuis plusieurs années, une partie de la communauté de Catalogne a exprimé son souhait d’indépendance. Des tensions parfois violentes ont eu lieu. Si le Castillan fut la langue fédérative pendant des siècles, les langues régionales connaissent un réel développement, telles le Basque et le Catalan. « Seigneur, nous te rendons grâces pour la liberté de culte que ce beau pays a retrouvé. Nous prions pour l’ensemble des communautés évangéliques, qui se sont développées ces trente dernières années, pour qu’elles travaillent à l’unité et à l’accueil des plus défavorisés. Nous te prions pour la paix et pour toutes les autorités du pays. Nous te prions pour les œuvres chrétiennes impliquées dans l’accueil des marginaux, des immigrés, des pauvres, des malades du Covid … afin qu’elles soient comme le bon Samaritain des Évangiles qui s’est chargé du blessé sur le bord du chemin. Nous te prions pour les diverses œuvres missionnaires soutenues par les Églises d’Espagne, soit en Afrique ou en Amérique du Sud. Amen ! » Avec amour, Paul Calzada
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Bonjour, Avec plus de quarante-sept-millions d’habitants l’Espagne est le quatrième pays le plus peuplé de l’Union Européenne, sans compter le Royaume-Uni (Brexit oblige). Territoire inclus dans le vaste empire Romain, dès les premiers siècles de notre ère, l’Espagne fut christianisée. Terre de rencontres entre le Nord et le Sud, ce territoire a connu, au cours de son histoire, de fortes vagues migratoires. Il y eut la période des invasions Wisigothes, venant du Nord, suivie de l’invasion Arabe, venant d’Afrique. Si les premiers se sont installés définitivement en adhérant au christianisme, les Arabes, quant à eux, furent repoussés par les rois catholiques, après sept siècles de présence dans la péninsule. De nos jours, l’Espagne est l’un des pays d’entrée de la forte vague migratoire des pays d’Afrique subsaharienne, et des pays Sud-Américains. Pendant le XXème siècle, le pays a connu des pages tragiques de son histoire, dont la guerre civile de 1936 à 1939, suivie d’une dictature militaire, instituée par le Général Franco, qui dura presque quarante ans, jusqu’en 1977, et qui s’appuyait sur un parti unique, l’armée et le national-catholicisme. De nombreux attentats ont émaillé les velléités indépendantistes de l’ETA, (Organisation para militaire du pays Basque) de 1959 jusqu’à sa dissolution officielle en 2018. En 1977, à la mort du général, une monarchie constitutionnelle est mise en place avec le retour de la famille régnante des Bourbons. Le gouvernement est assuré par un premier ministre élu démocratiquement. Depuis, une puissante vague de liberté a transformé le pays, notamment dans le domaine religieux. Tous les cultes sont autorisés et libres, au même titre que le culte catholique. Cette liberté est favorable au développement du courant Protestant Évangélique. L’État espagnol est constitué de dix-sept communautés autonomes. Depuis plusieurs années, une partie de la communauté de Catalogne a exprimé son souhait d’indépendance. Des tensions parfois violentes ont eu lieu. Si le Castillan fut la langue fédérative pendant des siècles, les langues régionales connaissent un réel développement, telles le Basque et le Catalan. « Seigneur, nous te rendons grâces pour la liberté de culte que ce beau pays a retrouvé. Nous prions pour l’ensemble des communautés évangéliques, qui se sont développées ces trente dernières années, pour qu’elles travaillent à l’unité et à l’accueil des plus défavorisés. Nous te prions pour la paix et pour toutes les autorités du pays. Nous te prions pour les œuvres chrétiennes impliquées dans l’accueil des marginaux, des immigrés, des pauvres, des malades du Covid … afin qu’elles soient comme le bon Samaritain des Évangiles qui s’est chargé du blessé sur le bord du chemin. Nous te prions pour les diverses œuvres missionnaires soutenues par les Églises d’Espagne, soit en Afrique ou en Amérique du Sud. Amen ! » Avec amour, Paul Calzada
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Voici la courte histoire de l’un de mes cousins fort éloigné, Antoine Boulianne, soldat à la 85° demi-brigade d’infanterie de ligne. Celui-ci est né sur les terres des comtes de Foix, à Sabarat en Ariège, non loin de Rennes-le-Château, du château de Montségur et du château de Montréal-de-Sos situé au-dessus du hameau d’Olbier, sur la commune française d’Auzat, dans la vallée de Vicdessos (voir la carte). Cette région fut le territoire privilégié des Wisigoths (« Goths sages » ou « Goths de l’ouest »), des Fils de l’Ours héritiers du roi mérovingien Dagobert II, et plus tard des Cathares, réputés pour avoir possédé et protégé le Saint Graal durant la « croisade contre les albigeois ».
Avant d’avoir atteint sa 18° année, Antoine Boulianne entra en qualité de volontaire dans la 85° demi-brigade (85e RI), un régiment d’infanterie de l’Armée de terre française, à double héritage, créé sous la Révolution à partir du régiment de Diesbach, un régiment d’infanterie suisse au service du Royaume de France, et du 10e régiment d’infanterie légère créé à partir des chasseurs du Gévaudan. Boulianne ne tarda pas à partager la gloire dont se couvrit ce corps dans les premières guerres de la révolution. Après avoir déployé la plus grande bravoure dans plusieurs combats, il fit partie de l’expédition d’Egypte, pendant laquelle il mérita la réputation de l’un des plus intrépides soldats de l’armée.
Le 9 février 1799, les Turcs en grand nombre s’étaient retranchés dans une maison, d’où ils fusillaient les troupes sans qu’il fût possible de répondre à leur feu. Boulianne, irrité de ce qu’à l’abri des murailles, ces musulmans lançaient impunément la mort dans les rangs des Français, s’avança jusqu’à l’entrée de cette maison, en brisa la porte à coups de crosse de fusil, renversa les barricades qui empêchaient de pénétrer jusqu’à l’ennemi, et appela ses camarades, qui arrivèrent trop tard pour le seconder, car il venait de recevoir le coup mortel, mais assez tôt pour le venger. La maison fut prise d’assaut et les Musulmans passés à la baïonnette.
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La dernière lutte de Antoine Boulianne
En 1798 la France et l’Angleterre, dont la suprématie navale s’accroît, sont en guerre. La paix de Campoformio encourage Bonaparte, général des armées, à attaquer la puissance rivale par le biais d’une expédition en Egypte, gouvernée par les mamelouks et dont le sultan reste soumis à l’Empire ottoman. Si Bonaparte trouve dans sa passion de l’Orient le moyen de conserver sa gloire, cette expédition permet au Directoire d’éloigner un homme dont les succès militaires et la popularité sont jugés dangereux.
Soutenu par Talleyrand, le vainqueur de Rivoli part le 19 mai 1798 à la tête de 54 000 hommes, dont les généraux d’Italie ainsi que Kléber et Desaix. Plus de cent cinquante savants, ingénieurs et artistes les suivent. Militairement, l’expédition se révèle être un échec : après la victoire des Pyramides sur les mamelouks, la situation s’aggrave sous la pression de la flotte de l’amiral Nelson à Aboukir et de la seconde coalition.
Sur le plan scientifique, en revanche, les résultats sont extraordinaires : découverte de la pierre de Rosette à l’origine du déchiffrage des hiéroglyphes par Champollion, relevés topographiques, étude des arts, de la société, de l’architecture, de la faune, de la flore. L’Egypte est ainsi révélée au monde et l’Institut, qui lui est entièrement dédié, est fondé au Caire.
La fin de cette même année 1798 fut marquée par la conquête du royaume de Naples par le général Championnet, qui s’empara de la capitale, après deux journées de combats acharnés (22 et 23 janvier). A la prise de la porte Capuana, où les grenadiers, conduits, par le chef d’état-major Thiébault, enlevèrent à la baïonnette toute l’artillerie ennemie, Duhesme dit à cet officier que Championnet venait de nommer adjudant-général sur le champ de bataille :
« Voilà ce qui s’appelle arriver à un beau grade par une belle porte! »
Cependant, le ministère ottoman, travaillé par les agents britanniques, était resté abandonné aux dangereuses influences de l’Angleterre. Aussi, dans les derniers jours de l’année 1798, la Porte déclare la guerre à la République française et fait distribuer en Égypte un manifeste où elle appelle tous les défenseurs de l’Islam aux armes contre les Français. En même temps, deux armées turques se réunissent: l’une à Rhodes, l’autre en Syrie pour attaquer l’Égypte. Déjà, cette dernière armée a envoyé son avant-garde jusqu’à El-Arisch et forme des magasins considérables à Jaffa.
Les Français doivent prendre rapidement l’offensive. Bonaparte décide d’entrer en Syrie et de profiter de la saison d’hiver, pour franchir les soixante-quinze lieues de désert, qui séparent ce pays de l’Egypte. Le général en chef réunit aussitôt une armée de dix-huit mille hommes et marche en avant.
Le 10 février, le général Lagrange, avec deux bataillons de la 83°, un bataillon de la 75° et deux pièces de canon, formant l’avant-garde de Reynier, arrive devant le village d’El-Arisch, dont les maisons en amphithéâtre sont crénelées et défendues par deux mille hommes des troupes de Djezzar, pacha de Saint-Jean-d’Acre. Le général Reynier fait battre la charge ; à l’instant les trois bataillons d’infanterie se précipitent à la baïonnette et entrent dans le village. La résistance de l’ennemi est des plus vives. Plusieurs centaines de Turcs se sont retranchés dans un conak (grande maison), d’où ils fusillent nos troupes, sans qu’il soit possible de répondre à leur feu. Un brave soldat de la 85°, nommé Antoine Boulianne, irrité des pertes que les musulmans, à l’abri des murailles, font subir à son bataillon, s’élance contre cette maison, en enfonce la porte à coups de crosse de fusil, renverse les meubles entassés derrière cette porte pour empêcher de pénétrer dans l’intérieur du conak, et appelle à lui ses camarades. Ceux-ci accourent, mais déjà le brave Boulianne est tombé, frappé à mort. Les soldats de la 85° envahissent alors cette maison et passent tous ses défenseurs à la pointe de leurs baïonnettes.
Le château d’El-Arisch est aussitôt investi et capitule le 18 février. Quatre jours après, l’armée ayant la division Kléber pour avant-garde, se met en marche, afin de se porter sur Kan-Jounes, premier village de la Palestine, en sortant du désert. Le lendemain, le général en chef, avec son état-major, part d’El-Arisch, escorté par cent hommes à cheval et par l’escadron des dromadaires. En passant par Cheik-Zoé, il remarque avec étonnement que les fossés où les fellahs cachent leur blé et leur paille n’ont pas été souillés. On ne rencontre pas un seul soldat en arrière, ce que peut expliquer la crainte inspirée aux traînards par les Bédouins.
RÉFÉRENCES :
Louis-François L’Héritier (sous la direction de Pierre-François Tissot) : « Les Fastes de la gloire, ou Les braves recommandés à la postérité. Monument élevé aux défenseurs de la patrie ; par une société d’hommes de lettres et de militaires ». Tome premier. Raimond et Ladvocat libraires, Paris, 1818, pp. 219-220.
Dick de Lonlay (Georges Hardouin) : « Notre armée: Histoire populaire et anecdotique de l’Infanterie française depuis les Gaulois jusqu’à nos jours ». Garnier Frères, Paris 1890, pp. 341-342.
Philippe Le Bas : « Dictionnaire encyclopédique de la France ». L’univers pittoresque: Histoire et description de tous les peuples, de leurs religions, moeurs, coutumes, etc. Firmin Didot Frères, Paris 1841. Tome troisième, p. 190.
Malika Dorbani-Bouabdellah : « L’expédition d’Egypte ». Histoire par l’image, juillet 2009.
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Antoine Boulianne, mort au combat durant la campagne d’Égypte, mérita la réputation de l’un des plus intrépides soldats de l’armée (1799) Voici la courte histoire de l'un de mes cousins fort éloigné, Antoine Boulianne, soldat à la 85° demi-brigade d'infanterie de ligne.
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Brunehaut ou Brunehilde (en latin Brunichildis1), née vers 547 en Espagne wisigothique et morte exécutée en 613 à Renève (actuelle Côte-d'Or), est une princesse wisigothe devenue reine des Francs.
Dans les faits, elle va régner sur au moins un royaume mérovingien (Austrasie ou Burgondie) pendant 33 ans. Elle est aussi célèbre pour sa rivalité avec une autre reine franque, Frédégonde.
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