#rever+d'un+collègue
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iscambe · 2 years ago
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Nemesis
La loi des séries. Elle a commencé insidieusement il y a peu, fin juin. Et depuis, elle roule, ma poule !
J'ai refusé de monter dans le train qui devait à m'amener à Montpellier et me permettre de dispenser une formation pour des collègues sur 2 jours. Mi-juillet, j'ai reçu le courrier.
"Objet : Convocation à un entretien préalable à une éventuelle sanction disciplinaire
Madame, nous sommes amenés à envisager à votre encontre une mesure de sanction disciplinaire."
Rendez-vous le 10 août pour savoir à quelle sauce je serai mangée. Et passe de bonnes vacances Morgane, au fait !
Maman appelle hier soir "devine qui est là !" La petite voix au fond de mon crâne sonne l'alarme. Non non non non non ! Je ne l'écoute pas, je fais l'innocente, celle qui sait pas parce que ça ne peut pas être ça. "Ta soeur !"
Fuck. Ca fait 3 ans que je ne l'ai pas vue. Avant ça, ça faisait peut-être autant de temps. Je ne l'ai revue que pour l'enterrement de papi. Je n'ai pas eu le temps de me préparer mentalement, j'ai déboulé là-bas, effarée, pour constater de mes propres yeux que la personne qui me haït sûrement le plus au monde a débarqué sans prévenir personne. C'est fou tout ce que ça a remué en moi. Et ça n'a rien remué de joyeux, de positif ou de bien. J'ai mis un temps fou à m'endormir.
J'ai imaginé. J'ai vu mes parents se plier en quatre pour elle, afin de ne pas la froisser et la reperdre. Et me dire encore une fois "je suis désolée Morgane, tu es un dommage collatéral". J'ai vu sa jalousie mal placée, sa haine et son venin tout gâcher. J'ai vu mes parents se laisser faire et moi pas. Je me suis vue battre en retraite, petit à petit, jusqu'à lâcher l'affaire.
J'ai vu le passé se répéter, tout simplement. Et je ne comprends pas comment ça pourrait se passer autrement. Peut-on effacer 20 ans d'habitudes et d'envie d'un revers de la main ? J'ai déménagé de l'autre bout de la France pour eux, j'ai pardonné. J'ai demandé pardon aussi. Ce n'est clairement pas parfait et beaucoup de choses ne me conviennent pas (et ne leur conviennent pas non plus), mais on est ensemble. Et j'ai l'impression qu'hier à 23h, en débarquant à l'improviste, cette soeur de l'enfer a tout bousillé. A craqué la bulle avec un ongle toxique dégoulinant de poison et le laisse se répandre, l'air de rien, pour reconquérir le territoire.
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archeoenlutte · 5 years ago
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Le revers de la médaille n'est pas des plus reluisant
J'ai commencé à travailler dans le domaine préventif il y a quelques années. Je dirais que les débuts se sont bien déroulés, j'ai eu la chance de trouver régulièrement des emplois, et des contrats parfois longs pour rester dans la même structure. C'est toujours le cas, et j'estime avoir un peu de chance sur cet aspect. Toutefois, le revers de la médaille n'est pas des plus reluisant et je vais m'efforcer de planter le décor de notre activité, tel que je le vois. 
Je parle ici des services archéologiques de collectivités territoriales, structures que je connais le mieux pour y avoir travaillé ou pour avoir eu nombre de collègues contractuels évoluant auprès de ce type d'employeurs. 
Les contraintes varient fortement, mais j'ai pour ma part, observé que d’emblée la question du logement est un problème récurent. En effet, concernant les services archéologiques rattachés à des collectivités territoriales, l'obtention d'un logement de service durant la période d'embauche est quasi impossible, et il n'y a pas de subside de prévu pour aider le contractuel à se loger décemment. Je me retrouve donc à payer deux logements, ma résidence fiscale et un second “pied à terre” proche de mon lieu de travail. 
Compte-tenu des salaires - relativement faibles, allant du smic à vaguement 1800 euros pour un technicien suivant l'employeur, avec une ancienneté rarement prise en compte - cela a pour conséquence de réfréner au départ nombre de collègues. Quand ceux-ci le font, ils n'ont pas ou peu d'argent pour rentrer régulièrement chez eux. Par ailleurs, il faut se trouver un logement dans des villes ou en campagne, et bien sur un logement décent, ce qui est souvent loin d'être évident. Chacun sait la pression au logement dans certaines zones de notre pays, pour louer un bien, chacun sait la somme de papiers et justificatifs en tout genre pour obtenir “l'immense privilège” d'occuper quelques mètres carrés à l'année quelque part. Dans ce contexte, je vous recommande d'essayez de vous loger pour une durée de quelques semaines ou de quelques mois face à des propriétaires ne recherchant que de “bons” locataires à l'année - et avec un “bon” salaire, en CDI (rappel : je suis contractuel comme la majorité écrasante de mes collègues). Votre employeur ne vous aidera pas mais exigera, comme de juste, que vous soyez présent rapidement sur votre lieu de travail - souvent sans vous faire signer de contrat avant la prise d'activité et sans proposition de prise en charge pour votre premier déplacement à plusieurs centaines de kilomètres de chez vous. 
Des contrats courts de 2, 3 mois, dont on sait souvent à l'avance qu'ils seront renouvelés plusieurs fois compte-tenu de l'activité du service archéologique, mais que l'employeur maintiendra avec acharnement en contrat court reconductible,peut-être pour maintenir une vague pression qui n'a aucun sens. Un contrat de travail réclamé bien entendu par le bailleur. Bon courage… 
Les conséquences à cette question de la mobilité géographique sont simples. La vie de couple vacille, l'environnement amical s'étiole et s'ensuit le cortège classique du développement de pathologies d'ordre psychologiques (anxiété, dépression), du développement d'addiction en tout genre (drogue, alcool) et au final d'un changement d'orientation. Encore faut-il que les gens se rendent compte à temps du problème, car l'usure mécanique contribue - encore un facteur d'usure - à fortement restreindre les possibilités de ré-orientation au bout d'un certain âge. 
Pour ma part, si je tiens, pour le moment, par habitude et conviction pour l'utilité de mon métier, celui-ci a malheureusement entraîné sur moi-même des problèmes de santé divers.
Je pense que la nécessité que je ressens de travailler dans l'archéologie préventive ne doit pas occulter qu'il faut avant tout travailler pour son épanouissement personnel. Les conditions d'embauche - qui ne prennent pas en compte nos besoins personnels, je dirais même que les employeurs semblent savamment ignorer - contribuent à faire disparaître les acteurs de ce métier, de gré ou de force. Car si l'exercice du métier d'archéologue peut contribuer à cet épanouissement personnel, les conditions réelles de travail peuvent vite détruire des vies et faire disparaître toute trace de cet épanouissement. C'est ce que je vois depuis des années auprès de certains de mes collègues, sans évolution positive des choses. 
Par ailleurs, les dotations en équipement sont elles aussi variables, et il n'est pas rare de devoir s'équiper soi-même (une paire de chaussure de chantier digne de ce nom coûte rarement moins de 100 euros, une parka d'hiver 150 euros, polaires, pantalons de chantiers renforcés etc.). 
Ces éléments devraient nous interroger collectivement sur la valeur portée à notre travail, à la perception que les responsables d'unités archéologiques territoriales et leur hiérarchie ont des contractuels qui, de fait, font de gros efforts de façon systématique pour aider un service archéologique a faire une fouille, donc à faire rentrer de l'argent, et à justifier de son utilité auprès de son autorité de tutelle - car un service archéologique territoriale qui ne fait pas rentrer d'argent régulièrement représente juste une charge pour la collectivité… Mais de quels efforts s'agit-il ? Il s'agit du travail sur le terrain, dans des délais relativement courts, quelque soient les conditions climatiques. Il s'agit du travail en bureau, quand il faut traiter des données, parfois sans poste de travail attitré (ce qui nécessite de naviguer entre les bureaux parfois vides de leur occupant employé sur le terrain, ou dans certains cas de figure à utiliser son propre ordinateur). Mais aussi, et je dirais à égalité, un archéologue doit faire l'effort de se déplacer, loin des siens, pendant des semaines - à minima - faute d'avoir l'argent et les temps de transports décomptés sur son temps de travail, ce qui entraîne de forts dégâts psychologiques sur nombres de collègues. 
Visiblement, les personnes en CDI ou titulaires de la fonction publique qui rentrent chez eux tous les soirs ne comprennent pas particulièrement l'utilité - pour les autres - d'entretenir une vie sociale et affective de qualité. Pour autant, il semble nécessaire de leur rappeler que ces éléments sont indispensables à nos équilibres personnels et à l'exercice de notre discipline, si passionnante soit-elle. Et que cela ne constitue en aucun cas un aspect négociable de nos vies… 
Enfin, je constate qu'il est très compliqué de travailler sur des programmes de recherche fondamentale. Nombres d’entre nous aimeraient s'investir sur des thématiques portées par des universités ou le CNRS dans le cadre de programme pluriannuels de recherche, mais malheureusement, nos déplacements fréquents rendent la tâche ardue. Pourtant, cela constitue un autre facteur d’épanouissement personnel et cela à du sens. Épanouissement, car cela permet de remettre sa façon de travailler en perspective, cela produit une émulation intellectuelle entre des collègues n'évoluant pas dans les mêmes structures de tutelle. Sur cet aspect particulier, les aller-retours entre le terrain et les laboratoires sont riches d'apports respectifs (méthodologiques comme interprétatifs) et représentent donc une nécessité absolue pour l'évolution - dans le bon sens - de notre discipline. Du sens, car il ne faut pas oublier que nous sommes avant tout des chercheurs, et que vouer sa carrière à extraire des données du terrain sans participer à des programmes d'exploitation de celles-ci n'a justement… aucun sens.
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news24fr · 2 years ago
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Maxi Jazz, décédé à l'âge de 65 ans, était l'un des membres fondateurs du groupe britannique Faithless. À la fin des années 1990 et au début des années 2000, ils sont devenus l'un des plus grands noms de la musique de danse électronique, créant des compositions rave mondialement populaires telles que Insomnia, Dieu est un DJ et Nous venons 1.Chanteur et parolier charismatique du groupe, Jazz était une présence nerveuse, presque béate sur scène, capable de tenir des foules énormes dans la paume de sa main juste avec le regard de son œil ou en sauter sur place avec un doigt en l'air.Comme l'a reconnu sa collègue fondatrice de Faithless, Sister Bliss, il a également «donné un sens et un message» à la musique de type transe qu'elle a créée au cours de leurs années de base entre 1995 et 2011. Contrairement à certaines offres vocales associées à la culture de la danse, les mots de Jazz fréquemment fait preuve d'une conscience sociale qui stimule l'esprit aussi bien que le corps.Il est né Maxwell Fraser à Brixton, au sud de Londres, et a été élevé par ses parents jamaïcains dans la ville voisine de West Norwood, où il a vécu la majeure partie de sa vie. Il a pris son nom de scène en tant que DJ dans les clubs londoniens dans la vingtaine, travaillant également sur des stations de radio pirates telles que LWR.En 1984, il crée Soul Food Cafe, un collectif hip-hop basé à Brixton, extrayant des sons de sa vaste collection de vinyles sur lesquels de jeunes rappeurs londoniens prometteurs seraient chargés de fournir des voix. "Je leur donnais une cassette de beats et je disais 'Va et écris quelques mots...' il s'est souvenu. "[But] trois mois plus tard, vous n'avez pas vu ce gamin, et soit sa petite amie est enceinte, soit il va devoir aller au tribunal, soit il y a des conneries, et il n'a pas écrit les paroles. Donc c'était comme: 'Si je ne commence pas à écrire des paroles [myself] ici, je n'irai jamais nulle part », et c'est pourquoi j'ai commencé à écrire des mots.Faithless en 1998 : Maxi Jazz, au centre, Sister Bliss, à droite, et Dave Randall, guitariste du groupe entre 1996 et 1999. Photographie : Paul Bergen/RedfernsAvec Jazz maintenant à l'avant-plan, Soul Food Cafe a sorti trois EP sur son propre label Namu Records, en tournée avec de grands groupes tels que Jamiroquai et Soul II Soul. Mais leur succès a été limité et ils se sont dissous au milieu des années 90, ouvrant la voie à Jazz, alors à la fin de la trentaine, pour former Faithless avec ses compatriotes londoniens Sister Bliss (Ayalah Bentovim), Rollo (Rowland Armstrong) et Jamie Catto (qui est resté avec le groupe jusqu'en 1999) - tous environ 10 ans son cadet.Avec Bliss fournissant les mélodies et Rollo les remixes et la production, Jazz a proposé des paroles qui atteignaient parfois des sommets poétiques. "Je commençais généralement à écrire la nuit, et la plupart des mots qui sortaient au début étaient des ordures - des choses que vous ne montreriez même pas à votre mère", a-t-il déclaré. "Mais alors cela cesserait de venir de votre tête et commencerait à apparaître de votre cœur, et c'est là que ça s'est bien passé."Le premier album de Faithless, Reverence, sorti en 1996, comprenait les singles Salva Mea (avec des voix invitées de Dido, sœur de Rollo) ainsi que Insomnia. Les deux ont été joués sans relâche sur la scène rave d'Ibiza et se sont ensuite vendus à plus d'un million d'exemplaires chacun au Royaume-Uni, plaçant instantanément le groupe à l'avant-garde d'un engouement pour la musique de danse électronique. Insomnia a atteint la troisième place du classement des singles et est devenu populaire presque partout en Europe continentale, en tête des classements en Finlande, en Norvège et en Suisse.En tournée pendant plus d'un an après, Faithless est revenu pour faire son deuxième album, Sunday 8PM (1998), qui contenait God Is a DJ, une célébration du pouvoir de guérison semi-religieux de la piste de danse. Désormais une force majeure de la culture club
à travers le monde - ainsi que sur la scène musicale au sens large - ils ont suivi en 2001 avec leur troisième album, Outrospective, avec le single britannique n ° 3 We Come 1, avec les lignes d'ouverture mémorables de Jazz: " Toutes les saveurs subtiles de ma vie sont devenues / Graines amères et feuilles empoisonnées sans toi ». Leurs engagements live implacables comprenaient une performance sur la scène pyramidale de Glastonbury en 2002, suivie de tournées mondiales tentaculaires après la sortie de leur quatrième album, No Roots (2004), puis une compilation des plus grands succès en 2005, qui ont toutes deux atteint le numéro 1. en Grande-Bretagne.Jazz a apprécié l'expérience live - "Je trouve les studios difficiles mais les performances faciles", a-t-il déclaré. Mais en 2006, il était proche de l'épuisement professionnel et, Bliss et Rollo ayant récemment eu des enfants, le groupe a décidé d'appuyer sur le bouton pause après le cinquième album studio, À tous les nouveaux arrivants (2006).Le single Insomia , inclus sur le premier album de Faithless, Reverence (1996), s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires au Royaume-UniAprès une pause de quatre ans, le prochain album de Faithless, La danse, a atteint la deuxième place au Royaume-Uni en 2010, propulsé à la première place par les Rolling Stones. Il y a eu une autre apparition à Glastonbury cette année-là, ainsi que des concerts dans des stades à travers l'Europe, avant que Jazz ne fasse une dernière projection à la Brixton Academy en 2011 qui a été diffusée en direct dans les cinémas à travers l'Europe. Bliss et Rollo ont continué en tant que Faithless 2.0, et bien que Jazz les ait brièvement rejoints pour des performances en direct en 2015 et 2016, ils sont restés une équipe de deux personnes (avec des invités) depuis.Après Faithless, Jazz a créé son propre groupe plus traditionnel, les E-Type Boys, jouant un mélange de compositions autodidactes de blues, de funk, de soul, de jazz et de reggae qui mettaient en valeur sa virtuosité jusque-là cachée à la guitare. Ils ont fait de nombreuses tournées, notamment avec UB40.Sans prétention, toujours poli et bavard divertissant et enthousiaste, Jazz avait une nature paisible et amicale qui était guidée par un intérêt de longue date pour le bouddhisme, faisant de lui une figure bien-aimée dans le monde de la musique et au-delà.Intéressé par les voitures depuis son enfance, à la fin des années 90, il a obtenu une licence qui lui a permis d'utiliser sa nouvelle richesse pour participer à divers événements de voitures de tourisme. "La plupart des courses que j'ai faites étaient contre des pilotes professionnels, donc vous n'avez aucune chance - mais c'était tellement satisfaisant", a-t-il déclaré. "J'ai terminé 14e et j'ai frappé l'air." Fan du club de football Crystal Palace, il a été nommé en 2012 directeur associé à Selhurst Park, où il était une présence affable et bien informée dans la salle de conférence les jours de match.Plus tard, il passa souvent une partie de l'hiver britannique en Jamaïque, où il avait un petit studio dans l'ancienne maison de sa mère. Musicien de Maxi Jazz (Maxwell Alexander Fraser), né le 14 juin 1957; décédé le 23 décembre 2022
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bloomingtoad · 3 years ago
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Journée de merde
Je reviendrai plus tard sur ces notions d'amour de soi et d'acceptation de son corps parce que ce soir j'en suis incapable. Je suis une personne très colérique et je n'ai pas envie d'entrer dans les détails du pourquoi du comment, tout ce dont j'ai besoin à l'heure actuelle c'est de hurler. J'ai envie de hurler à m'en arracher les cordes vocales et ma colère est telle que je pense que je pourrais, si je n'avais pas un soupçon de maîtrise de moi, me blesser volontairement. Alors plutôt que de balayer d'un revers de main ce qui se trouve sur mon bureau (merci pour l'ordinateur très hautes performances mon chéri), j'essaye de prendre du recul, de m'isoler et d'analyser ce qui m'a mise en colère. Ce soir il n'aura pas fallu grand chose pour que je parte au quart de tour : la journée n'a pas été facile et chaque petite contrariété était déjà comme une grosse baffe dans la gueule (si quelqu'un voulait un langage correct, dommage !) mais j'ai respiré un bon coup et suis passée à autre chose seulement voilà, ce soir une fois le boulot fini je me suis décidée à descendre pour faire mon ''''''''sport'''''''' avec beaucoup de guillemets parce que c'est pas ce que j'appelle du sport. Je joue à Just dance entre 25 et 40 minutes tous les soirs, sur la console du salon et avec mon téléphone comme manette (pitié si quelqu'un d'Ubisoft lit ceci : non un téléphone ne peut pas faire office de manette sur Just Dance ! C'est tout pourri ! Qu'avez-vous fait ?!). Et cette après-midi au boulot, j'ai oublié de recharger mon téléphone. Pas de téléphone = pas de just dance. La solution la plus simple aurait été de prendre le téléphone de mon compagnon pour pouvoir jouer mais mon cerveau s'est éteint et je suis montée dans les tours à une vitesse fulgurante. Le boulot qui ne s'est pas bien passé, des collègues du travail de mon compagnon qui l'empêchent de bosser parce qu'eux mêmes n'ont pas fait leur part du taf, mon projet de dessin qui se déroule de manière catastrophique et puis... Le sport. Le sport qui ne se passe vraiment pas bien depuis plusieurs jours. Depuis plusieurs jours je constate que même en 30 minutes de danse ''intensive'' pour mon niveau, je ne transpire plus. Pas une goutte, je suis tout juste chaude alors que mon corps est fatigué, mes bras sont au supplice et mes jambes ne suivent plus la cadence La transpiration c'est ma clef pour me sentir bien et libérer un peu d' endorphines, pour me faire comprendre que ce que je fais sert à quelque chose et que je suis sur le bon chemin. Voilà maintenant 2 semaines que je fais ça au quotidien et ces 4 derniers jours ont été une réelle torture. Je suis aussi agile qu'un veau qui vient de naître, je me marche moi même sur les pieds, je perds l'équilibre, je n'arrive pas à comprendre les mouvements demandés, bref. Prenez un morse, mettez-lui un tutu et demandez lui de danser, vous aurez une image assez représentative de ce dont j'ai l'air et de comment je me sens en dansant. Je me sens boursouflée, empotée, grasse et gesticulante et tout ce que j'ai envie de faire, c'est arrêter, me replier sur moi-même et pleurer, hurler... Mon allure me terrifie, je ne me reconnais pas, je suis imposante, adipeuse, laide. Et j'ai ce souvenir de moi, jusqu'à mes 16, 17 ans, qui passait son temps à sauter dans tous les sens, mangeait ce qu'elle voulait et ne prenait pas un gramme. Je regrette cette silhouette fine que j'ai perdue sous des dizaines de kilos de graisse sans jamais réaliser à quel point mon corps devenait monstrueux. Oui j'ai traversé des épreuves qui ne laissent pas indemne, oui j'ai pris des claques dans la gueule mais pas plus qu'un autre. Et pourtant aujourd'hui j'en suis là, à me maudire, à me mépriser et presque à vouloir me mutiler pour retirer toute cette graisse qui ne semble pas m'appartenir. Je suis incapable d'avancer, de progresser, je me sens tellement vaine et démunie. Et je pense que la colère qui m'habite en permanence est avant tout dirigée contre moi-même. Je suis en colère avec moi-même depuis bien longtemps, pour m'être laissée aller, pour m'être laissée enfermer,
insulter, frapper, dénigrer et maltraiter. Toutes ces années de galère que j'ai laissée derrière moi m'ont en fait laissé un petit souvenir : ce cadenas posé sur la porte de mes habitudes et du système avec lequel je fonctionne. Et aujourd'hui je me méprise à n'en plus pouvoir me regarder dans une glace. Je fais tout en vain puisque rien ne réussi et je suis lassée de tous ces discours utopistes sur les échecs qui vous rapprochent du succès. Aujourd'hui est une journée de merde où je n'ai pas envie de croire que quelque chose de meilleur est possible pour moi. Alors ce soir je ne gigoterai pas mon gras devant la télévision. Ce soir je vais rester dans mon lit prostrée à pleurer comme une enfant de 5 ans qui n'a ni le courage d'en finir avec la vie, ni le courage de continuer à vivre. Allez, j'y vais.
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onzedieuxsouriants · 7 years ago
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Le Chevalier de Malbrisé
"Oyez ! cria en un sursaut Jeanne, surprenant toute la salle. Oyez ! Oyez la geste du Chevalier de Malbrisé."
Et ce disant, la barde rouge ouvrait large son bras invitant, redressait le torse et repoussait d'une main l'assiette contenant les reliefs de son repas. Aussi subitement que tous les jours précédents, l'histoire du soir commençait.
Oh, elles avaient mangé, comme toujours d'ailleurs, comme des reines. La visite, la rencontre d'un des sept bardes de l'Humanité était après tout un don du Onzième, un don trop rare, unique, bien souvent, à toute une existence. Avec un peu de cynisme, Charité songea, plantant ses coudes sur la table et se rentrant dans l'ombre juste derrière la conteuse, que la pauvre assemblée devait être bien malchanceuse que le sien se présentât sous les traits de Jeanne.
Elle ne l'avait encore jamais entendue, en plusieurs semaines de voyage, raconter une histoire plaisante ou de morale acceptable. Elle mettait dans ses récits des fioritures et des détours plus malins qu'intelligents, qui finissaient, invariablement, par embarrasser son assistance. Et elle sentait, sourdement, la jouissance mauvaise à troubler la paysannerie de la musicienne racée.
Charité n'aurait pourtant su la quitter, sans s'expliquer pourquoi, et elle tendait distraitement l'oreille. Elle n'avait pas encore entendu ce conte ci. Les curieux se rapprochaient, et, de dehors, des voix piaillantes appelaient au rassemblement. Un conte du barde rouge !
"Or donc, toussa Jeanne une fois satisfaite de la taille de son auditoire. Il était un Chevalier d'Argent, comme, peut-être, vous en avez vu ou verrez, que l'on nomma Chevalier de Malbrisé. C'était un homme de mince carrure, un être de foi, porté par sa croyance plus qu'un talent naturel pour le combat. Et sa pureté compensait, vous le verrez, amplement la banalité de son physique. Comme tous les membres des ordres, son nom était humble - Malbrisé vint plus tard. Non, on le nommait, à l'époque dont je vous parle, qui est fort reculé, Frère Pure Conscience. Comme de l'eau de roche, elle l'était, et sans menterie !"
Charité roula des yeux. La barde rouge prenait le plus malin des plaisirs à dénigrer tous ceux qui auraient dû se nommer ses collègues du culte, quoique d'ordres différents. Plus encore que le plus jaloux des impairs, elle semblait jubiler à l'idée d'enfoncer sa propre église sous un gras humus d'ironie moqueuse ininterrompue.
"Or, comme tous les Argentés, Pure Conscience appartenait à une compagnie. Le savez-vous, mes chers ? Ce que vous appelez ici compagnie, ce gai foyer, vos doux enfants, cette auberge bondée, tout ce village, même, n'est rien, oui, rien face aux compagnies des guerriers du Onzième... voyons ! Cent onze hommes et autant de destriers ! Nous ne compterons bien entendu pas leurs suites, car elles nuisent à la belle symbolique des nombres que mes impairs adorent, voyons: comptez bien quatre valets, un sergent et deux écuyers par beau-né, ainsi que des chevaux de remplacement, et juste, peut-être, un misérable petit écuyer par moins-né, ce qui nous ramène, tout de même, à bien plus que le bel et rond chiffre de cent onze. Néanmoins, notre héros, Frère Pure Conscience, allait seul, et sur la pire rosse que l'Humanité vit jamais naître. Il était un fils pauvre, oui, fils, comme vous, de la terre qui est la mère et l'épouse de Dieu. A onze ans - toujours, toujours ! Il avait été frappé de singulières visions de l'Infante - et comme l'on ne mangeait point de seigle encore en cette période, qui aurait pu causer une quelconque folie, il fut légitimé, et envoyé à la capitale par un impair qui espérait voir son village briller autant que l'armure rutilante dont il serait un jour vêtu.  Ainsi il avait grandi, d'abord dans les dortoirs miteux, avec les plus pauvres valets, avec eux, mais déjà au dessus d'eux, puis en tant qu'écuyer d'une cavalière tout à fait irremarquable, qui eut la bonne grâce de mourir jeune, et de lui céder lame, titre et haridelle. Ainsi, Frère Pure Conscience était le plus modeste des Chevaliers d'Argent de sa compagnie, et ne s'en vantait même pas ! Et il avait choisi, naïvement, un nom qui reflétait ce qu'il pensait savoir de lui - et non point ses ambitions, comme le faisaient tant de ses camarades. Ah, c'était un brave homme que le Frère Pure Conscience !"
Le moment horrible où les gens commençaient à sourire, et à se réconforter. Ils ne demandent pas grand-chose, foutue barde, crissèrent les pensées de Charité. Ils veulent juste de quoi se dire que le monde est meilleur que ce qu'ils croient, et ils veulent que leurs enfants rêvent de ce qu'ils pourraient devenir un jour. Et toi, tu vas leur donner ce qu'ils veulent, pour le leur retirer immédiatement des mains.
Jeanne se redressa, et mit carrément, mais gracieusement, les jambes sur la table. Elle prit son beau temps pour plier l'une sur l'autre, rajuster derrière son oreille une mèche échappée de sa queue de cheval, et se pencha vers l'audience attentive avec une moue sucrée.
"Un brave chevalier en belle armure, un peu bosselée et un peu rouillée car les valets, les sergents et les écuyers ont tout de même leur rôle à jouer, mais aussi un fils du pays, souvenez-vous. Un fils d'une belle région qu'il connaissait fort bien. Et comme beaucoup de sa compagnie la connaissait également, car on tend, chez les hommes d'arme, à regrouper ceux qui peuvent parler le même patois, ce furent eux que l'on envoya le jour où l'Impossible s'assécha dans cette région... oui ! Mauvais été, dont vos parents, leurs parents, et leurs parents avant eux, ne se souviennent pas, car des siècles ont passé. Mais sous ce terrible soleil, il y eut, croyez-moi ! Pis que des hérétiques et des malades mentaux à chasser, pour nos braves frères et soeurs surentraînés et suréquipés. Car, croyez-moi ou ne me croyez pas, la Féérie avait fait sa brêche !"
Il y eut des souffles retenus. Charité ne put, elle, contenir une pensée agacée à l'idée que ces braves gens tombaient, toujours, toujours, exactement dans le même panneau, tout les soirs. L'idée qu'ils fussent toujours une audience fraîche était difficile à assimiler. Ils se ressemblaient toujours, et leurs visages se mêlaient tant. C'était voir, soir après soir, la même personne tomber dans le même panneau: quelle différence que son nom ou la couleur de ses cheveux ?
La pensée qu'elle en viendrait peut-être un jour, comme sa méprisante maîtresse, à les prendre pour de stupides bêtes de somme, la fit se haïr et se mordre la lèvre. Elle ne serait jamais ce genre de barde, et bon sang, ils n'étaient pas les mêmes. Elle se blâma et s'effraya de ce biais de conscience. Si pour elle, c'était la vingt-deuxième soirée des mauvais contes de Jeanne la barde rouge, pour eux, c'était assurément, la première et dernière. Ils ne pouvaient pas savoir.
Et elle, Charité, ne les aidait jamais. Pourquoi pas, d'ailleurs ? Pourquoi ne pas interrompre Jeanne, couper le doux flot de sa voix fluide et tranchante comme une lame de rasoir, de sa propre voix si grosse, si bégayante ? Pourquoi ne pas, pour eux, se réapproprier ces histoires étranges dont elle ne savait rien ?
Non, comment ? Comment pouvait-elle ne pas être complice du mépris de Jeanne ? Elle l'ignorait totalement, et le peu qu'elle savait du revers de la médaille brillante que Jeanne présentait à ses audiences ne l'aidait pas. Elle était une prisonnière, comme eux, mais une prisonnière consciente.  
Eux, le temps d'une soirée. Elle, le temps de quoi ? Combien de jours encore, sur les routes ? Jusqu'à trouver le courage de fuir, et de se débrouiller seule dans le monde, à jamais ? Combien d'ans, si elle devenait sa successeuse, malgré elle ou à force d'épuisement ?
S'il y avait quelqu'un de méprisable dans l'assistance, conclut amèrement Charité, c'était bien elle-même. Trop lâche.  
Jeanne aussi était méprisable, un peu, songea t-elle en se corrigeant après quelques secondes. Mais la musicienne était tellement loin de tout ce que la jeune femme savait des hommes, qu'elle la comptait presque plus comme une force naturelle que comme une personne. Elle était une violente grêle de printemps, avec une très belle voix et de très belles jambes. Rien de plus. Elle ne parlait ni ne songeait comme personne.
"Et les créatures du Mal et d'Ailleurs se répandaient en l'Humanité. Oh, contenues, contenues, brièvement ! Car l'Impossible ne saurait être tari entièrement. Mais les cent onze, et leurs suites innombrables, se lancèrent à l'assaut. Maintenant, mes chers, il faut réaliser que des groupes de fées affamées d'âmes humaines et d'amusement se comportent bien différemment des cultes hérétiques et des fous auxquels nos chevaliers étaient habitués. Ils frappaient de nuit, intentionnellement: ils ne fuyaient même pas ! Et ils capturèrent, une nuit, au campement même de la compagnie, plusieurs dizaine de valets, d'écuyers et d'écuyères très beaux et très frais, qui dormaient paisiblement dans une des tentes des petites-gens en lisière du camp et qu'ils enlevèrent en silence. Au matin, la compagnie entendit des cris, des râles et des pleurs: les fées avaient retiré les baillons de ceux qui avaient survécu à leurs tourments, et narguaient, depuis les bois, les maîtres assoupis. Sitôt provoqués, sitôt en charge ! Vous seriez surpris du peu de temps qu'un guerrier courroucé met à enfiler son armure et à monter sur son destrier, quand son honneur est en jeu et qu'il est moqué. Oh, bien entendu, ils étaient également furieux à propos de leurs écuyers, de bons garçons et de braves filles qui ne le seraient jamais plus.
Or ce jour là, Frère Pure Conscience était des premiers à s'être préparé. Sans écuyer ni valet, il avait l'habitude, plus que les autres, de se préparer seul à la hâte, et il ne manquait point de bravoure. Sa haridelle même, une arrière-petite-fille de sa première rosse, semblait possédée de l'esprit des meilleurs chevaux à avoir jamais vécu. Il fallait les voir filer sur la lande ! Et ce n'était pas un mince exploit. Car déjà âgé, à l'époque, de la quarantaine, Frère Pure Conscience n'était plus tout jeune, pour un guerrier, et, lui de tempérament si doux n'avait jamais été ni plus vigoureux ni le plus habile aux assauts d'entraînement. Cependant, son coeur avait bondi pour la juste cause qu'il avait intimement faite sienne. Sienne seule, peut-être, entre tous ceux qui s'élancèrent au combat, car, comme je l'ai dit, la fierté est une amante exigeante, et qui ne tolère qu'assez peu la pitié ou l'amitié à ses côtés. De fierté, Frère Pure Conscience n'en avait jamais eu, depuis le jour où il était arrivé crotté de son village, jusqu'à celui-ci où il fusait, crotté, jusqu'aux taillis où riaient les fées et hurlaient les innocents pris au piège. Il n'était mené que par sa bonne nature, par son amour de la vie humaine outragé.
Il n'était point seul lorsqu'il chargea, et pourtant, il était devant, au fer de lance de la ligne de cavalerie. Il ne voyait pas ses pairs, et il s'en moquait bien ! Comme fou, il se trouvait pris d'ailes, comme possédé du démon du commandement. Et derrière lui, des hommes et des femmes plus jeunes et forts que lui volèrent également à l'assaut, car ils ne se laisseraient point dépasser par un chevalier paysan sur une haridelle.
Il y eut un choc, des animaux et des bêtes contre le bois, et les cris. Qui n'a point vu une fée se battre n'a jamais connu les cauchemars ! Car dans les bosquets traîtres, elles avaient tendu des ronces et des épieux sur lesquels le beau sang des preux fut versé. Des câbles de toile d'araignée enchantée, fins comme des rasoirs, tranchaient les jarrets des montures, et des martyrs empalés, toujours vivants, formaient des boucliers larmoyants qui brisèrent la charge des chevaliers.
Ainsi les Chevaliers d'Argent si rutilants connurent-ils la guerre.
Ainsi Frère Pure Conscience connut-il l'horreur, et sentit sous ses jambes sa haridelle se dérober, les genoux fauchés par les ronces.
Et il se battit vaillamment ! Quoique sa main tremblât: il n'avait jamais tué. Quoique son bouclier se fendit: il fatiguait. Quoiqu'encore, son âme se questionnât: n'étaient-ils point piégés ? Et ils étaient piégés, car la forêt avait fendu l'implacable ligne des chevaux, et réduit à néant le violent avantage des guerriers du Onzième. Ils étaient enfermés dans les bois, et les bois, chacun le sait, appartiennent à la Féérie."
Déjà, les descriptions de Jeanne avaient généré quelques grimaces dans l'audience. Charité, la bouche tordue sur le côté, attendait. Attendait le moment où le héros deviendrait le méchant.
"Et encore, encore, il se battit ! Et de gloire, il ne vit que les corps mutilés des valets et des écuyers, piétinés par les sabots de leurs propres maîtres. Et les têtes tranchées des chevaliers, elles-mêmes, roulées à terre. Et des corps des fées ? Rien ! Rien ! Des rires et des fragments d'yeux vite réfugiés dans les canopées ou derrière les buissons, toujours évadés, n'apparaissant que pour frapper dans le dos encore un de ses camarades, l'insulter dans la langue universelle de la haine, ou le moquer d'un claquement à l'oreille.
Et encore, encore, il se battit. Son souffle devenait rauque." Et la barde inspira, expira violemment. Elle haletait, le regard en feu, lointain, fixé sur un point au delà de la pièce, plus intense que Charité ne l'avait encore connue. Elle reprit après avoir dégluti, d'un grognement lourd:
"Haaa, haa... et son poing devenait faible, son armure lourde de sang, ses jambes humides de pisse, et toujours, la bataille continuait, et les chevaux agonisants hennissaient en déchirant le monde de leurs cris. Et il vit ce que les fées avaient fait, et il reconnut certains des visages qui le poignardaient de leurs mots, et il pleura, oui, après avoir versé tout le reste, il continua de se vider, et il versa de grosses larmes qui refusèrent de s'arrêter.
Et encore, encore, il se battit. Car rien ne finissait. Lourde, lourde, son armure, terriblement tranchante, son épée, quoiqu'il ignorât même s'il avait tué ne fut-ce qu'une fois. Le monde était zébré de noir et vert sur bleu et rouge: nuit et nature sur ciel et sang. Et argent... ah, bel argent terni, qui encore se battait ! Et quand il fut à genoux, il se battit encore, et quand son épée sauta de ses mains, encore, encore, et quand les fées furent sur lui, il se battit encore.
Et encore, encore, il se battit, et c'était en la Pure Conscience qui lui donnait son nom qu'il se battit."
Charité baissa les yeux. Les ongles de Jeanne crissaient dans la table. Dans, oui, enfoncés, saignants.
"Le mal que font les fées aux hommes, nul ne le sait, et quand bien même le sus-je, je ne le répèterais point, fit-elle, avec un sérieux grave. Mais elles le lui firent, néanmoins, à leur façon, qui est si dure, pour un chevalier déjà âgé et déjà blessé, qu'elles l'approchèrent de la mort. Car voyez-vous, agnelets, le plus grand mal des fées n'est pas leur venue d'Ailleurs. C'est leur venue d'Ici. Qui est pris est gardé, comme certains des écuyers et des valets l'avaient déjà été. Et Frère Pure Conscience, jugeaient-elles, feraient, une fois brisé, la plus splendide des fées de la douleur. Elles le torturèrent en âme et en corps, et en corps plus qu'en âme, car, pénétrant son esprit blessé et effrayé, elles durent s'arrêter au sanctuaire de sa Pure Conscience, qu'elles ne parvinrent pas à violer. Alors elles se contentèrent des choses qui ont des noms mais que je ne décrirai point: la danse d'eau, la danse de fer, et la danse de plume. Ou encore le jeu de la grande chaîne, et le supplice du roseau de verre, qui sont de bien trop beaux mots pour les maléfices qu'ils représentent.
Et ceci dura, alors qu'autour d'eux tous les autres chevaliers de la charge avaient succombé, fui ou péri depuis longtemps.
Et finalement, oui...
Finalement, le Frère au tempérament si doux, oui, le si brave et innocent !"
Charité se mordit violemment la lèvre en attendant la chute. Mais quelque chose était différent, cette fois. Plus profondément malaisant, encore, que les leçons sans morale des soirées précédentes.
"... périt. Et il sentait déjà la fraîche et si petite main de l'Infante se poser dans la sienne pour le guider vers le Onzième, car il était un juste.
Mais ses tortionnaires jaloux l'en arrachèrent. Avec de sombres maléfices, ils tissèrent ses chairs pour les réparer, forçant, malgré lui, son corps mourant à reprendre vie.
Et ils recommencèrent. Alors Frère Pure Conscience se perdit en lui, en ce qu'il était, et se baigna dans la lumière de son âme inviolable. Il ne sentait, déjà, presque plus rien, car il vient un point, n'est-ce pas ? Où la douleur se couvre elle-même, où les sens brûlés ne parviennent plus à rien. Méditant, naïvement, comme il l'avait fait tous les jours sans raison depuis trente ans, il protégea son esprit des griffes rageuses de la Féérie, alors même que son corps était profané et tiré à hue et à dia dans leurs jeux insensés.
Il n'était plus là. Il attendait la mort.
Et, de nouveau, elle vint. De nouveau, la main fraîche de l'Infante, et de nouveau !"
Les phalanges de l'autre main de Jeanne percutèrent violemment la table.
"De nouveau, il en fut arraché par les soins mauvais des gobelins acharnés. On dit, on m'a dit, oui, qu'il tint encore onze jours et onze nuits.
Mais en vérité, une journée suffit à broyer une vie. Il ne faut pas beaucoup d'heures pour mourir, même trois fois.
Lorsqu'il s'en fut enfin, trop vite cette fois pour que la fourberie magique de ses tortionnaires ne le ramène à la vie, on entendit dans le bosquet dévasté une litanie de cris de fureur inhumains.
Puis les fées s'en furent, et abandonnèrent leurs jouets brisés au milieu des ronçailles et des fleurs qui se refermaient dans le soir. Car les fées ne sont pas patientes, et mauvaises perdantes."
Elle marqua une pause, comme elle aimait souvent à en faire pour casser son récit et inspirer l'impatience. Des yeux ronds clignèrent. Deux mères avaient plaqué leurs paumes sur les oreilles de leurs enfants, mais la majorité de l'audience était encore en train d'assimiler les images d'horreur de la barde, qui lentement, leva son index blanc devant ses lèvres entrouvertes. Sa queue de cheval s'était défaite en mèches sauvages sur ses épaules, et son regard flambait encore d'une dernière braise. Moins rauque, plus douce, de nouveau, elle reprit.
"Pourtant, pauvre être, le corps du chevalier se dressa encore une dernière fois. Trois fois avait-il cogné à la porte de la mort, et trois fois il avait cru les voir s'ouvrir. Mais il n'avait senti la main de l'Infante le guider vers Dieu que deux fois. A la troisième, qui sait ? Peut-être s'était-elle lassée, peut-être avait-elle été appelée ailleurs. Mais elle l'avait laissé, et le Chevalier de Malbrisé s'éveilla au milieu des corps de ses compagnons. Infusé en corps de la sombre magie elfique, et pourtant toujours pur en âme: mal brisé ! Mal brisé se découvrit-il dans le miroir des cuirasses abandonnées, dans le lustre rouillé de sang des épées et des lances de ses camarades.
Le mort, le vivant, se dressa dans la forêt silencieuse. Ses plaies étaient vives, mais la douleur était morne, et son esprit demeurait en paix. Touché et changé par la Féérie, oui, mais non point de la façon dont la mauvaise l'entendait.
Béni et maudit par le Onzième, il s'agenouilla et pria. Onze jours, il pria, sans respirer, ni manger, ni même pleurer, car ses larmes s'en étaient allées avec son sang désormais figé. Au onzième jour, il prit les armes de ses camarades, honora les corps du mieux qu'il le put, et enflamma le bosquet maudit.
Et le Chevalier de Malbrisé, sans monture, sans compagnons et sans vie s'en fut sur les routes qu'il hante encore à ce jour, puni pour sa volonté exemplaire."
Une fillette perplexe leva avec violence la main. Le reste des paysans se grattait la tête. Un sort retombait sur la salle et on murmurait, marmonnait. Jeanne leva d'une pichenette l'index vers la gamine pour l'autoriser à briser le silence.
"-Il est méchant ou gentil alors ? demanda l'enfant avec un froncement de sourcils. Le culte était très clair à ce sujet: ce qui est monstre est mal, et ce qui est Onze est bon. Et la barde rouge, humble représentante de l'un des grands ordres religieux, lui répondit tout aussi clairement:
-Oui."
Pour s'en aller, d'un pas glissé-coulé, juste entre les bras des gens, juste avant que la foule ne se referme, laissant, une fois de plus à sa compagne le rôle d'interprète-philosophe-diplomate forcée qui semblait un si indispensable addendum à toutes ses histoires.
---
"-Maintenant, soyez honnête, ma p'tite grande dame, fit Charité, les joues gonflées d'agacement et le front en sueur d'avoir bataillé à moraliser, une fois de plus, le récit de la barde rouge pour les oncles outragés. Vous le connaissez-vous, votre type ?
-Oh, vous êtes enfin là. J'allais partir sans vous. Qui donc, ma doucette, qui donc devrais-je connaître ? Il y a beaucoup de 'types' en ce beau monde.
-Le chevalier. Vous aviez..."
Maintenant qu'elle la confrontait et que l'air du soir rafraîchissait sa sueur, Charité n'était plus aussi certaine de la tournure à adopter pour ne pas être ridicule dans sa question. Jeanne avait chaque soir un nouveau récit d'êtres fantastiques, une connaissance presque illimitée des incursions du Mal en les terres humaines, un passé plus qu'incertain... et c'était elle, Charité, qui rougissait de la questionner ? La vie était réellement injuste.
"-... enfin, je l'ai senti, vous étiez différente ce soir. Comme si, comme si... comme...
-Si je connaissais ce pauvre Chevalier de Malbrisé ? Aigrelette, que t'ai-je dit des histoires, mh ?
-Qu'elles ne servent à rien, qu'elles sont essentielles à la civilisation, qu'elles mentent forcément, qu'elles ont toujours une part de vérité..." Fit la jeune femme avec agacement, sentant une nouvelle conversation qui ne menait nulle part, quoique la barde eut aisément deviné son sujet.
Charité s'occupa à seller son âne, bottant gentiment du coude son arrière train. La vieille bête trouvait bien plus à son goût l'avoine de l'auberge que l'odeur fraîche de la route nocturne. Jeanne, quant à elle, avait dû finir de se préparer à partir il y avait déjà plusieurs minutes, alors que la jeune femme se battait encore avec les familles épouvantées et les poivrots amusés. Du haut du beau cheval, en amazone moqueuse, elle penchait la tête pour observer sa compagne se démener avec sa monture rétive. Même l'oeil du gris racé semblait rire des déboires d'une inférieure.
"-Et arrêtez de me fixer. Je veux juste savoir. Si je dois raconter des histoires avec vous un jour, je veux savoir comment vous y touchez, et ce que... vous...
-Voulez ?
-Foutez. Voilà, c'est ce que j'aurais dû vous d'mander y'a vingt jours. Qu'est-ce que vous foutez avec moi, et qu'est-ce que vous foutez de manière générale ? Onze ! Pas un soir sans qu'vous fassiez pleurer un mioche ou sa mère ! Et ces histoires. C'était différent, ce soir, non ? Ça vient d'où ?
-La science d'un barde, entama Jeanne alors que sa jolie monture commençait doucement à faire sonner ses sabots sur les pavés d'un pas tranquille, est grande. Certaines m'ont été données, certaines, je les ai arrachées, et d'autres encore, oui, ont été vécues par moi. Tu hériteras beaucoup, si je te prends jamais pour apprentie.
-Je suis pas encore votre apprentie ?
-Tu n'es que ma servante."
Charité grogna sourdement en se hissant sur sa selle et planta, assez méchamment d'ailleurs, ses talons dans les flancs de l'âne pour toute réponse. La route pavée se mit à défiler sous elle.
Les cheveux rouges de la musicienne flottaient toujours au vent, en désordre.
"-Ah, ne te vexe pas, doucette, c'est bien trop facile. Le plaisir n'est jamais facile. Et tu le sais, c'est la sagesse qui le dicte: tu dois observer et comprendre ! Et vice versa. Pour l'heure, tu es nourrie, n'est-ce pas ? Et protégée, bien plus que tu ne le serais avec un bataillon de Chevaliers d'argent.
-Sauf votre sainteté, j'suis protégée que du moment que les gens sont des bons croyants, et pas rancuniers. Si on tombe sur des hérétiques, votre p'tite voix et tout votre sacré sacré serviront pas à grand-chose.
-Je connais aussi des histoires hérétiques, sais-tu ?
-Onze !
-Arrête de blasphémer, mon enfant." fit Jeanne en se retournant spécialement pour lui offrir la vue de la demi-lune ironique de ses dents.
La nuit retomba sur leurs fronts quelques minutes. L'air frais calmait toujours invariablement les joues en feu de Charité, et adoucissait les moues narquoises de Jeanne. Les ténèbres brouillaient ses traits, et la rendait presque telle qu'elle aurait dû être, sage, patiente, guide et intemporelle. Ce fut d'ailleurs finalement la barde qui brisa le silence, elle qui pourtant de jour s'amusait à laisser Charité fumer de frustration.
"Frère Pure Conscience, oui, et non. Nous étions, si tu veux, du même pays, et sa rumeur hantée traînait de longue date dans ma région natale. Son histoire est peut-être la première des miennes. La plus étrange, et certainement celle pour laquelle j'ai, moi aussi, pris les routes. Pour tout t'avouer, petite, j'ai passé presque cinq ans obsédée par le sort du Chevalier de Malbrisé, du moment où j'ai su son histoire...
-Jusqu'à celui où... ?
-Jusqu'à celui où je l'ai embrassé."
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houssemaouar · 7 years ago
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@theblackwook 😘
On dirait que le monde entier veut lui faire des câlins. Ses collègues clament leur admiration, le public lui offre des ovations en plein match, son chirurgien (devenu un proche, forcément) voudrait que tous les gamins l'affichent en poster dans leur chambre. À force de batailles homériques sur le court et en dehors, Juan Martin Del Potro est devenu, à 29 ans, la flamboyante incarnation de la résurrection sportive. Qu'il est loin le joueur des débuts, géant (1,98 m) brut de décoffrage et pas franchement charismatique, qui, en remportant l'US Open 2009 grâce à son coup droit surpuissant et son jeu sans émotion, vint perturber l'indéboulonnable Big Four (Nadal, Federer, Djokovic, Murray). Ensuite, le corps a craqué. Quatre opérations du poignet en cinq ans (une du droit en 2010, trois du gauche entre mars 2014 et juin 2015), des convalescences qui n'en finissent plus, une carrière en pointillé, la 1 041e place du classement ATP en janvier 2016. Et puis, quand plus personne ne l'attendait, surgit l'année de la renaissance : la médaille d'argent des Jeux de Rio, en finale face à Murray, après avoir vaincu Djoko et Nadal au terme d'un match marathon, une wild-card honorée d'un quart de finale à l'US Open, et, pour couronner le tout, la victoire en Coupe Davis, une première pour l'Argentine. Rare en interview, Del Potro, désormais 11e joueur mondial, a accepté, pendant le Masters de Bercy, de mettre des mots sur ce parcours hors norme. Tandis que la bande à Noah tente, ce week-end, face à la Belgique de succéder à l'Argentine, il raconte l'enfer et le paradis. Après une année 2016 si intense, comment avez-vous vécu la saison 2017 ? Un peu différemment, forcément. J'ai plutôt bien terminé cette saison (demi-finales à l'US Open après une victoire contre Federer, finale à Bâle, titre à Stockholm), alors qu'elle avait, en toute logique, mal commencé. Émotionnellement, l'année dernière fut incroyable, c'est ce que j'ai vécu de plus fort dans toute ma carrière. Il a fallu la digérer. Je ne m'attendais pas à pleurer de joie aussi souvent ! Aujourd'hui, je suis content car je me sens en forme, mon poignet va bien, j'ai pu enchaîner les tournois et je me rapproche de nouveau des premières places. J'ai l'impression que le tennis est bien décidé à m'accompagner pour quelques années encore. Si vous deviez choisir le souvenir le plus fort de cette folle année 2016 ? Pfff, il y en a tellement... L'image la plus forte pour moi, je crois que c'est ma victoire en demi-finales des Jeux Olympiques, quand je m'allonge sur le court après la balle de match contre Rafa (Nadal). Ensuite, je me relève et je pars me jeter dans la foule, étreint par tellement de gens. Ce fut vraiment bouleversant. Et puis, pour terminer l'année, la victoire en Coupe Davis face à la Croatie, à Zagreb... Oui, la première dans l'histoire de mon pays. Ça aussi, quelle sensation exceptionnelle ! La communion avec les Argentins fut tellement forte. Je n'oublie pas non plus l'émotion que j'ai ressentie quelques mois plus tôt lors de mon retour au tennis, en février, à Delray Beach en Floride. En fait, chaque match remporté l'an dernier, je l'ai vécu avec intensité. J'ai été tellement mal avant de retrouver les courts...
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Son souvenir le plus fort en 2016 ? «Ma victoire en demi-finales des JO, quand je m'allonge sur le court après la balle de match contre Nadal.» L'Argentin décrochera la médaille d'argent après sa finale perdue contre Andy Murray 
Depuis votre retour, il semble s'être créée entre le public et vous une relation privilégiée... Quelque chose d'unique. Je crois que les gens apprécient vraiment la valeur des efforts que j'ai fournis pour revenir. Des gamins, des personnes âgées, tant de monde, viennent me parler de mon histoire. Ils me disent qu'elle les a touchés et que je peux leur servir d'exemple. Malgré tous les sales trucs qui me sont arrivés, malgré les opérations et les moments de dépression, je n'ai jamais baissé les bras. Je n'ai jamais cessé d'essayer de revenir. Les gens ont l'air contents de me voir heureux. Et de mon côté, maintenant que je me sens bien, je prends un grand plaisir à partager avec le public. Plus qu'avant ? Ces épreuves ont changé le joueur et l'homme que vous êtes ? On change tous. Regardez Roger Federer : jeune, il avait les cheveux longs et cassait des raquettes. Aujourd'hui, c'est un monsieur sur le court et en dehors. Moi, j'ai toujours été passionné, j'ai toujours aimé partager et rigoler avec les fans. Mais quand tu es sans cesse tout en haut, tout devient automatique. Ta carrière est tournée vers la recherche de la perfection : tu ne penses qu'à gagner, gagner et gagner. Dans les premiers mois qui ont suivi ma première blessure au poignet gauche (opérée en mars 2014), c'est le tennis qui me manquait beaucoup. Ensuite, c'est l'absence du reste qui a commencé à me rendre très triste : le public, l'ambiance autour des courts, les voyages, les autres joueurs... Mon métier tout entier me manquait. Aujourd'hui, je profite de tout : le simple fait de jouer un match est devenu super précieux à mes yeux. J'ai été si près d'abandonner. De ces années de galère, quel fut le pire moment ? Après ma deuxième opération au poignet gauche, en 2015. Dans la foulée, j'ai fait énormément d'efforts pendant la rééducation et malgré ça, je ne pouvais pas rejouer car la douleur ne partait pas. Là, j'ai dit à mes proches que c'était trop de souffrance. Je n'en pouvais plus de toutes ces nuits passées à pleurer, de toutes ces journées passées sans avoir la force d'avancer. C'était trop dur de continuer d'essayer de revenir. Envisagiez-vous alors de prendre votre retraite et de vous consacrer à votre autre grande passion, l'architecture ? En tout cas, il était temps d'envisager de faire autre chose. À chaque fois que j'allais au lit plein de tristesse, je me disais que c'était peut-être la fin de ma carrière et que la vie devait continuer malgré ça. Mais j'étais si jeune, je n'avais que 27 ans. Un matin, je me suis réveillé chez moi, à Tandil (la ville d'Argentine dont il est originaire, à 350 km au sud de Buenos Aires), et j'ai parlé avec mes parents, ma sœur et quelques amis. Je leur ai dit : «Allez, je vais essayer une fois de plus.» Puis j'ai appelé mon médecin aux États-Unis pour lui annoncer que je voulais tenter une troisième opération. On l'a fait, et voilà, je suis là (il rit) ! Vos proches ne vous ont pas déconseillé d'insister ? Si, bien sûr. Parce que pour mes proches, je ne suis pas un joueur de tennis mais une personne comme n'importe quelle autre. Qui à l'époque était très triste parce qu'en pleine souffrance. Ils n'arrêtaient pas de me dire qu'ils voulaient juste me voir heureux, avec une raquette à la main si possible mais sinon, tant pis. Ils m'ont aidé à chercher d'autres activités pour retrouver le bonheur. Mais je n'y arrivais pas, la tristesse était toujours là. Je ne pensais qu'au tennis, je ne cessais de me dire que j'étais trop jeune pour arrêter. Mes proches ont toujours soutenu toutes mes décisions. Alors, quand j'ai décidé de passer une nouvelle fois entre les mains du chirurgien, ils m'ont dit : «O.K., on essaie de nouveau.» Mon entourage a beaucoup compté dans mon retour.
«Mon revers est à 80% de ce qu'il était autrefois. Je ne suis plus très loin de le retrouver, ça me motive pour les années qui viennent»
À ce moment-là, il paraît que vous avez reçu une vidéo qui vous a fait beaucoup de bien... J'étais aux États-Unis, j'attendais cette troisième opération. J'étais mort de trouille à l'idée de retourner sur le billard. Là, un coiffeur bolivien m'a envoyé une vidéo pour me transmettre de la force. Après un accident, il avait perdu plusieurs doigts. Il me racontait que pendant longtemps, il avait été très déprimé, mais qu'ensuite, il était reparti de l'avant. La passion de sa vie, c'était la coiffure, et il voulait absolument continuer d'exercer son métier. Sur la vidéo, on voyait comment il avait adapté sa technique de coiffure, en travaillant avec les doigts qui lui restaient. J'ai trouvé ça tellement fort ! Ça m'a remonté le moral et m'a beaucoup aidé à affronter l'opération. De votre côté, vous avez dû adapter la technique de votre revers en raison de la fragilité de votre poignet gauche... (Il sourit.) Oui. Forcément, mon revers n'est plus aussi bon qu'autrefois, parce que trois opérations, ça laisse des traces, et que je continue d'avoir des douleurs au poignet. Au début, je ne jouais qu'en slice pour ne pas avoir à trop solliciter ma main gauche (il est droitier). Il fallait éviter les mouvements extrêmes. Peu à peu, j'ai pris confiance et j'ai de moins en moins eu peur d'avoir mal. J'ai gagné de la force et du courage. Aujourd'hui, techniquement, je dirais que mon revers est à 80% de ce qu'il était autrefois. Je ne suis plus très loin de le retrouver totalement, ça me motive pour les années qui viennent. Votre poignet nécessite encore beaucoup de soins ? Oui, avec mon physiothérapeute, on fait de longs exercices d'échauffement et d'étirement. Autour de deux ou trois heures par jour, tous les jours. C'est beaucoup de travail, mais je pense que ça vaut vraiment le coup. Ce poignet est tellement important pour moi. Je dois en prendre soin comme si c'était ma raquette. À votre avis, d'où vient votre force mentale ? (Il réfléchit.) Elle est naturelle chez moi, je crois. Ce sont des choses qu'on m'a inculquées tout petit : lorsqu'on veut vraiment obtenir quelque chose, il faut absolument faire des sacrifices et des efforts. Quand tu as appris ça jeune, ta façon de grandir et de penser est forcément différente. Jamais rien ne m'a été offert sur un plateau. J'ai toujours dû lutter. Je n'oublierai jamais les difficultés que ma famille et moi avons traversées pour réussir dans le tennis. À quoi ressemblait votre enfance ? Chez moi, il n'y avait jamais rien en trop. Juste ce qu'il fallait pour manger, étudier et faire du sport. Au départ, le tennis était un sport difficile d'accès pour nous : les raquettes sont chères, les bonnes tenues aussi, il y a beaucoup de voyages. Je n'avais aucun soutien extérieur pour me lancer. Mon père travaillait énormément dans son cabinet de vétérinaire pour pouvoir m'emmener aux tournois les week-ends. C'est grâce aux immenses efforts de mes parents, et à tous les miens, que j'ai pu vivre une vie agréable. Je connais le prix de chaque chose. Je tiens vraiment à enseigner ça à mes futurs enfants : sans sacrifice, on n'obtient rien.
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Et de trois... Au total, Del Potro a subi trois opérations du poignet gauche entre mars 2014 et juin 2015 
Cette force mentale, ne la devez-vous pas aussi à «El Negro» Gomez, votre tout premier coach à Tandil, une petite ville d'où sont sortis plusieurs joueurs de tennis professionnels ? (Il rigole.) Oui, c'est un excellent formateur de joueurs de tennis (Juan Monaco, Mariano Zabaleta et Maximo Gonzalez notamment). Sa méthode, c'est de travailler très dur. Dès notre plus jeune âge, on passait énormément de temps sur le court ou à taper seul contre un mur. Avec lui, on s'entraînait tout le temps. Le dimanche, on jouait aussi. Et s'il pleuvait, il fallait vite trouver un endroit couvert pour s'entraîner. Ce bel apprentissage nous a aidés à devenir un peu plus humbles et sereins. Votre enfance a été marquée par un événement tragique : la disparition de votre sœur à l'âge de quatre ans, lorsque vous en aviez deux... (Il prend une grande inspiration.) C'est un sujet extrêmement délicat. Ce que je sais, c'est que depuis là où elle est, elle me guide, elle prend soin de moi et me donne beaucoup de force pour pouvoir faire ce dont j'ai envie. La religion vous a-t-elle aidé à surmonter les moments difficiles ? Chez moi, nous sommes des catholiques très croyants. Quand j'étais très mal, il m'arrivait de me demander : «Mais pourquoi tout ça m'arrive à moi ?» Je m'accrochais alors à l'idée que, là-haut, ils voient tout et savent pourquoi les choses arrivent. Je crois qu'avec le temps, chaque événement de la vie trouve sa place et que celui qui mérite de belles choses finit par les obtenir. Aujourd'hui, jouez-vous avec la peur de vous blesser à nouveau ? Non. Même si ça reste une question super compliquée pour moi, j'ai intégré l'idée que les blessures font partie de notre métier, au même titre que les voyages. Pratiquement à chaque match, je ressens des douleurs. Il faut juste s'habituer à elles, jouer avec elles et essayer de gagner malgré elles (il sourit). Qu'attendez-vous de la suite de votre carrière ? Si je devais classer mes objectifs, je dirais : en priorité, la santé ; ensuite, le plaisir ; et enfin, le classement. J'ai réussi à terminer la saison parmi les quinze meilleurs joueurs mondiaux. Dans les six premiers mois de l'année prochaine, je n'aurai pas beaucoup de points à défendre. Je peux en profiter pour essayer de faire mon retour dans le top 10. C'est bizarre, quand même, parce qu'il y a un an, je n'aurais jamais envisagé un tel défi. Mais bon, comme j'adore tenter des choses incroyables...
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lerepondeurdesinsoumis · 5 years ago
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Le gouvernement, bien entendu, a maintenu l'abrogation de l'ISF
Avant de donner l'avis du groupe CRCE sur la première partie du budget 2020, qui ne laisse, vous l'imaginez, aucun suspens, je voudrais dénoncer solennellement les conditions inacceptables d'examen par le Sénat de la loi de finances. Ce n'est pas tant le nombre d'amendements qui pose le plus gros problème, même si cette inflation devrait nous amener à réfléchir à nos méthodes de travail.
Mes chers collègues, nous venons avec ce débat de première partie, d'inaugurer la méthode d'examen d'un budget à la découpe. On peut comprendre l'appel en priorité de certains articles, mais quand cette méthode devient systématique, elle pose problème pour la qualité du travail législatif. Ajoutons à cela l'arrivée inopinée de dizaines d'amendements du gouvernement que la commission des finances n'a pas eu le temps d'examiner, il nous faut dès lors statuer sur le seul avis de notre rapporteur général qui subit comme nous tous cette anarchie.
Trop souvent chacune et chacun d'entre nous a le sentiment que l'organisation de débats de notre assemblée dépend essentiellement de l'agenda des ministres. Enfin, comment accepter cette interruption de nos travaux dimanche matin à 0h35 quand nous avions tous décidé d'examiner les articles jusqu'à 3h00 du matin ? Aucune explication officielle ne nous a été fournie à cet instant.
Mes chers collègues, il me semblerait salutaire que le Sénat, dans sa grande diversité, exprime sa désapprobation auprès du gouvernement. Nous avons droit au respect, il y va du respect de nos institutions, de la République et de nos concitoyens. L'évolution est là, la mise sous tutelle de nos finances publiques par les autorités européennes liée à une logique restrictive des droits parlementaires débouche sur un débat chaotique d'où émergent difficilement quelques points majeurs.
La désorganisation de nos débats, par exemple le report du débat sur l'impôt sur le revenu et l'ISF, éléments clefs du dispositif fiscal, au lendemain du début de la discussion.
Mes chers collègues, au fil des années, nous perdons le sens du débat budgétaire, nous constatons l'affaiblissement progressif de l'intervention du Parlement.
C'est une question démocratique majeure. A l'heure de cette crise sociale si profonde, qui traverse des pans d'une grande diversité de notre société. Qui décide ? Où se prennent les décisions ? Ce sont des questions qui imprègnent le débat.
Il y a bien longtemps déjà, André Laignel déclarait que les modifications apportées par le Parlement au projet initial équivalaient à la pose d'un enjoliveur sur une voiture. Je pense qu'aujourd'hui nous en sommes réduits, une fois la navette terminée entre les assemblées au changement de quelques boulons…
Le gouvernement a donc mis en avant la baisse de l'impôt sur le revenu. Bien entendu, la TVA, impôt qui pèse quasiment deux fois plus lourd, 130 milliards, n'est pas remise en cause, de près ou de loin, et sur ce point, la majorité sénatoriale est pleinement d'accord avec le gouvernement.
Notre proposition de réduire la TVA sur les produits de première nécessité et parallèlement, de la renforcer sur les produits de luxe a été balayée d'un revers de main.
Le gouvernement, bien entendu, a maintenu l'abrogation de l'ISF. Il fait fi de l'exigence partagée par une très large majorité de nos concitoyens (+ de 70%) d'une imposition des grandes fortunes.
Oui, M. le Ministre, nous continuons à porter cette exigence de justice fiscale. Nos compatriotes, mais c'est aussi un constat dans de nombreux pays en ébullition, ne supportent plus ces inégalités croissantes, insupportables, cette concentration de la richesse du monde dans les mains de quelques dizaines d'individus dirigeants de ces super multinationales qui ont pour objectif, ni plus ni moins, de diriger le monde. En France, la concrétisation de cette colère contre ces inégalités, c'est l'exigence du retour de l'impôt sur les placements financiers, ou autres biens mobiliers, comme par exemple, les yachts que gouvernement et majorité sénatoriale refusent de taxer d'une manière simplement décente.
Sur l'impôt sur le revenu, une participation des plus riches à l'effort de solidarité nationale est un sujet tabou, pour beaucoup d'entre vous.
De même pour le refus de supprimer la « Flat-tax » ou le PFU ou rétablir pleinement l'Exit tax.
La collectivité, par l'austérité qui réduit les services publics à une portion congrue et le rétrécissement de droits sociaux fondamentaux comme les retraites.
La taxe d'habitation est un bon exemple de la stratégie du pouvoir. En étranglant financièrement les communes, vous entendez les mettre au pas, les pousser à la contractualisation qui débouchera fatalement sur la déchéance du service public. Nous avons noté une tentative de résistance de la majorité sénatoriale, suite au Congrès des maires et avant les prochaines élections municipales. Le report et le refus de la prise en charge par les finances locales est un point positif.
Sur le plan de l'écologie et de la transition énergétique qui a occupé une partie importante de nos débats, comment ne pas constater le décalage entre les intentions affichées et la faiblesse des moyens mobilisés ?
Mais comment ne pas voir que quelque chose évolue, que cette colère qui inquiète beaucoup de puissants peut faire naître un véritable élan pour les indissociables justices sociale et fiscale, élan auquel le groupe CRCE prendra sa part, modestement mais avec une grande conviction.
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recriweb · 8 years ago
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1917 - Histoire de la révolution russe #3, de Léon Trotsky - Ch. 2 : La Russie tsariste et la guerre
La participation de la Russie à la guerre comportait des contradictions dans les motifs et dans les buts. En fait, la lutte sanglante avait pour objet une domination mondiale. En ce sens, elle dépassait les possibilités de la Russie. Ce que l'on a appelé les buts de guerre de la Russie (les détroits en Turquie, la Galicie, l'Arménie) n'avait qu'une importance très relative, provinciale, et ne pouvait avoir de solution qu'accessoirement, pour autant qu'il conviendrait aux intérêts des principaux belligérants.
En même temps, la Russie, en qualité de grande puissance, ne pouvait s'abstenir de participer à la mêlée des pays capitalistes plus avancés, de même qu'elle n'avait pu, durant l'époque précédente, se dispenser d'établir chez elle des usines, des fabriques, des voies ferrées, d'acquérir des fusils à tir rapide et des avions. Fréquemment, parmi les historiens russes de la nouvelle école, des discussions s'élèvent sur le point de savoir dans quelle mesure la Russie tsariste était mûre pour une politique impérialiste moderne, mais ces controverses retombent toujours dans la scolastique, car l'on considère la Russie sur le terrain international comme un élément isolé, comme un facteur indépendant. Or, la Russie n'a été qu'un chaînon d'un système.
L'Inde, en fait et dans la forme, a participé à la guerre en tant que colonie de l'Angleterre. L'intervention de la Chine, " volontaire " au sens formel, était en réalité l'intervention d'un esclave dans une rixe entre maîtres. La participation de la Russie avait un caractère mal défini, intermédiaire entre la participation de la France et celle de la Chine. La Russie payait ainsi le droit d'être l'alliée de pays avancés, d'importer des capitaux et d'en verser les intérêts, c'est-à-dire, en somme, le droit d'être une colonie privilégiée de ses alliées ; mais, en même temps, elle acquérait le droit d'opprimer et de spolier la Turquie, la Perse, la Galicie, et en général des pays plus faibles, plus arriérés qu'elle-même. L'impérialisme équivoque de la bourgeoisie russe avait, au fond, le caractère d'une agence au service de plus grandes puissances mondiales.
Le système des compradores (intermédiaires commerciaux) en Chine présente le type classique d'une bourgeoisie nationale constituée en agence entre le capital financier étranger et l'économie de son propre pays. Dans la hiérarchie mondiale des États, la Russie occupait avant la guerre une place beaucoup plus élevée que celle de la Chine. Quelle place la Russie aurait-elle occupée après la guerre si la révolution n'était pas venue ? C'est une autre question. Mais l'autocratie russe, d'une part, la bourgeoisie russe, d'autre part, avaient des caractères de plus en plus marqués de compradorisme : l'une et l'autre vivaient et subsistaient de leur liaison avec l'impérialisme étranger, le servaient et ne pouvaient tenir sans s'appuyer sur lui. Il est vrai qu'à la fin des fins elles ne purent résister, même soutenues par lui. La bourgeoisie russe à demi comprador de la finance étrangère avait des intérêts impérialistes mondiaux au même titre qu'un agent rétribué par un pourcentage est intéressé aux affaires de son patron.
L'instrument d'une guerre, c'est une armée. Étant donné que toute armée, dans la mythologie nationaliste, est réputée invincible, les classes dirigeantes de Russie n'avaient aucun motif de faire une exception pour l'armée du tsar. En réalité, cette armée ne constituait une force sérieuse que contre les peuplades à demi barbares, les voisins peu considérables et les États en décomposition ; sur le terrain européen, cette armée ne pouvait agir que comme composante de coalitions ; pour la défense du pays, elle ne remplissait sa tâche qu'à la faveur d'immenses espaces dont la population était rare et les chemins impraticables. Le virtuose de l'armée des moujiks en servage fut Souvorov. La Révolution française, qui avait ouvert toutes grandes les portes à une société nouvelle et à un nouvel art militaire, rapporta un verdict implacable contre l'armée de Souvorov.
La demi-abolition du servage et l'institution du service militaire obligatoire modernisèrent l'armée tout autant que le pays — autrement dit, introduisirent dans l'armée tous les antagonismes d'une nation qui avait encore à faire sa révolution bourgeoise. A vrai dire, l'armée tsariste se construisait et s'armait d'après les modèles occidentaux ; mais cela portait plus sur la forme que sur le fond. Entre le niveau culturel du paysan soldat et le niveau de la technique militaire il n'y avait point de correspondance. Dans le corps des officiers se manifestaient l'ignorance crasse, la paresse et la fourberie des classes dirigeantes de Russie. L'industrie et les transports se montraient invariablement incapables en face des exigences concentrées du temps de guerre. Armées, semblait-il au premier jour des hostilités, comme il convenait, les troupes se trouvèrent bientôt dépourvues non seulement d'armes, mais même de bottes. Au cours de la guerre russo-japonaise, l'armée du tsar avait montré ce qu'elle valait. A l'époque de la contre-révolution, la monarchie, secondée par la Douma, remplit ses entrepôts de guerre et fit dans l'armée de multiples raccommodages, rafistolant aussi sa réputation d'invincibilité. Avec 1914 vint une nouvelle vérification, beaucoup plus pénible.
A l'égard des fournitures de guerre et des finances, la Russie se trouve du premier coup dans une dépendance servile devant ses alliés. Il n'y a là que l'expression militaire de la dépendance générale où elle vivait par rapport aux pays capitalistes plus avancés. Mais l'aide procurée par les Alliés ne sauva pas la situation. Le manque de munitions, le petit nombre des usines qui en fabriquent, la distension du réseau ferroviaire qui doit les distribuer traduisirent l'état arriéré de la Russie dans le langage clair de défaites qui rappelèrent aux national-libéraux russes que leurs ancêtres n'avaient point fait de révolution bourgeoise et que, par conséquent, la postérité était débitrice devant l'histoire.
Les premiers jours de la guerre furent les premiers de l'opprobre. Après un certain nombre de catastrophes partielles, une retraite générale se déclara au printemps de 1915. Les généraux se revanchaient de leur incapacité criminelle sur la population civile. D'immenses territoires furent dévastés par la violence. La sauterelle humaine était chassée à coups de nagaïka vers l'arrière. Le désastre du front se complétait par un désastre à l'intérieur.
Le général Polivanov, ministre de la Guerre, répondant aux questions anxieuses de ses collègues au sujet de la situation sur le front, déclarait littéralement ce qui suit : " Confiant en l'immensité de notre territoire, comptant sur nos boues impraticables, je m'en rapporte aussi aux bonnes grâces de saint Nicolas, patron de la sainte Russie. " (Conseil des ministres, procès-verbal du 4 août 1915.) Huit jours plus tard, le général Roussky faisait aux mêmes ministres l'aveu suivant : " Les exigences modernes de la technique militaire sont supérieures à nos possibilités. En tout cas, nous ne pouvons rivaliser avec les Allemands. " Et ce n'était pas une boutade. Un nommé Stankévitch, officier, a rapporté ainsi les paroles d'un chef de corps du génie : " La guerre contre les Allemands est sans espoir, car nous ne sommes pas en état de faire quoi que ce soit. Les nouvelles méthodes de lutte deviennent même pour nous des causes de revers. " Et il existe d'innombrables témoignages en ce sens.
La seule chose à laquelle les généraux russes s'entendaient largement, c'était à se procurer de la chair à canon dans le pays. On économisa beaucoup plus sur le bœuf et le porc. Les nullités qui se trouvaient à la tête du G. Q. G., telles que Ianouchkévitch sous le commandement de Nicolas Nicolaïévitch, et Alexéïev sous le commandement du tsar, obstruaient toutes les brèches par de nouvelles mobilisations et trouvaient une consolation, pour elles comme pour leurs alliés, à aligner des colonnes de chiffres alors qu'on avait besoin de colonnes de combattants. Environ 15 millions d'hommes furent mobilisés qui remplirent les dépôts, les casernes, les cantonnements, foules tumultueuses qui trépignaient sur place, où l'on s'écrasait les pieds, foules exaspérées qui proféraient des malédictions. Si, pour le front, cette masse humaine fut une valeur illusoire, elle fut, à l'arrière, un facteur très actif de désarroi. Il y eut environ 5 millions 500 000 victimes, morts, blessés et prisonniers. Le nombre des déserteurs augmentait. Dès juillet 1915, les ministres se répandaient en lamentations : " Pauvre Russie! Même son armée qui, au temps jadis, avait rempli le monde du tonnerre de ses victoires, ne se compose plus que de poltrons et de déserteurs! "
Les ministres eux-mêmes, plaisantant en leur style de pendards, raillaient " la vaillance des généraux à battre en retraite ", mais ils perdaient en même temps des heures à la discussion de ce problème : allait-on, oui ou non, évacuer les reliques de Kiev ? Le tsar estimait que ce n'était pas indispensable, car les " Allemands n'oseraient pas y toucher, et, dans le cas où ils s'y risqueraient, ne s'en porteraient que plus mal! " Cependant, le Saint-Synode avait déjà entrepris cette évacuation : " En partant, nous emportons ce qui nous est le plus cher... " Ceci se passait non point à l'époque des croisades, mais au XXe siècle, quand les défaites de la Russie étaient annoncées par radio.
Les succès remportés par la Russie sur l'Autriche-Hongrie provenaient beaucoup plus de l'état de celle-ci que de celui de la Russie. La monarchie des Habsbourg, en dissolution, réclamait depuis longtemps son fossoyeur, sans exiger même qu'il fût hautement qualifié. La Russie, même au temps passé, avait eu le dessus sur des États en décomposition comme la Turquie, la Pologne ou la Perse. Le front Sud-Ouest des troupes russes, qui était dirigé contre l'Autriche-Hongrie, connut de grandes victoires qui le distinguèrent parmi les autres fronts. Ici se manifestèrent plusieurs généraux qui, à vrai dire, ne démontrèrent en aucune manière leur aptitude de guerriers, mais n'étaient pas, en tout cas, pénétrés de ce fatalisme qui caractérise les capitaines invariablement battus. C'est de ce milieu que sortirent plus tard certains " héros ", parmi les Blancs, dans la guerre civile.
Partout l'on cherchait à qui s'en prendre. On accusait d'espionnage, sans exception, tous les Juifs. On mettait à sac les gens dont le nom de famille était allemand. Le G. Q. G. du grand-duc Nicolas Nicolaïévitch ordonna de fusiller le colonel de gendarmerie Miassoïédov, comme espion allemand — qu'il n'était probablement pas. On arrêta le ministre de la Guerre Soukhomlinov, homme insignifiant et taré, en l'accusant, non peut-être sans fondement, de haute trahison. Le ministre des Affaires étrangères de Grande-Bretagne, sir Edward Grey, déclara au Président de la délégation parlementaire de Russie que le gouvernement du tsar agissait témérairement s'il se décidait, en temps de guerre, à inculper de trahison son ministre de la Guerre.
Les états-majors et la Douma accusaient de germanophilie la Cour impériale. Tout ce monde était jaloux des Alliés et les détestait. Le commandement français ménageait ses troupes, en exposant d'abord les soldats russes. L'Angleterre ne se mettait en branle que lentement. Dans les salons de Pétrograd et dans les états-majors du front, on se livrait à d'innocentes plaisanteries : " L'Angleterre, disait-on, a juré de tenir jusqu'à la dernière goutte de sang... du soldat russe. " De telles boutades glissaient vers les niveaux inférieurs et se répétaient sur le front. " Tout pour la guerre! " disaient les ministres, les députés, les généraux, les journalistes. " Oui, commençait à se dire le soldat dans la tranchée, ils sont tous prêts à batailler jusqu'à la dernière goutte... de mon sang. "
L'armée russe, au cours de la guerre, éprouva plus de pertes que n'importe quelle autre armée engagée dans le massacre : elle eut environ 2 millions 500 000 hommes tués, soit 40 % des pertes de toutes les armées de l'Entente. Durant les premiers mois, les soldats tombaient sous les projectiles sans réfléchir ou sans trop de réflexion. Mais, d'un jour à l'autre leur expérience s'accroissait, l'amère expérience des couches inférieures que l'on n'est pas capable de commander. Ils mesuraient l'immensité du désordre créé par les généraux d'après les inutiles marches et contremarches faites sur des semelles qui se détachaient, d'après le chiffre des repas qui avaient manqué. Dans la sanglante débâcle des gens et des choses, un mot s'élevait qui expliquait tout : " Quelle absurdité! " Et, dans le langage du soldat, le terme était plus pimenté.
La décomposition était plus rapide qu'ailleurs dans l'infanterie, composée de paysans. L'artillerie, qui compte une très forte proportion d'ouvriers industriels, se distingue, en général, par une capacité incomparablement plus grande d'assimilation des idées révolutionnaires : on l'avait bien vu en 1905. Si, en 1917, par contre, l'artillerie se montra plus conservatrice que l'infanterie, cela tient à ce que les cadres de cette dernière tamisèrent constamment de nouvelles masses humaines, de moins en moins éduquées ; tandis que l'artillerie, qui éprouvait des pertes infiniment moindres, avait gardé ses anciens cadres. La même observation était à faire dans les autres armes spéciales. Mais, en fin de compte, l'artillerie aussi commençait à céder.
Pendant la retraite de Galicie, une instruction secrète du généralissime prescrivit de faire passer sous les verges les soldats qui auraient déserté ou se seraient rendus coupables d'autres crimes. Le soldat Pireiko dit dans ses Souvenirs : " On fustigea alors des hommes pour le moindre délit, par exemple pour s'être absentés quelques heures sans permission ; parfois même on administrait les verges uniquement pour relever le moral de la troupe ! " Dès le 17 septembre 1915, Kouropatkine notait, s'en référant à Goutchkov : " Soldats et sous-officiers ont débuté dans la guerre avec ardeur. Ils sont à présent exténués et, à force de battre en retraite, ils ont perdu toute foi en la victoire. " A peu près vers la même date, le ministre de l'Intérieur déclarait au sujet des trente mille soldats qui se trouvaient en convalescence à Moscou : " Ce sont des éléments turbulents qui s'insurgent contre toute discipline, font du scandale, engagent des rixes avec les agents de police (dernièrement, un agent a été tué par des soldats), qui délivrent par force les individus qu'on arrête, etc. Il est hors de doute qu'en cas de troubles, toute cette horde prendra le parti da la foule. " Le soldat Pireiko, déjà cité, écrit encore : " Tous, sans exception, ne s'intéressaient qu'à une chose : la paix... Quel serait le vainqueur ? Que donnerait cette paix ? C'était le moindre des soucis de l'armée : elle voulait la paix à tout prix, car elle était lasse de la guerre. "
Une bonne observatrice, S. Fédortchenko, qui servait comme infirmière, a surpris des conversations de soldats, a presque deviné leurs pensées, et les a adroitement notées sur des feuillets. Il en est résulté un petit livre, Le Peuple à la Guerre, lequel permet de jeter un coup d'œil dans le laboratoire où les grenades, les barbelés, les gaz asphyxiants et la bassesse des autorités travaillèrent, durant de longs mois, la conscience de plusieurs millions de paysans russes et où furent broyés, en même temps que les os des créatures humaines, des préjugés séculaires. Bien des aphorismes originaux émis par les soldats contenaient déjà les mots d'ordre de la prochaine guerre civile.
Le général Roussky se plaignait en décembre 1916 de ce que Riga était la grande misère du front septentrional. C'était, selon lui, un " nid de propagande ", de même que Dvinsk. Le général Broussilov confirmait ce jugement : les effectifs qui revenaient du secteur de Riga arrivaient démoralisés, les soldats refusaient de monter à l'attaque, ils avaient passé un capitaine au fil de la baïonnette, on avait dû fusiller plusieurs hommes, etc. " Le terrain propice à une désagrégation définitive de l'armée existait longtemps avant la révolution ", avoue Rodzianko, qui était lié avec les cercles d'officiers et avait visité le front.
Les éléments révolutionnaires, disséminés au début, s'étaient noyés dans l'armée sans laisser presque aucune trace. Mais, à mesure que s'affirmait le mécontentement général, ils remontèrent à la surface. Quand on expédia au front, par mesure disciplinaire, les ouvriers qui s'étaient mis en grève, les rangs des agitateurs s'en trouvèrent renforcés, et les mouvements de recul de l'armée disposèrent en leur faveur des auditoires. La Sûreté (l'Okhrana) déclarait dans un rapport : " L'armée, à l'arrière et particulièrement sur le front, est pleine d'éléments dont les uns sont capables de devenir les forces actives d'un soulèvement, dont les autres ne sauraient que se refuser à la répression... " La direction de la gendarmerie de la province de Pétrograd communique, en octobre 1916, se basant sur le rapport d'un fondé de pouvoir de l'Union des zemstvos, que l'état d'esprit de l'armée est alarmant, que les relations entre officiers et soldats sont extrêmement tendues, qu'il se produit même des collisions sanglantes, que, de tous côtés, l'on rencontre des milliers de déserteurs. " Quiconque a séjourné à proximité de l'armée doit garder l'impression pleine et sincère d'une incontestable démoralisation des troupes. " Par prudence, le communiqué ajoute que, si ces informations paraissent peu vraisemblables en bien des points, il faut tout de même y ajouter foi, d'autant plus que de nombreux médecins revenus du front ont donné des indications identiques.
L'état d'esprit de l'arrière correspondait à celui du front. A la conférence du parti cadet, en octobre 1916, la majorité des délégués signalèrent de l'apathie et du manque de foi en la victoire " dans toutes les couches de la population, particulièrement dans les campagnes et parmi la classe pauvre des villes ". Le 30 octobre 1916, le directeur du Département de la Police, résumant un certain nombre de rapports, écrivait ce qui suit : " On observe de toutes parts et dans toutes les couches de la population une sorte de lassitude causée par la guerre, un désir ardent de paix expéditive, à quelques conditions que celle-ci soit conclue...
Quelques mois plus tard, tous ces messieurs, députés et policiers, généraux et fondés de pouvoir des zemstvos, médecins et ex-gendarmes, allaient affirmer, avec tout autant d'assurance, que la révolution avait tué, dans l'armée, le patriotisme et qu'une victoire garantie d'avance leur avait été ravie par les bolchéviks.
Ce furent indiscutablement les cadets (constitutionnels-démocrates) qui jouèrent le rôle de coryphées dans le concert belliqueux des patriotes. Ayant rompu ses attaches problématiques avec la révolution dès la fin de 1905, le libéralisme, sitôt le début de la contre-révolution, leva le drapeau de l'impérialisme. Cette nouvelle attitude était la conséquence de la première : du moment qu'il était impossible de débarrasser le pays des antiquailles de la féodalité, pour assurer à la bourgeoisie une situation dominante, il ne restait qu'à conclure une alliance avec la monarchie et la noblesse, dans le but d'améliorer la situation du capital russe sur le marché mondial. S'il est exact que la catastrophe universelle fut préparée de divers côtés, de telle sorte qu'elle fut, jusqu'à un certain point, inattendue, même pour les organisateurs les plus responsables, il n'est pas moins douteux que, dans la préparation de cette catastrophe, le libéralisme russe, en tant qu'animateur de la politique extérieure de la monarchie, ne se trouvait pas au dernier rang.
La guerre de 1914 fut reconnue de plein droit par les leaders de la bourgeoisie russe comme leur propre guerre. Au cours d'une séance solennelle de la Douma d'État, le 26 juillet 1914, le président de la fraction cadette déclarait ceci : " Nous ne posons ni conditions, ni revendications ; nous jetons seulement sur la balance notre ferme volonté de vaincre l'adversaire. " L'Union sacrée devenait, en Russie aussi, la doctrine officielle. Durant les manifestations patriotiques qui eurent lieu à Moscou, le comte Benckendorf, grand-maître des cérémonies, s'écriait en présence des diplomates : " Eh bien, est-ce donc là cette révolution que l'on nous prédisait à Berlin ? " L'ambassadeur de France, Paléologue, renchérissait : " Une même pensée semble bien s'être emparée de tous. " Ces gens croyaient de leur devoir de nourrir et de semer des illusions en des circonstances qui, aurait-on dû penser, excluaient toute possibilité de se leurrer.
Les leçons qui devaient remédier à cette ivresse ne se firent pas attendre longtemps. Peu après le début de la guerre, un des cadets les plus expansifs, Roditchev, avocat et propriétaire foncier, s'écria, au sein du Comité central de son parti : " Mais enfin, pensez-vous qu'avec ces imbéciles l'on puisse remporter la victoire ? " Les événements prouvèrent qu'on ne peut être vainqueur quand on est commandé par des imbéciles. Ayant perdu plus qu'à moitié l'espoir de vaincre, le libéralisme tenta d'utiliser la situation créée par la guerre pour procéder à une épuration de la camarilla et contraindre la monarchie à un arrangement. Le principal moyen employé fut d'accuser le parti de la Cour d'avoir des sentiments germanophiles et de tramer une paix séparée.
Au printemps de 1915, lorsque des troupes dépourvues d'armes reculèrent sur toute la ligne du front, il fut décidé dans les sphères gouvernementales, non sans une certaine pression des Alliés, de faire appel à l'initiative de l'industrie pour les fournitures de l'armée. A cet effet fut constituée une Conférence spéciale qui se composa, avec des bureaucrates, d'industriels désignés parmi les plus influents. Les Unions de zemstvos et des Villes qui s'étaient créées au début des hostilités, ainsi que les Comités des Industries de Guerre, formés au printemps de 1915, devinrent les points d'appui de la bourgeoisie dans sa lutte pour la victoire et pour le pouvoir. La Douma d'État, s'étayant sur ces organisations, devait se manifester avec plus de hardiesse, comme intermédiaire entre la bourgeoisie et la monarchie.
De larges perspectives politiques ne détournaient cependant point l'attention des pesants problèmes d'actualité. De la Conférence spéciale, réservoir central, des dizaines, des centaines de millions qui s'additionnèrent en milliards, furent distribués par des canaux ramifiés, irriguant abondamment l'industrie, satisfaisant au passage une multitude d'appétits. A la Douma d'État et dans la presse, certains bénéfices de guerre pour 1915-1916 furent portés à la connaissance du public : la Compagnie du Textile qui appartenait aux Riabouchinsky, libéraux moscovites, avouait 75 % de bénéfice net ; la Manufacture de Tver en était même à 111 % ; les Laminages de cuivre de Koltchouguine, dont le capital était de dix millions, avaient gagné plus de douze millions en un an. Dans ce secteur, la vertu patriotique était récompensée généreusement, et, notons-le, sans délai.
La spéculation en tout genre et le jeu en Bourse atteignirent leur paroxysme. D'immenses fortunes s'élevèrent sur une écume de sang. Le pain et le combustible manquèrent dans la capitale : cela n'empêcha pas le joaillier Fabergé — fournisseur attitré de la Cour impériale — d'annoncer superbement qu'il n'avait jamais fait de si bonnes affaires. Vyroubova, demoiselle d'honneur de la tsarine, relate qu'en aucune saison précédente l'on ne commanda autant de parures luxueuses, l'on n'acheta autant de diamants que pendant l'hiver 1915-1916. Les boîtes de nuit étaient surpeuplées de héros de l'arrière, d'embusqués et, plus simplement parlant, d'honorables personnages qui étaient trop âgés pour aller au front, mais encore assez jeunes pour mener joyeuse vie. Les grands-ducs ne furent pas des derniers à participer au festin donné en temps de peste [Allusion à un poème célèbre du grand poète russe Alexandre Pouchkine. Note du traducteur.]. Personne n'hésitait à faire des dépenses excessives. Une pluie d'or tombait des hauteurs, sans arrêt. La " haute société " tendait les mains, ouvrait ses poches pour " toucher ", les dames de l'aristocratie relevaient le plus haut qu'elles pouvaient leurs jupes, tous pataugeaient dans une boue sanglante — banquiers, intendants, industriels, ballerines du tsar et des grands-ducs, prélats de l'Église orthodoxe, dames et demoiselles de la Cour, députés libéraux, généraux du front et de l'arrière, avocats radicaux, sérénissimes tartufes de l'un et de l'autre sexe, innombrables neveux et surtout innombrables nièces. Tous se hâtaient de rafler et de bâfrer, dans l'appréhension de voir la fin de la pluie d'or, si bénie, et tous repoussaient avec indignation l'idée d'une paix prématurée.
Les bénéfices réalisés en commun, les défaites à l'extérieur, les dangers à l'intérieur établirent un rapprochement entre les partis des classes possédantes. La Douma, qui avait été divisée à la veille de la guerre, trouva en 1915 sa majorité d'opposition patriotique qui prit la dénomination de " bloc progressiste ". Le but officiellement avoué fut, bien entendu, de " satisfaire aux besoins provoqués par la guerre ". Dans ce bloc n'entrèrent pas, de la gauche les social-démocrates et les travaillistes, de la droite les petits groupes qui étaient bien connus comme Cent-Noirs (extrêmement réactionnaires). Toutes les autres fractions de la Douma — les cadets, les progressistes, les trois groupes d'octobristes, le centre et une partie des nationalistes, entrèrent dans le bloc ou s'adjoignirent à lui, de même que les groupes nationaux : polonais, lituaniens, musulmans, juifs et autres.
De crainte d'effaroucher le tsar en lui demandant un ministère responsable, le bloc réclama " un gouvernement unifié, composé de personnalités jouissant de la confiance du pays ". Dès lors, le prince Chtcherbatov, ministre de l'Intérieur, caractérisait le bloc comme un groupement provisoire, " une coalition née des appréhensions que l'on a d'une révolution sociale ". D'ailleurs, pour comprendre ce jugement, il n'était nullement besoin d'une grande perspicacité. Milioukov, qui était à la tête des cadets, et par conséquent du bloc d'opposition, disait à une conférence de son parti : " Nous marchons sur un volcan... La tension a atteint son extrême degré... Il suffirait d'une allumette jetée par imprudence pour provoquer un épouvantable incendie... Quel que soit le pouvoir — mauvais ou bon — un pouvoir ferme est, pour l'instant, plus nécessaire que jamais. "
Si grande était l'espérance de voir le tsar, frappé par tant de désastres, accorder des concessions, que, dans la presse libérale, parut au mois d'août une liste confectionnée d'avance des membres d'un " cabinet de la confiance " : le président de la Douma, Rodzianko, eût été premier ministre (d'après une autre version, l'on désignait comme Premier le prince Lvov, président de l'Union des zemstvos) ; le ministre de l'Intérieur eût été Goutchkov, celui des Affaires étrangères Milioukov, etc. La plupart de ces personnalités qui se désignaient d'elles-mêmes pour une alliance avec le tsar contre la révolution devaient, dix-huit mois plus tard, faire partie d'un gouvernement dit " révolutionnaire ". Ce sont de ces boutades que l'histoire s'est permis plus d'une fois. Au moment dont nous parlons, la plaisanterie, du moins, ne dura guère.
En majorité, les ministres du cabinet Gorémykine n'étaient pas moins que les cadets effarés de la tournure que prenaient les affaires, et, par suite, inclinaient à une entente avec le bloc progressiste. " Un gouvernement qui n'a pour lui ni la confiance du dépositaire du pouvoir souverain, ni celle de l'armée, ni celle des villes, ni celle des zemstvos, ni celle de la noblesse, ni celle des marchands, ni celle des ouvriers, est incapable non seulement de travailler, mais même d'exister. L'absurdité est évidente. " C'est en ces termes que le prince Chtcherbatov appréciait, en août 1915, le gouvernement dont il faisait partie en qualité de ministre de l'Intérieur. " Si l'on conduit l'affaire convenablement et si l'on ouvre une échappée, disait Sazonov, ministre des Affaires étrangères, les cadets seront les premiers à chercher un accord. Milioukov est un bourgeois fieffé et il redoute plus que tout la révolution sociale. Au surplus, la plupart des cadets tremblent pour leurs capitaux. "
De son côté Milioukov estimait aussi que le bloc progressiste " aurait à faire quelques concessions ". Donc, les deux parties semblaient disposées à marchander et l'on eût pu croire que tout allait marcher comme sur des roulettes. Mais, le 29 août, le président du Conseil, Gorémykine, bureaucrate chargé d'ans et d'honneurs — vieux cynique qui ne s'occupait de politique qu'entre deux réussites aux cartes et qui repoussait toutes plaintes en disant que la guerre " ne le concernait point " — se rendit au G. Q. G., voir le tsar, lui présenter un rapport, et revint de là pour annoncer que tout un chacun devait rester à sa place, à 1'exception de la Douma d'État, trop présomptueuse, dont la session serait ajournée le 3 septembre. La lecture de l'oukase du tsar décrétant l'ajournement de la Douma fut entendue sans un seul mot de protestation : les députés crièrent " hourra pour le tsar " et se dispersèrent.
Comment donc le gouvernement tsariste, qui, d'après ses propres aveux, n'avait aucun appui, put-il tenir encore plus de dix-huit mois ? Les succès éphémères de l'armée russe eurent sans doute leur influence renforcée par une bénéfique pluie d'or. Les succès, sur le front, s'arrêtèrent, à vrai dire, bientôt, mais les bénéfices de l'arrière subsistaient. Cependant, la cause principale du raffermissement de la monarchie, un an avant son renversement, résidait dans une très nette différenciation du mécontentement populaire. Le chef de la Sûreté de Moscou, dans un rapport, déclarait que la bourgeoisie évoluait vers la droite par " appréhension d'excès révolutionnaires qui se produiraient après la guerre " ; au cours des hostilités, on le voit, la révolution était encore considérée comme improbable. Ce qui alarmait en outre les industriels, c'était que " certains dirigeants des Comités des Industries de Guerre fussent en coquetterie avec le prolétariat ". En conclusion, le colonel de gendarmerie Martynov, qui, de par sa profession, n'avait pas lu sans fruit la littérature marxiste, déclarait qu'une certaine amélioration de la situation politique était due à " une différenciation sans cesse accentuée des classes sociales, qui décelait de vives contradictions d'intérêts particulièrement senties dans la période que l'on traversait ".
L'ajournement de la Douma, en septembre 1915, fut un défi lancé directement à la bourgeoisie, et non point aux ouvriers. Mais, tandis que les libéraux se dispersaient en criant (à vrai dire sans grand enthousiasme) " hourra pour le tsar ", les ouvriers de Pétrograd et de Moscou répliquèrent par des grèves de protestation. Ce fut une nouvelle douche froide pour les libéraux : ils craignaient plus que tout l'intervention indésirable de tiers dans leur duo de famille avec la monarchie. Cependant, qu'allaient-ils faire ensuite ? Sous les légers grognements de son aile gauche, le libéralisme arrêta son choix sur une recette éprouvée : rester exclusivement sur le terrain de la légalité et rendre la bureaucratie " en quelque sorte inutile " en assumant les fonctions patriotiques. Il fallut en tout cas laisser de côté la liste du ministère libéral qu'on avait projetée.
Entre-temps, la situation s'aggravait automatiquement. En mai 1916, la Douma fut de nouveau convoquée, mais personne, à proprement parler, ne savait à quoi bon. De toute façon, la Douma n'avait nullement l'intention de lancer un appel à la révolution. En outre, elle n'avait rien à dire. " Au cours de cette session — dit Rodzianko dans ses Mémoires — les séances furent languissantes, les députés peu assidus... La lutte continuelle semblait infructueuse, le gouvernement ne voulait rien entendre, le désarroi allait grandissant, et le pays courait à sa perte. " L'épouvante de la bourgeoisie devant la révolution et son impuissance à défaut de révolution, assurèrent à la monarchie, pendant l'année 1916, quelque semblant d'appui social.
Vers l'automne, la situation s'aggrava encore. Il devenait évident que la guerre ne laissait plus d'espoir ; l'indignation des masses populaires menaçait à tout instant de déborder. Tout en attaquant, comme auparavant, le parti de la Cour, en l'accusant de " germanophilie ", les libéraux estimaient indispensable de sonder pour voir s'il n'y avait pas des chances de paix, car ils préparaient leur lendemain. C'est seulement ainsi que l'on s'explique les pourparlers qui eurent lieu à Stockholm, dans l'automne de 1916, entre le député Protopopov, un des leaders du bloc progressiste, et le diplomate allemand Warburg.
La délégation de la Douma qui se rendit, en visites amicales, chez les Français et les Anglais put, sans difficulté, constater à Paris et à Londres, que les chers Alliés avaient, pour le temps de guerre, l'intention d'exprimer de la Russie toutes ses forces vives, puis, après la victoire, de faire de ce pays arriéré le champ principal de leur exploitation économique. La Russie brisée et prise en remorque par l'Entente victorieuse n'eût plus été qu'une colonie. Les classes possédantes de Russie n'avaient plus autre chose à faire que de tenter de se débarrasser des embrassements trop serrés de l'Entente et de trouver leur propre voie vers la paix en utilisant l'antagonisme de deux formidables adversaires. L'entrevue que le président de la délégation de la Douma eut avec le diplomate allemand, en tant que premier pas dans cette voie, signifiait aussi une menace aux Alliés, visant à obtenir des concessions, et un effort de sondage pour reconnaître les possibilités effectives de rapprochement avec l'Allemagne. Protopopov agissait d'accord non seulement avec la diplomatie du tsar (l'entrevue eut lieu en présence de l'ambassadeur de Russie en Suède), mais avec toute la délégation de la Douma d'État.
Entre autres buts, en effectuant cette reconnaissance, les libéraux avaient, pour l'intérieur, des visées qui n'étaient pas de petite importance : fie-toi à nous, auraient-ils dit au tsar, et nous t'arrangerons une paix séparée, meilleure et plus sûre que celle de Stürmer. D'après le plan de Protopopov, c'est-à-dire de ses inspirateurs, le gouvernement russe devait avertir les Alliés, " quelques mois d'avance ", de la nécessité où il se trouvait de mettre fin à la guerre, et, si les Alliés refusaient d'engager des pourparlers de paix, la Russie devait conclure une paix séparée avec l'Allemagne. Dans une confession écrite après la révolution, Protopopov dit, comme d'une chose qui s'entend tout naturellement : " Tout ce qu'il y avait de gens raisonnables en Russie, et, dans ce nombre, presque tous les leaders du parti de " la liberté du peuple " (cadets) étaient persuadés que la Russie n'était plus en état de poursuivre la guerre. "
Le tsar, à qui Protopopov, dès son retour, fit un rapport sur son voyage et sur les pourparlers, accueillit l'idée d'une paix séparée en toute sympathie. Mais il ne voyait aucune raison d'associer à cette affaire les libéraux. Si Protopopov lui-même, par un pur hasard, fut admis dans la camarilla du Palais, rompant avec le bloc progressiste, cela s'explique uniquement par le caractère de ce fat qui s'éprit, selon sa propre expression, du tsar et de la tsarine en même temps qu'il s'enamourait d'un portefeuille inespéré de ministre de l'Intérieur. Mais que Protopopov ait trahi le libéralisme, c'est un épisode qui ne modifie absolument en rien le sens général de la politique extérieure des libéraux, combinaison de cupidité, de lâcheté et de félonie.
Le 1er novembre, la Douma se réunit à nouveau. La surexcitation du pays avait atteint un degré intolérable. On attendait de la Douma des actes décisifs. Il fallait faire ou, du moins, dire quelque chose. Le bloc progressiste se trouva contraint encore une fois de recourir à des dénonciations parlementaires. Énumérant à la tribune les principaux actes du gouvernement, Milioukov, à chaque point, posait cette question : " Est-ce là de la sottise ou bien une trahison? " D'autres députés haussèrent également le ton. Le gouvernement ne trouva presque point de répondants pour lui. Il répliqua à sa manière : il interdit l'impression des discours prononcés à la Douma. En conséquence, ces discours furent répandus par millions d'exemplaires. Il n'y eut pas un service public, non seulement à l'arrière, mais au front, où l'on ne s'occupât de recopier les harangues séditieuses, fréquemment avec des additions qui correspondaient au tempérament du copiste. Le retentissement des débats fut tel que les accusateurs eux-mêmes en frissonnèrent.
Le groupe d'extrême-droite, celui des bureaucrates invétérés qu'inspirait Dournovo, l'homme qui avait réprimé la Révolution de 1905, présenta alors au tsar un placet comportant un programme. Les vues de ces dignitaires expérimentés, qui avaient passé par la sérieuse école policière, portaient assez juste et assez loin, et si leurs ordonnances s'avérèrent inutilisables, c'est que nul remède n'existait contre les maladies de l'ancien régime. Les auteurs du placet se prononçaient contre toutes concessions à l'opposition bourgeoise — non point, pensaient-ils, que les libéraux désirassent pousser trop loin leurs revendications, comme l'imaginaient les Cent-Noirs de bas étage que les dignitaires de la réaction considéraient du haut de leur grandeur, non point, mais le malheur était, d'après eux, que les libéraux fussent " si faibles, si divisés entre eux, et, pour parler franchement, si stupides que leur triomphe eût été aussi éphémère qu'instable ".
La faiblesse du principal des partis d'opposition, celui des constitutionnels-démocrates (cadets) était définie en termes propres : ce parti se disait démocratique bien qu'il fût essentiellement bourgeois ; se composant, dans une large mesure, de propriétaires libéraux, il avait inscrit dans son programme l'obligation pour les paysans de racheter les terres. " Exception faite pour ces atouts empruntés au jeu d'autrui — écrivent les Conseillers secrets, usant d'un langage qui trahit leurs habitudes — les cadets ne sont rien de plus qu'une nombreuse agglomération d'avocats, professeurs et fonctionnaires de divers départements, tous libéraux : rien de plus. "
Il en est autrement des révolutionnaires. Le placet adressé au tsar reconnaît l'importance des partis révolutionnaires, et les auteurs ont dû grincer des dents en écrivant : " Le danger représenté par ces partis et leur force résident en ceci qu'ils ont une idée, qu'ils ont de l'argent (!), qu'ils ont pour eux une foule toute prête et bien organisée. " Les partis révolutionnaires " sont en droit de compter sur les sympathies de l'écrasante majorité de la classe paysanne qui suivra le prolétariat dès que les leaders révolutionnaires lui feront signe de s'emparer des terres d'autrui ", Que donnerait, dans ces conditions, l'établissement d'un ministère responsable devant le parlement? " Un écrasement complet et définitif des partis de droite, une absorption graduelle des partis intermédiaires (centre, conservateurs libéraux, octobristes et progressistes) par le parti des cadets qui, au début, prendrait une importance décisive. Mais les cadets seraient menacés de subir le même sort... Et ensuite? Ensuite viendrait la foule révolutionnaire, ce serait la Commune, la perte de la dynastie, le pillage des classes possédantes, puis enfin le brigandage du moujik. " On ne peut nier que la fureur réactionnaire et policière ne se soit élevée ici à d'originales prévisions historiques.
Le placet, dans son programme positif, n'avait rien de neuf, mais il était conséquent : constituer un gouvernement d'implacables partisans de l'autocratie ; abolir la Douma ; décréter l'état de siège dans les deux capitales : préparer des contingents pour l'écrasement de la révolte. Ce programme fut, en somme, la base de la politique gouvernementale durant les derniers mois qui précédèrent la révolution. Cependant, pour réussir, ce plan supposait des forces dont Dournovo avait disposé pendant l'hiver de 1905, mais qui n'existaient plus à l'automne 1916. La monarchie essaya donc d'étouffer le pays discrètement, en divisant les résistances. Le ministère fut remanié. L'on n'y mit que des gens " à soi ", indiscutablement dévoués au tsar et à la tsarine. Mais ces personnalités " à soi " et, à leur tête, le transfuge Protopopov, étaient insignifiantes et lamentables. La Douma ne fut point dissoute, mais on l'ajourna de nouveau. La déclaration de l'état de siège à Pétrograd fut réservée pour une date à laquelle la révolution aurait déjà remporté la victoire. Quant aux forces militaires préparées pour l'écrasement de la révolte, elles se trouvèrent entraînées elles-mêmes dans la sédition. Tout cela fut révélé deux ou trois mois plus tard.
Le libéralisme, pendant ce temps, faisait les derniers efforts pour sauver la situation. Toutes les organisations de la bourgeoisie censitaire appuyèrent les discours d'opposition prononcés en novembre à la Douma par une série de nouvelles déclarations. De toutes, la plus insolente fut la résolution de l'Union des Villes, en date du 9 décembre : " Des criminels irresponsables, des scélérats, ménagent à la Russie la défaite, l'opprobre et l'esclavage. " La Douma d'État était invitée à " ne pas se séparer tant que l'on n'aurait pas obtenu un gouvernement responsable ", Le Conseil d'État lui-même, organe de la bureaucratie et de la grande propriété, se prononça pour un appel au pouvoir de personnalités jouissant de la confiance du pays. La même requête fut formulée par le Congrès de la Noblesse unifiée : des pierres couvertes de mousse se mettaient à parler. Mais rien ne changea. La monarchie ne lâchait point ce qui lui restait de pouvoir entre les mains.
La dernière session de la dernière Douma fut fixée, après des hésitations et des anicroches, au 14 février 1917. Jusqu'à la venue de la révolution, il restait moins de quinze jours. On s'attendait à des manifestations. Dans la Rietch (La Parole), organe des cadets, en même temps qu'un communiqué du général Khabalov, chef du corps d'armée de la région de Pétrograd, interdisant les manifestations, fut imprimée une lettre de Milioukov mettant en garde les ouvriers contre " les mauvais et dangereux conseils " venus de " sources obscures ". En dépit des grèves, la réouverture de la Douma eut lieu dans un calme relatif. Feignant de ne plus s'intéresser à la question du pouvoir, la Douma s'occupa d'un problème exclusivement pratique, quoique grave : celui du ravitaillement. L'atmosphère était languissante — comme l'a écrit plus tard Rodzianko — " on sentait l'impuissance de la Douma, sa lassitude dans une lutte inutile ", Milioukov répétait que le bloc progressiste " agirait par la parole et seulement par la parole ". C'est ainsi disposée que la Douma s'engagea dans le tourbillon de la Révolution de Février.
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lautone · 4 years ago
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05 juin 2021
Le mystique aux temps tumultueux
POUR DÉFINIR notre rôle dans la vie, nous devrons peut-être réfléchir à la question du but même de la vie elle-même. Ce n'est pas une question que beaucoup de gens aiment poser, car ils savent instinctivement qu'une réponse sensée et satisfaisante n'est pas facile à trouver.
Les religions de tous âges ont abordé la question sous divers aspects, principalement sous la forme d'allégories. Les philosophes ont tenté de fournir des réponses en utilisant des techniques puissantes de raisonnement inductif et déductif. Et les scientifiques ont souvent rejeté l'idée qu'il peut même y avoir un but à la vie.
Il peut être difficile d'arriver à une conclusion quant au but de la vie en général ; mais il est important que chaque individu ait à l'esprit au moins une sorte de but personnel pour son existence. Nous devrions être en mesure de trouver des réponses par nous-mêmes à la question : « pourquoi suis-je ici ? » « si j'ai un but dans la vie, quel est-il ? » ou plus globalement « quel rôle devrais-je jouer dans les activités de la vie qui se déroulent autour de moi ? » Les réponses à ces questions sont d'une grande importance car elles détermineront notre succès ou notre échec, en particulier pendant les moments difficiles auxquels nous devons tous inévitablement faire face.
Un monde de conflits :
D'une Convocation de la Loge Rosicrucienne, nous avons les mots « …vivant dans des temps tumultueux, nous trouvons ici un abri dans un environnement harmonieux… », et en effet tumultueux sont nos temps, surtout en ce moment présent. Nous vivons vraiment dans un monde plein de conflits, et pas de conflits non plus, mais malheureusement un monde très pernicieux qui blesse et mutile les gens avec une barbarie et une insensibilité que nous n'avons pas vues depuis des siècles.
Il n'y a pas de pouvoir à vendre qui puisse simplement dissoudre les difficultés de la vie ou nous fournir une « couverture d'assurance » pour ces maux. Beaucoup ont une idée fausse de ce que le mysticisme ou une quête spirituelle en général devrait accomplir pour eux à cet égard. Ils ont tendance à oublier que le Mysticis est membre de sa société ou de son environnement et n'est ni isolé ni isolé de ses influences.
Les véritables enseignements obscurs de la sagesse ne tentent pas de se cacher des expériences de douleur, de maladie ou de détresse associées à la vie. Chercheurs des Lumières, véritables mystiques à tous égards, affrontent la vie de front et la vivent pleinement, prenant plaisir et douleur dans leur foulée avec gratitude pour le privilège même de simplement expérimenter la vie.
Il est possible que les troubles émotionnels de la vie d'aujourd'hui soient plus compliqués que ceux des temps anciens. Cela n'est pas nécessairement causé par les changements de notre environnement, mais plutôt par des changements dans nos désirs, nos espoirs et nos ambitions par lesquels nous nous sommes soumis à des conditions qui produisent des provocations émotionnelles plus fréquentes et plus prolongées. Il y a par exemple le cas d'un de mes collègues qui a subi un traumatisme émotionnel grave pour la raison insignifiante que son voisin a acheté un nouveau véhicule 4x4 de luxe que mon collègue ne pouvait pas se permettre avec même cinq ans de travail.
L'envie, quelle qu'elle soit, est vraiment une forme puissante d'empoisonnement mental. Permettre à un traumatisme émotionnel de se développer à cause de l'envie n'est pas tant un symptôme de l'époque qu'une indication de l'immaturité de l'individu qui permet à une telle réaction de se produire. Peu de temps après, mon collègue s'est acheté le même véhicule, malgré le fait qu'il ait dû emprunter jusqu'au bout pour se l'offrir. Avec le fardeau de la dette, il s'est ensuite empêtré dans l'autodérision de souffrir en privé tout en faisant semblant de richesse et de prestige. C'est une triste situation lorsque la vanité matérielle conduit à une détresse émotionnelle injustifiée qui peut même déclencher une crise cardiaque !
Nous ne devrions jamais nous laisser gouverner par les modes et les tendances que nous voyons autour de nous dans la mesure où elles n'ont aucune incidence sur notre bien-être général ou notre développement, ou sur le développement et le bien-être de la société en général. Être si envieux des réalisations, des possessions ou des réalisations d'un autre individu que cela a un impact perturbateur sur notre propre vie reflète un manque de capacité à faire face à l'environnement social dans lequel nous vivons et un besoin de "grandir".
Comprendre les lois naturelles et spirituelles du Cosmique est nécessaire si nous souhaitons développer des techniques pratiques pour vivre une vie épanouissante. Nous pouvons vivre en coopération avec la Nature et profiter de sa générosité de bénédiction, ou nous pouvons vivre en décalage avec elle et en subir les conséquences désagréables. Bien que nous vivions à une époque tumultueuse, l'impact de cela peut être amélioré ou atténué en évitant une vie imprudente. Il existe trois manières fondamentales d'atteindre l'épanouissement, même en des temps tumultueux. Ce sont les trois A d'action, d'attitude et d'harmonisation.
Prendre part:
Le mystique est orienté vers l'action, comprenant pleinement que ce qui compte le plus au monde, ce sont nos actes. Il y a un vieil adage : « Surveillez vos pensées, car elles deviennent vos mots. Surveillez vos paroles, car elles deviennent vos actes. Surveillez vos actes, car ils forment votre caractère. Surveillez votre personnage car il devient votre destin.
Un acte est défini comme quelque chose que les gens font ou provoquent. La plupart d'entre nous sont entourés d'une activité constante, avec quelque chose qui se passe constamment pour nous affecter d'une manière ou d'une autre et parfois nous faire changer ou changer notre situation. Rien n'est constant…, sauf bien sûr le changement lui-même. Le monde est dynamique, constamment en mouvement et en tant que mystiques, nous savons que nous avons la capacité d'influencer les changements qui nous entourent pour obtenir des résultats favorables.
Tout ce que nous faisons pour influencer le changement dans une direction souhaitée est en fait un acte. Si nos pensées seules apportent un changement dans une direction souhaitée, elles deviennent des actes. Par exemple, si en concentrant vos pensées sur une personne malade, vous réussissez à éveiller les processus de guérison de son corps, vous avez certainement accompli une action, une bonne action. D'un autre côté, si ce que vous dites entraîne un changement dans la direction souhaitée, alors cela aussi est un acte. Si, par exemple, notre recommandation verbale à un employeur l'influence à offrir un emploi à un candidat en particulier, nos paroles sont devenues un acte.
Les possessions sont passives :
Nos actes quotidiens déterminent la qualité et la valeur de nos vies. En fait, les choses que nous faisons forment les éléments constitutifs de nos vies mêmes. La plus grande richesse qu'un individu puisse avoir est l'héritage d'actes positifs qu'il a accomplis dans la vie. Ce n'est absolument pas dans les biens que la personne a amassés. Nos biens n'ont aucune valeur pratique tant que nous ne les utilisons pas. Cette idée trouve un écho dans les paroles d'une chanson du musicien américain Barry White : « … ce n'est pas ce que tu as, c'est comment tu l'utilises.
La supériorité de nos actions sur nos biens peut être démontrée en comparant une journée type dans la vie de deux individus imaginaires, l'un très riche, l'autre très pauvre. Imaginons que la personne aisée se réveille un matin sans programme particulier pour la journée et trébuche au cours de la journée de manière désordonnée sans vraiment aboutir à quelque chose. En revanche, imaginons que le pauvre commence la journée avec un plan de ce qu'il veut accomplir pour la journée et après avoir fait de son mieux, réalise 85 % de son plan.
En fin de compte, le pauvre sera renforcé par un sentiment d'accomplissement tandis que le riche sera accablé par des sentiments de frustration et de dépression parce que sa journée a été dépourvue de tout accomplissement personnel valable. Dans ce cas, le pauvre aurait eu un jour « riche », tandis que le riche aurait eu un jour « pauvre ». Il est prévisible qu'une série continue de jours « riches » mène finalement à la richesse, tandis qu'à l'inverse, une série continue de jours « pauvres » mène finalement à la pauvreté.
Le Mystique est conscient que les actions constructives réveillent les forces régénératrices de la vie et favorisent la bonne santé. Le bonheur est plus facilement atteint en bonne santé qui nous ouvre à l'expérience de l'amour. Avec l'amour dans nos cœurs, nous sommes préparés à recevoir la Lumière spirituelle qui résulte en « cette paix qui surpasse toute compréhension », à savoir, ce que les Rosicruciens appellent la Paix Profonde. L'un des rôles du mystique dans les temps tumultueux est d'agir pour apporter la paix à l'intérieur et à l'extérieur. Et c'est un défi avec lequel il ou elle aime travailler.
Attitude:
Nous vivons dans un monde difficile peut-être nécessairement pour que nous puissions en tirer certaines leçons. Il y a de l'opposition partout et cela fait partie de ce à quoi nous devons faire face chaque jour. Il est normal pour un mystique de relever constamment des défis et de les surmonter par une action régulière et disciplinée.
Lorsque nous désespérons d'un revers apparent dans la vie, nous devenons affaiblis et privés de la capacité de relever d'autres défis qui se présenteront certainement à nous. La seule façon de survivre dans le monde est de nous appliquer constamment et positivement vers nos objectifs. Nous ne devons jamais perdre espoir ni abandonner nos efforts. Les mystiques ont des pensées positives en tout temps. Avec eux, ils réussissent tout ce qu'ils veulent. De plus, ils sont des sources d'inspiration pour tous ceux qui entrent en contact avec eux. Et c'est une véritable lueur d'espoir pour les nuages ​​gris foncé qui semblent parfois submerger même les personnes les plus fortes alors qu'elles font face à des défis en ces temps tumultueux.
Harmonisation :
Il y a une harmonie sous-jacente qui unit toutes choses dans l'univers. C'est cette harmonie et cet ordre qui maintiennent la régularité du lever et du coucher du soleil et la révolution rythmique des planètes autour de notre soleil. L'harmonisation avec cette harmonie signifie fonctionner de concert avec toutes les forces créatrices et constructives de l'Univers.
Tous les problèmes auxquels les humains sont confrontés sont le résultat d'un désaccord avec le rythme universel. Ainsi, quelle que soit la nature des problèmes d'un individu, qu'ils soient financiers, sociaux, physiologiques, académiques ou psychologiques, ils peuvent être résolus grâce à l'harmonisation avec l'Esprit Cosmique. Une technique pour y parvenir consiste à « … entrer dans le silence du temple sacré ». Temple fait ici allusion à la fois aux temples physiques construits par les gens comme lieux de culte de groupe, et à l'humain lui-même qui est le véritable temple personnel du Divin.
Pour que le temple remplisse sa fonction, nous devons le garder sacré en ayant de bonnes pensées et en nous conduisant avec gentillesse et compassion. Nous devons être conscients de ce à quoi nous pensons à tout moment, attentifs à ces pensées parasites et destructrices qui doivent être vérifiées dès qu'elles surviennent. Nous devons maintenir de bonnes pensées car nous sommes la totalité des pensées que nous portons. En maintenant des pensées positives et en visualisant toujours le succès de nos efforts, nous maintenons une image de soi positive. Encore une fois, notre conduite doit être digne d'un véritable lieu de culte. Nous devons être conscients des vertus que nous devons cultiver et les pratiquer à tout moment.
Le mystique doit être juste, digne, droit, honorable et surtout, avoir de l'intégrité. Nos pensées et notre conduite doivent être telles qu'elles créent l'harmonie en nous et autour de nous. Nous devons créer notre environnement harmonieux ; car ils ne viennent pas d'eux-mêmes. Les conditions vibratoires de notre environnement peuvent agir positivement sur les parties physiques, psychiques et spirituelles de notre être.
Communiquer avec les hôtes cosmiques :
Une autre technique consiste à communier avec les forces cosmiques qui gouvernent tout ce qui existe, autrement connu sous le nom de « hôtes cosmiques ». Quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvons, la communion avec les Hosties cosmiques aide. Cela peut être fait en nous accordant avec un «terrain de rencontre» cosmique connu des rosicruciens sous le nom de sanctuaire céleste. Nous devons entrer dans ce temple intérieur sacré et communier dans le silence intérieur.
Les rosicruciens apprennent à s'harmoniser avec le sanctuaire céleste, un processus qui crée pour nous une forme de conscience harmonieuse et élevée. Lorsque nous nous concentrons uniquement sur les réalités matérielles..., l'argent, les biens, les voitures, la nourriture, etc..., nous nous trompons des plus grandes richesses de la vie. Nous devons être conscients que nous sommes dans un monde de réalités multiples et nous devons donc « … élever notre conscience à ce degré d'extase et d'harmonisation où elle se libère des réalités matérielles uniquement ».
Il y a un dicton : « Les temps difficiles ne durent pas. Les gens durs le font ! Cependant, les moments difficiles rendent les gens difficiles et, par conséquent, les moments difficiles sont sans aucun doute précieux pour nous tous. Les mystiques ne désespèrent pas dans les moments difficiles, mais voient plutôt chaque défi comme une opportunité de croissance.
Le chemin de l'évolution spirituelle de l'humanité est semé d'obstacles et d'obstacles qui n'ont d'autre but que de favoriser la croissance grâce à la capacité supplémentaire que l'humanité doit développer pour les surmonter.
Chaque individu est spirituellement éveillé dans une certaine mesure et en reconnaissant notre héritage spirituel, nous grandirons en puissance spirituelle. Cette reconnaissance est obtenue en surmontant les obstacles qui nous entourent avec les triples A d'action, d'attitude et d'harmonisation au profit de toute l'humanité, sans parler de la myriade d'autres formes de vie sur notre planète également. C'est le rôle d'un mystique dans les temps tumultueux !
- Article de 2015 dans le Rosicrucian Heritage copié.
Par le P. Uyio Udosen Akpan, F.R.C.
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patte-de-cha · 4 years ago
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La personnalisation de l’internet
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azveille · 5 years ago
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Procès Mediator* : les experts judiciaires dénoncent "l’arrogance totalement inappropriée" des spécialistes cités par Servier
Les experts judiciaires auteurs du rapport scientifique sur Mediator* (benfluorex, Servier) rédigé dans le cadre de l’instruction ont dénoncé mardi "l’arrogance totalement inappropriée" des spécialistes rétribués par Servier cités à comparaître devant le tribunal de grande instance (TGI) de Paris.
Les experts judiciaires missionnés par les juges d’instruction ont présenté lors de la semaine du 21 octobre leur épais rapport scientifique sur Mediator* qui décrit notamment ses aspects chimiques et pharmacologiques, ses caractéristiques anorexigènes et les études épidémiologiques évaluant son risque (cf dépêche du 25/10/2019 à 14:33).
Dans ce rapport, les trois experts ont également situé Mediator* par rapport à l’amphétamine et aux deux autres fenfluramines commercialisées par Servier comme coupe-faims et retirées du marché en 1997 en raison des risques de valvulopathies cardiaques et d'hypertension artérielle pulmonaire (HTAP).
Le pharmacien Ivan Ricordel et le médecin et ancien professeur de physiologie Michel Rieu ont travaillé deux ans pour rédiger leur rapport provisoire et répondre aux nombreuses observations formulées par Servier et par les spécialistes que l'industriel a sollicités. L’épidémiologiste Patrick Farrington a quant à lui travaillé une année. Tous les trois retraités, ils ont indiqué mardi à APMnews qu'ils avaient été rémunérés environ 50.000 euros chacun pour les deux premiers et 15.000 euros pour le troisième. Le Pr Ricordel a précisé à APMnews y avoir travaillé à temps plein.
Entre le 28 octobre et le 4 novembre, 13 spécialistes cités par Servier se sont succédé à la barre pour démonter le rapport d'expertise (cf dépêche du 29/10/2019 à 15:43, dépêche du 30/10/2019 à 13:43, dépêche du 31/10/2019 à 15:23 et dépêche du 04/11/2019 à 14:58). Outre ces 13 spécialistes, le laboratoire a également versé au dossier des rapports de spécialistes qui n'ont pas été entendus par le tribunal. Au total, Servier a produit 40 rapports réalisés par 24 spécialistes.
Mercredi, Emmanuel Canet, représentant légal du groupe dont il est responsable de la R&D, a justifié le recours à des spécialistes parmi les plus reconnus dans leur domaine pour "avoir leur avis" et "apporter un maximum de crédit" aux observations de Servier qui divergeaient par rapport à celles des experts.
La plupart des 13 spécialistes auditionnés à la demande du groupe pharmaceutique ont dévoilé leur rémunération. Ils ont été questionnés sur ce point par l'un des avocats de la partie civile et ont déclaré des rémunérations oscillant entre 6.000 euros et 300.000 euros. Deux spécialistes américaines ont mentionné des honoraires de plus de 500 dollars de l'heure.
Les Prs Ricordel, Rieu et Farrington ont assisté à ces auditions et ont répondu aux critiques mardi.
"Arrogance totalement inappropriée"
En propos liminaire, le Pr Rieu a pris la parole au nom du groupe d'experts pour dire leur "déception" face à ce "défilé de personnes rétribuées pour prouver notre incompétence et notre soi-disant partialité". Ils estiment que les spécialistes cités par Servier qui ont mis en cause leur "probité intellectuelle" ont fait preuve d'une "arrogance totalement inappropriée".
Le Pr Rieu a évoqué un spectacle "surprenant voire risible". Il a décrit des spécialistes "ignorants du contexte", "sciemment privés" de l'intégralité du dossier.
Il a fait part de son étonnement qu'un cardiologue spécialiste des valvulopathies, "de renommé internationale" -le Pr Julius Gardin-, soit incapable de reconnaître une valvulopathie au plan anatomo-pathologique et soit ignorant de la publication dans le New England Journal of Medicine (NEJM) d'une série de cas de valvulopathies associées aux fenfluramines en 1996. Pourtant, dans son rapport, le spécialiste américain avait mentionné cette étude. "Soit il l'a oubliée, soit ce n'est pas lui qui a écrit [le rapport]", en a-t-il conclu.
"A aucun moment, nous n'avons eu l'intention de cacher quoi que ce soit à nos experts", s'est défendu Emmanuel Canet mercredi.
Le Pr Farrington, a répondu sur le fond aux critiques formulées à l'encontre de son analyse des études épidémiologiques. Il a présenté lors de l'audience une nouvelle méta-analyse de 31 études permettant d'évaluer la perte de poids induite par le benfluorex en appliquant différents modèles (quadratique et linéaire) qu'il estime entre -2,27 kg et -3,35 kg. Il a souligné que, quel que soit le modèle employé, la perte de poids se situait, avec "une certaine robustesse", autour de -2,5kg.
Le Pr Farrington a réexpliqué pourquoi il ne convenait pas, pour estimer l'effet propre du benfluorex sur le poids, de prendre en compte les études l'évaluant dans le diabète dont les auteurs exprimaient clairement leur intention de réduire la perte de poids pour évaluer la capacité du produit à réduire l'hémoglobine glyquée. Il a illustré le bienfondé de cette démarche en citant les recommandations de l'Agence européenne du médicament (EMA) relatives aux essais cliniques des médicaments amaigrissants de 2016.
L'épidémiologiste a également rappelé que, contrairement à ce qu'avait affirmé le Pr Madelon Finkel, le diabète n'est pas un facteur de risque de valvulopathie et qu'un indice de masse corporelle (IMC) élevé apparaissait protecteur dans les études.
A propos des attaques virulentes de cette épidémiologiste américaine contre l'utilisation des bases de données médico-administratives pour confirmer des hypothèses, le Pr Farrington a confié avoir "du mal à comprendre" cette affirmation qui lui semble "aberrante".
Des études conduites à partir de ces bases sont régulièrement publiées dans les grandes revues scientifiques, a-t-il rappelé. Il a par ailleurs balayé d'un revers de main la critique selon laquelle les patients inclus dans certaines études n’étaient pas représentatifs de la population générale. Le Pr Farrington a rappelé qu'aucun essai randomisé incluait des patients représentatifs de la population générale.
Au sujet du Pr Gardin, qui avait avancé que les valvulopathies rhumatismales n'étaient pas rares en France, notamment en raison des migrants, sur la base d'une étude européenne (European Heart Survey 2003-2011), le Pr Farrington a rappelé un article de 2016  portant sur des données françaises de 2013 évaluant la prévalence de cette étiologie entre 0,2% et 2,7%, selon l'année de naissance. Le Pr Ricordel a ajouté que l'antibiothérapie était suffisamment ancienne en France pour avoir réduit la prévalence du rhumatisme articulaire aigu à de faibles niveaux. "La population des migrants ne saurait amplifier la prévalence de ces pathologies", a-t-il pointé.
Jean-Pol Tassin avait affiché un indice H, mesure de l'impact d'un scientifique en fonction du niveau de citation de ses publications, bien supérieur à celui des experts judiciaires pour démontrer sa crédibilité scientifique. Le Pr Farrington a rappelé que son indice H était de 45 et non autour de 10 comme l'avait avancé le neurobiologiste jeudi. "Je ne connais aucun scientifique sérieux qui accorde de l'importance à cet indice", qui n'est par ailleurs pas comparable entre disciplines, a-t-il noté.
Comme son collègue, le Pr Ricordel a répondu méthodiquement aux critiques formulées par les spécialistes sollicités par Servier.
Il a souligné, comme il l'avait fait lors de la présentation du rapport, que le terme "amphétamine de deuxième génération", avait été employé par des professeurs d'université qui l'enseignaient. Le terme "deuxième génération" s'applique aux antibiotiques pour définir des composés de la même famille qui comportent moins d'effets secondaires, comme les fenfluramines qui, par rapport à l'amphétamine, sont dépourvues d'effet central catécholaminergique.
Il a corrigé l'assertion de Donna Ryan qui avait avancé que, dans l'essai REGULATE évaluant Mediator* vs pioglitazone, l'effet antidiabétique de Mediator* était indépendant de la baisse du poids, alors même que la réduction de l'HbA1c constatée dans le groupe benfluorex est proportionnelle à la perte de poids. Il a souligné que l'effet antidiabétique indépendant de la baisse de poids n'était pas démontré et que ce débat n'était "pas tranché aujourd'hui".
Pour le Pr Ricordel, l'intervention de Jean-Pol Tassin, qui attribue la cardiotoxicité de Mediator* a un effet synergique avec la lévothyroxine était "la plus surprenante". "Il nous a démontré qu'il n'avait pas compris le rôle du système sérotoninergique" dans la genèse des valvulopathies, a considéré le Pr Rieu. Il a rappelé que Jean-Pol Tassin, pour expliquer la recrudescence des prescriptions de Levothyrox* (Merck KGaA), qui aurait participé à l'émergence de valvulopathies sous Mediator*, avait évoqué Tchernobyl lors de son audition devant les juges d'instruction.
"Il peut y avoir des facteurs sensibilisant, mais ça n'exonère pas un médicament de sa dangerosité", a conclu le Pr Rieu.
Au sujet de Rolf Bass, ancien cadre de l'EMA, qui a expliqué au tribunal que la notion de signal de pharmacovigilance avait été standardisée au niveau européen pour tous les médicaments en 2012, le Pr Rieu a salué "la très belle description sur le système actuel" qu'avait faite ce spécialiste cité par Servier, mais que celle-ci, n'avait "rien à voir avec le système de l'époque".
Pour François De Castro, un des avocats de Servier, les divergences entre les experts judiciaires et les spécialistes sollicités par le laboratoire, justifient la demande de contre-expertise déjà formulée par la défense. La présidente du tribunal Sylvie Daunis a répondu que "le contradictoire a[vait] eu lieu à l'audience" et que "le tribunal essayer[ait] de s'y retrouver".
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ggdbshopcheap-blog · 6 years ago
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equipedefranceinfo · 6 years ago
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La Gazette de la L1 : 4e journée
   Les résultats de la journée
Olympique Lyonnais 0 - 1 OGC Nice Nîmes Olympique 2 - 4 Paris Saint-Germain Angers SCO 1 - 0 LOSC Dijon FCO 0 - 2 SM Caen EA Guingamp 1 - 2 Toulouse FC Stade de Reims 0 - 1 Montpellier Hérault SC RC Strasbourg Alsace 2 - 3 FC Nantes AS Saint-Etienne 0 - 0 Amiens SC Stade Rennais FC 2 - 0 Girondins de Bordeaux AS Monaco 2 - 3 Olympique de Marseille
          Les gestes
Les dribbles de Jonathan Bamba et Jeff Reine-Adélaïde, qui ont animé une première période d'Angers-Lille plutôt agréable malgré l'absence de buts.
  L'espèce d'aile de pigeon peu académique qui permet à l'exemplaire capitaine scoïste Ismaël Traoré d'ouvrir le score à la suite d’un corner, comme-un-symbole d'un match qui s'est moins joué sur la technique que sur la détermination.
  L'arrêt de Ludovic Butelle sur penalty, pour tenir la victoire dans un match où l'arbitrage assisté n'a pas fait de cadeaux aux Angevins.
  L'exquise lenteur de Clément Grenier. Son positionnement, ses passes. Était-ce la cédéfie qui l'inspirait?
  Le mouvement à la barcelonaise des Rennais sur le côté gauche entre Romain Del Castillo et Clément Grenier, mal conclu par Ismaïla Sarr qui allume Maxime Poundjé sur sa ligne à bout portant alors que le but était grand ouvert.
  Rennes do Brasil (ou presque) pic.twitter.com/pePSOd9cPe
— Sparziat' (@RoazhonSpart) September 2, 2018
  La reprise lobée de Whabi Khazri qui fait mouche sur une longue ouverture aérienne, malheureusement refusée pour un léger hors-jeu au départ.
  L'enchaînement "dessin animé" de Kylian Mbappé qui, d'un contrôle et d'une volée parfaite, transforme un ballon pas facile de Presnel Kimpembé en but, et valide la montée rageuse de ce dernier.
  La demi-volée d’Ambroise Oyongo, symbole du demi hold-up réussi par les Montpelliérains à Reims.
  De l'entrée de la surface de réparation, la frappe puissante et bien placée de Lucas Evangelista au fond des filets strasbourgeois.
  Le corner "direct directement rentrant" d'Angel Di Maria, contre qui on ne laisse pas son premier poteau vide impunément.
  Le sauvetage sur sa ligne de Gaëtan Laborde.
  L'ouverture de volée et en aveugle de Mario Balotelli pour Allan Saint-Maximin.
  La double parade d'une main puis d'un pied de Walter Benitez.
  Max-Alain Gradel qui conclut un joli mouvement toulousain d'une frappe excentrée en lucarne.
        Les antigestes
Les deux grossières erreurs de marquage des Girondins sur corner, qui leur coûtent deux buts à cinq minutes d'intervalle.
  Les deux tentatives de dribbles dangereuses et infructueuses du défenseur central toulousain Jean-Clair Todibo, sanctionnées par deux pertes de balle et deux cartons jaunes.
  La défense et le milieu dijonnais qui laissent Runar Runarsson seul dans sa moitié de terrain en fin de match, offrant à Claudio Beauvue un but pour son retour en Ligue 1.
  Le cadeau gratuit en fin de match du Nantais Abdoulaye Traoré.
  L'aile de pigeon ratée du Caennais Frédéric Guilbert, qui aurait pu rapporter quatre points au taekwondo mais seulement quatre points de suture à Benjamin Jeannot.
  Le penalty concédé à l'arrêt par Thiago Silva face aux Crocodiles nîmois. Par solidarité lacrymale?
        "Bon sang, ça dégage les bronches cette ventoline. Mais pourquoi il y a marqué 'Chris Froome' sur la bombonne?"
            Le match qu'il ne fallait pas rater
Deux équipes du "Gros Quatre", quelques erreurs mais surtout la volonté de jouer, ponctuée par plusieurs jolis buts, il y avait un match à ne pas manquer ce week-end! Petit florilège pour faire parler l’imaginaire avant un résumé vidéo:
  Le centre lointain, enveloppé et précis de Bouna Sarr vers Kostas Mitroglou au cœur de la surface monégasque.
  Adil Rami qui semble un peu perdu derrière, sans son collègue l'extincteur pour le défendre... Plus fort que le simple moment de solitude, le match de solitude.
  Le duo Hiroki Sakai - Florian Thauvin qui n'a besoin de personne d'autre pour prendre la défense monégasque à revers, après un double une-deux et un centre décisif du premier pour le second.
  La rentrée de Florian Thauvin.
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              Les observations en vrac
Le tee-shirt "J'ai encaissé un petit pont par Kostas Mitroglou" de Rony Lopes est disponible aujourd’hui sur le site officiel du club.
  Partant du principe pas déconnant que le Stade Rennais a réalisé son match du siècle, il semble opportun de se pencher sur les statistiques des villes-hôtes de la Ligue des Cahiers.
  Les Amiénois restaient tellement au sol pour gagner du temps que lorsque deux d'entre eux sont sortis sur civière, le public de Geoffroy-Guichard a continué à les siffler.
  Des buts moches, une coiffure moche, il n'empêche: Enzo Crivelli fait un sacré début de saison.
        Le coin fraîcheur
Interrogé par Thomas Monconduit devant les caméras de Canal, Timothée Kolodziejczak reconnaît avec le sourire qu'il l'a effectivement poussé pour marquer un but, finalement refusé.
  Interrogé à la mi-temps du match du TFC au sujet de l'expulsion de Jean-Clair Todibo, Max-Alain Gradel explique qu'ils ne l'ont pas assez protégé, qu'il est jeune, et qu'en le voyant en difficulté, ils n'auraient pas dû lui donner des ballons risqués à négocier. Simple, mais jolie réaction de solidarité et de protection de la part du capitaine.
        Les mots croisés
  Horizontalement: 1. Le vrai Javier. 2. Champion d'Espagne comme joueur puis comme entraîneur dans le même club. 3. Le meilleur joueur du monde. 4. Attaquant néerlandais / Gardienne messine. 5. Joueur Suédois du Borussia. 6. Gardien Dijonnais / Copa De America. 7. Défenseur autrichien titré en Autriche et en Hongrie / La fin pour Caen. 8. Club héllenophone en exil.
  Verticalement: 1. Gardien champion du monde. 2. Joueur de grinta. 3. Siège des Corinthians et de Palmeiras. 4. Club galactique de Los Angeles / Inséparable de Beira. 5. Regen néerlandais / BallspielVereinTrier. 6. Fin d'un triple champion de Belgique / Georges ou Timothy (en désordre). 7. Ex-futur star lyonnaise évoluant désormais en National / Milieu de l'AS Roma. 8. Club lorrain sans son Grec. 9. En France Frédéric est plus connu que Rodrigo. 10. De Bordeaux au Levski Sofia (au pluriel). .
La réponse est ici.
           Le championnat à l'envers
Antoine Kombouaré a de quoi être fier: son équipe est la dernière à n'avoir pris aucun point en route, un bilan assez surprenant après des saisons décevantes et qui n'est bien sûr que provisoire, mais qui témoigne tout de même d'une bonne préparation estivale. Et les Guingampais, toujours plus ambitieux, ne comptent pas s'arrêter là, conscients qu'il y a encore moyen de faire mieux. Dans la foulée du match face à Toulouse, terminé à 2-1 malgré l'expulsion rapide de Todibo dans le camp d'en face, Nicolas Benezet a ainsi eu ces mots forts: "On fait des entames de merde (...), il va falloir qu'on se bouge le cul."
  Et si le recrutement de Nolan Roux, champion l'an dernier avec Metz, avait donné aux Bretons l'instinct de tueurs dont ils manquaient l'an dernier? Avec Ronny Rodelin, également habitué à jouer les premiers rôles avec Caen, l'attaque de l'En Avant a en tout cas ajouté l'expérience des grands rendez-vous à un effectif qu'on n'imagine a priori pas armé pour rester en bas de l'affiche pendant toute la saison. À l'inverse, les Toulousains, qui accueillaient à nouveau un coach qui avait démarré en fanfare l'an dernier avec Lens, ont du mal à trouver leur rythme.
  Le résultat de Guingamp est le principal fait marquant d'une journée où les positions se sont resserrées, rendant difficiles les projections pour la suite. Monaco, coincé entre Amiens et Caen, ne sera en effet pas en si bonne position dans quelques mois. Mëme si la science défensive montrée dans le money-time contre Bordeaux puis Marseille, dans un match qu'on n'attendait pas aussi sérieux de la part des deux équipes, rappelle que le début de saison a tendance à niveller les valeurs.
           Vu de Twitter
Formidable, la société d'allongement de pénis de Waldy sur les maillots des féminines ???????? https://t.co/F7ubP76MV8
— Michel Kerzadarian (@KerZadarian) September 4, 2018
Ambiance désultrasification à Saint-Étienne avec les @MF91Officiel #ASSEASC pic.twitter.com/OWAFwYH2f2
— Tombo2601 (@tombo2601) September 2, 2018
#OptaWAM Claudio Beauvue marque en moyenne un but toutes les vingts minutes depuis qu'il évolue au @SMCaen. Machine. pic.twitter.com/FUoWxE44Fa
— We Are Malherbe (@WeAreMalherbe) September 2, 2018
    Merci à Danishos Dynamitos, De Gaulle Volant, et alors, L'amour Durix, Mama, Rama & Papa Yade, Mik Mortsllak, Moravcik dans les prés, Yul rit cramé pour leurs contributions. La compilation de AKK rends tes sets, les mots croisés de parkduprince et la lucarne est de McManaman.
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news24fr · 2 years ago
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"One Arsène Wenger" était le chant qui résonnait dans les Emirats. Dans la loge des réalisateurs, le vieux maître répondit par un signe de la main. Gabriel Martinelli venait de mettre Arsenal devant, une partie du football rappelait leurs années de gloire et, lors de sa première visite depuis son départ avec émotion en 2018, l'architecte de l'époque aurait eu le sentiment que le bon vieux temps revenait. .Peut-être le sont-ils vraiment. Bien qu'il s'agisse finalement d'une victoire confortable pour les leaders, cela semblait significatif: de nombreux yeux attentifs se demandaient si six semaines de congé auraient pu mettre fin à leurs prétentions au titre dans leur foulée. West Ham était le genre d'adversaires maladroits qui pouvaient tester cette idée mais, comme pratiquement tous ceux qui ont croisé le chemin d'Arsenal entre août et novembre, ils ont été largement dominés.Arsenal fait une offre pour Mykhaylo Mudryk mais le Shakhtar Donetsk veut 85 millions de livres sterlingLire la suiteIl a fallu du temps pour que cela se traduise sur le score et Arsenal a eu le désagrément de prendre du retard quand, avant la demi-heure, Saïd Benrahma a transformé un penalty. Ils avaient superbement réagi aux revers plus tôt dans la campagne, mais voici un examen, si peu de temps après le redémarrage de la ligue, pour savoir s'ils se souvenaient comment se comporter avec l'air de champions potentiels. Devant Wenger, ils l'ont dépassé."Il a choisi le bon moment, une journée vraiment spéciale", a déclaré un Mikel Arteta rayonnant de la présence de son ancien patron. "Le Boxing Day est une belle journée pour jouer au football et je pense que la performance était au niveau qu'il méritait. J'espère qu'il l'a aimé.Il n'y aura aucune inquiétude à ce sujet. Arsenal était irrésistible après la pause et dansait sur l'air de Martin Ødegaard, qui chantait dès le premier coup de sifflet et produisait une leçon d'art de meneur de jeu. Arteta tenait à souligner le travail de son capitaine hors du ballon, mais ses deux passes décisives, même si la première semblait chanceuse, produisaient une gratification plus instantanée. C'était, au risque de travailler un point, un affichage individuel adapté à l'apogée de l'ère de Wenger.Guide rapideComment puis-je m'inscrire aux alertes d'actualités sportives ?MontrerTéléchargez l'application Guardian depuis l'iOS App Store sur iPhone ou la boutique Google Play sur Android en recherchant « The Guardian ».Si vous avez déjà l'application Guardian, assurez-vous que vous utilisez la version la plus récente.Dans l'application Guardian, appuyez sur le bouton Menu en bas à droite, puis allez dans Paramètres (l'icône d'engrenage), puis Notifications.Activez les notifications sportives.Est-ce que cela a été utile?Merci pour votre avis.Saka n'était pas loin du niveau d'Ødegaard et ne ressemblait certainement pas à un joueur se vautrant dans la déception de l'élimination de l'Angleterre en Coupe du monde. La paire s'était combinée pour un effet presque décisif à deux reprises avant le premier match, Saka voyant un premier effort refusé pour hors-jeu avant de se diriger vers son collègue pour qu'il tourne juste à côté, et même si Arsenal s'est retrouvé à frapper contre un mur de briques avant l'intervalle, il y avait toujours le sentiment que leur ingéniosité porterait ses fruits.Cela s'est produit de manière étrange lorsque Ødegaard, tentant apparemment de tirer à 30 mètres, a entraîné son effort directement dans les pieds d'un Saka non marqué. Il y avait du temps et de l'espace, mais la situation nécessitait toujours une finition glaciale, qui a été dûment fournie. Une interprétation plus généreuse serait qu'Ødegaard a envoyé à son coéquipier une passe ferme et pleinement intentionnée qui exigeait d'être remise ; il en est capable mais, quelle que soit la réalité, tout le monde pourrait convenir qu'Arsenal était en marche.Inscrivez-vous pour Football QuotidienNewsletter quotidienne gratuiteCommencez vos soirées
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newagemusiclt-blog · 7 years ago
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lerepondeurdesinsoumis · 7 years ago
Text
Nous rejetons votre réforme parce qu'elle livre la SNCF aux appétits du privé
Pour signifier notre refus global de la réforme, nous avons déposé une motion de procédure invitant le Sénat à rejeter le projet de loi du gouvernement. Une motion défendue par Éliane Assassi dont voici le texte :
Au deuxième jour de la 12e séquence de grève des cheminots —auxquels nous apportons tout notre soutien — nous démarrons l'examen au sénat du projet de loi portant un nouveau pacte ferroviaire.
Ce matin mon groupe a reçu des représentants de syndicats de cheminots de la SNCF —la CGT, la CFDT, l'UNSA, Sud -Rail — ainsi que ceux de plusieurs pays : Italie, Espagne, Luxembourg, Allemagne, Belgique, Angleterre… et à 13 heures nous étions présents au rassemblement de l'intersyndicale devant le Sénat, rassemblement qui montre, à l'évidence, que la mobilisation contre ce projet ne s'essouffle pas.
Que ce soit ici ou ailleurs, ils ont toutes et tous un dénominateur commun : ils défendent avec détermination et courage leurs droits, leur outil de travail et portent une certaine vision du service public ferroviaire.
Nous partageons, cette vision fondée sur les missions d'intérêt général de l'entreprise publique et le droit à la mobilité pour tous et partout. Il faut les entendre et ne pas balayer d'un revers de main les résultats du vot'action qui s'est clôt la semaine dernière et qui démontre, n'en déplaise aux esprits malins, une opposition majoritaire à cette réforme non inscrite dans le programme du candidat Macron, mais décidée ensuite par le même Emmanuel Macron élu Président de la République réalisant ainsi un vœu cher à la droite. Pour nous, ce sont les cheminots les premiers de cordée, ceux qui défendent ce qui fait commun entre nous : les services publics.
Avant d'en arriver au contenu de ce texte, je voudrais une nouvelle fois aborder la méthode, que nous jugeons contestable et dangereuse. Une méthode gouvernementale qui interroge par sa brutalité et son mépris à l'égard des parlementaires, mais également des forces sociales de notre pays, taxées d'être irresponsables lorsqu'elles exercent un droit constitutionnellement reconnu, celui de faire grève et de porter des revendications, voire même de manifester.
Le message de fermeté envers les syndicats est inacceptable. Il témoigne d'une vision autoritaire de l'exercice du pouvoir. Si la place de chacun doit être claire, le dialogue social ne peut se résumer à des coups de menton de la part des plus hauts responsables de l'État.
Par ailleurs, nous regrettons le choix de la commission de ne pas avoir réalisé l'audition, que nous avions demandé de l'intersyndicale et j'ai bien dit de l'intersyndicale.
Les partenaires sociaux doivent être respectés.
J'en viens maintenant au parcours de ce projet de loi, parcours qui est pour le moins curieux.
Votre gouvernement a fait le choix — en s'appuyant sur un rapport d'expert, le rapport Spinetta — de forcer le passage par la voie des voie des ordonnances, jugées plus rapides et plus efficaces.
Votre modernité, c'est aussi cela : recentrer les pouvoirs au risque de rompre l'équilibre des pouvoirs. Drôle de conception de la démocratie parlementaire… En tacticien maladroit pour affirmer sa posture idéologique, ce même gouvernement a indiqué aux syndicats que, s'ils étaient constructifs, des mesures plus précises seraient directement insérées dans la loi. C'est le cas… mais sur des sujets connexes puisque sur le dur, rien n'est négociable… Sur l'incessibilité, suite à l'engagement du gouvernement, celle-ci a été présentée par voie d'amendement par le groupe LREM et adoptée en commission. Mais, mes chers collègues, la vigilance s'impose, car vous le savez comme moi, ce que fait une loi, une autre loi peut le défaire. Nous aurons d'ailleurs des propositions en la matière.
Par contre, sans concertation, le gouvernement a annoncé en cours d'examen la fin du statut de cheminot pour 2020 et la filialisation du fret. Il s'agit là d'une véritable provocation.
Résultat, le texte a triplé de volume lors de son passage à l'Assemblée nationale et il ressort encore épaissi après son examen en commission au Sénat.
Nous nous retrouvons donc dans une situation incroyable, où le texte qui nous est soumis n'a fait l'objet ni d'étude d'impact ni d'avis du Conseil d'État puisque son contenu est issu très largement d'amendements du gouvernement. Pourtant, leur portée est majeure, puisque c'est par exemple, par un simple amendement que le statut de la SNCF a été transformé, ouvrant la voie à sa privatisation, comme cela a été le cas pour toutes entreprises publiques qui ont vu leur statut modifiée : GDF, EDF, France Telecom...
Cette méthode du gouvernement —qui devient une habitude — est peu conforme au respect de règles constitutionnelles qui définissent l'exercice du pouvoir législatif par le Parlement.
Venons-en au contenu : nous abordons ce texte avec un sentiment de déjà vu, puisque nous avons débattu de ces enjeux lors de l'examen de la proposition de loi de notre collègue, Hervé Maurey, prête depuis plusieurs mois, mais ressortie opportunément pour signifier au gouvernement le refus du sénat du passage par voie d'ordonnances de la réforme ferroviaire. Refus uniquement de forme, puisque sur le fond, les différences d'appréciation ne sont pas fondamentales. Soyons clairs, le gouvernement et la majorité sénatoriale partagent l'idée qu'il n'y pas d'autre horizon que l'ouverture à la concurrence à plus ou moins brève échéance.
Nous ne partageons pas cette idée puisque contrairement à ce que nous entendons l'Europe laisse les marges de manœuvre suffisantes aux États pour ne pas appliquer le 4e paquet ferroviaire, voulu par vos prédécesseurs, que ce soit au travers le règlement OSP ou par la reconnaissance des services publics par le traité de Lisbonne. L'Europe n'impose pas plus le changement de statut de l'Entreprise publique.
Par contre l'Europe impose le respect de normes pour la pollution de l'air. Mais apparemment, votre gouvernement fait son marché dans les règlements : ceux qu'il décide de suivre et ceux qu'ils décident de ne pas suivre. Nous en reparlerons.
Partout où la libéralisation a été mise en œuvre, les conditions pour les usagers ont été dégradées, que ce soit l'état des infrastructures, le tarif ou encore la sécurité. L'Italie, L'Allemagne, La Grande-Bretagne, aucun de ces pays ne peut être érigé en modèle et vous le savez bien.
En France également, l'ouverture à la concurrence du fret ferroviaire a conduit à réduire encore sa part modale, à justifier une gestion d'entreprise tournée vers la rentabilité, ce qui a conduit à l'abandon d'un certain nombre de dessertes. Ce projet de loi nous semble, comme l'ensemble des projets qui nous sont présentés depuis des décennies, symptomatique de l'approche qui est désormais privilégiée lorsque l'on parle du rail, une approche purement comptable et gestionnaire d'un secteur d'activité et d'une entreprise publique, que l'on voudrait faire rentrer aux forceps dans le moule libéral, paquet ferroviaire après paquet ferroviaire.
Or, cela n'est pas si simple parce justement nous parlons d'un secteur dont l'intérêt général se caractérise par trois raisons fortes : • Premièrement, son réseau structure l'aménagement de notre pays, constitue sa colonne vertébrale, un atout indéniable pour la compétitivité de notre économie.
• Deuxièmement, son développement constitue une alternative crédible et efficace à la route et à l'aérien pour la transition énergétique et le passage à une économie décartonnée comme nous y appellent les accords de Paris et le Grenelle de l'environnement. La dette environnementale n'est pas négociable et elle est bien plus lourde encore que la dette ferroviaire.
• Enfin, son existence participe à l'exercice du droit à la mobilité pour nos concitoyens. À l'heure où les réseaux d'information se mesurent à la nano seconde, il est nécessaire que nos concitoyens puissent eux aussi se déplacer facilement.
Les politiques menées par les gouvernements successifs d'assèchement des ressources, d'endettement massif de l'opérateur et d'absence d'investissements publics à la hauteur des besoins font peser un doute réel sur la viabilité du système ferroviaire et sur l'avenir du service public. Il y a urgence à légiférer.
Le problème c'est que votre projet de loi n'a qu'une boussole : l'ouverture à la concurrence est, de facto, ne pose aucun principe directeur sur une politique de mobilité favorisant coopération, interconnexion et complémentarité. Il ne prévoit aucun financement nouveau.
Quant à la reprise de la dette par l'État à hauteur de 35 milliards d'euros n'est pas un cadeau fait aux cheminots : c'est une stricte obligation comptable ; c'est le prix à payer pour préparer la privatisation de l'entreprise historique. Soyons précis : une société anonyme ne peut être endettée à un niveau supérieur à deux fois le montant des fonds propres qui, pour SNCF réseau sont estimés à 7 milliards. Donc 50 milliards de dettes moins 2x7 milliards soit 14 milliards = 36 milliards. Le compte est bon !
Je le redis tant ce texte est transparent en la matière : le seul objectif de cette réforme c'est la concurrence et l'arrivée de nouveaux opérateurs dont on se sait par quel miracle, ils seraient plus performants que la SNCF qui a déjà fait d'importants progrès de productivité.
Mais vous connaissez l'adage : qui veut se débarrasser de son chien prétend qu'il a la rage. C'est exactement ce qui arrive à la SNCF et plus largement au système de service public ferroviaire.
Cette politique n'est pas nouvelle. Elle se place en continuité avec toutes les politiques menées depuis 30 ans qui créent les conditions du dépérissement du service public ferroviaire par l'instauration d'une concurrence déloyale pour faire du service ferroviaire un service déficitaire, sous utilisé et sous financé. Un système rendu inexploitable en réduisant la voilure : suppression de trains, fermeture de lignes, diminution du personnel, abandon de centre de triage. Ainsi, entre 1995 et 2015, ce sont 3000 kilomètres de lignes qui ont été fermés, créant des déserts ferroviaires.
La prochaine étape : préparer la vente à la découpe de l'opérateur public par le changement de statut et la filialisation. Comment comprendre cette non-préservation des intérêts publics ? C'est du sabotage.
Nous pensons que ces recettes libérales sont trop usées, qu'elles vont à l'encontre des intérêts de nos concitoyens. Elles doivent être abandonnées. L'avenir du rail, c'est le service public. C'est la démocratisation de l'entreprise publique pour mieux entendre les besoins des territoires et des usagers, c'est la relance du fret ferroviaire comme outil de transition écologique, ce sont des trains plus nombreux, plus sûrs et plus ponctuels. Un maillage du territoire toujours plus dense. Des outils de financement adaptés, comme la taxe poids lourd ou le versement transport. C'est ce que nous porterons en termes de propositions tout au long de nos débats.
Si nous avons déposé cette motion, ce n'est pas pour clore le débat, mais pour affirmer publiquement que votre réforme n'est pas bonne, car, loin de moderniser et de développer le service public ferroviaire, vous préférez le livrer aux appétits du privé qui en fera ce qu'il voudra bien en faire là où ça rapporte et l'abandonnera là où ça ne rapporte pas et ce au nom de la rentabilité.
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