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Quinté+ du jeudi 7 mars : Trabuco pour ouvrir le bal
L'ANALYSE DE LA COURSE
Doté d’une belle pointe de vitesse finale, TRABUCO (9) a désormais retrouvé son meilleur niveau après un an d’absence (entre octobre 2022 et octobre 2023). Très performant avec les œillères australiennes, à l’aise en terrain profond et confirmé à Saint-Cloud, il peut signer un deuxième succès consécutif. L’opposition sera emmenée par LOU MAN (11), irréprochable cet hiver, et MOONWALK STEP (1), un véritable "nageur" qui trouvera son terrain favori. KAR VERT (5) vient de « s’envoler » à Marseille-Borély et pourrait profiter de son aptitude aux sols spongieux pour monter de catégorie avec réussite. MOUTARDE (6) a un événement dans les jambes à cette valeur et constitue un outsider très intéressant. CALAS (2) débute sur le gazon et à ce niveau, mais il a sûrement le potentiel pour briller en pareille société. VILLA DARYA (12) et MORSAN (10) n’ont probablement pas une grande marge à leur valeur respective et seront plutôt envisagés en fin de combinaison dans cet événement très ouvert.
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Volume I Chapitre 2
Je ... me souviens.
Qu'elle était venue.
Que, assise là, calmement, elle écrivait des lettres.
Je... me souviens.
Le visage de cette personne, et de ma mère souriant gentiment.
Cette vision... certainement...
Je ne l'oublierais pas, même dans la mort.
La Fille et la Poupée de Souvenirs Automatique
Le métier de scribe avait existé depuis les temps anciens. Il avait autrefois connu un déclin avec la popularisation des poupées de souvenirs automatiques, mais les métiers qui avaient une longue histoire étaient toujours aimés et protégés par un petit nombre de personnes. L'augmentation en nombre des poupées mécaniques était précisément ce qui avait poussé les nostalgiques à prétendre que les professions désuètes étaient meilleures quand elles gardaient leur charme originel.
La mère d'Ann Magnolia était de ces gens au goût fascinant pour le démodé.
Avec ses cheveux sombres naturellement ondulés, ses taches de rousseur et son corps svelte, elle était en apparence presque exactement comme Ann elle-même. Élevée parmi l'élite, et venant d'une maison aisée, elle s'était mariée, et, même en vieillissant, quelque chose en elle tenait encore de la "jeune demoiselle". Le doux sourire qu'elle arborait à chaque fois qu'elle riait aux éclats paraissait enfantin pour quiconque le voyait.
Même maintenant, en se rappelant comment se comportait sa mère, elle pensait qu'elle était comme une petite fille. Elle était vigoureuse, bien que maladroite, et à chaque fois qu'elle affirmait avec enthousiasme « Je veux essayer cela !», Ann rétorquait « Mon dieu, encore ? ». Elle aimait les promenades en bateau et les courses de chiens, ainsi que les compositions florales orientales que l'on trouve sur les broderies des édredons. C'était une personne qui adorait apprendre, et qui avait un côté enflammé : chaque fois qu'elle allait au théâtre, c'était pour voir des pièces romantiques. Passionnée comme elle était de dentelles et de rubans, la plupart de ses robes ressemblait à celles des princesses de contes de fées. Elle les imposait à sa fille, car les tenues assorties parent-enfant lui plaisaient. Ann se demandait parfois ce qu'il pouvait bien y avoir de mal à ce que sa mère porte des rubans à son âge, mais elle ne l'avait jamais dit.
Ann tenait plus à sa mère qu'à n'importe qui dans le monde - plus encore qu'à sa propre existence. Bien qu'elle soit un petit enfant, elle se considérait comme la seule à pouvoir la protéger, elle qui était loin d’être forte.
Elle avait aimé sa mère à ce point aveuglément.
Vers l'époque où elle était tombée malade et où l’heure sa mort approchait, Ann eut sa première rencontre avec une poupée de souvenirs automatique. Même si elle avait d'innombrables souvenirs avec sa mère, ceux dont elle se rappelait étaient toujours liés aux jours où ils avaient accueilli cette mystérieuse visiteuse.
‘C’’était apparu par une journée de printemps très ensoleillée.
La route baignait dans les abondants rayons de soleil printaniers. A côté, les fleurs qui avaient commencé à éclore à travers le dégel se balançaient sous la faible brise.
Depuis le jardin de sa maison, Ann observait la manière dont "cela" marchait.
Sa mère habitait dans la partie supérieure gauche d'un vieux mais élégant bâtiment d'architecture occidentale, qu'elle avait hérité de sa famille. Avec ses murs blancs et son toit de tuiles bleues, entouré d'énormes bouleaux, il semblait tiré d'une illustration de livre pour enfants.
La résidence était périphérique, construite à l'écart et assez loin de leur ville prospère. Même si quelqu'un cherchait dans toutes les directions, il ne pourrait trouver aucune maison avoisinante. C'était pourquoi, lorsque des invités arrivaient, on pouvait facilement les voir par les fenêtres
« Qu'est-ce ... que c'est ? »
Vêtue d'une blouse qui avait un large col en rubans à rayures cyan, Ann avait l'air un peu ordinaire, mais charmante. Il semblait presque que ses yeux brun sombre allaient sauter de sa tête, tant ils étaient ouverts.
Elle décolla alors ses yeux de "cela", qui marchait dans sa direction sous la lumière du soleil, et se dépêcha de quitter le jardin et de rentrer dans la maison avec ses chaussures émaillées et fleuries. Elle passa devant l'immense entrée principale, grimpa l'escalier en colimaçon rempli de portraits de famille et ouvrit brusquement une porte ornée de roses.
« Maman ! »
Lorsque qu’elle fit irruption, hors d'haleine, sa mère la réprimanda, se redressant un peu sur son lit : « Ann, ne t'ai-je pas toujours dit que tu dois frapper avant d'entrer dans la chambre de quelqu'un ? Tu devrais aussi saluer. »
Alors qu’on la sermonnait, elle soufflait intérieurement, mais elle baissa malgré tout les hanches, pinça l'ourlet de sa jupe et s'inclina.
Cet acte découlait-il de son soi-disant « côté petite dame » ? En réalité, c’était une simple enfant. Cela ne faisait pas plus de sept ans qu'elle était née. Ses membres et son visage apparaissaient encore doux.
« Maman, excuse-moi.
—Très bien. Alors, qu'est-ce que c'est ? As-tu encore trouvé un insecte bizarre dans le jardin ? Ne le montre pas à Maman, d'accord ?
—Ce n'est pas un insecte ! Une poupée s'approche. Euh, c'était vraiment gros pour une poupée, et ça ressemblait à une de ces poupées en biscuit de la collection de photos que tu aimes, Maman ! » dit-elle avec son vocabulaire limité, comme si elle avait une quinte de toux.
Sa mère claqua sa langue avec un "tsk, tsk". « Une “poupée de jeune fille”, n'est-ce pas ?
—Mais, Maman !
—Tu es une fille de la famille Magnolia, tes mots doivent être plus gracieux. Allez, encore une fois. »
Gonflant ses joues, Ann se rectifia à contrecœur : « Il y a cette poupée de jeune fille, tu vois ! Elle marche !
—Mon Dieu, c'est vrai ?
——Il n’y a que des voitures qui passent tout le temps devant notre maison, n'est-ce pas ? Si elle est à pied, cela veut dire qu'elle est descendue au terminal de train voisin. Les gens qui viennent de ce terminal sont forcément nos visiteurs, non ?
—C'est correct.
—Il ne se passe jamais rien par ici ! Cela doit vouloir dire que cette femme va venir ici !» Elle ajouta : « J'ai le sentiment que ce n'est pas une bonne chose.
—Alors, on joue les détectives aujourd'hui, huh ? » conclut sa mère tranquillement, contrastant avec sa frénésie.
« Je ne joue pas ! Hé, fermons toutes les portes et les fenêtres... Faisons en sorte que cette poupée...cette poupée de jeune fille .... ne rentre pas à l'intérieur ! C'est bon, je vais te protéger. »
Alors qu'elle reniflait avec détermination, sa mère lui fit un sourire forcé. Elle croyait probablement que son enfant débitait des bêtises. Malgré tout, elle décida d'au moins se laisser aller à son jeu, et se leva de façon léthargique. L'ourlet de son déshabillé couleur pêche traînant sur le sol, elle se mit à côté de la fenêtre. Sous la lumière naturelle, on pouvait voir la silhouette de son corps mince sous le tissu.
« Mon Dieu, n'est-ce pas une Poupée de Souvenirs Automatiques ? Maintenant que j'y pense, elle devait arriver aujourd'hui !
—Qu'est-ce qu'une “Poupée de Souvenirs Automatiques” ... ?
—Je te l'expliquerai plus tard, Ann. Aide-moi à me préparer ! »
Quelques minutes plus tard, elle lui demanda de s'arranger dans le style qu'exigeait la famille Magnolia. Ann ne changea pas ses vêtements, mais plaça sur sa tête un ruban qui allait avec la couleur de sa blouse. Sa mère, quant à elle, mit une robe ivoire avec des volants de dentelle à double-épaisseur, ainsi qu'un châle jaune clair et des boucles d'oreilles en forme de roses. Elle vaporisa un parfum composé de trente fleurs différentes et se tourna, enveloppant son corps dans la fragrance.
« Maman, tu es excitée ?
—Encore plus que si je devais rencontrer un prince étranger. »
Ce n'était pas une blague. La tenue qu’elle avait choisie était de celles qu'elle ne portait que pour les occasions importantes. La voir dans un tel état rendait Ann incapable de tenir en place.
——Je n'aime pas ça... ç'aurait été bien qu'il n'y ait aucun invité...
Son agitation n'était pas due au plaisir.
Les enfants attendent normalement les visiteurs avec impatience tout en se sentant un peu nerveux, mais elle était différente. En effet, depuis qu'elle avait pris conscience des choses qui l'entouraient, elle avait déduit que n'importe quel visiteur tromperait sa mère innocente pour mettre la main sur son argent. C'était une personne insouciante et les visites la rendaient toujours heureuse, elle était donc prompte à faire confiance à n'importe qui. Ann l'aimait, mais les faibles capacités de gestion monétaire de cette dernière et son faible sens du danger étaient gênants.
Il n'y avait pas de garantie qu'une personne avec une allure de poupée ne serait pas après la possession de leur résidence. Mais ce dont elle se méfiait le plus, c'était à quel point elle pouvait dire d'un simple coup d'œil que l'apparence de la femme correspondait au goût de sa mère. Pour Ann, le simple fait qu’elle ait investi dans quelqu'un d'autre qu'elle était désagréable.
Comme sa mère avait déclaré : « Je veux me dépêcher de la rencontrer ! », et ne l’avait pas écoutée, elles étaient sorties toutes les deux pour accueillir l'invité. Elle l’avait assistée pour marcher à l'extérieur, elle qui était à bout de souffle rien que d'avoir descendu les escaliers.
Le monde débordait de soleil qui pleuvait des trous entre les branches et les feuilles des arbres. La blancheur de la peau pâle de sa mère, qui ne se déplaçait habituellement qu'à l'intérieur de la maison, ressortait trop.
——Maman est... en quelques sorte plus petite qu'avant.
Elle ne pouvait pas voir clairement son visage dans l'excès de luminosité, mais sentit que ses rides avaient augmenté. Elle serra alors fort sa poitrine.
Personne ne pouvait empêcher la mort de tendre le bras à une main malade.
Bien qu'Ann fût une enfant, elle était l'unique successeur de la famille Magnolia après sa mère. Le corps médical l'avait déjà avertie que la vie de sa mère serait courte. On lui avait aussi dit de s'y préparer. Dieu n'était pas tendre, même avec une fillette de sept ans.
—— Si c'est le cas, je veux Maman pour moi toute seule jusqu'à la fin.
Si le temps de sa mère était compté, elle voulait l'utiliser entièrement pour elle. Dans le monde de cette petite fille, qui avait une telle mentalité, un étranger s'était immiscé.
« Pardonnez-moi. »
Quelque chose d'encore plus resplendissant émergea de la route verte baignée de soleil. Dès qu'Ann "la" vit, son mauvais pressentiment fut confirmé.
—— Aah, c'est définitivement quelqu'un qui va me voler Maman.
Pourquoi avait-elle une telle pensée ? En regardant sa figure, elle ne pouvait que dire que c'était son intuition qui parlait.
"c"' était une poupée d'une beauté envoûtante.
Des cheveux dorés qui brillaient comme s'ils étaient nés du clair de lune. Des yeux bleus qui luisaient comme des pierres précieuses. Des lèvres d'un rouge éclatant si pulpeuses qu'elles semblaient avoir été pressées. Une veste bleu de Prusse par-dessus une robe à rubans blanche comme la neige, accompagnait d’une broche émeraude mal assortie. Des bottes brun-cacao de fabrication artisanale qui marchaient d'un pas assuré sur le sol.
Posant sur l'herbe une ombrelle cyan rayée à volants et un sac, elle afficha une étiquette bien plus élégante qu’elles deux à côté. « Enchantée de faire votre connaissance. Je me presse partout où mes clients pourraient le désirer. Je suis du service des poupées de souvenirs automatiques, Violet Evergarden. » Sa voix, tout aussi exquise que son apparence, résonna à leurs oreilles.
Après le choc d'avoir été submergé par une telle beauté, Ann regarda sa mère, qui était à l'aise à côté d'elle. Une expression de petite fille qui venait de tomber amoureuse était peinte sur son visage, et ses yeux étaient remplis d’étoiles qui scintillaient d'émerveillement.
—— Et, comme prévu, ce n'est pas bon.
Ann pensait à cette superbe invitée comme à quelqu'un qui allait lui voler sa mère.
Violet Evergarden était une jeune femme qui travaillait comme soi-disant "Poupée de Souvenirs Automatiques" dans le domaine du secrétariat. Ann demanda à sa mère pourquoi elle avait engagé quelqu'un de la sorte.
« Je souhaite écrire des lettres à quelqu'un, mais elles seront trop longues, donc je voulais qu'elle écrive à ma place. » dit-elle en riant.
En effet, elle comptait dernièrement sur sa bonne, même pour le bain. Écrire pendant une période prolongée serait certainement trop extrême pour elle.
« Quand même, pourquoi cette personne... ?
—Elle est belle, n'est-ce pas ?
—Oui, mais…
—C'est une célébrité dans l'industrie. Le fait qu'elle soit si attirante et qu'elle ressemble à une poupée est l'une des raisons de sa popularité, mais on dit aussi qu'elle fait un très bon travail ! En plus, avoir une femme qui écrit des lettres pour moi pendant que nous sommes seules, et qu'elle me les récite à haute voix... il n'y a pas besoin d'être un homme pour frémir ! »
Sa mère appréciait le beau, et Ann était convaincue que c’était le principal motif pour lequel la jeune femme avait été choisie.
« Si ce sont juste des lettres, je peux les écrire. »
À ses mots, sa mère rit nerveusement.
« Tu ne peux pas encore écrire les mots difficiles. De plus... ce sont des lettres que je ne peux pas te faire écrire. »
Avec sa dernière phrase, il était clair de qui serait celle qui écrirait.
—— Sûrement, elle a l’intention d’écrire à Père, hein...
Le père d’Ann avait, pour faire simple, abandonné sa famille. Il n’était jamais resté à la maison, même s’il ne travaillait pas beaucoup, et avait réussi à reprendre les affaires principales de la famille. Apparemment, sa mère l’avait épousé par amour, mais elle n’y croyait pas le moins du monde. Il ne l’avait pas visitée une seule fois après qu’elle soit tombée malade, et juste quand elles avaient pensé qu’il allait revenir après un certain temps, il ne s’était en réalité arrêté que pour prendre des vases et des peintures de la maison et les vendre, car c’était un homme pitoyable qui se réfugiait dans le jeu et l’alcool.
Il semblait avoir été dans le passé un héritier avec un avenir prometteur. Pourtant, quelques années après son mariage, son côté de la famille avait été confronté à des problèmes commerciaux mineurs, et s’était effondré, les finances étaient donc devenues dépendantes des Magnolias. De ce qu’Ann avait entendu, il semblait que la raison derrière lesdits problèmes commerciaux était son père lui-même.
Elle avalait toutes les circonstances et le méprisait. Même s’il s’était effondré une fois à cause d’un échec d’affaires, n’aurait-il pas dû continuer de faire de son mieux ? Non seulement il ne l’avait pas fait, mais il avait aussi fermé les yeux sur la maladie et les besoins de sa mère, en s’enfuyant continuellement. C’était pour cela que l’expression d’Ann se déformait rien qu’en entendant le mot "père " dans la bouche de sa mère.
« Refaire ce genre de visage... Quel gâchis de tes jolis traits. »
Son pouce massant vint étirer le froncement entre les sourcils d’Ann. Elle paraissait regretter la haine qu’elle éprouvait envers son père. Il semblait que son affection pour lui était restée la même, même si elle était si terriblement traitée.
« Ne sois pas sévère avec ton père. Les mauvaises choses ne durent pas. C’est juste ce qu’il souhaite faire en ce moment. Il a vécu toute sa vie sérieusement. C’est la vérité. Bien que nos chemins diffèrent légèrement maintenant, si nous attendons, il reviendra vers nous un jour. »
Ann avait conscience que de tels jours ne viendraient pas. Et même s’ils arrivaient, elle n’avait pas l’intention de les accueillir chaudement. Si les choses devaient se dérouler comme sa mère, qui hésitait inconsciemment, l’avait prédit, alors le fait qu’il ne soit pas venu la voir alors qu’elle était en phase terminale et qu’elle s’était fait hospitaliser à plusieurs reprises ne serait pas une échappatoire de la réalité mais un acte d’amour.
Au moins, il savait probablement qu’elle n’avait plus beaucoup de temps.
—— C’est bien sans Père.
C’était comme s’il n’avait pas été là depuis le début. Pour Ann, sa mère était la seule au monde classée dans le mot "famille". De plus, ceux qui attristaient sa mère étaient ses ennemis, même si l’un d’entre eux était son père. Tous ceux qui lui volaient son temps avec sa mère, aussi. Et si cela s’appliquait à la Poupée de Souvenirs Automatique qui était venue à la demande de sa mère, elle devrait également être un ennemi.
—— Maman est à moi.
Ann marquait tout ce qui pouvait détruire son monde et celui de sa mère comme un ennemi.
Sa mère et Violet commencèrent la rédaction des lettres assises à une table, sur d’anciens bancs blancs, sous une ombrelle arrangée dans le jardin. Leur période de contrat était d’une semaine. Il semblait qu’elle avait vraiment eu l’intention de faire écrire à Violet des lettres incroyablement longues. Peut-être qu’elles étaient adressées à plusieurs personnes.
À l’époque où elle était en bonne santé, elle donnait souvent des fêtes de salon et invitait beaucoup d’amis au manoir. Cependant, elle n’avait actuellement plus aucun contact ni implications avec ces gens.
« Il n’y a donc aucun sens à les écrire... »
Ann ne s’approcha pas des deux, mais espionna leurs actions en se cachant derrière les rideaux à la place. On lui avait dit de ne pas déranger quand sa mère écrivait ses lettres.
« Il y a besoin d’intimité même entre parents et enfants, d’accord ? »
C’était une demande cruelle pour Ann qui avait toujours été collée à sa elle.
« Je me demande de quoi elles parlent. À qui elle écrit ? Je suis curieuse... » Elle appuya sa joue contre l’encadrure de la fenêtre.
Ce n'était pas à elle de leur servir du thé et des en-cas, mais à la bonne. Elle ne pouvait donc pas se donner une façade de bonne fille pour pouvoir écouter avec indiscrétion leurs affaires internes. Elle ne pouvait que regarder, de même qu’elle ne pouvait rien faire pour sa maladie.
« Je me demande pourquoi la vie doit être comme ça... » Elle tenta de cracher une réplique d’adulte, mais comme elle avait sept ans, cela n’eut aucun effet.
En continuant à les observer avec une expression négligée, elle put remarquer beaucoup de choses. Les deux travaillaient très calmement, mais elles semblaient parfois devenir très solennelles ou beaucoup s'amuser. Pendant les moments de plaisir, sa mère riait fort et lui tapait sur la main avec force. Pendant les moments de tristesse, elle essuyait ses larmes avec un mouchoir prêté par Violet.
Sa mère était une personne aux intenses vicissitudes émotionnelles. Mais n’était-elle pas en train de trop ouvrir son cœur à quelqu’un qu’elle venait à peine de rencontrer, pensa Ann ?
—— Maman va encore être déçue...
Ann avait appris la cruauté, l’indifférence, les trahisons, et l’avidité des gens à travers sa mère. Elle s’inquiétait énormément pour cette dernière, qui était trop rapide pour se confier à qui que ce soit. Elle souhaitait qu’elle trouve simplement le moyen d’être méfiante des autres. Pourtant, elle avait peut-être l'intention de confier à cette Poupée de Souvenirs Automatiques, Violet Evergarden, le mystère qui se cachait dans son cœur.
Pendant son séjour, Violet avait été introduite dans la maison en tant qu'invitée.
À l’heure du repas, sa mère avait invité la jeune femme à se joindre à elles mais celle-ci déclina. Quand Ann demanda pourquoi, Violet répondit froidement : « Parce que je souhaite manger seule, jeune maîtresse. »
Elle la trouva étrange. À chaque fois que sa mère était hospitalisée, les repas préparés par la bonne, aussi chauds soient-ils, n’avaient aucun goût. La nourriture qu’elle devait manger seule était simplement trop ennuyeuse.
C’était le but des repas.
Lorsqu'elle surprit la bonne à livrer le dîner de Violet dans sa chambre, elle affirma que ce serait elle qui le ferait. Afin de connaître l'ennemi, elle devait d'abord interagir avec lui.
Le menu était composé de pain de mie, de soupe de légumes au poulet et aux haricots colorés, de pommes de terre et d'oignons frits garnis de sel, d'ail et de poivre, de rosbif en sauce et de sorbet aux poires en dessert. C'était la coutume dans la maison Magnolia. Bien que cela puisse être considéré comme plutôt luxueux, comme Ann avait grandi dans un environnement riche, cela lui semblait évident.
« Ça n'aide pas que maman ait négligé ça. Nous devons augmenter la quantité de viande pour demain. Et pas de sorbets, il faut que ce soit un gâteau. D'une certaine façon... c'est une invitée. »
Ne pas oublier l'hospitalité, quoi qu'il arrive, était le don des bonnes familles.
En arrivant à une porte en bois de chêne - celle de la chambre d'amis -, elle appela, les mains occupées par un plateau : « Hé, c'est l'heure du dîner.»
Des bruissements vinrent de l'intérieur et, après une pause, Violet ouvrit la porte et sortit sa tête.
Ce faisant, Ann grommela : « C'est lourd. Dépêchez-vous et prenez-le !
——Je suis terriblement désolée, Jeune Maîtresse. » Elle accepta immédiatement le plateau en s'excusant, mais comme son expression était trop indifférente, aux yeux d'un enfant, elle avait un air sinistre.
Ann jeta un coup d'œil par la porte ouverte, derrière Violet, qui plaça le plateau sur un bureau. Comme la bonne nettoyait régulièrement la chambre, elle était bien rangée. Elle remarqua alors les bagages posés bien en évidence sur le lit. Il s'agissait d'un sac à roulettes en cuir plein d'autocollants de divers pays. Le sac était ouvert, un petit pistolet dépassant de l'intérieur.
Au moment où un "ah" lui traversa l'esprit, Violet se retourna. Comme dans un spectacle de pantomime, les deux se déplacèrent continuellement en parfaite synchronisation. Finalement, elle abandonna.
« Jeune Maîtresse, un pistolet est-il quelque chose d’habituel pour vous ?
—Qu’est-ce que c’est ? C’est un vrai ? »
Alors qu’Ann l’interrogeait avec enthousiasme, Violet répondit :
« L'autodéfense est une nécessité pour les femmes qui voyagent seules, après tout.
—Qu’est-ce que 'l’autodéfense' ?
—Pour se protéger, jeune maîtresse. »
Lorsqu’elle plissa légèrement les yeux, son corps trembla au mouvement de ses lèvres. Si elle avait été un peu plus âgée, la petite fille aurait probablement reconnu sa propre réaction comme un signe de fascination.
Une femme capable de paralyser les gens avec sa voix et ses gestes était magique. Ann se sentait bien plus menacée par les charmes de Violet que par le fait qu'elle portait une arme à feu.
« Alors vous... tirez avec cette chose ? »
Alors qu'elle imitait la forme d'un pistolet avec ses mains, Violet redressa immédiatement son bras. « S'il-vous-plaît, entourez davantage les côtés. Si votre main est relâchée, vous ne pourrez pas résister au recul.
—Ce n'est pas la situation réelle. C'est un doigt.
—Même ainsi, cela devrait être suffisant pour servir d'entraînement pour un moment où vous pourriez en avoir besoin. »
Qu'est-ce que cette poupée de souvenirs automatiques était en train de dire à un enfant ?
« Ne le savez-vous pas ? Les femmes ne sont pas censées utiliser ce genre de choses.
—Il n'y a pas de différence entre les femmes et les hommes quand il s'agit de posséder des armes », répondit Violet sans hésiter, et Ann pensa qu'elle était la plus classe.
« Pourquoi avez-vous ça avec vous ?
—Le prochain endroit où je vais être envoyée est une zone de conflits... Soyez tranquille. Je ne l'utiliserai pas ici.
—Évidemment ! »
Devant son attitude acerbe, Violet força légèrement une question par curiosité :
« N'y a-t-il pas de telles armes dans ce manoir ?
—Les maisons normales n'ont pas cela. »
Elle lui lança un regard perplexe. « Mais alors que faites-vous si un jour un voleur apparaît ? » Paraissant vraiment douteuse, elle pencha la tête. Ainsi, ses traits de poupée ressortaient encore plus.
« Si quelqu'un comme ça se présente, tout le monde le saura tout de suite. C'est la campagne, après tout. C'était la même chose quand vous êtes arrivée.
—Je vois. Cela pourrait expliquer le faible taux de criminalité dans les zones dépeuplées. » Hochant la tête comme si c’était une leçon, elle avait l'air d'une enfant.
« Tu es...plutôt... bizarre » déclara Ann en pointant son index vers elle.
Bien qu'elle ne l'ait dit que par dépit, à cet instant, les coins de la bouche de Violet se levèrent juste un peu pour la première fois. « Jeune maîtresse, ne devriez-vous pas aller dormir ? Veiller tard est préjudiciable aux femmes. »
À cause de son sourire inattendu, Ann fut dans une certaine mesure soufflée et ne put rien dire d'autre. Teintées de rouge, ses joues dénonçaient la vérité derrière ses palpitations.
« J-je vais dormir. Tu devrais dormir aussi, ou sinon, Maman va te gronder.
—Oui.
—Si tu restes debout encore plus tard que ça, des monstres viendront te dire que tu dois aller dormir.
—Bonne nuit, jeune maîtresse. »
Elle ne pouvait plus supporter de rester ou même de se tenir debout là, et quitta l'endroit à la hâte. Cependant, en s'éloignant, elle se sentit curieuse, et jeta dès la seconde suivante un regard en arrière. Elle pouvait voir Violet tenir le pistolet au-delà de la porte qui était encore à moitié ouverte. Ses expressions étaient pour la plupart figées, et il était donc difficile de dire si elle avait changé d'humeur. Cependant, même la jeune Ann put comprendre en un seul regard ce qu'elle avait semblé ressentir à ce moment-là.
—— Ah, un peu...
Elle se sentait un peu seule.
L’arme brutale, féroce à laquelle elle s’accrochait contrastait avec son apparence. Ann pouvait difficilement imaginer s'attacher à elle, mais elle devenait pourtant familière avec les gants noirs qui couvraient ses mains. Avec ces mêmes mains, Violet pressa le derrière du pistolet qu'elle tenait contre son front dans un choc. Son visage était pareil à celui d’un pèlerin murmurant une prière. Avant de tourner au coin du hall, ses oreilles purent saisir ladite prière.
« Donnez-moi un ordre, s'il-vous-plaît. » demanda-t-elle.
Son cœur commença soudainement à battre plus rapidement.
—— Mon visage est rouge. Ça pique.
Elle ne comprit pas bien la raison de ces palpitations, mais c'était parce qu'elle avait entrevu un côté adulte de Violet.
—— C'est étrange. Même si je n'aime pas cette personne, elle m'intéresse.
L'intérêt était juste un pas derrière l’amour. Ann ne savait pas encore que, parfois, les sentiments tels que "aimer" et "ne pas aimer" pouvaient facilement s'inverser.
Son observation se poursuivit même après cela. La rédaction semblait bien avancer, au vu de l'augmentation de la liasse de lettres. Violet regardait discrètement dans sa direction de temps en temps, ce qui l'amenait à se demander si elle était consciente du fait qu'elle regardait par la fenêtre. À ces moments-là, son cœur battait à la chamade. Elle finit par prendre l'habitude de s'agripper à sa poitrine, au point que ses vêtements se froissaient à cet endroit.
La petite fille continua de changer.
« Hé, hé. Hé, j'ai dit ! Met un ruban dans mes cheveux.
—Compris. »
Bien qu'elle soit triste que sa mère soit monopolisée, elle ne pouvait se résoudre à être en colère.
« Quel est ce pain si dur qu'on ne peut pas mordre dedans ?
—Je crois qu'il va ramollir s'il est trempé dans la soupe ; n'est-ce pas ? »
Pendant les pauses entre l'écriture des lettres, Ann lui courait après par inadvertance et passait du temps avec elle.
« Violet, Violet.
—Oui, jeune maîtresse ? »
Avant de le réaliser, au lieu d'être référée à un "vous" dégradant, elle se faisait appeler par son nom.
« Violet, lis-moi des livres, danse avec moi et attrape avec moi des insectes à l'extérieur !
—Veuillez établir l'ordre de priorité, s'il-vous plaît, jeune maîtresse. »
Violet avait du mal à la suivre, mais ne la négligeait en aucune façon.
——Quelle personne bizarre. Je deviens aussi un peu bizarre quand je suis avec elle.
Bien qu'elle n’aimât pas cela, elle devint obsédée par la jeune femme.
Les temps de paix connurent par la suite une fin soudaine.
La mère d'Ann était allée un peu mieux quelques jours après l'arrivée de Violet, mais sa condition physique déjà mauvaise s'était progressivement détériorée. Peut-être avait-elle commis une erreur en s'exposant au vent à l'extérieur. Elle avait de la fièvre, et l'agitation à ce sujet était telle qu'un médecin avait été appelé au manoir. Mais même dans une telle situation, elles n'avaient pas arrêté leur travail. Elle s'allongeait sur son lit pendant que Violet reprenait la frappe des lettres, assise à son chevet.
Inquiète du changement de l'état de sa mère, Ann vint voir comment les choses se passaient dans la chambre et tenta de la persuader. Elle voulait qu'elle arrête d'écrire des lettres.
Cela serait un problème si elle laissait la flamme de vie qui lui restait se dissiper à cause de simples lettres. C’était tout à fait inacceptable. Alors même qu’on lui refusait l’accès à la pièce, elle y entrait avec force avec de continuelles objections.
« Pourquoi tu te donnes tant de mal pour écrire ces lettres ? Les docteurs disent que c'est inutile...
—Si je ne les écris pas maintenant, je ne pourrai peut-être jamais le faire. Ce n’est pas grave. Tu vois, c’est... parce que ma tête ne va pas si bien que, lorsque je récitais, j’ai fini par avoir cette fièvre psychologique. Comme c’est désagréable... »
Sa mère sourit faiblement, mais Ann fut incapable de lui rendre la pareille. Ce sourire transperça son cœur.
Les moments joyeux avaient disparu comme s’ils avaient été un mensonge et la réalité amère était brusquement revenue.
« Maman, arrête ça. »
Bien que sa mère ait été en bonne santé dix secondes auparavant, elle pouvait arrêter de respirer en trois minutes environ. La tristesse de vivre avec quelqu'un dans de telles circonstances refit surface.
« S’il-te-plaît, n’écris plus ces lettres. »
Si faire cela devait lui donner des fièvres... si faire cela devait raccourcir sa vie...
«S’il-te-plaît, s’il-te-plaît... »
...même si c’était quelque chose qu’elle souhaitait, Ann ne voulait pas qu’elle le fasse.
« Arrête ça ! »
Son anxiété et sa tristesse accumulées éclatèrent à cet instant. Elle-même fut surprise par sa propre voix, qui s’était fait entendre bien plus forte que ce qu’elle avait imaginé.
À ce moment, elle finit par cracher en une fois tout l’égoïsme qu’elle n’évacuait normalement jamais : « Maman, pourquoi tu ne m’écoutes jamais ? Tu préfères être avec Violet plutôt qu’avec moi ? Pourquoi tu ne me regardes pas ? »
Il aurait peut-être été mieux pour elle de le dire de manière plus aimable. Elle avait accidentellement laissé sa détresse se manifester.
Avec une voix tremblante, elle finit par demander sur un ton accusateur : « Tu... n’as pas besoin de moi ? »
Tout ce qu’elle voulait, c’était qu’on s’occupe d’elle.
Sa mère secoua la tête avec de grands yeux à ces mots. « Ce n'est pas ça. Il n’y a pas moyen que ce soit le cas. Quel est le problème, Ann ? » paniqua-t-elle tout en essayant de lui remonter le moral.
Ann évita la main qui s'était tendue pour lui caresser la tête. Elle ne voulait pas qu'on la touche.
« Tu n’écoutes pas du tout ce que je dis.
—C’est parce que j’écris ces lettres.
—Ces lettres sont-elles plus importantes que moi ?
—Ann, il n’y a rien de plus important que toi.
—Menteuse... !
—Ce n’est pas un mensonge. »
La voix de sa mère était calme et pleine de chagrin. Pourtant, Ann n’empêchait pas ses reproches de sortir. Son ressentiment face à la façon dont les choses ne se passaient pas comme elle l'espérait se vida hors d’elle.
« Menteuse ! Tu as toujours été une menteuse ! À chaque fois... À chaque fois, ce ne sont que des mensonges ! Maman, tu n’as pas du tout guéri ! Alors que tu disais que tu irais mieux à nouveau ! »
Après avoir dit ce qu’elle n’aurait pas dû dire, Ann le regretta immédiatement. C'était le genre de phrase que l'on disait normalement dans une lutte sans amour entre un parent et son enfant. Mais ce jour-là, c'était une exception. Sa mère, rouge de fièvre, resta souriante tout en se taisant.
« Maman, hé... » appela-t-elle. La tension de son coup de tête du moment s'était soudainement dissipée. Pourtant, alors qu'elle essayait de parler, sa bouche fut couverte par un toucher.
« Ann, s’il te plaît, pars un moment. »
Des larmes coulaient des yeux de sa mère qui chuchotait. Les grosses gouttelettes se détachaient et finissaient par tomber en cascade sur ses joues. Ann était choquée qu’elle, qui souriait sans cesse malgré la douleur qu'elle devait endurer à cause de sa maladie, laisse en réalité voir ses larmes.
—— Maman pleure.
Comme elle n’était pas du genre à pleurer, Ann avait cru que les adultes étaient des créatures qui ne versait jamais de larmes. Après avoir réalisé que ce n'était pas le cas, le fait qu'elle avait fait quelque chose de terrible résonna dans son esprit.
—— J’ai blessé Maman.
Même si Ann savait qu'elle ne devait pas, plus que quiconque, se placer devant sa mère, et même si elle était convaincue que la tâche de la protéger le plus possible lui revenait, elle l’avait fait pleurer.
«M-Ma... » tenta-t-elle de s'excuser, mais elle fut chassée par Violet, qui la traîna hors de la pièce comme s'il s'agissait d'un petit chien. « Stop ! Lâchez-moi ! Lâchez-moi ! » s'exclamait-elle, laissée seule dans le couloir car elle ne pouvait pas résister.
Les sanglots de sa mère pouvaient être entendus depuis l’autre côté de la porte.
« M... Maman... » Elle s'accrocha à la porte, désemparée. « Hé, maman... »
—— Pardon. Pardon de te faire pleurer. Ce n’était pas mon intention.
« Maman ! Maman ! »
—— Je voulais juste que tu prennes soin de ton propre corps. Pour que... Pour que... Je puisse être avec toi même une seconde de plus, si possible.
« Maman...»
—— C’était ça.
« Maman, hé ! »
——Est-ce c’est... de ma faute ?
À cause de la frustration de ne recevoir aucune réponse, sa solitude s'accentua. Elle essaya de frapper ses poings violemment contre la porte. Cependant, même sans lui faire mal, ses mains devinrent faibles et tombèrent engourdies.
—— Est-ce que j'étais égoïste ?
Une mère qui était aux portes de la mort. Une fille qui serait livrée à elle-même.
—— Est-ce qu'être avec elle…était quelque chose de si mal à souhaiter ?
Une mère qui continuait d'écrire des lettres, car elle risquait de ne plus en être capable dans le futur. Une fille qui détestait cela.
Les larmes qui avaient séché étaient sur le point de jaillir à nouveau. Ann inhala profondément et hurla dans un souffle : « Quelqu'un d'autre est-il plus important que moi pour Maman ?! » Alors que ses cris sortaient, elle se mit à brailler. Sa voix était sourde, son timbre tremblant. « Maman, n'écris pas de lettre et passe du temps avec moi ! » supplia -t-elle.
Gémir quand leurs demandes ne pouvaient pas être satisfaites était simplement ce que faisaient les enfants.
« Sans toi, je serais seule ! Toute seule ! Combien de temps cela va durer ? Je veux être avec toi autant que je peux. Si je vais rester seule après cela, arrête d'écrire ces lettres... Pour l'instant, sois avec moi ! Avec moi ! »
C'était cela ; Ann n'était qu'une enfant.
« Sois avec moi... »
Encore trop jeune pour pouvoir faire quoi que ce soit, elle était une simple enfant qui avait vécu à peine sept ans et qui adorait sa mère.
« Je veux...être avec toi... »
C'était quelqu'un qui, en réalité, avait toujours, toujours pleuré le destin qui lui était accordé par Dieu.
« Jeune Maîtresse. »
Violet sortit de la pièce. Elle regarda Ann, dont le visage était mouillé de larmes. Alors que la petite fille pensait juste que c'était clairement un traitement froid, une main se fraya un chemin vers son épaule. La chaleur de ce geste calma son hostilité.
« Il y a une raison pour que je vous prive du temps avec votre mère. Ne lui en voulez pas, s'il-vous-plaît.
—Mais... Mais... Mais... ! »
Violet s'accroupit pour rencontrer son champ de vision. « Il est évident que la Jeune Maîtresse est forte. Même avec un si petit corps, vous avez déjà reconnu la maladie de votre mère. Les enfants habituellement ne se plaignent pas ou ne prennent pas soin de quelqu'un à ce point. Vous êtes une personne très respectable, Mademoiselle Ann.
—Ce n'est pas ça. Ce n'est pas ça du tout... Je voulais juste... être avec Maman un peu plus...
—Madame veut la même chose. »
Les mots de Violet ne ressemblaient à rien d'autre que de la pitié.
« Mensonges, mensonges, mensonges, mensonges... Je veux dire... Elle s'occupe de ces lettres pour quelqu'un que je ne connais plutôt que de moi. Même s'il n'y a personne d'autre dans cette maison qui s'inquiète vraiment pour Maman ! »
__ Tout le monde, tout le monde est préoccupé par l'argent.
« Je suis la seule... Je suis la seule à prendre soin de Maman ! »
De la façon dont ses yeux brun foncé les voyaient, les adultes et tout ce qui s'y rapportait étaient enveloppés de fabrications.
Ses épaules frissonnèrent lorsque ses larmes coulèrent goutte à goutte sur le sol. Déformée par ses sanglots, sa vision était aussi floue que lui semblait le monde. Combien de choses au juste y étaient vraiment réelles ?
« Quand bien même... »
La petite fille pensait que, peu importe le temps qu'elle vivrait ensuite, si le monde était rempli de tant d'hypocrisie et de trahison dès le début de la vie de chacun, le futur n'avait pas à venir.
« Quand bien même... »
Le nombre de choses qu'elle jugeait vraies pouvait être compté sur une main. Elles brillaient sans relâche dans un monde si faux. Avec elles, elle pouvait tolérer n'importe quelle sorte de crainte.
« C'est comme ça... Mais quand bien même... »
__ Même si je n'aurais besoin de rien d'autre tant que Maman est avec moi...
« Quand bien même, je ne suis pas celle que Maman aime le plus ! »
Alors qu'elle hurlait, Violet plaça son index contre ses lèvres à une vitesse qui ne pouvait pas être perçue par des yeux humains. Le corps d'Ann frémit un instant. Sa voix s'arrêta net. Dans le couloir, on pouvait encore entendre les sanglots de sa mère derrière la porte.
« S'il s'agit de moi, vous pouvez être aussi en colère que vous le voulez. Frappez-moi, donnez-moi des coups de pieds ; je n'en tiendrai pas compte peu importe ce que vous faites. Cependant... s'il vous plaît, abstenez-vous d'utiliser des mots qui attristeraient votre chère, honorable mère, pour votre propre bien aussi. »
Lorsqu'elle lui dit cela avec un visage sévère, les larmes commencèrent rapidement à se former à nouveau dans ses yeux. Les pleurs qu'elles avaient réprimés et ravalés étaient frais et douloureux.
« Suis-je dans le tort ?
—Non, il n'y a pas une seule chose pour laquelle vous êtes responsable.
—Parce que je suis une mauvaise fille, Maman est devenue malade, et... va bientôt... »
——... mourir ?
Violet répondit à sa question dans un chuchotement avec un ton qui était encore un peu désintéressé mais imperturbable : "Non."
Les larmes s'échappèrent de ses yeux capricieux.
« Non, la Jeune Maîtresse est une personne très gentille. Les maladies ne sont pas liées à cela. C'est... quelque chose que personne ne peut prédire et contre lequel on ne peut rien faire. Juste comme le fait que je ne peux plus avoir une peau aussi douce que la vôtre à la place de mes bras robotisés, c'est quelque chose qui ne peut pas être évité.
—Alors, est-ce la faute de Dieu ?
—Même si c'était le cas, même si cela ne l'était pas... nous pouvons seulement nous concentrer sur comment nous devrions vivre la vie que l'on nous a accordée.
—Que... devrais-je faire ?
—Pour l'instant, Jeune Maîtresse... vous êtes libre de pleurer. » Violet ouvrit ses bras, ses parties mécaniques laissant échapper un léger bruit. « Si vous ne voulez pas me frapper, je peux vous prêter mon corps à la place ? »
Cela pouvait être interprété en "vous pouvez sauter et me prendre dans vos bras", même si elle ne paraissait pas du genre à dire de telles choses. Ann pouvait pleurer en sécurité, pour ainsi dire. Sans hésiter, elle l’enserra.
Portait-elle du parfum ? Elle sentait comme plusieurs fleurs différentes.
« Violet, ne m'enlève pas Maman » dit-elle alors qu'elle pressait étroitement son visage contre sa poitrine, la trempant de larmes. « Ne vole pas mon temps avec Maman, Violet.
—Pardonnez-le s'il vous plaît pour seulement quelques jours.
—Alors, dis au moins à Maman que ça ira si je reste à ses côtés pendant que tu écris. Ce n'est pas grave si vous deux m'ignorez ; je veux juste être proche d'elle. Je veux être à ses côtés et serrer sa main fort.
—Mes excuses, mais ma cliente est Madame, et non la Jeune Maîtresse. Il n'y rien que je puisse faire pour changer cela. »
—— Je ne peux vraiment pas supporter les adultes, après tout, pensa Ann.
« Je te déteste... Violet.
—Mes plus profondes excuses, Jeune Maîtresse.
—Pourquoi écris-tu des lettres ?
—Parce que les gens ont des sentiments qu'ils souhaitent livrer aux autres. »
Ann savait qu'elle n'était pas le centre du monde. Malgré tout, le fait que les choses ne se passaient jamais comme elle le désirait fit couler d'autres larmes de frustration.
« Les choses comme ça n'ont pas besoin d'être livrées... »
Violet continua simplement de serrer Ann dans ses bras, qui se mordit la lèvre de dépit. « Il n'est pas de lettre qui n'ait pas besoin d'être livrée, Jeune Maîtresse. »
Il sembla que ses mots étaient destinés à elle-même plutôt qu'à la fillette. Ann se demanda pourquoi. À cause de cela, la phrase était en quelque sorte gravée dans son esprit.
Le temps que passa Ann Magnolia avec Violet Evergarden fut seulement d'une semaine. Sa mère réussit à finir d'écrire les lettres d'une manière ou d'une autre, et Violet quitta avec réticence le manoir une fois la période de contrat terminée.
« Tu vas dans un endroit dangereux, n'est-ce pas ?
—Oui, puisque quelqu'un m'attend là-bas.
—Tu n'as pas peur ?
—Je me presse partout où mes clients pourraient le désirer. C'est le but de la Poupée de Souvenirs Automatiques Violet Evergarden. »
« Est-ce que je peux t'appeler si je rencontre un jour quelqu'un à qui j'ai envie d'écrire des lettres ? » fut la question qu'elle ne put se résoudre à poser.
Et si elle mourait à l'endroit où était son prochain client ? Et même si cela ne devrait pas être le cas, que se passerait-il si Ann finissait par ne jamais trouver quelqu'un à qui elle aimerait écrire ? En pensant à cela, elle fut incapable de le demander.
Pendant qu'on lui disait au revoir, elle ne se tourna qu'une seule fois et lui fit signe de la main.
Ce fut plusieurs mois après le départ de la jeune femme que la maladie de la mère d'Ann atteignit son paroxysme. Elle décéda rapidement. Ceux qui prirent soin d'elle dans ses derniers instants furent sa fille et sa bonne.
Jusqu'à ce qu'elle ferme les yeux, Ann chuchota continuellement : « Je t'aime, Maman. »
Sa mère hocha simplement la tête lentement : « Oui, oui. »
Par un jour tranquille d'un calme printemps, sa chère mère mourut.
À partir de ce point, Ann devint extrêmement occupée. Concernant son héritage, après une discussion avec des avocats, elle décida de geler les multiples comptes en banque de famille jusqu'à sa majorité, embaucha un précepteur privé au manoir et étudia dur. Comme il était difficile pour elle de se séparer de la terre qui portait les profonds souvenirs de sa mère, elle obtint son diplôme bachelier à distance.
Elle ne revit jamais son père. Il avait assisté aux funérailles, mais ils avaient à peine échangé deux ou trois mots.
Après la mort de sa mère, il cessa complètement de venir à la maison. Son insouciance avec l'argent prit fin également. Ann ne demanda pas directement la raison derrière son changement d'état d'esprit, mais elle pensa qu'elle devait être bonne.
Après avoir obtenu son diplôme, elle ouvrit un cabinet de conseil juridique à domicile. Elle ne gagnait pas beaucoup, mais comme elle n'avait plus de bonne, c'était à peu près suffisant pour subvenir à ses besoins. Elle était aussi au milieu d'une histoire d'amour avec un jeune entrepreneur qui venait souvent la consulter.
Comme elle ne succombait pas à son désespoir même après avoir perdu sa mère à l'âge de sept ans, les gens lui demandaient : « Comme se fait-il que vous ne vous effondriez pas ? »
À cela, elle répondait : « Parce que ma mère veille toujours sur moi. »
Sa mère était, évidemment, décédée. Ses os résidaient dans un caveau familial où ses ancêtres étaient enterrés depuis des générations.
Pourtant, Ann disait : « Ma mère m'a corrigé et guidé tout ce temps. Même maintenant.»
Il y avait une raison pour laquelle elle affirmait cela tout en souriant.
Son huitième anniversaire avait été le premier après le décès de sa mère. Un paquet était arrivé pour elle ce jour-là. Il contenait un gros ours en peluche avec un ruban rouge. Le nom de l'expéditeur du cadeau était celui de défunte sa mère, et il était accompagné d'une lettre.
Joyeux huitième anniversaire, Ann. Beaucoup de choses tristes ont pu arriver. Il peut y en avoir plusieurs autres sur lesquelles il faut travailler dur. Mais n'abandonne pas. Même si tu te sens seule et que tu pleures, n'oublie pas : Maman t'aimera toujours, Ann.
C'était indubitablement l'écriture de sa mère. À cet instant, l'image de Violet Evergarden avait refait surface dans le fond de sa pensée. S'était-elle mélangée avec les lettres qu'elle avait écrites ? Si c'était le cas, ce n'était pas naturel. Dans le passé, bien que sa mère ait dit qu'elle allait écrire des lettres, tout avait été couché sur le papier par Violet Evergarden. Se pouvait-il que la Poupée de Souvenirs Automatiques fût allée jusqu'à imiter son écriture ?
Sous le choc, en questionnant l'agence postale qui l'avait livré, elle apprit que la compagnie avait signé un contrat sur le long terme avec sa mère et qu'elle était censée envoyer des cadeaux à son anniversaire chaque année. De plus, la personne qui avait écrit la lettre était Violet Evergarden, et toutes les autres qu'elle avait transcrites avaient été soigneusement conservées.
Elle n'avait pas reçu de réponse en demandant pour combien de temps les lettres seraient livrées, à cause du secret du contrat, mais elles étaient arrivées chaque année suivante. Même quand elle eut quatorze ans.
Tu es déjà devenue une merveilleuse demoiselle maintenant. Je me demande si tu as trouvé un jeune garçon qui te plaît. Ta manière de parler et ton attitude sont un peu puériles, alors sois prudente.
Je ne peux pas te donner de conseils concernant la romance, mais je te protégerai de sorte que tu ne sois pas impliquée avec un mauvais garçon. Il s'agit d'Ann, qui a toujours été plus ferme que moi, après tout. Même si je ne le fais pas, il est certain que, si c'est toi qui choisis, ce sera une personne vraiment formidable. N'aie pas peur de l'amour.
Même quand elle eut seize ans.
Es-tu déjà montée dans une voiture ? Serais-tu surprise si Maman te disait qu'elle pouvait en réalité y monter aussi ? Je conduisais beaucoup dans le passé. Mais je me faisais arrêter par les gens qui étaient avec moi. Ils devenaient bleus.
Mon cadeau pour ton anniversaire est une voiture d'une couleur qui te va bien. Utilise simplement la clé ci-jointe. Mais je me demande si elle est considérée maintenant comme un modèle classique. Ne dis pas que c'est "nul", d'accord ? Maman a hâte que tu deviennes capable de voir différents mondes.
Même quand elle eut dix-huit ans.
Je me demande si tu es mariée maintenant. Que dois-je faire ? Devenir une épouse à un jeune âge est difficile à bien des égards. Mais ton enfant sera certainement beau, que ce soit un garçon ou une fille. Maman te le garantis.
Je ne veux pas dire précipitamment que l'éducation des enfants est dure, mais... les choses que tu as faites qui m'ont rendue heureuse, les choses que tu as faites qui m'ont rendue triste... Je veux que tu élèves ton enfant en les gardant à l'esprit. Tout ira bien. Peu importe l'insécurité que tu pourrais ressentir, je suis là. Je serai à tes côtés. Même si tu deviens mère, tu es toujours ma fille, alors tu peux laisser échapper un cri de temps en temps. Je t'aime.
Même quand elle eut vingt ans.
Tu as déjà vécu vingt années maintenant. Incroyable ! Et dire que le petit bébé que j'ai mis au monde est devenu si grand ! La vie est vraiment bizarre. Je suis triste de ne pas avoir pu te voir devenir une belle jeune femme. Non, mais je veillerai sur toi depuis le ciel.
Aujourd'hui, demain, après-demain ; tu resteras toujours une beauté, ma Ann. Même si les gens désagréables te découragent, je peux l'affirmer en bombant le torse : tu es magnifique et la plus classe des jeunes filles. Aie confiance et va de l'avant en assumant pleinement tes responsabilités envers la société.
Tu as réussi à vivre aussi longtemps parce que d'innombrables personnes se sont occupées de toi. C'est grâce à la structure de la communauté où tu te trouves. On t’a beaucoup aidée sans que tu le saches. À partir de maintenant, pour le rembourser, travaille même pour ma part s'il te plaît.
Je plaisante, désolée. Tu es une bosseuse, alors dire quelque chose comme ça est exagéré. Sois forte et profite de la vie, ma chérie. Je t'aime.
Les lettres continuèrent de lui parvenir pour toujours. Les mots que sa mère avait écrits étaient récités dans l'esprit d'Ann par une voix qu'elle oubliait parfois.
Autrefois, les sentiments de sa mère malade lui avaient tous été adressés. Chacun d'entre eux était une future carte d'anniversaire pour sa fille bien-aimée. Ce qui signifiait que la personne dont Ann avait été jalouse était elle-même.
« Il n'est pas de lettre qui n'ait pas besoin d'être livrée, Jeune Maîtresse. » Les mots de Violet résonnaient dans ses oreilles au-delà des frontières du temps.
Les lettres continuèrent de trouver leur chemin vers elle, même quand elle se maria et eut un enfant. Elle - une jeune femme aux longs cheveux noirs ondulés, qui vivait dans un énorme manoir qu'elle possédait, situé loin de la ville- s'assurait de sortir le matin, un certain jour d'un certain mois. Elle attendait en contemplant le paysage qui s'étendait devant elle.
Lorsque ses oreilles perçurent le bruit du vélo du facteur vêtu d'une redingote verte, elle se leva, les yeux brillants. Son visage, alors qu'elle patientait anxieusement en se demandant "Est-ce maintenant ? Est-ce maintenant ?" ressemblait certainement à celui de sa défunte mère.
Le facteur arriva à la résidence, et lui tendit un énorme paquet avec un sourire en coin. Il était au courant des cadeaux qui lui étaient envoyés chaque année, et lui offrit également des mots chaleureux : « Félicitations pour votre anniversaire, Madame. »
Elle répondit avec des yeux brun foncé légèrement humides : « Merci. »Et, enfin, elle posa la question qu'elle voulait depuis si longtemps poser : « Dites, connaissez-vous Violet Evergarden ? »
La poste et l'industrie du secrétariat étaient liées étroitement. Lorsqu'Ann l'interrogea, son cœur battant à la chamade, le facteur répondit avec un large sourire : « Oui, puisqu'elle est célèbre. Elle est toujours active. Bien, dans ce cas... »
Elle regarda le facteur partir, caressant le cadeau avec un sourire. Ses larmes coulèrent lentement. Toujours en souriant, elle gémit un peu.
—— Ah... Maman, as-tu entendu cela à l'instant ?
Cette femme travaillait toujours comme Poupée de Souvenirs Automatique. La personne avec qui elle avait partagé une partie de son temps se portait toujours bien, exerçant toujours la même profession.
——Je suis heureuse. Je suis vraiment heureuse, Violet Evergarden.
Depuis l'intérieur de la maison, elle put entendre un appel : « Maman ! »
Elle se tourna dans la direction de la voix. Quelqu'un lui faisait signe de la main à la fenêtre où elle observait jadis sa mère et Violet Evergarden. C'était une petite fille avec des cheveux légèrement ondulés qui ressemblait fortement à Ann elle-même.
« Un autre cadeau de Grand-mère ? »
Ann acquiesça d'un hochement de tête à sa fille qui souriait innocemment. « Oui, c'est arrivé ! » répondit-elle avec enthousiasme, lui faisant signe à son tour.
À l'intérieur de la maison, sa fille et son mari étaient sur le point de commencer sa fête d'anniversaire. Elle devait se dépêcher. Pleurant doucement, elle marcha vers le manoir, perdue dans ses pensées.
—— Hé, Maman. Tu as dit avant que tu voulais que je donne à mon enfant tout le bonheur que tu as connu, n'est-ce pas ? Ces mots... m'ont rendue incroyablement heureuse. Ils ont vraiment résonné en moi, je pense. C'est pour cela que je vais faire ce que tu as fait. Mais ce n'est pas une excuse pour voir cette personne. C'est une partie de la raison, mais pas tout. Moi aussi... j'ai des sentiments que je veux transmettre. Même plusieurs années après notre première rencontre, j'ai l'intuition qu'elle n'aura absolument rien changé. Avec ses beaux yeux et sa voix douce , elle écrira sur mon amour pour ma propre fille. Violet Evergarden est ce genre de femme, celle qui ne déçoit pas. Au contraire, elle était le type de Poupée de Souvenirs Automatiques que l'on voulait voir encore une fois travailler. Quand je la verrai à nouveau, je la remercierai et lui demanderai pardon sans réserve. Après tout, je ne suis plus cette petite fille qui ne pouvait rien faire d'autre que pleurer.
Ann Magnolia n'oublierait jamais la femme qui l'avait serrée dans ses bras quand elle était plus jeune.
Je ... me souviens.
Qu'elle était venue.
Que, assise là, calmement, elle écrivait des lettres.
Je... me souviens.
Le visage de cette personne, et de ma mère souriant gentiment.
Cette vision... certainement...
Je ne l'oublierais pas, même dans la mort.
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L'épopée d'un ramasseur de balles
Nous sommes le dimanche 29 octobre 2000 et l’après-midi est longue et ennuyeuse. Je n’ai fait qu’une bouchée de mes devoirs de seconde et ma Playstation reste éteinte, quelque peu morose de ne pas jouer à ISS Pro Evolution.
Le téléphone sonne soudain et, à l’autre bout du fil, Pascal, mon entraîneur à la Salésienne de Paris, me demande si je suis disponible le soir-même pour être ramasseur de balles au Parc lors d’un PSG-Bordeaux qui s’annonce passionnant.
Nous sommes en pèlerinage
Je n’hésite évidemment pas un instant. Bien qu’étant, tout de même, l’attaquant vedette de l’équipe B qui, le week-end précédent, a perdu 17-0 à Colombes, je ne suis pas habitué à ce genre de privilèges.
En effet, être ramasseur de balles est, la plupart du temps, réservé à l’élite du club, aux stars de l’équipe une, pas à un adolescent de quatorze ans comme moi qui, pourtant biberonné aux images de son idole Raúl, a bien du mal à supporter la pression des grands matches du dimanche.
Quelques minutes plus tard, je me retrouve à l’arrière d’un van bien trop bondé en compagnie de mes coéquipiers. L’excitation est palpable car, à cet âge, on ne s’encombre pas d’être blasé. Pour certains, ce sera même la première fois qu’ils verront le Parc des Princes en vrai.
Pour ma part, à mesure que notre véhicule chaloupe entre les voies du périphérique, j’imagine les dribbles de Jay-Jay Okocha, les courses de Nicolas Anelka ou les frappes de Laurent Robert que je m’apprête à voir dans des conditions rêvées. Le stade du PSG se montre enfin et nous nous retrouvons dans les couloirs souterrains afin de retrouver notre vestiaire.
En chemin, nous croisons l’entraîneur du club, Philippe Bergeroo, dont la vue nous arrache des cris timides d’admiration. Notre propre coach, quelque peu inquiet que nous lui fassions honte, nous intime de ne pas demander d’autographes ou de maillots aux joueurs.
Il n’a pas tort, car nous sommes en pèlerinage et tout nous ravit, jusqu’à la qualité du bois des bancs et la douceur de la fibre des vêtements qui nous sont prêtés pour l’occasion. Non, nous n’aurons pas le droit de les garder.
Domi me regarde, je regarde Domi
Un officiel du club vient nous voir pour nous donner quelques précisions sur le bon déroulement du match. Nous attendrons dans le couloir que les joueurs pénètrent sur la pelouse puis, juste avant le début de l’échauffement, nous rejoindrons nos postes stratégiquement placés autour du terrain, deçà des panneaux publicitaires.
Les consignes sont strictes: à aucun moment nous ne devons fouler l’herbe du Parc. Nous aurons tous un ballon de rechange pour ne pas ralentir le rythme du match en cas de frappes dévissées. Ces paroles sont à moitié entendues et mal écoutées par la plupart d’entre nous: l’excitation est trop grande.
Bon élève, je les suivrai avec rigueur, à tel point que, durant l’échauffement, un ballon mal contrôlé par Didier Domi viendra mourir à quelques centimètres de moi, presque à portée de mains, mais sur l’herbe. Domi me regarde, je regarde Domi, me sentant extrêmement mal.
Je sais que si je désobéis aux ordres, et mets un pied sur le terrain, le stade entier retiendra son souffle et tous les regards seront sur moi. Le pauvre Didier se voit donc contraint de trotter jusqu’à la balle alors que je reste là à fixer mes pieds. Je suis certain qu’il se souvient de cet épisode autant que moi.
Je me rends compte que je n’ai pas encore évoqué un élément essentiel – et pourtant absent des comptes rendus: mon placement. Dans l'axe de la ligne médiane, où jamais aucun ballon ne sort. Si bien que je n’ai pas touché la moindre balle durant l’intégralité de la partie.
J’observe mes coéquipiers chanceux qui peuvent briller à loisir derrière les buts bordelais et osent même quelques jongles lors des périodes creuses. Je reste quant à moi absolument immobile, m’autorisant toutefois de discrets pas de danse lorsque le titre Beautiful Day, de mon groupe préféré, est diffusé à la mi-temps par les haut-parleurs assourdissants du Parc.
Tout le stade semble disparaître
Même si cela vous paraîtra dérisoire, il me faut vous parler un petit peu du match. Paris, invaincu depuis un mois et demi en championnat, connaît ce soir-là un revers assez mémorable, les Girondins s'imposant deux buts à un.
Pauleta, le formidable attaquant portugais, marque d’abord un coup franc tout en puissance, comme disent les commentateurs. Il double la mise d’un lob incroyable du milieu de terrain et Paris réduit l’écart à la toute dernière seconde du match.
Côté bordelais, l’expulsion de Dugarry, un quart d’heure avant la fin, est assez anecdotique, même si l’un des ramasseurs de balles manifeste un sens du timing très particulier en lui demandant son maillot alors qu’il rejoint les vestiaires. Le joueur l’ignore totalement. L’épisode vaudra à l’adolescent indécent les remontrances de notre entraîneur et les moqueries de ses coéquipiers.
Si mes souvenirs de cette soirée très spéciale, vingt ans après, commencent à sérieusement s’étioler, j’ai toujours une vision très précise du deuxième but bordelais. Pauleta était à quelques mètres de moi lorsqu’il frappa de toutes ses forces en direction des cages adverses.
Lorsqu’on est ramasseur, on n’a aucune idée de ce que le joueur perçoit alors qu’il conduit le ballon. C’est donc l’incompréhension qui me traverse tout d’abord l’esprit en voyant celui-ci s’envoler dans une parabole parfaite dans le ciel du Parc des Princes, à tel point que, l’espace d’un instant, tout le stade semble disparaître, seule subsistant la balle éclairée par les projecteurs.
Elle redescend en flèche pour s’abattre impitoyablement derrière le pauvre Casagrande. La presse parla d’une énorme bourde de la part du gardien parisien, mais la réalité était, pour moi, tout autre: personne n’aurait pu prévoir un tel coup de génie.
Le ballon flotte dans le ciel et j’ai quatorze ans
Aujourd’hui, lorsque je repense à ce ballon qui vole dans les airs, du haut de mes trente-quatre ans, je repense au football de cette époque. À Jimmy Algerino, Igor Yanovski ou Jérôme Bonnissel, aux effectifs de la grande majorité des équipes que j’aurais été capable de citer au complet, de même que la date de naissance d'Olivier Quint. "Si tu mettais autant d’énergie dans tes leçons", me disait alors mon père.
Le ballon flotte dans le ciel et j’ai quatorze ans. Le football est mon quotidien. Les heures passées à parler des exploits du Real avec les copains, l’attente fébrile des entraînements le mardi et le vendredi, les Coupes du monde jouées et perdues avec mon frère et ses amis avec l’Espagne sur la console de jeux: autant d’événements aussi extraordinaires que routiniers, aujourd’hui définitivement révolus.
Le ballon est suspendu dans le temps, mais est voué à redescendre à un moment ou l’autre, ramené au sol par l’implacable gravité, celle-là même qui, une fois adulte, nous empêche de ramasser les balles avec autant d’aisance que lorsque nous étions enfants.
La balle au sol, inerte, est comme un souvenir et l’admiration que je ressentais, enfant, pour les grands footballeurs de l’époque, peinera dorénavant à s’élever plus haut qu’une frappe écrasée de Mickaël Madar.
Peut-être que mes enfants, un jour, reverront, quelque part, en levant la tête, un ballon qui, de nouveau, se confondra avec les étoiles.
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La Commission Gilor approuvera des dizaines d’administrateurs et d’administrateurs de sociétés d’État
Fre News 24h La Commission Gilor approuvera des dizaines d’administrateurs et d’administrateurs de sociétés d’État
La Commission Gilor, présidée par le juge Belha Gilor, se réunira ce matin pour discuter et approuver un renouvellement de mandat, ainsi que les nouvelles nominations de plus de dix administrateurs et directeurs d’entreprises publiques. C’est ainsi que Ma’ariv a appris.
L’audition aura lieu après que les ministres compétents pour ces nominations, dirigés par le ministre des Finances Moshe Kahlon, auront signé et approuvé la recommandation. Les nominations ont été portées à l’attention de Yankee Point, le directeur de la Government Companies Authority, qui les a toutes approuvées. Coint a expliqué à Maariv que bien qu’il s’agisse d’une période électorale, au cours de laquelle de nouvelles nominations ne doivent pas être faites, il dit qu’il s’agit de nominations nécessaires au fonctionnement efficace des entreprises publiques. « Dans tous les cas, certaines des nominations importantes sont des approbations temporaires, et les ministres concernés du prochain gouvernement auront le droit de poursuivre ou d’annuler ces nominations », a-t-il souligné.
Inky Quint. Photo: Ministère des finances
La nomination la plus importante et la plus intéressante qui devrait être approuvée aujourd’hui est celle de Hezi Zaig, président du conseil d’administration de la Poste. Cela est dû à l’importance du processus de privatisation des services postaux et à la possibilité d’obtenir une licence bancaire. Dans ce contexte, il convient de noter que la licence est désormais « bloquée » en raison d’un différend important avec le Gouverneur de la Banque d’Israël.
Une autre série de nominations qui sera faite par le comité aujourd’hui portera sur les sociétés d’État qui font de l’immobilier.
Apparemment, un appartement à louer, Yair Tal, recevra également un rendez-vous permanent du Comité Gilor. Cependant, à la dernière minute, son nom peut ne pas être discuté du tout, et pourtant il recevra l’approbation exceptionnelle du conseil d’administration de la société. Aujourd’hui, le comité sera également invité à augmenter le nombre de membres du conseil d’administration de la société gouvernementale de logement Amidar.
La société, dirigée par Kobi Amsalem, rejoindra le conseil d’administration pour un autre mandat, anciennement PDG d’Azrieli Malls. Une autre nomination intéressante qui devrait passer aujourd’hui est un comité de Dan Lichtman, qui exercera les fonctions de PDG d’Ariel Sharon Park. Le conseil d’administration du parc est dirigé par Abraham Nathan, un ancien commissaire de la fonction publique. La nomination est portée à l’approbation du comité malgré un différend concernant le calendrier de l’exécution. Également à l’ordre du jour du comité: Tzipi aide Carmon à nommer le News Authority Council.
Mickey Dodkiewicz, directeur de l’hôpital Hillel Yaffe à Hadera, rejoint le conseil d’administration de la Fondation Césarée, contrôlée conjointement par le gouvernement et le baron Rothschild. La Fondation Césarée opère près de Hadera, où se trouve l’hôpital.
On estime que la Commission Gilor approuvera toutes les nominations, sauf dans des cas exceptionnels. Le comité devrait tenir une autre réunion au début du mois prochain pour approuver un autre ensemble de nominations pour les entreprises dont la composition du conseil d’administration est manquante.
Il convient de souligner qu’en même temps que l’approbation des diverses nominations au comité malgré les élections à venir et avec l’accord du procureur général, des nominations plus substantielles sont bloquées en raison de la période électorale.
Par exemple, le ministre de la Sécurité publique, Gilad Arden, a réitéré son intention de nommer un commissaire de police, après avoir pris conscience du problème à l’heure actuelle. À ce moment, aucun remplaçant de Shi Nitzan, le procureur de l’État sortant, n’a été trouvé en raison d’un différend entre le ministre de la Justice Amir Ohana et le procureur général Avihai Mandelblit .
Fre News 24h La Commission Gilor approuvera des dizaines d’administrateurs et d’administrateurs de sociétés d’État
http://frenews24h.com/la-commission-gilor-approuvera-des-dizaines-dadministrateurs-et-dadministrateurs-de-societes-detat/ Source: http://frenews24h.com/
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Quinté +: la dernière minute du Prix Charlène de Monaco Charity Race
Quinté +: la dernière minute du Prix Charlène de Monaco Charity Race
Quinté du samedi 24 février 2018 à Cagnes-sur-Mer : En réunion 1. TIERCE-QUARTE-QUINTE dans le Prix Princesse Charlene de Monaco-Charity Race. 3ème path. Départ vers 15h15. 16 partants. Un prix de série moyennement attrayant avec de nombreuses possibilités encore pour faire l’arrivée. Vendredi 23 février, quarté dans le désordre, hélas, à Enghien.
Le 13 Namasjar : cote entre five et 7/1 Elle me…
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LCD Soundsystem - American Dream (DFA, 2017)
Alors voyons voir ce nouvel album de LCD Soundsystem. Je pense que mon avis va vous intéresser parce que ne suis pas trop fan. J'ai bien écouté losing my edge tous les soirs dans ma voiture quand j'étais au lycée, mais je ne l'ai pas choisi, ça passait à la radio. Ensuite, j'ai acheté quelques maxis, et je crois que je me suis arrêté au premier album. Bref, on s'en fout.
Celui là commence avec une sorte de ballade minimaliste avec une pulsation de synthé qui me rappelle Jacno et Phil Glass en même temps. C'est bien. Non sérieux c'est une belle chanson, un peu molle peut être mais c'est un détail, en vrai je pense qu'il faut écouter ça en fin de soirée, après pas mal de verres d'alcool. Pas grand chose à en dire, mais c'est mignon.
La suivante est plus dansante, ça me rappelle la musique new yorkaise hipster des années 2000, genre LCD Soundsystem. Ah oui merde, c'est ça. Ok c'est cool, il a tout à fait le droit. Il y a un solo de guitare ; le gars se prend un peu pour Robert Fripp avec les Talking Heads quand même. D'ailleurs personne lui a dit à James Murphy, que les Talking Heads l'ont déjà fait ? En mieux, je veux dire. Et puis, si on veut faire de la musique de transe, il faut faire les choses à fond, ici on dirait qu'ils ne sont qu'à 70%, c'est un peu ennuyeux. C'est pas nul, en trichant un peu à l'équalisation je pourrais peut être ajouter du punch. Mais en l'état, je n'écouterai plus jamais ce morceau, c'est évident. Il y a tellement de musique bien dans le monde, je n'ai pas de temps à perdre avec cette sorte de disco punk 70%. Je veux au moins du 95%.
Ouf, morceau suivant : I Used To. Vous remarquerez que je ne m'attarde pas trop sur les paroles. Quand la chanson commence par "I used to dance alone of my own volition", vous comprendrez que ça ne donne pas trop envie. Non je suis pas méchant, c'est juste qu'il vaut mieux se laisser porter par la musique et s'imaginer sa propre histoire. Cette chanson est un peu plus originale. Elle est assez lente, la batterie prend beaucoup de place, il y a ce synthé avec du chorus, on dirait vaguement les Cure, surtout la guitare à la fin. C'est un peu nostalgique, ok, avec une voix de fausset, la même ligne de basse du début à la fin...
... et là je me rends compte que je me suis lancé dans un disque qui dure 1h09. Diantre.
Le morceau suivant c'est une sorte d'hommage à Talking Heads mais non. C'est pas mal fait mais ça manque un peu de personnalité. Il y a ce guitariste qui se prend encore pour Robert Fripp. J'ai envie de lui dire d'arrêter. L'idée du morceau n'est pas mauvaise, c'est juste que j'aurais pu entendre la même chose en 2008. Et aussi, on est toujours coincé à 70%. Ces gens ne savent pas ce que signifie l'expression "se lâcher". Je sais, avec l'âge ça devient plus difficile, mais Iggy Pop à 70 ans a plus de pêche que ça. J'ai l'impression d'entendre une musique de pub pour un parfum de luxe à la con, avec une top model froide qui se prend au sérieux, qui porte des lunettes de soleil ringardes et qui balance un slogan publicitaire pseudo profond à la con. Je dis stop.
Ensuite il y a ce morceau qui s'appelle How Do You Sleep. Un rythme de toms avec un petit écho, on a l'impression d'être dans une salle de squash. James se met à chanter, c'est toujours mou et grassouillet, et pourtant j'ai l'impression qu'il y met de sa personne. Il y a ces petits arpèges de synthé des années 70, un violon qui trace tout droit, c'est entre le Velvet et un quelconque pow wow. J'imagine la lune, des loups, quelques indiens. C'est l'esprit des premiers habitants de la Côte Est. Et puis d'un coup il y a le kick four on the floor, une grosse basse de synthé style Juno, beaucoup d'écho, James qui continue à chanter à 70%... non là il est à fond, on voit des veines ressortir dans son coup, il doit être à 73%. Le truc qui fait vraiment peur c'est que le morceau dure 9minutes et 12 secondes, ce qui laisse le temps de changer d'avis et de lui trouver des qualités. Je n'ai pas trop envie de l'aimer cette chanson mais c'est vrai, c'est tentant, après tout moi aussi j'aime la lune et les indiens, et puis, 2008 c'est pas si loin, je me revois dans la cave du Saint Ex à danser sur des trucs hipsters de Brooklyn. Enfin bref. Les nappes de synthé montent montent montent comme un vaisseau extraterrestre dans un ciel sans nuage, en s'éloignant ; plus que quelques notes... Oui, c'est une version disco de rencontres du troisième type. Cool.
Ensuite il y a encore une chanson disco, mais cette fois ça tape un peu plus, c'est plus acide, plus cuir moustache. Ça m'a l'air un peu plus hédoniste aussi, genre ça se concentre sur le présent. C'est une bonne idée. On ne peut pas constamment danser en pleurant. Le présent n'est jamais triste quand on danse - puisqu'on danse. Ceci dit, ça évoque un peu une version moins gracieuse de "I Feel Love". Et puis cette voix de fausset, j'ai envie de dire à James : non. C'est juste que ça ne lui ressemble pas, aujourd'hui c'est un papa loutre, il peut pas chanter comme ça : je n'y crois pas. On n'est plus en 2002. Mais c'est vrai que c'est assez entraînant, si j'avais l'assurance que cette chanson passait dans toutes les boites de nuit de France, je serais assez satisfait. Après quelques tequila paf, ça doit être parfait.
Ah tiens ensuite il y a une guitare basse. C'est le morceau Strokes on dirait. Oui pour l'instant ça ressemble à une intro des Strokes, un autre groupe New Yorkais tout droit sorti de ces années 9/11 Kazaa lycée et compagnie. C'est la séquence émotion, avec une batterie plus ou moins punk, de la ride en veux tu en voilà, c'est épique, il y a des guitares très aériennes, un refrain, ça fait vaguement Heroes de Bowie, ou U2, je sais plus, tu vois le genre. A la limite je préfère ça aux autres morceaux, c'est touchant, c'est un peu triste aussi. Presque balourd, mais pas tout à fait. Je ne sais pas pourquoi, mais je trouve James vachement plus convainquant dans ce registre, comme si c'était plus naturel pour lui. Il est plutôt à 90% sur cette chanson, belle performance, pourtant c'est bien la chanson la plus adolescente du lot. Allez comprendre.
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Et puis ensuite il y a American Dream, une sorte de synthé ballade qui se dandine comme un slow hollywoodien des années 80. Je crois que ça parle de quelqu'un qui a mangé un acide, et qui est un peu trop vieux pour ça. Je suis pas sûr mais je pense que dans la tête de James il y a quelques regrets et en même temps un peu de tristesse de ne plus avoir 30 ans. Elle est triste cette chanson, pas forcément géniale mais touchante parce que je me mets à sa place.
Ensuite il y a Emotional Haircut. Ça m'a tout l'air d'être du rock, c'est bien, je préfère quand c'est du rock. Je dois en profiter parce que c'est l'avant dernière chanson. La dernière dure 12 minutes et c'est probablement très chiant. Donc Emotional Haircut. Bof, il fait son malin, avec sa voix de fausset, ce tempo bondissant, mais personne n'est dupe, c'est pas la peine de sortir ton hard rock James, tu ne m'auras pas. Bon. Passons à la suite.
Black Screen : c'est de la boite à rythme et des synthés. Pour l'instant il n'y a pas grand chose, ça monte lentement, juste une note, il y a cette nappe à la Blade Runner, et puis James se met à chanter à destination de son pote, mais je ne suis pas sûr que ça veuille dire grand chose. C'est assez futuriste, dans la mesure où Blade Runner est toujours futuriste (il faut juste oublier que c'est Vangelis qui a fait la BO ; mais je crois qu'on était plus fort autrefois pour évoquer le futur, aujourd'hui, nous sommes coincés dans le présent, pas le temps de penser à demain. Du coup, oui, Blade Runner c'est toujours à la page. La preuve : le Blade Runner 2 promet d'être bien plus vieillot et ringard que le premier). Non mais par contre pour l'instant cette chanson est chiante. Je suis à la moitié, il ne s'est rien passé. James culmine à 50% là, il n'essaie même plus. En même temps, 1h09 mec, c'est pas possible. Ah tiens la basse monte à la quinte, genre il va se passer un truc : suspense. Un piano ! Qui joue 2 notes en boucle, puis un tout petit peu plus... Le synthé derrière, on dirait un MS-20 avec tous les réglages au milieu = chiant. Je comprends pas trop cette basse molle superposée au piano. Ok ce morceau sert pas à grand chose. Si : à décuver le dimanche aprèm. Je sais, c'est de plus en plus dur. On en reparle lundi.
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DANGEREUSE INNOCENCE
Tome : 2.
Nombre de chapitres: 4 / 15.
Pairings: Nick Jonas & Katlyn Itachi.
Synopsis: "Si on lui avait dit un jour qu'une telle situation s'imposerait à elle, elle aurait éclaté de rire au nez de l'importun. Elle, une louve à demi-sorcière, sauveuse du monde surnaturel et être le plus puissant au monde ? Ça ne pouvait être qu'une blague ! Pourtant, la voilà dans la peau de cette hybride sauveuse du monde. Puissante mais tellement impuissante dans la situation actuelle."
CHAPITRE 4: ESPRIT
Il s'était passé bien des choses étranges dans la vie de Katlyn depuis l'entrée de Nicholas dans cette dernière mais celle-ci était assurément la plus étrange, la plus douloureuse et la plus frustrante qu'elle ait vécue en vingt-quatre ans. Elle se retrouvait à genoux, avec des vêtements imbibés de sang, une migraine affreuse et une sorcière très puissante la tenant en respect. Si on lui avait dit un jour qu'une telle situation s'imposerait à elle, elle aurait éclaté de rire au nez de l'importun. Elle, une louve à demi-sorcière, sauveuse du monde surnaturel et être le plus puissant au monde ? Ça ne pouvait être qu'une blague ! Pourtant, la voilà dans la peau de cette hybride sauveuse du monde. Puissante mais tellement impuissante dans la situation actuelle. Que lui arrivait-il ?
David était affalé près d'elle, haletant, le cœur battant d'une irrégularité perturbante, transpirant une odeur d'argent, de peur et de mort. Ce mélange d'odeurs conjugué à celle entêtante et écœurante du sang agressait les sens de Katlyn et lui donnait la nausée. Elle avait la tête qui tournait et le sang qui battait à ses tempes n'arrangeait rien.
— Tu as perdu, Katlyn, susurra une voix dans sa tête.
En réponse à cette provocation, la louve en elle grogna à l'encontre de l'intrus qui occupait son corps. Pourtant, elle dut se taire bien vite, irrésistiblement attirée par l'appel douloureux de son mentor. Elle avait l'impression qu'il tirait sur la corde pour la ramener à lui mais que cette fameuse corde était bloquée. Plus Nicholas tirait dessus, plus le corps de Katlyn semblait se disloquer de l'intérieur. Elle souffrait tellement qu'elle se serait pliée en deux si elle avait pu bouger. Une légère quinte de toux la secoua brièvement, arrosant le sol et son T-shirt d'un peu plus de sang.
— Il faut qu'elle réponde à l'appel ! s'écria David en voyant Katlyn se débattre contre quelque chose qu'elle ne pouvait contrôler.
Lui-même était très mal en point mais la protection de Katlyn passait avant tout. Il avait été élu pour assurer sa protection du fait de leur histoire commune. S'il échouait maintenant, avec cette mission toute bête, il s'en voudrait toute sa vie. Même si sa vie devait se terminer dans quelques minutes. L'argent était une cochonnerie affreuse qui le paralysait peu à peu tout en dévorant son organisme. C'était mortel. Sans les dons de Katlyn, il avait peu de chance de s'en sortir.
— Un vampire tel que lui ne rend de compte à personne.
— Ce n'est pas un vampire ! C'est Katlyn Itachi, notre leader ! C'est une louve ! Si elle ne répond pas à la sommation de son mentor, elle peut en mourir !
David était paniqué, il l'admettait. Cette situation était plus que flippante. Il ne savait pas s'il allait s'en sortir et encore moins s'il parviendrait à sauver Katlyn de cette inconnue à l'expression impénétrable. Elle était venue faire un boulot et rien ne l'arrêterait. Sa puissance était létale et elle était toute concentrée sur Katlyn.
— Tu n'as pas l'air en meilleur état, le loup. Aurais-tu été sommé toi aussi ?
— Non, on m'a empoisonné. Sans les soins de Katlyn, je ne m'en sortirais pas.
— Es-tu sûr de bien connaitre ton chef ? Il m'a plutôt l'air d'un sanguinaire.
— Non... (David avait de plus en plus de mal à parler). Ce n'est pas Katlyn. Elle ne ferait jamais une chose pareille. Elle préférerait se sacrifier plutôt que de tuer. Quelqu'un la contrôle. Je ne vois pas d'autres explications.
— Pourquoi t'accroches-tu autant à ce monstre de la nature ?
Katlyn aurait voulu entendre la réponse de David. Elle aurait vraiment voulu l'entendre mais son esprit était occupé ailleurs. Elle conjuguait toutes ses forces pour trouver l'esprit de Nicholas, pour le supplier d'arrêter cette souffrance qui lui déchirait les entrailles. L'effort contribuait à cette douleur. Son front se plissait sous l'effort. L'esprit de Nicholas lui semblait si lointain. Elle tendait une perche vers son mentor avec désespoir en espérant qu'il la saisirait, qu'il l'aiderait à maintenir ce lien si facile à atteindre habituellement. Elle faillit défaillir de soulagement quand elle sentit l'esprit de Nicholas se connecter au sien.
— Katlyn ? Tu vas bien ? demanda la voix angoissée de son âme-sœur.
— Nicholas, je t'en prie, arrête ça...
Katlyn ignorait combien de temps le lien tiendrait alors elle allait droit au but, sans s'embarrasser de fioritures. La douleur était telle que Nicholas devait la sentir lui aussi.
— Il faut que tu reviennes...
— Je ne peux pas, Nicholas. On m'en empêche. Cette sommation est en train de me tuer.
La voix de Katlyn s'éteignait. Son esprit décrochait. Le lien était ténu mais elle tenait bon. Nicholas faisait son possible pour la retrouver.
— Je ne peux pas t'abandonner.
— Fais-le, Nicholas ! Romps le lien avant qu'on y laisse notre peau !
— Je t'aime, Katlyn.
— Pour toujours.
Katlyn sentit la délivrance au moment même où Nicholas annula la sommation. Malheureusement, son corps était bien trop faible suite à cette torture. Ses yeux se révulsèrent. Son corps s'effondra en arrière mais Katlyn ne le sentit pas. Son esprit était déjà loin.
×
Ils avaient enfin eu l'autorisation. Dès que Nicholas l'avait su, il avait dépêché une équipe dont il s'était constitué chef et avait pris la route pour la frontière sans attendre. La nuit était tombée depuis un moment lorsqu'il avait reçu son ordre de mission pour récupérer Katlyn. L'autre territoire avait bien évidemment été mis au courant de son arrivée. Ils étaient cinq en tout. Cinq loups du territoire voisin pour les accueillir et leur faire passer la frontière sans encombre. Nicholas avait à peine franchi l'invisible ligne qu'il se mit à flairer l'air tandis que son second expliquait brièvement, et sans entrer dans les détails, la situation qui les amenait de ce côté.
— Deux de nos loups ont été enlevés la nuit dernière. Leur piste s'arrête à cette frontière. Nous pensons qu'ils sont passés sur votre territoire.
— Nous n'avons pourtant enregistré aucun mouvement hier soir.
— Nous pensons que leurs ravisseurs avaient une voiture à leur disposition, leur permettant de fausser nos recherches. Il se peut qu'ils aient quitté votre territoire mais ces loups sont deux membres importants de notre communauté. Nous devons les retrouver rapidement.
— Elle n'est pas sur terre, murmura Nicholas pour lui-même.
Suite à cette constatation, il s'allongea à plat ventre et colla son oreille contre le bitume. Il posa sa main bien à plat, les doigts écartés, sur la route, tout près de sa tête. Ensuite, il concentra tout son pouvoir d'Alpha pour faire la liaison entre son corps et son esprit. Son pouvoir de dominant déferla dans ses veines. Il concentra ce pouvoir dans sa main et frappa brutalement le sol. Ce faisant, il se liait à la nature. Cette dernière pouvait l'aider. Il avait juste à rester à l'écoute.
— Qu'est-ce qu'il fait ?
— Il communique avec la nature, murmura le second pour ne pas déranger son chef.
Le comportement de Nicholas paraissait étrange pour quelqu'un d'extérieur à la communauté. Il était le seul loup à pouvoir communiquer avec la nature. Tout ça, grâce au lien étroit qu'il entretenait avec Katlyn. Elle pouvait lui transmettre une partie de ses pouvoirs à tout moment. A force de pratiquer cet échange de magie pour le perfectionner, Nicholas en avait obtenu un don : celui de communiquer avec la nature. Un don habituellement donné aux sorcières. C'était bien la première fois qu'il l'utilisait en situation réelle.
— Les loups ne communiquent pas avec la nature, répondit l'autre en murmurant à son tour. Pas sous forme humaine. Même sous forme de loup, on ne peut pas tirer grand-chose de Mère Nature.
— Nicholas est spécial. Ses dons de perception nous sont indispensables pour cette mission.
L'Alpha se redressa brutalement. Une fois debout, il s'immobilisa complètement, à l'écoute du vent. Cette situation paraissait de plus en plus bizarre aux loups de cet autre territoire. D'un coup, Nicholas se tourna vers eux.
— Je sais où ils sont.
Et il se mit à courir dans la direction que la nature lui indiquait. Les deux équipes furent d'abord surprises de le voir détaler comme un lapin mais, sitôt qu'ils se furent ressaisis, ils se lancèrent à sa suite. Si les bêtas de Nicholas ne doutaient pas un seul instant de l'instinct de leur chef, les autres s'interrogeaient.
— Comment peut-il savoir où il va ?
— L'un des deux loups enlevés est notre leader à tous, Katlyn. Le deuxième était son garde du corps.
— Katlyn Itachi, la légende vivante ?
— Oui.
— Aussi puissante soit-elle, quel est le rapport avec votre Alpha ?
— Katlyn n'est pas seulement son élève. Elle est aussi son âme-sœur.
L'autre loup n'ajouta rien. Il comprenait. Chez les loups garous, les âmes-sœurs étaient ce qu'il y a de plus précieux. Quand on trouvait son autre moitié, on ne pouvait plus s'en séparer. Ne serait-ce qu'y penser était une torture alors le vivre... Personne n'ajouta rien. Nicholas était séparé de Katlyn depuis plus de vingt-quatre heures. Il devait vivre un Enfer. Son âme devait appeler sans arrêt sa partie manquante. La plupart des loups deviendrait fou. Pas Nicholas. Il semblait avoir converti son manque en détermination. Il n'abandonnerait pas avant de l'avoir retrouvée. Et un loup avec une aussi grande détermination pouvait faire de grandes choses.
Tout le monde le suivit donc sans une once d'hésitation après cet aveu. Nicholas avalait les rues les unes après les autres sans s'arrêter. Bientôt, il entra dans un lycée. Il se rendit dans les sous-sols jusque dans les salles de sciences. Il se rendit dans la dernière salle du couloir et défonça la porte. La salle de classe était petite et encombrée par une dizaine de paillasses sur lesquelles on avait posé les tabourets pour nettoyer la salle. Pourtant, Nicholas ne s'y intéressa qu'à peine. Son regard tomba sur l'estrade où reposaient un bureau et une chaise de bois peu confortable. Il vira les deux et trouva ce qu'il cherchait. Une trappe.
— Impressionnant. Je n'avais jamais vu ce dont était capable un lien aussi puissant que celui d'une âme-sœur.
— On ne l'a pas encore trouvée, répliqua Nicholas. Ne crions pas victoire.
Il ouvrit brusquement la trappe et se glissa à l'intérieur. Sitôt, les deux pieds au sol de cette cave, il s'empara de l'arme qu'il portait à la taille et ôta la sécurité. Quelque chose clochait. Le silence qui régnait là-dessous était troublant, morbide. Inhabituel. Le souterrain sentait la mort à plein nez. Nicholas le sentait aussi bien que les autres loups qui l'avaient rejoint dans ce tunnel. Ils s'avancèrent en silence, tapis dans l'obscurité, dans les couloirs de ce complexe souterrain. Ils se séparèrent pour inspecter la totalité du terrain. Nicholas continua de suivre son instinct secondé par deux de ses bêtas. Plus ils avançaient, plus l'odeur de mort se faisait forte. Les trois loups tournèrent à l'angle du couloir et s'arrêtèrent net. Deux corps reposaient là ainsi qu'une grande quantité de sang. Nicholas fut le premier à réagir. Il rangea son arme et se précipita vers les deux corps. L'un d'eux était David, l'autre était une femme d'un certain âge qu'il ne connaissait pas. Tous deux étaient en vie. Le jeune homme se tourna ensuite vers le plus gros de la flaque de sang et plongea deux doigts dedans avant de les porter à son nez. Son cœur s'arrêta quand il reconnut l'odeur si particulière du sang de Katlyn dans le mélange qui souillait le sol.
— Nicholas...
La voix de David n'était guère plus qu'un murmure mais Nicholas le perçut très bien. Il s'approcha de son bêta, assez près pour qu'il n'ait pas à hausser la voix, ce qui l'affaiblirait d'autant plus.
— Je t'écoute.
— Je suis désolé... J'ai échoué...
— Non, c'est moi. Elle n'aurait pas dû se trouver dehors. Toi, non plus.
— Quelque chose... Ne va pas... Avec Katlyn...
— Je sais. On y travaille.
— Retrouve-là... Avant qu'il ne soit trop tard...
Nicholas se redressa et s'adressa à l'un des deux bêtas. Ramenez David au QG et contactez Nobuo. Nous avons besoin d'un antidote contre la solution d'argent et très vite. Lui seul pourra sauver David.
Ledit David fut reconnaissant à Nicholas de le prendre en charge et de ne pas l'abandonner là comme l'aurait fait son père. Nicholas avait mis beaucoup de temps à accepter David et à lui faire confiance mais, sitôt que le bêta avait gagné cette confiance, il s'en était montré digne et avait accompli son devoir. Jamais il n'avait failli. Jusqu'à aujourd'hui. Le loup désigné chargea David sur son épaule et quitta le complexe. Nicholas continua sa route et s'arrêta devant la seule cellule ouverte. David venait de là. Katlyn aussi. L'odeur s'arrêtait là. La piste n'allait pas plus loin. Une nouvelle fois, Nicholas accomplit son rituel de communication et revécut la scène qui s'était déroulée là. Voir Katlyn aussi maltraitée le mit en rage. Il frappa le sol si violemment que le béton recouvert de carrelage blanc se brisa sous sa force.
Pendant que Nicholas tentait de se ressaisir de cette vision qu'il avait eue, le bêta qui était resté avec lui avait redressé la femme qui gisait toujours dans le couloir. Un tatouage représentant un diable avec des ailes se dessinait sur sa nuque. Qui était-elle ? Rien ne le laissait supposer. Nicholas se redressa, s'assit contre un mur, loin des barreaux d'argent, et rumina son désespoir et son impuissance. Il n'avait pas retrouvé Katlyn. Il avait échoué et le vide se creusait. Sa respiration lui faisait défaut. Il paniquait. Son cœur le faisait souffrir et son âme pleurait. Katlyn semblait être inaccessible et Nicholas avait l'impression qu'il lui manquait un organe. S'il restait loin d'elle plus longtemps, il ne tarderait pas à devenir fou. Il sentit le moment où les autres loups le rejoignirent mais n'y prêta pas attention. L'absence de Katlyn lui était de plus en plus difficile à vivre. Où pouvait-elle bien être ?
— Nous sommes tombés sur une espèce de labo. J'ignore quelles expériences ils menaient là-dedans mais ça a énervé quelqu'un.
— Un véritable massacre. Le sang recouvre les sols et les plafonds. Là où il n'y a pas de cadavres bien entendu.
— Des survivants ?
— Nous n'en avons pas trouvé un seul.
Une douleur brutale arracha un hurlement à Nicholas, interrompant le rapport. Il porta une main à son épaule droite où de vilaines traces de griffures sanglantes se dessinaient. La brûlure était aussi terrible que la morsure de l'argent. Comment une telle blessure avait-elle pu lui être infligée ? Seuls ses alliés étaient à ses côtés. La réponse s'imposa à lui. C'était Katlyn. Il subissait la douleur via Katlyn. C'était la sienne, c'était sa douleur et il la ressentait parce qu'ils étaient liés. Le désespoir de Nicholas céda la place à une rage pure. Iktar allait payer. Les responsables du rapt allaient payer. Il n'arrêterait pas avant d'avoir obtenu vengeance. Il se leva, les membres tremblants et la tête lui tournant. Il fallait qu'il sorte d'ici.
— On ne peut pas laisser ça comme ça. Si quelqu'un tombe dessus, on risque l'exposition.
— Récupérez toutes les informations que vous pourrez, ordonna Nicholas. Ensuite, brûlez tout.
— Sans vouloir vous vexer, cette décision ne vous appartient pas.
— Ce sont mes loups qui ont été enfermés ici. Ils sont à mes côtés depuis des années. Nous nous sommes battus ensemble. Nous avons survécu ensemble. Nous vivons tous ensemble. C'est ma meute. Cette décision m'appartient naturellement.
C'était peut-être aussi sa seule chance de savoir ce qu'on voulait à Katlyn, sa seule chance de découvrir où elle était. Où l'avait-on emmenée ? La brûlure lancinante de sa blessure le lança de nouveau. Sans un mot de plus, il s'éloigna et quitta le souterrain puis le bâtiment. Il se retrouva à l'air libre où il succomba enfin à la douleur du poison qu'il sentait parcourir ses veines.
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Lorsque Katlyn ouvrit les yeux, elle sentit tout de suite que quelque chose n'allait pas. Pour commencer, elle ne sentait plus la présence de l'autre esprit qui s'était introduit dans son corps. Ensuite, aucun de ses côtés magiques ne semblait réagir. C'était comme si elle était complètement humaine. Ce qui, après avoir passé plusieurs années dans la peau d'une hybride surpuissante, était plutôt frustrant. Pourtant, ce qui l'inquiétait le plus, c'était le fait qu'elle n'avait plus aucune présence physique. Elle regarda autour d'elle et ne reconnut rien. Elle ne savait pas où elle était. Les rues étaient plongées dans l'obscurité. Il n'y avait aucun bruit, aucune présence. C'était de plus en plus flippant. Katlyn commença à marcher, sans savoir où elle allait, son instinct lui soufflant de se mettre à l'abri. Plus elle s'avançait dans la ville, plus elle avait l'impression que les ténèbres et le silence se refermaient sur elle. Elle ne cessait de jeter des coups d'œil inquiets tout autour d'elle. Comment était-elle seulement arrivée là ? Un grognement se fit entendre dans les ténèbres, juste derrière elle. Pourtant nyctalope, elle ne distingua rien en se retournant. Elle perçut seulement l'attaque et s'écarta pour l'éviter. Des griffes lui déchirèrent la peau de l'épaule droite mais elle ne sentit rien. Elle ne sentait absolument rien. Les yeux de la bête brillaient dans l'obscurité et la rage qu'elle dégageait ne laissait aucun doute sur ses intentions : elle était là pour tuer Katlyn, pour la réduire en pièces. Pour la première fois depuis longtemps, Katlyn prit peur. Elle avait très peur. Elle avait déjà affronté la mort auparavant mais quelque chose lui disait que cette fois serait différente, que cette fois pourrait bien la détruire. Alors, elle quitta son état d'abasourdissement total et se mit à courir, à courir aussi vite que sa misérable condition de résidu humain le lui permettait. Elle courut sans vraiment regarder où elle mettait les pieds, trop désireuse de mettre de la distance entre elle et la bête. Elle arriva à l'extrémité de la ville fantôme. Là trônait un château immense. C'était le seul bâtiment à avoir de la lumière aux fenêtres. Katlyn concentra donc ses efforts pour aller frapper à cette porte, pour obtenir un refuge. Dans sa précipitation, elle trébucha et tomba, tête la première, sur les marches de béton. Elle ne ressentait rien, si ce n'est le fait qu'elle était perdue. La bête approchait et Katlyn était trop sonnée pour bouger. Elle allait se faire dévorer. Voilà bien une terrible façon de mourir. Alors qu'elle pensait son destin scellé, quelqu'un agrippa ses bras avec force et la traina à l'intérieur du château. La porte claqua. Les grognements de la bête cessèrent. Katlyn était en sécurité. Enfin... Elle se dégagea vivement pour se mettre hors de portée de la personne qui l'avait trainée à l'intérieur. Elle ne pouvait pas se permettre de faire confiance à n'importe qui. Elle leva les yeux vers son sauveur et en resta bouche bée. Une surprise sans précédent s'inscrivit sur les traits de son visage fatigué. Comment était-ce seulement possible ?
— Erza Scarlet, prononça-t-elle dans un souffle, trahissant sa surprise.
— Vous me connaissez ?
La magicienne de Fairy Tail semblait tout aussi étonnée que Katlyn. Comment quelqu'un qu'elle n'avait jamais rencontré de sa vie pouvait-il la connaitre ?
— Comment c'est possible ?
Katlyn voulut se relever mais cela se révéla impossible. Comme si toutes ses forces l'avaient abandonnée. Elle resta donc à terre, tout en restant méfiante. Ce grand hall d'entrée regorgeait d'ombres en mouvement, de coins obscurs et de portes fermées. N'importe quoi pouvait sortir à n'importe quel moment et l'instinct de Katlyn lui disait qu'Erza Scarlett ne serait pas sa seule surprise du jour.
— J'aimerais bien le savoir. A moins que nous ayons été piégés par la même personne.
Katlyn tilta à cette pensée. Iktar ! Ce ne pouvait être que lui ! Il devait être sacrément puissant pour avoir réussi à trainer son esprit hors de son corps. Ce résidu de vampire était décidément une vraie plaie ! Comment allait-elle seulement se sortir de là ?
— Iktar ! Ramène ta sale face de vampire dégénéré avant que je ne vienne te chercher !
Le provoquer sur ce qui pouvait être son territoire dans une position plus que critique n'était certainement pas la meilleure chose à faire mais Katlyn savait que seule la confrontation pourrait la sortir de ce pétrin. Ou elle gagnait et récupérait son corps, ou elle perdait et la situation serait catastrophique.
— Vous êtes complètement folle ! Le provoquer ne vous avancera à rien ! Il est déjà trop tard !
— J'en ai maté des pires que lui.
— Moi aussi. Ça ne change rien. Ce vampire est malin.
— Erza, j'ai suivi toutes tes aventures sur mon grand écran. Dans mon monde, tu es un personnage de dessin animé et de manga. Dans le tien, je n'existe probablement pas.
— Exact.
— Mon nom est Katlyn Itachi. Je suis un personnage issu des productions Shadow's. Notre ennemi commun est un vampire qui semble avoir pour seule ambition de pourrir la vie des gens. Et visiblement, je ne suis pas la première ! s'écria-t-elle à l'intention du vampire. Il agit visiblement sur plusieurs dimensions.
— Je ne suis pas sûre de comprendre.
— Si seulement je pouvais avoir accès aux infos de mes bêtas... marmonna Katlyn pour elle-même.
— Personne ne peut nous contacter ici. J'ai déjà essayé sans jamais y parvenir. On finit par perdre espoir.
— Erza Scarlet ne perd jamais. Elle se bat jusqu'au bout, même dans les cas les plus désespérés. Ne ruine pas mon image de l'héroïne que tu es. On est tous puissants à notre façon. Notre magie n'est pas seulement ce pouvoir qui coulait dans nos veines.
— Qu'est-ce que tu veux dire ?
— Tu connais déjà la réponse à cette question.
Des pas résonnèrent dans l'immensité de ce hall d'entrée bien trop sombre au goût de Katlyn. Cette dernière se releva et se tourna vers un escalier somptueux, pourtant dissimulé au détour d'un des nombreux couloirs. Les pas étaient lents. Leur propriétaire prenait son temps. Il n'était pas pressé. Comme s'il n'était pas conscient de ce qui se passait ici. Katlyn ne l'était que trop. Cet endroit était comme une sorte d'entre mondes, un entre mondes personnel pour quelqu'un de très puissant. Combien d'âmes reposaient ici sans aucune idée de ce qui leur arrivait ?
— Cette question n'est pas importante, répondit une voix grave et posée.
Un homme grand et mince se tenait maintenant au bas des escaliers. Ses cheveux blonds étaient impeccablement coiffés, plaqués sur l'arrière de son crâne. Il prit le temps de fermer les boutons de manchette de sa chemise flambant neuve et ajusta les manches. Son pantalon de costard ne présentait pas un seul pli. Tout chez cet homme – si toutefois c'était un homme – laissait paraitre l'importance que la perfection avait pour lui. Et il avait été jusqu'à tuer pour atteindre cette perfection. Jusqu'où irait-il pour atteindre son objectif ? Quel était-il par ailleurs ? L'homme s'approcha lentement, ne quittant pas Katlyn des yeux. Cette dernière sentit nettement la puissance qui se cachait derrière cet homme d'apparence normale. Une puissance écœurante qui aurait pétrifié n'importe qui sur place. Ça n'arrêta pas Katlyn. Plutôt que de planquer ou se jeter aux pieds de ce vampire en implorant sa pitié, elle choisit de le défier. Elle ne s'aplatirait pas devant lui. Ça, jamais !
— Pour quelqu'un comme toi, probablement pas.
— Impressionnant ce courage. Ou peut-être une preuve de ta stupidité.
Son sourire était aussi glacial que son attitude. La maison elle-même semblait avoir peur de son propriétaire. Des esprits traversèrent le hall à toute vitesse en sentant la présence du vampire. Combien d'esprits étaient donc retenus ici ? Combien de corps Iktar avait-il laissé dans son sillage ?
— Courage ou stupidité, ça ne fera aucune différence, n'est-ce pas ?
— Tu es bien la première à me tenir tête. Je ne me souviens pas avoir eu autant de difficultés à posséder une sorcière depuis que j'ai commencé la chasse.
Le sourire qui accompagna la dernière partie de sa phrase était animé d'un plaisir cruel. Malgré sa condition misérable, Iktar adorait se lancer à la chasse aux sorcières et les sentir mourir au moment où il prenait le contrôle absolu sur le corps de la malheureuse. Katlyn le prit par surprise en lui bondissant dessus pendant qu'il revisitait les souvenirs de ses précédentes chasses sous les yeux ébahis d'Erza. Elle le projeta au sol avec un grognement de rage. Si le vampire parut déstabilisé, il n'en montra rien. Il se retrouva dos contre terre. Katlyn posa le pied sur la large poitrine musclée de son ennemi.
— Ecoute, moi, vampire : j'en ai maté des plus coriaces que toi. Mes pouvoirs défient l'entendement et tout le monde a peur de ce que je suis capable de faire, même ma propre meute. Je ne me laisserais pas avoir aussi stupidement par un vampire. D'autant que j'ai une alliance avec eux.
— Une alliance ! siffla le vampire avec dégoût. Les loups garous et les vampires ne s'associent pas !
— Les temps ont changé mon grand. Le monde a changé. Il va être temps que tu t'y fasses.
— Jamais !
Le vampire paraissait en colère mais ce n'était qu'une façade. Katlyn sentait son plaisir sous-jacent. Il n'était même pas une seule seconde effrayé par ce qu'elle était capable de faire.
— Je n'ai pas cru entendre que tu avais le choix.
Iktar eut un rictus moqueur. Une brusque force repoussa Katlyn qui alla s'encastrer dans le mur le plus proche. Encore une fois, elle ne sentit pas la douleur, seulement le contrecoup du choc. Erza se précipita à son côté pour l'aider à se relever.
— Sais-tu où tu te trouves, petite sorcière ? Tu es dans ma propriété. Je te trouve bien impolie de me défier sur mon propre territoire et de te montrer si hostile.
Iktar s'était relevé et s'époussetait tranquillement, comme s'il ne s'était rien passé. Katlyn était bornée et ça lui plaisait. Les autres s'étaient quasiment laissé faire. Au bout de quelques jours, elles abandonnaient. Pas Katlyn. Elle continuait de se battre. Il avait l'impression qu'elle ne cesserait jamais de se battre. Et ça lui plaisait. Il tendit la main vers Katlyn, soulevant son corps fantomatique. Il la rapprocha de lui, examina la blessure qu'elle avait à l'épaule et eut un sourire satisfait.
— A quoi ça te sert d'avoir un monstre prêt à mettre n'importe quel esprit en miettes sachant qu'on ne ressent absolument rien ?
— Toi, tu ne le sens pas mais ton âme-sœur lui le sent très bien.
— Ne lui fais pas de mal !
— Moi ? Je ne lui fais rien. C'est toi l'origine de sa douleur. Dommage que tu ne puisses pas te transformer pour faire cicatriser tout ça, n'est-ce pas ?
— Mais qu'est-ce que tu me veux à la fin ?!
— Ton pouvoir pour mon immortalité.
Plutôt que de le prendre au sérieux, Katlyn lui rit au nez. Iktar ne parut pas s'en vexer. Il savait pertinemment que le point faible de Katlyn était Nicholas. Elle ne pourrait rien faire qui risque la vie de son mentor. Parce que risquer la vie de Nicholas serait la tuer. Il ne pouvait pas pousser l'expérience trop loin. Il ne pouvait pas se permettre de perdre Katlyn. Elle était l'une de ses dernières chances. S'il ne parvenait pas à la posséder entièrement, elle finirait par gagner. Cette éventualité signerait alors la fin du vampire. C'était inenvisageable.
— Mon pouvoir ne te rendra pas immortel ! Loin de là !
— Ton pouvoir est si puissant qu'il peut te protéger de tout et tuer tes ennemis. Ce pouvoir te permet de créer un bouclier qui te rend invincible à toute attaque physique.
— Ça ne marche pas comme ça.
— Sais-tu, chère Katlyn, que la griffure que ma bête t'a infligée est pleine de poison ? Tu ne le sens pas mais ce cher Nicholas à qui tu tiens tant en souffre. Si tu ne me donnes pas ce que je veux, il mourra.
Katlyn afficha un air apeuré et son cœur fantomatique se serra. Pourtant, elle savait qu'il bluffait. Il ne pouvait pas tuer Nicholas. S'il tuait Nicholas, il la tuait elle et il avait trop besoin d'elle pour prendre ce risque. Iktar était en train d'absorber son énergie mais elle s'en fichait. Elle était entrée en mode méditation. De cette façon, elle pouvait atteindre Nicholas. Elle en était capable. Il lui fallait juste de la volonté, une très grande volonté. Plus Iktar aspirait la force vitale de Katlyn, plus elle s'accrochait au lien qui se perpétuait même dans l'au-delà. Nicholas et elle étaient inséparables en tout point, toute situation. La situation était pourtant en train de lui échapper.
Nicholas, donne-moi la force, le supplia-t-elle mentalement pour lutter contre la sensation glaciale du désespoir qui rôdait. Elle répéta son message encore et encore, de plus en plus fort, avec de plus en plus de volonté. Elle eut une vision de la condition de Nicholas. Sa rage se décupla. Ses forces se décuplèrent. La magie fut rendue à son corps astral. Iktar fut surpris de ce soudain changement. Katlyn ouvrit brusquement les yeux. La simple force de son esprit suffit à repousser Iktar. Derrière eux, Erza semblait impressionnée, sous le choc même. Personne n'avait jamais tenu tête au vampire. Ce dernier était sincèrement surpris cette fois. Avant qu'il ait pu réaliser, Katlyn avait effectué sa transformation en loup – cicatrisant ainsi toutes ses blessures et sauvant Nicholas – et avait bondi sur Iktar.
— Tu m'as trop sous-estimée, vampire. Et maintenant, tu vas le regretter !
Katlyn gronda, mordit et griffa autant qu'elle le put. Le vampire la repoussa bien vite. Elle avait retrouvé forme humaine bien avant de toucher terre. Elle était déterminée mais elle allait avoir besoin d'Erza. Si elle gagnait contre lui, les esprits pourraient retourner chez eux. Les esprits liés au monde réel étaient déjà condamnés depuis longtemps. Ils ne retrouveraient jamais leurs corps, ni leurs vies. Les esprits comme Erza, issus d'un monde iréel, retrouveraient leurs vies d'antan. Parce que les personnages de fictions ne mourraient jamais. Il y avait toujours quelqu'un pour les garder en vie.
— Comment est-ce seulement possible ? murmura Erza, toujours sous le choc.
— Erza ! s’écria Katlyn en posant la main sur l'épaule de la magicienne. J'ai besoin de tes compétences magiques et d'une de tes épées !
— Mais... Je n'ai plus de magie.
— Fais-moi confiance.
Erza regarda Katlyn droit dans les yeux et y lut toute la détermination de la louve. Une détermination non seulement pour sauver sa peau et retrouver les siens mais aussi pour sauver tous les esprits enfermés ici. Elle voulait sauver tout le monde et, pour ça, elle avait besoin de la mage de Fairy Tail. Cette détermination créa un espoir en Erza. L'espoir de revoir tous ses amis de Fairy Tail. Alors, elle reprit confiance en elle et de cette confiance découla le retour de son énergie magique. Ce soudain retournement de situation lui permit de récupérer son armure et de faire apparaitre deux de ses fidèles épées. L'une d'elle était d'ailleurs plus proche du katana. Ce fut celle-là qu'elle tendit à Katlyn.
— Tu sais t'en servir au moins ?
Katlyn ne lui répondit pas, lui donnant la réponse en action. Elle fonça tête baissée sur Iktar et le confronta, le força à se battre contre elle. Erza se joignit à elle. Le combat fut rude et acharné. Exténuant. Des esprits vinrent y assister, une lueur d'espoir dans les yeux mais pourtant anxieux de savoir quelle serait l'issue du combat. Katlyn et Erza se battaient côte à côte comme si elles avaient fait ça des centaines de fois. Iktar finit par battre en retraite, sachant qu'il ne pourrait pas avoir le dessus tant que Katlyn aurait cette énergie magique et le soutien d'un des esprits les plus puissants de sa maisonnée. Il allait devoir attendre qu'elles baissent leur garde. Pour ça, il avait exactement l'idée parfaite. Il s'en délectait pendant que les esprits se réjouissaient de cette victoire. Qu'ils savourent donc ! Ils n'avaient gagné qu'une bataille et pas la guerre.
— Toi et moi avons encore des choses à accomplir, Katlyn. Profite bien de cette victoire tant que tu le peux encore.
Et Iktar disparut, laissant planer sa menace implicite sur l'esprit de la louve. Que voulait-il dire par là ? Ne l'avait-elle pas assez affaibli ? Elle était elle-même à bout de forces. Le combat aurait duré plus longtemps qu'elle aurait lâché prise. Mais alors... Que se serait-il passé ? Serait-elle... Morte ? La mort ne lui faisait pas peur, le désespoir de Nicholas, oui. Alors, pour la première fois depuis son arrivée ici, elle eut peur. Peur de perdre ce mentor qui lui avait tout donné. Peut-être finirait-elle par donner à Iktar ce qu'il voulait dans l'unique but de protéger Nicholas. Mais pas sans s'être battue. Elle ne lâcherait pas prise sans se battre.
×
Le métier de scientifique était parfois poussé à l'extrême. Certains le pratiquaient juste pour le plaisir tandis que d'autres le faisaient dans l'unique but de devenir le prochain génie. Ces derniers étaient motivés par l'envie de faire une grande découverte qui changerait la face du monde par son ingéniosité. Les scientifiques avaient tous un jour ou l'autre rêvé d'être ce génie international. C'était le cas de ce scientifique enfermé dans un laboratoire secret où il examinait l'un des rares échantillons de sang qu'il avait pu sauver. Il se sentait excité en l'attente des résultats. Il se sentait sur le point de découvrir quelque chose de grandiose. La machine bipa et l'imprimante cracha plusieurs feuilles. Le scientifique s'en saisit brutalement, impatient, et les parcourut du regard. Son visage se fendit d'un sourire avant d'afficher une expression de surprise. Cette expérience était de plus en plus intéressante. Le sujet Katlyn Itachi n'était pas seulement une hybride mi-louve mi sorcière. Elle était aussi en passe de devenir vampire. Une telle combinaison ne pouvait être que gagnante pour les expériences à venir...
×××
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DEBUT DU TOME 1
PART I || PART II || PART III || PART IV || PART V
PART VI || PART VII || PART VIII || PART IX || PART X
PART XI || PART XII || PART XIII || PART XIV || PART XV
EPILOGUE
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Revue de stress #118
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Les images
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Le Central Stadium de Iekaterinbourg et sa drôle d’architecture (via @LoicCapretti).
La sélection des images de la semaine propose par Footballski.
Zlatan has released a video game starting himself. Kind of reminds me of this silly comic book illustration I did last year. #ZlatanLegends http://pic.twitter.com/NxgrJKtgBU
— Richard Swarbrick (@RikkiLeaks) 29 septembre 2017
Les infographies
Les inégalités se creusent de plus en plus. Bilan très complet (alternatives-economiques.fr).
Le dernier rapport mensuel du CIES détaille les styles de jeu dans tous les championnats européens.
La devinette
Recordman dans mon club de toujours, de longueur sur ma spécialité et d'âge en sélection, je suis un homme de buts. Prophète en mon pays, mon sélectionneur d'alors m'a un jour sanctifié, m'attribuant un "nouveau miracle" quand, grâce à une réalisation à la dernière minute, mon pays se rapprocha d'un Mondial devenu un temps hypothétique.
La réponse de la dernière fois : Olivier Quint.
Le rébus
La réponse de la dernière fois : Patrick Battiston (Patrick Bruel baptiste thon).
La lucarne de la semaine
"Mes doigts se touchent! Mes doigts se touchent!"
[-> le Diaporama]
Les immanquables
La Syrie peut encore rêver du Mondial. Zoom sur cette sélection via Libération et Le Temps.
Reportage à Zaatari, le plus grand camp de réfugiés syriens où le football joue son rôle social (fourfourtwo.com/fr ).
La LFP et la Goal line technology, nouvel épisode. Et rappel du précédent (lequipe.fr).
La journée de Ligue 1 vue sous l’angle des expected goals (lequipe.fr).
Massimiliano Allegri est loin d’être le plus grand fan de la vidéo dans le football (20minutes.fr).
Faut-il condamner les places debout dans les stades? (letemps.ch)
En Angleterre, l’homosexualité reste un tabou (lexpress.fr).
La Premier League est actuellement le championnat le plus déséquilibré – du moins selon certains critères (sport.sfr.fr).
Indépendantisme et football: la position compliquée du FC Barcelone (lemonde.fr). "Football, conflits et identités en Catalogne" (monde-diplomatique.fr).
Le Fraud Book d’octobre de l’OL (leliberolyon.fr).
Portrait de Mohamed El Khatib, auteur de la pièce Stadium (next.liberation.fr).
L’idée de réguler les transferts fait petit à petit son chemin (humanite.fr).
Analyse tactique de Bayern-PSG (chroniquestactiques.fr).
Alain Dautel, l’un des auteurs du Dico des Bleus, raconte l'équipe de France de 1958 (chroniquesbleues.fr).
L'accident
Récit de la chute de la barrière à Amiens par ceux qui y étaient (lemonde.fr).
Retour sur la polémique, au lendemain de l’accident (lemonde.fr).
Ce drôle de stade de la Licorne avait déjà fait l’objet d’articles édifiants il y a quelques mois (chroniques-architecture.com).
Le supporter, lui, est toujours un coupable idéal (sofoot.com).
Les tweets
Le fair-play financier toujours et encore impuissant http://pic.twitter.com/EArSBPOGmt
— Scipion (@Scipionista) 4 octobre 2017
La VAR dit que Kean n'est pas HJ, but accordé. Sauf que manifestement la grille de révélation du HJ n'a pas été placée correctemment
— Stanislas Touchot (@StanTouchot) 3 octobre 2017
L'image du grenier
Juillet 2007. Alors que le RC Lens vient de manquer de peu une qualification en Ligue des champions, le club et son président entament leur descente aux enfers, avec Guy Roux – venu remplacer Francis Gillot – dans le rôle de Charon. L'ex boss de l'AJA cède toutefois très vite sa place à Jean-Pierre Papin, qui ne parvient pas à éviter la relégation en fin de saison. Dix ans plus tard, Gervais Martel vient de quitter la présidence du club, pour la seconde fois après celle de 2012.
La bonne enseigne
Il pouvait avoir l'air tristoune, l'air ordinaire de celui qu'on croise au coin de la rue, mais il faisait honnêtement le boulot et ne coûtait pas trop cher. Il a été remplacé par un établissement au nom plus exotique qui vend des bières artisanales et des vins bios dans un 11e arrondissement de Paris qui achève sa gentrification.
Crédits. La lucarne est de Mama, Rama & Papa Yade, le rébus de TiramiSuazo et la bonne enseigne de Jamel Attal.
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