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#panne de réveil
mmepastel · 2 years
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Grâce à ma panne de réveil ce matin, j’ai entendu une bribe de l’émission du matin de France Inter, et j’ai découvert l’existence de ce livre : S’enforester, écrit par Baptiste Morizot (philosophe) avec la photographe Andrea Olga Mantovani au sujet de la dernière forêt primaire d’Europe (non détruite au Moyen-Age) qui se trouve en Pologne.
Je vois les photos et je rêve de voir, voire de posséder ou d’offrir ce livre… qui a l’air sublime. Le propos, de ce qu’il m’a semblé, est également intéressant : parler de la forêt comme d’un lieu à la fois mythologique, décor de contes mais aussi plein de réel et de vie. Un monde en soi, qui n’a pas besoin de l’humain, qui peut l’accueillir mais qui réclame aussi qu’on l’accueille en soi.
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Ils ont parlé tous deux de la présence des loups, d’une vieille dame solitaire retirée du monde au passé très urbain, des émotions ressenties dans leur immersion, du changement opéré dans leurs corps et leurs cœurs au contact de la nature sauvage et mystérieuse.
J’ai un peu peur de la forêt, mais le mot me transporte, me fait rêver, et j’ai le désir physique d’en sentir l’odeur.
Il y a un appel, si vous voyez ce que je veux dire. Alors même si j’ai peu de chance d’aller en Pologne prochainement, je veux bien m’enforester dans les environs… en attendant, j’écoute Julianna Barwick.
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englishindubellay · 17 hours
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ecg 1 phrases avec corrigé
Les 2 passés : -ed vs was/were + -ing
1.    Dis-moi Julia, es-tu allée à la piscine dimanche dernier ? Je crois t’y avoir vu. (Un bassin, plonger, un maillot de bain, a buoy, a life-guard, to crawl)
Tell me Julia, did you to the pool last Sunday ? I think I saw you there. (a pool, to dive, a swimming suit, une bouée, un maître-nageur, ramper)
2. Axel ne s'est pas senti bien quand il s'est fait vacciner l'année dernière. A t'il pleuré ? (Un vaccin, une piqûre, du sang, to test positive for covid)
Axel did not feel too well when he got vaccinated last year. Did he cry ? (a vaccine, an injection, blood, être positif au covid)
3. Maugan n'a-t-il pas travaillé comme serveur dans le bar de son oncle en juillet ? Je crois que oui. (Un pourboire, l'addition, une serveuse, to go pub-crawling, a pint of ale, to play darts)
Didn’t Maugan work as a waiter in his uncle’s bar in July ? I think so. (a tip, the bill, a waitress, faire la tournée des bars, une pinte de bière, jouer aux fléchettes)
 4.    L’été dernier, Pierre-Louis a visité New York mais il n’a pas vu le Grand Canyon. Quel dommage ! (Un paysage, un aventurier, un randonneur, a no-frills airline, to go on a cruise, a cruise-ship, the 3 S, a backpacker)
Last summer, Pierre-Louis visited New York but he did not see the Grand Canyon. What a shame ! (a landscape, a backpacker, a hiker, une compagnie aérienne économique, faire une croisière, un bateau de croisière, soleil, plage, mer, un aventurier)
  5.    Léna dormait quand Lisa S. l’a appelée pour la réveiller. Heureusement, sinon elle aurait été en retard. (Un cauchemar, un somnambule, un réveil-matin, to get up on the wrong side of the bed, an early bird, an night owl, to oversleep)
Léna was sleeping whan Lisa S. called her to wake her up. She did well, otherwise she’d’ve been late. (a nightmare, a sleepwalker, an alarm-clock, se lever du pied gauche, être du matin, un noctambule, avoir une panne de réveil)
 6.    Anissa est arrivée, a demandé 10 euros à Clément, puis est rentrée chez elle à pied. Je crois qu’elle est fauchée. (Une livre, une pièce, un billet, a quid, a buck, a tenner, a fiver, to flip a coin, to foot the bill, it's on me !)
Anissa arrived, asked Clément for 10 euros then walked back home. I think she’s broke. (a poune, a coin, a note, une livre, un dollar, dix livres, cinq livres, jouer à pile ou face, régler l’addition, c’est ma tournée)
  7.    Quand as-tu vu Lauriane pour la dernière fois ? C’était il y a deux jours. Elle était en pleine forme. (Un généraliste, une ordonnance, un infirmier, to feel under the weather, to be in top shape, to recover from)
When did you last see Lauriane ? It was two days ago. She was in top shape. (a GP, a prescription, a male nurse, se sentir patraque, être en forme olympique, se remettre de)
 8.    Quand il était jeune, Célian voulait devenir avocat mais il a changé d’avis l’année dernière. (Un tribunal, libérer sous caution, être condamné, to take someone to court, an ambulance chaser, to be sentenced to)
When he was younger, Célian wanted to be a lawyer but he changed his mind last year. (a court of justice, to free on bail, to be sentenced, poursuivre en justice quelqu’un, un avocat à la recherche de clients, être condamné à)
  9.    Dis-moi Tom, qu’as-tu fait hier à 20 heures. Moi, je suis allé à la BU. (Une étagère, emprunter, un adhérent, don't judge a book by its cover, it's a good read, un roman, the plot, emprunter à, prêter à)
Tell me Tom, what did you do yesterday at 8 pm. I did go to the college library. (a shelf, to borrow, a member, l’habit ne fait pas le moine, un bon bouquin, a novel, l’intrigue, to borrow from, to lend to)
 10.    Dis-moi Lise, que faisais-tu hier à 22 heures. Moi, je dormais. (Un oreiller, une couverture, des draps, sleep tight ! Sweet dreams ! Un cauchemar)
Tell me Lise, what were you doing yesterday at 10 pm ? I was sleeping. (a pillow, a blanket, sheets, dors bien, fais de beaux rêves, a nightmare)
  11.    Colyne s’est endormie pendant qu’elle regardait les J.O sur la BBC. C’est triste. (Une émission, un présentateur, une chaîne, to broadcast live, an anchorwoman)
Colyne fell asleep while she was watching the Olympics on the BBC. How sad8 (a programme, an anchorman, a channel, retransmettre en direct, une présentatrice)
 12. J’ai vu Malo hier au Jardin des Plantes : il mangeait un sandwich et lisait un livre. Cela permet de se détendre. (Un banc, un buisson, une mare, the wildlife, a kitchen garden, a gardener)
Yesterday I saw Malo in the botanical garden : he was eating a sandwich and reading a book. It’s a way to unwind. (a bench, a bush, a pond, la faune et la flore, un potager, un jardinier)
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yes-bernie-stuff · 11 months
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Panne De Courant Nocturne 13/10/2023
Faites ceci d’autant plus que vous savez en quel temps nous vivons. C’est désormais l’heure de sortir de votre sommeil, car le salut est plus près de nous que lorsque nous avons commencé à croire. La nuit tire à sa fin, le jour va se lever. Romains 13.11-12a
Une simple panne de courant pendant la nuit suffit à dérégler nos pendules. De même, nous perdons la notion des temps que nous traversons si nous ne sommes pas connectés avec Dieu par la foi. Dieu nous appelle à mettre nos pendules à l’heure pour vivre les priorités importantes. L’amour du prochain est la première mais elle implique que nous mettions de l’ordre dans nos vies. Loin de Dieu, nous avons vécu comme des hommes livrés à nous-mêmes et à nos passions. Passions dont nous rougissons lorsqu’elles paraissent au grand jour.
La solution n’est pas de fuir, mais de nous tourner vers le Seigneur Jésus. Qu’il soit votre parure et votre armure, poursuit le texte biblique.¹
Quelle que soit l’heure, elle est toujours exceptionnelle quand on sort de nos rêves pour nous éveiller à la réalité de Dieu. Le salut est à la porte, la délivrance est proche, secouons-nous pour entrer dans la vie réelle proposée par Dieu.
Alain Monclair
¹ Romains 13.14 (Parole Vivante)
__________________ Lecture proposée : Lettre aux Romains, chapitre 13, versets 8 à 14.
L’amour du prochain, accomplissement de la loi 8 Ne devez rien à personne, si ce n’est de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime les autres a accompli la loi. 9 En effet, les commandements : Tu ne commettras point adultère, tu ne tueras point, tu ne déroberas point, tu ne convoiteras point, et s’il y a quelque autre commandement, se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. 10 L’amour ne fait point de mal au prochain ; l’amour est donc l’accomplissement de la loi. L’heure du réveil, revêtir Christ 11 Et cela, faites-le, connaissant le moment présent : l’heure est venue de vous réveiller du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru. 12 La nuit est avancée, le jour est proche. Dépouillons-nous donc des œuvres des ténèbres et revêtons les armes de la lumière. 13 Comme en plein jour, marchons honnêtement, non dans les orgies et l’ivrognerie, non dans les impuretés et la luxure, non dans les querelles et la jalousie ; 14 mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et ne prenez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises.
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plumedepoete · 1 year
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Urbin et Huguenin - Brahim Boumedien-
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Pour ceux qui les ont connus, ces deux noms sont indissociables : on ne peut pas parler de l’un, sans que l’autre ne vienne à l’esprit. Je n’ai pas souvenance dans les discussions que quelqu’un ait cité le premier, sans lui adjoindre le second. Comme je ne me rappelle pas les avoir entendus dans un ordre différent . c’est toujours Urbin d’abord et Huguenin ensuite. Je n’ai pas d’explication logique à cette préférence : ces deux instituteurs jouissaient du même respect, de la même considération, de la même estime, non seulement de la part des élèves qui ont eu la chance de les avoir comme guides, mais aussi de la part de la population d’Ouled-Djellal où ils prenaient à cœur leur métier d’éducateurs.       Si on essayait de trouver une logique, on devrait plutôt citer Huguenin d’abord, car un peu plus âgé et surtout arrivé avant Urbin. La logique aurait voulu aussi qu’alphabétiquement, Huguenin se classe avant Urbin. Allez comprendre !       J’ai eu l’honneur et le plaisir de connaître les deux hommes. J’ai été l’élève de Huguenin et j’ai eu l’immense privilège d’avoir l’un et l’autre comme collègues par la suite.        Outre leur compétence avérée dans la mission qui était la leur et dont ils faisaient un sacerdoce, ces deux éducateurs aimaient les élèves dont ils avaient la charge et étaient pour l’indépendance de l’Algérie. Urbin a failli d’ailleurs laisser sa peau dans une tentative d’assassinat par l’OAS, en raison de ses prises de position clairement affichées.        Il y avait entre les deux hommes une amitié sincère et un respect sans faille. Je les revois, alertes tous les deux, la plupart du temps en short et chemisette en raison du climat de la région, marchant d’un pas décidé et insufflant beaucoup de dynamisme et de motivation à leurs apprenants.        Ils étaient, à leur manière, serviables lorsqu’ils étaient sollicités. Que ce soit pour des cours, pour un conseil, pour une aide. Huguenin était inégalable quand il s’agissait de réparer une montre, un réveil, un poste radio, un appareil photo. A telle enseigne qu’un jour, Urbin, qui avait beaucoup d’humour et qui était devenu un ami, me dit : « Tu sais, si tu fais rentrer Huguenin dans une pièce où il y a Brigitte Bardot et une machine en panne, il ira tout droit vers l’objet à réparer et ne se rendra même pas compte de la présence de l’actrice ! » C’était bien sûr, du temps où Brigitte avait (sans jeu de mots) d’autres chats à fouetter que la protection des animaux, devenue maintenant (sans jeu de mots, encore) son cheval de bataille !                                            Brahim B. 
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lycephone · 2 years
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Panne de réveil
C'est quelque chose d'anodin
Juste rester dormir un matin
Personne ne se doute de rien
Mais c'est le réveil de ce malin
Et il ne me veux rien de bien
Sur ma gorge je sent sa main
Elle me retiens,
Il bloque mes méridiens,
Il me maintien,
Sans réfléchir à demain,
Son poid sur mes rein
C'est le début du chemin
Je le sent sous mon sein
C'est le début de la fin
Non ce n'est rien d'anodin.
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Excuses bidon : comment gérer un collaborateur qui vous ment ?
Excuses bidons : comment gérer un collaborateur qui vous ment ?
« J’ai été malade toute la nuit », « Ma grand-mère est souffrante », « Désolé, je n’avais pas vu », « Je suis complètement overbooké », « Ah bon, vous m’avez envoyé un email ? » ou encore « J’ai eu une panne de réveil » ou « Il y a avait un accident sur la route ». La liste des excuses bidon peut être sans fin. Vue de l’extérieur, la scène peut faire sourire. Mais lorsque nous sommes managers, il…
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madame-est-servie · 2 years
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13 : routine
Depuis que je contrôle le sexe et les orgasmes (ruinés pour l'instant) de mon mari, nous avons commencé à installer une petite "routine" des choses qu'il doit faire chaque jour pour moi. Certaines choses ont été initiées par lui et j'ai décidé ensuite qu'elles s'inscricraient dans cette "routine". Je parle de routine car je veux que ces choses soient faites de manière systématiques et automatiques, sans aucune discussion ou exception possible. Ce sont des "actes reflexes" qui sont peu à peu gravés dans l'esprit de mon mari, et j'essaie de moins en moins l'en remercier même si parfois c'est encore tentant. Il faut qu'il comprenne qu'il n'y a pas de gratitude car ce sont des gestes et actes qui sont devenus "normaux".
Voici donc les quelques éléments de routine installés au fil des semaines :
- la cage : depuis qu'un matin, tellement frustré et à fond, mon mari s'est mis en cage et m'a donné la clé, j'ai décidé qu'il mettrait sa cage tous les matins au réveil, avant de l'enlever le soir en rentrant du travail. Lorsqu'il est à la maison, il doit l'enlever pour que je puisse profiter ou sentir son sexe dur contre moi quand bon me semble. Mon mari s'y tient plutôt bien même si il a eu droit à ses premières sanctions physiques lorsqu'il a voulu me tester en s'en exemptant après quelques semaines !
- Le petit déjeuner : dès les premiers jours de notre "nouveau mode de vie", mon mari a voulu me faire plaisir en me servant chaque matin un véritable petit déjeuner de reine : capuccino, salade de fruits frais, yaourt avec un mélange de céréales, tartines de confiture... Il insistait pour me servir, me laisser manger, puis débarrasser lorsque j'en avais fini. Au début, je l'en remerciais chaleureusement car j'étais très surprise et contente de cette attention. Puis j'ai fini par décider officiellement (en accord avec mon mari bien sur...) que ce serait désormais un rituel obligatoire. C'est si agréable ! Désormais, je fais en sorte de ne pas trop montrer ma gratitude et je me comporte chaque matin comme si tout ceci était "normal". C'est très excitant pour lui, et je ne peux plus m'en passer !
- La vaisselle : tout ceci nous amène logiquement à la vaisselle. J'accompli énormément de tâches ménagères à la maison, bien plus que lui (pour l'instant). Jusqu'à il y a peu, nous avions un lave vaisselle et nous nous partagions la tâche de la gestion de la vaisselle (remplir et vider le lave vaisselle, essentiellement)... Puis mon mari a pris la "main" sur cette corvée. Puis le lave vaisselle est tombé en panne. Comme nous déménagions quelques semaines plus tard, il n'était pas question d'en racheter un ! Depuis, sauf exception, mon mari s'occupe de laver toute la vaisselle à la main, après chaque repas, sauf si je lui propose d'attendre le lendemain !
- mon linge sale : c'était une des premières demandes de mon mari lorsque j'ai pris le contrôle. Monsieur, qui a toujours laissé traîner ses affaires sale depuis le début de notre relation, me demande desormais de laisser traîner les miennes, de sorte qu'il les range avec le linge sale. Il m'a rapidement confié que c'était surtout mes culottes sales qui l'intéressait, et qu'il adorait les "renifler" et sentir l'odeur de mon sexe...
- le massage de mes pieds : pour l'instant, l'idée de demander à mon mari de me lécher les pieds ou mes chaussures ne m'excite pas du tout. Mais il y a une chose que j'adore : les massages des pieds ! J'ai toujours aimé ça ! Et dès qu'il a été frustré, mon mari y a vu une opportunité de pouvoir profiter de mon corps. Je sais qu'il aime mes pieds. Qu'il aimerait les embrasser et se sentir littéralement à mes pieds. Alors pour d'approcher de ce sentiment, il a commencé à me masser les pieds le soir, devant la télé, avec un peu d'huile de massage. C'est peu à peu devenu une habitude, et j'aime qu'il le fasse plusieurs soirs par semaine. A terme et quand nous aurons pris notre rythme, il est fort possible que je lui demande de me masser les pieds tous les soirs ! J'aime tellement sentir ses doigts presser ma voûte plantaire, jusqu'à s'enfoncer dans mon pieds...
- le rituel de la bouteille d'eau : ce n'est pas grand chose et pourtant c'est hautement symbolique. D'abord parceque c'est le premier élément de routine que j'ai exigé de mon propre chef, sans que cela ne vienne d'une proposition de sa part. J'aime avoir une bouteille d'eau à ma disposition la nuit. J'ai donc exigé que Monsieur remplisse chaque soir ma bouteille avec de l'eau suffisamment fraîche (mais pas trop non plus), et la dépose sur ma table de nuit. Je veux désormais n'avoir rien à faire et avoir, chaque soir, cette petite bouteille à ma disposition. Comme je vous l'ai dit, c'est à priori anodin mais c'est mentalement très plaisant. Je sais désormais que c'est intégré. Et chaque soirs, sans même que j'ai à y réfléchir ou à lui demander, mon mari exécute cet ordre.
Tous ces petits éléments de routines ne sont peut être qu'un début. Mais ils sont autant d'éléments qui me rendent la vie plus agréable, et qui permettent à mon mari de sentir qu'il m'est soumis. La plupart de ces rituels n'ont d'ailleurs rien de sexuel, ils sont plus psychologiques qu'autre chose. Et c'est peut être ça, le plus plaisant....
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machhapuchchhre · 7 years
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Les Bauges à l'automne ; splendeurs et sérénité. Take a deep breathe - you're alive. You're alive.
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theoppositeofadults · 4 years
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Il n’est pas rentré de la nuit. D’habitude, lorsqu’il découche, il prend le temps de m’envoyer un texto pour me prévenir, parce que même s’il a dix-neuf ans, j’estime qu’il doit me respecter et ne pas prendre mon appartement pour un hôtel, un lieu de passage, un squat dans lequel balancer son linge sale, piller le réfrigérateur, puis disparaître comme un fantôme, un nugget entre les dents. Tant qu’il vivra ici, il devra se plier aux règles de sa mère, participer aux tâches communes, descendre la poubelle, m’avertir de ses allées et venues afin que je ne me fasse pas un sang d’encre lorsqu’il est absent, que je ne ronge pas le peu d’ongles qu’il reste encore au bout de ces doigts abîmés.
Tourmentée, je me retourne sur le flanc gauche puis sur le flanc droit, des fourmis dans les jambes, dans la tête, dans le ventre, au milieu d’un lit trop grand, dans une chambre où l’atmosphère est pesante, moite, après une journée caniculaire d’août et malgré l’arrivée imminente d’un orage. Un moustique kamikaze me provoque, survolant le haut de mon crâne, tentant de se poser sur mon avant-bras appétissant afin d’en sucer le nectar rouge qui pourrait lui permettre de survivre quelques heures encore, voir quelques jours, si ma main endormie ne le projette pas contre un mur à la tapisserie défraîchie. Le vecteur du paludisme, c’est le moustique, mais le vecteur de la folie, c’est l’Homme et je deviens folle d’attendre de ses nouvelles, narguée par un radio réveil muet qui indique déjà 4 h 03.
Les volets se mettent à battre des ailes cherchant à s’envoler vers un horizon autre que la tour en béton d’en face, que le ballet perpétuel des bagnoles qui klaxonnent et crachent une fumée étouffante, que les mollards verdâtres qui jonchent la station du tram. Le vent se lève, il faut s’abandonner à vivre écrivait Paul Valéry. C’est beau, mais la vie n’est pas un poème romantique dont les rimes cadencées paient le loyer. Dans deux heures, je serai à genoux, à lustrer la moquette tâchée d’un des bureaux d’un concessionnaire automobile, à vider des poubelles où les gobelets en plastique à l’agonie s’entassent sans émettre le moindre gémissement de protestation. La pluie se fait de plus en plus puissante malmenant les visages des passants courageux qui ne savent plus très bien ce qu’ils font là, à cette heure du petit matin. Un sachet au logo Auchan tente de contrôler sa trajectoire, mais termine empalé sur la branche tranchante d’un arbre dont les feuilles se tiennent la main pour ne pas finir comme un cerf-volant au milieu d’une tempête.
Un éclair jaillit de nulle part illuminant les nuages l’espace d’un instant. En comptant le nombre de secondes qui séparent la vision de l’éclair et le bruit du tonnerre et en divisant ce nombre par 3, j’aurais la distance me séparant de l’orage en kilomètres. Je faisais cela lorsque j’étais enfant, subjuguée par la force des éléments, me sentant vivante et invincible sous la pluie alors que mes parents craignaient pour ma sécurité. Les parents ont une petite tendance à oublier qu’ils ont été des enfants eux-mêmes. La lave de l’impatience bouillonne en moi. L’éruption de colère n’est pas loin, l’Etna gronde au milieu de ce T2 strasbourgeois. La rue ne ressemble plus qu’à un tambour de machine à laver dans lequel  les détritus dansent à quelques centimètres du sol.
« Mais où est-il donc encore bon sang ? », marmonnais-je intérieurement.
Le téléphone se mit soudainement à vibrer comme une délivrance inattendue, un électrochoc sans douleur. Je souris sans m’en rendre compte, imaginant l’excuse qu’il aura inventée cette fois. Une panne de batterie, un pneu crevé sur son vélo ou bien encore un accident de tram. Je ne sais pas et je ne veux pas savoir : ce qui m’importe d’abord, c’est qu’il soit sain et sauf, pour la sanction nous verrons lorsque je rentrerai de ma journée de travail.
Je décroche, décidée à écourter la discussion afin de profiter de quelques minutes supplémentaires de sommeil. Il est 4 h 57.
Je me souviendrai toute ma vie de ce moment, de la voix ferme et à la fois douce de cet homme au bout du fil, de ces minutes interminables où une enclume de plusieurs millions de kilos s’écrasa sur ma carcasse anesthésiée pour briser ma vie, celle d’une jeune femme et de sa mère à quelques kilomètres de là.
J’étais là sans être là. J’écoutais sans écouter.
Pas mon fils, il n’a pas pu faire ça. Les yeux rougis, comme si je venais de prendre une violente gifle en plein visage. J’ai certainement mal entendu. C’est une erreur, un malentendu. Je lui ai consacré dix-neuf ans de ma vie en tentant de lui donner le meilleur malgré un père absent, enchaînant deux emplois pour qu’il ne manque de rien, pour qu’il puisse avoir la vie que je n’ai pas eue et je m’aperçois qu’en fait, je ne sais rien de lui, que c’est un parfait inconnu, un étranger, un gamin sans histoire qui pourtant vient de basculer dans l’horreur, la barbarie. Lorsque je lui demandais si tout allait bien, il me répondait d’arrêter de lui prendre la tête, mais si j’avais su, aujourd’hui, je creuserais encore et encore pour savoir. J’ai peut-être été naïve parce que je l’aimais.
C’est dur pour une mère d’apprendre que son fils est un prédateur sexuel. C’est comme si j’avais transmis le diable à mon enfant, moi qui lui ai appris à lire, à marcher. Comment dois-je réagir ? Ai-je été une mauvaise mère ? J’ai essayé de faire au mieux. Je n’ai rien vu venir et je pense à cette jeune fille, Lucie, qui aurait pu être ma fille. C’est comme si c’était moi qui l’avais fait, ce mal. J’aimais penser, en tant que parent, que mon amour et ma patience le protégeraient et que si quelque chose clochait avec lui, je le saurais, mais je n’en savais rien, je n’ai pas été capable de l’empêcher de meurtrir cette étudiante dont la vie est détruite. Nos vies sont détruites. Celle de sa mère est détruite.
Je suis désolé pour ce que mon fils a fait et en même temps, je sais qu’être désolée est une réponse inadéquate à toute cette souffrance. Il n’y aura pas un jour qui passe sans que je pense à Lucie, à ses sanglots, à ces cris, aux bleus sur ses bras. Ce qu’il lui a fait est abominable.
Désormais, je suis une mère condamnée à perpétuité.
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claudehenrion · 3 years
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L'Europe est morte... elle est la seule à ne pas le savoir !
  Par rapport aux États-Unis, à la Chine et même à la Russie, l'échec de l'Europe-institution est total. Pour elle, le défi se résumait à produire et à distribuer ''du'' vaccin, et l'Union a échoué sur les deux plans. Le programme de vaccination européen se retrouve ''largué'', loin derrière le programme américain et encore plus loin derrière ceux d'Israël et de la Grande-Bretagne post-Brexit... qui est de plus en plus persuadée d'avoir fait ''le bon choix''. D'autres pays européens, de plus en plus nombreux, envient sa décision --et son courage à la prendre. Alors que le tyranneau ottoman la ridiculise impunément, quels futurs s'ouvrent encore devant l'Europe ?
Un sondage récent nous confirme que la promesse gouvernementale d'un retour à une vie normale ne va sans doute pas être tenue, sauf pirouettes et ''intox'' de dernière minute ... D'ailleurs, on commence à nous faire peur avec des ''variants'' folkloriques de plus en plus innombrables, qui seraient 3 fois plus ceci ou 4 fois plus cela... pour préparer le terrain à des ''vagues'' n° 4, 5, et 6.... évidemment dues à ''la faute à pas de bol... puisqu'on allait juste rouvrir les vannes à partir du 5 mai, et surtout après le 15''. Pas de bol, dites-donc ! Voilà-t-y pas que le destin se mettant à être contrariant, on va ''devoir'' régionalocaliser, échelonormaliser, étageationner et décentrationner, subsidiairementer... et que sais-je encore (pour les néologismes creux, on peut faire confiance aux énarques en place !). Il vaudrait mieux nous préparer à ce que notre retard sur nos compétiteurs va se compter en années plus qu'en mois, et ce temps perdu va se traduire en déficits, en faillites, en fermetures, en drames personnels et en décès injustes, et laissant présager une régression économique massive de l'UE (et de la France) par rapport au reste du monde.
 La gestion des vaccins ''à l'européenne'' est une métonymie et un hypallage de ce qu'est l'Europe (rappel : une métonymie est une relation de cause à effet et un hypallage , un ''habillage''. Revoir vos cours de 3 ème) : c'est une farce tragique d'idéologues rabougris et inopérants. Les prébendiers du faux ''gratin'' qui dirige si mal cette pauvre Europe sont faibles, lâches et pusillanimes : ils ne sont pas démocratiquement élus, ils ne sont pas transparents et ils ne sont responsables devant personne, et ils ne représentent rien, au sens démocratique du terme, face à des gouvernements qui ont la légitimité d'être élus... mais qui ne s'entendent jamais entre eux. Même le satrape Erdogan ne s'y est pas trompé, lui : il insulte Macron, mais c’est de loin... alors que c'est face à face qu'il humilie l'Europe.
 La sagesse et le bon sens dictent de ramener l'UE à un marché unique, c’est-à-dire à un territoire sans frontières intérieures ni obstacles réglementaires, à la libre circulation des biens et des services, mais surtout rien de plus. Seulement, voilà : l'orgueil idéologique qui pourrit toutes les institutions européennes pousse dans la direction opposée, vers une centralisation toujours plus grande, au détriment des intérêts vitaux des européens. La seule question qu'il faille se poser, au point où nous en sommes, est : l'évidente désunion des européens est-elle une éclipse passagère, une panne de circonstance, ou une débâcle historique ? 
Par exemple, devant la crise actuelle, Trump, Johnson et Poutine ont été des hommes d’Etat modernes : Trump a favorisé la production rapide et massive de vaccins sur le sol américain, Johnson a poussé la coopération entre Oxford et AstraZeneca, et Poutine a réalisé en Russie un exploit comparable à celui des américains et des britanniques... A l'opposé, l'inexpérimenté Emmanuel Macron et la vieillissante Angela Merkel se sont comportés en dirigeants du XXe siècle : ils ont ''géré des commandes groupées'' ! Moralité : l’UE a confirmé être une machine à casser l’industrie et l’innovation, et la crise vaccinale a souligné ses défauts. Les dirigeants européens n'ont, tout simplement, pas imaginé (a)- que le vaccin serait trouvé aussi vite et (b)- que l'industrie n'était pas prête. Cette erreur d'appréciation résume ce qu'est l'Europe : elle est déjà morte, mais  refuse de s’en rendre compte.
La crise a confirmé qu'il n’existe pas ''un peuple européen'' et que ce qui pourrait créer une identité commune disparaît. Si nous voulions avoir une confédération européenne, avec des langues et des cultures différentes comme la confédération helvétique, il fallait tout miser sur la subsidiarité, sur la démocratie, sur l'absence de normes contraignantes, sur une gestion rigoureuse de l'autorité centrale et sur une harmonisation fiscale par la baisse, pour rendre la zone euro plus attractive aux investisseurs. Or on a fait  exactement le contraire : on a méprisé les référendums nationaux, donné toujours plus de pouvoirs à la coûteuse bureaucratie bruxelloise, laissé filer le dramatique endettement français à l’abri des taux d’intérêt allemands, situations fiscales très disparates --bercés par cet égarement français qu'une confiscation fiscalité finit par être tolérée... Mais les idéologues de tout genre ne pouvaient se contenter d'une Europe-moyen-économique : il leur fallait une Europe politique, une Europe sociale, une Europe de la défense, une Europe des normes, une Europe écologique et géopolitique. Le fiasco est total ? Ils persistent !
Pourtant, l'UE n'a pas toujours été la grosse machine lointaine actuelle. C'est une mauvaise évolution qui a détourné les institutions européennes vers des missions qui leur étaient étrangères, comme cette folie d'une ''politique étrangère commune'' (commune au Royaume-Uni, à l'Autriche et au Portugal, à la Hongrie ... et à la France, entre autres ?). Les nuls surpayés du Berlaymont ont cherché à maquiller ces cauchemars sous un langage fleuri (''rendre l'UE plus démocratique'' e faisant croire que leur main-mise était démocratique et allait le devenir plus encore...), alors que la désunion, évidente, provient surtout du refus du réel des responsables européens, français en tête. Les élites de l'UE savent qu'elles ne sont rien : ni élues, ni transparentes, ni responsables. En fin de compte, tout se résume à un jeu de rôles entre elles et des gouvernements (élus, eux) qui ne s'entendent sur rien.
Ce qui a détruit le ''rêve européen'', c'est la vicieuse subversion des institutions européennes vers des missions qui leur étaient étrangères : la paix (pari perdu !)... la lutte contre l'exclusion sociale... des normes communes... la doctrine du libre échange poussé à la caricature et à la perversion... la promotion d'un progrès sociétal mortifère... la sécurité et la justice redéfinies... ou une politique étrangère commune, comme nous l'avons vu. Institutions et procédures ont été ensuite constamment adaptées, tordues et déformées, pour atteindre ces fausses finalités extra-économiques --au détriment de leur ''feuille de route''. Parmi ces nouveautés contre nature, le Pacte vert pour l'Europe est un crime qui veut faire de l'Europe le 1er espace ''neutre pour le climat'' (sic !), en réduisant à zéro les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050, quitte à mette à genoux des industries entières ou à supprimer des millions d'emplois (NDLR : ce sujet mérite un ''billet'' à lui tout seul). Mais les prises de positions étant ce qu’elles sont, tout réveil est hélas impossible !
   H-Cl.
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[Avis du 09/05/2021]
Dring dring - Qui ici n'as jamais eu une panne de réveil ? Qui ici n'a jamais oublié d'être prêt pour un rendez vous immanquable ? Qui ici n'a jamais omis de briller au bon moment ? Personne ? En tout cas pas Walibi Belgium en cette rentrée parconautique famélique.
L'occasion était tellement belle pour le wallaby wallon de marquer son territoire étant donné la disparité des ouvertures de parcs à travers le vieux continent. Le moment parfait pour baptiser avec brio et panache sa nouvelle montagne russe Kondaa. Occasion à moitié gâchée par les pannes à répétition, mais aussi à moitié pardonnée par la qualité du ride au serpent légendaire, au rendez-vous.
Quand je parle de panne, je ne parle pas (seulement) du capricieux nouveau coaster de chez Intamin (pléonasme), mais bien de l'ensemble du parc. Des pannes de tous côtés tout au long de la journée, sans doute les attractions étaient bien mieux en chômage technique (comment leur en vouloir après tout ?). Un peu frustrant. Mais en même temps c'est le jeu de l'opening.
Depuis 2016 je n'avais pas encore pu apprécier Tiki Waka, le nouveau bobsled Gerstlaueur bien inspiré par un petit bandicoot orange tout droit sorti d'une PlayStation. J'aime beaucoup ces bécanes que je trouve très bon intermédiaire entre thrill et family ride. Celui-ci ne déroge pas à la règle, et se paie même le luxe d'une théma convaincante.
Fun Pilot sera le quota crédit dispensable car il en faut aussi, dans la vie on ne choisit pas tout. Nous avons eu le nez creux pour (Audrey) Pulsar, qu'on aura pu faire avant sa fermeture pour une bonne partie de la journée, confirmant ainsi tout le bien que je pense du PowerSplash Mack (même si ça ne réinvente pas la roue).
Enfin, Kondaa, la vraie star du printemps wavrien, sait se faire remarquer sur son île au fin fond du parc. La théma est globalement efficace, le layout est un concentré d'éléments sans réels temps morts, le tout sur des trains aux sièges un peu courts sur pattes. Si certains confessent s'ennuyer sur la deuxième partie du parcours, je m'y suis malgré tout amusé tout autant que la première. Et ce Même si à mes yeux le non-inverted cobra roll est un chouia gadget et pas forcément très esthétique en offride.
Pour conclure, la vraie note positive sur le parc est qu'il est plus que jamais sur une belle dynamique. Avec des investissements de plus en plus intelligents et des idées de plus en plus ambitieuses, le parc se veut être à terme l'un des plus gros parcs européens, et on ne peut qu'avoir hâte de voir à quoi ressemblera tout ce beau monde dans les années qui viennent... Et si possible avec un peu moins de pannes...
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alexar60 · 4 years
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Les oiseaux (1)
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Assis devant mon ordinateur, je sentis mes yeux fatigués et commençai à en avoir marre de lire des chiffres, des numéros ainsi que des lettres en remplissant des dossiers à la chaine. Je regardai l’heure. Déjà si tard ! Alors, je mis en arrêt mon ordi après avoir fermé les fichiers. Quelques mises-à-jours retardèrent l’extinction de l’écran, laissant le même message lisible et un pourcentage qui augmentait lentement en fonction du téléchargement. Soudain, le moteur cessa de fonctionner, je pus apprécier le licence et partis dans la chambre afin de m’endormir.
Quand j’appuyai sur l’interrupteur pour allumer, quel fut mon effroi en découvrant sur le mur, des nids. Ils étaient immenses, collés faisant face à moi. L’un se situait à gauche de la fenêtre, le second en dessous du premier et le troisième était à droite. Bien que vides, leur présence dérouta mon esprit. Je crus à une illusion, d’autant que les draps du lit bougèrent alors que j’étais seul cette nuit. J’approchai lentement. J’étais apeuré et craignais de voir bondir un énorme oiseau sur moi. J’avais une grosse appréhension d’être au contact de leurs plumes, de sentir la chaleur de l’animal pendant que je me défendrais. Je redoutais son bec dur comme un roc et pointu comme celui d’une cigogne. L’idée que ce bec vienne à me transpercer m’angoissa terriblement. A mi-chemin, je pus constater l’absence d’animal dans les nids. J’accélérai le pas et sans hésitation, je décrochai un des nids pour le déposer hors de ma chambre. Malheureusement, il était trop lourd et je dus le lâcher immédiatement. Des objets ronds de couleur noire dégringolèrent du tas de branches compactes, ils s’écrasèrent sur le sol dans un bruit fracassant et reconnaissable : C’était des œufs ! Des centaines d’œufs transformèrent le plancher en une omelette géante, les jaunes éclatèrent se mêlant au liquide translucide qu’on appelle l’albumen.
Mes pieds pataugèrent dans cette substance gluante. Tout-à-coup, je sursautai criant en voyant le drap du lit se relever. Il prit la forme d’un spectre ; il ne manquait plus que le boulet et j’avais la caricature du parfait fantôme dressé sur le matelas. Puis, sans attendre, les draps retombèrent laissant partir un courant d’air qui frôla mon visage. Je ressentis une angoisse glaciale en écoutant ce vent passer par l’aération de la fenêtre. Dès lors, je regardai la rue mais ne vis rien à cause d’un éclairage inexistant. D’habitude, un lampadaire permettait de voir, seulement cette nuit, il était en panne. Je quittai ma chambre et récupérai un seau, une raclette, de quoi nettoyer toute cette merde sur le sol. Mais avant, j’entrepris d’enlever les deux autres nids. La tache fut difficile et délicate. Je passai une bonne partie de la nuit, à détruire ces monstruosités, jetant par la fenêtre des brindilles longues comme un bras. Enfin, une fois le travail finit, je lavai la chambre à grande eau, laissant la fenêtre ouverte afin d’évacuer l’odeur de litière que les nids avaient apportée. Aussi, je ramassai les coquilles et les jetai dans un grand sac poubelle. Parfois, je regardai par la fenêtre, intrigué par des bruits de vent dans un arbre, ainsi que de fortes respirations. Je constatai que la lumière de la chambre attira les insectes, alors je baissai le store et pus finir de nettoyer.
Par moments, j’entendais ces sons étranges provenir de l’extérieur. Puis, une fois, la chambre entièrement propre, je pus enfin me coucher. Le jour faisait son apparition. Je m’appuyai contre la fenêtre pour souffler et voir si possible le soleil se lever en relevant le store. Je fus de nouveau pris d’effroi en découvrant que le paysage avait totalement changé. Il n’y avait plus de maison, il n’y avait plus de rue ! A la place, un paysage sorti des enfers offrait un spectacle épouvantable. Au loin, il y avait une forêt sombre aux arbres sinistres. Le ciel avait une couleur terne entre le gris et le marron délavé. Des nuages passèrent crachant des éclairs sans faire le moindre bruit de tonnerre. Une épaisse brume envahit subitement la plaine qui remplaçait la ville. Et puis, il y avait cet arbre !
Comme tous les arbres morts, il ne portait aucune feuille, exhibant ses branches telles des bras qui cherchaient à atteindre le ciel. J’en comptai huit qui se séparaient les unes des autres à partir d’un large tronc. Mais le plus terrifiant fut de constater la présence d’oiseaux perchés sur cet arbre déjà lugubre. Ils attendaient groupés à l’image des étourneaux. Ils regardaient tous dans ma direction, m’observant de leurs yeux noirs. Craintif ou furieux, je ne sais pas. Je pensai tout à coup aux nids dans ma chambre, me demandant s’ils étaient capables de foncer sur moi pour se venger et venger les œufs détruits. Mais il n’en fut rien ! Paralysé par cette vision d’horreur, je restai devant la fenêtre à examiner autant que faire se peut ces oiseaux et juger de leur état d’esprit. Ils étaient calmes, ne bougeaient pas. Ils se contentaient de me fixer de leur regard qui me parut humain. Soudain, je réalisai qu’il ne s’agissait pas de simples oiseaux. La peur me rongea en remarquant l’absence de bec. Oui, j’avais peur de leur bec, mais j’eus encore plus peur en voyant à la place un trou noir, aussi noir que les orbites de leurs yeux absents. Ce n’étaient pas des oiseaux, ils n’avaient pas de plumes mais des lambeaux de tissu regroupés et formant une sorte de manteau. Oui, ce n’étaient pas des oiseaux comme les autres, c’étaient des humains !
Leur chant ne ressembla à rien de comparable si ce n’est une respiration plaintive ; à la rigueur, un fort soupir qui fit accélérer en même temps mon rythme cardiaque. Je les comptai et recomptai, ils étaient plusieurs centaines. Aussitôt, j’entendis un râle comme un cri d’appel de la part de celui situé au sommet de l’arbre. Surpris, je sortis de ma torpeur et refermai la fenêtre. Les oiseaux se dressèrent sur leurs jambes et après avoir levé les bras, ils s’élancèrent vers le ciel, s’envolant comme une nuée à travers les nuages. En sécurité derrière le carreau, je regardai le spectacle du troupeau volant. Il fit un huit au-dessus de l’arbre puis il s’éloigna, revint, passa au-dessus de chez moi, fit demi-tour et disparut à l’horizon. Le ballet fut à la fois rapide et impressionnant.
L’esprit marqué par cette vision cauchemardesque, je ne m’endormis pas de suite. Je n’osai pas non plus sortir ne me voyant pas jouer les explorateurs et chercher à comprendre comment la ville s’est évanouie en une nuit. Par ailleurs, la fatigue ayant été trop forte, je m’endormis sur mon canapé après avoir trouvé refuge devant la télévision. Au réveil, tout redevint normal. Le retour de la rue apporta son lot de voitures et de piétons plus ou moins bruyants. Je me sentis rassuré et sortis quelques minutes prétextant récupérer le courrier. Quelques coups de téléphone confirmèrent mon retour dans notre monde. Je pris un copieux petit-déjeuner à la place du déjeuner et reprit mon travail sur ordinateur dans le but d’oublier cette nuit d’horreur.
Cela faisait deux heures que je m’abimai les yeux à trop regarder l’écran. Dès lors, je fis une pause. En passant devant la porte de la chambre, j’entendis un bruit sec, une sorte croassement suivi par des battements comme si quelqu’un faisait des moulinets avec ses bras. J’ouvris la porte précipitamment et découvris un nouveau nid collé au mur près de la fenêtre ouverte. Au loin, un de ces hommes oiseau volait et atterrit sur l’arbre mort. Ses congénères me fixaient de leur sombre regard dans un silence oppressant. Ils avaient tous la même position, attendant perchés sur les branches à l’aspect lugubre. Ne sachant que faire, j’observai leurs visages terriblement grimaçants. Mon sang se glaça lorsque j’entendis encore les draps du lit remuer. Par contre, cette fois-ci, il y avait quelque-chose qui glissait dessous. Après avoir fermé la fenêtre, je tirai d’un coup vif les draps et découvris ce que je n’aurai jamais pensé voir.
Elle était là, belle, magnifique. Sa beauté scintillait au milieu de la chambre. Elle se débattait avec des centaines de poussins noirs à l’apparence morbide. Ils grouillaient de vers. Comme leurs parents perchés sur l’arbre, ils n’avaient ni yeux ni bec. Cependant, ils cherchèrent à picorer la peau blanche de cette femme qui montrait des marques rouges à cause des pincements. Dès lors, j’intervins en balançant des coups de livres sur ces satanés bestiaux. Certains s’éclatèrent contre les murs laissant une trainée de sang en retombant. D’autres essayèrent de fuir, mais ne sachant pas voler, ils ressemblaient à des poules au milieu d’une autoroute. Je les pourchassai les écrasant soit à coup de livre soit avec le talon. Ils piaillaient des sons incompréhensibles mais assurément humains. Quand je finis de les exterminer, je retournai voir cette jeune femme apparue je ne sais comment. Elle ne prononça aucun mot, se retenant de sangloter, pourtant des larmes perlèrent sur ses joues. Même triste, elle était belle.
(A suivre)
Alex@r60 – mai 2020
Image : Gespenster auf dem baum de Franz Sedlacek, 1933
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lesbaroudeursdu73 · 5 years
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12/03/2020 - Bagan - Myanmar
Aujourd’hui le réveil a sonné à 5h15 afin d’aller admirer le lever du soleil sur les temples.
Nous avons repéré un spot, le temple de Mimalaung Kyaug (un des rares temples sur lesquels il est encore possible de monter).
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Le spectacle est de toute beauté. La vue sur les temples est imprenable. Nous y restons 1h30 et décidons d’aller prendre le petit déjeuner à l’hôtel.
Nous enchaînons avec ...... la visite de temples.
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Petite innovation (et oui), nous avons visité une maison dans laquelle sont fabriqués des cigares artisanaux mais aussi des bonbons.
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Nous avons eu deux cadeaux : des bonbons (Margaux n’a vraiment pas aimé, Ben si) et un cigare.
Puis, vous l’attendiez, la voilà : la panne de E-bike. Nous avons donc appelé l’hôtel, et 10 minutes plus tard, deux personnes de l’hôtel (en E-bike) arrivent pour nous porter secours. Halleluyah.
Nous sommes donc aller déjeuner dans le même street food qu’hier. Un délice! C’est une salade de riz tiède (on est bien content de ne pas manger fris) avec notamment un œuf sur le plat, des tomates, des oignons, des cacahouètes et des épices.
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Et c’est reparti pour l’après midi !
Nous constatons toujours l’absence de touristes. Nous nous sentons un peu obligés d’acheter des petits souvenirs (un magnet et un petit Bouddha).
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Le soir, nous sommes allés voir le coucher de soleil au bord de la rivière.
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Voilà pour aujourd’hui !
See you tomorrow!
On vous ❤️
Les baroudeurs
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yes-bernie-stuff · 2 years
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Je ne laisserai rien ni personne me voler ma joie MERCREDI 1 MARS
PARTIR DU BON PIED « CELUI QUI EST PROMPT À LA COLÈRE FAIT DES STUPIDITÉS » PROVERBES 14.17
Panne de réveil, voiture à l’arrêt, retard au travail, ordinateur en rade : tant de choses peuvent irriter, si on se laisse déborder par les événements. Salomon dit : « Celui qui est prompt à la colère fait des stupidités. » Alors si on s’énerve, attention au retour de manivelle ! La Bible dit : « Celui qui est lent à la colère vaut mieux qu'un héros, et celui qui se domine vaut mieux que celui qui prend une ville » (Pr 16.32). La colère fait toujours plus de dégâts que ce qui l’a déclenchée, et elle reviendra frapper comme un boomerang. Chaque matin, il faut déposer les morceaux brisés de sa vie sur l’autel de Dieu, remettre la journée entre ses mains. Ainsi, on réagira bien mieux lorsque les choses iront mal. Un pasteur écrit : « Notre temps ici-bas est compté. Quel dommage de laisser le passé gâcher le présent ! Je veux profiter de chaque jour. Je ferai des erreurs, j’aurai des déceptions, mais je vivrai heureux malgré tout. Je ne laisserai rien ni personne me voler ma joie. Chaque matin, je dis : “Père, cette journée va être formidable ! Je te remercie pour les bonnes décisions que tu vas me permettre de prendre dans le calme et la sérénité. Je n'ai peut-être pas fait ce que j'aurais pu hier, mais ce jour est passé. Aujourd’hui, je ferai mieux ! ” » Si le pare-brise d'une voiture est grand et le rétroviseur petit, c’est sans doute parce que ce qui est derrière n'est pas aussi important que ce qui est devant. Alors je vais aller de l’avant, et quoi qu'il arrive en ce jour, je garderai mon calme !
Témoignage de Karine : « L'année 2022 a été compliquée, j’ai accompagné et perdu mon papa qui était malade. Mais jour après jour, la lecture du livret m'a apporté un grand réconfort et m'a permis de tenir bon à travers l'épreuve. » Pour soutenir PHARE MEDIA, faites un don Merci !
B365 — Plan de lecture 2 Rois 20
Prière du jour Seigneur, apprends-moi à ne pas me mettre en colère.
The Word for Today écrit par Bob et Debby Gass © UCB UK 2023 Publication Parole du jour © PHARE MEDIA 2023
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lisaatx · 5 years
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Chères sœurs,
Je me désole de voir que malgré les semaines qui avancent, vos cercueils ne semblent pas bouger d’un pouce, la solitude est dure à vivre. J’ai essayé de résister, d’attendre votre réveil, de vous attendre pour reprendre ce qui est à nous, ensemble.  Mais l’envie de voir comment le monde à évoluer pendant nos trois décennies de repos a été plus forte… Alors je suis sortie, en pleine nuit, comme avant, comme lorsque tout était à nous, lorsque qu’il était encore là… Mais rien n’est plus comme avant… Notre maison n’est plus, le manoir Straud est en ruine et la nature a eu raison de la demeure Vatore. Abasourdie, je suis revenue auprès de vous, espérant que ma nuit d’exploration vous aurait convaincue au réveil mais rien, toujours rien… Alors la seconde nuit, je suis ressortie, essayant de comprendre comment Forgotten Hollow avait pu être rasé de la carte en seulement trente ans. Mais tout semble indiquer que le sommeil dans lequel nous nous sommes plongées à durer plus de temps que prévu… Pendant plusieurs jours, j’ai essayé de chercher des indices, revenant auprès de vous chaque jour, espérant un réveil… La nuit dernière, j’ai enfin pu avoir des réponses à mes questions, un humain, tombé en panne à quelques centaines de mètres de Forgotten Hollow a croisé ma route, persuadé de trouver son sauveur et ne trouvant que la faucheuse. Mais son téléphone portable m’a indiqué des informations aussi précieuses que déroutantes… Il semblerait que nous ayons dormi près de deux siècles… Enfin que j’ai dormi car votre hibernation ne semble toujours pas décidée à prendre fin… J’ai pris une décision, à vrai dire cela fait plusieurs jours que j’y pense et ces nouvelles données me confortent dans mon idée, je dois partir… Je dois essayer de comprendre comment le monde a évolué, pourquoi j’ai dormi aussi longtemps et surtout comment venger notre père. Je m’en vais pour un village nommé Brindleton Bay, c’est là que l’humain allait et son GPS est déjà programmé… J’espère revenir auprès de vous rapidement mais soyez sûres mes sœurs que je vous accueillerai dès votre réveil pour que nous puissions à nouveau reprendre nos vies, ensemble ! 
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plumedepoete · 5 years
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        Pour ceux qui les ont connus, ces deux noms sont indissociables : on ne peut pas parler de l’un, sans que l’autre ne vienne à l’esprit. Je n’ai pas souvenance dans les discussions que quelqu’un ait cité le premier, sans lui adjoindre le second. Comme je ne me rappelle pas les avoir entendus dans un ordre différent ; c’est toujours Urbin d’abord et Huguenin ensuite. Je n’ai pas d’explication logique à cette préférence : ces deux instituteurs jouissaient du même respect, de la même considération, de la même estime, non seulement de la part des élèves qui ont eu la chance de les avoir comme guides, mais aussi de la part de la population d’Ouled-Djellal où ils prenaient à cœur leur métier d’éducateurs.       Si on essayait de trouver une logique, on devrait plutôt citer Huguenin d’abord, car un peu plus âgé et surtout arrivé avant Urbin. La logique aurait voulu aussi qu’alphabétiquement, Huguenin se classe avant Urbin. Allez comprendre !       J’ai eu l’honneur et le plaisir de connaître les deux hommes. J’ai été l’élève de Huguenin et j’ai eu l’immense privilège d’avoir l’un et l’autre comme collègues par la suite.        Outre leur compétence avérée dans la mission qui était la leur et dont ils faisaient un sacerdoce, ces deux éducateurs aimaient les élèves dont ils avaient la charge et étaient pour l’indépendance de l’Algérie. Urbin a failli d’ailleurs laisser sa peau dans une tentative d’assassinat par l’OAS, en raison de ses prises de position clairement affichées.        Il y avait entre les deux hommes une amitié sincère et un respect sans faille. Je les revois, alertes tous les deux, la plupart du temps en short et chemisette en raison du climat de la région, marchant d’un pas décidé et insufflant beaucoup de dynamisme et de motivation à leurs apprenants.        Ils étaient, à leur manière, serviables lorsqu’ils étaient sollicités. Que ce soit pour des cours, pour un conseil, pour une aide. Huguenin était inégalable quand il s’agissait de réparer une montre, un réveil, un poste radio, un appareil photo. A telle enseigne qu’un jour, Urbin, qui avait beaucoup d’humour et qui était devenu un ami, me dit : « Tu sais, si tu fais rentrer Huguenin dans une pièce où il y a Brigitte Bardot et une machine en panne, il ira tout droit vers l’objet à réparer et ne se rendra même pas compte de la présence de l’actrice ! » C’était bien sûr, du temps où Brigitte avait, (sans jeu de mots) d’autres chats à fouetter que la protection des animaux, devenue maintenant (sans jeu de mots, encore) son cheval de bataille ! BOUMEDIEN    le 5 octobre 2011                                                                         
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