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#pédagogie alternative
havaforever · 6 months
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LA NOUVELLE FEMME - En 1900, Lili d’Alengy, célèbre courtisane parisienne, a un secret honteux - sa fille Tina, née avec un handicap. Peu disposée à s’occuper d’une enfant qui menace sa carrière, elle décide de quitter Paris pour Rome.
Elle y fait la connaissance de Maria Montessori, une femme médecin qui développe une méthode d’apprentissage révolutionnaire pour les enfants qu’on appelle alors «déficients». Mais Maria cache elle aussi un secret : un enfant né hors mariage. Ensemble, les deux femmes vont s’entraider pour gagner leur place dans ce monde d’hommes et écrire l’Histoire.
A la fin du XIXème siècle et au tout début du XXème apparaissent en Europe plusieurs expériences de pédagogie alternatives, recentrées sur l’apprenant, plutôt que sur le contenu, renonçant à la compétition pour s’adapter à l’intelligence et au rythme de l’élève. Ces pédagogies séduisent encore aujourd’hui des parents qui y voient une réponse aux carences de notre système éducatif.
La grande majorité d’entre elles sont pratiquées par des écoles privées et n’ont d’autre ressources financières que celles des parents d’élèves, ce qui induit des frais scolaires mirobolants… A l’origine on retrouve Célestin Freinet, un instituteur en France, Rudolph Steiner, un philosophe en Autriche, et deux médecins, Ovide Decroly en Belgique et Maria Steiner en Italie. Au point de départ ces pédagogues se sont intéressés au sort des enfants «irréguliers» et souhaitaient une réelle émulation entre les enfants de toutes origines, considérant l’école comme vecteur d’évolution et d’autonomisation….
Dans « La nouvelle femme » Léa Todorov, formée à l’origine au documentaire, se penche sur les début de Maria Montessori : une Nouvelle Femme, selon l'expression qu'utilisent communément les historiens pour désigner ces femmes féministes, éduquées et indépendantes de 1900 qui avaient réussi à accéder à des fonctions professionnelles et à des carrières universitaires, et qui affirmaient une place dans la société par le savoir. Maria Montessori est médecin, un métier pour laquelle elle a dû lutter contre les préjugés familiaux.
Méprisée par ses confrères, considérée par une éternelle mineure par sa famille, à qui elle a caché l’existence d’un fils né hors mariage, placé chez une nourrisse à la campagne, subissant de plein fouet le joug d’une société patriarcale y compris dans son travail, puisque son compagnon et associé Giuseppe, est le seul qui attire la lumière et reçoit un salaire !! Son compagnon est aussi le père de son enfant, elle ne veut pas l’épouser considérant le mariage comme une aliénation. Dans le film, Léa Todorov a choisi de se porter sur les débuts de la carrière de Maria Montessori, quand elle développe une méthode d'apprentissage adaptée aux enfants mentalement déficients qu’elle transposera ensuite en tant que méthode d'enseignement pour tous les enfants, « la méthode Montessori » avec le but qu'ils deviennent des adultes indépendants et capables de s'adapter.
Mais pour raconter cette histoire, Léa Todorov a fait un choix dont on est en droit de se demander s’il est vraiment judicieux : introduire auprès de Maria Montessori un autre personnage féminin, le personnage fictionnel de Lili d'Alengy (Leila Bekhti), une courtisane parisienne, mère honteuse d'une petite fille neuro-atypique et qui, à ce titre, va chercher à se rapprocher de Maria, laquelle l’incitera à regarder sa fille avec toute a tendresse qu’elle mérite; et tout simplement à l’aimer.
Pourquoi choisir une de ces femmes qualifiées à l’époque de « cocottes » comme autre personnage féminin important du film ? Afin d’incarner un autre modèle de femme indépendante de cette époque, répond Léa Todorov, une femme puissante et libre sans pour autant avoir le savoir académique de Maria Montessori. Cela donne un certain décorum un peu superfétatoire, et qui fait passer la Méthode Montessori au second plan …
Toutefois, malgré les réticences qu’on peut avoir vis-à-vis de cet aspect du film, on ne peut que louer le jeu de Jasmine Trinca et de Leïla Bekhti, les interprètes de Maria et de Lili, ainsi que les prestations très émouvantes et d’une grande vérité des enfants neuro-atypiques choisis pour incarner ce qui est plus ou moins leur propre rôle, avec une mention particulière pour Rafaëlle Sonneville-Caby, l’interprète de Tina, la fille de Lili.
NOTE 13/20 - Biopic féministe aussi pédagogique que son sujet, le premier long-métrage de fiction de Léa Todorov n’échappe pas à la démonstration ni aux scènes d’émotion attendues (et surlignées).
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SAMEDI 16 MARS 2024 (Billet 2 / 4)
« LA SALLE DES PROFS » (1h 39min)
Un film d’Ilker Çatak, avec Leonie Benesh, Michael Klammer, Rafael Stachowiak…
Titre original : « Das Lehrerzimmer »
Ce film a remporté 5 récompenses lors de la 73e Cérémonie du Deutscher Filmpreis qui s’est tenue à Berlin le 12 mai 2023 : le « Lola d’Or » du Meilleur Film (équivalent de notre César du Meilleur Film) et ceux de la Meilleure Actrice, du Meilleur Réalisateur, du Meilleur Scénario et du Meilleur Montage.
Le film, sorti sur les écrans en Allemagne le 4 mai 2023, a surtout battu des records d’audience et a été choisi pour représenter l’Allemagne aux Oscars.
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Ce n’était pas ce film que nous devions voir mais le film italien « Il reste encore demain », ÉNORME succès en Italie. Mais au dernier moment, Marina ayant lu le synopsis, a eu peur des nombreuses scènes de violence conjugale annoncées et a préféré que nous allions voir un autre film.
C’est pour cela que nous nous sommes retrouvés au Pathé Opéra (« La salle des profs » ne se joue plus que dans 3 salles à Paris) et ne l’avons pas du tout regretté car après une journée de réflexion, nous avons d��cidé de lui accorder tous les deux ❤️❤️❤️❤️ sur 5.
Vous lirez dans la critique ci-dessous tout ce que nous en avons pensé. Nous savons que ce n’est pas lui qui a remporté l’Oscar du Meilleur Film International mais « La zone d’intérêt » de Jonathan Glazer. Ayant vu les deux, pour nous, incontestablement, c’est « La salle des profs » que nous avons préféré. A tous points de vue et de loin !
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Une série de vols dans un établissement scolaire bouleverse la vie des profs et des élèves.
Tolérance zéro : tel est le mot d’ordre. On ne badine pas avec la discipline au collège Emmy-Noether. Il y a des vols dans l’établissement. L’administration soupçonne un élève d’origine immigrée. Carla, qui enseigne les mathématiques et les sports à une classe de cinquième, ne l’entend pas de cette oreille. Il faut chercher ailleurs. Dans la salle des profs, elle a laissé la webcam de son ordinateur branchée. Sur l’écran, la coupable pourrait bien être une des secrétaires portant un chemisier à motifs. On voit clairement sa main se diriger vers la poche de la veste posée sur le dossier d’une chaise et en extraire le portefeuille.
Carla prévient ses supérieurs. C’est une erreur. Le droit à l’image existe. La secrétaire en question fond en larmes, ne met plus les pieds au bureau. Cela jase. Le scandale rejaillit sur le fils de la suspecte, qui est dans la classe de Carla. Les rapports deviennent électriques. Les enfants s’en mêlent. L’héroïne tâche de garder la tête haute. Au début des cours, on continue de se saluer en frappant en rythme dans ses mains. Elle croit à son métier. Il a ses risques. Derrière les pupitres, les chuchotements se multiplient. La révolte gronde. L’insolence est de rigueur. Un terrible engrenage commence à broyer les certitudes.
Le proviseur, bien embêté, adopte un profil bas. Cette histoire risque de gêner sa promotion. Quelle idée a donc eu Carla de donner une interview au journal des élèves ? Voici de doux adolescents qui se transforment en meute, comme s’ils se retrouvaient dans « Le Village des damnés » (extraordinaire petit film d’horreur que JM a vu il y a très, très longtemps – NDLR du Blog). Cela fait peur.
La pédagogie se heurte à un mur. Il est question de racisme, d’injustice. Le vernis se craquelle. Une réunion avec les parents tourne au procès. Le ton monte. Leonie Benesch est cette abeille qui se cogne contre les vitres. Il faut la voir arpenter les couloirs au pas de course, grimper les escaliers quatre à quatre, affronter les regards fuyants, être saisie de bouffées d’angoisse. Elle récapitule tout l’alphabet des sentiments. Colère, espoir, incompréhension, détresse alternent sur son visage de porcelaine.
L’éducation est compliquée comme ce Rubik’s cube qu’elle a offert au jeune Oskar. Renvoi, conseil de discipline, quelle attitude adopter ? Le film est fort. Il évite tout manichéisme, décrit de l’intérieur les coulisses d’une profession, opte pour une image de format étroit qui enserre l’intrigue dans un décor kafkaïen, le tout sur un air de violon lancinant. Le suspense est là. Sur l’estrade ou au gymnase, l’équilibre est délicat à maintenir, entre autorité et empathie. L’idéalisme a des traces de craie sur les doigts. La fin reste ouverte, comme une porte, comme une lettre. « La Salle des profs », d’Ilker Çatak, représente l’Allemagne aux Oscars. On espère que les votants lui mettront 10 sur 10. (eh non, cher Eric, l’Académie lui a préféré « La zone d’intérêt » mais nous sommes d’accord avec vous – NDLR du Blog).
(Source : « Eric Neuhoff, critique cinéma au Figaro »)
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learnthingsfr · 10 months
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Les pédagogies alternatives : leur intérêt et leurs critères
La pédagogie alternative Définition de la pédagogie alternative La pédagogie alternative ou l’éducation alternative rassemble toutes les approches pédagogiques qui proviennent d’un courant pédagogique. Ce qui est différent de la pédagogie traditionnelle qui s’utilise de cette manière : l’enseignant a un savoir qu’il va transmettre à ses apprenants. Les apprenants sont passifs. Les pédagogies…
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radiominus · 1 year
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PRENDS LE TEMPS D'ECOUTER - Musique d'Expression libre dans les classes Freinet / Tape Music, Sound Experiments and free folk songs from Freinet Classes - 1962/1982
LP/CD - Sortie le 23/06
Produit par BORN BAD RECORDS / Collection Lance-pierre Compilé par Radio Minus, Charlotte Sampling & Dispokino (Sylvain Quément, Yassine de Vos, Tom Gagnaire et Raffael Dörig) Restauration audio & mastering: Norscq Mise en page: Félicité Landrivon Notes de pochette: Radio Minus Traduction: Fanny Quément Prelisten / preorder: https://lancepierre.bandcamp.com/album/prends-le-temps-decouter-musique-dexpression-libre-dans-les-classes-freinet-tape-music-sound-experiments-and-free-folk-songs-from-freinet-classes-1962-1982 Télécharger livret / Download liner notes: HERE
"France, début des années 1960 : le Mouvement de l’École moderne est en pleine effervescence. Tirant parti de l’expérience et des écrits de son fondateur le pédagogue Célestin Freinet, ce consortium d’enseignants est en passe de prouver par l’exemple qu’une autre approche de la musique en classe peut porter ses fruits, en marge des directives officielles de l’Éducation nationale.
Pragmatique et anti-autoritariste, la démarche initiée par Freinet dès les années 1920 accorde aux enfants respect, confiance et autonomie. Dans une Europe qui se remet à peine du traumatisme de la Première Guerre mondiale, son action est concomitante à l’essor historique des méthodes actives promues par d’autres grandes figures de la pédagogie comme l’italienne Montessori, le belge Decroly ou le suisse Ferrière, au sein notamment de la Ligue internationale pour l’Éducation nouvelle.
Très tôt, Freinet met en application ses principes en expérimentant lui-même un ensemble de techniques innovantes : abandon symbolique de l’estrade et réorganisation de la classe, apprentissage du fonctionnement coopératif, pratique de l’imprimerie à l’école ou de la correspondance inter-établissements… Le tout allant de pair avec l’édition, par la Coopérative de l’Enseignement Laïc (CEL) de documentation, de fichiers et de matériel pédagogique spécifiques.
Autour de Célestin et de son épouse Élise se fédère rapidement un groupe de compagnons inspirés. Œuvrant à la diffusion des idées et au perfectionnement des techniques, ceux-ci contribuent aussi à structurer un Mouvement dont l’audience s’accroît progressivement. Lorsque le couple fonde en 1934 son école alternative emblématique dans la petite commune de Vence, la CEL compte déjà plus de trois-cent membres présents dans soixante départements. A l’orée des années 1960, le Mouvement regroupe un nombre conséquent d’enseignants du secteur public qui, bien qu’encore très minoritaires, sont répartis sur l’ensemble du territoire national.
Au cœur de la philosophie du couple Freinet, la volonté de favoriser la libre expression de l’élève accroît l’importance de la pratique artistique en classe : projet au sein duquel le chant et la musique ont leur rôle à jouer, au même titre que le texte et le dessin d’enfant. Tandis que les salles se remplissent d’un joyeux fatras de corps sonores (ressorts, bouteilles et bassines, cadres de pianos démontés, tambours, bambous et bricolages électroniques émergeant), des musiques singulières se mettent à retentir dans les établissements : improvisations sauvages, a-cappella diaphanes, chocs de ferrailles et martèlements de cordes dissonantes, manipulations primitives de bandes magnétiques ou folk-songs évanescentes (...) "
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agregmarlenebtn · 1 year
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pyroliso · 2 years
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Les designers graphiques en itinérance est une recherche questionnant le voyage en tant que graphiste. Il a pour fil conducteur le projet Galaxy Gutenberg réalisé par le collectif Super Terrain ainsi que plusieurs autres projets (Zines of the Zone, Perambulating Bookshop, From the Page to the City : The Mobile Library…) traitant de la conception d'éditions liées à un contexte particulier. Il est également question du mode d'impression en risographie et comment cette technique fédère une véritable communauté autour d'elle notamment avec la plateforme Stencil Wiki ou encore la biennale Magical Riso. Par ailleurs, cette recherche interroge l'auto-édition en tant que moyen de transmission réciproque de savoir-faire à travers l'analyse de dispositifs de pédagogies alternatives (Summer School de Ravisius Textor), ou encore la pratique du colportage.
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yoga-du-sud · 2 years
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Comment est-ce que j’ai créé une Formation de Yoga Aérien
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Toutes les bonnes histoires commencent avec une touche personnelle. La mienne, c’est une aventure inhabituelle, nomade, créative et parfois compliquée. Mais même si elle peut vous paraître exagérée, folle, inventée: elle est complètement véritable.
Je m’appelle Rosa Aguilera, et je suis née il y à 43 ans à Seville. Si quelqu’un avait prédit à mes parents toutes les péripéties de leur future fille, ils n’en auraient pas cru un seul mot. Je viens d’une famille assez modeste, et mes géniteurs (un couple de fonctionnaires rêveurs et inexperts) se sont séparés quand j’avais 4 ans. Plus ou moins à ce moment, j’ai commencé à me suspendre à toutes les barres, arbres ou aires de jeux disponible. J’ai soldé mes premières expériences aériennes par des cicatrices et des dents cassés.
Après un baccalauréat en Beaux Arts et quelques années de théâtre amateur, j’ai quitté Séville à 19 ans, pour emménager seule à Barcelone. Je suis rentrée dans une école de Scénographie en 2000 et découvert le cirque. Je n’avais pas vraiment les moyens ni pour étudier ni pour vivre dans une grande ville : j’ai bientôt commencé à chercher une voie alternative et j’ai fini par vivre en squat.
Mon premier cours de trapèze, dans un centre social « okupa » était la découverte de deux des passions de ma vie. D’une part, l’agréé que j’avais recherché depuis mon enfance. D’une autre, l’enseignement. Un bel acrobate argentin m’avait aidé à monter sur cette drôle de balançoire. Je ne voulais plus en descendre… Mais je n’avais aucune technique ! Pour apprendre, j’ai décidé de construire mon propre trapèze: souder les éléments à la barre, tresser les cordes, faire des accroches dans le plafond de mon couloir. Oui : j’ai commencé par du DIY.
En 2002 j’ai encore changé de ville, pour étudier dans une école de théâtre physique à Bilbao. J’ai découvert le tissu aérien, et commencé à m’entrainer en acrobatie et aériens 4 fois par semaine, en plus de mes cours. Décidée à joindre une école de cirque, en 2004 j’ai vu mes rêves s’effondrer : Un accident de la route m’a obligée à passer plus de 6 mois alitée et tout recommencer à zéro.
Avec mes 24 ans, je n'avais plus d’espoir d’être acceptée dans une école professionnelle en Europe. J’avais une bourse d’études pour l’Inde, et je suis partie pour cette raison fin 2004 à Kerala Où j’ai fini par hasard à faire une première formation en Hatha Yoga qui m’a convaincue de mes possibilités de reprendre le mouvement.
J’ai ensuite migré en Argentine en 2005 pour suivre des cours au Club de Trapézistes Estrella del Centenario. Ensuite je suis acceptée à l’école de cirque de Rio de Janeiro. Pour vivre, j’ai joué dans les rues de la moitié du continent sud américain. En 2007 j’ai commencé à travailler en tant qu’acrobate aérienne avec plusieurs compagnies en Espagne (Kukubiltxo, La Fura dels Baus, Déambulants, Circo Delicia). J’ai encore fait une spécialisation en école de cirque,à la Flic Circo Scuola à Turin en 2012. J’ai également donné des cours de cirque et théâtre en Europe, au Perou, en Rép. Dominicaine, et dans d’autres pays. Depuis 2009 j’ai suivi plusieurs formations de Rigging ( Irata niveau 1, Installation d’agréés de cirque avec Fill the Block à Barcelone, et une formation de cordiste).
Oui, mais le Yoga Aérien, quand est-ce qu’il arrive dans l’histoire?
Après avoir vécu et travaillé en Suisse et en Italie, je suis arrivée en France en 2013 pour un DESU en Arts de la rue à l’école FAIAR et avec l’Université d’Aix en Provence. Mon projet était basé sur l’expérimentation avec les agrès de cirque pour une écriture contemporaine des arts de la rue.
J’ai commencé à explorer avec des tissus en forme de hamac. Et j’ai adoré cette version (que j’avais souvent déjà utilisé pour des événements). En 2015, j’ai ressenti le besoin de m’écarter du spectacle pour me dédier à la pédagogie. Je me suis à nouveau formée en Yoga: 600 h de Ashtanga et Vinyasa, et ensuite des spécialisations en Yin, Yoga Prénatal, Yoga Sensible au Trauma, Histoire et Philosophie…
En 2016 j’ai commencé à vivre de mon activité de professeur à plein temps. Et en 2017 j’ai créé une association, qui se transforme en 2018 en d’école de yoga.
Les étapes de la création de ma formation:
Mon école Yoga du Sud à commencé a proposer des formations de professeurs de yoga et des spécialisations depuis 2018, et a ouvert son siège en 2019.
La première étape, c’était de créer un programme pédagogique qui pouvait permettre à des personnes avec 1 an d’expérience ( ce que j’ai identifié comment le minimum), d’enseigner des cours à un public débutant. J’ai constitué des modules de 2 h autour des sujets que je trouve les plus importants: technique, anatomie, accroches, pédagogie, séquences, enseignement avec publique externe, création, aspects professionnels.
Avec une structure issue de mes années de cirque, danse, théâtre et yoga; j’ai voulu concentrer tous les contenus en 50h de training. Ce programme destiné à des profs de yoga accrédités 200h, et à des danseurs, artistes de cirque et sportifs; est accrédité YACEP Yoga Alliance. Cette certification est possible puisque je suis professeur accréditée ERYT 500 avec des années d’expérience.
La deuxième étape était de trouver un lieu adapté à recevoir la formation. Ce lieu n’existait pas, et j’ai donc du installer moi même les accroches, j’ai acheté du tissu de cirque aérien, des sangles et des mousquetons; pour créer un modèle de hamac plus adapté au dynamisme.
Ce modèle, plus petit que les hamacs de 5x3 mètres, donne d’autres possibilités. Actuellement je travaille avec les deux types de hamac que je combine selon les différents cours.
J’ai donc installé des hamacs dans 4 lieux différents sur Aix et Marseille, inclus mon propre studio qui a du fermer ses portes après la crise du COVID.
Les difficultés que j’ai retrouvé pour démarrer et continuer mon activité n’étaient pas seulement reliées à trouver des lieux; mais aussi à pouvoir maintenir les trainings en présence. Dans mon deuxième training, le confinement s’est fait en pleine formation et nous avons fini les pratiques sans public externe.
Une autre difficulté ajoutée était l’hygiène des hamacs. J’ai donc pris la décision de laver à chaque cours les tissus pour éviter toute possibilité de contagion, de destiner des hamacs à usage individuel et inviter les pratiquants récurrents et les profs en formation à porter leur propre hamac.
La troisième étape à été de continuer les formations sans avoir de studio fixe: retour à la base. La foi, était plus que nécessaire pour tenir le coup après avoir fermé les portes de mon école physique. J’ai donc de nouveau investi des lieux: une salle de coworking, et une école de danse ont accueilli les promos 3 et 4.
Ma première formation de Yoga Aérien en 2019 était destinée à un groupe de 5 personnes. Les promos suivantes n’ont jamais dépassé les 6 profs. J’ai pris cette condition comme une opportunité de me dédier à l’enseignement personnalisé. Mais j’ai du faire le choix de ne pas faire appel à d’autres profs dans mon équipe puisque le budget s’est réduit également.
Ce que j’aurais aimé savoir ou mes conseils pour toi qui veut créer une formation:
Le Yoga Aérien est une discipline très innovante et à beaucoup de possibilités. Il y a donc la place pour tout le monde, et ce n’est pas encore trop développé. Mais les Yogis, les Aérialistes et parfois le public en général trouvent le Yoga Aerien trop ou pas assez… ce n’est ni du Yoga, ni du Cirque, ni un sport et c’est pas de la danse.
Je connais pas mal de professeurs qui n’ont pas approfondi et qui désirent immédiatement donner des cours et même créer des formations. Sans aucun jugement: je trouve nécessaire prendre le temps d’avoir assez d’expérience, de trouver son style, de se construire en tant que professionnel avant de guider les autres.
Une appréciation (personnelle) que j’ai sur le panorama du Yoga Aérien en 2022 est que ca ne peut pas être seulement une pratique commerciale. Les aspects techniques ( de sécurité par exemple) ne peuvent pas être pris à la légère. Et il faut avoir beaucoup de ressources et de confiance en soi pour faire face aux inconvénients.
Même si sur le papier un Bussines plan peut paraître convainquant, les circonstances externes ( comme la pandémie dans le cas de mon studio) viendront éprouver la foi des entrepreneurs.
S’entourer des bonnes personnes et choisir ses partenaires est très important.
J’aime prendre le temps de faire les choses bien. J’avais l’intention de publier mon manuel début 2022. Mais des circonstances personnelles ont bloqué mon planning. La résilience et la patience accompagnées d’un focus sur les objectifs détaché des résultats sont des bons amis dans le cas d’imprévus.
Ma vision du Yoga Aérien:
J’ai trouvé dans le Yoga Aérien une façon de traiter le corps avec amour, conscience, responsabilité, douceur, exigence. Le hamac est un outil versatile autant pour du Vinyasa Aérien, des cours de Yin, du Prénatal, que pour les enfants. Le hamac nous permet de dépasser la peur au vide, de l’inversion et de la chute, de façon sécurisée et ludique.
Le tissu est une membrane qui nous apporte contacte, sécurité et intimité: certains profs et thérapeutes l’utilisent avec des enfants autistes et pour améliorer la kinesthésie et le mouvement. Le hamac est le symbole direct de l’utérus et l’étape préalable à la naissance. Un lieu de rêve et de protection.
Et si vous connaissez l’Amérique centrale et du sud: le hamac est la façon de dormir à l’écart des insectes et animaux terrestres par excellence.
J’ai donc crée mon école avec une vision solide, artistique, réfléchie et non commerciale des arts du yoga et du cirque. Je développe aujourd’hui un manuel et un jeu de cartes sur le yoga aérien, j’ai formé déjà 4 promotions de professeurs dont je suis fière.
Dans mon training, les aspects techniques, créatifs, le mouvement et le yoga, se marient avec une pédagogie unique: sans branding ni marques, je crois à l’étincelle que chaque professeur et aérialiste peut apporter à cette nouvelle méthode.
Mes cours et ateliers de Yoga Aérien combinent le Vinyasa Yoga avec des enchainements dansés au rythme de la musique, des pranayamas (exercices d’énergie, de respiration) et des méditations dans le hamac en fin de séance. Sans oublier la créativité et l’art: des cours avec musique en direct, des moments d’improvisation guidés par les émotions et du massage Thai sont parfois présents dans mon enseignement.
Je voudrais conclure avec le constat de que, avant tout, enseigner c’est accompagner et prendre en charge ce partage véritable avec d’autres personnes. Une façon durable de continuer à vivre et transmettre ma passion pour l’art et la communication en dehors des scènes.
J’espère que l’on se croisera dans les airs! Vous pouvez me trouver sur les Rss (Facebook, Insta, Youtube) avec le nom de @rosa.aguilera.yoga et sur mon site www.rosavent.com
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lupitovi · 3 years
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Face au récit dominant de la culture française du XIXème, Rimbaud, Vermersch, Reclus et les autres apparaissent comme autant d'exemples du « vernaculaire». Le vernaculaire est l'équivalent d'un langage naïf ou inférieur, d’une certaine manière incomplet : un discours particulier, un dialecte. « Il m'est bien évident que j‘ai toujours été de race inférieure, écrit Rimbaud dans Mauvais sang. « [N]e sachant m'expliquer sans paroles païennes, je voudrais me taire ». Par opposition à ce qui est rationalisé, fabriqué en série et mécanisé, le vernaculaire se distingue comme unique et artisanal, « un produit ou une situation à quoi l'administration de marché, comptable et bureaucratique ne peut répondre efficacement », le vernaculaire doit être relevé, assimilé au langage universel et à la marche en avant du progrès. Mais il résiste, la prose, par exemple, medium par excellence de l'explication et de l'exposition, est devenue, au milieu du XIXème siècle, l'instrument du grand mouvement pédagogique de ce siècle du progrès — qui apporterait une instruction méthodique et graduelle aux masses incultes : Ce sont les conquérants du monde. Cherchant la fortune chimique personnelle; Le sport et le confort voyagent avec eux; Ils emmènent l'éducation Des races. des classes et des bêtes. sur ce Vaisseau. Repos et vertige À la lumière diluvienne. Aux terribles soirs d'étude. (Mouvement) la prose de Rimbaud et de Lautréamont, qui refuse l'exposition et le didactisme, se place du côté de l'émancipation plutôt que de la pédagogie. Leur résistance au progrès se distingue de la clament antiprogressiste que l'on entend du début à la fin du XIXème siècle, et qui dit la crainte des intellectuels bourgeois face à un progrès qu'ils croient synonyme d’égalité. Rimbaud et Lautréamont résistent à l’institutionnalisation et à la représentation du progrès parce qu'ils savent qu’il n’a rien à voir avec l’égalité. Dans ses diverses formes, le vernaculaire peut servir de bannière aux mouvements féministes, écologiques ou noirs : les nouvelles subjectivités révolutionnaires et alternatives de notre époque. À mon sens, le mot « vernaculaire » ne renvoie pas à un régionalisme suffisant, à l'espace préservé d'une sagesse populaire ou d’une pureté de classe. L'œuvre de Rimbaud est plus inquiète que cela. Une inquiétude se traduisant par des déplacements constants dans un espace culturel où la contagion et les rencontres peuvent se produire entre une classe et une autre, voire entre une espèce et une autre. En d'autres termes, Rimbaud n'a pas l'intention de créer une culture sauvage, adolescente ou communarde. Il participe, au contraire, de l'articulation d’un l'apport sauvage adolescent ou communard à la culture.
Kristin Ross - Rimbaud, la Commune de Paris et l'invention de l'histoire spatiale
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dooareyastudy · 2 years
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est-ce que le passage d'étudiante à chargée de td a été facile ? Personnellement j'ai peu confiance en moi, me mêler à des professeurs plus âgés ou être face à une classe ça me fait super peur, mais j'adorais enseigner... Aussi, est-ce que tu as été tutrice avant ?
c'est une question plus générale: est-ce que c'est important sur un CV d'avoir travaillé et fait des stages quand on fait des demandes de master ? genre est-ce que c'est vraiment un critère de sélection...
est-ce que en ayant été chargée de td, tu as découvert des choses ou des aspects de l'université qui t'ont surprise, ou étonnée, ou désolée ?
Pour moi, ça n'a pas été compliqué. Je ne dirais pas simple parce que c'est quand même un gros changement, du stress et des responsabilités mais je trouve que ça s'est bien passé pour moi. Je n'avais jamais enseigné (ni cours particuliers, ni tutorat...) donc c'était vraiment une expérience toute nouvelle mais en étant bien préparé (arrivés en doctorat, on est quand même légitime à faire ce qu'on fait et on a des connaissances, la pédagogie viendra en apprenant) et en dédramatisant (les étudiants ne sont finalement... que des étudiants !), ça se passe bien. Forcément, je ne ferais pas l'année prochaine de la même manière que cette année car, entre temps, j'ai appris de mes erreurs et donc j'espère que l'année prochaine se passera encore mieux !
J'aurais tendance à dire non. Mais ça peut dépendre du type de master visé (pour un master en alternance, l'expérience pro peut compter je pense). Comme les critères sont fixés par les directeurs des formations, c'est assez compliqué de répondre : cela dépend bcp de leur sensibilité (le directeur de ma formation était clair sur le fait que les stages réalisés en licence et master sont obtenus soit par chance, soit par piston, raison pour laquelle il ne prend pas en compte les stages réalisés dans la sélection).
Découverts pas vraiment mais ça a confirmé bcp de choses que je pensais sur la faculté : les chargés de TD qui font du favoritisme de manière flagrante, les profs qui bâclent leurs cours sans conséquence, les "magouilles" avec les notes pour avoir le moins de contestations possibles de la part des étudiants mais aussi, de l'autre côté, des profs hyper impliqués dans la réalisation de leurs TD, des chargés de TD qui se donnent à fond pour faire progresser leurs étudiants... Je ne mets pas ces deux côtés sur un pied d'égalité : à mon avis, il y a bcp plus de bons profs (ou de profs lambas) que de mauvais profs. Mais c'est tellement décevant de se donner à fond pour obtenir un poste dans l'enseignement sup aujourd'hui et de voir que certains ont effectivement un poste et n'essaient même pas de faire un cours potable pour les étudiants…
J'espère avoir répondu à tes interrogations ! :)
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J’ai hésité un peu avant de décider de publier ce billet. J’ai parfaitement conscience que ma prise de position ne plaira pas à tout le monde, mais peut-être est-ce que beaucoup de personnes ne connaissent pas le sujet, n’ont pas fréquenté d’enfants non-sco.
La décision d’Emmanuel Macron de porter un projet de loi qui interdirait l’école à la maison m’a fait raviver d’assez douloureux souvenirs. Je ne me suis pas plue à l’école. Sur les vidéos de moi à 2 ans, je suis vive, bavarde souriante. Sur les vidéos de moi à l’école, je suis comme tétanisée. Mes parents eux-mêmes disent que ça se voyait que je ne m’épanouissait pas en maternelle, que l’école m’avait comme “éteinte”.
En primaire j’arrivais à me hisser dans les têtes de classes, mais l’école de mon bled était ultra-rigide, comme dans les années 50. Le silence complet était souvent imposé, il n’y avait aucun espace vert. J’ai eu quelques institutrices qui n’avait rien à faire dans l’enseignement, elles n’hésitaient pas à brimer les élèves pour des broutilles, et elles n’hésitaient pas à violenter les “mauvais” élèves (souvent issus de milieux modestes). Mon oncle, psychologue scolaire et prof de maths n’avait pas hésiter à dire que ce que faisait mon instit de CM1, “c’était de la violence”. J’ai connu un bol d’air frais au collège, malgré certains profs violents et une ambiance entre élève assez exécrable pour vous rendre complètement misanthrope en fin de 3e.
J’ai démarré ma seconde en faisant une sorte mini-phobie scolaire, et les années des lycée ont été, je me dis parfois, les pires années de ma vie (un jour je vous raconterai tous les détails). J’étais incapable en seconde, de me rendre à la moindre sortie scolaire. Ce n’étais pas des caprices, je n’étais pas capable de m’y rendre physiquement. Tout au long du lycée je n’ai mangé qu’une seule fois à la cantine, et je ne faisais que les sorties-théâtre, et je ratais souvent les cours, je n’ai fait aucun voyage scolaire. Par peur de me faire embêter (j’ai eu la chance de ne pas m’être fait harcelée) j’ai choisi une série qui ne me plaisait pas pour être dans une classe calme. J’ai demandé à changer, on me l’a refusé alors que c’était tout à fait légal. J’ai donc travaillé toutes les matières du bac qui me faisaient envie seule, de manière informelle, avec des livres scolaires, des lectures et des ressources internet. 
Par la suite, j’ai connu quelques personnes qui ont connu l’école à la maison. Une amie d’enfance avait été harcelée et isolée de manière sévère au collège et au lycée. Elle a choisi de passer son année de terminale au CNED, et a remporté son bac haut la main. Elle a fait ensuite des études de lettres et souhaite être relieuse. Elle a aussi fait un service civique dans une école hors contrat écologique avec une méthode pédagogique alternative, ce qui lui a permis d’en apprendre plus sur son mal-être scolaire et de se reconstruire. A 15 ans elle était timide et renfermée. Maintenant, elle n’a pas peur de chanter Ella de France Gall en public en soirée.
Mes deux petites voisines font l’école à la maison. Elles sont gaies, souriantes, et passent des heures à lire, perchées dans des arbres entourées de leurs poules. Elles ne sont pas issues d’un milieu forcément bourgeois, et font beaucoup d’activités périscolaires. Tout les matins l’aînée entonne joyeusement le générique de la Panthère Rose au saxophone.
Une autre copine a fait un an d’IEF, pour souffler, essayer un autre rythme, une autre méthode. Elle a recommencé l’école au bout d’un an car ses copines lui manquaient, et pourtant elle ne regrette pas cette décision, qui lui a permis d’en apprendre beaucoup sur elle-même.
A la fac, en cours d’anglais, il y avait un gars qui avait fait l’école à la maison. Il était à fond dans tous les débats, et avait un esprit critique très développé pour son âge. J’ai fait un exposé avec lui. En temps normal les travaux de groupes c’est l’enfer, et avec lui ça a été super sympa. Le jour de l’oral, j’étais malade comme un chien, il a été adorable avec moi, tout comme la prof qui avait décidé de ne pas scolariser sa fille en maternelle.
Les écoles hors-contrat sont aussi menacées par ce projet de loi. Il y a une école Montessori dans mon bled, qui remporte un certain succès, face à l’état catastrophique des deux autres écoles conventionnelles. Les famille que je connais sont paniquées quant à l’avenir de leur enfant, dont certains ne sont pas adaptés au système scolaire. Parmi eux, il y a un petit surdoué, N. dont sa maîtresse de CE1 avait littéralement pété un câble sur lui et c’est impossible de le remettre à l’école tout comme le petit atteint de phobie scolaire qui mettait 30 mn pour traverser le parking pour se rendre à l’école. 
Il existe une multitude de méthodes pédagogiques, de manières d’apprendre. Il existe une solution pour chaque enfant, et chaque enfant est différent. Les parents, qui sont bien souvent les mieux placés pour savoir quelle est la solution la mieux adaptée pour eux devraient avoir à leur disposition et leur accès toutes les solutions possibles, avec un état qui les aident au lieu de leur mettre des bâtons dans les roues. L’ IEF est souvent une occasion d’expérimenter de nouvelles méthodes, de faire sur sur-mesure pour son enfant, ce que n’a toujours pas compris l’Education Nationale, qui n’avance aucun argument pédagogique quant à sa décision. 
Rappelons d’ailleurs que ce gouvernement a instauré Parcoursup, fermé des écoles rurales, mis en ministre de l’ Education un type issu d’une école de commerce et massacré le bac, et souhaite rétablir le service militaire. 
Et puis qu’est-ce que l’Ecole Républicaine ? L’école de la Légion d’Honneur, volontairement sélective et élitiste, correspond-elle à la République d’aujourd’hui ? Interdire à une jeune fille une tenue parce qu’elle déconcentre les garçons, est-ce républicain ? Ne pas investir dans les collèges en zone prioritaire, maintenir un système qui accroit les inégalités, traiter les professeurs comme de la merde, c’est républicain ?
Bien évidemment, certaines famille doivent abuser de ce droit essentiel qui est de pouvoir décider de la meilleure manière d’éduquer son enfant. Cependant, l’école à la maison est censée être contrôlée par la mairie et par l’inspection académique. Pourquoi alors priver les familles qui font leur job correctement ? Si il y a des abus, ce n’est pas de leur faute, mais celle du gouvernement qui n’est apparemment pas foutu d’appliquer ses propres lois.
Instaurer l’ école obligatoire, dans l’histoire, est rarement un signe d’avancée démocratique. Dans Harry Potter, l’une des premières choses que fait Voldemort, c’est de rendre Poudlard obligatoire. L’école a été rendue obligatoire par l’URSS en 1930, en 1938 par l’Allemagne nazie et en 2012 par la Corée du Nord, pour l’école primaire. En France, l’  école serait donc obligatoire dès la maternelle, faisant donc l’un des pays les plus liberticides en matière d’éducation. 
Pour ma part, évidemment que j’aimerais que mes enfants (si j’en ai) aillent à l’école. Une école qui correspondent à mes valeurs, le partage, le respect de l’autre, la formation littéraire et artistique, une place prépondérante à la Nature et la formation de l’esprit critique. Actuellement l’Ecole publique ne remplit presque aucun de ces critères. Je ne veux pas qu’ils vivent ma jeunesse.
Ma mère est institutrice et s’apprête à tout arrêter parce qu’elle craque. Le nombre de ses collègues, créatives et bienveillantes qui ont laissé tomber est hallucinant. L’une d’elles fait des ateliers selon la pédagogie Steiner-Waldorf. Le nombre de demandes pour des formations aux pédagogies alternatives (Montessori et Freinet notamment) est hallucinant. Même les profs n’y croient plus à votre système éducatif.
Bref, je suis désolée pour le pavé. Et je termine ce long article en transmettant la pétition “officielle” lancée par les associations qui a reçu 25 000 signatures depuis ce matin :
https://www.mesopinions.com/petition/enfants/maintien-droits-instruction-famille/107871
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luciewojszvzyk · 4 years
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Uta Eisenreich et James Langdon  A Play
Ce livre est le résultat de plusieurs performances de Uta Eisenreich, d’après le texte « Objects Lie On A Table » (1922) de Gertrude Stein. Dans les performances, les objets sont manipulées en direct par Uta et le texte, qu’on retrouve dans le livre, est lu à haute voix.
Toutes les images du livre sont des représentations peintes ou dessinées de formes géométriques par Uta Eisenreich. Le designer James Langdon a ensuite essayé de classer ces formes, et de faire des compositions visuelles. En s’inspirant notamment de références comme la charte Isotype, la peinture abstraite, l’utilisation des formes dans la pédagogie Montessori, etc.
Le texte lui est composé en « square-spain » : une manière de composer introduite par Herbert Bayer. Les mots sont rassemblés en groupes de 2 ou 3 courtes lignes. La méthode veut que les lignes se lisent de manière horizontale. Les paragraphes permettent de mieux distinguer le sens, par ces pauses visuelles. Bayer proposa cette méthode comme une alternative à la norme de mise en page universelle (phrases et paragraphes). Le ‘square-span’ permet d’accentuer le rythme du texte; il apporte une tension entre le son du texte et sa forme.
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lekol-maron · 4 years
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Extraits de “Compétences, le troc de savoir essaime”, par Céline Mouzon
Il s’agit d’un article publié en 2018 sur le site web d’Alternatives économiques. L’article étant réservé aux abonnés à la newsletter, je vous fais part des points les plus intéressants, à mon sens.
“Je sais changer un pédalier de vélo mais voudrais apprendre à faire un site internet. A l’autre bout de ma commune, Igor sait cuisiner un tajine mais aimerait pouvoir réparer sa chaudière. Chaque personne a quelque chose à transmettre et quelque chose qu’elle veut apprendre. Depuis les années 1970, plusieurs associations se sont développées sur ce principe inspiré des pédagogies alternatives : favoriser l’échange de savoirs et de compétences, de manière horizontale. Elles continuent d’essaimer.
A Mulhouse, le Rezo! s’est créé en 2008. « Le principe est simple, explique Tina Steltzen, la coordinatrice : l’association organise des permanences hebdomadaires dans la ville où se présente qui veut apprendre ou transmettre quelque chose ». Le savoir en question peut être un savoir classique (les grands penseurs de l’économie) ou un savoir-faire (comment dresser un chien). Nul besoin d’adhérer et donc de payer pour participer. La relation d’échange est ouverte et peut être individuelle ou collective : Martine peut apprendre à coder à Moustafa qui lui-même montrera comment tricoter une écharpe à Damien, Ahmed et Nadia.
[...]
L’héritage de l’éducation populaire
Lors de l’inscription, la personne indique ce qu’elle souhaite apprendre et ce qu’elle souhaite transmettre. A charge ensuite pour les animateurs, le plus souvent bénévoles, de suggérer un partenaire avec qui se mettre en contact. « Ce n’est pas un supermarché des savoirs, ni des formations gratuites, ni un troc à distance », précise Tina Steltzen.Une fois la mise en contact réalisée, les personnes définissent elles-mêmes les objectifs, la fréquence et le mode d’apprentissage : « chacun est auteur et acteur de son propre parcours d’apprentissage », résume la coordinatrice. Au fondement de la démarche, les principes de l’éducation populaire et l’envie de renforcer la cohésion sociale. Grâce au Rezo!, ceux que la société rejette à ses marges se rendent compte qu’ils ont des choses à transmettre. Chez tout le monde, transmettre et donc prendre conscience que l’on est détenteur d’un savoir, accroît l’estime de soi.
On compte aujourd’hui quelque 500 associations de droit local qui mettent en œuvre cette démarche, assise sur une charte éthique. La grande majorité est en France, en zone urbaine (Evry, Lisieux, Avignon, Strasbourg, Bar-le-Duc) ou rurale (Agon-Coutainville…), et quelques-unes à l’étranger, au Brésil ou en Belgique. Une centaine d’entre elles adhère en outre au mouvement français des Réseaux d’Echanges Réciproques de Savoirs (RERS) au niveau national. Mais chaque association reste libre de fonctionner comme elle l’entend, dans le respect des principes de la charte. Pour fonctionner, il faut au moins une cinquantaine de personnes impliquées.
Le premier réseau a été créé dans une école d’Orly par l’institutrice Claire Héber-Suffrin, en 1971. Adepte de la pédagogie Freinet, elle a fait travailler ses élèves autour de la transmission horizontale. Cet ancrage scolaire et éducatif demeure. A Mulhouse, l’association travaille avec plusieurs collèges. Les élèves se rendent compte qu’ils ont déjà des choses à transmettre, cela contribue à leur donner confiance en eux. Au cœur du projet se trouve l’idée que l’on apprend soi-même en apprenant à autrui, car on prend conscience de ce que l’on sait ; et que l’apprentissage est un processus, car toute personne en position de « sachant » peut se trouver confrontée à une question dont elle ignore la réponse.”
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gaetanlappierre · 4 years
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Enquête sur le corps enseignant
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                                       dossier enquête semestre 1 
 Partie 1 : Questionnement
 1) Il s’agit de rédiger une première version de votre questionnement que vous pourrez affiner au second semestre mais qui doit déjà pouvoir convaincre de l’intérêt et de la pertinence de votre sujet.
 Définitions :
Impact : effet produit, action exercée
Covid-19 : une maladie infectieuse due à un coronavirus découvert récemment
Relation pédagogique : repose sur les interactions entre l’enseignant et ses étudiants et est tributaire de facteurs sociaux, éducatifs et affectifs.
Enseignant : qui enseigne, est chargé de l’enseignement
Grande section : continuation des deux premiers niveaux de maternelle (petite, moyenne et grande)
Terminale : est la troisième et dernière année du lycée.
 Choix du sujet :
Au début de l’année, nous étions intéressés par le tatouage, mais il y a eu différents problèmes. En effet, on nous a dit que comme nous n’étions pas tatoués, ou que nous n’avions pas l’intention de le faire, l’accès au terrain serait nettement plus difficile. De plus, l’observation aurait été très difficile à cause de la pandémie. Effectivement, les tatoueurs ne font entrer que les personnes voulant se faire tatouer. Par exemple, pour mener des observations, un camarade de classe a dû se faire tatouer pour observer dans un salon.
Ensuite,  après quelques  séances  de réflexion,  nous  voulions nous  intéresser  aux métiers du milieu médical et plus particulièrement celui d'aide soignante. En effet, la crise sanitaire actuelle a mis en lumière les métiers du monde médical, par le biais des médias, ce qui nous a forcément inspiré. De plus, après avoir sondé respectivement notre entourage, nous avions plusieurs contacts qui travaillaient en tant qu'aides soignantes ou un métier similaire, nous avions donc plusieurs contacts à interroger et plusieurs terrains à investiguer.
Cependant, il y a eu encore différents problèmes. En effet, le métier d’aide soignante à domicile consiste en grande partie à faire la toilette des personnes âgées, on ne pouvait donc pas pénétrer dans leur intimité.  Il  y avait  aussi  le problème  de  la crise  sanitaire,  nous aurions  pu  observer les  autres facettes du métier mais comme les aides soignantes sont en contact avec des personnes à risque, nous ne voulions pas les mettre en danger. Au vue de la  situation et des contraintes des protocoles sanitaires, nous nous sommes vite rendus compte que ce terrain ne serait pas facilement accessible, voire pas du tout. Nous avons donc décidé d'abandonner ce sujet par souci de faisabilité.
Après plusieurs séances de réflexion, d'espoir et d'illusions, de réussites et d'échecs, Cassandre eut l'idée de s'intéresser au monde de l'enseignement. Cette nouvelle a suscité en nous un vif intérêt. En effet, nous avons entendu durant tout l'été, aux informations, l'impact qu’a eu le Covid-19 dans de nombreux domaines (sport, économie, éducation). De plus, nous avons été privés de passer le baccalauréat, diplôme auquel on nous prépare depuis le plus jeune âge. Nous avons aussi beaucoup entendu le désarroi de nos professeurs et nous avons vécu une période compliquée scolairement parlant. Il était donc inévitable que nous nous intéressions à un tel sujet. En plus, étant étudiants, le domaine scolaire nous a naturellement intéressé. Aussi, ayant tous les trois suivi la filière Économique et Sociale au lycée, la découverte des travaux de Pierre Bourdieu sur les inégalités à l’école, ainsi que les travaux de Bernard Lahire sur le même sujet, ont été des ouvrages passionnant qui nous ont motivés dans ce sujet. Nous avions envie d’en savoir plus. De plus, Cassandre a eu la chance de rencontrer des co-auteures de Bernard Lahire qui ont écrit le livre Enfances de classe et a beaucoup apprécié le récit de leur enquête. En effet, c’est quelque chose qui nous concerne depuis longtemps, c’est aussi une manière de mieux connaître le milieu qu’on fréquente, de se mettre dans une autre position.
Après avoir réfléchi à un sujet de départ, nous voulions nous assurer de la faisabilité de l'enquête et de l'accès aux terrains. Nous avons donc chacun de notre côté appelé les différents établissements scolaires où nous avons étudié (maternelle et lycée), l'intérêt est d'avoir des contacts, des connaissances pouvant nous intégrer plus facilement dans les différents établissements qui nous intéressent. Ayant donné leur accord à notre venue et ayant des connaissances (des enseignants) pouvant aider à l'avancement notre enquête, ces établissements  scolaires  devenaient des  terrains  d'enquêtes propices.  Il  est évident  que  nous avons aussi choisi ce sujet pour sa faisabilité.
Par ailleurs, comme nous avons vécu une année de terminale plus qu’inédite et une première année de licence  en  sociologie très compliquée,  nous  nous intéressons  aux  conséquences du  virus  sur le  monde  scolaire. Nous  avons d’abord eu l’idée d’un sujet lié à la pandémie. En effet, c’est un sujet d’actualité donc quelque chose de nouveau, même si c’est une prise de risque. De plus, la crise sanitaire actuelle est centrale dans notre année et dans nos vies. Nous voulions donc nous poser la question de ce que cela aurait pu changer dans la vie des autres, en l'occurrence dans l’enseignement, d’autant plus qu’avec notre position d’élèves, on a vu comment ils pouvaient être impactés. En effet, on observait quelques changements et nous nous demandions comment maintenaient-ils la relation pédagogique avec leurs élèves. Nous avons voulu nous pencher sur les relations avec leurs élèves car nous nous sommes dit que c’était un sujet sociologique car il s’intéressait aux interactions. On a également envie de s’interroger sur la propre relation qu’on a pu avoir avec nos enseignants, d’aborder cette question d’un point de vue moins objectif et plus “scientifique”.
Au début, nous voulions étudier plusieurs types de relations (par exemple avec les élèves, les autres enseignants, les personnes de l’établissement, les parents, la hiérarchie...) mais il a fallu commencer à restreindre la question de départ. Nous avons donc choisi principalement de nous intéresser à leur relation  avec les élèves, c’est la relation dans sa globalité qui nous intéresse, alors même si on se focalise plus sur l’enseignant, on aime aussi s’interroger sur l’élève. Néanmoins, sur certains points, d’autres personnes que les enseignants et les élèves peuvent être abordés. Par exemple, les parents (inégalités) ou d’autres enseignants (préparation des cours) peuvent avoir un rôle à jouer dans la relation pédagogique de l’enseignant et de l’élève. Toutefois, nous veillons à ne pas trop nous disperser non plus. C’est donc tout naturellement que nous sommes arrivés au sujet suivant : “Quel est l’impact de la pandémie sur la relation pédagogique entre les enseignants (maternelle et lycée) et leurs élèves ?”. Cependant, il n’est pas immuable et se spécialisera sans doute au fil de l’enquête.
Pour cette enquête, nous nous intéresserons aux effets (aussi bien positifs que négatifs) du Covid-19 sur les stratégies pédagogiques des enseignants et ce que cela entraîne. Comment  les enseignants peuvent maintenir un enseignement correct dans des conditions nouvelles (distancielles; masques; les élèves ont  passé  plusieurs mois  sans  travailler, ils  ont  donc accumulé  du  retard et/ou  décrochage scolaire/notions  non acquises), qui empêchent la  réalisation des pédagogies misent en place auparavant. Quel peut être le suivi de l'enseignant sur ses élèves lorsque ceux-ci sont en distancielle ? Tels sont nos questionnements.
 Contexte et décisions politiques :
Le jeudi 16 mars 2020, le président Emmanuel Macron décide que les écoles maternelles, primaires, les collèges, les lycées et les universités fermeront dès le lundi 20 mars 2020.
Jean Michel Blanquer déclare juste après ce discours que les enseignants sont préparés à cette
fermeture, que toutes les mesures ont été mises en place afin qu’ils puissent continuer à faire cours, pendant cette période. Cette fermeture des écoles durera jusqu’au 11 mai 2020, jour du
déconfinement. Toutefois, tous les élèves ne sont pas obligés de retourner en cours en présentiel, notamment les terminales. Les écoles doivent respecter les gestes barrières et doivent rouvrir en demi effectif. Néanmoins, si les élèves ne retournent pas à l’école, ils doivent quand même suivre un enseignement à distance.
Les mesures pour la rentrée des classes de l’année 2020/2021:
* En maternelle, les élèves peuvent reprendre le chemin de l’école normalement, les
enseignants doivent seulement porter un masque et se désinfecter les mains régulièrement.
* Au lycée, les élèves doivent porter un masque et se désinfecter régulièrement les mains, tout comme leurs professeurs. Il est aussi demandé de respecter les distances de sécurité
dans la mesure du possible. Par exemple, des sens de circulation sont mis en place pour éviter aux élèves de se croiser et éviter «l'effet de foule» lorsque la sonnerie retentit et que les élèves sortent tous en même temps.
Le 28 octobre 2020, Emmanuel Macron annonce un reconfinement du pays. Toutefois, les écoles restent ouvertes, sauf les universités. Courant novembre, après plusieurs semaines de contestations des lycéens et des enseignants, face aux problèmes du nombre d’élèves en classe, le ministre de l’éducation autorise les lycées à réduire leurs effectifs en alternant semaine en présentiel/ semaine en distanciel. Par exemple, le lycée Rabelais adopte ce fonctionnement, pour tous, hormis la filière STI2D qui peut respecter les distances de
sécurité dans les classes, sans être en demi-effectif, car le nombre d'élèves permet de mettre un élève par table et ainsi, respecter les distances de sécurité.
Partie 2 : Méthodologie et premières pistes
 2) Précisez le terrain et la population sur lesquels votre choix s’est arrêté pour réaliser votre enquête.
Dès le début de notre enquête, nous voulions étudier les enseignants des classes de maternelle et de lycée.
Dans un premier temps, ces deux groupes nous ont fortement intéressé. En maternelle, comme les enfants sont très jeunes, nous pensions qu’ils auraient peut-être eu plus de mal à comprendre et à s’adapter à la situation. En effet, les adultes portent un masque, ainsi, on ne voit plus leur visage. Ils ne peuvent plus avoir de contacts physiques avec leur enseignant et avec leurs camarades. Ainsi, nous avons tout de suite pensé que ce niveau pourrait être très intéressant. En plus, certains membres du groupe adorent le contact avec les enfants en bas-âge. Cette enquête a même permis à Cassandre d’envisager le métier d’institutrice comme perspective d’avenir. Le lycée, lui, est marqué comme la marche vers le baccalauréat et les grandes études. Ce sont donc trois années très importantes où les élèves sont davantage suivis par les enseignants, ce qui nous paraissait intéressant à observer. De plus, ces années sont pour tous les membres du groupe, comme les plus belles années de leur scolarité, pour le moment. C’est alors un niveau que nous apprécions particulièrement. Nous n’avons pas voulu nous centrer sur certains professeurs d’une matière ou d’une filière, pour l’instant, mais plutôt sur des professeurs de deux classes : la grande section et la terminale. Effectivement, toutes deux sont marquées par un changement : de la maternelle à l’école primaire et du secondaire au supérieur. Cela est donc une véritable transition et un changement de statut et d’institution. On voit donc les élèves de grande section devenir des CP, qui s'accompagnent d’une nouvelle manière de travailler. Les élèves de terminales eux, deviennent des étudiants ou des travailleurs, il y a donc en plus d’un changement d’établissement, un changement de ministère, de manière de travailler, mais aussi le passage de l’enfance à l’âge adulte. Ainsi, lors de nos observations nous avons aperçu que dans ses deux classes les professeurs préparaient énormément leurs élèves au niveau supérieur. Avec du recul, cela est comme un cycle, le début de la scolarité avec la maternelle et la fin de la scolarité avec le lycée. On peut donc constater l’effet du virus sur les enfants qui viennent d’entrer dans la scolarité et ceux qui vont en sortir. L’enseignement de ces deux groupes ne sont donc pas les mêmes, ce ne sont pas les mêmes façons de faire, pas les mêmes relations aux élèves. Le but est donc d’observer les différents comportements des enseignants dans ces deux cas de figure, leurs méthodes, les peurs, les problèmes rencontrés...
Dans un deuxième temps, nous avons choisi de nous intéresser aux enseignants de maternelle et de lycée par faisabilité et par contact. En effet, il est très difficile de pénétrer dans une institution publique comme l’école. En maternelle, il faut l’autorisation de tous les parents et parfois pour les lycées, il faut l’autorisation du rectorat. Avec le contexte sanitaire actuel, il est encore plus difficile de faire pénétrer des personnes qui peuvent être malades et qui ne sont pas élèves ou inutiles à l’institution. Effectivement, on peut mettre en danger les élèves et les acteurs de l’établissement. En plus, le fait que l’on ait le statut d’étudiant ne favorise pas les choses. Les universités étant les établissements qui se sont vu fermés, les étudiants sont perçus par la population comme des personnes qui ne font pas attention aux gestes barrières et qui font la fête, ce qui est un grand facteur de transmission du virus. C’est pourquoi nous  avons  pris contact  dans  un premier  temps  avec des  personnes  que nous connaissions, qui nous faisaient confiance.
Comme nous étudions le métier d’enseignant, et la relation pédagogique qu’ils ont avec leurs élèves, nous avons choisi de faire nos observations dans les salles classes des niveaux qui nous intéressent. Pour ce faire, nous avons choisi les établissements que nous avions fréquentés auparavant ou que les enseignants enquêtés fréquentent. Gaetan a donc effectué ses observations dans le lycée Robert Garnier de la Ferté Bernard, Grégoire et Cassandre dans le lycée Rabelais de Chinon et Cassandre dans l’école maternelle Charles Perrault de Sainte Maure de Touraine. Nous avons décidé de faire ces choix de terrains, car ce sont des établissements qui sont près de nos domiciles et donc plus facile d’accès avec notre emploi du temps, surtout en période de crise sanitaire où les déplacements sont  restreints. Deuxièmement, le contact avec les enseignants est plus facile, nous les connaissons personnellement, c’est le cas de Cassandre qui s’est vu accepté son entrée sur le terrain que grâce à sa connaissance personnelle avec la directrice de l’école maternelle. Grégoire, lui, ne pouvait pas accéder physiquement à l’école maternelle de Rivières. Ainsi, tous les enseignants que nous connaissions étaient prêts à nous aider par sympathie, pour nous aider dans nos études supérieures. Nous les avons contactés dans un premier temps par mail en expliquant le but de cette enquête, les modalités, et compte tenu du contexte sanitaire la compréhension de se soumettre aux règles pour y accéder.
 3) Quelle stratégie méthodologique pensez-vous ou avez-vous commencé à mettre en œuvre ?
 Conditions d’accès au terrain :
Nous avons tous les trois participé à la prise de contact, de sorte que nous ayons un terrain chacun. Ainsi, Cassandre a choisi l’école maternelle Charles Perrault de Sainte Maure de Touraine, ainsi que son ancien lycée : François Rabelais de Chinon, qu’elle partage avec Grégoire. De plus, il a également des possibilités d’entretiens avec la directrice de la maternelle de Rivières. Pour finir, Gaëtan est en lien avec son ancien lycée : Robert Garnier à La Ferté-Bernard.
 Prise de contact de Gaëtan :
Pour accéder au terrain, Gaëtan a pris contact avec son ancienne CPE, d’abord par mail. Toutefois, comme elle souhaitait plus de précisions, elle lui demanda de l’appeler pour lui expliquer vraiment notre projet. Après cela, elle a transmis le message et le mail à Gaëtan, à ses collègues enseignants, afin de trouver des volontaires pour participer. Suite à cela, quelques professeurs ont envoyé un mail à Gaëtan pour lui proposer de nous aider. Ainsi, ils ont échangé leurs disponibilités, et il a pu entrer dans leur classe pour observer.
Les deux professeurs observés par Gaëtan étaient tous les deux intéressés par le sujet. En effet, ils ont dit qu'ils avaient beaucoup de choses à dire. Ainsi, nous pensons que les données seront plus denses lors des entretiens.
 Prise de contact de Cassandre :
Pour contacter la maternelle, Cassandre a simplement pris un rendez-vous avec la directrice de la maternelle, par le biais de son fils qu’elle connaissait. Elles se sont ensuite vues à son domicile. En lui parlant brièvement de notre, la directrice à tout de suite accepté de nous aider. Il n’y avait aucune règle particulière, hormis les gestes barrières habituels que nous appliquons également à l’université (avoir un gel hydroalcoolique et un masque). Ainsi, la directrice n’avait pas besoin de demander l’autorisation aux parents, car dès le début de l’année, elle prévient que les étudiants peuvent intervenir dans l’école, même si la plupart du temps ce sont des stagiaires.
La directrice avait l’air très emballée par le thème de la crise sanitaire. Pour cause, quand elle lui parlait, elle avait l’air à la fois remonté contre sa hiérarchie et lassée de la situation. Alors, le fait que l’on s’intéresse à leur métier face à cette crise lui a plu. Elle a peut-être senti une reconnaissance de notre part, comme nous nous intéressons aux difficultés qu’elle a pu rencontrer.
 Prise de contact de Grégoire :
Grégoire a d’abord contacté l’école maternelle de Rivières. Il lui a envoyé un mail, puis ils ont eu un échange par téléphone. Ainsi, la directrice lui a dit que nous ne pouvions pas avoir accès au terrain pour mener des observations. En effet, à cause du virus, elle ne veut pas risquer de contaminer les élèves et les personnes de l’établissement. Alors, elle ne veut pas que nous soyons physiquement présents. Néanmoins, elle reste disponible pour mener un entretien et répondre à nos questions.
 Prise de contact de Grégoire et Cassandre :
Au lycée François Rabelais, la prise de contact fut beaucoup plus difficile. Pour cause Grégoire et Cassandre ont d’abord pris contact avec leurs anciens professeurs de sciences économiques et sociales, afin d’avoir leur soutien et qu’ils leur communiquent l’adresse mail de la principale. Toutefois, il y a eu une longue période d’attente pour qu’ils obtiennent une réponse. Ainsi, Cassandre envoya un mail à la secrétaire du lycée, afin de lui expliquer notre projet pour qu’elle nous mette en lien avec la proviseure. Avec elle, nous avons dû parler en détails de notre enquête, afin qu’elle accepte de nous aider et de transmettre le message. On voit alors qu’il y a une certaine méfiance qui n’est pas présente avec les professeurs que nous connaissons. Finalement, elle a fini par communiquer notre message. Grégoire aussi a envoyé un mail à la principale, suite à la réponse de son ancienne enseignante. Ainsi, elle répondit au mail de Grégoire et nous donna son accord pour intervenir au lycée. Les règles sont simplement de respecter les gestes barrières et de prévenir l’administration quand nous venons. Pour intervenir dans les salles de classe, nous convenons soit d’un rendez-vous par mail au préalable avec les enseignants, soit nous leur demandons en personne lors d’une journée d’observation. Par rapport aux impressions des professeurs sur notre sujet, le professeur de sciences économiques et sociales a dit à Cassandre qu’il ne voyait pas vraiment l’intérêt de cette problématique. En effet, il disait que la question de la pandémie n’était pas assez sociologique et que ce contexte n’avait pas vraiment de conséquences sur leur métier, hormis le port du masque qui est pénible quand ils font cours. Toutefois, l’ancienne professeure de sciences économiques et sociales de Grégoire avait l’air très emballée par le sujet. Elle a dit que c’était un bon sujet et qu’on pouvait réaliser une bonne enquête avec celui-ci. Cela nous a rassuré d’avoir un autre point de vue positif, surtout venant d’une professeure qui enseigne la sociologie.
 Dans nos prises de contact, la plupart du temps, nous n’avons pas eu besoin d’expliquer le but d’une enquête ethnographique ou de ce qu’était notre discipline. Nous pensons que c’est peut-être parce que les enseignants ont une certaine proximité avec les études supérieures. Effectivement, nous pensons que cela s’approche de ce que disait Trémoulinas. Pour cause, dans son enquête sur le football d’esplanade, il disait que les banquiers comprenaient beaucoup plus son objectif, car ils avaient eux aussi fait des études longues. Tandis que les ouvriers étaient beaucoup plus méfiants, car certains ne savaient pas ce qu’était la sociologie et ne comprenait pas vraiment son but.  
 Pour finir, nous avons remarqué tout au long de ce moment de prise de contact que les professeurs étaient heureux que l’on s’intéresse à eux. De plus, ils étaient aussi ravis de pouvoir aider leurs élèves dans les études supérieures.
 Utilisation des méthodes :
Dans un premier temps, nous allons décrire les méthodes que nous avons déjà utilisées. Puis dans un second temps, nous verrons les méthodes que nous voudrions utiliser.
Ainsi, nous avons d’abord fait des entretiens informels, ou de petits entretiens. Grâce à cela, nous avons pu en savoir un peu plus sur le sujet, sur les personnes enquêtées, ainsi que sur ce qu’elles pensent de notre sujet. Cela nous permet aussi de nous aider dans d’autres méthodes, comme l’entretien ou les observations. Effectivement, cela peut nous aider à avoir des idées de questions ou nous donner des pistes d’observations.
Nous avons ensuite réalisé des observations. Bien sûr, nous avons adopté la position d’observateur déclaré, car il est impossible d’entrer dans une salle de classe ou dans une école, surtout dans ce contexte de crise sanitaire, si nous ne sommes pas déclarés. De plus, dans cette situation, la participation n’est pas forcément utile. En effet, cela aurait pu être intéressant de se mettre dans la peau de l’enseignant mais nous n’avons pas les qualifications nécessaires pour le faire. En plus, nous pensons qu’il est difficile en première année de pouvoir participer et observer en même temps. Seulement observer est déjà quelque chose de complexe. Ainsi, l’observation nous permet de faire une première entrée sur notre terrain d’étude, d’avoir une vue d’ensemble de notre objet et d’en apprendre plus sur ce milieu professionnel. Comme on enquête sur un métier, on peut voir l’environnement de l’enquêté, le lieu où se déroule ses actions. On peut également voir comment il exerce sa profession, donc les actions en questions, son comportement. Cela nous permet aussi de voir les relations qu’il entretient avec les différentes personnes qui peuplent ce milieu, les échanges verbaux, par exemple avec les élèves. De la même manière, les observations peuvent également nous donner quelques pistes pour les entretiens que l’on mènera plus tard ou dans de potentiels questionnaires. En effet, certains constats et hypothèses peuvent déboucher sur des interrogations. De plus, nous pensons qu’il sera intéressant de comparer les actions et comportements des enquêtés avec leur discours. Pour cause, Peretz disait qu’il y avait une grande différence entre réaction symbolique (ce que les gens disent) et réaction effective (ce que font les gens véritablement). Toutefois, l’observation présente plusieurs risques. Effectivement, il est possible que les enseignants changent leur comportement de part notre présence. Par exemple, c’était parfois le cas pour Cassandre quand l’enseignante de maternelle appuyait certains exercices en demandant aux élèves de lui expliquer pourquoi ils font cela. Grégoire lui, avait bien fait attention à cela en ne révélant pas notre question de départ à son ancienne prof de sciences économiques et sociales. De la même manière, les élèves peuvent aussi changer leur comportement. C’était notamment le cas en maternelle où les enfants étaient très attirés par la présence de Cassandre. Ils étaient parfois moins attentifs parce qu’elle était là. Pour finir, il y a aussi des problèmes d’attention. Par exemple, Cassandre avait souvent envie d’aller vers les enfants, comme ils venaient vers elle, ce qui l’aurait détourné de son observation. Elle était confrontée au même risque de Trémoulinas, celui de pouvoir se détourner de son réel objectif. Gaetan, lui, avait du mal à tout observer en même temps, problème que nous avons rencontré tous les trois. Effectivement, notamment en cours d’EPS, il avait du mal à regarder tous les groupes d’élèves. Grégoire, quant à lui, avait du mal à sortir de son rôle d’élève de terminale. En effet, lors d’une observation en classe, avec son ancienne professeure, il a eu l’impression d’être élève en plus d’être observateur. Il a donc dû se concentrer sur son objectif principal à plusieurs reprises. Ainsi certes, il pense qu’il y a des avantages à observer un ancien professeur, pour établir des comparaisons. Néanmoins, il faut faire attention à ce danger de changement de statut. Alors pour certaines observations, il est préférable d’observer un professeur que l’on ne connaît pas ou qui enseigne à une autre filière.
 A l’avenir, nous souhaiterions mener des entretiens semi-directifs, comme ceux que mènent Bourdieu et ses collègues dans La Misère du Monde. En effet, cela permettra de diriger l’enquêté, de le guider, tout en lui laissant assez de liberté pour répondre. Pour notre enquête, ce type d’entretien nous permettra d’avoir des données sur des interrogations précises et un contexte particulier. Le problème d’un entretien libre aurait été qu’on se perde dans les données que nous fournit l’enquêté. De plus, l’entretien nous permet d’avoir des informations sur des choses qui ne sont pas observables. Par exemple, sur ce qui s’est passé lors du confinement, sur un changement de point de vue sur leur métier… Ensuite, l’entretien nous permet aussi de savoir le sens que les enquêtés donnent à leurs pratiques que l’on peut observer pendant les observations. Pour mener des entretiens, on peut trouver des avantages à la familiarité. Pour cause, les enseignants ont envie de nous aider et sont disponibles pour notre enquête. De plus, la confiance qu’ils nous accorde évite qu’ils se méfient. Cassandre a notamment remarqué lors des observations que les profs qu’elle avait eu n’étaient pas du tout méfiants, ne lui posait aucune question, tandis que ceux qui ne la connaissaient pas étaient beaucoup réticents à la laisser observer. Ainsi, nous sommes certains que les enquêtés seront à l’aise avec nous et seront certains de ne pas exercer la violence symbolique, dont parle Bourdieu, sur eux. En plus, notre plus jeune âge est aussi un avantage pour ne pas exercer ce type de violence, ils ont une position sociale plus élevée dans la hiérarchie sociale.
Bien sûr, l’entretien présente également des risques. Le premier est que les enquêtés ne disent pas tout ou pas la réalité, pour plusieurs raisons. Par exemple, ils peuvent estimer que certaines choses sont inutiles, en oublier certaines, ou encore dissimuler ou exagérer certaines informations. Ainsi, il ne faut pas oublier que les données récoltées dans l’entretien résultent d’un point de vue. Le second risque est que la familiarité peut aussi être un danger. Pour cause, nous connaissions les personnes interrogées avant l’enquête, sous un statut différent, celui d’élève. Ainsi, ils nous attribuent une position autre de celle que l’on souhaite adopter dans cette enquête. Alors, ils vont peut-être finir par mener le jeu, comme ils le faisaient en cours et prendre le pas sur nous. De cette manière, l’analyse pourrait être faussée si les enseignants livre seulement leur témoignage, ce qu’ils souhaitent raconter, en oubliant que c’est une enquête ethnographique. Ainsi, il faut être conscient de tous ces risques pour les limiter.
Ensuite, nous envisageons de créer un questionnaire destiné aux élèves. Celui-ci permettrait de recueillir le discours des élèves sur cette situation inédite. Pour cause, dans une relation il y a deux personnes, donc c’est important pour nous d’étudier les deux côtés, les deux visions. Ainsi, le questionnaire pourrait nous permettre de collecter plusieurs réponses à des questions précises. Ces différents points de vue nous permettront de révéler les principales réponses communes. Ensuite, cela nous permettra de ne pas recourir à l'entretien. En effet, cela représenterait une charge de travail supplémentaire et prendrait du temps. En plus, les élèves ne sont pas notre objet d’étude principal, cela nous semble donc normal de leur accorder moins de temps. De plus, le questionnaire sera moins contraignant pour les élèves. Effectivement, ils n’auront pas forcément le temps et l’envie de nous accorder du temps, pour un entretien, entre leurs cours. Alors, nous pensons que le questionnaire est le bon compromis. Toutefois, cette méthode comporte aussi des risques. Le premier est que les élèves ne répondent pas correctement aux questions, que ce ne soit pas la réalité. Cela peut être dû à une mauvaise compréhension de la question. Ainsi, il faudra impérativement que nous y travaillons, afin qu’elles soient le plus claires possibles et qu’il n’y aucune ambiguïté. Néanmoins, ils peuvent également atténuer ou exagérer leurs réponses, comme pour l’entretien. Les élèves pourraient aussi prendre ce questionnaire à la
légère et ne pas prendre le temps pour y répondre correctement.
 Finalement, tous les outils mobilisés serviront à compléter l’analyse. En effet, chaque outil peut nous apporter des données différentes, auxquelles on n’aurait pas pu accéder avec d’autres, ils se complètent. Par exemple, ce qui n’est pas visible lors des observations peut être dit au cours des entretiens. De la même manière, ce qui ne peut être dit lors des entretiens peut être montré lors des observations. Ainsi, en les assemblant, on enrichit l’analyse.
 4) Vous présenterez au moins une situation de recueil de données menée en phase de pré-enquête. Quels sont les apports de ces situations de recueil ? En quoi, cette expérience vous permet-elle de progresser dans la définition de votre méthodologie.
Situation de recueil de données de Gaëtan :
 L’observation  avec un  de  mes anciens  professeurs  d’EPS a  été  très enrichissante,  durant  ce moment le professeur me confia énormément de choses sur le métier de professeur de sport en temps de Covid, sur les élèves et sur la relation pédagogique. En effet il me fait part de gros problèmes dû à la séparation des classes de lycée en deux groupes, on retrouve donc certains groupes  d’amies  séparés et  parfois  même certains  élèves  se retrouvant  seuls. Pendant  nos discussions il me dit qu’en tant que professeur principal il a de nombreuses peurs par rapport à ses élèves, la peur de perdre du relationnel avec eux par le fait de les voir seulement deux heures toutes les deux semaines et la peur du décrochage des élèves dans d’autres matières. A la suite de cela, il me raconte le cas d’une élève peu intéressée par l’école qui s’est vu s’attacher aux cours grâce à une amitié avec une autre élève. Cependant les deux amies se sont trouvées séparées par la séparation des classes. Le professeur me confie donc avoir très peur pour elle et pour son avenir  au  lycée, ce  qui  confirme son  grand  intérêt non  seulement  pour la  réussite  des élèves mais aussi et surtout pour leur bien-être. Pendant nos échanges, le professeur est très honnête et interagit avec moi comme il pourrait le faire avec un journaliste et non comme avec un élève. L’entretien fut très intéressant car en lien avec les relations à la fois pédagogiques mais aussi
relationnels  entre élèves,  on  constate dans  mon  observation que  le  professeur se  soucie énormément de ses élèves, ce qui me motive davantage à travailler lors de notre enquête sur la relation  pédagogique  des enseignants.  Durant  l’observation,  j’étais peu  à  l’aise avec  le professeur car l’interaction n’était pas habituelle pour moi, en effet les propos que le professeur tenait  étaient  pertinent, cependant  mes  réponses n’étaient  pas  sûres et  je  ne relançais  pas forcément  la conversation  mais  pouvait parfois  enchainais  mes questions,  je  ne savais  pas toujours quoi répondre et répondais assez souvent par des «
je vois» ou bien «d’accord» qui, pour l’interviewé n’est j’imagine pas très agréable. Mes entretiens pourraient être mieux si au lieu d’y voir un questionnaire, j’y voyais plutôt une conversation.
 Situation de recueil de données de Grégoire :
 Pour cette question, j’ai choisi mon observation du 20/11/2020 au lycée François Rabelais de
Chinon de 13h05 à 15h dans la classe de Mme Lys, dans un cours de SES pour des terminales ES. Pour cette observation, je suis accompagné de Cassandre, avec qui nous avions, un peu plus tôt le matin, fait une autre observation dans la salle d’une professeure avec qui je n’avais eu aucun contact l’année précédente, alors que pour celle-ci, nous somme accueilli par ma professeure de sciences économiques et sociales de l’année dernière. Comme lors de la précédente observation, nous entrons, la professeure nous donne du gel hydroalcoolique et nous nous installons au fond de la salle. La professeure nous présente brièvement. Les élèves semblent curieux. Ils sont en demi-groupe (12 élèves) et sont répartis 1 par table. Classe calme (digestion) et se tient bien. Mme Lys a la même élocution que l'année dernière et ne hausse pas la voix pour se faire entendre. Elle déambule dans la classe pour avoir un œil sur les notes des élèves. Il n'y a pas de masques mal portés. Durant la vidéo, les élèves sont captivés. Les élèves touchent constamment à leur masque, tirent dessus
pour prendre de l'air et parler à voix haute. La salle est aérée continuellement. Il y a peu voir pas de différence avec les cours de l'année dernière, seulement, les élèves semblent avoir du retard. En effet, la professeure doit rappeler ou même faire des points de cours sur des notions vues en classe de première. Il me semble qu'il y a des lacunes par rapport aux notions qui auraient dû être vues l'année précédente (lorsque les terminales actuelles étaient en classe de première). Ceci est sans doute dû à l'arrêt des cours (mi-mars) et de la mise en place d'un
confinement national. Les personnes timides ayant une petite voix osent encore moins participer. Une élève prend la parole devant la classe pour sa revue de presse, elle a une voix qui ne porte pas et le masque atténue le son, on l'entend mal au fond de la salle. L’enseignante utilise Pronote pour le travail durant la semaine en distancielle. La sonnerie retentit, je ne remarque rien de spécial. Dans les deux classes, les élèves semblent avoir du retard et des lacunes, le premier confinement et le travail à la maison, la séparation des élèves les laissant seuls à une table (pas d'entraide possible entre eux) en sont sans doute les causes. De plus, il est à la fois intéressant mais aussi difficile pour moi de revenir dans la classe de mon ancienne enseignante (madame Lys). En effet je pouvais faire une comparaison entre la situation actuelle et celle de l'année dernière, cependant, je reprenais involontairement ma place d'élèves du lycée, devant à plusieurs reprises me concentrer sur le fait que je venais en tant qu'observateur. Un sentiment d’inachevé me resté au travers de la gorge, celui d’avoir quitté le lycée prématurément et de ne pas avoir pu passer l’examen final. Je me sentais illégitime de ma place actuelle, celle d’étudiant ayant le baccalauréat sans l’avoir passé. Malgré la remarque précédente, il y a des avantages à observer des cours d'anciens enseignants car nous pouvons comparer avec l'année dernière (je connaissais les habitudes et la pédagogie de mon ancienne professeure (sa façon de faire cours, de dicter en déambulant dans la classe pour pouvoir suivre les élèves dans leur appropriation du cours)) mais pouvons aussi être aspiré par notre identité passée d'élève du lycée. Parallèlement, le fait d'observer un enseignant que nous ne connaissons pas nous permet d'être plus reculé face à la situation, car nous n'avons avant cela pas eu de relation. Cependant, nous ne pouvons pas faire de comparaison avec l'année dernière. Aussi, durant les premiers échanges avec mon ancienne professeure, je l’ai sentie désireuse d’en savoir plus sur le sujet que nous voulions traiter, mais, connaissant le passé de chercheuse et enquêtrice en sociologie de mon ancienne professeure, j’ai décidé, de rester très vague sur notre sujet pour ne pas qu’elle change son attitude durant notre observation. Cependant, après l’observation, je n’ai pas hésité à échanger avec elle sur notre sujet et par son expérience, m’a donné beaucoup de conseils.
Je pense sincèrement que nous aurons plus de données durant les entretiens et que les professeurs vont nous apporter des éléments très intéressants. Je pense cependant qu'ils ne devraient pas être les seules personnes interrogées. En effet, les élèves doivent avoir la parole pour exprimer leurs ressentis face aux changements scolaires qu'inflige la crise sanitaire actuelle. Ils peuvent être un formidable indicateur de données. Ces premières observations ont certes eu un faible rendement de données mais le fait d’avoir observé des classes assez tôt dans l’enquête (le sujet était beaucoup trop vaste) nous a permis de prendre conscience de plusieurs choses et de réduire considérablement notre champ d’enquête (en voyant ce qui avait changé ou non). De plus, le fait de devoir expliquer son sujet, quand on se retrouve nez à nez avec d’anciens professeurs, est vraiment un exercice compliqué. C' est un très bon exercice car il permet de voir si tout est clair dans notre tête, si notre raisonnement et si notre piste sont rationnels, il nous fait prendre conscience de nos lacunes. Dans mon cas, il m’a ouvert les yeux sur le fait que la lecture sur notre sujet était au fondement de notre enquête, qu’il fallait tout d’abord lire et relire encore des articles. Ceux-ci nous ouvrent à de nouvelles réflexions, étayent nos connaissances et spécifient notre vocabulaire.
 Situation de recueil de données de Cassandre :
 Description de la situation :
Pour cette présentation, j’ai décidé de choisir mon premier entretien informel avec la directrice de la maternelle. Cet entretien s’est fait à la fin de ma première observation. L’enseignante avait du temps à m’accorder pour que je lui pose quelques questions pour nous faire avancer. Ainsi, je lui ai posé plusieurs questions sur les grands axes que je voulais aborder et que j’avais préparé au préalable.
 Données récoltées :
L’école a rouvert en mai en demi-classes, surtout pour les grandes sections, qui étaient prioritaires comme ils entraient en CP. Ainsi, les élèves n’allaient pas tous les jours à l’école.
A la reprise, la directrice, s’occupant des grandes sections, a remarqué que le confinement avait creusé les inégalités. En effet, les parents ont eu une grande influence lors de cette période. L’enseignante me disait que des parents n'étaient pas capables de faire cours à leurs enfants ou ne s’en préoccupaient pas. Elle disait également que si l’enfant avait un ou plusieurs aînés, les parents s’occupaient plutôt de la poursuite de la scolarité des plus grands. Effectivement, pour certaines personnes, la maternelle a plus une fonction de garderie. De plus, certains parents n’ont pas remis leurs enfants à l’école car ils étaient des personnes à risque (mucoviscidose, asthme…). L’enseignante était en accord total avec le choix des parents, malgré que l’école soit obligatoire. Pour cause, elle se serait beaucoup inquiétée pour ces élèves. Lors de la rentrée, les élèves n’ont pas eu de mal à quitter leurs parents, au contraire ils étaient très heureux de retrouver leurs amis, malgré les distances.
Elle a fait des cours à distance pour que ses élèves de grande section gardent le rythme, notamment des petites vidéos où elle écrivait des lettres ou faisait des parcours de motricité. Elle envoyait aussi des liens pour que les enfants lisent avec leurs parents et créer des escape game pour les évaluer. Ainsi, on voit que l’enseignante s’est beaucoup impliquée, pour maintenir cette relation pédagogique avec ses élèves, malgré que certains parents ne jouaient pas le jeu.
Elle a également donné son numéro de téléphone, son adresse et son mail à tous les élèves pour garder un lien, que ce soit pour des questions sur le cours, ou pour raconter leurs vacances d’été.
Les élèves sont toujours proches d’elle et lui demandent souvent des câlins et des bisous. Alors, à la reprise, l’enseignante et les enfants ont très mal vécu ce manque de contact.
L’enseignante a ressenti une certaine frustration pendant le confinement, car elle ne pouvait pas voir ses élèves, ni les aider, particulièrement pour ceux dont elle n’avait aucune nouvelle. Elle a même dit que cela l’avait rendue anxieuse.
Quand je lui ai demandé si des solidarités s’étaient créées avec les autres enseignants, elle me répondit qu’elles étaient déjà très proches avant. Par exemple, elle me racontait que comme elles faisaient des réunions tous les mardis soirs, cela pouvait se passer dans un bar. Ainsi, lors du confinement, elles n’hésitaient pas à s’entraider, d’autant plus qu’une d’elles se trouvaient en zone blanche.
 Avantages :
Ce genre de petit entretien sert premièrement à en apprendre davantage sur notre objet d’étude. Puis, il permet de nous donner quelques pistes pour la période d’entretien. En effet, on commence à discerner les questions qui peuvent être pertinentes ou non. A l’aide des réponses, on voit les points qui méritent d’être approfondis. Ensuite, cela permet aussi de vérifier des premières impressions sur le sujet et d’en écarter d’autres. Par exemple, nous avons beaucoup pensé que ce confinement à creuser les inégalités entre les élèves, chose qui a été confirmée par l’enseignante. En revanche, je pensais que les cours à distance ne concernait pas les élèves de maternelle, chose qui est fausse. De plus, on remarque également les questions que préfèrent aborder les professeurs, ce qu’ils préfèrent raconter et développer. Par exemple, l’enseignante a pris plus de temps à me raconter le travail qu’elle accomplissait pendant le confinement. Cela peut nous donner des indications sur certains résultats, sur ce qui les touche le plus. Pour finir, cela peut nous diriger vers des points qu'il faut essayer de détecter lors des observations.
 Limites :
Premièrement, je pense que le fait d’avoir discuté dans son bureau était quelque chose de trop formel. En effet, nous avions toutes les deux l’impression que nous étions dans une situation d’entretien. Ainsi, personnellement, j’avais la sensation de mener un entretien trop tôt dans mon enquête et que j’allais lui poser les mêmes questions dans quelques mois. Cela m’a mit donc mal à l’aise, j’avais l’impression de lui faire perdre son temps, chose qui avec le recul n’était pas du tout le cas. Effectivement, en avançant le sujet sera plus recentré et les questions seront plus précises et développées. Alors, les discussions que nous avions dans sa salle de classe, après la journée de classe ou pendant la récréation étaient beaucoup plus détendues. C’est notamment lors de ces moments que j’ai vu la proximité qu’elle avait avec les élèves et comment elle préparait ses cours pour le lendemain. Je pense que ces discussions étaient plus naturelles parce que nous nous connaissons personnellement. Ainsi, je pense que cela peut être un avantage dans cette situation. Nous sommes toutes les deux à l’aise. Néanmoins, lors de cet entretien, j’avais peur que cette familiarité devienne un problème. A cause de cela, notre échange ressemblait plus à un interrogatoire. Pour cause, je posais les questions que j’avais noté, sans forcément me laisser porter par la discussion. Je pense que cela à accentuer l’aspect formel de cette discussion et a peut-être mis mal à l’aise l’enquêtée. De plus, je bafouillais beaucoup et n’était donc pas très claire. Pour finir, je n’ai pas utilisé le dictaphone de mon téléphone, comme ce n’était pas un “vrai entretien”, je pensais que la prise de note suffirait. Toutefois, je n’ai pas réussi à la fois à noter toutes les informations et à l’écouter totalement. Cela a aussi augmenté mon stress.
 Comment m’améliorer :
La principale chose à améliorer est la gestion de mon stress face à l’enquêté. En effet, le fait que je ne sois pas détendue met aussi mal à l’aise l’enquêté. Pour cause, il faut que mes questions soient claires et que l’échange soit plus fluide. De plus, il pourrait finir par diriger l’entretien, ce qui ne nous permettra pas de remplir tous nos objectifs. Pour finir, il faut toujours que je pense à enregistrer l’enquêté, même dans ce genre de petit entretien, s’il est d’accord. De cette manière, je serai plus détendue, apte à tout écouter et rebondir de façon plus pertinente et naturelle.
 5) Quelles premières pistes commencent à émerger ?
 Premiers constats :
➻ Premièrement, nous avons vu que les enseignants préparaient beaucoup plus leurs élèves (grandes sections et terminales) au niveau supérieur (CP et études supérieures). On a notamment pu le remarquer avec les élèves de terminales, car nous en faisions partie l’année dernière. Ainsi, au premier trimestre, donc avant le confinement, on ne nous préparait pas autant aux études supérieures. Nous pourrions alors éventuellement revenir sur ce point en entretien. Il serait intéressant de savoir si la directrice de la maternelle faisait déjà beaucoup cela auparavant, ou si cela s’est accentué suite au confinement. En effet, au début de notre enquête, nous avions émis l’hypothèse que les enseignants avaient peut-être insisté sur ce point, suite aux difficultés de leurs élèves et au retard dans le programme. Ils auraient pu sentir qu’il fallait accentuer cette préparation à cette transition, afin de limiter le retard et le malaise de leurs élèves.  
 ➻ Ensuite, nous avons vu que les élèves parvenaient à discerner les expressions des adultes, malgré le masque. Nous nous posions notamment cette question pour les élèves de maternelles. En effet, comme ils sont très jeunes, nous pensions que cela les aurait beaucoup perturbés et qu’ils seraient difficiles pour eux de s’habituer, comme ils ont besoin d’être très proche de leur enseignant. Toutefois, les élèves s’y sont faits, d’autant plus qu’ils comprennent cette situation inédite. De plus, ils sont finalement capables de capter les expressions des adultes masqués.
 ➻ Nous avons la sensation que les enseignants mettent particulièrement l’accent sur la participation. Il y a une volonté de créer une interaction avec les élèves, qu’ils soient pleinement intégrés dans le cours. Par exemple, dans la classe de grande section, elle sollicite beaucoup l’élève qui ne parlait pas français avant la rentrée. Au lycée, les enseignants sont plus insistants dans leurs questions. On peut également demander, notamment aux enseignants de lycée, s’ils ont mis l’accent sur la participation. En effet, cela ne s’apparentait pas à un cours magistral. S’ils ont changé leur manière de faire cours, quelle en est la raison ? Nous avions imaginé qu’un changement de pédagogie serait le moyen de rattraper, récupérer les élèves, qui ont une longue période sans cadre scolaire.
 ➻ Au lycée, Grégoire et Cassandre ont remarqué un certain retard chez les terminales, en cours de sciences économiques et sociales. En effet, ils ont eu l’impression qu’ils voyaient des choses que nous avions déjà faites en classe de première. Ils seraient alors pertinent de vérifier cela lors des entretiens.
 ➻ On voit aussi un fort encouragement de la part des professeurs envers leurs élèves. Par exemple, en maternelle, on voit des gestes ou des surnoms affectueux, avec un système de récompenses, une aide constante… Au lycée, cela se voit surtout avec les professeurs qui vont voir tour à tour les élèves pour apporter une aide si nécessaire.
 ➻ En maternelle, on a vu également que les parents ont une grande influence dans la scolarité de leurs enfants. On le remarque notamment avec la présence d’un cahier de vie, ainsi qu’avec l’échange que Cassandre a eu avec la maîtresse. Ce point nous permet d’aborder les inégalités entre les élèves et si elles se sont creusées pendant le confinement.
 ➻ On remarque aussi beaucoup de comportements déviants au lycée. Pour cause, l'ambiance de classe n’est pas toujours propice au travail. De plus, nous avons vu sur les trois observations que les classes de STI2D étaient plus agitées que les élèves de terminales ES. Ainsi, on se demande s’il est plus difficile pour les enseignants d’enseigner dans les filières technologiques, ou s’il y a eu plus de décrochage. Nous avions fait l’hypothèse que ces comportements auraient pu s’accentuer après le confinement. On peut donc demander aux enseignants s’ils voient un accroissement de ces comportements ou non.
 ➻ Nous avons remarqué qu’au lycée, les élèves avaient beaucoup de mal à travailler en autonomie et ce dans toutes les filières. Alors, nous commençons à écarter la possibilité que les élèves ont pu gagner en autonomie lors du confinement, avec l’absence de leur professeur. Maintenant, il serait intéressant de savoir en entretien si les professeurs trouvent que cela s’est amplifié suite à l’enseignement à distance.
 Grands axes que l’on envisage d’aborder en entretien :
 Bien sûr, pour l’instant nous pensons à ces grands thèmes. Toutefois, en fonction de l’évolution et l’affinement du sujet, certains grands thèmes pourraient disparaître et d’autres émerger.
 ❋ Inégalités
→ Une période de cours à distance a pu creuser les inégalités. En effet, ces inégalités peuvent être de nature matérielles. Pendant le confinement, la plupart des lycéens ont continué les cours grâce au numérique. Alors, les élèves ne sont pas tous équipés de la même manière. Par exemple, certains n’avaient pas un ordinateur ou un espace de travail pour eux tout seul. Ainsi, tous les élèves n’avaient pas forcément des bonnes conditions d’apprentissage. En maternelle aussi, ce problème peut s’appliquer. Effectivement, la directrice m’a informé qu’elle se servait aussi du numérique pour garder un lien avec ses élèves. De plus, ces inégalités peuvent être aussi de nature immatérielles. C’est à ce moment-là que les parents peuvent avoir un rôle à jouer. En maternelle, si les parents ne s’investissent pas dans la scolarité de leurs enfants, il est difficile qu’ils continuent à travailler seul ou qu’ils communiquent avec leur maîtresse. Ensuite, pour le lycée, nous pensons que les parents peuvent jouer un rôle dans la scolarité de leurs enfants, via le capital culturel qu’ils leur ont transmis, comme le montrait Bourdieu. Ainsi, nous pensons que sans contact direct avec l’institution, les élèves en difficulté seront encore plus en difficulté. La reprise des cours serait donc plus difficile pour ceux-là. On aimerait savoir si les enseignants tentent de réduire ces inégalités et si oui de quelle manière.
 ❋ Décrochage
→ La période de confinement a pu créer du décrochage, notamment chez les lycéens qui ont eu une longue période sans cours en présentiel. En effet, nous pensons qu’une relation virtuelle avec les enseignants, parfois (par expérience) inexistante, accompagnée d’un contrôle beaucoup moins important de l'institution, peut engendrer une baisse de motivation chez les élèves. Le fait d’être chez soi peut aussi amener les élèves à faire autre chose que travailler. Ainsi, ce décrochage pendant le confinement peut avoir des conséquences à la reprise des cours en présentiel. On peut aussi penser qu’il peut y avoir une certaine forme de décrochage chez les élèves de maternelle. En effet, s’ils n’ont pas garder de lien avec leur enseignante lors du confinement, la reprise a pu être plus compliquée. Cette baisse de motivation peut aussi se retrouver chez les enseignants. On veut donc dans un premier temps savoir comment les enseignants réagissent face à un potentiel décrochage de leurs élèves. Puis, comment se sont-ils re-motivés, si besoin.
 ❋ Déviance
→ Nous imaginons que certains élèves peuvent avoir plus de comportements perturbateurs en classe. Cela peut résulter d’un rejet de l’institution à cause de difficultés scolaires ou du fait qu’ils n’apprécient pas les cours. Ou bien, cela peut résulter d’une ré-adaptation difficile à l’enseignement en présentiel. Toutefois, il faut être conscient que tous ces comportements déviants ne résultent pas forcément de l’épidémie. Ainsi, nous voulons savoir comment les enseignants gèrent ces comportements, s’ils ont dû utiliser plus de sanctions. De plus, une ambiance de classe moins propice au travail peut aussi diminuer leur motivation.
 ❋ Méthodes/Outils pédagogiques
→Il est possible que les enseignants aient changé leur méthode pédagogique suite aux changements et complications entraînés par la pandémie. Par exemple, on peut imaginer que les enseignants ont adopté une pédagogie adaptative (cf.bibliographie), au vue des potentielles difficultés causées par les cours à distance. De plus, on peut s’interroger sur des changements d’outils ou de méthodes de faire cours. Effectivement, les professeurs ont pu mettre l’accent sur la participation et se sont peut-être plus intéressés aux élèves de manière individuelle. De plus, on peut imaginer qu’ils accordent encore plus d’attention à leur préparation de cours. Pour cause, pour “raccrocher” les élèves, ils ont pu mettre en place des exercices plus attractifs, afin de s’éloigner du cours magistral qui plaît moins.
 ❋ Soutien apporté aux enseignants
→Ensuite, on pourrait s’intéresser aux différents soutiens qui ont pu être apportés aux enseignants lors de cette période. Dans un premier temps, on pourrait se demander s’ils ont eu plus de reconnaissance. Pour cause, c’est un métier beaucoup critiqué pour plusieurs raisons (emploi du temps, grèves…) qui n’est pas forcément valorisé par tous. Toutefois, ils auraient pu sentir un changement sur ce point là. Ensuite, on pourrait aussi s’intéresser à un soutien de la part de l’Etat, sur des conseils, aides pour continuer à enseigner dans ces conditions, notamment lors de l’annonce du premier confinement ou à la rentrée. Pour finir, on peut réfléchir aussi sur un soutien entre enseignants. En effet, ils auraient pu s’entraider afin de trouver de meilleurs moyens d’enseigner.
 ❋ Règles sanitaires
→ Nous avions pensé que le port du masque pouvait altérer la relation pédagogique, notamment au niveau des expressions du visage, toutefois cette piste est écartée. Ensuite, nous pensons que les distanciations sociales entre les élèves peuvent avoir des impacts négatifs. En effet, l’entraide ou les travaux de groupes sont difficiles à mettre en place sans enfreindre cette règle. Ainsi, l’enseignant peut sûrement (même si en observation, nous avons vu qu’un enseignant le faisait) écarter cette méthode. Ensuite, cela peut peut-être créer des rapports plus distants entre les élèves et donc une ambiance de classe plus froide. Le fait de mettre en place un système de demi-classes peut aussi rapprocher les enseignants de leurs élèves. En effet, ils pourraient consacrer plus de temps à chacun.
 ❋ Point de vue sur leur métier et changements qu’ils ont pu ressentir
→ Cette crise sanitaire et ce changement de manière d’enseigner aurait pu bousculer leur vision de leur propre métier. En effet, cela aurait pu changer leur manière de voir les élèves. Par exemple, peut-être que le confinement a été un moyen pour eux de créer des liens plus forts avec leurs élèves. Ou alors, ils se sont peut-être rendus compte que les élèves ont besoin d’une aide soutenue de leur professeur pour réussir. De plus, cela aurait pu aussi bouleverser les valeurs qu’ils associent à leur métier. Par exemple, le fait que l’école soit obligatoire. Leur point de vue sur cette valeur peut changer s’ils ont par exemple un élève à risques. Les enseignants peuvent aussi sentir que leur manière de travailler peut changer. Effectivement, avec la découverte pour beaucoup des cours à distance, peut-être que l’enseignement en présentiel est menacé. Ainsi, des valeurs anciennes peuvent être remises en question et d’autres peuvent apparaître. Il serait intéressant d’avoir le point de vue de chaque professeur sur cette question.
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Thème 1 : Trajectoire personnelle de l’enseignant et choix de carrière. 
Objectifs : 
→ caractéristiques sociodémographiques 
→ formation des enseignants 
→ motivations à exercer ce métier + convictions 
→ établissement où ils ont enseigné 
⇒ processus de socialisation 
Question d’accroche : Vous êtes professeur depuis maintenant plusieurs années, pouvez-vous nous dire ce qui vous a amené à faire ce métier ? 
Questions : 
1) Pouvez-vous nous parler du milieu dans lequel vous avez grandi ?
2) Depuis combien de temps enseignez-vous ? 
3) Pouvez-vous retracer les établissements dans lesquels vous avez enseigné et quels niveaux ? (s’ils ont enseigné dans des collèges ou des écoles primaires) 
4) Comment pouvez-vous décrire les premières années d’enseignement ? 
5) Pouvez-vous nous parler de votre formation pour devenir enseignant ? Quel parcours avez-vous suivi?
6) Le métier d’enseignant a toujours été une possibilité/idée ou aviez-vous d’autres rêves/idées étant jeune ?
Thème 2 : Perception du métier (manières d’exercer et rapport aux élèves) 
Objectifs :
→ valeurs liées à leur métier (information transversale à tous les thèmes)  
→ méthode pour enseigner/ préparation des cours/ réception du cours 
→ rapport aux élèves/vision qu’ils ont d’eux (relation de confiance, de bien-être, de suivi, conflits...) + voir s’il voit les élèves comme des individus à part ou s’il les voit comme un groupe classe 
→ objectifs qu’ils veulent atteindre dans leur métier 
→ oppositions qu’ils peuvent avoir avec leurs collègues sur la perception du métier
→ moments déclencheurs de phases difficiles ou de moments d’épanouissement dans leur carrière 
Questions d'accroche : Depuis que vous pratiquez ce métier, quelle méthode adoptez-vous pour enseigner et est-ce que cette méthode à évoluer ? 
Questions : 
1) Qu’est ce qui vous motive à vous lever tous les matins ? 
2) A quoi pensez-vous quand vous préparez vos cours ?
3) Comment procédez vous pour donner envie aux élèves d’apprendre ? 
4) De quelle manière évaluez-vous ? 
5) Comment pourriez-vous décrire le lien que vous entretenez avec vos élèves ? Quelles sont vos relations ? 
6) Comment pensez-vous qu’ils vous voient ?
7) Qu’est-ce que vous souhaitez transmettre à vos élèves ?
8) Pour vous, quel est/sont votre/vos rôles en tant qu’enseignant ?
9) Quel est selon vous le plus gros du métier ? Ce qui est le plus important ?
10) Dans l’établissement, est-ce que beaucoup d’enseignants partagent votre vision du métier ? 
11) Avez-vous déjà pensé à arrêter ce métier ? Si oui, pourquoi ? 
12) Avez-vous une ou plusieurs anecdotes marquantes sur des moments de votre carrière à nous raconter ? (des moments déclencheurs) 
Thème 3 : La période de confinement 
Objectifs : 
→ adaptation ou non à la situation → manière qu’ils ont choisi pour exercer leur métier 
→ contact qu’ils entretenaient avec les élèves → inexistants ? récurrents ? 
→ sentiments personnels par rapport à cette période → mal-être ? démotivation ? 
→ principaux points négatifs et positifs qu’ils ont pu dégager
→ voir s’il y a des inquiétudes pour certains niveaux en particulier 
Question d’accroche : Lorsque les écoles ont été fermées, comment avez-vous vécu cette période professionnellement ? 
Questions : 
1. Quelle stratégie avez-vous choisi pour continuer à enseigner dans de telles circonstances ?
2. Aviez-vous des contacts réguliers avec vos élèves? Si oui, de quel genre étaient-ils ?
3. Comment avez-vous vécu le manque de contacts directs avec vos élèves ? 
4. Quels sont vos constats quant à l’enseignement à distance? Quelles sont les choses qui vous ont interpellé ? 
5. Quelles étaient vos plus grandes craintes/inquiétudes pour les élèves ? S’il ne l’évoquent pas, leur demander s’ils avaient des inquiétudes pour des niveaux en particulier 
6. Pour vous, quel était l’objectif principal qu’il fallait poursuivre lors du confinement ? 
7. Y-a-t-il eu, malgré ces circonstances, des points positifs ? Si oui, lesquels ? 
8. Pour les professeurs de terminales : Que pensez-vous du fait que les terminales de l’année dernière n'aient pas passé le bac ? 
Thème 4 : Le retour en présentiel 
Objectifs : 
→ savoir si pour eux c’est un retour à la normale ou une continuité de la crise sanitaire, avec une gestion de l’incertitude 
→ s’ils pensent que cette situation a fait évoluer le métier en général ou leur propre vision et pratiques
→ savoir s’ils ont vu des changements particuliers chez leurs élèves (retard, décrochage, augmentation des inégalités…) 
→ leurs relations avec les élèves ont-elles changées → rapprochement (discussions privées, demi-classes…) ou éloignement (comportements déviants, absences…) 
→ voir une nouvelle fois s’ils ont des inquiétudes particulières pour des niveaux 
→ sentiments personnels → motivation ? envie de continuer ou d’arrêter ? 
Question d’accroche : A la fin du premier confinement, le retour en classe a-t-il été selon vous, le synonyme d’un retour à la normale ?
Questions : 
1) Comment avez-vous vécu ce retour en classe ? 
2) Est-ce que ce confinement a bousculé votre vision ou vos pratiques professionnelles? → Avez-vous mis l’accent sur quelque chose en particulier (le but est de savoir s’ils ont adapté leur pratique à certains constats qu’ils ont pu faire) ? 
3) Avez-vous des inquiétudes particulières pour des niveaux ? (terminales pour le bac ou l’orientation, les secondes pour leur transition entre le collège et le lycée…) 
4) Que pensez-vous du système de demi-classes ? (seulement pour les enseignants de lycée)  
5) Avec un peu de recul, trouvez-vous que votre relation aux élèves a changé, depuis le confinement ? 
6) Socialement, comment pourriez-vous décrire l’impact du confinement sur les élèves ? Et qu’est-ce qui a causé cela ? (l’absence de sortie culturelle ou autres, l’absence de vraie relation, le masque …)
7) Scolairement, qu’est-ce qui a été selon vous le plus dramatique avec ce confinement?
8) Pour vous, sur la longue durée, quelles seront les conséquences de cela ?
9) Est-ce que ce confinement a impacté sur votre motivation ? Avez-vous eu envie d’arrêter ou au contraire de continuer ? 
10) Est-ce que vous pensez que le métier à évoluer ? (Positivement ou négativement?)
11) Trouvez-vous qu’avec le confinement, on a vu votre métier d’une nouvelle façon ? Si oui, de quelle manière ? 
12) Sentez-vous que le numérique peut devenir une menace ? 
13) Avez-vous senti que les gestes barrières étaient un problème lors du retour en classe ? Si oui pourquoi ? 
14) Avec du recul, est-ce que vous changeriez quelque chose dans votre façon d’enseigner s’il y avait un reconfinement, par rapport au précédent ? 
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agregmarlenebtn · 1 year
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vieuxblog · 4 years
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EDUCATION NATIONALE : SUJET PHILO « spécial confinement »
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Avant de commencer, j’inaugurerai ce billet de blog par une mise au point éthique :
- Tumblr est mort, vive Tumblr
- Je n’ai jamais mangé d’élèves de ma vie.
- Je ne fais pas partie des personnalités à suivre sur Twitter même si je ne parle essentiellement que de moi-même.
- Je suis professeur dans un lycée ZEP.  Certifiée. Pas agrégée. Une admissibilité qui m’a convaincue que le savoir institutionnel et formel n’était pas fait pour mon esprit retors aux figures imposées. A ce sujet, j’ai écrit une pièce de théâtre sur la crédibilité démesurée que confère un concours, véritable activateur de réflexes de classes et de hiérarchie. Elle est inachevée et je souhaite la terminer pour la faire publier. Entre temps, j’ai eu un enfant et le besoin de montrer au monde entier la production de mes petites crottes pour prouver que j’existe et que je suis intelligente s’est quelque peu tari. Au demeurant, j’ai des amis agrégés très sympas ;-) !
- J’aime mon métier mais il est loin de me définir et j’ai pour philosophie de vie de ne jamais laisser un travail me pourrir la vie. J’ai fait mienne cette Antienne : il faut travailler pour vivre mais non vivre pour travailler. « Mais chanter, rêver, rire, passer, être seul, être libre… ». L’hyper-activité corrélée à l’oisiveté paresseuse rendant possible des créations gratuites comme horizon indépassable !
- Question éducation et sécurité, je suis conservatrice de droite voire « populiste de droite » pour les gens de gauche.
- Pour le reste, je suis trop souverainiste pour des libéraux de droite et gauche.
- Sur le plan humain débarrassé de toutes considérations politiques, je ne suis pas du tout sectaire.
- Je ne fais pas véritablement partie d’un clan et d’une team. Mon côté anarchiste.
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                                        Maintenant, 
                                                                                  commençons,
Si comme l’écrit Annie Ernaux, ce temps de confinement est « un temps propice aux remises en cause, un temps pour désirer un autre monde », nous pouvons espérer un réel changement. Un nouveau logiciel serait alors disponible après cet épisode de pandémie avec recensement des erreurs du passé, garde-fous pour ne pas se retrouver dans l’impasse, réalisation concrète de nos espoirs.
C’est peut-être oublier un peu vite la pluralité des visions du monde qui caractérise l’humanité. Mais bon, prêtons-nous au jeu avec cet esprit caricatural qui va bien.
Si l’Education Nationale demande de plus en plus à ses profs de rendre des comptes, pourquoi ne demanderions-nous pas à l’Education Nationale de rendre les siens afin de regarder en face l’étendue de ses problèmes.
WARNING pour éviter les faux procès : Vous allez lire le point de vue d’une seule personne qui rend compte de situations rencontrées dans quelques établissements scolaires mais qui fait de ce cas particulier une généralité. Partons du principe que tout est biaisé !
Point numéro 1 : La question de l’intérêt individuel et de l’intérêt général
Le monde d’avant :
Le monde de l’éducation nationale a longtemps été préservé des logiques managériales. Or, depuis quelques années, rien ne va plus. Conscient d’être hors-jeu et différent du monde de l’entreprise, il a alors voulu absorber le pire de ce que le privé a pu expérimenter. Ce dernier s’est entre temps tourné vers d’autres pratiques, certains domaines du privé ont su réfléchir aux écueils du management « vieille école » tandis que l’éduc’ nat’ rend compte d’un retard assez pathétique en ne jurant que par lui. Quelles sont les traductions concrètes de cette idéologie managériale d’un autre âge ?
En premier lieu, le jargon pédagogique risible applaudi par des gens ennuyeux qui existent sans vivre, est un premier maillon de la chaîne. Quand on a décidé de vider l’école de sa substance fondamentale : apprendre, lire, écrire, compter sans circonvolutions ludiques destinées à des « apprenants autonomes et responsables », il fallait bien servir à quelque chose et proposer des alternatives : déconstruire l’essentiel pour créer des myriades d’initiatives accessoires.  Et le temps de l’innovation et de la pédagogie du projet fut ! En second lieu, l’individualisation des carrières structurée autour d’une valorisation du mérite personnel, pourtant totalement en trompe l’œil au vu de l’éclosion du nombre de lèche-culs sans personnalité, a fracturé un métier dont la concurrence entre ses employés était rare. Rare car sans fondement : quand on apprend que 2 et 2 font 4, faire mieux que les autres n’a guère de sens. Je ne renie pas le besoin de concurrence dans certains domaines mais avoir introduit cette notion au monde de l’éducation sans l’assumer vraiment en plus (là est peut-être le pire), c’est tellement con que je n’ai même pas envie de finir ma phrase. Ainsi, concomitamment à une mise en place d’un team building , de façade et parfaitement hypocrite - « RIEN DE MIEUX QUE LE TRAVAIL D’EQUIPE » nous disent les super-profs - on a assisté à la mise en avant d’une minorité très active et très visible dans les rectorats et les instances de direction, soutenue par l’autonomie des établissements pour prendre le pouvoir au détriment d’une majorité silencieuse, faisant le taf sans se vendre. On y est : le monde de l’éduc’ nat’ est devenu un biotope où l’individu qui sait le mieux se vendre peut être le mieux récompensé. L’éduc’ nat ‘ a importé dans son fonctionnement structurel la logique des gagnants et des perdants. Les premiers gagnant par beaucoup de vernis et les seconds perdant à cause d’une honnêteté malvenue. Les premiers sauvés par leur optimisme leibnizien, les seconds perdus par leur perception négative du monde. Or, dire que tout va bien confine ( !) à de la propagande. Et voilà venu le règne des méritants triomphants qui ont eu le talent de croire en une idéologie qui pense que faire apprendre la règle de 2 + 2 = 4 selon des méthodes guidées par des recherches pédagogiques innovantes aident à mieux apprendre. Et voilà venu le temps des profs « Apple » : une meilleure com’, un meilleur réseau, un meilleur emballage, une meilleure ergonomie etc. Et au milieu de tout ce paysage aussi désopilant que désolant, on a certains syndicats complices de ces agissements parfois eux-aussi plus obnubilés par leurs propres intérêts.
Le monde d’après :
« On ne saurait faire boire un âne s’il n’a pas soif »  mais ça, c’était avant les vertus didactiques qui ont montré l’étendue de leur réussite n’en déplaisent aux études montrant que la France a un système scolaire extrêmement inégalitaire où « un élève défavorisé français a cinq fois plus de risques d’être en difficulté en lecture qu’un élève d’un milieu social élevé. » et aux comparaisons entre les pratiques austères et chiantes des bons établissements avec les ressources inventives et ludiques des établissements dont les élèves cumulent des difficultés sociales et scolaires. (voir le point numéro 3)
Le besoin de reconnaissance de l’être humain étant infini, je suggère donc d’accentuer le mode de récompense des profs innovants par la mise en place par établissement d’une réunion hebdomadaire entre ces super-profs et leur hiérarchie pour s’auto-congratuler pendant une journée. Cela permettrait de laisser les autres profs se vautrer dans la médiocrité de leurs pratiques et de s’user un peu plus vite devant des classes difficiles. Pour le dire autrement, la majorité des autres profs qui se contentent d’enseigner et surtout de répondre aux attentes peu sexy des examens, pourraient rester à leur place sans faire d’ombre aux autres. Ainsi, en laissant aux profs « Apple » ne jurant que par le travail d’équipe mais pourtant incapables de travailler avec les autres, trop mus par la rigueur d’un intérêt général trop chiant et idéaliste, le soin de ne travailler qu’entre eux, le fayotage aura moins de raison d’être puisque la hiérarchie applaudira le talent de ces  gagnants ultra bosseurs, tous les jeudis en salle C450. Je suggère également et dans la logique de ce qui précède qu’on double ou triple les salaires des bons vendeurs de l’éduc’ nat’ ayant su se transformer grâce notamment à la pertinence de leur réseau et ce, via une grosse prime au mérite tout en baissant la paie des profs payés à rien foutre ou à se plaindre et à souligner une supposée absurdité de l’école publique française. Si l’on veut privatiser l’école, autant la privatiser comme il faut sans faire les choses à moitié. Les gens bons dans un domaine sont généralement plus payés que les autres. Valorisons les profs mielleux devant des proies faciles qui acteront leur (petite) puissance, choyons ceux qui savent ramener des subventions ou interroger leurs pratiques péda en s’auto-congratulant dans les internets.
Point numéro 2 : La magie du numérique
Le monde d’avant :
Il paraît que la performance éducative ne s’évalue plus par la réussite aux examens ni par la maitrise des fondamentaux (écrire sans faute d’orthographe ou de syntaxe, comprendre ce qu’on lit, écrire simplement mais efficacement et compter). Non, la performance, c’est avant tout une « aventure humaine », un lien tissé entre l’apprenant et le professeur et encore et toujours des inventivités techniques et didactiques. L’école numérique était déjà la marotte de beaucoup d’acteurs de l’éducation alors avec une période de pandémie, sa valeur ajoutée a triplé ! L’école numérique qui a désormais sa Délégation Académique (DANE) a bien compris que la génération YouTube allait kiffer la réalisation innovante de capsules vidéos trop ludiques faites par des profs motivants pour accrocher les jeunes. Pour ma part, je  m’y mets le jour où le bac comporte une épreuve en format YouTube. Et à ce moment là, je m’initierai au montage pour faire des vidéos sur Molière dans lesquelles j’arborerai des perruques multicolores, parfait mélange de l’ancien et du moderne, pour dire tout le bien ou le mal d’un de ses textes tout en balançant quelques formules drôles pour capter les décrocheurs scolaires. OUI PARCE QUE MOI AUSSI, SUIS PAS LA DERNIERE A RIGOLER ! La période est au grand oral, aux concours d’éloquence et pour sa, pas besoin de savoir parlé le francé ni de savoir argumenté. Il suffit de savoir comblé du vide par des formules creuse qui ne veules rien dir. La période est à la croyance que le nombre de vues est synonyme de qualité.  Un tweet très visible avec un grand nombre de RT ou un un post facebook très suivi ne doivent pas être mauvais puisqu’ils plaisent au plus grand nombre …
Il faut vivre avec son temps, madame ! (à dire avec la voix du préfet Lallement et en pensant à la scène mythique entre princesse Leia et DV)
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Il n’est donc pas du tout de bon aloi de pointer les failles, l’utilité réduite d’une école numérique ni le côté obscur de ce même numérique puisqu’il va sans dire que les mises en garde sont le fait de vieux cons dépassés en situation de faillite générationnelle et les expériences malheureuses ne sont que le fruit gâté d’une mauvaise relation entre le prof et ses classes. Les élèves déjà ingérables en présentiel à cause de la faute des mauvais profs qui devraient changer de métier pour se reconvertir en cueilleurs de fraises, s’amusent beaucoup dans l’espace virtuel qui confère une impunité encore plus grande qu’en classe. Et c’est dire !!!! Et bien, laissons les faire. Au moins, ils ne font pas partie des statistiques d’élèves en situation de décrochage puisqu’ils trollent une séance de cours. Et c’est le principal. Ce qui compte, c’est de rendre visible le 1% qui va bien et de cacher sous le tapis tout le reste. Pourtant, les élèves déjà largués en présentiel à cause de leurs mauvais profs, se retrouvent seuls et en perdition face au travail.  Envoyer un google doc peut s’avérer compliqué pour des élèves, même impossible pour ceux qui n’ont pas d’ordinateur chez eux. (J’ai une classe de seconde dont aucun élève ne m’a envoyé son travail sous un format word. C’est plutôt en mode « capture d’écran » souvent envoyée à l’envers. J’ignore si c’est par manque de matériel ou par méconnaissance des fondamentaux numériques. La fracture numérique ne toucherait donc pas que les personnes âgées ? Pourtant, cette année, nouvelle réforme oblige, tous les élèves de seconde ont une heure par semaine consacrée à la « science numérique et technologique »). Mais, tous ces cas qui viennent noircir le tableau contredisent les chiffres, infaillibles : seulement « 5 à 8% d’élèves perdus depuis le début du confinement » nous assure le ministre de l’éducation nationale.
Le monde d’après :
Ce même ministre prévoit « Des états généraux du numérique pour faire le point sur les enseignements positifs qu’on veut tirer de ce qui s’est passé ». Alors, mon petit doigt me dit qu’on ne dira pas que les élèves autonomes s’emparent des outils numériques avec aisance quand les élèves qui cumulent des lacunes et des conditions de travail plus difficiles sont à la traine avec l’école numérique et que les écarts déjà grands entre les deux profils s’agrandit fatalement. Non, on continuera à penser et créer les choses pour un public minoritaire afin de souligner la pertinence de la virtualité pédagogique. Et on continuera à accuser les profs. Facile mais habile. Quoique … Je suggère donc, si une pandémie venait à se reproduire, de choisir un super-prof  « Apple » par matière qui excelle dans la maitrise de la classe virtuelle, de l’autorité bienveillante et de la pédagogie positive affranchie de notes pour qu’il fasse classe à l’ensemble des élèves d’un établissement. Grosse prime à la clé. Pendant ce temps, mise en disponibilité  des autres profs (donc pas payés) occupés à aller ramasser des fruits, à prêter main forte aux agriculteurs, soignants et caissiers. Au moins, ces feignasses seront utiles vu qu’ils ne sont pas foutus d’utiliser les ressources originales et révolutionnaires de la ludification numérique pour motiver les élèves.
Point numéro 3 : Les difficultés scolaires des élèves dans les établissements ZEP ou moyens et le niveau des élèves des bons établissements publics et privés
Le monde d’avant :
« Les élèves ». Entité abstraite aussi absurde que « les français ». Il existe des établissements privés sous contrat ou d’autres publics mais assez prestigieux dans les grandes métropoles qui virent des élèves quand ces derniers ont 12-13 de moyenne. Il existe des établissements ZEP qui encouragent voire félicitent pour moins que ça. A partir de là, comment ne pas penser que le contrôle continu donne une vision complètement erronée d’un niveau d’élève. Un 12 à Janson De Sailly à Paris ou un 12 à Joliot Curie à Nanterre, c’est bel et bien le même chiffre. Pourtant, entre les deux,  il y a l’élitisme délirant qui fait face à la démagogie la plus sale. Dans les établissements ZEP, on demande aux profs, comme partout, de rendre des comptes sans en demander réellement aux élèves. Des professeurs sont passés maitres dans l’art de la survalorisation pour s’acheter la paix et des conditions d’exercice plus sereines et en accusent d’autres de saboter des élèves au prétexte qu’ils mettent de trop mauvaises notes. Pourtant, les mensonges démagogiques creusent les écarts déjà béants entre les différents profils socio-culturels des élèves en rendant les bons encore meilleurs et les moins bons encore plus mauvais. Or, laisser l’exigence et la rigueur, valeurs de réacs comme chacun sait, aux bons milieux sociaux, c’est lâche et in fine très éloigné d’une mission de service public. En outre, le niveau réel d’une majorité d’élèves moyens ou en difficulté contraste vivement avec les attentes d’un programme toujours pensé pour cette minorité de bons élèves. Pourtant, malgré ces disparités criantes, le programme est identique d’un établissement à un autre. Dans une telle situation, la surnotation a toute sa place. Et elle a le vent en poupe, la bougresse ! Mais cette falsification des notes ne suffit pas à masquer un niveau parfois dramatique dans les établissements qui agrègent des difficultés sociales et scolaires. Des élèves de 16 ans semblent déchiffrer quand ils lisent. Les textes écrits dans une langue autre que celle du 21ème siècle sont perçus comme écrits dans une langue étrangère et donnent lieu à des silences abattus. Ces textes incarnent de cruels miroirs tendus dans lesquels toutes les difficultés scolaires accumulées prennent forme. La transmission des bases méthodologiques pour affronter les épreuves du bac se heurte parfois à des murs d’incompréhension en dépit de la répétition qui fait partie du métier de prof. Les questions sur l’utilité de la connaissance et de la méthode pour être dans les clous d’un examen « à quoi ça sert de structurer, à quoi ça sert de savoir tout ça, à quoi ça sert de lire et d’argumenter, d’analyser, de développer etc » se posent encore au lycée général. Le nombre d’orientation par défaut augmente vu que le bac pro est devenu très sélectif et que les places sont chères. De plus, face aux difficultés rencontrées par beaucoup d’élèves, la charge de travail demandée est réduite et ce travail est parfois démesurément mâché par le corps enseignant consciencieux dans le but de faire réussir ses élèves.  A ce sujet, je suis très circonspecte à l’égard des « modules de soutien gratuits  » qui seront mis en place pendant les vacances d’été pour aider les élèves le plus en difficulté. Comment mobiliser pendant le temps sacré des grandes vacances des élèves qui n’ont jamais su car il n’ont jamais pu travailler correctement. Comment des élèves reproduisant année après année le même scénario des efforts trop irréguliers les inscriraient soudainement dans la durée ?
Dans le même temps, ça bosse dur dans les établissements dans la normale supérieure ! Sans forcément passer par des cours particuliers d’ailleurs. Ça bosse car depuis le primaire, l’environnement familial assure un suivi régulier de la « chose scolaire » et s’assure que les fondements sont bien cimentés.
Et, comble du comble, il n’est pas rare d’appeler des profs de ZEP pour faire passer les oraux du bac français dans de très bons établissements. Forcément, ils sont totalement surpris par un tel niveau et les notes tutoient les cimes. La reproduction sociale est assurée. D’ailleurs, elle n’a même pas besoin du concours du prof habitué à surnoter pour se pérenniser. A côté, le candidat du lycée moyen ou ZEP qui n’a pas travaillé et ce, depuis des années d’école où, en souffrance, il traine ses lacunes comme un terrible boulet dévalorisant, a des difficultés d’expression, ne connaît aucune notion, il a 6 voire 7 s’il est de bonne volonté. C’est rare de descendre en dessous de 5. Et finalement, un 7/20 c’est bien payé à côté du tueur dont la prestation surpasse le 20/20.
Bref, les exigences des programmes restent inchangées. Les épreuves de français restent nationales. Seuls les critères de notation sont pensés pour éviter les taules et masquer l’inégalitaire système scolaire français.
En BTS, c’est guère mieux. L’épreuve de culture générale demande des capacités de raisonnement loin d’être évidentes et c’est la même depuis 30 ans. Entre temps, le recrutement des élèves a changé.  Plutôt que d’adapter l’épreuve aux nouveaux profils d’étudiants, on préfère réduire les critères de notation pour éviter des cartons. Ne pas descendre en dessous de 7-8/20 sauf dans le cas de copies résiduelles quasi vides. Un 8 coef 2 est largement rattrapable. Pourtant, la copie cumule une expression extrêmement fautive, une compréhension souvent hasardeuse des documents, une mauvaise utilisation de la méthode, pas encore acquise au bout d’un cycle de deux ans d’étude, des arguments creux voire des contre-sens.
Le monde d’après :
Je suggère d’assumer la surnotation et la démagogie. Ainsi, on ne se voilera plus la face. Les statistiques seront bonnes pour quasiment tous les élèves d’un établissement ZEP et les 10% de bons élèves de ces mêmes établissements seront également gagnants puisqu’ils verront eux aussi augmenter leurs notes. Parmi ces 10%, 2% accèderont à des grandes écoles ou à des prépas et deviendront la preuve que non, le niveau ne baisse pas et que oui, grâce au travail d’équipe des profs Apple, on peut parvenir à faire réussir des élèves issus de milieux défavorisés. Les congratulations, les quelques likes, RT ou nombres de vues sur les réseaux sociaux suffiront à étouffer les voix dissonantes, sortes de visiteurs occidentaux dénonçant après coup, la propagande d’un kolkhoze soviétique qui a pourtant montré que tout allait pour le mieux. Enfin, on pourra institutionnaliser la pratique du quizz interactif et les projets déconnectés des attentes du bac. On forme des citoyens et pas des machines à examen ! On ne descendra plus en dessous de 9/20. On « cultivera une attitude d’apprentissage serein ».
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