#ou l'histoire du garçon oublié
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haveyoureadthisfanfic · 1 month ago
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Summary [machine translated from French]: On October 31, Harry Potter defeated the Dark Lord, but Dumbledore mistakenly declared his little brother, Matthew Potter, to be the true Chosen One. This misunderstanding would change his life dramatically, and the boy who should have been the one crowned with glory became the one no one cared about.
Author: Wildside
Note from submitter: Crossover with the French revolution from Real Life The author is a literal history teacher <3
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pauline-lewis · 4 months ago
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Tout est jazz ! - Lili Grün
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Ces jours-ci je fais une petite pause de la rentrée littéraire pour lire ces romans qui me font de l'œil depuis quelques semaines. Je les entends m'appeler quand je passe près de cette pile de livres au fond de mon bureau qui menace de s'effondrer. J'ai donc rattrapé Tout est Jazz ! de Lili Grün (paru aux éditions du Typhon traduit par Sylvaine Duclos), intriguée par son titre, par sa magnifique couverture, par les liens que son sujet imposait dans mon esprit (Berlin, cabaret, années 20/30 >> Bob Fosse) mais aussi par l'histoire de son autrice, une actrice née à Vienne en 1904 dans une famille juive, installée à Berlin, poussée à l'écriture par une tuberculose qui la cloue au lit, saluée par la critique, déportée et assassinée en 1942, redécouverte en 2009 au hasard d'une brocante.          Dans Tout est Jazz !, Lili Grün s'inspire de son expérience de la scène pour raconter la précarité d'une vie d'actrice. Alors qu'elle va de petit rôle en petit rôle, la narratrice Elli décide avec d'autres camarades d'infortune de monter un cabaret, le Jazz. Certains soirs, après avoir chanté et joué, elle rejoint son amant Robert, un garçon pénible incapable de la soutenir. Tout est Jazz ! est tout entier travaillé par le tiraillement entre effervescence et désespoir. Les soirées exaltantes sous les applaudissements du public, décrites avec précision et force, sont oubliées au petit matin quand il faut payer sa logeuse et trouver de quoi manger. J'y ai trouvé quelque chose de très contemporain, déjà dans cet épuisement à devoir enchaîner les jobs pour s'en sortir, mais aussi dans les réflexions sur l'amitié féminine, sur les rivalités forcées par le regard patriarcal et sur le rapport profondément décevant à ces hommes qui veulent faire d'Elli une muse ou une femme "respectable". L'énergie de ce court roman est telle que je l'ai lu d'une traite, collée tout contre les émotions de son héroïne, Elli, galvanisée par cet espoir illusoire et contagieux qui ne la quitte jamais.           Et puis le roman se termine par une phrase vraiment géniale qui m'a fait rire. Et comme je ne vous la répèterai pas, vous n'avez plus qu'à le lire pour la découvrir par vous-même !
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thewindieversearchives · 2 years ago
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smoke signals
À l'origine, ce court texte est un devoir d'écriture créative pour mon cours d'anglais. Le thème était d'écrire un "stream of consciousness" et moi, forcément, j'ai sauté sur l'occasion ! Comme il a été écrit en anglais, je vous mets d'abord la traduction VF que j'ai écrite après coup, puis à la fin la VO.
Contexte de l'histoire : post-Simon Says, quand Simon a rejoint sa sœur à New York après avoir fugué de chez ses parents. C'est la scène que Simon évoque dans Run Away, au moment où Hart tombe sur une photo de lui avec les cheveux rasés.
Enjoy<3
☆☆☆
S’enfuir est une chose, mais oublier ce qu’on a laissé derrière nous en est une autre. Et ensuite, il faut aussi penser à quoi garder de sa vie d’avant, et ce qu’il faut abandonner — tel était le combat intérieur de Simon. Des mots du passé viennent et repartent, de faibles sensations et des souvenirs s’assemblent : des mains qui se touchent et un cœur battant ; une voix qui pleure “ne t’en vas pas”, et la réponse de Simon : “Je dois le faire.”
“Mais est-ce que je le devais vraiment ?” pensa Simon, ses mains agrippant la céramique immaculée du lavabo, aussi blanche que son visage. “Était-ce la bonne décision ?” Une chose était certaine : Simon savait que ce n’était pas la bonne décision, ni la meilleure qu’il aurait pu prendre. Ça, il l’avait clairement compris en arrivant dans l’appartement de sa grande sœur et en pensant : “Je ne suis pas plus heureux que quand je suis parti.”
Ce qui le guidait dans chacune de ses décisions, c’était le bonheur. Depuis son adolescence, sa soif de vivre se faisait de plus en plus forte — il voulait être heureux, mais ne savait ni comment ni pourquoi il ne l’était pas de base. C’est quoi, être heureux ? Quand Mugi lui avait dit “Je veux être heureux,” qu'avait-t-il pu bien vouloir dire ? Simon pensait qu’il aurait eu réponse à toutes ses questions, avec le temps. Mais ce n’était pas le cas.
Il était maintenant dans une salle de bain qu’il connaissait, une salle de bain qu’il avait oubliée et à laquelle il apprenait à s’habituer à nouveau depuis les six derniers mois. Il n’arrivait pas à reconnaître la personne qui lui faisait face dans le miroir ; il était passé de garçon à homme en peu de temps, et il avait l’impression que le corps qui lui servait de maison n’était plus le sien. Car si son âme avait évolué, ce n’était pas le cas de son corps, qui ressemblait toujours à celui d’un lui du passé — celui qu’il avait voulu laisser derrière lui dans l'Illinois, dans sa chambre d’adolescent abandonnée. Mais il l’avait suivi jusqu’ici. Et l’observer — s’observer lui-même — s’avérait être un défi trop compliqué pour être possiblement supportable. Il n’aimait pas son corps, n’aimait pas celui qu’il était devenu, ou plutôt, celui qu’il était encore.
Il ne faisait pas grand-chose, ici, fixait seulement ce reflet étrange. Il n’arrivait pas à se souvenir de ce qu’il avait voulu faire en entrant dans la salle de bain solitaire. En fait, peut-être que la solitude était ce qui l’avait attiré ici. C’était pour quoi il était connu, après tout : le garçon solitaire qui avait quand même réussi à se faire des amis sur le chemin, seulement pour les laisser partir à la fin. Voilà ce qu’il était : seul, qu’il le veuille ou non. La même chose pouvait s’appliquer à la salle de bain. Simon savait qu’il serait en sécurité ici parce que personne ne viendrait le chercher. Dans une salle de bain, on nous laisse tranquille. Par contre, il n’avait pas prévu que des pensées intrusives lui tiendraient compagnie. En y réfléchissant, il aurait dû l’anticiper. Mais qui verrait dans son reflet un ennemi ?
Il n’était pas plus heureux. Il était parti pour cette raison, avait laissé derrière lui de mauvaises comme de bonnes choses ; amis, familles, ennemis, véritables et imaginaires ; et n’avait pas réussi à accomplir ce qui le faisait tenir depuis l’année dernière : aller mieux.
Sa psy lui a pourtant dit que ce n’était pas quelque chose d’instantané. On ne pouvait pas claquer des doigts et Être Heureux. Mais cela voulait dire que la promesse qu’il avait silencieusement faite à Mugi ne pourrait pas être tenue : il avait promis que retourner dans sa ville natale, à New York, était l’élément clé pour aller mieux. Mais ce n’était pas le cas. Donc que devait-il faire, maintenant ? Que faire d’une âme vagabonde dans un corps obsolète ?
Il y avait ce jeu auquel Simon jouait au lycée — enfin, ce n’était pas vraiment un jeu, plutôt une chose qu’il faisait pour ne pas devenir fou, pour s’assurer qu’il était réel et ne vivait pas à l'intérieur d’un rêve. Il faisait la liste de choses dont il était certain : il disait son nom, son âge et en quelle classe il était. La dernière fois qu’il y avait joué, il avait ajouté qu’il ne savait pas s’il était heureux et s’il le serait un jour. S’il y jouait de nouveau, alors les résultats donneraient quelque chose comme : “Mon nom est Simon Aviv Drew, j’ai 19 ans et je suis sérieusement en train de me demander si je ne vais pas finir par abandonner ma première année d’université. Oh, et je ne sais pas ce qui ne va pas chez moi, mais dans tous les cas, je n’ai pas l’air d’être capable d’aller mieux.”
Son visage était le problème. Oui, voilà ce que c’était. (Agenouille-toi. Ouvre le tiroir. Trouve le rasoir électrique de Jake.) Son cerveau l’était aussi, mais ça, il ne pouvait pas y faire grand chose. Ça devrait attendre son prochain rendez-vous chez le psy. Mais son corps, ça, il pouvait le changer.
Du bleu apparut dans le miroir — c’était ses cheveux, teints bleu électrique, le plus flagrant souvenir du garçon rebelle qu’il avait été. “Ça, ça doit partir,” pensa Simon. Et à ce moment-là, juste là, il pourrait se sentir mieux.
Il se demanda ce que Mugi et ses vieux amis penseraient s’ils le voyaient sans ses cheveux bleus. Après tout, aussi futile que cela puisse paraître, ces cheveux étaient ce qui les avaient liés. Il se souvenait bien de Akane lui disant simplement “J’aime bien tes cheveux. T’as l’air cool.” Et même si ce n’était pas beaucoup, ce fut assez pour démarrer leur amitié. (Un bouton. Click. Un bourdonnement doux.) Puis l’amitié devint une famille de cœur et la famille de cœur de bons souvenirs.
Et maintenant qu’il avait perdu ce qui s’était approché le plus du bonheur — en surmontant les épreuves de la vie avec ses amis —, Simon n’avait plus rien qui le faisait s’attacher à ces cheveux décolorés jusqu’à en devenir de la paille. Peut-être qu’après ça, il ressemblerait à quelqu'un d’autre ; au nouveau lui, au lui heureux.
Il passa le rasoir sur son crâne. De douces touffes de cheveux tombèrent. Un autre bourdonnement. Du bleu électrique couvrant un blanc pur. Puis le rasoir fut posé, la caméra d’un téléphone activée, et avec un clic, Simon immortalisa le nouveau lui.
Pour les souvenirs. Il sourit. Tout pour les souvenirs.
☆☆☆
It is one thing to run away, but another to forget about the things you left behind. But then, you also need to think about what to keep from your old life, and what to let go of —so was Simon’s struggle. Old words come and go, feeble feelings and memories combine with one another: the touch of a hand and the beating of a heart; a voice that cries ‘don’t go,’ and Simon’s answer: ‘I have to.’
‘Did I, though?’ Simon thought, hands clutching the immaculate ceramic of the sink, as white as his face, ‘was it the right decision?’ One thing was certain: Simon knew it wasn’t right, nor was it the best decision he could have made. That he had understood quite clearly when stepping into his older sister’s apartment and thinking ‘I’m not happier than when I left.’
Happiness was what drove him through his every decision. Since a teenager, his hunger for life grew stronger and stronger —he wanted to be happy but didn’t know how or why he wasn’t in the first place. What was it to be happy? When M. told him ‘I want to be happy,’ what had he meant? Simon thought he would have found it all out by now. But he hadn’t. 
He was now in a bathroom he used to know, one he had forgotten for years and learned to get used to again for the past six months. He couldn’t recognize the person facing him in the mirror; he had grown from boy to man only in a few months, and he felt like the body which served as a home wasn’t his own anymore. For if his soul had evolved, his body hadn’t, and still resembled the one from his old self —the one he had meant to leave behind in Illinois, in his abandoned childhood bedroom. But it had followed him here. And looking at it —at himself— proved too much a challenge to possibly be bearable. He didn’t like his body, didn’t like who he had become, or rather, the one he still was. 
He wasn’t doing much here, only staring at this odd reflection. He couldn’t remember what he had meant to do by stepping into the lonely bathroom. Maybe loneliness was what had drawn him there in the first place. That’s what he was known for, after all: the lonely kid who had still managed to get friends along the way, only to let them go in the end. That’s what he was: lonely, whether he liked it or not. The same thing applied to the bathroom. Simon knew he’d be safe in there because no one would come for him. In a bathroom, you are left alone. However, he hadn’t planned that intrusive thoughts would keep him company. Come to think of it, he should have anticipated it. But then again, who would’ve thought of their reflection in a mirror as an enemy?
He wasn’t happier. He had left for this exact reason, left bad and good things alike behind; friends, family, and foes, real and imaginary; and failed to accomplish what had kept him standing for the past year: getting better. 
His psychiatrist told him it wasn’t an instant process. You could not snap your fingers and Be Happy. But that meant that the promise he silently made to M. couldn’t be kept: he had promised that going back to his hometown, to New York, would be the key to getting better. But it wasn’t. So what was he supposed to do, now? What to make of a wandering soul in an out-of-date body?
There was this game Simon used to play in high school —well, it was merely a game, and much more of a thing he used to do to keep himself sane, to know that he was real and not living inside a dream. He used to list things he was sure of: he said his name, age and what grade he was in. The last time he played it, he added that he didn’t know if he was happy, and wondered if he would ever be. If he played that game again, then the results would go along the lines of: ‘My name is Simon Aviv Drew, I’m nineteen and seriously wondering if I’m going to end up a freshman year college dropout. Oh, and I don't know what is wrong with me, but in any case, I don’t seem to be able to get better.’
His face was the problem. Yes, that’s what it was. (Get on your knees. Open the drawer. Find J’s electric shaver.) His mind was too, but that he couldn’t do much about. That was something to get around during his next therapy appointment. But his body, that he could change.
Blue flashed in the mirror —that was his hair, dyed electric blue, the most flagrant memory of the rebellious kid he used to be. ‘This needs to go,’ Simon thought, ‘it has to.’ And right then, then, he’d feel better. 
He wondered what M. and his old friends would think if they ever saw him without his blue hair. After all, as futile as it was, this hair was what had linked them together. He remembered A. simply saying ‘I like your hair. You look cool.’ And though it wasn't much, it was enough to start the friendship. (One button. Click. A soft buzz.) Then friendship turned into found family and found family to sound memories. 
And now that he had lost what had been the closest to happiness —getting through life with his friends, that is—, Simon didn’t have anything left to make him hold on to that dyed and bleached to crisps hair. Maybe then he’d look like someone else; like his new self, his happy self. 
He passed the shaver on his head. Soft tufts of hair fell down. Another buzz. Electric blue covering pure white. Then the shaver was put down, the phone’s camera was activated, and with a click, Simon immortalised his new self. 
All for the memories. He smiled. All for the memories. 
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beatlesonline-blog · 2 years ago
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clhook · 4 years ago
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Instant Bibliothécaire tome 2 - les bds
Je lis beaucoup de bd en ce moment mais voici mes préférées de l’année !
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Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin d’Emilie Plateau : “ Prenez une profonde inspiration. Vous voici à présent dans la peau de Claudette Colvin, une adolescente noire de 15 ans qui vit dans l'Alabama des années 1950. Depuis votre plus tendre enfance, vous savez que blancs et noirs doivent vivre séparés sous peine de poison ou de mort. Mais aujourd'hui, vous allez changer l'histoire...”
C’est l’histoire de la vie d’une jeune fille noire qui a refusé de se lever dans un bus, avant Rosa Parks, et qui a donc lancé le mouvement de protestation mais elle a été vite oubliée. Très intéressant même si j’ai moins aimé la forme
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La série Les cavaliers de l’apocadispe  de Libon : “Trois cavaliers sans peur (sauf pour un) et sans reproche (sauf pour le même) partageant le même objectif : s'amuser le plus possible en se faisant gronder le moins possible. Et pour cela, ils peuvent compter sur leur imagination, leur détermination et une bonne part de malchance ! Aucun commun des mortels ne survivrait longtemps dans les aventures des cavaliers de l'apocadispe qui se prennent régulièrement des gamelles mémorables ! Ca commence par un simple cours en classe, une visite au musée, une balade en forêt ou un voyage en car... et tout devient très vite hors contrôle !”
Ultra drôle, mes collègues ont moins aimé mais je me bidonnais à chaque page
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Sous les bouclettes de Mélaka :  “ Un jour, Gudule est tombée malade. Sa fille l'a accompagnée dans cette épreuve et raconte ce qu'elle a vécu dans un roman graphique riche et poignant, où elle donne à voir qui était l'étonnante femme sous les bouclettes. C'est l'histoire d'une vie. La vie de Gudule. Enfant rebelle, femme d'Arts et de Lettres, personnalité engagée, gaffeuse rigolote et attachante, elle se révèle à travers les petits moments de honte qui ont parsemé sa vie. À la fois témoignage et hommage, Mélaka livre un récit bouleversant où elle raconte les tracas médicaux, le déclin et le chagrin avec beaucoup de tendresse et de dérision.”
J’adorais la bibliothécaire de Gudule quand j’étais petite. Au-delà de l’aspect “personne célèbre”, cette bd est universelle, c’est très émouvant, triste et drôle aussi.
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La série Aubépine de Karensac et Thom Pico :  “ Aubépine était bien tranquille à la ville, et voilà que ses parents déménagent dans un trou paumé à la montagne. Tout ça parce que sa mère doit sauver les environs d'une dévastatrice migration d'oiseaux géants. C'est un été bien morne : il n'y a rien dans le coin ! À part peut-être une vieille bergère mystérieuse et ses chiens laineux, des monstres et un génie saligaud ! Aubépine ne va pas s'ennuyer finalement...”
Très drôle et mignon, j’adore les dessins de Karensac, ça m’a fait penser un peu à Hilda et à Gravity Falls
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La série Bergères Guerrières de Jonathan Garnier : “L'aventure, ce n'est pas que pour les garçons ! Voilà maintenant dix ans que les hommes du village sont partis, mobilisés de force pour la Grande Guerre. Dix ans qu'ils ont laissé femmes, enfants et anciens pour un conflit loin de chez eux... La jeune Molly est heureuse car elle peut enfin commencer l'entrainement pour tenter d'entrer dans l'ordre prestigieux des Bergères guerrières : un groupe de femmes choisies parmi les plus braves, pour protéger les troupeaux mais aussi le village ! Pour faire face aux nombreuses épreuves qui l'attendent, Molly pourra compter, en plus de son courage, sur Barbe Noire, son bouc de combat, mais également sur l'amitié de Liam, le petit paysan qui rêve aussi de devenir Bergère guerrière - même si ce n'est réservé qu'aux filles...”
Le titre !!!! Les dessins !!! Les animaux !!! J’aime absolument TOUT
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Les quatre soeurs : 4 saisons de Malika Ferdjoukh :  “Charlie, en bonne aînée, veille sur ses quatre cadettes. Bien que leurs parents soient morts dans un accident de voiture, la vie continue pour elles. Enid (8 ans et demi), Hortense (11 ans et demi), Bettina (14 ans) et Geneviève (16 ans) font face aux petits et grands tracas de la vie : une chaudière capricieuse, les visites de tante Lucrèce qui signe chaque mois le chèque de pension, l'école, les courses, deux chats...sans oublier les fantômes des parents, qui ont la mauvaise habitude d'apparaître lorsqu'on les attend le moins, dans les costumes les plus variés ! Heureusement, il y a Basile, l'amoureux de Charlie, et tous les amis qui gravitent autour de cette famille pas comme les autres...”
Vraiment une de mes histoires préférées depuis toujours, je lisais ça dans Je Bouquine quand j’étais ado, j’adore (Geneviève ma pref forever)
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Ce n’est pas toi que j’attendais de Fabien Toulmé :  “Dans la vie d'un couple, la naissance d'un enfant handicapé est un ouragan, une tempête. Quand sa petite fille naît porteuse d'une trisomie non dépistée, la vie de Fabien s'écroule. De la colère au rejet, de l'acceptation à l'amour, l'auteur raconte cette découverte de la différence. Un témoignage poignant qui mêle avec délicatesse émotion, douceur et humour.”
Très beau et aussi drôle et tendre
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Fun Home d’Alison Bechdel :  “ Secrets de famille, déchirures cachées, enfance gothique, anxiétés sexuelles et grande littérature. Une autobiographie familiale à l'humour sombre et à la lucidité éblouissante... Bruce Bechdel enseigne l'anglais dans une petite ville de Pennsylvanie tout en dirigeant le "Fun Home", le salon funéraire familial. Sa sensibilité, sa passion des livres, son raffinement s'expriment tant dans l'embaumement des corps que dans la restauration obsessionnelle de sa maison et la dictature esthétique à laquelle il soumet sa femme et ses trois enfants. La jeunesse d'Alison, sa fille, est envahie par l'ombre de ce père aux secrets brûlants, ogre des sentiments à la fois distant et infiniment proche. Elle découvre en même temps sa propre homosexualité et celle, soigneusement cachée, de ce tyran charmant, inconséquent et tourmenté, dont la mort brutale à 44 ans a tout d'un suicide.”
Très très très intéressant
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La série Shi de Zidrou :  “ Deux femmes contre un empire ! Pour cacher un scandale qui pourrait nuire à la prestigieuse Exposition universelle, le cadavre d'un nourrisson est enterré dans les jardins du lieu qui accueille cet événement. Deux femmes, une noble anglaise et une Japonaise, la mère de l'enfant, partent en croisade contre l'Empire britannique pour élucider ce crime. Entre société secrète et manipulation corruptrice, les deux jeunes femmes que rien ne lie vont s'unir pour exposer la face cachée d'une machination infernale.”
Des femmes qui se vengent de la société ? en tuant des hommes dégoûtants ? que demande le peuple
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fallenrazziel · 5 years ago
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Les Chroniques de Livaï #465 ~ LA LIBERTE COMMENCE OU FINIT L'IGNORANCE (mars 846) Nadja Rosewitha
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
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Je me sens si petite ici, cette ville gigantesque m'écrase avec tous ses bâtiments massifs qui cachent même le soleil... On sent qu'il y a ici un raffinement qu'on ne retrouve que partiellement dans les autres villes du Mur Rose. Les gens qui vivent à Mitras sont très riches et sont plus préoccupés par la beauté des lieux que par leur commodité. C'est à qui aura l'habitation la plus impressionnante et décorée... C'est vrai que cette vision nous change de notre quotidien !
Erd et Gunther n'ont pas cessé de tout regarder avec des yeux exorbités, commentant tout ce qu'ils voyaient, en restant toujours collés l'un à l'autre comme s'il avait peur d'être séparés. Je suis restée en arrière avec Claus, tandis que le caporal nous menait dans les rues, les mains dans les poches. Il semble à première vue à son aise ici mais je sais qu'il surveille tous les coins de rue.
Il a insisté pour que nous portions des tenues civiles afin de ne pas nous faire remarquer. Officiellement, c'est parce qu'il ne veut pas être dérangé durant notre excursion par des adorateurs curieux, mais il est possible que la vraie raison soit d'ordre sécuritaire. Je crois que le bataillon n'est pas très apprécié par nombre de nobles, on ne voudrait peut-être pas nous voir traîner ici sans raison.
Claus n'hésite pas à me montrer et me parler des monuments qu'il connaît. C'est vrai, tu as reçu une médaille dans la capitale. Tu as dû être fier ce jour-là. Il me confie qu'en vérité il n'a surtout vu que le palais, mais il a tout scruté avec attention durant le voyage en diligence. Tu ne nous as jamais raconté comment c'était ce jour-là, je veux dire, la Chute... Tu y as combattu, n'est-ce pas ? Il était à la forteresse quand les titans ont attaqué ; une vigie les a vus arriver de loin, se dirigeant droit sur le QG, ce qui a laissé aux explorateurs le temps de prendre la fuite en emportant les choses les plus importantes. Il a même tiré l'épée aux côtés d'Erwin Smith, qui n'était pas encore major à ce moment-là.
J'aimerais vraiment que tu m'en parles un jour. Il me le promet, mais aujourd'hui, nous nous promenons en groupe en essayant de ne pas ressasser les mauvais souvenirs, alors autant rester dans l'ambiance ! Le caporal nous a fait faire le tour de la ville en longeant l'enceinte externe, pas trop rapidement ; puis nous avons visité le musée, ce qui nous a pris la matinée. J'ai faim, pas vous ? Les garçons approuvent et me laissent l'honneur de choisir où je veux manger. Ah ? pourquoi moi ? Bon d'accord, mais vous savez je ne connais aucun établissement ici. Ils m'assurent qu'ils accepteront mon choix et si c'est mauvais, et bien, ils feront bonne figure ; ça ne peut pas être pire que le vulgaire ordinaire des militaire ! C'est vrai ! Dans ce cas... allons par ici, je crois avoir vu quelque chose !
J'emmène tout le monde dans une direction, et le caporal accepte de se laisser mener. Il marche à côté de moi sans rien dire, comme s'ils préférait nous écouter discuter plutôt que de participer. C'était vraiment une bonne idée, caporal ! Cette ville est fascinante et je me demande comment on a pu la construire en seulement cent ans, c'est incroyable ! Il rétorque que ce n'était pas vraiment son idée mais que si ça nous plaît, c'est l'essentiel. Vous êtes si prévenant et gentil ! Je vois du coin de l'oeil Claus qui tire la langue comme s'il était dégoûté mais je ne le reprends pas. Regardez, c'est là-bas. Je crois qu'on doit bien y manger. J'espère que ce n'est pas trop cher...
Tandis que je bifurque vers le restaurant, je me rends compte que le caporal ne suit pas le mouvement. Il demeure figé, la tête tournée sur le côté, et tous les autres s'immobilisent aussi pour le regarder. Il semble fixé sur un escalier qui s'enfonce apparemment sous la capitale et n'en détache pas les yeux, même quand je l'interpelle. Caporal ? Qu'est-ce qu'il y a, là-bas ? Ca m'a l'air sinistre...
Il répond que ça l'est, et sans doute plus encore que je ne l'imagine. Vous voulez dire que ?... Oh... J'hésite à lui demander de préciser, car je me rappelle alors les quelques articles de journaux que j'ai lus à son sujet... Ce serait donc vrai ? Je n'imagine pas un seul instant qu'il me donnera une confirmation ; ceux qui savent la vérité doivent être très privilégiés, je suppose...
Venez, caporal, je suis sûre qu'on mange très bien là-bas ! Je n'ose pas le tirer par le bras ou l'épaule, ce serait incorrect, mais il finit par se détourner pour nous suivre. Après le repas, nous irons à votre salon de thé ; ce sera parfait pour une collation d'après-midi ! Erd et Gunther courent vers la porte et jettent un oeil au menu à l'entrée. Ils ne feront pas leurs difficiles, même maman dit qu'elle n'a jamais eu de problème à leur faire la cuisine, haha !
Je regarde également et retiens quelques plat que je trouve appétissants. Bon, et bien, nous entrons ? Gunther ouvre la porte devant moi et me fais entrer en première. Sa galanterie me touche beaucoup après avoir supporté son éloignement momentané. Je me suis sans doute fait des idées, apparemment, rien n'a changé. Je suis soulagée... Sitôt entrés, nous sommes accueillis par un serveur habillé de façon impeccable qui nous mène à une table pour cinq. C'est un peu intimidant mais je suppose que cela n'arrivera que rarement dans nos vies, autant en profiter !
On nous débarrasse de nos manteaux et nous nous installons. Je me retrouve entre Claus et Gunther, tandis que Erd et le caporal se placent sur la banquette d'en face. Je me sens étrangement... protégée entre eux deux ; la même bienveillance à mon égard, à leur manière personnelle. Gunther me demande si je suis bien installée, et Claus si je ne suis pas trop serrée. Mais non, c'est parfait ! Le caporal passe la main sous la table, puis regarde les couverts avec attention ; c'est son rituel habituel, nous le connaissons par coeur. Apparemment, tout est propre, donc nous pouvons commander ? Le caporal approuve et nous prenons nos cartes.
Il y a tellement de plats différents ! Je n'en connais pas la moitié mais je me sens aventureuse aujourd'hui. Je me décide pour un plat de poisson, tandis que les garçons se jettent sur la viande. Elle doit être de qualité, pas comme celle qu'on a une fois par semaine. En voyant cette profusion, je ne peux m'empêcher de penser à ceux qui ont faim dans le Mur Rose, et ce paradoxe me coupe l'appétit une minute. Mais... ce n'est pas une raison pour se priver, ne rien manger n'arrangera rien pour les autres ! Le caporal se laisse tenter par un plat en sauce, mais qui semble peu protéiné. Ce n'est pas un gros mangeur de toute façon.
Nous annonçons nos choix au serveur, qui repart en cuisine. Il nous laisse des friandises à grignoter en attendant. Je n'aurais jamais pensé manger dans un tel endroit. Quand j'étais dans la garnison, je n'ai jamais eu l'occasion de venir à Mitras. L'établissement a de jolis rideaux roses, des chaises et des banquettes rembourrées, des lustres au plafond, des nappes bien blanches sans aucun trou... C'est vraiment un autre monde.
Je ne pourrais jamais y emmener maman et Mariele, seuls les militaires et les nobles peuvent y circuler... C'est si dommage... Je devrais aller les voir plus souvent, elles me manquent...
Tandis que je suis plongée dans mes pensées, Gunther me demande quel jour on est. Pourquoi cette question, c'est important ? "Très", il me répond, et je surprends même un sourire discret sur les lèvres du caporal. Que se passe-t-il ? Le jour qu'on est... attendez... Je crois que...
Et tout à coup, ça me revient. Je n'y pense plus guère depuis que je suis dans l'armée, mais... oui, je crois savoir ! Vous...  vous y avez pensé alors que même moi j'ai oublié ?
Erd et Gunther rigolent ensemble au-dessus de la table, et Claus reste silencieux sans rien comprendre. J'entends le caporal murmurer "aah, les jeunes..." tout en buvant un peu dans son verre d'eau, et je me rends compte alors que tout était planifié ! Vous avez fait ça pour moi ? Claus lève les bras en affirmant qu'il était pas au courant et foudroie tout le monde du regard. Cette excursion est donc un cadeau d'anniversaire, caporal ? En quelque sorte, qu'il répond. Oh, merci, c'est vraiment généreux de prendre de votre temps pour ça mais ce n'était pas la peine.
Gunther pose sa tête sur mon épaule et je sens une douce chaleur m'envahir. Je le vois sortir de sa poche une boîte, de la taille de sa paume. J'ai le coeur qui bat très vite... Erd est fixé sur moi, lui aussi, et la pièce se met à tourner un peu... Qu'est-ce qu'il y a dans cette boîte ? Claus tend le cou pour voir, et Gunther la pose sur la table devant moi. Un cadeau de toute la famille, lui compris. Je suis sûre que ça a coûté une fortune, je suis gênée... mais... par sainte Maria...
Pendant une minute entière, j'imagine dans cette boîte une bague de fiançailles, toute simple mais si précieuse... J'oublie Erd et Claus et regarde Gunther droit dans les yeux en l'imaginant à mon bras... Mais je reviens vite à la réalité quand Erd m'exhorte à ouvrir la boîte. Oui, d'accord, mais laisse-moi rêver un peu. Car je sens que ce n'est rien de ce que j'imagine.
Je soulève le couvercle et découvre sur un fin velours rouge un pendentif au bout d'une chaîne. Je le soulève délicatement et il scintille un moment à la lumière. Il est en forme de coeur stylisé et je le devine creux. J'ouvre le coeur et dedans se trouvent deux mèches de cheveux, une noire et une blonde. Je devine presque instinctivement à qui elles appartiennent...
Erd m'explique alors que c'est Gunther qui a choisi le pendentif. Oooh, il a choisi le coeur... Lui-même a commandé la chaîne et l'a voulue la plus résistante possible afin que je puisse la porter en mission. Et les cheveux appartiennent à ma mère et ma soeur. C'est... c'est pour ça que vous étiez distants avec moi ? Ils avaient peur d'être découverts alors ils ont décidé de s'isoler quelques temps afin de pouvoir agir sans que je les vois. J'imaginais des tas d'autres choses, je suis désolée d'avoir douté de vous !... Claus, tu peux attacher la chaîne, s'il te plaît ?
Ses mains s'attardent sur ma nuque plus que nécessaire mais je le remarque à peine. La chaîne vient se poser juste au-dessus de ma poitrine. Il ne me gêne pas du tout, je pourrais le porter tous les jours.
C'est toujours réconfortant de porter ses proches près de son coeur.
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traitor-for-hire · 5 years ago
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Châteaux en Espagne
Par un chaud après-midi de septembre, Laurie se balançait voluptueusement dans son hamac, en se demandant ce que pouvait bien faire ses voisines, mais trop paresseux pour aller voir ce qu'il en était. Il était de mauvaise humeur, car la journée n'avait été ni satisfaisante, ni profitable ; et il aurait souhaité pouvoir la reprendre de zéro. Le temps chaud l'avait rendu indolent ; et il avait négligé ses leçons, éprouvé à l'extrême la patience de Mr. Brooke, contrarié son grand-père en jouant du piano la moitié de l'après-midi, fait une peur bleue aux servantes en insinuant avec malice qu'un de ses chiens devenait enragé, et, après un échange animé avec le valet d'écurie au sujet d'une négligence imaginaire de son cheval, il s'était jeté dans son hamac pour ruminer sur la stupidité du monde en général, jusqu'à ce que l'atmosphère paisible l'ait calmé malgré lui. Le regard perdu dans les branches vertes des marronniers au dessus de lui, il faisait des rêves de tous genres, et il s'imaginait justement en train de prendre la mer pour un voyage autour du monde, quand des voix le ramenèrent au rivage en un éclair. À travers les mailles de son hamac, il vit les March sortir de chez elles, parées comme pour une expédition.
« Qu'est-ce qu'elles peuvent bien être en train de fabriquer ? » se demanda Laurie, ouvrant tout de bon ses yeux ensommeillés pour les observer à loisir, car l'apparence de ses voisines était des plus singulière. Chacune d'elles avait un chapeau à large bord, un sac de lin brun sur une épaule, et un grand bâton à la main ; Meg portait également un coussin, Jo un livre, Beth un panier et Amy un carton à dessins. Toutes marchaient tranquillement à travers le jardin, jusqu'à la petite porte du fond, et commencèrent à grimper la colline qui se trouvait entre la maison et la rivière.
« Eh bien ! se dit Laurie. Ce n'est pas très aimable, elles font un pique-nique et ne m'ont pas invité. Elles ne peuvent pas y aller en canot, puisqu'elles n'ont pas la clef. Peut-être l'ont-elles oubliée. Je vais la leur amener, et voir ce qu'il se passe. »
Bien que possédant une demi-douzaine de chapeaux, il lui fallut quelque temps pour en trouver un ; puis vint une quête pour la clef, qu'il finit par découvrir dans sa poche ; aussi les filles étaient déjà hors de vue quand il sauta la barrière et partit après elles. Prenant le raccourci jusqu'au hangar à bateaux, il attendit qu'elles apparaissent, mais personne ne vint, et il monta sur la colline pour observer les alentours. Un bosquet de pins en occupait un versant, et du cœur de cette verdure montait un son plus clair que le doux soupir des pins ou le chant languide des criquets.
« En voilà une vue ! » pensa Laurie en jetant un œil au delà des buissons, l'air alerte et de bien meilleure humeur.
C'était un charmant petit tableau, car les sœurs étaient assises ensemble dans un recoin bien abrité, l'ombre et le soleil jouaient sur leurs visages, le vent parfumé soulevait leurs cheveux et rafraîchissait leurs joues, et tous les petits habitants de la forêt vaquaient à leurs occupations comme si elles étaient de vieilles amies plutôt que des étrangères. Meg était assise sur son coussin et cousait gracieusement, de ses blanches mains, aussi jolie et fraîche qu'une rose dans sa robe claire au milieu de la verdure. Beth triait les pommes de pin qui jonchaient le sol, car elle savait en tirer de jolis ouvrages. Amy dessinait une gerbe de fougères, et Jo tricotait tout en lisant à voix haute. Une ombre traversa le visage du garçon tandis qu'il les regardait, avec le sentiment qu'il devrait s'en aller, puisqu'il n'avait pas été invité. Pourtant il s'attarda, car la maison lui paraissait bien solitaire, et cette réunion tranquille dans les bois plus attrayante pour son esprit agité. Il se tenait si immobile qu'un écureuil, occupé à ses récoltes, descendit d'un pin tout proche, le vit soudainement, et bondit en arrière avec un glapissement si aigu que Beth leva la tête, aperçut le visage pensif derrière les bouleaux et lui fit signe d'approcher avec un sourire rassurant.
« Puis-je venir, s'il vous plaît ? Ou cela vous dérangerait-il ? » demanda-t-il en avançant lentement.
Meg haussa les sourcils, mais Jo lui fit les gros yeux et dit aussitôt, « Bien sûr que tu peux venir. Nous aurions dû te le demander avant, mais nous pensions que tu ne t'intéresserais pas à un jeu de filles comme celui-là.
—  Vos jeux me plaisent toujours, mais si Meg ne veut pas de moi, je m'en irai.
—  Je n'ai pas d'objection, si tu fais quelque chose. Il est contre les règles de rester inactif ici, dit Meg, gravement, mais avec grâce.
« Merci infiniment. Je ferais n'importe quoi si vous me permettez de rester un moment, on s'ennuie autant que dans le Sahara à la maison. Dois-je coudre, lire, trier des pommes de pin, dessiner, ou le tout à la fois ? Faites de moi ce que vous voulez, je suis prêt, » dit Laurie en s'asseyant avec une expression d'obéissance qui faisait plaisir à voir.
« Termine cette histoire pendant que je couds mon talon, dit Jo en lui tendant le livre.
—  Oui M'dame, » vint la docile réponse, et il commença à lire, faisant de son mieux pour prouver sa reconnaissance de la faveur qu'était son admission dans la « Société des Abeilles Diligentes ».
L'histoire n'était pas longue, et, une fois qu'il l'eut finie, il s'aventura à poser quelques questions en guise de récompense.
« S'il vous plaît, M'dame, puis-je demander si cette institution à la fois charmante et hautement instructive est de nature récente ?
—  Voulez-vous bien le lui dire ? demanda Meg à ses sœurs.
—  Il va rire, les avertit Amy.
—  Qu'est-ce que ça peut faire ? dit Jo.
—  Je pense que ça va lui plaire, ajouta Beth.
—  Bien sûr que oui ! Je vous promets que je ne rirai pas. Dis-moi, Jo, et n'aie pas peur.
—  Quelle idée, comme si j'aurais peur de toi ! Eh bien, vois tu, nous avions l'habitude de jouer au Voyage du Pèlerin , et nous avons continué pour de vrai, depuis l'hiver jusqu'à l'été.
—  Oui, je sais, dit Laurie avec un hochement de tête.
—  Qui te l'a dit ? demanda Jo.
—  Des esprits.
—  Non, c'était moi ; je voulais le distraire un soir où vous étiez toutes absentes, et qu'il n'avait pas le moral. Ça lui a plu, alors ne te fâche pas, Jo, dit doucement Beth.
—  Tu ne sais pas garder un secret. Pas grave, ça m'évite d'avoir à tout raconter.
— Continue, s'il te plaît » dit Laurie, tandis que Jo s'absorbait dans son travail, l'air mécontente.
�� Oh, elle ne t'a pas raconté notre nouveau plan ? Eh bien, nous avons essayé de ne pas gaspiller nos vacances, mais de nous donner chacune une tâche à accomplir, et d'y travailler de toute notre volonté. Les vacances sont presque finies, nos travaux sont terminés, et nous sommes on ne peut plus satisfaites de ne pas avoir paressé.
—  Oui, j'imagine, » et Laurie pensa avec regret à ses propres journées d'oisiveté.
« Mère aime que nous passions autant de temps que possible à l'extérieur, alors nous amenons notre travail ici, et passons un bon moment. Pour nous amuser nous portons nos affaires dans ces sacs, mettons nos vieux chapeaux, utilisons des bâtons pour grimper la colline, et jouons aux pèlerins, comme nous le faisions étant petites. Nous appelons cette colline "la Montagne des Délices", car nous pouvons voir au loin le pays où nous espérons vivre un jour. »
Jo tendit le doigt, et Laurie se redressa pour regarder, car à travers une brèche dans les bois l'on pouvait voir au delà de la large rivière, des prairies de l'autre côté, et bien au delà des limites de la grande ville, jusqu'aux collines vertes qui montaient à la rencontre du ciel. Le soleil était bas sur l'horizon, et les cieux brillaient de toute la splendeur d'un crépuscule d'automne. Des nuages de pourpre et d'or reposaient au sommet des collines, et hauts dans la lumière rouge s'élevaient des pics d'un blanc argenté, qui étincelaient comme les flèches d'une Cité Céleste.
« Comme c'est beau ! » dit doucement Laurie, qui était très sensible à toute beauté.
« Ça fait toujours cet effet, et nous aimons à regarder ce paysage, car il n'est jamais le même, mais toujours splendide, » répondit Amy, qui aurait aimé pouvoir le peindre.
« Quand Jo parle du pays où nous espérons vivre, elle parle de la vraie campagne, avec des cochons et des poulets, et du foin. Ce serait agréable, mais j'aimerais que ce beau pays dans les airs soit vrai, et que nous puissions y aller, dit Beth, rêveuse.
—  Il y a un pays encore bien plus beau, où nous pourrons aller, le moment venu, si nous sommes assez bonnes, répondit Meg d'une voix douce.
—  Cela semble si long d'attendre, et si difficile ; je voudrais m'envoler tout de suite, pour me rendre à la porte merveilleuse.
—  Tu t'y rendras, Beth, tôt ou tard, n'aie crainte, dit Jo. C'est moi qui vais devoir me battre et travailler, et escalader et attendre, et peut-être bien ne jamais rentrer après tout.
—  Tu m'auras comme compagnie, si cela peut te réconforter. Je vais devoir faire un long voyage avant d'arriver en vue de votre Cité Céleste. Si je suis en retard, tu diras un mot en ma faveur, n'est-ce pas, Beth ? »
Quelque chose dans l'expression du garçon troubla sa petite amie, mais elle dit joyeusement, ses yeux calmes fixés sur les nuages changeants, « Je pense que ceux qui veulent vraiment y aller, et font de leur mieux pendant toute leur vie, pourront entrer ; car je ne crois pas qu'il y ait de verrous sur la porte, ou de gardes à l'entrée. Je l'imagine toujours comme dans l'image du livre, celle où les anges resplendissants tendent la main pour accueillir le pauvre Chrétien quand il sort de la rivière.
— Est-ce que ça ne serait pas amusant, si tous nos châteaux en Espagne pouvaient prendre forme, et que nous pouvions y vivre ? dit Jo après une courte pause.
—  J'en ai rêvé de telles quantités qu'il serait difficile de choisir le mien, » dit Laurie, qui était étendu sur le sol, en train de jeter des pommes de pin à l'écureuil qui l'avait trahi.
« Tu devrais choisir ton favori. Duquel s'agit-il ? demanda Meg.
—  Si je te dis le mien, me diras-tu le tien ?
—  Oui, si les filles en font autant.
—  Nous le ferons. Allez, Laurie !
— Après avoir parcouru le monde à ma guise, j'aimerais m'installer en Allemagne, et  écouter autant de musique que j'en aurais envie. Je serais moi-même un musicien célèbre, et la création toute entière se précipiterait pour m'entendre ; et je ne serais jamais troublé par des questions d'argent ou d'affaires, mais m'amuserais et vivrais comme il me plairait. Voilà mon château favori. Quel est le tien, Meg ? »
Meg semblait trouver un peu difficile de le dire, et elle se saisit d'une fougère qu'elle tint devant sa figure, comme pour disperser des moucherons imaginaires, tandis qu'elle disait, lentement, « J'aimerais avoir une jolie maison, pleine de toutes sortes d'objets luxueux ; de la bonne nourriture, de jolis vêtements, un beau mobilier, une compagnie agréable et des tonnes d'argent. Je serais la maîtresse de tout ça, et l'administrerais comme je l'entends, avec de nombreux domestiques, pour que je n'aie jamais à travailler. Comme j'en profiterais ! Car je ne serais pas inactive, mais je ferais le bien autour de moi, et me ferais aimer de tous.
—  Ne voudrais-tu pas qu'il y ait un maître, dans ton château en Espagne ? demanda Laurie, taquin.
—  J'ai parlé de "compagnie agréable", tu sais, » dit Meg tout en rajustant soigneusement sa bottine, pour que personne ne voie son visage.
« Pourquoi ne dis-tu pas que tu aurais un mari beau, sage et bon, et d'angéliques petits enfants ? Tu sais que ton château ne serait pas parfait sans cela, » dit carrément Jo, qui n'avait rien de fleur bleue et méprisait plutôt la romance, excepté dans les livres.
« Tu n'aurais rien que des chevaux, des encriers, et des romans dans le tien, répondit Meg avec pétulance.
—  Sûrement, oui ! J'aurais une écurie pleine d'étalons arabes, des pièces remplies de livres, et j'écrirais avec un encrier magique, pour que mes œuvres soient aussi renommées que la musique de Laurie. Je veux faire quelque chose de splendide avant d'aller dans mon château - quelque chose d'héroïque, ou de merveilleux -, qui ne sera pas oublié après ma mort. Je ne sais pas quoi, mais je guette l'occasion, et je compte vous étonner tous un de ces jours. Je pense que je vais écrire des livres, et devenir riche et célèbre ; cela me conviendrait, voilà mon rêve favori.
—  Le mien est de rester à la maison avec Père et Mère, et d'aider à prendre soin de la famille, dit Beth avec satisfaction.
—  Ne souhaites-tu rien d'autre ? demanda Laurie.
—  Depuis que j'ai mon petit piano je suis parfaitement satisfaite. Je souhaite seulement que nous restions tous en bonne santé, et ensemble ; et rien d'autre.
—  J'ai de nombreux rêves, mais celui que je préfère est de devenir une artiste, et d'aller à Rome, et de peindre de beaux tableaux, et d'être la meilleure artiste du monde entier, était le modeste désir d'Amy.
—  Nous sommes une petite bande bien ambitieuse, n'est-ce pas ? Nous voulons tous être riche et célèbres, et formidables en tous points, sauf Beth. Je me demande si l'un de nous verra son souhait se réaliser, » dit Laurie, qui mâchonnait un brin d'herbe, comme un veau pensif.
—  J'ai la clef de mon château en Espagne, reste à voir si je pourrais en ouvrir la porte, déclara mystérieusement Jo.
—  J'ai la clef du mien, mais je n'ai pas le droit de l'essayer. Fichue université ! marmonna Laurie, avec un soupir impatient.
—  Voici la mienne ! dit Amy en agitant son crayon.
—  Je n'en ai aucune, dit tristement Meg.
—  Bien sûr que si, dit aussitôt Laurie.
—  Où donc ?
—  Ton visage.
—  Ridicule, c'est parfaitement inutile.
—  Attends un peu et tu me diras si cela ne t'apporte rien qui en vaille la peine, » répondit le garçon, riant à la pensée d'un charmant petit secret dont il avait la connaissance.
Meg rougit derrière la fougère, mais ne posa pas de question, et regarda de l'autre côté de la rivière avec la même expression qu'avait eue Mr. Brooke en racontant l'histoire du chevalier.
« Si nous sommes tous vivants dans dix ans, réunissons-nous, et voyons combien d'entre nous ont exaucé leurs souhaits, ou combien nous nous en serons rapprochés, dit Jo, qui avait toujours un plan de prêt.
—  Doux Jésus ! Que je serai vieille, vingt-sept ans ! » s'exclama Meg, qui à tout juste dix-sept ans se sentait déjà très adulte.
« Toi et moi nous aurons vingt-six ans, Teddy. Beth en aura vingt-quatre, et Amy vingt-deux, quelle vénérable société ! dit Jo.
—  J'espère que j'aurais accompli de quoi être fier ; mais je suis si paresseux, j'ai bien peur de lambiner, Jo.
— Mère dit que tu as besoin d'un but, et elle est sûre quand tu l'auras, tu feras de l'excellent travail.
—  Vraiment ? Par Jupiter, je n'y manquerai pas, si seulement j'en ai l'occasion ! » s'écria Laurie en se redressant dans un sursaut d'énergie. « Je devrais être satisfait de contenter mon grand-père, et j'essaie de l'être, mais c'est contre ma nature, et ça me coûte. Il veut faire de moi un marchand des Indes, comme il l'était, et je préfèrerais mourir ; je déteste le thé, la soie et les épices et toutes les saletés que ramènent ses vieux bateaux, et je me moque qu'ils aillent par le fond quand je les possèderai. Aller à l'université devrait le satisfaire, après tout, si je lui donne quatre ans de ma vie il devrait me laisser en dehors de ses affaires ; mais il est décidé, et je dois faire comme il dit, à moins de partir pour faire comme il me plaît, ainsi que l'a fait mon père. S'il restait une seule personne pour prendre soin du vieux gentleman, je partirais demain. »
Laurie avait parlé avec animation, et semblait prêt à mettre sa menace à exécution à la moindre provocation. Il grandissait vite, et en dépit de ses manières indolentes, il avait en lui cette haine qu'éprouvent les jeunes hommes envers la soumission - et le même désir d'éprouver le monde par lui-même.
« Je te conseille de prendre la mer dans un de tes bateaux, et de ne pas revenir avant d'avoir fait tes preuves à ta façon, » dit Jo, dont l'imagination s'enflammait à la pensée d'un tel exploit, et dont la sympathie était exacerbée par ce qu'elle considérait comme « de l'injustice envers Teddy ».
« Ce n'est pas bien, Jo, tu ne devrais pas parler de cette façon, et Laurie ne devrait pas écouter ton mauvais conseil. Tu devrais faire ce que ton grand-père souhaite, mon grand, dit Meg de son ton le plus maternel. Fais de ton mieux à l'université, et quand il verra combien tu travailles dur pour lui faire plaisir, je suis sûre qu'il ne sera ni dur ni injuste envers toi. Comme tu l'as dit, il ne reste personne pour prendre soin de lui, et tu ne te pardonneras jamais si tu pars sans sa permission. Ne sois pas maussade ou impatient, mais fais ton devoir, et tu seras récompensé, comme l'est Mr. Brooke, en étant respecté et aimé.
—  Qu'est-ce que tu sais de Brooke ? » demanda Laurie, reconnaissant du bon conseil, mais opposé à la leçon, et heureux de détourner la conversation de lui-même, après sa sortie inhabituelle.
« Uniquement ce que ton grand-père a dit de lui à Mère : comment il a pris soin de sa propre mère jusqu'à ce qu'elle meure, et a refusé d'aller en Europe comme tuteur d'une gentille personne parce qu'il ne voulait pas la quitter ; et comment il subvient maintenant aux besoins d'une vieille femme qui a élevé sa mère ; et comment il n'en parle jamais à personne, mais est simplement aussi généreux, et patient, et bon qu'on peut l'être.
—  C'est bien lui, le cher homme ! » dit Laurie avec chaleur comme Meg s'interrompait, le feu aux joues et l'air grave. « Et c'est bien de Grand-père de tout découvrir sur lui, sans qu'il en ait connaissance, et de dire aux autres tout le bien qu'il fait, pour qu'ils l'apprécient. Brooke n'arrivait pas à comprendre pourquoi votre mère était si bonne pour lui, l'invitait avec moi, et le traitait à sa manière si amicale. Il pensait qu'elle était juste parfaite, et parlait d'elle pendant des jours et des jours, et de vous toutes, dans un style flamboyant. Si jamais j'obtiens mon souhait, vous verrez ce que je ferai pour Brooke.
—  Commence par faire quelque chose maintenant, en évitant de le tourmenter, dit vivement Meg.
—  Comment sais-tu ce que je fais ?
—  Je peux toujours le dire, à son expression, quand il s'en va. Si tu t'es bien conduit, il a l'air satisfait, et marche d'un bon pas ; si tu l'as contrarié, il est grave et marche lentement, comme s'il voulait revenir en arrière et faire mieux.
—  Eh bien ! C'est du joli. Ainsi vous tenez un registre de mes bonnes et mauvaises notes grâce à la figure de Brooke, hein ? Je le vois saluer et sourire quand il passe devant votre fenêtre, mais je ne savais pas que vous aviez convenu d'un code.
—  Ce n'est pas le cas, ne sois pas fâché, et oh, ne lui raconte pas ce que j'ai dit ! Ce n'était que pour te montrer que je me soucie de toi, et ce qui se dit ici est dit en confidence, tu sais, » s'exclama Meg, fort alarmée en pensant à ce que ses paroles pourraient entraîner.
«  Je ne commère pas, » répondit Laurie, avec cette expression de « grand seigneur », comme Jo la qualifiait, qu'il arborait parfois. « Mais si Brooke doit servir de baromètre, je dois prendre garde à ce qu'il reste au beau fixe.
—  S'il te plaît, ne te vexe pas ; je n'avais pas l'intention de te sermonner ou de commérer, ou de parler en l'air ; j'ai seulement pensé que Jo t'encourageait dans une voie que tu finirais par regretter. Tu es si bon pour nous, nous te voyons comme notre frère et disons ce qui nous passe par la tête ; pardonne-moi, je ne voulais que ton bien ! » Et Meg lui offrit sa main dans un geste aussi affectueux que timide.
Honteux de son accès d'humeur, Laurie serra la gentille petite main, et dit avec franchise, « C'est moi qui devrais me faire pardonner, je suis désagréable, et j'ai été de mauvaise humeur toute la journée. Je suis heureux que tu me dises mes défauts, et que tu sois comme ma sœur ; aussi ne m'en veux pas si je suis parfois grincheux, je te suis tout de même reconnaissant. »
Désireux de montrer qu'il n'était pas offensé, il se fit aussi agréable que possible ; embobina du fil pour Meg, récita de la poésie pour faire plaisir à Jo, fit tomber des pommes de pin pour Beth, et aida Amy à dessiner ses fougères ; et se prouva être une personne apte à rejoindre la « Société des Abeilles Diligentes ». Au milieu d'une discussion animée sur les mœurs des tortues (l'une de ces amicales créatures étant montée depuis la rivière pour leur rendre visite), le son lointain d'une cloche les prévint qu'Hannah avait mis le thé à infuser, et qu'ils auraient juste le temps de rentrer avant le souper.
« Pourrais-je revenir ? demanda Laurie.
— Oui, si tu es sage, et que tu aimes ton livre, comme il est dit dans le manuel, dit Meg en souriant.
—  Je vais essayer.
— Alors tu pourras venir, et je t'apprendrai à tricoter comme les Écossais, il y a grand besoin de chaussettes en ce moment, » ajouta Jo en agitant la sienne comme une grande bannière bleue comme ils se séparaient devant la porte.
Ce soir au crépuscule, quand Beth vint jouer pour Mr. Laurence, Laurie écouta depuis l'ombre le jeune David dont la musique simple apaisait toujours son esprit tourmenté, et observa le vieil homme qui était assis, sa tête grise entre ses mains, en train de penser avec tendresse à l'enfant morte qu'il avait tant aimée. Se rappelant la conversation de l'après-midi, le garçon se dit, avec la résolution de faire ce sacrifice avec joie, « J'abandonnerai mon château en Espagne, et resterai avec le cher vieil homme tant qu'il a besoin de moi, car je suis tout ce qu'il a. »
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claudehenrion · 5 years ago
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Souvenirs de guerre
  La situation actuelle fait soudain re-jaillir en moi plein de souvenirs étranges qui remontent à, et de, mon enfance. Lorsqu'il est devenu évident, par exemple, que la guerre allait enfin se terminer (celle de 1939/45), le petit garçon que j'étais a été rempli d'une sourde inquiétude : qu'est-ce que les journaux allaient pouvoir dire, une fois la guerre finie ? Depuis que j'avais appris à lire, je n’avais trouvé, dans d'épisodiques feuilles d'une page de méchant papier, que des nouvelles liées à la guerre : batailles, bombardements, épouvante, mort au champ d'honneur des amis de mes frères ou des pères de mes amis...  Ce temps de violence et de chagrins ne m'a jamais complètement quitté. Qu'en reste-t-il qui ait un sens, aujourd'hui ?
  Dès la fin de la guerre, dès mi-1945, le retour à une vie ''normale'' avait été incroyablement rapide (si tant est que ces mots, ''guerre'', ''vie'' et ''normal'' puissent cohabiter en dehors de la littérature, des discours politiques et des promesses d'estrade !) : grâce à une tendance profonde de l'humanité à  minimiser les souvenirs qui font mal, tout était très vite ''rentré dans l'ordre''. Le Plan Marshall avait paré au plus pressé, et le miracle des ''30 glorieuses'' a réussi à faire oublier les heures noires. Et pourtant, tant d'années plus tard, il revient à ma mémoire des ''clichés'' de ce temps-là, et je ne comprenais pas, jusque récemment, comment la vie de mes parents avait basculé du tout au tout en une seconde (à l'échelle de l'histoire) : une famille heureuse, aisée, vivant dans des conditions qui étaient ''limite luxueuses'' pour l'époque (qui seraient sauvages, moyenâgeuses et, en fait, impossibles, à mes petits-enfants) est tombée dans le vrai dénuement : il n'y avait plus rien ! Eh ! bien, depuis un mois, je commence à entrevoir une  réponse !
  Plus rien à acheter, plus rien à dépenser, plus rien à manger, plus rien à... faire quoi que ce soit. Plus de cinémas, de restaurants, de concerts, de sorties entre amis, de dimanches à la mer, de balades en forêt... Bouger était difficile, se déplacer impossible et se promener plus encore, faire des courses était inutile : il ne restait plus rien, si ce n'est des queues interminables devant des éventaires exagérément pleins de vide... et des tranchées qui blessaient les trottoirs des villes, faisant la joie des petits garçons, libres comme aucun enfant ne peut l'être de nos jours, qui en avaient fait des ''montagnes russes'' pour leurs vieilles bécanes retapées... L'industrie (au service d'une autre cause que ce pourquoi elle existait) et les hommes, pris à d'autres occupations, avaient arrêté toute production. Les contrôles et les vérifications d'identité étaient aléatoires, mais permanents. Nous avions beau habiter pas loin de la mer, ''aller à la plage'' était une succession de prouesses individuelles et collectives sur des vélos ressortis d'arrière-resserres, qui étaient pratiquement le seul moyen de transport : il n'y avait pas encore de vrai réseau aérien, plus une seule auto dans les rues, et les trains étaient très rares...
  Même réduits à des juxtapositions de ''scènes'',  mes souvenirs sont très précis : ma mère se levant à 5 heures du matin, l'hiver, dans l'espoir d'être servie lors d'une problématique distribution de ''quoi que ce soit'' (NDLR- sauf d'une chose : le ''PQ'', pas encore LE souci de base de toute la population française, comme il semble l'être aujourd'hui !)... ''LA'' boite de crème de marrons qu'on gardait religieusement ''pour le jour du déconfinement'' (Oh ! Pardon ! Je voulais dire ''de la fin de la guerre'' !)...  Le souci qu'on se faisait pour les vieux parents privés de tout et surtout de l'affection des leurs, et l'angoisse de ce que devenaient ''les prisonniers'', enfermés si loin de leurs familles (l'affreux acronyme ''Ehpads'' n'existait pas encore : on disait alors ''stalags'' et ''offlags'', et c'était vraiment pire !). L'absence complète de liberté de mouvement, les ‘’Ausweis’’ (auto-rédigées, maintenant), la perte de facto d'autonomie et l'impression de ''ne plus s'appartenir'' étaient omniprésents. Je pense souvent à mes parents et à leur génération qui a su s’adapter en un clin d’œil à des conditions si différentes, d’un jour à l’autre...
  Et d'autres souvenirs, pas tous empreints de tristesse, ressortent aussitôt : un patriotisme vibrant (chez les uns comme chez les autres : au fond, il s'agissait bien de deux interprétations opposées d'une situation effroyable), une gaieté que rien ne laissait supposer ni ne laissait entrevoir, et une espèce de ''joie-de-vivre-malgré'' : les gens chantaient, riaient, inventaient des histoires ridiculisant l'ennemi, affublé de noms disgracieux. Le souvenir de ces chansons et de ces gestes qui rapprochaient les gens font encore partie de notre ''mémoire collective''. (NDLR – Il faut se contraindre, en se rappelant ces quelques bons moments volés au destin, à faire semblant d'oublier une seconde le drame des victimes expiatoires du Reich : mes nombreux amis juifs savent combien je ressens violemment cette page d'horreur innommable de l'histoire. Mais ceci n'a, c'est un fait, pas empêché cela... ).
  Jamais, je n'aurais pensé que je re-vivrais une toute petite imitation, mutatis mutandis, de cette première expérience de ''confinement'' qui a si fort marqué mes premières années. Et voilà que, au soir de ma vie, je retrouve en version ''soft'' un cadre dont les lignes majeures me sont encore familières : limitation brutale de mouvement, peur devant l'inconnu, brutalité incroyable de la fermeture de tout, retour de nos villes à un état de silence qu'elles avaient oublié, isolement des vieux tendant à l'abandon (on dit : ''pour les sauver'', ce qui est un mensonge : l'homme n'a pas besoin que de pain. En revanche, la solitude, la privation de contacts, l'angoisse permanente, la frustration, la claustration ou l'enfermement tuent plus lentement, mais plus efficacement que ne le fait un virus, lui-même déjà en perte de vitesse). Mais entre la perte brutale de tous les repères habituels, les familles disloquées ou soudain regroupées, la peur du lendemain, l'importance de la propagande officielle, et les mensonges d'Etat qui sont autant d'insultes à l'intelligence des hommes, que de points communs entre les deux situations !
  Une différence, cependant. Dans un cas, il n'y avait pas le choix, alors que dans l'autre, un pseudo ''comité'' de pseudo ''experts'' se rit des problèmes que crée chacune de ses décisions, et des conséquences dont tous ceux qui ne sont pas des experts (> 99,99 % de la population, Dieu merci !) ont déjà compris qu'ils dépasseraient en gravité le mal contre lequel ils ont été inventés, invités, invoqués, imposés...  Et hélas, un point commun, qui n'est pas à l'honneur de ceux qui se croient compétents pour conduire les destinées de la France : dans les deux cas, c'est l'impréparation, la légèreté, l'irresponsabilité, une confiance en soi totalement imméritée et la soumission à des idées dépassées qui étaient intrinsèquement mauvaises et perverses qui sont responsables (avec ceux qui les ont inventées, défendues, promues et surtout imposées) de l'état catastrophique auquel nous sommes réduits... et qui ne peut que s'aggraver, dans d'autres domaines, car tout se passe comme si ces amateurs même pas éclairés mettaient un point d'honneur à ''avoir tout faux'' et à faire naître des problèmes gigantesques dont ils n'entrevoient même pas le début d'une solution...
H-Cl.
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plumedepoete · 5 years ago
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            C'est une amie véritable et par conséquent "une douce chose" qui m'a fait parvenir ce récit qu'elle a beaucoup aimé. J'ai été subjugué à mon tour par les qualités humaines et les valeurs véhiculées par ce texte porteur d'une leçon d'une rare beauté. Aussi, et après avoir obtenu l'aimable consentement de cette passionnée de littérature, ai-je souhaité   partager ce morceau choisi avec les visiteurs de pédagotec qui, j'en suis persuadé, se rendront compte que ceux qui "cherchent vos besoins au fond de votre coeur et vous épargnent la pudeur de les leur découvrir vous-même," se comptent malheureusement sur le bout des doigts, comme j'aime à le rappeler souvent à mes apprenants.                                                                    Aimer rime avec Semer   "J'étais à l'épicerie du coin en train d'acheter des pommes de terre nouvelles. J'ai remarqué un petit garçon, d'ossature délicate, pauvrement vêtu, mais propre, regardant avec envie un panier de fèves vertes fraîchement cueillies.   J'avais déjà payé pour mes pommes de terre, mais je me suis arrêté aux fèves vertes. J'adore la soupe aux fèves et aux patates. Choisissant des fèves, je ne pus m'empêcher d'entendre la conversation entre Monsieur Miller (le propriétaire du magasin) et le pauvre garçon qui était à côté de moi.   « Bonjour Barry, comment vas-tu aujourd'hui? »   « Bonjour Monsieur Miller, ça va bien merci. J’étais juste en train d'admirer vos fèves. Elles ont l'air vraiment très bonnes. » « Elles sont bonnes Barry ! Comment va ta mère » ?   « Bien. Elle n'arrête pas de mieux se porter. »   « Bien. Puis-je faire quelque chose pour toi? »   « Non Monsieur, je ne faisais qu'admirer ces fèves. »   « Voudrais-tu en rapporter à la maison? » demanda Monsieur Miller.   « Non Monsieur, je n'ai rien pour les payer. » « Et bien, que pourrais-tu me donner en échange de quelques fèves? » « Tout ce que j'ai, c'est ma précieuse bille que voici. »   « C'est une vraie? Laisse-moi la voir. » Dis Monsieur Miller.   « Voici, elle est de qualité. »   « Oui, je peux voir ça. Humm, la seule chose c'est qu'elle est bleue et j'en recherche une rouge vif. En as-tu une rouge comme ça chez toi? »   « Pas rouge vif, mais presque... »   « Tu sais quoi ? Ramène ce sac de fèves avec toi à la maison et quand tu repasseras dans le coin, tu me montreras cette bille rouge » lui dit Monsieur Miller. « Bien sûr Monsieur Miller. Merci. »     Madame Miller, qui était debout juste à côté, est venue pour m'aider... Avec un sourire, elle a dit : « Il y a 2 autres garçons comme lui dans notre quartier, les trois sont dans des conditions vraiment précaires. Jim adore marchander avec eux pour des fèves, des pommes, des tomates ou n'importe quoi d'autre. Lorsqu'ils reviennent avec leurs billes rouges, et ils le font toujours, Jim décide que finalement il ne veut plus de rouge et les renvoie chez eux avec un sac d'une autre marchandise en échange d'une bille verte ou une, orange, lorsqu'ils reviendront au magasin. »   J'ai quitté le magasin avec un sourire au cœur, impressionné par cet homme. Peu de temps après j’ai déménagé et je me suis installé au Colorado, mais je n'ai jamais oublié l'histoire de cet homme, des garçons et leurs marchandages de billes.   Plusieurs années passèrent, chacune plus rapidement que les précédentes. Récemment j'ai eu l'occasion de visiter de vieux amis dans ce quartier de l'Idaho et pendant que j'y étais, ce Monsieur Miller est décédé.   Il y avait les funérailles ce soir-là et sachant que mes amis désiraient s'y rendre, je les ai accompagnés. À notre arrivée au salon, nous étions dans une ligne pour rencontrer les personnes éprouvées et leur offrir nos sympathies.   Devant nous dans la ligne il y avait trois jeunes hommes. L'un d'eux était en uniforme de l’armée et les deux autres hommes étaient bien coiffés, en habits noirs et chemises blanches... Tous paraissant vraiment bien. Ils s'approchèrent de Madame Miller, qui était debout calme et digne à côté du cercueil de son mari. Chacun des trois jeunes hommes lui fit une caresse, l'embrassa sur la joue, lui parla brièvement et s'approcha du cercueil.   Ses yeux bleu -clair rougis, les suivirent et, un par un, chacun des jeunes hommes s'arrêta brièvement et mit sa main tout au-dessus de la main pâle et froide dans le cercueil. Chacun d'eux sortit maladroitement du salon, en essuyant ses yeux. C'était notre tour de rencontrer Madame Miller. Je lui ai dit qui j'étais et lui rappelai l'histoire d'il y avait longtemps et ce qu'elle m'avait raconté concernant les marchandages de billes. Avec ses yeux brillants, elle prit ma main et me conduisit au cercueil.   « Ces trois jeunes hommes qui viennent juste de partir étaient les garçons dont je vous parlais. Ils viennent de me dire combien ils avaient apprécié la façon dont Jim les "marchandait". Maintenant, finalement, puisque Jim ne pouvait plus changer d'avis concernant la couleur ou la grosseur de la bille... ils sont venus payer leur dette. »   « Nous n'avons jamais eu l'occasion de faire fortune dans ce monde " me confia- t-elle, mais actuellement, Jim se serait considéré comme l'homme le plus riche de l'Idaho.» Avec tendresse, elle leva les doigts de son mari décédé. En dessous de sa main se trouvaient trois billes d'un rouge éclatant.   Moralité : on ne se souviendra pas de nous par nos paroles, mais par nos bonnes actions... La vie ne se mesure pas par le nombre de respirations que nous prenons, mais par les moments qui font que l'on retienne notre respiration...   Aujourd'hui je vous souhaite une journée remplie de ces petits bonheurs : du café frais que vous n'avez pas préparé vous-même... Un coup de téléphone d'un vieil ami... Des feux verts sur votre chemin pour vous rendre au travail... La ligne la plus rapide à l'épicerie... Une bonne chanson à la radio... Vos clés retrouvées à la même place où vous les aviez laissées.   C’EST SURTOUT CE QUE TU SÈMES QUI DIT QUEL GENRE DE VIE TU AS VECUE !       (Anonyme)                                                                                         12 septembre 2011     .  
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unanencore · 6 years ago
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agression sexuelle
Je souhaitais discuter avec vous de quelque chose de très important dans ma vie, dont je ne peux parler réellement librement que depuis aujourd'hui, puisqu'une affaire vient d'être classée.
Recommençons l'histoire à son commencement. Dernier week-end d'août 2017, anniversaire de nos trois de mes amies, soirée habituelle. Fin de soirée, je me retrouve seule avec un de mes amis dans le salon. Je ne vais sans doute pas vous raconter l'histoire en détails, parce que ce n'est pas ça qui est réellement intéressant dans tout ça. Je subis une agression sexuelle par un de mes amis donc. Ce qui est bien de préciser, c'est qu'après avoir réussi à partir et me lever du canapé, le jeune homme en question me dit en pleurant : "Je pensais que tu étais mon ami. En fait tu ne m'aimes pas...". Déjà tout pour me faire culpabiliser. Je finis par "dormir" dans la cuisine, en réalité m'y cacher. Lendemain matin, je me lève tôt chercher croissants pour tout le monde et pars le plus vite possible.
Quelques jours passent, j'évoque cette histoire avec humour et légèreté à des amis à la rentrée en disant qu'il avait essayé quelque chose mais que je n'avais pas voulu, sans parler du caractère agressif de l'instant. J'essaie d'en discuter avec le garçon en question qui évite la conversation en disant qu'il ne s'en souvient pas.
Les mois passent. Consciemment, je n'y pense jamais. Mais dans mes nuits, j'en rêve avec des bribes de l'instant. Parfois, je rêve qu'il se repasse la même chose dans d'autres circonstances ou d'autres personnes. Clairement, sans vouloir faire ma victime, je suis traumatisée. J'ai une relation amoureuse avec une personne adorable que j'appréciais réellement énormément mais j'avais tellement peur que j'ai mis fin à cette relation. Pendant environ 9 mois, ma vie amoureuse et sexuelle a été un néant par peur. Je vous passe de nombreuses anecdotes.
En mars 2018, en plein contrôle de maths, après le décès de mon oncle, je craque totalement. Face à ma CPE, je lui raconte tout. Tout s'enchaîne vite : je le dis à ma mère, j'en parle vraiment à mes amies et je rencontre l'infirmière scolaire. Les établissements scolaires sont obligés d'effectuer une IP (Information Préoccupante) au procureur lorsque ce genre de témoignage leur arrive. Souvent, les IPs n'aboutissent pas réellement, on me prévient que peu de chances que cela vienne jusqu'à une enquête judiciaire. J'en parle également à mon psychologue. Ma peine et mon traumatisme se transforment en colère. J'avais aussi envie de me prouver à moi-même que je pouvais parler et affirmer en tant que femme mes souffrances, un peu dans le prolongement #Metoo. C'était bien facile d'inciter mes amies ou des tweetos de porter plainte mais j'en étais incapable. Je me confrontais à la rumeur lycéenne, à l'avis de personnes inconnues et pire de mes parents, ma famille, etc., à une enquête longue et compliquée, aux auditions policières : rien d'enviable.
Finalement, l'IP aboutit. Une enquête est ouverte à la gendarmerie du village voisin du domicile de mes parents. Un vendredi, ma mère est appelée par une gendarme pour m'auditionner le dimanche matin. Cela se passe très bien. Elle m'informe qu'il y a peu de chances que cette enquête aille plus loin que quelques auditions, puisque le doute bénéficie toujours à l'accusé et qu'il n'y a aucune preuve donc sa parole contre la mienne. Je dois prendre la décision de porter plainte ou non : ce que je ne fais pas puisque mon agresseur s'est excusé et semble vraiment sincère, que je souhaite passer à autre chose et pas me lancer dans une poursuite judiciaire. Elle doit également interroger mon agresseur, deux de mes amies et mon ex.
Petite parenthèse sur mon ex qui paraît importante : magnifique relation amoureuse qui termine très mal. C'est l'un de mes premiers à qui je me confie car cela me paraissait logique vu que c'était la seule personne avec qui j'avais un passé sexuel, la moins bonne idée de ma vie. Il affirme que je fais tout ça pour attirer son attention et/ou le récupérer. Très grand manipulateur, très intelligent et me connaissant par coeur, il réussit à me pourrir la vie et il aura un très grand rôle dans cette affaire alors qu'il n'en est pas du tout acteur à la base.
Avant les auditions, je préviens mes amies. Je préviens également mon agresseur car cela étant un ancien ami, cela me parait évident, même si avec le recul, cela l'est moins. Cela se passe très bien, il assure qu'il ne s'en souvient plus, qu'il irait à l'audition, qu'il ne m'en voulait pas, qu'il souhaitait qu'on reste amis, qu'il était désolé... bon, gros baratin.
Les auditions de mes amies et de mon ex se passent biens, coïncident plutôt puisque de toute façon, personne était là au moment des faits, juste une histoire de contexte où tout le monde est d'accord : on a tous vécu la même soirée, la même rupture, la même IP...
Mon agresseur a toujours affirmé ne se souvenir de rien et s'est excusé à multiples reprises. Gros théâtre : à l'audition, il nie tout. Il raconte exactement la même soirée en oubliant 5 minutes de l'histoire. Il affirme qu'il s'est excusé parce qu'ayant fait une tentative de suicide un an plutôt, il a peur que je le refasse (...très intelligent, non ?). Et qu'il pense que je fais ça pour attirer l'attention et récupérer mon ex (encore plus intelligent). Je suis ré-auditionnée, je confirme ma première version. La gendarme me dit qu'il n'y aura sûrement pas de suite.
La vie continue... Je rentre un garçon avec qui tout se passe bien. Je réussis à passer à autre chose. Aucune nouvelle ni de mon agresseur ni de mon ex. Tout va bien dans le meilleur des mondes.
Vendredi, un gendarme appelle ma mère en lui disant qu'une confrontation est organisée le samedi car l'enquête a été réouverte par un autre procureur. Choquée, je décide d'y aller pour avoir une explication avec mon agresseur qui, depuis sa dernière audition, n'avait pas donné signe de vie. Face à lui, j'essaie de ne pas m'effondrer et de rester digne (ce qui sera moyennement réussi). Le gendarme nous interroge, on est d'accord sur tout sauf sur les cinq minutes qu'il a oubliées... Et il cherche à me culpabiliser et jouer avec mes sentiments en me disant que je suis en train de le gâcher la vie alors qu'on n'a que 18 ans, qu'il n'a pas pu étudier dans la ville qu'il voulait pour ne pas être avec moi (alors qu'on pouvait bien cohabiter dans une université avec des centaines d'étudiants), qu'il est donc loin de sa famille à cause de moi... Il essaie de me faire passer pour une personne déséquilibrée devant le gendarme en insistant sur le fait que je suis quelqu'un de "détruit par ma relation passée", que je suis "capable de tout", que donc je fais tout ça pour récupérer mon ex, que j'ai besoin de toujours toute l'attention sur moi... un joli tableau en tout cas. Je vous promets que j'attendais mon ex parler, il répétait très certainement le discours qu'il entendait depuis un an et demi de mon ex. Je prends complètement mes moyens...
Je suis totalement bouleversée par tout ça. En réalité, désormais plus que l'agression en elle-même qui est déjà un fort traumatisme, je suis touchée par ce que l'on peut penser de moi et par la méchanceté que l'on peut dire et essayer de véhiculer sur moi, surtout lorsque c'est particulièrement faux. Je suis énervée contre mon ex qui a magnifiquement réussi à manipuler mon ami-agresseur, sûrement parce que je ne réalise toujours pas.
Enfin, aujourd'hui, je peux vous en parler car le gendarme vient de téléphoner à ma mère : l'affaire est classée. Aucune preuve de sa culpabilité, il est innocent. Je ne suis pas une victime face à la justice et à la loi, je me sens doublement victime.
Je vous omis mille détails, car l'histoire est longue mais le fond y est. Je la publie ici, car peu de chances qu'il tombe dessus et cela me libère.
Si je dois vous faire passer un message en essayant de camoufler toutes mes souffrances, mes frustrations et mes désillusions : si vous avez subi voire même que vous subissez encore des agressions sexuelles voire des viols, vous devez en parler. Je ne vous dit pas de porter plainte, si vous le faites, soyez conscientes de tout ce que ça engendre (peu de chances de réussite, possiblement une confrontation, parfois tomber sur des gendarmes pas faciles voire culpabilisants même pour les victimes, souvent une longue enquête sur plusieurs années...). Mais parlez-en à une amie, à un psy, à quelqu'un de confiance. N'ayez pas honte. Il faut réussir à être heureuse. Et plein d'amour et de courage.
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nulla-dies-sine-linea-ls · 3 years ago
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Critique littéraire : L'amour perdu d'une mère : "Dix-sept ans", Eric Fottorino
« On s'est observés, mes frères et moi, guettant sur nos visages, l'effet de cette annonce insensée. Notre mère ne nous a pas laissé me temps de réfléchir. Il fallait l'écouter trouver sa douleur, ses paroles... ».
Telles sont les pensées d'Eric lorsque sa mère leur annonce, à ses frères et à lui, ce qui lui pèse depuis cinquante quatre longues années. Eric est l’aîné d'une fratrie de trois garçons. Jean, François et lui. Leur mère, Lina n'a jamais été très proche d'eux. Distante, absente, changeant d'humeur... Et ce jour là, ce jour de décembre 2017, elle se libére du poids de son secret, de son mal-être, son malheur. Elle raconte donc à ses fils qu'en 1963, elle eu un autre enfant. Une sœur cachée et disparue ainsi qu'une progéniture perdue, mais pas pour autant oubliée.
C'est ainsi qu'après cette annonce nous suivons Eric se rendant à Nice. Parti en quête de sa propre histoire, sa naissance, ses racines, mais surtout cherchant des traces de sa mère adolescente, enceinte de lui et rejetée par sa propre mère. Il cherche à connaître la vie de Lina à partir de sa grossesse jusqu'au présent en passant par la naissance de sa sœur. Hypothétiquement Marie ou Élisabeth. Il cherche à comprendre sa mère, à l'aimer ; il cherche également l'affection que sa mère lui portait lorsqu'il était enfant. Tout cela sans trop savoir vers où aller ou bien même vers qui se tourner.
Eric Fottorino est un auteur relativement connu avec dix-sept romans déjà parus. Dix-sept ans est un ouvrage autobiographique dans lequel l'auteur partage son vécu familial, son histoire avec sa mère ainsi que sa sœur cachée. Et pour cause, Eric Fottorino a pour habitude de détailler ses histoires de familles par le biais de l'écriture : drames, tristesses, joies, secrets... Il a par exemple rédigé un roman : Questions à mon père, dans lequel il nous parle de son père adoptif ainsi que son père biologique. Il explique de quelle manière il a appris à aimer deux hommes si différents, celui qui l'a engendré puis celui qui l'a élevé comme son propre fils et a pris soin de lui durant toute se vie. Il évoque d’ailleurs cette situation paternelle dans Dix-sept ans. Je ne pourrais pas dire avoir aimé ce livre, car il développe une histoire, une situation et des ressentis trop personnels à Eric Fottorino pour pouvoir s'identifier à un personnage. Or j'ai du mal à apprécier un roman dans lequel je n'arrive pas à m'identifier à un personnage. De plus, l'histoire est parfois difficile à suivre à cause des sauts dans le temps que subit la chronologie. Tantôt nous sommes dans le présent avec Eric, tantôt dans le passé avec Lina. Et ces changements d'époque sont tellement liés que le lecteur ne les perçoit pas toujours. Cependant, je ne pourrais pas dire avoir détesté ce roman non plus, car il est bien écrit et j'admire toujours les auteurs qui nous livrent leur propre histoire.
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gedjub · 3 years ago
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151121 Fritzemann et moi on dit qu'on a mieux compris la musique techno grâce à un examen IRM.
181121 les gentils jouaient aux victimes, s'étaient enfermés au fond de la maison et créaient eux-mêmes les méchants, des bâtons de bois à tête d'allumette en tissu qui, de dehors, les menaçaient d'autant d'armes qu'ils étaient nombreux (trois) : une nourriture japonaise plombante, autre chose que j'ai oubliée et puis l'ordre de sortir pour se faire tirer dessus. On voyait de la rue et les portes du bâtiment étaient des arcades croulantes donnant sur la jungle nature, le dedans était le dehors.
+ Pour l'étude de la nuit dans les rêves: pas de ciel, lumière plate, yeux fermés.
191121 si je change de côté pendant que je rêve, je perds le rêve. Je fais ce constat dans un demi-sommeil, à voir le résultat de la manœuvre en plein sommeil.
241121 L'importance d'affirmer "je suis un artiste", l'importance de reconnaître que je réagis vite aux soins, l'importance de comprendre comme je suis fort, ce qui est plus lentement atteignable.
261121 Revaler Straße, soleil rasant ce soir d'hiver, je comprends (sans l'avoir encore assez éprouvé) que cette ambiance de ville et de campagne, ce passé qui me semblait introuvable dans mon histoire, était et est toujours le décor dans les cases de mes vieilles bandes dessinées et dans les dessins animés de mon enfance. J'aurai cherché des décennies durant et je suis en train de trouver! c'est si bon!
281121 Je comprends et j'éprouve de plus en plus la simplicité des idées. Chacun essaye, montre ce qu'il sait faire, pas besoin de plus, ca ne doit pas être incroyable, ca peut mais ça doit pas. Franquin reste wowow mais je commence à comprendre que je peux faire des jolies cases bien agencées comme lui, je rêve pas, je regarde. Et quand on ne rêve pas et qu'on regarde, on voit que c'est faisable,
+ évolution des pensées je retrouve mon passé et je démystifie c'était pas si difficile, si magique, si emmêlé, c'est vraiment dans les choses que je voyais, les bd, les jeux de société, la vraie vie, le soir, le matin, les dessins animés, coco shaker et d'autres.
+ tension qui part. La tension des recherches du passé, pfff tension en moins, tension de lutte avec ces images, pfff tension qui part.
+ raconter l'histoire du mec qui change les bonbons des boites à bonbons de la rue.
291121 application de la théorie de l'étiquette. Typiquement, enlever la peau sèche d'un noyau d'avocat.
301121 dessiner raconter mon pessimisme, que les combattants du bien sont de moins en moins nombreux et la majorité veut Zemmour au gouvernement veut chasser librement veut se faire du blé, et en fait à un moment on voit la grande image ou on voit trois pélo se battre contre tout le monde et en fait c'est eux les minoritaires. Ils n'ont pas raison, ils n'ont pas le droit à la parole. bye bye. (tout de même, ne pas se laisser faire?)
011221 est-ce que, pour aller du "oui" au "ouais", on est passé par un [wy], puis par un [wø]? Il existe un "ouiii oooh..." blasé. Il y a en linguistique les réserves mortes, empaillées, et les réserves vivantes.
+ HOP LA ! Galopons le long du chemin, HOP !
Hue cocotte et allons trotte
Les soucis sont pour demain. Jusqu'aujourd'hui, en moi, c'était: galopons le long du chemin hop galopons le long du pan pan li pi pi pan pan grenan! Ça me chatouille la tête d'écrire ça! Cette version pourrait être ma compréhension très phonétique des paroles à l'époque, mais pourrait aussi bien être une approximation chantée par ma mère.
071221 Je renais avec une si grande soif d'apprendre que je vois des leçons de vie jusque dans les publicités.
081221 Pour chaque fois que je chercherai une justification au contenu d'une image: Max Ernst.
091221 Les humains se cachent les yeux pour mourir. Sans parler d'intention active, j'ai l'impression que l'humanité se distraient de sa réalité commune pour ne rien voir venir, et le moment venu, ne rien sentir.
+ À l'école primaire, un garçon a gagné mon gros boulard en tirant avec une bille toute simple. J'ai dit à ma mère en pleurant qu'il avait triché et j'ai récupéré mon boulard. Aujourd'hui je perds au jeu de ce galeriste auquel j'ai accepté de jouer, je m'efforce d'accepter de perdre. Dorénavant, je devrai reconnaître les partenaires qui veulent jouer contre et pas avec moi.
161221 Même le fait de boire une mini-tasse sous la douche me fait peur. N'importe quoi qui touche ma gorge. Qui s'approche de mes yeux.
+ Clip musical et chanson : le boom du refrain intervient à divers moments, seulement une fois (peut-être) à celui attendu. Image explosive en même temps (ou justement pas, ou de moins en moins coopérée).
+ Utiliser l'arborescence étymologique pour écrire des paroles musicales. Les chansons n'en seront que plus intéressantes et profondes.
+ J'accepte de jouer avec les images comme j'accepte de jouer avec ma voix.
171221 idée de la nuit: je fais partie du public d'une cérémonie, je prends la parole au micro proposé et je m'exprime très naturellement, plaisantant, prenant ma voisine de derrière à parti, rendant hommage à l'événement du jour, développant une idée forte et me levant pour parler à tous. L'expérience m'ayant plus ainsi qu'à l'audience, je la réitère à l'occasion d'autres spectacles, et un jour la presse vient m'interviewer à la sortie, et je deviens ce personnage qu'on espère voir présent et prendre la parole dans le public en commençant par un "Ja hallo!", un show-man parasite.
+ Un coin de mur (de rue) plein de coins de mur (de rue). Ou pour une installation: une étoile de coins de mur (de rue). Jeu de renfoncements, jeu d'orange et de gris. Gravier. Sticker bleu vieux.
231221 flou, et clair seulement là où je veux dire.
281221 une grande étendue d'herbe à la lumière du soir, une grande étendue d'herbe dans la nuit
291221 des bottes clouées au sol par l'enchevillure au talon, clous épais extra-longs. (Art Mengo)
301221 Changer l'étiquette sur mes moments de brouillon et écrire "moment de vrai".
+ Ici je me dis malade et pas là-bas ; ici je suis seul souvent souvent; ici je ne sais pas trop où aller, où savourer la vie ; je mange mal quand je mange seul; je me crispe sur des choses diffuses ; il fait froid et gris ; mes meubles et le plafond sont bas ; seul je ne souris pas ; les questions sont des problèmes à résoudre; là-bas je porte le masque beaucoup moins souvent; ici dans la rue les visages vont vers le bas et les salutations sont évitées; les gens se bousculent, mais même pas pour se faire les poches; je fais cette liste pour arranger ma situation, pour qu'ici soit ma maison au soleil aussi.
+ Peindre. C'est tout simplement croire en mon regard.
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TRADUCTION FRANÇAISE (de moi)
Interview LT1 Startalk à l'hôtel Bristol 25/01/20
avec Petra Stumpf
https://www.lt1.at/sendungen/stars_society/ich-bin-ein-sehr-sexueller-mensch/
https://youtu.be/FAw2HtQQhx0
C'était à l'époque, Tom Neuwirth alias Conchita Wurst, une diva qui a remporté le Concours Eurovision de la chanson pour l'Autriche en 2014.
Et c'est de nos jours. Wurst, look fétiche et électro pop. Avec son troisième album, Tom s'est libéré. Nous rencontrons le Haut-Autrichien dans sa maison d'adoption à Vienne au bar de l'hôtel du Bristol à côté de l'Opéra. Ce qui n'a pas changé, c'est que la star est ponctuelle à la minute près.
Petra Stumpf: Bienvenue sur LT1 startalk, mon invité aujourd'hui - comment puis-je m'adresser à vous, Conchita, Tom ou Wurst, lequel préférez-vous?
Tom: C'est à vous de décider, j'ai l'habitude de dire qu’en fin de compte c'est toujours ‘Wurst’ (c'est pareil pour moi). Avec un certain look, je me sens plus comme une femme, quoi que cela signifie et avec certains looks, je suis plus masculin, quoi que cela signifie et en fin de compte je m'en fiche. On ne peut pas généraliser, bien sûr, pour beaucoup de gens, leur identité est importante et la façon dont ils se perçoivent. Je me rends compte de plus en plus que le genre devrait être complètement hors de propos dans une société.
P: J'étais très curieux de voir dans quel look nous vous retrouvrions aujourd'hui, blond, chauve, cheveux longs, cheveux courts, pour le moment tout est possible quand il s'agit de vous. Cela dépend-il de votre humeur actuelle ou est-ce calculé si vous vous présentez comme un homme ou une femme?
T: Il y a des concerts et des événements où je sais que je veux porter une robe du soir et libérer ma Mariah Carey intérieure, les autres jours, je n'ai aucun concept et je mets ce que je veux à ce moment là. Certaines choses nécessitent une certaine préparation, quand je veux décolorer mes cheveux, je ne peux pas le décider sur-le-champ et deux heures plus tard, je suis blond, et l'histoire de la tête chauve était que je voulais exprimer - je l'ai fait '' Je ne voulais rien exprimer avec la tête chauve en soi - mais je prenais part à l'Opéra Ball pour annoncer les élections européennes et quand je me suis rasé la tête, je ne savais même pas encore que j'irais au Bal de l'Opéra. Rétrospectivement, cela avait été le destin et était censé se passer exactement comme ça et pour répondre à la question, je réfléchis rarement, parfois j'ai envie de quelque chose mais si quelque chose d'autre se présente, alors je change d'avis.
P: Mon point de vue est que vous vous sentez très libéré depuis cette transformation, est-ce vrai?
T: J'ai commencé à reconsidérer les règles, je ne sais même pas qui les a faites, et à les écarter et à découvrir ce qui me rend heureux au lieu de dire: je dois être la femme du président, c'est ce que les gens attendent et ce qui se vend, je suis aussi dans la situation privilégiée de dire, je m'en fiche, je fais ce que je veux et ressens mais pendant ce processus je développe et reconsidère tellement de choses et je ne sais pas si tout le monde pense que c'est drôle, mais je dis toujours que c'est essentiel d’apprendre à lire et à écrire. C'est important pour la communication, mais faut-il l'orthographe?
P: Sérieusement?
T: Si je comprends ce que vous voulez me dire, par exemple si vous écrivez un essai en allemand plein d'imagination florissante et qu'il y a des rebondissements dans l'histoire et que c'est intéressant à lire, alors vous avez 5 fautes d'orthographe et ne réussissez pas l’examen.
P: Je suis d'accord à ce sujet, mais cela me rebute si quelqu'un m'écrit sur Whatsapp et qu'il y a 1000 fautes d'orthographe. C'est terrible.
T: Cela n'a pas d'importance pour moi, tant que je comprends ce que vous voulez dire.
P: Puisque vous dites que c'est Wurst pour vous, vous avez enregistré votre nouvel album sous le nom de Wurst, la meilleure électro pop, c'est autobiographique et c'était une sorte de thérapie pour vous, n’est-ce pas?
T: Oui, les paroles et la musique ont été écrites par Eva Klampfer, Lylit, une Haute-Autrichienne et elles ont été produites par Albin Janoska, qui est le gourou de l'électro dans ce pays. Dans cette triade, nous avons fait ce grand album. Eva a passé de nombreuses heures avec moi et a beaucoup appris sur moi et je le répète souvent, je ne sais pas si elle voulait tout savoir. Mais quand on n'écrit pas les paroles soi-même, on ne peut réaliser un morceau de musique authentique que lorsque je suis franc et tous ces titres sont bien sûr des métaphores de toutes les choses que j'ai vécues et je sais de quoi il s'agit et de quoi il est tenu compte. J’ai même considéré si je devais l'expliquer ou l'écrire dans le livret, mais ensuite j'ai pensé, ce n'est l'affaire de personne et je veux le garder pour moi et je ne veux pas imposer au public ce qu'il faut interpréter dans ces chansons. J'adore faire des vidéoclips, je ne peux pas écrire de chansons, mais j'entends de la musique et je vois des images et je peux convertir ça, c'est ma partie essentielle et j'adore le faire mais avec ça j'ouvre déjà un monde qui indique une certaine direction et les émotions, mais c'est trop amusant pour passer à côté.
P: Je dois montrer le livret et par exemple cette photo, vidéos et livret sont très révélateurs, très érotiques avec des tenues fétiches, cela vous a-t-il demandé beaucoup d'efforts, parce que vos parents et votre mamie les voient aussi.
T: Je suis une personne très sensuelle et je ne suis pas timide avec ma famille, ils me connaissent si bien, ils me connaissent depuis que je mouille ma culotte. Je n'ai pas à faire semblant sur ce que je suis et parfois je pense que ce ne sera pas son sujet préféré pour ma grand-mère dans son groupe de crochet mais je suis ce que je suis et c'est le résultat de leur éducation. Mes parents n'ont aucune raison de se plaindre de ma libertė ou du fait que je vis ma vie en public, je suis la personne que je suis parce qu'ils m'ont élevé ainsi.
P: Est-ce que vos parents vous ont appris les faits de la vie ou était-ce votre grand-mère, parfois les grands-parents le font.
T: C'est drôle que vous abordiez ce sujet. Non, c'était ma tante, elle est géniale et à Noël on discute de tout. Ma tante est responsable ou a été très impliquée dans mon sens esthétique de la mode. Écoutez, ma tante m'a emmené à la première comédie musicale que j'ai jamais vue, Rocky Horror Picture Show, imaginez-moi - à partir de quel âge est-ce que quelqu'un est admis à un tel spectacle, je pense que j’avais 12 ans, et je me souviens que ma tante m'a demandé: qu'est-ce qu'une vierge? " et j'ai répondu: "Ma mère est née en août, donc c'est une Vierge." puis il y a eu une discussion avec ma mère si elle était autorisée à me l'expliquer et elle l'a fait, puis j’ai assisté à ce spectacle en tant que garçon gay de 12 ans et j'ai été étonné. Quoi, on peut faire ça, c'est permis? Et tout le monde pense que c'est génial, elle m'a révélé un tout nouveau monde et je me souviens encore de ce qu'elle portait, un body Woolford transparent qui ne couvrait que la poitrine avec une forme de lampe à lave et un pantalon Yoko Ono qui s'évasait avec des fentes sur les côtés qui se chevauchaient, alors quand elle marchait, on voyait ses jambes nues. Ma tante est une icône de la mode et c'est de là que vient ma liberté, je pense que personne n'a été surpris.
P: Vous ne venez pas souvent en Haute-Autriche, où se trouve votre famille, mais le 12 mars, vous viendrez au Posthof à Linz parce que vous êtes en tournée avec les nouvelles chansons. Ce match à domicile à Linz est quelque chose de spécial pour vous?
T: J'attends ça avec impatience. Linz est toujours spécial pour moi. J'ai une tournée, il y aura des concerts en Allemagne, je serai en Pologne et je serai aussi en Autriche et Linz est magique, je ne peux pas le décrire, c'est aussi le public qui aime faire l'expérience de la musique et il y a des gens qui ne sont pas mes fans en soi, mais qui s'intéressent à la nouvelle musique. C'est trop cool, ‘je ne suis pas toujours aussi ouvert d'esprit, je pense que le rock n'est pas ma tasse de thé, mais d'accord je vais l'écouter’. Les gens de Linz sont totalement détendus et j'ai hâte. Et ce sera différent avec mon groupe live et ce sera génial.
P: Vous êtes un artiste de scène fantastique, je vous ai souvent vu et je vous tire mon chapeau. À l'époque, à Linz, les fans internationaux étaient venus complètement habillés en tenue de Conchita. Comment font-ils face à la transformation, la suivent-ils et viennent maintenant avec les cheveux courts?
T: C'est excitant que vous mentionniez cela, j'aime mes fans et ils sont fous d'une manière affectueuse et voyagent de partout dans le monde, puis s'assoient là et écoutent ce concert pour la 14e fois et sont toujours enthousiastes et s'amusent à réfléchir, ah là, il ne connaissait pas les paroles, il les a encore oubliées et c'est tellement cool, parce que c'est simplement la vérité. Sans ces fans qui viennent régulièrement, je n'existerais pas et sans eux je ne pourrais pas briller dans certaines situations, car parfois vous venez à un événement et remarquez, ah peut-être qu'ils ne me trouvent pas génial mais il y a toujours des gens présents sur lesquels je peux compter et qui se disent je me fiche de ce qui se passe derrière mon dos, je suis là à cause de vous et je vous célèbre tellement et puis ça se propage. C'est passionnant de voir comment une telle relation que nous avons se développe, en particulier à cause du look et de la musique différents et il y en a beaucoup qui disent en soupirant, je veux entendre les ballades et je comprends cela, j'aime aussi les ballades, mais il y a un temps pour tout.
P: La variété est ce petit plus.
T: Absolument. C'est un défi pour moi et un tout autre champ vocal, tout à coup c'est une question de couleurs et de textures de voix et pas combien de temps je peux hurler cette note, et je peux la tenir longtemps.
P: Ne jouerez-vous aucune de vos ballades lors de cette tournée?
T: Pas pour le moment. J'ai des concerts occasionnels avec un orchestre, les prochains seront à Sydney et je suis ravi de retourner en Australie après de nombreuses années, la situation actuelle y est tout sauf agréable mais je suis très content de ne pas laisser ce programme orchestral mourir non plus, parce que c'est tellement amusant. Aussi From Vienna With Love que j'ai enregistré avec l'orchestre symphonique est un cadeau pour moi et puis le récupérer un an plus tard et dire: je peux toujours le faire! C'est cool, vous savez.
P: Nous sommes à Vienne aujourd'hui et non en Haute-Autriche, car vous venez à peine chez nous.
T: N'insistez pas trop, c'est comme ça pour le moment, je reviendrai.
P: Le 12 mars au plus tard, il sera présent au concert. Mais nous sommes maintenant à l'hôtel Bristol à Vienne et vous avez également un lien particulier avec cet endroit.
T: J'ai un attachement profond à cet hôtel, l'une de mes photos préférées de tous les temps a été prise par Mme Ziegelböck, qui vient également de Haute-Autriche. Il y avait une séance photo de mode pour Rondo et nous sommes souvent ici et chaque fois que je donne des interviews, nous obtenons le soutien du personnel et ils nous fournissent ces super suites et ce service de restauration et ils sont heureux de nous voir, il y a de l'appréciation et c'est un bâtiment tellement traditionnel, riche en histoire et j'ai été travailler à l'étranger, mais quand je rentre chez moi, j'aime l'Autriche, j'aime tellement Vienne, à mon avis c'est la ville la plus cool du monde.
P: Elle a également été classée comme la ville la plus agréable à vivre. Et le moins amicale!
T: Si vous permettez qu’on vous insulte, je suis au-dessus de ça.
P: Je continue avec le ‘word rap’.
Question: Préférez-vous être homme ou femme?
T: Nous en avons déjà discuté, je m'en fiche.
Question: Je peux imaginer avoir des enfants un jour.
T: C'est difficile. J'ai réfléchi à la façon dont j'élèverais un enfant, quelles valeurs je transmettrais et ce que cela signifierait. Mais je ne suis pas prêt à avoir des enfants, car je suis tellement égocentrique et j'ai des carences dans les relations entre humains. Vous vouliez une courte réponse. Je n'en ai aucune idée.
Question: j'aime dormir ...
T: Pendant une longue période et vous voulez quelque chose de provocateur. Je dors nu.
Question: Qu'est-ce que vous ne pouvez pas faire?
T: Je n’aime pas attendre et je deviens parfois harnieux. Mes amis qui travaillent avec moi me connaissent assez bien pour le savoir quand je commence à donner des réponses brusques.
Question: Votre endroit préféré?
T: Mon appartement, mon nid. Après une longue période de voyages, son propre lit n'a pas de prix.
Question: J'ai appris la plupart des choses de ...
T: Toutes les personnes que je rencontre. Je reconnais après quand on séjoune ensemble pendant les vacances que je cours partout toujours à moitié nu.
Question: L'inscription sur ma pierre tombale qui doit être lue.
T: J'espère que je n'aurai pas de pierre tombale. Je serai incinéré.
P: Mais il doit aussi y avoir une place pour l'urne. Peut-être dans le placard de quelqu'un à la maison.
T: Si je veux les ennuyer, j'écrirai dans mon testament: vous devez me placer à côté de votre télévision. Je veux que ce soit théâtral, incinéré et disperser les cendres.
P: Alors on ne pourra plus vous rendre visite.
T: Vous n'êtes pas obligé. C'est surfait, tout le monde me portera dans son cœur.
P: Pas de tombe d'honneur à Vienne?
T: La robe de l'Eurovision dans une vitrine est suffisante.
P: Merci, c'était très drôle.
T: Quelle belle interview.
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etlecrepusculedemeura · 4 years ago
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Sous les iris, on apercevait encore les traces de lutte. Brigan les observait sans dire un mot, mais M. Langlais, son majordome, écuyer et meilleur ami, savait parfaitement ce qu'il ressentait. Il le connaissait depuis toujours et savait ce que signifiait la moindre crispation de mâchoire chez son protégé. La culpabilité de n'être pas arrivé sur les lieux assez vite, la colère de n'avoir pas pu empêcher cette tragédie, la déception de n'avoir pu protéger son propre sang contre ces gens jaloux et malhonnêtes. À présent ils allaient payer. Il n'entendait même plus la voix réconfortante de M. Langlais dans son dos, ses mots apaisants n'étaient plus que des sons lointains, noyés par la puissance destructrice de ses pensées.
Il s'agenouilla dans l'herbe et posa sa main à terre, ouverte, laissant les brins de verdure se glisser entre ses doigts longilignes et marqués des multiples cicatrices que la bataille du Mont Rouge, ainsi qu'on la surnommait depuis, lui avait laissées. Il ne reverrait plus Léo. Il ne pouvait l'accepter, eux qui n'avaient plus que l'autre pour seule famille, il avait le terrible sentiment de l'avoir abandonné. Il aurait pu et aurait dû être présent ! Lorsque son cri déchira l'atmosphère en apparence calme de la prairie, les criquets se turent et seul le vent dans les arbres osait encore se faire entendre. Sa main s'était refermée sur les tiges verdoyantes et il ne relâcha son emprise que lorsque la main rassurante et calleuse de son ami se posa sur son épaule. M. Langlais lui transmettait toute son affection. Brigan n'était pas seul, et il le savait. Mais Léo lui... il ne pouvait s'empêcher de l'imaginer suppliant face a ses agresseurs, le visage tuméfié, ses cris de douleurs, ses larmes mêlées de sang, ses os se brisant un à un, puis, la vie s'échappant de son être dans un dernier gémissement de souffrance. Avait-il parlé ? Avait-il dit le moindre mot pour s'accrocher à la vie, pour retenir les coups de ses assaillants ? Avait-il eu conscience que sa dernière heure avait sonnée ?
Brigan savait parfaitement pourquoi ces hommes s'en étaient pris à lui. Ce n'en était que plus difficile car il n'avait pu être là pour sauver son frère des gens qui n'avaient contre lui que sa propre existence. Le Mont Rouge était encore dans tous les esprits, tout le monde avait perdu des êtres chers. On le tenait pour responsable du massacre. M. Langlais lui rappelait sans cesse que sans lui, personne ne serait rentré, que sans lui, tous ces hommes qui étaient redescendus en vie, à défaut d'être bien-portants, auraient fait partie du butin des charognards qui peuplaient la montagne. Mais une fois au pied du pic, les visages n'étaient que haine. On lui reprochait de n'avoir rien perdu, ni bras, ni jambe, ni proche. Ces gens avaient oublié qui il était, ce que Léo et lui avait enduré depuis leur plus tendre enfance... La perte était sûrement le mot qu'ils comprenaient le mieux. Orphelin à 10 ans, Brigan avait dû reprendre le flambeau familial et s'occuper de son frère, son cadet de 5 ans. Leurs parents étaient partis en reconnaissance de la région. Ce qui leur était arrivé et les circonstances de leur mort leur était inconnus. On avait retrouvé leurs corps sur cette même montagne au nom sanglant, les yeux vidés, les organes dévorés, et l'explication de leur mort avec. Les habitants avaient tenté de profiter d'eux, de leur jeunesse, de leur richesse, de leurs faiblesses. Sans M. Langlais, il ne savait ce qui serait advenu de son frère et lui-même. M. Langlais avait été un père pour eux, il leur avait enseigné l'histoire, les mathématiques, la psychologie, la sagesse, la compassion et l'amour. Leurs parents avaient toujours eu confiance en lui, à raison. Lui qui n'avait plus de famille à lui depuis bien des années s'était avéré être la meilleure famille que les jeunes garçons puissent espérer. Ils n'étaient plus seuls au monde. 
Brigan rouvrit les yeux, sa vue était troublée par les larmes et le chagrin. Il ne pouvait faire fi plus longtemps de ce que disaient les villageois, il devait mettre un terme a cette rage aveugle, à cette rancune irréfléchie. Mais comment rétablir un équilibre sans aller au devant des individus qui avaient commis cet acte impardonnable de haine brute. Léo n'avait que 15 ans, la vie lui tendait les bras et Léo était prêt à s'en saisir et à partager, il n'aspirait qu'à la tranquillité, contrairement à son frère qui portait seul les responsabilités dû a leur rang. Non pas que Léo l'ai laissé faire, au contraire, c'est Brigan qui ne voulait pas que son frère connaisse ce fardeau. Alors il l'aidait à le porter en suivant ses envies. Brigan lui avait demandé de vivre pleinement pour eux deux, de se laisser porter par la beauté et l'art qu'il aimait tant et de lui laisser les armes. Peut être que les habitants lui auraient pardonné de n'avoir accompli son devoir en tant qu'homme. Mais lui non. Leurs parents s'étaient rendus sur cette montagne et n'en étaient jamais redescendus. Quel mystère pouvait bien cacher leur mort ? C'est pourquoi Brigan s'était adonné corps et âmes à devenir un guerrier. Peut être un jour aurait-il pu trouver des réponses. Maintenant tout était fini. Tout ceci n'avait plus d'importance. Ses parents n'étaient plus, ses hommes avaient péris sur le champs de bataille ou étaient tombés des suites de leurs blessures dans les bras de leurs proches, et, pour ceux qui avaient survécus, ils étaient devenus fous, invalides, détruits par leurs souvenirs, ces mêmes hommes qui avaient tenté d'exorciser leurs maux en fracassant le crâne de son unique frère, la seule personne qu'il chérissait plus que sa propre vie, le seul être capable de lui donner le sourire et de lui faire entrevoir le bonheur au bout du chemin. 
Cette lueur s'était éteinte avec lui et Brigan en avait oublié le temps qui passait. M. Langlais s'était assis là ou il se tenait debout auparavant, en retrait mais assez près pour transmettre à Brigan sa chaleur et son soutien. Il ferait bientôt nuit et Brigan était toujours perdu dans sa tristesse. Il ne parvenait pas à bouger, de peur de se laisser emporter, par la colère, par le vent, il ne savait plus ce qui le tenait encore en ce monde. 
Lorsqu'il sortit de sa torpeur, la nuit était tombée, le froid lui glaçait les os et des lueurs dansaient au loin. Il plissa les yeux pour tenter de comprendre quel était ce mirage. Puis il entendit, au début tout doucement, comme un chuchotement, puis de plus en plus fort, de plus en plus clair, au même temps que les lumières s'approchaient, grandissaient, se précisaient. Non il ne rêvait pas, c'était bien des chants, des louanges à la fois tristes et douces qui élevaient son âme. Et ces lueurs vacillantes n'étaient autre que des bougies tenues par des femmes, des enfants, des hommes qui chantaient ensemble les hymnes immortels pour apporter à l'âme du défunt toute la splendeur et la paix dont il a besoin pour s'élever et quitter ce monde. Brigan n'aurait su dire si ces voix s'unissaient pour Léo ou pour lui. Bientôt, cette procession angélique s'arrêta à  quelques mètres de la scène funèbre. Ils terminèrent le quantique merveilleux et avec les dernières notes le silence reprit sa place. Il fut brisé par les sanglots que certaines personnes ne parvenaient plus à  contenir. Alors Brigan redressa la tête. Ses yeux brillaient toujours mais ils avaient perdu l'aura de colère qui les habitait auparavant. Les voix de ses voisins et amis avaient chassé son désir de vengeance et de destruction. Il savait précisément qui était à l'origine de ce méfait et n'avait plus l'intention de faire payer des innocents pour sa détresse. M. Langlais s'était également relevé et il parlait avec les gens qui s'étaient rassemblés en l'honneur des deux frères qui avaient déjà tant souffert. Bien qu'ils parlent bas, comme par respect, Brigan pouvait entendre certaines phrases. M. Langlais remerciait chacun d'être venu malgré les pressions qu'ils subissaient tous de la famille Arouf. 
Les Arouf avaient perdu leur fils aîné, un grand dadais nommé Marlon, lors de la bataille du Mont Rouge, et en tenait Brigan pour responsable absolu, ils avaient même organisé des manifestations publiques pour dénoncer quel criminel était Brigan d'après eux. Léo avait largement soutenu son frère et l'avait défendu publiquement alors que M. Arouf et son fils cadet de 25 ans insultaient allègrement Brigan, toujours alité du fait de ses blessures, et incitaient ouvertement les citoyens à le considérer comme l'ennemi à abattre. Les Arouf n'avait jamais beaucoup apprécié la famille des deux frères et lorsque Marlon leur avait annoncé qu'il voulait suivre Brigan, fils des Poulx, et de 7 ans son cadet, ils s'étaient mis à le haïr tout bonnement et ne s'en cachaient pas. Brigan connaissait leur opinion et c'est pourquoi il vint lui-même, le corps couvert de bandages ensanglantés, les yeux noirs d'ecchymoses, des plaies ouvertes, ou cicatrisant tout juste, étalées sur les surfaces visibles de son visage, de son cou et de ses mains, leur annoncer que Marlon n'avait pu redescendre avec lui. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Marlon et Brigan étaient de très bon amis. Marlon n'avait jamais prêté attention aux mises en garde de ses parents vis à vis de son ami. Ils se connaissaient depuis leur plus tendre enfance malgré leur différence d'âge mais Marlon avait été considéré comme attardé mental et il avait donc suivi des cours moins avancés que ses camarades, si bien qu'il s'était retrouvé à côtoyer Brigan. Ce dernier ne croyant pas à que son ami soit le problème, l'encouragea et le fit sortir de son enfermement. Il devint alors celui que tous connaissaient comme Marlon Le Vainqueur car tous croyaient qu'il avait vaincu sa maladie. Brigan et lui partageaient beaucoup de choses. Des nuits entières a converser, Brigan avait compris que Marlon avait subi une pression telle en naissant qu'il s'était construit une bulle pour y échapper. 
Marlon n'était plus et les Arouf avaient pris la vie de son frère pour le venger. Un innocent qui était lui-même un frère pour leur fils. 
Brigan ne savait comment agir, mais la nuit était belle et douce et le village entier, à l'exception des Arouf et de certains de leur partisans, était venu partager sa peine et lui montrer leur soutien malgré la puissance de la famille Arouf. Il pourrait y repenser demain matin. En attendant, ils allaient boire et chanter à la mémoire de Léo Poulx, mort pour lui, mort pour rien. 
A présent ils étaient tous regroupés dans la maison de la famille du pasteur qui avait charitablement invité tout le monde à se regrouper pour communier. Le village avait pardonné à Brigan. Cet acte cruel leur avait fait ouvrir les yeux sur la nature violente des Arouf. Il ne leur restait plus que leurs yeux pour pleurer et leurs mains pour prendre celles des autres. Brigan savait que ce jour fatal le changerait à tous jamais. Il ne savait pas de quoi son avenir serait fait, s'il serait jamais capable d'entrevoir de nouveau le bonheur... 
Alors que cette pensée s'ancrait peu à peu en lui, il cligna les yeux et remarqua alors qu'il fixait des prunelles sombres, presque noires et, il se perdit dans ce regard tumultueux ou se mêlait tristesse et désir, joie de vivre et désolation. Il fut tiré de sa contemplation par M. Langlais qui lui proposait une assiette remplie de victuailles. Lorsqu'il tourna la tête de nouveau pour retrouver ces yeux, ils avaient disparus. Il fallait qu'il les retrouve. Il devait à tous prix recroiser ce regard, revoir ces orbes magnifiques et s'ils acceptaient, il se perdrait en eux éternellement. 
La nuit était longue et belle sous le regard bienveillant de Léo... 
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beatlesonline-blog · 2 years ago
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valeriehervo · 7 years ago
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Ils sont plutôt jeunes (entre 20 et 27 ans) et consultent, car, même s'ils ont des relations sexuelles fréquentes, ils n'éprouvent pas de «réel plaisir». D'ailleurs, la sexualité n'a pas grande place dans leur vie. «Celle-ci est plutôt réduite à une simple fonctionnalité», observe Alain Héril, psychanalyste et sexothérapeute, qui publie Dans la tête des hommes (Payot). «Chez certains, même, une forme de dégoût apparaît.» Les professionnels comme lui parlent de «désérotisation du lien à soi et à l'autre». Entendez: baisse de désir, l'un des motifs actuels de consultation les plus fréquents.
Bien sûr, les causes d'un tel désinvestissement sont à la fois singulières (tout dépend de l'histoire de la personne) et variées (stress, condition physique, lien au partenaire). Mais, parmi les explications liées au contexte, un accusé principal est montré du doigt par les sexologues, sociologues et psychothérapeutes: le déferlement d'images pornographiques, qui, avec sa forte récurrence, modèle les corps⊠et les esprits.
Le formatage insidieux provoqué par cette généralisation de la pornographie a déjà été évalué. Parmi les révélations de cette enquête (1): près d'un Français sur deux (47 %) ayant déjà visionné un film pour adulte a tenté de reproduire des positions ou des scènes vues dans des films pornographiques. Une proportion en nette progression par rapport à 2009 (40 %). Cette tendance à reproduire les scénographies de la pornographie est aussi particulièrement forte chez les moins de 25 ans (60 % ont déjà reproduit une position vue dans un film X), et ceci aussi bien chez les filles (53 %) que chez les garçons (64 %).
Pauvreté fantasmatique
Pourquoi cette large diffusion de la pornographie - qui, selon certains, ne se limite pas aux seuls sites vidéo du genre, mais relève d'une véritable «culture ambiante du porno» - pose-t-elle vraiment question et impacte-t-elle à ce point la vie sexuelle de nombreux contemporains?
C'est en fait l'imaginaire sexuel - cette dimension qui permet de désirer, fantasmer, oser - qui se trouve affecté par ce grand business. «Le Web permet de faire son marché de façon très pragmatique: promotion sur les verges, sur une paire de gros seins ou de fesses noires, analyse le psychologue Vincent Estellon, auteur du «Que sais-je?» Les Sex-addicts (PUF). Le danger tient à ce que l'image provenant de l'extérieur vienne peu à peu remplacer le fantasme produit de l'intérieur.»
Alain Héril confirme des évolutions de pratiques liées à cette influence: «Les scénarios sexuels montrés dans les films pornos deviennent banalisés. La barrière entre âce qui se fait et ce qui ne se fait pasâ est en train de changer. Je vois même certains couples utiliser les clubs échangistes pour tenter d'améliorer leur relation amoureuse.»
Revenir à la simplicité
Selon lui, si les 45-60 ans sont capables de garder un regard distancé et amusé sur la production pornographique, les plus jeunes, en revanche, trinquent à un niveau souvent insidieux: «Ils ont visionné de nombreuses vignettes représentant des corps morcelés - le porno représente peu l'individu dans sa globalité - et qui durent trois à six minutes, explique-t-il. Dans ce pays où les hommes sont toujours en érection et où les femmes disent oui à tout, c'est évidemment l'imaginaire machiste qui domine, reléguant souvent l'orgasme féminin au second plan. Voilà donc le mode relationnel qu'ils apprennent.» Comment sortir alors de cette pauvreté fantasmatique? Le «traitement» se résume souvent à un retour à la simplicité. «J'apprends par exemple à des partenaires à se regarder trois minutes dans les yeux, à revenir au corps âpremierâ, le leur et celui de l'autre, grâce à la sensorialité - toucher, parfumâŠ, explique Alain Héril. Autant de moyens de lutter contre ce corps âvirtualiséâ que la culture pornographique a rendu dominant.»
Un niveau plus profond est aussi envisagé dans la thérapie: relancer la vie émotionnelle des partenaires. Car, à force de fantasmer l'autre comme un objet, à force de considérer la sexualité comme une pulsion à décharger, beaucoup en ont oublié le grand pouvoir - érotique, entre autres - de la rencontre émotionnelle. «Il s'agit, grâce à la lenteur, notamment, ou à l'empathie, de revenir au contact sous toutes ses formes», explique Alain Héril. Selon lui, une dimension assez simple à comprendre, certes, «mais difficile à retrouver quand on l'a perdue».
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