#oiseau à la fenêtre
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Waiting for Spring - Cori Lee Marvin
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Étape de la création du header pour Wicked Little Town. Je vais tenter d'expliquer comme je peux mon processus de création. Désolé si c'est un peu bordélique. 😅 Vous pouvez cliquer sur afficher davantage pour voir:
J'ai choisi la première photo avec la fenêtre car j'aimais le reflet sur le parquet et que ça marcherait avec l'extérieur enneigé que j'imaginais. J'aimais aussi les moulures sur le mur, je les ai donc gardé mais moins fan du chandelier, surtout qu'il n'était centré, je l'ai fais disparaitre. Puis voulant une scène plus aérée, j'ai utilisé le "generative fill" de photoshop et le "stamp tool" pour agrandir la pièce. Je suis partie à la recherche d'élément qui pourrait raconter l'histoire des personnes qui vivraient dans cette maison, un canapé, un chien, un chat, un couple qui avait une excellente ombre qui marcherait super bien avec ma fenêtre (parfois, je cherche pas trop loin 😂 ). Le design devant représenter la saint Valentin sans être trop "romantique" et le thème de l'anniversaire sans être trop "anniversaire". J'ai rajouté des petits chapeaux sur le chien et le chat, des fanions, une photo du couple sur la commode et sur l'étagère, la décoration de leur gâteau de mariage. A chaque élément ajouté, il fallait donner une ombre, un reflet dans le parquet si nécessaire et changer le coloring des objets pour qu'ils correspondent à l'ambiance de la pièce. Et puis, j'adore les plantes et les livres, donc il fallait évidemment que j'en rajoute. Je trouve que ça donne un côté plus cosy. Pour l'extérieur, étant donné que la ville où se trouve le forum a un lac et est entouré de forêt, je suis partie sur ça. Pour la version sombre, j'ai changé l'image d'extérieur avec une qui avait des reflets de la maison allumée dans l'eau du lac. Et c'était parfait pour le Corgi, il existe tellement de photos d'eux que j'en ai trouvé un allongé, quant au chat, il est parti à l'aventure. J'ai changé le verre d'eau sur la table pour un verre de vin, l'horloge au mur montre maintenant 1h du matin et puis, j'ai allumé les lumières. C'est des petits détails, mais je trouve que ça continue à raconter un peu l'histoire du couple, peut être qu'ils se sont installés sur le canapé pour boire un verre et le chien s'est endormi alors qu'ils discutaient ? �� Pour l'animation, j'ai passé les headers à After effects, j'ai trouvé sur pexels une vidéo d'un chat noir, il a donc été rajouté à l'extérieur et il cherche son amie, la chatte à l'intérieur de la maison. (peut être qu'elle est allée le retrouver la nuit 👀), j'ai rajouté un effet neige qui tombe que j'ai trouvé sur youtube et la nuit, un oiseau qui passe rapidement devant la fenêtre. C'est assez discret, mais on peut voir le reflet de la neige animé sur le parquet, surtout la version sombre. Pour la typographie du titre, j'ai utilisé Scotch Display qui est un fond Adobe, je trouvais que une typographie serif donnait un côté plus cosy et romantique. Et pour la tagline, c'est Caslon, parce que j'aime Caslon. 👀 Je pense que j'ai fais le tour, si vous avez des questions, hésitez pas à les poser dans les commentaires de ce poste et merci d'avoir réussi à lire jusque là. 🫣 liste des images utilisées: pexels-eberhard-grossgasteiger-1624503 pexels-serkan-atay-19730755 pexels_videos_1536279 (1080p) Falling Snow Realistic Overlay Loop pexels-curtis-adams-8583905 pexels-taryn-elliott-4440123 pexels-emma-bauso-2253870 pexels-karolina-grabowska-5726036 pickawood-rwa0Yh38FeA-unsplash samantha-gades-BlIhVfXbi9s-unsplash kari-shea-3_cyj5YkhTs-unsplash jeffery-ho-TIN_Lh9-Y7g-unsplash markus-spiske-UaQ1t-nQHyk-unsplash annie-spratt-JruJFy08KB8-unsplash pexels-maksim-goncharenok-4352247 sunguk-kim-WTKvaChRvBg-unsplash pexels-karolina-grabowska-5726036 nataliia-kvitovska-MYwbqIfccvg-unsplash pickawood-rwa0Yh38FeA-unsplash filipp-romanovski-pDbhjYjrWpk-unsplash content-pixie-6CFCrt-7tHw-unsplash fatty-corgi-EpRAM95thHU-unsplash pexels-serkan-atay-19730755 fatty-corgi-wHgkrmuMFOY-unsplash pexels-anna-shvets-4587992 alexander-london-mJaD10XeD7w-unsplash
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Obstination
Aujourd’hui, je n’y arrive pas. Les mots sont des blessures exemptes de douleur. Choses sans envergure, ni secrets ; petites choses aux contours affirmés qui me disculpent de mes crimes et de mes trahisons. Les mondes inconnus, qu’ils recèlent d’habitude, sont vides de magie. Aujourd’hui, les mots sont étanches, n’ont qu’une seule vie à offrir, rien ne bouillonne en eux ; aucun feu ne s’allume sous leurs corps allongés. Hier, j’ai vu une forêt de nuages plantés sur l’horizon, des dentelles de givre recouvrir la prairie, des flotilles d’étourneaux brasser l’air matinal. Aujourd’hui, l’arbre est un arbre, l’oiseau un oiseau, la pierre une pierre, et pourtant je m’obstine.
Franck Bouysse. Fenêtre sur terre. Récit poétique. 2021
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Nous rangeons la vaisselle sale dans l'évier, nous nous mettons à la fenêtre, nous respirons la froideur des étoiles, nous boudons la lune ou bien nous admirons ses mantilles. Nous épions le chat, nous écoutons les allées et venues du chien - un oiseau remue, le cœur d'un arbre bat - nous croyons que la nuit frissonne pour nous. Ils éteignent au loin : une maison fond dans les ténèbres. Les coassements des grenouilles s'égaillent, un homme pisse dans la suie, une chouette hulule et transit la nuit. La nuit se tait. La chouette et son gosier bleuâtre se font attendre. Cécile se remet au piano, abuse de la pédale douce parce que des inconnus dorment. Je fais ma toilette dans l'ombre, je m'éclaire avec ma cigarette. Cécile joue toujours. Je m'allonge sur notre lit, je ferme les yeux : le parfum des roses entre, la fenêtre se change en hublot. Des volailles remuent sur les perchoirs, le silence se replace, les doigts de Cécile se fatiguent. Elle vient, elle se penche sur mon feu orange, elle vérifie mon buste, elle s'en va avec ma cigarette, elle se lave vite les dents. Je crois entendre une adolescente sportive qui se purifie au soleil, sous le visage d'une fontaine. C'est fini. Cécile crache dans une cuvette. Elle se peigne, elle déplie sa chemise de nuit qu'elle lance sur la chaise, elle détruit la symétrie des repasseuses. Elle nettoie ses ongles sans les voir, elle écrase ma cigarette sur l'appui de fenêtre, elle met sa tête dans les parfumées, elle me dit que la nuit comme la pluie tombe dans ses cheveux.
Violette Leduc, Ravages.
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Sapin
Quand il se réveille, David voit par la fenêtre le soleil qui, encore timide, est drapé sous une couverture de violet et d'orange à l'horizon. Alors il sait qu'il est temps. Il se lève d'un bon pour éviter toute attraction de sa couverture dont le charme est magnétique. Il enfile un pantalon et un t-shirt non sans un baillement qu'il laisse s'échapper en ouvrant grand la bouche comme un lion. Puis il se lance dans l'escalier qui mène à la porte d'entrée. Là, il s'en va, pieds nus, vers les bois.
C'était un effort, les premières fois de sortir si tôt. Aujourd'hui, quand David explore les bois, c'est pour sauter au dessus des ruisseaux. De voir le plus petit des rochers comme l'opportunité d'y grimper, pour lui un vrai cadeau. D'observer des heures les grenouilles qui coassent entre les plans d'eau et tous les escargots, des plus petits aux plus gros. Il les soupçonne de cacher sous leurs coquilles des petits mots. Ils se les échangent quand on leur tourne le dos.
Il s'arrête net quand il entend ou voit un oiseau. Il écoute ensuite ce petit être de chants et de plumes pour en recueillir le moindre morceau.
Titu, titu, titu.
Titu, titu, titu.
Titu, titu, titu.
Il reconnaît la mésange qui niche dans le pin à l'orée du bois, qu'il salue d'un sourire et d'une réponse sifflante. Titu Titu titu
Quand elle s'en va, il s'approche du grand résineux comme il approcherait d'un chateau. Petit à petit pas, en s'arrêtant parfois. Sous ses pieds, le sol est parsemé d'aiguilles et s'enfonce sous son poids. Arrivé contre l'arbre, il le sert de ses bras dans une étreinte parfumée. Après un instant, il recule d'un mètre ou deux. Puis il s'élance à nouveau vers le tronc et dans un enchaînement fulgurant et leste, il dépose un pied puis l'autre puis une main et l'autre. Le voilà à peine accroché à le première branche, qu'il se hisse déjà à la prochaine. En quelques secondes seulement, il est déjà plus haut que le nid de la mésange.
Son agilité l'emmène comme ça, comme un chat, jusqu'en haut. Quand l'arbre balance de droite à gauche, il ne s'arrête pas. Quand les branches se font plus fines, il continue, assuré d'atteindre le sommet. Car il l'a déjà fait, et plus d'une fois. Lorsqu'il y arrive, le soleil est là, face à lui. Une grande boule lumineuse lui éclaire les tripes. Des larmes lui viennent aux yeux.
C'est quand il inspire là, qu'il se sent vivre.
Le vent qui parcours les cimes lui caresse les joues humides.
Titu, titu, titu.
#french#writer#30jourspourécrire#30jourspourécrireaudio#nature#vivre#histoire courte#émotions#C'est pas des mésanges sur le toit mais c'est la première photo que j'ai trouvé dans mes dossier qui collait plus ou moins
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Devenir avion de chasse
Quand j’étais petite j’avais un rêve récurrent : je lévitais. Au palier des escaliers ou à l’entrée de la cour de récréation, soudain, pendant deux ou trois secondes, je flotillais quelques centimètres au-dessus du sol. Ce n’était pas un saut ; nul mouvement des jambes ni recroquevillement subite ; sans explication, comme soulevée par un étrange magnétisme, je volais, je rêvais. Des regards incrédules me suivaient à travers les airs, et moi-même je restai émerveillée en voyant mon nouveau petit pouvoir et mes camarades qui, pour la première fois, venaient me parler.
Un peu plus tard, vers la fin du primaire et le début du collège, le rêve revint. J’étais plus grande et mes envols aussi : si je prenais de l’élan, je montais un ou deux étages, assez pour apercevoir, à travers une fenêtre, le sourire de la fille qui me plaisait. Je crois qu’une partie de moi saisissait déjà le plaisir de scruter les toits blancs et d’observer les enfants sur la cour comme des minuscules points noirs. J’aimais déjà, secrètement, la liberté absolue.
Décoller c’était facile mais je n’avais aucune maîtrise du reste, la direction ou la chute. Alors je m’entraînai. Utilisant toujours le carré de la cour comme piste, année après année mon pouvoir s’affirmait, chaque fois un peu plus haut et un peu plus loin. Au collège je dépassai les bâtiments de quatre, cinq, six étages. Il vint un jour où, décidée à tout, je pris position à l’endroit le plus reculé du patio et je courus de toutes mes forces jusqu’à ce que je fis mon premier vrai décollage et je dépassai rapidement tous les toits de mon collège et je vis bientôt ceux de la ville en traçant au-dessus des voitures et des platanes et même des parcs et des rivières touchant le ciel extatique jusqu’à redescendre et devoir atterrir dans une autre cour où, manœuvrant brusquement, je me posai pas trop mal parmi les petits qui se ruaient déjà vers moi à bras ouverts. C’était une fierté intime : je pouvais dire enfin que j’avais v o l é . À un moment où les violences intrafamiliales battaient de plein fouet, après pleurer dans mon lit, quelle joie de me sentir puissante et libre dans les airs.
Cela continua jusqu’au lycée, qui ne fut qu’un entraînement acharné pour dépasser mes limites. Le jour j’apprenais des mots compliqués en plusieurs langues et accumulais les connaissances sur la guerre, les salaires, les quanta ; la nuit, rêve à rêve, l’envol atteignait les nuages, une à une les différentes strates de l’atmosphère. Élancée comme Superwoman, en quelques secondes je survolais les gratte-ciels et les champs, et sans comprendre comment, je posais les pieds sur un autre continent aussi légèrement qu’un avion de papier. Finalement j’arrivai au bord de l’espace ; atteindre cette limite ultime n’était pour moi qu’une confirmation de ma puissance.
Après le bac je quittai la maison familiale et la cour de récréation, et déménageai dans une grande ville. Enfin véritablement, commença alors une longue traînée de fantôme. Le rêve disparut ou presque ; seules quelques rares fois, la nuit, je me retrouvais dans les airs à errer à entre les bâtiments par un rythme lent d’élèvements et de dépressions. Toujours aucun contrôle ; pire encore, parfois je descendais vers le sommet d'une tour ; en m’élevant je me retrouvais dans un parking souterrain. J’aimais toujours voler, mais si par malheur j’essayais de battre les bras comme un oiseau pour rester à flot, je me faisais infiniment ridiculiser par mes camarades hyper-compétitifs de classe préparatoire.
La terre continua de tourner. Je découvris certains endroits et abandonnai d’autres ; pareil avec les gens. Les choses faisaient semblant de s’améliorer mais le rêve restait le même, toujours à traîner sans but parmi des lignes et des lignes de bâtiments, de maisons, de fenêtres, en essayant vainement de me maîtriser. Je me rendis à peine compte quand il disparut. Rien de surprenant ; ce n’était pas un de ces rêves par lesquels une vie se fait diriger, mais un de ceux qui l'accompagnent comme un miracle secret. Aussi, je n’arrivais plus à me souvenir de ce qui se passait en moi la nuit. Le sommeil était devenu aussi futile et désespérant qu’une page blanche.
Et là, je transitionne, je me sens revivre tout à coup. Sous l’effet des hormones mes mains s’adoucissent et arrive le jour où elles écrivent le prénom qui m’attendait. En devenant la femme que j’étais destinée à être, aussi magiquement que le premier flotillement, le rêve revient. Soudain, je comprends soulagée que je peux contrôler mon vol, partir et atterrir quand et où je veux, avec toutes les péripéties du monde ou droit au but ; comme si tout était là depuis le début.
Maintenant la nuit je pleure, cette fois-ci parce que je suis enfin femme, et enfin avion de chasse.
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Les livres m’ont sauvé la vie, tous les livres. Je dévorais tout ce qui me tombait sous la main, incapable de faire le tri, aspirée par ces galaxies parallèles insoupçonnées. La littérature m’offrait le moyen de m’extraire de ma réalité en me conviant dans un ailleurs, un autrement à portée de regard, d’esprit. Je lisais et mon monde s’éclairait, mes yeux se dessillaient, ma sensibilité s’aiguisait. Je lisais et la nature me parlait un langage audible. Dans mon village, l’engoulevent est considéré comme un oiseau de malheur à l’origine de la mort des enfants à naître. Malgré cela, son chant rythmé, syncopé ensoleillait mes crépuscules car il annonçait des heures bénies de solitude où je pourrais, libérée des contraintes de la journée et du regard des religieux, me lancer à corps perdu dans mes marathons littéraires. Certaines nuits, incapable de refermer un livre, hypnotisée par les destins terribles de personnages imaginés par d’autres, je sentais plus que je n’entendais le presbytère endormi. Le cri silencieux des papillons de nuit dans leur combat perdu d’avance contre la lampe à pétrole, le craquement du bois dans la quiétude nocturne, le murmure du vent qui s’engouffre dans la toiture, enlace les poutres et les entraîne dans un ballet mystique, le coassement des grenouilles qui s’ébattent dans un ruisseau au loin, le hou-hou d’une chouette en chasse. J’étais là, en pleine conscience, et aussi dans la campagne anglaise où une vieille folle nourrissait de grandes espérances pour une orpheline recueillie par calcul, ou bien dans un casino de Paris aux côtés d’un jeune homme qui brûlait sa vie dans des jeux d’argent et finissait par la brader contre une peau de chagrin, ou encore dans l’hiver russe avec une jeune femme prénommée Anna, comme moi, qui abandonnait mari et enfant par amour pour un homme qui n’en demandait pas tant et de dépit se jetait sous un train parce que c’est comme ça, la vie comme les auteurs punissent durement les femmes qui aiment de guingois. Je notais des phrases éparses dans un carnet. Mes notes sont perdues, certains passages me restent en mémoire. Vronsky la regarda comme un homme regarde une fleur qu’il a arrachée. Dans cette fleur flétrie, il a peine à reconnaître la beauté à cause de laquelle il l’a cueillie et fait périr. Tant de mondes offerts en cadeau ! Ma petite chambre s’emplissait de fantômes : dames en crinoline, messieurs portant haut-de-forme, quais de gare bruyants, hommes perdus dans leurs pensées attendant près d’une rivière que morde la truite… Des univers pleins, riches, complexes qui n’appartenaient qu’à moi, ne parlaient qu’à moi, inventés dans la seule perspective de cette rencontre où la création d’un autre épouserait mon cosmos intime, s’arrimerait à mon âme dans une explosion de sensations, d’émotions inédites, intraduisibles. Puis venait l’aube que je reconnaissais à son parfum : dehors la nuit était complète, mais je pouvais sentir la brise déjà plus douce du matin à venir et l’odeur de la rosée sur l’herbe. Les étoiles une à une s’éteignaient, abaissant le rideau sur ma fenêtre de liberté. Je savais à l’instant près, comme informée par une horloge interne et infaillible, à quel moment les premiers coqs chanteraient. Il me faudrait me lever, faire ma toilette et préparer le petit déjeuner des religieux, attendre qu’ils aient fini de manger, faire la vaisselle, nettoyer la cour avant de me rendre au collège. Alors je hâtais ma lecture, encore une ligne, encore une phrase, laissez-moi aller au bout du paragraphe, du chapitre… s’il vous plaît, je suppliais le temps, mais mon corps connaissait ses devoirs.
Hemley Boum, Les jours viennent et passent
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LE CORBEAU
« Une fois, sur le minuit lugubre, pendant que je méditais, faible et fatigué, sur maint précieux et curieux volume d’une doctrine oubliée, pendant que je donnais de la tête, presque assoupi, soudain il se fit un tapotement, comme de quelqu’un frappant doucement, frappant à la porte de ma chambre. « C’est quelque visiteur, — murmurai-je, — qui frappe à la porte de ma chambre ; ce n’est que cela, et rien de plus. »
Ah ! distinctement je me souviens que c’était dans le glacial décembre, et chaque tison brodait à son tour le plancher du reflet de son agonie. Ardemment je désirais le matin ; en vain m’étais-je efforcé de tirer de mes livres un sursis à ma tristesse, ma tristesse pour ma Lénore perdue, pour la précieuse et rayonnante fille que les anges nomment Lénore, — et qu’ici on ne nommera jamais plus.
Et le soyeux, triste et vague bruissement des rideaux pourprés me pénétrait, me remplissait de terreurs fantastiques, inconnues pour moi jusqu’à ce jour ; si bien qu’enfin, pour apaiser le battement de mon cœur, je me dressai, répétant : « C’est quelque visiteur qui sollicite l’entrée à la porte de ma chambre, quelque visiteur attardé sollicitant l’entrée à la porte de ma chambre ; — c’est cela même, et rien de plus. »
Mon âme en ce moment se sentit plus forte. N’hésitant donc pas plus longtemps : « Monsieur, — dis-je, — ou madame, en vérité j’implore votre pardon ; mais le fait est que je sommeillais, et vous êtes venu frapper si doucement, si faiblement vous êtes venu taper à la porte de ma chambre, qu’à peine étais-je certain de vous avoir entendu. » Et alors j’ouvris la porte toute grande ; — les ténèbres, et rien de plus !
Scrutant profondément ces ténèbres, je me tins longtemps plein d’étonnement, de crainte, de doute, rêvant des rêves qu’aucun mortel n’a jamais osé rêver ; mais le silence ne fut pas troublé, et l’immobilité ne donna aucun signe, et le seul mot proféré fut un nom chuchoté : « Lénore ! » — C’était moi qui le chuchotais, et un écho à son tour murmura ce mot : « Lénore ! » — Purement cela, et rien de plus.
Rentrant dans ma chambre, et sentant en moi toute mon âme incendiée, j’entendis bientôt un coup un peu plus fort que le premier. « Sûrement, — dis-je, — sûrement, il y a quelque chose aux jalousies de ma fenêtre ; voyons donc ce que c’est, et explorons ce mystère. Laissons mon cœur se calmer un instant, et explorons ce mystère ; — c’est le vent, et rien de plus. »
Je poussai alors le volet, et, avec un tumultueux battement d’ailes, entra un majestueux corbeau digne des anciens jours. Il ne fit pas la moindre révérence, il ne s’arrêta pas, il n’hésita pas une minute ; mais, avec la mine d’un lord ou d’une lady, il se percha au-dessus de la porte de ma chambre ; il se percha sur un buste de Pallas juste au-dessus de la porte de ma chambre ; — il se percha, s’installa, et rien de plus.
Alors cet oiseau d’ébène, par la gravité de son maintien et la sévérité de sa physionomie, induisant ma triste imagination à sourire : « Bien que ta tête, — lui dis-je, — soit sans huppe et sans cimier, tu n’es certes pas un poltron, lugubre et ancien corbeau, voyageur parti des rivages de la nuit. Dis-moi quel est ton nom seigneurial aux rivages de la Nuit plutonienne ! » Le corbeau dit : « Jamais plus ! »
Je fus émerveillé que ce disgracieux volatile entendît si facilement la parole, bien que sa réponse n’eût pas un bien grand sens et ne me fût pas d’un grand secours ; car nous devons convenir que jamais il ne fut donné à un homme vivant de voir un oiseau au-dessus de la porte de sa chambre, un oiseau ou une bête sur un buste sculpté au-dessus de la porte de sa chambre, se nommant d’un nom tel que Jamais plus !
Mais le corbeau, perché solitairement sur le buste placide, ne proféra que ce mot unique, comme si dans ce mot unique il répandait toute son âme. Il ne prononça rien de plus ; il ne remua pas une plume, — jusqu’à ce que je me prisse à murmurer faiblement : « D’autres amis se sont déjà envolés loin de moi ; vers le matin, lui aussi, il me quittera comme mes anciennes espérances déjà envolées. » L’oiseau dit alors : « Jamais plus ! »
Tressaillant au bruit de cette réponse jetée avec tant d’à-propos : « Sans doute, — dis-je, — ce qu’il prononce est tout son bagage de savoir, qu’il a pris chez quelque maître infortuné que le Malheur impitoyable a poursuivi ardemment, sans répit, jusqu’à ce que ses chansons n’eussent plus qu’un seul refrain, jusqu’à ce que le De profundis de son Espérance eût pris ce mélancolique refrain : Jamais, jamais plus !
Mais, le corbeau induisant encore toute ma triste âme à sourire, je roulai tout de suite un siège à coussins en face de l’oiseau et du buste et de la porte ; alors, m’enfonçant dans le velours, je m’appliquai à enchaîner les idées aux idées, cherchant ce que cet augural oiseau des anciens jours, ce que ce triste, disgracieux, sinistre, maigre et augural oiseau des anciens jours voulait faire entendre en croassant son Jamais plus !
Je me tenais ainsi, rêvant, conjecturant, mais n’adressant plus une syllabe à l’oiseau, dont les yeux ardents me brûlaient maintenant jusqu’au fond du cœur ; je cherchais à deviner cela, et plus encore, ma tête reposant à l’aise sur le velours du coussin que caressait la lumière de la lampe, ce velours violet caressé par la lumière de la lampe que sa tête, à Elle, ne pressera plus, — ah ! jamais plus !
Alors il me sembla que l’air s’épaississait, parfumé par un encensoir invisible que balançaient des séraphins dont les pas frôlaient le tapis de la chambre. « Infortuné ! — m’écriai-je, — ton Dieu t’a donné par ses anges, il t’a envoyé du répit, du répit et du népenthès dans tes ressouvenirs de Lénore ! Bois, oh ! bois ce bon népenthès, et oublie cette Lénore perdue ! » Le corbeau dit : « Jamais plus ! »
« Prophète ! — dis-je, — être de malheur ! oiseau ou démon, mais toujours prophète ! que tu sois un envoyé du Tentateur, ou que la tempête t’ait simplement échoué, naufragé, mais encore intrépide, sur cette terre déserte, ensorcelée, dans ce logis par l’Horreur hanté, — dis-moi sincèrement, je t’en supplie, existe-t-il, existe-t-il ici un baume de Judée ? Dis, dis, je t’en supplie ! » Le corbeau dit : « Jamais plus ! »
« Prophète ! — dis-je, — être de malheur ! oiseau ou démon ! toujours prophète ! par ce Ciel tendu sur nos têtes, par ce Dieu que tous deux nous adorons, dis à cette âme chargée de douleur si, dans le Paradis lointain, elle pourra embrasser une fille sainte que les anges nomment Lénore, embrasser une précieuse et rayonnante fille que les anges nomment Lénore. » Le corbeau dit : « Jamais plus ! »
« Que cette parole soit le signal de notre séparation, oiseau ou démon ! — hurlai-je en me redressant. — Rentre dans la tempête, retourne au rivage de la Nuit plutonienne ; ne laisse pas ici une seule plume noire comme souvenir du mensonge que ton âme a proféré ; laisse ma solitude inviolée ; quitte ce buste au-dessus de ma porte ; arrache ton bec de mon cœur et précipite ton spectre loin de ma porte ! » Le corbeau dit : « Jamais plus ! »
Et le corbeau, immuable, est toujours installé, toujours installé sur le buste pâle de Pallas, juste au-dessus de la porte de ma chambre ; et ses yeux ont toute la semblance des yeux d’un démon qui rêve ; et la lumière de la lampe, en ruisselant sur lui, projette son ombre sur le plancher ; et mon âme, hors du cercle de cette ombre qui gît flottante sur le plancher, ne pourra plus s’élever, — jamais plus !
Edgar Allan Poe
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TA DIFFERENCE
Le ciel est rouge comme une enclume , et ta vie , ta vie, se consume ,
les heures passent et tu ne dit rien ! Mais au matin ! Au matin !
Le ciel est bleu ce jour d'été , je marche argarde dans les allées et
au delà des nuages qui se dissipent , mes larmes sont lourdes comme des briques !
Je me souviens ton dernier regard , bleu comme un Deck , une œuvre d'art ,la veille ou il faisait bon rire , chanter tout ce que tu ne savais me dire .
Des messages , juste des chansons, qui revenaient dans la maison ,
pour me dire que tu m'aimais , pour me dire que ... à jamais !
Pour expliquer ta différence , et pour me dire toute ta souffrance ,
tous ceux qui t'ont si mal aimé , tous ceux qui t'ont laissé tomber ! ..
Pour expliquer ta différence au plein milieu du chant des anges , et tout me dit dans tes silences ..
Là ou reviennent mes souvenirs , et ma campagne un soir d'hiver ,
le bruit de tes coups de fusils , c'était hier ! et tu jouais comme un enfant ,
et tu rejouais de tes vingt ans .
Le ciel est rouge comme une enclume ...
et ta vie , ta vie se consume ,
le corps démoli , tu ne dit rien , devenu l'ombre de nos destins , pour m'expliquer , ta différence , pour leur crier toute cette souffrance , au delà des nuages qui se dissipent et de mes larmes lourdes, couleur de briques !
Juste un moment , un jour de fête, juste ton oiseau à la fenêtre ,
ce sont nos regards tout en silence et la folie de ta souffrance , le mal insidieux qui rampe un soir , ton souffle court qui s'envole , comme la musique de ton idole , juste un moment, un jour de fête ,
Juste un moment ou tout s'arrête !
Au delà de nos souvenirs qui ont su taire nos maux d'hier , au delà des nuages blancs, où l'oiseau passe en cerf-volant ,
tu es parti en dormant et si lourds sont mes sanglots . Tu es parti sans retenir ce monde que tu aimais maudire ! .
PATRICIA COINTE LAURENT
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10-357 Des moineaux effrayés.
L'adresse est :https://soundcloud.com/jlgaillard/10-357-des-moineaux-effrayes
Par un soir d’hiver glacial, l’homme entendit un bruit irrégulier martelait la double porte de la cuisine. Il se rendit à la fenêtre et observa des petits moineaux grelottants qui, connaissant la chaleur qui habitait de l’autre côté de la fenêtre, s'entêtaient désespérément à entrer par la vitre. Touché, le fermier s’habilla chaudement, se fraya un chemin en traînant les pieds, à travers la neige fraîchement tombée et ouvrit la porte de la grange. Il alluma la lumière, jeta du foin dans un coin et traça sur le sol un sentier à l’aide de petits biscuits salés afin d’y attirer les petits moineaux. Mais effrayés par la présence du fermier, les oiseaux s’envolèrent dans diverses directions et demeurèrent cachés. Il essaya différentes techniques - encercler les oiseaux afin de les faire entrer dans la grange, lancer des miettes dans leur direction, se retirer dans sa maison et observer si les moineaux ne se dirigeraient pas d’eux-mêmes vers leur demeure temporaire. Effrayés par cette énorme créature temporaire, les oiseaux ne parvenaient pas à comprendre que le fermier désirait les aider. Finalement, le fermier rentra dans sa maison et surveilla les oiseaux, condamnés à rester à l’extérieur derrière la fenêtre. Soudain une idée lumineuse le frappa comme un éclair éblouissant dans un ciel tout bleu. Si seulement je pouvais me transformer en un oiseau et devenir l’un d’eux pour un court moment,je ne les effraierai pas autant. Je pourrai leur montrer le chemin vers la chaleur et la sérénité. Au même instant il comprit qu’il venait de vraiment saisir le principe de l’incarnation. Un homme qui se transforme en oiseau, mais qu’est-ce, comparer à Dieu qui s’est fait homme. L’idée d’un être souverain aussi grand, créateur de l’univers, qui accepte d’être confiné aux limitations du corps humain, a toujours été et restera difficile à croire pour certaines personnes.
#moineau #oiseaux #fermier #porte #fenêtre #neige #hiver #grange #biscuits #biscuitssalés #aider #frayeur #chemin #compassion #amour #dieu #homme #filsdedieu #souverain #créateur #seigneur #maître #histoire #méditation
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Des Moineaux Effrayés ! 24/12/2023
Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même en n’imputant point aux hommes leurs offenses… 2 Corinthiens 5.19
Par un soir d’hiver, l’homme entendit un bruit irrégulier vers sa cuisine. Il se rendit à la fenêtre et observa de petits moineaux grelottants qui, connaissant la chaleur qui habitait de l’autre côté de la fenêtre, s’entêtaient désespérément d’entrer par la vitre. Touché, le fermier s’habilla chaudement, se fraya un chemin à travers la neige et ouvrit la porte de la grange. Il alluma la lumière et traça sur le sol un sentier à l’aide de petits biscuits salés afin d’y attirer les petits moineaux. Mais effrayés par la présence du fermier, les oiseaux s’étaient envolés et demeuraient cachés dans la nuit. Il essaya différentes techniques, mais sans succès. Effrayés par sa stature, les volatiles ne comprenaient pas que le fermier désirait les aider.
Encore songeur, une idée le traversa : « Si seulement je pouvais me transformer en un oiseau et devenir l’un d’eux pour un temps, je ne les effraierais plus et je pourrais leur montrer le chemin vers la chaleur… »
Il venait de saisir le principe de l’incarnation que l’on célèbre à Noël. En effet, Dieu s’est fait homme en Jésus#Christ pour que les hommes le comprennent et viennent à lui afin d’être secourus. Le fait que le Créateur de l’univers accepte de se faire homme pour aider les hommes montre combien il nous aime !
Jean-Louis Gaillard
__________________ Lecture proposée : 2ème lettre aux Corinthiens, chapitre 5 versets 13 à 20.
13 En effet, si je suis hors de sens, c’est pour Dieu ; si je suis de bon sens, c’est pour vous. 14 Car l’amour de Christ nous presse, parce que nous estimons que si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts ; 15 et qu’il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. 16 Ainsi, dès maintenant, nous ne connaissons personne selon la chair ; et si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette manière. 17 Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. 18 Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ, et qui nous a donné le ministère de la réconciliation. 19 Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, en n’imputant point aux hommes leurs offenses, et il a mis en nous la parole de la réconciliation. 20 Nous faisons donc les fonctions d’ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous ; nous vous en supplions au nom de Christ : Soyez réconciliés avec Dieu !
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Lettre à l'ami de novembre
C'est étrange. Étrange lorsque quelqu'un dit "Il y a l'odeur de l'hiver", chacun sait de quelle odeur il s'agit. Mais aucun ne sait la définir réellement. Chez nous, c'est une odeur de sapin, de sève, qui s'élève dans l'air. J'entends encore les oiseaux et un peu le soleil qui s'éclate sur ma fenêtre. Je vois la lune qui éclaire les sommets blancs, et je touche la glace bleue des glaciers.
Tu sais, mon ancien ami, je suis un peu devenue celle que tu aurais voulu. Je suis retournée avec un carré, et j'ai des cols de chemises qui dépassent de mon pull. Je suis calme et posée et je réfléchis au lieu d'agir et je respire, je chante, je pleure de joie, j'embrasse, danse dans ma cuisine, respire enfin. Je regarde ces films dont tu me parlais et touche un peu ce que tu voulais me montrer. J'ai écris un livre pour des mauvaises raisons, mais j'écris une pièce pour moi. Je me couche contre cette peluche, mais mon cœur n'appartient plus qu'à moi. J'ai même racheté des sous vêtements pour la beauté de celui qui me les enlève, pour mon plaisir de voir son regard s'attarder sur la dentelle, me sentir désirée, appréciée, touchée. Je porte des baskets avec ces tenues que je n'osais pas porter, j'ai encore ta chaîne autour de mon cou. Je lui ai retiré la symbolique qu'il devait y avoir.
Je suis celle que tu aurais aimé voir, puisque je ne comprends que maintenant que tu voulais me voir telle que je suis. Dans ma croyance et ta violence, tes peurs, j'ai répondu en cachant encore plus en moi une fleur un peu froissée. Je ne pouvais m'étendre entre tes bras, ni entre ceux de qui que ce soit.
Je sais que je me réveille encore parfois en sueur en te voyant dans mes rêves, quand dans cet univers je ressens encore ton mépris de n'avoir pas été à la hauteur. Dans cette ville où je fais des détours pour ne pas recroiser ton regard à cette terrasse, où je danse sur les pavés, gorgée d'alcool, quelques étoiles visibles de la coline regardent mes mains taper le rythme qui m'habite. Oui, dans cette ville que je vais quitter, pour moi, et non plus pour et à cause de toi.
Toutes les choses qui restent de toi sont à présent des objets dans ma bibliothèque, que j'aperçois de l'angle mort quand je pars au travail, à Paris, au bar avec mes amis. J'ai l'avenir qui se dessine sans que je le cherche et je crois à la beauté qui m'habite. J'ai une perle qui roule et se lisse et se polit entre mes doigts, que j'écrasais de mes larmes et que je caresse à présent. Le monde est si beau, et je danse sous la pluie. J'enfile mon âme fripée et j'ai le rire facile, le sourire de béatitude, j'en perds même ma timidité.
Je suis heureuse comme tu aurais aimé que je le sois. Et j'en viens à espérer que désormais toi aussi tu es heureux comme je l'ai souhaité.
Il y a des égos bien trop forts, qui se répondent mais ne se donnent aucun repos. Le monde et l'amour ne sont pas des champs de bataille, et j'ai déposé les armes dans le mausolée de nos souvenirs. Je ne veux pas me souvenir de tes doigts autour de ma gorge ni de mes phalanges qui s'abattent sur ta pommette. Je veux garder ces choses dans mes habitudes, la recherche d'un oiseau dans les arbres, une référence à une famille, certains plats que j'assaisonne avec moins de sel, des listes qui s'accumulent, passer ma main sur les joues des gens que j'aime, j'apprends à conduire en me souvenant du ciel lourd de la Drôme.
Je ne me permet plus de chercher tes doigts quand j'attrape les mains des autres.
Je te remercie, au final, pour ces leçons, ta langue qui claquait comme un fouet sur mon innocence, la violence de mes mensonges pour te faire payer le combat que nous nous menions. Évidement, dans ma fragilité, j'aurai aimé que nous nous épargnions certaines cicatrices, circonstances qui valent des plaies à l'âme. Que veux-tu, nous ne sommes qu'imparfait.
J'ai abandonné les avions, je tiens seule mon café. J'ai l'ami de l'été qui me soutient encore un peu, qui termine ton travail. J'attends l'ami du printemps et celui de l'hiver. J'alimente un feu que je veux ardent et dans lequel je n'ai plus besoin de jeter les feuilles de mes écrits. Je regarde dans ce miroir ces grands yeux vert de gris qui ne comprennent pas le monde, qui s'égarent quand je suis dans le métro, se lèvent aux étoiles et se ferment dans le plaisir de l'intimité. La bouche que je couvre de rouge, redessiner les contours de mon être, exister pour le plaisir et non pour complaire.
Je ne sais pas qui sera mon prochain ami. Peut-être qu'il aura aussi une odeur que je ne connais pas. Mais j'ai hâte de découvrir ce qu'il aura à me montrer.
[Octobre 2021]
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« Derrière la fenêtre, une sorte de petite chose noire traversait le ciel. Un oiseau, peut-être. Ou bien l’âme de quelqu’un aurait pu être projetée à l’autre bout du monde. » Haruki Murakami
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Ce qu'il reste à
Il fait froid, ce matin, la tasse me réchauffe doucement. Un oiseau inconnu de moi chantait ce matin à quelques mètres de la maison, un loriot d'Europe a chanté puis m'a survolée… instants de douceur.
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Je m'aperçois que j'ai beaucoup moins besoin d'écrire – c'est pourtant un manque certain que je ressens – peut-être parce que je ne sais plus autant ce vide – gouffre – qu'il n'a plus besoin d'être rempli de mots, que l'angoisse ne me dévore plus avec une telle hargne, peut-être que ce qui ne se disait pas ou en demi vérités ou ce qui se disait à moitié mais enseveli, peut-être que ça n'a plus la même force de silence. Je ne sais pas du tout à quel moment c'est devenu quelque chose de stable sous les pieds. C'est arrivé ici, dans cette maison, la pilule blanche avait cessé de me dévorer le cerveau pour me sauver la vie, je n'en sais pas plus sur ce processus approchant la résilience ou alors, juste, et c'est le plus réaliste, ces années d'écriture m'ont permis d'arriver à cet exact point de quasi-stabilité.
Je veux dire. Je m'effondre toujours. Hier en sortant de la médiathèque, l'épuisement m'a eue tellement violemment j'aurais eu besoin de disparaitre, et pleurer. Longtemps. Le type d'effondrement totalement autistique, sans passé, dont je sais prendre – presque – soin par le repos.
Il m'arrive de sentir – et puis ça passe – comme rien n'est gagné, comme tout est là sous la surface, que tout n'est que faux-semblant et ça va exploser m'engloutir me détruire si je n'écris pas quelque chose, n'importe quoi mais quelque chose en teintes gris-noir, que la douleur va me tuer d'une fenêtre ou d'une voiture et que j'ai tout intérêt à ne pas me laisser berner par ce sentiment d'aller bien. Je ne peux pas entièrement cacher la souffrance derrière l'étiquette maladie, elle n'est pas là par hasard, elle ne s'exprime pas pour le simple plaisir d'exister et d'emmerder le monde. Elle existe parce que le passé, parce que le corps hurle toujours, finalement. Même si la tête, elle, est un peu plus en sûreté, le corps a encore à dire et je ne sais pas s'il y aura une fin autre que violente pour la faire taire.
Je ne connais pas le chemin encore (le même ?), pour sortir le corps de là. - surtout après avoir fermé l'espace des mots, pas forcément le plus judicieux de mes choix, finalement.
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En fait, je réalise, je suis encore – et encore – dans la dissociation…
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Petit matin plus-vieux
Petit matin plus vieux Je m’éveille avec un fantôme dans ma tête. C’est le rideau qui oscille et danse au vent Comme une mère qui berce son enfant Sourire aux lèvres et le cœur en fête. La pluie cherche un rythme sur ma fenêtre. Au loin un oiseau chante sa mélopée Je m’étire dans un voluptueux bien-être Bien à l’abri étendu sur mon canapé. Dehors lentement une bruyante vie s’éveille Même si de…
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J'aime t'écrire en pensant que tu seras dans le bus, nuit ou jour, entouré de voyageurs surpris, en jeunesse. J'ai réfléchis depuis notre rencontre, et je comprends que cette lettre devra être écrite à la main d'ailleurs, pour être juste. Parfois, je crois que je suis de ceux qui se jettent. Que m'exprimer est comme prononcer un nom, qu'il fallait que je reconnaisse une chose. Je t'écris parce que j'ai poursuivi dans mes pensées mon attitude, je me suis interrogé, pourquoi, alors que tu étais sur le départ, j'ai voulu te dire d'un coup, ce soir, alcoolisé, ce soir qui se terminait, et alors que tu partirais aussi vite que tu étais entrée, c'est le lot de ceux qui n'ont que le présent comme arme, de réagir, et de le vouloir dire. Je crois que c'est mon pacte de fidélité. Je me suis interrogé sur cet acte. Je n'aurais rien dis, mais ce soir, j'ai voulu dire le peu que j'avais en plus à dire et pourquoi à tout prix vouloir confesser un penchant ?
Je crois qu'il me fallait reconnaître je voulais rendre compte de ta présence devant moi, de ta présence regardée en moi, parce que je l'aimais je crois, j'avais de la tendresse pour toi regardée en moi. C'est comme si en parlant, j'étais plus juste avec moi. J'adore aimer, regarder quelqu'un qu'on pourrait aimer, qu'on aimera jamais, qu'on aimera toujours sans plus jamais s'en souvenir, et le dire. Je crois que c'est lié aux hommes, car j'ai travaillé sur la présence des animaux autour de moi, j'ai chanté pour des corbeaux "Oiseau écoute-moi, si je chante, si je chante, oiseau, écoute-moi, si je chante c'est pour toi", il faudrait que tu puisses entendre l'air, j'ai chanté parce que c'est le vivant qui ne répond pas, et c'est terrible et magnifique que de ne pas pouvoir faire entendre son chant aux oiseaux, que l'homme est seul. Ce soir-là j'ai remarqué aussi la présence d'un arbre au-dessus des danseurs. Il y a tant de présences qui me visitent dont je ne sais me rendre compte, et je ne sais si elles sont d'ailleurs en moi ou en dehors de moi, c'est si difficile. À jamais je sais que je ne sais pas quoi dire à un arbre que je remarque. Peut-être n'ai-je pas encore assez d'amour. Je suis certain que je n'ai pas assez d'amour. Et donc, contrairement à eux, en face d'un inconnu, il est de mon devoir intérieur parfois de parler de ce qui tient devant moi.
C'est la mesure de ma sincérité que d'essayer de m'avancer. Il y a un texte de Genet sur le funambule, qui doit être mort avant que d'être monter. Je crois parfois, que je suis un peu mort, c'est pour ça que je n'hésite pas. Je regarde passer les lueurs devant moi et j'en parle car je ne sais que leurs venues ne m'appartient pas, et je ne la chercherai d'ailleurs pas forcément. Je suis spectateur et ma parole en rend compte pour être juste envers ce qu'elle a vu, mettre une voix, mettre en lumière des sensations qui naissent par et autour de quelqu’un. Tout est toujours à inventer, et je ne comprends pas pourquoi il y a si peu de créations, ni pourquoi les gens osent si peu. Je dois comme dire à l'autre, lui rendre ce qu'il m'a donné, deux infinités se rencontrent, et le monde est derrière eux.
C'est ma manière à moi de jouer au fleuve, avant de se quitter, de faire demi-tour comme un bateau, d'être entier alors que je ne reverrai peut-être pas quelqu'un, si tu ne partais pas au bord de tes vacances, sûrement n'aurais-je rien dit. C'était mon serrement de main.
Dans l'amour il faut jouer tous les rôles, il faut conduire, être à la fenêtre, endormi, éveillé, errante, retrouvée, comme dans la vie. J'espère que la prochaine fois qu'on se verra, on inventera pleins de choses, j'ai très envie de danser sur un chemin en rentrant de la forêt, quand la nuit est au bord, avec toi
À la rentrée j'aimerais te donner une pierre d'un cimetière dans la main et dans l'autre un sac avec un poisson, et que tu acceptes en fermant les yeux de danser. Je danserai aussi, ce que j'aime chez les danseurs c'est la souplesse de leurs corps qui peut tordre des ronds et s'élancer, visiter l'air, envoyer une jambe ici et un bras-là, si seulement les esprits étaient aussi souples que le corps des danseurs, je crois que mon amour toucherait mieux mon amour.
Sur l'image que je t'ai envoyé, ton sourire est quelque chose qui me touche beaucoup. Merci pour cette image. Beau voyage, Jonas
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