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Obstination
Aujourd’hui, je n’y arrive pas. Les mots sont des blessures exemptes de douleur. Choses sans envergure, ni secrets ; petites choses aux contours affirmés qui me disculpent de mes crimes et de mes trahisons. Les mondes inconnus, qu’ils recèlent d’habitude, sont vides de magie. Aujourd’hui, les mots sont étanches, n’ont qu’une seule vie à offrir, rien ne bouillonne en eux ; aucun feu ne s’allume sous leurs corps allongés. Hier, j’ai vu une forêt de nuages plantés sur l’horizon, des dentelles de givre recouvrir la prairie, des flotilles d’étourneaux brasser l’air matinal. Aujourd’hui, l’arbre est un arbre, l’oiseau un oiseau, la pierre une pierre, et pourtant je m’obstine.
Franck Bouysse. Fenêtre sur terre. Récit poétique. 2021
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Non dobbiamo aspettarci nulla dal passato. Sono solo gli uomini ad avere avuto l'audacia di inventare il tempo, a farne degli scomparti per la loro vita.
“Nato da nessuna donna”, F. Bouysse
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Une page au hasard (extrait 138)
“Lorsque le type fume une cigarette dans la basse-cour, avec le masque à poussière qui pend à son cou et ses gants posés sur un piquet, on dirait un chirurgien prenant une pause entre deux opérations. Il ne doit pas se douter que Caleb est si proche, que rien ne lui échappe. Qu’est-ce qu’il vient faire ici, cet étranger ? Il a peut-être acheté la ferme pour en faire une maison de campagne. Si c’est le cas, il préfigure l’avant-garde d’une famille entière qui arrivera aux prochaines vacances scolaires.”
page 50
L’homme peuplé / Franck Bouysse. Albin Michel, 2022.
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Les mots, j'ai appris à les aimer tous, les simples et les compliqués que je lisais dans le journal du maître, ceux que je comprends pas toujours et que j'aime quand même, juste parce qu'ils sonnent bien.
La musique qui en sort souvent est capable de m'emmener ailleurs, de me faire voyager en faisant taire ce qu'ils ont dans le ventre, pour faire place à quelque chose de supérieur qui est du rêve.
Je les appelle des mots magiciens : utopie, radieux, jovial,
maladrerie, miscellanées, mitre,
méridien, pyracantha, mausolée,
billevesée, iota, ire,
parangon, godelureau, mauresque,
jurisprudence, confiteor,
et tellement d'autres que j'ai retenu sans effort, pourtant sans connaître leur sens.
Ils me semblent plus facile à porter que ceux qui disent.
Ils sont de la nourriture pour ce qui s'envolera de mon corps quand je serai morte, ma musique à moi.
C'est peut-être ce qu'on appelle une âme.
Né d’aucune femme
Franck Bouysse
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"Les mots, j'ai appris à les aimer tous, les simples et les compliqués que je lisais dans le journal du maître, ceux que je comprends pas toujours et que j'aime quand même, juste parce qu'ils sonnent bien. La musique qui en sort souvent est capable de m'emmener ailleurs, de me faire voyager en faisant taire ce qu'ils ont dans le ventre, pour faire place à quelque chose de supérieur qui est du rêve. Je les appelle des mots magiciens : utopie, radieux, jovial, maladrerie, miscellanées, mitre, méridien, pyracantha, mausolée, billevesée, iota, ire, parangon, godelureau, mauresque, jurisprudence, confiteor, et tellement d'autres que j'ai retenu sans effort, pourtant sans connaître leur sens. Ils me semblent plus facile à porter que ceux qui disent. Ils sont de la nourriture pour ce qui s'envolera de mon corps quand je serai morte, ma musique à moi. C'est peut-être ce qu'on appelle une âme."
Franck Bouysse
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Faut croire que ce qu'on a vécu enfant rien ni personne peut le retirer, que c'est pour toujours dedans. Franck Bouysse- (Glaise)
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Devi credere che quello che abbiamo vissuto da bambini niente e nessuno può toglierlo, che sia per sempre dentro. Franck Bouysse - (Glaze)
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Hello everyone and happy #stacksaturday to you all. Today is another instalment in my #authornamestack inspired by the lovely Kelly @smeets_x and it’s all the Fran/Frances/Frank (or similar names) on my shelves. The Metamorphosis - Franz Kafka Rasputin - Frances Welch Born Of No Woman - Franck Bouysse The Smallest Man- Frances Quinn The Making Of A Marchioness - Frances Hodgson Burnett My Broken Vagina - Fran Bushe Dune - Frank Herbert I’ve read two of these books, the wonderful nonfiction My Broken Vagina and The Making Of A Marchioness which I read as a buddy read with the gorgeous Cath from @sandladysbooks Have you read any of these books? What did you think? Come chat to me in the comments and have a lovely weekend everyone! 🤗😘 #bookstagramuk #scottishbookstagrammer #booksfordayssss #franzkafkametamorphosis #rasputin #franceswelch #bornofnowoman #franckbouysse #thesmallestman #francesquinn #themakingofamarchioness #franceshodgsonburnett #mybrokenvagina #franbushe #dune #frankherbert https://www.instagram.com/p/CqODjBgo7MV/?igshid=NGJjMDIxMWI=
#stacksaturday#authornamestack#bookstagramuk#scottishbookstagrammer#booksfordayssss#franzkafkametamorphosis#rasputin#franceswelch#bornofnowoman#franckbouysse#thesmallestman#francesquinn#themakingofamarchioness#franceshodgsonburnett#mybrokenvagina#franbushe#dune#frankherbert
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Dans l’obscurité d’une ville enveloppée d’une atmosphère sombre et pesante, un criminel insaisissable se tapit dans l’ombre, observant silencieusement les deux flics déterminés qui le traquent sans relâche. C’est dans ce décor sinistre que se déroule l’intrigue captivante du roman « Orphelines » de Franck Bouysse. Plongeant les lecteurs dans un monde où le danger guette à chaque coin de rue, l’auteur tisse habilement un récit palpitant où les destins se croisent et les mystères s’épaississent. Accrochez-vous, car cette histoire vous emmènera dans un voyage captivant où les ombres révèlent autant de secrets que de réponses.
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♡ Origines ♡
✏️ Mon avis :
Initialement édité en 2014, les éditions Phébus nous permettent avec celle nouvelle édition de découvrir les premiers romans de l’auteur. Je n’ai lu jusqu’à présent que deux de ses romans et ce troisième m’a totalement épatée.
Entre roman noir et natur writing, l’auteur s’interroge sur le sens de la filiation et de sa définition. Elias, élevé par deux Indiens au coeur du Montana, se trouve confronté au secret de sa propre Histoire. Armé de son seul bagage, de ses maigres économies et de sa volonté farouche de découvrir d’où il vient, Elias se rend en France. Un village isolé, une nature luxuriante, une rencontre inopinée et chaleureuse en la personne de Gray tel est le décor de bienvenue. Deux hommes aux lourds bagages portant sur leurs épaules, pour l’un les conséquences de ses décisions passées, et pour l’autre le poids du passé transgénérationnel.
Pas à pas la vérité se dévoile, lourde de conséquences. Un passé familial empreint de violence, de jalousie, de manipulation, de convoitise et d’immoralité. Au cœur de cette sombre révélation, la nature déploie ses bienfaits apaisant et son abnégation. Elle purifie les âmes et elle reconnecte à l’essentiel. Un voyage, une quête dans la pure noirceur.
Je reste toujours subjuguée par la plume de Franck Bouysse. J’aime cette explosion d’émotions et cette subtilité et humilité qui transparaissent tout du long des chapitres. La fragilité contre la rudesse de la vie. L’obscurité écrasante contre la lumière libératrice. La vie entravée par les racines du passé. Ce récit est d’une puissance bouleversante empreint de spiritualité.
➡️ Est-ce que cette lecture pourrait te plaire ?
254 pages - Tome 1/3
💥 Genre : littérature contemporaine
📍Ma note : 4,5/5
🔎héritage/quête/famille/spiritualité
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Grossir le ciel
Gus, la cinquantaine, vit seul avec son chien dans une ferme reculée des Cévennes. Son seul voisin est Abel un vieux paysan aussi peu sociable que lui. Son seul contact avec la civilisation c'est quand il va faire ses courses au village sur son tracteur. Il en profite pour boire quelques coups au café et s'acheter des cigarettes. Sa mère s'est pendue à sa sortie de prison ; prison qu'elle purgeait pour avoir tué le père de Gus qui abusait d'elle. Le tableau est planté, on n'est pas à Disneyland. Ajoutons à cela des évangélistes bien entreprenants, des traces de pieds nus dans la neige, un gros propriétaire qui veut racheter la ferme de Gus, le poids de la solitude et un mystère familial et l'on tient ici un excellent roman rural noir.
8/10
Grossir le ciel / Franck Bouysse.- Le Livre de poche.
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NOTE DE LECTURE : Fenêtre sur terre. Franck Bouysse. 2023
L'auteur que je ne connaissais pas m'accueille dans son intimité avec beaucoup de pudeur et d'authenticité. Par ce petit recueil de poèmes, parfois en prose, et de photos en noir et blanc, Franck Bouysse nous invite au recueillement devant la nature et la poésie. Il s'agit pour lui de dire, avec obstination (très beau poème), la quête de cette poésie qui fait son quotidien, en toute simplicité, celle du temps qui passe et de ceux qui peuplent son environnement, insectes ou bien apiculteurs ; lui en fait son miel, et c'est un délice.
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L’homme peuplé de Franck Bouysse
https://nbdn.blog/2023/06/10/le-conseil-lecture-du-vendredi-soir-28/
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Un roman d'hiver pour frissonner...de peur !
Harry a connu un immense succès après la publication de son premier roman, mais il se trouve en panne d’inspiration depuis bientôt deux ans. Sur un coup de tête, il acquiert une ferme isolée dans le Haut-Limousin, sans même l’avoir visitée. Par une journée d’hiver, Harry vient s’installer dans cette maison où rien n’a changé depuis le dernier habitant. La beauté des paysages enneigés transporte Harry dans un autre monde. Un monde pas si bienveillant que ça. Des cris se font entendre. Des traces de pas. Une impression d’être surveillé, et la maison discrètement visitée : Harry tente de percer le mystère de son voisinage tout en menant une nouvelle vie très retirée. Caleb, lui, est seul depuis longtemps. Guérisseur des animaux, sourcier, il semble avoir été traumatisée par sa mère, qui l’a élevée dans la rudesse et le silence. L’arrivée de l’écrivain le dérange et l'inquiète.
De Harry à Caleb, de Caleb à Harry...les chapitres font monter peu à peu le suspense. Qu’en est-il réellement de ces deux hommes ? Que cachent comme secrets les deux fermes délabrées ? Que sait Sofia, la jeune serveuse du multi-commerce du village, qui sympathise avec Harry ?
Franck Bouysse s’amuse à brouiller les pistes, en un jeu de miroirs avec Harry son double. Une sourde violence pourrait jaillir à tout moment au milieu de ces paysages somptueux.
Une sorte de conte hivernal qui interroge le poids des mentalités.
A.
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Les mots, j'ai appris à les aimer tous, les simples et les compliqués que je lisais dans le journal du maître, ceux que je comprends pas toujours et que j'aime quand même, juste parce qu'ils sonnent bien.
La musique qui en sort souvent est capable de m'emmener ailleurs, de me faire voyager en faisant taire ce qu'ils ont dans le ventre, pour faire place à quelque chose de supérieur qui est du rêve.
Je les appelle des mots magiciens : utopie, radieux, jovial,
maladrerie, miscellanées, mitre,
méridien, pyracantha, mausolée,
billevesée, iota, ire,
parangon, godelureau, mauresque,
jurisprudence, confiteor,
et tellement d'autres que j'ai retenu sans effort, pourtant sans connaître leur sens.
Ils me semblent plus facile à porter que ceux qui disent.
Ils sont de la nourriture pour ce qui s'envolera de mon corps quand je serai morte, ma musique à moi.
C'est peut-être ce qu'on appelle une âme.
Né d’aucune femme
Franck Bouysse
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