#oeuvre féministe
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Référence commentées
Joaquin Sorolla
Ce peintre était connu pour ses œuvres lumineuses et vibrantes qui capturaient la vie quotidienne en Espagne à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Il excellait dans la représentation de la lumière, utilisant des couleurs vives et des effets de lumière pour créer des toiles éclatantes. Outre ses compétences artistiques, Sorolla était également un homme très engagé socialement. Il a utilisé son art pour sensibiliser aux problèmes sociaux de son époque, notamment en peignant des scènes de la vie quotidienne des pêcheurs, des ouvriers et des enfants défavorisés. Son engagement et sa vision de la famille reflétés à travers ses oeuvres, sont une source d'inspiration pour mes propres créations.
Frida Kahlo
Frida Kahlo est une artiste mexicaine du XXe siècle, célèbre pour ses autoportraits émotionnels et introspectifs. Son œuvre explore la douleur physique et émotionnelle, l'identité, le genre et la culture mexicaine. Elle a utilisé la peinture comme moyen d'exprimer son vécu, marqué par un accident traumatisant, une relation tumultueuse avec Diego Rivera et un engagement politique. Ses tableaux, riches en symboles, sont aujourd'hui reconnus mondialement, faisant d'elle une figure féministe emblématique de l'art. En tant que femme, la puissance de ses œuvres m'a inculqué une vision plus impactante de l'art.
Willy Ronis
Willy Ronis était un photographe français renommé, reconnu pour ses contributions significatives à la photographie humaniste. Né à Paris, son travail a capturé la vie quotidienne et les scènes de rue, mettant en lumière la beauté de l'existence ordinaire. C'est à travers son livre "ce jour là" que j'ai découverts Willy Ronni, c'est avec son oeuvre que ma passion pour l'argentique fût révélée. Ses photographies, empreintes de sensibilité sociale, reflètent son engagement envers les valeurs humanistes et son intérêt pour la condition humaine. Ronis est particulièrement célèbre pour ses images intemporelles de Paris et pour avoir documenté la vie des travailleurs et des familles.
Tishk Barzanji
Tishk Barzanji est un artiste visuel et illustrateur basé à Londres, connu pour son travail artistique contemporain. Originaire du Kurdistan irakien, Barzanji a fui la région en raison de conflits armés pour finalement s'installer au Royaume-Uni. Son art se caractérise par des paysages urbains surréalistes et des compositions abstraites, souvent dominées par des teintes pastel et des formes géométriques. Barzanji explore des thèmes tels que la nostalgie, la mémoire et l'étrangeté à travers ses créations, qui ont été exposées dans plusieurs galeries et ont attiré l'attention pour leur esthétique distinctive et leur narration visuelle intrigante. Le parcours de cet artiste me touche particulièrement, il arrive à exprimer son histoire d'une façon poétique.
Iris van herpen
Iris van Herpen est une créatrice de mode néerlandaise renommée, née en 1984. Elle est reconnue pour son approche avant-gardiste et innovante de la mode, explorant les intersections entre la technologie, la science et l'art. Ses créations sont souvent caractérisées par des techniques de coupe complexes, des matériaux futuristes et des formes sculpturales uniques. Van Herpen a collaboré avec des scientifiques, des architectes et des artistes pour repousser les limites de la mode contemporaine. Je trouve sa façon de travailler avec les volumes et l'espace l'espace très intéressante. J’ai énormément apprécié son exposition sculpting the scene MAD (musée des arts décoratifs) cela m’a permis d’apprendre d’avantage sur sa manière de travailler ses créations ainsi que de comprendre sa vison du monde. Elle a fondé sa propre maison de couture, Iris van Herpen, en 2007, et ses collections ont été présentées lors de défilés de mode internationaux, suscitant l'admiration pour son approche visionnaire de la création de vêtements.
Daniel Roseberry
Daniel Roseberry est un designer de mode américain, surtout connu pour son rôle de directeur artistique de la maison de couture Schiaparelli. Né en 1986, il a été nommé à ce poste en 2019, apportant une vision moderne et innovante à la maison de couture fondée par Elsa Schiaparelli. Roseberry a gagné en reconnaissance pour ses créations audacieuses, combinant l'héritage surréaliste de Schiaparelli avec des éléments contemporains. C'est ce que j'apprécie dans ses créations, souvent caractérisées par des détails excentriques et des formes inattendues. Il arrive à créer des pièces qui se démarquent dans le monde de la haute couture. Daniel Roseberry a ainsi contribué à insuffler une nouvelle vie et une nouvelle énergie à la maison de couture emblématique.
Wes Anderson
Wes Anderson est un réalisateur, scénariste et producteur américain né le 1er mai 1969. Il est connu pour son style cinématographique distinctif et sa mise en scène visuellement captivante. Son travail est souvent caractérisé par des décors minutieusement conçus, des couleurs vives, des dialogues stylisés, une utilisation distinctive de la musique et une distribution récurrente d'acteurs tels que Bill Murray, Owen Wilson, et Jason Schwartzman. Les films de Wes Anderson sont souvent considérés comme des œuvres d'art visuelles, et il a reçu de nombreuses nominations et récompenses pour son influence unique dans l'industrie cinématographique. Son travail est remarquable et très pointilleux, tout est dans le détail et je trouve cela très important. Selon moi le détail est ce qui permet à une oeuvre d'apporter plus d'intention.
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Catalogue d'exposition 2023
Par Ashley Mwalumba Lombaya
Louise Bourgeois, Maman, 1990
Louise Bourgeois, Maman , 1990 Du haut de ses 10m , elle rapelle la forme d'une araignée. Maman est une oeuvre emblématique de ls placticienne Louise Bourgeois. Son thorax ainsi que son abdomen sont fait dans la majorité des versions en bronze. La sculpture fait hommage a la mère et comprend un sac contenant 26 oeufs en marbre rapellant l'aspect maternelle de l'oeuvre. Elle se distingue des tendances abstraites mises en œuvre par de nomrbeux sculpteurs contemporains : elle choisit de représenter un animal en respectant ses principaux traits anatomiques (huit pattes, aspect général ...).
2. Cecily Brown , The Girl who had everything, 1998
Cecily Brown, The Girl who had everything, 1998
Brown est parfaitement consciente de la tradition de l’histoire de l’art qui la précède ; en effet, son travail existe comme une collusion esthétique entre les disciplines des maîtres anciens et de l'expressionnisme abstrait. Cette oeuvre se distingue par sa confusion stimulante et ludique des frontières traditionnellement perçues entre l'abstraction et la figuration
3. Jenny Saville, Propped, 1992
Jenny Saville, Propped, 1992
Inspiré par les écrits de féministes féminines, le travail de la peintre britannique contemporaine Jenny Saville remet depuis longtemps en question le plaisir visuel masculin et hétérosexuel qui, selon Mulvey, doit être démantelé. Dans son oeuvre Propped de 1992, représente son corps nu sur un tabouret phallique. Ses mains agrippent avec force ses cuisses et ses bras rapprochent ses seins. Elle embrasse les imperfections du corps, attirant l'attention sur les imperfections qui sont magnifiées par l'échelle de 7 pieds sur 6 pieds du tableau.
4. Tracey Emin, My Bed, 1998
Tracey Emin, My Bed, 1998
Tracey Emin a conçu l'installation intitulée My Bed (1998) après une longue période d'alité suite à une mauvaise rupture. Cette oeuvre est spéciale parce à cause de son contenu explicite .Les mouchoirs froissés, des vêtements tachés par les règles, des cigarettes, des bouteilles de vodka vides, un test de grossesse, du lubrifiant et des préservatifs entouraient son lit.
5. Jeff Koon, Balloon Dogs, 1994
Jeff Koon, Balloon Dogs, 1994
Balloon Dogs est une sculpture monumentale de l'artiste américain Jeff Koons représentant un chien sculpté à partir d'un ballon. Il existe différentes versions de cette sculpture en acier inoxydable. Réalisées entre 1994 et 2000, elles présentent chacune une couleur différente.
6. Antony Gormley, Angel of the North, 1998
Anthony Gormley, Angel of the North, 1998
L' Ange du Nord est une sculpture contemporaine d' Antony Gormley , située à Gateshead , Tyne and Wear , en Angleterre. Achevée en 1998, elle est considérée comme la plus grande sculpture d' ange au monde et est vue par environ 33 millions de personnes chaque année en raison de sa proximité avec les routes A1 et A167 et la ligne principale de la côte Est . [1] [2] La conception de l'Ange, comme beaucoup d'œuvres de Gormley, est basée sur le propre corps de Gormley. Le matériau en acier patinable COR-TEN donne à la sculpture sa couleur rouillée et oxydée distinctive. Il mesure 20 mètres (66 pieds) de haut et a une envergure de 54 mètres (177 pieds), plus grande que celle d'un Boeing 757 .
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Philippine & contre-manifestations antifas : l’évidence du polpotisme blanc.
Oui, les ennemis doivent être détruits en bloc.
Ces antifas sont tous blancs ou quasiment.
Et comble du grotesque, la meneuse de la minute de silence est une Maghrébine opportuniste.
Les allogènes en tant que tels sont fonctionnels. Ils viennent en Europe parce qu’on les laisse y venir ou qu’on les y encourage. Ils peuvent y semer le crime car les démocraties féministes sont par nature des régimes faibles.
Ce qui est anormal au terme des lois de la nature, c’est le masochisme viscéral qui anime les Chrétiens sans dieu que sont les gauchistes blancs.
Leur profil biologique ne trompe pas.
C’est ce que l’on appelle une fin de race.
J’ai souvent dénoncé les odieuses calomnies contre Pol Pot, figure de la révolution cambodgienne.
Pol Pot était un homme simple, issu du monde rural. Comme le buffle de rizière, il était de nature douce, mais d’une volonté ferme. Déterminé à libérer son pays des traîtres au service des impérialistes, il recruta et forma une élite guerrière composée de paysans, comme lui.
Vivant sans ostentation dans le coeur de la jungle, cet ascète révolutionnaire mit méthodiquement en place son grand plan de libération.
Les Khmers rouges étaient tous des paysans qui avaient vu leur pays ravagé par les effroyables bombardements de masse du juif Kissinger. Hommes, femmes, enfants, bétail, tout était incinéré par la machine de mort judéo-américaine.
Chaque point rouge de cette carte marque un bombardement américain.
La haine des paysans vêtus de noir allait aux traîtres qui, depuis Phnom Penh, aidaient les criminels de Washington dans leur entreprise de destruction de leur propre pays.
Malgré l’énorme soutien matériel américain, rien n’y fit. Pol Pot progressa village après village jusqu’à la capitale. Une seule idée les animait : pouvoir enfin mettre la main sur la gorge des traîtres qui riaient de leurs tourments depuis leur tour d’ivoire où l’argent américain coulait à flots.
La libération de Phnom Penh est une des plus grandes oeuvres d’art du 20e siècle.
La bourgeoisie qui avait si longtemps trahi fut soudain saisie d’effroi. En 48 heures, une capitale fut vidée de sa population. Les révolutionnaires la transférèrent en masse dans les campagnes pour reconstruire à la sueur du front le pays que ces bourgeois citadins avaient détruit pour le compte des Américains.
Cette entreprise révolutionnaire devait régénérer la race cambodgienne en filtrant biologiquement les éléments dégénérés qui, comme de la moisissure, avaient proliféré dans l’ambiance urbaine pourrie par le capitalisme de Phnom Penh.
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Les éléments incorrigibles qui persistèrent dans leur attitude contre-révolutionnaire furent exterminés sans procès.
Pol Pot envoya un premier message aux traîtres et aux puissances impérialistes : on n’achèterait pas la révolution. Pour le prouver, il fit sauter la banque centrale du pays et ordonna d’abolir l’argent.
Les littérateurs occidentaux se sont lamentés sur cette action extraordinaire, omettant sciemment d’expliquer pourquoi des paysans quittèrent leurs fermes pour devenir cette formidable guérilla brûlant d’une ardeur révolutionnaire à toute épreuve, décidée à fondre sur la capitale pour en liquider la bourgeoisie.
C’est ce que ces révolutionnaires ont fait que nous ne faisons pas : encercler les traîtres de la classe dominante et l’exterminer.
« Si nous sommes individualistes, l’impérialisme pourra entrer facilement dans le pays » – Pol Pot
Si je parle de Pol Pot et de son oeuvre révolutionnaire, c’est pour évoquer le cas des traîtres avec lesquels nous serions censés coexister alors même qu’ils s’allient ouvertement avec l’ennemi. Leur impunité est allée si loin qu’ils ont même l’audace de descendre dans les rues à visage découvert pour tenter d’empêcher des gens de déplorer la mise à mort de jeunes Blancs par l’envahisseur.
Nous ne pouvons pas vivre avec ces gens, ni aujourd’hui, ni jamais.
Alors, que nous devons en faire théoriquement ?
La réponse est évidente : les liquider. Non pas comme individus, sporadiquement, mais comme classe, en bloc. Le profil de ces gens nous renseigne sur les professions qui doivent être systématiquement purgées. Nous retrouvons celles qui représentent l’arrogante petite-bourgeoisie intellectuelle, profs en tête, mais aussi des avocats, journalistes, etc..
Cette mauvaise graisse est en trop, elle putréfie tout, jusqu’à menacer l’organisme. Il est fondamental de comprendre qu’il n’y a pas de place sur cette terre pour de tels déchets biologiques. La gauche, cette viande blanche porteuse d’infection, doit être physiquement détruite.
C’est pourquoi la méthode de Pol Pot doit être étudiée et mise à jour.
Le polpotisme aryen est une nécessité. La lucidité mène l’honnête homme à cette conclusion.
Il faut un Angkar aryen.
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Démocratie Participative
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Nous recrutons notre futur.e Directeur.ice !
Pour postuler à l' offre d'emploi ci-dessous et (disponible en téléchargement .PDF - 78 ko) , merci d’envoyer : - votre CV et une lettre de motivation en français, en .PDF, titre au format CV_NOM_Prénom & LM_NOM_Prénom - à l’adresse mail [email protected] - Objet du mail : “DirecteurIce d’association - candidature de xxxx xxxxx” (votre prénom et nom svp) Date limite de dépôt de votre candidature : 25 septembre 2024
Les candidatures incomplètes ne pourront être retenues. A ce stade des candidatures, nous n'acceptons pas les lettres de recommandation. Si vous n’avez pas reçu de réponse avant le 10 octobre, veuillez considérer que votre candidature n’a malheureusement pas été retenue. ----------- Fiche de poste
Le·la directeur·trice de l’association est autonome dans la mise en œuvre de ses missions. Il·elle collabore étroitement avec le Bureau de l’association, le consulte et lui rend des comptes régulièrement. Il·elle pourra être amené·e à être responsable hiérarchique d’une équipe salariée. Il·elle participe aux temps forts de l’association.
Missions
Le·la directeur·trice a en charge la gestion globale de l’association.
Coordination générale et participation à la politique associative :
En lien avec le bureau de l’association, les bénévoles et la future équipe salariée, définir et mettre en oeuvre le projet associatif dans le respect des statuts et des orientations stratégiques ;
Animer la réflexion sur les orientations stratégiques de l’association et ses missions, être force de propositions sur des points de changements et de développements.
Rendre compte de l’activité annuelle. Favoriser la participation de tous·tes à la mise en oeuvre du projet
Participer à la coordination des réunions du Bureau, en y favorisant le débat sur les orientations stratégiques des projets de l’association ;
Gestion administrative et financière :
Construire et suivre le budget consolidé annuel en lien avec le Bureau ;
Rechercher et mobiliser des financements : élaboration des projets et des budgets, constitution de dossiers, établissement des conventions, rédaction de bilans ;
Suivre la comptabilité, les déclarations fiscales et sociales et la clôture des comptes en lien avec l’expert-comptable et le·la commissaire aux comptes ;
Gérer les aspects administratifs et juridiques liés au personnel et à son évolution ;
Effectuer et contrôler les dépenses, gérer les comptes bancaires et le plan de trésorerie ;
Analyser l’équilibre financier de la structure et coordonner la réalisation du bilan comptable annuel ;
Gestion des ressources humaines :
Piloter les recrutements des salarié·e·s permanent·e·s ou vacataires, les services civiques et stagiaires, en lien avec le Bureau ;
Assurer l’encadrement et l’accompagnement des équipes ;
Animer et mobiliser l’équipe sur la base du projet associatif ;
Superviser la planification annuelle des activités et l’organisation du temps de travail ;
Animer une concertation régulière sur les modalités de fonctionnement interne ;
Représentation et communication :
Appuyer la définition et la mise en œuvre la stratégie globale de communication, dans le respect des orientations du Bureau ;
Appuyer la représentation de Féministes contre le cyberharcèlement auprès des partenaires et lors d’événements internes ou externes ;
Accompagner la rédaction et superviser la réalisation des supports de communication ;
Coordonner la rédaction du rapport annuel d’activités de l’association ;
Intendance et vie associative :
Contractualiser et suivre les prestataires et fournisseurs ;
Participer aux temps forts et aux réunions des instances (séminaires, AG, etc.)
Profil et compétences
Idéalement de formation bac + 5 en sciences humaines ou équivalent. Expérience professionnelle de plus de 5 ans en milieu associatif.
Adhésion aux orientations et missions de l’association. Bonne connaissance du fonctionnement d’une association et du milieu associatif féministe et antiraciste. Intérêt pour les droits humains et les enjeux liés aux questions numériques.
Expérience de coordination d’équipe et de conduite de projet. Solides compétences en montage de dossiers de subvention et en gestion administrative et financière.
Capacités rédactionnelles, d’analyse et de synthèse, force de proposition. Prise de décision, esprit de concertation, capacités d’arbitrage et de négociation. Autonomie, esprit d’équipe.
Anglais courant (lu, écrit, parlé).
Conditions
CDI à temps plein en télétravail.
Statut cadre, indemnité télétravail, tickets restaurant, 50% carte transport sur justificatif, mutuelle prise en charge à 70%.
39h hebdomadaires, 2 RTT par mois. Disponibilité occasionnelle en soirée et le week-end. Déplacements en France.
Siège de l’association situé en Ile-de-France.
Salaire brut de 39 K€ par an. #OffreDemploi #Recrutement #Association #Asso
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Body Painting style
CULTURES TRIBALES
Né dans les culture tribales d'abord pour affirmer sa place dans les clans et lors de rituels. La peinture est plus qu'un symbole. Les hommes et les femmes se peignaient, ce qui traduisaient pour eux une forme de langage corporelle codé issue de l'art de leur ancêtre. Chaque tribu a ses couleurs et son système de codes visuels qui créent une magnifique palette de couleurs.
Malcom Kirk pics "Papouasie Nouvelle Guinée"
PINCEAUX VIVANTS ET PERFORMANCE DANS LE POP ART ET l'ART CONCEPTUEL
On remarque que dans l'art visuel, plusieurs peintres et artistes ont aimé peindre directement sur leurs modèles ou sur eux-mêmes comme Yayoi Kusma, Yves Klein, Keith Harring et bien d'autres.
La mouvance happening et peinture sur corps perdure dans les années 60-70-80. Elle fait partie de l'histoire de l'art et devient un mouvement artistique a part entière Le BODY ART. Il considèrent le body painting comme l'appropriation du coté sauvage de l'homme et de la femme mais pas que. Le corps est un medium, il transmet une émotion et fait vivre physiquement les oeuvres des artistes dans des performances filmographiques comme dans le mouvement fluxus, les mouvements féministes et avant gardistes du début et moitié du siècle. Un moyen de détourner l'idée que l'on se fait de la beauté, des images consumeristes et critiquer la deshumanisation de la société.
Yayoi Kusuma obsédée par ses petits points qui pareront toute son œuvre névrotique.
Anthropométrie de l'Époque Bleue Klein a dirigé un certain nombre de ces performances chamaniques en 1960. Pinceaux vivants.
En 1975,Veruschka, une mannequin en collaboration avec le célèbre sculpteur et peintre Holger Trülzsch, von Lehndorff a créé une série d'autoportraits nus avant-gardistes dont elle utilisera ce medium toute sa vie.
Projet créé en 1984 par Andy Warhol, 18 heures de peinture pour ce cliché magnifique. Hommage aux racines de Grace Jones et mise en valeur du travail de Keith Haring "anti raciste" graffeur et pop artiste.
Keith Haring et Grace jones par Warhol photo de Mapplethorpe.
HIPPIES ANTIWAR ANTICONSOMMATION
Pendant la période hippie et psychédélique, le body painting est plus qu'à la mode pour revendiquer des valeurs anti establishment. Les fleurs ornent les visages des femmes hippies et lors de fêtes les femmes se parent de couleurs reprenant aussi le code esthétique des indous qui inspirent tant la culture hippie pour sa spiritualité. Elles mettent aussi des fleurs dans leurs cheveux cher au mouvement peace and love, flower power, antiwar de la période du Vietnam aux USA.
Les couleurs du délire des "drogues hallucinogènes" du mouvement psychédelique prend tout son sens ;). La femme est mise en valeur par la peinture. La femme sauvage naturelle qu'aime tant les hommes, est mystifiée, signifiant ainsi aussi une façon de revendiquer notre coté "Wild", anti consumériste.
Certains portent aussi les couleurs des tribus pour militer contre la disparition de ces minorités et de leur cultes. Une appropriation rebelle et de soutien aux peuples indigènes qui souffrent de la mondialisation et qui rendent hommage à leur spiritualité et à leur ornement sacré.
Beaucoup de stars de l'époque se sont prises au jeu et ont réalisées de magnifiques clichés pour revendiquer leur statut Peace and Love (Woodstock 1969).
Diana Ross par Paul Fusco.
Aujourd'hui est le Body Art est une discipline, un mouvement entre la mode qui nous montre de superbes maquillages et des performances notamment dans le cirque et le festival mondial du bodypainting.
A vos peintures !
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Claymore : Quelques Réflexions 2
Je remarque que Teresa est la première dans l'oeuvre a avoir sous-entendu que l'Organisation était derrière la création des Yôma... je me demande si, elle aussi, enquêtait sur eux avant Miria ?
C'est assez étrange car je ne la vois pas vraiment faire ça. Teresa avant de rencontrer Claire, semblait plutôt apathique par rapport à son destin - sans doute comme mesure de protection - et n'a jamais montrer une énergie et/ou une volonté de changer les choses à grande échelle comme Miria.
Changer son destin, oui. Celui des autres... pas vraiment.
Quand on y pense, il était évident dès le départ que Pieta était une mission suicide pour purger les rangs. Et par-là, je veux dire que, lors de leur première chasse à l'éveillé, Hélène nous explique que les équipes sont toujours constituée de guerrière avec des chiffres entre 10 et 30 qui sont guidées par un numéro unique. Des chiffres plus élevés sont considérés comme rarissimes.
Or, lorsque Miria fait l'appel pour les équipes, on apprend que sur les 24 guerrières envoyées, 10 ont des chiffres plus élevés que la limite - soit près de la moitié des forces ! - et seulement 7 - capitaines inclues - avaient des chiffres entre 10 et 20, soit la procédure normale.
Rien qu'avec cette scène, il est donc possible de comprendre que l'Organisation a rompue avec ses propres codes et a envoyée une majorité de guerrières de faible niveau contre un Abyssal et son armée... avec le résultat qu'on connaît.
C'est la première fois que je lis le manga de A à Z en lecture approfondie, jusqu'ici, je reprenais uniquement après Pieta. Du coup, je ne remarque que maintenant que cette oeuvre est pleine de scène qui sous-entendent des moments sexuels assez trash... tout en parvenant à garder une certaine dimension féministe vis-à-vis de son traitement des protagonistes féminines. Par contre, le traitement des hommes est encore pire que je ne le pensais.
J'avais déjà souligné la façon sexiste dont Isley était dépeint et la façon dont cela avait déteint sur Raki dans un précédent post. Mais, dès le premier combat contre un éveillé masculin, Hélène les compare immédiatement à des assoiffés de sexe sur la seule base de leur sexe. Et ça recommence ensuite avec Dauf, le prochain rencontré, qui est écrit avec une obsession pour le déshabillage de ses adversaires et dont les larmes de douleur sont décrites comme pathétiques. J'adore Claymore mais je pense que c'est l'une des choses qui me dérangent le plus à son sujet.
Je viens de m'en rendre compte mais l'Organisation a toujours si gravement sous-estimée la force de Teresa que s'en est risible ! Je veux dire, penser qu'Irène, Sophia, Noëlle et Priscilla suffirait est une bonne démonstration, bien qu'au vu de la façon dont la dernière s'est avéré, cela peut être excusé. Mais croire Teresa sur parole au sujet de Rosemarie et sa soi-disante incapacité à survivre face à un Abyssal ? Considérer que Priscilla, qui a vaincu Teresa, est tout au plus du niveau d'un Abyssal ? Déclarer Alicia comme étant de facto la ''plus puissante numéro 1 à avoir jamais exister'' sur la seule base d'un éveil maîtrisé ?
A n'en pas douter, l'Organisation n'a jamais vraiment su à qui ils avaient à faire. Et c'est hilarant car on ne peut pas dire que Teresa se cachait ou autre... elle était juste si puissante que l'Organisation ne pouvait pas lui opposer de défi suffisamment valable pour la forcer à libérer son véritable pouvoir et le mesurer en conséquence.
Hm... je viens de revisionner ''l'antre de la sorcière'' (oui, encore !) et j'ai été interpeller par une chose qu'à dite Riful. Elle semblait surprise de constater qu'en dépassant sa limite volontairement, le gain de puissance et de vitesse était plus grand.
Et, vous savez ce que ça me rappelle, sans doute à cause de la conversation récente entre l'Abyssal et Claire ? Isley.
On dit de lui qu'il est le plus puissant des trois Abyssaux - il est au moins confirmé qu'il surpasse Luciela - mais aucune explication n'est jamais fournie sur la raison malgré qu'il soit explicitement déclaré que les générations suivantes de guerrières sont devenues de plus en plus forte. Ce qui aurait donc dû créer des éveillés plus puissants sauf rares exceptions.
C'est pourquoi je pense que la particularité d'Isley, c'est que son éveil était volontaire et non contraint. Même si ce n'est que l'hypothèse de Chronos, ce serait du jamais vu jusqu'ici et pourrait expliquer l'écart de puissance entre lui et les autres Abyssaux.
Parce que, ce que le manga nous a montrer assez tôt, c'est qu'il semble y avoir une différence dans le Yôki lorsque l'éveil est volontaire. Plus précisément, le genre de différence que Galatea pourrait relever chez Deneve après la chasse à l'éveillé masculin.
Comme c'est Galatea et qu'elle est exceptionnelle, je ne sais pas à quel point cette différence est visible mais il semblerait que cette différence entre un éveil volontaire et contraint ait été présente assez tôt dans l'oeuvre bien que jamais réellement exploitée.
Dans mon dernier post, je disais que Claire ne correspondait pas à l'héroïne de shonen typique.
Parce qu'elle n'a pas de but autour duquel organiser durablement sa vie. Elle ne recherche pas la compagnie des autres - même si elle l'apprécie - ou a trouver un sens à sa vie. Elle veut se venger et fera tout pour y parvenir. Et si elle meurt en court de route, après s'être prouvé à elle-même qu'elle n'était plus aussi impuissante qu'à l'époque, c'est peut-être pour le mieux. Claire est tourner vers son passé - plutôt qu'un avenir hypothétique - mais celui-ci ne lui donne pas vraiment de force autre qu'un mépris drastique d'elle-même et de la valeur de sa vie.
Bien sûr, elle est forte d'une façon que peu de gens peuvent imiter... mais ce n'est pas la force - mental - qui correspond à son projet de vengeance et de mort. Ce qui est la raison pour laquelle elle doit compter sur les autres pour progresser. Une protagoniste qui se veut solitaire mais qui finit par se battre en usant du bras d'Irène, de la technique de Flora et du style de Rafaela... intéressant.
En fait, ironiquement, celle qui correspond le mieux à l'archétype de l'héroïne serait Priscilla avant son éveil. Une jeune fille voulant faire ''le bien'', ''protéger tout le monde'' et ''se battre à la loyale''. Une guerrière inexpérimentée avec un immense pouvoir caché. Une fille dont le passé tragique s'avère en fait tout aussi central - si ce n'est plus - que celui de Claire.
... C'est presque comme si Priscilla était une sorte de reflet miroir de ce que Claire aurait dû être dans le parfait petit manga shonen aux codes typiques. Et que Teresa se soit ouvertement moquée d'elle pour cela est très amusant, comme si l'auteur en profitait pour s'exprimer à ce sujet.
#Claymore#Chaque fois que je relis l'oeuvre je remarque de nouvelles choses#L'Organisation est pourrie jusqu'au coeur
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Flora Tristan : Ouvrière dans les filatures, victime de violence conjugale, elle est aussi militante socialiste utopiste, féministe, elle participera aux premiers pas de l'internationalisme. Pour Flora Tristan, il faut répondre à la misère universelle par l'Union universelle des ouvriers et des ouvrières ainsi son oeuvre majeure est l'Union ouvrière. Flora Tristan se qualifié d’“ Aristocrate déchue, Femme socialiste et ouvrière féministe” son ouvrage principal sera publié par sa mort sous le titre L’émancipation de la Femme ou le testament de la paria.
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🎙 S2E2 / Le Portrait Filmois de Jeannick 🎙
Cette semaine, on enchaîne avec, comme promis, le portrait filmois de Jeannick, mon invitée de la semaine dernière. C'est un portrait filmois 2.0, avec de nouvelles questions, et aussi plus de place laissée aux discussions sur les oeuvres qu'on mentionne.
Jeannick nous parle aujourd'hui de son amour pour le cinéma québécois; qui en dehors du Québec n'a pas beaucoup de place alors qu'il est très vivant et prolifique. On digresse sur des films qui sont féministes sans en avoir l'air; sur Barbie (mais ça étonne personne puisque j'en parle sans arrêt depuis 4 mois); et de quelques réals comme Ari aster, Jean-Marc Vallée ou Xavier Dolan.
C'est un épisode avec plein de références diverses et variées, parce qu'il faut de tout pour se faire une culture cinématographique; et c'est comme ça qu'on a les meilleurs discussions de toute manière !
🎬 OEUVRES CITÉES :
The Shining, Stanley Kubrick (1980)
Fish Tank, Andrea Arnold (2009)
American Honey, Andrea Arnold (2016)
Chien de garde, Sophie Dupuis (2018)
Solo, Sophie Dupuis (2023)
Le Temps d'un été, Louise Archambault (2023)
Mommy, Xavier Dolan (2014)
C.R.A.Z.Y, Jean-Marc Vallée (2005)
Mean Girls, Mark Waters (2004)
Le sapin a les boules, Jeremiah S. Chechik (1989)
Incendies, Denis Villeneuve (2010)
Spider-Man: Into the Spider-Verse, Bob Persichetti, Peter Ramsey, Rodney Rothman (2018)
Spider-Man: Across the Spider-Verse, Joaquim Dos Santos, Kemp Powers, Justin K. Thompson (2023)
how "spider-verse" forced animation to evolve https://www.youtube.com/watch?v=l96IgQmXmhM
Lady Bird, Greta Gerwig (2017)
La La Land, Damien Chazelle (2016)
Beau is afraid, Ari Aster (2023)
Hérédité, Ari Aster (2018)
Midsommar, Ari Aster (2019)
Over The Garden Wall (2014)
The Breakfast Club, John Hughes (1985)
10 Things I Hate About You, Gil Junger (1999)
The Craft, Andrew Fleming (1996)
Jennifer's Body, Karyn Kusama (2009)
Ginger Snaps, John Fawcett (2000)
Barbie, Greta Gerwig (2023)
Vampire humaniste cherche suicidaire consentant, Ariane Louis-Seize (2023)
Sex Education (2019-2023)
Saga Saw
Saga Marvel
Whiplash, Damien Chazelle (2014)
Les Amours Imaginaires, Xavier Dolan (2010)
Laurence Anyways, Xavier Dolan (2012)
Ma vie avec John F. Donovan, Xavier Dolan (2018)
Matthias et Maxime, Xavier Dolan (2019)
La Nuit où Laurier Gaudreault s'est réveillé, Xavier Dolan (mini-série, 2023)
📝 TRANSCRIPTION
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8 mars -Journée des droits de la femme- Destin de femme : Simone de Beauvoir
Simone de Beauvoir est née à Paris, en 1908. À 21 ans, elle rencontre Jean-Paul Sartre avec lequel elle formera un couple uni à la fois par l’amour et leurs convictions philosophiques. Son oeuvre majeure ” Le deuxième Sexe ” publié en 1949 est considéré comme une œuvre pionnière du mouvement féministe moderne. Simone de Beauvoir a jeté les bases du mouvement féministe moderne. Elle est aussi une…
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compte-rendu sur Sara Hébert:
Tout d’abord, Sara Hébert est une artiste/ autrice féministe, donc son travail reflète ses idéologies, ses oeuvres sont très politisées et sont pleines d’émotions fortes et de poésie. La technique du collage lui permet de créer de manière très particulière. En effet, elle reprend des symboles ou même des oeuvres déjà finis, puis les transforme pour exprimer ce qu’elle veut avec, cette reconstruction brise les attentes habituelles associées à ses éléments en leur donnant un nouveau sens. Cet aspect de reconstruction est très présent dans les collages de Sara Hébert, elle utilise des photos de femmes des années 40/50, puis les met dans des situations insolites (humoristiques ) et ainsi brise l’idée la femme parfaite du rêve américain, car à travers ses blagues sarcastiques, Sara Hébert dénonce la misogynie et le sexisme dans la société. Sara Hébert s’inspire grandement de sa vie et de son quotidien, elle parle beaucoup de son adolescence et de ses moments difficiles. Son art lui est ainsi une échappatoire et aussi une façon d’exprimer ses émotions de manière non-verbale. Sara Hébert est une artiste très liée à sa communauté, elle a créé un livre qui regroupe de multiples histoires racontées par des femmes qui parlent de leur relation avec leur sexualité. Sara Hébert est aussi une militante féministe, de plus, elle fait partie d’une émission radio où elle exprime ses pensées, tout comme elle le fait dans ses zines. Ensuite, même si Sara Hébert est une artiste, elle est surtout une autrice, car elle écrit des livres illustrés à partir de collages, en effet, ses livres regroupent des anecdotes sur sa vie et des passages humoristiques qui se moquent des stéréotypes associés aux femmes, elle crée donc de l’auto fiction. Ce type de livre ne rentrant dans aucune catégorie particulière lui permet de mélanger tout genre et toute type d’écrit ensemble. Ainsi, le résultat est semblable un recueil à un journal intime ou à un magazine pour femmes. Pour finir, Sara Hébert ne vit pas entièrement de son art, elle est aussi animatrice dans une émission radio. Même si elle gagne de l’argent grâce aux subventions d’artistes que lui offre le gouvernement et au petit revenu provenant de ses créations artistiques, elle ne gagne pas assez pour pouvoir vivre de son art.
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alors du coup rapport aux comms, c’est pas méchant mais ça me laisse juste….perplexe ??? le truc principal que j’ai à dire c’est que j’ai pas dit ça ??? bon entre parenthèses ça m’a bien fait marrer deux minutes qu’on me prenne pour un mâle alpha blanc ce que je ne suis. pas. mais alors vraiment pas. i may be white mais ça veut pas dire que je comprends pas une phrase raciste ??? et même si j’étais un homme (not confirming nor denying it for privacy reasons) j’aurais quand même le don de la lecture ??? les balls et l’esprit critique c’est pas mutuellement exclusif (malgré les contre-exemples) ???
pis ensuite ma critique principale de ces vidéos c’est que ces gens lâchent le livre sans chercher à comprendre dès qu’ils voient une phrase vaguement miso, au lieu de se poser la question de 1) qui parle ? l’auteur ou le personnage ? (typiquement c’est ce que je reprochais dans mon post à la personne qui avait complètement écarté Du côté de chez Swann à cause d’une phrase sur 600 pages ???) et 2) quand est-ce que ça a été écrit ? par qui ? le but n’est pas de justifier le propos, mais de l’expliquer, afin d’en comprendre la valeur (était-ce une opinion sociétale ou personnelle ? à quel degré est-elle blâmable, considérant son contexte ?)
si on doit mentionner des exemples, j’ai lu sur gleeph une critique du Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde. pour moi cette personne représente exactement ce que je reproche aux autres dans mon post : il n’avait pas aimé le livre (ça c’est son droit inaliénable de lecteur), mais parce qu’il y avait beaucoup de scènes se déroulant dans la haute aristocratie anglaise, je cite « l’auteur nous amène dans un microcosme, un entre-soi décomplexé où des privilégiés passent leurs vies oisives à colporter des ragots dans des dîners mondains ». ma réponse à ça c’est et ????? tu connais pas le mec que tu lis ??? deuxième citation : « pire, les très rares personnages qui ne sont pas nobles sont clairement méprisés, à la lecture j’ai eu l’impression que l’auteur présente ce mépris de classe sans ironie aucune, comme si c’était normal ». et ??? oui ???? si tu veux de la critique des classes tu vas lire dickens ???
ce que je reproche c’est pas le manque de connaissances, c’est le refus de s’informer et de critiquer sans savoir. n’est un bon hater que celui qui connaît son sujet de manière assez profonde pour en débattre.
si on suit l’exemple de baudelaire, j’ai jamais dit que le fait qu’il soit dépressif justifiait quoi que ce soit ??? bien que, l’ayant été aussi, je sais qu’on peut dire de grosses conneries quand on est dans cet état. mais ce que je reproche aux vidéos dont je parle, comme pour le commentaire sur gleeph, c’est 1) de ne pas connaître l’auteur 2) d’attendre une forme de perfection morale des auteurs, de tous les genres et de toutes les époques. parfois les bons auteurs sont aussi des connards, la seule chose que je demande c’est d’apprécier leur oeuvre, qui parfois n’a rien à voir avec leur life (ex : bernard-marie koltès). ce que je demande, c’est de pas essayer de faire une cancel culture dans la littérature, comme ces vidéos en sont souvent les promoteurs. lire des trucs vers lesquels on irait pas forcément, parfois même qui nous révulsent un peu, c’est élargir son champ de vision, se confronter à l’altérité, bref, de temps en temps c’est de l’hygiène intellectuelle.
enfin j’ai jamais dit qu’il fallait pas lire des auteures ??? je suis le premier à promouvoir la littérature féminine ??? je le fais peut-être assez peu ici, parce que je parle plus de littérature sur mon compte tierce (qu’il faut que j’update d’ailleurs). et comme me l’a fait remarquer une amie, les femmes aussi peuvent écrire des grosses merdes. ça aussi je critique, l’élévation de n’importe quelle personne sous prétexte de genre. plus on rappelle l’écart entre les deux sexes, plus on souligne que l’égalité n’est pas évidente, moins on sert la cause féministe.
tout ça pour dire que j’avais cru être clair pour une fois dans un post, et que globalement ce qu’on me reproche a été mal interprété ?????
wow ok donc je vais rant un peu
j’en ai MARRE de voir des gens sur les réseaux (tiktok je te fixe bien fort) qui font « ouin on étudie que des mecs morts racistes et homophobes alors qu’il y a george sand et madame de lafayette et colette » et bien que je respecte ces trois femmes au plus haut point, ARRÊTEZ de faire comme s’il n’y avait pas un PUTAIN de CONTEXTE HISTORIQUE. les mecs morts racistes et homophobes l’étaient 1) dans une époque qui l’était et 2) par rapport à d’autres ???? le curser raciste et homophobe était plus ou moins placé à l’extrême par rapport à la société dans laquelle ils vivaient ???? je viens de voir passer un truc qui citait À L’Ombre Des Jeunes Filles En Fleur avec une citation vaguement misogyne MAIS AS-TU LU LE BOUQUIN BORDEL. AS-TU COMPRIS LA RECHERCHE. ayez un début d’esprit critique je vous en supplie. que baudelaire ait dit des trucs dégueu sur les femmes et sur les femmes noires en particulier ? certes. nous rappelons à tous que bien que j’adore sa poésie, le charles était un gros camé dépressif avec une carte gold dans tous les bordels de paname. donc non, c’était pas exactement un parangon de vertu. je n’en PEUX PLUS de voir (et pas seulement avec la littérature française mais la littérature en général) les gens essayer d’appliquer un code moral, un set de valeurs modernes à ce qu’il ne l’est pas. de l’esprit critique et un début de connaissance historique je vous en supplie. ça sert, justement, pour pouvoir lire les mecs morts racistes et homophobes en reconnaissant quelle partie de leur discours est le reflet d’une époque et d’une société, et pouvoir apprécier ce qu’il y a de beau dans leurs œuvres, car je me plais à croire que si ça fait depuis tout ce temps qu’on les étudie, c’est peut-être pas pour rien. merde. là.
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Mes dernières créations.. Technique principale : crayons et critériums de couleur. Covid oblige : pas trop d'expos ! Alors ces oeuvres sont disponibles sur demande de votre part en me contactant. "En repro" (scann 1600x1600 dpi) : Digigraphies® (oeuvres certifiées, numérotées, sur Fine art, support rigide, avec encadrement) et/ou les Originaux, 40x60cm. Collection Nous les femmes. Dépêchez vous avant que je sois hors de prix par célébrité ! ^^p
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Cas de conscience
La France Insoumise, des orga syndicales appellent à la Marche du 16 octobre. Avec le groupe on s'est organisé pour 'aller jouer de la musique pour encourager, comme on le fait pratiquement toujours, notre ADN c'est de art-tivism, nous faire entendre pour le climat, et les luttes sociales et féministes.
Or, avec les declarations foireuses du Vieux, les faits d'agression de Quatennens, les suspicions à l'encontre de Bayou, le manque de discours responsable de la LFI sur ces questions , me laisse très mal à l'aise.
Je suis en charge de la logistique de notre groupe, et j'ai prétexté des problèmes d'essence, pour ne pas y aller.
D'un autre coté, j'adore jouer de la musique avec eux. et suis prête à acheter mes tickets de rer
Puis je me dis que pour une vie chère , c'est une vie de putainement chère (le bus + l'aller retour = 10€) , les factures qui restent à etre prélevés, que le mois d'octobre est horrible ( la taxe foncière)
Je prefere garder les 10€ du transport pour faire de l'essence.
si je poste ça là c'est que je suis déçue et perdue ( un peu qd on doit separer l'homme de son oeuvre).
Est ce le début de qqchose?
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L’effacement des lesbiennes dans l’Histoire n’est pas un accident ou une coincidence, mais une stratégie délibérée.
C’est une opération parfaitement orchestrée par les hétérosexuels, et en particulier les féministes hétérosexuelles, qui mettent tout en en oeuvre afin de minimiser voire d’effacer la contribution des lesbiennes à l’histoire. Pas seulement la contribution des lesbiennes mais leur existence même.
Ce qui est mis en avant par les féministes c’est la ‘sororité’, l’amitié. En bref, tout ce qui les arrange, elles et leur mouvement, ce dans quoi elles peuvent se projeter tout en censurant ce qui les dérange c’est-à-dire les relations amoureuses entre femmes qui les dégoûtent. Et puis elles ne peuvent s’y retrouver et en outre c’est bien plus agréable de s’approprier les figures d’homosexuelles ainsi que leur contribution. Elles effacent tout un pan de la vie de ces femmes qui vivaient, vibraient et tombaient amoureuses de femmes. Mais peu importe, pour les féministes, seul compte la ‘cause’.
Bien sûr, les hommes sont eux aussi coutumiers du fait.
Deux femmes qui vivent ensemble pendant des années ne peuvent être que des amies et de toute façon la plupart de ces femmes non mariées étaient ‘frigides’ et/ou ‘vierges’, selon les historiens. C’est le double strike: les homosexuelles sont vierges forcément puisque seul le sexe hétérosexuel compte et puis ne pas vouloir d’hommes signifie être frigide. Combien de ‘vieilles filles’ étaient en réalité des lesbiennes? La question se pose.
Emily Dickinson en est un exemple frappant: sa famille et ses ayants-droits ayant été jusqu’à falsifier (!) certains des poèmes qu’elle avait écrits à Sue et qui ne laissaient planer aucune ambiguïté sur la nature des sentiments envers sa belle-sœur.
Que ces femmes aient pu vivre des vies riches en émotions, en rencontres, riches de complexité, est impossible.
L’idée que des femmes dans le passé aient pu vivre leur homosexualité et être heureuses avec leur compagne (tout en étant prudentes bien entendu, il ne s’agit pas de sous-estimer les risques) est odieuses pour les homophobes.
Le passé, proche ou lointain, ne peut être fait que d’horreurs et de malheurs. C’est anachronique!! hurlent les homophobes dès qu’on suggère que si, en fait, il y a eu des exemples de femmes partageant la vie d’autres femmes. Et quand ils/elles ne peuvent nier l’évidence, ils/elles affirment que ces femmes étaient simplement amies. Pas de sexe, pas d’amour. Juste une très grande ‘amitié’.
Sure, Jan.gif
Ca me rappelle Diane Kurys qui insiste tout du long de son film Coup de Foudre (avec Isabelle Huppert et Miou-Miou) que non, non sa mère (incarnée par Huppert) et Madeleine n’étaient que de très bonnes amies. Tu te fous de la gueule de qui, Diane, au juste?
Un autre exemple est Louise Michel. J’écoutais récemment un podcast France Culture sur sa vie (Les Grandes Traversées) car je m’étais aperçue qu’au fond je ne connaissais presque rien d’elle.
Immédiatement, le fait qu’elle ne se soit jamais mariée et n’ait pas eu d’enfants m’a mis la puce à l’oreille mais à aucun moment le podcast ne fait allusion à ses ‘amitiés’ féminines. Par contre, toutes sortes de théories absurdes comme quoi elle était amoureuse de Victor Hugo alors qu’il n’était visiblement qu’un mentor ou bien une théorie maintes fois répétées selon laquelle Louise Michel était passionnément éprise d’un autre révolutionnaire (Théophile Ferré) alors qu’il semble qu’elle ait été bien plus proche de sa soeur.
Tout un pan de la vie de Louise Michel passe ainsi à la trappe.
L’article Wikipedia est extrêmement vague sur sa vie privée et d’autres articles usent de termes tels que: ‘masculine’, ‘pas une vraie femme’ qui sont tout autant de codes signifiant lesbienne.
Pas moyen de trouver un article sur internet en français qui ne tresse les couronnes de la Vierge Rouge (vierge, c’est toujours mieux que lesbienne) sans AUCUNE référence à son homosexualité. Il ne s’agirait que d’amitiés, encore une fois.
Alors même que dans son testament, Louise Michel nomme Charlotte Vauzelle sa ‘compagne depuis 15 ans’ et en fait son exécutrice testamentaire.
Les contorsions mentales des hétéros pour refuser d’admettre ce qui crève les yeux sont presque fascinantes.
Une autre tactique, fort prisée des féministes hétérosexuelles, est d’affirmer sans ambages que la ‘vie privée’ (lire: la vie amoureuse et sexuelle) des femmes n’est pas le plus important et pourquoi se concentrer là-dessus, ne réduisons pas les femmes à leurs relations amoureuses blablabla.
Ben tiens. Ca fait bien leur affaire: puisque toutes les femmes sont présumées hétérosexuelles, ne pas se ‘concentrer’ sur l’homosexualité de nombreuses figures féminines permet tout simplement d’évacuer cet aspect encombrant et d’en faire du même coup de bonnes petites hétérosexuelles. Ouf! L’honneur est sauf. On a eu chaud.
#lesbophobie#féministes hétérosexuelles#Louise Michel#homosexualité#Emily Dickinson#figures historiques#Histoire#lesbienne invisible#homophobie
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Je partage malgré la date de parution passée, puisque nous sommes près du nombre de signatures demandé et il est important de rétablir la vérité.
Pour la reconnaissance de la maternité des collages contre les féminicides : propriété intellectuelle de Marguerite Stern.
En février 2019 à Marseille, Marguerite Stern peint et colle seule. Une lettre noire peinte par feuille A4 blanche, collée au moyen d’une brosse à encoller et d’une colle à papier peint sur un mur, dans l’espace public, formant un message: « Depuis que j’ai 13 ans des hommes commentent mon apparence physique dans la rue ». Un mois plus tard, elle colle pour la première fois contre les féminicides, en mémoire de Julie Douib, assassinée par son ex-compagnon.
Après six mois passés à coller en solitaire dans les rues de Marseille, Marguerite organise à Paris, le 30 août 2019, une rencontre dans le squat dans lequel elle vit. Elle commence alors la transmission de cette technique militante en formant des centaines de femmes féministes sous l’objectif de la photographe Pauline Makoveitchoux qui a archivé et documenté la naissance du mouvement des collages contre les féminicides et continue d’en suivre l’évolution, des peintures aux collages, depuis maintenant deux ans.
Le thème moteur de ses collages est la dénonciation des féminicides et des violences conjugales. Dès sa création, ce mouvement aux messages engagés prend une grande ampleur en île-de-France, en province, en Belgique, au Portugal, en Italie et bien d'autres pays, où des femmes se regroupent pour coller les noms des femmes assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint dans le but de leur rendre femmage (féminisation du mot hommage) tout en dénonçant l’inaction des pouvoirs publics face aux violences systémiques envers les femmes.
Marguerite a alors eu l’initiative de créer une page sur le réseau social Instagram intitulée « Collages Féminicides Paris » sur laquelle elle publiait les photos desdits collages. Elle en a ensuite donné l’accès administrateur à deux femmes qui, aujourd'hui, gestionnaires de la page, annoncent la sortie d’un livre qui prétend retracer l’histoire du mouvement des collages.
Nous constatons une réécriture mensongère et erronée de la genèse du mouvement, un faisceau d’indices constitutif d’un vol de propriété intellectuelle ;
Marguerite est citée comme ayant participé à la création alors qu’elle en est LA créatrice
L’existence de propos diffamatoires et d’un harcèlement constant à son encontre (tweets transphobes)
Les inexactitudes et incohérences de la chronologie du mouvement telle qu’indiquée dans le livre
La dénaturation de l’essence même du mouvement avec la présence au sein de la publication de photos de collages faisant l’apologie de la prostitution
La retranscription erronée de son premier collage, qui fait preuve d'un manquement grave à la déontologie journalistique en France, à savoir la « vérité, la rigueur et l'exactitude, l'intégrité, l'équité et l'imputabilité »
En ce sens, la maison d’édition Éditions DENOËL du groupe Gallimard ainsi que les gestionnaires de la page Instagram “Collages Féminicides Paris” ont été appelées sur les réseaux sociaux, avant la parution du livre annoncée pour le 28 octobre 2021, à corriger les passages inexacts afin que la filiation artistique du mouvement soit rétablie. Ces demandes ont été refusées.
Cette pétition a pour vocation d’acter la négligence de la maison d'édition dans le cadre de sa coresponsabilité avec l’auteur en cas de diffamation et ainsi de réclamer :
Le retrait des livres de la vente tant qu’ils n’auront pas été rectifiés de sorte à ne pas déposséder Marguerite Stern de son oeuvre et des droits de propriété intellectuelle qui y sont attachés
L’actualisation des écrits afin que soient corrigées les inexactitudes et imprécisions sur l'histoire générale des collages
La citation expresse des travaux de la photographe Pauline Makoveitchoux et ce dès la naissance de la transmission de cette technique militante initiée et réalisée par Marguerite Stern.
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Étude comparative de la représentation de genre dans Le Bossu de Notre-Dame (1996) et Notre-Dame de Paris (1998)
Un des défis des adaptations réside dans le choix de l'actualisation ou non des représentations genrées et de sociétés lors de la transposition d'un média à un autre si la production originale se trouve éloignée temporairement. On peut prendre pour exemple le roman Notre-Dame de Paris de Victor Hugo qui s'est vu beaucoup adapté durant la seconde partie du XXème siècle et dans des médias très différents. L'écart temporel et sociétal des cadres de production des oeuvres justifie à première vue l'adaptation systématique de la représentation de genre des personnages, ou en tout cas une nuance dans le propos de l'oeuvre autour du sujet. Pour autant, une adaptation contemporaine, ou du moins post-bouleversements féministes du XXème siècle, n'assure pas forcément une actualisation dans la représentation des genres. Au travers de l'étude comparative des adaptations de la fin du vingtième siècle du roman de Victor Hugo Notre-Dame de Paris que sont la comédie musicale éponyme de Luc Plamondon produite pour la première fois en 1998, et le film d'animation des studios Disney réalisé par Gary Trousdale et Kirk Wise Le Bossu de Notre-Dame sorti en 1996, nous verrons dans un premier temps comment la féminité se construit par le regard masculin puis dans un second et dernier temps comme la masculinité d'abord incarné de manière unie par trois figures peut être plurielle.
I. Une féminité qui se définit par et dans le regard masculin
Les figures de Fleur-de-Lys et d'Esmeralda semblent être tout d'abord construites en opposition, une opposition qui se retrouve en premier lieu dans le physique dès les descriptions de Victor Hugo. Fleur-de-Lys est présentée comme une jeune femme blonde et à la peau très blanche tandis qu'Esmeralda comme une brune aux grands yeux noirs et à la peau mate. Leurs origines sociales sont aussi aux antipodes. Fleur-de-Lys appartient à la noblesse de Paris, Esmeralda est quant à elle moins qu'une citoyenne étant donné qu'elle appartient à un groupe de gens de voyages. Cette situation la place dans une position sociale marginale, elle n'appartient pas directement au fonctionnement social général et son groupe social s'en trouve marginalisé et stigmatisé, tandis que Fleur-de-Lys est placée dans une catégorie privilégiée. L'opposition se poursuit aussi dans la construction morale des personnages, même si l'asymétrie physique est assez atténuée dans la comédie musicale Notre-Dame de Paris. On reste sur une dichotomie blonde/brune, mais on peut déplorer l'absence de racisation apparente du personnage d'Esmeralda avec le choix d'Hélène Ségara pour le rôle d'Esmeralda pour le casting originel de 1998. On y conserve néanmoins cette construction en opposition morale et sociale. Cette construction morale se place, comme dans le roman, autour de la sexualisation de ces deux personnages féminins et de leur capacité à se l'approprier.
a)La sexualisation des personnages féminins
Esmeralda est une figure ultra sexuée, sa caractérisation première porte sur son physique et le désir qu'il provoque auprès des personnages du genre opposé. Il s'agit même de la cause du déroulement dramatique de l'intrigue : le déferlement incontrôlé du désir et ses conséquences désastreuses.
Plamondon respecte à la lettre cette base et les textes des chansons soulignent souvent l'apparence physique d'Esmeralda et l'attirance qu'elle provoque. Lors de la première rencontre de Phoebus et d'Esmeralda, le premier qualifie la seconde de «bel oiseau de paradis». L'intérêt qu'il manifeste pour la jeune femme ne prend sa source que dans une contemplation purement physique et exotique de celle-ci. Elle est dès le départ objectifiée, caractérisée par sa position d'exotisme dans le cadre géographique et culturel où elle se trouve. Ce constat se retrouve exprimé avec plus de virulence dans La Sorcière où Frollo qualifie Esmeralda d'«étrangère», «chienne», «chatte de gouttière» en plus de «sorcière». On retrouve aussi régulièrement l'image de l'hirondelle pour désigner le personnage au cours des dialogues chantés et des chansons, Esmeralda l'emploie elle même dans Les oiseaux que l'on met en cage : «J'étais comme une hirondelle». Les paroles appuient aussi sur le fait que le supposé pouvoir de corruption du personnage est lié à son physique, et non pas à la parole ou aux actes : «C'est un péché mortel à regarder/Il faudrait la mettre en cage/Qu'elle ne fasse plus de ravages/Dans les coeurs dans les âmes/Des fidèles de Notre-Dame». L'apogée de la sexualisation du personnage arrive avec la chanson Belle où les trois personnages masculins principaux, Quasimodo, Frollo et Phoebus, regardent simultanément Esmeralda après qu'elle ait donné à boire à Quasimodo condamné à la roue. Le personnage est alors représenté uniquement au travers d'un male gaze, ce qui se traduit par une focalisation sur le physique de l'objet de la chanson. La mention des jupes et de ce qui se trouve dessous revient à chaque couplet avec «sous sa robe de gitane» dans celui de Quasimodo, «jupon aux couleurs de l'arc-en-ciel» pour Phoebus et dans celui de Frollo on parle directement du «jardin d'Esmeralda», image qui vient être soutenu par les «monts et merveilles»3 employés dans le couplet de Phoebus. S'il y aussi les images classiques des «cheveux»3 et des «grands yeux noirs qui vous ensorcellent» comme motifs classiques des traits féminins séducteurs, la focalisation du désir masculin est ici très directe et littérale, il n'y a pas de place pour le doute quant à la nature de l'attirance que provoque le personnage. Elle est même qualifiée de «fille de rien» et de «joie», il y a une véritablement stigmatisation de la sexualité supposée du personnage, quand bien même la supposition semble ne se baser sur aucune donnée factuelle diégétique et est même démentie par Phoebus, « la demoiselle serait-elle encore pucelle ? ». Dans le Disney, ce male gaze se retrouve principalement dans les mouvements de caméra, ce qui n'a rien de surprenant pour un support filmique mais aussi dans le cadre d'une production Disney, comme le rappelle Simon Massei dans son article «Les dessins animés c'est pas la réalité Les longs métrages Disney et leur réception par le jeune public au prisme du genre», page 100 :
Seules les héroïnes voient ainsi leur corps « morcelé » et filmé en gros plan, procédé qui vise essentiellement à souligner leur beauté et la finesse de leurs traits. Les plongées et contre-plongées – ayant respectivement pour effet d’« écraser » et de « grandir » les sujets – semblent également faire l’objet d’un usage différencié selon le sexe des personnages. Sans surprise, les contre-plongées sont majoritairement utilisées pour souligner la carrure ou le dynamisme des personnages masculins – ce type d’angle de vue faisant ressortir les pectoraux, les épaules et la forme de la mâchoire – , tandis que les plongées, souvent éloignées, servent au contraire à « objectifier » les personnages féminins (Mulvey, 1975), ou à en souligner la vulnérabilité physique ou émotionnelle.
On retrouve cette sexualisation jusque dans les costumes du spectacle. Comme le souligne Bianca van Dam dans sa thèse Disney's Fashionable Girls signs and symbols in the costume dress of Disney's female characters, page 12 :
Certain female characters on screen are portrayed through seductive traits such as having a decolleté, being supplied with either magical or physical destructing tools, catching the gaze of the viewer and having hypnotizing features. In Disney the witches, queens, stepmothers and evil women possess this set of traits, as well as all of them are provided with heavy accents of cosmetics, jewelry and often black dress13. Numerous times they also change their outfits in relation to a situation or their expressive mood. This look is usually displayed by a swiftly changing appearance where the wardrobe turns into a synonym for her unreliability14. Sexuality is here displayed as a character trait of the evil, but the princesses show certain symbols of evolving sexuality through their dress as well.
Le changement de costumes des personnages n'a alors rien d'anodin : il s'inscrit comme soutien d'une narrativité et exprime une évolution, ou son absence, de certains personnages féminins. Et ce mécanisme ne se limite pas uniquement aux productions animées de Disney, et peut parfaitement s'étendre à d'autres médias.
Durant le premier acte, Esmeralda porte une robe verte qui, bien que longue et arrivant environ jusqu'aux chevilles d'Hélène Ségara, présente cependant un décolleté assez prononcé et profond et une jupe largement fendue sur la droite qui révèle donc totalement sa jambe. La couleur permet de facilement repérer le personnage sur la scène, elle est d'ailleurs le seul personnage à porter une couleur comme celle-ci et une tenue avec des motifs ainsi que des brillants qui parcourent le tissu.
Fleur-de-Lys porte en comparaison une robe dans une pâle nuance de rose avec un décolleté bien moins prononcé, bien que la robe soit beaucoup plus proche du corps, probablement parce que taillée dans un tissu plus fin et souple.
Le second costume d'Esmeralda est une simple robe blanche, elle est bien moins sexualisée. On se rapproche de la figure de martyr avec celle-ci, c'est la tenue d'une condamnée mais aussi ce qui servira de linceul au personnage. Le blanc est ici à la fois la couleur de la pureté, qui souligne l'innocence complète du personnage, et celle de la mort.
Dans le Disney, Esmeralda a une garde-robe composée de trois tenues, la première qu'elle porte durant la majeure partie du film, la seconde durant la scène de la Fête des Fous, et enfin celle de la fin du film après sa capture par Claude Frollo. La première tenue est beaucoup plus colorée que celle proposée par Plamondon, ne serait-ce que sur la quantité de couleurs utilisées. On trouve en effet une chemise blanche qui laisse les épaules avec un léger décolleté mais néanmoins présent. Un corset vert et doré met en valeur la finesse de sa taille qui fait écho aux bijoux dorés qu'elle porte, sa jupe est violette et laisse ses chevilles nues. On note aussi la présence d'une étole sur le bas de la taille, dans un ton un peu plus sombre que le violet de la jupe.
Cette tenue est moins sexualisée que la robe chez Plamondon, ce qui n'exclut pas une certaine sexualisation. Le corps du personnage est en effet mis en avant, mais c'est bien la seconde tenue qui contribue le plus à cela lors de la scène de danse.
Le rôle de la robe blanche est le même que dans la comédie musicale : souligner l'innocence d'Esmeralda; mais on perd la dimension de deuil et de mort qu'elle apportait puisque le personnage survit dans la version de Disney. On peut même le voir dans le final comme la marque d'un renouveau, voire comme une robe de mariage symbolique avec Phoebus. Comme le rappelle Bianca van Dam, «Disney always maintains the heterosexual love between a good-looking man and woman which is instant and steadily works out», on n'échappe pas à cela dans Le Bossu de Notre-Dame puisqu'on assiste à la création du couple Phoebus-Esmeralda sur les bases d'une alchimie immédiate et d'une attirance commune qui ne feront que s'affirmer de plus en plus au cours du film.
Le degré sexualisation d'Esmeralda dans l'adaptation de 1996, certainement un des plus élevés et assumés chez une héroïne d'un film d'animation Disney, s'explique par la racisation du personnage, comme le montre Vanessa Matyas, B.A dans Tale as Old as Time, page 16 :
The heroines who are racial minorities, such as Pocahontas or Esmeralda from The Hunch Back of Notre Dame, are depicted as being much more athletic than the white heroines. In addition to the emphasis on these characters’ athleticism, they are also illustrated to emphasize that they have reached sexual maturing (LaCroix 220). This difference in the construction of the characters, along with their costuming in the film, emphasizes the characters of a racial minority to be exotic and sexual.
On conserve la position exotique du personnage qui permet une sexualité supposément plus importante dans un contexte occidental post-colonialisme de diffusion et de production. Avec Plamondon, on ne remet pas en compte cette supposition en ne blâmant pas les personnages masculins de leur obsessivité mais traitant tout sous l'angle d'une fatalité irrévocable : les hommes sont esclaves de leurs pulsions et les femmes des victimes plus ou moins conscientes. Cependant, la situation est plus nuancée dans l'adaptation de 1996. La sexualisation du personnage est toujours présente, comme on a pu le voir au travers de ses costumes. Mais cette fois, le blâme tombe bien sur le personnage masculin obsédé qui diabolise autant qu'il désire la figure féminine, puisque Claude Frollo est construit et présenté irrévocablement comme un antagoniste. Si on ne change en effet rien à la sexualisation du personnage féminin principal, cette dernière est cependant assumée et conscientisée en sous texte par le personnage.
b)La conscientisation de cette sexualisation.
Le personnage d'Esmeralda dans la comédie musicale de Plamondon n'a pas conscience de ce pouvoir d'attraction qu'elle exerce, elle n'a même aucune volonté de provoquer cela. Cet aspect du personnage est d'abord exprimé par Clopin, qui fait ici aussi office de figure paternelle pour le personnage avec la chanson Esmeralda tu sais. Celle-ci sert d'avertissement : «Esmeralda tu sais/Tu n'es plus une enfant», mais cette mise en garde n'atteint pas son objectif dans la mise en scène, puisque le regard de l'actrice se porte toujours sur Phoebus qui se trouve de l'autre côté de la scène avec Fleur-de-Lys. Puis, durant l'acte 2 dans la Visite de Frollo à Esmeralda : «Qu'est ce que je vous ai fait/Pour que vous me haïssiez? [...]/ Mais qu'est-ce que j'ai donc fait/Pour qu'ainsi vous m'aimiez/Moi pauvre gitane/Et vous curé de Notre-Dame», on appuie sur l'inconscience d'Esmeralda. Elle se retrouve ainsi placée dans une position d'innocence, complètement dédouanée de toute responsabilité que l'on pourrait lui imposer. Par ce stratagème, elle évite les reproches que pourrait lui faire le patriarcat, des choses comme «elle l'a bien cherché» ou encore «elle aurait dû s'y attendre». Elle devient une figure d'innocence et de pureté. Jamais elle ne doute qu'on finira par la sauver, que ce soit par l'intervention de Quasimodo ou de Phoebus : «Où es-tu mon Quasimodo ?/Viens me sauver de la corde/Viens écarter mes barreaux» «Phoebus/ Si tu m'entends viens me sauver/ Viens leur crier la vérité». Elle est alors une pure victime des évènements et de la folie humaine, entièrement laissée à la merci de la justice des hommes qui la condamne à mort. On construit une figure de martyr, voire christique, autour du personnage. Pour Frollo dans Belle, elle est à la fois porteuse du «péché originel» et une «fille de joie, une fille de rien» et paradoxalement celle de «la croix du genre humain». Elle se retrouve strictement définie par la dichotomie de la représentation féminine : soit comme une prostituée, soit comme une sainte, et on constate une confusion entre ces deux perceptions dans le discours de Frollo. Phoebus la prend simplement pour une fille de joie, tandis que pour Quasimodo, c'est l'image de la sainte qui domine. La représentation d'Esmeralda au travers des regards masculins se retrouve donc prise dans un spectre de sanctification et de mépris, mais où l'hypersexualisation est une constante. Ce constat est cependant à nuancer dans le cas du film d'animation. En effet, contrairement à la comédie musicale, la sexualisation d'Esmeralda passe principalement par le regard du personnage de Claude Frollo, là où elle est unanime auprès des personnages masculins du spectacle live de 1998.
À première vue, Fleur-de-Lys est donc bien moins sexuée que le personnage d'Esmeralda. S'il y a quelques éléments durant Ces diamants-là avec la mention par Phoebus de son corps offert, sa sexualisation est à son apogée dans la chanson La Monture lors du second acte. La première et principale nuance entre la sexualisation d'Esmeralda et celle de Fleur-de-Lys est l’identité du personnage qui la produit. Esmeralda n'est pas consentante, ni consciente, de sa sexualisation, ce sont les hommes de son entourage qui produisent cela. Fleur-de-Lys, quant à elle, est l'instrument et l'objet de son discours, elle est proactive dans ce domaine.
Ce simple élément contribue à changer drastiquement la perception de ces personnages féminins par le spectateur. Fleur-de-Lys devient détestable, puisque manipulatrice et égoïste. L'opposition se retrouve aussi dans ce qui les rapproche, c’est-à-dire leur désir de Phoebus dans l'unique chanson qu'elles partagent : Il est beau comme le Soleil, ce qui fait d'ailleurs échouer la production au test de Bechdel puisque les deux personnages féminins ne se retrouvent que pour parler d'un homme. On a ici la construction de deux discours féminins autours de la figure aimée sur une structure en miroir. Ils diffèrent non pas sur la forme, mais sur de petites nuances dans le fond en vérité. Toutes deux s'accordent dans une admiration proche de l'idolâtrie pour la personne du soldat, elles chantent à l'unisson «Il est beau comme le soleil/ Ma merveille, mon homme à moi». Cependant, dans chacun de leurs couplets individuels, un portrait différent est dressé du capitaine de la garde. En effet, si la partie d'Esmeralda reste assez homogène avec ce couplet commun puisque l'on reste dans l'idéalisation, celui de Fleur-de-Lys se montre beaucoup plus critique envers le capitaine.
Esmeralda est en quelque sorte l'incarnation d'un fantasme masculin de la femme exotique désirable à l'extrême, mais soumise et impuissante, ce qui lui retire tout potentiel danger. Si elle empoisonne, brise même, la vie des hommes qui l'entourent, ce n'est pas volontairement, mais simplement car ces derniers ne sont pas capables de contrôler leurs pulsions. Esmeralda n'est alors qu'un outil plutôt qu'une cause. Fleur-de-Lys, quant à elle, devient une figure bien plus dangereuse pour la masculinité que représente Phoebus, et donc bien plus détestable. Elle n'est pas dans la soumission et sait se servir des armes qu'on lui donne. Sa jeunesse assumée, quatorze ans si on en croit Ces Diamants-là « Mes quatorze printemps sont à toi», ne constitue plus à la fin du spectacle une donnée rassurante, puisque le personnage est celui qui malgré cela se montre le plus fin, éclairé, et cynique. C'est elle qui décide des actions de Phoebus et donc du dénouement. Ce pouvoir, indirect puisque passant par un homme, est effrayant dans un contexte patriarcal. Même réduit, il est détenu par un personnage féminin qui n'est pas caractérisé par la douceur, la soumission ou la compassion, et encore moins par la maternité même symbolique. On peut alors voir le personnage de Fleur-de-Lys comme une menace en puissance pour le monde masculin, et cela peut certainement expliquer son retrait dans l'histoire.
Dans Le Bossu de Notre Dame, Esmeralda n'est plus une figure passive victime des événements, mais bien un personnage actif qui prend une grande part de l'action et de l'intrigue. Elle sauve régulièrement les deux autres protagonistes masculins, s'oppose directement et publiquement à l'antagoniste masculin. Elle est celle qui s'indigne du traitement de Quasimodo durant la fin de la Fête des Fous et qui crie «Justice !» à Frollo. Elle fait preuve d'une conscience politique et sociale particulièrement développée, et provoque le réveil des consciences de Phoebus et Quasimodo. La dimension christique du personnage est gardée dans la caractérisation du personnage comme altruiste, voir la chanson Les bannis ont droit d'amour où, malgré sa situation désespérée, les pensées de la jeune femme sont tournées vers les autres et un idéal de justice sociale «Protège mon Dieu/ Les malheureux/ Éclaire la misère/ Des coeurs solitaires/ Nulle âme à part moi/ Ne les entendras/Si tu restes sourd/Aux mendiants d'amour/ [...]Je ne désire rien/ Ni gloire, ni bien/ Mais le gueux qui a faim/ Doit mendier son pain/ Entends pour mes frères/ Cette humble prière» tandis que les choeurs sont tournés vers leur individualité : «Je veux de l'or/ Je veux la gloire/ Je veux qu'on honore un jour ma mémoire/ Fais que l'on m'aime Dieu immortel». Cependant, on échappe à la figure de martyr, puisque le cours des événements diégétiques change, tout comme la sexualisation d'Esmeralda passe au second plan. Elle n'est en réalité importante que pour Frollo, qui objectifie et diabolise le personnage au contraire des deux protagonistes masculins. Il ne s'agit plus d'en faire une représentation d'innocence et de candeur victime des hommes, mais une figure forte consciente du monde qui l'entoure. La représentation d'Esmeralda dans le Disney constitue une étape de transition dans la représentation genrée de leurs personnages féminins dans leurs productions animées, mais effectuée avec un peu d'avance. Dans l'article «Gender and Speech in a Disney Princess Movie», page 236, les auteurs rappellent rapidement l'historique schématisé de la représentation genrée chez Disney:
Gender portrayal in Disney movies can be categorized into three main eras.
The first era is the first generation of Disney princess which includes three movies: Snow White and the Seven Dwarves (1938), Cinderella and Sleeping Beauty. The female characters in these movies are Snow White, Cinderella and Aurora. These characters share similar characteristics. They are gentle, soft-spoken, dutiful and beautiful. They also portray the least amount of independence, rely on the male characters to achieve their dreams and have lack of power. The second era is the second generation of Disney princess movies. Although there are some similar traits in the second generation movies with the first generation movies, the characters in the second generation are reinvented by the Disney production. The female characters are more independent, they strive to achieve their dreams, and they show some power or control in their characters. However, the female characters still retain gender stereotype because at the end of the movie, the female characters do not perform final rescue without the involvement of the male characters (England, Descartes, & Melissa, 2011). Some examples of second generation Disney movies are The Little Mermaid (1989), Beauty and the Beast (1991), Pocahontas (1995) and Mulan (1998). The third era of Disney princess movies are the ones presented to the third generation, such as Princess and the Frog (2009), Tangled (2010), Brave (2012) and Frozen (2013). The characters in these movies are Tiana, Rapunzel, Merida, and Anna and Elsa. They are very independent characters, and are not portrayed as being gracious and gentle, unlike the first generation characters. They are brave and pursue their dreams with minimum help from the male characters. They are strong-willed, adventurous and bold.
On note que le personnage d'Esmeralda, bien qu'appartenant techniquement à la seconde ère décrite, présente nombre des caractéristiques de la troisième ère, et ce avec près de vingt ans d'avance.
Dans la comédie musicale de Plamondon, Esmeralda et Fleur-de-Lys sont des figures féminines qui sont principalement définies par leur sexualisation et leur sexualité, elles sont perçues et définies par le regard masculin. La principale différence entre elles n'est alors que la conscience de cette sexualité et leur utilisation, ou non, de cette dernière. On limite la féminité à la dichotomie classique au sein du patriarcat de la sainte et de la pute. Cependant ici les jeux de représentations sont inversés, puisque la représentation sociale et raciale pousserait à définir Fleur-de-Lys comme la sainte et Esmeralda comme la fille de joie. C'est justement cette construction qui permet une si forte sexualisation que l'on retrouve chez le Disney, la diégèse construit l'image inverse des personnages. La figure d'Esmeralda dans le Disney, si toujours sexualisée et avec une intensité plus importante que les autres personnages féminins de la firme qui peut s'expliquer par la racisation du personnage, dresse cependant un portrait plus nuancé d'une féminité qui se montre plurielle et définie sur un spectre plutôt que par une binarité. On peut alors se passer aisément du personnage de Fleur-de-Lys puisqu'Esmeralda peut désormais faire preuve d'astuce, d'intelligence et être consciente de sa sexualité sans être diabolisée ou blâmée. Il y a un décalage dans la représentation genrée de la féminité, puisque Notre-Dame de Paris reste en 1998 sur une représentation datée du XIXeme siècle sans la remettre en question, alors que Le Bossu de Notre-Dame, même s'il réduit le casting féminin, se montre beaucoup plus moderne et progressiste avec une héroïne en avance sur celles de Disney durant cette période.
II.La masculinité triplement incarnée qui devient plurielle
La représentation genrée masculine dans les oeuvres étudiées est elle aussi intéressante à observer en contraste avec celle féminine. En effet, nous avons trois représentants principaux du genre masculin contre deux dans la comédie musicale de Plamondon et un dans le Disney. On remarque que cette fois la masculinité ne se définit jamais par le regard féminin, il n'a pas d'influence sur elle, bien que la réciproque ne soit pas vraie. Pour autant, il semble intéressant d'observer et d'analyser les choix d'adaptations et de représentations personnage par personnage dans ce cas-ci. En effet, il semble que la représentation de la masculinité se fasse au cas par cas et dans la nuance.
a)Phoebus
À première vue, le personnage de Phoebus semble être celui qui connaît le moins de changements dans ses représentations respectives. Dans les deux adaptations, Phoebus reste caractérisé par son physique et sa position sociale de capitaine de la garde : il semble être celui qui se rapproche le plus d'une conception classique de la virilité, telle que définie dans Tale As Old As Time, page 12 :
Masculinity is often depicted in terms of power. Strength and financial control determine the value of the male character, and maleness is constituted by conventional ideas of masculinity. Drinking, fighting and fornicating are considered central to the characterization of masculinity, where physicality and authority are essential attributes [...] Disney has a reputation of designing male characters to fulfill the role as the “alpha-male”, where “alpha-male” stands “for all things stereotypically patriarchal: unquestioned authority, physical power and social dominance, competitiveness for positions of status and leadership, lack of visible or shared emotion, social isolation” (Gillam & Wooden 3).
Pour autant, ces éléments, qui pourraient lui faire prétendre à la position d'«alpha-male» en répondant à la définition de Gillam et Wooden rapportée par Vanessa Matyas B.A, ne constituent pas la caractérisation complète du personnage dans l'adaptation de 1996 alors qu'elles collent bien mieux à celle de 1998. En effet, contrairement à sa version dans la comédie musicale de Plamondon, le personnage voit sa libido être mise au placard. Au contraire, les chansons consacrées au personnage et ses interventions chantées dans Notre-Dame de Paris ne font état que de cela.
Le personnage de Phoebus est en premier lieu défini par Plamondon au travers de sa sexualité, son rôle social de soldat est en réalité très secondaire. Ainsi dans Belle : «Belle Malgré ses grands yeux noirs qui vous ensorcellent/La demoiselle serait-elle encore pucelle?/Quand ses mouvements me font voir monts et merveilles/Sous son jupon aux couleurs de l'arc-en-ciel/Ma dulcinée laissez-moi vous êtes infidèle/Avant de vous avoir menée jusqu'à l'autel/Quel/Est l'homme qui détournerait son regard d'elle/Sous peine d'être changé en statue de sel/Ô Fleur-de-Lys, Je ne suis pas homme de foi/J'irai cueillir la fleur d'amour d'Esmeralda», la focalisation du personnage se centre sur la potentialité sexuelle d'Esmeralda. Comme vu précédemment, il ne la définit qu'au travers de ce prisme. Et cela ne se limite pas au seul personnage d'Esmeralda, la même chose a lieu pour Fleur-de-Lys dans Ces diamants là: «Tout l'or qui dort encore sous le lit de la terre/J'en couvrirai ton corps que tu m'auras offert». Le romantisme se limite à l'attente de l'acte sexuel. Si le mariage, contrairement à Esmeralda, est une composante diégétique sine qua non à la consommation du produit qu'incarne Fleur-de-Lys pour le personnage, c'est une consommation qui est néanmoins planifiée et intégrée mais qui pour autant n'implique pas un mensonge total: «Celui qui t'aimera sera un homme heureux».
Il y a donc bien une absence assumée de sentiment amoureux, on est dans la luxure revendiquée et assumée. De plus, le déchirement moral du personnage, exprimé dans la chanson Déchiré durant l'acte 1, ne provient pas d'un dilemme quant à sa position sociale ou la justesse des ordres qu'il exécute, mais bien de son attirance pour deux femmes. Pour autant, cette chanson n'aura aucune conséquence sur le reste de l'intrigue et le personnage n'est jamais plus défini que par sa luxure et sa lâcheté.
Son rôle de soldat lui confère de manière implicite une force physique, caractéristique de l’«alpha-male». Quand bien même secondaire dans la caractérisation du personnage, cette dimension est bien présente. Elle fait même partie de la figure d'autorité incontestée qu'il incarne, puisque capitaine de la garde de Paris. Phoebus est sur tous les points dans une position de puissance, que ce soit en tant qu’homme consommateur dans un système patriarcal où les femmes sont les objets de consommation, ou que représentant des forces de l'ordre et donc du pouvoir dominant sur la population civile. Phoebus, chez Plamondon, n'émet jamais aucun retour sur ses actions. Il répond aussi sans hésitation à l'autorité de Claude Frollo et ne remet jamais en question ses ordres, même quand ils consistent à aller malmener les bohémiens aux portes de Paris. Il cesse cela uniquement parce qu'il croise le personnage d'Esmeralda qu'il entreprend de séduire.
Le personnage de Phoebus s'inscrit pleinement dans la conception classique du masculin et ne souffre jamais d'aucune conséquence ou remise en question. Il est d'ailleurs le seul personnage masculin à rester en vie lors du dénouement du spectacle, même si son inaction a précipité la fin d'une innocente.
Le Phoebus de Disney a quand à lui une présence bien moindre à l'écran, il n'interprète d'ailleurs aucune chanson. Pour autant, il jouit d'une caractérisation plus nuancée que son homologue chez Plamondon. Si sur le plan physique on reste sur un héros qui apparaît «sous les traits de['un] séduisant[s] guerrier[s] à l’assurance et au courage inébranlables», il faut cependant souligner que le personnage connaît un décalage dans sa représentation physique, avec un tout jeune Patrick Fiori chez Plamondon et un Phoebus présenté comme plus âgé dans son design chez Disney. En effet, si les traits du personnage reste très harmonieux et plaisants, ils demeurent moins fins que ceux de la plupart des personnages masculins servant de romance dans les films Disney. Il est aussi beaucoup moins juvénile dans ses traits, comme le marque sa barbe.
On constate également un décalage dans le passif qui lui est donné : alors que Plamondon choisit de n'en donner aucun au Phoebus de Notre-Dame de Paris, Trousdale et Wise choisissant eux d'en faire un soldat parti à la guerre depuis vingt ans «On quitte Paris pour deux décennies et on ne reconnaît plus rien». Ce détail permet de justifier l'obéissance de Phoebus aux ordres de Claude Frollo, quand bien même une certaine réticence est marquée dans l'animation des traits du personnage dans un premier temps. Ce n'est pas une absence de conscience ou un égarement moral qui motive son obéissance, mais la crainte de retourner au front, sa position de capitaine de la garde étant une promotion due à ses états de service. Pour autant, dans sa scène d'introduction, le personnage est immédiatement rendu sympathique par la générosité dont il fait preuve : il donne une pièce à un spectacle de rue et ce avant même de voir Esmeralda danser, et il aide à la fuite des bohémiens lorsque la garde intervient en abusant de son pouvoir de façon comique. On construit alors un personnage caractérisé par son sens de l'humour et de la répartie qui se place dans la bienveillance.
S'il incarne une figure d'autorité, il n'hésite cependant pas à prendre des libertés et à s'opposer aux ordres de Claude Frollo lorsqu'il les juge injustes. Il le fait d'abord indirectement, en ne prévenant pas les autres soldats lorsqu'il repère Esmeralda se réfugiant dans la cathédrale, pour ensuite prétendre qu'elle a demandé le droit d'asile devant Frollo pour la protéger; puis frontalement lorsque le juge lui demande de mettre le feu à une maison où il vient d'enfermer toute une famille. Il refuse alors, puis se précipite dans la maison pour sauver les innocents des flammes. Phoebus n'est alors plus une force suivant aveuglément des ordres mais bien une figure de protection des plus faibles, dotée de valeurs, qui n'hésite pas à se détacher complètement de institutions d'autorité pour faire ce qui lui semble juste et ce sans se soucier des conséquences sur sa personne. Il devient un détenteur d'une force physique bienveillante et protectrice, au contraire de celle de l'«alpha-male» qui semble plus être tournée vers la domination.
Quant au rapport au féminin et à la sexualité, si le personnage montre un intérêt flagrant pour Esmeralda dès qu'il la croise pour la première fois dans sa scène d'introduction, et plus encore lors de la scène de la Fête des Fous alors qu'elle entame sa danse : «Claude Frollo : Vous voyez cet écoeurant spectacle ? Phoebus : Oh que oui ! », le physique de celle-ci ne constitue pas son principal intérêt. Il est le premier à remarquer les déguisements et astuces qu'elle emploie pour échapper à la garde. Si l'attraction physique a son rôle dans la romance développée entre lui et Esmeralda, ce n'est pas l'unique élément qui permet sa construction, au contraire de celle dans Notre-Dame de Paris. En effet, le film prend bien toute l'heure et demie qui la compose pour travailler sur cette relation, qui se fonde aussi sur une cohésion intellectuelle. Lors de la scène dans la cathédrale, les échanges verbaux démontrent d'une certaine alchimie qui se crée et qui n'est pas, uniquement du moins, basée sur l'attraction physique. C'est un jeu de répartie et de mots, il y a une admiration et un respect mutuel qui se construisent. Le personnage ne considère plus celui d'Esmeralda comme un objet de consommation, mais bien comme une personne avec qui il convient d'abord d'établir le dialogue sur des valeurs communes et une appréciation de la personnalité.
b)Claude Frollo
Claude Frollo est certainement le personnage à avoir le moins changé entre les deux adaptations. Le principal changement notable réside dans la fonction sociale et politique qu'occupe le personnage. En effet, si dans le roman et la comédie musicale de Plamondon le personnage garde son rôle d'archidiacre de Notre-Dame, le Disney fait le choix d'en faire un juge. Pour autant, ce changement n'influence en rien la représentation de genre, puisque l'on reste alors dans une masculinité qui détient un pouvoir politique. Frollo reste une figure d'autorité liée à la religion. En effet, bien que sa fonction semble en être coupée dans le Bossu de Notre-Dame, le personnage y reste rattaché par son fanatisme religieux dont il se sert pour justifier ses actions : «Le juge Claude Frollo combat le vice et le pêché/ D'un monde corrompu et qui doit être purifié». Il est convaincu de sa vertu et de n'avoir jamais rien à se reprocher, quand bien même il vient de tuer une innocente et s'apprête à jeter un enfant dans un puits : «Frollo : Ce n'est qu'une créature démoniaque que je renvoie à l'enfer auquel elle appartient/ L'archidiacre : Vous qui souillez par les armes et le sang le parvis de Notre-Dame/ Frollo : Elle s'est enfuie, je l'ai poursuivie, je suis innocent./ L'archidiacre :Vous voulez rougir du sang d'un enfant le parvis de Notre-Dame/ Frollo: J'ai la conscience tranquille», «Je clame que mon âme est pure,/De ma vertu j'ai droit d'être fier/[...] Mon coeur a bien plus de droiture,/ Qu'une commune vulgaire foule de traîne-misère». On reste dans une position de pouvoir que le personnage n'hésite pas à exploiter pour remplir ses objectifs personnels, il est certainement celui qui surplombe le plus l'ensemble des personnages sur le plan social. Son autorité est présentée comme incontestée, en particulier chez Plamondon. Dans l'adaptation de 1996, il rencontre la résistance du trio héroïque qui pousse finalement la ville de Paris à se soulever contre lui; pour autant, il a joui auparavant d'au moins vingt années de règne incontesté et a, au cours du film, brûlé la ville. Si la masculinité de Frollo ne se manifeste pas d'un point de vue physique, cela ne l'empêche pas de déborder dans la violence physique et morale qu'est capable de produire le personnage. Celle-ci explose chez Plamondon lorsqu'il poignarde Phoebus, mais chez Disney, cette explosion est plus tardive et spectaculaire lors de la scène de combat final, qui fait ressortir toute la monstruosité du personnage dans un décor dantesque. On peut même dire que la monstruosité du personnage est accentuée dans le Disney, ne serait ce que par la corruption de la figure paternelle que représente le personnage pour Quasimodo. En effet, tout acte de bonté et de générosité dans l'adoption est retiré puisque d'abord il tue la mère de l'enfant, et ne prend ce dernier sous son aile que forcé et contraint. Il est aussi à noter qu'il l'éduque beaucoup moins dans la bienveillance dans la version de 1996 que laisse suggérer les paroles des chansons de Plamondon. On le voit notamment dans Rien qu'un jour conforter Quasimodo dans une position d'insécurité, de dénigrement de lui-même et d'isolement. Frollo n'a rien d'une figure paternelle positive dans l'adaptation de 1996, et c'est un rôle qui est pour le moins très secondaire pour le personnage dans l'adaptation de 1998.
Le rapport au féminin n'évolue pas non plus entre les deux adaptations et on reste sur une construction très classique de la masculinité dans ce domaine : «Masculinity is created through aggression and the objectification of women», Frollo correspond parfaitement à cette définition quelque soit l'adaptation étudiée ici. Ces agressions sont essentiellement verbales dans la comédie musicale de 1998, mais le Disney les rend plus apparentes. En plus de la dimension verbale, on voit Claude Frollo s'en prendre physiquement au personnage d'Esmeralda, on se souviendra particulièrement de la scène où il lui respire les cheveux. Esmeralda n'est jamais qu'un objet de désir inaccessible et diabolisé par le personnage, vue comme un corps à posséder et non comme une personne.
En réalité, les différences du personnage entre le Disney et la comédie musicale se situent majoritairement dans une accentuation des traits composant sa masculinité déjà présents dans le personnage d'origine, sans pour autant les contrebalancer ou présenter le personnage comme un protagoniste ou antihéros à suivre. Il est clairement et indéniablement traité comme un antagoniste, il est un contre modèle qui s'inscrit dans la lignée des antagonistes «hyper virils» de Disney parmi «[l]es contre-modèles qu'incarnent, chacune à sa manière, les méchants et méchantes des opus étudiés. Il semble, pour être plus précis, que la position qu’occupent ces personnages dans le schéma narratif détermine leur degré de virilité, de féminité».
c)Quasimodo
À l'instar de Phoebus, le personnage de Quasimodo n'échappe pas à sa définition par son physique et son statut de sonneur de cloches. Les principales différences se portent sur le rapport à l'extériorité et le désir de reconnaissance, plus subtilement dans le rapport à la figure féminine. La figure de Quasimodo reste toujours une figure de marginal, d'abord par son physique monstrueux qui le met en marge d'une société moyenâgeuse où l'apparence physique est un critère fondamental dans l'intégration sociale. Les deux adaptations font le choix de ne pas minimiser cette caractéristique du personnage : il est difforme et représenté comme tel, que ce soit par le grimage de Garou ou dans le design du personnage chez Disney.
Ce rapport au physique est important pour le personnage, on le voit notamment dans les chansons de Notre-Dame de Paris Le Pape des fous «Qu'est-ce que ça vous fait/Que je sois si laid ?» et L'enfant trouvé «Moi l'enfant trouvé/ L'enfant rejeté/ Par ceux qui avaient honte/ D'avoir mis au monde/ Un monstre». La question de l'acceptation et du rejet y est centrale, et on la retrouve aussi dans les chansons du Disney Rien qu'un jour «Frollo : Tu es difforme/ Quasimodo : Je suis difforme/ Frollo : Et tu es très laid/ Quasimodo : Et je suis très laid/ Frollo : Ce sont des crimes/Aux yeux des hommes/Qui sont sans pitié». Le regard des autres est central pour le personnage, les marques d'acceptations deviennent donc capitales pour lui. Dans la comédie musicale de Plamondon, c'est d'ailleurs ce qui justifie la fidélité aveugle du personnage envers Frollo : «Toi qui m'as recueilli/ Adopté et nourri/ [...] Je t'appartiens/ De tout mon être/ Comme jamais un chien/ N'a aimé son maître», «Tu me demanderais/ N’importe quoi/ Je le ferais pour toi/ Tout ce que tu voudras/ Tu le sais/ Tout ce que tu voudras/ Je le ferais pour toi». Cette fidélité et adoration se déporte sur Esmeralda par la suite. Quasimodo ne s'inscrit pas dans une masculinité de domination, mais de dévotion, au contraire des deux autres personnages masculins principaux dans le spectacle. Cet écart peut s'expliquer par le fait que le personnage ne se positionne pas dans un référentiel social classique, du fait de son état physique qui le met en marge. Il est dans une posture de dépendance émotionnelle et sociale, puisque sa situation dépend grandement de celle du personnage de Frollo et qu'il lui doit beaucoup. Seulement, il s'agit d'une relation déséquilibrée, Quasimodo faisant beaucoup plus au cours du spectacle que Frollo en fait pour lui, il paie même pour les actes et les décisions de ce dernier. Il en porte toute la faute et jamais Frollo ne prendra sa défense; c'est ainsi qu'on arrive à la scène de la roue qui marque le début du changement d'allégeance du bossu de Frollo à Esmeralda. Ce moment pourrait être pris comme un début d'émancipation de la figure paternelle, et ainsi une affirmation dans une masculinité plus «classique». Pour autant, les actes qui lui permettent de se défaire de l'influence de Frollo ne sont pas efficients ni positifs. En effet, il se montre incapable de protéger et de sauver Esmeralda, et son arc se clôt par le meurtre de Frollo, qui peut se rapprocher d'un parricide, et son suicide lorsqu'il choisit de se laisser mourir auprès du corps de la gitane. Quant à la relation au féminin, et donc au personnage d'Esméralda, c'est d'abord et avant tout sa beauté physique qui importe. En effet, avant même leur première interaction, on remarque déjà que Quasimodo est focalisé sur celle-ci «M'aimeras-tu/ Esmeralda ?/ M'aimeras-tu ?/ Mais tu t'en fous/ Esmeralda/ Oh ! tu t'en fous/ Qu'ils m'aient élu/ Le Pape des Fous» et il n'est jamais fait mention de la générosité ou de l'empathie d'Esmeralda, qui la poussent à venir lui donner à boire lorsqu'il est mis à la roue, mais bien de sa beauté encore une fois « Belle/ Belle» «Ma laideur est une insulte/ À ta beauté insolente/ [...]Moi si laid et toi si belle/ Comment pourrais-tu m'aimer ?» . Esmeralda reste un objet défini par son attraction physique. Si, contrairement à Phoebus, on se trouve plus dans l'adoration que dans la perspective de consommation, il n'en reste pas moins que le personnage n'est jamais perçu que comme une potentielle compagne. De plus, il est important de rappeler que les élans protecteurs d'un personnage à un autre dans le cadre des études de genre peuvent être des expressions d'une domination sous-jacente :
the male character is able to assert his masculinity over the female character by establishing himself as the protector over the weaker gender. By doing so, the male is able to dominate the heterosexual relationship, where he fulfills the primary role as the active patriarch in relation to the passive female that the male will save and/or dominate (Boyd 78)
Ici, Esmeralda n'échappe pas à ce constat. Elle est une chose à posséder quel qu'en soit le prix, et c'est bien Quasimodo qui obtient la possession finale du personnage. Il enlace son corps pour l'éternité : c'est un acte de possessivité qui se fait par la force, en se passant du consentement de la seconde partie concernée puisqu'elle n'est plus capable de la donner. Esmeralda le confirme en ne qualifiant jamais leur relation comme étant romantique, mais bien d'amitié «Amis à la vie à la mort». Bien que différente de celle des autres protagonistes masculins, la masculinité de Quasimodo reste ici défaillante à l'instar de celle de Frollo et Phoebus. Elle ne s'en détache pas réellement, le changement de sociabilité ne suffit pas à influencer pleinement la représentation de genre dans ce cas.
Dans le Disney, Quasimodo s'affirme bien plus comme une figure de masculinité alternative, mais viable cette fois. Il est d'abord à remarquer que sa situation emprunte beaucoup aux codes de représentation de genre des héroïnes Disney, comme le rapport à l'intériorité qui rappelle nombre d'héroïnes des studios «Symboliquement assignées à résidence par les contes puis par les dessins animés». En effet, contrairement à la version de Plamondon, le Quasimodo de Trousdale et Wise se trouve dans une position d'isolation sociale uniquement due à Claude Frollo, qui interdit à Quasimodo toute sortie de la cathédrale. Il est aussi à noter que le personnage est tourné vers des activités artistiques, avec la créations de figurines, plutôt que martiales ou physiques. Ses capacités physiques sont cependant appuyées, comme avec les scènes d'acrobaties sur les toits de la cathédrale ou encore la scène où on le voit soulever Phoebus en armure sans ciller, qui agissent comme des rappels à une représentation plus attendue de la masculinité. Seulement, la représentation de Quasimodo est très éloignée de celle de l'«alpha-male» qui se caractérise aussi par :
“alpha-male” stands “for all things stereotypically patriarchal: unquestioned authority, physical power and social dominance, competitiveness for positions of status and leadership, lack of visible or shared emotion, social isolation” (Gillam & Wooden 3). [...] . Masculinity is continuously defined by “its violence, its isolation, its lack of emotion and its presence”
Ces définitions ne correspondent pas au personnage de Quasimodo tel que construit par Trousdale et Wise. En effet, si le personnage est isolé, ce n'est pas volontairement mais bien par contrainte. Il n'aspire qu'à se mêler à la population et à intégrer la vie sociale de la ville, comme le montrent la chanson Rien qu'un jour et les trois gargouilles, ayant un rôle de comic relief dont le statut diégétique est assez flou, entre pur produit de l'imagination du personnage pour compenser vingt ans de solitude et êtres existant réellement, sans qu'une réponse claire ne soit jamais donnée. Elles représentent dans tous les cas le désir de socialité du personnage et d'ouverture sur le monde contrarié par Claude Frollo. Elles traduisent son émotivité, le personnage est d'ailleurs extrêmement expressif, quand bien même on marque son manque d'assurance dans la première moitié du film, avant qu'il ne commence à agir activement pour sauver les gens qui lui sont chers. Le personnage est aussi caractérisé par son altruisme et sa gentillesse; la première scène qui l'introduit le montre en train d'aider un oisillon à voler. Durant le film, il n'hésite pas à se mettre en danger pour aider Phoebus et Esmeralda, même si cela va à l'encontre de son maître. L'accent n'est pas tant mis sur sa force durant le film, mais bien sur son intelligence tranquille et ses capacités émotionnelles.
Le rapport au féminin se passe d'ailleurs de tout mécanisme de domination ou d'appropriation. Si, à l'instar de Phoebus, le physique d'Esmeralda est un élément qui entre en compte dans l'attirance, c'est bien le reste de sa personnalité qui conduit à charmer Quasimodo, en particulier son altruisme et le respect qu'elle lui montre. Il ne la considère pas en premier lieu comme une potentielle compagne, mais bien comme une amie. Ce sont les gargouilles, à travers la chanson Un gars comme toi, qui lui proposent cette lecture, ouvertement erronée et en décalage avec la réalité. Une fois cette possibilité démentie, il n'y a pas de détérioration dans les rapports qu'entretiennent les personnages : Quasimodo accepte d'aider Esmeralda sans rien attendre d'elle, si ce n'est son amitié. Il n'y a pas d'idée de récompense due dans leurs échanges, et c'est une relation extrêmement saine à voir dans les fictions. Le rapport à Esmeralda ne se situe pas dans l'objectification, elle est vue comme un être humain indépendant et une ouverture sur le monde. On a une inversion des rapports classiques dans les Disney : c'est la figure féminine qui se révèle plus émancipée et porteuse d'enseignements que la masculine. On construit une dynamique relationnelle saine entre Quasimodo et Esmeralda, au contraire de la relation présentée par Plamondon.
On a donc la mise en place d'une masculinité qui emprunte beaucoup à une conception de la féminité chez les Disney, c'est à dire tournée vers l'intériorité, l'émotivité et la quête d'identité et d'acceptation de soi, beaucoup sensible et tournée vers des activités artistiques que Phoebus. Elle se place donc sur un spectre large plutôt que sur un système binaire.
Le trio masculin principal dans la représentation qu'en fait Plamondon ne se distingue pas réellement malgré les différences sociales développées entre ses représentants, ils restent les porteurs d'une masculinité défaillante et toxique qui semble être vue comme une fatalité. Au contraire, les réalisateurs du Bossu de Notre-Dame proposent des masculinités variées et saines, capables de coexister ensemble avec les personnages de Phoebus de Quasimodo, et un modèle de masculinité toxique qui se rapproche beaucoup de celle présentée par Plamondon, qui elle est traitée comme un exemple à ne pas suivre.
Ainsi, nous avons vu que ces deux adaptations produites à seulement deux années d'écart ont fait des choix de représentation des genres extrêmement différents. Notre-Dame de Paris préfère en effet rester très près de la matière de base qu'elle adapte et fait le choix de ne pas influencer la représentation des genres que l'on retrouve dans le roman de Victor Hugo. De l'autre côté, si Trousdale et Wise ne proposent pas une oeuvre parfaite, loin de là, ils font des choix d'adaptations et de réactualisation dans la représentation genrée de leurs personnages sans pour autant s'éloigner complètement du matériau de base. Ce qui est conservé l'est fait avec un sens, que ce soit pour être contrebalancé avec un autre élément inédit, abordé par un angle différent, ou encore accentué pour servir un propos quant à la représentation genrée. Le Bossu de Notre-Dame est ainsi une oeuvre beaucoup plus riche et nuancée dans le traitement qu'il fait du genre que ce que l'étiquette Disney pourrait laisser supposer, tandis que Notre-Dame de Paris reste ancré dans des représentations datées et problématiques.
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