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lesillusionsterrestres · 1 year ago
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Le vendeur de roses
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© Photographie de Steve McCurry
Il y a ce vendeur de roses qui traîne tout le temps dans le quartier, avec des fleurs plein les bras. Il arpente les terrasses de restaurant à la recherche d’amoureux transis dînant aux chandelles.
Mais Ravi – c’est son prénom, enfin, c’est celui que je lui ai inventé, en espérant qu’il le soit un jour – fait tout le temps la tête. Comme si le flot d’amour qu’il tenait contre son corps à longueur de journée, manquait à sa vie. Est-ce qu’il offre des roses à sa femme, Ravi ? Est-ce qu’il a une femme, Ravi ? J’imagine que non, autrement, il aurait un peu plus de soleil sur le visage.
Mais il est fort, Ravi, parce qu’il arrive quand même à fabriquer une lumière artificielle lorsqu’il se poste devant des clients potentiels. « Rose, 2 euros. Rose, 2 euros. » Et souvent, sa lumière halogène fait illusion auprès des touristes – déjà éblouis par les lumières clinquantes d’un Paris qui n’aurait pour atouts que la Tour Eiffel et les Champs-Élysées.
Après avoir fait sa vente, Ravi s’éteint de nouveau. Son regard est sombre, et de toute évidence, si l’on criait « Âllo, y a quelqu’un ? », au fond de la cavité de son cœur, l’écho de notre voix nous reviendrait en plus triste, en plus désespérée.
Je me suis souvent demandé : « C’est quoi son histoire à Ravi ? » Mais Ravi ne parle pas français. Il maîtrise tout juste les quelques mots qui lui servent à présenter ses roses sur les terrasses. Je crois qu’il sait aussi baragouiner quelques mots en anglais. Mais comme c’est une langue que je ne sais moi-même pas baragouiner, c’est pas demain qu’on va pouvoir se parler. On peut pas aller bien loin avec Hello, Thank you et I love you, quoi que, on peut quand même aller quelque part : saluer, remercier, et dire l’amour. Tu m’diras, c’est un peu la base.
La base, mais pas assez pour raconter toute une vie. Alors, comme nous n’avions pas les mots pour nous parler, avec Ravi, je me suis mis à imaginer son histoire.
*
Ravi n’a pas toujours vendu des roses. Quand il avait 20 ans, dans son pays, au Pakistan, il vendait des oranges. Il était pauvre et vivait dans un bidonville avec ses parents et ses deux frères.
Dans une décharge, il avait dégoté une carcasse de voiture toute rouillée dont il ne restait quasiment rien, sinon le squelette décharné, simple et piteux. Mais c’était tout ce qu’il fallait à Ravi, qui avait accès à la beauté de cette épave, invisible aux yeux de tous. Avec son grand frère, ils ont ramené le trésor jusqu’à leur bidonville. Ravi savait déjà ce qu’il allait en faire. Il avait déjà tout imaginé et, dès le lendemain, il mettrait en place son projet. Il irait au grand marché acheter des oranges, négociées au meilleur prix. (Ravi était le plus grand négociateur de tous les temps : il négociait sans parler. Son sourire adoucissait tous les prix). Il viendrait ensuite revendre les oranges dans le quartier. La carcasse de voiture serait le meilleur des présentoirs.
C’est comme ça que le commerce florissant de Ravi a commencé, et qu’il a gagné en peu de temps le titre de : « Vendeur d’orange à la carcasse ».
Un jour, une jeune fille est venue près de son étal pour admirer ses oranges. Elle les regardait avec un émerveillement inconnu pour Ravi, comme s’ils étaient des petits soleils rangés dans un écrin d’obscurité. Alors, lui, regardait ses yeux à elle, et un nouvel émerveillement naissait encore. Il la trouvait belle comme le jour. Comme un jour prodigieux qui annonce le monde. Mystérieuse aussi, comme la nuit. Comme une nuit majestueuse qui promet l’infini.
Que faisait-elle là ? Qui était-elle ? Est-ce qu’elle venait lui murmurer un secret ? Qu’elle avait trouvé la clé du mystère des rêves ? Les mains de Ravi étaient moites tout à coup, sa gorge sèche, et son corps tremblant. Il ne comprenait pas grand-chose à ce qui était en train de lui arriver. Il ne savait pas comment s’appelait ce sentiment qu’il observait s’épanouir en lui. Il souriait. C’est ce qu’il savait faire de mieux, de toute façon. Et elle lui souriait en retour. Elle faisait ça encore mieux que lui, pensa-t-il. Et cela lui réchauffa le cœur. Elle a pris une orange. Il a refusé sa pièce.
Elle est revenue le lendemain, avec son mystère et ses yeux qui nourrissent toutes les misères. Il a osé lui demander son prénom. Elle a osé lui donner. Shala. Il était heureux de pouvoir la prononcer. Shala. Cette fois il aurait voulu la retenir, sauf que les mains moites, la gorge sèche et le corps tremblant. Il l’a regardée partir avec son orange. Il aurait voulu lui donner toutes les oranges du monde.
Ravi a sursauté de bonheur lorsqu’elle est revenue le troisième jour. Elle avait une question. Une de celle qui marque sans qu’on le remarque. Une de celle qu’on ne pose jamais à un inconnu, parce qu’à la fois trop banale et trop intime, trop légère et trop profonde, trop drôle et trop sérieuse. Une de celle qui fait mine de rien, mais qui a le pouvoir de faire jaillir de la poésie.
« Pourquoi vends-tu des oranges ? Et pas des fraises ou des bananes ? »
Et Ravi avait répondu, sans trop réfléchir : « Parce que l’orange de l’orange flatte ma carcasse, comme nul autre fruit. L’orange rend les choses belles et magiques. »
Shala avait aimé la réponse de Ravi, et elle était repartie avec son orange belle et magique. Ravi aurait voulu la retenir, encore, mais elle s’était éclipsée comme une lune trop pressée de rejoindre sa nuit.
Il a espéré qu’elle revienne le lendemain. Une quatrième fois. Et cette fois, « je la retiendrai » s’était dit Ravi, pour de bon. Je lui dirai combien elle est belle, je lui dirai que je veux la connaître, que je veux passer mes journées près d’elle, à admirer au fond de ses yeux, toutes les beautés cachées de ses ombres, qu’elle est un grand soleil, et surtout, il lui dirait, qu’il voudrait l’embrasser. Oui, il s’était dit que cette fois, il oserait lui dire qu’il rêve de l’embrasser. Qu’il se ficherait d’avoir les mains moites, la gorge serrée et le corps tremblant, qu’il arrêterait d’avoir peur et qu’il lui dirait tous les jolis mots qui lui sortent du cœur.
Mais Shala n’est pas revenue le lendemain, ni le jour d’après, ni les autres jours, ni aucun autre jour. Shala n’est jamais revenue. Et Ravi a arrêté de vendre des oranges. Le cœur n’y était plus.
Peut-être que Shala n’aimait pas les oranges, après tout. Peut-être qu’elle préférait les fraises ou les bananes. Oui, c’est ça qu’il aurait dû lui demander. Peut-être qu’elle préférait les fraises, qu’elle préférait les bananes. Peut-être qu’elle n’aimait pas les fruits ? Peut-être qu’elle rêvait de roses.
Alors, quand son grand frère lui a parlé du business de vente de roses à Paris, Ravi s’est tout de suite dit : « Mais oui, les roses ! Shala rêve de roses ! » Et peut-être qu’en vendant des roses à Paris, il la recroiserait de nouveau… et il pourrait enfin lui dire tous les jolis mots qu’il n’a pas su lui dire. Il lui offrirait des roses, par milliers. Et ils pourraient enfin s’embrasser. Ils pourraient enfin s’aimer.
*
Mais bien sûr, c’est pas du tout ça l’histoire de Ravi. Sa vraie histoire est moins jolie, moins tristement jolie. Plus dur. La carcasse, les oranges, Shala, et tout et tout, très loin de la réalité. La réalité c’est que Ravi est parti loin de sa famille, se fait exploiter parce qu’il n’a pas de papier, partage une minable chambre de bonne avec 8 autres colocataires dans la même situation que lui. La réalité, c’est que Ravi travaille comme un acharné pour un salaire de misère. C’est Sofiane qui m’a raconté tout ça un jour, et il m’a même donné le vrai prénom de Ravi. À une lettre prêt, j’y étais. Mais il faut croire qu’une lettre change tout. Avec une lettre, on passe du conte féerique à la réalité sordide.
Quoi qu’il en soit, je souhaite toujours qu’il soit ravi, le vendeur de roses, qui s’appelle Raki.
// Dédé ANYOH //
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sabinerondissime · 1 year ago
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Est ce que le café donne des idées noires ?
Où donne-t-il des idées corsées, fortes et parfumées ?
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lbrlln · 5 years ago
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3. Prises de conscience.
Accepter que l’on a tord. Remettre en question une pensée, une idée, ne serait ce qu’une affirmation que l’on a pu dire à un moment ressemble presque à une épreuve de Koh Lanta. Cela paraît même plus dur qu’une épreuve des poteaux pour ceux dont la fierté est trop forte. 
Particulièrement aujourd’hui, j’en viens à me remettre en question. Le sujet est simple : Suis-je trop extrémiste dans mes convictions féministes ?  Ai-je une bonne approche du sujet auprès des gens qui n’ont pas le même mode de pensé que le mien ? J’en suis venu à me poser ses questions après des discussions avec des gens qui ne pensaient pas comme moi, qui voient les choses avec leurs propre prisme. Les échanges m’ont fait douter de comment j’abordé les choses, mais pas de justesse de ce en quoi je crois (l’égalité homme/femme). 
Face à ces questionnement, j’ai me suis tourné vers une amie. Elle m’a fait part de sa vision des choses. Apres lui avoir expliqué ces questionnements, elle m’a dit ces mots : “Je crois que tu fais juste face à des prises de conscience fortes.” Ça a sonné juste. . Ça m’a semblé très pertinent. Cette prise de conscience induit un décalage entre mon seuil de tolérance et cette évolution de ma pensée et de ma conscience en tant que femme. C’est ce décalage qui me fait me sentir étrange par rapport à mon approche du féminisme, qui est clairement entrain d’évoluer. 
Partageons nos pensées, 
L.
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mallowhydrangea · 5 years ago
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Je pense qu’elle ne réalisait pas. Elle entrait dans un bar et elle se racontait une scène qui ne se vivait que dans son esprit.
Elle le voit, là, dans la fumée, se découpant dans le clair obscur du comptoir miteux. Elle le voit rire aux éclats, un verre à la main, ajustant ses lunettes de l’autre. Alors, elle esquisse quelques pas de danse qui la conduisent habilement à quelques mètres de lui, comme par un innocent hasard, un banal accident. Tout semblait ici prétendre qu’il s’agissait d’une curieuse mais bienheureuse coïncidence, qu’elle se trouve soudainement ici, devant lui. Dans la moiteur ambiante, c’est de son corps qu’elle se sert et qui se meut. Elle danse, elle ondule, chaque parcelle de peau lui hurlant de la rejoindre, chaque mouvement lui injoignant de la retrouver. Le bar n’est plus, le temps n’est plus. Ce n’est qu’elle et la grâce de ses bras qui s’ouvrent et se ferment, elle et le balancement hypnotique de ses hanches, elle et sa bouche délicatement entrouverte, dans une moue boudeuse, enfantine, si suggestive qu’elle en devient provocante. Elle danse, mais elle n’est plus vraiment la. Elle danse, mais elle ne s’appartient plus. Ce n’est plus elle, c’est cette fille dans le miroir, à qui elle raconte une scène, qui ne se vit que dans son esprit.
Je crois qu’il la remarque. Son regard s’arrête un instant, la dévisage avec une surprise non feinte. Comment lui en vouloir ? Sa présence ici défie les lois de la logique et du hasard. Il est là, pourtant, il ne s’approche pas. Il se contente de la regarder, et que pense t il alors ? Lit il sur son corps, ce besoin si personnel et intime d’occuper l’espace, de le remplir ? Ce sentiment de vide, lorsque ses bras se tendent, jusqu’à presque le toucher, puis se referment, n’enserrant alors que le vide et l’obscur de l’air vicié ? Voit il, dans la frénésie de ses mouvements, son désir désespéré d’exister, de se voir reconnue vivante, parce qu’elle, dans sa solitude, n’y parvient pas ? Comme si elle cherchait l’approbation de quelqu’un. Il est là, et il ne la rejoint pas, paralysé par son indécision. Lui plaît elle seulement, cette fille étrange, un peu sauvage, un peu farouche, et pourtant si décidée, si pleinement convaincue par la justesse de ses sentiments ?
Elle est rejointe par d’autres, et le charme est rompu. Elle est rejointe par d’autres et tout s’éteint. Le moment lui échappe, et l’illusion de leur intimité ne lui appartient déjà plus. Elle l’ignore même superbement, avec toute la fureur de sa dignité blessée, et son regard brûlant le traverse, semblant lui murmurer qu’il est trop tard désormais.
Il est si tard. Je crois qu’elle peine à rester lucide et que ses gestes lui semblent si lointains, si étrangers. Elle s’apprête à partir, attrape son manteau, dans le coin de la salle où il gisait, jeté avec négligence. Elle fait quelques pas dans le dehors, chassant l’ivresse en humant l’air glacial du tout petit matin. La rue est déserte, mais elle sent une main qui la saisit, une poigne ferme, s’opposant au balancement maladroit de sa démarche. Il y a sûrement un peu de pluie, comme dans ces comédies américaines romantiques qu’elle a toujours détesté; il y a sûrement un peu de vent, et elle devrait mettre ce fichu manteau avant de tomber malade, mais qu’importe. Qu’importe. Elle a réussi. Elle titube contre lui.
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maddyrhod · 4 years ago
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Le langage des fleurs:
L'immortelle symbolise la fidélité aux morts. Mais il s'agit aussi une fleur intellectuelle qui peut laisser passer ce message:
"L'homme passe, mais ses œuvres demeurent."
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carolinegiliberti · 8 years ago
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Le burkini j’en sais rien mais je pense que la priorité sur les plages c’est déjà d’interdire les chaussettes-sandales. 
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une-seconde-chance · 8 years ago
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Tu me demande pourquoi, Pourquoi je ne suis plus comme avant, Tu me dis que je suis ta fille, Que tu es mon père, Mais pour moi tu ne l'es plus, Mon père est mort il y a 3 ans, Quand il a commencé à boire, Un autre homme l'a remplacé, Celui-ci est dépressif et violent, Il boit tous les soirs sans s'arrêter, Cet homme là, je le hais, Aujourd'hui il est dans le comas, Peut-être se réveillera t-il un jour, Et recommencera, Mais pour l'instant, Il y a quelqu'un d'autre à sa place, Celui qui me demande pourquoi j'ai changer...
-Stéphanie (2005)
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quova10 · 9 years ago
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La fin d’une épopée
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Depuis quelques  jours, les images en provenance de la Grèce nous montrent des femmes et des hommes au bord des larmes, les traits tirés par l’anxiété, la tristesse ou la colère, ou les trois peut-être. Pour nombre d’entre nous, il est très difficile de comprendre ce que traverse réellement le peuple grec.
C’était comme si nous assistions à une pièce de théâtre dans une langue étrangère. Nous sommes incapabables de saisir la teneur des propos échangés, des aspirations des uns, des craintes des autres, nous pouvons seulement constater le drame en cours : les couteaux que l’on affute en silence, les muscles qui se raidissent, les regards vifs et froids, les esprits qui s’échauffent. 
Nous attendons un dénouement sans savoir que ce qui se joue en ce moment, que le coeur de ces négociations, des promesses puis des trahisons, ce n’est pas seulement l’histoire de la Grèce et de son peuple, c’est surtout la fin des illusions—la mort du politique.
Dans cette tragédie,  l’Union européenne est cruellement mise à nue : nul doute désormais, le projet européen n’a jamais été fait dans l’espoir de voir un jour une véritable union des nations. Les intérêts économiques ont toujours pris le dessus et sont à la base même de cette entité que plus personne n’ose plus appeler « union ». L’union de qui, de quoi ? L’union des puissants, voilà tout.
Le véritable danger, cependant, c’est d’en rester là. D’en rester à un problème strictement européen.  La rebuffade qu’inflige la Troïka à la Grèce est un message à tous ceux qui, à l’avenir, tâcheront de s’opposer aux forces du néolibéralisme dans le monde. Le despotisme dont témoigne l’Allemagne dans ce dossier est fondé sur une logique rappelant la théorie des dominos : la crainte d’inspirer au sein de l’Union et ailleurs l’idée qu’un peuple peut se gouverner sans l’aide des diktats et des puissants; qu’il est possible que cette « union » ne soit pas uniquement celle des banquiers, des ploutocrates, des politiques et de leurs hommes et femmes liges pour se constituer au sein des masses de travailleuses et des travailleurs, des étudiantes et des étudiants, etc.
Au final,  l’« épopée » SYRIZA tire bientôt à sa fin avec, selon moi, trois leçons majeures. Premièrement, il appert que Tsipras a tenté de jouer avec le feu sans savoir comment l’éteindre, notamment en jouant la carte du référendum laissant naître au sein des milieux de la gauche l’espoir d’une renaissance d’une gauche dite radicale — nous éloignant bien évidemment de la réalité politique et économique de la région. Ensuite, il paraît de plus en plus évident que la restructuration des forces capitalistes repose sur l’exploitation des peuples — c’est une question de survie pour les premières et de mort pour les seconds. Finalement, il est plus en plus urgent de repenser les luttes en dehors des institutions de pouvoir corrompues et/ou défaillantes. En tentant de pactiser avec la Troïka, Tsipras reconnaissait de fait la légitimité du FMI, de la BCE et de la Commission européenne. Pas de surprise donc de le voir fléchir le genou devant un « accord » qui risque de plonger le pays dans une récession plus grande.
Photo :  Yes to Grexit,  Jan Wellmann
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lesillusionsterrestres · 5 months ago
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Avec le feu, tout le monde est noir
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Le feu a tout détruit. Il a tout emporté. Les femmes, les hommes, les assiettes, les couverts, les couvertures, les portes, les meubles, les murs, les odeurs de lys et de jasmin, les joies, les peines, tout, tout. Il ne reste plus rien. Que la cendre, blanche et grise. Les pompiers sont arrivés trop tard, avec leurs uniformes rouges. Le feu n’est plus rouge. Le feu a même emporté le rouge du feu. Si je n’étais pas partie, le feu m’aurait emportée aussi. Il m’aurait brulé la chair, comme il l’a fait avec celles de mes amies. On ne reconnait plus personne, ont dit les pompiers tout en rouge. Les corps sont carbonisés. Ils sont noirs. Avec le feu, tout le monde est noir. Tout le monde est noir et tout le monde est mort. Les femmes, les hommes, les assiettes, les couverts, les couvertures, les portes, les meubles, les murs, les odeurs de lys et de jasmin, les joies, les peines, tout, tout. C’est la fin. Plus d’amies, plus de lit, plus de toit. Il ne reste que nous : Cécile et moi. Et moi je suis morte avec mes sœurs. Une morte vivante. Vivante. Pourquoi moi ? Qu’on me brûle et qu’on mêle mes cendres aux leurs ! Cécile pleure. Elle a tellement de peine que ses larmes sont une mer capable d’éteindre tous les feux. Je lui tends le sachet que l’on vient d’acheter. Et au milieu des larmes, Cécile a souri.   Au milieu des larmes, elle a dit : « Merci les cacahuètes. » Cécile a raison : il faut sourire au milieu des larmes. Il faut dire merci aux cacahuètes. Il faut leur dire merci, parce que c’est grâce à elles que nous sommes encore en vie. // Dédé ANYOH //
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lbrlln · 5 years ago
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4. Allié(e)s.
“Uni par un traité d’alliance”.
Aucun traité n’a été signé à ma naissance, mais ma famille est de loin et définitivement mon meilleur allié. Ensuite viennent se rajouter les amis, les amants, les amoureux, ceux qui à un moment ou à un autre de ma vie, on prit le temps de me faire comprendre qu’on partageait les mêmes pensées. Puis il y a depuis peu (depuis un investissement plus prononcé dans le féminisme), tous ces alliés que je n’ai jamais vu, à qui je n’ai jamais parlé, mais qui sont animé par la même force que la mienne. 
Suivre un mode de pensée, entamer un combat, c’est comme aller à un concert. C’est se retrouver dans un espace (réel ou virtuel) avec des gens qui ressentent des émotions, fortes ou non, bonnes ou mauvaises, mais qui sont pour beaucoup les mêmes que les tiennes. Se soulever pour l’égalité des sexes, l’égalité des genres, l’égalité des races, c’est découvrir un monde d’alliés.
Si il est parfois compliqué de parler en face à face de certains sujets, on trouve virtuellement de nombreuses portes qui s’ouvrent à nous. La sphère internet est si vaste qu’on ne peut pas ne pas trouver d’alliés. Ils/elles sont la, à porté de clic. Et rapidement, on se retrouve dans une immense salle de concert, tous et toutes venu pour rêver et penser à la construction d’un monde sans inégalité. Certains diront “belle utopie”, mais de telles utopies ont par le passé aboutie à des avancés spectaculaires. Et cela grâce à cette union par traité d’alliance.
Ces alliés, physiques ou virtuels, sont une fantastique source de motivation. Ils sont inspirant, motivant et nous permettent de nous sentir moins seule quand parfois ne se sent pas à sa place.
Partage de pensées, 
L.
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mallowhydrangea · 5 years ago
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Elle n’a jamais eu la beauté évidente et facile de ces filles qu’elle admire en silence. La sienne est timide, délicate et fragile. Elle affleure à la surface, dans ces moments inattendus où elle paraît vulnérable, presque dépouillée. Nue. Elle n’a rien des canons de beauté dont l’on salue la génétique avantageuse, mais elle est touchante, dans sa manière de se mouvoir gauchement, dans le tremblement imperceptible de sa main sur la poignée, dans l’humidité de son regard, et la profondeur de celui ci.
Elle descend lentement les marches, avec une dignité solennelle, si naïve qu’elle en deviendrait presque risible. Autour, les couleurs fanées, les gestes au ralenti et les bruits assourdis. Il n’y a plus qu’elle, elle et sa curiosité maladie, elle et son désir de savoir. En poussant la porte, elle prend une inspiration longue, lente, songeant au plaisir qu’elle éprouverait dans quelques secondes. Un plaisir empreint de soulagement, comme un corps que l’on tend puis qui se relâche, dans un soupir. Il y a quelque chose d’érotique dans l’image qu’elle se fait d’elle même, à cet instant précis, dans cette représentation mentale de chacun de ses muscles, bandés, étirés, jaillissant. Elle saurait.
Enfin, elle se tient devant lui, il ne l’a pas vu, il discute. Elle n’a pas la confiance de ces filles. Elle se sent soudain ridicule, pathétique. Elle n’a pas la justesse de ces filles. Elle se sent laide, idiote. Il n’a pas tant changé, même si elle s’entend affirmer le contraire, par politesse, avec ce souci tout particulier d'alimenter la conversation. « Je ne t’aurais pas reconnu », c’est ici signifier « tu as grandi et moi aussi, et ce que j’éprouvais n’a plus d’importance, d’emprise sur moi. Tu as changé et tu ne me plais plus le moins du monde, non. Tout ça est derrière moi, j'en suis parfaitement distanciée et c’est un être parfaitement nouveau qui se tient devant moi. Cette histoire est vierge de tout désir, de tout sentiment, elle est à réécrire depuis le début. ». Il ne remarque rien de son trouble. D’ailleurs, la remarque-t-il vraiment ? Elle sonde son regard, cherchant un indice dans les inflexions de sa voix rauque, dans le tressaillement de sa main lorsqu’il chemine à son côté. Elle fouille, creuse le moindre de ses gestes, suspectant l’indicible, espérant y trouver l’inexprimable.
Soudain, il est tard, et le moment est passé. Il ne reste rien. Seulement peut être, une phrase en suspens, une conversation inachevée, dont elle devra sans doute se contenter. A quoi sattendait elle ?
Elle rêvait d’aventure, de liberté, d’indépendance. Elle rêvait de doigts inconnus parcourant son corps, découvrant ses courbes, avec l’émerveillement du début. Elle rêvait de lui, ou d’un autre, peu lui importait, il lui fallait seulement l’inédit et le nouveau. Une étrange lassitude l’envahit alors qu’elle réalise que ce ne sera pas le cas, cette fois encore. Un sentiment d’épuisement ou de résignation, devant ces opportunités avortées alors qu’elles se dessinaient tout juste, devant ces espoirs déçus alors que leur perspective venait de s’imposer à elle. Elle reste là, à écrire, nourrissant sa plume des histoires qu’elle se racontait sans oser y croire. Elle s’éclipse.
Qu’es tu devenu ? Que vis tu ? A qui penses tu ce soir, au moment paisible qui précède le sommeil ? Combien de filles as tu connu ? Quelles sont celles que tu as aimé, à quoi ressemblent-elles ? Te souviens tu de la chaleur de leur corps, de la douceur de leur peau sous tes doigts ? Te rappelles tu de ton désir pour elles, de l’impatience de tes baisers ? Que sont elles devenues ? A quoi ressemble tu, dans ces instants intimes et vulnérables ? Quel est le goût de ta peau ?
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0blivid · 10 years ago
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5 A.M
existential crisis
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quova10 · 10 years ago
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par r. p. t. (△)
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lesillusionsterrestres · 1 year ago
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Douce
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Et si, je n'étais pas douce ?
Et si, à l’abri des regards, parfois, souvent, j’étais agressive, angoissée et angoissante, vulgaire, intransigeante, indifférente, désabusée, ironique, bougonne, pleureuse, cynique, colérique, chiante, folle, trop sensible, jamais contente, jamais sourire, toujours pire ?
Et si, douce, c’était un masque ? Que je me suis fabriqué par peur que l’on ne sache pas m’aimer dans la nudité de ma vérité ?
Et si, douce, c'était pas doux, et si douce, c’était trop dur ?
Et si, douce, j’en pouvais plus, qu’il me prenait l’envie de lui flanquer des coups, jusqu’à ce qu’elle se fissure, douce, jusqu’à ce qu’elle fasse éclater son robuste vernis de bien-comme-il-faut, pour montrer sa vraie couleur, qui est même pas une vraie couleur, mais un genre de bleu-vert-rouge qui hésite, qui sait pas.
Douce ne sait pas. Et je ne sais pas non plus, si je dois la chérir ou la rejeter, l’assumer ou l’honorer. La reconnaître ou la renier.
La question persiste, encore et malgré tout.
Et si, je n'étais pas douce ?
// Dédé ANYOH //
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carolinegiliberti · 10 years ago
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Hi!
Hello everyone, I've created a page to post about everything I like and some of my works. Videos, illustrations, blah blah blah...
See you around!
C.
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lbrlln · 5 years ago
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2. Feministe.
“Je suis féministe.”
C’est fou comme une simple phrase peut totalement changer la façon dont les gens nous voient. Comme si cette simple affirmation transforme à jamais l’idée qu’ils avaient de nous. Maintenant gravée dans le marbre, notre image d’hystérique anti-homme en perpétuelle croisade est presque un défaut. Comme si s’investir pour une cause juste et égalitaire pouvait être quelque chose de négative.
Il est presque amusant de voir les gens se mettre à marcher sur des oeufs, comme si une toute petite phrase ou allusion pouvait déclencher une bombe. Les échanges deviennent différents. On pourrait presque dire qu’il relève du courage que de dire à son groupe d’amis ou à des collègues qu’on est féministe. Combien d’amies m’ont déjà parlé de moments où elles se sont senties incomprises. Pourtant cette situation de “féministe” est une fantastique occasion de remise en question et d’évolution. Seulement voilà, tout le monde n’est pas prêt à évoluer.
Déconstruire des mécanismes installés depuis le plus jeune âge est un travail qui nécessite un investissement certain. Si certaines personnes se sentent déjà capables de faire ce travail, il arrive que l’on tombe sur des personnalités qui n’ont pas forcément l’envie ou le courage de remettre en question les fondamentaux de leurs éducations. Prendre du recul par rapport à ce qu’on nous martèle depuis l’enfance n’est pas chose aisée.
Le sujet est tellement vaste qu’il mériterait de nombreuses lignes, de nombreux débats. Mais tellement de sujets viennent s’y entremêler qu’il est préférable de le sectionner en multiples pensées.
Partageons nos pensées,
L.
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