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ensubstances · 7 years ago
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Chapitre I. Quarante jours sans alcool, sans café et sans beurre
Pfiou. Rien que d’écrire le titre ça me donne des sueurs froides.
1. Alcool : se donner les moyens de ses ambitions
DĂ©jĂ  on reste calme avec le mot ambition. On arrĂȘte de picoler, on sauve pas la galaxie.
En ce qui concerne l’alcool, c’est facile. Je le fais tous les ans au 1er janvier, entre un et trois mois, histoire de rincer le bazar. Je n’invente rien et d’ailleurs, si tout le monde ne le fait pas, tout le monde le tente Ă  l’occasion des bonnes rĂ©solutions prises dans l’aprĂšs-midi du 1er janvier (Ă  base de complaintes chouineuses telle « gnnnh je boirais plus jamais une goutte d’alcool », « bouhouhou j’ai les cheveux qui poussent en dedans » et autre « qui m’a resservi toute la soirĂ©e ? »).
Ça  s’appelle mĂȘme dry january en Anglais (« Janvier sobre », dry signifiant d’abord sec, ce qui ne manque pas d’ironie) et vous pouvez retrouver vos compagnons d’infortune grĂące au hashtag du mĂȘme nom.
Boire de l’alcool est un passe-temps Ă©minemment social, au mĂȘme titre qu’une activitĂ© occasionnelle proche du plaisir solitaire. On a tous en tĂȘte l’image de l’homme d’affaire qui boit un whisky en rentrant de son travail si dur (comme dans Les Feux de l’Amour), des jeunes adultes qui boivent des biĂšres devant la tĂ©lĂ© ou de la femme au foyer qui s’autorise un verre de vin un moment avant le repas – comme dans The Good Wife, sauf qu’Alicia est passĂ©e de femme au foyer dĂ©sespĂ©rĂ©e (suivez mon regard) Ă  avocate prospĂšre, surexposĂ©e et hyperactive. D’ailleurs il y a sĂ»rement un propos anthropologique (Ă  tendance fĂ©ministe) auquel rĂ©flĂ©chir sur la rĂ©appropriation de l’alcool par les femmes comme indice de l’autoritĂ© et du pouvoir dans les sĂ©ries amĂ©ricaines. Mais comme ce sont des femmes, c’est dangereux parce que c’est le sexe faible blblblbl. Alicia tu bois trop. Nianianiania. Bref.
En ce qui vous concerne, et votre attitude en sociĂ©tĂ©, il s’agira juste d’avertir : « non, dĂ©solĂ©, je fais attention Ă  ce moment ». Si l’initiative vous tente, vous pouvez dire ne pas boire d’alcool « en ce moment » grĂące Ă  un vaste champ d’explications ou de raisons, allant de la vĂ©ritĂ© la plus brute au mensonge le plus farfelu, je vous en donne des exemples sans vous prĂ©ciser, dans mon cas, ce qui relĂšve du vrai et du faux :
« Je me nettoie le bidou. »
« Je fais un pari. »
« Je suis en période de sÚche. »
« J’ai une insuffisance hĂ©patique. »
« Les odieux tanins de cette piquette vont altérer les saveurs suaves de la bolognaise de homard dont mes papilles se chargent avec volupté. »
« J’essaie de ne plus boire aprĂšs 5h. de l’aprĂšs-midi. »
« Je travaille aprĂšs. » / « J’ai des trucs importants Ă  boucler avant de me coucher je dois garder les idĂ©es claires. »
« J’ai pris des drogues et je fais attention aux mĂ©langes. »
« L’alcool a tuĂ© mon chat. Ses derniĂšres paroles Ă©taient : mraw mraw mraw miou JĂ€germeister mraaawww. J’honore sa mĂ©moire en respectant son vƓu. »
ArrĂȘter l’alcool ne vous coupe pas de vos amis, ni de vos relations professionnelles, pour peu que vous gĂ©riez le passage avec discrĂ©tion, finesse ou humour. AprĂšs tout, personne n’est sensĂ© savoir combien de temps dure ce pari, cette bolognaise ou ce sevrage. Si ça devait durer, Ă  la fin les gens oublieront.
Ah et puisque j’en parlais plus haut :
Lasagnettes fraiches, bolognaise de crustacés
Commencez par cuire et dĂ©cortiquer les homards et terminez par la rĂ©alisation des pĂątes. Si vous avez le temps, prĂ©parez les pĂątes la veille. Si vous n’avez pas le temps, utilisez des pĂątes prĂȘtes Ă  l’emploi, en essayant de favoriser les pĂątes fraiches.
Notez que vous pouvez réaliser la bolognaise avec des homards surgelés.
PĂątes fraiches. 1. Amalgamez 6 Ɠufs frais, 500gr. de farine et 100gr. de semoule de blĂ© fine. Ajoutez 10gr. de sel fin, un trait d’huile d’olive et les feuilles d’un bouquet de thym frais.
2. MĂ©langez jusqu’à obtenir une prĂ©paration homogĂšne, mais sans trop corser la pĂąte, puis passez-la en plusieurs pĂątons dans le laminoir de votre machine. Commencez par l’ouverture la plus large puis rĂ©duisez progressivement jusqu’à obtenir des bandes assez fines.
3. Coupez ensuite des lasagnettes Ă  l’aide d’une roulette manuelle ou d’un accessoire adaptĂ© qui se fixe sur votre laminoire. ProcĂ©dez en plusieurs fois, puis farinez les bandelettes obtenues et laissez-les sĂ©chez sur plusieurs plaques ou feuilles de papier sulfurisĂ© le temps de procĂ©der Ă  la recette. Peut-ĂȘtre avez-vous un « arbre Ă  pĂątes », monture en bois ou plastique destinĂ©e Ă  cet usage et qu’un ami imaginatif vous Ă  offert pour un anniversaire passĂ©. C’est le moment de vous en servir !
Bolognaise de crustacĂ©s. 4. Ebouillantez deux gros homards quelques minutes (aprĂšs les avoir endormi cinq minutes au congĂ©lateur). Retirez-les ensuite de l’eau, puis laissez-les refroidir pour pouvoir les manipuler.
5. DĂ©cortiquez les homard : SĂ©parez la tĂȘte de la carapace, puis cassez les pinces. Retirer la chair du coffre et des pĂątes et dĂ©taillez-la en petits cubes.
Décortiquez également une vingtaine de grosses crevettes crues (que vous pouvez vous procurer congelées) et détaillez-les en cubes moyens.
Conservez l’ensemble des carapaces des bestioles.
6. DĂ©taillez en Matignon (cubes absolument minuscules) 1 carotte, 1 branche de cĂ©leri et 1 Ă©chalote. DĂ©taillez en morceaux plus grossiers 2 oignons, 2 carottes et 1 bulbe de fenouil. Pelez, dĂ©germez et hachez 4 gousses d’ail.
DĂ©taillez en petits cubes 100gr. de pancetta.
7. Dans une grande casserole, faites suer la Matignon et 2 gousses d’ail hachĂ©es Ă  feu vif et dans un peu d’huile d’olive. Dans une seconde grande casserole, procĂ©dez de mĂȘme avec les vĂ©gĂ©taux restants. Salez trĂšs peu dans les deux cas.
8. Ajoutez dans la seconde casserole les carapaces des crustacés. Mélangez bien. Déglacez au Noilly-Prat ou au vin blanc et baissez à feu moyen. Laissez réduire de moitié.
9. Ajoutez dans la premiÚre casserole 400gr. de concassée ou de pulpe de tomates en conserve de premier choix, ainsi que des herbes aromatiques à votre convenance : thym, laurier, romarin. Laissez cuire à feu doux une dizaine de minutes.
10. Filtrez le contenu de la seconde casserole par-dessus celui de la premiĂšre. Selon la consistance, laissez rĂ©duire encore. Ajoutez 1cs. de concentrĂ© de tomates, retirez les herbes aromatiques et rectifiez l’assaisonnement. Si la prĂ©paration vous semble trop dense, rallongez-la avec du coulis de tomate ou un peu d’eau additionnĂ©e de MaĂŻzena.
Hors du feu, ajoutez les cubes des crustacĂ©s et les dĂšs de pancetta. Au besoin, complĂ©tez par de la chair de crabe prĂȘte Ă  l’emploi. Vous pouvez Ă©galement faire sauter l’ensemble Ă  feu vif pendant 2 minutes (maximum !) dans un peu d’huile d’olive chaude.
Cuisson des pĂątes. 11. Dans une grande casserole, faites bouillir un grand volume d’eau. Salez aux premiers bouillons (ne salez que modĂ©rĂ©ment si la bolognaise vous semble assez assaisonnĂ©e avec la pancetta).
12. A Ă©bullition, ajoutez les lasagnettes. Faites un tourbillon dans l’eau avec une spatule pour Ă©viter aux pĂątes d’aller au fond de la casserole et risquer de s’y coller, ou de se coller entre elles.
13. Retirez les pĂątes cuites Ă  l’aide d’une araignĂ©e. Arrosez-les d’huile d’olive additionnĂ©e d’un peu d’eau de cuisson.
Dressage et service. 14. Hachez un petit bouquet de basilic ou de persil et selon votre goĂ»t, une ou deux gousses d’ail.
15. Dressez les pĂątes en fagots dans des assiettes creuses. Couvrez de la bolognaise maintenue au chaud. DĂ©corez de basilic et servez sans attendre.
Ça va mieux en le disant. — DïżœïżœïżœoĂč vient la bolognaise ? Il y autant de chances qu’elle soit originaire de Bologne que la dacquoise de Dax ou le melon de Cavaillon, de Cavaillon. En revanche, il y a une tradition d’Emilie-Romagne consistant Ă  rĂ©utiliser les morceaux de viande bouillie qui ont servi Ă  rĂ©aliser un bouillon de bƓuf : on l’émince dans une sauce faite d’oignon Ă©mincĂ©, de lard, de tomates en morceaux, d’herbes et – si – de patates cuites. Cette recette centenaire de « bolognaise » du poĂšte Olindo Guerrini est peut-ĂȘtre la premiĂšre version Ă©crite (dans L’art d’utiliser les restes de la table) d’une longue tradition culinaire jusque-lĂ  orale.
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Les probabilités que ça rate et que faire pour les anticiper
Elles sont nombreuses : ça commence par « je te jure tu n’as jamais rien goutĂ© de tel » lorsqu’un ami revient de quelque contrĂ©e lointaine et exotique avec une liqueur incroyable (qu’on trouve chez le caviste du coin, mais ne lui rĂ©pĂ©tez pas), ça continue avec « allons c’est la galette des rois de l’entreprise et c’est moi qui paie le champagne » de votre patron qui vous met une claque dans le dos pour vous signifier que boire un mĂ©diocre vin qui pĂ©tille participe Ă  l’exercice du pouvoir, ça empire avec l’ennui de boire de l’eau plate et la lassitude d’alterner avec de l’eau gazeuse
 Je parle de vous, je parle de moi, car mon mĂ©tier – et mes amis – sont autant de raisons de mettre un terme rapide et indolore Ă  ce pari qui semblera si idiot aprĂšs le deuxiĂšme verre de ce Lalande-de-Pomerol retrouvĂ© comme par hasard au fond d’une cave lors d’un dĂ©mĂ©nagement.
— Quelques stratĂ©gies
Rassemblements sociaux. Happy hour : les bars ont des cocktails sans alcool acceptables (il faut aimer le sucre) et mĂȘme quelques boissons de qualitĂ© qui valent la peine (le Club MatĂ©, par exemple). SoirĂ©es : oui, venez avec vos softs. Si vous ĂȘtes en phase de lancement et que vous ne souhaitez pas Ă©bruiter cette Ă©niĂšme bonne rĂ©solution qui vous attirera quolibets et autres « t’as jamais tenu plus de trois jours », mentez toute la soirĂ©e au sujet de votre Mojito (du Perrier avec de la menthe ; un fauxjito comme on le dit parfois) ou de votre Cuba Libre (un Caca-Coulou tout seul). DĂ©jeuner d’affaires ou dĂźner en amoureux : gardez la tĂȘte froide pour cet important contrat qu’il vous faudra signer dans une heure ou cette partie de jambes en l’air homĂ©rique qui suivra les roucoulades devant Netflix.
Combattre l’ennui : c’est le moment d’essayer toutes les boissons sans alcool, tous les jus de fruits, toutes les drĂŽleries garanties 100% sobres (et 200% sucre, aĂŻe
). Essayez la ginger ale, la ginger beer, la root beer, les limonades variĂ©es et autres spĂ©cialitĂ©s d’ici et d’ailleurs. Retournez en enfance et essayez tous les diabolos du monde avec des sirops qui sortent de l’ordinaire. Ce sont autant de palliatifs aux biïżœïżœres traditionnelles et autres boissons gazeuses mĂ©diocres. C’est aussi le moment de dĂ©couvrir ces bouteilles Ă©tranges et cannettes improbables que proposent certains supermachĂ©s et magasins spĂ©cialisĂ©s. On n’imagine peu l’existence d’une boisson Ă  base de mangue et de graines de basilic, ou du jus de prune, ou de la boisson Ă  base d’aloe vera (avec morceaux, comme la soupe).
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Bref, le temps de tous les découvrir, on sera le 10 mars.
Mais encore ? Essayez les boissons amusantes des boutiques bio. C’est cher et probablement bon pour la santĂ© (mais si, l’étiquette le dit !).
Changez de verres : si comme moi vous dĂ©cidez d’arrĂȘter l’alcool en dĂ©but d’annĂ©e, vous avez une occasion toute trouvĂ©e de changer vos verres grĂące aux soldes. Changer de verres c’est aussi l’occasion de se dĂ©barrasser du dernier d’une sĂ©rie de six ou huit qui ont tous Ă©tĂ© cassĂ©s, tout en se faisant plaisir (le plaisir de les changer, pas de les casser). C’est le mĂȘme principe que changer de dentifrice, de manteau de demi-saison ou de gel douche : ce n’est pas complĂštement dĂ©lirant, ça ne va transformer un matin pluvieux en comĂ©die musicale avec Gene Kelly, mais cette touche de nouveautĂ© vous consolera le temps de vous habituer.
Changez d’eaux : plates, gazeuses, vous avez plus de choix que vous l’imaginez. (N’oubliez pas de recycler vos bouteilles.) Pour ceux qui comme moi, pour des raisons Ă©cologiques ou Ă©conomiques, sont des adeptes de l’eau du robinet, faites une pause goĂ»ter en lui donnant du goĂ»t avec  ces deux recettes simples Ă  faire chez soi pour varier des sirops que vous trouverez dans le commerce :
Sirop acidulé (shrub)
1. Faites bouillir ensemble 330gr. de sucre et 240gr. de vinaigre d’alcool.
2. Versez ensuite sur 100gr. de fruits rouges ou noirs Ă  votre convenance. Ecrasez bien les fruits, puis transfĂ©rez l’ensemble dans un rĂ©cipient hermĂ©tique.
Laissez reposer 4 jours au frais.
3. Filtrez le contenu de la boĂźte au travers d’un chinois Ă©tamine (un entonnoir tapissĂ© d’une compresse fera bien l’affaire).
Comptez 3cs. de shrub pour un verre d’eau gazeuse (ou de limonade ou autre tonic) rempli de glaçons (ou pas).
Vous pouvez le stocker jusqu’à 6 mois au frigo.
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Et dans la foulée :
Sirop d’orange au thym
1. A l’aide d’une rĂąpe fine, prĂ©levez le zeste de trois oranges.
2. Pressez-les ensuite pour en extraire le jus. Pesez-le dans une casserole (environ 250gr.) et ajoutez par-dessus la mĂȘme quantitĂ© de sirop d’érable.
3. Faites chauffer Ă  petits bouillons en mĂ©langeant ponctuellement jusqu’à faire rĂ©duire la prĂ©paration de moitiĂ©.
4. Coupez un petit bouquet de thym frais en petits morceaux. MĂ©langez-les dans un bol avec le zeste.
5. Versez le contenu de la casserole bien chaud sur celui du bol et laissez infuser jusqu’à complet refroidissement. Filtrez, puis faites rĂ©duire d’un tiers Ă  feu doux.
6. TransfĂ©rez dans une petite bouteille prĂ©alablement bien lavĂ©e ou un bocal propre. Stockez au frigo jusqu’à une semaine. DĂ©licieux avec de l’eau plate ou gazeuse, du tonic.
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Se passer de vin avec la viande, les pĂątes, la pizza, le fromage et le chocolat : c’est compliquĂ© car une certaines catĂ©gories d’aliments que je qualifierais d’à la fois « denses et subtils » exigent un rinçage rĂ©gulier et de qualitĂ©. En outre, n’importe quel Français, qu’il le soit depuis Celtill (mais Ă©tait-ce dĂ©jĂ  la France Ă  ce moment-lĂ  ? Je laisse le soin Ă  la Team Premier DegrĂ© de rĂ©pondre), ou depuis avant-hier par naturalisation, sait que les aliments fermentĂ©s se consomment parfaitement avec d’autres aliments fermentĂ©s :
Pain + fromage + vin = bonheur
Le pain (fermentation alcoolique ou lactique) sous du fromage (fermentation lactique), c’est dĂ©jĂ  un grand moment de joie ; arrosez-le de vin (fermentation malolactique, alcoolique ou macĂ©ration carbonique) et c’est un repas en soi.
Cela vaut pour une autre association universelle :
Chocolat + alcool = plaisir pour adulte
Laissez le chocolat au lait aux enfants et aux Suisses : le chocolat noir, c’est plein de bonnes choses (mais si, je l’ai lu dans internet) et c’est aussi un produit de la fermentation (fermentation alcoolique, fermentation lactique et fermentation acĂ©tique chacune l’une aprĂšs l’autre). Alors avec du vin, c’est presque un dessert en soi. La seule autre boisson qui supporte le chocolat sans le dĂ©naturer, c’est bien entendu le cafĂ© (qui est aussi un produit fermentĂ©).
Avouez que si le chocolat est trĂšs bon, vous n’avez pas besoin de vin. On est plus facilement tentĂ© d’ouvrir du vin pour accompagner du fromage ; en rĂ©alitĂ©, posez-vous la question : n’auriez-vous pas tendance Ă  manger un carrĂ© (lol UN carrĂ© ok ouais) de chocolat pour finir votre vin en fin de repas ?...
Voici une astuce qui fonctionne pour les pĂątes et la pizza, c’est-Ă -dire des plats trĂšs denses qu’un verre de vin rouge accompagne magnifiquement, et qui a l’avantage de nettoyer le palais aprĂšs plusieurs bouchĂ©es qui saturent vos papilles de gras et de sel : essayez de boire de l’eau gazeuse (avec des glaçons, ou au moins bien froide) avec une lampĂ©e de vinaigre balsamique d’excellente qualitĂ© (ajustez Ă  votre goĂ»t). L’aciditĂ© nettoiera votre palais, le froid masquera l’aciditĂ©, le sucre – et la couleur, car nous sommes des crĂ©atures voyantes un peu concon – vous donneront une impression de vin, sans l’ivresse.
(Essayez avant de vous moquer.)
Cuire le vin, pas le boire : Eh oui les petits amis ! Quand vous faites un plat au vin et que celui-ci Ă  cuit, bouilli, rĂ©duit, il ne contient plus que la moitiĂ© d’éthanol au bout de 30 minutes et plus du tout au bout de 2 heures de cuisson. On parle lĂ  bien sĂ»r d’une grande quantitĂ© d’alcool comme dans un coq au vin ou un lapin Ă  la biĂšre. Lorsque vous dĂ©glacez une poĂȘle avec un demi-verre de blanc, ou que vous flambez une poĂȘlĂ©e de Saint-Jacques au cognac, vous vous doutez bien qu’il ne restera plus d’éthanol que le goĂ»t subtil, la longueur en bouche qu’on cherche Ă  donner Ă  un plat.
Papardelles au vin rouge et autres drĂŽleries
Ça fonctionnera parfaitement avec des tagliatelles ou des spaghetti donc ne commencez pas Ă  me dire « gnagnagna je peux pas le faire je sais pas oĂč trouver des papardelles ».
Pour quatre personnes.
1. Rassemblez dans une grande casserole tous vos fonds de bouteilles de vin rouge. Franchement, aucune importance qu’ils soient diffĂ©rents pourvu qu’ils n’aient pas tournĂ© en piquette. TĂąchez d’en avoir Ă  peu prĂšs 1L. ComplĂ©tez par la mĂȘme quantitĂ© de bouillon de bƓuf (soit fait maison, soit un bouillon prĂȘt Ă  l’emploi dĂ©layĂ© dans un 1L. d’eau).
2. Portez Ă  frĂ©missements et laissez flouflouter pendant au moins une demi-heure, de sorte que l’alcool s’évapore et les saveurs s’amalgament.
3. Pendant ce temps, rĂ©alisez un condiment Ă  base d’ail (disons 3 gousses), de persil (une botte, effeuillĂ©e et hachĂ©e) et de noix de cajou (150gr., finement hachĂ©es). Liez Ă  l’huile d’olive, salez et poivrez bien.
4. Cuisez 250gr. de pñtes de votre choix en suivant les instructions du fabricant. Pendant ce temps, effeuillez un petit bouquet de cerfeuil, ou un peu plus de persil si vous n’avez pas l’intention d’en plus devoir vous procurer une autre herbe aromatique, non mais sans blague.
Rùpez 100gr. de parmesan ou tout autre fromage à votre goût.
5. Retirez les pùtes du liquide de cuisson et disposez-les dans des assiettes creuses. Couvrez largement  de condiment au persil, de parmesan et de pluches de cerfeuil (oui, ou de persil, ok).
DĂ©gustez sans plus attendre ce repas sans alcool.
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(Je constate qu’on a beaucoup parlĂ© de pĂątes en quelques lignes et c’est bien normal : j’adore ça. Le chapitre consacrĂ© Ă  « quarante jours sans gluten » – s’il y en a un – va ĂȘtre brutal.)
D’autres boissons fermentĂ©es que la biĂšre et le vin ? Mais oui ! Pourquoi pas. Essayez les kombucha, kĂ©fir, kvas, jun, boza ; vous pouvez aussi faire du champagne de sureau, ou tonic indien au curcuma, ou un tibicos. Je n’invente pas ces mots, ils existent pour de vrai.
Faites-les vous-mĂȘmes ! ça prend entre 2 et 5 jours. Le plus dur dans le cas du kĂ©fir, kombucha, jun est de trouver une souche pour dĂ©marrer la fermentation – qu’il s’agisse d’un champignon, d’une racine ou d’une levure, vous avez sĂ»rement dans votre entourage un ami biobio (bio et bobo, et peut-ĂȘtre beau) qui saura de quoi vous parlez et qui pourra vous en
 euh
 Procurer.
(Essayez aussi l’entourage de vos parents mais dites « hippie » Ă  la place de « biobio ». Personnellement j’ai dĂ©couvert le kombucha il y a bien dix ans grĂące Ă  la mĂšre d’une amie qui en buvait des litres et qui m’en avait donnĂ© une souche. Oui, elle Ă©tait hippie. Julia, si tu me lis, embrasse ta mĂšre.)
C’est un vaste sujet donc je le clos ici pour le moment et vous renvoie Ă  une littĂ©rature plus spĂ©cialisĂ©e.
Conclusion
En un mot comme en cent, ce n’est pas si dur. Soyez ferme avec vous-mĂȘme sans voir ça comme une punition ou un piĂšge mais plutĂŽt un challenge.
Ne cherchez pas à atteindre 40 jours d’un coup.
Commencez par un objectif simple : cinq jours. La plupart d’entre nous ne boit pas du lundi au vendredi. Commencez donc par ne pas boire le vendredi soir et le samedi soir, ok, relĂąche. La semaine d’aprĂšs, repoussez d’encore une soirĂ©e pour ne vous autoriser qu’un verre ou deux avec le repas en famille du dimanche midi, ou une biĂšre avec quelques amis le dimanche soir. Et la troisiĂšme semaine, essayez de faire l’impasse tout un weekend jusqu’au weekend suivant : vous aurez tenu dix jours d’un coup.
— L’exception qui a confirmĂ© la rĂšgle : les vacances. Parti quatre jours Ă  Prague, oĂč la pinte de biĂšre locale descend Ă  Ă  2€ et oĂč l’amical barman dĂ©cide de faire goĂ»ter tous les alcools avant d’arrĂȘter son choix sans en profiter. MĂȘme si je regrette d’avoir goĂ»tĂ© Ă  la Becherovka, qui me laisse encore un arriĂšre-goĂ»t de cannelle et d’anis dans les papilles.
— Objectif atteint : j’ai tout de mĂȘme rĂ©ussi Ă  arrĂȘter le 10 janvier donc 30 jours sur 40 : objectif atteint.
— Les effets : On entend dire que cesser la picole pendant un mois vous fait perdre les 3-4 kilos dont vous tentez de vous dĂ©barrasser depuis
 disons, un certain temps. Je crois surtout qu’arrĂȘter de boire, fĂ»t-ce briĂšvement, soulage votre foie tout en allĂ©geant certains lendemain de soirĂ©e. Oh, newsflash : ne plus boire (ou disons, boire moins) en soirĂ©e vous permet Ă©galement d’en garder un souvenir complet. Tout en vous assurant toute la stabilitĂ© nĂ©cessaire pour filmer les autres.
— On continue ? Oui, je suis bien lancĂ© mais dimanche on fait des crĂȘpes et il y aura bien un petit malin pour apporter du cidre dont je m’autoriserai sans doute un verre !
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2. Café : le pari simple
Simple dans l’idĂ©e mais moins simple que prĂ©vu dans les faits. Vous savez qu’on se motive rarement avec des objectifs inatteignables – c’est mon secret pour vous les enfants : il n’y a pas de honte Ă  commencer petit, et c’est ce que je vous ai dit au sujet de l’alcool en vous conseillant de commencer par cinq jours, puis une semaine, puis dix jours. Ça ne sert Ă  rien de jeter une tablette de chocolat Ă  la poubelle pour se donner un effet « je peux commencer maintenant si je veux » : d’une part c’est gĂąchĂ© et ça donne mauvaise conscience, d’autre part c’est plus satisfaisant de la finir puis de dĂ©cider d’arrĂȘter (on en reparlera au sujet du chocolat). Bref : stopper ma consommation de cafĂ©, c’était le bon plan pour me motiver : « si tout foire, au moins j’aurai rĂ©ussi ça. »
Dans l’idĂ©e disais-je c’est plutĂŽt faisable car je suis un gros buveur de thĂ©. En outre la transition est plutĂŽt Ă©conomique : il faut moins de thĂ© de bonne qualitĂ© que de cafĂ© de qualitĂ© moyenne pour obtenir la mĂȘme quantitĂ© de liquide infusĂ©.
Ce qui est moins simple, c’est remplacer par du thĂ© le « on se prend un cafĂ© vite fait ». Psychologiquement dĂ©jĂ , j’ai du mal Ă  payer jusqu’à 4,50€ pour un thĂ©, lĂ  oĂč on dĂ©bourse jusqu’à 2€ pour un cafĂ©. D’un cĂŽtĂ© on a : un sachet de thĂ© (qui date de quand je vous prie ? J’ai pas demandĂ© de la sciure) et de l’eau chaude (trop chaude parfois ; bonjour je veux juste une boisson chaude je cherche pas Ă  stĂ©riliser du matĂ©riel mĂ©dical) et de l’autre : l’utilisation d’une grosse machine, voire deux si le cafĂ© est moulu sur place. Il faudrait donc frĂ©quenter des endroits plus habituĂ©s Ă  avoir un roulement plus important sur le thĂ©, lĂ  oĂč le « bar du coin » fera toujours un cafĂ© acceptable (surtout si on n’est pas un expert en torrĂ©faction/caoualogie/branlette cafĂ©octuelle).
Avant de commencer, laissez-moi vous proposer deux recettes qui ont l’immense avantage de combiner diffĂ©rentes substances que vous tenterez d’éliminer ensuite.
D’abord, un version amĂ©liorĂ©e du cafĂ© et du pousse-cafĂ© :
Irish coffee Ă  la menthe
1. Depuis la veille, faites infuser un bouquet de menthe dans ÂœL. de crĂšme liquide entiĂšre. Faites-y Ă©galement dissoudre 80gr. de sucre glace.
Sinon, vous pouvez Ă©galement procĂ©der en avance dans la journĂ©e en faisant bouillir la crĂšme pour, hors du feu, y faire d’abord dissoudre le sucre glace puis infuser la menthe pendant 30 minutes.
2. Lorsque la crĂšme infusĂ©e a refroidi ou que la crĂšme infusĂ©e froide est prĂȘte (aprĂšs au moins huit heures d’infusion Ă  froid), filtrez-la au travers d’une tamis fin puis versez-la dans la cuve d’un siphon. Percutez une cartouche de gaz, secouez bien et rĂ©frigĂ©rez le siphon la tĂȘte en bas (ou couchĂ©, mais pas debout la tĂȘte en haut). Si vous n’avez pas de siphon, vous pourrez monter la crĂšme en chantilly au batteur en ajoutant le sucre peu Ă  peu. Si vous n’avez pas de batteur, vous pourrez la monter Ă  la main (en veillant Ă  ce qu’elle soit bien froide, dans un bol bien froid et avec un fouet bien froid).
3. Au moment du cafĂ©, faites couler un espresso dans chaque tasse. Ajoutez ensuite au moins la mĂȘme quantitĂ© de whiskey irlandais – celui de votre prĂ©fĂ©rence : pot still, single malt, single grain, et mĂȘme blended. Ajoutez (ou pas) un sucre et mĂ©langez bien.
4. Au dernier moment, ajoutez une grosse volute de chantilly Ă  la menthe par-dessus. Saupoudrez ou non de cacao en poudre et servez aussitĂŽt.
Le plaisir de l’anecdote. — La recette traditionnelle datant de la fin des annĂ©es 30 Ă©tait plus simple : whiskey, cafĂ©, crĂšme, merci au revoir. Elle n’avait d’autre but que de rĂ©chauffer les passagers empruntant des vols transatlantiques en hydravion qui arrivaient frigorifiĂ©s Ă  Foynes (en Irlande, donc). La recette fut recrĂ©Ă©e ensuite au Buena Vista de San Francisco qui fort de son succĂšs immĂ©diat puis non dĂ©menti ensuite devint, le temps passant, le plus gros acheteur de whiskey Tullamore Dew.
La journĂ©e officielle de l’Irish Coffee est le 25 janvier (on la trouve parfois cĂ©lĂ©brĂ©e en juillet, mais est-ce bien sĂ©rieux ?). Vous pouvez aussi tenter le French Coffee fait au Cognac, le Swiss au kirsch, l’Italian Ă  l’Amaretto, et ainsi de suite (l’important Ă©tant d’avoir du cafĂ© et un alcool local).
Et sinon ? — La typologie des diffĂ©rents whiskeys irlandais est quelque peu hermĂ©tique pour les non-connaisseurs, mais la consultation d’une encyclopĂ©die en ligne aura tĂŽt fait de vous Ă©clairer sur ces distinctions, surtout si elle est suivie d’une dĂ©gustation (Ă  l’aveugle, mais bien entendue modĂ©rĂ©e). Notez simplement, avant de vous lancer dans des recherches plus approfondies, que le Whiskey avec un E dĂ©signe de façon coutumiĂšre un produit irlandais, lĂ  oĂč le Whisky sans E a pour origine l’Ecosse.
Le Bourbon est quant Ă  lui d’origine amĂ©ricaine, tout comme le Scotch. Ils se distinguent l’un de l’autre par leur goĂ»t (relatif aux diffĂ©rentes cĂ©rĂ©ales entrant dans leurs compositions respectives), la durĂ©e de leur vieillissement et le contenant.
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Ensuite, un gĂąteau au chocolat auquel on donne de la longueur en bouche Ă  l’aide de cafĂ© – du coup, de mon point de vue, c’est comme cuire le vin, on cuit le cafĂ© donc on a le droit.
Fondant chocolat-café
GĂąteau. 1. MĂ©langez ensemble 200gr. de yaourt Ă  la grecque et 180 de cassonade. Ajoutez ensuite 155gr. d’huile neutre.
2. Tamisez ensemble 120gr. de farine, 80gr. de cacao en poudre, 10gr. de levure et 50gr. de MaĂŻzena.
Ajoutez-les peu Ă  peu dans le mĂ©lange, puis ajoutez un Ɠuf, puis le reste des produits secs, puis un second Ɠuf.
Faites préchauffer votre four à 180°.
3. Ajoutez 175gr. de café filtre ou espresso. Mélangez bien, puis versez dans un moule préalablement graissé.
Enfournez pour 30 à 40 minutes. Surveillez la cuisson en piquant la lame d’un couteau qui doit en ressortir sùche.
Glaçage (optionnel). 4. Tamisez ensemble 80gr. de cacao en poudre amer et 250gr. de sucre glace. Ajoutez 75gr. de chocolat noir concassé.
5. Versez par-dessus 250gr. d’eau bouillante et mĂ©langez bien. Au besoin, utilisez un mixer plongeant pour Ă©liminer les grumeaux.
6. Laissez reposer au frais jusqu’à usage.
7. Défournez le gùteau sur une grille. Laissez-le refroidir avant de le glacer (en veillant à poser la grille sur un plat ou un saladier pour récupérer le glaçage).
8. Laissez totalement refroidir et transférez sur un plat de service avant de vous jeter dessus.
(Je n’ai pas d’image car il Ă©tait trop attaquĂ© pour en faire une photo acceptable.)
Pourquoi me passer de cafĂ© ? Parce que j’en ai marre d’en boire du mauvais. Je fais juste une pause avant de me concentrer sur le sujet. J’aime le cafĂ© filtre, donc je vais tĂącher de m’acheter un moulin Ă  cafĂ©, du bon cafĂ© et enfin, me faire un bon cafĂ©. Ça fait beaucoup de fois le mot cafĂ© mais vous avez saisi l’idĂ©e.
Par ailleurs je ne suis pas sĂ»r de souscrire Ă  l’idĂ©e selon laquelle le cafĂ© est aussi mauvais que tous les aliments rĂŽtis ou frits au-delĂ  de 160°, comme l’écrivent avec beaucoup de conviction Lina Nertby Aurell et Mia Clase dans leur Pharmacie dans ma cuisine – un ouvrage dont j’aurai l’occasion de reparler – nĂ©anmoins j’ai remarquĂ© sur moi-mĂȘme que si un Ă  trois cafĂ©s (un espresso « qui commence par un N » et qui a envahi les lieux de travail et deux foyers sur cinq, et bien entendu que j’invente cette statistique) effectivement me donnent de l’énergie, au-delĂ  de ce nombre (et tout ou long de la journĂ©e) ils ont plutĂŽt tendance Ă  dĂ©favorablement m’exciter. Alors que le thĂ©, quelle que soit l’heure, Ă  plutĂŽt tendance Ă  me faire aller au petit coin avec la rĂ©gularitĂ© d’une petite souris dotĂ©e d’une vessie encore plus petite. Que voulez-vous.
Avant de passer au dernier point, une derniĂšre recette :
Velouté de panais au café, crÚme mousseuse au lard
1. Epluchez et coupez en morceaux 4 gros panais de sorte à en obtenir 650gr., puis cuisez-les dans  1,5L. de lait.
2. Mixez les panais dans un blender en ajoutant peu Ă  peu le lait de cuisson, jusqu’à obtenir un veloutĂ© fin. Ajoutez un cafĂ© serrĂ© (Âœ tasse) et assaisonnez en sel et poivre blanc. RĂ©servez au chaud.
3. Pelez et Ă©mincez trĂšs finement 1 oignons. Hachez grossiĂšrement 100gr. de lard fumĂ©. Dans une poĂȘle et Ă  feu vif, faites fortement colorer l’oignon Ă©mincĂ© et le lard, puis couvrez de crĂšme liquide entiĂšre. Coupez le feu et laissez infuser ainsi jusqu’à complet refroidissement.
4. Effeuillez un petit bouquet de cerfeuil. Concassez quelques amandes nature ou fumĂ©es. Filtrez la crĂšme au lard au travers d’un chinois Ă©tamine et versez-la dans la cuve d’un siphon. Vissez la tĂȘte et percutez 2 cartouches de gaz en secouant bien Ă  chaque fois.
5. Dressez la soupe chaude en assiettes creuses, ajoutez dĂ©licatement l’émulsion au lard en veillant Ă  ne pas appuyer trop fort sur la gĂąchette.
Parsemez de pluches de cerfeuil et d’amandes concassĂ©es et servez aussitĂŽt.
Les probabilités que ça rate et que faire pour les anticiper
En thĂ©orie elles sont peu nombreuses, rappelez-vous, c’est le « pari facile » pour se prouver qu’on peut le faire. A moins d’appartenir Ă  une confrĂ©rie secrĂšte de buveurs de cafĂ© d’exception – et dans ce cas-lĂ , bravo, vous ĂȘtes arrivĂ©s Ă  l’état de bĂ©atitude cafĂ©inĂ©e que je souhaite atteindre – et de faire ce vƓu terrible d’arrĂȘter le cafĂ©, personne ne vous mettra un cafĂ© sous le nez en vous disant avec une voix enjouĂ©e « tu es sĂ»r que tu ne veux pas te laisser tenter ? » comme certains taquins peuvent le faire avec un verre de vin au moment de votre pĂ©riode sans alcool. (Lourd.) La seule probabilitĂ© que ça rate, pour moi, c’est quand on me propose un cafĂ© au travail et que machinalement, je rĂ©ponds « oui merci ! ».
— Quelques stratĂ©gies
Vous l’avez dĂ©jĂ  bu. Si au bureau, on vous propose un cafĂ© « Ă  la machine », dites que vous en ĂȘtes Ă  votre troisiĂšme. Vous gagnerez sept minutes de productivitĂ© (c’est votre patron qui va ĂȘtre content !) et Ă©chapperez aux affreux potins du jour. Non, Machine n’a pas quittĂ© son mari parce qu’elle est anti-vaccin et que lui voulait son shot anti-grippe. Non, la saison 2 de WestWorld n’a pas Ă©tĂ© annulĂ©e, c’est mĂȘme pour bientĂŽt. Non, le nouveau stagiaire n’est pas le fils d’une cĂ©lĂ©britĂ©. Non, Tom Brady n’a pas fait perdre le Superbowl aux Patriots mais c’est quand mĂȘme bien fait pour lui.
Si au travail on utilise une machine Ă  espresso « qui commence par un N », dites simplement que vous recommencerez Ă  en boire lorsque l’entreprise aura une politique claire de recyclage des capsules. Bien sĂ»r que votre petite capsule de rien du tout ne changera pas la donne, mais sur le milliard qui se boit chaque annĂ©e en France, c’est dĂ©jĂ  ça, non ? Selon Éco-Emballage, en 2014 seulement 32% des 58000 tonnes d’aluminium consommĂ© en France ont Ă©tĂ© recyclĂ©s. Oui, les capsules en aluminium se recyclent. Et si vous buvez du cafĂ© filtre, gardez le cafĂ© utilisĂ© pour vous faire des massages exfoliant ou pour augmenter votre compost.
Vous avez déjà un thé. Là, juste devant vous.
Vous n’avez plus de chewing-gum. L’haleine au cafĂ©, c’est moins pire que celle Ă  la Cancoillotte mais c’est pas gĂ©nial non plus.
Essayez donc : toutes ces boissons chaudes fantasques qui coĂ»tent, dans des endroits Ă  la mode, le prix moyen d’un thĂ© ordinaire dans un cafĂ© sans Ăąme ! Tous ces lattes (c’est « lait » en italien avec S final, et ça n’a aucun sens, comme paninis) Ă  base de matcha, de curcuma et plein d’autres choses tout Ă  fait divertissantes. Vous pouvez les faire vous-mĂȘmes, c’est plein de bons micronutriments qui, s’ils ne vous protĂšgent peut-ĂȘtre pas du cancer autant qu’on veut bien le prĂ©tendre, vous feront faire (plus vite, ça va rougner dans vos estomacs, je vous avertis) des cacas bariolĂ©s.
Laits d’or variĂ©s
Le procĂ©dĂ© est toujours le mĂȘme :
1. Faites chauffer un mélange de boissons végétales à votre goût.
TĂąchez de garder en tĂȘte les proportions suivantes : 2/3 de lait de cĂ©rĂ©ales (riz, avoine, Ă©peautre), 1/3 de lait d’olĂ©agineux (noisette, amande, coco, cajou). Evitez le lait de soja. Vous pouvez Ă©galement procĂ©der avec des laits animaux (vache, brebis).
2. Faites-y infuser des Ă©pices et autres fantaisies hors du feu pendant 20 minutes.
Si vous utilisez des Ă©pices entiĂšres, retirez-les. Si vous utilisez des Ă©pices moulues, conservez-les.
3. Ajoutez ensuite un peu de sirop d’érable Ă  votre convenance, puis faites mousser Ă  l’aide d’un mixeur plongeant.
Servez aussitĂŽt chaud, ou plus tard froid.
Pour 4 verres.
Surya latte, le premier lait d’or. — 2/3 lait d’amande, 1/3 lait de coco (minimum 60%) pour un total d’un litre. 20gr. de curcuma frais rĂąpĂ©, 1cc. de cardamome moulue, 1cc. de cannelle de Ceylan, 1c. de poivre noir concassĂ©, les grains d’une demi-gousse de vanille. (Sirop d’érable ou autre Ă  convenance.) TrĂšs apprĂ©ciable : un trait de jus de citron vert au moment de servir. Mettez des gants au moment de rĂąper le curcuma.
Matcha latte. — 2/3 lait de riz, 1/3 lait de noisette pour un total d’un litre. 4cc. de thĂ© vert en poudre matcha, les grains d’une demi-gousse de vanille. (Sirop d’érable ou autre Ă  convenance.)
Ginger latte. — 2/3 lait d’avoine, 1/3 lait de cajou (ou coco) pour un total d’un litre. 20gr. de gingembre frais rĂąpĂ©, 90gr. de chocolat noir cru, 1cc. de cardamome moulue, les grains d’une demi-gousse de vanille. (Sirop d’érable ou autre Ă  convenance.)
Nul besoin de vous prĂ©ciser qu’il vaut mieux acheter les meilleurs ingrĂ©dients possibles. Favorisez la cannelle sri-lankaise, meilleure que la chinoise ; procurez-vous la vanille la plus fraiche que vous trouverez et du poivre noir le meilleur possible pour le moudre au dernier moment.
Ça va mieux en le disant. — Comme toujours lorsqu’une mode est lancĂ©e, il y a un petit malin pour la commercialiser sous une forme ou une autre. Il existe dĂ©sormais des prĂ©parations pour golden latte qu’il suffit d’ajouter au lait chaud et de mĂ©langer. C’est pratique, ça Ă©vite d’avoir les doigts orange comme ceux d’un fumeur de Gitanes MaĂŻs, mais comme toujours, ça ne remplacera pas le produit fraichement rĂ©alisĂ©.
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Conclusion
— L’exception qui a confirmĂ© la rĂšgle : Ă  part ces recettes dans lesquels j’ai mis du cafĂ© dans une prĂ©paration, je n’ai bu aucun cafĂ© en quarante jours.
— Objectif atteint : Oui, mais c’était mon super pari bonus facile.
— Les effets : Moins d’énervement en fin d’aprĂšs-midi.
— On continue ? Et pourquoi pas ? Il y a encore tout un monde de boissons chaudes à explorer !
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3. Le beurre : ça va surtout ĂȘtre compliquĂ© d’arrĂȘter le pain
Alors lĂ . Le beurre. C’est pas facile hein. (Mais surtout, le sujet va me permettre d’introduire de nouvelles rĂ©flexions sur nos rapports avec la nourriture donc continuez de lire.)
Quoi que vous disent les industriels (et quel que soit le sucre qu’ils vendent ou vantent), et vous le savez sĂ»rement dĂ©jĂ , ce n’est pas le gras qu’il faut Ă©liminer ou rĂ©duire dans notre alimentation, mais le sucre. Le gras rend content, il constitue en partie la membrane de nos cellules, et mĂȘme s’il est stockĂ© dans les tissus adipeux – c’est le terme scientifique pour dire «  bidou hiver confort / 100% poignĂ©es d’amour » 
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...il est aussi – surtout, serais-je tentĂ© de dire – prĂ©sent dans notre cerveau (55% de son poids sec est constituĂ© de graisse, c’est Ă  dire moins que le beurre mais plus qu’un fromage Ă  pĂąte dure ou semi-dure).
Attention, n’allez pas crier sur tous les toits que le cerveau est composĂ© pour moitiĂ© de beurre. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Il est cependant certain que le cholestĂ©rol n’est pas votre ennemi. C’est plutĂŽt un ami dans le genre « un ami qui vous veut du bien » : un peu ça va, beaucoup c’est dangereux. Et puis il y a plus de cholestĂ©rol dans le jaune d’Ɠuf et le foie de porc que dans le beurre, alors ne paniquons pas je vous prie ! Par ailleurs, Limiter les apports alimentaires de cholestĂ©rol (pour un individu ne souffrant pas d’hypercholestĂ©rolĂ©mie familiale, ce qui est mon cas) a en rĂ©alitĂ© peu d'effet prĂ©ventif. Le sujet est vaste, je ne suis pas mĂ©decin, alors poursuivons.
Bref, rassurez-vous, si j’élimine le beurre, je n’élimine pas d’autres sources de gras si doux, si soyeux, si dĂ©licieusement posĂ© sur un morceau de pain car il me reste quand mĂȘme : le fromage.
Les probabilités que ça rate et que faire pour les anticiper
Elles sont minimes car, de la mĂȘme façon que d’arrĂȘter l’alcool pour un temps donnĂ©, il s’agit de :
- rendre le produit indisponible,
- le remplacer par un autre produit, non pas similaire mais au contraire, éloigné,
- se rappeler que c’est une situation provisoire,
- faire un pari avec soi-mĂȘme.
— Quelques stratĂ©gies
Rendre le produit indisponible. Attendez, je commence par un propos d’ordre gĂ©nĂ©ral. J’aurais l’occasion d’y revenir largement dans les chapitres suivants, car c’est un pivot thĂ©orique de mes expĂ©rimentations.
Si l’on jette un coup dâ€™ïżœïżœil Ă  la pyramide de Maslow (qui hiĂ©rarchise les besoins selon cinq degrĂ©s, allant du trĂšs simple « 1. Survie » Ă  « 5. RĂ©alisation de soi ») pour l’appliquer Ă  une gradation de nos propres motivations (ce ne serait pas la premiĂšre fois que ce modĂšle est dĂ©voyĂ©, car mĂȘme s’il est simpliste il a le mĂ©rite d’ĂȘtre immĂ©diatement Ă©vocateur), on se rend compte que le grand mystĂšre des changements alimentaires – je n’ai pas dit rĂ©gime – et notre propension Ă  s’y rĂ©signer, s’y conformer ou en ressortir grandi, rentrent parfaitement dans les cases. (C’était une phrase un peu longue mais vous allez voir oĂč je veux en venir.)
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Il est d’autant plus frappant (mais c’est normal car rappelez-vous, c’est simplifiĂ©, et rien n’est plus beau – et plus Ă©loignĂ© de la rĂ©alitĂ© – qu’un schĂ©ma trĂšs simple pour expliquer des choses trĂšs compliquĂ©es) qu’il s’applique non pas seulement au beurre, mais Ă  tout notre rapport Ă  la nourriture (on en reparle dans quelques mois).
Donc, concrĂštement, vous avez saisi l’idĂ©e trĂšs simple et trĂšs bĂȘte que l’accomplissement personnel total, final et absolu ne dĂ©pend que de soi, et c’est un peu ce que je dis depuis des pages et des pages.
Maintenant voyez bien que manger, se nourrir, s’alimenter, survivre, dĂ©pend en rĂ©alitĂ© de trois conditionnements intellectuels :
- ce que vous devez manger : ce qui est nĂ©cessaire pour tenir debout, pour rĂ©flĂ©chir, pour vivre sa vie sans ĂȘtre tiraillĂ© par la faim ;
- ce que vous pouvez manger : ce qui est disponible et qui remplit la premiĂšre condition « devoir manger », mais ce que vos moyens matĂ©riels, physiques ou gĂ©ographiques vous permettent de vous procurer en plus, c’est-Ă -dire pour satisfaire Ă©ventuellement, en plus, un plaisir gustatif ;
- ce que vous voulez manger : ce qui est accessoire et qui ne rĂ©pond en aucun cas Ă  la premiĂšre condition, ainsi on veut manger seulement la pizza et des pĂątes parce qu’on est dans une colocation en Italie, on veut manger seulement de l’air et de l’eau parce qu’on revient d’un sĂ©minaire de yoga, on veut manger seulement du sirop de maĂŻs et de l’huile de palme parce qu’on est AmĂ©ricain.  
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Le beurre, parmi d’autres matiĂšres grasses d’origine animales, rĂ©pond Ă  la catĂ©gorie du disponible et de l’accessoire :
- disponible depuis 1. qu’on a domestiquĂ© les grands ruminants, 2. qu’on sait traire les femelles lors de la pĂ©riode de lactation qui suit le vĂȘlage, 3. qu’on sait en plus transformer son lait en beurre, voire, le cailler pour en faire du fromage ;
- accessoire depuis 1. qu’on a dĂ©couvert comment faire de l’huile Ă  partir de graines et pĂ©pins, de cĂ©rĂ©ales ou d’olĂ©agineux, 2. que diverses crises Ă©conomiques et sanitaires ont rendu le beurre manufacturĂ© soit plus cher, soit moins bon, 3. qu’on est susceptible de remplacer plus gĂ©nĂ©ralement dans son alimentation les produits d’origine animale.
Je dĂ©cide que le beurre entre dans la catĂ©gorie « accessoire » : en premier lieu, je n’en mange pas s’il n’est pas de premiĂšre qualitĂ©.
Je procĂšde avec le beurre comme le fit ma mĂšre avec la cigarette il y a vingt ans : si je ne suis pas capable de me restreindre, autant totalement Ă©viter. Ma mĂšre a arrĂȘtĂ© plusieurs fois de fumer en se limitant Ă  trois cigarettes par jour mais, qu’elles fussent courtes ou longues, toutes ces pĂ©riodes de restriction menaient inĂ©vitablement Ă  la reprise. C’est pareil pour moi et le beurre. S’il y a du beurre dans le frigo, j’en mange. S’il n’y en a pas, je ne mange pas et c’est aussi simple que cela.
Remplacer le beurre par un autre produit : et comme je l’écrivais plus haut, non pas un produit similaire, ou un substitut contestable (margarine = lol, beurre de coco = double lol) mais au contraire un produit Ă©loignĂ©.
Puisque le beurre entre dans la catĂ©gorie « accessoire », en second lieu, je n’en mange pas car je peux le remplacer par d’autres produits qui m’apportent des sensations similaires et des bĂ©nĂ©fices analogues ou supĂ©rieurs.
Rappelez-vous : vous ne vous privez pas d’une chose, vous en dĂ©couvrez de nouvelles.
Essayez donc :
- les beurres d’olĂ©agineux, qui n’ont de beurre ni le goĂ»t, ni la consistance, mais qui se marient trĂšs bien avec de la confiture.
- si vous prenez un petit dĂ©jeuner Ă  bases de tartines le matin, changez d’habitude : essayez le bol de cĂ©rĂ©ales. Vous aurez toujours les cĂ©rĂ©ales (comme dans le pain) et le produit laitier (Ă  la place du beurre). Personnellement je recommande un yaourt au lieu d’une soupe au lait (on en reparle au prochain chapitre, vous verrez).
- Si c’est le fait de tartiner du pain qui vous manque, essayez d’étaler finement un fromage Ă  pĂąte molle sur du pain. Veillez Ă  ne pas le tremper dans le cafĂ©.
- Si c’est le goĂ»t du beurre, essayez un fromage crĂ©meux Ă  base de lait de vache qui vous apportera l’onctuositĂ© et l’aciditĂ© fleurie d’un beurre fermier.
- Si c’est la texture du beurre – ce beurre qui, comme un dimanche matin en vacances oĂč l’on se rĂ©veille tard et que d’autres ont dĂ©jeunĂ© bien avant nous, est revenu Ă  tempĂ©rature et se tartine sans heurt – essayez un petit dĂ©jeuner au houmous. Si. Pour de vrai.
Et sur la base d’un houmous, pourquoi ne pas tenter les deux « tartinades » suivantes (en vous rappelant que si elles ne vous conviennent pas pour le petit dĂ©jeuner, elles feront des dips trĂšs trĂšs acceptables pour l’apĂ©ritif, ou mieux encore, une garniture de sandwich) :
Crémeux de patate douce au sirop de bacon épicé
1. Faites cuire au four une patate douce entiĂšre, pendant 1h.30, Ă  160°. (Profitez d’une autre cuisson qui aura lieu en mĂȘme temps. Si vous ne faites rien cuire d’autre ou que vous n’avez pas de four, vous pouvez simplement Ă©plucher et faire cuire la patate douce Ă  l’eau bouillante salĂ©e.)
2. DĂ©taillez en allumettes 100gr. de lard fumĂ© et faites-le roussir Ă  feu fort dans une poĂȘle bien chaude et lĂ©gĂšrement huilĂ©e.
3. Versez par-dessus 150gr. de sirop d’érable, 1cc. de curcuma et 1cc. de paprika. MĂ©langez bien, laissez prendre un bouillon puis Ă©teignez. Laissez tiĂ©dir.
4. Versez le sirop sur la patate douce (une fois pelĂ©e, si elle a Ă©tĂ© cuite au four) avant que le sirop de fige. (Gardez le bacon pour un usage ultĂ©rieur.) Mixez l’ensemble jusqu’à obtenir une prĂ©paration fine. Ajoutez un trait de vinaigre de XerĂšs si vous le souhaitez.
5. RĂ©servez au frais jusqu’à usage.
Si la couleur orange vous perturbe, essayez en vert, c’est encore plus rapide à faire :
CrĂ©meux d’avocat au tahini et citron vert
1. Mixez ensemble la chair d’un avocat, 2cs. de purĂ©e de sĂ©same (tahin, tahini, tahina – ça marche avec Ă  peu prĂšs n’importe quelle terminaison) et le jus d’un citron vert. Salez trĂšs lĂ©gĂšrement. Assaisonnez Ă  votre convenance.
2. C’est prĂȘt, bande d’andouilles.
Et sinon ? — Ajoutez 1cs. de cacao en poudre et 1cs. de sirop d’érable pour faire une pĂąte Ă  tartiner au chocolat. Remplacez la purĂ©e de sĂ©same par du pralinĂ© noisette pour en plus faire une pĂąte Ă  tartiner au chocolat et aux noisettes (mais dans ce cas-lĂ  n’ajoutez pas le sirop d’érable.)
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Et si vraiment le orange et le vert vous rĂ©pugnent, allez vous promener dans les bois pour ramasser des trĂ©melles mĂ©sentĂ©riques. Ce sont des champignons gĂ©latineux d’un jaune dorĂ© charmant (Ă©vitez-les quand ils sont orange : ils seront caoutchouteux) qui ont pour eux l’avantage d’ĂȘtre saprophytes, c’est-Ă -dire qui se nourrissent de matiĂšre organique non vivante, voilĂ  pourquoi vous les trouverez sur des branches mortes ou des morceaux de bois coupĂ©s (mais aussi sur des feuillus encore vivants, car il faut bien s’adapter, ma bonne dame). Bien que dit non-comestibles, la plupart des membres de la famille des Basidiomycota phylum sont mangeables une fois bouillis ou cuits Ă  la vapeur.
Quoique d’un joli jaune bouton d’or, les trĂ©melles n’ont ni odeur ni saveur. Elles n’ont donc aucun intĂ©rĂȘt (un peu comme la margarine, finalement), Ă  part peut-ĂȘtre Ă©paissir la soupe. Bref, c’est beaucoup de boulot pour l’équivalent d’une cuillĂšre Ă  soupe de MaĂŻzena.
Se rappeler que c’est une situation provisoire. Le 10 fĂ©vrier commencera par une tartine de beurre et une biĂšre
 Enfin, on verra.
Conclusion
— L’exception qui a confirmĂ© la rĂšgle : Il y a eu deux exceptions. La premiĂšre fut une tartine qu’on me fit un matin. On ne refuse pas la tartine de l’amour. La seconde exception eu lieu au travail : en improvisant un beurre d’oursin, il a bien fallu le goĂ»ter !
Beurre d’oursin au citron bergamote
1. A l’aide de ciseaux bien aiguisĂ©s, ouvrez 1 oursin au premier tiers. Avec une cuillĂšre, retirez-en les « langues », c’est Ă  dire les chairs couleur corail. Travaillez proprement ; nettoyez les langues sous un filet d’eau et sĂ©chez-les.
2. Zestez 2 citrons bergamotes. Pressez-en 1. Mixez avec les langues, 150gr. de beurre salé et 1cc. de farine.
3. Assaisonnez en en piment d’Espelette. Moulez dans le rĂ©cipient de votre choix et rĂ©servez au frais.
4. Tartinez sur le meilleur pain Ă  votre disposition.
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— Objectif atteint : un peu d’autosatisfaction ne nuit pas. MĂȘme si j’ai failli deux fois, c’était tout Ă  fait minime par rapport Ă  l’objectif.
— Les effets : On n’imagine pas tout ce qui peut se tartiner. Autre chose : remplacer le beurre par du fromage n’est une bonne idĂ©e que si on n’en mange pas des pleines brouettes, ce qui a tendance Ă  ĂȘtre mon cas, mais avouez, c’est tellement bon !
— On continue ? Oui, car les prochains 40 jours vont s’étendre Ă  d’autres produits recouvrant le beurre.
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sabrinafarrugia · 6 years ago
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#RECETTE GAUFRES SALÉES COLORÉES RIGOLOTES ET #SAINES 👉 Gaufres Ă  la carotte et au cumin 220 g carotte 75 g farine de blĂ© semi complĂšte. Chez moi, mĂ©lange du bio t65 et T150 Ă©peautre. 1 pincĂ©e sel 10 ml jus de citron 2-3 g cumin 1 oeuf 45 ml boisson vĂ©gĂ©tale Ă©peautre sans sucre ajoutĂ©. 15 ml huile d'olive 4 g levure chimique 👉 Gaufres vertes aux courgettes. 😄 👉 Gaufres #dessert sans #sucre ni #matieregrasse 1 oeuf 30 g de compote de pommes (sans sucres ajoutĂ©s) 140 g de farine T-65 (ou d'Ă©peautre) 3 g de levure chimique 1 pincĂ©e de sel 20 cl de lait vĂ©gĂ©tal  . . Un exemple de #menu #Ă©quilibrĂ© : gaufres aux #lĂ©gumes, Ă©mincĂ©s de poulet, quelques concombres en #cruditĂ©s, et compote maison de pommes & bananes #bio en dessert. Les gaufres plutot "sucrĂ©es" seront prĂȘtes pour demain matin au #petitdejeuner. Pour le #bonheur des #enfants et des #parents.👍 Faites vous plaisir avec une Gaufre #Party ! https://www.instagram.com/p/Bx7VZ22iQlg/?igshid=jj0l30ht36p9
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peterandallen · 8 years ago
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Over London Bridge, from Southwark to Vauxhall, from G Chaucer's pilgrim's pubs to W Blake's marsh-bound pleasure garden. Crop from a screenprint for MatiĂšre Grasse. #southbank #southwark #southwarkcathedral #canterburytales #pilgrimsway #bankside #shakespearesglobe #beargarden #frostfair #oldkentroad #doverroad #theclink #goldenhinde #shakespeare #chaucer #williamblake #illustration #dansemacabre #matieregrasse #weareillustration (at Bankside)
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emiliegleason · 7 years ago
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pic full color riso in the upcoming MATIERE GRASSE magazine : http://cargocollective.com/matieregrasse/REVUE-MATIERE-GRASSE theme : the seven wonders of the world the one I drew : guess !
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staplerlounge · 7 years ago
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mmmmm 11% #matieregrasse — view on Instagram http://ift.tt/2sdKx4B
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orian-mariat · 7 years ago
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Nouvelle affiche "Hop !" ImprimĂ© par @matiere.grasse ! Retrouve lĂ  sur leur stand tout le week-end Ă  AngoulĂȘme, et bientĂŽt sur le tictail de @deuxfoisdeuxmains ! 3 passages, 32x44cm, 20e đŸ’„ #screenprint #illustration #handmade #havefun #badboy #kick #hop #homedecor #matieregrasse #bignose #buisness
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florakam · 10 years ago
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Extrait de Mister Munch, BD, 7 pages.
Revue MatiĂšre Grasse #1
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