#marchand de journaux
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vieuxmetiers · 4 months ago
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Vivian Maier, marchand de journaux, New York, mars 1954.
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fidjiefidjie · 6 months ago
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Bon jour ,bonne semaine à tous ☕️ 📰
Au coin, les journaux🗼Paris
Photo de Paul Child 1960
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lichozestudni · 6 days ago
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“Ciebie mała panienko z Antyli pamiętam chyba najlepiej. Widziana raz jeden chez le marchand des journaux, patrzyłem oniemiały, wstrzymałem oddech – aby nie spłoszyć i przez chwilę myślałem – że idąc z tobą odmienilibyśmy świat.”
– Zbigniew Herbert, “Przysięga”
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epopoiia-leblog · 4 months ago
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L'admiration
Il était une fois l’admiration. Il y a la musique et les mots, la beauté et la grâce, l’intelligence et la persévérance, la force et le courage.Il y a des chanteurs, des acteurs, comédiens et danseurs, des auteurs, écrivains, peintres et illustrateurs. Il y a les activistes, les féministes, les philosophes et les scientifiques, les astronautes et les sportifs, les passionnés, les ambitieux, les victorieux. Ceux dont on parle, ceux qu’on acclame, à la télé, dans les journaux, les magazines. Une petite fille, elle les regarde, elle les admire, elle les envie. Marchand de sable et de désirs, rêves de paillettes, contes de fée... À son réveil, le coq chante, les oiseaux volent, une montagne et des collines, chauds dans ses mains tous ces croissants, la sonnette pousse la chansonnette, c’est la voisine et ses tomates, si rouges, si grosses, comme des pastèques, et puis tiens voilà ce vieil ami, champion de Plants vs Zombies, et puis voilà aussi la sœur, prête pour Mario Party, dans sa voiture, elle les emmène et les ballade, après Zelda c’est la zumba, une vieille dame avec son chat, un vieux monsieur avec son chien, celui qui saute et c’est la fête, une petite fille fait du poney, une petite fille joue du violon, la petite sœur et sa guitare et tous ses amis à la maison, papi qui siffle dans la voiture, le disque tourne, papa qui rit, papa qui chante lui aussi, il est content et c’est marrant, et puis maman, dans le colis, un gros carton, son petit mot, plein de cookies. Et tous ces gens, tout ce beau monde, petites vies, autres récits, la petite fille, elle les regarde, elle les chérit.
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booksfromtheunderground · 1 year ago
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Écrire comme Susan Sontag
Vous connaissez peut-être ces vidéos Youtube où le ou la vidéaste choisit d'essayer la routine d'écriture d'un•e écrivain•e célèbre : récemment, Dakota Warren a essayé celles de Virginia Woolf et d'Ernest Hemingway. C'est ce concept que j'ai décidé d'adapter pour inaugurer la partie labo d'écriture de ce journal en ligne. Et pour commencer, qui de mieux que Susan Sontag, dont j'ai dévoré Reborn (1947-1963), le premier volume de ses journaux — et à ce jour un de mes livres préférés ?
C'est dans le deuxième volume de ces fameux journaux, As consciousness is hardened to flesh (1964-1980) que Sontag prend, en 1977, une résolution :
Starting tomorrow — if not today: I will get up every morning no later than eight. (Can break this rule once a week.) I will have lunch only with Roger [Straus]. (‘No, I don’t go out for lunch.’ Can break this rule once every two weeks.) I will write in the Notebook every day. (Model: Lichtenberg’s Waste Books.) I will tell people not to call in the morning, or not answer the phone. I will try to confine my reading to the evening. (I read too much — as an escape from writing.) I will answer letters once a week. (Friday? — I have to go to the hospital anyway.)
Pour résumer : se lever avant 8h, cultiver sa solitude matinale, ne pas sortir pour le déjeuner, écrire dans son journal, attendre la fin de journée pour lire.
Concernant l'écriture dans son journal, Sontag identifie comme modèle les Waste Books de Lichtenberg. Ces Waste Books consistent en de petits carnets dans lesquels le philosophe traçait chacune de ses pensées, même les plus brèves, même les inachevées, même les moins intellectuelles. À l'origine, un waste book désigne un cahier de comptes, celui dans lequel les marchands britanniques notaient leurs transactions au cours de la journée pour ensuite les réécrire au propre dans leur livre de comptes. L'idée de Lichtenberg est donc de garder une trace des mouvements de la pensée au cours de la journée, mouvements qui pourront être ensuite abandonnés ou approfondis.
Pour "écrire comme Susan Sontag", telles seront donc les marches à suivre : se lever avant 8h, écrire le matin et en début d'après-midi, garder une trace dans un journal des différentes pensées qui nous traversent (même les plus insignifiantes), puis lire en fin d'après-midi.
une journée dans la peau de Susan Sontag
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J'ai commencé ma journée à 8h, à la lueur des bougies : en prenant mon petit-déjeuner, j'ai relu l'idée de nouvelle tracée dans mon carnet pour pouvoir en commencer la rédaction dans la matinée, puis j'ai lu un chapitre de ma lecture en cours (Le Fantôme de l'opéra de Gaston Leroux) le temps de boire mon thé.
À 9h a commencé ma première session d'écriture, pendant laquelle je me suis concentrée sur mon projet du moment, un recueil de nouvelles. J'ai relu les nouvelles déjà écrites puis j'ai écrit le début de la suivante (un peu plus de 400 mots).
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Pendant une (courte) pause, je suis tombée sur cette citation d'Éluard que je vous partage aussi :
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Vers 10h, j'ai enchaîné avec une deuxième session d'écriture. Pour changer un peu de sujet, j'ai décidé de faire le dernier atelier d'écriture de Laura Vasquez (je rêve d'en ouvrir un!). Coïncidence pratique pour l'unité de cet article, l'atelier en question était fondé sur une réflexion de Lichtenberg, dans Le Miroir de l'âme. La consigne était de partir d'énoncés tautologiques pour arriver à l'expression d'un "je" en lien avec ces évidences, en se laissant porter par ce qu'elles évoquent. C'est loin d'être l'un de mes meilleurs poèmes (je commence même déjà à le détester), mais voici ce que ça a donné pour moi :
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J'ai profité d'avoir fait cet atelier pour envoyer ce texte et les précédents à la revue des Ateliers d'écriture pour lesquels je devais aussi rédiger ma biographie d'auteur. (Gardez l'œil ouvert — un de mes poèmes y sera publié le 8 novembre !)
Enfin, j'ai terminé cette matinée d'écriture en me penchant, sur les coups de 11h, sur la rédaction de cet article, écriture beaucoup plus simple pour garder un peu d'énergie créative pour l'après-midi.
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En début d'après-midi, dernière session d'écriture de la journée : j'ai commencé celle-ci par un peu de scrapbooking pour m'inspirer. Pour cette page, je suis partie d'un extrait d'article du magazine Lire sur Paul Valéry et son amour de la mer. On peut y lire que pour lui, la nage, « qui se soutient et se meut en pleine poésie », devient « le jeu le plus pur » qui donne son rythme à l'écriture ; ou encore qu'il décrit la mer Méditerranée comme la « scène d'un théâtre où ne viendrait agir, chanter, mourir parfois, qu'un seul personnage : la lumière ! ». À partir de ce thème assez large, j'ai écrit un court texte en écriture automatique, intitulé La Traque :
Nager c'est donner son corps aux monstres, le leur offrir en pâture, un acte gratuit de générosité pure : prenez ce que j'ai de plus cher et morcelez-le jusqu'à faire disparaître ses mots. C'est l'abandon avant d'être le néant, le don avant la destruction. Comme tout sacrifice, la nage a son rituel : dévêtir le corps de ses artifices quotidiens ; "goûter l'eau", comme la grenouille entrant dans sa marmite ; accepter de laisser son esprit au plongeoir puis partir, vite — partir où ? fuir quoi ? Fuir le carnage des émotions humaines, convaincus que l'eau viendra lécher nos plaies. Fuir l'atrocité sociale en laissant sa langue à la surface. Surtout, se fuir soi, chaque claquement d'un bras contre l'eau turquoise nous obligeant à ressentir, à toucher, à croire. C'est bien de croyance qu'il s'agit : croire que l'on soigne sa tête malade en poussant les membres dans une tension animale ; croire que l'on fuit (pour de bon, cette fois) les mots qui nous hantent, comme s'ils ne nous attendaient pas, sagement, au bout de la ligne ; croire que perfectionner, jour après jour, les techniques les plus complexes nous sauvera, le jour venu, de la noyade. 
Enfin, j'ai terminé ma journée par de la lecture : je suis presque à la moitié du Fantôme de l'opéra qui pour l'instant me plaît beaucoup ; c'est une lecture (très) facile et parfaite pour la période automnale.
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Quant à ma soirée, je l'ai passée à nager dans une piscine à l'eau turquoise...
Littérairement vôtre,
Ève
P.S. : Rendez-vous dimanche prochain pour une autre routine d'autrice...
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lepartidelamort · 10 months ago
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« Il y avait eu des manifestations presque tous les jours pendant le mois de janvier 1934. (…) Pourtant, l’habitude aidant, on ne pensait pas que le 6 février serait plus grave que d’autres journées. (…)
À onze heures et demie, en sortant du théâtre, un spectacle singulier nous arrêta soudain : à l’horizon, quelque chose de lumineux dansait, au-dessus des têtes, semblait-il. Nous regardions sans comprendre ce feu balancé et noir : c’était un autobus, au Rond-Point, que l’on renversait. Et soudain, comme nous avancions, une foule énorme reflua soudain sur nous, des automobiles chargées de grappes d’hommes et de femmes roulèrent à grands sons de trompe, de vieilles dames se mirent à courir, les jambes à leur cou. Nous comprîmes que ce n’était pas une manifestation, mais une émeute.
Il y avait longtemps que Paris n’avait pas vécu une nuit pareille. Des milliers de gens, cette nuit-là, ne se couchèrent pas, ils erraient dans le vent froid, tout le monde se parlait, les ouvriers, les bourgeois, et des hommes disaient :
– Nous reviendrons demain avec des grenades.
Et il n’y avait plus d’opinions, et les communistes s’accordaient avec les nationalistes, et le matin l’Humanité avait publié un appel pour demander à ses troupes de se joindre aux Anciens Combattants. Une immense espérance naissait dans le sang, l’espérance de la Révolution nationale, cette Révolution dont le vieux Clemenceau avait dit qu’elle était impossible "tant que des bourgeois ne se seraient pas fait tuer place de la Concorde".
Elle se formait à travers cette nuit tragique, où couraient les bruits les plus divers, la démission du Président de la République, l’annonce de centaines de morts, la griserie, la colère, l’inquiétude. Au Weber, les blessés étaient étendus, et Mgr de Luppé, avec ses ornements épiscopaux, venait les bénir. Le couple divin, le Courage et la Peur, comme l’a écrit Drieu la Rochelle qui a si bien senti cette nuit exaltante, s’était reformé et parcourait les rues.
Aujourd’hui, nous pouvons penser que le 6 février fut un bien mauvais complot. Ces troupes bigarrées, jetées dehors sans armes, écoutaient leur seul instinct et non pas un ordre précis. Au centre, où aurait pu se trouver une direction, il n’y avait rien. On saura peut-être plus tard les négociations, les entrevues, auxquelles s’étaient décidés quelques chefs, dans les jours qui avaient précédé, ou ce jour même. Mais la foule les ignorait, et la suite montra bien que tout était vain et mal préparé.
Au matin du 7, Paris lugubre comme nous ne l’avons jamais vu, les marchands de journaux assiégés (beaucoup de feuilles n’avaient pas eu le temps d’adopter une version officielle des événements, donnaient leur première page à la majorité de la Chambre), on apprenait peu à peu la démission du ministère, et, contradictoirement, les perquisitions ou les enquêtes auprès des chefs nationalistes. L’après-midi, comme j’étais seul à Mil neuf cent trente-quatre, Paul Bourget me téléphonait pour me demander s’il était exact que Maurras était arrêté : c’est la seule fois où je l’ai entendu, il avait une voix essoufflée où tremblaient des larmes.
Mais déjà on annonçait l’arrivée du pacificateur, de M. Doumergue, ancien président de la République, dont le sourire était aussi célèbre que celui de Mistinguett. Le régime usait de l’un de ses vieux tours favoris.
C’était fini. Le 9, les communistes essayaient encore de sauver au moins la Révolution sociale. Jacques Doriot, chef du "Rayon communiste de Saint-Denis" lançait sur la gare du Nord de rudes garçons sans peur, qui tombaient sous les balles de la police. Mais déjà la pègre envahissait Paris, le 12 serait sa journée, tout était oublié de l’unanimité sociale et nationale.
Quelques jours plus tard, en ouvrant les journaux, on découvrait qu’à la veille de déposer dans l’affaire Stavisky, un magistrat, M. Prince, était trouvé mort sur une voie de chemin de fer près de Dijon, au lieu-dit de la Combe-aux-Fées. Là encore, il suffit de se reporter au moment même pour se rappeler l’unanime sentiment des Français : M. Prince avait été assassiné. Mais cet assassinat mettait en cause trop de gens, trop de seigneurs du régime. Au bout de quelques jours, on n’y comprenait plus rien, la thèse du suicide paraissait la plus forte, les experts se disputaient, les rapports de police remuaient d’étranges boues, et la mort du malheureux magistrat allait rejoindre dans l’ombre les autres morts mystérieuses de la IIIe République, de Syveton à Almereyda, à Maginot.
De ces querelles énormes, la France sortait irritée, sombre et prête, semblait-il, à toutes les aventures, – y compris les plus belles. Henri Béraud publiait dans Gringoire un admirable article sur "le Fusilleur" Daladier, et les journaux allemands annonçaient : "L’aube du fascisme se lève sur la France."
Pour nous, nous n’avons pas à renier le 6 février. Chaque année nous allons porter des violettes place de la Concorde, devant cette fontaine devenue cénotaphe (un cénotaphe de plus en plus vide), en souvenir de vingt-deux morts. Chaque année la foule diminue, parce que les patriotes français sont oublieux par nature.
Seuls les révolutionnaires ont compris le sens des mythes et des cérémonies. Mais si le 6 fut un mauvais complot, ce fut une instinctive et magnifique révolte, ce fut une nuit de sacrifice, qui reste dans notre souvenir avec son odeur, son vent froid, ses pâles figures courantes, ses groupes humains au bord des trottoirs, son espérance invincible d’une Révolution nationale, la naissance exacte du nationalisme social de notre pays. Qu’importe si, plus tard, tout a été exploité, par la droite et par la gauche, de ce feu brûlant, de ces morts qui ont été purs. On n’empêchera pas ce qui a été d’avoir été. »
Robert Brasillach, Notre avant-guerre, 1941
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�� 21 mars 1946. Hier nous avons lu à haute voix les poèmes de Robert Brasillach. Tout le monde avait la larme à l’œil. Nous étions écrasés par ces choses prodigieuses, tremblants d’émotion et de rage. Jamais encore, de ma vie, une œuvre poétique avait provoqué en moi pareils tressaillements. Alors, on passe aux autres, à ceux qui ont permis que Robert ne soit plus. Comme il est dit dans Macbeth : tous les parfums d’Arabie ne suffiront pas à laver cette tache de sang. »
« 13 avril 1946. Trois mois et un jour que je suis à Fresnes. (…) Hier les nouveaux jurés, les "bons" jurés qui ont remplacé les méchants des mois révolus ont encore condamné à mort deux policiers dont le crime est d’avoir fait consciencieusement leur devoir. On les y reprendra, les Français, à faire leur devoir, à obéir au gouvernement, être fidèles et loyaux. Puisque désormais, le fin du fin du civisme est de déserter devant l’ennemi ou de s’insurger contre le chef de l’État. Puisqu’on fait juge de mon manque de patriotisme un Ukrainien. Puisqu’on confie à un Letton le soin de rédiger (même pas en français) le monstre qui va servir de constitution à la IVe République. Puisque les tortionnaires du maquis ont décidé une bonne fois pour toutes que les nazis – et seulement les nazis – ont le monopole des tortures. Puisqu’on n’a indulgence et compassion que pour les pourris de la Collaboration, pour ceux qui n’ont marché que pour le tric et qu’on envoie au poteau systématiquement, les purs, les durs, les gonflés, les idéalistes. Puisqu’on flingue Robert Brasillach et qu’on souille les rues de Paris du nom de Mandel. Puisqu’on acclame Marty et qu’on accable les marins qui voulaient conserver une flotte à la France. But who cares ? comme disait Ruth, sophistique. Moi, je m’y intéresse encore un petit peu. Ça serait vexant que mes persécuteurs ne fussent que médiocrement infâmes et modérément imbéciles. Mais ils sont complets. Je les aurais faits sur mesure qu’ils ne seraient pas autrement. »
« 13 juin 1946. Je viens de lire un roman "existentialiste" écrit par la propre femme de l’héroïque M. J.-P. Sartre [Simone de Beauvoir]. Ou plutôt j’en ai lu 200 pages et je n’ai pu aller jusqu’à la 400e et dernière. Comment qu’ils sont ces messieurs-dames des Lettres de la Résistance ! Coucherai-je ? Ne coucherai-je pas ? Coucherai-je complètement ou un petit peu ? Ou sur les bords ? Ça ne te fait rien, surtout, ma chérie, que je couche avec ta petite copine ? Si ça te fait quelque chose, n’hésite pas à me le dire. Moi tu sais ça ne m’amuse pas. Mais la pauvre enfant ça l’aidera à se "réaliser". Et si ça te permet de te "réaliser" tu peux, toi aussi, coucher avec elle. Car le tout est de se "réaliser". Et pour se "réaliser", il faut coucher en long, en large et en travers, à pied, à et cheval et en voiture, dans le métro et sur la tour Eiffel. Etc. Etc. Un pays qui fusille Brasillach et qui met au pinacle une pareille littérature est assuré des plus glorieuses destinées. En somme tout va bien. Bien content de penser que les enfants grandiront loin de l’existentialisme et de ces fier-à-bras tondeurs de femmes. »
« 28 mars 1947. Je reprends ce cahier après des semaines d’interruption. Parce qu’il faut tout de même que j’exprime ma rage quelque part. Parce que tout le reste, je le dis à Fernande tous les jours. Parce que ce soir l’amiral de Laborde arrive à la cellule 77. Parce qu’on a condamné à mort, de sang-froid, sadiquement, sans l’excuse de la passion, un des plus glorieux marins français. Parce qu’on a revêtu ce héros d’une défroque de singe savant et emprisonné ses chevilles dans les fers des réprouvés. Parce que le pays qui tolère ça, qui approuve ça, se situe au-dessous de la plus barbare des tribus canaques. "Mon pays me fait mal", écrivait Robert Brasillach. Lui, du moins, il n’a pas vécu pour voir cette dégringolade dans l’ignominie, dans l’abjection. Le pays lui faisait mal pour bien peu de choses... » « 28 mars 1947. Je reprends ce cahier après des semaines d’interruption. Parce qu’il faut tout de même que j’exprime ma rage quelque part. Parce que tout le reste, je le dis à Fernande tous les jours. Parce que ce soir l’amiral de Laborde arrive à la cellule 77. Parce qu’on a condamné à mort, de sang-froid, sadiquement, sans l’excuse de la passion, un des plus glorieux marins français. Parce qu’on a revêtu ce héros d’une défroque de singe savant et emprisonné ses chevilles dans les fers des réprouvés. Parce que le pays qui tolère ça, qui approuve ça, se situe au-dessous de la plus barbare des tribus canaques. "Mon pays me fait mal", écrivait Robert Brasillach. Lui, du moins, il n’a pas vécu pour voir cette dégringolade dans l’ignominie, dans l’abjection. Le pays lui faisait mal pour bien peu de choses... »
Pierre-Antoine Cousteau
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ashwinderslegacy · 1 year ago
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Les personnages du jeu à incarner.
Professeurs et membres du personnel de Poudlard
Cuthbert Binns – Histoire de la magie Phineas Nigellus Black – Directeur, prédéfini Prénom Blainey - Infirmière Mirabelle Bulbille - Botanique Dianah Hecat – Défense contre les forces du mal Prénom Howin – Soins aux créatures magiques Prénom Kogawa – Vol Gladwin Moon – Concierge Mudiwa Onai - Divination Abraham Ronen – Sortilèges Agnès Scribe – Bibliothécaire Satyavati Shah - Astronomie Aesop Sharp - Potions Matilda Weasley – Métamorphose
Commerçants de Pré-au-Lard
Thomas Brown – Tomes et parchemins Jenima Collins - Marchande de journaux Otto Dibble – Gaichiffon Jasper Fario – Tenancier à la tête du sanglier Béatrice Green – Amanite et chiendent Augustus Hill – Gaichiffon Gerbold Ollivander – Baguettes magiques Ellie Peck – Pick & Peck Parry Pippin – Potions Pippin Calliope Snelling – Coiffure Prénom Steepley - Maison du thé Timothy Teasdale – Navet Magique Albie Weekes – Balais volants
Commerçants de la région
Edgar Adley – Aranshire Léopold Babcocke - Itinérante Claire Beaumont – Campolard-en-haut Pàdraic Haggarty – Irondale Bernard Ndiaye – Felcroft Jalal Sehmi – Campolard-en-bas Eddie Thistlewood – Bourg-Garenne Priya Treadwell - Itinérante Indira Wolff – Pitt-upon-ford
Anciens élèves de Poudlard
Cressida Blume Lucan Brattleby Everett Clopton Astoria Crikett Constance Dagworth Samantha Dale William Dale Adélaïde Duchêne Lenora Everleigh Ominis Gaunt Duncan Hobhouse Hector Jenkins Andrew Larson Violette Mcdowell Charlotte Morrisson Eric Northcott Nellie Oggspire Natsai Onai Sebastian Pallow - prédéfini Grace Pinch-Smedley Arthur Plummly Léandre Prewett Imelda Reyes Nerida Roberts Poppy Sweeting Amit Thakkar Priscilla Wakefield Garreth Weasley
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beyondthewavespirates · 1 year ago
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Les Vivenefs
Navire presque vivant, la vivenef est un bateau construit dans un matériau solide, quasiment indestructible appelé : bois sorcier. C'est un navire particulièrement maniable grâce à sa vie propre. Aucun marchand ne connaît la véritable nature d'une vivenef et du bois-sorcier, ni même de l'étrange vie qui l'habite...
Fabrication
Toutes les vivenefs sont construites à Feyr par des familles de charpentiers marins. Ces charpentiers utilisent le bois sorcier qui est une ressource très importante sur l'île. On ne sait pas d'où provient ce bois unique et aux propriétés magiques. Les Feyrborn détiennent le monopole sur cette matière et s'en servent uniquement pour construire des navires marchands.
La vivenefs n'a presque pas d'entretien, le bois sorcier repousse l'envie aux berniques et autres coquillages de se coller à la coque, il est également résistant au sel. Le bois sorcier est très solide et possède un aspect un peu argenté. Il est comme un bouclier quasiment indestructible. Les boulets de canon cependant peuvent endommager sa coque. Seuls les charpentiers de Feyr peuvent réparer les vivenefs. Mais cela arrive assez rarement. Si le navire est abandonné, sa coque ne pourrit pas, et peut rester en excellent état des décennies durant.
Figure de proue
Comme dit plus haut, la vivenef possède une vie propre grâce au matériau qui la compose. Dans toutes les vivenefs nous retrouvons une figure de proue qui possède une forme humaine de la tête à la taille et fait partie intégrale du vaisseau. La figure est endormie lors de sa fabrication, elle a en général les yeux fermés. Elle peut être féminine ou masculine.
Lorsque la vivenef est livrée, son premier capitaine la baptise. Son nom est très important, c'est sont identité et elle le gardera pour toujours peut importe combien de fois le propriétaire du navire change. En général la vivenef est liée à une seule famille...
Au début la vivenef est presque un navire comme les autres, mais il n'est pas impossible de ressentir certaines choses étranges à son bord. Comme si le bateau était imprégné d'une vie particulière, d'une conscience qui le guide.
Lorsque le navire voit trois génération de capitaines mourir à son bord, la figure de proue s'éveille. Elle ouvre littéralement les yeux et peut communiquer. Elle peut bouger les bras et le haut du corps, ses cheveux ondulent au vent, la tête peut tourner vers la droite et la gauche. Elle ne peut évidemment pas se détacher du navire. La figure est animée d'une conscience qui lui est propre, elle peut développer quelques traits de personnalité. Bien sûr elle parle, elle pense aussi et est capable de donner son avis. Sur les ports ils n'est pas rares de croiser des vivenefs amarrées à quai et discuter entre elles...
Sa mémoire lui est propre, elle est liée au navire mais aussi aux journaux de bord rédigés par le capitaine. Si le capitaine abandonne le navire et part avec les journaux de bord, sa mémoire peut s'affaiblir.
Sur les mers elles veillent à leur propre sauvegarde et peuvent même avertir l'homme de barre en cas de danger imminent. On raconte que certaines ont pu naviguer seules...
Commander une vivenef
La vivenef est commandée par une famille de marchands de l'archipel, directement auprès des familles de l'île de Feyr. La vivenef est donc intrinsèquement liée à la famille qui la commandée. En général un membre de la famille en devient le capitaine et c'est ainsi lui qui la commande elle et son équipage. Lorsque elle est endormie au début de son utilisation, elle se dirige comme n'importe qu'elle navire. Elle possède des voile,s une barre, etc. Elle ne se déplace pas seule.
De façon héréditaire la vivenef se transmet à la mort du capitaine à l'héritier que celui-ci à désigné. En général au premier né, mais il est possible de la transmettre à un genre par exemple. Pour les marchands ce qui est essentiel c'est que la vivenef reste au sein de la famille.
Les marchands sont d'ailleurs très superstitieux, on dit qu'on ne laisse jamais une vivenef seule. Il faut toujours qu'il y ait un membre de la famille à son bord, même lorsqu'elle est au port.
La vivenef et sa proue sont très liées au capitaine qui la dirige. Il y a un lien très fort qui se noue entre eux et qui permet de faciliter la navigation. En général dès l'enfance le futur capitaine côtoie la vivenef et se lie à elle. Le capitaine est rarement choisi au hasard.
Céder une vivenef
Dans plusieurs cas il est possible qu'une vivenef soit séparée de la famille qui la commandée à l'origine. Il est donc possible pour des non marchands de pouvoir en posséder une. Il ne faut pas oublié qu'elle est toujours liée d'une certaine manière à cette famille et qu'elle fait partie de son histoire.
✵ Si un capitaine se fait assassiner à bord de son navire, l'assassin pourra prétendre à devenir le nouveau capitaine de la vivenef. Ces assassinats sont rarissimes mais pas impossibles avec le déploiement de la piraterie au sein de l'archipel.
✵ Si la famille marchande propriétaire du navire se retrouve totalement ruinée, la vivenef peut-être vendue à une autre famille ou pas. Certains acquiert donc des vivenefs "d'occasion" mais s'ils ne sont pas adoubés par la guilde ils ne pourront pas commercer comme ils le souhaitent et se rendre hors la loi comme des pirates. Ces ventes sont extrêmement rares, par fierté certaines familles préfèrent laisser le navire en cale sèche.
✵ Certains propriétaires peuvent être "déçu" de leur vivenef. Certaines subissent des maltraitances, voire des mutilations. Il n'est pas impossible de croiser des vivenefs maltraitées, voire abandonnées totalement sur une plage déserte. Les marins sont des gens superstitieux s'ils jugent que le navire porte malheur ils peuvent s'en prendre à eux. Encore une fois ceci est assez rare mais pas impossible.
✵ Le vol de jeunes vivenefs qui ne sont pas encore éveillées est possible. Mais en général le bateau étant très très couteux, les propriétaires en prennent grand soin, et la superstition veut qu'un membre de la famille propriétaire soit toujours à son bord.
Pour nous suivre : PRD : https://www.pub-rpg-design.com/t140551-au-dela-des-vagues#2403865 Discord : https://discord.gg/vKzu9nsMZ7
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icariebzh · 1 month ago
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Le soldat qui rêvait de lys blancs
Il rêvait de lys blancs, D’un rameau d’olivier, Des seins de son aimée épanouis le soir. Il rêvait, il me l’a dit, d’un oiseau Et des fleurs de l’oranger. Sans compliquer son rêve, il percevait les choses Telles qu’il les ressentait… et les sentait. Une patrie, il me l’a dit, C’est savourer le café de sa mère, C’est rentrer à la tombée du jour. Et la terre ? Je lui demandais. Il répondit : Je ne la connaissais pas. Je ne sentais pas qu’elle était ma peau et mon cœur, Ainsi qu’il est dit dans les poèmes. Mais soudain je la vis, Comme on voit une boutique… une rue… des journaux Je lui demandai : L’aimes-tu ? Il répondit : Mon amour est une brève promenade, Un verre de vin… une aventure. — Donnerais-tu ta vie pour elle ? — Non ! Je ne suis lié à cette terre que par un éditorial… un discours enflammé ! On m’a enseigné à aimer son amour. Mais je n’ai pas senti son cœur se fondre avec le mien. Je n’ai pas humé l’herbe, les racines et les branches… — À quoi ressemblait son amour ? Brûlant comme les soleils… la nostalgie ? Il fît front : — Ma voie à l’amour est un fusil, Des fêtes revenues de vestiges anciens, Le silence d’une statue antique D’époque et d’origine indéterminées ! II me parla de l’instant des adieux, De sa mère Pleurant en silence lorsqu’on l’envoya Quelque part sur le front… De sa voix éplorée, Gravant sous sa peau un souhait nouveau : Ah ! si seulement les colombes grandissaient au ministère de la défense… Ah ! si les colombes !… …Il fuma une cigarette, puis il me dit Comme s’il s’échappait d’un marécage de sang : J’ai rêvé de lys blancs, D’un rameau d’olivier… D’un oiseau étreignant le matin Sur la branche d’un citronnier… — Qu’as-tu vu ? — Mes actes, Ronces rouges explosées dans le sable… les poitrines… et les entrailles. — Combien en as-tu tué ? — Difficile de les compter… Mais je n’ai été décoré qu’une fois. Je lui demandais, me faisant violence : S’il en est ainsi, décris-moi un seul cadavre. Il rectifia sa position, caressa son journal plié Et me dit comme s’il me chantait une ritournelle : Tente de vent sur les gravats, L’homme enlaçait les astres brisés. Une couronne de sang ceignait son large front Et sa poitrine était sans médailles, Puisqu’il s’était mal battu. Il avait l’aspect d’un paysan, d’un ouvrier ou d’un marchand ambulant. Tente de vent sur les gravats… Il mourut Les bras jetés comme deux ruisseaux à sec. Et lorsque j’ai cherché son nom dans ses poches, J’ai trouvé deux photos, L’une… de sa femme, L’autre… de sa fille… Je lui demandai : En as-tu été attristé ? Il m’interrompit : Mahmoud, mon ami, La tristesse est un oiseau blanc Étranger aux champs de bataille. Et les soldats Commettent un péché, s’ils s’affligent. Je n’étais, là-bas, qu’une machine crachant un feu rouge Et changeant l’espace en un oiseau noir. Plus tard, II me parla de son premier amour, De rues lointaines, Des réactions après la guerre, Des fanfaronnades à la radio et dans les journaux. Et lorsqu’il dissimula sa toux dans son mouchoir, Je lui demandai : Nous reverrons-nous ? Il me répondit : Dans une ville lointaine. Au quatrième verre, J’ai dit, taquin : Ainsi tu partirais… Et la patrie ? Il me répondit : Laisse tomber… Je rêve de lys blancs, D’une rue qui gazouille et d’une maison éclairée. Je quête un coeur bon, non des munitions, Un jour ensoleillé, non un instant de folle victoire… fasciste. Je quête un enfant souriant au jour, Non une place dans la machine de guerre. Je suis venu ici vivre le lever des soleils, Non leur coucher. Il me fit ses adieux… Il était à la recherche de lys blancs, D’un oiseau accueillant le matin Sur un rameau d’olivier. Il percevait les choses Telles qu’il les ressentait… et les sentait. La patrie, il me l’a dit,
                           C’est boire le café de sa mère                            Et rentrer, à la tombée du jour, rassuré."
                            Mahmoud Darwich  extrait de: "La terre nous est étroite et autres poèmes."
Découvert chez::"Danger Poésie"
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rmmvr · 1 month ago
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Janine Niépce (Française, 1921-2007), Marchande de journaux, Paris, 1950s.
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vieuxmetiers · 7 months ago
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Roger Schall, La marchande de journaux, Paris, 1942.
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fidjiefidjie · 1 year ago
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🗞 "O Jornaleiro" 📰
Huile sur toile 🎨 de Santana
Bel après-midi 👋
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machaonreads · 2 months ago
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Whumptober 06 : Healed Wrong
Mal remis, Sherlock Holmes 2009
Holmes ne lui avait pas adressé un mot depuis qu'ils étaient rentrés en fiacre du Midland Grand.
Sa jambe blessée, que John avait soignée d'autorité à leur arrivée à Baker Street, privait le détective des sorties mal famées auxquelles il se livrait généralement dans ses accès de mélancolie. Son violon aussi était resté silencieux, à la surprise du médecin, qui s'était, bien qu'à ses oreilles défendantes, accoutumé aux geignements torturés que son colocataire arrachait à l'instrument lorsqu'il broyait du noir, ou qu'il voulait se venger de Watson pour une raison ou une autre. 
Holmes avait claqué la porte de sa chambre et n'en était plus ressorti.
« Quel calme ! » s’extasia une patiente en sortant du cabinet de John. Quel repos pour les tympans ! Quel apaisement de l’esprit !
Le temps passé en silence et dédié aux malades du quartier fila vite et on fut bientôt le soir. Peu désireux de braver la colère de Holmes, John sortit acheter du tabac chez un marchand qui l’importait d’Afghanistan et dont la boutique se trouvait à l’arrière de Regent’s Park. Il prit son temps pour revenir et se roula plusieurs cigarettes sous la porte cochère de la Oliver Inks Company, dont les charmantes employées finissaient leur journée à cette heure. Plusieurs le saluèrent d’une œillade appréciatrice et il leur répondit en soulevant son chapeau.
Mais ces galanteries sans enjeu ramenèrent sa pensée sur la dernière victime de Miss Adler… et il se résolut à rentrer.
La porte de la chambre de Holmes était toujours fermée ; il toqua avec vigueur. Pas de réponse. Il tourna la poignée. Les rideaux tirés filtraient la lumière qui provenait des becs-de-gaz allumés dans la rue, et plongeaient la pièce dans une obscurité confuse.
Holmes était allongé de tout son long en travers du lit, les pieds pendant à l’extérieur. La jambe de son pantalon noir était restée roulée au-dessus du genou, sans doute pour ne pas irriter son mollet mâché. Dormait-il ?
John s’approcha pour le réveiller, quand une canne s'interposa. Il soupira.
« Holmes, laissez-moi examiner votre blessure. Il va falloir changer le pansement.
– Merci, Watson, vos soins ne sont pas requis ici. Vous en avez bien assez fait.
– Je ne m’excuserai pas de vous avoir sauvé la vie.
– S’il s’agissait de cela ! rétorqua le détective d’un ton de mépris suprême. Mais vous vous montez la tête. L’an dernier, deux femmes ont survécu alors qu’elles ont été vaccinées trois jours après leur morsure. Les recommandations de vos journaux de praticien trahissent la frilosité de vos confrères, car les constats de la science…
– Les constats de la science sont que beaucoup trop de gens meurent parce qu’ils n’ont pas été vaccinés assez vite, Holmes. Si vous regrettez de n’être pas de leur nombre, il ne tiendra qu’à vous d’y remédier en courant les animaleries pour vous faire épouillé par un macaque contaminé ! Cela ne changera guère de votre ordinaire. En attendant... »
Il posa une main sur l’épaule noueuse de son ami, bien décidé à finir ce pour quoi il avait navigué les écueils du capharnaüm sans nom qui lui servait de chambre, quand celui-ci se retourna vivement.
Holmes lui jeta un regard qu’il voulait certainement indigné, prélude au deuxième mouvement de ses récriminations, mais qu’il peinait à fixer. Ses iris presque noirs s’étaient troublés comme un mauvais goudron et le blanc de ses yeux brillait d’un éclat de fièvre.
John s’empressa d’autant plus d’examiner le pansement ; ce dernier s’était imbibé de sang et devait être refait, mais les bords de la morsure n’avaient pas gonflé et les muscles n’étaient pas échauffés. La fièvre ne venait pas de là.
Restaient l’autre hypoth��se. John avait espéré que la constitution plus que solide de Holmes – laquelle résistait quotidiennement aux assauts des criminels, de la boxe, de l’alcool et de la cocaïne, pour ne citer qu’eux – lui aurait épargné ce type de réaction au vaccin, mais ils n’auraient pas cette chance.
Il n’y avait malheureusement rien d’autre à faire que d’attendre que ça passe. Une chose que John avait répétée à des centaines de familles inquiètes au cours de sa carrière, qui recevaient ce conseil avec un air de perplexité dont il ressentait aujourd’hui les échos dans ses nerfs irrités. En réponse, il détaillait en général une liste d’instructions, qui servaient davantage à les occuper qu’à accélérer la guérison de leurs proches – des efforts palliatifs à tout le moins.
Donner à boire : ce qui impliqua de se lancer dans la quête d’un verre à eau propre, mission qui exigea un examen attentif des résidus suspects qui adhéraient trop souvent au fond des gobelets, des flasques et autres brocs qui traînaient sur les étagères et les tables dans la chambre de Holmes, comme dans tout l’appartement. Il s’agissait de ne pas abreuver le détective avec l’un des poisons qu’il s’ingéniait lui-même à répliquer ou à inventer. D’ordinaire, John contournait ce risque en ne buvant que les boissons apportées au moment des repas par Mrs Hudson, mais il n’avait guère l’énergie d’affronter leur logeuse revêche. Il se contenta de laver trois fois le verre qu’il trouva sur sa propre table de nuit avant d’obliger Holmes, qui était retombé dans une somnolence marmottante, à le boire.
Réduire la température de la pièce : une bonne excuse pour ouvrir la fenêtre de la chambre de Holmes et pour dissiper, en aérant, la fumée de pipe et les odeurs chimiques qui empestaient l’air et semblaient vous brûler les poumons.
Surveiller la fièvre : cette veille régulière plaça John dans la situation peu commune de lutter lui-même contre le sommeil tandis que son ami sombrait dans les bras de Morphée – d’ordinaire, la discipline militaire qu’il avait durement acquise lui permettait au contraire de maintenir des heures de coucher raisonnables, même quand Holmes se livrait à d’improbables entreprises aux improbables horaires. Cette fois-ci, le médecin resta en alerte jusqu’à minuit pour prendre la température de son ami et constata avec inquiétude qu’elle continuait de grimper.
Calmer le malade et l’inciter au repos : une entreprise qui se révéla difficile au matin, lorsque la léthargie de Holmes fut remplacée par une agitation confuse. Sa fièvre n’avait pas baissé, mais elle paraissait en revanche lui insuffler une énergie nouvelle et trompeuse, qui l’avait incité à déployer carnets, encre et porte-plume au milieu de son lit, depuis où il se livrait désormais à des spéculations cabalistiques dont John ne pouvait percer un seul mot, quoiqu’il imaginât bien qu’elles concernassent la retraite actuelle de Miss Irene Adler. Il grimaça en voyant les taches noires projetées sur les draps comme une constellation destinée à enrager Mrs Hudson.
La négligence de Holmes à l’endroit de la literie, que sa maladie aurait pu excuser si elle ne s’était pas manifestée déjà si fréquemment dans d’autres circonstances, l’arrangeait d’autant moins qu’il allait lui falloir solliciter l’aide de la matrone : il avait trop perdu aux cartes la semaine dernière pour s’autoriser à négliger sa patientèle un second jour d’affilée, car Mrs Hudson ne serait certes pas plus contente s’il manquait de lui payer le loyer dû dans trois jours.
La logeuse, venue porter le petit-déjeuner, demeura de marbre lorsque John lui expliqua en quoi il avait à nouveau besoin de son aide (en lui exposant ses raisons dans une version expurgée des considérations pécuniaires), avant d’accepter avec un unique soupir.
Même un joueur invétéré comme John savait reconnaître quand il s’en tirait à bon compte… et il fila sans demander son reste, avec l’espoir que son cabinet ne lui apporterait ce jour-là rien de plus grave que des rhumes et des entorses.
Hélas, son vœu ne fut pas exaucé.
Il ne put rentrer qu’à la nuit tombante, après une visite à domicile harassante et dont la triste conclusion l’emplissait d’un souci funeste. S’il avait sous-estimé le danger de la fièvre de Holmes ? Si Mrs Hudson était descendue chercher John pendant qu’il était sorti ?
Il s’imaginait tant de drames qu’il fut surpris par l’expression sereine de la vieille dame, qu’il retrouva assise sur le sofa, la posture impeccable comme toujours. Elle tenait un livre à la main, qu’elle abaissa en souriant tandis qu’il fermait la porte d’entrée.
Il en reconnut le titre à l’envers : c’était Les Mille Manières ingénieuses de faire disparaître un voisin, par le lieutenant de police Adam Bloosburry, anciennement en poste dans les Cotswold.
Son étonnement augmenta encore quand il parcourut du regard le reste de la pièce : le sol était recouvert de journaux dépliés et d’articles découpés, parmi lesquels on reconnaissait les manchettes du Times et du Strand, mais aussi les caractères raffinés de revues artistiques et la couverture d’un livret d’opéra. Un dossier en carton brun ouvert, destiné à accueillir cette sélection, éparpillait pour le moment son contenu sur le tapis aux pieds du canapé. Enroulé comme un chat autour de son trésor, Holmes s’était endormi à même le sol. Son dos reposait contre la jupe impeccable de Mrs Hudson, qui avait visiblement glissé un oreiller sous sa tête et jeté une couverture sur ses épaules.
« Sa fièvre est tombée dans l’après-midi et j’ai pensé qu’il valait mieux le laisser dormir. »
Le sourire qu’elle échangea avec John trahissait son amusement, ainsi qu’une bonne dose d’affection, qu’elle n’aurait jamais rendue perceptible si son locataire avait été conscient.
John s’effondra dans le fauteuil libre en face d’elle et l’observa qui reprenait sa lecture. À mesure que le soulagement le gagnait, une égale envie de rire le prenait : qui aurait cru qu’en deux jours, il découvrirait une facette nouvelle, non seulement de l’insaisissable détective, mais aussi de leur irréprochable logeuse ?
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mysteriis-moon666 · 5 months ago
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MALEDICTIONS N°2
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L’image du hardos c’est celle d’un être inadapté, un ringard, sectaire, crasseux, satanique, véhiculant des vestiges voués à disparaître, enfin ça c’était avant. Maintenant le metal est ‘’tendance’’, mis en lumière avec « Diabolus in Musica » à la Philharmonie de Paris en racontant son mythe en musiques et en images jusqu’au 29 septembre 2024 en partenariat avec France Inter (hein ????), et l’info est relayé partout par n’importe quel mag happy-friend. Bientôt Arte TV fera gagner des calendriers de l’Avent Motley-crüe de 2021 avec des MonChéri à la liqueur Manowar, et France Inter des porte-clefs coca cola fabriqués en chine populaire au soirée metal de Live Nation.
De plus tu trouveras sur le net pléthore de youtubeurs qui relaient ce qu’ils ont lu ailleurs pour t’expliquer tel groupe, tel genre…Bref et au fin fond de la caverne tu auras le fanzineux. Tiens, on l’avait oublié celui-là, 80% au bas mot, 120 % pour les nouvelles générations (le fanzine est en papier).
Le hardos est fidèle à sa passion. Si les éditions Atlas sortaient une collection des plus grands groupes de metal en maquette d’allumettes chez votre marchand de journaux (à seulement 1,99 €), vous pouvez être certain que les fadas des métaux lourds ne pourraient plus s’arrêter sans avoir la collec complète.
Ok, vous avez déjà entendu mille fois ‘’Le metal est un style qui ne se renouvelle pas, les concerts sont grisonnants’’, ok, nous demandons l’exil et nous prions pour vos âmes, mais surtout foutez nous la paix, cela fait des décennies que nous vivons à côté de vous, comme des vampires, sortons la nuit de nos cimetières pour fleurir les palais de l’occultisme sonique avec tapage. Je ne peux pas changer le monde, mais je ne veux pas que le monde me change. Les groupes, disques, qui comptent sont gravés là où le temps ne détruit rien. Ils sont écrits avec le souffle et le sang. Même oubliés, ils restent cachés quelque part, et ils remonteront à la surface en apportant une partie pour toujours de nous. Alors ne continuez pas à arroser une fleur fanée. Ne laissez pas les disques opportunistes vous crucifier, et le vide toxique enraciner chaque territoire de vos émotions.
Malédictions est un fanzine. Fait par des fans pour des fans.
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Réalisé par Camille qui auparavant avait concocté le fanzine Metal Witchcraft, il est accompagné par Léa et Quentin, ce trio façonné dans la forgerie de Vulcain au pays de dôme propage la sainte parole. Vous trouverez dans ce second numéro les interviews de All Borders Kill (Punk Hardcore/Thrash Metal, France), Anthems Of Steel (Festival pour Mäniacs only), Disfuneral (Death Metal, France), Electric Shock (Hard/Heavy, France), EXHAUSTER - Thrash Metal (Thrash Metal, France), NunSlaughter (Death Metal Legend, USA), Profanatica (Black Metal Legend, USA), TRESPASSER (Un-true, un-pure, un-orthodox Black Metal, Suède), VII (Horrorcore/Rap Hardcore) et Wempusa (Doomgaze, France). Avec une centaine de chroniques de disques, de zines et de livres, c’est dense, copieux, généreux, c’est le fanzine parfait pour découvrir ce qui se perpétue dans les grottes, caveaux, bas-fonds et sépultures, levant le glaive au firmament avec la hardiesse de Ronnie James Dio (dernier chasseur de dragon), Malédictions mérite le détour.
Limité à 200 copies, format A4, 96 pages. Pour le commander, envoie un mail à cette adresse : [email protected]
Il doit rester (peut-être) un fond du premier numéro de MALEDICTIONS (tiré à 250 exemplaires), 108 pages de blasphèmes et de musique extrême, avec les interviews sans langue de bois avec Tom G. Warrior (Celtic Frost, Triptykon), Catacomb, Troubadour le fanzine qui bourre (ou plutôt bourrait, RIP), Manzer, Tentation, Herzel, Lord Gallery, Savagery, Lassolas, S.M. Lozen et Preghiera. Sont également au menu des festivités des biographies de Catacomb et Tentation ainsi que plus de 80 chroniques de musique, de livres et de zines. Il y a aussi des badges à l’effigie du fanzine, à prix libre.
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afnews7 · 7 months ago
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La storia di Pif e del suo gadget - L'avventura degli anni 80-90 - Video Boulevard BD
L’histoire de Pif et son gadget – L’aventure des années 1980-1990 Ce “bazar de grumlot des années 80 et 90” est une madeleine de Proust pour tous les ados de cette époque qui attendaient leur Pif Gadget dans leur boîte à lettres ou chez le marchand de journaux. L’idée de cibler cette période est finalement une bonne idée. Comme au cinéma, on attend maintenant le prequel… Laurent Lafourcade One…
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lefeusacre-editions · 8 months ago
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LA BRÈCHE, par Constance Ogier
Constance Ogier a intégré il y a peu la joyeuse troupe du Feu Sacré comme relectrice. Elle sera l’œil scrutateur de nos futures publications, passant au peigne fin les tapuscrits. Pour fêter son arrivée, elle a accepté de nous laisser publier son premier texte. Un conte de la crypte, au sens propre. Entre poésie, humour noir, petite et grande histoire. Entre Jules Michelet et Jorge Luis Borges. Gooble Gobble, bienvenue à elle !
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“Le prévenu est un vieillard sec et jaune” Gazette des Tribunaux du 11 mai 1856
Chaque passant de Paris se souvient avoir croisé, lu, parcouru un de ces panneaux brunâtres de l’histoire de Paris - autrement nommés pelles Starck - qui annoncent le monument visible ou fantôme auquel il faut s’intéresser. Cette fois-ci, en novembre dernier, j’étais plutôt interloquée par les images qui se formaient en moi après la lecture des appositions “inventeur et victime” inscrites côte à côte sur la même plaque. De là est né un désir insatiable - doublé très vite par un long travail de fouille - de connaître et comprendre cet homme.
Le 12 janvier 1856, prenant le contre-pied des vivants qui se contentent de mourir en dehors des cimetières, un homme meurt à l’intérieur même de celui de Montmartre, anciennement dénommé la Barrière Blanche. Ce cimetière citadin, situé dans le nord de Paris, est bordé par la rue Caulaincourt - ministre sous Napoléon Ier - la rue Ganneron - député et chandelier - Joseph de Maistre - fervent anti-révolutionnaire,...Tous ces noms ne nous disent trop rien quand on les découvre, ils ont pourtant leur part de chair dans le tableau imprécis de cette histoire. De nos jours, on s’y promène le dimanche, rare espace de verdure pour y déposer nos regards et nos corps broyés par les secousses et les bruits de la ville. C’est un espace où l’on fait communauté malgré nous autour des morts, comme pour être tout à fait solidaires avec eux dans un silence résilient. Pourtant, au XVIIIe et XIXe siècles, pour des raisons d’hygiène, le cimetière n’est plus accolé aux églises, mais déplacé en dehors de la ville perdant ainsi une place symbolique au sein de la communauté [1].
Depuis Philippe-Auguste jusqu’à la Révolution, des agents communaux, dits les « crieurs des morts », annonçaient à travers la ville munis de clochettes, le nom des défunts et l’horaire des funérailles aux côtés des prix des marchandises et des lieux de noces. Comme s’ils cherchaient à marchander la mort, sans toutefois y parvenir. Ils sont ensuite remplacés par des faire-part et des rubriques nécrologiques dans les journaux qui deviennent le relais de la mort, l’espace où le nom se dit en même temps qu’il se lie au moment du décès. C’est d’une étonnante violence d’inscrire un nom dans une rubrique, comme si cela actait, d’une certaine façon, l'impossibilité de ne plus l’énoncer autre part. La mort de cet homme n’a été qu’un événement isolé dit-on, le cimetière affiche malgré tout une plaque à sa mémoire en guise d’accueil, ou plutôt, reporte sur l’un de ces panneaux dédiés à l’histoire de Paris, une anecdote assez savoureuse;  il clame la mort de cet homme en fanfaron :
« Officiellement ouvert le 1er janvier 1825, le Cimetière du Nord est désormais protégé contre les pilleurs de sépultures : il perd ainsi en 1856, l’un de ses conservateurs, M. de Vaulabelle, inventeur d’un système de pièges avec mise à feu, victime de son devoir pour s’être envoyé une décharge mortelle en pleine poitrine ! »
La lecture de cette plaque ne m’a pas satisfaite, je l’admets. Je suis donc allée lire tous les articles qui me décriraient l’événement plus précisément. J’espérais follement un exposé précis de ce « système de pièges avec mise à feu », et rêvais secrètement d’un nouvel homme tué par sa propre invention, un Franz Reichelt oublié de l’Histoire, un rival de l’homme en costume-parachute qui saute de la tour Eiffel. Ma conclusion fut bien autre, et en passant la déception qu’elle m'apporta, elle m’ouvrit tout un pan de l’Histoire.
Qui décida de faire monter les murs du cimetière à deux mètres ? Je n’en sais rien, mais le 20 et 21 juin 1856, lors du procès à la chambre correctionnelle de la Cour Impériale de Paris, dirigé par M. Zangiocomi, un seul mot était sur toutes les lèvres : « la brèche ». Des intrus avaient réussi à faire une trouée dans ce lieu qui n’accueille que de jour : à l’angle du mur qui sépare le cimetière de la rue des Carrières.
Sont véritablement en cause : trente centimètres de mur, trente centimètres manquants sur le pan de mur entre la 8e et 10e division. Qui donc appeler à la barre ? Il m’a semblé très vite que la culpabilité et le meurtre de cet homme se logeaient dans ce vide là, ce vide laissé par le temps, et la peur qu’il provoque chez les hommes. Ces trente centimètres sont tout juste ce qu’il faut pour former l’idée d’escalader le mur qui sépare la ville ouverte et l’espace clos du cimetière. Interrompre le grand silence de mort qui les sépare des vivants. Ce désir de grimper sur le mur, faire glisser son regard et son corps au-dedans, près des morts… qui ne l’a jamais éprouvé ? Déjà, au Moyen-Âge, le cimetière échappe à la loi : protégé par les églises, il est formellement interdit de capturer un fugitif qui se réfugie dans son enceinte. C’est cette fracture, nichée dans la dénomination du cimetière, qui m’a d’abord intéressée : on l’appelle « le cimetière de la Barrière Blanche » ; tout comme au cirque, on nomme « barrière », la petite palissade qui sépare les spectateurs de la piste. 
La Barrière Blanche désignait en fait les carrières de gypse sur lesquelles était situé le cimetière, exploitées depuis l’époque gallo-romaine pour le « blanc de Paris ». Le dicton dit qu’il y a plus de Montmartre dans Paris, que de Paris dans Montmartre. Ce blanc provient du gypse, une espèce minérale qui se transforme en plâtre à 120°C et c’est en lui qu’on a coulé Paris. Au Moyen-Âge, l’espèce était tout à la fois adulée et honnie, admirée pour sa couleur où l’on croyait voir se moirer la lune, détestée pour la rouille qu’elle provoque dans les bassins selon les dires des lavandières. Cette barrière est aussi le lieu des exécutions et des fosses communes lors de la Révolution, celui d’effondrements successifs, effondrements qui parlent de frontières, de barrières naturelles ou reconstruites pas les hommes. L’histoire de ce cimetière s’est façonnée des séparations entre deux espaces qu’on a voulu définis, mais qui n’ont cessé de se frotter l’un contre l’autre: la ville et les carrières d’en-dessous, le cimetière et les rues d’à côté…
Le cimetière du Nord est inauguré en 1825. À cette époque, les pillages sont fréquents dans le cimetière, et une défaillance dans le mur d’environ trente centimètres est alors inculpée. Cette faille creuse de jours en jours une peur chez les gardiens du cimetière à qui on assène ne pas en détacher le regard. M. de Vaulabelle, le conservateur du cimetière, leur confère une charge : celle de garder de nuit cette brèche et d’empêcher tout intrus cherchant à entrer au-dedans. Très vite, ils croient apercevoir des formes étranges, bizarres se mouvoir de ce côté-là, et s’imaginent brandir leurs armes, héroïques, sauvant les possessions des disparus, défenseurs élus de la mort et de ses biens. L’interdiction de franchir les portes du cimetière de nuit est enfreinte à plusieurs reprises et durant plusieurs années.
Peu après la révolution de février, en novembre 1848, les ouvriers catalysent tous les comportements inadéquats, transgressifs et dangereux pour le gouvernement. La Revue des deux Mondes fait paraître un discours de Jean-Jacques Baude, ancien préfet sous la monarchie de Juillet, dans lequel il désigne ouvertement les ouvriers de « bandes de bêtes féroces, professant comme une religion le pillage, le viol et l’incendie »  ou encore les comparant aux « hordes d’Attila ». L’association des pillages aux ouvriers est d’autant plus rapide que Maxime du Camp publie un article dans La Revue des deux Mondes où il signale, non sans mépris, la présence d’ouvriers à l’orée du cimetière: « Jadis, au temps où bruissaient les Porcherons, il y avait là une sorte de ferme doublée d'un cabaret; les ouvriers venaient s'y amuser le dimanche. [...] Le prix des concessions [...] est assez élevé pour que l'entrée d'un de nos grands cimetières [...] ne ressemble pas à un cabaret de joueurs de quilles. »
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Les formes inconnues sont ainsi troquées par ces joueurs de quilles qui sautent par-dessus le mur, à l’endroit exact de la défaillance, pour y voler toutes sortes d'objets sur les sépultures. D’ailleurs, cette image est véhiculée très largement dans toute la sphère sociale. Le théâtre bourgeois s’en saisit immédiatement, et se représentent à Paris des vaudevilles où l’admirable tenue des patrons s’oppose à l’instinct grégaire des ouvriers. C’est ainsi que le frère de M. de Vaulabelle, Léonore, écrit quelques années plus tôt: La propriété c’est le vol, vaudeville satirique sous-titré « folie-socialiste en trois actes et sept tableaux » qui parodie la formule de Pierre-Joseph Proudhon. La déshumanisation des ouvriers s’accompagne d’autres figures et bientôt, des cornes leur poussent. Dans l’esprit des gardiens, la première réponse à la peur fut la nécessité d’identifier un visage, de déceler une identité et la seconde celle de l’éloigner à nouveau de soi, de faire de cette identité un spectre diabolique et par là même inhumain. Il me semble qu’il y a là bien plus qu’un bouc-émissaire. De l’ouvrier on fait un diable, du diable on fait l’ouvrier. Ils ont en commun d’être des écorcheurs. Le désir des couronnes d’épines en bronze et des vierges d’ivoire se mêle à celui du marbre des horloges et des presse-papier bourgeois chinés sur les marchés. Les objets volés sont tout à la fois objets de mémoire et marchandises. Mais quelle place occupe réellement en eux la cupidité ou le désir de propriété ? Dérober aux morts pour réconcilier les espaces : peut-être est-ce le seul trait d’identité qui nous reste de ces voleurs ?
En 1825 et les années qui suivirent, épier cet espace était devenu un enjeu de taille pour les gardiens. Quelques années plus tard, le cimetière est bien gardé. Le conservateur, M. de Vaulabelle, a posté des gardiens qui exécutent une ronde solitaire de nuit. D’abord, ils n’ont qu’un couteau et attendent à vingt-sept ou vingt-huit mètres de la brèche. Ils rôdent autour d’elle, et ne doivent pas en détacher le regard. Ce qui m’a surprise est la précision des distances et des mesures évoquées dans les journaux et en particulier dans la gazette des tribunaux qui retrace le procès. Deux mètres, un mètre soixante-dix; vingt-sept ou vingt-huit mètres. L’exactitude y est pour beaucoup je crois dans l’angoisse frémissante et partagée des pilleurs et des gardiens, obsédés par cette percée qu’ils brûlent de défendre en tremblant.  M. de Vaulabelle décide alors d’armer ses gardiens, de les équiper d’armes à feu pour veiller sur ce coin de cimetière. Ce coin présente des traces de passage qui pointent ce pan de mur comme la voie de prédilection des voleurs. Les gardiens du cimetière de Montmartre sont donc postés là, chargés d’un devoir terrible : celui de surprendre les voleurs et de les exécuter. La seule prévenance donnée par M. de Vaulabelle est celle de prononcer le « Qui vive ? » avant de tirer, adresser une dernière interrogation à une ombre méconnaissable et sans lumière. Selon les versions, la consigne donnée est qu’il faut l’adresser trois fois au nouveau venu et attendre une réponse avant de tirer ou, il n’est question que d’une seule occurrence, d’une unique question. Décliner une identité nominale, sinon la mort. 
En 1856, aux environs de cinq heures, le 12 janvier, M. de Vaulabelle est tué par un de ses gardiens à la brèche. Tir de carabine. Au « Qui vive ? » de l’homme jaune et sec, gardien ce soir-là, le conservateur du cimetière du Nord s’est tu. Aucune réponse n’a été entendue du dehors, comme de l’intérieur du cimetière. Comme si, l’homme et sa loi, celui qui professait le « Qui vive ? » à son armée, s’était entièrement remis à l’impossibilité de faire corps avec un nom, comme le cimetière lui-même qui a troqué le sien au fil des ans. Cet épisode est raconté avec un certain amusement dans le tome quatre du Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle : « Ce fut en faisant lui-même, au milieu de la nuit, une ronde de surveillance, que le conservateur du cimetière de Montmartre, M. de Vaulabelle, frère de l’historien, fut tué, il y a quelques années, par suite de l’observation trop rigoureuse d’une consigne qu’il avait donnée, et dont il ne se rappelait plus les termes. » L’avocat général Barbier a dit lors du procès qu’il fumait sa pipe et marchait d’un pas lent et mesuré: sa ronde n’était qu’une balade auprès des morts. Et pour preuve : il en perd sa main ! Que doit-on entendre dans ce silence ? Une simple désinvolture, un homme évaltonné, mesurant son existence dans l’écart entre ses bouffées de fumée et ses pas ? J’entends dans ce silence un doute, une hésitation à se tenir debout dans un cimetière. J’entends un homme qui ne connaît plus son identité face à toutes ces pierres tombales où les noms sont gravés.
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M. Lachaud, défenseur de Mabille lors du procès, affirma que cet événement déclencha la folie de sa femme, une folie hors du cimetière. Bien plus tard, en 1912, dans un autre cimetière parisien, un homme décède dans le secret. Le feu n’est pas vu, contrairement à ce qui est montré sur la Semaine illustrée, il n’y a aucun spectateur à cette scène spectaculaire.       L’homme a franchi la barrière blanche, les murs des cimetières et leurs trente centimètres, et s’est immolé sur la pierre tombale de sa femme, encore une pierre qui le séparait du corps de la morte. Les portraits et les statuettes de plâtre ont fondu ce jour-là, ou sont-elles tombées ? Brisées ? On a donné un nom à cet homme : le mari; comme on a donné des noms aux acteurs du fait divers précédent: le conservateur et le vieillard, jaune et sec.
C’est un autre mariage qu’il a exécuté seul, sans témoins, un mariage avec la pierre, avec le gypse qui contient l’os et la peau. On nomme aussi les cimetières « champs au repos ». Le premier homme est mort de la main d’un gardien entre les tombes, « au clair de lune » dira Mabille, et le second de sa propre main sur la tombe de sa femme. Vous me direz que le lieu et le temps ne lient pas deux affaires, d’autant qu’il ne s’agit pas du même cimetière. Mais la cause du décès du premier reste inconnue, mystérieuse, la seconde a une fin. Pourquoi le vieillard jaune et sec a-t-il tiré sur le conservateur du cimetière ? Par peur, oui, par peur. Et pourtant, je veux lui donner une autre fin. Ce qui me questionne n’est pas tant la cause de l’homicide, mais l’absence de réponse du conservateur, qui connaissait la procédure qu’il avait lui-même élaborée. Son silence m’interroge et j’aimerais croire qu’il a embrassé l’identité des voleurs, sûrement sans le vouloir, qu’il s’est épris lui-même de la figure de l’ombre que lui et une grande partie de la société associait sans vergogne au premier opposant au régime impérial. Ce soir-là, M. de Vaulabelle a troqué son nom et sa particule pour redevenir un homme et son ombre.
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[1] Les cimetières étaient consacrés et réservés aux catholiques ayant reçu le dernier sacrement (l’extrême-onction). De nombreux enterrements se déroulaient alors de nuit et en cachette.
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