#luis listens to muzak
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dephasage-blog · 7 years ago
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Déphasage #145 - 12.04.17
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01/ Ákos Rózmann - Images of the dream and death (extrait) (Images of the dream and death /Phono suecia/ 1986) 02/ Daniel Menche – Cave canem part one (Cave canem /Self-released / 2016) 03/ Emmanuel Mieville - Taisi funeral (Juryo: Durée de la vie de l'ainsi-venu /Cronica / Fevrier 2017) 04/ ADR – Open invitation (Mono no aware / PAN / Mars 2017) 05/ James K feat. Eve Essex – Stretch deep (Mono no aware / PAN / Mars 2017) 06/ Sky H1 – Huit (Mono no aware / PAN / Mars 2017)
[Timothée] 
Tout juste agrée d’un diplôme d’organiste et de compositeur à l’académie de Liszt à Budapest, Akos Rozmann poursuit des études de composition de 1971 à 1974 avec Ingvar Lidholm (autre compositeur génial) à l’académie nationale de musique de Stockholm. La première version de Images Of The Dream and Death fut composée à l’elektron Musik Studio quelques années plus tard, entre Aout 1974 et Juillet 1977. Au même moment ou Akos Rozmann devenait l’organiste de la cathédrale catholique de Stockholm. Cette version est en fait la quatrième de Images of the Dream and Death. Nous écouterons le 1er mouvement des trois parties divisées thématiquement. Cette première section parcoure les notions de bien et de mal, assignant des objets musicaux à chacun de ces deux éléments. L'accent principal est mis sur les deux grands concepts contraires étant donnés à entendre simultanément, et sur un examen minutieux des changements qui se produisent lorsqu'ils interagissent entre eux. Akos considère avoir échoué à décrire le bien « idéalement ». Une masse sombre se développe sans toutefois conclure pendant deux heures, en alternant entre cris gutturaux, grognements erratiques et toute une écologie effrayée et gémissante; 10 ans plus tôt, Bernard Parmegiani composait Capture Ephémère, pièce bourgeon de bien des esthétiques. Akos avait il eu connaissance de la musique de Parmegiani ? En tout cas l’archétype de ces deux pièces est de loin la bête la plus vigoureuse et la plus sombre des musiques électroacoustiques de l’époque.
[Simon]
Daniel Menche est un artiste discret, originaire de Portland et actif depuis les années 90. Un énième être humain séduit par le sonore, qui s’échine à installer l’ordre dans le chaos. Extrêmement productif, Daniel Menche semble trouver l’évasion dans la production sonore. A raison de trois longs formats par an, il cherche de nouvelles formes de rédemption sensibles.
Derrière la référence latine au premier panneau de l’histoire “attention chien méchant” se cache une musique dramatique, linéaire, comme le trajet sommaire et droit que chacun est censé faire de la naissance à la mort. Un remplissage auditif étrangement spirituel, comme un burger sacré, conçu pour être écouté très fort, ou avalé très vite, en s’imaginant que l’on pourra quitter ces corps lourds pour un instant et revenir entier et sain d’esprit.
Mais non, nous n’avons rien quitté du tout. La chair encombrante est omniprésente, le ventre est trop tendu, les élections se tiennent au moment où j’écris, et la digestion s’annonce difficile.
[Thomas]
Au rang des dernières sorties de Cronica on a récemment pu retrouver avec plaisir le nom d'Emmanuel Mieville, qui a le chic pour enregistrer et transformer le monde en réinjectant les formules de la musique acousmatique dans de fins échantillons de vies et de matières. Manifestement porté à déboucher sur des rendus abstraits, le français noue les sonorités jusqu'à obtenir de belles mixtures où se noient les repères. Par les traces sonores qu'elle y dépose, l'Asie est au centre de ce nouvel album, comme c'était déjà le cas pour son prédécesseur « Ethers », qu'Antoine a d'ailleurs diffusé la saison dernière. Lors de ses lointaines pérégrinations sur le continent, Mieville semble s'être pris d’intérêt pour le culte bouddhiste, ce dont témoignait en 2012 une cassette éditée en Russie qui en faisait sa thématique centrale. Deux des morceaux qui y figuraient se retrouvent à présent dans des versions retravaillées sur le nouveau disque, énigmatiquement intitulé « Juryo : durée de la vie de l'ainsi-venu ».
Les figures mouvantes et composites d'Emmanuel Mieville prennent ici le temps de s'installer et de se fragmenter, arrosant par instants des voix humaines étonnamment claires et non traitées qui instaurent instantanément de l'incertitude quant à leur positionnement dans un espace sonore requestionné. Sur le morceau de conclusion, « Taisi funeral », un chant bouddhiste recueilli à Taïwan bénéficie ainsi d'un éclairage tout particulier braqué sur lui par quelques notes de synthèses qui vont et viennent, voyageant entre différentes couches de l'univers perceptible un peu à la façon du fameux « Ainsi-venu ». Ce dernier semble en effet représenter dans la tradition bouddhiste mahayana une autorité mystique à même de redescendre des hauteurs spirituelles de l'ultime réalité pour apporter ses lumières sur les vivants englués au monde matériel immédiat. Loin de toute lecture messianique, cette allusion ramène l'auditeur à de possibles volontés d'élévation spirituelle que ces superpositions soignées viennent titiller. De là à considérer la musique d'Emmanuel Mieville comme méditative il n'y a qu'un pas, qu'il appartient à l'oreille seule de franchir.
[Antoine]
Ce concept esthétique et spirituel japonais, que nomme cette compilation, sanctifie l'éphémère dans la nature fuyante du monde dans lequel nous vivons et de notre existence au sein de celui-ci. Quand on l'applique à ce qui est un ensemble de titres défini sous le terme "ambient", il prend un sens bien particulier et bien judicieux. Prendre conscience de la durée passagère de son existence doit rendre logiquement plus réceptif aux moindres instants qui la constitue, de se rendre compte également que tout évolue à son rythme, que tout n'est qu'un glissement perpétuel vers un indéfini.
Ces deux traits caractérisent assez bien la démarche musicale dite "ambient", où on est amené à contempler assiduement le donné-à-entendre tout comme on peut le laisser évoluer en bruit de fond choisi dans notre environnement d'écoute. Cette musique sans point de fuite a eu plusieurs époques, plusieurs points de vue sur ce même concept finalement aussi, inventée par Brian Eno en 1975. Après les débuts détenus par son fondateur elle s'est mutée en ersatz, comprimant l'esthétique "new-age", la "muzak" et l' "easy-listening" pour en faire un pot-pourri forcément malodorant à l'oreille. Mettant la sensiblerie et le kitsch au sommet, les années 80 ont torpillées l'imaginaire collectif à coup de publicités et de films hollywoodiens annonçant le triomphe du capitalisme néo-libéral. C'est avec les années 90 et les raves que l'ambient devenue "chill" n'est bonne qu'à faire redescendre ceux ayant planés trop loin, mais aussi à calmer les oreilles assourdies par les sound-systems ravageurs. Aujourd'hui, et PAN en fait admirablement la somme ici, tout se recoupe entre fausse nostalgie des années 80 et second degrés pas toujours perceptible, mode du chill à tout va et esthétique cool. La contemplation du passé et son sampling n'a pas fini de perdurer. Signe tout de même que l'ambient a besoin d'une remise en question pour ne pas de nouveau redevenir un simple bruit de fond englouti par les chaines de clips. Mais peut-être est-ce son père qui la sauvera des eaux troubles ?
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mundetiam · 12 years ago
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Well, there goes 4 of the 5 dollars I had in my bank account
And yet, after the entirety of the last 3 days, it will be supremely worth it.
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