#loi sur la fin de vie
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[RCC] Costa-Gavras filme la fin de vie
L’illustre réalisateur franco-grec a présenté son nouveau plaidoyer, Le Dernier souffle aux Rencontres Cinématographiques de Cannes, le 20 novembre 2024. Il plonge au cœur des soins palliatifs et se questionne sur la mort. Costa-Gavras sur le tournage de son film, Le Dernier souffle, qui sortira le 12 février 2025. Photo DR “Je sais que c’est un évènement qui va m’arriver.” Costa-Gavras ne…
#cannes#charlotte rampling#Cinema#Costa-Gavras#culture#denis podalydès#fin de vie#Kad Merad#Le Dernier souffle#loi sur la fin de vie#Marilou durando#Mort#RCC 2024#Rencontres Cinématographiques de Cannes#soins palliatifs#Victor Delfouilloux
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Transcript of all the French dialogue in Interview with the Vampire S2 E03 "No Pain".
You asked, yours Frenchly delivered. Bonne lecture ! (long-ass post incoming)
(did not use timestamps as these may vary, but rather scene descriptions)
Armand’s Children of Darkness:
Coven vampire: La mort punira toute infraction de la première et de la cinquième des grandes lois.
Armand sees Lestat at the theatre (performing Marivaux’s Le Triomphe de l’amour):
Lestat (as Arlequin): Ah ! Vous êtes donc des femmes !… (vous êtes deux) friponnes !… et par-dessus le marché, un honnête homme !...
Armand: Tu es le bâtard de Magnus. Je sais que tu peux m’entendre, mon enfant.
Lestat: Qui m’appelle « enfant » ?
Armand: Il est mort, n’est-ce pas ? Je peux prendre soin de toi. Je peux t’apprendre ce qu’il ne t’a pas appris. Viens à moi.
Lestat (as Arlequin): Mais de quoi s’agit-il, mes libérales dames ?
Armand: Viens à moi.
Lestat (as Arlequin): Encore plus honnête.
Armand confronts Lestat and Nicolas:
Armand (to the coven vampires): À la maison.
Coven vampires: Oui, maître. Désolés, maître.
Lestat (to Nicolas): Tu es si distrayant dans la fosse que je ne me rappelle plus du texte.
Nicolas: Je ne peux pas lire mes notes quand j’entends tes pieds sur le plancher… Nous allons nous faire attraper.
Lestat: Je l’espère… Entends-tu cela ?
Nicolas: Par-dessus tes incessantes divagations ? Comment pourrais-je entendre quoi que ce soit ?... Qu’est-ce ?
Lestat: Là… Quelqu’un me regarde.
Nicolas: Tu es toujours au centre de l’attention.
Lestat: Il pense que je ne sais pas qu’il est là.
Nicolas: Est-ce encore de la poésie ?... Viens plus près de mon oreille. Je peux seulement comprendre quand tu t’approches.
Lestat: En pardessus.
Armand: Gardes-tu ce garçon comme aide-mémoire ?
Nicolas: Lestat, connais-tu ce gitan ?
Armand: La solitude que tu ressens, il ne l’atteindra jamais. Sois avec les tiens.
[Side note: they translated « the loneliness you feel, he will not reach it » for « atteindra », but i think Armand is actually saying « il ne l’éteindra jamais », in the sense of « he will not extinguish it ». It makes a LOT more sense.]
Lestat: Et abandonner mon gilet à carreaux ? Mon col jabot ? Vivre comme une larve ?
Nicolas: Lestat, que se passe-t-il ?
Lestat: Rien. Il n’est rien… Bonne nuit, homme étrange !
Armand: Lestat ! Là !
Nicolas: Lestat ?
Lestat: Nicki !
Armand: Tu ne lui as pas révélé ta vraie nature, n’est-ce pas ?
Lestat: Quel est ce pouvoir ?... Je n’ai pas ce pouvoir !
Armand: Mais tu l’auras. Tu as le sang de Magnus. Tu gâches ton potentiel en menant cette vie-là.
Lestat: Relâche-le ! Relâche-le !!!
Armand: Et voici un buveur de sang !
Lestat: Qui es-tu ?
Armand: Je suis Armand. Je suis le chef de ton clan.
Lestat: Nicki !
Armand: Ramène ton gilet chez les larves, veux-tu ?
Lestat confronts the Children of Darkness:
Armand: Je suis heureux que tu sois venu. Il est sain et sauf.
Lestat: Il est saigné. Il ne se réveille pas… Est-ce si amusant de vivre dans une telle saleté et la puanteur ?
Coven vampire: Nous devons servir Dieu au travers de Satan et au travers d’Armand.
Lestat: Ah… Une trinité crottée.
Coven vampire: Tu vas attirer la colère de Dieu sur nous avec tes péchés !
Lestat: Qui sont ?
Coven vampire: Tu vis parmi les mortels ! Tu marches dans le temple de Dieu !
Lestat: Il parle de l’homme triste avec les mains clouées ? Ah… Bien. C’est un arbre tombé. Raboté simplement pour les simples d’esprit. Du même arbre, on fit le pied d’une table et, là, une flûte ! Rampez hors de cette prison qu’il bâtit pour vous… Dieu… Satan… Armand… Est-ce vrai ? Hm ? Nous sommes les Dieux. Vous êtes les Dieux !
Lestat visits Armand:
Lestat: Que s’est-il passé ?
Armand: Je pourrais parler jusqu’à la fin du monde sans jamais te dire tout ce que tu as détruit ici.
Lestat: Nous sommes seuls. Satan ne nous écoute pas… Comment transformes-tu l’air en feu ? Comment bouges-tu des objets par la simple force de ton esprit ?
Armand: Demande-t-il, tout en dansant dans les cendres… Tu as fait de ton Nicolas l’un des nôtres ? Est-ce que le garçon a accepté le don ?... Trop fragile. J’aurais pu te prévenir.
Lestat: Il s’en remettra.
Armand: Certainement pas.
Lestat: J’ai une idée.
Lestat performs for Armand at the theatre (again, Le Triomphe de l’amour) :
Lestat (as Arlequin): Oh ! Mes mignonnes, avant que de vous en aller, il faudra bien, s’il vous plaît, que nous…
(As Lestat) Ils viennent accompagnés, séduits dans un élan collectif. Ils rient ensemble, pleurent ensemble.
Armand: Qu’est-ce, pour un vampire ?
Lestat: Une opportunité. Hamlet est mort sous les coups d’une lame empoisonnée, mais l’acteur qui gît sous leurs yeux respire encore. Dans ce temple, croire protège. Annonce que tu es un vampire. Bois le sang à la vue de tous. Mets en scène les rituels de ton clan, pas depuis les égouts mais depuis le premier balcon.
Armand: Je n’ai pas de clan. Tu m’en as privé.
Lestat: Au contraire, maître.
(as Arlequin): Je n’ai encore qu’un commencement d’envie de n’en plus faire.
Outside the theatre:
… assouvir vos cruelles envies au théâtre des vampires !
At the theatre performance:
Victim: J’ai tant d’années ! Tant d’années !
Theatre vampire: Des années ? La mort ne respecte pas l’âge !
Armand: Regarde comme ils sont immobiles. Ils croient vraiment que c’est une pièce de théâtre. Des clous sur une porte à Wittenberg. Tu as mené une réforme, Lestat.
Lestat: Nous l’avons fait ensemble.
Armand: Tu fais une meilleure Mort.
Lestat: La faux fait tout le travail.
Armand: Après une centaine de nuits ici, tu t’ennuies déjà ?
Lestat: Seulement avec le jeu d’acteur… Allons-y.
Armand: Ici ? Maintenant ?
Lestat: C’est une loge spacieuse.
Armand: Il nous observe.
Lestat: Il devrait regarder sa partition.
Armand: Lestat… Je t’aime.
Lestat: Oui… Je t’aime aussi.
Aaaand that's it (for now), folks! Will do subsequent episodes if there's more French in them (more likely than not!). Bisous !
Episode 2 here
Episode 4 here
Tagging the peeps who requested: @nalyra-dreaming @indelicateink @chicalepidoptera @zailafaneez
#interview with the vampire#iwtv#iwtv s2#amc interview with the vampire#amc iwtv#scene transcripts#french dialogue
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12 millions de Français dépendent de l’aide alimentaire. PRIORITÉ de Hollande : voter la loi sur la fin de vie !
La “Gôche” ne remplira pas votre frigo mais les cimetières…
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Les Sages de Sion à l’origine de l’arrestation de Pavel Durov
Durov est la cible d’une cabale aux larges ramifications.
L’angle d’attaque de la « justice » française est basique : comme patron de Telegram, Durov est coresponsable de tous les crimes ou délits que des utilisateurs auraient pu commettre via son réseau social, partout dans le monde.
Selon cette logique, le patron d’Orange devrait être arrêté pour avoir fourni internet à des criminels.
De même pour le patron d’Apple pour avoir fourni des smartphones à des criminels.
Macron, tout comme les juges à sa botte, n’est que l’instrument de commanditaires beaucoup plus puissants.
Il s’agit bien sûr du gouvernement américain.
Washington se sert des états croupions de l’UE pour faire ce que la loi américaine ne permet pas.
L’idée des juifs est de faire plier les réseaux sociaux qui seraient tentés de leur résister, même partiellement.
Ces derniers temps, Durov n’était pas dans les petits papiers des juifs.
Haaretz :
Il y a quelques mois, des pirates informatiques étrangers ont réussi à s’introduire dans un ordinateur lié au ministère israélien de la justice. Des dizaines de milliers de fichiers classifiés et de courriels sensibles ont été divulgués. Des liens permettant à quiconque de télécharger ces fichiers ont été publiés sur Telegram, l’application de messagerie instantanée la plus populaire.
Cependant, ils ont rapidement commencé à disparaître. L’un après l’autre, les canaux Telegram des pirates ont été supprimés, leurs utilisateurs effacés et les messages contenant les liens de téléchargement disparus.
Selon un certain nombre de personnes bien informées, Israël mène une guerre numérique sur plusieurs fronts pour tenter d’endiguer la fuite apparemment sans fin de ses informations. Il s’agit notamment de surveiller le web et les sites de médias sociaux à la recherche de fuites et d’adresser des demandes de retrait légal à des entreprises technologiques telles que Google, Amazon, Meta et même Telegram, afin de les supprimer ou de les bloquer.
Depuis le 7 octobre et jusqu’à aujourd’hui, nous avons assisté à un effort concerté de cyber-attaques, dont certaines sont directement liées ou attribuées à des États ennemis et à des organisations terroristes, pour mener des « attaques de perception sous la forme de publication de fuites », explique Haim Wismonsky, directeur de l’unité cybernétique du bureau du procureur de l’État israélien, qui fait partie du ministère de la justice et qui est l’organisme chargé de déposer les demandes effectives auprès des entreprises technologiques.
« La publication de ces fuites a pour but de faire peur, d’inspirer la panique au public et de donner le sentiment que nous sommes exposés et pénétrables, mais elle vise également à causer des dommages économiques, voire à mettre en danger la vie des personnes dont les données personnelles sont incluses dans ces fuites », a expliqué M. Wismonsky à Haaretz.
Cette politique et la manière dont elle est mise en œuvre font d’Israël un cas unique. De nombreux pays, dont les États-Unis, prennent généralement des mesures pénales ou juridiques à l’encontre des auteurs de fuites, qu’ils soient étrangers ou locaux, mais s’accommodent de l’existence de la fuite en ligne. Israël, en revanche, utilise les règles internes des entreprises technologiques pour les inciter à retirer les produits piratés en son nom – et empêcher ainsi les données divulguées d’atteindre le public ou les journalistes, tant en Israël qu’à l’étranger.
Les plateformes, même celles qui sont considérées comme hostiles aux demandes des gouvernements, comme Telegram, ont mis en place des règles destinées à les défendre contre les ramifications juridiques de la conduite de leurs utilisateurs. Il peut s’agir de demandes de retrait pour violation des droits d’auteur ou de plaintes pour diffamation.
Les documents piratés entrent dans la catégorie générale des biens volés, de sorte que les politiques mises en place pour empêcher la diffusion de fichiers permettant de télécharger illégalement des films ou des séries télévisées peuvent également être utilisées pour retirer des documents piratés, volés sur des serveurs israéliens sans le consentement de l’utilisateur.
Ces derniers mois, par exemple, des demandes israéliennes signalant des violations des conditions d’utilisation de Telegram ont conduit à au moins dix suppressions d’utilisateurs et de canaux de groupes de pirates. Souvent, ce sont les mêmes groupes de pirates qui, sans se laisser décourager, ont ouvert un nouveau canal et posté de nouveaux liens vers les mêmes fuites.
Depuis le début de la guerre, Telegram s’est révélé être un défi de taille pour Israël. Alors que de nombreuses entreprises technologiques ont rationalisé les mécanismes par lesquels les États peuvent les contacter, Telegram est considéré comme le moins coopératif de tous.
Qui plus est, alors que de nombreuses plateformes de médias sociaux ont investi massivement dans la modération, permettant aux personnes et aux organisations d’aider à surveiller le contenu – par exemple, le retrait de contenu antisémite ou de messages incitant au terrorisme ou même le retrait de vidéos du massacre du 7 octobre – Telegram ne l’a pas fait. Les États et les utilisateurs disposent d’une adresse électronique unique à laquelle ils peuvent envoyer leurs griefs.
Telegram est apparu au début de la guerre comme une plateforme clé utilisée par le Hamas dans sa guerre de l’information contre Israël, une plateforme qu’Israël n’a pas été en mesure de traiter correctement, faute de capacités de surveillance et de compréhension de la plateforme. Préoccupés par la vague de contenus pro-Hamas, qui comprenait des vidéos de l’attaque elle-même ainsi qu’un flux constant de matériel de propagande, des Israéliens du secteur des hautes technologies ont tenté, à la fin de l’année 2023, de contacter le fondateur de Telegram, Pavel Durov.
Bien qu’ils aient réussi à contacter Durov, qui vit aux Émirats arabes unis, celui-ci s’est montré peu réceptif à ces demandes privées d’amélioration de la modération sur la plateforme. Bien que quelques pages liées directement à l’aile militaire du Hamas aient été bloquées localement par la suite, l’initiative privée n’a pas réussi à convaincre le fondateur de l’application. Des sources expliquent que Google ou Meta retireront une page s’il s’avère qu’elle est directement liée au Hamas et qu’Amazon supprimera un site web pour avoir hébergé du matériel terroriste.
Sur Telegram, le contenu ne peut pas être supprimé avec de tels arguments. Seules les marchandises manifestement volées seront retirées, ce qui fait des réclamations de contenu la seule voie efficace pour les autorités juridiques israéliennes. Les données parlent d’elles-mêmes : Selon les chiffres officiels fournis par Israël, le ministère de la justice a envoyé à Facebook plus de 40 000 demandes de retrait de « contenu illégal » qui ont été acceptées. Il ne s’agit pas de messages pro- ou anti-israéliens, mais de contenus illégaux au regard des normes occidentales. Même TikTok a retiré plus de 20 000 messages signalés par Israël. Sur Telegram, ce nombre est légèrement supérieur à 1 300.
Les juifs veulent faire main basse sur Telegram.
Si Durov veut pouvoir à nouveau faire le tour du monde avec des prostituées slaves, il va devoir donner aux juifs ce qu’ils veulent.
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Baudouin IV de Jérusalem
Aujourd'hui marque l'anniversaire du décès de Baudouin IV de Jérusalem. Cela fait 839 ans que ce roi est décédé. En cette occasion, je tenais à rendre un petit hommage à ce héros qui n'eut jamais l'occasion de vieillir.
"Je me suis contenté de donner (au roi), faute d'épouse, l'ami dont le Seigneur, qui l'aimait tant sans doute, puisqu'il l'a tellement éprouvé, n'a peut-être pas voulu le priver." SERGE DALENS.
De tous les "Grands Hommes" de l'Histoire, Baudouin IV de Jérusalem est l'un de mes préférés. Il y a quelque chose de presque mystique dans ce roi, qui atteint de la lèpre doit guider son royaume en perdition dans des méandres inextricables. Il combat contre ses ennemis, fait respecter sa justice et sa loi et malgré sa maladie qui le ronge jour après jour tient bon. Il incarne sa ville et sa foi. Il ne peut avoir d'épouse, alors il essaye de faire le bien et de choisir un bon époux à sa sœur Sybille. Son premier époux, le bon marquis, meurt en lui laissant un fils, le second sera un enfer qui entraînera une myriade de problèmes. Et quand enfin ses souffrances prennent fin après un règne de 10 ans et alors qu'il n'a que 24 ans, les loups qu'il tenait en laisse se déchaînent et Jérusalem, ce royaume qu'il aimait tant, tombe en même pas deux ans.
(J'adore Saladin et je suis ravie que ce soit lui qui ait conquis Jérusalem. Si Baudouin IV avait pu vivre et régner sur la ville 80 ans, son histoire aurait elle était différente ? Certainement. Honnêtement, qui aime Guy de Lusignan ? Je pourrai faire une dissertation sur la bataille de Hattin, mais tel n'est pas le sujet de ce post.)
Comme écrivit Juliette Benzonni dans la dédicace de Thibault ou la Croix perdue " A la mémoire de Baudouin IV, le jeune Roi lépreux qui fut le plus pur héros du royaume franc de Jérusalem".
Serge Dalens écrivit ce très beau texte qui me fit verser quelques larmes de désespoir pour ce garçon-roi que je plaignais autant que j'admirais : "Baudouin voudrait s'arrêter de vivre, de régner, de combattre : impossible, il est le Roi. Il voudrait fuir, se réfugier en quelque couvent, se terrer au moins en quelque pièce obscure: impossible, il est le Roi...."
Peut être que cette idée de pureté, de résilience, cette chevalerie, ce sens de l'honneur et du devoir est quelque chose qui nous fait cruellement défaut aujourd'hui ?
Dans mon cas, je suis infiniment reconnaissante envers ma grand-mère qui, alors que je n'avais que 10 ans, et rien à lire, m'a un jour tendu "l'Étoile de Pourpre" de Serge Dalens. Sans elle, jamais je n'aurais découvert cet homme qui m'a fait verser mes premières larmes et à allumé une flamme qui ne s'est jamais éteinte pour l'Histoire.
Alors, pour finir, j'aimerais simplement dire merci. Merci, à ce roi pour être un modèle et pour accompagner mes pensées et mes journées. Merci votre majesté. Du plus profond de mon cœur, j'espère que votre repos est plus doux que le fut votre vie.
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Fils du Feu 02 ~ Flamme d'Espoir
Maître Cyril avait rassemblé tous les Immortels après que l'agitation générale se soit calmée. Dans la grande salle de réunion, celle qui leur servait à méditer ou à communier ensemble, les murmures allaient bon train. Cette ambiance était tout à fait inhabituelle, et il du attendre un moment pour obtenir le silence. Lui-même se sentait gagné par une fébrilité nouvelle, et il se força à garder le ton calme et monocorde que tout le monde lui connaissait. Son rôle allait devenir encore bien plus important...
Il tendit les mains et commença à parler :
- "Vous savez tous que le grand jour que nous attendions est arrivé : le sérénissime Phénix, flamme de vie, de mort et de renaissance, nous a fait la grâce de s'éveiller et de nous bénir de sa divine présence." Il ressentait un plaisir coupable à prononcer enfin ces mots. "Cependant, son voyage fut long et son retour dans son vaisseau charnel peut s'accompagner de quelques difficultés que nous devrons aider Sa Grâce à surmonter. Bien des années se sont écoulées, notre archiduché est détruit, la famille Rosfield anéantie, mais l'espoir de tout reconstruire perdure."
Des soupirs se firent entendre autour de lui.
- "Le secret absolu doit demeurer. Aucun d'entre vous ne doit évoquer le Phénix hors de ses murs. Celui qui s'en rendra coupable sera exécuté sur le champ. Tel est la loi de notre ordre dont je suis le garant."
Après ce rappel intimidant, un adepte leva la main avec révérence pour demander la parole.
- "Allons-nous le laisser sortir ? Il voudra sûrement découvrir comment le monde a changé en son absence... Comment se porte-t-il ?"
Cyril prit le temps de choisir ses mots.
- "Sa Grâce se remet à peine de son long coma. Des traumatismes physiques et mentaux semblent l'affecter, mais rien que nous ne pourrons surmonter. Si le Phénix est puissant, la chair est faible ; nous devons nous en accommoder. Pour le moment, sa guérisseuse attitrée" - il désigna la concernée - "continuera de s'occuper de sa santé."
- Vous avez parlé de problèmes... mentaux...", risqua un autre adepte sans avoir levé la main.
Il coupa court à sa question en notant le regard courroucé que Cyril lui lançait de dessous sa capuche. Le Maître consentit malgré tout à répondre :
- "Il est inutile de vous cacher la vérité : son esprit a été abîmé par la terrible expérience de Fort Phénix. Sa mémoire semble défaillante et il peine à se souvenir de ce qui s'est passé." Il attendit quelques instants avant de reprendre. "Nous faisons face à un autre problème que nous n'avions pas envisagé. Si son corps a changé, son esprit est toujours celui d'un enfant de dix ans... En plus de cela, il paraît avoir oublié beaucoup des usages de la vie quotidienne. Même parler lui est difficile. Il doit réapprendre tout ce qu'un enfant est censé assimiler en l'espace de plusieurs années. Il restera dans le Nid encore un moment je crois."
- "Mais c'est terrible !...", se plaignit une adepte prête à fondre en larmes.
- "Ses pouvoirs d'Emissaire semblent intacts, n'est-ce pas l'essentiel ?" répondit Cyril, sur la défensive. "Ce n'est qu'une question de temps avant que Sa Grâce ne retrouve toutes ses facultés. Il pourra marcher au milieu de vous quand le moment sera venu." Les adeptes joignirent les mains et quelques-uns tombèrent à genoux. "Continuez de le servir comme il se doit, et la meilleure manière pour vous de le faire, c'est de suivre mes ordres. Retournez à vos taches."
Il mit fin à la réunion et les Immortels se dispersèrent. Seuls restèrent dans la pièce Cyril, la soigneuse du Phénix et la jeune Jote. Elles avaient assisté à tout ce qui s'était passé et même à certaines choses qu'il n'avait pas révélées aux adeptes.
- "Il va sans dire que je vous ordonne le silence sur ce que j'ai moi-même tu", annonça-t-il. "Ils n'ont pas besoin de tout savoir. Et de toute façon, tout ceci passera. Il lui faut du temps..."
- Oui, Maître. Sa Grâce est restée endormie cinq ans...", soupira la soigneuse. "Imaginez le choc qu'il a eu en se levant de son lit et en voyant son image sur la surface polie du mur de sa chambre..."
- "Il vous l'a dit ?" s'étonna Cyril.
- "Pas vraiment. Il ne prononçait pas encore des sons... articulés quand je l'ai quitté. Mai je pense l'avoir deviné. Il se tenait tout près de ce miroir improvisé quand nous l'avons trouvé. Il sanglotait et essayait de se... déchirer le visage..."
- "Vous me l'avez déjà dit, ne prenez pas cet air dramatique", lui intima le Maître. Il détestait par-dessus tout les démonstrations de sensiblerie. "Vous lui avez donné des sédatifs ?"
- "Oui, même si je pense pour ma part qu'il a assez dormi. Mais je ne voulais pas qu'il se fasse du mal..."
- "Evidemment, ce serait désastreux. Il vaut mieux ne rien révéler de la détresse mentale de Sa Grâce aux adeptes. Je compte sur vous pour remédier à ce problème."
- "Je sais soigner les maux physiques, mais ceux de l'esprit me sont plus obscurs... Le savoir des Immortels n'inclut pas..."
- Je suis sûr que vous y arriverez, vous vous occupez de lui depuis longtemps." Il baissa les yeux sur Jote, qui avait écouté en silence jusque-là. "Il serait sans doute bon pour lui d'avoir à ses côtés la compagnie d'une jeune personne..."
La petite fille se raidit et son regard se fit déterminé.
- "C'est un grand honneur, Maître..."
- "Pas de familiarités avec Sa Grâce, cela va de soi. Vous n'êtes pas son amie mais sa servante. S'il vous demande l'impossible, vous obéissez ; s'il vous demande de mourir, vous le faites. Et il est inutile de le rappeler : personne ne doit lui parler de ce qui est advenu de sa famille. Pour l'instant. Quand la mémoire lui reviendra, nous aviserons."
Jote hocha la tête machinalement, comme hypnotisée par le regard pénétrant du Maître des Immortels.
- "C'est ce que nous sommes tous disposés à faire, moi y compris. Nos vies ne servent qu'à son usage. Ne l'oubliez jamais : vous n'existez que pour permettre au Phénix de déployer à nouveau ses ailes."
Il leur indiqua de disposer, ce qui signifiait retourner au Nid. Les deux adeptes seraient même sans doute forcées d'y demeurer la plupart du temps, pour surveiller les moindres faits et gestes de l'Emissaire. Cependant, le Maître exprima son désir de les accompagner.
- "Je veux me rendre compte par moi-même de son état et lui rendre hommage, même s'il est inconscient", expliqua-t-il avant de les précéder dans le couloir.
Arrivés devant la porte en forme d'anneau, la soigneuse présenta de nouveau la clef et la chambre s'ouvrit. Une forte chaleur régnait dans la pièce, et ce qui ressemblait à de minuscules plumes de fin duvet blanc flottaient dans les airs... Cyril balaya l'espace devant lui de la main pour les écarter, se demandant bien d'où elles pouvaient venir...
Joshua Rosfield ne dormait pas. Il était allongé dans son lit, le corps recouvert de son draps, et contemplait sa main au bout de son bras tendu vers le plafond. Il ne faisait pas attention à eux. Il tournait et retournait sa main tout en bougeant les doigts, de longs doigts fins et délicats... qui devaient lui apparaître comme tout à fait étrangers. Puis, il ramena sa main et en posa le dos sur son front en gémissant faiblement. La soigneuse eu de nouveau un mouvement de réconfort en se portant vers lui. Cyril l'arrêta.
- "Pas d'apitoiements inutiles, vous n'êtes pas sa mère."
- "Je devrais peut-être l'être si vous voulez que je guérisse son esprit", rétorqua-t-elle, avec un ton de défi à peine dissimulé.
Cyril ne répondit pas mais se dirigea vers le lit de son seigneur. S'arrêtant à une distance respectueuse, il s'inclina profondément devant l'Emissaire, qui se mit à le regarder sans comprendre ce qui se passait. Son regard faisait penser à une page vide...
- "Je suis Cyril, le Maître des Immortels. Permettez-moi, illustre Phénix, de vous rendre l'hommage que je vous dois. Sachez que ma vie et celle de tous les adeptes sont vôtres. Ordonnez, nous obéirons. Vous n'avez qu'un seul mot à dire..."
Mais Joshua ne dit rien, et le bleu-vert de ses yeux sous sa frange de cheveux blonds le transperça, comme s'il pouvait sonder son âme. C'était un regard d'enfant qui venait de naître, mais dans le visage émacié d'un adolescent qui s'éveillait d'un très long rêve. Cyril fut presque tenté de le plaindre... mais se reprit immédiatement. Il s'éloigna de la couche.
- "Prenez bien soin de lui. Je veux un rapport quotidien sur ses progrès. Dès qu'il sera capable de comprendre et de parler de façon correcte, je veux le savoir."
- "A vos ordres, Maître", s'exclamèrent ensemble les deux adeptes.
Cyril quitta alors la pièce, non sans un dernier regard et une ultime révérence vers Joshua qui avait entreprit à présent d'examiner la plante de ses pieds en dérangeant tout à fait l'agencement de ses draps. Il semblait avoir bien du mal à utiliser ses longs membres filiformes... Enfin, il laissa les deux adeptes avec leur patient.
La soigneuse se porta au chevet de l'Emissaire et l'invita à se couvrir de nouveau de son draps. Joshua obéit machinalement, comme un enfant grondé, et croisa sagement ses mains sur ses genoux. Mais on voyait bien qu'il était au bord des larmes. La soigneuse le rassura et balaya les mèches folles et humides de son front avant de l'observer plus attentivement.
- "N'ayez aucune crainte...", souffla-t-elle doucement. "Personne ici ne vous fera le moindre mal..."
Si elle était parvenue à conserver intactes ses fonctions vitales, l'Emissaire était très amaigri et sa peau avait pris la blancheur de la craie et la fragilité du papier. Ses cheveux blonds-roux avaient aussi considérablement poussés et lui tombaient dans le bas des reins. Elle n'avait pas eu le coeur de les couper car elle ignorait alors s'il désirerait les garder à cette longueur... Ils méritaient par contre un bon nettoyage.
Joshua ne fuyait pas devant elle, comme s'il la reconnaissait en quelque sorte. Mais il la laissa examiner le moindre recoin de son anatomie avec appréhension, d'abord ses cicatrices sur le torse, sur les cuisses, les bras ; puis celle sur son crâne, qui avait causé bien du souci à la soigneuse. Enfin, elle osa lui poser une question :
- "Avez-vous mal quelque part, Votre Grâce ?"
Elle avait parlé dans un doux murmure, comme une mère l'aurait fait pour son petit garçon malade. Il pencha la tête, comme s'il entendait un son familier et tenta à son tour de communiquer.
- "Grr.... rrr... aaaa..."
Cela resta coincé dans sa gorge et la soigneuse adopta alors un type de langage universel : celui des signes. Il sembla comprendre ce qu'elle lui demandait et indiqua son propre visage.
- "Il n'y a rien sur votre visage. Il a certes changé mais il n'a rien de laid... Aucune cicatrice n'y est restée, j'ai fais tout mon possible pour ça." Elle lui expliqua par signes.
Le patient se mit alors en tête d'attraper les plumes duveteuses qui semblaient avoir envahi la pièce. Il en saisit une et la regarda avec intérêt, puis la souleva dans les airs pour la voir flotter de nouveau. Comme effrayé par le phénomène, il se cacha le visage sous son draps. La soigneuse lui sourit.
- "C'est vous qui générez ces jolies petites choses douces et légères", lui expliqua-t-elle avec patience. "C'est votre pouvoir d'Emissaire. Vous ne le contrôlez plus très bien mais cela vous reviendra petit à petit."
Joshua semblait un peu apaisé mais la fatigue le gagna. Avant de s'allonger de nouveau sur ses oreillers, il mima des signes dont la signification était évidente, même pour la petite Jote, qui observait tout avec intérêt.
- "Il a soif, c'est ça ?" s'exclama-t-elle.
- "Je crois que oui. Il faut dire qu'il fait une chaleur ici... C'est comme si l'essence du feu elle-même avait envahi la pièce. C'est sans doute bon signe, il n'a pas perdu le Phénix...", soupira la soigneuse, comme si elle avait vraiment craint que cela n'arrivât. "Va lui chercher de l'eau fraîche. Et ensuite, Votre Grâce, je vous ferais prendre un bon bain. Vous aimerez ça, vous verrez."
- "Je reviens vite !", s'écria Jote, toute heureuse de cette mission. "Je ne ferais pas tomber la cruche cette fois !"
Et elle sortit presque en sautillant, insoucieuse qu'on puisse la voir. Le Phénix apportait enfin dans sa vie le changement dont elle avait bien besoin. Elle avait hâte d'apprendre à le connaître.
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Trente ans après la fin de l’apartheid, la petite communauté juive d’Afrique du Sud est plus que jamais divisée. Une partie a profité du système raciste, l’autre a résisté. Deux leçons contradictoires de la Shoah s’opposent : celle d’un « plus jamais ça » universaliste, qui pousse les uns à soutenir Gaza, et celle de la singularité de la tragédie juive, qui inspire aux autres un sionisme conservateur.
par Charlotte Wiedemann
Après avoir contemplé les murs gris d’une cellule de prison pendant vingt-deux ans, Denis Goldberg s’est entouré des couleurs de peintures africaines. Des tableaux qui célèbrent la vie, le plaisir et le désir, qu’on peut désormais voir dans la House of Hope (« Maison de l’espoir ») : ce bâtiment sobre et fonctionnel à la périphérie du Cap constitue le legs du plus célèbre Juif ayant combattu l’apartheid. Les enfants peuvent y peindre et y faire du théâtre. Dans le jardin où les cendres de Goldberg ont été dispersées, des oiseaux picorent. C’est un lieu paisible, qui n’a pourtant rien d’une idylle où le passé pourrait trouver le repos. Trois décennies après la fin de l’apartheid, la mer des toits des townships d’où viennent les enfants roule dans le paysage vallonné du Cap avec une désolation révoltante. Et les questions soulevées par l’héritage de Goldberg sont bien trop présentes, des questions sur ce qui rend une décision éthique, sur la valeur de la vie et sur les interprétations de ce que signifie l’existence juive.
Comme la plupart des Juifs ayant immigré en Afrique du Sud, les ancêtres de Goldberg étaient originaires de la Lituanie tsariste et fuyaient les pogroms et la misère. Un demi-siècle plus tard, convaincu que chaque être humain mérite un respect égal, quelle que soit sa couleur de peau ou son origine, Goldberg a pris fait et cause pour le Congrès national africain (ANC) dont il a rejoint la branche armée. Condamné à plusieurs reprises à la prison à vie aux côtés de Nelson Mandela, il ne fut pas incarcéré à Robben Island, mais dans une prison pour Blancs à Pretoria. L’apartheid a appliqué la ségrégation même parmi ses ennemis mortels.
Sur une plaque de la Maison de l’espoir, on peut lire : « He was a Mensch » (« C’était un Mensch »), d’après l’expression yiddish désignant celui qui a fait preuve d’humanité en s’engageant pour les autres. Seule une petite minorité des 120 000 Juifs qui vivaient à l’époque en Afrique du Sud a choisi cette voie périlleuse. Parmi les Blancs de l’ANC, ils étaient largement surreprésentés, et cela constitue le bon côté de la médaille, tout aussi remarquable que son revers, à savoir que la majorité d’entre eux s’accommodaient de l’apartheid, s’abritaient derrière des lois raciales qui leur étaient favorables et évitaient le contact avec les combattants de la liberté issus de leurs propres rangs, dans la crainte constante que cela pourrait favoriser l’antisémitisme.
Ce n’est qu’en 1985, après trente-sept ans du régime d’apartheid, que les dirigeants de la communauté se décidèrent à le condamner clairement. Comme l’a reconnu ultérieurement le grand rabbin Cyril Harris devant la Commission vérité et réconciliation : « La communauté juive a profité de l’apartheid (…). Nous demandons pardon (1). » Faire le choix d’une résistance désintéressée, payée au prix fort de l’emprisonnement, de l’exil, du bannissement, de la mort et de la mutilation sous les tirs de l’État raciste. Ou s’adapter, se faire complice. Des avocats juifs ont défendu des militants noirs ; juif aussi, le procureur général qui a condamné Mandela en faisant preuve d’un remarquable fanatisme.
L’historienne Shirli Gilbert, spécialiste de l’histoire des Juifs sud-africains, voit dans cette polarisation la tension entre deux interprétations de la Shoah au sein du judaïsme, avec, d’un côté, la singularité des victimes juives et, de l’autre, l’universalité de l’enseignement du « plus jamais ça ». La première lecture entretient le besoin de se protéger, la seconde est un moteur pour l’action (2).
Pour saisir cette situation — propre à l’Afrique du Sud mais dont on peut tirer des leçons générales —, il faut revenir à ses origines. Construite en 1863 en pierres de taille, la plus ancienne synagogue du pays sert aujourd’hui d’entrée au Musée juif sud-africain, au Cap. On y trouve des photographies montrant les miséreux débarquant sur le port, des hommes avec des casquettes plates et des vestes usées, des femmes avec des foulards portant des ballots de draps, la valise en carton fermée par une ficelle. Ils furent 70 000 à arriver au tournant du XXe siècle, émigrant depuis la frange ouest de l’empire tsariste, là où vivait alors la moitié de la population juive mondiale. Attirés par des récits d’argent facile à gagner dans les mines d’or et de diamants d’Afrique du Sud, plus d’un ont commencé comme colporteurs, se rendant dans des implantations isolées sur des charrettes à grandes roues tirées par des mules, vendant du savon, des boutons et de la vaisselle.
Pourtant, tout immigrant sans ressources sentait que son statut dans la colonie différait de celui dont il disposait dans son ancien pays. Un témoin de l’époque raconte avoir vu un Noir s’écarter pour lui céder le passage sur le quai tout en baissant les yeux : « En Russie, personne n’aurait cédé le passage à un Juif (3). »
Blancs parmi les Blancs, les Juifs profitèrent des zones rurales pour s’intégrer rapidement dans une société coloniale des Boers dont l’antisémitisme ne s’est aggravé que dans les années 1930. Bientôt circulèrent des histoires de succès : par exemple, dans le commerce des plumes d’autruche alors recherchées dans le monde entier pour la chapellerie féminine de luxe — on appelait les maisons de campagne des riches commerçants juifs des « palais de plumes ».
Les vitrines du musée n’évoquent pas les conditions nécessaires à une telle réussite : les Juifs avaient le droit d’acquérir des terres (dans les cas les plus extrêmes, celles de propriétaires noirs auparavant expulsés), ils étaient libres de leurs déplacements et de souscrire des emprunts. Leur existence était légitime ; une légitimité de colons vivant au milieu d’une majorité de personnes privées de droits. Dans les villes, certes, il fallait composer avec l’antisémitisme. Aux yeux de Britanniques « snobs », ceux qu’on appelait les « Juifs de l’Est » semblaient « sales » et pas tout à fait civilisés. Leur yiddish sonnait douteux. Mais les immigrants eurent tôt fait de se débarrasser de leur langue comme d’un fardeau. Le yiddish disparut en l’espace d’une génération. Subir la discrimination, réelle ou redoutée, entrait en balance avec l’acquisition de privil��ges coloniaux.
Un triangle magnétique
Judéocide, sionisme, apartheid : si la collectivité des Juifs et des Juives sud-africains s’est formée dans ce triangle d’influences, chacune d’entre elles a marqué différemment chaque famille, chaque individu.
Steven Robins a proposé que nous nous rencontrions dans un café du Cap. Robins, dont les ancêtres portaient le nom de Robinski, est anthropologue, professeur à l’université. Un homme avenant, à l’allure juvénile. Son père a fui l’Allemagne nazie pour arriver au Cap en 1936. Seul le Stuttgart put encore accoster ensuite, avec 537 Juifs allemands à son bord, après quoi l’Afrique du Sud ferma impitoyablement ses portes aux réfugiés.
Robins a grandi avec sous les yeux une photographie encadrée, posée sur le buffet. Trois femmes dont on ne parlait jamais — la mère et les deux sœurs de son père que celui-ci n’avait pu aller chercher pour les sauver. Elles ont été assassinées à Auschwitz — d’autres membres de la famille le furent dans les forêts près de Riga. Robins a trouvé bien plus tard, alors qu’il était adulte depuis longtemps, les lettres pleines de suppliques, plus d’une centaine, que la famille avait envoyées en Afrique du Sud. De longues années de recherche lui ont permis de reconstituer l’histoire des Robinski et d’écrire le livre Letters of Stone (4) (« Lettres de pierre »). À Berlin, les membres de sa famille ont désormais des Stolpersteine à leur nom — des pavés plaqués de laiton en mémoire de victimes du nazisme — et leurs lettres sont retournées là où elles ont été écrites et sont désormais conservées dans les archives du Musée juif de Berlin.
Son père a-t-il gardé le silence par culpabilité ? « Le silence est une chose complexe, répond Robins. Ce fut un coup terrible pour lui, il est tombé gravement malade dans les années 1940. » Arthur, un frère cadet de son père qui avait aussi réussi à fuir pour l’Afrique du Sud, est devenu un sioniste convaincu. Deux frères, deux manières de vivre avec le fardeau de ne pas avoir pu sauver les siens.
En travaillant à l’écriture de son livre, Robins a davantage pris conscience de sa propre judéité. Mais il ne met pas la souffrance juive à part et montre comment le racisme européen a entremêlé l’histoire du génocide des Juifs et celle de l’apartheid. Il partage cette manière de voir avec certaines figures de la scène artistique juive sud-africaine de renommée internationale, comme Candice Breitz, Steven Cohen et William Kentridge. Cette position historique et politique qui voit l’humanité comme indivisible les oppose tous au courant majoritaire du sionisme conservateur — tout particulièrement de nos jours. Avec Kentridge et plus de sept cents autres personnalités, Robins a signé une lettre ouverte dénonçant la guerre menée par Israël à Gaza. « L’expérience de la persécution et du génocide est intimement liée à notre mémoire collective, y écrivaient-ils. Nous sommes donc appelés à empêcher qu’une telle chose se reproduise, où que ce soit et quelle que soit la personne concernée (5). »
Des amis juifs, et même des parents, ont violemment critiqué Robins pour cela. À leurs yeux, il trahirait l’histoire de sa famille et celle de son propre livre, écrit dans la peine et la douleur. Robins rétorque : « La Shoah nous apprend à considérer toutes les vies comme équivalentes. Sinon, à quoi servirait sa mémoire ? »
Ce qui a lieu à Gaza, il le ressent comme une tragédie pour le judaïsme, une tache indélébile. « Les Juifs auraient-ils mieux fait de continuer à vivre en diaspora ? », se demande-t-il dans son for intérieur. « Quel sens peut encore avoir mon livre, quel sens peut encore avoir la mémoire de la Shoah face à Gaza ? »
L’apartheid a débuté en mai 1948, et c’est en mai 1948 également que fut fondé l’État d’Israël. S’il s’agit d’une coïncidence, ces deux événements restent consubstantiels à la fin de l’époque coloniale dans le monde, et il existe bel et bien un lien entre apartheid et sionisme — sans même qu’il faille évoquer la Cisjordanie.
En arrivant en Afrique du Sud, les immigrants avaient apporté d’Europe de l’Est deux idées fortes qui s’y faisaient concurrence. Le sionisme, d’une part, qui devint une sorte de religion civile laïque — la Fédération sioniste sud-africaine a été fondée un an seulement après le congrès de Bâle organisé par Theodor Herzl en 1897. D’autre part, l’engagement radical des bundistes pour la justice ici et maintenant : l’Union générale des travailleurs juifs (Bund) était le parti socialiste des Juifs d’Europe de l’Est, lui aussi fondé en 1897, à Vilnius. Des partisans et des combattants des ghettos juifs qui allaient se soulever dans l’Europe occupée venaient de ce milieu. Ceux-là dont se souviendraient, en Afrique du Sud, les militants juifs dans leur combat pour la liberté de tous.
Le sionisme s’est en revanche renforcé sous l’apartheid : le système ethnocratique exigeait l’appartenance à une communauté. Pour des millions de Sud-Africains, cela signifiait l’assignation arbitraire à des castes de couleur de peau et des bantoustans. La majorité des Juifs appliqua toutefois un principe différent : plutôt que de se fondre dans la société, le repli sur soi. Aujourd’hui encore, la communauté, réduite à 60 000 membres par l’émigration, est étonnamment homogène, à 80 % d’origine lituanienne ; si peu de mélange en cent cinquante ans.
Beyachad, qui signifie « cohésion » en hébreu, est le nom du centre de la communauté à Johannesburg, isolé de la rue par un mur de sécurité. L’historien David Saks, familier de longue date des affaires de la communauté juive, a son bureau au premier étage, mais des grilles massives en protègent les fenêtres — la lumière froide du néon, le charme d’une cellule de prison. Cette atmosphère correspond au résumé que Saks livre, en une phrase, du cours des choses : « Nous regardons à nouveau vers l’intérieur. »
Alors qu’en Europe et aux États-Unis la diaspora a été prise dans un processus de sécularisation, en Afrique du Sud, elle s’est davantage tournée vers la religion, est devenue plus orthodoxe. Et comme ceux qui vivent selon la Loi sont obligés de se rendre à pied à la synagogue pour célébrer le shabbat, les petites maisons de prière, parfois informelles, se multiplient. En dépit des prix pratiqués, la plupart des parents envoient leurs enfants dans l’une des écoles privées juives — le coût de la scolarité régule ainsi le nombre d’enfants qu’on souhaite avoir. Mieux vaut en avoir moins, mais avec une identité juive assurée.
Après la fin de l’apartheid, il y eut, selon Saks, un désir de s’ouvrir davantage à la société. Mais cela ne dura pas longtemps, notamment du fait de l’échec du processus de paix au Proche-Orient. L’opinion publique sud-africaine est ardemment propalestinienne. De nombreux Juifs la perçoivent comme antisémite. C’était déjà le cas avant le 7 octobre, et depuis les tensions n’ont fait que s’accroître. En raison des sympathies de certains membres de l’ANC pour le Hamas, des voix juives ont mis en garde contre l’organisation de rassemblements haineux et de pogroms, tandis que le gouvernement sud-africain accusait Israël de génocide devant la Cour internationale de justice (CIJ).
« Les attaques contre les Juifs demeurent extrêmement rares, nuance Saks. Dans les pays dont les gouvernements sont favorables à Israël, il y a plus d’antisémitisme parce que les musulmans retournent leur frustration contre les Juifs. Ce n’est pas nécessaire ici. » En Afrique du Sud, un migrant démuni du Zimbabwe reste plus vulnérable qu’un Juif — à cause de la violence xénophobe dans un cas, et parce que la communauté veille à ce qu’aucun de ses membres ne se retrouve à la rue dans l’autre —, même si, depuis peu, la pauvreté a augmenté. « Avant, se souvient Saks non sans nostalgie, nous donnions plus d’argent à Israël que toutes les autres diasporas ! » Une collecte de fonds a débuté auprès des émigrants aisés.
Des écoles juives entretiennent des partenariats avec d’autres plus pauvres — notamment pour que les enfants de la communauté apprennent à fréquenter leurs camarades noirs sans se sentir supérieurs. Derrière ces engagements se trouve souvent un sentiment de culpabilité inconscient, estime la sociologue Deborah Posel ; il serait préférable d’admettre « notre complicité », comme elle le dit. Une étude montre à quel point les Juifs sud-africains sont divisés quant à leur rapport au passé : 38 % pensent que la communauté a trop accepté l’apartheid, un bloc légèrement plus important est d’un avis contraire, et 20 % préfèrent ne pas se prononcer (6).
Dans ce contexte, que signifie être juif dans un pays qui envisage Israël à travers le prisme de l’expérience traumatisante de l’apartheid ? La souffrance morale semble plus forte chez ceux qui ne veulent se définir ni comme sionistes ni comme antisionistes : dans la communauté, il n’y a pas de place pour leur ambivalence vis-à-vis d’Israël et, plus généralement, dans la société, il n’y a guère de compréhension à l’égard de l’idée de la nécessité d’un foyer du peuple juif (7). On peut interpréter comme une échappatoire radicale à ce dilemme que de jeunes Juifs de gauche se réclament du mouvement Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS), très populaire en Afrique du Sud. Cela leur permet de combler le fossé avec les camarades d’université noirs, et peut-être aussi de se débarrasser symboliquement d’un héritage mal aimé. Selon Steven Robins, il existe désormais un « moment 68 » juif qui voit la mise en accusation par les jeunes générations des parents et des grands-parents pour leur rôle dans l’apartheid et leur positionnement concernant Gaza. La souffrance des Palestiniens actualise et aggrave l’accusation d’une participation coupable.
Une pelouse sur le front de mer du Cap ; un « Shabbat against genocide » (« shabbat contre le génocide ») est organisé devant la sculpture métallique géante représentant une paire de lunettes de Mandela. Sur une table pliante, des bougies et des roses fraîchement coupées, des rouges et des blanches, des roses pour la Palestine. Un activiste portant une kippa aux couleurs de l’arc-en-ciel récite une prière, des personnels de santé musulmans lisent les noms de leurs collègues tués à Gaza.
Caitlin Le Roith, une jeune avocate blonde, tient sa rose avec précaution et solennité. Elle raconte qu’elle n’a compris qu’à l’université tout ce que l’école juive Herzlia lui avait caché concernant Israël. « Je me suis sentie trahie. » Récemment, elle a rejoint les Juifs sud-africains pour une Palestine libre, dont l’antisionisme radical constitue à son sens la réponse à l’éducation reçue dans un établissement où l’on entonnait chaque matin l’hymne national israélien. Une fois, des élèves se sont agenouillés pendant cette cérémonie, comme les sportifs noirs américains qui protestent contre le racisme ; la fureur de la direction fut alors totale. Dans sa famille, explique Le Roith, presque personne ne comprend ce qu’elle défend. « Nous vivons dans des mondes différents. Il est difficile de continuer à se parler. »
Heidi Grunebaum, petite-fille de Juifs expulsés de la Hesse, a mis en lumière avec une acuité particulière ce triangle formé par l’apartheid, Israël et la Shoah. Elle l’a fait sans compromis, y compris vis-à-vis d’elle-même. Nous nous rencontrons à l’université du Cap-Occidental où elle est chercheuse. Rejoindre une faculté créée pour les « coloured » et où on a lutté contre l’apartheid était une décision mûrement réfléchie. Il s’agissait de rompre avec l’esprit de privilèges persistant, notamment dans le monde universitaire. Grunebaum a la réputation d’être radicale, mais on est tout de suite frappé par le soin et la nuance qu’elle apporte à son expression, sans cacher sa propre vulnérabilité.
Jeune adulte, elle avait cru que l’émigration en Israël pourrait la préserver d’une implication inévitable dans l’apartheid. Alors que des membres de sa famille avaient été assassinés à Auschwitz, ne pourrait-elle pas y accéder à une existence cohérente moralement ? Elle a d’abord découvert Israël dans le cadre d’un programme de jeunesse sioniste, qui comprenait la visite de ce qu’on appelle la « Forêt sud-africaine », plantée par le Fonds national juif grâce aux dons de Juifs sud-africains — au-dessus des ruines d’un village palestinien détruit en 1948. Ce n’est que bien plus tard que Heidi Grunebaum a compris que, en donnant de l’argent aux boîtes de collecte bleu et blanc du Fonds, elle était devenue partie prenante d’un autre engrenage.
Nelson Mandela et Anne Frank
Des parallèles s’imposèrent à elle : en Afrique du Sud, le déplacement forcé de trois millions et demi de personnes, là-bas, l’expulsion des Palestiniens. Dans les deux cas, l’invisibilisation du crime de nettoyage ethnique — en Afrique du Sud dans ce qu’on a appelé la « réconciliation », en Israël par le reboisement et l’amnésie. Grunebaum a coréalisé un documentaire à ce sujet, The Village Under the Forest (« Le village sous la forêt », avec Mark J. Kaplan, 54 minutes, 2013). Depuis, elle est décriée au sein de la communauté. Elle raconte la peine qu’elle a de voir ses parents en souffrir.
Ahmed Kathrada, fils de commerçants indiens qui devint un cadre dirigeant de l’ANC, a visité Auschwitz et les ruines du ghetto de Varsovie en 1951. Le souvenir de cette expérience ne l’a plus jamais quitté. De retour en Afrique du Sud, lorsqu’il prononçait ses discours contre l’apartheid, il montrait un récipient en verre contenant des restes d’os du camp : « Voyez ce que signifie le racisme à l’extrême ! » Plus tard, dans la prison de Robben Island, Kathrada, tout comme Mandela, a lu en secret Le Journal d’Anne Frank. Aujourd’hui, la lecture de ce livre est obligatoire dans les écoles sud-africaines.
Même si des dirigeants de l’ANC ont montré de la sympathie pour le Hamas, la Shoah n’a jamais été niée ici. Au contraire, les comparaisons entre l’apartheid et le nazisme ont servi à mobiliser l’opinion publique internationale dans l’immédiat après-guerre. En 1994, à la veille des premières élections démocratiques, Mandela a scellé symboliquement la fin de l’apartheid lors d’une exposition consacrée à Anne Frank. « En honorant la mémoire d’Anne, a-t-il déclaré lors de l’inauguration, nous disons d’une seule voix : jamais et plus jamais ! »
L’enseignement de l’histoire du génocide des Juifs est obligatoire dans le programme des écoles secondaires d’Afrique du Sud. Trois centres de l’Holocauste et du génocide ont été créés au Cap, à Durban et à Johannesburg. Le jour de notre venue à celui de Johannesburg coïncide avec la visite d’un groupe d’adolescents juifs : soixante garçons et filles écoutent un médiateur noir non juif leur expliquer le lien entre l’extermination par les nazis et le génocide rwandais. Les deux génocides sont ici mis sur un pied d’égalité. Il s’agit dans les deux cas d’une exclusion de l’humanité commune. Dans l’entrée, non loin d’une citation de Primo Levi, sont accrochées des photos de scènes de violence xénophobe tirées de l’actualité la plus récente.
Tali Nates, fondatrice et directrice du centre de Johannesburg, une Israélienne qui a acquis la nationalité sud-africaine, a donné à cet endroit son langage particulier. Son père a été sauvé par la liste d’Oskar Schindler. Ce que les jeunes gens retiennent de ce lieu, ce ne sont pas des définitions de l’antisémitisme, mais la tâche qui nous incombe de défendre l’humanité. Et un principe : il y a toujours un choix, même ne rien faire est une décision éthique.
(Traduit de l’allemand par Clément Fradin.)
Charlotte Wiedemann. Journaliste et écrivaine. Dernier ouvrage paru : Den Schmerz der Anderen begreifen. Holocaust und Weltgedächtnis [Comprendre la douleur des autres. Holocauste et mémoire mondiale], Propyläen, Berlin, 2022.
#très interessant. je mets ça en lien avec les articles qui parlaient à l'inverse des sud-africains blancs non-juifs qui ont fuit#en Israel pour échapper aux conséquences de la fin de l'apartheid et se sont convertis...#article copié en entier car réservé aux abonnés#french#en français#upthebaguette#french side of tumblr#judaism#south africa#apartheid#palestine#israel#free palestine#zionism#antizionism#history#jumblr
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Maryam Jameelah (Margret Marcus), née à New York dans une famille juive, a exploré le judaïsme et d'autres confessions, s'est convertie à l'islam en 1961 et a émigré au Pakistan. Elle est l'auteur de plus de trente livres sur la culture et l'histoire islamiques et une voix féminine de premier plan pour l'islam. Voici sa lettre qu'elle a écrite à ses parents du Pakistan:
Chère mère et père,
Je vis au Pakistan depuis plus de vingt ans, au cours de laquelle vous avez acquis une famille entière d'amoureux, ajoutant beaucoup à votre bonheur. Vous avez atteint un âge mûr, merci à Dieu, vivre plus longtemps en bonne santé que ce que j'avais jamais prévu. Vous avez lu tous mes livres et la littérature islamique. Je vous ai envoyé avec un esprit large et ouvert. Par conséquent, vous n'avez besoin d'aucune introduction au sujet que je souhaite discuter avec vous maintenant et rien que je dois dire vous paraîtra étrange et nouveau.
Je me demande si vous vous rendez compte à quel point vous êtes fort chanceux. Tant que vous pouvez garder une santé raisonnable et pouvoir vous occuper, vous pouvez continuer à vivre une vie agréable. Mais pensez-vous à la foi tragique de ces centaines de milliers d'autres Américains plus âgés, victimes de maladies et d'infirmités chroniques, qui se déplacent vers des hôpitaux et des maisons de soins infirmiers (qui sont vraiment des maisons de charlelles), les maisons de vieillesse Et les salles séniles des institutions mentales? Et pensez-vous déjà à un nombre encore plus grand de personnes âgées qui sont veuves et vivent leurs vies solitaires confinées à leurs salles sombres dans la peur constante de muggings, d'attaques physiques et de vols par des délinquants juvéniles qui se nourrissent des anciens et des malades sans remords ou La peur de la punition? La maltraitance des personnes agées résulte directement de l'effondrement du foyer et de la famille élargie. Est-ce que votre sœur aînée - ma tante Rosalyn, une arrière-grand-mère, habilement abritée dans une famille proche et adorante et une maison heureuse, pensez-vous à quel point elle est chanceuse et combien peu d'âge avancé en Amérique sont-ils laissés comme elle?
Vous devez savoir que la société dans laquelle vous avez été élevé et que vous avez vécu toute votre vie est en désintégration rapide au bord de l'effondrement. En fait, le déclin de notre civilisation était évident dès la Première Guerre mondiale, mais à cette époque, peu de gens, à l'exception de certains intellectuels et artistes, étaient conscients de ce qui se passait. Mais depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et surtout au cours des deux dernières décennies, la pourriture a atteint une telle phase de désintégration avancée que personne ne peut plus l'ignorer.
L'anarchie morale en l'absence de normes de comportement et de conduite respectées et fixes, l'obsession du sexe perverti par les médias de divertissement, les mauvais traitements infligés aux personnes âgées, le taux de divorce qui a grimpé si haut que parmi la nouvelle génération, Le mariage heureux devient rare, le maltraitance des enfants, la destruction de l'environnement naturel, le gaspillage prodigieux de ressources rares et précieuses, l'épidémie de maladies vénériennes et de troubles mentaux, la toxicomanie, l'alcoolisme, les suicides comme principales causes de décès, la criminalité, le vandalisme, La corruption dans le gouvernement et le mépris pour la loi en général - tout cela a une cause.
La cause de cela est l'échec de la laïcité et du matérialisme et l'absence de valeurs théologiques et morales absolues et transcendantales. L'action en définitive dépend de la croyance parce que si l'intention est fausse, le travail souffre toujours.
Il ne fait aucun doute que cela pourrait vous ennuyer pour lire ceci. Vous protesterez que si vous n'êtes pas des théologiens, des philosophes ou des sociologues, alors, pourquoi vous inquiétez-vous de ces questions «profondes» quand elles ne semblent pas vous intéresser directement? Après tout, vous êtes heureux et les contenus vivent comme vous l'êtes. Vous souhaitez seulement profiter de la vie en ce moment, vivre entièrement dans le présent et accepter chaque jour. Si la vie est un voyage, n'est-ce pas téméraire que de se préoccuper d'un hébergement agréable et confortable en chemin et de ne jamais penser à la fin du voyage? Pourquoi sommes-nous nés? Quel est le sens et le but de la vie, pourquoi devons-nous mourir et ce qui arrivera à chacun de nous après la mort?
Père, vous m'avez dit plus d'une fois que vous ne pouvez accepter aucune religion traditionnelle parce que vous êtes convaincu que la théologie est en conflit avec la science moderne. La science et la technologie nous ont en effet donné beaucoup d'informations sur le monde physique, nous ont fourni un confort et des commodités abondants, une efficacité accrue et des remèdes découverts pour de nombreuses maladies qui étaient mortelles. Mais la science ne nous permet pas de nous dire le sens de la vie et de la mort. La science nous dit "comment" mais elle ne répond jamais à la question "pourquoi" ?. La science peut-elle nous dire ce qui est juste et ce qui ne va pas? Qu'est-ce qui est bon et quel est le mal? Qu'est-ce qui est beau et ce qui est laid? Et à qui sommes-nous responsables de ce que nous faisons? La religion fait.
Aujourd'hui, l'Amérique est à bien des égards une répétition de la Rome antique dans les étapes terminales de son déclin et sa chute. Penser que les gens savent que la laïcité n'a pas été une base solide de notre ordre social. Ils cherchent anxieusement dans d'autres directions pour une solution à la crise mais ne savent pas encore où le trouver. Cela ne concerne que quelques sociologues. La maladie de la désintégration nationale affecte directement vous et moi et chacun d'entre nous
Au cours de la période la plus critique, la Rome antique a adopté le christianisme comme son salut et, désormais, l'Église a dominé l'Europe depuis plus de mille ans. Cela a mis fin à bon nombre des pires maux sociaux et moraux de la Rome décadente et a élevé les normes morales et spirituelles du peuple. Malheureusement, pendant la période formative de son histoire, l'Église s'est compromise avec le paganisme et la laïcité, en adoptant un sacerdoce élaboré et une théologie incompréhensive qui ne pouvait résister à l'impact de la renaissance, au renouveau des sciences naturelles et à la laïcité radicale de la Révolution française. Alors que les chrétiens en Europe et en Amérique ont abandonné leur foi en gros en laissant les églises presque vides, les missionnaires continuent à représenter l'avant-garde de l'impérialisme et de l'exploitation occidentales en Asie et en Afrique.
Après le christianisme, les juifs constituent le deuxième plus grand groupe religieux en Amérique qui dominent politiquement et économiquement, exerçant ainsi un contrôle considérable sur les médias. Mais le judaïsme a toujours été paroissial et tribal, accueillant rarement les convertis. Ce n'est pas et n'a jamais été une foi universelle. Le mouvement sioniste qui a abouti à l'établissement de l'état d'Israël est l'expression laïque du nationalisme juif et du tribalisme. Les terribles atrocités commises par les Israéliens dans la Palestine occupée, l'agression non provoquée au Liban et les zones adjacentes et la tentative de génocide des Arabes de Palestine, les privant de tous les droits humains et politiques, est le résultat logique de cette même perspective paroissiale étroite. C'est la raison pour laquelle même les plus orthodoxes des rabbins refusent de croire qu'Israël peut faire tout son mal et sans critique tout ce qu'elle fait. Ces défauts morales et spirituels flagrants décalent automatiquement le judaïsme comme la foi de l'avenir
Les musulmans constituent la troisième foi de plus en plus forte en Amérique aujourd'hui. L'islam ne se limite plus aux régions éloignées des déserts et des jungles d'Asie et d'Afrique. L'islam ne soit plus étranger à la scène américaine. Il y a aujourd'hui plus de trois millions de musulmans en Amérique et leur nombre augmente rapidement. Il y a des milliers d'étudiants de tous les pays musulmans qui étudient dans les universités américaines et des musulmans bien formés et hautement qualifiés travaillent activement dans toutes les professions. Au cours des deux dernières décennies, des centaines de convertis américains natifs ont gonflé leurs rangs. Au début, la plupart des convertis étaient des noirs qui se trouvaient dans l'islam, la dignité, l'honneur, le respect de soi et la fraternité raciale, comme Malcolm-X, mais ces dernières années, de plus en plus de convertis blancs d'origine européenne, cherchant des conseils dans toutes les affaires De leur vie formellement chaotique, ont également embrassé l'islam, faisant beaucoup de sacrifices et endurant beaucoup de difficultés pour le faire. Peu d'entre eux ont de la chance car je dois avoir un parent aimant comme vous. La plupart d'entre eux souffrent de frictions sévères avec leurs parents et leurs parents non musulmans. Aujourd'hui, les églises et les synagogues sont presque désertes, mais les mosquées nouvellement construites et les centres islamiques, qui surgissent dans toutes les villes et villes américaines importantes, attirent des chiffres en croissance rapide. La plupart des nouveaux musulmans en Amérique sont jeunes, intelligents et instruits. Qu'est-ce qui attire tant d'Américains jeunes en Islam?
Les Américains aujourd'hui, jeunes et vieux, recherchent désespérément des conseils. Ils savent par expérience amère que la liberté personnelle et les possibilités qu'ils apprécient en tant qu'américains sont sans signification et autodestructives sans une orientation, une direction et un but fiables. La laïcité et le matérialisme sont impuissants à fournir des valeurs morales positives ou constructives aux Américains, individuellement ou collectivement. C'est pourquoi, après que le christianisme et le judaïsme les ont échoué, de plus en plus de gens en Amérique se tournent vers l'islam. Dans l'islam en tant que nouveaux musulmans, ils trouvent une vie saine, saine, propre et honnête. Et pour les musulmans, tout ne prend pas fin à la mort. Ils attendent avec impatience une éternité de bonheur, de paix et de bonheur parfait (dans l'au-delà).
Cette orientation trouvée dans le Saint Coran et les paroles et les actes enregistrés du Saint Prophète Muhammad, sur qui soit la paix, n'est pas seulement pour les races étrangères dans un coin lointain de l'Est, il y a des siècles. Voici les solutions à tous les problèmes économiques, sociaux, moraux et politiques qui nous confrontent ici aujourd'hui en Occident. En outre, l'islam n'est pas froid, éloigné et impersonnel. Les musulmans ont une foi complète dans un Dieu très personnel qui non seulement a créé, soutient et gère l'univers, mais aime aussi et s'inquiète profondément du sort de chacun d'entre nous. Le Saint Coran nous dit que Dieu est plus proche de chacun de nous que nos veines jugulaires.
Puisque le Saint Coran est une révélation divine, il ne peut et ne sera jamais changé. Parce qu'il est parfait, il ne peut être amélioré, révisé ou réformé. Puisque Muhammad, sur qui soit la paix, est le Prophète final, ses conseils ne peuvent jamais être remplacés par aucun autre. Le Coran et la Sunnah s'adressent à tous les peuples, dans tous les pays occidentaux et orientaux. Comme il est pertinent pour tous les temps, il ne peut jamais devenir obsolète ou périmé dans tous les endroits.
Vous êtes à la fois très avancé et il reste tellement de temps. Pourtant, il n'est pas trop tard si vous agissez maintenant. Si votre décision est positive, vos liens avec vos proches au Pakistan seront non seulement par le sang, mais aussi par la foi. Vous ne pouvez pas seulement les aimer dans ce monde, mais être ensemble avec nous pour toujours dans l'éternité.
Si votre décision est négative, j'ai beaucoup peur que votre vie heureuse, confortable et agréable finisse très prochainement. Dès que l'inévitable se produit, il est trop tard pour des remords et des regrets. La punition sera terrible à partir de laquelle il n'y a pas de refuge et pas d'évasion.
C'est comme votre fille qui vous aime et espère que vous serez épargné par ce sort. Mais la décision vous incombe entièrement. Vous avez la liberté totale d'accepter ou de rejeter: Votre avenir dépend du choix que vous faites maintenant.
Tout mon amour et mes meilleurs voeux.
Votre fille dévouée,
(Maryam Jameelah)
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Mon amant Avec ce corps nu sans pudeur Solide sur ses pieds Debout comme la mort Des lignes saccadées Obliques, soulignent Les contours nets De son corps insoumis Mon amant Venu des peuples anciens On dirait Qu’au fond de ses yeux Un Tatar attend en embuscade un cavalier On dirait Un barbare aux dents éclatantes Qui convoite le sang chaud du gibier Mon amant Il s’impose comme la nature Imparable Avec ma défaite Il proclame La loi absolue du pouvoir Il est libre, sauvage Comme une pulsion de vie Au fin fond d’une île déserte Il prend un lambeau de la tente de Madjǔn* Pour nettoyer ses chaussures De la poussière des rues Mon amant Il me semble inconnu Immémorial Comme un dieu dans un temple du Népal C’est un homme des siècles passés Rappelant les beautés nobles Il est Comme l’odeur d’un enfant Qui réveille sans cesse Des souvenirs d’innocence Il est comme la joie d’une chanson populaire Sincère et brutale Il aime simplement Les grains de vie Les grains de terre Les chagrins des gens Les chagrins purs Il aime simplement Les allées des jardins du village Un arbre Un bol de glace Le fil du linge Mon amant Est un homme simple Dans un pays de malédictions et de merveilles Un homme simple Que j’ai caché dans la forêt de ma poitrine Comme le dernier signe d’une croyance fabuleuse Forough Farrokhzȃd, Une autre naissance
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"Et ainsi, jour après jour, année après année, maintenant et à l'avenir, les Pouvoirs contradictoires de la lumière et des ténèbres ne peuvent que poursuivre leur lutte mortelle, comme ils l'ont toujours fait, mais de plus en plus violemment avec le temps. Et à mesure que le temps passe, la lutte se fera de plus en plus entre la violence ouvertement reconnue et acceptée et la violence malhonnêtement déguisée, la première étant mise au service du plus noble des objectifs de la Vie sur Terre, à savoir la création d'une humanité parfaite, ou d'un "Âge d'Or", et la seconde, au service des ennemis de la Vie. Il doit en être ainsi jusqu'à ce qu'après l'effondrement final, - la "fin du monde" tel que nous le connaissons, - le leadership de l'humanité survivante revienne à cette élite victorieuse qui, même au milieu de la longue décadence générale de l'homme, n'a jamais perdu sa foi en des valeurs cosmiques éternelles, ni sa volonté d'en tirer, et d'elles seules, sa règle d'action. Alors, cette élite n'aura plus besoin de recourir à la violence pour imposer sa volonté. Elle régnera sans opposition dans un monde pacifique où le Nouvel Ordre de ses rêves immémoriaux apparaîtra à tous comme la seule réalité naturelle et rationnelle. Jusqu'à ce que l'homme oublie à nouveau la Vérité immuable, agisse comme si les lois de cause à effet ne le concernaient pas - cher favori de Dieu ! - et sombre à nouveau. Rien ne peut arrêter la roue du Temps."
Savitri Devi, The Lightning and the Sun
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Awa (le mythe d’Eve revisité)
Elles entrèrent dans une salle immense au centre du temple. Un prêtre leur demanda de se positionner en cercle autour de lui. Puis, il se retira laissant au milieu un panier en osier, dont le couvercle était attaché à une corde. Il recula du cercle d’une dizaine de pas et, d’un tapement répété de ses mains, il mit fin au silence régnant.
La corde souleva le couvercle. Chacune des filles retint sa respiration. Elles attendirent les jambes raidies par la peur, la poitrine gonflée par une promesse divine. Elles avaient peur de leur sort, car tout pouvait basculer d’un moment à l’autre. Soudain, le panier remua légèrement. La tête d’un animal surgit…c’était un serpent !
Sa langue fourchue se promenait dans l’air. Il avait les caractéristiques du cobra. Le serpent venimeux sortit de sa boite et commença à zigzaguer cherchant à sortir du cercle. Les jeunes femmes demeurèrent immobiles, certaines joignirent leurs mains afin de prier le destin, d’autres fermèrent les yeux espérant qu’il s’approcherait ou pas. Elles avaient peur car il suffisait d’un cracha empoisonné de cet animal, pour mourir dans d’atroces convulsions. Le serpent tourna plusieurs fois autour du panier avant de se décider.
Il se dirigea vers une jeune femme à la peau blanche et aux cheveux noirs. Elle ne savait quoi faire. Elle ne devait pas courir, ni fuir et devait accepter son sort. Le cobra approcha de ses pieds nus. Elle sentit la peau écailleuse frôler ses chevilles. Sa langue siffla. Il leva la tête et attendit patiemment.
- Il t’a choisi et tu dois accepter, annonça le prêtre.
Dès lors, elle comprit qu’elle devait se baisser, tendre la main et laisser le serpent glisser, enrouler son bras pour se défier du regard. Elle avait peur mais ses yeux noirs ne montrèrent rien de cette peur viscérale. Bien au contraire, elle sourit lorsqu’il sortit sa langue pour humer son parfum. Alors, doucement le cobra remonta son épaule et s’installa autour de son cou telle une écharpe. A ce moment, les autres prêtresses s’agenouillèrent devant l’élue avant de quitter la salle puis de revenir pour la préparer à accueillir Ishtar.
Elle prit un bain de lait. Son corps ainsi que ses longs cheveux, furent recouverts d’huile parfumée. Elle passa la nuit à chanter et écouter des prières pour la déesse. Pendant ce temps, le prêtre s’amusait à regarder le cobra en train d’avaler une souris. Jeu étrange de la vie et de la mort. Pourtant, il était le seul à connaitre le secret du serpent : on avait méticuleusement retiré ses crochets venimeux.
Durant toute la nuit, elle inhala les vapeurs de produits hallucinogènes. Elle dansa trouvant ainsi la transe. Guidée par les prêtres, elle visita le monde des morts et celui des dieux. Elle rencontra enfin la déesse et accepta que cette dernière la pénètre. La transe transforma son esprit. Elle était devenue d’essence divine.
Le soleil était déjà bien haut dans le ciel lorsqu’elle sortit. Elle était nue, uniquement habillée du serpent qui enroulait son cou. Elle marchait empruntant les rues les plus grandes. Tout le monde détournait le regard ou tournait le dos à son passage. Personne ne voulait subir la loi du serpent qui gesticulait lentement sur les épaules de la belle. Cette dernière marchait fièrement, la tête haute, la poitrine bombée, le pubis rasé. Son parfum embaumait la rue. Toutefois, le peuple comprit l’événement. Alors, les gens attendaient qu’elle s’éloigne, pour se regrouper et la suivre sans oser l’approcher ni la regarder, regarder son dos ou ses fesses dénudées.
Aucun des gardes du palais ne furent au courant de sa venue. Ils virent la jeune femme venir vers eux. Ils reconnurent la déesse grâce à la présence du serpent. Alors, le chef ordonna qu’on ouvrit la porte pour laisser entrer la reine des dieux. Ils fermèrent les paupières lorsqu’elle arriva à leur hauteur. Ils pouvaient entendre le cobra siffler. Rayonnante, elle entra dans la forteresse et suivit un chemin qu’elle connaissait déjà, parce qu’Ishtar était déjà venue dans les jardins de ce palais.
Rien n’inquiéta le jeune roi. Il marchait à côté du prêtre, tout en discutant des dernières tablettes lues. Il aimait cette idée de graver dans l’argile des signes qui, permettront aux générations futures de se souvenir des exploits de leurs ancêtres. Il marcha sans réaliser qu’ils se dirigeaient vers la terrasse sacrée. Il gratta sa barbe naissante, puis il s’assit sur un banc installé sous un arbre.
Ils discutaient encore lorsqu’elle fit irruption dans le jardin suspendu. Dès lors, il se leva en découvrant la jeune femme nue. Il tourna la tête afin d’obtenir des explications auprès du prêtes, mais ce dernier ne répondit qu’en souriant. Soudain, il entendit les clameurs, il aperçut son peuple au pied du rempart. Les gens attendaient le début du rite.
- Je suis Ishtar, reine des dieux et mère des vivants ! Je suis l’épouse des rois, dit-elle.
Elle avança vers le roi. Le serpent redressa la tête et sa langue effleura la joue du jeune homme. Il recula d’un pas, effrayé par l’animal. Toutefois, elle avança encore. Elle sentait bon. Elle attrapa un fruit en forme de poire pendu à une branche, avant de la tendre vers l’homme. Il ne savait que faire. Il hésita puis, il accepta l’offrande. Il croisa le regard du prêtre attentif au moindre de ses gestes. Dès lors, il croqua la poire, mâchant difficilement car elle n’était pas mure. Aussitôt le guide spirituel leva les bras tout en criant :
- Notre roi est prêt à devenir divin !
Pendant que le serpent se faufilait dans l’arbre, une clameur enthousiaste envahit la cité d’Ur. Toute la population attendait ce sacre. Ils admirèrent leur roi finissant de manger le fruit, pendant que la prostituée sacrée l’emmenait vers l’autel. Le prêtre suivait derrière eux, jouant le rôle du Dieu Ae. Il était comme un père pour le jeune homme. Il voulait que la tradition continue. Le couple stationna devant le piédestal. Il se sentit gêné par la présence du peuple. Elle s’agenouilla, le déshabilla avant de malaxer ses parties intimes. Sa main branlait son sexe jusqu’à le durcir au grand plaisir des citoyens. Leur roi était vigoureux !
Une fois prêts, elle se cambra sur la table de pierre, écartant les jambes afin d’offrir à sa vue sa fente rose et épilée. Il approcha et sans attendre, il pénétra la jeune femme. Ses va-et-vient allaient au rythme des cris de joie du peuple. Il ne l’entendait pas. Il ne savait pas si elle prenait plaisir. Qu’importe, car son rôle était de faire de lui un être immortel, un Dieu.
Le prêtre observait chaque détail de la scène. Il n’y avait aucune règle, aucun interdit dans l’acte. Alors, il laissa l’homme caresser les épaules de sa femme. Il accepta qu’il se penche pour embrasser son cou. Il autorisa la femme à relever la tête pour l’inviter à l’embrasser. Elle se montrait comblée. Et quand vint enfin la jouissance absolue, lorsque le roi râla en éjaculant dans le vagin chaud de sa concubine, le prêtre leva encore les bras pour annoncer la bonne nouvelle aux habitants de la cité :
- Dumusi, notre dieu-roi est enfin de retour !
Même s’il n’appréciait pas le rituel, il se devait d’accepter d’y prendre part. Il resta quelques secondes affalé sur le dos de la jeune femme. Puis, il se leva, le sexe pendant et englué. Il se rhabilla et quitta immédiatement le jardin sous acclamation de son peuple. Un peu perdue, elle accompagna son maitre. Le prêtre rejoignit le couple. Il invita la prostituée à rester pour continuer le rituel. Puis, il retourna dans le jardin. Le peuple était déjà retourné à ses occupations. Il chercha dans l’arbre, retrouva le serpent qui se laissa attraper facilement. Une fois avoir quitté le jardin, il confia le cobra à un domestique, le plaçant dans un panier en osier. Puis, il retourna dans le temple pour annoncer la bonne nouvelle à ses convives.
Elle n’était pas son genre, pourtant il la trouva attirante. Elle restait étendue sur le lit, attendant qu’il la rejoigne. Pour finir le rituel, ils devaient passer des jours et des nuits entières à faire l’amour. Il savait qu’elle repartira comme elle était venue. Elle n’était qu’une image, une prostituée sacrée et possédée par l’âme d’une déesse. Cependant, il voulut savoir :
- Comment t’appelles-tu ? murmura-t-il. Je parle de ton vrai nom pas celui d’Ishtar.
- Awa, répondit-elle. Et toi, tu n’es pas réellement dumusi ?
- Mon vrai nom est Adamas.
Elle sourit. Elle le trouvait beau avec ses cheveux bouclés et sa barbe de quelques semaines. Elle tendit les bras pour accueillir le jeune roi.
- Alors Adamas, amusons-nous ! Car après, il te faudra descendre aux Enfer et surmonter les pires tortures au nom de notre cité.
Il déglutit. Il connaissait aussi cette partie pénible dans laquelle il serait battu et fouetté devant la population. Il devait mourir pour renaitre et ainsi montrer qu’il était un vrai dieu. En attendant, il enlaça Awa avant de se caresser mutuellement. Elle sentait bon. Peut-être la choisira-t-il comme reine plus-tard ? C’était aussi le rôle des prostituées sacrées d’Ishtar que de devenir reine.
Alex@r60 – février 2023
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Dans les territoires ultramarins, une population en colère exclue du progrès
La France a fortement bénéficié d’avoir conquis des territoires ultramarins. Les bénéfices majeurs sont la culture du sucre et la sécurisation des routes maritimes. En effet, la marine avait besoin de ports sûrs pour faire escale. Ces bénéfices se sont évaporés à la fin du XIXe siècle avec le développement du sucre à partir de betterave et l’arrivée des moteurs diesel qui font que les bateaux n’ont plus besoin de faire escale ainsi que l’abolition de l’esclavage. Ces territoires coûtent à la métropole depuis 1946.
La Nouvelle-Calédonie recèle 30% du Nickel mondial. Les Antilles et la Réunion et Mayotte apportent des minéraux et des fruits exotiques. Cela ne rapporte pas autant que cela coûte: 16,7 milliards d’euros par an.
Combien coûte l’Outre-Mer à la France – Les Echos: https://www.lesechos.fr/2009/03/combien-coute-loutre-mer-a-la-france-1081771
Depuis 1946, les autorités françaises ont proposé des évolutions réglementaires ou des référendum pour éloigner ou donner l’indépendance à ces territoires.
Évolution institutionnelle et statutaire outre-mer : chronologie – Vie Publique: https://www.vie-publique.fr/eclairage/19621-evolution-institutionnelle-et-statutaire-outre-mer-chronologie
L’Etat français a permis aux indépendantistes d’être sur-représentés en limitant le droit de vote des métropolitains qui se sont installés dans ces territoires avec les lois et les rois coutumiers. Mayotte n’avait pas d’état civil ni de cadastre.
Malgré cela, le choix de la population a toujours été d’aligner les territoires ultramarins sur les départements français.
Le racisme a une composante identitaire et une composante économique. Le racisme identitaire a surtout lieu en métropole. Le racisme économique servait à justifier le travail des Noirs avec de moindres salaires et de moindres conditions de travail.
Rester Français leur permet de bénéficier de la sécurité sociale, l’éducation et de bonnes conditions de travail.
Par exemple, la Papouasie Nouvelle-Guinée traite très mal ses employés.
Depuis le milieu des années 1970, s’est développée la violence. La création d’un Etat providence en France aide financièrement ceux qui en ont besoin. Les politiciens au pouvoir ont soutenu la création d’énormes monopoles économiques en Outre-mer. Ce sont des sociétés qui ont augmenté leurs prix ce qui leur a permis de racheter les plus petits. Leurs profits énormes leur ont permis de financer les partis politiques et des soudoyer les dirigeants en métropole pour obtenir l’octroi de mer. Cela empêche les citoyens de se fournir chez leurs voisins et les oblige à importer de la métropole via les sociétés qui ont le monopole et font les prix. Entre 1999 et 2009, les prix ont augmenté de 60% en Outre-mer. L’Etat Providence vient amener de l’argent public pour que les gens puissent suivre cette hausse artificielle des prix. C’est de l’argent public qui va dans ces monopoles. Il y a 40% de plus de fonctionnaires en Outre-Mer qu’en métropole. Ils sont payés 53% de plus qu’en métropole pour suivre les prix élevés. Cela crée une population où tout le monde veut devenir fonctionnaire pour éviter la pauvreté. Cela devient essentiel d’être fonctionnaire et les gens sont prêts à tout pour le devenir: cela favorise la corruption et les mauvaises conditions de travail. Créer une entreprise, payer un loyer ou acheter des biens est impossible car tout est trop cher. Cela crée beaucoup de pauvreté chez les non-fonctionnaires. Les collectivités locales d’Outre-mer n’ont pas de revenus (leurs revenus proviennent de fonctionnaires ou de pauvres). A Mayotte il y a eu 83 cas de choléra dûs au manque d’égouts et d’eau potable.
Les violences aux Antilles en 2009, les violences en Nouvelle-Calédonie en 2024 entre autres, correspondent à des situations insurrectionnelles. Ils ne réclament pas l’indépendance mais la fin de ces monopoles. Ils veulent du pouvoir d’achat. Ils sont exclus du progrès social: l’accès à l’eau, au logement, la santé. Envoyer les gendarmes et des véhicules blindés ne règle pas le problème. Il faut envoyer de l’eau et du progrès social.
Il faut détruire ces monopoles, abolir l’octroi de mer. Il faut instaurer le contrôle des prix. Il faut limiter la taille et la richesse des entreprises. Il faut arrêter l’Etat Providence qui permet leur enrichissement.
Outre-mer : des monopoles, encore et toujours – Entreprendre: https://www.entreprendre.fr/outre-mer-des-monopoles-encore-et-toujours/
Pourquoi la vie est si chère en Polynésie française – Ouest France: https://www.ouest-france.fr/economie/pourquoi-la-vie-est-si-chere-en-polynesie-francaise-c6189582-4182-11ee-98ae-b84efb2cf398
Nouvelle-Calédonie : plus de 600 gendarmes déployés à Nouméa pour reprendre le contrôle – France 24: https://youtu.be/kqVdq9DlXxI?si=stso9ZH_ihew6Un-
youtube
En Nouvelle Calédonie, 10 000 personnes vivent dans des squats – France 24: https://youtu.be/55Kya2owdMU?si=T7B168rBdUEFAfY6
youtube
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Police, Armée: https://www.aurianneor.org/police-armee-manif-des-policiers-je-suis-gilet/
Le prix plafond et le prix plancher: https://www.aurianneor.org/le-prix-plafond-et-le-prix-plancher/
Limiter la richesse individuelle: https://www.aurianneor.org/limiter-la-richesse-individuelle/
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“Nous avons perdu notre âme parce que nous avons perdu le sens des valeurs communes qui formaient l’antique “sagesse” de nos peuples. Il nous faut faire revivre l’âme des Hyperboréens et “redéfinir” Dieu. Car le sacré ne se trouve pas hors de nous, mais en nous. Car Dieu n’est pas du Ciel, mais de la Terre. Car il ne nous attend pas après la mort, mais nous offre la création de la vie. Dieu n’est pas surnaturel et il n’est pas transcendant. Il est au contraire la Nature et la Vie. Il est dans le soleil et dans les étoiles, dans le jour et dans la nuit, dans les arbres et dans les flots. Dieu naît avec les fleurs et meurt avec les feuilles. Dieu respire avec le vent et nous parle dans le silence de la nuit. Il est l’aurore et le crépuscule. Et la brume. Et l’orage.
Dieu s’incarne dans la Nature. La Nature s’épanouit sur la Terre. La terre se perpétue dans le Sang.
Nous savons, depuis Héraclite, que la vie est un combat et que la paix n’est que la mort. Notre religion se veut d’abord culte des héros, des guerriers et des athlètes. Nous célébrons, depuis les Grecs, les hommes différents et inégaux. Notre monde est celui du combat et du choix, non celui de l’égalité. L’univers n’est pas une fin mais un ordre. La nature diversifie, sépare, hiérarchise. L’individu, libre et volontaire devient le centre du monde. Sa plus grande vertu reste l’orgueil – péché suprême pour la religion étrangère. Dans notre conception tragique de la vie, la lutte devient la loi suprême. Est un homme véritable celui qui s’attaque à des entreprises démesurées. Une même ligne de crêtes unit Prométhée à Siegfried.”
Jean #Mabire : "#Thulé : le soleil retrouvé des Hyperboréens"
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1899. La fin de l'ère des gangs. Bientôt la fin de cette ère remplie de cow-boys. Tout le monde le sait. Mais certains gangs persistent toujours pour sauver leurs vies et échapper à la Pinkerton. La vie est dangereuse pour tout le monde, vivant sous la crainte de se faire prendre malheur. Certaines villes se font rayées de la carte par les criminels, des meurtres abominables sont commis de sang froid, comme si enlever des vies de signifiait rien. Les gangs sont repartis en plusieurs positions, dans plusieurs états.
Saurez vous être à la hauteur de cette vie sauvage ? Ou préfériez vous rester en ville ou dans un village chaleureux ou la sécurité vous semble présente ? Restez sur vos gardes et ne dormez pas sur vos deux oreilles. Qui sait si quelqu'un ne va pas venir nous enlever la nuit ? Qui dit que quelqu'un ne va pas venir voler dans votre magasin ou qui sait si une fusillade ne va pas éclater par un petit matin ?
*Rejoignez un gang ou devenez le chef d'un d'entre eux. Tentez de faire régner la terreur sur le pays ou restez sages et respectez la loi. Tous les choix s'offrent à vous.*
🤠 Vous ne trouverez que des cow-boys bienveillants dans ce serveur. Il possède une ambiance conviviale.
🌵 Le Rôle Play se maintient actif et n'attend que des personnes ayant la soif d'aventure.
🪙 Un système d'économie pourrait bientôt voir le jour pour améliorer votre aventure !
**CECI N'EST __PAS__ UN SERVEUR RDO**!!!!
https://discord.gg/DNc2GbJXYC
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Crieront-ils mon nom ? (Jour 14)
Ce soir sera le tournant décisif de ce qu'il adviendra du reste de nos vies. Ton existence et la mienne sont étroitement liées depuis qu'ils ont appelé nos deux noms pour nous envoyer mourir là-bas. Mais nous l'avons emporté. Je n'ai jamais voulu me soumettre à personne et je ne le désire toujours pas.
Toi et moi, on est très différents. Tu es le plus réfléchi et le plus apte à t'adapter à ce genre de situations. Les gens t'aiment facilement, tu as ça en toi. Je suis plus dans l'émotion et je suis à fleur de peau. Je n'emporte pas facilement, mais je suis une bombe à retardement. Tu ne comprends pas comment je peux être douce et piquante à la fois.
Je ne saisis pas comment tu peux continuer à me surprendre en étant toujours le même. Comment notre couple peut-il fonctionner réellement à leurs yeux et aux tiens ?
Explique-moi.
Non.
Ça ne m'intéresse pas. Tout ce que je veux, c'est arrêter de survivre. Je veux et j'exige justice. J'incarne le symbole de celle-ci, sans même l'avoir cherché.
Mais maintenant, tu es entraîné là-dedans, toi aussi. Ne pense pas un seul instant que je ne ressens rien pour toi ou pour qui que ce soit d'autre. C'est juste que je ne supporte plus de vivre pour les autres, de satisfaire tout le monde, d'être manipulée et utilisée comme une arme. Je suis l'arme et le symbole d'une révolution qui n'attendait que moi pour exploser au grand jour et se manifester après autant de temps d'oppression et de soumission.
Mais je suis encore une fois piégée et prise dans les filets de quelqu'un d'autre. On tire mes ficelles comme on le peut, mais toi, tu me connais. Toi, tu me comprends. Toi, tu m'as vue il y a longtemps. Bien avant tout ça. Tu as vu qui j'étais, tu as lu dans mon coeur et tu perçois la véritable moi. Pas l'objet. Pas le pion que l'on envoie porter toute une idéologie sur ses épaules pour finir par se faire tuer. Si je meurs, je deviendrai un martyr. Personne ne souhaite ça. Ma vie et ma mort elles-mêmes sont entre leurs mains. Je vis car je leur suis utile, et je ne mourrai pas avant que je ne le leur sois plus.
Pourtant, ce n'est pas toi qu'ils ont érigé sur le piédestal prêt à s'écrouler à la prochaine attaque, la prochaine secousse, la prochaine bombe. C'est moi. Parce que même si nous avons tous deux notre propre façon d'avoir vécu et réagi à la soumission, l'oppression, aux ordres et à la survie, même si nous sommes complémentaires et compatibles en tous points, c'était de mon énergie, de ma voix, de mon audace qu'ils avaient besoin. C'est moi qui ait tout enclenché. Parce que je souhaitai vivre. Parce que je refusais que toi ou moi ne mourions pour eux. Soit on repartait ensemble en vie, soit on quittait cet endroit morts.
Désormais, la nuit est tombée, le moment est venu. Je suis sur le devant de la scène et ils hurlent mon nom. Parmi eux, j'en vois qui ont désespérément tenté de me ressembler. Comme si j'étais une icône de mode, une poupée placardée derrière une vitrine d'exposition. Un vulgaire pantin qu'ils pouvaient tous manipuler, une figurine qu'ils pouvaient tous s'offrir. Mon visage sur des affiches. Une image créée de toutes pièces, basée sur ce qu'on avait décidé de montrer de moi. Ce soir, ils m'aimaient tous. Ils voulaient tous me ressembler. Ils acceptaient que je retourne me confronter à la mort, et toi aussi.
Sans même se souvenir que s'ils s'offusquaient également que nous ne revenions pas tous les deux vivants à la fin de la partie, c'était pour leur plaisir à eux. Leur divertissement. La loi. La justice. Je n'ai jamais cru en Dieu, en aucun dieu. Car dieu est une conception humaine, et je ne fais confiance à aucun Homme. En revanche, je crois en moi. Je crois que rien n'est sûr, et qu'un battement d'ailes de papillon peut faire basculer le cour de notre Histoire. Alors, pensez-vous vraiment que je serai incapable, et lui aussi, de provoquer un ras-de-marrée au cours de cette soirée ?
Et surtout, lorsque le feu qui brûle en moi finira par s'élever de ma cage thoracique pour m'embraser totalement, me laissant à moitié morte, au milieu de la capitale détruite et à feu et à sang... qui nous regardera encore ? Qui s'inquiétera encore de si je suis maquillée ou non ? Des néons ainsi que des paillettes ? De regarder son écran de télévision ? Est-ce-que, lorsque ce moment arrivera, ils se souviendront ? Dis-moi, lorsqu'ils t'auront détruit de l'intérieur et moi de l'extérieur, lorsqu'ils nous auront balancé au coeur de la guerre qu'ils ont entamé et que nous clôturons...
Crieront-ils mon nom ?
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Noël 2023
Depuis que ce blog existe (le 15 novembre 2013), nous avons toujours, à cette époque de l'année, célébré Noël, sans nous arrêter à ou sur une année particulière : l'important, c'était Noël en tant que immense Fête planétaire et éternelle, à la fois exaltation de la naissance, de l'enfance, de la maternité pour tous les humains, et de la pérennité de la race humaine ''tirée'' en avant par ce qui lui est arrivé de plus beau, de plus prometteur, de plus libérateur : sa foi chrétienne, pour ceux qui ont la chance de croire. Cette année, en revanche, c'est ''Noël 2023'' qui est à la fête : personne ne peut jurer qu'il y aura un Noël 2024... ou un de ses suivants immédiats, et sous quelle forme.
En ces temps de deuil ''tous azimuts'' où le Beau, l'Eternel, le Vrai et le Bon (pour l'humanité) semblent avoir temporairement cédé le pas au Laid, au Faux, au consommable et au vénal-revendicatif-mensonger-haîneux... il semble urgentissime de rétablir les ''fondamentaux'' (qu'on appelle aussi : les vérités premières) pour que nos contemporains redeviennent conscients de ce qu'ils risquent de perdre... et qu'ils ont, hélas, déjà commencé à perdre pour de bon... En ce temps de l'Avent, je viens de terminer ma crèche provençale, tout un petit peuple de ''santouns'' qui sont tellement jolis qu'ils ont fini par attirer l'attention (qui ne peut être que haineuse) de spécialistes de la déconstruction qui n'ont, dans leur ligne de mire, que de la laideur, qu'un faux égalitarisme et que des sentiments vulgaires, qu'ils ont bien du mal à déguiser sous des oripeaux trompeurs.
Dans un monde qui n'est menacé sérieusement que par l'islam --les autres menaces étant le fait de pays (Chine, Russie, Corée du nord, Turquie, Azerbaïdjan, et quelques autres), qui dépendent de dirigeants hystériques ou de vengeances historiques--- la haine pour les chrétiens atteint de plus en plus souvent des sommets inacceptables (d'autant plus ''moches'' que des meneurs-menteurs éhontés baptisent ces horreurs ''de l'islamophobie'', ce qui est à la fois un mensonge pour les émetteurs et une double peine pour les récepteurs de ces vilenies...). Je vous invite à une escapade poétique, devenue si rare, en dehors des sphères privées...
Dans ce monde que nous avons –par notre passivité et notre ''je-m'en-fichisme''-- permis à des mauvais dirigeants sans foi ni loi d'ériger contre nous, une simple crèche provençale est un moment de beauté, de grâce et de douceur dans un monde de brutalité et de violence, où les destructeurs, les ravageurs, les progressistes, les menteurs et les soi-disant-libres-soi-disant penseurs (ce sont souvent les mêmes !) et les djihadistes, sont remplacés par des personnages traditionnels de la Provence, les santons (santoun = petit saint, en provençal), s'inspirant de scènes de la vie locale telle qu'elle était au XVIII ème siècle. D'abord ''crèches d'Eglises'', on les trouve en Provence au début du XIV ème siècle, dans le sillage de la Contre-réforme, importées d’Italie par les Oratoriens (très attachés à la dévotion à la Sainte Enfance). Partie visible de notre patrimoine, elles constituent une partie invisible de notre salut, et c'est pourquoi les destructeurs les haïssent si fort et les pourchassent de leur haine. Je vous propose d'en faire, cette année, le symbole de notre lutte vitale contre la forme dépravée de l'actuel obscurantisme athéiste.
Les crèches domestiques n'ont fait leur apparition qu'à la fin du XVIII ème siècle sous la forme de niches ou de boites vitrées présentant la nativité entourée de saints personnages, la ''chapelle''. Ce n’est qu’à la révolution et a cause de l'interdiction de toute pratique religieuse que cette chapelle évoluera en crèche domestique telle que nous la connaissons, principalement grâce à l’invention par Jean-Louis Lagnel (1764-1822) du santon d’argile crue, moulé en série, qui est toujours utilisé par les santonniers actuels, même s'ils utilisent l'argile cuite plus résistante. Cette crèche domestique est donc un symbole et un vecteur de Liberté contre l'absolutisme de ceux qui se disent ''tolérants'', qu'ils soient laïcs, progressistes ou, pire encore, ''libres'' (sic !) et ''penseurs'' (re-sic !) et elle va, comme telle, se répandre peu à peu en Provence, et de là un peu partout en France et hors de France... au pont de susciter les foudres et la haine confite (en un ou deux mots ?) des ennemis de la liberté.
Cette crèche provençale est, en fait, le fruit d'un itinéraire unique, ''mêlant au fil du temps le profane au religieux''... comme le dit joliment Marcel Carbonel, prestigieux santonnier provençal. Les jolis santons évoquent des personnages typiques ou célèbres du folklore des pays d'Oc, ou représentent les petits métiers du temps : le berger et ses moutons, le meunier, le boulanger, le rémouleur, le pêcheur, la lavandière, la poissonnière, le chasseur, le ramoneur et lou Conse (= le Consul, le Maire), l'ange Boufarèu (qui souffle dans sa trompette pour prévenir les bergers), l'arlésienne, l'aveugle et son fils, le tambourinaire, le boumian et la boumiane (les bohémiens) et lou ravi (accent tonique fort sur le ''a'', s'il vous plaît !) et tout un peuple de gens pauvres, qui apportent ce qu'ils on trouvé chez eux pour aider ''lou Pitchoun'' (= le tout-petit) : qui une bercelonnette, qui de la nourriture, des œufs ou une poule, et qui, bien sûr, un agneau...
La tradition veut que chaque année, la crèche soit mise en place peu avant Noël pour n'être défaite qu'au début février, à la Chandeleur. Chacune se singularise par le choix de ses santons, des accessoires utilisés, des représentations des maisons villageoises et par la variété de la végétation choisie (mousse, lichen, houx, branches de pin, etc.). Pour harmoniser la crèche et simuler la perspective, des santons de différentes tailles sont utilisés. Les plus grands sont placés sur le devant, ce sont traditionnellement le berger et son troupeau, ensuite rejoints par les rois mages. Les santons dits ''puces'' sont mis dans le fond de la crèche, pour figurer le lointain.
Au début du XIX ème siècle, dès après le Concordat de 1802, les crèches traditionnelles avaient retrouvé leur place dans les villes, et la commune de Paris les a souvent mis à l'honneur dans divers lieux de la capitale, en particulier sur le parvis de la Place de l'Hôtel de Ville avant que l'espace vert bordé de voies de circulation qui existait naguère devant la façade du bâtiment ne devienne la place goudronnée actuelle. Autres temps, autres mœurs ! Pourtant, c'est à cette riche page de notre roman national qu'une poignée de destructeurs idiots, qui font le jeu de l'islam –qui les égorgera les tout premiers comme ennemis de Dieu ou d'Allah-- suivis, encouragés et soutenus dans cette tâche (qui est une tache) par des juges dénués de toute... jugeote et par des maires qui mériteraient bien de se voir attribuer leur titre en provençal, --car ce sont de vrais... ''conses''-- tournent le dos à tout ce qui constitue notre seule chance de nous sortir un jour de la m...fange dans laquelle ils rêvent de nous voir enterrer notre civilisation.
Le pire –leur rêve, notre cauchemar-- n'étant jamais la seule issue, il n'est jamais inévitable. Vous verrez : les santons, ces ''petits saints'' vont réussir à nous sauver de l'absolutisme de la ''bien-pensance'' et du ''politiquement correct'' (sic, encore !) –mais pas sans notre aide active, bien sûr. Il est temps de se réveiller, de ''se mouiller'' et de se ''bouger''. Alors... Un très ''JOYEUX NOEL''.
H-Cl.
PS : Avec cet ''éditorial'' se clôt pour nous l'année 2023, ''annus horribilis'' s'il en fut, pour moi. Nous nous retrouverons le 9 janvier 2024 au matin, si Dieu le veut, prêts pour de nouvelles aventures, de nouveaux partages, de nouvelles analyses, de nouveaux clins d'oeil. D'ici-là, je vous souhaite de jolies vacances, un très joyeux Noël et un bon début d'année... Et je nous souhaite à tous que, pendant cette ''trêve des confiseurs'', tous les malfaisants, les mal-pensants, les destructeurs et les progressistes (ce sont les mêmes !) qui polluent nos palais nationaux, nous laissent un peu respirer librement, c'est-à-dire sans eux ! Au lieu de ne penser qu'à ''ce qui pourrait faire ou pas le jeu du RN'' –ce qui semble être la seule préoccupation de tous nos ''conses'', à quelque niveau que soit leur siège (de plus en plus souvent... percé, hélas pour nous !)-- n'ayons pas peur de chanter en chœur ces jolis mots, que ces anachroniques croient démodés : '' JOYEUX NOËL ''...
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